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Gouvernance
Depuis 2007, l'indice mis en place par la fondation Mo Ibrahim évalue l'efficacité de l'action
publique des États africains et, avec les notes obtenues (de 1 à 100), établit un classement. La
note moyenne du continent a faiblement évolué, passant de 49,9 en 2007 à 50,1 en 2016. La
meilleure moyenne régionale se situe en Afrique australe : 58,9 ; et la plus faible en Afrique
centrale : 40,9681.
L'Afrique est l'un des continents où la corruption est la plus répandue selon l'ONG
Transparency International : « 3 pays parmi les 10 plus mal classés sont dans la zone Moyen-
Orient et Afrique du nord - Irak, Libye et Soudan. […] En Afrique subsaharienne […] 40 des
46 pays de la région montrent de sérieux problèmes de corruption trad 3,682. »
Économie informelle
L'économie informelle est définie par le Bureau international du travail depuis 1993683, avec
une révision en 2003684, ce qui permet d'avoir des mesures comparables d'un pays à l’autre.
Son poids dans l'économie du continent est considérable, compris entre 40 et 75 % du PIB (20
à 37 % en ne considérant que l'activité hors agriculture685,686,notes 103), causant notamment un
manque à gagner fiscal important688. La pression fiscale est cependant, en Afrique, une des
plus basses du monde et elle est probablement insuffisante689. Selon la Banque mondiale
« pour déclencher un financement de développement durable, il faut 20 à 24 % de pression
fiscale. La moyenne africaine se situe à environ 17 % (35 % dans les pays riches) ; la
première puissance économique africaine, le Nigeria, atteint à peine 8 %690. »
Mondialisation
L'Afrique est inscrite dans la mondialisation économique depuis toujours notamment par sa
façade méditerranéenne et orientale.
Le Périple de la mer Érythrée, récit de voyages datant du Ier siècle, atteste d'un commerce
intercontinentalnotes 105 depuis une zone allant de l'Égypte à la Tanzanie, en direction de la
péninsule arabique, de l'Inde et de la Méditerranée et portant sur des produits tels que l'ivoire,
les épices, la cannelle, l'encens, le styrax, le lapis-lazuli, les topazes, les turquoises, la soie,
l'indigo, sans oublier les esclaves qui se retrouvent en Inde et en Chine700,701.
Dès l'an mil l'or du Monomotapa part vers l'Inde via Kilwa dans les ports duquel s'échangent
cotonnades et verroteries705. La période qui correspond au Moyen Âge européen est l'âge d'or
de l'Afrique avec les grands empires du Ghana, du Mali et Songhaï. C'est aussi l'âge de l'or.
Kanga Moussa, dixième mansa (roi des rois) de l'empire du Mali dans le premier tiers du
XIVe siècle, considéré comme l’un des hommes les plus riches de l’histoire de l'humanité706,
contrôle de facto tout le commerce du métal précieux dans le bassin méditerranéen707.
À l'époque actuelle, la place du continent dans le commerce mondial est minime, environ 3 %
en valeur710 et il ne représente que 1,6 % du PIB mondial (4,5 % en parité de pouvoir
d'achat)711.
Le continent est donc souvent présenté comme « périphérique » ou « en marge »712,713. « C'est
indéniable si l'on raisonne en termes de PIB714. » Cependant, on le considère aussi comme
globalement (même historiquementnotes 107) marginalisé718 alors que l'étude du temps long
montre l'évidence du contraire y compris à l'époque récente : « c'est faux pour d'innombrables
raisons : économiques mais aussi stragégiques, démographiques, culturelles et
humaines714 »719.
Intégration régionale
À un niveau plus restreint, l'intégration régionale est considérée comme une des clés du
développement économique du continent723,724,notes 109,725,726,727. À cet effet, le continent s'est doté
depuis les années 1970 de diverses institutions régionales à vocation intégrative (CEDEAO,
UMA, UEMOA, SADC, CEEAC, EAC, IGAD pour les plus importantes728) : unions
douanières, marché commun, zones de libre échange, etc. Essentiellement tournées vers
l'action économique, ces institutions ont aussi, plus tardivement, pris une dimension politique
et diplomatique en contribuant notamment à la résolution des conflits ; ainsi, l'ECOMOG,
sous l'égide de la CEDAO, est-elle une force d'interposition régionale similaire aux casques
bleus de l'ONU729.
L'intégration est cependant très en retard ; le commerce intra-africain ne représente que 10 %
des échanges et est polarisé autour de quelques pays (Afrique du Sud, Côte d'Ivoire, Nigeria,
Kenya, Zimbabwe et Ghana) et porte pour un tiers sur le pétrole, sachant que, par ailleurs, les
échanges informels créent des zones de libre-échange de facto730,731.
Le projet panafricain « MAEP » (mécanisme africain d'évaluation par les pairs), quant à lui,
vise, sous l'égide du NEPAD, à promouvoir la bonne gouvernance732.