SAMEDI ET DIMANCHE 21 et 22 février 2015 / Edition Bruxelles-Périphérie / Quotidien / No 44 / 2,00 € / 02 225 55 55

FRANS TECHNOLOGIE
TIMMERMANS Comment
NUMÉRO 2 CÉSAR des espions
DE LA COMMISSION SANTÉ
Manger trop Le triomphe ont pénétré
« Une distance
de cholestérol de « Timbuktu » les GSM belges
inacceptable P. 34 P. 21
entre les citoyens n’est plus tabou OSEZ LE TALENT

et nos P. 8
institutions » FOOTBALL LES LIVRES
P. 30 & 31
Le Standard Nos six pages
s’impose spéciales
au bout sur la Foire
REPORTAGE du du livre
Maïdan vit toujours suspense de Bruxelles
P. 16 & 17 (3-2) P. 50 P. 35 À 40

Doel 3 :
des microfissures
de 9 centimètres
La Grèce capitule
face aux Européens
Un accord a été trouvé vendredi soir pour prolonger de quatre mois
le programme d’aide à la Grèce. Athènes s’est engagé à présenter
des réformes à ses partenaires européens dès lundi.

A
© PHOTONEWS. u terme d’une réunion qualifiée Autrement dit, Athènes a accepté dans promesses de rembourser ses créan- sirènes. »
de « laborieuse », la zone euro sa globalité le fameux « programme » ciers. L’annonce de cet accord sera sans

L
e dossier des microfissures dans
les réacteurs nucléaires de Doel
3 et de Tihange 2 connaît un
nouveau rebondissement. En février, Le
Soir révélait que le nombre de microfis-
sures était plus élevé que prévu. Aujour-
d’hui, on apprend que la taille de ces
microfissures est également plus impor-
tante qu’annoncé. La taille maximale de
certaines des microfissures de Doel 3 at-
teint 9 centimètres, selon un document
de l’Agence fédérale de contrôle nu-
cléaire adressé à l’association Aachener
Aktionsbündnis gegen Atomenergie. ■
P.10 NOS INFORMATIONS
a accordé vendredi à la Grèce
une extension de son aide financière
pour quatre mois, mettant fin à des se-
maines de tension, mais sous de
strictes conditions, notamment la pré-
sentation d’une liste de réformes dès
lundi.
La Grèce a donc accepté toutes les
conditions qui lui avaient été fixées
par ses partenaires européens. On peut
parler d’une véritable capitulation des
Grecs face à l’Europe. Le gouverne-
ment Tsipras a en effet accepté de de-
mander lui-même « l’extension de l’ac-
cord-cadre d’assistance financière, sou-
tenu par un ensemble d’engagements ».
ou « mémorandum » tant décrié.
Les Grecs devront présenter d’ici
lundi soir une liste de réformes qui
doit être approuvée par ses créanciers,
désormais désignés sous le terme
d’« institutions » (UE, BCE et FMI),
les mêmes que la « troïka » dont les
Grecs ne voulaient plus entendre le
nom. Ils diront alors si cela est « suffi-
sant » pour débloquer la dernière
tranche du plan en suspens depuis des
mois. La liste doit ensuite être précisée
avant d’être approuvée d’ici fin avril.
Athènes s’est également engagé à ne
pas annoncer de nouvelles mesures de
manière unilatérale et à respecter ses
Malgré cette capitulation, les diri-
geants grecs ont voulu sauver la face
hier soir. « C’est le début d’une nouvelle
phase sans mémorandum, qui impo-
sait l’austérité depuis 2010. Nous nous
sommes engagés à écrire notre propre
script », s’est ainsi félicité le ministre
grec des Finances, Yanis Varoufakis.
Avant d’expliquer que « l’isolement de
notre gouvernement en Europe a été
brisé aujourd’hui. Même si certains
partenaires doutent encore de nous ».
Puis, il a pris le soin de faire une com-
paraison mythologique : « Comme
Ulysse, il faut parfois s’attacher au
mât pour résister aux tentations des
doute difficile à faire accepter à l’élec-
torat de Syriza. D’autant plus que les
divisions internes, qui s’étaient faites
discrètes ces derniers mois, sont re-
montées à la surface. L’aile la plus à
gauche du parti a notamment critiqué
la désignation du nouveau président
grec, considéré comme un homme de
centre droit.
Pour la suite, cette période de transi-
tion de quatre mois doit laisser le
temps à la Grèce de négocier avec la
zone euro un « nouveau contrat » de
sortie de crise à long terme. ■
P.2 À 4 NOTRE DOSSIER

L'ÉDITO
François Mathieu ensemble, c’est une certitude.
RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Pourtant, le mini-accord arraché
hier soir sur la forme des dis-
cussions et l’extension de l’aide
financière durant 4 mois est un
premier (timide) pas dans la
bonne direction. Sans doute ni
l’un ni l’autre ne veulent-ils
réellement la sortie de la Grèce
de l’Europe mais le jeu de bluff
dans lequel ils s’étaient engouf-
GRÈCE : JUSTE 4 MOIS frés était dangereux. Il faudra
maintenant conclure un accord
DE PLUS AU CRÉDIT durable, qui donne une réelle
DU PROJET EUROPÉEN bouffée d’oxygène à la Grèce. Il
y va de la survie du projet
européen.
Lgrecedoxie
grand prince de l’ortho-
qu’économique, d’ailleurs. Com-
ment construire et imposer une
Europe plus forte en instillant
l’idée de sa possible parcellisa-
tion ? Comment peut-on se
gausser d’une Europe solidaire
en accolant une probabilité de
sortie à chaque Etat-membre ?
Imaginons un seul instant que
Un échec ultérieur des
négociations causerait des
dégâts au projet européen
quelques rumeurs placent l’Ita-
lie (exemple pris au hasard) sur
la sellette. Quid si, comme dans
tique. Tous les Etats-membres
ne se rangent pas derrière
l’étendard allemand, tant s’en
faut. Les réactions très diverses
– de Juncker et Schäuble no-
tamment - qui ont suivi le dé-
pôt de la demande grecque de
prolongation du programme
d’assistance étaient révélatrices.
Un « grexit » laisserait des
traces politiques indélébiles
entre ses partisans et oppo-
sants, qui ne feront que compli-
quer la tâche de Juncker et du
Parlement européen.
Autre risque, une fois encore
politique : la portée de la déci-
sion de renvoyer les Grecs dans
leurs pénates avec des ré-
formes plus contraignantes
encore ouvrirait grandes les
portes à la frustration, au senti-
ment d’abandon et à l’amer-
tume. Un terreau particulière-
ment fertile pour des partis
politiques extrémistes et popu-
listes. Le mini-accord conclu à
l’issue de l’Eurogroupe doit en
précéder un autre, plus large,
plus constructif, avec un pays
quasi exsangue (à quelques
privilégiés près) qui doit re-
mettre son appareil étatique en
ordre de marche – ce qui sup-
pose effectivement des ré-
formes. L’Europe s’est acheté un
répit de quatre mois mais sur-
tout, qu’elle garde en mémoire
qu’un échec ultérieur des négo-
ciations et, partant, la sortie
d’un pays de la zone euro, aussi
petit soit-il, causerait des dé-
gâts irréversibles au projet
européen. Personne ne peut
jurer du contraire.

Saviez-vous que ...

 

budgétaire face au
orthodoxe « grand prince ».
L’austère ministre allemand des
Finances allemand Wolfang
Schäuble face à l’arrogant Yanis
Varoufakis. Ces deux-là ne
partiront jamais en vacances
Le risque majeur est d’imposer
une Europe à géométrie va-
riable dans laquelle un pays
pourrait entrer et sortir en
fonction de critères écono-
miques (parfois obscurs). En
cela l’enjeu est-il plus politique
le cas de la Grèce, les capitaux
fuyaient le pays ? Les difficultés
temporaires ne risqueraient-
elles pas de se transformer PISCINES LEISURE POOLS
la plupart de nos
rapidement en bon de sortie ? Le rêve
Un autre risque serait de polari- accessible 220 magasins sont
ser l’Europe sur le plan poli-

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1
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

2 L’ACTU LE BRAS DE FER EUROPÉEN L’ACTU 3

LE KROLL
L’Europe impose sa loi à la Grèce
Les 18 partenaires
européens accordent
IMPACT FINANCIER
politique Syriza perd sa gauche
à la Grèce une extension
de quatre mois
78,8 ATHÈNES
DE NOTRE CORRESPONDANTE
C’est que le Premier ministre n’avait pas trop le
choix. Son partenaire de coalition, Panos Kammé-
de leur assistance.
Le gouvernement
miliards L e gouvernement grec connaît des heures de
difficiles négociations à Bruxelles. Athènes a
finalement proposé le prolongement de l’accord
nos, président du parti de droite nationaliste des
Grecs indépendants (ANEL) avait prévenu qu’il re-
fuserait de voter pour une personnalité de gauche.
L’institut de conjoncture d’aide financière, se disant même prête à mettre en Or, sans les 13 voix d’Anel, le gouvernement n’a
Tsipras doit encore allemand IFO a calculé le place jusqu’à fin août une forme de supervision des plus de majorité au Parlement. M. Tsipras a donc
soumettre sa liste risque maximum encouru mesures qui seront entreprises. Mais n’entend pas choisi l’unité gouvernementale au risque de frois-
de réformes d’ici lundi. par les budgets de chaque pour autant perdre sa souveraineté nationale, pré- ser sa famille politique.
pays de la zone euro en cas cisait vendredi le ministre d’Etat Nikos Pappas sur Déjà le choix même du parti Anel comme parte-

U
ne capitulation? Une red-
dition? Difficile, même
en cherchant bien dans le
texte du communiqué final de
l’Eurogroupe qui s’est tenu ven-
dredi en fin de journée, de trouver
ce qui justifierait la conclusion
très personnelle du ministre grec
des Finances Yanis Varoufakis, se-
lon lequel « La Grèce a mis der-
rière elle le mémorandum ». Au
contraire, la Grèce a finalement
accepté toutes les conditions qui
lui ont été fixées par ses parte-
naires européens, afin de conser-
ver l’assistance internationale
sans lequel ce pays était voué à un
probable effondrement. Les par-
J’Y VOIS CLAIR tenaires européens ont accordé
non pas une rallonge de six, mais
de quatre mois au programme de
Une augmentation des salaires sauvetage à la Grèce.
Le gouvernement Tsipras a
peut-elle finir par rapporter plus donc accepté de demander « l’ex-
à une entreprise ? MORGANE KUBICKI
tension de l’accord-cadre d’assis-
tance financière, soutenu par un
ensemble d’engagements ». Autre-
Le géant de la distribution américaine Wal-Mart a
annoncé une hausse des rémunérations. La mesure
ment dit, Athènes a accepté dans
sa globalité le fameux « pro-
pourrait influencer le monde de la distribution aux gramme » ou « mémorandum »,
Etats-Unis en faisant augmenter le plancher des qui contient à la fois les plans de
salaires. prêts à la Grèce et les objectifs
budgétaires et de réformes.
La question de l’image ne peut pas être ex- personnel de distribution engendre des coûts Athènes s’est par ailleurs engagé à décisions de l’Eurogroupe à ce su-
fournir pour lundi soir au plus
clue. C’est une histoire à l’américaine. Un
jeune employé arrivé à 18 ans chez le géant
de la distribution Wal-Mart. 30 ans plus tard,
pour la société. » Si le distributeur fidélise ses
employés, ces charges diminueront. Parallèle-
ment, mieux payé et choyé par l’entreprise, le
tard une première liste de ré-
formes. Les partenaires euro-
partenaires européens étaient très
attachés, vu les déclarations toni-
truantes et parfois ambiguës des
nouveaux dirigeants grecs sur la
renégociation de la dette, et qui
faisait douter des intentions des
nouveaux maîtres d’Athènes à ce
sujet.
Enfin, la Grèce a aussi accepté
de se tenir à des objectifs budgé-
taires en ligne avec les dernières
jet. Seulement à cette condition,
et dans la phrase suivante du
communiqué, l’Eurogroupe in-
chiffres Un accord à quel prix ?
1 Combien la Grèce a-t-elle déjà re-
çu, et combien recevra-t-elle
après le 28/02 en cas d’accord ? La
Grèce a bénéficié depuis 2010 de
deux plans de sauvetage, pour 244,6
milliards de prêts. Elle a reçu à ce
jour 226,5 milliards : le Fonds mo-
nétaire international y a contribué
pour 31,8 milliards, le Mécanisme
européen de stabilité (créé par les
Etats membres de la zone euro) pour
Victoire pour le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem :
la Grèce a finalement accepté toutes les conditions qui lui ont été
fixées par ses partenaires européens. © AFP.
afin de permettre le versement de
montants qu’ils savent indispen-
sables au budget hellénique.
Par ailleurs, la Banque centrale
alimente les banques grecques de
lignes de liquidités d’urgence, ga-
ranties par des bons du Trésor hellé-
nique. Mais la BCE conditionne
cette aide au maintien de la Grèce
sous un programme d’assistance. En
l’occurrence le programme actuel,
remboursements en 2015 : environ
21 milliards d’euros, dont 7,6 au FMI
et 8,6 à la BCE. La poursuite de
l’aide européenne doit donc aussi
permettre de faire face à ces grosses
échéances de remboursement. Vous
avez dit vertige ?
3 Combien perdraient les Euro-
péens si la Grèce claque la porte
et refuse de rembourser ? La dette
de faillite de l’Etat grec. Les
montants en jeu ne sont pas
astronomiques mais ils ne
sont pas anodins. Sans sur-
prise, le budget… allemand
serait le plus impacté, à
hauteur de 15,2 milliards
d’euros. Suivent les budgets
français (11,4 milliards) et
italien (10 milliards d’euros).
Et la Belgique dans tout
cela ? La facture serait de 1,9
milliard d’euros, d’après
l’IFO. Que représentent ces
montants ? Essentiellement
les sommes mises en garan-
tie lorsqu’il a fallu, en 2010,
aider la Grèce à rembourser
ses créanciers privés. Au
total, l’engagement s’élève à
78,8 milliards d’euros en cas
de sortie de la Grèce de la
zone euro, ce que l’IFO re-
commande.
F.M.
sur lesoir.be
Retrouvez tous nos articles
sur l’Union européenne sur notre site :
www.lesoir.be/union-europeenne
une radio grecque. « Nous ne pouvons pas deman-
der une autorisation à chaque fois que nous vou-
lons légiférer, a-t-il ainsi déclaré, les mesures que
nous prendrons relèvent de la politique intérieure
grecque. » Si l’accord débattu à Bruxelles et qui pré-
voit une forme de continuité des politiques précé-
dentes se confirme, M. Tsipras devra contenir l’aile
gauche de son parti, très anti-mémorandum, ces
accords-cadres qui ont organisé depuis 2010 les
mesures d’austérité exigées en échange de 240 mil-
liards d’euros de prêts. Les dissensions internes,
qui s’étaient faites plus discrètes ces derniers mois
– alors que le parti, tout entier tourné vers la
conquête du pouvoir, jouait l’union sacrée – re-
montent à la surface depuis le processus de dési-
gnation du candidat à la présidence grecque du
week-end dernier.
Dans un article publié le 19 février sur le site in-
ternet ISKRA, connu pour relayer les positions de
la « plateforme de gauche » (l’aile radicale de Syri-
za), Andonis Davanellos, le leader du courant Soli-
darité Ouvrière Internationale (DEA) écrivait ainsi
que « désigner un candidat de centre droit revien-
drait à mettre en place un plan gouvernemental
n’ayant plus rien de commun avec la gauche radi-
cale et éloigné des décisions prises lors du congrès
du parti ». Un commentaire en forme d’avertisse-
ment qui n’a pas empêché Alexis Tsipras de propo-
ser finalement Prokopis Pavlopoulos, issu du parti
conservateur de la Nouvelle démocratie, comme
candidat à la présidence.
naire de coalition avait choqué les courants de
gauche internes à Syriza. Dans le même article
d’ISKRA, M. Davanellos considérait que « l’al-
liance avec Anel relevait d’un choix unilatéral du
chef du gouvernement contre lequel nous avons ex-
primé notre désaccord ».
« Le programme de Syriza ne se divise pas »
En réponse à l’ultimatum européen après l’échec
de l’Eurogroupe du 16 février, Panayiotis Lafaza-
nis, le chef de file de la « plateforme de gauche » a
déclaré dans une interview à ISKRA que « le pro-
gramme de Syriza ne se divise pas. Cela ne veut pas
dire que nous voulons un accord respectant au mot
près notre programme avec nos partenaires mais
nous exigeons un accord qui respecte la démocratie
dans notre pays, qui sera entièrement compatible
avec notre programme d’orientation de gauche ra-
dicale approuvé par le peuple ». Andonis Danellos
considère quant à lui « l’existence d’un pôle social
démocrate interne au gouvernement » comme « un
grave problème ».
Alexis Tsipras tente donc depuis trois semaines
de concilier à la fois les exigences européennes, la
pression de l’aile gauche de son parti, et ses pro-
messes faites au peuple grec. Echec ou réussite des
négociations bruxelloises, le gouvernement grec
rejette en tout cas pour l’instant le recours à de
nouvelles élections ou à la tenue d’un référendum
comme le réclament déjà certaines voix en Grèce. ■
ADEA GUILLOT


Doug McMillon en devient le directeur géné- personnel devrait théoriquement être plus péens se prononceront sur cette dique que « les institutions pren- 141,8 milliards, et 15 Etats membres qui s’achève le 28 février. grecque totale se chiffre à 315 voire
ral. Fraîchement arrivé à la tête du groupe, il productif. Une image de marque redorée liste le lendemain, mardi. Car le dront en compte, pour 2015, les y sont allés de leur poche avec des 324 milliards d’euros, selon les esti-
temps presse : les 18 Etats conditions économiques ac- prêts bilatéraux totalisant près de 53 mations. Près de 80 % de cette dette
se rend dans un des magasins de la marque et
n’apprécie pas ce qu’il y voit : des rayons en
désordre et des salariés trop peu payés. Wal-
couplée d’employés plus performants devrait
permettre à Wal-Mart de gagner des points
sur le marché et, in fine, tirer plus de bénéfice
membres de l’Eurozone doivent
en effet y donner leur assentiment
tuelles ». Cette phrase contient la
promesse tacite d’une révision à la
milliards d’euros. Dont la Belgique,
qui a prêté 1,9425 milliard d’euros.
2 Qu’apportera l’accord en cours
de négociation entre Grecs et les
18 partenaires de l’Eurozone ? Les
sont aujourd’hui détenus par des
Etats. Tels sont donc les montants
Mart ne jouit d’ailleurs pas d’une image flat- que ce que lui coûte l’augmentation de la d’ici la fin de la semaine. Quatre baisse du solde primaire qui avait Le programme prévoit encore de nouveaux dirigeants grecs veulent que les créanciers de la Grèce sont
teuse en termes de gestion du personnel. masse salariale. gouvernements, dont l’Alle-été imposé à la Grèce de 3 % pour verser 18,1 milliards d’euros. Dont une prolongation de l’aide, sans la- susceptibles de perdre. Ou de voir
Dans une vidéo savamment étudiée, le grand Wal-Mart signe un changement de position magne, sont par ailleurs tenus par 2015 (et 4,5 % pour 2016), des ob- une tranche de quelque 7 milliards, quelle la Grèce ne devrait pas tenir réduits, dans le cadre d’une éven-
patron annonce donc cette semaine à ses dans le monde de la distribution. « Nous nous des mandats très précis de leurs jectifs notoirement intenables. Le qui aurait déjà dû être déboursée fin plus de quelques semaines. Ils sou- tuelle réduction de cette dette. Mais
effectifs que 500.000 d’entre eux verront leur réjouissons que celui qui est considéré comme le parlements en la matière : il est gouvernement Tsipras souhaitait 2014, mais qui ne l’a pas été faute haitent un prolongement de même en cas de défaut de la Grèce, il
salaire augmenter pour atteindre un minimum méchant dans le d’ores et déjà clair que la formule fixer ce solde primaire à 1,5 % d’accord de la « troïka » (les repré- quelques mois de l’assistance : un y a peu de chances que ces montants
de 8 euros de l’heure, puis 8,8 euros lors monde de la distribu- Une image de l’accord, qui revient à une pro- pour les deux années évoquées. sentants des trois institutions super- temps qu’ils mettraient à profit pour soient totalement perdus : en fin de
d’une deuxième vague d’augmentation qui tion se soit senti de marque redorée longation pure et simple du pro- Qui décidera de ces objectifs, de- visant le plan : Commission euro- élaborer un programme alternatif de compte, les Etats faillis finissent
aura lieu en février 2016. Dans l’ensemble, la obligé de relever le couplée d’employés gramme actuel, passera comme mandait-on à Jeroen Dijssel- péenne, Banque centrale et FMI) réformes et de sortie de crise, et pour toujours par négocier les rembour-
mesure devrait coûter 1 milliard de dollars niveau des salaires », plus performants une lettre à la poste. bloem ? « Tout cela sera convenu sur les réformes (non) exécutées par renégocier le remboursement de sements de leurs dettes. Mais pour
(882 millions d’euros) au groupe. note le secrétaire devrait lui permettre conjointement par les parte- Athènes. En exigeant de la Grèce leur dette, insoutenable telle qu’elle les créanciers, tout report de rem-
Si elle est coûteuse dans un premier temps, général de la CNE. de gagner plus Seule concession sur laquelle naires », a répondu le président qu’elle demande l’extension du pro- se présente actuellement. boursement coûte toujours de l’ar-
la mesure devrait permettre de gagner plus Aux Etats-Unis, où les Grecs auront eu de l’Eurogroupe. gramme d’assistance, ses parte- Ce n’est pas tout. La Grèce doit gent. ■
sur le long terme. Car en réalité, Wal-Mart ne Wal-Mart est un géant du secteur et où le satisfaction: celle de ne plus Capitulation, donc ? « Pourquoi naires veulent aussi son achèvement faire face à des échéances de gros JUREK KUCZKIEWICZ
jouit pas d’une image très flatteuse en ce qui salaire minimum légal est bloqué au même parler de « troïka » avez-vous jeté à la poubelle la dé-
concerne la gestion du personnel. « Partout
dans le commerce, on considère que c’est le
niveau depuis une dizaine d’années, la déci-
sion de la chaîne pourrait signer le début
mocratie grecque ? », interrogeait-
Enfin, la Grèce et ses parte- on encore Jeroen Dijsselbloem.
« Je dois « Il faut qu’il y ait une confiance
contre-exemple absolu », avance Felipe Van d’une augmentation des salaires. naires se sont donc donné quatre Réponse : « Nous avons non pas convaincre mutuelle et qu’on renforce
Keirsbilck, secrétaire général de la CNE. Les En Belgique par contre, on voit mal un grand mois, avec cette extension, pour un, mais 19 mandats démocra-
salaires bas, les horaires irréguliers et l’inexis- groupe décider de relever les salaires. Il faut convenir de la suite : autrement tiques, et si un pays demande l’électorat la confiance des citoyens
tence d’organisation syndicale ne font pas du dire que la société américaine avait du che- dit, d’un nouveau plan d’aide « ou l’aide des autres, vous devez avoir
groupe l’employeur idéal. Et avec le taux de min à faire avant de se rapprocher des contrat, ou quel que soit le nom l’accord de tous, et vous ne pouvez allemand dans tous les pays européens »
chômage en baisse aux Etats-Unis, Wal-Mart normes européennes. Mais le taux de chô- qu’on lui donnera », expliquait décréter vos propres conditions. » LE 20 FÉVRIER
a de plus en plus de mal à retenir ses em- mage bien plus élevé chez nous que dans le Christine Lagarde, la patronne du Yanis Varoufakis, quelques ins- de la nécessité
ployés. L’augmentation des salaires augmente pays de l’oncle Sam ne pousse pas les Fonds monétaire international. tants plus tard en salle de presse,
donc l’attractivité d’un employeur et lui per- groupes à revoir leur politique salariale. Et vu L’accord survenu vendredi, qui se félicitait d’une chose : « L’isole- d’aider
met également de garder le contrôle sur son le discours permanent sur la compétitivité ne sera confirmé qu’une fois ment de notre gouvernement en
personnel. « On sous-estime le coût de la rota- des coûts du travail en Belgique, on voit mal qu’Athènes aura soumis son plan Europe a été brisé aujourd’hui. la Grèce » LE 18 FÉVRIER Le ministre des Finances
tion du personnel, estime Philippe Defeyt, ce type de mesure arriver rapidement chez d’action précis des prochaines se- Même si certains partenaires allemand, Wolfgang Schäuble,
économiste et président du CPAS de Namur. les grands de la distribution dans le pays. maines, prévoit aussi que les doutent encore de nous. » Quant a multiplié les déclarations
Même une formation de 3 semaines pour un montants encore disponibles du aux engagements pris vis-à-vis de ces derniers jours. © DPA.
programme actuel, dont 3,6 mil- ses partenaires, le bouillonnant
liards rapidement disponibles, ministre se montrait plus lyrique : « Pour rester
pourront être versés à la Grèce en « Comme Ulysse, il faut parfois « Il ne sera pas
GROUPE cas d’évaluation favorable par s’attacher au mât pour résister membre
« les institutions ». Une expres- aux tentations des sirènes. » accepté qu’on
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et directeur de la rédaction sion qui reflète, en somme, la Capitulation, donc ? Wolfgang de l’euro,
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Fax : 02-225.59.08 Rédaction centrale Fax: 02-225.59.01 mission européenne, la Banque ment Syriza aura sans doute
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sion solennelle à laquelle les 18 DES ARMATEURS GRECS

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Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
4 LABELGIQUE
Grexit Le scénario du pire ?
La Grèce en sursis ? Avec une éventuelle sortie de la zone euro, l’union monétaire ne serait par essence plus irréversible et d’autres pays pourraient suivre, de gré ou de force (photo archives). © REUTERS.
a prolongation de l’aide financière
L accordée jeudi par les partenaires
de la zone euro donnera une bouffée
d’oxygène à la Grèce. Provisoirement.
Faute d’accord sur le fond, la Grèce
pourrait-elle sortir de la zone euro ? La
question n’est pas de pure forme : nul
ne peut prédire l’issue finale des négo-
ciations entre Athènes et les 18 autres
capitales de la zone euro. Et ce, d’autant
moins qu’aucun des acteurs n’a mis ses
cartes sur table.
Poker menteur ?
Bien sûr, Alexis Tsipras répète que la
Grèce ne souhaite pas revenir à la
drachme – tout en laissant entendre
que si les « partenaires » restent in-
flexibles, les Grecs sont déterminés à
choisir une « vie austère », plutôt
qu’endurer encore l’austérité imposée
par leurs créanciers (comme l’a dit le
ministre des Finances, Yanis Varoufa-
kis). Sous-entendu : en abandonnant
l’euro ?
Bien sûr, Berlin répète que l’apparte-
nance à l’union monétaire implique
d’en respecter les règles ; et qu’à défaut,
Athènes devra en tirer les conclusions –
comprenez : s’en aller à ses risques et
périls. Car, dit-on encore, le Grexit,
étant essentiellement un problème
grec, ne poserait finalement guère de
souci aux autres membres de l’euro, le
risque de contagion étant désormais li-
mité.
Quelle est la part de bluff ? Est-on si
sûr qu’une sortie de la Grèce ne rallu-
merait pas la « crise des dettes souve-
raines » et que l’Irlande ou le Portugal,
encore très fragiles, voire, dans un scé-
nario catastrophe, l’Espagne ou l’Italie,
ne seraient pas pris pour cible par les
marchés financiers ? A l’inverse, peut-
on croire qu’une dépréciation, inévi-
table et importante, d’une nouvelle
monnaie grecque permettrait de redy-
namiser, à moyen terme, une économie
aujourd’hui totalement dévastée ?
Autrement dit : les menaces, impli-
cites (d’abandon de l’euro) ou explicites
(d’expulsion de la Grèce), sont-elles
crédibles ?
Et que penser du scénario proposé
BRAS DE FER EUROPÉEN
par l’ancien président français, Valéry
Giscard d’Estaing, qui prône une
« friendly exit », un Grexit ordonné, dé-
cidé de commun accord, et qui pourrait
être temporaire – le temps que l’écono-
mie grecque, boostée par une monnaie
faible, retrouve la santé ?
L’union monétaire
fragilisée ?
Les choses ont changé depuis 2010.
Alors, la « crise grecque » menaçait de
contaminer les banques des autres pays
membres de l’euro, déjà fragilisées par
la crise financière (quand elles n’avaient
pas été sauvées par les pouvoirs pu-
blics).
C’est que beaucoup d’institutions, et
notamment les grandes banques fran-
çaises, allemandes ou anglaises, avaient
largement prêté à la Grèce.
Or, il est facile de comprendre qu’une
sortie de l’euro et le retour à une mon-
naie nationale dont la valeur chute for-
tement s’accompagnent nécessairement
d’un défaut, partiel ou total, de l’Etat
concerné. Le système bancaire euro-
péen aurait été touché de plein fouet.
Ce n’est plus le cas. Le poids de la
dette pèse certes beaucoup plus lourd
sur la Grèce, mais les créanciers sont
désormais à 80 % publics (les autres
pays de la zone euro et, dans une bien
moindre mesure, le FMI).
Pour partie, les banques ont été rem-
boursées (grâce aux « plans de sauve-
tage ») ; pour partie, elles ont pris leurs
pertes (en se débarrassant, avec une dé-
cote, des titres souverains grecs ; et en
acceptant une annulation partielle en
2012).
Le potentiel de contagion via le canal
bancaire est donc limité – même si le
retour à la drachme se traduirait par le
défaut des débiteurs privés grecs.
Ce serait les Etats qui perdraient leur
mise. Et personne ne peut jurer que le
« Grexit » ne s’accompagnerait pas de
turbulences financières. Mais ce n’est
pas le plus grave, comme l’explique
Paul De Grauwe, l’un des meilleurs spé-
cialistes de l’union monétaire. « On ne
peut pas être sûr à 100 %, mais je pense
qu’aujourd’hui, l’impact d’un Grexit se-
rait vraisemblablement limité à court
terme. Cela dit, ce serait un changement
paradigmatique. L’essence de l’union
monétaire serait transformée : elle ne
serait plus irréversible et permanente,
mais potentiellement temporaire. Or, il
ne faut pas se leurrer : il y aura d’autres
crises, d’autres chocs asymétriques qui
frapperont certains pays, d’autres bou-
leversements politiques, peut-être d’ici
la fin de l’année en Espagne. Le doute –
et, avec lui, le risque d’instabilité – se-
ront permanents : si un pays en crise a
quitté l’euro, contraint par ses parte-
naires ou de son propre chef, d’autres
pourraient se trouver, demain, face au
même choix. »
Dès lors, un euro à Francfort (ou
dans un pays « germanique » du cœur
de la zone) voudrait toujours plus qu’un
euro à… (au choix : Lisbonne, Madrid,
Rome…). Et l’intégration financière de
la zone euro, déjà battue en brèche par
la crise des dettes souveraines, ne serait
plus qu’un vieux souvenir.
Autrement dit : l’union monétaire se-
rait irrémédiablement fragilisée.
Le salut hors de l’euro ?
Regardons maintenant par le petit
bout de la lorgnette : la Grèce pourrait-
elle plus facilement retrouver la prospé-
rité en abandonnant la monnaie
unique ?
Certains le pensent – et non des
moindres. « La question fondamentale
est de savoir si l’économie grecque peut
repartir et prospérer avec une monnaie
aussi forte que l’euro. La réponse est
clairement négative », déclarait jeudi
Valéry Giscard d’Estaing aux Echos.
« La production grecque ne peut redeve-
nir compétitive avec le niveau actuel de
l’euro. La Grèce ne peut régler ses pro-
blèmes que si elle retrouve une monnaie
dévaluable. Ce processus de sortie or-
donnée doit et peut se dérouler de ma-
nière non conflictuelle, dans l’intérêt
mutuel de chacun », expliquait l’ancien
président français.
Pour lui, les dirigeants européens, en
se focalisant sur la dette et sur le déficit
public, persistent dans l’erreur depuis
2010 – « peut-être par manque de com-
pétence en matière monétaire et en rai-
son de la pression des milieux spécula-
tifs », dit-il, sans pitié.
Bien sûr, la dévaluation n’est pas une
baguette magique ; elle doit non seule-
ment être accompagnée d’un contrôle
des prix et des salaires pour contenir
son impact inflationniste et répartir
son coût, mais surtout s’inscrire dans
une stratégie plus large de redéploie-
ment des activités productives.
Et c’est loin d’être une partie de plai-
sir. A court terme, un an, peut-être un
peu plus, elle se traduirait par une pro-
fonde récession. Mais elle devrait sti-
muler la production nationale aussi
bien sur les marchés d’exportations que
sur le marché intérieur, puisqu’elle fa-
vorise la substitution des produits na-
tionaux aux produits importés.
Voilà pour la théorie. Mais vaut-elle
pour la Grèce aujourd’hui ?
« Une sortie de l’euro serait une ca-
tastrophe », réplique Gabriel Colletis.
« Le principal problème de la Grèce, ce
n’est pas la dette ou le déficit, mais une
balance commerciale complètement dés-
équilibrée », explique ce professeur
d’économie de l’Université de Toulouse,
spécialiste d’économie industrielle.
Mais s’il donne raison sur ce point à
l’ancien président français, il en tire
une tout autre conclusion. Et pour
cause… « Depuis des années, la Grèce
consomme beaucoup plus qu’elle ne pro-
duit. En longue période et jusqu’en
2008, le taux de couverture des impor-
tations par les exportations est de 26 %.
La balance agricole et agroalimentaire
du pays s’est dégradée sur les deux der-
nières décennies. Mais c’est surtout
dans le domaine industriel que les im-
portations excèdent de très loin les ex-
portations. Depuis 2008, le taux de
couverture a augmenté à 60 %, mais
uniquement du fait de l’effondrement
des importations consécutives à la
chute de la consommation et des inves-
tissements. Le pays reste extrêmement
dépendant des importations, pour les
biens d’investissements, comme pour les
biens de première nécessité. »
Le mal est profond ; il vient de loin.
Si la politique d’austérité imposée de-
puis 2008 n’a rien arrangé, la cause es-
sentielle est l’échec du développement
économique de la Grèce.
Quel modèle
de développement ?
A partir des années 80 et jusqu’en
2008, la consommation s’est alignée
sur les standards européens, grâce aux
transferts financiers considérables de
l’UE et de la diaspora. Mais le proces-
sus d’industrialisation, qui s’était mis
en branle dans les années soixante, s’est
arrêté dans les années 80. La produc-
tion industrielle a stagné, voire baissé,
sauf dans certains secteurs à faible va-
leur ajoutée, comme le ciment. La pro-
duction agricole et agro-alimentaire
reste très mal valorisée. « Si les Grecs
produisent des olives, ce sont bien sou-
vent les Espagnols et les Italiens qui en
tirent l’huile du fait des nombreux dys-
fonctionnements des structures coopé-
ratives qui au lieu d’entretenir les mou-
lins à huile se sont transformées en bu-
reaux de distribution des financements
de la PAC », explique Gabriel Colletis.
Autrement dit : « La question de la
compétitivité ne se pose même pas. » Et
la dévaluation ne réglerait rien. Au
contraire, si l’on peut penser que la
nouvelle drachme se déprécierait de 30
à 40 %, l’effet serait catastrophique sur
la consommation et les possibilités
d’investissement du pays. « Le nouveau
gouvernement grec en est très
conscient ; et c’est pour cela qu’ils ne
veulent en aucune façon quitter l’euro. »
Sauf à penser que la promotion du
tourisme pourrait tenir lieu de poli-
tique industrielle, la Grèce doit re-
mettre en branle son processus d’indus-
trialisation avorté. « L’enjeu fondamen-
tal est de favoriser le développement des
activités productives dans l’agriculture
et l’industrie, pour répondre d’abord
aux besoins de la population. Produire
plus pour importer moins », explique
Gabriel Colletis. Les plans dits « de
sauvetage » étaient donc bel et bien à
côté de la cible ; et il serait grand temps
que les dirigeants européens fassent
l’effort de comprendre le mal grec au-
quel ils prétendent porter remède. ■
DOMINIQUE BERNS
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 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

LABELGIQUE 5

Partis en quête de sens et d’idées Charles Michel

IDÉOLOGIE
Fragilisés, les partis
se cherchent un nouveau
souffle.
Le PS ouvre
un « chantier des idées ».
CDH, Ecolo, MR et FDF
ne sont pas en reste.
Le point dans le camp
francophone.
à l’étranger
sans garde
Les formations francophones rouvrent les débats en leur sein du corps belge
Le PS y va dérateurs, ou donner un cap torales communale et législative, l’autre ? Dans leurs notes de
Le PS de idéologiquement. Où va la en 2018 et 2019, en principe. base, les deux équipes appellent SÉCURITÉ
l’après-25 gauche ? C’est la question. Au Le CDH y à une écologie politique plus
mai 2014, passage, le « chantier des idées » Au « audacieuse », radicale, alterna- lors que le pays traverse une
de l’oppo-
sition au
a aussi pour vocation, on l’a com-
pris, de donner du champ et du
songe.
CDH, on se
contente de
tive, en rupture avec le capita-
lisme et le productivisme. Ajou-
A menace de niveau 3, et que
le Premier ministre est lui-même
fédéral et corps à la présidence d’Elio Di dire vouloir tez : le moindre des défis pour les placé sous protection continue
du retour Rupo, qui entreprend son man- « tout prochai- verts n’est pas de « se situer » au lorsqu’il est en Belgique, Charles
d’Elio Di dat le plus complexe depuis qu’il nement offrir sein de la gauche, notamment Michel (MR) se trouve en ce mo-
Rupo au a pris les rênes au PS en 1999. une nouvelle face au PS – et réciproquement –, ment à l’étranger pour quatre
Boulevard de l’Empereur, se dimension aux pour autant que les uns et les jours, sans aucune protection de
lance dans un « chantier des valeurs, don- autres cherchent encore à dres- la Sûreté de l’État. Rien de
idées ». Le coup d’envoi de l’opé- ner un sens moderne à l’action ser des passerelles entre progres- grave : le Premier aurait pu dis-
ration aura lieu le 22 mars, en politique ». Mais on rappelle sistes. Un congrès idéologique en poser d’un ou deux agents belges

P
iliers de la démocratie, les
partis requièrent d’être
restaurés. CQFD. On ne
dit pas ça pour la métaphore. Ça
craquelle de partout. Même chez
nous, dans un paysage franco-
phone d’une stabilité sans pareil
en Europe, où cinq familles, avec
des fortunes diverses, leurs
propres histoires, plus ou moins
talonnées sur leur gauche (le
PTB) ou sur leur droite (le PP),
continuent de structurer pour
l’essentiel la vie politique.
Ça craquelle, disions-nous ?
Zygmunt Bauman décrit une
« société liquide » qui appellerait
des « partis liquides » ! Autant
dire des partis liquidés. Lesquels
ne renoncent pas. Dans un beau
mélange de motivations comme
toujours, contraints de réagir
parce qu’ils voient le sol se déro-
ber sous leurs pieds et soucieux
dans le même temps de leur com’,
les partis cogitent, hésitent, se
cherchent, se meuvent. Non, ils
ne renoncent pas. Congrès idéo-
logiques par ci, débats internes
par là. Voyons…
congrès, à Liège, explique le pré-
sident du PS dans la Libre ven-
dredi. Les militants intervien-
dront en assemblée libre, appelés
à désigner leurs priorités pour le
PS. En outre, une dizaine de mil-
liers d’affiliés ont répondu au
questionnaire livré dans le même
temps que les bulletins de vote
lors de l’élection présidentielle
en novembre 2014 : cela aussi
servira de base à l’identification
des thèmes qui donneront lieu
ensuite, nous précise-t-on, du-
rant plus d’un an, à une série de
débats publics. Souvent contra-
dictoires. Et visant à reposition-
ner le PS face aux nouveaux défis
et aux incontournables : de la re-
lance du projet européen à la cri-
tique du capitalisme moderne,
en passant par l’emploi, les soli-
darités, etc. Depuis la « troisième
voie » de Blair et Schröder, une
impasse à bien des égards, le so-
cialisme démocratique et la so-
cial-démocratie en Europe ont
exercé le pouvoir ou opéré dans
l’opposition sans produire réelle-
ment de nouveaux concepts fé-
Le MR temporise. Engagés dans
une coalition fédérale ancrée à
droite et accueillant la N-VA
comme on le sait, occupant le
« Seize » de surcroît, les libéraux-
réformateurs vivent une aven-
ture de tous les instants, et ce
n’est pas l’heure des congrès
idéologiques, explique-t-on
d’emblée auprès d’Olivier Chas-
tel, qui a pris ses quartiers à la
Toison d’Or en décembre der-
nier, au départ de Charles Michel
pour la rue de la Loi. « Nous ne
sommes pas en difficulté, notre
libéralisme n’est pas en crise,
nous avons d’autres priorités en
ce moment »… Soit. La suédoise
n’est pas l’horizon ultime pour
autant. Olivier Chastel, précise-
t-on, projette une mise au point
de type idéologique à moyen
terme, qui devrait avoir lieu fin
2016, lors d’un congrès sur les
valeurs et les idées-forces du li-
béralisme moderne. En prélude
aux (terribles) explications élec-
quand même que Benoît Lutgen soi ! comme à l’accoutumée, mais sa
avait notamment fait de « l’ou- Le FDF se sécurité n’est pourtant pas com-
verture du parti à d’autres pers- refonde. promise. L’Etat musulman qui
pectives et d’autres sensibilités » Lancé l’accueille assume seul la protec-
une de ses priorités de président. comme les tion du chef de gouvernement, à
On l’attend au tournant. verts dans l’instar de ce que la Belgique of-
une com- frirait en retour au chef de leur
pétition gouvernement s’il était à
interne pour la conquête de la Bruxelles. Cet échange de bons
présidence, entre Olivier Main- procédés nous est confirmé par
gain, Bernard Clerfayt et Chris- le délégué Sypol de la Sûreté,
Les verts débattent. Le nouveau tophe Magdelijns, le FDF se re- Étienne Annaert.
« Manifeste » pour l’écologie po- met lui aussi en question du Mais cette situation étonnante
litique adopté en 2013 sous la même coup : il veut se déployer d’un Premier belge sans sécurité
houlette d’Emily Hoyos et Oli- en Wallonie, et, en plus de l’enga- belge (qui nous a été signalée par
vier Deleuze n’aura pas empêché gement communautaire jamais le site de lanceurs d’alerte Sour-
Ecolo d’échouer aux élections lé- démenti, se profiler à l’avenir en cesure.eu) contraste avec celle du
gislatives de mai 2014. Ce qui a parti « libéral-social ». Cela à la maïeur d’Anvers Bart De Wever
rouvert la compétition pour place d’un MR, ex-partenaire au (N-VA), entouré de plusieurs
l’élection à la co-présidence, et sein de la famille MR-FDF, ren- agents de police pour ses va-
avec elle un vaste débat interne voyé sans égards par les ama- cances de neige. Cette différence
sur la place et la stratégie du par- rantes à sa coalition droitière serait, selon l’entourage du Pre-
ti vert (Ecolo + Groen ?) désor- avec les nationalistes flamands. mier, le fruit de l’annonce tardive
mais dans l’opposition à tous les Le FDF refuse de se concevoir du déplacement de Charles Mi-
étages. La lumière jaillira-t-elle comme une force d’appoint, et se chel, et non le résultat d’une ca-
des débats où se confrontent et cherche une fonction généraliste rence de la Sûreté. Le contri-
s’affrontent les deux duos dans la afin de gagner le centre de l’échi- buable, lui, se réjouira de l’im-
course, Zakia Khattabi et Patrick quier francophone. ■ pact budgétaire limité de ce
Dupriez d’un côté, Chloé Deltour DAVID COPPI voyage. ■
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Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

6 LABELGIQUE

Emploi : l’écart s’est creusé

SOCIAL En trente ans, le taux d’emploi en Flandre a augmenté plus vite qu’au Sud
Le SPF Economie a analysé l’évolution du marché
de l’emploi sur trente ans. Voici 10 tendances.
Féminisation, qualification et désindustrialisation
ÂGE DOMICILE INSTRUCTION
L’évolution du travail à domicile LE SOIR - 21.02.15
La population active
sont les maîtres-mots. Les plus de 50 ans En %
LE SOIR - 21.02.15

selon le niveau d’instruction

plus souvent au travail 15 Hommes Femmes
Les écarts régionaux se sont amplifiés.
Une autre tendance de ces 60 En %
dernières années, c’est la crois-

E
n 30 ans, le monde du
travail en Belgique a
profondément évolué.
C’est ce qui ressort d’une
étude approfondie du Service
public fédéral de l’Economie,
qui a comparé les données dis-
ponibles sur 30 ans, entre 1983
et 2013.
Sur trois décennies, l’emploi
s’est féminisé, est devenu plus sance de l’emploi des plus de 10
qualifié, moins industriel et 50 ans, surtout chez les 40
plus flexible. femmes. En chiffres absolus,
Malheureusement pour les 5
150.000 femmes de plus de 20
francophones de ce pays, l’écart 50 ans avaient un emploi en
de taux d’emploi entre la 1983. En 2013, ce chiffre monte 0 0
Flandre d’une part, la Wallonie à 522.000. Au total, 47,5 % des 1992 2013 1986 2013 1986 2013 1986 2013
et Bruxelles d’autre part, s’est femmes quinquagénaires et plus Bas Moyen Haut
encore creusé. ■ et 60,5 % des hommes ont un Plus de travail à la maison La population plus qualifiée
BERNARD DEMONTY emploi. La tendance est hélas à Le travail à domicile a pris une ampleur En 1986, 53,9 % de la population active avait
l’opposé chez les jeunes : en considérable. Il y a vingt ans, seuls 8,3 % un niveau d’instruction faible (diplôme de

TEMPS PARTIEL
L’évolution du pourcentage des salariés à temps partiel* LE SOIR - 21.02.15
trente ans, le taux d’emploi des
jeunes a baissé. Une tendance
qui pourrait s’expliquer par la
des salariés travaillaient parfois ou régu-
lièrement à domicile. Actuellement, le
pourcentage est de 14,4 %. En réalité, la
l’enseignement secondaire inférieur). Ce
pourcentage a chuté à 18,5 %. Le nombre de
personnes de niveau d’instruction moyen
durée des études, qui s’est tendance à la hausse est très récente. (secondaire supérieur) a, lui, fortement aug-
En % allongée. En 2013, 25,3 % des
Hommes Femmes *À l’exclusion des emplois ALE et du travail intermittent « Dans les années 2000, on observait encore menté, pour passer de 25,4 % à 40,2 %. Et la
50 hommes de moins de 25 ans et un tassement », indique le SPF Economie. proportion de personnes avec un diplôme de
40 21,9 % des femmes ont un em- Ensuite, la croissance n’a pas cessé et l’enseignement supérieur a doublé, pour
30 ploi. s’est renforcée, en partie à cause des passer de 20,8 à 41,3 %.
20
problèmes de mobilité.
10
0
1983 88 93
Le temps partiel s’est installé
98 2003 08 13
RÉGIONS SERVICES FEMMES
En trente ans, une proportion croissante de personnes a préfé- Le taux d’emploi selon le lieu de résidence LE SOIR - 21.02.15 L’évolution de la population occupée LE SOIR - 21.02.15
En %
La croissance des secteurs
ré (ou a été contrainte) de travailler à temps partiel. Le pour- En millions Hommes Femmes
centage est passé de 8,3 % en 1983 à 26,5 % en 2013. 80 Bruxelles Wallonie Flandre tertiaire et quaternaire 3
La tendance est européenne et la
Belgique n’échappe pas à la règle : 2,5

NAVETTEURS 60

40
ces 30 dernières années, la crois-
sance de l’emploi s’est concentrée
sur les secteurs tertiaire (services
2

1,5
Les francophones se déplacent plus commerciaux) et quaternaire (non-
Le nombre de Bruxellois et de Wallons qui vont travailler dans marchand). Cette évolution est sur- 1
une autre région a fortement augmenté durant ces trois der- 20 tout visible chez les femmes, qui sont 1983 2013
1985 2013 actuellement un million à travailler
nières décennies. La proportion de navetteurs bruxellois est
passée de 7,6 % à 16,2 %. Côté wallon, la tendance est égale- L’écart des taux d’emploi dans le tertiaire et 850.000 dans le L’emploi s’est féminisé
ment à la hausse : on passe de 11,5 % à 14,4 %. On observe un se creuse quaternaire. De leur côté, les Le taux d’emploi des femmes a forte-
phénomène inversé en Flandre, où l’on se déplace moins pour hommes sont majoritairement actifs ment augmenté entre 1983 et 2013. Il y
Au cours de ces trente dernières années,
aller travailler dans une autre région : le pourcentage passe de dans le secteur tertiaire. Un million a trente ans, 36,3 % des femmes tra-
le taux d’emploi a plus fortement aug- d’entre eux y travaillent. Le secteur
10,9 à 9,4 %. On constate aussi que les Wallons sont de moins menté en Flandre qu’en Wallonie et à vaillaient. Cette proportion est passée à
en moins réticents à aller travailler en Flandre. Ils étaient primaire (agriculture et pêche) a, 57,2 % en 2013. Le taux d’emploi des
Bruxelles. Les différences se sont donc quant à lui, fortement décliné : il
20.000 à passer quotidiennement la frontière linguistique en amplifiées au détriment des franco- hommes est resté relativement stable.
1985. Ils sont désormais près de 50.000. Dans l’autre sens, il y n’emploie plus que 66.000 per- On note toutefois une baisse ces der-
phones. Fin 2013, 66,2 % des Flamands de sonnes.
a 26.000 Flamands qui travaillent en Wallonie, contre 17.000 nières années en raison de la crise, qui a
15 à 64 ans étaient au travail contre 57 %
en 1985. touché l’industrie, plus masculine.
des Wallons et 52,5 % des Bruxellois.

1983 EMPLOYÉS 2013

Le statut d’ouvrier a décliné
La hausse de l’emploi durant ces 30 der-
nières années est à mettre presque entière-
ment sur le compte des salariés. Il y en a
près d’un million de plus aujourd’hui qu’en
1983. En revanche, le nombre d’indépen-
dants n’a pas augmenté. On dénombre
actuellement 3,8 millions de salariés et
683.000 indépendants. Dans le même
temps, le statut d’ouvrier a connu un déclin.
« Il y a 30 ans, les ouvriers étaient plus nom-
breux que les employés. L’année 1992 a été
une charnière, où il y avait plus d’employés
que d’ouvriers. Et depuis, la différence n’a fait
que s’accentuer. Fin 2013, il y avait 1.184.000
ouvriers et 1.691.000 employés. La désindus-
trialisation et la féminisation de l’emploi ont
contribué à cette tendance. »

CHÔMAGE
Chômage record chez les hommes
Selon le Service public fédéral de l’Econo-
mie, il faut remonter à 1983 pour trouver un
nombre de chômeurs chez les hommes
aussi élevé qu’aujourd’hui (près de
240.000). « La dernière crise économique et
financière, à partir de 2009, a surtout touché
les travailleurs masculins de l’industrie. » Ceci
a renforcé une tendance que l’on observait
depuis plusieurs années : l’écart de chô-
mage entre les hommes et les femmes s’est
résorbé et a même disparu. Dans les an-
nées 80 et 90, le taux de chômage des
femmes dépassait celui des hommes. Au-
jourd’hui, c’est l’inverse : le taux de chô-
mage des hommes atteint 8,7 %. Celui des
© femmes se situe à 8,2 % de la population ©
active.

6

« Le vote multiple
a des effets pervers »
BRUXELLES Hermanus
L’ex-mandataire
socialiste suggère de
limiter le vote multiple.
Il bénéficierait trop
aux candidats issus
de la diversité.
ENTRETIEN
A
lors que le VLD vient de
déposer des propositions
de loi visant à supprimer
l’effet dévolutif de la case de tête
(Le Soir de jeudi), l’ex-député et
échevin jettois, Merry Hermanus
(PS) souhaite remettre en ques-
tion un autre aspect du système
électoral : le vote multiple, qui
permet à l’électeur de voter pour
autant de candidats, moins un,
qu’il y a sur une liste.
Qu’est-ce qui vous dérange
dans le principe du vote mul-
tiple ?
Son effet pervers : il y a un mot
d’ordre au sein de la commu-
nauté immigrée de voter pour
plusieurs candidats. Une étude
du Cevipol avait déterminé
qu’une personne d’origine
étrangère vote pour 7 personnes
sur une liste, contre 3 pour les
Belges de souche. Résultat : des
gens à la notoriété parfois très
faible réalisent des scores consi-
dérables. Conséquence : pour
être élu, soit vous êtes le fils ou
la fille de, comme Catherine
Moureaux qui débarque à Mo-
lenbeek, soit vous êtes d’origine
maghrébine. Les autres n’ont
aucune chance. Je connais des
gens qui envisageaient de se
présenter mais qui estiment
n’avoir aucune chance d’être
élu.
C’est aussi une conséquence de
la Loi spéciale de 2000 qui a
réduit de moitié l’effet dévolutif
de la case de tête.
Oui, le pot ne joue plus que
Vincent De Wolf, chef de groupe contesté
BRUXELLES Le libéral peine à fédérer les parlementaires bruxellois autour de sa personne
l paraît que cela grenouille.
Iconversations
Que, comme on dit, les
vont bon train .
Où ? Dans les travées du groupe
MR du parlement bruxellois.
De quoi parle-t-on ? Du chef de
groupe Vincent De Wolf.
Il ne bénéficierait plus, dit-on,
du soutien de ses collègues libé-
raux, au point que son titre de
chef de groupe, dont il a hérité au
moment de la séparation d’avec le
FDF sous la législature précé-
dente – c’est le FDF Didier Go-
suin qui assurait ce rôle précé-
demment – serait remis en ques-
tion.
On lui reprocherait, pêle-
mêle :
– La faiblesse de sa liste à la Ré-
gion bruxelloise : les candidats
d’ouverture n’ont pas fait le score
espéré et donc mangé le pot pour
d’autres pourtant de « qualité »
alors que Zahoor Manzoor a de-
puis rejoint les rangs du PS ;
– Son absence d’esprit de
groupe : « Il flingue sans consul-
ter les autres » ;
– De ne pas avoir assuré la re-
lève : l’échevin bruxellois Geof-
froy Coomans de Brachène figu-
rait loin sur la liste et n’a pas été
élu ;
– Son « etterbeekcentrisme » :
il est bourgmestre d’Etterbeek et
aurait tendance à se référer à ses
réalisations communales avec sa
casquette de député ;
dénonce le communautarisme
Merry Hemanus critique la gestion de son parti. © D.R.
pour 50 %. Les voix sont donc
avalées par les tout premiers
candidats. Les autres élus le
sont en fonction des voix de
préférence. Il suffit de re-
prendre les listes électorales, en
particulier celles du PS, pour
s’en convaincre.
Ce système décourage le mili-
tant de base, qui est persuadé
de ne plus avoir ses chances.
Ce « stemblock » bénéficie aux
néerlandophones sur des listes
bilingues. Vous êtes favorables
à ce que l’on limite le nombre
de votes de préférence, comme
Moureaux (PS), notamment, en
avait fait la proposition, en
2001 ?
Tout à fait. Sinon, l’électeur se
dit : je vote pour tous les Fla-
Flot de critiques contre Vincent
De Wolf. © BRUNO DALIMONTE
– Son manque d’assiduité au
parlement au profit de sa fonc-
tion de bourgmestre et/ou son ac-
tivité professionnelle comme
avocat …
« Pour le bulletin, attendons la
fin de l’année scolaire, tempère
un député MR. Nous sommes au
tout début de la législature.
Voyons le bilan le 21 juillet. Son
bilan, mais aussi le bilan du
groupe, parce que nous avons une
responsabilité collective. »
Encore faut-il qu’il la joue col-
lectif… « Qu’il soit égocentrique !
s’amuse un collègue. On le sait de-
puis plus de 20 ans ! Certains
semblent le découvrir… En même
temps, qui ne l’est pas en poli-
tique ? » Sauf que, insiste un
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
LABELGIQUE
mands et je vote pour tous ceux
qui sont de mon origine.
On n’entend plus le PS réclamer
qu’on limite le nombre de votes
de préférence ?
Parce que le PS ne fera plus ja-
mais rien qui puisse porter pré-
judice à un électorat qui lui est
très majoritairement acquis
mais dont il est donc le prison-
nier.
Quelle est votre solution ?
Limitons à trois le nombre de
votes par liste, comme cela
avait été envisagé. On ne peut
pas rester les bras croisés face à
cette montée du communauta-
risme. En plus, l’islamophobie
s’appuie sur ces dérives. Les
Belges d’origine maghrébine et
autre, son égocentrisme le pous-
serait à « tout vouloir pour lui »
sans suffisamment mettre en va-
leur ses collègues : « Vincent, c’est
moi, moi, moi… »
Beaucoup, dans son parti
comme ailleurs, estiment que
Vincent De Wolf « est sorti psy-
chologiquement abîmé des élec-
tions » : « Il accuse le coup de la
campagne qui a été très difficile
avec Didier Reynders qui l’a un
Beaucoup estiment que Vincent De Wolf
« est sorti psychologiquement abîmé des élections »
peu méprisé – Reynders a même
publié un livre sur ses projets
pour Bruxelles en campagne sans
l’avertir, mais je pense, par contre,
qu’il a toujours eu le soutien tant
de Charles Michel que d’Olivier
Chastel. » Il l’aurait toujours.
« On ne peut tout de même pas lui
mettre sur le dos de n’avoir pas
réussi à faire monter le MR dans
la majorité. Nous avons gagné
5 sièges, mais on sait très bien les
roucoulades que se faisaient déjà
le PS et le FDF en campagne »,
précise ce parlementaire.
Pour cet observateur, on ne
peut pas non plus faire porter à
Vincent De Wolf, seul, le poids
qu’ont représenté, pour le MR,
les décès de trois chefs de file
bruxellois : Jacques Simonet,
Eric André et Daniel Ducarme.
Vincent De Wolf, lui s’étonne

7
Semaine 8. Offres valables du samedi 21 jusqu’au mercredi 25 février 2015.
Cette action TOP DEAL* est valable
du 21 au 25 février 2015 inclus.
musulmane en sont les pre-
mières victimes : parmi eux,
certains sont peu actifs.
C’est valable pour des Belges
d’origine comme pour ceux
4 97
issus de la diversité.
Avant, c’étaient des militants
qui émergeaient. Ce sont désor-
mais des candidats qui ras-
semblent des suffrages sur la au carré
base de la consonance de leur prix normal kg € 9,95
nom. max. 3 kg par client SUR PRÉSENTATION DE VOTRE CARTE TOP DEAL
Les « fils » et « fille de » partici-
peraient du découragement de
la base. Mais certains sont des
militants.
Ecoutez, si Catherine Mou-
reaux ne s’appelait pas Mou-
reaux, elle ne serait jamais 5
3,2 teille
élue. Elle n’est pas la seule au €
= bou
PS. r
pa
Ni dans les autres partis.
Les dynasties politiques ont
toujours existé, mais le PS a at-
19
teint un taux incroyable. Mou-
reaux se veut à l’ultra-gauche et
donne des leçons de démocratie,
mais c’est pathétique d’instal-
ler sa fille à Molenbeek, comme
Lalande Bellevue
Blaye Côtes de Bordeaux
rouge
carton 6 x 75 cl
47
à l’époque Françoise Dupuis prix normal
comme ministre puis prési- par carton € 38,94 SUR PRÉSENTATION DE VOTRE CARTE TOP DEAL
dente du parlement bruxellois.
Jamal Ikazban était la personne
indiquée pour le PS molenbee-
kois ?
Je ne lui pardonne pas le fait
d’avoir dit qu’il était proche du
Hamas et d’avoir traité un
journaliste d’ordure sioniste,
mais il était le chef de file.
Cette décision n’a pu être prise
sans l’accord de Laurette Onke-
linx.
1 02
Bien entendu. C’est ce qui est
dérangeant. C’est un tout petit
groupe qui décide de l’avenir jus d’orange
du PS à Bruxelles. Où est la dé- 2L
cision des militants ? ■ prix normal € 2,05
Propos recueillis par
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d’être interrogé à ce propos, esti- prix normal € 3,25
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dynamique » au sein de son
prix promo L € 2,16
groupe, rappelant notamment
son intervention pendant le dé-
bat sur le radicalisme qui aurait
1 62
été saluée jusque sur les bancs so-
cialistes. Il rappelle que son
groupe a déposé 35 résolutions
en 100 jours, mais ajoute que la
plupart des débats au parlement
bruxellois menés par la majorité SUR PRÉSENTATION DE VOTRE CARTE TOP DEAL
* maximum 3 pièces par produit Top Deal participant !
BON
concernent des dossiers du fédé-
ral. S’il devait un jour quitter son
poste – ce qu’il n’envisage pas –, V
Valable le samedi 2
dimanche 22 février
d
on cite l’Ucclois Boris Dilliès pour
lui succéder. Il cumulerait cepen-
dant des handicaps : sa jeunesse
– il est parlementaire pour la pre-
mière fois –, son côté « Cercle de
GRATIS
1 bouteille 1,5 L FINLEY
Lorraine » et un manque de mé-
chanceté. « On a besoin de quel-
qu’un qui sache mener la bataille lemon & elderflower
à des gens comme Philippe (valeur 1,89 €)
Close » (NDLR : le chef de
groupe PS), estime-t-on. Et qui sans obligation d’achat
en ait l’envie. « En fait, je ne vois 1 bouteille par consommateur
personne qui souhaite lui succé-
der », entend-on souvent.
A se demander si, finalement,
la seule présence du MR au fédé-
www.sparretail.be
Sauf erreurs d´impression ou épuisement des stocks. Suivant l´assortiment des points de vente.
ral ne suffit pas au bonheur des E.R. RETAIL PARTNERS COLRUYT GROUP Edingensesteenweg 196, 1500 Halle
parlementaires libéraux, fussent-
ils de l’opposition à Bruxelles. ■
F.V.
7
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
8 LABELGIQUE
Fini de traquer
le cholestérol des aliments
SANTÉ Le seuil maxi de 300 mg par jour disparaît des recommandations officielles
L’absence de corrélation entre ingestion
de cholestérol et la teneur sanguine est soulignée.
Les experts veulent plutôt qu’on réduise l’apport
en graisses saturées, cause de… cholestérol.
C
’est une petite révolution :
le cholestérol alimentaire,
présenté depuis des dé-
cennies comme une des causes
majeures des maladies cardio-
vasculaires, ne devra plus être
surveillé avec la même rigueur.
Conséquences : fini de bannir
les œufs ou les fruits de mer, de
compter les crevettes à la pièce ou
d’éliminer le beurre de son quoti-
dien, des denrées qui s’affichent
dans le top des teneurs en choles-
térol. Quatorze spécialistes des
autorités fédérales américaines
des recommandations alimen-
taires ont en effet levé la limita-
tion existante de consommation
maximale. Avec un argument
massue : les recherches « ne
montrent pas de corrélation me-
surable entre la consommation
de cholestérol et le taux de cette
substance dans le sang » chez la
plupart des personnes. De ce fait,
ils concluent que « le cholestérol
n’est pas un nutriment dont on
doit s’inquiéter si on en
consomme trop ». Les recom-
mandations officielles précé-
dentes, qui datent de 2010, limi-
taient à 300 milligrammes par
jour la quantité de cholestérol
pouvant être absorbé sans risque
pour la santé, ce qui correspond à
un steak de 300 grammes ou à
deux œufs. Désormais, cette li-
mite va sauter.
En fait, ces experts entérinent
l’observation faite par les spécia-
listes que seul un tiers du choles-
térol qui se trouve dans notre or-
ganisme provient du cholestérol
déjà présent dans les aliments.
Les deux autres tiers sont pro-
duits par notre métabolisme sur
base de nutriments présents dans
d’autres aliments… dont les ex-
perts américains proposent de
restreindre l’emploi drastique-
ment, comme les graisses satu-
rées, présentes, souvent de ma-
nière cachée, dans de nombreux
produits et préparations. Les ex-
perts proposent donc plutôt de
durcir les restrictions sur les
graisses saturées, le sel et le sucre
ajouté aux aliments.
Un Belge sur 5 en excès
Mais la question reste contro-
versée. Car de nombreux livres de
médecine avancent encore que
manger trop d’aliments riches en
cholestérol accroît le risque de
maladies cardiovasculaires en
contribuant à l’athérosclérose, la
première maladie cardiovascu-
laire au monde, c’est-à-dire la
formation de plaques à l’intérieur
des artères. Les plaques d’athé-
romes se forment au niveau d’une
lésion de la face interne des ar-
tères, où se concentrent des cel-
lules ou des lipides, notamment
le cholestérol. Cela peut évoluer
au point de causer la formation
d’un caillot (thrombose) et d’obs-
truer de plus en plus le passage de
la circulation sanguine. Ce caillot
peut aussi se détacher et causer
un infarctus cardiaque ou un ac-
cident vasculaire cérébral. Un
Belge sur 5 afficherait des valeurs
excessives de cholestérol san-
guin.
Mais les spécialistes soulignent
aujourd’hui que ce cholestérol
excessif ne provient pas majori-
tairement du cholestérol alimen-
taire, mais de celui que l’on pro-
duit naturellement, notamment
en cas d’alimentation trop riche
en graisses saturées. Ils concluent
que les Américains consomment
de façon excessive des graisses sa-
turées et préconisent d’en limiter
« la consommation à 8 % du total
des 2.000 calories absorbées en
moyenne quotidiennement ». Le
guide diététique actuel fixe cette
limite à 10 %. Les experts améri-
cains insistent donc davantage
sur la surconsommation de
graisses saturées, « surtout chez
les plus de 50 ans ».
Ces experts, qui établissent
tous les 5 ans un nouveau guide
diététique officiel, soulignent
surtout l’importance de consom-
mer davantage de fruits et lé-
gumes pour la santé. « Un régime
riche en légumes, fruits, céréales
entières, fruits à coque et graines,
et pauvre en calories provenant
de viande, est plus sain et a un
moindre impact environnemen-
tal que le régime alimentaire ac-
tuel », écrivent-ils. Leurs recom-
mandations servent notamment
de référence pour élaborer des re-
pas scolaires servis à plus de
30 millions d’enfants dans les
écoles américaines.
Et chez nous ? L’autorité euro-
péenne de sécurité alimentaire a
déjà pris la même décision de bif-
fer toute limite maximum de
consommation de cholestérol il y
a quelque mois, mais ses recom-
mandations n’ont pas encore été
adoptées par le Conseil supérieur
de la santé, l’organe belge qui
édicte les recommandations ali-
mentaires pour les Belges. La
question sera bien abordée, mais
dans le futur. ■
FRÉDÉRIC SOUMOIS
EN BREF
Statines
Les hypocholestérolémiants
– ou statines – sont les médi-
caments les plus vendus, et
donc les plus consommés,
en Belgique ces dernières
années. Selon une publica-
tion récente de la Mutualité
chrétienne (MC informations
de septembre dernier) près
de 1,5 million de Belges en
font une consommation
quotidienne, soit 13 % de la
population ! De plus, dans la
catégorie de 70-79 ans, une
personne sur deux est
consommatrice.
Evolution
En l’espace de 10 ans, le
nombre de consommateurs
a plus que triplé ! On est
passé de 147 millions de
doses annuelles à près de
500 millions aujourd’hui. Les
dépenses de ces dernières
années sont toutefois sous
contrôle grâce à l’introduc-
tion de médicaments
meilleur marché, grâce aus-
si, et surtout, à l’expiration
du brevet d’un des médica-
ments leaders du marché.
Ainsi, alors que la consom-
mation a triplé en dix ans,
les dépenses sont environ
10 % en dessous de leur
niveau de 2003.
E.B.
Leur consommation excessive était déconseillée
Les aliments riches en cholestérol (pour 100 g)
Cervelle de bœuf
2.200 mg
Crevettes
225 mg
Foie ou rognons de porc
400 mg
Leur consommation excessive
reste déconseillée
Les aliments riches en acides gras saturés
Beurre et produits laitiers
Chocolat
Saucisses confectionnées
nnées
avec de la viande dee porc
ou/et de bœuf
l’expert « Le crustacé ne sera plus diabolisé »
ENTRETIEN
icolas Guggenbühl est pro-
N fesseur de diététique à
l’Institut Paul Lambin (UCL).
La fin de la limite du cholestérol,
c’est une nouvelle surprenante…
La recherche médicale et diété-
tique évolue en permanence. C’est
vrai que, durant de nombreuses
années, on a déconseillé aux per-
sonnes qui se soignaient pour un
excès de cholestérol de déguster
des crustacés, qui ont une haute
teneur en cholestérol, mais qui
offrent pourtant l’avantage d’af-
ficher une faible teneur en
graisses saturées. Dorénavant,
on pourra sans crainte permettre
aux gens qui surveillent leur cho-
lestérol de manger des moules.
Evidemment en évitant d’y ajou-
ter du pain beurré, de la mayon-
naise ou plein de frites. Sinon,
l’avantage disparaît bien vite.
C’est la leçon à retenir : la déci-
sion prise aujourd’hui, que l’Au-
torité européenne de sécurité ali-
mentaire avait déjà prise il y a
quelque temps, ne signifie pas
qu’il faut abuser de tous les ali-
ments riches en cholestérol mais
qu’il ne faut plus les bannir abso-
lument ou les comptabiliser pour
Guggenbühl : « Les crustacés
sont pauvres en acides gras
saturés ». © D.R.
ne pas dépasser 300 mg par jour,
déjà atteints avec deux œufs. Des
denrées comme la viande grasse
ou la plupart des charcuteries
contiennent certes du cholestérol
mais surtout des graisses satu-
rées, dont il faut limiter l’apport.
Notamment parce que notre
corps… fabrique du cholestérol à
partir d’elles. Le cholestérol est
une matière complexe, avec une
inertie forte. C’est pour cela qu’il
était peu utile de se tourner vers
des aliments sans cholestérol
sans examiner s’ils n’offrent pas
d’autres inconvénients diété-
tiques. Beaucoup de généralistes
ignorent encore que le cholestérol
Beurre
250 mg
Jaune d’œuf
1.600 mg
Huile de palme
ou de coco
Boulettes
de viande
Fromage
Hamburgers
LE SOIR - 21.02.15
alimentaire n’est pas une menace
directe… Plusieurs études ont
montré par exemple que les gens
qui mangeaient un œuf par jour
n’avaient pas plus de cholestérol
sanguin que ceux qui en man-
geaient deux par semaine.
Que peut-on choisir sans risque ?
L’avantage des crustacés, huître,
crevette et autre homard, c’est
d’être certes riches en cholestérol
mais surtout pauvres en acides
gras saturés. Ce sont ceux-là qu’il
faut limiter au maximum, parce
que l’offre alimentaire en propose
de trop. Des viandes grasses, des
charcuteries, du chorizo ou du
salami, le beurre et la crème en
contiennent beaucoup. Les
sources sont essentiellement dans
les graisses animales, mais on en
trouve aussi cachées dans des
graisses végétales, comme l’huile
de palme, de coco ou de palmiste.
Qui sont intégrées dans les pâtes
feuilletées ou brisées, dans des
plats tout préparés, dans des pâ-
tisseries, mais aussi dans des
pâtes à tartiner. Parce leur satu-
ration permet au produit de res-
ter plus rigide et croustillant.
Fait avec des acides moins satu-
rés, la préparation coulerait. Le
LEXIQUE
Le cholestérol, utile,
mais nuisible
en excès
Le cholestérol provient
des aliments après avoir
été absorbé par les intes-
tins, mais est aussi synthé-
tisé par le foie, le cortex et
les glandes surrénales. Il
contribue au bon maintien
du système nerveux, de la
peau, des muscles, du foie,
des intestins et du cœur.
C’est un composant ma-
jeur des membranes cellu-
laires animales qui contri-
bue à leur stabilité et au
maintien de leurs struc-
tures. Mais, en excès, il
aide à la formation d’une
plaque d’athérome qui
peut boucher les artères et
provoquer infarctus ou
AVC.
Les acides gras saturés se
trouvent notamment dans
les graisses animales (lait,
fromage, beurre, viande,
lard, etc.) mais aussi dans
l’huile de coco et de palme.
Ils sont pour la plupart
solides à température
ambiante. Tous les acides
gras saturés ne présentent
cependant pas le même
risque cardio-vasculaire :
les acides gras à chaîne
moyenne (acide laurique,
acide myristique ou acide
palmitique) qui repré-
sentent environ 30 % des
graisses de bœuf, mouton
ou porc exerceraient des
effets plus délétères que
les acides gras saturés à
longue chaîne comme
l’acide stéarique.
ll est recommandé de ne
pas absorber plus de 10 %
de ses besoins énergé-
tiques sous formes
d’acides gras saturés, soit
pas plus de 20 g par jour
pour une femme et 30 g
pour un homme.
FR.SO
problème est que cette rigidité
n’est pas bonne pour l’intérieur
de nos artères. Mais tout est tou-
jours question de diversité et de
mesure. Pour les acides gras satu-
rés, on recommande de ne pas dé-
passer 20 g pour une dépense de
2.000 calories. Parfois, une seule
pizza en affiche 15…
Et les produits laitiers ? Ils
contiennent graisses saturées,
mais aussi nutriments utiles.
Comme toujours, il s’agit d’équi-
librer son apport alimentaire,
rien n’est tout noir ou tout blanc.
Il n’est pas possible de prédire
l’effet d’un aliment sur la seule
base de sa teneur en acides gras
saturés, parce qu’un aliment
contient d’autres composés sus-
ceptibles d’exercer une influence,
et que l’on sait désormais que les
effets cardiovasculaires varient
d’un acide gras saturé à l’autre.
Les observations ont montré que
la consommation de produits
laitiers, incluant lait, yaourt et
fromage, a été associée à une
meilleure qualité nutritionnelle
de l’alimentation et à un risque
cardiovasculaire plus bas. ■
Propos recueillis par
Fr.So
8
 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

LASOCIÉTÉ 9

« Il m’a dit qu’il partait en vacances »

TERRORISME L’ex-femme du djihadiste Lotfi Aoumeur sort de son silence
Lotfi Aoumeur, femme est parfois un peu confuse, les
mots ne sortent pas tout de suite, mais
djihadiste verviétois apparu elle réussit malgré tout à se replonger
dans une vidéo de propagande dans son histoire. Son « amie », musul-
de Daesh, est parti en Syrie mane d’origine, l’aide à répondre aux
questions ciblées sur l’Islam, comme si
en janvier 2014. Charlotte, récemment convertie, ne
Sa désormais ex-femme, connaissait pas encore très bien sa nou-
Charlotte, a tenté velle religion. Elle regarde régulière-
ment son « amie », en recherche d’ap-
de le rejoindre en août 2014, probation.
mais n’y est pas parvenue. La jeune fille a rencontré Lotfi en
Elle témoigne. 2009, quand il a commencé ses études
de médecine. Leur relation amicale a
évolué en histoire d’amour, parfois com-
anciens amis non-musulmans qui la ti-
raient vers le bas ». Dès sa conversion,
Charlotte sera de plus en plus distante
avec sa famille qui, selon ses propos,
« n’a pas compris son choix et déteste l’Is-
lam ».
En novembre 2012, Charlotte et Lotfi
se marient religieusement. La cérémo-
nie a lieu chez eux, dans un appartement
de Verviers, en présence de quatre té-
moins, mais les parents respectifs sont
absents. Après avoir abandonné ses
études de médecine et être passé par l’ar-
« Il m’a dit qu’il était à la frontière turco-syrienne
Verviers ? « Il m’a dit qu’il travaillait
dans le commerce avec son oncle et qu’il
faisait des allers-retours entre la Turquie
et l’Algérie. Il voulait que je le rejoigne
pour construire notre vie là-bas. » Au dé-
but, Lotfi Aoumeur prend contact avec
son épouse environ une fois par semaine,
toujours via Internet. Ensuite, les
échanges se feront de plus en plus rares.
« Il m’a dit qu’il était à la frontière tur-
co-syrienne et qu’il soignait des soldats
blessés de l’Etat islamique ». Charlotte
décide alors de le rejoindre, sans savoir
J’ai été mise en garde à vue avec ma fille.
Ensuite, la police nous a emmenées à
l’hôpital. Ma fille a été prise en charge
par des infirmières, je l’entendais pleu-
rer mais je ne pouvais rien faire. Je n’ai
pas pu dire au revoir à mon bébé. » Le
lendemain, Charlotte est rapatriée en
Belgique, seule, sans sa fille. Ce sont la
maman et le grand-père de Charlotte qui
ont pu aller récupérer le bébé en Hon-
grie. Depuis, les parents de Charlotte en
ont la garde et la maman ne peut le voir
que trois fois par semaine.
« Lotfi était très déçu que je n’aie pas
réussi à le rejoindre, il était triste. » De-

N
ous lui avions donné rendez-
vous dans un café, à Verviers. Au
dernier moment, par SMS, elle
nous prévient qu’elle « ne peut pas entrer
dans les cafés » et nous propose de la re-
joindre dans un Mac Do.
Charlotte a accepté de nous parler de
sa conversion à l’Islam et de sa relation
avec Lotfi Aoumeur. Avec un peu de re-
tard, Charlotte arrive… mais elle n’est
pas seule. Elle est accompagnée d’une
amie « parce que ce n’est pas facile ».
Charlotte est-elle « surveillée » ou sous
l’emprise de quelqu’un ? La jeune
pliquée. « Pour moi, c’était du sérieux »,
nous raconte-t-elle. En 2012, leur rela-
tion s’accélère : une conversion pour
Charlotte et un mariage religieux. Du-
rant l’été 2012, elle devient donc « Cha-
dia » : « J’étais convaincue que c’était la
bonne religion pour moi. L’Islam, c’est
mon mode de vie. Je suis ce que dit le Co-
ran, comme prier cinq fois par jour, ne
pas manger du porc, porter le voile, ne
pas avoir de contact avec les hommes…
L’Islam, c’est toute ma vie. Je baigne de-
dans 24h/24. » La jeune fille ne regrette
ni son choix ni le fait d’avoir « renié ses
et qu’il soignait des soldats blessés de l’Etat islamique »
mée belge en tant qu’ambulancier, Lotfi
entame une formation d’agent immobi-
lier en cours du soir. En journée, il est
pompier volontaire. Charlotte, quant à
elle, est demandeuse d’emploi et s’oc-
cupe de leur petite fille née en 2013.
En janvier 2014, à peine six mois avant
de finir sa formation, Lotfi annonce qu’il
part trois semaines « en vacances en Al-
gérie pour voir sa famille ». Pourquoi le
jeune homme est-il parti sans finir sa
formation, laissant femme et enfant à
exactement où il se trouve. « Je voulais
revoir mon mari, il me manquait et je
voulais vivre une vraie vie de famille, je
ne savais pas qu’il se passait tout ça là-
bas. » La jeune fille traverse, avec son bé-
bé d’à peine un an, une partie de l’Eu-
rope, en train. Comment Charlotte, sans
revenu, a-t-elle pu financer ce voyage ?
Elle refuse de nous répondre et continue
son histoire. « Belgique, Allemagne, Au-
triche, Hongrie… c’était long. J’ai été ar-
rêtée juste avant d’entrer en Roumanie.
puis fin août 2014, Charlotte dit ne plus
avoir reçu de nouvelles du jeune homme.
Elle se dit « très surprise » face à cette vi-
déo de propagande mais assure que
« Lotfi est toujours lui-même », qu’elle
« reconnaît sa façon de parler ». Aujour-
d’hui, Charlotte affirme ne plus vouloir
entrer en contact avec le jeune homme.
Elle est « persuadée qu’il n’entrera plus
en contact » avec elle et qu’il ne reviendra
pas en Belgique. ■
CATHERINE LONNEUX (st.)
P.30&31 LE GRAND ENTRETIEN

À L’ARMÉE
« Notre armée
lui a tout appris »
Nos confrères de Sudpresse
ont retrouvé un des mili-
taires qui a côtoyé, presque
quotidiennement, Lotfi Aou-
meur dans un camp d’entraî-
nement à Arlon. L’homme se
rappelle très bien de Lofti
Aoumeur : « Il se fondait dans
la masse. Il était musulman,
mais pas du tout radicalisé ».
Ce militaire de l’époque se
dit « personnellement cho-
qué » : « Notre armée lui a
tout appris. Ce qui m’effraie le
plus, c’est qu’il connaît main-
tenant toutes ces techniques
et qu’il peut les enseigner à
d’autres apprentis djihadiste. »
Lotfi Aoumeur, récemment apparu dans une vidéo de propagande de l’Etat islamique, se faisait appeler « Kostik », dans les années 2008-2012, quand il faisait du rap. © D.R.

Thomas « J’ai compris Laura « La vidéo m’a choquée »

qu’il se radicalisait » U
homas (prénom d’emprunt)
T a rencontré Lotfi Aoumeur
quand il avait 17 ans, ils étaient
dans la même école. Assez proche
de lui, il le voyait régulièrement
en dehors de l’école et ils ont
continué à se voir après avoir ob-
tenu leur diplôme. « Avec Lotfi,
nous avions beaucoup de discus-
sions philosophiques. On s’amu-
sait à refaire le monde. »
A l’époque, Thomas décrit Lotfi
comme un « ultraconsomma-
teur », qui aimait « jouer au type
d’en bas mais qui avait finale-
ment le train de vie d’un gosse de
riches ». Le jeune homme se sou-
vient d’un garçon qui exerçait
« une certaine fascination sur les
autres », ses amis étaient « fiers »
d’être à ses côtés. Il était égale-
ment « très loyal envers ses
amis ». « Côté filles, c’était plus
compliqué… On n’était pas sou-
vent d’accord. Lotfi n’était pas
toujours respectueux avec ses co-
pines, il lui arrivait de les trom-
per. »
« Pour entrer à l’armée, Lotfi a
dû passer plusieurs tests. A
l’époque, il fumait régulièrement
du cannabis, les contrôles san-
guins ont donc été compliqués
pour lui. C’est une femme qui lui
a fait passer l’entretien, c’était
donc plus facile pour lui, il a joué
avec ça… Il lui a menti en disant
qu’il avait beaucoup d’amis qui
fumaient, qu’il était donc un fu-
meur passif. » Après plusieurs
mois au sein de l’armée belge,
« Lotfi en a eu marre, il n’avait
plus envie d’y aller. » Selon son
ami, le jeune homme a alors trou-
ne ancienne amie très proche de Lotfi
Aoumeur, qui souhaite rester anonyme,
se dit « complètement choquée » par la vidéo
moi. Il a toujours été très respectueux envers
moi. »
Concernant la relation de Charlotte et Lot-
très vite. Il défendait ses idées envers et contre
tout. Il m’a semblé vraiment changé, comme
s’il s’était passé quelque chose là-bas. »
vé une ruse : « il a réussi à obtenir de propagande. Laura (prénom d’emprunt) fi, Laura est catégorique : « Charlotte se lais- Après cet épisode, Laura a pris ses dis-
un certificat médical » (totale-
ment faux, selon d’autres
ne le reconnaît plus : « Il a un regard de
haine, un regard très noir. Et lui qui était si
sait parfois marcher sur les pieds, elle était
folle amoureuse de lui et, au début, il a joué
tances avec Lotfi Aoumeur. « Je le voyais de
moins en moins, surtout après son mariage
sources). « Lotfi disait qu’il avait maniaque et qui faisait tellement attention à avec elle. » Selon elle, le couple se disputait avec Charlotte. » Quand elle a entendu qu’il
réussi à « baiser » deux fois l’Etat lui, il a complètement changé, même physi- souvent et Lotfi pouvait « parfois s’emporter, était parti en Algérie, elle pensait qu’il « vou-
belge : il recevait un salaire mais quement. » La jeune fille a connu Lotfi quand il était très impulsif ». lait ouvrir un commerce là-bas et y vivre avec
ne travaillait plus. » De plus en il était en secondaire, à Verviers. « Nous La jeune fille se souvient d’un moment par- Charlotte ». Laura se sent en partie respon-
plus, Lotfi Aoumeur devenait étions fort liés, on faisait tout le temps plein de ticulier où elle a vu changer son ami : « Lotfi sable de ce qui est arrivé : « Je l’ai senti seul,
« anti-Etat » et sa « mentalité choses ensemble. » Ils avaient de nombreux m’a dit qu’il partait un mois au bled, vers l’été pas forcément très heureux, mais je l’ai laissé
communautaire » ressortait plus points communs, notamment le sport. « Lotfi 2011. » Quand il est revenu, Lotfi et Laura ont en plan parce que je ne reconnaissais plus
qu’avant. m’encourageait tout le temps, il me soutenait eu une longue discussion « sur la religion, la mon ami. » Laura reste persuadée, malgré
En 2010, Thomas a senti un beaucoup. » Elle le décrit comme un garçon société actuelle, la politique… ». Elle a alors tout, que « Lotfi a un bon fond ». « S’il me re-
changement dans le comporte- toujours prêt à discuter avec ses amis remarqué un réel changement de comporte- contacte un jour, je ferai tout pour l’aider ». ■
ment de son ami. « Un jour, Lotfi, proches : « C’était une oreille attentive pour ment. « Il n’était plus le même. Il s’emballait C.L. (st.)
un peu énervé, a lancé une phrase
qui m’a vraiment choqué : « Les

blancs qui traînent avec les re-
beus, ils se sentent pousser des
couilles » ». A partir de ce mo-
ment-là, le jeune homme s’est
éloigné quelques mois de son
ami : « Il m’avait vraiment bles-
sé. »
En septembre 2012, un mes-
sage écrit par le jeune homme sur
son compte Facebook a fait bas-
=4
=4=;86
culer leur amitié. « Lotfi avait
écrit un long texte totalement an-
D ; 0C 8 >
ti-démocratique et assez haineux B8<
envers l’Occident. J’ai compris
qu’il se radicalisait dangereuse-
ment. Le dialogue était rompu. » Prêt à tempérament - Vous empruntez 15.000,00 euros en 48 mois - Mensualité 350,14 euros
Thomas a vu Lotfi Aoumeur pour Total à payer : 16.806,72 euros - *TAEG (taux annuel effectif global) = 5,84% - Taux débiteur annuel fixe = 5,84%
la dernière fois au début de l’an-
née 2013. Depuis, le jeune
homme qui deviendra djihadiste
a supprimé son compte Facebook
et a changé de numéro. « Il a éloi-
gné ses amis par cercles : d’abord
les athées, ensuite les personnes
potentiellement convertissables à
l’Islam et enfin les musulmans
pas assez radicaux pour lui. » ■
C.L. (st.)

9
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
10 LASOCIÉTÉ
Les défauts des centrales
sont aussi plus gros qu’annoncé
NUCLÉAIRE Les plus importantes microfissures font jusqu’à 9 centimètres dans les zones rurales, mais il
Il y a davantage de défauts
dans les cuves.
Et ils sont plus gros.
Jusqu’à 6 centimètres
à Tihange 2
et 9 centimètres à Doel 3.
D
epuis qu’il s’est ouvert à l’été
2012, le dossier des microfis-
sures dans les réacteurs nu-
cléaires Doel 3 et Tihange 2 ne cesse
d’aller de rebondissements en rebon-
dissements. Le 14 février dernier, Le
Soir révélait que le nombre des micro-
fissures décelées dans l’acier des cuves
des deux centrales était nettement
plus important que prévu. Aujour-
d’hui, il apparaît que ce n’est pas seule-
ment le nombre des défauts qui a été
revu à la hausse, mais aussi leurs di-
mensions. Tant la taille moyenne que
la taille maximale des défauts dans les
cuves sont plus importantes qu’annon-
cés. La taille maximale de certains
« flakes » atteint 9 centimètres, in-
dique un document de l’Agence fédé-
rale de contrôle nucléaire (AFCN)
adressé à l’association Aachener Ak-
tionsbündnis gegen Atomenergie.
A la fin 2014, une « requalification »
de la méthode de détection par ultra-
sons des « défauts dus à l’hydrogène »
a entraîné un réexamen des mesures
réalisées en 2012. Le seuil de détection
des microfissures ayant été abaissé, de
nouvelles anomalies sont apparues. Il
n’y a pas 2.011, mais 3.149 défauts
dans la cuve de Tihange 2 (principale-
ment dans la partie supérieure du
cœur). Et Doel 3 n’est pas affecté par
8.062 microfissures, mais en contient
13.047 (surtout dans la partie infé-
rieure). L’affinement de la méthode de
détection aurait permis de mettre en
évidence des défauts restés « sous le
radar », parce que plus petits que les
précédents. C’est ce que l’on aurait pu
croire. Questionnée à ce sujet, l’AFCN
est restée vague sur la question, se
Nemmouche refuse d’aider son « complice »
JUSTICE Le Français dément avoir participé à l’attentat de Bruxelles
e Thomas Descamps,
M l’avocat de Nacer Bendrer,
ce jeune Marseillais de 26 ans
soupçonné d’avoir prêté assis-
tance à Mehdi Nemmouche,
l’auteur présumé de l’attentat
commis contre le Musée juif de
Belgique, le 24 mai dernier, en-
tend obtenir rapidement la libé-
ration de son client « qui n’a rien
à voir avec l’attentat ». La
chambre du conseil de Bruxelles,
devant laquelle il comparaissait
vendredi au lendemain de son
transfèrement vers la Belgique
par la France, a toutefois confir-
mé son mandat d’arrêt.
Nacer Bendrer avait été arrêté
le 9 décembre 2014 à Ceyreste, à
une trentaine de kilomètres de
Marseille, la ville où Mehdi
Nemmouche avait été intercepté
le 30 mai 2014, porteur des
armes utilisées lors de l’attaque
contre le Musée juif. Selon les
enquêteurs belges et français,
Nacer Bendrer était la « seule
personne que connaissait Mehdi
Nemmouche » à Marseille. Ils le
soupçonnent d’avoir voulu le re-
joindre. Les deux hommes, qui
s’étaient connus à la prison de
Salon-de-Provence où ils avaient
séjourné ensemble « dans la
même section mais à des étages
différents » du 1er juin 2008 au
2 décembre 2010, s’étaient aussi
rencontrés dans les semaines
précédant l’attentat commis à
Bruxelles. Mehdi Nemmouche,
revenu en Europe après avoir sé-
journé en Syrie (une hypothèse)
Hotton sauve
le cinéma
Plaza
es cinémas de « village », il
WALLONIE
L n’en existe plus beaucoup
subsiste des passionnés du 7 art e
pour qui l’écran est toute la vie.
A Hotton, dans la province de
Luxembourg, un cinéma histo-
rique fonctionne depuis 1952. Le
Plaza a été construit par les pa-
rents de l’actuelle gérante, Lu-
cienne Verdin. Il y avait à
l’époque trois cinémas dans la ci-
té famennoise. Seul le Plaza a
survécu. Et il devrait encore per-
durer après le départ à la retraite
de ses actuels gérants.
Lucienne Verdin a 83 ans et
son mari Paul Ludwig est un fi-
frelin plus jeune. Ils ont encore
la forme mais songent tout de
même à céder le relais. « Mais
pas avant 2017, clame fièrement
Lucienne. On continue à gérer à
deux, l’un pour le côté adminis-
tratif, l’autre pour la technique.
Remettre, on en parlait comme
cela entre nous, sans plus et, l’an
passé, le bourgmestre nous a dit
que la commune ne voulait pas
perdre ce monument de la vie lo-
cale. La commune a donc décidé
A Tihange 2, la taille maximale des défauts est de plus de 6 centimètres. © BELGA. de l’acheter pour que l’aventure
REMOUS
continue et qu’il y ait même une
contentant d’indiquer que les nou- Mais la révision la plus significative Manifestation à Tihange le 15 mars nouvelle dynamique. »
veaux défauts étaient « similaires » concerne les dimensions des défauts Dans la foulée de ses parents,
aux précédents et « situés dans les les plus importants. Dans le réacteur Les remous autour des centrales nucléaires Lucienne Verdin a poursuivi
mêmes zones des cuves ». Tihange 2, la taille maximale mesurée belges ont relancé une opposition virulente à l’aventure familiale avec son ma-
passe de 38 à 61,8 millimètres dans la l’atome. Une opposition qui fédère des acti- ri en 1980. Depuis lors, le Plaza
Dans la cuve de Doel 3, partie supérieure de la cuve, la plus af- vistes belges, néerlandais et allemands. Di- n’a cessé de projeter dans sa salle
la dimension des microfissures fectée par les défauts. Soit une révision manche 15 mars à 14 heures à Tihange, ces unique de 204 sièges et d’inves-
les plus importantes est de 30 % à la hausse de plus de 60 %. opposants comptent bien faire entendre leur tir, notamment dans le numé-
plus importantes qu’estimé A Doel, la taille des défauts les plus voix. Leurs critiques s’adressent non seule- rique, il y a trois ans. « Nous pro-
grands dans la partie supérieure passe ment à Electrabel et à l’actuel gouvernement jetons tous les jours, sauf parfois
Il semble que ce soit plus compliqué de 31 à 40,6 millimètres. Et dans la belge, mais aussi à l’Agence fédérale de un jour en semaine. En période
que ça. Les tailles moyenne et maxi- partie inférieure, la plus affectée par contrôle nucléaire. Celle-ci, disent-ils, « ne de vacances, comme actuelle-
male des défauts sont aussi plus im- les microfissures, les plus importants joue absolument pas son rôle. L’avis de redémar- ment, nous avons jusqu’à 4 films
portantes que prévu, dit l’AFCN. Le défauts ne sont pas de 67,9 mais bien rage de Tihange 2 et de Doel 3 qu’elle a délivré a par jour. On tourne surtout avec
chiffre de la taille moyenne des défauts de 90,6 millimètres. Soit neuf centi- été démenti de façon cinglante par la deuxième des films commerciaux, mais
de Tihange passe de 13,4 millimètres à mètres de défaut identifiés. Et une ré- mise à l’arrêt de ces deux réacteurs dont la cuve toutes les 5-6 semaines, on pro-
14,8 dans la partie supérieure de la vision à la hausse des dimensions des est affaiblie par des milliers de fissures ». pose aussi un film plus compli-
M.D.M.
cuve et de 14,8 à 15,5 mm dans la par- microfissures de plus de 30 %. qué, pour les cinéphiles. »
tie inférieure. A Doel, la taille De quoi complexifier encore les cal- www.stop-tihange.org
Le bourgmestre Jacques Cha-
moyenne passe de 12,0 à 13,7 dans la culs de solidité en cours. Et rendre plier et son collège n’ont pas vou-
partie supérieure et de 13,2 à 16,0 dans plus délicat une décision d’un éventuel lu que cette institution de la vie
la partie inférieure. Soit des dimen- redémarrage ? ■ hottonaise disparaisse. « Ses
sions environ 10 % plus importantes. MICHEL DE MUELENAERE atouts sont nombreux, dit-il.
C’est un lieu qui a multiplié les
fonctions puisqu’il y a aussi une
grande salle à l’arrière. Il y a eu
des activités festives, des spec-
tacles où sont passés dans les an-
nées 60 à 80 des Frank Alamo,
France Gall, Pétula Clark, Ada-
mo, Hugues Aufray, Christophe
et tant d’autres. La salle de ciné-
VERVIERS
ma a aussi servi pour des soirées
à thème, débats, projections de
Quatre suspects
restent en prison films plus pointus, Exploration
du Monde. »
La chambre du conseil de
Bruxelles a prolongé vendre- Un espace culturel multiforme
di d’un mois supplémentaire Le bourgmestre met aussi en
la détention préventive de avant le point de vue immobilier
quatre suspects concernés de la transaction, « cette acquisi-
par l’enquête sur la cellule tion ouvrant au patrimoine
terroriste démantelée à communal des perspectives de
Vervier. Il s’agit des frères développement vers une zone
Ismaël et Souhaib El Abdi, verdoyante proche du parc com-
d’Abdelmounaïm Haddad et munal, en plein cœur du village.
de Mohamed Hamja Arshad Le volume des salles disponibles
Mamood Hajni. permettra de développer l’offre
culturelle dans le cadre du ciné-
ma mais aussi pour l’associatif,
la création artistique, l’éduca-
fémorale. A l’annonce de sa tion permanente, l’intergénéra-
condamnation, il avait craché tionnel, en sachant toutefois qu’il
L’arrivée au Palais de Justice de Bendrer, sous très haute surveillance.© PHOTONEWS sur le tribunal et adressé un faudra y effectuer des aménage-
« Fils de p. » à sa victime. ments lourds. Mais côté matériel
et avoir transité par l’Asie avant c’était au tour de Nemmouche, avant l’attentat de Bruxelles ? Bendrer est bien seul dans sa de projection, on est rassuré. La
d’atterrir en Allemagne, était ar- selon les enquêteurs de des- Des armes « similaires à celles de défense. Nemmouche, refusant qualité est à la hauteur ! »
rivé à Bruxelles au début du mois cendre à Marseille et d’y séjour- l’attentat » ont en tout cas été dé- catégoriquement de parler aux Cet achat serait aussi un
de mars et avait loué un apparte- ner du 24 au 29 avril, comme en couvertes chez Bendrer au mo- enquêteurs, n’a pas pu être inter- « plus » dans le cadre d’un dos-
ment au 4e étage d’un immeuble rendrait compte l’accroche par ment de son arrestation : une ka- rogé sur sa relation avec son ex- sier Feder dont un des objectifs
situé rue Saint-Joseph. Le 9 avril son GSM des bornes d’émission lachnikov, deux pistolets, des codétenu. Il ne peut donc ni ne est de trouver un investisseur
2014 à 21h07, selon les examens proches du domicile de Bendrer, munitions, un fusil de chasse. veut confirmer les proclamations pour une structure hôtelière au
de sa téléphonie, Nemmouche à Ceyreste. Selon l’avocat fran- Bendrer affirme ne « pas être un d’innocence de Bendrer et l’exo- centre de Hotton. « Le cinéma et
avait appelé son ex-compagnon çais du Marseillais, Me Julien assassin ». Les armes, Bendrer nérer d’une éventuelle complici- des salles de réunion pour des
de détention. Celui-ci aurait aus- Blot, les conclusions des enquê- les connaît, comme le prouve le té dans l’attentat. Nemmouche congrès éventuels vont dans ce
sitôt pris le train pour rallier teurs belges seraient entachées stock qu’il détenait. C’est pour considère, pour ce qui le sens », poursuit le maïeur qui
Bruxelles et y demeurer du 10 au « d’éléments factuels complète- l’attaque à main armée d’un épi- concerne, que « des pistes n’ont pointe aussi comme motivation
12 avril. Nemmouche aurait de- ment erronés ». cier marseillais qu’il avait aussi pas été explorées » et que les la création d’emplois. La com-
mandé à Bendrer de conserver la été condamné à 3 ans de prison images du Musée juif ont « été mune déboursera 600.000 eu-
confidentialité sur ce déplace- A sa victime : « Fils de p… » en 2007. L’épicier avait été bles- manipulées par les enquêteurs », ros sur les trois ans à venir pour
ment précipité du sud de la Pourquoi ces échanges, parti- sé grièvement d’une balle dans la ainsi que l’a rappelé son avocat, acquérir le cinéma, un bâtiment
France vers la capitale de l’Eu- culièrement la visite à Marseille cuisse. Elle était passée à Me Sébastien Courtoy. ■ voisin et un terrain de 14 ares. ■
rope. Quinze jours plus tard, de Nemmouche, trois semaines quelques millimètres de l’artère MARC METDEPENNINGEN JEAN-LUC BODEUX
10
 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

LASOCIÉTÉ 11

L’ambassade américaine plus sécurisée

BRUXELLES Les riverains pourraient introduire un recours au Conseil d’Etat
L’ambassade DEMANDE tente aussi de les rassurer :
« Nous avons l’intention d’ins-
américaine installera des taller les grilles telles que présen-
Ne pas créer
grilles pour empêcher tées dans le dossier de demande
de précédent de permis, mais uniquement
le passage des piétons
Après les attentats du 7 jan- temporairement. Dès que les au-
boulevard du Régent. vier à Paris et ceux du 14 fé- torités compétentes approuvent
Le permis a été délivré vrier au Danemark, les auto- les plans pour des nouvelles
par la Région au grand rités bruxelloises n’ont pas grilles qui tiennent compte de
pu aller à l’encontre des vos suggestions, nous les com-
dam des riverains. manderons et installerons. »
demandes de sécurisation
Ainsi, les grilles noires peu es-
de l’ambassade des Etats-

L
’ambassade des Etats-
Unis souhaite augmenter
sa sécurité et placer des
grilles pour mieux contrôler les
passages du côté du boulevard
du Régent. Son permis d’urba-
nisme vient d’être accordé par la
Région alors que la commission
de concertation du 6 janvier
avait rendu un avis défavorable.
Les riverains réfléchissent au dé-
pôt d’un recours auprès du
Conseil d’Etat.
Depuis les attentats du 11 sep-
tembre 2001, l’ambassade amé-
ricaine a privatisé une partie de
l’espace public du côté du boule-
vard du Régent. Elle a fait instal-
ler des soufflets ainsi que des
guérites de contrôle pour éviter
le passage des véhicules et des
piétons sur son trottoir. Seul un
passage est possible pour les cy-
clistes et les piétons entre les
arbres et les grilles. Ce dispositif
devait être provisoire mais est
toujours bien présent.
En 2008, suite à une manifes-
tation houleuse devant l’ambas-
sade, le périmètre a même été
étendu et les autorités régio-
nales, propriétaires de la voirie,
En plus des guérites, l’ambassade des Etats-Unis souhaite ériger des grilles de 2,4m de hauteur
sur toute la largeur de la voirie. © D.R.
ont accordé la fermeture défini-
tive des lieux.
Visiblement, le dispositif n’est
pas suffisant puisqu’en 2013, 37
personnes ont réussi à se faufiler
dans l’espace contrôlé par des
gardes. Pour éviter une attaque,
l’ambassade a décidé de poser
des grilles hautes, perpendicu-
lairement au trottoir, des deux
côtés de son bâtiment.
Déjà en mars 2014, l’ambas-
sade avait commencé l’édifica-
tion d’un grillage de sécurité
juste à la limite du no29 du bou-
levard du Régent. Les habitants
de l’immeuble s’étaient alors
rendus sur place et l’ambassade
avait reconnu ne pas disposer
des autorisations nécessaires à
un tel aménagement.
Finalement, l’ambassade a dé-
posé une demande de permis
d’urbanisme à la Région. Une
enquête publique s’est déroulée
entre le 27 novembre et le 26 dé-
cembre. Quelque 14 remarques
ont été enregistrées. Le 6 janvier,
lors de la commission de concer-
tation, la Ville de Bruxelles, la
SDRB, l’IBGE et la Direction des
monuments et sites ont rendu
un avis défavorable. Selon eux, le
projet visait à une importante
privatisation de l’espace public,
la continuité du boulevard serait
interrompue par les nouvelles
grilles et le dispositif portait at-
teinte aux qualités urbanistiques
Unis. Si le type de menace
doit être identifié clairement,
il ne faut cependant pas
créer de précédent. En effet,
si les Etats-Unis ont le droit
de privatiser une grande
partie de l’espace public,
pourquoi la France, ou le
Danemark, ou un autre pays
ne pourrait pas faire le
même genre de demande, au
risque de voir s’ériger un peu
partout des installations
dignes des plus grandes
frontières ?
V.LH.
de l’espace public. Dans la fou-
lée, un dialogue s’est noué entre
la Ville de Bruxelles et l’ambas-
sade afin de répondre aux de-
mandes d’amélioration de la sé-
curité tout en préservant la qua-
lité de vie des riverains.
Cependant, le 13 février, la Ré-
gion a décidé de délivrer le per-
mis d’urbanisme. Dans un cour-
rier daté du 19 février, l’ambas-
sade prévient ses voisins que le
chantier débutera le 2 mars. Elle
thétiques devraient être rempla-
cées rapidement par d’autres re-
prenant le même aspect que
celles déjà posées le long de l’am-
bassade afin de respecter l’amé-
nagement du boulevard du Ré-
gent.
Malgré cela, les riverains
pensent introduire un recours au
Conseil d’Etat dans les 30 jours
prévus par la loi. « Je comprends
les craintes des riverains de voir
la menace renvoyée vers leur im-
meuble, explique l’échevin de
l’Urbanisme de la Ville de
Bruxelles, Geoffroy Coomans
(MR). Nous souhaitons préser-
ver la quiétude des habitants
tout en garantissant la sécurité
de l’ambassade. Nous allons aus-
si examiner l’aménagement
d’une bretelle d’accès pour les ha-
bitants du no24. »
Les négociations risquent
d’être tendues car l’ambassade
souhaite également mieux pré-
server sa sécurité le long de la
rue Ducale. Et là, une fermeture
identique à celle du boulevard
du Régent n’est pas envisagea-
ble. ■
VANESSA LHUILLIER

LESBRÈVES 

©MAT/M6 ©DR/M6
Alerte à la bombe au « Soir » :
un an de prison avec sursis
e tribunal correctionnel de Bruxelles a condamné vendredi

L Thierry C., l’auteur de l’alerte à la bombe au journal Le Soir, à

une peine d’un an de prison avec sursis. Le juge a suivi le
réquisitoire du ministère public. Thierry C., âgé de 52 ans, avait été
interpellé à Mouscron le 11 janvier, le jour même de la fausse alerte
à la bombe qui avait secoué la rédaction. Thierry C. était déjà connu
de la justice pour avoir fait sauter une bombe devant le siège du
Vlaams Blok (actuel Vlaams Belang), en 1999. Il avait obtenu la
suspension du prononcé de la condamnation pour ce fait. (b)

Accident de train en Suisse

Vendredi matin, un train Interregio et un RER circulant dans

la même direction sont entrés en collision latérale à la sortie
de la gare de Rafz, au nord de Zurich, causant le déraille-
ment de l’Interregio. Au moins cinq personnes ont été bles-
sées, dont une gravement (un conducteur). Une enquête a
été ouverte par la police cantonale. (H. H. st.)

AFFAIRE CARLTON minique Strauss-Kahn. (H.H.)

Verdict le 12 juin
Le procès du Carlton s’achevait
vendredi au tribunal correction-
nel de Lille, trois semaines après
son commencement. Le juge-
ment a été mis en délibéré et
sera rendu le 12 juin prochain.
Les juges devront se prononcer
sur la culpabilité et les peines à
attribuer aux prévenus. Le pro-
cureur de la République, Frédé-
ric Fèvre, a requis des peines
plutôt clémentes pour 12 des 14
prévenus et la relaxe pure et
simple en ce qui concerne Do-
PROCÈS BETTANCOURT DIMANCHE 17:25
Peine maximale requise
Une peine maximale de trois Face à un jury de professionnels, les candidats, dont Isabelle une jeune Belge,
ans de prison ferme a été re- devront réaliser des vêtements incroyables en très peu de temps.
quise vendredi au procès Bet-
tencourt contre le photographe
François-Marie Banier, ex-confi-
dent de la milliardaire Liliane
Bettencourt, jugé pour « abus
de faiblesse », la relaxe étant en
revanche demandée pour l’ex-
ministre UMP Eric Woerth, tout
comme pour quatre autres pré-
venus. (afp)

** 11
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

12 LASOCIÉTÉ

Delhaize : le vitrioleur passe à l’acte

SÉCURITÉ Les
Le vitrioleur utilise une
adresse email russe.
La nettoyeuse de 52
ans en danger de mort.
La sécurité de tous les
Delhaize renforcée.
menaces de « Mo Taldi » se sont concrétisées dans un magasin d’Anvers
loo, Bruxelles, Uccle et Ruis-
broek.
Cet homme, décrit comme de
« type caucasien », semble âgé
de 40 à 50 ans, et disposerait
d’un véhicule. Lors de sa trans-
mission de mails de menaces à
Delhaize et à l’agence Belga, il a
fait usage d’une messagerie peu
connue du public belge, celle de

L
a sécurité de l’ensemble
des points de vente Del-
haize va être renforcée
après la mise à exécution, par un
individu qui exigeait de l’argent,
de menaces d’attentat contre des
clients. Vendredi matin, vers
7h30, une technicienne de sur-
face qui nettoyait l’entrée du ma-
gasin Anvers-Sud a été agressée
par un inconnu qui lui a projeté
de l’acide au visage. Cette
femme, âgée de 52 ans et origi-
naire de Westerlo, a été griève-
ment brûlée à la face et aux pou-
mons. Selon Sven Lommaert, le
porte-parole de la police d’An-
vers, la victime a été emmenée
« en danger de mort » vers l’hô-
pital.
L’auteur de cette agression est,
selon le parquet de Bruxelles,
l’homme qui avait adressé dès le
mois de décembre dernier au
moins deux mails de menaces à
la direction de Delhaize, avec co-
pies adressées à l’agence de
presse Belga. Le dernier de ces
Le suspect a été filmé par les caméras du magasin, dont la sécurité a été renforcée.© BELGA
messages mettait en garde Del-
haize contre le « dommage social
et financier » que représenterait
« l’attaque de clients à l’aide
d’acide ». L’homme demandait
en anglais d’être « recontacté à
12 h ». Dans deux autres mes-
sages, il menaçait de s’en
prendre à « 5 personnes » et à
« 3 personnes à Charleroi, une
femme et deux enfants ». Il par-
lait aussi, outre une revendica-
tion financière dont on ignore le
montant, de « upgrader les
cartes au niveau Premium », une
référence, sans doute à « Pre-
mium », l’une des marques d’en-
trée de gamme de Delhaize. De-
puis décembre, la direction de
Delhaize a été en contact avec le
parquet de Bruxelles, saisi d’une
plainte.
Le suspect a été identifié par
les caméras de surveillance du
magasin d’Anvers. Il correspon-
drait à un suspect, déjà identifié
par des policiers dès décembre
comme un homme se trouvant,
la nuit du 22 au 23 décembre,
dans une agence bancaire ING
de Linkebeek. Il aurait aussi été
localisé, dans des circonstances
non précisées mais probable-
ment par l’emploi de sa message-
rie internet, à Binche, La Lou-
vière, Seneffe, Manage, Water-
Yandex, qui se présente comme
le « Google russe ». Les services
de cette plate-forme sont essen-
tiellement utilisés par des res-
sortissants russes, biélorusses,
ukrainiens, moldaves ou turcs.
Le nom utilisé par le suspect est
« Mo Talbi », vraisemblablement
un « nickname » ou un faux
nom.
Le porte-parole de Delhaize,
Roel Dekelver, a indiqué que
l’existence de ces menaces avait
donné lieu à des réunions avec le
personnel, orientées sur les
questions de sécurité. Il n’a pas
détaillé les mesures internes qui
ont été décidées, précisant uni-
quement que des « agents de sé-
curité pourraient être sollici-
tés ». Le magasin d’Anvers-Sud
où le suspect est passé à l’acte est
demeuré ouvert alors que la vic-
time de l’attaque à l’acide était
évacuée. Les enquêteurs es-
pèrent arrêter l’auteur avant
qu’il ne récidive. ■
MARC METDEPENNINGEN



Brussels Expo
du samedi 28 février
au dimanche 8 mars 2015

BATIBOUW Ouvert de 10h à 18h30.

Nocturne le jeudi 5/3 jusqu’à 23h.
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LANÉCROLOGIE

 

Jehan-Michel et Dominique LEBON - KNOPES, Bernard et Frédérique DEGAVRE-LEBLUD, ses parents ;

Benjamin et David,
Micheline LEBLUD-PENNING, sa mamy ;
Patrick LEBON,
ses enfants et petits-enfants ; Anne DEGAVRE, sa marraine ;
vous font part du décès de Michel BAR et sa compagne Jacqueline SIREUIL, Hugo LEBLUD son parrain ;
Jean-Paul BAR et sa compagne Carine DUGARDIN, et Dominique FRIART,
MONSIEUR
ses enfants ; Marie et Louise HERMANT, ses cousines ;
Jean LEBON Marianne BUYSSCHAERT,
la maman de ses petis-enfants ;
Les familles JENNEKENS, LEBLUD, PENNING,
ses grand-oncle, grand-tantes,
veuf de Madame Odette LANDERCY
Noémie et Gilles BAR, ses petits-enfants ; cousins et cousines ;
né à Ixelles, le 4 mars 1916
Marcel BAR et toute sa famille, son frère ; ont la profonde douleur de vous faire part du décès accidentel de
et décédé à Woluwe-Saint-Lambert, le 15 février 2015.
La cérémonie d’adieu, suivie de l’incinération et de la dispersion
des cendres, aura lieu au crématorium de Bruxelles,
Saradha, dite Baby, sa dame de compagnie ;
ont la tristesse de faire part du décès, dans sa 94e année,
Antoine DEGAVRE
le lundi 23 février 2015 à 13 h 45. né à Etterbeek, le 16 juin 1996
suite à une longue maladie, le 18 février 2015, de et décédé à Coxyde, le 18 février 2015.
Réunion au crématorium à 13 h 30.
(Avenue du Silence, 61 - 1180 Uccle) Marc BAR La cérémonie d’Adieu sera célébrée en l’église abbatiale Notre-
Dame de la Cambre, le jeudi 26 février 2015 à 11 heures.
1200 Bruxelles - Av. du Prince Héritier, 190 Résistant
P. F. Lits - 02/733.73.81
Réunion à l’église à 10 h 45
Professeur
(Abbaye de la Cambre, 11 - 1050 Ixelles)
Grammairien
 Helléniste
Numismate L’incinération au crématorium de Bruxelles à Uccle aura lieu
La famille, Veuf de Nelly DETILLEUX dans l’intimité.
très touchée par les marques de sympathie La crémation aura lieu au crématorium de Bruxelles Un dernier hommage peut être rendu à Antoine, le mercredi
que vous lui avez témoignées lors du décès de le mercredi 25 février 2015 à 13 h 30. 25 février de 16 à 19 heures, en présence de la famille, au
funérarium « Le Paisible » Rue du Buis, 47 à Watermael-Boitsfort.
MONSIEUR Réunion au crématorium à 13 h 15
(avenue du Silence, 61 à Uccle-Calevoet). Le présent avis tient lieu de faire-part.
Robert MEURS Le présent avis tient lieu de faire-part. 1170 Bruxelles - Rue du Buis, 8
vous remercie d’avoir partagé sa peine. Funérailles E. GHORAIN - Tél. 02 660 59 99

12
 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

LANÉCROLOGIE 13
  

Nunc dimittis... Le soir venu, Jésus dit : Il nous a donné tant d’amour.
« Passons sur l’autre rive. » Nous le garderons dans notre cœur.
(Marc 4.35) Madame Liliane VAN VINCKENROY,
son épouse ;
Fabrice et Sophie van de KERCKHOVE - BASCH, Le Baron et la Baronne Etienne FALLON, Monsieur et Madame Christophe VAN OPHEM,
Marc et Claude van LIERDE - van de KERCKHOVE, Le Vicomte DAVIGNON, Antoine, Guillaume, Martin et Clément,
ses enfants et beaux-enfants ; Monsieur et Madame Bruno DETHOMAS, Monsieur et Madame Grégory VAN VINCKENROY,
Denis van de KERCKHOVE, Le Vicomte et la Vicomtesse Henri DAVIGNON, Marion, Estelle et Rémi,
Matthieu van LIERDE et Anne-Claire LEUCKX, Monsieur et Madame Philippe AUBRY, ses enfants, beaux-enfants et petits-enfants ;
Hadrien van LIERDE, ses enfants et beaux-enfants ;
ses petits-enfants ; Monsieur Jean-Bernard KIRSCH,
Le Baron Hubert FALLON,
ses enfants, beaux-enfants et petits-enfants,
Jean et Cécile van de KERCKHOVE, Le Baron Nicolas FALLON,
Eloïse et Thomas, Madame Francine LEURQUIN,
son frère et sa belle-sœur, ses enfants, beaux-enfants et petits-enfants,
Le Comte et la Comtesse
Ses neveux, nièces, petits-neveux et petites-nièces, Guillaume de WESTERHOLT GYSENBERG, Monsieur et Madame Jean VAN VINCKENROY,
Attila et Gregor, leurs enfants, beaux-enfants et petits-enfants,
Saâdia GARANDO, son amie dévouée
Le Vicomte Gilles DAVIGNON, Monsieur et Madame André VAN der ELST,
ont la profonde tristesse d’annoncer le décès de Le Vicomte et la Vicomtesse Cédric DAVIGNON, leurs enfants, beaux-enfants et petits-enfants,
Monsieur et Madame Laurent DETHOMAS, Monsieur et Madame Paul VAN der ELST,
Marcel van de KERCKHOVE Monsieur Romain DETHOMAS,
Le Vicomte Julien DAVIGNON,
leurs enfants, beaux-enfants et petits-enfants,
Monsieur et Madame Jean-Pierre VAN der ELST,
Ambassadeur honoraire de S. M. le Roi des Belges
La Vicomtesse Sophie DAVIGNON, leurs enfants, beaux-enfants et petits-enfants,
veuf de Liliane LABIAU Le Vicomte Louis DAVIGNON, ses frère, sœur, beaux-frères, belles-sœurs,
né à Cherbourg (France) le 9 juin 1924 ses petits-enfants et arrière-petits-enfants ; neveux et nièces ;
et décédé à Etterbeek le 19 février 2015. Le Comte et la Comtesse de LIEDEKERKE BEAUFORT, Et les familles apparentées,
Le service religieux sera célébré en l’église Saint-Clément Le Vicomte le HARDŸ de BEAULIEU,
Le Baron KERVYN de MEERENDRÉ, vous annoncent avec une profonde tristesse le décès inopiné de
le mercredi 25 février 2015, à 10 h 30.
La Comtesse de LICHTERVELDE, MONSIEUR
Réunion à l’église Le Comte Bernard de LIEDEKERKE BEAUFORT
(rue du Loutrier à 1170 Watermael-Boitsfort)
L’inhumation au cimetière d’Ixelles aura lieu dans l’intimité.
et Madame VAN CAMPENHOUT,
Madame Giuseppe CASALI,
Alain VAN VINCKENROY
Madame Philippe PICARD, né à Elisabethville, le 28 décembre 1944
Le présent avis tient lieu de faire-part. La Baronne Bernard de MONTBLANC, et décédé à Wezembeek-Oppem, le 18 février 2015.
1040 Bruxelles - Avenue de Tervueren, 114 (bte 10). Le Comte et la Comtesse La messe de funérailles sera célébrée en l’église Saint-Joseph
A&G
Bruno de LIEDEKERKE BEAUFORT, à Wezembeek-Oppem, le mardi 24 février 2015 à 11 heures.
ses frères et sœurs, beaux-frères et belles-sœurs,
neveux et nièces, La famille vous accueillera dès 10 h 30.
leurs enfants, beaux-enfants et petits-enfants ; Le présent avis tient lieu de faire-part.
Les descendants de feu le Vicomte Henri DAVIGNON, MOMMENS


ses neveux et nièces,
leurs enfants, beaux-enfants et petits-enfants ;
« Nous mettons en Toi notre confiance car nous savons ont la profonde tristesse de faire part du décès de la
que Tu répondras toujours à notre appel »
VICOMTESSE 
Le Comte et la Comtesse Baudouin de LOOZ-CORSWAREM,
Monsieur et Madame
François-Xavier ULLENS de SCHOOTEN,
DAVIGNON Chris KERCKHAERT - Sophie DE GROO,
Céline et Jonathan,
ses enfants et beaux-enfants ; née Comtesse Madeleine de LIEDEKERKE BEAUFORT Jean DE GROO - Michèle BOUCQUÉ,
Le Comte et la Comtesse François de LOOZ-CORSWAREM, Enfant de Marie Nicolas et Marie,
Le Comte Philippe de LOOZ-CORSWAREM, ses enfants et petits-enfants ;
née à Bruxelles le 14 décembre 1924
La Comtesse Isabelle de LOOZ-CORSWAREM, et y décédée le 19 février 2015, Brigitte SOLLIE,
Madame Catherine ULLENS de SCHOOTEN, réconfortée par le Sacrement des malades sa compagne ;
Mademoiselle Yolande ULLENS de SCHOOTEN, et entourée de l’affection des siens.
Monsieur et Madame Jean-Yves ULLENS de SCHOOTEN, vous font part avec profonde tristesse du décès de
ses petits-enfants ; La célébration eucharistique, suivie de l’inhumation MONSIEUR
dans le caveau de famille au cimetière de Laeken,
Elise, Jean et Camille,
ses arrière-petits-enfants ;
aura lieu en l’église Abbatiale Notre-Dame de la Cambre
à Bruxelles le lundi 23 février 2015, à 11 heures. Marc DE GROO
ont la grande tristesse de vous faire part La famille sera présente à l’église à partir de 10 h 30. Notaire honoraire à Gand
qu’il a plu au Seigneur de rappeler à lui
Le présent avis tient lieu de faire-part. veuf de Madame Georgette STEVENS
MADAME
né à Gand le 19 septembre 1932
Yves ULLENS de SCHOOTEN et y décédé le 16 février 2015.
née Marie-Henriette IWEINS de WAVRANS Fidèle à ses convictions philosophiques.
née au Havre le 14 juillet 1915 La cérémonie funéraire, à laquelle nous vous invitons,
et accueillie dans une vie nouvelle le jeudi 19 février 2015, aura lieu dans l’aula du crématoire « Westlede », 60, Smalle
réconfortée par les Sacrements de l’Eglise. Heerweg à Lochristi, le mardi 24 février 2015 à 13 heures.
La célébration eucharistique aura lieu La dispersion des cendres aura lieu au cimetière de Deurle
à l’église paroissiale Saints-Pierre-et-Paul, Kerkplaats dans la plus stricte intimité familiale.
à Wommelgem le mardi 24 février 2015 à 11 heures précises.  Le présent avis tient lieu de lettre de faire-part .
Les condoléances seront reçues à l’église à partir de 10 h 40. Adresse de correspondance : Famille De Groo
Madame Viviane BRONCKAERS, a/p P.F. Malbrancke, Evergemsesteenweg 127 B
La cérémonie sera suivie de l’inhumation sa sœur ;
dans le caveau de famille à Schoten. 9032 Gent-Wondelgem - Tél. 09/225.26.17 - malbrancke@skynet.be
Monsieur Philippe HALLEUX,
Priez le Seigneur pour Elle son neveu ;
Ce présent avis tient lieu de faire-part . Monsieur Mathieu HUMPERS,
le petit-fils de feu sa compagne, Jacqueline RENARD ;

Monsieur et Madame Elie BRONCKAERS-HALLUT,
Monsieur et Madame Charly STAS-BRONCKAERS,
Monsieur et Madame Joseph MOUREAU-BRONCKAERS, Madame Ydriz BASHA,
Madame Veuve Romain BRONCKAERS-TASSET, son épouse ;
 Madame José BERNIMONT-CROMMEN, Monsieur et Madame Ryan LE GARREC,
Monsieur (1) et Madame (1) Eugène CROMMEN, Mademoiselle Aurélie Alexandra BASHA i NOVOSEJT
Madame Danielle COLINET, Madame Joske BURTON-CROMMEN, et Monsieur Olivier van VOLLENHOVEN,
son épouse ; Monsieur Louis SOMERS, ses enfants ;
Madame (1) Guillemine SOMERS,
Monsieur et Madame Pierre-Henri et Christine Madame Daisy KORTLEVEN, Mademoiselle Laura DE KOCK
DE VIGNE-de SMET d’OLBECKE, Madame (1) Josette KORTLEVEN, et Monsieur Pierre EVERAERT,
Monsieur et Madame Monsieur et Madame Victor KORTLEVEN, La famille,
Jean-François et Macarena DE VIGNE-TORO, Monsieur et Madame Jef ke KORTLEVEN,
Monsieur et Madame Monsieur et Madame Pol GLIME-CROMMEN, Et ses amis
Fabian et Isabelle LENOBLE-DE VIGNE, Madame Monique CROMMEN, ont la douleur d’annoncer le décès de
ses enfants et beaux-enfants ; Monsieur Victor CROMMEN,
ses cousins et cousines germains ; MONSIEUR
Camille, Diego, Laura, Luna, Mila, Chloé, Arthur,

Monsieur et Madame
ses petits-enfants ; Ses proches, ses amies et amis dévoués
ont la grande tristesse de vous faire part du décès de
Ydriz BASHA i NOVOSEJT
Docteur en médecine
Jean-Paul et Diane DE VIGNE-ROSEEUW,
MONSIEUR Psychanalyste
ses frère et belle-sœur ;
Leurs enfants Benoît et Nathalie,
ses neveu et nièce ;
Francy BRONCKAERS Ancien ambassadeur d’Albanie auprès de S. M. le Roi des Belges,
de la Commission Européenne et du Grand-Duché du Luxembourg
Président de l’Union des Albanais Libres
né à Waremme le 11 décembre 1942
Et les familles apparentées, et décédé à Liège le 19 février 2015, Membre Fondateur du Parti de l’Alliance Démocratique en Albanie
ont la profonde tristesse de vous faire part du décès de entouré de l’affection des siens. époux de Kimete Xhelal bej MITROVICA
MONSIEUR La célébration religieuse aura lieu en l’église Saint-Pierre né à Novosej le 16 avril 1939
de Waremme le lundi 23 février 2015 à 10 heures, suivie de et décédé à Woluwe-Saint-Lambert le 18 février 2015.
Philippe DE VIGNE l’inhumation au cimetière de Waremme.
Réunion à l’église.
Un hommage oecuménique lui sera rendu
né à Uccle le 9 décembre 1941 et y décédé le 16 février 2015. en l’église abbatiale Notre-Dame de la Cambre
Un dernier hommage peut être rendu au défunt le mercredi 25 février 2015 à 11 h 45.
Les funérailles auront lieu dans l’intimité.
ces samedi 21 et dimanche 22 février, de 17 à 19 heures Réunion à l’église.
Le présent avis tient lieu de faire-part. au funérarium Jean François, rue des Près, 140 à 4300 Waremme. (Abbaye de la Cambre à 1050 Bruxelles)
1180 Uccle - 78, rue Colonel Chaltin Le présent avis tient lieu de faire-part. Il sera suivi de l’inhumation au cimetière de Bruxelles-Evere.
P. F. Lefevre et Fils. 02/374.53.26 - 02/375.08.06.
Viviane BRONCKAERS, rue Forgeur, 6/042, 4000 Liège 1200 Bruxelles - 167, avenue de Broqueville.



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13
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

14 WEEK-end DÉTENTE

LA BÉDÉ ALVIN, L’HÉRITAGE D’ABÉLARD (3) PAR HAUTIÈRE ET DILLIES © DARGAUD BENELUX 2015 LES MOTS CROISÉS
Grille n° 4334 de Guy Hachette 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
FACILE
1
HORIZONTALEMENT.
1. S’abstenant de toute privauté. 2. Abjurer. 3. Île d’Inde d’abord 2
portugaise. On l’échange à l’écart. 4. Impénitent. 5. Celles du Capi-
tole sont célèbres. Alouette d’Afrique du Nord. 6. Pas vifs. Initiales 3
de cambrioleur. 7. Font loi. 8. Un coin de Côte-d’Or. Compagne.
Organisation parfois impuissante. 9. Remettre sous presse. 10. 4
Corps de blasons. De bons mouillages.
5

VERTICALEMENT. 6
1. D’une classe de protozoaires des mers chaudes. 2. Fourrés pi- 7
quants. 3. D’ordinaire. Petit cours. 4. Ajout au poulet. Penses ou
juges. 5. Peut changer de chef au coup par coup. Ce que devient 8
l’air à la mode. 6. Enveloppes de voltigeurs. Mère d’un Castor. 7.
Aimait-elle vraiment le moujik ? Pas ringard. 8. Finir par avoir l’aire. 9
Bêtas. 9. Sans bavures. Il est donné par un chef. Hors d’œuf. 10. Ils
savent tout de leur filière. 10

Grille n° 580 de Mathieu Rhuys 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

HORIZONTALEMENT. A
A. Légère sensation de piqûres répétées. B. Comportements agres-
sifs au cours d’une vive discussion. C. L’un des premiers à quitter B
le navire. Protège contre le feu. D. Fou de colère. Petite reine des
C
prés. E. La Jérusalem céleste. Laissées sur le carreau. F. Capable de
manger tout ce qu’on lui présente. G. Chemin de halage. Conduit. D
H. Il arrose Millau. Garçon d’honneur de Corneille. I. Originaire. Son
maître lui apprend beaucoup. J. Trésor égyptien. Amoncellement. E

VERTICALEMENT. F
1. Protection contre des rayons éblouissants. 2. Sans vie. Cardinaux. G
3. Il est pressé, mais pas par le temps. Ville du Japon, dans l’île de
Honshu. 4. Fierté marseillaise. Chez La Fontaine, ils sont malades H
de la peste. 5. Chaussure de plage. C’est un modèle de nudité. 6.
Vient d’être. Couper le souffle. 7. Lorsqu’il est gros, c’est du sorgho. I
Bovidé aujourd’hui disparu. 8. Cuite en vase clos. Démonstratif.
9. Sans ambiguïtés. Chanteuse capricieuse. 10. Sale mouche. Ils J
roulent au hasard.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
1
2
LE SUDOKU 3
4
5
Remplissez la grille de sorte que 6 1 9 3

Solution n° 4333
6
chaque ligne, chaque colonne 7
et chaque carré contiennent les 8
chiffres de 1 à 9. 9
9 4 7 1 10
8 5 7 6 1 2 1 2 3
4 5 6 7 8 9 10
1 8 7 2 9 6 3 5 4 H E M
O P H I L I E
A
5 2 4 8 1 3 7 6 9 7 B A B E
R R A T I O N
3 9 6 4 7 5 1 8 2 C N O R
V E G I E N S
2 6 9 1 5 7 8 4 3
7 4 5 D D U I A N E E
I L E T R E A I
8 1 3 9 2 4 6 7 5
8 2 E
F S E N T D R I N G
4 7 5 3 6 8 2 9 1

Solution n° 579
6 4 8 5 3 2 9 1 7 1 9 5 G P
O
R E A
I N
U
G
A
I
V E
R
N
E
7 3 1 6 4 9 5 2 8 H
9 5 2 7 8 1 4 3 6 8 5 1 3 I R E G S O R T I E
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AUJOURD’HUI Ajaccio
Amsterdam
5/14 • P
3/6 • A
DIMANCHE Dimanche, une petite crête anticyclonique main-
4° / 6° Ankara -8/4 • S
tiendra un temps sec. Des nuages insisteront
LEVER À 7H44
COUCHER À 18H09
Antalya 4/16 • S 7 d’abord sur l’Est alors que des éclaircies prédomi-
3° / 6° Athènes 4/14 • S neront ailleurs. En soirée, c’est sur l’Ouest que le
4° / 5° ciel s’ennuagera à l’approche d’une nouvelle per-
NOUVELLE LUNE
P.L. LE 05/03
Barcelone
Belgrade
7/14 • P
-1/12 • S -1 turbation. Il fera frisquet le matin, puis les maxima
3° / 5°
Benidorm 5/19 • P se hisseront entre 3 et 8°C.
2° / 5° Berlin 2/10 • E
5 2° / 5° Berne -1/2 • N Ephémérides
Bordeaux 6/9 • A Soleil lever: 7h42 - coucher: 18h10
2° / 4°
3 Bratislava -2/11 • S Lune lever: 9h16 - coucher: 23h07
1° / 2° Bruxelles 3/5 • A Ostende marées hautes 3h03 et 15h30
1° / 4° marées basses 9h56 et 22h13
VENT FAIBLE DE SECTEUR SUD-OUEST
Bucarest
Budapest
0/9 • E
-2/11 • S LUNDI Anvers marées hautes 5h56 et 18h20
Copenhague 3/6 • P marées basses 0h34 et 13h07
Ephémérides
3° / 5°
Dublin 0/6 • E 8
Soleil lever: 7h44 - coucher: 18h09 Florence 4/13 • P
Lune lever: 8h46 - coucher: 21h50 Helsinki 1/3 • N
Ostende marées h. 2h18 et 14h43 - marées b. 9h11 et 21h28 Haraklion 11/14 • E 5 Lundi, une perturbation qui aura gagné le pays la
Anvers marées h. 5h13 et 17h34 - marées b. -- et 12h24 Istanbul 3/8 • S
t° eau de mer: 7°C nuit ondulera sur la moitié Sud-Est en y donnant
Izmir 2/13 • S des pluies et même de la neige sur les hauteurs.
Aujourd’hui, en matinée, les nuages domineront et quelques averses seront pos- Kiev 1/4 • E
Lisbonne 11/15 • E
Le Nord-Ouest retrouvera un ciel variable avec
sibles sur le Nord et l’Est. Elles seront hivernales dès 200m environ. L’après-midi, le quelques averses. Les maxima iront de 5 à 10°C.
Londres 0/7 • E
ciel sera variable pour tous avec au menu un régime d’averses entrecoupées d’accal-
Lubiana -2/8 • E
mies. Ces averses seront hivernales dès 200 ou 300m. Luxembourg 1/5 • E
La nuit prochaine, après quelques averses de neige résiduelles en Ardenne, le temps
redeviendra sec avec des éclaircies s’élargissant sur l’Ouest.
Madrid
Malaga
5/12 • E
8/17 • E
MARDI
Manchester 1/6 • N
35°
99
0
10 00
21/02 - 12:00 Milan 2/8 • P 8
Moscou 0/4 • E Mardi, le pays restera sous la trajectoire de cou-
10
30° 10 Munich
Nice
-1/8 • E
8/12 • A 2 rants instables s’accompagnant de quelques
1000

990 Oslo -1/3 • E averses, toujours hivernales en Ardenne. Les

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14
 MONDE
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

15
Ban Ki-moon, secrétaire général de
l’ONU, dénonce l’indifférence de la com-
munauté internationale dans le 12e rap-
port présenté jeudi au Conseil de sécuri-
té sur la guerre en Syrie : « Ce conflit est
devenu ‘business as usual’ ». © AFP.

Maduro désigne l’ennemi public N°1

VENEZUELA Le maire de Caracas, accusé de préparer un coup d’Etat, a été arrêté
Antonio Ledezma a LE PRESIDENT À CUBA
été arrêté sans mandat.
Maduro a pu voir
Le président Fidel Castro
vénézuélien accuse aussi Le président du Venezuela
les USA de vouloir Nicolas Maduro a annoncé
le déstabiliser. jeudi qu’il s’était rendu à
Cuba il y a quelques jours et
Washington nie s’était entretenu mardi der-
toute participation nier avec Fidel Castro, consi-
à une conspiration. déré comme l’un de ses
principaux mentors poli-

C
’est une personnalité de
l’opposition vénézué-
lienne, Antonio Ledez-
ma, 59 ans, maire du grand Ca-
racas, ancien sénateur, député et
gouverneur, qui a été arrêtée jeu-
di soir par 80 membres des ser-
vices de renseignement n’ayant
présenté aucun mandat d’arrêt.
« Ils l’ont emmené en le frap-
pant, ils ont détruit tout ce qu’ils
ont trouvé sur leur passage, ils
ne lui ont pas laissé le temps de
parler, ils ne lui ont pas laissé de
temps pour informer qui que ce
soit », a déploré à la radio son
épouse Mitzy Capriles.
« M. Ledezma, qui a été arrêté
aujourd’hui sur ordre du par-
quet, doit être inculpé par la jus-
tice vénézuélienne pour qu’il ré-
ponde de tous les délits commis
contre la paix dans le pays, la sé-
curité, la Constitution », a indi-
qué dans la soirée le président
Nicolas Maduro lors d’une inter-
vention à la radio et à la télévi-
sion. Il faisait référence à une
tentative de coup d’Etat qu’il
avait dénoncée il y a quelques
jours, le 13 février et qui, selon
lui, est téléguidée par les Etats-
Unis et coordonnée par un axe
Madris-Bogota-Miami. Le pré-
sident Maduro a demandé à son
gouvernement de mettre au
point, en 72 heures, un plan
pour que le pays soit prêt à toute
éventualité : « Le peuple doit être
préparé aux côtés de ses forces ar-
mées, une union civico-militaire.
Parce que je sais où en est l’impé-
rialisme américain, je sais qu’ils
ont donné les ordres de nous ren-
verser ».
Le gouvernement américain a
immédiatement publié un com-
muniqué indiquant que « les ac-
cusations portées par le gouver-
nement vénézuélien selon les-
quelles les Etats-Unis seraient
impliqués dans une conspira-
tion pour un coup d’Etat et une
déstabilisation sont sans fonde-
ment et fausses ».
« Les Etats-Unis n’encou-
ragent pas la déstabilisation au
Venezuela et nous ne tentons pas
non plus de saper son économie
ou son gouvernement », a ajouté
dans le communiqué la porte-
parole du département d’Etat
Jennifer Psaki, rappelant que les
USA sont le principal partenaire
commercial de Caracas.
Pour José Miguel Vivanco, di-
recteur Amériques pour l’ONG
Human Rights Watch, « le gou-
vernement du Venezuela est res-
ponsable de la vie et de l’intégrité
physique d’Antonio Ledezma.
Sans preuves d’un délit, le maire
n’aurait jamais dû être détenu et
devrait immédiatement être re-
La dénonciation
de complots est devenue
une tactique récurrente
chez le président Maduro
lâché. Autrement, nous serions
devant un nouveau cas d’arres-
tation arbitraire d’un opposant,
dans un pays où il n’y a pas d’in-
dépendance de la justice ».
Pour Daniel Wilkinson de Hu-
man Rights Watch, « nous
n’avons jamais été autant préoc-
cupés par le Venezuela ». « Il y a
eu un affaiblissement des droits
civils et politiques, détaille dans
le Financial Times Inti Rodri-
guez de l’ONG de défense des
droits humains Provea. Il y a eu
une consolidation de la police
d’Etat de plus en plus répressive,
et les détentions arbitraires et les
violations des procédures sont
monnaie courante ».
Vu la dégradation en matière
de respect des droits humains au
Venezuela, le président Obama a
signé en décembre une loi inter-
disant de donner des visas et ge-
lant les avoirs de plusieurs res-
ponsables vénézuéliens accusés
de violations des droits humains,
mais sans couper les ponts.
Le président Maduro a cité
pour preuve du complot un « Ac-
cord national pour la transi-
tion » signé par le maire de Cara-
cas, et deux autres dirigeants de
l’opposition dont Leopoldo Lo-
pez, en prison depuis tout juste
un an, accusé d’avoir fomenté les
Mitzy Capriles a dénoncé les
conditions de l’arrestation de
son mari, Antonio Ledezma.
© XINHUA ET AFP.
troubles qui ont accompagné
une vague de grandes manifesta-
tions l’an dernier. Le texte men-
tionné par Maduro n’a rien de
secret, il a été publié dans la
presse le 11 février dernier : il
présente une série de proposi-
tions politiques économiques
que l’opposition souhaiterait
mettre en pratique pour redres-
ser la situation dans un Venezue-
la en crise économique et par-
couru de tensions politiques.
Certes, tout le monde a encore
en mémoire la tentative de coup
d’Etat menée en avril 2002
contre le président Hugo Cha-
vez, qui fut retenu prisonnier et
empêché de gouverner pendant
deux jours. Le régime putschiste
avait été brièvement reconnu par
les gouvernements espagnol (du
conservateur José Maria Aznar)
et américain (présidé par George
W.Bush) : les deux pays ont en-
suite condamné le coup d’Etat
après son échec.
tiques. « J’ai profité du mardi
de Carnaval pour rendre visite
à Fidel Castro, qui envoie son
bonjour à tous les Vénézué-
liens », a précisé le chef de
l’Etat lors d’une longue inter-
vention à la radio et à la
télévision nationales.
Maduro, qui révèle habituel-
lement ses séjours à Cuba
une fois qu’il est de retour à
Caracas, a précisé que son
entretien avec Fidel Castro
avait porté sur des sujets
d’intérêt mondial. (afp)
Mais la dénonciation de com-
plots putschistes est devenue
une tactique récurrente chez le
président Maduro, qui est à la
peine pour gérer économique-
ment le Venezuela et n’a pas le
charisme de son prédécesseur
Hugo Chavez.
Avant son arrestation, le maire
de Caracas avait ainsi répondu
aux accusations du président
Maduro : « Depuis la prise de
fonction de M. Maduro, on nous
avait annoncé douze tentatives
de coup d’Etat. Le gouvernement
parle de mouvements de déstabi-
lisation alors que c’est la corrup-
tion qui déstabilise le pays. » ■
VÉRONIQUE KIESEL

LESBRÈVES
Daesh frappe fort dans le chaos libyen
Navalny : 15 jours de prison TERRORISME Le groupe islamiste revendique de nouveaux attentats suicides dans l’Est
a justice russe a condamné vendredi l’opposant numéro un

L en Russie, Alexeï Navalny, à quinze jours de prison pour la

distribution « illégale » de tracts dans le métro moscovite,
une mesure qui l’empêche de participer à la manifestation qu’il
D aesh – le groupe Etat isla-
mique – a revendiqué ven-
dredi de nouveaux attentats sui-
terrain propice : depuis quelques
semaines, il y a multiplié les
exactions, dont la décapitation
sions ont visé un commissariat
de police et les environs du do-
micile du président du Parle-
« venger le sang de nos musul-
mans à Derna », visé cette se-
maine par des raids aériens li-
organise le 1er mars dans la capitale russe. cides meurtriers dans l’est de la de 21 chrétiens et une attaque ment reconnu par la commu- byens et égyptiens.
Le tribunal a estimé que la distribution de tracts constituait en soi Libye, témoignant de la progres- meurtrière contre un hôtel de la nauté internationale, Aguila Sa- Alors que la situation était dé-
un rassemblement, et que l’opposant n’avait pas demandé aux sion des djihadistes dans ce pays capitale libyenne. lah Issa, et la troisième une sta- jà très confuse dans ce pays riche
autorités l’autorisation de l’organiser. Postant un message sur son au moment où la communauté Dans sa dernière attaque, ven- tion service bondée. en pétrole, morcelé et dont des
blog avant d’être emmené, menotté, par la police, Alexeï Navalny internationale examine les dredi, au moins 31 personnes ont La branche libyenne de Daesh zones entières sont sous la coupe
a appelé ses partisans à la mobilisation, les exhortant à des- moyens de lui apporter une aide. été tuées, dont cinq travailleurs a rapidement revendiqué l’at- de milices, elle devient de plus
cendre dans la rue le 1er mars prochain. (afp) Profitant du chaos dans lequel égyptiens, et 40 blessées à Al- taque dans un communiqué pu- en plus inquiétante avec la pro-
est plongé le pays depuis la chute Qoba, à quelque dizaines de kilo- blié sur Twitter, affirmant que les gression de Daesh, qui préoc-
du régime de Mouammar Kha- mètres du bastion libyen des dji- kamikazes ont « tué et blessé des cupe l’ensemble de la commu-
ARABIE SAOUDITE tuées et de nombreuses griève- dafi, Daesh a trouvé en Libye un hadistes, Derna. Deux explo- dizaines » de personnes pour nauté internationale. (afp) ■
Un sixième répit ment blessées vendredi à Moga-
pour Raef Badawi discio dans une attaque revendi-
quée par les islamistes shebab,

visant un hôtel dans lequel se
trouvait des ministres, députés
et responsables somaliens. Ce
attentat contre l’établissement
haut de gamme du Central Ho-
Le Grand Oral La Première/Le Soir. Chaque samedi
tel, est le plus meurtrier en So-
malie depuis près de 2 ans. (afp)
sur la Première, de 13 h 15 à 14 h.
Le blogueur saoudien Raef Ba- LIBERIA Samedi 21 février, l’invité de ce rendez-vous du week-end sera
dawi a échappé une nouvelle Fin de couvre-feu Jean-François Kahn, chroniqueur politique et fondateur de Marianne.
fois à la flagellation, vendredi, a et réouverture des frontières Il sera mis sur le gril par Jean-Pierre Jacqmin (Directeur de l’information
fait savoir l’organisation Amnes- La présidente libérienne Ellen de la RTBF), Béatrice Delvaux (Editorialiste en chef du journal
ty International. Condamné à Johnson Sirleaf a annoncé ven- Le Soir), Georges Lauwerijs (Journaliste à la Première). L’émission sera
1.000 coups de fouet par la jus- dredi la fin du couvre-feu, en vi- retransmise en direct sur les sites rtbf.be et lesoir.be.
tice saoudienne, M. Badawi a vu gueur depuis août 2014 dans le
l’exécution de sa peine être re- pays, et la réouverture de toutes
portée pour une sixième fois. frontières à partir de dimanche,
Les raisons entourant cette nou- après une décrue de l’épidémie
velle suspension de l’exécution d’Ebola. « La présidente Ellen
de la flagellation demeurent in- Johnson Sirleaf a ordonné la levée
connues, les autorités saou- du couvre-feu dans tout le pays. La
diennes refusant toute commu- mesure prend effet à partir de di- Jean-François Kahn sera interviewé par Béatrice Delvaux,
nication sur ce dossier. (afp) manche 22 février », a indiqué Jean-Pierre Jacqmin et Georges Lauwerijs
vendredi la présidence dans un
SOMALIE communiqué qui a également Jean-François Kahn, chroniqueur politique
Attentat à Mogadiscio annoncé la réouverture de et fondateur de Marianne J’y vois clair
Au moins 25 personnes ont été toutes les frontières. (afp)

15
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

16 LEMONDE UKRAINE, AN I DE LA « RÉVOLTE DE LA DIGNITÉ » LEMONDE 17

A Kiev, le feu de Maïdan brûle encore

Un an après le
massacre de Kiev, la
société civile maintient
la pression sur les
nouvelles autorités
ukrainiennes issues de la
« révolte de la dignité ».
Mais la guerre à l’Est
ne facilite bien sûr pas le
redressement du pays.
REPORTAGE
KIEV
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
Russie, pour se « remplir les
poches », alors qu’en septembre, il
promettait de signer un accord
d’association avec l’Union euro-
péenne. « C’était le choix entre un
système totalitaire et un système
démocratique, expose la trente-
naire. La déception a été énorme !
Les gens de ma génération se sont
sentis trahis. On est sortis dans la
rue, pacifiquement, tout en se de-
mandant si cela allait changer
quelque chose. »
Durant trois mois, dans un froid
polaire, des dizaines de milliers de
protestataires occupent l’espace
public compris, pour l’essentiel,
entre l’Académie de musique,
toits de la place Maïdan, la place
de l’Indépendance, au cœur de la
capitale. Les tireurs profession-
nels visent les manifestants. Les
tueurs ciblent délibérément le
cœur, la tête, les yeux ou la caro-
tide. Bilan : une centaine de tués,
dont quelques policiers, entre les
18 et 20 février 2014, et des cen-
taines de blessés. « C’était terri-
fiant », témoigne Olena Gorkova.
Un lieu de pèlerinage
Le 21 février, Ianoukovitch fuit
Kiev, pour se réfugier d’abord en
province, puis en Russie. Le len-
demain, il est destitué par une
majorité d’élus au Parlement. Un
Un an après le paroxysme des
violences, ce vendredi, place aux
commémorations, qui se poursui-
vront tout le week-end. Hier soir,
Mozart, poésie, hymne national,
son&lumière et Petro Porochenko,
le nouveau président, étaient au
programme sur Maïdan. Toute
cette semaine, la place a été pré-
parée, balayée, aménagée pour
l’événement, tandis qu’un ciel bas
succédait à l’azur glacial. Bougies
et bouquets frais sont déposés en
hommage aux victimes du soulè-
vement populaire, qualifiées ici de
« centurie céleste »… Les passants
se pressent sur ces lieux de mé-
moire. De grands posters ra-
mélange de militaires et de volon-
taires, entre deux missions sur le
front, de familles des disparus, des
couples, des vieux esseulés, de
jeunes branchés… Ça sent le dra-
peau, l’hymne à la patrie, le chant
du pope, l’ode aux héros tombés.
Mais, aussi, l’amitié et la force in-
espérée de l’action collective.
Aujourd’hui, Olena Gorkova
travaille au Ukraine Crisis Media
Center. Où des « Maïdan »,
d’abord bénévoles, aujourd’hui fi-
nancés par des « fonds de bienfai-
sance », dit-elle, ukrainiens et
étrangers, offrent aux autorités,
activistes, artistes, un espace d’ex-
pression, capital dans la guerre de
les midis, le colonel Andriy Lysen-
ko, porte-parole de l’« opération
antiterroriste » en cours dans le
Donbass – la guerre ! –, vient don-
ner le dernier bilan des combats.
Un conflit « qui ne sera pas résolu
avant cinq ou dix ans », prédit,
sombre, une source à la délégation
de l’UE à Kiev. C’est ici aussi, au
rez-de-chaussée de l’hôtel trans-
formé en hôpital de fortune, et
bientôt en morgue, que des di-
zaines de blessés avaient été trans-
portés en ce 20 février de l’an der-
nier. Soignés, dans une mare de
sang, par des volontaires. Dans
des conditions de dénuement hal-
lucinantes. Au même moment, sur
lice anti-émeutes ? Des tueurs re-
crutés par les services spéciaux
russes ? Et surtout, qui leur a don-
né l’ordre de tuer ? Les archives
ont été détruites et les rares sus-
pects ont pris la fuite en Russie ou
Crimée et à Donetsk, en territoires
ukrainiens séparatistes pro-
russes.
L’impunité dont continuent à
bénéficier les auteurs des vio-
lences, homicides et tortures lors
de la répression de l’EuroMaïdan
est au cœur d’une salve tirée cette
semaine par Amnesty Internatio-
nal Ukraine contre les… « nou-
velles » autorités – les écuries de la
Justice sont loin d’avoir été net-
révolution de la dignité », ajoute
la directrice d’AI Ukraine, Tetiana
Mazur. « Des victimes ont été in-
terrogées comme suspects et pas
comme victimes !, nous dit-elle.La
seule conclusion à tirer, c’est que le
système est mauvais et n’est pas
conçu pour enquêter sur de pa-
reilles violations des droits hu-
mains. » Dans ces conditions, le
ressentiment guette, lassitude ou
désillusion, même chez ceux qui
ont mené la révolution contre le
régime déchu. Les réformes tant
promises traînent !
Mardi, la Berd (Banque euro-
péenne pour la reconstruction et
le développement) a débloqué 1
économique Aivaras Abromavi-
cius, un jeune banquier lituanien
engagé par le gouvernement de
Kiev pour « faire le job ».
Priorités ? « Restaurer l’Etat de
droit : c’est la pierre angulaire de
toutes les autres réformes », nous
indique Sevki Acuner, le directeur
de la Berd Ukraine. « Au-delà,
améliorer le climat d’investisse-
ments pour ramener l’argent, ré-
former les secteurs de l’énergie et
bancaire ». Obstacles ? La « diver-
sion » causée par la guerre, le
manque de moyens financiers et,
reconnaît le directeur, le mécon-
tentement probable de la popula-
tion face à certaines mesures. Le
d’Ukrainiens. Déjà, ce 1er février,
le prix du jeton de métro à Kiev a
tout simplement… doublé. Même
chose pour le bus. La monnaie
poursuit sa dégringolade de jour
en jour… L’impact est encore plus
sévère pour les nombreux mé-
nages qui ont emprunté en euros
ou en dollars. De nombreuses
banques sont dans un état cri-
tique. L’économie est sinistrée. La
crise sociale est sévère, même si la
misère ukrainienne ne saute pas
aux yeux dans le microcosme du
centre de la capitale.
« Nous avons changé »
La guerre dans le Donbass est
dont 1.300 combattants pro-Kiev,
11.000 blessés et 1 million de per-
sonnes déplacées à l’intérieur du
pays. Et ceci : « L’agression russe a
détruit 20 % du potentiel écono-
mique de l’Ukraine », estime Lyb-
kisvky. L’inflation a grimpé à 25 %
l’an passé tandis que le PNB chu-
tait de 7 %. La déstabilisation de
l’Ukraine, la faillite du pays, voire
l’irruption d’un nouveau… Maï-
dan, cette fois contre le pouvoir
pro-européen : voilà, dit-on à
Kiev, le rêve de Poutine !
« Bien sûr, on aimerait que nos
espoirs soient un peu plus réalisés,
reprend Olena Gorkova. Nous
avons encore des soucis : les pro-
comme la coalition gouverne-
mentale. Porochenko a beau
être lui-même un oligarque,
« un enfant du système », il sait,
disent les observateurs avertis
de la vie locale, qu’il ne survivra
pas en politique en continuant
sur le mode du « business as
usual ». La population, en tout
cas, n’acceptera pas longtemps
les sacrifices, si rien de sérieux
n’est entrepris pour éradiquer la
corruption.
« Nous avons beaucoup chan-
gé. Les Ukrainiens avaient
l’image de gens paresseux et in-
dividualistes. Avec Maïdan,
nous sommes devenus une na-

T
out a commencé par une
terrible humiliation. Une
trahison absolue. Comme
« l’impression d’être vendus
comme du bétail », raconte, la
gorge serrée, Olena Gorkova.
C’était à l’automne 2013. Le pré-
sident ukrainien d’alors, Viktor
Ianoukovitch, part négocier en
l’Opéra, la Poste et la Maison des
syndicats. Ce QG des manifestants
est en partie incendié lors d’un as-
saut des forces de l’ordre. Nous
sommes le 18 février 2014. La ré-
pression, brutale, féroce, com-
mence alors. Elle culmine il y a
tout juste un an. Un massacre.
Des snipers sont postés sur des
« coup d’Etat », n’aura de cesse de
hurler le Kremlin. Une « révolu-
tion de la dignité », dira la généra-
tion Maïdan. La place restera oc-
cupée jusqu’à l’élection présiden-
tielle du 25 mai. Peu à peu,
cendre, suie, pneus, tentes et bar-
ricades laisseront la place à des
amoncellements de fleurs.
content les combats d’aujourd’hui
à l’Est et la révolte d’alors. Maïdan
ressemble à un mausolée. Un lieu
de pèlerinage. On vient se re-
cueillir, silencieux, devant les affi-
chettes des victimes attachées aux
arbres avec, parfois au pied du
tronc, un casque de fortune percé
par une balle. C’est un étrange
l’information qui fait rage avec la
Russie. Le Centre, une ONG, est
installé depuis près d’un an au
troisième étage de l’hôtel Ukraïna,
l’imposant bâtiment très sovié-
tique, millésime 1961, qui domine
Maïdan du haut de ses 21 étages et
371 chambres aux tapis rouges.
C’est ici qu’invariablement, tous
le toit et par des fenêtres des
étages supérieurs l’hôtel, des sni-
pers tiraient sur la foule…
Qui étaient les tireurs ?
Un an plus tard, la lumière n’a
toujours pas été faite sur ces ti-
reurs. Qui étaient-ils ? Les Ber-
kout, ces unités spéciales de la po-
toyées ! « Les auteurs et ceux qui
ont donné les ordres n’ont toujours
pas été traduits en justice ni iden-
tifiés », dénonce le chercheur Kra-
simir Yankov. « Les nouvelles au-
torités n’ont pas enquêté sérieuse-
ment sur ces violences alors que ce-
la aurait dû être une priorité de
ceux arrivés au pouvoir avec cette
million d’euros pour financer la
première année d’activités d’un
« Bureau pour la coordination du
développement et de la réalisation
des réformes » (sic), entre les dif-
férentes autorités du pays. Mais
« ici, les réformes sont impulsées
par les activistes », reconnaît le
ministre pour le Développement
FMI, par exemple, conditionne un
prêt de 17,5 milliards de dollars
sur 4 ans que le Fonds fait miroi-
ter pour la fin du mois, au réali-
gnement du prix du gaz sur les
prix du marché : forte hausse en
vue !
Le soutien du FMI ne sera pas
gratuit pour les 45 millions
évidemment un bon prétexte pour
« excuser » le lent changement…
Danylo Lybkisvky, un conseiller
du Premier ministre Arseni Iatse-
niouk, a présenté cette semaine à
Kiev le Livre noir du Kremlin : un
« bilan humain et économique de
la guerre de la Russie contre
l’Ukraine ». Plus de 5.000 tués
blèmes économiques, la corruption
et la guerre. Mais on avance : c’est
mieux que l’immobilisme qui pré-
vaut en Russie ! »
Les élections présidentielle et
parlementaires ont eu lieu : pour
la première fois, sans être tru-
quées ou falsifiées ! La Rada est
dominée par les réformistes,
tion et nous avons appris à nous
organiser, tous ensemble contre
la dictature. Et nous restons
prêts à nous battre pour notre li-
berté », conclut Olena. Les poli-
tiques devront sérieusement
compter avec les feux de la so-
ciété civile. ■
PHILIPPE REGNIER

Berlin et Paris enfoncent Rapport britannique

©
8 DÉCEMBRE 2013 19 FÉVRIER 2014 20 FÉVRIER 2015
© REUTERS.

©
très sévère pour l’UE
L’Union européenne et la
le clou de « Minsk 2 » Grande-Bretagne ont fait des
« erreurs catastrophiques »
LE SOIR- 21.02.15 dans leur gestion de la crise
BIÉLORUSSIE ukrainienne, dans laquelle
RUSSIE elles sont entrées « comme
POLOGNE des somnambules », déclare
Kiev un rapport accablant d’une
Lviv commission parlementaire
britannique publié vendredi.
UKRAINE Lougansk Selon ce rapport de la com-
Debaltseve mission des affaires euro-
Donetsk péennes de la Chambre des

MO
Lords, la relation entre l’UE

L
Marioupol

DA
et Moscou a longtemps été

VIE
ROUMANIE
Odessa basée sur un « postulat opti-
Mer miste » selon lequel la Russie
d’Azov
Mer
était engagée sur un chemin
Noire CRIMÉE Novorossiysk menant à plus de démocra-
Sébastopol tie. Le déclin de l’expertise
sur la Russie a fait obstacle
200 km à la formulation d’une « ré-
Mais pour l’instant, rien n’est dé- ponse faisant autorité »,
ngela Merkel était invitée ce cidé au niveau de l’Union. Alors ajoute le rapport. (afp)
A vendredi par François Hol-
lande à l’Elysée pour s’entretenir,
que le président ukrainien Petro
Porochenko avait demandé cette Où est passé Viktor
notamment, sur les deux casse- semaine l’envoi de forces d’inter- Ianoukovitch ?
tête européens du moment : la position internationales (à savoir
Depuis son départ il y a un
Grèce et l’Ukraine. Concernant une police de l’UE qui opérerait
an de Kiev, l’ancien pré-
le conflit dans l’est de l’Ukraine, sous mandat de l’ONU) pour ga-
sident pro-russe Viktor Ia-
les deux dirigeants ont enfoncé rantir la sécurité en Ukraine, Jo-
noukovitch est l’objet de
le clou de l’accord de « Minsk hannes Hahn, le commissaire
toutes les rumeurs, alimen-
2 », qui prévoit un cessez-le-feu européen en charge de la poli-
tées par le silence que le
entre les forces ukrainiennes et tique de voisinage, a répondu
Kremlin observe sur sa nou-
les séparatistes pro-russe. Or, en vendredi négativement à sa de-
velle vie en Russie. Parti
Une foule enthousiaste et déterminée, évaluée à près d’un million de personnes, se presse sur la La police anti-émeute a reçu pour mission d’évacuer par la force la place toujours occupée. Les une semaine, la trêve a déjà été mande. « Notre point de vue est
dans la précipitation le 21
place Maïdan pour réclamer un rapprochement avec l’Union européenne. premiers morts tombent, c’est le début du cycle de violences. bafouée à plusieurs reprises… qu’il faut maintenant se focaliser
février 2014, Ianoukovitch a
« Plus de 250 fois », selon Wa- sur une mise en œuvre concrète
d’abord rejoint l’est de
shington. de l’accord de Minsk. (…) On ne
l’Ukraine, son fief électoral.
Sur la place de l’Indépen- François Hollande, vendredi : devrait pas spéculer sur d’autres
Sa fuite, via la Crimée, s’ar-
L’artiste La victime L’activiste L’élue dance, Maïdan Nezalejnosti, « Nous sommes convaincus que options », a-t-il déclaré.
rête à Rostov-sur-le-Don,
Anastasiia Haidukevych Vladyslav Tsilytskiy Oleh Rybachuk Hanna Hopko on ne trouve plus de barri- les accords de Minsk doivent
dans le sud de la Russie. Une
« Un Musée de la liberté » « Rien ne changera avant dix ans » « On a changé les visages, pas le système » « Il y a encore une place pour l’espoir » cades, plus de pneus en- s’appliquer. Tous les accords de Echange de prisonniers
partie de la presse, ukrai-
Anastasiia Haidukevych a « fait » Maïdan. Avec des amis, Quand le cauchemar, pour lui, a pris fin, Vladyslav Oleh Rybachuk était présent à Maïdan « dès la première « J’espère le changement, pour le mieux ». Hanna Hopko flammés ou de tas de pavés Minsk, rien que les accords de L’accord de Minsk, signé le 12
nienne comme russe, af-
elle peaufine un beau projet : la création d’un futur Musée Tsilytskiy est parti avec sa petite amie, « devenue ma minute » des protestations, « avec des étudiants ». Il prendra affiche le parcours inverse de celui de Oleh Rybachuk : calcinés. Elle est aujourd’hui Minsk. Les cessez-le-feu ont été février et entré en vigueur le 15,
firme qu’il vit désormais
Musée Maïdan. Le musée ne sera « pas seulement consacré femme », voir le palais rutilant du président déchu, rapidement du recul, sur fond de débat interne : le « mou- d’abord l’activisme, puis la politique. L’an dernier, elle encombrée d’une scène, plusieurs fois violés, ils doivent prévoit un cessez-le-feu sur la
reclus, avec quelques rares
à la protestation : aussi au rêve de liberté », précise-t-elle. Viktor Ianoukovitch. « C’était vraiment énorme. Il y vement » devait-il devenir politique ou pas ? est aux avant-postes de Maïdan, sorte d’icône des barricades, où d’un écran géant et d’af- être maintenant intégralement ligne de conflit entre l’armée
proches, dans une datcha de
Un rêve « qui n’est pas devenu réalité » : aucune réforme, le avait même un zoo. Des clôtures impressionnantes, des A bientôt 57 ans, cet homme politique devenu activiste dans la société elle tient bon malgré les menaces. Aujourd’hui, à 32 ans, cette origi- fiches. Mais c’est aussi respectés sur l’ensemble de la ukrainienne et les séparatistes
luxe à Sotchi, au pied du
pouvoir est toujours le même et la guerre s’est installée. caméras, un stand de tir… » civile a derrière lui une carrière étonnante, digne d’un roman de John le naire de Liv, dans l’ouest du pays, incarne une nouvelle génération l’émotion qui dominait ce ligne de front. » La chancelière pro-russe, un retrait des armes
Caucase russe, qu’il aurait
Mais, « même si Maïdan n’avait pas eu lieu, cette guerre Vladyslav Tsilytskiy s’est retrouvé le 20 janvier dans Carré. Rybachuk se retrouve à travailler pour les douanes soviétiques politique : aux législatives d’octobre, elle est tête de liste du parti vendredi pour les commé- allemande a ensuite ajouté qu’il lourdes et la remise en liberté
été naturalisé russe et qu’il
aurait éclaté, juge-t-elle. La Russie essaie de s’emparer de la rue Hrushevskoho, l’un des haut lieux de la révolte de Maïdan, à au moment des JO de Moscou en 1980, avant d’être dépêché en Inde démocrate-chrétien Samopomich arrivé troisième, et elle est élue. morations officielles, qui ont faut « faire tout ce qui est néces- des prisonniers des deux camps.
aurait sombré dans l’alcool
l’Ukraine, de rebâtir l’“Empire”. Maïdan a juste peut-être servi quelques encâblures de mètres de la place. Ce jour-là, la violence pour le compte du ministère des Affaires étrangères pour traiter des Son combat, d’alors et d’aujourd’hui : les réformes pro-démocra- débuté en fin d’après-midi. saire pour que le bain de sang ne C’est sur ce dernier point que
et la dépression. (afp)
de catalyseur… » explose. Les manifestants lancent des pierres et des cocktails Molo- questions (explosives) de pétrole et gaz. « En ces temps soviétiques, pour tiques et surtout la lutte contre la corruption. Elle entre en politique Rien de festif mais plutôt se poursuive pas ». les séparatistes s’appuient pour
En attendant la naissance du musée, Anastasiia Haiduke- tov en direction de la police, qui réplique aux grenades incapaci- peu que vous parliez un peu l’anglais, vous aviez un bon job ! », dit-il. Il parce qu’elle redoute que cet agenda-là sera relégué au second rang des discours et des chants à Les deux chefs d’Etat veulent, affirmer qu’ils respectent les en-
vych ne reste pas les bras croisés. Dans quelques salles tantes et aux balles en caoutchouc, avec l’intention de blesser, selon revient en Ukraine lors de la dissolution de l’URSS et participe à la par les nécessités de la guerre… L’urgence absolue ? « La mise en la mémoire des morts de la pour le moment, continuer à gagements de Minsk. Vendredi, L’appel du Pape
du « centre de la culture populaire ukrainienne » Ivan les organisations de défense des droits de l’Homme. réorganisation de la Banque centrale. Dix ans plus tard, il rejoint en œuvre des lois anti-corruption, nous dit-elle. Et la transparence dans la « Centurie Céleste », telle fonctionner « dans le cadre du ils ont annoncé vouloir relâcher à l’évêché ukrainien
Honchar, elle anime une expo intitulée La créativité de la Vladyslav, 23 ans alors, escalade une colonnade du stade de football tant que chef de cabinet le gouverneur de la Banque devenu Premier justice. C’est cela qui va permettre le combat contre la vraie mafia ». qu’on l’appelle ici, les vic- format Normandie », à savoir le la centaine de soldats ukrainiens Le pape François a invité
liberté : culture (r) évolutionnaire de Maïdan. « Maïdan a vu voisin, celui du Dynamo Kiev. Il est rattrapé par les Berkout, la force ministre : Viktor Iouchtchenko. En 2003, il dirige la campagne présiden- Ensuite, estime la parlementaire, il faudrait « réduire la dépendance times de la répression des quatuor qui a négocié l’accord qu’ils disent détenir depuis le dé-
des artistes de tout genre converger vers la place. L’art a aussi anti-émeute de sinistre réputation. « Avec d’autres, j’ai été battu, ra- tielle de son patron, alors chef de l’opposition. Empoisonné à la dioxine du pays envers le gaz russe et réduire l’influence des oligarques dans ce vendredi les évêques catho-
forces de l’ordre pour les- « Minsk 2 » la semaine dernière but de la semaine. Dans la nuit liques ukrainiens à éviter de
été une source de plaisir dans cette situation stressante. Au conte-t-il. Un gars a eu le bras cassé. Moi, j’ai reçu des coups sur la tête. en 2004 – épisode célèbre ! –, Iouchtchenko n’est déclaré vainqueur secteur. Et il faut des dates-butoir pour ces réformes ! » quelles un petit mémorial (France, Allemagne, Ukraine et de mardi à mercredi, 2.500 mili-
final, l’ensemble du mouvement s’est révélé être une sorte J’ai perdu connaissance et me suis retrouvé à l’hôpital de la prison. J’ai qu’après la Révolution orange contre la fraude électorale. Son rival n’est Un an plus tard, que reste-t-il du « rêve » révolutionnaire ? « Il y a « promouvoir une action poli-
provisoire a été dressé.Les Russie). Prochaine étape : mar- taires ukrainiens ont fui Debalt- tique concrète » mais plutôt à
d’expérience culturelle ». Aux murs, par terre, quantité été détenu pendant 23 jours, puis assigné à résidence avec bracelet élec- autre que Ianoukovitch, que Maïdan a chassé du pouvoir… Rybachuk encore une place pour l’espoir », répond-elle – en coup de vent : elle a commémorations vont se di, lorsque les chefs de la diplo- seve (carrefour stratégique entre
d’objets qui serviront de socle au futur musée. L’expo tronique. J’ai été libéré fin février. Je ne suis pas retourné à Maïdan avant devient alors vice-Premier ministre pour l’Intégration européenne puis rendez-vous « maintenant » avec le speaker du Parlement, puis avec soulager « les drames hu-
prolonger jusqu’à dimanche, matie de ces quatre pays se Donetsk et Lougansk) parce que mains », sans condamner
devrait tourner en Ukraine, y compris dans l’Est, et voya- mars… ». Vladyslav a déposé plainte pour mauvais traitements mais, chef cab’ du président. C’est alors qu’il est chargé de négocier des le Comité des réformes, avant de s’envoler pour trois jours à Vienne
avec, notamment, une pièce réuniront à Paris pour continuer la ville était bombardée. Depuis, explicitement l’attitude de la
ger à l’étranger. Une collaboration a aussi été nouée avec un an plus tard : c’est le silence absolu du côté de la justice. « Je suis contrats gaziers avec… MM. Poutine et Medvedev. Entrent alors en et l’assemblée parlementaire de l’OSCE largement consacrée à
le collectif #Babylon’13 : un « cinéma de la société civile ». certain qu’aucune enquête n’est en cours… » scène l’arme du gaz et l’argent de la corruption. Et Iouchtchenko l’Ukraine. « On a élu un nouveau président et on a empêché Poutine de de théâtre du Français Ber- les discussions sur le conflit dans l’armée ukrainienne est sans Russie dans le conflit. Le
C’est un long documentaire, poignant, sur Maïdan, la Vladyslav explique qu’il avait pris part aux manifestations parce qu’il conclut le deal. « C’était trop. J’étais extrêmement déçu après 12 ans de nous absorber dans son Union eurasienne, cette Novorossia ». D’un nard-Henri Lévy samedi et l’est de l’Ukraine. nouvelle d’au moins 31 soldats… pape recevait au Vatican une
répression inouïe, puis d’autres combats, à Donetsk… Les était « fâché de ne pas entrer dans l’accord d’association avec l’UE et compagnonnage : il était désormais partie du système. J’ai démissionné. » côté, dit-elle, « nous menons cette bataille historique contre l’agression une réunion de personnalités Vendredi, Donald Tusk, le pré- Les séparatistes pro-russes trentaine d’évêques des
auteurs ont commencé à filmer en décembre 2013 « et ils fâché contre mon président. Quand Maïdan a commencé, j’ai pensé que Rybachuk rejoint alors la société civile. Il est l’un des fondateurs de russe. De l’autre, on subit encore ici le vieux système, avec la corruption, étrangères dimanche. sident du Conseil européen, a proposent de les relâcher en Eglises grecque-catholique
continuent aujourd’hui », explique Anastasiia. C’est un duo : ce serait enfin l’occasion de dire notre mécontentement. Toutes ses pro- l’ONG Centre UA, l’une des plus en vue du pays, qui place sous haute d’anciens bureaucrates toujours sous influence des oligarques ». « C’est annoncé qu’il allait consulter les échange de leurs prisonniers, dé- et catholique latine, ratta-
Yuri Gruzinov et Jaroslav Pilunsky. « Yury vient de Moscou. messes étaient creuses. Nous étions sans avenir. Il y avait déjà eu un surveillance les faits et gestes du pouvoir. « Ce sont les citoyens, pas les une période de transition, c’est dur et pénible. Mais il ne faut pas rater dirigeants européens sur les tenus par Kiev. « Un échange au- chées à Rome, qui sou-
Il vit depuis 9 ans en Ukraine. Jaroslav est de Crimée. Quand premier Maïdan, en 2004, contre lui ! » (ndlr : la « Révolution politiciens, qui peuvent changer le pays », assure-t-il désormais. « La cette occasion de bâtir une nouvelle Ukraine. Pas comme lors de la « prochaines mesures » que ra lieu samedi », a déclaré Daria tiennent en grande majorité
la Russie a occupé la Crimée, ils sont partis filmer et ont été orange »). Aujourd’hui, Vladyslav Tsilytskiy dit craindre que « la demande de Maïdan, c’était de changer le système, pas les visages. Or, Révolution orange de 2004, lorsqu’on avait tout misé sur Iouchtchenko l’Union européenne pourrait en- Morozova, une représentante re- le gouvernement de Kiev
arrêtés. Ils ont passé six jours en captivité dans des cellules situation restera à peu près identique pour les dix ans à venir ». Parce c’est ce qui s’est passé. On n’a pas réussi à organiser de nouveaux partis. Je et Timochenko. La demande de changement est énorme. Et le président treprendre en cas de nouvelles belle pour les droits de l’Homme. face aux séparatistes, majo-
maculées de traces de sang à cause des tortures et interrogés que Porochenko « n’est pas un battant : c’est un businessman qui tente n’ai pas réussi à les convaincre. Certains ont rejoint des partis existants. sait qu’il est sous pression, que les gens sont insatisfaits. Il doit en tenir violations du cessez-le-feu, pour L’information n’a pas été confir- ritairement orthodoxes,
un revolver pointé sur eux ». de traiter avec l’agresseur. C’est inutile : il faudrait un guerrier ! » Mais il n’y en a pas un qui ne soit contrôlé par un oligarque ! » compte sinon il se retrouvera à la place de Ianoukovitch ! » « augmenter le coût de l’agres- mée par Kiev. ■ soutenus par Moscou. (afp)
PH.R. PH.R. PH. R PHILIPPE REGNIER sion contre l’est de l’Ukraine ». CATHERINE JOIE

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21.02.15

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20
 ÉCONOMIE
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

21
Près de trois
Belges sur quatre
possèdent aujourd’hui
un téléphone intelli-
gent, d'après une étude
de GfK. © D.R.

Des espions étrangers

pénètrent nos cartes SIM
TÉLÉCOMS La NSA et le GCHQ auraient dérobé les clés de cryptage des cartes SIM
Edward Snowden fait GEMALTO
de nouvelles révélations.
Un président proche
Gemalto, le plus grand de la NSA
fabricant de cartes SIM, Au cœur de la
a été piraté. tourmente, le
Les trois opérateurs fabricant de
cartes SIM
belges sont concernés. Gemalto a
expliqué ce vendredi qu’il

L
es conversations télépho-
niques mobiles de mil-
lions de personnes à tra-
vers le monde ont pu (ou
peuvent encore) être espionnées
par la NSA (l’Agence nationale
de sécurité américaine) et par
son homologue britannique, le
GCHQ, et ce, sans que personne
ne puisse s’en rendre compte. Ce
sont les nouvelles révélations
fracassantes du lanceur d’alerte
Edward Snowden, relayées par
le site américain d’investigation
The Intercept.
Selon celui-ci, la NSA aurait
aidé le GCHQ à s’introduire
dans le réseau informatique de
l’entreprise néerlandaise Gemal-
to, premier fabricant mondial de
cartes SIM afin de dérober « des
quantités sidérantes » de clés de
cryptage stockées dans ces
cartes – on parle de millions
d’unités. Et ce, au moins pour
2010 et 2011.
Ces clés sont utilisées pour
rendre nos communications té-
léphoniques mobiles indéchif-
frables. En mettant la main sur
celles-ci, la NSA peut facilement
décoder les conversations qu’elle
intercepte et ce en toute discré-
tion. Pas besoin de l’aval d’un
pays ou d’un opérateur télécom.
Pas besoin non plus de devoir
pirater le réseau d’un de ces
opérateurs et donc de laisser des
traces comme cela a été le cas
avec Belgacom en 2013. Le site
d’investigation compare cela au
vol de la clé d’un concierge qui
détient chez lui les clés de tous
les appartements de l’immeuble.
Gemalto n’a pas été ciblée au
hasard. Cette société produit
chaque année, dans ses qua-
rante usines, 2 milliards de
cartes SIM, qu’elle fournit à 450
opérateurs télécoms de par le
monde dans 85 pays. L’entre-
prise a indiqué qu’elle ne pou-
vait confirmer les informations
de The Intercept mais qu’elle
prenait celles-ci « très au sé-
rieux. Nous allons consacrer
Les cartes SIM des GSM contiennent une clé qui permet de crypter nos communications. © PHILIPPE TURPIN/BELGA.
toutes les ressources nécessaires
pour comprendre la portée de ces
techniques sophistiquées utili-
sées pour intercepter les données
sur les cartes SIM ». Pour une
entreprise qui se dit leader mon-
dial de la sécurité numérique, ce
vol de données fait évidemment
tache. Son cours de Bourse a
plongé de plus de 8 % en début
de séance avant de se reprendre
(- 3,7 %).
En Belgique
En Belgique, les trois opéra-
teurs mobiles sont clients. Ge-
malto est l’un des deux grands
fournisseurs de Proximus et re-
présente la moitié des cartes
SIM de Mobistar. Base ne donne
pas de précisions chiffrées mais
on sait que sa maison mère KPN
est un grand client. Les trois
opérateurs affirment avoir pris
contact avec Gemalto ce vendre-
di afin de comprendre ce qui
s’est passé exactement et de
pouvoir prendre les mesures
adéquates.
Mais Gemalto n’est pas uni-
quement un fabricant de cartes
SIM. C’est aussi une entreprise
de sécurité informatique. C’est
elle qui fournit la puce et le logi-
ciel de sécurisation de nos cartes
d’identité électroniques (eID).
C’est aussi elle qui fournit les
puces contenant les informa-
tions biométriques de nos passe-
ports. Les clés de cryptage de
ces deux documents officiels se
retrouvent-elles, elles aussi,
dans la nature ? Zetes, l’entre-
prise belge qui a décroché ces
deux contrats auprès de l’Etat
belge et dont Gemalto est un
sous-traitant, dément. « A la dif-
férence des clés de cartes SIM, les
clés de la carte eID sont calculées
par la puce elle-même et elles le
sont non pas chez Gemalto mais
chez Zetes. Elles n’auraient pas
n’avait « pas connaissance
des opérations conduites par
ces agences gouvernemen-
tales ». Pourtant, relève le
magazine français L’Express,
l’entreprise a quelqu’un de
très bien informé en interne.
Il s’agit du président de son
conseil d’administration,
l’américain Alex Mandl. Il a
été administrateur du fonds
d’investissement IN-Q-Tel,
un fonds qui investit dans
des entreprises high-tech
afin de permettre à la CIA et
la NSA de disposer des
toutes dernières technolo-
gies en matière de rensei-
gnement.
Les liens entre la CIA et Alex
Mandl avaient fait polé-
mique en 2003. A l’époque,
Mandl est le PDG de Gem-
plus qui fusionnera plus tard
avec Axalto pour former
Gemalto. Des sénateurs
communistes français font
état de leurs « soupçons
sérieux quant aux intentions
du Fonds de pension améri-
pu être volées chez Gemalto puis- en production depuis mai 2014 cain, Texas Pacific Group
qu’elles n’existaient pas encore, alors que le vol des clés aurait eu (TPG), qui a pris le contrôle
explique l’entreprise. Quant aux lieu en 2010-2011. » ■ de Gemplus et du PDG, Alex
passeports électroniques, ils sont JEAN-FRANÇOIS MUNSTER Mandl, dont les liens avec la
CIA, via la société In-Q-Tel
sont avérés ». Les élus propo-
EN DROIT BELGE saient alors de contrôler
« l’avenir de la maîtrise et du
La carte SIM, un système informatique protégé développement en France des
Alors que des agents de renseignement étrangers semblent à
technologies de la cryptogra-
même de craquer le chiffrement des cartes SIM belges, les phie et des cartes à puce
agents belges, eux, ne peuvent pas s’introduire dans la carte
après la prise de contrôle de
SIM d’un Belge sans en obtenir l’autorisation expresse et préa- cette entreprise par des fonds
lable de la part de la commission dite « BIM ». Cette commis-
d’investissement américains
sion, constituée de trois magistrats et logée dans les locaux soupçonnés d’être étroitement
mêmes de la Sûreté, contrôle par surprise et en temps réel
liés à la CIA et à la NSA ».
l’utilisation de ces méthodes qu’on nomme « méthodes excep-
Mais ils ne seront pas soute-
tionnelles de recueil de données ». L’interdiction de s’introduire
nus par le gouvernement en
dans les cartes SIM sur simple feu vert d’un chef de service de
place dirigé, à l’époque, par
renseignement a été décidée en 2011 après que l’un des ser-
vices belges a tenté de s’introduire dans une série de cartes à Jean-Pierre Raffarin.
J.-F. M.
l’aide des codes PUK de ces cartes. Le Comité permanent de
contrôle des services de renseignement a alors jugé qu’une
carte SIM était un véritable « système informatique », avec
mini-circuit intégré et stockage d’informations confidentielles,
et qu’il fallait la protéger comme l’ordinateur d’un particulier.
A.L.

Le cryptage est vital pour la vie privée, l’authentification et le commerce

e cryptage des communications
L privées est décidément la bête noire
de Londres : les révélations de l’espion-
nage des cartes SIM par le service de
renseignement électronique britan-
nique GCHQ surviennent quelques se-
maines après que le Premier ministre
David Cameron a plaidé, ce 12 janvier,
pour un accès privilégié aux clés de
cryptage de services aux particuliers
comme WhatsApp et iMessenger. Son
argument : la nécessité de pouvoir lut-
ter efficacement contre le terrorisme.
Depuis un mois pourtant, l’argument
sécuritaire est battu en brèche tant par
la communauté scientifique que par les
défenseurs de l’e-commerce, sans même
parler des défenseurs de la vie privée. Le
cryptage « est la fondation sur laquelle
est construite l’e-commerce », rappelle
David Cameron rêve de pouvoir lever
les cryptages. Naïf ? © PHOTO NEWS.
Bill Buchanan, chef du centre sécurité
et réseaux de l’Edinburgh Napier Uni-
versity. Lever le cryptage « transforme-
rait le Royaume-Uni en un pays risqué
pour y faire du commerce (…) en raison
de l’insécurité que la levée du cryptage
introduirait à la fois pour les consom-
mateurs et les commerces. » En rappe-
lant que le cryptage sert à masquer mais
aussi à authentifier, donc à construire la
confiance, le scientifique oppose au pro-
jet politique « le droit à la vie privée » et
« le droit de se protéger soi-même » en
regard des énormes fuites de données
survenues ces dernières années. « Les
outils utilisés par les services de sécurité
pour hacker les systèmes et casser les
cryptages sont largement les mêmes que
ceux utilisés par les criminels – réduire
les niveaux de cryptage augmenterait
notre vulnérabilité envers les deux. »
L’eurodéputé vert allemand Jan Phi-
lipp Albrecht a tenu le même discours à
nos confrères de Libération : « Le cryp-
tage est la seule manière de sécuriser les
systèmes d’information contre les crimi-
nels et les terroristes (et) il n’existe pas
de porte dérobée dans un logiciel qui soit
utilisable uniquement par son concep-
teur ou des personnes autorisées.
Chaque brèche (pour un Etat) est sus-
ceptible d’être exploitée par des crimi-
nels. »
Par ailleurs, la multiplication des ré-
vélations sur des violations de chiffre-
ment commence à transformer les
bonnes pratiques de cryptage : ce sont
de moins en moins les communications
qui sont chiffrées, et de plus en plus l’in-
formation elle-même, où qu’elle soit
stockée, ce qui évite les attaques par la
voie de tiers infiltrés (man-in-the-
middle). L’information cryptée n’est
alors plus accessible qu’à un particulier
qui doit se livrer à une authentification
multifactorielle (une combinaison de
mot de passe, adresse IP, carte magné-
tique et empreinte), ce qui échappe aux
services de renseignement.
Aujourd’hui, le particulier peut en-
core s’appuyer sur quelques outils
simples qui résistent bien aux intru-
sions des Etats : le cryptage PGP ou, en
source ouverte, le GPG (« GNU Privacy
Guard ») qui vient ces dernières se-
maines d’être sauvé du naufrage ; les
cryptages robustes des dernières géné-
rations de smartphones sous Android
ou IOS8 ; les services de mails et messa-
gerie Hushmail et Cryptocat. Pour les
utilisateurs Apple, le cryptage d’ordina-
teur par FileVault (ou d’une partition
via l’utilitaire de disque) reste une solu-
tion fiable. ■
ALAIN LALLEMAND

21
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
22 L'ÉCONOMIE
Bart Tommelein : « Notre loi
sur la vie privée est dépassée »
TECHNOLOGIES
Bart Tommelein plaide
pour un régulateur
européen de la vie privée
et une meilleure
sensibilisation
du citoyen.
Mais si l’Europe tarde
à bouger, il proposera au
gouvernement d’adapter
sans attendre nos lois
sur la protection
des données.
ENTRETIEN
S
ecrétaire d’Etat à la Vie
privée, Bart Tommelein
(Open VLD) n’aura bas be-
soin de se serrer la ceinture lors
du prochain contrôle budgé-
taire : l’enveloppe qu’il a reçue
avec son maroquin est tout sim-
plement vide. Peu féru de tech-
nologies, l’Ostendais a pourtant
l’intention de faire remonter ra-
pidement une matière mal ai-
mée à l’agenda du gouverne-
ment. Il estime que le grand pu-
blic est trop peu sensibilisé aux
problèmes de protection de ses
données personnelles et voudrait
également des avancées euro-
péennes en matière de régula-
tion de la vie privée. Cette se-
maine, il a reçu les responsables
de Facebook. Une visite très tac-
tique de la part de l’entreprise
américaine, qui est sous la loupe
de la Commission belge de la vie
privée. Celle-ci s’inquiète des
nouvelles conditions d’utilisa-
tion de Facebook. Bart Tomme-
lein répond à nos questions.
Vous avez reçu Facebook, à sa
demande. Il y a des leviers poli-
tiques qui permettraient à la
Belgique de le faire plier et de
modifier ses pratiques ?
J’ai entendu beaucoup de monde
dire que l’on est un petit pays
qui ne peut rien faire face à ce
grand réseau social américain.
Mais à l’arrivée, c’est Facebook
qui a demandé à me rencontrer.
Et la discussion a été très
constructive.
Un Belge sur cinq opte pour des vacances… gratuites
TOURISME La France est le pays le plus prisé par les voyageurs belges, devant la Belgique et les Pays-Bas
haque année, le SPF Econo-
C mie publie son « enquête
voyages ». Cette étude détaille les
habitudes des voyageurs belges.
Les résultats publiés cette se-
maine concernent l’année 2013,
et deux précisions s’imposent
avant de passer à l’analyse. 1/Les
résultats obtenus ne peuvent pas
être comparés directement avec
ceux des années précédentes, car
la méthodologie du SPF Econo-
mie a été modifiée cette année. 2/
Les résultats de cette enquête
sont difficilement comparables
aux statistiques fournies par les
tour-opérateurs, car la définition
du terme « voyage » n’est pas
identique. Dans l’enquête qui
nous occupe, le terme est défini
de manière assez large : il en-
globe à la fois les vacances et les
voyages d’affaires, les city-trips et
longs voyages, les séjours en hô-
tel, en camping ou les week-ends
en maison de campagne.
1 Combien de Belges voyagent ?
Le SPF Economie recense
près de 16 millions de voyages à
Pour le secrétaire d’Etat, Facebook doit lui aussi respecter les lois belges
Le secrétaire d’Etat à la Vie privée Bart Tommelein (Open VLD) a reçu une visite très tactique des responsables de Facebook. © M. GOLINVAUX.
Comment expliquez-vous sa
démarche ?
Nous sommes le premier pays
européen à avoir nommé un se-
crétaire d’État qui a la compé-
tence pour la vie privée. Face-
book a été attentif à cette évolu-
tion.
J’ai insisté auprès de l’entre-
prise pour qu’elle améliore sa
communication. Facebook n’a
pas de visage pour les cinq mil-
lions d’utilisateurs actifs en Bel-
gique. Il doit mieux s’expliquer
sur ses intentions.
Je lui ai demandé d’investir en
Belgique pour jouer un rôle pé-
dagogique auprès des publics les
plus vulnérables.
Mais il y a aussi l’enquête que
mène sur lui la Commission de la
vie privée…
Il y a des lois en Belgique et Fa-
cebook doit les respecter. J’at-
tends de lui qu’il réponde dans
les prochaines semaines aux
53 %
des Belges
voyagent
en voiture
partir de la Belgique sur l’année
2013. Soit plus de voyages qu’il
n’y a de Belges. Faut-il conclure
que tout le monde part au moins
une fois par an ? Non. Les statis-
tiques sont gonflées par ceux qui
partent à plusieurs reprises
(hommes d’affaires, proprié-
taires de maison de campagne,
grands bourlingueurs,…).
En réalité, toujours selon le
SPF, 63 % des Belges partent en
vacances. Un pourcentage un peu
plus marqué du côté flamand
(65 %) que wallon (60 %).
questions qui lui ont été posées
par le régulateur.
Vous êtes satisfait de notre loi
sur la protection des données ?
Je considère que cette loi est dé-
passée. Par ailleurs, je suis favo-
rable à la création d’un régula-
teur européen. Attention, je ne
veux pas mettre en place un
nouveau machin compliqué et
coûteux. Mais un régulateur eu-
ropéen très pragmatique per-
mettrait de solutionner rapide-
ment certains problèmes. Par
exemple, si on oblige Facebook à
aller s’expliquer dans vingt-huit
pays, on n’avancera jamais.
Ce régulateur européen ferait
disparaître les régulateurs natio-
naux ?
Absolument pas. Ils ont un rôle
local à jouer. Je souhaite
d’ailleurs renforcer la Commis-
sion de la vie privée et lui don-
ner plus de moyens d’action. Elle
36,5 %
des Belges
voyagent
en avion
Où le Belge part-il ? Deux
2 destinations se détachent
très largement : la France et la
Belgique. Sans surprise, plus
d’un voyageur belge sur quatre
choisit l’Hexagone. La France est
d’ailleurs la première nation tou-
ristique du monde, avec près de
85 millions de touristes étrangers
accueillis chaque année selon
l’Organisation mondiale du tou-
risme.
En deuxième position, avec
plus de 3 millions de voyages « en
interne », on retrouve la Bel-
doit avoir le pouvoir étendu
d’imposer des amendes lors-
qu’elle l’estime nécessaire. Si les
choses n’avancent pas au niveau
européen, je n’attendrai pas
pour proposer des mesures au
gouvernement.
Par exemple ?
Dans le domaine de la santé. Je
suis un vrai convaincu de l’in-
novation par les « big datas ».
Mais il faut un encadrement
strict des données médicales. On
doit déterminer sans équivoque
ce qui peut et ce qui ne peut pas
se trouver dans une base de don-
nées. Il y a aussi la législation
sur les drones. J’y travaille pour
le volet vie privée en concerta-
tion avec la ministre respon-
sable, Jacqueline Galant. On ne
peut pas attendre l’Europe sur
un tel sujet.
Vous avez présenté un plan
d’action en dix points. Comment
5,3 %
des Belges
voyagent
en autocar
gique. Contrairement au cas
français, où deux tiers des
voyages durent au moins quatre
jours, la statistique s’inverse pour
la Belgique, où deux tiers des
voyages durent au maximum
trois jours (pensez aux week-
ends à la mer ou à la campagne).
Parmi les autres pays qui com-
plètent le top des destinations fa-
vorites du Belge, l’Espagne et
l’Italie sont plutôt choisies pour
de longs voyages à l’hôtel, alors
que 75 % des voyages aux Pays-
Bas sont des city-trips.
allez-vous le réaliser ?
Il servira de cadre pour les
réunions que j’aurai régulière-
ment avec les acteurs sur le ter-
rain. Après ces consultations, je
prendrai des initiatives.
Avec quel budget ?
Pour la vie privée, mon budget
est de zéro euro ! Mais je n’ai pas
besoin de budget pour prendre
de bonnes mesures. Par exemple,
je vais proposer prochainement
au gouvernement une certifica-
tion des bases de données des en-
treprises qui stockent des don-
nées personnelles. Les grandes
entreprises ont des serveurs bien
sécurisés mais ce n’est pas tou-
jours le cas pour les PME. Elles
doivent se protéger et protéger
les données de leurs clients. La
Commission de la vie privée
pourra certifier que ces bases de
données sont bien sécurisées. ■
Propos recueillis par
ALAIN JENNOTTE
3 Quelles sont les habitudes du
Belge ? Pour le trajet, deux
moyens de transport ont particu-
lièrement la cote : la voiture,
qu’elle soit privée ou de location,
est privilégiée par 53 % des voya-
geurs, devant l’avion (37 %). Les
autres moyens de locomotion se
partagent les miettes.
Sans surprise, c’est durant les
deux mois de vacances scolaires
que les découchages sont les plus
nombreux. Près d’un voyage sur
trois a lieu en juillet/août, même
si le Belge est plutôt juillettiste
qu’aoûtien (le secteur de la
construction est en congé en
juillet) et part dans la très grande
majorité des cas au moins quatre
jours à cette époque de l’année.
Au niveau de l’hébergement,
c’est l’hôtel qui arrive en tête,
choisi par 4 voyageurs sur 10, de-
vant la location d’auberge ou
d’appartement (28 %) et l’héber-
gement offert gratuitement par
des amis ou membres de la fa-
mille, qui séduit tout de même
18 % des voyageurs. ■
XAVIER COUNASSE
22
POLÉMIQUE
Registre passagers ?
Pas sans standard
européen !
La Belgique doit-elle créer
un registre des noms de
passagers qu’elle pourra
échanger avec ceux d’autres
pays ? C’est la thèse défen-
due par le ministre de l’In-
térieur Jan Jambon (NV-A).
Le projet est poussé par
plusieurs pays européens
mais le Parlement européen
s’inquiète des dégâts colla-
téraux pour la vie privée.
Un tel registre ne devrait
pas voir le jour avant la fin
de l’année au plus tôt.
Sur ce sujet, l’Open VLD se
montre plus réservé que
ses partenaires de la majo-
rité. « La sécurité est une
chose essentielle et tout le
monde est sensible à cette
question, rappelle Bart Tom-
melein. Le point critique,
c’est de déterminer de quelle
manière on s’échange ces
informations en Europe. Ce
sont des entreprises commer-
ciales qui gèrent ces re-
gistres. J’ai dit à Jan Jambon
que l’on doit avoir les mêmes
standards pour chaque pays.
On doit accorder la préfé-
rence à un système qui fonc-
tionnera pour toute l’Eu-
rope ».
L’Open VLD pourrait-il de
facto s’opposer à la mise en
place d’accords bilatéraux
ou trilatéraux par la Bel-
gique ? « On peut envisager
d’avancer avec seulement
quelques pays, note le secré-
taire d’Etat. À condition
d’être en phase avec les
règles qui sont en prépara-
tion au niveau européen et
avec nos règles pour la vie
privée. Mais ce n’est pas
nécessairement une solution
intéressante. De tels accords
partiels coûteront plus cher
et risquent de nous apporter
des niveaux de sécurité plus
faible que ce que l’on pour-
rait obtenir au niveau paneu-
ropéen. Je suis convaincu que
ce sera moins performant. »
A.JE.
TOP 10
Les destinations
préférées des Belges
1. France
4,1 millions de voyages
2. Belgique
3,4 millions de voyages
3. Espagne
1,3 million de voyages
4. Pays-Bas
1,05 million de voyages
5. Italie
922.600 voyages
6. Allemagne
875.000 voyages
7. Afrique
633.800 voyages
8. Royaume-Uni
492.300 voyages
9. Autriche
390.600 voyages
10. Turquie
358.900 voyages
X.C.
 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

L'ÉCONOMIE 23

En 25 ans, Photoshop
a-t-il retouché le monde ?
NUMÉRIQUE Le programme le plus copié au monde
Depuis sa création, le
programme informatique
est un succès mais aussi,
presque, une norme
planétaire.
Il a largement ouvert
les portes aux images
d’une réalité améliorée,
voire falsifiée.

Q
uand il prend Jennifer,
sa petite amie, en photo,
de dos mais visiblement
seins nus, sur une plage
de Bora Bora en Polynésie, John
Knoll ne pense ni à retoucher le
bleu du ciel, ni les courbes natu-
relles de sa chérie qu’il vient
d’ailleurs de demander en ma-
riage. Début des années 90,
quand il commence à démarcher
les déjà grands de l’informatique,
Apple et Adobe en l’occurrence,
et qu’il veut démontrer en quoi le
programme développé par son
frère Thomas est utile et peut-
être révolutionnaire, c’est cette
photo de sa petite amie qu’il
trouve dans son sac, qu’il scanne
(ce n’était pas fréquent à
l’époque, ni de se promener avec
des photos sur support numé-
rique) avant de l’utiliser comme
exemple de démonstration.

Photoshop est devenu

un succès : c’est « le »
programme de traitement
de photo le plus utilisé
La réalité est qu’elle a répondu
« oui » à la demande de mariage.
La légende veut que cette photo,
depuis intitulée « Jennifer in pa-
radise » (voir ci-contre en haut),
porte la référence 001. C’était il y
a 25 ans, le 19 février 1990, date
de commercialisation du Photo-
Shop 1.0 pour Macintosh, pour
les images en noir et blanc seule-
ment, en développement depuis
1987. Le logiciel tient sur une dis-
quette de 3,5 pouces double face
de 720k, il contient 179 fichiers
dans un dossier compressé qui
comprend environ 128 000
lignes de code. Il devient dispo-
nible pour les PC fonctionnant
sous Windows dès 1992. L’ac-
tuelle version de base pèse 2G et
plus de 10 millions de lignes de
code.
Photoshop (le S majuscule du
départ a vite disparu), depuis
lors, est devenu un succès, voire
une norme : c’est « le » pro-
gramme de traitement de photo
le plus utilisé dans le monde. Et le
plus piraté aussi. Certains
avancent qu’il est sciemment fa-
cilement copiable afin d’imposer
ses codes et sa mainmise y com-
pris chez les resquilleurs. C’est en
tout cas le plus connu. Parce que
le plus complet, le plus utilisé,
mais aussi pour les excès qu’il au-
torise avec la réalité : stars retou-
chées, photos d’actualité mani-
pulées, attraits publicitaires amé-
liorés et quelques tranches d’hu-
mour dûment exploitées.
Pour les amateurs, quelques
gadgets développés au départ du
programme permettent de sup-
primer les yeux rouges des photos
prises au flash, de jouer sur l’in-
tensité d’un coucher de soleil,
voire d’activer le mode « peau
mate ». Pour les professionnels
qui travaillent en fichier brut
(raw), c’est la possibilité de com-
poser sur les chaleurs des lu-
mières, les contrastes, le détou-
rage. Donc aussi la qualité de la
peau, de la dentelle, la profon-
deur du décolleté ou l’âge du ca-
pitaine…
Le monde est-il devenu plus
beau depuis qu’on peut en retou-
cher chaque détail d’image ? Une
facilité déroutante de rendre le
vrai faux mais crédibles à peu de
frais a instauré un nécessaire
doute, un esprit critique avisé
face à certaines images surpre-
nantes qui déboulent dans le do-
maine public. Au point que plu-
sieurs campagnes de sensibilisa-
tion contre les abus de Photoshop
ont déjà été lancées.
Que de merveilles ont été ainsi
créées. Que de faux ont, aussi, été
mélangés, plus ou moins sciem-
ment, à la réalité. Impossible,
donc, d’en déduire si le monde est
devenu plus beau depuis qu’on
peut en retoucher chaque détail
d’image. Ni si John Knoll, 25 ans
plus tard, a déjà senti le besoin de
retoucher la photo de Jennifer ou
le bleu du ciel de Bora Bora.
L’avantage c’est que, si aujour-
d’hui la plage est jonchée de dé-
chets, il peut éventuellement les
faire virtuellement disparaître
des images de son voyage.
Il n’a pas que ça en tête, faut-il
le rappeler. Parallèlement à Pho-
toshop, l’homme est également
devenu le spécialiste des effets
spéciaux pour des films, notam-
ment ceux d’un certain Georges
Lucas. C’est une autre histoire.
L’élément d’un CV qu’assuré-
ment, il ne sera jamais nécessaire
de retoucher. ■
ÉRIC RENETTE
« Les initiés avaient perdu un certain pouvoir »
ENTRETIEN
ascal Damuseau est profes-
P seur de photographie à
l’école supérieure de Saint-Luc à
Liège. Il dirige également un ate-
lier professionnel d’impression
numérique grand format.
Qu’est-ce qui fait le succès de
Photoshop ?
Complet, il intègre toutes les
fonctions depuis le traitement de
la photo jusqu’à son édition et
son impression en qualité profes-
sionnelle. Adossé à une suite de
chez Adobe, il permet en plus des
lettrages assez compliqués et
reste de pointe dans les différents
domaines du graphisme.
Il y a 25 ans, quand Photoshop
débarque, il change tout ?
À Saint-Luc, il y a eu assez rapi-
dement les pros et les contre.
Parce qu’il ne fallait plus vrai-
ment être photographe pour sa-
voir que faire d’une photo. Les
initiés avaient perdu un certain
pouvoir. D’un autre côté, il offre
tellement de possibilités et les
étudiants sont souvent plus ma-
lins que nous pour en découvrir.
Mais, fondamentalement, on a
gardé la même structure de tra-
vail et de cours.
Ouvrir la porte à tant de possibi-
lités d’actions mais aussi de
manipulations, c’est un danger
En haut à droite, la photo « Jennifer in paradise » qui a permis au concepteur de
Photoshop de commercialiser son logiciel. Depuis lors, Photoshop est utilisé à
des fins multiples. Pour surprendre, comme cette photo (en haut à gauche) de
Barack Obama aux traits de son épouse et inversément. Pour gomer les imper-
fections telles celles de Madonna, Sarkozy. Mais parfois les retouches font pire
que bien. En témoignent les deux photos du bas à gauche où le physique des
mannequins est défiguré. © D.R.
jourd’hui, sans doute. Les photos pale. D’ailleurs, les modifica-
professionnelles ont toujours été tions qui sont apportées dans les
retravaillées. Le programme per-
met d’apporter de la qualité et de
différentes versions du pro-
gramme proviennent directe-
la précision supplémentaire. On ment du développeur, générale-
sait que la photo professionnelle ment pas à la demande des pho-
représente seulement 15 % du tographes. ■
marché, les amateurs forment le Propos recueillis par
reste et forment la cible princi- É.R.

Pascal Damuseau. © D.R.
ou une chance ?
Ce que le programme permet,
c’est de touchers aux aspects tech-
niques. Assez vite, dans les rela-
tions avec les étudiants, ils de-
viennent secondaires et on peut
se concentrer sur l’image. On y a
gagné en richesse, en ouverture
mais c’est vrai que, parallèle-
ment, le mauvais goût est assez
vite arrivé aussi. D’un autre cô-
té, le programme ne peut rien
faire pour rattraper les grosses Jean Stephenne Georges Jacobs
erreurs, de l’autre il permet de
gagner énormément dans la tem- Mercredi 25 février
pérature des couleurs ou la ba- Déjeuner conférence
lance des blancs, par exemple. Jean Stephenne
Ex-CEO de Glaxo SmithKline
La majorité des gens ne vont pas Présenté par
jusque-là. Pour eux, Photoshop, Georges Jacobs de Hagen
Président du Conseil d’administration de Delhaize
c’est avant tout la possibilité de
manipuler des images. Sur le thème :
« L’entreprenariat francophone pour réindustrialiser la Wallonie »
La manipulation d’image a tou-
jours existé, pas avec la même fa- Inscriptions : 02 374 65 25 cl@cl.be - www.cl.be
cilité ni la même finesse qu’au-
23
24 L'ÉCONOMIE
« Il faut une TVA à 12 %
sur le premier logement neuf »
RENDEZ-VOUS Le patron de Thomas & Piron se confie
Le roi de la construction « clé sur porte »
est le deuxième invité d’un nouveau rendez-vous
hebdomadaire consacré aux patrons belges.
Il revient avec nous sur l’actualité
de son entreprise et du secteur de la construction.
P
rès de 40 années d’exis-
tence pour le leader belge
de la construction « clé
sur porte » Thomas & Piron, et
quasi autant de croissance et de
bénéfices. Derrière l’entreprise
se cache un homme discret, pro-
jeté au devant de l’actualité l’an-
née passée après avoir reçu le
titre de Manager de l’année. Une
belle consécration pour un vrai
self-made-man.
Mais on ne se fait pas un nom
pour rien dans le métier, et lors-
qu’il se met à parler, Louis-Ma-
rie Piron se montre à la hauteur
de ses ambi-
tions, pas
langue de bois « Nos activités
pour un sou.
Rencontre hors Belgique
avec un pa-
tron 100 % devraient re-
ardennais et
pro-famille. présenter 25 %
Votre secteur
de notre chiffre
est très cy-
clique, il a été
d’affaires d’ici
fortement
fragilisé par la
2 ans »
crise égale-
ment. Pourtant, les années
passent et Thomas & Piron pour-
suit sa croissance. Quel est votre
secret ?
J’ai créé l’entreprise en 1976.
Notre mot d’ordre dès le début fut
de privilégier la croissance de
nos activités mais aussi celle de
nos fonds propres. Je n’ai aucun
actionnaire extérieur. Je ne subis
pas cette pression qui m’oblige-
rait à rémunérer des gens qui at-
tendent un profit annuel obliga-
toire. C’est un luxe, voulu. Le bas
de laine de l’entreprise, dû à l’ac-
cumulation des fonds propres,
permet de lisser notre activité et
d’occuper nos gens en perma-
nence. Si un chantier a du mal à
démarrer, que nous rencontrons
des problèmes de permis, les tra-
vailleurs sont affectés sur nos
propres terrains. Ces biens plus à
risque, car construits sans une
demande spécifique, sont vendus
dans la foulée et contribuent
aussi à l’équilibre de l’activité.
Finalement, même si certains
mois, certaines années, nous
avons moins de clients, notre
chiffre d’affaires, lui, est toujours
maintenu.
2014 fut tout de même une
année difficile pour la construc-
tion…
Je ne vous dirai pas le contraire.
Statistiquement, les permis de
bâtir ont diminué de 25 % ! Mal-
gré cela, nous sommes restés
dans le haut du panier. Je pense
que les gens ont besoin d’une en-
treprise où le client est mis au-
dessus de la pyramide.
Vous réalisez toujours l’essentiel
de votre chiffre d’affaires en
Le Soir, en collaboration avec Petercam qui
soutient l’esprit d’entreprise, interviewera chaque
semaine des entrepreneurs qui ont mis leur
passion et leur savoir au service de l’économie.
www.lesoir.be/rdvceo
Wallonie. Qu’en est-il de votre
développement hors Belgique ?
Le marché belge est petit. Nous
avons pour cette raison racheté
une entreprise du Nord de la
France il y a deux ans. Nous
sommes par ailleurs présents au
Maroc. Notre implantation là-
bas n’est pas neuve mais nous
étions à l’époque actifs sur le seg-
ment touristique. Nous avons eu
du flair, puisque nous avons
vendu nos biens là-bas juste
avant le début de la crise immo-
bilière. Actuellement, il y a une
véritable demande, à Casablan-
ca principale-
ment, pour le
logement
moyen et haut
de gamme.
Nous avons sai-
si cette opportu-
nité.
Pouvez-vous
chiffrer vos
objectifs hors
Belgique ?
Oui. Nous vi-
sons la
construction de
200 à 250 maisons en France et
la même croissance au Maroc
dans les deux ans. Ce qui corres-
pond à 25 % de notre chiffre d’af-
faires actuel. Ce n’est pas rien.
Envisagez-vous d’autres relais de
croissance pour l’avenir ?
Il faut d’abord ne pas oublier les
profondes modifications qu’a su-
bies le secteur du logement ces
dernières années. Une entreprise
comme la nôtre a dû s’adapter à
toute une série de nouvelles légis-
lations. Ces obligations pèsent
fortement sur le prix final d’un
logement neuf. Il a fallu progres-
sivement modifier notre concep-
tion des logements. Nous
construisons par exemple des
maisons plus petites pour que
nos clients puissent suivre ni-
veau prix. Mais nous nous
sommes aussi fortement diversi-
fiés. Notre activité bois, par
exemple, est récente mais touche
10 % de nos clients. Si nous ne
l’avions pas lancée, ce pourcen-
tage serait parti chez la concur-
rence.
Quel segment souffre le plus
dans la construction, la maison
ou l’appartement ?
Les maisons parce qu’elles repré-
sentent un plus gros budget et
que les gens ont de plus en plus
de difficultés à sortir une telle
somme. Les biens moins chers
comme les appartements ont
donc de plus en plus de succès.
Les prix sont très élevés sur le
marché immobilier.
La faute à qui ? Aux banques qui
ne prêtent pas assez ?
Les banques ne sont pas la cause

Louis-Marie
Piron
1973 Termine ses humanités
en agriculture et sylviculture
à Carlsbourg.
1976 Fonde avec Charles
Thomas la société Thomas &
Piron.
1986 Devient le seul action-
naire de l’entreprise.
2006 Franchit le cap des
1.000 employés (la société
en compte 1.500 actuelle-
ment).
2014 Reçoit le titre de Ma-
nager de l’année et passe le
flambeau des activités
belges à son fils, François.
du problème. Les taux sur les
crédits hypothécaires sont parti-
culièrement bas. Mais les prix
des terrains à bâtir ont très forte-
ment augmenté.
Et il y a bien sûr toute la problé-
matique des taxes. Le prix
moyen d’une maison taxes et
TVA comprises est de 300.000
euros. La moitié de ce prix
d’achat va directement ou indi-
rectement dans les caisses de
l’État !
Cela semble vous poser pro-
blème…
Oui. Notre secteur est clairement
une vache à lait pour le gouver-
nement. Il est temps de com-
prendre que nous avons nos li-
mites !
Dans les taxes qui touchent les
nouvelles constructions, quelle
est celle qui vous semble injusti-
fiable ?
Sans hésiter, la TVA ! Elle repré-
sente 1/5 du prix d’une nouvelle
construction. Des études
prouvent que si le taux de la TVA
diminue légèrement, l’impact se-
rait nul sur les recettes de l’État.
Les professionnels de la
construction devraient être un
peu plus écoutés. Un abaisse-
ment de la TVA permettrait par
ailleurs de doper nos activités.
Bref, cela créerait automatique-
ment de l’emploi.
© SYLVAIN PIRAUX.
On vous rétorquera que dans le
secteur horeca, la TVA a été
abaissée pour lutter notamment
contre le travail au noir et que
cela n’a donné aucun résultat…
Chez Thomas & Piron, nous ne
sommes pas concernés par la
problématique du travail au
noir. Tous nos travailleurs sont
déclarés. Mais nous payons des
charges sur la main-d’œuvre qui
sont également très lourdes…
C’est un autre sujet. Le plus im-
portant actuellement, c’est
d’abaisser le taux de TVA.
A quel niveau ?
A 12 % pour les premiers loge-
ments neufs. Pour encourager un
premier achat, ce serait tout à
fait raisonnable. Le taux ne doit
bien sûr pas être si bas pour
quelqu’un qui a les moyens
d’acheter plusieurs logements.
En parlant de taxes, les nouvelles
normes énergétiques ne font pas
non plus votre bonheur ?
Tout à fait, le gouvernement wal-
lon précédent était mené par une
mouvance écologiste. Je pense
que les écolos sont allés trop loin.
Beaucoup d’idées étaient bonnes
mais certaines n’avaient aucun
intérêt, n’étaient même pas justi-
fiées au niveau économique.
Heureusement, tout cela a été,
depuis, repris en main. Le lobby
nécessaire a été fait et les poli-
tiques ont été sensibilisés aux
coûts démesurés qui allaient être
imposés au secteur de la
construction mais aussi à ceux
qui souhaitent acheter une mai-
son !
Ce que vous voulez nous dire,
c’est que le suivi pratique de ces
normes énergétiques coûte plus
cher que la réduction de coûts en
énergie offerte aux consomma-
teurs ?
Oui ! Ce qui devait être mis en
place aurait pu être amorti en
une centaine d’années. C’était
tout à fait insoutenable et bien
plus élevé que les normes euro-
péennes édictées en la matière.
On a vraiment frôlé la catas-
trophe.
La rénovation se porte plutôt
bien, au détriment du neuf. Ce
n’est pas inquiétant pour une
entreprise comme Thomas &
Piron ?
Non. Nous avons d’ailleurs
dans notre organigramme une
entreprise qui est active dans la
rénovation. Elle bénéficie de
cette envolée de travail à ce ni-
veau. Le parc immobilier dans
les villes vieillit, il demande de
plus en plus à être rénové et de
ce fait-là, nous bénéficions aussi
d’un développement. ■
Propos recueillis par
AMANDINE CLOOT
24
Le Rendez-vous CEO
en vidéo sur lesoir.be
Chaque semaine, découvrez
l’interview vidéo d’un patron
belge qui fait la différence.
sur lesoir.be
PARCOURS ET ALÉA
Thomas & Piron, une
histoire
de famille
Et une croissance à part.
Le nombre de ventes
d’appartements et de
maisons est en constante
diminution en Belgique :
901 en 2013, 915 en 2012
et 1067 en 2011. Mais rien
n’y fait, le groupe « clé sur
porte » Thomas & Piron,
lui, continue à augmenter
ses parts de marché. La
clé, justement, selon
Louis-Marie Piron, c’est
aussi une notoriété ac-
quise en 40 ans d’entre-
preneuriat.
Et le résultat d’un bosseur
acharné. On dit du patron
qu’il travaille sans relâche,
7 jours sur 7, de 7 à 22
heures. Même si l’inté-
ressé nous avoue s’accor-
der désormais ses week-
ends et jouer au golf, il
n’est pas encore tout à
fait prêt à 59 ans à passer
le flambeau. « Mon fils,
François, qui travaille de-
puis 10 ans à mes côtés, a
repris la direction des acti-
vités belges », explique-t-il,
avant d’ajouter que cela
lui permet « de se concen-
trer sur le développement à
l’international du groupe ».
Sa fille, Coralie, gère
quant à elle un groupe de
construction en Afrique.
Quant à ses sources d’ins-
piration, Louis-Marie cite
Albert Frère, un homme
d’affaires qui s’est fait
« tout seul », comme lui et
qui « a su rester humble et
gentil ». Les deux hommes
ont l’autre point commun
d’avoir bâti un empire.
Celui de la famille Piron
est installé dans le village
d’Our dans la commune
de Paliseul, au cœur de la
Province du Luxembourg,
où le siège de Thomas &
Piron a pris ses quartiers
depuis le début de l’aven-
ture. La rumeur veut
d’ailleurs que les Piron
possèdent le village tout
entier. Le patron justifie
plutôt l’ouverture d’un
restaurant et d’une bou-
langerie, « pour soutenir
l’emploi dans la région et
empêcher l’exode des
jeunes ». Un procédé qui
fonctionne puisqu’il inau-
gurera deux nouveaux
commerces très prochai-
nement.
A.C.
 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

LESMARCHÉS 25
LE POINT SUR LES MARCHÉS LES INDICES
dernier indice diff. en % il y a un an
En hausse malgré la Grèce LONDRES STOCKHOLM / COPENHAGUE / HELSINKI D Euronext 100 947,30 -0,02 820,41
UFTSE 100: 6 915,20 0,38% UStockholm: 1 664,33 0,13% U Next 150
Les Bourses européennes ont clôturé en hausse malgré l’incerti- UFTSE Eurotop 100: 3 060,55 0,42% UCopenhague: 853,69 2,12%
2298,73 +0,31 2024,52
tude entourant le sort des négociations avec la Grèce après le UHelsinki: 3 398,80 0,39%
U DJIA 18140,44 +0,86 16133,23
rejet par l’Allemagne de la proposition grecque. Le secteur éner- U Nasdaq 4955,97 +0,63 4267,55
U Nasdaq 100 4443,05 +0,71 3671,93
gétique a toutefois succombé à la rechute du prix du Brent sous UFRANCFORT / DAX U S&P 500 2110,30 +0,61 1839,78
les 60 dollars le baril. Sur Euronext Bruxelles, le Bel 20 (+0,8 %) 11 050,64 U S&P/TSK index (Canada) 885,06 +0,01 815,49
a profité d’une bonne performance d’ensemble à l’image d’UCB 0,44% U Hang Seng (Hong Kong) 24832,08 +0,19 22394,08
(+2,7 %) qui a confirmé son redressement des deux derniers U Bovespa (Brésil) 51294,00 +0,03 47288,00
jours. Cela a éclipsé la chute de Bekaert (-5,4 %) qui a publié des U RTS (Russie) 910,42 +0,43 1303,15
résultats partiels marqués par les conditions de marché difficiles DPARIS / CAC 40 U Mibtel (Italie) 21842,57 +0,24 20452,28
pour ses activités dans le fil d’acier en Chine. Son bénéfice net a 4 830,90 U Nikkei 225 (Japon) 18332,30 +0,37 14449,18
-0,05%
ainsi plafonné à 1,51 euro par action alors que KBC Securities
tablait sur 1,71 euro. Hors indice, EVS (+10,5 %) a bondi à la suite DBEL 20 UEuro Stoxx 50
d’un rapport trimestriel meilleur que prévu, son bénéfice annuel 3624,70 -0,27 (-0,01%) 3490,53 +2,45 (+0,07%)
DZURICH / MARCHÉ SUISSE BRUXELLES / AMSTERDAM
ayant progressé de 4,4 %. La société liégeoise a également 8 892,17 DBel 20: 3 624,70 -0,01%
confirmé Muriel De Lathouwer au poste de CEO et vise à limiter -0,09% DBel All-Share: 12 857,20 -0,14%
DBel Mid: 4 245,73 -0,48%
la progression de ses coûts cette année. Sipef (-1,4 %) a publié UBel Small: 11 399,21 0,05%
des chiffres annuels meilleurs que prévu mais les marchés ont DMADRID / IBEX 35 ULISBONNE / PSI 20 UAEX: 469,85 0,01%
UAMX: 704,33 0,47%
sanctionné le simple maintien du dividende à 1,25 euro par ac- 10 879,30 5 469,88
UAScX: 681,08 0,25%
-0,29% 0,28%
tion alors que les analystes misaient sur une hausse.
C.BO.

PRIX À LA CONSOMMATION EURONEXT BRUXELLES - ACTIONS BELGES ET ÉTRANGÈRES OBLIGATIONS SECTEUR PUBLIC
Indices 01/2015 12/2014 01/2014
santé 2013 100.61 100.40 100.60 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Libellé int. facial cjour c.préc. Volume
normal 2013 99.85 99.98 100.50 BEL20 Emakina Group 9,20 9,20 +0,00 15,00 800 Sipef 50,80 50,51 +0,57 -11,57 2904 04.09.11 3,00+ 104,36 104,37 34000
santé 2004 121.51 121.25 121.49 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Eryplast 1,40 1,40 +0,00 -22,22 1200 smartphoto 0,29 0,28 +3,17 -47,68 15582 04.03.15 4,00+ 100,25 100,25 0
normal 2004 122.22 122.38 123.01 AB InBev 107,95 108,50 -0,51 50,25 2058631 Euronav 10,61 10,49 +1,14 14,46 658480 Sofina 94,06 95,20 -1,20 11,22 7526 04.03.15 2,50+ 100,03 100,03 0
santé 1996 138.24 137.95 138.22 Ackermans & vH. 109,20 109,45 -0,23 34,03 30688 EVS Broadcast Equip. 34,50 35,00 -1,43 -21,82 43838 Softimat 2,20 2,20 +0,00 -25,68 50 04.06.15 4,10+ 101,17 101,17 0
normal 1996 140.46 140.64 141.37 Ageas 31,65 31,74 -0,30 4,04 481819 Exmar 9,38 9,22 +1,78 -21,14 93572 Solvac 134,45 133,50 +0,71 14,16 205 04.06.15 2,20+ 100,62 100,62 0
santé 1988 166.67 166.32 166.65 Befimmo 65,44 67,88 -3,59 34,18 124152
normal 1988 172.39 172.62 173.51 Bekaert 27,80 27,12 +2,51 7,25 199613 Fagron 32,82 33,97 -3,40 5,64 211177 Spadel 74,89 74,94 -0,07 2,62 110 04.09.15 4,15+ 102,27 102,27 0
Base 1981 233.21 233.51 234.73 Floridienne 74,89 74,89 +0,00 -0,15 160 Sucraf A en B 2,31 2,31 +0,00 131,00 179 04.09.15 2,05+ 101,03 101,03 0
Base 74-75 359.17 359.64 361.51 Belgacom 35,14 35,20 -0,17 72,35 654415 Fluxys 'D' 26,19 26,42 -0,89 -6,75 5455 Suez Environ.Co 16,28 16,48 -1,18 21,42 982856 04.12.15 4,00+ 103,06 103,06 0
Base 1971 492.05 492.69 495.25 bpost 24,28 24,01 +1,15 68,90 254869 Fountain 1,73 1,85 -6,49 -30,51 1711 Ter Beke 74,00 72,00 +2,78 34,95 632 04.12.15 2,35+ 101,80 101,80 0
Base 1966 585.00 585.76 588.81 Cofinimmo 108,95 109,65 -0,64 36,67 70686 Galapagos 19,55 19,53 +0,10 9,34 99640 Tessenderlo 24,78 24,64 +0,55 41,13 42643 04.03.16 3,75+ 103,74 103,74 0
Delta Lloyd 17,20 17,28 -0,41 -7,93 1144364
D'Ieteren 31,41 30,68 +2,38 -13,00 49790 Gimv 41,18 41,28 -0,24 19,91 23879 Texaf 34,80 35,00 -0,57 -1,01 433 04.03.16 3,20+ 103,11 103,12 12000

PRIX PÉTROLIERS
Global Graphics 2,24 2,35 -4,68 54,48 17966 Think-Media 0,28 0,28 +0,00 -45,10 7700 04.06.16 4,10+ 105,24 105,24 0
Colruyt 41,96 41,86 +0,25 8,85 176549 Greenyard Foods 14,80 14,64 +1,09 39,62 4106 ThromboGenics 7,72 7,72 +0,00 -59,05 25274 04.06.16 3,25+ 103,95 103,96 20000
Elia 39,59 39,68 -0,21 19,19 46835 Hamon 9,90 9,58 +3,34 -34,78 13184 Tigenix 0,75 0,75 -0,40 -16,07 310844 04.09.16 4,35+ 106,58 106,58 0
Essence(euro/l) Delhaize Group 78,89 78,49 +0,51 60,49 375576 Home Invest Belg. 93,50 93,30 +0,21 23,85 1055 Total 46,04 45,98 +0,12 8,05 10946262 04.12.16 4,00+ 106,84 106,86 35000
GBL 76,67 77,00 -0,43 15,01 86033
Super sans plomb 95 10ppm : 1,4230 (+0,0200) IBA 18,56 18,84 -1,49 132,35 45462 Tubize (Fin.de) 56,30 56,44 -0,25 13,67 6361 04.12.16 4,00+ 106,84 106,83 1769400
GDF Suez 18,59 18,68 -0,48 10,75 6623257
Super sans plomb 98 10ppm : 1,4880 (+0,0160) Iep Invest 4,80 4,86 -1,23 77,15 1540 U&I Learning 1,50 1,50 +0,00 -3,85 50 04.03.17 3,75+ 107,33 107,33 0
Immo Moury 57,48 57,50 -0,03 20,97 1 Unitronics 1,08 1,08 +0,00 31,71 7801 04.03.17 2,35+ 104,46 104,46 0
Diesel(euro/l) KBC 53,54 53,35 +0,36 19,46 903390
Immobel 47,50 47,54 -0,11 31,02 811 Van de Velde 45,52 46,55 -2,21 38,38 3684 04.06.17 3,50+ 107,61 107,65 31000
Solvay 125,85 124,60 +1,00 15,23 217222
Gasoil routier à faible teneur en soufre : 1,2760 Telenet Group Holding 50,59 51,10 -1,00 13,63 78113 ING Groep 12,61 12,60 +0,12 19,81 30332491 VGP 27,60 27,60 +0,00 58,53 61 04.09.17 3,40+ 108,21 108,22 50000
Gaz(euro/l) UCB 67,39 66,99 +0,60 27,57 379168
Intervest Offices & 27,28 27,34 -0,20 49,93 9347 Vastned Retail Belgium 60,50 60,90 -0,66 19,45 1060 04.12.17 3,35+ 108,85 108,85 0
Umicore 36,78 36,88 -0,27 9,92 422341
LPG : 0,4960 (+0,0410) Jensen-Group 19,27 19,19 +0,42 36,17 2256 Vranken-Pommery 25,33 25,55 -0,86 15,38 1607 04.03.18 3,25+ 109,25 109,25 0
Propane Vrac >2000l : 0,4656 (+0,0301) KBC Ancora 29,68 29,56 +0,44 2,89 67300 Warehouses 68,98 65,90 +4,67 34,61 990 04.06.18 3,00+ 109,18 109,18 0
Mazout(euro/l) AUTRES ACTIONS Keyware Technologies
Kinepolis
0,63
39,85
0,62
40,30
+0,80
-1,12
-17,11
65,88
671
11295
WDP 74,21
Wereldhave Belgium 106,40
75,90
107,00
-2,23
-0,56
48,07
37,67
28223
2683
04.09.18
04.12.18
2,75+
3,00+
108,93
110,47
108,93
110,47
0
0
Gasoil de chauffage, min.2000 l : 0,6466 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol.
Gasoil de chauffage extra, min.2000 l : 0,6417 4Energy Invest 3,15 3,15 +0,00 -21,25 280 Leasinvest 96,33 96,33 +0,00 29,73 1618 Zenitel 0,81 0,81 +0,00 4,93 12425 04.03.19 3,75+ 114,06 114,12 25000
Ablynx 11,06 11,17 -1,03 23,52 135440 Lotus Bakeries 1198,90 1189,95 +0,75 50,88 459 Zetes Industries 27,02 25,98 +4,02 46,53 18532 04.06.19 3,75+ 114,91 114,91 0
ABO-Group 4,75 4,72 +0,61 -88,82 2547 MDxHealth 5,37 5,37 +0,00 47,93 161929 04.09.19 3,50+ 114,56 114,62 24000
UPétrole brent en dollar par baril Accentis
Aedifica
0,02
60,32
0,02
60,59
+4,61
-0,45
19,55
21,11
502540
12391
MediVision
Melexis
0,01
48,80
0,01
49,00
+0,00
-0,41
—
86,17
1000
49268
04.12.19
04.03.20
4,20+
3,10+
118,55
114,00
118,58
114,00
139600
0
60,22 +0,01 (+0,02%) Agfa-Gevaert 2,15 2,15 +0,09 3,32 168004 Miko 78,50 78,50 +0,00 16,58 213 Rég. Wall. int. facial cjour c.préc. Volume
Alcatel-Lucent 3,42 3,47 -1,53 9,98 17228158 Mobistar 19,90 19,60 +1,53 44,20 146656 28.09.19 0,78+ — — 0
ArcelorMittal 9,64 9,68 -0,42 -18,79 12240777 Montea 37,00 37,20 -0,54 30,89 3632 08.04.30 4,25+ — 100,00 0
Ascencio 59,85 60,25 -0,66 21,34 1789 Mopoli (gew.) 328,07 328,07 +0,00 — 4
Atenor Group 42,65 42,40 +0,59 28,11 1449 Moury Construct 132,02 132,00 +0,02 39,45 185

Banimmo 8,24 8,35 -1,38 -0,78 13074 Neufcour-Cie Fin. 8,60 8,60 +0,00 — 5
bpost 24,28 24,01 +1,15 68,90 254869 NewTree 2,20 2,20 +0,00 -23,61 930
Banque Nationale 3401,10 3430,00 -0,84 12,53 237 Nyrstar 3,52 3,50 +0,40 49,60 963600
Barco
Belreca

Beluga
57,30
95,00

1,59
57,51
95,00

1,59
+0,00

+0,00
-0,37 7,52
—

-32,98
12129
10

215
Option
Pairi Daiza

PCB
0,29
47,65

5,24
0,29
46,70

5,24
+1,05
+2,03

+0,00
-14,71
-6,55

-26,58
179926
300

170
Aux côtés du Soir
TAUX D'INTÉRÊT Brederode 31,83 32,15 -1,00 15,67 3002 Peugeot 14,23 14,23 +0,00 -56,28 6039017

3 mois 1 an
Campine
Care Property Invest
Catala
11,91
15,84
11,80
11,91
16,05
11,80
+0,00

+0,00
-1,28
-9,15
17,68
—
100
4121
16
Picanol
Quest For Growth
RealDolmen
35,60
8,74
18,29
35,87
8,79
18,22 +0,36
-0,75
-0,57
19,50
14,74
-20,13
3825
22946
746 soutient
Couronne danoise
Couronne norvégienne
Couronne suédoise
-1,480
1,375
-0,040
-0,720
2,150
1,750
CFE
CMB
94,72
13,70
95,37
13,72
-0,68
-0,15
48,73
-36,59
16612
14555
Recticel
Resilux
4,94
134,50
4,95
131,50 +2,28
-0,24 -26,15
31,21
115841
3808
les
Couronne tchèque
Dollar aus.
Dollar can.
0,040
2,595
0,845
0,510
2,795
1,095
Co.Br.Ha.
Connect Group
2468,00
1,53
Cie du Bois Sauvage 214,50
2424,99
1,49
216,80
+1,77
+2,82
-1,06
42,27
-20,57
-2,83
2
1150
190
Retail Estates
RHJ International
Rosier
73,28
4,26
200,00
73,30
4,31
192,11 +4,11
-0,03
-1,16
33,45
11,52
0,00
2262
33391
221
entrepreneurs
Dollar H.K. 0,376 0,867 De Rouck Geomatics 0,09 0,09 +0,00 -10,00 1000 Roularta Media 10,98 11,04 -0,54 -4,77 2794

www.lesoir.be/entrepreneur
Dollar Sing. 0,400 0,812 Deceuninck 1,96 1,95 +0,51 -14,77 93182 RTL Group 88,09 88,17 -0,09 1,22 22519
Dollar U.S. 0,425 0,835 Dexia 0,03 0,03 +3,45 -40,00 4130044 Sabca 34,77 34,77 +0,00 -14,90 28
Eckert-Ziegler 1,35 1,35 +0,00 -36,92 3533 Sapec 29,50 29,80 -0,99 -40,75 249
Euribor (360j) 0,048 0,250 Econocom Group 7,91 7,92 -0,19 -2,91 150359 Sioen Industries 13,42 13,80 -2,75 51,79 27273
Euro 0,065 0,675
Franc suisse -1,175 -0,895
Livre U.K. 0,610 1,410
Yen 0,050 0,200
BOURSES ÉTRANGÈRES
DTaux Belge 10 ans Iberdrola Madrid EUR 5,91 5,93 26,71 Volvo A Stockholm SEK 99,45 98,95 6,51 Twitter Nyse USD 49,11 48,70 -12,25
0,530 -0,031 (-5,53%) LES ACTIONS EUROPÉENNES ING Amsterdam EUR 12,61 12,60 19,81 United Technologies Nyse USD 124,11 122,91 7,78
Titre Bourse Devise Dernier Cours ± % Intesa Sanpaolo Milan EUR 2,90 2,89 29,60 Verizon Commun. Nyse USD 48,97 48,91 5,12
cours précéd. 1 an L'Oréal Paris EUR 157,60 157,10 28,60 LES ACTIONS AMÉRICAINES Wal-Mart Stores Nyse USD 84,30 83,52 11,58
ABB Zurich CHF 20,26 20,20 -10,62 LVMH Moet Hen. Paris EUR 161,00 160,80 30,25 Titre Bourse Devise Dernier Cours ± % Walt Disney Co Nyse USD 104,55 103,89 31,72
Aegon Amsterdam EUR 6,72 6,63 5,69 cours précéd. 1 an
Ahold Amsterdam EUR 16,80 16,68 25,69 Munich Re Francfort EUR 178,50 181,30 14,75 3M Nyse USD 168,12 167,09 27,98 Yahoo! Inc Nasdaq USD 44,11 44,37 17,35
Nestlé N Zurich CHF 71,90 72,00 9,51
Air Liquide
Allianz
Paris
Francfort
EUR
EUR
115,85
146,60
115,50 29,27
146,90 13,31 Nokia Oyj Helsinki EUR 7,12 7,12 34,43
Alcoa
Amer.Express
Nyse
Nyse
USD
USD
15,79
79,83
16,00 36,05
78,40 -11,75 AUTRES ACTIONS
Norsk Hydro Oslo NOK 44,60 45,19 50,73 Amgen Inc. Nasdaq USD 157,66 156,05 26,51 Titre Bourse Devise Dernier Cours ± %
Alstom Paris EUR 28,54 28,68 45,74 Novartis N Zurich CHF 96,30 97,25 33,04 Apple Inc Nasdaq USD 129,49 128,45 67,32 cours précéd. 1 an
Anglo American Londres PNC 1246,50 1223,00 -23,03 Barrick Gold Corp Toronto CAD 16,17 16,03 -26,84
ArcelorMittal Amsterdam EUR 9,64 9,68 -19,80 Orange Paris EUR 15,70 15,86 67,25 AT&T Inc Nyse USD 34,08 34,09 3,77 Bombardier Toronto CAD 2,59 2,60 -28,18
AstraZeneca Plc Londres PNC 4413,50 4427,50 11,05 Philips Koninklijke Amsterdam EUR 25,72 25,70 0,43 Bank of America Corp Nyse USD 16,38 16,21 0,06 Canon Inc. Tokyo JPY 3832,50 3816,50 21,54
COURS INDICATIFS EN € Axa Paris EUR 21,15 21,25 8,18 Renault Paris EUR 85,15 84,36 16,07 Boeing Nyse USD 158,31 153,75 19,75 China Mobile Ltd Hong-Kong HKD 106,90 107,20 45,24
Repsol Madrid EUR 16,87 16,95 -3,86 Caterpillar Inc Nyse USD 84,44 83,30 -13,42 China Oceanwide Hong-Kong HKD 0,96 0,94 50,00
Banco Santander Madrid EUR 6,41 6,45 -0,71 Roche Holding Zurich CHF 258,25 257,50 -2,00 Chevron Corp Nyse USD 108,60 108,35 -4,62
20/02 19/02 Barclays Londres PNC 261,50 260,40 1,80 Gazprom Moscou USD 4,30 4,30 10,54
Dollar US 0,8851 0,8782 BASF Francfort EUR 83,49 82,71 -0,05 Royal Bank of Scotland Londres PNC 397,50 395,90 10,16 Cisco Systems Nasdaq USD 29,61 29,31 31,55 Gold Fields Johannesbo ZAR 51,15 52,36 19,09
Bayer Francfort EUR 124,50 124,80 22,47 Royal Dutch Shell-A Londres PNC 2127,00 2109,00 -3,28 Citigroup Inc Nyse USD 51,78 51,12 6,08 Harmony Gold Mining Johannesbo ZAR 28,39 27,93 -21,30
Livre britannique 1,3609 1,3552
BBVA Banco Frances S Madrid EUR 5,08 5,08 178,54 RWE Francfort EUR 23,34 23,48 -20,49 Coca-Cola Nyse USD 41,97 42,11 13,50 Hitachi Tokyo JPY 831,80 813,90 0,23
Franc suisse 0,9330 0,9263 Saint-Gobain Paris EUR 41,50 41,26 0,68 DuPont de Nemours Nyse USD 76,67 76,08 18,39 Honda Motor Tokyo JPY 3964,50 3958,00 5,43
Couronne suédoise 0,1050 0,1045 BHP Billiton Plc Londres PNC 1581,00 1572,00 -20,00 Sanofi Paris EUR 87,39 87,84 18,78 eBay Inc Nasdaq USD 58,02 57,65 5,32
Couronne 0,1164 0,1157 BNP Paribas Paribas EUR 51,29 51,43 -12,35 Lukoil Moscou USD 59,35 61,30 3,94
Courone danoise 0,1340 0,1343 BP Londres PNC 446,70 445,70 -9,96 SAP Francfort EUR 60,93 60,77 4,17 ExxonMobil Corp Nyse USD 89,92 89,44 -4,80 Marubeni Corp. Tokyo JPY 722,80 722,00 -0,28
Dollar canadien 0,7106 0,7014 British American Londres PNC 3656,00 3660,50 17,08 Schneider Electric Paris EUR 71,38 71,42 9,16 Facebook Nasdaq USD 79,89 79,42 16,69 Mitsubishi Corp Tokyo JPY 2347,00 2334,50 16,78
Carrefour Paris EUR 29,55 29,60 11,85 Siemens Francfort EUR 97,48 97,48 2,42 General Electric Nyse USD 25,21 25,01 -1,54 Mitsui & Co. Tokyo JPY 1613,50 1624,00 2,85
Yen japonais 0,0075 0,0074 Société Générale Paris EUR 40,46 40,18 -13,41 General Motors Co Nyse USD 37,65 37,51 4,11 NEC Corporation Tokyo JPY 356,00 354,00 14,56
Dollar australien 0,6945 0,6834 Crédit Agricole Paris EUR 12,90 12,78 15,39 Statoil Oslo NOK 142,00 141,80 -11,93 Google-Cl.C Nasdaq USD 538,90 542,87 -9,70
Dollar néo-zélandais 0,6684 0,6602 Daimler Francfort EUR 84,78 84,08 27,01 Nomura Holdings Inc. Tokyo JPY 721,10 711,50 0,35
Rand sud-africain 0,0759 0,0754 Danone Paris EUR 60,00 59,15 16,05 STMicroelectronics Paris EUR 7,82 7,71 29,04 Hewlett-Packard Nyse USD 38,39 38,38 30,32 NTT Tokyo JPY 7270,00 7268,00 27,76
Deutsche Bank Francfort EUR 29,16 28,86 -14,89 TELECOM ITALIA Mila,n EUR 1,01 1,02 19,07 Home Depot Nyse USD 112,24 110,94 45,11 NTT DOCOMO Inc Tokyo JPY 2100,50 2099,50 26,02
Telefónica Madrid EUR 13,36 13,27 16,81
UEuro en dollar
DEUTSCHE BOERSE NA Francfort EUR 70,90 70,00 19,15 IBM Nyse USD 163,65 163,89 -10,42 PetroChina Co Ltd Hong-Kong HKD 8,98 8,71 12,67
Tesco Londres PNC 240,60 239,95 -28,53 Intel Corp Nasdaq USD 34,41 34,21 39,63 Sony Corporation Tokyo JPY 3201,00 3227,00 84,61
Deutsche Telekom Francfort EUR 15,92 15,65 28,23 Total Paris EUR 46,04 45,98 2,55 Johnson & Johnson Nyse USD 100,26 100,70 9,89
1,1379 +0,0012 (+0,11%) Diageo Plc Londres PNC 1886,00 1884,00 -0,97
UBS AG Zurich CHF 16,50 16,40 -12,02
Sumitomo Corp Tokyo JPY 1290,00 1286,00 -3,53
E.ON Francfort EUR 13,34 13,30 -4,83 JPMorgan Chase & Co Nyse USD 59,80 59,23 3,44 Tokyo Elec. Power Tokyo JPY 479,00 479,00 2,79
Enel Milan EUR 3,95 3,95 6,47 UniCredit Milan EUR 5,84 5,81 -1,69 McDonald's Corp Nyse USD 94,19 94,19 -1,42
ENI Milan EUR 16,37 16,25 -6,23 Unilever Cert. Amsterdam EUR 37,42 37,38 31,39 Merck & Co Nyse USD 58,35 58,30 5,92
Vesuvius Londres PNC 475,00 478,00 2,51 Microsoft Corp Nasdaq USD 43,86 43,50 15,97
Ericsson A Stockholm SEK 102,20 103,80 33,76 VINCI Paris EUR 52,72 52,68 1,15 Nyse USD 43,77 44,11 16,48
GDF Suez Paris EUR 18,59 18,68 3,94
Generali Milan EUR 18,08 18,38 9,54 Vivendi Paris EUR 21,15 21,32 1,63 Pfizer Inc Nyse USD 34,56 34,41 9,31
GlaxoSmithKline Londres PNC 1530,00 1526,50 -9,22 Vodafone Londres PNC 232,40 228,40 2,26 Procter & Gamble Nyse USD 84,87 85,21 9,05
HSBC Londres PNC 605,20 601,90 -8,33 VOLKSWAGEN AG ST Francfort EUR 218,80 217,70 11,90 Tesla Motors Inc Nasdaq USD 217,11 211,70 9,33

OR : PIÈCES ET LINGOTS FONDS

cours du jour
acheter vendre
Napoleon 197,50 203,75 FONDS D'ASSURANCE ETHIAS ASSURANCES
BOOST Invest Dolce-c 1902 EUR 116,55 116,43 8,47
FONDS D’EPARGNE PENSION
Souv. Ancien 253,50 260,25 Titre Date Devise Dernier Cours Rendement Titre Date Devise Dernier Cours Rendement
BOOST Invest Europ-c 1902 EUR 175,09 171,64 12,28
Souv. Nouv. 253,50 260,25 cours précédent 1 an cours précédent 1 an
BOOST Invest World-c 1902 EUR 169,40 166,25 23,11
50 pesos mex. 1277,25 1307,00 Accent Pension Fund-c 1802 EUR 230,52 226,59 7,80
ALLIANZ ING ASSURANCES Arg.Fonds de Pension-c 1902 EUR 106,49 106,04 12,20
Maple leaf 1083,50 1113,50 Allianz Capital Bonds Euro-c 1802 EUR 176,93 176,67 10,14 ING Life M.F.Eur.Sect.Eq.-c 1902 EUR 371,93 366,90 20,37 AXA B Pension Fd Balanced-c 1902 EUR 175,24 174,81 14,32
Florin 206,50 212,50 Allianz Capital Invest-c 1802 EUR 589,48 584,07 19,90 ING Life M.F.Wld Sect.Eq.-c 1902 EUR 274,15 271,19 30,97 Belfius Pension Fd High Eq.-k 1902 EUR 122,26 122,04 14,18
Louis suisse 202,00 207,25 Allianz Capital Invest Euro-c 1802 EUR 117,55 116,47 11,75 ING Multicol.Mix Blue-c 1902 EUR 351,43 352,55 13,00 Belfius Pension Fd Low Eq.-c 1902 EUR 108,68 108,60 9,49
Krugerrand 1/1 1083,50 1113,50 Allianz Capital Security-c 1802 EUR 226,41 226,07 5,19 ING Multicol.Mix Red-c 1902 EUR 357,27 355,28 23,89 BNPP B Pension Balanced-c 1902 EUR 175,24 174,81 14,32
50 ECU 533,50 544,75 LES AP ASSURANCES ING Multicol.Mix White-c 1902 EUR 365,60 365,76 17,27 BNPP B Pension Balanced F-c 1902 EUR 175,24 174,81 14,32
Belge 200,00 206,25 DVV Horizon 1-c 1902 EUR 11,77 11,79 3,98 Managed Funds Balanced-c 2002 EUR 2,39 2,38 14,90 BNPP B Pension Growth-c 1902 EUR 146,61 146,21 15,42
Lingot (kg.) 34250,00 34770,00 DVV Horizon 3-c 1902 EUR 15,67 15,64 6,53 Managed Funds Dynamic-c 2002 EUR 1,86 1,85 20,00 BNPP B Pension Stability C-c 1902 EUR 145,41 145,19 12,89
DVV Horizon 5-c 1902 EUR 15,01 14,97 10,94 Managed Funds Stability-c 2002 EUR 1,98 1,98 9,39 BNPP B Pension Stability F-c 1902 EUR 145,41 145,19 12,89
UOr USD/once
Source: www.GoldForex.be DVV Horizon 7-c 1902 EUR 13,48 13,41 13,09 Hermes Fonds de Pension-c 1802 EUR 160,83 158,97 11,70
DELTA LLOYD LIFE
DVV Horizon 9-c 1902 EUR 12,77 12,68 21,04 DLL BelEquity Fund-c 1702 EUR 672,17 665,70 17,81 Inter-Bourse-Hermes-c 1802 EUR 169,25 167,41 11,28
Metropol.-Rentastr.Gr.(7)C 1902 EUR 225,89 225,29 15,48
1201,16 +0,76 (+0,06%) AXA ASSURANCES DLL Empl.Benefit Strat.High-c 1702 EUR 76,20 75,24 18,30
Pricos-c 1902 EUR 384,25 383,02 13,71
Piazza AIM Euro Equities-c 1802 EUR 49,68 49,13 9,28 DLL Empl.Benefit Strat.Low-c 1702 EUR 94,36 93,81 15,05
DLL Empl.Benefit Strat.Med.-c 1702 EUR 86,12 85,34 17,89 Pricos Defensive-c 1902 EUR 87,45 87,29 11,84
Piazza Carm Invest-c 1802 EUR 183,21 181,71 22,84
DLL EuroEquity Fund-c 1702 EUR 79,56 78,21 10,22 Record Top Pension Fund-c 1902 EUR 114,76 114,43 12,50
Piazza Carm Patrim-c 1802 EUR 165,50 164,74 16,08
DLL World Equity Fund-c 1702 EUR 74,46 73,07 19,25 Star Fund-c 1902 EUR 170,28 169,83 13,37
BELFIUS ASSURANCES
Belfius Life Bds corp.Euro-c
Belfius Life Bds Lg.Tm Euro-c
1902
1902
EUR
EUR
43,08
64,13
43,07
64,26
6,63
29,14
L’information financière complète sur www.lesoir.be/bourse
Belfius Life Eq.Europe Index-c 1802 EUR 32,19 32,10 14,72 Les sicavs, les actions, les taux de change, ...
Belfius Life Eq.USA Index-c 1802 EUR 31,10 31,20 38,47
Source: Calculez aussi vos prêts, votre pension, etc.

25
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

26 L'ÉCONOMIE
diagonale L’ombre de la centrale
nucléaire sur les vignes du Bugey
Lresteeencore
vin du Bugey ne brille pas
dans la nuit. Il n’en
pas moins que les viticul-
teurs de cette vallée française,
située dans le département de
l’Ain, sont inquiets. Leurs vignes,
entre Savoie et Jura, ont à s’ac-
commoder d’un bien encombrant
voisin : la centrale nucléaire de
Bugey. Exploitée par EDF, c’est
l’une des plus anciennes de
France (le premier de ses quatre
réacteurs a été inauguré en
1972). Et elle n’a pas bonne
presse, les militants anti-nu-
cléaires dénonçant la vétusté et
la dangerosité des installations.
Du coup, les vignerons sont per-
suadés que cette mauvaise répu-
tation déteint sur leurs vins, dont
les ventes seraient affectées.
C’est que les vins du Bugey
bénéficient depuis 2009 d’une
appellation d’origine contrôlée,
dont les avantages seraient
gommés par l’image de la cen-
trale auprès du grand public. Ils
complexe ». Toutefois, la décision
finale relèverait de l’Etat fran-
çais.
Ce n’est pas la première fois
que les relations de voisinage
entre une centrale nucléaire et
des vignerons tournent à l’af-
frontement. Pendant de longues
années, dans cette très « ato-
mique » vallée du Rhône déjà,
les producteurs de « Coteaux du
Tricastin » se sont inquiétés de
la proximité de la centrale du
même nom, et des dégâts que
cette homonymie pouvait provo-
quer sur la renommée de leurs
vins. Les viticulteurs bénéfi-
ciaient d’une AOC depuis 1973,
mais une série d’incidents surve-
nus dans la centrale du Tricastin
en 2008 ont achevé de les
convaincre de demander à béné-
ficier d’une nouvelle appellation
d’origine. Au terme de deux an-
nées de procédure (pendant les-
quelles les volumes vendus ont
chuté de 40 %), l’Institut natio-
L'ÉCONOMIE 27
La voiture du futur a de l’avenir
MOBILITÉ La révolution de l’automobile autonome est en route
La voiture qui « conduit toute seule » fait GPS (Global Positioning System) AMÉLIORÉ LIDAR (Light Detection and Ranging System) Le véhicule connecté,
l’objet de toutes les attentions.
Le secteur automobile et les géants
Un GPS combiné avec des tachymètres,
des altimètres et des gyroscopess permet
de localiser avec une trèss haute précision
La voiture utilise des lasers, tournant à plus
de 900 tours par minute, pour générer un nuage
de points qui lui donne une vue à 360 degrés.
En 2035,
les voitures autonomes
une réalité avancée
du numérique se préparent à cette révolution, la position de la voiture
re représenteront un marché
désormais planifiée. de 77 milliards
Patience cependant. Une circulation de dollars
sans bouchon, ce n’est pas pour tout de suite.
En 2035,
Le marché devrait rester obsolète 25 % des voitures neuves
CAMÉRAS VIDÉO
jusqu’en… 2025. vendues seront des voitures
Les caméras reconnaissent les marquages
totalement ou partiellement au sol, les panneaux de signalisation,
autonomes, des objets et, bien sûr, les piétons.
soit 30 millions
de véhicules

demandent donc qu’EDF débap-
tise sa centrale : au lieu de Bu-
gey, l’électricien français pourrait
utiliser le nom du village qui
jouxte le site en bord de Rhône,
Saint-Vulbas. A priori, EDF n’y
est pas opposé par principe. Se-
lon Pierre Calzat, directeur des
relations institutionnelles d’EDF
Rhône Alpes, cité par le site
AgoraVox, « pour nous, que ce
soit Bugey ou Saint-Vulbas n’a pas
d’importance (…). Juridiquement,
nal de l’origine et de la qualité
(INAO), qui délivre les AOC en
France, a autorisé les produc-
teurs à utiliser l’appellation
« Grignan-les-Adhémar » à partir
de 2010. « Une décision excep-
tionnelle, qui n’a pas vocation à
devenir une doctrine », prévenait
néanmoins l’INAO à l’époque. Ce
qui explique sans doute en par-
tie pourquoi les viticulteurs du
Bugey tentent de faire plier EDF
plutôt que de changer eux-
I
maginez des routes sans
embouteillage, sans acci-
dent, des flottes de véhi-
cules roulant à vitesse constante,
une consommation en carbu-
rants fortement réduite, des voi-
tures interchangeables…
L’image de la voiture autonome,
entendez par là, un véhicule
sans chauffeur, en fait rêver plus
d’un.
50 % des Américains sou-
haitent en tout cas son avène-
véhicules. « Mais avant d’arri-
ver à un véhicule vraiment auto-
nome, on va d’abord petit à petit
déléguer les tâches du conduc-
teur à l’ordinateur qui pilotera
le véhicule. Cela prendra du
temps mais les bouleversements Aujourd’hui, le constructeur doit proposer à l’utilisateur un véhicule
prévus sont colossaux. Les tech- interactif qui lui ressemble au maximum. © BELGAIMAGE.
nologies nécessaires existent dé-
jà, il faut encore les assembler »,
constate Steven Soens, conseiller l’heure actuelle, 90 % de rait tarder », constate Steven
Comité Technique à la Febiac,
Fédération de l’automobile
A l’innovation du secteur au-
tomobile est issue de logiciels. Et
Soens.

rien n’est impossible, mais chan-
ger de nom est très difficile et
mêmes de nom. ■ ment et 20 % seraient prêts à in-
BERNARD PADOAN vestir une jolie somme (5.000
dollars en moyenne) pour équi-
per leur voiture de la technolo-
gie nécessaire à une vie sans
bouchon, selon une étude du
très sérieux Boston Consulting
Group (BCG), publiée le mois
dernier.
C’est que l’on parle beaucoup
du véhicule sans chauffeur ces
derniers temps. Comme s’il était
sur le point d’arriver sur nos
routes. Après la Google Car,
Apple travaillerait lui aussi à son
« ICar », via des centaines de
millions investis et un projet top
secret baptisé « Titan ». Même
Uber, le covoitureur controversé,
a mis 50 millions de dollars sur
la table d’une prestigieuse uni-
versité américaine pour ne pas
perdre la course à la voiture du
futur.
De leur côté, les constructeurs
automobiles classiques ont enva-
hi les salons « high-tech » du
monde entier. Mercedes, PSA,
Nissan, Renault… Tous
construisent leurs prototypes. Le
mois dernier, l’allemand Audi
présentait une voiture de course
capable de rouler à grande vi-
tesse sur un circuit… sans qu’au-
cun humain ne la pilote.
Sur les routes
belge.
Sécurité, mobilité,
productivité
Derrière ce que certains pour-
raient envisager comme un gad-
get, la voiture autonome cache
en effet des conséquences écono-
miques majeures pour tous les
acteurs proches ou éloignés du
marché automobile.
Premier enjeu : la sécurité. Les
accidents de la route en Belgique
coûtent globalement chaque an-
née un peu moins de 7 milliards
d’euros, soit près de 2 % de notre
PIB. Et 93 % des accrochages se-
raient dus à des erreurs humai-
nes.« Avec la voiture autonome,
le risque d’accident est en théorie
réduit à près de 0%. C’est un en-
jeu extraordinaire. Imaginez,
pour le monde hospitalier, par
exemple, ce qu’un tel changement
peut représenter !», assure
Laurent des Places.
Deuxième enjeu et pas des
moindre : la réduction des gaz à
effets de serre. Les voitures au-
tonomes circuleraient à terme
sous forme de flotte, comme un
train de voitures interconnec-
tées. Pour Steven Soens, « des
véhicules à l’abri du vent et qui
roulent à vitesse constante, c’est
une économie de 20 à 30 % de la
consommation en carburants ».
nous arrivons bel et bien à Glissement de rôle
l’heure de la voiture connectée. Exploiter les technologies
Cette « smart car », dans la connectées est en effet devenu
même veine que tout autre objet une priorité pour tous les
« relié au Web », a pour but de constructeurs automobiles, en
fournir un maximum de services particulier ceux qui visent le
à son utilisateur. marché « premium » ou haut de
Comment ? En utilisant les gamme. « Il y a un véritable
métadonnées, éparpillées sur la changement de la relation
ORDINATEUR CENTRAL Toile, le concernant, comme le constructeur/client, elle devient
font déjà la plupart des applica- de plus en plus étroite », ajoute
L'ordinateur analyse toutes les informations tions smartphones et tablettes. Laurent des Places. Avant le
transmises par les autres technologies Source Boston Consulting Group Pour mieux comprendre, pre- constructeur était là pour garan-
à bord et contrôle la direction de la voiture, nons un exemple. tir à l’utilisateur un voyage le
l'accélération et le freinage. Vous êtes sur la route des va- plus confortable, le plus sécuri-
cances, l’ordinateur intégré à sé… Aujourd’hui, il doit lui pro-
votre véhicule connaît vos préfé- poser un véhicule interactif qui
CAPTEURS ULTRASONICS CAPTEURS RADAR rences en matière d’hôtel grâce à lui ressemble un maximum :
Les capteurs installés sur les roues de la voiture Les capteurs identifient les objets proches des précédentes réservations en connexion automatique avec un
mesurent, en fonction de la vitesse et de la progression et les véhicules à proximité. Ils déclenchent ligne. Il vous propose automati- compte de musique en strea-
du véhicule dans le trafic, la proximité des objets. des alertes aux collisions potentielles. quement un établissement dans ming, interactions avec le
les environs de votre destination, concessionnaire concernant le
vérifie si une chambre, dans vos prochain entretien ou un éven-
tarifs habituels, est disponible et tuel problème technique…
Les enjeux de la voiture autonome vous indique exactement votre En réalité, ces fonctionnalités
heure d’arrivée. Il transmet votre sur mesure ne seront bientôt
Suppression des accidents Diminution des émissions Augmentation Augmentation
demande ainsi que la plupart de plus considérées comme des
de la route de gaz à effet de serre de la productivité de la mobilité vos coordonnées à l’hôtel. nouveautés. Attendez-vous très
Les erreurs humaines sont Les embouteillages disparaissent, Le Belge passe Les personnes âgées, Lorsque vous êtes à destination, prochainement à une expérience
actuellement responsables les véhicules se déplacent en moyenne handicapées ou intoxiquées une place de parking vous at- de pilotage extrêmement per-
tend. sonnalisée. Où les annonceurs
de 93 % des accidents à vitesse constante. 58 heures par an peuvent utiliser leur véhicule
« Nous ne sommes pas encore auront également la possibilité
de la route. Elles disparaissent La consommation en énergie dans les embouteillages. sans complication. arrivés à une plate-forme aussi d’influencer votre conduite. ■
avec le véhicule autonome. fossile diminue de 30 %. performante mais cela ne sau- A.C.
d’un point de vue consomma-
LES NŒUDS DE LA LOI
teur. La grande majorité des 

La centrale nucléaire de Tricastin, qui a contraint les producteurs de pas avant 2025 Troisième enjeu : le temps des sondés y voient la possibilité de Légalement applicable ?
« Coteaux du Tricastin » à modifier leur appellation d’origine. Alors la voiture plus intelli- utilisateurs, valeur ô combien ne plus payer d’assurance auto,
gente et surtout plus prudente précieuse dans nos économies de dépenser moins d’argent en Si la voiture totalement auto-

© REPORTERS.
que l’humain serait-elle vrai-
ment pour tout de suite ? Non. Il
faudra au moins 10 ans, selon les
LESBRÈVES
modernes ! Un Belge passe en
moyenne 58 heures par an dans
les embouteillages. Un automo-
carburant et de circuler en toute
sécurité sur les routes.
MARDI 24 FEVRIER,
nome n’est pas pour demain,
tous les observateurs s’ac-
cordent à dire que dans les pro-
chaines années, bon nombre de

LE SOIR INVITE 100 LECTEURS

observateurs les plus optimistes, biliste circulant quotidienne- Les prétendants au marché
avant qu’elle ne soit commercia- ment à Bruxelles en gaspille 83 se bousculent véhicules seront déjà partielle-
CONCURRENCE CONFLIT SOCIAL
lisée à grande échelle. Même si annuellement ! « Le trafic ma- Reste à voir qui prendra le lea- ment automatisés. Et pourront,
La Russie ouvre Blocage des négociations

une procédure contre Google
Le gendarme russe de la concur-
rence a annoncé vendredi l’ou-
verture d’une enquête visant le
groupe internet américain
Google, qui selon son rival Yan-
dex abuse de la position domi-
nante de son système Android
pour smartphone. La société
russe avait annoncé mercredi
avoir saisi le Service fédéral an-
timonopole (FAS), reprochant à
son concurrent américain d’im-
poser aux constructeurs de télé-
phones fonctionnant sous An-
droid d’installer toute une série
de ses services ainsi que de faire
de Google le moteur de re-
cherche par défaut. Il affirme
aussi que le groupe californien
interdit aux fabricants de télé-
phones d’installer avant la vente
les applications Yandex. (afp)
chez McCain à Grobbendonk
Les syndicats du site de McCain
à Grobbendonk (Anvers) ont
bloqué les portes de l’entreprise
pour protester contre le blocage
des négociations, a-t-on appris
vendredi matin. Mi-janvier, la di-
rection du groupe avait fait part
de son intention de fermer
l’usine flamande et de transférer
sa production dans le Hainaut,
ce qui pourrait coûter plus de
120 emplois. Selon les syndi-
cats, la direction a quitté la table
des négociations ce vendredi
matin.
Les représentants des tra-
vailleurs ont donc décidé de blo-
quer les entrées du site, empê-
chant les produits à base de
pommes de terre de sortir de
l’usine. Le personnel, lui, n’aurait
pas arrêté le travail. (b)
les premières voitures partielle-
ment « auto-pilotées » sont pré-
vues pour 2017 et le véhicule to-
talement autonome pour 2020.
« La voiture autonome met en
avant des promesses essentielles
pour améliorer notre vie de tous
les jours. Il est normal que tous
les acteurs s’y préparent et que
tout le monde en parle », ex-
plique Laurent des Places, asso-
cié de KPMG, cabinet d’audit et
de conseil.
C’est que le marché potentiel
est gourmand. Selon BCG, il pè-
sera 42 milliards de dollars en
2025 et 77 milliards en 2035,
sans parler de sa croissance ex-
ponentielle par la suite ! Dans
20 ans, le parc de voitures par-
tiellement et totalement auto-
nomes correspondrait à 25 %
des voitures neuves vendues an-
nuellement, soit 30 millions de
nagement équivaut à la fin des
routes encombrées. Le traçage
des voitures via la géolocalisa-
tion permettra de gérer la quan-
tité et la vitesse des voitures et
d’éviter tout embouteillage », as-
sure encore le spécialiste de la
Febiac.
Un autre facteur de taille est
encore à prendre en compte : le
vieillissement de la population.
Une évidence selon Laurent des
Places : « L’un des plus impor-
tants enjeux du XXIe siècle, c’est
la mobilité. La voiture auto-
nome permet à tout le monde de
se déplacer. Y compris des per-
sonnes qui ne peuvent ou ne de-
vraient plus conduire. En tenant
compte du fait que nous vivrons
de plus en plus vieux, l’impact
est énorme ».
Le cabinet BCG a par ailleurs
pisté les principales motivations
dership sur ce marché où les ac-
teurs se bousculent déjà. Actuel-
lement, en ce qui concerne la
voiture connectée (lire ci-
contre), ce sont les constructeurs
« premium » soit haut de
gamme qui mènent la danse,
mais pour combien de temps ?
« A la voiture connectée succéde-
ra la voiture automatisée. Dans
un tel modèle, la marque ou la
puissance du véhicule n’a plus
vraiment d’intérêt. L’utilité éco-
nomique de rester propriétaire
de son véhicule perd aussi de son
sens », conclut Laurent des
Places. Pour l’an 2000, on ima-
ginait des voitures volantes . Fi-
nalement, la révolution automo-
bile sera bien différente et plus
tardive qu’on aurait pu l’imagi-
ner… ■
AMANDINE CLOOT
par exemple, se garer seul ou
circuler sans l’aide du conduc-
teur dans les embouteillages. Or
légalement parlant, ce type
d’applications même limitées
pose déjà problème. En effet, la
Convention de Vienne qui déter-
mine actuellement la législation
européenne en la matière prévoit
que seul le conducteur est respon-
sable du contrôle de son véhicule .
« La déresponsabilisation progres-
sive du conducteur devra être
intégrée dans un cadre légal inter-
Hommage A Andre Brink
national. Et à ce niveau, le législa-
teur devra être inventif », constate
Stevens Soens. Même boulever-
sement à anticiper en ce qui
concerne le business model de
l’assurance. Sans accident à
l’horizon, pourquoi continuer à
se protéger du risque ?
A.C.
AU NIGHTSHOP 02
AVEC CECILE KYENGE, ALAIN BERENBOOM,
WALTER ZINZEN, DYAB ABOU JAHJAH ET BRUCE CLARKE
Auteur sud-africain engagé
Le mardi 24 février à 20h00 au Kaaitheater (Square Sainctelette 20, 1000 Bruxelles), l’UCL
rendra hommage à l’écrivain sud-africain André Brink, auteur d’Une Saison blanche et sèche,
nommé docteur honoris causa le 2 février et décédé alors qu’il rentrait en Afrique du Sud.
L’œuvre de Brink, qui a lutté toute sa vie contre l’apartheid, pour la liberté et la justice,
fait magnifiquement écho au thème retenu pour le NightShop#02, à savoir les réactions
humaines nées des conflits : la résistance, la collaboration, la résignation, l’exil ou la
barbarie la plus totale.
Cécile Kyenge, députée européenne, ex-ministre italienne de l’Intégration, Alain
Berenboom, écrivain et chroniqueur, Walter Zinzen, ancien journaliste à la VRT,
spécialiste de l’Afrique, Dyab Abou Jahjah, fondateur du Movement X et Bruce
Clarke, plasticien et photographe sud-africain, répondront aux questions de Béatrice
Delvaux, éditorialiste en chef du journal Le Soir, à la lumière des écrits d’André Brink.
Le Soir est partenaire des 3 grands « rendez-vous de l’UCL à Bruxelles » autour d’une question
de société. Si vous voulez faire partie des 100 lecteurs invités à participer gratuitement au
NightShop#02, envoyez sans attendre un e-mail à communications@lesoir.be

26 27
 VOTRE ARGENT
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
28
Où investir un euro volatil
PLACEMENTS L’euro est en chute libre. Et comment se portent vos avoirs ?
Face aux autres devises, l’euro enregistre
ces derniers temps des chutes de valeur.
Impact sur les placements mobiliers. Ou encore
sur les placements immobiliers à l’étranger.
D
epuis quelques mois, la volatili-
té fait trembler les marchés.
Tous les marchés :
ceux des actions, ceux des
taux (obligations), ceux
des matières pre-
mières (comme le
pétrole) ou des pro-
ductions agricoles,
ainsi que ceux des de-
vises. L’euro est au pre-
mier rang de ces coups de
boutoir. Au grand dam des
touristes qui envisagent de
passer leurs vacances hors de
la zone euro, mais à la plus
grande satisfaction des entre-
prises exportatrices de la même
zone. Et l’investisseur particu-
lier, lui, que doit-il en penser ?
La réponse à cette question dé-
pend en fait de deux para-
mètres. Un : la composition
actuelle de son portefeuille.
Deux : son opinion quant à
l’évolution future des parités mo-
nétaires.
Mais, tout d’abord, le constat de
base. Où en est l’euro aujour-
d’hui ? Il est, malheureusement
diront les uns, heureusement di-
ront les autres, en chute libre.
Sur la quinzaine de devises re-
prises dans notre tableau (les
plus susceptibles de se retrou-
ver dans le patrimoine des épar-
gnants), et par rapport aux pari-
tés enregistrées il y a 1 an, on
enregistre 11 reculs et 3 progressions.
Commençons par ces dernières. L’une
est spectaculaire : l’effondrement du
rouble russe, qui, face à l’euro, a perdu
pratiquement la moitié de sa valeur. La
conséquence directe des sanctions im-
posées dans le cadre de crise ukrai-
nienne ainsi que de la chute des cours
du baril. Les deux autres progressions
sont moins significatives. Elles
concernent deux devises arrimées de
facto à la monnaie européenne, la cou-
ronne suédoise et son homologue nor-
végienne. Et surtout elles sont de faible
ampleur : + 8,5 % dans le premier cas et
+ 3,8 % dans le second. Quant aux 11 re-
culs, ils sont dominés par la remontée
en puissance du billet vert, + 16,2 % en
douze mois par rapport à l’euro, ainsi
que par l’envolée du franc suisse, +
15,1 % depuis son décrochage d’avec la
monnaie unique.
Tout ceci peut paraître anecdotique
pour les petits épargnants. Si vos écono-
mies se résument à un compte
d’épargne réglementé forcément libellé
en euros et à une cotisation annuelle à
un contrat d’épargne pension agréé
(fonds ou assurance), lui aussi libellé en
euros, les parités mouvantes ne vous
touchent effectivement pas. Par contre,
pour un portefeuille moyen ou impor-
tant, la diversification est indispensable
La Nouvelle PASSAT et PASSAT VARIANT
)!&·*!(A$&%%@B™&%-"&(.<8D'$@B
1 euro =
Le 19/02/2015 Il y a 1 mois Il y a 1 an Il y a 5 ans Top sur 10 ans (date) Flop sur 10 ans (date)
USD (Etats-Unis) 1,14 1,12 1,36 1,36 1,60 (07/08) 1,12 (01/15)
CAD (Canada) 1,42 1,39 1,50 1,43 1,70 (12/08) 1,22 (08/12)
AUD (Australie) 1,46 1,41 1,53 1,52 2,09 (10/08) 1,17 (08/12)
NZD (Nouvelle-Zélande) 1,51 1,50 1,64 1,95 2,52 (02/09) 1,51 (01/15)
GBP (Royaume-Uni) 0,74 0,75 0,82 0,89 0,98 (12/08) 0,67 (06/05)
CHF (Suisse) 1,08 0,99 1,22 1,46 1,67 (09/07) 0,99 (01/15)
SEK (Suède) 9,52 9,34 8,85 9,70 11,63 (03/09) 8,19 (08/12)
NOK (Norvège) 8,58 8,70 8,32 8,05 9,85 (08/12) 7,30 (12/08)
JPY (Japon) 136 132 141 125 169 (07/08) 97 (07/12)
CNY (Chine) 7,14 7,21 8,31 9,28 11,2 (03/08) 7,03 (01/15)
BRL (Brésil) 3,24 3,08 3,28 2,28 2,00 (10/06) 3,04 (03/07)
RUB (Russie) 70,9 71,9 48,1 42,9 35,4 (03/06) 79,1 (01/15)
TRY (Turquie) 2,78 2,63 2,99 1,99 3,20 (01/14) 1,97 (11/10)
ZAR (Afrique du Sud) 13,3 13,5 14,9 10,5 15,1 (02/14) 7,43 (01/06)
LE SOIR - 21.02.15
et, normalement, les placements libellés vaudra 4.185 euros. C’est-à-dire un gain marge. tiquement 2.100 points, le S&P 500 a
en devises étrangères y occupent une supplémentaire de 1.060 euros Mais, que concrètement faire ? Sépa- récemment atteint son plus haut histo-
place non négligeable, de 30 à 50 %. Et (4.185 – 3.125). L’opération est donc rons, dans votre portefeuille, le cas du rique. Sur les douze derniers mois, il a
pas uniquement les produits financiers. fructueuse. volet obligations et celui du volet ac- gagné 13,6 % et, depuis 5 ans, 85 % (soit
Si, par exemple, vous êtes propriétaire L’inverse est également vrai. Si, en tions. 13 % en moyenne annuelle). Les actions
d’un petit chalet en Helvétie, la récente janvier 2006, vous avez souscrit pour S’agissant des obligations, un outil in- américaines, déjà jugées chères, pour-
décision de la Banque nationale suisse 20.000 rands sud-africains une obliga- dispensable à utiliser avant de prendre ront-elles continuer à ce rythme ? Les
de laisser flotter le CHF a accru la va- tion à 10 ans libellée en ZAR, il vous en toute décision : les « fiches devises », avis sont partagés. Mais peu d’analystes
leur de votre patrimoine calculée en eu- aura coûté, en réalité, 2.691 euros, sur le site de Belfius. Une quinzaine de conseillent de sortir. Même si une belle
ros. Encore que, comme le dit le dicton, puisque à l’époque, la parité était de devises y sont passées en revue. Voici, plus-value est déjà à la clé. La recom-
tant qu’on n’a pas vendu, on n’a pas ga- 1 € = 7,43 ZAR. Si la parité actuelle schématiquement, le verdict des experts mandation majoritaire : éventuelle-
gné. Inversement, si vous avez eu la (1 € = 13,3 ZAR) ne change pas d’ici de Belfius. Jugement positif ou plutôt ment, procéder à des arbitrages in-
malencontreuse idée de vous offrir une l’échéance, c’est-à-dire dans 11 mois, positif pour les papiers libellés en USD ternes, c’est-à-dire céder certaines posi-
datcha, vous allez regretter votre inves- vous serez remboursé de 20.000 rands, ou en TRY, jugement globalement tions pour se rabattre sur des actions
tissement. mais vous n’en obtiendrez que 1.504 eu- neutre pour le CAD, le NZD, le AUD, la dont le cours recèle un potentiel de
ros. Soit une perte sèche de 1.187 euros. GBP, la NOK et la SEK, jugement assez croissance important. Par exemple dans
En fonction du moment Sale coup pour votre portefeuille. critique vis-à-vis du CHF et du YEN. le secteur des biotechnologies ou dans
Une fois l’inventaire du patrimoine Ces appréciations sont formulées en te- celui des TIC. En d’autres termes, c’est,
En fait, tout dépend du moment où effectué, on peut passer au deuxième nant compte de plusieurs éléments, plus que jamais, la priorité au « stock
vous avez effectué votre placement. Si paramètre évoqué : que faire ? La ques- dont les perspectives d’évolution de la picking ». Mais, les actions américaines
vous avez acheté au moment où l’euro tion se pose car tout bouleversement du devise et le différentiel de taux vis-à-vis doivent garder une position majoritaire
était au plus haut, par exemple dans les contexte suscite des interrogations sur des obligations libellées en euros. dans votre portefeuille d’actions. De 30
années 2008/2009, les choses ont plu- les opportunités à saisir et les tentations à 40 %, selon les analystes.
tôt bien tourné pour vous. Exemple : en auxquelles il faut résister. Le « stock picking » A surveiller aussi de très près : les ac-
juillet 2008, vous avez souscrit, pour Il faut tout d’abord être conscient du tions des marchés émergents, générale-
5.000 USD, un « corporate bond » à fait que, si l’euro a perdu des plumes ces Pour le volet actions du portefeuille, si ment détenues via des sicav. Ici aussi,
échéance juillet 2018. Cela vous a coûté, derniers mois, il a déjà été, par le passé, les perspectives de la devise en cause des arbitrages doivent éventuellement
en fait, 3.125 euros, puisque à l’époque dans des draps plus « sales ». Ainsi, face restent un critère fondamental, un être effectués. Pour l’instant, la Russie
1 euro valait 1,60 dollar. Si vous atten- au dollar US, il faut se rappeler qu’en autre paramètre doit être pris en et le Brésil n’ont plus vraiment la cote,
dez l’échéance de juillet 2018, et à octobre 2000, avant que la monnaie eu- compte. Notamment la bonne forme de alors que, malgré leur hausse récente,
condition que la parité actuelle ropéenne ne soit dans notre porte- l’économie locale et l’évolution attendue Bombay et Shanghai conservent de
(1 € = 1,14 $) ne change pas, vous en- feuille, elle avait touché son plus bas à de l’indice phare de la bourse du lieu. chauds partisans. ■
caisserez 5.000 dollars, votre placement 1 € = 0,83 $. Il y a donc encore de la Prenons l’exemple de New York. A pra- MARC CHARLET

Prolongation des conditions salons jusqu’au 26 février 2015
8dchjaiZok^iZcdigZ‚fj^eZXdbbZgX^VaZedjgXdccVˆigZ
aZhXdcY^i^dchfj^kdjhhdcig‚hZgk‚Zh
Braine l’Alleud - 26 Rue des Alliés - Tel 02 389 09 21
Waterloo - 285 Chaussée de Bruxelles - Tel 02 352 08 01
28
 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

HOCKEY ÉCOLES CYCLISME

Felix Denayer et La nudité La nouvelle
TÉLÉVISION
John-John Dohmen sur scène vie de Lance
Les Vikings pose problème Armstrong ?
sans langue de bois débarquent
P.52-53 P.42 P.33
sur La Deux
P.47

« La peur
ne doit pas
nous paralyser »

Frans Timmermans,
l’autre homme fort
de la Commission
Juncker le reconnaît :
« Grèce, Ukraine, Libye,
terrorisme…
nous vivons des temps
épouvantables ».
Rencontre et portrait.
P. 30 & 31 © BRUNO D’ALIMONTE

LES GAGNANTS ET LES PERDANTS DE LA SEMAINE

Le prince
Laurent
ERIC DEFFET Interdit de rire, ce n’est pas
le genre de la maison.
« Moi, je parle avec les morts
depuis bien longtemps »,
révèle le prince Laurent qui
évoque deux pères spiri-
tuels avec lesquels il entre-
tiendrait ainsi des relations
suivies. Une question s’im-
pose : dans l’au-delà, notre
Monseigneur aurait-il réus-
si à nouer le contact avec
un poulpe, ce qui était son
plus cher désir ? Suite à la
prochaine interview.
© BELGA
Charles
Michel
Le Premier ministre sait
s’amuser. Il a participé
cette semaine au Carnaval
d’Alost, passage obligé de
tous les Grands de notre
petit pays. Charles Michel
s’est même pris au jeu en
balançant dans la foule les
oignons dorés qui valent
bien les oranges de Binche
(faudra y penser pour l’an
prochain). Basse vengeance
sans doute après le jet de
frites dont Charlie fut vic-
time. C’est quoi la suite ?
© PHOTO NEWS
La doudoune
bleue
Elio Di Rupo à Binche et
Charles Michel à Alost ?
Les deux sont au moins
réconciliables sur un point :
le déguisement de carna-
val ! A chacun sa doudoune
bleue, comme en té-
moignent les photos ci-
dessous. C’est pas possible,
il doit y avoir un stock dans
les greniers du 16 rue de la
Loi. Bon d’accord, le bleu
peut avoir des nuances.
Mais on fait les mêmes en
rouge, pour l’an prochain.
© AVPRESS, BELGA
Les French
Lovers
Espèce en voie de dispari-
tion depuis l’annonce du
décès du comédien Louis
Jourdan. Avec ce bellâtre et
des pointures comme Jean-
Pierre Aumont, Yves Mon-
tand ou Maurice Chevalier,
ces messieurs de l’Hexa-
gone exportaient un chic et
une gouaille incomparables.
Aujourd’hui, les French
lovers s’appellent DSK,
Bernard Tapie et Dodo la
Saumure. Changement
d’époque.
Les sports
d’hiver
Le Roi et Bart De Wever ont
des vacances très sur-
veillées. Imaginez les
risques : les skis habilement
sciés par un terroriste de
passage dans les stations
huppées, de l’arsenic dans
la fondue, des clous dans
les Moon Boots, le planter
de bâton façon parapluie
bulgare, le téléphérique
détourné avec prise
d’otages… Ces gens-là sont
capables de tout. On est si
bien chez soi !
Roland
Dumas
Roland Dumas a basculé
dans l’antisémitisme ridi-
cule en affirmant que Ma-
nuel Valls était « sous in-
fluence juive » à travers son
épouse. Et dire (époque
révolue) que cet homme fut
un grand avocat et qu’il
suscita parfois l’admiration
comme ministre des Af-
faires étrangères de Mitter-
rand. Bien sûr, les casse-
roles ont suivi, ce qui n’ex-
cuse pas tout, y compris à
cet âge-là (92 ans).

© AFP

© AFP
© DR.

29
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
30 WEEK-end
« Je veux qu’on soit fier de dire qu’on travaille pour l’Europe »
Frans Timmermans a été choisi par Jean-Claude Juncker pour l’aider à secouer la Commission
« de la dernière chance ». Ce socialiste néerlandais est un bras droit qui sait décider et émouvoir,
qui parle sept langues et déclame Brel. Et pour cause : il adore la Belgique.
C
Cet homme qui regarde l’objec-
tif droit devant, sans ciller, est
l’un des puissants d’Europe.
L’homme fort de la Commission
européenne, après Jean-Claude
Juncker, qui en a fait son premier
vice-président. Une première, et
pas pour la galerie. « J’étais dans
un avion, et mon Premier mi-
nistre Mark Rutte m’a appelé
pour me faire part de la proposi-
tion de Jean-Claude Juncker. Je
connais bien l’Europe et je lui ai
dit “Des vice-présidents, il y en a
plein, cela ne veut rien dire et
premier vice-président, Mark,
cela n’existe pas” . Il m’a répon-
du : “Si, si, cela va changer. Il y a
un lien avec l’article que tu as
écrit pour le Financial Times.”
J’y soulignais, comme cela s’était
déjà dit au sein de la Convention,
qu’il y avait trop de commissaires
et qu’il faudrait réduire leur
nombre, ou créer une hiérarchie
au sein de la Commission. Ce qui
m’a vraiment surpris, c’est le mo-
mentum politique pour donner à
Jean-Claude Juncker l’opportu-
nité de restructurer la Commis-
sion avec le soutien du Conseil et
du Parlement européens. Norma-
lement, dans le système européen,
on n’aime pas trop les change-
ments, car on se dit que cela peut
faire perdre de l’influence. Et on
préfère le statu quo. J’ai vraiment
apprécié l’action politique de
Jean-Claude, qui s’est imposé.»
Ce diplomate de formation, ex-
ministre des Affaires étrangères,
est un phénomène. Linguistique
tout d’abord : il parle parfaite-
ment sept langues. C’est en fran-
çais qu’il nous reçoit, usant d’un
vocabulaire précis et parlant avec
une diction superbe. Pendant la
séance photo, il récitera du Brel.
L’air modeste, courtois,
l’homme sait cependant qu’il
peut marquer les esprits. Comme
l’été dernier, lorsqu’il a boulever-
sé le Conseil de sécurité des Na-
tions Unies par ses mots pronon-
cés au nom des familles des 193
Néerlandais morts dans l’avion
de la Malaysia Airlines abattu au-
dessus de l’Ukraine.
Lorsque nous nous installons
dans son bureau du Berlaymont,
il est curieux du patronyme polo-
nais de l’un de nous. Et pour
cause : ce sont des troupes polo-
naises qui ont libéré Breda à la fin
de la guerre. « Les soldats se sont
installés à la maison, l’un d’entre
eux a confectionné un petit uni-
forme polonais à mon père, qui
est devenu la mascotte du régi-
ment. Il sortait avec eux faire des
exercices, il se souvient très bien
de cela. Il y a eu les blindés du gé-
néral Maczek et puis les parachu-
tistes du colonel Sosabowski. Je
me suis battu pendant des années
comme parlementaire pour obte-
nir la reconnaissance des unités
de parachutistes polonais. Car les
Britanniques, surtout Montgo-
mery, les avaient accusés de lâ-
cheté et ce n’était pas vrai du
tout ! »
En suivant son père, actif dans
la diplomatie sans être diplomate
lui-même, Frans Timmermans a
passé sa jeunesse entre Paris,
Rome, et l’école communale de
Woluwe-Saint-Etienne, en Bel-
gique, où, comme le racontait De
Standaard récemment, il a ap-
LE GRAND ENTRETIEN
pris une leçon de vie.
Lorsque son instituteur lui de-
mande un jour ce qu’il y a sur sa
tartine, il répond « jam ». Vous
voulez dire « confituur », ré-
plique le prof. Et la classe d’écla-
ter de rire. Ce jour-là, le petit gar-
çon se fait une promesse : il ne
parlera plus jamais une langue
(en l’occurrence le flamand)
avant d’en avoir maîtrisé toutes
les subtilités. « On se moquait des
Hollandais. C’était un complexe
d’infériorité qui a complètement
disparu et cela fait grand plaisir
(il rit). Et je dis cela avec hu-
mour : on peut accuser les Fla-
mands de beaucoup de choses
mais le complexe d’infériorité,
lui, n’est plus là. » La Belgique ?
« J’aime beaucoup. Mais je vois
aussi un pays où l’on en sait de
moins en moins les uns sur les
autres. Les Flamands en savent
de moins en moins sur nous, les
Néerlandais. Et nous sur eux.
Une majorité de mes compa-
triotes pensent que la Flandre
pourrait volontiers rejoindre les
Pays-Bas. On peut dire cela uni-
quement si on ne sait rien de la
Flandre. »
Lui, le socialiste du Nord, com-
ment voit-il les socialistes wal-
lons qui en agacent tant en
Flandre ? « J’ai eu des débats in-
terminables avec Elio Di Rupo là-
dessus. On partage beaucoup de
choses, mais il y a aussi des diffé-
rences assez nettes. » Ils ont des
visions archaïques ? « Non, c’est
plutôt une question de commu-
nautarisme qui nous différencie.
L’individualisme prime dans le
Nord de l’Europe. C’est le commu-
nautarisme qui prime dans le
Sud, en Belgique aussi. C’est lié à
la culture. Il y a de grands avan-
tages à avoir un sentiment de
communauté qui est tellement
fort. Mais j’explique seulement la
différence, je ne dis pas “devenez
tous Hollandais”. Ce ne serait pas
un bon conseil. »
Vous nous diriez de rester unis,
Belges ? « Je connais trop bien la
Belgique et les communautés
pour dire des bêtises pareilles.
C’est à vous de déterminer votre
futur. Mais tous les Belges que je
connais, à quelques exceptions
près, ont le souhait de rester un
pays, même avec des communau-
tés aux destins différents. Le rêve
indépendantiste n’est pas parta-
gé, même en Flandre, par une
majorité de la population. C’est
mon expérience en tout cas. Mais
la leçon des Belges au reste du
monde est qu’on peut toujours
s’arranger d’une façon ou d’une
autre. Si on voit la complexité de
la situation européenne,
l’exemple belge n’est pas si mau-
vais que cela, même si, en Bel-
gique, vous avez négligé une part
de votre société, comme on l’a fait
aux Pays-Bas et ailleurs. D’où
aujourd’hui les problèmes qui
viennent d’une partie de cette so-
ciété. »
Devant l’objectif, Frans Tim-
mermans récite les paroles des
« Flamingants » de Brel : « Mes-
sieurs les Flamingants, j’ai deux
mots à vous dire, il y a trop long-
temps que vous me faites frire…
Vous oscillez sans cesse du fusil
au missel. » « La poésie de Brel
est magnifique, mais là c’est hu-
miliant. Je comprends le senti-
ment flamand. Nous habitions à
Woluwe-Saint-Etienne et on nous
expliquait qu’il n’y avait pas
d’école secondaire néerlando-
phone. Les élèves étaient forcés de
parler français. » L’entretien se
termine, Frans Timmermans
ouvre la porte : « Au suivant ! »
Brel, toujours… ■
BÉATRICE DELVAUX
JUREK KUCZKIEWICZ
Le Néerlandais Frans Timmermans maîtrise sept langues et a fait une partie de son école primaire à Woluwe-Saint-Etienne.
© BRUNO D’ALIMONTE
« Il y a un langage non populiste, qui ne porte pas des réponses faciles mais qui peut toucher »
Vous avez été désigné « premier
vice-président » – une première –,
avec beaucoup d’emphase de la
part de Jean-Claude Juncker.
Qu’est-ce qui vous a fait croire
que le nouveau président allait
vous aider dans votre envie de
faire bouger la Commission ?
Tout d’abord, il l’a dit durant
toute la campagne électorale,
comme Martin Schulz (candidat
du groupe socialiste) et Guy Ve-
rhofstadt (candidat du groupe li-
béral). « Big on big things, small
on small things » : ils l’ont tous
dit avant les élections, sans l’ou-
blier après. Deuxièmement,
Jean-Claude, que je connais de-
puis très longtemps, est un chré-
tien-démocrate membre du Parti
populaire européen (les conser-
vateurs modérés, NDLR) avec
une forte inspiration de dialogue
social, très soucieux de la posi-
tion des travailleurs. Pour un so-
cial-démocrate, la distance n’est
pas énorme. Ce n’est pas un « po-
pulaire » du côté conservateur. Il
est inspiré par le modèle rhénan.
Des socialistes nous ont dit :
« Juncker est comme nous, c’est
un socialiste ».
Je n’irais pas aussi loin. (Il sou-
rit.)
Amusant, car les socialistes du
Sud disent de vous, le socialiste
de la Commission : « Timmer-
mans, c’est bien mais en tant que
travailliste néerlandais, il est
plutôt très libéral ».
C’est ce qu’on dit toujours des so-
cialistes du Nord, danois, britan-
niques, allemands, néerlandais,
flamands. Cela fait partie d’une
dynamique culturelle dans la fa-
mille socialiste C’est un groupe
hétérogène, qui a, au sein du Par-
lement européen, une tradition
d’opposition. C’est ce que m’a dit
un commissaire socialiste de la
Commission sortante : « Bonne
chance, parce que les socialistes
sont toujours contre tout ». Ce
qui n’est pas le cas maintenant, je
trouve. Cette Commission a livré
des éléments importants pour les
sociaux-démocrates, repris dans
la liste des priorités qu’on a éta-
blies : la flexibilité, le programme
d’investissements,…
Jean-Claude Juncker est-il
l’homme de la situation ? Lors de
la campagne, on le décrivait
comme fatigué, et aujourd’hui
certains estiment son pouvoir
miné par les dossiers fiscaux
(LuxLeaks, SwissLeaks) sortis par
la presse dès son entrée en fonc-
tion…
Pas un moment je ne l’ai vu fati-
gué. Il est toujours engagé, il a ce
goût tellement aigu pour la poli-
tique ! Il sait exactement où se
trouve le noyau dur d’un pro-
blème. Il est inspiré par le pro-
gramme d’investissements, par
la nécessité de construire notre
Union économique et monétaire.
Je le vois vraiment très perfor-
mant. C’est une personnalité
charmante aussi, cela facilite les
choses. C’est peut-être dû au pays
qu’il représente, à cheval entre les
cultures germanique et latine. Et
cela nous aide beaucoup au sein
d’une Commission qui comporte
ces deux cultures et la slave. Je
suis vraiment content. L’affaire
LuxLeaks l’a touché évidemment,
surtout parce qu’il a trouvé cela
très injuste étant donné son agen-
da personnel qui, depuis des an-
nées, visait à régler ces probléma-
tiques à l’échelle européenne.
C’est pourquoi, avec beaucoup
d’énergie, la Commission propo-
** 30
sera des solutions dans ce do-
maine.
Certains disent que vous êtes le
vrai président ?
C’est tellement loin de la réalité
que cela ne me gêne pas. Les
choses gênent lorsqu’elles sont
presque vraies. (Il rit.)
Pour le LuxLeaks, Jean-Claude
Juncker ne vous a pas dit : « C’est
injuste, on attaque le Luxem-
bourg, alors que les Pays-Bas ne
sont pas un modèle » ?
Je l’ai dit publiquement à plu-
sieurs reprises, il y a 22 Etats
membres avec des accords fis-
caux et je sais que non seulement
le Luxembourg mais aussi l’Ir-
lande, les Pays-Bas et la Belgique
font l’objet d’une enquête de la
Commission.
La « Commission de la dernière
chance », selon l’expression de
Juncker, cela veut dire quoi ?
Tout d’abord, que l’Europe soit
« foutue ou non » ne dépendra
pas des institutions européennes.
Elle est « foutue » s’il y a une par-
tie de notre population, si la com-
munauté juive, en France et en
Frans
Timmermans
Il a 53 ans et est Commis-
saire européen chargé de
l’Amélioration de la législa-
tion, des Relations inter-
institutionnelles, de l’Etat de
droit et de la Charte des
droits fondamentaux. Avec
un père actif dans la diplo-
matie néerlandaise (sans
être diplomate), il a passé sa
jeunesse à Rome, Paris et
Woluwe-Saint-Etienne. Di-
plômé en arts et littérature, il
entre à l’armée puis devient
fonctionnaire. Diplomate, il
entre en politique en 1998
pour le parti travailliste
(socialiste), devient ministre
des Affaires étrangères en
2012.
Il est père de 4 enfants et
parle sept langues.
« Jean-Claude Juncker
a l’atout énorme
de sa spontanéité,
de son expérience,
de sa personnalité
politique, et un charme
personnel qui rapproche
vraiment les uns
des autres. »
Belgique, se dit qu’elle n’y a peut-
être pas d’avenir. Mais c’est la
Commission de la dernière
chance parce que pendant les an-
nées de la crise, l’Europe – ce
n’était pas un choix – était gérée
très fortement par le Conseil eu-
ropéen (les chefs de gouverne-
ment, NDLR). La Commission
était alors en quelque sorte un se-
crétariat général du Conseil et
devait aller devant le Parlement
européen pour demander de
l’aide. Jean-Claude a donc voulu
dire que « c’est la dernière chance
pour qu’on rétablisse l’équilibre
entre les institutions comme vou-
lu par le traité de Lisbonne. » La
Commission Juncker doit être
plus indépendante du Conseil
européen, elle doit redevenir plus
politique.
Ne doit-elle pas surtout rétablir
sa place dans le cœur des gens ?
Mais ça, c’est un problème qui ne
touche pas que la Commission.
Le plan d’investissement et la
position que vous adopterez sur
la Grèce sont une occasion de
montrer une Commission hu-
maine, et non plus punitive ?
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
WEEK-end 31
je dirais même plus
Alain Berenboom
Ecrivain
LE CAS GREC « L’islam a un problème.
« Ce que je n’ai jamais
entendu Tsipras La bataille se trouve
dire aux Grecs »
La discussion avec la Grèce de
Tsipras n’est-elle pas l’occasion de montrer le vi-
en son cœur » Good
sage d’une Commission et d’une Europe qui aide et
non qui punit ? « Je crois profondément qu’il n’y a pas
Après la France, le Danemark : le
terrorisme s’est abattu sur l’Eu-
Exiger le respect, c’est toujours
une expression de faiblesse. Dans
news
de système social solidaire qui ne soit fondé en partie
sur une perspective d’intérêt propre. Les systèmes
rope ?
Le terrorisme de souche euro-
notre société, il n’y a pas une in-
terdiction du mauvais goût. In-
sociaux dans nos Etats membres sont construits sur
l’attente suivante des contribuables : « Si j’ai un pro-
péenne est un de nos grands défis.
On appelle cela « foreign terrorist
sulter le prophète, je trouve que
cela relève du mauvais goût, ce ne ous n’osez plus ouvrir votre
blème, le système social me protégera. » La solidarité a
toujours un noyau d’intérêt propre. C’est dans la nature
fighters », mais ils ne sont pas
« foreign », ils sont nés ici.
serait jamais mon attitude, mais
l’Etat de droit permet aux gens
V journal depuis quelques
mois ? Le monde repeint en noir
humaine. Le problème avec la Grèce réside dans
d’avoir mauvais goût. Donc, ex- vous prend à la gorge ? Je partage
l’image qui a été créée. En Grèce, on pense qu’il n’y a
Vous ne dites pas terrorisme pliquer la violence comme une ré- votre sentiment. Et j’ai décidé de
pas de nécessité de faire un ajustement qui servirait
« islamo-fasciste » ? ponse à des insultes est inaccep- vous redonner le goût de l’actuali-
uniquement les Allemands, les Néerlandais : « Ils nous
Pour moi, leur inspiration est table dans un Etat de droit. Mais té. Et quelques occasions de vous
étouffent avec leur rigueur qui n’a rien à voir avec
une idée complètement détournée ce n’est pas seulement un phéno- réjouir de ce début d’année 2015.
nous, qui est dogmatique et dans leur intérêt. » A
d’une religion partagée par plus mène religieux, voire musulman. En oubliant les attentats, les ca-
l’inverse, dans mon pays et en Allemagne, on dit « Je
d’un milliard de fidèles. Est-ce Tous les extrémistes et les fonda- tastrophes, les meurtres et les
dois payer pour des Grecs qui sont trop paresseux pour
qu’on va dire que c’est la religion mentalistes islamistes, nazis, guerres aux portes de l’Europe.
aller travailler. » C’est faux et complètement horrible.
le problème ? Est-ce qu’on va dire communistes, fascistes, se Oui, il y a aussi de bonnes nou-
On ne comprend pas au Nord qu’il est dans notre
que c’est le catholicisme qui est le donnent le droit de dire aux velles.
intérêt aussi d’avoir une action de solidarité avec les
problème qui a mené à l’Inquisi- autres : « tu partages ma vision, Tenez. Les vacances de Bart De
Grecs, car cela a une influence sur le fonctionnement
tion ? C’est lié, mais ce n’est pas sinon je te tue. » Wever. Parti aux sports d’hiver
de la société européenne dans sa totalité. Et on ne voit
l’origine. avec sa joyeuse famille, le pré-
pas, du côté grec, que ce sont les contribuables –
Vous êtes responsable du respect sident de la N-VA a réussi à
même dans les pays qui ont un PIB inférieur au PIB
Vous ne dites pas que l’Europe a des droits et libertés à la Com- n’agresser personne pendant
grec – qui doivent payer pour cette solidarité. » Tsipras
un problème avec l’islam ? mission et vous devez donc arti- toute une semaine. Entouré par
n’est-il pas une chance dans ce dispositif ? « Il a
L’islam a un problème. La ba- culer l’équilibre entre la sécurité un escadron entier de policiers,
aussi un devoir. Je n’ai jamais entendu Tsipras dire aux
taille se trouve au cœur de l’is- et le respect des libertés ? même s’il avait glissé sur la pou-
Grecs : « Si je demande plus d’argent à l’Eurogroupe,
lam. Et une partie de la solution Je ne suis là que depuis trois dreuse, notre génie des Carpates
cela veut dire que les Slovaques et les Lituaniens, qui
se trouve dans l’approche que les mois, je suis jeune. Mais dans nos et des Alpes réunies se serait
ont un PIB inférieur au nôtre, doivent payer. » Il n’a
Allemands et les Italiens ont eue parlements nationaux il y a une heurté à un véritable mur hu-
jamais dit aux Grecs ce qu’on dit en Slovaquie et en
pendant les années 70 vis-à-vis convergence évidente sur la né- main. Tandis que quatre véhicules
Lituanie : « Notre salaire minimum est plus bas qu’en
du terrorisme de gauche. On a cessité de créer plus de sécurité blindés, également envoyés de
Grèce et nous devons demander à nos contribuables de
isolé de leur souche idéologique pour nos concitoyens, c’est leur Bruxelles, l’empêchaient de se je-
payer pour eux. » Si on demande la solidarité, on doit
les terroristes et ceux qui utili- rôle. Au Parlement européen, ter sur d’autres skieurs. Le mi-
aussi montrer qu’on est conscient qu’elle vient, mais
saient la violence, en donnant pour des raisons de tradition et nistre de l’Intérieur, décidément
qu’elle a un prix. Je n’ai jamais entendu Tsipras s’expri-
des réponses concrètes, notam- d’inspiration, on se concentre da- très prévoyant, avait même ordon-
mer dans cette veine. On parle toujours du diktat,
ment pour le développement so- vantage sur les libertés. A nous, né que l’escorte soit armée, ce qui
mais… »
cial. C’est notre tâche de clarifier comme Commission, de mettre aurait permis de l’abattre s’il n’y
pour les musulmans européens les deux ensemble. Si notre réac- avait vraiment rien d’autre à faire
que cette Europe est aussi leur tion aux attentats en Europe était pour maintenir intacte l’image de
Europe, qu’ils font partie de notre de limiter nos libertés, on ferait le la Belgique.
société, qu’ils y ont une place. En jeu des terroristes. Il faut donc se Autre bonne nouvelle, l’indice
respectant l’Etat de droit et la di- concentrer sur la nécessité de pro- électricité est au vert, comme le
versité. téger l’Etat de droit dans nos répète matin, midi et soir le bulle-
Etats membres. Mais on a aussi tin météo. Cet indice tout neuf,
C’est une guerre contre nos va- un défi à relever envers nos ci- créé spécialement pour sortir les
leurs ? toyens, pour lesquels il faut trou- déprimés de leur torpeur, ne sert à
Oui, absolument ! Ceux qui ver l’équilibre. Je suis impression- rien. Il ne passera au rouge que si
veulent une dictature com- né par l’approche du Parlement une succession d’attentats coor-
mencent toujours par interdire la européen, qui, au début, était to- donnés faisait sauter toutes les
liberté d’expression. Le défi pour talement contre un système euro- centrales en même temps une nuit
« On a négligé nous c’est de défendre avec tous péen de PNR (le projet de base de de grand gel. Mais l’astuce est
en Europe d’étudier les moyens, sans sortir de l’Etat données des passagers) mais qui, d’avoir compris combien il était
l’Union soviétique. de droit, les libertés qui sont es- maintenant, à une large majorité, rassurant pour l’auditeur d’en-
sentielles pour notre société et en nous a demandé de les aider à tendre une non-information. Par
Et on a cru que même temps de protéger nos com- trouver une solution. Ce qui est les temps qui courent, le fait qu’il
la Russie de Poutine munautés. bien, car l’alternative à un PNR ne se soit rien passé est déjà une
se développerait européen, ce serait 28 PNR natio- bonne nouvelle. Quel truc diabo-
comme la Pologne, Vous ne pensez pas qu’on devrait naux ! ■ lique, ce fameux indice ! Les têtes
avoir davantage de respect pour pensantes d’Electrabel méritent
par les affaires. la figure de Mahomet, le pro- P.9 « IL M’A DIT QU’IL PARTAIT l’Oscar du meilleur scénario. Ja-
Quelle erreur ! » phète ? EN VACANCES » mais plus le gouvernement n’osera
toucher à ses privilèges ou à une
seule pièce d’or de son trésor de
guerre. Sinon, gare ! L’indice pas-
sera à l’orange et, si votre sale
main publique continue à fouiller
ma poche, au rouge. Et là, panique
Je suis d’accord avec vous, il y a vous, elle pourrait être décisive ? « je veux vous dire des mots qui garantie !
là un défi pour nous tous. Je veux J’y crois vraiment, mais aussi au viennent de mon cœur ». Et cela Mais que faire pour maintenir
que les gens puissent dire avec besoin de travailler étroitement me touche encore. Apparemment, la bonne humeur lorsque l’hiver
fierté qu’ils travaillent à la Com- avec les dirigeants des Etats j’ai trouvé un langage qui a ex- sera fini ? Avec l’arrivée du prin-
mission. Aujourd’hui, parfois, ils membres. Lorsque Mme Merkel primé le sentiment du pays, com- temps, je suggère dans la même
hésitent à dire à leurs amis qu’ils s’exprime contre une tendance bien il était triste et désespéré. Je veine l’indice bourgeon vert. Là
travaillent à l’Europe à dans l’opinion publique alle- vois qu’il y a un langage qui n’est non plus, on ne court aucun
Bruxelles. Le talent dans ce bâti- mande comme Pegida, c’est une pas populiste, qui ne porte pas risque. Dès la fin du mois, la mé-
ment est incroyable, mais on doit bonne chose. Lorsque le président des solutions faciles et qui peut téo annoncera l’arrivée de nou-
rétablir une mission, en nous de la république François Hol- quand même toucher. C’est cela veaux bourgeons dans nos parcs et
concentrant sur les choses impor- lande se rend avec elle en que j’espère qu’on peut répéter nos jardins. D’abord à la mer puis,
tantes pour nos citoyens et pas Ukraine, pour les Européens, jour après jour. peu à peu, le bonheur gagnera
seulement à l’intérieur du sys- c’est au nom de la solidarité col- tout le pays. On peut faire illusion
tème institutionnel européen. Il y lective, soutenu par tous les diri- Vous n’êtes pas pris de vertige facilement pendant un mois.
a vraiment une distance inaccep- geants européens. quand vous voyez ces crises Après, faisons confiance à Electra-
table entre les citoyens et nos ins- terroristes, économique, la bel. Elle trouvera autre chose pour
titutions de Bruxelles à l’heure Après votre discours, qui a telle- Grèce, l’Ukraine ? faire peur. A moins que les
actuelle. Le défi est énorme. Mais ment ému, aux Nations unies, Et vous n’avez même pas men- banques ne sortent à leur tour de
cette crise des institutions touche après la disparition du Malaysia tionné la migration et le grand leur chapeau une idée lumineuse.
aussi le niveau national. Airlines, vous ne vous dites pas cimetière que risque de devenir la Elles sont aussi imaginatives que
que c’est de cette parole-là dont Méditerranée. Et la Libye, la Sy- notre électricien quand il s’agit de
Que faire pour corriger cette on a besoin en Europe ? rie. Ce sont des temps vraiment secouer les caisses de l’Etat. ■
image ? J’ai appris l’été dernier qu’il y a épouvantables. Le plus grand dé-
On sous-estime toujours le pou- parfois des moments où on peut fi, c’est de ne pas être paralysé www.berenboom.com
voir de la communication poli- (il a les larmes aux yeux) commu- par la peur. Ce serait compréhen-
tique. Je crois qu’il y a une res- niquer avec des gens qui ne sont sible humainement qu’on se
ponsabilité des dirigeants euro- pas intéressés par la politique. couvre la tête et qu’on attende que
péens d’expliquer la complexité Aux Pays-Bas, des gens qui sont cela passe. Mais cela ne va pas sur lesoir.be
des relations de solidarité au sein méfiants par rapport à la poli- nous aider. Le défi, c’est de voir ce Retrouvez chaque jour
de l’Union européenne. tique viennent désormais vers qu’on doit faire et puis d’avoir l’actualité européenne sur
moi pour prendre un une action sur les problèmes. ■ notre site : www.lesoir.be/
Mais si une parole forte s’inter- selfie union-europeenne
posait de la part de Juncker, de , me faire signer une dédicace : P.2, 3 & 4 NOTRE DOSSIER
** 31
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

32 WEEK-end COMMENT ÇA MARCHE

Les coulisses des armateurs grecs

Depuis l'Antiquité, les Grecs, spécialement les armateurs des îles Ioniennes et des Cyclades, règnent Le plus connu
sur les mers, de la Méditerranée au Pont-Euxin, comme en témoignent mythologie et culture grecques.
Alors que la Grèce n'en finit pas de se débattre dans une crise sans précédent, le récent « SwissLeaks » d’entre eux
a montré la présence de fortunes helléniques sur les listings. Plus que jamais, la population grecque a du mal
Aristote Onassis
à accepter les privilèges exorbitants mais historiques dont disposent les tout-puissants armateurs grecs. L’armateur grec le plus
connu. Né en 1906
à Smyrne (Izmir), chassé
de Turquie, il s'est réfugié
Les principaux ports grecs Les armateurs représentent (chiffres 2014) à Athènes puis
en Argentine où il s'est
lancé dans le commerce
du tabac. Dès les années
Thessalonique 30, il fait immatriculer
ses bateaux au Panama.
Population 4% Avec sa première fortune,
Volos active il achète d'anciens cargos
grecque
160.000 emplois en Grèce, dont 20.000 navigants
canadiens. Après-guerre,
Île de Skorpios il achète des navires
Le Pirée Athènes Thessalonique de guerre déclassés
par les Américains
et les Canadiens.
Ses affaires prospèrent
Volos 6% notamment grâce
à l'explosion du pétrole brut
PIB grec 145 milliards d'euros (il possède 100 super
en 10 ans, soit plus que le tourisme tankers à sa mort) et à
la création de la compagnie
Le Pirée
La flotte des armateurs grecs Athènes
aérienne Olympic Airways.
Stavros
Devenu une Niarchos
figure du gotha
L'autre grande
et un des hommes figure
lesdu
plus
Nombre de navires Première flotte marchande mondiale Le plus important tonnage au monde monde
riches du monde, il estgrec:
de l'armement
(chiffres 2014) né en 1906 à Athènes et
A. Frangou 104 l'amant de la Callas qu'il
mort à 90 ans à Zurich,
quitte pour épouser Jackie ce
Y. Angelicoussis 97 grand collectionneur d'art
164 Spiro
Kennedy.
et
Latsis
Il meurt à Paris
G. Economou 91 epropriétaire d'une écurie
3.645 navires millions 51 fortune est
en 1975 et enterré
mondiale, asur
créé
de
son course
île est
privée connu
de pour
Skorpios.
Prokopiou 91 la banque Eurobank, patron
avoir lancé le premier
16 % de tonnage brut de la holding EFG installée
Papas 83 superpétrolier. Son fils
au Luxembourg.
Philip assume son héritage
P. Livanos 68 culturel.
Tsakos 67 504 en construction
H. Vafias 61 Premier Les pavillons
A. Martinos 54
commanditaire mondial
des chantiers navals
de complaisance
50 % ne possèdent qu'un
Diamantidis 52 ou deux bateaux
Marinakis Les principaux pavillons de complaisance
37 des bateaux grecs
5% possèdent plus
Dragnis 30 25 % seulement naviguent
de 25 bateaux
Veniamis
762 sous pavillon national
27 compagnies Panama Chypre Saint-Vincent
maritimes
L’exception fiscale
De la même façon que l'Eglise orthodoxe grecque est exemptée de taxes immobilières, Cambodge Malte Îles Marshall Liberia
les armateurs grecs jouissent d'un statut d'exemption fiscale inscrit dans la Constitution
en 1957 à l'époque des colonels. Le but était d'alors d'inciter les armateurs grecs, pour
la plupart installés à Londres depuis le 19e siècle, à rapatrier leurs activités au
75 % des bateaux grecs (comme norvégiens) sont immatriculés à l'étranger
Pirée. Selon ce statut, les armateurs ne payent pas
d'impôts sur leurs bénéfices mais une taxe sur
17 % 17 % 15 % 7% 6%
le tonnage des navires, ce qui est évidemment
infiniment moindre. En 2013, toutefois,
au Liberia aux Marshall à Malte au Panama à Chypre
le Premier ministre Samaras est parvenu
à conclure un accord prévoyant
Un pavillon de complaisance, parfois désigné comme pavillon de libre immatriculation, est
le versement de la part des
selon la définition en vigueur depuis 1974 « le pavillon d'un navire pour lequel la propriété
armateurs grecs d'un impôt
réelle et le contrôle se situent dans un pays autre que celui du pavillon sous lequel il est
volontaire durant 3 ans.
immatriculé ». L'immatriculation d'un navire sous un pavillon de complaisance présente
Cela rapporte environ
de nombreux avantages pour son propriétaire : un avantage financier et fiscal ainsi
100 millions
qu'un certain laxisme concernant les visites de contrôle. Les Grecs y ont eu
d'euros par an.
recours dès le 19e siècle. Après la Deuxième Guerre mondiale, les milieux
pétroliers américains encouragent le pavillonnement au
Honduras, au Liberia ou au Panama.
Le transport de pétrole brut permettra
dès 1967 à la Grèce de prendre au
Japon le statut de première puissance
maritime.

Le port du Pirée à Athènes. Un dossier réalisé par Jean-François Lauwens - LE SOIR 21.02.2015

32
 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

WEEK-end 33

Lance Armstrong entremets Un repas

dernier… Cara
Eloupétonnant, non, cet engouement autour
de la Cara Pils ? Pour ceux qui auraient
« la » grande nouvelle de la semaine,

peine à se réinventer
rappelons que la bière premier prix de Col-
ruyt pourrait être rebaptisée Everyday Pils,
dans un souci de rationalisation des
marques commercialisées par le distribu-
teur de Hal (Le Soir du 20 février 2015). A
cette annonce, le sang des CaraFans n’a fait
qu’un tour : à coups de clics, les réseaux so-
ciaux se sont agités pour prendre la dé-
Le cycliste américain, après avoir été déchu de ses titres au Tour de France, fense d’une bière soudain érigée au rang
de boisson « culte ».
affiche toujours autant d’arrogance. Et déjà, certains n’hésitent pas à y voir

L
NEW YORK
DE NOTRE CORRESPONDANT
Le mensonge, comme une seconde
peau. Lance Armstrong, le cycliste amé-
ricain déchu de ses sept titres de maillot
jaune du Tour de France en 2012 par
l’agence américaine antidopage (Usa-
da), a sans doute essayé de se refaire
une virginité en même temps qu’il tour-
nait la page de la compétition et d’an-
nées de scandale sans fin. Mais chassez
le naturel, et il revient au galop. Aussi
vite, du moins, que son puissant 4x4,
fracassé contre d’autres véhicules, garés
le long d’une rue enneigée d’Aspen, le
29 décembre dernier.
Au sortir d’une soirée people arrosée,
le sulfureux Texan, âgé de 43 ans, prend
le volant de son bolide mais en perd le
contrôle tandis qu’il rentre chez lui aux
premières heures du matin. Ni une ni
deux, Armstrong laisse sa petite amie
Anna Hansen assumer la responsabilité
du crash, tandis qu’elle implore les pro-
priétaires outragés des autos démolies
de ne pas faire de vagues. « Nous
sommes les Armstrong, nous avons
commis un petit accident et nous en
sommes désolés, mais nous aimerions
pouvoir tenir secrète cette petite affaire,
car sinon le monde entier va en parler,
et nous aimerions protéger nos enfants
d’une nouvelle polémique », avait-elle
supplié. Peine perdue : recevant deux
plaintes, la police d’Aspen découvre le
pot aux roses et force Armstrong à
avouer son gros mensonge. Un de plus,
et pour le coup plutôt inélégant, voire
carrément rustre.
La page du cyclisme et du dopage, vi-
siblement, Lance Armstrong peine à la
tourner : déboulonné du piédestal sur
lequel il rayonnait depuis vingt ans aux
Etats-Unis, il avait su émouvoir ses
compatriotes, toujours un brin scep-
tiques lorsque l’un de leurs champions
se voit éreinté par ces incorrigibles Eu-
ropéens, en présentant ses excuses offi-
Armstrong et sa petite amie Anna Hansen continuent de mener un train de vie confortable. © PHOTO NEWS.
cielles au peuple américain lors d’un
confessionnal télévisé orchestré par la
diva cathodique Oprah Winfrey, sur
oprah.com, la chaîne de cette dernière,
le 17 janvier 2013.
Parjure avoué, à demi pardonné dans
ce pays qui raffole des histoires de ré-
demption, d’underdogs (perdants), ces
types frappés par le sort comme Arm-
strong avec son cancer mais parvenus
au sommet par la seule force de leur vo-
lonté.
Oui, mais voilà, même devant la star
Oprah Winfrey, Lance Armstrong
n’avait peut-être pas été non plus 100 %
honnête. Deux ans plus tard, il revient
lors d’une interview avec BBC Sport sur
la métamorphose du cyclisme entre
1990 et 2005, essentiellement liée à l’af-
flux de produits dopants discrets, car
quasiment indécelables lors des
contrôles classiques, à commencer par
l’EPO, dont lui-même a usé et abusé.
Regrette-t-il toujours ses excès ? « Si
c’était à faire en 2015, je ne pense pas
que je le referais, mais si vous me rame-
niez en 1995, je pense que oui », ré-
torque l’animal à la surprise générale.
L’aplomb est déroutant, à l’aune des
ennuis judiciaires causés par des années
de dissimulation et d’intimidations en-
La grande époque :
Armstrong vient de
gagner son 7e tour
de France. © AP.
vers ceux qui avaient osé remettre sa
parole en doute. La société SCA Pro-
motions, de Dallas, un de ses anciens
sponsors, lui réclame 10 millions de
dollars (8,8 millions d’euros), a gagné
un procès en ce sens le 16 février mais
s’attend à ce qu’Armstrong fasse appel.
Avec une fortune estimée à 135 mil-
lions de dollars, l’homme pourrait vite
voir son capital fondre au soleil si
d’autres anciens partenaires s’avi-
saient de s’engouffrer dans la brèche
ouverte par SCA.
Un charisme évident
Certains auraient craqué. Pas Lance
Armstrong. Heurté par l’interdiction à
vie de participer à toute compétition
sportive fédérale, il continue de mener
un train de vie confortable, partagé
entre son ranch texan et son chalet
d’Aspen, sa petite amie Anna si ser-
viable et ses rares amis fidèles. Pas be-
soin de thérapie de choc pour celui qui
a déclaré en août 2014 que son intros-
pection à lui consistait à « faire du vé-
lo, jouer au golf et boire une bière ».
Quoi qu’on pense du personnage, de
ce sens aigu et franchement déplacé,
comme lorsqu’il posait sur Twitter
sous ses maillots jaunes encadrés, et
de cette morgue dans l’adversité qui
fait froid dans le dos, il est impossible
de nier un charisme évident. A l’instar
de cette sortie vélo dans le crachin du
Colorado menée côte à côte avec un
des principaux pourfendeurs du do-
page dans le monde du cyclisme amé-
ricain, Scott Mercier. Visiblement
sous le charme du paria, celui-ci dé-
clarait peu après qu’Armstrong de-
vrait se voir restituer ses sept titres et
twittait : « Pourquoi les coureurs amé-
ricains tels que (Floyd) Landis, (Tyler)
Hamilton et Lance seraient-ils les
“mauvais dopés”, quand (Andy)
Schleck, (Alberto) Contador et (Ale-
jandro) Valverde, eux, seraient OK ? »
Encore populaire, mais en disgrâce
avec la justice et les autorités fédé-
rales. Armstrong bouge encore, décidé
à ne pas vivre sur un pécule de plus en
plus menacé. Aux dernières nouvelles,
le Texan envisageait de réactiver sa
première fondation contre le cancer,
mise en sommeil. Et d’écrire un livre,
un troisième, frappé au coin de la
franchise celui-là, comparé aux deux
premiers qui se lisent aujourd’hui
avec une distance teintée d’ironie. « Je
veux tout déballer et ce sera très cru.
Intense et transparent », confiait Arm-
strong, visiblement en quête d’une
plume de confesseur. Les candidats
pourraient se faire rares. Quelque
chose, cependant, nous dit que Lance
Armstrong, tel un chat aux neuf vies,
pourrait encore surprendre, à défaut
d’améliorer son capital sympathie.
Mais de cela, l’ombrageux Texan s’en
soucie comme d’une guigne. ■
MAURIN PICARD
une « tendance ». Boire de la Cara Pils se-
rait, pour les jeunes, rien moins qu’un acte
de « modestie », une façon de s’opposer au
« hype » : « Je bois de la Cara plutôt que du
gin & tonic ». Une manière d’agir que l’on
peut rattacher au phénomène de mode dit
du « normcore », où l’on choisit de s’ha-
biller avec des vêtements volontairement
banals et passe-partout.
Une explication sans doute un peu tirée
par les cheveux. Dès lors que l’on peut
écarter toute motivation d’ordre gustatif
(on ne boit pas de la Cara parce que c’est
bon, sinon ça se saurait), l’image de
marque de la bière de Colruyt ne semble
reposer que sur un seul
pilier (qui en vaut bien
un autre) : son prix, sa-
chant qu’une canette de
33cl de Cara coûte
moins cher que son
équivalent en Coca-Cola
ou même en Vittel ! En
fait, ce que les twittos
défendent avec le hash-
tag #SaveCara, ce n’est
rien moins que leur pouvoir
d’achat. Cara Pils et saut d’index, même
combat !
Reste une question : cette Cara, avec
quoi va-t-on la déguster (un bien grand
mot, je le concède) ? Ne visons pas trop
haut : quelques ingrédients simples de-
vraient suffire pour sublimer le breuvage…
A tant faire que de la jouer modeste, un pa-
quet de frites à deux euros, une sauce au
choix et un Poulycroc devraient faire
consensus. Mais pas n’importe quel Pouly-
croc ! Un « maison », directement inspiré de
la recette des nuggets selon Anne-Sophie
Pic : coupez 100 g de blancs de volaille en
petits dés ; dans un robot, mixez 300 g de
blancs de volaille avec 20 cl de crème li-
quide très froide et 1 blanc d’œuf ; salez et
poivrez, ajoutez les dés de volaille et mé-
langez ; versez cette farce dans une poche
à douille, et déposez un boudin de farce de
3 cm de diamètre et d’une vingtaine de cm
de long sur une feuille de papier film ; rou-
lez le boudin dans le film, serrez et fermez
bien les extrémités ; répétez l’opération jus-
qu’à épuisement de la farce ; faites cuire les
boudins dans une eau frémissante pen-
dant 25 mn ; laissez refroidir, déballez les
boudins et laissez-les reposer au frais ; pa-
nez les boudins de volaille en les passant
successivement dans la farine, l’œuf battu
et la chapelure aromatisée d’une pointe de
cumin (vous pouvez aussi utiliser des corn-
flakes préalablement réduits en miettes) ;
répétez l’opération une seconde fois (pour
une panure bien épaisse) puis plongez les
désormais Poulycroc dans une friteuse à
180oC jusqu’à ce qu’ils soient bien dorés. Et
que la CaraGuindaille commence ! ■
BERNARD PADOAN



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Syrah et cabernet, vent d’est vent
d’ouest, comme disait quelqu’un:
deux cultures dans une même
bouteille. Et ça marche même
plutôt bien. A la rigueur du
cabernet, la syrah apporte toute
sa fougue, son côté fruits et
épices. C’est très riche en bouche
avec beaucoup de tanins, mais
superbement équilibrés.
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«Belle jeunesse, visuel frais et alerte
aux reflets vert clair et jaune citronné,
brillant et limpide, au fruité expressif
et sans excès, de pêches blanches,
fleurs de tilleul, fleurs de printemps,
pistache, mousse fraîche, un nez frais,
fin et franc. En bouche, une sensation
très agréable d’un vin sec, qui désaltère
agréablement». (Serge DUBS, Meilleur
sommelier du monde 1989)
Cépage : pinot blanc
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BEAUJOLAIS
Un Saint-Amour bien
reconnaissable, intensément fruité.
De couleur pourpre, il dégage un
nez aux arômes très typiques de
violette et de musc. En bouche,
le vin est ample et souple. La
finale est longue et intensément
fruitée. Essayez-le avec des
viandes légères, de la volaille ou
simplement un bon fromage.
Cépage : gamay
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33
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
34 WEEK-end
Triomphe pour« Timbuktu »,
l’oublié de Cannes, avec sept César
Pierre Niney remporte le César du meilleur acteur pour « Yves Saint Laurent »,
Adèle Haenel celui de meilleure actrice.
A
Avant toute chose, nous vou-
lons remettre le César du
meilleur maître de cérémonie
des César à… Edouard Baer.
L’exercice, il le connaît, l’a déjà
pratiqué. Mais cette année, il
s’est surpassé, funambule du jeu
de mots impertinent, audacieux,
jouissif, improvisant un Panique
aux César avec le casting cinq
étoiles qu’il pêche dans la salle.
« Et quand c’est pas très drôle,
c’est dit avec le cœur ». C’est sa
manière à lui de dépoussiérer un
genre casse-gueule et une soirée
qui est souvent très guindée. Et
de faire de cette 40e cérémonie
des César une soirée détendue
mais combattante, à l’image des
chants issus de Timbuktu, d’Ab-
derrhamane Sissako, qui contre
l’obscurantisme avec une dignité
magistrale. Le film sort grand
vainqueur de cette 40e cérémo-
nie avec 7 César dont celui du
meilleur film mais aussi du
meilleur réalisateur, ce qui est
une première pour un cinéaste
africain. L’émotion de la soirée
viendra d’ailleurs de l’équipe de
Timbuktu, d’Abderrhamane Sis-
sako, malheureusement toujours
d’une douloureuse et criante ac-
tualité, qui repart également
avec les César du meilleur son,
de la meilleure photo, du
meilleur montage, de la
meilleure musique et du
meilleur scénario. Belle re-
vanche pour ce film injustement
oublié au Palmarès de Cannes.
« Ce fut éprouvant mais on l’a
fait » dira Sissako sur scène. On
lui dit simplement merci pour ce
film puissant et vital. C’est avec
une belle intelligence qu’il met
en scène l’absurdité brutale de
djihadistes en contraste avec un
islam modéré. Et ce film nous
offre l’une des plus belles scènes
du cinéma, sans doute la plus
belle de 2014 : un match de foot
avec des gamins jouant avec un
ballon imaginaire.
Le film « Les Combat-
tants », qui a fait 400.000
entrées en France, est
un film ambitieux, drôle
et généreux
L’année 2014 a été exception-
nelle pour le cinéma français :
111 millions d’entrées sur ses
terres et plus de 208 millions de
spectateurs à l’international. La
soirée des César 2015 veut en
être le reflet, rappelle avec fierté
Dany Boon, le Président de cette
40e cérémonie, boudé par les
César lors de son succès phéno-
ménal Bienvenue chez les Ch’tis
et faisant un clin d’œil à Qu’est-ce
qu’on a fait au Bon Dieu ?, la co-
médie de l’année (12,5 millions
de spectateurs), absent de toutes
sur lesoir.be
Retrouvez le détail de la cérémonie des
César avec le Palmarès, les photos, les
commentaires et les critiques de la
rédaction.
CULTURE
PALMARÈS
Les grands vainqueurs
Meilleur espoir féminin
Louane Emera
Meilleur espoir masculin
Kévin Azaïs
Meilleur second rôle féminin
Kristen Stewart
Meilleur second rôle
masculin Reda Kateb
Meilleur actrice Adèle Hae-
nel
Meilleur acteur Pierre Niney
Meilleur scénario Timbuktu,
d’Abderrhamane Sissako
Meilleur montage Timbuktu
Meilleure photo Timbuktu
Meilleure musique Timbuktu
Meilleur Costume
Saint Laurent
Meilleur décor
La belle et la bête
Meilleur premier film
Les combattants de Thomas
Cailley
Meilleur film d’animation
(long-métrage) Minuscule –
La vallée des fourmis perdues
de Thomas Szabo et Hélène
Giraud
Meilleur documentaire Le sel
de la terre de Wim Wenders
et Juliano Ribeiro Salgado
Meilleur réalisateur Abder-
rhamane Sissako pour Tim-
buktu
Meilleur film Timbuktu
César d’honneur Sean Penn
nominations. Ce qui relance le
débat d’un César de la comédie.
De sa présidence, on retiendra
cette phrase lumineuse : « La lu- Ci-dessus Abderrhamane Sissako et Kessen Tall recevant le César du meilleur scénario original.
mière va toujours plus vite que le A droite, l’affiche du César du meilleur premier film avec Adèle Haenel (en bas au centre),
son. C’est pourquoi on trouve sacrée meilleure actrice.
toujours les acteurs beaux avant Ci-dessous, la coproduction belge « Minuscule », César du meilleur film d’animation.
de les trouver cons ». Le César du meilleur espoir féminin est attribué à Louane Emera, jeune héroïne de « La famille Bélier ».
Que restera-t-il d’autre dans Et le César du meilleur acteur à Pierre Niney pour son rôle dans « Yves Saint Laurent ». © D.R., AFP
les mémoires ? Une bérézina
pour les Belges qui repartent
sans aucun trophée. Même les Cailley décroche, sans surprise, dans Yves Saint Laurent de Jalil
frères Dardenne ont dû s’effacer l’un des César les plus émou- Lespert. À 25 ans, plus jeune so-
devant Xavier Dolan et Mommy vants, celui du meilleur premier ciétaire de la Comédie-Fran-
pour le César du meilleur film film. Ce film avait déjà enchanté çaise, il a incarné un mythe de la
étranger. On retiendra surtout à la Quinzaine des Réalisateurs, haute couture, de 21 à 40 ans,
que le cinéma français salue ses raflant trois trophées dans cette sans trembler. Il a travaillé la
jeunes pousses très prometteuses sélection, avant de décrocher le voix, la gestuelle, le physique de
comme Louane Emera (La fa- prestigieux Prix Louis-Delluc du Saint Laurent. Il s’est assis dans
mille Bélier) et Kevin Azaïs (Les premier film. ses meubles avec l’aval de Pierre
combattants), sacrés meilleurs Le duel Saint Laurent contre Bergé et du chien du maître. Co-
espoirs, comme Adèle Haenel et Yves Saint Laurent s’est réduit à médien surdoué, il a su très tôt,
Pierre Niney, sacrés meilleure néant au profit de Timbuktu, du comme YSL, où était sa voie. Ce-
actrice (Les combattants) et Mauritanien Abderrhamane la l’a mené à monter sur la scène
meilleur acteur (Yves Saint Sissako. Le seul a tiré d’évidence des César. Ce n’est qu’un début
Laurent). son épingle de ce duel, c’est le car il a l’étoffe d’un géant. ■
Les combattants, de Thomas jeune Pierre Niney, magistral FABIENNE BRADFER
**** 34
 leslivres
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

SPÉCIAL On aime...
35
FOIRE ✶ bien
✶✶ beaucoup
DU LIVRE ✶✶✶ passionnément
✶✶✶✶ à la folie
DE BRUXELLES ❍ On n'aime pas du tout

LES ÉDITEURS
Patrick
Vallon
Editions
L’Age d’Homme
« Notre maison a
une tradition
avec les auteurs
belges par notre collection Pe-
tite Belgique, dirigée par Jean-
Baptiste Baronian, explique
Patrick Vallon, directeur de
collection. Si le salon est l’oc-
casion de sortir des livres en
avant-première, il permet sur-
tout d’établir un contact direct
entre les lecteurs et les auteurs
belges, comme Alain Van
Crugten et Jean Colette. Ce
sont les auteurs qui réclament
cette présence. »
Aux côtés des ouvrages
belges, des auteurs suisses
sont aussi exposés. « La litté-
rature suisse a un problème de
diffusion, admet-il. Venir au
salon peut susciter un intérêt
des libraires et montrer que
L’Âge d’Homme existe. »
Malgré internet, cet éditeur
« reste convaincu qu’il est
important d’être vu et d’être
présent ».

Luce
Wilquin
Editions
Luce Wilquin
Venir à la Foire
est une évi-
dence pour cet éditeur belge
qui a publié son 500e ou-
vrage ce mois-ci. « La maison
d’édition existe depuis plus de
Les foules se pressent devant leur écrivain préféré, comme ici Amélie Nothomb. Le succès des salons littéraires vient de là. © ALAIN DEWEZ.
23 ans, explique Luce Wil-
quin. Nous avons toujours été

On lit moins mais

présents à la Foire du livre de
Bruxelles, au Salon du livre de
Paris et à celui de Genève, c’est
une tradition. C’est la meilleure
façon de mettre nos écrivains
en évidence et de leur faire
rencontrer leurs lecteurs. Tous

les salons cartonnent

nos ouvrages ne sont pas né-
cessairement en piles dans
toutes les librairies alors que
nous montrons l'intégralité de
nos parutions des deux der-
nières années dans les foires et
salons. »
Un moyen de s’affirmer au-
près du lectorat, mais pas
seulement! C’est aussi au-

La Foire du livre de Bruxelles, du 26 février au 2 mars près des libraires et des bi-
bliothécaires que la maison
d’édition souhaite se mani-

I
fester, « pour qu’ils ne nous
l y a là comme un que 38 % n’en ont pas lu un demande pour une médiation une énergie particulière se dé- LES VISITEURS oublient pas ».
paradoxe. On lit de seul ! orale de la littérature et pour une gage dès que des auteurs se ras-
moins en moins mais Et pourtant, les lecteurs se rencontre avec les écrivains. On semblent en grand nombre, ce « Dans un magasin
les foires, salons et précipitent pour voir et entendre constate aussi une hausse de la sont autant d’univers, de visions de bonbons » Charlotte
autres festivals litté- les auteurs qu’ils préfèrent ou fréquentation de ces manifesta- de la vie et du monde, de rela- Sans surprise, ce sont sur- Brossier
raires font le plein. même leur parler. Suffit de voir tions. » tions à la langue, de sujets et tout des lecteurs assidus qui Editions Stock
Voyez l’engouement pour l’In- les files qui s’allongeront la se- Pourquoi cet engouement ? d’horizons. Rien ne peut rempla- vont à la Foire pour décou- Poids lourd de
time Festival à Namur, les foules maine prochaine devant Amélie « Les festivals permettent aux cer un tel cocktail. » vrir leur prochain livre. l’édition en
que drainent les Etonnants Nothomb, David Foenkinos, Da- lecteurs de se retrouver, de Hervé Gérard, le président « J’aime beaucoup les auteurs France, la mai-
Voyageurs de Saint-Malo, les ny Laferrière, Christine Ockrent, se rassembler, pense de la Foire du livre de régionaux et là, l’éventail est son Stock est présente en
70.000 visiteurs de la Foire du Hector Tobar, Gilles Legardinier, Francis Geffard, Bruxelles, surenché- plus grand qu’en magasin », Belgique grâce à son diffu-
livre de Bruxelles 2014. Per- Francis Huster, Tatiana de Ros-
sonne ne dispose vraiment de nay, Hubert Reeves, Diane Du-
patron du festival
America de Vin-
2,66 % rit : « Les salons
fournissent un ser-
dit Lucie, retraitée. Plus seur Dilibel. « La Belgique et
est la chute qu’une librairie améliorée, la France partagent des habi-
chiffres sur le succès de ces sa- cret, Philippe Torreton, Jérôme cennes. La lec- vice complémen- l’événement répond aussi à tudes, des façons de penser »,
lons. Mais tous les observateurs Ferrari, les frères Bogdanov, Fré- ture est par dé- de la pratique taire : à Bruxelles, des envies un peu surpre- explique Charlotte Brossier,
le sentent : ça marche. déric Beigbeder Deon Meyer, finition une ac- de lecture plus d’une centaine nantes. « J’y vais aussi pour directrice de la coordination
On lit de moins en moins ? Tim Willocks, David Khara ou tivité solitaire et de débats, 1.300 trouver des lectures pour en- éditoriale et commerciale.
C’est avéré. En Belgique Stéphane De Groodt, silencieuse. Réa- en Belgique, éditeurs exposants, fants et proposer des livres Pour la maison d’édition, il
francophone, dernier ainsi que devant Jose liser que l’on par- de 2012 à 2013 1.000 auteurs. Les plus récents à mes petits- n’y a pas de distinction entre
sondage Ipsos/Adeb Muñoz, Yslaire, tage des choses avec possibilités de ren- -enfants », avoue cette les régions françaises et la
réalisé en 2014 sur
les gens de plus
62 % des François Boucq et
d’autres héros de
d’autres a un effet dyna- contres sont énormes. C’est
mique. De plus, le livre demande ça qui fait le succès d’une foire.
grand-maman. Pour Flo- Belgique francophone : « La
francophones rence, 35 ans, c’est l’am- plupart des livres qui ont du
de 15 ans, on a lu la BD… des efforts et une participation Et puis, pendant cinq jours, nous biance littéraire qui l’attire. succès en France en ont égale-
2,6 % moins de belges de + de 15 ans « Nous ne dis- active. Il a donc de quoi rebuter offrons 20.000 m2 de livres : c’est « Je suis comme une enfant qui ment en Belgique. » Pour
livres en 2013 ont lu posons pas de et ne pas être séduisant dans le la plus grande des librairies. Il y entre dans un magasin de bon- Charlotte Brossier, venir à la
qu’en 2012. En chiffre d’en- monde d’aujourd’hui… Or tout a aussi la convivialité des lieux, bons, dit-elle. Une fois sur Foire de Bruxelles est impor-
France, dans un au moins un livre semble, mais je change quand le livre est incar- des débats, du Palais gourmand. place je me laisse porter, tout tant car la forte présence de
sondage semblable en 2013 sais que le nombre né, que l’auteur ou des auteurs Enfin, le dynamisme de la Foire m’intéresse. » Luis, la ving- Stock en Belgique est le fruit
Ipsos/Livres-Hebdo, de manifestations a entrent en scène, avec une choré- 2015 est engendré par le thème, taine, lit autant des romans d’un travail effectué main
on constate que le taux fortement augmenté de- graphie : des thématiques, des “Les liaisons dangereuses”, très que des ouvrages de jardi- dans la main avec les li-
de lecture a baissé de 5 % en puis les années 1990 et sur- lectures, des débats, etc. A travers questionnant. Et surtout par le nage : « A la Foire, j’aime me braires. « De plus, à la Foire les
trois ans. Bien sûr, on lit beau- tout depuis les années 2000, ex- la présence et la voix des auteurs, Québec, pays invité, qui est venu laisser surprendre et donner gens peuvent venir écouter les
coup plus qu’il y a 50 ans, mais plique Gisèle Sapiro, directrice leurs émotions, le livre s’anime, avec des éditeurs et 50 auteurs. » une chance à des livres inat- écrivains, ajoute Charlotte
on lit différemment, moins de de recherche au CNRS. Selon prend de l’épaisseur, vibre. Je MARGAUX STRUDER (st)
tendus. Et j’aime aussi observer Brossier. C’est plutôt rare en
livres, davantage sur internet. une enquête récente, au moins 87 crois aussi que la dimension col- et JEAN-CLAUDE VANTROYEN
les stands. C’est intéressant de dehors de ces événements et
Et puis, en Belgique, 62 % des manifestations se sont créées en lective, la célébration de la litté- voir les techniques de présen- ces rencontres sont impor-
francophones ont lu au moins un Ile-de-France depuis les années rature jouent un rôle important Foire du livre de Bruxelles. tation… » tantes pour nous. »
livre en 2013. Ce qui signifie bien 1990, ce qui signifie qu’il y a une dans le succès des festivals. Et Toutes les infos sur www.flb.be
35
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
36 leslivres
◆
l’oblique
JEAN-CLAUDE VANTROYEN
LA SOLITUDE
DE L’AUTEUR DÉLAISSÉ
LORS DE LA DÉDICACE
Malgré la beauté de ce paysage de
livres dans lequel le public che-
mine, malgré la lueur dans l’œil
des fans qui font la file pour dégo-
ter qui une dédicace qui un petit
dessin, malgré le bonheur de
dénicher dans un étal « le » livre
qu’on cherchait depuis longtemps,
il y a quelque chose qui me cha-
grine à la Foire du livre de
Bruxelles comme dans d’autres
salons littéraires d’ailleurs. C’est la
solitude de ces auteurs délaissés
au moment de la dédicace. Une
solitude encore plus pesante
quand elle se manifeste au milieu
de la foule.
Voyez, là, deux dizaines de per-
sonnes tout sourire attendent
devant la table d’un écrivain en
vue, tout excitées déjà de pouvoir
regarder leur idole dans les yeux et
lui demander un mot, « pour Gi-
nette, siouplè ». Mais faites pivoter
votre regard de quelques degrés,
là, à gauche. Une table hérissée de
volumes du même livre. Un(e)
auteur(e) impatiente derrière,
prêt(e) à signer. Et, devant lui/elle,
personne, nobody, niemand, nes-
suno. Triste, non ? Ça vous arra-
cherait des larmes. L‘auteur(e)
attend celui/celle qui s’intéressera
à son livre, à ses idées, à son
parcours. Parfois l’auteur(e) lit (le
livre d’un autre), parfois il bavarde
avec un compagnon d’infortune, le
plus souvent, il scrute parmi les
badauds celui qui se détachera du
flot pour s’arrêter juste devant lui.
Mais, comme la sœur Anne du
conte, il/elle ne voit rien venir.
Hélas !
L’auteur(e) persévère pourtant.
Il/elle reste, obstinément, devant
sa table comme le capitaine d’un
navire au milieu de la tempête.
Désertion impossible. Alors, si
vous passez par là, n’hésitez pas,
aller lui dire un mot, même si vous
n’avez pas lu son livre. Bavardez,
redonnez-lui confiance et courage.
L’auteur(e) en a bien besoin.
◆ gressivement de l’univers de la bande dessinée pour satisfaire son désir de « tacher le papier ». Il
l’agenda
Colombe
Schneck
est l’invitée de Livrés à domi-
cile, l’émission littéraire de la
RTBF. Sur la Deux, ce lundi 23
à 22 h 45, repris le samedi
suivant à 18 h 50 sur la Trois.
Grégoire Polet présente son
Barcelona ! (Gallimard) chez
Libris Agora Louvain-la-Neuve,
le mardi 24 à 17 h 30.
Colette Nys-Mazure, parle de
Dieu au vif (Médiaspaul),
chez Libris-Agora Louvain-la-
Neuve, le jeudi 26 à 17 h 30.
Salah Stétié parle de ses mé-
moires, L’Extravagance (Ro-
bert Laffont), ce samedi 21 à
12 h chez Quartiers Latins,
place des Martyrs à Bruxelles.
Gabriel Ringlet et Pietro Pizzu-
ti proposent les moines poètes
aux Midis de la poésie, le
mardi 24 de 12 h 40 à 13 h 30,
aux Musées des Beaux-Arts,
rue de la Régence à Bruxelles.
In Koli Jean Bofane, finaliste
du Prix Rossel avec Congo Inc,
est lundi 23 à 20 h chez Points
Virgule, rue Lelièvre, à Namur.
SPÉCIAL FOIRE DU LIVRE DE BRUXELLES
Trois invités prestigieux
Dany Laferrière, le faux nonchalant
© CHRISTOPHE BEAUREGARD.
Il y a trente ans déboulait en littérature, armé d’une vieille Re-
mington 22 achetée chez un brocanteur sur laquelle il avait tapé
son manuscrit à un rythme rock ou supposé tel, un nègre haïtien
installé à Montréal : « Je me suis assis devant la machine pour écrire
ma première phrase. J’ai attendu la suite tout l’après-midi. […] J’ai
passé l’été à écrire avec un seul doigt tout en me nourrissant de fruits
et de légumes. J’étais devenu un véritable athlète de l’écriture »,
dira-t-il plus tard à propos de cette période. Sous le titre trom-
peur mais vendeur d’un manuel pratique, Comment faire l’amour
avec un nègre sans se fatiguer, il jetait les bases d’une œuvre litté-
raire riche à présent d’une vingtaine d’ouvrages. Il ne les prendra
pas sous le bras pour être reçu ce printemps à l’Académie fran-
çaise où il a été élu en décembre 2013. Son ambition était de
devenir un écrivain américain. Il a fait mieux puisqu’il a pu reven-
diquer en toute légitimité son universalité, résumée en un titre de
roman : Je suis un écrivain japonais.
A Montréal, où il débarque en 1976 pour fuir un régime qui assas-
sinait les journalistes, ce sont les Jeux olympiques et il découvre
Nadia Comaneci sur tous les écrans. Puis les saisons, et surtout
l’hiver. La vie souterraine, la soupe populaire, le travail en usine, la
débrouille… « Quitter son pays pour aller vivre / dans un autre pays
/ dans cette condition d’infériorité, / c’est-à-dire sans filet / et sans
pouvoir retourner / au pays natal, / me paraît la dernière grande /
aventure humaine », écrit-il dans Chronique de la dérive douce.
Déraciné, un peu. Nomade, beaucoup. Dany Laferrière est, en
réalité, revenu plusieurs fois au pays natal, ce qui a donné
L’énigme du retour puis, après le tremblement de terre de janvier
2010, alors qu’il était là à la veille d’une édition locale du Festival
Etonnants Voyageurs, Tout bouge autour de moi. Il y retrouve l’in-
croyable vitalité de son peuple, en toutes circonstances : « Ces
gens sont tellement habitués à chercher la vie dans des conditions
© MUÑOZ ET D. R.
difficiles qu’ils porteront l’espérance jusqu’en enfer. » Il a hérité de
cette vitalité, même s’il la masque parfois sous l’apparence de la
nonchalance. Journal d’un écrivain en pyjama ou L’art presque perdu
de ne rien faire révèlent un vrai bosseur, l’athlète de l’écriture cité
plus haut. De l’athlète, il a d’ailleurs la carrure et la présence,
partout où il passe. A Bruxelles, par exemple.
PIERRE MAURY
A la Foire du livre du 27 février au 1er mars
José Muñoz, en noir et blanc
Le pinceau du « Gauchito » argentin du 9e Art danse au rythme du bandonéon des bars d’alcool de
contrebande. Son encre noire et sensuelle se nourrit des fêlures et de la désespérance. Chez Muñoz,
la bande dessinée est l’aboutissement d’une fusion charnelle entre les images et les idées. A 12 ans,
il dévorait les pages de Mistérix, un fanzine où Hugo Pratt dessinait les aventures indiennes du Ser-
gent Kirk. C’est là que le gamin des rues de Buenos Aires a appris le sens de l’ombre. Il a trempé ses
doigts dans le noir et le blanc pour jouer à cache-cache avec l’art. En 1975, il invente dans Charlie
Mensuel et Alterlinus la gueule cassée du flic Allack Sinner. Ce détective cynique des bas-fonds de
Manhattan, créé avec la complicité de Carlos Sampayo, devient rapidement culte. Son coup de
crayon charbonneux voyage aux frontières du réalisme du Steve Canyon de Milton Caniff et de la
fantasmagorie expressionniste du Faust de Murnau. Muñoz ira jusqu’à utiliser une cuillère pour tirer
les grumeaux du fond de la bouteille à encre et noircir sa personnalité fracassée à l’encre pétrifiée !
Pionnier du roman graphique, traduit dans le monde entier, l’artiste accumule les récompenses en
France, en Italie, en Allemagne, aux Etats-Unis. En 1990, il revisite avec une grâce fragile le mythe de
Billie Holiday, avant de croiser son talent avec les textes écorchés du romancier américain Jerome
©
Charyn dans Le croc du serpent ou Panna Maria. Dans les années 2000, José Muñoz se détache pro-
utilise de l’acrylique sur papier mouillé, travaille au couteau, au verre, change le rythme des formes.
Des pastels de musiciens, des sanguines, des portraits de femmes sur le vif, des toiles d’Indiens ou
de nature vierge délavée par la pluie, des personnages suant la terreur de la dictature argentine
jaillissent de son imaginaire intérieur. « Je ne fais pas de politique mais je crois que la bande dessinée
peut élargir le regard des gens », nous confiait-il en 2007. Il n’a cessé depuis de s’éloigner du réel, de
ce qu’il appelle les « conneries de la réalité, de la cruauté, de l’imbécillité des phénomènes humains ».
DANIEL COUVREUR
A la Foire, samedi
Hubert Reeves, le poète des étoiles
© THOMAS COEX/AFP.
On dirait un patriarche, le vieux chef qui mène sa tribu depuis des
décennies. Quelqu’un de sage, assurément. Mais pas seulement : il y a
quelque chose dans l’œil bleu qui annonce l’ironie et des rides au coin
des yeux qui montrent le sourire. Hubert Reeves, c’est quelqu’un. A
82 ans, mais depuis des années, il bénéficie d’une aura d’homme au-
dessus des hommes. C’est qu’il est un astrophysicien de très haut ni-
veau, qu’il a travaillé à l’Université de Montréal, à McGill, à l’ULB, à
Cornell à New York, à la Nasa et que ses articles scientifiques font
autorité. C’est qu’en même temps, il ne reste pas sur la haute colonne
de son savoir, il le partage avec le grand public, en termes simples,
compréhensibles et poétiques : c’est un vulgarisateur scientifique de
grand talent. C’est que sa maîtrise théorique ne le coupe pas de la
réalité du monde et qu’il est devenu un militant de la défense de l’envi-
ronnement.
Hubert Reeves a écrit 25 livres, si je compte bien la bibliographie de
son site. De Soleil en 1977 à Là où croît le péril… croît aussi ce qui sauve
en 2013. Les plus célèbres ? Patience dans l’azur (1981), Poussières
d’étoiles (1984), L’heure de s’enivrer (1986). Ce sont de vastes fresques
de l’histoire de l’univers. « Ce livre voudrait être une ode à l’univers. J’ai
tenté de rendre hommage à sa splendeur et son intelligibilité, d’exprimer à
la fois sa créativité, son inventivité, sa beauté et sa richesse. J’ai voulu
donner à contempler et à comprendre », dit Hubert Reeves dans Pous-
sières d’étoiles. Des fresques gigantesques et poétiques. Et humanistes.
« Il revient à l’être humain de donner un sens à la réalité, commente-t-il
dans L’heure de s’enivrer. Si nous avons un rôle à jouer dans l’univers, c’est
d’aider la nature à accoucher d’elle-même. L’être le plus menaçant est aussi
le seul qui puisse faire réussir l’accouchement. L’intelligence n’est pas né-
cessairement un cadeau empoisonné. L’absurde est encore évitable. L’éveil
de la jubilation est, peut-être, l’antidote le plus efficace. » Alors, jubilons…
JEAN-CLAUDE VANTROYEN
A la Foire du livre, les dimanche et lundi
36
 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

leslivres 37
Où le théâtre
éveille
les passions et
« Ecrire à deux donne
suscite le drame
roman
De regrettables incidents
✶✶✶
ARMEL JOB
un sentiment de liberté »
Robert Laffont Véronique Biefnot et Francis Dannemark profitent
287 p., 19 €, ebook 12,99 €
de leur complicité pour sortir deux ouvrages signés à deux La route
des coquelicots
envie de raconter depuis longtemps. Le servir de garde-fou. Olena est une sans-papiers
ENTRETIEN
C
’est sûr, Armel Job, de roman en récit de vieilles femmes inspirées de per- F.D : Malgré la masse incroyable de originaire d’Ukraine qui

roman, et celui-ci est déjà son
17e livre, s’impose comme un de
nos meilleurs écrivains. Il y a toujours
chez lui un amour profond de la plupart
de ses personnages, une intrigue qui
s’insère à la fois dans l’actualité et dans
le mythe, une façon de faire, une patte,
un style d’une belle limpidité, d’une
agréable fluidité. Et un regard qui
fouille la vie des gens simples soumis
soudain à des événements prodigieux.
Ces Regrettables incidents sont sans
doute un de ses meilleurs romans, drôle
et sensible, cruel et implacable.
L’événement prodigieux, ici, c’est la
pièce de théâtre que Le Royal Sillon va
jouer à Jalbour, un coin perdu du pays
de Liège, coincé contre la frontière alle-
mande. Werner vient d’en prendre la
présidence et veut tout bouleverser : fi-
ni, les vaudevilles et pantalonnades,
place au grand, au vrai théâtre. Il choisit
Le cheval de retour d’Ibsen. Il demande
à Olga et à Rachel de jouer avec lui.
Olga est une réfugiée kazakhe sans
papiers, jeune et belle à damner un
saint. Rachel a déjà brûlé les planches
du Royal Sillon, une fois, il y a long-
temps, puis elle a abandonné. Et si elle
accepte le défi de cette pièce, c’est pour
protéger Olga de la folie du théâtre.
C’est-à-dire de la folie des hommes.
Car le théâtre est le révélateur de la
vie. Comme un papier tournesol qui
rappelle les souvenirs, éveille les pas-
sions et suscite le drame. Entre la scène
et la vie, les oscillations se multiplient.
Se transforment en tourbillon, en
trombe qui entraîne dans ses rets la
belle et innocente Olga, sa sœur Vika et
ses parents, Werner et sa femme Ma-
rianne, Rachel et son mari Michel et
Chokier, le hobereau et le salaud du
coin. Les secrets tus depuis des décen-
nies se disent enfin. Les uns et les autres
réagissent, avec leur bonté, leur égocen-
trisme, leur déception, leur colère, leur
amour ou leur lâcheté. Il y a beaucoup
de mesquineries dans ce roman. Et
beaucoup d’amour aussi. Les gens sont
comme ça. Au théâtre et dans la vie.
JEAN-CLAUDE VANTROYEN
A la Foire du livre le samedi 28
C
ôte à côte, un joli duo : elle,
en robe noire ornée de
coquelicots, lui, un nœud
papillon dans la forme de
cette même fleur et une
écharpe rouge. Les écri-
vains Véronique Biefnot et Francis Dan-
nemark annoncent en grande pompe la
sortie de leur premier roman à quatre
mains La route des coquelicots. A l’occa-
sion de la Foire du livre, ils dévoileront des
extraits en avant-première lors d’une lec-
ture le dimanche 1er mars. Egalement une
œuvre commune, leur recueil de poésie et
textes courts Au tour de l’amour est illus-
tré par Véronique Biefnot. Rencontre avec
le personnage Biefnot-Dannemark, un
« nouvel écrivain » né de leur fusion.
Pourquoi cette idée de roman à deux ?
Francis Dannemark : On avait déjà tra-
vaillé ensemble sur des textes courts, des
poèmes.
Véronique Biefnot : On s’est rendu
compte que ça fonctionnait assez bien.
On arrivait à s’adapter. La route des co-
quelicots, c’est une histoire que j’avais
« Malgré la masse incroyable de contraintes, c’est neuf, rigolo et amusant. »
© THOMAS DANNEMARK.
sonnes de ma famille et d’une amie, à
peu près dans la même situation que
notre héroïne Olena. J’en ai parlé à
Francis et le roman a, petit à petit, pris
forme à ce moment-là.
F.D : Il faut voir le roman comme une
rencontre entre deux univers d’auteurs
différents. Ce n’est ni l’univers de l’un ni
celui de l’autre.
Travailler ensemble, difficile ?
F.D : Quand on parle de nos idées, on
prend des notes à la main. Il en sort en-
suite un document papier et l’histoire se
construit. Lorsqu’on sent bien les per-
sonnages, on se lance. Véronique va
écrire le brouillon d’un passage, moi ce-
lui d’un autre. Durant l’étape finale,
tout est repris et retravaillé à deux.
L’écriture se fait donc en trois temps :
1. on rêve ; 2. on écrit ; 3. on retravaille.
V.B : Le synopsis est très bien fixé et ça
nous permet de faire des brouillons.
C’est une méthode, plus longue (20 mois
de travail), mais finalement plus riche.
Écrire à deux donne un sentiment de
liberté à l’auteur. On sait que l’autre va
contraintes, c’est neuf, rigolo et amu- travaille dans une maison de
sant. Je crois qu’on aime tous les deux retraite du Nord-Pas-de-
l’aspect artisanal de ce travail. Calais. Elle se lie d’amitié
avec les trois pensionnaires
Qu’est-ce que chacun apporte à l’autre Lydie, Henriette et Flora.
dans l’écriture ? Toutes les quatre vont se
V.B : Je suis presque une novice donc je retrouver dans une vieille
n’ai pas énormément de barrières. Opel pour un road trip à
Quand j’imagine, ça peut partir dans travers l’Europe de l’Est et du
tous les sens. J’ai le souci d’une histoire Sud. Une aventure palpitante
active. Alors que Francis a une longue et humaine. Peu importe
expérience. Une écriture plus contrôlée, l’âge du lecteur, il s’identifie
plus poétique. C’est pour cette raison que sans trop de difficultés aux
nos deux styles peuvent se combiner. personnages, qu’ils soient
F.D : C’est exactement ça. On a tout de âgés ou non. Une lecture
suite pris conscience qu’on avait chacun divertissante. La version
ce que l’autre n’avait pas. Je suis un vieil audio du livre est lue par les
écrivain un peu coincé. Véronique ap- deux écrivains et est offerte
porte des scènes d’action rondement me- avec le livre.
nées. C’est une nouvelle dynamique.
V.B : Comme il y a eu dialogue et discus- roman
sion à chaque moment du roman, au- La route
cun de nous deux n’a le sentiment des coquelicots
d’avoir renoncé à quelque chose. ✶✶
BIEFNOT-
Dans ce roman, vous avez un regard DANNEMARK
neuf sur ces femmes d’un certain âge. Le Castor-Astral
F.D : Plus jeune, j’ai été médecin dans 320 p., 17,90 €
une maison de retraite. On a en com-
mun avec Véronique le goût des per-
sonnes âgées. On a souvent l’impression Au tour de l’amour
que les personnes âgées ont leurs émo- D’un côté les dessins de
tions derrière elles, or ce n’est pas le cas. Véronique Biefnot, de l’autre
V.B : J’espère que dans ce roman, on vit à les textes en prose et la
travers elles comme des personnes et non poésie écrits parfois par elle,
pas comme des personnes âgées. Dans par lui ou à deux comme
La route des coquelicots, il y a aussi le l’histoire de « Wallis & Ash-
mouvement du voyage et la probléma- vin » construite à partir d’un
tique des illégaux et sans-papiers. Tout échange de courriels entre
ça est aussi important. L’intérêt était de les deux auteurs. Ce patch-
confronter des personnes en fin de vie au work sur le thème de
destin. l’amour s’ouvre et se
consulte avec liberté.
Est-ce que vous continuez à écrire
chacun de votre côté ? poésie
F.D : On a plusieurs projets en solo et un Au tour de l’amour
autre projet en cours de l’écrivain Bief- ✶✶
not-Dannemark mais c’est un secret. BIEFNOT-
Propos recueillis par DANNEMARK
FLAVIE GAUTHIER Le Castor Astral
144 p., 15 €
Véronique Biefnot et Francis Dannemark sont
à la Foire du livre les samedi et dimanche.
Lecture, dimanche de 15 à 16 h.

Vagabonder Une femme Un délire total Une saloperie de polar

à travers l’espace se débat et écrit entre roman-photo complètement
et le temps pour exister et Tarantino dégénéré
miscellanées roman roman roman
Voyage La folie que c’est d’écrire Cassius Clay surpris et peiné S’enfonçant, spéculer
✶✶ ✶✶ par la mort de Malcolm X ✶✶
CHANTAL DELTENRE ALEXANDRA BITOUZET ✶✶ ANTOINE BOUTE
ET DANIEL DE BRUYCKER Cactus inébranlable JEAN COLLETTE Onlit
Nevicata 184 p., 15 € L’âge d’homme/La Petite Belgique 200 p., 14 €, ebook 6,99 €
280 p., 15 €, ebook 9,99 € 160 p., 15 €

L E
e récit de voyage est presque aussi ancien
que la littérature et les manières de se dé-
placer autour de sa chambre ou sur la pla-
nète ont influencé la narration autant que les dé-
marches personnelles lui donnaient une multitude
de facettes. Les voici reproduites sous forme de
miscellanées, genre confortable pour accumuler
les notes de dimensions variables sur un thème
largement ouvert aux paysages, aux populations,
aux époques…
On passe donc de Baudelaire à Jules Verne,
d’Alexandre le Grand à cinq grandes équipées au-
tomobiles, de Jack London à dix carnets de route
d’artistes. Avec l’impression de faire de petits sauts
dans l’espace et le temps, ainsi qu’avec la certitude
de récolter des bribes de connaissance. Car, si l’in-
formation est vagabonde, par la nature même du
sujet et de son traitement, elle est présente à toutes
les pages. Et, parmi elles, elles sont nombreuses à
nous orienter vers d’autres lectures.
PIERRE MAURY
A la Foire du livre le vendredi 27 février
crire pour échapper à la morne norme
d’une vie bien réglée : mari, enfants, bou-
lot, 22 minutes pour y aller, autant pour en
revenir, extinction assurée de l’étincelle qui irrigue
le cerveau si Esther se contente de cette surface
plane. Pour y échapper, elle a trouvé les mots. Des
bribes notées partout, un projet plus vaste en cours
d’élaboration. Mais cette activité vitale pour elle
apparaît très vite aux autres, en particulier à son
mari, une folie qui la coupe de lui, du monde réel.
Il faut remettre sur le droit chemin une Esther
dont l’obsession est d’en sortir. Et si, à force de dire
qu’elle est folle, elle le devenait vraiment ? Et si son
désir de créer était devenu une monomanie morti-
fère ? Une femme se débat pour exister et c’est tra-
gique parce que personne ne mesure l’enjeu réel de
sa démarche. L’écriture d’Alexandra Bitouzet
tremble à chaque secousse d’un personnage qu’elle
accompagne.
PIERRE MAURY
A la Foire du livre du samedi 28 février au lundi 2 mars
C F
e roman est un ovni, c’est sûr. Mais un ovni
de série B, vous voyez, de la quincaillerie,
des antennes, du fer-blanc et des gadgets
qui nous font sourire. Vraiment. En tout cas si on
aime les clins d’œil littéraires, les allusions noëlgo-
diniennes, les jeux de mots foireux, les calembours
pourris, les situations bancales et les années 70.
Alors, là, ça devient grandiose. Jean Collette en
profite pour se moquer du cinéma et du théâtre
pré-post-modernes du Suisse Jean-Chrétien Klap
et de Claude Alatienne. Ça commence comme un
roman-photo acide, ça se termine en apothéose à
la gare du Midi avec massacre de quasi tous les
voyageurs du TGV Paris-Bruxelles, mares de sang
et cris déchirants à la Quentin Tarantino. C’est ou-
lipien parce que l’auteur s’est imposé la contrainte
de prendre au hasard des phrases dans 141 bou-
quins et de les intégrer dans son roman (retrou-
vez-les !). Et ça reste d’un humour potache assez
réjouissant. Genre la pièce jouée au Grand Théâtre
de Vervieux : Antoine et Cléo, pâtres. Irrésistible.
JEAN-CLAUDE VANTROYEN
A la Foire du livre le samedi 28 et le dimanche 1er mars
reddo est une sorte de contemplatif actif. Il
semble se contenter d’être là, de marcher
dans la forêt, mais voyez comment le cer-
veau fonctionne, branché en permanence sur les
idées qui nourriront la « saloperie de polar com-
plètement dégénéré » grâce auquel il gagnera sa
croûte. Car, bien entendu, ça va cartonner, il suffit
d’aller dans le sens de ce qu’espère le public et de
lui fournir les scènes répugnantes et fascinantes
qui se bousculent dans l’esprit de Freddo. D’autant
que, sollicité par une mystérieuse Valéria rencon-
trée lors de sa balade, il la suit vers un cauchemar
au décor parfait : au milieu des bois où se dé-
roulent des activités peu recommandables, une
grande maison déglinguée accueille des folies di-
verses. La mise en scène est complexe, le livre sou-
haité se construit au fil d’événements aléatoires.
C’est la possibilité d’un polar, ou comment un uni-
vers déjanté est projeté vers pire encore.
PIERRE MAURY
A la Foire du livre le samedi 28 février

37
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

38 leslivres SPÉCIAL FOIRE DU LIVRE DE BRUXELLES

« L’écriture
les brèves La sagesse
roman
Le Carré d’Or ✶✶
selon
MICHEL JOIRET
Veuf inconsolé, Maxime, avo- mémé
Cornemuse

est pour moi

cat et grand consommateur
d’Aberlour, marche à petits pas, roman
autour du Palais de Justice de Les tremblements
Bruxelles, à la rencontre de ses essentiels roman
souvenirs. Mais ceux-ci se ✶✶ Maboul Kitchen
noient dans les cataclysmes VIKTOR LAZLO ✶✶
qui frappent la planète. Tem- Albin Michel NADINE MONFILS

une survie »
pêtes, inondations et tremble- 250 p., 18 € Belfond
ments de terre effacent un à un 288 p., 19 €
les lieux du bonheur avec En librairie
Hélène. Une existence prend ENTRETIEN le 26 février
une dimension tragique. P.My

A la Foire du Livre le samedi 28 fé-
vrier et le dimanche 1er mars
Meo, 160 p., 16 €, ebook 10,99 €
roman
S’éclipser ✶✶
ALIETTE GRIZ
Au trois cent soixante-
deuxième jour, elle est partie.
De cette quasi année passée
avec un politicien amoureux de
sa propre existence, la narra-
trice, mannequin, fait un bilan
éclaté. Instants de grâce et
instants de doute, signes
avant-coureurs d’une fin prévi-
sible mais non souhaitée. Elle
hésite encore entre la volonté
de S’éclipser et le regret de ce
qui n’a pas été vraiment réussi.
P.My
A la Foire du Livre le vendredi 27 fé-
vrier. L’Arbre à paroles, 152 p., 12 €
l’audiolivre
Charlotte
✶✶
DAVID
FOENKINOS
Lu par Yves Heck
Gallimard
Ecoutez Lire
5 h 15, 18,90 €
Charlotte Salomon est artiste
et juive. Elle meurt à Auschwitz
en 1943, à 26 ans, enceinte.
David Foenkinos est hanté par
elle. Il tente de la raconter.
Mais comment traduire en
mots les vagues puissantes
surgies du passé ? Il reste
l’émotion, moyen de transmis-
sion imparfait. Mais c’était le
seul dont disposait Foenkinos.
Et Yves Hecq transmet bien
cette quête d’une artiste et
d’une écriture.
J.-C. V.
A la Foire le 1er mars de 15 à 17 h
V M
iktor Lazlo, c’est
le nom qu’elle
s’est choisi pour
se produire sur
scène. Celui d’un
personnage de
Casablanca, le film avec Hum-
phrey Bogart et Ingrid Bergman.
Ce pseudo la suit. Sur le petit
écran, où elle a joué dans des sé-
ries comme Navarro, et sur la
couverture de ses romans. Les
tremblements essentiels est son
troisième. Il s’agit d’un quatuor :
Alma Sol, la chanteuse, et ceux
qui tournent autour d’elle,
Aurèle, son amoureux depuis
l’école, Diane, sa maîtresse d’un
moment, et Damien, son amant
d’un moment aussi. Ils jouent
une partition à la fois drama-
tique et légère mais pas en-
semble : chacun interprète sa
partition à son tour. Ce qui fait
découvrir la vérité de chacun des
personnages.
Et surtout d’Aurèle : « J’ai ren-
contré des hommes comme ça,
capables d’aimer de façon défini-
tive : ils ont été en admiration
devant leur mère, ils ont capté ce
que la féminité avait de magique
sans jamais en avoir été mena-
cés. Ça donne des hommes qui
aiment vraiment les femmes
comme elles ont besoin d’être ai-
mées ». Et d’Alma : « Elle ne sait
pas elle-même qui elle est mais
elle apprend aux trois autres qui
ils sont, elle les révèle. »
Les tremblements essentiels,
c’est le terme médical
d’une maladie neurologique.
Ça s’appelle vraiment comme
ça. C’est relié à l’essence de l’être
humain, c’est génétique et ça
n’a rien à voir avec la maladie
de Parkinson. Je trouvais le
terme romanesque. Selon
Edouard Glissant, un magni-
fique auteur, tout être, toute
chose naît du tremblement. Le
jour où il m’a parlé de ça, c’est
devenu tellement clair, comme
une épiphanie. Je me suis dit
Viktor Lazlo signe un roman sensible où les choses
et les gens tremblent, comme des oscillations
troisième roman, à 54 ans.
J’ai toujours écrit. Dans mon
journal intime, j’ai noté à
12 ans que je voulais écrire. J’ai
toujours pensé que l’écriture
serait une finalité.
Vous aimeriez qu’on se rap-
pelle de vous comme roman-
cière ou comme chanteuse ?
Je m’en fiche complètement. Ce
qui compte, ce n’est pas qu’on se
souvienne de moi, mais que
j’arrive à vivre le mieux pos-
sible dans une forme de séréni-
té et de bien-être le temps que
j’ai à vivre et à partager.
Dans votre roman, chaque
personnage a sa partie.
Chacun a sa propre vision des
mêmes événements. On est tous
victimes de ça, on projette sur
l’autre ce qu’on voudrait qu’il
soit, on voit des choses qui
n’existent pas. Il faut beaucoup
beaucoup aimer les êtres pour
approcher leur vérité. Ça dit
qu’il n’y a pas qu’une vérité, en
tout cas que la seule vérité est
celle du sujet qui fait tout pour
se connaître soi-même, le bon
vieil adage socratique.
Cette structure, vous y avez
longuement réfléchi ?
Viktor Lazlo est française. Mais elle a vécu de ses 3 à 26 ans Non. Ça naît, ça grandit en
en Belgique. « C’est mon lieu de souvenirs », dit-elle. © VANESSA FILHO. moi et ça sort. Je commence à
écrire et la structure s’impose.
que, si on avait des scanners à part de vous en elle ? J’ai l’impression d’être une
la place des yeux, on ne verrait Je suis partout. Dans la mesure caméra en plongée qui voit
que les choses trembler, des os- où je me sers des mots pour me vivre tous ses personnages. Le
cillations. J’aimais l’idée que réparer, d’une certaine ma- processus créatif m’échappe.
les sentiments et les êtres nière. Pour moi l’écriture est C’est en dehors de moi.
naissent d’un tremblement. fondamentale, nécessaire, c’est Propos recueillis par
une survie. JEAN-CLAUDE VANTROYEN
Alma Sol, la chanteuse, est au
centre du roman. Y a-t-il une Pourtant, ce n’est que votre A la Foire les vendredi et samedi
émé Cornemuse est
devenue un person-
nage de première
grandeur dans la nébuleuse tra-
gi-comique agitée avec verve par
Nadine Monfils. Maboul Kitchen
se présente comme sa dernière
aventure mais sait-on jamais ?
La vieille dame très indigne reste
en tout cas fidèle à ses fonda-
mentaux, le premier d’entre eux
s’appelant JCVD – Jean-Claude
Van Damme, pour ceux qui au-
raient manqué les épisodes pré-
cédents. La star américano-
belge est citée dans le texte, car
la romancière a beau développer
une fantaisie apparemment sans
limites, elle ne lésine pas sur la
précision de la documentation.
On a donc droit, cette fois, à des
conversations avec Moundir, fi-
gure haute en couleurs de Koh
Lanta, et surtout avec Jackie
Stallone, « la mother de Ram-
bo » herself…
On vous laisse découvrir le
bordel, dans tous les sens du
mot, qu’installe mémé Corne-
muse à Saint-Amand-du-Fion.
Mais nous voudrions attirer l’at-
tention sur les perspectives inat-
tendues offertes à la réflexion
par une écrivaine qui enseigna,
dans une autre vie, la morale et
semble en avoir conservé le goût
de la sentence, façon Jean de La
Fontaine. Goûtez plutôt : « Vivre
avec ses illusions est plus confor-
table que de vivre dans la réali-
té. » Ou : « Renoncer, c’est mou-
rir. » Ou encore, parce que Na-
dine Monfils dispense une mo-
rale singulière : « L’amour, c’est
comme les Chokotoffs, tu sais que
ça te nique les dents mais t’en
manges quand même. »
La sagesse selon mémé Corne-
muse n’est évidemment pas dans
le registre du petit confort offert
par les livres de maximes bien-
pensantes.
PIERRE MAURY
A la Foire du Livre du vendredi 27 février
au dimanche 1er mars

Treize succulentes Un travail précis Les aventures Il y avait aussi

variations de marqueterie sans cliché des écumeuses
autour du crime plus la tension de Marie-Arsule des mers
nouvelles roman roman récit
On ne voit pas la nuit tomber Ne vous inquiétez plus c’est la guerre Impasse du 30 février Femmes pirates
✶✶✶ ✶✶ ✶✶ ✶✶
JEAN-BAPTISTE BARONIAN DANIEL FANO LUC DELFOSSE MARIE-ÈVE STÉNUIT
De Fallois/ L’âge d’homme Les Carnets du Dessert de Lune Onlit Editions du Trésor
190 p., 18 € 90 p., 12 € 205 p., 14 €, ebook 6,99 € 200 p., 16 €

L D
es nouvelles sont des concentrés de vie – et
de mort dans ce cas –, des épures qui, en
quelques pages, ramassent un événement,
une situation, une passion, une colère, un destin.
Quand elles sont réussies, c’est la quintessence de
l’écriture. Jean-Baptiste Baronian dispose de ce
même talent que d’autres Belges avant lui ont su-
perbement montré, Jean Ray, Thomas Owen… Il
est de cette lignée de raconteurs d’histoires,
courtes mais riches de personnages et de mystères.
Treize nouvelles. Le nombre est idoine pour par-
ler du crime. De la mort et de ceux qui la donnent.
Par fureur soudaine, par calcul, par curiosité, par
amère déception, par jalousie. Parce qu’on veut se
dépasser ou qu’on est dépassé. Baronian prend un
cruel plaisir à ballotter ses personnages au gré du
vent de la destinée. C’est un poète et un érudit qui
a publié à l’automne passé un magnifique Diction-
naire Rimbaud (Robert Laffont/Bouquins). C’est
avant tout un conteur. Qu’on aime lire la nuit, au
coin du feu, l’oreille aux aguets…
JEAN-CLAUDE VANTROYEN
A la Foire du livre le samedi 28
aniel Fano a construit un de ces nouveaux
kaléidoscopes dont il a le secret, frag-
ments du monde placés sous une lumière
crue où se révèlent des personnages souvent
connus. Les légendes sont tordues, le flux d’infor-
mations rythme les pages comme il rythme nos
jours. Avec, à l’arrière-plan, une remarque qui
suscite des questions : « On peut facilement trans-
former une information douteuse en vérité
encyclopédique. »
Le collage semble fait au hasard, mais il nous en-
traîne du côté de la lucidité où le bien et le mal se
confondent dans des constructions qui nous
dépassent. Du moins en apercevons-nous ici
quelques saillies qui ont échappé à la globalité
broyeuse de sens et qui fournissent matière au
sourire autant qu’à la réflexion. La poésie de la jux-
taposition suppose un travail précis de marquete-
rie et une tension qui ne se relâche jamais.
PIERRE MAURY
A la Foire du Livre le samedi 28 février
A B
près les nouvelles remarquées de Et ta
mère !, Luc Delfosse franchit le cap du ro-
man avec la même allégresse dans une écri-
ture pleine d’audacieux dérapages. Le prénom de
son héroïne, Marie-Arsule, est un hommage : sa
mère place Regain, de Giono, au sommet de la lit-
térature et elle y a trouvé une Arsule que sa fille
méritait bien. Même si le prénom énerve tellement
le père qu’il laisse l’état civil, à la très coloniale
Elonda Bokakata, indiquer le 30 février comme
date de naissance.
L’impasse n’est pas définitive : Marie-Ursule,
émancipée de ses parents par la grâce d’un acci-
dent, est une forte femme. Sa stature, qui l’avait
fait surnommer la grosse jument en internat, se
double de la capacité à trousser des nouvelles
bourrées de clichés destinées aux lecteurs de
« Notre Congo ». Mais les clichés, ici, rendent les
armes sous les coups de l’écrivain.
PIERRE MAURY
A la Foire du Livre le dimanche 1er mars
arbus assoiffés d’or et de sang, les pirates
ont hanté nos lectures. Avaient-ils des
femmes, ces bandits ? Oui, treize pour
Barbe-Noire, une dans chaque port. Des femmes
furent-elles pirates ? Oui aussi.
Marie-Eve Sténuit revisite et modifie les images
traditionnelles : une dizaine d’écumeuses des
mers, des Caraïbes à la Chine, sont les sujets de son
nouveau livre. Ces combattantes n’ont rien à envier
à leurs homologues masculins. Même si la pre-
mière à être présentée, Alfhild de Gotland, joue
aussi un rôle dans une histoire sentimentale à
souhait.
En même temps que ces récits enlevés à la pointe
de l’épée, Marie-Eve Sténuit profite d’une réédi-
tion des Frères Y (1), étonnant et séduisant roman
inspiré par la carrière de monstres de deux frères
siamois italiens, pour lui donner un supplément
très documenté.
PIERRE MAURY
(1) Le Castor astral, 240 p., 19 €
A la Foire du Livre le dimanche 1er mars

38
 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

leslivres 39

Entre les jumeaux, le choix du martyr Vaincre

l’écureuil noir,
roman L’ennemi se trouve de l’autre côté des chi la montagne, ont été capables d’aller en amour
L’orangeraie
✶✶
montagnes près desquelles les enfants
jouent parfois avec leur cerf-volant. Et
le rechercher sans sauter sur les mines
dont les chemins sont, dit-on, truffés, ils
et en mots
LARRY TREMBLAY l’ennemi, vient expliquer Soulayed à la savent comment retourner là-bas et aller, roman
La Table ronde tête d’une délégation semi-officielle, doit chez l’adversaire, faire exploser la cein- Un léger désir
192 p., 14,80 €, ebook être puni pour ce qu’il a fait. Davantage ture bourrée d’explosif dont ils auront de rouge
10,99 € encore pour ses intentions : « Ils veulent été équipés. L’un des deux, au moins. ✶✶
notre terre pour construire leurs maisons Mais lequel ? Le choix impossible, et né- HÉLÈNE LÉPINE
et engrosser leurs femmes. Quand ils au- cessaire dans la logique du conflit, ap- Luce Wilquin
ront envahi nos villages, ils pourront partient aux parents. 126 p., 12 €

L
arry Tremblay ne nous dit pas où avancer sur la grande ville. Ils tueront L’orangeraie est un roman terrible. Et
se situe l’orangeraie devenue le nos femmes. Ils feront de nos enfants des terriblement beau malgré la cruauté de
titre de son roman. Celui-ci, esclaves. Et ce sera la fin de notre pays. la situation exposée : Aziz est malade et

comme une partie de son œuvre, a tra-
versé l’Atlantique et a trouvé un éditeur à
Paris après être paru à Québec et avoir
reçu, dans la Belle Province, le prix des
libraires.
L’incertitude géographique convient à
un livre dont certains aspects rejoignent
le conte. Conte tragique, certes : Amed et
« L’orangeraie », un conte tragique. © D. R.
Aziz, deux frères jumeaux âgés de neuf
ans, vivent dans un pays en guerre où un
obus a tué récemment leurs grands-pa-
rents.
Notre terre sera souillée par leurs pas,
par leurs crachats. Crois-tu que Dieu va
permettre ce sacrilège ? »
Le choix impossible
Le plan est simple et bien rodé :
puisque les deux frères, à cause d’un
cerf-volant capricieux qui a un jour fran-
son espérance de vie est limitée, au
contraire d’Amed. La gravité du sujet et
les mensonges sur lesquels il repose four-
nissent, en conclusion, une sorte de le-
çon.
PIERRE MAURY
A la Foire du livre du 26 février au 1er mars
V
oilà un roman lourd, dra-
matique, angoissant mais
porté par une légèreté,
une grâce, une poésie qui sont
les attributs d’une trapéziste et
l’héroïne, Toulouse, est précisé-
ment trapéziste. Ou plutôt
l’était. Car l’écureuil noir du can-
cer a ravagé sa poitrine, un sein
lui a été enlevé, son épaule

L’Imaginarium
gauche n’a plus ni la force ni
les poches l’équilibre d’antan. Le trapèze,
policier c’est fini pour elle.
Les soldats de l’aube ✶✶✶ Toulouse est une Amazone,
DEON MEYER mais elle n’est pas guerrière. Elle
Zatopek Van Heerden était un a elle a du mal à vivre. Son Odi-
bon flic, avant sa chute. Mais il lon, son partenaire du ciel et son

a gardé l’instinct et les mé-
thodes, comme il le prouve en
cherchant, pour une avocate,
un testament disparu. Et en
tombant sur des faits très
inquiétants surgis d’un passé
brutal qui ne se laisse pas
oublier. Le troisième roman de
l’écrivain sud-africain méritait
bien d’entrer dans la nouvelle
série « Polar culte » de la col-
lection. P.My
A la Foire du Livre les 27 et 28 février
Traduit de l’anglais (Afr. du Sud) par
Robert Pépin, Points, 519 p., 8,40 €
policier historique
L’exécuteur de la haute justice ✶✶
JEAN D’AILLON
En même temps qu’un inédit,
Une étude en écarlate (10/18),
une réédition d’un auteur
prolifique versé dans les en-
quêtes historiques. Aussi à
l’aise au 17e siècle qu’à des
époques plus lointaines, il
entraîne Louis Fronsac, person-
nage récurrent d’une longue
série, à la recherche d’un pos-
sible héritier du duc de Rohan.
On croise La Fontaine, son ami
Poquelin dit Molière, Tallemant
des Réaux et des intrigues
sournoises qui se dénouent
parfois par le glaive. P.My
A la Foire du Livre le 28 février
Le Masque poche, 400 p., 7,90 €
roman
Mãn ✶✶
KIM THÚY
Entre le Vietnam et le Québec,
Mãn éprouve quelques difficul-
tés à se situer. D’autant qu’elle
de Dirty Monitor
amoureux, l’a quittée. Elle est
seule, avec sa chimio, ses frères
et sœurs déglingués dans la mai-
son familiale de l’île d’Orléans,
en plein milieu du Saint-
Laurent. Vaincre seule, elle ne le
peut pas. Elle a besoin qu’on
l’aime. Elle a besoin d’aimer. De
Le collectif anime un espace de 600 m2 chaque année à la Foire du livre renouer avec l’humanité.
Elle y arrivera. Grâce aux car-
depuis trois ans grâce à la technique du mapping vidéo nets d’un ancêtre explorateur,
grâce aux lettres imaginaires
qu’elle écrit à un Moumbala, au
Sénégal, grâce à Blanche, cancé-
reuse elle aussi, grâce à Ulysse.
La fin est belle, certes, mais c’est
l’itinéraire pour y parvenir qui
est le plus beau, grâce à l’écriture
aérienne, colorée et sensible de
cette écrivaine québecoise.
JEAN-CLAUDE VANTROYEN
A la Foire du livre
du jeudi 26 février au lundi 2 mars
Un
observateur
fin et vigilant
PRATIQUE du quotidien
Comme dans une BD nouvelles
J’écris parce que
à l’Imaginarium je chante mal
C’est l’attraction numérique
de la Foire du livre. Un es- ✶✶✶
DANIEL H.
pace de 600 m2 sous la
RONDEAU
forme d’un laboratoire expé-
Quadrature
rimental où des architectes,
mixeurs d’images, dessina- 140 p., 16 €
teurs vont faire sortir des

A
Enki Bilal à l’Imagi-
livres les personnages.

s’attribue trois mères, complé-
mentaires dans leurs rôles
différents. Le point de rallie-
ment, qui permettra l’équilibre,
est la cuisine. Elle puise aux
racines même de la culture
originelle et renoue avec elle
en réinventant des saveurs
liées à des souvenirs. Un menu
délicat et appétissant, traduit
en mots élégants et rehaussé
par un amour épicé. P.My
A la Foire du Livre du 27 février
au 1er mars
Liana Levi, « Piccolo », 160 p., 10 €
roman
La maison atlantique ✶✶
PHILIPPE BESSON
Chronique d’un drame annon-
cé, mais dont on mesure mal la
dimension avant qu’il sur-
vienne, à la fin. Il se double
d’une responsabilité à laquelle
le narrateur n’échappera pas.
Avant d’en arriver là, le fil
sinueux du récit ramasse les
blessures du passé avec le
fantôme de la mère morte et
les fautes du père, transposées
sur un présent aux couleurs
sombres. Reste au jeune
homme de 18 ans à trouver le
sens de sa vie. P.My
A la Foire du Livre le 28 février
10/18, 192 p., 7,10 €
Charleroi, dans
la rue de Marci-
nelle, juste à côté
de la salle du
Vecteur, se
trouvent les stu-
dios des Dirty Monitor. Le nom
intrigue au premier abord
comme leurs univers lorsqu’on
pénètre dans leur bureau. Des
ordinateurs partout, des câbles,
et puis ici ou là dans les coins,
des figurines de Star Wars, des
robots jouets sur les rebords des
fenêtres. « Nous sommes en plein
déménagement, glisse entre deux
cartons l’un des fondateurs du
collectif, Mauro Cataldo. Quand
elle sera terminée, nous irons à la
Porte de l’image, le futur centre
culturel dédié aux arts numé-
riques sur les quais de Sambre. »
Dans ces locaux travaillent une
dizaine d’indépendants, des in-
fographistes, informaticiens, in-
génieurs du son, architectes et
dessinateurs industriels. Tous
s’activent sur des projets de
mapping vidéo qui nécessitent
des compétences variées. « Pour
résumer le mapping, c’est proje-
ter des images sur une façade ou
un écran et réaliser des effets 3D.
Tout ça avec du son et une his-
toire si possible. »
Résultat final : un court-mé-
Ouvert sur le site de Tour &
Taxis, du jeudi 26 février au
dimanche 1er mars avec des
sessions de 10 à 19 heures,
le vendredi 27 février noc-
turne jusqu’à 22 h 30, et le
lundi 2 mars de 10 à
18 heures. Cette année, on
pourra voir les invités José-
Luis Munuera, Christian
Darasse, Eric Powell, José
Muñoz, etc. Le programme
complet sur flb.be/bd.
trage de dix minutes diffusé sur
une chapelle, un monument ou
sur des écrans blancs pour les
décors de spectacles et concerts.
La variété de formation des
membres du groupe permet à
Dirty Monitor de construire des
performances vidéo et sonores
uniques. Dans l’Imaginarium de
la Foire du Livre (lire ci-contre),
ils plongent les spectateurs dans
l’univers d’auteurs de bande des-
sinée. Les personnages d’Enki
Bilal ou les architectures impres-
sionnantes de François Schuiten
s’agitent sur les écrans.
Ephémère
Leur technique peut aussi s’ex-
primer sur des murs extérieurs.
« Dans ces cas-là, on va d’abord
sur place, on prend les mesures.
On redessine le bâtiment tel qu’il
existe. Ensuite, on conçoit la
création, l’histoire, puis on uti-
lise la 3D et le son. »
Dernièrement, ils étaient à la
fête d’ouverture de Mons 2015
avec Cloé, un gigantesque robot
qui s’étalait sur les murs de la
cour du Carré des Arts, à 360 de-
grés. L’intelligence artificielle
nous emmenait dans les profon-
deurs de la Cité du Doudou, un
monde futuriste imaginaire où
les hommes l’avaient construite.
A la fête de la Lumière de Gand
(le Lichfeest), Dirty Monitor
nous faisait revivre l’incendie de
leur cathédrale au XVIIe siècle.
Le feu dévorait la façade. Des au-
thentiques engins de construc-
tions se mettaient à rebâtir la ca-
thédrale, pierre par pierre. Ap-
paraissait alors un trône central
à l’intérieur d’une nef virtuelle.
Un air de Game of Thrones ?
« Normal, on s’est inspiré de la
série, explique Mauro. Pour
Mons, c’était Blade Runner, un
peu Avatar. Notre style est très
geek. On aime bien les robots, les
contes de fées… Dans le mapping,
c’est un peu comme dans la mu-
sique, plus ça se développe plus
naissent des styles différents. »
Le mapping vidéo est un art
narium de la Foire
du livre de Bruxelles
en 2013. © D. R.
encore jeune. Dirty Monitor est
apparu il y a dix ans. La société
de Franco Dragone a repéré les
deux acolytes Denis et Mauro
qui faisaient du VJing en club,
c’est-à-dire du mix d’images en
live sur la musique avec leurs or-
dis. Au fur et à mesure, l’équipe
s’est agrandie. « Notre collectif
fonctionne, car de la conception
à la réalisation on fait tout nous-
mêmes, de la réalisation à la 3D,
au son et à la musique. Nous
sommes des artistes complets. »
Le savoir-faire et la technicité
de ces autodidactes sont aujour-
d’hui reconnus en Belgique et à
l’étranger. Pendant qu’ils
conquièrent la Chine avec la so-
ciété de Franco Dragone, Mons
2015 leur donne l’opportunité de
travailler pour huit projets diffé-
rents, dont le décor de la pièce de
théâtre Amnésia de Jean-Michel
Van den Eeyden. A chaque fois,
ce sont plusieurs mois d’énergie
pour de l’éphémère. « On filme
tous nos shows, car on sait que ça
ne pourra jamais être refait.
C’est le seul souvenir qui nous
reste. »
FLAVIE GAUTHIER
D
aniel H. Rondeau est
prof de français à Mont-
réal. C’est un observa-
teur fin de la vie de tous les jours,
à l’école, au bar, dans la rue, dans
le métro, en voiture. Cet univers,
il l’a recréé dans ses nouvelles,
avec beaucoup de sensibilité et
de talent. Ce sont des tranches
de vie. Courtes. La plus longue
des nouvelles fait sept pages, la
plupart une à deux. Une situa-
tion, un dialogue. Cocasse,
émouvant, dramatique, drôle,
interpellant.
Le conducteur qui fait “bang
bang” avec sa main en direction
de la fillette qui le regarde par la
lunette arrière de la voiture qui
précède. Une fille, jolie, qui tente
d’avoir ses points en séduisant le
prof, elle qui n’a jamais mis les
pieds à son cours. Un aliéné qui
s’échappe de l’asile. Une com-
pagne qui s’en va. Un rendez-
vous raté. Une conversation de
bar sur le bonheur. Les relations
avec la voisine du dessus. Tout
est matière à court texte, incisif,
ironique, doux-amer, beau
comme un chardonneret qui pé-
pie dans les arbres.
JEAN-CLAUDE VANTROYEN
A la Foire du livre
du 27 février au 2 mars

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Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

40 leslivres SPÉCIAL FOIRE DU LIVRE DE BRUXELLES

zoom sur
trilogie
Le magicien
de Whitechapel,
tome 1
✶✶
La sympathique
malédiction
BENN
Dargaud
64 p., 15,99 € Gilles Dal et Fred
Créateur attachant de Mic Mac Jannin dessinent
Adam et de Valentine Pitié,
Benn pactise avec le diable la vie et l’histoire
du Belge
du Belge
pour recréer la magie du
Londres fin de siècle, celui du
prestidigitateur Jerrold Picobel-
lo. Toute sa vie n’a été qu’illu-
sans chichis
sion, jusqu’au jour où sa vie
rebondit sur la scène d’un
Music-Hall en ruines. Da.Cv. humour
A la Foire dimanche à 11h, stand 344 Comment devenir est aujourd’hui pour moitié fran- Flupke, en érigeant des statues vernement. Le Guinness Book en comprennent rien, mais cela per-
belge ? çais. Le grand Jules avait vu en officielles aux champions de vo- fait foi. Pour saisir toute la com- met de se jouer des querelles po-
✶✶✶ nous des « fortis », ce qui ne vou- gelpik. Le Belge a ceci de pré- plexité du débat institutionnel, liticiennes. Sur le plan politique,
série GILLES DAL, lait pas dire des banquiers ni des cieux : il n’entend rien à la pompe Gilles Dal et Fred Jannin nous le Belge est une surprise systéma-
Robert Sax, FRED JANNIN braves, mais plutôt des incultes. ni aux hommages et quand il ac- rappellent, photos à l’appui, que tique. Ses dirigeants sont les hé-
tome 1 Jungle/Lafon Autant savoir. croche une plaque commémora- « 13 h » peut se traduire par ritiers spirituels des Schtroumpfs
✶✶ 48 p., 10,45 € Gilles Dal et Fred Jannin ont tive quelque part, Gilles Dal et « 14 h 30 » en flamand, et que si et de Gaston Lagaffe.
RODOLPHE, donc cherché ailleurs les raisons Fred Jannin sont forcés de la distance qui vous sépare de L’album se termine par une
de la sympathie chevillée au constater que « c’est avec quatre « Bruxelles » est de « 22 km », mise en abyme des belgicismes

ALLOING
Delcourt
46 p., 14,95 €
Le Bruxelles des années 1950
sert de décor nostalgique aux
aventures du garagiste Robert
Sax et de son ami libraire.
L’intrigue policière est un pré-
texte à de superbes mises en
scène de carrosseries vintage
sur la place Rogier, avant la
construction de la tour du
Sheraton, ou le long du légen-
daire viaduc de l’Expo 58. Da.Cv.
A la Foire samedi, à 14h30 et
dimanche à 11h et à 14h30, stand 100
série
Silas Corey,
tome 3
✶✶✶
FABIEN NURY,
PIERRE ALARY
Glénat
64 p., 14,95 €
Silas Corey est un escroc flam-
boyant et prêt à tout. A la veille
de sa mort, l’impitoyable ba-
ronne Zarkoff le charge de
retrouver son héritier. Mais
cette mission à hauts risques
dérange tous ceux qui rêvaient
déjà de se partager le juteux
empire de la marchande
d’armes. Da.Cv.
A la Foire vendredi à 16h, stand 211,
et samedi à 14h30, stand 100
réédition
L’innocente✶✶✶
WARNAUTS
ET RAIVES
Le Lombard
80 p., 14,99 €
L
e citoyen Gilles corps des Belges. Ils ont été voir clous différents ». celle qui vous reste à parcourir les plus flagrants. S’il ne fallait en
Dal avait déjà du côté du Palais royal où, pour arriver à « Brussel » sera de garder qu’un seul, ce serait la
commis l’indis- contrairement à Buckingham Ne dites pas 13 h mais 14h30 « 18 km ». Il faut y voir autant de « klette » : un mot qui, selon les
pensable manuel Palace, c’est tous les jours Par contre, s’il est une disci- preuves que la Belgique est « une auteurs, va comme un gant aux
patriotique Com- « portes ouvertes » et le Roi ne pline particulière dans laquelle le terre de liberté ». ministres sans envergure et dé-
ment devenir belge coiffe jamais de couronne. Quant Belge se distingue de tous les A lire tout ça, on saisit pour- nués de personnalité. « Tof » dé-
en 10 leçons. Avec son complice à aux cérémonies officielles, leur autres peuples de la terre, ce sont quoi, vu de l’étranger, le Belge a finition pour clôturer un livre qui
l’œil torve Fred Jannin, il pousse scénario emprunte davantage les « négociations institution- l’image d’un « fournisseur de se joue de tous nos tabous.
le portrait dans la démesure en aux blagues de Toto qu’aux ri- nelles ». Quand son avenir est en bonne humeur ». Pas de fossé DANIEL COUVREUR
faisant du « Belge type » un véri- tuels du Quai d’Orsay. question, le Belge est capable de entre la gauche et la droite chez
table héros de bande dessinée. Le protocole n’a jamais été le se surpasser. Il préfère la gaufre à lui. D’un naturel poète, il forme Gilles Dal et Fred Jannin seront en dédi-
La vérité historique nous force fort des Belges, Hergé s’en mo- la potion magique et, à ce régime des coalitions jamaïcaine, arc- caces à la Foire, vendredi
à écrire que Benoît Dupont et quait déjà dans les années 1930 à riche en compromis, il est ca- en-ciel, violette, turquoise ou à 18 heures, sur le stand 414.
Edgar Kosma avaient déjà osé travers les gags de Quick et pable de tenir 541 jours sans gou- orange-bleue. Les citoyens n’y
l’aventure avec Le Belge, un per-
sonnage aux allures de zigzag sur
la frontière linguistique. Mais le
style choisi par Gilles Dal et Fred
Jannin s’inscrit dans une veine
véritablement ethnographique.
Le dessin se mêle les pinceaux de
clichés historiques et documen-
taires authentiques. Il ne s’agit
plus seulement de savoir com-
ment devenir belge, mais aussi de
comprendre comment le rester.
« Il n’y a pas plus de Belge type
que de cycliste type ou de serial
killer type », ose Gilles Dal dans
sa mise en bouche. Il n’a pas tort.
Sujet d’un roi sans vrai pouvoir et
habitant d’un pays si souvent
conquis par d’autres, « le Belge le
plus chimiquement pur est un sa-
vant mélange d’un peu de
tout »… Et c’est justement ce qui
le rend sympathique !
Mais attention, tous les Belges
ne sont pas forcément sympa-
thiques. Les auteurs pourfendent
le stéréotype. Ne dit-on pas,
entre autres, que « le Wallon est
paresseux et profiteur » ou que le
Flamand est « nationaliste et
égoïste » ? Ils sont pourtant
belges tous les deux. Jules César
n’en doutait pas même si, à cette
époque, les Belges étaient avant © JUNGLE/MICHEL LAFON.
tout gaulois et que leur territoire

Emblème de la race aryenne,

Nina se fait couper les cheveux
pour fuir Ordensburg, où les
nazis élevaient les enfants du
Montevideo-Bruxelles, Liberté relative
national-socialisme. Déguisée
en garçon, elle sert de traduc-
teur aux Alliés et traverse le
deux villes superposées en république islamique
Reich en ruines. Elle y laissera
son innocence. Da.Cv. roman qui était au fond, vu d’Argentine, une roman départ du Chah, le retour de Khomeini et
A la Foire vendredi à 19h Bruxelles piano-bar sorte de Belgique... » Le jeu de miroirs de- Azadi l’instauration de la république islamique.
et samedi à 11h, stand 344 ✶✶ viendra d’ailleurs, à la fin du roman, verti- ✶✶✶ Les obligations imposées par celle-ci lui
JUAN CARLOS gineux. SAÏDEH PAKRAVAN sont familières et elle les respecte, bon
MONDRAGÓN En attendant, Leopoldo traverse avec Belfond gré mal gré, tout en espérant une évolu-
réédition Traduit de l’espagnol (Uru- difficulté, et en dialoguant avec son chat, 448 p., 19 €, ebook 12,99 € tion de la société. Les manifestations
Un point guay) par Gabriel Iaculli une année noire : 1992 est marquée par la sont l’occasion de la revendiquer. Mais
c’est tout et Annie Morvan mort de son père et par des événements aussi, pour le pouvoir, de peser sur les
✶✶✶ Seuil, 416 p., 24 € douloureux. S’il en avait la force, il écrirait contestataires et de les emprisonner en

E
FRANÇOIS peut-être des romans policiers comme Si- n juin 2009, après la réélection nombre. Un jour, Raha est embarquée et

BOUCQ
Le Lombard
80 p., 14,45 €
François Boucq est le fruit
défendu d’un accident géné-
tique entre Rembrandt, Picasso
et Kandinsky. Dans ce livre
tracé à main levée, il signe une
mise au point magistrale de
l’histoire du graphisme. Atten-
tion, ça chatouille la ligne claire
et ça met des coups de pied
dans les houppettes. Da.Cv.
A la Foire dimanche à 14h30 et à 16h,
stand 344
N
e dites plus Montevideo :
pour Leopoldo Cea, qui y est
journaliste, chaque lieu
évoque Bruxelles. En gros et en
détail. Il entre dans un bar, il est
pris dans un embouteillage, il
tourne le coin d’une rue, aussitôt il
change de pays. Il est vrai que le
sien devient étouffant tant le Mal
s’y manifeste avec une violence © D. R.
toujours plus grande. Son oxy-
gène, Leopoldo le produit lui-même, en
défendant une production culturelle lo-
cale dont il sait bien qu’elle n’est pas à la
hauteur de ce qu’il dit. Ou en pensant à cet
ailleurs européen comme un miroir tendu
par Henri Michaux : « Dans cet Uruguay
menon ou comme Jean Ray, à toute vi-
tesse. Mais il semble dépassé par la vitesse
à laquelle le monde court autour
de lui et ne parvient à s’arrêter
que dans l’espace imaginaire où
Bruxelles se superpose à sa
propre ville.
S’il ne poussait pas l’intros-
pection du narrateur jusqu’à la
rendre parfois éreintante,
Bruxelles piano-bar serait un
parfait exemple de coexistence presque
pacifique entre deux mondes réels qui, en-
semble, en forment un autre, imaginaire.
PIERRE MAURY
A la Foire du livre le 1er mars
d’Ahmadinejad à la présidence le cauchemar commence.
iranienne, la rue s’emplit de ma- Violée en prison par trois hommes,
nifestants. Portés par le mot per- meurtrie dans sa chair et dans
san « azadi », qui signifie « liber- son esprit, Raha, après un
té », en particulier sur la place temps d’hésitation, décide de
qui porte ce nom. Azadi, c’est relever la tête et d’entamer une
aussi un roman de Saïdeh Pakra- procédure judiciaire contre ses
van où l’écrivaine retrace, sous bourreaux. Le regard des autres
forme de fiction, l’itinéraire mou- a changé, elle compte ses dé-
vementé de quelques person- © MAX RESDEFAULT. tracteurs et ses partisans. Mais
nages imaginaires mais très vrai- elle devient une femme qui
semblables. puise force et détermination dans ses
Au centre du récit, bien que tous les blessures. Son beau portrait est aussi ce-
protagonistes se succèdent à la narration, lui d’une société.
Raha, étudiante en architecture qui n’a PIERRE MAURY
pas, au contraire de ses parents, connu
Téhéran avant la révolution de 1979, le A la Foire du livre les 27 et 28 février
40

« C’est le moment d’avoir
un sursaut de courage »
Jérémy Ferrari renfile son costume de producteur pour la
2e édition de son festival à Louvain-la-Neuve avant
d’écrire son prochain spectacle.
ENTRETIEN
u fil du temps, Jérémy Ferra-
A ri s’affirme. Certes, il n’a ja-
mais eu la réputation d’avoir la
langue dans sa poche mais au-
jourd’hui, il prend de l’assurance
en tant que producteur. La se-
maine prochaine, il sera aux ma-
nettes de la deuxième édition du
Smile and Song festival de Lou-
vain-la-Neuve.
Votre première édition a affiché
complet et vous vous apprêtez à
renouveler la performance pour
2015. Comment expliquez-vous
ce succès ?
Je pense qu’il y avait un
manque sur Louvain-la-Neuve.
De plus, les festivals sont par-
fois un peu vieillots dans la pro-
grammation. Là, on est dans
des choses plus modernes avec
Jeff Panacloc et Kendji Girac.
Pour le gala, les artistes doivent
former un duo et écrire un
sketch. Cela fait le succès et les
audiences sur la chaîne de la
TNT, D8. On est deux jeunes
producteurs de 29 et 28 ans. Ce-
la répond à notre public. Pour
l’année prochaine, on pense
mettre plus de spectacles sur 5
ou 6 jours. On a préféré com-
mencer petit car c’est beaucoup
PRÉSENTE
DU 13 AU 22 FÉVRIER
GUS PETIT OISEAU,
GRAND VOYAGE
et beaucoup d’autres séances
© Le Parc Distribution www.animafestival.be
d’argent, un festival, et il faut
être sûr qu’on nous suive.
Vous avez été rentable l’année
précédente ?
Un festival n’est pas fait pour
gagner de l’argent. On se fait
plaisir, on crée quelque chose.
On veut bien payer les gens,
créer de beaux décors, de belles
lumières ; donc, si on ne perd
pas d’argent, c’est déjà bien.
Vous vous sentez bien dans le
costume de producteur alors
que vous n’avez été révélé que
depuis 4 ans au grand public ?
Oui. C’est une envie. J’aime bien
monter des choses. J’aime faire
travailler des gens et créer des
projets. Quand je ne fais pas
tout de A à Z, je suis déçu du ré-
sultat. Les chaînes ont aimé le
gala et me proposent d’autres
programmes. J’ai un projet de
documentaire sur les prisons
aussi. Enfin, je produis la Belge
Laura Laune. Laura, c’est un
coup du hasard. On s’est ren-
contré dans un festival et j’ai
adoré son univers de fille naïve
qui balance des horreurs. Elle
cherchait de l’aide pour l’écri-
ture et je lui ai dit que si j’écri-
vais avec elle, je la produisais

Nocturnes les
26.02 et 25.03

DEMAIN
le 22, à 14h
à Flagey et ailleurs
aussi, ce qu’elle a accepté. Il faut
savoir prendre des risques fi-
nanciers, être bien entouré,
monter une équipe. J’aime bien
coacher, négocier avec les
chaînes. Les producteurs ont
aussi un vrai travail artistique.
C’est aussi une façon de vous
imposer dans les émissions de
télé qui sont parfois un peu
réticentes à vous inviter.
Elles ne sont pas réticentes mais
je dois parfois me battre pour
dire ce dont j’ai envie. Aujour-
d’hui, il n’y a pas de totale liber-
té d’expression en France. Les
gens ne sont pas des idiots et ils
savent faire la différence entre
une vanne et un raciste qui
vient exprimer un point de vue
politique. J’espère que les mé-
dias ne vont pas faire 1.000 pas
en arrière et se censurer.
Votre prochain spectacle porte-
ra sur la guerre. L’abordez-vous
différemment depuis les atten-
tats de Paris ?
Je l’aborde comme une suite lo-
gique. J’ai parlé de la religion et
maintenant de la guerre. Je n’ai
pas peur d’aller sur ce thème-là.
Plus c’est risqué, plus cela m’ex-
cite. Je pense qu’il y a beaucoup
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
CULTURE WEEK-end 41
LESBRÈVES
ARTS PLASTIQUES
Une « réaction visuelle » à la
condamnation de Tuymans
Quelques 125 artistes ont ap-
porté leur contribution à une
exposition organisée à Anvers
en réaction à la condamnation
du peintre figuratif Luc Tuy-
mans pour plagiat. Celui-ci
s’était servi d’une photo de
presse comme source d’inspi-
ration pour son oeuvre A Bel-
gian Politician. Le tribunal civil
d’Anvers avait jugé le 15 janvier
dernier que M. Tuymans avait
à dire. J’avais dé- violé les droits d’auteur en fai-
jà pris des
risques avec la
Torah, la Bible
sant une peinture de cette pho-
to sans autorisation de la pho-
tographe. Les instigateurs de
et le Coran. Des l’exposition, Lieven Segers et
menaces de Tom Liekens, considèrent leur
mort, j’en ai eu initiative comme une « réaction
mais on doit re- visuelle » à cette affaire, une
lativiser. Si on manière d’élargir le débat, se-
provoque, on lon eux. Kamagurka, Jan Fabre,
doit assumer le Fred Bervoets ou encore Pjeroo
fait d’avoir des sou- Roobjee ont apporté leur
cis. On peut me dire que ce contribution à cette exposition
n’est pas drôle mais cela ne jus- gratuite qui se tient jusqu’au 28
tifie pas la violence verbale et mars dans la galerie Marion De
physique. Je trouve que c’est Cannière. (b.)
particulièrement le moment
d’avoir un sursaut de courage,
de ne pas se soumettre à la peur, sur lesoir.be
sinon c’est la mort de l’humour. Chaque jour, sur notre site, un
Ma seule grosse crainte est de court-métrage projeté à Anima.
décevoir les gens, de ne pas faire Aujourd’hui : Peter Pix – Bilen de
un spectacle percutant, drôle et Trine Heller Jensen (DK). Qui n’a
intelligent. ■ jamais manqué d’avaler les sur-
VANESSA LHUILLIER prises présentes dans les paquets
de céréales ? C’est ce qui arrive à
Smile and Song festival du 25 au 28 Peter P dans ce film présenté dans
février à Louvain-la-Neuve. Programme le cadre de la Nuit Animée d’Ani-
www.smileandsong.be ma ! Une sélection spéciale de
courts-métrages au ton léger et
drôle, mêlant films de profession-
nels et d’étudiants, pubs et clips. À
Jérémy Ferrari s’apprête à tremper voir ce 21 février à 21h30, à Flagey.
sa plume dans la noirceur des conflits Plus d’infos sur www.animafesti-
internationaux. © JULIE CAUGHT. val.be.

LE SNIPER LE PLUS REDOUTABLE
DE L’HISTOIRE AMÉRICAINE
LE 25 FÉVRIER
AU CINÉMA
Facebook.com/WarnerBrosBelgium #AmericanSniper
41
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

42 WEEK-end CULTURE

La nudité au théâtre
embarrasse le public scolaire
La nudité s’est banalisée sur la scène. Pourtant, elle fait toujours frémir les jeunes, alors
qu’internet ou la pub font bien pire. Radicalisation des mœurs ? Malaise d’ados ? Enquête.

R
Rien à faire, les ados sont une curieuse
espèce. Ils peuvent se divertir devant les
clips vidéo de midinettes plus lascives et
dénudées qu’une star du porno mais
jouer les vierges effarouchées devant une
paire de fesses aperçues au détour d’un
spectacle de cirque contemporain. Les
publicités ultra-vulgaires qui polluent
leur environnement et les contenus
dignes d’être classés X sur les réseaux so-
ciaux ne les font pas ciller mais au
théâtre, une romantique scène d’amour
où l’on devine un bout de poitrine peut
les rendre hystériques. Il y a quelques se-
maines, on a même vu un jeune garçon
se lever pour quitter la représentation
quand une comédienne s’est mise à nu,
sans provocation mais avec une timidité
poignante, pour dénoncer la déshuma-
nisation de notre monde.
Nous avons voulu creuser ce paradoxe
qui, visiblement, déconcerte aussi les
programmateurs et les professeurs. Aux
Halles de Schaerbeek, Anne-Sophie
Noël, responsable de la médiation au-
près des publics scolaires, le reconnaît :
il n’est pas facile de faire venir une école à
un spectacle qui fait intervenir la nudité.
« C’est d’ailleurs souvent une des pre-
mières questions que nous posent les pro-
fesseurs : Y a-t-il du nu ? On sent une
crainte des profs face aux réactions éven-
tuelles des élèves, et surtout des parents.
Parfois, la présence de la violence pose
moins de problème que la nudité. On
Au Théâtre de Liège, la chorégraphie « Tragédie » d’Olivier Dubois a été proposée aux profs en début de saison mais pas
une seule école n’a pris le risque d’y emmener ses élèves. © FRANÇOIS STEMMER.
pourrait penser que ce sont les filles qui
vont mal réagir à la présence d’un garçon
nu mais souvent, ce sont les garçons qui
sont les plus virulents. Je me souviens
d’un spectacle brésilien, avec un homme
nu, qui avait mis certains garçons très
mal à l’aise, comme s’ils se sentaient atta-
qués dans leur virilité. »
On pourrait imaginer que le problème
se pose essentiellement dans des quar-
tiers, comme Schaerbeek, avec une
grande mixité culturelle, mais l’expé-
rience du Théâtre de Liège prouve le
contraire. « Nous avons aussi ces réac-
tions de malaise avec des écoles favori-
sées, précise Bernadette Riga, interlocu-
trice des publics scolaires au Théâtre de
Liège. Même quand nous en discutons
dans les classes, que nous expliquons
comment ça se justifie, ça reste tabou. La
nudité provoque toujours des réactions
fortes dans la salle. Surtout quand elle
fait face à un corps imparfait, à un
homme de 50 ans par exemple, comme si
le rapport des jeunes au corps était per-
verti par l’image de corps-objet véhiculé
par la pub. » À Bruxelles comme à Liège,
les médiatrices constatent qu’il reste en-
core beaucoup de travail pour faire com-
prendre que la nudité n’est pas gratuite,
qu’elle revêt un sens artistique, esthé-
tique, dramaturgique. Toutes deux re-
fusent l’idée de faire de l’autocensure
face aux écoles mais reconnaissent la né-
cessité d’un compromis. « Il n’est déjà
pas évident de sensibiliser les profs à
notre programmation, qui est assez
contemporaine ; on ne veut pas, en plus,
leur donner le sentiment de les provo-
quer. L’important est d’ouvrir les publics
aux arts de la scène, » explique Anne-So-
phie Noël.
Y a-t-il eu régression en matière de to-
lérance du nu ? Alors que de petits mais
bruyants pans de la société font machine
arrière sur les questions de genre, le ma-
riage pour tous ou l’avortement, y a-t-il
une radicalisation des mœurs concer-
nant la nudité. « Non ! » affirme Cathe-
rine Simon, ancienne programmatrice
jeune public du Centre culturel Jacques
Franck, qui fut l’une des premières à
montrer de la danse aux jeunes. « Je me
souviens d’un spectacle dans les années
80, avec un homme torse nu, en collants
de danseur avec un cache-sexe, très ni-
ckel. Il y a eu un tel grabuge dans la salle
qu’on a dû interrompre. Dans les milieux
avec lesquels on a travaillé, à majorité
maghrébine, c’est tout simplement ta-
bou. On ne peut absolument pas montrer
de nudité. Cela n’a pas changé mais la
nudité s’est banalisée, ce qui accentue
peut-être le décalage. Avant, on était
beaucoup plus conscient de la nudité sur
scène. C’était là pour choquer, dans un
milieu artistique plus élitiste. Aujour-
d’hui, l’art est plus accessible. Il y a un lâ-
cher prise de la part des programma-
teurs qui se disent qu’on peut tout mon-
trer et que les publics n’ont qu’à s’habi-
tuer, sans se rendre compte que certains
tabous persistent. Si on ne respecte pas
cela, on peut perdre tout un public asso-
ciatif. Et puis, quel que soit le milieu
culturel, la nudité, c’est toujours très fort
sur scène. D’autant plus chez les ados.
C’est terrifiant pour eux. Ils ont l’air libé-
rés, comme ça, mais il y a encore beau-
coup de pudeur et de non-dits à cet âge-
là. » ■
CATHERINE MAKEREEL

la comédienne les élèves « Les parties génitales, c’est choquant »

« A ce moment-là, A l’Institut de la Vierge fidèle
on ne voit que ton corps »
oir des fesses sur un plateau
V de danse contemporaine est
devenu aussi prévisible que les
boules sur le sapin de Noël.
Même au théâtre, il n’y a plus de
quoi fouetter un chat. Dans nos
contrées européennes, la nudité
ne choque plus guère. Pourtant,
du point de vue de l’acteur ou du
spectateur, c’est toujours aussi
fort, et jamais anodin ! Inévita-
blement et imperceptiblement,
une scène de nu, si brève soit-
elle, traverse la salle d’un silence
prégnant, d’une tension presque
palpable, d’une énergie bizarre.
Isabelle Paternotte en a fait l’ex-
périence, quand elle jouait dans
Île Lointaine au Rideau de
Bruxelles il y a quelques années.
Pour jouer une scène d’amour
demi-nudité. Malgré tout, la co-
médienne en garde un souvenir
à vif. « C’est une décision impor-
tante de mettre un comédien à
nu. Même si la nudité s’est bana-
lisée, on ne s’habitue pas. Je
n’aime pas la nudité au théâtre.
Que ce soit en tant que comé-
dienne ou spectatrice. Même si ce
n’est que pour un quart de se-
conde, tu sais que le spectateur
est forcément voyeur et que c’est
ton vrai corps qu’il va regarder.
Même si la nudité est justifiée
par le propos, qu’elle a du sens,
tu sais qu’à ce moment-là, on ne
voit pas autre chose que ton
corps. On quitte le monde du
rêve, du théâtre, de la représenta-
tion, et le spectateur regarde tes
vrais seins, tes vraies fesses. Le
à Schaerbeek, la dynamique
professeur de français emmène
régulièrement ses élèves voir des
spectacles. Le dernier en date,
Clockwork, spectacle de cirque
de la compagnie Sisters aux
Halles, a mis les élèves de troi-
sième et quatrième secondaires
en émoi : une acrobatie, fesses à
l’air, dévoilait le corps musclé
d’un artiste. La plupart ne se
sont pas sentis choqués, mais dé-
stabilisés. Paroles de jeunes :
Réalisme. « Quand on y réfléchit,
on sait que c’est naturel, mais sur
la scène, tout à coup, c’est plus di-
rect, plus concret. C’est vrai que
dans les clips, on voit des filles à
moitié à poil, mais là, il y a le
filtre de l’écran. »
Trouble physique. « C’est le corps
humain, ça fait partie de nous,
mais quand on est ados, on est
musulmans, pour qui ça va être
plus tabou. Ça dépend de l’éduca-
tion qu’on a reçue. Certains n’ont
sans doute jamais vu, en vrai,
d’autres corps nus que le leur. Le
malaise des uns se propage aux
autres. Le fait d’être accompagné
d’adultes aussi, de voir “ça” en
même temps que les profs, ça dé-
stabilise ! »
Tabou. « On nous a inculqué que
la nudité, c’est tabou. On nous dit
qu’on ne se montre pas à poil. »
« Roméo et Juliette », mis en scène par Yves Beaunesne, a aussi « Moi, ce qui m’a le plus choqué,
provoqué des remous auprès des élèves, et de leurs parents, pour c’est un autre spectacle de cirque,
une scène légèrement dénudée. © GUY DELAHAYE. où ils ne sont pas nus, mais les
deux hommes se touchent avec
complexés par son corps. La nu- voir les parties génitales, c’est for- une certaine sensualité. Ils sont
dité, c’est comme un miroir. Ça cément choquant. » très tactiles et à la limite, c’est
nous renvoie à notre corps qui La pression du groupe. « La gêne plus impudique que la nudité. »
change, avec lequel on n’est pas est plus grande quand on est avec « Moi, je peux être encore plus
complètement à l’aise peut-être. » les autres. On voit dans la salle choquée si on se moque de la reli-
« Voir une paire de fesses comme ceux qui sont ouverts par rap- gion chrétienne sur la scène. » ■
celles-là, ça peut être beau, mais port à ça, et ceux, plus cathos ou C.Ma.


sur une table, avec son parte-
naire Itsik Elbaz, le metteur en
scène lui avait demandé de se dé-
nuder totalement. Finalement,
après moult discussions, tous les
deux étaient tombés d’accord sur
une
© D.R.
malaise est encore plus grand
quand tu joues devant des ados
parce que tu sais que ça va rica-
ner. Je me souviens être allée ‘Delightfully beautiful.’
faire des animations dans les — THEATERKRANT
classes autour de la pièce. J’étais
un peu stressée par certaines
écoles mais je suis allée à l’école Philippe Quesne/CAMPO Cullberg Ballet/
Decroly, assez décontractée, et
pourtant, c’est là que j’ai eu la
Next Day Jefta van Dinther
question qui m’a le plus étonnée. 27 & 28/02 20:30 + 1/03 15:00 Plateau Effect
Un jeune m’a demandé si, pour KAAITHEATER 6 & 7/03 20:30 KAAITHEATER
cette scène de nu, j’avais été THEATRE (NL+EN) DANSE
payée plus cher. Sur le coup, ça Treize enfants dans un microcosme Spectacle magique, quasi psychédélique.
m’a fait rire, mais après, ça sans adultes.
m’a vraiment interpellée. Ça
dit beaucoup de choses sur
KAAITHEATER & KAAISTUDIO’S ABO = –25% > –50%! >>>
l’image de la femme. » ■ 2 BONNES ADRESSES À BRUXELLES WWW.KAAITHEATER.BE/ABO
C.Ma.

42
 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

CULTURE WEEK-end 43

L’ordre nouveau Le roi Stromae

au plus offrant
de l’industrie musicale MUSIQUE Le chanteur est en fin de contrat
tromae a deux grands

Les chiffres sont en baisse, sauf pour le streaming. Google S atouts : il est talentueux et
malin. Pour de nombreux ar-
tistes comme pour les profes-
et Apple attaquent Spotify, Deezer et les majors du disque. seurs d’économie, il est un mo-
dèle. Avant la crise du disque et
n France comme aux États- la création de nouvelles techno-
E Unis, les chiffres de l’indus-
trie musicale pour 2014 donnent
logies permettant la réalisation
d’un disque à moindres frais, la
à voir une courbe en berne, la plupart des artistes débutants si-
même qu’en 2013, 2012, 2011,… gnaient un contrat d’artiste avec
Les ventes de disques s’étiolent une firme de disque qui prenait
(-11 % en France et -14 % aux son temps pour installer le nou-
États-Unis par rapport à 2013) veau venu. Ce n’est qu’une fois
tout comme les téléchargements célèbre, après trois albums, que
(-9 % en France et -11 % aux l’artiste a les moyens de s’éman-
États-Unis). Globalement, le ciper en devenant son propre
chiffre d’affaires du secteur mu- producteur et signer un contrat
sical a baissé de 5,3 % en France, de licence. Dans ce cas, la firme
à 570 millions d’euros. Pourtant, de disques n’est pas propriétaire
le milieu reste serein, car l’avenir des chansons (bandes, masters)
a un nom : le streaming. et ne s’occupe que de l’exploita- Paul est le patron de Stromae.
Si les ventes physiques consti- tion du disque (marketing, pro- © RENÉ BRENY.
tuent encore la majeure partie motion, distribution, export). Et
du gâteau musical (aux alentours l’artiste touche un pourcentage Aujourd’hui, comme l’a confir-
de 70 %), le streaming, ou écoute sur les ventes plus important. mé Dimitri Borrey à BFM Busi-
en ligne, poursuit sa belle ascen- C’est ce qu’a choisi dès le dé- ness, Stromae est libre de signer
sion : ses revenus ont augmenté part Stromae, sans attendre avec qui il veut. Va-t-il resigner
de 34 % en France et de 54 % d’être connu, puisqu’en janvier avec Universal qui, en France (où
aux États-Unis. Pour la première 2010, six mois avant la sortie de s’est écoulé 1,8 million de Racine
fois depuis le lancement du mo- son premier disque, Cheese, il Carrée) et en Belgique, a réalisé
dèle il y a sept ans, sa part dé- constitue sa SPRL, Mosaert. En un excellent travail ? Peut-être.
passe celle des téléchargements font aujourd’hui partie son frère Les négociations sont en cours à
(en baisse), permettant ainsi au Luc Junior Tam (directeur artis- la veille de la reprise, le 13 mars,
marché numérique de progres- tique), son manager Dimitri de sa tournée internationale qui
ser. En clair, « nous assistons à Si les ventes physiques constituent encore la majeure partie du gâteau musical (aux alentours de Borrey ainsi que Thomas Van l’emmènera en Afrique, en Amé-
une restructuration du marché 70 %), le streaming, ou écoute en ligne, poursuit sa belle ascension. © D.R. Cottom, producteur exécutif. rique du Sud et en Asie, avec, en
autour du streaming », estime Mosaert, basé à Uccle, travaille apothéose, le Madison Square
Guillaume Leblanc, délégué gé- se faire une place. Le streaming monopole de distribution au de son lancement et auraient comme un laboratoire à idées, Garden new-yorkais le 1er oc-
néral du SNEP (syndicat fran- est l’avenir du disque ? Dont profit des industries de service l’intention de revendre le leader autant pour la musique que les tobre. Stromae pourrait aussi
çais de l’édition phonogra- acte. comme Apple, explique Vincent mondial de service de streaming capsules de vêtements (en colla- décider de signer avec Universal
phique). Petit résumé de la situation : Rouzé du Centre d’études sur les au plus offrant. boration avec la styliste Coralie pour l’Europe mais une autre
Or, l’avènement du streaming aux côtés des – désormais – tra- médias et les technologies à Pa- Le résultat des courses ? Alors Barbier – sa compagne – et les firme aux États-Unis où, malgré
est aussi celui de nouveaux ac- ditionnels Spotify, Deezer, Qo- ris 8, mais elles demeurent néan- qu’on pouvait penser qu’internet graphistes de Bold At Work). les investissements d’Universal,
teurs dans l’industrie musicale, buz se positionnent Google avec moins celles qui contrôlent la allait démocratiser le secteur Chez Stromae, on a le sens de la la tournée de septembre et la
qui prennent position aux côtés YouTube et donc, MusicKeys ; majorité des catalogues, négo- musical, c’est tout le contraire famille. Une véritable meute que collaboration avec Lorne sur la
des majors du disque. Et ces ac- Apple qui, face à l’essoufflement cient leurs diverses exploitations qui se passe : « Aujourd’hui or- Paul Van Haver a tenu à révéler b.o. de Hunger Games, Racine
teurs, tout le monde les d’iTunes et des téléchargements et leur valorisation commer- ganisée sur le mode dit de l’oligo- au grand public au moment d’al- Carrée n’est toujours pas entré
connaît… (qui avaient chamboulé une pre- ciale ». En clair, les majors ont pole à franges – où les labels in- ler chercher sa Victoire du dans le Top 200 du Billboard.
Quand on parle de streaming, dépendants jouent le rôle de vi- meilleur spectacle de l’année. En France, Sony Music s’est
on a tendance à réduire la dis- Alors qu’on pouvait penser qu’internet vier et les majors assurent l’édi- Stromae est donc son propre déjà dit intéressée mais on ima-
cussion autour des quelques allait démocratiser le secteur, c'est tout le contraire tion et la distribution – cette patron. Il décide in fine de tout. gine mal Pascal Nègre laisser
nouvelles sociétés apparues il y a logique monopolistique reste do- Et cela a toujours été comme ça. partir celui qui, en 2013 et 2014,
sept ou huit ans comme Spotify, mière fois l’industrie du disque), droit de vie ou de mort sur les minante ». Tout au plus, certains Quand il se produit pour la pre- a vendu le plus d’albums, redres-
Deezer ou Qobuz. Mais le plus a racheté Beats pour 2,2 mil- nouveaux sites de streaming. Par acteurs issus de la télécommuni- mière fois au festival NRJ in the sant à lui tout seul une industrie
important site de streaming n’est liards d’euros en mai 2014 ; le exemple, Universal a refusé tout cation et d’internet se sont insé- Park à Charleroi, « Alors on française plutôt en méforme.
autre que… YouTube. Avec un géant de la vente en ligne Ama- contrat d’exploitation avec Prime rés au tableau quand d’autres danse » est un tube sur internet Le succès, c’est le pouvoir et
milliard d’utilisateurs, il dépasse zon a lancé Prime Music aux Music d’Amazon, ce qui rend ont disparu (EMI, BMG qui a été mais le disque n’existe pas en- c’est Stromae qui le détient. Le
de loin les 50 millions d’utilisa- Etats-Unis ; tandis que Micro- l’outil quasi inutile. Plus contrai- englobé dans Sony), poussant les core physiquement. Toutes les chiffre d’affaires de Mosaert,
teurs de Spotify (dont 12,5 mil- soft a son Xbox Music. Entre gnant encore, selon plusieurs labels indépendants à se regrou- firmes sont là et le courtisent pour 2013, est de 2,9 millions
lions payants). Le site de vidéos autres acteurs. sources, les trois majors (Univer- per en masse au sein de la struc- pour qu’il signe. Paul choisit d’euros (pour un résultat net de
en ligne s’apprête d’ailleurs à Bien sûr, il ne suffit pas d’être sal, Sony-BMG, Warner) détien- ture Merlin pour défendre leurs Universal mais ne signe que 1,77 million), selon le registre du
lancer sa plateforme d’écoute en la propriété d’une grosse struc- draient 20 % de Spotify grâce intérêts face aux nouvelles ma- pour deux albums un contrat de commerce belge. Paul a de quoi
ligne payante, MusicKeys, afin ture pour que le succès soit au aux contrats d’exploitation pas- jors que sont Google et Apple. ■ licence lui laissant toute liberté, voir venir ! ■
de concurrencer plus directe- rendez-vous. Les résultats sont sés avec l’entreprise suédoise lors DIDIER ZACHARIE tant financière qu’artistique. THIERRY COLJON
ment encore Spotify et Deezer. d’ailleurs jusqu’à présent va-
Car chacun se lance désormais riables. En tout cas, Spotify et  
dans le streaming. Chacun ? Deezer tiennent toujours le haut
Google (propriétaire de You- du pavé. Mais la question est
Tube), Apple, Amazon,… Ce sont ailleurs : cela sonne-t-il la fin du
eux les nouveaux acteurs de l’in-
dustrie musicale : les entreprises
règne des majors du disque ? Et
bien… Loin s’en faut ! Car les
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de télécom et du web, ces nou- majors ont un trésor : leur cata-
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veaux géants qui ont compris logue.
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43
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
44 WEEK-end
Laurel et Hardy n’ont pas pris une ride
Ce lundi, cela fera un demi-siècle que Stan a rejoint Oli. Les deux éternels enfants ont campé
la première mais aussi la plus irrésistible paire de l’histoire du cinéma burlesque.
Iaveclslelesont les pionniers d’un genre dont
succès ne s’est jamais démenti
temps. Omar Sy et François Clu-
zet (Intouchables) ? Kad Merad et Dany
Boon (Bienvenue chez les Ch’tis) ? Pierre
Richard et Gérard Depardieu (La
chèvre) ? Brel et Ventura (L’emmer-
deur) ? De Funès et Bourvil (Le cor-
niaud) ? Dean Martin et Jerry Lewis ?
Tintin et Haddock ? Astérix et Obélix ?
Des paires comiques, dont l’héritage
tient en deux noms : Laurel et Hardy !
Ce lundi, cela fera un demi-siècle que
Stan a rejoint Oli au paradis des clowns.
Leur association, qui dura de 1926 à
1951, appartient à la légende du cinéma,
autant qu’à la culture populaire du ving-
tième siècle. Car Laurel et Hardy, tous
deux nés à la fin du dix-neuvième siècle,
ont accédé au succès, et il fut immense,
contagieux, sans frontières, dès la fin du
cinéma muet.
Buster Keaton était l’athlète impas-
sible. Charlie Chaplin le vagabond
contestataire. Stan Laurel et Oliver
Hardy incarnent quant à eux l’enfance
de l’art. Ce sont des clowns, tout simple-
ment, qui vont apporter au monde nais-
sant du cinéma le langage des gens du
cirque. Tout patinés qu’ils sont par leur
époque, la frimousse enfoncée sous des
chapeaux melons préfigurant une paire
de Dupont, Laurel et Hardy amènent au
septième art l’héritage de la panto-
mime, du music-hall ou de la commedia
dell’arte. Leur conception du burlesque
vient de là.
A ma gauche, Stan Laurel. Pierrot lu-
naire, simplet, grand enfant gaffeur, à la
tête hirsute dont les cheveux en bataille
évoquent les plumes d’un oreiller flapi.
Apparent souffre-douleur de son com-
CULTURE
père, et néanmoins bon comme le pain,
avec un sourire en forme de hamac, par-
tant d’une oreille à l’autre, en passant
par les lèvres.
A ma droite, Oliver Hardy. Aussi gros
que l’autre est malingre. Sanguin, colé-
rique, victime des maladresses inces-
santes de Laurel. Et alors, l’œil noir, ca-
pable d’énormes coups de pied au cul.
Le plus beau : malgré sa forte corpu-
lence, Hardy est léger comme une
plume.
Laurel et Hardy : aussi différents l’un
de l’autre. Mais néanmoins frères en
fantaisies, en légèreté et en émotivité.
Face aux obstacles, tant Laurel, en
poule mouillée, que Hardy, en ours mal
léché, cèdent à la panique. Laurel trem-
blote, pleurniche. Hardy s’énerve, jure.
Un vrai couple, donc. « Vous êtes mon-
sieur Laurel ?, demande la femme de
Hardy dans un court-métrage de la fin
des années 20. Vous êtes poursuivi pour
détournement des sentiments de mon-
sieur Hardy ! »
Un couple qui ne s’est pourtant formé
que sur le tard. Car si les deux comiques
se connaissaient déjà depuis longtemps,
très exactement dès la fin de la Pre-
mière Guerre Mondiale, le véritable
lancement de leur association comique
date de 1927. Avant cela, tant l’un que
l’autre ont déjà roulé leur bosse. Cancre
à l’école, l’Anglais Stanley Jefferson se
passionne très tôt pour le monde des
planches et du music-hall. Dès 1907,
âgé de 17 ans, le voilà qui se lance. Il de-
vient peu après la doublure du jeune
Charles Chaplin dans la troupe de Fred
Karno. Chaplin est bientôt engagé par
Mack Sennett, qui le propulse dans le
cinéma. Stanley, qui se choisit en 1917 le
nom de Laurel, le suit sur cette même
voie. Comédien, mais aussi (excellent)
gagman, puis monteur et réalisateur,
Laurel, dans le privé un homme à
femmes et à nombreux mariages, est un
véritable bourreau de travail. Tout l’in-
verse de Hardy, qui se destinait davan-
tage à une carrière de chant (ténor), et
qui finit lui aussi, après avoir envisagé
une carrière d’avocat, par tâter du ciné-
ma – mais d’abord en campant des rôles
de méchants. Hardy est un hédoniste.
Le travail compulsif, très peu pour lui.
Son dada, ce sont les chevaux et le golf.
L’obésité précoce de Hardy, orphelin
de père peu après sa naissance, lui vau-
dra le surnom de « Babe » : un homme à
l’irrésistible visage de bébé joufflu, colé-
rique et rieur.
Le règne de Laurel et Hardy coïncide-
ra avec l’âge d’or du cinéma burlesque,
des batailles de tartes à la crème, des
joutes dansantes, des coups de pieds au
popotin et des fous rires d’anthologie.
On se souvient de celui, mémorable
dans Fra diavolo (1933), qui saisit les
deux galopins alors qu’ils viennent de
vider quelques bouteilles de vin. Plus
rien alors ne semble les atteindre : ni
leur arrestation, ni l’exécution dont on
les menace, et qui déclenche chez Lau-
rel de nouvelles tornades de rires.
Souvent ennemis à l’écran, Stan et Oli
étaient des amis sincères dans la vie.
Laurel ne se remit pas de la disparition
de son compère. « Il était comme un
frère pour moi. »
Un regret : celui de voir les films de
Laurel et Hardy peu à peu disparaître
des écrans, petits ou grands. Immense
Laurel et Hardy, le maigre et le gros, le clown triste et le colérique, conjuguaient gâchis ! Car ils n’ont pas pris une ride. ■
l’amour du cinéma burlesque sur le mode universel de l’enfance. © REPORTERS NICOLAS CROUSSE

Fondation Folon
07|02|15 -10|05|15
Luc Schuiten
Imaginez un arbre…
Regardez-le maintenant avec les yeux d’un architecte.
Il devient alors une véritable inspiration pour les bâtiments
et les habitations d’après-demain.
Luc Schuiten
Du 7 février au 10 mai 2015, la Fondation Folon présente Metamorfosia,
une plongée au cœur de l’œuvre de l’architecte visionnaire Luc Schuiten.
Dessinateur engagé, soucieux de l’avenir de la planète et des conditions
de vie des hommes, Luc Schuiten nous promène dans ses vastes cités
végétales imaginaires.
Dessins originaux, aquarelles, pastels, carnets de croquis, maquettes, af-
¿ches nous invitent j envisager une nouvelle forme d’architecture, de
mobilité, d’urbanisme en nous plongeant dans un avenir où l’homme et
la nature ont retrouvé une place centrale durable.
w w w. f o n d a t i o n f o l o n . b e - T 0 2 6 5 3 3 4 5 6
44

10.30 En quête de sens  :
Libres, ensemble Les seniors
11.00 En voyage  ! Express
Cœur de Valais 11.15 Lettre à
France Téléfilm de Stéphane
Clavier (Fr, 2014). Avec Julie Fer-
rier, Catherine Jacob, Didier Fla-
mand. 13.00 JT 13h 13.45 Télé-
tourisme Malte 14.15 La clef
des champs Le cycle économi-
que de la forêt 14.40 C’est du
belge 15.05 Les jardins de rêve
de Luc Noël Jardin de Diane
Adriaessen Grimbergen 15.15
Tour d’Europe du littoral vu du
ciel 15.25 The Voice Belgique
Blind audition (5/6) 17.30 Jour
de brocante Chinon 18.30 7 à
la Une 19.30 JT 19h30 20.15
Une brique dans le ventre
20.45 Section de recherches
Série. Avec Xavier Deluc, Franck
Sémonin, Chrystelle Labaude.
Chasse au trésor
(Saison 9, épisode 7/12).
Le corps d’une plongeuse est
découvert : cette infirmière de
métier était, semble-t-il, à la
recherche d’un trésor, qui sus-
citait des convoitises. 21.35
Innocence sacrifiée (Saison 9,
épisode 8/12). Dans une fête
foraine, une femme, un cou-
teau ensanglanté à la main,
tente de kidnapper un enfant :
la police tente de comprendre
son geste terrible.
22.40 Contacts Distrait  ?
Jamais  ! 22.45 Studio foot
Magazine. Championnat de Belgi-
que D1, 27e journée. La 27e jour-
née a débuté vendredi avec la
rencontre opposant le Standard
de Liège à Waasland-Beveren.
Elle se poursuivait ce samedi
avec quatre matches : Lokeren-
Mouscron-Peruwelz, Osten-
de -Charleroi, Courtrai-Wester-
lo et Cercle Bruges-Zulte Ware-
gem. 23.45 Basket 5 Champion-
nat de Belgique D1, 21e journée  :
Liège-Charleroi 0.05 JT 19h30
6.30 TFou 8.10 Téléshopping
samedi 9.55 Téléshopping va
plus loin 10.25 Tous ensemble
12.00 Les douze coups de midi
13.00 Journal 13.20 Reporta-
ges Ma passion, mon métier.
Jobs d’été, jobs de rêve. Huissiers,
les mal aimés. 15.15 Joséphine,
ange gardien Chasse aux fantô-
mes. Téléfilm de Jean-Marc
Seban (Fr, 2010). Avec Mimie
Mathy, Cécilia Cara, Alexandra
Vandernoot. 17.00 Mon salon
de coiffure est en péril 17.55
50mn Inside 20.00 Journal
20.45 Nos chers voisins
20.55 The Voice,
la plus belle voix
Divertissement. Présenté par
Nikos Aliagas, avec la participa-
tion de Jenifer, Mika, Zazie et
Florent Pagny. Episode 7.
C’est la dernière soirée d’audi-
tions à l’aveugle pour les
coachs Jenifer, Zazie, Mika et
Florent Pagny. Alors que les
places se font désormais rares
dans chaque équipe, les
talents vont devoir donner le
meilleur d’eux-mêmes pour
espérer voir les célèbres fau-
teuils rouges se retourner et
décrocher les derniers tickets
pour les battles. Ce soir enco-
re, des voix étonnantes et aty-
piques sont au rendez-vous.
Quels derniers talents sédui-
ront les quatre coachs ?
Chacun d’eux a son univers
vocal et son style. Certains
misent sur une interprétation
originale, d’autres préfèrent la
performance vocale pure.
23.15 The Voice Divertisse-
ment. Présenté par Nikos Aliagas
et Karine Ferri. Avec la participa-
tion de Kendji Girac, Frero Dela-
vega ou Louane. La suite. 0.25
Esprits criminels Série. Ancien-
ne blessure. 1.10 Sa solution. 2.00
Le prix de l’ambition.
10.50 La boutique 11.50 On
parie 12.15 Coûte que coûte Le
roi des guides touristiques 13.00
RTL info 13 heures 13.40 Un
docteur au grand cœur Télé-
film d’Andrew C Erin (USA,
2007). Avec Cameron Bancroft,
Bellamy Young. 15.15 Modern
Family Croctopus. 15.55 Army
Wives Coup de filet. 16.45 Bro-
thers & Sisters Ne jamais dire
jamais. 17.35 Les experts  :
Manhattan Le dernier métro.
18.30 Clé sur porte 19.00 RTL
info 19 heures 19.45 I comme
Les 7 péchés capitaux (n°  2)
20.20 Place royale
21.00 Cauchemar en cuisine
Documentaire (2014). Peynier.
Philippe se rend à Peynier, en
Provence. C’est là que se trou-
vent Patrick et Cathy, qui ont
fait appel à lui. Ce couple a
travaillé plusieurs années dans
un restaurant d’altitude et a
souhaité se rapprocher de sa
famille, en montant leur pro-
pre établissement. Mais la
clientèle de la montagne n’est
pas la même que celle du Sud,
et les fondues savoyardes ne
rencontrent pas un grand suc-
cès dans la région. Résultat : le
restaurant est souvent vide, et
à force de travailler dur pour
redresser l’affaire, la vie du
couple vole en éclat.
22.45 Michaël Gregorio en
concerts Spectacle. Mise en
scène d’Arnaud Lemort et
Michaël Gregorio. Enregistré au
Théâtre du Châtelet, en mars
2014. 1h45. Accompagné sur
scène par quatre musiciens,
Michaël Gregorio offre un
catalogue de quarante perfor-
mances avec des voix couvrant
tous les genres. Il imite aussi
avec humour ou émotion des
grands noms de la chanson
française. 0.35 RTL info 1.15
Jeux de nuit
7.00 Télématin 10.00 Thé ou
café Invitée  : Miou-Miou. 10.50
Un mot peut en cacher un autre
11.25 Les Z’amours 11.55 Tout
le monde veut prendre sa place
13.00 Journal 13.20 13h15, le
samedi... Pot de départ  : et
après ? 14.00 Mon Envoyé spé-
cial 14.45 Faites entrer l’accusé
Patrick Littorie, les crimes de la
mangrove 16.10 Un jour, un des-
tin Philippe Bouvard, ambitions
inachevées 18.15 Pyramide (64)
18.50 Mot de passe Invités  :
Hélène Gateau, Yacine Belhousse.
20.00 Journal
20.50 Le plus grand cabaret
du monde
Divertissement. Présenté par
Patrick Sébastien. Invités :
Michel Boujenah, Ingrid
Chauvin, Jean-Luc Reichmann,
Vincent Moscato, Corinne
Touzet, Olivier de Benoist,
Myriam Boyer, Michel Guidoni,
Tonya Kinzinger, Antoine Duléry,
Arnaud Tsamere.
Parmi les numéros présentés :
la troupe de bascule Swing
Troup, les magiciens Peter
Marvey, Hun Lee, Bernard
Bilis, Erix Logan, Dorian Grey
et Dani Lary, la troupe de main
à main Quang Dong, le trio de
trampoline Kourbanov, les
cascadeurs Wolf Brothers, le
jongleur Denis Ignatov ou
encore le ventriloque Jeff
Panacloc.
23.15 On n’est pas couché Talk-
show. Présenté par Laurent
Ruquier. Invités : Christiane Taubi-
ra, Hugo Becker, Joyce Bibring,
Philippe Torreton, Christophe
Willem, François Rollin. Christia-
ne Taubira, Garde des Sceaux
et ministre de la Justice publie
«Paroles de liberté», chez Flam-
marion. Hugo Becker et Joyce
Bibring évoquent la série
«Chefs», d’Arnaud Malherbe.
8.25 Fit Tonic Fit Aérobic 8.55
Un gars, un chef 9.35 Les feux
de l’amour 12.50 Un gars, un
chef 13.30 La télé de A @ Z
Vive le cirque  ! 14.00 Tout le
monde veut prendre sa place
14.50 Bienvenue chez nous
19.00 Tout le monde veut
prendre sa place 19.50 No
Limit express 20.00 La télé de
A @ Z Adrénaline
20.30 Big Mamma
Comédie de Raja Gosnell (USA/
All, 2000). Avec Martin
Lawrence, Nia Long, Paul
Giamatti. 1h40.
Lester, un dangereux braqueur
de banques, s’évade de prison.
Le FBI charge l’agent Malcolm
Turner et son coéquipier John
de le coincer. Malcolm s’est
forgé une solide réputation au
sein du FBI pour sa bravoure
d’une part et pour sa maîtrise
de l’art subtil du déguisement
d’autre part. Le plan de
Malcolm et Turner semble
simple : ils ont prévu d’atten-
dre Lester au domicile
de Big Mamma, la grand-mère
de Sherry, l’ex-petite amie
du malfrat. Mais sur ces entre-
faites, Big Mamma part
en voyage, et Malcolm
se voit donc contraint de se
faire passer pour l’imposante
vieille dame...
22.30 Le 12 minutes 22.45 Le
top 50 des classiques roman-
tiques (2/2) Présentation de
Patrick Delterme et Caroline
Veyt. 1h04. La suite des cin-
quante morceaux de musique
classique préférés des audi-
teurs de Musiq’3, avec notam-
ment des œuvres de Mozart,
Liszt, Schubert, Satie, Brahms,
Bach, Puccini ou Chopin. 23.50
Hep taxi  ! Invitée  : Marina Foïs.
L’actrice est l’affiche de la
comédie «Papa ou maman»,
de Martin Bourboulon.
8.25 Scooby-Doo sur l’île
aux zombies Film d’animation
d’Hiroshi Aoyama, Kazumi
Fukushima, Jim Stenstrum (USA,
1998). 9.40 Les lapins crétins :
invasion 10.25 Bob l’éponge
11.30 La voix est libre 12.00 Le
12/13 12.55 Météo à la carte
13.25 Les grands du rire 15.00
En course sur France 3 Depuis
Cagnes-sur-Mer 15.25 Dans
votre région 17.00 Les carnets
de Julie Val Thorens, en Savoie
17.55 Questions pour un
champion 18.30 Avenue de
l’Europe Invitée  : Anaïs Ginori.
19.00 Le 19/20 20.05 Tout le
sport 20.20 Zorro Mascarade
pour un meurtre.
20.50 Un père coupable
Téléfilm de Caroline Huppert (Fr,
2014). Avec Marianne Basler,
Bruno Wolkowitch, Vincent
Winterhalter.
Florence Lavier, principale de
collège dans une petite ville du
sud, entretient une relation
extraconjugale avec Claude.
Quand la fille de ce dernier est
assassinée, Claude est accusé
du meurtre. Seul le témoigna-
ge de Florence pourrait l’inno-
center. Mais est-elle prête à
briser sa propre famille ?...
22.30 Soir 3 22.55 La grande
peinture Téléfilm de Laurent
Heynemann (Fr, 2012). Avec Phi-
lippe Chevallier, Régis Laspalès,
Chantal Ladesou. Pierre-Char-
les Fayolle, gérant d’une galerie
d’art, n’a que mépris pour les
toiles de Dédé Settemer, un
peintre du dimanche. Pourtant,
quand un acheteur russe pro-
pose 250 000 euros pour l’une
des œuvres de Dédé, Pierre-
Charles n’hésite pas. Il va se
fournir auprès de Dédé, dont il
fait une star à son insu. 0.25
Les carnets de Julie Val Tho-
rens, en Savoie
cl u b
10.10 Sonny 10.35 Chante  !
Apprendre à laisser. 11.15 Vio-
letta Un adieu difficile. 12.00
Ghost Whisperer, Melinda
entre deux mondes Sortie de
piste. 12.55 Les meilleures amies.
13.30 Braquage. 14.15 Deux en
un. 15.00 L’école des fans
15.45 Volt, star malgré lui
Film d’animation de Chris
Williams, Byron Howard (USA,
2008). 17.20 Monster Jam
18.20 Raising the Bar : Justice
à Manhattan Trouble. 19.10 The
Glades Le cirque de l’étrange.
20.00 Les experts : Miami
Série. Avec David Caruso,
Emily Procter, Adam Rodriguez.
Wrecking Crew
(Saison 7, épisode 6/25).
Témoin-clé du procès de Joey
Salucci, William Campbell est
tué par l’effondrement d’une
grue sur sa maison. Les
experts découvrent que ce
n’est pas Salucci qui est der-
rière cet attentat mais Noah,
le fils de Campbell, qui voulait
simplement faire peur à son
père. Mais l’affaire connaît un
rebondissement...
20.50 Les experts  : Manhat-
tan Série. Justified. Une femme
a été retrouvée battue et tuée à
coups de revolver. Il semble
qu’il s’agisse de la même per-
sonne qui, quinze ans aupara-
vant, avait volé l’identité de la
soeur de Carver. La balle
extraite du cadavre a été tirée
par une arme que possédait
Carver. Celui-ci prétend l’avoir
perdue des années plus tôt...
21.40 Les experts Série. Burn
Out. Les experts enquêtent sur
la disparition de deux enfants
et suspectent dans un premier
temps un pédophile qui réside
dans le quartier où s’est dérou-
lé le drame. 22.40 Cops Télé-
réalité. 23.30 Casino 0.30 Le
plus petit mot unique
13.35 Une saison au zoo 16.40
On n’est plus des pigeons ! Les
pigeons prennent les transports
18.05 Un gars, une fille
20.50 Football
Paris-SG/Lyon. Présenté
par Fabien Lévêque, Marinette
Pichon, Claude Eymard. Chpt de
France D1 féminine. 18e journée.
En direct.
C’est le match au sommet de
la saison en D1 féminine. Les
Lyonnaises, qui ont remporté
tous leurs matches, se dépla-
cent sur la pelouse des
Parisiennes, leaders, mais
avec deux matches de plus au
compteur. Au match aller,
Marie-Laure Delie et ses coé-
quipières s’étaient inclinées à
Lyon (2-1).
22.50 La vengeance par le feu
Thriller de David Barrett (USA,
2012). Avec Josh Duhamel, Bruce
Willis. Un pompier est témoin
d’un crime de sang-froid dans
une supérette. L’agresseur se
lance sur ses traces...
17.05 Urgences au bout du
monde 18.05 Des trains pas
comme les autres 19.05 Les
grandes questions Y a-t-il un
islam ou des islams  ? 20.00
Entrée libre
20.35 Echappées belles
Présenté par Jérôme Pitorin.
Chili, de Santiago au désert de
l’Atacama.
Jérôme Pitorin propose un péri-
ple à travers le Nord du Chili,
de Santiago au désert de l’Ata-
cama, en passant par toutes les
variétés de steppes, de paysa-
ges lunaires et de lagunes
irréelles que compte le pays.
22.10 Planète insolite Docu-
mentaire de Robert Wilkins
(2010). Atlantique Sud (8/13).
C’est en Argentine que Zay
Harding commence son périple
à la découverte de l’Atlantique
Sud : la découverte de la faune
aviaire retient toute son atten-
tion. 23.00 L’œil et la main
TÉLÉVISION SAMEDI WEEK-end
15.00 Emissions jeunesse
18.20 D6BELS on Stage Invi-
tés  : Oscar and the Wolf, Nicola
Testa. 18.45 Livrés à domicile
Invitée  : Maylis de Kerangal.
19.30 JT traduction gestuelle
20.00 Matière grise express
Souris pour aveugle 20.10 C’est
pas le bout du monde ! 20.30
JT 19h30
21.00 Hollywood
au pied du terril
Documentaire d’Henri de Gerlache
(2014).
Soixante ans après, retour sur
le tournage mouvementé du
film «La Vie passionnée de
Vincent Van Gogh», réalisé
dans le bassin minier belge, où
a vécu le peintre.
21.30 La vie passionnée
de Vincent Van Gogh Biogra-
phie de Vincente Minnelli (USA,
1956). Avec Kirk Douglas, Antho-
ny Quinn, James Donald. D’abord
tenté par le mysticisme, le pein-
tre hollandais se dévoue corps
et âme à son art. 23.25 La cor-
dillère noire Documentaire.
16.30 Tornades de pierres
Téléfilm de Jason Bourque (USA,
2013). Avec Paul Johansson,
Thea Gill. 18.05 WWE Main
Event 18.50 Catch américain :
SmackDown 2014/2015
20.30 Le livre de la jungle 2
Film d’animation de Steve
Trenbirth (Austr/USA, 2003).
1h15.
Vivant maintenant parmi les
hommes, Mowgli s’ennuie.
Comme ses amis de la jungle
lui manquent, il décide d’aller
les retrouver. Mais il ignore
qu’il est suivi.
21.40 Bienvenue chez les
Robinson Film d’animation de
Stephen J. Anderson (USA,
2007). Parce qu’il est sans nou-
velles de sa mère, un enfant
élabore un étrange appareil : le
scanner de mémoire. Or, un
inconnu le lui vole. Comment
le récupérer ?
9.00 Afrique presse 9.30 7
jours sur la planète 10.00
Questions à la une 11.00 T.T.C.
(Toutes taxes comprises)
11.30 OUTRE-Zapping 12.00
200 millions de critiques
13.00 Questions pour un
champion 13.30 Journal
(RTBF) 14.00 Du côté de chez
Dave Invités  : Daniel Guichard,
Julie Zenatti, Zaho, Florent
Mothe. 15.00 Vivement diman-
che Invitée  : Alexandra Lamy.
16.30 Acoustic Invité : Akhena-
ton. 17.00 L’Amérique dans
tous ses états 18.00 64’, le
monde en français 18.50 L’in-
vité 19.05 Les carnets de Julie
La Bresse, dans les Vosges 20.00
Epicerie fine Les moules de bou-
chot 20.30 Journal (France 2)
21.00 L’ombre d’un doute
Magazine historique. Présenté
par Franck Ferrand. Napoléon :
le défi de trop ?
Dans la suite de son abdica-
tion, le 6 avril 1814, Napoléon
s’installe sur l’île d’Elbe, entre
la Corse et l’Italie. Après un an
marqué par des fêtes et une
vie de cour qui n’était pas à sa
mesure, Napoléon quitte l’île
dans le plus grand secret. Il
retourne en France, reprend le
pouvoir et affronte une coali-
tion ennemie. La défaite de
Waterloo, le 18 juin 1815, scelle
le destin de l’empereur, envoyé
en exil à Sainte-Hélène, une île
perdue de l’Atlantique. Une
enquête, menée de
Fontainebleau à Waterloo, en
passant par l’île d’Elbe et les
palais de Vienne, tente d’expli-
quer la chute de l’empereur.
23.00 Journal (RTS) 23.30 Le
temps du silence Téléfilm de
Franck Apprederis (Fr, 2011).
Avec Loïc Corbery, Bernard Le
Coq, Frédéric Van Den Driessche.
1.10 Le journal Afrique
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
12.50 Tout s’explique Ça glisse
pour «Tout s’explique  !» 13.15
Images à l’appui 13.40 I comme
14.05 Les Marseillais à Cancún
16.40 Nouvelle star 19.10 Glee
20.00 Pékin express
Jeu. Présenté par Stéphane
Rotenberg, avec la participation
de Alex Goude. Episode 3 :
A l’assaut du mont Taebaek avec
Alex Goude.
Pour cette troisième étape, les
candidats vont s’attaquer à la
montagne sacrée de la Corée
du Sud, le mont Taebaek san.
Dans la neige, le verglas, par
-15°, les équipes vont devoir se
surpasser pour arriver au but
de ce trek, parmi les plus diffi-
ciles de l’histoire de Pékin
Express. Passager mystère, le
présentateur de la météo et
co-animateur de «La France a
un incroyable talent», Alex
Goude, trouvera-t-il un moyen
de transport et un héberge-
ment pour son équipe ?
21.55 Touche pas à mon
poste ! 23.40 Shopping
13.05 Section de recherches
Quatre épisodes. 17.15 Monk
Quatre épisodes.
20.50 Columbo
Téléfilm de Vincent McEveety
(USA, 1995). Une étrange asso-
ciation. Avec Peter Falk, Rod
Steiger, George Wendt. 1h30.
L’inspecteur à l’imperméable
élimé se lance sur les traces
du meurtrier d’un joueur
impénitent, visiblement tombé
dans un traquenard...
22.30 Columbo Edition tragique.
Téléfilm de Robert Butler (USA,
1974). Avec Peter Falk, Jack Cas-
sidy, Mickey Spillane. Un éditeur
imagine de tuer son meilleur
écrivain, qui menaçait de pas-
ser à la concurrence, afin d’as-
surer son avenir. C’était comp-
ter sans Columbo. 0.00 Her-
cule Poirot Meurtre en Mésopo-
tamie. 2.00 Meurtre par procura-
tion. 2.45 Un dîner peu ordinaire.
9.15 Journal d’un dégon-
flé  : ça fait suer  ! Comédie de
David Bowers (USA/Can, 2012).
Avec Zachary Gordon, Robert
Capron, Devon Bostick. 10.50
Les squatteurs Téléfilm de
Martin Weisz (USA, 2014). Avec
Gabriella Wilde, Richard
Dreyfuss, Nancy Travis. 12.35
Give Me 5 13.25 Fonzy
Comédie d’Isabelle Doval (Fr,
2013). Avec José Garcia, Audrey
Fleurot, Lucien Jean-Baptiste.
15.00 Delivery Man Comédie
dramatique de Ken Scott (USA,
2013). Avec Vince Vaughn, Chris
Pratt, Cobie Smulders. 16.40 La
boîte à cartoons 17.45 L’île
des miam-nimaux  : tempête
de boulettes géantes 2 Film
d’animation de Cody Cameron,
Kris Pearn (USA, 2013). 19.00
Basket-ball Washington
Wizards/Cleveland Cavaliers.
Chpt NBA. 19.20 Salut les Ter-
riens ! 20.30 Made in Groland
20.55 Maléfique
Film fantastique de Robert
Stromberg (USA, 2014). Avec
Angelina Jolie, Elle Fanning,
Brenton Thwaites. 1h35.
Après avoir jeté un sort à la
princesse Aurore, la sorcière
Maléfique, autrefois trahie,
s’allie à la jeune fille pour se
débarrasser des ennemis du
royaume.
22.30 La Belle et la Bête
Film fantastique de Christophe
Gans (Fr, 2014). Avec Vincent
Cassel, Léa Seydoux, André Dus-
sollier. Pour sauver son père,
une jeune fille, Belle, est forcée
d’aller vivre dans le château
d’une terrible Bête. 0.25 Une
épouse infidèle Filmt classé X
de Tony Carrera (Fr, 2013). Avec
Tiffany Doll. 1.40 Les beaux
jours Comédie dramatique de
Marion Vernoux (Fr, 2013). Avec
Fanny Ardant, Laurent Lafitte.
45
45
10.40 Curiosités animales
12.35 Le long de la Muraille de
Chine 13.30 Future 14.00
Yourope 14.25 Voyage aux
Amériques 15.10 Carnaval à
Salvador de Bahia 15.55 Drô-
les de plantes 17.25 Le voyage
de la chouette harfang 18.05
Cuisines des terroirs 18.35
Arte reportage Dresde : l’Alle-
magne divisée 19.30 Le des-
sous des cartes Compétition
pour les terres arables (1/2)
19.45 Arte journal 20.00
360°-GEO
20.50 Bismarck,
le dernier combat
Documentaire de Wilfried Hauke
(2014).
En 1890, Otto von Bismarck
préside depuis près de vingt
ans aux destinées de l’Empire
allemand, dont il a activement
favorisé l’unification. Malgré
les victoires qu’il a offertes à
son pays, on le considère
désormais comme passéiste
et trop timide. Bismarck a
peur pour l’avenir de la paix en
Europe et s’accroche au pou-
voir. Poussé à la démission par
Guillaume II, il entame la
rédaction de ses mémoires.
21.40 Maximilien de Habs-
bourg Documentaire de Franz
Leopold Schmelzer (2014). Der-
nier empereur du Mexique. Com-
ment un archiduc autrichien
tomba sous les balles de patrio-
tes mexicains à cause des rêves
de grandeur de Napoléon III.
22.35 Star Wars Documen-
taire de Kevin Burns (2007). «Star
Wars» doit son succès et sa
longévité à ses différentes
influences, littéraires, philoso-
phiques et religieuses. 0.10
Tracks 0.55 Roma : Villa Aperta
En juin 2014, le 5e festival Villa
Aperta réunissait de grands
noms et de jeunes talents de la
pop, du rock et de l’électro.
15.10 The Circus Comédie
één dramatique de et avec
Charles Chaplin (USA, 1928). VO.
Avec Allan Garcia, Merna Ken-
nedy, Harry Crocker. 16.20
The Kid Comédie dramati-
que de et avec Charles Chaplin
(USA, 1921). Avec Jackie Coogan,
Carl Miller, Edna Purviance. 17.10
WK Baanwielrennen Chpts du
monde 2015. 17.30 Zoo Australië
18.00 Het Journaal 18.10 Vlaanderen
vakantieland 19.00 Het Journaal
19.35 Iedereen beroemd 20.10 Die-
ren in nesten 20.45 Hallo televisie
21.25 A Beautiful Mind Drame
de Ron Howard (USA, 2001). VO.
Avec Russell Crowe, Jennifer
Connelly, Paul Bettany. 23.35 Het
Journaal 0.00 Profilage
Ketnet 12.35 De dodelijkste 60
13.05 Disney Fish Hooks
13.25 Robbedoes en Kwabbernoot
13.55 De avonturen van Bibi & Tina
14.20 Masha en de beer 14.40 Musti
14.50 Nellie & Cezar 15.00 Pieter
konijn 15.10 Q Pootle 5 15.20 Kleine
Einsteins 15.40 Tip de muis 15.50 De
wereld rond met Kaatje 16.00 De
Smurfen 16.25 Prinsessia 16.55 Rox
17.20 Kratts in het wild 17.45 De
week van Karrewiet 17.55 De kleine
prins 18.15 Caps Club 18.40 Full
Proof 18.50 Disney Fish Hooks
20.40 The Inspector
Canvas Lynley Mysteries If
Wishes Were Horses Téléfilm de
Kim Flitcroft (GB, 2002). VO. Avec
Nathaniel Parker. 22.10 Case His-
tories 23.35 Cyclisme sur piste
Chpts du monde 2015. 23.55
Gone Baby Gone Thriller de
Ben Affleck (USA, 2007). VO.
Avec Casey Affleck, Michelle
Monaghan, Morgan Freeman.
20.25 A Good Day
VTM to Die Hard Film d’action
de John Moore (USA, 2013).
Avec Bruce Willis, Jai Courtney,
Sebastian Koch. 22.15 Benidorm
Bastards UK 22.45 Stadion 23.35
Brothers Drame de Jim She-
ridan (USA, 2009). Avec Jake
Gyllenhaal, Natalie Portman
2BE 20.40
Jack and Jill
Comédie de Dennis
Dugan (USA, 2011). VO. Avec
Adam Sandler, Al Pacino, Katie
Holmes 22.30 Scream 3 Film
d’horreur de Wes Craven (USA,
2000). VO. Avec Neve Campbell,
Courteney Cox, Liev Schreiber.
Vier 20.40 Flight Plan
Thriller de Robert
Schwentke (USA, 2005). VO.
Avec Jodie Foster, Marlene
Lawston. 22.30 Pistol Whipped
Téléfilm de Roel Reiné (USA,
2008). VO. Avec Steven Seagal.
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
46 WEEK-end
11.25 Mise au point Une justice
sous-financée  : un risque pour
l’Etat de droit  ? Va-t-on se faire
avoir chez les Grecs  ? 13.00 JT
13h 13.40 Jardins et loisirs
14.05 En terre animale 14.40
McBride Entre chien et loup.
Téléfilm de et avec John Larro-
quette (USA, 2007). 16.05 En
voyage ! Express 16.20 Harry’s
Law Deux épisodes. 17.55 Les
Belges du bout du monde Ben
Beeckmans, vulcanologue et créa-
teur du «Lodge Ecoscience» en
Tanzanie 18.30 Week-end
sportif 19.30 JT 19h30 20.15 Le
jardin extraordinaire Le monde
merveilleux des mollusques
20.45 Nina
Série. Avec Annelise Hesme,
Thomas Jouannet, Nina Melo,
Grégoire Bonnet. Solitudes
(Saison 1, épisode 7/8).
Nina et Léo accompagnent à
l’hôpital la jeune Marilou,
qu’elle viennent d’aider à
accoucher au beau milieu de
la rue. Nadine s’écroule devant
le personnel. Nadine, chef des
infirmières, s’écroule devant le
personnel... 21.35 La dernière
épreuve (épisode 8/8).Nina voit
la fin de son stage arriver et
craint le verdict de Proust. Lily
commence son stage d’obser-
vation et se retrouve face à un
patient agoraphobe.
22.30 Une brique dans le ven-
tre Magazine. 23.00 Studio foot
Championnat de Belgique D1, 27e
journée. Trois matches clôtu-
raient la journée : La Gantoise /
Club Bruges, Racing Genk /
Anderlecht et Malines / Lierse.
La Gantoise, qui vise une place
sur le podium, avait la lourde
charge d’accueillir le leader bru-
geois. De son côté, Anderlecht
ne pouvait se permettre de per-
dre pied à Genk, sous peine de
voir le Club Bruges s’envoler en
tête du classement.
6.30 TFou 10.10 Automoto
11.00 Téléfoot 12.00 Les
douze coups de midi 13.00
Journal 13.25 Grands reporta-
ges Circulez  ! Il y a le monde à
voir... 14.45 Reportages Beau-
duc, la plage des irréductibles
15.25 Mentalist Trou noir. 16.15
Les experts  : Miami Coupé en
deux. 17.05 Miami, on a un pro-
blème. 17.55 Sept à huit 20.00
Journal
20.55 Les aventures de
Tintin : le secret de la Licorne
Film d’animation de Steven
Spielberg (USA/N-Z, 2011).
1h45.
Tintin achète la maquette d’un
vaisseau corsaire, La Licorne,
sur un marché aux puces.
L’objet suscite manifestement
la convoitise de nombreux
amateurs, qui pressent le petit
reporter de le leur céder. Parmi
eux, le propriétaire du château
de Moulinsart, Sakharine.
L’appartement de Tintin est
visité par des inconnus.
Le jeune reporter se rend alors
à Moulinsart. Une autre
maquette de La Licorne s’y
trouve. Puis, chez lui, Tintin
met la main sur un parchemin,
tombé de la maquette brisée.
Lancé sur la piste d’un trésor
caché, il est enlevé et séques-
tré dans la cabine d’un cargo,
le Karaboudjan. Il y fait la
connaissance du capitaine
Haddock...
23.00 Les experts Série. Avec
Laurence Fishburne, Marg Hel-
genberger, George Eads. Sans
issue. Les experts interviennent
dans un quartier réputé paisi-
ble de Las Vegas où une fusilla-
de sanglante a fait deux morts :
les douilles sont de précieux
indices. 23.50 Bas les masques.
0.45 Le seul rescapé. 1.30 Entre
la vie et la mort.
TÉLÉVISION DIMANCHE
10.50 Tout s’explique 11.30 On
refait le monde 12.10 Contro-
verse 13.00 RTL info 13 heures
13.25 L’invité 13.55 Place roya-
le Le Prince Henrik de Dane-
mark reçoit Thomas de Ber-
geyck au Château de Fredens-
borg 14.55 La vie secrète d’une
ado ordinaire 15.40 Drop Dead
Diva La guerre des ex. 16.35 Les
experts  : Miami Le prix de la
liberté. 17.25 Cousu main
Le coton 19.00 RTL info 19
heures 19.45 Face au juge
20.25 Crisis
Série. Avec Dermot Mulroney,
Rachael Taylor, Lance Gross.
Cas de conscience
(Saison 1, épisode 4/13).
Les parents de certains
enfants kidnappés continuent
à être contactés par téléphone
par Gibson, le cerveau de
l’opération. Le FBI s’adresse à
eux, et les informe qu’ils font
tous l’objet d’une enquête des
services de renseignements
intérieurs. Beth Ann pense
que sa soeur Meg ne lui dit
pas la vérité... 21.15 Sur le fil du
rasoir (épisode 5/13). Gibson
fait appel à Janice, son épouse
avec laquelle il est brouillé
depuis longtemps, pour établir
un contact avec leur voisin, le
directeur de la CIA.
22.10 Client List Série. Avec
Jennifer Love Hewitt, Brian Halli-
say, Loretta Devine. Jeux de
séduction. De plus en plus inso-
lent et agressif, Travis a un
comportement déplacé à
l’école. Evan doit sans tarder
trouver une solution. Il décide
de l’emmener rendre visite à
son père, Kyle, en prison.
Linette aimerait que sa fille
participe à un concours de
beauté en compagnie de Riley.
Mais celle-ci refuse... 23.00
L’invité 23.20 On refait le
monde 0.00 Controverse
7.00 Thé ou café Invitée  :
Alexandra Stewart. 8.05 Ren-
contres à XV 8.30 Emissions
religieuses 10.30 Le jour du
Seigneur Ouverture du carême.
Messe (à 10h45) célébrée en
l’abbatiale Sainte-Anne de Ker-
gonan à Plouharnel (56) 12.05
Tout le monde veut prendre sa
place 13.00 Journal 13.20
13h15, le dimanche... Les cou-
ples criminels 14.10 Vivement
dimanche Invité  : Stéphane
Bern. 16.25 Grandeurs nature
17.30 Stade 2 18.50 Vivement
dimanche prochain Invité : Sté-
phane Bern. 20.00 Journal
20.30 20h30 le dimanche
20.50 La faille
Thriller de Gregory Hoblit (USA,
2007). Avec Anthony Hopkins,
Ryan Gosling, Cliff Curtis. 1h50.
Willy Beachum est un ambi-
tieux procureur adjoint de Los
Angeles. Avant de prendre de
nouvelles fonctions au sein
d’un important cabinet privé, il
désire terminer sur un coup
d’éclat. Lorsqu’il apprend
qu’un dénommé Ted Crawford
a été arrêté pour avoir assassi-
né sa femme adultère, il se
saisit de l’affaire...
22.45 Faites entrer l’accusé
Magazine. Présenté par Frédéri-
que Lantieri. André Bamberski,
promesse à Kalinka. Kalinka, 15
ans, a été retrouvée morte
dans la maison du nouveau
mari de sa mère, en Allema-
gne, en 1982. Ce dernier, le
docteur Krombach a bien tenté
de réanimer l’adolescente.
Mais ses explications confuses
ont intrigué. André Bamberski,
le père de Kalinka, a juré de
venger la mort de sa fille. 0.30
Histoires courtes Cycle «Cha-
grins d’amour et autres petites
contrariétés» 1.25 Vivement
dimanche prochain
9.30 La télé de A @ Z Guerre
des sexes 10.00 Auto Mobile
10.25 Un gars, un chef 13.15
Hit NRJ 13.45 Tout le monde
veut prendre sa place 14.35
Les nouveaux colocataires
16.00 Plus belle la vie 18.15
Tout le monde veut prendre sa
place 19.05 Une saison au zoo
19.35 Auto Mobile
20.05 Vikings
Série. Avec Travis Fimmel,
George Blagden, Gabriel Byrne,
Jessalyn Gilsig. Cap à l’Ouest
(Saison 1, épisode 1/9).
Au VIIIe siècle en Scandinavie,
Ragnar Lothbrok, jeune et
charismatique guerrier viking,
rêve de découvertes et de
conquêtes. Frustré par le man-
que d’ambition du chef local,
le puissant Haraldson, qui
s’entête à attaquer les régions
pauvres de l’Est comme le
veut la tradition, Ragnar déci-
de de construire en secret un
nouveau type de navire. Plus
légers et plus rapides, ces
vaisseaux devront lui permet-
tre de traverser la mer en
direction des civilisations
prospères de l’Ouest... 20.50
L’expédition (Saison 1, épisode
2/9). Ragnar entreprend un
long voyage en Angleterre,
contre l’avis d’Haraldson,
convaincu que rien n’existe à
l’Ouest. Sur place, l’équipe
pille un monastère.
21.45 D6BELS on Stage Invi-
tés  : Jali, Stanislas. Quentin
Mosimann accueille le chan-
teur belge Jali qui, après l’al-
bum «Des jours et des lunes»,
en 2011, revient avec «Pars», le
premier extrait de son nouvel
opus, à paraître en 2015. A ses
côtés, Stanislas, pour son qua-
trième album, «Ma solitude.
22.10 Contacts 22.30 Le 12
minutes 22.45 Hep taxi ! Invi-
tée : Marion Cotillard.
6.00 EuroNews 6.40 Ludo
8.10 Dimanche Ludo 11.30
Dans votre région 12.55 30
millions d’amis 13.55 Jour de
brocante 15.00 En course sur
France 3 Depuis Vincennes
15.20 Cyclisme sur piste Chpts
du monde. En direct. 17.05 Du
côté de chez Dave Invités  :
Régine, Brigitte, Cali. 17.55
Questions pour un super
champion 19.00 Le 19/20
20.05 Tout le sport 20.20
Zorro Longue vie au gouverneur.
20.50 Les enquêtes de Morse
Téléfilm de Kristoffer Nyholm
(GB, 2014). Le trésor de
Wolvercote (5). Avec Shaun
Evans, Nigel Cooke, Jessie
Buckley. 1h30.
Après la blessure par balle qui
l’a laissé plusieurs mois sur la
touche, l’inspecteur Morse
reprend du service. Il se voit
confier l’enquête sur la mort
d’un certain Raymond Meeker.
Or de rapides vérifications de
routine révèlent que le vérita-
ble Raymond Meeker serait
mort deux ans plus tôt...
22.20 Les enquêtes de Morse
Un avenir prometteur. Téléfilm de
Colm McCarthy (GB, 2012). Avec
Shaun Evans, Roger Allam, Jack
Ashton. Muté à Oxford, un jeune
policier est chargé d’assister
l’inspecteur local dans l’enquê-
te sur la disparition d’une ado-
lescente. Il ne tarde pas à
découvrir de précieux indices.
23.55 Soir 3 0.15 Enquê-
te sur un citoyen au-dessus de
tout soupçon Drame d’Elio Petri
(Ita, 1970). VO. Avec Gian Maria
Volontè, Florinda Bolkan, Gianni
Santuccio. Un commissaire de
police est chargé d’enquêter
sur le meurtre d’une femme, un
assassinat qu’il a lui-même
commis lors de jeux sexuels
pervers.
cl u b
10.00 Cœur Océan 10.30 Vio-
letta Le spectacle doit continuer.
11.20 Adieu à Francesca... ou
pas  ! 12.10 Un trésor dans
votre maison 13.00 Rendez-
vous en terre inconnue 14.55
Le coup du parapluie
Comédie de Gérard Oury (Fr,
1980). Avec Pierre Richard, Gert
Fröbe, Valérie Mairesse. 16.25
Les Dalton Comédie de Philippe
Haïm (Fr/All/Esp, 2004). Avec
Eric Judor, Ramzy Bedia, Til
Schweiger. 17.55 Raising the
Bar : Justice à Manhattan Légi-
time défense. 18.40 Le magazi-
ne de la Ligue des champions
19.10 The Glades Amour et
dépendance.
20.00 Inspecteur Barnaby
Téléfilm de Sarah Hellings (GB,
2002). Les sonneries de la mort.
Avec John Nettles, Daniel Casey,
Jane Wymark. 1h45.
L’inspecteur Barnaby
et le sergent Troy se rendent à
Midsommer Wellow, où se
déroule le concours de la
meilleure équipe de sonneurs
de cloches. L’un des concur-
rents a, en effet, été abattu
d’une balle en plein cœur.
Barnaby s’interroge sur les
mobiles possibles du crime,
qui, de prime abord, paraît
parfaitement gratuit...
21.55 Inspecteur Lewis Deux
amants dans la nuit Téléfilm de
Metin Hüseyin (GB, 2011). Avec
Kevin Whately, Laurence Fox,
Clare Holman. Andrea de Ritter,
fondatrice de l’association
«Enfant surdoué» envoie à
Leon Suskin, directeur d’une
maison d’édition, le livre d’une
ex-responsable des services
secrets. Elle y ajoute une phra-
se mystérieuse : «Qui a tué
Mary ?». Le soir même, Andrea
est assassinée. Lewis et
Hathaway enquêtent. 23.30 Le
plus petit mot unique
15.55 Ski de fond Sprint par
équipes dames et messieurs.
Chpts du monde 2015. En différé
de Falun (Suède). 17.00 A la
poursuite de la lance sacrée
Téléfilm de Florian Baxmeyer
(All, 2010). Avec Kai Wiesinger,
Bettina Zimmermann, Fabian
Busch. 19.05 Un gars, une fille
20.50 Le seigneur
des anneaux : la communauté
de l’anneau
Film fantastique de Peter
Jackson (USA/N-Z, 2001).
Avec Elijah Wood, Ian McKellen,
Viggo Mortensen. 3h00.
Pour sauver le monde d’une
force maléfique toute-puis-
sante, un groupe de coura-
geux aventuriers doit détruire
un anneau sur le lieu même de
sa création.
23.45 Hero Corp Série. Avec
Simon Astier, Hubert Saint-
Macary, Lionnel Astier. Diffusion
de dix-huit épisodes. Les aventu-
res délirantes d’une bande
super-héros.
17.00 Les évadés du IIIe Reich
18.00 C politique Invité : Jean-
Luc Mélenchon. 19.05 On n’est
pas que des cobayes  ! 20.00
In Vivo, l’intégrale 20.30 Avis
de sorties
20.40 Céréales,
pas de bol pour le petit-déj !
Documentaire de Ghislaine
Buffard (2014).
Derrière une image de produit
sain, les céréales du petit
déjeuner cachent souvent
des recettes contribuant
à l’obésité : enquête sur un
business juteux.
21.35 La tradition fait recette
22.25 Syndicats, histoire d’un
contre-pouvoir Documentaire
d’Elizabeth Drévillon (2014).
1884-1981 (1/2). Cette série
saisit les ressorts de l’affronte-
ment entre salariés et patro-
nat. 23.20 La grande librairie
Invités  : Gérard Guégan, Jérôme
Garcin, Lionel Duroy.
16.30 Balto 2 Téléfilm de
Phil Weinstein (USA, 2002).
17.50 Plankton invasion 18.00
C’est quoi les métiers du ciné-
ma  ? Le réalisateur 18.05 Le
nouveau Téléfilm de David
Mathy (Belg, 2014). Avec Tho-
mas Durdu, Sarah Van Calck.
18.25 Tellement ciné 18.55
Alors, on change  ! 19.30 JT
traduction gestuelle 20.00
Tam-Tam 20.10 Le bar de l’Eu-
rope Invitée  : Sophie Heine.
20.30 JT 19h30
21.00 Mise au point
Présenté par Baudouin Rémy et
Johanne Montay.
Revu et corrigé. Décryptage de
l’actualité avec humour.
L’indiscret. Laurette Onkelinx,
chef de groupe PS à la
Chambre. Débats. Une justice
sous-financée : un risque pour
l’Etat de droit ? Va-t-on se
faire avoir chez les Grecs ?
22.30 Les marchands d’Hitler
Documentaire de Stéphane Ben-
tura (2014). 23.30 Victoires
Claudy Criquielion 0.35 JT
15.10 In & Out Comédie
de Frank Oz (USA, 1997). Avec
Kevin Kline, Joan Cusack, Tom
Selleck. 16.35 Friends 17.10
Super Nanny Mon mari est trop
laxiste avec nos enfants  ! 18.55
Tous ensemble Nelly et Pierre
19.40 Cauchemar en cuisine
20.30 90’ Enquêtes
Magazine de société. Présenté
par Carole Rousseau. Flics de
choc pour banlieue chic.
Neuilly-sur-Seine, 60 000
habitants, aux portes de Paris,
est la ville qui regroupe quel-
ques-unes des plus grandes
fortunes de France. Cette ban-
lieue huppée est donc la cible
privilégiée de délinquants atti-
rés par la richesse de ses
administrés. 22.05 Vols à main
armée, braquages : les petits
commerçants sous tension.
23.30 Reporters L’étonnante
vie des gens du voyage.
10.05 Temps présent Alzhei-
mer à visage humain 11.05 Midi
en France 12.00 Le bar de l’Eu-
rope Invitée : Sophie Heine. 12.10
Internationales Invitée  : Lau-
rence Tubiana. 13.00 Nec plus
ultra  : La collection Spéciale
mode 13.30 Journal (RTBF)
14.05 Dîner à la ferme Etape 3 :
Famille Lachat 15.05 Les persé-
vérants 15.45 Courts séjours
France, la Haute-Bruche 16.00
Les carnets de Julie Le pays
lyonnais 17.00 Kiosque Invités  :
Mine Kirikkanat, Martine Gozlan,
Zyad Limem, Philippe Turle,
Jocelyn Coulon. 18.00 64’, le
monde en français Grand angle :
l’épopée Rosetta-Philae ne doit
pas faire oublier les autres «chan-
tiers» de l’Europe spatiale 18.50
L’invité Marie-Christine Barrault.
19.05 360°-GEO 20.00
M aghreb - O rient- E xpress
Nous n’avons pas de secret 20.30
Journal (France 2)
21.00 On n’est pas couché
Talk-show. Présenté par Laurent
Ruquier, avec la participation de
Aymeric Caron et Léa Salamé.
Invités : Geoffroy Didier, Julien
Clerc, Maxime Chattam, Yseult,
Camélia Pand’or, Jisca Kalvanda.
Geoffroy Didier publie «La
Fronde nationale», aux édi-
tions du Moment. Julien Clerc
évoque la sortie de son nouvel
album «Partout la musique
vient». Maxime Chattam
publie «Que ta volonté soit
faite», chez Albin Michel
Yseult, finaliste de
«La Nouvelle Star» l’an der-
nier, fait la promotion de son
premier album, simplement
intitulé «Yseult». Enfin
Camélia Pand’or et Jisca
Kalvanda parlent du film «Max
et Lenny», de Fred Nicolas.
0.20 Journal (RTS) 0.55
Acoustic Invité : Akhenaton.
12.30 Un dîner presque par-
fait Semaine spéciale au Mans
17.20 Des habits et moi 17.40
Top chef Invités : Christelle Brua,
Yann Couvreur. 19.40 Top chef,
les secrets des grands chefs
Invité : Régis Marcon.
20.30 Vanilla Sky
Thriller de Cameron Crowe
(USA, 2001). Avec
Tom Cruise, Penélope Cruz,
Cameron Diaz. 2h15.
Dans une prison, David
Aames raconte son histoire au
docteur McCabe, qui surveille
attentivement la santé de son
détenu. Homme comblé,
David était autrefois à la tête
d’une maison d’édition qui
avait pignon sur rue à New
York. Mais un accident de voi-
ture l’a défiguré.
22.45 Sanctuary Série. Avec
Amanda Tapping, Robin Dunne.
Incorruptibles. Un émissaire de
l’ONU arrive au Sanctuaire pour
interroger Will et Magnus sur
une mission qui a mal tourné.
23.35 Saison des moussons.
13.10 Section de recherches
Quatre épisodes. 17.20 Monk
Quatre épisodes.
20.50 Urgences
Série. Avec Sherry Stringfield,
George Clooney, Jenny O’Hara.
Phobie de l’avion
(Saison 3, épisode 6/22).
Pour secourir une famille victi-
me d’un accident de la route,
le docteur Susan Lewis doit
monter à bord d’un hélicoptè-
re, malgré sa phobie du trans-
port aérien. 21.40 Réfléchir
avant d’agir (épisode 7/22).
Un jeune homme blessé par
balles est conduit aux urgen-
ces. Benton tente l’impossible
pour le sauver...
22.25 Urgences Gare centrale
(Saison 3, 8/22). 23.15 Ne me
posez pas de questions, je ne menti-
rai pas (9/22). 0.10 Hôpital en sur-
sis (2/22). 1.05 Profil bas (3/22).
2.00 Le dernier verre (4/22).
8.00 Il était temps Comédie
dramatique de Richard Curtis
(GB, 2013). Avec Domhnall Glee-
son, Rachel McAdams, Lee
Asquith-Coe. 9.55 Le secret de
Green Knowe Film d’aventures
de Julian Fellowes (GB, 2009).
Avec Alex Etel, Timothy Spall,
Maggie Smith. 11.30 José Court
métrage ( 2013). 11.40 Un
beau dimanche Drame de Nico-
le Garcia (Fr, 2013). Avec Pierre
Rochefort, Louise Bourgoin,
Dominique Sanda. 13.15 L’effet
papillon Spécial Bling Bling Tour
14.00 Taxistop Court métrage
(2013). VO. 14.20 Veroni-
ca Mars Policier de Rob Thomas
(USA, 2014). Avec Kristen Bell,
Tina Majorino, Percy Daggs III.
16.05 La queue Court métrage
(Fr, 2014). Avec Jean-Paul Rouve,
Michel Crémadès, Antoine Coe-
sens. 16.15 La cour de Babel
Film documentaire de Julie Ber-
tuccelli (Fr, 2014). 17.45 Le cro-
codile du Botswanga Comédie
de Lionel Steketee et de et avec
Fabrice Eboué (Fr, 2014). Avec
Thomas Ngijol, Claudia Tagbo,
Ibrahim Koma. 19.15 Home
cinéma 19.45 Le petit journal
de la semaine 20.20 La semai-
ne des Guignols
20.55 De toutes nos forces
Drame de Nils Tavernier (Fr/
Belg, 2013). Avec Jacques
Gamblin, Alexandra Lamy,
Fabien Héraud. 1h25.
Un adolescent handicapé
et son père, blessé et distant,
concourent ensemble dans
un triathlon, à Nice, après
avoir surmonté les incompré-
hensions initiales.
22.20 Gabrielle Drame de
Louise Archambault (Can, 2013).
Avec Gabrielle Marion-Rivard,
Mélissa Désormeaux-Poulin,
Alexandre Landry. 0.00 Sons of
Anarchy Trois épisodes.
46
9.45 La vie des bêtes Téléfilm
d’Orso Miret (Fr, 2014). Avec
Jonathan Zaccaï, Sarah Adler.
11.15 Metropolis Catane 12.00
Sculpture 12.30 Philosophie
La technique fabrique-t-elle le
regard  ? 12.55 Square Artiste
13.25 360°-GEO 14.10 Le
mystère Atlit Yam 15.00 Bis-
marck, le dernier combat
15.55 Comment les maths ont
vaincu Hitler 17.00 Personne
ne bouge ! Années 90 17.35 Le
choix de peindre, Vincent Van
Gogh 18.30 Herbie Hancock
et Gustavo Dudamel à Los
Angeles 19.15 Cuisines des
terroirs 19.45 Arte journal
20.00 Karambolage 20.10
Vox pop Invité : Gabe Ibáñez. La
robotisation de la société
20.45 Le temps
d’un week-end
Comédie dramatique
de Martin Brest (USA, 1992).
Avec Al Pacino, Chris O’Donnell,
James Rebhorn. 2h35.
Le lieutenant-colonel Frank
Slade, aveugle et porté sur la
bouteille, décide de s’offrir
deux jours de plaisirs pour
Thanksgiving. Il se fait accom-
pagner par un jeune étudiant
qui lui sert de garde-malade, le
naïf Charlie Simms. Leur ren-
contre amène les deux hom-
mes à changer de caractère.
23.15 Mama Afrika : Miriam
Makeba Film documentaire de
Mika Kaurismäki (All/Afr du
Sud, 2011). Miriam Makeba a
incarné l’espoir et la voix de
l’Afrique, a inspiré des musi-
ciens du monde entier et
enthousiasmé le public inter-
national. En 1959, la chanteuse
sud-africaine est contrainte à
l’exil après avoir participé à un
documentaire critiquant l’apar-
theid. Harry Belafonte l’aide à
venir aux Etats-Unis. 0.45 Le
chorégraphe Nacho Duato
13.00 Het Journaal 13.30
één Sporza Op Zondag 17.15
Vlaanderen vakantieland 18.00
Het Journaal 18.10 Kopenhagen
Airport 18.30 Dagelijkse kost wee-
kend 19.00 Het Journaal - Spor-
tweekend 20.00 Dublin Zoo 20.25
Reizen Waes 21.15 Eigen kweek
22.05 We’re going to Ibiza 22.55
Het Journaal 23.15 De zevende dag
1.15 Journaallus
10.05 Ketnet King Size
Ketnet 10.20 Jamie heeft tenta-
kels 10.30 Junior Musical : op weg
naar de première compilatie 10.55
De wereld van... 11.05 Broodje kaas
11.20 De week van Karrewiet 11.30
MI High 11.55 W 817 12.25 Trollen
van Troy 12.35 De dodelijkste 60
13.05 Disney Fish Hooks 13.25 Rob-
bedoes en Kwabbernoot 13.55 De
avonturen van Bibi & Tina 14.20
Masha en de beer 14.40 Musti
14.50 Nellie & Cezar 15.00 Pieter
konijn 15.10 Q Pootle 5 15.20 Kleine
Einsteins 15.40 Tip de muis 15.50
De wereld rond met Kaatje 16.00
De Smurfen 16.25 GoGoGo ! Spe-
cial 17.20 De week van Karrewiet
17.30 Kratts in het wild 17.55 De
kleine prins 18.15 Caps Club 18.40
Full Proof 18.50 Disney Fish Hooks
Canvas 19.05 Panorama 20.00
Het Journaal 20.15
Veerle Malschaert: Soldier of
Love 21.40 Classic Albums 22.30
The Bear Family and Me 23.20
Braambos 0.20 Canvaslus
VTM 15.30 The Truth About
Cats and Dogs Comédie
sentimentale de Michael Leh-
mann (USA, 1996). Avec Uma
Thurman, Janeane Garofalo, Ben
Chaplin. 17.15 About a Boy 17.55
Border Security Canada 18.20
Royalty 19.00 VTM Nieuws 19.50
Tegen de Sterren Op 20.35 So You
Think You Can Dance ? 22.05
Nicholas 22.45 Stadion 23.45 White
Collar 0.30 Against the Wall
20.30 Immortals Film
2BE fantastique de Tarsem
Singh (USA, 2011). VO. Avec
Henry Cavill, Mickey Rourke,
Freida Pinto. Un mortel devient
l’agent des dieux de l’Olympe,
qui tentent d’empêcher le roi de
Crète de s’emparer d’un puis-
sant artefact, capable de libérer
les Titans. . 22.20 The Strain 23.15
American Horror Story 0.10 Louie
0.30 Traffic Cops
17.10 The Fresh Prince
Vier of Bel-Air 17.40 The Simp-
sons 18.05 Heylen en de Herkomst
19.10 Brandweer Australië
19.35 The Sky Is the Limit 20.30
Castle 21.20 Forever 22.10 Elemen-
tary 23.05 Vermist 0.05 Fringe
0.50 Geen uitzending

LA JOURNÉE TÉLÉ
Excellent ★★★
Bien ★★
Faible ★
Nul ❍
SAMEDI
La vie passionnée
de Vincent Van Gogh ★★★
Un film de Vincente Minnelli
tourné en 1955 dans la région
du Borinage, sur les traces du
célèbre peintre. Un excellent
rappel historique. Au casting,
on retrouve Kirk Douglas,
James Donald, Pamela Brown,
mais également Anthony
Quinn, qui a remporté l’Oscar
du meilleur second rôle pour
son incarnation de Paul Gau-
guin.
La Trois, 21h30
Maléfique ★★
L’adaptation de La belle au bois
dormant, avec Angelina Jolie
dans le rôle de la méchante sor-
cière, Maléfique. Cruelle et ter-
rifiante !
Be1, 20h55
Star Wars. Les origines
d’une saga ★★
Tout ce que vous avez toujours
voulu savoir sur la saga de
George Lucas et sur ses in-
fluences littéraires, philoso-
phiques ou religieuses. Avec les
témoignages des réalisateurs
Joss Whedon, J. J. Abrams et
Peter Jackson.
Arte, 22h35
DIMANCHE
Les aventures de Tintin :
le secret de la Licorne ★★★
Spielberg signe cette adapta-
tion, trente ans après avoir dé-
couvert l’existence des albums
de Tintin. Un hommage magis-
tral à Hergé.
TF1, 20h55
Cousu main ★★
De quoi vous donner (ou pas)
l’envie de sortir vos aiguilles et
pelotes de laine. Top départ
pour ce nouveau grand
concours de couture !
RTL-TVI, 17h25
Vikings ★★
Embarquez pour un voyage en
Scandinavie, fin du VIIIe siècle, à
la rencontre d’un jeune guerrier
viking, Ragnar Lothbrok. Lire
notre article.
La Deux, 20h05

Pas besoin.
On a déjà adapté nos prix.
Voyage en terre irlandaise
sur les traces des Vikings
LA DEUX La série de Michael Hirst débarque dimanche à 20 h 05
Montrer le visage
humain du peuple
des Vikings, c’est le défi
réussi de la série
homonyme diffusée
par la RTBF.
Visite du tournage
et rencontre
avec son créateur, déjà
derrière la prestigieuse
« The Tudors ».
REPORTAGE
WICKLOW (IRLANDE)
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
P
our rencontrer des Vi-
kings en chair et en poils
au XXIe siècle, il faut se
rendre en Irlande. Depuis trois
ans, le petit village de Wicklow
dans l’entité d’Ashford héberge
une tribu d’acteurs habillés la
moitié de l’année en laine de
mouton. Le tournage de la troi-
sième saison de la série « Vi-
kings » est en cours pour la
chaîne américaine History. Les
aventures du légendaire Ragnar
et ses conquêtes maritimes, à la
fin des années 700, ont déjà pas-
sionné des millions de téléspecta-
teurs à travers le monde. Il dé-
barque ce dimanche soir sur La
Deux à 20h05.
Ragnar Lodbrok est incarné
par Travis Fimmel, un Australien
de 35 ans. Nous le croisons en
pleine bataille au pied d’une for-
tification qui s’avère être un mur
de Paris. Les Vikings vont tenter
d’y pénétrer dans la troisième sai-
son, après avoir foulé le nord de
l’Angleterre dès le début de la sé-
rie. Un pan de mur, quelques ba-
teaux et un gigantesque panneau
vert qui permettra d’incruster les
effets spéciaux virtuellement.
« C’est le plus grand d’Europe de
l’Ouest ! », s’enthousiasme notre
le créateur Michael Hirst :
« Je ne fais pas un documentaire »
ENTRETIEN
près avoir raconté la vie
A d’Henri VIII dans les « Tu-
dors » entre 2007 et 2010, Mi-
chael Hirst remonte encore le
temps. Il s’intéresse cette fois
aux Vikings.
Quel est le degré de liberté qui
vous est octroyé dans la série
« Vikings » ?
Enorme. C’est ce qui explique
selon moi qu’il y a autant de
bonnes séries à la télévision ac-
tuellement. Avant, les produc-
teurs s’impliquaient beaucoup
trop, sans savoir de quoi ils
parlaient. Ici, il n’y a plus de
bureaucratie, on discute direc-
tement avec les acteurs et les
responsables des différents dé-
partements afin d’être tous sur
la même longueur d’onde.
Quelles sont les limites ?
La chaîne History est soumise
comme les grandes chaînes
américaines à des restrictions
sévères en matière de sexualité
et de violence. Le challenge
était de repousser les frontières
sans tomber dans les extrêmes
de certains qui font du « porno
soft » (il vise « Game of
Thrones », NDLR). Mon but
n’est pas de dramatiser le por-
no ! Quant à la violence, elle
doit être justifiée par l’histoire.
Ce sont des Vikings, la violence
est présente, mais on la suggère
plus qu’on ne la montre.
Ragnar Lodbrok (Travis Fimmel)
se remet de l’une des batailles
provoquées par sa soif de
conquêtes. Ses aventures sont à
découvrir dès dimanche sur La
Deux à 20h05 dans « Vikings ».
© BERNARD WALSH
guide Joe O’Connell. Depuis
2012, les studios Ardmore ac-
cueillent le tournage de la série
« Vikings ». « Deux espaces de
15.000 mètres carrés et un
de 3.000 sont mis à la disposi-
tion des équipes en intérieur et en
extérieur. C’est la première fois
que ce studio accueille un tour-
nage. Tout n’était pas parfait
quand il a ouvert, mais aujour-
d’hui cela fonctionne plutôt pas
mal ! »
Derrière le mur parisien, il y a
la Scandinavie. Un village viking
à taille réelle a été reconstitué.
Michael Hirst, père de « Vi-
kings ». © D.R.
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Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
TÉLÉVISION WEEK-end
L’HISTOIRE
L’épopée d’un Viking légendaire
Scandinavie, fin du VIIIe siècle. Jeune guerrier viking,
Ragnar Lothbrok est avide d’aventures et de nouvelles
conquêtes. Lassé des pillages sur les terres déjà ex-
sangues de l’Est, il se met en tête de s’aventurer vers
l’Ouest pour y trouver de nouveaux territoires. Malgré
la réprobation de son chef, Earl Haraldson, Ragnar se
fie à son instinct et à la volonté des dieux. Il fait
construire un drakkar de conception nouvelle, plus
léger et plus rapide. Après une longue traversée, il
accoste avec ses hommes sur les côtes anglaises. De
quoi provoquer la jalousie de Haraldson, qui décide de
le faire exécuter.
M.B.
Une dizaine de maisonnettes sur- tive une équipe de cinq personnes
plombent un petit étang qui se chargées de confectionner les
transforme en grand lac à l’écran. costumes des guerriers. Bergin
Des peaux de bêtes pendent aux était déjà à la main-d’œuvre pour
murs, mais les maisons sont la série historique « The Tu-
vides. Il faut rentrer dans le grand dors », sortie de l’imagination de
studio intérieur pour découvrir le Michael Hirst, qui signe aussi
salon de Ragnar et de sa femme « Vikings ». Depuis deux ans, elle
Lagertha. Dans l’énorme hangar, confectionne les tuniques et cus-
on finit aussi d’installer la déco- tomise les accessoires des per-
ration d’une église. « Tout a été ré- sonnages. Joan Bergin, qui a reçu
cupéré dans des musées à travers plusieurs distinctions dont trois
le monde entier », explique Joan Emmy Awards, est aux anges.
Bergin tout en remettant en place « Nous préparons actuellement
un chandelier venu du Maroc. la tenue de l’empereur français.
Elle nous emmène rapidement à Nous faisons tout nous-mêmes,
l’étage, dans son atelier où s’ac- les chaussures, les bottes, les selles
des chevaux. Chaque fois nous
apprenons de nouvelles
choses ! ». Les téléspectateurs
aussi. Loin de l’image sangui-
naire des Vikings, Hirst a voulu
donner une âme à un peuple trop
souvent mal-jugé. « Ce sont les
« Vikings » est-il réaliste ? moines qui ont été les premières
Je suis aidé par un historien.
On essaie de donner un air le
plus réel possible, mais ce sont
LA LOTERIE
les « âges sombres » de l’His-
toire. Un prof suédois m’a dit Keno Tirage du 20/02
qu’il n’avait jamais vu une re- 2 3 11 15 25
présentation aussi intelligente
du peuple viking. Mais, atten- 28 33 38 42 43
tion, je ne fais pas un docu- 45 53 54 57 58
mentaire ! L’historicité n’est
pas un bon critère pour une sé- 60 63 66 69 70
Euro Millions Tirage du 20/02
rie. Ce qui compte pour moi
c’est l’honnêteté, avec mes moti-
vations et mes personnages. ■ Pick 3 Tirage du 20/02 La Loterie nationale signale que les lots inférieurs à 1.000 euros sont payables dans
Propos recueillis par 4 3 9 les centres Lotto/Joker à partir du lundi. Ces résultats sont donnés sous réserve.
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MAXIME BIERMÉ
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47
victimes des Vikings. Beaucoup
ont été tués ou vendus comme es-
claves, ils ont vraiment fait cou-
rir un vent d’horreur à travers
l’Europe contre les Vikings. »
Dans l’histoire de Hirst, le héros,
Ragnar, se révèle être un père ai-
mant, curieux et intelligent. Sa
femme est une redoutable com-
battante, mais elle porte des
boucles d’oreilles.
Le vent de la côte irlandaise ne
suffit cependant pas à souffler
l’odeur de cuir et de sueur qui
règne sur le plateau de tournage.
De la fumée sort de nulle part
pour créer une impression de
brouillard. Une mise en situation
qui n’empêche pas l’ambiance de
rester bon enfant. Les figurants
sont des locaux et ils plaisantent
avec les acteurs qui vivent dans
un village de caravanes au-dessus
de la colline. Un mélange d’ac-
cents souvent incompréhensibles
qui donne une allure de camps de
vacances, les armes aiguisées en
plus, au tournage de « Vi-
kings ». ■
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47
48 WEEK-end CULTURE

Samir Barris
chansons
en chaussons
Un imaginaire folk,
des lubies douce-
ment poétiques,
des divagations
lunaires... © D.R.

Avec « Ma Mie Forêt », le druide de la chanson pour

enfants continue de tutoyer les cimes. Tournée boisée.
’Henri Dès aux Déména- même temps qu’il devient papa pour la nue de filer la

D geurs, la chanson jeune pu-

blic a ses grosses locomo-
tives, avec leurs wagons de
refrains entêtants et leurs
containers de bonne humeur, pour faire
chanter à tue-tête les petits passagers à
l’arrière des voitures, véritables cho-
ristes du rehausseur. Qu’il est bon, dans
ce champ de ritournelles tournesols,
toutes tournées vers le même soleil, de
croiser un univers qui tient plutôt du
coquelicot, fraîche et sauvage appari-
tion qui fait confiance à l’esprit d’aven-
ture des enfants. Depuis l’album Chat
qui se cache, Samir Barris et son duo Ici
Baba secouent le cocotier un peu prévi-
sible de la chanson jeune public avec un
imaginaire folk, des lubies doucement
poétiques, des divagations lunaires
mais non moins enivrantes.
Samir Barris a commencé la musique
par la guitare quand il était petit. « A
part quelques souvenirs d’Emilie Jolie,
je n’écoutais pas vraiment de chanson
pour enfants. » Après des études de phi-
lologie romane, il devient batteur dans
le groupe de pop française Melon Galia.
Quand le groupe se sépare, le musicien
se pique d’écrire et chanter ses propres
chansons. Repéré par les Jeunesses mu-
sicales, il commence à tourner son al-
bum Quel effet ? dans les écoles en
première fois. « En cherchant des chan-
sons à écouter avec ma fille, quand elle
avait environ trois ans, je suis tombé
sur la musique américaine de Woody
Guthrie et Pete Seeger, qui m’ont beau-
coup inspiré. » D’où la tonalité folk de
ce qui deviendra Ici Baba, le duo qu’il
même simplicité
qui a fait son suc-
cès : « On n’a pas
de décor, pas de cos-
tumes, et pas d’ingé
son, parce qu’on
sait bidouiller ça
Poète pop
et folk
1976 Naissance à Bruxelles.
Il commence sa carrière
comme batteur du groupe
forme avec la multi-instrumentiste Ca- nous-mêmes. Du Melon Galia. 2006 Sort son
therine De Biasio. Et là, bingo ! Chat coup, ça permet de premier album solo, « Quel
qui se cache fait un carton, avec plus de jouer dans des pe- effet ? » 2010 Crée le duo Ici
600 représentations. tits lieux, des écoles Baba avec la multi-instru-
ou des fêtes de vil- mentiste Catherine De Bia-
« Les Jeunesses musicales lages. Là où les Dé- sio. Leur concert, « Chat qui
ont été une grande chance. ménageurs se cache », fera un carton
Il faut aller chercher un public peuvent faire des avec plus de 600 représen-
qui n’est pas conquis d’avance » salles de 1.500 per- tations. 2014 Sort l’album
sonnes, on préfère « Ma Mie Forêt » et tourne,
« Les Jeunesses musicales ont été une se limiter à 200 depuis, partout en Belgique
grande chance dans mon parcours. personnes. » Un avec un concert pour les
Jouer face à des ados de 16 ans, à 9h du cadre intimiste enfants à partir de 3 ans. Il
matin, dans une salle de gym, ça t’ap- pour un univers est papa de deux filles, 10 et
prend beaucoup sur le métier. Il faut al- tout doux, qui 6 ans, dont les cocasses et
ler chercher un public qui n’est pas donne envie de flâ- ludiques interventions illu-
conquis d’avance. » Pour les 75 ans des ner dans les bois et minent ses albums.
Jeunesses musicales, pourtant, l’artiste dans les voix. ■
remet le couvert et tourne actuellement CATHERINE MAKEREEL
dans les écoles avec Samir Barris
chante les poètes et sa mise en musique « Ma Mie Forêt » à Bruxelles (Wolubilis, Vénerie,
de Rimbaud, Vian, Verlaine, Rutebeuf C.C. d’Uccle, C.C. de Jette, C.C. Jacques Franck),
ou Lamartine. Sans compter la dyna- Herve, Theux, Namur, Mons, Verviers. Samir
mique tournée de son deuxième album Barris chante les poètes le 6 mai à Passa Porta,
pour enfants, Ma Mie Forêt, qui conti- Bruxelles. www.samirbarris.com.

LAPETITEGAZETTE
Marre de jouer
La police de Namur s’est rendue
chez un Namurois de 35 ans afin
de vérifier qu’il était toujours en
vie après un message douteux
laissé sur le réseau social Face-
book et repéré par l’un de ses
contacts vivant au Canada. L’af-
faire, quelque peu cocasse, a été
prise au sérieux par les autorités
internationales, fédérales et na-
Un musée dans un asile
Le prince Laurent La plus ancienne institution psy-
aime l’arabe chiatrique au monde, l’hôpital
Royal Bethlem, près de Londres, a
ouvert cette semaine un musée et
une galerie d’art retraçant l’évolu-
tion historique des traitements
des troubles mentaux. L’hôpital,
fondé initialement en 1247 dans le
centre de la capitale britannique
avant d’être déplacé à Beckenham
© DPA.
Dixit
« Que de lettres l'on n'écrit
que pour leur post-scriptum »
SACHA GUITRY
A Joaillerie Schepens
dernière ligne droite
avant fermeture définitive,
ne soyez pas les derniers
Des œuvres de prisonniers...
La bibliothèque Muntpunt de
Bruxelles, située place de la Mon-
naie à Bruxelles, exposera à partir
du 5 mars des œuvres littéraires
et visuelles réalisées par des ar-
tistes et des détenus issus de
treize prisons de Belgique, d’Italie,
de Grèce, de Serbie et de Pologne.
… à découvrir au Muntpunt
Le curateur de l’exposition « X »,
Karel Verhoeven, a réalisé une sé-
lection. Les curieux pourront dé-
couvrir des photos, mais égale-
ment des vidéos ou encore des
poèmes. Des visites guidées sont
organisées les vendredis à 12h30
et les samedis à 15h. L’exposition
« X » se tient jusqu’au 4 avril. (b)

muroises. Il s’est avéré que le
trentenaire était toujours bien vi-
vant et qu’il n’était pas suicidaire.
Le message indiquait en sub-
stance : « Ce n’est pas la peine de
me faire des demandes pour jouer,
je n’ai pas la tête à ça. J’ai juste en-
vie d’en finir et de me tuer. »
L’homme était lassé des sollicita-
tions pour jouer à des jeux en
ligne. (b)
Ciney Expo présente
Décojardin le salon du jardin &
des aménagements extérieurs.
Conseils et conférences par
Marc Knaepen.
2WE 13-15/02 et 20-22/02
vendr. noct. 16-21h, sam., dim
10-19h. Bons de réductions sur
www.cineyexpo.be (57
(à 20 kilomètres au sud), a donné à profiter des dernières bonnes
naissance au mot anglais « bed-
lam », qui signifie chaos ou folie.
conditions sur tous les bijoux.
Rue au Beurre 35-37
« Gare à la “reine des neiges” »
Vendredi matin , le prince Laurent (afp) Grand-Place de Bruxelles. Il fait si froid dans le Kentucky, aux Etats-Unis, que la police a émis un
s’est livré à nos confrères de la DH Tél. : 02-511.00.66. (25 avis de recherche contre Elsa d’Arendelle, la “reine des neiges” revisi-
à propos de sa passion pour la tée dans le célèbre film à succès de Walt Disney. La police du comté
langue arabe, qu'il estime « extra-
Liquidation totale d’Harlan a placardé le visage de l’héroïne animée sur sa page Face-
avant travaux
ordinairement riche ». « C'est l'une
À la literie Van Keirsbilck
Permis d’incendier book. « La suspecte est une jeune femme blonde portant une longue robe
des seules langues qui vous donne À partir du 7 novembre 2014 Diena Thompson, une habitante bleue et connue pour entonner le refrain “Libérée, délivrée” ». « Comme
tout le background culturel qu'elle Chaussée de Louvain, 310 de Floride aux Etats-Unis, a mis le vous pouvez le constater au vu du temps, elle est très dangereuse. Ne ten-
porte avec elle », dit-il. On apprend 1000 Bruxelles feu à la maison de Jarred Harrell, tez pas de l’arrêter par vous-même », plaisante l’avis de recherche de la
que le prince a appris à lire 02-736.21.03 cet homme qui lui avait tué sa police. Quelques minutes après avoir posté leur plaisanterie, les poli-
l'arabe, et a voulu transmettre ce www.literievk.be (49 fille, il y a cinq ans. Jarred Harrell ciers ont émis un bulletin d’alerte météorologique précisant que les
savoir à ses enfants, qui suivent a été condamné à la prison à per- températures, autour des -15oC, continueraient de chuter. (afp)
des cours particuliers. Aymeric, pétuité en 2012. Sa maison a été
Louise et Nicolas savent déjà réci- 2015 année Charles V saisie par la banque qui en a fait
ter parfaitement l'alphabet, et ap- 24 février 1515, Charles V fête don à la fondation Somer Thomp- Cristiano Ronaldo... ... se met aux chaussures
prennent la calligraphie, selon le ses 25 ans et remporte la bataille son, créée par Diena pour venir en Après les chemises et les sous- Les chaussures sont fabriquées au
quotidien. « Moi, je sais lire l'arabe de Pavie face aux Français. aide aux familles des victimes. Di- vêtements, Cristiano Ronaldo Portugal. Les prix varient autour
sans le comprendre et sans le parler. Conférence par Cécilia Paredes ena a décidé d'en faire don aux s’attaque aux chaussures. Le foot- d’une centaine d’euros. Elles sont
C'est extraordinaire, non? », a dé- le mardi 24/02 à 18h30 salle des pompiers d'Orange Park afin balleur a dévoilé sa toute pre- disponibles au Portugal et en ligne
claré le prince. Milices, Hôtel de Ville de Bruxelles qu'ils l'utilisent pour des exer- mière collection de chaussures de dans 20 pays via le site officiel de
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48

P.54 Charline Van Snick a dé-
croché brillamment la médaille
d’or en -48 kg dans le très relevé
GP de judo de Düsseldorf. Après
avoir éliminé la championne du
monde, la Liégeoise s’est impo-
sée en finale aux dépens de la
n°1 mondiale. © KLAUS MULLER.
HOCKEY Félix Denayer et John-John Dohmen évoquent une année 2015 qui sera capitale pour les Belges P.52 & 53
Hasi : « Dendoncker a pris
la place de Tielemans »
DIVISION 1 Anderlecht se déplace à Genk dimanche (18 h)
Le coach du Sporting
a particulièrement
apprécié la prestation
de ses jeunes, jeudi,
contre le Dinamo.
Tielemans est dans
une forme ascendante
mais c’est Dendoncker
sa plus grande
satisfaction.
Hasi se méfie
du déplacement à Genk,
coincé entre deux
sommets européens.
B
esnik Hasi était particu-
lièrement loquace, ven-
dredi, quelques heures
après le nul blanc signé contre
le Dinamo Moscou. Légitime-
ment fier de la prestation de
son équipe en dépit des nom-
breuses absences, le Kosovar n’a
évité aucun sujet à quelques
heures d’un nouveau match au
sommet pour ses Mauves. Ce
sera dimanche (18h00), à Genk,
où l’entraîneur anderlechtois a
vécu les moments les plus
émouvants de sa carrière de
joueur.
Olivier Deschacht cité chez les
Diables. Compte tenu des indis-
ponibilités dans l’axe défensif
des Diables rouges et de sa
forme actuelle, Olivier Des-
chacht n’aurait sans doute pas
volé un retour dans le noyau de
l’équipe nationale au mois de
mars. « Oli signe une saison ex-
traordinaire, souligne Besnik
Hasi. Mais il vient de fêter ses
34 ans et je ne suis pas certain
qu’il ait envie de rajouter des
matchs à son programme déjà
très chargé (NDLR : toutes
compétitions confondues, il n’a
pas encore loupé une minute
des 40 matches mauves cette
saison). Plus il vieillit, mieux il
joue (NDLR : il brille davantage
dans l’axe qu’au back gauche).
Il se soigne beaucoup mieux
qu’avant. Il a vu que N’Sakala
assurait au back gauche et il
sent Nuytinck dans son dos. »
Kabasele « Les Diables ? Cela trotte dans un coin de ma tête ! »
ncien attaquant reconverti
A en tant que défenseur cen-
tral, Christian Kabasele avait dé-
barqué à Genk sans faire de
bruit, l’été dernier, à la Cristal
Arena. Quelques mois plus tard,
le coup de poker de la direction
genkoise s’est transformé en af-
faire en or puisque, aujourd’hui,
le Racing possède la meilleure
défense de l’élite avec seulement
24 buts encaissés en 26 matchs.
Et Kabasele est le joueur qui a le
plus joué pour le compte des
Limbourgeois.
« Je m’étais donné une année
complète pour découvrir la D1
(NDLR : il avait déjà été prêté à
Malines et également joué en
Bulgarie), surtout dans un club
du top, explique-t-il calmement.
J’ai eu la chance d’intégrer rapi-
dement l’équipe et de ne plus la
quitter. Je suis donc en avance
SPORTS
Besnik Hasi n’évoque jamais sans émotion Genk, un club qui restera à tout jamais dans son cœur. © PETER DE VOECHT/PHOTO NEWS.
Un retour à Genk toujours parti-
culier. « Retourner à Genk sera
spécial à tout jamais, avoue
l’entraîneur anderlechtois. Ce
club reste dans mon cœur. J’y ai
fêté la promotion en D1 avant
de gagner un titre de champion
et une Coupe de Belgique. Je vi-
vais à l’époque les moments les
plus difficiles de ma vie en rai-
son de la guerre au Kosovo
mais les supporters ont été fan-
tastiques. Je n’oublierai jamais
avoir pu récolter grâce à eux
quelque 3.000 euros pour aider
400 familles dans les camps
pour réfugiés. »
Les pattes de lapin d’Alex
McLeisch.« Le coach de Genk a
Kabasele se donne encore 2 ou 3
ans avant d’être prêt pour
l’équipe nationale. © BELGA.
sur le schéma le plus optimiste
que je m’étais fixé mais je ne suis
encore nulle part. »
Joueur sûr et fiable, qui évolue
des pattes de lapins dans ses
poches, sourit Besnik Hasi. Il
parvient toujours à gagner par
un but d’écart grâce, parfois, à
un corner imaginaire ou à un
goal fantôme. Mais quelqu’un
qui parvient à forcer la chance
a du mérite. Genk, qui a la
meilleure défense de Belgique,
est redevenu un outsider dans
la course au titre. Chapeau ! On
joue généralement bien là-bas
mais je sais aussi que Buffel
fait toujours le match de sa vie
contre nous (NDLR : en Playoff
1, l’an dernier, l’ex-Diable rouge
avait signé le hold-up parfait
face aux Mauves alors que
Genk avait été réduit à 10 à la
tantôt aux côtés du prometteur
Sandy Walsh tantôt aux côtés du
robuste Kara comme ce sera le
cas dimanche face à Anderlecht,
Christian Kabasele cultive le pa-
radoxe d’être à la fois ambitieux
et modeste. Vu son jeune âge – il
fêtera son 24e anniversaire mar-
di – et la saison qu’il accomplit
dans le Limbourg, il peut voir
loin. Mais il reste conscient de
ses lacunes, du travail de forçat
qu’il lui reste à accomplir pour
continuer à progresser. « Je dois
progresser au niveau de mon pla-
cement et de ma relance, notam-
ment, confirme-t-il. Ce qui est
parfaitement logique vu que j’ai
été formé comme attaquant
avant de reculer dans le jeu un
peu par hasard, il y a deux ans.
On disputait la préparation à
Eupen et Diawandou Diagne
s’était blessé. L’entraîneur
70e et que Mitrovic avait loupé
un penalty). »
Youri Tielemans a relevé la tête
contre le Dinamo Moscou. Se-
rait-ce en tant que no10 que
Tielemans s’exprime le mieux ?
« Il a profité des espaces entre
les lignes contre Moscou, mais il
se situera toujours entre un no6
et un no8, dit le T1 des Bruxel-
lois. Le prochain pas qu’il doit
franchir est d’être toujours aus-
si présent offensivement que
contre les Russes. En dépit de sa
perte de balle contre Malines, il
est dans une courbe ascendante
ces dernières semaines. J’espère
qu’il retrouvera vite sa
meilleure forme. J’ai dit à Tiele-
m’avait aligné comme défenseur
central et cela s’était plutôt bien
passé. Même si tout joueur rêve
de marquer des buts, je me suis
adapté et je ne le regrette nulle-
ment. Vous savez, pour réussir
une carrière, il faut parfois un
brin de chance, mais aussi poser
les bons choix, aux bons mo-
ments. Si j’étais resté attaquant,
je ne serais certainement pas ici.
C’était mon destin de devenir dé-
fenseur. »
« La Belgique
plutôt que la RDC »
Compte tenu des soucis ren-
contrés en équipe nationale au
poste de défenseur central,
Christian Kabasele ne pourrait-il
pas songer à arborer un jour le
maillot des Diables, lui qui a ré-
gulièrement joué en sélection
chez les jeunes et une fois chez
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
mans de ne pas vouloir devenir
un homme trop vite, de prendre
son temps. Ça va venir. »
Leander Dendoncker, la plus
grande satisfaction.« Dendon-
cker, c’est ma plus grande satis-
faction, assure Besnik Hasi. La
direction a été étonnée au début
quand je lui ai donné la priori-
té par rapport à Kljestan et Mi-
livojevic. Aujourd’hui, il a car-
rément pris la place de Tiele-
mans. Leander sait courir pen-
dant trois jours d’affilée. C’est
un vrai no6, très complémen-
taire avec Steven Defour. Youri
(Tielemans) ne doit pas drama-
tiser. Lui aussi a pris la place
d’un autre à l’époque. C’est le
les Espoirs (« Comme attaquant,
avec Thomas Meunier en tant
que no10 ! ») ? « C’est sûr que cela
trotte dans un coin de ma tête, ex-
plique-t-il. Je sais qu’il y a pas
mal de soucis à ce poste-là depuis
quelques mois. Il y a le départ à
la retraite de Van Buyten, les
blessures, ou Ciman qui a émigré
au Canada. Je ne veux pas pa-
raître prétentieux mais je me
dois d’être ambitieux, de conti-
nuer à intégrer cette formidable
équipe un jour ou l’autre. Là, il
est évident que je n’ai pas le ni-
veau, mais, si je continue à ap-
prendre de mes erreurs, que je
dois forcément commettre en
match puisque j’ai un déficit de
formation en tant que défenseur
spécifique, pourquoi ne pas rêver
d’être prêt dans deux ou trois
ans ? Récemment, j’ai décliné
l’offre de la République démocra-
49
EUROPA LEAGUE
« Mbemba et Praet
pas prêts
pour Moscou »
Besnik Hasi a fait le point
sur les blessés et les nou-
velles, à l’en croire, ne sont
pas réjouissantes. Chancel
Mbemba, victime de sur-
charge musculaire, a besoin
de repos. « Il ne sera pas prêt
pour le match retour à Mos-
cou, jeudi. J’espère le récupé-
rer pour la venue de Courtrai
le 1er mars. »
Dennis Praet n’a, quant à lui,
plus joué depuis qu’il a
chaussé son Soulier d’or, à la
mi-janvier. Hasi, qui aura
besoin du Louvaniste à
100 % pour les playoffs, se
veut prudent. « On espérait le
récupérer pour Moscou, mais
ce serait trop risqué de le faire
revenir trop tôt. Il ressent
encore des douleurs au dos
après ses entraînements avec
ballon. Si on devait le perdre à
nouveau, ce serait peut-être
définitivement. Je ne veux pas
prendre le moindre risque.
Même pour Courtrai, ce sera
trop tôt pour lui. » Si Conte
(cheville), Sylla (adducteurs)
et Suarez (genou) restent
absents pour encore un long
moment, Defour (adduc-
teurs) compte bien jouer
dimanche à Genk.
X.TH.
football. La roue tourne vite. »
Le staff médical épinglé. La fa-
çon dont a été traitée la bles-
sure à l’orteil de Bram Nuytinck
reste toujours en travers de la
gorge de Besnik Hasi, qui peste
également de voir le retour de
Dennis Praet sans cesse repor-
té. Vendredi, le coach du triple
champion de Belgique en titre
n’a pas épargné son staff médi-
cal. « Quand reviendront les
blessés ? Impossible à dire car
quand mon staff médical parle
d’une indisponibilité de dix
jours, il faut compter deux ou
trois semaines », a-t-il grincé. ■
XAVIER THIRION
tique du Congo, qui souhaitait
me reprendre pour la CAN. J’ai
joué franc jeu avec l’entraîneur,
Florent Ibenge : je ne ferme pas
définitivement les portes de cette
équipe – du moins si on veut en-
core de moi… – mais je veux
mettre tous les atouts de mon côté
au cas où la Belgique pensait à
moi. »
En attendant, il essayera de
museler Anderlecht et Mitrovic
ce dimanche. « C’est un excellent
attaquant mais on se méfie da-
vantage – sans craindre outre
mesure – du collectif anderlech-
tois. Ce championnat est particu-
lier et cela peut partir dans tous
les sens. Si on gagne, on revien-
dra à deux points des Bruxellois.
Par contre, si on négocie mal nos
quatre derniers matchs, on pour-
rait terminer 8es ! » ■
VINCENT JOSÉPHY
49
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
50 LESSPORTS
Hamad et Carcela sauvent le Standard
DIVISION 1 Cette fois, les Liégeois ont terminé le match en force
Le Standard a livré
une première période
peu emballante.
Les hommes
de José Riga étaient
encore menés 1-2
à sept minutes de la fin…
Standard
Waasland-Beveren
A
vec deux des quatre der-
niers à affronter succes-
sivement, le Standard
n’a qu’un objectif : signer un six
sur six pour s’assurer quasiment
une place dans les Playoffs 1.
Mais vendredi, contre Waas-
land-Beveren, la première par-
tie du contrat a été difficilement
remplie. Alors qu’ils avaient ha-
bitué leurs partisans à entamer
les rencontres en force, cette
fois, les Liégeois ont joué avec
le frein à main durant la grande
partie de la rencontre au point
d’être encore menés 1-2 à sept
minutes du terme. Avant
d’émerger finalement grâce à
Hamad et Carcela…
Pourtant, la sérénité était de
mise avant ce match d’ouver-
ture de la 27e journée. Même
l’affaire De Camargo ne sem-
blait pas avoir perturbé le ves-
tiaire. Bien entendu, vendredi,
tous les regards se portaient sur
l’entame de match d’un atta-
quant de retour après le vaude-
ville consacré à son non-trans-
fert au Qatar. Profitant de la
présence de Van Damme sur le
banc par choix du coach et non
sa blessure à l’orteil, le meilleur
buteur des Rouches se présen-
tait en tant que capitaine de sa
formation. Et plutôt que de res-
ter planté comme un piquet sur
la pelouse, De Camargo est ré-
gulièrement venu demander le
ballon dans sa ligne médiane et
s’est permis d’inscrire un but
dès la 4e minute annulé pour
hors-jeu. Avant d’alerter dix mi-
nutes plus tard Steppe en étant
à la réception d’un centre de
Milec. A l’évidence, il avait zap-
pé l’épisode d’Al-Arabi.
Malgré son aide, le Standard
n’entamait pas la partie pied au
plancher comme ce fut le cas
face à Mouscron. Bien au
contraire. Il tentait plutôt de
poser son jeu avant d’adresser
une longue transversale pour
Carcela chargé de semer la ziza-
nie dans la défense adverse.
Mais le médian n’était pas aussi
virevoltant qu’il y a quinze
jours. Et son équipe moins ins-
pirée aussi, en manque évident
d’agressivité, et avec des flancs
n’apportant pas grand-chose. A
tel point que, dans l’indifférence
générale, Rowell mettait fin à
LA REVUE DES ÉQUIPES
Division 1
27e journée
Standard - Waasland-Beveren . . . . . . . . . . . 3-2
Arbitre : Colemonts.
Lokeren - Mouscron-Péruwelz . . . . . sam. 18h00
Arbitre : Smet.
Cercle de Bruges - Zulte Waregem . . sam. 20h00
Arbitre : Laforge.
FC Courtrai - Westerlo . . . . . . . . . . sam. 20h00
Arbitre : Dierick.
Ostende - Charleroi . . . . . . . . . . . . sam. 20h00
Arbitre : Van de Velde.
Gand - FC Bruges . . . . . . . . . . . . . dim. 14h30
Arbitre : Gumienny.
Genk - Anderlecht . . . . . . . . . . . . . dim. 18h00
Arbitre : Vertenten.
FC Malines - Lierse. . . . . . . . . . . . . dim. 20h00
Arbitre : Wouters.
sur lesoir.be
Suivez sur notre site toute l’actualité du football (belge et étran-
ger) avec en particulier l’évolution des matchs de Charleroi et
Mouscron-Péruwelz samedi soir et les directs commentés, same-
di, de Cheslea-Burnley (16h) et Manchester City-Newcastle
(18h30) et, dimanche, celui de Genk-Anderlecht (18h).
3
2
Ezekiel, Hamad et Carcela (de g. à dr.), les auteurs des trois buts rouches, ont sauvé la mise pour le Standard. © VIRGINIE LEFOUR/BELGA.
un cafouillage initié par un dé-
bordement d’Oumarou. Pour la
première fois depuis le retour
de José Riga, le Standard était
mené au score. Mais il avait en-
core 73 minutes pour rétablir la
vérité du classement. Et peu
après la demi-heure, c’est Eze-
kiel qui, après avoir récupéré
chanceusement le ballon, se
chargeait tout seul de faire la
moitié du chemin.
Mais il était clair que si le
Standard ne voulait pas subir
Un succès signé par trois renforts hivernaux
névitablement, quand on re-
IStandard
garde la liste des buteurs du
contre Waasland-Be-
veren, on se dit que, à l’inverse de
ce qui s’était fait cet été, le merca-
to hivernal a été payant du côté
liégeois. Imoh Ezekiel a inscrit
son deuxième but depuis son re-
tour à Sclessin et Jiloan Hamad,
qui n’avait joué que 18 minutes
contre Mouscron et 6 à Zulte Wa-
regem, n’a patienté que dix mi-
nutes après sa montée au jeu
avant de trouver le chemin des fi-
lets pour la première fois avec la
vareuse rouche.
« Evidemment, je préférerais
commencer les parties, mais il y a
de la qualité dans le noyau. Je
n’avais plus marqué le moindre
but depuis que j’ai quitté Malmö.
Classement
1. FC Bruges . . . . . . . 26
2. Anderlecht . . . . . . 26
3. Standard. . . . . . . . 27
4. Gand . . . . . . . . . . 26
5. Courtrai . . . . . . . . 26
6. Genk . . . . . . . . . . 26
7. Charleroi. . . . . . . . 26
8. Lokeren . . . . . . . . 26
9. Ostende . . . . . . . . 26
10. Zulte Waregem . . . 26
11. Westerlo . . . . . . . . 26
12. FC Malines . . . . . . 26
13. Waasland-Beveren . 27
14. Mouscron-Péruwelz 26
15. Cercle de Bruges . . 26
16. Lierse . . . . . . . . . . 26
À SCLESSIN
Ajdarevic prêté
jusqu’en juillet
Le Standard a confirmé, ce
vendredi, le prêt sans option
d’achat d’Astrit Ajdarevic à
Helsingborgs. A noter que
cette location se terminera
le… 15 juillet 2015.
Quatre menacés
D’ici le début des playoffs,
on sait que les joueurs
tentent de gérer leur quota
de cartes jaunes. A Sclessin,
Van Damme, Trebel et Milec
restent sous la menace
d’une suspension. Mais avec
sa carte de vendredi, Arsla-
nagic s’est ajouté à la liste.
Contrat professionnel
pour Badibanga
Le Standard doit faire face à
de nombreuses sollicitations
concernant ses jeunes élé-
ments, notamment dans sa
génération des U17. En at-
tendant, Beni Badibanga, un
ailier de 19 ans, pur produit
de l’Académie Robert Louis-
Dreyfus, a signé un contrat
de trois ans et demi.
l’affront d’être une fois de plus lon au-dessus du but du petit contres précédentes, les Lié- LE MATCH
incapable de s’imposer à domi- rectangle. geois avaient gardé leur jus et
STANDARD - WAASLAND_BEVEREN . . . . 3-2
cile, il allait devoir montrer un Cette action sonnait comme leur efficacité pour la fin de la
Standard. Thuram, Milec, Arslanagic, Scholz, An-
autre visage en seconde période un réveil nécessaire pour la for- rencontre. A peine monté au drade, Carcela (90e : Ono), de Sart, Trebel, Mujan-
tant ce fut poussif dans le pre- mation principautaire un peu jeu, Hamad rétablissait l’égalité gi Bia (73e : Hamad), De Camargo (73e : Louis),
Ezekiel. Entraîneur : Riga.
mier volet de la rencontre. A plus agressive dans les duels. avant de voir Carcela, deux mi-
Waasland-Beveren. Steppe, D’Ulivo, Robson,
aucun moment, on avait senti Mais si Mujangi Bia tentait sa nutes plus tard, assurer le suc- Corstjens (88e : Ibou), Addy, Wilmet, Rowell, Ma-
cette équipe liégeoise désireuse chance à deux reprises, c’est cès du Standard. Et la direction ric, Oumarou, Emond (84e : Destorme), Bourabia.
de bousculer la formation ad- Emond qui, d’un superbe coup liégeoise pouvait pousser un ouf Entraîneur : Brepoels.
verse. Ce qu’Ezekiel aurait pu franc, redonnait l’avantage à de soulagement ! Surtout quand Arbitre. Colemont.
réaliser dans la minute d’ap- Waasland-Beveren. Et qui, une un but de Destorme était annu- Assistance. 23.835 spectateurs.
plaudissement pour le troisième fois de plus, replongeait Scles- lé pour hors-jeu dans les arrêts Buts. 17e : Rowell (0-1), 34e : Ezekiel (1-1), 64e :
Emond (1-2), 83e: Hamad (2-2), 85e : Carcela (3-2).
anniversaire du décès de Guy sin dans le doute. Mais cette de jeu… ■
Cartes jaunes. Corstjens, Wilmet, Carcela.
Namurois en propulsant le bal- fois, à la différence des ren- ETIENNE PAIROUX
J’avais besoin de ressentir cette liberté à de tels éléments. Il est im- très simple à compter, c’est mon
montée d’adrénaline grâce à une
très bonne passe d’Ezekiel. »
prévisible. Cela fait partie des
données d’une équipe qui veut
deuxième du droit après celui
inscrit à Charleroi. Maintenant,
Mais la délivrance est venue être là où on veut être. » si nous avions été plus efficaces en
d’un joueur qui a été absent tout Déjà buteur contre Mouscron, début de match, on aurait sans
au long du premier tour et qui, le flanc droit du Standard préfé- doute vu une autre rencontre.
dès lors, recevait le qualificatif de rait mettre l’accent sur le collec- Nous n’avons pas marqué à cet
renfort au moment d’aborder le tif. instant et l’adversaire a pris
deuxième tour. Ce que Carcela « C’est vrai qu’on me considère confiance. Heureusement, nous
confirmait déjà en dynamitant un peu comme un nouveau avons été capables de tout donner
Mouscron pour le premier match joueur. Si j’ai marqué, c’est aussi en fin de match pour renverser la
version Riga. Nettement moins grâce à une équipe qui n’a rien lâ- vapeur. De quoi quitter la pelouse
en réussite ce vendredi, le petit ché et au sein de laquelle les rem- en se disant que, pour le moment, Carcela a fait l’essentiel : trouver
Marocain a fait l’essentiel : trou- plaçants ont également fait leur tout va bien au Standard. » l’ouverture quand le Standard en
ver l’ouverture quand son équipe part de boulot. Mon but est un Et de voir la qualification pour avait réellement besoin. © NEWS.
en avait réellement besoin. peu le fruit d’une inspiration car les Playoffs 1 se rapprocher sé-
« On sait qu’à tout moment, j’ai vu que le gardien anticipait rieusement. s’ouvrent petit à petit » confirme
Carcela peut être l’ouvre-boîtes, un centre. C’est pour cela que j’ai « Après cette victoire qui s’est le médian marocain qui fait dé-
savourait José Riga. On a besoin utilisé mon pied droit et inscrire jouée dans la tête car il faut recon- sormais pencher le jeu de son
de ce genre de joueurs et c’est pour un but avec ce pied-là, c’est un peu naître que nous avons un peu équipe à droite. ■
cela qu’il faut laisser une certaine inhabituel dans mon cas. C’est douté, c’est vrai que les portes E.Px
LES ENJEUX Le retour On prend Pennacchio
de Marin les mêmes sur la touche
14 10 2 61-25 52
Les Européens
13 9 4 45-27 48 en danger GENK – ANDERLECHT OSTENDE - CHARLEROI LOKEREN – MOUSCRON-PÉRUWELZ
1
14 5 8 43-38 47 Etat de forme. Marko Dewaest s’est entraî- Blessure. Sorti blessé
12 9 5 45-26 45 Après leur match conti- Marin (ph.), qui ne peut né. Même si son face à Ostende, Pen-
14 2 10 47-33 44
11 10 5 33-24 43 nental de ce jeudi soir, pas jouer en Europa équipe n’a pu obtenir nacchio (ph.) espère
11 7 8 38-29 40 Bruges et Anderlecht League avec Ander- le succès qu’elle aurait que son indisponibilité
9 11 6 36-29 38
9 5 12 31-42 32 reviennent à la réalité du lecht, devrait être titu- mérité face à Gand, ne sera pas trop
8 6 12 34-42 30 championnat avec deux dé- laire dimanche. « Tout le monde Mazzù a repris le même noyau longue mais il ne fera pas le dé-
7 9 10 38-53 30 placements délicats à négo- était étonné qu’il ne joue pas qu’en cette occasion pour le long placement à Lokeren, où une nou-
6 11 9 28-34 29
7 4 16 27-44 25 cier, dimanche : à Gand pour contre Malines dimanche passé déplacement à Ostende. Dewaest velle pelouse sera inaugurée.
6 5 15 31-45 23 le leader, à Genk pour les mais, après 90 minutes en Coupe (ph.), qui avait écourté la séance Monteyne de retour. Absent sa-
6 5 15 17-38 23
2
5 6 15 28-57 21
Bruxellois. contre Gand, il ne pouvait plus jeudi, s’est entraîné normalement. medi passé pour cause de suspen-
Dans la lutte pour le bouger pendant deux jours », a in- Geraerts bientôt. Seul Karel Ge- sion, Monteyne réintègre l’équipe
maintien, au courant diqué Hasi. raerts (ischios) manque à l’appel. Il pour apporter son expérience.
du résultat de Waas- La réalité de la D1. Hasi se méfie devrait reprendre l’entraînement Ménagé en milieu de semaine en
land-Beveren à Sclessin, des lendemains, mais aussi des avec le groupe la semaine pro- raison de son mollet, il est rétabli.
Mouscron-Péruwelz, le Cercle veilles européens. « Nous avons chaine. N’Ganga n’est pas repris. Légèrement incertain lui aussi,
et le Lierse tenteront de souvent perdu des points avant et Ruytinx et Hoefkens de retour. Peyre est rétabli.
prendre des points. Mais seul après un match européen. Mé- A Ostende, Jali s’est blessé à Badri, ce n’est pas le pied. Ecar-
le Cercle aura l’avantage fiance car, dimanche, nous conju- Mouscron et ne fait pas partie té sur choix de l’entraîneur la se-
d’évoluer à domicile en ac- guerons les deux facteurs ». Praet, d’une sélection que réintègrent maine passée, Badri se plaint cette
cueillant Zulte Waregem. Conte, Suarez, Mbemba et Sylla les expérimentés Hoefkens et fois-ci du pied et sera encore
sont toujours indisponibles. (X.Th.) Ruytinx suite à leur suspension. spectateur.
*** 50

Michel Louwagie « Gand
La rencontre
ne peut plus se cacher
du samedi
derrière des excuses »
Gand a perdu
près de 10 ans
à cause
des retards de
son stade. Mais,
avec la Ghelamco
Arena, le club
flandrien a
désormais pris de
l’avance. Et veut
miser sur un titre
dans les 3 ans.
ENTRETIEN
isite guidée de la Ghelamco
V Arena, de la cave au grenier.
Avec pour accompagnateur
non pas l’un des employés ex-
pressément chargés de la
prise en charge des nombreux touristes
et des groupes scolaires qui s’y suc-
cèdent chaque jour en deux sessions,
mais sous la conduite de Michel Louwa-
gie lui-même. Le directeur général de
La Gantoise nous accompagne pour
nous faire découvrir de l’intérieur ce
qu’il peut légitimement considérer
– même s’il ne le dit pas lui-même –
comme le chef-d’œuvre de toute une vie
professionnelle. Un quart de siècle, très
exactement, après son entrée en fonc-
tion à la mi-février 1990, Gand est passé
du statut d’un club surendetté, au bord
de la disparition pure et simple, à celui
d’un champion en puissance dans le
court terme. Au prix d’une gestion dra-
conienne qui n’a pas valu à son no 2 que
des amis…
Michel Louwagie, un mot d’abord sur
vos premiers pas dans ce qui est dé-
sormais devenu plus que votre ville
d’adoption, vous le Brugeois pur
sucre…
Je suis arrivé ici en 1974 pour étudier.
Gand, c’était un autre monde pour un
Brugeois. La seule grande ville à la-
quelle un jeune homme imprégné de
sa Flandre-Occidentale natale, pou-
vait espérer s’identifier un petit peu.
Je ne vous parle même pas d’Anvers
ou de Bruxelles. Quand j’avais 18 ans
et que je me rendais en compétition
dans la capitale, j’avais l’impression
que c’était New York ! Pendant un an
sur les bancs de l’Université de Gand,
je n’ai pas osé bouger. Persuadé que
tous ces gens qui m’entouraient
étaient bien plus intelligents ou plus
performants que moi. Il y avait une
majorité de Gantois qui, si je peux
dire, jouaient à domicile et beaucoup
d’Anversois qui n’avaient pas de sec-
tion Education physique chez eux. Un
Anversois, ça sait tout mieux que tout
le monde et donc ça en impose, vous
savez ! J’étais tétanisé. On était 110 en
début d’année et 16 seulement ont
réussi en première session. J’étais le
16e. Et pas un Anversois sur la liste !
Une révélation : j’étais enfin capable
d’autre chose que de nager vite. Le vrai
départ dans ma vie. Ça n’a l’air de
rien comme ça, mais, d’un coup, je me
suis affirmé. Un peu comme si tous
mes complexes s’étaient envolés en l’es-
pace d’une proclamation des résultats.
J’en ai même perdu mon accent bru-
geois ! (Rires)
En 1990, vous avez quitté le milieu de
la natation pour le foot. Curieuse
destination, non ?
A mes débuts, un jour où j’avais
© MATHIEU GOLINVAUX.
contrarié les plans d’Anderlecht par
rapport à la remise d’un match où
Michel Verschueren avait eu le culot
de faire venir l’arbitre trois jours
avant le coup d’envoi pour constater
l’état d’enneigement de la pelouse… en
plein dégel, Johan Boskamp m’avait
traité de badmeester (NDLR : maître
nageur). J’ai donc vécu longtemps
avec cette étiquette mais ça ne m’a pas
empêché de fonctionner. En fait, le foot
ne m’était pas étranger puisque j’ai
joué au Cercle de Bruges jusqu’à
13 ans avant d’aller compter les carre-
lages des piscines, comme disait Fre-
derik Deburghgraeve après sa mé-
daille d’or olympique en 1996. Car
c’est vraiment ça, même si, comme
dossiste, je pouvais à l’époque encore
espérer voir le soleil lors des meetings
en plein air. La natation m’a appris la
rigueur extrême et la remise en ques-
tion par rapport à la contre-perfor-
mance d’un jour. Je pense que c’est
pour cette raison que j’ai survécu aus-
si longtemps dans le milieu du foot où
j’ai croisé plus de requins que dans
nisseurs. A Gand, seuls quatre ou cinq
managers ont ma confiance. Pas sur
leur bonne tête mais sur leurs états de
service. Pour parler de ce Mogi, sachez
qu’il n’a pas tout de suite été le bienve-
nu à Gand. Maintenant oui, mais au
même titre que les autres. Avec les re-
présentants des joueurs, il faut tou-
jours être sur ses gardes. Et je le suis.
Avec vos confrères aussi, dit-on. Votre
réputation de négociateur intraitable
ne vous suit plus partout : elle vous
précède. Une éti-
quette de pingre
dont vous aimeriez « Gand bientôt
vous départir ?
Pingre, c’est vous qui
le 4 grand
e concerne Gand, c’est
le dites. Rigoureux et
comptable, là je veux
de Belgique ?
bien l’endosser, l’éti-
quette. Une sorte de
Ce statut
déformation profes- ne s’achète pas,
sionnelle dont je
pourrais me revendi-
quer. Quand vous
il se forge sur
débutez dans un le terrain ! »
contexte où votre em-
ployeur est à -23
millions sur son compte, vous appre-
nez très vite à couper chaque euro en
deux. J’ai donc gardé ce réflexe de véri-
fier moi-même chaque dépense.
Quand vous voyez l’Union belge
dilapider les bénéfices d’une année
de Coupe du monde, vous devez être
songeur, non ?
Disons que, chez moi, rien ne sort sans
un bon de commande signé de ma
main.
En 1990, Gand était au bord de la
faillite : comment enchaî-
ner un tel redressement
Michel comptable avec la
construction d’un stade qui
Louwagie constitue une première en
Belgique depuis la
construction du stade
Ancien joueur des catégories Breydel de Bruges en
d’âge du Cercle de Bruges 1974 ?
mais aussi ex-nageur de haut On n’a pas tout pensé en
niveau (1 titre de champion même temps, n’exagérons
de Belgique sur 100 m dos en pas non plus. On a d’abord
1974 et un record national sur pensé à former ou à recru-
200 m dos la même année), ter à bas prix pour mieux
Michel Louwagie (59 ans) est revendre. Avec de vrais
également licencié en éduca- gros coups, je peux encore
tion physique à l’université de vous citer les chiffres en
Gand. Entré dans le club de francs belges par cœur et
foot de sa ville d’adoption en vous diviserez vous-même
1990, il a secondé deux prési- par 40 après : Gunter Van-
dents Jean Van Milders et handenhoven à Metz (61
surtout Ivan De Witte avec millions), Laurent Delorge
lequel il a mené à bien l’opé- à Coventry (80), Cédric
ration sauvetage de La Gan- Roussel à Coventry aussi
toise puis le déménagement (82), Sandy Martens au
de l’Ottenstadion à la Ghe- Club de Bruges (65), Ivica
l’eau. Quand lamco Arena. Parallèlement à Dragutinovic et Ole-Mar-
j’ai commencé ses fonctions dans le football, tiin Aarst ensemble au
à traiter des il est également président de Standard (200), Hassan
transferts à la Fédération belge de nata- Mido à l’Ajax (200 plus 40
Gand, il n’y tion depuis 1998. en bonus lors de sa revente
avait pas que 5 à Marseille). Faites le total
ou 6 agents de joueurs. Maintenant, et ajoutez-y la revente du terrain de
ils sont 150, dont une majorité peu l’Ottenstadion, propriété du club, et ça
recommandable. fait une belle somme non ?
Raison pour laquelle vous travaillez Suffisante, en ôtant votre budget
souvent avec les mêmes, ce qui vous de fonctionnement saisonnier ?
est d’ailleurs reproché comme à Bonne question. Non, insuffisante car
d’autres dirigeants d’ailleurs… on n’a atteint pour la première fois
Vous voulez dire ? l’équilibre annuel qu’en 2006. C’était
d’ailleurs notre gros problème dans
Dirk Degraen est « tombé » à Genk notre ancienne infrastructure qui
l’an dernier parce que sa relation trop nous empêchait de nous développer
étroite avec Mogi Bayat indisposait commercialement. Après deux saisons
les administrateurs du Racing. Grief chez nous, Michel Preud’homme l’a
qui fait aussi tinter régulièrement les d’ailleurs bien senti et s’en est allé à
oreilles de Herman Van Holsbeeck à Twente. Si on avait eu notre stade ac-
Anderlecht… tuel, il serait resté car le club aurait pu
Il est normal que l’on travaille avec se développer.
des gens dont on apprécie les services.
C’est valable dans n’importe quelle La première pierre de la Ghelamco
profession qui fait appel à des four- Arena a été posée en 2006, puis on a
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
LESSPORTS 51
réimprovisé une cérémonie en 2008
avant une inauguration définitive qui
n’a eu lieu qu’en août 2013. En comp-
tant la gestation du dossier qui a pré-
cédé, ça fait dix ans en tout : le temps
perdu par Gand pour devenir un vrai
grand de Belgique ?
Des grands, il n’y en a que trois : An-
derlecht, Bruges et le Standard. Le FC
Malines a tenté de s’y greffer à la fin
des années 80, Genk aussi vingt ans
plus tard, mais personne n’y parvient.
Un palmarès et une histoire ne se
construisent pas à
coups de billets de
banque. En ce qui
vrai que le club a per-
du du temps à cause
de la crise écono-
mique mondiale de
2008. Moi-même,
j’ai eu quelques coups
de blues en me de-
mandant si ce stade
n’allait finalement
pas être achevé après
ma mort, à force de
poser des premières
pierres. Son achèvement est à mettre
au seul crédit des incroyables qualités
de lobbyiste de notre président, Ivan
De Witte, qui m’a toujours soutenu en
me laissant la liberté de lui donner
mon avis, même en opposition au
sien. Ça m’a redonné un coup de boost.
En 2008, lors de la signature de Mi-
chel Preud’homme, Gand annonçait
qu’il serait champion dans les trois
ans. Un fameux coup dans l’eau…
Avec le recul, il faut admettre qu’on a
sous-estimé les difficultés à cumuler
nos investissements dans la brique et
dans le sportif. Tous les clubs qui
construisent un stade connaissent ce
phénomène. Anderlecht y compris,
lors des rénovations du parc Astrid au
milieu des années 80.
Vous voilà dans le stade le plus mo-
derne du pays… et donc au pied du
mur par rapport à vos ambitions,
non ?
On ne peut plus se cacher derrière des
excuses, je l’admets. Les dettes puis la
construction du stade, c’est fini ! On a
les infrastructures sportives et com-
merciales adaptées, un entraîneur qui
va devenir un tout bon lorsqu’il aura
fini d’apprendre à gérer des vedettes et
un noyau qui se construit petit à petit
pour être en conformité avec nos pro-
jets. Après des années avec les pieds
dans le béton, Gand peut enfin enlever
ses bottes de chantier et chausser à
nouveau ses crampons.
Pour un nouveau plan de 3 ans et
concurrencer Bruges – que vous rece-
vez ce dimanche à la Ghelamco Arena
– comme le plus grand club de
Flandre ?
OK pour tenter de partir à la conquête
d’un titre dans les 3 ans. C’est réelle-
ment faisable en actionnant le compte
à rebours à partir de la saison pro-
chaine. Mais je ne veux pas paraître
obsédé par Bruges. En tant que compé-
titeur, ce qui m’intéresse, c’est de me
battre avec les meilleurs. Et les
meilleurs, actuellement, c’est le duo
Bruges-Anderlecht. Je ne fais donc pas
une fixation sur le Club, comme on a
pu me le faire dire récemment dans un
journal flamand. j’en reviens à ce que
vous disiez tout à l’heure : oui, le foot-
ball belge se cherche un 4e grand pour
composer un carré magique avec le
trio des “historiques”. Cela peut deve-
nir Gand ou un autre, mais ce n’est
pas à une direction de le dire. Ce sta-
tut, Gand doit aller le chercher sur le
terrain, au fil des ans. ■
Propos recueillis par
FRÉDÉRIC LARSIMONT
51
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

52 LESSPORTS FOCUS LESSPORTS 53

« Nous ne sommes pas aussi forts qu’on le pense… »

LESBRÈVES

Contador a
déjà dégainé
A l’heure de la reprise en hockey, Felix Denayer et John-John Dohmen lberto Contador (Tin-

évoquent une année 2015 qui sera capitale. Sans langue de bois. John-John
Dohmen
A koff-Saxo) a fait
mouche dès sa pre-
mière incursion en montagne
ENTRETIEN cette saison, en remportant
eux deux, ils comptent près

A
de 500 (!) sélections en
équipe nationale. Felix De-
nayer et John-John Dohmen,
respectivement capitaines du
Dragons et du Watducks, sont ce qu’on
appelle des « tauliers », que ce soit dans
leur club ou chez les Red Lions. Des
hommes d’expérience qui ont aussi des
choses à dire à l’heure de la reprise du
championnat, après trois mois de trêve
et à l’aube d’une année 2015 qui pour-
rait être déterminante pour l’avenir de
la sélection nationale. Les réunir (sur
terrain neutre) apparaissait dès lors
comme une évidence !
L’an dernier, vos deux clubs avaient
disputé la finale du championnat. Est-on
reparti vers le même scénario ?
Felix Denayer. S’il y a une équipe qui
peut empêcher le Watducks de remporter
son 4e titre consécutif, c’est nous ! Nous
avons eu du mal à trouver la bonne car-
buration en début de championnat,
mais nous ne nous faisons pas trop de
soucis. Nous parvenons généralement à
arriver à notre meilleur niveau sur la
fin. Le Watducks et le Dragons sont deux
équipes qui essaient clairement de faire
le jeu, même si le fait de miser sur nos
qualités plutôt que sur les faiblesses des
autres nous joue parfois des tours. Avec
nous, je vois Louvain et le Léo atteindre
les playoffs. Le Daring possède une
bonne équipe mais s’appuie trop sur ses
individualités.
John-John Dohmen. Ça va être une belle
bagarre pour être dans le top 4 ! Pour
nous, c’est clair que l’objectif, chaque an-
née, c’est d’être champions. Mais après
avoir perdu quatre joueurs majeurs, on
s’était dit que ce serait déjà pas mal d’at-
teindre les playoffs, où tout peut arriver.
Pour l’instant, on est en train de bien
faire ça. On a mal commencé, mais on a
bien réagi. On est sur la bonne route,
mais il reste encore 9 matchs et beau-
coup d’équipes se valent.
Le Brabançon est considéré
comme l’un des meilleurs
milieux de terrain au monde.
Avec ses 284 sélections (et
50 buts !), le capitaine du
Waterloo Ducks a réalisé une
carrière extraordinaire en
équipe nationale depuis ses
débuts, à l’âge de 16 ans, aux
côtés de Jérôme Truyens. A
27 ans, cet étudiant en der-
nière année d’ostéopathie à
l’ULB rêve de décrocher un 4e
titre consécutif avec son club.
Capitaine du Watducks, Stick
d’or 2009, et nominé sept
fois consécutivement comme
meilleur joueur du champion-
nat, il veut terminer sa car-
rière chez les Red Lions en
remportant, enfin, des titres.
Il s’est fixé de solides objec-
tifs pour la World League,
l’Euro 2015 et les Jeux de Rio.
Felix
Denayer
A 25 ans, Felix Denayer est le
véritable maître à jouer du
Dragons où il a effectué
toutes ses classes. Champion
de Belgique 2010 et 2011, le
capitaine anversois est étu-
diant en dernière année en
sciences économiques. Mais
il est surtout l’un des joueurs
les plus titrés de sa généra-
tion puisqu’il a terminé à trois
reprises sur le podium en EHL
et qu’il a remporté le Stick
EHL ÉQUIPES NATIONALES SALLE PROGRAMME ET CLASSEMENT vendredi la 3e étape de la
Ruta del Sol (2.1) à l’Alto de
DIVISION D’HONNEUR
Enfin un titre Les Jeux de Rio Namur confirme Hazallanas. Pour son premier
14e journée
pour la Belgique ? sa domination succès de 2015, le « Pistole-
en point de mire Wellington -Beerschot . . . . . . . . . . dim. 15h00
ro » a bénéficié du train d’en-
Héraklès - Dragons . . . . . . . . . . . . dim. 15h00
Trois clubs belges sont toujours en lice L’année 2015 sera déterminante pour Si la plupart des hockeyeurs de l’élite Louvain - Racing . . . . . . . . . . . . . dim. 15h00 fer de son équipier Ivan Bas-
pour enfin décrocher un premier sacre nos deux équipes nationales, qui vont ont profité de la trêve hivernale pour Braxgata - Antwerp. . . . . . . . . . . . dim. 15h00
so, qui a décramponné
dans la prestigieuse compétition euro- recharger les batteries, certains ont Orée - Léopold. . . . . . . . . . . . . . . dim. 15h00
tenter de décrocher leur ticket pour les Waterloo Ducks - Daring . . . . . . . . dim. 15h00 Froome et les autres favoris,
péenne : le Daring, qui s’est qualifié quand même décidé de participer aux
Jeux olympiques de Rio lors des demi- Classement Contador accélérant dans la
lors du premier tour, organisé à Barce- compétitions en salle. Et même si la
finales de la World League, organisées à 1. Louvain. . . . . . . . . . 13 9 1 3 47-27 30 dernière ascension pour s’en-
lone en octobre dernier, le Waterloo discipline ne profite pas d’une large
Ducks et le Dragons, tous les deux Brasschaat. 2. Waterloo Ducks . . . . 13 9 3 1 64-33 28 voler vers la victoire, à
exposition dans les médias, elle béné- 3. Daring . . . . . . . . . . 13 8 1 4 38-23 28
1.689m d’altitude. Contador a
exemptés de cet exercice grâce à leur Le Dragons accueillera, du samedi 20 ficie néanmoins d’un engouement de 4. Léopold . . . . . . . . . 13 8 4 1 36-22 25
statut de têtes de série. juin au dimanche 5 juillet, l’un des deux 5. Dragons . . . . . . . . . 13 6 4 3 49-30 21 devancé Froome de 19 se-
plus en plus large auprès des jeunes 6 Braxgata . . . . . . . . . 13 5 6 2 35-45 17 condes (le Britannique est 2e
Mais les Anversois, qui ont terminé les tournois qualificatifs, masculin et fémi- mais aussi de certains joueurs de 7. Racing . . . . . . . . . . 13 4 5 4 29-30 15
trois dernières saisons sur le podium, nin. Il s’agira de l’événement hockey le 8. Orée. . . . . . . . . . . . 13 5 8 0 26-42 15 du général à 27 sec). Le Fran-
Division d’honneur.
pourront-ils enfin s’imposer dans le plus important jamais organisé dans
9. Beerschot . . . . . . . . 13 4 6 3 30-35 15 çais Romain Bardet, 3e, a fini à
Chez les hommes, le championnat a, 10. Antwerp . . . . . . . . . 13 3 8 2 25-34 11
tournoi qui verra les seize meilleures notre pays, comme le souligne Marc 1mn41. Van den Broeck a
ainsi, été extrêmement disputé et a 11. Héraklès . . . . . . . . . 13 3 9 1 35-56 10
équipes du Vieux Continent s’affronter, 12. Wellington. . . . . . . . 13 2 11 0 19-56 6 terminé 11e, à 2mn42 de
Coudron, président de l’ARBH. finalement vu un deuxième sacre
à Bloemendaal, du 1er au 6 avril ? Le Contador. (afp b)
« Après l’Euro 2013, au Braxgata, notre consécutif de Namur, face au Racing.
club de Brasschaat devra, pour cela, Les Escargots, présentés comme les
réussir un véritable petit exploit lors pays accueillera un tournoi où s’affronte- AUTO
ront vingt équipes. Ce sera une première. grands favoris, se sont imposés face à
des huitièmes de finale face aux te- des Bruxellois, qui méritaient assuré- F1 : Ricciardo le plus rapide
nants du titre allemands de Harveste- L’ambition est importante dans le futur Daniel Ricciardo (Red Bull-Re-
pour nos deux équipes nationales, ce qui ment plus, vu la qualité du jeu propo-
huder. Toutefois, rien ne semble im-
sé, devant une salle comble (plus de nault) a signé vendredi le
possible pour les vice-champions de est logique vu leurs récentes performances meilleur temps (1.24.574) de la
1.000 personnes !). Il s’agit donc bel
Belgique qui sont toujours parvenus à lors des grandes compétitions internatio- journée d’essais d’avant-saison
et bien la fin d’un cycle pour le Racing
tirer leur épingle du jeu en EHL. nales. » de F1 sur le circuit de Catalogne
Du côté du Watducks, le tirage au sort qui avait décroché six titres consécu-
Chez les hommes, les Red Lions, qui tifs de 2008 à 2013 en s’appuyant sur à Montmelo, près de Barcelone.
a été un peu plus clément, quoi que… tenteront de décrocher une troisième C’est la première fois cet hiver
Les Brabançons, qui sont toujours à la une génération dorée.
participation consécutive aux JO après Chez les femmes, alors que le titre de qu’une Red Bull finit une jour-
recherche de leur match référence sur née d’essais en tête. L’Austra-
la scène européenne, auront la lourde Pékin et Londres, retrouveront sur leur champion ne semblait pas pouvoir
tâche d’affronter le club néerlandais
de Kampong et sa star belge, Loïck
chemin l’Australie, la Grande-Bretagne,
l’Inde, le Pakistan et cinq équipes qui se
échapper au White Star, qui avait
dominé la compétition régulière de la
lien a fait un dixième de mieux
que le Räikkönen (1.24.584), au
Luypaert. Mais, sur une rencontre, les
Belges peuvent réussir un exploit et
qualifieront via le deuxième tour de la
World League (normalement le Japon,
tête et des épaules, c’est pourtant le
Pingouin qui a émergé en s’imposant SUR LESOIR.BE
volant de la nouvelle Ferrari
SF15-T. Chez McLaren-Honda,
tenter, ensuite, d’atteindre pour la la France, la Malaisie, l’Afrique du Sud pour la toute première fois. Alonso a pu boucler une
toute première fois les demi-finales de Enfin, au niveau européen, Namur n’a soixantaine de tours, ce qui
et une cinquième nation).
la compétition. Enfin, les Molenbee- malheureusement pas réussi à main- n’était encore jamais arrivé.
Chez les femmes, les Panthères se (afp)
kois ont hérité des Anglais de Beeston tenir la Belgique en Division A malgré
frotteront aux Pays-Bas, à l’Australie, à
qui semblent être un adversaire à leur des prestations convaincantes. « Nous
la Nouvelle-Zélande, à la Corée du Sud, avons loupé la demi-finale pour un petit CYCLISME
portée. Ils pourraient être les invités
au Japon et à quatre équipes encore à but. Et malgré notre meilleure prestation Oman : Valls
surprise des quarts de finale.
Les Belges tenteront donc de placer, à désigner. lors de la dernière rencontre du tournoi, fait coup double
nouveau, une équipe dans le dernier Les trois premières places, au minimum, nous sommes rétrogradés. C’est la loi du Retrouvez Rafael Valls (Lampre) s’est of-
carré avant, pourquoi pas ?, de rêver de chaque compétition seront qualifica- sport », regrettait le directeur sportif, toute l’actualité du hockey fert vendredi la 4e étape du Tour
enfin à un premier titre européen… tives pour les Jeux. Frédéric Pokorny, à l’issue du tournoi. sur hockeybelgium.lesoir.be d’Oman, en surprenant les fa-
L.T. L.T. L.T. voris dans l’ascension finale de
la « Montagne verte ». L’Espa-
gnol possède 9 secondes

Avec le départ pour l’étranger, l’été

dernier, de nombreux internationaux,
sentez-vous que le niveau de la compéti-
tion a baissé ?
FD. Il est clair que chaque fois qu’un in-
ternational s’en va, ça se ressent. Et vu le
niveau de notre équipe nationale, les
remplacer par des étrangers de même
valeur n’est pas évident. Chez nous, on a
fait venir deux Irlandais, mais ils n’ont
pas le même niveau que Manu Leroy et
Loïck Luypaert (NDLR : respectivement
retraité et parti aux Pays-Bas). On ai-
merait que tout le monde reste, mais c’est
à chacun de choisir sa trajectoire indivi-
duelle.
JJD. Moi, ce qui m’a toujours retenu de
partir, ce sont mes études. Mais, même
après les avoir terminées, cette année, je
ne sais pas si je partirai. Notre cham-
pionnat est très bon. Cette année, il est
un peu diminué, mais ça va changer. La
saison prochaine, il y a plus de joueurs
qui vont revenir que partir.
Le championnat de hockey est-il assez
médiatisé en Belgique ?
JJD. Non, pas du tout, à part dans les
journaux. A la télé, on ne voit jamais de
match en direct, jamais de résumés dans
les émissions sportives, alors que nous
possédons le troisième meilleur cham-
pionnat au monde après les Pays-Bas et
l’Allemagne. Je ne comprends pas non
plus pourquoi on ne diffuse jamais les
finales des playoffs alors qu’elles sont
toujours d’un très haut niveau. J’en ai
déjà parlé plusieurs fois à Benjamin De-
ceuninck…
Constatez-vous une hausse du nombre
de spectateurs à vos matchs de Division
d’honneur ?
FD. Non. Il y a trop de rencontres et je
pense qu’on devrait peut-être évoluer
vers un championnat avec moins
d’équipes pour éviter des matchs le mer-
credi ou le vendredi soir. Mais, à côté de
cela, je suis heureux de voir que l’image
du hockey a changé chez les jeunes. Il y
en a beaucoup qui veulent devenir inter-
nationaux. Je trouve ça incroyable. A
leur âge, je ne connaissais personne en
d’or à deux reprises (2011 et
2013). Avec les Red Lions,
« Flex » a également tout
connu (deux JO, trois cham-
pionnats d’Europe et une
Coupe du monde) même s’il
lui manque toujours un titre
majeur. Avec ses 195 sélec-
tions (15 buts), il est l’un des
cadres de l’équipe nationale.
Red Lions « Nous devons considérer l’équipe nationale comme notre priorité, sans pour autant négliger notre club »
Vous venez de vivre une année assez
frustrante avec l’équipe nationale en
loupant le podium à la Coupe du
monde et en terminant derniers au
Champions Trophy. On a l’impression
que tout le monde est retombé brutale-
ment au sol…
JJD. C’est vraiment ça. Nous sommes 5es
mondiaux, mais nous ne sommes pas
si forts qu’on le pense. On l’a vraiment
réalisé au Champions Trophy, en dé-
cembre, et un peu à la Coupe du
monde, en juin, même si, là, ça s’est
joué à des détails. Nous sommes redes-
cendus sur terre. Notre force réside
dans le groupe ; plus on sera ensemble,
meilleurs on sera. C’est pour ça qu’on a
décidé d’augmenter le nombre d’entraî-
nements hebdomadaires en commun et
que l’on augmentera encore la dose en
vue des Jeux. En groupe, on peut battre
tout le monde, on l’a déjà fait.
FD. On a les capacités pour battre n’im-
porte qui, mais il nous manque une
continuité dans nos performances. Les
meilleures nations, elles sont là chaque
fois ; nous, il nous manque encore
quelque chose… même si ce n’est pas
grand-chose. Lors de notre dernier
stage (NDLR : en Afrique du Sud, en
janvier), il y a eu une vraie remise en
question de notre part. On veut plus
s’entraîner mais surtout être plus sou-
vent ensemble pour parler, former un
groupe, oser se dire les choses. Une
EHL « Nous voulons proposer du hockey de qualité » d’avance sur l’Américain Tejay
Van Garderen, et 19 secondes
sur Valverde. Van Garderen, qui
a résisté à l’Espagnol jusqu’au
Ne pas atteindre le Final 4 de l’EHL, dans le championnat allemand, une les victoires, comme s’il y avait une JJD. Vous avez raison. Nous avons dé- dernier virage, doit se conten-
qui est un peu au hockey ce que la formation solide. Je serais surtout dé- magie qui opérait pour nous dans ce jà réussi de très bons matchs, mais ter, comme en 2014, de la 2e
Ligue des champions est au football, çu si nous étions éliminés en propo- tournoi ! Cela dit, lors de la finale face toujours en phase de groupe, rarement place de l’étape reine, à 5 se-
constituerait-il une déception majeure sant du hockey de qualité. Jusqu’à à Bloemendaal, il y a deux ans, nous lors de la phase éliminatoire. Nous condes du vainqueur. Valverde
pour le Dragons ? présent, tous les résultats que nous nous sommes rendu compte que nous souhaitons clairement inverser la ten- a fini 3e, à 19 sec. (af)
FD. Cela dépend, et ce même si nous avons obtenus en EHL n’ont pas été n’étions pas au niveau… dance et battre, enfin, une équipe
avons terminé trois fois sur le podium liés à des prestations étincelantes. néerlandaise ou un autre favori du FOOTBALL
ces trois dernières années. Nous allons Nous n’avons pas toujours été les Le Waterloo Ducks, lui, ne s’est jamais tournoi. Nous avons hérité d’un bon Les Pays-Bas puniront
© PABLO GARRIGOS. affronter le tenant du titre, une équipe meilleurs, mais nous avons souvent vraiment distingué dans cette compé- tirage au sort pour le faire. Si on les hooligans de Feyenoord
qui joue très bien pour le moment réussi à nous surpasser pour aligner tition… gagne, ce sera un petit exploit. ■ Le gouvernement des Pays-Bas
a assuré l’Italie de sa « coopéra-
tion » et de son « engagement »
à « punir » les supporters du
Feyenoord Rotterdam qui ont
affronté jeudi après-midi la po-
doit pouvoir passer par des moments Vous parlez depuis plusieurs années de the talk”. Pour cela, il faut être Une première médaille d’or pourrait- travaille dur, chaque jour. On dit tou- équipe. Nous en avons discuté lors du joint la sélection, il faut un petit temps lice en plein cœur de Rome.
difficiles. On veut tout faire pour es- cette éventuelle médaille aux Jeux de convaincu du message et mettre tous elle définitivement vous lancer ? jours qu’au plus haut niveau, il faut stage en Afrique du Sud. Pendant un d’adaptation parce que l’on ne s’est pas Avant le match d’Europa
sayer de valider notre passion, même Rio. A la longue, cela n’a-t-il pas fait les éléments en place pour y parvenir. FB. C’est évident. Tous les sportifs de éliminer les émotions, mais, dans des an, nous allons mettre nos priorités sur fait de cadeaux pendant deux ou trois League AS Rome-Feyenoord
s’il n’y a aucune garantie que l’on y ar- peser une pression inutile sur vos Il faut développer la culture de la haut niveau vous le diront : un pre- moments comme ceux-là, il faut aussi le hockey, pas dans nos études, notre semaines ! Mais je suis d’accord avec (1-1), plus de 500 supporters
rivera. épaules ? gagne. Moi non plus, je n’ai pas peur de mier titre enlève la pression. pouvoir en profiter. boulot, les à-côtés… Félix : il faut vraiment considérer néerlandais, passablement
JJD. Chacun vit ça de manière très per- dire que je veux gagner des médailles et JJD. Un de nos problèmes, c’est que les l’équipe nationale comme notre pre- éméchés, avaient lancé des
Comment se fait-il que vous pensiez sonnelle. Moi, je suis le premier à dire remporter des tournois. générations précédentes de Red Lions De l’extérieur, on a l’impression que, Comment gérez-vous vos intérêts, mière équipe, sans pour autant aban- bombes fumigènes et d’autres
être si forts ? que je veux une mé- n’ont jamais rien gagné. Personne n’a balancés entre votre entre votre club et donner le club. projectiles sur la police au mi-
JJD. Quand on passe daille alors que d’autres Comprenez-vous que certains observa- pu nous transmettre une recette pour y club et l’équipe natio- les Red Lions ? C’est lieu de la place d’Espagne. Seize
en un an et demi de préfèrent ne pas en par- teurs disent parfois que les Red Lions arriver. Nous devons tout découvrir nale, vous n’arrêtez facile de « tourner le Les clubs estiment pourtant que policiers avaient été blessés.
la 13e à la 5e place ler. Mais j’ai fait mes sont arrogants ? par nous-mêmes. Dans les moments jamais… bouton » ? l’équipe nationale prend beaucoup de Vingt-trois supporters ont été
mondiale, quand on débuts en équipe natio- FD. Oui, mais c’est une réaction très clés, on ne parvient pas à passer le cap. JJD. Non seulement on FD. Pour moi, la place… arrêtés, a indiqué le chef du
commence à faire des nale à 16 ans et, ce qui “belge”. Si certains pensent ainsi, qu’ils Beaucoup de joueurs pensent que, pour ne s’arrête jamais… priorité actuelle, c’est JJD. Ils doivent voir ça comme un béné- gouvernement italien Matteo
super-résultats, m’énerve, c’est que nous viennent voir comment je m’entraîne gagner un titre, il faut faire un match mais, pour la plupart, l’équipe nationale fice plutôt que comme un préjudice. Ce Renzi, qui a exprimé sa colère
quand on arrive en n’avons toujours rien au quotidien. Ils verront que nous tra- de feu. mais c’est faux. Il faut juste quand ça s’arrête, on en- sans pour autant né- n’est parce qu’on est moins présent aux sur une chaîne de télévision ita-
finale d’une Coupe gagné depuis… Ma car- vaillons dur pour valider nos ambi- faire ce qu’il faut. C’est très différent. chaîne sur les études, les gliger le Dragons. entraînements qu’on n’apporte rien lienne. (afp)
d’Europe, quand on rière est presque termi- tions. Je suis d’accord qu’il faut rester FD. C’est ce que font les Allemands, par examens. Les vacances, Pour une question de aux clubs. Plus on s’entraînera à un
fait des matchs fan- née et je veux cette mé- réaliste, mais, en tant que sportif de exemple. Ils font toujours la même je ne sais plus ce que rythme, il est impor- haut niveau, plus on sera efficace en RUGBY
tastiques, quand le daille, je n’ai pas peur haut niveau, je n’ai pas envie de regar- chose. En Inde, ils ont raté leur début c’est. Cela fait deux ans tant de prendre cette club. Cela va aussi permettre d’attirer La Belgique se teste
public est eupho- de le dire. Rio, ce sera der vers le bas. de tournoi, mais ils ont quand même que je n’en ai plus pris. option. des membres. Si l’équipe nationale fait L’équipe nationale belge se
rique, quand les mé- ma dernière chance. Je fini par le remporter. Parfois, c’est difficile. JJD. Pendant l’année, de bons résultats, cela sert à tout le rend ce samedi (15h) à Amster-
dias parlent de plus n’ai aucun problème à Le prochain grand rendez-vous des Red JJD. Actuellement, nous ne sommes pas Mais c’est un choix que ce n’est pas trop com- monde. Les clubs doivent nous pousser dam pour disputer sa 2e ren-
en plus de nous, on « Si certains annoncer mes ambi- Lions, ce sera la World League, en juin, encore suffisamment réguliers. Alors j’ai fait. Et je prends « Nous sommes pliqué de “tourner le plutôt que d’essayer de nous retenir. contre du Championnat d’Eu-
commence à croire, tions, quitte à échouer à Brasschaat. Avec la qualification pour que, parfois, nous réussissons des pres- toujours beaucoup de bouton”, comme vous FD. Les internationaux essaient de rope des Nations (D1B). Les
même inconsciem- trouvent que avec les honneurs, parce Rio comme enjeu… tations collectives et individuelles ex- plaisir à être sur le ter- redescendus dites. Ce qui est plus suivre un programme “full-time” qui Diables noirs (1 match joué et
ment, qu’on va être que je sais que nous al- FD. Absolument. Même si je n’ai pas en- ceptionnelles, il y a clairement des ren- rain, que ce soit aux en- dur, c’est quand on va les amener vers un plus haut niveau remporté face à l’Ukraine), qui
champions du nous sommes lons nous donner tous vie d’engager tout le groupe, pour moi, contres où nous ne répondons pas pré- traînements, en stage, brutalement passe un peu plus de en vue des Jeux. Cela ne va durer qu’un comptent bien remonter au
monde ! Et ça ne se les moyens de réussir. c’est très clair, je veux gagner cette com- sents. C’est notre principal défaut. ou lors des tournois. temps en club, pour an, pendant l’année olympique. Il faut
passe jamais comme arrogants, FD. Je suis entièrement pétition. Et si cela ne tourne pas sur terre mais les playoffs ou l’EHL voir les bénéfices à long terme. Plus le
plus vite en D1A, ne peuvent se
permettre d’abandonner de
ça, malheureuse- d’accord avec John- comme on le souhaite, nous en tirerons (la coupe d’Europe) ; niveau des Red Lions sera élevé, mieux
ment… Mais si nous qu’ils viennent John. Mais il existe une les conséquences. Lors de la finale de la
Jouer ce tournoi devant votre public
va-t-il changer quelque chose ?
Pour la santé mentale,
c’est pourtant bien de nous sommes on est vraiment ce sera pour les jeunes avec qui ils s’en-
point en chemin s’ils veulent te-
nir le rythme imposé par la
sommes redescendus
sur terre, nous me voir grande différence entre
dire que tu veux rem-
World League, l’an dernier, nous
avions dit que nous n’y allions pas
FD. Bien sûr. On l’a vu lors de la der-
nière Coupe d’Europe, à Boom. Evoluer
s’arrêter de temps en
temps…
surtout prêts concentré sur son su-
jet et il y a de vraies
traîneront ensuite dans les clubs. C’est
juste un équilibre à trouver. ■
Moldavie (3 matchs, 3 vic-
toires, 3 points de bonus offen-
sommes surtout prêts
à repartir sur de m’entraîner » porter un prix et passer
de la parole aux actes.
pour gagner car il nous manquait
deux ou trois joueurs et cela m’avait dé-
dans un stade entièrement acquis à
votre cause, cela vous porte. C’est pour
JJD. C’est vrai, mais
nous avons choisi de
à repartir » rivalités entre clubs
en fin de saison. Du
Propos recueillis par
LAURENT TOUSSAINT
sif). (Ph.M.)

équipe nationale ! ■ équipe qui veut gagner des trophées bonnes bases. En anglais on dit “Walk rangé. vivre ces moments-là aussi que l’on nous investir pour cette coup, quand on re- et PHILIPPE VANDE WEYER

52 53
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

54 LESSPORTS

Charline Van Snick : « Je vais Les Liégeois

avoir du mal à me cacher ! »
JUDO La Liégeoise récolte l’or dès sa première sortie en 2015
Pour sa rentrée, l ment méritait plus ippon que ce
waza ari » insistait Baptiste Le-
a Liégeoise a décroché roy, son coach français.
l’or au GP de Düsseldorf Restait la dernière marche, la
Mongole Munkhbat, la no1 mon-
présenté comme un
diale qui, à 24 ans, vient de ga-
championnat du monde gner 4 de ses 5 derniers tournois
par la densité (Bakou, Oulan-Bator, Jeux asia-
tiques et Abou Dhabi). Son seul
de l’affiche.
Elle grimpe du 21e
échec ? Au 3e tour des Mondiaux
de Chelyabinsk contre Kondo
au 11e rang mondial et justement.
se replace dans la course Jamais mise en danger, Char-
line fera la différence à 30 se-
olympique pour Rio 2016 condes de la fin quand son ad-
qui qualifiera versaire écopera d’une pénalité.
les 14 meilleures. « Je suis invaincue à Düssel-
dorf, c’est incroyable, puisque j’ai
gagné en 2011 et en 2012. Quel
DÜSSELDORF tournoi. Je bats la no1, la cham-
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL pionne du monde et je règle mes
humilient
de bien pâles
Carolos
BASKET 21e journée
Liège 82
Charleroi 71
Liège : FIELDS 10-9, ANDERSON 2-14, NYAKUNDI
5-3, Pita 8-7, Morray, Hertay, GAUDOUX 2-5,
Penninck 2-4, ADAMS 4-7.
Charleroi : FRANCIS 6-0, Beghin 3-0, Collins 5-14,
SCHWARTZ 2-3, MASSOT 2-11, Enobakhare ,
Mukubu 0-2, BOSTIC 10-0, DOWDELL 4-5, Hatcher
2-2.
Quarts-temps : 23-13, 13-21, 23-16, 23-21
liminé par les Liégeois mar-
E di en Coupe, Charleroi, avec
Massot malgré sa légère entorse
de la cheville, avait l’occasion de
prendre sa revanche dans la Cité
Ardente, surtout qu’il pouvait
valider son ticket pour le Top 6
par la même occasion. Mais la
réaction d’orgueil hennuyère at-
tendue n’était pas visible à l’œil
nu. Moins agressifs que de cou-
tume en défense, les Carolos
laissaient les Principautaires

C
ha Chou, Cha Chou », le
fan-club de Charline Van
Snick animé par Anne et
Marc, ses parents, a enflammé la
salle rhénane. Pendant toute la
journée, on n’a entendu qu’eux
jusqu’à ce que leur championne
après toutes les contraintes pro-
tocolaires (podium, antidopage
et passage devant la presse et
même la télé… japonaise !)
vienne les remercier.
Depuis son retour sous les pro-
jecteurs de la compétition en
septembre – après 10 mois d’une
suspension annulée par le TAS
de Lausanne – Van Snick avait
déjà obtenu le bronze à Zagreb
et l’or à Tachkent. Elle a mis la
barre à des hauteurs qu’on ima-
ginait, encore vendredi matin,
inaccessibles en ce moment.
Après avoir gagné, haut la
main la bataille du poids – elle a
Dylan Borlée : « J’évite de rester dans le négatif »
ATHLÉTISME Le Bruxellois sera le favori du 400 m au « national » indoor mais demeure très serein
ême si, réglementaire-
M ment, c’est la date du
1 mars qui a été fixée comme ul-
er
time limite pour la réalisation des
minimums pour l’Euro en salle
de Prague (6-8 mars), les cham-
pionnats de Belgique de ce same-
di (1) serviront de sérieux révéla-
teurs pour les derniers candidats
au voyage. Parmi ceux-ci, Dylan
Borlée, le seul de la célèbre fratrie
à courir au Topsporthal de Gand,
partira à l’assaut de son premier
titre national senior avec le secret
espoir de boucler ses 2 tours de
piste du 400 m en 46.90 (ou
moins…) Un sacré pari qui méri-
tait quelques explications.
Dylan et l’indoor. « Cela n’a ja-
mais été mon fort, sans doute
parce qu’on s’entraîne très peu en
salle. Depuis notre retour
d’Afrique du Sud, le 24 janvier, je
suis allé sur la piste de Gand deux
fois par semaine. En plus, avec
ma taille (NDLR : 1,90 m) j’ai
parfois l’impression d’être à
l’étroit dans mon couloir ! Ce qui
est compliqué, c’est le rabatte-
ment. La clé, c’est de partir vite
pour éviter la “guerre” quand on
arrive à mi-course et occuper la
tête… Lors du meeting Ifam, au
début du mois, je m’étais retrouvé
en 3e position après le rabatte-
ment et ça m’avait coûté beau-
coup d’énergie. ; j’avais l’impres-
sion d’avoir perdu mes repères, de
ne plus savoir si j’avais encore des
réserves ou non avant le sprint fi-
nal. Ici, sans mes frères ni Julien
Watrin ou Antoine Gillet au dé-
part, je ne dois pas trop me poser
de questions. »
Dylan et le minimum pour l’Euro.
« En soi, je me sens capable d’y ar-
river même si j’en suis encore éloi-
gné de 74 centièmes (son record
personnel est de 47.64). Quand
C’est peut-être dans son premier combat face à la Coréenne Kang que Charline Van Snick a connu le
plus de difficultés (victoire en prolongation) © KLAUS MULLER.
été pesée à 47,700 kg – le jeudi
soir – restait la vérité de la com-
pétition.
Sur le tatami I de la « Mitsubi-
shi Halle », la Liégeoise (24 ans)
a connu une journée sans la
moindre faute.
Même s’il lui a fallu la prolon-
gation (golden score) pour écar-
ter la jeune Coréenne Kang, 171e
mondiale qui, du haut de ses 18
ans, n’avait rien à perdre devant
une Charline qui avait, tout d’un
coup toute la pression de son
échec précédent au Grand Che-
lem de Tokyo, en décembre, sur
ses épaules. « J’étais tellement
stressée à l’idée de perdre au pre-
tu fais 33.33 sur 300 m comme je
l’ai fait la semaine dernière, tout
est possible. Mais si je ne réussis
pas, je n’en ferai pas une mala-
die. »
Dylan et ses envies de grand
championnat. « Contrairement à
mes frères, qui n’ont pratique-
ment pas couru en salle, j’ai choi-
si de tenter d’aller à l’Euro cet hi-
ver. Je ne pense pas que ça altérera
ma saison en plein air, je me sens
capable de gérer la fatigue éven-
tuelle que l’Euro – si j’y vais…
– générera. Je me dis que
ce serait bien pour tra-
vailler mon rythme de
course. Si j’ai pris cette op-
tion, c’est aussi parce que je n’ai
pratiquement pas couru l’an der-
nier, à cause de ma blessure au
dos et qu’il y a toujours une frus-
tration à combler ; si j’avais eu
une saison complète, j’aurais
sans doute agi différemment. Je
pense que cela peut m’aider men-
talement. En plus, je n’ai jamais
disputé de grand championnat
senior en individuel et ça ne peut
que m’être bénéfique sur le plan de
l’expérience. »
Dylan et sa préparation. « Le
stage en Afrique du Sud, de la mi-
décembre à la fin janvier, a été
très intensif. Il m’a fallu du temps
pour récupérer. Je me sens plus
fort que l’an dernier en vitesse et
j’ai aussi gagné en masse, je suis
plus puissant. En revanche, je
dois encore bosser ma résistance
et je dois faire attention à ne pas
perdre trop de poids. C’est une
constante dans la famille ! Du
coup, j’avale des barres protéinées
et des fruits entre les repas ! »
Dylan et sa « cool attitude ».
« Quand j’ai commencé l’athlé-
tisme, en suivant l’exemple de Ke-
vin et Jo, j’en voulais trop. Au fil
mier tour, c’est terrible comme
blocage. »
Son rendez-vous capital, face à
la Japonaise Ami Kondo, cham-
pionne du monde en titre à Che-
lyabinsk en août et lauréate du
Grand Chelem de Tokyo fut une
vraie leçon d’attaque et d’audace.
Une immobilisation rondement
menée et Kondo, qui éclatera en
larmes à son retour en salle
d’échauffement, voyait sa série
de 16 combats sans défaite bru-
talement interrompue.
En quart, la Belge fut tout aus-
si efficace en immobilisant l’ex-
périmentée italienne Valentina
Moscatt (27 ans) après 85 se-
Dylan Borlée aura l’Euro de Prague et un premier titre national
senior en point de mire, ce samedi, à Gand. © PHILIPPE CROCHET/PHOTO NEWS.
condes. « Ce sont deux combats
de référence. Deux grands mo-
ments de lucidité, j’ai directe-
ment vu ce qu’il fallait faire et je
l’ai appliqué parfaitement. »
De quoi mettre tous les atouts
physiques – deux ippons en
moins de trois minutes – et psy-
chologiques face à la Roumaine
Monica Ungureanu, une de ses
rares « bêtes noires » (2 défaites
en 2 combats). Van Snick fit pas-
ser son clan par toutes les cou-
leurs de l’arc-en-ciel en écopant
d’une pénalité (1mn55), en fai-
sant appel au docteur (3mn20)
avant de trouver l’ouverture à 30
secondes de la fin : « Son mouve-
comptes avec Ungureanu. Le Fields et Nyankundi s’amuser à
meilleur tournoi de ma vie ? Je l’intérieur, avec quelques boule-
ne sais pas. J’espère surtout qu’il vards. Ils manquaient en plus de
y en aura d’autres. Même si, sur précision offensivement, avec un
l’affiche, il est mis Grand Prix, pitoyable 0 sur 4 à distance.
c’était plus que cela. Tout au long Dans ces conditions, l’écart ne
de la journée, je me suis sentie faisait que grandir via un Fields
portée par l’ambition, j’étais de impressionnant (12-9 puis 19-11)
plus en plus euphorique. le ma- ou encore Anderson (23-13, 10e).
tin, pourtant, je ne me suis ja- Et les affaires carolos ne s’amé-
mais projetée au delà du premier lioraient pas après la mini-
combat. » pause. Les Spirou se montraient
La voilà qui frappe à nouveau incroyablement brouillons en
à la porte des meilleures : « J’es- zone offensive, semblant par mo-
père que ce résultat marquera les ments perdus, ne se comprenant
esprits. Je vais avoir du mal à pas les uns les autres… Le maître
me cacher, c’est sûr (rires). » à jouer habituel, Dowdell, ne dé-
Une note sur votre journée ? livrait ainsi pas le moindre assist
« A Zagreb, j’avais parlé de 7 sur en première période : édifiant.
10 pour ma rentrée. Ici, c’est 10 En face, Liège, en pleine
sur 10, la grande distinction. confiance, ne se posait pas de
Mais, demain, il faudra tout ou- question et jouait juste (9 assists
blier… » ■ à la pause). La différence entre
CHRISTIAN RASPILLER les deux formations était illus-
trée par un shoot ouvert loupé de
Hatcher, suivi d’une très belle
exécution locale ponctuée par un
triple de Pita (33-23).
Et si Charleroi rappliquait en
vue du repos, entre autres grâce
à Bostic, il pouvait s’estimer très
heureux de n’être mené que de 2
du temps, j’ai appris à me déta- unités à la 20e. Si Massot gardait
cher de tout. Je me dis que si ça ne
marche pas un jour, ça sortira
les visiteurs dans le coup à la re-
prise avec 8 pts (46-42), Liège
bien le lendemain parce que je repartait de plus belle, se faisant
sais ce que je fais à l’entraîne- toujours autant plaisir à l’inté-
ment, combien je bosse. J’ai pris rieur, via des pénétrations ou un
des coups sur la tête – en 2013 point de fixation nommé Fields
quand je n’ai pas pu courir indi- (59-48). Même si l’écart n’était
viduellement à l’Euro espoir pour pas énorme, la messe était dite
1 centième ou en 2014 quand on pour nombre d’observateurs, ne
ne m’a pas permis d’aller avec le serait-ce qu’au vu de la diffé-
relais à Zurich – mais je rebondis rence de saine agressivité entre
très vite. Mes frères me protègent. les deux équipes. Sans parler des
Mon père aussi. Il insiste tou- rebonds… Le Spirou faisait bien
jours pour que j’évite de rester illusion via 2 triples à quelques
dans le négatif. » ■ minutes du terme (65-59), mais
PHILIPPE VANDE WEYER Fields, remonté après avoir souf-
flé quelques instants, remettait
de suite les choses au point avec
(1) Topsporthal de Gand, début des un panier plein de rage. Les Lié-
compétitions ce samedi 21 février à 12 h. geois pouvaient se faire plaisir
avec Anderson (78-64), Adams,
ENJEU Penninck ou encore Pita…
Si le succès local est mille fois
Qui à l’Euro ? mérité, les Hennuyers doivent
miser sur un faux pas de Pepins-
Cinq athlètes belges sont
déjà assurés de leur place à ter à Ostende ce samedi pour va-
l’Euro de Prague et un 6e, le lider leur ticket pour le Top 6. Ils
décathlonien Niels Pittom- ne méritaient pas mieux après
vils, devrait être « invité » par une prestation lamentable… ■
l’Association européenne LOÏC DÉVIÈRE
d’athlétisme. Qui peut bri-
guer une sélection ce samedi
à Gand ? RÉSULTATS
Ils sont déjà qualifiés DIVISION 1 (21e journée)
Jan Van den Broeck (800 m), Liège - Charleroi . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82-71
Pieter-Jan Hannes (3.000 Ostende - Pepinster . . . . . . . . . . . . sam. 20h30
Mons - Louvain . . . . . . . . . . . . . . . sam. 20h30
m), Eline Berings, Anne Zagré Alost - Willebroek . . . . . . . . . . . . . . sam. 20h30
(60 m haies), Nafi Thiam Brussels - Limburg . . . . . . . . . . . . . dim. 15h00
(pentathlon, invitation). Bye : Anvers.
Ils peuvent se qualifier Classement
1. Ostende . . . . . . . . 19 16 3 1612-1380 35
Dylan Borlée (400 m), 2. Anvers . . . . . . . . . 19 13 6 1624-1536 32
Mathias Broothaerts 3. Mons . . . . . . . . . . 19 11 8 1470-1409 30
(longueur), Damien 4. Alost . . . . . . . . . . 18 11 7 1556-1534 29
5. Limburg . . . . . . . . 18 11 7 1494-1465 29
Broothaerts (60 m haies), 6. Charleroi . . . . . . . 19 10 9 1447-1394 29
Chloé Henry (perche), 7. Liège . . . . . . . . . . 19 8 11 1534-1578 27
Fanny Smets (perche), 8. Pepinster . . . . . . . 18 8 10 1426-1485 26
9. Brussels . . . . . . . . 18 7 11 1495-1529 25
Jeroen Vanmulder 10. Willebroek . . . . . . 19 4 15 1518-1655 23
(longueur). 11. Louvain . . . . . . . . 18 3 15 1347-1558 21

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 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

BRUXELLES 55

Une grand roue parisienne à Bruxelles

LOISIRS Plus haute que celles des Plaisirs d’hiver ou de la Foire du Midi
Un forain de la Foire du RÉACTION
Midi a acheté la célèbre
Geoffroy Coomans : « pas
attraction de la Concorde et contre le principe »
veut l’amener dans la « On n’est pas fermé sur la question »,
capitale. réagit Geoffroy Coomans (MR), l’éche-
vin en charge des questions urbanis-

U
n forain belge a acheté la
grand roue qu’on peut voir du-
rant plusieurs mois chaque
année sur la place de la Concorde à Pa-
ris. Il compte bien la proposer au pu-
blic belge dès l’été prochain et il envi-
sage de la faire venir notamment à
Bruxelles. Il a même plusieurs sites dé-
jà en vue. Fameux spectacle en pers-
pective car elle est encore plus haute
que celle de la Foire du Midi et que
celle des Plaisirs d’Hiver.
La grande roue fait partie des attrac-
tions qui font rêver et qui marquent le
paysage à Bruxelles, que ce soit à la
Foire du Midi ou à l’occasion des Plai-
sirs d’Hiver. Mais René Bufkens, un fo-
rain habitué de la Foire du Midi, envi-
sage d’amener à Bruxelles la grande
roue qu’on peut admirer durant des se-
maines chaque année sur la place de la
Concorde à Paris. « Ils comptent la
remplacer à l’occasion de l’Euro 2016
de football qui aura lieu en France »,
nous explique René Bufkens. « Ils
veulent en installer une plus grande
sur le thème du football, avec un écran
et avec un restaurant en dessous. » Et il
sait déjà quand il va prendre posses-
sion de la grande roue française. « On
va la démonter à la fin du mois d’août
aux Tuileries puis on ira l’installer à
Waregem. »
Mais il aimerait bien pouvoir venir la
proposer aussi dans notre capitale,
bien sûr en dehors de la période esti-
Son nouveau propriétaire se verrait bien l’installer place d’Espagne. © D.R.
vale, car la Foire du Midi a déjà sa
grande roue et en dehors aussi de la pé-
riode de fin d’année, où la grande roue
du marché aux poissons fait partie des
attractions de Plaisirs d’Hiver. « Je
pense à la période entre fin septembre
et octobre ou alors la période de février
/mars. »
Ce ne serait pas une grand roue de
plus mais bien la plus haute grand roue
à Bruxelles. « Elle fait 55 mètres de
hauteur alors que celle de la Foire du
Midi fait seulement 44 mètres et celle
des Plaisirs d’Hiver culmine à 50
mètres. » Reste à voir où l’installer. Re-
né Bufkens a plusieurs idées à ce sujet.
« Je la verrais bien près de la gare Cen-
trale, sur la place d’Espagne. » Un es-
pace qui peut paraître petit, pourtant.
« Cette roue fait 21 mètres sur 20
mètres au sol, il y a assez de place. ». Si-
non, il la verrait bien aussi au Sablon,
au Cinquantenaire ou même au Mar-
ché aux poissons « mais plus près de
Sainte-Catherine que celle qui vient
aux Plaisirs d’Hiver. » Par contre, le
Heysel l’attire moins car, selon lui, elle
souffrirait de la comparaison avec la
hauteur de l’Atomium. ■
K.F. et M.B.
tiques et du patrimoine à la Ville de
Bruxelles. Sur l’idée de l’installer sur la
place d’Espagne, il est plus circons-
pect. « Outre le fait que la place est en
pente, il faut voir le poids d’un tel dispo-
sitif. Car il ne faut pas oublier qu’il y a un
parking sous la place. Et au marché aux
poissons, il faut voir si elle ne serait pas
trop grande car celle des Plaisirs d’Hiver
est déjà proche des habitations. » De
manière plus générale, il estime qu’« il
faut trouver un endroit qui valorise la
roue mais aussi le site dans lequel elle
sera installée. »
Et il fait une différence selon que la
roue soit installée temporairement ou
pas. « Récemment, on a reçu des profes-
sionnels du secteur. Ils venaient nous
proposer d’installer une roue permanente
à Bruxelles, comme cela existe dans
d’autres villes telles Londres ou Vienne.
Mais nous avons refusé car le modèle qui
nous était proposé était tout à fait clas-
sique, plutôt terne. Nous avons aussi
commandé une petite étude pour voir où
on pourrait l’implanter au mieux. »
Mais pour l’édile MR, une chose est
d’ores et déjà acquise. « Si la Ville de
Bruxelles devait dire oui à une grande
roue permanente, ce serait à une grande
roue du 21e siècle, du genre de celle qu’on
a installée à Londres. Elle est belle, ce
n’est pas une simple roue. »
M.B.

LESBRÈVES 

Un double A pour Bruxelles

’agence de notation Standard&Poor’s confirme les bonnes Offre exclusive
L performances économiques de la Région bruxelloise en lui
accordant la note « AA ». Les perspectives restent stables
pour les années à venir. L’agence souligne l’important effort dans
la gestion financière de la Région ainsi que son taux de liquidités. 5 ans de garantie,
Elle met également en avant les bonnes performances budgé-
taires et pense que la Région continuera à délivrer un budget à
l’équilibre entre 2015 et 2017. Elle continue à prévoir un déficit ne
5 ans d’entretien et 5 ans d’assistance
dépassant pas les 3 % du budget. Enfin, selon Standard&Poor’s, la
6e réforme de l’Etat devrait même accroître les bonnes perfor-
mances économiques de Bruxelles.
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FAITS DIVERS Bruxelles a prononcé, vendredi,
Accident mortel une peine de deux ans de prison Honda Francorchamps Group
à Saint-Gilles ferme à l’encontre d’un homme
Une piétonne originaire de La prévenu d’avoir frappé des poli-
Louvière est décédée après avoir ciers et d’avoir volé leurs armes.
été renversée par une voiture ce Les faits avaient eu lieu en 2014
vendredi matin à Saint-Gilles. La dans le quartier Matonge, à
conductrice a pris la fuite après Ixelles, où une émeute s’était
les faits avant d’appeler la police. produite à la suite d’un contrôle
Le parquet de Bruxelles a deman- de police dans un bar suspecté
dé qu’elle soit privée de liberté et d’organiser la vente de stupé-
soumise à un test d’alcoolémie. fiants. Le juge a prononcé à l’en-
Une analyse sanguine de la vic- contre d’un second prévenu une
time va également être effec- peine de cinq mois avec sursis.
tuée. L’accident s’est produit
vers 07h55 sur l’avenue Fonsny, Librairie menacée en cas de
où une piétonne traversait. Une vente de « Charlie Hebdo »
conductrice l’a heurtée et la vic- Le parquet de Bruxelles a ouvert
time est décédée sur place. mercredi une enquête concer-
nant une librairie de Saint-Gilles
Braquage d’une agence de ayant reçu mercredi un courrier
paris sportifs à Anderlecht lui donnant l’ordre de ne pas dis-
Quatre individus masqués et tribuer l’hebdomadaire satirique
gantés ont braqué mercredi une français Charlie Hebdo, au risque
agence de paris sportifs Lad- de s’attirer des représailles. Le
brokes à Anderlecht. Deux parquet compte vérifier si
d’entre eux étaient munis d’une d’autres librairies sont concer-
arme à feu et ont menacé le gé- nées. (b)
rant de l’établissement ainsi que
les clients présents sur place. Il
n’y a pas eu de blessé et les au- Profitez aussi de notre prolongation des offres salon
teurs n’ont pas pu être interpel-
lés. Les quatre auteurs ont fait ir- RETROUVEZ
TOUS LES
ruption mercredi soir, vers
21h00, dans une agence de paris
sportifs Ladbrokes située rue
Ropsy Chaudron, à Anderlecht. PROGRAMMES
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Le tribunal correctionnel de

55
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

56 BRUXELLES

La « double peine » des communes

FISCALITÉ Ecolo encourage le gouvernement à aller vers plus de justice fiscale
Les communes les plus Recette fiscales dans les 19 communes
pauvres ont des recettes Rendement de 1 % Rendement d’un centime additionnel
à l’IPP par habitant au précompte immobilier
moindres et des
IPP Rendement Centimes Rendement
dépenses plus W.-St-Pierre 6,0% 46,00 € Bruxelles 2950 0,34 €
importantes. W.-Boitsfort 7,0% Saint-Josse 2980 0,28 €
43,29 €
Une iniquité fiscale W.-St-Lambert 2450
Uccle 6,0% 41,23 € 0,23 €
pour le groupe Ecolo.
Auderghem 6,0% 40,52 € W.-St-Pierre 2200 0,23 €
W.-St-Lambert 6,0% 37,25 € Auderghem 1990 0,21 €
Etterbeek 7,5% 31,20 € W.-Boitsfort 2743 0,21 €
Ixelles 7,5% 30,97 € Uccle 2700 0,20 €
Berchem 7,0% 30,86 € Ixelles 2760 0,18 €
Ganshoren 7,0% 29,67 € Evere 2900 0,17 €
Jette 7,0% 28,59 € Etterbeek 2966 0,14 €
Forest 7,0% 26,80 € Saint-Gilles 2680 0,14 €
Evere 6,0% 24,60 € Berchem 2750 0,13 €
Barbara Trachte. © ALAIN DEWEZ Koekelberg 6,5% 23,55 € Forest 2720 0,13 €
Bruxelles 6,0% 22,57 € Anderlecht 2850 0,12 €
Saint-Gilles 7,0% 21,35 € Ganshoren 2990 0,11 €

C
ertaines communes
bruxelloises sont-elles
frappées d’une double
peine ? En plus d’être
« pauvres », le régime fiscal en
vigueur contribue-t-il encore à
les appauvrir ou à les empêcher
de mener les mêmes politiques
que les communes riches ?
C’est en tout cas ce qu’estime le
groupe Ecolo du parlement
bruxellois. « Les communes avec
la population la plus pauvre
sont contraintes d’avoir une fis-
calité plus élevée que les com-
munes plus aisées alors qu’elles
doivent répondre à des besoins
PISCINES LEISURE POOLS
La fiscalité n’est pas favorable à une commune comme Anderlecht. © DOMINIQUE DUCHESNES.
plus importants, ce qui contre-
carre de fait la progressivité de
l’impôt », avance la députée Bar-
bara Trachte, selon qui les habi-
tants souffrent du tracé des fron-
tières communales hérité du
passé, comme l’autonomie fis-
cale des communes, qui est, elle,
constitutionnelle.
L’élue écolo souhaite mettre le
gouvernement Vervoort face à
ses responsabilités et à ses enga-
gements, notamment celui de
mieux faire exister la solidarité
verticale (entre la Région et les
communes) et de corriger l’in-
justice fiscale, comme le mi-
nistre-président l’a rappelé en

commission Affaires intérieures
du parlement bruxellois, le 3 fé-
vrier dernier. Au cours de cette
réunion, Rudi Vervoort a recon-
nu les difficultés rencontrées par
certaines communes à respecter
les trajectoires budgétaires défi-
nies, puisqu’il semblerait que
plusieurs d’entre elles « n’ont pas
réussi à maintenir le cap prévu
dans les plans triennaux ».
Plusieurs explications à cela et
notamment la crise économique
et financière ou l’essor démogra-
phique. Car oui, rappelle Ecolo,
tout le monde ne considère pas,
comme à Auderghem, que l’aug-
mentation du nombre d’habi-
tants contribue au bien-être éco-
nomique d’une commune : « Il
est amusant de lire sur leur site
le ministre et bourgmestre en
Schaerbeek 6,8% 19,95 €
Anderlecht 6,5% 18,88 €
Molenbeek 6,5% 16,00 €
Saint-Josse 6,5% 12,42 €
2012, la dotation au CPAS par
habitant était de 160,75 à Auder-
ghem et de 251,41 euros à Schaer-
beek ».
Pour appuyer sa démonstra-
tion, destinée à tirer certaines
balises pour la réforme annon-
cée par la Déclaration de poli-
tique régionale, Ecolo a comparé
le rendement de deux recettes
fiscales : l’impôt sur les per-
sonnes physiques (IPP), qui re-
présente un peu plus de 10 % des
recettes des communes, et le
précompte immobilier (PRI),
qui représente quelque 30 % des
recettes communales – sur base
des comptes 2012 des com-
munes disponibles sur le site des
Auderghem peut
se permettre une fiscalité
Jette 3290 0,11 €
Molenbeek 2848 0,11 €
Koekelberg 2490 0,10 €
Schaerbeek 2990 0,08 €
faible que partout en Région
bruxelloise (1.990 euros), mais le
rendement – ce que rapporte un
centime additionnel – est de 0,21
euro à Auderghem quand il est
de 0,08 euro à Saint-Gilles alors
que le PRI est là de 2.990 euros,
soit 1.000 euros de plus qu’à Au-
derghem.
Ecolo dit soutenir le gouverne-
ment régional dans sa volonté
d’agir en réformant la Dotation
générale aux communes (16,7 %
des recettes en 2013) « en tenant
mieux compte des disparités et
besoins fondamentaux des com-
munes, notamment en termes de
tension démographique et d’in-
dice de pauvreté », comme dans
celle d’instaurer « une interven-
tion financière « nouvelles soli-
darités », « orientées vers les in-

Le rêve
titre Didier Gosuin se féliciter de
récolter les fruits d’une bonne
gestion et de l’augmentation ré-
gulière du nombre d’habitants
faible, parce qu’elle vestissements » (équipements
rapporte beaucoup collectifs, crèches, écoles,…).
Barbara Trachte insiste cepen-
Pouvoirs locaux. dant pour que la question du fi-

accessible
ou de pouvoir garder les cen-
times additionnels les plus bas
de Bruxelles ».
En réalité, les communes
bruxelloises sont pour certaines
SP21365050/MLR-E
Ecolo montre ainsi qu’une
commune aisée, comme celle
d’Auderghem, peut se permettre
une fiscalité faible, parce qu’elle
rapporte beaucoup, par rapport
nancement des communes soit
liée à celle de la fiscalité et pour
que la réforme annoncée ren-
force la solidarité horizontale
(entre communes), comme verti-

victimes d’une grande injustice
fiscale : « On taxe plus dans les
communes pauvres, souligne
Barbara Trachte, parce que les
communes n’ont pas les mêmes
leviers fiscaux : les communes
qui accueillent la population la
Stand 312 • Palais 1 plus pauvre subissent une
Du 26/02 au 08/03 double peine, puisqu’elles ont à
la fois des recettes moins impor-
tantes et des dépenses plus im-
à Schaerbeek. Auderghem ap-
plique un IPP de 6 %, soit le plus
faible des 19 communes bruxel-
loises, alors qu’il est de 6,8 % à
Schaerbeek. Mais le rendement
– un % à l’IPP par habitant – est
nettement meilleur à Auder-
ghem qu’à Schaerbeek : 40,52
euros contre 19,95 euros. Même
chose pour le PRI, le précompte
immobilier. C’est à Auderghem
cale (entre communes et Ré-
gion) ; le tout devant participer à
« la réduction de l’iniquité fis-
cale entre Bruxellois ».
Au parlement, Rudi Vervoort a
dit espérer disposer fin mars des
19 comptes communaux pour
pouvoir débattre globalement de
l’évolution de la situation finan-
cière des communes en mai. ■
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NUMÉRO 2 rafle trois des espions
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inacceptable
P. 21
entre les citoyens n’est plus tabou OSEZ LE TALENT

et nos P. 8
institutions » FOOTBALL LES LIVRES
P. 30 & 31
Le Standard Nos six pages
s’impose spéciales
au bout sur la Foire
REPORTAGE du du livre
Maïdan vit toujours suspense de Bruxelles
P. 16 & 17 (3-2)P. 50 P. 35 À 40

Doel 3 :
des fissures
de 9 centimètres
La Grèce capitule
face aux Européens
Un accord a été trouvé vendredi soir pour prolonger de quatre mois
le programme d’aide à la Grèce. Athènes s’est engagé à présenter
des réformes à ses partenaires européens dès lundi.

L
© PHOTONEWS. a zone euro a décidé de prolon- nion pour dire si cela est suffisant beaucoup d’autres », a-t-il ajouté. Le le mémorandum derrière elle ».
ger de quatre mois le plan d’aide comme point de départ pour terminer gouvernement grec va tirer les leçons « La Grèce laisse le mémorandum

L
e dossier des microfissures dans
les réacteurs nucléaires de Doel
3 et de Tihange 2 connaît un
nouveau rebondissement. En février, Le
Soir révélait que le nombre de microfis-
sures était plus élevé que prévu. Aujour-
d’hui, on apprend que la taille de ces
microfissures est également plus impor-
tante qu’annoncé. La taille maximale de
certaines des microfissures de Doel 3 at-
teint 9 centimètres, selon un document
de l’Agence fédérale de contrôle nu-
cléaire adressé à l’association Aachener
Aktionsbündnis gegen Atomenergie. ■
P.10 NOS INFORMATIONS
financière de la Grèce, sous
conditions. « Quatre mois, c’est le délai
approprié en termes de financement et
compte tenu des défis à relever » par la
Grèce, a indiqué Jeroen Dijsselbloem,
le président de l’Eurogroupe lors d’une
conférence de presse vendredi soir à
Bruxelles.
Cet accord sonne comme une capitu-
lation pour Athènes, tant les autorités
grecques ont dû faire des concessions,
en acceptant notamment de nom-
breuses réformes. La Grèce doit pré-
senter cette liste de réformes d’ici lun-
di. « Les institutions (UE, BCE et FMI)
donneront ensuite une première opi-
la revue » des créanciers, a indiqué la
zone euro dans un communiqué.
La zone euro se prononcera ensuite
sur cet ensemble de mesures, probable-
ment par téléconférence, a laissé en-
tendre le commissaire européen aux
Affaires économiques, Pierre Moscovi-
ci.
« Il y a de la flexibilité dans ce pro-
gramme et nous en ferons le meilleur
usage », a promis M. Dijsselbloem, pré-
sident de l’Eurogroupe.
« Nous avons franchi une étape im-
portante. Il en reste d’autres jusqu’au
28 février (la date initiale de la fin du
programme grec, NDLR). Il en restera
de l’Eurogroupe de vendredi en met-
tant l’accent, dans son programme de
réformes, sur celles qui représentent
« un terrain d’entente » avec l’UE, a in-
diqué une source gouvernementale.
« Le gouvernement grec va pour-
suivre calmement son travail, la société
grecque à ses côtés, et poursuivra les né-
gociations jusqu’à un accord final cet
été », a poursuivi cette source. Le mi-
nistre grec des Finances, Yanis Varou-
fakis, a affirmé vendredi que l’accord
avec la zone euro sur une extension de
quatre mois de son programme d’aide
financière était « une première étape »
qui va permettre à Athènes de « laisser
derrière elle et devient coauteur des ré-
formes et de sa destinée », a estimé M.
Varoufakis à l’issue d’une réunion de
l’Eurogroupe.
L’annonce de l’accord a été saluée par
Washington. «Nous continuons à sou-
tenir les efforts du gouvernement grec,
de la communauté internationale, pour
renforcer les fondations de la Grèce en
vue d’une prospérité à long terme», a
déclaré une porte-parole du départe-
ment d’Etat américain, tout en souli-
gnant qu’il est primordial qu’Athènes
reste dans la zone euro. ■
P.2 À 4 NOTRE DOSSIER

L'ÉDITO
François Mathieu certitude. Pourtant, le mini-ac-
RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT cord arraché hier soir sur la forme
des discussions et l’extension de
l’aide financière durant 4 mois est
un premier (timide) pas dans la
bonne direction. Sans doute ni
l’un ni l’autre ne veulent-ils réelle-
ment la sortie de la Grèce de
l’Europe mais le jeu de bluff dans
lequel ils s’étaient engouffrés
était dangereux. Il faudra mainte-
instillant l’idée de sa possible
parcellisation ? Comment peut-
on se gausser d’une Europe soli-
daire en accolant une probabilité
de sortie à chaque Etat-membre ?
Imaginons un seul instant que
quelques rumeurs placent l’Italie
(exemple pris au hasard) sur la
sellette. Quid si, comme dans le
Un échec ultérieur des
réactions très diverses – de Jun-
cker et Schäuble notamment - qui
ont suivi le dépôt de la demande
grecque de prolongation du pro-
gramme d’assistance étaient
révélatrices. Un « grexit » laisse-
rait des traces politiques indélé-
biles entre ses partisans et oppo-
sants, qui ne feront que compli-
quer la tâche de Juncker et du
Parlement européen.

constructif, avec un pays quasi
exsangue (à quelques privilégiés
près) qui doit remettre son appa-
PISCINES LEISURE POOLS
reil étatique en ordre de marche –
ce qui suppose effectivement des Le rêve
réformes. L’Europe s’est acheté accessible
un répit de quatre mois mais
surtout, qu’elle garde en mémoire
qu’un échec ultérieur des négo-
ciations et, partant, la sortie d’un
pays de la zone euro, aussi petit Stand 312 • Palais 1
Du 26/02 au 08/03

GRÈCE : JUSTE 4 MOIS nant conclure un accord durable, négociations causerait des Autre risque, une fois encore soit-il, causerait des dégâts irré-
qui donne une réelle bouffée dégâts au projet européen politique : la portée de la décision versibles au projet européen.
DE PLUS AU CRÉDIT d’oxygène à la Grèce. Il y va de la de renvoyer les Grecs dans leurs Personne ne peut jurer du 071/25.35.25 www.leisure-pools.be

DU PROJET EUROPÉEN survie du projet européen. cas de la Grèce, les capitaux pénates avec des réformes plus contraire.
Le risque majeur est d’imposer fuyaient le pays ? Les difficultés contraignantes encore ouvrirait
Le grand prince de l’orthodoxie une Europe à géométrie variable temporaires ne risqueraient-elles grandes les portes à la frustra-

Saviez-vous que ...



budgétaire face au grec ortho-
doxe « grand prince ». L’austère
ministre allemand des Finances
allemand Wolfang Schäuble face
à l’arrogant Yanis Varoufakis. Ces
deux-là ne partiront jamais en
vacances ensemble, c’est une
08
5 413635 004681
dans laquelle un pays pourrait
entrer et sortir en fonction de
critères économiques (parfois
obscurs). En cela l’enjeu est-il
plus politique qu’économique,
d’ailleurs. Comment construire et
imposer une Europe plus forte en
NÉCROLOGIE 12 & 13
BANDE DESSINÉE
MOTS CROISÉS
pas de se transformer rapidement tion, au sentiment d’abandon et à
en bon de sortie ? l’amertume. Un terreau particu-
Un autre risque serait de polariser lièrement fertile pour des partis
l’Europe sur le plan politique. politiques extrémistes et popu- la plupart de nos
Tous les Etats-membres ne se listes. Le mini-accord conclu à
rangent pas derrière l’étendard
allemand, tant s’en faut. Les
l’issue de l’Eurogroupe doit en
précéder un autre, plus large, plus
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1
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

2 L’ACTU LE BRAS DE FER EUROPÉEN L’ACTU 3

LE KROLL
L’Europe impose sa loi à la Grèce
Les 18 partenaires
européens accordent
IMPACT FINANCIER
politique Syriza perd sa gauche
à la Grèce une extension
de quatre mois
78,8 ATHÈNES
DE NOTRE CORRESPONDANTE
C’est que le Premier ministre n’avait pas trop le
choix. Son partenaire de coalition, Panos Kammé-
de leur assistance.
Le gouvernement
miliards L e gouvernement grec connaît des heures de
difficiles négociations à Bruxelles. Athènes a
finalement proposé le prolongement de l’accord
nos, président du parti de droite nationaliste des
Grecs indépendants (ANEL) avait prévenu qu’il re-
fuserait de voter pour une personnalité de gauche.
L’institut de conjoncture d’aide financière, se disant même prête à mettre en Or, sans les 13 voix d’Anel, le gouvernement n’a
Tsipras doit encore allemand IFO a calculé le place jusqu’à fin août une forme de supervision des plus de majorité au Parlement. M. Tsipras a donc
soumettre sa liste risque maximum encouru mesures qui seront entreprises. Mais n’entend pas choisi l’unité gouvernementale au risque de frois-
de réformes d’ici lundi. par les budgets de chaque pour autant perdre sa souveraineté nationale, pré- ser sa famille politique.
pays de la zone euro en cas cisait vendredi le ministre d’Etat Nikos Pappas sur Déjà le choix même du parti Anel comme parte-

U
ne capitulation? Une red-
dition? Difficile, même
en cherchant bien dans le
texte du communiqué final de
l’Eurogroupe qui s’est tenu ven-
dredi en fin de journée, de trouver
ce qui justifierait la conclusion
très personnelle du ministre grec
des Finances Yanis Varoufakis, se-
lon lequel « La Grèce a mis der-
rière elle le mémorandum ». Au
contraire, la Grèce a finalement
accepté toutes les conditions qui
lui ont été fixées par ses parte-
naires européens, afin de conser-
ver l’assistance internationale
sans lequel ce pays était voué à un
probable effondrement. Les par-
J’Y VOIS CLAIR tenaires européens ont accordé
non pas une rallonge de six, mais
de quatre mois au programme de
Une augmentation des salaires sauvetage à la Grèce.
Le gouvernement Tsipras a
peut-elle finir par rapporter plus donc accepté de demander « l’ex-
à une entreprise ? MORGANE KUBICKI
tension de l’accord-cadre d’assis-
tance financière, soutenu par un
ensemble d’engagements ». Autre-
Le géant de la distribution américaine Wal-Mart a
annoncé une hausse des rémunérations. La mesure
ment dit, Athènes a accepté dans
sa globalité le fameux « pro-
pourrait influencer le monde de la distribution aux gramme » ou « mémorandum »,
Etats-Unis en faisant augmenter le plancher des qui contient à la fois les plans de
salaires. prêts à la Grèce et les objectifs
budgétaires et de réformes.
La question de l’image ne peut pas être ex- personnel de distribution engendre des coûts Athènes s’est par ailleurs engagé à décisions de l’Eurogroupe à ce su-
fournir pour lundi soir au plus
clue. C’est une histoire à l’américaine. Un
jeune employé arrivé à 18 ans chez le géant
de la distribution Wal-Mart. 30 ans plus tard,
pour la société. » Si le distributeur fidélise ses
employés, ces charges diminueront. Parallèle-
ment, mieux payé et choyé par l’entreprise, le
tard une première liste de ré-
formes. Les partenaires euro-
partenaires européens étaient très
attachés, vu les déclarations toni-
truantes et parfois ambiguës des
nouveaux dirigeants grecs sur la
renégociation de la dette, et qui
faisait douter des intentions des
nouveaux maîtres d’Athènes à ce
sujet.
Enfin, la Grèce a aussi accepté
de se tenir à des objectifs budgé-
taires en ligne avec les dernières
jet. Seulement à cette condition,
et dans la phrase suivante du
communiqué, l’Eurogroupe in-
chiffres Un accord à quel prix ?
1 Combien la Grèce a-t-elle déjà re-
çu, et combien recevra-t-elle
après le 28/02 en cas d’accord ? La
Grèce a bénéficié depuis 2010 de
deux plans de sauvetage, pour 244,6
milliards de prêts. Elle a reçu à ce
jour 226,5 milliards : le Fonds mo-
nétaire international y a contribué
pour 31,8 milliards, le Mécanisme
européen de stabilité (créé par les
Etats membres de la zone euro) pour
Victoire pour le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem :
la Grèce a finalement accepté toutes les conditions qui lui ont été
fixées par ses partenaires européens. © AFP.
afin de permettre le versement de
montants qu’ils savent indispen-
sables au budget hellénique.
Par ailleurs, la Banque centrale
alimente les banques grecques de
lignes de liquidités d’urgence, ga-
ranties par des bons du Trésor hellé-
nique. Mais la BCE conditionne
cette aide au maintien de la Grèce
sous un programme d’assistance. En
l’occurrence le programme actuel,
remboursements en 2015 : environ
21 milliards d’euros, dont 7,6 au FMI
et 8,6 à la BCE. La poursuite de
l’aide européenne doit donc aussi
permettre de faire face à ces grosses
échéances de remboursement. Vous
avez dit vertige ?
3 Combien perdraient les Euro-
péens si la Grèce claque la porte
et refuse de rembourser ? La dette
de faillite de l’Etat grec. Les
montants en jeu ne sont pas
astronomiques mais ils ne
sont pas anodins. Sans sur-
prise, le budget… allemand
serait le plus impacté, à
hauteur de 15,2 milliards
d’euros. Suivent les budgets
français (11,4 milliards) et
italien (10 milliards d’euros).
Et la Belgique dans tout
cela ? La facture serait de 1,9
milliard d’euros, d’après
l’IFO. Que représentent ces
montants ? Essentiellement
les sommes mises en garan-
tie lorsqu’il a fallu, en 2010,
aider la Grèce à rembourser
ses créanciers privés. Au
total, l’engagement s’élève à
78,8 milliards d’euros en cas
de sortie de la Grèce de la
zone euro, ce que l’IFO re-
commande.
F.M.
sur lesoir.be
Retrouvez tous nos articles
sur l’Union européenne sur notre site :
www.lesoir.be/union-europeenne
une radio grecque. « Nous ne pouvons pas deman-
der une autorisation à chaque fois que nous vou-
lons légiférer, a-t-il ainsi déclaré, les mesures que
nous prendrons relèvent de la politique intérieure
grecque. » Si l’accord débattu à Bruxelles et qui pré-
voit une forme de continuité des politiques précé-
dentes se confirme, M. Tsipras devra contenir l’aile
gauche de son parti, très anti-mémorandum, ces
accords-cadres qui ont organisé depuis 2010 les
mesures d’austérité exigées en échange de 240 mil-
liards d’euros de prêts. Les dissensions internes,
qui s’étaient faites plus discrètes ces derniers mois
– alors que le parti, tout entier tourné vers la
conquête du pouvoir, jouait l’union sacrée – re-
montent à la surface depuis le processus de dési-
gnation du candidat à la présidence grecque du
week-end dernier.
Dans un article publié le 19 février sur le site in-
ternet ISKRA, connu pour relayer les positions de
la « plateforme de gauche » (l’aile radicale de Syri-
za), Andonis Davanellos, le leader du courant Soli-
darité Ouvrière Internationale (DEA) écrivait ainsi
que « désigner un candidat de centre droit revien-
drait à mettre en place un plan gouvernemental
n’ayant plus rien de commun avec la gauche radi-
cale et éloigné des décisions prises lors du congrès
du parti ». Un commentaire en forme d’avertisse-
ment qui n’a pas empêché Alexis Tsipras de propo-
ser finalement Prokopis Pavlopoulos, issu du parti
conservateur de la Nouvelle démocratie, comme
candidat à la présidence.
naire de coalition avait choqué les courants de
gauche internes à Syriza. Dans le même article
d’ISKRA, M. Davanellos considérait que « l’al-
liance avec Anel relevait d’un choix unilatéral du
chef du gouvernement contre lequel nous avons ex-
primé notre désaccord ».
« Le programme de Syriza ne se divise pas »
En réponse à l’ultimatum européen après l’échec
de l’Eurogroupe du 16 février, Panayiotis Lafaza-
nis, le chef de file de la « plateforme de gauche » a
déclaré dans une interview à ISKRA que « le pro-
gramme de Syriza ne se divise pas. Cela ne veut pas
dire que nous voulons un accord respectant au mot
près notre programme avec nos partenaires mais
nous exigeons un accord qui respecte la démocratie
dans notre pays, qui sera entièrement compatible
avec notre programme d’orientation de gauche ra-
dicale approuvé par le peuple ». Andonis Danellos
considère quant à lui « l’existence d’un pôle social
démocrate interne au gouvernement » comme « un
grave problème ».
Alexis Tsipras tente donc depuis trois semaines
de concilier à la fois les exigences européennes, la
pression de l’aile gauche de son parti, et ses pro-
messes faites au peuple grec. Echec ou réussite des
négociations bruxelloises, le gouvernement grec
rejette en tout cas pour l’instant le recours à de
nouvelles élections ou à la tenue d’un référendum
comme le réclament déjà certaines voix en Grèce. ■
ADEA GUILLOT


Doug McMillon en devient le directeur géné- personnel devrait théoriquement être plus péens se prononceront sur cette dique que « les institutions pren- 141,8 milliards, et 15 Etats membres qui s’achève le 28 février. grecque totale se chiffre à 315 voire
ral. Fraîchement arrivé à la tête du groupe, il productif. Une image de marque redorée liste le lendemain, mardi. Car le dront en compte, pour 2015, les y sont allés de leur poche avec des 324 milliards d’euros, selon les esti-
temps presse : les 18 Etats conditions économiques ac- prêts bilatéraux totalisant près de 53 mations. Près de 80 % de cette dette
se rend dans un des magasins de la marque et
n’apprécie pas ce qu’il y voit : des rayons en
désordre et des salariés trop peu payés. Wal-
couplée d’employés plus performants devrait
permettre à Wal-Mart de gagner des points
sur le marché et, in fine, tirer plus de bénéfice
membres de l’Eurozone doivent
en effet y donner leur assentiment
tuelles ». Cette phrase contient la
promesse tacite d’une révision à la
milliards d’euros. Dont la Belgique,
qui a prêté 1,9425 milliard d’euros.
2 Qu’apportera l’accord en cours
de négociation entre Grecs et les
18 partenaires de l’Eurozone ? Les
sont aujourd’hui détenus par des
Etats. Tels sont donc les montants
Mart ne jouit d’ailleurs pas d’une image flat- que ce que lui coûte l’augmentation de la d’ici la fin de la semaine. Quatre baisse du solde primaire qui avait Le programme prévoit encore de nouveaux dirigeants grecs veulent que les créanciers de la Grèce sont
teuse en termes de gestion du personnel. masse salariale. gouvernements, dont l’Alle-été imposé à la Grèce de 3 % pour verser 18,1 milliards d’euros. Dont une prolongation de l’aide, sans la- susceptibles de perdre. Ou de voir
Dans une vidéo savamment étudiée, le grand Wal-Mart signe un changement de position magne, sont par ailleurs tenus par 2015 (et 4,5 % pour 2016), des ob- une tranche de quelque 7 milliards, quelle la Grèce ne devrait pas tenir réduits, dans le cadre d’une éven-
patron annonce donc cette semaine à ses dans le monde de la distribution. « Nous nous des mandats très précis de leurs jectifs notoirement intenables. Le qui aurait déjà dû être déboursée fin plus de quelques semaines. Ils sou- tuelle réduction de cette dette. Mais
effectifs que 500.000 d’entre eux verront leur réjouissons que celui qui est considéré comme le parlements en la matière : il est gouvernement Tsipras souhaitait 2014, mais qui ne l’a pas été faute haitent un prolongement de même en cas de défaut de la Grèce, il
salaire augmenter pour atteindre un minimum méchant dans le d’ores et déjà clair que la formule fixer ce solde primaire à 1,5 % d’accord de la « troïka » (les repré- quelques mois de l’assistance : un y a peu de chances que ces montants
de 8 euros de l’heure, puis 8,8 euros lors monde de la distribu- Une image de l’accord, qui revient à une pro- pour les deux années évoquées. sentants des trois institutions super- temps qu’ils mettraient à profit pour soient totalement perdus : en fin de
d’une deuxième vague d’augmentation qui tion se soit senti de marque redorée longation pure et simple du pro- Qui décidera de ces objectifs, de- visant le plan : Commission euro- élaborer un programme alternatif de compte, les Etats faillis finissent
aura lieu en février 2016. Dans l’ensemble, la obligé de relever le couplée d’employés gramme actuel, passera comme mandait-on à Jeroen Dijssel- péenne, Banque centrale et FMI) réformes et de sortie de crise, et pour toujours par négocier les rembour-
mesure devrait coûter 1 milliard de dollars niveau des salaires », plus performants une lettre à la poste. bloem ? « Tout cela sera convenu sur les réformes (non) exécutées par renégocier le remboursement de sements de leurs dettes. Mais pour
(882 millions d’euros) au groupe. note le secrétaire devrait lui permettre conjointement par les parte- Athènes. En exigeant de la Grèce leur dette, insoutenable telle qu’elle les créanciers, tout report de rem-
Si elle est coûteuse dans un premier temps, général de la CNE. de gagner plus Seule concession sur laquelle naires », a répondu le président qu’elle demande l’extension du pro- se présente actuellement. boursement coûte toujours de l’ar-
la mesure devrait permettre de gagner plus Aux Etats-Unis, où les Grecs auront eu de l’Eurogroupe. gramme d’assistance, ses parte- Ce n’est pas tout. La Grèce doit gent. ■
sur le long terme. Car en réalité, Wal-Mart ne Wal-Mart est un géant du secteur et où le satisfaction: celle de ne plus Capitulation, donc ? « Pourquoi naires veulent aussi son achèvement faire face à des échéances de gros JUREK KUCZKIEWICZ
jouit pas d’une image très flatteuse en ce qui salaire minimum légal est bloqué au même parler de « troïka » avez-vous jeté à la poubelle la dé-
concerne la gestion du personnel. « Partout
dans le commerce, on considère que c’est le
niveau depuis une dizaine d’années, la déci-
sion de la chaîne pourrait signer le début
mocratie grecque ? », interrogeait-
Enfin, la Grèce et ses parte- on encore Jeroen Dijsselbloem.
« Je dois « Il faut qu’il y ait une confiance
contre-exemple absolu », avance Felipe Van d’une augmentation des salaires. naires se sont donc donné quatre Réponse : « Nous avons non pas convaincre mutuelle et qu’on renforce
Keirsbilck, secrétaire général de la CNE. Les En Belgique par contre, on voit mal un grand mois, avec cette extension, pour un, mais 19 mandats démocra-
salaires bas, les horaires irréguliers et l’inexis- groupe décider de relever les salaires. Il faut convenir de la suite : autrement tiques, et si un pays demande l’électorat la confiance des citoyens
tence d’organisation syndicale ne font pas du dire que la société américaine avait du che- dit, d’un nouveau plan d’aide « ou l’aide des autres, vous devez avoir
groupe l’employeur idéal. Et avec le taux de min à faire avant de se rapprocher des contrat, ou quel que soit le nom l’accord de tous, et vous ne pouvez allemand dans tous les pays européens »
chômage en baisse aux Etats-Unis, Wal-Mart normes européennes. Mais le taux de chô- qu’on lui donnera », expliquait décréter vos propres conditions. » LE 20 FÉVRIER
a de plus en plus de mal à retenir ses em- mage bien plus élevé chez nous que dans le Christine Lagarde, la patronne du Yanis Varoufakis, quelques ins- de la nécessité
ployés. L’augmentation des salaires augmente pays de l’oncle Sam ne pousse pas les Fonds monétaire international. tants plus tard en salle de presse,
donc l’attractivité d’un employeur et lui per- groupes à revoir leur politique salariale. Et vu L’accord survenu vendredi, qui se félicitait d’une chose : « L’isole- d’aider
met également de garder le contrôle sur son le discours permanent sur la compétitivité ne sera confirmé qu’une fois ment de notre gouvernement en
personnel. « On sous-estime le coût de la rota- des coûts du travail en Belgique, on voit mal qu’Athènes aura soumis son plan Europe a été brisé aujourd’hui. la Grèce » LE 18 FÉVRIER Le ministre des Finances
tion du personnel, estime Philippe Defeyt, ce type de mesure arriver rapidement chez d’action précis des prochaines se- Même si certains partenaires allemand, Wolfgang Schäuble,
économiste et président du CPAS de Namur. les grands de la distribution dans le pays. maines, prévoit aussi que les doutent encore de nous. » Quant a multiplié les déclarations
Même une formation de 3 semaines pour un montants encore disponibles du aux engagements pris vis-à-vis de ces derniers jours. © DPA.
programme actuel, dont 3,6 mil- ses partenaires, le bouillonnant
liards rapidement disponibles, ministre se montrait plus lyrique : « Pour rester
pourront être versés à la Grèce en « Comme Ulysse, il faut parfois « Il ne sera pas
GROUPE cas d’évaluation favorable par s’attacher au mât pour résister membre
« les institutions ». Une expres- aux tentations des sirènes. » accepté qu’on
SA ROSSEL ET Cie
Directeur général
et directeur de la rédaction sion qui reflète, en somme, la Capitulation, donc ? Wolfgang de l’euro,
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seule concession sur laquelle les Schäuble, le ministre allemand se lance dans
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Christophe Berti Grecs auront eu satisfaction : des Finances, qui a finalement il faut faire
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et éditeur responsable
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Rédacteurs en chef adjoints Pour toute question, celle de ne plus parler de « troï- réussi à faire imposer aux Grecs une extension
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Tél.: 078-05.05.10 institutions concernées – la Com- en spécialiste que « le gouverne- LE 16 FÉVRIER de l’aide sans
Fax : 02-225.59.08 Rédaction centrale Fax: 02-225.59.01 mission européenne, la Banque ment Syriza aura sans doute
Tél. : 02-225.55.55 ou 02-225.59.00
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Site: www.clubdusoir.be centrale et le FMI – qui resteront quelque difficulté à expliquer l’ac- mise en œuvre
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les interlocuteurs et les vérifica- cord à son électorat ». On ne sau-
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Fax : 02-225.59.14 teurs de l’exécution des engage- rait mieux dire. ■ des réformes
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sion solennelle à laquelle les 18 DES ARMATEURS GRECS

** 2 ** 3
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
4 LABELGIQUE
Grexit Le scénario du pire ?
La Grèce en sursis ? Avec une éventuelle sortie de la zone euro, l’union monétaire ne serait par essence plus irréversible et d’autres pays pourraient suivre, de gré ou de force (photo archives). © REUTERS.
a prolongation de l’aide financière
L accordée jeudi par les partenaires
de la zone euro donnera une bouffée
d’oxygène à la Grèce. Provisoirement.
Faute d’accord sur le fond, la Grèce
pourrait-elle sortir de la zone euro ? La
question n’est pas de pure forme : nul
ne peut prédire l’issue finale des négo-
ciations entre Athènes et les 18 autres
capitales de la zone euro. Et ce, d’autant
moins qu’aucun des acteurs n’a mis ses
cartes sur table.
Poker menteur ?
Bien sûr, Alexis Tsipras répète que la
Grèce ne souhaite pas revenir à la
drachme – tout en laissant entendre
que si les « partenaires » restent in-
flexibles, les Grecs sont déterminés à
choisir une « vie austère », plutôt
qu’endurer encore l’austérité imposée
par leurs créanciers (comme l’a dit le
ministre des Finances, Yanis Varoufa-
kis). Sous-entendu : en abandonnant
l’euro ?
Bien sûr, Berlin répète que l’apparte-
nance à l’union monétaire implique
d’en respecter les règles ; et qu’à défaut,
Athènes devra en tirer les conclusions –
comprenez : s’en aller à ses risques et
périls. Car, dit-on encore, le Grexit,
étant essentiellement un problème
grec, ne poserait finalement guère de
souci aux autres membres de l’euro, le
risque de contagion étant désormais li-
mité.
Quelle est la part de bluff ? Est-on si
sûr qu’une sortie de la Grèce ne rallu-
merait pas la « crise des dettes souve-
raines » et que l’Irlande ou le Portugal,
encore très fragiles, voire, dans un scé-
nario catastrophe, l’Espagne ou l’Italie,
ne seraient pas pris pour cible par les
marchés financiers ? A l’inverse, peut-
on croire qu’une dépréciation, inévi-
table et importante, d’une nouvelle
monnaie grecque permettrait de redy-
namiser, à moyen terme, une économie
aujourd’hui totalement dévastée ?
Autrement dit : les menaces, impli-
cites (d’abandon de l’euro) ou explicites
(d’expulsion de la Grèce), sont-elles
crédibles ?
Et que penser du scénario proposé
BRAS DE FER EUROPÉEN
par l’ancien président français, Valéry
Giscard d’Estaing, qui prône une
« friendly exit », un Grexit ordonné, dé-
cidé de commun accord, et qui pourrait
être temporaire – le temps que l’écono-
mie grecque, boostée par une monnaie
faible, retrouve la santé ?
L’union monétaire
fragilisée ?
Les choses ont changé depuis 2010.
Alors, la « crise grecque » menaçait de
contaminer les banques des autres pays
membres de l’euro, déjà fragilisées par
la crise financière (quand elles n’avaient
pas été sauvées par les pouvoirs pu-
blics).
C’est que beaucoup d’institutions, et
notamment les grandes banques fran-
çaises, allemandes ou anglaises, avaient
largement prêté à la Grèce.
Or, il est facile de comprendre qu’une
sortie de l’euro et le retour à une mon-
naie nationale dont la valeur chute for-
tement s’accompagnent nécessairement
d’un défaut, partiel ou total, de l’Etat
concerné. Le système bancaire euro-
péen aurait été touché de plein fouet.
Ce n’est plus le cas. Le poids de la
dette pèse certes beaucoup plus lourd
sur la Grèce, mais les créanciers sont
désormais à 80 % publics (les autres
pays de la zone euro et, dans une bien
moindre mesure, le FMI).
Pour partie, les banques ont été rem-
boursées (grâce aux « plans de sauve-
tage ») ; pour partie, elles ont pris leurs
pertes (en se débarrassant, avec une dé-
cote, des titres souverains grecs ; et en
acceptant une annulation partielle en
2012).
Le potentiel de contagion via le canal
bancaire est donc limité – même si le
retour à la drachme se traduirait par le
défaut des débiteurs privés grecs.
Ce serait les Etats qui perdraient leur
mise. Et personne ne peut jurer que le
« Grexit » ne s’accompagnerait pas de
turbulences financières. Mais ce n’est
pas le plus grave, comme l’explique
Paul De Grauwe, l’un des meilleurs spé-
cialistes de l’union monétaire. « On ne
peut pas être sûr à 100 %, mais je pense
qu’aujourd’hui, l’impact d’un Grexit se-
rait vraisemblablement limité à court
terme. Cela dit, ce serait un changement
paradigmatique. L’essence de l’union
monétaire serait transformée : elle ne
serait plus irréversible et permanente,
mais potentiellement temporaire. Or, il
ne faut pas se leurrer : il y aura d’autres
crises, d’autres chocs asymétriques qui
frapperont certains pays, d’autres bou-
leversements politiques, peut-être d’ici
la fin de l’année en Espagne. Le doute –
et, avec lui, le risque d’instabilité – se-
ront permanents : si un pays en crise a
quitté l’euro, contraint par ses parte-
naires ou de son propre chef, d’autres
pourraient se trouver, demain, face au
même choix. »
Dès lors, un euro à Francfort (ou
dans un pays « germanique » du cœur
de la zone) voudrait toujours plus qu’un
euro à… (au choix : Lisbonne, Madrid,
Rome…). Et l’intégration financière de
la zone euro, déjà battue en brèche par
la crise des dettes souveraines, ne serait
plus qu’un vieux souvenir.
Autrement dit : l’union monétaire se-
rait irrémédiablement fragilisée.
Le salut hors de l’euro ?
Regardons maintenant par le petit
bout de la lorgnette : la Grèce pourrait-
elle plus facilement retrouver la prospé-
rité en abandonnant la monnaie
unique ?
Certains le pensent – et non des
moindres. « La question fondamentale
est de savoir si l’économie grecque peut
repartir et prospérer avec une monnaie
aussi forte que l’euro. La réponse est
clairement négative », déclarait jeudi
Valéry Giscard d’Estaing aux Echos.
« La production grecque ne peut redeve-
nir compétitive avec le niveau actuel de
l’euro. La Grèce ne peut régler ses pro-
blèmes que si elle retrouve une monnaie
dévaluable. Ce processus de sortie or-
donnée doit et peut se dérouler de ma-
nière non conflictuelle, dans l’intérêt
mutuel de chacun », expliquait l’ancien
président français.
Pour lui, les dirigeants européens, en
se focalisant sur la dette et sur le déficit
public, persistent dans l’erreur depuis
2010 – « peut-être par manque de com-
pétence en matière monétaire et en rai-
son de la pression des milieux spécula-
tifs », dit-il, sans pitié.
Bien sûr, la dévaluation n’est pas une
baguette magique ; elle doit non seule-
ment être accompagnée d’un contrôle
des prix et des salaires pour contenir
son impact inflationniste et répartir
son coût, mais surtout s’inscrire dans
une stratégie plus large de redéploie-
ment des activités productives.
Et c’est loin d’être une partie de plai-
sir. A court terme, un an, peut-être un
peu plus, elle se traduirait par une pro-
fonde récession. Mais elle devrait sti-
muler la production nationale aussi
bien sur les marchés d’exportations que
sur le marché intérieur, puisqu’elle fa-
vorise la substitution des produits na-
tionaux aux produits importés.
Voilà pour la théorie. Mais vaut-elle
pour la Grèce aujourd’hui ?
« Une sortie de l’euro serait une ca-
tastrophe », réplique Gabriel Colletis.
« Le principal problème de la Grèce, ce
n’est pas la dette ou le déficit, mais une
balance commerciale complètement dés-
équilibrée », explique ce professeur
d’économie de l’Université de Toulouse,
spécialiste d’économie industrielle.
Mais s’il donne raison sur ce point à
l’ancien président français, il en tire
une tout autre conclusion. Et pour
cause… « Depuis des années, la Grèce
consomme beaucoup plus qu’elle ne pro-
duit. En longue période et jusqu’en
2008, le taux de couverture des impor-
tations par les exportations est de 26 %.
La balance agricole et agroalimentaire
du pays s’est dégradée sur les deux der-
nières décennies. Mais c’est surtout
dans le domaine industriel que les im-
portations excèdent de très loin les ex-
portations. Depuis 2008, le taux de
couverture a augmenté à 60 %, mais
uniquement du fait de l’effondrement
des importations consécutives à la
chute de la consommation et des inves-
tissements. Le pays reste extrêmement
dépendant des importations, pour les
biens d’investissements, comme pour les
biens de première nécessité. »
Le mal est profond ; il vient de loin.
Si la politique d’austérité imposée de-
puis 2008 n’a rien arrangé, la cause es-
sentielle est l’échec du développement
économique de la Grèce.
Quel modèle
de développement ?
A partir des années 80 et jusqu’en
2008, la consommation s’est alignée
sur les standards européens, grâce aux
transferts financiers considérables de
l’UE et de la diaspora. Mais le proces-
sus d’industrialisation, qui s’était mis
en branle dans les années soixante, s’est
arrêté dans les années 80. La produc-
tion industrielle a stagné, voire baissé,
sauf dans certains secteurs à faible va-
leur ajoutée, comme le ciment. La pro-
duction agricole et agro-alimentaire
reste très mal valorisée. « Si les Grecs
produisent des olives, ce sont bien sou-
vent les Espagnols et les Italiens qui en
tirent l’huile du fait des nombreux dys-
fonctionnements des structures coopé-
ratives qui au lieu d’entretenir les mou-
lins à huile se sont transformées en bu-
reaux de distribution des financements
de la PAC », explique Gabriel Colletis.
Autrement dit : « La question de la
compétitivité ne se pose même pas. » Et
la dévaluation ne réglerait rien. Au
contraire, si l’on peut penser que la
nouvelle drachme se déprécierait de 30
à 40 %, l’effet serait catastrophique sur
la consommation et les possibilités
d’investissement du pays. « Le nouveau
gouvernement grec en est très
conscient ; et c’est pour cela qu’ils ne
veulent en aucune façon quitter l’euro. »
Sauf à penser que la promotion du
tourisme pourrait tenir lieu de poli-
tique industrielle, la Grèce doit re-
mettre en branle son processus d’indus-
trialisation avorté. « L’enjeu fondamen-
tal est de favoriser le développement des
activités productives dans l’agriculture
et l’industrie, pour répondre d’abord
aux besoins de la population. Produire
plus pour importer moins », explique
Gabriel Colletis. Les plans dits « de
sauvetage » étaient donc bel et bien à
côté de la cible ; et il serait grand temps
que les dirigeants européens fassent
l’effort de comprendre le mal grec au-
quel ils prétendent porter remède. ■
DOMINIQUE BERNS
4
 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

LABELGIQUE 5

Partis en quête de sens et d’idées Charles Michel

IDÉOLOGIE
Fragilisés, les partis
se cherchent un nouveau
souffle.
Le PS ouvre
un « chantier des idées ».
CDH, Ecolo, MR et FDF
ne sont pas en reste.
Le point dans le camp
francophone.
à l’étranger
sans garde
Les formations francophones rouvrent les débats en leur sein du corps belge
Le PS y va dérateurs, ou donner un cap torales communale et législative, l’autre ? Dans leurs notes de
Le PS de idéologiquement. Où va la en 2018 et 2019, en principe. base, les deux équipes appellent SÉCURITÉ
l’après-25 gauche ? C’est la question. Au Le CDH y à une écologie politique plus
mai 2014, passage, le « chantier des idées » Au « audacieuse », radicale, alterna- lors que le pays traverse une
de l’oppo-
sition au
a aussi pour vocation, on l’a com-
pris, de donner du champ et du
songe.
CDH, on se
contente de
tive, en rupture avec le capita-
lisme et le productivisme. Ajou-
A menace de niveau 3, et que
le Premier ministre est lui-même
fédéral et corps à la présidence d’Elio Di dire vouloir tez : le moindre des défis pour les placé sous protection continue
du retour Rupo, qui entreprend son man- « tout prochai- verts n’est pas de « se situer » au lorsqu’il est en Belgique, Charles
d’Elio Di dat le plus complexe depuis qu’il nement offrir sein de la gauche, notamment Michel (MR) se trouve en ce mo-
Rupo au a pris les rênes au PS en 1999. une nouvelle face au PS – et réciproquement –, ment à l’étranger pour quatre
Boulevard de l’Empereur, se dimension aux pour autant que les uns et les jours, sans aucune protection de
lance dans un « chantier des valeurs, don- autres cherchent encore à dres- la Sûreté de l’État. Rien de
idées ». Le coup d’envoi de l’opé- ner un sens moderne à l’action ser des passerelles entre progres- grave : le Premier aurait pu dis-
ration aura lieu le 22 mars, en politique ». Mais on rappelle sistes. Un congrès idéologique en poser d’un ou deux agents belges

P
iliers de la démocratie, les
partis requièrent d’être
restaurés. CQFD. On ne
dit pas ça pour la métaphore. Ça
craquelle de partout. Même chez
nous, dans un paysage franco-
phone d’une stabilité sans pareil
en Europe, où cinq familles, avec
des fortunes diverses, leurs
propres histoires, plus ou moins
talonnées sur leur gauche (le
PTB) ou sur leur droite (le PP),
continuent de structurer pour
l’essentiel la vie politique.
Ça craquelle, disions-nous ?
Zygmunt Bauman décrit une
« société liquide » qui appellerait
des « partis liquides » ! Autant
dire des partis liquidés. Lesquels
ne renoncent pas. Dans un beau
mélange de motivations comme
toujours, contraints de réagir
parce qu’ils voient le sol se déro-
ber sous leurs pieds et soucieux
dans le même temps de leur com’,
les partis cogitent, hésitent, se
cherchent, se meuvent. Non, ils
ne renoncent pas. Congrès idéo-
logiques par ci, débats internes
par là. Voyons…
congrès, à Liège, explique le pré-
sident du PS dans la Libre ven-
dredi. Les militants intervien-
dront en assemblée libre, appelés
à désigner leurs priorités pour le
PS. En outre, une dizaine de mil-
liers d’affiliés ont répondu au
questionnaire livré dans le même
temps que les bulletins de vote
lors de l’élection présidentielle
en novembre 2014 : cela aussi
servira de base à l’identification
des thèmes qui donneront lieu
ensuite, nous précise-t-on, du-
rant plus d’un an, à une série de
débats publics. Souvent contra-
dictoires. Et visant à reposition-
ner le PS face aux nouveaux défis
et aux incontournables : de la re-
lance du projet européen à la cri-
tique du capitalisme moderne,
en passant par l’emploi, les soli-
darités, etc. Depuis la « troisième
voie » de Blair et Schröder, une
impasse à bien des égards, le so-
cialisme démocratique et la so-
cial-démocratie en Europe ont
exercé le pouvoir ou opéré dans
l’opposition sans produire réelle-
ment de nouveaux concepts fé-
Le MR temporise. Engagés dans
une coalition fédérale ancrée à
droite et accueillant la N-VA
comme on le sait, occupant le
« Seize » de surcroît, les libéraux-
réformateurs vivent une aven-
ture de tous les instants, et ce
n’est pas l’heure des congrès
idéologiques, explique-t-on
d’emblée auprès d’Olivier Chas-
tel, qui a pris ses quartiers à la
Toison d’Or en décembre der-
nier, au départ de Charles Michel
pour la rue de la Loi. « Nous ne
sommes pas en difficulté, notre
libéralisme n’est pas en crise,
nous avons d’autres priorités en
ce moment »… Soit. La suédoise
n’est pas l’horizon ultime pour
autant. Olivier Chastel, précise-
t-on, projette une mise au point
de type idéologique à moyen
terme, qui devrait avoir lieu fin
2016, lors d’un congrès sur les
valeurs et les idées-forces du li-
béralisme moderne. En prélude
aux (terribles) explications élec-
quand même que Benoît Lutgen soi ! comme à l’accoutumée, mais sa
avait notamment fait de « l’ou- Le FDF se sécurité n’est pourtant pas com-
verture du parti à d’autres pers- refonde. promise. L’Etat musulman qui
pectives et d’autres sensibilités » Lancé l’accueille assume seul la protec-
une de ses priorités de président. comme les tion du chef de gouvernement, à
On l’attend au tournant. verts dans l’instar de ce que la Belgique of-
une com- frirait en retour au chef de leur
pétition gouvernement s’il était à
interne pour la conquête de la Bruxelles. Cet échange de bons
présidence, entre Olivier Main- procédés nous est confirmé par
gain, Bernard Clerfayt et Chris- le délégué Sypol de la Sûreté,
Les verts débattent. Le nouveau tophe Magdelijns, le FDF se re- Étienne Annaert.
« Manifeste » pour l’écologie po- met lui aussi en question du Mais cette situation étonnante
litique adopté en 2013 sous la même coup : il veut se déployer d’un Premier belge sans sécurité
houlette d’Emily Hoyos et Oli- en Wallonie, et, en plus de l’enga- belge (qui nous a été signalée par
vier Deleuze n’aura pas empêché gement communautaire jamais le site de lanceurs d’alerte Sour-
Ecolo d’échouer aux élections lé- démenti, se profiler à l’avenir en cesure.eu) contraste avec celle du
gislatives de mai 2014. Ce qui a parti « libéral-social ». Cela à la maïeur d’Anvers Bart De Wever
rouvert la compétition pour place d’un MR, ex-partenaire au (N-VA), entouré de plusieurs
l’élection à la co-présidence, et sein de la famille MR-FDF, ren- agents de police pour ses va-
avec elle un vaste débat interne voyé sans égards par les ama- cances de neige. Cette différence
sur la place et la stratégie du par- rantes à sa coalition droitière serait, selon l’entourage du Pre-
ti vert (Ecolo + Groen ?) désor- avec les nationalistes flamands. mier, le fruit de l’annonce tardive
mais dans l’opposition à tous les Le FDF refuse de se concevoir du déplacement de Charles Mi-
étages. La lumière jaillira-t-elle comme une force d’appoint, et se chel, et non le résultat d’une ca-
des débats où se confrontent et cherche une fonction généraliste rence de la Sûreté. Le contri-
s’affrontent les deux duos dans la afin de gagner le centre de l’échi- buable, lui, se réjouira de l’im-
course, Zakia Khattabi et Patrick quier francophone. ■ pact budgétaire limité de ce
Dupriez d’un côté, Chloé Deltour DAVID COPPI voyage. ■
et Christos Doulkeridis de VÉRONIQUE LAMQUIN A.L.



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Le plaisir est plus

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5
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

6 LABELGIQUE

Emploi : l’écart s’est creusé

SOCIAL En trente ans, le taux d’emploi en Flandre a augmenté plus vite qu’au Sud
Le SPF Economie a analysé l’évolution du marché
de l’emploi sur trente ans. Voici 10 tendances.
Féminisation, qualification et désindustrialisation
ÂGE DOMICILE INSTRUCTION
L’évolution du travail à domicile LE SOIR - 21.02.15
La population active
sont les maîtres-mots. Les plus de 50 ans En %
LE SOIR - 21.02.15

selon le niveau d’instruction

plus souvent au travail 15 Hommes Femmes
Les écarts régionaux se sont amplifiés.
Une autre tendance de ces 60 En %
dernières années, c’est la crois-

E
n 30 ans, le monde du
travail en Belgique a
profondément évolué.
C’est ce qui ressort d’une
étude approfondie du Service
public fédéral de l’Economie,
qui a comparé les données dis-
ponibles sur 30 ans, entre 1983
et 2013.
Sur trois décennies, l’emploi
s’est féminisé, est devenu plus sance de l’emploi des plus de 10
qualifié, moins industriel et 50 ans, surtout chez les 40
plus flexible. femmes. En chiffres absolus,
Malheureusement pour les 5
150.000 femmes de plus de 20
francophones de ce pays, l’écart 50 ans avaient un emploi en
de taux d’emploi entre la 1983. En 2013, ce chiffre monte 0 0
Flandre d’une part, la Wallonie à 522.000. Au total, 47,5 % des 1992 2013 1986 2013 1986 2013 1986 2013
et Bruxelles d’autre part, s’est femmes quinquagénaires et plus Bas Moyen Haut
encore creusé. ■ et 60,5 % des hommes ont un Plus de travail à la maison La population plus qualifiée
BERNARD DEMONTY emploi. La tendance est hélas à Le travail à domicile a pris une ampleur En 1986, 53,9 % de la population active avait
l’opposé chez les jeunes : en considérable. Il y a vingt ans, seuls 8,3 % un niveau d’instruction faible (diplôme de

TEMPS PARTIEL
L’évolution du pourcentage des salariés à temps partiel* LE SOIR - 21.02.15
trente ans, le taux d’emploi des
jeunes a baissé. Une tendance
qui pourrait s’expliquer par la
des salariés travaillaient parfois ou régu-
lièrement à domicile. Actuellement, le
pourcentage est de 14,4 %. En réalité, la
l’enseignement secondaire inférieur). Ce
pourcentage a chuté à 18,5 %. Le nombre de
personnes de niveau d’instruction moyen
durée des études, qui s’est tendance à la hausse est très récente. (secondaire supérieur) a, lui, fortement aug-
En % allongée. En 2013, 25,3 % des
Hommes Femmes *À l’exclusion des emplois ALE et du travail intermittent « Dans les années 2000, on observait encore menté, pour passer de 25,4 % à 40,2 %. Et la
50 hommes de moins de 25 ans et un tassement », indique le SPF Economie. proportion de personnes avec un diplôme de
40 21,9 % des femmes ont un em- Ensuite, la croissance n’a pas cessé et l’enseignement supérieur a doublé, pour
30 ploi. s’est renforcée, en partie à cause des passer de 20,8 à 41,3 %.
20
problèmes de mobilité.
10
0
1983 88 93
Le temps partiel s’est installé
98 2003 08 13
RÉGIONS SERVICES FEMMES
En trente ans, une proportion croissante de personnes a préfé- Le taux d’emploi selon le lieu de résidence LE SOIR - 21.02.15 L’évolution de la population occupée LE SOIR - 21.02.15
En %
La croissance des secteurs
ré (ou a été contrainte) de travailler à temps partiel. Le pour- En millions Hommes Femmes
centage est passé de 8,3 % en 1983 à 26,5 % en 2013. 80 Bruxelles Wallonie Flandre tertiaire et quaternaire 3
La tendance est européenne et la
Belgique n’échappe pas à la règle : 2,5

NAVETTEURS 60

40
ces 30 dernières années, la crois-
sance de l’emploi s’est concentrée
sur les secteurs tertiaire (services
2

1,5
Les francophones se déplacent plus commerciaux) et quaternaire (non-
Le nombre de Bruxellois et de Wallons qui vont travailler dans marchand). Cette évolution est sur- 1
une autre région a fortement augmenté durant ces trois der- 20 tout visible chez les femmes, qui sont 1983 2013
1985 2013 actuellement un million à travailler
nières décennies. La proportion de navetteurs bruxellois est
passée de 7,6 % à 16,2 %. Côté wallon, la tendance est égale- L’écart des taux d’emploi dans le tertiaire et 850.000 dans le L’emploi s’est féminisé
ment à la hausse : on passe de 11,5 % à 14,4 %. On observe un se creuse quaternaire. De leur côté, les Le taux d’emploi des femmes a forte-
phénomène inversé en Flandre, où l’on se déplace moins pour hommes sont majoritairement actifs ment augmenté entre 1983 et 2013. Il y
Au cours de ces trente dernières années,
aller travailler dans une autre région : le pourcentage passe de dans le secteur tertiaire. Un million a trente ans, 36,3 % des femmes tra-
le taux d’emploi a plus fortement aug- d’entre eux y travaillent. Le secteur
10,9 à 9,4 %. On constate aussi que les Wallons sont de moins menté en Flandre qu’en Wallonie et à vaillaient. Cette proportion est passée à
en moins réticents à aller travailler en Flandre. Ils étaient primaire (agriculture et pêche) a, 57,2 % en 2013. Le taux d’emploi des
Bruxelles. Les différences se sont donc quant à lui, fortement décliné : il
20.000 à passer quotidiennement la frontière linguistique en amplifiées au détriment des franco- hommes est resté relativement stable.
1985. Ils sont désormais près de 50.000. Dans l’autre sens, il y n’emploie plus que 66.000 per- On note toutefois une baisse ces der-
phones. Fin 2013, 66,2 % des Flamands de sonnes.
a 26.000 Flamands qui travaillent en Wallonie, contre 17.000 nières années en raison de la crise, qui a
15 à 64 ans étaient au travail contre 57 %
en 1985. touché l’industrie, plus masculine.
des Wallons et 52,5 % des Bruxellois.

1983 EMPLOYÉS 2013

Le statut d’ouvrier a décliné
La hausse de l’emploi durant ces 30 der-
nières années est à mettre presque entière-
ment sur le compte des salariés. Il y en a
près d’un million de plus aujourd’hui qu’en
1983. En revanche, le nombre d’indépen-
dants n’a pas augmenté. On dénombre
actuellement 3,8 millions de salariés et
683.000 indépendants. Dans le même
temps, le statut d’ouvrier a connu un déclin.
« Il y a 30 ans, les ouvriers étaient plus nom-
breux que les employés. L’année 1992 a été
une charnière, où il y avait plus d’employés
que d’ouvriers. Et depuis, la différence n’a fait
que s’accentuer. Fin 2013, il y avait 1.184.000
ouvriers et 1.691.000 employés. La désindus-
trialisation et la féminisation de l’emploi ont
contribué à cette tendance. »

CHÔMAGE
Chômage record chez les hommes
Selon le Service public fédéral de l’Econo-
mie, il faut remonter à 1983 pour trouver un
nombre de chômeurs chez les hommes
aussi élevé qu’aujourd’hui (près de
240.000). « La dernière crise économique et
financière, à partir de 2009, a surtout touché
les travailleurs masculins de l’industrie. » Ceci
a renforcé une tendance que l’on observait
depuis plusieurs années : l’écart de chô-
mage entre les hommes et les femmes s’est
résorbé et a même disparu. Dans les an-
nées 80 et 90, le taux de chômage des
femmes dépassait celui des hommes. Au-
jourd’hui, c’est l’inverse : le taux de chô-
mage des hommes atteint 8,7 %. Celui des
© femmes se situe à 8,2 % de la population ©
active.

6

« Le vote multiple
a des effets pervers »
BRUXELLES Hermanus
L’ex-mandataire
socialiste suggère de
limiter le vote multiple.
Il bénéficierait trop
aux candidats issus
de la diversité.
ENTRETIEN
A
lors que le VLD vient de
déposer des propositions
de loi visant à supprimer
l’effet dévolutif de la case de tête
(Le Soir de jeudi), l’ex-député et
échevin jettois, Merry Hermanus
(PS) souhaite remettre en ques-
tion un autre aspect du système
électoral : le vote multiple, qui
permet à l’électeur de voter pour
autant de candidats, moins un,
qu’il y a sur une liste.
Qu’est-ce qui vous dérange
dans le principe du vote mul-
tiple ?
Son effet pervers : il y a un mot
d’ordre au sein de la commu-
nauté immigrée de voter pour
plusieurs candidats. Une étude
du Cevipol avait déterminé
qu’une personne d’origine
étrangère vote pour 7 personnes
sur une liste, contre 3 pour les
Belges de souche. Résultat : des
gens à la notoriété parfois très
faible réalisent des scores consi-
dérables. Conséquence : pour
être élu, soit vous êtes le fils ou
la fille de, comme Catherine
Moureaux qui débarque à Mo-
lenbeek, soit vous êtes d’origine
maghrébine. Les autres n’ont
aucune chance. Je connais des
gens qui envisageaient de se
présenter mais qui estiment
n’avoir aucune chance d’être
élu.
C’est aussi une conséquence de
la Loi spéciale de 2000 qui a
réduit de moitié l’effet dévolutif
de la case de tête.
Oui, le pot ne joue plus que
Vincent De Wolf, chef de groupe contesté
BRUXELLES Le libéral peine à fédérer les parlementaires bruxellois autour de sa personne
l paraît que cela grenouille.
Iconversations
Que, comme on dit, les
vont bon train .
Où ? Dans les travées du groupe
MR du parlement bruxellois.
De quoi parle-t-on ? Du chef de
groupe Vincent De Wolf.
Il ne bénéficierait plus, dit-on,
du soutien de ses collègues libé-
raux, au point que son titre de
chef de groupe, dont il a hérité au
moment de la séparation d’avec le
FDF sous la législature précé-
dente – c’est le FDF Didier Go-
suin qui assurait ce rôle précé-
demment – serait remis en ques-
tion.
On lui reprocherait, pêle-
mêle :
– La faiblesse de sa liste à la Ré-
gion bruxelloise : les candidats
d’ouverture n’ont pas fait le score
espéré et donc mangé le pot pour
d’autres pourtant de « qualité »
alors que Zahoor Manzoor a de-
puis rejoint les rangs du PS ;
– Son absence d’esprit de
groupe : « Il flingue sans consul-
ter les autres » ;
– De ne pas avoir assuré la re-
lève : l’échevin bruxellois Geof-
froy Coomans de Brachène figu-
rait loin sur la liste et n’a pas été
élu ;
– Son « etterbeekcentrisme » :
il est bourgmestre d’Etterbeek et
aurait tendance à se référer à ses
réalisations communales avec sa
casquette de député ;
dénonce le communautarisme
Merry Hemanus critique la gestion de son parti. © D.R.
pour 50 %. Les voix sont donc
avalées par les tout premiers
candidats. Les autres élus le
sont en fonction des voix de
préférence. Il suffit de re-
prendre les listes électorales, en
particulier celles du PS, pour
s’en convaincre.
Ce système décourage le mili-
tant de base, qui est persuadé
de ne plus avoir ses chances.
Ce « stemblock » bénéficie aux
néerlandophones sur des listes
bilingues. Vous êtes favorables
à ce que l’on limite le nombre
de votes de préférence, comme
Moureaux (PS), notamment, en
avait fait la proposition, en
2001 ?
Tout à fait. Sinon, l’électeur se
dit : je vote pour tous les Fla-
Flot de critiques contre Vincent
De Wolf. © BRUNO DALIMONTE
– Son manque d’assiduité au
parlement au profit de sa fonc-
tion de bourgmestre et/ou son ac-
tivité professionnelle comme
avocat …
« Pour le bulletin, attendons la
fin de l’année scolaire, tempère
un député MR. Nous sommes au
tout début de la législature.
Voyons le bilan le 21 juillet. Son
bilan, mais aussi le bilan du
groupe, parce que nous avons une
responsabilité collective. »
Encore faut-il qu’il la joue col-
lectif… « Qu’il soit égocentrique !
s’amuse un collègue. On le sait de-
puis plus de 20 ans ! Certains
semblent le découvrir… En même
temps, qui ne l’est pas en poli-
tique ? » Sauf que, insiste un
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
LABELGIQUE
mands et je vote pour tous ceux
qui sont de mon origine.
On n’entend plus le PS réclamer
qu’on limite le nombre de votes
de préférence ?
Parce que le PS ne fera plus ja-
mais rien qui puisse porter pré-
judice à un électorat qui lui est
très majoritairement acquis
mais dont il est donc le prison-
nier.
Quelle est votre solution ?
Limitons à trois le nombre de
votes par liste, comme cela
avait été envisagé. On ne peut
pas rester les bras croisés face à
cette montée du communauta-
risme. En plus, l’islamophobie
s’appuie sur ces dérives. Les
Belges d’origine maghrébine et
autre, son égocentrisme le pous-
serait à « tout vouloir pour lui »
sans suffisamment mettre en va-
leur ses collègues : « Vincent, c’est
moi, moi, moi… »
Beaucoup, dans son parti
comme ailleurs, estiment que
Vincent De Wolf « est sorti psy-
chologiquement abîmé des élec-
tions » : « Il accuse le coup de la
campagne qui a été très difficile
avec Didier Reynders qui l’a un
Beaucoup estiment que Vincent De Wolf
« est sorti psychologiquement abîmé des élections »
peu méprisé – Reynders a même
publié un livre sur ses projets
pour Bruxelles en campagne sans
l’avertir, mais je pense, par contre,
qu’il a toujours eu le soutien tant
de Charles Michel que d’Olivier
Chastel. » Il l’aurait toujours.
« On ne peut tout de même pas lui
mettre sur le dos de n’avoir pas
réussi à faire monter le MR dans
la majorité. Nous avons gagné
5 sièges, mais on sait très bien les
roucoulades que se faisaient déjà
le PS et le FDF en campagne »,
précise ce parlementaire.
Pour cet observateur, on ne
peut pas non plus faire porter à
Vincent De Wolf, seul, le poids
qu’ont représenté, pour le MR,
les décès de trois chefs de file
bruxellois : Jacques Simonet,
Eric André et Daniel Ducarme.
Vincent De Wolf, lui s’étonne

7
Semaine 8. Offres valables du samedi 21 jusqu’au mercredi 25 février 2015.
Cette action TOP DEAL* est valable
du 21 au 25 février 2015 inclus.
musulmane en sont les pre-
mières victimes : parmi eux,
certains sont peu actifs.
C’est valable pour des Belges
d’origine comme pour ceux
4 97
issus de la diversité.
Avant, c’étaient des militants
qui émergeaient. Ce sont désor-
mais des candidats qui ras-
semblent des suffrages sur la au carré
base de la consonance de leur prix normal kg € 9,95
nom. max. 3 kg par client SUR PRÉSENTATION DE VOTRE CARTE TOP DEAL
Les « fils » et « fille de » partici-
peraient du découragement de
la base. Mais certains sont des
militants.
Ecoutez, si Catherine Mou-
reaux ne s’appelait pas Mou-
reaux, elle ne serait jamais 5
3,2 teille
élue. Elle n’est pas la seule au €
= bou
PS. r
pa
Ni dans les autres partis.
Les dynasties politiques ont
toujours existé, mais le PS a at-
19
teint un taux incroyable. Mou-
reaux se veut à l’ultra-gauche et
donne des leçons de démocratie,
mais c’est pathétique d’instal-
ler sa fille à Molenbeek, comme
Lalande Bellevue
Blaye Côtes de Bordeaux
rouge
carton 6 x 75 cl
47
à l’époque Françoise Dupuis prix normal
comme ministre puis prési- par carton € 38,94 SUR PRÉSENTATION DE VOTRE CARTE TOP DEAL
dente du parlement bruxellois.
Jamal Ikazban était la personne
indiquée pour le PS molenbee-
kois ?
Je ne lui pardonne pas le fait
d’avoir dit qu’il était proche du
Hamas et d’avoir traité un
journaliste d’ordure sioniste,
mais il était le chef de file.
Cette décision n’a pu être prise
sans l’accord de Laurette Onke-
linx.
1 02
Bien entendu. C’est ce qui est
dérangeant. C’est un tout petit
groupe qui décide de l’avenir jus d’orange
du PS à Bruxelles. Où est la dé- 2L
cision des militants ? ■ prix normal € 2,05
Propos recueillis par
prix promo L € 0,51 SUR PRÉSENTATION DE VOTRE CARTE TOP DEAL
FABRICE VOOGT
HARPIC
power plus
tornado fresh
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d’être interrogé à ce propos, esti- prix normal € 3,25
mant participer à une « excellente
dynamique » au sein de son
prix promo L € 2,16
groupe, rappelant notamment
son intervention pendant le dé-
bat sur le radicalisme qui aurait
1 62
été saluée jusque sur les bancs so-
cialistes. Il rappelle que son
groupe a déposé 35 résolutions
en 100 jours, mais ajoute que la
plupart des débats au parlement
bruxellois menés par la majorité SUR PRÉSENTATION DE VOTRE CARTE TOP DEAL
* maximum 3 pièces par produit Top Deal participant !
BON
concernent des dossiers du fédé-
ral. S’il devait un jour quitter son
poste – ce qu’il n’envisage pas –, V
Valable le samedi 2
dimanche 22 février
d
on cite l’Ucclois Boris Dilliès pour
lui succéder. Il cumulerait cepen-
dant des handicaps : sa jeunesse
– il est parlementaire pour la pre-
mière fois –, son côté « Cercle de
GRATIS
1 bouteille 1,5 L FINLEY
Lorraine » et un manque de mé-
chanceté. « On a besoin de quel-
qu’un qui sache mener la bataille lemon & elderflower
à des gens comme Philippe (valeur 1,89 €)
Close » (NDLR : le chef de
groupe PS), estime-t-on. Et qui sans obligation d’achat
en ait l’envie. « En fait, je ne vois 1 bouteille par consommateur
personne qui souhaite lui succé-
der », entend-on souvent.
A se demander si, finalement,
la seule présence du MR au fédé-
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Sauf erreurs d´impression ou épuisement des stocks. Suivant l´assortiment des points de vente.
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parlementaires libéraux, fussent-
ils de l’opposition à Bruxelles. ■
F.V.
7
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
8 LABELGIQUE
Fini de traquer
le cholestérol des aliments
SANTÉ Le seuil maxi de 300 mg par jour disparaît des recommandations officielles
L’absence de corrélation entre ingestion
de cholestérol et la teneur sanguine est soulignée.
Les experts veulent plutôt qu’on réduise l’apport
en graisses saturées, cause de… cholestérol.
C
’est une petite révolution :
le cholestérol alimentaire,
présenté depuis des dé-
cennies comme une des causes
majeures des maladies cardio-
vasculaires, ne devra plus être
surveillé avec la même rigueur.
Conséquences : fini de bannir
les œufs ou les fruits de mer, de
compter les crevettes à la pièce ou
d’éliminer le beurre de son quoti-
dien, des denrées qui s’affichent
dans le top des teneurs en choles-
térol. Quatorze spécialistes des
autorités fédérales américaines
des recommandations alimen-
taires ont en effet levé la limita-
tion existante de consommation
maximale. Avec un argument
massue : les recherches « ne
montrent pas de corrélation me-
surable entre la consommation
de cholestérol et le taux de cette
substance dans le sang » chez la
plupart des personnes. De ce fait,
ils concluent que « le cholestérol
n’est pas un nutriment dont on
doit s’inquiéter si on en
consomme trop ». Les recom-
mandations officielles précé-
dentes, qui datent de 2010, limi-
taient à 300 milligrammes par
jour la quantité de cholestérol
pouvant être absorbé sans risque
pour la santé, ce qui correspond à
un steak de 300 grammes ou à
deux œufs. Désormais, cette li-
mite va sauter.
En fait, ces experts entérinent
l’observation faite par les spécia-
listes que seul un tiers du choles-
térol qui se trouve dans notre or-
ganisme provient du cholestérol
déjà présent dans les aliments.
Les deux autres tiers sont pro-
duits par notre métabolisme sur
base de nutriments présents dans
d’autres aliments… dont les ex-
perts américains proposent de
restreindre l’emploi drastique-
ment, comme les graisses satu-
rées, présentes, souvent de ma-
nière cachée, dans de nombreux
produits et préparations. Les ex-
perts proposent donc plutôt de
durcir les restrictions sur les
graisses saturées, le sel et le sucre
ajouté aux aliments.
Un Belge sur 5 en excès
Mais la question reste contro-
versée. Car de nombreux livres de
médecine avancent encore que
manger trop d’aliments riches en
cholestérol accroît le risque de
maladies cardiovasculaires en
contribuant à l’athérosclérose, la
première maladie cardiovascu-
laire au monde, c’est-à-dire la
formation de plaques à l’intérieur
des artères. Les plaques d’athé-
romes se forment au niveau d’une
lésion de la face interne des ar-
tères, où se concentrent des cel-
lules ou des lipides, notamment
le cholestérol. Cela peut évoluer
au point de causer la formation
d’un caillot (thrombose) et d’obs-
truer de plus en plus le passage de
la circulation sanguine. Ce caillot
peut aussi se détacher et causer
un infarctus cardiaque ou un ac-
cident vasculaire cérébral. Un
Belge sur 5 afficherait des valeurs
excessives de cholestérol san-
guin.
Mais les spécialistes soulignent
aujourd’hui que ce cholestérol
excessif ne provient pas majori-
tairement du cholestérol alimen-
taire, mais de celui que l’on pro-
duit naturellement, notamment
en cas d’alimentation trop riche
en graisses saturées. Ils concluent
que les Américains consomment
de façon excessive des graisses sa-
turées et préconisent d’en limiter
« la consommation à 8 % du total
des 2.000 calories absorbées en
moyenne quotidiennement ». Le
guide diététique actuel fixe cette
limite à 10 %. Les experts améri-
cains insistent donc davantage
sur la surconsommation de
graisses saturées, « surtout chez
les plus de 50 ans ».
Ces experts, qui établissent
tous les 5 ans un nouveau guide
diététique officiel, soulignent
surtout l’importance de consom-
mer davantage de fruits et lé-
gumes pour la santé. « Un régime
riche en légumes, fruits, céréales
entières, fruits à coque et graines,
et pauvre en calories provenant
de viande, est plus sain et a un
moindre impact environnemen-
tal que le régime alimentaire ac-
tuel », écrivent-ils. Leurs recom-
mandations servent notamment
de référence pour élaborer des re-
pas scolaires servis à plus de
30 millions d’enfants dans les
écoles américaines.
Et chez nous ? L’autorité euro-
péenne de sécurité alimentaire a
déjà pris la même décision de bif-
fer toute limite maximum de
consommation de cholestérol il y
a quelque mois, mais ses recom-
mandations n’ont pas encore été
adoptées par le Conseil supérieur
de la santé, l’organe belge qui
édicte les recommandations ali-
mentaires pour les Belges. La
question sera bien abordée, mais
dans le futur. ■
FRÉDÉRIC SOUMOIS
EN BREF
Statines
Les hypocholestérolémiants
– ou statines – sont les médi-
caments les plus vendus, et
donc les plus consommés,
en Belgique ces dernières
années. Selon une publica-
tion récente de la Mutualité
chrétienne (MC informations
de septembre dernier) près
de 1,5 million de Belges en
font une consommation
quotidienne, soit 13 % de la
population ! De plus, dans la
catégorie de 70-79 ans, une
personne sur deux est
consommatrice.
Evolution
En l’espace de 10 ans, le
nombre de consommateurs
a plus que triplé ! On est
passé de 147 millions de
doses annuelles à près de
500 millions aujourd’hui. Les
dépenses de ces dernières
années sont toutefois sous
contrôle grâce à l’introduc-
tion de médicaments
meilleur marché, grâce aus-
si, et surtout, à l’expiration
du brevet d’un des médica-
ments leaders du marché.
Ainsi, alors que la consom-
mation a triplé en dix ans,
les dépenses sont environ
10 % en dessous de leur
niveau de 2003.
E.B.
Leur consommation excessive était déconseillée
Les aliments riches en cholestérol (pour 100 g)
Cervelle de bœuf
2.200 mg
Crevettes
225 mg
Foie ou rognons de porc
400 mg
Leur consommation excessive
reste déconseillée
Les aliments riches en acides gras saturés
Beurre et produits laitiers
Chocolat
Saucisses confectionnées
nnées
avec de la viande dee porc
ou/et de bœuf
l’expert « Le crustacé ne sera plus diabolisé »
ENTRETIEN
icolas Guggenbühl est pro-
N fesseur de diététique à
l’Institut Paul Lambin (UCL).
La fin de la limite du cholestérol,
c’est une nouvelle surprenante…
La recherche médicale et diété-
tique évolue en permanence. C’est
vrai que, durant de nombreuses
années, on a déconseillé aux per-
sonnes qui se soignaient pour un
excès de cholestérol de déguster
des crustacés, qui ont une haute
teneur en cholestérol, mais qui
offrent pourtant l’avantage d’af-
ficher une faible teneur en
graisses saturées. Dorénavant,
on pourra sans crainte permettre
aux gens qui surveillent leur cho-
lestérol de manger des moules.
Evidemment en évitant d’y ajou-
ter du pain beurré, de la mayon-
naise ou plein de frites. Sinon,
l’avantage disparaît bien vite.
C’est la leçon à retenir : la déci-
sion prise aujourd’hui, que l’Au-
torité européenne de sécurité ali-
mentaire avait déjà prise il y a
quelque temps, ne signifie pas
qu’il faut abuser de tous les ali-
ments riches en cholestérol mais
qu’il ne faut plus les bannir abso-
lument ou les comptabiliser pour
Guggenbühl : « Les crustacés
sont pauvres en acides gras
saturés ». © D.R.
ne pas dépasser 300 mg par jour,
déjà atteints avec deux œufs. Des
denrées comme la viande grasse
ou la plupart des charcuteries
contiennent certes du cholestérol
mais surtout des graisses satu-
rées, dont il faut limiter l’apport.
Notamment parce que notre
corps… fabrique du cholestérol à
partir d’elles. Le cholestérol est
une matière complexe, avec une
inertie forte. C’est pour cela qu’il
était peu utile de se tourner vers
des aliments sans cholestérol
sans examiner s’ils n’offrent pas
d’autres inconvénients diété-
tiques. Beaucoup de généralistes
ignorent encore que le cholestérol
Beurre
250 mg
Jaune d’œuf
1.600 mg
Huile de palme
ou de coco
Boulettes
de viande
Fromage
Hamburgers
LE SOIR - 21.02.15
alimentaire n’est pas une menace
directe… Plusieurs études ont
montré par exemple que les gens
qui mangeaient un œuf par jour
n’avaient pas plus de cholestérol
sanguin que ceux qui en man-
geaient deux par semaine.
Que peut-on choisir sans risque ?
L’avantage des crustacés, huître,
crevette et autre homard, c’est
d’être certes riches en cholestérol
mais surtout pauvres en acides
gras saturés. Ce sont ceux-là qu’il
faut limiter au maximum, parce
que l’offre alimentaire en propose
de trop. Des viandes grasses, des
charcuteries, du chorizo ou du
salami, le beurre et la crème en
contiennent beaucoup. Les
sources sont essentiellement dans
les graisses animales, mais on en
trouve aussi cachées dans des
graisses végétales, comme l’huile
de palme, de coco ou de palmiste.
Qui sont intégrées dans les pâtes
feuilletées ou brisées, dans des
plats tout préparés, dans des pâ-
tisseries, mais aussi dans des
pâtes à tartiner. Parce leur satu-
ration permet au produit de res-
ter plus rigide et croustillant.
Fait avec des acides moins satu-
rés, la préparation coulerait. Le
LEXIQUE
Le cholestérol, utile,
mais nuisible
en excès
Le cholestérol provient
des aliments après avoir
été absorbé par les intes-
tins, mais est aussi synthé-
tisé par le foie, le cortex et
les glandes surrénales. Il
contribue au bon maintien
du système nerveux, de la
peau, des muscles, du foie,
des intestins et du cœur.
C’est un composant ma-
jeur des membranes cellu-
laires animales qui contri-
bue à leur stabilité et au
maintien de leurs struc-
tures. Mais, en excès, il
aide à la formation d’une
plaque d’athérome qui
peut boucher les artères et
provoquer infarctus ou
AVC.
Les acides gras saturés se
trouvent notamment dans
les graisses animales (lait,
fromage, beurre, viande,
lard, etc.) mais aussi dans
l’huile de coco et de palme.
Ils sont pour la plupart
solides à température
ambiante. Tous les acides
gras saturés ne présentent
cependant pas le même
risque cardio-vasculaire :
les acides gras à chaîne
moyenne (acide laurique,
acide myristique ou acide
palmitique) qui repré-
sentent environ 30 % des
graisses de bœuf, mouton
ou porc exerceraient des
effets plus délétères que
les acides gras saturés à
longue chaîne comme
l’acide stéarique.
ll est recommandé de ne
pas absorber plus de 10 %
de ses besoins énergé-
tiques sous formes
d’acides gras saturés, soit
pas plus de 20 g par jour
pour une femme et 30 g
pour un homme.
FR.SO
problème est que cette rigidité
n’est pas bonne pour l’intérieur
de nos artères. Mais tout est tou-
jours question de diversité et de
mesure. Pour les acides gras satu-
rés, on recommande de ne pas dé-
passer 20 g pour une dépense de
2.000 calories. Parfois, une seule
pizza en affiche 15…
Et les produits laitiers ? Ils
contiennent graisses saturées,
mais aussi nutriments utiles.
Comme toujours, il s’agit d’équi-
librer son apport alimentaire,
rien n’est tout noir ou tout blanc.
Il n’est pas possible de prédire
l’effet d’un aliment sur la seule
base de sa teneur en acides gras
saturés, parce qu’un aliment
contient d’autres composés sus-
ceptibles d’exercer une influence,
et que l’on sait désormais que les
effets cardiovasculaires varient
d’un acide gras saturé à l’autre.
Les observations ont montré que
la consommation de produits
laitiers, incluant lait, yaourt et
fromage, a été associée à une
meilleure qualité nutritionnelle
de l’alimentation et à un risque
cardiovasculaire plus bas. ■
Propos recueillis par
Fr.So
8
 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

LASOCIÉTÉ 9

« Il m’a dit qu’il partait en vacances »

TERRORISME L’ex-femme du djihadiste Lotfi Aoumeur sort de son silence
Lotfi Aoumeur, femme est parfois un peu confuse, les
mots ne sortent pas tout de suite, mais
djihadiste verviétois apparu elle réussit malgré tout à se replonger
dans une vidéo de propagande dans son histoire. Son « amie », musul-
de Daesh, est parti en Syrie mane d’origine, l’aide à répondre aux
questions ciblées sur l’Islam, comme si
en janvier 2014. Charlotte, récemment convertie, ne
Sa désormais ex-femme, connaissait pas encore très bien sa nou-
Charlotte, a tenté velle religion. Elle regarde régulière-
ment son « amie », en recherche d’ap-
de le rejoindre en août 2014, probation.
mais n’y est pas parvenue. La jeune fille a rencontré Lotfi en
Elle témoigne. 2009, quand il a commencé ses études
de médecine. Leur relation amicale a
évolué en histoire d’amour, parfois com-
anciens amis non-musulmans qui la ti-
raient vers le bas ». Dès sa conversion,
Charlotte sera de plus en plus distante
avec sa famille qui, selon ses propos,
« n’a pas compris son choix et déteste l’Is-
lam ».
En novembre 2012, Charlotte et Lotfi
se marient religieusement. La cérémo-
nie a lieu chez eux, dans un appartement
de Verviers, en présence de quatre té-
moins, mais les parents respectifs sont
absents. Après avoir abandonné ses
études de médecine et être passé par l’ar-
« Il m’a dit qu’il était à la frontière turco-syrienne
Verviers ? « Il m’a dit qu’il travaillait
dans le commerce avec son oncle et qu’il
faisait des allers-retours entre la Turquie
et l’Algérie. Il voulait que je le rejoigne
pour construire notre vie là-bas. » Au dé-
but, Lotfi Aoumeur prend contact avec
son épouse environ une fois par semaine,
toujours via Internet. Ensuite, les
échanges se feront de plus en plus rares.
« Il m’a dit qu’il était à la frontière tur-
co-syrienne et qu’il soignait des soldats
blessés de l’Etat islamique ». Charlotte
décide alors de le rejoindre, sans savoir
J’ai été mise en garde à vue avec ma fille.
Ensuite, la police nous a emmenées à
l’hôpital. Ma fille a été prise en charge
par des infirmières, je l’entendais pleu-
rer mais je ne pouvais rien faire. Je n’ai
pas pu dire au revoir à mon bébé. » Le
lendemain, Charlotte est rapatriée en
Belgique, seule, sans sa fille. Ce sont la
maman et le grand-père de Charlotte qui
ont pu aller récupérer le bébé en Hon-
grie. Depuis, les parents de Charlotte en
ont la garde et la maman ne peut le voir
que trois fois par semaine.
« Lotfi était très déçu que je n’aie pas
réussi à le rejoindre, il était triste. » De-

N
ous lui avions donné rendez-
vous dans un café, à Verviers. Au
dernier moment, par SMS, elle
nous prévient qu’elle « ne peut pas entrer
dans les cafés » et nous propose de la re-
joindre dans un Mac Do.
Charlotte a accepté de nous parler de
sa conversion à l’Islam et de sa relation
avec Lotfi Aoumeur. Avec un peu de re-
tard, Charlotte arrive… mais elle n’est
pas seule. Elle est accompagnée d’une
amie « parce que ce n’est pas facile ».
Charlotte est-elle « surveillée » ou sous
l’emprise de quelqu’un ? La jeune
pliquée. « Pour moi, c’était du sérieux »,
nous raconte-t-elle. En 2012, leur rela-
tion s’accélère : une conversion pour
Charlotte et un mariage religieux. Du-
rant l’été 2012, elle devient donc « Cha-
dia » : « J’étais convaincue que c’était la
bonne religion pour moi. L’Islam, c’est
mon mode de vie. Je suis ce que dit le Co-
ran, comme prier cinq fois par jour, ne
pas manger du porc, porter le voile, ne
pas avoir de contact avec les hommes…
L’Islam, c’est toute ma vie. Je baigne de-
dans 24h/24. » La jeune fille ne regrette
ni son choix ni le fait d’avoir « renié ses
et qu’il soignait des soldats blessés de l’Etat islamique »
mée belge en tant qu’ambulancier, Lotfi
entame une formation d’agent immobi-
lier en cours du soir. En journée, il est
pompier volontaire. Charlotte, quant à
elle, est demandeuse d’emploi et s’oc-
cupe de leur petite fille née en 2013.
En janvier 2014, à peine six mois avant
de finir sa formation, Lotfi annonce qu’il
part trois semaines « en vacances en Al-
gérie pour voir sa famille ». Pourquoi le
jeune homme est-il parti sans finir sa
formation, laissant femme et enfant à
exactement où il se trouve. « Je voulais
revoir mon mari, il me manquait et je
voulais vivre une vraie vie de famille, je
ne savais pas qu’il se passait tout ça là-
bas. » La jeune fille traverse, avec son bé-
bé d’à peine un an, une partie de l’Eu-
rope, en train. Comment Charlotte, sans
revenu, a-t-elle pu financer ce voyage ?
Elle refuse de nous répondre et continue
son histoire. « Belgique, Allemagne, Au-
triche, Hongrie… c’était long. J’ai été ar-
rêtée juste avant d’entrer en Roumanie.
puis fin août 2014, Charlotte dit ne plus
avoir reçu de nouvelles du jeune homme.
Elle se dit « très surprise » face à cette vi-
déo de propagande mais assure que
« Lotfi est toujours lui-même », qu’elle
« reconnaît sa façon de parler ». Aujour-
d’hui, Charlotte affirme ne plus vouloir
entrer en contact avec le jeune homme.
Elle est « persuadée qu’il n’entrera plus
en contact » avec elle et qu’il ne reviendra
pas en Belgique. ■
CATHERINE LONNEUX (st.)
P.30&31 LE GRAND ENTRETIEN

À L’ARMÉE
« Notre armée
lui a tout appris »
Nos confrères de Sudpresse
ont retrouvé un des mili-
taires qui a côtoyé, presque
quotidiennement, Lotfi Aou-
meur dans un camp d’entraî-
nement à Arlon. L’homme se
rappelle très bien de Lofti
Aoumeur : « Il se fondait dans
la masse. Il était musulman,
mais pas du tout radicalisé ».
Ce militaire de l’époque se
dit « personnellement cho-
qué » : « Notre armée lui a
tout appris. Ce qui m’effraie le
plus, c’est qu’il connaît main-
tenant toutes ces techniques
et qu’il peut les enseigner à
d’autres apprentis djihadiste. »
Lotfi Aoumeur, récemment apparu dans une vidéo de propagande de l’Etat islamique, se faisait appeler « Kostik », dans les années 2008-2012, quand il faisait du rap. © D.R.

Thomas « J’ai compris Laura « La vidéo m’a choquée »

qu’il se radicalisait » U
homas (prénom d’emprunt)
T a rencontré Lotfi Aoumeur
quand il avait 17 ans, ils étaient
dans la même école. Assez proche
de lui, il le voyait régulièrement
en dehors de l’école et ils ont
continué à se voir après avoir ob-
tenu leur diplôme. « Avec Lotfi,
nous avions beaucoup de discus-
sions philosophiques. On s’amu-
sait à refaire le monde. »
A l’époque, Thomas décrit Lotfi
comme un « ultraconsomma-
teur », qui aimait « jouer au type
d’en bas mais qui avait finale-
ment le train de vie d’un gosse de
riches ». Le jeune homme se sou-
vient d’un garçon qui exerçait
« une certaine fascination sur les
autres », ses amis étaient « fiers »
d’être à ses côtés. Il était égale-
ment « très loyal envers ses
amis ». « Côté filles, c’était plus
compliqué… On n’était pas sou-
vent d’accord. Lotfi n’était pas
toujours respectueux avec ses co-
pines, il lui arrivait de les trom-
per. »
« Pour entrer à l’armée, Lotfi a
dû passer plusieurs tests. A
l’époque, il fumait régulièrement
du cannabis, les contrôles san-
guins ont donc été compliqués
pour lui. C’est une femme qui lui
a fait passer l’entretien, c’était
donc plus facile pour lui, il a joué
avec ça… Il lui a menti en disant
qu’il avait beaucoup d’amis qui
fumaient, qu’il était donc un fu-
meur passif. » Après plusieurs
mois au sein de l’armée belge,
« Lotfi en a eu marre, il n’avait
plus envie d’y aller. » Selon son
ami, le jeune homme a alors trou-
ne ancienne amie très proche de Lotfi
Aoumeur, qui souhaite rester anonyme,
se dit « complètement choquée » par la vidéo
moi. Il a toujours été très respectueux envers
moi. »
Concernant la relation de Charlotte et Lot-
très vite. Il défendait ses idées envers et contre
tout. Il m’a semblé vraiment changé, comme
s’il s’était passé quelque chose là-bas. »
vé une ruse : « il a réussi à obtenir de propagande. Laura (prénom d’emprunt) fi, Laura est catégorique : « Charlotte se lais- Après cet épisode, Laura a pris ses dis-
un certificat médical » (totale-
ment faux, selon d’autres
ne le reconnaît plus : « Il a un regard de
haine, un regard très noir. Et lui qui était si
sait parfois marcher sur les pieds, elle était
folle amoureuse de lui et, au début, il a joué
tances avec Lotfi Aoumeur. « Je le voyais de
moins en moins, surtout après son mariage
sources). « Lotfi disait qu’il avait maniaque et qui faisait tellement attention à avec elle. » Selon elle, le couple se disputait avec Charlotte. » Quand elle a entendu qu’il
réussi à « baiser » deux fois l’Etat lui, il a complètement changé, même physi- souvent et Lotfi pouvait « parfois s’emporter, était parti en Algérie, elle pensait qu’il « vou-
belge : il recevait un salaire mais quement. » La jeune fille a connu Lotfi quand il était très impulsif ». lait ouvrir un commerce là-bas et y vivre avec
ne travaillait plus. » De plus en il était en secondaire, à Verviers. « Nous La jeune fille se souvient d’un moment par- Charlotte ». Laura se sent en partie respon-
plus, Lotfi Aoumeur devenait étions fort liés, on faisait tout le temps plein de ticulier où elle a vu changer son ami : « Lotfi sable de ce qui est arrivé : « Je l’ai senti seul,
« anti-Etat » et sa « mentalité choses ensemble. » Ils avaient de nombreux m’a dit qu’il partait un mois au bled, vers l’été pas forcément très heureux, mais je l’ai laissé
communautaire » ressortait plus points communs, notamment le sport. « Lotfi 2011. » Quand il est revenu, Lotfi et Laura ont en plan parce que je ne reconnaissais plus
qu’avant. m’encourageait tout le temps, il me soutenait eu une longue discussion « sur la religion, la mon ami. » Laura reste persuadée, malgré
En 2010, Thomas a senti un beaucoup. » Elle le décrit comme un garçon société actuelle, la politique… ». Elle a alors tout, que « Lotfi a un bon fond ». « S’il me re-
changement dans le comporte- toujours prêt à discuter avec ses amis remarqué un réel changement de comporte- contacte un jour, je ferai tout pour l’aider ». ■
ment de son ami. « Un jour, Lotfi, proches : « C’était une oreille attentive pour ment. « Il n’était plus le même. Il s’emballait C.L. (st.)
un peu énervé, a lancé une phrase
qui m’a vraiment choqué : « Les

blancs qui traînent avec les re-
beus, ils se sentent pousser des
couilles » ». A partir de ce mo-
ment-là, le jeune homme s’est
éloigné quelques mois de son
ami : « Il m’avait vraiment bles-
sé. »
En septembre 2012, un mes-
sage écrit par le jeune homme sur
son compte Facebook a fait bas-
=4
=4=;86
culer leur amitié. « Lotfi avait
écrit un long texte totalement an-
D ; 0C 8 >
ti-démocratique et assez haineux B8<
envers l’Occident. J’ai compris
qu’il se radicalisait dangereuse-
ment. Le dialogue était rompu. » Prêt à tempérament - Vous empruntez 15.000,00 euros en 48 mois - Mensualité 350,14 euros
Thomas a vu Lotfi Aoumeur pour Total à payer : 16.806,72 euros - *TAEG (taux annuel effectif global) = 5,84% - Taux débiteur annuel fixe = 5,84%
la dernière fois au début de l’an-
née 2013. Depuis, le jeune
homme qui deviendra djihadiste
a supprimé son compte Facebook
et a changé de numéro. « Il a éloi-
gné ses amis par cercles : d’abord
les athées, ensuite les personnes
potentiellement convertissables à
l’Islam et enfin les musulmans
pas assez radicaux pour lui. » ■
C.L. (st.)

9
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
10 LASOCIÉTÉ
Les défauts des centrales
sont aussi plus gros qu’annoncé
NUCLÉAIRE Les plus importantes microfissures font jusqu’à 9 centimètres dans les zones rurales, mais il
Il y a davantage de défauts
dans les cuves.
Et ils sont plus gros.
Jusqu’à 6 centimètres
à Tihange 2
et 9 centimètres à Doel 3.
D
epuis qu’il s’est ouvert à l’été
2012, le dossier des microfis-
sures dans les réacteurs nu-
cléaires Doel 3 et Tihange 2 ne cesse
d’aller de rebondissements en rebon-
dissements. Le 14 février dernier, Le
Soir révélait que le nombre des micro-
fissures décelées dans l’acier des cuves
des deux centrales était nettement
plus important que prévu. Aujour-
d’hui, il apparaît que ce n’est pas seule-
ment le nombre des défauts qui a été
revu à la hausse, mais aussi leurs di-
mensions. Tant la taille moyenne que
la taille maximale des défauts dans les
cuves sont plus importantes qu’annon-
cés. La taille maximale de certains
« flakes » atteint 9 centimètres, in-
dique un document de l’Agence fédé-
rale de contrôle nucléaire (AFCN)
adressé à l’association Aachener Ak-
tionsbündnis gegen Atomenergie.
A la fin 2014, une « requalification »
de la méthode de détection par ultra-
sons des « défauts dus à l’hydrogène »
a entraîné un réexamen des mesures
réalisées en 2012. Le seuil de détection
des microfissures ayant été abaissé, de
nouvelles anomalies sont apparues. Il
n’y a pas 2.011, mais 3.149 défauts
dans la cuve de Tihange 2 (principale-
ment dans la partie supérieure du
cœur). Et Doel 3 n’est pas affecté par
8.062 microfissures, mais en contient
13.047 (surtout dans la partie infé-
rieure). L’affinement de la méthode de
détection aurait permis de mettre en
évidence des défauts restés « sous le
radar », parce que plus petits que les
précédents. C’est ce que l’on aurait pu
croire. Questionnée à ce sujet, l’AFCN
est restée vague sur la question, se
Nemmouche refuse d’aider son « complice »
JUSTICE Le Français dément avoir participé à l’attentat de Bruxelles
e Thomas Descamps,
M l’avocat de Nacer Bendrer,
ce jeune Marseillais de 26 ans
soupçonné d’avoir prêté assis-
tance à Mehdi Nemmouche,
l’auteur présumé de l’attentat
commis contre le Musée juif de
Belgique, le 24 mai dernier, en-
tend obtenir rapidement la libé-
ration de son client « qui n’a rien
à voir avec l’attentat ». La
chambre du conseil de Bruxelles,
devant laquelle il comparaissait
vendredi au lendemain de son
transfèrement vers la Belgique
par la France, a toutefois confir-
mé son mandat d’arrêt.
Nacer Bendrer avait été arrêté
le 9 décembre 2014 à Ceyreste, à
une trentaine de kilomètres de
Marseille, la ville où Mehdi
Nemmouche avait été intercepté
le 30 mai 2014, porteur des
armes utilisées lors de l’attaque
contre le Musée juif. Selon les
enquêteurs belges et français,
Nacer Bendrer était la « seule
personne que connaissait Mehdi
Nemmouche » à Marseille. Ils le
soupçonnent d’avoir voulu le re-
joindre. Les deux hommes, qui
s’étaient connus à la prison de
Salon-de-Provence où ils avaient
séjourné ensemble « dans la
même section mais à des étages
différents » du 1er juin 2008 au
2 décembre 2010, s’étaient aussi
rencontrés dans les semaines
précédant l’attentat commis à
Bruxelles. Mehdi Nemmouche,
revenu en Europe après avoir sé-
journé en Syrie (une hypothèse)
Hotton sauve
le cinéma
Plaza
es cinémas de « village », il
WALLONIE
L n’en existe plus beaucoup
subsiste des passionnés du 7 art e
pour qui l’écran est toute la vie.
A Hotton, dans la province de
Luxembourg, un cinéma histo-
rique fonctionne depuis 1952. Le
Plaza a été construit par les pa-
rents de l’actuelle gérante, Lu-
cienne Verdin. Il y avait à
l’époque trois cinémas dans la ci-
té famennoise. Seul le Plaza a
survécu. Et il devrait encore per-
durer après le départ à la retraite
de ses actuels gérants.
Lucienne Verdin a 83 ans et
son mari Paul Ludwig est un fi-
frelin plus jeune. Ils ont encore
la forme mais songent tout de
même à céder le relais. « Mais
pas avant 2017, clame fièrement
Lucienne. On continue à gérer à
deux, l’un pour le côté adminis-
tratif, l’autre pour la technique.
Remettre, on en parlait comme
cela entre nous, sans plus et, l’an
passé, le bourgmestre nous a dit
que la commune ne voulait pas
perdre ce monument de la vie lo-
cale. La commune a donc décidé
A Tihange 2, la taille maximale des défauts est de plus de 6 centimètres. © BELGA. de l’acheter pour que l’aventure
REMOUS
continue et qu’il y ait même une
contentant d’indiquer que les nou- Mais la révision la plus significative Manifestation à Tihange le 15 mars nouvelle dynamique. »
veaux défauts étaient « similaires » concerne les dimensions des défauts Dans la foulée de ses parents,
aux précédents et « situés dans les les plus importants. Dans le réacteur Les remous autour des centrales nucléaires Lucienne Verdin a poursuivi
mêmes zones des cuves ». Tihange 2, la taille maximale mesurée belges ont relancé une opposition virulente à l’aventure familiale avec son ma-
passe de 38 à 61,8 millimètres dans la l’atome. Une opposition qui fédère des acti- ri en 1980. Depuis lors, le Plaza
Dans la cuve de Doel 3, partie supérieure de la cuve, la plus af- vistes belges, néerlandais et allemands. Di- n’a cessé de projeter dans sa salle
la dimension des microfissures fectée par les défauts. Soit une révision manche 15 mars à 14 heures à Tihange, ces unique de 204 sièges et d’inves-
les plus importantes est de 30 % à la hausse de plus de 60 %. opposants comptent bien faire entendre leur tir, notamment dans le numé-
plus importantes qu’estimé A Doel, la taille des défauts les plus voix. Leurs critiques s’adressent non seule- rique, il y a trois ans. « Nous pro-
grands dans la partie supérieure passe ment à Electrabel et à l’actuel gouvernement jetons tous les jours, sauf parfois
Il semble que ce soit plus compliqué de 31 à 40,6 millimètres. Et dans la belge, mais aussi à l’Agence fédérale de un jour en semaine. En période
que ça. Les tailles moyenne et maxi- partie inférieure, la plus affectée par contrôle nucléaire. Celle-ci, disent-ils, « ne de vacances, comme actuelle-
male des défauts sont aussi plus im- les microfissures, les plus importants joue absolument pas son rôle. L’avis de redémar- ment, nous avons jusqu’à 4 films
portantes que prévu, dit l’AFCN. Le défauts ne sont pas de 67,9 mais bien rage de Tihange 2 et de Doel 3 qu’elle a délivré a par jour. On tourne surtout avec
chiffre de la taille moyenne des défauts de 90,6 millimètres. Soit neuf centi- été démenti de façon cinglante par la deuxième des films commerciaux, mais
de Tihange passe de 13,4 millimètres à mètres de défaut identifiés. Et une ré- mise à l’arrêt de ces deux réacteurs dont la cuve toutes les 5-6 semaines, on pro-
14,8 dans la partie supérieure de la vision à la hausse des dimensions des est affaiblie par des milliers de fissures ». pose aussi un film plus compli-
M.D.M.
cuve et de 14,8 à 15,5 mm dans la par- microfissures de plus de 30 %. qué, pour les cinéphiles. »
tie inférieure. A Doel, la taille De quoi complexifier encore les cal- www.stop-tihange.org
Le bourgmestre Jacques Cha-
moyenne passe de 12,0 à 13,7 dans la culs de solidité en cours. Et rendre plier et son collège n’ont pas vou-
partie supérieure et de 13,2 à 16,0 dans plus délicat une décision d’un éventuel lu que cette institution de la vie
la partie inférieure. Soit des dimen- redémarrage ? ■ hottonaise disparaisse. « Ses
sions environ 10 % plus importantes. MICHEL DE MUELENAERE atouts sont nombreux, dit-il.
C’est un lieu qui a multiplié les
fonctions puisqu’il y a aussi une
grande salle à l’arrière. Il y a eu
des activités festives, des spec-
tacles où sont passés dans les an-
nées 60 à 80 des Frank Alamo,
France Gall, Pétula Clark, Ada-
mo, Hugues Aufray, Christophe
et tant d’autres. La salle de ciné-
VERVIERS
ma a aussi servi pour des soirées
à thème, débats, projections de
Quatre suspects
restent en prison films plus pointus, Exploration
du Monde. »
La chambre du conseil de
Bruxelles a prolongé vendre- Un espace culturel multiforme
di d’un mois supplémentaire Le bourgmestre met aussi en
la détention préventive de avant le point de vue immobilier
quatre suspects concernés de la transaction, « cette acquisi-
par l’enquête sur la cellule tion ouvrant au patrimoine
terroriste démantelée à communal des perspectives de
Vervier. Il s’agit des frères développement vers une zone
Ismaël et Souhaib El Abdi, verdoyante proche du parc com-
d’Abdelmounaïm Haddad et munal, en plein cœur du village.
de Mohamed Hamja Arshad Le volume des salles disponibles
Mamood Hajni. permettra de développer l’offre
culturelle dans le cadre du ciné-
ma mais aussi pour l’associatif,
la création artistique, l’éduca-
fémorale. A l’annonce de sa tion permanente, l’intergénéra-
condamnation, il avait craché tionnel, en sachant toutefois qu’il
L’arrivée au Palais de Justice de Bendrer, sous très haute surveillance.© PHOTONEWS sur le tribunal et adressé un faudra y effectuer des aménage-
« Fils de p. » à sa victime. ments lourds. Mais côté matériel
et avoir transité par l’Asie avant c’était au tour de Nemmouche, avant l’attentat de Bruxelles ? Bendrer est bien seul dans sa de projection, on est rassuré. La
d’atterrir en Allemagne, était ar- selon les enquêteurs de des- Des armes « similaires à celles de défense. Nemmouche, refusant qualité est à la hauteur ! »
rivé à Bruxelles au début du mois cendre à Marseille et d’y séjour- l’attentat » ont en tout cas été dé- catégoriquement de parler aux Cet achat serait aussi un
de mars et avait loué un apparte- ner du 24 au 29 avril, comme en couvertes chez Bendrer au mo- enquêteurs, n’a pas pu être inter- « plus » dans le cadre d’un dos-
ment au 4e étage d’un immeuble rendrait compte l’accroche par ment de son arrestation : une ka- rogé sur sa relation avec son ex- sier Feder dont un des objectifs
situé rue Saint-Joseph. Le 9 avril son GSM des bornes d’émission lachnikov, deux pistolets, des codétenu. Il ne peut donc ni ne est de trouver un investisseur
2014 à 21h07, selon les examens proches du domicile de Bendrer, munitions, un fusil de chasse. veut confirmer les proclamations pour une structure hôtelière au
de sa téléphonie, Nemmouche à Ceyreste. Selon l’avocat fran- Bendrer affirme ne « pas être un d’innocence de Bendrer et l’exo- centre de Hotton. « Le cinéma et
avait appelé son ex-compagnon çais du Marseillais, Me Julien assassin ». Les armes, Bendrer nérer d’une éventuelle complici- des salles de réunion pour des
de détention. Celui-ci aurait aus- Blot, les conclusions des enquê- les connaît, comme le prouve le té dans l’attentat. Nemmouche congrès éventuels vont dans ce
sitôt pris le train pour rallier teurs belges seraient entachées stock qu’il détenait. C’est pour considère, pour ce qui le sens », poursuit le maïeur qui
Bruxelles et y demeurer du 10 au « d’éléments factuels complète- l’attaque à main armée d’un épi- concerne, que « des pistes n’ont pointe aussi comme motivation
12 avril. Nemmouche aurait de- ment erronés ». cier marseillais qu’il avait aussi pas été explorées » et que les la création d’emplois. La com-
mandé à Bendrer de conserver la été condamné à 3 ans de prison images du Musée juif ont « été mune déboursera 600.000 eu-
confidentialité sur ce déplace- A sa victime : « Fils de p… » en 2007. L’épicier avait été bles- manipulées par les enquêteurs », ros sur les trois ans à venir pour
ment précipité du sud de la Pourquoi ces échanges, parti- sé grièvement d’une balle dans la ainsi que l’a rappelé son avocat, acquérir le cinéma, un bâtiment
France vers la capitale de l’Eu- culièrement la visite à Marseille cuisse. Elle était passée à Me Sébastien Courtoy. ■ voisin et un terrain de 14 ares. ■
rope. Quinze jours plus tard, de Nemmouche, trois semaines quelques millimètres de l’artère MARC METDEPENNINGEN JEAN-LUC BODEUX
10
 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

LASOCIÉTÉ 11

L’ambassade américaine plus sécurisée

BRUXELLES Les riverains pourraient introduire un recours au Conseil d’Etat
L’ambassade DEMANDE tente aussi de les rassurer :
« Nous avons l’intention d’ins-
américaine installera des taller les grilles telles que présen-
Ne pas créer
grilles pour empêcher tées dans le dossier de demande
de précédent de permis, mais uniquement
le passage des piétons
Après les attentats du 7 jan- temporairement. Dès que les au-
boulevard du Régent. vier à Paris et ceux du 14 fé- torités compétentes approuvent
Le permis a été délivré vrier au Danemark, les auto- les plans pour des nouvelles
par la Région au grand rités bruxelloises n’ont pas grilles qui tiennent compte de
pu aller à l’encontre des vos suggestions, nous les com-
dam des riverains. manderons et installerons. »
demandes de sécurisation
Ainsi, les grilles noires peu es-
de l’ambassade des Etats-

L
’ambassade des Etats-
Unis souhaite augmenter
sa sécurité et placer des
grilles pour mieux contrôler les
passages du côté du boulevard
du Régent. Son permis d’urba-
nisme vient d’être accordé par la
Région alors que la commission
de concertation du 6 janvier
avait rendu un avis défavorable.
Les riverains réfléchissent au dé-
pôt d’un recours auprès du
Conseil d’Etat.
Depuis les attentats du 11 sep-
tembre 2001, l’ambassade amé-
ricaine a privatisé une partie de
l’espace public du côté du boule-
vard du Régent. Elle a fait instal-
ler des soufflets ainsi que des
guérites de contrôle pour éviter
le passage des véhicules et des
piétons sur son trottoir. Seul un
passage est possible pour les cy-
clistes et les piétons entre les
arbres et les grilles. Ce dispositif
devait être provisoire mais est
toujours bien présent.
En 2008, suite à une manifes-
tation houleuse devant l’ambas-
sade, le périmètre a même été
étendu et les autorités régio-
nales, propriétaires de la voirie,
En plus des guérites, l’ambassade des Etats-Unis souhaite ériger des grilles de 2,4m de hauteur
sur toute la largeur de la voirie. © D.R.
ont accordé la fermeture défini-
tive des lieux.
Visiblement, le dispositif n’est
pas suffisant puisqu’en 2013, 37
personnes ont réussi à se faufiler
dans l’espace contrôlé par des
gardes. Pour éviter une attaque,
l’ambassade a décidé de poser
des grilles hautes, perpendicu-
lairement au trottoir, des deux
côtés de son bâtiment.
Déjà en mars 2014, l’ambas-
sade avait commencé l’édifica-
tion d’un grillage de sécurité
juste à la limite du no29 du bou-
levard du Régent. Les habitants
de l’immeuble s’étaient alors
rendus sur place et l’ambassade
avait reconnu ne pas disposer
des autorisations nécessaires à
un tel aménagement.
Finalement, l’ambassade a dé-
posé une demande de permis
d’urbanisme à la Région. Une
enquête publique s’est déroulée
entre le 27 novembre et le 26 dé-
cembre. Quelque 14 remarques
ont été enregistrées. Le 6 janvier,
lors de la commission de concer-
tation, la Ville de Bruxelles, la
SDRB, l’IBGE et la Direction des
monuments et sites ont rendu
un avis défavorable. Selon eux, le
projet visait à une importante
privatisation de l’espace public,
la continuité du boulevard serait
interrompue par les nouvelles
grilles et le dispositif portait at-
teinte aux qualités urbanistiques
Unis. Si le type de menace
doit être identifié clairement,
il ne faut cependant pas
créer de précédent. En effet,
si les Etats-Unis ont le droit
de privatiser une grande
partie de l’espace public,
pourquoi la France, ou le
Danemark, ou un autre pays
ne pourrait pas faire le
même genre de demande, au
risque de voir s’ériger un peu
partout des installations
dignes des plus grandes
frontières ?
V.LH.
de l’espace public. Dans la fou-
lée, un dialogue s’est noué entre
la Ville de Bruxelles et l’ambas-
sade afin de répondre aux de-
mandes d’amélioration de la sé-
curité tout en préservant la qua-
lité de vie des riverains.
Cependant, le 13 février, la Ré-
gion a décidé de délivrer le per-
mis d’urbanisme. Dans un cour-
rier daté du 19 février, l’ambas-
sade prévient ses voisins que le
chantier débutera le 2 mars. Elle
thétiques devraient être rempla-
cées rapidement par d’autres re-
prenant le même aspect que
celles déjà posées le long de l’am-
bassade afin de respecter l’amé-
nagement du boulevard du Ré-
gent.
Malgré cela, les riverains
pensent introduire un recours au
Conseil d’Etat dans les 30 jours
prévus par la loi. « Je comprends
les craintes des riverains de voir
la menace renvoyée vers leur im-
meuble, explique l’échevin de
l’Urbanisme de la Ville de
Bruxelles, Geoffroy Coomans
(MR). Nous souhaitons préser-
ver la quiétude des habitants
tout en garantissant la sécurité
de l’ambassade. Nous allons aus-
si examiner l’aménagement
d’une bretelle d’accès pour les ha-
bitants du no24. »
Les négociations risquent
d’être tendues car l’ambassade
souhaite également mieux pré-
server sa sécurité le long de la
rue Ducale. Et là, une fermeture
identique à celle du boulevard
du Régent n’est pas envisagea-
ble. ■
VANESSA LHUILLIER

LESBRÈVES 

©MAT/M6 ©DR/M6
Alerte à la bombe au « Soir » :
un an de prison avec sursis
e tribunal correctionnel de Bruxelles a condamné vendredi

L Thierry C., l’auteur de l’alerte à la bombe au journal Le Soir, à

une peine d’un an de prison avec sursis. Le juge a suivi le
réquisitoire du ministère public. Thierry C., âgé de 52 ans, avait été
interpellé à Mouscron le 11 janvier, le jour même de la fausse alerte
à la bombe qui avait secoué la rédaction. Thierry C. était déjà connu
de la justice pour avoir fait sauter une bombe devant le siège du
Vlaams Blok (actuel Vlaams Belang), en 1999. Il avait obtenu la
suspension du prononcé de la condamnation pour ce fait. (b)

Accident de train en Suisse

Vendredi matin, un train Interregio et un RER circulant dans

la même direction sont entrés en collision latérale à la sortie
de la gare de Rafz, au nord de Zurich, causant le déraille-
ment de l’Interregio. Au moins cinq personnes ont été bles-
sées, dont une gravement (un conducteur). Une enquête a
été ouverte par la police cantonale. (H. H. st.)

AFFAIRE CARLTON minique Strauss-Kahn. (H.H.)

Verdict le 12 juin
Le procès du Carlton s’achevait
vendredi au tribunal correction-
nel de Lille, trois semaines après
son commencement. Le juge-
ment a été mis en délibéré et
sera rendu le 12 juin prochain.
Les juges devront se prononcer
sur la culpabilité et les peines à
attribuer aux prévenus. Le pro-
cureur de la République, Frédé-
ric Fèvre, a requis des peines
plutôt clémentes pour 12 des 14
prévenus et la relaxe pure et
simple en ce qui concerne Do-
PROCÈS BETTANCOURT DIMANCHE 17:25
Peine maximale requise
Une peine maximale de trois Face à un jury de professionnels, les candidats, dont Isabelle une jeune Belge,
ans de prison ferme a été re- devront réaliser des vêtements incroyables en très peu de temps.
quise vendredi au procès Bet-
tencourt contre le photographe
François-Marie Banier, ex-confi-
dent de la milliardaire Liliane
Bettencourt, jugé pour « abus
de faiblesse », la relaxe étant en
revanche demandée pour l’ex-
ministre UMP Eric Woerth, tout
comme pour quatre autres pré-
venus. (afp)

** 11
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

12 LASOCIÉTÉ

Delhaize : le vitrioleur passe à l’acte

SÉCURITÉ Les
Le vitrioleur utilise une
adresse email russe.
La nettoyeuse de 52
ans en danger de mort.
La sécurité de tous les
Delhaize renforcée.
menaces de « Mo Taldi » se sont concrétisées dans un magasin d’Anvers
loo, Bruxelles, Uccle et Ruis-
broek.
Cet homme, décrit comme de
« type caucasien », semble âgé
de 40 à 50 ans, et disposerait
d’un véhicule. Lors de sa trans-
mission de mails de menaces à
Delhaize et à l’agence Belga, il a
fait usage d’une messagerie peu
connue du public belge, celle de

L
a sécurité de l’ensemble
des points de vente Del-
haize va être renforcée
après la mise à exécution, par un
individu qui exigeait de l’argent,
de menaces d’attentat contre des
clients. Vendredi matin, vers
7h30, une technicienne de sur-
face qui nettoyait l’entrée du ma-
gasin Anvers-Sud a été agressée
par un inconnu qui lui a projeté
de l’acide au visage. Cette
femme, âgée de 52 ans et origi-
naire de Westerlo, a été griève-
ment brûlée à la face et aux pou-
mons. Selon Sven Lommaert, le
porte-parole de la police d’An-
vers, la victime a été emmenée
« en danger de mort » vers l’hô-
pital.
L’auteur de cette agression est,
selon le parquet de Bruxelles,
l’homme qui avait adressé dès le
mois de décembre dernier au
moins deux mails de menaces à
la direction de Delhaize, avec co-
pies adressées à l’agence de
presse Belga. Le dernier de ces
Le suspect a été filmé par les caméras du magasin, dont la sécurité a été renforcée.© BELGA
messages mettait en garde Del-
haize contre le « dommage social
et financier » que représenterait
« l’attaque de clients à l’aide
d’acide ». L’homme demandait
en anglais d’être « recontacté à
12 h ». Dans deux autres mes-
sages, il menaçait de s’en
prendre à « 5 personnes » et à
« 3 personnes à Charleroi, une
femme et deux enfants ». Il par-
lait aussi, outre une revendica-
tion financière dont on ignore le
montant, de « upgrader les
cartes au niveau Premium », une
référence, sans doute à « Pre-
mium », l’une des marques d’en-
trée de gamme de Delhaize. De-
puis décembre, la direction de
Delhaize a été en contact avec le
parquet de Bruxelles, saisi d’une
plainte.
Le suspect a été identifié par
les caméras de surveillance du
magasin d’Anvers. Il correspon-
drait à un suspect, déjà identifié
par des policiers dès décembre
comme un homme se trouvant,
la nuit du 22 au 23 décembre,
dans une agence bancaire ING
de Linkebeek. Il aurait aussi été
localisé, dans des circonstances
non précisées mais probable-
ment par l’emploi de sa message-
rie internet, à Binche, La Lou-
vière, Seneffe, Manage, Water-
Yandex, qui se présente comme
le « Google russe ». Les services
de cette plate-forme sont essen-
tiellement utilisés par des res-
sortissants russes, biélorusses,
ukrainiens, moldaves ou turcs.
Le nom utilisé par le suspect est
« Mo Talbi », vraisemblablement
un « nickname » ou un faux
nom.
Le porte-parole de Delhaize,
Roel Dekelver, a indiqué que
l’existence de ces menaces avait
donné lieu à des réunions avec le
personnel, orientées sur les
questions de sécurité. Il n’a pas
détaillé les mesures internes qui
ont été décidées, précisant uni-
quement que des « agents de sé-
curité pourraient être sollici-
tés ». Le magasin d’Anvers-Sud
où le suspect est passé à l’acte est
demeuré ouvert alors que la vic-
time de l’attaque à l’acide était
évacuée. Les enquêteurs es-
pèrent arrêter l’auteur avant
qu’il ne récidive. ■
MARC METDEPENNINGEN



Brussels Expo
du samedi 28 février
au dimanche 8 mars 2015

BATIBOUW Ouvert de 10h à 18h30.

Nocturne le jeudi 5/3 jusqu’à 23h.
Tickets avec réduction sur www.batibouw.com

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l’appli
Batibouw

LANÉCROLOGIE

 

Jehan-Michel et Dominique LEBON - KNOPES, Bernard et Frédérique DEGAVRE-LEBLUD, ses parents ;

Benjamin et David,
Micheline LEBLUD-PENNING, sa mamy ;
Patrick LEBON,
ses enfants et petits-enfants ; Anne DEGAVRE, sa marraine ;
vous font part du décès de Michel BAR et sa compagne Jacqueline SIREUIL, Hugo LEBLUD son parrain ;
Jean-Paul BAR et sa compagne Carine DUGARDIN, et Dominique FRIART,
MONSIEUR
ses enfants ; Marie et Louise HERMANT, ses cousines ;
Jean LEBON Marianne BUYSSCHAERT,
la maman de ses petis-enfants ;
Les familles JENNEKENS, LEBLUD, PENNING,
ses grand-oncle, grand-tantes,
veuf de Madame Odette LANDERCY
Noémie et Gilles BAR, ses petits-enfants ; cousins et cousines ;
né à Ixelles, le 4 mars 1916
Marcel BAR et toute sa famille, son frère ; ont la profonde douleur de vous faire part du décès accidentel de
et décédé à Woluwe-Saint-Lambert, le 15 février 2015.
La cérémonie d’adieu, suivie de l’incinération et de la dispersion
des cendres, aura lieu au crématorium de Bruxelles,
Saradha, dite Baby, sa dame de compagnie ;
ont la tristesse de faire part du décès, dans sa 94e année,
Antoine DEGAVRE
le lundi 23 février 2015 à 13 h 45. né à Etterbeek, le 16 juin 1996
suite à une longue maladie, le 18 février 2015, de et décédé à Coxyde, le 18 février 2015.
Réunion au crématorium à 13 h 30.
(Avenue du Silence, 61 - 1180 Uccle) Marc BAR La cérémonie d’Adieu sera célébrée en l’église abbatiale Notre-
Dame de la Cambre, le jeudi 26 février 2015 à 11 heures.
1200 Bruxelles - Av. du Prince Héritier, 190 Résistant
P. F. Lits - 02/733.73.81
Réunion à l’église à 10 h 45
Professeur
(Abbaye de la Cambre, 11 - 1050 Ixelles)
Grammairien
 Helléniste
Numismate L’incinération au crématorium de Bruxelles à Uccle aura lieu
La famille, Veuf de Nelly DETILLEUX dans l’intimité.
très touchée par les marques de sympathie La crémation aura lieu au crématorium de Bruxelles Un dernier hommage peut être rendu à Antoine, le mercredi
que vous lui avez témoignées lors du décès de le mercredi 25 février 2015 à 13 h 30. 25 février de 16 à 19 heures, en présence de la famille, au
funérarium « Le Paisible » Rue du Buis, 47 à Watermael-Boitsfort.
MONSIEUR Réunion au crématorium à 13 h 15
(avenue du Silence, 61 à Uccle-Calevoet). Le présent avis tient lieu de faire-part.
Robert MEURS Le présent avis tient lieu de faire-part. 1170 Bruxelles - Rue du Buis, 8
vous remercie d’avoir partagé sa peine. Funérailles E. GHORAIN - Tél. 02 660 59 99

12
 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

LANÉCROLOGIE 13
  

Nunc dimittis... Le soir venu, Jésus dit : Il nous a donné tant d’amour.
« Passons sur l’autre rive. » Nous le garderons dans notre cœur.
(Marc 4.35) Madame Liliane VAN VINCKENROY,
son épouse ;
Fabrice et Sophie van de KERCKHOVE - BASCH, Le Baron et la Baronne Etienne FALLON, Monsieur et Madame Christophe VAN OPHEM,
Marc et Claude van LIERDE - van de KERCKHOVE, Le Vicomte DAVIGNON, Antoine, Guillaume, Martin et Clément,
ses enfants et beaux-enfants ; Monsieur et Madame Bruno DETHOMAS, Monsieur et Madame Grégory VAN VINCKENROY,
Denis van de KERCKHOVE, Le Vicomte et la Vicomtesse Henri DAVIGNON, Marion, Estelle et Rémi,
Matthieu van LIERDE et Anne-Claire LEUCKX, Monsieur et Madame Philippe AUBRY, ses enfants, beaux-enfants et petits-enfants ;
Hadrien van LIERDE, ses enfants et beaux-enfants ;
ses petits-enfants ; Monsieur Jean-Bernard KIRSCH,
Le Baron Hubert FALLON,
ses enfants, beaux-enfants et petits-enfants,
Jean et Cécile van de KERCKHOVE, Le Baron Nicolas FALLON,
Eloïse et Thomas, Madame Francine LEURQUIN,
son frère et sa belle-sœur, ses enfants, beaux-enfants et petits-enfants,
Le Comte et la Comtesse
Ses neveux, nièces, petits-neveux et petites-nièces, Guillaume de WESTERHOLT GYSENBERG, Monsieur et Madame Jean VAN VINCKENROY,
Attila et Gregor, leurs enfants, beaux-enfants et petits-enfants,
Saâdia GARANDO, son amie dévouée
Le Vicomte Gilles DAVIGNON, Monsieur et Madame André VAN der ELST,
ont la profonde tristesse d’annoncer le décès de Le Vicomte et la Vicomtesse Cédric DAVIGNON, leurs enfants, beaux-enfants et petits-enfants,
Monsieur et Madame Laurent DETHOMAS, Monsieur et Madame Paul VAN der ELST,
Marcel van de KERCKHOVE Monsieur Romain DETHOMAS,
Le Vicomte Julien DAVIGNON,
leurs enfants, beaux-enfants et petits-enfants,
Monsieur et Madame Jean-Pierre VAN der ELST,
Ambassadeur honoraire de S. M. le Roi des Belges
La Vicomtesse Sophie DAVIGNON, leurs enfants, beaux-enfants et petits-enfants,
veuf de Liliane LABIAU Le Vicomte Louis DAVIGNON, ses frère, sœur, beaux-frères, belles-sœurs,
né à Cherbourg (France) le 9 juin 1924 ses petits-enfants et arrière-petits-enfants ; neveux et nièces ;
et décédé à Etterbeek le 19 février 2015. Le Comte et la Comtesse de LIEDEKERKE BEAUFORT, Et les familles apparentées,
Le service religieux sera célébré en l’église Saint-Clément Le Vicomte le HARDŸ de BEAULIEU,
Le Baron KERVYN de MEERENDRÉ, vous annoncent avec une profonde tristesse le décès inopiné de
le mercredi 25 février 2015, à 10 h 30.
La Comtesse de LICHTERVELDE, MONSIEUR
Réunion à l’église Le Comte Bernard de LIEDEKERKE BEAUFORT
(rue du Loutrier à 1170 Watermael-Boitsfort)
L’inhumation au cimetière d’Ixelles aura lieu dans l’intimité.
et Madame VAN CAMPENHOUT,
Madame Giuseppe CASALI,
Alain VAN VINCKENROY
Madame Philippe PICARD, né à Elisabethville, le 28 décembre 1944
Le présent avis tient lieu de faire-part. La Baronne Bernard de MONTBLANC, et décédé à Wezembeek-Oppem, le 18 février 2015.
1040 Bruxelles - Avenue de Tervueren, 114 (bte 10). Le Comte et la Comtesse La messe de funérailles sera célébrée en l’église Saint-Joseph
A&G
Bruno de LIEDEKERKE BEAUFORT, à Wezembeek-Oppem, le mardi 24 février 2015 à 11 heures.
ses frères et sœurs, beaux-frères et belles-sœurs,
neveux et nièces, La famille vous accueillera dès 10 h 30.
leurs enfants, beaux-enfants et petits-enfants ; Le présent avis tient lieu de faire-part.
Les descendants de feu le Vicomte Henri DAVIGNON, MOMMENS


ses neveux et nièces,
leurs enfants, beaux-enfants et petits-enfants ;
« Nous mettons en Toi notre confiance car nous savons ont la profonde tristesse de faire part du décès de la
que Tu répondras toujours à notre appel »
VICOMTESSE 
Le Comte et la Comtesse Baudouin de LOOZ-CORSWAREM,
Monsieur et Madame
François-Xavier ULLENS de SCHOOTEN,
DAVIGNON Chris KERCKHAERT - Sophie DE GROO,
Céline et Jonathan,
ses enfants et beaux-enfants ; née Comtesse Madeleine de LIEDEKERKE BEAUFORT Jean DE GROO - Michèle BOUCQUÉ,
Le Comte et la Comtesse François de LOOZ-CORSWAREM, Enfant de Marie Nicolas et Marie,
Le Comte Philippe de LOOZ-CORSWAREM, ses enfants et petits-enfants ;
née à Bruxelles le 14 décembre 1924
La Comtesse Isabelle de LOOZ-CORSWAREM, et y décédée le 19 février 2015, Brigitte SOLLIE,
Madame Catherine ULLENS de SCHOOTEN, réconfortée par le Sacrement des malades sa compagne ;
Mademoiselle Yolande ULLENS de SCHOOTEN, et entourée de l’affection des siens.
Monsieur et Madame Jean-Yves ULLENS de SCHOOTEN, vous font part avec profonde tristesse du décès de
ses petits-enfants ; La célébration eucharistique, suivie de l’inhumation MONSIEUR
dans le caveau de famille au cimetière de Laeken,
Elise, Jean et Camille,
ses arrière-petits-enfants ;
aura lieu en l’église Abbatiale Notre-Dame de la Cambre
à Bruxelles le lundi 23 février 2015, à 11 heures. Marc DE GROO
ont la grande tristesse de vous faire part La famille sera présente à l’église à partir de 10 h 30. Notaire honoraire à Gand
qu’il a plu au Seigneur de rappeler à lui
Le présent avis tient lieu de faire-part. veuf de Madame Georgette STEVENS
MADAME
né à Gand le 19 septembre 1932
Yves ULLENS de SCHOOTEN et y décédé le 16 février 2015.
née Marie-Henriette IWEINS de WAVRANS Fidèle à ses convictions philosophiques.
née au Havre le 14 juillet 1915 La cérémonie funéraire, à laquelle nous vous invitons,
et accueillie dans une vie nouvelle le jeudi 19 février 2015, aura lieu dans l’aula du crématoire « Westlede », 60, Smalle
réconfortée par les Sacrements de l’Eglise. Heerweg à Lochristi, le mardi 24 février 2015 à 13 heures.
La célébration eucharistique aura lieu La dispersion des cendres aura lieu au cimetière de Deurle
à l’église paroissiale Saints-Pierre-et-Paul, Kerkplaats dans la plus stricte intimité familiale.
à Wommelgem le mardi 24 février 2015 à 11 heures précises.  Le présent avis tient lieu de lettre de faire-part .
Les condoléances seront reçues à l’église à partir de 10 h 40. Adresse de correspondance : Famille De Groo
Madame Viviane BRONCKAERS, a/p P.F. Malbrancke, Evergemsesteenweg 127 B
La cérémonie sera suivie de l’inhumation sa sœur ;
dans le caveau de famille à Schoten. 9032 Gent-Wondelgem - Tél. 09/225.26.17 - malbrancke@skynet.be
Monsieur Philippe HALLEUX,
Priez le Seigneur pour Elle son neveu ;
Ce présent avis tient lieu de faire-part . Monsieur Mathieu HUMPERS,
le petit-fils de feu sa compagne, Jacqueline RENARD ;

Monsieur et Madame Elie BRONCKAERS-HALLUT,
Monsieur et Madame Charly STAS-BRONCKAERS,
Monsieur et Madame Joseph MOUREAU-BRONCKAERS, Madame Ydriz BASHA,
Madame Veuve Romain BRONCKAERS-TASSET, son épouse ;
 Madame José BERNIMONT-CROMMEN, Monsieur et Madame Ryan LE GARREC,
Monsieur (1) et Madame (1) Eugène CROMMEN, Mademoiselle Aurélie Alexandra BASHA i NOVOSEJT
Madame Danielle COLINET, Madame Joske BURTON-CROMMEN, et Monsieur Olivier van VOLLENHOVEN,
son épouse ; Monsieur Louis SOMERS, ses enfants ;
Madame (1) Guillemine SOMERS,
Monsieur et Madame Pierre-Henri et Christine Madame Daisy KORTLEVEN, Mademoiselle Laura DE KOCK
DE VIGNE-de SMET d’OLBECKE, Madame (1) Josette KORTLEVEN, et Monsieur Pierre EVERAERT,
Monsieur et Madame Monsieur et Madame Victor KORTLEVEN, La famille,
Jean-François et Macarena DE VIGNE-TORO, Monsieur et Madame Jef ke KORTLEVEN,
Monsieur et Madame Monsieur et Madame Pol GLIME-CROMMEN, Et ses amis
Fabian et Isabelle LENOBLE-DE VIGNE, Madame Monique CROMMEN, ont la douleur d’annoncer le décès de
ses enfants et beaux-enfants ; Monsieur Victor CROMMEN,
ses cousins et cousines germains ; MONSIEUR
Camille, Diego, Laura, Luna, Mila, Chloé, Arthur,

Monsieur et Madame
ses petits-enfants ; Ses proches, ses amies et amis dévoués
ont la grande tristesse de vous faire part du décès de
Ydriz BASHA i NOVOSEJT
Docteur en médecine
Jean-Paul et Diane DE VIGNE-ROSEEUW,
MONSIEUR Psychanalyste
ses frère et belle-sœur ;
Leurs enfants Benoît et Nathalie,
ses neveu et nièce ;
Francy BRONCKAERS Ancien ambassadeur d’Albanie auprès de S. M. le Roi des Belges,
de la Commission Européenne et du Grand-Duché du Luxembourg
Président de l’Union des Albanais Libres
né à Waremme le 11 décembre 1942
Et les familles apparentées, et décédé à Liège le 19 février 2015, Membre Fondateur du Parti de l’Alliance Démocratique en Albanie
ont la profonde tristesse de vous faire part du décès de entouré de l’affection des siens. époux de Kimete Xhelal bej MITROVICA
MONSIEUR La célébration religieuse aura lieu en l’église Saint-Pierre né à Novosej le 16 avril 1939
de Waremme le lundi 23 février 2015 à 10 heures, suivie de et décédé à Woluwe-Saint-Lambert le 18 février 2015.
Philippe DE VIGNE l’inhumation au cimetière de Waremme.
Réunion à l’église.
Un hommage oecuménique lui sera rendu
né à Uccle le 9 décembre 1941 et y décédé le 16 février 2015. en l’église abbatiale Notre-Dame de la Cambre
Un dernier hommage peut être rendu au défunt le mercredi 25 février 2015 à 11 h 45.
Les funérailles auront lieu dans l’intimité.
ces samedi 21 et dimanche 22 février, de 17 à 19 heures Réunion à l’église.
Le présent avis tient lieu de faire-part. au funérarium Jean François, rue des Près, 140 à 4300 Waremme. (Abbaye de la Cambre à 1050 Bruxelles)
1180 Uccle - 78, rue Colonel Chaltin Le présent avis tient lieu de faire-part. Il sera suivi de l’inhumation au cimetière de Bruxelles-Evere.
P. F. Lefevre et Fils. 02/374.53.26 - 02/375.08.06.
Viviane BRONCKAERS, rue Forgeur, 6/042, 4000 Liège 1200 Bruxelles - 167, avenue de Broqueville.



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13
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

14 WEEK-end DÉTENTE

LA BÉDÉ ALVIN, L’HÉRITAGE D’ABÉLARD (3) PAR HAUTIÈRE ET DILLIES © DARGAUD BENELUX 2015 LES MOTS CROISÉS
Grille n° 4334 de Guy Hachette 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
FACILE
1
HORIZONTALEMENT.
1. S’abstenant de toute privauté. 2. Abjurer. 3. Île d’Inde d’abord 2
portugaise. On l’échange à l’écart. 4. Impénitent. 5. Celles du Capi-
tole sont célèbres. Alouette d’Afrique du Nord. 6. Pas vifs. Initiales 3
de cambrioleur. 7. Font loi. 8. Un coin de Côte-d’Or. Compagne.
Organisation parfois impuissante. 9. Remettre sous presse. 10. 4
Corps de blasons. De bons mouillages.
5

VERTICALEMENT. 6
1. D’une classe de protozoaires des mers chaudes. 2. Fourrés pi- 7
quants. 3. D’ordinaire. Petit cours. 4. Ajout au poulet. Penses ou
juges. 5. Peut changer de chef au coup par coup. Ce que devient 8
l’air à la mode. 6. Enveloppes de voltigeurs. Mère d’un Castor. 7.
Aimait-elle vraiment le moujik ? Pas ringard. 8. Finir par avoir l’aire. 9
Bêtas. 9. Sans bavures. Il est donné par un chef. Hors d’œuf. 10. Ils
savent tout de leur filière. 10

Grille n° 580 de Mathieu Rhuys 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

HORIZONTALEMENT. A
A. Légère sensation de piqûres répétées. B. Comportements agres-
sifs au cours d’une vive discussion. C. L’un des premiers à quitter B
le navire. Protège contre le feu. D. Fou de colère. Petite reine des
C
prés. E. La Jérusalem céleste. Laissées sur le carreau. F. Capable de
manger tout ce qu’on lui présente. G. Chemin de halage. Conduit. D
H. Il arrose Millau. Garçon d’honneur de Corneille. I. Originaire. Son
maître lui apprend beaucoup. J. Trésor égyptien. Amoncellement. E

VERTICALEMENT. F
1. Protection contre des rayons éblouissants. 2. Sans vie. Cardinaux. G
3. Il est pressé, mais pas par le temps. Ville du Japon, dans l’île de
Honshu. 4. Fierté marseillaise. Chez La Fontaine, ils sont malades H
de la peste. 5. Chaussure de plage. C’est un modèle de nudité. 6.
Vient d’être. Couper le souffle. 7. Lorsqu’il est gros, c’est du sorgho. I
Bovidé aujourd’hui disparu. 8. Cuite en vase clos. Démonstratif.
9. Sans ambiguïtés. Chanteuse capricieuse. 10. Sale mouche. Ils J
roulent au hasard.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
1
2
LE SUDOKU 3
4
5
Remplissez la grille de sorte que 6 1 9 3

Solution n° 4333
6
chaque ligne, chaque colonne 7
et chaque carré contiennent les 8
chiffres de 1 à 9. 9
9 4 7 1 10
8 5 7 6 1 2 1 2 3
4 5 6 7 8 9 10
1 8 7 2 9 6 3 5 4 H E M
O P H I L I E
A
5 2 4 8 1 3 7 6 9 7 B A B E
R R A T I O N
3 9 6 4 7 5 1 8 2 C N O R
V E G I E N S
2 6 9 1 5 7 8 4 3
7 4 5 D D U I A N E E
I L E T R E A I
8 1 3 9 2 4 6 7 5
8 2 E
F S E N T D R I N G
4 7 5 3 6 8 2 9 1

Solution n° 579
6 4 8 5 3 2 9 1 7 1 9 5 G P
O
R E A
I N
U
G
A
I
V E
R
N
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7 3 1 6 4 9 5 2 8 H
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AUJOURD’HUI Ajaccio
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5/14 • P
3/6 • A
DIMANCHE Dimanche, une petite crête anticyclonique main-
4° / 6° Ankara -8/4 • S
tiendra un temps sec. Des nuages insisteront
LEVER À 7H44
COUCHER À 18H09
Antalya 4/16 • S 7 d’abord sur l’Est alors que des éclaircies prédomi-
3° / 6° Athènes 4/14 • S neront ailleurs. En soirée, c’est sur l’Ouest que le
4° / 5° ciel s’ennuagera à l’approche d’une nouvelle per-
NOUVELLE LUNE
P.L. LE 05/03
Barcelone
Belgrade
7/14 • P
-1/12 • S -1 turbation. Il fera frisquet le matin, puis les maxima
3° / 5°
Benidorm 5/19 • P se hisseront entre 3 et 8°C.
2° / 5° Berlin 2/10 • E
5 2° / 5° Berne -1/2 • N Ephémérides
Bordeaux 6/9 • A Soleil lever: 7h42 - coucher: 18h10
2° / 4°
3 Bratislava -2/11 • S Lune lever: 9h16 - coucher: 23h07
1° / 2° Bruxelles 3/5 • A Ostende marées hautes 3h03 et 15h30
1° / 4° marées basses 9h56 et 22h13
VENT FAIBLE DE SECTEUR SUD-OUEST
Bucarest
Budapest
0/9 • E
-2/11 • S LUNDI Anvers marées hautes 5h56 et 18h20
Copenhague 3/6 • P marées basses 0h34 et 13h07
Ephémérides
3° / 5°
Dublin 0/6 • E 8
Soleil lever: 7h44 - coucher: 18h09 Florence 4/13 • P
Lune lever: 8h46 - coucher: 21h50 Helsinki 1/3 • N
Ostende marées h. 2h18 et 14h43 - marées b. 9h11 et 21h28 Haraklion 11/14 • E 5 Lundi, une perturbation qui aura gagné le pays la
Anvers marées h. 5h13 et 17h34 - marées b. -- et 12h24 Istanbul 3/8 • S
t° eau de mer: 7°C nuit ondulera sur la moitié Sud-Est en y donnant
Izmir 2/13 • S des pluies et même de la neige sur les hauteurs.
Aujourd’hui, en matinée, les nuages domineront et quelques averses seront pos- Kiev 1/4 • E
Lisbonne 11/15 • E
Le Nord-Ouest retrouvera un ciel variable avec
sibles sur le Nord et l’Est. Elles seront hivernales dès 200m environ. L’après-midi, le quelques averses. Les maxima iront de 5 à 10°C.
Londres 0/7 • E
ciel sera variable pour tous avec au menu un régime d’averses entrecoupées d’accal-
Lubiana -2/8 • E
mies. Ces averses seront hivernales dès 200 ou 300m. Luxembourg 1/5 • E
La nuit prochaine, après quelques averses de neige résiduelles en Ardenne, le temps
redeviendra sec avec des éclaircies s’élargissant sur l’Ouest.
Madrid
Malaga
5/12 • E
8/17 • E
MARDI
Manchester 1/6 • N
35°
99
0
10 00
21/02 - 12:00 Milan 2/8 • P 8
Moscou 0/4 • E Mardi, le pays restera sous la trajectoire de cou-
10
30° 10 Munich
Nice
-1/8 • E
8/12 • A 2 rants instables s’accompagnant de quelques
1000

990 Oslo -1/3 • E averses, toujours hivernales en Ardenne. Les

25° Palerme 9/15 • P maxima iront de 3 à 8°C.
Palma 5/14 • P
1000

D
20° Paris 3/6 • A
990

Porto 9/13 • E
Prague -2/10 • E
1010

15°
Rabat 10/16 • E info météo : 0900 35 997 www.meteoservices.be
10

Riga 1/7 • E
20

101

10° 1000 Rome 5/12 • P

A
1020
0

Sofia -2/9 • S

5° Stockholm
Tel-Aviv
1/4 • N
8/15 • P 
BON À DÉCOUPER
0° Tenerife 15/21 • P
10

Tirana -1/16 • E
10

Tunis 10/15 • A
-5°
D Varsovie
Venise
-2/8 • E
2/9 • E Ce bon est valable pour un ou plusieurs produit(s) au choix issu(s) de séries différentes et non valable
02

-10°
10

Vienne 0/11 • S pour l’achat de plusieurs numéros identiques d’une même série. Remettez-le à votre libraire ainsi que la
1010

Zagreb -3/11 • E somme équivalant au prix du ou des produits souhaités. Dans la limite des stocks disponibles. Ce bon est
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A=averse, C=couvert,
-20° N=neige, P=pluie,
0

B=brouillard, E=éclaircie,
101

J’y vois clair

-25°
D
O=orage, S=soleil
1020

14
 MONDE
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

15
Ban Ki-moon, secrétaire général de
l’ONU, dénonce l’indifférence de la com-
munauté internationale dans le 12e rap-
port présenté jeudi au Conseil de sécuri-
té sur la guerre en Syrie : « Ce conflit est
devenu ‘business as usual’ ». © AFP.

Maduro désigne l’ennemi public N°1

VENEZUELA Le maire de Caracas, accusé de préparer un coup d’Etat, a été arrêté
Antonio Ledezma a LE PRESIDENT À CUBA
été arrêté sans mandat.
Maduro a pu voir
Le président Fidel Castro
vénézuélien accuse aussi Le président du Venezuela
les USA de vouloir Nicolas Maduro a annoncé
le déstabiliser. jeudi qu’il s’était rendu à
Cuba il y a quelques jours et
Washington nie s’était entretenu mardi der-
toute participation nier avec Fidel Castro, consi-
à une conspiration. déré comme l’un de ses
principaux mentors poli-

C
’est une personnalité de
l’opposition vénézué-
lienne, Antonio Ledez-
ma, 59 ans, maire du grand Ca-
racas, ancien sénateur, député et
gouverneur, qui a été arrêtée jeu-
di soir par 80 membres des ser-
vices de renseignement n’ayant
présenté aucun mandat d’arrêt.
« Ils l’ont emmené en le frap-
pant, ils ont détruit tout ce qu’ils
ont trouvé sur leur passage, ils
ne lui ont pas laissé le temps de
parler, ils ne lui ont pas laissé de
temps pour informer qui que ce
soit », a déploré à la radio son
épouse Mitzy Capriles.
« M. Ledezma, qui a été arrêté
aujourd’hui sur ordre du par-
quet, doit être inculpé par la jus-
tice vénézuélienne pour qu’il ré-
ponde de tous les délits commis
contre la paix dans le pays, la sé-
curité, la Constitution », a indi-
qué dans la soirée le président
Nicolas Maduro lors d’une inter-
vention à la radio et à la télévi-
sion. Il faisait référence à une
tentative de coup d’Etat qu’il
avait dénoncée il y a quelques
jours, le 13 février et qui, selon
lui, est téléguidée par les Etats-
Unis et coordonnée par un axe
Madris-Bogota-Miami. Le pré-
sident Maduro a demandé à son
gouvernement de mettre au
point, en 72 heures, un plan
pour que le pays soit prêt à toute
éventualité : « Le peuple doit être
préparé aux côtés de ses forces ar-
mées, une union civico-militaire.
Parce que je sais où en est l’impé-
rialisme américain, je sais qu’ils
ont donné les ordres de nous ren-
verser ».
Le gouvernement américain a
immédiatement publié un com-
muniqué indiquant que « les ac-
cusations portées par le gouver-
nement vénézuélien selon les-
quelles les Etats-Unis seraient
impliqués dans une conspira-
tion pour un coup d’Etat et une
déstabilisation sont sans fonde-
ment et fausses ».
« Les Etats-Unis n’encou-
ragent pas la déstabilisation au
Venezuela et nous ne tentons pas
non plus de saper son économie
ou son gouvernement », a ajouté
dans le communiqué la porte-
parole du département d’Etat
Jennifer Psaki, rappelant que les
USA sont le principal partenaire
commercial de Caracas.
Pour José Miguel Vivanco, di-
recteur Amériques pour l’ONG
Human Rights Watch, « le gou-
vernement du Venezuela est res-
ponsable de la vie et de l’intégrité
physique d’Antonio Ledezma.
Sans preuves d’un délit, le maire
n’aurait jamais dû être détenu et
devrait immédiatement être re-
La dénonciation
de complots est devenue
une tactique récurrente
chez le président Maduro
lâché. Autrement, nous serions
devant un nouveau cas d’arres-
tation arbitraire d’un opposant,
dans un pays où il n’y a pas d’in-
dépendance de la justice ».
Pour Daniel Wilkinson de Hu-
man Rights Watch, « nous
n’avons jamais été autant préoc-
cupés par le Venezuela ». « Il y a
eu un affaiblissement des droits
civils et politiques, détaille dans
le Financial Times Inti Rodri-
guez de l’ONG de défense des
droits humains Provea. Il y a eu
une consolidation de la police
d’Etat de plus en plus répressive,
et les détentions arbitraires et les
violations des procédures sont
monnaie courante ».
Vu la dégradation en matière
de respect des droits humains au
Venezuela, le président Obama a
signé en décembre une loi inter-
disant de donner des visas et ge-
lant les avoirs de plusieurs res-
ponsables vénézuéliens accusés
de violations des droits humains,
mais sans couper les ponts.
Le président Maduro a cité
pour preuve du complot un « Ac-
cord national pour la transi-
tion » signé par le maire de Cara-
cas, et deux autres dirigeants de
l’opposition dont Leopoldo Lo-
pez, en prison depuis tout juste
un an, accusé d’avoir fomenté les
Mitzy Capriles a dénoncé les
conditions de l’arrestation de
son mari, Antonio Ledezma.
© XINHUA ET AFP.
troubles qui ont accompagné
une vague de grandes manifesta-
tions l’an dernier. Le texte men-
tionné par Maduro n’a rien de
secret, il a été publié dans la
presse le 11 février dernier : il
présente une série de proposi-
tions politiques économiques
que l’opposition souhaiterait
mettre en pratique pour redres-
ser la situation dans un Venezue-
la en crise économique et par-
couru de tensions politiques.
Certes, tout le monde a encore
en mémoire la tentative de coup
d’Etat menée en avril 2002
contre le président Hugo Cha-
vez, qui fut retenu prisonnier et
empêché de gouverner pendant
deux jours. Le régime putschiste
avait été brièvement reconnu par
les gouvernements espagnol (du
conservateur José Maria Aznar)
et américain (présidé par George
W.Bush) : les deux pays ont en-
suite condamné le coup d’Etat
après son échec.
tiques. « J’ai profité du mardi
de Carnaval pour rendre visite
à Fidel Castro, qui envoie son
bonjour à tous les Vénézué-
liens », a précisé le chef de
l’Etat lors d’une longue inter-
vention à la radio et à la
télévision nationales.
Maduro, qui révèle habituel-
lement ses séjours à Cuba
une fois qu’il est de retour à
Caracas, a précisé que son
entretien avec Fidel Castro
avait porté sur des sujets
d’intérêt mondial. (afp)
Mais la dénonciation de com-
plots putschistes est devenue
une tactique récurrente chez le
président Maduro, qui est à la
peine pour gérer économique-
ment le Venezuela et n’a pas le
charisme de son prédécesseur
Hugo Chavez.
Avant son arrestation, le maire
de Caracas avait ainsi répondu
aux accusations du président
Maduro : « Depuis la prise de
fonction de M. Maduro, on nous
avait annoncé douze tentatives
de coup d’Etat. Le gouvernement
parle de mouvements de déstabi-
lisation alors que c’est la corrup-
tion qui déstabilise le pays. » ■
VÉRONIQUE KIESEL

LESBRÈVES
Daesh frappe fort dans le chaos libyen
Navalny : 15 jours de prison TERRORISME Le groupe islamiste revendique de nouveaux attentats suicides dans l’Est
a justice russe a condamné vendredi l’opposant numéro un

L en Russie, Alexeï Navalny, à quinze jours de prison pour la

distribution « illégale » de tracts dans le métro moscovite,
une mesure qui l’empêche de participer à la manifestation qu’il
D aesh – le groupe Etat isla-
mique – a revendiqué ven-
dredi de nouveaux attentats sui-
terrain propice : depuis quelques
semaines, il y a multiplié les
exactions, dont la décapitation
sions ont visé un commissariat
de police et les environs du do-
micile du président du Parle-
« venger le sang de nos musul-
mans à Derna », visé cette se-
maine par des raids aériens li-
organise le 1er mars dans la capitale russe. cides meurtriers dans l’est de la de 21 chrétiens et une attaque ment reconnu par la commu- byens et égyptiens.
Le tribunal a estimé que la distribution de tracts constituait en soi Libye, témoignant de la progres- meurtrière contre un hôtel de la nauté internationale, Aguila Sa- Alors que la situation était dé-
un rassemblement, et que l’opposant n’avait pas demandé aux sion des djihadistes dans ce pays capitale libyenne. lah Issa, et la troisième une sta- jà très confuse dans ce pays riche
autorités l’autorisation de l’organiser. Postant un message sur son au moment où la communauté Dans sa dernière attaque, ven- tion service bondée. en pétrole, morcelé et dont des
blog avant d’être emmené, menotté, par la police, Alexeï Navalny internationale examine les dredi, au moins 31 personnes ont La branche libyenne de Daesh zones entières sont sous la coupe
a appelé ses partisans à la mobilisation, les exhortant à des- moyens de lui apporter une aide. été tuées, dont cinq travailleurs a rapidement revendiqué l’at- de milices, elle devient de plus
cendre dans la rue le 1er mars prochain. (afp) Profitant du chaos dans lequel égyptiens, et 40 blessées à Al- taque dans un communiqué pu- en plus inquiétante avec la pro-
est plongé le pays depuis la chute Qoba, à quelque dizaines de kilo- blié sur Twitter, affirmant que les gression de Daesh, qui préoc-
du régime de Mouammar Kha- mètres du bastion libyen des dji- kamikazes ont « tué et blessé des cupe l’ensemble de la commu-
ARABIE SAOUDITE tuées et de nombreuses griève- dafi, Daesh a trouvé en Libye un hadistes, Derna. Deux explo- dizaines » de personnes pour nauté internationale. (afp) ■
Un sixième répit ment blessées vendredi à Moga-
pour Raef Badawi discio dans une attaque revendi-
quée par les islamistes shebab,

visant un hôtel dans lequel se
trouvait des ministres, députés
et responsables somaliens. Ce
attentat contre l’établissement
haut de gamme du Central Ho-
Le Grand Oral La Première/Le Soir. Chaque samedi
tel, est le plus meurtrier en So-
malie depuis près de 2 ans. (afp)
sur la Première, de 13 h 15 à 14 h.
Le blogueur saoudien Raef Ba- LIBERIA Samedi 21 février, l’invité de ce rendez-vous du week-end sera
dawi a échappé une nouvelle Fin de couvre-feu Jean-François Kahn, chroniqueur politique et fondateur de Marianne.
fois à la flagellation, vendredi, a et réouverture des frontières Il sera mis sur le gril par Jean-Pierre Jacqmin (Directeur de l’information
fait savoir l’organisation Amnes- La présidente libérienne Ellen de la RTBF), Béatrice Delvaux (Editorialiste en chef du journal
ty International. Condamné à Johnson Sirleaf a annoncé ven- Le Soir), Georges Lauwerijs (Journaliste à la Première). L’émission sera
1.000 coups de fouet par la jus- dredi la fin du couvre-feu, en vi- retransmise en direct sur les sites rtbf.be et lesoir.be.
tice saoudienne, M. Badawi a vu gueur depuis août 2014 dans le
l’exécution de sa peine être re- pays, et la réouverture de toutes
portée pour une sixième fois. frontières à partir de dimanche,
Les raisons entourant cette nou- après une décrue de l’épidémie
velle suspension de l’exécution d’Ebola. « La présidente Ellen
de la flagellation demeurent in- Johnson Sirleaf a ordonné la levée
connues, les autorités saou- du couvre-feu dans tout le pays. La
diennes refusant toute commu- mesure prend effet à partir de di- Jean-François Kahn sera interviewé par Béatrice Delvaux,
nication sur ce dossier. (afp) manche 22 février », a indiqué Jean-Pierre Jacqmin et Georges Lauwerijs
vendredi la présidence dans un
SOMALIE communiqué qui a également Jean-François Kahn, chroniqueur politique
Attentat à Mogadiscio annoncé la réouverture de et fondateur de Marianne J’y vois clair
Au moins 25 personnes ont été toutes les frontières. (afp)

15
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

16 LEMONDE UKRAINE, AN I DE LA « RÉVOLTE DE LA DIGNITÉ » LEMONDE 17

A Kiev, le feu de Maïdan brûle encore

Un an après le
massacre de Kiev, la
société civile maintient
la pression sur les
nouvelles autorités
ukrainiennes issues de la
« révolte de la dignité ».
Mais la guerre à l’Est
ne facilite bien sûr pas le
redressement du pays.
REPORTAGE
KIEV
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
Russie, pour se « remplir les
poches », alors qu’en septembre, il
promettait de signer un accord
d’association avec l’Union euro-
péenne. « C’était le choix entre un
système totalitaire et un système
démocratique, expose la trente-
naire. La déception a été énorme !
Les gens de ma génération se sont
sentis trahis. On est sortis dans la
rue, pacifiquement, tout en se de-
mandant si cela allait changer
quelque chose. »
Durant trois mois, dans un froid
polaire, des dizaines de milliers de
protestataires occupent l’espace
public compris, pour l’essentiel,
entre l’Académie de musique,
toits de la place Maïdan, la place
de l’Indépendance, au cœur de la
capitale. Les tireurs profession-
nels visent les manifestants. Les
tueurs ciblent délibérément le
cœur, la tête, les yeux ou la caro-
tide. Bilan : une centaine de tués,
dont quelques policiers, entre les
18 et 20 février 2014, et des cen-
taines de blessés. « C’était terri-
fiant », témoigne Olena Gorkova.
Un lieu de pèlerinage
Le 21 février, Ianoukovitch fuit
Kiev, pour se réfugier d’abord en
province, puis en Russie. Le len-
demain, il est destitué par une
majorité d’élus au Parlement. Un
Un an après le paroxysme des
violences, ce vendredi, place aux
commémorations, qui se poursui-
vront tout le week-end. Hier soir,
Mozart, poésie, hymne national,
son&lumière et Petro Porochenko,
le nouveau président, étaient au
programme sur Maïdan. Toute
cette semaine, la place a été pré-
parée, balayée, aménagée pour
l’événement, tandis qu’un ciel bas
succédait à l’azur glacial. Bougies
et bouquets frais sont déposés en
hommage aux victimes du soulè-
vement populaire, qualifiées ici de
« centurie céleste »… Les passants
se pressent sur ces lieux de mé-
moire. De grands posters ra-
mélange de militaires et de volon-
taires, entre deux missions sur le
front, de familles des disparus, des
couples, des vieux esseulés, de
jeunes branchés… Ça sent le dra-
peau, l’hymne à la patrie, le chant
du pope, l’ode aux héros tombés.
Mais, aussi, l’amitié et la force in-
espérée de l’action collective.
Aujourd’hui, Olena Gorkova
travaille au Ukraine Crisis Media
Center. Où des « Maïdan »,
d’abord bénévoles, aujourd’hui fi-
nancés par des « fonds de bienfai-
sance », dit-elle, ukrainiens et
étrangers, offrent aux autorités,
activistes, artistes, un espace d’ex-
pression, capital dans la guerre de
les midis, le colonel Andriy Lysen-
ko, porte-parole de l’« opération
antiterroriste » en cours dans le
Donbass – la guerre ! –, vient don-
ner le dernier bilan des combats.
Un conflit « qui ne sera pas résolu
avant cinq ou dix ans », prédit,
sombre, une source à la délégation
de l’UE à Kiev. C’est ici aussi, au
rez-de-chaussée de l’hôtel trans-
formé en hôpital de fortune, et
bientôt en morgue, que des di-
zaines de blessés avaient été trans-
portés en ce 20 février de l’an der-
nier. Soignés, dans une mare de
sang, par des volontaires. Dans
des conditions de dénuement hal-
lucinantes. Au même moment, sur
lice anti-émeutes ? Des tueurs re-
crutés par les services spéciaux
russes ? Et surtout, qui leur a don-
né l’ordre de tuer ? Les archives
ont été détruites et les rares sus-
pects ont pris la fuite en Russie ou
Crimée et à Donetsk, en territoires
ukrainiens séparatistes pro-
russes.
L’impunité dont continuent à
bénéficier les auteurs des vio-
lences, homicides et tortures lors
de la répression de l’EuroMaïdan
est au cœur d’une salve tirée cette
semaine par Amnesty Internatio-
nal Ukraine contre les… « nou-
velles » autorités – les écuries de la
Justice sont loin d’avoir été net-
révolution de la dignité », ajoute
la directrice d’AI Ukraine, Tetiana
Mazur. « Des victimes ont été in-
terrogées comme suspects et pas
comme victimes !, nous dit-elle.La
seule conclusion à tirer, c’est que le
système est mauvais et n’est pas
conçu pour enquêter sur de pa-
reilles violations des droits hu-
mains. » Dans ces conditions, le
ressentiment guette, lassitude ou
désillusion, même chez ceux qui
ont mené la révolution contre le
régime déchu. Les réformes tant
promises traînent !
Mardi, la Berd (Banque euro-
péenne pour la reconstruction et
le développement) a débloqué 1
économique Aivaras Abromavi-
cius, un jeune banquier lituanien
engagé par le gouvernement de
Kiev pour « faire le job ».
Priorités ? « Restaurer l’Etat de
droit : c’est la pierre angulaire de
toutes les autres réformes », nous
indique Sevki Acuner, le directeur
de la Berd Ukraine. « Au-delà,
améliorer le climat d’investisse-
ments pour ramener l’argent, ré-
former les secteurs de l’énergie et
bancaire ». Obstacles ? La « diver-
sion » causée par la guerre, le
manque de moyens financiers et,
reconnaît le directeur, le mécon-
tentement probable de la popula-
tion face à certaines mesures. Le
d’Ukrainiens. Déjà, ce 1er février,
le prix du jeton de métro à Kiev a
tout simplement… doublé. Même
chose pour le bus. La monnaie
poursuit sa dégringolade de jour
en jour… L’impact est encore plus
sévère pour les nombreux mé-
nages qui ont emprunté en euros
ou en dollars. De nombreuses
banques sont dans un état cri-
tique. L’économie est sinistrée. La
crise sociale est sévère, même si la
misère ukrainienne ne saute pas
aux yeux dans le microcosme du
centre de la capitale.
« Nous avons changé »
La guerre dans le Donbass est
dont 1.300 combattants pro-Kiev,
11.000 blessés et 1 million de per-
sonnes déplacées à l’intérieur du
pays. Et ceci : « L’agression russe a
détruit 20 % du potentiel écono-
mique de l’Ukraine », estime Lyb-
kisvky. L’inflation a grimpé à 25 %
l’an passé tandis que le PNB chu-
tait de 7 %. La déstabilisation de
l’Ukraine, la faillite du pays, voire
l’irruption d’un nouveau… Maï-
dan, cette fois contre le pouvoir
pro-européen : voilà, dit-on à
Kiev, le rêve de Poutine !
« Bien sûr, on aimerait que nos
espoirs soient un peu plus réalisés,
reprend Olena Gorkova. Nous
avons encore des soucis : les pro-
comme la coalition gouverne-
mentale. Porochenko a beau
être lui-même un oligarque,
« un enfant du système », il sait,
disent les observateurs avertis
de la vie locale, qu’il ne survivra
pas en politique en continuant
sur le mode du « business as
usual ». La population, en tout
cas, n’acceptera pas longtemps
les sacrifices, si rien de sérieux
n’est entrepris pour éradiquer la
corruption.
« Nous avons beaucoup chan-
gé. Les Ukrainiens avaient
l’image de gens paresseux et in-
dividualistes. Avec Maïdan,
nous sommes devenus une na-

T
out a commencé par une
terrible humiliation. Une
trahison absolue. Comme
« l’impression d’être vendus
comme du bétail », raconte, la
gorge serrée, Olena Gorkova.
C’était à l’automne 2013. Le pré-
sident ukrainien d’alors, Viktor
Ianoukovitch, part négocier en
l’Opéra, la Poste et la Maison des
syndicats. Ce QG des manifestants
est en partie incendié lors d’un as-
saut des forces de l’ordre. Nous
sommes le 18 février 2014. La ré-
pression, brutale, féroce, com-
mence alors. Elle culmine il y a
tout juste un an. Un massacre.
Des snipers sont postés sur des
« coup d’Etat », n’aura de cesse de
hurler le Kremlin. Une « révolu-
tion de la dignité », dira la généra-
tion Maïdan. La place restera oc-
cupée jusqu’à l’élection présiden-
tielle du 25 mai. Peu à peu,
cendre, suie, pneus, tentes et bar-
ricades laisseront la place à des
amoncellements de fleurs.
content les combats d’aujourd’hui
à l’Est et la révolte d’alors. Maïdan
ressemble à un mausolée. Un lieu
de pèlerinage. On vient se re-
cueillir, silencieux, devant les affi-
chettes des victimes attachées aux
arbres avec, parfois au pied du
tronc, un casque de fortune percé
par une balle. C’est un étrange
l’information qui fait rage avec la
Russie. Le Centre, une ONG, est
installé depuis près d’un an au
troisième étage de l’hôtel Ukraïna,
l’imposant bâtiment très sovié-
tique, millésime 1961, qui domine
Maïdan du haut de ses 21 étages et
371 chambres aux tapis rouges.
C’est ici qu’invariablement, tous
le toit et par des fenêtres des
étages supérieurs l’hôtel, des sni-
pers tiraient sur la foule…
Qui étaient les tireurs ?
Un an plus tard, la lumière n’a
toujours pas été faite sur ces ti-
reurs. Qui étaient-ils ? Les Ber-
kout, ces unités spéciales de la po-
toyées ! « Les auteurs et ceux qui
ont donné les ordres n’ont toujours
pas été traduits en justice ni iden-
tifiés », dénonce le chercheur Kra-
simir Yankov. « Les nouvelles au-
torités n’ont pas enquêté sérieuse-
ment sur ces violences alors que ce-
la aurait dû être une priorité de
ceux arrivés au pouvoir avec cette
million d’euros pour financer la
première année d’activités d’un
« Bureau pour la coordination du
développement et de la réalisation
des réformes » (sic), entre les dif-
férentes autorités du pays. Mais
« ici, les réformes sont impulsées
par les activistes », reconnaît le
ministre pour le Développement
FMI, par exemple, conditionne un
prêt de 17,5 milliards de dollars
sur 4 ans que le Fonds fait miroi-
ter pour la fin du mois, au réali-
gnement du prix du gaz sur les
prix du marché : forte hausse en
vue !
Le soutien du FMI ne sera pas
gratuit pour les 45 millions
évidemment un bon prétexte pour
« excuser » le lent changement…
Danylo Lybkisvky, un conseiller
du Premier ministre Arseni Iatse-
niouk, a présenté cette semaine à
Kiev le Livre noir du Kremlin : un
« bilan humain et économique de
la guerre de la Russie contre
l’Ukraine ». Plus de 5.000 tués
blèmes économiques, la corruption
et la guerre. Mais on avance : c’est
mieux que l’immobilisme qui pré-
vaut en Russie ! »
Les élections présidentielle et
parlementaires ont eu lieu : pour
la première fois, sans être tru-
quées ou falsifiées ! La Rada est
dominée par les réformistes,
tion et nous avons appris à nous
organiser, tous ensemble contre
la dictature. Et nous restons
prêts à nous battre pour notre li-
berté », conclut Olena. Les poli-
tiques devront sérieusement
compter avec les feux de la so-
ciété civile. ■
PHILIPPE REGNIER

Berlin et Paris enfoncent Rapport britannique

©
8 DÉCEMBRE 2013 19 FÉVRIER 2014 20 FÉVRIER 2015
© REUTERS.

©
très sévère pour l’UE
L’Union européenne et la
le clou de « Minsk 2 » Grande-Bretagne ont fait des
« erreurs catastrophiques »
LE SOIR- 21.02.15 dans leur gestion de la crise
BIÉLORUSSIE ukrainienne, dans laquelle
RUSSIE elles sont entrées « comme
POLOGNE des somnambules », déclare
Kiev un rapport accablant d’une
Lviv commission parlementaire
britannique publié vendredi.
UKRAINE Lougansk Selon ce rapport de la com-
Debaltseve mission des affaires euro-
Donetsk péennes de la Chambre des

MO
Lords, la relation entre l’UE

L
Marioupol

DA
et Moscou a longtemps été

VIE
ROUMANIE
Odessa basée sur un « postulat opti-
Mer miste » selon lequel la Russie
d’Azov
Mer
était engagée sur un chemin
Noire CRIMÉE Novorossiysk menant à plus de démocra-
Sébastopol tie. Le déclin de l’expertise
sur la Russie a fait obstacle
200 km à la formulation d’une « ré-
Mais pour l’instant, rien n’est dé- ponse faisant autorité »,
ngela Merkel était invitée ce cidé au niveau de l’Union. Alors ajoute le rapport. (afp)
A vendredi par François Hol-
lande à l’Elysée pour s’entretenir,
que le président ukrainien Petro
Porochenko avait demandé cette Où est passé Viktor
notamment, sur les deux casse- semaine l’envoi de forces d’inter- Ianoukovitch ?
tête européens du moment : la position internationales (à savoir
Depuis son départ il y a un
Grèce et l’Ukraine. Concernant une police de l’UE qui opérerait
an de Kiev, l’ancien pré-
le conflit dans l’est de l’Ukraine, sous mandat de l’ONU) pour ga-
sident pro-russe Viktor Ia-
les deux dirigeants ont enfoncé rantir la sécurité en Ukraine, Jo-
noukovitch est l’objet de
le clou de l’accord de « Minsk hannes Hahn, le commissaire
toutes les rumeurs, alimen-
2 », qui prévoit un cessez-le-feu européen en charge de la poli-
tées par le silence que le
entre les forces ukrainiennes et tique de voisinage, a répondu
Kremlin observe sur sa nou-
les séparatistes pro-russe. Or, en vendredi négativement à sa de-
velle vie en Russie. Parti
Une foule enthousiaste et déterminée, évaluée à près d’un million de personnes, se presse sur la La police anti-émeute a reçu pour mission d’évacuer par la force la place toujours occupée. Les une semaine, la trêve a déjà été mande. « Notre point de vue est
dans la précipitation le 21
place Maïdan pour réclamer un rapprochement avec l’Union européenne. premiers morts tombent, c’est le début du cycle de violences. bafouée à plusieurs reprises… qu’il faut maintenant se focaliser
février 2014, Ianoukovitch a
« Plus de 250 fois », selon Wa- sur une mise en œuvre concrète
d’abord rejoint l’est de
shington. de l’accord de Minsk. (…) On ne
l’Ukraine, son fief électoral.
Sur la place de l’Indépen- François Hollande, vendredi : devrait pas spéculer sur d’autres
Sa fuite, via la Crimée, s’ar-
L’artiste La victime L’activiste L’élue dance, Maïdan Nezalejnosti, « Nous sommes convaincus que options », a-t-il déclaré.
rête à Rostov-sur-le-Don,
Anastasiia Haidukevych Vladyslav Tsilytskiy Oleh Rybachuk Hanna Hopko on ne trouve plus de barri- les accords de Minsk doivent
dans le sud de la Russie. Une
« Un Musée de la liberté » « Rien ne changera avant dix ans » « On a changé les visages, pas le système » « Il y a encore une place pour l’espoir » cades, plus de pneus en- s’appliquer. Tous les accords de Echange de prisonniers
partie de la presse, ukrai-
Anastasiia Haidukevych a « fait » Maïdan. Avec des amis, Quand le cauchemar, pour lui, a pris fin, Vladyslav Oleh Rybachuk était présent à Maïdan « dès la première « J’espère le changement, pour le mieux ». Hanna Hopko flammés ou de tas de pavés Minsk, rien que les accords de L’accord de Minsk, signé le 12
nienne comme russe, af-
elle peaufine un beau projet : la création d’un futur Musée Tsilytskiy est parti avec sa petite amie, « devenue ma minute » des protestations, « avec des étudiants ». Il prendra affiche le parcours inverse de celui de Oleh Rybachuk : calcinés. Elle est aujourd’hui Minsk. Les cessez-le-feu ont été février et entré en vigueur le 15,
firme qu’il vit désormais
Musée Maïdan. Le musée ne sera « pas seulement consacré femme », voir le palais rutilant du président déchu, rapidement du recul, sur fond de débat interne : le « mou- d’abord l’activisme, puis la politique. L’an dernier, elle encombrée d’une scène, plusieurs fois violés, ils doivent prévoit un cessez-le-feu sur la
reclus, avec quelques rares
à la protestation : aussi au rêve de liberté », précise-t-elle. Viktor Ianoukovitch. « C’était vraiment énorme. Il y vement » devait-il devenir politique ou pas ? est aux avant-postes de Maïdan, sorte d’icône des barricades, où d’un écran géant et d’af- être maintenant intégralement ligne de conflit entre l’armée
proches, dans une datcha de
Un rêve « qui n’est pas devenu réalité » : aucune réforme, le avait même un zoo. Des clôtures impressionnantes, des A bientôt 57 ans, cet homme politique devenu activiste dans la société elle tient bon malgré les menaces. Aujourd’hui, à 32 ans, cette origi- fiches. Mais c’est aussi respectés sur l’ensemble de la ukrainienne et les séparatistes
luxe à Sotchi, au pied du
pouvoir est toujours le même et la guerre s’est installée. caméras, un stand de tir… » civile a derrière lui une carrière étonnante, digne d’un roman de John le naire de Liv, dans l’ouest du pays, incarne une nouvelle génération l’émotion qui dominait ce ligne de front. » La chancelière pro-russe, un retrait des armes
Caucase russe, qu’il aurait
Mais, « même si Maïdan n’avait pas eu lieu, cette guerre Vladyslav Tsilytskiy s’est retrouvé le 20 janvier dans Carré. Rybachuk se retrouve à travailler pour les douanes soviétiques politique : aux législatives d’octobre, elle est tête de liste du parti vendredi pour les commé- allemande a ensuite ajouté qu’il lourdes et la remise en liberté
été naturalisé russe et qu’il
aurait éclaté, juge-t-elle. La Russie essaie de s’emparer de la rue Hrushevskoho, l’un des haut lieux de la révolte de Maïdan, à au moment des JO de Moscou en 1980, avant d’être dépêché en Inde démocrate-chrétien Samopomich arrivé troisième, et elle est élue. morations officielles, qui ont faut « faire tout ce qui est néces- des prisonniers des deux camps.
aurait sombré dans l’alcool
l’Ukraine, de rebâtir l’“Empire”. Maïdan a juste peut-être servi quelques encâblures de mètres de la place. Ce jour-là, la violence pour le compte du ministère des Affaires étrangères pour traiter des Son combat, d’alors et d’aujourd’hui : les réformes pro-démocra- débuté en fin d’après-midi. saire pour que le bain de sang ne C’est sur ce dernier point que
et la dépression. (afp)
de catalyseur… » explose. Les manifestants lancent des pierres et des cocktails Molo- questions (explosives) de pétrole et gaz. « En ces temps soviétiques, pour tiques et surtout la lutte contre la corruption. Elle entre en politique Rien de festif mais plutôt se poursuive pas ». les séparatistes s’appuient pour
En attendant la naissance du musée, Anastasiia Haiduke- tov en direction de la police, qui réplique aux grenades incapaci- peu que vous parliez un peu l’anglais, vous aviez un bon job ! », dit-il. Il parce qu’elle redoute que cet agenda-là sera relégué au second rang des discours et des chants à Les deux chefs d’Etat veulent, affirmer qu’ils respectent les en-
vych ne reste pas les bras croisés. Dans quelques salles tantes et aux balles en caoutchouc, avec l’intention de blesser, selon revient en Ukraine lors de la dissolution de l’URSS et participe à la par les nécessités de la guerre… L’urgence absolue ? « La mise en la mémoire des morts de la pour le moment, continuer à gagements de Minsk. Vendredi, L’appel du Pape
du « centre de la culture populaire ukrainienne » Ivan les organisations de défense des droits de l’Homme. réorganisation de la Banque centrale. Dix ans plus tard, il rejoint en œuvre des lois anti-corruption, nous dit-elle. Et la transparence dans la « Centurie Céleste », telle fonctionner « dans le cadre du ils ont annoncé vouloir relâcher à l’évêché ukrainien
Honchar, elle anime une expo intitulée La créativité de la Vladyslav, 23 ans alors, escalade une colonnade du stade de football tant que chef de cabinet le gouverneur de la Banque devenu Premier justice. C’est cela qui va permettre le combat contre la vraie mafia ». qu’on l’appelle ici, les vic- format Normandie », à savoir le la centaine de soldats ukrainiens Le pape François a invité
liberté : culture (r) évolutionnaire de Maïdan. « Maïdan a vu voisin, celui du Dynamo Kiev. Il est rattrapé par les Berkout, la force ministre : Viktor Iouchtchenko. En 2003, il dirige la campagne présiden- Ensuite, estime la parlementaire, il faudrait « réduire la dépendance times de la répression des quatuor qui a négocié l’accord qu’ils disent détenir depuis le dé-
des artistes de tout genre converger vers la place. L’art a aussi anti-émeute de sinistre réputation. « Avec d’autres, j’ai été battu, ra- tielle de son patron, alors chef de l’opposition. Empoisonné à la dioxine du pays envers le gaz russe et réduire l’influence des oligarques dans ce vendredi les évêques catho-
forces de l’ordre pour les- « Minsk 2 » la semaine dernière but de la semaine. Dans la nuit liques ukrainiens à éviter de
été une source de plaisir dans cette situation stressante. Au conte-t-il. Un gars a eu le bras cassé. Moi, j’ai reçu des coups sur la tête. en 2004 – épisode célèbre ! –, Iouchtchenko n’est déclaré vainqueur secteur. Et il faut des dates-butoir pour ces réformes ! » quelles un petit mémorial (France, Allemagne, Ukraine et de mardi à mercredi, 2.500 mili-
final, l’ensemble du mouvement s’est révélé être une sorte J’ai perdu connaissance et me suis retrouvé à l’hôpital de la prison. J’ai qu’après la Révolution orange contre la fraude électorale. Son rival n’est Un an plus tard, que reste-t-il du « rêve » révolutionnaire ? « Il y a « promouvoir une action poli-
provisoire a été dressé.Les Russie). Prochaine étape : mar- taires ukrainiens ont fui Debalt- tique concrète » mais plutôt à
d’expérience culturelle ». Aux murs, par terre, quantité été détenu pendant 23 jours, puis assigné à résidence avec bracelet élec- autre que Ianoukovitch, que Maïdan a chassé du pouvoir… Rybachuk encore une place pour l’espoir », répond-elle – en coup de vent : elle a commémorations vont se di, lorsque les chefs de la diplo- seve (carrefour stratégique entre
d’objets qui serviront de socle au futur musée. L’expo tronique. J’ai été libéré fin février. Je ne suis pas retourné à Maïdan avant devient alors vice-Premier ministre pour l’Intégration européenne puis rendez-vous « maintenant » avec le speaker du Parlement, puis avec soulager « les drames hu-
prolonger jusqu’à dimanche, matie de ces quatre pays se Donetsk et Lougansk) parce que mains », sans condamner
devrait tourner en Ukraine, y compris dans l’Est, et voya- mars… ». Vladyslav a déposé plainte pour mauvais traitements mais, chef cab’ du président. C’est alors qu’il est chargé de négocier des le Comité des réformes, avant de s’envoler pour trois jours à Vienne
avec, notamment, une pièce réuniront à Paris pour continuer la ville était bombardée. Depuis, explicitement l’attitude de la
ger à l’étranger. Une collaboration a aussi été nouée avec un an plus tard : c’est le silence absolu du côté de la justice. « Je suis contrats gaziers avec… MM. Poutine et Medvedev. Entrent alors en et l’assemblée parlementaire de l’OSCE largement consacrée à
le collectif #Babylon’13 : un « cinéma de la société civile ». certain qu’aucune enquête n’est en cours… » scène l’arme du gaz et l’argent de la corruption. Et Iouchtchenko l’Ukraine. « On a élu un nouveau président et on a empêché Poutine de de théâtre du Français Ber- les discussions sur le conflit dans l’armée ukrainienne est sans Russie dans le conflit. Le
C’est un long documentaire, poignant, sur Maïdan, la Vladyslav explique qu’il avait pris part aux manifestations parce qu’il conclut le deal. « C’était trop. J’étais extrêmement déçu après 12 ans de nous absorber dans son Union eurasienne, cette Novorossia ». D’un nard-Henri Lévy samedi et l’est de l’Ukraine. nouvelle d’au moins 31 soldats… pape recevait au Vatican une
répression inouïe, puis d’autres combats, à Donetsk… Les était « fâché de ne pas entrer dans l’accord d’association avec l’UE et compagnonnage : il était désormais partie du système. J’ai démissionné. » côté, dit-elle, « nous menons cette bataille historique contre l’agression une réunion de personnalités Vendredi, Donald Tusk, le pré- Les séparatistes pro-russes trentaine d’évêques des
auteurs ont commencé à filmer en décembre 2013 « et ils fâché contre mon président. Quand Maïdan a commencé, j’ai pensé que Rybachuk rejoint alors la société civile. Il est l’un des fondateurs de russe. De l’autre, on subit encore ici le vieux système, avec la corruption, étrangères dimanche. sident du Conseil européen, a proposent de les relâcher en Eglises grecque-catholique
continuent aujourd’hui », explique Anastasiia. C’est un duo : ce serait enfin l’occasion de dire notre mécontentement. Toutes ses pro- l’ONG Centre UA, l’une des plus en vue du pays, qui place sous haute d’anciens bureaucrates toujours sous influence des oligarques ». « C’est annoncé qu’il allait consulter les échange de leurs prisonniers, dé- et catholique latine, ratta-
Yuri Gruzinov et Jaroslav Pilunsky. « Yury vient de Moscou. messes étaient creuses. Nous étions sans avenir. Il y avait déjà eu un surveillance les faits et gestes du pouvoir. « Ce sont les citoyens, pas les une période de transition, c’est dur et pénible. Mais il ne faut pas rater dirigeants européens sur les tenus par Kiev. « Un échange au- chées à Rome, qui sou-
Il vit depuis 9 ans en Ukraine. Jaroslav est de Crimée. Quand premier Maïdan, en 2004, contre lui ! » (ndlr : la « Révolution politiciens, qui peuvent changer le pays », assure-t-il désormais. « La cette occasion de bâtir une nouvelle Ukraine. Pas comme lors de la « prochaines mesures » que ra lieu samedi », a déclaré Daria tiennent en grande majorité
la Russie a occupé la Crimée, ils sont partis filmer et ont été orange »). Aujourd’hui, Vladyslav Tsilytskiy dit craindre que « la demande de Maïdan, c’était de changer le système, pas les visages. Or, Révolution orange de 2004, lorsqu’on avait tout misé sur Iouchtchenko l’Union européenne pourrait en- Morozova, une représentante re- le gouvernement de Kiev
arrêtés. Ils ont passé six jours en captivité dans des cellules situation restera à peu près identique pour les dix ans à venir ». Parce c’est ce qui s’est passé. On n’a pas réussi à organiser de nouveaux partis. Je et Timochenko. La demande de changement est énorme. Et le président treprendre en cas de nouvelles belle pour les droits de l’Homme. face aux séparatistes, majo-
maculées de traces de sang à cause des tortures et interrogés que Porochenko « n’est pas un battant : c’est un businessman qui tente n’ai pas réussi à les convaincre. Certains ont rejoint des partis existants. sait qu’il est sous pression, que les gens sont insatisfaits. Il doit en tenir violations du cessez-le-feu, pour L’information n’a pas été confir- ritairement orthodoxes,
un revolver pointé sur eux ». de traiter avec l’agresseur. C’est inutile : il faudrait un guerrier ! » Mais il n’y en a pas un qui ne soit contrôlé par un oligarque ! » compte sinon il se retrouvera à la place de Ianoukovitch ! » « augmenter le coût de l’agres- mée par Kiev. ■ soutenus par Moscou. (afp)
PH.R. PH.R. PH. R PHILIPPE REGNIER sion contre l’est de l’Ukraine ». CATHERINE JOIE

16 17
 

21.02.15

OSEZ LE TALENT

Publireportage

Faites passer l’énergie du futur !

En tant que gestionnaire des réseaux d’élec-
tricité et de gaz naturel, Sibelga fait vivre et
bouger Bruxelles. Avec ses collaborateurs, elle
construit le futur de la capitale. À ses yeux,
l’avenir de Bruxelles va de pair avec l’évolution
personnelle des femmes et des hommes qui
travaillent à ses côtés. C’est pourquoi le titre
de Top Employer lui a été décerné.
Qu’est-ce qui rend ses projets si passionnants ?
C’est simple : demain, les réseaux d’énergie
devront être plus intelligents, plus efficaces et
plus interactifs. Ce qui ouvre de nombreux défis
pour ses collaborateurs. Faites connaissance
avec deux d’entre eux: Pol-Kumar Cuvelier,
Responsable Télécontrôle & Télécom, et Pieter
Loosveldt, Technicien Télécontrôle.
Pol-Kumar Cuvelier
«Il reste encore beaucoup
de nouvelles solutions et de
nouveaux métiers à inventer»
Pol-Kumar a fait des études d’ingénieur civil
électricité, puis s’est dirigé vers les télécoms.
En 2008, Sibelga recherchait un responsable
adjoint pour le déploiement technique du projet
pilote “smart metering”. Ce défi a attiré son
attention.
Pieter a étudié l’électronique, option automati-
sation. Dans son école, il a remarqué une affiche
de Sibelga. Il s’est informé, a été convaincu et a
postulé spontanément. Deux mois plus tard, il a
débuté au sein du dépar tement Télécontrôle,
dans lequel il est depuis quatre ans.
Qu’est-ce qui vous a motivé à
rejoindre Sibelga ?
Pol-Kumar : J’y ai trouvé un nouveau territoire
à explorer. La distribution d’énergie est en
pleine évolution, de nouvelles technologies ne
cessent d’arriver : smart cabins, compteurs
intelligents, réseau intelligent...
Pieter : Nous alimentons toute une région en
énergie ! Cela implique beaucoup d’opportunités
et de diversité. Le matin, on entre dans une
ambassade, et l’après-midi dans un immeuble
social. On apprend beaucoup, dans un monde
en plein changement.
Quel est le contenu de votre
fonction ?
Pieter : En télécontrôle et télécom, nous avons
trois missions principales. Tout d’abord, nous
devons donner à tout moment une image claire
du réseau. Pour cela, nous effectuons constam-
ment des mesures : tension, pression...
Pol-Kumar : Nous avons aussi une fonction
d’alarme : notre Dispatching doit pouvoir déceler
les problèmes éventuels afin de prendre les
mesures nécessaires, par exemple en mettant
le réseau hors ou sous tension à distance. C’est
notre troisième rôle : permettre de réagir et
d’envoyer des commandes. Cela garantit la
sécurité de nos collègues sur le terrain et
l’acheminement optimal de l’énergie.
«On apprend beaucoup, dans un
monde en plein changement»
Pieter Loosveldt
L’infrastructure évolue ?
Pieter : Oui, en profondeur. Dans les cabines
nouvelle génération, nous installons des RTU,
une sorte d’ordinateur qui collecte les données
et les envoie au Dispatching. De plus, nous les
connectons avec de la fibre optique. Tout cela
rendra possible une communication à double
sens plus rapide et résistante au black-out.
Pol-Kumar : Notre objectif est de garantir un
service performant, qui tient compte des
évolutions de notre secteur. Le photovoltaïque
et les autres modes de production décentralisée
vont se développer, mais nous devrons toujours
veiller à un équilibre entre production et
consommation d’électricité. Notre réseau doit
aussi tenir compte de nouveaux usages, comme
les voitures électriques.
Quelles sont les perspectives
que cela crée ?
Pol-Kumar : Construire un réseau en fibre
optique, par exemple, demande de créer des
équipes, d’écrire des méthodes, de lancer de
nouveaux marchés. Jusqu’ici, Sibelga gérait
deux flux : le gaz et l’électricité. D’ici peu,
nous en gèrerons un troisième : les données.
D’ailleurs, nous avons créé un service Télécom
cette année, ce qui montre que ce sujet est au
cœur de nos réflexions.
Pieter : J’ai collaboré au projet “smart cabins”,
qui concerne le réseau haute tension, mais
aussi basse tension – celui qui nous relie aux
clients. Le service Études pourra utiliser les
données récoltées pour innover là où c’est
nécessaire. Un autre projet concerne les
BPL (Broadband Power Line), qui permettent de
transmettre des données à haut débit via
le réseau électrique. Ce que l’on fait ici, on
ne l’apprend pas à l’école. J’acquiers mes
connaissances par la pratique et grâce à mes
collègues.
Pol-Kumar: Je conseille Sibelga aux techniciens
qui cherchent un vrai défi professionnel. On y
reçoit des formations, du soutien et des
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accessible sur le site www.wavre.be ou peut être obtenu par À TEMPS PLEIN AVEC SALAIRE
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compétences, les attentes de l’Université sont présentées à
l’adresse suivante : http://jobs.unamur.be L’acte de candidature complet doit être envoyé par pli recommandé,
à l’adresse suivante : MISSION
Ville de Wavre (Examen de recrutement d’un Directeur financier) &RRUGRQQHUHWÀXLGL¿HUODG\QDPLTXHLQVWLWXWLRQQHOOHGHOD+(VRXV
La candidature manuscrite, accompagnée d’un curriculum vitae détaillé A l’attention du Collège communal ODUHVSRQVDELOLWpGX'LUHFWHXU3UpVLGHQWHWHQOLHQDYHFOHVGLIIpUHQWV
et du formulaire de candidature (disponible via l’adresse suivante : Place de l’Hôtel de Ville 1 DFWHXUV&RQVHLOG¶DGPLQLVWUDWLRQ&ROOqJHGHGLUHFWLRQHW&ROOqJHGH
https://www.unamur.be/universite/jobs/formulaires/Formulaire
%20PATO.rtf/view), doit être adressée à la Direction du Personnel
(Rue de Bruxelles 61 5000 Namur) pour le 4 mars 2015 au plus
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Tout acte de candidature incomplet ou hors délai ne sera pas
pris en considération.
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Secrétariat général au 010/23 03 12. ENVOYEZ VOTRE CANDIDATURE À L’ADRESSE
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18
 

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infirmier et non soignant attaché au bloc opératoire et aux unités de soins
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à une collaboration interdisciplinaire et l’encourager dans le respect de
chacun.
1 architecte informatique Profil : • Être en possession d’un diplôme d’infirmier(e) gradué(e) hospitalier(e) • Être en

spécialiste EAI (réf. 1557484) possession d’un master ou d’une licence en gestion hospitalière ou école des cadres • Une
expérience au quartier opératoire est un atout • Présenter d’excellentes aptitudes relationnelles
• Avoir un sens aigu de la négociation et des responsabilités • Être prêt à s’investir dans un projet
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attaché au bloc opératoire • Assurer la planification, l’organisation et la continuité des soins
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collaboration interdisciplinaire et l’encourager dans le respect de chacun.
brut indexé ou 3 349,05 € brut indexé (pour les fonctions de
Profil : • Être en possession d’un diplôme d’infirmier gradué hospitalier • Être en possession
développeur et gestionnaire de réseau). d’un master ou d’une licence en gestion hospitalière ou école des cadres • Avoir une expérience
de 5 ans au quartier opératoire • Présenter d’excellentes aptitudes relationnelles • Avoir un sens
Plus d’infos ? aigu de la négociation et des responsabilités • Être prêt à s’investir dans un projet d’optimalisation
du fonctionnement du bloc opératoire.
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20
 ÉCONOMIE
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

21
Près de trois
Belges sur quatre
possèdent aujourd’hui
un téléphone intelli-
gent, d'après une étude
de GfK. © D.R.

Des espions étrangers

pénètrent nos cartes SIM
TÉLÉCOMS La NSA et le GCHQ auraient dérobé les clés de cryptage des cartes SIM
Edward Snowden fait GEMALTO
de nouvelles révélations.
Un président proche
Gemalto, le plus grand de la NSA
fabricant de cartes SIM, Au cœur de la
a été piraté. tourmente, le
Les trois opérateurs fabricant de
cartes SIM
belges sont concernés. Gemalto a
expliqué ce vendredi qu’il

L
es conversations télépho-
niques mobiles de mil-
lions de personnes à tra-
vers le monde ont pu (ou
peuvent encore) être espionnées
par la NSA (l’Agence nationale
de sécurité américaine) et par
son homologue britannique, le
GCHQ, et ce, sans que personne
ne puisse s’en rendre compte. Ce
sont les nouvelles révélations
fracassantes du lanceur d’alerte
Edward Snowden, relayées par
le site américain d’investigation
The Intercept.
Selon celui-ci, la NSA aurait
aidé le GCHQ à s’introduire
dans le réseau informatique de
l’entreprise néerlandaise Gemal-
to, premier fabricant mondial de
cartes SIM afin de dérober « des
quantités sidérantes » de clés de
cryptage stockées dans ces
cartes – on parle de millions
d’unités. Et ce, au moins pour
2010 et 2011.
Ces clés sont utilisées pour
rendre nos communications té-
léphoniques mobiles indéchif-
frables. En mettant la main sur
celles-ci, la NSA peut facilement
décoder les conversations qu’elle
intercepte et ce en toute discré-
tion. Pas besoin de l’aval d’un
pays ou d’un opérateur télécom.
Pas besoin non plus de devoir
pirater le réseau d’un de ces
opérateurs et donc de laisser des
traces comme cela a été le cas
avec Belgacom en 2013. Le site
d’investigation compare cela au
vol de la clé d’un concierge qui
détient chez lui les clés de tous
les appartements de l’immeuble.
Gemalto n’a pas été ciblée au
hasard. Cette société produit
chaque année, dans ses qua-
rante usines, 2 milliards de
cartes SIM, qu’elle fournit à 450
opérateurs télécoms de par le
monde dans 85 pays. L’entre-
prise a indiqué qu’elle ne pou-
vait confirmer les informations
de The Intercept mais qu’elle
prenait celles-ci « très au sé-
rieux. Nous allons consacrer
Les cartes SIM des GSM contiennent une clé qui permet de crypter nos communications. © PHILIPPE TURPIN/BELGA.
toutes les ressources nécessaires
pour comprendre la portée de ces
techniques sophistiquées utili-
sées pour intercepter les données
sur les cartes SIM ». Pour une
entreprise qui se dit leader mon-
dial de la sécurité numérique, ce
vol de données fait évidemment
tache. Son cours de Bourse a
plongé de plus de 8 % en début
de séance avant de se reprendre
(- 3,7 %).
En Belgique
En Belgique, les trois opéra-
teurs mobiles sont clients. Ge-
malto est l’un des deux grands
fournisseurs de Proximus et re-
présente la moitié des cartes
SIM de Mobistar. Base ne donne
pas de précisions chiffrées mais
on sait que sa maison mère KPN
est un grand client. Les trois
opérateurs affirment avoir pris
contact avec Gemalto ce vendre-
di afin de comprendre ce qui
s’est passé exactement et de
pouvoir prendre les mesures
adéquates.
Mais Gemalto n’est pas uni-
quement un fabricant de cartes
SIM. C’est aussi une entreprise
de sécurité informatique. C’est
elle qui fournit la puce et le logi-
ciel de sécurisation de nos cartes
d’identité électroniques (eID).
C’est aussi elle qui fournit les
puces contenant les informa-
tions biométriques de nos passe-
ports. Les clés de cryptage de
ces deux documents officiels se
retrouvent-elles, elles aussi,
dans la nature ? Zetes, l’entre-
prise belge qui a décroché ces
deux contrats auprès de l’Etat
belge et dont Gemalto est un
sous-traitant, dément. « A la dif-
férence des clés de cartes SIM, les
clés de la carte eID sont calculées
par la puce elle-même et elles le
sont non pas chez Gemalto mais
chez Zetes. Elles n’auraient pas
n’avait « pas connaissance
des opérations conduites par
ces agences gouvernemen-
tales ». Pourtant, relève le
magazine français L’Express,
l’entreprise a quelqu’un de
très bien informé en interne.
Il s’agit du président de son
conseil d’administration,
l’américain Alex Mandl. Il a
été administrateur du fonds
d’investissement IN-Q-Tel,
un fonds qui investit dans
des entreprises high-tech
afin de permettre à la CIA et
la NSA de disposer des
toutes dernières technolo-
gies en matière de rensei-
gnement.
Les liens entre la CIA et Alex
Mandl avaient fait polé-
mique en 2003. A l’époque,
Mandl est le PDG de Gem-
plus qui fusionnera plus tard
avec Axalto pour former
Gemalto. Des sénateurs
communistes français font
état de leurs « soupçons
sérieux quant aux intentions
du Fonds de pension améri-
pu être volées chez Gemalto puis- en production depuis mai 2014 cain, Texas Pacific Group
qu’elles n’existaient pas encore, alors que le vol des clés aurait eu (TPG), qui a pris le contrôle
explique l’entreprise. Quant aux lieu en 2010-2011. » ■ de Gemplus et du PDG, Alex
passeports électroniques, ils sont JEAN-FRANÇOIS MUNSTER Mandl, dont les liens avec la
CIA, via la société In-Q-Tel
sont avérés ». Les élus propo-
EN DROIT BELGE saient alors de contrôler
« l’avenir de la maîtrise et du
La carte SIM, un système informatique protégé développement en France des
Alors que des agents de renseignement étrangers semblent à
technologies de la cryptogra-
même de craquer le chiffrement des cartes SIM belges, les phie et des cartes à puce
agents belges, eux, ne peuvent pas s’introduire dans la carte
après la prise de contrôle de
SIM d’un Belge sans en obtenir l’autorisation expresse et préa- cette entreprise par des fonds
lable de la part de la commission dite « BIM ». Cette commis-
d’investissement américains
sion, constituée de trois magistrats et logée dans les locaux soupçonnés d’être étroitement
mêmes de la Sûreté, contrôle par surprise et en temps réel
liés à la CIA et à la NSA ».
l’utilisation de ces méthodes qu’on nomme « méthodes excep-
Mais ils ne seront pas soute-
tionnelles de recueil de données ». L’interdiction de s’introduire
nus par le gouvernement en
dans les cartes SIM sur simple feu vert d’un chef de service de
place dirigé, à l’époque, par
renseignement a été décidée en 2011 après que l’un des ser-
vices belges a tenté de s’introduire dans une série de cartes à Jean-Pierre Raffarin.
J.-F. M.
l’aide des codes PUK de ces cartes. Le Comité permanent de
contrôle des services de renseignement a alors jugé qu’une
carte SIM était un véritable « système informatique », avec
mini-circuit intégré et stockage d’informations confidentielles,
et qu’il fallait la protéger comme l’ordinateur d’un particulier.
A.L.

Le cryptage est vital pour la vie privée, l’authentification et le commerce

e cryptage des communications
L privées est décidément la bête noire
de Londres : les révélations de l’espion-
nage des cartes SIM par le service de
renseignement électronique britan-
nique GCHQ surviennent quelques se-
maines après que le Premier ministre
David Cameron a plaidé, ce 12 janvier,
pour un accès privilégié aux clés de
cryptage de services aux particuliers
comme WhatsApp et iMessenger. Son
argument : la nécessité de pouvoir lut-
ter efficacement contre le terrorisme.
Depuis un mois pourtant, l’argument
sécuritaire est battu en brèche tant par
la communauté scientifique que par les
défenseurs de l’e-commerce, sans même
parler des défenseurs de la vie privée. Le
cryptage « est la fondation sur laquelle
est construite l’e-commerce », rappelle
David Cameron rêve de pouvoir lever
les cryptages. Naïf ? © PHOTO NEWS.
Bill Buchanan, chef du centre sécurité
et réseaux de l’Edinburgh Napier Uni-
versity. Lever le cryptage « transforme-
rait le Royaume-Uni en un pays risqué
pour y faire du commerce (…) en raison
de l’insécurité que la levée du cryptage
introduirait à la fois pour les consom-
mateurs et les commerces. » En rappe-
lant que le cryptage sert à masquer mais
aussi à authentifier, donc à construire la
confiance, le scientifique oppose au pro-
jet politique « le droit à la vie privée » et
« le droit de se protéger soi-même » en
regard des énormes fuites de données
survenues ces dernières années. « Les
outils utilisés par les services de sécurité
pour hacker les systèmes et casser les
cryptages sont largement les mêmes que
ceux utilisés par les criminels – réduire
les niveaux de cryptage augmenterait
notre vulnérabilité envers les deux. »
L’eurodéputé vert allemand Jan Phi-
lipp Albrecht a tenu le même discours à
nos confrères de Libération : « Le cryp-
tage est la seule manière de sécuriser les
systèmes d’information contre les crimi-
nels et les terroristes (et) il n’existe pas
de porte dérobée dans un logiciel qui soit
utilisable uniquement par son concep-
teur ou des personnes autorisées.
Chaque brèche (pour un Etat) est sus-
ceptible d’être exploitée par des crimi-
nels. »
Par ailleurs, la multiplication des ré-
vélations sur des violations de chiffre-
ment commence à transformer les
bonnes pratiques de cryptage : ce sont
de moins en moins les communications
qui sont chiffrées, et de plus en plus l’in-
formation elle-même, où qu’elle soit
stockée, ce qui évite les attaques par la
voie de tiers infiltrés (man-in-the-
middle). L’information cryptée n’est
alors plus accessible qu’à un particulier
qui doit se livrer à une authentification
multifactorielle (une combinaison de
mot de passe, adresse IP, carte magné-
tique et empreinte), ce qui échappe aux
services de renseignement.
Aujourd’hui, le particulier peut en-
core s’appuyer sur quelques outils
simples qui résistent bien aux intru-
sions des Etats : le cryptage PGP ou, en
source ouverte, le GPG (« GNU Privacy
Guard ») qui vient ces dernières se-
maines d’être sauvé du naufrage ; les
cryptages robustes des dernières géné-
rations de smartphones sous Android
ou IOS8 ; les services de mails et messa-
gerie Hushmail et Cryptocat. Pour les
utilisateurs Apple, le cryptage d’ordina-
teur par FileVault (ou d’une partition
via l’utilitaire de disque) reste une solu-
tion fiable. ■
ALAIN LALLEMAND

21
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
22 L'ÉCONOMIE
Bart Tommelein : « Notre loi
sur la vie privée est dépassée »
TECHNOLOGIES
Bart Tommelein plaide
pour un régulateur
européen de la vie privée
et une meilleure
sensibilisation
du citoyen.
Mais si l’Europe tarde
à bouger, il proposera au
gouvernement d’adapter
sans attendre nos lois
sur la protection
des données.
ENTRETIEN
S
ecrétaire d’Etat à la Vie
privée, Bart Tommelein
(Open VLD) n’aura bas be-
soin de se serrer la ceinture lors
du prochain contrôle budgé-
taire : l’enveloppe qu’il a reçue
avec son maroquin est tout sim-
plement vide. Peu féru de tech-
nologies, l’Ostendais a pourtant
l’intention de faire remonter ra-
pidement une matière mal ai-
mée à l’agenda du gouverne-
ment. Il estime que le grand pu-
blic est trop peu sensibilisé aux
problèmes de protection de ses
données personnelles et voudrait
également des avancées euro-
péennes en matière de régula-
tion de la vie privée. Cette se-
maine, il a reçu les responsables
de Facebook. Une visite très tac-
tique de la part de l’entreprise
américaine, qui est sous la loupe
de la Commission belge de la vie
privée. Celle-ci s’inquiète des
nouvelles conditions d’utilisa-
tion de Facebook. Bart Tomme-
lein répond à nos questions.
Vous avez reçu Facebook, à sa
demande. Il y a des leviers poli-
tiques qui permettraient à la
Belgique de le faire plier et de
modifier ses pratiques ?
J’ai entendu beaucoup de monde
dire que l’on est un petit pays
qui ne peut rien faire face à ce
grand réseau social américain.
Mais à l’arrivée, c’est Facebook
qui a demandé à me rencontrer.
Et la discussion a été très
constructive.
Un Belge sur cinq opte pour des vacances… gratuites
TOURISME La France est le pays le plus prisé par les voyageurs belges, devant la Belgique et les Pays-Bas
haque année, le SPF Econo-
C mie publie son « enquête
voyages ». Cette étude détaille les
habitudes des voyageurs belges.
Les résultats publiés cette se-
maine concernent l’année 2013,
et deux précisions s’imposent
avant de passer à l’analyse. 1/Les
résultats obtenus ne peuvent pas
être comparés directement avec
ceux des années précédentes, car
la méthodologie du SPF Econo-
mie a été modifiée cette année. 2/
Les résultats de cette enquête
sont difficilement comparables
aux statistiques fournies par les
tour-opérateurs, car la définition
du terme « voyage » n’est pas
identique. Dans l’enquête qui
nous occupe, le terme est défini
de manière assez large : il en-
globe à la fois les vacances et les
voyages d’affaires, les city-trips et
longs voyages, les séjours en hô-
tel, en camping ou les week-ends
en maison de campagne.
1 Combien de Belges voyagent ?
Le SPF Economie recense
près de 16 millions de voyages à
Pour le secrétaire d’Etat, Facebook doit lui aussi respecter les lois belges
Le secrétaire d’Etat à la Vie privée Bart Tommelein (Open VLD) a reçu une visite très tactique des responsables de Facebook. © M. GOLINVAUX.
Comment expliquez-vous sa
démarche ?
Nous sommes le premier pays
européen à avoir nommé un se-
crétaire d’État qui a la compé-
tence pour la vie privée. Face-
book a été attentif à cette évolu-
tion.
J’ai insisté auprès de l’entre-
prise pour qu’elle améliore sa
communication. Facebook n’a
pas de visage pour les cinq mil-
lions d’utilisateurs actifs en Bel-
gique. Il doit mieux s’expliquer
sur ses intentions.
Je lui ai demandé d’investir en
Belgique pour jouer un rôle pé-
dagogique auprès des publics les
plus vulnérables.
Mais il y a aussi l’enquête que
mène sur lui la Commission de la
vie privée…
Il y a des lois en Belgique et Fa-
cebook doit les respecter. J’at-
tends de lui qu’il réponde dans
les prochaines semaines aux
53 %
des Belges
voyagent
en voiture
partir de la Belgique sur l’année
2013. Soit plus de voyages qu’il
n’y a de Belges. Faut-il conclure
que tout le monde part au moins
une fois par an ? Non. Les statis-
tiques sont gonflées par ceux qui
partent à plusieurs reprises
(hommes d’affaires, proprié-
taires de maison de campagne,
grands bourlingueurs,…).
En réalité, toujours selon le
SPF, 63 % des Belges partent en
vacances. Un pourcentage un peu
plus marqué du côté flamand
(65 %) que wallon (60 %).
questions qui lui ont été posées
par le régulateur.
Vous êtes satisfait de notre loi
sur la protection des données ?
Je considère que cette loi est dé-
passée. Par ailleurs, je suis favo-
rable à la création d’un régula-
teur européen. Attention, je ne
veux pas mettre en place un
nouveau machin compliqué et
coûteux. Mais un régulateur eu-
ropéen très pragmatique per-
mettrait de solutionner rapide-
ment certains problèmes. Par
exemple, si on oblige Facebook à
aller s’expliquer dans vingt-huit
pays, on n’avancera jamais.
Ce régulateur européen ferait
disparaître les régulateurs natio-
naux ?
Absolument pas. Ils ont un rôle
local à jouer. Je souhaite
d’ailleurs renforcer la Commis-
sion de la vie privée et lui don-
ner plus de moyens d’action. Elle
36,5 %
des Belges
voyagent
en avion
Où le Belge part-il ? Deux
2 destinations se détachent
très largement : la France et la
Belgique. Sans surprise, plus
d’un voyageur belge sur quatre
choisit l’Hexagone. La France est
d’ailleurs la première nation tou-
ristique du monde, avec près de
85 millions de touristes étrangers
accueillis chaque année selon
l’Organisation mondiale du tou-
risme.
En deuxième position, avec
plus de 3 millions de voyages « en
interne », on retrouve la Bel-
doit avoir le pouvoir étendu
d’imposer des amendes lors-
qu’elle l’estime nécessaire. Si les
choses n’avancent pas au niveau
européen, je n’attendrai pas
pour proposer des mesures au
gouvernement.
Par exemple ?
Dans le domaine de la santé. Je
suis un vrai convaincu de l’in-
novation par les « big datas ».
Mais il faut un encadrement
strict des données médicales. On
doit déterminer sans équivoque
ce qui peut et ce qui ne peut pas
se trouver dans une base de don-
nées. Il y a aussi la législation
sur les drones. J’y travaille pour
le volet vie privée en concerta-
tion avec la ministre respon-
sable, Jacqueline Galant. On ne
peut pas attendre l’Europe sur
un tel sujet.
Vous avez présenté un plan
d’action en dix points. Comment
5,3 %
des Belges
voyagent
en autocar
gique. Contrairement au cas
français, où deux tiers des
voyages durent au moins quatre
jours, la statistique s’inverse pour
la Belgique, où deux tiers des
voyages durent au maximum
trois jours (pensez aux week-
ends à la mer ou à la campagne).
Parmi les autres pays qui com-
plètent le top des destinations fa-
vorites du Belge, l’Espagne et
l’Italie sont plutôt choisies pour
de longs voyages à l’hôtel, alors
que 75 % des voyages aux Pays-
Bas sont des city-trips.
allez-vous le réaliser ?
Il servira de cadre pour les
réunions que j’aurai régulière-
ment avec les acteurs sur le ter-
rain. Après ces consultations, je
prendrai des initiatives.
Avec quel budget ?
Pour la vie privée, mon budget
est de zéro euro ! Mais je n’ai pas
besoin de budget pour prendre
de bonnes mesures. Par exemple,
je vais proposer prochainement
au gouvernement une certifica-
tion des bases de données des en-
treprises qui stockent des don-
nées personnelles. Les grandes
entreprises ont des serveurs bien
sécurisés mais ce n’est pas tou-
jours le cas pour les PME. Elles
doivent se protéger et protéger
les données de leurs clients. La
Commission de la vie privée
pourra certifier que ces bases de
données sont bien sécurisées. ■
Propos recueillis par
ALAIN JENNOTTE
3 Quelles sont les habitudes du
Belge ? Pour le trajet, deux
moyens de transport ont particu-
lièrement la cote : la voiture,
qu’elle soit privée ou de location,
est privilégiée par 53 % des voya-
geurs, devant l’avion (37 %). Les
autres moyens de locomotion se
partagent les miettes.
Sans surprise, c’est durant les
deux mois de vacances scolaires
que les découchages sont les plus
nombreux. Près d’un voyage sur
trois a lieu en juillet/août, même
si le Belge est plutôt juillettiste
qu’aoûtien (le secteur de la
construction est en congé en
juillet) et part dans la très grande
majorité des cas au moins quatre
jours à cette époque de l’année.
Au niveau de l’hébergement,
c’est l’hôtel qui arrive en tête,
choisi par 4 voyageurs sur 10, de-
vant la location d’auberge ou
d’appartement (28 %) et l’héber-
gement offert gratuitement par
des amis ou membres de la fa-
mille, qui séduit tout de même
18 % des voyageurs. ■
XAVIER COUNASSE
22
POLÉMIQUE
Registre passagers ?
Pas sans standard
européen !
La Belgique doit-elle créer
un registre des noms de
passagers qu’elle pourra
échanger avec ceux d’autres
pays ? C’est la thèse défen-
due par le ministre de l’In-
térieur Jan Jambon (NV-A).
Le projet est poussé par
plusieurs pays européens
mais le Parlement européen
s’inquiète des dégâts colla-
téraux pour la vie privée.
Un tel registre ne devrait
pas voir le jour avant la fin
de l’année au plus tôt.
Sur ce sujet, l’Open VLD se
montre plus réservé que
ses partenaires de la majo-
rité. « La sécurité est une
chose essentielle et tout le
monde est sensible à cette
question, rappelle Bart Tom-
melein. Le point critique,
c’est de déterminer de quelle
manière on s’échange ces
informations en Europe. Ce
sont des entreprises commer-
ciales qui gèrent ces re-
gistres. J’ai dit à Jan Jambon
que l’on doit avoir les mêmes
standards pour chaque pays.
On doit accorder la préfé-
rence à un système qui fonc-
tionnera pour toute l’Eu-
rope ».
L’Open VLD pourrait-il de
facto s’opposer à la mise en
place d’accords bilatéraux
ou trilatéraux par la Bel-
gique ? « On peut envisager
d’avancer avec seulement
quelques pays, note le secré-
taire d’Etat. À condition
d’être en phase avec les
règles qui sont en prépara-
tion au niveau européen et
avec nos règles pour la vie
privée. Mais ce n’est pas
nécessairement une solution
intéressante. De tels accords
partiels coûteront plus cher
et risquent de nous apporter
des niveaux de sécurité plus
faible que ce que l’on pour-
rait obtenir au niveau paneu-
ropéen. Je suis convaincu que
ce sera moins performant. »
A.JE.
TOP 10
Les destinations
préférées des Belges
1. France
4,1 millions de voyages
2. Belgique
3,4 millions de voyages
3. Espagne
1,3 million de voyages
4. Pays-Bas
1,05 million de voyages
5. Italie
922.600 voyages
6. Allemagne
875.000 voyages
7. Afrique
633.800 voyages
8. Royaume-Uni
492.300 voyages
9. Autriche
390.600 voyages
10. Turquie
358.900 voyages
X.C.
 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

L'ÉCONOMIE 23

En 25 ans, Photoshop
a-t-il retouché le monde ?
NUMÉRIQUE Le programme le plus copié au monde
Depuis sa création, le
programme informatique
est un succès mais aussi,
presque, une norme
planétaire.
Il a largement ouvert
les portes aux images
d’une réalité améliorée,
voire falsifiée.

Q
uand il prend Jennifer,
sa petite amie, en photo,
de dos mais visiblement
seins nus, sur une plage
de Bora Bora en Polynésie, John
Knoll ne pense ni à retoucher le
bleu du ciel, ni les courbes natu-
relles de sa chérie qu’il vient
d’ailleurs de demander en ma-
riage. Début des années 90,
quand il commence à démarcher
les déjà grands de l’informatique,
Apple et Adobe en l’occurrence,
et qu’il veut démontrer en quoi le
programme développé par son
frère Thomas est utile et peut-
être révolutionnaire, c’est cette
photo de sa petite amie qu’il
trouve dans son sac, qu’il scanne
(ce n’était pas fréquent à
l’époque, ni de se promener avec
des photos sur support numé-
rique) avant de l’utiliser comme
exemple de démonstration.

Photoshop est devenu

un succès : c’est « le »
programme de traitement
de photo le plus utilisé
La réalité est qu’elle a répondu
« oui » à la demande de mariage.
La légende veut que cette photo,
depuis intitulée « Jennifer in pa-
radise » (voir ci-contre en haut),
porte la référence 001. C’était il y
a 25 ans, le 19 février 1990, date
de commercialisation du Photo-
Shop 1.0 pour Macintosh, pour
les images en noir et blanc seule-
ment, en développement depuis
1987. Le logiciel tient sur une dis-
quette de 3,5 pouces double face
de 720k, il contient 179 fichiers
dans un dossier compressé qui
comprend environ 128 000
lignes de code. Il devient dispo-
nible pour les PC fonctionnant
sous Windows dès 1992. L’ac-
tuelle version de base pèse 2G et
plus de 10 millions de lignes de
code.
Photoshop (le S majuscule du
départ a vite disparu), depuis
lors, est devenu un succès, voire
une norme : c’est « le » pro-
gramme de traitement de photo
le plus utilisé dans le monde. Et le
plus piraté aussi. Certains
avancent qu’il est sciemment fa-
cilement copiable afin d’imposer
ses codes et sa mainmise y com-
pris chez les resquilleurs. C’est en
tout cas le plus connu. Parce que
le plus complet, le plus utilisé,
mais aussi pour les excès qu’il au-
torise avec la réalité : stars retou-
chées, photos d’actualité mani-
pulées, attraits publicitaires amé-
liorés et quelques tranches d’hu-
mour dûment exploitées.
Pour les amateurs, quelques
gadgets développés au départ du
programme permettent de sup-
primer les yeux rouges des photos
prises au flash, de jouer sur l’in-
tensité d’un coucher de soleil,
voire d’activer le mode « peau
mate ». Pour les professionnels
qui travaillent en fichier brut
(raw), c’est la possibilité de com-
poser sur les chaleurs des lu-
mières, les contrastes, le détou-
rage. Donc aussi la qualité de la
peau, de la dentelle, la profon-
deur du décolleté ou l’âge du ca-
pitaine…
Le monde est-il devenu plus
beau depuis qu’on peut en retou-
cher chaque détail d’image ? Une
facilité déroutante de rendre le
vrai faux mais crédibles à peu de
frais a instauré un nécessaire
doute, un esprit critique avisé
face à certaines images surpre-
nantes qui déboulent dans le do-
maine public. Au point que plu-
sieurs campagnes de sensibilisa-
tion contre les abus de Photoshop
ont déjà été lancées.
Que de merveilles ont été ainsi
créées. Que de faux ont, aussi, été
mélangés, plus ou moins sciem-
ment, à la réalité. Impossible,
donc, d’en déduire si le monde est
devenu plus beau depuis qu’on
peut en retoucher chaque détail
d’image. Ni si John Knoll, 25 ans
plus tard, a déjà senti le besoin de
retoucher la photo de Jennifer ou
le bleu du ciel de Bora Bora.
L’avantage c’est que, si aujour-
d’hui la plage est jonchée de dé-
chets, il peut éventuellement les
faire virtuellement disparaître
des images de son voyage.
Il n’a pas que ça en tête, faut-il
le rappeler. Parallèlement à Pho-
toshop, l’homme est également
devenu le spécialiste des effets
spéciaux pour des films, notam-
ment ceux d’un certain Georges
Lucas. C’est une autre histoire.
L’élément d’un CV qu’assuré-
ment, il ne sera jamais nécessaire
de retoucher. ■
ÉRIC RENETTE
« Les initiés avaient perdu un certain pouvoir »
ENTRETIEN
ascal Damuseau est profes-
P seur de photographie à
l’école supérieure de Saint-Luc à
Liège. Il dirige également un ate-
lier professionnel d’impression
numérique grand format.
Qu’est-ce qui fait le succès de
Photoshop ?
Complet, il intègre toutes les
fonctions depuis le traitement de
la photo jusqu’à son édition et
son impression en qualité profes-
sionnelle. Adossé à une suite de
chez Adobe, il permet en plus des
lettrages assez compliqués et
reste de pointe dans les différents
domaines du graphisme.
Il y a 25 ans, quand Photoshop
débarque, il change tout ?
À Saint-Luc, il y a eu assez rapi-
dement les pros et les contre.
Parce qu’il ne fallait plus vrai-
ment être photographe pour sa-
voir que faire d’une photo. Les
initiés avaient perdu un certain
pouvoir. D’un autre côté, il offre
tellement de possibilités et les
étudiants sont souvent plus ma-
lins que nous pour en découvrir.
Mais, fondamentalement, on a
gardé la même structure de tra-
vail et de cours.
Ouvrir la porte à tant de possibi-
lités d’actions mais aussi de
manipulations, c’est un danger
En haut à droite, la photo « Jennifer in paradise » qui a permis au concepteur de
Photoshop de commercialiser son logiciel. Depuis lors, Photoshop est utilisé à
des fins multiples. Pour surprendre, comme cette photo (en haut à gauche) de
Barack Obama aux traits de son épouse et inversément. Pour gomer les imper-
fections telles celles de Madonna, Sarkozy. Mais parfois les retouches font pire
que bien. En témoignent les deux photos du bas à gauche où le physique des
mannequins est défiguré. © D.R.
jourd’hui, sans doute. Les photos pale. D’ailleurs, les modifica-
professionnelles ont toujours été tions qui sont apportées dans les
retravaillées. Le programme per-
met d’apporter de la qualité et de
différentes versions du pro-
gramme proviennent directe-
la précision supplémentaire. On ment du développeur, générale-
sait que la photo professionnelle ment pas à la demande des pho-
représente seulement 15 % du tographes. ■
marché, les amateurs forment le Propos recueillis par
reste et forment la cible princi- É.R.

Pascal Damuseau. © D.R.
ou une chance ?
Ce que le programme permet,
c’est de touchers aux aspects tech-
niques. Assez vite, dans les rela-
tions avec les étudiants, ils de-
viennent secondaires et on peut
se concentrer sur l’image. On y a
gagné en richesse, en ouverture
mais c’est vrai que, parallèle-
ment, le mauvais goût est assez
vite arrivé aussi. D’un autre cô-
té, le programme ne peut rien
faire pour rattraper les grosses Jean Stephenne Georges Jacobs
erreurs, de l’autre il permet de
gagner énormément dans la tem- Mercredi 25 février
pérature des couleurs ou la ba- Déjeuner conférence
lance des blancs, par exemple. Jean Stephenne
Ex-CEO de Glaxo SmithKline
La majorité des gens ne vont pas Présenté par
jusque-là. Pour eux, Photoshop, Georges Jacobs de Hagen
Président du Conseil d’administration de Delhaize
c’est avant tout la possibilité de
manipuler des images. Sur le thème :
« L’entreprenariat francophone pour réindustrialiser la Wallonie »
La manipulation d’image a tou-
jours existé, pas avec la même fa- Inscriptions : 02 374 65 25 cl@cl.be - www.cl.be
cilité ni la même finesse qu’au-
23
24 L'ÉCONOMIE
« Il faut une TVA à 12 %
sur le premier logement neuf »
RENDEZ-VOUS Le patron de Thomas & Piron se confie
Le roi de la construction « clé sur porte »
est le deuxième invité d’un nouveau rendez-vous
hebdomadaire consacré aux patrons belges.
Il revient avec nous sur l’actualité
de son entreprise et du secteur de la construction.
P
rès de 40 années d’exis-
tence pour le leader belge
de la construction « clé
sur porte » Thomas & Piron, et
quasi autant de croissance et de
bénéfices. Derrière l’entreprise
se cache un homme discret, pro-
jeté au devant de l’actualité l’an-
née passée après avoir reçu le
titre de Manager de l’année. Une
belle consécration pour un vrai
self-made-man.
Mais on ne se fait pas un nom
pour rien dans le métier, et lors-
qu’il se met à parler, Louis-Ma-
rie Piron se montre à la hauteur
de ses ambi-
tions, pas
langue de bois « Nos activités
pour un sou.
Rencontre hors Belgique
avec un pa-
tron 100 % devraient re-
ardennais et
pro-famille. présenter 25 %
Votre secteur
de notre chiffre
est très cy-
clique, il a été
d’affaires d’ici
fortement
fragilisé par la
2 ans »
crise égale-
ment. Pourtant, les années
passent et Thomas & Piron pour-
suit sa croissance. Quel est votre
secret ?
J’ai créé l’entreprise en 1976.
Notre mot d’ordre dès le début fut
de privilégier la croissance de
nos activités mais aussi celle de
nos fonds propres. Je n’ai aucun
actionnaire extérieur. Je ne subis
pas cette pression qui m’oblige-
rait à rémunérer des gens qui at-
tendent un profit annuel obliga-
toire. C’est un luxe, voulu. Le bas
de laine de l’entreprise, dû à l’ac-
cumulation des fonds propres,
permet de lisser notre activité et
d’occuper nos gens en perma-
nence. Si un chantier a du mal à
démarrer, que nous rencontrons
des problèmes de permis, les tra-
vailleurs sont affectés sur nos
propres terrains. Ces biens plus à
risque, car construits sans une
demande spécifique, sont vendus
dans la foulée et contribuent
aussi à l’équilibre de l’activité.
Finalement, même si certains
mois, certaines années, nous
avons moins de clients, notre
chiffre d’affaires, lui, est toujours
maintenu.
2014 fut tout de même une
année difficile pour la construc-
tion…
Je ne vous dirai pas le contraire.
Statistiquement, les permis de
bâtir ont diminué de 25 % ! Mal-
gré cela, nous sommes restés
dans le haut du panier. Je pense
que les gens ont besoin d’une en-
treprise où le client est mis au-
dessus de la pyramide.
Vous réalisez toujours l’essentiel
de votre chiffre d’affaires en
Le Soir, en collaboration avec Petercam qui
soutient l’esprit d’entreprise, interviewera chaque
semaine des entrepreneurs qui ont mis leur
passion et leur savoir au service de l’économie.
www.lesoir.be/rdvceo
Wallonie. Qu’en est-il de votre
développement hors Belgique ?
Le marché belge est petit. Nous
avons pour cette raison racheté
une entreprise du Nord de la
France il y a deux ans. Nous
sommes par ailleurs présents au
Maroc. Notre implantation là-
bas n’est pas neuve mais nous
étions à l’époque actifs sur le seg-
ment touristique. Nous avons eu
du flair, puisque nous avons
vendu nos biens là-bas juste
avant le début de la crise immo-
bilière. Actuellement, il y a une
véritable demande, à Casablan-
ca principale-
ment, pour le
logement
moyen et haut
de gamme.
Nous avons sai-
si cette opportu-
nité.
Pouvez-vous
chiffrer vos
objectifs hors
Belgique ?
Oui. Nous vi-
sons la
construction de
200 à 250 maisons en France et
la même croissance au Maroc
dans les deux ans. Ce qui corres-
pond à 25 % de notre chiffre d’af-
faires actuel. Ce n’est pas rien.
Envisagez-vous d’autres relais de
croissance pour l’avenir ?
Il faut d’abord ne pas oublier les
profondes modifications qu’a su-
bies le secteur du logement ces
dernières années. Une entreprise
comme la nôtre a dû s’adapter à
toute une série de nouvelles légis-
lations. Ces obligations pèsent
fortement sur le prix final d’un
logement neuf. Il a fallu progres-
sivement modifier notre concep-
tion des logements. Nous
construisons par exemple des
maisons plus petites pour que
nos clients puissent suivre ni-
veau prix. Mais nous nous
sommes aussi fortement diversi-
fiés. Notre activité bois, par
exemple, est récente mais touche
10 % de nos clients. Si nous ne
l’avions pas lancée, ce pourcen-
tage serait parti chez la concur-
rence.
Quel segment souffre le plus
dans la construction, la maison
ou l’appartement ?
Les maisons parce qu’elles repré-
sentent un plus gros budget et
que les gens ont de plus en plus
de difficultés à sortir une telle
somme. Les biens moins chers
comme les appartements ont
donc de plus en plus de succès.
Les prix sont très élevés sur le
marché immobilier.
La faute à qui ? Aux banques qui
ne prêtent pas assez ?
Les banques ne sont pas la cause

Louis-Marie
Piron
1973 Termine ses humanités
en agriculture et sylviculture
à Carlsbourg.
1976 Fonde avec Charles
Thomas la société Thomas &
Piron.
1986 Devient le seul action-
naire de l’entreprise.
2006 Franchit le cap des
1.000 employés (la société
en compte 1.500 actuelle-
ment).
2014 Reçoit le titre de Ma-
nager de l’année et passe le
flambeau des activités
belges à son fils, François.
du problème. Les taux sur les
crédits hypothécaires sont parti-
culièrement bas. Mais les prix
des terrains à bâtir ont très forte-
ment augmenté.
Et il y a bien sûr toute la problé-
matique des taxes. Le prix
moyen d’une maison taxes et
TVA comprises est de 300.000
euros. La moitié de ce prix
d’achat va directement ou indi-
rectement dans les caisses de
l’État !
Cela semble vous poser pro-
blème…
Oui. Notre secteur est clairement
une vache à lait pour le gouver-
nement. Il est temps de com-
prendre que nous avons nos li-
mites !
Dans les taxes qui touchent les
nouvelles constructions, quelle
est celle qui vous semble injusti-
fiable ?
Sans hésiter, la TVA ! Elle repré-
sente 1/5 du prix d’une nouvelle
construction. Des études
prouvent que si le taux de la TVA
diminue légèrement, l’impact se-
rait nul sur les recettes de l’État.
Les professionnels de la
construction devraient être un
peu plus écoutés. Un abaisse-
ment de la TVA permettrait par
ailleurs de doper nos activités.
Bref, cela créerait automatique-
ment de l’emploi.
© SYLVAIN PIRAUX.
On vous rétorquera que dans le
secteur horeca, la TVA a été
abaissée pour lutter notamment
contre le travail au noir et que
cela n’a donné aucun résultat…
Chez Thomas & Piron, nous ne
sommes pas concernés par la
problématique du travail au
noir. Tous nos travailleurs sont
déclarés. Mais nous payons des
charges sur la main-d’œuvre qui
sont également très lourdes…
C’est un autre sujet. Le plus im-
portant actuellement, c’est
d’abaisser le taux de TVA.
A quel niveau ?
A 12 % pour les premiers loge-
ments neufs. Pour encourager un
premier achat, ce serait tout à
fait raisonnable. Le taux ne doit
bien sûr pas être si bas pour
quelqu’un qui a les moyens
d’acheter plusieurs logements.
En parlant de taxes, les nouvelles
normes énergétiques ne font pas
non plus votre bonheur ?
Tout à fait, le gouvernement wal-
lon précédent était mené par une
mouvance écologiste. Je pense
que les écolos sont allés trop loin.
Beaucoup d’idées étaient bonnes
mais certaines n’avaient aucun
intérêt, n’étaient même pas justi-
fiées au niveau économique.
Heureusement, tout cela a été,
depuis, repris en main. Le lobby
nécessaire a été fait et les poli-
tiques ont été sensibilisés aux
coûts démesurés qui allaient être
imposés au secteur de la
construction mais aussi à ceux
qui souhaitent acheter une mai-
son !
Ce que vous voulez nous dire,
c’est que le suivi pratique de ces
normes énergétiques coûte plus
cher que la réduction de coûts en
énergie offerte aux consomma-
teurs ?
Oui ! Ce qui devait être mis en
place aurait pu être amorti en
une centaine d’années. C’était
tout à fait insoutenable et bien
plus élevé que les normes euro-
péennes édictées en la matière.
On a vraiment frôlé la catas-
trophe.
La rénovation se porte plutôt
bien, au détriment du neuf. Ce
n’est pas inquiétant pour une
entreprise comme Thomas &
Piron ?
Non. Nous avons d’ailleurs
dans notre organigramme une
entreprise qui est active dans la
rénovation. Elle bénéficie de
cette envolée de travail à ce ni-
veau. Le parc immobilier dans
les villes vieillit, il demande de
plus en plus à être rénové et de
ce fait-là, nous bénéficions aussi
d’un développement. ■
Propos recueillis par
AMANDINE CLOOT
24
Le Rendez-vous CEO
en vidéo sur lesoir.be
Chaque semaine, découvrez
l’interview vidéo d’un patron
belge qui fait la différence.
sur lesoir.be
PARCOURS ET ALÉA
Thomas & Piron, une
histoire
de famille
Et une croissance à part.
Le nombre de ventes
d’appartements et de
maisons est en constante
diminution en Belgique :
901 en 2013, 915 en 2012
et 1067 en 2011. Mais rien
n’y fait, le groupe « clé sur
porte » Thomas & Piron,
lui, continue à augmenter
ses parts de marché. La
clé, justement, selon
Louis-Marie Piron, c’est
aussi une notoriété ac-
quise en 40 ans d’entre-
preneuriat.
Et le résultat d’un bosseur
acharné. On dit du patron
qu’il travaille sans relâche,
7 jours sur 7, de 7 à 22
heures. Même si l’inté-
ressé nous avoue s’accor-
der désormais ses week-
ends et jouer au golf, il
n’est pas encore tout à
fait prêt à 59 ans à passer
le flambeau. « Mon fils,
François, qui travaille de-
puis 10 ans à mes côtés, a
repris la direction des acti-
vités belges », explique-t-il,
avant d’ajouter que cela
lui permet « de se concen-
trer sur le développement à
l’international du groupe ».
Sa fille, Coralie, gère
quant à elle un groupe de
construction en Afrique.
Quant à ses sources d’ins-
piration, Louis-Marie cite
Albert Frère, un homme
d’affaires qui s’est fait
« tout seul », comme lui et
qui « a su rester humble et
gentil ». Les deux hommes
ont l’autre point commun
d’avoir bâti un empire.
Celui de la famille Piron
est installé dans le village
d’Our dans la commune
de Paliseul, au cœur de la
Province du Luxembourg,
où le siège de Thomas &
Piron a pris ses quartiers
depuis le début de l’aven-
ture. La rumeur veut
d’ailleurs que les Piron
possèdent le village tout
entier. Le patron justifie
plutôt l’ouverture d’un
restaurant et d’une bou-
langerie, « pour soutenir
l’emploi dans la région et
empêcher l’exode des
jeunes ». Un procédé qui
fonctionne puisqu’il inau-
gurera deux nouveaux
commerces très prochai-
nement.
A.C.
 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

LESMARCHÉS 25
LE POINT SUR LES MARCHÉS LES INDICES
dernier indice diff. en % il y a un an
En hausse malgré la Grèce LONDRES STOCKHOLM / COPENHAGUE / HELSINKI D Euronext 100 947,30 -0,02 820,41
UFTSE 100: 6 915,20 0,38% UStockholm: 1 664,33 0,13% U Next 150
Les Bourses européennes ont clôturé en hausse malgré l’incerti- UFTSE Eurotop 100: 3 060,55 0,42% UCopenhague: 853,69 2,12%
2298,73 +0,31 2024,52
tude entourant le sort des négociations avec la Grèce après le UHelsinki: 3 398,80 0,39%
U DJIA 18140,44 +0,86 16133,23
rejet par l’Allemagne de la proposition grecque. Le secteur éner- U Nasdaq 4955,97 +0,63 4267,55
U Nasdaq 100 4443,05 +0,71 3671,93
gétique a toutefois succombé à la rechute du prix du Brent sous UFRANCFORT / DAX U S&P 500 2110,30 +0,61 1839,78
les 60 dollars le baril. Sur Euronext Bruxelles, le Bel 20 (+0,8 %) 11 050,64 U S&P/TSK index (Canada) 885,06 +0,01 815,49
a profité d’une bonne performance d’ensemble à l’image d’UCB 0,44% U Hang Seng (Hong Kong) 24832,08 +0,19 22394,08
(+2,7 %) qui a confirmé son redressement des deux derniers U Bovespa (Brésil) 51294,00 +0,03 47288,00
jours. Cela a éclipsé la chute de Bekaert (-5,4 %) qui a publié des U RTS (Russie) 910,42 +0,43 1303,15
résultats partiels marqués par les conditions de marché difficiles DPARIS / CAC 40 U Mibtel (Italie) 21842,57 +0,24 20452,28
pour ses activités dans le fil d’acier en Chine. Son bénéfice net a 4 830,90 U Nikkei 225 (Japon) 18332,30 +0,37 14449,18
-0,05%
ainsi plafonné à 1,51 euro par action alors que KBC Securities
tablait sur 1,71 euro. Hors indice, EVS (+10,5 %) a bondi à la suite DBEL 20 UEuro Stoxx 50
d’un rapport trimestriel meilleur que prévu, son bénéfice annuel 3624,70 -0,27 (-0,01%) 3490,53 +2,45 (+0,07%)
DZURICH / MARCHÉ SUISSE BRUXELLES / AMSTERDAM
ayant progressé de 4,4 %. La société liégeoise a également 8 892,17 DBel 20: 3 624,70 -0,01%
confirmé Muriel De Lathouwer au poste de CEO et vise à limiter -0,09% DBel All-Share: 12 857,20 -0,14%
DBel Mid: 4 245,73 -0,48%
la progression de ses coûts cette année. Sipef (-1,4 %) a publié UBel Small: 11 399,21 0,05%
des chiffres annuels meilleurs que prévu mais les marchés ont DMADRID / IBEX 35 ULISBONNE / PSI 20 UAEX: 469,85 0,01%
UAMX: 704,33 0,47%
sanctionné le simple maintien du dividende à 1,25 euro par ac- 10 879,30 5 469,88
UAScX: 681,08 0,25%
-0,29% 0,28%
tion alors que les analystes misaient sur une hausse.
C.BO.

PRIX À LA CONSOMMATION EURONEXT BRUXELLES - ACTIONS BELGES ET ÉTRANGÈRES OBLIGATIONS SECTEUR PUBLIC
Indices 01/2015 12/2014 01/2014
santé 2013 100.61 100.40 100.60 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Libellé int. facial cjour c.préc. Volume
normal 2013 99.85 99.98 100.50 BEL20 Emakina Group 9,20 9,20 +0,00 15,00 800 Sipef 50,80 50,51 +0,57 -11,57 2904 04.09.11 3,00+ 104,36 104,37 34000
santé 2004 121.51 121.25 121.49 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Eryplast 1,40 1,40 +0,00 -22,22 1200 smartphoto 0,29 0,28 +3,17 -47,68 15582 04.03.15 4,00+ 100,25 100,25 0
normal 2004 122.22 122.38 123.01 AB InBev 107,95 108,50 -0,51 50,25 2058631 Euronav 10,61 10,49 +1,14 14,46 658480 Sofina 94,06 95,20 -1,20 11,22 7526 04.03.15 2,50+ 100,03 100,03 0
santé 1996 138.24 137.95 138.22 Ackermans & vH. 109,20 109,45 -0,23 34,03 30688 EVS Broadcast Equip. 34,50 35,00 -1,43 -21,82 43838 Softimat 2,20 2,20 +0,00 -25,68 50 04.06.15 4,10+ 101,17 101,17 0
normal 1996 140.46 140.64 141.37 Ageas 31,65 31,74 -0,30 4,04 481819 Exmar 9,38 9,22 +1,78 -21,14 93572 Solvac 134,45 133,50 +0,71 14,16 205 04.06.15 2,20+ 100,62 100,62 0
santé 1988 166.67 166.32 166.65 Befimmo 65,44 67,88 -3,59 34,18 124152
normal 1988 172.39 172.62 173.51 Bekaert 27,80 27,12 +2,51 7,25 199613 Fagron 32,82 33,97 -3,40 5,64 211177 Spadel 74,89 74,94 -0,07 2,62 110 04.09.15 4,15+ 102,27 102,27 0
Base 1981 233.21 233.51 234.73 Floridienne 74,89 74,89 +0,00 -0,15 160 Sucraf A en B 2,31 2,31 +0,00 131,00 179 04.09.15 2,05+ 101,03 101,03 0
Base 74-75 359.17 359.64 361.51 Belgacom 35,14 35,20 -0,17 72,35 654415 Fluxys 'D' 26,19 26,42 -0,89 -6,75 5455 Suez Environ.Co 16,28 16,48 -1,18 21,42 982856 04.12.15 4,00+ 103,06 103,06 0
Base 1971 492.05 492.69 495.25 bpost 24,28 24,01 +1,15 68,90 254869 Fountain 1,73 1,85 -6,49 -30,51 1711 Ter Beke 74,00 72,00 +2,78 34,95 632 04.12.15 2,35+ 101,80 101,80 0
Base 1966 585.00 585.76 588.81 Cofinimmo 108,95 109,65 -0,64 36,67 70686 Galapagos 19,55 19,53 +0,10 9,34 99640 Tessenderlo 24,78 24,64 +0,55 41,13 42643 04.03.16 3,75+ 103,74 103,74 0
Delta Lloyd 17,20 17,28 -0,41 -7,93 1144364
D'Ieteren 31,41 30,68 +2,38 -13,00 49790 Gimv 41,18 41,28 -0,24 19,91 23879 Texaf 34,80 35,00 -0,57 -1,01 433 04.03.16 3,20+ 103,11 103,12 12000

PRIX PÉTROLIERS
Global Graphics 2,24 2,35 -4,68 54,48 17966 Think-Media 0,28 0,28 +0,00 -45,10 7700 04.06.16 4,10+ 105,24 105,24 0
Colruyt 41,96 41,86 +0,25 8,85 176549 Greenyard Foods 14,80 14,64 +1,09 39,62 4106 ThromboGenics 7,72 7,72 +0,00 -59,05 25274 04.06.16 3,25+ 103,95 103,96 20000
Elia 39,59 39,68 -0,21 19,19 46835 Hamon 9,90 9,58 +3,34 -34,78 13184 Tigenix 0,75 0,75 -0,40 -16,07 310844 04.09.16 4,35+ 106,58 106,58 0
Essence(euro/l) Delhaize Group 78,89 78,49 +0,51 60,49 375576 Home Invest Belg. 93,50 93,30 +0,21 23,85 1055 Total 46,04 45,98 +0,12 8,05 10946262 04.12.16 4,00+ 106,84 106,86 35000
GBL 76,67 77,00 -0,43 15,01 86033
Super sans plomb 95 10ppm : 1,4230 (+0,0200) IBA 18,56 18,84 -1,49 132,35 45462 Tubize (Fin.de) 56,30 56,44 -0,25 13,67 6361 04.12.16 4,00+ 106,84 106,83 1769400
GDF Suez 18,59 18,68 -0,48 10,75 6623257
Super sans plomb 98 10ppm : 1,4880 (+0,0160) Iep Invest 4,80 4,86 -1,23 77,15 1540 U&I Learning 1,50 1,50 +0,00 -3,85 50 04.03.17 3,75+ 107,33 107,33 0
Immo Moury 57,48 57,50 -0,03 20,97 1 Unitronics 1,08 1,08 +0,00 31,71 7801 04.03.17 2,35+ 104,46 104,46 0
Diesel(euro/l) KBC 53,54 53,35 +0,36 19,46 903390
Immobel 47,50 47,54 -0,11 31,02 811 Van de Velde 45,52 46,55 -2,21 38,38 3684 04.06.17 3,50+ 107,61 107,65 31000
Solvay 125,85 124,60 +1,00 15,23 217222
Gasoil routier à faible teneur en soufre : 1,2760 Telenet Group Holding 50,59 51,10 -1,00 13,63 78113 ING Groep 12,61 12,60 +0,12 19,81 30332491 VGP 27,60 27,60 +0,00 58,53 61 04.09.17 3,40+ 108,21 108,22 50000
Gaz(euro/l) UCB 67,39 66,99 +0,60 27,57 379168
Intervest Offices & 27,28 27,34 -0,20 49,93 9347 Vastned Retail Belgium 60,50 60,90 -0,66 19,45 1060 04.12.17 3,35+ 108,85 108,85 0
Umicore 36,78 36,88 -0,27 9,92 422341
LPG : 0,4960 (+0,0410) Jensen-Group 19,27 19,19 +0,42 36,17 2256 Vranken-Pommery 25,33 25,55 -0,86 15,38 1607 04.03.18 3,25+ 109,25 109,25 0
Propane Vrac >2000l : 0,4656 (+0,0301) KBC Ancora 29,68 29,56 +0,44 2,89 67300 Warehouses 68,98 65,90 +4,67 34,61 990 04.06.18 3,00+ 109,18 109,18 0
Mazout(euro/l) AUTRES ACTIONS Keyware Technologies
Kinepolis
0,63
39,85
0,62
40,30
+0,80
-1,12
-17,11
65,88
671
11295
WDP 74,21
Wereldhave Belgium 106,40
75,90
107,00
-2,23
-0,56
48,07
37,67
28223
2683
04.09.18
04.12.18
2,75+
3,00+
108,93
110,47
108,93
110,47
0
0
Gasoil de chauffage, min.2000 l : 0,6466 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol.
Gasoil de chauffage extra, min.2000 l : 0,6417 4Energy Invest 3,15 3,15 +0,00 -21,25 280 Leasinvest 96,33 96,33 +0,00 29,73 1618 Zenitel 0,81 0,81 +0,00 4,93 12425 04.03.19 3,75+ 114,06 114,12 25000
Ablynx 11,06 11,17 -1,03 23,52 135440 Lotus Bakeries 1198,90 1189,95 +0,75 50,88 459 Zetes Industries 27,02 25,98 +4,02 46,53 18532 04.06.19 3,75+ 114,91 114,91 0
ABO-Group 4,75 4,72 +0,61 -88,82 2547 MDxHealth 5,37 5,37 +0,00 47,93 161929 04.09.19 3,50+ 114,56 114,62 24000
UPétrole brent en dollar par baril Accentis
Aedifica
0,02
60,32
0,02
60,59
+4,61
-0,45
19,55
21,11
502540
12391
MediVision
Melexis
0,01
48,80
0,01
49,00
+0,00
-0,41
—
86,17
1000
49268
04.12.19
04.03.20
4,20+
3,10+
118,55
114,00
118,58
114,00
139600
0
60,22 +0,01 (+0,02%) Agfa-Gevaert 2,15 2,15 +0,09 3,32 168004 Miko 78,50 78,50 +0,00 16,58 213 Rég. Wall. int. facial cjour c.préc. Volume
Alcatel-Lucent 3,42 3,47 -1,53 9,98 17228158 Mobistar 19,90 19,60 +1,53 44,20 146656 28.09.19 0,78+ — — 0
ArcelorMittal 9,64 9,68 -0,42 -18,79 12240777 Montea 37,00 37,20 -0,54 30,89 3632 08.04.30 4,25+ — 100,00 0
Ascencio 59,85 60,25 -0,66 21,34 1789 Mopoli (gew.) 328,07 328,07 +0,00 — 4
Atenor Group 42,65 42,40 +0,59 28,11 1449 Moury Construct 132,02 132,00 +0,02 39,45 185

Banimmo 8,24 8,35 -1,38 -0,78 13074 Neufcour-Cie Fin. 8,60 8,60 +0,00 — 5
bpost 24,28 24,01 +1,15 68,90 254869 NewTree 2,20 2,20 +0,00 -23,61 930
Banque Nationale 3401,10 3430,00 -0,84 12,53 237 Nyrstar 3,52 3,50 +0,40 49,60 963600
Barco
Belreca

Beluga
57,30
95,00

1,59
57,51
95,00

1,59
+0,00

+0,00
-0,37 7,52
—

-32,98
12129
10

215
Option
Pairi Daiza

PCB
0,29
47,65

5,24
0,29
46,70

5,24
+1,05
+2,03

+0,00
-14,71
-6,55

-26,58
179926
300

170
Aux côtés du Soir
TAUX D'INTÉRÊT Brederode 31,83 32,15 -1,00 15,67 3002 Peugeot 14,23 14,23 +0,00 -56,28 6039017

3 mois 1 an
Campine
Care Property Invest
Catala
11,91
15,84
11,80
11,91
16,05
11,80
+0,00

+0,00
-1,28
-9,15
17,68
—
100
4121
16
Picanol
Quest For Growth
RealDolmen
35,60
8,74
18,29
35,87
8,79
18,22 +0,36
-0,75
-0,57
19,50
14,74
-20,13
3825
22946
746 soutient
Couronne danoise
Couronne norvégienne
Couronne suédoise
-1,480
1,375
-0,040
-0,720
2,150
1,750
CFE
CMB
94,72
13,70
95,37
13,72
-0,68
-0,15
48,73
-36,59
16612
14555
Recticel
Resilux
4,94
134,50
4,95
131,50 +2,28
-0,24 -26,15
31,21
115841
3808
les
Couronne tchèque
Dollar aus.
Dollar can.
0,040
2,595
0,845
0,510
2,795
1,095
Co.Br.Ha.
Connect Group
2468,00
1,53
Cie du Bois Sauvage 214,50
2424,99
1,49
216,80
+1,77
+2,82
-1,06
42,27
-20,57
-2,83
2
1150
190
Retail Estates
RHJ International
Rosier
73,28
4,26
200,00
73,30
4,31
192,11 +4,11
-0,03
-1,16
33,45
11,52
0,00
2262
33391
221
entrepreneurs
Dollar H.K. 0,376 0,867 De Rouck Geomatics 0,09 0,09 +0,00 -10,00 1000 Roularta Media 10,98 11,04 -0,54 -4,77 2794

www.lesoir.be/entrepreneur
Dollar Sing. 0,400 0,812 Deceuninck 1,96 1,95 +0,51 -14,77 93182 RTL Group 88,09 88,17 -0,09 1,22 22519
Dollar U.S. 0,425 0,835 Dexia 0,03 0,03 +3,45 -40,00 4130044 Sabca 34,77 34,77 +0,00 -14,90 28
Eckert-Ziegler 1,35 1,35 +0,00 -36,92 3533 Sapec 29,50 29,80 -0,99 -40,75 249
Euribor (360j) 0,048 0,250 Econocom Group 7,91 7,92 -0,19 -2,91 150359 Sioen Industries 13,42 13,80 -2,75 51,79 27273
Euro 0,065 0,675
Franc suisse -1,175 -0,895
Livre U.K. 0,610 1,410
Yen 0,050 0,200
BOURSES ÉTRANGÈRES
DTaux Belge 10 ans Iberdrola Madrid EUR 5,91 5,93 26,71 Volvo A Stockholm SEK 99,45 98,95 6,51 Twitter Nyse USD 49,11 48,70 -12,25
0,530 -0,031 (-5,53%) LES ACTIONS EUROPÉENNES ING Amsterdam EUR 12,61 12,60 19,81 United Technologies Nyse USD 124,11 122,91 7,78
Titre Bourse Devise Dernier Cours ± % Intesa Sanpaolo Milan EUR 2,90 2,89 29,60 Verizon Commun. Nyse USD 48,97 48,91 5,12
cours précéd. 1 an L'Oréal Paris EUR 157,60 157,10 28,60 LES ACTIONS AMÉRICAINES Wal-Mart Stores Nyse USD 84,30 83,52 11,58
ABB Zurich CHF 20,26 20,20 -10,62 LVMH Moet Hen. Paris EUR 161,00 160,80 30,25 Titre Bourse Devise Dernier Cours ± % Walt Disney Co Nyse USD 104,55 103,89 31,72
Aegon Amsterdam EUR 6,72 6,63 5,69 cours précéd. 1 an
Ahold Amsterdam EUR 16,80 16,68 25,69 Munich Re Francfort EUR 178,50 181,30 14,75 3M Nyse USD 168,12 167,09 27,98 Yahoo! Inc Nasdaq USD 44,11 44,37 17,35
Nestlé N Zurich CHF 71,90 72,00 9,51
Air Liquide
Allianz
Paris
Francfort
EUR
EUR
115,85
146,60
115,50 29,27
146,90 13,31 Nokia Oyj Helsinki EUR 7,12 7,12 34,43
Alcoa
Amer.Express
Nyse
Nyse
USD
USD
15,79
79,83
16,00 36,05
78,40 -11,75 AUTRES ACTIONS
Norsk Hydro Oslo NOK 44,60 45,19 50,73 Amgen Inc. Nasdaq USD 157,66 156,05 26,51 Titre Bourse Devise Dernier Cours ± %
Alstom Paris EUR 28,54 28,68 45,74 Novartis N Zurich CHF 96,30 97,25 33,04 Apple Inc Nasdaq USD 129,49 128,45 67,32 cours précéd. 1 an
Anglo American Londres PNC 1246,50 1223,00 -23,03 Barrick Gold Corp Toronto CAD 16,17 16,03 -26,84
ArcelorMittal Amsterdam EUR 9,64 9,68 -19,80 Orange Paris EUR 15,70 15,86 67,25 AT&T Inc Nyse USD 34,08 34,09 3,77 Bombardier Toronto CAD 2,59 2,60 -28,18
AstraZeneca Plc Londres PNC 4413,50 4427,50 11,05 Philips Koninklijke Amsterdam EUR 25,72 25,70 0,43 Bank of America Corp Nyse USD 16,38 16,21 0,06 Canon Inc. Tokyo JPY 3832,50 3816,50 21,54
COURS INDICATIFS EN € Axa Paris EUR 21,15 21,25 8,18 Renault Paris EUR 85,15 84,36 16,07 Boeing Nyse USD 158,31 153,75 19,75 China Mobile Ltd Hong-Kong HKD 106,90 107,20 45,24
Repsol Madrid EUR 16,87 16,95 -3,86 Caterpillar Inc Nyse USD 84,44 83,30 -13,42 China Oceanwide Hong-Kong HKD 0,96 0,94 50,00
Banco Santander Madrid EUR 6,41 6,45 -0,71 Roche Holding Zurich CHF 258,25 257,50 -2,00 Chevron Corp Nyse USD 108,60 108,35 -4,62
20/02 19/02 Barclays Londres PNC 261,50 260,40 1,80 Gazprom Moscou USD 4,30 4,30 10,54
Dollar US 0,8851 0,8782 BASF Francfort EUR 83,49 82,71 -0,05 Royal Bank of Scotland Londres PNC 397,50 395,90 10,16 Cisco Systems Nasdaq USD 29,61 29,31 31,55 Gold Fields Johannesbo ZAR 51,15 52,36 19,09
Bayer Francfort EUR 124,50 124,80 22,47 Royal Dutch Shell-A Londres PNC 2127,00 2109,00 -3,28 Citigroup Inc Nyse USD 51,78 51,12 6,08 Harmony Gold Mining Johannesbo ZAR 28,39 27,93 -21,30
Livre britannique 1,3609 1,3552
BBVA Banco Frances S Madrid EUR 5,08 5,08 178,54 RWE Francfort EUR 23,34 23,48 -20,49 Coca-Cola Nyse USD 41,97 42,11 13,50 Hitachi Tokyo JPY 831,80 813,90 0,23
Franc suisse 0,9330 0,9263 Saint-Gobain Paris EUR 41,50 41,26 0,68 DuPont de Nemours Nyse USD 76,67 76,08 18,39 Honda Motor Tokyo JPY 3964,50 3958,00 5,43
Couronne suédoise 0,1050 0,1045 BHP Billiton Plc Londres PNC 1581,00 1572,00 -20,00 Sanofi Paris EUR 87,39 87,84 18,78 eBay Inc Nasdaq USD 58,02 57,65 5,32
Couronne 0,1164 0,1157 BNP Paribas Paribas EUR 51,29 51,43 -12,35 Lukoil Moscou USD 59,35 61,30 3,94
Courone danoise 0,1340 0,1343 BP Londres PNC 446,70 445,70 -9,96 SAP Francfort EUR 60,93 60,77 4,17 ExxonMobil Corp Nyse USD 89,92 89,44 -4,80 Marubeni Corp. Tokyo JPY 722,80 722,00 -0,28
Dollar canadien 0,7106 0,7014 British American Londres PNC 3656,00 3660,50 17,08 Schneider Electric Paris EUR 71,38 71,42 9,16 Facebook Nasdaq USD 79,89 79,42 16,69 Mitsubishi Corp Tokyo JPY 2347,00 2334,50 16,78
Carrefour Paris EUR 29,55 29,60 11,85 Siemens Francfort EUR 97,48 97,48 2,42 General Electric Nyse USD 25,21 25,01 -1,54 Mitsui & Co. Tokyo JPY 1613,50 1624,00 2,85
Yen japonais 0,0075 0,0074 Société Générale Paris EUR 40,46 40,18 -13,41 General Motors Co Nyse USD 37,65 37,51 4,11 NEC Corporation Tokyo JPY 356,00 354,00 14,56
Dollar australien 0,6945 0,6834 Crédit Agricole Paris EUR 12,90 12,78 15,39 Statoil Oslo NOK 142,00 141,80 -11,93 Google-Cl.C Nasdaq USD 538,90 542,87 -9,70
Dollar néo-zélandais 0,6684 0,6602 Daimler Francfort EUR 84,78 84,08 27,01 Nomura Holdings Inc. Tokyo JPY 721,10 711,50 0,35
Rand sud-africain 0,0759 0,0754 Danone Paris EUR 60,00 59,15 16,05 STMicroelectronics Paris EUR 7,82 7,71 29,04 Hewlett-Packard Nyse USD 38,39 38,38 30,32 NTT Tokyo JPY 7270,00 7268,00 27,76
Deutsche Bank Francfort EUR 29,16 28,86 -14,89 TELECOM ITALIA Mila,n EUR 1,01 1,02 19,07 Home Depot Nyse USD 112,24 110,94 45,11 NTT DOCOMO Inc Tokyo JPY 2100,50 2099,50 26,02
Telefónica Madrid EUR 13,36 13,27 16,81
UEuro en dollar
DEUTSCHE BOERSE NA Francfort EUR 70,90 70,00 19,15 IBM Nyse USD 163,65 163,89 -10,42 PetroChina Co Ltd Hong-Kong HKD 8,98 8,71 12,67
Tesco Londres PNC 240,60 239,95 -28,53 Intel Corp Nasdaq USD 34,41 34,21 39,63 Sony Corporation Tokyo JPY 3201,00 3227,00 84,61
Deutsche Telekom Francfort EUR 15,92 15,65 28,23 Total Paris EUR 46,04 45,98 2,55 Johnson & Johnson Nyse USD 100,26 100,70 9,89
1,1379 +0,0012 (+0,11%) Diageo Plc Londres PNC 1886,00 1884,00 -0,97
UBS AG Zurich CHF 16,50 16,40 -12,02
Sumitomo Corp Tokyo JPY 1290,00 1286,00 -3,53
E.ON Francfort EUR 13,34 13,30 -4,83 JPMorgan Chase & Co Nyse USD 59,80 59,23 3,44 Tokyo Elec. Power Tokyo JPY 479,00 479,00 2,79
Enel Milan EUR 3,95 3,95 6,47 UniCredit Milan EUR 5,84 5,81 -1,69 McDonald's Corp Nyse USD 94,19 94,19 -1,42
ENI Milan EUR 16,37 16,25 -6,23 Unilever Cert. Amsterdam EUR 37,42 37,38 31,39 Merck & Co Nyse USD 58,35 58,30 5,92
Vesuvius Londres PNC 475,00 478,00 2,51 Microsoft Corp Nasdaq USD 43,86 43,50 15,97
Ericsson A Stockholm SEK 102,20 103,80 33,76 VINCI Paris EUR 52,72 52,68 1,15 Nyse USD 43,77 44,11 16,48
GDF Suez Paris EUR 18,59 18,68 3,94
Generali Milan EUR 18,08 18,38 9,54 Vivendi Paris EUR 21,15 21,32 1,63 Pfizer Inc Nyse USD 34,56 34,41 9,31
GlaxoSmithKline Londres PNC 1530,00 1526,50 -9,22 Vodafone Londres PNC 232,40 228,40 2,26 Procter & Gamble Nyse USD 84,87 85,21 9,05
HSBC Londres PNC 605,20 601,90 -8,33 VOLKSWAGEN AG ST Francfort EUR 218,80 217,70 11,90 Tesla Motors Inc Nasdaq USD 217,11 211,70 9,33

OR : PIÈCES ET LINGOTS FONDS

cours du jour
acheter vendre
Napoleon 197,50 203,75 FONDS D'ASSURANCE ETHIAS ASSURANCES
BOOST Invest Dolce-c 1902 EUR 116,55 116,43 8,47
FONDS D’EPARGNE PENSION
Souv. Ancien 253,50 260,25 Titre Date Devise Dernier Cours Rendement Titre Date Devise Dernier Cours Rendement
BOOST Invest Europ-c 1902 EUR 175,09 171,64 12,28
Souv. Nouv. 253,50 260,25 cours précédent 1 an cours précédent 1 an
BOOST Invest World-c 1902 EUR 169,40 166,25 23,11
50 pesos mex. 1277,25 1307,00 Accent Pension Fund-c 1802 EUR 230,52 226,59 7,80
ALLIANZ ING ASSURANCES Arg.Fonds de Pension-c 1902 EUR 106,49 106,04 12,20
Maple leaf 1083,50 1113,50 Allianz Capital Bonds Euro-c 1802 EUR 176,93 176,67 10,14 ING Life M.F.Eur.Sect.Eq.-c 1902 EUR 371,93 366,90 20,37 AXA B Pension Fd Balanced-c 1902 EUR 175,24 174,81 14,32
Florin 206,50 212,50 Allianz Capital Invest-c 1802 EUR 589,48 584,07 19,90 ING Life M.F.Wld Sect.Eq.-c 1902 EUR 274,15 271,19 30,97 Belfius Pension Fd High Eq.-k 1902 EUR 122,26 122,04 14,18
Louis suisse 202,00 207,25 Allianz Capital Invest Euro-c 1802 EUR 117,55 116,47 11,75 ING Multicol.Mix Blue-c 1902 EUR 351,43 352,55 13,00 Belfius Pension Fd Low Eq.-c 1902 EUR 108,68 108,60 9,49
Krugerrand 1/1 1083,50 1113,50 Allianz Capital Security-c 1802 EUR 226,41 226,07 5,19 ING Multicol.Mix Red-c 1902 EUR 357,27 355,28 23,89 BNPP B Pension Balanced-c 1902 EUR 175,24 174,81 14,32
50 ECU 533,50 544,75 LES AP ASSURANCES ING Multicol.Mix White-c 1902 EUR 365,60 365,76 17,27 BNPP B Pension Balanced F-c 1902 EUR 175,24 174,81 14,32
Belge 200,00 206,25 DVV Horizon 1-c 1902 EUR 11,77 11,79 3,98 Managed Funds Balanced-c 2002 EUR 2,39 2,38 14,90 BNPP B Pension Growth-c 1902 EUR 146,61 146,21 15,42
Lingot (kg.) 34250,00 34770,00 DVV Horizon 3-c 1902 EUR 15,67 15,64 6,53 Managed Funds Dynamic-c 2002 EUR 1,86 1,85 20,00 BNPP B Pension Stability C-c 1902 EUR 145,41 145,19 12,89
DVV Horizon 5-c 1902 EUR 15,01 14,97 10,94 Managed Funds Stability-c 2002 EUR 1,98 1,98 9,39 BNPP B Pension Stability F-c 1902 EUR 145,41 145,19 12,89
UOr USD/once
Source: www.GoldForex.be DVV Horizon 7-c 1902 EUR 13,48 13,41 13,09 Hermes Fonds de Pension-c 1802 EUR 160,83 158,97 11,70
DELTA LLOYD LIFE
DVV Horizon 9-c 1902 EUR 12,77 12,68 21,04 DLL BelEquity Fund-c 1702 EUR 672,17 665,70 17,81 Inter-Bourse-Hermes-c 1802 EUR 169,25 167,41 11,28
Metropol.-Rentastr.Gr.(7)C 1902 EUR 225,89 225,29 15,48
1201,16 +0,76 (+0,06%) AXA ASSURANCES DLL Empl.Benefit Strat.High-c 1702 EUR 76,20 75,24 18,30
Pricos-c 1902 EUR 384,25 383,02 13,71
Piazza AIM Euro Equities-c 1802 EUR 49,68 49,13 9,28 DLL Empl.Benefit Strat.Low-c 1702 EUR 94,36 93,81 15,05
DLL Empl.Benefit Strat.Med.-c 1702 EUR 86,12 85,34 17,89 Pricos Defensive-c 1902 EUR 87,45 87,29 11,84
Piazza Carm Invest-c 1802 EUR 183,21 181,71 22,84
DLL EuroEquity Fund-c 1702 EUR 79,56 78,21 10,22 Record Top Pension Fund-c 1902 EUR 114,76 114,43 12,50
Piazza Carm Patrim-c 1802 EUR 165,50 164,74 16,08
DLL World Equity Fund-c 1702 EUR 74,46 73,07 19,25 Star Fund-c 1902 EUR 170,28 169,83 13,37
BELFIUS ASSURANCES
Belfius Life Bds corp.Euro-c
Belfius Life Bds Lg.Tm Euro-c
1902
1902
EUR
EUR
43,08
64,13
43,07
64,26
6,63
29,14
L’information financière complète sur www.lesoir.be/bourse
Belfius Life Eq.Europe Index-c 1802 EUR 32,19 32,10 14,72 Les sicavs, les actions, les taux de change, ...
Belfius Life Eq.USA Index-c 1802 EUR 31,10 31,20 38,47
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25
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

26 L'ÉCONOMIE
diagonale L’ombre de la centrale
nucléaire sur les vignes du Bugey
Lresteeencore
vin du Bugey ne brille pas
dans la nuit. Il n’en
pas moins que les viticul-
teurs de cette vallée française,
située dans le département de
l’Ain, sont inquiets. Leurs vignes,
entre Savoie et Jura, ont à s’ac-
commoder d’un bien encombrant
voisin : la centrale nucléaire de
Bugey. Exploitée par EDF, c’est
l’une des plus anciennes de
France (le premier de ses quatre
réacteurs a été inauguré en
1972). Et elle n’a pas bonne
presse, les militants anti-nu-
cléaires dénonçant la vétusté et
la dangerosité des installations.
Du coup, les vignerons sont per-
suadés que cette mauvaise répu-
tation déteint sur leurs vins, dont
les ventes seraient affectées.
C’est que les vins du Bugey
bénéficient depuis 2009 d’une
appellation d’origine contrôlée,
dont les avantages seraient
gommés par l’image de la cen-
trale auprès du grand public. Ils
complexe ». Toutefois, la décision
finale relèverait de l’Etat fran-
çais.
Ce n’est pas la première fois
que les relations de voisinage
entre une centrale nucléaire et
des vignerons tournent à l’af-
frontement. Pendant de longues
années, dans cette très « ato-
mique » vallée du Rhône déjà,
les producteurs de « Coteaux du
Tricastin » se sont inquiétés de
la proximité de la centrale du
même nom, et des dégâts que
cette homonymie pouvait provo-
quer sur la renommée de leurs
vins. Les viticulteurs bénéfi-
ciaient d’une AOC depuis 1973,
mais une série d’incidents surve-
nus dans la centrale du Tricastin
en 2008 ont achevé de les
convaincre de demander à béné-
ficier d’une nouvelle appellation
d’origine. Au terme de deux an-
nées de procédure (pendant les-
quelles les volumes vendus ont
chuté de 40 %), l’Institut natio-
L'ÉCONOMIE 27
La voiture du futur a de l’avenir
MOBILITÉ La révolution de l’automobile autonome est en route
La voiture qui « conduit toute seule » fait GPS (Global Positioning System) AMÉLIORÉ LIDAR (Light Detection and Ranging System) Le véhicule connecté,
l’objet de toutes les attentions.
Le secteur automobile et les géants
Un GPS combiné avec des tachymètres,
des altimètres et des gyroscopess permet
de localiser avec une trèss haute précision
La voiture utilise des lasers, tournant à plus
de 900 tours par minute, pour générer un nuage
de points qui lui donne une vue à 360 degrés.
En 2035,
les voitures autonomes
une réalité avancée
du numérique se préparent à cette révolution, la position de la voiture
re représenteront un marché
désormais planifiée. de 77 milliards
Patience cependant. Une circulation de dollars
sans bouchon, ce n’est pas pour tout de suite.
En 2035,
Le marché devrait rester obsolète 25 % des voitures neuves
CAMÉRAS VIDÉO
jusqu’en… 2025. vendues seront des voitures
Les caméras reconnaissent les marquages
totalement ou partiellement au sol, les panneaux de signalisation,
autonomes, des objets et, bien sûr, les piétons.
soit 30 millions
de véhicules

demandent donc qu’EDF débap-
tise sa centrale : au lieu de Bu-
gey, l’électricien français pourrait
utiliser le nom du village qui
jouxte le site en bord de Rhône,
Saint-Vulbas. A priori, EDF n’y
est pas opposé par principe. Se-
lon Pierre Calzat, directeur des
relations institutionnelles d’EDF
Rhône Alpes, cité par le site
AgoraVox, « pour nous, que ce
soit Bugey ou Saint-Vulbas n’a pas
d’importance (…). Juridiquement,
nal de l’origine et de la qualité
(INAO), qui délivre les AOC en
France, a autorisé les produc-
teurs à utiliser l’appellation
« Grignan-les-Adhémar » à partir
de 2010. « Une décision excep-
tionnelle, qui n’a pas vocation à
devenir une doctrine », prévenait
néanmoins l’INAO à l’époque. Ce
qui explique sans doute en par-
tie pourquoi les viticulteurs du
Bugey tentent de faire plier EDF
plutôt que de changer eux-
I
maginez des routes sans
embouteillage, sans acci-
dent, des flottes de véhi-
cules roulant à vitesse constante,
une consommation en carbu-
rants fortement réduite, des voi-
tures interchangeables…
L’image de la voiture autonome,
entendez par là, un véhicule
sans chauffeur, en fait rêver plus
d’un.
50 % des Américains sou-
haitent en tout cas son avène-
véhicules. « Mais avant d’arri-
ver à un véhicule vraiment auto-
nome, on va d’abord petit à petit
déléguer les tâches du conduc-
teur à l’ordinateur qui pilotera
le véhicule. Cela prendra du
temps mais les bouleversements Aujourd’hui, le constructeur doit proposer à l’utilisateur un véhicule
prévus sont colossaux. Les tech- interactif qui lui ressemble au maximum. © BELGAIMAGE.
nologies nécessaires existent dé-
jà, il faut encore les assembler »,
constate Steven Soens, conseiller l’heure actuelle, 90 % de rait tarder », constate Steven
Comité Technique à la Febiac,
Fédération de l’automobile
A l’innovation du secteur au-
tomobile est issue de logiciels. Et
Soens.

rien n’est impossible, mais chan-
ger de nom est très difficile et
mêmes de nom. ■ ment et 20 % seraient prêts à in-
BERNARD PADOAN vestir une jolie somme (5.000
dollars en moyenne) pour équi-
per leur voiture de la technolo-
gie nécessaire à une vie sans
bouchon, selon une étude du
très sérieux Boston Consulting
Group (BCG), publiée le mois
dernier.
C’est que l’on parle beaucoup
du véhicule sans chauffeur ces
derniers temps. Comme s’il était
sur le point d’arriver sur nos
routes. Après la Google Car,
Apple travaillerait lui aussi à son
« ICar », via des centaines de
millions investis et un projet top
secret baptisé « Titan ». Même
Uber, le covoitureur controversé,
a mis 50 millions de dollars sur
la table d’une prestigieuse uni-
versité américaine pour ne pas
perdre la course à la voiture du
futur.
De leur côté, les constructeurs
automobiles classiques ont enva-
hi les salons « high-tech » du
monde entier. Mercedes, PSA,
Nissan, Renault… Tous
construisent leurs prototypes. Le
mois dernier, l’allemand Audi
présentait une voiture de course
capable de rouler à grande vi-
tesse sur un circuit… sans qu’au-
cun humain ne la pilote.
Sur les routes
belge.
Sécurité, mobilité,
productivité
Derrière ce que certains pour-
raient envisager comme un gad-
get, la voiture autonome cache
en effet des conséquences écono-
miques majeures pour tous les
acteurs proches ou éloignés du
marché automobile.
Premier enjeu : la sécurité. Les
accidents de la route en Belgique
coûtent globalement chaque an-
née un peu moins de 7 milliards
d’euros, soit près de 2 % de notre
PIB. Et 93 % des accrochages se-
raient dus à des erreurs humai-
nes.« Avec la voiture autonome,
le risque d’accident est en théorie
réduit à près de 0%. C’est un en-
jeu extraordinaire. Imaginez,
pour le monde hospitalier, par
exemple, ce qu’un tel changement
peut représenter !», assure
Laurent des Places.
Deuxième enjeu et pas des
moindre : la réduction des gaz à
effets de serre. Les voitures au-
tonomes circuleraient à terme
sous forme de flotte, comme un
train de voitures interconnec-
tées. Pour Steven Soens, « des
véhicules à l’abri du vent et qui
roulent à vitesse constante, c’est
une économie de 20 à 30 % de la
consommation en carburants ».
nous arrivons bel et bien à Glissement de rôle
l’heure de la voiture connectée. Exploiter les technologies
Cette « smart car », dans la connectées est en effet devenu
même veine que tout autre objet une priorité pour tous les
« relié au Web », a pour but de constructeurs automobiles, en
fournir un maximum de services particulier ceux qui visent le
à son utilisateur. marché « premium » ou haut de
Comment ? En utilisant les gamme. « Il y a un véritable
métadonnées, éparpillées sur la changement de la relation
ORDINATEUR CENTRAL Toile, le concernant, comme le constructeur/client, elle devient
font déjà la plupart des applica- de plus en plus étroite », ajoute
L'ordinateur analyse toutes les informations tions smartphones et tablettes. Laurent des Places. Avant le
transmises par les autres technologies Source Boston Consulting Group Pour mieux comprendre, pre- constructeur était là pour garan-
à bord et contrôle la direction de la voiture, nons un exemple. tir à l’utilisateur un voyage le
l'accélération et le freinage. Vous êtes sur la route des va- plus confortable, le plus sécuri-
cances, l’ordinateur intégré à sé… Aujourd’hui, il doit lui pro-
votre véhicule connaît vos préfé- poser un véhicule interactif qui
CAPTEURS ULTRASONICS CAPTEURS RADAR rences en matière d’hôtel grâce à lui ressemble un maximum :
Les capteurs installés sur les roues de la voiture Les capteurs identifient les objets proches des précédentes réservations en connexion automatique avec un
mesurent, en fonction de la vitesse et de la progression et les véhicules à proximité. Ils déclenchent ligne. Il vous propose automati- compte de musique en strea-
du véhicule dans le trafic, la proximité des objets. des alertes aux collisions potentielles. quement un établissement dans ming, interactions avec le
les environs de votre destination, concessionnaire concernant le
vérifie si une chambre, dans vos prochain entretien ou un éven-
tarifs habituels, est disponible et tuel problème technique…
Les enjeux de la voiture autonome vous indique exactement votre En réalité, ces fonctionnalités
heure d’arrivée. Il transmet votre sur mesure ne seront bientôt
Suppression des accidents Diminution des émissions Augmentation Augmentation
demande ainsi que la plupart de plus considérées comme des
de la route de gaz à effet de serre de la productivité de la mobilité vos coordonnées à l’hôtel. nouveautés. Attendez-vous très
Les erreurs humaines sont Les embouteillages disparaissent, Le Belge passe Les personnes âgées, Lorsque vous êtes à destination, prochainement à une expérience
actuellement responsables les véhicules se déplacent en moyenne handicapées ou intoxiquées une place de parking vous at- de pilotage extrêmement per-
tend. sonnalisée. Où les annonceurs
de 93 % des accidents à vitesse constante. 58 heures par an peuvent utiliser leur véhicule
« Nous ne sommes pas encore auront également la possibilité
de la route. Elles disparaissent La consommation en énergie dans les embouteillages. sans complication. arrivés à une plate-forme aussi d’influencer votre conduite. ■
avec le véhicule autonome. fossile diminue de 30 %. performante mais cela ne sau- A.C.
d’un point de vue consomma-
LES NŒUDS DE LA LOI
teur. La grande majorité des 

La centrale nucléaire de Tricastin, qui a contraint les producteurs de pas avant 2025 Troisième enjeu : le temps des sondés y voient la possibilité de Légalement applicable ?
« Coteaux du Tricastin » à modifier leur appellation d’origine. Alors la voiture plus intelli- utilisateurs, valeur ô combien ne plus payer d’assurance auto,
gente et surtout plus prudente précieuse dans nos économies de dépenser moins d’argent en Si la voiture totalement auto-

© REPORTERS.
que l’humain serait-elle vrai-
ment pour tout de suite ? Non. Il
faudra au moins 10 ans, selon les
LESBRÈVES
modernes ! Un Belge passe en
moyenne 58 heures par an dans
les embouteillages. Un automo-
carburant et de circuler en toute
sécurité sur les routes.
Les prétendants au marché
MARDI 24 FEVRIER,
nome n’est pas pour demain,
tous les observateurs s’ac-
cordent à dire que dans les pro-
chaines années, bon nombre de

LE SOIR INVITE 100 LECTEURS

observateurs les plus optimistes, biliste circulant quotidienne-
avant qu’elle ne soit commercia- ment à Bruxelles en gaspille 83 se bousculent véhicules seront déjà partielle-
CONCURRENCE CONFLIT SOCIAL
lisée à grande échelle. Même si annuellement ! « Le trafic ma- Reste à voir qui prendra le lea- ment automatisés. Et pourront,
La Russie ouvre Blocage des négociations

une procédure contre Google
Le gendarme russe de la concur-
rence a annoncé vendredi l’ou-
verture d’une enquête visant le
groupe internet américain
Google, qui selon son rival Yan-
dex abuse de la position domi-
nante de son système Android
pour smartphone. La société
russe avait annoncé mercredi
avoir saisi le Service fédéral an-
timonopole (FAS), reprochant à
son concurrent américain d’im-
poser aux constructeurs de télé-
phones fonctionnant sous An-
droid d’installer toute une série
de ses services ainsi que de faire
de Google le moteur de re-
cherche par défaut. Il affirme
aussi que le groupe californien
interdit aux fabricants de télé-
phones d’installer avant la vente
les applications Yandex. (afp)
chez McCain à Grobbendonk
Les syndicats du site de McCain
à Grobbendonk (Anvers) ont
bloqué les portes de l’entreprise
pour protester contre le blocage
des négociations, a-t-on appris
vendredi matin. Mi-janvier, la di-
rection du groupe avait fait part
de son intention de fermer
l’usine flamande et de transférer
sa production dans le Hainaut,
ce qui pourrait coûter plus de
120 emplois. Selon les syndi-
cats, la direction a quitté la table
des négociations ce vendredi
matin.
Les représentants des tra-
vailleurs ont donc décidé de blo-
quer les entrées du site, empê-
chant les produits à base de
pommes de terre de sortir de
l’usine. Le personnel, lui, n’aurait
pas arrêté le travail. (b)
les premières voitures partielle-
ment « auto-pilotées » sont pré-
vues pour 2017 et le véhicule to-
talement autonome pour 2020.
« La voiture autonome met en
avant des promesses essentielles
pour améliorer notre vie de tous
les jours. Il est normal que tous
les acteurs s’y préparent et que
tout le monde en parle », ex-
plique Laurent des Places, asso-
cié de KPMG, cabinet d’audit et
de conseil.
C’est que le marché potentiel
est gourmand. Selon BCG, il pè-
sera 42 milliards de dollars en
2025 et 77 milliards en 2035,
sans parler de sa croissance ex-
ponentielle par la suite ! Dans
20 ans, le parc de voitures par-
tiellement et totalement auto-
nomes correspondrait à 25 %
des voitures neuves vendues an-
nuellement, soit 30 millions de
nagement équivaut à la fin des
routes encombrées. Le traçage
des voitures via la géolocalisa-
tion permettra de gérer la quan-
tité et la vitesse des voitures et
d’éviter tout embouteillage », as-
sure encore le spécialiste de la
Febiac.
Un autre facteur de taille est
encore à prendre en compte : le
vieillissement de la population.
Une évidence selon Laurent des
Places : « L’un des plus impor-
tants enjeux du XXIe siècle, c’est
la mobilité. La voiture auto-
nome permet à tout le monde de
se déplacer. Y compris des per-
sonnes qui ne peuvent ou ne de-
vraient plus conduire. En tenant
compte du fait que nous vivrons
de plus en plus vieux, l’impact
est énorme ».
Le cabinet BCG a par ailleurs
pisté les principales motivations
dership sur ce marché où les ac-
teurs se bousculent déjà. Actuel-
lement, en ce qui concerne la
voiture connectée (lire ci-
contre), ce sont les constructeurs
« premium » soit haut de
gamme qui mènent la danse,
mais pour combien de temps ?
« A la voiture connectée succéde-
ra la voiture automatisée. Dans
un tel modèle, la marque ou la
puissance du véhicule n’a plus
vraiment d’intérêt. L’utilité éco-
nomique de rester propriétaire
de son véhicule perd aussi de son
sens », conclut Laurent des
Places. Pour l’an 2000, on ima-
ginait des voitures volantes . Fi-
nalement, la révolution automo-
bile sera bien différente et plus
tardive qu’on aurait pu l’imagi-
ner… ■
AMANDINE CLOOT
par exemple, se garer seul ou
circuler sans l’aide du conduc-
teur dans les embouteillages. Or
légalement parlant, ce type
d’applications même limitées
pose déjà problème. En effet, la
Convention de Vienne qui déter-
mine actuellement la législation
européenne en la matière prévoit
que seul le conducteur est respon-
sable du contrôle de son véhicule .
« La déresponsabilisation progres-
sive du conducteur devra être
intégrée dans un cadre légal inter-
Hommage A Andre Brink
national. Et à ce niveau, le législa-
teur devra être inventif », constate
Stevens Soens. Même boulever-
sement à anticiper en ce qui
concerne le business model de
l’assurance. Sans accident à
l’horizon, pourquoi continuer à
se protéger du risque ?
A.C.
AU NIGHTSHOP 02
AVEC CECILE KYENGE, ALAIN BERENBOOM,
WALTER ZINZEN, DYAB ABOU JAHJAH ET BRUCE CLARKE
Auteur sud-africain engagé
Le mardi 24 février à 20h00 au Kaaitheater (Square Sainctelette 20, 1000 Bruxelles), l’UCL
rendra hommage à l’écrivain sud-africain André Brink, auteur d’Une Saison blanche et sèche,
nommé docteur honoris causa le 2 février et décédé alors qu’il rentrait en Afrique du Sud.
L’œuvre de Brink, qui a lutté toute sa vie contre l’apartheid, pour la liberté et la justice,
fait magnifiquement écho au thème retenu pour le NightShop#02, à savoir les réactions
humaines nées des conflits : la résistance, la collaboration, la résignation, l’exil ou la
barbarie la plus totale.
Cécile Kyenge, députée européenne, ex-ministre italienne de l’Intégration, Alain
Berenboom, écrivain et chroniqueur, Walter Zinzen, ancien journaliste à la VRT,
spécialiste de l’Afrique, Dyab Abou Jahjah, fondateur du Movement X et Bruce
Clarke, plasticien et photographe sud-africain, répondront aux questions de Béatrice
Delvaux, éditorialiste en chef du journal Le Soir, à la lumière des écrits d’André Brink.
Le Soir est partenaire des 3 grands « rendez-vous de l’UCL à Bruxelles » autour d’une question
de société. Si vous voulez faire partie des 100 lecteurs invités à participer gratuitement au
NightShop#02, envoyez sans attendre un e-mail à communications@lesoir.be

26 27
 VOTRE ARGENT
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
28
Où investir un euro volatil
PLACEMENTS L’euro est en chute libre. Et comment se portent vos avoirs ?
Face aux autres devises, l’euro enregistre
ces derniers temps des chutes de valeur.
Impact sur les placements mobiliers. Ou encore
sur les placements immobiliers à l’étranger.
D
epuis quelques mois, la volatili-
té fait trembler les marchés.
Tous les marchés :
ceux des actions, ceux des
taux (obligations), ceux
des matières pre-
mières (comme le
pétrole) ou des pro-
ductions agricoles,
ainsi que ceux des de-
vises. L’euro est au pre-
mier rang de ces coups de
boutoir. Au grand dam des
touristes qui envisagent de
passer leurs vacances hors de
la zone euro, mais à la plus
grande satisfaction des entre-
prises exportatrices de la même
zone. Et l’investisseur particu-
lier, lui, que doit-il en penser ?
La réponse à cette question dé-
pend en fait de deux para-
mètres. Un : la composition
actuelle de son portefeuille.
Deux : son opinion quant à
l’évolution future des parités mo-
nétaires.
Mais, tout d’abord, le constat de
base. Où en est l’euro aujour-
d’hui ? Il est, malheureusement
diront les uns, heureusement di-
ront les autres, en chute libre.
Sur la quinzaine de devises re-
prises dans notre tableau (les
plus susceptibles de se retrou-
ver dans le patrimoine des épar-
gnants), et par rapport aux pari-
tés enregistrées il y a 1 an, on
enregistre 11 reculs et 3 progressions.
Commençons par ces dernières. L’une
est spectaculaire : l’effondrement du
rouble russe, qui, face à l’euro, a perdu
pratiquement la moitié de sa valeur. La
conséquence directe des sanctions im-
posées dans le cadre de crise ukrai-
nienne ainsi que de la chute des cours
du baril. Les deux autres progressions
sont moins significatives. Elles
concernent deux devises arrimées de
facto à la monnaie européenne, la cou-
ronne suédoise et son homologue nor-
végienne. Et surtout elles sont de faible
ampleur : + 8,5 % dans le premier cas et
+ 3,8 % dans le second. Quant aux 11 re-
culs, ils sont dominés par la remontée
en puissance du billet vert, + 16,2 % en
douze mois par rapport à l’euro, ainsi
que par l’envolée du franc suisse, +
15,1 % depuis son décrochage d’avec la
monnaie unique.
Tout ceci peut paraître anecdotique
pour les petits épargnants. Si vos écono-
mies se résument à un compte
d’épargne réglementé forcément libellé
en euros et à une cotisation annuelle à
un contrat d’épargne pension agréé
(fonds ou assurance), lui aussi libellé en
euros, les parités mouvantes ne vous
touchent effectivement pas. Par contre,
pour un portefeuille moyen ou impor-
tant, la diversification est indispensable
La Nouvelle PASSAT et PASSAT VARIANT
)!&·*!(A$&%%@B™&%-"&(.<8D'$@B
1 euro =
Le 19/02/2015 Il y a 1 mois Il y a 1 an Il y a 5 ans Top sur 10 ans (date) Flop sur 10 ans (date)
USD (Etats-Unis) 1,14 1,12 1,36 1,36 1,60 (07/08) 1,12 (01/15)
CAD (Canada) 1,42 1,39 1,50 1,43 1,70 (12/08) 1,22 (08/12)
AUD (Australie) 1,46 1,41 1,53 1,52 2,09 (10/08) 1,17 (08/12)
NZD (Nouvelle-Zélande) 1,51 1,50 1,64 1,95 2,52 (02/09) 1,51 (01/15)
GBP (Royaume-Uni) 0,74 0,75 0,82 0,89 0,98 (12/08) 0,67 (06/05)
CHF (Suisse) 1,08 0,99 1,22 1,46 1,67 (09/07) 0,99 (01/15)
SEK (Suède) 9,52 9,34 8,85 9,70 11,63 (03/09) 8,19 (08/12)
NOK (Norvège) 8,58 8,70 8,32 8,05 9,85 (08/12) 7,30 (12/08)
JPY (Japon) 136 132 141 125 169 (07/08) 97 (07/12)
CNY (Chine) 7,14 7,21 8,31 9,28 11,2 (03/08) 7,03 (01/15)
BRL (Brésil) 3,24 3,08 3,28 2,28 2,00 (10/06) 3,04 (03/07)
RUB (Russie) 70,9 71,9 48,1 42,9 35,4 (03/06) 79,1 (01/15)
TRY (Turquie) 2,78 2,63 2,99 1,99 3,20 (01/14) 1,97 (11/10)
ZAR (Afrique du Sud) 13,3 13,5 14,9 10,5 15,1 (02/14) 7,43 (01/06)
LE SOIR - 21.02.15
et, normalement, les placements libellés vaudra 4.185 euros. C’est-à-dire un gain marge. tiquement 2.100 points, le S&P 500 a
en devises étrangères y occupent une supplémentaire de 1.060 euros Mais, que concrètement faire ? Sépa- récemment atteint son plus haut histo-
place non négligeable, de 30 à 50 %. Et (4.185 – 3.125). L’opération est donc rons, dans votre portefeuille, le cas du rique. Sur les douze derniers mois, il a
pas uniquement les produits financiers. fructueuse. volet obligations et celui du volet ac- gagné 13,6 % et, depuis 5 ans, 85 % (soit
Si, par exemple, vous êtes propriétaire L’inverse est également vrai. Si, en tions. 13 % en moyenne annuelle). Les actions
d’un petit chalet en Helvétie, la récente janvier 2006, vous avez souscrit pour S’agissant des obligations, un outil in- américaines, déjà jugées chères, pour-
décision de la Banque nationale suisse 20.000 rands sud-africains une obliga- dispensable à utiliser avant de prendre ront-elles continuer à ce rythme ? Les
de laisser flotter le CHF a accru la va- tion à 10 ans libellée en ZAR, il vous en toute décision : les « fiches devises », avis sont partagés. Mais peu d’analystes
leur de votre patrimoine calculée en eu- aura coûté, en réalité, 2.691 euros, sur le site de Belfius. Une quinzaine de conseillent de sortir. Même si une belle
ros. Encore que, comme le dit le dicton, puisque à l’époque, la parité était de devises y sont passées en revue. Voici, plus-value est déjà à la clé. La recom-
tant qu’on n’a pas vendu, on n’a pas ga- 1 € = 7,43 ZAR. Si la parité actuelle schématiquement, le verdict des experts mandation majoritaire : éventuelle-
gné. Inversement, si vous avez eu la (1 € = 13,3 ZAR) ne change pas d’ici de Belfius. Jugement positif ou plutôt ment, procéder à des arbitrages in-
malencontreuse idée de vous offrir une l’échéance, c’est-à-dire dans 11 mois, positif pour les papiers libellés en USD ternes, c’est-à-dire céder certaines posi-
datcha, vous allez regretter votre inves- vous serez remboursé de 20.000 rands, ou en TRY, jugement globalement tions pour se rabattre sur des actions
tissement. mais vous n’en obtiendrez que 1.504 eu- neutre pour le CAD, le NZD, le AUD, la dont le cours recèle un potentiel de
ros. Soit une perte sèche de 1.187 euros. GBP, la NOK et la SEK, jugement assez croissance important. Par exemple dans
En fonction du moment Sale coup pour votre portefeuille. critique vis-à-vis du CHF et du YEN. le secteur des biotechnologies ou dans
Une fois l’inventaire du patrimoine Ces appréciations sont formulées en te- celui des TIC. En d’autres termes, c’est,
En fait, tout dépend du moment où effectué, on peut passer au deuxième nant compte de plusieurs éléments, plus que jamais, la priorité au « stock
vous avez effectué votre placement. Si paramètre évoqué : que faire ? La ques- dont les perspectives d’évolution de la picking ». Mais, les actions américaines
vous avez acheté au moment où l’euro tion se pose car tout bouleversement du devise et le différentiel de taux vis-à-vis doivent garder une position majoritaire
était au plus haut, par exemple dans les contexte suscite des interrogations sur des obligations libellées en euros. dans votre portefeuille d’actions. De 30
années 2008/2009, les choses ont plu- les opportunités à saisir et les tentations à 40 %, selon les analystes.
tôt bien tourné pour vous. Exemple : en auxquelles il faut résister. Le « stock picking » A surveiller aussi de très près : les ac-
juillet 2008, vous avez souscrit, pour Il faut tout d’abord être conscient du tions des marchés émergents, générale-
5.000 USD, un « corporate bond » à fait que, si l’euro a perdu des plumes ces Pour le volet actions du portefeuille, si ment détenues via des sicav. Ici aussi,
échéance juillet 2018. Cela vous a coûté, derniers mois, il a déjà été, par le passé, les perspectives de la devise en cause des arbitrages doivent éventuellement
en fait, 3.125 euros, puisque à l’époque dans des draps plus « sales ». Ainsi, face restent un critère fondamental, un être effectués. Pour l’instant, la Russie
1 euro valait 1,60 dollar. Si vous atten- au dollar US, il faut se rappeler qu’en autre paramètre doit être pris en et le Brésil n’ont plus vraiment la cote,
dez l’échéance de juillet 2018, et à octobre 2000, avant que la monnaie eu- compte. Notamment la bonne forme de alors que, malgré leur hausse récente,
condition que la parité actuelle ropéenne ne soit dans notre porte- l’économie locale et l’évolution attendue Bombay et Shanghai conservent de
(1 € = 1,14 $) ne change pas, vous en- feuille, elle avait touché son plus bas à de l’indice phare de la bourse du lieu. chauds partisans. ■
caisserez 5.000 dollars, votre placement 1 € = 0,83 $. Il y a donc encore de la Prenons l’exemple de New York. A pra- MARC CHARLET

Prolongation des conditions salons jusqu’au 26 février 2015
8dchjaiZok^iZcdigZ‚fj^eZXdbbZgX^VaZedjgXdccVˆigZ
aZhXdcY^i^dchfj^kdjhhdcig‚hZgk‚Zh
Braine l’Alleud - 26 Rue des Alliés - Tel 02 389 09 21
Waterloo - 285 Chaussée de Bruxelles - Tel 02 352 08 01
28
 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

HOCKEY ÉCOLES CYCLISME

Felix Denayer et La nudité La nouvelle
TÉLÉVISION
John-John Dohmen sur scène vie de Lance
Les Vikings pose problème Armstrong ?
sans langue de bois débarquent
P.52-53 P.42 P.33
sur La Deux
P.47

« La peur
ne doit pas
nous paralyser »

Frans Timmermans,
l’autre homme fort
de la Commission
Juncker le reconnaît :
« Grèce, Ukraine, Libye,
terrorisme…
nous vivons des temps
épouvantables ».
Rencontre et portrait.
P. 30 & 31 © BRUNO D’ALIMONTE

LES GAGNANTS ET LES PERDANTS DE LA SEMAINE

Le prince
Laurent
ERIC DEFFET Interdit de rire, ce n’est pas
le genre de la maison.
« Moi, je parle avec les morts
depuis bien longtemps »,
révèle le prince Laurent qui
évoque deux pères spiri-
tuels avec lesquels il entre-
tiendrait ainsi des relations
suivies. Une question s’im-
pose : dans l’au-delà, notre
Monseigneur aurait-il réus-
si à nouer le contact avec
un poulpe, ce qui était son
plus cher désir ? Suite à la
prochaine interview.
© BELGA
Charles
Michel
Le Premier ministre sait
s’amuser. Il a participé
cette semaine au Carnaval
d’Alost, passage obligé de
tous les Grands de notre
petit pays. Charles Michel
s’est même pris au jeu en
balançant dans la foule les
oignons dorés qui valent
bien les oranges de Binche
(faudra y penser pour l’an
prochain). Basse vengeance
sans doute après le jet de
frites dont Charlie fut vic-
time. C’est quoi la suite ?
© PHOTO NEWS
La doudoune
bleue
Elio Di Rupo à Binche et
Charles Michel à Alost ?
Les deux sont au moins
réconciliables sur un point :
le déguisement de carna-
val ! A chacun sa doudoune
bleue, comme en té-
moignent les photos ci-
dessous. C’est pas possible,
il doit y avoir un stock dans
les greniers du 16 rue de la
Loi. Bon d’accord, le bleu
peut avoir des nuances.
Mais on fait les mêmes en
rouge, pour l’an prochain.
© AVPRESS, BELGA
Les French
Lovers
Espèce en voie de dispari-
tion depuis l’annonce du
décès du comédien Louis
Jourdan. Avec ce bellâtre et
des pointures comme Jean-
Pierre Aumont, Yves Mon-
tand ou Maurice Chevalier,
ces messieurs de l’Hexa-
gone exportaient un chic et
une gouaille incomparables.
Aujourd’hui, les French
lovers s’appellent DSK,
Bernard Tapie et Dodo la
Saumure. Changement
d’époque.
Les sports
d’hiver
Le Roi et Bart De Wever ont
des vacances très sur-
veillées. Imaginez les
risques : les skis habilement
sciés par un terroriste de
passage dans les stations
huppées, de l’arsenic dans
la fondue, des clous dans
les Moon Boots, le planter
de bâton façon parapluie
bulgare, le téléphérique
détourné avec prise
d’otages… Ces gens-là sont
capables de tout. On est si
bien chez soi !
Roland
Dumas
Roland Dumas a basculé
dans l’antisémitisme ridi-
cule en affirmant que Ma-
nuel Valls était « sous in-
fluence juive » à travers son
épouse. Et dire (époque
révolue) que cet homme fut
un grand avocat et qu’il
suscita parfois l’admiration
comme ministre des Af-
faires étrangères de Mitter-
rand. Bien sûr, les casse-
roles ont suivi, ce qui n’ex-
cuse pas tout, y compris à
cet âge-là (92 ans).

© AFP

© AFP
© DR.

29
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
30 WEEK-end
« Je veux qu’on soit fier de dire qu’on travaille pour l’Europe »
Frans Timmermans a été choisi par Jean-Claude Juncker pour l’aider à secouer la Commission
« de la dernière chance ». Ce socialiste néerlandais est un bras droit qui sait décider et émouvoir,
qui parle sept langues et déclame Brel. Et pour cause : il adore la Belgique.
C
Cet homme qui regarde l’objec-
tif droit devant, sans ciller, est
l’un des puissants d’Europe.
L’homme fort de la Commission
européenne, après Jean-Claude
Juncker, qui en a fait son premier
vice-président. Une première, et
pas pour la galerie. « J’étais dans
un avion, et mon Premier mi-
nistre Mark Rutte m’a appelé
pour me faire part de la proposi-
tion de Jean-Claude Juncker. Je
connais bien l’Europe et je lui ai
dit “Des vice-présidents, il y en a
plein, cela ne veut rien dire et
premier vice-président, Mark,
cela n’existe pas” . Il m’a répon-
du : “Si, si, cela va changer. Il y a
un lien avec l’article que tu as
écrit pour le Financial Times.”
J’y soulignais, comme cela s’était
déjà dit au sein de la Convention,
qu’il y avait trop de commissaires
et qu’il faudrait réduire leur
nombre, ou créer une hiérarchie
au sein de la Commission. Ce qui
m’a vraiment surpris, c’est le mo-
mentum politique pour donner à
Jean-Claude Juncker l’opportu-
nité de restructurer la Commis-
sion avec le soutien du Conseil et
du Parlement européens. Norma-
lement, dans le système européen,
on n’aime pas trop les change-
ments, car on se dit que cela peut
faire perdre de l’influence. Et on
préfère le statu quo. J’ai vraiment
apprécié l’action politique de
Jean-Claude, qui s’est imposé.»
Ce diplomate de formation, ex-
ministre des Affaires étrangères,
est un phénomène. Linguistique
tout d’abord : il parle parfaite-
ment sept langues. C’est en fran-
çais qu’il nous reçoit, usant d’un
vocabulaire précis et parlant avec
une diction superbe. Pendant la
séance photo, il récitera du Brel.
L’air modeste, courtois,
l’homme sait cependant qu’il
peut marquer les esprits. Comme
l’été dernier, lorsqu’il a boulever-
sé le Conseil de sécurité des Na-
tions Unies par ses mots pronon-
cés au nom des familles des 193
Néerlandais morts dans l’avion
de la Malaysia Airlines abattu au-
dessus de l’Ukraine.
Lorsque nous nous installons
dans son bureau du Berlaymont,
il est curieux du patronyme polo-
nais de l’un de nous. Et pour
cause : ce sont des troupes polo-
naises qui ont libéré Breda à la fin
de la guerre. « Les soldats se sont
installés à la maison, l’un d’entre
eux a confectionné un petit uni-
forme polonais à mon père, qui
est devenu la mascotte du régi-
ment. Il sortait avec eux faire des
exercices, il se souvient très bien
de cela. Il y a eu les blindés du gé-
néral Maczek et puis les parachu-
tistes du colonel Sosabowski. Je
me suis battu pendant des années
comme parlementaire pour obte-
nir la reconnaissance des unités
de parachutistes polonais. Car les
Britanniques, surtout Montgo-
mery, les avaient accusés de lâ-
cheté et ce n’était pas vrai du
tout ! »
En suivant son père, actif dans
la diplomatie sans être diplomate
lui-même, Frans Timmermans a
passé sa jeunesse entre Paris,
Rome, et l’école communale de
Woluwe-Saint-Etienne, en Bel-
gique, où, comme le racontait De
Standaard récemment, il a ap-
LE GRAND ENTRETIEN
pris une leçon de vie.
Lorsque son instituteur lui de-
mande un jour ce qu’il y a sur sa
tartine, il répond « jam ». Vous
voulez dire « confituur », ré-
plique le prof. Et la classe d’écla-
ter de rire. Ce jour-là, le petit gar-
çon se fait une promesse : il ne
parlera plus jamais une langue
(en l’occurrence le flamand)
avant d’en avoir maîtrisé toutes
les subtilités. « On se moquait des
Hollandais. C’était un complexe
d’infériorité qui a complètement
disparu et cela fait grand plaisir
(il rit). Et je dis cela avec hu-
mour : on peut accuser les Fla-
mands de beaucoup de choses
mais le complexe d’infériorité,
lui, n’est plus là. » La Belgique ?
« J’aime beaucoup. Mais je vois
aussi un pays où l’on en sait de
moins en moins les uns sur les
autres. Les Flamands en savent
de moins en moins sur nous, les
Néerlandais. Et nous sur eux.
Une majorité de mes compa-
triotes pensent que la Flandre
pourrait volontiers rejoindre les
Pays-Bas. On peut dire cela uni-
quement si on ne sait rien de la
Flandre. »
Lui, le socialiste du Nord, com-
ment voit-il les socialistes wal-
lons qui en agacent tant en
Flandre ? « J’ai eu des débats in-
terminables avec Elio Di Rupo là-
dessus. On partage beaucoup de
choses, mais il y a aussi des diffé-
rences assez nettes. » Ils ont des
visions archaïques ? « Non, c’est
plutôt une question de commu-
nautarisme qui nous différencie.
L’individualisme prime dans le
Nord de l’Europe. C’est le commu-
nautarisme qui prime dans le
Sud, en Belgique aussi. C’est lié à
la culture. Il y a de grands avan-
tages à avoir un sentiment de
communauté qui est tellement
fort. Mais j’explique seulement la
différence, je ne dis pas “devenez
tous Hollandais”. Ce ne serait pas
un bon conseil. »
Vous nous diriez de rester unis,
Belges ? « Je connais trop bien la
Belgique et les communautés
pour dire des bêtises pareilles.
C’est à vous de déterminer votre
futur. Mais tous les Belges que je
connais, à quelques exceptions
près, ont le souhait de rester un
pays, même avec des communau-
tés aux destins différents. Le rêve
indépendantiste n’est pas parta-
gé, même en Flandre, par une
majorité de la population. C’est
mon expérience en tout cas. Mais
la leçon des Belges au reste du
monde est qu’on peut toujours
s’arranger d’une façon ou d’une
autre. Si on voit la complexité de
la situation européenne,
l’exemple belge n’est pas si mau-
vais que cela, même si, en Bel-
gique, vous avez négligé une part
de votre société, comme on l’a fait
aux Pays-Bas et ailleurs. D’où
aujourd’hui les problèmes qui
viennent d’une partie de cette so-
ciété. »
Devant l’objectif, Frans Tim-
mermans récite les paroles des
« Flamingants » de Brel : « Mes-
sieurs les Flamingants, j’ai deux
mots à vous dire, il y a trop long-
temps que vous me faites frire…
Vous oscillez sans cesse du fusil
au missel. » « La poésie de Brel
est magnifique, mais là c’est hu-
miliant. Je comprends le senti-
ment flamand. Nous habitions à
Woluwe-Saint-Etienne et on nous
expliquait qu’il n’y avait pas
d’école secondaire néerlando-
phone. Les élèves étaient forcés de
parler français. » L’entretien se
termine, Frans Timmermans
ouvre la porte : « Au suivant ! »
Brel, toujours… ■
BÉATRICE DELVAUX
JUREK KUCZKIEWICZ
Le Néerlandais Frans Timmermans maîtrise sept langues et a fait une partie de son école primaire à Woluwe-Saint-Etienne.
© BRUNO D’ALIMONTE
« Il y a un langage non populiste, qui ne porte pas des réponses faciles mais qui peut toucher »
Vous avez été désigné « premier
vice-président » – une première –,
avec beaucoup d’emphase de la
part de Jean-Claude Juncker.
Qu’est-ce qui vous a fait croire
que le nouveau président allait
vous aider dans votre envie de
faire bouger la Commission ?
Tout d’abord, il l’a dit durant
toute la campagne électorale,
comme Martin Schulz (candidat
du groupe socialiste) et Guy Ve-
rhofstadt (candidat du groupe li-
béral). « Big on big things, small
on small things » : ils l’ont tous
dit avant les élections, sans l’ou-
blier après. Deuxièmement,
Jean-Claude, que je connais de-
puis très longtemps, est un chré-
tien-démocrate membre du Parti
populaire européen (les conser-
vateurs modérés, NDLR) avec
une forte inspiration de dialogue
social, très soucieux de la posi-
tion des travailleurs. Pour un so-
cial-démocrate, la distance n’est
pas énorme. Ce n’est pas un « po-
pulaire » du côté conservateur. Il
est inspiré par le modèle rhénan.
Des socialistes nous ont dit :
« Juncker est comme nous, c’est
un socialiste ».
Je n’irais pas aussi loin. (Il sou-
rit.)
Amusant, car les socialistes du
Sud disent de vous, le socialiste
de la Commission : « Timmer-
mans, c’est bien mais en tant que
travailliste néerlandais, il est
plutôt très libéral ».
C’est ce qu’on dit toujours des so-
cialistes du Nord, danois, britan-
niques, allemands, néerlandais,
flamands. Cela fait partie d’une
dynamique culturelle dans la fa-
mille socialiste C’est un groupe
hétérogène, qui a, au sein du Par-
lement européen, une tradition
d’opposition. C’est ce que m’a dit
un commissaire socialiste de la
Commission sortante : « Bonne
chance, parce que les socialistes
sont toujours contre tout ». Ce
qui n’est pas le cas maintenant, je
trouve. Cette Commission a livré
des éléments importants pour les
sociaux-démocrates, repris dans
la liste des priorités qu’on a éta-
blies : la flexibilité, le programme
d’investissements,…
Jean-Claude Juncker est-il
l’homme de la situation ? Lors de
la campagne, on le décrivait
comme fatigué, et aujourd’hui
certains estiment son pouvoir
miné par les dossiers fiscaux
(LuxLeaks, SwissLeaks) sortis par
la presse dès son entrée en fonc-
tion…
Pas un moment je ne l’ai vu fati-
gué. Il est toujours engagé, il a ce
goût tellement aigu pour la poli-
tique ! Il sait exactement où se
trouve le noyau dur d’un pro-
blème. Il est inspiré par le pro-
gramme d’investissements, par
la nécessité de construire notre
Union économique et monétaire.
Je le vois vraiment très perfor-
mant. C’est une personnalité
charmante aussi, cela facilite les
choses. C’est peut-être dû au pays
qu’il représente, à cheval entre les
cultures germanique et latine. Et
cela nous aide beaucoup au sein
d’une Commission qui comporte
ces deux cultures et la slave. Je
suis vraiment content. L’affaire
LuxLeaks l’a touché évidemment,
surtout parce qu’il a trouvé cela
très injuste étant donné son agen-
da personnel qui, depuis des an-
nées, visait à régler ces probléma-
tiques à l’échelle européenne.
C’est pourquoi, avec beaucoup
d’énergie, la Commission propo-
** 30
sera des solutions dans ce do-
maine.
Certains disent que vous êtes le
vrai président ?
C’est tellement loin de la réalité
que cela ne me gêne pas. Les
choses gênent lorsqu’elles sont
presque vraies. (Il rit.)
Pour le LuxLeaks, Jean-Claude
Juncker ne vous a pas dit : « C’est
injuste, on attaque le Luxem-
bourg, alors que les Pays-Bas ne
sont pas un modèle » ?
Je l’ai dit publiquement à plu-
sieurs reprises, il y a 22 Etats
membres avec des accords fis-
caux et je sais que non seulement
le Luxembourg mais aussi l’Ir-
lande, les Pays-Bas et la Belgique
font l’objet d’une enquête de la
Commission.
La « Commission de la dernière
chance », selon l’expression de
Juncker, cela veut dire quoi ?
Tout d’abord, que l’Europe soit
« foutue ou non » ne dépendra
pas des institutions européennes.
Elle est « foutue » s’il y a une par-
tie de notre population, si la com-
munauté juive, en France et en
Frans
Timmermans
Il a 53 ans et est Commis-
saire européen chargé de
l’Amélioration de la législa-
tion, des Relations inter-
institutionnelles, de l’Etat de
droit et de la Charte des
droits fondamentaux. Avec
un père actif dans la diplo-
matie néerlandaise (sans
être diplomate), il a passé sa
jeunesse à Rome, Paris et
Woluwe-Saint-Etienne. Di-
plômé en arts et littérature, il
entre à l’armée puis devient
fonctionnaire. Diplomate, il
entre en politique en 1998
pour le parti travailliste
(socialiste), devient ministre
des Affaires étrangères en
2012.
Il est père de 4 enfants et
parle sept langues.
« Jean-Claude Juncker
a l’atout énorme
de sa spontanéité,
de son expérience,
de sa personnalité
politique, et un charme
personnel qui rapproche
vraiment les uns
des autres. »
Belgique, se dit qu’elle n’y a peut-
être pas d’avenir. Mais c’est la
Commission de la dernière
chance parce que pendant les an-
nées de la crise, l’Europe – ce
n’était pas un choix – était gérée
très fortement par le Conseil eu-
ropéen (les chefs de gouverne-
ment, NDLR). La Commission
était alors en quelque sorte un se-
crétariat général du Conseil et
devait aller devant le Parlement
européen pour demander de
l’aide. Jean-Claude a donc voulu
dire que « c’est la dernière chance
pour qu’on rétablisse l’équilibre
entre les institutions comme vou-
lu par le traité de Lisbonne. » La
Commission Juncker doit être
plus indépendante du Conseil
européen, elle doit redevenir plus
politique.
Ne doit-elle pas surtout rétablir
sa place dans le cœur des gens ?
Mais ça, c’est un problème qui ne
touche pas que la Commission.
Le plan d’investissement et la
position que vous adopterez sur
la Grèce sont une occasion de
montrer une Commission hu-
maine, et non plus punitive ?
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
WEEK-end 31
je dirais même plus
Alain Berenboom
Ecrivain
LE CAS GREC « L’islam a un problème.
« Ce que je n’ai jamais
entendu Tsipras La bataille se trouve
dire aux Grecs »
La discussion avec la Grèce de
Tsipras n’est-elle pas l’occasion de montrer le vi-
en son cœur » Good
sage d’une Commission et d’une Europe qui aide et
non qui punit ? « Je crois profondément qu’il n’y a pas
Après la France, le Danemark : le
terrorisme s’est abattu sur l’Eu-
Exiger le respect, c’est toujours
une expression de faiblesse. Dans
news
de système social solidaire qui ne soit fondé en partie
sur une perspective d’intérêt propre. Les systèmes
rope ?
Le terrorisme de souche euro-
notre société, il n’y a pas une in-
terdiction du mauvais goût. In-
sociaux dans nos Etats membres sont construits sur
l’attente suivante des contribuables : « Si j’ai un pro-
péenne est un de nos grands défis.
On appelle cela « foreign terrorist
sulter le prophète, je trouve que
cela relève du mauvais goût, ce ne ous n’osez plus ouvrir votre
blème, le système social me protégera. » La solidarité a
toujours un noyau d’intérêt propre. C’est dans la nature
fighters », mais ils ne sont pas
« foreign », ils sont nés ici.
serait jamais mon attitude, mais
l’Etat de droit permet aux gens
V journal depuis quelques
mois ? Le monde repeint en noir
humaine. Le problème avec la Grèce réside dans
d’avoir mauvais goût. Donc, ex- vous prend à la gorge ? Je partage
l’image qui a été créée. En Grèce, on pense qu’il n’y a
Vous ne dites pas terrorisme pliquer la violence comme une ré- votre sentiment. Et j’ai décidé de
pas de nécessité de faire un ajustement qui servirait
« islamo-fasciste » ? ponse à des insultes est inaccep- vous redonner le goût de l’actuali-
uniquement les Allemands, les Néerlandais : « Ils nous
Pour moi, leur inspiration est table dans un Etat de droit. Mais té. Et quelques occasions de vous
étouffent avec leur rigueur qui n’a rien à voir avec
une idée complètement détournée ce n’est pas seulement un phéno- réjouir de ce début d’année 2015.
nous, qui est dogmatique et dans leur intérêt. » A
d’une religion partagée par plus mène religieux, voire musulman. En oubliant les attentats, les ca-
l’inverse, dans mon pays et en Allemagne, on dit « Je
d’un milliard de fidèles. Est-ce Tous les extrémistes et les fonda- tastrophes, les meurtres et les
dois payer pour des Grecs qui sont trop paresseux pour
qu’on va dire que c’est la religion mentalistes islamistes, nazis, guerres aux portes de l’Europe.
aller travailler. » C’est faux et complètement horrible.
le problème ? Est-ce qu’on va dire communistes, fascistes, se Oui, il y a aussi de bonnes nou-
On ne comprend pas au Nord qu’il est dans notre
que c’est le catholicisme qui est le donnent le droit de dire aux velles.
intérêt aussi d’avoir une action de solidarité avec les
problème qui a mené à l’Inquisi- autres : « tu partages ma vision, Tenez. Les vacances de Bart De
Grecs, car cela a une influence sur le fonctionnement
tion ? C’est lié, mais ce n’est pas sinon je te tue. » Wever. Parti aux sports d’hiver
de la société européenne dans sa totalité. Et on ne voit
l’origine. avec sa joyeuse famille, le pré-
pas, du côté grec, que ce sont les contribuables –
Vous êtes responsable du respect sident de la N-VA a réussi à
même dans les pays qui ont un PIB inférieur au PIB
Vous ne dites pas que l’Europe a des droits et libertés à la Com- n’agresser personne pendant
grec – qui doivent payer pour cette solidarité. » Tsipras
un problème avec l’islam ? mission et vous devez donc arti- toute une semaine. Entouré par
n’est-il pas une chance dans ce dispositif ? « Il a
L’islam a un problème. La ba- culer l’équilibre entre la sécurité un escadron entier de policiers,
aussi un devoir. Je n’ai jamais entendu Tsipras dire aux
taille se trouve au cœur de l’is- et le respect des libertés ? même s’il avait glissé sur la pou-
Grecs : « Si je demande plus d’argent à l’Eurogroupe,
lam. Et une partie de la solution Je ne suis là que depuis trois dreuse, notre génie des Carpates
cela veut dire que les Slovaques et les Lituaniens, qui
se trouve dans l’approche que les mois, je suis jeune. Mais dans nos et des Alpes réunies se serait
ont un PIB inférieur au nôtre, doivent payer. » Il n’a
Allemands et les Italiens ont eue parlements nationaux il y a une heurté à un véritable mur hu-
jamais dit aux Grecs ce qu’on dit en Slovaquie et en
pendant les années 70 vis-à-vis convergence évidente sur la né- main. Tandis que quatre véhicules
Lituanie : « Notre salaire minimum est plus bas qu’en
du terrorisme de gauche. On a cessité de créer plus de sécurité blindés, également envoyés de
Grèce et nous devons demander à nos contribuables de
isolé de leur souche idéologique pour nos concitoyens, c’est leur Bruxelles, l’empêchaient de se je-
payer pour eux. » Si on demande la solidarité, on doit
les terroristes et ceux qui utili- rôle. Au Parlement européen, ter sur d’autres skieurs. Le mi-
aussi montrer qu’on est conscient qu’elle vient, mais
saient la violence, en donnant pour des raisons de tradition et nistre de l’Intérieur, décidément
qu’elle a un prix. Je n’ai jamais entendu Tsipras s’expri-
des réponses concrètes, notam- d’inspiration, on se concentre da- très prévoyant, avait même ordon-
mer dans cette veine. On parle toujours du diktat,
ment pour le développement so- vantage sur les libertés. A nous, né que l’escorte soit armée, ce qui
mais… »
cial. C’est notre tâche de clarifier comme Commission, de mettre aurait permis de l’abattre s’il n’y
pour les musulmans européens les deux ensemble. Si notre réac- avait vraiment rien d’autre à faire
que cette Europe est aussi leur tion aux attentats en Europe était pour maintenir intacte l’image de
Europe, qu’ils font partie de notre de limiter nos libertés, on ferait le la Belgique.
société, qu’ils y ont une place. En jeu des terroristes. Il faut donc se Autre bonne nouvelle, l’indice
respectant l’Etat de droit et la di- concentrer sur la nécessité de pro- électricité est au vert, comme le
versité. téger l’Etat de droit dans nos répète matin, midi et soir le bulle-
Etats membres. Mais on a aussi tin météo. Cet indice tout neuf,
C’est une guerre contre nos va- un défi à relever envers nos ci- créé spécialement pour sortir les
leurs ? toyens, pour lesquels il faut trou- déprimés de leur torpeur, ne sert à
Oui, absolument ! Ceux qui ver l’équilibre. Je suis impression- rien. Il ne passera au rouge que si
veulent une dictature com- né par l’approche du Parlement une succession d’attentats coor-
mencent toujours par interdire la européen, qui, au début, était to- donnés faisait sauter toutes les
liberté d’expression. Le défi pour talement contre un système euro- centrales en même temps une nuit
« On a négligé nous c’est de défendre avec tous péen de PNR (le projet de base de de grand gel. Mais l’astuce est
en Europe d’étudier les moyens, sans sortir de l’Etat données des passagers) mais qui, d’avoir compris combien il était
l’Union soviétique. de droit, les libertés qui sont es- maintenant, à une large majorité, rassurant pour l’auditeur d’en-
sentielles pour notre société et en nous a demandé de les aider à tendre une non-information. Par
Et on a cru que même temps de protéger nos com- trouver une solution. Ce qui est les temps qui courent, le fait qu’il
la Russie de Poutine munautés. bien, car l’alternative à un PNR ne se soit rien passé est déjà une
se développerait européen, ce serait 28 PNR natio- bonne nouvelle. Quel truc diabo-
comme la Pologne, Vous ne pensez pas qu’on devrait naux ! ■ lique, ce fameux indice ! Les têtes
avoir davantage de respect pour pensantes d’Electrabel méritent
par les affaires. la figure de Mahomet, le pro- P.9 « IL M’A DIT QU’IL PARTAIT l’Oscar du meilleur scénario. Ja-
Quelle erreur ! » phète ? EN VACANCES » mais plus le gouvernement n’osera
toucher à ses privilèges ou à une
seule pièce d’or de son trésor de
guerre. Sinon, gare ! L’indice pas-
sera à l’orange et, si votre sale
main publique continue à fouiller
ma poche, au rouge. Et là, panique
Je suis d’accord avec vous, il y a vous, elle pourrait être décisive ? « je veux vous dire des mots qui garantie !
là un défi pour nous tous. Je veux J’y crois vraiment, mais aussi au viennent de mon cœur ». Et cela Mais que faire pour maintenir
que les gens puissent dire avec besoin de travailler étroitement me touche encore. Apparemment, la bonne humeur lorsque l’hiver
fierté qu’ils travaillent à la Com- avec les dirigeants des Etats j’ai trouvé un langage qui a ex- sera fini ? Avec l’arrivée du prin-
mission. Aujourd’hui, parfois, ils membres. Lorsque Mme Merkel primé le sentiment du pays, com- temps, je suggère dans la même
hésitent à dire à leurs amis qu’ils s’exprime contre une tendance bien il était triste et désespéré. Je veine l’indice bourgeon vert. Là
travaillent à l’Europe à dans l’opinion publique alle- vois qu’il y a un langage qui n’est non plus, on ne court aucun
Bruxelles. Le talent dans ce bâti- mande comme Pegida, c’est une pas populiste, qui ne porte pas risque. Dès la fin du mois, la mé-
ment est incroyable, mais on doit bonne chose. Lorsque le président des solutions faciles et qui peut téo annoncera l’arrivée de nou-
rétablir une mission, en nous de la république François Hol- quand même toucher. C’est cela veaux bourgeons dans nos parcs et
concentrant sur les choses impor- lande se rend avec elle en que j’espère qu’on peut répéter nos jardins. D’abord à la mer puis,
tantes pour nos citoyens et pas Ukraine, pour les Européens, jour après jour. peu à peu, le bonheur gagnera
seulement à l’intérieur du sys- c’est au nom de la solidarité col- tout le pays. On peut faire illusion
tème institutionnel européen. Il y lective, soutenu par tous les diri- Vous n’êtes pas pris de vertige facilement pendant un mois.
a vraiment une distance inaccep- geants européens. quand vous voyez ces crises Après, faisons confiance à Electra-
table entre les citoyens et nos ins- terroristes, économique, la bel. Elle trouvera autre chose pour
titutions de Bruxelles à l’heure Après votre discours, qui a telle- Grèce, l’Ukraine ? faire peur. A moins que les
actuelle. Le défi est énorme. Mais ment ému, aux Nations unies, Et vous n’avez même pas men- banques ne sortent à leur tour de
cette crise des institutions touche après la disparition du Malaysia tionné la migration et le grand leur chapeau une idée lumineuse.
aussi le niveau national. Airlines, vous ne vous dites pas cimetière que risque de devenir la Elles sont aussi imaginatives que
que c’est de cette parole-là dont Méditerranée. Et la Libye, la Sy- notre électricien quand il s’agit de
Que faire pour corriger cette on a besoin en Europe ? rie. Ce sont des temps vraiment secouer les caisses de l’Etat. ■
image ? J’ai appris l’été dernier qu’il y a épouvantables. Le plus grand dé-
On sous-estime toujours le pou- parfois des moments où on peut fi, c’est de ne pas être paralysé www.berenboom.com
voir de la communication poli- (il a les larmes aux yeux) commu- par la peur. Ce serait compréhen-
tique. Je crois qu’il y a une res- niquer avec des gens qui ne sont sible humainement qu’on se
ponsabilité des dirigeants euro- pas intéressés par la politique. couvre la tête et qu’on attende que
péens d’expliquer la complexité Aux Pays-Bas, des gens qui sont cela passe. Mais cela ne va pas sur lesoir.be
des relations de solidarité au sein méfiants par rapport à la poli- nous aider. Le défi, c’est de voir ce Retrouvez chaque jour
de l’Union européenne. tique viennent désormais vers qu’on doit faire et puis d’avoir l’actualité européenne sur
moi pour prendre un une action sur les problèmes. ■ notre site : www.lesoir.be/
Mais si une parole forte s’inter- selfie union-europeenne
posait de la part de Juncker, de , me faire signer une dédicace : P.2, 3 & 4 NOTRE DOSSIER
** 31
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

32 WEEK-end COMMENT ÇA MARCHE

Les coulisses des armateurs grecs

Depuis l'Antiquité, les Grecs, spécialement les armateurs des îles Ioniennes et des Cyclades, règnent Le plus connu
sur les mers, de la Méditerranée au Pont-Euxin, comme en témoignent mythologie et culture grecques.
Alors que la Grèce n'en finit pas de se débattre dans une crise sans précédent, le récent « SwissLeaks » d’entre eux
a montré la présence de fortunes helléniques sur les listings. Plus que jamais, la population grecque a du mal
Aristote Onassis
à accepter les privilèges exorbitants mais historiques dont disposent les tout-puissants armateurs grecs. L’armateur grec le plus
connu. Né en 1906
à Smyrne (Izmir), chassé
de Turquie, il s'est réfugié
Les principaux ports grecs Les armateurs représentent (chiffres 2014) à Athènes puis
en Argentine où il s'est
lancé dans le commerce
du tabac. Dès les années
Thessalonique 30, il fait immatriculer
ses bateaux au Panama.
Population 4% Avec sa première fortune,
Volos active il achète d'anciens cargos
grecque
160.000 emplois en Grèce, dont 20.000 navigants
canadiens. Après-guerre,
Île de Skorpios il achète des navires
Le Pirée Athènes Thessalonique de guerre déclassés
par les Américains
et les Canadiens.
Ses affaires prospèrent
Volos 6% notamment grâce
à l'explosion du pétrole brut
PIB grec 145 milliards d'euros (il possède 100 super
en 10 ans, soit plus que le tourisme tankers à sa mort) et à
la création de la compagnie
Le Pirée
La flotte des armateurs grecs Athènes
aérienne Olympic Airways.
Stavros
Devenu une Niarchos
figure du gotha
L'autre grande
et un des hommes figure
lesdu
plus
Nombre de navires Première flotte marchande mondiale Le plus important tonnage au monde monde
riches du monde, il estgrec:
de l'armement
(chiffres 2014) né en 1906 à Athènes et
A. Frangou 104 l'amant de la Callas qu'il
mort à 90 ans à Zurich,
quitte pour épouser Jackie ce
Y. Angelicoussis 97 grand collectionneur d'art
164 Spiro
Kennedy.
et
Latsis
Il meurt à Paris
G. Economou 91 epropriétaire d'une écurie
3.645 navires millions 51 fortune est
en 1975 et enterré
mondiale, asur
créé
de
son course
île est
privée connu
de pour
Skorpios.
Prokopiou 91 la banque Eurobank, patron
avoir lancé le premier
16 % de tonnage brut de la holding EFG installée
Papas 83 superpétrolier. Son fils
au Luxembourg.
Philip assume son héritage
P. Livanos 68 culturel.
Tsakos 67 504 en construction
H. Vafias 61 Premier Les pavillons
A. Martinos 54
commanditaire mondial
des chantiers navals
de complaisance
50 % ne possèdent qu'un
Diamantidis 52 ou deux bateaux
Marinakis Les principaux pavillons de complaisance
37 des bateaux grecs
5% possèdent plus
Dragnis 30 25 % seulement naviguent
de 25 bateaux
Veniamis
762 sous pavillon national
27 compagnies Panama Chypre Saint-Vincent
maritimes
L’exception fiscale
De la même façon que l'Eglise orthodoxe grecque est exemptée de taxes immobilières, Cambodge Malte Îles Marshall Liberia
les armateurs grecs jouissent d'un statut d'exemption fiscale inscrit dans la Constitution
en 1957 à l'époque des colonels. Le but était d'alors d'inciter les armateurs grecs, pour
la plupart installés à Londres depuis le 19e siècle, à rapatrier leurs activités au
75 % des bateaux grecs (comme norvégiens) sont immatriculés à l'étranger
Pirée. Selon ce statut, les armateurs ne payent pas
d'impôts sur leurs bénéfices mais une taxe sur
17 % 17 % 15 % 7% 6%
le tonnage des navires, ce qui est évidemment
infiniment moindre. En 2013, toutefois,
au Liberia aux Marshall à Malte au Panama à Chypre
le Premier ministre Samaras est parvenu
à conclure un accord prévoyant
Un pavillon de complaisance, parfois désigné comme pavillon de libre immatriculation, est
le versement de la part des
selon la définition en vigueur depuis 1974 « le pavillon d'un navire pour lequel la propriété
armateurs grecs d'un impôt
réelle et le contrôle se situent dans un pays autre que celui du pavillon sous lequel il est
volontaire durant 3 ans.
immatriculé ». L'immatriculation d'un navire sous un pavillon de complaisance présente
Cela rapporte environ
de nombreux avantages pour son propriétaire : un avantage financier et fiscal ainsi
100 millions
qu'un certain laxisme concernant les visites de contrôle. Les Grecs y ont eu
d'euros par an.
recours dès le 19e siècle. Après la Deuxième Guerre mondiale, les milieux
pétroliers américains encouragent le pavillonnement au
Honduras, au Liberia ou au Panama.
Le transport de pétrole brut permettra
dès 1967 à la Grèce de prendre au
Japon le statut de première puissance
maritime.

Le port du Pirée à Athènes. Un dossier réalisé par Jean-François Lauwens - LE SOIR 21.02.2015

32
 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

WEEK-end 33

Lance Armstrong entremets Un repas

dernier… Cara
Eloupétonnant, non, cet engouement autour
de la Cara Pils ? Pour ceux qui auraient
« la » grande nouvelle de la semaine,

peine à se réinventer
rappelons que la bière premier prix de Col-
ruyt pourrait être rebaptisée Everyday Pils,
dans un souci de rationalisation des
marques commercialisées par le distribu-
teur de Hal (Le Soir du 20 février 2015). A
cette annonce, le sang des CaraFans n’a fait
qu’un tour : à coups de clics, les réseaux so-
ciaux se sont agités pour prendre la dé-
Le cycliste américain, après avoir été déchu de ses titres au Tour de France, fense d’une bière soudain érigée au rang
de boisson « culte ».
affiche toujours autant d’arrogance. Et déjà, certains n’hésitent pas à y voir

L
NEW YORK
DE NOTRE CORRESPONDANT
Le mensonge, comme une seconde
peau. Lance Armstrong, le cycliste amé-
ricain déchu de ses sept titres de maillot
jaune du Tour de France en 2012 par
l’agence américaine antidopage (Usa-
da), a sans doute essayé de se refaire
une virginité en même temps qu’il tour-
nait la page de la compétition et d’an-
nées de scandale sans fin. Mais chassez
le naturel, et il revient au galop. Aussi
vite, du moins, que son puissant 4x4,
fracassé contre d’autres véhicules, garés
le long d’une rue enneigée d’Aspen, le
29 décembre dernier.
Au sortir d’une soirée people arrosée,
le sulfureux Texan, âgé de 43 ans, prend
le volant de son bolide mais en perd le
contrôle tandis qu’il rentre chez lui aux
premières heures du matin. Ni une ni
deux, Armstrong laisse sa petite amie
Anna Hansen assumer la responsabilité
du crash, tandis qu’elle implore les pro-
priétaires outragés des autos démolies
de ne pas faire de vagues. « Nous
sommes les Armstrong, nous avons
commis un petit accident et nous en
sommes désolés, mais nous aimerions
pouvoir tenir secrète cette petite affaire,
car sinon le monde entier va en parler,
et nous aimerions protéger nos enfants
d’une nouvelle polémique », avait-elle
supplié. Peine perdue : recevant deux
plaintes, la police d’Aspen découvre le
pot aux roses et force Armstrong à
avouer son gros mensonge. Un de plus,
et pour le coup plutôt inélégant, voire
carrément rustre.
La page du cyclisme et du dopage, vi-
siblement, Lance Armstrong peine à la
tourner : déboulonné du piédestal sur
lequel il rayonnait depuis vingt ans aux
Etats-Unis, il avait su émouvoir ses
compatriotes, toujours un brin scep-
tiques lorsque l’un de leurs champions
se voit éreinté par ces incorrigibles Eu-
ropéens, en présentant ses excuses offi-
Armstrong et sa petite amie Anna Hansen continuent de mener un train de vie confortable. © PHOTO NEWS.
cielles au peuple américain lors d’un
confessionnal télévisé orchestré par la
diva cathodique Oprah Winfrey, sur
oprah.com, la chaîne de cette dernière,
le 17 janvier 2013.
Parjure avoué, à demi pardonné dans
ce pays qui raffole des histoires de ré-
demption, d’underdogs (perdants), ces
types frappés par le sort comme Arm-
strong avec son cancer mais parvenus
au sommet par la seule force de leur vo-
lonté.
Oui, mais voilà, même devant la star
Oprah Winfrey, Lance Armstrong
n’avait peut-être pas été non plus 100 %
honnête. Deux ans plus tard, il revient
lors d’une interview avec BBC Sport sur
la métamorphose du cyclisme entre
1990 et 2005, essentiellement liée à l’af-
flux de produits dopants discrets, car
quasiment indécelables lors des
contrôles classiques, à commencer par
l’EPO, dont lui-même a usé et abusé.
Regrette-t-il toujours ses excès ? « Si
c’était à faire en 2015, je ne pense pas
que je le referais, mais si vous me rame-
niez en 1995, je pense que oui », ré-
torque l’animal à la surprise générale.
L’aplomb est déroutant, à l’aune des
ennuis judiciaires causés par des années
de dissimulation et d’intimidations en-
La grande époque :
Armstrong vient de
gagner son 7e tour
de France. © AP.
vers ceux qui avaient osé remettre sa
parole en doute. La société SCA Pro-
motions, de Dallas, un de ses anciens
sponsors, lui réclame 10 millions de
dollars (8,8 millions d’euros), a gagné
un procès en ce sens le 16 février mais
s’attend à ce qu’Armstrong fasse appel.
Avec une fortune estimée à 135 mil-
lions de dollars, l’homme pourrait vite
voir son capital fondre au soleil si
d’autres anciens partenaires s’avi-
saient de s’engouffrer dans la brèche
ouverte par SCA.
Un charisme évident
Certains auraient craqué. Pas Lance
Armstrong. Heurté par l’interdiction à
vie de participer à toute compétition
sportive fédérale, il continue de mener
un train de vie confortable, partagé
entre son ranch texan et son chalet
d’Aspen, sa petite amie Anna si ser-
viable et ses rares amis fidèles. Pas be-
soin de thérapie de choc pour celui qui
a déclaré en août 2014 que son intros-
pection à lui consistait à « faire du vé-
lo, jouer au golf et boire une bière ».
Quoi qu’on pense du personnage, de
ce sens aigu et franchement déplacé,
comme lorsqu’il posait sur Twitter
sous ses maillots jaunes encadrés, et
de cette morgue dans l’adversité qui
fait froid dans le dos, il est impossible
de nier un charisme évident. A l’instar
de cette sortie vélo dans le crachin du
Colorado menée côte à côte avec un
des principaux pourfendeurs du do-
page dans le monde du cyclisme amé-
ricain, Scott Mercier. Visiblement
sous le charme du paria, celui-ci dé-
clarait peu après qu’Armstrong de-
vrait se voir restituer ses sept titres et
twittait : « Pourquoi les coureurs amé-
ricains tels que (Floyd) Landis, (Tyler)
Hamilton et Lance seraient-ils les
“mauvais dopés”, quand (Andy)
Schleck, (Alberto) Contador et (Ale-
jandro) Valverde, eux, seraient OK ? »
Encore populaire, mais en disgrâce
avec la justice et les autorités fédé-
rales. Armstrong bouge encore, décidé
à ne pas vivre sur un pécule de plus en
plus menacé. Aux dernières nouvelles,
le Texan envisageait de réactiver sa
première fondation contre le cancer,
mise en sommeil. Et d’écrire un livre,
un troisième, frappé au coin de la
franchise celui-là, comparé aux deux
premiers qui se lisent aujourd’hui
avec une distance teintée d’ironie. « Je
veux tout déballer et ce sera très cru.
Intense et transparent », confiait Arm-
strong, visiblement en quête d’une
plume de confesseur. Les candidats
pourraient se faire rares. Quelque
chose, cependant, nous dit que Lance
Armstrong, tel un chat aux neuf vies,
pourrait encore surprendre, à défaut
d’améliorer son capital sympathie.
Mais de cela, l’ombrageux Texan s’en
soucie comme d’une guigne. ■
MAURIN PICARD
une « tendance ». Boire de la Cara Pils se-
rait, pour les jeunes, rien moins qu’un acte
de « modestie », une façon de s’opposer au
« hype » : « Je bois de la Cara plutôt que du
gin & tonic ». Une manière d’agir que l’on
peut rattacher au phénomène de mode dit
du « normcore », où l’on choisit de s’ha-
biller avec des vêtements volontairement
banals et passe-partout.
Une explication sans doute un peu tirée
par les cheveux. Dès lors que l’on peut
écarter toute motivation d’ordre gustatif
(on ne boit pas de la Cara parce que c’est
bon, sinon ça se saurait), l’image de
marque de la bière de Colruyt ne semble
reposer que sur un seul
pilier (qui en vaut bien
un autre) : son prix, sa-
chant qu’une canette de
33cl de Cara coûte
moins cher que son
équivalent en Coca-Cola
ou même en Vittel ! En
fait, ce que les twittos
défendent avec le hash-
tag #SaveCara, ce n’est
rien moins que leur pouvoir
d’achat. Cara Pils et saut d’index, même
combat !
Reste une question : cette Cara, avec
quoi va-t-on la déguster (un bien grand
mot, je le concède) ? Ne visons pas trop
haut : quelques ingrédients simples de-
vraient suffire pour sublimer le breuvage…
A tant faire que de la jouer modeste, un pa-
quet de frites à deux euros, une sauce au
choix et un Poulycroc devraient faire
consensus. Mais pas n’importe quel Pouly-
croc ! Un « maison », directement inspiré de
la recette des nuggets selon Anne-Sophie
Pic : coupez 100 g de blancs de volaille en
petits dés ; dans un robot, mixez 300 g de
blancs de volaille avec 20 cl de crème li-
quide très froide et 1 blanc d’œuf ; salez et
poivrez, ajoutez les dés de volaille et mé-
langez ; versez cette farce dans une poche
à douille, et déposez un boudin de farce de
3 cm de diamètre et d’une vingtaine de cm
de long sur une feuille de papier film ; rou-
lez le boudin dans le film, serrez et fermez
bien les extrémités ; répétez l’opération jus-
qu’à épuisement de la farce ; faites cuire les
boudins dans une eau frémissante pen-
dant 25 mn ; laissez refroidir, déballez les
boudins et laissez-les reposer au frais ; pa-
nez les boudins de volaille en les passant
successivement dans la farine, l’œuf battu
et la chapelure aromatisée d’une pointe de
cumin (vous pouvez aussi utiliser des corn-
flakes préalablement réduits en miettes) ;
répétez l’opération une seconde fois (pour
une panure bien épaisse) puis plongez les
désormais Poulycroc dans une friteuse à
180oC jusqu’à ce qu’ils soient bien dorés. Et
que la CaraGuindaille commence ! ■
BERNARD PADOAN



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reconnaissable, intensément fruité.
De couleur pourpre, il dégage un
nez aux arômes très typiques de
violette et de musc. En bouche,
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33
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
34 WEEK-end
Triomphe pour« Timbuktu »,
l’oublié de Cannes, avec sept César
Pierre Niney remporte le César du meilleur acteur pour « Yves Saint Laurent »,
Adèle Haenel celui de meilleure actrice.
A
Avant toute chose, nous vou-
lons remettre le César du
meilleur maître de cérémonie
des César à… Edouard Baer.
L’exercice, il le connaît, l’a déjà
pratiqué. Mais cette année, il
s’est surpassé, funambule du jeu
de mots impertinent, audacieux,
jouissif, improvisant un Panique
aux César avec le casting cinq
étoiles qu’il pêche dans la salle.
« Et quand c’est pas très drôle,
c’est dit avec le cœur ». C’est sa
manière à lui de dépoussiérer un
genre casse-gueule et une soirée
qui est souvent très guindée. Et
de faire de cette 40e cérémonie
des César une soirée détendue
mais combattante, à l’image des
chants issus de Timbuktu, d’Ab-
derrhamane Sissako, qui contre
l’obscurantisme avec une dignité
magistrale. Le film sort grand
vainqueur de cette 40e cérémo-
nie avec 7 César dont celui du
meilleur film mais aussi du
meilleur réalisateur, ce qui est
une première pour un cinéaste
africain. L’émotion de la soirée
viendra d’ailleurs de l’équipe de
Timbuktu, d’Abderrhamane Sis-
sako, malheureusement toujours
d’une douloureuse et criante ac-
tualité, qui repart également
avec les César du meilleur son,
de la meilleure photo, du
meilleur montage, de la
meilleure musique et du
meilleur scénario. Belle re-
vanche pour ce film injustement
oublié au Palmarès de Cannes.
« Ce fut éprouvant mais on l’a
fait » dira Sissako sur scène. On
lui dit simplement merci pour ce
film puissant et vital. C’est avec
une belle intelligence qu’il met
en scène l’absurdité brutale de
djihadistes en contraste avec un
islam modéré. Et ce film nous
offre l’une des plus belles scènes
du cinéma, sans doute la plus
belle de 2014 : un match de foot
avec des gamins jouant avec un
ballon imaginaire.
Le film « Les Combat-
tants », qui a fait 400.000
entrées en France, est
un film ambitieux, drôle
et généreux
L’année 2014 a été exception-
nelle pour le cinéma français :
111 millions d’entrées sur ses
terres et plus de 208 millions de
spectateurs à l’international. La
soirée des César 2015 veut en
être le reflet, rappelle avec fierté
Dany Boon, le Président de cette
40e cérémonie, boudé par les
César lors de son succès phéno-
ménal Bienvenue chez les Ch’tis
et faisant un clin d’œil à Qu’est-ce
qu’on a fait au Bon Dieu ?, la co-
médie de l’année (12,5 millions
de spectateurs), absent de toutes
sur lesoir.be
Retrouvez le détail de la cérémonie des
César avec le Palmarès, les photos, les
commentaires et les critiques de la
rédaction.
CULTURE
PALMARÈS
Les grands vainqueurs
Meilleur espoir féminin
Louane Emera
Meilleur espoir masculin
Kévin Azaïs
Meilleur second rôle féminin
Kristen Stewart
Meilleur second rôle
masculin Reda Kateb
Meilleur actrice Adèle Hae-
nel
Meilleur acteur Pierre Niney
Meilleur scénario Timbuktu,
d’Abderrhamane Sissako
Meilleur montage Timbuktu
Meilleure photo Timbuktu
Meilleure musique Timbuktu
Meilleur Costume
Saint Laurent
Meilleur décor
La belle et la bête
Meilleur premier film
Les combattants de Thomas
Cailley
Meilleur film d’animation
(long-métrage) Minuscule –
La vallée des fourmis perdues
de Thomas Szabo et Hélène
Giraud
Meilleur documentaire Le sel
de la terre de Wim Wenders
et Juliano Ribeiro Salgado
Meilleur réalisateur Abder-
rhamane Sissako pour Tim-
buktu
Meilleur film Timbuktu
César d’honneur Sean Penn
nominations. Ce qui relance le
débat d’un César de la comédie.
De sa présidence, on retiendra
cette phrase lumineuse : « La lu- Ci-dessus Abderrhamane Sissako et Kessen Tall recevant le César du meilleur scénario original.
mière va toujours plus vite que le A droite, l’affiche du César du meilleur premier film avec Adèle Haenel (en bas au centre),
son. C’est pourquoi on trouve sacrée meilleure actrice.
toujours les acteurs beaux avant Ci-dessous, la coproduction belge « Minuscule », César du meilleur film d’animation.
de les trouver cons ». Le César du meilleur espoir féminin est attribué à Louane Emera, jeune héroïne de « La famille Bélier ».
Que restera-t-il d’autre dans Et le César du meilleur acteur à Pierre Niney pour son rôle dans « Yves Saint Laurent ». © D.R., AFP
les mémoires ? Une bérézina
pour les Belges qui repartent
sans aucun trophée. Même les Cailley décroche, sans surprise, dans Yves Saint Laurent de Jalil
frères Dardenne ont dû s’effacer l’un des César les plus émou- Lespert. À 25 ans, plus jeune so-
devant Xavier Dolan et Mommy vants, celui du meilleur premier ciétaire de la Comédie-Fran-
pour le César du meilleur film film. Ce film avait déjà enchanté çaise, il a incarné un mythe de la
étranger. On retiendra surtout à la Quinzaine des Réalisateurs, haute couture, de 21 à 40 ans,
que le cinéma français salue ses raflant trois trophées dans cette sans trembler. Il a travaillé la
jeunes pousses très prometteuses sélection, avant de décrocher le voix, la gestuelle, le physique de
comme Louane Emera (La fa- prestigieux Prix Louis-Delluc du Saint Laurent. Il s’est assis dans
mille Bélier) et Kevin Azaïs (Les premier film. ses meubles avec l’aval de Pierre
combattants), sacrés meilleurs Le duel Saint Laurent contre Bergé et du chien du maître. Co-
espoirs, comme Adèle Haenel et Yves Saint Laurent s’est réduit à médien surdoué, il a su très tôt,
Pierre Niney, sacrés meilleure néant au profit de Timbuktu, du comme YSL, où était sa voie. Ce-
actrice (Les combattants) et Mauritanien Abderrhamane la l’a mené à monter sur la scène
meilleur acteur (Yves Saint Sissako. Le seul a tiré d’évidence des César. Ce n’est qu’un début
Laurent). son épingle de ce duel, c’est le car il a l’étoffe d’un géant. ■
Les combattants, de Thomas jeune Pierre Niney, magistral FABIENNE BRADFER
**** 34
 leslivres
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

SPÉCIAL On aime...
35
FOIRE ✶ bien
✶✶ beaucoup
DU LIVRE ✶✶✶ passionnément
✶✶✶✶ à la folie
DE BRUXELLES ❍ On n'aime pas du tout

LES ÉDITEURS
Patrick
Vallon
Editions
L’Age d’Homme
« Notre maison a
une tradition
avec les auteurs
belges par notre collection Pe-
tite Belgique, dirigée par Jean-
Baptiste Baronian, explique
Patrick Vallon, directeur de
collection. Si le salon est l’oc-
casion de sortir des livres en
avant-première, il permet sur-
tout d’établir un contact direct
entre les lecteurs et les auteurs
belges, comme Alain Van
Crugten et Jean Colette. Ce
sont les auteurs qui réclament
cette présence. »
Aux côtés des ouvrages
belges, des auteurs suisses
sont aussi exposés. « La litté-
rature suisse a un problème de
diffusion, admet-il. Venir au
salon peut susciter un intérêt
des libraires et montrer que
L’Âge d’Homme existe. »
Malgré internet, cet éditeur
« reste convaincu qu’il est
important d’être vu et d’être
présent ».

Luce
Wilquin
Editions
Luce Wilquin
Venir à la Foire
est une évi-
dence pour cet éditeur belge
qui a publié son 500e ou-
vrage ce mois-ci. « La maison
d’édition existe depuis plus de
Les foules se pressent devant leur écrivain préféré, comme ici Amélie Nothomb. Le succès des salons littéraires vient de là. © ALAIN DEWEZ.
23 ans, explique Luce Wil-
quin. Nous avons toujours été
présents à la Foire du livre de
Bruxelles, au Salon du livre de

On lit moins mais

Paris et à celui de Genève, c’est
une tradition. C’est la meilleure
façon de mettre nos écrivains
en évidence et de leur faire
rencontrer leurs lecteurs. Tous
nos ouvrages ne sont pas né-
cessairement en piles dans

les salons cartonnent

toutes les librairies alors que
nous montrons l'intégralité de
nos parutions des deux der-
nières années dans les foires et
salons. »
Un moyen de s’affirmer au-
près du lectorat, mais pas
seulement! C’est aussi au-

La Foire du livre de Bruxelles, du 26 février au 2 mars près des libraires et des bi-
bliothécaires que la maison
d’édition souhaite se mani-

I
fester, « pour qu’ils ne nous
l y a là comme un que 38 % n’en ont pas lu un demande pour une médiation une énergie particulière se dé- LES VISITEURS oublient pas ».
paradoxe. On lit de seul ! orale de la littérature et pour une gage dès que des auteurs se ras-
moins en moins mais Et pourtant, les lecteurs se rencontre avec les écrivains. On semblent en grand nombre, ce « Dans un magasin
les foires, salons et précipitent pour voir et entendre constate aussi une hausse de la sont autant d’univers, de visions de bonbons » Charlotte
autres festivals litté- les auteurs qu’ils préfèrent ou fréquentation de ces manifesta- de la vie et du monde, de rela- Sans surprise, ce sont sur- Brossier
raires font le plein. même leur parler. Suffit de voir tions. » tions à la langue, de sujets et tout des lecteurs assidus qui Editions Stock
Voyez l’engouement pour l’In- les files qui s’allongeront la se- Pourquoi cet engouement ? d’horizons. Rien ne peut rempla- vont à la Foire pour décou- Poids lourd de
time Festival à Namur, les foules maine prochaine devant Amélie « Les festivals permettent aux cer un tel cocktail. » vrir leur prochain livre. l’édition en
que drainent les Etonnants Nothomb, David Foenkinos, Da- lecteurs de se retrouver, de Hervé Gérard, le président « J’aime beaucoup les auteurs France, la mai-
Voyageurs de Saint-Malo, les ny Laferrière, Christine Ockrent, se rassembler, pense de la Foire du livre de régionaux et là, l’éventail est son Stock est présente en
70.000 visiteurs de la Foire du Hector Tobar, Gilles Legardinier, Francis Geffard, Bruxelles, surenché- plus grand qu’en magasin », Belgique grâce à son diffu-
livre de Bruxelles 2014. Per- Francis Huster, Tatiana de Ros-
sonne ne dispose vraiment de nay, Hubert Reeves, Diane Du-
patron du festival
America de Vin-
2,66 % rit : « Les salons
fournissent un ser-
dit Lucie, retraitée. Plus seur Dilibel. « La Belgique et
est la chute qu’une librairie améliorée, la France partagent des habi-
chiffres sur le succès de ces sa- cret, Philippe Torreton, Jérôme cennes. La lec- vice complémen- l’événement répond aussi à tudes, des façons de penser »,
lons. Mais tous les observateurs Ferrari, les frères Bogdanov, Fré- ture est par dé- de la pratique taire : à Bruxelles, des envies un peu surpre- explique Charlotte Brossier,
le sentent : ça marche. déric Beigbeder Deon Meyer, finition une ac- de lecture plus d’une centaine nantes. « J’y vais aussi pour directrice de la coordination
On lit de moins en moins ? Tim Willocks, David Khara ou tivité solitaire et de débats, 1.300 trouver des lectures pour en- éditoriale et commerciale.
C’est avéré. En Belgique Stéphane De Groodt, silencieuse. Réa- en Belgique, éditeurs exposants, fants et proposer des livres Pour la maison d’édition, il
francophone, dernier ainsi que devant Jose liser que l’on par- de 2012 à 2013 1.000 auteurs. Les plus récents à mes petits- n’y a pas de distinction entre
sondage Ipsos/Adeb Muñoz, Yslaire, tage des choses avec possibilités de ren- -enfants », avoue cette les régions françaises et la
réalisé en 2014 sur
les gens de plus
62 % des François Boucq et
d’autres héros de
d’autres a un effet dyna- contres sont énormes. C’est
mique. De plus, le livre demande ça qui fait le succès d’une foire.
grand-maman. Pour Flo- Belgique francophone : « La
francophones rence, 35 ans, c’est l’am- plupart des livres qui ont du
de 15 ans, on a lu la BD… des efforts et une participation Et puis, pendant cinq jours, nous biance littéraire qui l’attire. succès en France en ont égale-
2,6 % moins de belges de + de 15 ans « Nous ne dis- active. Il a donc de quoi rebuter offrons 20.000 m2 de livres : c’est « Je suis comme une enfant qui ment en Belgique. » Pour
livres en 2013 ont lu posons pas de et ne pas être séduisant dans le la plus grande des librairies. Il y entre dans un magasin de bon- Charlotte Brossier, venir à la
qu’en 2012. En chiffre d’en- monde d’aujourd’hui… Or tout a aussi la convivialité des lieux, bons, dit-elle. Une fois sur Foire de Bruxelles est impor-
France, dans un au moins un livre semble, mais je change quand le livre est incar- des débats, du Palais gourmand. place je me laisse porter, tout tant car la forte présence de
sondage semblable en 2013 sais que le nombre né, que l’auteur ou des auteurs Enfin, le dynamisme de la Foire m’intéresse. » Luis, la ving- Stock en Belgique est le fruit
Ipsos/Livres-Hebdo, de manifestations a entrent en scène, avec une choré- 2015 est engendré par le thème, taine, lit autant des romans d’un travail effectué main
on constate que le taux fortement augmenté de- graphie : des thématiques, des “Les liaisons dangereuses”, très que des ouvrages de jardi- dans la main avec les li-
de lecture a baissé de 5 % en puis les années 1990 et sur- lectures, des débats, etc. A travers questionnant. Et surtout par le nage : « A la Foire, j’aime me braires. « De plus, à la Foire les
trois ans. Bien sûr, on lit beau- tout depuis les années 2000, ex- la présence et la voix des auteurs, Québec, pays invité, qui est venu laisser surprendre et donner gens peuvent venir écouter les
coup plus qu’il y a 50 ans, mais plique Gisèle Sapiro, directrice leurs émotions, le livre s’anime, avec des éditeurs et 50 auteurs. » une chance à des livres inat- écrivains, ajoute Charlotte
on lit différemment, moins de de recherche au CNRS. Selon prend de l’épaisseur, vibre. Je MARGAUX STRUDER (st)
tendus. Et j’aime aussi observer Brossier. C’est plutôt rare en
livres, davantage sur internet. une enquête récente, au moins 87 crois aussi que la dimension col- et JEAN-CLAUDE VANTROYEN
les stands. C’est intéressant de dehors de ces événements et
Et puis, en Belgique, 62 % des manifestations se sont créées en lective, la célébration de la litté- voir les techniques de présen- ces rencontres sont impor-
francophones ont lu au moins un Ile-de-France depuis les années rature jouent un rôle important Foire du livre de Bruxelles. tation… » tantes pour nous. »
livre en 2013. Ce qui signifie bien 1990, ce qui signifie qu’il y a une dans le succès des festivals. Et Toutes les infos sur www.flb.be
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Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
36 leslivres
◆
l’oblique
JEAN-CLAUDE VANTROYEN
LA SOLITUDE
DE L’AUTEUR DÉLAISSÉ
LORS DE LA DÉDICACE
Malgré la beauté de ce paysage de
livres dans lequel le public che-
mine, malgré la lueur dans l’œil
des fans qui font la file pour dégo-
ter qui une dédicace qui un petit
dessin, malgré le bonheur de
dénicher dans un étal « le » livre
qu’on cherchait depuis longtemps,
il y a quelque chose qui me cha-
grine à la Foire du livre de
Bruxelles comme dans d’autres
salons littéraires d’ailleurs. C’est la
solitude de ces auteurs délaissés
au moment de la dédicace. Une
solitude encore plus pesante
quand elle se manifeste au milieu
de la foule.
Voyez, là, deux dizaines de per-
sonnes tout sourire attendent
devant la table d’un écrivain en
vue, tout excitées déjà de pouvoir
regarder leur idole dans les yeux et
lui demander un mot, « pour Gi-
nette, siouplè ». Mais faites pivoter
votre regard de quelques degrés,
là, à gauche. Une table hérissée de
volumes du même livre. Un(e)
auteur(e) impatiente derrière,
prêt(e) à signer. Et, devant lui/elle,
personne, nobody, niemand, nes-
suno. Triste, non ? Ça vous arra-
cherait des larmes. L‘auteur(e)
attend celui/celle qui s’intéressera
à son livre, à ses idées, à son
parcours. Parfois l’auteur(e) lit (le
livre d’un autre), parfois il bavarde
avec un compagnon d’infortune, le
plus souvent, il scrute parmi les
badauds celui qui se détachera du
flot pour s’arrêter juste devant lui.
Mais, comme la sœur Anne du
conte, il/elle ne voit rien venir.
Hélas !
L’auteur(e) persévère pourtant.
Il/elle reste, obstinément, devant
sa table comme le capitaine d’un
navire au milieu de la tempête.
Désertion impossible. Alors, si
vous passez par là, n’hésitez pas,
aller lui dire un mot, même si vous
n’avez pas lu son livre. Bavardez,
redonnez-lui confiance et courage.
L’auteur(e) en a bien besoin.
◆ gressivement de l’univers de la bande dessinée pour satisfaire son désir de « tacher le papier ». Il
l’agenda
Colombe
Schneck
est l’invitée de Livrés à domi-
cile, l’émission littéraire de la
RTBF. Sur la Deux, ce lundi 23
à 22 h 45, repris le samedi
suivant à 18 h 50 sur la Trois.
Grégoire Polet présente son
Barcelona ! (Gallimard) chez
Libris Agora Louvain-la-Neuve,
le mardi 24 à 17 h 30.
Colette Nys-Mazure, parle de
Dieu au vif (Médiaspaul),
chez Libris-Agora Louvain-la-
Neuve, le jeudi 26 à 17 h 30.
Salah Stétié parle de ses mé-
moires, L’Extravagance (Ro-
bert Laffont), ce samedi 21 à
12 h chez Quartiers Latins,
place des Martyrs à Bruxelles.
Gabriel Ringlet et Pietro Pizzu-
ti proposent les moines poètes
aux Midis de la poésie, le
mardi 24 de 12 h 40 à 13 h 30,
aux Musées des Beaux-Arts,
rue de la Régence à Bruxelles.
In Koli Jean Bofane, finaliste
du Prix Rossel avec Congo Inc,
est lundi 23 à 20 h chez Points
Virgule, rue Lelièvre, à Namur.
SPÉCIAL FOIRE DU LIVRE DE BRUXELLES
Trois invités prestigieux
Dany Laferrière, le faux nonchalant
© CHRISTOPHE BEAUREGARD.
Il y a trente ans déboulait en littérature, armé d’une vieille Re-
mington 22 achetée chez un brocanteur sur laquelle il avait tapé
son manuscrit à un rythme rock ou supposé tel, un nègre haïtien
installé à Montréal : « Je me suis assis devant la machine pour écrire
ma première phrase. J’ai attendu la suite tout l’après-midi. […] J’ai
passé l’été à écrire avec un seul doigt tout en me nourrissant de fruits
et de légumes. J’étais devenu un véritable athlète de l’écriture »,
dira-t-il plus tard à propos de cette période. Sous le titre trom-
peur mais vendeur d’un manuel pratique, Comment faire l’amour
avec un nègre sans se fatiguer, il jetait les bases d’une œuvre litté-
raire riche à présent d’une vingtaine d’ouvrages. Il ne les prendra
pas sous le bras pour être reçu ce printemps à l’Académie fran-
çaise où il a été élu en décembre 2013. Son ambition était de
devenir un écrivain américain. Il a fait mieux puisqu’il a pu reven-
diquer en toute légitimité son universalité, résumée en un titre de
roman : Je suis un écrivain japonais.
A Montréal, où il débarque en 1976 pour fuir un régime qui assas-
sinait les journalistes, ce sont les Jeux olympiques et il découvre
Nadia Comaneci sur tous les écrans. Puis les saisons, et surtout
l’hiver. La vie souterraine, la soupe populaire, le travail en usine, la
débrouille… « Quitter son pays pour aller vivre / dans un autre pays
/ dans cette condition d’infériorité, / c’est-à-dire sans filet / et sans
pouvoir retourner / au pays natal, / me paraît la dernière grande /
aventure humaine », écrit-il dans Chronique de la dérive douce.
Déraciné, un peu. Nomade, beaucoup. Dany Laferrière est, en
réalité, revenu plusieurs fois au pays natal, ce qui a donné
L’énigme du retour puis, après le tremblement de terre de janvier
2010, alors qu’il était là à la veille d’une édition locale du Festival
Etonnants Voyageurs, Tout bouge autour de moi. Il y retrouve l’in-
croyable vitalité de son peuple, en toutes circonstances : « Ces
gens sont tellement habitués à chercher la vie dans des conditions
© MUÑOZ ET D. R.
difficiles qu’ils porteront l’espérance jusqu’en enfer. » Il a hérité de
cette vitalité, même s’il la masque parfois sous l’apparence de la
nonchalance. Journal d’un écrivain en pyjama ou L’art presque perdu
de ne rien faire révèlent un vrai bosseur, l’athlète de l’écriture cité
plus haut. De l’athlète, il a d’ailleurs la carrure et la présence,
partout où il passe. A Bruxelles, par exemple.
PIERRE MAURY
A la Foire du livre du 27 février au 1er mars
José Muñoz, en noir et blanc
Le pinceau du « Gauchito » argentin du 9e Art danse au rythme du bandonéon des bars d’alcool de
contrebande. Son encre noire et sensuelle se nourrit des fêlures et de la désespérance. Chez Muñoz,
la bande dessinée est l’aboutissement d’une fusion charnelle entre les images et les idées. A 12 ans,
il dévorait les pages de Mistérix, un fanzine où Hugo Pratt dessinait les aventures indiennes du Ser-
gent Kirk. C’est là que le gamin des rues de Buenos Aires a appris le sens de l’ombre. Il a trempé ses
doigts dans le noir et le blanc pour jouer à cache-cache avec l’art. En 1975, il invente dans Charlie
Mensuel et Alterlinus la gueule cassée du flic Allack Sinner. Ce détective cynique des bas-fonds de
Manhattan, créé avec la complicité de Carlos Sampayo, devient rapidement culte. Son coup de
crayon charbonneux voyage aux frontières du réalisme du Steve Canyon de Milton Caniff et de la
fantasmagorie expressionniste du Faust de Murnau. Muñoz ira jusqu’à utiliser une cuillère pour tirer
les grumeaux du fond de la bouteille à encre et noircir sa personnalité fracassée à l’encre pétrifiée !
Pionnier du roman graphique, traduit dans le monde entier, l’artiste accumule les récompenses en
France, en Italie, en Allemagne, aux Etats-Unis. En 1990, il revisite avec une grâce fragile le mythe de
Billie Holiday, avant de croiser son talent avec les textes écorchés du romancier américain Jerome
©
Charyn dans Le croc du serpent ou Panna Maria. Dans les années 2000, José Muñoz se détache pro-
utilise de l’acrylique sur papier mouillé, travaille au couteau, au verre, change le rythme des formes.
Des pastels de musiciens, des sanguines, des portraits de femmes sur le vif, des toiles d’Indiens ou
de nature vierge délavée par la pluie, des personnages suant la terreur de la dictature argentine
jaillissent de son imaginaire intérieur. « Je ne fais pas de politique mais je crois que la bande dessinée
peut élargir le regard des gens », nous confiait-il en 2007. Il n’a cessé depuis de s’éloigner du réel, de
ce qu’il appelle les « conneries de la réalité, de la cruauté, de l’imbécillité des phénomènes humains ».
DANIEL COUVREUR
A la Foire, samedi
Hubert Reeves, le poète des étoiles
© THOMAS COEX/AFP.
On dirait un patriarche, le vieux chef qui mène sa tribu depuis des
décennies. Quelqu’un de sage, assurément. Mais pas seulement : il y a
quelque chose dans l’œil bleu qui annonce l’ironie et des rides au coin
des yeux qui montrent le sourire. Hubert Reeves, c’est quelqu’un. A
82 ans, mais depuis des années, il bénéficie d’une aura d’homme au-
dessus des hommes. C’est qu’il est un astrophysicien de très haut ni-
veau, qu’il a travaillé à l’Université de Montréal, à McGill, à l’ULB, à
Cornell à New York, à la Nasa et que ses articles scientifiques font
autorité. C’est qu’en même temps, il ne reste pas sur la haute colonne
de son savoir, il le partage avec le grand public, en termes simples,
compréhensibles et poétiques : c’est un vulgarisateur scientifique de
grand talent. C’est que sa maîtrise théorique ne le coupe pas de la
réalité du monde et qu’il est devenu un militant de la défense de l’envi-
ronnement.
Hubert Reeves a écrit 25 livres, si je compte bien la bibliographie de
son site. De Soleil en 1977 à Là où croît le péril… croît aussi ce qui sauve
en 2013. Les plus célèbres ? Patience dans l’azur (1981), Poussières
d’étoiles (1984), L’heure de s’enivrer (1986). Ce sont de vastes fresques
de l’histoire de l’univers. « Ce livre voudrait être une ode à l’univers. J’ai
tenté de rendre hommage à sa splendeur et son intelligibilité, d’exprimer à
la fois sa créativité, son inventivité, sa beauté et sa richesse. J’ai voulu
donner à contempler et à comprendre », dit Hubert Reeves dans Pous-
sières d’étoiles. Des fresques gigantesques et poétiques. Et humanistes.
« Il revient à l’être humain de donner un sens à la réalité, commente-t-il
dans L’heure de s’enivrer. Si nous avons un rôle à jouer dans l’univers, c’est
d’aider la nature à accoucher d’elle-même. L’être le plus menaçant est aussi
le seul qui puisse faire réussir l’accouchement. L’intelligence n’est pas né-
cessairement un cadeau empoisonné. L’absurde est encore évitable. L’éveil
de la jubilation est, peut-être, l’antidote le plus efficace. » Alors, jubilons…
JEAN-CLAUDE VANTROYEN
A la Foire du livre, les dimanche et lundi
36
 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

leslivres 37
Où le théâtre
éveille
les passions et
« Ecrire à deux donne
suscite le drame
roman
De regrettables incidents
✶✶✶
ARMEL JOB
un sentiment de liberté »
Robert Laffont Véronique Biefnot et Francis Dannemark profitent
287 p., 19 €, ebook 12,99 €
de leur complicité pour sortir deux ouvrages signés à deux La route
des coquelicots
envie de raconter depuis longtemps. Le servir de garde-fou. Olena est une sans-papiers
ENTRETIEN
C
’est sûr, Armel Job, de roman en récit de vieilles femmes inspirées de per- F.D : Malgré la masse incroyable de originaire d’Ukraine qui

roman, et celui-ci est déjà son
17e livre, s’impose comme un de
nos meilleurs écrivains. Il y a toujours
chez lui un amour profond de la plupart
de ses personnages, une intrigue qui
s’insère à la fois dans l’actualité et dans
le mythe, une façon de faire, une patte,
un style d’une belle limpidité, d’une
agréable fluidité. Et un regard qui
fouille la vie des gens simples soumis
soudain à des événements prodigieux.
Ces Regrettables incidents sont sans
doute un de ses meilleurs romans, drôle
et sensible, cruel et implacable.
L’événement prodigieux, ici, c’est la
pièce de théâtre que Le Royal Sillon va
jouer à Jalbour, un coin perdu du pays
de Liège, coincé contre la frontière alle-
mande. Werner vient d’en prendre la
présidence et veut tout bouleverser : fi-
ni, les vaudevilles et pantalonnades,
place au grand, au vrai théâtre. Il choisit
Le cheval de retour d’Ibsen. Il demande
à Olga et à Rachel de jouer avec lui.
Olga est une réfugiée kazakhe sans
papiers, jeune et belle à damner un
saint. Rachel a déjà brûlé les planches
du Royal Sillon, une fois, il y a long-
temps, puis elle a abandonné. Et si elle
accepte le défi de cette pièce, c’est pour
protéger Olga de la folie du théâtre.
C’est-à-dire de la folie des hommes.
Car le théâtre est le révélateur de la
vie. Comme un papier tournesol qui
rappelle les souvenirs, éveille les pas-
sions et suscite le drame. Entre la scène
et la vie, les oscillations se multiplient.
Se transforment en tourbillon, en
trombe qui entraîne dans ses rets la
belle et innocente Olga, sa sœur Vika et
ses parents, Werner et sa femme Ma-
rianne, Rachel et son mari Michel et
Chokier, le hobereau et le salaud du
coin. Les secrets tus depuis des décen-
nies se disent enfin. Les uns et les autres
réagissent, avec leur bonté, leur égocen-
trisme, leur déception, leur colère, leur
amour ou leur lâcheté. Il y a beaucoup
de mesquineries dans ce roman. Et
beaucoup d’amour aussi. Les gens sont
comme ça. Au théâtre et dans la vie.
JEAN-CLAUDE VANTROYEN
A la Foire du livre le samedi 28
C
ôte à côte, un joli duo : elle,
en robe noire ornée de
coquelicots, lui, un nœud
papillon dans la forme de
cette même fleur et une
écharpe rouge. Les écri-
vains Véronique Biefnot et Francis Dan-
nemark annoncent en grande pompe la
sortie de leur premier roman à quatre
mains La route des coquelicots. A l’occa-
sion de la Foire du livre, ils dévoileront des
extraits en avant-première lors d’une lec-
ture le dimanche 1er mars. Egalement une
œuvre commune, leur recueil de poésie et
textes courts Au tour de l’amour est illus-
tré par Véronique Biefnot. Rencontre avec
le personnage Biefnot-Dannemark, un
« nouvel écrivain » né de leur fusion.
Pourquoi cette idée de roman à deux ?
Francis Dannemark : On avait déjà tra-
vaillé ensemble sur des textes courts, des
poèmes.
Véronique Biefnot : On s’est rendu
compte que ça fonctionnait assez bien.
On arrivait à s’adapter. La route des co-
quelicots, c’est une histoire que j’avais
« Malgré la masse incroyable de contraintes, c’est neuf, rigolo et amusant. »
© THOMAS DANNEMARK.
sonnes de ma famille et d’une amie, à
peu près dans la même situation que
notre héroïne Olena. J’en ai parlé à
Francis et le roman a, petit à petit, pris
forme à ce moment-là.
F.D : Il faut voir le roman comme une
rencontre entre deux univers d’auteurs
différents. Ce n’est ni l’univers de l’un ni
celui de l’autre.
Travailler ensemble, difficile ?
F.D : Quand on parle de nos idées, on
prend des notes à la main. Il en sort en-
suite un document papier et l’histoire se
construit. Lorsqu’on sent bien les per-
sonnages, on se lance. Véronique va
écrire le brouillon d’un passage, moi ce-
lui d’un autre. Durant l’étape finale,
tout est repris et retravaillé à deux.
L’écriture se fait donc en trois temps :
1. on rêve ; 2. on écrit ; 3. on retravaille.
V.B : Le synopsis est très bien fixé et ça
nous permet de faire des brouillons.
C’est une méthode, plus longue (20 mois
de travail), mais finalement plus riche.
Écrire à deux donne un sentiment de
liberté à l’auteur. On sait que l’autre va
contraintes, c’est neuf, rigolo et amu- travaille dans une maison de
sant. Je crois qu’on aime tous les deux retraite du Nord-Pas-de-
l’aspect artisanal de ce travail. Calais. Elle se lie d’amitié
avec les trois pensionnaires
Qu’est-ce que chacun apporte à l’autre Lydie, Henriette et Flora.
dans l’écriture ? Toutes les quatre vont se
V.B : Je suis presque une novice donc je retrouver dans une vieille
n’ai pas énormément de barrières. Opel pour un road trip à
Quand j’imagine, ça peut partir dans travers l’Europe de l’Est et du
tous les sens. J’ai le souci d’une histoire Sud. Une aventure palpitante
active. Alors que Francis a une longue et humaine. Peu importe
expérience. Une écriture plus contrôlée, l’âge du lecteur, il s’identifie
plus poétique. C’est pour cette raison que sans trop de difficultés aux
nos deux styles peuvent se combiner. personnages, qu’ils soient
F.D : C’est exactement ça. On a tout de âgés ou non. Une lecture
suite pris conscience qu’on avait chacun divertissante. La version
ce que l’autre n’avait pas. Je suis un vieil audio du livre est lue par les
écrivain un peu coincé. Véronique ap- deux écrivains et est offerte
porte des scènes d’action rondement me- avec le livre.
nées. C’est une nouvelle dynamique.
V.B : Comme il y a eu dialogue et discus- roman
sion à chaque moment du roman, au- La route
cun de nous deux n’a le sentiment des coquelicots
d’avoir renoncé à quelque chose. ✶✶
BIEFNOT-
Dans ce roman, vous avez un regard DANNEMARK
neuf sur ces femmes d’un certain âge. Le Castor-Astral
F.D : Plus jeune, j’ai été médecin dans 320 p., 17,90 €
une maison de retraite. On a en com-
mun avec Véronique le goût des per-
sonnes âgées. On a souvent l’impression Au tour de l’amour
que les personnes âgées ont leurs émo- D’un côté les dessins de
tions derrière elles, or ce n’est pas le cas. Véronique Biefnot, de l’autre
V.B : J’espère que dans ce roman, on vit à les textes en prose et la
travers elles comme des personnes et non poésie écrits parfois par elle,
pas comme des personnes âgées. Dans par lui ou à deux comme
La route des coquelicots, il y a aussi le l’histoire de « Wallis & Ash-
mouvement du voyage et la probléma- vin » construite à partir d’un
tique des illégaux et sans-papiers. Tout échange de courriels entre
ça est aussi important. L’intérêt était de les deux auteurs. Ce patch-
confronter des personnes en fin de vie au work sur le thème de
destin. l’amour s’ouvre et se
consulte avec liberté.
Est-ce que vous continuez à écrire
chacun de votre côté ? poésie
F.D : On a plusieurs projets en solo et un Au tour de l’amour
autre projet en cours de l’écrivain Bief- ✶✶
not-Dannemark mais c’est un secret. BIEFNOT-
Propos recueillis par DANNEMARK
FLAVIE GAUTHIER Le Castor Astral
144 p., 15 €
Véronique Biefnot et Francis Dannemark sont
à la Foire du livre les samedi et dimanche.
Lecture, dimanche de 15 à 16 h.

Vagabonder Une femme Un délire total Une saloperie de polar

à travers l’espace se débat et écrit entre roman-photo complètement
et le temps pour exister et Tarantino dégénéré
miscellanées roman roman roman
Voyage La folie que c’est d’écrire Cassius Clay surpris et peiné S’enfonçant, spéculer
✶✶ ✶✶ par la mort de Malcolm X ✶✶
CHANTAL DELTENRE ALEXANDRA BITOUZET ✶✶ ANTOINE BOUTE
ET DANIEL DE BRUYCKER Cactus inébranlable JEAN COLLETTE Onlit
Nevicata 184 p., 15 € L’âge d’homme/La Petite Belgique 200 p., 14 €, ebook 6,99 €
280 p., 15 €, ebook 9,99 € 160 p., 15 €

L E
e récit de voyage est presque aussi ancien
que la littérature et les manières de se dé-
placer autour de sa chambre ou sur la pla-
nète ont influencé la narration autant que les dé-
marches personnelles lui donnaient une multitude
de facettes. Les voici reproduites sous forme de
miscellanées, genre confortable pour accumuler
les notes de dimensions variables sur un thème
largement ouvert aux paysages, aux populations,
aux époques…
On passe donc de Baudelaire à Jules Verne,
d’Alexandre le Grand à cinq grandes équipées au-
tomobiles, de Jack London à dix carnets de route
d’artistes. Avec l’impression de faire de petits sauts
dans l’espace et le temps, ainsi qu’avec la certitude
de récolter des bribes de connaissance. Car, si l’in-
formation est vagabonde, par la nature même du
sujet et de son traitement, elle est présente à toutes
les pages. Et, parmi elles, elles sont nombreuses à
nous orienter vers d’autres lectures.
PIERRE MAURY
A la Foire du livre le vendredi 27 février
crire pour échapper à la morne norme
d’une vie bien réglée : mari, enfants, bou-
lot, 22 minutes pour y aller, autant pour en
revenir, extinction assurée de l’étincelle qui irrigue
le cerveau si Esther se contente de cette surface
plane. Pour y échapper, elle a trouvé les mots. Des
bribes notées partout, un projet plus vaste en cours
d’élaboration. Mais cette activité vitale pour elle
apparaît très vite aux autres, en particulier à son
mari, une folie qui la coupe de lui, du monde réel.
Il faut remettre sur le droit chemin une Esther
dont l’obsession est d’en sortir. Et si, à force de dire
qu’elle est folle, elle le devenait vraiment ? Et si son
désir de créer était devenu une monomanie morti-
fère ? Une femme se débat pour exister et c’est tra-
gique parce que personne ne mesure l’enjeu réel de
sa démarche. L’écriture d’Alexandra Bitouzet
tremble à chaque secousse d’un personnage qu’elle
accompagne.
PIERRE MAURY
A la Foire du livre du samedi 28 février au lundi 2 mars
C F
e roman est un ovni, c’est sûr. Mais un ovni
de série B, vous voyez, de la quincaillerie,
des antennes, du fer-blanc et des gadgets
qui nous font sourire. Vraiment. En tout cas si on
aime les clins d’œil littéraires, les allusions noëlgo-
diniennes, les jeux de mots foireux, les calembours
pourris, les situations bancales et les années 70.
Alors, là, ça devient grandiose. Jean Collette en
profite pour se moquer du cinéma et du théâtre
pré-post-modernes du Suisse Jean-Chrétien Klap
et de Claude Alatienne. Ça commence comme un
roman-photo acide, ça se termine en apothéose à
la gare du Midi avec massacre de quasi tous les
voyageurs du TGV Paris-Bruxelles, mares de sang
et cris déchirants à la Quentin Tarantino. C’est ou-
lipien parce que l’auteur s’est imposé la contrainte
de prendre au hasard des phrases dans 141 bou-
quins et de les intégrer dans son roman (retrou-
vez-les !). Et ça reste d’un humour potache assez
réjouissant. Genre la pièce jouée au Grand Théâtre
de Vervieux : Antoine et Cléo, pâtres. Irrésistible.
JEAN-CLAUDE VANTROYEN
A la Foire du livre le samedi 28 et le dimanche 1er mars
reddo est une sorte de contemplatif actif. Il
semble se contenter d’être là, de marcher
dans la forêt, mais voyez comment le cer-
veau fonctionne, branché en permanence sur les
idées qui nourriront la « saloperie de polar com-
plètement dégénéré » grâce auquel il gagnera sa
croûte. Car, bien entendu, ça va cartonner, il suffit
d’aller dans le sens de ce qu’espère le public et de
lui fournir les scènes répugnantes et fascinantes
qui se bousculent dans l’esprit de Freddo. D’autant
que, sollicité par une mystérieuse Valéria rencon-
trée lors de sa balade, il la suit vers un cauchemar
au décor parfait : au milieu des bois où se dé-
roulent des activités peu recommandables, une
grande maison déglinguée accueille des folies di-
verses. La mise en scène est complexe, le livre sou-
haité se construit au fil d’événements aléatoires.
C’est la possibilité d’un polar, ou comment un uni-
vers déjanté est projeté vers pire encore.
PIERRE MAURY
A la Foire du livre le samedi 28 février

37
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

38 leslivres SPÉCIAL FOIRE DU LIVRE DE BRUXELLES

les brèves La sagesse

roman
Le Carré d’Or ✶✶
MICHEL JOIRET
Veuf inconsolé, Maxime, avo-
cat et grand consommateur
d’Aberlour, marche à petits pas, roman
« L’écriture selon
mémé
Cornemuse

est pour moi

autour du Palais de Justice de Les tremblements
Bruxelles, à la rencontre de ses essentiels roman
souvenirs. Mais ceux-ci se ✶✶ Maboul Kitchen
noient dans les cataclysmes VIKTOR LAZLO ✶✶
qui frappent la planète. Tem- Albin Michel NADINE MONFILS
pêtes, inondations et tremble- 250 p., 18 € Belfond
ments de terre effacent un à un 288 p., 19 €

une survie »
les lieux du bonheur avec En librairie
Hélène. Une existence prend ENTRETIEN le 26 février
une dimension tragique. P.My

A la Foire du Livre le samedi 28 fé-
vrier et le dimanche 1er mars
Meo, 160 p., 16 €, ebook 10,99 €
roman
S’éclipser ✶✶
ALIETTE GRIZ
Au trois cent soixante-
deuxième jour, elle est partie.
De cette quasi année passée
avec un politicien amoureux de
sa propre existence, la narra-
trice, mannequin, fait un bilan
éclaté. Instants de grâce et
instants de doute, signes
avant-coureurs d’une fin prévi-
sible mais non souhaitée. Elle
hésite encore entre la volonté
de S’éclipser et le regret de ce
qui n’a pas été vraiment réussi.
P.My
A la Foire du Livre le vendredi 27 fé-
vrier. L’Arbre à paroles, 152 p., 12 €
l’audiolivre
Charlotte
✶✶
DAVID
FOENKINOS
Lu par Yves Heck
Gallimard
Ecoutez Lire
5 h 15, 18,90 €
Charlotte Salomon est artiste
et juive. Elle meurt à Auschwitz
en 1943, à 26 ans, enceinte.
David Foenkinos est hanté par
elle. Il tente de la raconter.
Mais comment traduire en
mots les vagues puissantes
surgies du passé ? Il reste
l’émotion, moyen de transmis-
sion imparfait. Mais c’était le
seul dont disposait Foenkinos.
Et Yves Hecq transmet bien
cette quête d’une artiste et
d’une écriture.
J.-C. V.
A la Foire le 1er mars de 15 à 17 h
V M
iktor Lazlo, c’est
le nom qu’elle
s’est choisi pour
se produire sur
scène. Celui d’un
personnage de
Casablanca, le film avec Hum-
phrey Bogart et Ingrid Bergman.
Ce pseudo la suit. Sur le petit
écran, où elle a joué dans des sé-
ries comme Navarro, et sur la
couverture de ses romans. Les
tremblements essentiels est son
troisième. Il s’agit d’un quatuor :
Alma Sol, la chanteuse, et ceux
qui tournent autour d’elle,
Aurèle, son amoureux depuis
l’école, Diane, sa maîtresse d’un
moment, et Damien, son amant
d’un moment aussi. Ils jouent
une partition à la fois drama-
tique et légère mais pas en-
semble : chacun interprète sa
partition à son tour. Ce qui fait
découvrir la vérité de chacun des
personnages.
Et surtout d’Aurèle : « J’ai ren-
contré des hommes comme ça,
capables d’aimer de façon défini-
tive : ils ont été en admiration
devant leur mère, ils ont capté ce
que la féminité avait de magique
sans jamais en avoir été mena-
cés. Ça donne des hommes qui
aiment vraiment les femmes
comme elles ont besoin d’être ai-
mées ». Et d’Alma : « Elle ne sait
pas elle-même qui elle est mais
elle apprend aux trois autres qui
ils sont, elle les révèle. »
Les tremblements essentiels,
c’est le terme médical
d’une maladie neurologique.
Ça s’appelle vraiment comme
ça. C’est relié à l’essence de l’être
humain, c’est génétique et ça
n’a rien à voir avec la maladie
de Parkinson. Je trouvais le
terme romanesque. Selon
Edouard Glissant, un magni-
fique auteur, tout être, toute
chose naît du tremblement. Le
jour où il m’a parlé de ça, c’est
devenu tellement clair, comme
une épiphanie. Je me suis dit
Viktor Lazlo signe un roman sensible où les choses
et les gens tremblent, comme des oscillations
troisième roman, à 54 ans.
J’ai toujours écrit. Dans mon
journal intime, j’ai noté à
12 ans que je voulais écrire. J’ai
toujours pensé que l’écriture
serait une finalité.
Vous aimeriez qu’on se rap-
pelle de vous comme roman-
cière ou comme chanteuse ?
Je m’en fiche complètement. Ce
qui compte, ce n’est pas qu’on se
souvienne de moi, mais que
j’arrive à vivre le mieux pos-
sible dans une forme de séréni-
té et de bien-être le temps que
j’ai à vivre et à partager.
Dans votre roman, chaque
personnage a sa partie.
Chacun a sa propre vision des
mêmes événements. On est tous
victimes de ça, on projette sur
l’autre ce qu’on voudrait qu’il
soit, on voit des choses qui
n’existent pas. Il faut beaucoup
beaucoup aimer les êtres pour
approcher leur vérité. Ça dit
qu’il n’y a pas qu’une vérité, en
tout cas que la seule vérité est
celle du sujet qui fait tout pour
se connaître soi-même, le bon
vieil adage socratique.
Cette structure, vous y avez
longuement réfléchi ?
Viktor Lazlo est française. Mais elle a vécu de ses 3 à 26 ans Non. Ça naît, ça grandit en
en Belgique. « C’est mon lieu de souvenirs », dit-elle. © VANESSA FILHO. moi et ça sort. Je commence à
écrire et la structure s’impose.
que, si on avait des scanners à part de vous en elle ? J’ai l’impression d’être une
la place des yeux, on ne verrait Je suis partout. Dans la mesure caméra en plongée qui voit
que les choses trembler, des os- où je me sers des mots pour me vivre tous ses personnages. Le
cillations. J’aimais l’idée que réparer, d’une certaine ma- processus créatif m’échappe.
les sentiments et les êtres nière. Pour moi l’écriture est C’est en dehors de moi.
naissent d’un tremblement. fondamentale, nécessaire, c’est Propos recueillis par
une survie. JEAN-CLAUDE VANTROYEN
Alma Sol, la chanteuse, est au
centre du roman. Y a-t-il une Pourtant, ce n’est que votre A la Foire les vendredi et samedi
émé Cornemuse est
devenue un person-
nage de première
grandeur dans la nébuleuse tra-
gi-comique agitée avec verve par
Nadine Monfils. Maboul Kitchen
se présente comme sa dernière
aventure mais sait-on jamais ?
La vieille dame très indigne reste
en tout cas fidèle à ses fonda-
mentaux, le premier d’entre eux
s’appelant JCVD – Jean-Claude
Van Damme, pour ceux qui au-
raient manqué les épisodes pré-
cédents. La star américano-
belge est citée dans le texte, car
la romancière a beau développer
une fantaisie apparemment sans
limites, elle ne lésine pas sur la
précision de la documentation.
On a donc droit, cette fois, à des
conversations avec Moundir, fi-
gure haute en couleurs de Koh
Lanta, et surtout avec Jackie
Stallone, « la mother de Ram-
bo » herself…
On vous laisse découvrir le
bordel, dans tous les sens du
mot, qu’installe mémé Corne-
muse à Saint-Amand-du-Fion.
Mais nous voudrions attirer l’at-
tention sur les perspectives inat-
tendues offertes à la réflexion
par une écrivaine qui enseigna,
dans une autre vie, la morale et
semble en avoir conservé le goût
de la sentence, façon Jean de La
Fontaine. Goûtez plutôt : « Vivre
avec ses illusions est plus confor-
table que de vivre dans la réali-
té. » Ou : « Renoncer, c’est mou-
rir. » Ou encore, parce que Na-
dine Monfils dispense une mo-
rale singulière : « L’amour, c’est
comme les Chokotoffs, tu sais que
ça te nique les dents mais t’en
manges quand même. »
La sagesse selon mémé Corne-
muse n’est évidemment pas dans
le registre du petit confort offert
par les livres de maximes bien-
pensantes.
PIERRE MAURY
A la Foire du Livre du vendredi 27 février
au dimanche 1er mars

Treize succulentes Un travail précis Les aventures Il y avait aussi

variations de marqueterie sans cliché des écumeuses
autour du crime plus la tension de Marie-Arsule des mers
nouvelles roman roman récit
On ne voit pas la nuit tomber Ne vous inquiétez plus c’est la guerre Impasse du 30 février Femmes pirates
✶✶✶ ✶✶ ✶✶ ✶✶
JEAN-BAPTISTE BARONIAN DANIEL FANO LUC DELFOSSE MARIE-ÈVE STÉNUIT
De Fallois/ L’âge d’homme Les Carnets du Dessert de Lune Onlit Editions du Trésor
190 p., 18 € 90 p., 12 € 205 p., 14 €, ebook 6,99 € 200 p., 16 €

L D
es nouvelles sont des concentrés de vie – et
de mort dans ce cas –, des épures qui, en
quelques pages, ramassent un événement,
une situation, une passion, une colère, un destin.
Quand elles sont réussies, c’est la quintessence de
l’écriture. Jean-Baptiste Baronian dispose de ce
même talent que d’autres Belges avant lui ont su-
perbement montré, Jean Ray, Thomas Owen… Il
est de cette lignée de raconteurs d’histoires,
courtes mais riches de personnages et de mystères.
Treize nouvelles. Le nombre est idoine pour par-
ler du crime. De la mort et de ceux qui la donnent.
Par fureur soudaine, par calcul, par curiosité, par
amère déception, par jalousie. Parce qu’on veut se
dépasser ou qu’on est dépassé. Baronian prend un
cruel plaisir à ballotter ses personnages au gré du
vent de la destinée. C’est un poète et un érudit qui
a publié à l’automne passé un magnifique Diction-
naire Rimbaud (Robert Laffont/Bouquins). C’est
avant tout un conteur. Qu’on aime lire la nuit, au
coin du feu, l’oreille aux aguets…
JEAN-CLAUDE VANTROYEN
A la Foire du livre le samedi 28
aniel Fano a construit un de ces nouveaux
kaléidoscopes dont il a le secret, frag-
ments du monde placés sous une lumière
crue où se révèlent des personnages souvent
connus. Les légendes sont tordues, le flux d’infor-
mations rythme les pages comme il rythme nos
jours. Avec, à l’arrière-plan, une remarque qui
suscite des questions : « On peut facilement trans-
former une information douteuse en vérité
encyclopédique. »
Le collage semble fait au hasard, mais il nous en-
traîne du côté de la lucidité où le bien et le mal se
confondent dans des constructions qui nous
dépassent. Du moins en apercevons-nous ici
quelques saillies qui ont échappé à la globalité
broyeuse de sens et qui fournissent matière au
sourire autant qu’à la réflexion. La poésie de la jux-
taposition suppose un travail précis de marquete-
rie et une tension qui ne se relâche jamais.
PIERRE MAURY
A la Foire du Livre le samedi 28 février
A B
près les nouvelles remarquées de Et ta
mère !, Luc Delfosse franchit le cap du ro-
man avec la même allégresse dans une écri-
ture pleine d’audacieux dérapages. Le prénom de
son héroïne, Marie-Arsule, est un hommage : sa
mère place Regain, de Giono, au sommet de la lit-
térature et elle y a trouvé une Arsule que sa fille
méritait bien. Même si le prénom énerve tellement
le père qu’il laisse l’état civil, à la très coloniale
Elonda Bokakata, indiquer le 30 février comme
date de naissance.
L’impasse n’est pas définitive : Marie-Ursule,
émancipée de ses parents par la grâce d’un acci-
dent, est une forte femme. Sa stature, qui l’avait
fait surnommer la grosse jument en internat, se
double de la capacité à trousser des nouvelles
bourrées de clichés destinées aux lecteurs de
« Notre Congo ». Mais les clichés, ici, rendent les
armes sous les coups de l’écrivain.
PIERRE MAURY
A la Foire du Livre le dimanche 1er mars
arbus assoiffés d’or et de sang, les pirates
ont hanté nos lectures. Avaient-ils des
femmes, ces bandits ? Oui, treize pour
Barbe-Noire, une dans chaque port. Des femmes
furent-elles pirates ? Oui aussi.
Marie-Eve Sténuit revisite et modifie les images
traditionnelles : une dizaine d’écumeuses des
mers, des Caraïbes à la Chine, sont les sujets de son
nouveau livre. Ces combattantes n’ont rien à envier
à leurs homologues masculins. Même si la pre-
mière à être présentée, Alfhild de Gotland, joue
aussi un rôle dans une histoire sentimentale à
souhait.
En même temps que ces récits enlevés à la pointe
de l’épée, Marie-Eve Sténuit profite d’une réédi-
tion des Frères Y (1), étonnant et séduisant roman
inspiré par la carrière de monstres de deux frères
siamois italiens, pour lui donner un supplément
très documenté.
PIERRE MAURY
(1) Le Castor astral, 240 p., 19 €
A la Foire du Livre le dimanche 1er mars

38
 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

leslivres 39

Entre les jumeaux, le choix du martyr Vaincre

l’écureuil noir,
roman L’ennemi se trouve de l’autre côté des chi la montagne, ont été capables d’aller en amour
L’orangeraie
✶✶
montagnes près desquelles les enfants
jouent parfois avec leur cerf-volant. Et
le rechercher sans sauter sur les mines
dont les chemins sont, dit-on, truffés, ils
et en mots
LARRY TREMBLAY l’ennemi, vient expliquer Soulayed à la savent comment retourner là-bas et aller, roman
La Table ronde tête d’une délégation semi-officielle, doit chez l’adversaire, faire exploser la cein- Un léger désir
192 p., 14,80 €, ebook être puni pour ce qu’il a fait. Davantage ture bourrée d’explosif dont ils auront de rouge
10,99 € encore pour ses intentions : « Ils veulent été équipés. L’un des deux, au moins. ✶✶
notre terre pour construire leurs maisons Mais lequel ? Le choix impossible, et né- HÉLÈNE LÉPINE
et engrosser leurs femmes. Quand ils au- cessaire dans la logique du conflit, ap- Luce Wilquin
ront envahi nos villages, ils pourront partient aux parents. 126 p., 12 €

L
arry Tremblay ne nous dit pas où avancer sur la grande ville. Ils tueront L’orangeraie est un roman terrible. Et
se situe l’orangeraie devenue le nos femmes. Ils feront de nos enfants des terriblement beau malgré la cruauté de
titre de son roman. Celui-ci, esclaves. Et ce sera la fin de notre pays. la situation exposée : Aziz est malade et

comme une partie de son œuvre, a tra-
versé l’Atlantique et a trouvé un éditeur à
Paris après être paru à Québec et avoir
reçu, dans la Belle Province, le prix des
libraires.
L’incertitude géographique convient à
un livre dont certains aspects rejoignent
le conte. Conte tragique, certes : Amed et
« L’orangeraie », un conte tragique. © D. R.
Aziz, deux frères jumeaux âgés de neuf
ans, vivent dans un pays en guerre où un
obus a tué récemment leurs grands-pa-
rents.
Notre terre sera souillée par leurs pas,
par leurs crachats. Crois-tu que Dieu va
permettre ce sacrilège ? »
Le choix impossible
Le plan est simple et bien rodé :
puisque les deux frères, à cause d’un
cerf-volant capricieux qui a un jour fran-
son espérance de vie est limitée, au
contraire d’Amed. La gravité du sujet et
les mensonges sur lesquels il repose four-
nissent, en conclusion, une sorte de le-
çon.
PIERRE MAURY
A la Foire du livre du 26 février au 1er mars
V
oilà un roman lourd, dra-
matique, angoissant mais
porté par une légèreté,
une grâce, une poésie qui sont
les attributs d’une trapéziste et
l’héroïne, Toulouse, est précisé-
ment trapéziste. Ou plutôt
l’était. Car l’écureuil noir du can-
cer a ravagé sa poitrine, un sein
lui a été enlevé, son épaule

L’Imaginarium
gauche n’a plus ni la force ni
les poches l’équilibre d’antan. Le trapèze,
policier c’est fini pour elle.
Les soldats de l’aube ✶✶✶ Toulouse est une Amazone,
DEON MEYER mais elle n’est pas guerrière. Elle
Zatopek Van Heerden était un a elle a du mal à vivre. Son Odi-
bon flic, avant sa chute. Mais il lon, son partenaire du ciel et son

a gardé l’instinct et les mé-
thodes, comme il le prouve en
cherchant, pour une avocate,
un testament disparu. Et en
tombant sur des faits très
inquiétants surgis d’un passé
brutal qui ne se laisse pas
oublier. Le troisième roman de
l’écrivain sud-africain méritait
bien d’entrer dans la nouvelle
série « Polar culte » de la col-
lection. P.My
A la Foire du Livre les 27 et 28 février
Traduit de l’anglais (Afr. du Sud) par
Robert Pépin, Points, 519 p., 8,40 €
policier historique
L’exécuteur de la haute justice ✶✶
JEAN D’AILLON
En même temps qu’un inédit,
Une étude en écarlate (10/18),
une réédition d’un auteur
prolifique versé dans les en-
quêtes historiques. Aussi à
l’aise au 17e siècle qu’à des
époques plus lointaines, il
entraîne Louis Fronsac, person-
nage récurrent d’une longue
série, à la recherche d’un pos-
sible héritier du duc de Rohan.
On croise La Fontaine, son ami
Poquelin dit Molière, Tallemant
des Réaux et des intrigues
sournoises qui se dénouent
parfois par le glaive. P.My
A la Foire du Livre le 28 février
Le Masque poche, 400 p., 7,90 €
roman
Mãn ✶✶
KIM THÚY
Entre le Vietnam et le Québec,
Mãn éprouve quelques difficul-
tés à se situer. D’autant qu’elle
de Dirty Monitor
amoureux, l’a quittée. Elle est
seule, avec sa chimio, ses frères
et sœurs déglingués dans la mai-
son familiale de l’île d’Orléans,
en plein milieu du Saint-
Laurent. Vaincre seule, elle ne le
peut pas. Elle a besoin qu’on
l’aime. Elle a besoin d’aimer. De
Le collectif anime un espace de 600 m2 chaque année à la Foire du livre renouer avec l’humanité.
Elle y arrivera. Grâce aux car-
depuis trois ans grâce à la technique du mapping vidéo nets d’un ancêtre explorateur,
grâce aux lettres imaginaires
qu’elle écrit à un Moumbala, au
Sénégal, grâce à Blanche, cancé-
reuse elle aussi, grâce à Ulysse.
La fin est belle, certes, mais c’est
l’itinéraire pour y parvenir qui
est le plus beau, grâce à l’écriture
aérienne, colorée et sensible de
cette écrivaine québecoise.
JEAN-CLAUDE VANTROYEN
A la Foire du livre
du jeudi 26 février au lundi 2 mars
Un
observateur
fin et vigilant
PRATIQUE du quotidien
Comme dans une BD nouvelles
J’écris parce que
à l’Imaginarium je chante mal
C’est l’attraction numérique
de la Foire du livre. Un es- ✶✶✶
DANIEL H.
pace de 600 m2 sous la
RONDEAU
forme d’un laboratoire expé-
Quadrature
rimental où des architectes,
mixeurs d’images, dessina- 140 p., 16 €
teurs vont faire sortir des

A
Enki Bilal à l’Imagi-
livres les personnages.

s’attribue trois mères, complé-
mentaires dans leurs rôles
différents. Le point de rallie-
ment, qui permettra l’équilibre,
est la cuisine. Elle puise aux
racines même de la culture
originelle et renoue avec elle
en réinventant des saveurs
liées à des souvenirs. Un menu
délicat et appétissant, traduit
en mots élégants et rehaussé
par un amour épicé. P.My
A la Foire du Livre du 27 février
au 1er mars
Liana Levi, « Piccolo », 160 p., 10 €
roman
La maison atlantique ✶✶
PHILIPPE BESSON
Chronique d’un drame annon-
cé, mais dont on mesure mal la
dimension avant qu’il sur-
vienne, à la fin. Il se double
d’une responsabilité à laquelle
le narrateur n’échappera pas.
Avant d’en arriver là, le fil
sinueux du récit ramasse les
blessures du passé avec le
fantôme de la mère morte et
les fautes du père, transposées
sur un présent aux couleurs
sombres. Reste au jeune
homme de 18 ans à trouver le
sens de sa vie. P.My
A la Foire du Livre le 28 février
10/18, 192 p., 7,10 €
Charleroi, dans
la rue de Marci-
nelle, juste à côté
de la salle du
Vecteur, se
trouvent les stu-
dios des Dirty Monitor. Le nom
intrigue au premier abord
comme leurs univers lorsqu’on
pénètre dans leur bureau. Des
ordinateurs partout, des câbles,
et puis ici ou là dans les coins,
des figurines de Star Wars, des
robots jouets sur les rebords des
fenêtres. « Nous sommes en plein
déménagement, glisse entre deux
cartons l’un des fondateurs du
collectif, Mauro Cataldo. Quand
elle sera terminée, nous irons à la
Porte de l’image, le futur centre
culturel dédié aux arts numé-
riques sur les quais de Sambre. »
Dans ces locaux travaillent une
dizaine d’indépendants, des in-
fographistes, informaticiens, in-
génieurs du son, architectes et
dessinateurs industriels. Tous
s’activent sur des projets de
mapping vidéo qui nécessitent
des compétences variées. « Pour
résumer le mapping, c’est proje-
ter des images sur une façade ou
un écran et réaliser des effets 3D.
Tout ça avec du son et une his-
toire si possible. »
Résultat final : un court-mé-
Ouvert sur le site de Tour &
Taxis, du jeudi 26 février au
dimanche 1er mars avec des
sessions de 10 à 19 heures,
le vendredi 27 février noc-
turne jusqu’à 22 h 30, et le
lundi 2 mars de 10 à
18 heures. Cette année, on
pourra voir les invités José-
Luis Munuera, Christian
Darasse, Eric Powell, José
Muñoz, etc. Le programme
complet sur flb.be/bd.
trage de dix minutes diffusé sur
une chapelle, un monument ou
sur des écrans blancs pour les
décors de spectacles et concerts.
La variété de formation des
membres du groupe permet à
Dirty Monitor de construire des
performances vidéo et sonores
uniques. Dans l’Imaginarium de
la Foire du Livre (lire ci-contre),
ils plongent les spectateurs dans
l’univers d’auteurs de bande des-
sinée. Les personnages d’Enki
Bilal ou les architectures impres-
sionnantes de François Schuiten
s’agitent sur les écrans.
Ephémère
Leur technique peut aussi s’ex-
primer sur des murs extérieurs.
« Dans ces cas-là, on va d’abord
sur place, on prend les mesures.
On redessine le bâtiment tel qu’il
existe. Ensuite, on conçoit la
création, l’histoire, puis on uti-
lise la 3D et le son. »
Dernièrement, ils étaient à la
fête d’ouverture de Mons 2015
avec Cloé, un gigantesque robot
qui s’étalait sur les murs de la
cour du Carré des Arts, à 360 de-
grés. L’intelligence artificielle
nous emmenait dans les profon-
deurs de la Cité du Doudou, un
monde futuriste imaginaire où
les hommes l’avaient construite.
A la fête de la Lumière de Gand
(le Lichfeest), Dirty Monitor
nous faisait revivre l’incendie de
leur cathédrale au XVIIe siècle.
Le feu dévorait la façade. Des au-
thentiques engins de construc-
tions se mettaient à rebâtir la ca-
thédrale, pierre par pierre. Ap-
paraissait alors un trône central
à l’intérieur d’une nef virtuelle.
Un air de Game of Thrones ?
« Normal, on s’est inspiré de la
série, explique Mauro. Pour
Mons, c’était Blade Runner, un
peu Avatar. Notre style est très
geek. On aime bien les robots, les
contes de fées… Dans le mapping,
c’est un peu comme dans la mu-
sique, plus ça se développe plus
naissent des styles différents. »
Le mapping vidéo est un art
narium de la Foire
du livre de Bruxelles
en 2013. © D. R.
encore jeune. Dirty Monitor est
apparu il y a dix ans. La société
de Franco Dragone a repéré les
deux acolytes Denis et Mauro
qui faisaient du VJing en club,
c’est-à-dire du mix d’images en
live sur la musique avec leurs or-
dis. Au fur et à mesure, l’équipe
s’est agrandie. « Notre collectif
fonctionne, car de la conception
à la réalisation on fait tout nous-
mêmes, de la réalisation à la 3D,
au son et à la musique. Nous
sommes des artistes complets. »
Le savoir-faire et la technicité
de ces autodidactes sont aujour-
d’hui reconnus en Belgique et à
l’étranger. Pendant qu’ils
conquièrent la Chine avec la so-
ciété de Franco Dragone, Mons
2015 leur donne l’opportunité de
travailler pour huit projets diffé-
rents, dont le décor de la pièce de
théâtre Amnésia de Jean-Michel
Van den Eeyden. A chaque fois,
ce sont plusieurs mois d’énergie
pour de l’éphémère. « On filme
tous nos shows, car on sait que ça
ne pourra jamais être refait.
C’est le seul souvenir qui nous
reste. »
FLAVIE GAUTHIER
D
aniel H. Rondeau est
prof de français à Mont-
réal. C’est un observa-
teur fin de la vie de tous les jours,
à l’école, au bar, dans la rue, dans
le métro, en voiture. Cet univers,
il l’a recréé dans ses nouvelles,
avec beaucoup de sensibilité et
de talent. Ce sont des tranches
de vie. Courtes. La plus longue
des nouvelles fait sept pages, la
plupart une à deux. Une situa-
tion, un dialogue. Cocasse,
émouvant, dramatique, drôle,
interpellant.
Le conducteur qui fait “bang
bang” avec sa main en direction
de la fillette qui le regarde par la
lunette arrière de la voiture qui
précède. Une fille, jolie, qui tente
d’avoir ses points en séduisant le
prof, elle qui n’a jamais mis les
pieds à son cours. Un aliéné qui
s’échappe de l’asile. Une com-
pagne qui s’en va. Un rendez-
vous raté. Une conversation de
bar sur le bonheur. Les relations
avec la voisine du dessus. Tout
est matière à court texte, incisif,
ironique, doux-amer, beau
comme un chardonneret qui pé-
pie dans les arbres.
JEAN-CLAUDE VANTROYEN
A la Foire du livre
du 27 février au 2 mars

39
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

40 leslivres SPÉCIAL FOIRE DU LIVRE DE BRUXELLES

zoom sur
trilogie
Le magicien
de Whitechapel,
tome 1
✶✶
La sympathique
malédiction
BENN
Dargaud
64 p., 15,99 € Gilles Dal et Fred
Créateur attachant de Mic Mac Jannin dessinent
Adam et de Valentine Pitié,
Benn pactise avec le diable la vie et l’histoire
du Belge
du Belge
pour recréer la magie du
Londres fin de siècle, celui du
prestidigitateur Jerrold Picobel-
lo. Toute sa vie n’a été qu’illu-
sans chichis
sion, jusqu’au jour où sa vie
rebondit sur la scène d’un
Music-Hall en ruines. Da.Cv. humour
A la Foire dimanche à 11h, stand 344 Comment devenir est aujourd’hui pour moitié fran- Flupke, en érigeant des statues vernement. Le Guinness Book en comprennent rien, mais cela per-
belge ? çais. Le grand Jules avait vu en officielles aux champions de vo- fait foi. Pour saisir toute la com- met de se jouer des querelles po-
✶✶✶ nous des « fortis », ce qui ne vou- gelpik. Le Belge a ceci de pré- plexité du débat institutionnel, liticiennes. Sur le plan politique,
série GILLES DAL, lait pas dire des banquiers ni des cieux : il n’entend rien à la pompe Gilles Dal et Fred Jannin nous le Belge est une surprise systéma-
Robert Sax, FRED JANNIN braves, mais plutôt des incultes. ni aux hommages et quand il ac- rappellent, photos à l’appui, que tique. Ses dirigeants sont les hé-
tome 1 Jungle/Lafon Autant savoir. croche une plaque commémora- « 13 h » peut se traduire par ritiers spirituels des Schtroumpfs
✶✶ 48 p., 10,45 € Gilles Dal et Fred Jannin ont tive quelque part, Gilles Dal et « 14 h 30 » en flamand, et que si et de Gaston Lagaffe.
RODOLPHE, donc cherché ailleurs les raisons Fred Jannin sont forcés de la distance qui vous sépare de L’album se termine par une
de la sympathie chevillée au constater que « c’est avec quatre « Bruxelles » est de « 22 km », mise en abyme des belgicismes

ALLOING
Delcourt
46 p., 14,95 €
Le Bruxelles des années 1950
sert de décor nostalgique aux
aventures du garagiste Robert
Sax et de son ami libraire.
L’intrigue policière est un pré-
texte à de superbes mises en
scène de carrosseries vintage
sur la place Rogier, avant la
construction de la tour du
Sheraton, ou le long du légen-
daire viaduc de l’Expo 58. Da.Cv.
A la Foire samedi, à 14h30 et
dimanche à 11h et à 14h30, stand 100
série
Silas Corey,
tome 3
✶✶✶
FABIEN NURY,
PIERRE ALARY
Glénat
64 p., 14,95 €
Silas Corey est un escroc flam-
boyant et prêt à tout. A la veille
de sa mort, l’impitoyable ba-
ronne Zarkoff le charge de
retrouver son héritier. Mais
cette mission à hauts risques
dérange tous ceux qui rêvaient
déjà de se partager le juteux
empire de la marchande
d’armes. Da.Cv.
A la Foire vendredi à 16h, stand 211,
et samedi à 14h30, stand 100
réédition
L’innocente✶✶✶
WARNAUTS
ET RAIVES
Le Lombard
80 p., 14,99 €
L
e citoyen Gilles corps des Belges. Ils ont été voir clous différents ». celle qui vous reste à parcourir les plus flagrants. S’il ne fallait en
Dal avait déjà du côté du Palais royal où, pour arriver à « Brussel » sera de garder qu’un seul, ce serait la
commis l’indis- contrairement à Buckingham Ne dites pas 13 h mais 14h30 « 18 km ». Il faut y voir autant de « klette » : un mot qui, selon les
pensable manuel Palace, c’est tous les jours Par contre, s’il est une disci- preuves que la Belgique est « une auteurs, va comme un gant aux
patriotique Com- « portes ouvertes » et le Roi ne pline particulière dans laquelle le terre de liberté ». ministres sans envergure et dé-
ment devenir belge coiffe jamais de couronne. Quant Belge se distingue de tous les A lire tout ça, on saisit pour- nués de personnalité. « Tof » dé-
en 10 leçons. Avec son complice à aux cérémonies officielles, leur autres peuples de la terre, ce sont quoi, vu de l’étranger, le Belge a finition pour clôturer un livre qui
l’œil torve Fred Jannin, il pousse scénario emprunte davantage les « négociations institution- l’image d’un « fournisseur de se joue de tous nos tabous.
le portrait dans la démesure en aux blagues de Toto qu’aux ri- nelles ». Quand son avenir est en bonne humeur ». Pas de fossé DANIEL COUVREUR
faisant du « Belge type » un véri- tuels du Quai d’Orsay. question, le Belge est capable de entre la gauche et la droite chez
table héros de bande dessinée. Le protocole n’a jamais été le se surpasser. Il préfère la gaufre à lui. D’un naturel poète, il forme Gilles Dal et Fred Jannin seront en dédi-
La vérité historique nous force fort des Belges, Hergé s’en mo- la potion magique et, à ce régime des coalitions jamaïcaine, arc- caces à la Foire, vendredi
à écrire que Benoît Dupont et quait déjà dans les années 1930 à riche en compromis, il est ca- en-ciel, violette, turquoise ou à 18 heures, sur le stand 414.
Edgar Kosma avaient déjà osé travers les gags de Quick et pable de tenir 541 jours sans gou- orange-bleue. Les citoyens n’y
l’aventure avec Le Belge, un per-
sonnage aux allures de zigzag sur
la frontière linguistique. Mais le
style choisi par Gilles Dal et Fred
Jannin s’inscrit dans une veine
véritablement ethnographique.
Le dessin se mêle les pinceaux de
clichés historiques et documen-
taires authentiques. Il ne s’agit
plus seulement de savoir com-
ment devenir belge, mais aussi de
comprendre comment le rester.
« Il n’y a pas plus de Belge type
que de cycliste type ou de serial
killer type », ose Gilles Dal dans
sa mise en bouche. Il n’a pas tort.
Sujet d’un roi sans vrai pouvoir et
habitant d’un pays si souvent
conquis par d’autres, « le Belge le
plus chimiquement pur est un sa-
vant mélange d’un peu de
tout »… Et c’est justement ce qui
le rend sympathique !
Mais attention, tous les Belges
ne sont pas forcément sympa-
thiques. Les auteurs pourfendent
le stéréotype. Ne dit-on pas,
entre autres, que « le Wallon est
paresseux et profiteur » ou que le
Flamand est « nationaliste et
égoïste » ? Ils sont pourtant
belges tous les deux. Jules César
n’en doutait pas même si, à cette
époque, les Belges étaient avant © JUNGLE/MICHEL LAFON.
tout gaulois et que leur territoire

Emblème de la race aryenne,

Nina se fait couper les cheveux
pour fuir Ordensburg, où les
nazis élevaient les enfants du
Montevideo-Bruxelles, Liberté relative
national-socialisme. Déguisée
en garçon, elle sert de traduc-
teur aux Alliés et traverse le
deux villes superposées en république islamique
Reich en ruines. Elle y laissera
son innocence. Da.Cv. roman qui était au fond, vu d’Argentine, une roman départ du Chah, le retour de Khomeini et
A la Foire vendredi à 19h Bruxelles piano-bar sorte de Belgique... » Le jeu de miroirs de- Azadi l’instauration de la république islamique.
et samedi à 11h, stand 344 ✶✶ viendra d’ailleurs, à la fin du roman, verti- ✶✶✶ Les obligations imposées par celle-ci lui
JUAN CARLOS gineux. SAÏDEH PAKRAVAN sont familières et elle les respecte, bon
MONDRAGÓN En attendant, Leopoldo traverse avec Belfond gré mal gré, tout en espérant une évolu-
réédition Traduit de l’espagnol (Uru- difficulté, et en dialoguant avec son chat, 448 p., 19 €, ebook 12,99 € tion de la société. Les manifestations
Un point guay) par Gabriel Iaculli une année noire : 1992 est marquée par la sont l’occasion de la revendiquer. Mais
c’est tout et Annie Morvan mort de son père et par des événements aussi, pour le pouvoir, de peser sur les
✶✶✶ Seuil, 416 p., 24 € douloureux. S’il en avait la force, il écrirait contestataires et de les emprisonner en

E
FRANÇOIS peut-être des romans policiers comme Si- n juin 2009, après la réélection nombre. Un jour, Raha est embarquée et

BOUCQ
Le Lombard
80 p., 14,45 €
François Boucq est le fruit
défendu d’un accident géné-
tique entre Rembrandt, Picasso
et Kandinsky. Dans ce livre
tracé à main levée, il signe une
mise au point magistrale de
l’histoire du graphisme. Atten-
tion, ça chatouille la ligne claire
et ça met des coups de pied
dans les houppettes. Da.Cv.
A la Foire dimanche à 14h30 et à 16h,
stand 344
N
e dites plus Montevideo :
pour Leopoldo Cea, qui y est
journaliste, chaque lieu
évoque Bruxelles. En gros et en
détail. Il entre dans un bar, il est
pris dans un embouteillage, il
tourne le coin d’une rue, aussitôt il
change de pays. Il est vrai que le
sien devient étouffant tant le Mal
s’y manifeste avec une violence © D. R.
toujours plus grande. Son oxy-
gène, Leopoldo le produit lui-même, en
défendant une production culturelle lo-
cale dont il sait bien qu’elle n’est pas à la
hauteur de ce qu’il dit. Ou en pensant à cet
ailleurs européen comme un miroir tendu
par Henri Michaux : « Dans cet Uruguay
menon ou comme Jean Ray, à toute vi-
tesse. Mais il semble dépassé par la vitesse
à laquelle le monde court autour
de lui et ne parvient à s’arrêter
que dans l’espace imaginaire où
Bruxelles se superpose à sa
propre ville.
S’il ne poussait pas l’intros-
pection du narrateur jusqu’à la
rendre parfois éreintante,
Bruxelles piano-bar serait un
parfait exemple de coexistence presque
pacifique entre deux mondes réels qui, en-
semble, en forment un autre, imaginaire.
PIERRE MAURY
A la Foire du livre le 1er mars
d’Ahmadinejad à la présidence le cauchemar commence.
iranienne, la rue s’emplit de ma- Violée en prison par trois hommes,
nifestants. Portés par le mot per- meurtrie dans sa chair et dans
san « azadi », qui signifie « liber- son esprit, Raha, après un
té », en particulier sur la place temps d’hésitation, décide de
qui porte ce nom. Azadi, c’est relever la tête et d’entamer une
aussi un roman de Saïdeh Pakra- procédure judiciaire contre ses
van où l’écrivaine retrace, sous bourreaux. Le regard des autres
forme de fiction, l’itinéraire mou- a changé, elle compte ses dé-
vementé de quelques person- © MAX RESDEFAULT. tracteurs et ses partisans. Mais
nages imaginaires mais très vrai- elle devient une femme qui
semblables. puise force et détermination dans ses
Au centre du récit, bien que tous les blessures. Son beau portrait est aussi ce-
protagonistes se succèdent à la narration, lui d’une société.
Raha, étudiante en architecture qui n’a PIERRE MAURY
pas, au contraire de ses parents, connu
Téhéran avant la révolution de 1979, le A la Foire du livre les 27 et 28 février
40

« C’est le moment d’avoir
un sursaut de courage »
Jérémy Ferrari renfile son costume de producteur pour la
2e édition de son festival à Louvain-la-Neuve avant
d’écrire son prochain spectacle.
ENTRETIEN
u fil du temps, Jérémy Ferra-
A ri s’affirme. Certes, il n’a ja-
mais eu la réputation d’avoir la
langue dans sa poche mais au-
jourd’hui, il prend de l’assurance
en tant que producteur. La se-
maine prochaine, il sera aux ma-
nettes de la deuxième édition du
Smile and Song festival de Lou-
vain-la-Neuve.
Votre première édition a affiché
complet et vous vous apprêtez à
renouveler la performance pour
2015. Comment expliquez-vous
ce succès ?
Je pense qu’il y avait un
manque sur Louvain-la-Neuve.
De plus, les festivals sont par-
fois un peu vieillots dans la pro-
grammation. Là, on est dans
des choses plus modernes avec
Jeff Panacloc et Kendji Girac.
Pour le gala, les artistes doivent
former un duo et écrire un
sketch. Cela fait le succès et les
audiences sur la chaîne de la
TNT, D8. On est deux jeunes
producteurs de 29 et 28 ans. Ce-
la répond à notre public. Pour
l’année prochaine, on pense
mettre plus de spectacles sur 5
ou 6 jours. On a préféré com-
mencer petit car c’est beaucoup
PRÉSENTE
DU 13 AU 22 FÉVRIER
GUS PETIT OISEAU,
GRAND VOYAGE
et beaucoup d’autres séances
© Le Parc Distribution www.animafestival.be
d’argent, un festival, et il faut
être sûr qu’on nous suive.
Vous avez été rentable l’année
précédente ?
Un festival n’est pas fait pour
gagner de l’argent. On se fait
plaisir, on crée quelque chose.
On veut bien payer les gens,
créer de beaux décors, de belles
lumières ; donc, si on ne perd
pas d’argent, c’est déjà bien.
Vous vous sentez bien dans le
costume de producteur alors
que vous n’avez été révélé que
depuis 4 ans au grand public ?
Oui. C’est une envie. J’aime bien
monter des choses. J’aime faire
travailler des gens et créer des
projets. Quand je ne fais pas
tout de A à Z, je suis déçu du ré-
sultat. Les chaînes ont aimé le
gala et me proposent d’autres
programmes. J’ai un projet de
documentaire sur les prisons
aussi. Enfin, je produis la Belge
Laura Laune. Laura, c’est un
coup du hasard. On s’est ren-
contré dans un festival et j’ai
adoré son univers de fille naïve
qui balance des horreurs. Elle
cherchait de l’aide pour l’écri-
ture et je lui ai dit que si j’écri-
vais avec elle, je la produisais

Nocturnes les
26.02 et 25.03

DEMAIN
le 22, à 14h
à Flagey et ailleurs
aussi, ce qu’elle a accepté. Il faut
savoir prendre des risques fi-
nanciers, être bien entouré,
monter une équipe. J’aime bien
coacher, négocier avec les
chaînes. Les producteurs ont
aussi un vrai travail artistique.
C’est aussi une façon de vous
imposer dans les émissions de
télé qui sont parfois un peu
réticentes à vous inviter.
Elles ne sont pas réticentes mais
je dois parfois me battre pour
dire ce dont j’ai envie. Aujour-
d’hui, il n’y a pas de totale liber-
té d’expression en France. Les
gens ne sont pas des idiots et ils
savent faire la différence entre
une vanne et un raciste qui
vient exprimer un point de vue
politique. J’espère que les mé-
dias ne vont pas faire 1.000 pas
en arrière et se censurer.
Votre prochain spectacle porte-
ra sur la guerre. L’abordez-vous
différemment depuis les atten-
tats de Paris ?
Je l’aborde comme une suite lo-
gique. J’ai parlé de la religion et
maintenant de la guerre. Je n’ai
pas peur d’aller sur ce thème-là.
Plus c’est risqué, plus cela m’ex-
cite. Je pense qu’il y a beaucoup
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
CULTURE WEEK-end 41
LESBRÈVES
ARTS PLASTIQUES
Une « réaction visuelle » à la
condamnation de Tuymans
Quelques 125 artistes ont ap-
porté leur contribution à une
exposition organisée à Anvers
en réaction à la condamnation
du peintre figuratif Luc Tuy-
mans pour plagiat. Celui-ci
s’était servi d’une photo de
presse comme source d’inspi-
ration pour son oeuvre A Bel-
gian Politician. Le tribunal civil
d’Anvers avait jugé le 15 janvier
dernier que M. Tuymans avait
à dire. J’avais dé- violé les droits d’auteur en fai-
jà pris des
risques avec la
Torah, la Bible
sant une peinture de cette pho-
to sans autorisation de la pho-
tographe. Les instigateurs de
et le Coran. Des l’exposition, Lieven Segers et
menaces de Tom Liekens, considèrent leur
mort, j’en ai eu initiative comme une « réaction
mais on doit re- visuelle » à cette affaire, une
lativiser. Si on manière d’élargir le débat, se-
provoque, on lon eux. Kamagurka, Jan Fabre,
doit assumer le Fred Bervoets ou encore Pjeroo
fait d’avoir des sou- Roobjee ont apporté leur
cis. On peut me dire que ce contribution à cette exposition
n’est pas drôle mais cela ne jus- gratuite qui se tient jusqu’au 28
tifie pas la violence verbale et mars dans la galerie Marion De
physique. Je trouve que c’est Cannière. (b.)
particulièrement le moment
d’avoir un sursaut de courage,
de ne pas se soumettre à la peur, sur lesoir.be
sinon c’est la mort de l’humour. Chaque jour, sur notre site, un
Ma seule grosse crainte est de court-métrage projeté à Anima.
décevoir les gens, de ne pas faire Aujourd’hui : Peter Pix – Bilen de
un spectacle percutant, drôle et Trine Heller Jensen (DK). Qui n’a
intelligent. ■ jamais manqué d’avaler les sur-
VANESSA LHUILLIER prises présentes dans les paquets
de céréales ? C’est ce qui arrive à
Smile and Song festival du 25 au 28 Peter P dans ce film présenté dans
février à Louvain-la-Neuve. Programme le cadre de la Nuit Animée d’Ani-
www.smileandsong.be ma ! Une sélection spéciale de
courts-métrages au ton léger et
drôle, mêlant films de profession-
nels et d’étudiants, pubs et clips. À
Jérémy Ferrari s’apprête à tremper voir ce 21 février à 21h30, à Flagey.
sa plume dans la noirceur des conflits Plus d’infos sur www.animafesti-
internationaux. © JULIE CAUGHT. val.be.

LE SNIPER LE PLUS REDOUTABLE
DE L’HISTOIRE AMÉRICAINE
LE 25 FÉVRIER
AU CINÉMA
Facebook.com/WarnerBrosBelgium #AmericanSniper
41
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

42 WEEK-end CULTURE

La nudité au théâtre
embarrasse le public scolaire
La nudité s’est banalisée sur la scène. Pourtant, elle fait toujours frémir les jeunes, alors
qu’internet ou la pub font bien pire. Radicalisation des mœurs ? Malaise d’ados ? Enquête.

R
Rien à faire, les ados sont une curieuse
espèce. Ils peuvent se divertir devant les
clips vidéo de midinettes plus lascives et
dénudées qu’une star du porno mais
jouer les vierges effarouchées devant une
paire de fesses aperçues au détour d’un
spectacle de cirque contemporain. Les
publicités ultra-vulgaires qui polluent
leur environnement et les contenus
dignes d’être classés X sur les réseaux so-
ciaux ne les font pas ciller mais au
théâtre, une romantique scène d’amour
où l’on devine un bout de poitrine peut
les rendre hystériques. Il y a quelques se-
maines, on a même vu un jeune garçon
se lever pour quitter la représentation
quand une comédienne s’est mise à nu,
sans provocation mais avec une timidité
poignante, pour dénoncer la déshuma-
nisation de notre monde.
Nous avons voulu creuser ce paradoxe
qui, visiblement, déconcerte aussi les
programmateurs et les professeurs. Aux
Halles de Schaerbeek, Anne-Sophie
Noël, responsable de la médiation au-
près des publics scolaires, le reconnaît :
il n’est pas facile de faire venir une école à
un spectacle qui fait intervenir la nudité.
« C’est d’ailleurs souvent une des pre-
mières questions que nous posent les pro-
fesseurs : Y a-t-il du nu ? On sent une
crainte des profs face aux réactions éven-
tuelles des élèves, et surtout des parents.
Parfois, la présence de la violence pose
moins de problème que la nudité. On
Au Théâtre de Liège, la chorégraphie « Tragédie » d’Olivier Dubois a été proposée aux profs en début de saison mais pas
une seule école n’a pris le risque d’y emmener ses élèves. © FRANÇOIS STEMMER.
pourrait penser que ce sont les filles qui
vont mal réagir à la présence d’un garçon
nu mais souvent, ce sont les garçons qui
sont les plus virulents. Je me souviens
d’un spectacle brésilien, avec un homme
nu, qui avait mis certains garçons très
mal à l’aise, comme s’ils se sentaient atta-
qués dans leur virilité. »
On pourrait imaginer que le problème
se pose essentiellement dans des quar-
tiers, comme Schaerbeek, avec une
grande mixité culturelle, mais l’expé-
rience du Théâtre de Liège prouve le
contraire. « Nous avons aussi ces réac-
tions de malaise avec des écoles favori-
sées, précise Bernadette Riga, interlocu-
trice des publics scolaires au Théâtre de
Liège. Même quand nous en discutons
dans les classes, que nous expliquons
comment ça se justifie, ça reste tabou. La
nudité provoque toujours des réactions
fortes dans la salle. Surtout quand elle
fait face à un corps imparfait, à un
homme de 50 ans par exemple, comme si
le rapport des jeunes au corps était per-
verti par l’image de corps-objet véhiculé
par la pub. » À Bruxelles comme à Liège,
les médiatrices constatent qu’il reste en-
core beaucoup de travail pour faire com-
prendre que la nudité n’est pas gratuite,
qu’elle revêt un sens artistique, esthé-
tique, dramaturgique. Toutes deux re-
fusent l’idée de faire de l’autocensure
face aux écoles mais reconnaissent la né-
cessité d’un compromis. « Il n’est déjà
pas évident de sensibiliser les profs à
notre programmation, qui est assez
contemporaine ; on ne veut pas, en plus,
leur donner le sentiment de les provo-
quer. L’important est d’ouvrir les publics
aux arts de la scène, » explique Anne-So-
phie Noël.
Y a-t-il eu régression en matière de to-
lérance du nu ? Alors que de petits mais
bruyants pans de la société font machine
arrière sur les questions de genre, le ma-
riage pour tous ou l’avortement, y a-t-il
une radicalisation des mœurs concer-
nant la nudité. « Non ! » affirme Cathe-
rine Simon, ancienne programmatrice
jeune public du Centre culturel Jacques
Franck, qui fut l’une des premières à
montrer de la danse aux jeunes. « Je me
souviens d’un spectacle dans les années
80, avec un homme torse nu, en collants
de danseur avec un cache-sexe, très ni-
ckel. Il y a eu un tel grabuge dans la salle
qu’on a dû interrompre. Dans les milieux
avec lesquels on a travaillé, à majorité
maghrébine, c’est tout simplement ta-
bou. On ne peut absolument pas montrer
de nudité. Cela n’a pas changé mais la
nudité s’est banalisée, ce qui accentue
peut-être le décalage. Avant, on était
beaucoup plus conscient de la nudité sur
scène. C’était là pour choquer, dans un
milieu artistique plus élitiste. Aujour-
d’hui, l’art est plus accessible. Il y a un lâ-
cher prise de la part des programma-
teurs qui se disent qu’on peut tout mon-
trer et que les publics n’ont qu’à s’habi-
tuer, sans se rendre compte que certains
tabous persistent. Si on ne respecte pas
cela, on peut perdre tout un public asso-
ciatif. Et puis, quel que soit le milieu
culturel, la nudité, c’est toujours très fort
sur scène. D’autant plus chez les ados.
C’est terrifiant pour eux. Ils ont l’air libé-
rés, comme ça, mais il y a encore beau-
coup de pudeur et de non-dits à cet âge-
là. » ■
CATHERINE MAKEREEL

la comédienne les élèves « Les parties génitales, c’est choquant »

« A ce moment-là, A l’Institut de la Vierge fidèle
on ne voit que ton corps »
oir des fesses sur un plateau
V de danse contemporaine est
devenu aussi prévisible que les
boules sur le sapin de Noël.
Même au théâtre, il n’y a plus de
quoi fouetter un chat. Dans nos
contrées européennes, la nudité
ne choque plus guère. Pourtant,
du point de vue de l’acteur ou du
spectateur, c’est toujours aussi
fort, et jamais anodin ! Inévita-
blement et imperceptiblement,
une scène de nu, si brève soit-
elle, traverse la salle d’un silence
prégnant, d’une tension presque
palpable, d’une énergie bizarre.
Isabelle Paternotte en a fait l’ex-
périence, quand elle jouait dans
Île Lointaine au Rideau de
Bruxelles il y a quelques années.
Pour jouer une scène d’amour
demi-nudité. Malgré tout, la co-
médienne en garde un souvenir
à vif. « C’est une décision impor-
tante de mettre un comédien à
nu. Même si la nudité s’est bana-
lisée, on ne s’habitue pas. Je
n’aime pas la nudité au théâtre.
Que ce soit en tant que comé-
dienne ou spectatrice. Même si ce
n’est que pour un quart de se-
conde, tu sais que le spectateur
est forcément voyeur et que c’est
ton vrai corps qu’il va regarder.
Même si la nudité est justifiée
par le propos, qu’elle a du sens,
tu sais qu’à ce moment-là, on ne
voit pas autre chose que ton
corps. On quitte le monde du
rêve, du théâtre, de la représenta-
tion, et le spectateur regarde tes
vrais seins, tes vraies fesses. Le
à Schaerbeek, la dynamique
professeur de français emmène
régulièrement ses élèves voir des
spectacles. Le dernier en date,
Clockwork, spectacle de cirque
de la compagnie Sisters aux
Halles, a mis les élèves de troi-
sième et quatrième secondaires
en émoi : une acrobatie, fesses à
l’air, dévoilait le corps musclé
d’un artiste. La plupart ne se
sont pas sentis choqués, mais dé-
stabilisés. Paroles de jeunes :
Réalisme. « Quand on y réfléchit,
on sait que c’est naturel, mais sur
la scène, tout à coup, c’est plus di-
rect, plus concret. C’est vrai que
dans les clips, on voit des filles à
moitié à poil, mais là, il y a le
filtre de l’écran. »
Trouble physique. « C’est le corps
humain, ça fait partie de nous,
mais quand on est ados, on est
musulmans, pour qui ça va être
plus tabou. Ça dépend de l’éduca-
tion qu’on a reçue. Certains n’ont
sans doute jamais vu, en vrai,
d’autres corps nus que le leur. Le
malaise des uns se propage aux
autres. Le fait d’être accompagné
d’adultes aussi, de voir “ça” en
même temps que les profs, ça dé-
stabilise ! »
Tabou. « On nous a inculqué que
la nudité, c’est tabou. On nous dit
qu’on ne se montre pas à poil. »
« Roméo et Juliette », mis en scène par Yves Beaunesne, a aussi « Moi, ce qui m’a le plus choqué,
provoqué des remous auprès des élèves, et de leurs parents, pour c’est un autre spectacle de cirque,
une scène légèrement dénudée. © GUY DELAHAYE. où ils ne sont pas nus, mais les
deux hommes se touchent avec
complexés par son corps. La nu- voir les parties génitales, c’est for- une certaine sensualité. Ils sont
dité, c’est comme un miroir. Ça cément choquant. » très tactiles et à la limite, c’est
nous renvoie à notre corps qui La pression du groupe. « La gêne plus impudique que la nudité. »
change, avec lequel on n’est pas est plus grande quand on est avec « Moi, je peux être encore plus
complètement à l’aise peut-être. » les autres. On voit dans la salle choquée si on se moque de la reli-
« Voir une paire de fesses comme ceux qui sont ouverts par rap- gion chrétienne sur la scène. » ■
celles-là, ça peut être beau, mais port à ça, et ceux, plus cathos ou C.Ma.


sur une table, avec son parte-
naire Itsik Elbaz, le metteur en
scène lui avait demandé de se dé-
nuder totalement. Finalement,
après moult discussions, tous les
deux étaient tombés d’accord sur
une
© D.R.
malaise est encore plus grand
quand tu joues devant des ados
parce que tu sais que ça va rica-
ner. Je me souviens être allée ‘Delightfully beautiful.’
faire des animations dans les — THEATERKRANT
classes autour de la pièce. J’étais
un peu stressée par certaines
écoles mais je suis allée à l’école Philippe Quesne/CAMPO Cullberg Ballet/
Decroly, assez décontractée, et
pourtant, c’est là que j’ai eu la
Next Day Jefta van Dinther
question qui m’a le plus étonnée. 27 & 28/02 20:30 + 1/03 15:00 Plateau Effect
Un jeune m’a demandé si, pour KAAITHEATER 6 & 7/03 20:30 KAAITHEATER
cette scène de nu, j’avais été THEATRE (NL+EN) DANSE
payée plus cher. Sur le coup, ça Treize enfants dans un microcosme Spectacle magique, quasi psychédélique.
m’a fait rire, mais après, ça sans adultes.
m’a vraiment interpellée. Ça
dit beaucoup de choses sur
KAAITHEATER & KAAISTUDIO’S ABO = –25% > –50%! >>>
l’image de la femme. » ■ 2 BONNES ADRESSES À BRUXELLES WWW.KAAITHEATER.BE/ABO
C.Ma.

42
 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

CULTURE WEEK-end 43

L’ordre nouveau Le roi Stromae

au plus offrant
de l’industrie musicale MUSIQUE Le chanteur est en fin de contrat
tromae a deux grands

Les chiffres sont en baisse, sauf pour le streaming. Google S atouts : il est talentueux et
malin. Pour de nombreux ar-
tistes comme pour les profes-
et Apple attaquent Spotify, Deezer et les majors du disque. seurs d’économie, il est un mo-
dèle. Avant la crise du disque et
n France comme aux États- la création de nouvelles techno-
E Unis, les chiffres de l’indus-
trie musicale pour 2014 donnent
logies permettant la réalisation
d’un disque à moindres frais, la
à voir une courbe en berne, la plupart des artistes débutants si-
même qu’en 2013, 2012, 2011,… gnaient un contrat d’artiste avec
Les ventes de disques s’étiolent une firme de disque qui prenait
(-11 % en France et -14 % aux son temps pour installer le nou-
États-Unis par rapport à 2013) veau venu. Ce n’est qu’une fois
tout comme les téléchargements célèbre, après trois albums, que
(-9 % en France et -11 % aux l’artiste a les moyens de s’éman-
États-Unis). Globalement, le ciper en devenant son propre
chiffre d’affaires du secteur mu- producteur et signer un contrat
sical a baissé de 5,3 % en France, de licence. Dans ce cas, la firme
à 570 millions d’euros. Pourtant, de disques n’est pas propriétaire
le milieu reste serein, car l’avenir des chansons (bandes, masters)
a un nom : le streaming. et ne s’occupe que de l’exploita- Paul est le patron de Stromae.
Si les ventes physiques consti- tion du disque (marketing, pro- © RENÉ BRENY.
tuent encore la majeure partie motion, distribution, export). Et
du gâteau musical (aux alentours l’artiste touche un pourcentage Aujourd’hui, comme l’a confir-
de 70 %), le streaming, ou écoute sur les ventes plus important. mé Dimitri Borrey à BFM Busi-
en ligne, poursuit sa belle ascen- C’est ce qu’a choisi dès le dé- ness, Stromae est libre de signer
sion : ses revenus ont augmenté part Stromae, sans attendre avec qui il veut. Va-t-il resigner
de 34 % en France et de 54 % d’être connu, puisqu’en janvier avec Universal qui, en France (où
aux États-Unis. Pour la première 2010, six mois avant la sortie de s’est écoulé 1,8 million de Racine
fois depuis le lancement du mo- son premier disque, Cheese, il Carrée) et en Belgique, a réalisé
dèle il y a sept ans, sa part dé- constitue sa SPRL, Mosaert. En un excellent travail ? Peut-être.
passe celle des téléchargements font aujourd’hui partie son frère Les négociations sont en cours à
(en baisse), permettant ainsi au Luc Junior Tam (directeur artis- la veille de la reprise, le 13 mars,
marché numérique de progres- tique), son manager Dimitri de sa tournée internationale qui
ser. En clair, « nous assistons à Si les ventes physiques constituent encore la majeure partie du gâteau musical (aux alentours de Borrey ainsi que Thomas Van l’emmènera en Afrique, en Amé-
une restructuration du marché 70 %), le streaming, ou écoute en ligne, poursuit sa belle ascension. © D.R. Cottom, producteur exécutif. rique du Sud et en Asie, avec, en
autour du streaming », estime Mosaert, basé à Uccle, travaille apothéose, le Madison Square
Guillaume Leblanc, délégué gé- se faire une place. Le streaming monopole de distribution au de son lancement et auraient comme un laboratoire à idées, Garden new-yorkais le 1er oc-
néral du SNEP (syndicat fran- est l’avenir du disque ? Dont profit des industries de service l’intention de revendre le leader autant pour la musique que les tobre. Stromae pourrait aussi
çais de l’édition phonogra- acte. comme Apple, explique Vincent mondial de service de streaming capsules de vêtements (en colla- décider de signer avec Universal
phique). Petit résumé de la situation : Rouzé du Centre d’études sur les au plus offrant. boration avec la styliste Coralie pour l’Europe mais une autre
Or, l’avènement du streaming aux côtés des – désormais – tra- médias et les technologies à Pa- Le résultat des courses ? Alors Barbier – sa compagne – et les firme aux États-Unis où, malgré
est aussi celui de nouveaux ac- ditionnels Spotify, Deezer, Qo- ris 8, mais elles demeurent néan- qu’on pouvait penser qu’internet graphistes de Bold At Work). les investissements d’Universal,
teurs dans l’industrie musicale, buz se positionnent Google avec moins celles qui contrôlent la allait démocratiser le secteur Chez Stromae, on a le sens de la la tournée de septembre et la
qui prennent position aux côtés YouTube et donc, MusicKeys ; majorité des catalogues, négo- musical, c’est tout le contraire famille. Une véritable meute que collaboration avec Lorne sur la
des majors du disque. Et ces ac- Apple qui, face à l’essoufflement cient leurs diverses exploitations qui se passe : « Aujourd’hui or- Paul Van Haver a tenu à révéler b.o. de Hunger Games, Racine
teurs, tout le monde les d’iTunes et des téléchargements et leur valorisation commer- ganisée sur le mode dit de l’oligo- au grand public au moment d’al- Carrée n’est toujours pas entré
connaît… (qui avaient chamboulé une pre- ciale ». En clair, les majors ont pole à franges – où les labels in- ler chercher sa Victoire du dans le Top 200 du Billboard.
Quand on parle de streaming, dépendants jouent le rôle de vi- meilleur spectacle de l’année. En France, Sony Music s’est
on a tendance à réduire la dis- Alors qu’on pouvait penser qu’internet vier et les majors assurent l’édi- Stromae est donc son propre déjà dit intéressée mais on ima-
cussion autour des quelques allait démocratiser le secteur, c'est tout le contraire tion et la distribution – cette patron. Il décide in fine de tout. gine mal Pascal Nègre laisser
nouvelles sociétés apparues il y a logique monopolistique reste do- Et cela a toujours été comme ça. partir celui qui, en 2013 et 2014,
sept ou huit ans comme Spotify, mière fois l’industrie du disque), droit de vie ou de mort sur les minante ». Tout au plus, certains Quand il se produit pour la pre- a vendu le plus d’albums, redres-
Deezer ou Qobuz. Mais le plus a racheté Beats pour 2,2 mil- nouveaux sites de streaming. Par acteurs issus de la télécommuni- mière fois au festival NRJ in the sant à lui tout seul une industrie
important site de streaming n’est liards d’euros en mai 2014 ; le exemple, Universal a refusé tout cation et d’internet se sont insé- Park à Charleroi, « Alors on française plutôt en méforme.
autre que… YouTube. Avec un géant de la vente en ligne Ama- contrat d’exploitation avec Prime rés au tableau quand d’autres danse » est un tube sur internet Le succès, c’est le pouvoir et
milliard d’utilisateurs, il dépasse zon a lancé Prime Music aux Music d’Amazon, ce qui rend ont disparu (EMI, BMG qui a été mais le disque n’existe pas en- c’est Stromae qui le détient. Le
de loin les 50 millions d’utilisa- Etats-Unis ; tandis que Micro- l’outil quasi inutile. Plus contrai- englobé dans Sony), poussant les core physiquement. Toutes les chiffre d’affaires de Mosaert,
teurs de Spotify (dont 12,5 mil- soft a son Xbox Music. Entre gnant encore, selon plusieurs labels indépendants à se regrou- firmes sont là et le courtisent pour 2013, est de 2,9 millions
lions payants). Le site de vidéos autres acteurs. sources, les trois majors (Univer- per en masse au sein de la struc- pour qu’il signe. Paul choisit d’euros (pour un résultat net de
en ligne s’apprête d’ailleurs à Bien sûr, il ne suffit pas d’être sal, Sony-BMG, Warner) détien- ture Merlin pour défendre leurs Universal mais ne signe que 1,77 million), selon le registre du
lancer sa plateforme d’écoute en la propriété d’une grosse struc- draient 20 % de Spotify grâce intérêts face aux nouvelles ma- pour deux albums un contrat de commerce belge. Paul a de quoi
ligne payante, MusicKeys, afin ture pour que le succès soit au aux contrats d’exploitation pas- jors que sont Google et Apple. ■ licence lui laissant toute liberté, voir venir ! ■
de concurrencer plus directe- rendez-vous. Les résultats sont sés avec l’entreprise suédoise lors DIDIER ZACHARIE tant financière qu’artistique. THIERRY COLJON
ment encore Spotify et Deezer. d’ailleurs jusqu’à présent va-
Car chacun se lance désormais riables. En tout cas, Spotify et  
dans le streaming. Chacun ? Deezer tiennent toujours le haut
Google (propriétaire de You- du pavé. Mais la question est
Tube), Apple, Amazon,… Ce sont ailleurs : cela sonne-t-il la fin du
eux les nouveaux acteurs de l’in-
dustrie musicale : les entreprises
règne des majors du disque ? Et
bien… Loin s’en faut ! Car les
MOZART
SYMPHONIE N°25 &
de télécom et du web, ces nou- majors ont un trésor : leur cata-
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veaux géants qui ont compris logue.
que dans un secteur secoué de- « Certes, les majors semblent
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43
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
44 WEEK-end
Laurel et Hardy n’ont pas pris une ride
Ce lundi, cela fera un demi-siècle que Stan a rejoint Oli. Les deux éternels enfants ont campé
la première mais aussi la plus irrésistible paire de l’histoire du cinéma burlesque.
Iaveclslelesont les pionniers d’un genre dont
succès ne s’est jamais démenti
temps. Omar Sy et François Clu-
zet (Intouchables) ? Kad Merad et Dany
Boon (Bienvenue chez les Ch’tis) ? Pierre
Richard et Gérard Depardieu (La
chèvre) ? Brel et Ventura (L’emmer-
deur) ? De Funès et Bourvil (Le cor-
niaud) ? Dean Martin et Jerry Lewis ?
Tintin et Haddock ? Astérix et Obélix ?
Des paires comiques, dont l’héritage
tient en deux noms : Laurel et Hardy !
Ce lundi, cela fera un demi-siècle que
Stan a rejoint Oli au paradis des clowns.
Leur association, qui dura de 1926 à
1951, appartient à la légende du cinéma,
autant qu’à la culture populaire du ving-
tième siècle. Car Laurel et Hardy, tous
deux nés à la fin du dix-neuvième siècle,
ont accédé au succès, et il fut immense,
contagieux, sans frontières, dès la fin du
cinéma muet.
Buster Keaton était l’athlète impas-
sible. Charlie Chaplin le vagabond
contestataire. Stan Laurel et Oliver
Hardy incarnent quant à eux l’enfance
de l’art. Ce sont des clowns, tout simple-
ment, qui vont apporter au monde nais-
sant du cinéma le langage des gens du
cirque. Tout patinés qu’ils sont par leur
époque, la frimousse enfoncée sous des
chapeaux melons préfigurant une paire
de Dupont, Laurel et Hardy amènent au
septième art l’héritage de la panto-
mime, du music-hall ou de la commedia
dell’arte. Leur conception du burlesque
vient de là.
A ma gauche, Stan Laurel. Pierrot lu-
naire, simplet, grand enfant gaffeur, à la
tête hirsute dont les cheveux en bataille
évoquent les plumes d’un oreiller flapi.
Apparent souffre-douleur de son com-
CULTURE
père, et néanmoins bon comme le pain,
avec un sourire en forme de hamac, par-
tant d’une oreille à l’autre, en passant
par les lèvres.
A ma droite, Oliver Hardy. Aussi gros
que l’autre est malingre. Sanguin, colé-
rique, victime des maladresses inces-
santes de Laurel. Et alors, l’œil noir, ca-
pable d’énormes coups de pied au cul.
Le plus beau : malgré sa forte corpu-
lence, Hardy est léger comme une
plume.
Laurel et Hardy : aussi différents l’un
de l’autre. Mais néanmoins frères en
fantaisies, en légèreté et en émotivité.
Face aux obstacles, tant Laurel, en
poule mouillée, que Hardy, en ours mal
léché, cèdent à la panique. Laurel trem-
blote, pleurniche. Hardy s’énerve, jure.
Un vrai couple, donc. « Vous êtes mon-
sieur Laurel ?, demande la femme de
Hardy dans un court-métrage de la fin
des années 20. Vous êtes poursuivi pour
détournement des sentiments de mon-
sieur Hardy ! »
Un couple qui ne s’est pourtant formé
que sur le tard. Car si les deux comiques
se connaissaient déjà depuis longtemps,
très exactement dès la fin de la Pre-
mière Guerre Mondiale, le véritable
lancement de leur association comique
date de 1927. Avant cela, tant l’un que
l’autre ont déjà roulé leur bosse. Cancre
à l’école, l’Anglais Stanley Jefferson se
passionne très tôt pour le monde des
planches et du music-hall. Dès 1907,
âgé de 17 ans, le voilà qui se lance. Il de-
vient peu après la doublure du jeune
Charles Chaplin dans la troupe de Fred
Karno. Chaplin est bientôt engagé par
Mack Sennett, qui le propulse dans le
cinéma. Stanley, qui se choisit en 1917 le
nom de Laurel, le suit sur cette même
voie. Comédien, mais aussi (excellent)
gagman, puis monteur et réalisateur,
Laurel, dans le privé un homme à
femmes et à nombreux mariages, est un
véritable bourreau de travail. Tout l’in-
verse de Hardy, qui se destinait davan-
tage à une carrière de chant (ténor), et
qui finit lui aussi, après avoir envisagé
une carrière d’avocat, par tâter du ciné-
ma – mais d’abord en campant des rôles
de méchants. Hardy est un hédoniste.
Le travail compulsif, très peu pour lui.
Son dada, ce sont les chevaux et le golf.
L’obésité précoce de Hardy, orphelin
de père peu après sa naissance, lui vau-
dra le surnom de « Babe » : un homme à
l’irrésistible visage de bébé joufflu, colé-
rique et rieur.
Le règne de Laurel et Hardy coïncide-
ra avec l’âge d’or du cinéma burlesque,
des batailles de tartes à la crème, des
joutes dansantes, des coups de pieds au
popotin et des fous rires d’anthologie.
On se souvient de celui, mémorable
dans Fra diavolo (1933), qui saisit les
deux galopins alors qu’ils viennent de
vider quelques bouteilles de vin. Plus
rien alors ne semble les atteindre : ni
leur arrestation, ni l’exécution dont on
les menace, et qui déclenche chez Lau-
rel de nouvelles tornades de rires.
Souvent ennemis à l’écran, Stan et Oli
étaient des amis sincères dans la vie.
Laurel ne se remit pas de la disparition
de son compère. « Il était comme un
frère pour moi. »
Un regret : celui de voir les films de
Laurel et Hardy peu à peu disparaître
des écrans, petits ou grands. Immense
Laurel et Hardy, le maigre et le gros, le clown triste et le colérique, conjuguaient gâchis ! Car ils n’ont pas pris une ride. ■
l’amour du cinéma burlesque sur le mode universel de l’enfance. © REPORTERS NICOLAS CROUSSE

Fondation Folon
07|02|15 -10|05|15
Luc Schuiten
Imaginez un arbre…
Regardez-le maintenant avec les yeux d’un architecte.
Il devient alors une véritable inspiration pour les bâtiments
et les habitations d’après-demain.
Luc Schuiten
Du 7 février au 10 mai 2015, la Fondation Folon présente Metamorfosia,
une plongée au cœur de l’œuvre de l’architecte visionnaire Luc Schuiten.
Dessinateur engagé, soucieux de l’avenir de la planète et des conditions
de vie des hommes, Luc Schuiten nous promène dans ses vastes cités
végétales imaginaires.
Dessins originaux, aquarelles, pastels, carnets de croquis, maquettes, af-
¿ches nous invitent j envisager une nouvelle forme d’architecture, de
mobilité, d’urbanisme en nous plongeant dans un avenir où l’homme et
la nature ont retrouvé une place centrale durable.
w w w. f o n d a t i o n f o l o n . b e - T 0 2 6 5 3 3 4 5 6
44

10.30 En quête de sens  :
Libres, ensemble Les seniors
11.00 En voyage  ! Express
Cœur de Valais 11.15 Lettre à
France Téléfilm de Stéphane
Clavier (Fr, 2014). Avec Julie Fer-
rier, Catherine Jacob, Didier Fla-
mand. 13.00 JT 13h 13.45 Télé-
tourisme Malte 14.15 La clef
des champs Le cycle économi-
que de la forêt 14.40 C’est du
belge 15.05 Les jardins de rêve
de Luc Noël Jardin de Diane
Adriaessen Grimbergen 15.15
Tour d’Europe du littoral vu du
ciel 15.25 The Voice Belgique
Blind audition (5/6) 17.30 Jour
de brocante Chinon 18.30 7 à
la Une 19.30 JT 19h30 20.15
Une brique dans le ventre
20.45 Section de recherches
Série. Avec Xavier Deluc, Franck
Sémonin, Chrystelle Labaude.
Chasse au trésor
(Saison 9, épisode 7/12).
Le corps d’une plongeuse est
découvert : cette infirmière de
métier était, semble-t-il, à la
recherche d’un trésor, qui sus-
citait des convoitises. 21.35
Innocence sacrifiée (Saison 9,
épisode 8/12). Dans une fête
foraine, une femme, un cou-
teau ensanglanté à la main,
tente de kidnapper un enfant :
la police tente de comprendre
son geste terrible.
22.40 Contacts Distrait  ?
Jamais  ! 22.45 Studio foot
Magazine. Championnat de Belgi-
que D1, 27e journée. La 27e jour-
née a débuté vendredi avec la
rencontre opposant le Standard
de Liège à Waasland-Beveren.
Elle se poursuivait ce samedi
avec quatre matches : Lokeren-
Mouscron-Peruwelz, Osten-
de -Charleroi, Courtrai-Wester-
lo et Cercle Bruges-Zulte Ware-
gem. 23.45 Basket 5 Champion-
nat de Belgique D1, 21e journée  :
Liège-Charleroi 0.05 JT 19h30
6.30 TFou 8.10 Téléshopping
samedi 9.55 Téléshopping va
plus loin 10.25 Tous ensemble
12.00 Les douze coups de midi
13.00 Journal 13.20 Reporta-
ges Ma passion, mon métier.
Jobs d’été, jobs de rêve. Huissiers,
les mal aimés. 15.15 Joséphine,
ange gardien Chasse aux fantô-
mes. Téléfilm de Jean-Marc
Seban (Fr, 2010). Avec Mimie
Mathy, Cécilia Cara, Alexandra
Vandernoot. 17.00 Mon salon
de coiffure est en péril 17.55
50mn Inside 20.00 Journal
20.45 Nos chers voisins
20.55 The Voice,
la plus belle voix
Divertissement. Présenté par
Nikos Aliagas, avec la participa-
tion de Jenifer, Mika, Zazie et
Florent Pagny. Episode 7.
C’est la dernière soirée d’audi-
tions à l’aveugle pour les
coachs Jenifer, Zazie, Mika et
Florent Pagny. Alors que les
places se font désormais rares
dans chaque équipe, les
talents vont devoir donner le
meilleur d’eux-mêmes pour
espérer voir les célèbres fau-
teuils rouges se retourner et
décrocher les derniers tickets
pour les battles. Ce soir enco-
re, des voix étonnantes et aty-
piques sont au rendez-vous.
Quels derniers talents sédui-
ront les quatre coachs ?
Chacun d’eux a son univers
vocal et son style. Certains
misent sur une interprétation
originale, d’autres préfèrent la
performance vocale pure.
23.15 The Voice Divertisse-
ment. Présenté par Nikos Aliagas
et Karine Ferri. Avec la participa-
tion de Kendji Girac, Frero Dela-
vega ou Louane. La suite. 0.25
Esprits criminels Série. Ancien-
ne blessure. 1.10 Sa solution. 2.00
Le prix de l’ambition.
10.50 La boutique 11.50 On
parie 12.15 Coûte que coûte Le
roi des guides touristiques 13.00
RTL info 13 heures 13.40 Un
docteur au grand cœur Télé-
film d’Andrew C Erin (USA,
2007). Avec Cameron Bancroft,
Bellamy Young. 15.15 Modern
Family Croctopus. 15.55 Army
Wives Coup de filet. 16.45 Bro-
thers & Sisters Ne jamais dire
jamais. 17.35 Les experts  :
Manhattan Le dernier métro.
18.30 Clé sur porte 19.00 RTL
info 19 heures 19.45 I comme
Les 7 péchés capitaux (n°  2)
20.20 Place royale
21.00 Cauchemar en cuisine
Documentaire (2014). Peynier.
Philippe se rend à Peynier, en
Provence. C’est là que se trou-
vent Patrick et Cathy, qui ont
fait appel à lui. Ce couple a
travaillé plusieurs années dans
un restaurant d’altitude et a
souhaité se rapprocher de sa
famille, en montant leur pro-
pre établissement. Mais la
clientèle de la montagne n’est
pas la même que celle du Sud,
et les fondues savoyardes ne
rencontrent pas un grand suc-
cès dans la région. Résultat : le
restaurant est souvent vide, et
à force de travailler dur pour
redresser l’affaire, la vie du
couple vole en éclat.
22.45 Michaël Gregorio en
concerts Spectacle. Mise en
scène d’Arnaud Lemort et
Michaël Gregorio. Enregistré au
Théâtre du Châtelet, en mars
2014. 1h45. Accompagné sur
scène par quatre musiciens,
Michaël Gregorio offre un
catalogue de quarante perfor-
mances avec des voix couvrant
tous les genres. Il imite aussi
avec humour ou émotion des
grands noms de la chanson
française. 0.35 RTL info 1.15
Jeux de nuit
7.00 Télématin 10.00 Thé ou
café Invitée  : Miou-Miou. 10.50
Un mot peut en cacher un autre
11.25 Les Z’amours 11.55 Tout
le monde veut prendre sa place
13.00 Journal 13.20 13h15, le
samedi... Pot de départ  : et
après ? 14.00 Mon Envoyé spé-
cial 14.45 Faites entrer l’accusé
Patrick Littorie, les crimes de la
mangrove 16.10 Un jour, un des-
tin Philippe Bouvard, ambitions
inachevées 18.15 Pyramide (64)
18.50 Mot de passe Invités  :
Hélène Gateau, Yacine Belhousse.
20.00 Journal
20.50 Le plus grand cabaret
du monde
Divertissement. Présenté par
Patrick Sébastien. Invités :
Michel Boujenah, Ingrid
Chauvin, Jean-Luc Reichmann,
Vincent Moscato, Corinne
Touzet, Olivier de Benoist,
Myriam Boyer, Michel Guidoni,
Tonya Kinzinger, Antoine Duléry,
Arnaud Tsamere.
Parmi les numéros présentés :
la troupe de bascule Swing
Troup, les magiciens Peter
Marvey, Hun Lee, Bernard
Bilis, Erix Logan, Dorian Grey
et Dani Lary, la troupe de main
à main Quang Dong, le trio de
trampoline Kourbanov, les
cascadeurs Wolf Brothers, le
jongleur Denis Ignatov ou
encore le ventriloque Jeff
Panacloc.
23.15 On n’est pas couché Talk-
show. Présenté par Laurent
Ruquier. Invités : Christiane Taubi-
ra, Hugo Becker, Joyce Bibring,
Philippe Torreton, Christophe
Willem, François Rollin. Christia-
ne Taubira, Garde des Sceaux
et ministre de la Justice publie
«Paroles de liberté», chez Flam-
marion. Hugo Becker et Joyce
Bibring évoquent la série
«Chefs», d’Arnaud Malherbe.
8.25 Fit Tonic Fit Aérobic 8.55
Un gars, un chef 9.35 Les feux
de l’amour 12.50 Un gars, un
chef 13.30 La télé de A @ Z
Vive le cirque  ! 14.00 Tout le
monde veut prendre sa place
14.50 Bienvenue chez nous
19.00 Tout le monde veut
prendre sa place 19.50 No
Limit express 20.00 La télé de
A @ Z Adrénaline
20.30 Big Mamma
Comédie de Raja Gosnell (USA/
All, 2000). Avec Martin
Lawrence, Nia Long, Paul
Giamatti. 1h40.
Lester, un dangereux braqueur
de banques, s’évade de prison.
Le FBI charge l’agent Malcolm
Turner et son coéquipier John
de le coincer. Malcolm s’est
forgé une solide réputation au
sein du FBI pour sa bravoure
d’une part et pour sa maîtrise
de l’art subtil du déguisement
d’autre part. Le plan de
Malcolm et Turner semble
simple : ils ont prévu d’atten-
dre Lester au domicile
de Big Mamma, la grand-mère
de Sherry, l’ex-petite amie
du malfrat. Mais sur ces entre-
faites, Big Mamma part
en voyage, et Malcolm
se voit donc contraint de se
faire passer pour l’imposante
vieille dame...
22.30 Le 12 minutes 22.45 Le
top 50 des classiques roman-
tiques (2/2) Présentation de
Patrick Delterme et Caroline
Veyt. 1h04. La suite des cin-
quante morceaux de musique
classique préférés des audi-
teurs de Musiq’3, avec notam-
ment des œuvres de Mozart,
Liszt, Schubert, Satie, Brahms,
Bach, Puccini ou Chopin. 23.50
Hep taxi  ! Invitée  : Marina Foïs.
L’actrice est l’affiche de la
comédie «Papa ou maman»,
de Martin Bourboulon.
8.25 Scooby-Doo sur l’île
aux zombies Film d’animation
d’Hiroshi Aoyama, Kazumi
Fukushima, Jim Stenstrum (USA,
1998). 9.40 Les lapins crétins :
invasion 10.25 Bob l’éponge
11.30 La voix est libre 12.00 Le
12/13 12.55 Météo à la carte
13.25 Les grands du rire 15.00
En course sur France 3 Depuis
Cagnes-sur-Mer 15.25 Dans
votre région 17.00 Les carnets
de Julie Val Thorens, en Savoie
17.55 Questions pour un
champion 18.30 Avenue de
l’Europe Invitée  : Anaïs Ginori.
19.00 Le 19/20 20.05 Tout le
sport 20.20 Zorro Mascarade
pour un meurtre.
20.50 Un père coupable
Téléfilm de Caroline Huppert (Fr,
2014). Avec Marianne Basler,
Bruno Wolkowitch, Vincent
Winterhalter.
Florence Lavier, principale de
collège dans une petite ville du
sud, entretient une relation
extraconjugale avec Claude.
Quand la fille de ce dernier est
assassinée, Claude est accusé
du meurtre. Seul le témoigna-
ge de Florence pourrait l’inno-
center. Mais est-elle prête à
briser sa propre famille ?...
22.30 Soir 3 22.55 La grande
peinture Téléfilm de Laurent
Heynemann (Fr, 2012). Avec Phi-
lippe Chevallier, Régis Laspalès,
Chantal Ladesou. Pierre-Char-
les Fayolle, gérant d’une galerie
d’art, n’a que mépris pour les
toiles de Dédé Settemer, un
peintre du dimanche. Pourtant,
quand un acheteur russe pro-
pose 250 000 euros pour l’une
des œuvres de Dédé, Pierre-
Charles n’hésite pas. Il va se
fournir auprès de Dédé, dont il
fait une star à son insu. 0.25
Les carnets de Julie Val Tho-
rens, en Savoie
cl u b
10.10 Sonny 10.35 Chante  !
Apprendre à laisser. 11.15 Vio-
letta Un adieu difficile. 12.00
Ghost Whisperer, Melinda
entre deux mondes Sortie de
piste. 12.55 Les meilleures amies.
13.30 Braquage. 14.15 Deux en
un. 15.00 L’école des fans
15.45 Volt, star malgré lui
Film d’animation de Chris
Williams, Byron Howard (USA,
2008). 17.20 Monster Jam
18.20 Raising the Bar : Justice
à Manhattan Trouble. 19.10 The
Glades Le cirque de l’étrange.
20.00 Les experts : Miami
Série. Avec David Caruso,
Emily Procter, Adam Rodriguez.
Wrecking Crew
(Saison 7, épisode 6/25).
Témoin-clé du procès de Joey
Salucci, William Campbell est
tué par l’effondrement d’une
grue sur sa maison. Les
experts découvrent que ce
n’est pas Salucci qui est der-
rière cet attentat mais Noah,
le fils de Campbell, qui voulait
simplement faire peur à son
père. Mais l’affaire connaît un
rebondissement...
20.50 Les experts  : Manhat-
tan Série. Justified. Une femme
a été retrouvée battue et tuée à
coups de revolver. Il semble
qu’il s’agisse de la même per-
sonne qui, quinze ans aupara-
vant, avait volé l’identité de la
soeur de Carver. La balle
extraite du cadavre a été tirée
par une arme que possédait
Carver. Celui-ci prétend l’avoir
perdue des années plus tôt...
21.40 Les experts Série. Burn
Out. Les experts enquêtent sur
la disparition de deux enfants
et suspectent dans un premier
temps un pédophile qui réside
dans le quartier où s’est dérou-
lé le drame. 22.40 Cops Télé-
réalité. 23.30 Casino 0.30 Le
plus petit mot unique
13.35 Une saison au zoo 16.40
On n’est plus des pigeons ! Les
pigeons prennent les transports
18.05 Un gars, une fille
20.50 Football
Paris-SG/Lyon. Présenté
par Fabien Lévêque, Marinette
Pichon, Claude Eymard. Chpt de
France D1 féminine. 18e journée.
En direct.
C’est le match au sommet de
la saison en D1 féminine. Les
Lyonnaises, qui ont remporté
tous leurs matches, se dépla-
cent sur la pelouse des
Parisiennes, leaders, mais
avec deux matches de plus au
compteur. Au match aller,
Marie-Laure Delie et ses coé-
quipières s’étaient inclinées à
Lyon (2-1).
22.50 La vengeance par le feu
Thriller de David Barrett (USA,
2012). Avec Josh Duhamel, Bruce
Willis. Un pompier est témoin
d’un crime de sang-froid dans
une supérette. L’agresseur se
lance sur ses traces...
17.05 Urgences au bout du
monde 18.05 Des trains pas
comme les autres 19.05 Les
grandes questions Y a-t-il un
islam ou des islams  ? 20.00
Entrée libre
20.35 Echappées belles
Présenté par Jérôme Pitorin.
Chili, de Santiago au désert de
l’Atacama.
Jérôme Pitorin propose un péri-
ple à travers le Nord du Chili,
de Santiago au désert de l’Ata-
cama, en passant par toutes les
variétés de steppes, de paysa-
ges lunaires et de lagunes
irréelles que compte le pays.
22.10 Planète insolite Docu-
mentaire de Robert Wilkins
(2010). Atlantique Sud (8/13).
C’est en Argentine que Zay
Harding commence son périple
à la découverte de l’Atlantique
Sud : la découverte de la faune
aviaire retient toute son atten-
tion. 23.00 L’œil et la main
TÉLÉVISION SAMEDI WEEK-end
15.00 Emissions jeunesse
18.20 D6BELS on Stage Invi-
tés  : Oscar and the Wolf, Nicola
Testa. 18.45 Livrés à domicile
Invitée  : Maylis de Kerangal.
19.30 JT traduction gestuelle
20.00 Matière grise express
Souris pour aveugle 20.10 C’est
pas le bout du monde ! 20.30
JT 19h30
21.00 Hollywood
au pied du terril
Documentaire d’Henri de Gerlache
(2014).
Soixante ans après, retour sur
le tournage mouvementé du
film «La Vie passionnée de
Vincent Van Gogh», réalisé
dans le bassin minier belge, où
a vécu le peintre.
21.30 La vie passionnée
de Vincent Van Gogh Biogra-
phie de Vincente Minnelli (USA,
1956). Avec Kirk Douglas, Antho-
ny Quinn, James Donald. D’abord
tenté par le mysticisme, le pein-
tre hollandais se dévoue corps
et âme à son art. 23.25 La cor-
dillère noire Documentaire.
16.30 Tornades de pierres
Téléfilm de Jason Bourque (USA,
2013). Avec Paul Johansson,
Thea Gill. 18.05 WWE Main
Event 18.50 Catch américain :
SmackDown 2014/2015
20.30 Le livre de la jungle 2
Film d’animation de Steve
Trenbirth (Austr/USA, 2003).
1h15.
Vivant maintenant parmi les
hommes, Mowgli s’ennuie.
Comme ses amis de la jungle
lui manquent, il décide d’aller
les retrouver. Mais il ignore
qu’il est suivi.
21.40 Bienvenue chez les
Robinson Film d’animation de
Stephen J. Anderson (USA,
2007). Parce qu’il est sans nou-
velles de sa mère, un enfant
élabore un étrange appareil : le
scanner de mémoire. Or, un
inconnu le lui vole. Comment
le récupérer ?
9.00 Afrique presse 9.30 7
jours sur la planète 10.00
Questions à la une 11.00 T.T.C.
(Toutes taxes comprises)
11.30 OUTRE-Zapping 12.00
200 millions de critiques
13.00 Questions pour un
champion 13.30 Journal
(RTBF) 14.00 Du côté de chez
Dave Invités  : Daniel Guichard,
Julie Zenatti, Zaho, Florent
Mothe. 15.00 Vivement diman-
che Invitée  : Alexandra Lamy.
16.30 Acoustic Invité : Akhena-
ton. 17.00 L’Amérique dans
tous ses états 18.00 64’, le
monde en français 18.50 L’in-
vité 19.05 Les carnets de Julie
La Bresse, dans les Vosges 20.00
Epicerie fine Les moules de bou-
chot 20.30 Journal (France 2)
21.00 L’ombre d’un doute
Magazine historique. Présenté
par Franck Ferrand. Napoléon :
le défi de trop ?
Dans la suite de son abdica-
tion, le 6 avril 1814, Napoléon
s’installe sur l’île d’Elbe, entre
la Corse et l’Italie. Après un an
marqué par des fêtes et une
vie de cour qui n’était pas à sa
mesure, Napoléon quitte l’île
dans le plus grand secret. Il
retourne en France, reprend le
pouvoir et affronte une coali-
tion ennemie. La défaite de
Waterloo, le 18 juin 1815, scelle
le destin de l’empereur, envoyé
en exil à Sainte-Hélène, une île
perdue de l’Atlantique. Une
enquête, menée de
Fontainebleau à Waterloo, en
passant par l’île d’Elbe et les
palais de Vienne, tente d’expli-
quer la chute de l’empereur.
23.00 Journal (RTS) 23.30 Le
temps du silence Téléfilm de
Franck Apprederis (Fr, 2011).
Avec Loïc Corbery, Bernard Le
Coq, Frédéric Van Den Driessche.
1.10 Le journal Afrique
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
12.50 Tout s’explique Ça glisse
pour «Tout s’explique  !» 13.15
Images à l’appui 13.40 I comme
14.05 Les Marseillais à Cancún
16.40 Nouvelle star 19.10 Glee
20.00 Pékin express
Jeu. Présenté par Stéphane
Rotenberg, avec la participation
de Alex Goude. Episode 3 :
A l’assaut du mont Taebaek avec
Alex Goude.
Pour cette troisième étape, les
candidats vont s’attaquer à la
montagne sacrée de la Corée
du Sud, le mont Taebaek san.
Dans la neige, le verglas, par
-15°, les équipes vont devoir se
surpasser pour arriver au but
de ce trek, parmi les plus diffi-
ciles de l’histoire de Pékin
Express. Passager mystère, le
présentateur de la météo et
co-animateur de «La France a
un incroyable talent», Alex
Goude, trouvera-t-il un moyen
de transport et un héberge-
ment pour son équipe ?
21.55 Touche pas à mon
poste ! 23.40 Shopping
13.05 Section de recherches
Quatre épisodes. 17.15 Monk
Quatre épisodes.
20.50 Columbo
Téléfilm de Vincent McEveety
(USA, 1995). Une étrange asso-
ciation. Avec Peter Falk, Rod
Steiger, George Wendt. 1h30.
L’inspecteur à l’imperméable
élimé se lance sur les traces
du meurtrier d’un joueur
impénitent, visiblement tombé
dans un traquenard...
22.30 Columbo Edition tragique.
Téléfilm de Robert Butler (USA,
1974). Avec Peter Falk, Jack Cas-
sidy, Mickey Spillane. Un éditeur
imagine de tuer son meilleur
écrivain, qui menaçait de pas-
ser à la concurrence, afin d’as-
surer son avenir. C’était comp-
ter sans Columbo. 0.00 Her-
cule Poirot Meurtre en Mésopo-
tamie. 2.00 Meurtre par procura-
tion. 2.45 Un dîner peu ordinaire.
9.15 Journal d’un dégon-
flé  : ça fait suer  ! Comédie de
David Bowers (USA/Can, 2012).
Avec Zachary Gordon, Robert
Capron, Devon Bostick. 10.50
Les squatteurs Téléfilm de
Martin Weisz (USA, 2014). Avec
Gabriella Wilde, Richard
Dreyfuss, Nancy Travis. 12.35
Give Me 5 13.25 Fonzy
Comédie d’Isabelle Doval (Fr,
2013). Avec José Garcia, Audrey
Fleurot, Lucien Jean-Baptiste.
15.00 Delivery Man Comédie
dramatique de Ken Scott (USA,
2013). Avec Vince Vaughn, Chris
Pratt, Cobie Smulders. 16.40 La
boîte à cartoons 17.45 L’île
des miam-nimaux  : tempête
de boulettes géantes 2 Film
d’animation de Cody Cameron,
Kris Pearn (USA, 2013). 19.00
Basket-ball Washington
Wizards/Cleveland Cavaliers.
Chpt NBA. 19.20 Salut les Ter-
riens ! 20.30 Made in Groland
20.55 Maléfique
Film fantastique de Robert
Stromberg (USA, 2014). Avec
Angelina Jolie, Elle Fanning,
Brenton Thwaites. 1h35.
Après avoir jeté un sort à la
princesse Aurore, la sorcière
Maléfique, autrefois trahie,
s’allie à la jeune fille pour se
débarrasser des ennemis du
royaume.
22.30 La Belle et la Bête
Film fantastique de Christophe
Gans (Fr, 2014). Avec Vincent
Cassel, Léa Seydoux, André Dus-
sollier. Pour sauver son père,
une jeune fille, Belle, est forcée
d’aller vivre dans le château
d’une terrible Bête. 0.25 Une
épouse infidèle Filmt classé X
de Tony Carrera (Fr, 2013). Avec
Tiffany Doll. 1.40 Les beaux
jours Comédie dramatique de
Marion Vernoux (Fr, 2013). Avec
Fanny Ardant, Laurent Lafitte.
45
45
10.40 Curiosités animales
12.35 Le long de la Muraille de
Chine 13.30 Future 14.00
Yourope 14.25 Voyage aux
Amériques 15.10 Carnaval à
Salvador de Bahia 15.55 Drô-
les de plantes 17.25 Le voyage
de la chouette harfang 18.05
Cuisines des terroirs 18.35
Arte reportage Dresde : l’Alle-
magne divisée 19.30 Le des-
sous des cartes Compétition
pour les terres arables (1/2)
19.45 Arte journal 20.00
360°-GEO
20.50 Bismarck,
le dernier combat
Documentaire de Wilfried Hauke
(2014).
En 1890, Otto von Bismarck
préside depuis près de vingt
ans aux destinées de l’Empire
allemand, dont il a activement
favorisé l’unification. Malgré
les victoires qu’il a offertes à
son pays, on le considère
désormais comme passéiste
et trop timide. Bismarck a
peur pour l’avenir de la paix en
Europe et s’accroche au pou-
voir. Poussé à la démission par
Guillaume II, il entame la
rédaction de ses mémoires.
21.40 Maximilien de Habs-
bourg Documentaire de Franz
Leopold Schmelzer (2014). Der-
nier empereur du Mexique. Com-
ment un archiduc autrichien
tomba sous les balles de patrio-
tes mexicains à cause des rêves
de grandeur de Napoléon III.
22.35 Star Wars Documen-
taire de Kevin Burns (2007). «Star
Wars» doit son succès et sa
longévité à ses différentes
influences, littéraires, philoso-
phiques et religieuses. 0.10
Tracks 0.55 Roma : Villa Aperta
En juin 2014, le 5e festival Villa
Aperta réunissait de grands
noms et de jeunes talents de la
pop, du rock et de l’électro.
15.10 The Circus Comédie
één dramatique de et avec
Charles Chaplin (USA, 1928). VO.
Avec Allan Garcia, Merna Ken-
nedy, Harry Crocker. 16.20
The Kid Comédie dramati-
que de et avec Charles Chaplin
(USA, 1921). Avec Jackie Coogan,
Carl Miller, Edna Purviance. 17.10
WK Baanwielrennen Chpts du
monde 2015. 17.30 Zoo Australië
18.00 Het Journaal 18.10 Vlaanderen
vakantieland 19.00 Het Journaal
19.35 Iedereen beroemd 20.10 Die-
ren in nesten 20.45 Hallo televisie
21.25 A Beautiful Mind Drame
de Ron Howard (USA, 2001). VO.
Avec Russell Crowe, Jennifer
Connelly, Paul Bettany. 23.35 Het
Journaal 0.00 Profilage
Ketnet 12.35 De dodelijkste 60
13.05 Disney Fish Hooks
13.25 Robbedoes en Kwabbernoot
13.55 De avonturen van Bibi & Tina
14.20 Masha en de beer 14.40 Musti
14.50 Nellie & Cezar 15.00 Pieter
konijn 15.10 Q Pootle 5 15.20 Kleine
Einsteins 15.40 Tip de muis 15.50 De
wereld rond met Kaatje 16.00 De
Smurfen 16.25 Prinsessia 16.55 Rox
17.20 Kratts in het wild 17.45 De
week van Karrewiet 17.55 De kleine
prins 18.15 Caps Club 18.40 Full
Proof 18.50 Disney Fish Hooks
20.40 The Inspector
Canvas Lynley Mysteries If
Wishes Were Horses Téléfilm de
Kim Flitcroft (GB, 2002). VO. Avec
Nathaniel Parker. 22.10 Case His-
tories 23.35 Cyclisme sur piste
Chpts du monde 2015. 23.55
Gone Baby Gone Thriller de
Ben Affleck (USA, 2007). VO.
Avec Casey Affleck, Michelle
Monaghan, Morgan Freeman.
20.25 A Good Day
VTM to Die Hard Film d’action
de John Moore (USA, 2013).
Avec Bruce Willis, Jai Courtney,
Sebastian Koch. 22.15 Benidorm
Bastards UK 22.45 Stadion 23.35
Brothers Drame de Jim She-
ridan (USA, 2009). Avec Jake
Gyllenhaal, Natalie Portman
2BE 20.40
Jack and Jill
Comédie de Dennis
Dugan (USA, 2011). VO. Avec
Adam Sandler, Al Pacino, Katie
Holmes 22.30 Scream 3 Film
d’horreur de Wes Craven (USA,
2000). VO. Avec Neve Campbell,
Courteney Cox, Liev Schreiber.
Vier 20.40 Flight Plan
Thriller de Robert
Schwentke (USA, 2005). VO.
Avec Jodie Foster, Marlene
Lawston. 22.30 Pistol Whipped
Téléfilm de Roel Reiné (USA,
2008). VO. Avec Steven Seagal.
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
46 WEEK-end
11.25 Mise au point Une justice
sous-financée  : un risque pour
l’Etat de droit  ? Va-t-on se faire
avoir chez les Grecs  ? 13.00 JT
13h 13.40 Jardins et loisirs
14.05 En terre animale 14.40
McBride Entre chien et loup.
Téléfilm de et avec John Larro-
quette (USA, 2007). 16.05 En
voyage ! Express 16.20 Harry’s
Law Deux épisodes. 17.55 Les
Belges du bout du monde Ben
Beeckmans, vulcanologue et créa-
teur du «Lodge Ecoscience» en
Tanzanie 18.30 Week-end
sportif 19.30 JT 19h30 20.15 Le
jardin extraordinaire Le monde
merveilleux des mollusques
20.45 Nina
Série. Avec Annelise Hesme,
Thomas Jouannet, Nina Melo,
Grégoire Bonnet. Solitudes
(Saison 1, épisode 7/8).
Nina et Léo accompagnent à
l’hôpital la jeune Marilou,
qu’elle viennent d’aider à
accoucher au beau milieu de
la rue. Nadine s’écroule devant
le personnel. Nadine, chef des
infirmières, s’écroule devant le
personnel... 21.35 La dernière
épreuve (épisode 8/8).Nina voit
la fin de son stage arriver et
craint le verdict de Proust. Lily
commence son stage d’obser-
vation et se retrouve face à un
patient agoraphobe.
22.30 Une brique dans le ven-
tre Magazine. 23.00 Studio foot
Championnat de Belgique D1, 27e
journée. Trois matches clôtu-
raient la journée : La Gantoise /
Club Bruges, Racing Genk /
Anderlecht et Malines / Lierse.
La Gantoise, qui vise une place
sur le podium, avait la lourde
charge d’accueillir le leader bru-
geois. De son côté, Anderlecht
ne pouvait se permettre de per-
dre pied à Genk, sous peine de
voir le Club Bruges s’envoler en
tête du classement.
6.30 TFou 10.10 Automoto
11.00 Téléfoot 12.00 Les
douze coups de midi 13.00
Journal 13.25 Grands reporta-
ges Circulez  ! Il y a le monde à
voir... 14.45 Reportages Beau-
duc, la plage des irréductibles
15.25 Mentalist Trou noir. 16.15
Les experts  : Miami Coupé en
deux. 17.05 Miami, on a un pro-
blème. 17.55 Sept à huit 20.00
Journal
20.55 Les aventures de
Tintin : le secret de la Licorne
Film d’animation de Steven
Spielberg (USA/N-Z, 2011).
1h45.
Tintin achète la maquette d’un
vaisseau corsaire, La Licorne,
sur un marché aux puces.
L’objet suscite manifestement
la convoitise de nombreux
amateurs, qui pressent le petit
reporter de le leur céder. Parmi
eux, le propriétaire du château
de Moulinsart, Sakharine.
L’appartement de Tintin est
visité par des inconnus.
Le jeune reporter se rend alors
à Moulinsart. Une autre
maquette de La Licorne s’y
trouve. Puis, chez lui, Tintin
met la main sur un parchemin,
tombé de la maquette brisée.
Lancé sur la piste d’un trésor
caché, il est enlevé et séques-
tré dans la cabine d’un cargo,
le Karaboudjan. Il y fait la
connaissance du capitaine
Haddock...
23.00 Les experts Série. Avec
Laurence Fishburne, Marg Hel-
genberger, George Eads. Sans
issue. Les experts interviennent
dans un quartier réputé paisi-
ble de Las Vegas où une fusilla-
de sanglante a fait deux morts :
les douilles sont de précieux
indices. 23.50 Bas les masques.
0.45 Le seul rescapé. 1.30 Entre
la vie et la mort.
TÉLÉVISION DIMANCHE
10.50 Tout s’explique 11.30 On
refait le monde 12.10 Contro-
verse 13.00 RTL info 13 heures
13.25 L’invité 13.55 Place roya-
le Le Prince Henrik de Dane-
mark reçoit Thomas de Ber-
geyck au Château de Fredens-
borg 14.55 La vie secrète d’une
ado ordinaire 15.40 Drop Dead
Diva La guerre des ex. 16.35 Les
experts  : Miami Le prix de la
liberté. 17.25 Cousu main
Le coton 19.00 RTL info 19
heures 19.45 Face au juge
20.25 Crisis
Série. Avec Dermot Mulroney,
Rachael Taylor, Lance Gross.
Cas de conscience
(Saison 1, épisode 4/13).
Les parents de certains
enfants kidnappés continuent
à être contactés par téléphone
par Gibson, le cerveau de
l’opération. Le FBI s’adresse à
eux, et les informe qu’ils font
tous l’objet d’une enquête des
services de renseignements
intérieurs. Beth Ann pense
que sa soeur Meg ne lui dit
pas la vérité... 21.15 Sur le fil du
rasoir (épisode 5/13). Gibson
fait appel à Janice, son épouse
avec laquelle il est brouillé
depuis longtemps, pour établir
un contact avec leur voisin, le
directeur de la CIA.
22.10 Client List Série. Avec
Jennifer Love Hewitt, Brian Halli-
say, Loretta Devine. Jeux de
séduction. De plus en plus inso-
lent et agressif, Travis a un
comportement déplacé à
l’école. Evan doit sans tarder
trouver une solution. Il décide
de l’emmener rendre visite à
son père, Kyle, en prison.
Linette aimerait que sa fille
participe à un concours de
beauté en compagnie de Riley.
Mais celle-ci refuse... 23.00
L’invité 23.20 On refait le
monde 0.00 Controverse
7.00 Thé ou café Invitée  :
Alexandra Stewart. 8.05 Ren-
contres à XV 8.30 Emissions
religieuses 10.30 Le jour du
Seigneur Ouverture du carême.
Messe (à 10h45) célébrée en
l’abbatiale Sainte-Anne de Ker-
gonan à Plouharnel (56) 12.05
Tout le monde veut prendre sa
place 13.00 Journal 13.20
13h15, le dimanche... Les cou-
ples criminels 14.10 Vivement
dimanche Invité  : Stéphane
Bern. 16.25 Grandeurs nature
17.30 Stade 2 18.50 Vivement
dimanche prochain Invité : Sté-
phane Bern. 20.00 Journal
20.30 20h30 le dimanche
20.50 La faille
Thriller de Gregory Hoblit (USA,
2007). Avec Anthony Hopkins,
Ryan Gosling, Cliff Curtis. 1h50.
Willy Beachum est un ambi-
tieux procureur adjoint de Los
Angeles. Avant de prendre de
nouvelles fonctions au sein
d’un important cabinet privé, il
désire terminer sur un coup
d’éclat. Lorsqu’il apprend
qu’un dénommé Ted Crawford
a été arrêté pour avoir assassi-
né sa femme adultère, il se
saisit de l’affaire...
22.45 Faites entrer l’accusé
Magazine. Présenté par Frédéri-
que Lantieri. André Bamberski,
promesse à Kalinka. Kalinka, 15
ans, a été retrouvée morte
dans la maison du nouveau
mari de sa mère, en Allema-
gne, en 1982. Ce dernier, le
docteur Krombach a bien tenté
de réanimer l’adolescente.
Mais ses explications confuses
ont intrigué. André Bamberski,
le père de Kalinka, a juré de
venger la mort de sa fille. 0.30
Histoires courtes Cycle «Cha-
grins d’amour et autres petites
contrariétés» 1.25 Vivement
dimanche prochain
9.30 La télé de A @ Z Guerre
des sexes 10.00 Auto Mobile
10.25 Un gars, un chef 13.15
Hit NRJ 13.45 Tout le monde
veut prendre sa place 14.35
Les nouveaux colocataires
16.00 Plus belle la vie 18.15
Tout le monde veut prendre sa
place 19.05 Une saison au zoo
19.35 Auto Mobile
20.05 Vikings
Série. Avec Travis Fimmel,
George Blagden, Gabriel Byrne,
Jessalyn Gilsig. Cap à l’Ouest
(Saison 1, épisode 1/9).
Au VIIIe siècle en Scandinavie,
Ragnar Lothbrok, jeune et
charismatique guerrier viking,
rêve de découvertes et de
conquêtes. Frustré par le man-
que d’ambition du chef local,
le puissant Haraldson, qui
s’entête à attaquer les régions
pauvres de l’Est comme le
veut la tradition, Ragnar déci-
de de construire en secret un
nouveau type de navire. Plus
légers et plus rapides, ces
vaisseaux devront lui permet-
tre de traverser la mer en
direction des civilisations
prospères de l’Ouest... 20.50
L’expédition (Saison 1, épisode
2/9). Ragnar entreprend un
long voyage en Angleterre,
contre l’avis d’Haraldson,
convaincu que rien n’existe à
l’Ouest. Sur place, l’équipe
pille un monastère.
21.45 D6BELS on Stage Invi-
tés  : Jali, Stanislas. Quentin
Mosimann accueille le chan-
teur belge Jali qui, après l’al-
bum «Des jours et des lunes»,
en 2011, revient avec «Pars», le
premier extrait de son nouvel
opus, à paraître en 2015. A ses
côtés, Stanislas, pour son qua-
trième album, «Ma solitude.
22.10 Contacts 22.30 Le 12
minutes 22.45 Hep taxi ! Invi-
tée : Marion Cotillard.
6.00 EuroNews 6.40 Ludo
8.10 Dimanche Ludo 11.30
Dans votre région 12.55 30
millions d’amis 13.55 Jour de
brocante 15.00 En course sur
France 3 Depuis Vincennes
15.20 Cyclisme sur piste Chpts
du monde. En direct. 17.05 Du
côté de chez Dave Invités  :
Régine, Brigitte, Cali. 17.55
Questions pour un super
champion 19.00 Le 19/20
20.05 Tout le sport 20.20
Zorro Longue vie au gouverneur.
20.50 Les enquêtes de Morse
Téléfilm de Kristoffer Nyholm
(GB, 2014). Le trésor de
Wolvercote (5). Avec Shaun
Evans, Nigel Cooke, Jessie
Buckley. 1h30.
Après la blessure par balle qui
l’a laissé plusieurs mois sur la
touche, l’inspecteur Morse
reprend du service. Il se voit
confier l’enquête sur la mort
d’un certain Raymond Meeker.
Or de rapides vérifications de
routine révèlent que le vérita-
ble Raymond Meeker serait
mort deux ans plus tôt...
22.20 Les enquêtes de Morse
Un avenir prometteur. Téléfilm de
Colm McCarthy (GB, 2012). Avec
Shaun Evans, Roger Allam, Jack
Ashton. Muté à Oxford, un jeune
policier est chargé d’assister
l’inspecteur local dans l’enquê-
te sur la disparition d’une ado-
lescente. Il ne tarde pas à
découvrir de précieux indices.
23.55 Soir 3 0.15 Enquê-
te sur un citoyen au-dessus de
tout soupçon Drame d’Elio Petri
(Ita, 1970). VO. Avec Gian Maria
Volontè, Florinda Bolkan, Gianni
Santuccio. Un commissaire de
police est chargé d’enquêter
sur le meurtre d’une femme, un
assassinat qu’il a lui-même
commis lors de jeux sexuels
pervers.
cl u b
10.00 Cœur Océan 10.30 Vio-
letta Le spectacle doit continuer.
11.20 Adieu à Francesca... ou
pas  ! 12.10 Un trésor dans
votre maison 13.00 Rendez-
vous en terre inconnue 14.55
Le coup du parapluie
Comédie de Gérard Oury (Fr,
1980). Avec Pierre Richard, Gert
Fröbe, Valérie Mairesse. 16.25
Les Dalton Comédie de Philippe
Haïm (Fr/All/Esp, 2004). Avec
Eric Judor, Ramzy Bedia, Til
Schweiger. 17.55 Raising the
Bar : Justice à Manhattan Légi-
time défense. 18.40 Le magazi-
ne de la Ligue des champions
19.10 The Glades Amour et
dépendance.
20.00 Inspecteur Barnaby
Téléfilm de Sarah Hellings (GB,
2002). Les sonneries de la mort.
Avec John Nettles, Daniel Casey,
Jane Wymark. 1h45.
L’inspecteur Barnaby
et le sergent Troy se rendent à
Midsommer Wellow, où se
déroule le concours de la
meilleure équipe de sonneurs
de cloches. L’un des concur-
rents a, en effet, été abattu
d’une balle en plein cœur.
Barnaby s’interroge sur les
mobiles possibles du crime,
qui, de prime abord, paraît
parfaitement gratuit...
21.55 Inspecteur Lewis Deux
amants dans la nuit Téléfilm de
Metin Hüseyin (GB, 2011). Avec
Kevin Whately, Laurence Fox,
Clare Holman. Andrea de Ritter,
fondatrice de l’association
«Enfant surdoué» envoie à
Leon Suskin, directeur d’une
maison d’édition, le livre d’une
ex-responsable des services
secrets. Elle y ajoute une phra-
se mystérieuse : «Qui a tué
Mary ?». Le soir même, Andrea
est assassinée. Lewis et
Hathaway enquêtent. 23.30 Le
plus petit mot unique
15.55 Ski de fond Sprint par
équipes dames et messieurs.
Chpts du monde 2015. En différé
de Falun (Suède). 17.00 A la
poursuite de la lance sacrée
Téléfilm de Florian Baxmeyer
(All, 2010). Avec Kai Wiesinger,
Bettina Zimmermann, Fabian
Busch. 19.05 Un gars, une fille
20.50 Le seigneur
des anneaux : la communauté
de l’anneau
Film fantastique de Peter
Jackson (USA/N-Z, 2001).
Avec Elijah Wood, Ian McKellen,
Viggo Mortensen. 3h00.
Pour sauver le monde d’une
force maléfique toute-puis-
sante, un groupe de coura-
geux aventuriers doit détruire
un anneau sur le lieu même de
sa création.
23.45 Hero Corp Série. Avec
Simon Astier, Hubert Saint-
Macary, Lionnel Astier. Diffusion
de dix-huit épisodes. Les aventu-
res délirantes d’une bande
super-héros.
17.00 Les évadés du IIIe Reich
18.00 C politique Invité : Jean-
Luc Mélenchon. 19.05 On n’est
pas que des cobayes  ! 20.00
In Vivo, l’intégrale 20.30 Avis
de sorties
20.40 Céréales,
pas de bol pour le petit-déj !
Documentaire de Ghislaine
Buffard (2014).
Derrière une image de produit
sain, les céréales du petit
déjeuner cachent souvent
des recettes contribuant
à l’obésité : enquête sur un
business juteux.
21.35 La tradition fait recette
22.25 Syndicats, histoire d’un
contre-pouvoir Documentaire
d’Elizabeth Drévillon (2014).
1884-1981 (1/2). Cette série
saisit les ressorts de l’affronte-
ment entre salariés et patro-
nat. 23.20 La grande librairie
Invités  : Gérard Guégan, Jérôme
Garcin, Lionel Duroy.
16.30 Balto 2 Téléfilm de
Phil Weinstein (USA, 2002).
17.50 Plankton invasion 18.00
C’est quoi les métiers du ciné-
ma  ? Le réalisateur 18.05 Le
nouveau Téléfilm de David
Mathy (Belg, 2014). Avec Tho-
mas Durdu, Sarah Van Calck.
18.25 Tellement ciné 18.55
Alors, on change  ! 19.30 JT
traduction gestuelle 20.00
Tam-Tam 20.10 Le bar de l’Eu-
rope Invitée  : Sophie Heine.
20.30 JT 19h30
21.00 Mise au point
Présenté par Baudouin Rémy et
Johanne Montay.
Revu et corrigé. Décryptage de
l’actualité avec humour.
L’indiscret. Laurette Onkelinx,
chef de groupe PS à la
Chambre. Débats. Une justice
sous-financée : un risque pour
l’Etat de droit ? Va-t-on se
faire avoir chez les Grecs ?
22.30 Les marchands d’Hitler
Documentaire de Stéphane Ben-
tura (2014). 23.30 Victoires
Claudy Criquielion 0.35 JT
15.10 In & Out Comédie
de Frank Oz (USA, 1997). Avec
Kevin Kline, Joan Cusack, Tom
Selleck. 16.35 Friends 17.10
Super Nanny Mon mari est trop
laxiste avec nos enfants  ! 18.55
Tous ensemble Nelly et Pierre
19.40 Cauchemar en cuisine
20.30 90’ Enquêtes
Magazine de société. Présenté
par Carole Rousseau. Flics de
choc pour banlieue chic.
Neuilly-sur-Seine, 60 000
habitants, aux portes de Paris,
est la ville qui regroupe quel-
ques-unes des plus grandes
fortunes de France. Cette ban-
lieue huppée est donc la cible
privilégiée de délinquants atti-
rés par la richesse de ses
administrés. 22.05 Vols à main
armée, braquages : les petits
commerçants sous tension.
23.30 Reporters L’étonnante
vie des gens du voyage.
10.05 Temps présent Alzhei-
mer à visage humain 11.05 Midi
en France 12.00 Le bar de l’Eu-
rope Invitée : Sophie Heine. 12.10
Internationales Invitée  : Lau-
rence Tubiana. 13.00 Nec plus
ultra  : La collection Spéciale
mode 13.30 Journal (RTBF)
14.05 Dîner à la ferme Etape 3 :
Famille Lachat 15.05 Les persé-
vérants 15.45 Courts séjours
France, la Haute-Bruche 16.00
Les carnets de Julie Le pays
lyonnais 17.00 Kiosque Invités  :
Mine Kirikkanat, Martine Gozlan,
Zyad Limem, Philippe Turle,
Jocelyn Coulon. 18.00 64’, le
monde en français Grand angle :
l’épopée Rosetta-Philae ne doit
pas faire oublier les autres «chan-
tiers» de l’Europe spatiale 18.50
L’invité Marie-Christine Barrault.
19.05 360°-GEO 20.00
M aghreb - O rient- E xpress
Nous n’avons pas de secret 20.30
Journal (France 2)
21.00 On n’est pas couché
Talk-show. Présenté par Laurent
Ruquier, avec la participation de
Aymeric Caron et Léa Salamé.
Invités : Geoffroy Didier, Julien
Clerc, Maxime Chattam, Yseult,
Camélia Pand’or, Jisca Kalvanda.
Geoffroy Didier publie «La
Fronde nationale», aux édi-
tions du Moment. Julien Clerc
évoque la sortie de son nouvel
album «Partout la musique
vient». Maxime Chattam
publie «Que ta volonté soit
faite», chez Albin Michel
Yseult, finaliste de
«La Nouvelle Star» l’an der-
nier, fait la promotion de son
premier album, simplement
intitulé «Yseult». Enfin
Camélia Pand’or et Jisca
Kalvanda parlent du film «Max
et Lenny», de Fred Nicolas.
0.20 Journal (RTS) 0.55
Acoustic Invité : Akhenaton.
12.30 Un dîner presque par-
fait Semaine spéciale au Mans
17.20 Des habits et moi 17.40
Top chef Invités : Christelle Brua,
Yann Couvreur. 19.40 Top chef,
les secrets des grands chefs
Invité : Régis Marcon.
20.30 Vanilla Sky
Thriller de Cameron Crowe
(USA, 2001). Avec
Tom Cruise, Penélope Cruz,
Cameron Diaz. 2h15.
Dans une prison, David
Aames raconte son histoire au
docteur McCabe, qui surveille
attentivement la santé de son
détenu. Homme comblé,
David était autrefois à la tête
d’une maison d’édition qui
avait pignon sur rue à New
York. Mais un accident de voi-
ture l’a défiguré.
22.45 Sanctuary Série. Avec
Amanda Tapping, Robin Dunne.
Incorruptibles. Un émissaire de
l’ONU arrive au Sanctuaire pour
interroger Will et Magnus sur
une mission qui a mal tourné.
23.35 Saison des moussons.
13.10 Section de recherches
Quatre épisodes. 17.20 Monk
Quatre épisodes.
20.50 Urgences
Série. Avec Sherry Stringfield,
George Clooney, Jenny O’Hara.
Phobie de l’avion
(Saison 3, épisode 6/22).
Pour secourir une famille victi-
me d’un accident de la route,
le docteur Susan Lewis doit
monter à bord d’un hélicoptè-
re, malgré sa phobie du trans-
port aérien. 21.40 Réfléchir
avant d’agir (épisode 7/22).
Un jeune homme blessé par
balles est conduit aux urgen-
ces. Benton tente l’impossible
pour le sauver...
22.25 Urgences Gare centrale
(Saison 3, 8/22). 23.15 Ne me
posez pas de questions, je ne menti-
rai pas (9/22). 0.10 Hôpital en sur-
sis (2/22). 1.05 Profil bas (3/22).
2.00 Le dernier verre (4/22).
8.00 Il était temps Comédie
dramatique de Richard Curtis
(GB, 2013). Avec Domhnall Glee-
son, Rachel McAdams, Lee
Asquith-Coe. 9.55 Le secret de
Green Knowe Film d’aventures
de Julian Fellowes (GB, 2009).
Avec Alex Etel, Timothy Spall,
Maggie Smith. 11.30 José Court
métrage ( 2013). 11.40 Un
beau dimanche Drame de Nico-
le Garcia (Fr, 2013). Avec Pierre
Rochefort, Louise Bourgoin,
Dominique Sanda. 13.15 L’effet
papillon Spécial Bling Bling Tour
14.00 Taxistop Court métrage
(2013). VO. 14.20 Veroni-
ca Mars Policier de Rob Thomas
(USA, 2014). Avec Kristen Bell,
Tina Majorino, Percy Daggs III.
16.05 La queue Court métrage
(Fr, 2014). Avec Jean-Paul Rouve,
Michel Crémadès, Antoine Coe-
sens. 16.15 La cour de Babel
Film documentaire de Julie Ber-
tuccelli (Fr, 2014). 17.45 Le cro-
codile du Botswanga Comédie
de Lionel Steketee et de et avec
Fabrice Eboué (Fr, 2014). Avec
Thomas Ngijol, Claudia Tagbo,
Ibrahim Koma. 19.15 Home
cinéma 19.45 Le petit journal
de la semaine 20.20 La semai-
ne des Guignols
20.55 De toutes nos forces
Drame de Nils Tavernier (Fr/
Belg, 2013). Avec Jacques
Gamblin, Alexandra Lamy,
Fabien Héraud. 1h25.
Un adolescent handicapé
et son père, blessé et distant,
concourent ensemble dans
un triathlon, à Nice, après
avoir surmonté les incompré-
hensions initiales.
22.20 Gabrielle Drame de
Louise Archambault (Can, 2013).
Avec Gabrielle Marion-Rivard,
Mélissa Désormeaux-Poulin,
Alexandre Landry. 0.00 Sons of
Anarchy Trois épisodes.
46
9.45 La vie des bêtes Téléfilm
d’Orso Miret (Fr, 2014). Avec
Jonathan Zaccaï, Sarah Adler.
11.15 Metropolis Catane 12.00
Sculpture 12.30 Philosophie
La technique fabrique-t-elle le
regard  ? 12.55 Square Artiste
13.25 360°-GEO 14.10 Le
mystère Atlit Yam 15.00 Bis-
marck, le dernier combat
15.55 Comment les maths ont
vaincu Hitler 17.00 Personne
ne bouge ! Années 90 17.35 Le
choix de peindre, Vincent Van
Gogh 18.30 Herbie Hancock
et Gustavo Dudamel à Los
Angeles 19.15 Cuisines des
terroirs 19.45 Arte journal
20.00 Karambolage 20.10
Vox pop Invité : Gabe Ibáñez. La
robotisation de la société
20.45 Le temps
d’un week-end
Comédie dramatique
de Martin Brest (USA, 1992).
Avec Al Pacino, Chris O’Donnell,
James Rebhorn. 2h35.
Le lieutenant-colonel Frank
Slade, aveugle et porté sur la
bouteille, décide de s’offrir
deux jours de plaisirs pour
Thanksgiving. Il se fait accom-
pagner par un jeune étudiant
qui lui sert de garde-malade, le
naïf Charlie Simms. Leur ren-
contre amène les deux hom-
mes à changer de caractère.
23.15 Mama Afrika : Miriam
Makeba Film documentaire de
Mika Kaurismäki (All/Afr du
Sud, 2011). Miriam Makeba a
incarné l’espoir et la voix de
l’Afrique, a inspiré des musi-
ciens du monde entier et
enthousiasmé le public inter-
national. En 1959, la chanteuse
sud-africaine est contrainte à
l’exil après avoir participé à un
documentaire critiquant l’apar-
theid. Harry Belafonte l’aide à
venir aux Etats-Unis. 0.45 Le
chorégraphe Nacho Duato
13.00 Het Journaal 13.30
één Sporza Op Zondag 17.15
Vlaanderen vakantieland 18.00
Het Journaal 18.10 Kopenhagen
Airport 18.30 Dagelijkse kost wee-
kend 19.00 Het Journaal - Spor-
tweekend 20.00 Dublin Zoo 20.25
Reizen Waes 21.15 Eigen kweek
22.05 We’re going to Ibiza 22.55
Het Journaal 23.15 De zevende dag
1.15 Journaallus
10.05 Ketnet King Size
Ketnet 10.20 Jamie heeft tenta-
kels 10.30 Junior Musical : op weg
naar de première compilatie 10.55
De wereld van... 11.05 Broodje kaas
11.20 De week van Karrewiet 11.30
MI High 11.55 W 817 12.25 Trollen
van Troy 12.35 De dodelijkste 60
13.05 Disney Fish Hooks 13.25 Rob-
bedoes en Kwabbernoot 13.55 De
avonturen van Bibi & Tina 14.20
Masha en de beer 14.40 Musti
14.50 Nellie & Cezar 15.00 Pieter
konijn 15.10 Q Pootle 5 15.20 Kleine
Einsteins 15.40 Tip de muis 15.50
De wereld rond met Kaatje 16.00
De Smurfen 16.25 GoGoGo ! Spe-
cial 17.20 De week van Karrewiet
17.30 Kratts in het wild 17.55 De
kleine prins 18.15 Caps Club 18.40
Full Proof 18.50 Disney Fish Hooks
Canvas 19.05 Panorama 20.00
Het Journaal 20.15
Veerle Malschaert: Soldier of
Love 21.40 Classic Albums 22.30
The Bear Family and Me 23.20
Braambos 0.20 Canvaslus
VTM 15.30 The Truth About
Cats and Dogs Comédie
sentimentale de Michael Leh-
mann (USA, 1996). Avec Uma
Thurman, Janeane Garofalo, Ben
Chaplin. 17.15 About a Boy 17.55
Border Security Canada 18.20
Royalty 19.00 VTM Nieuws 19.50
Tegen de Sterren Op 20.35 So You
Think You Can Dance ? 22.05
Nicholas 22.45 Stadion 23.45 White
Collar 0.30 Against the Wall
20.30 Immortals Film
2BE fantastique de Tarsem
Singh (USA, 2011). VO. Avec
Henry Cavill, Mickey Rourke,
Freida Pinto. Un mortel devient
l’agent des dieux de l’Olympe,
qui tentent d’empêcher le roi de
Crète de s’emparer d’un puis-
sant artefact, capable de libérer
les Titans. . 22.20 The Strain 23.15
American Horror Story 0.10 Louie
0.30 Traffic Cops
17.10 The Fresh Prince
Vier of Bel-Air 17.40 The Simp-
sons 18.05 Heylen en de Herkomst
19.10 Brandweer Australië
19.35 The Sky Is the Limit 20.30
Castle 21.20 Forever 22.10 Elemen-
tary 23.05 Vermist 0.05 Fringe
0.50 Geen uitzending

LA JOURNÉE TÉLÉ
Excellent ★★★
Bien ★★
Faible ★
Nul ❍
SAMEDI
La vie passionnée
de Vincent Van Gogh ★★★
Un film de Vincente Minnelli
tourné en 1955 dans la région
du Borinage, sur les traces du
célèbre peintre. Un excellent
rappel historique. Au casting,
on retrouve Kirk Douglas,
James Donald, Pamela Brown,
mais également Anthony
Quinn, qui a remporté l’Oscar
du meilleur second rôle pour
son incarnation de Paul Gau-
guin.
La Trois, 21h30
Maléfique ★★
L’adaptation de La belle au bois
dormant, avec Angelina Jolie
dans le rôle de la méchante sor-
cière, Maléfique. Cruelle et ter-
rifiante !
Be1, 20h55
Star Wars. Les origines
d’une saga ★★
Tout ce que vous avez toujours
voulu savoir sur la saga de
George Lucas et sur ses in-
fluences littéraires, philoso-
phiques ou religieuses. Avec les
témoignages des réalisateurs
Joss Whedon, J. J. Abrams et
Peter Jackson.
Arte, 22h35
DIMANCHE
Les aventures de Tintin :
le secret de la Licorne ★★★
Spielberg signe cette adapta-
tion, trente ans après avoir dé-
couvert l’existence des albums
de Tintin. Un hommage magis-
tral à Hergé.
TF1, 20h55
Cousu main ★★
De quoi vous donner (ou pas)
l’envie de sortir vos aiguilles et
pelotes de laine. Top départ
pour ce nouveau grand
concours de couture !
RTL-TVI, 17h25
Vikings ★★
Embarquez pour un voyage en
Scandinavie, fin du VIIIe siècle, à
la rencontre d’un jeune guerrier
viking, Ragnar Lothbrok. Lire
notre article.
La Deux, 20h05

Pas besoin.
On a déjà adapté nos prix.
Voyage en terre irlandaise
sur les traces des Vikings
LA DEUX La série de Michael Hirst débarque dimanche à 20 h 05
Montrer le visage
humain du peuple
des Vikings, c’est le défi
réussi de la série
homonyme diffusée
par la RTBF.
Visite du tournage
et rencontre
avec son créateur, déjà
derrière la prestigieuse
« The Tudors ».
REPORTAGE
WICKLOW (IRLANDE)
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
P
our rencontrer des Vi-
kings en chair et en poils
au XXIe siècle, il faut se
rendre en Irlande. Depuis trois
ans, le petit village de Wicklow
dans l’entité d’Ashford héberge
une tribu d’acteurs habillés la
moitié de l’année en laine de
mouton. Le tournage de la troi-
sième saison de la série « Vi-
kings » est en cours pour la
chaîne américaine History. Les
aventures du légendaire Ragnar
et ses conquêtes maritimes, à la
fin des années 700, ont déjà pas-
sionné des millions de téléspecta-
teurs à travers le monde. Il dé-
barque ce dimanche soir sur La
Deux à 20h05.
Ragnar Lodbrok est incarné
par Travis Fimmel, un Australien
de 35 ans. Nous le croisons en
pleine bataille au pied d’une for-
tification qui s’avère être un mur
de Paris. Les Vikings vont tenter
d’y pénétrer dans la troisième sai-
son, après avoir foulé le nord de
l’Angleterre dès le début de la sé-
rie. Un pan de mur, quelques ba-
teaux et un gigantesque panneau
vert qui permettra d’incruster les
effets spéciaux virtuellement.
« C’est le plus grand d’Europe de
l’Ouest ! », s’enthousiasme notre
le créateur Michael Hirst :
« Je ne fais pas un documentaire »
ENTRETIEN
près avoir raconté la vie
A d’Henri VIII dans les « Tu-
dors » entre 2007 et 2010, Mi-
chael Hirst remonte encore le
temps. Il s’intéresse cette fois
aux Vikings.
Quel est le degré de liberté qui
vous est octroyé dans la série
« Vikings » ?
Enorme. C’est ce qui explique
selon moi qu’il y a autant de
bonnes séries à la télévision ac-
tuellement. Avant, les produc-
teurs s’impliquaient beaucoup
trop, sans savoir de quoi ils
parlaient. Ici, il n’y a plus de
bureaucratie, on discute direc-
tement avec les acteurs et les
responsables des différents dé-
partements afin d’être tous sur
la même longueur d’onde.
Quelles sont les limites ?
La chaîne History est soumise
comme les grandes chaînes
américaines à des restrictions
sévères en matière de sexualité
et de violence. Le challenge
était de repousser les frontières
sans tomber dans les extrêmes
de certains qui font du « porno
soft » (il vise « Game of
Thrones », NDLR). Mon but
n’est pas de dramatiser le por-
no ! Quant à la violence, elle
doit être justifiée par l’histoire.
Ce sont des Vikings, la violence
est présente, mais on la suggère
plus qu’on ne la montre.
Ragnar Lodbrok (Travis Fimmel)
se remet de l’une des batailles
provoquées par sa soif de
conquêtes. Ses aventures sont à
découvrir dès dimanche sur La
Deux à 20h05 dans « Vikings ».
© BERNARD WALSH
guide Joe O’Connell. Depuis
2012, les studios Ardmore ac-
cueillent le tournage de la série
« Vikings ». « Deux espaces de
15.000 mètres carrés et un
de 3.000 sont mis à la disposi-
tion des équipes en intérieur et en
extérieur. C’est la première fois
que ce studio accueille un tour-
nage. Tout n’était pas parfait
quand il a ouvert, mais aujour-
d’hui cela fonctionne plutôt pas
mal ! »
Derrière le mur parisien, il y a
la Scandinavie. Un village viking
à taille réelle a été reconstitué.
Michael Hirst, père de « Vi-
kings ». © D.R.
Roulettes - Jeux de dés - Slots…
24h/24
7j/7
Chaussée de Ninove, 216-220 - 1080 Bruxelles
Grand parking privé à proximité (face à la gare de l’Ouest - Métro Ouest) - www.gamblingcity.be
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
TÉLÉVISION WEEK-end
L’HISTOIRE
L’épopée d’un Viking légendaire
Scandinavie, fin du VIIIe siècle. Jeune guerrier viking,
Ragnar Lothbrok est avide d’aventures et de nouvelles
conquêtes. Lassé des pillages sur les terres déjà ex-
sangues de l’Est, il se met en tête de s’aventurer vers
l’Ouest pour y trouver de nouveaux territoires. Malgré
la réprobation de son chef, Earl Haraldson, Ragnar se
fie à son instinct et à la volonté des dieux. Il fait
construire un drakkar de conception nouvelle, plus
léger et plus rapide. Après une longue traversée, il
accoste avec ses hommes sur les côtes anglaises. De
quoi provoquer la jalousie de Haraldson, qui décide de
le faire exécuter.
M.B.
Une dizaine de maisonnettes sur- tive une équipe de cinq personnes
plombent un petit étang qui se chargées de confectionner les
transforme en grand lac à l’écran. costumes des guerriers. Bergin
Des peaux de bêtes pendent aux était déjà à la main-d’œuvre pour
murs, mais les maisons sont la série historique « The Tu-
vides. Il faut rentrer dans le grand dors », sortie de l’imagination de
studio intérieur pour découvrir le Michael Hirst, qui signe aussi
salon de Ragnar et de sa femme « Vikings ». Depuis deux ans, elle
Lagertha. Dans l’énorme hangar, confectionne les tuniques et cus-
on finit aussi d’installer la déco- tomise les accessoires des per-
ration d’une église. « Tout a été ré- sonnages. Joan Bergin, qui a reçu
cupéré dans des musées à travers plusieurs distinctions dont trois
le monde entier », explique Joan Emmy Awards, est aux anges.
Bergin tout en remettant en place « Nous préparons actuellement
un chandelier venu du Maroc. la tenue de l’empereur français.
Elle nous emmène rapidement à Nous faisons tout nous-mêmes,
l’étage, dans son atelier où s’ac- les chaussures, les bottes, les selles
des chevaux. Chaque fois nous
apprenons de nouvelles
choses ! ». Les téléspectateurs
aussi. Loin de l’image sangui-
naire des Vikings, Hirst a voulu
donner une âme à un peuple trop
souvent mal-jugé. « Ce sont les
« Vikings » est-il réaliste ? moines qui ont été les premières
Je suis aidé par un historien.
On essaie de donner un air le
plus réel possible, mais ce sont
LA LOTERIE
les « âges sombres » de l’His-
toire. Un prof suédois m’a dit Keno Tirage du 20/02
qu’il n’avait jamais vu une re- 2 3 11 15 25
présentation aussi intelligente
du peuple viking. Mais, atten- 28 33 38 42 43
tion, je ne fais pas un docu- 45 53 54 57 58
mentaire ! L’historicité n’est
pas un bon critère pour une sé- 60 63 66 69 70
Euro Millions Tirage du 20/02
rie. Ce qui compte pour moi
c’est l’honnêteté, avec mes moti-
vations et mes personnages. ■ Pick 3 Tirage du 20/02 La Loterie nationale signale que les lots inférieurs à 1.000 euros sont payables dans
Propos recueillis par 4 3 9 les centres Lotto/Joker à partir du lundi. Ces résultats sont donnés sous réserve.
Les résultats définitifs seront disponibles dans votre centre Lotto/Joker.
MAXIME BIERMÉ
TOUTES LES DERNIÈRES NOUVEAUTÉS
SUR LE MARCHÉ
«MAGIC DICE» Nouveau programme
47
victimes des Vikings. Beaucoup
ont été tués ou vendus comme es-
claves, ils ont vraiment fait cou-
rir un vent d’horreur à travers
l’Europe contre les Vikings. »
Dans l’histoire de Hirst, le héros,
Ragnar, se révèle être un père ai-
mant, curieux et intelligent. Sa
femme est une redoutable com-
battante, mais elle porte des
boucles d’oreilles.
Le vent de la côte irlandaise ne
suffit cependant pas à souffler
l’odeur de cuir et de sueur qui
règne sur le plateau de tournage.
De la fumée sort de nulle part
pour créer une impression de
brouillard. Une mise en situation
qui n’empêche pas l’ambiance de
rester bon enfant. Les figurants
sont des locaux et ils plaisantent
avec les acteurs qui vivent dans
un village de caravanes au-dessus
de la colline. Un mélange d’ac-
cents souvent incompréhensibles
qui donne une allure de camps de
vacances, les armes aiguisées en
plus, au tournage de « Vi-
kings ». ■
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47
48 WEEK-end CULTURE

Samir Barris
chansons
en chaussons
Un imaginaire folk,
des lubies douce-
ment poétiques,
des divagations
lunaires... © D.R.

Avec « Ma Mie Forêt », le druide de la chanson pour

enfants continue de tutoyer les cimes. Tournée boisée.
’Henri Dès aux Déména- même temps qu’il devient papa pour la nue de filer la

D geurs, la chanson jeune pu-

blic a ses grosses locomo-
tives, avec leurs wagons de
refrains entêtants et leurs
containers de bonne humeur, pour faire
chanter à tue-tête les petits passagers à
l’arrière des voitures, véritables cho-
ristes du rehausseur. Qu’il est bon, dans
ce champ de ritournelles tournesols,
toutes tournées vers le même soleil, de
croiser un univers qui tient plutôt du
coquelicot, fraîche et sauvage appari-
tion qui fait confiance à l’esprit d’aven-
ture des enfants. Depuis l’album Chat
qui se cache, Samir Barris et son duo Ici
Baba secouent le cocotier un peu prévi-
sible de la chanson jeune public avec un
imaginaire folk, des lubies doucement
poétiques, des divagations lunaires
mais non moins enivrantes.
Samir Barris a commencé la musique
par la guitare quand il était petit. « A
part quelques souvenirs d’Emilie Jolie,
je n’écoutais pas vraiment de chanson
pour enfants. » Après des études de phi-
lologie romane, il devient batteur dans
le groupe de pop française Melon Galia.
Quand le groupe se sépare, le musicien
se pique d’écrire et chanter ses propres
chansons. Repéré par les Jeunesses mu-
sicales, il commence à tourner son al-
bum Quel effet ? dans les écoles en
première fois. « En cherchant des chan-
sons à écouter avec ma fille, quand elle
avait environ trois ans, je suis tombé
sur la musique américaine de Woody
Guthrie et Pete Seeger, qui m’ont beau-
coup inspiré. » D’où la tonalité folk de
ce qui deviendra Ici Baba, le duo qu’il
même simplicité
qui a fait son suc-
cès : « On n’a pas
de décor, pas de cos-
tumes, et pas d’ingé
son, parce qu’on
sait bidouiller ça
Poète pop
et folk
1976 Naissance à Bruxelles.
Il commence sa carrière
comme batteur du groupe
forme avec la multi-instrumentiste Ca- nous-mêmes. Du Melon Galia. 2006 Sort son
therine De Biasio. Et là, bingo ! Chat coup, ça permet de premier album solo, « Quel
qui se cache fait un carton, avec plus de jouer dans des pe- effet ? » 2010 Crée le duo Ici
600 représentations. tits lieux, des écoles Baba avec la multi-instru-
ou des fêtes de vil- mentiste Catherine De Bia-
« Les Jeunesses musicales lages. Là où les Dé- sio. Leur concert, « Chat qui
ont été une grande chance. ménageurs se cache », fera un carton
Il faut aller chercher un public peuvent faire des avec plus de 600 représen-
qui n’est pas conquis d’avance » salles de 1.500 per- tations. 2014 Sort l’album
sonnes, on préfère « Ma Mie Forêt » et tourne,
« Les Jeunesses musicales ont été une se limiter à 200 depuis, partout en Belgique
grande chance dans mon parcours. personnes. » Un avec un concert pour les
Jouer face à des ados de 16 ans, à 9h du cadre intimiste enfants à partir de 3 ans. Il
matin, dans une salle de gym, ça t’ap- pour un univers est papa de deux filles, 10 et
prend beaucoup sur le métier. Il faut al- tout doux, qui 6 ans, dont les cocasses et
ler chercher un public qui n’est pas donne envie de flâ- ludiques interventions illu-
conquis d’avance. » Pour les 75 ans des ner dans les bois et minent ses albums.
Jeunesses musicales, pourtant, l’artiste dans les voix. ■
remet le couvert et tourne actuellement CATHERINE MAKEREEL
dans les écoles avec Samir Barris
chante les poètes et sa mise en musique « Ma Mie Forêt » à Bruxelles (Wolubilis, Vénerie,
de Rimbaud, Vian, Verlaine, Rutebeuf C.C. d’Uccle, C.C. de Jette, C.C. Jacques Franck),
ou Lamartine. Sans compter la dyna- Herve, Theux, Namur, Mons, Verviers. Samir
mique tournée de son deuxième album Barris chante les poètes le 6 mai à Passa Porta,
pour enfants, Ma Mie Forêt, qui conti- Bruxelles. www.samirbarris.com.

LAPETITEGAZETTE
Marre de jouer
La police de Namur s’est rendue
chez un Namurois de 35 ans afin
de vérifier qu’il était toujours en
vie après un message douteux
laissé sur le réseau social Face-
book et repéré par l’un de ses
contacts vivant au Canada. L’af-
faire, quelque peu cocasse, a été
prise au sérieux par les autorités
internationales, fédérales et na-
Un musée dans un asile
Le prince Laurent La plus ancienne institution psy-
aime l’arabe chiatrique au monde, l’hôpital
Royal Bethlem, près de Londres, a
ouvert cette semaine un musée et
une galerie d’art retraçant l’évolu-
tion historique des traitements
des troubles mentaux. L’hôpital,
fondé initialement en 1247 dans le
centre de la capitale britannique
avant d’être déplacé à Beckenham
© DPA.
Dixit
« Que de lettres l'on n'écrit
que pour leur post-scriptum »
SACHA GUITRY
A Joaillerie Schepens
dernière ligne droite
avant fermeture définitive,
ne soyez pas les derniers
Des œuvres de prisonniers...
La bibliothèque Muntpunt de
Bruxelles, située place de la Mon-
naie à Bruxelles, exposera à partir
du 5 mars des œuvres littéraires
et visuelles réalisées par des ar-
tistes et des détenus issus de
treize prisons de Belgique, d’Italie,
de Grèce, de Serbie et de Pologne.
… à découvrir au Muntpunt
Le curateur de l’exposition « X »,
Karel Verhoeven, a réalisé une sé-
lection. Les curieux pourront dé-
couvrir des photos, mais égale-
ment des vidéos ou encore des
poèmes. Des visites guidées sont
organisées les vendredis à 12h30
et les samedis à 15h. L’exposition
« X » se tient jusqu’au 4 avril. (b)

muroises. Il s’est avéré que le
trentenaire était toujours bien vi-
vant et qu’il n’était pas suicidaire.
Le message indiquait en sub-
stance : « Ce n’est pas la peine de
me faire des demandes pour jouer,
je n’ai pas la tête à ça. J’ai juste en-
vie d’en finir et de me tuer. »
L’homme était lassé des sollicita-
tions pour jouer à des jeux en
ligne. (b)
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Marc Knaepen.
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naissance au mot anglais « bed-
lam », qui signifie chaos ou folie.
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« Gare à la “reine des neiges” »
Vendredi matin , le prince Laurent (afp) Grand-Place de Bruxelles. Il fait si froid dans le Kentucky, aux Etats-Unis, que la police a émis un
s’est livré à nos confrères de la DH Tél. : 02-511.00.66. (25 avis de recherche contre Elsa d’Arendelle, la “reine des neiges” revisi-
à propos de sa passion pour la tée dans le célèbre film à succès de Walt Disney. La police du comté
langue arabe, qu'il estime « extra-
Liquidation totale d’Harlan a placardé le visage de l’héroïne animée sur sa page Face-
avant travaux
ordinairement riche ». « C'est l'une
À la literie Van Keirsbilck
Permis d’incendier book. « La suspecte est une jeune femme blonde portant une longue robe
des seules langues qui vous donne À partir du 7 novembre 2014 Diena Thompson, une habitante bleue et connue pour entonner le refrain “Libérée, délivrée” ». « Comme
tout le background culturel qu'elle Chaussée de Louvain, 310 de Floride aux Etats-Unis, a mis le vous pouvez le constater au vu du temps, elle est très dangereuse. Ne ten-
porte avec elle », dit-il. On apprend 1000 Bruxelles feu à la maison de Jarred Harrell, tez pas de l’arrêter par vous-même », plaisante l’avis de recherche de la
que le prince a appris à lire 02-736.21.03 cet homme qui lui avait tué sa police. Quelques minutes après avoir posté leur plaisanterie, les poli-
l'arabe, et a voulu transmettre ce www.literievk.be (49 fille, il y a cinq ans. Jarred Harrell ciers ont émis un bulletin d’alerte météorologique précisant que les
savoir à ses enfants, qui suivent a été condamné à la prison à per- températures, autour des -15oC, continueraient de chuter. (afp)
des cours particuliers. Aymeric, pétuité en 2012. Sa maison a été
Louise et Nicolas savent déjà réci- 2015 année Charles V saisie par la banque qui en a fait
ter parfaitement l'alphabet, et ap- 24 février 1515, Charles V fête don à la fondation Somer Thomp- Cristiano Ronaldo... ... se met aux chaussures
prennent la calligraphie, selon le ses 25 ans et remporte la bataille son, créée par Diena pour venir en Après les chemises et les sous- Les chaussures sont fabriquées au
quotidien. « Moi, je sais lire l'arabe de Pavie face aux Français. aide aux familles des victimes. Di- vêtements, Cristiano Ronaldo Portugal. Les prix varient autour
sans le comprendre et sans le parler. Conférence par Cécilia Paredes ena a décidé d'en faire don aux s’attaque aux chaussures. Le foot- d’une centaine d’euros. Elles sont
C'est extraordinaire, non? », a dé- le mardi 24/02 à 18h30 salle des pompiers d'Orange Park afin balleur a dévoilé sa toute pre- disponibles au Portugal et en ligne
claré le prince. Milices, Hôtel de Ville de Bruxelles qu'ils l'utilisent pour des exer- mière collection de chaussures de dans 20 pays via le site officiel de
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48

P.54 Charline Van Snick a dé-
croché brillamment la médaille
d’or en -48 kg dans le très relevé
GP de judo de Düsseldorf. Après
avoir éliminé la championne du
monde, la Liégeoise s’est impo-
sée en finale aux dépens de la
n°1 mondiale. © KLAUS MULLER.
HOCKEY Félix Denayer et John-John Dohmen évoquent une année 2015 qui sera capitale pour les Belges P.52 & 53
Hasi : « Dendoncker a pris
la place de Tielemans »
DIVISION 1 Anderlecht se déplace à Genk dimanche (18 h)
Le coach du Sporting
a particulièrement
apprécié la prestation
de ses jeunes, jeudi,
contre le Dinamo.
Tielemans est dans
une forme ascendante
mais c’est Dendoncker
sa plus grande
satisfaction.
Hasi se méfie
du déplacement à Genk,
coincé entre deux
sommets européens.
B
esnik Hasi était particu-
lièrement loquace, ven-
dredi, quelques heures
après le nul blanc signé contre
le Dinamo Moscou. Légitime-
ment fier de la prestation de
son équipe en dépit des nom-
breuses absences, le Kosovar n’a
évité aucun sujet à quelques
heures d’un nouveau match au
sommet pour ses Mauves. Ce
sera dimanche (18h00), à Genk,
où l’entraîneur anderlechtois a
vécu les moments les plus
émouvants de sa carrière de
joueur.
Olivier Deschacht cité chez les
Diables. Compte tenu des indis-
ponibilités dans l’axe défensif
des Diables rouges et de sa
forme actuelle, Olivier Des-
chacht n’aurait sans doute pas
volé un retour dans le noyau de
l’équipe nationale au mois de
mars. « Oli signe une saison ex-
traordinaire, souligne Besnik
Hasi. Mais il vient de fêter ses
34 ans et je ne suis pas certain
qu’il ait envie de rajouter des
matchs à son programme déjà
très chargé (NDLR : toutes
compétitions confondues, il n’a
pas encore loupé une minute
des 40 matches mauves cette
saison). Plus il vieillit, mieux il
joue (NDLR : il brille davantage
dans l’axe qu’au back gauche).
Il se soigne beaucoup mieux
qu’avant. Il a vu que N’Sakala
assurait au back gauche et il
sent Nuytinck dans son dos. »
Kabasele « Les Diables ? Cela trotte dans un coin de ma tête ! »
ncien attaquant reconverti
A en tant que défenseur cen-
tral, Christian Kabasele avait dé-
barqué à Genk sans faire de
bruit, l’été dernier, à la Cristal
Arena. Quelques mois plus tard,
le coup de poker de la direction
genkoise s’est transformé en af-
faire en or puisque, aujourd’hui,
le Racing possède la meilleure
défense de l’élite avec seulement
24 buts encaissés en 26 matchs.
Et Kabasele est le joueur qui a le
plus joué pour le compte des
Limbourgeois.
« Je m’étais donné une année
complète pour découvrir la D1
(NDLR : il avait déjà été prêté à
Malines et également joué en
Bulgarie), surtout dans un club
du top, explique-t-il calmement.
J’ai eu la chance d’intégrer rapi-
dement l’équipe et de ne plus la
quitter. Je suis donc en avance
SPORTS
Besnik Hasi n’évoque jamais sans émotion Genk, un club qui restera à tout jamais dans son cœur. © PETER DE VOECHT/PHOTO NEWS.
Un retour à Genk toujours parti-
culier. « Retourner à Genk sera
spécial à tout jamais, avoue
l’entraîneur anderlechtois. Ce
club reste dans mon cœur. J’y ai
fêté la promotion en D1 avant
de gagner un titre de champion
et une Coupe de Belgique. Je vi-
vais à l’époque les moments les
plus difficiles de ma vie en rai-
son de la guerre au Kosovo
mais les supporters ont été fan-
tastiques. Je n’oublierai jamais
avoir pu récolter grâce à eux
quelque 3.000 euros pour aider
400 familles dans les camps
pour réfugiés. »
Les pattes de lapin d’Alex
McLeisch.« Le coach de Genk a
Kabasele se donne encore 2 ou 3
ans avant d’être prêt pour
l’équipe nationale. © BELGA.
sur le schéma le plus optimiste
que je m’étais fixé mais je ne suis
encore nulle part. »
Joueur sûr et fiable, qui évolue
des pattes de lapins dans ses
poches, sourit Besnik Hasi. Il
parvient toujours à gagner par
un but d’écart grâce, parfois, à
un corner imaginaire ou à un
goal fantôme. Mais quelqu’un
qui parvient à forcer la chance
a du mérite. Genk, qui a la
meilleure défense de Belgique,
est redevenu un outsider dans
la course au titre. Chapeau ! On
joue généralement bien là-bas
mais je sais aussi que Buffel
fait toujours le match de sa vie
contre nous (NDLR : en Playoff
1, l’an dernier, l’ex-Diable rouge
avait signé le hold-up parfait
face aux Mauves alors que
Genk avait été réduit à 10 à la
tantôt aux côtés du prometteur
Sandy Walsh tantôt aux côtés du
robuste Kara comme ce sera le
cas dimanche face à Anderlecht,
Christian Kabasele cultive le pa-
radoxe d’être à la fois ambitieux
et modeste. Vu son jeune âge – il
fêtera son 24e anniversaire mar-
di – et la saison qu’il accomplit
dans le Limbourg, il peut voir
loin. Mais il reste conscient de
ses lacunes, du travail de forçat
qu’il lui reste à accomplir pour
continuer à progresser. « Je dois
progresser au niveau de mon pla-
cement et de ma relance, notam-
ment, confirme-t-il. Ce qui est
parfaitement logique vu que j’ai
été formé comme attaquant
avant de reculer dans le jeu un
peu par hasard, il y a deux ans.
On disputait la préparation à
Eupen et Diawandou Diagne
s’était blessé. L’entraîneur
70e et que Mitrovic avait loupé
un penalty). »
Youri Tielemans a relevé la tête
contre le Dinamo Moscou. Se-
rait-ce en tant que no10 que
Tielemans s’exprime le mieux ?
« Il a profité des espaces entre
les lignes contre Moscou, mais il
se situera toujours entre un no6
et un no8, dit le T1 des Bruxel-
lois. Le prochain pas qu’il doit
franchir est d’être toujours aus-
si présent offensivement que
contre les Russes. En dépit de sa
perte de balle contre Malines, il
est dans une courbe ascendante
ces dernières semaines. J’espère
qu’il retrouvera vite sa
meilleure forme. J’ai dit à Tiele-
m’avait aligné comme défenseur
central et cela s’était plutôt bien
passé. Même si tout joueur rêve
de marquer des buts, je me suis
adapté et je ne le regrette nulle-
ment. Vous savez, pour réussir
une carrière, il faut parfois un
brin de chance, mais aussi poser
les bons choix, aux bons mo-
ments. Si j’étais resté attaquant,
je ne serais certainement pas ici.
C’était mon destin de devenir dé-
fenseur. »
« La Belgique
plutôt que la RDC »
Compte tenu des soucis ren-
contrés en équipe nationale au
poste de défenseur central,
Christian Kabasele ne pourrait-il
pas songer à arborer un jour le
maillot des Diables, lui qui a ré-
gulièrement joué en sélection
chez les jeunes et une fois chez
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
mans de ne pas vouloir devenir
un homme trop vite, de prendre
son temps. Ça va venir. »
Leander Dendoncker, la plus
grande satisfaction.« Dendon-
cker, c’est ma plus grande satis-
faction, assure Besnik Hasi. La
direction a été étonnée au début
quand je lui ai donné la priori-
té par rapport à Kljestan et Mi-
livojevic. Aujourd’hui, il a car-
rément pris la place de Tiele-
mans. Leander sait courir pen-
dant trois jours d’affilée. C’est
un vrai no6, très complémen-
taire avec Steven Defour. Youri
(Tielemans) ne doit pas drama-
tiser. Lui aussi a pris la place
d’un autre à l’époque. C’est le
les Espoirs (« Comme attaquant,
avec Thomas Meunier en tant
que no10 ! ») ? « C’est sûr que cela
trotte dans un coin de ma tête, ex-
plique-t-il. Je sais qu’il y a pas
mal de soucis à ce poste-là depuis
quelques mois. Il y a le départ à
la retraite de Van Buyten, les
blessures, ou Ciman qui a émigré
au Canada. Je ne veux pas pa-
raître prétentieux mais je me
dois d’être ambitieux, de conti-
nuer à intégrer cette formidable
équipe un jour ou l’autre. Là, il
est évident que je n’ai pas le ni-
veau, mais, si je continue à ap-
prendre de mes erreurs, que je
dois forcément commettre en
match puisque j’ai un déficit de
formation en tant que défenseur
spécifique, pourquoi ne pas rêver
d’être prêt dans deux ou trois
ans ? Récemment, j’ai décliné
l’offre de la République démocra-
49
EUROPA LEAGUE
« Mbemba et Praet
pas prêts
pour Moscou »
Besnik Hasi a fait le point
sur les blessés et les nou-
velles, à l’en croire, ne sont
pas réjouissantes. Chancel
Mbemba, victime de sur-
charge musculaire, a besoin
de repos. « Il ne sera pas prêt
pour le match retour à Mos-
cou, jeudi. J’espère le récupé-
rer pour la venue de Courtrai
le 1er mars. »
Dennis Praet n’a, quant à lui,
plus joué depuis qu’il a
chaussé son Soulier d’or, à la
mi-janvier. Hasi, qui aura
besoin du Louvaniste à
100 % pour les playoffs, se
veut prudent. « On espérait le
récupérer pour Moscou, mais
ce serait trop risqué de le faire
revenir trop tôt. Il ressent
encore des douleurs au dos
après ses entraînements avec
ballon. Si on devait le perdre à
nouveau, ce serait peut-être
définitivement. Je ne veux pas
prendre le moindre risque.
Même pour Courtrai, ce sera
trop tôt pour lui. » Si Conte
(cheville), Sylla (adducteurs)
et Suarez (genou) restent
absents pour encore un long
moment, Defour (adduc-
teurs) compte bien jouer
dimanche à Genk.
X.TH.
football. La roue tourne vite. »
Le staff médical épinglé. La fa-
çon dont a été traitée la bles-
sure à l’orteil de Bram Nuytinck
reste toujours en travers de la
gorge de Besnik Hasi, qui peste
également de voir le retour de
Dennis Praet sans cesse repor-
té. Vendredi, le coach du triple
champion de Belgique en titre
n’a pas épargné son staff médi-
cal. « Quand reviendront les
blessés ? Impossible à dire car
quand mon staff médical parle
d’une indisponibilité de dix
jours, il faut compter deux ou
trois semaines », a-t-il grincé. ■
XAVIER THIRION
tique du Congo, qui souhaitait
me reprendre pour la CAN. J’ai
joué franc jeu avec l’entraîneur,
Florent Ibenge : je ne ferme pas
définitivement les portes de cette
équipe – du moins si on veut en-
core de moi… – mais je veux
mettre tous les atouts de mon côté
au cas où la Belgique pensait à
moi. »
En attendant, il essayera de
museler Anderlecht et Mitrovic
ce dimanche. « C’est un excellent
attaquant mais on se méfie da-
vantage – sans craindre outre
mesure – du collectif anderlech-
tois. Ce championnat est particu-
lier et cela peut partir dans tous
les sens. Si on gagne, on revien-
dra à deux points des Bruxellois.
Par contre, si on négocie mal nos
quatre derniers matchs, on pour-
rait terminer 8es ! » ■
VINCENT JOSÉPHY
49
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
50 LESSPORTS
Hamad et Carcela sauvent le Standard
DIVISION 1 Cette fois, les Liégeois ont terminé le match en force
Le Standard a livré
une première période
peu emballante.
Les hommes
de José Riga étaient
encore menés 1-2
à sept minutes de la fin…
Standard
Waasland-Beveren
A
vec deux des quatre der-
niers à affronter succes-
sivement, le Standard
n’a qu’un objectif : signer un six
sur six pour s’assurer quasiment
une place dans les Playoffs 1.
Mais vendredi, contre Waas-
land-Beveren, la première par-
tie du contrat a été difficilement
remplie. Alors qu’ils avaient ha-
bitué leurs partisans à entamer
les rencontres en force, cette
fois, les Liégeois ont joué avec
le frein à main durant la grande
partie de la rencontre au point
d’être encore menés 1-2 à sept
minutes du terme. Avant
d’émerger finalement grâce à
Hamad et Carcela…
Pourtant, la sérénité était de
mise avant ce match d’ouver-
ture de la 27e journée. Même
l’affaire De Camargo ne sem-
blait pas avoir perturbé le ves-
tiaire. Bien entendu, vendredi,
tous les regards se portaient sur
l’entame de match d’un atta-
quant de retour après le vaude-
ville consacré à son non-trans-
fert au Qatar. Profitant de la
présence de Van Damme sur le
banc par choix du coach et non
sa blessure à l’orteil, le meilleur
buteur des Rouches se présen-
tait en tant que capitaine de sa
formation. Et plutôt que de res-
ter planté comme un piquet sur
la pelouse, De Camargo est ré-
gulièrement venu demander le
ballon dans sa ligne médiane et
s’est permis d’inscrire un but
dès la 4e minute annulé pour
hors-jeu. Avant d’alerter dix mi-
nutes plus tard Steppe en étant
à la réception d’un centre de
Milec. A l’évidence, il avait zap-
pé l’épisode d’Al-Arabi.
Malgré son aide, le Standard
n’entamait pas la partie pied au
plancher comme ce fut le cas
face à Mouscron. Bien au
contraire. Il tentait plutôt de
poser son jeu avant d’adresser
une longue transversale pour
Carcela chargé de semer la ziza-
nie dans la défense adverse.
Mais le médian n’était pas aussi
virevoltant qu’il y a quinze
jours. Et son équipe moins ins-
pirée aussi, en manque évident
d’agressivité, et avec des flancs
n’apportant pas grand-chose. A
tel point que, dans l’indifférence
générale, Rowell mettait fin à
LA REVUE DES ÉQUIPES
Division 1
27e journée
Standard - Waasland-Beveren . . . . . . . . . . . 3-2
Arbitre : Colemonts.
Lokeren - Mouscron-Péruwelz . . . . . sam. 18h00
Arbitre : Smet.
Cercle de Bruges - Zulte Waregem . . sam. 20h00
Arbitre : Laforge.
FC Courtrai - Westerlo . . . . . . . . . . sam. 20h00
Arbitre : Dierick.
Ostende - Charleroi . . . . . . . . . . . . sam. 20h00
Arbitre : Van de Velde.
Gand - FC Bruges . . . . . . . . . . . . . dim. 14h30
Arbitre : Gumienny.
Genk - Anderlecht . . . . . . . . . . . . . dim. 18h00
Arbitre : Vertenten.
FC Malines - Lierse. . . . . . . . . . . . . dim. 20h00
Arbitre : Wouters.
sur lesoir.be
Suivez sur notre site toute l’actualité du football (belge et étran-
ger) avec en particulier l’évolution des matchs de Charleroi et
Mouscron-Péruwelz samedi soir et les directs commentés, same-
di, de Cheslea-Burnley (16h) et Manchester City-Newcastle
(18h30) et, dimanche, celui de Genk-Anderlecht (18h).
3
2
Ezekiel, Hamad et Carcela (de g. à dr.), les auteurs des trois buts rouches, ont sauvé la mise pour le Standard. © VIRGINIE LEFOUR/BELGA.
un cafouillage initié par un dé-
bordement d’Oumarou. Pour la
première fois depuis le retour
de José Riga, le Standard était
mené au score. Mais il avait en-
core 73 minutes pour rétablir la
vérité du classement. Et peu
après la demi-heure, c’est Eze-
kiel qui, après avoir récupéré
chanceusement le ballon, se
chargeait tout seul de faire la
moitié du chemin.
Mais il était clair que si le
Standard ne voulait pas subir
Un succès signé par trois renforts hivernaux
névitablement, quand on re-
IStandard
garde la liste des buteurs du
contre Waasland-Be-
veren, on se dit que, à l’inverse de
ce qui s’était fait cet été, le merca-
to hivernal a été payant du côté
liégeois. Imoh Ezekiel a inscrit
son deuxième but depuis son re-
tour à Sclessin et Jiloan Hamad,
qui n’avait joué que 18 minutes
contre Mouscron et 6 à Zulte Wa-
regem, n’a patienté que dix mi-
nutes après sa montée au jeu
avant de trouver le chemin des fi-
lets pour la première fois avec la
vareuse rouche.
« Evidemment, je préférerais
commencer les parties, mais il y a
de la qualité dans le noyau. Je
n’avais plus marqué le moindre
but depuis que j’ai quitté Malmö.
Classement
1. FC Bruges . . . . . . . 26
2. Anderlecht . . . . . . 26
3. Standard. . . . . . . . 27
4. Gand . . . . . . . . . . 26
5. Courtrai . . . . . . . . 26
6. Genk . . . . . . . . . . 26
7. Charleroi. . . . . . . . 26
8. Lokeren . . . . . . . . 26
9. Ostende . . . . . . . . 26
10. Zulte Waregem . . . 26
11. Westerlo . . . . . . . . 26
12. FC Malines . . . . . . 26
13. Waasland-Beveren . 27
14. Mouscron-Péruwelz 26
15. Cercle de Bruges . . 26
16. Lierse . . . . . . . . . . 26
À SCLESSIN
Ajdarevic prêté
jusqu’en juillet
Le Standard a confirmé, ce
vendredi, le prêt sans option
d’achat d’Astrit Ajdarevic à
Helsingborgs. A noter que
cette location se terminera
le… 15 juillet 2015.
Quatre menacés
D’ici le début des playoffs,
on sait que les joueurs
tentent de gérer leur quota
de cartes jaunes. A Sclessin,
Van Damme, Trebel et Milec
restent sous la menace
d’une suspension. Mais avec
sa carte de vendredi, Arsla-
nagic s’est ajouté à la liste.
Contrat professionnel
pour Badibanga
Le Standard doit faire face à
de nombreuses sollicitations
concernant ses jeunes élé-
ments, notamment dans sa
génération des U17. En at-
tendant, Beni Badibanga, un
ailier de 19 ans, pur produit
de l’Académie Robert Louis-
Dreyfus, a signé un contrat
de trois ans et demi.
l’affront d’être une fois de plus lon au-dessus du but du petit contres précédentes, les Lié- LE MATCH
incapable de s’imposer à domi- rectangle. geois avaient gardé leur jus et
STANDARD - WAASLAND_BEVEREN . . . . 3-2
cile, il allait devoir montrer un Cette action sonnait comme leur efficacité pour la fin de la
Standard. Thuram, Milec, Arslanagic, Scholz, An-
autre visage en seconde période un réveil nécessaire pour la for- rencontre. A peine monté au drade, Carcela (90e : Ono), de Sart, Trebel, Mujan-
tant ce fut poussif dans le pre- mation principautaire un peu jeu, Hamad rétablissait l’égalité gi Bia (73e : Hamad), De Camargo (73e : Louis),
Ezekiel. Entraîneur : Riga.
mier volet de la rencontre. A plus agressive dans les duels. avant de voir Carcela, deux mi-
Waasland-Beveren. Steppe, D’Ulivo, Robson,
aucun moment, on avait senti Mais si Mujangi Bia tentait sa nutes plus tard, assurer le suc- Corstjens (88e : Ibou), Addy, Wilmet, Rowell, Ma-
cette équipe liégeoise désireuse chance à deux reprises, c’est cès du Standard. Et la direction ric, Oumarou, Emond (84e : Destorme), Bourabia.
de bousculer la formation ad- Emond qui, d’un superbe coup liégeoise pouvait pousser un ouf Entraîneur : Brepoels.
verse. Ce qu’Ezekiel aurait pu franc, redonnait l’avantage à de soulagement ! Surtout quand Arbitre. Colemont.
réaliser dans la minute d’ap- Waasland-Beveren. Et qui, une un but de Destorme était annu- Assistance. 23.835 spectateurs.
plaudissement pour le troisième fois de plus, replongeait Scles- lé pour hors-jeu dans les arrêts Buts. 17e : Rowell (0-1), 34e : Ezekiel (1-1), 64e :
Emond (1-2), 83e: Hamad (2-2), 85e : Carcela (3-2).
anniversaire du décès de Guy sin dans le doute. Mais cette de jeu… ■
Cartes jaunes. Corstjens, Wilmet, Carcela.
Namurois en propulsant le bal- fois, à la différence des ren- ETIENNE PAIROUX
J’avais besoin de ressentir cette liberté à de tels éléments. Il est im- très simple à compter, c’est mon
montée d’adrénaline grâce à une
très bonne passe d’Ezekiel. »
prévisible. Cela fait partie des
données d’une équipe qui veut
deuxième du droit après celui
inscrit à Charleroi. Maintenant,
Mais la délivrance est venue être là où on veut être. » si nous avions été plus efficaces en
d’un joueur qui a été absent tout Déjà buteur contre Mouscron, début de match, on aurait sans
au long du premier tour et qui, le flanc droit du Standard préfé- doute vu une autre rencontre.
dès lors, recevait le qualificatif de rait mettre l’accent sur le collec- Nous n’avons pas marqué à cet
renfort au moment d’aborder le tif. instant et l’adversaire a pris
deuxième tour. Ce que Carcela « C’est vrai qu’on me considère confiance. Heureusement, nous
confirmait déjà en dynamitant un peu comme un nouveau avons été capables de tout donner
Mouscron pour le premier match joueur. Si j’ai marqué, c’est aussi en fin de match pour renverser la
version Riga. Nettement moins grâce à une équipe qui n’a rien lâ- vapeur. De quoi quitter la pelouse
en réussite ce vendredi, le petit ché et au sein de laquelle les rem- en se disant que, pour le moment, Carcela a fait l’essentiel : trouver
Marocain a fait l’essentiel : trou- plaçants ont également fait leur tout va bien au Standard. » l’ouverture quand le Standard en
ver l’ouverture quand son équipe part de boulot. Mon but est un Et de voir la qualification pour avait réellement besoin. © NEWS.
en avait réellement besoin. peu le fruit d’une inspiration car les Playoffs 1 se rapprocher sé-
« On sait qu’à tout moment, j’ai vu que le gardien anticipait rieusement. s’ouvrent petit à petit » confirme
Carcela peut être l’ouvre-boîtes, un centre. C’est pour cela que j’ai « Après cette victoire qui s’est le médian marocain qui fait dé-
savourait José Riga. On a besoin utilisé mon pied droit et inscrire jouée dans la tête car il faut recon- sormais pencher le jeu de son
de ce genre de joueurs et c’est pour un but avec ce pied-là, c’est un peu naître que nous avons un peu équipe à droite. ■
cela qu’il faut laisser une certaine inhabituel dans mon cas. C’est douté, c’est vrai que les portes E.Px
LES ENJEUX Le retour On prend Pennacchio
de Marin les mêmes sur la touche
14 10 2 61-25 52
Les Européens
13 9 4 45-27 48 en danger GENK – ANDERLECHT OSTENDE - CHARLEROI LOKEREN – MOUSCRON-PÉRUWELZ
1
14 5 8 43-38 47 Etat de forme. Marko Dewaest s’est entraî- Blessure. Sorti blessé
12 9 5 45-26 45 Après leur match conti- Marin (ph.), qui ne peut né. Même si son face à Ostende, Pen-
14 2 10 47-33 44
11 10 5 33-24 43 nental de ce jeudi soir, pas jouer en Europa équipe n’a pu obtenir nacchio (ph.) espère
11 7 8 38-29 40 Bruges et Anderlecht League avec Ander- le succès qu’elle aurait que son indisponibilité
9 11 6 36-29 38
9 5 12 31-42 32 reviennent à la réalité du lecht, devrait être titu- mérité face à Gand, ne sera pas trop
8 6 12 34-42 30 championnat avec deux dé- laire dimanche. « Tout le monde Mazzù a repris le même noyau longue mais il ne fera pas le dé-
7 9 10 38-53 30 placements délicats à négo- était étonné qu’il ne joue pas qu’en cette occasion pour le long placement à Lokeren, où une nou-
6 11 9 28-34 29
7 4 16 27-44 25 cier, dimanche : à Gand pour contre Malines dimanche passé déplacement à Ostende. Dewaest velle pelouse sera inaugurée.
6 5 15 31-45 23 le leader, à Genk pour les mais, après 90 minutes en Coupe (ph.), qui avait écourté la séance Monteyne de retour. Absent sa-
6 5 15 17-38 23
2
5 6 15 28-57 21
Bruxellois. contre Gand, il ne pouvait plus jeudi, s’est entraîné normalement. medi passé pour cause de suspen-
Dans la lutte pour le bouger pendant deux jours », a in- Geraerts bientôt. Seul Karel Ge- sion, Monteyne réintègre l’équipe
maintien, au courant diqué Hasi. raerts (ischios) manque à l’appel. Il pour apporter son expérience.
du résultat de Waas- La réalité de la D1. Hasi se méfie devrait reprendre l’entraînement Ménagé en milieu de semaine en
land-Beveren à Sclessin, des lendemains, mais aussi des avec le groupe la semaine pro- raison de son mollet, il est rétabli.
Mouscron-Péruwelz, le Cercle veilles européens. « Nous avons chaine. N’Ganga n’est pas repris. Légèrement incertain lui aussi,
et le Lierse tenteront de souvent perdu des points avant et Ruytinx et Hoefkens de retour. Peyre est rétabli.
prendre des points. Mais seul après un match européen. Mé- A Ostende, Jali s’est blessé à Badri, ce n’est pas le pied. Ecar-
le Cercle aura l’avantage fiance car, dimanche, nous conju- Mouscron et ne fait pas partie té sur choix de l’entraîneur la se-
d’évoluer à domicile en ac- guerons les deux facteurs ». Praet, d’une sélection que réintègrent maine passée, Badri se plaint cette
cueillant Zulte Waregem. Conte, Suarez, Mbemba et Sylla les expérimentés Hoefkens et fois-ci du pied et sera encore
sont toujours indisponibles. (X.Th.) Ruytinx suite à leur suspension. spectateur.
*** 50

Michel Louwagie « Gand
La rencontre
ne peut plus se cacher
du samedi
derrière des excuses »
Gand a perdu
près de 10 ans
à cause
des retards de
son stade. Mais,
avec la Ghelamco
Arena, le club
flandrien a
désormais pris de
l’avance. Et veut
miser sur un titre
dans les 3 ans.
ENTRETIEN
isite guidée de la Ghelamco
V Arena, de la cave au grenier.
Avec pour accompagnateur
non pas l’un des employés ex-
pressément chargés de la
prise en charge des nombreux touristes
et des groupes scolaires qui s’y suc-
cèdent chaque jour en deux sessions,
mais sous la conduite de Michel Louwa-
gie lui-même. Le directeur général de
La Gantoise nous accompagne pour
nous faire découvrir de l’intérieur ce
qu’il peut légitimement considérer
– même s’il ne le dit pas lui-même –
comme le chef-d’œuvre de toute une vie
professionnelle. Un quart de siècle, très
exactement, après son entrée en fonc-
tion à la mi-février 1990, Gand est passé
du statut d’un club surendetté, au bord
de la disparition pure et simple, à celui
d’un champion en puissance dans le
court terme. Au prix d’une gestion dra-
conienne qui n’a pas valu à son no 2 que
des amis…
Michel Louwagie, un mot d’abord sur
vos premiers pas dans ce qui est dé-
sormais devenu plus que votre ville
d’adoption, vous le Brugeois pur
sucre…
Je suis arrivé ici en 1974 pour étudier.
Gand, c’était un autre monde pour un
Brugeois. La seule grande ville à la-
quelle un jeune homme imprégné de
sa Flandre-Occidentale natale, pou-
vait espérer s’identifier un petit peu.
Je ne vous parle même pas d’Anvers
ou de Bruxelles. Quand j’avais 18 ans
et que je me rendais en compétition
dans la capitale, j’avais l’impression
que c’était New York ! Pendant un an
sur les bancs de l’Université de Gand,
je n’ai pas osé bouger. Persuadé que
tous ces gens qui m’entouraient
étaient bien plus intelligents ou plus
performants que moi. Il y avait une
majorité de Gantois qui, si je peux
dire, jouaient à domicile et beaucoup
d’Anversois qui n’avaient pas de sec-
tion Education physique chez eux. Un
Anversois, ça sait tout mieux que tout
le monde et donc ça en impose, vous
savez ! J’étais tétanisé. On était 110 en
début d’année et 16 seulement ont
réussi en première session. J’étais le
16e. Et pas un Anversois sur la liste !
Une révélation : j’étais enfin capable
d’autre chose que de nager vite. Le vrai
départ dans ma vie. Ça n’a l’air de
rien comme ça, mais, d’un coup, je me
suis affirmé. Un peu comme si tous
mes complexes s’étaient envolés en l’es-
pace d’une proclamation des résultats.
J’en ai même perdu mon accent bru-
geois ! (Rires)
En 1990, vous avez quitté le milieu de
la natation pour le foot. Curieuse
destination, non ?
A mes débuts, un jour où j’avais
© MATHIEU GOLINVAUX.
contrarié les plans d’Anderlecht par
rapport à la remise d’un match où
Michel Verschueren avait eu le culot
de faire venir l’arbitre trois jours
avant le coup d’envoi pour constater
l’état d’enneigement de la pelouse… en
plein dégel, Johan Boskamp m’avait
traité de badmeester (NDLR : maître
nageur). J’ai donc vécu longtemps
avec cette étiquette mais ça ne m’a pas
empêché de fonctionner. En fait, le foot
ne m’était pas étranger puisque j’ai
joué au Cercle de Bruges jusqu’à
13 ans avant d’aller compter les carre-
lages des piscines, comme disait Fre-
derik Deburghgraeve après sa mé-
daille d’or olympique en 1996. Car
c’est vraiment ça, même si, comme
dossiste, je pouvais à l’époque encore
espérer voir le soleil lors des meetings
en plein air. La natation m’a appris la
rigueur extrême et la remise en ques-
tion par rapport à la contre-perfor-
mance d’un jour. Je pense que c’est
pour cette raison que j’ai survécu aus-
si longtemps dans le milieu du foot où
j’ai croisé plus de requins que dans
nisseurs. A Gand, seuls quatre ou cinq
managers ont ma confiance. Pas sur
leur bonne tête mais sur leurs états de
service. Pour parler de ce Mogi, sachez
qu’il n’a pas tout de suite été le bienve-
nu à Gand. Maintenant oui, mais au
même titre que les autres. Avec les re-
présentants des joueurs, il faut tou-
jours être sur ses gardes. Et je le suis.
Avec vos confrères aussi, dit-on. Votre
réputation de négociateur intraitable
ne vous suit plus partout : elle vous
précède. Une éti-
quette de pingre
dont vous aimeriez « Gand bientôt
vous départir ?
Pingre, c’est vous qui
le 4 grand
e concerne Gand, c’est
le dites. Rigoureux et
comptable, là je veux
de Belgique ?
bien l’endosser, l’éti-
quette. Une sorte de
Ce statut
déformation profes- ne s’achète pas,
sionnelle dont je
pourrais me revendi-
quer. Quand vous
il se forge sur
débutez dans un le terrain ! »
contexte où votre em-
ployeur est à -23
millions sur son compte, vous appre-
nez très vite à couper chaque euro en
deux. J’ai donc gardé ce réflexe de véri-
fier moi-même chaque dépense.
Quand vous voyez l’Union belge
dilapider les bénéfices d’une année
de Coupe du monde, vous devez être
songeur, non ?
Disons que, chez moi, rien ne sort sans
un bon de commande signé de ma
main.
En 1990, Gand était au bord de la
faillite : comment enchaî-
ner un tel redressement
Michel comptable avec la
construction d’un stade qui
Louwagie constitue une première en
Belgique depuis la
construction du stade
Ancien joueur des catégories Breydel de Bruges en
d’âge du Cercle de Bruges 1974 ?
mais aussi ex-nageur de haut On n’a pas tout pensé en
niveau (1 titre de champion même temps, n’exagérons
de Belgique sur 100 m dos en pas non plus. On a d’abord
1974 et un record national sur pensé à former ou à recru-
200 m dos la même année), ter à bas prix pour mieux
Michel Louwagie (59 ans) est revendre. Avec de vrais
également licencié en éduca- gros coups, je peux encore
tion physique à l’université de vous citer les chiffres en
Gand. Entré dans le club de francs belges par cœur et
foot de sa ville d’adoption en vous diviserez vous-même
1990, il a secondé deux prési- par 40 après : Gunter Van-
dents Jean Van Milders et handenhoven à Metz (61
surtout Ivan De Witte avec millions), Laurent Delorge
lequel il a mené à bien l’opé- à Coventry (80), Cédric
ration sauvetage de La Gan- Roussel à Coventry aussi
toise puis le déménagement (82), Sandy Martens au
de l’Ottenstadion à la Ghe- Club de Bruges (65), Ivica
l’eau. Quand lamco Arena. Parallèlement à Dragutinovic et Ole-Mar-
j’ai commencé ses fonctions dans le football, tiin Aarst ensemble au
à traiter des il est également président de Standard (200), Hassan
transferts à la Fédération belge de nata- Mido à l’Ajax (200 plus 40
Gand, il n’y tion depuis 1998. en bonus lors de sa revente
avait pas que 5 à Marseille). Faites le total
ou 6 agents de joueurs. Maintenant, et ajoutez-y la revente du terrain de
ils sont 150, dont une majorité peu l’Ottenstadion, propriété du club, et ça
recommandable. fait une belle somme non ?
Raison pour laquelle vous travaillez Suffisante, en ôtant votre budget
souvent avec les mêmes, ce qui vous de fonctionnement saisonnier ?
est d’ailleurs reproché comme à Bonne question. Non, insuffisante car
d’autres dirigeants d’ailleurs… on n’a atteint pour la première fois
Vous voulez dire ? l’équilibre annuel qu’en 2006. C’était
d’ailleurs notre gros problème dans
Dirk Degraen est « tombé » à Genk notre ancienne infrastructure qui
l’an dernier parce que sa relation trop nous empêchait de nous développer
étroite avec Mogi Bayat indisposait commercialement. Après deux saisons
les administrateurs du Racing. Grief chez nous, Michel Preud’homme l’a
qui fait aussi tinter régulièrement les d’ailleurs bien senti et s’en est allé à
oreilles de Herman Van Holsbeeck à Twente. Si on avait eu notre stade ac-
Anderlecht… tuel, il serait resté car le club aurait pu
Il est normal que l’on travaille avec se développer.
des gens dont on apprécie les services.
C’est valable dans n’importe quelle La première pierre de la Ghelamco
profession qui fait appel à des four- Arena a été posée en 2006, puis on a
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015
LESSPORTS 51
réimprovisé une cérémonie en 2008
avant une inauguration définitive qui
n’a eu lieu qu’en août 2013. En comp-
tant la gestation du dossier qui a pré-
cédé, ça fait dix ans en tout : le temps
perdu par Gand pour devenir un vrai
grand de Belgique ?
Des grands, il n’y en a que trois : An-
derlecht, Bruges et le Standard. Le FC
Malines a tenté de s’y greffer à la fin
des années 80, Genk aussi vingt ans
plus tard, mais personne n’y parvient.
Un palmarès et une histoire ne se
construisent pas à
coups de billets de
banque. En ce qui
vrai que le club a per-
du du temps à cause
de la crise écono-
mique mondiale de
2008. Moi-même,
j’ai eu quelques coups
de blues en me de-
mandant si ce stade
n’allait finalement
pas être achevé après
ma mort, à force de
poser des premières
pierres. Son achèvement est à mettre
au seul crédit des incroyables qualités
de lobbyiste de notre président, Ivan
De Witte, qui m’a toujours soutenu en
me laissant la liberté de lui donner
mon avis, même en opposition au
sien. Ça m’a redonné un coup de boost.
En 2008, lors de la signature de Mi-
chel Preud’homme, Gand annonçait
qu’il serait champion dans les trois
ans. Un fameux coup dans l’eau…
Avec le recul, il faut admettre qu’on a
sous-estimé les difficultés à cumuler
nos investissements dans la brique et
dans le sportif. Tous les clubs qui
construisent un stade connaissent ce
phénomène. Anderlecht y compris,
lors des rénovations du parc Astrid au
milieu des années 80.
Vous voilà dans le stade le plus mo-
derne du pays… et donc au pied du
mur par rapport à vos ambitions,
non ?
On ne peut plus se cacher derrière des
excuses, je l’admets. Les dettes puis la
construction du stade, c’est fini ! On a
les infrastructures sportives et com-
merciales adaptées, un entraîneur qui
va devenir un tout bon lorsqu’il aura
fini d’apprendre à gérer des vedettes et
un noyau qui se construit petit à petit
pour être en conformité avec nos pro-
jets. Après des années avec les pieds
dans le béton, Gand peut enfin enlever
ses bottes de chantier et chausser à
nouveau ses crampons.
Pour un nouveau plan de 3 ans et
concurrencer Bruges – que vous rece-
vez ce dimanche à la Ghelamco Arena
– comme le plus grand club de
Flandre ?
OK pour tenter de partir à la conquête
d’un titre dans les 3 ans. C’est réelle-
ment faisable en actionnant le compte
à rebours à partir de la saison pro-
chaine. Mais je ne veux pas paraître
obsédé par Bruges. En tant que compé-
titeur, ce qui m’intéresse, c’est de me
battre avec les meilleurs. Et les
meilleurs, actuellement, c’est le duo
Bruges-Anderlecht. Je ne fais donc pas
une fixation sur le Club, comme on a
pu me le faire dire récemment dans un
journal flamand. j’en reviens à ce que
vous disiez tout à l’heure : oui, le foot-
ball belge se cherche un 4e grand pour
composer un carré magique avec le
trio des “historiques”. Cela peut deve-
nir Gand ou un autre, mais ce n’est
pas à une direction de le dire. Ce sta-
tut, Gand doit aller le chercher sur le
terrain, au fil des ans. ■
Propos recueillis par
FRÉDÉRIC LARSIMONT
51
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

52 LESSPORTS FOCUS LESSPORTS 53

« Nous ne sommes pas aussi forts qu’on le pense… »

LESBRÈVES

Contador a
déjà dégainé
A l’heure de la reprise en hockey, Felix Denayer et John-John Dohmen lberto Contador (Tin-

évoquent une année 2015 qui sera capitale. Sans langue de bois. John-John
Dohmen
A koff-Saxo) a fait
mouche dès sa pre-
mière incursion en montagne
ENTRETIEN cette saison, en remportant
eux deux, ils comptent près

A
de 500 (!) sélections en
équipe nationale. Felix De-
nayer et John-John Dohmen,
respectivement capitaines du
Dragons et du Watducks, sont ce qu’on
appelle des « tauliers », que ce soit dans
leur club ou chez les Red Lions. Des
hommes d’expérience qui ont aussi des
choses à dire à l’heure de la reprise du
championnat, après trois mois de trêve
et à l’aube d’une année 2015 qui pour-
rait être déterminante pour l’avenir de
la sélection nationale. Les réunir (sur
terrain neutre) apparaissait dès lors
comme une évidence !
L’an dernier, vos deux clubs avaient
disputé la finale du championnat. Est-on
reparti vers le même scénario ?
Felix Denayer. S’il y a une équipe qui
peut empêcher le Watducks de remporter
son 4e titre consécutif, c’est nous ! Nous
avons eu du mal à trouver la bonne car-
buration en début de championnat,
mais nous ne nous faisons pas trop de
soucis. Nous parvenons généralement à
arriver à notre meilleur niveau sur la
fin. Le Watducks et le Dragons sont deux
équipes qui essaient clairement de faire
le jeu, même si le fait de miser sur nos
qualités plutôt que sur les faiblesses des
autres nous joue parfois des tours. Avec
nous, je vois Louvain et le Léo atteindre
les playoffs. Le Daring possède une
bonne équipe mais s’appuie trop sur ses
individualités.
John-John Dohmen. Ça va être une belle
bagarre pour être dans le top 4 ! Pour
nous, c’est clair que l’objectif, chaque an-
née, c’est d’être champions. Mais après
avoir perdu quatre joueurs majeurs, on
s’était dit que ce serait déjà pas mal d’at-
teindre les playoffs, où tout peut arriver.
Pour l’instant, on est en train de bien
faire ça. On a mal commencé, mais on a
bien réagi. On est sur la bonne route,
mais il reste encore 9 matchs et beau-
coup d’équipes se valent.
Le Brabançon est considéré
comme l’un des meilleurs
milieux de terrain au monde.
Avec ses 284 sélections (et
50 buts !), le capitaine du
Waterloo Ducks a réalisé une
carrière extraordinaire en
équipe nationale depuis ses
débuts, à l’âge de 16 ans, aux
côtés de Jérôme Truyens. A
27 ans, cet étudiant en der-
nière année d’ostéopathie à
l’ULB rêve de décrocher un 4e
titre consécutif avec son club.
Capitaine du Watducks, Stick
d’or 2009, et nominé sept
fois consécutivement comme
meilleur joueur du champion-
nat, il veut terminer sa car-
rière chez les Red Lions en
remportant, enfin, des titres.
Il s’est fixé de solides objec-
tifs pour la World League,
l’Euro 2015 et les Jeux de Rio.
Felix
Denayer
A 25 ans, Felix Denayer est le
véritable maître à jouer du
Dragons où il a effectué
toutes ses classes. Champion
de Belgique 2010 et 2011, le
capitaine anversois est étu-
diant en dernière année en
sciences économiques. Mais
il est surtout l’un des joueurs
les plus titrés de sa généra-
tion puisqu’il a terminé à trois
reprises sur le podium en EHL
et qu’il a remporté le Stick
EHL ÉQUIPES NATIONALES SALLE PROGRAMME ET CLASSEMENT vendredi la 3e étape de la
Ruta del Sol (2.1) à l’Alto de
DIVISION D’HONNEUR
Enfin un titre Les Jeux de Rio Namur confirme Hazallanas. Pour son premier
14e journée
pour la Belgique ? sa domination succès de 2015, le « Pistole-
en point de mire Wellington -Beerschot . . . . . . . . . . dim. 15h00
ro » a bénéficié du train d’en-
Héraklès - Dragons . . . . . . . . . . . . dim. 15h00
Trois clubs belges sont toujours en lice L’année 2015 sera déterminante pour Si la plupart des hockeyeurs de l’élite Louvain - Racing . . . . . . . . . . . . . dim. 15h00 fer de son équipier Ivan Bas-
pour enfin décrocher un premier sacre nos deux équipes nationales, qui vont ont profité de la trêve hivernale pour Braxgata - Antwerp. . . . . . . . . . . . dim. 15h00
so, qui a décramponné
dans la prestigieuse compétition euro- recharger les batteries, certains ont Orée - Léopold. . . . . . . . . . . . . . . dim. 15h00
tenter de décrocher leur ticket pour les Waterloo Ducks - Daring . . . . . . . . dim. 15h00 Froome et les autres favoris,
péenne : le Daring, qui s’est qualifié quand même décidé de participer aux
Jeux olympiques de Rio lors des demi- Classement Contador accélérant dans la
lors du premier tour, organisé à Barce- compétitions en salle. Et même si la
finales de la World League, organisées à 1. Louvain. . . . . . . . . . 13 9 1 3 47-27 30 dernière ascension pour s’en-
lone en octobre dernier, le Waterloo discipline ne profite pas d’une large
Ducks et le Dragons, tous les deux Brasschaat. 2. Waterloo Ducks . . . . 13 9 3 1 64-33 28 voler vers la victoire, à
exposition dans les médias, elle béné- 3. Daring . . . . . . . . . . 13 8 1 4 38-23 28
1.689m d’altitude. Contador a
exemptés de cet exercice grâce à leur Le Dragons accueillera, du samedi 20 ficie néanmoins d’un engouement de 4. Léopold . . . . . . . . . 13 8 4 1 36-22 25
statut de têtes de série. juin au dimanche 5 juillet, l’un des deux 5. Dragons . . . . . . . . . 13 6 4 3 49-30 21 devancé Froome de 19 se-
plus en plus large auprès des jeunes 6 Braxgata . . . . . . . . . 13 5 6 2 35-45 17 condes (le Britannique est 2e
Mais les Anversois, qui ont terminé les tournois qualificatifs, masculin et fémi- mais aussi de certains joueurs de 7. Racing . . . . . . . . . . 13 4 5 4 29-30 15
trois dernières saisons sur le podium, nin. Il s’agira de l’événement hockey le 8. Orée. . . . . . . . . . . . 13 5 8 0 26-42 15 du général à 27 sec). Le Fran-
Division d’honneur.
pourront-ils enfin s’imposer dans le plus important jamais organisé dans
9. Beerschot . . . . . . . . 13 4 6 3 30-35 15 çais Romain Bardet, 3e, a fini à
Chez les hommes, le championnat a, 10. Antwerp . . . . . . . . . 13 3 8 2 25-34 11
tournoi qui verra les seize meilleures notre pays, comme le souligne Marc 1mn41. Van den Broeck a
ainsi, été extrêmement disputé et a 11. Héraklès . . . . . . . . . 13 3 9 1 35-56 10
équipes du Vieux Continent s’affronter, 12. Wellington. . . . . . . . 13 2 11 0 19-56 6 terminé 11e, à 2mn42 de
Coudron, président de l’ARBH. finalement vu un deuxième sacre
à Bloemendaal, du 1er au 6 avril ? Le Contador. (afp b)
« Après l’Euro 2013, au Braxgata, notre consécutif de Namur, face au Racing.
club de Brasschaat devra, pour cela, Les Escargots, présentés comme les
réussir un véritable petit exploit lors pays accueillera un tournoi où s’affronte- AUTO
ront vingt équipes. Ce sera une première. grands favoris, se sont imposés face à
des huitièmes de finale face aux te- des Bruxellois, qui méritaient assuré- F1 : Ricciardo le plus rapide
nants du titre allemands de Harveste- L’ambition est importante dans le futur Daniel Ricciardo (Red Bull-Re-
pour nos deux équipes nationales, ce qui ment plus, vu la qualité du jeu propo-
huder. Toutefois, rien ne semble im-
sé, devant une salle comble (plus de nault) a signé vendredi le
possible pour les vice-champions de est logique vu leurs récentes performances meilleur temps (1.24.574) de la
1.000 personnes !). Il s’agit donc bel
Belgique qui sont toujours parvenus à lors des grandes compétitions internatio- journée d’essais d’avant-saison
et bien la fin d’un cycle pour le Racing
tirer leur épingle du jeu en EHL. nales. » de F1 sur le circuit de Catalogne
Du côté du Watducks, le tirage au sort qui avait décroché six titres consécu-
Chez les hommes, les Red Lions, qui tifs de 2008 à 2013 en s’appuyant sur à Montmelo, près de Barcelone.
a été un peu plus clément, quoi que… tenteront de décrocher une troisième C’est la première fois cet hiver
Les Brabançons, qui sont toujours à la une génération dorée.
participation consécutive aux JO après Chez les femmes, alors que le titre de qu’une Red Bull finit une jour-
recherche de leur match référence sur née d’essais en tête. L’Austra-
la scène européenne, auront la lourde Pékin et Londres, retrouveront sur leur champion ne semblait pas pouvoir
tâche d’affronter le club néerlandais
de Kampong et sa star belge, Loïck
chemin l’Australie, la Grande-Bretagne,
l’Inde, le Pakistan et cinq équipes qui se
échapper au White Star, qui avait
dominé la compétition régulière de la
lien a fait un dixième de mieux
que le Räikkönen (1.24.584), au
Luypaert. Mais, sur une rencontre, les
Belges peuvent réussir un exploit et
qualifieront via le deuxième tour de la
World League (normalement le Japon,
tête et des épaules, c’est pourtant le
Pingouin qui a émergé en s’imposant SUR LESOIR.BE
volant de la nouvelle Ferrari
SF15-T. Chez McLaren-Honda,
tenter, ensuite, d’atteindre pour la la France, la Malaisie, l’Afrique du Sud pour la toute première fois. Alonso a pu boucler une
toute première fois les demi-finales de Enfin, au niveau européen, Namur n’a soixantaine de tours, ce qui
et une cinquième nation).
la compétition. Enfin, les Molenbee- malheureusement pas réussi à main- n’était encore jamais arrivé.
Chez les femmes, les Panthères se (afp)
kois ont hérité des Anglais de Beeston tenir la Belgique en Division A malgré
frotteront aux Pays-Bas, à l’Australie, à
qui semblent être un adversaire à leur des prestations convaincantes. « Nous
la Nouvelle-Zélande, à la Corée du Sud, avons loupé la demi-finale pour un petit CYCLISME
portée. Ils pourraient être les invités
au Japon et à quatre équipes encore à but. Et malgré notre meilleure prestation Oman : Valls
surprise des quarts de finale.
Les Belges tenteront donc de placer, à désigner. lors de la dernière rencontre du tournoi, fait coup double
nouveau, une équipe dans le dernier Les trois premières places, au minimum, nous sommes rétrogradés. C’est la loi du Retrouvez Rafael Valls (Lampre) s’est of-
carré avant, pourquoi pas ?, de rêver de chaque compétition seront qualifica- sport », regrettait le directeur sportif, toute l’actualité du hockey fert vendredi la 4e étape du Tour
enfin à un premier titre européen… tives pour les Jeux. Frédéric Pokorny, à l’issue du tournoi. sur hockeybelgium.lesoir.be d’Oman, en surprenant les fa-
L.T. L.T. L.T. voris dans l’ascension finale de
la « Montagne verte ». L’Espa-
gnol possède 9 secondes

Avec le départ pour l’étranger, l’été

dernier, de nombreux internationaux,
sentez-vous que le niveau de la compéti-
tion a baissé ?
FD. Il est clair que chaque fois qu’un in-
ternational s’en va, ça se ressent. Et vu le
niveau de notre équipe nationale, les
remplacer par des étrangers de même
valeur n’est pas évident. Chez nous, on a
fait venir deux Irlandais, mais ils n’ont
pas le même niveau que Manu Leroy et
Loïck Luypaert (NDLR : respectivement
retraité et parti aux Pays-Bas). On ai-
merait que tout le monde reste, mais c’est
à chacun de choisir sa trajectoire indivi-
duelle.
JJD. Moi, ce qui m’a toujours retenu de
partir, ce sont mes études. Mais, même
après les avoir terminées, cette année, je
ne sais pas si je partirai. Notre cham-
pionnat est très bon. Cette année, il est
un peu diminué, mais ça va changer. La
saison prochaine, il y a plus de joueurs
qui vont revenir que partir.
Le championnat de hockey est-il assez
médiatisé en Belgique ?
JJD. Non, pas du tout, à part dans les
journaux. A la télé, on ne voit jamais de
match en direct, jamais de résumés dans
les émissions sportives, alors que nous
possédons le troisième meilleur cham-
pionnat au monde après les Pays-Bas et
l’Allemagne. Je ne comprends pas non
plus pourquoi on ne diffuse jamais les
finales des playoffs alors qu’elles sont
toujours d’un très haut niveau. J’en ai
déjà parlé plusieurs fois à Benjamin De-
ceuninck…
Constatez-vous une hausse du nombre
de spectateurs à vos matchs de Division
d’honneur ?
FD. Non. Il y a trop de rencontres et je
pense qu’on devrait peut-être évoluer
vers un championnat avec moins
d’équipes pour éviter des matchs le mer-
credi ou le vendredi soir. Mais, à côté de
cela, je suis heureux de voir que l’image
du hockey a changé chez les jeunes. Il y
en a beaucoup qui veulent devenir inter-
nationaux. Je trouve ça incroyable. A
leur âge, je ne connaissais personne en
d’or à deux reprises (2011 et
2013). Avec les Red Lions,
« Flex » a également tout
connu (deux JO, trois cham-
pionnats d’Europe et une
Coupe du monde) même s’il
lui manque toujours un titre
majeur. Avec ses 195 sélec-
tions (15 buts), il est l’un des
cadres de l’équipe nationale.
Red Lions « Nous devons considérer l’équipe nationale comme notre priorité, sans pour autant négliger notre club »
Vous venez de vivre une année assez
frustrante avec l’équipe nationale en
loupant le podium à la Coupe du
monde et en terminant derniers au
Champions Trophy. On a l’impression
que tout le monde est retombé brutale-
ment au sol…
JJD. C’est vraiment ça. Nous sommes 5es
mondiaux, mais nous ne sommes pas
si forts qu’on le pense. On l’a vraiment
réalisé au Champions Trophy, en dé-
cembre, et un peu à la Coupe du
monde, en juin, même si, là, ça s’est
joué à des détails. Nous sommes redes-
cendus sur terre. Notre force réside
dans le groupe ; plus on sera ensemble,
meilleurs on sera. C’est pour ça qu’on a
décidé d’augmenter le nombre d’entraî-
nements hebdomadaires en commun et
que l’on augmentera encore la dose en
vue des Jeux. En groupe, on peut battre
tout le monde, on l’a déjà fait.
FD. On a les capacités pour battre n’im-
porte qui, mais il nous manque une
continuité dans nos performances. Les
meilleures nations, elles sont là chaque
fois ; nous, il nous manque encore
quelque chose… même si ce n’est pas
grand-chose. Lors de notre dernier
stage (NDLR : en Afrique du Sud, en
janvier), il y a eu une vraie remise en
question de notre part. On veut plus
s’entraîner mais surtout être plus sou-
vent ensemble pour parler, former un
groupe, oser se dire les choses. Une
EHL « Nous voulons proposer du hockey de qualité » d’avance sur l’Américain Tejay
Van Garderen, et 19 secondes
sur Valverde. Van Garderen, qui
a résisté à l’Espagnol jusqu’au
Ne pas atteindre le Final 4 de l’EHL, dans le championnat allemand, une les victoires, comme s’il y avait une JJD. Vous avez raison. Nous avons dé- dernier virage, doit se conten-
qui est un peu au hockey ce que la formation solide. Je serais surtout dé- magie qui opérait pour nous dans ce jà réussi de très bons matchs, mais ter, comme en 2014, de la 2e
Ligue des champions est au football, çu si nous étions éliminés en propo- tournoi ! Cela dit, lors de la finale face toujours en phase de groupe, rarement place de l’étape reine, à 5 se-
constituerait-il une déception majeure sant du hockey de qualité. Jusqu’à à Bloemendaal, il y a deux ans, nous lors de la phase éliminatoire. Nous condes du vainqueur. Valverde
pour le Dragons ? présent, tous les résultats que nous nous sommes rendu compte que nous souhaitons clairement inverser la ten- a fini 3e, à 19 sec. (af)
FD. Cela dépend, et ce même si nous avons obtenus en EHL n’ont pas été n’étions pas au niveau… dance et battre, enfin, une équipe
avons terminé trois fois sur le podium liés à des prestations étincelantes. néerlandaise ou un autre favori du FOOTBALL
ces trois dernières années. Nous allons Nous n’avons pas toujours été les Le Waterloo Ducks, lui, ne s’est jamais tournoi. Nous avons hérité d’un bon Les Pays-Bas puniront
© PABLO GARRIGOS. affronter le tenant du titre, une équipe meilleurs, mais nous avons souvent vraiment distingué dans cette compé- tirage au sort pour le faire. Si on les hooligans de Feyenoord
qui joue très bien pour le moment réussi à nous surpasser pour aligner tition… gagne, ce sera un petit exploit. ■ Le gouvernement des Pays-Bas
a assuré l’Italie de sa « coopéra-
tion » et de son « engagement »
à « punir » les supporters du
Feyenoord Rotterdam qui ont
affronté jeudi après-midi la po-
doit pouvoir passer par des moments Vous parlez depuis plusieurs années de the talk”. Pour cela, il faut être Une première médaille d’or pourrait- travaille dur, chaque jour. On dit tou- équipe. Nous en avons discuté lors du joint la sélection, il faut un petit temps lice en plein cœur de Rome.
difficiles. On veut tout faire pour es- cette éventuelle médaille aux Jeux de convaincu du message et mettre tous elle définitivement vous lancer ? jours qu’au plus haut niveau, il faut stage en Afrique du Sud. Pendant un d’adaptation parce que l’on ne s’est pas Avant le match d’Europa
sayer de valider notre passion, même Rio. A la longue, cela n’a-t-il pas fait les éléments en place pour y parvenir. FB. C’est évident. Tous les sportifs de éliminer les émotions, mais, dans des an, nous allons mettre nos priorités sur fait de cadeaux pendant deux ou trois League AS Rome-Feyenoord
s’il n’y a aucune garantie que l’on y ar- peser une pression inutile sur vos Il faut développer la culture de la haut niveau vous le diront : un pre- moments comme ceux-là, il faut aussi le hockey, pas dans nos études, notre semaines ! Mais je suis d’accord avec (1-1), plus de 500 supporters
rivera. épaules ? gagne. Moi non plus, je n’ai pas peur de mier titre enlève la pression. pouvoir en profiter. boulot, les à-côtés… Félix : il faut vraiment considérer néerlandais, passablement
JJD. Chacun vit ça de manière très per- dire que je veux gagner des médailles et JJD. Un de nos problèmes, c’est que les l’équipe nationale comme notre pre- éméchés, avaient lancé des
Comment se fait-il que vous pensiez sonnelle. Moi, je suis le premier à dire remporter des tournois. générations précédentes de Red Lions De l’extérieur, on a l’impression que, Comment gérez-vous vos intérêts, mière équipe, sans pour autant aban- bombes fumigènes et d’autres
être si forts ? que je veux une mé- n’ont jamais rien gagné. Personne n’a balancés entre votre entre votre club et donner le club. projectiles sur la police au mi-
JJD. Quand on passe daille alors que d’autres Comprenez-vous que certains observa- pu nous transmettre une recette pour y club et l’équipe natio- les Red Lions ? C’est lieu de la place d’Espagne. Seize
en un an et demi de préfèrent ne pas en par- teurs disent parfois que les Red Lions arriver. Nous devons tout découvrir nale, vous n’arrêtez facile de « tourner le Les clubs estiment pourtant que policiers avaient été blessés.
la 13e à la 5e place ler. Mais j’ai fait mes sont arrogants ? par nous-mêmes. Dans les moments jamais… bouton » ? l’équipe nationale prend beaucoup de Vingt-trois supporters ont été
mondiale, quand on débuts en équipe natio- FD. Oui, mais c’est une réaction très clés, on ne parvient pas à passer le cap. JJD. Non seulement on FD. Pour moi, la place… arrêtés, a indiqué le chef du
commence à faire des nale à 16 ans et, ce qui “belge”. Si certains pensent ainsi, qu’ils Beaucoup de joueurs pensent que, pour ne s’arrête jamais… priorité actuelle, c’est JJD. Ils doivent voir ça comme un béné- gouvernement italien Matteo
super-résultats, m’énerve, c’est que nous viennent voir comment je m’entraîne gagner un titre, il faut faire un match mais, pour la plupart, l’équipe nationale fice plutôt que comme un préjudice. Ce Renzi, qui a exprimé sa colère
quand on arrive en n’avons toujours rien au quotidien. Ils verront que nous tra- de feu. mais c’est faux. Il faut juste quand ça s’arrête, on en- sans pour autant né- n’est parce qu’on est moins présent aux sur une chaîne de télévision ita-
finale d’une Coupe gagné depuis… Ma car- vaillons dur pour valider nos ambi- faire ce qu’il faut. C’est très différent. chaîne sur les études, les gliger le Dragons. entraînements qu’on n’apporte rien lienne. (afp)
d’Europe, quand on rière est presque termi- tions. Je suis d’accord qu’il faut rester FD. C’est ce que font les Allemands, par examens. Les vacances, Pour une question de aux clubs. Plus on s’entraînera à un
fait des matchs fan- née et je veux cette mé- réaliste, mais, en tant que sportif de exemple. Ils font toujours la même je ne sais plus ce que rythme, il est impor- haut niveau, plus on sera efficace en RUGBY
tastiques, quand le daille, je n’ai pas peur haut niveau, je n’ai pas envie de regar- chose. En Inde, ils ont raté leur début c’est. Cela fait deux ans tant de prendre cette club. Cela va aussi permettre d’attirer La Belgique se teste
public est eupho- de le dire. Rio, ce sera der vers le bas. de tournoi, mais ils ont quand même que je n’en ai plus pris. option. des membres. Si l’équipe nationale fait L’équipe nationale belge se
rique, quand les mé- ma dernière chance. Je fini par le remporter. Parfois, c’est difficile. JJD. Pendant l’année, de bons résultats, cela sert à tout le rend ce samedi (15h) à Amster-
dias parlent de plus n’ai aucun problème à Le prochain grand rendez-vous des Red JJD. Actuellement, nous ne sommes pas Mais c’est un choix que ce n’est pas trop com- monde. Les clubs doivent nous pousser dam pour disputer sa 2e ren-
en plus de nous, on « Si certains annoncer mes ambi- Lions, ce sera la World League, en juin, encore suffisamment réguliers. Alors j’ai fait. Et je prends « Nous sommes pliqué de “tourner le plutôt que d’essayer de nous retenir. contre du Championnat d’Eu-
commence à croire, tions, quitte à échouer à Brasschaat. Avec la qualification pour que, parfois, nous réussissons des pres- toujours beaucoup de bouton”, comme vous FD. Les internationaux essaient de rope des Nations (D1B). Les
même inconsciem- trouvent que avec les honneurs, parce Rio comme enjeu… tations collectives et individuelles ex- plaisir à être sur le ter- redescendus dites. Ce qui est plus suivre un programme “full-time” qui Diables noirs (1 match joué et
ment, qu’on va être que je sais que nous al- FD. Absolument. Même si je n’ai pas en- ceptionnelles, il y a clairement des ren- rain, que ce soit aux en- dur, c’est quand on va les amener vers un plus haut niveau remporté face à l’Ukraine), qui
champions du nous sommes lons nous donner tous vie d’engager tout le groupe, pour moi, contres où nous ne répondons pas pré- traînements, en stage, brutalement passe un peu plus de en vue des Jeux. Cela ne va durer qu’un comptent bien remonter au
monde ! Et ça ne se les moyens de réussir. c’est très clair, je veux gagner cette com- sents. C’est notre principal défaut. ou lors des tournois. temps en club, pour an, pendant l’année olympique. Il faut
passe jamais comme arrogants, FD. Je suis entièrement pétition. Et si cela ne tourne pas sur terre mais les playoffs ou l’EHL voir les bénéfices à long terme. Plus le
plus vite en D1A, ne peuvent se
permettre d’abandonner de
ça, malheureuse- d’accord avec John- comme on le souhaite, nous en tirerons (la coupe d’Europe) ; niveau des Red Lions sera élevé, mieux
ment… Mais si nous qu’ils viennent John. Mais il existe une les conséquences. Lors de la finale de la
Jouer ce tournoi devant votre public
va-t-il changer quelque chose ?
Pour la santé mentale,
c’est pourtant bien de nous sommes on est vraiment ce sera pour les jeunes avec qui ils s’en-
point en chemin s’ils veulent te-
nir le rythme imposé par la
sommes redescendus
sur terre, nous me voir grande différence entre
dire que tu veux rem-
World League, l’an dernier, nous
avions dit que nous n’y allions pas
FD. Bien sûr. On l’a vu lors de la der-
nière Coupe d’Europe, à Boom. Evoluer
s’arrêter de temps en
temps…
surtout prêts concentré sur son su-
jet et il y a de vraies
traîneront ensuite dans les clubs. C’est
juste un équilibre à trouver. ■
Moldavie (3 matchs, 3 vic-
toires, 3 points de bonus offen-
sommes surtout prêts
à repartir sur de m’entraîner » porter un prix et passer
de la parole aux actes.
pour gagner car il nous manquait
deux ou trois joueurs et cela m’avait dé-
dans un stade entièrement acquis à
votre cause, cela vous porte. C’est pour
JJD. C’est vrai, mais
nous avons choisi de
à repartir » rivalités entre clubs
en fin de saison. Du
Propos recueillis par
LAURENT TOUSSAINT
sif). (Ph.M.)

équipe nationale ! ■ équipe qui veut gagner des trophées bonnes bases. En anglais on dit “Walk rangé. vivre ces moments-là aussi que l’on nous investir pour cette coup, quand on re- et PHILIPPE VANDE WEYER

52 53
Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

54 LESSPORTS

Charline Van Snick : « Je vais Les Liégeois

avoir du mal à me cacher ! »
JUDO La Liégeoise récolte l’or dès sa première sortie en 2015
Pour sa rentrée, l ment méritait plus ippon que ce
waza ari » insistait Baptiste Le-
a Liégeoise a décroché roy, son coach français.
l’or au GP de Düsseldorf Restait la dernière marche, la
Mongole Munkhbat, la no1 mon-
présenté comme un
diale qui, à 24 ans, vient de ga-
championnat du monde gner 4 de ses 5 derniers tournois
par la densité (Bakou, Oulan-Bator, Jeux asia-
tiques et Abou Dhabi). Son seul
de l’affiche.
Elle grimpe du 21e
échec ? Au 3e tour des Mondiaux
de Chelyabinsk contre Kondo
au 11e rang mondial et justement.
se replace dans la course Jamais mise en danger, Char-
line fera la différence à 30 se-
olympique pour Rio 2016 condes de la fin quand son ad-
qui qualifiera versaire écopera d’une pénalité.
les 14 meilleures. « Je suis invaincue à Düssel-
dorf, c’est incroyable, puisque j’ai
gagné en 2011 et en 2012. Quel
DÜSSELDORF tournoi. Je bats la no1, la cham-
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL pionne du monde et je règle mes
humilient
de bien pâles
Carolos
BASKET 21e journée
Liège 82
Charleroi 71
Liège : FIELDS 10-9, ANDERSON 2-14, NYAKUNDI
5-3, Pita 8-7, Morray, Hertay, GAUDOUX 2-5,
Penninck 2-4, ADAMS 4-7.
Charleroi : FRANCIS 6-0, Beghin 3-0, Collins 5-14,
SCHWARTZ 2-3, MASSOT 2-11, Enobakhare ,
Mukubu 0-2, BOSTIC 10-0, DOWDELL 4-5, Hatcher
2-2.
Quarts-temps : 23-13, 13-21, 23-16, 23-21
liminé par les Liégeois mar-
E di en Coupe, Charleroi, avec
Massot malgré sa légère entorse
de la cheville, avait l’occasion de
prendre sa revanche dans la Cité
Ardente, surtout qu’il pouvait
valider son ticket pour le Top 6
par la même occasion. Mais la
réaction d’orgueil hennuyère at-
tendue n’était pas visible à l’œil
nu. Moins agressifs que de cou-
tume en défense, les Carolos
laissaient les Principautaires

C
ha Chou, Cha Chou », le
fan-club de Charline Van
Snick animé par Anne et
Marc, ses parents, a enflammé la
salle rhénane. Pendant toute la
journée, on n’a entendu qu’eux
jusqu’à ce que leur championne
après toutes les contraintes pro-
tocolaires (podium, antidopage
et passage devant la presse et
même la télé… japonaise !)
vienne les remercier.
Depuis son retour sous les pro-
jecteurs de la compétition en
septembre – après 10 mois d’une
suspension annulée par le TAS
de Lausanne – Van Snick avait
déjà obtenu le bronze à Zagreb
et l’or à Tachkent. Elle a mis la
barre à des hauteurs qu’on ima-
ginait, encore vendredi matin,
inaccessibles en ce moment.
Après avoir gagné, haut la
main la bataille du poids – elle a
Dylan Borlée : « J’évite de rester dans le négatif »
ATHLÉTISME Le Bruxellois sera le favori du 400 m au « national » indoor mais demeure très serein
ême si, réglementaire-
M ment, c’est la date du
1 mars qui a été fixée comme ul-
er
time limite pour la réalisation des
minimums pour l’Euro en salle
de Prague (6-8 mars), les cham-
pionnats de Belgique de ce same-
di (1) serviront de sérieux révéla-
teurs pour les derniers candidats
au voyage. Parmi ceux-ci, Dylan
Borlée, le seul de la célèbre fratrie
à courir au Topsporthal de Gand,
partira à l’assaut de son premier
titre national senior avec le secret
espoir de boucler ses 2 tours de
piste du 400 m en 46.90 (ou
moins…) Un sacré pari qui méri-
tait quelques explications.
Dylan et l’indoor. « Cela n’a ja-
mais été mon fort, sans doute
parce qu’on s’entraîne très peu en
salle. Depuis notre retour
d’Afrique du Sud, le 24 janvier, je
suis allé sur la piste de Gand deux
fois par semaine. En plus, avec
ma taille (NDLR : 1,90 m) j’ai
parfois l’impression d’être à
l’étroit dans mon couloir ! Ce qui
est compliqué, c’est le rabatte-
ment. La clé, c’est de partir vite
pour éviter la “guerre” quand on
arrive à mi-course et occuper la
tête… Lors du meeting Ifam, au
début du mois, je m’étais retrouvé
en 3e position après le rabatte-
ment et ça m’avait coûté beau-
coup d’énergie. ; j’avais l’impres-
sion d’avoir perdu mes repères, de
ne plus savoir si j’avais encore des
réserves ou non avant le sprint fi-
nal. Ici, sans mes frères ni Julien
Watrin ou Antoine Gillet au dé-
part, je ne dois pas trop me poser
de questions. »
Dylan et le minimum pour l’Euro.
« En soi, je me sens capable d’y ar-
river même si j’en suis encore éloi-
gné de 74 centièmes (son record
personnel est de 47.64). Quand
C’est peut-être dans son premier combat face à la Coréenne Kang que Charline Van Snick a connu le
plus de difficultés (victoire en prolongation) © KLAUS MULLER.
été pesée à 47,700 kg – le jeudi
soir – restait la vérité de la com-
pétition.
Sur le tatami I de la « Mitsubi-
shi Halle », la Liégeoise (24 ans)
a connu une journée sans la
moindre faute.
Même s’il lui a fallu la prolon-
gation (golden score) pour écar-
ter la jeune Coréenne Kang, 171e
mondiale qui, du haut de ses 18
ans, n’avait rien à perdre devant
une Charline qui avait, tout d’un
coup toute la pression de son
échec précédent au Grand Che-
lem de Tokyo, en décembre, sur
ses épaules. « J’étais tellement
stressée à l’idée de perdre au pre-
tu fais 33.33 sur 300 m comme je
l’ai fait la semaine dernière, tout
est possible. Mais si je ne réussis
pas, je n’en ferai pas une mala-
die. »
Dylan et ses envies de grand
championnat. « Contrairement à
mes frères, qui n’ont pratique-
ment pas couru en salle, j’ai choi-
si de tenter d’aller à l’Euro cet hi-
ver. Je ne pense pas que ça altérera
ma saison en plein air, je me sens
capable de gérer la fatigue éven-
tuelle que l’Euro – si j’y vais…
– générera. Je me dis que
ce serait bien pour tra-
vailler mon rythme de
course. Si j’ai pris cette op-
tion, c’est aussi parce que je n’ai
pratiquement pas couru l’an der-
nier, à cause de ma blessure au
dos et qu’il y a toujours une frus-
tration à combler ; si j’avais eu
une saison complète, j’aurais
sans doute agi différemment. Je
pense que cela peut m’aider men-
talement. En plus, je n’ai jamais
disputé de grand championnat
senior en individuel et ça ne peut
que m’être bénéfique sur le plan de
l’expérience. »
Dylan et sa préparation. « Le
stage en Afrique du Sud, de la mi-
décembre à la fin janvier, a été
très intensif. Il m’a fallu du temps
pour récupérer. Je me sens plus
fort que l’an dernier en vitesse et
j’ai aussi gagné en masse, je suis
plus puissant. En revanche, je
dois encore bosser ma résistance
et je dois faire attention à ne pas
perdre trop de poids. C’est une
constante dans la famille ! Du
coup, j’avale des barres protéinées
et des fruits entre les repas ! »
Dylan et sa « cool attitude ».
« Quand j’ai commencé l’athlé-
tisme, en suivant l’exemple de Ke-
vin et Jo, j’en voulais trop. Au fil
mier tour, c’est terrible comme
blocage. »
Son rendez-vous capital, face à
la Japonaise Ami Kondo, cham-
pionne du monde en titre à Che-
lyabinsk en août et lauréate du
Grand Chelem de Tokyo fut une
vraie leçon d’attaque et d’audace.
Une immobilisation rondement
menée et Kondo, qui éclatera en
larmes à son retour en salle
d’échauffement, voyait sa série
de 16 combats sans défaite bru-
talement interrompue.
En quart, la Belge fut tout aus-
si efficace en immobilisant l’ex-
périmentée italienne Valentina
Moscatt (27 ans) après 85 se-
Dylan Borlée aura l’Euro de Prague et un premier titre national
senior en point de mire, ce samedi, à Gand. © PHILIPPE CROCHET/PHOTO NEWS.
condes. « Ce sont deux combats
de référence. Deux grands mo-
ments de lucidité, j’ai directe-
ment vu ce qu’il fallait faire et je
l’ai appliqué parfaitement. »
De quoi mettre tous les atouts
physiques – deux ippons en
moins de trois minutes – et psy-
chologiques face à la Roumaine
Monica Ungureanu, une de ses
rares « bêtes noires » (2 défaites
en 2 combats). Van Snick fit pas-
ser son clan par toutes les cou-
leurs de l’arc-en-ciel en écopant
d’une pénalité (1mn55), en fai-
sant appel au docteur (3mn20)
avant de trouver l’ouverture à 30
secondes de la fin : « Son mouve-
comptes avec Ungureanu. Le Fields et Nyankundi s’amuser à
meilleur tournoi de ma vie ? Je l’intérieur, avec quelques boule-
ne sais pas. J’espère surtout qu’il vards. Ils manquaient en plus de
y en aura d’autres. Même si, sur précision offensivement, avec un
l’affiche, il est mis Grand Prix, pitoyable 0 sur 4 à distance.
c’était plus que cela. Tout au long Dans ces conditions, l’écart ne
de la journée, je me suis sentie faisait que grandir via un Fields
portée par l’ambition, j’étais de impressionnant (12-9 puis 19-11)
plus en plus euphorique. le ma- ou encore Anderson (23-13, 10e).
tin, pourtant, je ne me suis ja- Et les affaires carolos ne s’amé-
mais projetée au delà du premier lioraient pas après la mini-
combat. » pause. Les Spirou se montraient
La voilà qui frappe à nouveau incroyablement brouillons en
à la porte des meilleures : « J’es- zone offensive, semblant par mo-
père que ce résultat marquera les ments perdus, ne se comprenant
esprits. Je vais avoir du mal à pas les uns les autres… Le maître
me cacher, c’est sûr (rires). » à jouer habituel, Dowdell, ne dé-
Une note sur votre journée ? livrait ainsi pas le moindre assist
« A Zagreb, j’avais parlé de 7 sur en première période : édifiant.
10 pour ma rentrée. Ici, c’est 10 En face, Liège, en pleine
sur 10, la grande distinction. confiance, ne se posait pas de
Mais, demain, il faudra tout ou- question et jouait juste (9 assists
blier… » ■ à la pause). La différence entre
CHRISTIAN RASPILLER les deux formations était illus-
trée par un shoot ouvert loupé de
Hatcher, suivi d’une très belle
exécution locale ponctuée par un
triple de Pita (33-23).
Et si Charleroi rappliquait en
vue du repos, entre autres grâce
à Bostic, il pouvait s’estimer très
heureux de n’être mené que de 2
du temps, j’ai appris à me déta- unités à la 20e. Si Massot gardait
cher de tout. Je me dis que si ça ne
marche pas un jour, ça sortira
les visiteurs dans le coup à la re-
prise avec 8 pts (46-42), Liège
bien le lendemain parce que je repartait de plus belle, se faisant
sais ce que je fais à l’entraîne- toujours autant plaisir à l’inté-
ment, combien je bosse. J’ai pris rieur, via des pénétrations ou un
des coups sur la tête – en 2013 point de fixation nommé Fields
quand je n’ai pas pu courir indi- (59-48). Même si l’écart n’était
viduellement à l’Euro espoir pour pas énorme, la messe était dite
1 centième ou en 2014 quand on pour nombre d’observateurs, ne
ne m’a pas permis d’aller avec le serait-ce qu’au vu de la diffé-
relais à Zurich – mais je rebondis rence de saine agressivité entre
très vite. Mes frères me protègent. les deux équipes. Sans parler des
Mon père aussi. Il insiste tou- rebonds… Le Spirou faisait bien
jours pour que j’évite de rester illusion via 2 triples à quelques
dans le négatif. » ■ minutes du terme (65-59), mais
PHILIPPE VANDE WEYER Fields, remonté après avoir souf-
flé quelques instants, remettait
de suite les choses au point avec
(1) Topsporthal de Gand, début des un panier plein de rage. Les Lié-
compétitions ce samedi 21 février à 12 h. geois pouvaient se faire plaisir
avec Anderson (78-64), Adams,
ENJEU Penninck ou encore Pita…
Si le succès local est mille fois
Qui à l’Euro ? mérité, les Hennuyers doivent
miser sur un faux pas de Pepins-
Cinq athlètes belges sont
déjà assurés de leur place à ter à Ostende ce samedi pour va-
l’Euro de Prague et un 6e, le lider leur ticket pour le Top 6. Ils
décathlonien Niels Pittom- ne méritaient pas mieux après
vils, devrait être « invité » par une prestation lamentable… ■
l’Association européenne LOÏC DÉVIÈRE
d’athlétisme. Qui peut bri-
guer une sélection ce samedi
à Gand ? RÉSULTATS
Ils sont déjà qualifiés DIVISION 1 (21e journée)
Jan Van den Broeck (800 m), Liège - Charleroi . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82-71
Pieter-Jan Hannes (3.000 Ostende - Pepinster . . . . . . . . . . . . sam. 20h30
Mons - Louvain . . . . . . . . . . . . . . . sam. 20h30
m), Eline Berings, Anne Zagré Alost - Willebroek . . . . . . . . . . . . . . sam. 20h30
(60 m haies), Nafi Thiam Brussels - Limburg . . . . . . . . . . . . . dim. 15h00
(pentathlon, invitation). Bye : Anvers.
Ils peuvent se qualifier Classement
1. Ostende . . . . . . . . 19 16 3 1612-1380 35
Dylan Borlée (400 m), 2. Anvers . . . . . . . . . 19 13 6 1624-1536 32
Mathias Broothaerts 3. Mons . . . . . . . . . . 19 11 8 1470-1409 30
(longueur), Damien 4. Alost . . . . . . . . . . 18 11 7 1556-1534 29
5. Limburg . . . . . . . . 18 11 7 1494-1465 29
Broothaerts (60 m haies), 6. Charleroi . . . . . . . 19 10 9 1447-1394 29
Chloé Henry (perche), 7. Liège . . . . . . . . . . 19 8 11 1534-1578 27
Fanny Smets (perche), 8. Pepinster . . . . . . . 18 8 10 1426-1485 26
9. Brussels . . . . . . . . 18 7 11 1495-1529 25
Jeroen Vanmulder 10. Willebroek . . . . . . 19 4 15 1518-1655 23
(longueur). 11. Louvain . . . . . . . . 18 3 15 1347-1558 21

** 54
 Le Soir Samedi 21 et dimanche 22 février 2015

NAMUR LUXEMBOURG 55

Six passages à niveau à supprimer

LUXEMBOURG Infrabel a encore du travail chez nous
Le très chaotique passage à niveau de Stockem STOCKEM EN QUESTION
doit faire l’objet d’un aménagement, mais les
Riverains et commune
riverains et la commune ne sont pas d’accord avec le ne sont pas séduits
projet actuel d’Infrabel. Le projet de suppression du
A Houdement et à Sterpenich, rien ne changera : passage à niveau de Sto-
les expropriations seraient trop onéreuses. ckem a été présenté par
Infrabel à Arlon. Mais il
semble que ni la commune
ni les riverains ne soient sur

I
l y a une dizaine de jours,
Infrabel a réuni les rive-
rains du passage à niveau
de Stockem (Arlon) afin de leur
présenter le projet de suppres-
sion de ce passage. Mais Sto-
ckem n’est qu’un nom parmi
une foule de passages à niveau
déjà supprimés ou à supprimer
dans le futur. État des lieux.
Il y a quelques années déjà,
Infrabel, qui gère le réseau ferré
sur tout le territoire belge, a dé-
cidé de mener une vague de
suppression des passages à ni-
veau. La raison ? La dizaine
d’accidents mortels qui s’y dé-
roulaient chaque année, mais
aussi la possibilité de gagner
plusieurs minutes sur les tra-
jets. Au jour d’aujourd’hui, on
peut classer ces travaux en trois
catégories : les passages à ni-
veau déjà fermés, ceux qui vont
l’être dans les deux ans, et ceux
qui ne pourront pas l’être.
Six passages à niveau déjà sup-
primés
Depuis 2006, 45 passages à
niveau ont été fermés entre Ot-
tignies et la frontière luxem-
bourgeoise. Dans la province,
cela a été le cas à Habay, Neuf-
château, Nassogne, Mirwart
(Saint-Hubert), Hotton et Viel-
salm. Ces investissements déjà la même longueur d’ondes
réalisés ne sont pas insigni- qu’Infrabel. « Nous sommes
fiants. « La suppression d’un d’accord sur la suppression du
passage à niveau coûte 1 mil- passage à niveau, explique
lion d’euros », précise en effet l’échevin des Travaux, André
Arnaud Reymann, porte-parole Balon. Mais il ne faut pas que
d’Infrabel. « Ce n’est pas tant la cela pénalise les automobi-
destruction qui coûte, mais bien listes. Or, Infrabel veut
la construction d’une solution construire un tunnel pour
alternative, comme un pont ou piétons et cyclistes, forçant les
un tunnel. » voitures à faire un grand
Six passages à niveau détour. De notre côté, nous
qui vont être supprimés souhaitons un passage aussi
Parmi les projets qui doivent pour les véhicules motorisés,
encore être finalisés, on trouve excepté les poids lourds. »
six passages à niveau dissémi- Les riverains, eux aussi,
nés dans la province. Deux se s’inquiètent de la réalisation
trouvent à Bertrix, un à Merny de ce projet que beaucoup
(Paliseul), un à Mellier (Lé- jugent mal étudié. Certains
glise), un à Hachy (Habay) et habitants de Stockem le
enfin un à Stockem. La plupart Le passage à niveau de Stockem doit être transformé. Mais la Ville veut impérativement que le passage mettent aussi en rapport
de ces projets en sont à l’en- des voitures y soit possible. © Q.D. avec la création d’un « park
and ride », qui générerait
quête publique. Certains,
beaucoup de circulation.
comme Hachy, en sont même à ment. « À Houdemont, il faudrait ex- de Sterpenich. « Nous devions « Celui-ci fera toutefois 1.000
leur deuxième enquête. « Il y Trois passages à niveau qui ne proprier beaucoup trop de per- le faire en même temps que Sto- places au maximum, pas
avait pas mal de griefs expri- devraient pas être supprimés sonnes. Cela n’est pas possible », ckem, mais cela va être très 10.000 comme annoncé au
més contre le projet initial, ex- Sur la ligne 162 Namur explique Arnaud Reymann. compliqué en raison de la pré- sommet de Bruxelles », pré-
plique Arnaud Reymann. Il a Luxembourg, quatre passages à Quant à Poix Saint-Hubert, sence récente d’éoliennes. Il faut cise André Balon, appelant à
donc fallu le remanier et sou- niveau ne devraient pas être c’est la configuration du terrain savoir que toute partie de ter- ne pas s’emballer. Du côté
mettre le nouveau projet, de supprimés pour différentes rai- qui rend difficile la mise en rain qui est touchée par l’ombre d’Infrabel, Arnaud Reymann
nouveau, à l’enquête publique. » sons. place d’une alternative au pas- d’une éolienne doit faire l’objet se dit pourtant convaincu
Les délais sont donc relative- Deux se situent dans la pro- sage à niveau. d’une indemnisation en cas d’aboutir. « Nous savons à
ment longs entre le projet et le vince de Luxembourg. Il s’agit En dehors de cette ligne, il d’expropriation. Cela nous coû- présent ce qui coince et com-
début des travaux. On compte de celui de Houdemont (Ha- était également question de terait beaucoup trop cher. » ■ ment on peut régler le pro-
en général deux ans de batte- bay) et de Poix Saint-Hubert. supprimer le passage à niveau QUENTIN DEUXANT blème ».



Deux ans avec sursis requis

contre le concierge du bar
NAMUR La boisson et l’argent à l’origine d’une altercation
e ministère public a requis
L deux ans d’emprisonnement
avec sursis vendredi pour le
concierge d’un bar à champagne
de Gembloux. L’octogénaire est
soupçonné de coups et blessures
ayant entrainé une incapacité
permanente, le 16 mars 2012 sur
Jean-Paul L., un client. Dix mois
d’emprisonnement avec sursis
probatoire, avec la condition
d’un suivi psychologique, ont
également été requis à l’encontre
du client, un Flawinnois, pour
harcèlement téléphonique de la
gérante du bar après les faits.
Après avoir dépensé 7.000 eu-
ros en une nuit au bar, Jean-Paul
L., en état d’ébriété, y était re-
tourné le lendemain avec son
épouse pour trouver un arrange-
ment. Plusieurs coups auraient
alors été échangés avec le
concierge. Selon les caméras de
vidéo surveillance, la tête de
Jean-Paul a percuté l’encadre-
ment de la porte à la suite d’un
des coups. La défense plaide la
légitime défense: «La nuit, plu-
sieurs filles s’étaient déjà
plaintes. Jean-Paul, qui ne leur
avait pas mentionné sa séroposi-
tivité, avait giflé un autre client
parce qu’il aurait payé moins
cher». Le ministère public a re-
quis l’acquittement de Jean-Paul
des chefs de menaces et de tenta-
tive d’extorsion de 30.000 euros
de la gérante du bar. Selon son
avocat, ses troubles cognitifs
s’approchent de la démence. La
défense de Jean-Paul plaide l’ac-
quittement pour harcèlement,
ou la nomination d’un expert
pour déterminer s’il était res-
ponsable de ses actes au moment
des faits. Jugement le 20 mars.
(b) ■



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55
 

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56
 Samedi 21 février 2015 | #354 | Le magazine lifestyle du Soir

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ILS ONT FAIT CE VICTOIRE

Catherine NITELET-VEDDER Journaliste à L.A.

© Laetizia Bazzoni
On n’a pas l’impression d’être face
à une star hollywoodienne lorsqu’on
rencontre Julianne Moore. Amicale,
prévenante et drôle, elle serait plu-
tôt la copine qu’on rêve d’avoir à ses
S’ils sont l’un des principaux motifs de séparation conju- côtés pour une sortie branchée à
gale, et à tout le moins de disputes, les travaux dans le nid New York. p. 12
familial sont aussi un sujet de conversation exaspérant
pour l’entourage. Un peu comme ces collègues qui vous Cédric PETIT Journaliste à chaud
bassinent avec leurs histoires de grossesse, puis d’ac- Une excuse en moins pour ne pas
couchement et d’allaitement-ou-biberon-chais-pas-quoi- aller donner quelques tours de pé-
faire. Les travaux et leurs péripéties, donc, c’est le même dale en hiver : voilà le froid vaincu
processus : pour celui qui les vit, c’est une occupation avec les gants chauffants. Restent
de chaque instant, le moment de prendre des décisions encore le vent, la neige, le verglas,
à la fois anxiogènes et porteuses de promesses. Pour l’envie d’hiberner. C’est de saison.
celui qui les subit, c’est l’enfer du choix de la couleur des p. 55
interrupteurs d’une pièce qu’il ne verra jamais. En cette
période bénie de Batibouwfolie (p. 10), sauvegardez la Isabelle PLUMHANS Journaliste touchée
santé mentale de vos proches et allez plutôt harceler les Pour ce Vide-Poche de Francis
pros du bâtiment de vos questions existentielles, OK ? Huster, j’ai vu l’homme derrière
l’homme de scène. Il m’a ouvert ses
poches, ses coups de cœur et sa
passion du théâtre, clôturant l’en-
trevue d’un : Vous viendrez la voir,
Anne BOULORD Directrice de la rédaction hein, la pièce ? Touchant. p. 59

En couverture Julianne Moore MODE | p.18 SOCIÉTÉ | p.34

Photo Kenneth Willardt pour L’Oréal Paris Cinq designeuses belges L’upcycling, jolie récup

BEAUTÉ | p.30 LE SHOPPING | p.38

L’ŒIL | p.4 Petits plaisirs belges et design
Le soin par les mains
Sapeurs et sans reproche
CARNET DE STYLES | p.32 DÉCO | p.40
C’ÉTAIT COMMENT ? | p.6 Dédoubler un haut tabouret en bois
Chez Danièle Zaif
Cara Delevingne pour Yves Saint Laurent
LE MENU | p.46
Ça sent bon la cocotte !
L’ICÔNE | p.8
Le Geneviève de Pierre Frey LE RESTO | p.50
Osteria Bolognese
LA DATE | p.10
C’est Batibouw !
ATELIER | p.52
Un cours de cuisine avec des étoilés
L’INTERVIEW | p.12 TECHNO-POLICE | p.55
Julianne Moore : C’est surtout l’ idée de la Les gants chauffants Warmawear
célébrité qui est dangereuse
ABO/BOUTIQUES | p.57
LA CHRONIQUENIQUE | p.16 LE VIDE-POCHE | p.59
De notre chroniqueur fanfaron Francis Huster vide son sac

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VICTOIRE | 3
 Dieux de
la SAPE |
  PAR AMANDINE MAZIERS PHOTO PATRICK KOVARIK/AFP

Peut-on faire de l’art sans prétention d’en faire ? À la ques-

tion, le Palais de Tokyo, à Paris, préfère la démonstration,
réunissant des inventeurs fous, joyeux utopistes ou poètes
du quotidien dans son exposition ”Le bord des mondes“
(jusqu’au 17/05). Entre autres artistes qui s’ignorent, ou
qu’on ignore, le musée pointe les sapeurs. Les gourous de
la Société des ambianceurs et des personnes élégantes
(la SAPE), dandys criards et fantasques qui paradent de
Kinshasa à Bruxelles depuis les années 60, ont érigé le
vêtement en pilier sacro-saint et scandent en prière : Ô
Dieu de la SAPE, [...] pardonne à tous ceux qui ne savent
pas s’habiller. Amen. Le corps endimanché, ils ont défilé
cette semaine, avec et en Jean-Charles de Castelbajac,
qu’ils bénissent. Enroulés, notamment, dans le fameux
manteau-nounours qui a fait dire au créateur qu’il a long-
temps été un artiste qui faisait de la mode. Une question de
frontières. Encore.

4 | 21 février 2015
L’ŒIL DE
VICTOIRE
 C’ÉTAIT
COMMENT ?
YSL Loves YOUR LIPS |  TEXTE VIRGINIE DRAELANTS PHOTOS DR
Cara Delevingne découvre
en même temps que nous
le nouveau spot sur écran géant.
Une fois n’est pas coutume, je suis logée dans
un hôtel design perdu en plein Bethnal Green, un
quartier de l’est londonien, entre Shoreditch et
Whitechapel (remember Jack l’Éventreur ?). C’est
que l’on s’encanaille pour la bonne cause : un méga
event Yves Saint Laurent se tient ce soir sur Brick
Lane, à la Boiler House.
Devant l’entrée, un tapis rouge attend d’être foulé
par la star de la soirée, la it-girl Cara Delevingne.
On peut s’étonner qu’une maison comme Yves Saint
Laurent – plus parisienne, tu meurs – organise un
événement à Londres. Mais la belle Cara
(22 ans), nouvelle égérie maison, vit
dans la capitale britannique, so that’s it.
La salle grouille de monde et bruit déjà
aux sons d’un DJ. Un immense écran
projette en temps réel une foule de
messages Twitter (#YSLLovesYourLips)
et Instagram. Le mien défi le comme les
La beauty foule avait
répondu présent à l’appel.
6 | 21 février 2015
autres… Une série d’ate-
liers make-up animés par
les maquilleurs inter-
nationaux de la marque
nous attendent pour
tester les trois nouveaux
rouges à lèvres YSL :
Rouge Pure Couture,
Volupté Tint-in-Oil (une Google Glasses et atelier
divine huile colorée pour maquillage sont au programme
de l’événement.
les lèvres *) et les vernis
à lèvres Pop Water. Dans le brouhaha ambiant, on a
du mal à se parler, mais ce n’est pas grave : on est là
avant tout pour voir et être vu. Tout à coup, change-
ment d’ambiance : Cara arrive. Une caméra fi lme en
direct sa sortie de limousine. Minijupe noire en den-
telle et veste de smoking, très maquillée et pourtant
naturelle, elle frappe par sa présence et sa beauté.
Accompagnée du DG international d’Yves Saint
Laurent Beauté, Stephan Bezy, elle grimpe sur le
podium et dit son plaisir d’être présente. L’assemblée
découvre le nouveau spot publicitaire. Parmi ses
talents cachés, il apparaît que Cara sait manier la
guitare et qu’elle s’essaie au cinéma. Joe Wright lui
a réservé un rôle aux côtés de Hugh Jackman dans le
fi lm de SF-aventure “ Pan ” (sortie cet été).
Cara confie la scène à un jeune groupe de rock et
disparaît avec ses proches dans le carré VIP. Elle
est venue avec son père, Charles, et
ses sœurs, Poppy et Chloe. Le clou de
la soirée devait être l’instant selfie +
grimaces vers 23 h, avec la jeune man-
nequin. Hélas, il apparaît assez vite que
Cara a fi lé. À l’anglaise, of course.
* Sortie le 27/02 en parfumeries,
www.yslbeauty.fr
 L’ICÔNE
LE GENEVIÈVE |  PAR AMANDINE MAZIERS PHOTO DR
Chez Pierre Frey, on aime les belles histoires. Surtout
si elles sont de famille. Rien de moins logique pour une
maison encore 100 % familiale. Issu d’une riche lignée
du Nord, en France, qui a perdu sa fortune, Pierre
Frey a dû arrêter ses études. Il file travailler chez un
antiquaire puis chez des fabricants de tissus d’ameu-
blement. Avant de se lancer en solo en 1935, en pur
autodidacte. Il fait mouche chez les décorateurs de
l’époque, dont le renommé René Prou. Un jour qu’il est
dans les bureaux de ce dernier, Pierre Frey rencontre
Geneviève, la fille du décorateur, et propose de la
8 | 21 février 2015
raccompagner chez elle. Ils se revoient le lendemain
soir et ne se quittent plus. Chabada. Artiste et esthète,
Geneviève Prou – 102 ans aujourd’hui – est une figure
de son temps. En 1938, Pierre Frey imprime à l’iden-
tique, et sur coton, un dessin de sa femme. Et Patrick
Frey, leur fils unique, à la tête de la maison depuis 1976,
relance le tissu en 2005 en hommage à sa mère. Parce
que c’est elle qui m’a fait comprendre qu’un jour, ce
serait moi qui assurerais l’ histoire de la maison.
Imprimé sur coton Geneviève, Pierre Frey, 88 € le mètre en
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28/02 | PAR AMANDINE MAZIERS

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ment fait office de mastodonte du secteur et s’affiche comme une référence, il s’avère
bien ficelé avec des initiatives facilitant la vie. Et le parcours en ses murs.

© DR

LES BONNES IDÉES Batibouw, du 28/02

Histoire d’aguerrir au sujet le commun des mortels, Batibouw propose au 08/03 (journées
des conférences autour d’une seule question : construction ou rénovation pros les 26/02 et
accessible, une utopie ? On y cause prix de l’immobilier, primes, emprunts et 27/02), Brussels Expo,
1 place de Belgique,
coûts. Du concret donc (inscription obligatoire sur www.livios.be/batibouw). 1020 Bruxelles,
Le salon réunit aussi sa Dreamfactory, des consultations de 50 minutes, www.batibouw.com
pour 50 €, avec des architectes. On leur apporte nos plans, nos photos, et ils Ouvert de 10 h à
décortiquent en live (inscription sur www.dreamfactory.be). Mais encore ? 18 h 30, nocturne
jusqu’à 23 h le 05/03.
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moins de 4 ans à la garderie les week-ends et le mercredi. Et on repère online (10,50 € online).
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Le 22/02 THÉÂTRE Dimanche de premières Deux pre-

mières en un après-midi, ambiance piano-bar en sus,
cette fois-ci “ Hasta la Vista Omayra ” de Jeanne Dandoy

ET AUSSI... et “ Gagner et perdre ” de Samuel Beckett, mis en scène

par Isabelle Gyselinx. Théâtre de Liège, T. 04 342 00 00,
www.theatredeliege.be Jusqu’au 19/04  EXPO Trésors
d’architecture De l’Art nouveau à l’Expo  58 Un parcours
autour de cette période, grâce aux Archives d’architecture
moderne. Au CIVA, 55 rue de l’Ermitage, 1050 Bruxelles,
10 | 21 février 2015 www.aam.be
Batibouw palais 11 stand 406

LE NOUVEAU
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 “ Je voulais jouer
à la sorcière ! ”
JULIANNE MOORE
12 | 24 février
21 janvier 2015

L’ACTRICE DE 54 ANS CONTINUE DE REPRÉSENTER LA CLASSE
À HOLLYWOOD. ELLE SERA À L’AFFICHE DU FILM FANTASTIQUE
“ LE SEPTIÈME FILS ”LE 25 FÉVRIER PROCHAIN.
| PAR CATHERINE NITELET-VEDDER PHOTOS L’ORÉAL PARIS
C
onnue pour être une star ac-
cessible, Julianne Moore n’a
pas hésité à nous rencontrer
le jour de son anniversaire,
montrant au passage les
cadeaux qu’elle avait reçus
de sa famille le matin même. Toujours
aussi souriante, l’actrice est aussi à l’aise
dans des rôles dramatiques que dans “ Le
septième fils ”, un film d’aventure fan-
tastique. L’égérie de L’Oréal y interprète
Mère Malkin, la maîtresse mi-femme mi-
dragon d’un clan de sorcières prêtes à tout
pour terrasser le monde…
Qu’est-ce qui vous a poussée
à faire ce film ?
Je voulais jouer à la sorcière, voilà tout ! Je
pense qu’on doit en interpréter au moins
une dans sa carrière, c’est très divertis-
sant. C’était aussi amusant de me mettre
dans la peau de cette folle excentrique
et diabolique. J’aime son humeur chan-
geante, la façon dont elle tient de longs
discours calmes avant d’exploser dans un
hurlement. C’est en fait une étude intéres-
sante des personnes qui ont été abusées ou
torturées…
Pensez-vous que les histoires
fantastiques soient primordiales
au cinéma aujourd’hui ?
Quel qu’en soit le genre, les films sont réa-
lisés pour explorer nos émotions. Le fan-
tastique et les mythes mettent en avant
des personnages qui représentent les sen-
timents inhérents à notre société. “ Le sep-
tième fils ” se base sur un livre populaire
pour enfants, intitulé “ L’épouvanteur ”, un
roman tendre sur le passage à l’âge adulte.
Il permet aux enfants d’accéder à la matu-
rité, de mieux comprendre leurs émotions,
la nature humaine et ses complexités tout
en dévoilant les répercussions des choix de
vie de chacun.
Quelle relation avez-vous
avec le paranormal ?
J’ai toujours été fascinée par la mytho-
logie et les histoires de fantômes mais,
pour moi, c’est avant tout une métaphore.
Nous utilisons ces histoires pour nous
libérer des choses que nous ne compre-
nons pas. Dans un film
aussi fou que “ Hannibal ”,
avec cet homme qui mange J’ai travaillé
les gens, on a l’impres-
sion qu’il s’agit d’un film dur. Il ne faut
pas avoir peur
contemporain, mais il s’agit
surtout d’une manifesta-
tion de nos monstres inté-
rieurs et j’y joue la femme
de se lancer
qui apprivoise le monstre,
comme les deux penchants
lorsqu’on est
d’une même personnalité… jeune
Hollywood continue de mé-
langer les mythes et les faits
réels pour divertir. Je trouve que c’est une
merveilleuse façon de nous aider à com-
prendre nos sentiments.
“ Still Alice ” est un véritable succès,
ce film pourrait être l’un des plus
importants de votre carrière…
Merci. C’est gratifiant parce que c’est une
belle histoire et un sujet qui touche beau-
coup de monde (la maladie d’Alzheimer,
NDLR). Lorsqu’il s’agit d’un petit film
indépendant, vous ne savez pas s’il sor-
tira au cinéma ni si les gens prendront le
temps d’aller le voir. La reconnaissance
que j’ai reçue grâce à ce rôle est bien supé-
rieure à ce que j’aurais pu espérer. Je suis
aux anges !
L’INTERVIEW
Cette performance n’a-t-elle pas été
trop éprouvante ?
Si, ce n’était pas facile tous les jours (sou-
rire)… J’ai fait un tas de recherches sur
le sujet. Lorsque j’ai rencontré les per-
sonnes qui souffraient de la maladie, je
leur ai demandé ce qu’elles voulaient que
je représente. Il était important qu’elles
me fassent confiance et partagent leurs
expériences. C’était mon devoir de ra-
conter avec respect cette histoire sur ce
que c’est, au fond, d’être
mortel…
Vous êtes très versatile
dans les rôles que vous
interprétez, est-ce un
choix délibéré ?
J’essaie. Lorsque je suis
plongée dans un film tra-
gique pendant un certain
temps, je suis prête pour
une comédie et lorsque
j’ai fait le pitre assez long-
temps, je n’ai qu’une envie,
retourner vers le drame. J’ai la chance de
pouvoir passer de l’un à l’autre, c’est mer-
veilleux d’avoir cette diversité dans une
carrière !
Beaucoup d’acteurs disent que
la comédie est ce qu’il y a de plus
difficile…
Oui, tout à fait. Vous ne pouvez pas
essayer d’être drôle, il faut que ce soit
authentique tout en tenant compte du
timing et de la musicalité d’une scène
qui est supposée être drôle. Je comprends
pourquoi les comédiens sont de mauvaise
humeur tout le temps (rires) ! Ils doivent
se concentrer constamment, calculer et
mesurer chaque opportunité de trouver
VICTOIRE | 13
 Dans “ Le septième fils ”,
la maléfique Julianne Moore,
retenue captive depuis des
siècles, s’apprête à déverser
sa terrible colère.
© DR
l’humour dans la vie de tous les jours. Il
n’y a pas de secret ou de formule magique
bien gardés, je pense que c’est une forme
d’art qui fonctionne tant bien que mal…
Vous semblez être toujours aussi
passionnée par votre métier…
J’adore les films et j’ai la chance de pou-
voir en réaliser. Nous aimons nous regar-
der, contempler nos émotions et certaines
situations… C’est extraordinaire d’avoir
un travail qui me permet de décrire les
expériences humaines ! J’ai la possibi-
lité d’exposer les sentiments profonds de
personnages variés et de partager leurs
expériences humaines : il n’y a rien de
plus passionnant !
Trouvez-vous que Hollywood
a changé depuis vos débuts ?
Je ne me considère par experte en la ma-
tière, mais je trouve que le divertissement
et notre façon de le regarder ont changé.
Nous regardons des films sur ordinateur,
il y a de plus en plus de salles de cinéma,
de nombreuses chaînes câblées aux séries
à grand succès, les blockbusters contre
les films indépendants, etc. Quand j’ai
14 | 21 février 2015
débuté, j’avais l’impression qu’il n’y avait
qu’une seule industrie mais, maintenant,
j’ai le sentiment qu’elle s’est disséminée…
pour le meilleur ou pour le pire.
Est-il plus difficile pour une actrice
d’âge mûr de décrocher des rôles au
cinéma ?
Apparemment, je me débrouille (rires),
mais je ne peux pas parler des expé-
riences vécues par toutes les actrices
qui ont atteint la cinquantaine. Je pense
que c’est difficile pour tout le monde et à
tous les âges. Les gens me posent cette
question depuis que j’ai 30 ans ! Vous
vous rendez compte ? Il est surtout dif-
ficile de trouver de bons personnages. Il
ne s’agit pas de trouver de bons rôles aux
acteurs adéquats, mais plutôt de vendre
des films… Cela dit, il y a toujours eu plus
de rôles pour les hommes que pour les
femmes et toujours plus d’opportunités
pour les jeunes que pour les vieilles ! C’est
une inégalité à ne pas sous-estimer, pas
seulement dans l’industrie du cinéma,
mais dans toutes les industries. Il serait
intéressant d’observer s’il y a plus d’équi-
libre dans les rédactions de journaux, en
politique ou tout autre commerce. Je ne
pense pas qu’on en soit à fifty-fifty dans
toutes les entreprises…
Qu’est-ce que la renommée
représente pour vous ?
C’est surtout l’idée de la célébrité qui est
dangereuse. Ce n’est pas Hollywood en
soi, mais plutôt les gens qui sont désespé-
rément en quête d’être vus, entendus et
acceptés universellement. Ils s’imaginent
que la seule façon d’être apprécié passe
par la renommée et l’argent, alors que
l’on ne peut véritablement être reconnu
qu’au travers d’une relation intime, une
amitié ou sa famille.
En discutez-vous avec
vos deux enfants ?
Ils se rendent compte de ce que c’est…
Ils savent que la renommée fait par-
tie de mon métier, mais je pense qu’ils
comprennent aussi le côté abstrait de ce
milieu. Ils voient les posters de mes films,
mes publicités et tout le reste, mais ils
savent qu’être célèbre ne veut rien dire.
Ce n’est pas son image, mais ce qu’on fait
de sa vie qui compte.

Regardent-ils vos films ?
Non, je ne veux pas qu’ils les voient et cela
ne les intéresse pas de toute façon. Je suis
leur mère avant tout. Personne ne veut
voir sa mère dans un film… Sérieusement
(rires) ?
Comment gérez-vous votre travail
et votre vie de famille ?
Ce n’est pas toujours facile, mais pas
plus que pour tout le monde. On fait des
concessions par-ci, par-là… Même les
hommes sont déçus. Ils pensaient qu’à
l’époque actuelle, avec la femme au tra-
vail, ils pourraient s’occuper un peu plus
des enfants, mais la réalité est que nous
devons tous travailler ! À moins d’être
extrêmement riches… La plupart d’entre
nous travaillent et trouvent le moyen de
jongler entre une carrière, des enfants et
un mariage qui se doit de résister aux obli-
gations quotidiennes.
Comment vous y prenez-vous ?
Je passe beaucoup de temps avec mon
mari. Avec tout ce qui se passe autour
de nous, je pense qu’il est de plus en plus
difficile de trouver le temps, mais il faut
le prendre. J’ai la chance de vivre avec
quelqu’un qui pense comme moi. Il y
prête énormément d’attention et fait tout
pour que nous partagions un maximum
de choses.
INSOLITE
Elle n’a jamais imaginé
une carrière d’actrice…
elle voulait être médecin.
C’est sa passion pour la
lecture qui l’a poussée par
hasard à suivre des cours de théâtre.
57 et 168
Le nombre de trophées et de nomina-
tions depuis ses débuts de comédienne.
Quel est l’exemple parfait de l’insa-
nité d’une carrière hollywoodienne ?
Probablement lorsque vous devez attendre
dans une voiture pendant 45 minutes
avant de pouvoir marcher sur le tapis
rouge de la cérémonie des Oscars (rires) !
Je trouve que c’est absurde. Et c’est la
même chose aux Golden Globes ! Vous
vous engagez dans la file à l’entrée du
Beverly Hilton et le trafic est tellement fou
que vous vous retrouvez à poireauter dans
votre robe de soirée pendant une heure à
l’arrière d’une limousine avant de pouvoir
sortir. C’est complètement dingue ! Ce qui
est drôle à Hollywood, c’est cette juxta-
position de choses normales comme être
assis dans une voiture en plein trafic, et
le supposé côté glamour de la movie star.
Les belles robes, le maquillage, les flashs
et les projecteurs… Tout cela est divertis-
sant, mais ce n’est pas la réalité. Je trouve
cela très étrange.
Qu’est-ce que le glamour pour vous ?
Je pense que talent est synonyme de gla-
mour. Aisance et intelligence, être capable
d’accomplir quelque chose… Mais cela ne
m’empêche pas d’apprécier les belles robes
(rires) ! L’occasion de voir ces maisons de
la haute couture créer d’incroyables tenues
pour moi est très agréable. Ça m’occupe et
je n’ai jamais besoin de me demander ce
que je vais mettre dans mes valises lorsque
je me rends à un festival (rires) !
ICÔNE
Jeff Bridges, avec
qui elle a joué
dans “ The Big
Lebowski ” et
qu’elle a retrouvé
pour “ Le septième
fi ls ”. Il est drôle,
prévenant, créatif et
rêveur. C’est un ac-
teur merveilleux et un
être humain d’exception.
L’INTERVIEW
De nombreux acteurs se tournent
vers le théâtre, est-ce que ça vous
tente ?
La dernière fois que j’ai fait du théâtre,
c’était une pièce de David Hare à
Broadway il y a huit ans. Cette expérience
s’est avérée un véritable défi avec mes en-
fants. Ma fille avait 4 ou 5 ans et mon fils
9 ans… C’était terrible ! Les jeunes enfants
sont vraiment trop difficiles à gérer avec ce
genre d’horaires. Je n’étais là ni le week-
end ni la semaine, j’avais à peine le temps
d’aller les chercher à l’école que j’étais déjà
repartie. J’étais épuisée ! Quand ils seront
plus âgés et auront moins besoin de moi,
ce sera plus facile.
Quel est le secret du succès
de votre carrière ?
J’ai travaillé dur. Quand on débute et
qu’on observe ce qui se passe dans ce mi-
lieu, il ne faut pas avoir peur de se lancer.
Travailler dès que l’on peut, spécialement
lorsqu’on est jeune et que l’on n’a pas la
contrainte d’enfants en bas âge à charge.
Tout essayer et surtout, être responsable
de ses actes ! Dans ma carrière, je ne
regrette presque rien. Certaines choses
n’étaient pas très bonnes et d’autres pas
très amusantes, mais cela ne me dérange
pas car, sur chaque tournage, j’ai appris
quelque chose. Ce sont mes erreurs qui
ont fait qu’aujourd’hui, je sais ce que je
veux et ce que j’aime avant tout.
5 DATES
1960 | Naissance de Julie Anne Smith
le 3 décembre à Fort Bragg en Caroline
du Nord dans une base militaire où son
père est parachutiste. 1993 | Première
apparition marquante au cinéma dans
le film de Robert Altman “ Short Cuts ”.
1996 | Rencontre Bart Freundlich, son
deuxième époux et père de ses deux
enfants, Caleb et Liv nés en 1997 et
2002. 2007 | Son premier livre pour
enfants, “ Miss Fraise ”. 2013 | Après
plus de cinquante films, elle reçoit son
étoile sur Hollywood Boulevard.
VICTOIRE | 15
 La CHRONIQUE | DE PASCAL LEMAITRE

16 | 21 février 2015
 cassina.com/ LC50FILM

Classique
Original
LC2 crée par Le Corbusier, P. Jeanneret et C. Perriand

Inimitable depuis 50 ans Innovante pour un avenir durable

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1965. Beaucoup tentent de l’imiter, mais elle est la seule authentique. Greenguard et ISO 14001: les grands classiques s’améliorent avec le temps.
 Design
au féminin

18 | 21 février 2015
 MODE

Le travail des unes est reconnu internationalement,

les autres débutent. Certaines transmettent leur
expérience, les plus jeunes proposent leurs créations
dans des concours et des salons. Toutes ont en commun
un indéniable talent.
| PAR ESTELLE TOSCANUCCI PHOTOS SERVAN ILYNE STYLISME SANDRA HERZMAN COIFFURE ET
MAQUILLAGE KATARINA GOYVAERTS MERCI À ROMUALD ARBE, DE BRUXELLES ENVIRONNEMENT
POUR SON ACCUEIL ADRESSES P. 57

LES CRÉATIONS
sont présentées p. 24
ANNE MASSON, 45 ans, en perpétuelle exploration.
Les métiers de la création et la formation ne repré-
sentent pas un enjeu majeur pour les politiques. Il y
a une nette contradiction entre les moyens avec les-
quels on travaille et l’ambition affichée. Mes produits
sont mis en œuvre par des artisans belges. Il y a un
patrimoine, pas seulement immatériel, à préserver
d’urgence en Belgique.

Veste, Comptoir des Cotonniers,

245 €. Top, Sessùn, 139,99 €.
Pantalon, Éric Beauduin vintage
chez Ramon et Valy, 120 €.
Chaussures, Sweet Lemon, 150 €.

20 | 21 février 2015
 MODE

GÉRALDINE CALBERT, 28 ans, l’alliance

entre l’ancien et le nouveau.
“ Nous possédons tel meuble dont nous ne
savons que faire, pouvez-vous le remettre
au goût du jour ? ” est une phrase que j’aime
entendre. Le contact est ma principale mo-
tivation. Avec les clients, les fournisseurs…
J’aime rester dans cette petite sphère hu-
maine. Être au plus proche de l’objet et de sa
réalisation est une véritable source d’enri-
chissement.

Manteau, Scapa, 349 €.

Robe, s.Oliver, 49,99 €.
Montre, Komono, 79 €.
Collants, Dim, 12,99 €.

VICTOIRE | 21
 MARINA BAUTIER, 34 ans, l’attrait du bois.
J’apprécie le bois, car il s’agit d’une matière
naturelle, vivante, qui a une chaleur en elle-
même et qui vieillit bien dans le temps. Plus
je le travaille, plus j’apprends à le connaître
et à l’aimer.

Top, Dutchess, 99 €.
Jean, Levi’s, 160 €.

22 | 21 février 2015
 MODE

SARHA DUQUESNE, 26 ans, a étudié à La

Cambre et à l’ECAL, en Suisse.
Les designers belges s’exportent très facilement,
car nous avons nécessairement besoin de sortir
de nos frontières pour nous faire connaître. Il y
a un esprit entrepreneurial très présent en Bel-
gique.

Blouson, Magdalena, 242 €.

T-shirt et pantalon, Cos, 19 € et
89 €. Pendentif et chaussures,
& Other Stories, 35 € et 125 €.

VICTOIRE | 23
 MODE
L
e terme “ designeuse ”
n’existe pas dans les
dictionnaires clas-
siques, mais Victoire
a choisi d’appliquer
les recommandations
du Parlement de la Communauté
française (1993). Même si les hési-
tations restent nombreuses lorsqu’il
s’agit de féminiser certaines pro-
fessions. Écrivaine ? Le terme n’a
pas été reconnu par l’Académie
française. Une autre académie, celle
des Oscars, récompense les réali-
sateurs depuis 1929. Elle a attendu
2010 pour décerner la statuette à
Kathryn Bigelow et n’a plus renou-
velé l’expérience. Jane Campion est
actuellement la seule réalisatrice à
avoir reçu une Palme d’or à Cannes,
c’était il y a vingt-deux ans. Et en
matière de design ? De la création
à la fabrication, de la commerciali-
sation à la communication, exercer
ce métier implique de nombreuses
compétences. Marina Bautier et
Géraldine Calbert sont passionnées
de menuiserie et d’ébénisterie, elles
possèdent leur propre atelier et
fabriquent elles-mêmes le mobilier
qu’elles dessinent. L’électricité est le
domaine de prédilection de Nathalie
Dewez. Toutes trois apprécient la
diversité exigée par ces disciplines.
Des multiples facettes pas toujours
associées à un savoir-faire féminin.
Cela m’arrive souvent de collaborer à
des projets où je suis la seule femme,
confirme Nathalie Dewez. Le design
est lié au monde de l’industrie et des
usines. Et, souvent, je suis la petite
nana qui débarque. Il faut alors
avoir deux fois plus de réponses aux
questions. Souvent, la confiance est
là quand il s’agit du volet créatif,
mais certaines personnes espèrent
qu’il y aura une assurance mascu-
line quand il s’agira de l’installation
et du branchement. Sarha Duquesne
crée en duo avec Levi Dethier.
Lorsqu’elle rencontre des fabricants,
il arrive régulièrement que ce soit
elle qui pose la question et que la
réponse soit adressée à Levi. Mais
24 | 21 février 2015
ce n’est pas volontaire et, finalement,
c’est cela qui est terrible. En tant
que designers, nous connaissons les
matériaux parce qu’on les a étudiés
et qu’on les travaille, mais nous
sommes des généralistes. Poser une
question qui paraît simple à un
spécialiste du plastique ou du bois
est mieux perçu lorsqu’il s’agit d’une
initiative de Levi, et cela peut par-
fois m’irriter. En revanche, lors de
mes deux premières années d’études
supérieures, j’étais la seule fille de la
classe et ce fut un plaisir de travail-
ler dans cet environnement mascu-
lin. Bien que les hommes y soient
également très présents, le milieu
du textile semble plus naturellement
associé à un univers féminin, pour
un tas de raisons sociologiques.
Anne Masson, qui travaille les maté-
riaux souples, nous parle d’un article
rédigé par la spécialiste britannique
du textile Jessica Hemmings. Elle
y décrypte une des raisons pour
lesquelles le textile est tradition-
nellement investi par les femmes.
Dans les sociétés où la femme est à
la maison, coudre et tricoter sont des
activités qui peuvent s’interrompre
facilement, elles sont basées sur le
Tout en rondeur
et inondé de rythme, la répétition d’un geste. On
lumière, le nouveau peut s’arrêter sans mettre en péril
bâtiment qui l’ouvrage. Cette lecture me paraît
abrite les activités pertinente. Géraldine Calbert nous
de Bruxelles parle de petits cailloux, mais pas de
Environnement,
sur le site de
grands obstacles. “ Ce n’est pas elle
Tour & Taxis, est qui a fait cette table, c’est elle qui l’a
écoconstruit. Au dessinée. ” Cela m’arrive d’entendre
premier étage, un ce genre de correction. Comme si la
restaurant ouvert
réalisation d’un meuble ne m’était
à tous est très
joliment décoré de
pas accessible. Cela reste toutefois
meubles restaurés rare. Je pense que la femme n’en
et relookés ayant, est pas du tout au stade où elle doit
pour la plupart, trouver sa place dans le monde du
appartenu au design et, pour les entrepreneurs,
personnel qui
occupe le bâtiment.
nous sommes souvent à l’origine
d’agréables surprises. J’ai travaillé
On y sert des
repas chauds, avec des menuisiers qui aimaient
soupes, salades avoir des éléments féminins dans
et sandwiches leurs entreprises. À compétences
préparés avec des
égales, certaines femmes ont une sen-
produits locaux.
www.bel.brussels.be sibilité, notamment pour les détails,
qui est clairement recherchée.
Leurs créations présentées pp. 18-19
(de gauche à droite)
1 | NATHALIE DEWEZ, Lampe Balance
Comme il s’agit de LED de 12 V ou 24 V,
il faut intégrer le transformateur dans
l’objet. Ici, il est dans le tube qui fait
contrepoids et qui permet le maintien de
la lampe. La technique est utilisée pour la
stabilisation de l’objet.
www.nathaliedewez.com
2 | SARHA DUQUESNE, Miroir
Collection
Il est conçu à base de pierre acrylique.
C’est un matériau généralement utilisé
pour faire des plans de cuisine et des
éviers de salle de bains. Nous avons pu
récupérer gratuitement des chutes chez
des menuisiers et nous avons tenté de les
fraiser. C’est un matériau thermoformage,
c’était intéressant pour nous de le
travailler en courbes, tout en ayant cet
aspect et ce toucher de pierre.
www.levisarha.com
3 | GÉRALDINE CALBERT, Cintre
poétique
Les portemanteaux sont souvent
inaccessibles pour les enfants qui essaient
de trouver un petit coin pour déposer leur
veste. J’ai créé ce cintre en forme de nuage,
auquel j’ai ajouté une corde colorée. Il est
facilement réglable à hauteur de l’enfant et
l’adulte peut le greffer à son portemanteau.
www.geraldinecalbert.com
4 | MARINA BAUTIER, Fauteuil Cruiser
Il s’agit d’un fauteuil développé pour
l’entreprise suédoise Swedese. Mon objectif
était d’allier la légèreté d’un fauteuil
pliable et le confort d’un fauteuil classique
d’intérieur. Swedese m’a beaucoup inspirée
dans la création de ma propre marque,
MA. Son créateur a maîtrisé toutes les
étapes de développement de son entreprise
et de ses produits.
www.marinabautier.com
5 | ANNE MASSON, Couverture
C’est une pièce 100 % laine, développée
avec Diane Steverlynck et Éric Chevalier
pour le label Laend. Le travail de
développement du fil est réalisé à Verviers.
Il crée un effet graphique spécifique qui
permet des nuances et des variations
de dessins d’une pièce à l’autre dans la
production.
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Nous avons de très bonnes écoles en Belgique, même si,
en comparaison à d’autres pays, nous ne disposons pas
toujours des matériaux et équipements de pointe. Mais
avoir peu de moyens oblige parfois les étudiants à trou-
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26 | 21 février 2015
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un relooking complet à deux tandems mère-fille. Vous vous ressemblez un peu, beau-
coup ou pas du tout, mais vous avez un lien très spécial ? Dites-le-nous ! Exclusivement chez

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3. Casual tendance 4. City chic

Tendance ou casual ? Le pull aux motifs décalés, c’est En vraie femme de son temps, vous misez sur la robe
tout vous ! Et côté maquillage, vous n’hésitez pas à fleurie et féminine. Tant mieux, c’est aussi le must-have
ajouter une touche de couleur. de ce printemps.

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votre maquillage audacieux. lumineux. Extatic de Balmain
Le pouvoir
des mains
Elles sont les outils de beauté et
de bien-être les plus anciens qui soient.
Toujours là, prêtes à l’emploi.
Les mains ne nous veulent que du bien !
1
| PAR VIRGINIE DRAELANTS PHOTOS DR

D
e la beauté du geste
au geste beauté, un
même vecteur : les
mains. De mémoire
d’homme, on s’en
est toujours servi
pour améliorer l’aspect de la peau, le
bien-être du corps et de l’esprit. D’ail-
leurs, les dermatologues l’affirment :
une bonne gestuelle booste l’action
des crèmes et peut même trans-
former l’épiderme. Un coup d’œil
aux notices des produits de beauté
confirme le retour du toucher. En soi,
cela n’a rien de révolutionnaire : nos
grands-mères nous conseillaient déjà
de masser notre corps des extrémités
vers le cœur (sens du drainage lym-
phatique) et de nous pincer les joues
pour les rosir. On revient aussi aux
pincements Jacquet, cette technique
mise au point pendant la Première
Guerre mondiale par deux méde-
cins qui s’efforçaient de réparer les
“ gueules cassées ”.
Aujourd’hui, en institut, la gestuelle
compte autant, voire plus que les
produits eux-mêmes. Nos esthéti-
ciennes répètent toujours les mêmes
gestes rassurants et relaxants, ex-
plique Esther Van Meer, Training
Manager chez Maria Galland. Cela
leur permet de repérer les réactions
de la cliente et de sa peau. Cette ges-
tuelle très étudiée booste les effets des
produits. Elle s’accompagne d’exer-
cices respiratoires et d’étirements
antistress. Pour que la personne se
sente parfaitement prise en charge,
l’esthéticienne veille à garder en per-
manence le contact manuel et à créer 5
une sorte de cocon, où tous les sens
sont à la fête. Bienvenue dans l’ère du
soin holistique ! La médecine orien-
tale en est intimement convaincue
et nous commençons enfin à le com-
prendre : corps et âme sont indisso-
ciables. Il n’est de bien-être réel que
s’il est global.
Un doux glissando
Avec la mise au point de soins de
plus en plus high-tech, on a cru qu’ils
agissaient tout seuls et qu’on pouvait
se passer de massage. Erreur ! Chez 6
Vichy, on affirme qu’un automassage
de quelques minutes matin et soir
permet d’obtenir 39 % d’efficacité de
plus sur les rides et 59 % de plus sur
la fermeté.
Ainsi, dans le sillage du shiatsu et
de la réflexologie, on est en train de
(re) découvrir le plaisir de la gestuelle,
qui passe par des galéniques fines et

30 | 21 février 2015
 BEAUTÉ

1 | Un duo plébiscité
par Sofia Coppola,
2 confortables. Ce sont les émollients et Lotion Hydrogel le système immunitaire est renforcé,
les silicones (naturels ou de synthèse) Plus, 86 € (100 ml) de même que la résistance au stress.
qui garantissent aux cosmétiques un et Cérat aux Fleurs Chez les hommes, on insiste à hau-
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faite. À côté des crèmes fluides et des (30 ml), Joëlle se concentrent les graisses, dues en
Ciocco, en vente e. a.
émulsions, les huiles sèches se prêtent sur l’e-shop Colette,
partie à une accumulation de stress.
idéalement à un massage sensoriel, www.colette.fr Il est vrai qu’on ressort du Remode-
tant sur le visage que sur le corps. Il 2 | Il suffit de le tapo- lage divinement allégé, quasiment
suffit de déposer deux ou trois gouttes ter les yeux pour que des ailes aux pieds !
d’huile au creux de la paume, de frot- ce soin très complet
tonifie la peau et
ter légèrement les mains l’une contre réduise poches et
À fleur de peau
l’autre pour chauffer le produit, cernes. HydraMag Chez Clarins, on cultive la science
d’exercer des pressions sur l’épiderme C+ Soin Hydra- du toucher : aucun appareil ne peut
avant d’étirer la texture par lissages, tant Anti- Fatigue remplacer la sensibilité, la douceur,
explique-t-on chez Giorgio Armani visage + yeux, Vichy la chaleur et la précision instinctive
Homme, 20,50 €
Beauty. des mains. De la pulpe à la paume, à
(50 ml), en
pharmacies. chaque zone correspond un type de
3 | Ce soin s’applique pression très précis et des parties du
Aucun appareil de tempe à tempe, visage sur lesquelles l’exercer. En effet,
par petites pres- un soin anti-âge ne doit pas se limi-
ne peut remplacer sions et lissages
ter aux purs actifs, renchérit Joëlle
légers. Concentré
la sensibilité, la Zone Regard multi- Ciocco, biochimiste et spécialiste de
l’écosystème cutané (2). Il doit com-
intensif Clarins,
douceur, la cha- 72 € (15 ml), en prendre une part de toucher et de joie.
parfumeries. D’ailleurs, le sourire est une mimique
leur et la préci- 4 | Grâce à quelques
anti-âge, puisqu’il relève les traits.
pressions des
sion des mains doigts, on repose les Les massages, eux, délassent mais pas
uniquement. Ils nous font prendre
yeux et on dégonfle
les poches. Crème conscience de l’énergie qui nous relie
Remodelage manuel Cellulaire suisse à notre environnement. Ils aident à
3 À l’Institut Martine de Richeville (1), Ice Crystal pour les faire remonter cette énergie du cœur
yeux, La Prairie,
les soins ne se conçoivent que ma- 206 € (20 ml), vers le cerveau. On parvient ainsi à un
nuellement. Le massage star reste le www.laprairie.com relâchement et une sérénité qui contri-
fameux Remodelage (visage et corps) 5 | Cette huile pur buent à détendre et rajeunir les traits.
mis au point voici une vingtaine luxe multiusage La peau est un tissu nerveux, hélas
d’années par Martine de Richeville invite à un geste sollicité aujourd’hui par toutes sortes
sensoriel. Huile
elle-même, acupunctrice et psycho- Récupération Su-
d’agressions. Pour éviter de l’épuiser,
logue de formation. Le massage, c’est prême Crema Nera je conseille de prendre le temps de ta-
comme le sport, il faut le pratiquer Extrema, Giorgio poter sa peau, de pincer son visage, les
régulièrement pour limiter la perte Armani Beauty joues, les contours… Tout frottement
musculaire, assure-t-elle. À la diffé- 330 € (30 ml), en provoque une réaction des neurones
vente e. a. chez
rence d’un palper-rouler, notre mo- Parfuma Anvers et
cutanés. Ce stimulus incite la peau à
delage manuel est conçu pour alléger Galleria Inno dès mettre en marche ses hormones de dé-
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toxines. Il agit en profondeur sur les armanibeauty.fr visage. Il est donc urgent de retrouver
tissus et les amas graisseux. On dit 6 | Un court massage le sens du toucher !
permet de booster
qu’il faut souffrir pour être belle… En ses effets. Sérum
tout cas, ce soin mixte, qui se révèle Nouvelle Peau,
(1)
Soin Remodelage Martine de Riche-
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nage lymphatique et métabolique, (2)
Institut Joëlle Ciocco, Centre d’épi-
et moyenne distri-
poursuit Martine de Richeville. La butions. dermologie, 8 place de la Madeleine,
capacité d’élimination s’améliore, 75008 Paris, www.joelle-ciocco.com

VICTOIRE | 31
 CARNET
DE STYLES

COMMENT faire ? |  PAR STÉPHANIE GROSJEAN ILLUSTRATIONS LAURANNE VAN NAEMEN

DÉDOUBLER UN TABOURET
1 À l’aide d’une scie,
coupez les quatre pieds
d’un tabouret de bar en
bois, à mi-hauteur.

2 Avec de la colle à bois,

fi xez une planche carrée,
dont la surface dépasse de
5 cm de chaque côté.

3 Découpez et collez
un carré de mousse de
rembourrage sur les
deux planches. Pour plus
1 2 de moelleux, ajoutez
une couche d’ouate (en
3 4 mercerie).

4 Choisissez deux tissus,

un par planche. Découpez-
les de telle manière à ce
qu’ils recouvrent leur
assise. Fixez le tissu sous
chaque planche à l’aide
d’une agrafeuse murale.

SE METTRE À L’AUTO-HYPNOSE
LA TECHNIQUE MÉDICALE entre désormais dans
les pratiques hospitalières, puisque de plus en plus de
spécialistes encouragent (et forment) leurs patients à
s’auto-hypnotiser. Selon le neuropsychiatre Éric Mairlot,
président de l’Institut de Nouvelle Hypnose, elle est
efficace dans les pertes de contrôle du corps (troubles
cardiaques, dermatologiques...) ou du mental : perte du
contrôle des émotions ou des sensations, du comporte-
ment ou des pensées. CET ÉTAT modifié de conscience
est naturel. On l’expérimente un peu quand on se
surprend à rêvasser dans le train par exemple : on est là
tout en étant ailleurs, sans contrôler ses pensées. Cette
faculté de dissocier le corps et l’esprit détend, et permet
d’entrer en contact avec son inconscient et le libère.
LA MÉTHODE est simple et les exercices divers : fixer
un point devant soi jusqu’à avoir envie de fermer les yeux,
se focaliser sur ses sensations corporelles extérieures et
intérieures ou encore descendre une à une et lentement
les marches d’un escalier imaginaire. La pratique peut
servir à bien des choses : comme coaching professionnel
ou sportif, pour prévenir un burn-out en gérant le stress
et la fatigue, pour lutter contre une addiction ou une
phobie, atténuer la douleur d’un traitement...
www.nouvellehypnose.com

32 | 21 février 2015
 LA TOUTE NOUVELLE FORD MONDEO
Phares avec Ford Dynamic LED technology

Allumez la route.

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 Stéphanie Gosuin et son
luminaire Papillon, réalisé
34 | 21 février 2015 à partir de flyers, canettes
et bouteilles de lait usagées.
Mode
de réemploi
L’UPCYCLING OU LE “ SURCYCLAGE ” EN DESIGN ET EN ARCHITECTURE
S’AVÈRE INDISPENSABLE POUR FREINER LE GASPILLAGE. LA RÉUTILISA-
TION DES OBJETS ET MATÉRIAUX EST UNE PRATIQUE QUI NE POURRA
S’INSCRIRE DANS LA DURÉE QU’EN CESSANT D’ÊTRE MILITANTE.
| PAR GILLES BECHET PORTRAITS PHILIPPE PETITJEAN
E
t si le réemploi n’était qu’un
juste retour des choses,
la période de production
débridée que l’on a connue
au XXe siècle, une paren-
thèse ? Faire du neuf avec
du vieux n’a rien de nouveau. Les plus
anciennes traces de patchwork remontent
à l’Inde et à l’Égypte antiques. Le voilà de
retour dans une collection proposée par
la marque d’ameublement belge Marie’s
Corner. Morceaux de tissus militaires,
écossais, de tweed ou pièces de cuir ou de
daim sont cousus ensemble pour couvrir
chaises, poufs et fauteuils. Les temples ro-
mains, quant à eux, ont été construits avec
des pierres empruntées à des temples grecs
pour ensuite fournir les pierres avec les-
quelles ont été bâties les églises romanes.
Aujourd’hui, dans le nouveau bâtiment
qu’il a imaginé pour le Conseil de l’Europe,
l’architecte et ingénieur belge Philippe
Samyn a posé un geste qui marque déjà
les esprits. La peau extérieure qui couvre
l’audacieuse forme ovoïde du bâtiment est
un savant assemblage de trois mille chas-
sis anciens en chêne rassemblés par des
brocanteurs des quatre coins de l’Union.
La Belgique à la traîne
Chez nous, aujourd’hui, la revalorisa-
tion des matériaux dépréciés ou usagés
a désormais un nom : l’upcycling. Une
tendance en phase avec des préoccupa-
tions environnementales et durables,
et avec le désir de mettre un frein au
gaspillage éhonté de ressources pour-
tant limitées. À l’écart de l’Occident, là
où l’intelligence des mains compense
le manque de capacités industrielles,
ces pratiques sont une
nécessité. Les chaussures
assemblées avec des se- Dans nos pays,
melles découpées dans des
pneus usagés, ou les jouets
le recyclage
façonnés à partir de métal
découpé dans des canettes
est toujours
de boisson sont de grands considéré
classiques dans les souve-
nirs ramenés des destina- comme
tions soleil.
Aux mains des designers, l’architecture
du pauvre
le réemploi va souvent de
pair avec le détournement
d’un matériau prosaïque
vers des objets ou accessoires haut de
gamme. Les sacs créés par les frères
suisses Markus et Daniel Freitag, dé-
coupant bâches de camion et recyclant
ceintures de sécurité en guise de ban-
doulière, sont devenus des musts qui se
vendent autour des 150 €.
Aux Pays-Bas, cela fait une vingtaine
d’années que le designer Piet Hein Eek
SOCIÉTÉ
a commencé à créer des meubles avec du
bois de récupération. Aujourd’hui ins-
tallé sur le site d’une ancienne fabrique
de transistors Philips à Eindhoven, il
reste fidèle à ses principes : aucune ac-
tivité n’est sous-traitée, tout est créé et
assemblé sur place. Pour compenser le
coût élevé du travail, le processus de pro-
duction est pensé pour une
efficacité maximale avec un
minimum de pertes, tant
pour le matériau que pour
la main-d’œuvre. Un mo-
dèle qui fait rêver la créa-
trice Stéphanie Gosuin. En
Belgique, on est un peu à la
traîne. C’est pour ça qu’ il
faut s’y mettre. Ce qui a
surpris le public qui a fré-
quenté l’Up Store (vitrine
éphémère de jeunes upcy-
clers initiée par Les Petits
Riens, NDLR), c’est la qua-
lité des objets proposés. En Belgique,
on est encore un peu dans l’esprit Do it
Yourself, c’est pour cela que l’ interven-
tion d’un designer est déterminante,
remarque-t-elle.
Créer, construire avec du matériau de
réemploi tient encore pour une large
part de l’acte militant. Ce qui est dom-
mage : un objet, un bâtiment devrait
VICTOIRE | 35
 pouvoir être considéré pour son esthé-
tique, sa fonctionnalité autant que pour
le matériau qui le constitue. Philippe
Samyn avoue rêver de construire un bâ-
timent en matériau de réemploi unique-
ment. Si je ne le fais pas, c’est parce qu’on
ne me le demande pas. Un projet dépend
toujours du maître d’ouvrage. Dans nos
pays, le recyclage est toujours considéré
comme l’architecture du pauvre. Le
riche peut tout se permettre, le réemploi
sera rarement le premier choix.
Un potentiel énorme
Revers de l’engouement pour l’upcy-
cling, certaines matières premières
deviennent plus difficiles à trouver. En
quelques années, on a vu la différence.
De plus en plus d’entreprises se chargent
elles-mêmes de réutiliser le bois des pa-
lettes qui intéressent de plus en plus de
monde. La crise pousse à faire des écono-
mies là où on peut, note Antoine Sion de
l’Atelier Michel Dupont. Dans le secteur
de la construction, ce n’est pas la quan-
tité du matériau de réemploi qui pose
problème, mais plutôt sa disponibilité.
À la demande de la Région bruxelloise,
l’ASBL Rotor a mis en place une struc-
ture facilitant le réemploi des matériaux
de construction. Beaucoup de travail
avait été fait sur le recyclage, mais per-
sonne ne s’ intéressait à un système à
grande échelle, remarque Lionel Billiet,
responsable de projet. L’étape suivante
a été la création du site web Opalis
(www.opalis.be), qui rassemble tous les
revendeurs professionnels de matériaux
de construction de réemploi. Vivace, ce
secteur compte une centaine de firmes,
PME ou familiales. Ce sont des pratiques
qui remontent parfois à plusieurs géné-
rations et où l’argument écologique est
rarement mis en avant. Ce sont souvent
des gens motivés par la passion pour
des pratiques et des matériaux tradi-
tionnels : le bois, la pierre, les briques.
Avec les constructions plus récentes, on
est face à un potentiel énorme quand on
voit tous les matériaux détruits alors
qu’ils sont potentiellement récupérables.
C’est ce qui nous a poussés à mettre en
place Rotor Deconstruction, une struc-
ture qui nous permet d’organiser des
36 | 21 février 2015
chantiers de démontage et de remise sur
le marché de tous ces matériaux.
On est au début de quelque chose. Les
lignes vont encore bouger. Par nécessité
d’abord, mais on peut compter sur les
capacités créatives de designers et archi-
tectes pour prouver qu’on peut faire du
neuf et du beau avec du vieux. On a tout
à y gagner.
ATELIER MICHEL DUPONT
Une question d’éthique
et de vécu
L’upcycling, ce n’est pas une mode,
c’est un état d’esprit et une nécessité.
Dans l’avenir, on sera plus que jamais
amenés à recycler, avance Florian Debal
qui forme avec Antoine Sion l’Ate-
lier Michel Dupont, duo de designers
engagés dans la création de mobilier
et d’aménagement d’intérieur à partir
de matériaux de réemploi. Sortis en
2008 de la section “ Design de l’objet ”
de Saint-Luc Tournai, ils font presque
figure d’anciens quand ils croisent au
détour d’un salon les jeunes designers
venus présenter leurs productions up-
cyclées. On a été attirés par le matériau sont très stricts quand on travaille pour
de récup pour le vécu qu’il dégage. Dès l’horeca, reprend Florian. Ce qui rend
le début, on a compris qu’il fallait déve- leur approche singulière, c’est de partir
lopper notre propre approche esthé- du matériau : il y a des contraintes in-
tique en réfléchissant sur de nouveaux duites par le matériau, ce qui peut nous
types d’assemblage et de graphisme, amener à modifier le dessin de base du
précise Antoine. À la différence de leurs projet. Leur avenir, Antoine et Florian le
concurrents, ils ont produit beaucoup voient plus que jamais à deux, même
de mobilier et d’aménagement d’inté- s’ils n’excluent pas des collaborations
rieur, à l’image de ceux réalisés pour ponctuelles. On est entre le design et
les restaurants Exki, pour des com- l’artisanat. Il est arrivé un moment dans
merces ou des particuliers. Leur style ? notre collaboration avec Exki où les
On a tendance à aller vers la couleur, choses auraient pu s’emballer. Ça deve-
mais on essaie de ne pas traiter le bois, nait de plus en plus lourd, on a hésité à
sauf avec une lasure naturelle. C’est une sous-traiter et à engager, mais on a re-
question d’éthique. Au fil des ans, on est fusé, quitte à se fermer certaines portes.
arrivés à mettre au point des techniques On préfère rester à deux pour garder le
qui permettent de laisser les matières contrôle et le plaisir. Notre vie, elle est
apparentes, tout en respectant scrupu- dans la poussière de l’atelier, pas devant
leusement des cahiers de charge qui des modélisations 3D sur un écran.
 SOCIÉTÉ

STÉPHANIE GOSUIN
Mobiliser
les énergies créatives
La pièce unique, c’est bien, mais quand on
veut produire de petites séries à partir d’un
matériau recyclé, la rentabilité devient vite
un problème. Pour être utilisable, la ma-
tière doit chaque fois être retravaillée, sans
parler du tri et du coût, explique Stéphanie
Gosuin, créatrice presque malgré elle qui,
depuis quelques années, a multiplié les ini-
tiatives et les événements pour mettre en
valeur l’upcycling. Tout a commencé par
l’Up Store. D’abord dans un appartement-
galerie, puis aux Petits Riens, une dizaine
de designers aménagent un appartement
avec du mobilier et des objets créés avec
du matériau de récupération. Puis, il y a
eu Waste’Up, une plateforme destinée à
mobiliser toutes ces énergies créatives en
combinant trois priorités : la production
d’objets de design de qualité, un réseau
de matériau de récupération et une filière
de production locale qui mise sur la réin-
sertion sociale. Ici, le rôle du designer, c’est
de mettre sa recherche créative au service
Florian Debal et Antoine
Sion, dans leur atelier d’un processus de fabrication simple. La
de création de mobilier. dernière édition d’Up Store a montré que
le public est d’abord séduit et surpris par
l’originalité de la transformation ou du
détournement et, du coup, s’investit dans
la démarche citoyenne et durable. Dans
l’upcycling, on raconte aussi une histoire
et les gens y sont sensibles.
Tout a commencé pour cette architecte
de formation, par la création d’un lumi-
naire Papillon. Le déclic a suivi lors d’un
séjour d’un an à Johannesburg en Afrique
du Sud où la récupération va de soi. Ça
m’a ouvert au potentiel caché des objets
et de tous ces matériaux qui ne nous inté-
ressent plus dès qu’on n’en a plus l’usage.
On ne prend plus la peine de se poser des
questions, de regarder la forme et l’his-
toire d’un objet. Transformer un objet ou
un matériau en le recyclant, c’est d’abord
un travail de perception de la réalité.

LA BIBLE
LE livre sur l’upcycling paru en an-
glais en 2002 et qui a popularisé un
terme utilisé pour la première fois
OPINION
Les labels et la terminologie
en 1994 par Reiner Plitz, un ancien écologique peuvent avoir un effet
ingénieur allemand reconverti dans pervers. Quel est le sens d’acheter
l’aménagement d’intérieur. du mobilier en bois FSC (Forest
“ Cradle to Cradle. Créer et recycler à Stewardship Council) s’il finit sa vie
l’ infini ”, William McDonough et Michael dans une déchetterie ? Ce n’est pas
Braungart, éd. Alternatives, 2011, 240 p., à l’achat, mais à l’usage qu’on agit
15,30 €. dans un esprit durable. L’économie
du réemploi est l’une des clés de ce
changement.
Piet Hein Eek, designer hollandais.
ARCHI
SLOW
Tous deux sortis de La Cambre,
Philippe D’Hoest et Jessica
Verhasselt ont fondé un bureau
d’architecture basé à Forrières
(Nassogne). Voués aux projets
de construction éco-bio respon-
sables, ils favorisent l’utilisation
de matériau de récupération et
bannissent la notion de déchets
au profit de cycles fermés.
www.upcycling-architectes.be

VICTOIRE | 37
 LE SHOPPING

Design, C’EST BELGE | PAR ISABELLE PLUMHANS PHOTOS DR

1 | À l’hôtel. Boutique hôtel

3 contemporain. Royal Snail
Hôtel, 23 av. de la Plante,
5000 Namur, T. 081 57 00 23,
www.theroyalsnail.com
Nuit àpd 135 €, petit-déjeuner
buffet à 15 € pp.
2 | Dans une expo. “ Futur
archaïque, exploration du lien
entre le futur et le passé via le
design ”, jusqu’au 19/04, Écuries
du Grand-Hornu, 82 rue Sainte-
Louise, 7301 Hornu, T. 065 65 21 21,
www.cid-grandhornu.be
3 | Dans un livre. Monographie dédiée
au travail du designer, ouvrage collectif.
“ Pol Quadens, de l’idée au dessin et du
dessin vers l’idée ”, Pol Quadens, Jean-
Louis Servan-Schreiber, Bernard Marcelis,
George Beylerian et Jacques Grange,
éd. Somogy, 45 €, www.polquadens.com
5 4 | Sous nos pieds. La collaboration
du moment, c’est l’alliance du designer
Gauthier Poulain et de la spécialiste du
tapis Nathalie Didden. Quatre éditions
précieuses disponibles depuis quelques
jours. Enrich, 3600€, www.diddenco.com
5 | À Milan. Parmi les dix designers
exposés à Milan cette année, Alain Gilles
et son babyfoot ! The Pure,
www.belgiumisdesign.be

38 | 21 février 2015
Purisme. Sensualité. Intelligence.
Pour en savoir plus sur la fascination qu’exerce la
cuisine bulthaup, contactez votre revendeur bulthaup
ou rendez-vous sur www.fr.bulthaup.be

© Photo : Thomas De Bruyne

Anvers
Bruges
Bruxelles
Gand
Gosselies
Hasselt
Courtrai
Louvain
Liège
Sint-Denijs-Westrem
Uccle
Woluwe
Les suspensions à franges viennent Dans le bureau, Mickey Mouse,
de chez Ikea. La table a été achetée revisité par le peintre belge
chez Max Yamamoto. François Coorens.

Le pouf en peau de bête a été récupéré

chez une amie. Le cabas en cuir rose et
peau de vachette est une création DZ.

40 | 21 février 2015

Pinky
punky
TEXTILE, CRÉATION D’ACCESSOIRES ET
RESTAURATION... DANIÈLE ZAIF A EU PLUSIEURS
VIES. ELLE S’EST INSTALLÉE DANS UN LOFT
BRUXELLOIS, À L’AMBIANCE HIPPIE CHIC,
POP ET COLORÉE.
| PAR ESTELLE TOSCANUCCI PHOTOS MIREILLE ROOBAERT
U
ne immense porte de
garage taguée, une
sonnette discrète et un
accès sur un immense
parking. Quelques pas
et nous voici accueillies
dans le loft de Danièle Zaif. Un magni-
fique espace qu’elle a totalement fait
repeindre en blanc afin que les chaises
rose sucette, les fauteuils et les poufs en
peau de vachette, les photos et tableaux
soigneusement choisis s’y intègrent
naturellement. Un univers peps et sur-
prenant qui correspond parfaitement
à la créatrice de la marque de sacs et
d’accessoires DZ.
Une tasse fumante de thé vert
au jasmin, Christine and the
Queens en fond sonore. C’est
qu’on aurait bien envie de
s’attarder chez vous...
C’est l’objectif ! Aujourd’hui, j’ai envie de
recevoir chez moi, d’être en contact direct
avec les femmes qui sont intéressées par
mes créations. Et je souhaite qu’elles s’y
sentent bien. Jusqu’à présent, mes sacs
DÉCO
et accessoires étaient uniquement vendus
dans quelques boutiques et via le Net. Je
veux également pouvoir prendre le temps
d’expliquer comment ils sont fabriqués :
c’est une conception 100 % belge, réa-
lisée en collaboration avec un atelier de
réinsertion bruxellois. Chaque pièce est
unique.
Votre univers est résolument
coloré…
Dans ma cuisine, dans mon intérieur,
dans les plaids que je réalise… la couleur
est partout. Elle est pour moi un véritable
moteur. Et j’avoue avoir un faible pour
les teintes flashy. Mais je peux avoir des
périodes où je ne travaille que les gris et
les écrus. Je ne pourrais pas me séparer
de mes chaises roses, inspirées de la
Panton Chair, elles structurent la salle
à manger. J’apprécie aussi beaucoup les
références au drapeau anglais, présentes
dans un tapis ou sur un frigo qui se trouve
dans mon bureau. Pour moi, ce drapeau
symbolise le punk, un mouvement que
j’apprécie essentiellement pour la liberté
qu’il représente.
VICTOIRE | 41

À l’étage, la photo posée sur le sol
est une œuvre de Patrick Van Roy.
Les coussins patchwork garnis
d’un ruban rose fl uo ont été
confectionnés par Danièle Zaif.
La créatrice amène
un peu d’Ibiza à Bruxelles,
en réalisant ce plaid pétillant.
Quel est votre rapport
au mobilier ?
J’ai très peu de meubles et je n’y suis
pas vraiment attachée. Tant mieux, car
j’adore les changer de place, c’est un véri-
table virus. Et puis, j’ai des animaux, ce
qui implique un certain renoncement en
termes d’aménagement. Je préfère avoir
un chat qu’un impeccable canapé. J’ai,
en revanche, beaucoup d’intérêt pour la
vaisselle, que j’adore chiner, et un homme
fantastique qui apprécie toutes mes pro-
positions. Il lui arrive parfois de démé-
nager certains objets sans me demander
mon avis. Mais il me laisse cette liberté de
créer et de voyager via la déco et les cou-
leurs présentes dans le loft.
Vous fonctionnez essentielle-
ment aux coups de cœur ?
Je ne suis pas attachée aux marques.
J’aime m’approprier les choses et les trans-
former. Mais toutes les photographies et
tous les tableaux qui sont présents dans
ce loft ont une histoire et sont issus de
belles rencontres. Il y a ici deux œuvres du
photographe Patrick Van Roy, un artiste
que j’ai découvert lors d’une exposition ; j’ai
décoré mon restaurant, le Pudding Rock,
de ses photos. Et puis il y a eu la rencontre,
très importante, avec François Coorens.
À nouveau, j’ai découvert cet artiste belge
tout à fait par hasard, aux Puces. J’ai
aperçu un morceau de toile dont on ne
voyait qu’un regard, très particulier. J’ai
demandé les coordonnées de l’artiste et je
lui ai également proposé d’exposer dans
mon restaurant. Je l’aimais tellement que
je lui ai suggéré de le représenter. Je n’avais
jamais fait ça, mais notre collaboration a
très bien fonctionné et ses toiles ont été
vendues un peu partout dans le monde,
notamment à Ibiza.
Êtes-vous amoureuse
de cette île ?
J’aime la liberté et la mixité d’Ibiza. Tout
y est possible, comme à New York, mais
c’est plus chouette car il y a la plage et le
soleil. À Ibiza, les gens très riches côtoient
les plus modestes. La nature y est encore
sauvage. Et puis, il y a ce côté hippie chic
qui me fascine. Si vous avez envie de faire
la fête, c’est possible, si vous avez envie
 DÉCO

Un espace bien équipé, où

l’ancienne gérante du Pudding
Rock mijote de bons petits plats, Le parcmètre était déjà présent
sous le regard d’un nain doré lors de l’emménagement. Il a plu
signé Ottmar Hörl. et a pu conserver sa place.

Élément original : un sol Le Chesterfield vient de

vitré qui, de l’étage, permet Maison du Monde. Le chien en
d’apercevoir la chambre pierre, acheté rue Blaes chez
située au sous-sol. un antiquaire, a été peint par
l’artiste belge Alvary.

VICTOIRE | 43
 La sculpture en argile a été
réalisée par Erna Garniez, la mère
de Danièle Zaif. La suspension
globe Ikea a été customisée avec
des fl eurs en tissus colorés.
DÉCO

de calme, c’est possible également. Tout

y est envisageable, et c’est précieux. Ibiza
ne laisse pas indifférent. Ou on aime ou
on déteste. Pour moi, c’est une source
d’inspiration.

Vous évoquez la mixité. Bouddha

et Jésus semblent également, ici,
se côtoyer paisiblement…
Ma fille m’a ramené un très beau bouddha
de Bali. C’est la première pièce qui s’est
retrouvée dans mon restaurant. Il a donné
le ton. Il a trouvé sa place sur le comptoir.
J’aime également beaucoup la figure du
Christ, d’un point de vue purement esthé-
tique. Je possède un buste que j’ai trouvé
aux Puces et un tableau dont j’ai peint le
cadre en rose.

Le made in Belgium, c’est

important pour vous ?
Nous avons beaucoup de talents ! J’ai
rencontré la jeune designer Géraldine
Calbert lors d’une collaboration dans
mon restaurant. Elle avait créé une table
qui y avait été exposée. Et j’ai quelques
bancs et tabourets de sa création dans le
loft. Inviter ici les personnes intéressées
par mon travail est aussi une manière de
mettre en lumière le travail d’autres créa-
teurs.

INSULAIRE 3 ADRESSES
Lucia Esteves, 131 rue Franz Merjay,
1050 Bruxelles. Kartell, 2 A rue Antoine
Chimère Dansaert, 1000 Bruxelles. Je suis fas-
Table basse cristal irisé Shimmer, design cinée par la modernité des designers
Patricia Urquiola pour Glas Italia, 1365 €. nordiques des années 50 et 60. Haute
Antiques, 207 rue Haute, 1000 Bruxelles.

Ouille !
Portemanteau Cactus,
design Guido Drocco
Tressé
Pouf en corde de
laine crochetée
ICÔNE
Basquiat. J’aime son côté
et Franco Nello,
Gufram chez Diito, à la main Picot, très rock et décalé. Il a mis
4980 €, www.diito.be design Paola des couleurs dans le
Lenti, Silvera tragique. Il était ter-
Outdoor, 830 €. riblement en avance
sur son temps.

44 | 21 février 2015
Pas besoin d’être Einstein
pour tout savoir sur votre
nouvelle hotte.

Il vous suffit de consulter le label énergie.

La plupart des appareils électro-ménagers affichent un label énergie. Saviez-vous que c’est désormais aussi
le cas des hottes? Le label énergie vous révèle en un clin d’œil tout ce que vous devez savoir : consommation
énergétique, niveau acoustique, efficacité lumineuse … C’est donc un outil indispensable lors de tout achat.
Vous souhaitez en savoir plus ? Le fabricant de votre cuisine ou le revendeur se fera un plaisir de vous
aider. Autre possibilité : consultez directement le site labelenergie.be. Quant à votre ancienne hotte, sachez
qu’elle est la bienvenue dans le magasin ou le parc à conteneurs ! labelenergie.be
 Les cocottes
ont la cote
46 | 21 février 2015
 LE MENU

EMBLÉMATIQUE DE LA CUISINE DE
NOS GRANDS-MÈRES, LA COCOTTE REVIENT
EN FORCE, DE L’ENTRÉE AU DESSERT.
| RECETTES MALIKA HAMZA PHOTOS ALEXANDRE BIBAUT INGRÉDIENTS WWW.DELHAIZE.BE

Œufs cocotte
à la coppa,
cresson et safran
POUR 4 PERSONNES - DIFFICULTÉ : I
PRÉPARATION : 10 MIN
CUISSON : 18 MIN
• 50 g de coppa • 30 cl de crème épaisse
• 1 pincée de filaments de safran • sel
• poivre noir • 20 g de beurre • 4 branches
de cresson des marais • 4 œufs

• Préchauffez le four à 180 ºC.

• Découpez la coppa en lamelles. Mé-
langez la crème et le safran.
• Beurrez quatre ramequins indivi-
duels. Salez et poivrez-en le fond. Ré-
partissez la crème épaisse. Ajoutez les
lamelles de coppa et le cresson. Sépa-
rez le blanc des jaunes d’œufs et réser-
vez-les dans des petits bols, un par
un. Les jaunes doivent rester intacts.
Versez un blanc d’œuf par ramequin.
Déposez les ramequins dans un plat
creux et versez de l’eau bouillante aux
trois quarts. Enfournez 18  min jusqu’à
ce que le blanc soit cuit. Sortez le plat
du four. Déposez un beau jaune d’œuf
au centre de chaque ramequin. Couvrez
avec un papier sulfurisé et laissez repo-
ser 3 min.
• Service Dressez dans les cocottes de
cuisson et ajoutez, au dernier moment,
des feuilles de cresson des marais.

BIEN CUIRE LE JAUNE D’ŒUF

Sortez les œufs du réfrigérateur 2 h
avant la cuisson afin que le jaune
soit à température ambiante au
moment du service.

VICTOIRE | 47
 Stifado de lapin
(ragoût de lapin
au vin rouge)
POUR 4 À 6 PERSONNES - DIFFICULTÉ : I
PRÉPARATION : 20 MIN - CUISSON : 2 H
• 1,2 kg de petits oignons grelots • sel
• poivre • 1 lapin détaillé en morceaux
(environ 1,5 kg) • 2 gousses d’ail
• 3 c. à s. d’huile d’olive • 40 cl de vin
rouge corsé • 1 c. à s. de concentré de
tomate • 1 petite boîte de tomates pelées
• 3 feuilles de laurier • 1 bâton de cannelle
• 1 branche de romarin • 1 c. à c. d’origan
séché ou 1 branche d’origan frais
• 1/2 c. à c. de piment en poudre

• Préchauffez le four à 180 ºC.

• Pelez les oignons. Salez et poivrez les
morceaux de lapin. Hachez l’ail.
• Faites colorer le lapin sur toutes les
faces en cocotte avec l’huile d’olive.
Déglacez au vin rouge et donnez un
bouillon. Baissez le feu et ajoutez l’ail,
le concentré de tomate, les tomates
pelées, le laurier, la cannelle, le romarin,
l’origan, le piment et les oignons.
• Couvrez, enfournez 1 h à 180 ºC. Bais-
sez la température à 160 ºC et poursui-
vez la cuisson 1 h en vérifiant le niveau
de liquide.
• En assiette Accompagnez le stifado
avec de petites pâtes grecques ou des
pommes de terre à la vapeur.

ÉQUILIBRER LE GOÛT
Retirez le bâton de cannelle
après 1 h de cuisson afin
d’éviter que le goût ne
soit trop fort.

48 | 21 février 2015
 LE MENU

Ananas aux épices

POUR 4 PERSONNES - DIFFICULTÉ : I
PRÉPARATION : 20 MIN - CUISSON : 2 H
• 1 ananas mûr • 1 orange • 120 g de sucre
de canne en poudre • 20 cl d’eau • 20 g de
beurre • 7 cl de rhum brun • 1 gousse de
vanille

• Ôtez la tête de l’ananas. Coupez le bas.

Retirez l’écorce en veillant à retirer les
parties noires de la chair. Coupez l’ana-
nas en deux dans le sens de la longueur
et chaque moitié en trois ou en quatre
selon la taille. Retirez le cœur. Disposez
les morceaux dans une cocotte, les uns
à côté des autres.
• Pressez l’orange.
• Versez le sucre et l’eau dans une cas-
serole. Portez doucement à ébullition et
poursuivez la cuisson jusqu’à l’obten-
tion d’un caramel blond. Retirez du feu
et ajoutez le beurre, le rhum et le jus
d’orange. Mélangez.
• Versez sur l’ananas. Coupez la gousse
de vanille en deux dans la longueur et
grattez les graines avec un couteau.
Versez la gousse et les graines dans la
cocotte.
• Couvrez et cuisez 1 h 30 à feu très doux
en tournant régulièrement les tranches
d’ananas dans le plat.
• En assiette Servez les tranches d’ana-
nas tièdes arrosées du sirop de cuisson
avec une boule de glace vanille.

RÉUSSIR LE CARAMEL
En fin de cuisson, retirez les tranches
d’ananas et faites réduire le sirop
jusqu’à obtenir une consistance
épaisse et gourmande.

VICTOIRE | 49
 LE RESTO
OSTERIA BOLOGNESE |  PAR RENÉ SÉPUL PHOTO DR
C’est une enseigne logée à deux pas de l’église Saint-
Boniface, apparemment sans prétention, si ce n’est celle
de partager le goût du bon, du simple et du convivial.
Démarche séduisante, d’ailleurs l’endroit joue souvent à
guichets fermés. Des gens et des étudiants du quartier,
mais aussi des gourmands venus de plus loin, ce petit
secret se refilant entre amateurs de bonne chère. Giacomo
a ouvert l’Osteria Bolognese il y a deux ans avec son frère.
Ils voulaient faire connaître la cuisine de leur ville d’ori-
gine, berceau du savoir occidental et d’une gastronomie
italienne paysanne et opulente. Si vous aimez les vrais
plaisirs du ventre, c’est là que vous devez vous perdre, bien
plus qu’à Venise, Florence ou Rome. J’ai eu la chance d’y
vivre un hiver il y a plus de vingt ans, et j’y ai compris ce
que festoyer veut dire ! Dans la capitale d’Émilie Romagne,
étudiants, militants de toutes les causes, intellectuels et
aristocrates discutent, s’engueulent sur tout et sur rien
dans des trattorie pleines d’âme, mais lorsque le chef pose
l’assiette sur la table, c’est silence ! Tout le monde goûte
et s’accorde à dire que c’est là que la pasta fresca est la
meilleure d’Italie. C’est cet esprit que célèbre l’Osteria
Bolognese, avec l’accent et les gestes. Le repas y est
simple mais joyeux, divisé entre antipasti, primi piatti,
50 | 21 février 2015
secondi et dolce. On vous prévient à la commande qu’il est
impossible de faire la totale, car la générosité tient chez
eux de fil rouge à l’aventure gourmande. Côté primi (15 €),
j’hésitais ce soir-là entre les tagliatelle al ragù bolognese
et les gnocchi de patate blu con gorgonzola e noci, puis le
chef a choisi pour moi des tortellini buro e salvia. Comme je
n’ai pas regretté la rusticité de la préparation, je l’ai laissé
faire pour le secondi (15 €), une cotoletta aussi large qu’un
poignet.
La carte des vins. Un bémol tout de même : la plupart des
vins della casa annonçant ce soir-là des cépages pas très
locaux, je me suis fait plaisir avec un Barolo correct, mais
à 90 € tout de même, en décalage avec l’esprit du lieu.
La carte changeant tout le temps, j’espère y trouver lors
d’une prochaine visite ces vignerons têtus dont le travail
de la terre s’accorde à une ville qui sait ce que le mot
“ résistance ” veut dire. Je pense aux vins de l’Azienda
Quarticello, ou à ceux de l’Azienda Agricola Elena ou de
Silvio Messina dont le domaine logé dans les collines qui
dominent La Dotta a tant pour nous réjouir.
Osteria Bolognese, 49 rue de la Paix, 1050 Bruxelles,
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Les GANTS CHAUFFANTS |  PAR CÉDRIC PETIT PHOTO RENÉ BRENY

En théorie, on ne fait pas de vélo quand il neige. Ni quand il fait froid.

C’était avant de découvrir les gants Warmawear, invitation à ne
suivre ni les voies de la sagesse ni celles du thermomètre.

Sachant qu’à vélo, ce sont toujours les extrémités qui
pâtissent le plus de la fraîcheur, je me promets de goûter
pleinement à l’accessoire. C’EST QUOI ? Mieux qu’une
couche protectrice, une source de chaleur. Avec un
principe bête comme chou : l’énergie de deux piles 9 V (une
par main) est transformée en chaleur. Les batteries sont
calfeutrées dans deux pochettes, à l’abri des intempéries.
Au cas où la pluie s’invitait au bal, où le vent tournoie déjà,
faisant danser les éoliennes le long de la N93 vers Nivelles.
COMMENT ÇA MARCHE ? Au démarrage, une pression sur
ON. Et que ça chauffe ! Par chance, ce jour-là, le mercure
ne chatouille pas les 0 ºC. Après quelques kilomètres,
quand les muscles commencent à travailler à autre chose
qu’à lutter contre leur engourdissement, je peux apprécier
la douce chaleur dans laquelle flottent mes mains. Sans
sensation de brûlure au bout des doigts. Sans non plus suer
à pleines paumes. Confort donc pour toutes les phalanges.
Par goût du jeu, on peut toujours couper l’une des deux
piles, sans que la main lésée ne souffre trop de l’écart
de température, grâce à la doublure interne en polaire.
L’isolation extérieure est, elle, garantie par un mélange de
polyester et de PVC. LE VERDICT Pas convaincu que ce
type d’accessoires soit parfaitement adapté à la pratique
cycliste sportive : pas simple de changer de braquets avec
des quasi-moufles. Dans les tronçons les plus pentus, on
perd en souplesse ce qu’on y gagne en caloricité. Un signe
qu’on destinera davantage ce type de produits au cyclotou-
risme : les senseurs tactiles, qui permettent d’utiliser son
smartphone sans se défaire de ses mitaines.
Prix Gants chauffants, Warmawear, 39,99 €. Où ? Sur
www.lecyclo.com Dans la même collection sont aussi com-
mercialisées des semelles chauffantes (124,99 €). Note 7/10.

Retrouvez les articles

de Cédric Petit dans Le Soir

VICTOIRE | 55
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l’enfance. C’est donc pour vos enfants que nos 550
agriculteurs passionnés ont créé le label Fairebel. Un
label qui vous propose un lait chocolaté, qui répond
aux normes de qualité les plus sévères. Naturel, entier
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Ramon et Valy, T. 02 511 05 10.
Scapa, T. 03 201 11 40, www.scapasports.com
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VICTOIRE, MAGAZINE DU JOURNAL LE SOIR
ÉDITEUR RESPONSABLE
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100 RUE ROYALE, 1000 BRUXELLES
Administrateur délégué
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Directeur général
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Directeur commercial & communication
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Rédacteur en chef du Soir
Christophe Berti
LES
BOUTIQUES
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lifestyle du Soir
Samedi 21 février 2015 | #354 | Le magazine
SAMEDI ET DIMANCHE 18 et 19 août 2012 /Edition Périphérie / Quotidien / No 192 / EUR 1,50 / 02 225 55 55
Eden Vincent Dedryck Thomas Jan Marouane Simon Romelu Yassine Moussa Steve Marnick
Hazard Kompany Boyata Vermaelen Vertonghen Fellaini Mignolet Lukaku El Ghanassy Dembélé De Ridder Vermijl
Premier League : le meilleur du football belge se joue en Angleterre
P. 18 & 19
Canicule :
records Laurent Minguet, patron d’EVS :
« En Belgique, l’ouate sociale
de chaleur... est démesurée » P. 25 à 27
et d’ozone
P. 2 & 3
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fils, je joue une
folle excentrique et
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registre public. Vous avez libre accès à ces données pour en demander, si nécessaire, la rectification ou la
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Je glisse toujours un ticket de ma pièce en cours dans
mon portefeuille, par superstition. Je fais pareil dans ma
pochette à billets de train, que j’ai faite moi-même à partir
d’une Mulberry, découpée et redimensionnée à leur taille.
Je ne me déplace qu’en transports en commun depuis cinq
ans. En train, surtout. C’est mon bureau : à bord, j’écris
mes livres – en ce moment, celui consacré à Stefan Zweig.
LE VIDE -
POCHE
Toujours au stylo, pour voir, à mon écriture, si je suis fati-
gué . Je voyage beaucoup et dans mon agenda, je colorie
les pages au fluo : jaune quand je suis à Paris, orange
quand je n’y suis pas. Une fois la journée passée, je déchire
la page ; le passé, c’est le passé.
L’aff rontement, du 24/02 au 01/03, Centre culturel
d’Auderghem, 1180 Bruxelles, www.cc-auderghem.be
molteni.it MOLTENI&C AGENTUREN T 050 368666
 cassina.com/ LC50FILM

Classique
Original
LC2 crée par Le Corbusier, P. Jeanneret et C. Perriand

Inimitable depuis 50 ans Innovante pour un avenir durable

Icône du modernisme, la Collection LC est une exclusivité Cassina depuis Peaux organiques, tissu Waterborn, Chrome Trivalent (CR3), certifications
1965. Beaucoup tentent de l’imiter, mais elle est la seule authentique. Greenguard et ISO 14001: les grands classiques s’améliorent avec le temps