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entrepreneuriale et
l’entrepreneuriat dans nos
collectivités?
Fondation de l'entrepreneurship
Avril 2009
Table des matières
2
Vous trouverez, dans ce document, un bref argumentaire justifiant, d’une part, l’importance
de développer une culture entrepreneuriale et, d’autre part, de supporter l’entrepreneuriat
pour assurer, à nos collectivités, régions et localités, prospérité, richesse et pérennité.
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1.2. Importance de la culture entrepreneuriale
Tel qu’illustré par la pyramide inversée précédente2, la stimulation de la culture
entrepreneuriale constitue la base pour générer des entrepreneurs et des entreprises au
sein de nos localités. Ce travail nous permettra d’assoir, dans la localité ou la région, la
légitimité sociale du métier d’entrepreneur et de développer la crédibilité des gens
d’affaires et des individus en manifestant les valeurs. Cette valorisation de la carrière
entrepreneuriale est donc essentielle pour pousser les citoyens à considérer cette avenue
comme mode de vie et comme gagne-pain. Dans la même optique, cela permettra
d’atteindre la clientèle plus jeune des localités et régions en leur permettant, très tôt, de
rêver à devenir entrepreneur, cette profession étant dorénavant respectée et valorisée
dans la société comme l’est, par exemple, un joueur de hockey, un médecin, un
pompier…
Bref, un milieu plus entrepreneurial permet de générer des entrepreneurs (des personnes
ayant foi en l’avenir, qui aiment prendre des risques, des gens créatifs et des innovateurs
qui voient dans les problématiques dessinant le portrait de nos localités des défis à
relever, des opportunités à saisir !). Ces caractéristiques deviendront véhiculées par le
milieu lui-même et intégré aux différentes sphères le composant (école, politique, médias,
social, communautaire, économique, etc.). De cette façon seront développées des
entreprises, intégrées dans le milieu, et créées pour répondre aux besoins perçus dans ce
même environnement.
Voilà également pourquoi ces entreprises, bien enracinées dans la région ou dans la
localité, auront plus de difficultés, contrairement aux grandes entreprises étrangères, à
congédier massivement leur personnel ou à prendre la décision stratégique de déplacer
leur siège social vers des endroits moins coûteux en main-d’œuvre…En effet, ce sont leurs
voisins qu’ils emploient, et l’avenir de leur localité qui repose sur leurs épaules…
Voilà donc pourquoi il est important de travailler sur la culture, et ce, à tout moment ! Il
n’est jamais trop tard pour y travailler, mais il est toujours urgent d’y investir les efforts.
Quand devons-nous nous y consacrer ? Dès maintenant ! Pourquoi ? Les régions du
Québec enregistrent des résultats préoccupants quant à l’entrepreneuriat, et ce portrait
risque fort de perdurer, si l’on se fie aux faibles intentions entrepreneuriales mesurées en
janvier 2009 par la Fondation de l’entrepreneurship grâce à l’indice entrepreneurial.
2Riverin, Nathaly. Centre de vigie et de recherche sur la culture entrepreneuriale. Fondation de l’entrepreneurship,
Conférence “Mobilisez le potentiel entrepreneuriale de votre collectivité », 2008.
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Le mieux serait évidemment d’être proactif…mais nous avons malheureusement dépassé
ce stade…Il faut donc travailler sur la culture entrepreneuriale dès que l’on constate un
problème au niveau des performances entrepreneuriales (peu de démarrages
d’entreprises, fermetures d’entreprises établies) ou de la relève entrepreneuriale (encore
faut-il avoir des jeunes intéressés par ce métier et ayant développé les compétences
nécessaires qui s’acquièrent par l’école, mais aussi par l’essai et la pratique…). La très
grande majorité des régions québécoises correspondent d’ailleurs à ce portrait
problématique…
Avant d’enchaîner avec l’entrepreneuriat proprement dit, voici, dans les lignes qui
suivent, les dires de M. Paul-Arthur Fortin3, témoignant de l’importance, pour nos localités
et nos régions, de travailler à développer la culture entrepreneuriale.
3 Paul-Arthur Fortin est un grand chercheur et auteur en entrepreneuriat et ancien directeur général du Cégep de
Jonquière. Il a reçu notamment, en 2008, le prix Hermès, la plus prestigieuse distinction que décerne la Faculté des
Sciences de l'Administration de l'Université Laval».
4 Paul-Arthur Fortin. Entreprendre pour contrer la pauvreté. Centre de vigie et de recherche sur la culture
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2.1. Définition de l’entrepreneuriat
Par entrepreneuriat, il est entendu l’appropriation et la gestion des ressources humaines
et matérielles dans le but de trouver, de proposer et d’implanter des solutions qui
répondent aux besoins des groupes ou des individus. L’entrepreneuriat comporte une
attitude qui pousse une ou des personnes à se lancer dans une nouvelle activité et à
prendre les moyens pour réaliser un rêve ou un désir, tout en tenant compte des risques
de l’aventure.
7 Op.Cit. Ministère de L’Éducation, du Loisir et du Sport. Le Portfolio de l’entrepreneuriat au secondaire. 2008, p.11.
8 OCDE, « Local governance and the drivers of growth », 2005.
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2.2.1. L’importance de la sensibilisation à l’entrepreneuriat à l’école et de la réalisation de
projets entrepreneuriaux
Pour poursuivre avec le monde scolaire, différents impacts ont déjà été observés par le
Concours québécois en entrepreneuriat, qui a comme mission de favoriser le
développement de l’entrepreneuriat au Québec en récompensant les initiatives
entrepreneuriales en milieu scolaire ainsi que la création d’entreprises. Ses interventions se
situent donc davantage à l’étape du démarrage, dont nous argumenterons d’ailleurs
l’importance après la présentation des principales retombées observées et mesurées par
le Concours.
Voilà donc des résultats concrets qui permettront aux jeunes, qui sont en fait les citoyens,
les agents de changement de nos collectivités de demain, de prendre leur avenir en
mains et d’apporter des solutions créatives aux défis prévalant dans nos collectivités. Ils
auront déjà appris, mais surtout expérimenté, la créativité, l’innovation, la responsabilité,
la liberté, l’autonomie, le goût de relever des défis, et l’appropriation de ces valeurs
permettra aux régions et localités du Québec de relever les enjeux de leur collectivité et
d’y voir des opportunités plutôt que des problèmes et des impasses. Entreprendre, c’est
s’investir, prendre des risques et croire en l’avenir. Qui ne voudrait pas de citoyens ayant
ces caractéristiques pour dynamiser leur région ?
Depuis les années 80, suite aux travaux de David Birch (1979; 1987), il est reconnu que les
PME créent la majorité des emplois. Le travail autonome est en croissance depuis les vingt
dernières années et a permis de générer près de 80,0 % de la création nette d’emplois
pendant les années 1990.
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Par contre, les études d’Armington et al. démontrent que :
«Ce sont plutôt les nouvelles entreprises (de zéro à un an) qui génèrent
les nouveaux emplois. Étant donné que la très grande majorité des
entreprises qui démarrent leurs activités sont de petite taille, il était
logique de dire que les PME créaient les nouveaux emplois, mais ce
n’est toutefois pas exact. La création nette d’emplois varie de façon
significative en fonction de l’âge des entreprises et non pas de leur
taille10 ».
Ainsi, les nouvelles franchises, les nouveaux dépanneurs ou ces fameux Wal-Mart génèrent
les nouveaux emplois. « Les entreprises plus anciennes (deux ans ou plus) affichent, pour
leur part, des pertes nettes d’emplois. Le roulement d’entreprises déplace les emplois des
entreprises établies vers les nouvelles entreprises11 ».
Acculée à ce constat, il va sans dire qu’une localité, une région a tout intérêt à miser sur
l’avenir et agir comme tout stratège, soit d’avoir une pensée à moyen et à long termes.
Bref, le mieux est sans contredit d’être accueillant envers ces grands pourvoyeurs de
richesse et d’emplois, mais de constituer, au même moment, un « plan b », une solution de
rechange, comme le ferait tout bon entrepreneur. Dire oui au court terme (s’il ne détruit
pas notre potentiel), mais en construisant parallèlement l’avenir…En d’autres termes, il faut
assurer ses arrières, créer localement et régionalement, faire preuve d’indépendance,
d’autonomie et de créativité afin d’assurer un avenir prospère à nos économies et rester
maîtres de notre avenir collectif. L’entrepreneuriat consiste à prendre son futur en mains ;
conséquemment, une région qui choisit l’entrepreneuriat choisit de se prendre en mains et
de dessiner sa destinée par ses réalisations entrepreneuriales…qui lui appartiendront
encore à moyen et à long termes !
10Armington, Catherine et ACS, Zoltan J. Job creation and persistence in services and manufacturing, Jena
(Germany), Group Entrepreneurship, Growth and public policy, Max Planck Institute, 2003, 28 p.
11Riverin, Nathaly. Centre de vigie et de recherche sur la culture entrepreneuriale. Fondation de l’entrepreneurship,
bulletin no. 17, mars 2005.
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les retombées de l’entrepreneuriat pour permettre aux indécis de capitaliser, par eux-
mêmes, sur l’importance de miser sur l’entrepreneuriat pour assurer la prospérité, mais
aussi la pérennité, de nos collectivités.
Le tableau qui suit, inspiré de cet important agent de changement qu’est Paul-Arthur
Fortin, et synthétisé et présenté par madame Nathaly Riverin, expose les principales
différenciations à considérer dans ces deux approches.
Tel que le démontre le tableau précédent, l’entrepreneuriat met l’accent sur les
personnes…Il s’agit donc de valoriser les caractéristiques définissant les entrepreneurs et
en faire des valeurs partagées par nos collectivités. Avant de créer des entreprises, nous
devons créer des entrepreneurs ! Évidemment, le développement économique peut se
réaliser par d’autres sources, par exemple l’investissement du public, l’accueil
d’entreprises étrangères…Ces initiatives stimuleront l’économie…mais davantage à court
terme ! En combinant ces actions au développement de la culture entrepreneuriale et
12 Riverin, Nathaly. Centre de vigie et de recherche sur la culture entrepreneuriale, Fondation de l’entrepreneurship,
bulletin no.58, février 2006.
13 Paul-Arthur Fortin. Déclaration pour un Québec entrepreneurial. Centre de vigie et de recherche sur la culture
9
de l’entrepreneuriat, nous assurons à nos collectivités un bénéfice à moyen terme ; nous
construisons sur l’avenir en développant des personnes plus entrepreneuriales, plus
créatives, plus porteuses de solutions et, surtout, plus enracinées et attachées à nos
milieux respectifs. Nous investissons dans le capital humain de nos régions, dans
l’ingéniosité humaine, une ressource inépuisable…Le moyen terme se transforme alors en
long terme et ces entrepreneurs sauront, tel que démontré par l’Organisation
canadienne de développement économique, prendre en charge le développement
économique de nos régions.
14Les justifications faisant partie intégrante de cette section sont des phrases clés tirées des ouvrages mentionnées
en bibliographie.
10
Pour changer la mentalité québécoise qu’il est douteux de faire de l’argent…l’argent
doit être engendré si nous désirons le redistribuer !
11
Conclusion
Nous avons tenté, dans ce bref argumentaire, de défendre la cause entrepreneuriale et
de prouver à quel point le développement de nos localités et de nos régions doit
nécessairement passer, du moins en partie, par le développement d’une culture
entrepreneuriale pour en faire des milieux où les entrepreneurs, ces agents de
changement et ces porteurs de solutions innovatrices aux problématiques ressenties dans
nos environnements respectifs, peuvent donner libre cours à leur potentiel pour être
garants de nos succès de demain.
Il va sans dire que des témoignages d’entrepreneurs, ces êtres contagieux par leur
positivisme, leur dynamisme et leur créativité, auraient bonifié grandement ce discours, à
la fois théorique et vulgarisateur, de l’importance de miser sur l’entrepreneuriat pour
assurer la compétitivité de nos localités et régions, mais aussi du Québec et du Canda
tout entier.
Et nous nous limitons ici à l’échelle canadienne…quand nous savons que 28,5 % de la
population chinoise (376 485 000 personnes !) a manifesté le désir de créer une entreprise
au cours des trois prochaines années, ou, plus près de nous, 12 284 600 Vénézuéliens ont
témoigné du même dessein, il s’avère primordial et urgent de développer notre culture
entrepreneuriale et de prendre le virage de l’entrepreneuriat dans nos localités et
régions.
15
Riverin, Nathaly. Centre de vigie et de recherché de la Fondation de l’entrepreneurship. « Y-a-t-il un bon et un
mauvais entrepreneuriat ? », bulletin no.3, novembre 2004.
12
Les opportunités proviennent du chaos, du changement et nous envisageons fortement,
dans la situation actuelle, que bouleversements il y aura ! Le moment se prête à merveille
pour stimuler la culture entrepreneuriale dans nos collectivités afin de permettre à nos
entrepreneurs, en devenir et actuels, de déceler des opportunités dans cette période
d’inconfort globale et de transformer ces défis en projets concrets, garants d’un avenir
meilleur.
13
Bibliographie
ARMINGTON, Catherine et ACS, Zoltan J. Job creation and persistence in services and
manufacturing, Jena (Germany), Group Entrepreneurship, Growth and public policy, Max
Planck Institute, 2003, 28 p.
BIRCH, David. Job creation in America: how our smallest companies put the most people
to work, New York, free press, London, Collier Macmillan, 1987, 244p.
BIRCH, David. The job generation process ,Cambridge, MA, MIT, Program on
neighbourhood and regional change, 1979, 54 p.
14
Riverin, Nathaly. Centre de vigie et de recherche sur la culture entrepreneuriale,
Fondation de l’entrepreneurship, bulletin no.58, février 2006.
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Annexe
16CDRI. L'entrepreneuriat, levier d'atténuation de la pauvreté et des conflits : un nouveau modèle d'entreprise
contribue au progrès social Site internet officiel. http://www.idrc.ca/fr/ev-131944-201-1-DO_TOPIC.html
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