A) Les immeubles
Le contenu de la catégorie des immeubles est fixé à l’article 517 du Code Civil : « Les biens sont
immeubles, ou par leur nature, ou par leur destination, ou par l'objet auquel ils s'appliquent. »
Selon l’article 518 du Code Civil, les immeubles par nature comprennent
« le sol et tout ce qui adhère au sol ».
Les immeubles par nature comprennent également les accessoires incorporés à la construction (ex :
brique, radiateur, cheminée, …). Cependant deux éléments doivent être vérifiés :
l’accessoire doit être lié de manière indissociable avec l’immeuble par nature (lien physique)
l’accessoire ne peut être retiré de l’immeuble sans porter atteinte à son intégrité
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2. Les immeubles par destination
Les immeubles par destination sont des biens meubles, mais que le droit considère, fictivement, comme
des immeubles parce qu’ils sont l’accessoire d’un immeuble.
A partir du moment où un propriétaire a affecté un bien immeuble au service d’un fonds agricole
pour son exploitation, le droit considère, par le biais d’une fiction juridique, que ce bien doit recevoir la
qualification d’immeuble par destination, car on estime que ce bien meuble est indispensable à
l’exploitation.
Les animaux sont considérés depuis la loi de février 2015 comme des « êtres doués de
sensibilité », qui vont suivre le régime des biens immeubles par destination.
Certains biens meubles, s’ils servent à l’exploitation d’un fonds artisanal, industriel ou
commercial, vont pouvoir, sous certaines conditions, être qualifiés de biens immeubles par destination,
parce qu’ils servent à cette exploitation.
Exemples : les meubles d’un hôtel (table, lit, chaise, …)
Ces deux hypothèses se rejoignent car elles consistent en l’affectation d’un meuble
au service ou pour l’exploitation d’un fonds.
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o Les immeubles par « attache à perpétuelle demeure » (immeubles par destination ornementale)
Selon l’article 524 du Code Civil, « sont aussi immeubles par destination tous effets mobiliers que le
propriétaire a attachés au fonds à perpétuelle demeure. »
Exemples (A.525 du Code Civil) : les objets scellés, non détachables sans fracturer le bien lui-même
ou son support, les glaces, les tableaux, les ornements, les statues dans leurs niches, …
Il est souvent difficile de faire la distinction entre les biens immeubles par nature incorporés, et les
immeubles par destination par attache à perpétuelle demeure. Il existe pourtant des enjeux à cette
distinction :
L’auteur de l’incorporation : lorsque l’on parle d’incorporation, cela peut être l’œuvre du
propriétaire, mais aussi celle d’un locataire ou d’un usufruitier. Le propriétaire de l’immeuble par
nature va donc devenir propriétaire du bien incorporé.
Exemple : plantation d’un arbre
Dans le cas d’un bien immeuble par destination par attache à perpétuelle demeure, l’incorporation
ne pourra être faite que par le propriétaire.
Le privilège1 du vendeur de meuble va disparaitre dans l’hypothèse d’un bien incorporé, mais se
maintient dans le cas d’un bien immeuble par destination par attache à perpétuelle demeure.
Exemple : un menuisier qui réalise une bibliothèque, mais n’est jamais rémunéré, pourra
récupérer son travail dans le cas d’un immeuble par destination, mais pas dans le cas d’un
bien incorporé.
Les immeubles par l’objet auxquels ils s’appliquent sont des biens incorporels,
c’est-à-dire les droits portant sur les immeubles.
Le droit de propriété sur une maison n’entre pas dans cette catégorie : on considère ce droit
comme lié à l’objet !
Exemples : L’article 526 du Code Civil envisage une liste mais celle-ci est incomplète : « Sont immeubles,
par l'objet auquel ils s'appliquent :
- L'usufruit des choses immobilières ;
- Les servitudes ou services fonciers ;
- Les actions qui tendent à revendiquer un immeuble. »
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Un privilège est un droit qui permet à un créancier d’être payé sur le prix de vente du bien par préférence à d’autres créanciers
(par exemple lorsque ce bien est vendu aux enchères)
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Il y a donc lieu de considéré comme immeuble incorporel :
Les droits réels immobiliers (différents du droit de propriété)
les droits réels principaux immobiliers (ex : usufruit sur un immeuble, servitudes)
les droits réels accessoires portant sur un immeuble (ex : hypothèque ou gage immobilier)
Les créances immobilières (= droits de créance portant sur un immeuble)
on considère dans ce cas que le transfert de propriété a été repoussé par rapport à la date
de conclusion d’un contrat de vente d’un immeuble (clause de réserve de propriété)
il ne faut pas les confondre avec les créances mobilières
Les actions immobilières (= les actions en justice qui tendent à revendiquer un immeuble)
SCHEMA BILAN :
B) Les meubles
C’est l’article 527 du Code Civil qui traite des meubles : « Les biens sont meubles par leur nature
ou par la détermination de la loi ». Mais la jurisprudence a complété ce texte avec les biens meubles par
anticipation.
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2. Les meubles par détermination de la loi
Les meubles par détermination de la loi sont les droits et les actions
qui n’ont pas pour objet les immeubles.
Les articles 529 et 530 du Code Civil traitent de ces biens qui sont déclarés meubles par la loi, et qui,
de façon générale, consistent en des droits incorporels, des actions, des intérêts et des rentes.
Le droit de propriété n’entre pas dans cette catégorie, même si c’est un droit réel. En effet, il se
confond avec le meuble et ne peut en être détaché.
l’article 529 du Code Civil vise aussi « les obligations et actions qui ont pour objet des sommes
exigibles ou des effets mobiliers » (de façon générale, sont meubles tous les titres – actions, titre
en bourse, obligation – même s’ils portent sur des immeubles)
Ce sont des immeubles par nature qui sont considérés comme des meubles
(notamment par les parties d’un contrat) en raison de leur destination future.
Ce sont des biens qui ont vocation à être détachés de leur support immobilier pour devenir des
immeubles.
Exemples : récoltes sur pieds, bois, vente de matériaux à extraire d’une carrière, …
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Il faut également distinguer les effets de la qualification de bien meuble par anticipation :
pour les parties cocontractantes, c’est leur volonté qui a permis de changer la qualification du bien.
C’est donc leur volonté qui sera remise en cause.
pour les tiers au contrat, seul compte en principe la réalité matérielle des choses. En conséquence,
leur qualification de meuble par anticipation ne sera opposable en principe au tiers que s’ils ont
respectés les formalités de la publicité foncière, ou si les tiers ne pouvaient pas l’ignorer.
SCHEMA BILAN :
Chacune des 6 catégories présentées précédemment vont avoir des règles propres dans différents
domaines.
On distingue alors :
Les saisies
il existe de nombreuses saisies mobilières (suivant le type de meuble) mais une seule saisie
immobilière
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II) Les classifications secondaires des biens
A) Les classifications des biens fondées sur leur appropriation
Cette distinction a un intérêt sur la façon dont le droit de propriété pourrait naître ou réapparaitre.
Cela va se réaliser par le biais de l’occupation, un moyen juridique qui permet de créer un droit de
propriété sur la chose (différent de l’accession ou la possession)
Origine de la
Sens Intérêt
distinction
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Se déduit de propriétaire.
« non frugifères ».
l’article 582 du
Code Civil Un possesseur de bonne foi qui est
On distingue les fruits* (pas
évincé par le véritable propriétaire a
d’altération de la chose) et les
le droit de conserver les fruits mais
produits (altération de la chose – ex :
doit restituer les produits.
produits d’une mine).
Les fruits sont des revenus périodiques qu’une chose produit sans altération si diminution
sensible de sa substance.
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