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Chapitre I
Me François Beauchamp
Me Hélène Mondoux
L’entrepreneur est donc celui qui réalise un ouvrage alors que le prestataire de
service est celui qui fournit un tel service.
A- L’ouvrage/le service
1. Canaque International Construction Inc. c. James Richardson International (Quebec) Ltd., REJB 2000-
16072 (C.A.); 9042-6032 Québec Inc. c. Diesel Rioux & Fils Inc., REJB 2000-20037 (C.A.); Universal
Paper Export Co. c. Tembec Inc., REJB 2001-27931 (C.S.).
2. Thémis Multifactum Inc. c. Brassard, REJB 2000-17469 (C.Q.), [2000] R.J.Q. 1635 (C.A.).
B- Le client
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direction des travaux et a le libre choix des moyens d’exécution du contrat. Il n’existe
entre lui et le client aucun lien de subordination quant à son exécution5.
Cette absence de lien de subordination est le critère qui est reconnu par la
jurisprudence pour distinguer le contrat d’entreprise ou de service du contrat de
travail8. Quant aux critères établis par la jurisprudence pour reconnaître la présence
d’un lien de subordination, ils varient puisqu’ils dépendent de l’ensemble des faits.
3. Centre régional de récupération C.S. Inc. c. Service d’enlèvement de rebuts Laidlaw (Canada) Ltd., REJB
1996-29236 (C.A.).
4. Comtois c. Martin et ass., J.E. 95-1768 (C.Q.); Voca-Tel Communications Inc. c. Vidéotron Ltée, EYB
2005-94709 (C.S.).
5. Construction Methot Inc. c. Entreprises Opticom Inc., REJB 1999-14364 (C.A.); D.M.C. soudure Inc. c.
Équipements industriels Robert Ltée, REJB 2004-54419 (C.S.).
6. St-Paul Fire & Marine Insurance Co. c. Parsons & Misiurak Construction Ltd., REJB 1996-29283 (C.S.);
Dumont c. Constructions Léo Quirion Inc., REJB 1998-06197 (C.Q.); Poirier c. Goyette, Duchesne,
Lemieux Inc., REJB 2003-52550 (C.Q.).
7. Groupe Yoga Adhara c. Coopérative de travail Le Collège de Saint-Césaire, REJB 1998-08217 (C.S.).
8. Seitz c. Entraide populaire de Lanaudière Inc., REJB 2001-27917 (C.Q.); Procureur général du Québec
c. Courchesne, REJB 2003-42775 (C.Q.).
C’est ainsi que, dans la décision Les Constructions François & Richards Inc. c.
Audet11, la Cour supérieure a reproché à l’entrepreneur général de ne pas avoir tenu
compte des particularités du terrain, ni du fait que les maisons voisines étaient
surélevées. Jugeant qu’il n’avait pas pris les précautions nécessaires, ni protégé
l’intérêt de ses clients en ne les informant pas des conséquences prévisibles des
travaux, la cour a retenu sa responsabilité.
9. Ferme Richard Brault Enr. c. Constructions Primeau Inc., REJB 1996-30425 (C.Q.); Systèmes
informatiques Boily Inc. c. Assistance système L.D. Inc., REJB 1998-11208 (C.Q.); St-Louis c. Lamontagne,
REJB 2006-106665 (C.S.); Jean-Louis BAUDOUIN, La Responsabilité civile délictuelle, 4e éd.,
Cowansville, Éditions Yvon Blais, p. 361 et s.
10. St-Gelais c. Entreprises Dero Inc., REJB 1999-12539 (C.S.); Café NDL (1995) Inc. c. Forensic
Technology Wai Inc., REJB 2003-43135 (C.S.); Garantie (La), compagnie d’assurance de l’Amérique du
Nord c. Beauchamp, Babin & Ass. Inc., EYB 2009-159531 (C.S.), en appel.
11. EYB 1996-30237 (C.S.).
12. Poirier c. Goyette, Duchesne, Lemieux Inc., précité, note 6; Maçonnerie Demers Inc. c. Genivar
Construction Inc., EYB 2008-134345 (C.S.); Factory Mutual Insurance Company c. Richelieu Métal
Québec Inc., EYB 2009-156211 (C.S.), en appel.
13. Sultan c. Gitman, EYB 2009-164899 (C.S.).
14. Motel Lévesque Inc. c. Industries Desjardins Ltée, EYB 1996-85366 (C.S.); DNA Fruitonix Inc. c.
Monsieurnoni.com Inc., EYB 2009-160911 (C.Q.); Medeiros c. R.P. Entreprises enr., EYB 2009-160913
(C.Q.).
15. Milzi c. Construction André Taillon Inc., EYB 2007-120161 (C.Q.); Factory Mutual Insurance Company
c. Richelieu Métal Québec Inc., précité, note 12.
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La formation du contrat se fait par la seule rencontre des volontés portant sur
les éléments essentiels de celui-ci. Il peut être verbal ou écrit (art. 1386 C.c.Q.)22.
Ainsi, constitue une offre de contracter, la proposition qui comporte tous les
éléments essentiels du contrat envisagé et qui indique la volonté de son auteur d’être
lié par l’acceptation23. L’offre se distingue donc d’une simple invitation à contracter
ou de pourparlers préliminaires. Suivant la Cour d’appel, c’est le caractère sérieux,
ferme et précis d’une offre qui permet de les distinguer24.
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22. Construction Polaris Inc. c. Conseil de bande Micmacs de Gesgapegiag, REJB 1997-07479 (C.Q.);
Gestion Charles Clément Ltée c. Betcon Inc., EYB 2007-118751 (C.S.); Construction RDF Inc. c. Fernand
Gilbert Ltée, EYB 2008-135048 (C.S.).
23. Construction Albert Jean Ltée c. Agenco Inc., REJB 1997-03623 (C.Q.).
24. Howick Apparel Ltd. c. Champoux, EYB 2007-119484 (C.A.).
25. EYB 1995-73002 (C.S.).
26. [1986] R.J.Q. 1729 (C.A.), EYB 1986-62345.
27. REJB 1999-11937 (C.S.C.).
Le lieu de formation des contrats entre absents est déterminé par la théorie de la
réception, c’est-à-dire que le contrat est formé au moment et au lieu où l’offrant reçoit
l’acceptation finale et ce, quel que soit le moyen utilisé pour communiquer
l’acceptation (art. 1387 C.c.Q.)30.
B- La bonne foi
L’article 7 C.c.Q. prévoit qu’aucun droit ne peut être exercé en vue de nuire à
autrui ou d’une manière excessive ou déraisonnable allant à l’encontre des exigences
de la bonne foi, et s’applique au contrat d’entreprise ou de service. La bonne foi doit
gouverner la conduite des parties tant au moment de la naissance de l’obligation qu’à
celui de son exécution ou de son extinction (art. 1375 C.c.Q.)31.
C- Le contrat d’adhésion
Les règles spécifiques que l’on trouve au chapitre des obligations et qui traitent
du contrat d’adhésion peuvent également être applicables. Ainsi, lorsque les
stipulations essentielles que le contrat comporte ont été imposées par l’une des parties
ou rédigées par elles, pour son compte ou suivant ses instructions et qu’elles ne
pouvaient être librement discutées, nous serons en présence d’un contrat d’adhésion
(art. 1379 C.c.Q.).
28. Gestion Charles Clément Ltée c. Betcon Inc., précité, note 22.
29. Entreprises Vibec Inc. c. Coffrage Alpine Inc., REJB 2001-24201 (C.S.).
30. J.G. Normand Inc. c. Banque Nationale du Canada, précité, note 25; Claude Rivard & Associés Inc. c.
Sterigen Inc., REJB 1997-07402 (C.Q.).
31. Boless Inc. c. Résidence Denis Marcotte, EYB 1995-73090 (C.S.); Développement Tanaka Inc. c.
Commission scolaire de Montréal, REJB 2007-123436 (C.A.).
32. EYB 1988-59506 (C.A.).
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Sur cette question des contrats d’adhésion, la Cour d’appel a décidé dans une
autre affaire que le code et l’entente relative au bureau des soumissions déposées du
Québec (B.S.D.Q.) ne constituaient pas un contrat d’adhésion puisque l’entente était
le fruit de la volonté de différents organismes représentant les parties impliquées39.
Dans un autre jugement, la Cour supérieure a souligné qu’en l’absence de preuve
prima facie que les parties ont été dans l’impossibilité d’en négocier le contenu, il ne
s’agissait pas d’un contrat d’adhésion40.
D- La clause externe
F- La clause abusive
Une clause abusive est celle qui désavantage l’adhérent d’une manière
excessive et déraisonnable allant ainsi à l’encontre des exigences de la bonne foi. Est
abusive la clause qui est éloignée des obligations essentielles qui découlent des règles
gouvernant habituellement le contrat qu’elle dénature (art. 1437 C.c.Q.). Une telle
clause peut être annulée ou les obligations qui en découlent réduites.
C’est ainsi qu’a été déclarée abusive, une clause prévoyant qu’aucun intérêt ne
serait payé par une municipalité pour les retards dans les paiements et les
remboursements de retenues42.
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Par ailleurs, on ne peut par un avis, exclure ou limiter son obligation de réparer
à l’égard des tiers (art. 1476 C.c.Q.).
G- La clause pénale
Dans le cas des clauses pénales, elles sont valables mais peuvent être
réduites45 ou annulées par le tribunal si elles sont jugées abusives, et ce même si le
contrat ne constitue pas un contrat d’adhésion (art. 1437, 1622 et 1623 C.c.Q.)46.
Par exemple, il fut jugé qu’une clause prévoyant une pénalité pour résiliation
correspondant à 20 % du prix du contrat était inéquitable et exorbitante puisqu’elle
prévoyait le paiement d’un montant supérieur à celui pouvant être légalement accordé
en vertu de l’article 2129 C.c.Q.47. Également, a été jugée abusive, une clause pénale
reliée à une contravention à une clause de non-concurrence prévue dans un contrat de
service au motif qu’il y avait un écart considérable entre la pénalité et le préjudice
réellement subi et que la clause ne tenait pas compte de la nature de la
contravention48.
H- La mise en demeure
Le créancier d’une obligation doit mettre son débiteur en demeure (art. 1590
C.c.Q.)49. Le débiteur peut être en demeure par les termes mêmes du contrat lorsqu’il
stipule que le seul écoulement du temps aura cet effet, par la demande écrite
extrajudiciaire ou par l’action en justice formée contre lui (art. 1594 C.c.Q.).
Le débiteur peut aussi être en demeure de plein droit de par la loi. Par exemple,
il en sera ainsi lorsque l’obligation ne peut être exécutée utilement que dans un certain
temps et que ce temps est écoulé, ou lorsque, malgré l’urgence, le débiteur n’exécute
pas l’obligation immédiatement (art. 1597 C.c.Q.). Dans l’affaire Stadacona, s.e.c./
44. Ste-Agathe-de-Lotbinière (Municipalité de) c. Construction BSL Inc., précité, note 36.
45. 9158-1751 Québec Inc. c. Société immobilière GCS Inc., EYB 2009-159013 (C.Q.).
46. Construction Jag Inc. c. 9055-2274 Québec Inc., REJB 2002-32199 (C.S.).
47. As de la Construction Inc. c. Habitations Raymond & Associés Inc., EYB 2007-121916 (C.Q.).
48. 3743781 Canada Inc. c. Multi-marques Inc., EYB 2009-162574 (C.S.).
49. Saint-Laurent c. Jacques Fortin Construction Inc., REJB 2002-34378 (C.S.); Construction Injection
EDM Inc. c. Société de construction Gératek Ltée, REJB 2004-81757 (C.A.); Desmarais c. Schulz, EYB
2008-130874 (C.Q.); Construction Voyer Inc. c. Sabloff, EYB 2009-155469 (C.S.).
50. Construction Lavalco Inc. c. Taillefer, REJB 2001-26396 (C.S.); Picard équipement de boulangerie c.
2883643 Canada Inc. (Aliments Lloydies), EYB 2006-105890 (C.S.).