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20-890-A-10
Toute référence à cet article doit porter la mention : Martin C, Navez ML et Prades JM. Anesthésie locale et régionale en oto-rhino-laryngologie. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits
réservés), Oto-rhino-laryngologie, 20-890-A-10, 2001, 15 p.
20-890-A-10 Anesthésie locale et régionale en oto-rhino-laryngologie Oto-rhino-laryngologie
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Oto-rhino-laryngologie Anesthésie locale et régionale en oto-rhino-laryngologie 20-890-A-10
Emlat pendant 120 minutes pour ablation de molluscum Les signes de toxicité intéressent dans un premier temps la sphère
contagiosum. La dose de pommade utilisée a varié de 0,30 à cérébrale puis le système cardiovasculaire (excepté pour la
0,60 mg·kg–1, ce qui correspond à des doses de lidocaïne et de bupivacaïne où les signes de toxicité cardiaque et cérébrale sont
prilocaïne de 7,6 à 20 mg·kg–1. Les pics plasmatiques maximaux ont contemporains). Les signes annonciateurs, comme
été de 315 ng·mL–1 pour la lidocaïne et de 315 ng·mL-1 pour la l’engourdissement ou les paresthésies des lèvres, les sensations de
prilocaïne. Ces taux sont très inférieurs à ceux retrouvés après une vertige, les bourdonnements d’oreilles, les troubles visuels, la
anesthésie caudale, ou après un bloc pénien [52]. désorientation temporospatiale, la somnolence, les secousses
Actuellement, en France, l’utilisation de crème analgésique est musculaires, précèdent la crise convulsive généralisée. La toxicité
autorisée à partir de l’âge de 1 mois. Le respect des doses prévient neurologique est de loin la plus fréquente. Les signes avant-coureurs
tout danger de méthémoglobinémie, rapportée chez le nourrisson permettent de faire très vite le diagnostic et de traiter [38].
de moins de 3 mois. Cette crème est contre-indiquée toutefois chez La toxicité cardiaque est liée au ralentissement de la conduction et à
le patient traité par des médicaments méthémoglobinisants comme une dépression myocardique (allongement de l’intervalle PR,
les sulfamides [9]. élargissent du QRS, bradycardie) et à une vasodilatation
Des accidents ont été décrits à type d’allergies cutanées, érythèmes, périphérique. Elle apparaît à des doses élevées, souvent supérieures
de brûlures locales avec prurit (rares), de méthémoglobinémie (qui à deux fois la dose convulsivante. Elle provoque une hypotension,
peut être corrigée avec 1 à 2 mg·kg -1 de bleu de méthylène), une bradycardie et au maximum un arrêt cardiaque [39].
d’accidents convulsifs chez le petit enfant. Ces accidents de La toxicité concerne par ordre décroissant l’étidocaïne, la
surdosage sont rares et surtout liés à l’utilisation sur des peaux bupivacaïne, la ropivacaïne, la lidocaïne et la mépivacaïne. Aux
pathologiques où le taux d’absorption n’est plus contrôlable. doses toxiques se produisent des troubles du rythme ventriculaire
(tachycardie ou fibrillation) et des troubles de conduction (bloc
Autres anesthésiques cutanés utilisés en topique auriculoventriculaire, torsades de pointes). La ropivacaïne, isomère
Plusieurs autres mélanges ont été proposés, le « tétracaïne 0,5 %, lévogyre pur, est plus efficace en termes de bloc nerveux, tout en
adrénaline 1/2 000, cocaïne 11,8 % » (TAC) introduit en 1980 par étant moins toxique [38].
Pryor, et le « lidocaïne 4 %, adrénaline 1/2 000, cocaïne 11,8 % » Plusieurs accidents toxiques ont été décrits avec la cocaïne. Les effets
(LAT), tous deux utilisés dans la réparation des plaies cutanées, sans secondaires intéressent le système nerveux central à type
différence d’efficacité. Il convient de respecter les posologies car il d’excitation, de logorrhée, suivies de dépression pouvant aller
existe un risque toxique potentiel, en particulier neurologique jusqu’au coma. L’euphorie est souvent le premier signe de toxicité ;
(convulsions, excitation) [20, 25, 50]. elle apparaît rapidement en 2 à 5 minutes. Les effets cardio-
vasculaires de la cocaïne reproduisent ceux des amphétamines. La
¶ Vasoconstricteurs stimulation sympathique engendre une tachycardie, une
augmentation de la contractilité du myocarde, une vasoconstriction,
Ils ont pour but de réduire la résorption sanguine et d’augmenter la une bronchodilatation, une dilatation des pupilles, une
fixation neuronale. Ils augmentent ainsi la durée du bloc augmentation de la tonicité musculaire, une hyperthermie centrale.
anesthésique et réduisent la toxicité des anesthésiques locaux. Le En fait, les accidents sévères, suivis de décès, relèvent
produit le plus largement utilisé est l’adrénaline. C’est le plus essentiellement de la prise abusive de cocaïne [3, 33].
efficace et le moins nocif. La concentration optimale est de 1/200 000.
La prévention des effets toxiques impose :
Elle est le plus souvent mélangée aux anesthésiques locaux à des
concentrations variables (lidocaïne 2 % au 1/80 000, lidocaïne 1 % – de respecter la dose conseillée ;
au 1/100 000, bupivacaïne au 1/200 000). La dose à ne pas dépasser – de vérifier en permanence et avant toute injection l’absence
est de 0,25 mg chez l’adulte, ce qui correspond à 50 mL au 1/200 000, d’effraction vasculaire. Au niveau de la face, la densité vasculaire et
ou 25 mL au 1/100 000, ou 20 mL au 1/80 000. l’absorption muqueuse importantes peuvent induire une résorption
Cependant, son injection doit être prudente à proximité des artères massive, d’où un risque d’accident plus important ;
terminales ou dans les blocs périorbitaires où il existe un risque de
– d’utiliser des vasoconstricteurs en association pour les raisons
spasme artériel et d’ischémie (artère centrale de la rétine), en
évoquées (cf supra). La tachycardie induite par le passage dans le
particulier chez l’enfant.
territoire vasculaire permet de faire le diagnostic d’effraction
Les autres vasoconstricteurs utilisés sont la noradrénaline, surtout à accidentelle, d’où l’importance de réaliser une injection lente en
usage dentaire, l’ornipressine, le corbasyl, la néosynéphrine. Les gardant le contact verbal avec le patient et en surveillant son
mélanges d’anesthésiques locaux utilisés sous forme topique sont comportement [39].
souvent associés à des vasoconstricteurs comme la naphazoline, ou
[38, 58] Le traitement curatif des effets toxiques doit être précoce. Il comporte :
l’oxymétazoline .
– l’administration d’oxygène ;
TOXICITÉ – le traitement des convulsions ;
La toxicité des anesthésiques locaux injectés au niveau des sites – le contrôle hémodynamique : remplissage vasculaire,
d’action est différente de celle des produits injectés par voie administration de vasopresseurs (épinéphrine, adrénaline...) ;
systémique, car seule la concentration plasmatique après absorption – la réanimation cardiorespiratoire : oxygénation, ventilation,
est responsable de toxicité [39] ; d’où la relative sécurité des massage cardiaque externe, adrénaline, choc électrique…
anesthésiques locaux injectés correctement et à bonne dose, le L’hypersensibilité aux anesthésiques locaux est rare, exceptionnelle avec
danger venant alors essentiellement de l’effraction vasculaire et des les amides (moins de dix cas documentés) ; des accidents ont été
surdosages accidentels. En raison de la haute densité capillaire et de décrits avec les esters (allergie au noyau para-aminobenzoïque). Le
la rapidité d’absorption, l’injection des anesthésiques locaux au diagnostic est souvent porté par excès. Il s’agit le plus souvent de
niveau des muqueuses peut toutefois générer des taux plasmatiques malaises, de type vagal ou liés à un passage massif d’adrénaline, et
comparables à ceux d’une injection intraveineuse [39, 45, 58]. d’accidents secondaires au surdosage. Il convient donc d’être
La toxicité systémique des anesthésiques locaux est liée à leur action prudent lors de l’utilisation de solutions adrénalinées chez les
au niveau des canaux sodiques et concerne donc les organes riches patients coronariens [39]. Les phénomènes allergiques (respiratoires
en membranes excitables comme le myocarde et le cerveau. La ou choc anaphylactique) sont surtout le fait des conservateurs
toxicité dépend de la dose injectée, de l’effraction vasculaire associés : métabisulfites et parabens. Ces produits doivent être exclus
éventuelle, de l’agent utilisé (procaïne < lidocaïne < ropivacaïne des différentes préparations chez le patient allergique (asthme,
< bupivacaïne), de la vitesse d’injection et de l’utilisation éventuelle polypose nasale de Vidal) ; l’adrénaline pure est alors associée de
de vasoconstricteurs [38, 39]. manière extemporanée.
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Modes de réalisation de l’anesthésie plus difficile et demande une bonne connaissance anatomique. La
quantité d’anesthésique local nécessaire est beaucoup plus réduite.
locale
Elle ne déforme pas les structures anatomiques et ne dilacère pas les
tissus puisque l’injection est le plus souvent réalisée à distance du
ANESTHÉSIE DE CONTACT
champ opératoire, ce qui est un avantage dans les plaies souillées et
¶ Anesthésie transcutanée les lésions dermiques infectées.
Elle est obtenue en appliquant sur la peau une solution La réalisation de l’anesthésie tronculaire est précédée d’une
d’anesthésiques locaux [17, 36, 52]. recherche de la sensibilité dans le territoire concerné afin de
La crème analgésique Emlat représente actuellement le produit de diagnostiquer d’éventuels déficits nerveux liés au traumatisme
choix mais son action analgésique ne dépasse pas 5 mm de initial et qui pourraient être imputés à tort aux effets de l’anesthésie
profondeur. Elle doit être appliquée au niveau de la zone intéressée locale.
et laissée en couche épaisse sous un pansement occlusif. Un temps Le choix entre l’anesthésie par infiltration et l’anesthésie tronculaire
d’application suffisant (1 à 2 heures) est un élément essentiel du est fonction de l’importance de la zone opérée, de la chirurgie et de
succès de l’analgésie. La vitesse de pénétration dépend de l’expérience de l’opérateur.
l’épaisseur de la peau ; elle est donc plus rapide au niveau de la face
où la peau est fine (dès 30 minutes sur le front et les joues).
Cette crème est bien tolérée. Les manifestations cutanées observées, Environnement de l’anesthésie locale
pâleur après 30 minutes d’application et rougeur après 2 heures, ne
sont que le corollaire de son action locale. L’utilisation de ce produit
sur les muqueuses n’est pas autorisée en France. CONSULTATION PRÉANESTHÉSIQUE
¶ Anesthésie muqueuse [13, 22, 26, 32, 37, 48] Elle est obligatoire, en dehors des anesthésies locales strictes, et
réalisée plusieurs jours avant l’acte chirurgical, excepté dans le cadre
L’anesthésie de contact peut être réalisée par dispersion d’une
de l’urgence. Elle comporte un examen clinique, un entretien avec le
solution de lidocaïne sur les muqueuses nasale, buccale, laryngée et
patient qui reçoit toutes les informations concernant l’anesthésie
trachéale. Elle permet la réalisation de petits gestes sur les
(recommandations pour la préanesthésie, formulaire lu et remis au
muqueuses oropharyngée et nasosinusienne ; elle facilite l’intubation
patient, traitements à arrêter ou à poursuivre, conditions de retour
et la mise en place du laryngoscope, le passage du bronchoscope ou
au domicile si la chirurgie est pratiquée en ambulatoire), une
de l’œsophagoscope lors des explorations endoscopiques.
préparation psychologique à l’anesthésie.
L’absorption des anesthésiques locaux par ces muqueuses est
immédiate et massive, entraînant un taux sérique d’emblée L’examen clinique comporte un interrogatoire évaluant les fonctions
important. La lidocaïne à 5 % est la plus largement utilisée, associée cognitives du patient et/ou de son entourage (surtout si l’acte
ou non à un vasoconstricteur (naphazoline). La cocaïne est plus opératoire est réalisé en ambulatoire), les traitements et antécédents
largement utilisée au niveau nasal. du patient (remplacé éventuellement par un questionnaire remis au
patient). Les examens biologiques ne sont pas obligatoires et
Si une anesthésie locorégionale est associée, le calcul de la dose
prescrits en fonction de l’état clinique du patient et de la chirurgie.
totale d’anesthésique local doit tenir compte de toutes les quantités
utilisées.
L’anesthésie des muqueuses laryngées est responsable d’une PRÉMÉDICATION
anesthésie des cordes vocales et de troubles de la déglutition dont il
Elle a pour but de calmer le patient et d’éviter la survenue de
faut tenir compte après l’extubation. Enfin, l’anesthésie de contact
réflexes vagaux induits par le stress, la douleur, ou les anesthésiques
ne doit pas être effectuée sur des muqueuses inflammatoires et
locaux.
infectées, le taux d’absorption s’en trouvant modifié.
Ces anesthésies de contact sont également très utilisées dans le Le choix du produit dépend du niveau de sédation désiré, du type
traitement de la douleur (brûlures des radiomucites ou de chirurgie, de l’état clinique du patient.
postchimiothérapiques, stomatodynie...). Elles peuvent exposer à un Les benzodiazépines restent encore très utilisées pour leur activité
accident de surdosage, surtout si l’anesthésie est réalisée sur des anxiolytique. Le midazolam (Hypnovelt), de demi-vie courte, est
muqueuses inflammatoires et infectées. Elles sont également utilisées très adapté à la chirurgie ambulatoire. Chez l’adulte, les posologies
dans le traitement de la douleur (attouchement du ganglion moyennes sont de 0,15 à 0,2 mg·kg -1 ; la voie orale n’est pas
parasympathique sphénopalatin dans les algies vasculaires de la face disponible en France ; des injections de petites doses de midazolam
et les céphalées nasales). peuvent être utilisées juste avant le geste opératoire. Chez l’enfant,
la voie rectale est le plus couramment utilisée à la posologie de
ANESTHÉSIE PAR INFILTRATION [29] 0,3 mg·kg-1, le pic plasmatique étant atteint en 15 minutes environ.
L’anesthésie locale par infiltration consiste à injecter un anesthésique L’hydroxyzine est également proposé dans le cadre de la chirurgie
local directement au niveau des tissus concernés en réalisant un bloc ambulatoire pour ses actions tranquillisante, antiémétique et
de champ opératoire. L’infiltration doit s’accompagner de tests antihistaminique. Sa durée d’action est courte et sa demi-vie
d’aspiration lors des différentes modifications de position de d’élimination de 2 heures. Un agent vagolytique comme l’atropine
l’aiguille ; l’injection doit être lente afin d’éviter une distension peut y être associé [56].
douloureuse et traumatisante des tissus. L’anesthésie par infiltration
a le mérite de la simplicité mais nécessite une quantité importante
d’anesthésiques locaux si la zone opératoire est large avec un risque SURVEILLANCE PERANESTHÉSIQUE
de toxicité non négligeable et souvent sous-évalué. Elle peut aider à Elle est identique à celle d’une anesthésie générale et comporte :
diminuer le saignement si le produit injecté est adrénaliné. Elle
réclame des ponctions multiples, douloureuses, qui déforment les – un enregistrement électrocardioscopique à la recherche de troubles
berges des tissus, rendant dans certains cas la réparation difficile, du rythme éventuels (tachycardie des injections vasculaires
avec un résultat esthétique aléatoire. accidentelles, bradycardie des blocs sympathiques ou d’accès vagal) ;
– un monitorage de la pression artérielle ;
ANESTHÉSIE TRONCULAIRE ET LOCORÉGIONALE
– une surveillance clinique de la ventilation et à l’aide d’un
L’anesthésie tronculaire bloque la transmission nerveuse en aval de
oxymètre de pouls ;
la zone à traiter et permet ainsi une anesthésie à distance du point
d’injection dans tout le territoire d’innervation. Elle est de réalisation – une surveillance des modifications du comportement du patient.
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B
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A
1 Innervation sensitive de l’oreille (d’après Guerrier).
2 Points d’injection dans la chirurgie de l’oreille.
a. territoire du nerf auriculotemporal ; b. conque (zone de Ramsey-Hunt VII et X) ;
A. Par voie endaurale.
c. territoire du plexus cervical ; 1. Fossette naviculaire ; 2. racine de l’hélix ; 3. tragus ;
B. Par voie du conduit.
4. échancrure de la conque ; 5. lobule ; 6. antitragus ; 7. anthélix (branches postérieure
et antérieure) : 8. hélix .
– le nerf auriculotemporal, branche du nerf mandibulaire (V3),
[11, 44, 61]
SÉDATION innerve la partie antérolatérale du pavillon et une partie du CAE (le
Le but est de relaxer le patient sans entraîner de narcose importante rameau nerveux passe en avant du conduit entre cartilage et os) ;
pouvant gêner la ventilation ou modifier les réflexes – la branche auriculaire du pneumogastrique innerve la partie
pharyngolaryngés de déglutition. Il convient de maintenir une profonde postéro-inférieure du conduit et la partie inférieure du
ventilation correcte, pour ne pas induire de dépression respiratoire tympan ;
grave, responsable d’une hypercapnie et d’une augmentation du
saignement, pour conserver une réflectivité laryngée normale afin – l’intermédiaire de Wrisberg (VII bis) assure l’innervation sensitive
que le patient puisse déglutir les hypersécrétions salivaires ou le de la conque et de la partie externe du CAE (zone de
saignement s’il existe. Ces conditions minimales respectées Ramsay-Hunt) ;
garantissent une sédation en toute sécurité. Le contact verbal avec le – la caisse du tympan reçoit, quant à elle, son innervation sensitive
patient doit être de préférence conservé pendant l’injection des du nerf de Jacobson ou nerf tympanique, branche du
anesthésiques, permettant ainsi de détecter toute anomalie (malaise glossopharyngien.
vagal, troubles hémodynamiques, complications neurologiques). Cette innervation complexe rend difficile la réalisation d’une
Les produits utilisés actuellement sont variés. Les benzodiazépines anesthésie tronculaire. On a donc le plus souvent recours à une
ont toujours une place de choix, mais les narcotiques purs comme le anesthésie distale par infiltration, associée à une anesthésie de
propofol peuvent être administrés au pousse-seringue de manière surface, anesthésie dont les modalités dépendent de la technique
continue et la dose adaptée au niveau de vigilance du patient. Les chirurgicale utilisée.
techniques d’anesthésie intraveineuse assistée par ordinateur, et sous
contrôle électroencéphalographique, cérébrale devraient permettre
TECHNIQUES D’ANESTHÉSIE LOCALE
d’ajuster au mieux la sédation du patient en fonction des différents
temps de la chirurgie. ¶ Anesthésie locale par contact
ANESTHÉSIE GÉNÉRALE De nombreuses techniques ont été proposées pour anesthésier le
Elle peut être associée à l’anesthésie locorégionale dans certaines CAE et la membrane tympanique : iontophorèse, réfrigération,
conditions. Elle a pour but la perte de conscience du patient et son application locale de cocaïne ou de lidocaïne à 5 %. L’application
immobilité. L’anesthésie locorégionale offre une bonne analgésie locale de coton imprégné de lidocaïne à 5 % au contact de la
peropératoire et permet d’obtenir un réveil rapide et calme sans le membrane tympanique donne une très bonne anesthésie à la
risque de dépression respiratoire encouru après l’injection de condition de le laisser en place au moins 20 minutes. La cocaïne est
morphiniques. Les blocs analgésiques sont réalisés le plus souvent également très intéressante, mais on a pu reprocher au liquide de
avant l’induction anesthésique, de manière à pouvoir détecter les Bonain une certaine agressivité pour la membrane tympanique (à
éventuels incidents et les traiter précocement. Chez l’enfant, mettre sur le compte, il est vrai, du produit de conservation). La
l’anesthésie locale est toujours réalisée après l’induction [37]. pommade Emlat donne une bonne anesthésie à la condition d’être
laissée en place suffisamment longtemps. Elle comporte comme
inconvénient d’entraîner une importante hyperhémie favorisant le
MATÉRIEL D’ANESTHÉSIE LOCALE
saignement local [27, 36, 37].
Le plateau d’anesthésie locale comporte des aiguilles à biseau court,
des seringues, des cathéters et du matériel de détection des troncs ¶ Anesthésie locale par infiltration
nerveux.
C’est la technique d’anesthésie locale la plus utilisée en
cophochirurgie [36].
Anesthésie locale et cophochirurgie
Infiltration dans le conduit auditif externe (fig 2)
RAPPEL ANATOMIQUE [28, 31] L’injection de 2 à 3 mL de lidocaïne à 2 % adrénalinée à la partie
postérieure du CAE, à la limite de la zone pilosébacée, permet
L’innervation sensitive de l’oreille, sujette à certaines variations, est
d’effectuer pratiquement tous les gestes de cophochirurgie réalisés
sous la dépendance de plusieurs branches nerveuses (fig 1) :
par la voie du conduit. On parfait souvent cette anesthésie en
– le plexus cervical superficiel (C2-C3), par ses rameaux auriculaires, injectant 1 mL de produit à la partie antérieure du CAE. Cette
innerve la partie postéro-inférieure du pavillon du conduit auditif injection ne doit pas être trop externe pour ne pas diffuser dans la
externe (CAE) et du lobule ; loge parotidienne.
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20-890-A-10 Anesthésie locale et régionale en oto-rhino-laryngologie Oto-rhino-laryngologie
¶ Otoplasties
Si l’on effectue une incision de décharge intertragohélicéenne, par La chirurgie des oreilles décollées peut être réalisée sous anesthésie
exemple, on injecte 1 mL d’anesthésique à ce niveau. De plus, locale à l’aide d’infiltrations sus- et rétroauriculaires comme celles
l’infiltration de la partie inférieure de la conque permet la mise en décrites (cf supra). Ce type de chirurgie est tout à fait réalisable à
place indolore d’écarteurs autostatiques. partir de 8 à 10 ans et chez les enfants coopérants.
Si on prélève une greffe tragopérichondrale, l’infiltration de 0,50 mL
de produit au niveau du tragus suffit.
Anesthésie locale et chirurgie nasale
Anesthésie lors d’un abord rétroauriculaire (fig 3)
et nasosinusienne
Elle ne présente pas d’originalité particulière. On injecte en trois ou
quatre points 1 à 2 mL de lidocaïne à 2 % dans toute la zone sus-et
[19, 21, 31]
rétroauriculaire, en complément de l’anesthésie du conduit auditif RAPPEL ANATOMIQUE
externe. L’innervation sensitive de la région nasosinusienne dépend des
L’injection ne doit pas être trop basse et trop antérieure (sous- branches nasales du nerf ophtalmique de Willis (partie antérieure
lobulaire) afin d’éviter de provoquer une anesthésie du VII (il est des fosses nasales et de la pyramide nasale) et des rameaux nasaux
vrai transitoire). du nerf maxillaire V2, l’aile du nez étant innervée par le nerf
L’infiltration effectuée, on doit attendre 10 minutes avant de infraorbitaire (fig 4).
commencer l’intervention. Le nerf ophtalmique de Willis se termine par le nerf nasal qui se
divise en plusieurs branches : les nerfs ciliaires longs innervent l’œil ;
INDICATIONS CHIRURGICALES le nerf infratrochléaire (nasal externe) innerve les téguments du
La presque totalité de la cophochirurgie peut être effectuée sous dorsum du nez et la commissure interne de l’œil ; le nerf nasal
anesthésie locale sous réserve des contre-indications habituelles. interne (ethmoïdal antérieur) pénètre le conduit ethmoïdal antérieur,
Seuls les gestes comportant un fraisage osseux prolongé donne des filets pour la partie antérieure de l’ethmoïde, des rameaux
(malformation congénitale, cholestéatome) en raison du bruit et de naso-internes pour le septum, la paroi latérale de la cavité nasale et
la vibration engendrés sont en fait de réalisation délicate sous se termine en rameau nasolobaire pour l’os nasal, la pointe du nez
anesthésie locale. et la région alaire.
Le nerf maxillaire sort du crâne par le foramen rond et pénètre dans
¶ Aspiration de l’oreille, nettoyage du conduit,
l’arrière-fond de la fosse infratemporale. Il se divise alors en
paracentèse, pose d’aérateurs transtympaniques plusieurs branches dont les racines ptérygopalatines qui, avec les
Ces gestes sont réalisables en ambulatoire chez le sujet un peu fibres sympathiques et parasympathiques convergeant vers le
coopérant après simple anesthésie locale de contact, à la condition ganglion ptérygopalatin, forment un complexe trigémino-
de savoir attendre l’effet de l’anesthésie. sympathique donnant plusieurs branches : nasales pour les parois
Si l’on craint que le geste soit un peu long et douloureux, on peut latérales du nez (cornet inférieur, méats moyen et inférieur),
être amené à réaliser une infiltration du conduit à l’aide de 1 ou nasopalatine pour la partie postérieure de la cloison et la partie
2 mL de lidocaïne à 1 ou 2 % adrénalinée. Cette méthode, très antérieure de la voûte palatine. La branche terminale, ou nerf
efficace, est toutefois plus douloureuse et expose à des réactions infraorbitaire, sort par le foramen infraorbitaire et innerve la peau
vagales. De plus, le produit anesthésique peut diffuser et donner de la paupière inférieure, la joue, l’aile du nez, la lèvre supérieure.
une réaction vertigineuse intense et prolongée pouvant survenir
après l’intervention.
TECHNIQUES D’ANESTHÉSIE LOCALE
¶ Cophochirurgie par voie du conduit et par voie L’anesthésie du nez fait plus souvent appel à l’anesthésie locale par
endaurale infiltration et/ou à un tamponnement car les blocs tronculaires sont
L’infiltration du CAE permet d’effectuer, sous anesthésie locale, de réalisation plus difficile et requièrent une bonne connaissance
presque tous les gestes réalisables par la voie du conduit, si l’on anatomique d’une région complexe où les territoires sensitifs des
excepte la chirurgie des malformations congénitales. différents troncs nerveux se recouvrent. Toutefois, l’anesthésie locale
nécessite parfois de grandes quantités de produits anesthésiants
Si le conduit est étroit, on élargit la voie d’abord grâce à une incision
exposant à des risques d’accidents toxiques en rapport avec la
de décharge de type Shambaugh, après infiltration inter-
résorption systémique de ces agents dans cette région
tragohélicéenne.
particulièrement vascularisée.
Tous les patients ainsi opérés bénéficient d’une prémédication et le
plus souvent d’une diazanalgésie. L’anesthésie tronculaire nécessite moins de produit, d’où un risque
toxique inférieur et une moindre déformation des tissus.
¶ Cophochirurgie par voie rétroauriculaire
¶ Anesthésie topique muqueuse
L’infiltration combinée de la zone péri-et rétroauriculaire et du CAE
permet la pratique de la presque totalité de la chirurgie de l’oreille La cocaïne est très largement utilisée au niveau de la muqueuse
réalisée par voie rétroauriculaire. nasale, en raison de ses propriétés anesthésiantes et
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7 Infiltration septale et interseptocolu-
mellaire (points d’injection).
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B
4 Innervation nasale et bloc du nerf nasal.
1. Nerf nasal interne ; 2. nerf nasal externe ; 3. nerf supratrochléaire ; 4. nerf supraor-
bitaire ; 5. foramen ethmoïdal ; 6. nerf nasal ; 7. nerf infraorbitaire ; 8. trou sphénopa-
latin ; 9. nerfs nasaux (cornets supérieur, moyen, inférieur) ; 10. nerf nasopalatin
(septum).
8 Certains (Tardy) complètent l’infiltration externe, au
niveau de la branche montante, d’une infiltration au ni-
5 Anesthésie en « lo- veau de sa face profonde sous-muqueuse.
sange » à partir de deux
points d’injection situés au
niveau de l’angle nasofron-
tal et au niveau de l’épine
nasale. Infiltration du vesti-
bule nasal muqueux ou
transcutanée sous l’aile na-
rinaire (d’après Aiach et Le-
vignac, modifié).
7
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9 Infiltration latérona-
sale et bloc sous-orbitaire
par voie transcutanée.
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15 Ponction de l’espace péridural cervical (d’après Haberer, in Gauthier-Lafaye).
A. Position du patient.
B. Mise en place de l’aiguille de Tuohy.
C. Progression dans l’espace interépineux.
D. Pénétration dans l’espace péridural : aspiration de la goutte.
*
A
11
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Toute la chirurgie carcinologique peut bénéficier d’une anesthésie Le bloc du nerf laryngé supérieur est réalisé chez un patient en
locorégionale. Elle peut permettre, dans certaines conditions, une décubitus, la tête en hyperextension ; on repère avec l’index et le
anesthésie suffisante pour réaliser le geste chirurgical et de toute médius la grande corne de l’os hyoïde et le bord supérieur du
façon engendrer une analgésie périopératoire efficace [45]. catilage thyroïde. L’aiguille est introduite latéralement à mi-distance
de ces deux points de repère, et dirigée selon un angle de 30° par
– Les buccopharyngectomies transmaxillaires, associées aux rapport au plan cutané vers la ligne médiane. Le contact avec la
reconstructions par lambeaux myocutanés pédiculés ou libres, membrane thyrohyoïdienne donne une sensation de rénitence et
peuvent être réalisées sous péridurale cervicale associée à un bloc peut déclencher une paresthésie irradiant vers l’oreille. On injecte à
de nerf mandibulaire. L’anesthésie générale de complément avec ce niveau 5 mL d’anesthésiques locaux, dont on facilite la
intubation et ventilation assistée est obligatoire. L’analgésie per- et pénétration par un massage doux. D’autres techniques ont été
postopératoire est assurée par voie locorégionale. proposées, comme celle empruntant un trajet partant de la corne de
– Les laryngectomies totales, partielles et reconstructives sont l’os hyoïde et rejoignant la ligne médiane dans une direction plus
réalisées sous anesthésie générale ; la péridurale cervicale ou les verticale que la précédente.
blocs cervicaux ne sont indiqués que si le geste s’accompagne d’un Le bloc du nerf trachéal permet une anesthésie directe du larynx et
curage ganglionnaire radical. de la trachée après introduction de l’aiguille dirigée vers le haut, au
– Les curages celluloganglionnaires radicaux et les reconstructions niveau de la membrane cricohyoïdienne sur la ligne médiane.
par lambeaux représentent les meilleures indications de l’anesthésie L’injection de 2 mL d’anesthésique local engendre un réflexe de toux
locorégionale cervicale. La péridurale est de réalisation plus facile ; et procure une anesthésie des cordes vocales.
les cathéters permettent des réinjections en s’aidant au besoin de
pompes d’analgésie autocontrôlée.
INDICATIONS
– Les thyroïdectomies et parathyroïdectomies peuvent également
Le bloc laryngé et le bloc trachéal réalisent une anesthésie locale très
être réalisées sous anesthésie locorégionale : blocs cervicaux
efficace. Néanmoins, lors d’une laryngoscopie directe en suspension,
bilatéraux ou péridurale cervicale. L’association à une sédation
pour des raisons de confort chirurgical et du fait de l’hyperextension
légère et l’apport d’oxygène permettent au patient de tolérer la
de la tête, une anesthésie générale est le plus souvent associée. Le
position peropératoire inconfortable, en particulier l’hyperextension
bloc du nerf laryngé procure une anesthésie et un maintien en
de la tête.
abduction des cordes vocales, facilitant les gestes chirurgicaux ou
– Les exérèses tumorales de la fosse infratemporale peuvent l’utilisation du laser sur le larynx. Cependant, une surveillance
bénéficier d’un bloc analgésique du nerf maxillaire supérieur. Il est postopératoire attentive s’impose en raison du risque de fausses
réalisé le plus souvent en préopératoire et peut être réitéré en routes.
postopératoire, en s’aidant au besoin de cathéter de réinjection fixé
à la peau.
Les voies aériennes digestives sont facilement anesthésiées par L’amygdalectomie est toujours pratiquée chez l’enfant, sous
pulvérisation locale de lidocaïne à 5 %. Cette anesthésie de contact anesthésie générale, le plus souvent avec intubation nasotrachéale.
est le plus souvent suffisante pour les endoscopies réalisées au tube Les suites opératoires sont souvent très douloureuses. Cette douleur
souple. Si un geste thérapeutique doit y être associé, un blocage est liée à trois facteurs :
complémentaire accompagné d’une sédation, voire d’une anesthésie – le traumatisme chirurgical, mais l’influence de la technique,
générale, sont nécessaires [36, 37]. dissection ou sludder, n’a jamais été démontrée ;
RAPPEL ANATOMIQUE (fig 16) – la myosite inflammatoire responsable d’une contracture réflexe
des muscles pharyngés déclenchant une douleur paroxystique lors
L’innervation sensitive du larynx est assurée par le rameau
de la déglutition ;
supérieur du nerf laryngé supérieur, branche du nerf
pneumogastrique. Ce nerf oblique en bas et en dedans et traverse la – l’infection.
12
Oto-rhino-laryngologie Anesthésie locale et régionale en oto-rhino-laryngologie 20-890-A-10
RAPPEL ANATOMIQUE
L’innervation de la loge amygdalienne est sous la dépendance du
plexus pharyngé d’Andersch, rameaux du nerf glossopharyngien,
longeant la partie postérieure du muscle stylopharyngien [19].
13
20-890-A-10 Anesthésie locale et régionale en oto-rhino-laryngologie Oto-rhino-laryngologie
2 mL au contact de l’os [18]. Au total, 4 à 8 mL de solution répartis en conduisant au nerf optique situé chez l’adulte à 4 cm de profondeur
quatre points donnent une anesthésie totale du front jusqu’à la par rapport à la peau. Ce bloc ne doit pas être utilisé chez
suture coronale antérieure. La diffusion de la solution anesthésique l’enfant [45]. Dans des lésions limitées de la pointe du nez, une
vers le muscle releveur de la paupière supérieure peut induire une anesthésie de la branche nasolobaire est réalisée avec une aiguille
parésie transitoire. sous-cutanée qui pénètre latéralement de 1 à 3 mm au niveau de la
jonction cartilage-os, lieu de l’injection de 0,5 mL de solution
¶ Chirurgie des lèvres supérieures et de la région anesthésique.
sous-orbitaire et du menton La presque totalité de la chirurgie tégumentaire de la face peut être
Cette chirurgie demande la réalisation d’un bloc du nerf réalisée en anesthésiant quatre nerfs : frontal, supratrochléaire,
infraorbitaire [37, 45, 46]. infraorbitaire et mentonnier [6]. Pour les plaies du front, un bloc uni-
ou bilatéral des rameaux supraorbitaire et supratrochléaire du nerf
¶ Chirurgie des lèvres inférieures et du menton (fig 18) frontal est le plus souvent suffisant. Le bloc du nerf infraorbitaire,
réalisé de préférence par voie endobuccale, permet dans le même
Le bloc du nerf mentonnier peut être réalisé par voie endobuccale
temps d’anesthésier les rameaux dentaires antérieurs, voire moyens,
ou transcutanée au contact du foramen mentonnier situé à l’aplomb
et donner ainsi une anesthésie complète du bloc incisivocanin. La
des autres foramens (cf supra). Le point de ponction se situe sous
lèvre inférieure est innervée par le nerf mentonnier. Le bloc, à ce
l’insertion de la prémolaire. L’aiguille est dirigée en bas et en dehors
niveau, donne une anesthésie de la peau et des muqueuses, du
et enfoncée de 2 mm, l’injection de 0,5 à 1 mL suffit à bloquer ce
menton et de la lèvre inférieure. Les téguments et l’os nasal sont
nerf.
innervés en majeure partie par le nerf nasal. Le bloc de ce nerf est
Ces blocs sensitifs sont des techniques simples et fiables. Les seuls intéressant dans la réparation des plaies de nez et dans la chirurgie
incidents décrits sont des dysesthésies dans les territoires de certaines lésions de la pointe. Une anesthésie de la branche
correspondants : on peut les éviter en utilisant des aiguilles à biseau
nasolobaire peut être réalisée à l’aide d’une aiguille sous-cutanée
court et en n’injectant pas en intracanalaire.
introduite latéralement de 2 à 3 mm au niveau de la jonction
cartilage-os. Les plaies du scalp peuvent être traitées après
¶ Chirurgie du nez
anesthésie tronculaire intéressant les nerfs supraorbitaire et
Les téguments et l’os nasal sont innervés en majeure partie par le supratrochléaire et les rameaux C2-C3 postérieurs associés au nerf
nerf nasociliaire, branche terminale du nerf ophtalmique. Ce bloc auriculotemporal. Une anesthésie par infiltration en « couronne » a
est réalisé par voie intraorbitaire ; l’aiguille emprunte la voie été proposée pour traiter les lésions de la totalité du scalp [24].
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