2 . 3 L ’électrocardiogramme.....................................................................................................1
2 . 5 La coronarographie ............................................................................................................1
6 Infarctus du Myocarde................................................................................................................ 6
6 . 3 Diagnostic différentiel......................................................................................................... 1
6 . 4 Evolution.............................................................................................................................. 1
6 . 5 Complications...................................................................................................................... 1
6 . 7 Traitement............................................................................................................................1
OBJECTIFS
ENC :
I RAPPEL PHYSIOPATHOLOGIQUE
- Les sténoses stables , (voir Figure 1 : Plaque stable) riches en fibres musculaires
lisses et pauvres en inclusion lipidique progressent généralement lentement et
régulièrement. Lorsque le niveau d’obstruction dépasse 70 % de réduction du calibre
artériel, la sténose devient significative c’est à dire qu’elle limite l’écoulement sanguin
coronaire notamment lors de l’effort lorsque les besoins du myocarde sont augmentés.
Dans la majorité des cas cependant, le développement lent et progressif des plaques
athéromateuses stables laisse le temps à une circulation collatérale de suppléance de se
développer. Dans certains cas, cette collatéralité est suffisante pour assurer les besoins
énergétiques du myocarde en aval de la sténose et la progression lésionnelle n’engendre
donc aucun symptôme.
Dans d’autres cas, la réponse de la circulation collatérale est insuffisante ; le débit
coronaire ne peut plus suivre l’augmentation des besoins en oxygène du myocarde lors
de l’effort ou du stress. Le tableau clinique réalisé est généralement l’angor d’effort.
* Parfois, le phénomène de thrombose est très limité ; il n’y a pas de gêne à l’écoulement
sanguin. Il n’y a aucune traduction clinique.
Progression régulière de la plaque - 1) Circulation collatérale insuffisante : ischémie deffort possible quand
sténose > 70 % - 2) Circulation collatérale suffisant : pas de symptôme
En cas de sténose fixe significative stable, lors de l’effort, l’augmentation des besoins
dépasse les capacités d’augmentation des apports, elles mêmes réduites du fait de la
sténose. Survient alors une ischémie myocardique entièrement et rapidement réversible
à l’arrêt de l’effort. Cette ischémie se traduit habituellement par un angor d’effort ;
l’électrocardiogramme effectué en per critique enregistrerait un sous décalage
ischémique du segment ST.
Lorsqu’il existe une sténose critique, par exemple en cas de plaque coronaire rompue avec
thrombus sub occlusif, le débit coronaire de repos peut diminuer en dessous du niveau
nécessaire à assurer les besoins. Il se produit une ischémie de repos intermittente dont
la durée se situe généralement entre 3 et 15 mn. L’électrocardiogramme per critique
montrerait un sous décalage du segment ST, des ondes T négatives, exceptionnellement
un sus décalage transitoire de ST. La rémanence de ces signes ischémiques peut être de
plusieurs heures voire persister dans les formes les plus graves entre 2 crises.
L’occlusion chronique d’une artère coronaire, si elle n’a pas été brutale, ne s’accompagne
pas obligatoirement d’une destruction du myocarde d’aval. Celui-ci peut rester normo
contractile si une circulation collatérale d’excellente qualité s’est développée. Celui-ci
peut être akinétique mais vivant (hibernation myocardique) si la circulation collatérale
est plus pauvre, insuffisante pour assurer la contraction mais suffisante pour maintenir
la viabilité. Dans cette situation, une reperfusion par angioplastie ou par chirurgie est
susceptible de normaliser la contractilité.
Elle peut être associée ou se limiter à une dyspnée, l’élément douloureux étant absent
(blockpnée d’effort).
L’administration de Trinitrine sublinguale fait disparaître la douleur en 1 à 2 mn ; la
valeur discriminative de ce test dans l’angor d’effort, où la douleur disparaît de toute
façon rapidement est cependant médiocre.
- Par contre, si le patient était capable de fournir des efforts physiques importants
sans douleur, puis, du jour au lendemain, est limité par un angor déclenché par une
simple marche ou équivalent il s’agit d’un angor d’effort accéléré, correspondant
vraisemblablement à un phénomène de rupture de plaque thrombose et nécessitant une
prise en charge analogue à celle d’un angor instable.
Ce premier contact clinique comportera bien sûr l’inventaire des facteurs de risque
athéromateux.
II.3 L'ÉLECTROCARDIOGRAMME
- Il existe des faux positifs de l’épreuve d’effort d’autant plus fréquents que la
prévalence, « à priori », de la maladie coronaire est faible.
II.5 LA CORONAROGRAPHIE
- Elle permet de préciser l’extension anatomique des lésions qui représente l’un des
éléments du pronostic permettant de distinguer les atteintes mono bi et tri tronculaires.
- Lorsque la clinique et les examens non invasifs n’ont pu établir le diagnostic avec
certitude.
- Chez les patients plus âgés, sans signe de gravité initial et/ou en présence d’une
comorbidité significative, il peut être raisonnable de ne pas effectuer de
coronarographie de première intention et de la réserver aux patients non contrôlables
par un traitement médicamenteux.
Depuis quelques années, les sociétés savantes de cardiologie ont proposé une
nouvelle dénomination essentiellement basée sur la physiopathologie :
Cette classification « nouvelle » ne doit pas faire perdre de vue le fait que l’angor
instable « syndrome coronaire aigu sans sus décalage de ST précède
chronologiquement, s’il n’est pas traité, l’infarctus myocardique (syndrome
coronaire aigu avec sus décalage de ST).
L’entité syndrome coronaire aigue sans sus décalage de ST est pour le clinicien
assez hétérogène puisque regroupant des situations d’angor instable où la fonction
ventriculaire gauche est strictement normale et des infarctus non transmuraux,
parfois très étendus, dont la gravité et les complications évolutives sont très voisines
de celles de l’infarctus avec sus décalage de ST. Nous avons, dans ce texte, choisi de
conserver la classification plus « clinique » d’angor stable, d’angor instable et
infarctus.
Il s’agit, en pratique de toutes les formes cliniques d’angine de poitrine pouvant évoluer
à très court terme (quelques minutes à quelques jours) vers la constitution d’un
infarctus myocardique. Dans l’écrasante majorité des cas d’une plaque coronaire
rompue avec thrombus sub occlusif est à l’origine de ce syndrome.
• L’iso enzyme MB de la CPK (CPK MB) est modérément sensible, spécifique, les
taux sanguins deviennent contributifs à partir de la 6ème heure après le début
clinique de l’infarctus. Ce dosage enzymatique, très bon marché a une sensibilité
largement suffisante pour rendre compte des dégâts cellulaires observés lors de
l’infarctus transmural (avec sus décalage de ST).
Dans l’infarctus avec sus décalage de ST, le recours au dosage de Troponine est donc
inutilement coûteux.
Rappelons que l’élévation des marqueurs biologiques est retardée de plusieurs
heures. La décision d’une reperfusion coronaire (thrombolyse ou angioplastie) doit
donc se faire sur les seules données clinique et ECG sans attendre les résultats des
marqueurs biologiques.
La Troponine est un marqueur très sensible, spécifique s’élevant à la 6ème heure
après le début d’un syndrome coronaire aigu. Sa grande sensibilité permet de
détecter des zones de micro nécroses cellulaires fréquentes dans l’angor instable.
C’est donc dans l’angor instable (ou syndrome coronaire aigu sans sus décalage de
ST) que les taux sanguins de Troponine trouvent leurs indications.
Si la Troponine est élevée, dans un contexte de douleurs thoraciques suspectent, le
diagnostic d’angor instable est confirmé.
• L’élévation étant retardée, deux dosages successifs à 6 heures d’intervalle sont
cependant nécessaires.
• Il existe un certain parallélisme entre l’importance de l’élévation de la
Troponine et le pronostic.
Attention cependant :
a) Deux Troponines négatives à 6 heures d’intervalle éliminent les formes les plus
graves d’angor instable mais n’éliminent pas le diagnostic de maladie coronaire.
D’autres investigations peuvent être nécessaires si la suspicion clinique est forte.
b) Il existe des causes non coronaire à l’élévation de la Troponine. Une Troponine
positive n’a donc de valeur de diagnostic formelle que si le contexte clinique et/ou
électrocardiographique est évocateur d’angor instable.
- Le diagnostic d’angor instable est confirmé par une élévation des taux sanguins de
Troponine et/ou la mise en évidence de signe d’ischémie per critique sur l’ECG ; une
coronarographie sera généralement réalisée (voir figures 4,5,6).
Figure 4
Angor instable avec ondes T négatives en antérieur et Troponine élevée. Sténose étagée de lIVA proximale.
Figure 5
Figure 6
Angor instable chez un patient diabétique mal équilibré. Coronaire droite : lésions multiples étagées, mauvais
lit daval. Revascularisation impossible.
- Après l’épreuve d’effort, lorsqu’elle est positive et que le diagnostic est affirmé
mise en route du traitement médicamenteux de la maladie coronaire stable
comportant :
- S’il existe des lésions à haut risque anatomique (voir figure 7) : sténose du tronc
commun, sténose de l’IVA proximale, sténose tritronculaire, l’indication à une
revascularisation est formelle quelque soit l’efficacité du traitement médicamenteux.
Selon l’aspect anatomique des lésions, cette revascularisation sera effectuée soit par
pontage aorto coronaire (quasi exclusivement réservée aux atteintes pluri tronculaires)
- En cas de sténose d’un gros tronc coronaire (en dehors de l’IVA proximale ou
l’indication est impérative de première intention) facilement accessible à une
angioplastie (sténose non calcifiée sur une grosse artère indemne de tortuosité) le
rapport bénéfice/risque d’une angioplastie de première intention sans chercher
préalablement à tester l’efficacité du traitement médicamenteux seul, est raisonnable.
- Dans les autres cas : lésions à plus haut risque d’accident d’angioplastie, sténose ne
concernant que des artères de petits ou moyens calibres il n’y a pas d’indication à une
revascularisation de première intention (voir figure 8). Le patient sera réévalué à
l’effort sous traitement médical. Si il reste symptomatique malgré le traitement ou si
l’épreuve d’effort reste positive malgré le traitement une revascularisation sera alors
envisagée en deuxième intention.
Lorsque l’indication d’une angioplastie coronaire a été retenue celle-ci est quasi
constamment assortie de l’implantation d’une endoprothèse qui améliore le
pourcentage de succès et diminue le risque d’occlusion aigu de l’artère en cours de
procédure.
Figure 7
Sténose tritronculaire sur une coronaire gauche de gros territoire (dominance anatomique gauche), lit d'aval
de bonne qualité. Indication au triple pontage.
Figure 8
Angor d'effort. Sténose ostiale d'une diagonale de petit calibre. Pas d'indication de revascularisation.
Traitement médicamenteux.
B) Prise en charge initiale de l’angor instable. Dès que le diagnostic d’angor instable
aura été suspecté, le patient sera adressé soit en Unité de Soins Intensifs Cardiologique
si le diagnostic est certain ou probable soit vers un SAU si le diagnostic n’est que
« possible ».
2) Certains angors, notamment d’effort, sont liés à une augmentation des besoins en
oxygène d’un myocarde hypertrophique notamment en cas de rétrécissement
valvulaire aortique, plus rarement d’insuffisance aortique ou de cardiomyopathie
hypertrophique.
5) Enfin, l’angor de repos, donc par définition instable, peut être lié non pas à la rupture
d’une plaque coronaire mais à l’augmentation brutale et importante des besoins en
oxygène du myocarde ou une diminution du débit sanguin coronaire total. Cet angor
« fonctionnel » ne survient jamais sur des coronaires rigoureusement saines mais
souvent sur des lésions athéromateuses stables modérément sténosantes. Il s’agit des
douleurs angineuses de repos observées lors des anémies graves des hypoxémies
sévères au cours ou au décours d’un épisode de trouble du rythme rapide, en cas
d’hyperthyroïdie ou lors de l’utilisation de certains médicaments tachycardisants (fortes
doses de bêtamimétiques dans l’asthme par exemple).
Les deux étapes probablement les plus décisives dans la prise en charge de l’infarctus
sont :
Cette occlusion thrombotique complète d’une artère coronaire survient, dans environ 50
% des cas brutalement, le thrombus occlusif se constituant en quelques minutes. Dans
l’autre moitié des cas, le thrombus est initialement sub occlusif et le reste pendant
quelques heures à quelques jours avant d’évoluer vers l’occlusion complète. En
reprenant l’interrogatoire des patients hospitalisés pour infarctus, 50 % d’entres eux ont
effectivement présenté, dans les heures ou jours précédents, des douleurs angineuses
intermittentes prémonitoires qui n’ont malheureusement pas suscité de consultation.
1) Conséquences cellulaires
des mécanismes compensateurs sont mis en jeu afin de maintenir, pendant les
premières heures et les premiers jours de l’infarctus un débit cardiaque acceptable. Il
s’agit essentiellement d’une augmentation du tonus adrénergique entraînant une
hyperkinésie compensatrice des segments non nécrosés. Ces mécanismes
compensateurs ne sont pas dénués d’effet délétère : effet arythmogène, notamment
ventriculaire, des catécholamines et augmentation des besoins en oxygène des
territoires non nécrosés souvent eux mêmes irrigués par des artères coronaires
athéromateuses et sténosées.
a) Circonstances de survenue
La plupart du temps la douleur débute sans facteur déclenchant particulier ; le début
clinique survient plus volontiers dans les 3 premières heures suivant le réveil. Il existe
parfois un facteur déclenchant identifiable : effort physique intense sportif (notamment
effort de résistance), stress intense, sevrage brutal d’un traitement par anti-agrégants
plaquettaires ou bêtabloquants.
Dans 50 % des cas la grande douleur infarctoïde est authentiquement inaugurale . Dans
50 % des cas elle a été précédée, quelques heures ou quelques jours auparavant par des
douleurs angineuses de repos réalisant un angor instable qui aura malheureusement été
méconnu.
Figure 9
Infarctus antérieur phase aigue à la 3ème heure. Onde T géantes ischémiques avec début dun sus décalage de
ST et de constitution des ondes Q.
Figure 10
Infarctus inférieur à la 3ème heure. Onde de PARDEE en D2, D3, VF. Miroir en antéro-latéral.
Figure 11
Infarctus antérieur étendu à la 36ème heure. Onde Q de V1 à V4. Segment ST en cours de normalisation. Onde
T négative D1, VL, V1-V6.
Figure 12
Infarctus antérieur étendu à la 12ème heure. Infarctus compliqué dun bloc de branche droit. Onde Q en
antérieur étendu et sus décalage de ST dans les mêmes dérivations.
Figure 13
Infarctus inférieur au 4ème jour. Onde Q en D3, VF, segment ST presque normalisé. Onde T négative.
- Entre la 6ème et la 12ème heure l’aspect électrique le plus habituel dans le territoire
nécrosé est donc la coexistence d’une onde Q et d’un sus décalage du segment ST. Les
signes électriques de l’infarctus du myocarde sont caractéristiques par le groupement
des dérivations concernées selon une topographie coronaire :
postérieure d’un infarctus inférieur (D2, D3, VF + V7, V8, V9). Rarement l’infarctus peut
se limiter aux dérivations V7, V8, V9 et ne sera visible sur le tracé standard que par des
signes en miroir en V1, V2 (onde R d’amplitude excessive). L’extension au ventricule
droit d’un infarctus inférieur sera recherchée dans les dérivations V3R, V4R
- Dans 25 à 30 % des cas l’infarctus myocardique ne s’accompagnera pas de la
constitution en onde Q ; il s’agit d’infarctus non transmuraux concernant uniquement
les zones sous endocardiques du myocarde. Les signes électriques en seront le plus
souvent un sous-décalage profond et persistant du segment ST ; plus rarement un sus-
décalage non accompagné d’onde Q. Ces infarctus non transmuraux correspondent en
pratique à deux situations bien différentes :
- il peut s’agir d’une zone très limitée de nécroses sous endocardiques, sans
altération importante de la fonction ventriculaire gauche et avec un mouvement
enzymatique minime représentant une forme charnière entre l’angor instable et
l’infarctus myocardique.*
- parfois, notamment chez le sujet âgé et chez le coronarien chronique il peut s’agir
d’une vaste zone de nécroses sous endocardiques, parfois quasi circonférencielles
s’accompagnant d’une altération importante de la fonction ventriculaire gauche avec
franche élévation des enzymes cardiaques. Cette deuxième forme représente un
véritable infarctus dont le pronostic est généralement médiocre nécessitant donc une
prise en charge thérapeutique très incisive.
Le diagnostique ECG d’un infarctus est impossible (tout du moins de façon fiable), chez
les patients porteurs d’un bloc de branche gauche préexistant, de certaines formes du
syndrome de Wolf Parkinson White et surtout d’un pacemaker définitif. Dans ces trois
situations le diagnostic sera basé sur la clinique, la biologie et l’échographie cardiaque.
L’évolution ultérieure des signes électriques est assez variable. Si le patient a été
reperfusé avec succès le courant de lésion (sus décalage de ST) aura tendance à
régresser rapidement en quelques heures. En l’absence de reperfusion cette
normalisation se fera en quelques jours ; la persistance d’un sus décalage du segment
ST au delà du 5-6ème jour peut faire redouter la constitution d’un anévrysme
ventriculaire. L’onde T a tendance à se négativer à partir de la 24-48ème heure. L’onde
Q de nécrose persiste indéfiniment dans la majorité des cas permettant le diagnostic
rétrospectif d’un infarctus myocardique. Dans environ 25 % des cas, surtout dans les
topographies inférieures ou latérales, l’onde Q peut disparaître en quelques semaines à
quelques mois.
Les autres examens complémentaires ne servent qu’à confirmer le diagnostic dans les
cas les plus difficiles et préciser le pronostic. Leur réalisation ne doit en rien retarder
les deux priorités absolues que sont la mise en sécurité rythmique et la reperfusion
coronaire.
Les examens biologiques sont dominés par le dosage des marqueurs cellulaires de la
nécrose myocardique :
Figure 14
Infarctus antérieur étendu inaugural chez un gros fumeur de la cinquantaine. Coronarographie effectuée à la
2ème heure. Occlusion thrombolytique de l'IVA proximale.
Figure 15
Contrôle après angioplastie et implantation dun stent. Restauration dun flux coronaire normal.
Figure 16
Ventriculographie à la phase aigue dun infarctus antérieur. Akinésie et aspect « figé » de lapex et de la
paroi antérieure.
1–Dissection aortique
Il s’agit d’une pathologie extrêmement grave mais environ 50 à 100 fois moins fréquente
que l’infarctus myocardique. Ce diagnostic ne doit être évoqué que si, chez un malade
présentant une douleur thoracique constrictive intense, l’électrocardiogramme s’avère
normal.
2-La péricardite aiguë peut occasionner des douleurs thoraciques intenses d’allure
infarctoïde. Le diagnostic sera orienté par :
VII.4 EVOLUTION
Un retour direct à domicile est possible au 5ème jour si les conditions de logement
sont bonnes, l’environnement familial présent et si le relais a été pris avec le médecin
généraliste et le cardiologue libéral pour assurer la poursuite du suivi.
VII.5 COMPLICATIONS
- Les tachycardies ventriculaires sont plus rares, survenant dans les 48 premières
heures, elles n’ont pas de valeur péjorative sur le pronostic à terme ; elle peuvent
survenir lors de la reperfusion coronaire (arythmie de reperfusion) n’ayant alors aucune
signification fâcheuse. Lorsque la tachycardie ventriculaire est soutenue prolongée, il en
résulte, du fait de la tachycardie extrême, une diminution du remplissage ventriculaire
gauche et donc un risque d’insuffisance cardiaque aiguë. Dans ce contexte, la
cardioversion immédiate est nécessaire.
Complications hémodynamiques
- Soit lors d’un infarctus récidivé, même d’extension moyenne chez un patient ayant
déjà une altération importante, pré existante de la fonction ventriculaire gauche du fait
d’un infarctus ancien.
2 ) Les états de choc observés à la phase aiguë de l’infarctus ne sont cependant pas
tous des chocs cardiogéniques.
Lorsqu’il existe un état de choc avec présence de signes droits mais sans œdème
pulmonaire, trois complications de l’infarctus doivent être évoquées :
Lorsqu’il existe un état de choc sans signe droit, ni œdème pulmonaire, il s’agit
vraisemblablement d’un choc hypo volémique dont les étiologies sont nombreuses dans
ce contexte :
3) Le choc vagal est fréquent et parfois grave. Il complique, dés les premières minutes,
certaines nécroses inférieures ou latérales ; les territoires myocardiques considérés sont
particulièrement riches en récepteurs nociceptifs cholinergique dont la stimulation par
l’ischémie peut provoquer une hypertonie vagale profonde. Les signes cliniques en sont
sueurs, nausées, vomissement, parfois bâillements ou hoquet. Il existe une bradycardie
et parfois une hypotension profonde pouvant aller jusqu’à l’état de choc. La tolérance
hémodynamique est particulièrement mauvaise lorsqu’il existe une extension
ventriculaire droite de l’infarctus. Le traitement comprend, dés la phase pré
hospitalière, l’administration d’ATROPINE par voie sous cutanée, il est parfois
nécessaire d’instaurer une expansion volémique. Cette hypertonie vagale se dissipe
rapidement, surtout en cas de reperfusion réussie.
Le diagnostic doit être évoqué à la phase aiguë d’un infarctus inférieur lorsqu’il existe
des signes de choc ou de pré choc coexistants avec une turgescence jugulaire, mais sans
constatation d’œdème pulmonaire clinique ou radiologique. Le diagnostic peut être
confirmé par la constatation d’un sus décalage du segment ST dans les dérivations V3r
V4r. L’échographie cardiaque permet de confirmer le diagnostic (ventricule droit figé
ne se remplissant guère en diastole) et de préciser l’extension des dégâts à la face
inférieure du VG. Le meilleurs traitement est la reperfusion immédiate par angioplastie
coronaire. A la coronarographie, il existe souvent une occlusion toute proximale de la
coronaire droite. Après reperfusion, les signes hémodynamiques s’estompent
généralement extrêmement rapidement en quelques dizaines de minutes. Le traitement
pharmacologique repose sur la correction d’une éventuelle bradycardie (ATROPINE,
sonde d’entraînement électrosystolique), une expansion volumique prudente et parfois
l’utilisation elle aussi prudente d’inotropes positifs. Dans ce contexte, l’administration de
dérivés nitrés est formellement contre indiquée pouvant aggraver l’état de choc.
Les complications mécaniques sont devenues beaucoup plus rares depuis la large
utilisation des techniques de reperfusion. Il s’agit de :
- La rupture d’un pilier de la mitrale est plus grave se traduisant par un OAP massif
et souvent un choc cardiogénique. Un traitement chirurgical urgent représente parfois
la seule possibilité thérapeutique.
Complications thrombo-enboliques
Elle sont devenues plus rares du fait d’une large utilisation des anticoagulations, de la
réduction de la taille de la nécrose et de la mobilisation précoce des patients.
Il peut s’agir :
- de phlébites compliquées d’embolies pulmonaires de plus en plus rares.
- d’un thrombus mural ventriculaire gauche constitué au contact d’un vaste territoire
nécrosé; susceptible d’embolie artérielle périphérique,
- enfin d’une thrombose de l’oreillette gauche compliquant un trouble du rythme
auriculaire.
VIII.2 TRAITEMENT
La prise en charge de l’infarctus est donc une course contre la montre diagnostique
et thérapeutique.
Au domicile du patient :
A l’arrivée du SAMU :
- Il existe de nombreuses contre indications relatives dont l’âge avancé et l’HTA. Ces
contre indications relatives nécessitent une discussion affinée du rapport
bénéfices/risques. Les risques du traitement thrombolytique comporte 0,5 à 1 %
d’hémorragies mortelles, notamment cérébrales ; 3 à 4 % d’hémorragies sévères
notamment digestives et enfin 4 à 5 % d’hémorragies mineures.
- Héparine de bas poids moléculaire par voie sous cutanée, utilisée pendant les 3 à 5
premiers jours,
- Nous avons précédemment envisagé les conditions d’un retour précoce et direct à
domicile.
Une réadaptation physique à l’effort, sous contrôle cardiologique, était quasi
systématique lorsque les durées d’hospitalisation et d’alitement étaient nettement plus
prolongées qu’actuellement entraînant donc un déconditionnement musculaire. Cette
complication iatrogène de la prise en charge d’un infarctus est devenue exceptionnelle.
La réadaptation reste cependant très utile dans certains cas :
- Le sevrage tabagique fait bien entendu partie intégrante de ce traitement, qui sera
longuement expliqué au patient et à sa famille le jour de sa sortie.
Leur pronostic à moyen et long terme s’est considérablement amélioré ces deux
dernières décennies du fait :
- Une fois par an, contrôle des facteurs de risque biologiques : cholestérol, HDL
cholestérol permettant le calcul du LDL cholestérol, triglycéride, glycémie.
- Réalisation une fois par an d’une épreuve d’effort effectuée sous traitement
médicamenteux afin de déceler une éventuelle ischémie encore silencieuse qui
- la fonction ventriculaire gauche échographique sera évaluée tous les 2-3 ans si elle est
initialement normale, tous les ans si il existe des séquelles ventriculaires significatives.