Академический Документы
Профессиональный Документы
Культура Документы
1 Ecoulements 1-D 5
1.1 Vitesse du son et nombre de Mach . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1.1 Phénoménologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1.2 Expression de la vitesse du son . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1.3 Définition du nombre de Mach . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2 Onde de choc 1-D . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.1 Position du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.2 Grandeurs soniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2.3 Relation de Prandtl . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.2.4 Explication phénoménologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3 Relations de choc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.3.1 Grandeurs d’arrêt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2 Ecoulements bidimensionnels 23
2.1 Chocs obliques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.1.1 Position du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.1.2 Méthode de résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.1.3 Relations de choc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.1.4 Interprétation physique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.2 Choc faible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.2.1 Description . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.2.2 Relation θ − β − M du choc faible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.2.3 Relations de choc faible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
2.3 Compression supersonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
2.4 Détente supersonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
2.4.1 Description . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
2.4.2 Fonction de Prandtl-Meyer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
1
4 Ecoulements dans les tuyères 57
4.1 Relations fondamentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
4.2 Relation section-vitesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
4.3 Analyse de l’écoulement isentropique dans une tuyère . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
4.4 Analyse des différents régimes d’écoulement d’une tuyère . . . . . . . . . . . . . . . . 62
4.5 Quelques exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
4.5.1 Ecoulement isentropique dans une tuyère convergente-divergente . . . . . . . . 68
4.5.2 Ecoulement dans une tuyère amorcée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
4.5.3 Ecoulement dans un divergent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
4.6 Statoréacteur à combustion supersonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
5 Problèmes 77
5.1 Choc droit / choc oblique et pression d’arrêt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
5.2 Ecoulement à grand Mach sur une rampe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
5.3 Etude d’un dispositif plaque / volet en régime supersonique . . . . . . . . . . . . . . 82
5.4 Etude de la poussée d’un moteur-fusée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
5.5 Relation section critique / pression totale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
5.6 Calcul de la position d’un choc dans une tuyère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
5.7 Description d’un écoulement en sortie de tuyère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
6 Annexe 93
Introduction
Le premier vol supersonique - officiellement reconnu comme tel - remonte au 14 octobre 1947. Ce
jour-là, le Bell XS1 piloté par Chuck Yeager atteignait M = 1.06 et ouvrait la voie à un nouveau ré-
gime de vol, dans lequel les ondes de choc dominent l’écoulement. A M = 1.06, l’avion profilé comme
une balle de fusil créait un arc de choc en amont de son nez, détaché du fuselage ; un peu plus tard
l’année suivante, le même pilote dans le même avion atteignait M = 1.45. Dans cette configuration
de vol, un choc oblique attaché au nez de l’avion se formait (voir figure 1 ci-dessous).
M=1.06 M=1.45
Voici donc 2 exemples d’écoulements supersoniques. Le présent cours vise à vous donner les connais-
sances nécessaires pour comprendre les caractéristiques essentielles de ce type d’écoulements. Pour
ce faire, nous allons adopter la démarche suivante :
• dans un premier temps, nous allons étudier le phénomène d’onde de choc 1-D afin de cerner préci-
sément ses caractéristiques.
• nous nous intéresserons ensuite à des écoulements externes 2-D et nous parlerons d’ondes de choc
obliques en nous appuyant sur l’étude 1-D ainsi que d’ondes de détente supersoniques. Nous mon-
trerons comment, en combinant simplement chocs et détentes, on peut évaluer quantitativement les
performances aérodynamiques de profils.
• enfin, nous concluerons ce chapitre en traitant le cas d’écoulements internes dans des tuyères.
Des éléments de simulation numérique d’écoulements supersoniques externes sont également donnés ;
des notes complémentaires, notamment sur la simulation numérique d’écoulements internes, seront
distribuées lors de la dernière séance du cours.
3
4 TABLE DES MATIÈRES
Chapitre 1
Ecoulements 1-D
5
6 CHAPITRE 1. ECOULEMENTS 1-D
a a + da
p p + dp
ρ ρ + dρ
a T T + dT
onde acoustique
(a) (b)
Fig. 1.1 – Propagation d’une onde acoustique. (a) En repère absolu. (b) Dans un repère lié à l’onde.
Dans ce chapitre on considère l’air comme un fluide idéal (fluide non visqueux, non conducteur de la
chaleur). L’écoulement ci-dessus peut donc être décrit par les équations d’Euler ; la forme intégrale
de ces équations a été établie dans le premier chapitre de ce cours. Dans le cas d’un écoulement
stationnaire, les relations - rappelées dans le cours introductif consacré aux équations modélisant les
écoulements de fluides compressibles - pour traduire la conservation de la masse, de la quantité de
mouvement et de l’énergie s’écrivent respectivement 1 :
Z
ρV · ndS = 0
S
Z Z
ρV (V · n)dS = −pndS
S S
Z Z
ρE(V · n)dS = − p(V · n)dS
S S
Appliquons maintenant ces équations aux 2 états de part et d’autre de notre onde acoustique : u1 = a,
ρ1 = ρ et p1 = p d’une part, u2 = a + da, ρ2 = ρ + dρ et p2 = p + dp d’autre part.
Après injection dans les deux premières relations de (1.1) et en négligeant les termes d’ordre deux
(du type d · ×d·) on trouve (voir l’exercice proposé en fin de section pour plus de détails) :
dp
a2 =
dρ
1
Dans le cas d’un écoulement d’air, on peut en général négliger les forces gravitationnelles devant les forces de
pression
1.1. VITESSE DU SON ET NOMBRE DE MACH 7
u1 p1 ρ1 u2 p2 ρ2
Fig. 1.2 – Volume de contrôle dans le cas d’un écoulement stationnaire formé de deux états constants.
En fait, les variations des propriétés du fluide étant supposées faibles, le passage de l’état 1 à l’état
2 peut être considéré comme réversible ; le phénomène étant en outre adiabatique (il n’y a pas de
transfert de chaleur puisque le modèle retenu est celui d’un fluide idéal) le passage de l’onde acoustique
peut être considéré comme isentropique. Donc :
∂p
a2 = ( )S
∂ρ
où (·)S signifie que la variation est évaluée à entropie constante ; on a vu précédemment que pour un
p
gaz parfait s = cste équivaut à γ = cste. Donc :
ρ
r
γp
a= (1.2)
ρ
ou aussi, compte tenu de la loi d’état thermique retenue pour l’air (p = ρrT ) :
p
a = γrT (1.3)
utilisée en 1947 pour atteindre un régime d’écoulement supersonique avec une poussée limitée puisque
le vol du Bell-XS1 s’est effectué à très haute altitude. Un exemple de soufflerie cryogénique est la
soufflerie transsonique dite T 2 de l’ONERA à Toulouse (voir le site http ://www.onera.fr/dmae/t2/
). L’injection d’azote liquide permet d’y atteindre une température minimale de l’ordre de 100 K.
dp
Exercice : Calcul de la vitesse du son • Etablir la relation a2 = .
dρ
L’état 1 est choisi comme l’état de référence u1 = a, ρ1 = ρ et p1 = p, l’état 2 comme l’état perturbé
par le passage de l’onde acoustique : u2 = a + da, ρ2 = ρ + dρ et p2 = p + dp. En injectant ces
quantités dans la relation qui exprime la conservation de la masse, on obtient :
2ρada + a2 dρ + dp = 0
En remplaçant alors dans la relation ci-dessus ρda par −adρ, on obtient immédiatement :
dp
a2 = ¤
dρ
Etat 1 Etat 2
ρ1 u1 p 1 T M a1 ρ2 u2 p2 T2 M 2 a2
1 1
Fig. 1.3 – Discontinuité des propriétés d’un fluide à la traversée d’une onde de choc.
Les variables soniques peuvent être calculées en fonction des variables réelles u, p, T , ρ, a . . . que l’on
qualifie de statiques (p : pression statique, T : température statique) - par référence au fait qu’elles
correspondent à l’état en lequel on se trouve (stare en latin) -. Ce calcul s’effectue tout simplement
en appliquant les équations d’Euler (1.1) entre l’état réel du fluide et l’état sonique.
On va s’intéresser ici uniquement au calcul de la vitesse du son à l’état sonique afin d’en déduire une
expression pour le nombre de Mach caractéristique.
La conservation de l’énergie entre deux états donnés du fluide nous donne :
ρ1 u1 H1 = ρ2 u2 H2
soit, compte tenu de la conservation de la masse ρ1 u1 = ρ2 u2 ,
H1 = H2
Autrement dit, H = cste dans l’écoulement. La constante dans cette relation peut en particulier être
déterminée en choisissant l’état sonique comme état de référence . On a alors :
H = H∗
En revenant à la définition de l’enthalpie, on peut exprimer H en fonction de la vitesse et de la vitesse
du son a :
p γ p u2 a2 u2
H=E+ = + = +
ρ γ −1ρ 2 (γ − 1) 2
La conservation de l’enthalpie peut donc aussi s’écrire :
a2 u2 a2∗ u2
+ = + ∗
(γ − 1) 2 (γ − 1) 2
et comme u∗ = a∗ par définition de l’état sonique on a finalement :
γ+1 2 γ−1 2 2 2 γ−1 2
a2 = a − u ou a2∗ = a + u (1.5)
2 ∗ 2 γ+1 γ+1
10 CHAPITRE 1. ECOULEMENTS 1-D
Remarque : a∗ est calculable par (1.5) en tout point d’un écoulement même si celui-ci n’est pas réel-
lement adiabatique : l’état sonique, même virtuel, peut toujours servir d’état de référence.
2 (γ + 1)M 2
M2 = ou bien M∗2 = (1.6)
γ+1 2 + (γ − 1)M 2
[ ] − (γ − 1)
M∗2
ρ1 u21 + p1 = ρ2 u22 + p2
a2∗ = u1 u2 (1.7)
que l’on peut aussi écrire, en tenant compte de la définition du nombre de Mach caractéristique :
1
(M∗ )2 = (1.8)
(M∗ )1
Cette relation est pleine d’intérêt puisqu’elle nous dit que si (M∗ )1 > 1 alors (M∗ )2 < 1 et similaire-
ment, si (M∗ )1 < 1 alors (M∗ )2 > 1. Comme on sait de plus que le Mach réel varie comme le Mach
caractéristique (cf. b)), ceci est également vrai pour M1 et M2 .
On a donc 2 cas de figures possibles a priori, illustrés sur la figure 1.4 ci-dessous. Seul le premier cas
de figure est physiquement possible, comme nous allons l’expliquer dans le paragraphe qui suit.
ou
Fig. 1.4 – Configurations de l’écoulement a priori possibles de part et d’autre d’une onde de choc.
1.2. ONDE DE CHOC 1-D 11
Exercice : Relation de Prandtl • Etablir, à partir des équations d’Euler entre les états 1 et 2
de part et d’autre d’une discontinuité, la relation de Prandtl :
a2∗ = u1 u2
p1 + ρ1 u21 = p2 + ρ2 u22
Puisque l’on veut établir une relation qui fait intervenir la vitesse du son a, on exprime la pression à
l’aide de la définition de la vitesse du son : a2 = γp/ρ. On en tire donc :
a21 a2
ρ1 u1 (u1 + ) = ρ2 u2 (u2 + 2 )
γu1 γu2
qui peut naturellement se simplifier en tenant compte de la conservation de la masse ρ1 u1 = ρ2 u2 .
On introduit alors la vitesse du son à l’état sonique associé aux états statiques 1 et 2 ; elle vérifie :
γ+1 2 γ−1 2
a2 = a − u
2 ∗ 2
où (a, u) peuvent être pris dans l’état 1 ou 2.
On en déduit :
γ+1 a2 γ+1 a2
(u1 + ∗ ) = (u2 + ∗ )
2γ u1 2γ u2
Cette relation peut se réécrire :
a2∗ (u2 − u1 ) = (u2 − u1 )u1 u2
et comme u1 6= u2 (si on avait u1 = u2 il n’y aurait pas de choc), on en déduit la relation de Prandtl. ¤
Supposons maintenant l’écoulement supersonique. Puisque a∞ < u∞ , les ondes acoustiques infor-
mant l’écoulement en amont de la présence de l’obstacle ne peuvent pas remonter l’écoulement ; elles
tendent alors à former une onde de choc légèrement en amont de l’obstacle : devant l’onde de choc,
l’écoulement est uniforme avec les conditions à l’infini amont, derrière, il est subsonique (pas forcé-
ment partout comme on le verra ultérieurement, mais en tout cas là où le choc est à peu près 1-D ou
droit) et on retrouve le phénomène de contournement précédent (cf. Fig. 1.6).
Dans le cas de l’écoulement 1-D, nous “sentons” donc que le seul cas possible d’onde de choc 1-D est :
M1 > 1, M2 < 1. Le second principe de la thermodynamique est la raison profonde qui justifie que
12 CHAPITRE 1. ECOULEMENTS 1-D
M<1
(a) (b)
M>1 M<1
cette configuration est bien la seule qui soit physiquement possible : seul le cas M1 > 1 est compatible
avec un accroissement de l’entropie à la traversée du choc. On montrera ce résultat ultérieurement,
une fois établies les relations de saut qui permettent d’évaluer le rapport entre les valeurs prises par
une grandeur physique de part et d’autre du choc en fonction du nombre de Mach de l’écoulement
en amont du choc.
ρ1 u1 = ρ2 u2
Remarque : Il est intéressant d’examiner les limites des relations de saut qui viennent d’être éta-
blies. Lorsque M1 tend vers 1, on constate de façon immédiate que tous les rapports de la forme
(·)2 /(·)1 tendent vers 1 : il n’y a plus de discontinuité dans l’écoulement, le choc est dit évanescent. A
l’opposé, lorsque M1 → ∞, on constate que les sauts de pression et de température tendent eux-aussi
vers l’infini alors que le saut de masse volumique tend vers γ−1 γ+1
soit 6 lorsque γ = 1.4 et le nombre de
q
Mach M2 en aval du choc tend vers la valeur limite γ−1 2γ
soit 0.378 pour γ = 1.4. Si on se place par
exemple sur un point de la trajectoire de rentrée dans l’atmosphère d’un véhicule hypersonique, on
peut se trouver typiquement en présence d’un écoulement incident à M1 = M∞ = 20 et T∞ = 280 K.
Si on applique directement les formules ci-dessus on trouve comme température derrière la portion
"droite" de l’arc de choc qui se forme devant le nez de ce véhicule T2 ≈ 22000 K ! Fort heureusement
cette valeur n’est jamais atteinte en pratique (on ne saurait pas fabriquer des protections thermiques
efficaces à de telles températures) car en écoulement hypersonique l’hypothèse initiale de gaz calo-
riquement parfait n’est plus valable et les effets dits de gaz réel qui se produisent alors tendent à
"pomper" de l’énergie et à abaisser notablement la température au nez du véhicule.
Exercice : Saut de pression à travers un choc 1-D • Montrer que le saut de pression à travers
un choc 1-D est donné par (11) :
p2 2γ
=1+ (M 2 − 1)
p1 γ+1 1
¤ La conservation de la quantité de mouvement entre l’état 1 et l’état 2 de part et d’autre du choc
s’écrit :
p1 + ρ1 u21 = p2 + ρ2 u22
14 CHAPITRE 1. ECOULEMENTS 1-D
soit
p2 − p1 1
= (ρ1 u21 − ρ2 u22 )
p1 p1
donc
p2 ρ1 u21 u2
=1+ (1 − )
p1 p1 u1
On utilise alors d’une part la relation (10) qui donne u2 /u1 en fonction de M12 :
u2 2 + (γ − 1)M12
=
u1 (γ + 1)M12
et d’autre part
ρ1 u21 u2
= γ 21 = γM12
p1 a1
On en tire :
p2 (γ + 1)M12 − 2 − (γ − 1)M12
= 1 + γM12 ( )
p1 (γ + 1)M12
d’où, après simplification, la relation attendue. ¤
Etat 1 Etat 2
Fig. 1.7 – Grandeurs statiques et totales de part et d’autre d’une onde de choc.
Pour déterminer ces grandeurs d’arrêt en fonction des grandeurs statiques (ou réelles) on utilise à
nouveau les équations d’Euler (1.1) entre ces deux états. On a donc pour la conservation de l’énergie :
H = H0
1.3. RELATIONS DE CHOC 15
La particularité de l’enthalpie d’arrêt est que, par définition de l’état d’arrêt en lequel la vitesse de
l’écoulement est nulle, elle ne dépend en fait que de la température à l’état d’arrêt T0 . Par conséquent
dire que l’enthalpie d’arrêt est une constante de l’écoulement adiabatique d’un fluide parfait est
équivalent à dire que la température d’arrêt est une constante de cet écoulement. En utilisant la
définition de l’enthalpie, on déduit de la relation ci-dessus l’égalité suivante :
u2
Cp T + = Cp T0 (1.12)
2
qui peut aussi se mettre sous la forme d’une relation entre température statique en un point de
l’écoulement et nombre de Mach en ce même point, faisant également intervenir la température
d’arrêt ou température totale constante dans cet écoulement :
T0 γ−1 2
=1+ M (1.13)
T 2
Insistons sur le fait que cette importante relation est valable dans tout écoulement adiabatique, donc
y compris dans un écoulement avec génération d’entropie du moment qu’il n’y a pas échange de cha-
leur. Ainsi, dans le cas qui nous intéresse ici d’un écoulement présentant une onde de choc à travers
laquelle l’entropie augmente, la température totale T0 reste constante à travers cette onde de choc,
soit (T0 )1 = (T0 )2 où (T0 )1 (respectivement (T0 )2 ) désigne la température totale constante associée à
l’écoulement isentropique en amont (respectivement en aval) de l’onde de choc.
choc ‘‘1D’’
M inf =2
Missile
T inf
Niveau
de la mer
¤ Le nez du missile étant un point d’arrêt de l’écoulement, la température au nez Tnez est la
température totale associée à l’état 2, derrière le choc détaché, T02 , elle-même égale à la température
totale associée à l’état 1 en amont du choc, T01 , puisque la température totale se conserve à travers
une onde de choc, et T01 est connue en fonction de T∞ et M∞ par la relation (13) du cours. On a
donc :
γ−1 2
Tnez = T02 = T01 = (1 + M∞ )T∞
2
On suppose la température au niveau de la mer égale à environ 300K, d’où Tnez = 540K soit
Tnez ≈ 270◦ C. ¤
16 CHAPITRE 1. ECOULEMENTS 1-D
Pour définir la pression et la densité totale (ou d’arrêt) l’hypothèse d’isentropie est indispensable.
Comme on l’a vu dans la partie du cours consacrée aux rappels sur les équations permettant de
modéliser les écoulements de fluide compressible, un écoulement isentropique de gaz parfait est tel
que :
p
= cste
ργ
Par ailleurs, l’équation d’état p = ρrT est satisfaite pour l’état local comme pour l’état d’arrêt. En
notant (p0 )1 , (ρ0 )1 (respectivement (p0 )2 , (ρ0 )2 ) l’état d’arrêt associé à l’état 1 (respectivement 2)
dans l’écoulement isentropique considéré, on déduit des relations précédentes :
(p0 )1 (ρ0 )1 (T0 )1
= ×
(p0 )2 (ρ0 )2 (p0 )2
et
(p0 )1 (ρ0 )1 γ
=( )
(p0 )2 (ρ0 )2
d’où, comme (T0 )1 = (T0 )2 , on a nécessairement (p0 )1 = (p0 )2 et (ρ0 )1 = (ρ0 )2 . Dans un écoulement
isentropique, la pression et la masse volumique d’arrêt sont donc constantes. En écrivant l’équation
d’état et la relation d’isentropie pour l’état local (p, ρ) et pour l’état d’arrêt caractérisé par (p0 , ρ0 ),
on en déduit immédiatement :
γ
p0 T0 γ − 1
=( )
p T
d’où, compte tenu de la relation (1.13), l’expression extrêmement importante qui permet de relier,
dans un écoulement isentropique, la pression locale au nombre de Mach local par l’intermédiaire de
la pression totale (constante) associée à cet écoulement isentropique :
γ
p0 γ−1 2 γ−1
= (1 + M ) (1.14)
p 2
On établit similairement :
1
ρ0 γ−1 2 γ−1
= (1 + M ) (1.15)
ρ 2
Dans le cas d’un écoulement présentant une onde de choc, la pression d’arrêt et la masse volumique
d’arrêt sont donc constantes dans l’écoulement isentropique en amont du choc et constantes dans
l’écoulement isentropique en aval du choc mais les valeurs de ces constantes sont modifiées à la tra-
versée de la discontinuité. Les quantités p0 et ρ0 varient donc à travers l’onde de choc pour passer
respectivement de (p0 )1 à (p0 )2 et de (ρ0 )1 à (ρ0 )2 .
Exercice : Grandeurs d’arrêt, grandeurs soniques • Dans l’écoulement sur une aile d’avion, on
effectue les mesures suivantes de Mach, pression et température : M = 0.7, p = 0.9 atm, T = 250 K.
En supposant l’écoulement isentropique, calculer p0 , T0 , p∗ , T∗ et a∗ .
On prendra r = 287 J kg −1 K −1 et γ = 1.4.
1.3. RELATIONS DE CHOC 17
¤ Rappelons qu’il n’est pas nécessaire de supposer l’écoulement isentropique pour évaluer la tem-
pérature d’arrêt : dans un écoulement adiabatique (sans échange de chaleur mais avec possibilité
d’augmentation de l’entropie en raison de phénomènes irréversibles), T0 est une constante de l’écou-
lement (ce résultat a été utilisé ci-dessus pour évaluer de façon rapide la température au nez d’un
projectile en régime supersonique) et on a la relation suivante entre la température d’arrêt et la
température statique (formule (13) du cours) :
T0 γ−1 2
= (1 + M )
T 2
d’où T0 = 1.098 T = 274.5 K.
γ−1 2
Note : dans la suite de ce problème, on note f (M ) = 1 + M .
2
L’écoulement étant supposé isentropique (cette hypothèse est bien nécessaire ici pour pouvoir ajouter
p = cste × ργ à la loi d’état p = ρrT ), on peut alors écrire (formule (14) du cours) :
p0 T0 γ
( ) = ( ) γ−1
p T
d’où p0 = 1.387 p = 1.25 atm.
Dans le cas particulier où M = 1, on est à l’état sonique ; la température à l’état sonique est donc
liée à la température d’arrêt par la relation :
T0 γ+1
= f (1) =
T∗ 2
et on constate naturellement que dans un écoulement adiabatique la température sonique est elle-
aussi une constante de l’écoulement (en particulier, à la traversée d’un choc, la température T∗ se
conserve). On trouve : T∗ = 0.833T0 = 229 K. En vertu de l’hypothèse d’isentropie, la pression à
l’état sonique est donnée par :
p0 T0 γ
( ) = ( ) γ−1
p∗ T∗
soit p∗ = 0.528 p0 = 0.66 atm. √
Enfin, on calcule a∗ en écrivant simplement : a∗ = γrT∗ soit a∗ = 317m s−1 . ¤
ou encore, en utilisant à nouveau la loi d’état des gaz parfaits et la relation de Mayer Cp − Cv = r
valable pour un gaz caloriquement parfait :
T2 p2
s2 − s1 = Cp ln( ) − rln( )
T1 p1
Puisque l’état d’arrêt associé à l’état local en amont du choc a, par définition, la même entropie s1
que cet état statique, et que, similairement, l’état d’arrêt associé à l’état local en aval du choc a la
même entropie s2 , on peut aussi écrire la relation ci-dessus en faisant apparaître les températures et
pressions totales de part et d’autre de la discontinuité :
(T0 )2 (p0 )2
s2 − s1 = Cp ln( ) − rln( )
(T0 )1 (p0 )1
D’après le second principe de la thermodynamique, le saut d’entropie à travers le choc est positif
p02
donc le rapport est nécessairement inférieur à 1. La pression totale décroît donc à travers un choc
p01
et on note que le saut de pression totale est une mesure directe de la variation d’entropie.
On peut enfin évaluer la perte de pression d’arrêt à la traversée d’une onde de choc 1D. On écrit en
effet :
(p0 )2 (p0 )2 p2 p1
= × ×
(p0 )1 p2 p1 (p0 )1
Or les rapports pression statique / pression totale associée sont connus de part et d’autre du choc en
fonction des seuls nombres de Mach M2 et M1 (relation 1.14) :
γ γ
(p0 )1 γ−1 2 γ−1 (p0 )2 γ−1 2 γ−1
= (1 + M1 ) et = (1 + M2 )
p1 2 p2 2
De plus, le saut de pression à travers le choc est donné en fonction de M1 par la relation 1.11 et le
nombre de Mach aval M2 est donné en fonction du nombre de Mach amont M1 par la relation 1.9.
En rassemblant ces éléments, on obtient donc pour expression du saut de pression totale à travers
un choc 1D :
(p0 )2 2γ 1 2 1 γ
= [1 + (M12 − 1)]− γ−1 [1 − (1 − 2 )]− γ−1 (1.16)
(p0 )1 γ+1 γ+1 M1
On peut en déduire de façon immédiate l’expression du saut d’entropie et observer que ce saut est
bien supérieur à 1 (i.e. conforme au second principe de la thermodynamique) pour M1 > 1. Les
relations de saut sont rassemblées dans une annexe placée à la fin de ce document de cours.
Exercice : Mesure de vitesse par un tube de Pitot • On considère une navette spatiale en
phase de rentrée dans l’atmosphère ; l’écoulement autour de la navette est supersonique. Sur le nez
de cette navette se trouve un tube de Pitot qui mesure la pression d’arrêt au point A (voir figure
ci-dessous) ; on suppose en outre qu’un thermocouple permet de mesurer la température en ce même
1.3. RELATIONS DE CHOC 19
point. En régime supersonique, un choc détaché se forme en amont du tube ; un capteur de pression
situé en B permet de mesurer la pression statique avant ce choc.
Montrer que ce dispositif permet de connaître la vitesse de la navette. On vous suggère de suivre la
démarche suivante :
1/ En introduisant l’état 1 et l’état 2 respectivement en amont et en aval du choc, poser le problème
en termes de grandeurs connues et inconnues.
2/ Montrer que la vitesse de la navette peut s’exprimer en fonction du nombre de Mach amont comme
unique inconnue.
3/ Expliquer comment la valeur du Mach amont peut être déterminée à partir de la pression totale
en aval du choc et de la pression statique en amont du choc. En déduire le processus d’obtention de
la vitesse désirée à partir des grandeurs mesurées.
Note : on rappelle que des valeurs tabulées du rapport (pression totale en aval du choc) / (pression
statique en amont du choc) sont fournies dans la table annexée à ce problème.
4/ Calculer la vitesse de la navette pour les données mesurées suivantes : pression statique en B égale
à 2.83 P a ; pression d’arrêt en A égale à 92.42 P a ; température d’arrêt en A égale à 1200 K. A cet
instant du vol, la constante r de l’air, définie comme le rapport de la constante universelle des gaz
parfaits, R, et de la masse molaire de l’air dans les conditions considérées, est égale à 280 J kg −1 K −1 .
M1 M2 p02 /p1
4.50 0.42355 26.539
4.60 0.42168 27.710
4.70 0.41992 28.907
4.80 0.41826 30.130
4.90 0.41670 31.379
5.00 0.41523 32.653
5.10 0.41384 33.954
5.20 0.41252 35.280
5.30 0.41127 36.631
5.40 0.41009 38.009
5.50 0.40897 39.412
1/ Si on indice 1 l’état en amont du choc détaché devant le tube de Pitot et 2 l’état en aval de ce choc :
20 CHAPITRE 1. ECOULEMENTS 1-D
1 2
on constate que l’on connaît la pression p1 grâce à la mesure faite en B ; en aval du choc (que l’on peut
assimiler localement à un choc droit 1-D), on connaît la température d’arrêt et la pression d’arrêt
associées à l’état 2, T02 et p02 , grâce aux mesures effectuées en A. La vitesse de la navette est donnée
par u1 ; le problème consiste donc à déterminer u1 , connaissant p1 , p02 et T02 .
2/ Compte tenu de la définition du nombre de Mach : M = u/a, la vitesse u1 peut se calculer comme :
u1 = a1 M1
√
Par ailleurs, la vitesse du son est donnée par : a = γrT , soit :
p
a1 = γrT1
On ne connaît pas directement la température T1 mais on dispose de la température d’arrêt derrière
le choc, T02 . Or, on sait que la température d’arrêt reste constante à travers le choc : T01 = T02 ; en
T0 γ−1 2
outre, la température d’arrêt associée à un état statique est donnée par : = 1+ M . Donc :
T 2
p M1
u1 = γrT02 r (1.17)
γ−1 2
1+ M1
2
Pour déterminer u1 il suffit donc de parvenir à calculer M1 .
3/ On cherche à déterminer M1 à partir des pressions mesurées p02 et p1 . Dans la mesure où on
dispose en général de relations du type “rapport de pression exprimé en fonction d’un nombre de
Mach”, on va plutôt chercher à calculer le rapport p02 /p1 en fonction de M1 et on inversera la relation
obtenue pour en tirer M1 connaissant le rapport de pression.
Naturellement, on ne dispose pas directement d’une formule nous permettant de relier pression sta-
tique en amont du choc et pression totale en aval de ce choc ; par contre, on est capable de relier la
pression totale et la pression statique dans un écoulement isentropique et de relier la pression statique
en aval d’un choc à la pression statique en amont de ce choc. On choisit donc d’écrire :
p02 p0 p2
= 2 ·
p1 p2 p1
L’écoulement en aval du choc étant isentropique, on a la relation :
γ γ
p02 T02 γ − 1 γ−1 2 γ−1
=( ) = (1 + M2 )
p2 T2 2
Le nombre de Mach aval M2 peut s’exprimer en fonction du nombre de Mach amont M1 grâce aux
relations de choc droit :
γ−1
1+( )M12
2
M2 = 2
γ−1
γM12 − ( )
2
1.3. RELATIONS DE CHOC 21
p02
et on dispose alors d’une expression de en fonction de M1 .
p2
Par ailleurs, ces mêmes relations de choc droit nous permettent d’écrire :
p2 2γ
=1+ (M 2 − 1)
p1 (γ + 1) 1
Après quelques calculs et simplifications, on obtient pour expression du rapport des deux quantités
mesurées p02 et p1 :
1
γ+1 2 γ−1
p02 γ +1 2 M1
= M1 2 (1.18)
p1 2 2γ 2 γ −1
M1 −
γ+1 γ+1
On constate alors qu’inverser cette relation pour en tirer M1 connaissant le rapport de pression du
membre de gauche n’est pas une mince affaire. Heureusement, des valeurs tabulées de cette relation
sont fournies, qui permettent de déterminer M1 pour un rapport de pression donné.
Le processus de calcul de u1 est donc le suivant : en inversant la relation ci-dessus, on détermine M1 ,
que l’on injecte dans la relation donnant p02 /p2 en fonction de M1 , d’où u1 connaissant T02 . Dans la
pratique, le rapport p02 /p1 est tabulé et l’inversion de la relation ci-dessus se fait par simple lecture
d’une table de valeurs.
4/ Application numérique :
On trouve : p02 /p1 ≈ 32.65, donc, après lecture de la table fournie : M1 = 5.
√ 5
D’où : u1 = 1.4 × 280 × 1200 × √ = 1400 m s−1 ( ≈ 5000 km / h). ¤
1 + 0.2 × 25
22 CHAPITRE 1. ECOULEMENTS 1-D
Chapitre 2
Ecoulements bidimensionnels
n
u2
v1 V2
Etat 1 Etat 2
V1 θ
ρ1 p1 M 1 =|| V1 || v2 ρ2 p2 M 2 =|| V2 ||
a1 β a2
u1
onde de choc
oblique
Fig. 2.1 – Configuration d’un choc oblique séparant deux états constants d’un écoulement.
23
24 CHAPITRE 2. ECOULEMENTS BIDIMENSIONNELS
On choisit le volume de contrôle indiqué sur la figure 2.2. Le vecteur N désigne le vecteur normal
unitaire extérieur à la surface de contrôle et n est l’un des vecteurs de base du repère lié au choc
précédemment défini.
V.N=0
V.N=0
N=-n
V2 N=-n
V1
Fig. 2.2 – Choix d’un volume de contrôle dans l’étude d’un choc oblique.
On va donc pouvoir traiter le choc oblique comme un choc unidimensionnel dans la direction n.
Ainsi, on va appliquer les formules du cas 1-D en prenant comme nombre de Mach incident (amont)
le “nombre de Mach normal” défini par :
u1
(Mn )1 =
a1
p
w1 u21 + v12
à distinguer du nombre de Mach “standard” défini par M1 = = (où w désigne la norme
a1 a1
du vecteur vitesse : w = ||V ||).
soit
(Mn )1 = M1 sin (β)
On en déduit immédiatement, par un simple coup d’oeil aux résultats obtenus en 1-D dans lesquels
on remplace M1 par M1 sin (β), les relations de choc oblique :
u1 ρ2 (γ + 1)M12 sin2 (β)
= = (2.2)
u2 ρ1 (γ − 1)M12 sin2 (β) + 2
p2 2γ
=1+ (M12 sin2 (β) − 1) (2.3)
p1 (γ + 1)
• Comme on l’a établi dans le cas 1-D, pour qu’il y ait présence d’un choc il est nécessaire que
le Mach normal à l’amont soit supérieur à 1 soit : M1 sin(β) ≥ 1 ; ceci nous donne donc l’expression
1
de l’inclinaison minimale du choc : β ≥ sin−1 ( ).
M1
π
L’inclinaison maximale du choc correspond au choc normal ou droit : β = .
2
• Puisque (Mn )1 ≥ 1, il est clair que u1 /u2 > 1, ce qui signifie que la déflection de l’écoulement
se fait toujours vers le choc.
On en déduit également que, à la traversée du choc, on a une augmentation de la pression, de la
densité et de la température.
• En termes de nombre de Mach, on déduit de la formule (1.9) obtenue en 1-D, avec dans le cas
d’un choc oblique M1 → (Mn )1 = u1 /a1 et M2 → (Mn )2 = u2 /a2 , la relation :
γ−1
1+( )(Mn )21
(Mn )22 = 2 (2.4)
γ−1
γ(Mn )21 − ( )
2
Compte tenu de la géométrie du problème, (Mn )2 = M2 sin(β−θ). et on peut donc calculer M2 (< M1 )
par (2.4) sous réserve de connaître l’angle de déflection θ. Pour calculer cet angle, on remarque que :
u1 u2
tan(β) = et tan(β − θ) =
v1 v2
En exploitant alors le fait que v1 = v2 et la relation (2.2) qui donne u2 /u1 en fonction de M1 sin(β)
on établit :
(γ − 1)M12 sin2 (β) + 2
tan(β − θ) = tan(β)[ ] (2.5)
(γ + 1)M12 sin2 (β)
La relation (2.5) est connue sous le nom de relation θ − β − M puisqu’elle relie l’angle de déflection
θ, l’angle d’inclinaison β et le nombre de Mach incident M1 ; elle est essentielle dans l’analyse des
26 CHAPITRE 2. ECOULEMENTS BIDIMENSIONNELS
ondes de choc obliques et heureusement tabulée pour permettre une analyse plus aisée.
M
2
β M2
M1 θ
M1
β
θ
(a) (b)
On notera à ce niveau la démarche à suivre la plus classique pour évaluer l’état à l’aval d’un choc
oblique, connaissant l’état à l’amont du choc et l’angle de déflection formé par le coin et la direction
incidente de l’écoulement :
les quantités θ et M1 étant connues, on se réfère à une abaque traduisant (2.5) pour déterminer
graphiquement l’angle β (cf. Annexe II de ce chapitre) ; on peut alors former le produit M1 sin(β) et
évaluer ainsi l’état 2 grâce aux relations de saut du type (.)2 /(.)1 = f (M1 sin(β)).
Si on trace maintenant la relation (2.5) pour un nombre de Mach M1 donné, on obtient typique-
ment une courbe de la forme présentée sur la figure 2.4.
Déflection du choc θ
M 2 =1 Μ1 donné
θmax
Μ2 > 1 Μ2 < 1
β1 β2
0 π/2 Inclinaison β
sin -1 ( 1/M1 )
M1 > 1 β2 M1 > 1 β1
θ < θmax θ < θmax
• pour θ > θmax , il n’existe pas de solution physique avec une onde de choc oblique ; dans la réalité
le choc sera incurvé et détaché du coin. L’écoulement en aval de l’onde de choc n’est plus uniforme
dans ce cas : en particulier une poche subsonique se forme au voisinage de la paroi. Le calcul d’une
telle solution fait appel à des techniques de résolution approchée des équations d’Euler. On établit
facilement que l’angle de choc βmax qui correspond à la déflection θmax est donné par :
q
2 1 2
sin (βmax ) = [(γ + 1)M1 − 4 + (γ + 1)((γ + 1)M14 + 8(γ − 1)M12 + 16)]
4γM12
Il n’existe pas relation donnant θmax explicitement mais on peut évaluer cet angle par la formule
suivante :
4 (M12 − 1)3/2
θmax ≈ √
3 3(γ + 1) M12
Choc détaché
M>1
θ > θmax
M1 > 1 M<1
Fig. 2.6 – Choc détaché sur un coin d’angle θ supérieur à la valeur limite θmax .
• si θ = 0, alors β = sin−1 (1/M1 ) et on retrouve le “choc” le plus faible : l’onde de choc devient en
fait une ligne de Mach à travers laquelle il n’y a plus de variation finie des propriétés de l’écoulement.
On note µ = sin−1 (1/M1 ) et µ est désigné comme l’angle de Mach. On reviendra ultérieurement sur
cette notion de ligne de Mach.
Ligne de Mach
µ = sin-1 (1 / M )
M1 > 1 1
du terme, i.e. les variations des propriétés de l’écoulement à travers ce choc sont faibles (on ne doit
pas confondre le qualificatif de choc faible employé dans ce contexte avec le choc “faible” précédem-
ment défini en opposition à un choc “fort” comme la solution physiquement produite par la relation
θ − β − M , et qui peut conduire à des variations importantes des propriétés de l’écoulement). Dans le
cas où θ est petit, on sait que l’inclinaison β du choc est proche de l’angle de Mach µ = sin−1 (1/M1 ).
Cette situation est illustrée sur la figure 2.8.
On cherche ici à établir une relation simplifiée entre θ, β et M1 en exploitant les particularités propres
à ce cas de choc faible : θ << 1 et β = µ + ² avec ² << 1.
M >1
1
β=µ+ε
µ
θ ε <<1
( θ petit )
Fig. 2.8 – Configuration de choc faible (au sens : dont la traversée induit de faibles variations des
propriétés de l’écoulement).
En exploitant le fait que θ soit petit et que l’on peut écrire tan(β) = [tan(µ) + terme d’ordre 1 en ²]
1
avec tan(µ) = p 2 , on établit (voir le détail des calculs dans l’exercice ci-dessous) la relation
M1 − 1
simplifiée :
γ+1 M2
M12 sin2 (β) − 1 ≈ ( ) p 21 θ (2.6)
2 M1 − 1
Exercice : Relation θ − β − M du choc faible • Montrer que dans le cas d’un choc faible (au
sens “absolu” du terme), on a la relation :
γ+1 M12
M12 sin2 (β) −1=( ) p θ
2 M12 − 1
Note : le présent exercice illustre une technique couramment mise en oeuvre par l’ingénieur : l’utilisa-
tion de petits paramètres pour simplifier des expressions complexes en effectuant des développements
limités de ces expressions complexes en termes de ces petits paramètres et en limitant ces dévelop-
pements à l’ordre 1 ou 2 pour garantir la simplicité des relations obtenues.
30 CHAPITRE 2. ECOULEMENTS BIDIMENSIONNELS
Exercice : Saut de vitesse normale à travers un choc faible • Montrer que dans le cas d’un
choc faible on a la relation :
u1 M2
= 1 + p 21 θ
u2 M1 − 1
On supposera connues d’une part la relation donnant le saut u1 /u2 à la traversée d’un choc dans le
cas général d’un choc oblique et d’autre part la relation 2.6 établie précédemment.
u1 (γ + 1)(Mn )21
=
u2 (γ − 1)(Mn )21 + 2
γ+1 M2
avec θ supposé petit et φ(M12 ) = p 1 .
2 M12 − 1
On en déduit donc que le saut de vitesse normale dans le cas d’un choc faible est donné par :
On utilise alors le fait que, pour x petit, on a à l’ordre 1 en x : 1/(1 + x) ≈ 1 − x + T.O.S. . Il vient
donc :
u1 γ−1 γ−1
= (1 + φ(M12 )θ)(1 − φ(M12 )θ) = 1 + φ(M12 )(1 − )θ + T.O.S.
u2 γ+1 γ+1
soit, en remplaçant φ par son expression :
u2 M2
= 1 + p 21 θ ¤
u1 M1 − 1
Exercice : Saut de vitesse à travers un choc faible • Montrer que dans le cas d’un choc faible
le saut de la norme w du vecteur vitesse est donné par la relation :
w2 −θ
−1= p 2
w1 M1 − 1
(on supposera connue la relation établie ci-dessus pour le saut de vitesse normale à travers un choc
faible).
w2 ||v || a2 M2 a2 u1 1 1 M2 (Mn )1 u2
= 2 = = M2 u2 =
w1 ||v 1 || a1 M1 u2 a1 M1 u1 (Mn )2 M1 u1
32 CHAPITRE 2. ECOULEMENTS BIDIMENSIONNELS
Compte tenu de
(Mn )2 = M2 sin(β − θ) et (Mn )1 = M1 sin(β)
on en déduit :
w2 sin(β) u2
=
w1 sin(β − θ) u1
Comme θ est un petit paramètre on peut écrire sin(β−θ) = sin(β)−θcos(β) donc sin(β)/sin(β−θ)
p =
2
1/(1 − θcot(β)) ≈ 1 + θcot(β) + T.O.S soit encore sin(β)/sin(β − θ) ≈ 1 + θcot(µ) = 1 + θ M1 − 1.
Par ailleurs on a établi précédemment une relation exprimant le rapport pu1 /u2 en fonction du petit
paramètre θ qui peut se réécrire à l’ordre 1 en θ : u2 /u1 = 1 − (M12 / M12 − 1)θ (on a utilisé :
1/(1 + x) ≈ 1 − x pour x petit).
On en tire donc in fine :
q
w2 M2
= (1 + θ M12 − 1)(1 − p 21 θ)
w1 M1 − 1
d’où après développement et en ne conservant que les termes d’ordre 1 en θ :
w2 θ
=1− p 2 ¤
w1 M1 − 1
dw −dθ
=√ (2.10)
w M2 − 1
(et similairement pour la pression). Dans la formule ci-dessus, M désigne le nombre de Mach local en
amont de la ligne de Mach considérée, et dθ correspond à la déflection infinitésimale à travers cette
ligne de Mach.
2.3. COMPRESSION SUPERSONIQUE 33
lignes de Mach
chocs faibles
M1 M1 M1
θ ∆θ
Notion de ligne de Mach Nous revenons maintenant à la notion de ligne de Mach précédemment
introduite. Imaginons une source de perturbation se propageant dans un plan à une vitesse superso-
nique : V = 2a. Cela signifie concrètement que la source de perturbation se propage 2 fois plus vite
que les perturbations qu’elle crée (puisque celles-ci se déplacent à la vitesse du son a).
Supposons qu’en un temps t, la source se déplace de A vers B (en couvrant typiquement une distance
unité). Quand elle arrive en B, les perturbations créé es initialement en A se sont propagées de façon
isotrope sur une distance 1/2 puisque a = V /2 ; de même pour les perturbations créé es en des points
intermédiaires. On a donc la configuration suivante :
B A
Vt
at
at 1
sin(µ) = =
Vt M
µ
Μ1 > 1 β
β
µ
Remarque : l’écoulement sur le cône ci-dessus se déduit très facilement de l’écoulement sur un coin vu
précédemment. Si les ondes de choc sont attachées au nez du cône (θ < θmax ) les parties inférieures
et supérieures de l’écoulement sont indépendantes :
Μ1 > 1 θ
β
β’
θ’
µ
1
M1 Μ1
µ1 µ
2
M2
µ
2
M2
Fig. 2.10 – Détente sur une paroi convexe et détente centrée sur un coin convexe.
d’un coin convexe (cf. Fig. 2.11), on aura une augmentation infinitésimale de la vitesse w liée à une
déflection élémentaire dθ par la relation :
dw dθ
=√
w M2 − 1
On peut aussi écrire cette relation sous la forme :
√ dw
dθ = M2 − 1
w
Pour traiter le cas d’un angle fini θ, il faut pouvoir intégrer la relation ci-dessus, ce qui suppose que
l’on puisse exprimer dw/w en fonction de dM et de M . On pourra alors intégrer entre un angle de
déviation nulle correspondant à M1 et l’angle θ associé au coin, correspondant à M2 . Connaissant
l’angle θ et M1 nous pourrons déterminer le nombre de Mach M2 derrière la détente. Pour y parvenir,
nous cherchons donc à exprimer dw/w en fonction de M et de dM . On peut établir - la démonstration
de ce résultat fait l’objet de l’exercice ci-dessous - la relation suivante :
√
M 2 − 1 dM
dθ =
γ−1 2 M
1+ M
2
Z √ 2
M − 1 dM
On note ν(M ) = , et ν(M ) est définie comme étant la fonction de Prandtl-Meyer.
γ−1 2 M
1+ M
2
En intégrant la relation ci-dessus entre l’état 1 et l’état 2 on obtient :
La fonction ν(M ) peut être définie analytiquement - elle s’exprime à partir de fonctions du type arctg
- ; elle est de toute façon tabulée (cf. Annexe III de ce cours).
Connaissant M1 , on trouve ν(M1 ) dans la table ; connaissant l’angle θ, on peut calculer ν(M2 ) par
36 CHAPITRE 2. ECOULEMENTS BIDIMENSIONNELS
µ1
Μ1
θ (>0)
M2
Fig. 2.11 – Configuration de l’écoulement à travers une détente centrée sur un coin.
dw dθ
Exercice : Fonction de Prandtl-Meyer • Montrer que la relation = √ peut se
w M2 − 1
transformer en √
M 2 − 1 dM
dθ =
γ−1 2 M
1+ M
2
¤ Pour aboutir à la relation souhaitée il est clair qu’il faut exprimer dw/w en fonction de dM et de
M . Pour ce faire, on part de : w = aM ; on en tire :
dw da dM
= +
w a M
On souhaite maintenant exprimer da/a en fonction de dM et de M . On utilise :
a2 T γ − 1 2 −1
2
= = (1 + M )
a0 T0 2
2.4. DÉTENTE SUPERSONIQUE 37
où (·)0 désigne une propriété aux conditions d’arrêt. Posons pour simplifier la démarche : f (M ) =
γ−1 2
1+ M . De a2 /a20 = 1/f (M ), on tire facilement :
2
da 1 f 0 (M )
=− dM
a 2 f (M )
donc
dw 2f (M ) − M f 0 (M ) dM
=
w 2f (M ) M
et on obtient la relation désirée en remplaçant f (M ) et f 0 (M ) par leur expression en fonction du
nombre de Mach. ¤
38 CHAPITRE 2. ECOULEMENTS BIDIMENSIONNELS
Chapitre 3
Etat 2
B Etat 3
p
p2 3
Etat 1 t
A ε C
c Etat 4
M1 > 1 ε
p2 p3
Etat 2 D Etat 3
j
D’après ce que nous avons appris sur les écoulements supersoniques au cahpitre précédent, il y a :
formation d’un choc oblique attaché au bord d’attaque supérieur, en raison de la présence d’un coin
concave formé par la ligne de courant qui arrive au nez du profil et le segment AB de ce profil, et
d’un choc oblique symétriquement attaché au bord d’attaque inférieur, au niveau du coin concave
formé par cette même ligne de courant et le segment AD du profil ; création d’une onde de détente
supersonique centrée sur le sommet B du coin convexe formé par les segments AB et BC, et d’une
39
40 CHAPITRE 3. CALCUL DE FORCES AÉRODYNAMIQUES
onde symétrique centrée sur le sommet D ; enfin, création de chocs obliques au bord de fuite du profil.
Dans le contexte de fluide parfait qui est celui de ce chapitre, les forces aérodynamiques exercées sur
un profil proviennent exclusivement des contraintes de pression et s’écrivent donc :
Z
F =− pndl (3.1)
profil
où on rappelle que n désigne la normale unitaire au profil pointant vers l’extérieur de celui-ci.
Classiquement, on décompose F en une composante de traînée ou drag, notée D et une composante
de portance ou lift, notée L :
F = Di + Lj (3.2)
où i et j sont les vecteurs de base d’un repère cartésien direct de référence (i est aligné avec la
direction d’avancement du profil et j est normal à cette direction).
Pour calculer F , on peut définir les normales aux faces
µ du profil¶ en fonction de l’angle ² : il est clair
−sin(²)
que la normale à la face AB a pour composantes et similairement pour les normales
cos(²)
aux autres faces. On peut donc écrire :
Z µ ¶ µ ¶ µ ¶ µ ¶
−sin(²) sin(²) sin(²) −sin(²)
− pndl = −[p2 d + p3 d + p3 d + p2 d]
profil cos(²) cos(²) −cos(²) −cos(²)
où p2 (respectivement p3 ) désigne la pression uniforme dans l’état 2 derrière le choc oblique attaché
au nez du profil (respectivement dans l’état 3 derrière la détente centrée attachée aux sommets du
profil) ; d désigne la longueur des segments AB, BC, CD et DA. On obtient après simplification :
µ ¶
−2sin(²)(p3 − p2 )d
F =
0
et comme sin(²) = (t/2)/d (avec t l’épaisseur du profil), on en tire finalement :
½
D = (p2 − p3 )t
(3.3)
L=0
La portance d’un profil symétrique placé dans un écoulement sans incidence est naturellement nulle :
les efforts exercés sur les faces supérieure et inférieure s’annulent.
La traînée dépend des pressions p2 et p3 : l’état 1 en amont du profil étant connu, l’état 2 est déterminé
par les relations de choc oblique ; l’état 3 derrière la détente est alors déterminé en fonction de l’état
2 en utilisant la fonction de Prandtl-Meyer.
On travaille souvent avec des efforts adimensionnés : on définit ainsi le coefficient de traînée ou de
portance en divisant la traînée ou la portance par la quantité q1 c où c désigne la corde du profil
1
étudié et q1 est la pression dynamique, définie par q1 = ρ1 w12 (on rappelle que w1 désigne la norme
2
1
de la vitesse à l’infini amont). En notant que l’on peut réécrire q1 = γp1 M12 , on en déduit finalement
2
l’expression suivante des coefficients de portance et de traînée :
2L 2D
CL = CD = (3.4)
γp1 M12 c γp1 M12 c
Application :
On considère un écoulement à M1 = 3 sur le profil en losange précédemment étudié ; on suppose que
3.2. CALCUL APPROCHÉ : CAS DES PROFILS MINCES 41
En tenant compte maintenant des formules (3.5) et (3.6) ci-dessus et de l’expression de la pression
1
dynamique q1 = γp1 M12 , on obtient la relation fondamentale suivante entre le coefficient de pression
2
et l’inclinaison locale de l’écoulement :
2θ
Cp = p (3.7)
M12 − 1
Dans la théorie des profils minces, le coefficient de pression est donc proportionnel à l’inclinaison
locale de l’écoulement.
yU (x)
x x=0 x=c
yL (x)
Pour obtenir les expressions souhaitées (en termes des fonctions yU et yL seulement), il ne reste plus
qu’à introduire les coefficients de pression :
pU − p1 pL − p1
(Cp )U = (Cp )L =
q1 q1
On a alors d’une part :
soit Z c
L = q1 [(Cp )L − (Cp )U ]dx
0
D’autre part :
dyU dyL dyU dyL dyU dyL
pU − pL = q1 [(Cp )U − (Cp )L ] + p1 ( − )
dx dx dx dx dx dx
Le dernier terme de cette expression ne contribue pas à la traînée puisque son intégrale de 0 à c est
nulle en raison de la fermeture du profil ; on obtient donc finalement :
Z c
dyU dyL
D = q1 [(Cp )U − (Cp )L ]dx
0 dx dx
On applique alors la théorie des profils minces en remarquant que l’inclinaison locale de l’écoulement
dyU dyL
sur le profil supérieur et inférieur est donnée respectivement par et − (les signes de ces
dx dx
quantités sont en accord avec l’orientation du profil) :
2 dyU 2 dyL
(Cp )U = p ( ) (Cp )L = p 2 (− )
M12 − 1 dx M1 − 1 dx
44 CHAPITRE 3. CALCUL DE FORCES AÉRODYNAMIQUES
On peut déduire des relations ci-dessus les expressions des coefficients de portance et de traînée en
divisant respectivement L et D par q1 c.
Application :
On applique la théorie du profil mince développée ci-dessus au calcul du coefficient de traînée du
profil en losange plongé dans un écoulement supersonique, dont les caractéristiques ont été précisées
dans l’application relative à la théorie exacte.
dyL 2 dyU 2
Dans le cas du profil en losange, on a de façon évidente : ( ) =( ) = tan2 (²).
dx dx
On déduit donc de (3.8) :
Z c
D 2 4tan2 (²)
CD = = p 2 2tan2 (²)dx = p 2
q1 c c M1 − 1 0 M1 − 1
et on trouve après calcul : CD = 3.88 × 10−3 soit un résultat qui approche avec moins de 1% d’erreur
le résultat donné par la théorie exacte. Cette excellente performance de la théorie approchée est
naturellement conditionnée par la validité de l’approximation de profil mince : dans le cas présent
² = 3◦ assure que le profil considéré est effectivement mince.
Remarque :
On trouvera au chapitre 5 d’autres exemples détaillés relatifs à la mise en œuvre de la théorie choc /
détente et de la théorie des profils minces pour l’analyse des performances de profils aérodynamiques
en régime supersonique.
Considérons un profil en losange tel que celui défini par la figure 3.3 ci-dessous :
Dans toute la suite du problème on supposera A1 fixe en (0, 0), A2 fixe en ( 2c , 2t ). On prendra A3
mobile le long de (∆1 ) et A4 mobile le long de (∆2 ).
Plongeons maintenant ce profil dans un écoulement supersonique de fluide parfait. Il se forme :
• un choc attaché au bord d’attaque A1 du profil,
• une détente supersonique à partir du sommet A2 et une autre à partir du sommet A4 ,
• un choc attaché au bord de fuite A3 .
On a donc la configuration suivante :
3.3. OPTIMISATION DES PERFORMANCES AÉRODYNAMIQUES D’UN PROFIL D’AILE 45
y
( ∆ 1)
t/2 A2
A1 A3 x
0 c/2 c
( ∆ 2)
- t/2 A4
j
i
y
Etat 2 Etat 3
M2, p 2 M3, p 3
M1> 1 ε
x
p1
On rappelle que la résultante des forces aérodynamiques exercées sur le profil est donnée par :
Z
~
F = −p~ndl (3.9)
profil
où p désigne la pression, ~n le vecteur unitaire normal au profil et pointant vers l’extérieur de celui-ci
et dl est un élément de longueur infinitésimal.
F~ se décompose classiquement sur la base orthonormée (~i, ~j) en une composante de traînée D et une
composante de portance L :
F~ = D~i + L~j (3.10)
Ces grandeurs sont généralement normalisées pour obtenir les coefficients de portance et de traînée
sans dimension :
L D
CL = ; CD = (3.11)
q1 c q1 c
avec q1 = γp1 M12 /2 où γ = 1.4 désigne le rapport des chaleurs spécifiques.
Optimiser les performances aérodynamiques du profil va alors consister à rendre le rapport CD /CL le
plus proche possible de zéro de façon à minimiser la résistance à l’avancement exprimée par la traînée
tout en maximisant la portance favorable au vol. Notons que dans le cadre du présent problème où
les effets visqueux sont négligés (fluide parfait), la traînée du profil est réduite à la traînée d’onde.
1) Dans le cas où A3 est en (c, 0) et A4 en (c/2, −t/2), calculer l’expression exacte de CD et CL en
fonction de p2 , p3 , q1 et (t/c).
Compte tenu de la valeur de CD /CL , commenter les performances aérodynamiques de ce profil.
2) On cherche maintenant à modifier le profil de façon à améliorer le résultat précédent. On déplace
le point A3 le long de (∆1 ) jusqu’à la position (c, −αt), où α ∈ [0, 1], comme indiqué sur la figure 3.5
ci-dessous.
y
(∆ 1)
t/2 A2
χ
M1 >1 A1 ε c x
p1 0 c/2 A 3 −α t
(∆ 2)
-t/2 A4 χ’
a) On considère à nouveau le profil de la figure 3.5. Exprimer à l’aide des relations (3.13) ci-dessus
CD /CL en fonction de α et (t/c). √
b) Montrer que, pour (t/c) fixé, CD /CL est minimal pour α = 1/ 2. Comparer alors la valeur de
CD /CL à celle obtenue en 2) ; commenter.
4) On déplace maintenant A3 le long de (∆1 ) jusqu’à la position (c, −αt), mais aussi A4 le long de
(∆2 ) jusqu’à la position (c/2 + βc, −t/2), avec α ∈]1/2, 1[ et β ∈]0, 1/2[ (voir figure 3.6 ci-après).
y
(∆ 1)
t/2 A2
M1 >1 A1 c x
p1 0 c/2 A 3 −α t
(∆ 2)
-t/2 A4
βc
CD t 1 1 (2α − 1)2
= ψ(α, β) × ( ) avec ψ(α, β) = (1 + − + (2α + 1)2 ) (3.14)
CL c 4α (2β + 1) (2β − 1)
b) On suppose (t/c) fixé et on suppose également dans un premier temps α constant. Trouver
alors la valeur de β qui minimise ψ(α, β). Donner pour cette valeur l’expression de CD /CL en fonc-
tion de√α et (t/c). √En supposant maintenant α variable, montrer que CD /CL est minimal pour :
α = 1/ 3 et β = ( 3 − 1)/2. Donner cette valeur minimale.
5) Sur le modèle de ce qui a été fait en 2), calculer de façon exacte CD /CL pour le profil correspon-
dant aux valeurs optimales de (α, β) déterminées en 4)b), avec toujours c = 1, t = 7/100, M1 = 1.7
et p1 = 1.
48 CHAPITRE 3. CALCUL DE FORCES AÉRODYNAMIQUES
¤
1) Le profil est symétrique donc les états 2 et 2’ sont identiques, et similairement pour les états 3 et
3’. Le vecteur unitaire normal à la face A1 A2 a pour composantes (− sin(²), cos(²))t . Similairement,
le vecteur unitaire normal à la face A2 A3 a pour composantes (sin(²), cos(²))t , celui normal à la face
A3 A4 , (sin(²), − cos(²))t , et celui normal à la face A4 A1 , (− sin(²), − cos(²))t . Lorsqu’on écrit :
Z
~
F =− p~ndl
profil
on a donc immédiatement (en notant A1 A2 =A2 A3 =A3 A4 = A4 A1 =d) :
µ ¶ µ ¶ µ ¶ µ ¶
~ − sin(²) sin(²) − sin(²) sin(²)
F = −[p2 d + p3 d + p2 d + p3 d]
cos(²) cos(²) − cos(²) − cos(²)
d’où : · ¸
2d sin(²)(p2 − p3 )
F~ =
0
Compte tenu de sin(²) = (t/2)/d, on a donc finalement :
(p2 − p3 ) t
CL = 0 et CD = ( )
q1 c
Le rapport CD /CL est donc infini d’où de très médiocres performances aérodynamiques à prévoir.
2) On introduit maintenant une cambrure dans le profil en se donnant un degré de liberté sur la
position du point A3 .
a) En tenant compte des nouvelles définitions des normales unitaires aux faces du profil en fonction
des angles χ et χ0 , on peut écrire :
µ ¶ µ ¶ µ 0
¶ µ ¶
− sin(²) sin(χ) sin(χ ) − sin(²)
F~ = −[p2 A1 A2 + p3 0
A2 A3 + p3 A3 A4 + p2 A4 A1 ]
cos(²) cos(χ) − cos(χ0 ) − cos(²)
Comme, par ailleurs, on a des relations du type : sin(²) = (t/2)/A1 A2 , sin(χ) = (t/2 + αt)/A2 A3 ,
sin(χ0 ) = (t/2 − αt)/A3 A4 et similairement pour les cosinus de ces angles, on peut réécrire F~ en
fonction de p2 , p3 , p03 , t, c et α, d’où après simplification :
· ¸
~ p2 t − p3 ( 2t + αt) − p03 ( 2t − αt)
F =
(p03 − p3 ) 2c
• on passe de l’état 2 à l’état 3 par une détente supersonique, d’angle de déviation associé ² + χ, où
χ est donné par tan(χ) = (t/2 + αt)/(c/2). En notant ν la fonction de Prandtl-Meyer, on a donc :
ν(M3 ) = ν(M2 ) + ² + χ
M2 est connu donc on peut déterminer ν(M2 ) par tabulation ; on en déduit la valeur de ν(M3 ) d’où
M3 par tabulation. Pour obtenir le rapport de pression p3 /p2 , il suffit d’écrire :
à ! γ−1
γ
1 1 + γ−1
2
M 2
2
= γ−1
r 1 + 2 M32
• on passe de l’état 2 à l’état 3’ par une détente supersonique d’angle de déviation associé ² + χ0 ,
avec χ0 donné par tan(χ0 ) = (t/2 − αt)/(c/2). On a ν(M30 ) = ν(M2 ) + ² + χ0 d’où M30 par tabulation
et s = [(1 + γ−1
2
M22 )/(1 + γ−1
2
(M30 )2 )]γ/(γ−1) .
d) Une remarque générale sur les applications numériques dans ce problème : il est nécessaire d’être
très précis dans leur mise en oeuvre ; lors d’une lecture d’abaque ou de table de données, il ne faut
pas hésiter à interpoler linéairement entre des valeurs connues pour obtenir une valeur plus correcte
dans le cas considéré.
Calcul de l’état 2 : on calcule tout d’abord l’angle de déflection ² = tan−1 (t/c) = 4.00 deg - par
lecture de l’abaque fournie en annexe du cours, on détermine l’inclinaison du choc (on retient la
valeur correspondant au choc faible) β = 40 deg - on peut alors calculer M12 sin2 (β) = 1.194 - on en
tire p2 = 1.226 et M2 = 1.561. Ce résultat ne dépend pas de la valeur de α.
On suppose α = 1/2.
Calcul de l’état 3 : on calcule l’angle χ = tan−1 ((2α+1)(t/c)) = 7.97 deg - on a alors ν(M3 ) = ν(M2 )+
² + χ et ν(M2 ) est déterminé par lecture de la table fournie en annexe du cours : par interpolation
linéaire entre ν(1.554) = 13.5 deg et ν(1.571) = 14.0 deg, on trouve ν(M2 ) = ν(1.561) = 13.67 deg
- on a donc ν(M3 ) = 25.646 deg - une lecture des valeurs tabulées nous fournit ν(1.968) = 25.5 deg
et ν(1.986) = 26.0 deg d’où par interpolation linéaire M3 = 1.973 - on en tire 1/r = 0.5345 soit
r = 1.8708.
Calcul de l’état 3’ : on calcule l’angle χ0 = tan−1 ((1 − 2α)(t/c)) = 0 deg - on a alors ν(M30 ) =
ν(M2 ) + ² + χ0 = 17.67 deg - on√en tire M30 = 1.695 - d’où s = 0.819. On trouve alors : φ = 3.2725.
On suppose maintenant α = 1/ 2.
Calcul de l’état 3 : χ = 9.59 deg - ν(M3 ) = 27.27 deg d’où M3 = 2.03 - r = 2.05.
Calcul de l’état 3’ : χ0 = −1.66 deg - ν(M30 ) = 16.02 deg d’où M30 = 1.64 - s = 0.89. On trouve alors :
φ = 2.96.
On rappelle qu’il a été démontré en 2)b) que pour α = 1, φ = 3. La théorie exacte choc/détente
nous a donc permis d’établir :
CD
α CL
1/2
√ 3.27( ct ) = 0.2291
1/ 2 2.96( ct ) = 0.2072
1 3.00( ct ) = 0.2100
50 CHAPITRE 3. CALCUL DE FORCES AÉRODYNAMIQUES
On peut penser qu’il existe une valeur minimale de CD /CL pour α ∈ [1/2, 1] (et
√ avec un peu d’audace
on peut même envisager que cette valeur ne soit pas très éloignée de α = 1/ 2).
3) On se place maintenant dans le cadre de la théorie des profils minces qui permet une étude
systématique de la forme du profil.
a) On a, dans le cas considéré, les équations suivantes pour l’extrados (Upper part) et l’intrados
(Lower part) du profil :
½ t ½
( c )x 0 ≤ x ≤ 2c −( ct )x 0 ≤ x ≤ 2c
yU (x) = ; y L (x) =
(α + 1)t − (1 + 2α)( ct )x 2c ≤ x ≤ c (α − 1)t + (1 − 2α)( ct )x 2c ≤ x ≤ c
Z c Z c
dyU 2 dyL 2 2t2 2 dyU dyL
On établit alors facilement : ( ) +( ) dx = (1 + 2α ) et ( )+( )dx = [yU +
0 dx dx c 0 dx dx
yL ]c0 = −2αt, d’où CD /CL = (1/α + 2α)(t/c).
d(CD /CL )
b) On établit ensuite que le signe de est celui de (−1/α2 + 2) d’où on peut affirmer, après
dα √
quelques considérations élémentaires, que CD /CL est minimal pour α = 1/ 2. La théorie approchée
des profils minces nous donne donc :
CD
α CL
1/2
√ 3.00( ct ) = 0.2100
1/ 2 2.83( ct ) = 0.1980
1 3.00( ct ) = 0.2100
On observe que la théorie approchée fournit une approximation du minimum entachée d’un peu moins
de 5% d’erreur, ce qui reste raisonnable ; cette erreur serait plus faible si le profil était plus mince,
i.e. si ² était plus petit.
4) Pour optimiser les performances du profil, on se donne maintenant deux degrés de liberté : les
sommets A3 et A4 sont désormais mobiles.
a) L’équation de l’extrados du profil est inchangée. Par contre, l’intrados est décrit maintenant par :
1 t 1
− ( )x 0 ≤ x ≤ (β + )c
(1 + 2β) c 2
yL (x) = α − 1/2 t 1
( )( )(x − c) − αt (β + )c ≤ x ≤ c
β − 1/2 c 2
(attention aux intervalles de variation de x ! Noter également que le paramètre β introduit ici n’a
rien à voir avec une inclinaison de choc.)
Puisque yU et yL fournissent les mêmes valeurs en x = 0 et en x = c que dans le cas 3), on conserve
la même valeur du coefficient de portance. Pour la traînée, quelques calculs sont nécessaires pour
aboutir à :
Z c
dyU 2 dyL 2 t2 1 1 1 1 (α − 1/2)2
( ) +( ) dx = ( )[ + (1 + 2α)2 + − ]
0 dx dx c 2 2 4 β + 12 (β − 1/2)
compte tenu des intervalles de variation des paramètres α et β donnés dans l’énoncé, ceci est équi-
valent à (2α − 1)(2β + 1) = 1 − 2β ce qui conduit finalement à : β = (1 − α)/(2α) comme valeur de
β minimisant ψ à α fixé.
On peut calculer le rapport CD /CL pour cette valeur de β ; après simplification on trouve :
CD 3 1 t
=( α+1+ )( )
CL 2 2α c
Pour (t/c) donné,
√ on trouve immédiatement que le rapport ci-dessus est minimal pour 1/α2 = 3
soit α = 1/ 3 et β est obtenu en utilisant son expression √ en fonction de α. On trouve pour valeur
minimale du rapport traînée/portance : CD /CL = ( 3 + 1)( ct ) ≈ 2.732( ct ) = 0.1912 et on constate
avec plaisir qu’en se donnant un degré de liberté supplémentaire pour définir la cambrure du profil
on a réussi à réduire encore un peu plus ce rapport (en 3), on avait 0.1980 comme minimum ; le gain
est de l’ordre de 3.5%).
5) On exprime les normales à chaque face à l’aide des sinus et cosinus d’angles bien choisis : ², χ, χ0
et ²0 , angle entre A1 A4 et l’axe des x ; on utilise ensuite des relations du type : sin(²0 ) = (t/2)/A1 A4
(similairement pour les autres angles). On peut alors écrire :
µ ¶ µ ¶ µ 0
¶ µ 0
¶
− sin(²) sin(χ) sin(χ ) − sin(² )
F~ = −[p2 A1 A2 + p3 A2 A3 + p3 0 0
A3 A4 + p2 A4 A1 ]
cos(²) cos(χ) − cos(χ0 ) − cos(²0 )
en fonction des pressions dans les différents états, de t, c et des paramètres α et β ; en faisant le
rapport de la composante suivante x et de celle suivant y on obtient :
CD
Théorie α β CL
√
Exacte 1/√2 0 2.96( ct ) = 0.2072
Approchée 1/ 2 0 2.83( ct ) = 0.1980
√ √
Exacte 1/√3 (√3 − 1)/2 2.92( ct ) = 0.2047
Approchée 1/ 3 ( 3 − 1)/2 2.73( ct ) = 0.1912
52 CHAPITRE 3. CALCUL DE FORCES AÉRODYNAMIQUES
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
Y
-0.1
-0.2
-0.3
-0.4
-0.5
0 0.5 1
X
Fig. 3.7 – Vue partielle du maillage utilisée pour calculer une solution numérique approchée de
l’écoulement supersonique sur un profil en losange.
où Ω est un domaine fermé dont la frontière est notée ∂Ω, ~n, de composantes nx , ny est la normale
extérieure à cette frontière, w est le vecteur des variables conservatives et f, g désignent les flux
physiques dont l’expression n’est pas rappelée ici. Dans une approche dite volumes finis, la cellule
Ω est une cellule Ωi,j , du maillage, de surface |Ωi,j,k |, et la formulation intégrale ci-dessus peut aussi
s’écrire :
|Ωi,j,k |(wt )i,j +|Γi+ 1 ,j |F i+ 1 ,j − |Γi− 1 ,j |F i− 1 ,j
2 2 2 2 (3.16)
+|Γi,j+ 1 |Gi,j+ 1 − |Γi,j− 1 |Gi,j− 1 = 0
2 2 2 2
Z
1
F i+ 1 ,j = (f nx + gny ) dΓ
2 |Γi+ 1 ,j | Γi+ 1 ,j
2 2
Construire un schéma en formulation VF signifie alors que l’on approche le bilan exact (3.16) par :
où les flux numériques Fi+ 1 ,j et Gi,j+ 1 approchent les flux physiques à travers les faces Γi+ 1 ,j , Γi,j+ 1
2 2 2 2
correspondantes (voir figure 3.8).
Γj,k+1/2
Γj+1/2,k
j,k
j-1,k
j,k-1
Il reste bien sûr à choisir une formule de flux numérique (flux de Roe, de Lax-Wendroff, de Van
Leer, de Jameson ...) qui offre des propriétés satisfaisantes en termes de précision et de robustesse.
Nous ne détaillerons pas ici le flux numérique utilisé ; nous indiquons simplement que le schéma mis
en oeuvre est d’ordre 2 en espace - lorsque l’on étudie son erreur de troncature obtenue par des
développements de Taylor effectués en maillage cartésien -. Ce schéma a été appliqué au calcul de
l’écoulement supersonique sur un profil en losange de corde unitaire et d’épaisseur t = 0.07 c. Le
nombre de Mach de l’écoulement incident a été pris successivement égal à M∞ = 1.5, M∞ = 2
et M∞ = 3. Les isovaleurs de pression obtenues pour chacun de ces cas de calcul sont présentées
sur la figure 3.9. Ces calculs sont effectués sur un maillage contenant 120 points dans la direction
i de l’écoulement et 25 points dans la direction perpendiculaire j. Le fait que le maillage suivant
j soit grossier est bien visible sur la représentation des chocs obliques qui se forment au nez du
profil : dès que l’on s’éloigne du profil (où le maillage est assez fin suivant j) la dissipation numérique
"étale" fortement ces discontinuités. Lorsque ces mêmes calculs sont effectués dans un maillage raffiné
suivant j (on utilise 3 fois plus de points dans cette direction), on réduit les effets de cette dissipation
numérique comme cela peut être observé sur les isovaleurs présentées Fig. 3.10. Notons que la pression
qui apparaît dans les légendes de la figure 3.9 est une pression adimensionnée telle que la pression
1
dans l’écoulement incident soit égale à p1 = .
γM12
La simulation numérique permet de connaître les valeurs des grandeurs conservatives et primitives
dans toute cellule du maillage et donc en particulier la valeur de la pression sur le profil, de laquelle
on peut déduire la traînée d’onde du profil. On rassemble dans le tableau ci-dessous les valeurs du
coefficient de traînée fournies par les calculs dans le maillage 120 × 150 ainsi que les valeurs déduites
54 CHAPITRE 3. CALCUL DE FORCES AÉRODYNAMIQUES
M=1.5
0.5
Pression
0.39269
0.3829
0.37311
0.363321
0.353531
Y
0.343741
0 0.333952
0.324162
0.314372
0.304583
0.294793
0.285003
0.275214
0.265424
0.255634
-0.5
0 0.5 1 1.5
X
M=2
0.5
Pression
0.227189
0.220782
0.214375
0.207968
0.201561
Y
0.195154
0 0.188747
0.18234
0.175933
0.169525
0.163118
0.156711
0.150304
0.143897
0.13749
-0.5
0 0.5 1 1.5
X
M=3
0.5
Pression
0.110409
0.106364
0.102319
0.0982735
0.0942285
Y
0.0901834
0 0.0861383
0.0820933
0.0780482
0.0740032
0.0699581
0.065913
0.061868
0.0578229
0.0537778
-0.5
0 0.5 1 1.5
X
Fig. 3.9 – Isovaleurs du nombre de Mach sur un profil losangique de rapport épaisseur / corde 0.07
pour un nombre de Mach incident égal à (haut) 1.5, (milieu) 2 et (bas) 3 ; le calcul est effectué dans
un maillage 120 × 50.
3.4. SIMULATION NUMÉRIQUE DE L’ÉCOULEMENT SUR UN PROFIL LOSANGIQUE 55
Y 0.5
-0.5
0 0.5 1 1.5
X
0.5
Y
-0.5
0 0.5 1 1.5
X
0.5
Y
-0.5
0 0.5 1 1.5
X
Fig. 3.10 – Isovaleurs du nombre de Mach sur le profil losangique dans un maillage 120 × 150 raffiné
suivant j.
56 CHAPITRE 3. CALCUL DE FORCES AÉRODYNAMIQUES
de la théorie des profils minces. On observe le très bon accord entre les deux approches. On peut
également étudier graphiquement l’inclinaison calculée pour les chocs obliques qui se forment au
nez du profil suivant la valeur du nombre de Mach incident. Si l’on se reporte à l’abaque fournie en
annexe, on constate que pour une déflection de 4◦ l’inclinaison du choc (faible) décroît avec le nombre
de Mach pour passer de β ≈ 46.5◦ à M1 = 1.5 à β ≈ 33.5◦ à M1 = 2 et à β ≈ 22.25◦ à M1 = 3.
On peut évaluer maintenant l’inclinaison β des chocs de tête fournis par la simulation numérique à
partir des isovaleurs de pression de la figure 3.10. On trouve pour M1 variant de 1.5 à 3 les valeurs
successives β ≈ 46.5◦ , β ≈ 33.6◦ et β ≈ 21.8◦ en très bon accord avec la théorie.
M A(x)
On suppose pour simplifier l’étude que les propriétés décrivant cet écoulement sont uniformes dans
une section donnée.
Pour établir les équations de l’écoulement, on peut appliquer les équations de conservation (équations
d’Euler) sous forme intégrale au volume de contrôle indiqué sur la figure 4.2.
Etat 1 v.N=0
Etat 2
v.N=0
Fig. 4.2 – Volume de contrôle utilisé pour établir la forme intégrale des équations d’Euler quasi-1D.
57
58 CHAPITRE 4. ECOULEMENTS DANS LES TUYÈRES
u augmente u diminue
M<1 M<1
Fig. 4.3 – Evolution de la vitesse d’un écoulement subsonique dans un conduit à section variable.
la vitesse de l’écoulement alors qu’un resserrement de cette section induit une diminution de cette
vitesse (cf. Fig. 4.4).
u diminue u augmente
M>1 M>1
Fig. 4.4 – Evolution de la vitesse d’un écoulement supersonique dans un conduit à section variable.
c) Cas où M = 1
dA
Si M = 1 alors = 0 ce qui signifie que A atteint un extremum : la section A en laquelle M = 1
A
est minimale ou maximale. Compte tenu des points a) et b) précédents, le seul cas possible est celui
où l’aire A est minimale. Ainsi, si M = 1 en un point de l’écoulement dans un conduit de section
variable, cette valeur est nécessairement prise en un col du conduit.
Attention ! on n’a pas nécessairement M = 1 en un col ; si l’écoulement reste par exemple subsonique
dans le conduit, on a simplement un extremum (en l’occurence un maximum) de vitesse qui est at-
teint au col.
On peut déduire de ce qui précède que, pour détendre de façon isentropique un gaz en l’accélérant
d’une vitesse subsonique à une vitesse supersonique, on doit nécessairement se trouver dans la confi-
guration indiquée sur la figure 4.5.
M=1
u augmente
M<1 M>1
col
Fig. 4.5 – Détente isentropique d’un gaz dans une tuyère convergente-divergente.
poussée
chambre
de combustion
M<1 M>1
M=1
u diminue
M>1 M<1
col
Fig. 4.6 – Compression isentropique d’un gaz dans une tuyère convergente-divergente.
4.3. ANALYSE DE L’ÉCOULEMENT ISENTROPIQUE DANS UNE TUYÈRE 61
La conservation de la masse entre un état quelconque dans la tuyère et l’état sonique s’écrit :
ρuA = ρ∗ u∗ A∗
donc
A ρ ∗ u∗ ρ∗ u∗ a∗ ρ∗ 1
= · = · · = ·
A∗ ρ u ρ a∗ u ρ M∗
Le Mach caractéristique M∗ = u/a∗ est connu en fonction du Mach local par la relation (1.6). Pour re-
lier ρ∗ /ρ au nombre de Mach, on fait intervenir l’état d’arrêt, autre état de référence particulièrement
intéressant :
ρ∗ ρ∗ ρ0
= ·
ρ ρ0 ρ
où ρ0 désigne la masse volumique à l’état d’arrêt associé à l’état local considéré.
L’écoulement étant supposé isentropique, on sait (relations (1.13) et (1.15)) que :
1 1
ρ0 T0 γ − 1 γ−1 2 γ−1
=( ) = (1 + M ) = f (M )
ρ T 2
1
ρ0 γ+1 γ−1
On a en particulier : = f (M = 1) = ( ) .
ρ∗ 2
On trouve donc finalement la relation section-nombre de Mach suivante, que l’on appelle aussi parfois
"loi des aires" :
(γ + 1)
A 1 2 γ − 1 2 2(γ − 1)
( )= [ (1 + M )] (4.4)
A∗ M (γ + 1) 2
Cette relation est essentielle pour l’étude des écoulements dans les tuyères.
A
Elle peut aussi être vue comme étant de la forme M = f ( ). Ainsi, pour un écoulement isentropique,
A∗
le nombre de Mach dans une section de la tuyère est entièrement déterminé par le rapport entre l’aire
de la section locale et l’aire de la section critique associée (existante ou virtuelle).
Il est important de noter que, compte tenu de l’hypothèse d’isentropie, pression et nombre de Mach
dans une section sont reliés par la relation (1.14) :
γ
p0 γ−1 2 γ−1
= (1 + M ) (4.5)
p 2
62 CHAPITRE 4. ECOULEMENTS DANS LES TUYÈRES
4 1
Branche subsonique
0.9
3.5
0.8
3
2.5
0.6
2 0.5
0.4
1.5
0.3
1
0.2
0.5
0.1
Branche subsonique Branche supersonique
0 1 2 3 4 5 6 7 8 0 1 2 3 4 5 6 7 8
Rapport de sections A/A* Rapport de sections A/A*
Fig. 4.7 – Relation entre (section locale / section critique) et a) nombre de Mach M ; b) rapport
(pression statique / pression totale).
On observe, conformément à ce qui a été précédemment mentionné, que la section critique est la
section d’aire minimale dans l’écoulement isentropique. Si l’état critique (ou sonique) existe dans
l’écoulement, il est nécessairement atteint au col de la tuyère donc A∗ = Ac où Ac désigne l’aire
de la section au col. On note que pour un rapport A/A∗ donné, il existe deux valeurs possibles du
nombre de Mach : l’une subsonique, l’autre supersonique. L’une ou l’autre solution est activée selon
les conditions aux limites de la tuyère comme nous allons le voir dans ce qui suit.
pressionde sortie
conditions ou d’éjection
d’arrêt A
c p
p0 e
col
divergent.
On peut visualiser ce comportement en se référant à la courbe représentative de la relation (4.4) :
l’état décrivant l’écoulement se situe initialement sur la branche subsonique (M ≈ 0 dans le réservoir
où règnent les conditions d’arrêt) ; au fur et à mesure que l’on se déplace vers l’aval de la tuyère
on monte le long de cette branche subsonique ; le point d’ordonnée maximale, i.e. le Mach maximal,
est atteint au col (on note au passage que l’aire de la section au col Ac est supérieure à l’aire de la
section critique A∗ puisque A/A∗ reste toujours strictement supérieur à 1 dans cette configuration
d’écoulement) ; une fois le col passé, on redescend le long de la branche subsonique jusqu’à atteindre
les conditions dans la section d’éjection - on notera (Me )1 le Mach dans la section d’éjection -.
Le raisonnement qui vient d’être fait sur le nombre de Mach peut naturellement être conduit avec la
pression : la pression statique p diminue à partir de la valeur d’arrêt p0 jusqu’à atteindre un minimum
au col de la tuyère puis, une fois le col passé, augmente pour atteindre la valeur - notée (pe )1 - de la
pression dans la section d’éjection.
Supposons que nous diminuions encore un peu plus pe (on note (Me )2 et (pe )2 le nombre de Mach et
la pression d’éjection dans ce cas : on a (pe )2 < (pe )1 et (Me )2 > (Me )1 ).
Le rapport de pression p0 /pe étant plus élevé entre l’entrée et la sortie l’accélération de l’écoulement
va être plus importante : on va “monter plus haut” le long de la branche subsonique. Le nombre de
Mach (respectivement la pression) au col sera plus élevé (respectivement plus faible) (cf. Fig. 4.9).
On notera qu’il existe une infinité de solutions subsoniques isentropiques dans la tuyère ; elles sont
contrôlées par le rapport de pression pe /p0 et par la donnée géométrique A/Ac .
Il est clair que si l’on continue de diminuer la pression d’éjection pe , on va atteindre une valeur de
cette pression, notée (pe )3 - (Me )3 désigne le nombre de Mach correspondant dans la section d’éjection
-, pour laquelle l’écoulement devient tout juste sonique au col ; dans ce cas la section au col est la
section critique : Ac = A∗ . Evaluons l’état critique.
T0 γ−1 2
On sait que dans un écoulement isentropique : = 1 + M , donc en particulier pour M = 1,
T 2
2
T0 /T∗ = (γ +1)/2 soit encore Tc = T∗ = γ+1 T0 = 0.833T0 . Pour déterminer la pression on utilise le fait
γ γ
p0 T0 γ − 1
que l’écoulement considéré est isentropique : =( ) 2
d’où pc = p∗ = ( γ+1 ) γ − 1 p0 = 0.528p0 .
p∗ T∗
Lorsque l’on passe de la configuration 1 à la configuration 2 puis à la configuration 3, le débit-masse
64 CHAPITRE 4. ECOULEMENTS DANS LES TUYÈRES
Mach p/p0
1 1 pe1
pe2
Me
2
Me
1
x x
entrée col sortie entrée col sortie
Mach p/p0
1 1
pe3
0.528
Me
3
x x
entrée col sortie entrée col sortie
ṁ = ρuA augmente :
ṁ1 < ṁ2 < ṁ3
Pour un écoulement subsonique donné, la conservation de la masse implique que ṁ est constant dans
l’écoulement donc en particulier ṁ = ρc Ac uc , valeur au col. On a par conséquent :
Lorsque l’on continue de baisser la pression d’éjection sous la valeur d’amorçage (pe )3 , il n’y a plus
en général de solution isentropique possible pour l’écoulement dans le divergent de la tuyère. Si on se
place sur la courbe M = f (A/A∗ ) (ou M = f (A/Ac ) puisque, la tuyère étant amorcée, Ac = A∗ ) re-
présentative de (4.4) (cf. Fig. 4.7), on constate que, au-delà du col, on a naturellement un écoulement
supersonique puisque dans le divergent A/Ac > 1 ; si l’écoulement reste isentropique, on reste sur
cette branche supersonique jusqu’à atteindre la valeur A/Ac associée à la pression pe dans la section
d’éjection. Mais, en règle générale, la pression dans la section d’éjection a une valeur différente de
celle prescrite par la solution isentropique (4.4). Il n’y a plus alors de solution isentropique possible
pour l’écoulement dans le divergent de la tuyère et un choc droit se forme dans ce divergent (cf. Fig.
4.11).
choc droit
col
Entre le col et la section dans laquelle se place ce choc, on a bien la solution isentropique superso-
nique précédente - qui est unique - mais après le choc l’écoulement devient subsonique et décélére
dans le divergent. Le choc est précisément placé de sorte que l’augmentation de pression à travers
l’onde de choc plus l’augmentation de pression entre la section immédiatement en aval du choc et la
section d’éjection permettent d’atteindre la pression d’éjection fixée (notée (pe )4 - inférieure à (pe )3 -).
Lorsque l’on réduit encore un peu plus la pression d’éjection, le choc se déplace vers la section de
sortie ; la limite de ce régime est atteinte lorsque le choc droit se situe dans la section de sortie (cf.
66 CHAPITRE 4. ECOULEMENTS DANS LES TUYÈRES
solution isentropique
Mach supersonique p/p0
1
pe4
1
0.528
Me
4
x x
entrée col choc sortie entrée col sortie
Fig. 4.12 – Ecoulement dans une tuyère présentant un choc droit dans le divergent.
Fig. 4.13).
col
Fig. 4.13 – Formation d’un choc droit dans la section d’éjection de la tuyère.
Dans un tel cas de figure, l’écoulement dans la tuyère est donnée par la solution isentropique (4.4)
jusqu’à la section située immédiatement en aval de la section d’éjection ; dans la section d’éjection
on a une variation brutale du Mach et de la pression qui passent respectivement des valeurs (Me )6
et (pe )6 , correspondant à la solution isentropique en section d’éjection, aux valeurs (Me )5 et (pe )5 ,
données par les relations de saut du choc droit avec (Me )6 et (pe )6 comme conditions amont.
choc droit en
solution isentropique section d’ éjection
Mach supersonique p/p0
Me
6
1
saut de pression
1 à travers le choc droit
0.528 pe5
Me
5
pe6
x x
entrée col choc sortie entrée col sortie
Fig. 4.14 – Ecoulement dans une tuyère présentant un choc droit en section d’éjection.
Lorsque la pression ambiante en sortie de tuyère passe sous la valeur (pe )5 , la variation de cette
pression n’affecte plus l’écoulement dans la tuyère qui correspond alors intégralement (y compris en
4.4. ANALYSE DES DIFFÉRENTS RÉGIMES D’ÉCOULEMENT D’UNE TUYÈRE 67
section d’éjection) à l’unique solution supersonique isentropique (4.4). Lorsque la pression d’éjection
est exactement égale à (pe )6 , on dit que la tuyère est adaptée.
Lorsque la pression ambiante en sortie de tuyère est comprise entre (pe )5 et (pe )6 , un phénomène
physique en sortie de tuyère (à l’extérieur de celle-ci) doit assurer la recompression de l’écoulement
de la valeur (pe )6 à la valeur ambiante ; cette recompression est naturellement moins forte que celle
générée par un choc droit en section de sortie (qui conduit à retrouver une pression ambiante égale à
(pe )5 ). Le phénomène physique qui permet de réaliser cette recompression est un choc oblique attaché
à la sortie de la tuyère (cf. Fig. 4.15).
pe p < p <p
6 e6 a e5
col
Enfin, lorsque la pression ambiante en sortie de tuyère est inférieure à (pe )6 , une détente superso-
nique assure la transition entre la pression (pe )6 dans la section d’éjection et la valeur de la pression
ambiante pa < (pe )6 (cf. Fig. 4.16).
pe pa < p
6 e6
col
Fig. 4.16 – Ajustement à la pression ambiante par détente supersonique en sortie de tuyère.
L’ensemble de cette discussion est bien sûr essentiel pour pouvoir analyser, au moins en première
approximation - c’est-à-dire, notamment, sans prise en compte des effets visqueux -, les performances
d’une tuyère ou d’un système propulsif en termes de poussée. On trouvera dans le chapitre 5 une
étude détaillée des caractéristiques d’un moteur fusée, d’un turboréacteur et d’un statoréacteur.
68 CHAPITRE 4. ECOULEMENTS DANS LES TUYÈRES
• On se place tout d’abord dans le convergent : l’écoulement y est subsonique. On se réfère donc à la
partie subsonique des tables données en annexe - qui fournissent pour un nombre de Mach M connu
les rapport p/p0 et A/A∗ correspondant à la relation fondamentale (4.4) - : par interpolation linéaire
des couples (A/A∗ = 6.46, M = 0.09) et (A/A∗ = 5.82, M = 0.10), on en déduit que pour A/A∗ = 6
on a approximativement M = 0.097.
On utilise alors la relation (1.13) des écoulements isentropiques (et même seulement adiabatiques
pour la relation entre température statique et température totale) pour calculer la température T :
T0 γ−1 2
= (1 + M )
T 2
d’où T = 299.4 K.
La pression p est donnée par :
p0 γ − 1 2 γ−1
γ
= (1 + M )
p 2
d’où p = 9.93 atm.
Connaissant la température T , on en déduit la vitesse du son :
p
a= γrT = 346.86 m/s
et donc la vitesse du fluide :
u = aM = 33.6 m/s.
On se place ensuite dans le divergent et, faute de plus amples renseignements, on suppose que
l’écoulement supersonique reste isentropique ; on se réfère alors à la partie supersonique des tables
fournies en annexe ; on effectue une interpolation linéaire sur les couples (A/A∗ , M ) encadrant la
valeur A/A∗ = 6 ; on établit que dans la section A/A∗ = 6 du divergent on a M = 3.368. En utilisant
la même démarche que précédemment, on trouve : p = 0.158 atm, T = 91.77 K, a = 192 m/s et
u = 646.7 m/s. ¤
L’aire de la section au col de la tuyère et l’aire de la section d’éjection sont connues. La pression
d’arrêt p0 en amont du col est donnée ainsi que la pression atmosphérique pa . On s’interroge pour
savoir si le régime de fonctionnement : “tuyère amorcée et écoulement isentropique jusqu’à la section
4.5. QUELQUES EXEMPLES 69
2
Ae = 11.71 cm
p0 = 5 bar Ac = 1 cm 2 p = 1 bar
a
col
• Si la tuyère est amorcée, M = 1 au col et la section critique de l’écoulement est la section au col :
A∗ = Ac = 1cm2 . On peut alors évaluer le rapport entre l’aire de la section d’éjection et l’aire de la
section critique : Ae /A∗ = 11.71. Puisque l’on souhaite un écoulement isentropique jusque dans la
section d’éjection, le Mach associé à cette valeur de A/A∗ correspond au régime supersonique donc
Me = 4.10. On peut alors calculer le rapport entre la pression dans la section d’éjection et la pression
d’arrêt associée :
pe γ − 1 2 γ−1
−γ
= (1 + Me ) = 0.5769 × 10−2
(p0 )e 2
Comme l’écoulement est supposé isentropique, la pression d’arrêt est constante dans l’écoulement et
égale en particulier à la valeur de la pression d’arrêt en amont du col : (p0 )e = (p0 )entree = 5 bar ; on
en déduit pe = 0.028845 bar.
Pour que l’écoulement soit physiquement possible, il faut qu’il existe un phénomène physique qui
permette de passer d’une pression de 0.0288 bar dans la section d’éjection à la pression ambiante
de 1 bar ; autrement dit, on se pose la question de savoir s’il existe une transformation physique qui
permette de recomprimer dans cette proportion l’écoulement en sortie de tuyère. Le phénomène le
plus fort (i.e. celui engendrant la plus forte recompression) qui puisse se produire tout en préservant
l’isentropie de l’écoulement dans la tuyère est un choc droit localisé dans la section de sortie de la
tuyère (la variation d’entropie se produit donc à la limite de la tuyère).
Les conditions immédiatement en amont d’un tel choc sont Me = 4.10 et pe = 0.028845 bar. Les rela-
tions de choc droit nous fournissent pour Mamont = 4.10 : paval /pamont = 19.455 d’où paval = 0.56 bar.
Cette valeur étant inférieure à la valeur 1 bar de la pression atmosphérique, il n’existe pas de phé-
nomène physique permettant de réaliser la recompression souhaitée et par conséquent l’écoulement
envisagé n’est pas réalisable. Dans la réalité, on aura un choc droit dans le divergent suivi d’une
recompression isentropique. ¤
On souhaite déterminer les nombres de Mach M2 et M3 dans les sections 2 et 3 respectivement im-
médiatement en amont et en aval du choc, le nombre de Mach Me dans la section d’éjection et le
70 CHAPITRE 4. ECOULEMENTS DANS LES TUYÈRES
choc
A2 A3
A1
M 1 =3 A e = 3 A1
A choc = 2 A1
A2 A2 A1
= ·
(A∗ )amont A1 (A∗ )amont
On sait que A2 /A1 = 2 et par ailleurs A1 /(A∗ )amont est connu par tabulation puisque l’on sait que
M1 = 3. On trouve A1 /(A∗ )amont = 4.235 d’où A2 /(A∗ )amont = 8.47. On en déduit M2 = 3.738.
La relation de choc droit fournit de façon immédiate : M3 = 0.4427.
Pour déterminer le Mach dans la section d’éjection on procède suivant la démarche précédemment
décrite. On détermine Me en évaluant le rapport Ae /(A∗ )aval comme :
Ae Ae A3
= ·
(A∗ )aval A3 (A∗ )aval
On sait que Ae /A3 = 3/2 et par ailleurs A3 /(A∗ )aval est connu par lecture des tables en utilisant
M3 = 0.4427. On trouve finalement Me = 0.275.
Pour calculer le rapport de pression pe /p1 , on va utiliser ce que l’on sait facilement déterminer,
i.e. des rapports du type pression statique / pression totale associée. Dans le cas d’un écoulement
présentant un choc, il faut naturellement tenir compte de l’existence de deux pressions d’arrêt de
référence : l’une (p0 )amont associée à l’écoulement isentropique en amont du choc, l’autre (p0 )aval
associée à l’écoulement isentropique en aval du choc. On écrit donc :
Le premier et le troisième rapport qui apparaissent dans cete expression sont connus directementγ à
partir des nombre de Mach Me , M1 dans les sections considérées : en notant f (M ) = (1 + γ−1
2
M 2 ) γ−1 ,
4.6. STATORÉACTEUR À COMBUSTION SUPERSONIQUE 71
on peut écrire :
pe 1 (p0 )amont
= et = f (M1 )
(p0 )aval f (Me ) p1
Le deuxième rapport peut être lu directement dans les tables de choc droit ou bien évalué à partir
des nombres de Mach M2 et M3 de part et d’autre du choc ; on a en effet :
On utilise à nouveau : p2 /(p0 )amont = 1/f (M2 ) et (p0 )aval /p3 = f (M3 ) ; le rapport p3 /p2 est donné
par la relation de saut à travers un choc droit (1.11) - avec M2 pour Mach amont - :
p2 2γ
=1+ (M 2 − 1) = g(M2 )
p1 γ+1 2
pe 1 1
= · f (M3 ) · g(M2 ) · · f (M1 )
p1 f (Me ) f (M2 )
pe
Après calcul, on trouve pour rapport de compression du divergent : = 6.045. ¤
p1
Les turboréacteurs assurent la propulsion d’un avion à réaction selon le principe de fonctionnement
suivant : l’air ambiant est aspiré puis comprimé par un compresseur ; son énergie est augmentée par
la combustion d’un carburant dans la chambre de combustion ; il se détend ensuite dans une turbine
à laquelle il communique une partie de son énergie, utilisée pour entraîner le compresseur (placé sur
le même arbre que la turbine) ; une deuxième détente se produit dans la tuyère d’éjection au cours
de laquelle la vitesse des gaz éjectés augmente.
Un statoréacteur diffère d’un turboréacteur par le mécanisme de compression de l’air entrant : cette
compression est assurée en régime supersonique (régime de fonctionnement d’un statoréacteur) grâce
aux propriétés d’une onde de choc. Les machines tournantes (mobiles) du turboréacteur sont donc
inutiles, d’où le nom de statoréacteur.
On s’intéresse ici à un statoréacteur à combustion supersonique (ou superstatoréacteur) : l’écoulement
admis dans l’entrée d’air du réacteur est hypersonique (il est ralenti par un système de chocs obliques
qui n’est pas étudié ici) et reste partout supersonique. On souhaite analyser les caractéristiques de
l’écoulement dans ce superstatoréacteur entre le convergent qui assure la compression de l’air avant
son admission dans la chambre de combustion et le divergent qui accélère le fluide avant éjection (cf.
Fig. 4.19).
On suppose que l’écoulement est unidimensionnel, stationnaire et on néglige les frottements visqueux
dans tout le réacteur. Le fluide qui traverse le réacteur est assimilé à un gaz parfait de chaleurs
spécifiques constantes, tel que γ = 1.4 et r = 287 J kg −1 K −1 .
72 CHAPITRE 4. ECOULEMENTS DANS LES TUYÈRES
A1 A4
A2 A3
Chambre de combustion
chaleur ajoutée q
On souhaite dans un premier temps récapituler quelques relations utiles et en établir une nouvelle
pour mener à bien notre analyse de ce superstatoréacteur.
p T A
= π(M ) , = τ (M ) , = σ(M )
p0 T0 A∗
Les fonctions π(M ) et σ(M ) sont tabulées dans le polycopié “Ecoulements supersoniques”.
2) Il est clair que l’écoulement dans le superstatoréacteur n’est pas partout isentropique : le fluide est
chauffé dans la chambre de combustion et l’écoulement n’y est plus adiabatique. On souhaite donc
étudier ici l’influence d’un apport de chaleur q sur un écoulement unidimensionnel, stationnaire dans
une conduite de section constante (cf. Fig. 4.20).
a)• Exprimer la conservation de la quantité de mouvement entre les sections 1 et 2 et en déduire une
relation de la forme :
p2 α(M1 )
=
p1 α(M2 )
• Traduire la conservation du débit massique entre les sections 1 et 2 à l’aide de 1).
4.6. STATORÉACTEUR À COMBUSTION SUPERSONIQUE 73
Note : On introduira T01 , p01 (resp. T02 , p02 ) grandeurs d’arrêt associées à l’écoulement isentropique
en amont de la section 1 (resp. en aval de la section 2) ; on introduira similairement A∗1 (resp. A∗2 )
section critique associée à l’écoulement adiabatique en amont de la section 1 (resp. en aval de la
section 2).
2.5
2.4
2.3
2.2
Fonction ϕ (M)
2.1
1.9
1.8
1.7
1.6
1.5
1 2 3
Nombre de Mach M
Remarque : Si l’apport de chaleur q est supérieur à qmax , on a blocage thermique (thermal choking)
de l’écoulement et la chaleur ajoutée au-delà de la valeur critique qmax entraîne une diminution du
débit massique ṁ.
3) On suppose que l’écoulement à l’entrée du compresseur (section A1 sur la Fig.1) est caractérisé
par :
M1 = 5 , p1 = 0.1 atm , T1 = 650 K
On souhaite calculer l’état dans la section d’éjection A4 .
b) La combustion produit une quantité de chaleur q telle que le nombre de Mach dans la section de
sortie de la chambre de combustion (assimilée à une conduite de section constante) vaut M3 = 2.
• Déterminer la quantité de chaleur q produite par la combustion (en kJ kg −1 ).
• Calculer la température d’arrêt et les température et pression statiques dans la section A3 .
p1 + ρ1 u21 = p2 + ρ2 u22
p1 (1 + γM12 ) = p2 (1 + γM22 )
soit
p2 α(M1 )
=
p1 α(M2 )
avec α(M ) = 1 + γM 2 .
On a vu en 1) b) que le débit massique peut s’exprimer comme :
p0 p0
ṁ = κ p 1 A∗1 = κ p 2 A∗2
T0 1 T02
avec κ fonction de γ et r. Par conséquent :
p p
p 01 A∗1 = p 02 A∗2
T01 T0 2
On en déduit : s
T02 p0 A∗ p0 p2 p1 A∗ A
= ( 2 ) · ( ∗2 ) = ( 2 × × ) · ( 2 × ∗)
T01 p01 A1 p2 p1 p01 A A1
avec A la section constante de la chambre de combustion. Finalement :
T02 1 α(M1 ) 1 φ(M1 )
=( × × π(M1 ))2 · ( × σ(M1 ))2 =
T01 π(M2 ) α(M2 ) σ(M2 ) φ(M2 )
Si l’écoulement dans la section 2 est à l’état critique, i.e. M2 = 1 alors φ(M2 ) = φ(1) ≈ 1.61 (cf. Fig.
3) et par conséquent :
φ(M1 )
qmax = Cp T01 ( − 1)
1.61
3) On connaît l’état (M1 , p1 , T1 ) dans la section d’entrée du compresseur A1 .
a) Entre les sections A1 et A2 le fluide est comprimé isentropiquement de M1 = 5 à M2 = 3.
On connaît T1 et M1 donc T01 = T1 /τ (M1 ) soit T01 = 3900 K.
On connaît p1 et M1 donc p01 = p1 /π(M1 ), soit p01 = 52.9 atm.
Comme l’écoulement est isentropique entre A1 et A2 , p02 = p01 et on peut donc calculer p2 = p02 π(M2 ),
soit p2 = 1.44 atm.
Pour calculer le rapport des sections A1 et A2 on écrit :
A1 A1 A∗ σ(M1 )
= ∗× 1 = = 5.9
A2 A1 A2 σ(M2 )
où A∗1 désigne la section critique associée à l’écoulement isentropique entre les sections 1 et 2 (on a
utilisé la table IV du poly pour évaluer σ(M1 ) et σ(M2 )).
b) On sait que le nombre de Mach dans la section de sortie de la chambre de combustion vaut M3 = 2.
La quantité de chaleur produite par la combustion est donnée par (cf. 2) b) ) :
φ(M2 )
q = C p T0 1 ( − 1)
φ(M3 )
γr
avec Cp = = 1004.5 J kg −1 K −1 , T01 = 3900 K (par a) ), φ(M2 ) = φ(3) ≈ 2.46 et φ(M3 ) =
(γ − 1)
φ(2) ≈ 2.02. On en déduit q = 853.3 kJ kg −1 .
On a vu (cf. 2) a) ) que T03 /T02 = φ(M2 )/φ(M3 ) ; comme T02 = T01 = 3900 K, on en déduit
T03 = 4749.5 K. Connaissant M3 et T03 , on en tire T3 = T03 τ (M3 ) soit T3 = 2638.6 K.
Les pressions p2 et p3 aux extrémités de la chambre de combustion à section constante sont reliées
par p3 /p2 = α(M2 )/α(M3 ) soit p3 = 2.97 atm.
c) On a calculé en a) le rapport A1 /A2 ; on en déduit donc A4 /A3 = 5.9. Par ailleurs :
A4 A4 A∗ σ(M4 )
= ∗× 2 =
A3 A2 A3 σ(M3 )
où A∗2 désigne la section critique associée à l’écoulement isentropique entre les sections 3 et 4. On a
donc σ(M4 ) = 5.9 × σ(M3 ) avec σ(M3 ) = σ(2) = 1.6875 (par lecture de la table IV du poly), soit
σ(M4 ) = 9.956 et, par lecture inverse de la partie supersonique de la table (M4 > 1), M4 ≈ 3.92.
La pression statique p4 est connue en fonction de la pression d’arrêt associée p04 et du nombre de Mach
M4 . Comme l’écoulement est isentropique entre les sections 3 et 4, p04 = p03 et la pression d’arrêt p03
est connue à partir de p3 et M3 calculés en b). On a donc : p04 = p03 = p3 /π(M3 ) = 23.24 atm, d’où
p4 = p04 π(M4 ) = 0.170 atm.
On sait par b) que T03 = T04 = 4749.5 K donc T4 = T04 τ (M4 ) = 1166 K. La vitesse du fluide dans la
section d’éjection est telle que :
p
u4 = M4 a4 = M4 γrT4 = 2683 m s−1 .
Chapitre 5
Problèmes
Ce dernier chapitre fournit des exemples d’applications des notions présentées dans les chapitres
précédents du cours. Ces applications correspondent en général à des sujets d’examens des années
passées et doivent vous permettre d’évaluer votre compréhension des notions présentées dans ce
cours. Si vous rencontrez des difficultés pour traiter en un temps raisonnable ces différents problèmes,
n’hésitez pas à venir demander des explications supplémentaires !
choc droit
choc droit choc oblique
M1 M1 Etat 3
p1 Etat 2 p1 β
Etat 2
(a) (b)
77
78 CHAPITRE 5. PROBLÈMES
• On considère l’écoulement à incidence nulle sur un coin formant un angle θ avec l’horizontale
(on supposera θ petit) :
M1 p
2
p β
1
θ
5.2. ECOULEMENT À GRAND MACH SUR UNE RAMPE 79
On observe la formation d’un choc oblique, incliné d’un angle β par rapport à l’horizontale.
On souhaite simplifier l’évaluation de l’état 2 derrière ce choc oblique dans le cas où le Mach amont
M1 est grand devant 1 (i.e. l’écoulement incident est hypersonique).
γ+1 2
M12 β 2 − 1 = M1 θβ (5.1)
2
2) • En déduire la relation permettant de calculer β en fonction de θ et M1 .
p2 − p1
3) • On définit le coefficient de pression : Cp = 1 où p1 , ρ1 et V1 désignent respectivement la
ρ V2
2 1 1
pression, la densité et la norme de la vitesse dans l’écoulement en amont du choc, et p2 la pression
en aval du choc.
Montrer que Cp peut s’écrire :
s
1 γ+1
Cp = 2θ2 [k1 + k12 + 2
] , k1 = (5.2)
(M1 θ) 4
¤ 1) Puisque l’angle de déflection θ est supposé petit et que le nombre de Mach incident M1 est
supposé grand, l’angle d’inclinaison du choc β peut être supposé petit. La relation θ − β − M générale
s’écrit :
(γ − 1)M12 sin2 (β) + 2
tan(β − θ) = tan(β)[ ]
(γ + 1)M12 sin2 (β)
Puisque les angles β et θ sont supposés petits, on peut écrire plus simplement :
(γ − 1)M12 β 2 + 2
(β − θ) ≈ β
(γ + 1)M12 β 2
(γ + 1) 2
M12 β 2 − 1 ≈ M1 βθ
2
2) La relation ci-dessus constitue une équation du second degré en l’inconnue β ; l’angle d’inclinaison
du choc étant positif on retient la racine :
s
(γ + 1) 1 (γ + 1)2 2
β= θ+ + θ
4 M12 16
80 CHAPITRE 5. PROBLÈMES
14.5
14
M1 = 5
13.5
13
12.5
11.5
11
10.5
10
9.5
8.5
8 M1 = 10
7.5
6.5
6
2 2.5 3 3.5 4
Angle de deflection : theta (en degres)
γ+1
en posant k1 = .
4
3) Compte tenu de :
γp1 2
ρ1 V12 = ρ1 a21 M12 = ρ1 M1 = γp1 M12
ρ1
on peut réécrire le coefficient de pression Cp sous la forme :
2 p2
Cp = ( − 1)
γM12 p1
Le saut de pression à travers un choc oblique d’inclinaison β et de nombre de Mach amont M1 est
donné par :
p2 2γ
−1= (M12 sin2 (β) − 1)
p1 γ+1
Dans le cas présent, β est supposé petit et on peut donc remplacer l’expression (M12 sin2 (β) − 1) par
γ+1 2
(M12 β 2 − 1) soit encore M1 βθ compte tenu de 1). Après simplification on obtient donc :
2
Cp = 2θβ
5.2. ECOULEMENT À GRAND MACH SUR UNE RAMPE 81
qui correspond bien à la formule demandée compte tenu de l’expression de β établie en 2).
4) On a obtenu en 3) une relation qui permet de calculer - de façon approchée - le coefficient de
pression Cp associé à un choc oblique à grand nombre de Mach sur une rampe faiblement inclinée
sans recourir à une abaque pour déterminer l’inclinaison de ce choc.
La valeur exacte de Cp est donnée par (cf. 3)) :
4 1
Cp = (sin2 (β) − 2 )
γ+1 M1
où β doit être déterminé à l’aide d’une abaque traduisant graphiquement la relation implicite θ −
β − M.
Dans le cas où θ = 3◦ , on obtient de façon immédiate (en pensant bien à exprimer l’angle θ en radians
pour le calcul approché) :
On constate naturellement que plus le nombre de Mach incident est élevé, plus la formule approchée
est précise puisque, à angle de déflection θ donné, l’hypothèse β faible est d’autant plus vérifiée que
M1 est grand.¤
82 CHAPITRE 5. PROBLÈMES
1) On considère une plaque plane de longueur c placée dans un écoulement supersonique de fluide
parfait avec une incidence α faible. L’état infini amont est caractérisé par un nombre de Mach M∞
et une pression p∞ .
y
Μ >1
8
x
α>0
c
2) On munit maintenant cette plaque d’un volet de bord de fuite inclinable d’un angle ξ par rapport
à la plaque et dont l’articulation se situe à une distance e × c du bord de fuite de la plaque toujours
supposée de longueur c :
α=0 ec
x
y y
volet abaissé volet levé
Μ >1 Μ >1
8
x x
α>0 α>0
ξ<0
ξ>0
• Calculer les coefficients de portance et de traînée de ce dispositif en fonction de α, ξ, e et M∞ .
• Expliquer l’influence de ξ sur les performances aérodynamiques du dispositif.
5.3. ETUDE D’UN DISPOSITIF PLAQUE / VOLET EN RÉGIME SUPERSONIQUE 83
3) On suppose maintenant que l’incidence α et la localisation e du volet sur la plaque sont fixées.
On note f (ξ) = CL /CD la finesse du dispositif aérodynamique étudié.
• Montrer que s’il existe un angle ξopt d’inclinaison du volet qui permet de maximiser f pour α et e
donnés, cet angle vérifie la relation :
2
eξopt + 2αξopt + α2 = 0 (5.1)
• En supposant maintenant que e est un petit paramètre et que α et ξ restent du même ordre de
grandeur, trouver une expression très simple pour ξopt et montrer que le gain de finesse procuré par
l’inclinaison du volet par rapport au cas de la plaque seule s’écrit :
fopt − fps e
≈ (5.2)
fps 4
4) On suppose e = 1/10 et α = 1◦ .
• Calculer le gain de finesse (en %) offert par la plaque munie d’un volet relevé d’un angle ξ = −0.5◦
par rapport au cas de la plaque simple.
¤
1) Les angles qui interviennent dans l’écoulement sont supposés faibles de sorte que la théorie des
profils minces peut s’appliquer. Celle-ci stipule que portance et traînée s’expriment directement en
fonction de la pente locale du profil considéré ; par exemple :
Z c
−2q∞ dyU dyL
L= p ( )+( )dx
M∞2 −1
0 dx dx
2) Munir la plaque d’un volet orientable revient à introduire des variations de pente dans la définition
du profil : dy/dx = −α pour x ∈ [0, c − ec] et dy/dx = −α − ξ pour x ∈ [c − ec, c]. On en déduit
donc : Z c(1−e) Z c
−2
CL = p [ −2αdx + −2(α + ξ)dx]
c M∞ 2 −1
0 c(1−e)
4(α+eξ)
soit par intégration immédiate CL = √ 2
. On observe donc que la configuration “volet abaissé”
M∞ −1
(ξ > 0) entraîne une augmentation de la portance alors que la configuration “volet levé” (ξ < 0)
diminue la portance du dispositif. Un calcul similaire conduit à : CD = √ 42 (α2 + 2eαξ + eξ 2 ).
M∞ −1
On observe que ξ > 0 conduit nécessairement à une augmentation de la traînée alors que ξ < 0 peut
entraîner une diminution de cette traînée (si ξ est tel que 2eαξ + eξ 2 < 0 i.e. ξ > −2α). La question
84 CHAPITRE 5. PROBLÈMES
à se poser maintenant est bien sûr de savoir s’il existe une valeur de ξ qui permet de gagner en
finesse par rapport au cas sans volet soit par une diminution de traînée supérieure à l’augmentation
de portance associée (ξ < 0) soit par une augmentation de portance supérieure à l’augmentation de
traînée associée (ξ > 0).
3) Pour répondre à la question ci-dessus, on exprime le rapport CL /CD comme une fonction de ξ (e
et α sont supposés fixés) et on calcule la variation de cette fonction par rapport à ξ : on constate très
2
facilement que df /dξ s’annule (donc atteint un extremum) pour ξ = ξopt tel que eξopt +2αξopt +α2 = 0.
2
Si on suppose que α et ξopt sont du même ordre et que e est un petit paramètre, on peut négliger eξopt
devant αξopt et α2 de sorte que ξopt vérifie simplement 2αξopt ≈ −α2 soit ξopt ≈ −α/2. En donnant
alors à ξ la valeur −α/2 dans l’expression de CL et CD , on obtient très facilement la relation :
α(1 − 2e )
fopt =
α2 (1 − 3e
4
)
Compte tenu de fps = 1/α, on en déduit - en utilisant le fait que e est un petit paramètre - :
fopt = fps (1 − 2e )(1 + 3e
4
+ O(e2 )) = fps (1 + 4e + O(e2 )) ≈ fps (1 + 4e ). On constate que le gain de finesse
est obtenu par une diminution de traînée (CD ∝ α2 (1 − 3e 4
) au lieu de CD ∝ α2 ) supérieure à la perte
e
de portance associée (CL ∝ α(1 − 2 ) au lieu de CL ∝ α).
Puisque ξ = −0.5◦ = ξopt pour α = 1◦ , on peut directement écrire var(f ) ≈ 1/40 soit un gain de
finesse de 2.5%. ¤
où ue désigne la vitesse dans la section d’éjection, pe est la pression dans la section d’éjection et pa
la pression ambiante.
On admettra ici que la poussée est maximale quand la tuyère est adaptée à la pression ambiante,
c’est-à-dire quand la pression dans la section d’éjection est égale à la pression ambiante, avec un
écoulement isentropique dans toute la tuyère, y compris dans la section d’éjection.
Au cours d’un vol, la pression ambiante va naturellement varier avec l’altitude et il n’est donc pas
possible d’avoir une tuyère adaptée à tout moment. On se pose ici la question de savoir s’il est pré-
férable d’adapter la tuyère aux conditions au sol ou à grande altitude.
5.4. ETUDE DE LA POUSSÉE D’UN MOTEUR-FUSÉE 85
3) On considère tout d’abord le cas d’une tuyère adaptée à la pression ambiante au sol : pa = 1 atm.
• Déterminer l’aire de la section d’éjection d’une telle tuyère.
• Calculer la poussée développée au sol et à une altitude de 23.5 km, à laquelle la pression ambiante
vaut pa = 0.03 atm.
4) On considère maintenant le cas d’une tuyère adaptée à la pression ambiante à l’altitude de 23.5 km :
pa = 0.03 atm.
• Déterminer l’aire de la section d’éjection d’une telle tuyère.
• Calculer la poussée développée à l’altitude de 23.5 km.
• Montrer que pour une valeur de la pression ambiante très proche de 1 atm, un choc droit apparaît
dans la section d’éjection de la tuyère.
• Calculer la poussée développée dans ces conditions (on assimilera le résultat obtenu à la valeur de
la poussée exactement au sol).
5) • Comparer les résultats obtenus en b) et c) - que l’on pourra regrouper dans un tableau du type
ci-dessous - et tirer une conclusion argumentée quant au choix de telle ou telle tuyère (tenant compte
des poussées prévues et de la dimension de la tuyère).
¤
1) Le débit étant constant dans l’écoulement, il est en particulier égal à sa valeur au col :
ṁ = ρc uc Ac
√
Puisque la tuyère est amorcée, l’état sonique est atteint au col donc uc = ac = γrTc ; en utilisant
de plus la loi d’état pour exprimer ρ en fonction de T et p on peut réécrire :
√
pc γ
ṁ = √ Ac
rTc
On utilise alors les relations liant état sonique (ou au col) et état d’arrêt (obtenues comme cas
particulier (M = 1) des relations générales des écoulements isentropiques) :
p0 γ + 1 γ−1
γ T0 γ+1
=( ) et =
pc 2 Tc 2
L’application numérique conduit (si on pense bien à convertir les pressions exprimées en atm en
pressions exprimées en P ascal ; on rappelle que 1 atm = 101325 P a) à ṁ = 0.731 kg s−1 .
2) Si la tuyère est adaptée, on a un écoulement isentropique dans toute la tuyère et on peut écrire
en particulier au niveau de la section d’éjection :
p0 γ − 1 2 γ−1
γ
= (1 + Me )
pe 2
Comme la tuyère est adaptée on sait que la pression dans la section d’éjection est exactement égale à
la pression ambiante soit pe = pa ; la pression totale est constante dans cet écoulement isentropique et
donc égale à sa valeur en entrée de la tuyère. p0 et pa étant connues, on déduit de la relation ci-dessus
la valeur du nombre de Mach Me dans la section d’éjection. Pour déterminer la température, on
applique la relation :
T0 γ−1 2
= (1 + Me )
Te 2
T0 et Me étant connus, on peut calculer Te . √
On déduit de Me et Te la vitesse dans la section d’éjection en écrivant : ue = ae Me = γrTe Me .
Enfin, l’aire Ae de la section d’éjection est obtenue en appliquant la relation section-nombre de Mach
des écoulements isentropiques dans des conduits de section variable (en tenant compte du fait que la
section critique est la section au col, d’aire connue, puisque la tuyère est amorcée) :
Ae 1 2 γ − 1 2 2(γ−1)
γ+1
= [ (1 + Me )]
Ac Me (γ + 1) 2
3) Dans le cas où la tuyère est adaptée à la pression ambiante au sol, on a : pe = pa = 1 atm ; on en tire
Me = 3.48. Cette valeur du Mach nous permet alors d’établir : Ae /Ac = 10.67 soit Ae = 10.67 cm2 .
On trouve par ailleurs Te = 795 K d’où l’on déduit ue = 2237.6 m/s.
La poussée au sol de cette tuyère adaptée au sol est égale au produit du débit masse ṁ calculé en 1)
par la vitesse d’éjection qui vient d’être déterminée (puisque pe = pa on n’a pas de contribution du
second terme qui compose la poussée) ; on trouve Psol = 1635.7 N .
La poussée en altitude de cette tuyère adaptée au sol se calcule très simplement : la pression ambiante
en altitude (pa = 0.03 atm) étant inférieure à la pression au sol pour laquelle la tuyère a été adaptée,
l’écoulement dans la tuyère en altitude reste inchangé par rapport à l’écoulement dans la tuyère au
sol ; il se forme simplement une détente en sortie de tuyère afin d’abaisser la pression de sa valeur
pe = 1 atm dans la section d’éjection à la valeur ambiante pa = 0.03 atm. La vitesse d’éjection n’est
donc pas modifiée par rapport au cas précédent ; il faut par contre tenir compte de la contribution
Ae (pe − pa ) à la poussée. Ae , pe et pa étant connus, on trouve sans difficulté : Palt = 1740 N .
4) Supposons maintenant la tuyère adaptée à l’altitude. Dans ce cas : pe = pa = 0.03 atm donc
Me = 5.7 et on en déduit Ae = 152 cm2 . On trouve également Te = 395 K d’où ue = 2583 m/s.
La poussée en altitude de cette tuyère adaptée en altitude est donnée par Palt = ṁue soit Palt =
1888 N .
On s’intéresse maintenant à ce qui se passe dans cette tuyère lorsqu’elle est utilisée au sol. La pression
ambiante au sol étant plus élevée que la pression ambiante en altitude, la tuyère ne peut rester adaptée
que s’il existe un phénomène de recompression de l’écoulement qui permette de faire passer la pression
de la valeur 0.03 atm dans la section d’éjection à la valeur 1 atm dans l’atmosphère ambiante. En
fait, comme l’énoncé le laisse entendre, cette recompression est assurée par un choc droit localisé
5.5. RELATION SECTION CRITIQUE / PRESSION TOTALE 87
dans la section d’éjection de la tuyère. Pour vérifier ce point, on va supposer que l’écoulement dans
la tuyère reste isentropique jusque dans la section d’éjection où un choc droit se forme ; les valeurs
du nombre de Mach et de la pression juste en amont de ce choc sont donc les valeurs déterminées
ci-dessus dans le cas de l’écoulement en altitude, i.e. Mamont = 5.7 et pamont = 0.03. On peut alors
utiliser les relations de choc droit pour déterminer la pression d’éjection dans le cas de cet écoulement
au sol ; cette pression d’éjection est en effet égale à la pression en aval du choc droit. Compte tenu
de ppamont
aval 2γ
= 1 + γ+1 2
(Mamont − 1), on établit paval ≈ 1.1 atm donc la pression derrière le choc droit est
sensiblement égale à la pression atmosphérique.
Ainsi, en inversant la proposition, pour une pression ambiante pratiquement égale à la pression au
sol (1 atm), la tuyère adaptée à l’altitude présente bien un choc dans sa section d’éjection.
Pour calculer la poussée développée dans de telles conditions il faut calculer la vitesse d’éjection,
donnée par les relations de choc droit sur la vitesse :
2
uamont (γ + 1)Mamont
= 2
uaval 2 + (γ − 1)Mamont
où uamont = 2583 m/s, Mamont = 5.7 et uaval est la vitesse d’éjection cherchée. On trouve ue =
358 m/s. La pression dans la section d’éjection pe est égale à la pression atmosphérique pa puisque la
tuyère est adaptée aux conditions au sol par le choc droit ; la poussée au sol de cette tuyère adaptée
à l’altitude vaut donc P = 262N .
5) On tire le bilan de l’étude précédente en rassemblant dans le tableau ci-dessous les principales ca-
ractéristiques (poussée au sol, poussée en altitude, aire de la section d’éjection) de la tuyère adaptée
au sol ou à l’altitude.
On constate que les avantages d’une tuyère adaptée à l’altitude sont bien minces : la poussée en
altitude est certes un peu plus élevée (8.5%) que celle développée par une tuyère adaptée au sol mais
au prix d’une tuyère particulièrement volumineuse (donc pesante) ; en outre, la poussée au sol est
extrêmement médiocre.
Le choix de l’adaptation au sol, qui assure un niveau de poussée correct au sol comme en altitude
pour une taille de tuyère raisonnable s’impose donc. ¤
isentropique associée à l’écoulement avant le choc et (p0 )2 la pression d’arrêt isentropique associée à
l’écoulement après le choc.
¤ La conservation de la masse entre l’état critique associé à l’écoulement en amont du choc et l’état
critique associé à l’écoulement en aval du choc s’écrit :
La température sonique est une constante de l’écoulement (pour un écoulement adiabatique) donc
(T∗ )2 = (T∗ )1 . La relation précédente se simplifie donc pour donner :
¤ La tuyère est amorcée ; la section au col est donc la section critique associée à l’écoulement isentro-
pique en amont du choc droit : (A∗ )amont = Ac = 0.25 m2 . On connaît également la pression d’arrêt
en amont du choc (p0 )amont = 1 atm.
Si (p0 )aval est connue alors la valeur de (p0 )aval /(p0 )amont permet de déterminer Mamont , le Mach juste
devant le choc, par lecture des tables I de choc droit , et grâce à la valeur de Mamont , par lecture des
tables IV d’écoulement isentropique avec changement de section, on détermine As /(A∗ )amont , où As
est l’aire de la section de la tuyère au niveau du choc que l’on cherche précisément à déterminer.
Malheureusement, (p0 )aval n’est pas connue ; qu’à cela ne tienne, supposons sa valeur connue. Le
rapport des sections critiques associées respectivement à l’écoulement isentropique en amont et en
aval du choc, (A∗ )amont /(A∗ )aval , est égal au rapport (p0 )aval /(p0 )amont comme on vient de le démon-
trer dans le problème précédent. Une fois (A∗ )aval connue, on peut évaluer par tabulation le rapport
5.7. DESCRIPTION D’UN ÉCOULEMENT EN SORTIE DE TUYÈRE 89
pression d’éjection / pression d’arrêt isentropique associée : pe /(p0 )aval ; pe étant connue, on obtient
une nouvelle valeur de (p0 )aval et on peut itérer ce processus jusqu’à obtention d’une valeur convergée
de (p0 )aval , qui nous fournira alors As comme décrit plus haut.
Puisque derrière le choc droit l’écoulement est subsonique, la pression statique n’est pas très diffé-
rente de la pression d’arrêt et on peut initialiser le processus ci-dessus par (p0 )aval = pe .
Itération 1 : si (p0 )aval = 0.6 atm alors (p0 )aval /(p0 )amont = (A∗ )amont /(A∗ )aval = 0.6 donc Ae /(A∗ )aval =
(Ae /(A∗ )amont ) × (A∗ )amont /(A∗ )aval = 2 × (A∗ )amont /(A∗ )aval = 1.2 d’où (l’écoulement étant subso-
nique derrière le choc droit, on cherche la valeur de Ae /(A∗ )aval associée à un nombre de Mach
inférieur à 1) pe /(p0 )aval = 0.79 et (p0 )aval = 0.76 atm.
Itér. 2 : (A∗ )amont /(A∗ )aval = 0.76 ; Ae /(A∗ )aval = 1.52 ; pe /(p0 )aval = 0.88 ; (p0 )aval = 0.68 atm.
Itér. 3 : (A∗ )amont /(A∗ )aval = 0.68 ; Ae /(A∗ )aval = 1.36 ; pe /(p0 )aval = 0.85 ; (p0 )aval = 0.71 atm.
Itér. 4 : (A∗ )amont /(A∗ )aval = 0.71 ; Ae /(A∗ )aval = 1.41 ; pe /(p0 )aval = 0.86 ; (p0 )aval = 0.70 atm.
Itér. 5 : (A∗ )amont /(A∗ )aval = 0.70 ; Ae /(A∗ )aval = 1.39 ; pe /(p0 )aval = 0.86 ; (p0 )aval = 0.70 atm.
On peut donc considérer que (p0 )aval = 0.7 atm est la valeur convergée de notre processus ité-
ratif. On a alors : (p0 )aval /(p0 )amont = 0.7 d’où Mamont = 2.04 d’où As /(A∗ )amont = 1.745 et
As = 1.745 × 0.25 = 0.436 m2 . Le choc droit est donc situé dans la section du divergent d’aire
0.436 m2 (on vérifie au passage que ceci est réaliste puisque Ac < As < Ae ). ¤
¤ La tuyère est amorcée donc la section au col est la section critique : Ac = A∗ . On a par conséquent
Ae /A∗ = Ae /Ac = 10 où Ae désigne l’aire de la section de sortie.
L’écoulement est supersonique en sortie d’où par tabulation : Me = 3.92. La pression dans la section
d’éjection est donnée par :
p0 γ − 1 2 γ−1 γ
= (1 + Me )
pe 2
d’où pe = 0.0733 atm. En sortie, on a donc une détente supersonique (phénomène isentropique) qui
permet de diminuer la pression de sa valeur dans la section d’éjection à sa valeur dans l’atmosphère
environnante.
Précisément, le Mach dans l’atmosphère est tel que :
p0 γ − 1 2 γ−1
γ
= (1 + Ma )
pa 2
soit Ma = 4.38. La détente supersonique fait donc tourner l’écoulement d’un angle θ tel que :
ν(Ma ) = θ + ν(Me ), où ν désigne la fonction de Prandtl-Meyer.
Compte tenu de ν(3.92) ≈ 64.75 deg et ν(4.38) ≈ 70.5 deg on en déduit θ = 5.75 deg. ¤
90 CHAPITRE 5. PROBLÈMES
Bibliographie
91
92 BIBLIOGRAPHIE
Chapitre 6
Annexe
Pour une valeur donnée du nombre de Mach normal en amont du choc (ce Mach normal (Mn )1
est égal au nombre de Mach M1 dans le cas du choc droit), sont fournies (en supposant γ = 1.4) les
valeurs du saut de pression statique à la traversée du choc, du saut de pression totale et du Mach
M2 en aval du choc (cette donnée n’est valable que dans le cas d’un choc droit).
Le saut de pression est calculé grâce à la relation (1.11).
Le Mach aval dans le cas du choc droit est donné par la relation (1.9).
Le saut de pression totale est obtenu par le raisonnement suivant :
la pression totale (p0 )1 associée à l’écoulement isentropique en amont du choc est liée à la pression
statique p1 par la relation (1.14) :
(p0 )1 γ − 1 2 γ−1
γ
= (1 + M1 ) = f (M1 )
p1 2
(p0 )2
Similairement : = f (M2 ). On peut alors écrire :
p2
(p0 )2 (p0 )2 p2 p1 p2 1
= · · = f (M2 ) · ·
(p0 )1 p2 p1 (p0 )1 p1 f (M1 )
p2
Le rapport est connu en fonction de M1 par (1.11) ; M2 est connu en fonction de M1 par (1.9) ; le
p1
(p0 )2
rapport peut donc être évalué en fonction de la seule donnée de M1 .
(p0 )1
II) une abaque de la relation θ − β − M (2.5) :
93
94 CHAPITRE 6. ANNEXE
Ces rapports sont déduits de la relation fondamentale (4.4), valable pour les écoulements isentro-
piques.
On notera bien que pour une même valeur du rapport A/A∗ on a deux entrées possibles au niveau
du nombre de Mach : l’une en régime subsonique, l’autre en régime supersonique. Le choix de l’une
ou l’autre de ces valeurs est fonction de la connaissance de l’écoulement dans la tuyère considérée.
95
p2 (p0 )2 p2 (p0 )2
(M1 )n M2 (M1 )n M2
p1 (p0 )1 p1 (p0 )1
(choc droit) (choc droit)
1.00 1.0000 1.0000 1.0000 1.36 1.9912 0.9676 0.7572
1.01 1.0235 1.0000 0.9901 1.37 2.0230 0.9653 0.7527
1.02 1.0471 1.0000 0.9805 1.38 2.0551 0.9630 0.7483
1.03 1.0710 1.0000 0.9712 1.39 2.0874 0.9607 0.7440
1.04 1.0952 0.9999 0.9620 1.40 2.1200 0.9582 0.7397
1.05 1.1196 0.9999 0.9531 1.41 2.1528 0.9557 0.7355
1.06 1.1442 0.9998 0.9444 1.42 2.1858 0.9531 0.7314
1.07 1.1691 0.9996 0.9360 1.43 2.2190 0.9504 0.7274
1.08 1.1941 0.9994 0.9277 1.44 2.2525 0.9476 0.7235
1.09 1.2195 0.9992 0.9196 1.45 2.2863 0.9448 0.7196
1.10 1.2450 0.9989 0.9118 1.46 2.3202 0.9420 0.7157
1.11 1.2708 0.9986 0.9041 1.47 2.3544 0.9390 0.7120
1.12 1.2968 0.9982 0.8966 1.48 2.3888 0.9360 0.7083
1.13 1.3230 0.9978 0.8892 1.49 2.4234 0.9329 0.7047
1.14 1.3495 0.9973 0.8820 1.50 2.4583 0.9298 0.7011
1.15 1.3763 0.9967 0.8750 1.51 2.4934 0.9266 0.6976
1.16 1.4032 0.9961 0.8682 1.52 2.5288 0.9233 0.6941
1.17 1.4304 0.9953 0.8615 1.53 2.5644 0.9200 0.6907
1.18 1.4578 0.9946 0.8549 1.54 2.6002 0.9166 0.6874
1.19 1.4855 0.9937 0.8485 1.55 2.6363 0.9132 0.6841
1.20 1.5133 0.9928 0.8422 1.56 2.6725 0.9097 0.6809
1.21 1.5415 0.9918 0.8360 1.57 2.7090 0.9062 0.6777
1.22 1.5698 0.9907 0.8300 1.58 2.7458 0.9026 0.6746
1.23 1.5984 0.9896 0.8241 1.59 2.7828 0.8989 0.6715
1.24 1.6272 0.9884 0.8183 1.60 2.8200 0.8952 0.6684
1.25 1.6562 0.9871 0.8126 1.61 2.8575 0.8915 0.6655
1.26 1.6855 0.9857 0.8071 1.62 2.8951 0.8877 0.6625
1.27 1.7150 0.9842 0.8016 1.63 2.9330 0.8838 0.6596
1.28 1.7448 0.9827 0.7963 1.64 2.9712 0.8799 0.6568
1.29 1.7748 0.9811 0.7911 1.65 3.0096 0.8760 0.6540
1.30 1.8050 0.9794 0.7860 1.66 3.0482 0.8720 0.6512
1.31 1.8354 0.9776 0.7809 1.67 3.0870 0.8680 0.6485
1.32 1.8661 0.9758 0.7760 1.68 3.1261 0.8639 0.6458
1.33 1.8970 0.9738 0.7712 1.69 3.1654 0.8599 0.6431
1.34 1.9282 0.9718 0.7664 1.70 3.2050 0.8557 0.6405
1.35 1.9596 0.9697 0.7618 1.71 3.2448 0.8516 0.6380
p2 (p0 )2 p2 (p0 )2
(M1 )n M2 (M1 )n M2
p1 (p0 )1 p1 (p0 )1
(choc droit) (choc droit)
1.72 3.2848 0.8474 0.6355 2.08 4.8808 0.6835 0.5643
1.73 3.3250 0.8431 0.6330 2.09 4.9295 0.6789 0.5628
1.74 3.3655 0.8389 0.6305 2.10 4.9783 0.6742 0.5613
1.75 3.4062 0.8346 0.6281 2.11 5.0275 0.6696 0.5598
1.76 3.4472 0.8302 0.6257 2.12 5.0768 0.6649 0.5583
1.77 3.4884 0.8259 0.6234 2.13 5.1264 0.6603 0.5568
1.78 3.5298 0.8215 0.6210 2.14 5.1762 0.6557 0.5554
1.79 3.5714 0.8171 0.6188 2.15 5.2263 0.6511 0.5540
1.80 3.6133 0.8127 0.6165 2.16 5.2765 0.6464 0.5525
1.81 3.6554 0.8082 0.6143 2.17 5.3271 0.6419 0.5511
1.82 3.6978 0.8038 0.6121 2.18 5.3778 0.6373 0.5498
1.83 3.7404 0.7993 0.6099 2.19 5.4288 0.6327 0.5484
1.84 3.7832 0.7948 0.6078 2.20 5.4800 0.6281 0.5471
1.85 3.8262 0.7902 0.6057 2.21 5.5314 0.6236 0.5457
1.86 3.8695 0.7857 0.6036 2.22 5.5831 0.6191 0.5444
1.87 3.9130 0.7811 0.6016 2.23 5.6350 0.6145 0.5431
1.88 3.9568 0.7765 0.5996 2.24 5.6872 0.6100 0.5418
1.89 4.0008 0.7720 0.5976 2.25 5.7396 0.6055 0.5406
1.90 4.0450 0.7674 0.5956 2.26 5.7922 0.6011 0.5393
1.91 4.0894 0.7627 0.5937 2.27 5.8450 0.5966 0.5381
1.92 4.1341 0.7581 0.5918 2.28 5.8981 0.5921 0.5368
1.93 4.1791 0.7535 0.5899 2.29 5.9514 0.5877 0.5356
1.94 4.2242 0.7488 0.5880 2.30 6.0050 0.5833 0.5344
1.95 4.2696 0.7442 0.5862 2.31 6.0588 0.5789 0.5332
1.96 4.3152 0.7395 0.5844 2.32 6.1128 0.5745 0.5321
1.97 4.3611 0.7349 0.5826 2.33 6.1670 0.5702 0.5309
1.98 4.4071 0.7302 0.5808 2.34 6.2215 0.5658 0.5297
1.99 4.4534 0.7255 0.5791 2.35 6.2762 0.5615 0.5286
2.00 4.5000 0.7209 0.5774 2.36 6.3312 0.5572 0.5275
2.01 4.5468 0.7162 0.5757 2.37 6.3864 0.5529 0.5264
2.02 4.5938 0.7115 0.5740 2.38 6.4418 0.5486 0.5253
2.03 4.6410 0.7069 0.5723 2.39 6.4974 0.5444 0.5242
2.04 4.6885 0.7022 0.5707 2.40 6.5533 0.5401 0.5231
2.05 4.7362 0.6975 0.5691 2.41 6.6094 0.5359 0.5221
2.06 4.7842 0.6928 0.5675 2.42 6.6658 0.5317 0.5210
2.07 4.8324 0.6882 0.5659 2.43 6.7224 0.5276 0.5200
p2 (p0 )2 p2 (p0 )2
(M1 )n M2 (M1 )n M2
p1 (p0 )1 p1 (p0 )1
(choc droit) (choc droit)
2.44 6.7792 0.5234 0.5189 2.80 8.9800 0.3895 0.4882
2.45 6.8362 0.5193 0.5179 2.81 9.0454 0.3862 0.4875
2.46 6.8935 0.5152 0.5169 2.82 9.1111 0.3829 0.4868
2.47 6.9510 0.5111 0.5159 2.83 9.1770 0.3797 0.4861
2.48 7.0088 0.5071 0.5149 2.84 9.2432 0.3765 0.4854
2.49 7.0668 0.5030 0.5140 2.85 9.3096 0.3733 0.4847
2.50 7.1250 0.4990 0.5130 2.86 9.3762 0.3701 0.4840
2.51 7.1834 0.4950 0.5120 2.87 9.4430 0.3670 0.4833
2.52 7.2421 0.4911 0.5111 2.88 9.5101 0.3639 0.4827
2.53 7.3010 0.4871 0.5102 2.89 9.5774 0.3608 0.4820
2.54 7.3602 0.4832 0.5092 2.90 9.6450 0.3577 0.4814
2.55 7.4196 0.4793 0.5083 2.91 9.7128 0.3547 0.4807
2.56 7.4792 0.4754 0.5074 2.92 9.7808 0.3517 0.4801
2.57 7.5390 0.4715 0.5065 2.93 9.8490 0.3487 0.4795
2.58 7.5991 0.4677 0.5056 2.94 9.9175 0.3457 0.4788
2.59 7.6594 0.4639 0.5047 2.95 9.9862 0.3428 0.4782
2.60 7.7200 0.4601 0.5039 2.96 10.0552 0.3398 0.4776
2.61 7.7808 0.4564 0.5030 2.97 10.1244 0.3369 0.4770
2.62 7.8418 0.4526 0.5022 2.98 10.1938 0.3340 0.4764
2.63 7.9031 0.4489 0.5013 2.99 10.2634 0.3312 0.4758
2.64 7.9645 0.4452 0.5005 3.00 10.3333 0.3283 0.4752
2.65 8.0262 0.4416 0.4996 3.10 11.0450 0.3012 0.4695
2.66 8.0882 0.4379 0.4988 3.20 11.7800 0.2762 0.4643
2.67 8.1504 0.4343 0.4980 3.30 12.5383 0.2533 0.4596
2.68 8.2128 0.4307 0.4972 3.40 13.3200 0.2322 0.4552
2.69 8.2754 0.4271 0.4964 3.50 14.1250 0.2129 0.4512
2.70 8.3383 0.4236 0.4956 3.60 14.9533 0.1953 0.4474
2.71 8.4014 0.4201 0.4949 3.70 15.8050 0.1792 0.4439
2.72 8.4648 0.4166 0.4941 3.80 16.6800 0.1645 0.4407
2.73 8.5284 0.4131 0.4933 3.90 17.5783 0.1510 0.4377
2.74 8.5922 0.4097 0.4926 4.00 18.5000 0.1388 0.4350
2.75 8.6562 0.4062 0.4918 5.00 29.0000 0.0617 0.4152
2.76 8.7205 0.4028 0.4911
2.77 8.7850 0.3994 0.4903
2.78 8.8498 0.3961 0.4896
2.79 8.9148 0.3928 0.4889
90
80 M1=5.0
60
50
40
30
20
10
0
0 4 8 12 16 20 24 28 32 36 40 44 48
Angle de deflection θ
II - Variation de l’inclinaison β du choc en fonction de l’angle de déflection θ
pour différentes valeurs du nombre de Mach amont M1
99
ν(deg) M µ(deg) ν(deg) M µ(deg) ν(deg) M µ(deg)
0.0 1.000 90.000 17.5 1.689 36.293 35.0 2.329 25.430
0.5 1.051 72.099 18.0 1.706 35.874 35.5 2.349 25.196
1.0 1.082 67.574 18.5 1.724 35.465 36.0 2.369 24.965
1.5 1.108 64.451 19.0 1.741 35.065 36.5 2.390 24.736
2.0 1.133 61.997 19.5 1.758 34.673 37.0 2.410 24.510
M p/p0 A/A∗
2.82 0.035741 3.567368
2.84 0.034669 3.635934
2.86 0.033631 3.705841
2.88 0.032625 3.777113
2.90 0.031651 3.849770
2.92 0.030708 3.923830
2.94 0.029795 3.999319
2.96 0.028910 4.076255
2.98 0.028054 4.154664
3.00 0.027224 4.234569
3.10 0.023449 4.657311
3.20 0.020228 5.120959
3.30 0.017477 5.628648
3.40 0.015125 6.183700
3.50 0.013111 6.789621
3.60 0.011385 7.450110
3.70 0.009903 8.169066
3.80 0.008629 8.950586
3.90 0.007532 9.798974
4.00 0.006586 10.718751
4.10 0.005769 11.714651
4.20 0.005062 12.791640
4.30 0.004449 13.954907
4.40 0.003918 15.209865
4.50 0.003455 16.562197
4.60 0.003053 18.017792
4.70 0.002701 19.582827
4.80 0.002394 21.263721
4.90 0.002126 23.067127
5.00 0.001890 25.000004
5.10 0.001683 27.069584
5.20 0.001501 29.283327
5.30 0.001341 31.649059
5.40 0.001200 34.174816
5.50 0.001075 36.868961
5.60 0.000964 39.740196
5.70 0.000866 42.797436
5.80 0.000779 46.050018
5.90 0.000702 49.507496
6.00 0.000633 53.179802