Академический Документы
Профессиональный Документы
Культура Документы
Du béton frais au
béton durci
3.6 Cure 90
3.6.1 Objectifs et mesures 90
3.6.2 Types de cure 92
3.6.3 Exigences relatives à la cure 92
3.6.4 Effets de la cure sur les propriétés
du béton durci 94
3.1 Introduction
début de prise
début de
durcissement
raidissement durcissement
1 2 4 8 24 3 7 28
heures jours
de la cure
début
Les composants sont normalement dosés par pesée selon Dans les centrales à béton on emploie habituellement
la norme SN EN 206-1. L’ordre d’introduction des compo- des malaxeurs à mélangé forcé (malaxeur à double
sants, le type de malaxeur et la durée de malaxage influent arbres horizontaux, planétaire avec ou sans train valseur,
sur la qualité des bétons produits. Cette qualité dépend de: malaxeur conique, voir fig. 3.2.1). Pour chaque type de
malaxeur des charges minimales et maximales sont
• l’homogénéité du mélange définies. Des charges inférieures ou supérieures à ces li-
• l’effet des adjuvants mites peuvent avoir des répercussions négatives sur la
• la performance du malaxeur qualité du béton.
• l’usure du malaxeur
• les granulats
• le ciment
• les additions
• l’eau de gâchage et les adjuvants
Courbe typique
130 de la puissance
115 absorbée par le mo-
introduction début du obtention d'une homogénéité suffsante teur du malaxeur
101 des malaxage humide pendant une gâchée
composants
de béton courant
86 (courbe wattmé-
72 trique).
vidange
du
58
malaxeur
43
29
0
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120
Durée de malaxage [secondes]
Fig. 3.2.4:
Camion malaxeur
en livraison.
Fig. 3.3.1:
Mesure de l’étalement: l’opérateur les pattes à l’avant de la table Mesure de
l’étalement selon
• contrôler que les ustensiles et équipements res- • mesurer avec la règle l’étalement maximal du béton la norme
pectent les exigences de la norme en deux directions d1 et d2, parallèles aux bords de la SN EN 12350-5.
• poser la table d’étalement sur un support plat, hori- table, en millimètres
zontal et non soumis à des vibrations ou à des chocs • calculer l’étalement selon l’équation 3.3.1 à partir
• humidifier la table d’étalement, la face interne du des deux valeurs de mesure, le résultat est indiqué
moule conique et tous les ustensiles à 10 mm près
• introduire le béton frais dans le moule conique situé
au centre de la table en deux couches d’une hauteur Valeur d’étalement:
égale
• compacter chaque couche dix fois avec la tige d1 + d2
f= [mm]
de piquage 2
• araser le béton au niveau du bord supérieur du
Eq. 3.3.1
moule à l’aide de la tige de piquage et nettoyer le
plateau de la table autour du moule Exemple 14:
• 30 secondes après l’arasement du béton, soulever le Détermination de l’étalement f d’un béton dans le
moule avec précaution verticalement et lentement cadre d’un contrôle de béton frais. Les mesures
en 1 à 3 secondes des diamètres d1 et d2 de la galette donnent des
• soulever le plateau jusqu’à la butée et le laisser re- valeurs de d1 = 450 mm et d2 = 465 mm.
tomber librement, répéter 15 fois ce cycle, la durée
d1 + d2 450 + 465
de chaque cycle étant comprise entre 1 et 3 secondes. Etalement f = = = arrondi à 458 mm
2 2
La table est stabilisée en bloquant avec les pieds de
d1
d2
Une évaluation visuelle de la pâte de béton frais est pos- L’affaissement (Slump)
sible lors de la mesure de l’étalement selon les critères L’affaissement décrit quantitativement l’affaissement
suivants: libre du béton frais. La détermination de l’affaissement (h)
est définie dans la norme SN EN 12350-2. L’affaissement
• la géométrie et la taille de la galette est une méthode de mesure adaptée aux classes de
• la distribution des éléments fins et grossiers consistance du béton frais S1 à S4, c.-à-d. pour des bétons
(proportion suffisante de pâte de ciment) raides à très plastiques. Elle n’est pas recommandée pour
• la présence d’une auréole d’eau en bordure une mesure d’affaissement > 220 mm (tab. 2.3.5).
Fig. 3.3.2:
Mesure de l’indice Mesure de l’indice de serrage:
de serrage selon • contrôler que les ustensiles et équipements res- Exemple 15:
Walz selon la norme pectent les exigences de la norme Détermination de l’indice de serrage c dans le
SN EN 12350-4.
• humidifier les faces internes du récipient et le poser cadre d’un contrôle de béton frais. La mesure des
sur un support plat et stable abaissements s1 à s4 donne les valeurs suivantes:
• introduire le béton dans le récipient au moyen d’une s1 = 14 mm, s2 = 16 mm, s3 = 13 mm et s4 = 14 mm.
truelle, en le plaçant alternativement sur les quatre
bords du récipient Calcul de la valeur moyenne s:
• éliminer le béton en excès avec un mouvement de
s1 + s2+ s3+ s4 14 + 16 +13 +14
sciage de la règle d’arasement (tout en évitant s= = = 14.25 mm
4 4
de compacter le béton)
• compacter le béton avec une aiguille vibrante
jusqu’à ce qu’on ne puisse plus déceler de réduction Indice de serrage c:
de volume
400 400
• mesurer au milieu de chacun des côtés du récipient c= = = 1.04 [-]
400 − s 400 − 14.25
l’abaissement s1 à s4 au millimètre près et en faire
la moyenne s
• calculer l’indice de serrage à partir de la valeur
moyenne selon l’équation 3.3.2. Le résultat est
exprimé à deux décimales près
Indice de serrage:
400
c= [-]
400 − s
Eq. 3.3.2
S
400 mm
200 mm
Etalement [mm]
Fig. 3.3.3:
Mesure de l’affaissement: • araser le béton au niveau du bord supérieur du Mesure de l’affais-
sement (Slump)
• contrôler que les ustensiles et équipements moule en effectuant un mouvement de sciage et de selon la norme
respectent les exigences de la norme roulage à l’aide de la tige de piquage et nettoyer le SN EN 12350-2.
• humidifier la face interne du moule conique plateau de base
et le plateau de base • soulever verticalement le moule avec précaution
• introduire le béton frais en trois couches d’une (sans rotation) en 2 à 5 secondes. L’ensemble des opé-
hauteur égale, sans déplacer le moule rations, depuis le début du remplissage jusqu’à l’enlè-
• compacter chaque couche 25 fois avec la tige de vement du moule, doit être réalisé sans interruption
piquage, en observant les prescriptions normatives et terminé en moins de 150 secondes
pour le compactage • mesurer l’affaissement (h) à 10 mm près
• pour le remplissage et le piquage de la couche
supérieure, remplir en excès le moule avant de
commencer le piquage
100 mm
h
300 mm
200 mm
La masse volumique du béton frais peut être contrôlée Le béton frais contient toujours des pores, même après
à partir de la masse volumique théorique résultant du un compactage minutieux. Un béton avec un diamètre
calcul de la formulation du béton. La comparaison de la maximal du granulat de 32 mm et une consistance plas-
masse volumique du béton frais théorique et celle mesu- tique possède normalement 1 à 2 % vol. de pores (sans
rée permet d’obtenir des renseignements sur le degré de air entraîné). Pour du béton compacté et confectionné
compactage et la composition du béton. La méthode de avec des granulats courants ou relativement denses,
mesure de la masse volumique du béton frais est définie jusqu’à un diamètre maximal de 63 mm, la méthode
dans la norme SN EN 12350-6. de mesure de la teneur en air est décrite dans la norme
SN EN 12350-7. Pour les bétons avec un granulat léger,
S’il est prévu de déterminer en plus de la masse volumique on doit choisir une autre méthode de mesure. Pour les
du béton frais sa teneur en air selon SN EN 12350-7, les bétons autoplaçants, on renonce au compactage mais il
deux valeurs seront déterminées sur le même échantillon. est possible de taper légèrement avec un maillet contre
la paroi extérieure du récipient afin d’évacuer l’air sans
écoulement du béton. La méthode de compactage doit
Mesure de la masse volumique: être indiquée dans le rapport d’essai.
• humidifier légèrement la face interne du récipient
nommé «pot à air» sur le chantier avec une éponge
avant le remplissage Mesure de la teneur en air:
• peser le pot à air avec une précision de moins • introduire le béton dans le pot à air et le compacter
de 10 g (m1) complètement (voir chapitre 3.3.2)
• poser le pot à air sur un support horizontal et • poser le couvercle et bien serrer l’ensemble, fermer
verser le béton frais avec une main-écope la soupape principale et ouvrir les robinets latéraux
• le compactage est normalement réalisé avec une • injecter de l’eau à l’aide d’une pissette par un des
aiguille vibrante robinets jusqu’à ce qu’elle ressorte sans bulles d’air
• remplissage complet du pot à air par du béton par l’autre robinet
entièrement compacté, si nécessaire, en ajoutant • fermer le «robinet de sortie» pendant que l’eau
un supplément de béton s’écoule
• lisser la surface avec la truelle et araser le béton • tapoter légèrement l’appareillage avec le maillet
au niveau du bord supérieur du pot à air à l’aide ou incliner légèrement l’appareillage jusqu’à
d’une règle métallique expulsion de tout l’air occlus, ensuite fermer le
• Remarque: il est possible d’utiliser une rehausse «robinet d’entrée» tout en continuant à injecter
qui sera enlevée aussitôt après le compactage. de l’eau
Dans ce cas, la couche de béton superflue (au • pomper de l’air jusqu’à ce que l’aiguille du mano-
max. 1 cm d’épaisseur) sera éliminée au moyen mètre dépasse le niveau zéro
de la règle d’arasement et la surface sera aplanie • stabiliser l’aiguille du manomètre au point zéro
et lissée à la truelle. en réduisant la pression à l’aide de la vis ou en
• nettoyer avec une éponge le bord et la face augmentant la pression d’air.
externe du pot à air • tapoter légèrement le manomètre jusqu’à stabili-
• peser le pot à air rempli (m2) sation (l’aiguille ne doit plus bouger)
• calculer la masse volumique du béton frais selon • ouvrir la soupape de mesure sans tapoter le mano-
l’équation 3.3.3 à partir de la différence de masse mètre, lire la teneur en air (LP) à une décimale près
(m2 – m1) et du volume connu du pot à air (V)
(m2 – m1 )
ρ0 = [kg/m3]
V
Eq. 3.3.3
Fig. 3.3.6:
Détermination de la teneur en eau: Détermination de
• peser et tarer la plaque résistante au feu et la poêle Exemple 16: la teneur en eau
de séchage (noter la tare) et mettre la balance à zéro Détermination de la teneur en eau et le rapport par séchage du
béton frais selon la
• ajouter env. 10 kg (pour Dmax 32 mm) de béton E/C dans le cadre d’un contrôle de béton frais. norme SIA 262/1,
frais et peser sa masse initiale (m0), précision de annexe H.
lecture de 1 g Le béton frais possède une masse volumique
• installer la poêle de séchage sur le réchaud et noter ρ0 = 2382 kg/m3: l’échantillon de béton frais
l’heure de début de séchage (durée de séchage prélevé avec m0 = 10.45 kg présentait une masse
environ 20 minutes) mtr = 9.72 kg
• pendant le séchage, remuer de temps en temps le
béton avec une pelle ou un autre ustensile de grat- Calcul de la teneur en eau E:
tage, désagréger les grumeaux, détacher les encroû-
tements autour des granulats m0 − mtr 10.45 − 9.72
• lorsque l’échantillon parait sec, peser la poêle et E= ∙ ρ0 = ∙ 2382
m0 10.45
noter la masse et l’heure de la pesée. Précision de lec-
ture de 1 g. Répéter la pesée après environ 5 minutes = 166.40 kg/m3
de séchage supplémentaire jusqu’à ce que la perte
de masse soit inférieure à 5 g / 5 min Pour un dosage du ciment C de 280 kg/m3 et
• à la dernière pesée, mesurer la masse de l’échantillon une teneur en eau absorbée du granulat EA de
séché (mtr). Celle-ci est utilisée pour le calcul de la 13 kg/m3, le rapport E/C peut être déterminé
teneur en eau comme suit:
• calcul de la teneur en eau, arrondie à 2 décimales, à
partir des valeurs de masse et de la masse volumique E − EA 166.40 − 13
du béton frais ρ 0 selon l’équation 3.3.4. La teneur en E/C = = = 0.55
C 280
eau est indiquée avec une précision de 1 kg/m3
Teneur en eau:
m0 – mtr
E= · ρ0 [kg/m3]
m0
Eq. 3.3.4
En général, une modification de la recette du béton n’est L’effet d’un ajout d’eau au béton après le malaxage en
pas admise en dehors de la centrale. Dans des cas parti- centrale est proportionnellement nettement plus né-
culiers, il est cependant possible d’ajouter de l’eau ou des faste pour les bétons à résistance à la compression faible
adjuvants, à condition que ceci soit effectué sous la res- (C20/25) que pour les bétons d’une résistance plus éle-
ponsabilité du producteur, en vue d’amener la consis- vée (C40/50). Les propriétés spécifiées (résistance à la
tance à la valeur cible. Il faut veiller à ce que les valeurs li- compression, durabilité) seront, dans tous les cas, tou-
mites prescrites ne soient pas dépassées et qu’on ait tenu jours altérées.
compte de cet ajout d’adjuvant lors de l’essai initial. Toute
Tab. 3.4.1:
Choix des consis- Moyen de mise en place Consistance du béton
tances en fonction
des moyens de
C1 C2/F2 C3/F3 F4
transbordement.
Tapis roulant
Benne
Pompe
possible recommandé
3.4.3 Transbordement
Fig. 3.4.3:
Pression du béton
125 frais en fonction de
3.4.4 Mise en place la vitesse de mon-
tée et de la classe
100
de consistance,
La composition du béton (consistance et diamètre maxi- respectivement dé-
75 termination de la
mal du granulat) doit être adaptée aux conditions locales
vitesse maximale
du chantier (géométrie, distance entre les barres d’arma-
50 de montée pour
ture) et le volume et la cadence de mise en place. La mise une pression de
en place du béton doit être réalisée à vitesse constante et 25
béton frais donnée,
pour tE = 7 heures.
par couches horizontales en respectant une épaisseur
aussi égale que possible. Pour obtenir une compactibilité 0
0 1 2 3 4 5 6 7
suffisante, la hauteur de remplissage ne doit pas dépas- Vitesse de montée vb [m/h]
ser 50 à 70 cm. En cas de hauteur de déversement supé-
rieure à 2 m, le béton doit être mis en place à l’aide d’un bétonnage lent bétonnage rapide
tube de descente ou d’un tuyau de distribution, afin d’évi-
classe de consistance F3 béton autoplaçant
ter toute ségrégation (fig. 3.4.2). classe de consistance F4 pression hydrostatique
classe de consistance F5
La vitesse de montée du béton à mettre en place est à classe de consistance F6
3.5 Compactage
Le compactage méticuleux joue avec la cure et la compo- Le temps de compactage peut varier considérablement
sition du béton un rôle essentiel pour produire un béton en fonction de la consistance et de l’énergie de vibration
durable. Un compactage convenable permet d’obtenir: appliquée (tab. 3.5.1). Il faut veiller à ce que le béton soit
soumis à un effort de compactage adapté à sa consis-
• une étanchéité accrue tance et ses propriétés. Une vibration insuffisante peut
• une durabilité améliorée engendrer des défauts de compactage et une vibration
• la résistance à la compression exigée excessive des ségrégations.
• une bonne adhérence entre les barres
d’armature et le béton
Diamètre de Diamètre de la Espacement des
l’aiguille vibrante zone d’action points de piquage
[mm] [cm] [cm]
3.5.2 Modes de compactage
< 40 30 25
Le choix du mode de compactage dépend de la consis-
40 à 60 50 40
tance (fig. 3.5.1). Les bétons de consistance C3/F3 et
C2/F2 sont généralement compactés par vibration. Seul > 60 80 70
le béton frais d’une consistance raide C1/F1 est compacté
par damage. La vibration se fait le plus souvent avec des Tab. 3.5.1: Energie de compactage nécessaire en fonction de la consis-
tance du béton.
pervibrateurs internes (aiguilles vibrantes), externes
(vibrateur de coffrage, règles vibrantes) ou, dans la préfa-
brication, à l’aide de tables vibrantes. On emploie souvent
une combinaison de différentes méthodes.
Fig. 3.5.1:
Energie de compac- Classe de consistance
tage nécessaire en
fonction de la
C1/F1 C2/F2 C3/F3 C4/F4 F5 F6 BAP
consistance du
béton.
énergie de compactage
8 55 40
10 77 70
3.6 Cure
2.0 15
• empêcher des vibrations précoces nocives
taux d’évaporation
0.5 0
La vitesse de dessiccation dépend des facteurs suivants: Les éléments d’ouvrage horizontaux tels que les dalles
et les routes en béton, avec une grande surface exposée,
• la température de l’air sont particulièrement sujets à une dessiccation précoce.
• l’humidité relative de l’air Ceci vaut spécialement pour des conditions de béton-
• la vitesse du vent nage impliquant une forte évaporation, p. ex. par temps
• la température du béton chaud, par vent ou bien encore en cas d’air frais et sec.
De ce fait, il est impératif de procéder à la cure immédia-
A l’aide du diagramme de la figure 3.6.1, il est possible tement après le compactage et la finition de la surface
d’estimer la quantité d’eau évaporée pour une surface du béton.
de béton non protégée et de mettre en évidence le risque
de fissuration due au retrait plastique. La figure 3.6.1 Dans la pratique, on observe souvent des fissures au
illustre à l’aide de l’exemple 17 les effets de la dessiccation début de grandes étapes de bétonnage qui durent plu-
d’une surface de béton courant non protégée. sieurs heures et où la cure n’a été réalisée qu’après la fin
0
6 12 18 24
Temps [h]
1 cm de dessiccation
enrobage de
de la surface exposée
l’armature
35 mm
Eviter des changements rapides de température et
d’importants gradients de température
Le béton se dilate à la chaleur et se contracte sous l’effet
du froid. Ces déformations dues aux changements ther-
miques peuvent créer des contraintes de traction au sein
du béton, lorsqu’elles sont entravées ou en cas de gra-
Fig. 3.6.2: Influence du taux d’évaporation de 0.8 kg/m² · h dients de température importants dans un élément
(voir fig. 3.6.1) sur la perte d’eau d’un béton non protégé. d’ouvrage. Des fissures se forment lorsque la résistance
à la traction du béton est dépassée. Une protection à
l’aide de nattes thermiques ralentit la baisse de tempéra-
du bétonnage. Au moment de la cure, le béton du début ture en surface du béton.
de l’étape est déjà mis en place depuis plusieurs heures
alors que le béton de la fin de l’étape vient d’être mis en Empêcher des vibrations précoces nocives
place et ne subit pratiquement pas de retrait plastique. Les vibrations, dues p. ex. au trafic routier, ferroviaire ou
Pour éviter la fissuration de la surface libre due au retrait aux travaux de battage pendant le raidissement et la
plastique, il faut effectuer une cure intermédiaire avant prise du béton, peuvent provoquer des microfissures dans
la finition de la surface. Les bétons à faible tendance au la pâte de ciment et perturber son adhérence aux barres
ressuage exigent une attention particulière pour éviter d’armature. Il est recommandé d’éviter de telles sollicita-
une fissuration due au retrait plastique. tions durant 36 heures après le bétonnage.
La figure 3.6.3 illustre l’évolution dans le temps du retrait Eviter des efflorescences
plastique en fonction de la vitesse du vent et de la cure. Lorsque le béton sèche très vite, la solution interstitielle
Le retrait plastique d’un béton non curé peut atteindre chargée en sels dissous est transportée par voie capillaire
des valeurs de l’ordre de 4 mm/m, soit 10 fois plus que à la surface du béton. Après évaporation de l’eau, les sels
celui d’un béton ayant bénéficié d’une cure. Le risque de précipitent à la surface du béton, formant des taches
fissuration dû au retrait plastique d’un béton non protégé blanchâtres et inesthétiques (voir chapitre 8.3). Le re-
est le plus élevé pendant les premières heures après sa couvrement du béton jeune avec une feuille plastique
mise en place. permet de réduire le risque d’apparition d’efflorescences.
Le mode de cure optimal dépend principalement des La norme SIA 262 définit quatre classes de cure (NBK),
conditions environnantes (température, vent, soleil). Le basées sur un pourcentage de la résistance à la compres-
tableau 3.6.1 en donne un aperçu. sion caractéristique à 28 jours, qui doit être atteinte dans
la zone de surface à la fin de la cure. Ces classes sont à
Le recouvrement au moyen d’une feuille plastique spécifier par l’auteur du projet en tenant compte des
(fig. 3.6.4) est une mesure simple et efficace pour éviter conditions environnantes de l’ouvrage. Le tableau 3.6.2
la dessiccation du béton. Mais la feuille plastique doit donne une corrélation approximative entre les classes
être assurée contre un éventuel soulèvement par le vent. d’exposition et les classes de cure.
De plus, elle risque de laisser des traces en surface du
béton. L’évolution de la résistance à la compression, dans la zone
de surface du béton, est déterminée à l’aide des mé-
Le recours à un produit de cure (fig. 3.6.5), généralement thodes décrites au chapitre 3.8.1. En l’absence de don-
à base de paraffine, réduit également l’évaporation de nées disponibles pour le béton utilisé, il est possible de se
l’eau. Cependant, pour être efficace, le produit de cure référer au tableau 3.6.3, qui offre une détermination
doit être appliqué sur une surface de béton humide mate. simple des durées de cure minimales en fonction de la
Bien que cette couche de protection ait tendance à se classe de cure et de l’évolution de la résistance du béton à
résorber avec le temps, elle peut poser des problèmes de 20° C. La température de l’air mesurée le matin à 7.00
compatibilité lors de l’application ultérieure de couches heures à l’ombre peut être utilisée comme alternative à la
de peinture ou d’une imprégnation hydrofuge. température de surface du béton.
L’arrosage de la surface du béton avec de l’eau est une Tant qu’il n’existe pas de résultats précis de l’évolution de
mesure fréquemment utilisée. L’eau doit être finement la résistance à la compression du béton employé sur la
vaporisée pour que la surface ne soit pas délavée. La va- base de calculs adéquats (valeurs estimées fiables) et
porisation doit se faire sans interruption afin d’éviter un qu’on n’entreprend pas de contrôles lors de l’exécution,
choc thermique provoqué par l’eau froide sur la surface les valeurs minimales de la durée de cure du tableau 3.6.3
chaude du béton et risquer d’induire une fissuration. doivent être respectées. L’évolution de la résistance à la
compression d’un béton est décrite à l’aide du rapport r
(rapport des résistances à la compression moyennes à
2 jours et à 28 jours: r = fc2/fc28) (voir tableau 3.8.2). Ces
valeurs peuvent être influencées par le type et le dosage
des adjuvants employés.
Fig. 3.6.4: Recouvrement d’une dalle en béton au moyen d’une feuille Fig. 3.6.5: Vaporisation d’un produit de cure.
plastique.
et en complément:
couvrir avec une feuille étanche à la vapeur d’eau /
appliquer un produit de cure (curing compound)
Tab. 3.6.2:
Exigences Conditions environnantes Classe Classe de cure Pourcentage nécessaire de la
Spécification de la
d’exposition (NBK) valeur spécifiée de la
classe de cure en
correspondante résistance à la compression
fonction du niveau
caractéristique à 28 jours, d’exigences.
atteinte à la fin de la cure
néant – – NBK 1 – 1)
pas d’exigences concernant
normales p. ex. XC2 NBK 2 35 %
l’étanchéité
élevées exposé aux intempéries p. ex. XC4 NBK 3 50 %
elément d’ouvrage fortement exposé
(gel, sel de déverglaçage) avec une
hautes p. ex. XD3, XF4 NBK 4 70 %
longue durée de service, une haute
résistance à l’abrasion
1) Pour la classe de cure 1 la durée de cure doit être au moins de 12 heures. Ceci à condition que la durée de prise du béton n’excède pas
5 heures et que la température du béton en surface soit au moins de 5° C.
Tab. 3.6.3:
Durée minimale de la cure [jours] 1)
Valeurs indicatives
rapide moyenne lente très lente relatives à la durée
Evolution de la résistance du minimale de cure.
béton à 20° C selon SN EN 206-1 r ≥ 0.50 0.50 > r ≥ 0.30 0.30 > r ≥ 0.15 r < 0.15
3.6.4 Effets de la cure sur les propriétés du béton durci du béton bénéficiant d’une très bonne cure, ce qui corres-
pond approximativement à une classe de résistance.
Toutes les propriétés essentielles du béton durci dé- Cette différence entre les résistances à la compression
pendent du degré d’hydratation du ciment et peuvent augmente encore jusqu’à 10 N/mm2 à l’âge de 90 jours.
être fortement amenuisées par une cure faisant totale- Le béton conservé sous l’eau affiche une montée en résis-
ment défaut ou par une cure insuffisante. Leurs effets tance de 16 % entre 28 et 90 jours, tandis que le béton
sont illustrés à l’exemple des propriétés suivantes: conservé à l’air ne présente qu’une très faible montée en
résistance. Cette comparaison démontre l’importance de
• résistance à la compression la conservation correcte des éprouvettes confectionnées
• absorption d’eau capillaire sur le chantier.
• carbonatation
Absorption d’eau capillaire
Résistance à la compression La capillarité du béton (sorte de béton B) a été déterminée
La figure 3.6.6 montre l’influence de la durée de cure sur pour deux types de conservation (III et IV) souvent ren-
la résistance à la compression de la zone de surface du contrés dans la pratique (tab. 3.6.5). Le type de conserva-
béton. Un béton ayant subi un traitement de cure humide tion III correspond à un recouvrement avec une feuille
de sept jours possède après 90 jours une résistance à la plastique pendant 1 jour après le bétonnage suivi d’une
compression presque deux fois plus élevée qu’un béton conservation jusqu’à 28 jours à une température de 20° C
non curé. On observe également un développement et une humidité relative de l’air de 85 % (bonne cure).
continu de la résistance qui se stabilise à la fin du traite- Pour la conservation du type IV, le béton n’a pas été recou-
ment de la cure humide. La cure est extrêmement impor- vert avec une feuille plastique, mais exposé pendant
tante pour les éléments d’ouvrage dont on exige une 8 heures à un fort courant d’air. Ensuite le béton a été
haute résistance à l’abrasion. conservé jusqu’à 28 jours à l’air à une température de
20° C et 40 % d’humidité relative de l’air (aucune cure).
En absence de cure, la résistance à la compression du
béton n’est pas seulement amoindrie en surface, mais L’éprouvette conservée de manière optimale montre une
sur toute la section. La résistance à la compression d’un pénétration régulière du front d’eau sur toute sa hauteur
béton (sorte de béton B) a été mesurée sur des cubes de de 12.6 mm en moyenne. Pour l’éprouvette conservée
longueur d’arête de 150 mm, conservés de deux manières dans des conditions défavorables, la profondeur de péné-
différentes (I et II selon tab. 3.6.4). La première série (I) a tration moyenne dépasse la valeur précédente d’environ
été conservée jusqu’à 28 jours dans des conditions opti- 5 mm. La profondeur de pénétration maximale de 25 mm
males conformément à la norme, soit sous l’eau à 20° C. est nettement supérieure à celle du béton bien curé et at-
La deuxième série (II) a été conditionnée à une tempéra- teint quasi le niveau de l’armature, aggravant le risque de
ture de 30° C durant 3 jours puis exposée jusqu’à 28 jours corrosion de l’armature (voir chapitre 3.10).
à l’air à une température de 20° C (mauvaise cure). Les ré-
sistances à la compression du béton ayant subi une mau-
vaise cure sont en moyenne 6 N/mm2 inférieures à celles
Fig. 3.6.6:
Résistance à la compression relative [%]
Tab. 3.6.6:
Type de conservation Carbonatation naturelle Eprouvettes après 9 jours de Carbonatation d’un
après 90 jours carbonatation accélérée béton ayant bénéfi-
cié d’une bonne
Série III cure et d’un béton
protection avec une feuille plastique non curé dans des
immédiatement après le bétonnage, conditions défavo-
suivie d’une conservation en chambre rables.
humide (T = 20° C, HR = 85 %)
Série IV
sans feuille de protection plastique,
exposition après confection pendant
8 heures sous un fort courant d’air,
suivie d’une conservation à l’air
(T = 20° C, HR = 40 %)
Carbonatation
La carbonatation d’un béton (sorte de béton B) a été
déterminée pour les deux types de conservation (III et IV)
proches de la pratique, déjà testés pour leur effet sur
la capillarité, mais prolongés jusqu’à l’âge de 90 jours
(tab. 3.6.6).
3.7.1 Température du béton frais La température du granulat a le plus grand impact sur la
température du béton, tandis que la température du ci-
La température du béton frais influe sur le raidissement, ment et de l’eau n’a qu’une influence relativement faible.
sur l’ouvrabilité et sur la prise du béton. La température Un changement de 1 K de la température du béton frais
du béton frais relève d’une importance particulière tant d’un béton courant avec 300 kg/m3 ciment, 1900 kg/m3
sous de fortes chaleurs que par temps froid et sous des granulat (sec) et 150 kg/m3 eau est obtenu en variant:
conditions de gel. Il est possible de calculer la température
du béton frais à partir de la masse, de la température T • la température du granulat d’env. 1.6 K ou
et de la capacité thermique c des composants individuels • la température de l’eau de 4 K ou
du béton: • la température du ciment de 10 K
C · cc · Tc + G · cg · Tg + E · ce · Te Exemple 18:
Tb,fr =
C · cc + G · cg + E · ce Calcul de la température du béton frais
Un béton est composé de 300 kg de ciment avec
C teneur en ciment [kg/m3] Tc = 35° C, 1950 kg de granulat (sec) avec Tg = 15° C et
G teneur en granulat [kg/m3] 150 kg de l’eau de gâchage avec Te = 12° C.
E teneur en eau [kg/m3]
cc capacité thermique spécifique du ciment [kJ/(kg ∙ K)]
La température du béton frais est selon
(valeur de calcul: 0.84 kJ/(kg ∙ K))
cg capacité thermique spécifique du granulat
l’équation 3.7.1:
[kJ/(kg ∙ K)] (valeur de calcul: 0.84 kJ/(kg ∙ K))
300 ∙ 0.84 ∙ 35 + 1950 ∙ 0.84 ∙ 15 + 150 ∙ 4.19 ∙ 12
ce capacité thermique spécifique de l’eau [kJ/(kg ∙ K)] Tb,fr =
(valeur de calcul: 4.19 kJ/(kg ∙ K)) 300 ∙ 0.84 + 1950 ∙ 0.84 + 150 ∙ 4.19
Tc température du ciment [° C]
= 16.3°C
Tg température du granulat [° C]
Te température de l’eau [° C]
Tb, fr température du béton frais [° C]
et selon l’équation 3.7.2:
La température du béton frais peut être calculée d’une Mesures pour abaisser la température du béton frais
manière simplifiée, mais suffisamment précise avec la • stockage à l’ombre du granulat ou refroidissement des
formule approchée suivante: gravillons par un arrosage d’eau (voir chapitre 7.8)
• utiliser de l’eau de gâchage additionnée de glace
en morceaux (réduire la quantité d’eau de gâchage
Tb,fr = 0.1 ∙ Tc + 0.7 ∙ Tg + 0.2 ∙ Te en conséquence)
• refroidir la gâchée ou les composants individuels avec
Eq. 3.7.2 de l’azote liquide
• parquer les véhicules de transport à l’ombre
Normalement, la température absolue d’un élément
d’ouvrage est indiquée en ° C contrairement aux change- Mesures pour élever la température du béton frais
ments de température indiqués en Kelvin (K). Pour des (exemple 19)
raisons de simplification 1° C équivaut à 1 K dans le calcul • chauffer l’eau de gâchage (eau chaude)
ci-dessus. • chauffer le granulat
3.7.2 Bétonnage par temps chaud • reporter le bétonnage à un moment plus frais de la
journée (tôt le matin ou durant la nuit)
En comparaison avec des températures de béton frais de • utiliser des retardateurs de prise, qui retardent l’hydra-
15° C à 20° C, les températures élevées (> 25° C) affectent tation du ciment et prolongent le temps d’ouvrabilité.
les propriétés du béton frais et du béton durci. Les raisons A noter qu’ils ne sont pas efficaces contre un raidisse-
principales sont: ment prématuré par dessiccation du béton et qu’ils exi-
gent une durée de cure prolongée
• l’hydratation du ciment s’accélère lorsque la tempéra- • tenir compte des temps de transport du béton au
ture s’élève et provoque un raidissement plus rapide du moyen d’une marge de consistance lors de la confec-
béton, donc un raccourcissement du temps d’ouvrabilité. tion du béton.
• plus la température est élevée pendant le processus de
durcissement, plus l’hydratation du ciment progresse Mise en place et compactage
rapidement. Ceci a initialement un effet positif sur le • Mise en place et compactage
développement de la résistance. Or, les produits d’hy- • mise en œuvre la plus rapide possible du béton frais
dratation se forment et se répartissent de manière plus • familiariser les ouvriers du chantier avec les particulari-
hétérogène, p. ex. sous forme d’aiguilles d’ettringite tés et les exigences du bétonnage par temps chaud
plus courtes, et la porosité de la pâte de ciment devient • si l’ouvrabilité du béton est insuffisante, renoncer à un
plus grossière. De ce fait, la résistance à la compression rajout d’eau et améliorer la consistance à l’aide d’un
à 28 jours ou plus est plus basse que celle d’un béton fluidifiant
frais qui durcit à env. 20° C. L’expérience montre que la
perte de résistance à 28 jours peut atteindre environ
10 %, lorsque les températures du béton frais et durant
le durcissement s’élèvent de 20° C à 30° C (fig. 3.7.1).
Creux de l’été
Pendant la période d’été, on observe souvent une baisse Exemple 20:
de l’ordre de quelques N/mm2 des valeurs moyennes Estimation de la perte de résistance à la compres-
de la résistance à la compression à 28 jours – ce phéno- sion par un ajout ultérieur d’eau et une conservation
mène est appelé creux de l’été, tandis que l’ouvrabilité du des éprouvettes non conforme à la norme
béton reste quasi constante durant le temps d’observa-
tion (fig. 3.7.2). Réduction de la consistance initiale a0 d’un béton
d’env. ∆a = 30 − 50 mm lors d’une élévation de la
Résistance à la compression à 28 jours [N/mm2] température de T = 20° C à T = 30° C.
60
55
La perte de consistance du béton frais est supposée
50
constante dans le temps pour les deux températures.
45
40
Amélioration de la consistance par un ajout d’eau
35
supplémentaire (voir tab. 3.3.1)
30
∆a = 40 mm → ∆e = +20 l/m3
25
20
Perte de résistance à la compression à 28 jours
Indice de serrage selon Walz [-] (voir tab. 3.3.1 et fig. 3.4.1)
1.10 ∆e = +20 l/m3 → ∆fc,cube = −8 N/mm2
1.05
Conservation des éprouvettes sur le chantier non
0
mars avril mai juin juillet août
. sept. oct. conforme à la norme (voir chap. 3.6.4)
Fig. 3.7.2: Relevé typique de la résistance à la compression et de l’ouvrabilité durant une ∆fc,cube = −6 N/mm2
période d’été. Données du contrôle de qualité d’une centrale à béton.
Règle pratique
La baisse de la résistance à la compression à des tempéra- L’ajout de 10 litres d’eau par m3 de béton en-
tures élevées peut être encore accentuée sur le chantier traîne une perte de résistance à la compression
si l’ouvrabilité est augmentée par un ajout ultérieur à 28 jours qui peut atteindre jusqu’à 5 N/mm2.
d’eau et/ou si les éprouvettes ne sont pas conservées
conformément à la norme.
0.7
• Le béton préchauffé doit être mis en place rapidement
dans le coffrage libéré de glace et de neige et compacté
sans délai.
• Immédiatement après sa mise en place, protéger le
0.6
béton des déperditions de chaleur, afin de maintenir le
développement de la chaleur d’hydratation propre au
ciment. La solution la plus simple consiste à utiliser des
0.5
coffrages en bois possédant des propriétés d’isolation
thermique.
• Le béton fraichement décoffré doit être couvert de
0.4 nattes thermiques (fig. 3.7.5).
+20°C
+20°C
+5°C
+5°C
Béton fibré à ultra-hautes La figure 3.8.2 présente la rupture typique d’un cube.
150–250
performances
L’essai de compression d’un cube sans couches intermé-
diaires ne permet une dilatation transversale qu’en de-
hors de la double pyramide qui subit une compression
La résistance à la compression du béton est essentielle- transversale. La rupture du béton ne résulte que des
ment régie par les propriétés de la pâte de ciment, du contraintes de traction et de cisaillement le long du bord
granulat et de leur adhérence (voir aussi chap. 2.3.1). de cette double pyramide, qui elle-même subsiste à l’es-
Dans le cas d’une mauvaise adhérence, par exemple en sai (voir fig. 3.8.3 a). Si la dilatation transversale n’est pas
cas d’utilisation de granulats mal lavés, cette zone de entravée par des bielles de compression, le béton se fis-
transition va constituer un «maillon faible» et influencer sure verticalement sous l’effet des tractions transversales
négativement les propriétés mécaniques du béton. Par (fig. 3.8.3 b).
contre, l’emploi de granulats concassés ou l’utilisation
d’additions au ciment réactives et finement moulues,
telles que la fumée de silice ou le schiste calciné, per-
mettent une nette amélioration de l’adhérence entre les
granulats et la pâte de ciment, donc des propriétés méca-
niques du béton (fig. 2.1.5–2.1.7). Une haute densité de
la zone de transition entre les granulats et la pâte de ci-
ment et l’emploi de granulats durs constituent des condi-
tions indispensables à l’obtention d'un béton à haute ré-
Fig.3.8.1: Essai de résistance à la compression sur cube. Fig.3.8.2: Rupture typique d’un cube sous forme d’une double pyramide.
Dispersion des valeurs de la résistance à la compression Cette relation se base sur des critères statistiques qui ad-
Les essais de résistance à la compression caractérisés par mettent implicitement une infinité de résultats. Elle peut
une certaine dispersion des résultats. Lorsqu’on effectue être appliquée par des projeteurs dans le cadre d’un di-
un très grand nombre n d’essais, on obtient une réparti- mensionnement, mais elle n’est pas valable dans le cas
tion des résultats de résistance correspondant à une dis- d’un contrôle de conformité à la centrale à béton ou lors
tribution normale de Gauss, définie mathématiquement d’un essai d'identification sur le chantier.
par sa valeur moyenne fcm et son écart type σ associé
(fig. 3.8.5). Evaluation de la résistance à la compression à 28 jours
La formule semi-empirique de Bolomey permet une esti-
mation de la résistance à la compression à 28 jours. Sur la
Fig. 3.8.5:
Distribution statis- base de la résistance à la compression d’éprouvettes de
Distribuition de la fréquence [-]
20 24 28 32 36 40 44 48 52 56 60 64
Résistance à la compression [N/mm2]
c
fc = Kg · fnc · − 0.5
∑xi Eeff + A
valeur moyenne fcm =
n
fc résistance à la compression sur cube [N/mm2]
∑(xi – fcm) 2 Kg coefficient dépendant du type de granulat employé [-]
écart-type σ = pour les granulats du plateau suisse, la valeur de Kg est
(n – 1)
égale à 0.60 pour un granulat roulé et égale à 0.80 pour
un granulat concassé
x i valeurs individuelles de la résistance à la compression [N/mm2] fnc résistance à la compression du mortier selon
n nombre de valeurs de mesure [-] SN EN 196-1 [N/mm2]
en une première approximation, on peut admettre
respectivement des résistances de 40, 50 et 60 N/mm2
Pour le calcul des structures, on définit une valeur de pour les ciments des classes de résistance 32,5; 42,5 et 52,5
référence claire et unique. Dans la norme SIA 262, on se C teneur en ciment [kg/m3]
base sur une valeur caractéristique fck, correspondant Eeff teneur en eau efficace [l/m3]
A teneur en air [l/m3].
au fractile 5 %. Ceci signifie que si l’on effectue un nombre
la teneur en air se situe normalement entre 5 et 25 l/m3.
infini d’essais de résistance à la compression, 5 % des
résultats seront plus petits et 95 % plus grands que fck.
Ce fractile de 5 % sert actuellement de base à la définition Eq. 3.8.2
des classes de résistance à la compression du béton dans La formule 3.8.2 s’applique aux bétons courants avec un
la norme SIA 262. Une classe de résistance C30/37 signi- rapport E/C entre 0.40 et 0.65. Pour les bétons dont la
fie p. ex.: résistance moyenne à la compression sur cube dépasse
70 N/mm2, le granulat peut devenir l’élément le plus
• 30 N/mm2: résistance caractéristique à la compression faible et la formule de Bolomey n’est plus valable.
sur cylindre (fractile 5 %)
• 37 N/mm2: résistance caractéristique à la compression Une autre possibilité d’évaluation est offerte par les
sur cube (fractile 5 %) courbes de Walz (fig. 3.8.6). Elles permettent une estima-
tion rapide de la résistance à la compression à 28 jours
La valeur du fractile se calcule à partir du facteur k valable d’un béton en fonction du rapport E/C et des différentes
pour toute distribution normale de Gauss. Pour un fractile classes de résistance des ciments.
de 5 %, le facteur k équivaut à 1.64. En admettant un écart
type σ = 4.8 N/mm2, on obtient la relation suivante entre
la valeur moyenne et la valeur caractéristique de la résis-
tance à la compression sur cylindre:
Eq. 3.8.1
40 40 40 40
30 30 30 30
20 20 20 20
0.4 0.5 0.6 0.7 0.4 0.5 0.6 0.7 0.4 0.5 0.6 0.7 0.4 0.5 0.6 0.7
rapport E/C rapport E/C rapport E/C rapport E/C
CEM II/B-M (V-LL) 32,5 R CEM I 52,5 N CEM II/A-D 52,5 R CEM III/B 32,5 N-LH/SR
résistance à la compression du béton à l’âge de 28 jours [N/mm²]
60 60 60 60
50 50 50 50
40 40 40 40
30 30 30 30
20 20 20 20
0.4 0.5 0.6 0.7 0.4 0.5 0.6 0.7 0.4 0.5 0.6 0.7 0.4 0.5 0.6 0.7
rapport E/C rapport E/C rapport E/C rapport E/C
Souvent on fait également appel à des méthodes non Une autre possibilité d’estimer l’évolution de la résistance
destructives, qui se basent sur une relation empirique ou à long terme est offerte par le calcul selon le CEB-fib
physique entre la valeur de mesure et la résistance à la Model Code 2010. L’évolution de la résistance de bétons
compression. Des estimations détaillées de l’évolution de normaux et lourds peut être calculée sur la base de la ré-
la résistance du béton sont possibles moyennant l'emploi sistance à la compression moyenne à 28 jours. Le coeffi-
d’une des méthodes suivantes: cient dépendant de l’âge t du béton ßcc (éq. 3.8.4) tient
compte, par l’intermédiaire d’un coefficient s, de la classe
• le calcul de l’évolution de la résistance sur la base de résistance du ciment. Pour une conservation à une
de mesures de température température de 20° C, on applique:
• le calcul de l’évolution de la résistance sur la base
d’une simulation numérique
• la mesure au scléromètre en surface du béton
fcm(t) = ßcc(t) · fcm28
Calcul de l’évolution de la résistance sur la base d’une Les résultats donnés par les équations 3.8.3 et 3.8.4 sont
simulation numérique générés numériquement dans le tableau 3.8.3. Ces résul-
Il s’agit d’une simulation numérique de la méthode pré- tats sont approximatifs car ils ne considèrent ni la com-
sentée au point précédent. Dans le cas présent, l’histo- position effective ni les conditions de mise en place et de
rique des températures atteintes dans la section de béton cure du béton.
n’est pas mesuré, mais simulé numériquement en se ba-
sant sur la chaleur d'hydratation du ciment, la géométrie,
une température admise du béton frais et les conditions
cadre (cure, isolation du coffrage, température ambiante).
Une telle simulation numérique n’est réalisée par des
spécialistes que dans des cas exceptionnels.
Le béton possède encore au-delà d’un âge de 28 jours un Habituellement, on obtient une rupture en traction avec
potentiel de durcissement. L’ampleur de ce durcissement une surface de rupture qui suit la zone de contact entre la
à long terme varie notablement en fonction du type de ci- pâte de ciment et le granulat. Les granulats sont déchaus-
ment, de la composition du béton et d’autres facteurs sés (fig. 3.8.7). Si l’on améliore la qualité de la zone de
d’influence. Il sera d’autant plus grand en comparaison contact, on obtient une résistance à la traction nettement
avec la résistance à la compression à 28 jours que le ci- plus élevée. Si elle s’approche de celle des granulats, la
ment durcit lentement et que les conditions de conserva- rupture se produit plutôt au sein du granulat que le long
tion sont humides et de basse température. de la zone de contact.
Généralités
Sous sollicitation en traction, le béton présente une très
faible résistance et un comportement fragile. Générale-
ment, la résistance à la traction est négligée par les
concepteurs dans leurs calculs statiques. Ceci nécessite
le recours à une armature reprenant intégralement les
contraintes de traction dans les zones tendues. Dans cer-
Fig. 3.8.7: Mode de rupture en traction directe d’une éprouvette dont
tains cas, la résistance à la traction du béton joue cepen- les granulats sont principalement déchaussés.
dant un rôle indispensable sur l’état limite de rupture
d’un élément structural, p. ex. en ce qui concerne la résis-
tance à l’effort tranchant ou au poinçonnement de dalles
dépourvues d'étriers, la transmission des efforts d’une
barre droite à une autre dans une zone de recouvrement,
la diffusion de forces concentrées ainsi que la résistance
du cône d’arrachement d’un ancrage scellé dans le béton.
De plus, la vérification de l’état limite de service nécessite
impérativement de quantifier la résistance à la traction
du béton, afin de déterminer l’amplitude des zones fissu-
rées de la structure.
Fig. 3.8.8:
Méthodes d’essai
Traction directe Traction par fendage Flexion 3 points
de la résistance à (essai Brésilien)
la traction. T F
Principe
P
T F
Charge traction centrée le long de compression le long de deux charge centrée en un point
l’axe du cylindre lignes opposées dans le plan
axial
Eq. 3.8.5
Tab. 3.8.4:
Résistance à la trac- Classe de résistance à la compression
tion moyenne en
fonction de la clas-
C16/20 C20/25 C25/30 C30/37 C35/45 C40/50 C45/55 C50/60
se de résistance à la
compression selon
Valeur moyenne de la
la norme SIA 262. résistance en traction du 1.9 2.2 2.6 2.9 3.2 3.5 3.8 4.1
béton fctm [N/mm2]
Eq. 3.8.6 30
10
3.8.3 Module d’élasticité
Généralités
Le comportement à la déformation est une caractéristique 0
0 −1 −2 −3 −4
importante du matériau. Ce comportement est repré- Déformation ε1 [‰]
senté par la courbe contrainte/déformation (allongement).
Le module d’élasticité d’un matériau correspond au rap-
port contrainte/déformation unitaire. Plus le module
d’élasticité est élevé, plus la contrainte nécessaire pour en-dessous du domaine de déformation plastique. Au
déformer le matériau est élevée. Si le matériau a un com- niveau des contraintes de service le comportement
portement élastique linéaire, son module d’élasticité est du béton est pratiquement linéaire (fig. 3.8.9). Le module
une constante et le matériau retrouve exactement sa lon- d'élasticité du béton dépend directement des proportions
gueur initiale après retrait de la contrainte. Il suit donc volumiques et modules respectifs du granulat et de la
la loi de Hooke: pâte de ciment. De par sa proportion volumique de l'ordre
de 70 % le granulat représente clairement le paramètre
prépondérant. Le module d’élasticité des granulats cou-
σ = E · ε = E · ∆l/l rants varie entre 50 000 et 70 000 N/mm2. Le module de la
pâte de ciment est nettement plus bas et se situe, en
σ contrainte [N/mm2]
principe, entre 15 000 et 22 000 N/mm2.
E module d’élasticité [N/mm2]
ε déformation [‰] Le module d’élasticité correspond à la notion pratique
l longueur de l’éprouvette sans charge [mm] suivante: un module élevé est avantageux pour limiter
∆l changement de longueur de l’éprouvette sous charge [mm] les déformations p. ex. en cas de structures fléchies ou
comprimées (dalles, poutres, piliers). Par contre, un mo-
Eq. 3.8.7 dule bas s’avère plus utile, p. ex. en cas de déformations
imposées (tassement d’appuis, retrait, variations de tem-
Le comportement élastique du béton n’est que partielle- pérature), parce qu’il en résulte de plus faibles contraintes
ment linéaire. Les courbes contrainte-déformation de de traction et donc un risque de fissuration réduit.
la pâte de ciment et du granulat sont en majeure partie
linéaires. Mais la déformation du béton n’est pas directe-
ment proportionnelle à la contrainte et croît plus rapide-
ment que la contrainte. Les courbes contrainte/déforma-
tion ne sont pas linéaires, mais s’incurvent de plus en
plus lorsque le niveau de contrainte s’approche de la rup-
ture. Le comportement non-linéaire du béton est expliqué
par la formation de microfissures dans la zone de transi-
tion entre le granulat et la pâte de ciment. En général, le
niveau de chargement du béton en service est nettement
inférieur à la charge de rupture, respectivement bien
Contrainte σ
Pour les contraintes de service, il est permis d’admettre
un comportement quasi élastique du béton et de le dé-
crire par un module fixe pour un niveau de charge défini.
La courbe contrainte-déformation contient, non seule-
σa
ment des parts de déformations élastiques dépendant
du temps, mais aussi des déformations permanentes
(résiduelles) lors de la réduction de la contrainte. En répé-
tant les cycles charge/décharge, cette déformation rési-
duelle tend vers une valeur limite et on observe un com- Δσ
portement pratiquement élastique. La mesure du module
d’élasticité selon la norme SIA SN EN 12390-13 est basée
sur ce principe (cas normal, méthode B).
σb
Le module d’élasticité est déterminé par un essai de com- 1 2 3 Δε
pression sur cylindre ou prisme (fig. 3.8.10). Les éprou-
vettes sont soumises à trois cycles de charge/décharge Déformation ε
avec un niveau de charge inférieur de 0.5 à 1.0 N/mm2 et Fig. 3.8.11: Détermination du module d’élasticité d’un béton soumis
un niveau de charge supérieur correspondant à un tiers à des cycles de charge/décharge.
Ecm = kE · 3 fcm
Eq. 3.8.8
granulat alluvionnaire
40000
calcaire
35000 concasssé
30000
roches micacées
25000
20000
15000
10000
5000
Fig. 3.8.13: Comportement à la déformation d’une plaque mince de
0 béton fibré à ultra-hautes performances (voir chapitre 7.3).
15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75
Résistance à la compression sur cylindres à 28 jours [N/mm2]
granulat roulé (site 1)
granulat roulé (site 2)
granulat alpin concassé
domaines entre les courbes: bétons courants à granulat naturel
selon SIA 262
Fig. 3.8.12: Module d’élasticité en fonction de la résistance à la com-
pression sur cylindre à 28 jours pour différents bétons.
3 ≈ 0.80
7 ≈ 0.90
28 ≈ 1.0
56 ≈ 1.05
90 ≈ 1.07
3.9.1 Introduction
lt − l0 ∆l
εs(t) = =
l0 l0
Le béton peut aussi se déformer indépendamment d’une
contrainte externe. Ces déformations résultent des chan- εs(t) déformation de retrait au moment t [-]*
gements de conditions d’humidité (retrait et gonflement) lt longueur au moment t [mm]
l0 longueur initiale [mm]
ou de température (fig. 3.9.1). En plus de cela, des réac-
∆l différence de longueur [mm]
tions de gonflement interne sont également possibles
avec des compositions de béton inadéquates ou sous cer- * au lieu de l’expression sans unité de la déformation de retrait,
on emploie souvent les dimensions suivantes: [‰] ou [mm/m]
taines conditions environnantes (voir chapitres 8.6 et 8.7).
Eq. 3.9.1
Lorsque les déformations sont entravées, des auto-
contraintes et des contraintes imposées apparaissent. Les
autocontraintes se créent lorsque l’élément d’ouvrage Le retrait affecte essentiellement la pâte de ciment et
lui-même empêche la déformation. Les contraintes impo- dépend de la part volumique et du module d’élasticité
sées proviennent des conditions cadre externes, p. ex. de la pâte de ciment. Les granulats courants ne contri-
une entrave par une fixation. Si les contraintes atteignent buent pas au retrait. La déformation de retrait est in-
la résistance à la traction du béton, le risque de fissura- fluencée principalement par la composition du béton,
tion s’accroît. Lorsque la déformation est importante, le les conditions d’humidité ambiantes et les dimensions de
module d’élasticité et le degré d’entrave sont élevés, les l’élément d’ouvrage. On distingue quatre types de retrait:
sollicitations à la traction sont augmentées. Elles peuvent
diminuer sous l’effet du fluage, en particulier au jeune • le retrait plastique ou capillaire
âge du béton. • le retrait chimique et endogène
• le retrait de dessiccation
• le retrait de carbonatation
3.9.2 Retrait et gonflement
Le retrait de carbonatation n’a pas d’importance pratique,
Généralités puisque les déformations associées y sont très faibles. Il
Le retrait est défini comme une diminution volumique ne sera pas traité par la suite. Les informations concernant
d’un matériau de construction poreux induite par une les désordres dus à la fissuration induite par le retrait
perte d’eau. En revanche, l’augmentation de volume pro- sont données au chapitre 8.4.
voquée par une absorption d’eau est désignée comme
gonflement. Le gonflement hydrique n’a pas d’impor- Retrait plastique ou capillaire
tance pratique puisque les déformations qui l’accom- Le retrait capillaire, aussi appelé retrait plastique, est dû
pagnent sont négligeables. Dans ce qui suit, il ne sera pas aux tensions capillaires créées lors de l’évaporation de
traité. Le retrait dépend donc des pertes d’eau et est ex- l’eau du béton frais. Une pression négative se développe
primé dans la pratique par une déformation de retrait li- alors notamment dans la zone proche de la surface du
néaire ou unidimensionnelle: béton, c.-à-d. un vide capillaire exerçant une force de
contraction entre les fines particules solides du béton
frais dont il résulte une plus grande compacité. Ce phéno-
mène purement physique est illustré de manière schéma-
tique à l’aide de trois phases à la figure 3.9.1 pour une
surface de béton en train de sécher.
Exemple 21: Fig. 3.9.1: Les trois phases du retrait plastique. Les particules solides
sont représentées de manière simplifiée par des billes.
Calcul de la diminution du volume due au retrait
chimique
masse ciment mC = 100 g
masse volumique ciment t ρC = 3.1 g/cm3 c.-à-d. env. 0.18 ‰. Le retrait des bétons à ultra-hautes
→ volume ciment VC = 33 cm3 performances est pratiquement exclusivement endo-
gène. La déformation de retrait se situe à env. 0.8 ‰.
pâte de ciment à l’état frais (E/C=0.40)
→ volume eau VE = 40 cm3 La norme SIA 262 fournit des valeurs indicatives pour le
retrait endogène εca pour différents bétons en fonction de
volume pâte de ciment à l’état frais VCL = VC + VE = l’âge du béton (fig. 3.9.2).
33 + 40 = 73 cm3
C50/60
chimique VRC = 6 cm3
0.10
volume pâte de ciment durcie VCS =
C40/50
(VCL − VRC)/ VCL = (73 − 6)/73 = 92 %
0.08
0.60 0.50
0.70 ment à 400 kg/m3 pour une teneur en eau de 175 kg/m3
1.20 implique un retrait final seulement légèrement plus
250 0.40 élevé, d’environ 0.52 ‰.
1.00
Le retrait de dessiccation εcd d’un béton courant peut être
225
estimé selon la norme SIA 262 comme suit:
0.80
0 Eq. 3.9.2
150 200 300 400 500 600 700
Teneur en ciment [kg/m3]
teneur en eau l/m3 1 3 Des valeurs indicatives du retrait final de dessiccation
rapport E/C εcd,∞ et du coefficient β(t − ts)tenant compte du début
2
du retrait sont données aux figures 3.9.4 et 3.9.5.
Fig. 3.9.3: Retrait final en fonction de la teneur en eau et en ciment et du rapport E/C
(mesuré sur prismes de 100⊗100⊗400 mm sous une humidité relative de l’air de 50 % à partir
du 5ème jour). Le graphique s’applique aux bétons avec un ciment CEM I ou CEM II. Les coefficients β(t − ts) pour 30 ans sont aussi valables
pour des périodes de plus de 30 ans. La hauteur relative
d’un élément de construction h0 est:
Retrait de dessiccation
Ce type de retrait est lié au séchage du béton durci et ré-
sulte d'échanges hydriques avec le milieu environnant. Le 2 ∙ Ac
h0 =
phénomène débute dès le décoffrage ou la fin de la cure u
et peut durer des années, voire des décennies dans le cas h0 hauteur relative de l’élément de construction [mm]
d'éléments massifs. La cinétique du retrait de dessicca- A c aire de la section du béton [mm2]
tion est plus rapide dans le cas de bétons avec un rapport u proportion du périmètre de section exposée au séchage
E/C élevé, d’humidité d’air faible, d’un élément mince, [mm]
Le retrait de dessiccation est plus fortement influencé par Le retrait spécifique εcs d’un béton courant se compose du
un changement de la teneur en eau que par un change- retrait de dessiccation εcd et du retrait endogène εca:
ment de la teneur en ciment.
à l’extérieur
à l’intérieur
Pour certaines applications, il est intéressant de connaître
la valeur de retrait du béton. Différentes méthodes de
C20/25 mesure existent en laboratoire.
0.6
La méthode la plus fréquemment employée consiste à
mesurer le retrait du béton durci. En Suisse, la procédure
C50/60 est décrite dans la norme SIA 262/1, annexe F et est réali-
C40/50
0.4 sée sur des prismes de dimensions 120 ⊗ 120 ⊗ 360 mm.
0.35 La mesure initiale se fait 24 heures après la confection
des éprouvettes. Ces dernières sont ensuite conservées à
une température de 20° C et une humidité relative de l’air
0.2 de 70 %. Les mesures des déformations de retrait sont ré-
alisées à des intervalles fixes. Sur la base des change-
ments de longueur, on calcule à tout moment la valeur de
retrait. Cette méthode permet de prendre en compte le
0 retrait chimique, le retrait endogène et le retrait de des-
0 20 40 60 70 80 100
Humidité relative de l’air RH [%]
siccation du béton durci.
Fig. 3.9.4: Valeurs indicatives du retrait final de dessiccation εcd,∞ des
bétons selon la norme SIA 262 pour des plages typiques d’humidité Les relations illustrées dans la figure 3.9.6 ne s’appliquent
relative de l’air. qu’aux ciments CEM I et CEM II. L’évolution au cours du
temps du retrait des bétons à base de ciment CEM III est
très différente, puisque le retrait de dessiccation des pre-
1.0
miers jours et semaines est nettement plus grand.
β(t – ts ) [-]
0.95 h0 = 60 mm
m
0.8
m
0
10
m
=
m
h
0
m
20
0.6
m
=
0
h
0
30
m
m
=
0
h
0
50
=
0.4
h
0
0.2
0.1 h0 = 600 mm
0
1 2 3 7 28 90 1 5 20 30
Jours Ans
t – ts
Tab. 3.9.1:
Section circulaire, Section carrée, p. ex. Section rectangulaire, Section rectangulaire, Hauteur relative h0
p. ex. piliers ronds des piliers carrés p. ex. mur, dalle p. ex. radier pour différentes
géométries d’élé-
Géométrie de l’élément ments de construc-
h h
de construction 1) tion et conditions
a de séchage.
r r a 1.0 m 1.0 m
Conditions de séchage sur tout le périmètre sur tout le périmètre sur deux côtés sur un côté
h0 r a/2 h 2∙h
1) les flèches dans les graphiques indiquent la direction de séchage
Fig. 3.9.6:
0.5
0.3
Exemple 22b:
Estimation du retrait des éprouvettes confection-
0.2
200 250 300 350 400 nées avec le béton de la couche de roulement, essai
Volume de la pâte de ciment [l/m3]
selon SIA 262/1, annexe (120 ⊗ 120 ⊗ 360 mm)
Tab. 3.9.2:
Valeurs indicatives Types de retrait Apparition Valeur de retrait [‰] Remarque
des différents types
de retrait pour
des sortes usuelles le problème existe surtout en cas de grandes
Retrait plastique durant les premières
de béton jusqu’à 4.0 surfaces (radiers, dalles) et des bétons sans
ou capillaire heures jusqu’à la prise
eau de ressuage
jusqu’à
à partir de la prise 0.1 • conservation à l’air très humide (90 % HR)
Retrait de dessiccation
pendant des années 0.3 • conservation à l’extérieur (70 % HR)
0.5 • conservation à l’intérieur, à l’air sec (50 % HR)
450
Chaleur d’hydratation [J/g]
εT = αT ∙ ∆T
400
εT dilatation thermique [-]*
αT coefficient de dilatation thermique [K−1] 350
∆T différence de température [K]
300
* au lieu de l’expression sans unité de la dilatation thermique, on 270
emploie souvent les dimensions suivantes: [‰] ou [mm/m] 250
200
Eq. 3.9.5
150
Le coefficient de dilatation thermique αT idépend essen-
tiellement de la composition, du taux d’humidité et du 100
type de granulat du béton. Il varie entre 6 ∙ 10−6 et
50
15 ∙ 10−6 ∙ K−1. Dans le cadre de l’analyse structurale, on
admet pour un béton courant une valeur αT = 10 ∙ 10−6 ∙ K−1
0
et pour un béton léger une valeur αT = 8 ∙ 10−6 ∙ K−1. Ces 0 12 24 36 41 48 60 72
valeurs, comparables au coefficient de dilatation ther- Temps [h]
classe de résistance 52,5
mique de l’acier, confèrent un comportement favorable p.ex. Fortico 5R, Normo 5R, Albaro 5R
au matériau de construction composite,comme peut classe de résistance 42,5
l’être le béton armé. p.ex. Normo 4, Robusto 4R – 5, Optimo, Fluvio 4
classe de résistance 32,5
L’équation 3.9.5 donne p. ex. pour ∆T = 20 K une dilatation p.ex. Normo 3, Modero 3B
thermique εT = 0.2 ‰. Fig. 3.9.7: Chaleur d’hydratation en fonction du temps pour différents
types de ciment Holcim (déterminée selon SN EN 196-9 (Langavant)).
Températures et contraintes au sein de l’élément de vée que la température ambiante, de sorte que le béton
construction en surface se refroidisse et se contracte rapidement.
Température maximale de l’élément de construction Cette déformation est entravée par le béton au cœur de
Il existe une corrélation entre la chaleur d’hydratation du l’élément. Il en résulte un état d’autocontraintes dans
ciment et la température maximale atteinte en moyenne la section pouvant conduire à une fissuration de la zone
dans l’élément de construction. Tant que la chaleur d’hy- de bordure du béton. La fissuration résultant des gra-
dratation dégagée, à un moment donné, dépasse la cha- dients thermiques se produit généralement peu après le
leur dissipée, à la surface de l’élément de construction, la décoffrage ou l’enlèvement des nattes thermiques.
température moyenne dans l’élément de construction
augmente. En conséquence le béton se dilate. Si le dépla- Des contraintes de traction peuvent apparaître entre
cement est entravé, il va en résulter une contrainte de différents éléments de construction en cas de bétonnage
compression. Cette dernière est cependant très limitée d’un nouvel élément directement en contact avec un
car le béton présente un très faible module d’élasticité béton déjà existant. Le nouveau béton s’échauffe, tandis
à cet âge. Lors de la phase de refroidissement, le béton se que l’ancien béton est déjà durci et refroidi. Au moment
contracte pour retrouver approximativement ses dimen- du refroidissement, le nouveau béton cherchera à se
sions d’origine. Le module d'élasticité augmente forte- contracter, mais en est empêché par le contact avec l’an-
ment avec l’âge entre la phase d'échauffement et celle de cien béton. Les contraintes provoquées par cette entrave
refroidissement. La contrainte de traction engendrée à la déformation peuvent conduire à une fissuration.
par le refroidissement est donc nettement supérieure à
la contrainte de compression engendrée lors de l’échauf- La figure 3.9.9 montre les résultats de mesures de tempé-
fement et elle peut conduire à une fissuration. rature d'une étape de radier de 1.10 m d'épaisseur et
l’évaluation qualitative de l’historique des contraintes en-
Pour des éléments massifs d’une épaisseur de 2 m, le gendrées par la chaleur d’hydratation dissipée.
pic de la température maximale n’est souvent atteint
qu’après 3 ou 4 jours.
Fig. 3.9.8:
Variations de tem-
pérature et état
d’autocontraintes
dans un élément
massif. max. ∆T
σt
contraintes de compression
contraintes de traction
60
Température [ºC]
Fig. 3.9.9:
Tmax = 53.3ºC Résultats de me-
sures de tempéra-
50 ture d’une étape de
radier de 1.10 m
d’épaisseur (en
haut) et évaluation
40 qualitative de l’his-
2 jours enlèvement des béton au coeur torique des
nattes thermiques
ΔT 12.4ºC contraintes engen-
au 5ième jour
30 drées par la chaleur
béton en bordure d’hydratation dissi-
pée (en bas).
20
air
14.5ºC
10
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Temps [jours]
frissures en surface
résultant
traction
Contrainte/Résistance
de ΔT
résultant
de Tmax
compression
Fig. 3.10.1:
Dégradation de l’armature
Développement
schématique des
dégradations dans état limite de dégradation
un élément de
béton armé.
∆czul.
cnom
Temps
phase d’initiation phase de dégradation
carbonatation,
corrosion de l’armature
pénétration de chlorures
Fig. 3.10.2: Variation de l’enrobage de l’armature.
Durée de vie (Source: Technik und Forschung im Betonbau (TFB), Wildegg).
3.10.2 Perte de la protection contre la corrosion due Béton avec CEM I: non carbonaté (à gauche), carbonaté (à droite).
à la carbonatation
Généralités
La carbonatation du béton est le résultat de réactions
chimiques entre les composants alcalins de la pâte de ci-
ment durci et le dioxyde de carbone (CO2). Les réactions
n’ont lieu qu’en présence d’eau en quantité suffisante. La
carbonatation conduit à un abaissement de la valeur pH
de la solution interstitielle initialement > 12.5 à env. 9.0.
Sous ces conditions, l’acier d’armature n’est plus passivé
dans le béton et peut commencer à se corroder. Béton avec CEM III/B: non carbonaté (à gauche), carbonaté (à droite).
Représentation
schématique de la
type B
vitesse relative de
carbonatation et de Données: A = 0, K = 5.0 mm/a, dk = cnom = 35 mm
corrosion en fonc-
(voir tab. 3.10.1)
tion de l’humidité
relative de l’air. 0.5
dK2 352
t= = = 49 ans
K2 5.02
0
40 60 80 100
Humidité de l’air relative [%]
Puisque la vitesse d’avancement de la carbonatation
carbonatation
sous des conditions naturelles est plutôt faible, un essai
corrosion
de carbonatation accélérée a été développé pour les
contrôles de conformité. En Suisse, le coefficient de car-
La vitesse d’évolution du phénomène de carbonatation bonatation est considéré comme la grandeur de mesure
est plus élevée pour une humidité relative de l’air (HR) de la résistance à la carbonatation du béton. La carbona-
d’environs 55 à 80 %. Un béton complètement saturé ne tation est accélérée dans une enceinte avec une teneur
se carbonate pratiquement pas, puisque la vitesse de en CO2 enrichie à 4.0 % vol. de l’air. Les profondeurs de
diffusion du CO2 dans la solution interstitielle est ralentie carbonatation sont mesurées à différents intervalles de
d’un facteur de 3 à 4 en comparaison avec un béton temps sur les quatre côtés d’une tranche de prisme fendu,
moins humide. Au dessous d’une humidité relative de dont on calcule la valeur moyenne pour chaque côté
l’air d’env. 40 %, le béton se carbonate à peine, à cause du (fig. 3.10.5). A partir des quatre profondeurs moyennes
manque d’eau libre dans le béton, nécessaire à la réaction de carbonatation, on calcule par régression linéaire la
de carbonatation. La vitesse de corrosion est très faible constante A et le coefficient de carbonatation Ks (fig.
jusqu’à une humidité relative de l’air de 70 % et augmente 3.10.6).
soudainement à partir de 85 % HR pour atteindre son
maximum à env. 95 % HR, puis retombe quasi à zéro dans 20
Profondeur de carbonatation [mm]
y = KS + A
le béton saturé, parce que l’oxygène nécessaire à la corro-
R2 = 0.990
sion de l’acier manque. 15
10
−KS
0 A
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
t1/2 [temps en jours]
valeurs de mesure (racine carrée du temps)
1 éprouvette dans la presse d’essai 2 fendage des tranches de béton 3 vaporisation de la solution de phénol-
phthaléine*
4 mesure initiale 5 mesure après 7 jours 6 mesure après 28 jours 7 mesure après 36 jours
Le coefficient de carbonatation obtenu par l’essai de tous les types de ciment pour la sorte de béton B (classe
carbonatation accélérée Ks est ensuite transformé en un d’exposition XC3, rapport maximal E/C = 0.60). La figure
coefficient de carbonatation sous des conditions natu- 3.10.7 illustre la résistance à la carbonatation des bétons
relles KN à l’aide de l’équation 3.10.2. La valeur du coeffi- de la sorte B avec différents types de ciment. La ligne
cient est d’autant plus basse que la résistance à la carbo- rouge correspond à la valeur limite de la résistance à la
natation est élevée: carbonatation pour une durée de service de 50 ans selon
la norme SN EN 206-1. Les bétons avec des ciments CEM
II/B-LL et CEM III/B dépassent nettement la valeur limite.
KN = a · b · c · KS = 2.6 · KS
Tab. 3.10.2:
KN coefficient de carbonatation sous des conditions naturelles Durée de Résistance à la carbonatation KN Epaisseur Valeurs limites de
avec une teneur en CO2 de l’air de 0.04 % vol. [mm/a0.5] service [a] [mm/an0.5] d’enrobage la résistance à la
KS coefficient de carbonatation [mm] carbonatation et
a facteur de transformation de 1 jour à 1 an: (365/1)0.5 de l’épaisseur de
sorte de béton B: 5.0 35 l’enrobage pour dif-
b facteur de transformation de 4.0 à 0.04 % vol. CO2: (0.04/4.0)0.5 50
c facteur de correction pour la carbonatation accélérée: 1.36
sorte de béton C, D et E: 5.0 40 férentes durées de
service.
sorte de béton B: 4.0 35
100
sorte de béton C, D et E: 4.5 40
Eq. 3.10.2
Fig. 3.10.7:
du béton est décrite dans l’annexe I de la norme SIA 262/1. Résistance à la
6
Dans le tableau 3.10.2 figurent les valeurs limites de la carbonatation des
valeur limite KN = 5.0mm/a0.5 bétons de la sorte B
résistance à la carbonatation selon la norme SIA 262/1 5
avec différents
(essai de conformité) et l’épaisseur de l’enrobage néces- 4 types de ciment.
saire, tout en considérant deux durées de service, puisque
3
les exigences de la norme SIA 262 relatives à l’épaisseur
d’enrobage s’appliquent uniquement pour une durée de 2
service de 50 ans.
1
3.10.3 Perte de la protection contre la corrosion due aux influencée par les paramètres de technologie du béton et
chlorures par ceux de l’environnement suivants:
Fig. 3.10.8:
Procédure d’essai
de la détermination
de la résistance aux
chlorures.
La figure 3.11.1 représente l’interface (réception du béton) Contrôles sur béton frais et durci pour un béton à
qui marque le passage de la responsabilité de la centrale propriétés spécifiées
à béton à l’entreprise de construction, dans le cas d’un Les possibilités de contrôle des propriétés du béton sont
béton livré depuis une centrale fixe sur un chantier. indiquées au tableau 3.11.2. Les contrôles du béton frais
sont exécutés selon la norme SN EN 12350 (voir chapitre
3.3). La résistance à la compression peut être mesurée sur
cubes selon la norme SN EN 12390 ou sur carottes selon
Fig. 3.11.1: Responsabilité: Responsabilité:
Interface (réception entreprise de construction centrale à béton la norme SN EN 12504. Les essais de durabilité sont réali-
du béton) entre la sés sur des éprouvettes ou sur des carottes prélevées
centrale à béton et dans l’ouvrage. On distingue trois types d’essais différents,
l’entreprise de
réception du béton
construction.
appelés Testing Type (TT):
Tab. 3.11.2:
Essais Exigences relatives aux échantillons et éprouvettes Type d’essai Critères pour l’évaluation Possibilités de
des résultats contrôle des
propriétés du béton
Béton frais Selon norme SN EN 12350 ff. Spécifique au projet selon la norme
SN EN 13670.
Confection selon norme SN EN 12390-1
Les essais du béton sur le chantier sont à répartir réguliè- de résistance aux sulfates doit être définie en fonction
rement durant les périodes de bétonnage. En l’absence du projet. La transposition des résultats d’essai de résis-
de prescriptions spécifiques au projet, la fréquence des es- tance aux sulfates est à évaluer par un spécialiste. La
sais correspond à celle indiquée dans les tableaux 3.11.3 même règle s’applique au retrait et au fluage.
et 3.11.4. La fréquence d’essai sur carottes pour les types
d’essais TT-2 et TT-3 est à spécifier en fonction du projet. Les critères de conformité des propriétés de béton frais
Le nombre d’éprouvettes à fabriquer pour les essais de et durci pour le type d’essai TT-1 sont décrits au chapitre
béton durci des classes d’exécution 2 et 3 dépend soit des 2.3.2. Les critères d’acceptation des résultats des essais
quantités produites soit des durées de bétonnage. Il faut de durabilité pour le type d’essai TT-2 sont indiqués au
appliquer la règle qui donne le plus grand nombre d’essais. tableau 3.11.5. Ces valeurs indicatives ne peuvent être
Les essais doivent être réalisés en principe pour chaque employées comme valeurs limites que si leur applicabilité
béton. Les bétons avec les mêmes constituants et un a été prouvée par des essais. Elles peuvent être modifiées
même rapport E/C, mais avec un granulat d’un diamètre en fonction du projet. Les critères d’acceptation du
maximal différent, peuvent être considérés comme module d’élasticité, du retrait et du fluage sont aussi à
une famille de béton avec un nombre d’essais adapté en définir en fonction du projet. La procédure d’épreuve
fonction. La fréquence des essais de résistance à la RAG de la résistance à la RAG n’est pas adaptée aux carottes.
doit être définie en fonction du projet. La transposition Pour le type d’essai TT-3 selon la norme SIA 262/1, il
des résultats de l’essai de performance est réglée dans n’existe pas de critères d’acceptation.
le cahier technique SIA 2042. La fréquence des essais
Tab. 3.11.3:
Fréquence des es- Classe d’exécution
sais de béton frais Essai sur béton frais
sur le chantier
1 2 3
pour béton à pro-
priétés spécifiées
Bulletin de livraison chaque livraison
selon la norme
Examen visuel
SN EN 13670. par sondage chaque livraison
(homogénéité d’aspect)
Fig. 3.11.2:
Contrôle de béton
frais sur le chantier.
Tab. 3.11.5:
Essai Essai selon Valeur moyenne indicative Valeur indicative de la Valeurs indicatives
norme SIA 262/1 moyenne plus l’écart pour la valeur
maximum admissible moyenne et la va-
leur moyenne plus
Perméabilité à l’eau qw Annexe A ≤ 12 g/m2h ≤ 14 g/m2h l’écart maximum
admissible des es-
50 ans2) ≤ 5.3 mm/an1/2 ≤ 5.8 mm/an1/2 sais de durabilités
Résistance à la selon la norme
Annexe I XC3: ≤ 4.3 mm/an1/2 XC3: ≤ 4.6 mm/an1/2 SIA 262/1 (type
carbonatation KN 1) 100 ans2) d’essai TT-2) selon
XC4: ≤ 4.8 mm/an1/2 XC4: KN ≤ 5.1 mm/an1/2 la norme
SN EN 13670.
Résistance aux chlorures DCl Annexe B ≤ 12 ∙ 10−12 m2/s ≤ 14 ∙ 10−12 m2/s