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Plan
Introduction
Capital
Préteur Emprunteur
Dans l’empire romain, Cicéron (106 – 43 av J.C) homme politique et avocat dénonce comme
Aristote la chrématistique pure qui n’a de fin que la richesse. Cependant Cicéron, dans son
discours sur le prêt à intérêt est beaucoup plus souple qu’Aristote.
En dehors de ces 2 savants qui ont analysé la question du prêt à intérêt de manière plus ou
moins objectif, on peut citer les doctrines religieuses qui traitent le problème de façon plus ou
moins similaire.
En allant dans l’ordre chronologique, nous commencerons par aborder la pensée Judaïque à
propos de l’intérêt dans les prêts.
L’ancien testament qui correspond à la Torah des Juifs, traite le problème de l’intérêt dans
plusieurs de ses chapitres. Contrairement à la pensée occidentale (néo-occidentale), le texte de
la Torah ne fait aucune distinction entre l’intérêt proprement dire et l’usure. Le mot Hébreux
utilisé dans ce texte pour désigner à la fois ces deux termes est "Tarbit". En effet la Torah
interdit aux Juifs la pratique du prêt à intérêt et cela dans le livre d’Ezéchiel dans le chapitre
18 aux versets 8 et 13.
un homme et un autre,
Ces versets recommandent purement et simplement d’éviter la pratique du prêt à intérêt sans
aucune ambiguïté. Cependant d’autres livres de l’ancien testament apportent une petite
exception à cette interdiction. C’est ainsi que dans l’Exode dans le chapitre 22, verset 25, il
est interdit aux Juifs d’utiliser l’intérêt dans les opérations de prêt entre eux quelque soient les
circonstances.
Dans le livre du Deutéronome au chapitre 23 dans les versets 20 et 21, il est toujours question
de l’interdiction de l’intérêt entre Juifs mais cette fois-ci il est recommandé de pratiquer le
prêt à intérêt et l’usure avec les autres (les non Juifs).
possession.
Le Riba est un mot qui a plusieurs significations. Le terme Riba ne signifie pas seulement
l’usure au sens de la définition occidentale mais aussi l’accroissement de toute chose par la
simple application d’un taux d’intérêt. Littéralement, le mot Riba en arabe veut dire un
accroissement, et en tant que racine, cela renvoie au processus d’accroissement. Les
spécialistes de la Sharia'a donnent trois sens à la signification du mot Riba.
Le premier sens indique toute addition en nature ou en numéraire au principal d’un prêt.
L’allusion ici à l’usage du taux d’intérêt ne fait aucun doute, c’est ce genre de Riba qui est
formellement interdit dans le Coran. Et l’expression arabe désignant ce Riba est "Riba al-qard
ou "Riba al nasa", il est au fait lié à l’écoulement du temps. L’Islam considère qu’une
récompense ne peut être attribuée sur l’idée de l’écoulement du temps qui n’appartient
qu’Allah.
Les deux autres sens du Riba sont liés aux activités commerciales et sont connus sous le nom
de "Riba al bouyou" (Riba associé aux ventes) ou "Riba al fadhl".Ces termes font allusion à
tout surplus de profit qu’un marchant peut tirer d’un échange commercial avec autrui.
En somme, le Riba est défini comme toute chose grande ou petite stipulée dans un contrat de
prêt et faisant l’objet de paiement en plus du principal.
Pour comprendre les raisons de l’interdiction du Riba, il faut remonter à l’ère pré- islamique
dans l’Arabie de l’époque.
L’activité économique principale des arabes étant jadis le commerce, faisait de la Mecque la
plaque tournante des affaires. A cette époque la seule règle des affaires était la réalisation de
profit et toujours plus de profit. Ce qui conduisait les habitants
de la Mecque surtout les Qoraichs, les Tuquaifs et les Juifs à pratiquer des activités usuraires.
L’une de ces pratiques consistait à doubler le montant d’un prêt si le débiteur n’arrivait pas à
payer sa dette à l’échéance. Cette pratique porte le nom de "Riba Al-jahiliya" ou Riba de la
période de l’ignorance c’est-à-dire la période pré-islamique. Des personnes se trouvaient ainsi
par le mécanisme du doublement de la dette dans une situation de totale insolvabilité vis-à-vis
de leurs créanciers, ce qui avait des conséquences sur le plan social. C’est la raison pour
laquelle plusieurs versets coraniques formulent simplement et purement la condamnation du
Riba sous toutes ses formes.
279 Et si vous ne le faites pas, alors vous recevrez l’annonce d’une guerre de
Ces versets montrent clairement la volonté d’Allah d’éliminer la pratique du Riba dans la vie
quotidienne des musulmans.
A cela, il faut ajouter les nombreux Hadith qui viennent renforcer la prohibition de l’intérêt tel
formulé dans le Coran.
En dehors du Coran et des Hadith (la Sunna), on peut aussi retrouver les traces de
l’interdiction du Riba dans les autres sources de la loi islamique, tels que le fiqh et la
jurisprudence. Toutes les écoles de pensée islamique condamnent la pratique du Riba de
manière unanime mais, avec quelques petites nuances. Le débat entre les jurisconsultes
islamiques porte souvent sur l’absence d’équité dans les relations commerciales.
D’autres comme le savant religieux syrien Marouf al-Doualibi pense que l’interdiction de
l’intérêt ne devait s’appliquer qu’aux prêts à la consommation. Le recteur de l’université al-
Azhar de Caire déclara en 1989 lors d’une conférence que l’intérêt gagné sur les bons du
trésor Egyptien étaient licites (du point de vue islamique).
Toutes ces réactions de la part de certains savants musulmans révèlent à quel point
l’interdiction de l’intérêt dans les opérations commerciales est quelque peu contraignant pour
quelques opérateurs économiques musulmans qui veulent fréquenter le monde de la finance
tout en respectant les règles religieuses.
Partie 2 : le systè me bancaire
islamique :
I. Les banques islamiques
Les premières expériences de banque islamique eurent lieu dans les années 1950 au Pakistan
et dans les années 1960 en Egypte, sous la forme des caisses d'épargne rurales du Mit-Ghamr
(delta du Nil) entre 1963 et 1967. Le modèle utilisé était celui des caisses d'épargne
allemandes, adapté à l'environnement rural d'un pays islamique en développement. La
majorité de la population rurale, très religieuse, était alors très méfiante vis à vis des banques
fonctionnant sur le modèle occidental. Une part importante des revenus de cette population
était économisée pour faire face à des problèmes de nature sociale,(des urgences, etc...) La
condition indispensable à un changement de comportement, c'est-à-dire le passage d'une
"épargne en actifs réels" à une "épargne financière", était de créer de nouvelles institutions
financières qui respecteraient les principes religieux de cette population. L'expérience dût
prendre fin pour des raisons politiques. Néanmoins, elle ouvrit la voie à des entreprises
ultérieures, telles que la Nasser Social Bank en 1971, première banque à caractère social pour
les groupes sociaux à bas revenus. Outre ces institutions d'épargne et de prévoyance sociale,
des banques islamiques à caractère commercial furent aussi créées dès le milieu des années
70. Elles souhaitaient offrir une solution de remplacement "islamique" à ceux qui étaient déjà
en contact avec des institutions classiques. Il y eut deux types d'institutions : les banques
commerciales et sociétés d'investissement, et les sociétés internationales de portefeuilles
islamiques.
La B.I.D. peut fournir des fonds propres et des prêts sans intérêts pour des projets de
développement. Elle est également engagée dans le financement du commerce international.
Outre son aide financière, la B.I.D. apporte son assistance technique, notamment dans la
coordination des projets de développement des pays membres. (Wohlers-Scharf Traute, 1982,
1983)
L'objet de la B.I.D. est de promouvoir la coopération avec les banques nationales islamiques,
en fournissant, par exemple, du capital social pour la création de nouvelles institutions
islamiques, du financement conjoint de projets et une coopération dans le domaine des études
et de la formation. La B.I.D. s'efforce de développer l'idée de la banque islamique dans le
Tiers Monde et, à cet effet, coopère avec plusieurs institutions musulmanes. (MEED Special
Reports, 1980, 1981) .
On peut les regrouper d'après leur structure de capital et leurs liens personnels. Le premier
groupe de banques n'a pas de lien financier important avec les autres institutions islamiques.
On mentionnera à cet égard la Nasser Social Bank, la Jordan Islamic Bank, l'Islamic
International Bank for Investment and Development en Egypte ainsi que des banques au
Bangladesh, aux Philippines, en Afrique du Sud, en Australie et en Grande-Bretagne.
On trouve un second groupe dans les pays du Golfe: la Dhubaï Islamic Bank, la Kuwait
Finance House, la Bahrain Islamic Investment Company. Les banques les plus anciennes ont
pris une petite participation dans les banques nouvellement créées (la Dhubaï Islamic Bank
détient 4.4% et la Kuwait Finance House 7.7% de la Bahrain Islamic Bank).
Si les banques de dépôt islamiques évoquées plus haut opèrent essentiellement sur une base
nationale, les sociétés de portefeuilles islamiques, qui ont pour objet des prises de
participations dans d'autres entreprises, ont plutôt une vocation internationale. Ce sont
notamment l'Islamic Investment Company, Nassau (1977), l'Islamic Company of the Gulf,
Sharjah (1978), la Sharia Investment Services, Genève (1980), la Bahrain Islamic Investment
Bank, Manama (1980), l'Islamic Investment House, Amman (1981), le Dar Al-Mal Al-Islami
Trust (Bahamas) (1981) et la Dar Al-Mal Al-Islami Ltd, Genève (1981). Mais le problème qui
se pose est qu’ il n'est pas certain que toutes ces activités soient strictement conformes à la
Châ'aria.
Les institutions financières peuvent également consentir des prêts sans intérêt, lesquels
revêtent deux formes : le prêt de bienfaisance ou de charité (forme de découvert), et le compte
à terme multiple de régularisation.
Les assurances :
Ces deux concepts juridiques réunis forment la société modaraba ou société de fiducie elle a
sa propre personnalité juridique et une durée déterminée. L'Islamic Investment Company of
the Gulf agit en tant qu'associé (participant), le grand public investisseur (détenteur du
certificat de participation) en tant qu'usufruitier ou prêteur dans le cas présent, les
investisseurs peuvent fixer leur part de placement (à risques) et celle du prêt (garantie de
remboursement du principal). Les modarabas de l'I.I.C. Gulf ont reçu un agrément coranique
conformément aux fatwa officiels.
Outre les activités mentionnées ci-dessus, les banques islamiques sont en mesure d'offrir à la
clientèle les opérations bancaires traditionnelles et les services connexes. Elles peuvent, au
surplus, se livrer à des activités pour leur propre compte : opérations de change, création de
sociétés filiales à des fins spécifiques, etc. Les autres activités portent sur la recherche de
marchés et de débouchés extérieurs pour les sociétés apparentées, la communication de
renseignements nécessaires au développement des affaires et de données économiques
générales, financières et technologiques à la clientèle et à la communauté musulmane.
Les banques islamiques n'ont cependant pas été en mesure d'utiliser de façon cohérente et
uniforme tous les instruments financiers évoqués, elles ont privilégié les opérations de
commerce et d'immobilier pour leur propre compte ainsi que les contrats de type murabaha et
de crédit-bail. Elles présentent l'avantage d'offrir des bénéfices certains déterminés à l'avance,
par rapport aux systèmes incertains de partage de bénéfices.
Le principe du rejet du prêt à intérêt est une caractéristique fondamentale du système bancaire
islamique. En effet la banque islamique n'est pas un simple pourvoyeur de fond intéressé
uniquement aux garanties offertes par les emprunteurs, encore moins un simple coffre de
dépôt de valeurs, mais un véritable partenaire de l'entrepreneur emprunteur. La banque
islamique offre à ce titre des nombreux services de gestion à ses clients, afin de les soutenir
dans leur entreprise et assurer ainsi une activité économique saine et profitable aux deux
partenaires.
L'idée qui supporte l'action de la banque islamique est le principe du partage des risques,
appelé en arabe "al-Ghunm bi al-Ghurm". Celui-ci signifie que celui qui prête l'argent doit
participer avec celui qui emprunte aux bénéfices, comme aux risques. La banque islamique
joue donc ici son plein rôle de partenaire, partageant gains et pertes avec son client. Elle
assurera sa pérénité en multipliant le nombre de ses clients (afin de répartir le risque) et en
leur proposant des services de conseil et d'accompagnement en gestion.
la banque islamique ne propose pas « comme les banques habituelles » de simples comptes
de dépôt pour les particuliers, dont les frais de gestion sont acquittés par les déposants, elle
propose surtout des services financiers destinés aux entrepreneurs et qui prennent
habituellement les formes suivantes :
Moudharaba
Mousharaka
Mourabaha
Ces trois concepts seront étudiés par la suite en detail dans la partie qui concerne les produits
islamiques.
a. Définition
La Moucharaka est une association entre deux parties (ou plus) dans le capital d’une
entreprise, projet ou opération moyennant une répartition des résultats (pertes ou profits) dans
des proportions convenues. Elle est basée sur la moralité du client, la relation de confiance et
la rentabilité du projet ou de l’opération.
La Moucharaka, telle que pratiquée par les Banques Islamiques nouvelles, se présente le plus
souvent sous forme d’une contribution au financement de projets ou d’opérations ponctuelles
proposés par la clientèle.
La Moucharaka définitive :
La Moucharaka dégressive :
Pour la Banque Islamique, cette formule offre des opportunités de placement à long
et/ou moyen terme de ses ressources ;
Outre le financement à caractère ponctuel d’opérations commerciales à court terme
(notamment de revente en l’état ou d’import-export) et les prises de participation, la
Moucharaka se présente aussi comme une forme de crédit à long et moyen terme. A ce
titre, elle constitue le mode de financement le plus adapté au besoin des cycles de
création et de développement des entreprises aussi bien pour ce qui est de la
constitution et/ou augmentation du capital que l’acquisition et/ou la rénovation des
équipements ;
Les concours par Moucharaka répondent aussi aux besoins de financement des petites
entités du secteur de l’artisanat, de l’hôtellerie, de la restauration et autres qui, en dépit
de leur faiblesse en matière de garanties et de ressources financières, présentent en
contrepartie un intérêt culturel certain. Ces secteurs bénéficient d’avantages fiscaux et
d’une demande stable qui compensent largement les inconvénients précités.
La clé de répartition des bénéfices entre les deux parties doit être explicitement arrêtée
lors de la conclusion du contrat afin d’éviter toute cause de litige.
Le partage des profits ne peut avoir lieu qu’après réalisation effective des
bénéfices (pas d’anticipation sur les résultats). Des avances peuvent être néanmoins
prélevées d’un commun accord entre les parties concernées, à charge de régularisation
à la clôture de la Moucharaka ou de l’exercice selon le cas).
Les biens et prestations, objet de la Moucharaka, doivent être conformes aux
prescriptions de l’Islam.
2. Mourabaha
a. Définition
La Mourabaha est un contrat de vente au prix de revient majoré d’une marge bénéficiaire
connue et convenue entre l’acheteur et le vendeur (AL Bay’ou bi ribhi ma’loum).
· Transaction tripartite entre un acheteur final (ou donneur d’ordre d’achat), un premier
vendeur (le fournisseur) et un vendeur intermédiaire (exécutant de l’ordre d’achat).
Cette dernière formule a été retenue dans les pratiques bancaires islamiques. La Banque
intervient en qualité de premier acheteur vis à vis du fournisseur et de revendeur à l’égard de
l’acheteur donneur d’ordre (le client).La Banque achète la marchandise au comptant ou à
crédit et la revend au comptant ou à crédit à son client moyennant une marge bénéficiaire
convenue entre les deux parties.
b. Utilité de ce mode de financement
La Mourabaha est un mode de financement qui permet aux banques islamiques de financer,
dans le respect de leurs principes, aussi bien les besoins d’exploitation de leur clientèle
(stocks, matières, produits intermédiaires) que leur investissement.
Si la Mourabaha, telle que pratiquée par les Banques Islamiques, est une opération de
vente à terme, l’opération de crédit n’est qu’un accessoire à l’opération commerciale,
laquelle constitue la seule justification de la rémunération perçue par la Banque même
si le paiement différé entre en ligne de compte dans la différence de prix.
Le prix de revient, la marge bénéficiaire de la Banque et le (s) délai (s) de paiement
doivent être préalablement connus et acceptés par les deux parties.
En cas de retard dans le paiement des échéances, la Banque peut appliquer au client
défaillant des pénalités de retard.
en cas de mauvaise foi du client, la Banque est en droit de réclamer, en sus des
pénalités, un dédommagement des échéances non honorées. Auquel cas, il
conviendrait d’évaluer le préjudice par rapport à des critères objectifs propres à la
Banque et éviter toute référence aux taux d’intérêts.
la Banque peut prendre un gage sur les marchandises vendues en garantie du paiement
des prix de vente et mettre en jeu ce gage le cas échéant. De même, elle peut tenir
compte des cas de mévente du client et accorder à ce dernier un rééchelonnement de
son échéancier sans que cela n’entraîne une majoration de prix.
3. Mudaraba
C'est un contrat par lequel la banque (Rab al mal) apporte l’ensemble des capitaux financiers
nécessaires au projet à l’entrepreneur (Moudarib) qui lui va apporter son capital travail. En
cas de perte la banque subi une perte financière et l’entrepreneur subi une perte de son coût
d’opportunité (temps et travail).
Le Moudarib n’assure pas le capital (ne le garantit pas) (sauf s’il y a manquement avéré de sa
part).
Le contrat Mudârabah est semblable à une société en commandite dans le droit français.
On cite utilement la Mudâraba du Prophète (paix et salut sur lui) avec son épouse Khâdija, il
faisait le commerce avec l’argent de Khâdija (qui possédait le capital et lui faisait l’effort et le
commerce avec cet argent).
4. Idjar ou Leasing
a. Définition
Le leasing est un contrat de location de biens assorti d’une promesse de vente au profit du
locataire.
Il s’agit d’une technique de financement relativement récente qui fait intervenir trois acteurs
principaux :
· Le bailleur (en l’occurrence la banque qui achète le bien pour le louer à son client).
Les entreprises qui optent pour ce mode de financement peuvent tirer profit, sur le
plan fiscal de la différence positive entre le montant des loyers annuels et celui des
amortissements qu’elles auraient dû comptabiliser sur leurs propres fonds si le bien
avait fait l’objet d’une acquisition.
La marge de manœuvre laissée à l’utilisation quant à l’option finale (achat-restitution-
relocation), lui permet de décider au moment opportun du choix le plus indiqué en
fonction de la situation et des besoins de son entreprise.
L’objet de la location (l’utilisation du bien loué) doit être connue et acceptée par les
deux parties.
La location doit porter sur des biens durables, c’est à dire non destructibles du fait de
la jouissance ou de l’utilisation.
Le bien loué de même que les accessoires nécessaires à son usage, doivent être remis à
l’utilisateur en état de servir à l’utilisation à laquelle ledit bien est destiné.
Les deux parties peuvent convenir d’un commun accord d’une révision du loyer, de la
durée de location et de toutes autres clauses du contrat.
L'opération "Moucharaka" est définie comme étant tout contrat ayant pour objet la prise de
participation, par un établissement de crédit, dans le capital d'une société existante ou en
création, en vue de réaliser un profit. Les deux parties participent aux pertes à hauteur de leur
participation et aux profits selon un prorata prédéterminé.
L'opération "Mourabaha" est définie comme étant tout contrat par lequel un établissement
de crédit acquiert, à la demande d'un client, un bien meuble ou immeuble en vue de le lui
revendre moyennant une marge bénéficiaire convenue d'avance, le règlement par le client se
fait en un ou plusieurs versements, à une date ultérieure, ne dépassant pas 48 mois.
ATTIJARIWAFA BANK et la commercialisation des produits
alternatifs au MAROC
Parmi les banques marocaines qui ont déjà commercialiser ces produits, c'est bien sûr
Attijariwafa bank qui a dévoilé ses deux premières formules depuis le 8 octobre 2007 dans ses
agences. Baptisés «Miftah Al Kheir» et «Miftah Al Fath», les deux produits sont la
déclinaison du concept «Mourabaha» et «Ijara wa Iqtinaa».
La première formule est un contrat par lequel la banque acquiert, à la demande de son client,
un bien immobilier à usage d'habitation ou professionnel en vue de le lui revendre,
immédiatement, moyennant une marge bénéficiaire connue d'avance. Le règlement par le
client se fait en un ou plusieurs versements étalés sur une durée convenue avec la banque, qui
peut atteindre 25 ans, et le prix de vente au client est calculé sur la base du coût de revient de
l'immeuble que supporte la banque (prix, frais, taxes...).
En introduisant des produits bancaires islamiques, le Maroc voulait que ces derniers
contribuent au développement du pays, surtout au niveau social et économique, et comme ça
conserver l'équilibre social et économiques que l'Etat se batte depuis toujours pour le stabiliser.
Comme beaucoup de pays du tiers monde le Maroc connaît une grande crise d'habitat, que les
crédits traditionnels, n'ont pas pu résoudre, et encore plus, les banques sont même soupçonnés
de l'accentuer notamment par la spéculation , et par des crédits qui ne répondent pas aux
demandes d'un grand nombre de clients, qui ont des convictions religieuses contraires aux
principes sur lesquelles ces crédit sont basées, surtout les taux d'intérêts prohibés par les
préceptes de la charia ( 42% de ceux qui refusent les crédits bancaires au Maroc c'est pour des
motifs religieux) selon une étude faite par une association spécialisé dans la matière.
Donc l'introduction de ces produits va certainement encourager cette catégorie de citoyen,
pour acheter leurs propres maisons, par des produits bancaires comme «Miftah Al Kheir» et
«Miftah Al Fath», qui répondent à leurs attentes, et de cette façon on va remédier au moins
partiellement à ce fléau qui peut engendrer des problèmes sociaux, qui menace la stabilité
sociale du pays, notamment les bidonvilles que le Maroc combatte avec voracité.
D'autre part la finance islamique en interdisant l'intérêt, il va empêcher le favoritisme du
capital par rapport au travail, le capital doit par conséquent profiter à son détenteur et à celui
qui le profite par son travail. Et d'une autre côté elle vise à empêcher la formation au sein de
la société d'une classe détentrice des capitaux et d'une autre misérable qui travaillerait pour le
bien être de la première, et c'est le but de la moucharaka qui va créer une complémentarité
entre ces deux classes pour le bien de la société toute entier.
Enfin il vaut mieux signaler qu'en acceptant la commercialisation de ces produits, l'Etat
marocain va rompre la route contre toute éventuelle utilisation politique de ces modes de
financement, surtout par l'opposition islamique, et de cette manière il n'y aura aucun
changement sur le niveau sociopolitique interne. Et d'ailleurs c'est la principale cause qui a
poussé l'Etat pour autoriser la commercialisation des produits bancaires islamiques.
Selon Omar al katani l'expert économique marocain, les produits alternatifs auront un impact
positif sur l'économie marocaine, et cela va apparaitre dans plusieurs domaines : tous d'abord
et selon une étude faite par l'association de M. katanii 6% des entreprises marocaine refuse de
nouer des relations avec les banques pour des raisons religieuses, et 20% veulent changer
leurs modes de financement par un autre islamique, donc c'est une grande partie d'entreprise
qui ont maintenant ce qu'elles cherchaient depuis longtemps pour leur épanouissement .
Il y a aussi l'intérêt financier du fait que ces produits ; vont certainement contribuer dans le
processus de bancarisation que le Maroc poursuit ces derniers années, car d'une part les
banques auront plus de produits à présenter, et d'autre part elles cibleront une nouvelle
catégorie de clients, qui' ont été négligé auparavant.
Il faut aussi signaler que les produits islamiques, vont aider beaucoup ceux qui pratiquent des
métiers libéraux, comme les médecins, les avocats, les notaires pour équipier leurs bureaux,
par ijara ou murabaha, notamment ceux qui ont des convictions religieuses.
Il y' a aussi un autre intérêt de plus grande importance, qui est l'épanouissement du secteur de
l'immobilier, car en donnant plus de crédits conformes aux préceptes de l'islam, en va
encourager beaucoup de gens à acheter des logements ce qui va se répercuter sur ce secteur
qui est liée avec plusieurs secteurs économiques majores.
Enfin l'intérêt économique de ces produits réside aussi dans le fait, que c'est une manière qui
va attirer plus d'investisseurs des pays de golf, qui vont amener avec eux plus de devises et
créeront de ce fait plus d'emplois. Mais toutefois il reste de savoir si tous ces apports sont
palpables sur la pratique, ou seulement de simples spéculations théoriques.
Après sept mois de leur commercialisation, les nouveaux produits bancaires islamiques sont
jugés par les clients, trop onéreux par rapport aux autres produits dits traditionnels, cette
cherté est due à plusieurs causes et il a engendré pas mal de conséquences.
Des produits halals mais trop chère .... C'est la réflexion faite par les clients vis-à-vis les
nouveaux produits islamiques, alors qu'on attendait à des produits moins chères que ceux des
banques traditionnels. Cette cherté est due à des causes directes et des causes indirectes.
Les causes directes : pour Miftah Al Keir la mensualité est plus élevée que dans le
cas d'un prêt immobilier conventionnels, par ex si l'immeuble coute 300000DH il doit
payer 8192DH par mois pendant une duré n'excédant pas 120mois, et donc le
montant de cette vente va être de 980000DH ce qui est énorme. Cela est expliqué par
la double transaction à faire dans le cadre du contrat, (achat de la banque puis revente
au client, ce qui va induire beaucoup de frais à savoir les honoraires de notaires, les
taxes d'enregistrement et d'inscription foncière...) et aussi par les frais d'assurance vie
et incendie.
Les causes indirectes : comme on a dit c'est seulement attijari wafa bank, qui a osé à
commercialiser ces produits, alors que les autres banques sont soit des réticents, soit
des refusant à ces produits. Pour les premiers ils attendaient à voir le comportement
des clients, avant d'entrer pour commercialiser ces nouveaux produits, mais après ce
premier mauvais résultat ils n'ont pas pu s'aventurier, ce qui a contribuer au maintien
de cette hausse de prix, pour défaut de compétitivité entre les banques.
Par ailleurs il y'a d'autre causes, qui ont poussé ces banques à ne pas commercialiser ces
nouveaux modes de financement à savoir:
des convictions politiques douteuses de tous ce qui est islamiques, surtout après la
montée en force du PJD, et les demandes qu'il a fait pour l'introduction de ces
modes de financement.
la pression du lobby des banques, qui redoute le succès de ces produits, chose qui
va certainement encourager l'introduction de banques islamiques au Maroc.
une mauvaise formation des personnels des banques sur la finance islamique.
un marketing trop modeste qui n'a pas aidé à une bonne commercialisation de ces
produits bancaires.
La non utilisation des personnalités religieuses, pour sensibiliser les clients et les
banques sur l'importance de ces produits alternatifs.
Selon un cadre de la banque Attijari Wafa Bank, seulement 72 dossiers de demande pour les
produits alternatifs ont été accepté, et un seule dossier été refusé, et cela depuis leurs
commercialisation en octobre 2007. Donc les résultats sont décevants alors qu'on attendait le
contraire, surtout après le succès de ces produits dans les autres pays.
Par ailleurs aucune autre banque n'a eu le courage de concurrencer attijari wafa bank dans ces
produits, par ce qu'ils ont été découragé, dans un premier temps par le flou de la fiscalité
appliqué sur les produits alternatifs, selon une étude faite par l'économiste, et aussi par le
faible résultat réalisé après leur commercialisation. Il y'a même des rumeurs qui parlent de
mesures, visant à retirer ces produits du marché marocain.
Cette cherté à engendrer un mécontentement général au sein de la société, on parle d'un prix
lourde pour faire ce qui est halal en islam, payer plus chère pour préserver ses conviction
religieuses, et il y'en a même qui parle de complot qui vise les nouveaux produits islamiques.
Mais malgré tout ça le Maroc, après avoir introduit ces nouveaux produits bancaires
islamiques ne semble pas se décourager pour autant, bien au contraire il compte continuer à
encourager les modes de financement islamiques qui ont fait le succès des banques
islamiques, notamment dans les pays du golf et en Europe. Mais pour le faire il est nécessaire
de prendre un certains nombre de dispositions.
Afin que les nouveaux modes de financement islamiques, réalisent leur but, il faut prendre un
certains nombres de mesures adéquates pour les rendre plus compétitifs et pourquoi pas
autoriser l'entré des banques islamiques au Maroc pour une meilleure gérance.
Avoir la volonté :
Tous d'abord il faut que les responsables marocains aient, une vraie volonté de promouvoir
ces nouveaux produits bancaire, en méconnaissant toutes sortes, de conviction politiques
contraires ou pression défavorable du lobby des banques, car c'est une question qui intéresse
tous les marocains qui veulent voir leur pays en plein développement, et l'intérêt général bien
sûr prévaut à l'intérêt privé de quelques minorités.
Ensuite il faut prévoir une réglementation fiscale adéquate : premièrement il faut que l'IS dans
Ijara wa iqtinaa soit étalé sur la durée du contrat, deuxièmement la tva appliquées aux
acquisitions d'immeubles doit être diminué, en fin les taxes d'enregistrement fiscales ne
doivent pas être payé doublement, et ce en prévoyant des mécanismes fiscales appropriés à
cette situation.
Par ailleurs l'état doit encourager les banques réticentes, à servir les produits alternatifs soit
par des récompenses fiscales, soit par la pression et ne pas se contenter de subir leur pression,
car de cette manière on créera une concurrence entre ces banque ce qui va certainement
baisser le prix desdites produits. D'autre part il faut que l'Etat incite les banques, pour envoyer
leurs personnels à faire des séjours de formation dans les banques islamiques du pays de golf,
pour qu'ils puissent avoir plus de compétence en la matière.
Il faut aussi faire des compagnes de sensibilisation, surtout par des personnalités religieuses et
économiques, dans les mosquées comme à la télévision sans ignorer, les autres moyens de
sensibilisation tel que les journaux et internet......Cette compagnes de sensibilisation doit
cibler à la fois les banques et les particuliers, pour les sensibiliser sur l'importance des
produits bancaire islamiques, pour l'économie marocaine.