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Arts-sciences-lettres.

Revue
illustrée. Organe officiel de
l'Union internationale des arts
décoratifs

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Arts-sciences-lettres. Revue illustrée. Organe officiel de l'Union
internationale des arts décoratifs. 1929/06/10.

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Paris 708-92

1.Fleurs ,o.0
3. Les
2. Les Salons
Salons
SOMMAIRE

de. Artistes
la Société Nationale des
0 0
desArtistes
*
6. Les œuvres de Manoël Santiago à la
Français.0 f j IdaSTARR.

Société Coloniale au Salon des Ar- ] Jules


tistes
t. Le Salon des Tuileries
7.SalondesHumoristes(
0. Exposition de Norvège

konsky àla
GalerieJeanCharpentier. (
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etde
n^uJuorli^
Français etFrançais
de RaymondSmo,

».
et (
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Jules

SAINT-HILAHUI.

Raymond Sfouu
André MILUK.
8. Les œuvres de M". Lougulnine-Wol- j Raymond SklO.
DB
mil
9.
13. La Foire de
HIls Funit,

.:.,.
8. Expositionsd'Angleterre
que.,..
l'Exposition
4.
xpos t os d'Amérique
9. Expositions
12.Poèmes
.ra.u.t r

Leipzig.-
des Artisans.
15.Expositions d'Allemagne
lauche et Galerie Bareiro
16.Expositions d'Autriche
17.Expositions de Hollande
19.
*
Let- LivMa' '*~ *'"*"
*
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14. Les œuvres du graveur Léon Marchant i
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ExpositionsdtyeraêsRené,;.
René
15.Salons de Toulon, de Cannes, d'Al-

t aud t M*
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et Gabriel

et Antoine

,
Les Galeries d'Art de Paris

ALEXANDRELEFRANC, 15,rueLa Ville-l'Eveque. HENRY, 35, rue de Seine.


ALLARD, 20, rue des Capucines. 892"GALERIE, 226, BdRaspail.
ANDRÉ, 3, ruedesSaints-Pères. JACQUES CALLOT, 8, rue Jacques-Callot.
ART CONTEMPORAIN, 135, boulevard Raspail. KLEINBERGER, 9, rue l'Echelle.
ARTISTES ET ARTISANS, 218, boulevard Saint-Germain. LATERRADE, 53, rue de Bourgogne.
AUBIER, 2, imp.Conti. LE GARREC, 39 bis, rue de Châteaudun.
5,

BERNHEIM jeune, 83, faubourg St-Honoré. LE GOUPY, boulevard de la Madeleine.
MARCEL BERNHEIM, 2 bis, rue Caumartin. LE GOUpy, 28, avenue des Champs-Elysées.
BILLIET, 30, rue La Boétie. LEMARGET, 43, rue Madame.

BLOT, 11, rue Richepanse.


BING, 20 bis, rue La Boétie.
BRIANT-ROBERT, 7, rue d'Argenteuil.
LOCARNO, 15, rue Laffite.
LUCIEN-ANDRÉ, 37, rue Taitbout.
MARIÉ-LABATTUT, 50, rue Pierre-Charron.
JEANNE BUCHER, 3, rue du Cherche-Midi. MALBOS, 24, rue de Seine.
CARMINE, 51, rue de Seine. ALICE MANTEAU, 2, rue Jacques-Callot.
BERNARD CHAPIRA, 40, rue Marbeuf. MANTELET, 71, rue La Boétie. >-

JEAN CkARPENTIER, 76, faubourgs Saint-Honoré. G.-L. MANUEL frères, 47, rue Dumont-d'Urville.
Vvif ANDRÉ COUSIN, 132, boulevardHaussmann. MARIGNANE, 70, rue de Rennes.
DANTHON, 29, rue La Boétie. MARSAN, 6, rue des Pyramides.
DAUPHIN, 19, place Dauphinê. MARSEILLE, 16, rue de Seine.
DIAM, 11 bis, rue de Maubeuge. MICHEL, 17, quai Saint-Michel.
DOMINIQUE, 104, faubourgSainl-Honoré. MONNA LISA, 14, rue Duphot. r
ARMAND DROUANT, 66,rue de Rennes. MONTAIGNE, 19,rue
Montaigne.
DRU, 11, rue Montaigne. - NANDETTE MONTHUI, 47, rue Laffite.
DRUET, 20,rue Royale. MORIN-BÉNEZIT, 13, rue deSeine.
DURÀND-RUEL, 37, avenue de Friedland. MOTOS ET IMAGES, 79, rue de Rennes.
L'EFFORT MODERNE, 10, rue de la Baume. NOUVEL ESSOR, 40, rue des Saints-Pères.

73, ruedu Bac. -


ESSOR DÉCORATIF MODERNE, 65, rue de Grenelle,

L'ESTAMPE MODERNE, 14, rue Richelieu.


PALAIS DE MARBRE, 77, avenue des Champs-Elysées*
PALETTE FRANÇAISE, 152, boulevard Haussmann.
PERCiER, 38,rue La Boétie.
ETOILE, 17, avenue de Friedland. PIERRE, 2, rue des Beaux-Arts.
FABRE,20,ruedeMiromesnil. POISONNIERÉ, 7, faubourg Poissonnière.
FÉDÉRATION FRANÇAISEDES ARTISTES, 42 "bis boulevard LE PORTIQUE, 99, boulevard Raspail.
deLatour-Maubourg. QUATRE-CHEMINS, 18, rue Godot-de-Mauroy.
FERMÉLANUIT,41,quaidel'Horloge.
H. FIQUET, 88, avenue Malakoff.
ERNEST DE FRENNE, 41, rue de Seine.
; A.-M.REITLINGER, 12, rue La Boétie.
RODRIGUES-HENRIQUES, 20, rue Bonaparte.
RONSARD,14,rue La Boétie.
GALERIE D'ART DU MONTPARNASSE, 132, boulevarddu PH<ROSEN, 32-34, rue Feydau.
Montparnasse. PAUL ROSENBERG, 21, rue La Boétie.
GALERIE D,ARTDELA SAMARITAINE, 27, boulevard des SACRE DU PRINTEMPS, 5, rue du Cherche-Midi.
Capucines.10, rue Auber.
GALERIE DESBEAUX-ARTS,
",' SALONDEL'ESCALIER, 15, avenueMontaigne.
SÉLECTION, 60, boulevard Malesherbes.
GALERIES BERNVER, 10, rue Jacques-Callot. SIMON,29 bis,
rued'Astorg.
GALERIE CHÉRON, 56, rue La Boétie.
GALERIE DE L'ESTAMPE, 1, rue Edouard-VIL
GALERIES GEORGES PETIT, 8, rue de Sèze.
LE TAUREAU, 52, rue
80,
TRIPTYQUE,
d'Assas.
SIMONSON, 19, rue Caumartin.

boulevardPort-Royal.
GALERIE SURRÉALISTE, 16,rue
Jacques-Callot. VANLEER,41, de
rue Seine.
CHARLES-AUGUSTE GIRARD, 1, rue Edouard-Vil.. VARENNE,21,rueVarenne.
GRAAT, 12, rue deSèze.
"': de
GRANOFF, 166, boulevardHaussmdnn. "i::;-;/
v VAVIN-RASPAIL,28, rue Vaoin.
11,rue de Seine.
Les GRAVEURS MODERNES, 194,rue
GUIOT, 4, rue Volney.
A. A. HÉBRAIU), 8, rue eoude.
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RiWii ',.> ,,' :
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VILDRAC,
B.WEIL,46,ru«LA/ffte.
ZBOROWSKI,26,ruedeSeine. :
RENÉZIVY, 57,avenueMontaigne.
Le Vrai, le Bon, le Beau ont
leurs Jroits. On le conteste, maison
l'
finit par admirer. Ce qui n'est pas
marqué à ce coin, on l'admire uu

REVUE temps, mais on finit par bailler.


Diderot.

DU
VRAI
i

ET DU BEAU

Fleursy par Ida Starr (VoirpageTI1)


Artistes Français et Société Nationale des Bea-tix-Arts
ALBERT AUBLET

:
L'envoi d'Albert Aublet au Salon des Artistes Français se compose, cette année-ci,
de deux remarquables aquarelles Leda et Au bord de l'eau.
La Revue du Vrai etdu Beau, qui devait à son éclectisme de consacrer un article à
--

cet artiste prestigieux, s'est acquitté envers le talent d'Albert Àublet en août dernier.
Je n'aurai pas la témérité de louer l'art de ce peintre, sa louange n'étant plus
à faire.
Qu'il me soit permis, néanmoins, de dire que j'ai, pour ma part, constaté, dans les
deux aquarelles, le déploiement de la même habileté de métier, du même sens artistique,
caractérisant ses productions précédentes.
Albert Aublet a, dans sa Léda, tenu compte des valeurs respectives avec une acuité
de vision déconcertante. Le relief admirable des deux œuvres le désigne particulièrement
à l'intérêt des visiteurs et je ne crois pas flagorner l'artiste en disant que son envoi
constitue l'un des plus captivants du Salon de cette année.
P.-S. J'ai été heureux de voir, également, à la section de sculpture, une statue
:
de plâtre,Réveil de l'Aurore, et un buste remarquable, Adoration; enfin, deux peintures
où les qualités d'Albért Aublet sont mises pleinement en valeur le Portrait de Lord A.
et L'Aurore. Je félicite cet artiste dont le talent aux multiples aspects est des plus
attachants.
AUGUSTE BIAGGI
Au Salon de la Nationale, le bel artiste qu'est Auguste Biaggi expose deux sculp-
tures : une statue en plâtre, intitulée Invocation, et une statuette en bronze représentant
un Boy-Scout.
Je disais, en juin dernier, notamment, combien Auguste Biaggi me paraissait un
sculpteur exceptionnellement sensible de cette sensibilité, fleur du sentiment, qui fait
les grands artistes et dénué, en même temps, d'afféterie, qui est le déshonneur du
talent, quel qu'il soit.
L'émotion, dosée avec une dextérité merveilleuse, empreint le premier morceau,
d'une expression profondément troublante, tant le talent et j'oserai dire le génie
qui s'y révèlent déconcertent.
Quant au Boy-Scout. le sculpteur a, avec toute son âme, traduit dans le bronze la
vigueur saine de ce superbe adolescent, l'air décidé et fier, dirait-on, de son attirail,
de ce solide petit bonhomme, un conquérant de cœurs de l'avenir, dévoilant, à tout
observateur sagace, les promesses de sa virilité naissante et de ses énergies moraleu.
Loué soit Auguste Biaggi, qui, par son envoi, m'a impressionné au-delè de toute
expression.
RENE DAVOINE
Le nom de ce prestigieux sculpteur éveille en moi, toutes les fois qu'il m'est donné
de le retrouver au basd'une œuvre, le souvenir des chefs-d'œuvre de ces sublimes Sculpture, par A. Biaggi
artistes médiévaux, qui ne cessent de nous charmer et de nous émouvoir.
Au Salon des Artistes Français, René Davoine expose une statue en bois de la
Bienheureuse Bernadette Soubirous, qui vient de remporter la médaille d'argent. Cette
distinction accordée à l'artiste est des plus méritées.
L'élue sur terre de la Mère de Dieu est figurée avec une expression extatique, qui
sied bien à son caractère essentiellement mystique.
J'estime que René Davoine s'est largement surpassé dans cette sculpture qui attire
les regards, charme les cœurs sensibles et émeut, par son expressivité, ainsi que par la
suavité rayonnante de sa grâce, les âmes indifférentes aux choses de la foi.
Je crois devoir signaler à mes lecteurs cet empressement des visiteurs du Salon,
dont j'ai été le témoin approbateur; peut-être susciterai-je, parmi eux, le mécène qui
saura encourager l'art difficile, mais si pur et si captivant, de René Davoine.
A.-H. CHAMBELLAND

:
Les deux pavillons si simples mais si bien conçus, qu'expose Albert Chambelland,
architecte diplômé de l'Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs Pavillon du
garde, Pavillon du fermier, sont si charmants et si bien conçus, qu'on choisirait
volontiers d'être garde ou fermier, pour en habiter de semblables, plutôt que tel ou tel
pavillon de maitre, plus vulgairement compris et édifié.
Ceux-ci sont de simples cottages, où le confort intérieur; la saine disposition des
baies, concourt à l'harmonie extérieure. ,

Ces deux « architectures », qui m'apparaissent ici sous forme de deux tableaux
charmants, d'un dessin parfait et d'une savante harmonie, font le plus grand honneur
à leur auteur.
:
Ces deux bijoux ne sont pas de simples projets.
Ils représentent des réalisations l'un dans l'Indre, l'autre dans la Creuse, ont été
construits et répondent à tout ce qu'on pouvait attendre d'un architecte jeune (29 ans),
de tendances très modernes et de science acquise très documentée.
ELISABETH DE VALMONT:;::,
Elisabeth de Valmonts'était déjà fait remarquer, à la Société de la Miniature, de
l'Aquarelle et des Arts précieux, quand son. envoi, au Salon des Artistes Français, en
1926, nous décida à la signaler à la Revue. Nous rappelions à ce propos le panneau
remarquable qu'elle avait présenté, au Salon de la Miniature, où un portrait de premier
plan mettait en valeur dix compositions de fleurs et de fruits, exécutés avec un goût
parfait de la composition et une grande virtuosité technique.
L'Enfant en prière. vu en 1926 aux Artistes Français, établissait les dons d'exprea-
sion et de poésie qui caractérisent l'artiste.
:
Avec un vif plaisir, je l'ai donc retrouvée, cette année, aux Artistes Français, avec
un portrait qui résume en lui toutes les qualités de l'éminente artiste sincérité, obser-
vation, psychologie, expression, tel se présente le Portrait du Prince André M.
Cette précieuse miniature, traitée dans la formule la plus judicieusement adaptée,
Bienheureuse Bernadette Soubirous, est un délicieux modèle du genre, un petit chef-d'œuvre en l'espèce, une de ces exquises
choses d'art, dont la place n'est pas seulement dans la famille qui a fourni le modèle,
par René Davoine mais qui y serait également chez tous les grands collectionneurs et honorerait un musée.
FERDINAND DUPPRAT Buveur au sourire narquois (février
28), de ce Vieux Marin chope en mains
Mon confrère, Raymond Sélig, avait, (juin 28), il est aussi l'auteur d'une
,en juillet dernier, parlé, avec sa rare Marine. pleine d'infini (février 28), où
compétence, des deux projets remar-
quables que notre « paysager national »
(m'est-il permis de m'approprier un
terme topique, que je crois inimi-
pêcheurs essaie de lancer
entre les deux immensités :
au bord de la vague, le groupe de
la barque,
le ciel et
table?) Ferdinand Duprat exposait aux
Artistes Français de cette époque.
Je ne puis assurer mes lecteurs de
pouvoir décrire, dans tous ses détails,
l'eau.
Salon des Artistes Français :
Je l'ai donc reconnu deux fois au
dans son
Fumeur et dans l'Arrivée des bateaux
à Berck-Plage.
veau projet, intitulé :
ainsi que le lit mon confrère, le nou-
Le Parc de
Beychevelle, à Madame Achille Fould,
Dans le premier, j'ai retrouvé une
des formes de béatitudes jouisseuses,
qu'il excelle à exprimer, par le dessin
que cet artiste expose au Salon des des rides et les malices du regard;
Artistes Français. dans le second, j'ai retrouvé l'ampleur
A mon sens, la somptueuse pro- d'horizon, le mouvement, les clartés du
priété doit avoir, en guise de complé- large, et dans un parfait équilibre,
ment. esthétique, ce parc composé cetto animation de la plage si intéres-
à la manière de Le Nôtre, où tous les sante des petits malades.
trésors de la nature seraient large- Aussi évocateur dans un tableau que
ment et judicieusement mis à contri- dans l'autre, les sujets traités chacun,
bution, afin de parer ses perspectives. avec la technique très personnelle de
L'architecte de jardins ces repo- l'excellent artiste, dans la formule qui
soirs naturels qu'est Ferdinand leur convient, Roussel s'est encore
Duprat a, une fois de plus, bien mé- montré là à la hauteur de ses précé-
rité de l'art paysager, où ses dons dents travaux et si près de la nature,
multiples trouvent loisir de se mani- qu'il touche à un procédé définitif,
fester en leur complet épanouisse- Plan de Jardin, par Ferdinand Duprat m'a-t-il semblé.
ment.
A.-M. GARIN
RENE DASSONVILLE
Les quatre exquises mi-
Avec La Maison abandon- niatures de Mme R., de
née, René Dassonville se MP., de Mme B. de G. et
pose, au Salon des Artistes de M. G., portant la signa-
Français, en moderne par la ture de l'excellente artiste
technique et en romantique qu'est A.-M. Garin, forment
par la poésie mélancolique un ensemble de petits chefs-
de la pensée. d'œuvre, dans la section de
Sa Maison abandonnée, miniature de la Nationale.
c'est tout un élégiaque Un coloris aussi varié que
poème de tristesse et avec frais, une harmonie parfaite
une fine subtilité son pin- de tons, une belle délica-
ceau nous en a pénétrés. tesse de dessin et une dis-
Quelle puissance évoca- crète élégance caractérisent
trice, quelle sûreté de mé- le style de ces œuvres.
tier, permettent h certains Leur auteur est une ar-
artistes de créer ainsi, à leur tiste de la plus frémissante
gré, l'atmosphère toute de sensibilité. picturale; elle
nuances délicates et pour naquit avec « non pas le
ainsi dire d'insinuations, où goût, mais la passion des
il leur convient de situer le pinceaux et de lapalette».
scénario de leur tableau. De longues années d'études
Et comme certains nous y artistiques ont perfectionné
amènent avec autant de ses remarquables disposi-
facilité que le ferait une tions naturelles.
symphonie musicale agis- A.-M. Garin éprouve une
sant sur notre émotivité. prédilection pour la pein-
En avril 27, un article de ture des fleurs ces joyaux
René Prades montrait que
notrecritique des exposi-
La Maison abandonnée, par René G. Dassonville de la nature -; elle s'a-
donne également au portrait,
:
tions provinciales avait avec sagacité pris la mesure de ce jeune
talent 25 ans à l'époque.
C'était à Cambrai, qu'en passant il avait été frappé de la tenue de
à la miniature sur ivoire, art raffiné s'il en fût, adapté parfaitement
à l'expression de la grâce féminine.
L'artiste n'est pas une ennemie déclarée de la peinture moderne;
quelques toiles, signées Dassonville. elle craint, avec raison, de méconnaître de réels talents; mais elle
C'étaient une étude de ciel, des paysages, des clochers, des sous-bois préfère « la bonne et vraie peinture » dont son pinceau nous offre de
et une tête de vieillard, et sur tout cela planait cette émotion, cette délicieux et expressifs spécimens.
sensibilité, cette observation avertie qui tout de suite marquent l'arti3te.
Sorti d'une Ecole des Beaux-Arts du Nord avec cinq prix et la MARIE-LOUISE ANDRIEU
médaille d'argent, puis de l'Institut de Bruxelles avec la médaille d'or,
Dassonville fut nommé professeur. Sa science est donc professionnelle Parmi les débutantes qui, au Salon des Artistes Français, exposent
et il est superflu d'y insister. Mais son inspiration, sa pensée, son les œuvres avec lesquelles elles affrontent le jugement du public pari-
intuition du non exprimé des choses et que sa peinture dévoile, c'est
le côté essentiellement personnel et vibrant de son beau tempérament sien, je relève le nom de Marie-Louise Andrieu, de qui l'envoi
Cathédrale d'Amiens fort remarqué et remarquable m'a immé-
:
d'artiste. diatement séduit.
CHARLES ROUSSEL
L'artiste a une inspiration
profondément religieuse
éprise, d'instinct, des su-
;-
Pour moi, le nom de jets qui sont faits pour
Charles Roussel évoque tou- impressionner les âmes
jours la physionomie, aux croyantes, elle donne libre
mille rides expressives, le cours à une exquise sensi-
masque goguenard et satis- bilité et s'exprime avec une
fait, de quelque vieil homme éloquence, une originalité
du peuple, se livrant avec personnelle qu'il me plait
volupté à quelque acte de la de signaler aux lecteurs de
vie courante. cette Revue.
Et si, pour mieux prértser Née à Amiens, Marie-
mon souvenir, je feuillette Louise Andrieu quitta sa
notre Revue, j'en retrouve ville natale, à l'âge de
des reproductions si vivan- huit ans. Elle fit son édu-
tes, si animées que je me cation artistique à Arras et
déclare une fois de plus à eut pour maître M. Maurice
moi-même que Roussel y. Leclercq, conservateur du
excelle. Musée de cette ville. Elle
Ce serait en effet grand paracheva ses études :\ Pa-
dommage qu'il y renonçât, ris, sous la direction de
mais grand dommage aussi M. J.-M. Breton. Spécialisée
qu'il s'y cantonnât trop dans la composition reli-
exclusivement. gieuse et le portrait, l'artiste
Car s'il est l'auteur de ce s'adonne également à la
truculent Bonhomme à la Pêchellrs, par Charles Roussel gravure sur bois et à l'en-
Cruche (février 26), de ce luminure.
PAULETTE BENEYTON MADELEINE WELLS
Paulette Beneyton a fait, au Salon des Un grand sentiment de franchise règne'
Artistes Français, un envoi qui mérite et se lit dans l'envoi fait par Madeleine
d'être signalé : Wells, au Salon de la Nationale. A l'ombre
Divinité orientaleetCloisonnés japonais. des palmiers est une œuvre de choix,
Cette artiste a fait, je suppose, une étude écrite sous l'impulsif élan d'un enthou-
intelligente et très approfondie de l'art siasme, ardent et raisonné tout à la fois,
oriental, car ses œuvres, finement compo- envers la nature. Dans cette composition,
sées et exécutées, pleines d'une intense inspirée de l'Orient, il est visible que le
couleur locale, seraient aussi bien à leur peintre aime passionnément le plein air,
place, au Salon d'Art japonais, qu'elles le qu'elle le comprend à fond, et le traduit,
sont ici. Elle se présente avec des œuvres non seulement avec toute sa spiritualité,
Il faut leur accorder au passage l'atten- mais encore en écoutant chanter toutes les
tion qui leur est due, pour leur élégance vibrations de sa sensibilité et les pulsa-
originale, leur délicatesse, leur charme et tions de son cœur.
la science technique si personnelle qui a
présidé à leur exécution. Ce qui charme, surtout, dans cette toile,,
Il y a vraiment l'étoffe d'une artiste de c'est que son auteur s'est pénétrée intime-
bel avenir, en Paulette Beneyton, et la ment de la luminosité africaine. Après
Revue, qui prend contact avec ce beau ta- l'avoir observée de près, analysée avec
lent, en deux expositions consécutives, soin, elle l'exprime avec une vérité dont
suivra certainement avec le plus vif inté- on ne saurait trop la féliciter, de même
rêt cette carrière qui s'annonce brillante. qu'elle synthétise les effets d'ombre avec
une réelle virtuosité.
JACQUES DU PATY DE CLAM Peu de peintres possèdent, en effet, la
:
D'un grand mal, la Providence peut
faire sortir un bien si Jacques du Paty
de Clam n'eût pas dû, à la suite de ses
science et l'expérience nécessaires pour en-
registrer, à leur juste valeur, les contrastes
et les oppositions orientaux. Les uns res-
blessures, être amputé de la cuisse, il se- tent au-dessus de la norme; tandis que
rait resté officier dans l'armée active et les autres la dépassent avec une exagéra-
ne fût pas devenu un peintre de talent. tion dont l'outrance, loin de servir leur
Puisse ceci le consoler de cela. cause, tourne, au contraire, à son détri-
Comme peintre de talent, il ressort de ment. Madeleine Wells a le secret de lire
mon analyse et je viens signaler aux lec- couramment dans ce beau livre ouvert de
teurs de la Revue ses Vieilles Maisons. à la clarté, et d'exprimer les sensations
l'aris. une fort intéressante aquarelle que qu'elle y rencontre, dans une mesuré tota-
j'ai admirée, au Salon de la Nationale. Divinité Orientale, par Paillette Beneyton lement juste. Le rythme et l'harmonie
Point n'est en effet besoin de courir loin, s'unissent, chez elle, dans une proportion
pour chercher un sujet. Quand on sait voir si sagement dosée, Que leur mélànéé ne
ils abondent, dans notre vivante capitale. Ils n'ont pas échappé :< la laispe rien ni à reprendre, ni à désirer. Il reste à souhaiter que l'ar-
fine pénétration d'un artiste comme du Paty de Clam. tiste persévère dans une voie qui lui réussit si bien, et dans laquelle
Il a choisi un groupe de vieilles biaisons qu'il a mis en page, dan:; elle donne une impression si exacte de sa compétence enTa matière.
son cadre, avec un équilibre et un ensemble parfaits. Il les a éclairées
d'une lumière juste, enveloppées d'une atmosphère claire et vaporeuse.
qu'a faites, après coup, l'artiste:
Dans notre article du mois d'août 28, nous rappelions le; étude:.
Académie Julian, conseil:; de
M. GERAUD
C'('st un peintre des fleurs par excellence, M. Géraud, qui se mani-

:
Canelu, après avoir suivi, l'impulsion de Paul Roussel.
Nous parlions aussi de ses hérédités Charles du Paty statuaire et
membre de l'Institut, son oncle Henri Daras secrétaire de la atiOla'e
feste, avec tout son beau talent, dans les magnifiques Œillets duSalon
des Artistes Français.
Les délicates caryophyfllées sont peintes avec une rare sensibilité.
Leur chantre, aussi éloquent que passionné, a une palette où les tons :
des Beaux-Arts.

,''
se marient agréablement et où la plus grande sincérité s'unit il Une
Il semblequ'à côté de la tradition qui veut un du Paty de Clam aux

« Muse ».
Jacques du Paty aura sacrifié aux deux:
armées, à chaque génération, il en est une autre qui en voue un il la
il a donné son
technique impeccable, faite de rythme et de mesure.
M. Géraud a été l'élève d'Eugène Claude; elle prend part à maintes
manifestations artistiques.
héroïsme et sa chair à l'armée, puis son pinceau est venu remplace.-
l'épée et il s'est voué aux Arts.
Deux nobles manières de s'illustrer.
:
Elle fit. dans le courant de l'année1926, une exposition particulière
a la galerie George Petit; elle en organisa deux autres au Havre, à la
galerie Maury,et à Lyon, àla galerie Fouillet-
GEORGES LEBACQ
Lecoultre.
L'artiste passa une partie de sa vie aux
Georges Lebacq est le poète de la tristesse colonies, ce qui explique, chez elle,un très
et de la mélancolie. Ses toiles sont des élégies vif penchant pour la lumière; elle,compte,
prenantes et douces. S'il y a eu drame, elles parmi ses productions picturales, quelques,
n'en conservent que le souvenir adouci et ré- paysages de soleil, mais M. Géraud est sur-
signé. Telle fut Abandon, la grande maison tout, je le répète, lepeintre des fleurs, qui
triste et vide à la grille d'entrée grande ou- permettent à son remarquable tempérament de
fois et pourquoi ?
verte! Qui a franchi ce seuil pour la dernière
Fût-ce debout, dans une
fuite éperdue ou « les pieds devant » comme
s'extérioriser en sa complète maîtrise. '--

?
dans la chanson triste Tout cela est laissé,
interrogation poignante, à l'inquiète pensée
HENRIETTE REÙCHLIN-LUCARDIE

du spectateur. Et Poème d'automnel où sont Henriette Reuchlin-Lucardie est de ces ar-


les ombres familières prêtes à surgir dans tistes actives et fécondes que la critique a
ce décor ? peine à suivre dans leurs manifestations.
Je la quitte à peine, aux Indépendants, et"
Cette année, c'est Silencel Et en effet il
pèse sur le tableau, il est lourd absolu, rien je la retrouve à la Nationale, et avec quel
ne le trouble, qui l'éveillera? bagage !
Quelle puissance évocatrice permet à Jeu, Petit livre, Lassitude, Cathédrale à
Georges Lebacq de nous impressionner ainsi? liar-le-Duc, peintures, et Saint Jean, gravure.
Quelle force de suggestion est contenue Et toutes ces œuvres sont étudiées, finies,
dans cet art dont l'inspiration est assez poli- en parfait accord avec la formule intéres-
cée pour ne pas nuire aux principes. sante, habituelle à l'artiste, exécutées dans la
A son rêve, Lebacq impose une sage disci-
technique savante, sur laquelle à plusieurs
pline, il ne lui permet pas de le conduire, en reprises nous avons insisté ici.
folles échappées, hors des voies sûres, il ne Ici, elle s'est montrée aussi apte à nous
lui fait oublier ni la pureté des lignes, ni le donner des attitudes d'expression (Lassitude)
respect des valeurs. Ses perspectives restent que de nous intéresser aux scènes de genre
justes et ses coloris harmonieusement fondus. ou aux belles lignes des architectures.
Est-ce pour cela que l'œuvre de cet artiste Partout elle a répandu la lumière et la
produit une impression aussi profonde ? belle harmonie des couleurs riches et nuan-
Il vient d'exécuter à Rocamadour, le célèbre cées.
pèlerinage du Lot, à la basilique, six pan-
neaux représentant des personnages de deux Partout enfin, elle s'est montrée égale à
mètres de haut. Ce sont les portraits des pèle- elle-même et a prouvé que l'abondance de
rins les plus illustres, venus s'agenouiller là : sa production, l'intensité de son travail ne
Rois et Reines de France, Rois d'Angleterre et saurait niure à sa perfection.
de Portugal, comte de Flandre et le grand Ro- On peut suivre cette artiste dans nos pages,
land, comte de Bretagne. Nous publions, pour
donner à nos lecteurs une idée de cette
œuvre colossale, le Portrait de Philippe d'Al-
sace, comte de Flandre (1170), dont l'artiste
:
on trouvera ses œuvres, ou des articles sur
elles, dans les numéros suivants septembre
1927, avril 1928 et mars 1929.

,
a composé la physionomie, avec érudition,lui
restituant une allure moyenâgeuse, très évoca-
trice d'une époque si particulièrement inté-
ressante. Philippe d'Alsace, Comte de P/andres,
par (;.-E. Lebacq
Il est certain que c'est Un nom qu'il faut
connaitre, sous peine d'être taxé d'ignorance,
en art contemporain, car sa réputation ac-
quiert, chaque jour, une plus grande notoriété..
Les œuvres de Manoël Santiago
à la Société Coloniale au
Salon des Artistes Français
<:fco

MANOËL SANTIAGO
Très intéressante au point de vue documentaire, cette scène de
Tatouage présentée par Manoël Santiago à la Société Coloniale. Elle
nous initie d'une façon curieuse aux mœurs et coutumes des Indiens
de l'Amazone.
Tandis qu'au fond du décor emprunté à cette région si pittoresque

,'" Tête de femme Indigène (Tapuia)


.,' par Manoël Santiago

du IJr"ésil,. une femme, jouant avec un ara perché sur son doigt,se
balancédans Un hamac, une autre de ses compatriotes se fait tracer
:
des ôrnérrients indélébiles sur la cuisse gauche. L'opérateur et sa
clieiite occupent le premier plan du tableau bien mis en place et
savamment composé.
Son auteur, d'origine brésilienne, commença ses études à l'Ecole
des Beaux-Arts de son pays sous la direction du grand artiste Elisen
Visconti. Il obtint plusieurs prix aux Salons annuels de sa nationalité,
entre autres une mention honorable, une médaille d'argent, et, llnale-

Tatouage, par Manoël Santiago


(Studio P. Heolho.)

ment, une bourse de voyage. Il choisit, alors, par sa libre volonté,


Paris comme but de travail, car il considère cette ville comme la capi-
tale du monde, et le lieu qui possède les plus beaux musées, entre
autres le Louvre.
Manoel Santiago se présente sur la scène picturale comme un peintre
régional, à la facture caractéristique et typique. Il cherche, avant tout,
à reproduire, dans leur ambiance autochtone, les habitudes de la race
primitive du Brésil. Il parvient très habilement à son but et ses

.,
Téte d'Indigène (Tapllia), par Manoël Santiago
(Studio P. Uelbo.)
œuvres se distinguent, en outre, par leur superbe luminosité sous le
rapport de la clarté atmosphérique et l'éclat de leur coloris.
Jules DE SAINT-HILAIRE.
Les Salons desTuileries
JOSETTE BOURNET
Vous souvenez-vous d'avoir vu ce nom
? : Josette Hournet,
dans la Revue du 10 mai 1928 Si non, vous pouvez vous y
reporter et vous y verrez l'horoscope que je lui tirai alors :
« Je suis persuadé que je retrouverai cette
artiste qui entre
dans la carrière par la grande porte. »
Et voilà qu'une fois de plus je ne me suis pas trompé, ce
« quelque chose
tait pas.
», vu dans l'oeuvre d'une débutante, ne men-
La voilà aux Indépendants avec deux œuvres dignes d'atten-
tion : Café Duforel et un Portrait.
La composition du premier est originale et bien mise en page.
Le portrait a de l'expression, des modelés vivants et des
lignes très souples.
Tout cela a une vie réaliste et sincère, rien d'artiticlel, la
nature dans sa belle franchise.
Dès mai, je disais aimer l'art sobre et simple de cette jeune
fille, sa jolie gaité, qui transparaît dans sa peinture, où aucune
névrose n'inquiète.

Portrait, par Josette Bournet

Portrait, par Josette Bournet


Elle est saine moralement, comme son œuvre, et ça semble
bon, par ces temps de décadence et de morbidesse.
Mais où sa peinture gaie et savante atteint son apogée, c'est
avec son envoi aux Tuileries, où elle apparait sobre et harmo-
nieuse, dans son modernisme richement coloré :
Portrait d'enfant, peinture, c'est la grâce et la vie.
Eglise de campagne, c'est tout le charme naïf d'un paysage
sincère dans une jolie et vibrante atmosphère. La vie sou-
riante, la vérité, le mouvement, le goût parfait, un art de
composition qui met les choses en bel équilibre, dans une toile,
c'est tout l'art de Josette Bournet. Il y faut son esprit jeune
L'Eglise de Campagne, par Josette Bournet
:
et sain, ses yeux non déformateurs. En un mot, il faut être ce
qu'elle est une artiste. Raymond SËLIÕ.

ExpositiondeNorvège (Vestlands Utstillingen)


HUSS-DAHL
A la fois peintre et dessinateur, Huss-Dahl se manifeste avec éclat à la Vestlands Utstillingen norvégienne. Les trois œuvres qu'il a exposées
dans ce Salon m'ont plu par leur grand caractère de sincérité, et l'impression franchement réaliste qu'elles extériorisent.
Elève de l'Ecole Nationalle des Arts à Oslo, leur auteur a étudié pendant un an à Copenhague, puis il vola ensuite de ses propres ailes et <
travailla d'après ses observations personnelles.
Pendant un séjour qu'il fit à Troudhgen, Huss-Dahl ouvrit un atelier de dessin et une école de peinture. Il organisa également plusieurs
expositions privées de ses œuvres, et participa à diverses manifestations collectives dans lesquelles sa production fut favorablement accueillie et
saluée par la presse et la critique.

-'
S'il mérite ces louanges, il les doit, surtout, à son profond respect pour la vérité. Dans son œuvre, l'artiste ne se départit jamais d'upe
franchise complète envers ce qu'il voit et ce qu'il ressent. Il se montre, en outre, nettement moderne, mais sans, exagération et se rapprocherait
volontiers de l'impressionnisme.
Il traite, dans cette formule, qui est sienne, le paysage et la figure; mais exécute ce dernier genre très volontiers par le procédé au fusain
qu'il manie supérieurement. On pourrait même ajouter qu'il y déploie une certaine virtuosité, de telle sorte qu'il parait autant à son aise dans
le noir et le blanc que dans toute autre technique.
Foncièrement Scandinave dans son style, aussi bien que dans sa facture, Huss-Dahl, s'il a subi une influence extérieure, l'a dédaignée par
la suite pour rester septentrional dans la façon de comprendre son pays, d'extérioriser les impressions qu'il lui fait ressentir.
On ne saurait lui en tenir rigueur. Au contraire, sa personnalité indépendante et libre a droit à mes meilleurs compliments parce qu'elle
parait aussi farouche que leshivers norvégiens aux tempêtes de glace et de neige. André MELLEa.
Salon des Humoristes
ANDRE GIRAUD GUSTAVO ORLANDINI
André Giraud, c'est ce très jeune artiste Une très intéressante figure, un très
dont nous avons, en mai, il y a un an, pu-
blié le portrait à côté de son œuvre
la Caricature du Vicomte de La Vilarmois.
: profond penseur, double chez Gustavo
Orlandini un très fin humoriste et un
excellent dessinateur.
Nous donnions quelques détails sur les
diverses formes d'activité de ce débutant-
exposant.
envois :
J'en ai eu la preuve devant ses trois
Fécondité, Séduction, La Comédie
Et en voyant l'emploi de ses aptitudes, est finie.
réparti d'une grande maison d'Arts indus- Ces œuvres, qui appartiennent à un
triels à un important music-hall, en réalisme très positiviste et même « mé-
voyant l'œuvre si finement ironique de ce dical », explique l'auteur, contiennent une
jeune homme qui finit à peine ses études
et dont le joli et expressif visage, em-
preint d'une si fine distinction, annonce
en effet la jeunesse, la fraîche et éclatante
:
représentation ironique de la vie humaine
et de sa fragilité. Elles évoluent dans le
cadre idéologique qui leur convient « En
?
effet, dit Orlandini, qu'est-ce qu'une ra-
:
jeunesse, on reste confondu, volontiers on
s'écrierait ce n'est pas possible, ce por-
trait est une erreur.
diographie la photographie d'un sque-
lette, de la partie la plus cachée et en
même temps la plus résistante du corps
portraits:
Cette année l'artiste présente deux
Madame Claude Gesvris et Mademoiselle
humain. » En ajoutant à cela les figures
et les images qui flottent dans l'esprit d'un
artiste comme Orlandini, il obtient des
Mistinguett. figurations macabres et symboliques, de la
Les qualités de ce dessinateur, sachant plus ténébreuse, comme de la plus fine
allier la ressemblance vraie à la charge, ironie.
se retrouvent naturellement dans les deux Une arlequinade, soulignant de son
portraits.
Toutefois celui de Mistinguett retient
rire. un peu amer. cette représenta-
tion d'une fine et poignante observation,
davantage l'attention. achèvera de donner à l'œuvre toute sa pro-
D'abord c'est Mistinguett, l'enfant fonde signification.
et
chérie gâtée des Parisiens. Puis tout le Ces œuvres plaisantes donnent & rire,
monde la connaît et le plus modeste visi-
teur est heureux d'en faire montre et
sans doute, mais surtout à penser.
Fonctionnaire près l'Ambassade Ita-
goûte mieux l'intention du dessinateur. lienne, il ne donne à l'art que ses loisirs
Enfin celui-ci a fait là une œuvre re-
marquable. Plus que jamais il laisse
sous la charge deviner les charmes d'un Mlle Mistinguett, par André Giraud
toute influence:
et se tient éloigné de toute école et de
travailleur solitaire.
Il a fait du portrait, de l'étude de tête
visage' si vivant et si expressif qu'il a et de type, surtout alors qu'il dirigeait les
su respecter en le ridiculisant. Mistin- services d'émigration aux frontières de
guett, à cause de sa célébrité, a eu bien des portroits-charges. Je ne ISardonièche et de Vintimitte, où l'occasion lui était offerte de repro-
lui en connais pas qui vaille celui-là. duire, parmi les émigrants italiens, des types très caractérisés.
JEAN MAMY
« Quêtas sont vos aspirations ?
ment comme très sincèrement, l'artiste nous répond :
Il demandons-nous. Et très almuhle-
« Vivre le plus

Jean Mamy expose au Salon des Humoristes


L'Enterrement, Spiritisme.
:
J'ai été très amusé et même assez l'rappé, par les deux œuvres que possible dans ce Paris que j'adore! Comme je comprends maintenant
les paroles de nostalgie que bien souvent prononçait d'Annunzio,
auprès duquel j'ai vécu pendant l'expédition de Fiume, quand il par-
Le sujet en est original et d'une fine drôlerie, puis la technique
appliquée est très particulière.
lait de votre noble pays. » Intéressant comme artiste, sympathique
comme homme dans sa distinction élégante et simple, Orlandini, u'ès
L'artiste compose sa palette de papiers de diverses nuances. « C'est jeune malgré ce passé, nous a paru mériter un retour de cette affec-
l'habitude d'exécuter des maquettes de théâtre, en papier, qui, dit-il, tueuse admiration qu'il voue à notre ville.
m'a donné l'idée de faire des tableaux en papier.
Il en obtient immédiatement une teinte exacte ou un dessin suggestif MAURICE THIRION
et il arrive, chez les spécialistes, en papier pour confiseurs, à trouver
un grand assortiment de teintes. Cela, c'est le côté matériel d'une Le Salon des Humoristes est un lieu où, librement, démocratique-
œuvre extrêmement spirituelle et qui le serait
porte quelle formule.
interprétée dans n'im- ment
à
et.
loisir.
irrêvéremment, les plus hauts personnages sont inoqués
Car les deux scènes choisies prêtaient admirablement à une <ine Le premier magistrat de la République, dont le légendaire sourire
ironie et l'artiste n'a pas manqué de la faire ressortir, des moindre:; est toute indulgence et affabilité, serait, le tout premier, bien franche-
lignes obtenues par l'emploi de son original procédé.
:
Depuis l'âge de 17 ans, et il en a
façon des décors,
27, il vit
création
parmi
des
les travaux
costumes,
et
mise
les ment amusé de voir sa personne officielle caricaturée avec une telle
finesse et un tel esprit.
gens de théâtre

:
en Parmi les nombreux dessins humoristiques qui ont, pour « sujet"
scène,etc. central, l'hôte temporaire de l'Elysée, j'ai apprécié celui qui s'intitule
Il coHabore actuellement avec Jean Gremillon pour Gardien de phare simplement CI Gastonnet », qui porte pourépigraphe
qu'ils tournent en Bretagne. « Co-prince
Peu de rapports directs, entre cela et la peinture, mais un grand d'Andorre et. qu'on endort", et qui a pour auteur Maurice Thirion.
rapport d'art, toutefois. Il est naturel que d'une chose, un tempéra- Ce tableautin, pour le jugement symbolique duquel je me récuse,
ment d'artiste se soit senti entraîné vers l'autre et ce que Mamy expose dénote chez l'auteur une admirable souplesse de dessin et un étourdis-
démontre qu'il a bien précisément un tempérament d'artiste. sant brio.
Mamy n'est pourtant pas un professionnel de la peinture. Il s'est Né vers la fin du siècle dernier, Parisien de l'Ile-de-France, Maurice
surtout,- jusqu'ici,
- de théâtre Thirion dessinait, à quatre
et de cinéma et il expose ans, «des tambours et des
pour la première fois.
Il a ainsi été chez Gémier,
»,
baguettes ses dadas favo-
ris. La passion du dessin à
Hébertot, Jouvel qui lui ap- la plume, des crayons de
prit à dessiner, chez Dullin. couleur et des dessins aqua-
relles ne fut qu'entretenue
par ses nombreux succès
scolaires. Il obtint, plus
tard, un diplôme, lors du
Notis apprenons avec concoursdedessinsorganisé
plaisir que M. Requet- par le «Journal »,etfut
Barville, l'architecte dis- mentionné au concours d'af-
tingué dont nous avons fiches de « l'Eclair », primé
à celui de « Byrrh », etc.
eu l'occasion de parler Maurice Thirion a pour
dans notre numéro du principes de prendre le cro-
10avril1929,vientd'ob- quis sur le vif et de dissé-

nous
le
tenirpour Projetque
décrivions le Di-
:
cluer ensuite les caractéris-
tiques de son sujet
principes judicieux témoi-
ces
plômedeMédailled'or gnent en faveur de son pur
à l'Exposition de Nice et beau talent.
(mars-avril1929),section Raymond SÉUG
H. B. M.
et Jean D'HUMOVAIN.

Enterrement, par Jean Mamy


Les œuvres Je
Mme Longuinine W olkonsky
-
à la Galerie Jean Charpentier

Madame LOUGUININE-WOLRONSKY et PIERRE WOLKONSKY


Deux artistes, deux peintres aux genres bien différents, mais aux
tempéraments artistiques également généreux et puissants, Madame
Louguinine-Wolkonsky et Pierre Wolkonsky, exposent, dans des salles
contiguës de la Galerie Jean Charpentier, un ensemble d'oeuvres extrê-
mement captivantes.
En admirant ces peintures, desquelles, par parenthèse, je ne Ionnais-
sais, jusqu'ici, les auteurs que par la réputation, j'ai évoqué Je déli-
cieux humoriste que fut Auguste Préault, qui disait, non sans raison
« Si le dessin est le
soutien de l'Art, la couleur en est l'ornement. »
:
Le dessin des portraits de Madame Louguinine-Wolkonsky soutient,,
très amplement, en effet, son art pictural. J'ai infiniment apprécié Ja,

Portrait, par Louguinine-Wolkonsky


finesse, l'expressivité et le naturel de cette séduisante série, notamment
les Portraits de L. L. A. A. R. et S. l'Infante Isabelle et la Princesse
M. W., celui de Mrs. Craven sont caractérisés par un modelé délicat,
une grande noblesse d'attitudes, et de fraiches harmonies de tons.
Le coloris des paysages exposés est agréable; l'originalité des sites
divers est fort adroitement rendue. L'artiste possède un œil bien sen-
sible et fait preuve d'une vive compréhension de ce qu'il est convenu
d'appeler « l'atmosphère ».
J'ai remarqué, parmi ces paysages, celui qui évoque si heureusement
les blés dorés, le ciel pommelé et les horizons infinis de Normandie,
un tableau, intitulé Arles (Les Toits), délicieuse symphonie en rose.
aérien, une vue d'ensemble en grisaille de Villeneuve-les-Avignon et
celle qui représente les forts imposants, empreints d'un charme tran-
quille, de la même localité; l'austère petite Eglise de Bidar, à Biar-
ritz, et l'élégance naturelle d'une crique à Cassis.
En résumé, un ensemble d'une tenue parfaite, faite de sincérité et
d'aisance doucement mélancolique. Je m'empresse de féliciter ici l'ar-
tiste qui l'a conçu.
Quant à Pierre WoJJtonsky, une richesse exceptionnelle de pâte et
une solidité d'exécution peu commune, une peinture où )e romantisme
est habilement dosé, dénotent en lui un artiste à l'ardeur juvénile,
laquelle s'identifie avec la fougue slave.
Notre Revue, fidèle à sa devise, se devait de consacrer un article
à Madame Louguinine-Wolkonsky et à Pierre Wolkinsky, ces artistes
dont le talent ne comporte que de la Vérité et de la Beauté.
Jean D'HUMOVAIN.
, Portrait, par Louguinine-Wolkonsky

itionsdy A
Expositions
Expos l eterre
Angleterre d ngir
FREDERICA CONWAY ADA-CHARLOTTE (iOnSON
Frederica Conway expose, au Royal Institute of Painters; in Waîer Avec quel plaisir j'ai retrouvé le peintre Ada-Charlotte Godson, à
Colours : Doreen, daughter of Mr and Mrs Newton Wade (in :nemo- l'exposition du Royal Institute of Painters in Water Colours.
riam) et Summer. Le nouvel envoi de cette artiste, intitulé Myra Curwen, est une
Ces deux œuvres de genres si distincts font apprécier la souplesse œuvre qui s'apparente étroitement à celles que j'ai eu l'occasion de
de talent de cette excellente artiste. signaler et d'analyser ici même, notamment en 1925 et en août dernier.
:
Toutefois elle m'a semblé avoir atteint une réelle maîtrise dans le
portrait et exceller dans ce genre si précieux les portraits « in inemo-
riam » d'après photographie ou croquis. Il s'agit ici d'ailleurs d'une
artiste qui a un brillant passé d'études excellentes. Médaille d'argent
Ada Godson fait preuve d'un art inllni, lequel est, à mon sens,
fort éloigné de cette technique factice, qui dénote, malgré eux, les
observateurs superficiels de modèles divers.
de son Ecole d'Art, elle a commencé sa carrière comme portraitiste Les grands voyages qu'a effectués l'artiste ont, incontestablement,
pour une Société qui publiait les portraits des beautés contemporaines une influence toute particulière et, par parenthèse, infiniment agréable,
les plus connues. sur la richesse de sa palette; l'harmonie exquise de ses coloris reste,,
comme naguère, bien captivante.
Elle a exposé à Londres et dans les principales Galeries de la pro-
vince anglaise et ses travaux remportèrent le premier prix au Canada
et une médaille de bronze à Londres. L'an dernier elle fit au pastel
le portrait du Home Secretary, the Right Honourable Six- William
;
Il n'est pas étonnant qu'Ada Godson arrive à ces résultats surpre-
nants dans la pratique de l'art pictural elle cultive avec passion sa
sincérité et sa spontanéité si je puis m'exprimer ainsi. Ces deux
Joynson-Hick. Plusieurs de ses œuvres lurent ainsi de:! portraits de qualités ne l'empêchent, plus, je crois, qu'auparavant, de saisir et,
personnalités privées, mais elle fit beaucoup aussi de reproductions surtout, de comprendre l'âme » de son modèle.

:
miniatures d'œuvres de maîtres anciens, tel Botticelli et Romney.
La peinture n'est pas l'unique forme d'art de l'artiste elle chante
Il me souvient d'avoir rendu hommage à ses dons brillants de psy-
chologue, ainsi qu'à son sens de l'observation et à sa perspicacité.
avec une grande sciencce musicale qt une fort jolie voix de soprano
dont elle se sert avec âme et expressionr La presse anglaise s'est mon-
trée enthousiaste d'un Dramate and musical recital donné par les
deux sœurs Nora et Frederica Conway, I:;une déejamant, l'autre chan-
Ses longues études artistiques ont porté de beaux fruits.
:
Que Ada-Charlotte Godson me permette; de former un souhait celui
d'avoir, aussi prochainement que possible, à rendre compte, pour les
lecteurs de notre Revue, d'une exposition particulière de ses œuvres,.
tant avec un charme et un talent remarquable. Ceci sort de mon cadre
et c'est aujourd'hui seulement le peintre de talent que je présente aux magistrales. - -
lecteurs. Henry VOISIN.
Expositions aAmérique
Q
Les Salons des Indépendants de New- York, du Brooklyn Aluseum
et du Carnegie Institute de Pittsburg
SIMON-A. BLAISDELL HOWARD NOTMAN

Aux Indépendants de New- Pour être venu tard à la


York, j'ai été très heureux peinture, Howard Notman
de retrouver le peintre Si- paraît avoir doublé les
mon Blaisdell, de qui j'ai étapes, pour atteindre mal-
eu, en août dernier, l'occa- gré tout les premiers rangs.
sion de dire tout le bien que Doué d'un tempérament
qui lui permettait de rat-
je pensais.
J'ai tout de suite remar- il
traperletempsperdu, n'y
qué son envoi, lequel est a pas manqué.
composé, cette fois-ci, de En donnant, en octobre
deux beaux tableaux intitu- dernier, quelques détails
lés i Scudding et WllOle Sail
llreeze; sa spontanéité et son
indépendance s'y sont, une
fois de plus, donné libre
cours.Pour ceux qui voient,
une de ses œuvres :
biographiques sur sa car-
rière, nous reproduisions
paysage grandiose derqCs r
abrupts, qu'éclaire tour à
Un
,

isàns connaître l'auteur, les tour un ciel si vibrant, si


toiles de Simon Blaisdell, la meublé, si animé, qu'il
surprise dèmeure : celle de constitue à lui seul l'âme
constater qu'un peintre pût du sketch.
manifester tant d'originalité Je ne m'étonne pas que
et d'expérience sans qu'au- son Mont Ararat ait rem-
cun conseil n'eût influencé porté un premier prix.
ses débuts dans l'art pic- Cette année, aux Indépen-
tural. dants, Howard Notman ex-
Dirai-je que l'artiste a pose:Pilce'sPeak,
acquis, depuis sa dernière Scudding, par Simon-À.Blaisdell Sa technique m'a immé-
exposition, plus de sûreté diatement rappelé que déjà
dans la facture et plus nous nous étions trouvés en
d'habileté dans le style bien présence et je l'ai retrouvée
avec plaisir.
captivant dont il faisait
preuve à cetteépoque ? il
Eneffet, nepeutenêtre
autrement, à cause de la
Son pinceau est infiniment
agile et sa sensibilité atteint droiture de ce tempérament:
les pures régions de cet Art sentir que, sans snobisme,
où la science de la compo- sans basses concessions, un
sition et lesens de l'équi- iirtiste vous livre sa pensée,
libre deviennent autant de en toute sincérité, met déjà
facteurs, au moyen desquels, le spectateur en confiance et
donne tout de suite à l'oeu-
s'expriment, avec une infail-
lible sûreté, les dons artis- vre un puissant intérêt.
tiques les plus incontes-
tables.
Simon Blaisdell est, désor-
mais, consacré par la maî- à orienter l'élève vers
trise de son art et j'espère l'affiche et le costume,
que j'aurai, prochainement, mais vus d'une façon
le très grand plaisir de le originale et personnelle.
retrouver, définitivement en-
gagé sur le terrain du
succès.
cordée à l'idée:
Une grande placeest ac-
il faut
avant tout qu'une affiche
dise quelque chose et le
disebien.
Les deux motifs d'Italie
New-York School of inspirés à Jean Sage
Fine and Applied Art, sont absolument déli-
9,placedesVosges,Paris. cieux et j'ai aussi beau-
Les travaux de cette coup aimé les LE motifs
année des élèves de cette Pike's Peak, par Howard Notman du Roman d'une Famille
intéressante Ecole sont placés, dans le corridor
très en progrès sur ceux et dignes, tous, d'être
de l'an dernier déjà fort conservés en un album.
satisfaisants. Ces motifs, bien que de
Si les œuvres des élèves différents élèves de troi-
de première année mar- sième année C. Mason,
quent un peu d'indéci- F. Kronman, L. de Mo-
sion et si le dessin n'en rinni, D. Salisbury, V.
est pas très assuré, celles Jarvis, A. Morgan, etc.–
des élèves de deuxième sont tous exécutés dans
année sont remarquables. le même esprit et mon-
Quant aux travaux des trent bien la fidélité des
élèves de troisième année élèvesàsuivrelesdirec-
que pour le costume tives qui leur sont si in-
et l'affiche dirige avec telligemment données.
un tel goût et une telle La Direction si éclairée
science des coloris, des decetteEcole,latrèsai-
harmonies et des idées, mable Secrétaire Générale
M. Van Day Truex, ils Mme Michel Morin ainsi
semblent l'œuvre d'ar- que le jeune et excellent
tistes déjà sûrs d'eux- professeurcitéplushaut,
mêmes. M. Van Day Truex, doi-
L'ensemble est résolu- vent être également féli-
ment moderne, mais d'un cités de la belle impul-
modernisme de bon goût tion artistique qu'ils sa-
où ne se glisse aucune vent donner à leur Eta-
fausse note. blissement.
Pratique avant tout, cet Claude BALLEXOY.
enseignement est destiné
Arizona Water-Cûllrse, par Howard Notman
teurs, larges tout illuminés de clar-
tés, pleins d'air, ouverts sur un
large horizon. De beaux ciels les
complètent et les colorent de lumi-
neux raets.
Ils sont très suggestifs de la na-
ture qu'ils évoquent, dans une poé-
tique vérité, avec une extrême sim-
plicité.
De beaux fusains. des dessins,
montrent comme l'artiste, grâce à
sa science de la ligne, arrive à se
passer de la couleur.
Ils font en outre comprendre
pourquoi, sous la couleur, toutes
choses, dans sa peinture, occupe si
judicieusement la place que lui
volumes, celle des plans :
assigne les valeurs respectives des
c'est
qu'un dessin juste et impeccable a
tout déterminé, avant de recevoir
les harmonies nuancées de la cou-
leur, auxquelles de belles lignes
servent de base. L'étude des lumi-
nosités est d'ailleurs celle qui pas-
sionne l'artiste.
Etudiant à l'Académie de Munich,
il y reçut les premiers prix, attri-
bués à la meilleure peinture et au

très remarquable:
meilleur dessin. Son envoi de cette
année au Brooklyn Museum est
deux paysages,
Tramp et Girl m'ont Intéressé très
vivement.
Une exposition des œuvres de ce
bel artiste aura lieu en novembre
prochain aux Jorke Gallerles de
Martin Kainz, par lui-même Washington. Portrait of Mary-Jane, par Florence Morris
MARTIN KAINZ naturel des modelés, tel est le bilan
d'un portrait né de ce pinceau.
Bien que très jeune encore, Je voudrais que Florence Morris
Martin Kainz n'est pas un débu- se décidât à revenir en France, à
tant. De nombreuses expositions exposer de nouveau à Paris, où je
privées, dans les Galeries les plus suis sûr que son œuvre serait ac-
importantes de plusieurs grandes cueillie avec admiration.
villes, ont révélé son œuvre au Nous sommes heureux de repro-
public. duire en ces pages l'adorable por-
Tout dernièrement encore une trait de lUary-Jane, celui d'une
vingtaine d'oeuvres à the Ralston Mère Indienne et son Enfant d'une
Galleries de New-York, attiraient si intéressante facture, et ce ma-
l'attention d'un nombreux public
et les louanges de la critique
fleurs, paysages et une fort belle
: gnifique portrait de Warren E.Rol-
lins, le célèbre artiste de Santa-Fé
et qui fut son maître. Œuvre maî-
étude de lui-même montraient avec tresse tant par sa facture que par
quelle souplesse ce talent se prêtait sa belle luminosité et l'expression
à chacun de ces genres. Son si finement souriante de la physio-
portrait a grande allure et le visage nomie du modèle, elle fut exposée
expressif se dégage, avec noblesse, dans diverses cités d'Amérique et
d'un paysage-grandiose de rochers. remporta partout le succès le plus

de femme:
Il a su mettre, avec la vie, une
grâce séduisante dans un portrait
The Artist's'Wife, aux
modelés très doux, aux traits déli-
cats et au joli drapé, enveloppant
vif et le plus mérité.
Enfin, pour ceux de nos lecteurs
curieux de connaître la demeure où
s'élaborent tant d'œuvres remar-
quables et poétiques, voici une pho-
les cheveux. Studio Residence, de Florence Morris tographie du Studio de Florence
Si ses portraits sont expressifs et Morris. Il doit y faire bon rêver,
vivants, ses paysages sont évoca-
FLORENCE MORRIS
I
travailler et vivre
Voici bien longtemps, bien trop
longtemps, que le nom de cette
belle et très grande artiste n'a
figuré ici.
Florence Morris! Ce fut en sep-
tembre 1927 que je la présentai aux
lecteurs de la Revue.
Son aimable portrait, resplendis-
sant d'intelligence, leur est apparu
entouré de ses œuvres et dans un
long article, beaucoup trop court
pour ce qu'il y aurait eu à dire, je
tâchais pourtant de faire connaître
et admirer une fenune dont l'œuvre
et le génie m'avaient enthousiasmé.
Mes dires s'appuyaient de la repro-
duction de deux portraits d'enfants
et d'un paysage. Un baby indien et
l'adorable frimousse de Dorothy
Lee établissent une antithèse de
race remarquable.
L'article parlait de ses études, de
ses succès, de ses expositions, mais
en courant pour ainsi dire, ayant
peine à suivre, en si peu d'espace,
une carrière aussi féconde, aussi
rapide et aussi brillante.
Aussi ai-je été ravi de retrouver
cette année, aux Indépendants,
l'œuvr et le nom de cette prodi-
gieuse artiste.
Le portrait de Mary-Jane, pein-
ture exposée est un nouveau chef-
d'œuvre, où l'artiste a déployé
Portratt de--l'artiste- Warren E. Rollins
toutes les ressources de son talent
finesse d'observation, profonde
: tndian Mother and Child
psychologie, pureté impeccable du -,.
par Florence Morris dessin, harmonie celoriste, vie et par Florence Morris
cinq ans, dans les montagnes, vivant comme un
trappeur ou un bûcheron. Aussi possède-t-il à fond
la technique de sa profession d'artiste. Très docu-
menté sous le rapport du dessin, il n'est pas moins
expérimenté au point de vue de la couleur, de la
lumière et des valeurs. Les sous-bois n'ont pas de
secrets pour lui, et il excelle à interpréter le filtrage
des rayons du soleil à travers les branches. Très
sincère, en outre, il interprète ses impressions avec
une franchise d'accent qui est directement inspirée
par la nature.
Jusqu'ici, Charles Hudson a beaucoup exposé en
Amérique, où son nom jouit d'un grand succès. Il fut
même invité par le Gouvernement des Etats-Uïïïs à
envoyer deux de ses œuvres à l'Exposition Romane.
Au reste, sa production, très goûtée des amateurs,

Last of the Giants, par Ch.-W. Hudson


Dessin, par Ch.-W. Hudson
ib dans un charme prenant, et elle illustrerait un
CHARLES-W. HUDSON poème, sur la courte durée de toutes choses ici-bas,
en en doublant l'harmonie poétique. Elle nous laisse,
Quatre toiles vraiment intéressantes et des plus et tout cas, dans cette attente d'un complément à.
expressives marquent la collaboratlon de Charles l'inachevé de nos sentiments, en face de cette page..
Hudson à l'exposition du Musée de Brooklyn. De ce La douce tristesse n'en est pas épuisée en nous,,
peintre, je préfère spécialement lesétudes d'arbres; Tress-Sunset, par Ch.-W. Hudson quand après l'avoir contemplée, et pour ainsi dire
à
car nul mieux que lu] ne s'entend' construire leur
ossature et à traduire leur poil <et leur attitude. Un
méditée, nous la quittons. C'est le propre de ce qui
est beau et profond de nous laisser ainsi, pensifs et
et
sent qu'il les aime, les connait, s'attache à inter-
préter la physionomie de chacun d'eux, non point presque anxieux, n'ayant pas épuisé notre faculté de-
rêve, notre désir d'approfondir encore.
comme s'il était une matière inerte, mais au con- Les dernières fleurs1 sentimentale allégorie. Les
traire avec l'intention évidente d'en faire un être dernières années de la vie, ses dernières joies. Il y a
vivant et pensant. Les arbres de Charles Hudson toutes ces pensées, dans cette œuvre.
sont parlants, et il ne leur manque vraiment que Il y a aussi de belles lignes, de belles couleurs, un
la parole. rythme parfait.
Au reste, le peintre les a étudiés, pendant vingt- Ida Starr ne pouvait pas moins.. En juin 26, sa
belle composition paons et fleurs la présentait ici.
En juin 27, c'était ce fantastique écran où un oiseau
de rêve étale la munificence multicolore de son plu-
mage. Partout l'imagination de l'artiste met en
lumière ses autres qualités. (Voir cliché page 1)

Dessin, par Ch.-W. Hudson


s'est-elle répandue dans de multiples collections
privées.
Au résumé, Charles Hudson est un excellent artiste
qui ne se lasse pas de puiser aux sources du vrai et
du beau. De là viennent tout son talent et sa légi-
time renommée.
IDA STARR
Ida Starr c'est l'art fait femme. Peintre, musi-
cienne, écrivain, toute formule lui permet de donner
des ailes à sa pensée, d'enclore une idée, un senti-
ment, dans les mots, les couleurs et les sons.
Heavy Forest Bright Sky The last Flowera, c'est toute la grâce mélancolique
de ce qui va mourir, enfermée dans quelques
par Ch.-W. Hudson pétales. Une mélodie grave orchestrerait cette page, Oak, parCh.-W. Hudson
ERNESTINE PARSONS
The Big Mountain, prise à Colorado Spring (Colorado), par
Ernestine Parsons, forme le sujet d'un remarquable tableau,
envoyé, par son auteur, à l'Institut Carnegie, de Pittsburg.
Cette œuvre jouit d'un véritable succès à cette exposition, par
suite de sa facture, remplie à la fois de largeur et de sincérité.
L'artiste s'intéresse au paysage depuis seulement cinq ans;
mais, comme elle s'est inspirée, d'abord et surtout, des régions
inhabitées, elle a acquis une énorme expérience sur la question.
Le premier théâtre de ses exploits picturaux furent les Mon-
tagnes Rocheuses. Les traductions qu'elle rapporta de ces vastes
solitudes furent exposées dans de nombreux et importants
Salons, où Ils valurent beaucoup de succès à leur auteur.
Par son Interprétation très personnelle sur ses sujets de
l'Ouest américain, le peintre souleva rapidement l'admiration
générale et sa réputation ne tarda pas à se répandre, aussi
bien en Amérique qu'à l'étranger. A l'heure actuelle, sa
renommée est solidement établie, et justement méritée.
Ernestine Parsons, au début de sa carrière picturale, a
étudié principalement avec Randall Davey, et fut élève de
l'Académie d'Art de Broadmoor pendant deux ans. Parallèle-
ment à la peinture, elle s'occupe d'Histoire et de Politique
Internationale et professemême sur ces deux fort intéressantes
questions.
Elle possède, comme on le voit, un intellectualisme ouvert,
cultivé, et l'affinement de sa personnalité n'est pas étranger a
son succès comme peintre; car il reste bien entendu que, pour
réussir dans l'art du beau, il est nécessaire et voire même
indispensable de s'élargir l'esprit et les idées par tous les Nummy Range, par W.-A. Knapp
moyens possibles.
Je concilierai donc en disant qu'lirnestine Parsons a droit à
tous les honneurs, parce qu'elle les mérite, aussi bien comme
peintre que comme intellectuelle. 'Õ".

WILLIAM-A. KAPP
J'ai toujours beaucoup admiré, dans les expositions améri- •
caines, les œuvres si bellement caractéristiques et d'une si
haute envolée dues à William-A. Knapp. Aussi est-ce avec
beaucoup d'empressement que je me suis documenté, plus en

*
détails, sur la personnalité de ce paysagiste, si profondément
pénétré du sentiment intime de la nature. Non seulement il
l'aime, mais il la connaît, la comprend et l'extériorise ave,
une pénétration et une profondeur qui lui font le plus grand
honneur.
Originaire de Denver (Colorado, U. S. A.), Wiiliam-A. Knapp
est à la fois peintre, musicien, acteur, écrivain en prose et en
vers, et il mène de front toutes les qualités diverses qui regar-
dent chacun de ces arts, tout en les résumant toutes dans ses
tableaux.
Depuis plusieurs années, le peintre est Directeur artistique
du II" District des Etats-Unis et l'un des interprètes les plus
réputés du Centre Ouest. Sa production, très fertile, lui assure
une situation en vedette sur la scène artistique américaine.
Quand on étudie de près sa méthode, on reste en admiration
devant sa largeur de vue et son originalité de traduction. Ses
paysages sont exécutés dans une libre technique, qui donne
néanmoins une juste impression des détails, une exacte et
brillante appréciation de la couleur, et une immense variété
sous le rapport de la composition.
Paysage, par Elisabeth Parsons Il s'adonne également avec beaucoup de succès au genre de
la nature morte, dans lequel il se montre scrupuleux observa-
teur des plus petites choses.
Au reste, sa réputation s'est répandue au loin, jusqu'en Roumanie où il a mérité l'estima de la Reine Marie.
Parmi ses œuvres les plus importantes, il convient de ranger de grands panneaux décoratifs exécutés pour des églises et qui ont été très
remarqués. Pour tout dire en un mot, William-A. Knapp est un tempérament de valeur qui n'a pas encore dit son dernier mot.
Comte CHABRIER et Gabriel SÉRAC.

Poèmes
v Le Rouge - Gorge
Pour mon ami J. Benoit.
;::e-
YPoètes ,
Ivres/'del'inconnu,chemineauxde.t'espace,
Fanfaronsdudestin,buveursdel'idéal»
'-. ir
':.
Notre vie est maudite au fil des nébuleux
Et-sombres jours; Ami,nouspassons bienplus vite
le
Tandisquevo,usrampezsur chetntni>anal V' J- ,,
Qu'un nuagetremblant qui frissonne et s'llgile t
Nous accrochons nos chars à l'étoly qU"a"'f
Menaçanl, triste et noir,sous un orage houleux. 1
Amoureux d'altitude et sublimes d'éudàcëy •'
-;"',

!)ans l'azur de l'été, le nuage autorisait


..: "II "t

Chassons ce voile obscur qui nous cache les cieux


Et le soleil luira, quand la bise crépile : Nous recherchons sans trêve un séntiir virginal
Eteignant nos flambeaux, tuons lé parasité Pour de rêves nouveaux remplir nàtré besacèi
Hiver et les chagrins qui nous brûlaient les flenx.
Ou glanant dans le ciel de nébuleuses fleurs
.f)uQIJd grelotte la terre en sa robe de givre,
Quand les oiseaux ont fui, oublieux des frimas Dont la frêle corolle étincelle de pleurs,
'Le petit'rouge-gorge en chantantnous délivre Nous jetons des bouquets aux âmes inquiètes*

-
Des cauchemars affreux qui nous guidaient les pas.
,, ignoronstomme
- - s
luilu neige des alarmes;
'Noll ëœurs seront moinsfroid eh chantant dans nos larmes.
Vous y voyez frémir l'excès de vos douleurs :
Quand vous en effeuillez les pétales trembleurs,
Ce n'est pas pour nous seuls que nous sommes poètes.

¡ f, ; ,,' i André Lvs. J.BENOIT.


LaFoire de Leipzig 0 -6 -

ROBJ
Nous avons déjà parlé, en mars, de
Robj, mais bien incomplètement.
ristique encore :
bras. Un service à café est plus humo-
la. cafetière, person-
nage à longue barbe,dureçoit avec
condescendance le saint sucrier, en
Quelques objets d'art et statuettes, face de l'impassible indifférence du
seulement, avaient retenu notre atten- pot à crème, et toujours l'humble as-
tion et rious)n-e connaissions pas leurs sistance des tasses accompagnant cela.
créations artistiques d'objets pratiques Mais il faut voir, aller soi-même faire
et usttets.
Pourtant je ne sais si, dans le genre son choix chez Robj.
particulier de cette firme, je n'en suis
pas à préférer cette dernière série. G.-A.RODERS
:
On m'ose pas toujours offrir une
œuvre d'art purement décorative
pa^t-on pas setromper, aller tout à
rencontre du goût du destinataire, on
ne
Parmi l'une des meilleures exposé
tions d'objets enétain à la Foire dé
Leipzig, j'ai apprécié celle qu'organise
:

doute de soi. l'artiste au noble talent qu'est Gi-À.


Tandis qu'un objet usuel, d'une uti- Roders.
lité courante, tel par exemple un ser- Sa participation à cette foire est des
vice à thé, un flacon à liqueur, une plus importantes, tant par la beauté
garniture de table composée de porte- des articles exposés que par leur ex-
quise variété.
menu, porte-eure-dents. corbeille à Que j'aime ces multiples vases aux
pain, J'avier, salières, etc., ce sont galbes parfaits, aux lignes d'une élé-
choses nécessaires et personne ne Service à thé, par la Maison Robj gance de meilleur aloi, ces poteries et
pourra en vouloir au donataire, si par ces tasses aux formes charmantes, où
surcroît elles sont amusantes, jolies,
originales. le raffinement de style s'unit à la sim-
On peut en ce cas aller en toute sé- plicité du dessin, ces soucoupes fines
curité les chercher chez Robj. Sa gar- et ces gobelets délicats, où se remarque
niture de table « Les moineaux pari- un « doigté » prodigieusement habile
siens » fera la Joie d'un élégant cou- et une netteté de lignes dénotant le
vert. Cette nuée de friquetseffrontés tempérament artistique le plus riche-
ont l'air de s'être abattus sur la table, ment douél
pour la mettre au pillage, avec leurs Le peintre Frido Witte de Softun est
ailes ouvertes, leur bec narquois et leur le merveilleux animateur de ces for-
mes,exécutées dans l'atelier de Roders;
allure de gamins de Paris.
I
Et les services à thé chinois autre son modelé est sur et n'a point cette
nages:
merveille; ils représentent des person-
magots solennels, importants,
pleins d'humour, la cafetière, gros
emphase, cette prétention d'un goût
douteux qui, hélasl trop souvent, ca-
ractérisent, en les déparant, les objets

modestes :
bonze imposant, entouré de deux per-
sonnages moins encombrants et plus
le sucrier et le pot à crème,
sont d'une inimitable drôlerie, sans
parler des lasses que d'humbles servi-
Service à thé, par la Maison Robj
de ce genre.
Le sens artistique de G.-A. Roders
est plein de mesure, d'équilibre et
d'ingéniosité : ce sont là des qualités
qui font le plus grand honneur au
teurs présentent encerclées de leurs talent de cet artiste de grande Imleur.

Service à thé, par la Maison Robj


UNION DES MEPUBLIQUES SOCIALISTES SOVIETIQUES
La Représentation commerciale de l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques, en Allemagne, a collaboré d'une façon importante et brillante
à la Foire de Leipzig. Ses envois ont été d'autant plus intéressants, qu'ils embrassent des branches très diverses et-fort variées de l'art appliquéi
Il reste avéré, en effet, que la production de l'art russe renferme un accent caractéristique très spécial servant de trait d'union entre le style
oriental et la production de l'Occident; ses ouvrages sont empreints'd'un cachet original, n'appartenant à aucune autre nation, et. qui leur commu-
nique une saveur de haut goût.

'',
Ce sont, d'abord, les peintures de Palekh, venant de la province de Nijni-Novgorod. D'une coloration excessivement sonore,, ces compositions

territoire.
représentent des scènes de la vie agricole et populaire, à moins qu'elles ne traduisent des épisodes empruntés à l'histoire, ou aux anciennes

.T..
légendes de la région. En tous cas, elles sont fort curieuses, et valent qu'on s'y arrête longuement.
Viennentensuite les mosaïques en bois d'un stylearchaïque des plus prononcés; les porcelaines imitées de la Chine et du Japon, parmi
lesquelles les pièces signées par U. Danko sont les plus godtées. Les autres poteries portant une estampilleessentiellement indigène ne sontpas,
dédaigner. Les plus renommées sont originaires de Vitltlkai, localité située au nord du
à
Les bois laqués, qui étaient avantageusement représentés ici, remontent à la plus haute antiquité russe,, de même que l'orfèvrerie, rehaussée
d'ivoire et d'émaux. Cette dernière fabrication se divise en; plusieurs groupes, qui ont chacun leur spécialité.
Il convient de ne pas oublier, dans l'énumération, les tapis, les jouets en bois sculpté et découpé, les poupées, ainsi que les ivoires ,,',

Il ressort de cette
.'J.,.cIcQJ'Jltif'-".,-._,._-,.,,,"¡
manifestation
,:,.:".:" fouillés
avec tant d'adresse par les Yakuts et les Koryaks de la Sipérie septentrionale; les étoffes imprimées:etenfin ces broderies inimitables dont, tout Ze
xppnde. apprécie l'angle. ,
que l'Uniondes Républiques Socialistes Soviétiques s'efforce de donner aux industries nationales. toute la
,
publicité,,qu'elles- méritent.Puissent, ses..intentions être couronnées desuccès, et le culte, du beau avoir une répercussion et une;influence
heureuses sur le peuple tout entier.
JOUETS WALDORF
L'eporque actuelle demandant toujours du nouveau, le jouet n'a pas échappé à cette exigence,
et le commerce de gros doit rechercher et résoudre le problème des besoins modernes, et faire en
sorte de pouvoir répondre et d'être toujours prêts aux nécessités présentes et futures.
:
Waldorfschul-Spielzeng et Verlag, de Stuttgart, ont si bien compris la question, qu'ils y ont
apporté tous leurs soins et que le résultat obtenu a réalisé leur but les jouets Waldorf, copies
exactes des modèles créés par des élèves de l'Ecole Waldorf à Stuttgart, sont pédagogiques par
excellence. Ils avancent le développement de l'enfant et animent son imagination; aussi, après
avoir remporté lUI succès sans précédent à la Foire de Leipzig, sont-ils de plus en plus connus
et appréciés dans tous les pays.
D'une réelle valeur éducatrice, ils sont indispensables dans les jardins d'enfants, dont les
classes sont constituées par des chambres de jeux; car l'éducation des « petits » se fait, surtout,
en jouant.
Aussi des demandes, de plus en plus nombreuses et importantes, ont lieu aux usines Waldorf.
Parents e! pédagogues recherchent une production dont le caractère est absolument adéquat au
but poursuivi, car ces jouets sont, le plus souvent, des animaux de toutes espèces, et qui, articulés,
donnent l'impression de la vie. Accompagnés fréquemment de personnages rustiques, ils permettent
aux bambins, non seulement de se familiariser avec leur forme, mais de s'initier, en outre, aux
mœurs villageoises et aux habitudes de la campagne.
Ces jouets sont d'autant plus populaires aussi, que leur fabrication est solide, leur silhouette
WaldorfNi402
artistique, et qu'ils répondent à tous les désirs de leur clientèle, qu'elle soit petite on grande.
WaldorfN°328 Les voir correspond à les admirer, et les admirer équivaut à les adopter : ce qui est le plus
bel éloge qu'il soit possible de leur adresser.
André MKI.I.KH.

WaldorfNg37

Les œuvres du graveur


Léon Marchant
à l ExpositiondesArtisans
«=§=>

A l'intéressante Exposition des Artisans, j'ai, entre


autres, admiré l'envoi de Léon Marchant, graveur sur
acier.
Son œuvre témoigne hautement en faveur d'une tech-

;
nique qui, à aucun moment, ne fait fi des disciplines
artistiques le style en est extrêmement précis, et même
empreint de ce raffinement propre au talent sincère;
il a, de surcroît, une souplesse qui dénote un goût sûr,
un excellent coup d'œil et une habileté particulière du
modelé. La finesse des traits, l'adresse de l'exécution
rendent l'envoi de Léon Marchant bien captivant.
L'artiste, qui est un grand modeste, appartient à la
corporation qui collabore à la fabrication de la bijou-
terie, de l'orfèvrerie, de la médaille, voire de la joail-
lerie. Sa situation d'artisan ne lui permet guère, par
Gravure sur acier, par Léon Marchant ses exigences, de prendre part aux manifestations artis- Gravure sur acier. par Léon Marchant
tiques d'une grande am-
pleur, celles des Salons,
par exemple.
Léon Marchant a, tout
jeune, ressenti une prédi-
lection pour le dessin,
art indispensable, qui
devait, plus tard, lui
fournir l'occasion de
pratiquer sa profession
avec plus de sûreté et
d'aisance. Elève de l'E-
cole communale, il par-
ticipa à de nombreux
concours et remporta, no-
tamment, maints acces-
sits et mentions, des prix
et des médailles en ar-
gent. Ses tendances, en
matière d'art, sont éclec-
tiques; l'artiste reste
fidèle aux styles d'épo-
que, lesquels ont fourni
les chefs-d'œuvre de nos
musées; passionné d'art
floral, Léon Marchant
démontre, par ses œu-
vres, qu'il a une nature
d'artiste généreusement
douée.
Raymond SÉnc.

Gravure sur acier, par Léon Marchant Gravure sur acier, par Léon Marchant
Exposition dAllemagne
-le-
HERTA WENDHAUSEN
C'est un art très personnel et très nouveau que celui de Madame Herta Wendhausen :
tissus. Elle expose au Salon de Hanovre : :
la peinture sur étoffd ou plutôt la création de tableaux brodés de soie et de laine sur
Saronarola (stoffbild) qui est exactement cela un tableau sur étoffe.
Et ce tableau a toutes les qualités d'une peinture richement nuancée, savamment
dessinée et artistiquement composée.
C'est que Madame Herta Wendhausen est avant tout peintre et dessinateur.
Elle reçut à Berlin son éducation artistique, qu'elle allait compléter en voyageant,
quand survinrent la guerre et ses suites.
Pendant plusieurs années elle dessine et peint, fait surtout du portrait.
y trouve une complète réussite
à Berlin.
:
Puis elle se sent entraînée, vers l'art décoratif, au théâtre et cède à son attrait. Elle
ses œuvres ont un vif succès, au théâtre de Nollendorf,
L'œuvre si remarquable qui, à l'exposition de Hanover, a tout de suite attiré mon
attention, a été inspirée à l'artiste par l'art gothique. Elle a surtout cherché* en mêlant
avec science et goût les différentes couleurs et les différents matériaux (laine, soie, etc.),
à créer un art très personnel et très nouveau et mon impression a été qu'elle a atteint
son but.
CHARLOTTE BEREND
Partout où elles se rencontrent, les œuvres de Charlotte Berend s'imposent d'elles-
mêmes et attirent, en même temps que l'estime générale, l'admiration universelle, par
suite de leur accent profond de franchise et de sincérité.
Originaire de Berlin, l'artiste se sentit attirée vers le beau dès son plus jeune âge.
En conséquence, elle entra dans l'atelier du peintre Louis Corinth, devint rapidement
une de ses élèves les plus distinguées, et ne tarda pas à s'appeler sa femme; mais, tout
en devant beaucoup à l'enseignement pictural de son mari, Charlotte Berend-Corinth sut
Tapisserie, par Herta Wendhausen rester elle-même et sauvegarder une personnalité, très tranchée, du reste.
Originale par tempérament et par principe, le peintre échappa à toute emprise.
psychique pour s'épanouir dans l'individualisme de sa superbe et magistrale indépen-
dance. Il est permis de constater que, digne compagne et égale de son mari, elle demeure son émule sans le plagier en rien et de quelque-
manière que ce soit.
:
Pour affirmer sa vision et agrandir son champ d'action, Charlotte Berend a visité beaucoup de contrées l'Italie et l'Espagne, sans oublier
l'Afrique du Nord, dont elle rapporta une vaste moisson documentaire. Elle étudia et oobserva donc la nature sous de nombreuses latitudes, et,.
spécialement, sous la lumière et la clarté; car elle affectionne le soleil, et se sent en communion de pensée avec l'âme orientale. Très psychologue,
du reste, sa brosse exprime, avec infiniment d'éloquence, la mentalité de son modèle quand elle exécute un portrait, ou l'âme des choses quand
elle se cantonne dans un paysage. D'une essenc eesthétique très fine et très souple, le talent de Charlotte Berend triomphe dans tous les genres,
et excelle dans chacun d'eux, à croire qu'elle s'y est étroitement spécialisée. Le procédé de la nature morte ne lui est pas davantage étranger. Ses.
fleurs et ses fruits luttent de vigueur et de fraîcheur sous le rapport de la touche et du.coloris.
Aussi les succès de l'artiste ne se comptent-ils plus, et elle a pris place depuis longtemps dans l'avant-garde des talents féminins les plus auto-
risés et les plus renommés de son pays. André MELLER.

Salons des Amis des Arts de Toulon, de Cannes, dAiiaucn


et Exposition de la Galerie Barreiro
ELVIRE BESSON WILLIAM THORNLEY
J'ai aimé Porquerolles, au Salon d'Allauch, avant d'avoir vu de qui
l'œuvre est signée. :
Si je me hasarde à entretenir mes lecteurs du Maître Thornley, ee*
n'est que pour combler une lacune il fallait qu'une page de la Revue-
du Vrai et du Beau fût consacrée à cet artiste dont la louange n'est:

son pays.
:
Je l'ai aimé davantage après, parce que j'aime respectueusement
Madame Elvire Besson pour ce qu'elle a fait, avec sa peinture, ce que
font, avec leur foi et leur charité, nos missionnaires elle a fait aimer
Devant Porquerolles, sous ce ciel lumineux des Iles d'Hyères, en
plus à faire et de qui ont longuement parlé des critiques comme Mai-
zeroy, A. Alexandre, G. Geffroy, R. Milès, Le Senne et d'autres. On
ne présente plus, d'ailleurs, William Thonley, surtout à des lecteurs
qui n'ignorent rien des choses de l'Art et des artistes; on se permet
seulement de rendre un fervent hommage d'admiration à un talent
admirant combien ce talent souple et sincère s'était adapté à ce nou- exceptionnel, qu'il ne cesse, pourtant, de « perfectionner » et de culti-
veau climat e tsu nous le rendre évocateur, je revoyais en pensée ces ver, pour le plus grand bien de l'art pictural et de la postérité.
naïfs dignitaires malgaches, tout fiers de passer devant l'artiste L'intérêt de l'exposition de l'Association des Beaux-Arts de Cannes,
française. est rehaussé par la participation du Maître Thornley, dont l'envoi se-
Son mari était alors vice-consul, elle l'aidait dans sa mission et compose d'une aquarelle, intitulée Intérieur hollandais, et d'une toile v
créait à son côté de belles œuvres, rapportées de là-bas soit en vérité, Bordighera, le matin.
soit imprimées seulement dans ses souvenirs d'artiste. Elvire Besson La touche si personnelle du Maître, sa vision d'une rare justesse,.
a fait en tous cas provision de clarté et de lumière, pendant que son son souci du détail, l'infinie délicatesse de sa couleur, se retrouvent
mari fut administrateur en chef de la province de Fianarantsoa. dans ces deux œuvres, où les fervents de l'Art et les connaisseurs
J'ignore où ce couple intelligent et dévoué poursuit sa mission d'amour véritables ne risquent point de sentir les influences de Puvis de Cha-
et de paix, au nom de notre pays, mais j'en ai avec plaisir retrouvé le vannes, maitre et ami de William Thornley, des Degas, des Monet,:
rayannement et le souvenir dans l'œuvre de Madame Besson. des Pissaro et des Renoir, avec lesquels il a travaillé.
On sait que Thornley a reproduit, en lithographie, une partie de
l'œuvre de Chavannes; l'amour du Beau et du Vrai l'a toujours guidé
GABRIELLE VALLAT et l'étude ininterrompue de la nature lui révèle de nouveaux secrets.
L'artiste ne vit que pour son Art et son œuvre chante à nos âmes la
Nous avons déjà signalé à l'attention ue nos lecteurs l'œuvre inté- mélodie enchanteresse de la pure Beauté.
ressante exposée par Gabrielle Vallat au Salon d'Automne. Cette artiste HYACINTHE DE RISI
vient de faire une exposition particulière à la Galerie Barreiro.
Outre les paysages harmonieux qui sont nombreux dans cet ensemble, Hyacinthe de Risi fait, à la Société des Amis des Arts de Toulonr
j'ai eu le vif plaisir de contemplçr des natures mortes, admirablement l'exposition d'un ensemble intéressant et qui montre avec quelle-
rythmées, où les masses et les valeurs sont traitées avec une adresse aisance il aborde les formules les plus différentes.
picturale toute particulière. Un coin de Magaud, peinture, Combat entre chiens et loup, lavis,
Les moulins et le Mont Caume, dessin à la plume, révèlent, chez cet
J'ai aimé les couleurs pleines d'harmonie et l'échappée de vue sur artiste, un tempérament très émotif et très personnel.
la campagne des Raves rouges, la mise en page parfaite des Oignons C'est d'ailleurs une impérieuse vocation, sans encouragements fami-
rouges et harengs-saurs, les belles Roses devant une fenêtre (toile liaux, qui l'a poussé vers les Beaux-Arts.
acquise par l'Etat) ! Ce sont les œuvres des heures dérobées au labeur quotidien que
Parmi les paysages, j'ai apprécié l'impressionnant ciel d'orage du de Risi a exposées cette année. Elles sont dignes d'intérêt, pleines de
Cimetière prolJençal, la luminosité des ciels dans Vieilles rues pro- spontanéité, de franchise, et traitées avec une science, très sûre de
la
vençales et danslePetit Calvaire, mélancolie des magnillquesCyprès. dessin.
C'est la première fois que GabrielleVallat organise une exposition Comme à toute chose une persécution relative est un excitant et
particulière à Paris, je souhaite que cette « prêtresse de Beauté » comme unepierre de touche de là vocation artistique. Ce sont souvent
fasse, l'an prochain, une nouvelle exposition de belles toiles. ceux dont les premiers élans ont été entravés qui se trempent dans la
J. D'FIUMOVAIN. leur génie.
lutte et. y puisent les éléments de force, de puissance qui alimentent
René PRADES.
Expositions. dAutricke
FRANZ-XAVIER WElDiNGER
Tout une série d'œuvres très remarquables retiennent un long moment

Paysages, Waxeimberg,
:
l'attention, à la Austellung des Aquarellistes Klubs, et gravent dans l'esprit
le nom de Franz-Xavier Weidinger. Ce sont Cour de ferme, Vue de Lo:,
Paysage hongrois et Repas tardif. Il y a là
tout ce qu'il faut pour se documenter, sur un talent d'une puissance et d'une
personnalitéextrêmement originales.
Mais ce n'est pas dans une étude aussi succincte que je puis arriver à eu
rendre dignement compte.
Pour parler de cet artiste et le présenter en France, il faut d'ailleurs he
pas se borner à analyser son envoi à cette exposition. Son œuvre est mul-
tiple, considérable et, disons-le en toute sincérité, admirable.
J'ai sous les -yeux une vingtaine de reproductions d'aquarelles qui mérite-
raient une analyse chacune. Ce sont des paysages et des portraits. Les
portraits, c'est la vie même, rendue par des modelés et des lignes qui la
créent sous le pinceau du nlaître. Les paysages, c'est la nature sous ses plus
saisissants.
:
suggestifs aspects. Quelques scènes de foule ont un rythme, un mouvement
Winter in Hinterstoder neige et montagnes, Alie Seusenx homiede, égale-
ment et un cours d'eau en premier plan; puis des arbres aux grands bras
dénudés, d'autres aucontraire feuillus et pleins de sève, les uns et 'es autres
vivants et près de la nature, car telle est la caractéristique de Weidinger :
le naturel et la vérité.

qu'une pauvre femme éti


:
Et telle est chez lui cette qualitéque, dans une Flucht nach Ægypten, la
plus délicieuse que j'aie vue, règne une telle vie, une telle simplicité, qu'à
peine évoque-t-on tadivinité des personnages c'est un artisan fatigué qui
tient la bride de l'âné et la Reine des Cieux portant l'Enfant Dieu, n'est
voyage que suivent aflairés de délicieux poUpoils
se culbutant sur desi nuées et qui, s'ils n'avaient des ailes, sembleraient à
peine des anges. Et dans quel prestigieux décor se joue cette scène! et pour-
tant si vrai, si simple, si naturel lui aussi.
,. Portrait, par F.-X. Weidinger
Les paysages, les arbres, ce peintre en est le chantre. En voici un couvert
de neige qui fait tout le tableau, au pied quelques rustiques barrières et la
paysanne qui s'éteigne. Cela se nomme Pinselzeichùng. L'arbre est tout un
poème, le dessin des branches est à lui seul un chef-d'œuvre.
Et les portraits! celui de cette enfant rêveuse (Madchenbildnis) et de cette
claire/jeune Ulle (Madchenbilden), et celui de la dame en bleu, et cet autre-
portrait de dame en velours, et celui si expressif et si noble de Frau Marin.
et cet autre si naturel, dans sa pose, si délicat dans ses Unes dentelles, de
Frau Johanne Zeitlingen, et celu\ encore à la robe sombre au col médlcis, à*
la poise qui rappelle certains maîtres anciens, avec les modelés si vivants
du cou, et tant d'autres!
C'est encore Schwbente Wolken, si grandiosement découpé dans la nature
la plaine immense et pourtant si petite, toute la toile réservée au ciel où, :
dans une magistrale étude de clarté, l'artiste nous montre quelques nuages
moutonnant. Que leurs flocons sont légers, le vent les emporte, on les sent
disparaître à nos yeux.
Dans un album de luxe, où une place de choix est réservée à Weidinger,
on donne une reproduction en couleur de Sontmei-landschaft, un de ses plus
célèbres tableaux. Célébrité justifiée, car cette toile est un chef-d'œuvre d'har-
monie, de couleur, de lumière et de vie réelle et simple. On y donne uussi

si1poignante dans sa grandeur :


Hanslache, dont les couleurs et la composition sont d'une superbe étrangeté,
:
puis le vivant portrait de Madame Weidinger, puis encore cette étude de ciel
illarziaiadehaft, et enfin Adoration des
bergers, dans un enveloppement de neige qui continue de prêter à l'évangile
toute la naturelle et simple apparence de vie actuelle, dans un merveilleux
paysage de rochers. Aucune influence n'agit sur cet artiste. Sa grande valeur
vient de cequ'il se spécialise, se voue en quelque sorte à sa patrie, lui faisant
hommage de son talent, pour la traduire et la faire aimer. Il n'est pas inter-
national par principe. Que je voudrais conter cette belle vie de lutte depuis
façon, lutter seul, arrivant à
que, petit enfant et le sixième de dix, l'artiste devait vivre de si pauvre
15 ans à Munich avec son sac sur le dos et
6 marks par semaine et trouvant moyen de voyager et de devenir ce qu'il
est, après avoir passé par l'Académie de Vienne, sous Je maître liakerl.,
y avoir remporté la médaille d'argent et le prix de la ville. Il faudrait des L'Eglise,par F.-X. Weidinger
pages pourcontenir et cette vie noble et l'admiration qu'elle :n'inspire.
ses gravures sur bois, ayant été
HANS FRANK achetées par la Bibliothèque Natio-
nale.
Dans les -' rangs nombreux des Depuis cette époque, des œuvres
compositions florales parues *à de lui ontpris place aux Musées et
l'Exposition de Noël, à Vienne, j'ai dans des collections particulière.; de
-
repéré très particulièrement celle de
jIàns Frank, roulant sur des Tu-
lipes; car, indépendamment de son
Vienne, Berlin, Munich, Nuremberg,
Franfefort, Bruxelles, Rome, Lon-
dres, sans oublier les Etats-Unti
arrangement heureux, ce tableau d'Amérique; er 1908 il reçut la mé-
procède d'une formule également daille d'or de l'Etat, en 1914 celle
remarquable et personnelle, tant à
de la t Bugon » Leipzig.
sous le rapport du style que de la
technique.
Le peintre naquit à Vienne en'
préfère le paysage intime ;
Peintre à l'huile, Hans Frank
mais
aussi les fleurs, les animaux etle
portrait. A l'étranger, il est davan-
1884. Après avoir passé avec succès
son examen de maturité, il étudia', tage connu comme graveur.Acôté
pendant quatre ans, àl'Ecole des de l'eau-forte et de la taille douce,
Beaux-Arts de sa ville natale, puis il s'occupe Rénéralemenf de la gra-
travaillapendant quatre autres an- vure sur bois en couleur, qui lui a
riée] dans l'atelier du portraitiste valu des' articles sérieux et docu-
(non seulement portraitiste, mais mentés de la part de connaisseurs
peintre universel!) et professeur avertis.
Frantz Rumpler. Son frère jumeau, Léo, a suivi
Ayant obtenu, en 1911, le prix exactement la même voie que
d'Etat, Hans Frank partit avec son Hans. Se livrant à des études simi-
frère Léo pour l'Allemagne, la laires, sa carrière fut aussi bril-
Suisse, Paris, Londres, laBelgique lante, et il remporta, l'an dernier,
et la Hollande. une médaille d'or de la Kunstler-
:
En France, une grande satisfac-
tion l'attendait quelques-unes de
Paysage d'hiver, par F.-X. Weidinger genossenschaft. André MRLI.ER.
(Voir cliché p. 1 de la couverture.)
Expositions
de

Hollande

X. KLUYVER
Je ne crois pas qu'on puisse
peindre, avec vérité, les animaux,
en se contentant de poser l'un
d'eux, devant soi, comme un mo-
dèle, sous peine d'avoir plus ou
moins l'apparence d'avoir repro-
duit un animal empaillé.
Il faut, pour leur garder l'appa-
rence de la vie, les connaître, dans
leurs attitudes, leurs habitudes,
leur intimité.
Il faut les aimer, s'intéresser à
leurs goûts, à leurs passions, à
leurs gestes.
Choses faisables, pour nos ani-
maux domestiques, soit. Mais si un
artiste veut s'intéresser aux grands
Mon Matou, par Kluyver
:
fauves? Qu'il demande son secret
à Kluyver « J'aime les animaux Un voisin querelleur, par Kluyver

et surtout les bêtes fauves; c'est quelques animaliers s'étaient grou-


parmi mes lions, mes tigres, mes pés.
panthères, mes chats que je cher- Le3 journaux Algemen Handel-
«
che mes amis et mes modèles. De- sblad » et « Nieuwe Rotterdamsche-
puis plusieurs années je travaille
au Jardin Zoologique « Natura ar-
»
Courant », « Elzevier (revue men-
suelle d'art) et « Eigen Haard » se
tis magistra », qui est une division font honneur de la collaboration de
de l'Université d'Amsterdam. Kluyver ou mentionnet ses œuvres.
Je suppose que les « amis »
Kluyver lui rendent son affection,
de
MARIANNE HARTONG
en reconnaisance de la façon si
merveilleusement vivante et vraie Une composition florale signée-
dont il sait les représenter. par Marianne Hartong ligure avec
Ceux qui ont pu admirer l'envoi honneur à l'Association « Suit Lu-
de l'artiste, reconnaîtront avec moi »
cas d'Amsterdam. Elle tranche
que «Kater » n'est pasun ensem-
ble animalier- conventionnel, mais
même sur l'ambiance environnante:
par l'entière indépendance de son
la vie, la pose, l'expression prise interprétation et la spontanéité avec
laquelle son auteur saisit les im-
sur levif par quelqu'un qui con-, pressions reçues par la nature.
nait la gent féline, dans ses moin-
dres gestbs. L'artiste écrit sur les Originaire de Rotterdam, Ma-
bêtes et leurs mœurs des articles rianne Hartong suivit, pendant plu-
que publient l'es organes spéciaux sieurs années, les leçons de dessin
et dont le texte est illustré par lui- d'un professeur renommé de l'Aca-
même. démie de sa ville natale. Elle com-

:
Et de quelle suggestive et évoca-
trice façon « Les animaux et la
télépathie (Eigrn Haard) montrent
Tigre, par. Kluyver
mença à peindre à La Haye, et
comme la famille compte plusieurs
artistes illustres dans ce genre, la
technique picturale n'eut bientôt
ainsi deux silhouettes dechats vo-
plus de secrets pour elle.
:

rité, l'illusion du mouvement :


luptueusement occupés à leur toi-
lette et qui donnent, par leur vé-
on
devine la petite langue râpeuse, lus-
trant le poil.
• Après son mariage, Marianne
Hartong délaissa sés pinceaux pen-
dant quelque temps; mais son at-
trait pour le beau devenant irré-
Une huile grandiose, de toute sistible, elle se remit quotidienne-
beauté, donne la face terrible d'un ment à travailler et s'éprit de
tigre royal de Sumatra, d'une puis- l'aquarelle.
sance impressionnante, près duquel En ce qui concerne sa méthode,
le Kakatoès en colère semble comi- Marianne Hartong commença par
que, dans son naturel et son mau- dessiner, absolument, d'après na-
vais caractère. ture. Elle préférait, avant tout, la
Le pastel Mon matou est une
couleur. Cet amour tient toujours
merveille, avec ses grands yeux la première place dans sa formule;
clairs et sa robe veloutée, sa pose mais la manière de voir de l'artiste
calme et hautaine. Une amusante s'est modifiée et, de purement ma-
et macabre fantaisie : La lutte avec
térialiste, est devenue plus abstraite.
la mort, montre, chez l'auteur, au- Un sentiment très fort pour le mo-
tant d'humour que de science de numental, avec un accent décoratif
dissection. davantage affirmé, s'y,est, ajouté,
ainsi que son admiration pour la
Son exposition permanente est figure et la nature Inorte.,
jÈnfaitdë:carri.èft'publique, ):-,'
près des cages d'animaux, sous
forme d'huiles, de miniatures, etc.,
puis à la Salle royale d'Artis, où Chat faisant satoilette, par Kluyver
peirttré débuta par M participation
aux expositions de groupement,
:
Expositions diverses
L.-MAURICEROBIN
l.o Salon des Artistes Normands me révèle, cette année, une per-
sonnalité intéressante : L.-Maurice Robin, peintre, dessinateur, écri-
vain, poète.
Tout cela d'une façon originale et tranchant sur l'ensemble, par un
quelque chose de nouveau, d'inédit qui séduit de prime abord.
L'œuvre exposée consiste en deux aquarelles et un dessin
Les aquarelles : L'marchi ê vêtus (Coutances).
:
Chaume à la Rivière (Ducey).
Le dessin évoque des Types Normands de la Manche.
Les types sont croqués sur le vif, comme le marché et comme Je
chaume de la rivière (Ducey).
Un croquis qui réjouira, je l'espère, nos lecteurs et leur donnera un
aperçu de cette technique, au trait rapide et incisif, est Le tireux de
bolées, encore un scénario de champ de foire, tracé par la plume spi-
rituelle d'un fin observateur.

dame quêteuse:
Des croquis humoristiques avec des légendes d'une ironie appropriée,
tel ce paysan au masque cousu de rides malicieuses, répondant à une
« Non, Madame, J' pouvons
point donner, c'est pas
le mauvais cœur, mais depuis qu' j'avons fait bâtir j' sommes encore
pu génis. »
Mont Saint-Michel :
Le poète fait penser au divin Francis James, avec ses litanies nu

« Bloc des longs hurlements, clocher


des enlisés qui pèse de tout ton
sublime sur leur cœur affolé. »
Ce « normalien essentiellement littéraire Il est un familier de l'art
normand qu'il connaît et qui l'enthousiasme. Tous ses loisirs sont
:
consacrés au dessin « face à vie », point de copie. Il aime peindre les
foules, dans leur ambiance naturelle foire, sortie de messe, tnar-
ché, etc., etc. Il en tire des compositions d'une vie et d'une ironie
remarquables.
Croquis de Foire, par L.-Maurice Robin
L'artiste expose pour la première fois, mais la presse locale l'a
déjà mis en lumière, en insérant des poèmes et des dessins qui ne ANNA BOCH
pouvaient passer inaperçus.
C'est le peintre Servant qui, dit-il, lui a donné énergie et confiance Décidément le grand mouvement qui se dessine, en France, vers une
et c'est Guibert Lassalle de Florane qui l'a « parrainé ». connaissance et une critique plus éclairées de l'art étranger n'est pas
Ses préférences d'art vont aux Hollandais, aux Flamands, Le Nain, Anna Boch, voilà un nom, chargé en Belgique d'un demi-siècle de

truculents ». Il se dépeint lui-même :


Servant, Callot, Durer, Francis Jammes, Villon. Il aime « l'art popu-
laire, les estampes, les colorations naïves, les scènes de marchés
« attitude d'aneetion véritable
qui n'exclue pas l'ironie, jamais de travail poursuivi sans enthou-
siasme. »
encore assez accentué.
haute notoriété; est-il connu chez nous en proportion d'une telle
?
gloire Il a fallu cette exposition de Nlmes pour que je l'exhume de
mes vieux souvenirs.
Et pourtant Anna Boch, décorée de l'Ordre d'officier de Léopold 11..
JEAN LE BRUSQ a été mêlée aux plus fameuses luttes du siècle, pour la peinture claire-
et luministe. Cette évolution lui est due en partie. N'était-elle pas sur-
Des dessins à la plume, une aquarelle, tout cela très personnel et la brèche, quand la fameuse phalange des XX organisait, en 1886, ces
très breton, tel est l'intéressant apport de Jean Le Brusq, au Salon
des P.. T.
expositions d'avant-garde où elle prenait part ?
lutte, pour son idéal, au Salon de la libre Esthétique.
Elle continuait la
Les Flèches de Saint-Corentin, à Quimper, Le fond du port à Concar- Elle présente à Nîmes une toile bien selon sa belle et sûre technique,.
neau, sont deux dessins à la plume du plus vif caractere de couleur dans cette formule de lumière et de clarté qui est sa caractéristique t.
locale et d'une grande finesse de lignes.
La Ville clase à Concarneau est un dessin à la plume rehaussé
d'aquarelle qui a tout le charme d'une vieille estampe.
La technique que s'est créée l'artiste est admirablement adaptée au
:
Le Port de Bordeaux. Car chaque année, l'artiste passe une partie
de son temps chez nous Côte d'Azur, Provence, Bordelais, dont elle
aime peindre les ciels et l'atmosphère lumineuse; l'autre en Brabant
et dans les Flandres, où elle transcrit, avec une égale vérité, les clartés
sujet et l'auteur en tire des effets extrêmement évocateurs. adoucies. Marines ou paysages terriens, ce génial pinceau transcrit tout,
Cette aptitude particulière à un art où il n'eut jamais de profes- avec le même sens évocateur, le même charme prenant.
seur, laisse à Jean Le Brusq toute son originale personnalité. Et savez-vous l'âge de cette femme de talent, de cette féconde créa-
Artiste et Breton, il imprime à son œuvre ces deux caractères d'art
et de couleur locale intense. Et il a raison d'être Breton et de le rester.
?
trice 80 ans passés! Ne cherchez pas à contrôler mon affirmation
dans son œuvre, vous douteriez de moi.
Ayant compris sa terre natale, son architecture, ayant pénétré l'âme Elle est jeune cette œuvre, étonnamment jeune, émouvante et vibrante.
profonde de son pays d'Armor, il s'en fait le chantre, avec cette intime Jamais main plus ferme n'a tracé des lignes plus sûres, jamais vision
conviction, née d'un grand amour. plus juste, coup d'œil plus averti n'a enveloppé un sujet et jamais.
Puissent ainsi, dans nos belles provinces, des apôtres convaincus âme plus haute n'y a mis la pensée et la vie.
nous en conserver l'idiome, les sites, les vieilles architectures, ce
trésor de notre sol et de nos vieilles civilisations. VINOT

;
AIMÉ-GASTON nUHAND Comme toujours, le Salon du P. L. M. contient des envois intéres-

:
Il est fort intéressant, au point de vue art décoratif, l'envoi de ce
jeune, de ce débutant Aimé-Gaston Durand, au Salon des P. T. T.
Il en a d'ailleurs intéressé d'autres que moi, puisque toutes les
unités en ont été acquises.
sants, et parmi eux, et non l'un des moindres, j'ai distingué Le Repos
des modèles, une composition, fort bien conçué, de Vinot.
Ce que cette composition offre de particulièrement intéressant, c'est
une originalité de bon aloi qui pose tout de suite son auteur en
affranchi, en indépendant.
Il était pourtant assez considérable et se composait de : Là, point de routine d'école, pas de trace d'iniluence, la liberté
Plateau à thé en bois, deux petits vases forme et décoration d'action d'un génie très personnel.
modernes. Puis du mouvement, des colorations harmonfeuses, tout cela bien
Poudrier, Bonbonnière, Grand vase grès genre chinois, équilibré, dans un rythma sûr.
Vase en faïence craquelée, Paire de vases modernes, Lampe En réalité Vinot a travaillé seul. Il ne s'est pas contenté de se placer,
moderne, boule en verre craquelée et décorée, abat-jour en parchemin. rêveur, devant un beau site. Il a pioché le métier. « En examinant un
Mais il st aisé de comprendre l'engouement qui a poussé le public. Cer. jour les rayures parallèles d'un bouleau, sous une perspective diffé-
tntdite.
a
Leurauteur 20ans ::
choses sont charmantes, originales et d'une conception nouvelle et
il promet.
Il a toujours été attiré par la peinture et dès l'ecole, ses petits
travaux étaient appréciés son maître de dessin les olirait fièrement
rente, je trouvai le procédé pour « faire tourner un arbre. »
Un autre jour, ce sera par un temps brumeux, retouchant un
paysage, pris la veille, qu'il découvrira la théorie de la perspective
aérienne et la succession des plans.
En observant ce qui l'entoure et en recherchant, avec patience,
aux personnalités notables de l'enseignement et de la municipalité. l'image et l'essentiel de l'objet étudié, il se perfectionna progressive-
Il eut un peu plus tard pour maître M. Guigue, qui lui marqua un ment. Même pour le mélange des couleurs, c'est par tâtonnements qu'il
est parvenu, d'essais en essais, à créer sa palette actuelle.
:
intérêt de prédilection dans ses conseils et approuva ses préférences
pour l'art moderne décoratif. Sa méthode est dans l'emploi des feuille:;
le clair
Enfin, il y a quelques années seulement, la visite d'un musée le
transporta d'un bel enthousiasme.
et fleurs stylisées et les harmonieuses oppositions de couleur
sur le foncé, etc. Il en obtient les plus séduisants elrétR, sur bois,
porcelaine, cristal, grès, etc.
L'artiste a exposé dans plusieurs Salons de province, mais grâce
des paysages: Il »
réalisation vivante de ses rêves.
se sentit mûrpour une « composition
:
Il sentit poindre en.lui l'émulation, ledésir de créer,autre chose que
des scènes, où l'harmonie des couleurs donnerait la
fit quelques bons portraits, puis il
aux circonstances, venant de ses fonctions actueWes, il a pu faire, au et, exposant pour la première
Salon des P. T. T., l'envoi des jolies choses que j'ai vues et renonce a
fois, présenta au P. L. M. celle que j'y remarquée. Il avait voulu
à détailler, estimant que les descriptions rendent mal ce qu'on veut de prime abord s'attaquer à la difficulté et la vaincre. Il me "emble
faire « voir ",d'un objet etekltiltine bonne reproductionen dit plus, en avoir réu3i.' *' •
un coup d'œil. 4 :'" Jean WaumovAit.
Le Thefâtre, Les Livres
+ +
Les Fragments d'Epicharme, traduits en français

:
HEATRE SAINT-GEORGES. La petite pièce que
M. Paul Bourget a écrite pour le Théâtre Saint-
Georges Trop de remèdes est un poison, agite
la question de l'instruction égale pour tous, et,
:
par Richard-Johnson Walker et illustrés par
Albert A. Benois. (Editeur Eclaireur de Nice.)
Ce volume est le résultat de plusieurs
années d'étude minutieuse du comique grec. On
bien qu'admirablement défendue par Mrae Grum- sait que la plupart des œuvres de ce dernier
bach, ne m'a pas semblé présenter un très grand
intérêt. nous sont parvenues à l'état fragmentaire. On
voit dès lors tout l'intérêt qui se rattache à pareil
Coco. chéri, de Léon Michel, est une petite ouvrage et la parfaite connaissante du grec et
pièce amusante que Guy-Sloux anime de sa fan- même du crec populaire qui était nécessaire
taisie. On a redonné Printemps de Zimmer, en pour éviter toute erreur d'interprétation. Il fallait - de plus une con-
les deux actes brutaux de M. André Perye : Les Mangeurs d'Hommes.
Ces mangeurs-là, ce, sont les tigres (l'action se passe en Annam) ;:
fin de spectacle, pour apaiser nos nerfs mis à une dure épreuve par

sont aussi d'autres animaux plus cruels peut-être que les tigres j'ai
nommé les hommes.
ce
naissance ichthyologique peu commune. Une traduction littérale en
vers alexandrins était une nouvelle difficulté ajoutée à cent autres et
fut heureusement surmontée.
De ces fragments, les uns sont assez copieux pour qu'un plan s'y
dessine; d'autres se bornent à un vers, voire à un seul mot, mais
Si vous aimez la Peur au teint verdâtre, si vous aimez le sang suffisent peut-être à se faire une idée de l'art du poète et de la comédie
qui coule rouge des entailles de couteaux. si vous aimez le jeu, si de son époque.
vous êtes curieux de savoir comment on fait flush royal à deux cartes Les bois gravés de Benois sont des plus savoureux et je petiie
au poker, et en combien de secondes la piqûre d'un serpent-corail fait que tout ami de l'antiquité grecque se doit de posséder ce très intéres-
mourir, allez au Théâtre Saint-Georges où l'on vous montrera tout cela sant ouvrage dont quelques exemplaires en plus de l'édition ordi-
et bien d'autres choses encore réjouissantes ou terribles. naire ont été tirés sur un fort beau papier de luxe.
COMEDIE CAUMARTIN. Les Egarés. pièce en trois actes de Stèles fleuries, poèmes par Daniel Dyke-Noël, illustrations de Jeun
Marguerite Duterme. Voici le joyau de la saison! la pièce parfaite où de la Fontinelle. (G. Durassié et Cie éditeurs.)
rien ne manque, où rien n'est de trop. Un terme me brûle pour la
:
définir. Je n'ose! on l'a tant galvaudé. Eh! bien! tant pis! je le dirai
c'est un chef-d'œuvre! Un vrai! si pitoyable, si humain! Et quelle
Stèles du Héros, de l'Athlète, du Marin, de l'Adolescent, d'Aziadé,
du Souvenir. vous êtes toutes fleuries des vers harmonieux du
délicat poète, ces vers harmonieux entremêlés aux roses. Et puis, ce
plus grands! Un souvenir poignant plane sur cette pièce :
science du théâtre chez cette auteur inconnue, égale aujourd'hui aux
celui :
sont des Elégies, romantiques comme il se doit; des Visions, une
d'hier Chartres! trois autres de notre époque trépidante et méca-
d'Oscar Wilde qui disait, lui aussi, que sa plus belle œuvre d'art
était sa vie. Le sujet, on le sait, traite des amours homosexuels. Un
pauvre enfant, faible et lâche et que le sentiment de sa déchéance
:
nique. Enfin, un Art Poétique qui est celui de Verlaine avec une légère
modification
« De la Musique avant toute chose. »
morale obsède, finit par se tuer, seule solution possible. Non! Mais, dit le poète,
André Fouché montra dans ce rôle douloureux un beau tempéra- « De la Musique avec toute chosel »
ment de comédien. C'est un petit qui ira loin. Pierre Magnier fut
excellent dans le rôle de l'Ami fastueux et jaloux, et Mme Marie Val-
De charmants dessins de J. de la Fontinelle illustrent plusieurs
de ces poèmes qui, imprimés sur un beau papier, dans un format
samaki tint avec beaucoup d'adresse, parmi tous ces hommes, un rôle agréable, ont une présentation digne d'eux. Claude BALlÆROY.
fort difficile. Quant à M. Crémieux, il sut camper une amusante
silhouette.
là.
Egarés ici, Prisonnière désormais, au théâtre comme dans
les vers de Vigny, les deux sexes vivront-ils
.chacun de son côté?
et mourront-ils
Claude BALLEROY.
LeCinéma
Au THEATRE DE L'AVENUE, MM. André Pascal et Albert Jean
ont adroitement adapté une ingénieuse et surprenante pièce américaine
intitulée The Spider sous le titre de Prise. Au premier entr'acte,
+
la Direction, en quelques mots projetés sur l'écran, prie les spectateurs THEATRE DU VIEUX-COLOMBIER. J'ai promis de parler da
de ne point raconter l'intrigue à leurs amis afin de ne point déflorer La Symphonie d'une Grande Ville, de W. Ruttmann. Je n'en dirai que
leur impression et compromettre leur surprise. Je veux m'en tenir à peu de chose, car si j'ai trouvé ce film fort beau au point de vue
cette recommandation, car il est en effet essentiel de ménager l'intérêt photographique, je ne l'ai pas trouvé très intéressant. Tous ces trains!
que prendra le public à cette œuvre amusante, pittoresque, infiniment toutes ces machines! ces trains encore!. oui! je sais! c'est une Sym-
atrayante et fertile en curieuses inventions. Avec Broadway, le Procès phonie. tant pis! elle fait trop de bruit, elle me fatigue, et pas plus
de Mary Dugan et Prise, les Américains ont innové un curieux genre aujourd'hui qu'hier je ne sais ce qu'est Berlin. Et pourtant elle est
de spectacles qui mérite de retenir l'attention. L'interprétation est
excellente avec M. Roger Karl, habile et suggestif fakir, Messieurs
?
belle! Alors quoi L'erreur ne serait-elle point de l'avoir placée après
un autre documentaire, tout de calme, celui-là, et de silence? Peut-être!
J. Lacroix, C. Dorlier, H. Roger, Mesdames J. Leclerc, Coûtant-Lam- Ah! La Cordée! quelle merveille que ce film de haute montagne au
bert et Anderson, très sensible et intelligente. nous voyons quatre hommes intrépides (et l'opérateur, donc! que noua
ne voyonspas!) gravir l'aiguille de Ravanel, dans le Massif du Mont-
A LA SCALA, M. Mouezy-Eon, grand spécialiste de vaudevilles Blanc, cette aiguille qu'il faut escalader par des parois lisses et à pic
militaires, nous a donné une pièce en trois actes intitulée La Pompon- surplombant un abîme de mille mètres où le moindre faux-pas peut
nette, pleinede gaieté et d'entrain. L'intrigue est adroite, bien menée, vous précipiter! Avec L'Ascension du Grépon, c'est un des films de
avec les quiproquos habituels. montagne les plus beaux et les plus émouvants qu'il m'ait été donné
Fort bien interprétée par MM. Pierre Darteuil, Géo Lecomte, de voir. Claude BAH.EROY.
André Fretel, Jovenet, Marcel Méral, André Moreau, Chartal, Gabriel N. H. Le Studio des Ursulines organise une Saison Cinémato-
Jacques, Marche, Mario Derouet, Génin, Mesdames Viviane Gosset, graphique fort intéressante à l' « Agriculteurs-Cinéma », 8, rue
la
Brugette, Janine Gandrille, Damiena, Lya-Mouna, Lorelie, joyeuse d'Athènes.
Pomponnette, au titre évocateur de la pittoresque chanson boire,
fera pendant de nombreuses soirées la joie du public.
à A l'écran :' Jeanne d'Arc (de Dreyer), version intégrale; Moana;
Jazz; Les Nuits de Chicago; Le Chant du Prisonnier; A Girl in every
LE MASQUE DE SOIE. Pol"; Le Vent; La Foule, etc., etc. C. B.

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Nous serons reconnaissants à nos amis de Paris, de Province et de l'Étranger, qui Voudront
bien nous aviser le plus longtemps possible à l'avance des Expositions Artistiquescollectives
qui seront projettes ou organisées dansleur région. Ils rendront ainsi service aux artistrs en nous
aidant à lesinformer.
Nous annoncerons également les Expositions particulières quant les artistes nous en enverront
le catalogue.
Librairie LE CALAME"
h Boulevard Henri-IV, PARIS (4e)

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se charge de toutes recherches. Elle expédie tous les volumes qui lui sont
demandés, franco port (en France et Colonies) contre envoi du prix marqué ou contre remboursement en majo-
rant en ce cas l'envoi du supplément du remboursement.
Les expéditions à l'étranger sont faites recommandées, moyennant un supplément de 15 sur les prix
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