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Les plans d’autocontrôles microbiologiques des exploitants agro-alimentaires permettent de démontrer que les mesures d’hygiène sont
correctement appliquées dans leur entreprise et que les dangers microbiologiques menaçant la sécurité de leur production sont maîtri-
sés. Ils s’appuient sur des critères de sécurité et d’hygiène dans des démarches de validation, de vérification ou de surveillance. L’optimi-
sation de ces plans nécessite avant tout une définition claire des objectifs poursuivis. Ce processus doit ensuite conduire les exploitants
à identifier et à regrouper les différents types de mesures préventives mises en œuvre dans l’entreprise dont l’efficacité peut être évaluée
par un examen bactériologique. Ils doivent identifier les indicateurs bactériens d’hygiène corrélés à l’efficacité de ces mesures de maî-
trise et ils doivent enfin définir les règles d’échantillonnage qui leur procureront la représentativité et la précision désirées.
veillance qui consiste en la mise en œuvre d’une série programmée bactériennes retenues pour cette entreprise furent les suivantes :
d’observations afin d’évaluer si les mesures de maîtrise fonctionnent les micro-organismes aérobies qui donne une vision de l’hygiène
comme prévu[3]. Cette surveillance est prévue dans le règlement CE générale (et accessoirement de la maîtrise de la chaîne du froid),
2073/2005 qui précise dans son article 9 que les exploitants doivent les Escherichia coli indicateurs de l’hygiène générale et plus spéci-
suivre l’évolution des résultats et qu’ils doivent prendre des me- fiquement du personnel et les staphylocoques à coagulase positive
sures appropriées pour corriger la situation lorsqu’une évolution indicateurs de l’hygiène du personnel. Les limites microbiologiques
approchant des résultats insatisfaisants est observée. Les cartes de associées à ces micro-organismes retenues furent celles proposées
contrôle sont les outils classiquement utilisés en maîtrise statistique dans le référentiel professionnel de la FCD pour les produits vendus
de la qualité pour détecter ces dérives. Leur paramétrage (nombre au rayon à la coupe[5]. Cette démarche a permis de concentrer les
d’analyses, fréquence) est complexe et nécessite au préalable de bien analyses sur quelques familles de produits représentatives des pra-
définir les objectifs de la surveillance, en particulier la nature des dé- tiques d’hygiène dans l’entreprise. Le nombre de résultats annuel
rives inacceptables et le temps de réaction pour détecter ces dérives. reste modeste mais permet de cumuler 24 à 36 résultats reflétant
Les principaux enjeux du plan d’autocontrôle relatif aux critères l’hygiène du personnel et 12 à 18 reflétant l’hygiène des équipe-
d’hygiène sont l’identification des étapes du procédé de fabrication ments et des surfaces. Dans une démarche de vérification et d’ap-
devant faire l’objet d’une surveillance, les indicateurs pertinents sur port de garanties sur la maîtrise de l’hygiène, l’obtention d’une tren-
ces étapes et les limites microbiologiques adaptées. L’identification taine et d’une quinzaine de résultats satisfaisants permet de garantir
des étapes devant faire l’objet d’une surveillance microbiologique des taux de non-conformité inférieurs à respectivement 10% et 20%.
est relativement complexe surtout dans un contexte de petites ou Une optimisation du nombre d’analyses annuel peut alors être en-
moyennes entreprises fabriquant de nombreux produits et bénéfi- visagée en fonction du niveau de confiance désiré dans la maîtrise
ciant d’un budget analytique très réduit. Il faut éviter au maximum de l’hygiène et des possibilités financières de l’entreprise. Précisons
de disperser ces quelques analyses sur plusieurs produits ou étapes que l’intervalle de confiance diminue rapidement avec une augmen-
de fabrication et plutôt tenter de les regrouper selon les mesures de tation modérée du nombre d’analyses lorsque ce nombre est faible
maîtrise pour lesquelles l’analyse microbiologique représente un (moins de 30) mais que celui-ci est ensuite beaucoup moins sen-
bon moyen de surveillance. Ainsi, la surveillance d’étapes de cuis- sible à cette augmentation et il diminue alors lentement malgré une
son, de refroidissement ou de conservation au froid ne requiert pas augmentation significative du nombre d’analyses.
d’analyses microbiologiques. Par contre, l’hygiène des manipula- Cette étude montre que même en cas de budget analytique très limi-
tions, de l’environnement, la maîtrise des flux peuvent être évaluées té, les exploitants de TPE ou de PME peuvent optimiser leurs plans
grâce à des indicateurs bactériens. d’autocontrôles microbiologiques en concentrant leurs analyses sur
certains produits, certaines étapes de fabrication ou certaines flores
3. Cas pratique dans une PME fabriquant des plats représentatives des mesures d’hygiène mises en place dans l’en-
cuisinés et des pâtisseries treprise. Les principales mesures préventives dont l’efficacité peut
Une étude réalisée en partenariat entre le CERVIA, le Laboratoire être évaluée grâce aux analyses microbiologiques sont les mesures
de sécurité des aliments de l’Anses Maisons-Alfort et l’Ecole Natio- relatives à l’hygiène du personnel, des matériels et des locaux. Cette
nale Vétérinaire d’Alfort dans une PME d’Ile-de-France a permis de évaluation ne requiert généralement qu’un nombre restreint de
mettre en application ces principes dans le but d’optimiser les ana- flores bactériennes pertinentes. Cette concentration sur quelques
lyses réalisées par l’exploitant sur les critères d’hygiène. Cette PME mesures préventives et quelques indicateurs d’hygiène permet alors
fabriquait des plats cuisinés et des pâtisseries représentant un total d’avoir une vision relativement précise du degré de maîtrise de me-
de 141 produits finis regroupés en 16 familles culinaires pour un sures d’hygiène jugées représentatives de l’entreprise. n
budget analytique correspondant à 32 analyses bactériologiques par
an (4 à 6 produits finis ou intermédiaires prélevés à une fréquence Références bibliographiques :
bimestrielle par un laboratoire prestataire). Ces analyses concer- • Bidawid S. et al, 2000. Contamination of foods by food han-
naient des produits finis ou intermédiaires très différents sans réelle dlers: experiments on hepatitis A virus transfer to food and its
stratégie de prélèvement auxquels étaient associées des indicateurs interruption. Appl. Environ. Microbiol. 66: 2759-2763.
microbiens également très diversifiés. Cette hétérogénéité dans le • Biziagos E. et al, 1988. Long-term survival of hepatitis A virus
plan de contrôle aboutissait à des analyses reflétant aussi bien la qua- and poliovirus type 1 in mineral water. Appl. Environ. Microbiol.
lité des matières premières utilisées que l’hygiène des manipulations 54:2705-2710.
ou encore la maîtrise des conditions de conservation. La première • Cannon JL et al, 2006. Surrogate for the study of norovirus sta-
étape a consisté à identifier des familles de produits représentatives bility and inactivation in environment. A comparison of murine
des mesures générales d’hygiène. Les clés de classement retenues virus and feline calicivirus. J. Food Protec. 69: 2761-2765.
étaient les traitements assainissants subis (cuisson), le degré de ma- • Escudero BI et al, 2012. Persistence and transferability of no-
nipulation (hygiène du personnel), de contact avec du matériel (hy-
roviruses on and between common surfaces and foods. J. Food
giène des équipements) et les locaux dans lesquels sont manipulés
les denrées (hygiène des surfaces). Les familles de produits repré-
Prot. 75: 927-935.
sentatives de l’hygiène du personnel et des surfaces étaient les plats • Mbithi JN et al, 1992. Survival of hepatitis A virus on human
cuisinés cuits, les plats cuisinés totalement ou partiellement crus hands and its transfer on contact with animate and inanimate
prêts à être consommés ou à réchauffer. Les familles représentatives surfaces. J. Clin. Microbiol. 30:757-763.
de l’hygiène du personnel et des équipements étaient les plats cui- • Règlement (UE) n°528/2012 du Parlement Européen et du
sinés totalement ou partiellement crus à cuire (pâtes farcies) et les Conseil du 22 mai 2012, concernant la mise à disposition sur le
pâtisseries non cuites. Ce regroupement a permis à l’exploitant de marché et l’utilisation des produits biocides ( JOUE, n°L 167 du
disposer de 96 références dans la première catégorie et de 29 dans 27 juin 2012).
la seconde et de garantir ainsi une disponibilité des produits lorsque • Sharps CP et al, 2012. Human norovirus transfer to stainless
le préleveur passe échantillonner les produits tous les deux mois. and small fruits during handling. J. Food Protec. 75: 1437-1446.
L’étape suivante consista à identifier les flores indicatrices perti- • Scholz E. et al, 1989. Acid stability of hepatitis A virus. J. Gen.
nentes pour juger de l’efficacité des mesures d’hygiène. Les flores Virol. 70: 2481-2485.