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du droit
Emmanuel Derieux
DROIT
DES MÉDIAS
3e édition
Droit des médias
Connaissance du droit
Jean-Luc Aubert
agrégé des Facultés de droit
dirigée par
Philippe Jestaz
professeur émérite de l’Université Paris Val-de-Marne (Paris XII)
Droit des médias
3e édition
2005
Emmanuel Derieux
professeur à l’Université Panthéon-Assas (Paris II)
Le pictogramme qui figure ci-contre
mérite une explication. Son objet est d’aler-
ter le lecteur sur la menace que représente
pour l’avenir de l’écrit, particulièrement
dans le domaine de l’édition technique et
universitaire, le développement massif du
photocopillage.
Le Code de la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992 interdit en effet expres-
sément la photocopie à usage collectif sans autorisation des ayants droit. Or, cette
pratique s’est généralisée dans les établissements d’enseignement supérieur, provo-
quant une baisse brutale des achats de livres et de revues, au point que la possibilité
même pour les auteurs de créer des œuvres nouvelles et de les faire éditer correcte-
ment est aujourd’hui menacée.
Nous rappelons donc que toute reproduction, partielle ou totale, de la présente
publication est interdite sans autorisation de l’auteur, de son éditeur ou du Centre
français d’exploitation du droit de copie (CFC, 20, rue des Grands-Augustins,
75006 Paris).
Droit
Dans une société démocratique, le droit régit les rapports
d’autorité et les relations entre les individus et les groupes, de
sorte que tous, égaux en droits, puissent bénéficier des mêmes
garanties et libertés. Dans un esprit de solidarité, il sert même
aujourd’hui à corriger certains déséquilibres naturels ou de fait
ou d’ordre économique. Il assure la conciliation entre des droits
et des intérêts, en apparence, opposés. Il détermine les formes
de l’organisation des pouvoirs, nécessaires à toute vie sociale, et
qui se trouvent ainsi encadrés et limités de façon à ce qu’ils
s’exercent dans l’intérêt du plus grand nombre et qu’il n’en soit
pas abusé.
La règle de droit est élaborée par référence à des principes
fondamentaux et selon des modalités préétablies. Connue de
tous, elle s’applique et s’impose à tous de la même façon. La
recherche de l’intérêt général préside normalement à son éla-
boration et à son application.
Le droit est ainsi fait de règles de conduite, générales et obli-
gatoires, égales pour tous, élaborées et sanctionnées par l’auto-
Introduction
Médias
Les médias (presse, radio, télévision, cinéma, livre, disque,
affiche, communication au public en ligne et tous supports mul-
timédias pour lesquels il n’est nul besoin d’un droit spécifique…)
sont le vecteur ou le canal par lequel sont diffusés, au public,
les informations, les messages et les contenus, de toutes natures,
indispensables à la vie sociale. Ils sont le lieu d’échange des idées
et des opinions, de contrôle et de critique de tous les pouvoirs,
sans lesquels il ne peut y avoir de véritable démocratie. Ils consti-
tuent un des supports essentiels de la création et de la diffusion
culturelle. Tant par les informations qu’ils comportent que par
la publicité qui en assure le financement, ils sont le soutien indis-
pensable de toute activité économique…
Ce qui, du point de vue du droit, est constitutif et caracté-
ristique des médias, c’est le fait ou l’acte de « publication » ou
de mise à disposition du public. Aussi délicate et incertaine que
soit la notion (comme il arrive, bien trop souvent, des notions
les plus essentielles !), elle se définit par son contraire et se dis-
tingue des relations individuelles ou de type interpersonnel, des
messages ou des correspondances de caractère privé. Les médias
sont des supports ou moyens de diffusion qui, par nature, ont
vocation à mettre un message à la disposition du public. Leurs
destinataires ne sont pas préalablement et nommément déter-
minés (au-delà du seul cas de la diffusion par abonnement). Il
n’y a, en tout cas, à leur égard, aucune exclusion de principe.
Tous ont vocation à y accéder. Leur contenu et leur usage ne
sont pas réservés à un cercle étroit et fermé de personnes indi-
viduellement identifiées. Instruments d’information et de com-
munication, destinés au public, les médias sont offerts au plus
grand nombre, sans contrôle, restriction, distinction ni discri-
mination. Mieux que tout autre, la notion de « publication »
serait probablement la plus exacte et la plus pertinente pour
Introduction
8 C’est d’abord par son objet que se définit le droit des médias.
C’est de lui qu’il tire une apparence d’unité. Plus on cherche à
donner ordre, rigueur et cohérence – sans lesquels il n’y a pas
de discipline juridique ! – à la présentation des règles actuelle-
ment constitutives de ce droit, plus on s’éloigne sans doute de
sa réalité présente. Dans le même temps, on souligne ainsi l’im-
périeuse nécessité de le doter de ce sans quoi il est impossible
de prétendre à l’existence d’un droit véritable.
Compte tenu de ces différents éléments et dans cette pers-
pective, on retiendra ici, pour procéder à cette brève présenta-
tion et analyse générale du droit des médias, un plan ou schéma,
devenu classique, consistant à considérer successivement : 1. les
principes du droit des médias ; 2. le droit des médias écrits ; 3. le
droit des médias audiovisuels (dans ce qui, pas toujours de façon
nécessaire ou justifiée, continue de les distinguer des précédents) ;
4. le droit administratif des médias ; 5. le droit professionnel des
médias ; 6. le droit de la responsabilité des médias ; 7. les droits
intellectuels des médias ; 8. le droit international et européen des
médias.
Chapitre I
Principes du droit des médias
Section 1
Principe de liberté
Le principe de liberté d’expression ou de communication a
vocation à être fondateur et fédérateur de tout le droit français
des médias. La notion est cependant délicate et ambiguë. Non
pas tant parce que lui sont apportées de nécessaires exceptions
et restrictions, destinées à en assurer la conciliation avec d’autres
droits et libertés tout aussi essentiels, que parce que le débat
reste ouvert sur le sens et la portée d’un tel principe, les moyens
de sa réalisation et mise en œuvre, la détermination de ses titu-
Principes du droit des médias
I - Principe consacré
Le principe de liberté de communication est solennellement
consacré dans des dispositions de valeur constitutionnelle. Il
figure dans divers accords internationaux. Il est mentionné en
tête de certaines des grandes lois constitutives du droit des médias.
Il est rappelé et mis en œuvre par les diverses juridictions, même
lorsque celles-ci doivent, pour assurer la protection d’autres droits
et libertés, y apporter certaines restrictions ou en sanctionner les
abus.
A - Valeur constitutionnelle
La liberté de communication est un principe de valeur consti-
tutionnelle. La Constitution étant la « loi fondamentale » de
notre organisation politico-juridique, la liberté ainsi consacrée
a vocation à servir de référence et à inspirer et coordonner l’en-
semble du droit des médias.
L’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du
citoyen, du 26 août 1789, énonce ce principe. Fondement de tout
le droit français des médias, il en constitue une remarquable
synthèse. Tout ou presque s’y trouve – ou s’y trouvait, dans la
conception de l’époque – admirablement résumé, dans une for-
mule dont l’élégance n’enlève rien à la pertinence. Il est vrai,
cependant, que ce texte peut donner lieu, aujourd’hui, notam-
ment dans le contexte économique et technique actuel, à des
lectures différentes, ou paraître un peu idéaliste ou insuffisant !
Aux termes de cet article 11 DDHC : « La libre communi-
cation des pensées et des opinions est un des droits les plus pré-
cieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, impri-
mer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans
les cas déterminés par la loi. »
Principes du droit des médias
B - Valeur internationale
La liberté des médias constitue aussi, désormais, une valeur
internationale essentielle. Certes, à l’échelle universelle, les voies
de recours et les moyens de sanction de sa violation font, dans
ce cadre, le plus souvent défaut. Cela en fait cependant un prin-
cipe de référence et lui donne, au moins, une valeur politique,
diplomatique ou morale non négligeable, au regard de laquelle
les régimes en vigueur dans certains pays peuvent être exami-
nés et souvent dénoncés. Dans le cadre européen, il peut être
invoqué devant le juge supranational (CJCE ou CEDH). Le
juge interne doit lui-même l’appliquer et le faire respecter.
Principes du droit des médias
C - Valeur législative
Dans le nécessaire respect de la valeur constitutionnelle et
internationale de la liberté des médias, nombre de dispositions
législatives, constitutives du droit français des médias, com-
mencent par affirmer ce principe de liberté d’expression ou de
communication, même s’il semble essentiellement s’agir, par la
suite, dans le corps de la loi, conformément d’ailleurs aux prin-
cipes posés par ces textes, d’y apporter certaines restrictions ou
limites… mais parfois aussi des garanties ! Cette liberté, tout
aussi essentielle qu’elle soit, doit nécessairement se concilier avec
d’autres droits et libertés, apparemment opposés ou concurrents,
en réalité, concourant, tous ensemble, à l’instauration et à la
garantie d’un véritable système démocratique, pleinement res-
pectueux des droits de la personne.
À titre d’exemple, la loi du 29 juillet 1881, « sur la liberté
de la presse », énonce, en son article 1er, que « l’imprimerie et
la librairie sont libres » (selon le langage en usage et s’agissant
des techniques connues à l’époque). Elle précise, en son article 5,
pour garantir cette liberté, que « tout journal ou écrit pério-
dique peut être publié sans autorisation préalable et sans dépôt
de cautionnement ». Ensuite, l’essentiel du texte définit diverses
infractions (diffamation, injure, offense, outrage…) et semble
ainsi limiter la liberté initialement proclamée. Cependant, les
Principes du droit des médias
D - Valeur jurisprudentielle
Le principe de liberté des médias constitue aussi une valeur
jurisprudentielle essentielle.
Qu’il s’agisse, conformément à la loi et aux textes et aux
principes que celle-ci doit respecter, de sanctionner certaines
atteintes à cette liberté, dont les autorités politiques ou admi-
nistratives notamment pourraient être coupables, mais aussi, et
plus généralement, dans le cadre du régime de responsabilité
des médias, de réprimer et de réparer certains abus de liberté,
la plupart des décisions rendues par les tribunaux se réfèrent à
ce principe fondamental.
Principes du droit des médias
II - Principe contesté
Les raisons, formes et conditions de contestation du prin-
cipe de liberté d’expression et des médias sont diverses et par-
fois contradictoires. Pour pouvoir le faire, il faut déjà bénéficier
de cette liberté ! Dans des systèmes comme le nôtre, ce n’est évi-
demment pas la nécessité d’un tel principe de liberté qui est
remise en cause. Nulle part, d’ailleurs, personne n’oserait s’y
proclamer ouvertement et officiellement hostile ! Ce qui est
matière à interrogations et discussions, analyses ou appréciations
divergentes, ce sont : l’objet de cette liberté, sa finalité, son éten-
due, ses garanties, ses limites, ses titulaires… Ce qui, en réalité,
est ainsi recherché ou réclamé, c’est bien plus un renforcement
qu’une remise en cause de la liberté proclamée. Nécessaire, celle-
ci ne serait pas, ou plus, aujourd’hui, compte tenu des contraintes
économiques notamment, suffisante ou pleinement satisfaite et
satisfaisante.
L’affirmation, de valeur constitutionnelle, du principe de
liberté, dans l’article 11 de la DDHC de 1789, ne concerne que
la « communication des pensées et des opinions ». Il n’y est pas
expressément fait référence à la diffusion des faits ou d’infor-
mations. Contrairement à certains textes fondamentaux posté-
rieurs (internationaux ou étrangers), l’accès à l’information, aux
données ou aux nouvelles, préalable indispensable au débat
d’idées et à l’expression de la diversité des points de vue, n’est
pas garanti ni même mentionné.
Accordant à « tout citoyen » le droit de « parler, écrire,
imprimer librement », la lettre – sinon l’esprit – de ce texte de
Principes du droit des médias
Section 2 19
Autres principes
Le droit français de médias répond ou correspond globale-
ment aux éléments constitutifs et caractéristiques d’un régime
très « classique » de liberté d’expression ou de communication…
avec ses qualités et ses limites. Il comporte cependant aussi cer-
taines dispositions, assez contradictoires, dont l’inspiration, la
logique ou la cohérence seraient probablement davantage à
rechercher par référence à d’autres principes ou systèmes d’or-
ganisation. Dans certains cas, il s’agit de mesures ou de pra-
tiques contraires à la liberté, plutôt représentatives des systèmes
autoritaires, dont elles constitueraient des survivances. Par d’autres
éléments, semblent, à l’inverse, être recherchés les moyens de
donner, à la liberté proclamée, plus de garanties et de réalité,
par référence à la théorie, nouvelle et encore assez incertaine,
du « droit à l’information ».
I - Systèmes autoritaires
En opposition ou contradiction avec le principe de liberté
de communication, le droit français des médias comporte (encore)
certains traits caractéristiques des systèmes autoritaires.
Relèvent de cette catégorie les diverses modalités de contrôles
administratifs préalables : autorisations, interdictions, saisies…
Appliquées aux médias, elles sont constitutives de ce qu’il convient
de qualifier de « censure ».
Dans le secteur de la radio et de la télévision par voie hert-
zienne, et, pour celui-là tout au moins, en raison notamment du
caractère encore limité des fréquences disponibles, une certaine
forme de contrôle administratif préalable, même confié à une
« autorité » administrative « indépendante » (le CSA), continue
de s’imposer. Cependant, son objet et son étendue pourraient pro-
bablement être allégés, restreints ou davantage modulés. Dans un
souci de cohérence et de renforcement des libertés, une plus grande
part d’autonomie et de responsabilité pourrait ou devrait, en la
matière, être confiée à l’instance dite de « régulation ».
Principes du droit des médias
Lire aussi
Section 1
Statut des entreprises
En considération de la spécificité de leur mission (diffusion
de l’information, débat d’idées… nécessaires à toute démocra-
tie), et notamment des exigences d’indépendance et de plura-
lisme qui leur sont propres, le droit français soumet certaines
entreprises du secteur des médias à divers éléments d’un statut
particulier. Bien que répondant officiellement aux mêmes pré-
occupations, celui-ci, en partie pour tenir compte des techniques
et de leur objet, varie cependant quelque peu selon qu’il s’agit :
des entreprises de presse, éditrices de journaux et périodiques ;
Droit des médias écrits
I - Entreprises de presse
Seules les entreprises éditrices de journaux et périodiques
sont soumises à un statut spécifique. En application de la loi du
10 août 1981, les entreprises éditrices de livres (écrits non pério-
diques) n’ont pour seule obligation que d’en fixer le prix de
vente, que les libraires et autres revendeurs doivent respecter.
Les premiers éléments d’un statut des entreprises de presse
ont été adoptés, à la Libération, par une ordonnance du 26 août
1944. Assez vite, l’idéal de l’époque a été oublié par le plus grand
nombre, pris dans l’ambiance « capitaliste » générale. Ces dis-
positions ne furent pas rigoureusement respectées! On peut sans
doute parler, à cet égard, de « révolution manquée »! C’est en
tout cas l’illustration et la preuve que le droit des médias est étroi-
tement dépendant de la nature du régime politique et écono-
mique, qu’il en est un des éléments constitutifs et caractéristiques
essentiels… et que, peut-être, un statut de la presse trop diffé-
rent du contexte général et du droit commun ne peut prospérer!
Pour remédier aux conséquences de tels abandons ou oublis,
une loi du 23 octobre 1984 prétendait reprendre, actualiser et
renforcer les obligations de l’ordonnance de 1944. Elle fut assez
éphémère ! À la suite d’une alternance politique, elle fut abro-
gée par la loi du 1er août 1986. D’inspiration « libérale », celle-
ci est bien moins contraignante et exigeante. Elle constitue ce
qui subsiste aujourd’hui des éléments du statut légal spécifique
des entreprises de presse.
A - Définition
La définition des entreprises de presse est désormais four-
nie par l’article 1er de la loi du 1er août 1986. Aux termes de cet
Droit des médias écrits
B - Obligations
Outre la disposition, relative au pluralisme, qui ne concerne
donc qu’une catégorie d’entreprises de presse, la loi du 1er août
1986 comporte un certain nombre de mesures concernant la
transparence et l’indépendance des publications.
1 - Transparence
Valeur en elle-même ou pour elle-même, et condition du
contrôle du respect des exigences d’indépendance et de plura-
lisme, la transparence est la première obligation constitutive du
statut des entreprises de presse. Il s’agit de permettre au public
des lecteurs de savoir qui l’informe, de connaître l’identité des
principaux propriétaires et responsables des journaux, suscep-
tibles d’en déterminer l’orientation.
Au titre de la transparence des personnes, l’article 5 de la
loi du 1er août 1986 impose que diverses informations « doivent
être portées, dans chaque numéro, à la connaissance des lec-
teurs ».
Avec le même souci de transparence, s’agissant du finance-
ment, l’article 6 de la loi de 1986 rend, au-delà d’un certain
seuil, obligatoire l’insertion, dans les colonnes du périodique, de
toute information relative à des opérations de cession de parts
Droit des médias écrits
2 - Indépendance
L’indépendance des entreprises de presse et, par là, du contenu
rédactionnel ou des informations et des opinions publiées, est
une autre des préoccupations de ce statut. C’est essentiellement
à l’égard des intérêts financiers, français et étrangers, que ce
souci est exprimé.
L’article 10 de la loi du 1er août 1986 interdit de « recevoir
ou de se faire promettre une somme d’argent, ou tout autre
avantage, aux fins de travestir en information de la publicité
financière ». Plus généralement, il impose que « tout article de
publicité à présentation rédactionnelle doit être précédé de la
mention “publicité” ou “communiqué” ».
S’agissant de ce désir de garantie de l’indépendance des publi-
cations à l’égard des intérêts étrangers, l’article 8 de la même
loi « interdit à toute entreprise éditrice […] de recevoir direc-
tement ou indirectement des fonds ou avantages d’un gouver-
nement étranger ».
La participation des étrangers (hors Union européenne) est,
par l’article 7 de la loi de 1986, limitée à « vingt pour cent du
capital social ou des droits de vote d’une entreprise éditant une
publication en langue française ».
3 - Pluralisme
Les dispositions de l’article 11 de la loi du 1er août 1986 sont
un peu plus contraignantes, mais elles ne concernent que la seule
presse « quotidienne imprimée d’information politique et géné-
rale ». Les autres publications périodiques n’y sont pas soumises.
Au nom du pluralisme, condition et garantie de la liberté
d’expression et d’information, sont limitées les tendances à une
concentration jugée excessive et dangereuse. Tout est question
de détermination des seuils et d’appréciation de ce qui est éco-
nomiquement nécessaire ou acceptable. L’appartenance à un
groupe de presse peut, en effet, permettre d’assurer, au moins
Droit des médias écrits
II - Agences de presse
Les agences de presse constituent une source essentielle des
nouvelles d’actualité diffusées par les médias (écrits et audio-
visuels) qui les sélectionnent, les mettent en forme et les com-
mentent, à leur manière, à destination de leur propre public.
Il est donc bien normal et nécessaire qu’une partie au moins
des exigences ou des préoccupations constitutives du statut des
entreprises de presse se retrouve dans le statut des agences de
presse.
En l’état actuel, le statut général des agences de presse découle
d’une ordonnance du 2 novembre 1945. Par certains de ses
articles, celle-ci renvoyait à l’ordonnance du 26 août 1944 por-
tant statut des entreprises de presse. Le renvoi est aujourd’hui
fait aux dispositions de la loi du 1er août 1986. L’ensemble manque
de cohérence. On ne voit pas toujours clairement pourquoi, sur
certains points, des dispositions spécifiques ont été adoptées, alors
qu’elles visent à peu près le même but, tandis que, pour d’autres
éléments, le législateur s’est contenté de faire référence à l’autre
texte, ni pourquoi certaines autres préoccupations ne sont pas,
d’une quelconque façon, reprises…
Droit des médias écrits
32
A - Définition
Par l’article 1er de l’ordonnance du 2 novembre 1945, sont
définis comme agences de presse « les organismes privés qui
fournissent aux journaux et périodiques, des articles, informa-
tions, reportages, photographies et tous autres éléments de rédac-
tion et qui tirent leurs principales ressources de ces fournitures ».
Complétant la définition, le deuxième alinéa du même article
pose que « ne peuvent se prévaloir […] de l’appellation agence
de presse que les organismes inscrits sur une liste établie sur la
proposition » de la Commission paritaire des publications et
agences de presse-CPPAP. Il s’agit essentiellement de distinguer
ainsi les agences de presse, des entreprises de publicité, de com-
munication ou de relations publiques.
La même disposition ne pourrait-elle être fort utilement pré-
vue s’agissant des entreprises de presse respectant les obligations
constitutives de leur statut légal ? Seules de telles entreprises
pourraient, alors, se prévaloir de cette appellation ou dénomi-
nation protégée d’ « entreprise de presse » ! Elles seules se ver-
raient imposer le respect de ce statut spécifique. Comme cela
est prévu pour les agences, seules ces entreprises seraient admises
au régime d’aide de l’État. Seules elles emploieraient des jour-
nalistes professionnels…
Une telle mesure ne risquerait pas de constituer un système
d’autorisation déguisée, évidemment contraire au principe de
liberté, dès lors que le même article pose encore, s’agissant des
agences, que « l’inscription ne peut être refusée aux organismes
remplissant les conditions prévues par la présente loi ».
B - Obligations
Parmi les obligations constitutives du statut des agences de
presse, on retrouve donc, expressément dans le texte de l’or-
donnance de 1945 ou par renvoi à certaines dispositions rela-
tives aux entreprises de presse, quelques-unes des exigences
concernant la transparence et l’indépendance.
Droit des médias écrits
A - Définition
La définition que l’article 1er de la loi de janvier 1957 donne
de l’AFP en fixe la nature juridique : « organisme autonome
doté de la personnalité civile et dont le fonctionnement est assuré
suivant les règles commerciales ». Il n’en existe aucun autre du
même genre !
Est ici également précisé son objet : « Rechercher, tant en
France […] qu’à l’étranger, les éléments d’une information com-
plète et objective […] mettre contre payement cette information
à la disposition des usagers. » Ce sont là les missions essentielles
d’une agence de presse. C’est d’une grande agence mondiale
qu’il s’agit.
Sont ainsi déjà identifiées certaines des obligations princi-
pales, constitutives du statut légal de l’AFP.
B - Obligations
Les obligations et formes d’organisation déterminées par la
loi du 10 janvier 1957 n’ont pour but que de permettre à l’AFP
d’assumer correctement sa tâche.
Droit des médias écrits
IV - Messageries de presse 35
A - Définition
Les messageries de presse sont des entreprises spécialisées
qui réalisent l’acheminement des journaux, des lieux d’impres-
sion jusqu’aux points de vente. Au-delà de cette seule fonction
de transport, elles assurent, en réalité, en concertation avec les
entreprises éditrices, l’organisation et la coordination de l’en-
semble de la vente (détermination du nombre d’exemplaires à
livrer, remontée des recettes, retour des invendus…).
Pour des raisons pratiques et économiques évidentes, chaque
entreprise éditrice de publication périodique ne peut, au-delà
d’une certaine distance, assurer elle-même cette fonction. Afin
de répartir les frais de distribution, il y a donc intérêt à regrou-
per les titres – même concurrents ! – et à utiliser ensemble les
services d’un même transporteur.
B - Obligations
Pour continuer à assurer, à ce stade ultime mais tout à fait
essentiel de la distribution, la liberté de la presse, la loi du 2 avril
1947 soumet les messageries de presse à une série d’obligations.
Elle en détermine la nature juridique et les formes d’organisa-
tion.
Droit des médias écrits
Section 2
Aide de l’État
Forme positive de l’intervention publique en faveur de la
liberté d’expression, mise en œuvre de la théorie du « droit à
l’information », l’aide de l’État constitue, en France, une com-
posante essentielle du droit des médias.
Officiellement au moins, cette aide de l’État à la presse, per-
mettant d’en réduire les charges ou les coûts, a pour but d’as-
surer la survie d’un plus grand nombre d’entreprises et de publi-
cations et de garantir ainsi le pluralisme de l’information sans
lequel il n’y a pas de véritable liberté.
Les conditions et les modalités de son attribution, la déter-
mination de ses bénéficiaires, l’absence d’estimation véritable et
fiable de ses effets économiques… conduisent cependant cer-
tains à remettre en cause ce régime d’aide. Celui-ci paraît par-
fois ne constituer, par l’octroi de quelques avantages et privi-
lèges, que le moyen, pour les responsables politiques, de tenter
de s’assurer les faveurs d’une presse « faiseuse d’opinion ».
Au cours des années, ont été ajoutés et se sont accumulés,
sans pratiquement qu’aucun élément n’en soit ensuite jamais
supprimé, des procédés d’aides supplémentaires, annoncés comme
devant n’avoir qu’un caractère provisoire, pour remédier à des
difficultés ou « crises » prétendument passagères de telle ou
telle catégorie de publications, déclenchant aussitôt des reven-
dications parallèles de toutes les autres…
Droit des médias écrits
I - Entreprises de presse
Les entreprises éditrices de journaux et publications pério-
diques sont les principales bénéficiaires du régime d’aide de
Droit des médias écrits
A - Bénéficiaires
Quelques-unes de ces formes d’aides de l’État profitent à
toutes les entreprises éditrices de publications périodiques, quels
qu’en soient la périodicité, la nature et le contenu ; qu’elles en
aient véritablement besoin ou non. Il en est ainsi, par exemple :
de l’exonération de taxe professionnelle ; des réductions de tarifs
de transport (ferroviaire, aérien) ; des aides à l’exportation…
D’autres aides ne sont accordées qu’à telles ou telles caté-
gories de publications, en fonction de leur périodicité. Une aide
spécifique est ainsi accordée aux « quotidiens nationaux à faibles
ressources publicitaires ». Une autre, aux « quotidiens régio-
naux, départementaux ou locaux à faibles ressources de petites
annonces »…
Dans tous ces cas, des critères sans doute assez objectifs, mais
peut-être un peu trop simplistes, président à la détermination
des bénéficiaires de l’aide. Il n’est alors cependant nullement
tenu compte du contenu des publications et de l’intérêt public,
autre que celui, essentiellement financier, des entrepreneurs
qu’elle satisfait !
Tous les éditeurs de quotidiens et d’hebdomadaires sont
admis au régime particulier de l’impôt sur les bénéfices. Pour
pouvoir profiter de ce régime de faveur, les publications men-
suelles ou bimensuelles doivent, par contre, être consacrées,
« pour une large part, à l’information politique » (CGI, art. 39 bis).
Apparaît ici une première prise en compte du contenu des publi-
cations et du rôle joué, par elles, dans la diffusion de l’infor-
mation ou le débat des idées… seule justification véritable de
l’aide de l’État !
Droit des médias écrits
B - Modalités
Officiellement destinée à assurer la survie des entreprises et
des publications, au nom du nécessaire pluralisme, condition et
garantie de la liberté, l’aide de l’État aux entreprises de presse
passe par des modalités multiples. Elles ont été ajoutées les unes
aux autres, au cours des années. L’imagination des bénéficiaires
de l’aide semble, en la matière, sans limites. Il s’agit officielle-
ment, pour l’État, d’alléger ou de supporter ainsi certaines charges
des entreprises.
Droit des médias écrits
1 - Tarifs réduits 41
2 - Avantages fiscaux
Le régime fiscal de faveur utilise également, au profit de
l’ensemble ou de telle ou telle catégorie de publications pério-
diques, toutes les voies possibles de la fiscalité directe et indi-
recte : exonération de taxe professionnelle ; réduction de la part
de l’impôt sur les bénéfices (régime dit des « provisions pour
investissements ») ; taux réduit de la TVA applicable à la four-
niture d’informations, à la composition et à l’impression (5,5 %),
à la vente (2,1 %)…
3 - Subventions
Au cours des années, sont venues se rajouter, au profit de
telle ou telle catégorie de publications supposées « en crise »,
diverses modalités de subventions particulières : aide aux quo-
tidiens nationaux à faibles ressources publicitaires ; aide aux quo-
tidiens régionaux, départementaux ou locaux à faibles ressources
de petites annonces ; aide exceptionnelle destinée à compenser
la baisse des ressources publicitaires… Les difficultés étant sur-
montées, les aides ne sont cependant pas remises en cause !
Bénéficiaires directes de ces multiples formes d’aides, les
entreprises éditrices profitent également de celles qui sont appor-
tées à certaines autres entreprises avec lesquelles elles sont en
relations, destinées à réduire le coût de leurs prestations.
II - Agences de presse
Fournissant, aux entreprises éditrices de journaux et pério-
diques et organismes de radio et de télévision, une part essen-
Droit des médias écrits
tégée (comme cela est déjà fait pour les agences de presse, par 43
exemple), qui assume(raie)nt véritablement une mission d’inté-
rêt public ou général, seule justification de l’aide de l’État qui
leur serait alors réservée ?
Faute de référence à un principe clair, par manque de cou-
rage ou de détermination politique peut-être, le droit français
des médias ne semble pas avoir réussi à établir, en la matière,
un régime tout à fait rigoureux et incontestable.
Lire aussi
Section 1
Instances de tutelle
Dans le souci de garantir, partiellement au moins, l’indé-
pendance des médias audiovisuels à l’égard du pouvoir poli-
tique, le droit français comporte désormais, pour en assurer la
tutelle, une instance spécialisée : le Conseil supérieur de l’au-
diovisuel (CSA). Celui-ci est cependant bien loin d’avoir tous
les pouvoirs ou d’être le seul à intervenir en la matière.
La création d’une telle instance de régulation ou de tutelle
n’a pas privé, de tous pouvoirs de contrôle et d’action, les per-
sonnes et autorités (parlement, gouvernement…) qui, tradi-
tionnellement, intervenaient dans ce secteur… dans des condi-
tions qui n’étaient pas toujours définies en droit !
A - Nature et composition
L’actuel article 3-1 de la loi du 30 septembre 1986 fait du
CSA une « autorité indépendante ». Si tel n’était pas le cas, l’in-
dépendance des médias audiovisuels ne serait pas garantie !
Droit des médias audiovisuels
A - Juridictions
Dans un État de droit, ainsi constitué à raison du souci de
la sauvegarde des libertés, le pouvoir de sanction appartient nor-
malement aux juridictions. Les particularités très marquées d’un
secteur peuvent conduire à préférer attribuer une telle compé-
tence à une instance spécialisée. Encore faut-il, alors, que ses
domaines d’interventions soient très clairement déterminés. Cela
ne semble pas être exactement le cas s’agissant des médias audio-
visuels.
La création du CSA et l’attribution, à celui-ci, d’un pouvoir
de sanction, dans le respect de règles de procédure (délai de
prescription, instruction du dossier, audition de la personne en
cause…), ne lui donne cependant pas, dans ce domaine non plus,
une compétence exclusive. Les juridictions des deux ordres peu-
vent également être amenées à intervenir.
Il est sans doute bien normal, dès lors que certains man-
quements aux obligations ont été définis comme constitutifs d’in-
fractions pénales – mais, est-ce absolument indispensable ? –,
que les juridictions répressives aient à en connaître.
Plus contestable apparaît alors, en pratique, l’attribution d’un
tel pouvoir de sanction aux juridictions administratives, et notam-
ment au président de la section du contentieux du Conseil
d’État… saisi par le CSA ! Sans doute est-elle théoriquement
ou juridiquement justifiée par le fait qu’il s’agit, pour le secteur
public comme pour le secteur privé, de l’accomplissement de
missions de service public, de l’occupation du domaine public
ou de l’exécution de contrats (passés avec le CSA) administra-
tifs. S’additionnant aux autres, elle est pourtant source de confu-
sions.
Bien qu’il ne s’agisse pas d’une juridiction, mais d’une auto-
rité administrative indépendante, le Conseil de la concurrence –
Droit des médias audiovisuels
B - Parlement
Le Parlement est une autre des instances ou institutions de
tutelle des médias audiovisuels.
Par le vote de la loi, il détermine le cadre général et les prin-
cipaux éléments constitutifs du droit des médias audiovisuels.
C’est donc là une responsabilité première et tout à fait essen-
tielle.
Le Parlement joue également un rôle en matière de tutelle
financière des organismes du secteur public de la radiotélévi-
sion. C’est lui, en effet, qui (officiellement au moins !) « auto-
rise la perception de la taxe dénommée redevance » et en
« approuve la répartition ».
Chacune des deux assemblées désigne un de ses membres
pour siéger dans les conseils d’administration des organismes de
l’audiovisuel public. Leurs présidents désignent, chacun, trois
des neuf membres du CSA…
Droit des médias audiovisuels
C - Gouvernement
Officiellement, la création d’une instance de régulation, telle
que le CSA, avait pour objectif de couper les liens trop étroits
(on a parlé de « cordon ombilical » !) qui unissaient, à travers
le gouvernement notamment, les médias audiovisuels au pou-
voir politique. Si est désormais établi un partage – parfois bien
complexe ! – des compétences, le gouvernement conserve encore
une très large capacité d’intervention et de contrôle, sinon de
pression directe sur le contenu des programmes (d’information
notamment) et le fonctionnement des sociétés du secteur public.
Le gouvernement a, en réalité, l’initiative et, grâce à sa majo-
rité, largement la maîtrise du texte de loi portant statut géné-
ral des médias audiovisuels et de ses (nombreuses) modifications
successives, ainsi que de toute autre question au sujet de laquelle
le Parlement est amené à intervenir.
Seul investi du pouvoir réglementaire, il fixe, par décret : le
détail des obligations communes qui s’imposent aux organismes
publics et privés (nature et composition des programmes, condi-
tions de diffusion des œuvres cinématographiques, réglementa-
tion de la publicité et du parrainage…) ; les cahiers des charges
qui précisent les obligations spécifiques des sociétés nationales
de programme…
Le gouvernement détermine les fréquences affectées aux acti-
vités de radio et de télévision. Il attribue, en priorité, les fré-
quences nécessaires au secteur public. Il peut ainsi décider de
la réalité du pluralisme et de la concurrence entre secteur public
et secteur privé.
Il est vrai que certaines de ces compétences, en matière régle-
mentaire au moins, n’ont été conservées par le gouvernement
que parce que le Conseil constitutionnel, dans sa décision du
Droit des médias audiovisuels
Section 2
Statut des entreprises
La conséquence la plus immédiatement perceptible de l’af-
firmation du principe de « liberté de communication » audio-
visuelle est l’abandon du système ancien de monopole et l’ou-
verture de ces activités au secteur privé. La garantie du pluralisme
et de la liberté implique cependant, dans ce domaine où les
contraintes techniques et financières sont lourdes, l’élaboration
et l’application d’un statut des entreprises de communication
audiovisuelle, publiques et privées.
Un tel statut doit contribuer à mettre les médias audiovi-
suels à l’abri des pressions du pouvoir politique ou de l’argent.
Les unes et les autres sont en effet contraires au principe de
liberté et ne permettent pas de satisfaire véritablement les droits
du public.
Quelle que soit l’ouverture désormais faite aux médias audio-
visuels du secteur privé, le secteur public continue de se voir
accorder une place importante, prioritaire même.
I - Secteur public
Le secteur public de la radiotélévision n’a pas, en lui-même,
été l’objet de modifications « révolutionnaires »… si ce n’est,
dans un premier temps au moins (mais les choses ont bien changé
Droit des médias audiovisuels
A - Structures
Sans reconstituer l’ancien ORTF, la création du groupe France
Télévisions entend ou prétend renforcer le secteur public de la
télévision dont, depuis l’abandon au secteur privé des activités de
production et de diffusion, ne subsistent, en dehors de l’Institut
national de l’audiovisuel (INA), que des sociétés de programme,
constituées sous forme de sociétés nationales, à capitaux publics.
Dans le domaine de la télévision, France 2, France 3, France 5,
France O et diverses chaînes spécialisées de la télévision numé-
rique terrestre (TNT) appartiennent aujourd’hui à l’ensemble
France Télévisions (qui, si on lui appliquait le dispositif anti-
concentration en vigueur dans le secteur privé, ne pourrait pas
exister !). La Chaîne parlementaire et Arte demeurent en dehors
de France Télévisions.
Dans le secteur de la radio, existent deux entreprises publiques
distinctes : Radio France (avec ses différents programmes : France
Inter, France Culture, France Musiques, France Info, France Bleu…,
dépassant, elle aussi, ainsi, les seuils de concentration applicables
au secteur privé !) et Radio France Internationale.
Seul l’Institut national de l’audiovisuel-INA (chargé notam-
ment des archives, de la recherche et de la formation) est consti-
tué sous forme d’établissement public industriel et commercial.
Il y a sans doute, dans le choix de ces structures (établisse-
ment public, sociétés nationales), volonté d’assurer une plus ou
moins grande autonomie de gestion aux entreprises ainsi consti-
tuées. Plus encore que des structures ou de leur nature juri-
dique, celle-ci dépend de leur mode d’organisation et de finan-
cement et des obligations qui leur sont imposées.
Droit des médias audiovisuels
56
B - Mode d’organisation
Le fait qu’il s’agisse d’entreprises publiques apparaît encore
dans la composition et le mode de désignation des membres de
leurs conseils d’administration et de leurs présidents et surtout
dans le fait que l’État en assure, par la redevance (et quelques
autres aides plus ou moins exceptionnelles), une part importante
du financement.
Pour le reste, certaines au moins des sociétés de programme
(de télévision) n’apparaissent pas, aujourd’hui, dans la nature de
leurs obligations et la part de leur financement provenant de la
publicité, bien différentes d’entreprises du secteur privé… qui
restent, elles aussi, très réglementées et contrôlées.
II - Secteur privé
L’existence d’un secteur privé, concurrençant le secteur public,
est la conséquence de l’affirmation, en 1982, du principe de
« liberté de communication » audiovisuelle et donc de l’aban-
don du monopole d’État. Ce secteur privé reste cependant – au
nom même du principe de liberté, et aussi contradictoire ou
paradoxal que cela puisse paraître ! – très étroitement régle-
menté et contrôlé, tant en ce qui concerne le statut des entre-
prises que l’exploitation d’un service.
2 - Indépendance
Le souci d’indépendance concerne la recherche de cette garan-
tie à l’égard d’intérêts financiers, français ou étrangers, qui
seraient trop puissants et pressants au sein d’une entreprise
exploitant l’un de ces services.
Pour les services de télévision hertzienne, une même personne
ou un même groupe ne peut détenir plus de 49 % du capital
d’une société d’exploitation d’une chaîne nationale, et 50 % du
capital de sociétés exploitant une télévision locale ou par satellite.
Des étrangers (hors Union européenne) ne peuvent détenir
plus de 20 % du capital d’une société exploitant un service de
radio ou de télévision par voie hertzienne terrestre.
3 - Pluralisme
Le dispositif le plus complexe est celui qui, au nom du plu-
ralisme, détermine des limites à la concentration, que celles-ci
concernent l’ensemble des médias audiovisuels ou chaque sec-
teur particulièrement.
À l’égard de l’ensemble des médias audiovisuels, un régime,
autrefois qualifié « des deux situations sur quatre » (télévision
hertzienne, radiodiffusion hertzienne, radiotélévision par câble,
quotidiens), et qui doit être dit désormais des « deux situations
sur trois » (depuis la suppression, en 2004, de la référence aux
réseaux câblés), défini par les articles 41-1 et suivants de la loi
de 1986, détermine de telles limites, à des niveaux différents
selon qu’il s’agit de services nationaux ou locaux, en mode ana-
logique ou numérique.
Un dispositif parallèle et complémentaire vise à garantir le
pluralisme par types ou catégories de médias audiovisuels.
Droit des médias audiovisuels
Section 3
Obligations de programmes
La nature et la qualité des programmes offerts au public,
voilà ce qui importe. Tout le droit des médias audiovisuels n’a
ou ne devrait avoir que cette seule préoccupation ou justifica-
Droit des médias audiovisuels
I - Messages publicitaires
Mode de financement essentiel sinon quasi exclusif des socié-
tés du secteur privé de la radiotélévision, et relativement impor-
Droit des médias audiovisuels
A - Contenu
Un certain nombre de dispositions législatives générales ou
communes, précisées et confirmées – de façon parfois un peu
surabondante ! – par des textes propres aux médias audiovisuels,
restreignent ou interdisent, au nom d’objectifs de santé publique,
la publicité pour certains produits : alcool, tabac…
Pour des motifs qui ne sont pas toujours très clairs, et qui
sont sans doute le résultat de l’action de quelques groupes de
pression, divers produits et services demeurent interdits de publi-
cité à la télévision. Il en est ainsi de l’édition et du cinéma.
D’autres dispositions régissent la nature et le contenu des
arguments publicitaires utilisés ou rappellent, à ce sujet, cer-
taines mesures plus générales : « les messages publicitaires ne
peuvent être contraires aux lois, à l’ordre public, aux bonnes
mœurs » ; ils « doivent être exempts de toute discrimination
raciale ou sexuelle, de scènes de violence ou d’éléments pouvant
provoquer la peur »…
B - Conditions de diffusion
Les conditions de diffusion des messages publicitaires à la
télévision sont également réglementées.
Il s’agit essentiellement de déterminer les modalités d’inser-
tion de ces messages : en principe, « entre les émissions » ; « dans
Droit des médias audiovisuels
A - Quotas
Officiellement pour assurer la protection et la promotion des
langues et des cultures françaises et européennes, mais aussi sans
doute de ce qui constitue désormais un secteur important des
économies nationales, la réglementation française impose des
pourcentages minimum ou « quotas » d’œuvres européennes et
d’expression originale française dans les programmes des socié-
tés de télévision, publiques et privées.
Il leur est ainsi fait obligation de consacrer, « aux heures de
grande écoute » ou à leurs « heures d’écoute significatives »,
dans leur temps de diffusion – lui-même réglementé ! – d’œuvres
cinématographiques et audiovisuelles, « des proportions au moins
égales à 60 % à des œuvres européennes » et « à 40 % à des
œuvres d’expression originale française ».
B - Conditions de diffusion
L’autre aspect essentiel de la réglementation applicable à la
diffusion des films cinématographiques à la télévision concerne
les conditions mêmes de cette diffusion : nombre de films, jours
et heures…
Il s’agit essentiellement de limiter ainsi la concurrence faite,
par la télévision, au mode, premier ou normal, d’exploitation
des films en salles.
Comme cela s’est produit chez certains de nos voisins euro-
péens notamment, celle-ci risquerait, en effet, à plus ou moins
long terme, si l’on n’y prenait pas garde, de menacer toute la
production cinématographique. Sans ces nécessaires garde-fous,
Droit des médias audiovisuels
Lire aussi 65
Section 1
Contrôle administratif des médias
Le contrôle administratif des médias, de type préalable ou
préventif, est, en lui-même, contraire au principe de liberté. Ce
dernier ne se satisfait normalement que d’un contrôle judiciaire,
de type répressif ou a posteriori. Pourtant, subsistent encore, en
droit français, diverses modalités de contrôles de ce type, en
application des pouvoirs généraux de police administrative, aux-
quels les médias sont également soumis. Existent aussi, et ce
sont sans doute alors les plus contestables, de telles possibilités
de contrôles, en application de pouvoirs spéciaux de police admi-
nistrative, concernant spécifiquement telle ou telle catégorie de
médias.
A - Périodes « normales »
En vue d’assurer le maintien ou le rétablissement de l’ordre
public, les autorités de police administrative (maires et préfets)
peuvent, y compris en périodes dites « normales », prononcer
des mesures d’interdiction ou de saisie de publications, ou encore
s’opposer à l’exploitation d’un film de nature à troubler l’ordre.
Le caractère assez incertain de la notion d’ « ordre public »
(tranquillité, sécurité et peut-être aussi moralité), combiné au
fait qu’il s’agit d’une décision d’autorité, immédiatement exé-
cutoire, de type préventif, constitue une véritable menace pour
Droit administratif des médias
B - Périodes « exceptionnelles »
Les périodes dites « exceptionnelles » provoquent ou consti-
tuent une sorte de suspension de la démocratie et des libertés.
La liberté des médias en subit les effets.
Il peut en être ainsi lors de la déclaration de l’ « état d’ur-
gence », de l’ « état de siège », de l’ « état de guerre » ou du
recours aux « pleins pouvoirs » de l’article 16 de la Constitu-
tion. Le contrôle des médias sera(it) alors renforcé. La censure
pourra(it) être rétablie…
A - Formalités préalables
Simples mesures de renseignement ou d’information, les for-
malités préalables n’entraînent ou ne comportent pas, en elles-
mêmes, de possibles contrôles administratifs des médias, contraires
Droit administratif des médias
1 - Déclaration
Instituant un régime de « liberté de la presse », la loi du
29 juillet 1881 pose, en son article 5, que « tout journal ou écrit
périodique peut être publié, sans autorisation préalable et sans
dépôt de cautionnement, après la déclaration prescrite » (au par-
quet du procureur de la République).
Le régime ancien d’autorisation, fondamentalement contraire
à la liberté, est ainsi aboli. La loi actuelle n’impose plus, aux
médias écrits tout au moins, qu’une déclaration préalable. Il
s’agit d’une simple formalité d’information des autorités. Elle
ne peut, en elle-même, être l’occasion de contrôles ou d’inter-
dictions. Elle doit seulement servir à identifier les auteurs d’in-
fractions éventuelles et permettre alors, par la suite, la mise en
jeu de leur responsabilité devant le juge.
2 - Dépôts
Différentes obligations de dépôts (judiciaire, administratif,
légal) s’imposent également aux médias. Concernant quelques
exemplaires, ils répondent à diverses préoccupations, pas tou-
jours très claires ou ainsi satisfaites. Ils ne comportent, cepen-
dant, aucune possibilité de contrôles administratifs préalables,
par lesquels serait établi ou rétabli un régime de censure.
Outre ces formalités, les médias continuent d’être soumis à
divers contrôles, tout à fait contraires et sans doute assez inco-
hérents par rapport aux principes fondamentaux du droit fran-
çais, bien plus dangereux pour les libertés.
B - Contrôles préalables
Subsistent, au profit de l’autorité politique ou administra-
tive, en application de textes spécifiques, diverses possibilités de
contrôles préalables (autorisations, interdictions) des médias, en
totale contradiction avec le principe de liberté.
Droit administratif des médias
1 - Autorisations 71
2 - Interdictions
Deux dispositions législatives, spécifiquement constitutives
du droit des médias, accordent (ou accordaient), à l’autorité
Droit administratif des médias
Section 2
Soutien administratif des médias
Le droit administratif des médias comporte aussi tout un
volet positif d’aide et de soutien de ces activités. Au-delà ou en
plus des aides financières, existent aujourd’hui diverses autres
mesures ou interventions publiques qui visent à garantir l’exer-
cice de l’activité des médias, en assurant, notamment à leur pro-
Droit administratif des médias
tive une réalité nouvelle, pour le public tout entier, à travers les 75
médias particulièrement, même si, en raison des obstacles et des
difficultés qu’ils continuent de rencontrer, ceux-ci ne semblent
pas en faire un très fréquent usage.
Dans les relations d’information entre l’administration et les
médias, tout un débat est désormais ouvert concernant la com-
mercialisation des données publiques. Dans quelle mesure l’ad-
ministration peut-elle, à travers les médias qu’elle publie elle-
même, exploiter les données publiques (rapports officiels,
statistiques…) dont elle dispose, faisant ainsi, en quelque sorte,
concurrence aux éditeurs professionnels ? Doit-elle mettre l’en-
semble de ces données à la disposition des médias, gratuitement
ou moyennant rémunération ? Une protection par le droit d’au-
teur peut-elle, alors, être revendiquée par l’administration ou
ses agents ?…
76 Lire aussi
Section 1
Définition de la profession de journaliste
La définition du journaliste, l’accès à la profession, et l’at-
tribution d’une carte d’identité professionnelle sont étroitement
liés.
La reconnaissance de la qualité de journaliste tient au constat
qu’une personne exerce cette activité (imparfaitement définie !).
Au nom (d’une conception contestable) de la liberté, on n’a voulu
soumettre l’accès à cette profession à aucune exigence ou condi-
tion. Cela prive l’attribution d’une carte d’identité profession-
nelle et probablement la définition même de journaliste de l’es-
sentiel de leur intérêt et de leur utilité… au moins pour le public,
sinon pour ceux qui s’en réclament et qui doivent bien y trou-
ver quelque avantage !
I - Définition du journaliste
La profession de journaliste est essentiellement (sinon exclu-
sivement) définie par l’article L. 761-2 C. trav. Celui-ci pose que
« le journaliste professionnel est celui qui a pour occupation
principale, régulière et rétribuée, l’exercice de sa profession dans
une ou plusieurs publications quotidiennes ou périodiques ou
dans une ou plusieurs agences de presse et qui en tire le prin-
cipal de ses ressources ».
Cela n’est pas bien clair et rigoureux ni très précis. Trois
éléments essentiels s’en dégagent cependant, relatifs : à la nature,
à l’importance et au lieu de l’activité.
A - Nature de l’activité
Considérant sans doute que cela allait sans dire – mais à
quoi bon, alors, prétendre élaborer une quelconque définition ? –
Droit professionnel des médias
B - Importance de l’activité
L’importance de l’activité professionnelle – aussi mal défi-
nie que soit cette dernière ! – est un autre élément essentiel de
la définition du journaliste. Aux termes des dispositions de l’ar-
ticle L. 761-2 C. trav., celle-ci doit en effet constituer son « occu-
pation principale, régulière et rétribuée ». Il doit, par ailleurs,
en tirer « le principal de ses ressources ».
1 - Occupation principale
Nul ne pourrait prétendre exercer une quelconque activité
professionnelle s’il ne satisfait pas à ces deux conditions : « occu-
pation principale, régulière » et, en conséquence, en tirer le
« principal de ses ressources ». Ne peut pas se prévaloir de la
qualité de journaliste celui pour lequel cette activité ne consti-
tue qu’une occupation occasionnelle et accessoire.
Le fait, pour un individu ayant une autre activité profes-
sionnelle, de s’exprimer, par l’intermédiaire d’un média, sur des
sujets de sa compétence, ne fait pas de lui un journaliste. Cela
ne doit pourtant pas le priver de la possibilité de présenter ainsi
ses analyses et ses points de vue. L’accès aux médias et la liberté
d’expression ne peuvent être le privilège des seuls journalistes.
En l’état actuel, cependant, quelle garantie la qualité de jour-
naliste apporte-t-elle ?
Droit professionnel des médias
C - Lieu de l’activité
S’agissant du lieu dans lequel le journaliste exerce son acti-
vité professionnelle, l’article L. 761-2 C. trav. mentionne seule-
ment les « publications quotidiennes ou périodiques » et les
« agences de presse ». Tous les médias de ce type ou les sup-
ports en ayant l’apparence ne sont pas susceptibles d’employer
des journalistes professionnels. À l’inverse, d’autres médias doi-
vent aujourd’hui être pris en compte. À cet aspect, également
imparfait et incomplet, de la définition légale du journaliste,
doivent donc être apportées des précisions relatives aux tech-
niques et à la nature des médias.
II - Carte de journaliste
La reconnaissance de l’appartenance, d’un individu, à la qua-
lité ou catégorie de « journaliste professionnel » est assurée par
l’attribution d’une carte d’identité professionnelle. Celle-ci est
délivrée par une commission exclusivement composée, à égalité,
de représentants des journalistes et de représentants des orga-
nisations patronales.
L’obtention de ladite carte est liée au constat qu’une per-
sonne exerce cette activité de « journaliste », mal ou largement
définie. Elle n’est pas une condition d’accès à la profession. Elle
ne peut être que postérieure à la pratique de la profession, ainsi
attestée. Elle n’est légalement même pas nécessaire à son exer-
cice.
Comme les employeurs, l’administration peut contester qu’un
individu, bien que titulaire de la carte d’identité professionnelle,
soit véritablement « journaliste ».
Droit professionnel des médias
84 Section 2
Exercice de la profession de journaliste
Les conditions d’exercice de la profession et les protections
et les garanties qui y sont liées, ont constitué, à l’origine, un des
objets essentiels du statut légal des journalistes. Elles ont large-
ment contribué à l’avancée du droit du travail en général. La
plupart des avantages et des privilèges, dont ont alors bénéficié
les journalistes (rémunération, durée du travail, congés…), ont,
par la suite, été élargis à l’ensemble des professions et consti-
tuent désormais le droit commun en la matière. Ils n’appellent
donc pas ici de développements spécifiques.
Un des seuls aspects particuliers du droit professionnel des
médias concerne la détermination de la nature du contrat qui
lie le journaliste à l’entreprise à laquelle il apporte sa contribu-
tion, et les droits et les obligations – pas toujours réciproques ! –
qui en découlent.
I - Journalistes salariés
Le salarié est un travailleur qui, uni à son employeur par
un contrat de louage de services, reçoit, de lui, ordres et direc-
tives sur le travail à exécuter, la manière de le faire et le temps
de sa réalisation. Il met sa force de travail à la disposition de
l’entreprise. Il est astreint à une présence. Il occupe un poste
dans la hiérarchie. Il doit rendre des comptes sur l’exécution
de sa tâche… Tous ces éléments sont constitutifs et caracté-
ristiques d’un lien de subordination. En contrepartie, le sala-
rié perçoit une rémunération, forfaitaire ou fixe, qualifiée de
« salaire ».
Dès lors qu’ils ont obtenu un emploi stable et permanent au
service d’une entreprise exploitant un des médias écrits ou « par
voie électronique », les journalistes sont salariés. Ils bénéficient,
alors, des avantages (permanence de la relation de travail, régu-
larité de la rémunération, primes et indemnités, protections et
garanties dues en cas de rupture du contrat…) liés au salariat.
En dépit des contraintes et des obligations qui en sont la cause
Droit professionnel des médias
II - Journalistes pigistes
Le journaliste indépendant (la nature même de l’activité
exige une certaine indépendance d’esprit ou liberté d’action et
tous les journalistes se veulent intellectuellement indépendants !)
ou pigiste est celui qui est rémunéré à la tâche, proportionnel-
lement au nombre et au volume de ses contributions. Plus que
la qualification donnée à la rémunération, ce qui importe, c’est
la nature véritable de la relation établie entre le journaliste et
l’entreprise pour laquelle il travaille.
Le vrai pigiste n’est lié à l’entreprise que par un contrat de
« louage d’ouvrage », théoriquement renouvelé à chaque apport
ou commande, au gré des besoins ou des circonstances. Il n’y a
ou ne devrait y avoir aucune permanence des relations avec le
média auquel il apporte ou propose ses contributions. Il n’oc-
cupe pas de poste dans l’organigramme ou la hiérarchie de la
rédaction. Il est libre de son temps et du choix du thème de ses
articles ou reportages…
Droit professionnel des médias
Section 3
Rupture du contrat de travail du journaliste
Des dispositions constitutives du droit professionnel des
médias, celles qui sont relatives à la rupture du contrat de tra-
vail (ou peut-être serait-il préférable d’écrire du « lien profes-
sionnel ») du journaliste (salarié mais aussi, en certaines cir-
constances, au moins, « indépendant » ou « pigiste ») sont
incontestablement, pour certaines d’entre elles au moins, ce qu’il
y a de plus spécifique. Il s’agit officiellement ainsi de tenir
compte : des particularités de la profession ; de l’engagement per-
sonnel du journaliste dans son travail ; des difficultés qu’il pour-
rait éprouver, sur un marché du travail relativement réduit, à
retrouver un emploi après une telle rupture, pour quelque cause
que ce soit.
Droit professionnel des médias
I - Licenciement
Selon les cas ou les causes du licenciement, les droits et les
protections accordés au journaliste varient.
A - Cas de licenciement
Le licenciement est la forme de rupture du contrat de tra-
vail dont l’employeur, en apparence au moins, prend l’initiative.
Il peut cependant y avoir été conduit par le comportement du
journaliste. Ce dernier pourra, alors, être contraint d’en sup-
porter une partie des conséquences et perdre le bénéfice de cer-
tains droits.
B - Droits et protections
Les droits et les protections accordés au journaliste licencié,
comme pratiquement désormais (dans leur principe, sinon dans
le détail de leurs modalités pratiques) à tout autre salarié dans
la même situation, concernent essentiellement le préavis et les
indemnités.
Droit professionnel des médias
1 - Préavis 89
2 - Indemnités
Selon les causes du licenciement, le journaliste aura droit,
ou non, à tout ou partie des indemnités de licenciement. Le
mode de détermination de cette indemnité peut être automa-
tique ou, au contraire, faire appel à l’intervention d’une com-
mission arbitrale spécialisée.
Cette indemnité est fixée automatiquement lorsque le licen-
ciement intervient sans qu’aucune faute soit reprochée au jour-
naliste et que celui-ci a moins de quinze ans d’ancienneté dans
l’entreprise. Aux termes de l’article L. 761-5 C. trav., elle ne
peut, alors, « être inférieure à la somme représentant un mois,
par année ou fraction d’année de collaboration, des derniers
appointements ».
L’indemnité de licenciement perd ce caractère d’automati-
cité dans deux cas distincts : 1° le contrat de travail a reçu exé-
cution pendant plus de quinze ans ; 2° le licenciement intervient
pour fautes, reprochées au journaliste, quelle que soit, alors, son
ancienneté. Une Commission arbitrale (composée de deux repré-
sentants des employeurs et de deux représentants des journa-
Droit professionnel des médias
II - Démission
Selon les cas, les formes ou les circonstances de la démis-
sion, les droits et les obligations du journaliste diffèrent.
A - Cas de démission
La démission est la forme de rupture du contrat de travail
dont le salarié, en apparence au moins, prend l’initiative.
Il en est bien ainsi de la démission ordinaire, décidée par le
journaliste seul, pour des motifs de convenance personnelle, et
notamment pour aller travailler dans une autre entreprise.
Toute différente est la démission correspondant à la mise
en jeu de la « clause de conscience ». Tenant compte de la par-
ticularité de l’engagement intellectuel et personnel du journa-
liste dans ses relations de travail et pour le titre ou l’organe
auquel il apporte sa contribution, le Code du travail lui accorde,
de façon très spécifique, la possibilité, en certaines circonstances,
de donner sa démission tout en ayant droit notamment aux
indemnités qui lui auraient été dues s’il avait été licencié.
Les trois cas mentionnés par l’article L. 761-7 C. trav. sont :
1° la « cession du journal ou périodique » ; 2° la « cessation de
la publication du journal ou du périodique pour quelque cause
Droit professionnel des médias
B - Obligations et droits
Le journaliste démissionnaire est normalement tenu à cer-
taines obligations, notamment en matière de préavis, à l’égard
de son employeur. Il a également des droits, y compris à indem-
nités, d’ailleurs très exceptionnels dans certains cas.
1 - Préavis
Donnant sa démission, le journaliste doit en principe res-
pecter le délai de préavis, de façon à permettre à son employeur
(ou présumé tel !) de prendre les dispositions nécessaires pour
pourvoir à son remplacement.
L’article L. 761-7 C. trav. dispense cependant, de ce délai
de préavis, le journaliste qui démissionne en faisant valoir le
« changement notable dans le caractère ou l’orientation du jour-
Droit professionnel des médias
2 - Indemnités
Plus exceptionnelles sont encore les indemnités, dites « de
licenciement », dues au journaliste qui démissionne en mettant
en jeu la clause de conscience. Elles sont déterminées selon le
même mode de calcul : de façon automatique, un mois par année
d’ancienneté, jusqu’à quinze ans ; au-delà, par la Commission
arbitrale.
Lire aussi 93
Section 1
Régime de responsabilité déterminé par la loi de 1881
Le régime de responsabilité de la loi de 1881 fait preuve de
particularismes, moins du fait des infractions qui y sont défi-
nies, que s’agissant de règles de procédure.
I - Règles de procédure
Les particularités de procédure de la loi de 1881 concernent
notamment : la détermination des responsables ; le délai de pres-
cription ; la compétence territoriale ; les formalités à respecter
dans l’engagement de l’action…
A - Auteurs-responsables
La plupart des règles de procédure particulières de la loi de
1881 paraissent surtout chercher à limiter la possibilité d’enga-
ger des poursuites ou de les voir aboutir. Les dispositions rela-
tives à la détermination des personnes pénalement responsables
visent cependant, au contraire, à faciliter l’action. Elles permet-
tent en effet d’identifier plus aisément, s’agissant notamment du
« directeur de la publication », celui contre lequel doivent être
Droit de la responsabilité des médias
B - Délai de prescription
L’article 65 de la loi de 1881 détermine un délai de pres-
cription (à l’expiration duquel l’action en justice ne peut plus
être engagée ou poursuivie) particulièrement court. Il pose en
effet, pour toutes les infractions définies par cette loi, que l’ac-
tion publique et l’action civile « se prescriront après trois mois
révolus, à compter du jour où ils auront été commis ou du jour
du dernier acte d’instruction ou de poursuite s’il en a été fait ».
Introduit par la loi du 9 mars 2004, un nouvel article 65-3 porte
cependant à un an le délai de prescription des infractions de
caractère racial ou raciste (provocation à la discrimination ou à
la haine raciale, diffamation et injure raciales, contestation de
crimes contre l’humanité).
On ne peut que souhaiter voir les actions judiciaires enga-
gées et menées rapidement. Cela constitue pourtant, en l’état,
au profit des médias, un régime de faveur très spécifique, source
de bien des erreurs, causes d’échec d’un grand nombre d’ac-
tions, irrecevables parce que trop tardives.
La difficulté, découlant d’un délai de prescription aussi court,
est d’autant plus accrue que la détermination de la date de la
publication n’est pas toujours sûre. Elle ne correspond pas néces-
Droit de la responsabilité des médias
100 sairement exactement à celle qui est mentionnée sur l’écrit (pério-
dique ou non). La communication au public en ligne (l’Inter-
net) a donné une nouvelle actualité à la question de savoir si les
délits ainsi commis doivent être considérés – comme on le fait
actuellement, mais de façon sans doute assez contestable ! –
comme « instantanés », c’est-à-dire réalisés au premier jour de
la mise à disposition du public, ou s’ils ne devraient pas être
tenus pour des délits « continus », perdurant tant que les élé-
ments n’ont pas été retirés… À cet égard également, c’est la
première solution qui a finalement été retenue.
C - Compétence territoriale
La détermination du tribunal territorialement compétent
paraît davantage favorable aux personnes mises en cause et qui
engagent la procédure.
Elle est, en matière pénale, normalement liée au lieu de l’in-
fraction. Celle-ci est commise par tout fait ou acte de publica-
tion. Partout où il y a eu publication par distribution, mise en
vente, affichage des écrits, réception des programmes de radio
ou de télévision, accessibilité à des sites Internet… l’action peut
être engagée. Elle ne peut évidemment l’être que devant un seul
tribunal, pour une même infraction commise, en plusieurs endroits
ou lieux de publication, par le même média !
La diffusion internationale des médias complique cependant
aujourd’hui très fortement le problème, s’agissant tant de la
détermination de la (ou des) juridiction(s) nationale(s) compé-
tente(s) que de la (ou des) lois(s) applicable(s).
D - Formalités
C’est à propos des formalités à respecter, dans l’engagement
de l’action, que les exigences de la loi de 1881 paraissent les plus
fortes et les plus contraignantes et que, du fait de leurs spécifi-
cités, les risques d’erreurs, entraînant la nullité des poursuites,
sont les plus grands. On peut évoquer, à leur égard, l’existence
de véritables « pièges procéduraux ».
Droit de la responsabilité des médias
A - Droit de réponse
S’agissant du droit de réponse, ce qui est constitutif d’in-
fraction, ce n’est évidemment pas l’exercice de ce droit mais le
Droit de la responsabilité des médias
102 refus, non justifié, opposé par un média, à une telle demande.
Ce droit diffère assez fortement, non seulement dans ses moda-
lités d’exercice mais également dans ses conditions d’ouverture
(ce que rien, alors, ne peut véritablement justifier !) selon qu’il
s’agit des médias imprimés ou électroniques. Pour ces derniers,
d’ailleurs, il n’est, s’agissant de radio ou de télévision, pas régi
par la loi de 1881 mais par des dispositions de la loi du 29 juillet
1982 et le décret d’application du 6 avril 1987 et, à l’égard des
services de « communication au public en ligne » (l’Internet),
par l’article 6-IV de la loi du 21 juin 2004. Pour des raisons pra-
tiques, et pour permettre la comparaison, dans l’attente d’une
éventuelle harmonisation sinon uniformisation des règles, il en
sera cependant question ici.
S’agissant des médias imprimés, le droit de réponse peut être
défini comme la faculté, accordée à toute personne « nommée
ou désignée » dans une publication périodique écrite, de faire,
par ce même moyen ou support, connaître son point de vue sur
les éléments de sa mise en cause.
La personne exerçant le droit de réponse dispose désormais
d’un délai de trois mois, à compter de la date de la publication
de la mise en cause, pour adresser, au périodique, le texte de sa
réponse. La longueur de celle-ci est normalement limitée à celle
de l’article auquel il est ainsi répondu, avec un minimum garanti
de 50 lignes et un maximum de 200 lignes. Dès lors que les exi-
gences légales (délais, longueur, relation du contenu de la réponse
avec les éléments de la mise en cause, absence d’éléments consti-
tutifs d’infraction…) ont été respectées, la réponse doit être rapi-
dement insérée (« dans les trois jours », pour un quotidien ;
« dans le numéro qui suivra le surlendemain de la réception »,
pour les autres périodiques).
À l’égard des médias audiovisuels (radio et télévision), ce
qui est pourtant qualifié de « droit de réponse » n’est ouvert,
dans des conditions apparemment plus limitatives, qu’à une per-
sonne à l’encontre de laquelle ont été diffusées des « imputa-
tions susceptibles de porter atteinte à son honneur ou à sa répu-
tation » (ce qui est pratiquement la définition de la
Droit de la responsabilité des médias
« diffamation »). Mais c’est sans doute généralement pour des 103
raisons de ce type qu’il est fait usage d’un tel droit dans la presse
périodique écrite également !
Bien que le délai d’exercice du droit de réponse à la radio
et à la télévision ait, par la loi du 15 juin 2000, été porté à trois
mois, comme pour la presse périodique écrite, les modalités
d’exercice de ce droit (dimension et conditions d’insertion de la
réponse) y restent beaucoup plus restrictives.
S’agissant des services « de communication au public en ligne »
(l’Internet), un tel « droit de réponse » y est, par l’article 6-IV
de la loi du 21 juin 2004, accordé, comme dans la presse pério-
dique, à « toute personne nommée ou désignée ». La « demande
d’exercice du droit de réponse » doit également être « présentée,
au plus tard, dans un délai de trois mois à compter de la mise à
disposition du public du message » qui la justifie. « Le directeur
de la publication est tenu d’insérer dans les trois jours de leur
réception les réponses » qui lui sont ainsi adressées.
Le droit de réponse constitue – ou pourrait constituer ! – un
des éléments d’équilibre et de pluralisme de l’information et des
opinions. Il représente un des moyens, les plus rapides et pro-
bablement les plus efficaces, de corriger certaines erreurs et
atteintes portées aux droits des personnes en cause, mais aussi
simplement de l’expression de la diversité des points de vue. Il
est pourtant bien peu utilisé. C’est une faculté mal connue du
public… en cela, sans doute, mal informé par des médias peu
soucieux de s’ouvrir ainsi à l’expression de personnes qui leur
sont extérieures.
B - Diffamation et injure
L’injure et surtout la diffamation sont, des infractions défi-
nies par la loi de 1881, celles qui sont le plus fréquemment com-
mises par les médias. L’une et l’autre constituent, dans des condi-
tions ou de façons différentes, des atteintes à l’honneur ou à la
considération des personnes en cause. Les exigences de qualifi-
cation exacte de l’infraction, au moment même de l’engagement
Droit de la responsabilité des médias
1 - Diffamation
La « diffamation » est définie, à l’article 29 de la loi de 1881,
comme une « allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte
à l’honneur ou à la considération ». C’est la référence à un
« fait » qui doit normalement permettre de distinguer la dif-
famation de l’injure. Dans la réalité, ce n’est pas toujours simple !
La précision dans la qualification de l’infraction doit être
plus grande encore puisque les articles suivants de la même loi
de 1881 définissent diverses catégories de diffamations : « envers
les cours, les tribunaux, les armées » ; « envers un ou plusieurs
membres du ministère, un ou plusieurs membres de l’une ou
l’autre chambre, un fonctionnaire public » ; « envers les parti-
culiers » ; de caractère raciste ou sexiste…
Dans une formulation ambiguë, l’article 35 de la loi de 1881
permet ou fait obligation, aux personnes poursuivies pour dif-
famation, de faire, pour leur défense et pour échapper à la
condamnation, l’apport de la preuve de la vérité du fait diffa-
matoire. Lorsque « la preuve de la vérité du fait diffamatoire
est rapportée, le prévenu (est) renvoyé des fins de la plainte ».
Considérant que le respect des droits des personnes doit l’em-
porter, dans certains cas, sur la liberté d’informer, la loi elle-
même interdit cependant cet apport de la preuve de la vérité
du fait diffamatoire lorsque l’imputation : « concerne la vie pri-
vée » ; « se réfère à des faits remontant à plus de dix ans » ou
à « un fait amnistié ou prescrit ».
En raison de la difficulté sinon impossibilité, pratique ou
légale, d’apporter la preuve de la vérité du fait diffamatoire, a
été élaborée une construction, essentiellement jurisprudentielle,
de la « bonne foi ». Celle-ci permet aussi d’échapper à la condam-
nation pour diffamation en démontrant au moins que la per-
sonne poursuivie a agi avec prudence et modération, sans ani-
mosité particulière, en procédant à un certain nombre de
vérifications, dans le souci d’informer le public…
Droit de la responsabilité des médias
2 - Injure 105
Section 2
Régime de responsabilité déterminé par d’autres textes
D’autres textes (échappant donc normalement aux particu-
larismes de procédure de la loi de 1881) déterminent également
le régime de responsabilité des médias. On pourrait souhaiter
Droit de la responsabilité des médias
I - Responsabilité pénale
Un certain nombre de dispositions pénales, autres que celles
de la loi de 1881, bien que régissant parfois à peu près les mêmes
thèmes ou objets, contenues dans le Code pénal ou dans d’autres
textes, déterminent également le régime de responsabilité des
médias.
B - Vie privée
Depuis la loi du 17 juillet 1970, l’intimité de la vie privée
est pénalement protégée contre certaines intrusions dont les pro-
fessionnels des médias pourraient être coupables.
Les articles 226-1 à 226-9 C. pén. incriminent notamment le
fait de « porter atteinte à l’intimité de la vie privée d’autrui :
1° en captant, enregistrant ou transmettant, sans le consente-
ment de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou
confidentiel ; 2° en fixant, enregistrant ou transmettant, sans le
consentement de celle-ci, l’image d’une personne se trouvant
dans un lieu privé ». Sont également visés « le fait de conser-
Droit de la responsabilité des médias
C - Réglementation de la publicité
La publicité constitue un des éléments essentiels du contenu
des médias. Elle en assure ainsi une part du financement. Sa
réglementation vise, tout à la fois, à protéger le public consom-
mateur et les annonceurs concurrents. Des restrictions sont ainsi
apportées à la publicité en faveur de certains produits (tabac,
alcool, médicaments, armes à feu…) ou au recours à certains
procédés ou arguments publicitaires (publicité mensongère, publi-
cité comparative…).
3 - Publicité mensongère
Le Code de la consommation intègre, en ses articles L. 121-1
et suivants, l’ancien article 44 de la loi du 27 décembre 1973
relatif à la publicité mensongère ou de nature à induire en erreur.
Est ainsi « interdite toute publicité comportant, sous quelque
forme que ce soit, des allégations, indications ou présentations
fausses ou de nature à induire en erreur » portant notamment
« sur un ou plusieurs éléments ci-après : existence, nature, com-
position, qualités substantielles, teneur en principes utiles, espèce,
origine, quantité, mode et date de fabrication, propriétés, prix
et conditions de vente de biens ou services qui font l’objet de
la publicité ».
L’article L. 121-3 dudit Code dispose que « la cessation de
la publicité peut être ordonnée par le juge d’instruction ou par
le tribunal saisi des poursuites ».
Faisant de « l’annonceur, pour le compte duquel la publi-
cité est diffusée », le « responsable, à titre principal, de l’in-
fraction commise », l’article L. 121-5 C. consom. précise cepen-
dant que « la publicité est punissable dans les conditions de
droit commun ».
Au titre des peines encourues, l’article L. 121-6 du même
Code pose que « le maximum de l’amende […] peut être porté
à 50 % des dépenses de la publicité constituant le délit ».
Droit de la responsabilité des médias
II - Responsabilité civile
À bien des égards, la répression pénale semble, en ces matières,
assez peu appliquée, peut-être parce que trop compliquée (du
fait des particularités de procédure de la loi de 1881 notamment,
dont le respect s’impose désormais aussi à l’action civile), assez
inadaptée et inefficace ! Bien des abus commis par les médias
ne causent véritablement de dommages qu’aux personnes en
cause et n’appellent, en conséquence, que la seule mise en jeu
de la responsabilité civile. La recherche d’une réparation – au
moins partielle – du dommage subi suffit aux victimes. Le
recours à la seule voie civile, sur le fondement du régime géné-
ral de responsabilité de l’article 1382, a aussi, au moins pendant
un temps, été utilisé notamment pour tenter d’échapper aux obs-
tacles de procédure de la loi de 1881, très protecteurs des médias.
C’est la raison pour laquelle les représentants des médias ont
contesté cette voie et réclamé, assez paradoxalement, qu’il leur
soit fait application de dispositions pénales ! Ils ont, en cela, reçu
Droit de la responsabilité des médias
B - Présomption d’innocence
Basé sur le même principe que celui de la protection de la
vie privée, l’article 9-1 C. civ. dispose que « chacun a droit au
respect de la présomption d’innocence ». L’alinéa 2 du même
Droit de la responsabilité des médias
C - Référé
Les médias sont expressément et spécifiquement susceptibles
d’être soumis à une procédure de référé en cas d’atteintes graves
à l’intimité de la vie privée ou à la présomption d’innocence.
Rien ne les exclut du régime général de l’article 809 C. pr. civ.
Celui-ci pose que le président du tribunal « peut toujours pres-
crire, en référé, les mesures conservatoires ou de remise en état,
soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire ces-
ser un trouble manifestement illicite ».
Bien qu’il s’agisse d’un contrôle préalable ou préventif, géné-
ralement considéré comme contraire au principe de liberté, celui-
ci est cependant exercé par des juges, avec les garanties qu’offre
la procédure judiciaire. Le principe de liberté des médias ne
peut servir à couvrir un abus entraînant un dommage consti-
tutif d’un « trouble manifestement illicite », irréparable par la
suite. Sinon, l’équilibre des droits et libertés ne serait pas assuré.
La décision (Civ. 2e, 5 février 1992, L’Événement du Jeudi c/
J.-Ch. Mitterrand) qui impose, en cas de procédure de référé liée
à un fait constitutif, par ailleurs, de diffamation, que soit res-
Droit de la responsabilité des médias
118 (pénale) au sens de la loi de 1881, depuis que, dans des arrêts
du 12 juillet 2000, et selon une formulation (tout à fait contes-
table !) reprise en maintes occasions, la Cour de cassation a posé
que « les abus de la liberté d’expression prévus et réprimés par
la loi du 29 juillet 1881 ne peuvent être réparés sur le fonde-
ment de l’article 1382 du Code civil ». On notera cependant
que, dans deux arrêts, Thoma c/ Luxembourg, du 29 mars 2001,
et Radio France c/ France, du 30 mars 2004, la CEDH n’a pas
exclu la mise en jeu du régime de responsabilité civile, sur le
fondement de l’article 1382 C. civ., à l’encontre de faits consti-
tutifs de l’infraction pénale de diffamation…
Lire aussi
Section 1
Objet et titulaires des droits intellectuels
Les droits intellectuels, appliqués aux médias, portent sur
des créations et des prestations qui ont une valeur autre que
seulement économique ou marchande. Elle est d’une autre nature
et doit se concilier avec cet aspect auquel, tout à la fois, elle
ajoute, certes, un élément, mais avec lequel elle risque aussi
d’entrer en conflit. Les préoccupations et les objectifs des dif-
férents titulaires de droits ne semblent en effet, à court terme
ou à première vue, pas toujours identiques !
fèrent selon l’identité de chacun. Il est donc justifié de leur accor- 125
der des droits voisins du droit d’auteur.
L’assimilation de certaines prestations, relevant essentielle-
ment du domaine du financement ou de l’organisation maté-
rielle, des producteurs de phonogrammes et de vidéogrammes
ou des entreprises de communication audiovisuelle, par ailleurs,
pour cela, nécessairement titulaires ou cessionnaires des droits
des auteurs et des artistes-interprètes, paraît bien moins justi-
fiée ou convaincante.
A - Contributions individuelles
C’est à celui ou à ceux dont l’œuvre ou la prestation reflète
la personnalité que ces droits intellectuels doivent être attribués.
Certaines dispositions du C. propr. intell. posent expressé-
ment, pour quelques types d’œuvres au moins, qu’elles sont « la
propriété de l’auteur qui l’a réalisée » (art. L. 113-4) ; ou, pour
les œuvres audiovisuelles ou radiophoniques, de la ou des « per-
sonnes physiques qui réalisent la création intellectuelle » (art.
L. 113-7 et L. 113-8).
De façon plus large et générale, le même Code présume
auteur celui « sous le nom duquel l’œuvre est divulguée » (art.
L. 113-1). Il appartiendrait, à ceux qui contesteraient cette pré-
Droits intellectuels des médias
B - Contributions plurales
La multiplicité des participants rend difficile la détermina-
tion des titulaires des droits. Les médias en fournissent l’illus-
tration à l’égard des diverses catégories de contributions. Dans
le domaine des médias audiovisuels s’ajoute, à la contribution
Droits intellectuels des médias
1 - Œuvre de collaboration
L’article L. 113-2 C. propr. intell. définit l’œuvre « de col-
laboration » comme celle « à la création de laquelle ont concouru
plusieurs personnes physiques ».
La notion de concours n’est pas ici très explicite. Elle a été
précisée par la jurisprudence qui exige concertation, intention
commune, volonté de créer ensemble une seule et même œuvre
puisque, comme l’indique l’article L. 113-3 C. propr. intell., cette
œuvre est destinée à être « la propriété commune des coau-
teurs ».
Ne pourrait-on voir dans les conditions d’élaboration d’un
journal les caractéristiques d’une telle œuvre de collaboration ?
N’y a-t-il pas, de la part de ceux des journalistes qui partici-
pent aux conférences de rédaction, concertation, volonté par-
tagée, création commune de cette partie de l’œuvre que consti-
tue la construction générale du journal par détermination de
l’ordre de traitement des nouvelles, de la place accordée à cha-
cune d’entre elles, de l’importance des développements… et
même, sur le fond, de l’angle d’approche, de la nature du com-
mentaire, du point de vue exprimé ? Pourtant le journal est
généralement tenu pour l’exemple type de l’ « œuvre collec-
tive ».
Les œuvres audiovisuelles (définies, par l’article L. 112-1-6°
C. propr. intell., comme des « séquences animées d’images, sono-
risées ou non ») paraissent, par contre, devoir être considérées
comme relevant de la catégorie des œuvres « de collaboration »…
quelles que soient les véritables conditions de leur création.
De la formulation de l’alinéa 2 de l’article L. 113-7 C. propr.
intell., qui semble pourtant seulement contribuer à déterminer
les « coauteurs d’une œuvre réalisée en collaboration », pour le
cas où ces œuvres seraient ainsi réalisées, la jurisprudence, ren-
versant la formulation, a fait, du caractère d’ « œuvre de colla-
Droits intellectuels des médias
2 - Œuvre collective
L’ « œuvre collective » est définie, par l’article L. 113-2, al. 3
C. propr. intell., comme « l’œuvre créée sur l’initiative d’une
personne physique ou morale qui l’édite, la publie et la divulgue
sous sa direction et son nom et dans laquelle la contribution
personnelle des divers auteurs participant à son élaboration se
fond dans l’ensemble en vue duquel elle est conçue, sans qu’il
soit possible d’attribuer à chacun d’eux un droit distinct sur l’en-
semble réalisé ».
Le journal de presse écrite est, avec les dictionnaires et les
encyclopédies, généralement présenté comme l’exemple type de
l’ « œuvre collective » (le journal radiodiffusé ou télévisé sem-
blant, au contraire, devoir être considéré comme une « œuvre
de collaboration », parce qu’étant une « œuvre audiovisuelle » !).
Défini comme propriétaire de l’œuvre (art. L. 113-5 C. propr.
intell.) ou titulaire des droits sur l’ensemble que constitue l’œuvre
collective, mais non pas comme auteur de cette même œuvre,
Droits intellectuels des médias
3 - Œuvre composite
Certaines des œuvres publiées par les médias relèvent de la
catégorie des œuvres composites. Celle-ci est définie comme
« l’œuvre nouvelle à laquelle est incorporée une œuvre pré-
existante sans la collaboration de l’auteur de cette dernière »
(C. propr. intell., art. L. 113-2). Cette notion peut notamment
Droits intellectuels des médias
Section 2
Éléments et attributs des droits intellectuels
Qu’il s’agisse d’œuvres soumises au régime du droit d’au-
teur, ou de prestations protégées par les droits voisins, les droits
intellectuels comportent ou présentent, selon des formes et à des
niveaux différents, les éléments ou aspects, normalement com-
plémentaires mais parfois aussi contraires ou difficilement conci-
liables, d’attributs du droit moral et du droit patrimonial. La
jouissance de ces droits, dans le secteur des médias, présente, en
droit et en pratique, quelques particularités.
I - Droit moral
Plus que d’autres, le droit français, de type « personnaliste »,
met l’accent sur les éléments et attributs du droit moral. Il s’agit
de protéger ainsi, à travers leurs œuvres et leurs prestations, la
Droits intellectuels des médias
A - Droit de divulgation
Le droit de divulgation est celui qui permet à l’auteur, titu-
laire originaire de droits, et normalement à lui seul, de prendre
l’initiative ou la décision de rendre son œuvre publique.
Un tel droit n’est expressément mentionné qu’à l’égard des
auteurs (art. L. 121-2 C. propr. intell.).
Le droit de divulgation des auteurs apportant leur contri-
bution à des médias écrits et audiovisuels est cependant, en pra-
tique, fortement atténué ou atteint, tant en raison de la nature
de l’œuvre que des conditions de sa réalisation.
Le journaliste, salarié ou travaillant sur commande, ne peut
prétendre, au nom de ce droit, reporter à plus tard, à une date
à laquelle il serait enfin pleinement satisfait de son œuvre, la
remise de la contribution attendue. L’actualité, les délais de
publication et le travail en équipe commandent.
Pour ceux des auteurs qui concourent à la création d’une
œuvre audiovisuelle, le droit de divulgation est plus réduit encore.
Aux termes de l’article L. 121-5 C. propr. intell., « l’œuvre
audiovisuelle est réputée achevée lorsque la version définitive a
été établie d’un commun accord entre, d’une part, le réalisateur
ou, éventuellement, les coauteurs et, d’autre part, le produc-
teur ». La décision de divulgation n’est donc généralement prise
que par l’un des coauteurs, qui n’est certes pas le moins impor-
tant dans le processus de création, et le producteur… qui n’est
normalement pas auteur ! Plus grave encore est, de ce point de
vue, la conséquence de l’article L. 121-6 C. propr. intell. qui,
faisant prévaloir les intérêts financiers sur cet attribut du droit
moral, pose que : « si l’un des auteurs refuse d’achever sa contri-
bution à l’œuvre audiovisuelle ou se trouve dans l’impossibi-
Droits intellectuels des médias
B - Droit au respect
L’œuvre ou la prestation étant le reflet de la personnalité de
l’auteur ou de l’artiste interprète, il importe d’en assurer le res-
pect. Le droit au respect (mentionné aux articles L. 121-1 et
L. 212-2 C. propr. intell.) implique qu’aucune modification ou
transformation, aucun ajout ou retrait… ne doivent y être appor-
tés sans l’autorisation des titulaires originaires des droits.
Ici encore, le droit au respect de tous ceux qui contribuent
aux médias (presse périodique écrite, radio et télévision notam-
ment) subit, en pratique, d’assez importantes restrictions ou
atteintes.
Les contraintes d’espace et de temps, les nécessités d’har-
monisation du style, le travail en équipe, la contribution à une
œuvre collective ou de collaboration, la condition de salarié…
obligent, par exemple, le journaliste à admettre que des modi-
fications soient apportées à sa propre création. Celui qui ne sau-
Droits intellectuels des médias
rait les supporter doit sans doute chercher à exercer ses talents 133
dans d’autres cadres ou lieux où son autonomie créatrice pour-
rait être davantage respectée.
S’agissant des coauteurs d’œuvres audiovisuelles, le droit au
respect n’est garanti que sur l’œuvre « réputée achevée ». Ce
n’est qu’à l’égard de cette « version définitive » que l’article
L. 121-5 C. propr. intell. soumet à accord (de ceux qui ont décidé
de la divulgation) toute modification « par addition, suppres-
sion ou changement d’un élément quelconque ». De façon plus
explicite sinon plus restrictive que le texte de la loi, la Cour de
cassation en a déduit (s’agissant d’une œuvre audiovisuelle, de
collaboration) que « le droit moral de l’auteur sur son œuvre
ne préexiste pas à celle-ci et que l’auteur peut, au préalable,
légalement consentir, par convention, à limiter sa liberté de créa-
tion » (Civ. 1re, 7 avril 1987, État gabonais c/ Antenne 2).
Les coauteurs et les interprètes des œuvres audiovisuelles
auront bien du mal à s’opposer à certaines des altérations liées
à la diffusion à la télévision (interruptions publicitaires, accélé-
ration du rythme de diffusion ou suppression de certaines scènes
pour entrer dans les grilles horaires, coloration…). Les exigences
financières l’emportent alors largement sur le celles du droit
moral !
Ceux qui ne sauraient admettre les atteintes ainsi portées à
leur droit au respect n’ont souvent pas d’autre solution, pour ne
pas avoir à assumer la paternité ou la responsabilité d’œuvres
ou de prestations dans lesquelles ils ne se reconnaissent pas, que
de renoncer aussi (et en plus !) à leur droit au nom.
C - Droit au nom
Le droit au nom ou à la paternité est encore, pour les auteurs
et les artistes-interprètes, la conséquence de la prise en compte
de ce lien qui les unit à leur création ou prestation, reflet de
leur personnalité.
Ce droit au nom, consacré par les articles L. 121-1 et L. 212-2
C. propr. intell., leur permet de signer leur œuvre ou presta-
Droits intellectuels des médias
II - Droit patrimonial
Le droit patrimonial est ce qui permet aux titulaires – ori-
ginaires ou par cession – des droits d’auteur et des droits voi-
sins de tirer profit de l’exploitation publique des œuvres et des
Droits intellectuels des médias
A - Principes
Le principe essentiel est que toute exploitation publique d’une
œuvre ou d’une prestation est, tant que dure la protection, sou-
mise à autorisation, objet du contrat de cession de droits, en
contrepartie de laquelle est due une rémunération.
1 - Durée
Le droit patrimonial est d’une durée limitée. À l’expiration
du délai de protection, l’œuvre ou la prestation « tombe dans
le domaine public ». Elle peut, alors, de ce point de vue, être
librement utilisée ou exploitée par tous, sans qu’il soit néces-
saire de solliciter une autorisation ni de verser une quelconque
rémunération.
Selon le type de création ou de prestation et les conditions
de son élaboration, le délai, à l’expiration duquel plus aucune
rémunération n’est due, commence à courir à compter de la date
de la mort de l’auteur, ou du dernier coauteur survivant, ou de
la première publication de l’œuvre ou de la prestation… Il est
maintenant de soixante-dix ans pour les droits d’auteur, et de
cinquante ans pour les droits voisins.
2 - Contrat de cession
Pendant toute la durée de protection des droits patrimo-
niaux, l’exploitation d’une œuvre ou d’une prestation doit nor-
malement faire l’objet d’un contrat de cession. Celui-ci déter-
Droits intellectuels des médias
3 - Rémunération
Le droit à rémunération constitue finalement l’aspect ou l’ob-
jet le plus important du contrat de cession de ces droits intel-
lectuels.
Dans l’intérêt des titulaires de droits, la loi, sans pouvoir évi-
demment en fixer le montant, en impose le mode de détermi-
nation. S’agissant des droits d’auteur au moins, le principe est
celui d’une « participation proportionnelle aux recettes provenant
de la vente ou de l’exploitation » (art. L. 131-4 C. propr. intell.).
Ce principe de la rémunération proportionnelle (un certain
pourcentage des recettes) comporte cependant quelques déro-
Droits intellectuels des médias
B - Exceptions
Alors même que l’œuvre ou la prestation bénéficie de la pro-
tection, certaines exceptions au droit patrimonial sont définies
par les articles L. 122-5 et L. 211-3 C. propr. intell. Elles per-
mettent une libre exploitation, sans nécessité d’autorisation ni
de rémunération. Ces exceptions correspondent notamment, par
le sacrifice ainsi imposé aux titulaires des droits, au nom de l’in-
térêt général, à la volonté de faciliter l’accès du public à la
connaissance. Elles sont assez précisément définies et concer-
nent particulièrement les médias pour lesquels elles constituent
ainsi autant de facilités, limitations de droits et obligations contra-
dictoires…
1 - Représentations privées
L’exception de représentations privées entraîne, pour les titu-
laires de droits (auteurs, artistes-interprètes, médias…), la perte
de leur droit à rémunération.
Il s’agit sans doute ainsi, tout à la fois, de faciliter l’accès du
public à la création et à la culture et de tenir compte de l’im-
possibilité juridique (respect de la vie privée) et matérielle ou
pratique de contrôler chacune de ces utilisations. Des droits,
dont on peut penser qu’ils couvrent, en partie au moins, cer-
tains de ces usages, ont, de toute façon, déjà été payés, en amont,
sur les supports (livres, disques, films, cassettes…) ou par les
organismes de diffusion (radios, télévisions…).
Droits intellectuels des médias
138 Pour que l’atteinte aux droits ne soit pas trop grave ou impor-
tante, la principale difficulté est de s’assurer (en fonction du
lieu, des conditions d’accès, du nombre de participants ou des-
tinataires et des liens qui les unissent ou non) du caractère public
ou privé de la représentation. C’est là une notion essentielle et
une question de base, pourtant mal résolue ou pas toujours de
la même façon, de tout le droit des médias !
2 - Copies privées
Une exception de même nature couvre les « copies ou repro-
ductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non
destinées à une utilisation collective ».
L’évolution des techniques, facilitant la réalisation, en très
grand nombre, de telles copies, brouillant ainsi la notion d’usage
privé ou public, au détriment des titulaires de droits… a conduit
le législateur à prendre en compte certains de ces nouveaux
usages et à limiter, à leur égard, l’étendue ou la portée de l’ex-
ception pour copies privées.
Le législateur a d’abord imposé (art. L. 311-1 à L. 311-8
C. propr. intell.) la perception et la répartition (au profit des
auteurs, des artistes-interprètes et des producteurs) d’une rému-
nération sur la commercialisation des supports vierges, dont on
sait que, pour l’essentiel, ils servent à l’enregistrement et – au
mieux ! – à l’usage privé d’œuvres et de prestations protégées.
Les mécanismes sinon garanties d’un droit à rémunération
ont également été mis en place s’agissant des photocopies et,
plus largement, de toutes formes de reprographies. S’est d’abord
posée la question de la détermination du « copiste ». Même non
directement commercialisées, de telles copies ont, en nombre
toujours croissant, longtemps été l’objet d’un usage collectif (dans
les administrations, entreprises et établissements d’enseignement
notamment). Aux termes des articles L. 122-10 à L. 122-12
C. propr. intell., les titulaires de droits abandonnent aujourd’hui
automatiquement et obligatoirement ceux-ci, pour ce type d’usage,
à une société de gestion collective. Celle-ci a pour mission de
négocier avec les utilisateurs de reprographies, de percevoir et
Droits intellectuels des médias
de répartir les sommes dues. On espère ainsi mieux faire res- 139
pecter les limites de l’exception pour copies privées.
4 - Revue de presse
La notion de « revue de presse » est une exception très spé-
cifique aux médias. Elle leur profite autant qu’elle limite leurs
droits.
Faute de précision législative, l’exception doit être limitée à
la définition donnée, de la « revue de presse », par la Cour de
cassation : « présentation conjointe et par voie comparative de
divers commentaires émanant de journalistes différents et concer-
nant un même thème ou un même événement » (Crim., 30 jan-
vier 1978, Dannenmuller c/ Sté Carrefour).
La mention de la « revue de presse » parmi les exceptions
aux droits voisins mériterait sans doute quelque explication ou
justification de la part du législateur…
Droits intellectuels des médias
6 - Parodies et pastiches
La dernière exception concerne les parodies et pastiches des-
tinés, par les similitudes avec une œuvre ou une interprétation
préexistante, à créer, par détournement ou accentuation de cer-
tains traits, un effet comique.
Ici encore, la limite doit être déterminée entre ce qui est
recherche d’un tel effet comique et emprunt systématique, dans
des conditions de nature à créer la confusion, constitutif de
contrefaçon.
Vus dans la perspective ou sous l’angle du droit des médias,
dont (même si ceux-ci n’en ont pas l’exclusivité) ils constituent
un élément ou un aspect essentiel, les droits intellectuels font
sans doute assez crûment et cruellement apparaître les limites
de la conception dite « personnaliste » de ces droits, dès lors
qu’il s’agit de créations et de prestations rarement individuelles,
exigeant de très lourds investissements financiers, pour répondre
à une demande de plus en plus importante, et destinées à des
usages ou à une consommation de masse… Raisons de plus,
peut-être, pour réaffirmer, avec plus de vigueur encore, les prin-
cipes qui correspondent à la tradition du droit français en la
matière ! Les droits intellectuels et probablement le droit des
médias tout entier en seraient dénaturés si l’on oubliait cette
valeur ou dimension « personnaliste » et humaniste qui doit en
constituer un principe fondateur et fédérateur.
Droits intellectuels des médias
Section 1 145
Sources et principes du droit international et européen des médias
Le droit international et européen des médias n’est, pour
une grande part, qu’une application, aux médias, du droit inter-
national et du droit européen. Il leur emprunte leurs principes
et en partage les caractéristiques essentielles.
I - Principe de liberté
Fondement des dispositions constitutives du droit interna-
tional et européen des médias, le principe de liberté se retrouve
tant dans l’affirmation du principe spécifique de liberté d’ex-
pression que dans celle du libéralisme économique qui en consti-
tue le contexte mais sans doute aussi, à certains égards, la limi-
tation.
A - Liberté d’expression
Dans le cadre international et européen également, l’affir-
mation du principe de liberté d’expression s’accompagne néces-
sairement de la détermination de limites à l’abus de cette liberté.
1 - Affirmation du principe
Formulé dans différentes déclarations, chartes et conven-
tions internationales, le principe de liberté d’expression a été
explicité et conforté, dans le cadre européen, par la jurispru-
dence de la CEDH.
La Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée
le 10 décembre 1948, pose, en son article 19, que « tout indi-
vidu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique
le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de
chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de fron-
tière, les informations et les idées par quelque moyen d’expres-
sion que ce soit ». Le même principe a été consacré à l’article 19
du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, de
décembre 1966.
Droit international et européen des médias
B - Libéralisme économique
Énoncé dans le Traité de Rome ou dans des textes plus spé-
cifiques, relatifs aux médias, le principe du libéralisme écono-
mique comporte également de nécessaires limites.
1 - Affirmation du principe
Aux activités des médias, comme à toute autre, s’appliquent
les principes généraux et fondamentaux de « libre circulation
des marchandises, des personnes, des services et des capitaux »
et de libre concurrence.
Droit international et européen des médias
II - Droit à l’information
La théorie du « droit à l’information » met l’accent sur l’in-
térêt général ou le droit du public. De ce droit à l’information,
à l’éducation, à la culture… par l’intermédiaire des médias,
découlent, pour les professionnels des médias, des devoirs et des
responsabilités. Ne pouvant plus, dans ce cadre ou ce contexte
nouveau, se contenter de l’énoncé théorique ou « formel » de
simples libertés, les autorités publiques nationales et diverses ins-
titutions internationales doivent aussi veiller, par leurs inter-
ventions (peut-être plus économiques que juridiques), à en assu-
rer, au plus grand nombre, la jouissance réelle et effective.
A - Droit du public
Ce principe du droit du public à l’information apparaît dans
divers textes constitutifs du droit européen et international des
médias. Il a été pris en compte et ainsi confirmé par différentes
décisions jurisprudentielles.
Combinant, en réalité, les deux principes de liberté d’ex-
pression et de droit à l’information, l’article 19 de la Déclara-
tion universelle des droits de l’homme, de 1948, fait, de façon
classique, référence au « droit à la liberté d’opinion et d’ex-
pression » et aussi, de manière déjà plus novatrice, à « celui de
chercher, de recevoir et de répandre […] les informations et les
idées ». L’article 27 de la même Déclaration pose que « toute
personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle
Droit international et européen des médias
B - Interventions publiques
La satisfaction du droit du public à l’information, ainsi inter-
nationalement consacré, constitue la raison, au moins officielle,
de diverses interventions publiques, tant dans le cadre national
que sous forme de coopération internationale.
Différents textes du droit européen et international des
médias, comme la jurisprudence de la CJCE, justifient, par le
droit du public à l’information, certaines interventions des auto-
rités nationales. C’est ainsi, par exemple, que l’article 86 du
Traité de Rome fait référence à des « entreprises chargées de
la gestion de services d’intérêt économique général » (dont peu-
vent relever les activités de radio ou de télévision) ou que l’ar-
ticle 87 considère comme « compatibles avec le marché com-
mun […] les aides destinées à promouvoir la culture et la
conservation du patrimoine » (même si les institutions com-
munautaires sont très sévères dans l’appréciation des aides d’État
qui constituent la contrepartie d’obligations spécifiques de « ser-
vice public »), ou que la directive dite « télévision sans fron-
tières » évoque le système des « quotas ».
Au titre de la coopération internationale, le Traité de Rome
pose, en son article 3, que « l’action de la Communauté com-
porte […] q) une contribution […] à l’épanouissement des cultu-
res des États membres ». Les préoccupations culturelles font,
de façon plus spécifique et détaillée, l’objet de l’article 151 dudit
traité. Différents programmes d’aides européens ont, dans ce
Droit international et européen des médias
Section 2
Droit international et européen de la responsabilité des médias
Dans le cadre international et européen, on admet égale-
ment que la liberté d’expression et le droit à l’information com-
portent nécessairement des limites, au nom de la protection
d’autres droits et libertés. C’est là tout l’objet d’un régime de
responsabilité des médias, prévu par les textes et mis en œuvre,
d’une façon qui n’est pas toujours très équilibrée, par la juris-
prudence de la CEDH.
154
A - Droits individuels
Dans l’arrêt de Haes et Gijsels, du 24 février 1997, ladite
Cour a considéré que la condamnation, par les juridictions belges,
des requérants qui avaient critiqué, en termes virulents, quatre
magistrats, n’apparaissait pas, « eu égard à la gravité des cir-
constances de la cause et des questions en jeu », comme néces-
saire dans une société démocratique.
Dans un arrêt du 11 janvier 2000, News Verlag c/ Autriche,
la CEDH a jugé que l’interdiction générale de publier la pho-
tographie d’une personne impliquée dans une procédure judi-
ciaire, au-delà de ce qui est nécessaire pour assurer la protec-
tion de son honneur et de la présomption d’innocence, constitue
une atteinte au principe de liberté d’expression.
Dans l’affaire qui a donné lieu à l’arrêt du 21 janvier 1999,
Fressoz et Roire c/ France, les requérants estimaient que leur
« condamnation pour recel de photocopies de déclarations » de
revenus constituait une violation de la liberté d’expression. La
Cour européenne a conclu que « la condamnation des journa-
listes ne représentait pas un moyen raisonnablement propor-
tionné à la poursuite des buts légitimes visés, compte tenu de
l’intérêt de la société démocratique à assurer et à maintenir la
liberté de la presse. Il y a donc eu violation de l’article 10 ».
Plus récemment cependant, sans qu’il y ait lieu d’y voir un
revirement de jurisprudence, la même Cour, dans un arrêt du
30 mars 2004, Radio France c/ France, a validé une condamna-
tion « pour atteinte à l’honneur et à la dignité » d’une personne
accusée d’avoir participé à la déportation de Juifs, et, dans un
arrêt du 24 juin 2004, Von Hannover c/ Allemagne, a considéré
que les juridictions allemandes n’avaient pas assuré une juste
protection de la vie privée de la personne en cause, à l’encontre
de la publication de photographies dans un périodique.
B - Intérêts collectifs
Dans l’arrêt Handyside, du 4 novembre 1976, la Cour euro-
péenne a considéré, à l’époque, que la protection de la morale
Droit international et européen des médias
Section 3
Droits intellectuels des médias en droit international et européen
Les œuvres et les prestations, objets des droits intellectuels
(droit d’auteur et droits voisins), circulent désormais à travers
les frontières. Les auteurs et les autres titulaires de droits cher-
chent aussi, de ce fait, la protection de leurs droits à l’étranger.
Pour l’assurer de façon équitable et satisfaisante, un rappro-
chement, au moins, des législations nationales relatives au droit
d’auteur et aux droits voisins est devenu nécessaire. Telle est la
finalité du droit international et européen en la matière.
157
A - Sources
À l’origine tout au moins, et même si des rapprochements
sont intervenus depuis, la diversité des sources du droit inter-
national d’auteur est l’expression des deux grandes conceptions :
« du droit d’auteur », mettant l’accent sur la personne de l’au-
teur, d’un côté ; du « copyright », se préoccupant davantage de
la valeur économique des créations, de l’autre.
Historiquement, la première convention internationale du
droit d’auteur est la Convention de Berne pour la protection
des œuvres littéraires et artistiques, de 1886, révisée en 1971
et 1979. Elle inclut désormais, en son article 6 bis, une consé-
cration partielle du droit moral d’auteur. Restés, notamment
pour cette raison, longtemps à l’écart de cette Convention, les
États-Unis d’Amérique ont fini par la ratifier en 1989.
L’autre grande convention internationale est la Convention
universelle sur le droit d’auteur, adoptée, à Genève, en 1952. À
l’origine, elle assurait un niveau de protection inférieur à la pré-
cédente. Les révisions successives et parallèles de ces deux conven-
tions ont contribué à leur rapprochement.
Remettant probablement partiellement en cause le rôle et la
portée de ces deux grandes conventions, a été adopté, à Marra-
kech, le 15 avril 1994, dans le cadre de l’Organisation mondiale
du commerce (OMC), l’Accord relatif aux aspects des droits de
propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC). La
dimension économique et commerciale y prévaut sans doute sur
la protection des droits intellectuels (autres que de propriété
industrielle, en tout cas) !
Plus récemment, et pour permettre l’adaptation du droit
international du droit d’auteur à l’évolution des techniques et
de leurs usages, un nouveau Traité de l’OMPI sur le droit d’au-
teur a été adopté le 20 décembre 1996.
Le premier grand accord international sur les droits voisins
est la Convention internationale sur la protection des artistes-
interprètes ou exécutants, des producteurs de phonogrammes et
Droit international et européen des médias
B - Principes
Les différentes conventions internationales du droit d’auteur
et des droits voisins reposent sur deux fondements ou principes
essentiels : celui dit du « traitement national », d’une part ; et
du « minimum conventionnel », d’autre part.
Schématiquement, le principe dit du « traitement national »
signifie que, dans un État partie à l’une ou l’autre de ces conven-
tions internationales, les œuvres et les prestations des auteurs et
des titulaires de droits originaires d’un autre État partie béné-
ficient de la protection que le droit interne du premier État
accorde à ses nationaux.
Les différentes conventions internationales du droit d’auteur
et des droits voisins déterminent, dans le même temps, ce que
l’on qualifie de « minimum conventionnel ». Tenues d’accor-
der, sur leur territoire, aux œuvres et aux prestations étrangères,
un niveau de protection au moins égal à celui qui est ainsi défini
par les textes internationaux, les autorités nationales ne vont évi-
demment pas moins bien protéger leurs nationaux. Est, par là,
pratiquement assurée, à ce seuil minimum, une certaine har-
monisation des diverses législations nationales relatives au droit
d’auteur et aux droits voisins.
Droit international et européen des médias
A - Sources
Ce n’est que très indirectement que le Traité de Rome peut
être considéré comme une source du droit en la matière. Posant,
en son article 28, le principe selon lequel « les restrictions quan-
titatives à l’importation ainsi que toutes mesures d’effet équi-
valent sont interdites entre les États membres », le même texte,
par son article 30, y apporte cependant certaines exceptions ou
dérogations en précisant qu’il n’est pas ainsi fait « obstacle aux
interdictions ou restrictions d’importation, d’exportation ou de
transit, justifiées par des raisons […] de protection de la pro-
priété industrielle et commerciale ». Cette formule a été inter-
prétée, notamment par la CJCE, comme englobant aussi le
droit d’auteur et les droits voisins. Il est cependant précisé, par
le même texte, que « ces interdictions ou restrictions ne doi-
vent constituer ni un moyen de discrimination arbitraire, ni
une restriction déguisée dans le commerce entre les États
membres ».
Parmi les directives communautaires venues contribuer à
l’harmonisation des droits nationaux en la matière, on peut men-
tionner notamment celles : du 19 novembre 1992, « relative au
droit de location et de prêt et à certains droits voisins du droit
d’auteur » ; du 27 septembre 1993, dite « câble et satellite » ; du
29 octobre 1993, « relative à l’harmonisation de la durée de pro-
tection du droit d’auteur et de certains droits voisins » ; du
11 mars 1996, « concernant la protection juridique des bases de
données » ; du 21 mai 2001 « sur l’harmonisation de certains
aspects du droit d’auteur et des droits voisins dans la société de
l’information ».
La jurisprudence de la CJCE a contribué à la conciliation
de ces droits avec les exigences du marché et, pour cela ou ainsi,
au renforcement de leur protection. Parmi les arrêts les plus
connus, on peut mentionner : les deux arrêts Coditel et autres c/
Droit international et européen des médias
B - Éléments
Outre les quelques références éventuellement faites à la déter-
mination des œuvres et des prestations protégées, ou au droit
moral, c’est, bien évidemment, la dimension économique du
droit patrimonial qui est prise en compte dans ce cadre. La coor-
dination ou harmonisation, par le droit européen, des règles
relatives au droit patrimonial est relative tant à la durée de la
protection, qu’à la détermination des exploitations concernées.
1 - Durée de la protection
Par la directive du 29 octobre 1993, la durée de protection
du droit d’auteur est fixée : s’agissant des œuvres individuelles,
à « la vie de l’auteur et pendant soixante-dix ans après sa mort » ;
pour les autres formes de création, « la durée de la protection
est de soixante-dix ans après que l’œuvre a été licitement ren-
due accessible au public ».
Pour les bases de données, la durée de la protection au titre
du droit dit sui generis est, par la directive de mars 1996, fixée
à quinze ans après la date d’achèvement ou de mise à disposi-
tion du public.
2 - Exploitations concernées
Cherchant à établir un certain équilibre entre la protection
des droits intellectuels et les principes économiques de libre cir-
culation des produits et de libre prestation de services, le droit
européen, particulièrement à travers la jurisprudence de la Cour
de justice, considère très différemment les choses selon qu’il
s’agit de reproduction ou de représentation.
Droit international et européen des médias
Ouvrages
– Auvret P., Journalistes. Statut. Responsabilités, Delmas
– Bigot Ch., Connaître la loi de 1881 sur la presse, Victoires Éditions-
PUF
– Bilger Ph., Droit de la presse, PUF
– Biolay J.-J., Droit de la communication audiovisuelle, Delmas
– Debbasch Ch. et autres, Droit de la communication, Dalloz
– Debbasch Ch., dir., Droit des médias, Dalloz
– Derieux E., Droit de la communication, LGDJ
– Derieux, E., Droit européen et international des médias, LGDJ
– Derieux, E., Dictionnaire de droit des médias, Victoires Éditions-PUF
– Derieux, E., dir., Juris-Classeur Communication, LexisNexis
– Dreyer E., Droit de l’information. Responsabilité pénale des médias,
Litec
– Edelman B., La propriété littéraire et artistique, PUF
– Edelman B., Droits d’auteur. Droits voisins. Droit d’auteur et marché,
Dalloz
– Gautier P.-Y., Propriété littéraire et artistique, PUF
– Linant de Bellefonds X., Droits d’auteur et droits voisins. Propriété lit-
téraire et artistique, Delmas
– Lucas A., Propriété littéraire et artistique, Dalloz
– Lucas A. et Lucas J.-H., Traité de la propriété littéraire et artistique,
Litec
– Morange J., La liberté d’expression, PUF
– Pollaud-Dulian F., Le droit d’auteur, Economica
– Regourd S., Droit de la communication audiovisuelle, PUF
– Regourd S., L’exception culturelle, PUF
Bibliographie générale
Codes et recueils
– Bonet G., dir., Code de la propriété intellectuelle, Dalloz
– Derieux E., Droit de la communication. Législation. Recueil de textes,
Victoires Éditions
– Derieux E., Droit de la communication. Jurisprudence. Recueil de textes,
Victoires Éditions
– Derieux E., Droit de la communication. Droit européen et internatio-
nal. Recueil de textes, Victoires Éditions
– Huet J. et Maisl H., dir., Code de la communication, Dalloz
– Vivant M., Code de la propriété intellectuelle, Litec
Index alphabétique
Les nombres en caractères gras renvoient aux pages traitant principalement de la question
172
Clause de conscience > 88, 90-91. Concentration (anticoncentration) > 18,
Coauteurs (œuvre de collaboration) 22, 26, 29-31, 33, 55, 57.
> 127, 128, 133. Concurrence > 46, 48, 52, 53, 60.
Code civil > 96, 114, 115, 117, 118. Conseil de la concurrence > 49, 51.
Code de la consommation > 113, 114. Conseil de l’Europe > 14, 143, 150.
Code général des impôts > 39, 40. Conseil des prud’hommes > 91.
Code du patrimoine > 74, 109. Conseil supérieur de l’audiovisuel-CSA
Code pénal > 98, 108, 110. > 19, 47-50, 51, 52, 53, 54, 59, 60,
Code de procédure civile > 116. 62, 64, 71, 73.
Code de procédure pénale > 108. Constitution, constitutionnel,
Code de la propriété intellectuelle constitutionnalisation,
> 121-141. constitutionnalité > 11, 12, 15, 17,
Code de la santé publique > 111, 112, 18, 20, 22, 53, 54, 166.
113. Contestation de crime contre l’humanité
Code du travail > 78, 79, 80, 81, 84, > 99.
Contrat de cession des droits d’auteur
89, 90, 91, 129.
> 135-136.
Codification > 166.
Contrat de travail > 77, 126, 136.
Commande > 126, 131.
Contrefaçon > 140.
Commission arbitrale > 89, 91, 92.
Contrôle administratif > 10, 13, 19, 20,
Commission de la carte d’identité
24, 67, 68-73.
professionnelle de journaliste > 82,
Contrôle judiciaire > 13, 20, 68, 69, 71,
83.
73.
Commission paritaire des publications et Convention de Berne > 157, 159.
agences de presse-CPPAP > 32, 40, Convention de Rome > 157, 159.
42, 81. Convention collective nationale de travail
Communication audiovisuelle > 16, 22, des journalistes > 83, 89.
23. Convention (européenne) de sauvegarde
Communication au public en ligne > 27, des droits de l’homme > 14, 15, 72,
30, 80, 91, 98, 100, 102, 143, 162, 95, 146, 147, 153.
165. Convention européenne sur la télévision
Communication par voie électronique transfrontière > 146, 150, 153.
> 16, 48, 80, 81, 91, 98. Conventions internationales > 121.
Compétence territoriale > 100. Convention universelle sur le droit
Complice, complicité > 109. d’auteur > 157, 159.
Comptes rendus d’audiences > 23, 109. Coopératives de messagerie de presse
Comptes rendus des débats des > 36.
assemblées parlementaires > 23. Copies privées > 138.
Index alphabétique
173
Copyright > 157. Directives relatives au droit d’auteur
Cour européenne des droits de l’homme- > 148.
CEDH > 13, 72, 109, 118, 144, 145, Directive télévision sans frontières
146, 147, 151, 152, 153, 155, 156. > 146, 148, 150, 151, 153.
Cour de justice des Communautés Discours > 140.
européennes-CJCE > 13, 144, 148, Distribution > 35, 42, 74.
151, 160, 161. Diversité culturelle > 150.
Culture, culturel > 6, 7, 9, 22, 48, 56, Documents administratifs
60, 63, 137, 150, 151. (droit d’accès à) > 22, 74.
Dommages-intérêts > 114, 117.
D Données publiques > 74, 75.
Droits > 6, 7, 9, 11, 13, 15.
Déclaration > 70. Droit administratif > 8, 67-76.
Déclaration des droits de l’homme Droit d’auteur > 22, 25, 75, 121, 122-124,
et du citoyen-DDHC > 11, 17, 22, 95, 130, 144, 148, 150, 156-162.
145, 166. Droit de divulgation > 131-132.
Déclaration universelle des droits Droit européen > 8, 143-163, 165.
de l’homme-DUDH > 14, 149. Droit à l’information, droit du public
Décret du 6 avril 1987 > 102. à l’information > 10, 19, 20-23, 24,
Décret du 4 octobre 2004 > 72. 25, 37, 42, 74, 149-152.
Décret-loi du 6 mai 1939 > 72. Droits intellectuels > 8, 121-141, 144,
Démission (journaliste) > 88, 90-92. 156-162.
Démocratie, démocratique > 5, 6, 7, 10, Droit international > 8, 143-163, 165.
15, 26, 69, 73, 95, 118, 147, 153, Droit de location > 148, 160, 162.
154, 166. Droit moral d’auteur > 129, 130-134,
Déontologie > 83, 92, 118. 157, 159, 161.
Dépôts > 70, 73. Droit au nom, à la paternité > 133-134.
Dépôt de cautionnement > 15, 70. Droits de la personnalité > 115, 124.
Dépôt légal > 22. Droit patrimonial d’auteur > 130, 132,
Dictionnaire > 128. 134-140, 159.
Diffamation > 15, 23, 99, 103, 104, Droit de prêt > 148, 160, 162.
116, 118. Droit professionnel > 8, 25, 77-93, 144.
Diffusion > 35. Droit de repentir (de retrait) > 134.
Dignité > 106. Droit de réponse > 23, 99, 101-103,
Directeur de la publication > 97, 98, 99, 116.
103. Droit au respect de l’œuvre > 129,
Directives européennes > 121, 148. 132-133.
Index alphabétique
174
Droit de la responsabilité > 8, 25, F
95-119, 144.
Droit de retrait (ou de repentir) > 134. Film (œuvre cinématographique) > 20,
Droit du travail > 77, 84, 88, 92. 53, 60, 62-64, 68, 71.
Droits voisins > 121, 122, 124-125, Formalités préalables > 69-70.
130, 139, 144, 150, 156. France Télévisions > 55.
Durée de protection (droits d’auteur
et voisins) > 135, 148, 160, 161. G
Gouvernement > 47, 49, 50, 53.
E Groupage > 36.
Économie, économique > 17, 18, 21, 25, Groupe (de presse, de communication)
27, 31, 34, 37, 45, 46, 64, 121, 122, > 29, 30, 57.
123, 143, 144, 145, 147, 148, 149,
150, 157, 159, 161, 166. H
Éditeur > 129.
Hebdomadaires > 39.
Édition > 61.
Élections, électoral > 49.
Employeurs > 77, 84, 85, 86, 87, 88, I
89, 91, 136. Image > 107, 110, 111, 115, 154.
Entreprise de communication Immunités > 23, 106, 109.
audiovisuelle > 22, 54-59, 64, 124, Impartialité > 34, 36, 48, 82.
125, 132, 144. Impôt sur les bénéfices > 39, 41.
Entreprises éditrices de presse > 22, 25, Imprimeur > 98.
35, 41, 74, 81, 82, 84, 144. Indemnités (de licenciement) > 88,
Entreprises de groupage 89-90, 91, 92.
et de distribution des journaux > 35. Indemnité de préavis > 89.
Entreprise de presse (statut) > 25, Indépendance > 26, 28, 29, 32, 34, 38,
26-31, 32, 38-41, 42, 56. 45, 47, 48, 50, 51, 54, 56, 57, 74,
Épuisement du droit d’auteur > 162. 77, 82, 85.
Étrangers (fonds, capitaux) > 29. Indépendance de la justice > 107.
Européen > 7, 13. Information > 6, 7, 17, 23, 26, 29, 56,
Événements d’importance majeure 139.
(de grand intérêt) > 23, 150. Information policière et judiciaire
Exceptions (droits d’auteur et voisins) > 106-107, 108-110.
> 22, 130, 135, 137-140. Information politique et générale > 30,
Exception culturelle > 150. 39.
Exemption culturelle > 150. Initiative de l’action > 101.
Index alphabétique
175
Injure > 15, 99, 103, 105. Livre > 27, 30.
Instance de tutelle, de régulation Loi du 29 juillet 1881 > 12, 15, 70, 72,
> 47-54. 73, 96, 97-107, 108, 109, 114, 115,
Interdictions (de publications) > 10, 13, 117, 118.
19, 20, 67, 68, 70, 71-73. Loi du 29 mars 1935 > 88.
Intérêt général, public > 5, 7, 21, 39, Loi du 2 avril 1947 > 35-37.
40, 43, 64, 74, 149, 151. Loi du 16 juillet 1949 > 71, 72-73.
Intermédiaires techniques > 99. Loi du 10 janvier 1957 > 33-34.
Intermittents du spectacle > 77. Loi du 17 juillet 1970 > 110.
International > 7, 11, 13, 14, 15, 20. Loi du 27 décembre 1973 > 113.
Internet > 27, 30, 98, 100, 102, 143, 162. Loi du 4 juillet 1974 > 86.
Intervention, interventionnisme étatique Loi du 17 juillet 1978 > 74.
> 10, 18, 21, 25, 37. Loi du 3 janvier 1979 > 74.
Loi du 10 août 1981 > 27.
J Loi du 29 juillet 1982 > 56, 81, 98, 102.
Loi du 16 juillet 1984 > 23.
Journal (journaux) > 26, 27, 32, 35, 36,
Loi du 23 octobre 1984 > 27.
38, 41, 81, 91, 121, 127, 128, 129,
137. Loi du 3 juillet 1985 > 124.
Journalistes > 18, 22, 23, 30, 31, 32, Loi du 11 juillet 1985 > 109.
77-93, 109, 121, 127, 129, 131, 132, Loi du 13 décembre 1985 > 98.
139, 144. Loi du 1er août 1986 > 27-31.
Judiciaire (autorité) > 20. Loi du 30 septembre 1986 > 16, 30,
Juridictions > 49, 51-52. 46-64, 81, 98.
Jurisprudence, jurisprudentiel > 16, 17. Loi du 13 juillet 1992 > 23.
Justice (atteinte à autorité Loi du 1er février 1994 > 59.
et indépendance) > 110, 155. Loi du 15 juin 2000 > 103, 109.
Loi du 9 mars 2004 > 99.
L Loi du 21 juin 2004 > 81, 98, 102.
Loi du 9 juillet 2004 > 48, 57, 58, 99.
Législatif > 15, 16. Loi du 30 décembre 2004 > 105, 106.
Libéral, libéralisme > 10, 12, 16, 21, Louage d’ouvrage > 85, 126.
22, 25, 26, 27, 31, 42, 45, 46, 95, Louage de services > 84, 126.
118, 145, 147, 148, 150.
Libertés > 5, 6, 7, 9, 11, 13, 15. M
Liberté de communication, d’expression,
de la presse > passim. Médias > passim.
Liberté d’entreprise > 18, 25. Médias audiovisuels > 8, 25, 30, 31,
Licenciement (journaliste) > 88-90. 33, 45-65, 84, 102, 109, 126, 131.
Index alphabétique
176
Médias écrits (imprimés) > 8, 20, 25-43, Originalité (création) > 123, 124, 125.
45, 61, 64, 80, 84, 86, 91, 102, 131. Outrage > 15.
Média électronique > 86, 102.
Mensuel > 39. P
Messageries de presse > 26, 35-37, 42,
Pacte international relatif aux droits
73.
civils et politiques > 14, 15, 145,
Minimum conventionnel > 158.
146, 152.
Monopole > 45, 46, 47, 54, 56.
Pacte international relatif aux droits
Montage (paroles, image) > 111.
économiques, sociaux et culturels
Multimédia > 18, 165.
> 150.
Parlement > 47, 49, 50, 52, 53, 54.
N Parodie > 140.
Nouvelles messageries de la presse Parrainage > 53, 62.
parisienne-NMPP > 36. Pastiche > 140.
Périodique > 26, 27, 28, 32, 35, 36, 38,
39, 41, 45, 78, 80, 81, 91, 102, 103,
O 129, 137.
Objectif, objective, objectivité > 33, 34, Pigiste (journaliste) > 78, 85-86, 87.
109, 114. Pluralisme, pluraliste > 10, 18, 22, 25,
Œuvre > 121, 122-124, 130, 156, 159, 26, 28, 29-31, 33, 37, 40, 45, 46, 53,
161. 54, 56, 57-58, 59, 103.
Œuvre audiovisuelle > 62-64, 125, 127, Police administrative > 20, 68-73.
128, 130, 131, 133. Pornographie, pornographique > 72.
Œuvre cinématographique > 62-64. Portage > 35, 37.
Œuvre de collaboration > 127-128, 130, Pouvoir de sanction > 50, 51, 52, 59, 71.
132. Préavis > 88, 89, 91.
Œuvre collective > 127, 128-129, 132. Prescription > 97, 99-100, 115.
Œuvre composite > 129-130. Présomption d’innocence > 107, 115-
Offense > 15. 116, 154.
Office de radiodiffusion télévision Présomption de salariat > 86-87.
française-ORTF > 55. Presse > 81, 112.
Opinion > 17. Prête-nom > 57.
Ordonnance du 26 août 1944 > 27, 31. Preuve de la vérité du fait diffamatoire
Ordonnance du 2 novembre 1945 > 104, 117.
> 31-33, 42, 81. Préventif > 68.
Ordre public > 68, 69. Principes du droit des médias > 8, 9-24.
Organisation mondiale du commerce- Principes fondamentaux reconnus
OMC > 150, 157. par les lois de la République > 12.
Index alphabétique
177
Privatisation > 46. R
Prix du livre > 22, 27, 148.
Procédure > 15, 96, 97-101, 114, 117, Racial, racisme, raciste > 61, 72, 99,
118. 105, 153, 155.
Producteurs, production > 124, 126, Radiotélévision > 19, 45-65, 102, 103,
127, 128, 130, 131, 132. 112.
Programmation, programme > 46, 48, Réalisateur > 131.
53, 59-64. Recel > 109.
Propriétaire (propriété) > 18, 28, 31, 57. Récidive > 112.
Protection des journalistes en mission Réclames (publicitaires) > 40.
périlleuse > 144. Recommandations > 49.
Provisions pour investissements > 41. Redevance > 52, 56.
Provocation à crimes et délits > 106. Référé > 20, 97, 115, 116-117.
Régime politique > 9, 27.
Public, publication > 6, 18, 165.
Régulation > 19, 47-50, 64.
Publications destinées à la jeunesse
Rémunération (droits d’auteur et voisins)
> 20, 72-73, 112.
> 136-137.
Publications étrangères > 72.
Réparation > 96, 111, 114, 115, 117.
Publications étrangères destinées
Représentation > 162.
à la jeunesse > 71, 72.
Représentations privées > 137-138.
Publications périodiques, de presse
Répression pénale > 96, 114, 115, 118.
> 25, 28, 37, 38.
Reproduction > 162.
Publicité, publicitaire > 6, 29, 30, 32, 39,
Reprographie > 136, 138.
53, 56, 60-62, 63, 73, 111-114, 126.
Responsabilité des médias > 16, 25,
Publicité pour l’alcool > 61, 111, 85-119, 152-156, 162.
112-113, 148. Responsabilité en cascade > 98-99.
Publicité clandestine > 62. Responsabilité civile > 98, 108, 114-118,
Publicité comparative > 111, 114. 124.
Publicité financière > 29. Responsabilité pénale > 97, 98, 108-114.
Publicité indirecte > 62. Retraite > 88.
Publicité mensongère > 111, 113. Revue de presse > 139.
Publicité rédactionnelle > 29. Rupture du contrat de travail
Publicité tabac > 61, 111-112. (journaliste) > 87-92.
Q S
Quotas > 63, 150, 151. Saisies (de publications) > 10, 13, 19,
Quotidiens > 22, 28, 29, 30, 39, 78, 80, 20, 67, 68, 73.
102. Salaire > 84, 89.
Index alphabétique
178
Salarié (journaliste) > 77, 78, 84-85, Subordination > 84, 85, 86, 87, 126.
86, 87, 88, 90, 131, 132. Subventions > 41, 42.
Sanction > 50, 51.
Secret de l’enquête et de l’instruction T
> 108-109.
Secret professionnel > 109. Tarifs réduits > 41.
Secret professionnel des journalistes, Taxe professionnelle > 39, 41, 42.
protection des sources d’information Taxe à la valeur ajoutée-TVA > 40, 41,
> 22, 92, 144. 42.
Secteur privé (radiotélévision) > 46, 47, Télévision française 1-TF1 > 55.
49, 51, 53, 54, 55, 56-59, 60, 64, 71, Traitement national > 158.
73, 74. Traités de l’OMPI (droit d’auteur
Secteur public (radiotélévision) > 46, et droits voisins) > 150, 157, 158.
47, 48, 49, 51, 52, 53, 54-56, 60, 61, Traité de Rome > 144, 147, 148, 151,
62, 64, 74, 144. 160.
Service d’intérêt économique général Transparence > 28, 32, 45, 56-57.
> 151. Tutelle de l’audiovisuel > 47-54.
Service public > 21, 22, 46, 51, 74.
Sexisme, sexiste (discrimination,
diffamation, injure) > 105, 106.
U
Sociétés de gestion collective des droits Union européenne > 14, 29, 57, 143,
d’auteurs > 136, 138. 162.
Société de programme > 55, 56.
Sondage d’opinion > 107. V
Sportive (information) > 23.
Statut des entreprises de communication Vente au numéro > 35, 37, 41, 73.
audiovisuelle > 22. Vie privée > 17, 23, 104, 110-111, 115,
Statut des entreprises de presse > 26-31. 116, 154.
Stupéfiants > 72. Visa d’exploitation des films > 20, 71.
Table des matières
Avant-propos ....................................................... 1
Introduction ........................................................ 5
Chapitre I . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Principes du droit des médias
- Section 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Principe de liberté
— I. Principe consacré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
— II. Principe contesté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
- Section 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Autres principes
— I. Systèmes autoritaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
— II. Théorie du droit à l’information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
Chapitre II . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Droit des médias écrits
- Section 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Statut des entreprises
— I. Entreprises de presse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
— II. Agences de presse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
— III. Agence France Presse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
— IV. Messageries de presse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
- Section 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
Aide de l’État
— I. Entreprises de presse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
— II. Agences de presse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
— III. Messageries de presse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
Chapitre III . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
Droit des médias audiovisuels
- Section 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
Instances de tutelle
Table des matières
Chapitre VI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95 181
Droit de la responsabilité des médias
- Section 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
Régime de responsabilité de la loi de 1881
— I. Règles de procédure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
— II. Contenu des infractions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
- Section 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
Régime de responsabilité défini par d’autres textes
— I. Responsabilité pénale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
— II. Responsabilité civile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
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