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Erythème scarlatiniforme
desquamatif récidivant ou maladie
de Féréol-Besnier : une entité peu
connue
étiologie
L’étiologie de l’ESDR reste à nos jours méconnue. Parmi
les facteurs déclenchant, des réactions hyperergiques aux
médicaments et aux infections virales et bactériennes (sta-
phylococciques et streptococciques) ont été postulées.2-5,8
Les médicaments les plus fréquemment associés avec
l’ESDR sont résumés dans le tableau 1.13
Certains auteurs signalent des associations avec l’atopie,
la pneumonie à éosinophiles,10 la méningite aseptique,12
les hépatopathies,14 les affections digestives inflammatoires
chroniques ainsi qu’avec les lymphomes.
Figure 1. Desquamation palmaire en lambeaux sur
fond érythémateux
(Collection iconographique du Service de dermatologie de Genève). traitement
A ce jour, il n’y a pas de recommandation thérapeutique
des infections, des adénopathies et des glomérulo-néphri- spécifique. Les stéroïdes topiques et les antibiotiques systé-
tes réactionnelles ont également été décrits. miques n’influencent pas ou peu le décours naturel de la
maladie et ne permettent pas de prévenir les récurren-
ces.2,3 L’ESDR reste une maladie bénigne et autolimitée.
évolution et diagnostic Le traitement le plus adapté est la prise en charge symp-
La maladie guérit spontanément en deux à quatre se- tomatique (émollients et kératolitiques).2,3
maines. Les récurrences sont moins symptomatiques et peu-
vent se limiter à une atteinte palmo-plantaire. Elle peuvent Tableau 1. Médicaments les plus fréquemment
se manifester après quelques jours, semaines, voire années associés avec l’érythème scarlatiniforme desqua-
après l’épisode initial.2-5 L’examen histologique montre une matif récidivant13
image d’orthokératose, d’hyperkératose, d’acanthose et d’in- • Diurétiques (thiazidiques) • Mercure
flammation.2,3 Cette image est aspécifique en soit, mais • Aspirine • Vitamine A
peut suggérer le diagnostic si elle est corrélée à la clinique. • Quinine • Vitamine B1
Les examens de laboratoire montrent une leucocytose, • Hydantoïne • Moyens de contraste radiologique
une éosinophilie périphérique et une élévation des para-
diagnostics différentiels
Implications pratiques
Un grand nombre de diagnostics différentiels peuvent
être évoqués, dont l’eczéma, la nécrolyse épidermique toxi- > L’érythème scarlatiniforme desquamatif récidivant se caracté
que, la scarlatine, le SSSS (épidermolyse toxinique staphy- rise par des prodromes grippaux suivi d’une éruption érythé-
lococcique), le psoriasis vulgaire, le pityriasis rubra pilaire, la matomaculeuse disséminée, souvent asymptomatique, lais-
maladie de Kawasaki, l’erytrokeratosis hiermalis, l’érythème sant la place à une desquamation en lambeaux
acral nécrolytique, l’érythème acral induit par la chimiothé-
> L’état général des patients est conservé malgré l’extension
rapie, l’érythème mercuriel et la desquamation estivale en des lésions
aires (tableau 2).2-4
> Dans la forme localisée, les prodromes peuvent être absents,
avec apparition d’une desquamation en lambeaux limitée aux
conclusion paumes et aux plantes
L’ESDR est probablement une entité sous-diagnostiquée,
> Il s’agit d’une condition bénigne, récidivante, dont l’évolution
particulièrement dans la forme localisée. La reconnaissance est spontanément favorable
de cette affection est importante et permet de prévenir
une escalade diagnostique et thérapeutique. > L’origine de la maladie reste inconnue, des réactions hype-
rergiques aux médicaments et aux infections ont été pos-
Les auteurs n’ont déclaré aucun conflit d’intérêt en relation avec tulées
cet article.
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