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NAPOLÉON III
ET
NAPOLÉON III
ET
NOUVELLE ÉDITION
PARIS
E. DENTU, LIBRAIRE-ÉDITEUR
13, GALERIE
PALAIS-ROYAL, D'ORLÉANS.
1858
Tousdroitsréservés.
L'EMPEREUR
NAPOLÉON III
ET
peuple, que l'on croyait peu mûr encore pour la vie pu-
blique, a montré un grand sens pratique : les paysans,
appelés pour la première fois aux assemblées de la nation,
se sont moins préoccupés des réformes qui les concernent
que de l'unité de la patrie ; les hommes les plus ardents
ont été les premiers à se renfermer dans les limites du
possible. Tous les partis, toutes les classes de la nation
ont été entraînés dans un même élan de patriotisme : tous
ont déclaré que sans Union il n'y avait nulle amélioration
sérieuse à espérer pour les pays Roumains.
C'est ainsi que les populations de Moldavie et de Vala-
chie ont répondu aux assertions du plénipotentiaire de
Turquie qui avait dit au Congrès : « La séparation est la
conséquence naturelle des moeurs et des habitudes qui
diffèrent dans l'une et dans l'autre province ; quelques in-
dividus, sous l'influence de considérations personnelles,
ont pu formuler un avis contraire à l'état actuel, mais telle
n'est pas certainement l'opinion des populations; »—et que
s'est trouvé confirmée la déclaration du plénipotentiaire
de France, à savoir : « Que tous les renseignements s'ac-
cordaient à représenter les Moldo-Valaques comme unani-
mement aminés du désir de ne plus former à l'avenir
qu'une seule Principauté. »
Et il est bon de remarquer que, s'il y a eu une pression
exercée sur le pays, elle l'a été exclusivement par les
puissances qui combattaient l'Union : en effet, l'Autriche
prolongea son occupation militaire toute une année
après le traité de paix ; et la Turquie, par le choix de
ses caïmacams , par l'arbitraire et l'illégalité de ses
firmans, fît tout ce qu'elle put pour entraver la libre ma-
nifestation des voeux du pays et faire échouer la cause de
l'Union; les choses allèrent même si loin, on se le rap-
pelle, qu'il fallut bien que la Sublime-Porte se résignât à
— 7 —
annuler les premières élections moldaves, tant elles étaient
scandaleuses.
La Turquie et l'Autriche avaient d'abord espéré sous-
traire la question de l'Union à l'examen des Divans ad hoc;
mais les gouvernements de l'Occident ne le souffrirent
point, puisque c'était surtout pour cela qu'on avait résolu
de les convoquer. Alors ces deux puissances cherchèrent à
obtenir du pays son propre suicide : mais le patriotisme
roumain triompha des intrigues. Maintenant espèrent-elles
que les Conférences de Paris vont leur sacrifier les droits
des Principautés ?
La politique du Gouvernement français, chacun le re-
connaîtra, a été jusqu'ici, dans cette question roumaine,
aussi loyale que juste. Cette politique se trouve nettement
tracée dans la note qui a été insérée au Moniteur, le 5 fé-
vrier 1857. Il n'est pas inutile d'en rappeler les termes :
États faibles par les États plus forts qui sont leurs voisins. »
— La alors à ce langage de la
Turquie applaudissait
France. Suppose-t-elle aujourd'hui que la France tolére-
rait de sa part l'application d'un principe qu'elle n'a point
souffert de la Russie. A-t-elle vraiment pu penser que la
première conséquence de son entrée dans la famille eu-
ropéenne serait la consécration de son droit de conquête?
Ce serait s'abuser étrangement sur sa propre force et sur
la dignité des autres.
La Porte, de concert avec les puissances, a proclamé
solennellement dans tous ses actes, au début de la
question d'Orient, le maintien intact des droits et des
priviléges des Principautés Danubiennes. Pourquoi se
refuse-t-elle donc aujourd'hui aux mesures qui doivent
assurer leur réorganisation sérieuse ?
Il s'agit de savoir si les Turcs veulent entrer oui ou
non dans la voie de la civilisation. C'est la question des
Principautés qui va servir à cette constatation devant l'Eu-
rope. La Turquie ne doit compter à bon droit sur l'appui
de la France que si elle peut suivre la marche du pro-
grès.
Or, le développement du principe de nationalité est
aujourd'hui le premier caractère d'un État civilisé. La
Turquie veut-elle favoriser l'essor régulier des races
d'hommes qui sont renfermées dans son empire ; ou bien
veut-elle employer toutes ses forces à l'étouffer? C'est
entre la politique barbare et la politique civilisée, qu'il
lui faut choisir.
Les Turcs, qui ne se sont point assimilé les raïas de
l'empire quand leur puissance politique et religieuse était
à son apogée, ne le pourraient plus aujourd'hui : ils y ont
renoncé. Dans son hatti-humaïum, le Sultan promet à tous
l'égalité, sans distinction de race, ni de culte. Mais com-
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18 Juin 1858.