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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

REFERENTIEL DU COURS DE DISTRIBUTION ELECTRIQUE


INP-HB/Le CNAM
Spécialité : Génie Industriel
Grade : Ingénieur
Cycle préparatoire
Semestre1
Code UE : EEP101

Enseignant Intitulé HP CECT

LOUM GEORGES DISTRIBUTION ELECTRIQUE 60 H 6

Objectifs pédagogiques :
Aborder les aspects principalement matériaux et technologiques du
transport et de la distribution électrique Haute et Basse Tension afin de
connaître les différents éléments et le vocabulaire du métier permettant
Objectifs
d'assurer la réalisation, la gestion ou la maintenance d'une installation
électrique en tenant compte des contraintes de sécurité. Les principales
règles de dimensionnement seront présentées. Des applications seront
étudiées afin de mettre en œuvre les théories de base.
 Nombres complexes et représentation vectorielle
 Transformée de Fourier
Pré-requis  Eléments de calculs matriciels
 Calculs de circuits électriques élémentaires
 Notions d'électromagnétisme

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Contenu
Principe de modélisation et de calcul des circuits électriques en régime sinusoïdal:
 Représentations temporelle et vectorielle d'un signal sinusoïdal
 Notions de valeur efficace et valeur moyenne (lien dérivation, intégration et
déphasage de signaux sinusoïdaux)
 Nombres complexes, représentation complexe.
 Liens tension-courant dans un dipôle linéaire (R, L, C), déphasage,
convention, représentation vectorielle des signaux sinusoïdaux
 Résolution d'un problème simple en temporel, vectoriel et complexe.
 Notion de puissance en monophasé : p(t), P, S, Q, S=P+jQ
 Notion de facteur de puissance, compensation de facteur de puissance

Cas des charges non linéaires : analyse harmonique


 Analyse de Fourier
 Pertes harmoniques et pollution harmonique
 Notion de puissance en présence d'harmonique
 Calcul de filtres, problème de résonnance.
 Choix et dimensionnement de filtres

Transformateur monophasé :
 Magnétisme
 Principes physiques : notion de flux, Inductance propre, mutuelle, inductance
de fuite
 Dimensionnement : Calcul
Hypothèses et modèle de Kapp
Rendement

Systèmes triphasés équilibrés


 Principe de la génération d'énergie triphasée
 Représentation temporelle, vectorielle, complexe (direct inverse et
homopolaire)
 Notion de système équilibré
 Mode de couplage des phases (D-Y), lien entre les grandeurs de ligne et de
phase
 Puissance en triphasé, définitions et mesures
 Couplage des charges triphasées (D-Y), transformation DY

Système triphasés déséquilibrés


 Définition des composantes symétrique, théorème de Fortescue
 Schémas équivalents direct, inverse et homopolaire.
 Notion d'impédances symétriques. Impédances cycliques- applications
 Influence du neutre sur l'impédance homopolaire
 Eléments de calculs matriciels appliqués aux composantes symétriques.
 Application aux sources déséquilibrées
 Application aux charges asymétriques et défauts de court circuits (cahier
technique 18 Schneider)

Transformateurs de puissance - transformateur triphasé.


 Principe de construction et technologies associées
 Couplages et indices horaires
 Transformateurs en parallèle

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Effets de l'énergie électrique

Modèle d'un réseau de distribution


 Schéma de liaison à la terre (SLT) et courants de défaut.
 Choix et dimensionnement des protections de personnes
 Courant de court-circuit
 Dimensionnement d'un conducteur
 Notion de chute de tension.
 Protections des circuits contre les surintensités

Bibliographie

AUTEURS Titre
TH. WILDI, G. SYBILLE ED DE BOECK Electrotechnique
UPERIEUR, 2000
SCHNEIDER ELECTRIC Cahier technique n°158
Techniques de l'ingénieur. Volumes D.
Génie Electrique. Guide de l'ingénierie
Electrique. Techniques et documentations.
(Lavoisier)
P. LAGUENOTTE Les installations électriques. Hermès Paris
2000.
SCHNEIDER ELECTRIC Cahier technique n°18

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Principe de modélisation et de calcul des circuits électriques en régime


sinusoïdal

Le courant alternatif sinusoïdal est plus avantageux que le courant continu pour le transport
électrique. Ce courant peut être obtenu à partir d’une source de tension alternative (alternateur) ou
d’une source de tension continue alimentant un onduleur.

1. Représentation d’une grandeur sinusoïdale

L’expression analytique d’une grandeur sinusoïdale est de la forme :

𝑦(𝑡) = 𝑌𝑚𝑎𝑥 sin(𝜔𝑡 + 𝜑)


Ymax est la valeur maximale de y(t),  (en rad/s), sa pulsation et  son déphasage par rapport à une
origine donnée.

La pulsation , la fréquence f (en Hz) et la période T (en s) de la grandeur y(t) sont liées par les
relations :
1 𝜔
𝑓= =
𝑇 2𝜋
On définit la valeur moyenne Ymoy et la valeur efficace Y d’une grandeur quelconque y(t) par :
1 𝑇
𝑌𝑚𝑜𝑦 = ∫ 𝑦(𝑡)𝑑𝑡
𝑇 0
1 𝑇
𝑌𝑒𝑓𝑓 = 𝑌 = √ ∫ 𝑦 2 (𝑡)𝑑𝑡
𝑇 0
Appliquée à la grandeur sinusoïdale y(t), on obtient :
𝑌𝑚𝑜𝑦 = 0
𝑌𝑚𝑎𝑥
𝑌=
√2
La représentation vectorielle de y(t) dans le plan de Fresnel est :

y(t) 
 origine

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Cette représentation est limitée puisqu’elle ne permet pas d’effectuer les opérations de
multiplication et de division entre grandeurs tournant à la même pulsation. C’est pourquoi la
représentation complexe a été proposée par Stockvis. Celle-ci associe à la grandeur sinusoïdale y(t),
le complexe y (Y : valeur efficace de y(t)):
𝒚(𝑡) = 𝑌√2 cos(𝜔𝑡 + 𝜑) ⟺ 𝑌 = 𝑌𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑) = 𝑌 ∠𝜔𝑡+𝜑

L'opérateur complexe j est tel que j²=-1. j a pour module 1 et pour argument /2. Si j multiplie une
grandeur, il lui fait subir une rotation de /2.
𝜋
𝑗 = 𝑒 𝑗2
𝒚𝟏 (𝑡) = 𝑌√2 cos(𝜔𝑡 + 𝜑) ⟺ 𝑌1 = 𝑌𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑) = 𝑌 ∠𝜔𝑡+𝜑
𝜋 𝜋
𝑗(𝜔𝑡+𝜑+ )
𝜋
𝒚𝟐 (𝑡) = 𝑌√2 cos (𝜔𝑡 + 𝜑 + ) ⟺ 𝑌2 = 𝑌𝑒 2 = 𝑌𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑) 𝑒 𝑗 2 = 𝑗𝑌 ∠𝜔𝑡+𝜑 = 𝑗𝑌1
2

Y2 =j Y1

Y1 
 origine

Lorsqu’un circuit électrique, composé exclusivement de dipôles linéaires est alimenté par un
générateur sinusoïdal, les grandeurs du circuit sont toutes sinusoïdales et de même fréquence que le
générateur. Ainsi, comme toutes les grandeurs d'un circuit évoluent à la même pulsation , on peut
donc s'affranchir du terme t et écrire :

𝑌 = 𝑌𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑) = 𝑌 ∠𝜔𝑡+𝜑 = 𝑌 ∠𝜑
∠30
Exemple : 𝑦(𝑡) = 10√2 cos(100𝜋𝑡 + 30°) ≡ 𝑦 = 10√2 𝑜𝑢 𝑦 = 10∠30

Remarque :
Dans la plupart des applications industrielles, ce sont les valeurs efficaces des grandeurs qui sont
recherchées. C’est ce qui explique pourquoi dans les représentations de Fresnel et de Stockvis, la
valeur efficace est prise comme module des grandeurs. Cependant, on peut utiliser la valeur
maximale si cela s’impose puisqu’un facteur de 2 lie la valeur efficace et la valeur maximale.

2. Rappels sur les nombres complexes

𝑧1 = 𝑎1 + 𝑗𝑏1 = 𝑧1 ∠𝜃1

𝑧2 = 𝑎2 + 𝑗𝑏2 = 𝑧2 ∠𝜃2
𝑏1
𝑧1 = √𝑎1 2 + 𝑏1 2 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝜃1 = tan−1 ( )
𝑎1
𝑏2
𝑧2 = √𝑎2 2 + 𝑏2 2 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝜃1 = tan−1 ( )
𝑎2
𝑧1 + 𝑧2 = (𝑎1 + 𝑎2 ) + 𝑗(𝑏1 + 𝑏2 )
𝑧1 × 𝑧2 = (𝑧1 𝑧2 )∠𝜃1 +𝜃2

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𝑧1 𝑧1 ∠𝜃1 −𝜃2
=( )
𝑧2 𝑧2

3. Rappels sur les circuits en régime variable

3.1 Notions générales


Les deux composants susceptibles d’emmagasiner et de stocker de l’énergie sont la bobine, et le
condensateur.
Dans une bobine d’inductance L, la tension ou la fem induite est donnée par :

𝑑𝑖𝐿 (𝑡)
𝑢𝐿 = 𝐿
𝑑𝑡

Une bobine n’admet pas une variation brutale du courant qui le traverse, au risque de créer une
surtension à ses bornes. De plus, elle se comporte comme un court-circuit lorsqu’elle est traversée
par un courant continu.

La capacité C d’un condensateur permet de mesurer son aptitude à stocker une charge électrique.
Elle s’exprime en Farad (F). La tension qui apparait aux bornes du condensateur est liée à sa capacité
et à la quantité de charges :

𝑞(𝑡)
𝑢𝐶 =
𝐶
Comme
𝑑𝑞(𝑡)
𝑖𝐶 (𝑡) =
𝑑𝑡
alors
𝑑𝑢𝐶 (𝑡)
𝑖𝐶 (𝑡) = 𝐶
𝑑𝑡
Le condensateur n’admet pas une variation brutale de la tension à ses bornes sinon une surintensité
importante le traverserait. Il se comporte comme un circuit ouvert lorsqu’il est soumis à une tension
continue (constant).
Le tableau ci-dessous donne les expressions de certains paramètres. Il montre que bobine et
condensateur sont des composants duaux.

Grandeurs Bobine Condensateur


Tension 𝑑𝑖 1 𝑡
𝑢=𝐿 𝑢 = ∫ 𝑖(𝜏) + 𝑢(𝑡0 )
𝑑𝑡 𝐶 𝑡0
Courant 1 𝑡 𝑑𝑢
𝑖 = ∫ 𝑢(𝜏) + 𝑖(𝑡0 ) 𝑖=𝐶
𝐿 𝑡0 𝑑𝑡
Puissance 𝑑𝑖 𝑑𝑢
𝑝 = 𝑢𝑖 = 𝐿𝑖 𝑝 = 𝑢𝑖 = 𝐶𝑢
𝑑𝑡 𝑑𝑡
Energie 1 2 1 2
𝑊 = 𝐿𝑖 𝑊 = 𝐶𝑢
2 2
Association en 1 1
𝐿𝑒𝑞 = ∑ 𝐿𝑖 =∑
série 𝑖
𝐶𝑒𝑞 𝐶𝑖
𝑖
Association en 1 1
=∑ 𝐶𝑒𝑞 = ∑ 𝐶𝑖
parallèle 𝐿𝑒𝑞 𝐿𝑖 𝑖
𝑖

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3.2 Caractéristiques des circuits en régime variable

Les circuits comportant des bobines et des condensateurs sont régis par des équations différentielles
(nm) liant la grandeur d'entrée x(t) à celle que l'on veut déterminer y(t) :

d m x(t ) d m1 x(t ) dx(t ) d n y(t ) dy(t )


am m
 a m 1 m 1
 ....  a1  a 0 s (t )  bn n
 ....  b1  b0 y(t )
dt dt dt dt dt

Exemple : circuit RLC série R L



i(t)

v(t) C

L'équation qui régit le système est :


𝑑𝑖(𝑡) 1
𝑣(𝑡) = 𝑅𝑖(𝑡) + 𝐿
+ ∫ 𝑖(𝑡)𝑑𝑡
𝑑𝑡 𝐶
C'est une équation différentielle du second ordre (n=2) :

𝑑𝑣(𝑡) 𝑑𝑖(𝑡) 𝑑2 𝑖(𝑡) 1


=𝑅 +𝐿 + 𝑖(𝑡)
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡 2 𝐶

La complexité de la résolution de l'équation différentielle par la méthode classique (dans le domaine


temporel : ESSM, SP, SG) croit avec l'ordre n de l'équation. Et sous cette forme, une étude du circuit
n'est pas aisée. La méthode la plus évidente consiste à résoudre l'équation différentielle à l'aide des
complexes (méthode symbolique) pour lesquels les opérations de dérivation et d'intégration sont
plus simples.

4. Application des complexes à l'étude des circuits en régime sinusoïdal (harmonique)

Les correspondances entre méthode classique et méthode complexe sont établies dans le tableau ci-
dessous :

x(t) dx(t )
 x(t )dt
dt
Notation temporelle
X m cos(t   ) X m sin(t   )  Xm
 sin(t   ) 
 
X m cos(t    ) Xm 
2  cos(t    )
 2
Notation complexe
 
X jX 1 j
X    X 
j 

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Application au circuit RLC en régime sinusoïdal :


𝑑𝑖(𝑡) 1
𝑣(𝑡) = 𝑅𝑖(𝑡) + 𝐿 + ∫ 𝑖(𝑡)𝑑𝑡
𝑑𝑡 𝐶
𝑗
𝑉 = 𝑅𝐼 + 𝑗𝜔𝐿𝐼 − 𝐼
𝐶𝜔
La méthode complexe est intéressante dans le cas du régime harmonique puisque l'équation
n'apparaît plus sous sa forme différentielle. La résolution de l'équation du circuit est largement
simplifiée.

5. Notion d’impédance

L’impédance d’un élément est par définition, le rapport entre la tension complexe V à ses bornes et
le courant complexe I qui le traverse. C’est donc un nombre complexe. Classiquement, son module
est notée Z et s'exprime en ohms (), et sa phase est  (exprimée en degrés ou en radians).
𝑉
𝑍 = = 𝑍 ∠𝜑
𝐼
 est le déphasage de V par rapport à I.
Z
I

Par analogie à la résistance en régime continu, l’impédance électrique d’un élément caractérise son
opposition au passage du courant alternatif.

Les impédances complexes sont intéressantes car elles permettent un accès facile aux phases en
donnant directement accès aux valeurs complexes de I et V.
Pour le circuit RLC série,
𝑉 1
𝑍 = = 𝑅 + 𝑗(𝐿𝜔 − )
𝐼 𝐶𝜔
L’admittance Y = 1 /Z du dipôle est l’inverse de l’impédance. Elle s’exprime en siemens (S).

6. Impédances des dipôles linéaires élémentaires

Ces dipôles sont la résistance pure (ou parfaite), la bobine pure (ou parfaite) et le condensateur pur
(ou parfait)

Caractéristiques
Dipôles Représentation
Impédance Equation Valeur Commentaires
élémentaires vectorielle
complexe électrique de 
Résistance pure I V I et V sont en
Z=R U=RI =0°
(R) phase
I est en arrière
𝑍 = 𝑗𝐿𝜔 =90°
Bobine pure (L) U=jLI I V de 90° par
= 𝐿𝜔∠90
rapport à V

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1
𝑍 = −𝑗 I est en avance
Condensateur pur 𝐶𝜔 =-90°
U=(1/jC)I I V de 90° par
(C) 1 ∠−90
= rapport à V
𝐶𝜔

7. Association de dipôles

Les dipôles élémentaires peuvent être associés en série ou en parallèle. Leurs impédances
équivalentes se déterminent alors en appliquant les lois d’association et en réalisant des opérations
complexes.
L’impédance équivalente d’un dipôle peut toujours se mettre sous la forme :
Z = R + jX, où X désigne la réactance de l’impédance
 Si X>0, le circuit est inductif et , l’argument de Z, est compris entre 0 et 90° (le facteur de
puissance est dit arrière).
 Si X<0, le circuit est capacitif et  l’argument de Z, est compris entre -90 et 0° (le facteur de
puissance est dit avant).

8. Méthodes de résolution des circuits en régime alternatif

Toutes les lois générales et théorèmes généraux de l’électricité établies pour le régime continu,
restent valables pour le régime sinusoïdal moyennant le remplacement des résistances par les
impédances dans ces formules, et le passage en nombre complexe des relations.

9. Puissances

Soit un circuit électrique caractérisé par le module Z de son impédance et son déphasage . Ce
circuit étant traversé par un courant I lorsqu’il est soumis à une tension V, a puissance instantanée
consommée par le circuit a pour expression :

𝑝(𝑡) = 𝑣(𝑡)𝑖(𝑡)
𝑣(𝑡) = 𝑉√2 cos(𝜔𝑡)
𝑖(𝑡) = 𝐼√2 cos(𝜔𝑡 − 𝜑)
𝑝(𝑡) = 𝑉𝐼[cos(2𝜔𝑡 − 𝜑) + cos 𝜑]
Le premier terme de la puissance instantanée p(t), est appelée puissance fluctuante. Cette puissance
de valeur moyenne nulle, est néfaste pour les systèmes tournants. Le second terme constitue la
valeur moyenne de la puissance instantanée. C’est la puissance active.

En régime sinusoïdal monophasé, on définit 3 types de puissance :


 La puissance active (moyenne) notée P et exprimée en watts (W), qui est transformée en
puissances mécanique (moteur), lumineuse (lampe) ou thermique (chauffage)
 La puissance réactive Q, en Volt-Ampère-Réactif (VAR) qui est nécessaire à la magnétisation
des machines
 La puissance apparente S en Volt-Ampère (VA), qui est la combinaison des deux puissances
précédentes et qui apparait effectivement aux bornes du circuit.

Les expressions de ces puissances sont :


 Puissance active (ou moyenne) watts (W) : P = VI cos

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 Puissance réactive en volts-ampères-réactifs (VAR) : Q = VI sin


 Puissance apparente en volts-ampères (VA) : 𝑆 = 𝑉𝐼 = √𝑃2 + 𝑄 2
De ces 3 puissances, seule S est complexe et a pour expression (I* : complexe conjugué de I) :
𝑆 = 𝑃 + 𝑗𝑄 = 𝑉 × 𝐼 ∗
P et Q représentent donc respectivement la partie active et la partie réactive de S. Dans le cas d'un
régime sinusoïdal, on définit le facteur de puissance (sans unité) du circuit électrique par :
𝑃
𝑓𝑝 = = 𝑐𝑜𝑠
𝑆
Le tableau ci-dessous donne les expressions des puissances des dipôles passifs purs.

Dipôles de base P Q S
2
𝑉 0 𝑉2
Résistance pure (R) 𝑅𝐼 2 = 𝑉𝐼 = 𝑅𝐼 2 = 𝑉𝐼 =
𝑅 𝑅
0 𝑉2 𝑉2
Inductance pure (L) 𝐿𝜔𝐼 2 = 𝑉𝐼 = 𝐿𝜔𝐼 2 = 𝑉𝐼 =
𝐿𝜔 𝐿𝜔
Condensateur pur 0 𝐼2 𝐼2
(C) −𝑉 2 𝐶𝜔 = −𝑉𝐼 = − 2
𝑉 𝐶𝜔 = 𝑉𝐼 =
𝐶𝜔 𝐶𝜔

Remarque : Pour un circuit comportant plusieurs impédances associées,


 Si =0° (ex : lampes à incandescence, four à résistances, …) : P>0 et Q=0
 Si 0<≤90° (ex : lampes fluorescentes, moteurs électriques, lignes de transport,
conditionneur d’air, …) : P>0, Q>0, X>0
 Si -90°≤<0° (ex : batteries de condensateurs, compensateurs synchrones) : P>0, Q<0, X<0.
Attention : pour les moteurs électriques, le rendement lie la puissance mécanique utile Pu à la
𝑃𝑢
puissance active P : 𝜂 = 𝑃

10. Théorème de Boucherot

La puissance active (respectivement réactive) d’un groupement de N dipôles alimenté en régime


sinusoïdal est égale à la somme des puissances actives (respectivement réactives) de chaque dipôle
du groupement. Cela se traduit par les relations suivantes :

𝑃 = 𝑃1 + 𝑃2 + ⋯ + 𝑃𝑁
𝑄 = 𝑄1 + 𝑄2 + ⋯ + 𝑄𝑁
𝑆 = √𝑃2 + 𝑄 2
𝑃
𝑐𝑜𝑠 =
𝑆
P1, P2, …, PN : Puissances actives de chaque dipôle du groupement
Q1, Q2, …, QN : Puissances réactives de chaque dipôle du groupement
S, P et Q : Puissances apparente, active et réactive totales du groupement
Attention ! 𝑺 ≠ 𝑺𝟏 + 𝑺𝟐 + ⋯ + 𝑺𝑵

11. Compensation du facteur de puissance

Le facteur de puissance est d’autant proche de 1 que la puissance réactive Q demandée au réseau est
faible devant la puissance active P.

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

P=cte

S
S Q
Q

P P
Angle  faible, cos élevé, S faible Angle  élevé, cos faible, S élevée

Un mauvais facteur de puissance (< 0,8 en Côte d’Ivoire) élève la valeur du courant I absorbée par la
charge. Ce qui entraîne :
 L'amoindrissement du rendement de l’installation à cause de l’augmentation des pertes par
échauffement.
 Des chutes de tension importantes dans les câbles, et les surcharges.
 Le surdimensionnement des installations neuves : câbles, transformateur, appareillage de
protection, support de c(S), etc. ... ou le renforcement prématuré des installations existantes
 Le paiement de pénalités au fournisseur de l'énergie électrique pour consommation abusive
d’énergie réactive

En industrie, les principaux consommateurs d'énergie réactive sont :


 Les moteurs asynchrones qui tournant à vide.
 Les transformateurs sous-chargés Les éclairages non compensés
 Les lignes et les câbles
 Les inductances
 Certains équipements électroniques

Pour améliorer la valeur du facteur de puissance d’une installation électrique on apporte par un
moyen extérieur, l’énergie réactive indispensable au fonctionnement des récepteurs en :
 Installant des batteries de condensateurs ou
 Faisant fonctionner une machine synchrone en compensateur synchrone (moteur surexcité)
La solution "installation de batteries de condensateurs" est la plus efficace et la plus simple à mettre
en œuvre. Les condensateurs apportent l’énergie QC pour compenser Q1. Ce qui fait passer S1 à S2 et
cos𝜑1 à cos𝜑2.

QC
S1 Q1
S2
1
Q2
2

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Ainsi, la valeur de la capacité C à installer pour passer d’un cos1 de départ (qui correspond à tan1)
à un cos2 que l'on souhaite atteindre (qui correspond à tan2), est donnée par (, pulsation du
réseau d’alimentation) :

𝑃(tan 𝜑1 − tan 𝜑2 )
𝐶=
𝜔𝑉 2

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Cas des charges non linéaires : analyse harmonique


1. Rappels sur le régime non sinusoïdal périodique

Si une grandeur y(t) n'est pas sinusoïdale mais périodique, elle peut se décomposer en séries de
Fourier (somme de sinus et de cosinus de fréquences multiples de la fréquence de y(t)).
∞ ∞

𝑦(𝑡) = 𝑎0 + ∑ 𝑎𝑛 cos 𝑛𝜔𝑡 + ∑ 𝑏𝑛 sin 𝑛𝜔𝑡


𝑛=1 𝑛=1

Cette décomposition peut être mise sous la forme :


𝑦(𝑡) = 𝑦0 + ∑ 𝑦𝑛 sin(𝑛𝜔𝑡 + 𝜑𝑛 )
𝑛=1
Avec :
𝑦𝑛 = √𝑎𝑛2 + 𝑏𝑛2 et 𝜑𝑛 = tan−1 (𝑏𝑛 /𝑎𝑛 )

Les termes d'indice n>1 sont appelés harmoniques de fréquences nf

La valeur efficace de y(t) a alors pour expression :


∞ ∞
1
𝑌= √𝑦02 + ∑ 𝑦𝑛2 = √𝑦02 + ∑ 𝑌𝑛2
2
𝑛=1 𝑛=1

L'influence des harmoniques de la grandeur y(t) peut être quantifiée en calculant le Taux de
Distorsion Harmonique (THD) ou par le facteur de forme (FF) de y(t) défini par :
 

valeur efficace des harmoniques (n  2)


Y
n2
n
2
Y n
2

THDY    n2

valeur efficace du fondamenta l Y1 Y12


 
Y12   Yn2 Y12   Yn2
valeur efficace (n  1) n2
FFY    n2
2
valeur efficace du fondamenta l Y1 Y
1

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Si le THD est égal à 0 (ou si le FF est égal à 1), c'est que les harmoniques de y(t) sont nuls.

Pour un régime (v, i) non sinusoïdale mais périodique de puissance instantanée 𝑝 = 𝑣𝑖, on montre
que la puissance active a pour expression :

𝑃 = 𝑣0 𝑖0 + ∑ 𝑉𝑛 𝐼𝑛 cos 𝜑𝑛
𝑛=1
La puissance réactive Q vaut :

𝑄 = ∑ 𝑉𝑛 𝐼𝑛 sin 𝜑𝑛
𝑛=1

La puissance apparente est par définition : S = V x I

En présence d'harmoniques S² ≠ P² + Q².


On introduit la notion de puissance déformante D (en VAD) telle que :
S  P2  Q2  D2
Le facteur de puissance n’est donc plus égal à cos, mais à :
𝑃 𝑃
𝑓𝑝 = =
𝑆 √𝑃2 + 𝑄 2 + 𝐷 2
Remarque :
 En régime sinusoïdal, le facteur de puissance fp=cos
 En régime harmonique, le facteur de puissance fp<cos

2. Charges linéaires et non linéaires

Une charge est dite "linéaire" si le courant qu'elle absorbe est sinusoïdal lorsque sa tension
d'alimentation est sinusoïdale. Ce type de récepteur ne génère pas d'harmoniques. Les charges non
linéaires appellent du réseau sinusoïdal un courant non purement sinusoïdal. Elles génèrent des
harmoniques.

Si la tension d'alimentation d'une charge non linéaire est sinusoïdal (V=V 1, les Vn=0 pour n>2), les
harmoniques de courant contribuent à augmenter inutilement l’intensité efficace du courant
véhiculée par les câbles d’alimentation.

𝐼= √𝐼12 + ∑ 𝐼𝑛2
𝑛=2

Les expressions de la tension et du courant permettent alors de simplifier celles des puissances :
 Puissance active : 𝑃 = 𝑉𝐼1 cos 𝜑
 Puissance réactive : 𝑄 = 𝑉𝐼1 sin 𝜑
 Puissance apparente : 𝑆 = 𝑉𝐼 = 𝑉𝐼1 √1 + 𝑇𝐻𝐷𝐼2
 Puissance déformante : 𝐷 2 = 𝑆 2 − (𝑃2 + 𝑄 2 ) ⇒ 𝐷 = 𝑉𝐼1 × 𝑇𝐻𝐷𝐼
𝑃 cos 𝜑
 Facteur de puissance : 𝑓𝑝 = 𝑆
=
√1+𝑇𝐻𝐷𝐼2

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Remarques :
 Les harmoniques du courant (rang  2) ne jouent aucun rôle en ce qui concerne la puissance
active
 Les harmoniques du courant (rang  2) ne jouent aucun rôle en ce qui concerne la puissance
réactive
 La puissance déformante est directement liée à la présence des harmoniques de courant (rang 
2).
 Quand le Taux de Distorsion Harmonique du courant (THDI) augmente, le facteur de puissance
diminue (voir Tableau ci-dessous)

THDI Facteur de puissance PF (pour cos = 1)


0 % (charge linéaire) 1
10 % 0,995
20 % 0,981
50 % 0,894
100 % 0,707
150 % 0,555
200 % 0,447

3. Effets produits par les harmoniques

Les effets dépendent des Taux de Distorsion Harmonique du courant (THDI) et de la tension (THDU).
Le tableau ci-dessous indique les effets prévisibles en fonction de ces taux.

Taux de Distorsion Harmonique Effets prévisibles


THDU < 5 % et
Néant
THDI < 10 %
5 % < THDU < 8 % ou Pollution significative,
10 % < THDI < 50 % effets nuisibles possibles
THDU > 8 % et Pollution forte,
THDI > 50 % dysfonctionnements probables
Taux d’harmoniques de rang 3 Courant non négligeable
en courant > 15 % du fondamental dans le neutre

Les effets se déclinent en :


Effets immédiats :
 Pertes par effet Joule
 Dégradation du facteur de puissance
 Réduction de la puissance des moteurs (couple négatif)
 Surcharges des câbles, transformateurs et moteurs
 Augmentation du bruit dans les moteurs
 Erreur d’enregistrement dans les compteurs

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

 Surdimensionnement des câbles


 Réduction de la capacité du réseau
 Mauvais fonctionnement des contacteurs
 Perturbation des systèmes électroniques

Effets à moyen et long terme


 Réduction de la durée de vie des moteurs
 Détérioration des batteries de condensateurs
 Réduction de la durée de vie des transformateurs
 Vieillissement accéléré des isolants et des diélectriques

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Transformateur monophasé

1. Notions générales sur le magnétisme


Un aimant est un matériau qui engendre dans l'espace qui l'entoure un champ magnétique
caractérisé par une induction magnétique B exprimée en Tesla (T). Cette induction peut être
également créée grâce à une source de champ d'excitation magnétique H (exprimée en A/m ou
At/m) que constitue le passage d'un courant électrique dans un conducteur (expérience d'Oersted)

L'excitation magnétique H ne dépend que de la géométrie du circuit électrique et de l'intensité du


courant. L'excitation magnétique produite par une source de champ magnétique se calcule à l'aide
du théorème d'Ampère : La circulation de H le long d’un contour fermé est égale à la somme
algébrique des courants enlacés par le contour. Par « circulation », il faut entendre somme des
⃗ . ⃗⃗⃗
produits scalaires 𝐻 𝑑𝑙 le long du contour.

⃗ . ⃗⃗⃗
∮𝐻 𝑑𝑙 = ∑ 𝐼𝑒𝑛𝑙𝑎𝑐é𝑠 𝑝𝑎𝑟 𝑙𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑜𝑢𝑟

L'excitation H produite, le long d'un contour de longueur l, par une bobine à N spires parcourue par
un courant I est : 𝐻𝑙 = 𝑁𝐼

L'induction magnétique B dépend de l'excitation magnétique H et des propriétés magnétiques du


milieu. Celui-ci est caractérisé par sa perméabilité absolue µ = µ0 µr avec µ0 : perméabilité du vide (µ0
= 4π.10-7 SI) et µr : perméabilité relative du milieu (µr=1 pour le vide).

Les grandeurs B et H qui sont des vecteurs, sont liés par la relations :

⃗ = 𝜇0 𝜇𝑟 𝐻
𝐵 ⃗ = 𝜇𝐻

Certains matériaux, notamment les ferromagnétiques ont de grandes valeurs de µr (µr >>1). Ce qui
permet d'obtenir des inductions magnétiques intenses. On les utilise entres autres, dans la
construction des machines électriques. La perméabilité µ d'un matériau ferromagnétique est forte
mais non constante. Sa courbe B=f(H) n'est donc pas linéaire et on observe une saturation de B
(notée Bs) lorsque H dépasse un seuil. En outre, lorsque l'excitation est interrompue, il existe une
induction rémanente Br. C'est l'effet mémoire qui se traduit par l'observation d'un cycle d'hystérésis
si l'excitation est alternative.

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2. Flux magnétique

Le flux d’induction magnétique  (exprimé en Weber -Wb-) à travers une surface S (préalablement
orientée) représente la quantité de champ magnétique vu à travers cette surface. Le flux change
selon l’orientation de la surface par rapport au champ magnétique. Son expression est :

𝜙⃗ = 𝐵
⃗ .𝑆

𝜙 = 𝐵𝑆 cos 𝛼 avec ⃗ , 𝑛⃗)


𝛼 = (𝐵

𝑛⃗ : vecteur normal à la surface

Remarque : Le flux est conservatif. Cela signifie que si la section d’un matériau magnétique est
constante, alors l’induction magnétique B sera la même en n’importe quel point de ce matériau.

3. Loi de Faraday – Loi de Lenz

Toute variation de flux magnétique d’un circuit, induit dans celui-ci une force électromotrice (fem).
Ainsi une bobine dont les spires sont traversées par un flux variable, devient une source de tension
électrique (f.é.m.). Si on ferme le circuit de la bobine, un courant va s’établir. Comme il s’agit d’un
courant induit par un champ magnétique, on parle de courant induit et d’induction
électromagnétique.

La fem induite tend à s’opposer à la cause qui lui a donné naissance. Elle a pour expression :
𝑑∅
𝑒=−
𝑑𝑡
Si la bobine est constitué de N spires, la fem totale aux bornes des N spires est la somme des fem
unitaires d’où :
𝑑∅
𝑒𝑡 = −𝑁
𝑑𝑡
On peut donc considérer que le flux totalisé par les N spires est :
Ψ = 𝑁𝜙
Et que :
𝑑Ψ
𝑒𝑡 = −
𝑑𝑡

Donc toute bobine dans un champ magnétique variable est soumise à son auto-induction. C’est
inévitable. On définit alors l’inductance propre (ou simplement inductance) du composant.

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4. Inductance propre d’une bobine


a. Inductance propre d’une bobine sans fer (fonctionnement linéaire)
Le flux à travers une spire de la bobine est : Ø=BS et le flux totalisé  =NØ.
Comme B=µH et que Hl=NI, on en déduit que :
𝜇0 𝑆 𝑁2
Ψ = 𝑁2 𝐼= 𝐼
𝑙 ℛ
En posant :
𝑁2
𝐿=

on obtient :
Ψ = 𝐿𝐼
et :
𝐿𝑑𝐼
𝑒𝑡 = −
𝑑𝑡
L est appelée inductance propre de la bobine. Elle caractérise l’effet de la bobine sur elle-même.

b. Inductance propre d’une bobine avec noyau de fer


On est amené à considérer 2 cas :
 Si le fonctionnement est linéaire alors les formules établies ci-dessus restent valables à un
coefficient près.
 Si le fonctionnement n’est pas linéaire, l’inductance propre L n’est plus constante et dépend
du courant I. Le flux n’est plus proportionnel à I. Si le courant i est variable au cours du
temps, alors :
𝑑(𝐿𝑖) 𝑑𝑖 𝑑𝐿
𝑒𝑡 = − = − (𝐿 + 𝑖 )
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡
Dans la suite, nous ne nous limiterons qu’au cas linéaire.

5. Inductance mutuelle
L’inductance mutuelle notée M, va caractériser l’effet d’un circuit 1 sur un circuit 2 et vice-versa.
Considérons deux circuits 1 et 2 parcourus respectivement par des courants i1 et i2 et possédant N1 et
N2 spires.
𝒞1

𝒞2
N1 11
I1 12 N2
I2

1f

Dans la suite, nous adopterons la notation suivante :


Ψxx : Flux totalisé propre du circuit x, Ψxf : Flux totalisé de fuite du circuit x, Ψxy : Flux totalisé produit
par le circuit x et traversant le circuit y.

Les relations suivantes peuvent être écrites :

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Ψ11 = N1 ϕ11 = L1 i1 Ψ22 = N2 ϕ22 = L2 i2


Ψ12 = N2 ϕ12 = M12 i1 Ψ21 = N1 ϕ21 = M21 i2
Ψf1 = Ψ11 − Ψ12 Ψf2 = Ψ22 − Ψ21

En général, M12=M21=M.

a. Cas du couplage parfait


Couplage parfait suppose que le flux de fuite est nul. On obtient donc :
Ψ = Ψ12 Ψ = Ψ21
{ 11 et { 22
Φ11 = Φ22 Φ22 = Φ21
Par suite, on tire :
𝑁1 𝐿1 𝑁2 𝐿2 𝑁1 𝑁2
= , = et 𝑀=
𝑁2 𝑀 𝑁1 𝑀 ℛ

De ces deux relations, on déduit l’expression de l’inductance mutuelle M en fonction des inductances
propres L1 et L2.
𝑀2 = 𝐿1 𝐿2
𝑀 = ±√𝐿1 𝐿2

b. Cas du couplage non parfait


Il est pratiquement impossible de réaliser un couplage parfait entre deux circuits. Si le couplage est
imparfait, une fraction seulement du flux produit par le circuit 1 est embrassé par le circuit 2 et
réciproquement. L’autre partie du flux produit par le circuit 1 ne traverse pas le circuit 2. C’est le flux
de fuite du circuit 1. On a donc : 𝑀 < √𝐿1 𝐿2 .
On définit le degré du couplage k par :
𝑀
𝑘= (avec 0<k<1)
√𝐿1 𝐿2

6. Inductance totale de fuite de Boucherot


Le flux de fuite circuit 1 a pour expression :

Ψ1𝑓 = Ψ11 − Ψ12


{ avec l1 : inductance de fuite du circuit 1
Ψ1𝑓 = 𝑙1 𝐼1

On a donc : 𝑁1 𝜙1𝑓 = 𝑁1 𝜙11 − 𝑁2 𝜙12

En faisant apparaître les différentes inductances, on obtient :


𝑀
𝑙1 𝑖1 = 𝐿1 𝑖1 − 𝑁2 × 𝑖1
𝑁2

D’où, 𝑙1 = 𝐿1 − 𝑀 .
De même, on montrerait aisément que : 𝑙2 = 𝐿2 − 𝑀

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7. Pertes dans le fer

Lorsqu’un circuit magnétique fonctionne sous une tension alternative, on constate un échauffement
des parties magnétiques. Cet échauffement qui est dû à des grandeurs électriques, réduit le
rendement du circuit. C’est pour cela qu’on lui associe des pertes appelées « pertes fer ». Ces pertes
sont de deux types : pertes par hystérésis et pertes par courant de Foucault.
Les premières sont dues à l'existence du cycle d'hystérésis. En première approximation, on admet
que les pertes par hystérésis pH sont proportionnelles à la fréquence et au carré de l’induction
maximale :
2
𝑝𝐻 = 𝐾𝐻 𝑓𝐵𝑚𝑎𝑥

Tandis que les pertes par courants de Foucault pCF sont proportionnelles au carré de la fréquence et
au carré de l’induction maximale :
𝑝𝐶𝐹 = 𝐾𝐶𝐹 𝑓 2 𝐵𝑚𝑎𝑥
2

En définitive, on admet que les pertes fer sont proportionnelles à la fréquence et au carré de
l’induction maximale :
2
𝑝𝐹 = 𝐾𝐹 𝑓𝐵𝑚𝑎𝑥

Pour réduire ces pertes, on utilise :


 Des matériaux à cycle d’hystérésis étroit et à grande résistivité
 Des tôles de faibles épaisseurs pour réaliser les circuits magnétiques (au lieu de les faire
massifs) ; on parle de circuits magnétiques feuilletés.

En pratique, les pertes fer du circuit magnétique se déterminent à partir de la masse totale M des
tôles utilisées et de leur facteur de qualité q qui est donné par le constructeur pour une fréquence f
de 50 Hz et une induction maximale Bmax de 1T :
𝑝𝐹 = 𝑞𝑀
Si le circuit magnétique est alimenté sous une fréquence différente de 50 Hz et/ou l’induction
maximale du matériau n’est pas égale à 1T, les pertes fer s’obtiennent par :
𝑓 2
𝑝𝐹 = 𝑞𝑀 𝐵𝑚𝑎𝑥
50

8. Expression de la fem induite aux bornes d’une bobine à noyau de fer (Formule de
Boucherot)

i
r
v
e L

𝑑𝜙
On a la relation : 𝑣 = 𝑟𝑖 − 𝑒 = 𝑟𝑖 + 𝑁 𝑑𝑡
Si v est une tension sinusoïdale et que l’on néglige la résistance r, on obtient :
𝑑𝜙
𝑣 = −𝑒 et 𝑉√2 sin 𝜔𝑡 = 𝑁 𝑑𝑡

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𝑉√2
D’où 𝐸 = 𝑉 (en valeur efficace) et 𝜙(𝑡) = 𝑁𝜔
cos 𝑤𝑡 = 𝜙𝑚𝑎𝑥 cos 𝑤𝑡
Aussi en remplaçant V par E et en procédant par identification, on obtient :
2𝜋
𝐸=𝑉= 𝑁𝑓𝑆𝑐 𝐵𝑚𝑎𝑥
√2
Soit la formule de Boucherot :
𝐸 = 4,44𝑁𝑓𝑆𝐶 𝐵𝑚𝑎𝑥

9. Schéma électrique équivalent d’une bobine à noyau de fer

En tenant compte des pertes Joule, des pertes fer et de l’inductance de fuite, le schéma électrique
équivalent d’une bobine à noyau de fer s’établit comme suit :

I R l

U RF E Lp

R : résistance du conducteur utilisé pour réaliser la bobine


l : inductance de fuite de la bobine
Lp : inductance principale (utile)
RF : résistance fictive caractérisant les pertes fer
U : tension d’alimentation
I : courant absorbé par la bobine
E : fem induite

10. Présentation du transformateur

Le transformateur est un appareil électrique qui transforme une tension alternative de fréquence
donnée en une tension alternative de même fréquence et de valeur efficace pouvant être différente.
Il comporte deux enroulements montés sur le même circuit magnétique.


i1

SOURCE  E1
N1 N2 E2 Charge

I2

Un enroulement est relié à la source de tension de laquelle il tire son énergie ; c’est le primaire.
Toutes les grandeurs qui le caractérisent porteront l’indice 1. Un autre enroulement est relié à la
charge à qui il transmet (en partie) l’énergie provenant de la source ; c’est le secondaire. Les

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grandeurs relatives à cet enroulement porteront l’indice 2. On adopte pour le primaire la convention
récepteur et pour le secondaire, la convention génératrice.

Remarque :
Il n’existe aucune connexion électrique entre les deux enroulements malgré le transfert de puissance
du primaire au secondaire. Le transformateur permet donc d’isoler galvaniquement la source de
tension et la charge.

11. Principe de fonctionnement

En alimentant les N1 spires du primaire du transformateur sous une tension alternative, on force
l’établissement d’un courant i1. Ce courant qui est variable, crée un champ magnétique variable selon
le théorème d’Ampère et un flux variable dans le circuit magnétique. Ce flux va induire une f.e.m. e2
aux bornes de l’enroulement secondaire et une f.e.m. e1 aux bornes de l’enroulement primaire. Si le
secondaire qui comporte N2 spires est refermé sur une charge, il débitera un courant i2.

Ce courant i2 crée lui aussi un flux qui selon la loi de Lenz, aura tendance à s’opposer à la cause qui lui
a donné naissance. Par convention, on admet que les ampères tours créés par i1 et i2 sont de type
additif. Le flux résultant ∅ dans le circuit magnétique du transformateur de reluctance ℛ, est lié à i1
et i2 par la relation d’Hopkinson.
𝑁1 𝑖1 + 𝑁2 𝑖2 = ℛ∅

Le transformateur est une machine statique dite à flux forcé parce que le courant i1 force
l’établissement d’un flux dans le circuit magnétique

12. Schéma électrique du transformateur

Le schéma équivalent du transformateur s'inspire de celui de la bobine à noyau de fer :


 Les résistances des conducteurs électriques utilisés pour réaliser les enroulements et qui
produisent des pertes Joule seront caractérisées par les résistances R1 et R2
 Les flux de fuite primaire et secondaire seront caractérisés par les inductances de fuite l1 et
l2.
 Comme les enroulements primaire et secondaire sont réalisés sur un même circuit
magnétique, ils sont magnétiquement couplés et en régime établi, ils sont traversés par un
flux unique résultant auquel nous allons associer l'inductance magnétisante Lm. Le couplage
sera matérialisé par deux cercles entrelacés.
 Ce flux unique est à l'origine des pertes fer de l'ensemble du circuit magnétique. C'est
pourquoi ces pertes seront représentées par une seule résistance fictive RF.

I1 R1 l1 I12 I2 R2 l2

I11

V1 E1 E2 V2
RF Lm

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Remarque : Le schéma électrique du transformateur parfait pour lequel on a :


- Aucun flux de fuite
- Aucune perte joule (R1 et R2 sont négligées)
- La reluctance du circuit magnétique nulle (ℛ = 0)
- Les pertes fers sont négligées,
s'établit comme suit :

I2
I1
V1 E1 E2 V2

13. Equations électriques et magnétiques du transformateur

Les fem E1 et E2 induites aux bornes de chacun des enroulements ont pour expression :
𝐸1 = 4,44𝑁1 𝑓𝐵𝑚𝑎𝑥 𝑆
𝐸2 = 4,44𝑁2 𝑓𝐵𝑚𝑎𝑥 𝑆
Et donc
𝐸2 𝑁2
𝑚= =
𝐸1 𝑁1
𝑁
Le rapport 𝑚 = 𝑁2 , est le rapport de transformation du transformateur.
1

 Si m = 1, c’est la fonction isolement galvanique qui est recherchée


 Si m > 1, le transformateur est élévateur de tension
 Si m < 1, le transformateur est abaisseur de tension.

14. Méthode d’étude de Kapp du transformateur réel

Kapp considère qu’autour du point de fonctionnement nominal, la chute de tension engendrée par
l’impédance Z1 = R1 + jl1ω est faible devant V1. On peut donc très bien considérer que l’inductance
magnétisante Lm et la résistance RF sont pratiquement soumises à la tension V1. Ce qui revient à
déplacer l’ensemble Zµ = (RF//jXm) en amont de la résistance R1 afin de la soumettre directement à la
tension V1.

Cette hypothèse est d’autant valide que le transformateur fonctionne autour de son point nominal.
Le schéma électrique équivalent devient :

R1 l1 I1t R2
I1 I2 l2

I10

V1 E1 V20=E2 V2
RF Lm

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Les équations électriques sont alors :


V1 = R1I1t + jl1ωI1t – E1
E2 = R2I2 + jl2ωI2 + V2
E2 = V20 = mE1
I1t = -mI2

Des équations ci-dessus, on tire :


E1 = R1I1t + jl1ωI1t - V1 et mE1 = E2 = mI1t (R1 + jl1ω) - mV1
La deuxième équation permet alors d’écrire :
-m²I2 (R1 + jl1ω) - mV1 = R2I2 + jl1ωI2 + V2
D’où : -mV1 = (m²R1+R2)I2 + j(m²l1ω+l2ω)I2 +V2

On pose :
RS = m²R1 + R2 ; XS = lSω =m²l1ω + l2ω = m²X1 + X2 et ZS = RS + jXS
φcc = ArgZS = tg-1(XS/RS)
RS, XS, Zs sont respectivement la résistance, la réactance et l’impédance du transformateur ramenées
au secondaire. Elles sont également appelées les éléments du triangle ou du diagramme de Kapp.
En définitive, -mV1 = RSI2 + jXSI2 + V2, soit -mV1 = ZSI2 + V2

De même, en partant des équations précédentes, il est possible de définir la résistance RP, la
réactance XP et l’impédance ZP du transformateur ramenées au primaire. On montre aisément que :
 RP = R1 + R2/m² ; XP = X1 + X2/m² et ZP=RP+jXP
 RS = m² RP ; XS = m² XP et ZS = m²ZP
 V1 = RpI1t + jXpI1t - V2/m

Le schéma équivalent du transformateur ramené au secondaire s’établit comme suit :

I1 I1t I2 Rs ls

I10

V1 E1 V20=mE1=-mV1 V2
RF Lm

Le diagramme vectoriel correspondant est :

I10 I1

I1t V20 = -mV1


1t 1
jlsI2
2 V2
V1 20 RsI2
I2

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Remarque :
- La tension mV1 = V20 représente la tension à vide au secondaire du transformateur lorsque
son primaire est alimenté sous la tension V1.
- Une hypothèse simplificatrice de Kapp est de considérer comme négligeable, le courant I10.
Dans ce cas les éléments RF et Lm n’interviennent plus dans le schéma équivalent. Cette
hypothèse est en général prise en compte lorsqu’il s’agit de ne déterminer que l’ordre de
grandeur de certains paramètres.

A tension d’alimentation constante, le flux dans le circuit magnétique est constant et reste donc le
même pour un fonctionnement à vide qu’en charge.
On peut donc écrire :
N1I10 = ℛ∅ et N1I1 +N2I2 = ℛ∅
 N1I1 + N2I2 = N1I10 et I1 = - (N2/N1) I2 + I10
 I1 = - mI2 + I10
Et comme, d’après le schéma électrique du transformateur réel on avait : I1 = I12 + I11 et que l’on a
montré que I11 = I10, alors on a : I12 =

Généralement, on pose I1t =-mI2. I1t est le courant primaire transmis au secondaire. Ainsi,
I1 = I1t + I10 avec I1t = -mI2

15. Détermination de la chute de tension de Kapp (en charge)

La méthode de Kapp permet d’éviter les calculs complexes et est très utilisée en pratique puisque
l’erreur engendrée par l’approximation est faible. Elle permet de déterminer (au secondaire) la chute
de tension totale du transformateur.
Cette méthode suppose que la tension V2 est très grande devant les tensions qui interviennent dans
le triangle de Kapp. Par conséquent, on peut supposer que V20 et V2 sont parallèles.

Direction de V2

Direction de V20
2
V2
V20 ∆V2
2
ZsI2
2
jlsI2 20 = 2
ZsI2 jlsI2 20 cc
2
RsI2 Rs I 2

Ainsi donc la chute de tension totale au secondaire du transformateur ∆V2, s’obtient par :
∆V2 = V20 – V2 = RSI2cos2 + XSI2sin2
∆V2 = V20 – V2 = ZSI2cos(cc - 2)

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On déduit la chute de tension relative ε (exprimée en %) par :


ε = ∆V2/V20 = (V20 – V2)/ V20

Conséquence :
Si V20 et V2 sont parallèles alors φ1t = φ20 = φ2.
Comme I1t = -mI2, alors (𝐼̂ ̂ ̂
1𝑡 , 𝑉2 ) = π + (𝐼2 , 𝑉2 ) = π + φ2 = (𝐼1𝑡 , 𝑉20 )
Or (𝐼̂ ̂ ̂ ̂
1𝑡 , 𝑉1 ) = (𝐼1𝑡 , 𝑉20 ) + (𝑉20 , 𝑉2 ) + (𝑉2 , 𝑉1 )
De même, (𝑉̂ ̂
2 , 𝑉1 ) = (𝑉20 , 𝑉1 ) = π, car V20 = -mV1
D’où, (𝐼̂
1𝑡 , 𝑉1 ) = (π + φ2) + 0 + (π) = φ2.

Ainsi donc si l’on adopte la méthode de la chute de tension de Kapp et que l’on exprime le courant I1
en prenant la tension primaire V1 comme référence, on a :
∠−𝜑2 ∠−𝜑10 ∠−𝜑1
𝐼1 = 𝐼1𝑡 + 𝐼10 = 𝑚𝐼2 + 𝐼10 = 𝐼1

16. Détermination pratique des éléments du schéma équivalent de Kapp du transformateur

La détermination de ces éléments s’effectue à partir de différents essais :

a) Essai à vide

I10
P10
A
W
 V V10 V V20

Si l’on se place sous l’hypothèse de Kapp, on a les relations suivantes :


𝑉20
𝑚=
𝑉10
𝑃10
cos 𝜑10 =
𝑉10 𝐼10
𝑝𝐹 = 𝑃10
2
𝑉10
𝑅𝐹 =
𝑃10
2
𝑉10
𝑋𝑚 =
√(𝑉10 𝐼10 )2 − 𝑃10 2
En général, si la résistance R1 est connue, on déduit les pertes Joule à vide de P10 pour obtenir les
pertes fer. Ainsi,
2
𝑝𝐹 = 𝑃10 − 𝑅1 𝐼10

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b) Essai en court-circuit

En court-circuit, seule l’impédance ZS limite le courant au secondaire du transformateur. Pour éviter


de détériorer l’appareil, il faut réduire la tension V20 en réduisant V1. L’essai en court-circuit, doit
donc être effectué sous une tension réduite V1CC. L’intensité au secondaire ne doit pas dépasser le
courant nominal. En général V1CC ≤ 10% V1n.

Conséquences :
 La tension étant réduite lors de l’essai en en court-circuit, le flux dans la machine est
pratiquement négligeable. On peut donc écrire d’après Hopkinson que :
N1I1CC + N2I2CC = ℛ∅cc ≈ 0.
De cette relation, on tire : I1CC / I2CC = -m. En module, on a :
m = I1CC / I2CC
 La tension V2CC étant nulle, on a : V20cc = ZSI2CC. D’où : -mV1CC = ZSI2CC et en module
ZS = mV1CC/I2CC
 D’après Boucherot, en court-circuit on a : P1CC = pjCC + pFCC = RSI22CC + V21CC/RF. Comme V1CC est
faible et que RF est très élevée, on néglige V21CC/RF devant RSI22CC.

I1cc
P1cc
A
W
 V V1cc A I2cc

On a les relations :
𝐼1𝑐𝑐
𝑚=
𝐼2𝑐𝑐
2
𝑃1𝑐𝑐 = 𝑅𝑠 𝐼2𝑐𝑐
𝑚𝑉1𝑐𝑐
𝑍𝑠 =
𝐼2𝑐𝑐

𝑋𝑠 = √𝑍𝑠2 − 𝑅𝑠2

c) Essai en continu (méthode voltampèremétrique)

Ik

A
V Vk

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Rk : résistance de l’enroulement avec k = p ou s (p : primaire, s : secondaire)


𝑉𝑘
𝑅𝑘 =
𝐼𝑘

d) Rendement du transformateur
Par définition,
𝑃𝑢
𝜂=
𝑃𝑎
Calcul par la méthode directe
𝑃2 𝑉2 𝐼2 cos 𝜑2
𝜂= =
𝑃1 𝑉1 𝐼1 cos 𝜑1
Calcul par la méthode indirecte
𝑃𝑢 𝑃2 𝑉2 𝐼2 cos 𝜑2
𝜂= = =
𝑃𝑢 + ∑ 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 𝑃2 + 𝑝𝐹 + 𝑝𝐽 𝑉2 𝐼2 cos 𝜑2 + 𝑝𝐹 + 𝑅𝑠 𝐼22
Remarque :
- Le transformateur a un très bon rendement. Il est toujours supérieur à 80%
- A tension V2 et courant I2 secondaires constants, le rendement du transformateur est
maximal pour cosφ2 = 1 c'est-à-dire pour une charge résistive.
- A tension V2 et cosφ2 constants, le rendement du transformateur est maximal si les pertes fer
pF sont égales aux pertes joules pJ. Le courant secondaire I’2 correspondant à ce rendement
maximal a donc pour expression :
𝑝𝐹
𝐼2′ = √
𝑅𝑠

e) Remarques générales

 A vide, le transformateur a un mauvais facteur de puissance


 La puissance apparente nominale Sn du transformateur s’exprime en fonction des tensions
et courants nominaux :

𝑆𝑛 = 𝑉1𝑛 𝐼1𝑛 = 𝑉20𝑛 𝐼2𝑛

V20n : tension secondaire à vide correspondant à une tension primaire égale à V1n.

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Système triphasé équilibré

1. Définition d’un système triphasé équilibré


Un système triphasé est un système de trois grandeurs sinusoïdales (x1, x2, x3) de même fréquence.
Le système est dit équilibré si les grandeurs ont la même valeur efficace et si elles sont
2𝜋
régulièrement déphasées d’un angle de 3
.
Il existe deux dispositions de ces trois grandeurs qui conduisent à un système direct (si un opérateur
fixe voit passer devant lui et dans l’ordre les grandeurs x1, x2, x3 lorsque celles-ci tournent dans le
sens trigonométrique) ou à un système inverse (sinon).

𝑥1 = 𝑋𝑚 sin(𝜔𝑡 − 𝜑) 𝑥1 = 𝑋𝑚 sin(𝜔𝑡 − 𝜑)
2𝜋 2𝜋
𝑥2 = 𝑋𝑚 sin (𝜔𝑡 − 𝜑 − ) 𝑥2 = 𝑋𝑚 sin (𝜔𝑡 − 𝜑 + )
3 3
4𝜋 4𝜋
{𝑥3 = 𝑋𝑚 sin (𝜔𝑡 − 𝜑 − 3
) {𝑥3 = 𝑋𝑚 sin (𝜔𝑡 − 𝜑 + 3
)
X3 X2

X1 X1

X2 X3

Système direct Système inverse

En notation complexe, on obtient :


𝑋1 = 𝑋𝑒 −𝑗𝜑 = 𝑋1 0° 𝑋1 = 𝑋𝑒 −𝑗𝜑 = 𝑋1 0°
2𝜋 2𝜋 2𝜋 2𝜋
𝑋2 = 𝑋𝑒 −𝑗(𝜑+ 3 ) = 𝑋1 𝑒 −𝑗 3 = 𝑋1 −120° 𝑋2 = 𝑋𝑒 −𝑗(𝜑− 3 ) = 𝑋1 𝑒 +𝑗 3 = 𝑋1 120°
4𝜋 4𝜋 4𝜋 4𝜋
−𝑗(𝜑+ ) −𝑗 120° −𝑗(𝜑− ) +𝑗 −120°
{𝑋3 = 𝑋𝑒
3 = 𝑋 𝑒 3 = 𝑋
{𝑋3 = 𝑋𝑒
3 = 𝑋 𝑒 3 = 𝑋
1 1 1 1

2𝜋
L’opérateur complexe a fait subir à la grandeur qu’il multiplie, une rotation de 3
. On le définit
comme suit :
1 √3
𝑎 = 𝑒 𝑗2𝜋/3 = − + 𝑗 = 1120°
2 2
Cet opérateur possède les propriétés suivantes :
𝑗4𝜋 𝑗2𝜋
𝑎2 = 𝑒 3 = 𝑒 − 3 = 1−120°
𝑎3 = 1
1 + 𝑎 + 𝑎2 = 0

Les expressions des systèmes triphasés équilibrés directs et inverses deviennent donc :
𝑋1 = 𝑋1 𝑋1 = 𝑋1
2
{𝑋2 = 𝑎 𝑋1 {𝑋2 = 𝑎𝑋1
𝑋3 = 𝑎𝑋1 𝑋3 = 𝑎2 𝑋1

Système direct Système inverse

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

2. Propriétés d’un système triphasé équilibré


 Pour passer d’un système inverse à un système direct, il suffit de permuter l’ordre de deux
grandeurs (application : inversion du sens de rotation d’un moteur triphasée)
 La somme des trois grandeurs constituant un système triphasé équilibré, est nulle.
 On désigne par grandeur composée, la différence entre deux grandeurs simples d’un système
triphasé équilibré. On montre aisément que le module d’une grandeur composée est √3 fois
celui d’une grandeur simple :
𝑌 = √3𝑋
Cette relation n’est vraie uniquement que pour les modules. En écriture complexe, il faut
faire intervenir les déphasages.

Ainsi, pour les systèmes direct et inverse, obtient-on :

𝑌12 = √3𝑋1 ∠30° 𝑌12 = √3𝑋1 ∠−30°


{𝑌23 = √3𝑋1 ∠−90° {𝑌23 = √3𝑋1 ∠90°
𝑌31 = √3𝑋1 ∠150° 𝑌31 = √3𝑋1 ∠−150°

Système direct Système inverse


X3

Y31 Y12

X1

X2

Y23

Application : Le système triphasé de tensions composées (u12, u23, u31) est obtenu à partir de la
composition des tensions simples (v1, v2, v3). On peut donc écrire :
𝑈 = √3 𝑉
 Si V = 220V, alors U = 380V
 Si V = 231V, U = 400V.
 Si un système triphasé de grandeurs simples est direct (respectivement inverse), le système
de tensions composées homologues est direct (respectivement inverse)
 Avantages du système triphasé :
o Technique : transport d’énergie plus élevé, pas de puissance fluctuante, création de
champs tournants,
o Economique : nombre de conducteurs réduit, pertes Joule réduites, supports et
structures allégés, rapport poids/puissance plus faible des machines triphasées.

3. Réseau et ligne triphasés


Un réseau triphasé est constitué de trois générateurs monophasés connectés entre eux avec un point
commun qui est appelé le neutre.

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

La ligne triphasée permet de transporter l’énergie fournit par le réseau, vers la charge. Elle est
constituée de trois conducteurs appelés phases, reliés aux trois bornes non communes du réseau, et
éventuellement d’un conducteur appelé fil de neutre, relié au point neutre (point commun) du
réseau.

Les grandeurs triphasés v1, v2 et v3, entre une phase et le neutre, sont appelées tensions simples ou
tensions étoilées. Les grandeurs u1, u2 et u3 sont les tensions composées ou tensions entre phases.
Les courants i1, i2 et i3 qui transitent par la ligne sont appelés courants de ligne. Le courant dans le
fil neutre est appelé courant dans le neutre.

E1 I1
Z1 I1
V1 V1 U12 U31
I2
E2
Z2 I2
V2 U23
V2
I3
E3
Z3 I3
V3
V3

4. Récepteur triphasé équilibré

Un récepteur triphasé est constitué de 3 dipôles. Si ces dipôles ont la même impédance complexe
(même module et même argument), le récepteur est dit équilibré. Les 3 dipôles doivent être couplés
en étoile (Y, y) ou en triangle (D, d, ) avant d'être connectés à l’alimentation triphasé.

En pratique ces couplages sont réalisés sur les plaques à (6) bornes des récepteurs triphasés à l’aide
de barrettes : 2 barrettes reliant 3 bornes disposées horizontalement, pour le couplage étoile, et
pour le couplage triangle, 3 barrettes reliant verticalement deux à deux les bornes.

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Plaques à 6 bornes Couplage étoile Couplage triangle

Les courants qui traversent les éléments récepteurs sont notés J et les tensions à leurs bornes sont
notées V’.
Quand on ne connait pas le couplage d’un récepteur, on le suppose étoile et quand on donne
l’impédance d’un récepteur, c’est l’impédance Z d’un des éléments qui le composent.
𝑍 = 𝑍 

5. Relations fondamentales en régime équilibré


On considère une ligne triphasée de tensions équilibrées alimentant un récepteur triphasé équilibré.

5.1 Cas d’étude 1 : Charge équilibrée couplée en étoile et alimentée par une source de tensions
triphasées équilibrées

I1 Z J1

V1
I2 V’1 Z J2 O

V2 Ion
V’2
I3 Z J3

V3
V’3 VOn

On a les relations suivantes :


Equations aux courants :
𝐼1 = 𝐽1 ; 𝐼2 = 𝐽2 ; 𝐼3 = 𝐽3
𝐼𝑂𝑛 = 𝐼1 + 𝐼2 + 𝐼3 = 𝐽1 + 𝐽2 + 𝐽3
Equations aux tensions :
𝑉1 ′ = 𝑉1 − 𝑉𝑂𝑛 ; 𝑉2 ′ = 𝑉2 − 𝑉𝑂𝑛 ; 𝑉3 ′ = 𝑉3 − 𝑉𝑂𝑛
Equations courant-tensions :
𝑉1 ′ = 𝑍 𝐽1 ; 𝑉2 ′ = 𝑍 𝐽2 ; 𝑉3 ′ = 𝑍 𝐽3
𝑉1 − 𝑉𝑂𝑛 𝑉2 − 𝑉𝑂𝑛 𝑉3 − 𝑉𝑂𝑛
𝐼1 = ; 𝐼2 = ; 𝐼3 =
𝑍 𝑍 𝑍
Selon Millmann, on peut écrire :
𝑉1 𝑉2 𝑉3
𝑍 + 𝑍 + 𝑍 𝑉1 + 𝑉2 + 𝑉3
𝑉𝑂𝑛 = =
1 1 1 3
+
𝑍 𝑍 𝑍 +

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Comme le système de tensions est équilibré, on a :


𝑉0𝑛 = 0 ⇒ (𝑉1 = 𝑉1′ ; 𝑉2 = 𝑉2′ ; 𝑉3 = 𝑉3′ ) ;
𝑉1 + 𝑉2 + 𝑉3 = 0 ⇒ { 𝑉1 + 𝑉2 + 𝑉3
𝐼0𝑛 = =0
𝑍
Pour le couplage étoile (avec ou sans neutre sorti), on a :
𝑼 = √𝟑𝑽 ; 𝑽′ = 𝑽; 𝑰 = 𝑱
Par conséquent,
𝝋 = (𝑰,̂𝑽) = (𝑱,̂
𝑽′)

Remarque :
En fonctionnement équilibré,
 le fil neutre n’est traversé par aucun courant. On peut donc se passer de ce fil c’est-à-dire, le
distribuer ou ne pas le faire.
 le système de courants triphasés qui s’établit dans le montage, forme lui aussi, un système
de courants triphasés équilibrés, de même nom que le système de tensions d’alimentation.
 le déphasage entre courant et tension d’une phase est le même pour toutes les phases.

5.2 Cas d’étude 2 : Charge équilibrée couplée en triangle et alimentée par une source de tensions
triphasées équilibrées

I13 Z J1

V1 U12 U31 V’1


I21 Z J2

V2 U23 V’2

I32 Z J3

V3 V’3

On peut écrire les relations suivantes :


Equations aux courants :
𝐼13 = 𝐽1 − 𝐽3 ; 𝐼21 = 𝐽2 − 𝐽1 ; 𝐼32 = 𝐽3 − 𝐽2
Equations aux tensions:
𝑈12 = 𝑉1 − 𝑉2 = 𝑉1′ ; 𝑈23 = 𝑉2 − 𝑉3 = 𝑉2′ ; 𝑈31 = 𝑉3 − 𝑉1 = 𝑉3′
Equations courant-tension:
𝑈12 𝑈23 𝑈31
𝐽1 = ; 𝐽2 = ; 𝐽3 =
𝑍 𝑍 𝑍

D’après la dernière équation, les courants polygonaux (J1, J2, J3) forment un système triphasé
équilibré. Il en est de même des courants de ligne qui apparaissent comme des compositions de deux
courants polygonaux et qui forment un système de même nom que celui des courants polygonaux.
Ainsi on a pour le couplage triangle :
𝑼 = √𝟑𝑽 ; 𝑽′ = 𝑼 ; 𝑰 = √𝟑𝑱

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

On peut également montrer que :


𝝋 = (𝑱,̂𝑽′) = (𝑱,̂𝑼) = (𝑰,̂𝑽)
En effet, pour un système direct par exemple, J1 est retardé de (-/6) par rapport à I12 et V1 est
retardé de (-/6) par rapport à U12. Donc l’angle entre I12 et V1 est le même que celui entre J1 et U12.

Remarque :
Lorsque le récepteur est couplé en triangle, on ne peut pas le connecter au neutre de la ligne et on
ne dispose que d’un système de tensions mesurables à savoir les tensions composées. Cependant, il
est possible de créer un neutre artificiel (fictif) à l’aide d’une charge triphasée équilibrée dont les
éléments sont couplés en étoile. Le point commun de ces éléments, d’après les résultats du cas 1,
constitue un point neutre fictif de la ligne à partir duquel il est possible de mesurer les tensions
simples de la ligne.

6. Principe d’étude d’un système triphasé équilibré


Pour obtenir un fonctionnement équilibré, il faut la tension d'alimentation soit équilibrée et que les
charges sur chacune des phases le soient aussi. Dans un fonctionnement équilibré, les grandeurs
électriques des trois phases sont équilibrées. Elles ont donc le même module et sont régulièrement
déphasées de ± 120°. L’étude du système triphasé équilibré peut donc se ramener à celle d' « une
phase » uniquement ; les grandeurs des deux autres phases seront déduites en fonction de la nature
du système (direct ou inverse).

Remarque : La notion de phase est évidente lorsque le récepteur est couplé en étoile. Si le récepteur
est couplé en triangle, on utilisera le théorème de Kennely ci-dessous pour obtenir son équivalent
pour un couplage étoile (Z: impédance complexe).
A
A

ZCA ZAB ZA

ZC ZB
C B
ZBC
C B

Passage de l’étoile au triangle Passage du triangle à l’étoile

𝑍𝐴 𝑍𝐵 + 𝑍𝐵 𝑍𝐶 + 𝑍𝐶 𝑍𝐴 𝑍𝐴𝐵 𝑍𝐶𝐴
𝑍𝐴𝐵 = 𝑍𝐴 =
𝑍𝐶 𝑍𝐴𝐵 + 𝑍𝐵𝐶 + 𝑍𝐶𝐴
𝑍𝐴 𝑍𝐵 + 𝑍𝐵 𝑍𝐶 + 𝑍𝐶 𝑍𝐴 𝑍𝐵𝐶 𝑍𝐴𝐵
𝑍𝐵𝐶 = 𝑍𝐵 =
𝑅𝐴 𝑍𝐴𝐵 + 𝑍𝐵𝐶 + 𝑍𝐶𝐴
𝑍𝐴 𝑍𝐵 + 𝑍𝐵 𝑍𝐶 + 𝑍𝐶 𝑍𝐴 𝑍𝐶𝐴 𝑍𝐵𝐶
𝑍𝐶𝐴 = 𝑍𝐶 =
𝑍𝐵 𝑍𝐴𝐵 + 𝑍𝐵𝐶 + 𝑍𝐶𝐴
Si les impédances Z d'un couplage sont toutes égales alors :
Z   3  ZY

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7. Puissances en triphasé
La puissance instantanée s’exprime par : 𝑝 = 𝑣1 𝑖1 + 𝑣2 𝑖2 + 𝑣3 𝑖3
En fonctionnement équilibré, on montre aisément que : 𝑝 = 3𝑉𝐼 cos 𝜑 = 𝑃
La formule de la puissance instantanée ne fait apparaître qu’un seul terme qui correspond à la
puissance active. Elle ne contient pas de terme due à la puissance fluctuante. Cette puissance
n’existe donc pas en régime triphasé équilibré. Ce qui permet de réaliser des machines tournantes
triphasées, de forte puissance.
En faisant apparaître la tension composée dans la formule précédente, on obtient :
𝑃 = √3𝑈𝐼 cos 𝜑
Attention :  désigne le déphasage de V par rapport à I et non de U par rapport à I.

De mêmes par des calculs simples ont peu obtenir les formules de la puissance réactive (Q) et de la
puissance apparente (S). L’ensemble des formules est résumé dans le tableau ci-dessous où :
- Les caractéristiques de la ligne sont : V, tension simple ; U, tension composée ; I, courant de ligne ;
(I* : complexe conjugué de I)
- Les caractéristiques du récepteur triphasé équilibré sont : V’, tension aux bornes d’un élément ; J,
courant traversant un élément, Z : impédance (d’un élément) du récepteur,  : argument de
l’impédance du récepteur

Grandeurs Couplage étoile Couplage triangle


V’ = V V’ = U
Tensions
𝑈 = √3 𝑉 𝑈 = √3 𝑉
Courants I=J 𝐼 = √3 𝐽
Déphasage 𝜑 = (𝐼,̂𝑉 ) = (𝐽,̂
𝑉′) 𝜑 = (𝐼,̂𝑉 ) = (𝐽,̂
𝑉′)
Puissance
P = 3VI cos = 3V’J cos =√3UI cos P = 3VI cos = 3V’J cos =√3UI cos
active
Puissance
Q = 3VI sin = 3V’J sin = √3UI sin Q = 3VI sin = 3V’J sin = √3UI sin
réactive
S = P + j Q = 3 V I* S = P + j Q = 3 V I*
Puissance
S = 3VI = 3V’J = √3UI S = 3VI = 3V’J = √3UI
apparente
𝑆= √𝑃2 + 𝑄2 𝑆 = √𝑃2 + 𝑄 2
Facteur de 𝑃 𝑃
𝑓𝑝 = = 𝑐𝑜𝑠 𝑓𝑝 = = 𝑐𝑜𝑠
puissance 𝑆 𝑆

Remarque :
 Le théorème de Boucherot reste applicable en régime triphasé équilibré.
 En triphasé, la puissance indiquée est relative à l’ensemble des 3 phases.
 Le calcul de la capacité du condensateur nécessaire pour relever le facteur de puissance
obéit au même principe que dans le cas monophasé sauf qu’ici, il faut tenir compte du
couplage des condensateurs (avec V’ = V pour un couplage étoile et V’ = U pour un couplage
triangle).

𝑃(tan 𝜑𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙 − tan 𝜑𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙 )


𝐶=
3𝜔𝑉 ′2

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8. Mesure de puissance en triphasé équilibré


On considère un système triphasé d’alimentation est direct.

8.1 Méthode utilisant un wattmètre


Comme le fonctionnement est équilibré, on mesure la puissance d’une phase et on la multiplie par 3
pour obtenir la puissance totale absorbée P.
𝑃 = 3 × 𝑃1𝑛

W CHARGE
1 TRIPHASEE
EQUILIBREE
2

3
n

Cependant, si on n’est pas sûr de l’équilibre des phases, il faut utiliser 3 wattmètres afin de mesurer
la puissance de chaque phase et d’en faire la somme pour déterminer P.
𝑃 = 𝑃1𝑛 + 𝑃2𝑛 + 𝑃3𝑛

8.2 Méthode utilisant 2 wattmètres

P13
1 CHARGE

TRIPHASEE
P23
2
EQUILIBREE

Dans le montage ci-dessus, la phase 3 est appelée phase de référence. On a les relations suivantes :
𝑃13 = 𝑈13 𝐼1 cos(𝐼1̂
, 𝑈13 )
𝑃23 = 𝑈23 𝐼2 cos(𝐼2̂
, 𝑈23 )
Or:
𝜋
(𝐼1̂
, 𝑈13 ) = (𝐼̂ ̂
1 , 𝑉1 ) + (𝑉1 , 𝑈13 ) = 𝜑 −
6
𝜋
(𝐼2̂
, 𝑈23 ) = (𝐼̂ ̂
2 , 𝑉2 ) + (𝑉2 , 𝑈23 ) = 𝜑 +
6
En régime équilibré, on obtient donc :
𝜋 𝜋 𝜋
𝑃13 = 𝑈𝐼 cos (𝜑 − ) = 𝑈𝐼 [cos 𝜑 cos + sin 𝜑 sin ]
6 6 6
𝜋 𝜋 𝜋
𝑃23 = 𝑈𝐼 cos (𝜑 + ) = 𝑈𝐼 [cos 𝜑 cos − sin 𝜑 sin ]
6 6 6

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

D’où :
𝑷 = 𝑷𝟏𝟑 + 𝑷𝟐𝟑
𝑸 = √𝟑(𝑷𝟏𝟑 − 𝑷𝟐𝟑 )
Remarque :
 La méthode des 2 wattmètres est valable pour un réseau à 3 fils et pour un réseau à 4 fils si
le fonctionnement est équilibré.
 La détermination de P et Q est obtenue directement à partir des lectures effectuées sur les 2
wattmètres.
 Si le système de tensions d’alimentation est inverse, il faudra permuter P13 et P23 dans les
formules de P et de Q.
 Dans la pratique et dans un souci d’économie, on utilise un seul wattmètre et un
commutateur de courant en lieu et place des 2 wattmètres. Dans ce cas, on relève d’abord
l’une des valeurs puis l’autre.

9. Quelques indications sur la plaque signalétique d’un récepteur

La plaque signalétique d’un récepteur triphasé précise un certain nombre de caractéristiques


nominales du récepteur (valeurs de tension (V’), courant admissible (J), puissance, rendement,
facteur de puissance, indice de protection, classe de température, service de marche, fréquence
d’alimentation, fréquence de rotation, etc).

Les caractéristiques de la source d’alimentation d’un récepteur triphasé doivent correspondre aux
valeurs nominales du récepteur. Ainsi, le couplage des éléments d’une charge se détermine à partir
de la tension que peut supporter un élément de la charge et des tensions (simples et composées) de
la ligne.
A titre d’exemple, pour une ligne triphasée 231 / 400V => V / U,
 Un chauffe-eau électrique triphasé 400 V sera couplé en triangle (V’=U)
 Un chauffe-eau électrique triphasé 231 V sera couplé en étoile (V’=V)
 Un moteur électrique triphasé 400 V peut être couplé triangle (V’=U) ou si ses bornes sont
accessibles, en étoile - triangle (V’=U) afin de réduire l’appel de courant au démarrage.

Remarque :
En triphasé, si une seule tension d’alimentation est indiquée, il s’agit de la tension composée c’est-à-
dire de la tension entre phases ou entre bornes. Si l’on demande une tension sans préciser laquelle, il
faut toujours donner la tension composée.

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Système triphasé déséquilibré

1. Définition d’un système déséquilibré


Trois grandeurs sinusoïdales de même pulsation constituent un système triphasé déséquilibré si l’une
des conditions ci-dessous est satisfaite :
 Elles n’ont pas le même module ;
 Elles ne sont pas régulièrement déphasées de 120°
Le déséquilibre d’un système électrique triphasé est dû :
 à la source (tension d’alimentation déséquilibrée) et/ou,
 à la charge (impédances des éléments non identiques en module et/ou en phase).
Les courants triphasés qui s’établissent dans le système, sont alors déséquilibrés.

2. Composantes réelles et composantes symétriques

Il existe trois façons différentes d’obtenir une représentation symétrique à partir de trois grandeurs
sinusoïdales de même pulsation :

Représentation directe Représentation inverse Représentation homopolaire

1 1 1 2 3

3 2 2 3

Xd1= Xd Xi1= Xi Xo1= Xo


Xd2=a2 Xd Xi2=a Xi Xo2= Xo
Xd3=a Xd Xi3=a2 Xi Xo3= Xo

Les deux premières représentations (directe et inverse) sont de somme nulle tandis que la dernière
est de somme triple. Fortescue a qualifié les composantes Xd, Xi et X0 de composantes symétriques. Il
a montré que tout système triphasé (X1, X2, X3) quelconque peut s’exprimer comme la somme des
composantes symétriques (Xd, Xi, Xo). Les formules ci-dessous, permettent de passer d’un système
triphasé de composantes réelles connues, à son système de composantes symétriques équivalent, et
inversement :
1
X 1= X d + X i + X 0 X 0= ( X 1 + X 2 + X 3)
3
1
X 2 = a2 X d + a X i + X 0 et inversement X d= ( X 1 + a X 2 + a2 X 3)
3
1
X 3 = a X d + a2 X i + X 0 X i = ( X 1 + a2 X 2 + a X 3)
3

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

En notation matricielle, nous obtenons :

𝑋1 1 1 1 𝑋𝑑 𝑋𝑜 1 1 1 𝑋1
1
(𝑋2 ) = (𝑎2 𝑎 1) ( 𝑋𝑖 ) et inversement (𝑋𝑑 ) = 3 (1 𝑎 𝑎 2 ) (𝑋 )
2
𝑋3 𝑎 𝑎2 1 𝑋𝑜 𝑋𝑖 1 𝑎2 𝑎 𝑋3

Exemple d’application SD1 :


Calculer les composantes symétriques correspondant aux composantes réelles suivantes :
V1=5530° V ; V2=11015° V ; V3=110150° V ;

3. Etude des régimes déséquilibrés par les lois de Kirchhoff


En utilisant les lois de Kirchhoff (lois des mailles et des nœuds) et éventuellement le théorème de
Kennely, il est possible de déterminer les grandeurs électriques qui s’établissent lors d’un
fonctionnement en régime déséquilibré.

 Cas d’étude 1 : Charge couplée en étoile

On peut écrire les équations de base ci-dessous :

I1 Z1 J1
𝐼𝑂𝑛 = 𝐼1 + 𝐼2 + 𝐼3
V1
𝑉1 𝑉2 𝑉3 I2 Z2 J2
𝑍1 + 𝑍2 + 𝑍3
O
𝑉𝑜𝑛 =
1 1 1 V2 Ion
𝑍1 + 𝑍2 + 𝑍3 Z3 J3
I3

𝑉1 − 𝑉𝑂𝑛 V3
𝐼1 = VOn
𝑍1

Remarque :
Si la charge est équilibrée (Z1 = Z2 = Z3), V0n représente la composante homopolaire du système de
tensions :
𝑉1 + 𝑉2 + 𝑉3
𝑉𝑜𝑛 =
3
V0n est égale à 0 si le neutre est relié à la charge.

 Cas d’étude 2 : Charge couplée en triangle

On peut écrire les équations relatives aux grandeurs d’indice 1 (les autres se déduisant simplement) :

I1 Z1 J1

V1 U12
U31
Z2 J2
𝐼1 = 𝐽1 − 𝐽3 I2

V2 U23
𝑈12 𝑈31
𝐼1 = − I3 Z3 J3
𝑍1 𝑍3
V3

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Remarques :
 Dans le cas d’un couplage triangle de la charge, on peut appliquer le théorème de Kennely
(transformation  - Y) et procéder ensuite comme dans le premier cas d’étude.
 Le système de grandeurs composées (Y12, Y23, Y31) du système de grandeurs simples (X1, X2,
X3) admet pour composantes symétriques, les grandeurs composées des composantes
symétriques (Xo, Xd, Xi) des grandeurs simples (X1, X2, X3).

Exercice : Montrer que la composante homopolaire des courants de ligne du schéma précédent est
nulle.

Exemple d’application SD2:


Déterminer par les lois de Kirchhoff, les courants de lignes I1, I2 et I3 qui s’établissent lorsque la
charge triphasée couplée en étoile sans neutre, est alimentée par le système triphasé déséquilibré de
tensions :
V1=5530° V ; V2=11015° V ; V3=110150° V. On précise que la charge est équilibrée et que son
impédance Z=1045° Ω.

4. Etude des régimes déséquilibrés par la méthode des composantes symétriques


4.1 Notion d’impédance symétrique
On associe les impédances Zd, Zi et Z0 aux grandeurs symétriques. Ces impédances dites symétriques
ne sont pas toujours égales à l’impédance réelle, ni toujours égales entre elles. Ainsi,
- Si la machine est statique, Zd=Zi
- Si la machine est dynamique (machine tournante par exemple) Zd≠Zi (en général, Zd>Zi)
- l’impédance homopolaire va dépendre du couplage des enroulements et de la liaison du
neutre avec la terre :
 Zo=0 si la liaison est directe,
 Zo=Z+3Z’ si la liaison s’effectue par une impédance Z’,
 Zo=∞ si il n’existe aucune liaison

4.2 Etapes de la méthode


Le fonctionnement déséquilibré du système est considéré comme la superposition de trois régimes
correspondant chacun à l’un des systèmes symétriques (direct, inverse, homopolaire). Ce faisant,
pour résoudre le problème posé,
- On détermine les composantes symétriques du système de tensions (si nécessaire).
- Connaissant les impédances symétriques des éléments du montage, on établit le schéma
équivalent (de Thévenin) relatif à chaque composante symétrique
- On calcule les grandeurs symétriques recherchées,
- On détermine les grandeurs réelles en utilisant la transformation inverse de Fortescue.
L’esprit de la méthode est de déterminer les grandeurs que l’on recherche, en ramenant le problème
à celui de 3 circuits monophasés (symétriques), dont la superposition des fonctionnements est
équivalente à celui du circuit déséquilibré réel de départ.

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Exemple d’application SD3 :


Déterminer par la méthode des composantes symétriques, les courants de lignes I1, I2 et I3 qui
s’établissent lorsque la charge triphasée couplée en étoile sans neutre, est alimentée par le système
triphasé déséquilibré de tensions : V1=5530° V ; V2=11015° V ; V3=110150° V. On précise que la charge
est équilibrée et que son impédance Z=1045° Ω.

Exemple d’application SD4 :


En plus de la charge précédente, la source de tensions de l’exemple SD3 alimente un moteur à 3
bornes, d’impédances : Zd=2030° Ω et Zi=1525° Ω. Calculer les courants de lignes I1, I2 et I3.

5. Puissances en régime déséquilibré


La puissance apparente totale a pour expression :
S = 𝑉1 𝐼1∗ + 𝑉2 𝐼2∗ + 𝑉3 𝐼3∗
avec 𝐼1∗ , 𝐼2∗ et 𝐼3∗ expressions des conjugués de 𝐼1 , 𝐼2 et 𝐼3
P = P1 + P2 + P3 = ℛ𝑒{𝑆}
P = V1 I1 cos1 + V2 I2 cos2 + V3 I3 cos3
Q = Q1 + Q2 + Q3 = ℐ𝑚{𝑆}
Q = V1 I1 sin1 + V2 I2 sin2 + V3 I3 sin3
Comme :
𝑉1 𝐼1∗ = (𝑉0 + 𝑉𝑑 + 𝑉𝑖 )𝐼0∗ + (𝑉0 + 𝑉𝑑 + 𝑉𝑖 )𝐼𝑑∗ + (𝑉0 + 𝑉𝑑 + 𝑉𝑖 )𝐼𝑖∗
𝑉2 𝐼2∗ = (𝑉0 + 𝑎2 𝑉𝑑 + 𝑎𝑉𝑖 )𝐼0∗ + (𝑉0 + 𝑎2 𝑉𝑑 + 𝑎𝑉𝑖 )𝑎 𝐼𝑑∗ + (𝑉0 + 𝑎2 𝑉𝑑 + 𝑎𝑉𝑖 )𝑎2 𝐼𝑖∗
𝑉3 𝐼3∗ = (𝑉0 + 𝑎𝑉𝑑 + 𝑎2 𝑉𝑖 )𝐼0∗ + (𝑉0 + 𝑎𝑉𝑑 + 𝑎2 𝑉𝑖 )𝑎2 𝐼𝑑∗ + (𝑉0 + 𝑎𝑉𝑑 + 𝑎2 𝑉𝑖 )𝑎 𝐼𝑖∗
Alors : S = 3𝑉0 𝐼0∗ +3 𝑉𝑑 𝐼𝑑∗ + 3𝑉𝑖 𝐼𝑖∗
On en déduit que :
S = 𝑆𝑜 + 𝑆𝑖 + 𝑆𝑑 = P + jQ avec
𝑃 = ℛ𝑒{𝑆} = 𝑃0 + 𝑃𝑑 + 𝑃𝑖
𝑄 = ℐ𝑚{𝑆} = 𝑄0 + 𝑄𝑑 + 𝑄𝑖

𝑃
Le facteur de puissance en régime déséquilibré est : 𝑘 = 𝑆

L’état de déséquilibre d’un système est caractérisé par :


𝑉
- Le degré de dissymétrie en tension : 𝛿𝑉 = 𝑉 𝑖
𝑑
𝐼𝑖
- Le degré de dissymétrie en courant : 𝛿𝐼 =
𝐼𝑑

- L’indice de déséquilibre : ∆=
𝑆
Avec : ℘ = 3𝑉𝑜 𝐼𝑜 + 3𝑉𝑑 𝐼𝑑 + 3𝑉𝑖 𝐼𝑖

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Transformateur de puissance : transformateur triphasé

1. Présentation
1.1 Définition

On peut réaliser un transformateur triphasé à partir de 3 transformateurs monophasés identiques.


Classiquement, les enroulements primaire et secondaire analogue c'est-à-dire d’un même
transformateur monophasé sont disposés sur la même colonne et les 3 colonnes portent des
enroulements identiques. Comme l’indique la figure ci-dessous, le circuit magnétique peut
comporter 3 colonnes (transformateur à flux liés) ou 5 colonnes (transformateur à flux libres). Les
enroulements sont toujours bobinés sur les colonnes A, B et C.

Figure : exemples de circuit magnétique à 3 colonnes (à gauche) et à 5 colonnes (à droite)

Comme un enroulement primaire et un enroulement secondaire sont montés sur la même colonne,
on définit le rapport de transformateur colonne du transformateur par :
N2
mC 
N1

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

1.2 Conventions
 Les grandeurs du primaire portent des indices écrits en majuscule tandis que ceux du
secondaire sont en minuscule
 Schématiquement, on représente le transformateur avec ses enroulements rabattus dans le
même plan que la plaque à bornes. Les enroulements primaires sont disposés à gauche et
ceux du secondaire, à droite. Les enroulements d’une même colonne (enroulements
analogues) sont alignés sur une droite horizontale.
 Le flux entre dans les enroulements (ou sort des enroulements) par l’endroit marqué par le
point.

Remarque : Deux enroulements homologues sont traversés par le même flux. Les tensions aux
bornes de ces enroulements sont en phase, si elles sont (ou ne sont pas) toutes deux orientées vers
le point. Dans le cas contraire, elles sont en opposition de phase.

2. Couplage et indice horaire


2.1 Couplage d’un transformateur triphasé

Les enroulements primaires et secondaires doivent être couplés pour obtenir un transformateur
triphasé. Les couplages possibles sont :
 Au primaire : couplage étoile (Y) et triangle (D ou )
 Au secondaire : couplage étoile (y), triangle (d) et zigzag

2.2 Indice horaire

Selon le couplage des enroulements primaires et des enroulements secondaires, on obtient un


déphasage  entre les tensions simples primaires et leurs tensions secondaires homologues. Ce
déphasage qui est toujours un multiple de π/6 radians ou 30°, correspond à un indice horaire I. La
relation entre I et  est :

I
 /6

En pratique, la détermination de l’indice horaire se fonde sur les éléments suivants :


 Les systèmes de tensions triphasées apparaissant aux bornes des enroulements du
transformateur, sont supposés directs.
 Le vecteur correspondant à la tension primaire VA (tension entre A et X), est orienté
verticalement vers le haut. Il constitue l’aiguille des minutes de la montre.

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

 Le vecteur représentant la tension Va (tension entre a et x), homologue de VA, est déterminé
à partir des résultats du cours sur le système triphasé et des relations électriques relatives au
couplage réalisé. Ce vecteur est la petite aiguille des heures d’une montre.
 L’indice horaire correspond à l’heure indiquée par la montre.

Exemple :
V’A
A a
V’a
B b
UAC
Va
C c

N n

Du schéma ci-dessus, on peut écrire les relations suivantes :


 V’A est en phase avec V’a
 V’A = UAC
 V’a = - Va
On peut en conclure que : UAC et Va sont en opposition de phase

Dyn7

Le schéma vectoriel ci-dessus, indique 7h à la montre. L’indice horaire est donc 7. Il traduit un
déphasage  égal à 7π/6 radians entre Va et VA.

3. Expressions diverses

3.1 Expressions des résistances en fonction des couplages

En triphasé, on définit plusieurs types de résistances :


- Re : résistance d’un enroulement ou d’une colonne

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

- Rxy : résistance entre bornes ou entre phases


- Rph : résistance par phase ou résistance d’une phase. (Cette notion suppose que l’on
considère un couplage étoile. Il faudra donc penser au Théorème de Kennely)

Le tableau ci-dessous donne les relations liant ces différentes résistances.

COUPLAGES
RESISTANCES
Etoile Triangle
Re  R ph Re  3R ph
Résistance d’un enroulement
1 3
Re Re  R xy Re  R xy
2 2
2
Résistance entre bornes Rxy  2 Re R xy  Re
3
Rxy Rxy  2R ph
Rxy  2R ph
1
R ph  Re R ph  R ph
Résistance d’une phase 3
1
Rph R ph  Rxy 1
2 R ph  R xy
2

Il est important de remarquer que quel que soit le couplage (triangle ou étoile), les pertes Joule
3
pourront toujours s’exprimer par (I courant de ligne) : p J  R XY I 2
2
3.2 Expressions des puissances du transformateur

Quel que soit le couplage, la puissance totale d’un transformateur triphasé est la somme des
puissances absorbées par les trois phases ou les trois colonnes du transformateur (Théorème de
Boucherot). En fonctionnement équilibré, elle représente trois fois la puissance d’une phase ou d’une
colonne du transformateur.
S P Q
S ph  S C  ; Pph  PC  ; Q ph  QC 
3 3 3
Rappelons que :
 En triphasé, S=3VI=√3UI, P=3VIcos𝜑=√3UIcos𝜑 et Q=3VIsin𝜑=√3UIsin𝜑
 La puissance apparente nominale d’un transformateur triphasé a pour expression :
Sn=3V1nI1n=3V20nI2n ou encore Sn = √3U1nI1n = √3U20nI2n

3.3 Expressions du rendement

Les formules du rendement sont :


 Rendement direct :
Pu P2 3V2 I 2 cos  2 V2 I 2 cos  2 P2C P2 ph
        C   ph
Pa P1 3V1 I 1 cos 1 V1 I 1 cos 1 P1C P1 ph

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

 Rendement indirect :
Pu P2 P2C P2 ph
      C   ph
Pu   pertes P2  p F  p J P2C  p FC  p JC P2 ph  p Fph  p Jph

Le rendement d’une phase ou d’une colonne est également celui du transformateur.

4. Méthode d'étude du transformateur : Méthode colonne

L’étude du transformateur triphasé se ramène à une colonne du transformateur. Par conséquent,


toutes les données utilisées pour la détermination quelconque d’une grandeur, sont relatives à une
colonne. Les grandeurs électriques à considérer sont donc les grandeurs homologues. Le rapport de
N 2 V20'
transformation de la méthode est mc   (V’ : tension aux bornes de l’enroulement).
N1 V10'
Les formules établies lors de l’étude du transformateur monophasé restent valable si on les adapte
aux grandeurs réelles des enroulements de la colonne. Cette méthode tient compte du couplage. On
la qualifie de méthode interne.

Remarque :
V20 3V20 U 20
On définit le rapport de transformation global M par : M   
V10 3V10 U 10

La relation entre M et mC dépend du couplage du transformateur. On montre aisément qu’en posant


mc=N2/N1 et M=V20/V1=U20/U1 on a :

COUPLAGES D Y
M
y mC  mC  M
3

d mC  M mC  3M

2 2
Z mC  M mC  M
3 3

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Mise en parallèle de deux transformateurs

Si la puissance d’une installation s’en vient à dépasser les capacités du transformateur installé et que
l’on ne désire pas remplacer ce dernier, il est nécessaire de mettre un second transformateur en
parallèle sur le premier afin d’apporter l’appoint de puissance nécessaire.
Pour que cette mise en parallèle se réalise de façon optimale, les deux transformateurs doivent
posséder :
- Le même rapport de transformation
- La même tension de court-circuit
- Un rapport de puissances apparentes compris entre 0,5 et 2.
De plus, dans le cas triphasé, les conditions supplémentaires suivantes doivent être respectées :
- Avoir le même couplage
- Avoir le même indice horaire ou à défaut, la différence entre les indices horaires doit être un
multiple de 4.

1- Schéma de connexion des bornes des deux transformateurs


Deux transformateurs sont dits en parallèle si leur primaire est alimenté par la même source et leur
secondaire débite dans la même charge.

La connexion des bornes ne présente aucune difficulté dans le cas de deux transformateurs
monophasés. Dans le cas triphasé, si les indices horaires des transformateurs sont les mêmes ou si la
différence de leurs indices horaires est un multiple de 4, on relie entre elles, les bornes primaires de
même nom. Les connexions des bornes secondaires dépendent des indices horaires I1 et I2 des
transformateurs T1 et T2. On forme le tableau ci-dessous (le symbole  désigne une addition modulo
12) dans lequel 3 chiffres se répètent 2 fois. On relie entre elles, les bornes de T1 et T2 auxquelles on
a attribué les mêmes chiffres.

Bornes secondaires T1 T2
a I1 I2
b I’1 = I1  4 I’2 = I2  4
c I’’1 = I’1  4 I’’2 = I’2  4

Exemple : Mise en parallèle d’un Dy1 et d’un Dy9.


La différence des indices horaires est 9 – 1 = 8, qui est un multiple de 4. Le tableau donne :

Bornes secondaires T1 T2
a 9 1
b 1 5
c 5 9

Ainsi au secondaire, on reliera entre elles, les bornes a de T1 et c de T2, b de T1 et a de T2, c de T1 et


b de T2. D’où le schéma de connexion :

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

A a

B b
T1

C c

A a

B b
T2

C c

Ligne Charge

2- Schéma électrique équivalent


En adoptant le schéma électrique monophasé équivalent de Kapp, la représentation schématique de
deux transformateurs en parallèle est donnée ci-dessous :
I11 I11t I21 Rs1 Xs1 I2

I110

V1 V11 V210 V21 V2


RF1 Lm1

I12 I12t I22 Rs2 Xs2

I120

V12 V220 V22


RF2 Lm2

On constate que parce qu’ils sont soumis à la même tension et qu’ils débitent dans la même charge,
les éléments de même nom des transformateurs, sont montés en parallèle. On peut donc en déduire
le schéma électrique monophasé équivalent de deux transformateurs en parallèle.

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

I1 I1t I2 Rseq Xseq

I10

V1 V20 V2
RFeq Lmeq Zseq

Zµeq
On a donc les relations :
Z 1 Z  2
Z eq  Z 1 // Z  2 
Z 1  Z  2
Z s1 Z s 2
Z seq  Z s1 // Z s 2   Rseq  jX seq
Z s1  Z s 2
Attention !
 R R 
Rseq  eZ seq    Rs1 // Rs 2  s1 s 2 
 Rs1  Rs 2 
 X s1 X s 2 
X seq  mZ seq    X s1 // X s 2  
 X s1  X s 2 

3- Equations électriques
A vide (I2=0) pour éviter les courants de circulation à vide entre les deux transformateurs, il faut
que les deux transformateurs aient le même rapport de transformation et le même indice horaire :
M  M 1  M 2
V 20  V 210  V 220  
   1   2
En charge,
On a (lois de Kirshhoff) :
I 2  I 21  I 22
V 2  V 20  Z seq I 2  V 20  Z s1 I 21  V 20  Z s 2 I 22  Z seq I 2  Z s1 I 21  Z s 2 I 22

La loi des diviseurs de courant donne :


Z s2 Z s1
I 21  I2 et I 22  I2
Z s1  Z s 2 Z s1  Z s 2

 Quelle que soit la charge, I21 est en phase avec I22 si et seulement si :
X s1 X s 2
Arg Z s1  Arg Z s 2   cc1   cc 2  
Rs1 Rs 2
I21 étant en phase avec I22, le courant dans la charge prend sa valeur maximale et l’ensemble des
deux transformateurs fournissent un rendement maximal.

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Remarque : Lorsque la condition précédente n’est pas respectée, on y parvient en connectant en


série, une inductance au secondaire de l’un des transformateurs afin de modifier sa réactance totale
ramenée au secondaire (ici, Xs1 du transformateur T1 devient X’s1). On a alors :
X ' s1 X s 2

Rs1 Rs 2

 De l’équation aux tensions de Kirschhoff précédente, on peut tirer les relations suivantes :
Z s1 I 22 Z s1 I Z s2 I
 ;  2 et  2
Z s 2 I 21 Z seq I 21 Z seq I 22
Et en module, on a donc:
Z s1 I 22 Z s1 I Z s2 I
 ;  2 et  2
Z s 2 I 21 Z seq I 21 Z seq I 22
Ainsi, le rapport des courants débités par les deux transformateurs est égal au rapport inverse de
leurs impédances de pertes ramenées au secondaire.
La relation complexe précédente nous permet d’écrire (* désignant le conjugué) :
* * * * * *
Z 3V 2 I 22 Z 3V 2 I 2 Z 3V 2 I 2
  
s1 s1 s2
* *
; * *
et * *
Z s2 3V 2 I 21 Z seq 3V 2 I 21 Z seq 3V 2 I 22

On en déduit les relations :


* * *
Z S 22 Z S2 Z S2
  
s1 s1 s2
*
; *
et *
Z s2 S 21 Z seq S 21 Z seq S 22

La répartition des puissances apparentes utiles s’effectue en raison inverse des impédances de
pertes ramenées aux secondaires.

 Si les deux transformateurs ont la même tension de court-circuit, c’est le rapport des
courants nominaux des deux transformateurs qui est égal au rapport inverse de leurs
impédances ramenées au secondaire. En effet, on a :
Z s1 I 21n Z s 2 I 22n Z s1 I 22n
u cc1  u cc 2    
V20n V20n Z s 2 I 21n

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Effets du courant électrique


Le courant électrique ne se sent pas et ne se voit pas. Seuls les effets qu'il produit sont perceptibles.
Quelques-uns d'entre eux sont présentés dans le tableau ci-dessous.
Nature de l'effet Explication Application de l'effet
passage d'un courant électrique dans un conducteur de Chauffage électrique
résistance donnée: W = RI²t
Joule (calorifique)
Un filament élevé à très haute température émet de la Production de lumière
lumière
Une bobine parcourue par un courant produit un champ
magnétique. Electroaimant
Un conducteur de longueur ‘’l’’ placé dans un champ Moteur électrique
magnétique ‘’B’’ et parcouru par un courant I, est soumis à

Electromagnétique une force dite force de Laplace : 𝐹 = 𝐼𝑙 ⋀𝐵
et Une bobine soumise à un champ magnétique variable est
électrodynamique d
le siège de forces électromotrices : e   Génératrice électrique
dt
Production également de fem grâce à un conducteur de
longueur ‘‘l’’ déplacé à une vitesse ‘’ 𝑣’’ dans un champ B :
𝑒 = 𝑙𝑣 ⋀𝐵⃗
Piles, accumulateurs
Principe d’électropositivité des métaux (couple Traitement de métaux
Chimique
électrolytique) pour protection contre
la corrosion
Un courant électrique permet de stimuler un muscle et de
provoquer sa contraction.
Il peut provoquer des contractions de muscles (en
alternatif), une électrolyse du sang (en continu), des
brûlures externes ou internes et la mort.

Kinésithérapie
Physiologique (rééducation
musculaire)

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Les risques électriques


L’utilisation mal contrôlée de l’énergie électrique entraîne des accidents graves pour les personnes
(électrisations ou électrocutions) et les installations (incendies). Aussi bien, dans le domaine
industriel, tertiaire que domestique, les raisons de ces accidents sont multiples et combinées :

 l’absence ou la défectuosité du réseau de terre,


 l’absence de protection contre les contacts indirects,
 l’usure du temps,
 les surcharges des circuits,
 l'accessibilité de certaines pièces sous tension, etc.

2.1 Les effets du courant électrique sur le matériel électrique

La circulation du courant dans le matériel électrique peut provoquer des dommages :


 Echauffement excessif
 Incendies
 Détérioration

Nature des dommages


Les risques de dommages du matériel électrique sont causés par :
 Les surcharges : L’intensité absorbé est 1,2 à 1,5 fois supérieure au courant nominal et ce,
pendant un temps prolongé
 Les mauvais contacts dus au desserrage d’une borne
 Les courts - circuits se traduisant par une élévation brutale de l’intensité (10 à 100 fois
l’intensité nominale)
 Les surtensions

Méthodes de protection du matériel


 Pour les surcharges, un détecteur thermique (relais thermique, sonde de température) est
utilisé pour commander l’interruption de l’alimentation.
 Pour les incendies, 300 mA suffisent pour porter à incandescence les parties métalliques en
contact ponctuel. L'interruption de courant de défaut limite les risques d’incendie.
 En cas de court-circuit, des dispositifs de protection détectant les fortes intensités (relais
magnétiques, fusibles) sont utilisés pour interrompre le circuit électrique.
 Les risques de surtension sont réduits par un dispositif limiteur de surtension placé côté BT
du transformateur

2.2 Les effets du courant électrique sur l’homme

Les risques électriques sont classés en 3 catégories.


 Le choc électrique
 L’éclair d’arc électrique
 L’explosion électrique

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Le choc électrique est provoqué de deux façons :


 Par contact direct avec un conducteur actif,

 Par contact indirect avec un élément qui habituellement n’est pas sous tension, mais qui est
entré accidentellement en contact avec un conducteur actif (défaut d’isolement).

Remarque : Le contact peut être :


 Unipolaire (60% des électrisés) : le courant s’écoule par la terre
 Bipolaire (27% des électrisés) : contact avec deux conducteurs actifs
 Réalisé par amorçage (13% des électrisés) : approche d’un conducteur actif

L’éclair d’arc électrique est un court-circuit qui se produit dans l’air. Il est généralement dû à :
 Des mauvais contacts (desserrage d’une borne)
 Une tombée de pièces sur des conducteurs sous tension,
 Une utilisation incorrecte d’un appareil de mesure

Si l’éclair d’arc électrique est porté à des températures élevées, on observe une explosion de l’arc
électrique.

2.2.1 Conséquences du passage du courant électrique sur l’organisme humain

Les conséquences du passage du courant dans l’organisme humain sont résumées dans le tableau ci-
dessous.

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

CONSEQUENCES COURANTS OBSERVATIONS


Sensation très faible  5 mA La victime peut se dégager d’elle-même par
réflexe
Contraction musculaire 5 mA < I  10 mA Le sujet est « collé » au conducteur
(tétanisation)
Seuil de paralysie 10 mA < I  30 mA Blocage respiratoire
respiratoire
Seuil de fibrillation 30 mA < I  75 mA Désorganisation complète du rythme cardiaque
cardiaque
Arrêt du cœur I>1A
Brûlures
 bénignes  Brûlures électrothermiques : observées au
 graves niveau des points d’entrée et de sortie du
courant avec lésions tissulaires
 Brûlures par arc électrique : liées à la
survenue d’un éclair
 Brûlures par flash électrique : par approche
d’un conducteur HT (amorçage)

Les dommages occasionnés par le passage du courant électrique dans l’organisme humain
dépendent de l’énergie qui y est dissipée (W=RI²t). La gravité de l’accident est donc essentiellement
fonction de :
 L’intensité et la nature du courant traversant le corps humain
 Le temps de passage du courant électrique
𝑇𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛 à 𝑙𝑎𝑞𝑢𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑙𝑒 𝑐𝑜𝑟𝑝𝑠 𝑒𝑠𝑡 𝑠𝑜𝑢𝑚𝑖𝑠
𝐼𝑛𝑡𝑒𝑛𝑠𝑖𝑡é 𝑑𝑢 𝑐𝑜𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡 =
𝑅é𝑠𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 é𝑙𝑒𝑐𝑡𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑢 𝑐𝑜𝑟𝑝𝑠 𝑎𝑢 𝑝𝑎𝑠𝑠𝑎𝑔𝑒 𝑑𝑢 𝑐𝑜𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡
 La résistance du corps humain (fonction des conditions d’humidité et de contact) au passage
du courant électrique

Le danger du courant électrique étant fonction de sa durée de passage, des courbes de sécurité ont
été définies par les normes internationales. Elle donne le temps de coupure maximal du dispositif de
protection en fonction de la tension de défaut. En dessous de 12V, l’homme ne court aucun danger.

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Figure : Courbes de sécurité

2.3 Les méthodes de protection des personnes

2.3.1 Protection contre les contacts directs

 Utilisation de la Très Basse Tension (T.B.T. - sources de sécurité isolées par un transformateur
abaisseur)

Tension limite (V)


Exemples de locaux
Alternatif Continu
Locaux d’habitation, de bureaux,
50 100
industriels non mouillés
25 50 Locaux mouillés, chantiers
Piscines, volume enveloppe des salles
12 25
d’eau

 Isolation des parties actives (boîtier isolant d’un disjoncteur, isolant extérieur d’un câble, …)
 Barrières ou enveloppes
 Eloignement ou obstacles pour mise hors de portée

2.3.2 Protection contre les contacts indirects

2.3.2.1 Protection sans coupure d’alimentation

 Emploi de la T.B.T
 Séparation électrique des circuits
 Emploi de matériel de classe II (double isolation)

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

 Eloignement ou interposition d’obstacles


 Liaisons équipotentielles locales non reliées à la terre (mesure limitée à environnement
restreint)

2.3.2.2 Protection avec coupure d’alimentation

La plus utilisée. N’est efficace que si les deux conditions sont respectées :
 Toutes les masses d’utilisation (carcasse des moteurs, coffret d’appareillage, armoire de
distribution, chemins de câbles, conduits métalliques, …) et les éléments conducteurs
accessibles (charpentes et ossatures métalliques, tuyauteries métalliques, voies ferrées,
plomb des câbles, …) doivent être interconnectés et reliés à la terre. Deux masses
simultanément accessibles doivent être reliées à la même prise de terre.

Mauvais montage
Bon montage

La prise de terre peut être constituée par :


 Des plaques enfouies verticalement dans le sol
 Des piquets en acier galvanisé
 Des conducteurs en cuivre déroulés en tranchée
 Des circuits à fond de fouille
La liaison à la terre des masses et des éléments conducteurs, permet de :
 Mettre les masses au même potentiel
 Ecouler une partie ou tout le courant de défaut à la terre
 Diminuer la tension de contact
 Accentuer le courant de défaut pour qu’il soit mieux détectable

Le conducteur de liaison des masses et des éléments conducteurs à la terre est appelé conducteur de
protection (PE). Sa gaine isolante est de couleur jaune vert, couleur normalisée. Aucun appareil de
coupure (fusible, interrupteur, disjoncteur, …) ne doit être intercalé sur les circuits de protection. Ces
circuits doivent être solides et durables.

 La coupure doit être compatible avec la courbe se sécurité et s’effectuer par mise hors
tension automatique de la partie de l’installation où se produit le défaut d’isolement. Ceci,
afin de ne pas soumettre une personne à une tension de contact pendant une durée telle
qu’elle soit dangereuse.

La mise hors tension automatique de l’installation est réalisée selon les schémas de liaison à la terre
ou régimes de neutre.

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

L'appareillage électrique

L’ensemble de l’installation électrique comporte :


- Une alimentation en énergie électrique (réseau de distribution (CIE), centrale
thermique privée, groupe électrogène).
- L’appareillage électrique qui se situe entre la livraison et l’utilisation de l’énergie
électrique
- Les équipements qui transforment et utilisent cette énergie pour la restituer sous
forme de lumière, de chaleur ou de force motrice.

L’appareillage électrique est classé en différentes catégories dans le tableau ci-dessous.

Type Définition Exemple Remarques


d’appareillage
Appareillage de Assure la liaison électrique -Borne de Le raccordement peut être
raccordement entre les conducteurs. raccordement. permanent ou démontable.
-Prise de courant.
-Douille de lampe.
Appareillage de Assure en service normal la - Inverseur. La commande peut être
commande mise «en» et «hors» circuit - Interrupteur. manuelle ou automatique.
d’une partie de l’installation -Commutateur.
ou d’appareil d’utilisation. -Télé rupteur.
-Contacteur.
-Minuterie.
-Programmeur.
Appareillage de Evite que le matériel -Disjoncteur. La protection se fait contre
protection électrique soit parcouru par -Fusible les causes d’origine internes
des courants qui lui soient -Discontacteur. et ceux externes
nuisibles. -Parafoudre.
Il permet aussi la protection -Relais thermiques
des personnes contre les et magnétiques
contacts indirects.
Appareillage de Agit sur les grandeurs -Onduleur. On distingue aussi les
réglage électriques en vue de les -Gradateur. appareils de réglages passifs
adapter à l’utilisation. -Hacheur… (résistances) et ceux actifs
(transistors)
Appareillage de Effectue les mesures des -Ampèremètre. Les dispositifs de mesures
mesure grandeurs électriques. -Voltmètre. emploient surtout une
-Compteur. technologie électronique.
-Wattmètre.
-Oscilloscope.

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Les fonctions de base de l’appareillage sont :


- Le sectionnement
- La commande des circuits et la coupure de sécurité
- La protection électrique des matériels et des personnes contre les risques électriques

1.1 La fonction sectionnement

LE SECTIONNEMENT
Définition Séparation physique de toute source d’énergie d’avec toute ou partie
d’une installation afin d’y intervenir en toute sécurité.
Réalisation Sectionnement du circuit A VIDE par coupure simultanée de tous les
conducteurs actifs (conducteurs de phase et neutre s’il existe) =>
 NE JAMAIS ACTIONNER UN SECTIONNEUR EN CHARGE
 PAS de coupure du conducteur de protection PE).
Autres  Sectionnement visible
fonctionnalités  Indicateur ou couleur de position « hors tension »
 Verrouillage par un cadenas en position ouvert
 Disponibilité de contacts auxiliaires pour couper préalablement le
circuit de commande associé au circuit principal de l’équipement
(permet d’éviter la coupure en charge)
Appareils simples  Sectionneur
et combinés (voir  Sectionneur porte-fusible (séparation et protection)
figure 1)  Interrupteur-sectionneur (séparation et commande)
Emplacement  Obligatoire à l’origine de toute installation
 Installation possible au niveau de chaque départ principal et
départ divisionnaire.
7
5

5
3
1

3
4

6
2

8
4

6
2

Sectionneur à commande manuelle Sectionneur à levier 4 pôles,

3 pôles, 3 phases 3 phases + neutre

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

7
5
3
1
5
1

13

23
24
14
4

6
2

8
4

6
2
Interrupteur-sectionneur, 3 phases Sectionneur porte-fusible

Le neutre ne doit pas comporter de fusible

Figure: Symbole graphique de différents appareils triphasés de sectionnement

1.2 La fonction commande

LA COMMANDE
Définition Etablissement ou interruption (commutation) d’un circuit en charge de
façon volontaire, manuelle ou automatique.
Réalisation  Le dispositif de commande doit pouvoir fonctionner en charge
 Coupure simultanée de tous les conducteurs actifs, neutre
compris.
 Commande manuelle : Interrupteur (appareil à cadence faible)
 Commande automatique : Contacteur (appareil à commande à
distance à cycle élevé, ayant une seule position de repos et
disposant d’un relais électromagnétique où le circuit de
commande est isolé du circuit de puissance).
Autres  Coupure de sécurité : mise hors tension rapide en cas de danger,
fonctionnalités d’un appareil d’utilisation ou d’un circuit par un dispositif d’arrêt
d’urgence (commande type « coup de poing »)
 Commutateur et inverseur
 Minuterie et télérupteur
 Programmateur
Emplacement Obligatoire à l’origine de l’installation et partout où l’on doit établir ou
interrompre un circuit indépendamment des autres parties de
l’installation.

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

5
3
1
67

13
55
A1
A2

56
68

22
14

6
2
Bobine Contacts Contacts Contacts ou pôles
temporisés auxiliaires de puissance
(Circuit de
commande)
Symbole graphique d’un contacteur triphasé
(avec différents contacts auxiliaires)

13

11

13

21
5
1

I II
12

22
14

14
4

6
2

Interrupteur triphasé, Contacts de bouton Commutateur


3 pôles « coup de poing » arrêt « deux positions »
d’urgence

Figure 2 : Symbole graphique de quelques appareils de commande

1.3 La fonction protection électrique

Liaison
mécanique

Déclencheur
thermique

Pôle d’un Déclencheur I>


Fusible magnétique
disjoncteur

Disjoncteur
Disjoncteur magnétothermique
différentiel

Figure : Symbole graphique de quelques appareils de protection

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

LA PROTECTION
Définition Protection des CIRCUITS et des PERSONNES, par élimination de courants de
défaut dangereux en valeur et en temps, en séparant la partie défectueuse du
reste de l’installation =>
 détection des surintensités
 coupure des circuits

Réalisation PROTECTION DES PERSONNES (Défaut phase-masse)


 Courants importants :
- Fusibles gG (usage général – écriture en noir) ou aM
(accompagnement moteur – écriture en vert)
- Disjoncteur à relais thermique et magnétique (détection de
court-circuit)
 Courants faibles :
- Disjoncteur différentiel
 Courants de défaut sans danger réel, il doit être détecté, signalé,
recherché et éliminée:
- Détection et signalisation du défaut : Contrôleur permanent
d’isolement (CPI)
- Recherche et élimination : Appareillage de recherche 10Hz

PROTECTION DES CIRCUITS (Défaut phase-neutre ou phase-phase)


- Fusibles gG ou aM
- Disjoncteur à relais thermique (détection de surcharge -jusqu’à
5In) et magnétique (détection de court-circuit - au-delà de 5In)

Emplacement Obligatoire à l’origine de l’installation et partout où l’on doit établir ou


interrompre un circuit indépendamment des autres parties de l’installation.

1.4 Les appareils combinés

En pratique, les 3 fonctions de base sont demandées simultanément en de nombreux points de la


distribution. Seul le disjoncteur est capable d’assurer parfaitement ces fonctions. Cependant, lorsque
les cadences de manœuvre sont importantes, la solution disjoncteur n’est plus possible et on est en
général amener à constituer des associations ou à recourir à des appareils à fonctions multiples.

1.4.1 Les associations d’appareils

Les plus fréquentes sont les suivantes :


 Discontacteur (Contacteur associé à un relais thermique pour la protection contre les
surcharges)
 Sectionneur + fusible aM + discontacteur

Sectionnement Protection contre les Commande et protection


courts-circuits
1.4.2 Les appareils à fonctions multiples contre les surcharges

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Ils regroupent en un même produit, la totalité ou une partie des fonctions de base d’un départ
moteur. Cette disposition a l’avantage de :
 Simplifier ou même éliminer les problèmes de coordination
 Réduire l’encombrement des équipements
 Faciliter le dépannage ou la maintenance
 Réduire le stock de pièces de rechanges
Les différentes configurations d’appareils à fonctions multiples sont :

Disjoncteur
Contacteur-
magnétique Disjoncteur moteur*
Disjoncteur
« starter »
OUI
Sectionnement (si certifié par le constructeur ou par adjonction OUI
d’un additif de sectionnement cadenassable)
Protection court-circuit OUI OUI OUI
Relais thermique à
Protection surcharge OUI OUI
associer
Commande
- Locale manuelle OUI OUI OUI
- Automatique Contacteur à associer Contacteur à associer
Intégral 18
Exemples (Télémécanique) GV2-P, GV2-ME, GV2-L*, GV3, GV7, NS* Intégral 32
Intégral 63

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Schémas de liaison à la terre et protection des personnes


1. Principe de protection des personnes

Le danger du courant électrique est fonction de sa durée de passage. Des courbes de sécurité ont été
définies par les normes internationales. Elle donne le temps de coupure maximal du dispositif de
protection en fonction de la tension de contact en présence d'un défaut d'isolement (défaut
conducteur actif-masse). On peut constater qu’en dessous de 12V, il n'y a aucun danger pour
l'homme.

Le fonctionnement d'un dispositif de protection (DP) doit être compatible avec la courbe de sécurité
pour que la protection des personnes soit assurée. Elle le sera si son temps de fonctionnement reste
inférieur au temps t1 de la courbe de sécurité correspondant à la valeur de la tension de contact
présumée UC.
t t t

t1 t1 t1

tf_D
td_D

UL UC Im ID If(t1) ID

Courbe de sécurité Courbe de déclenchement du disjoncteur Courbe de fusion du fusible

Protection assurée si :
 Disjoncteur : t1>tf_D  Im < ID

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

 Fusible : t1>tf_D  If(t1) < ID

2. Différents schémas

Il existe en BT 3 schémas de liaison à la terre : TT, TN et IT. La première lettre indique la situation du
neutre par rapport à la terre et la seconde, la situation des masses d’utilisation. Ainsi pour le :
 Schéma TT : le neutre du transformateur et les masses d’utilisation sont reliés à la terre par
le conducteur de protection (couleur jaune-vert).

 Schéma TN : le neutre du transformateur est relié à la terre et les masses d’utilisation sont
reliées au neutre. 2 types de schémas TN :
- TNC : le conducteur de protection PE et le neutre N sont confondus (PEN, interdit pour
des sections inférieures à 10 mm² cuivre et 16 mm² aluminium et pour les canalisations
mobiles)
- TNS : le conducteur de protection PE et le neutre N sont séparés

 Schéma IT : le neutre du transformateur est relié à la terre par une impédance de valeur
élevée (infinie dans le cas IT isolé) et les masses d’utilisation sont reliés à la terre.

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Remarque : On peut réaliser un schéma TN-C-S. C'est l'association des schémas TN-C et TN-S.
Cependant, il est interdit de réaliser un schéma TN-C après un schéma TN-S. De même, un schéma
de liaison peut être mis en aval d'un autre (exemple : TT à la suite d'un IT)

3. Choix d'un schéma de liaison à la terre

Le choix du régime s’effectue selon que :


 le régime de neutre est imposé (par la norme)
 la continuité de service doit être assurée
 la spécificité du réseau ou des récepteurs l’exige.

Tableau de choix du régime de neutre TT TN IT


Selon la nature du réseau
Réseau étendu C P D
Risque de foudre P C D
Réseau à fort courant de fuite P C D
Lignes aériennes extérieures C P D
Groupe électrogène de secours ou alimentation de remplacement P D C
Selon la nature des récepteurs
Moteurs coûteux P D C
Récepteurs à isolement faible (fours, cuisines, soudeuses) , équipement P C P
électroniques, calculateurs)
Nombreux petits moteurs C D D
Machines outils, engins de manutention, palans, convoyeurs, D C P
Selon des caractéristiques diverses
Risques d'incendies C D D
Modifications importantes C D D
Chantiers à liaison de masse incertaine C D D

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Salles d'opérations D D C
Installations vétustes C
Structures métalliques C
Continuité de service non impérative et service entretien compétent P
Continuité de service impérative C
Pas de service entretien C
Alimentation des systèmes de contrôle-commande P P
C : Conseillé P : Possible D : Déconseillé

4. Caractéristiques des différents schémas de liaisons à la terre

4.1 Schéma TT

Lorsqu'un défaut d’isolement (défaut phase-masse) survient dans un schéma TT, il y a une élévation
dangereuse du potentiel des masses métalliques (qui habituellement sont au potentiel 0V).
Si on considère que la résistance de défaut RD est nulle et que la résistance du corps humain est très
grande devant la résistance RA des masses d'utilisation, on a :
V0 RA
ID  et UC  V0
R A  RN R A  RN

Exemple d'application : Réseau 230/400 V => V0=230V (Ph-N) ; RN=10 ; RA=20 ; => ID=7,66A ;
UC=153,3V

Règles de protection en schéma TT


 La tension de contact UC est dangereuse pour les utilisateurs car UC>UL (UL : tension
conventionnelle de sécurité = 50 V en locaux secs, 25 V en locaux mouillés et 12V locaux
immergés).Dès l'apparition d'un défaut d’isolement, il doit y avoir coupure. C’est la
coupure au premier défaut.

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

 Cette coupure doit être réalisée en moins de 5s


 Le courant de défaut ID étant relativement faible, il est indétectable par les dispositifs de
protection contre les courts-circuits (DPCC). Il est donc nécessaire d'associer aux organes de
coupure, un Dispositif Différentiel Résiduel (DDR) dont la sensibilité IN doit respecter la
condition :
UL
I N 
RA
Mise en œuvre du dispositif de protection
 Le dispositif de protection est soit un disjoncteur différentiel (DPCC + protection des
personnes contre les contacts indirects), soit un interrupteur différentiel (qui n'assure que la
protection des personnes contre les contacts indirects et non la protection contre les CC)
 Toutes les masses des matériels électriques, protégées par un même dispositif de protection,
doivent être interconnectées avec les conducteurs de protection et reliées à une même
prise de terre.
 Toute l'installation doit être protégée au moins par un dispositif différentiel résiduel à
l'origine de l'installation.
 Il est recommandé de protéger différents départs avec des dispositifs différentiels de
différentes sensibilités. Cela évite la coupure générale de l'installation en cas de défaut (souci
de continuité de service). Eviter toutefois l'abus.

Le tableau suivant donne la valeur recommandée de la sensibilité du DDR en fonction de la résistance


de la prise de terre.

Résistance maximale de la prise de terre RA ()


In Type de sensibilité
(50 V) (25 V)
3A 16 8
Basse sensibilité
1A 50 25
500 mA 100 50
Moyenne sensibilité
300 mA 166 83
30 mA Haute sensibilité 1660 830

Disjonteur différentiel Interrupteur différentiel

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

4.2 Schéma TN

En schéma TN, dès la survenue d'un défaut d'isolement, on assiste à un court-circuit franc. Si l'on
néglige les réactances des conducteurs, le courant de défaut ID et la tension de contact UC peuvent
être calculés par les formules suivantes :
V0 m S ph
I D  0,8 et U C  0,8 V0 avec m
RPh  RPE 1 m S PE
• V0 : tension simple, phase neutre (V)
• Rph : résistance d'un conducteur de phase
• RPE : résistance du conducteur PE
• 0,8V0 : en cas de court-circuit, on estime à 20% la chute de tension dans le circuit aval. La
tension à l'origine du circuit n'est que de 80 % de la tension nominale.

La protection en schéma TN nécessite la coupure au premier défaut par des dispositifs de protection
contre les surintensités. Pour vérifier que la protection des personnes est assurée, l’une des
conditions équivalentes suivantes doit être satisfaite :
• Condition sur le courant de défaut (voir chapitre 1) :
o Disjoncteur : ID > Imag (courant de réglage du magnétique du disjoncteur de
protection)
o Fusible : ID > If(t1) (courant de fusion pour du fusible correspondant au temps t1)

• Condition sur la longueur L de la canalisation : L< Lmax (Lmax est déterminée par les
formules ci-dessous ou à l'aide de tableaux constructeurs) : En remplaçant ID par son
expression dans les formules de la condition précédente et en sachant que R=L/S, on peut
déterminer l'expression de la longueur maximale au-delà de laquelle la protection des
personnes n'est plus assurée :
0,8  V  S ph
Lmax  Disjoncteur
  I mag  (1  m)
S ph
0,8  V  S ph avec m (1  m  5)
Lmax  Fusible S PE
  I f (t1 )  (1  m)

Cu = 0,0225 /mm²/m pour le cuivre

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Al = 0,036 /mm²/m pour l'aluminium


Les valeurs de t1 dépendent de la tension nominale et des conditions de contact et
d'humidité. Elles sont fournies dans le tableau ci-dessous.

Temps de coupure t1 (en s)


Tension nominale de l'alimentation (V)
UL=50V UL=25V
120-127 0,8 0,35
220-230 0,4 0,2
380-400 0,2 0,05
>400 0,1 0,02

4.3 Schéma IT

En régime IT, le premier défaut d’isolement n’est pas dangereux. Le courant de défaut est nul ou de
l'ordre de quelques dizaines de mA à cause de l'impédance Z qui est élevé (Z= en IT isolé et Z est de
l'ordre de quelques milliers d'ohms en IT impédant). La tension de contact UC est donc faible. Il n'y a
donc aucun danger pour les personnes.
V0 RA
ID  et U C  RA I D  V0
R A  RN  Z R A  RN  Z
Cependant, le défaut doit être obligatoirement signalé (voyant lumineux et signal sonore), recherché
et éliminé. La mise en œuvre est réalisée avec un Contrôleur Permanent d’Isolement (CPI). La
recherche de défaut est réalisé avec un générateur de courant très basse fréquence (10 Hz) relié
d'une part à la terre et d'autre part à l'un des conducteurs actifs du réseau à contrôler. Ce générateur
fait circuler dans le défaut un courant qui peut être détecté en utilisant un transformateur tore (ou
une pince ampèremétrique) associé à un filtre sélectif accordé sur cette fréquence.

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

La présence d' un défaut double (mettant en œuvre deux conducteurs actifs différents) représente
un danger pour les personnes. Deux cas sont à distinguer :
• si les masses sont interconnectées (conducteurs PE reliés, voir figure) on applique les règles
du schéma TN
• si les masses sont mises à la terre séparément, on applique les règles du schéma TT en
disposant sur chaque départ des disjoncteurs différentiels

Figure : Schéma illustrant un défaut double avec masses interconnectées

Dans le premier cas, le fonctionnement le plus défavorable se produit pour un défaut biphasé si le
neutre n'est pas distribué, et pour un défaut monophasé si le neutre l'est. Les formules de calculs des
longueurs maximales à ne pas dépasser sont données ci-dessous avec :
• V'=V et S=Sneutre si le neutre est distribué et
• V'=U et S=Sph sinon.

0,8  V ' S
Lmax  Disjoncteur S PE
2    I mag  (1  m) m
S ph
0,8  V ' S
Lmax  Fusible
2    I f (t1 )  (1  m)
Les valeurs de t1 dépendent de la tension nominale et des conditions de contact et d'humidité. Elles
sont fournies dans le tableau ci-dessous.

Tension nominale de l'alimentation V' (V) Temps de coupure t1 (en s)

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

UL=50V UL=25V
Neutre non distribué
127/220 0,8 0,4
230/400 0,4 0,2
400/690 0,2 0,06
580/1000 0,1 0,02
Neutre distribué
127/220 5 1
230/400 0,8 0,5
400/690 0,4 0,2
580/1000 0,2 0,08

Remarque : La longueur maximale protégée en schéma IT est plus faible lorsque le neutre est
distribuée que lorsqu'il ne l'est pas. La norme conseille donc de ne pas distribuer le neutre en
régime IT.

4.4 Tableaux de détermination de longueurs maximales fournies par le constructeur LEGRAND

Ces tableaux (1 à 5) permettent de déterminer les longueurs maximales protégées en fonction du


type de protection. Elles sont données pour une âme conductrice en cuivre avec une tension de
230V/400V, m=1 et Sph=Sneutre. Si la section est en aluminium, les valeurs obtenues doivent être
multipliées par 0,62 = Cu/Al. Si les autres valeurs sont différentes de celles des hypothèses de
calcul, appliquer les coefficients du tableau ci-dessous (attention : m'=1/m).

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

TABLEAUX DES LONGUEURS MAXIMALES DES FUSIBLES


Lmax (en mètres) pour tensions triphasées 230/400 V, ou monophasées en schéma TN et IT
protégées contre les contacts indirects par des coupes circuits à fusibles (section phase = section PE )

TABLEAU 1

TABLEAU 2

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

TABLEAUX DES LONGUEURS MAXIMALES DES


DISJONCTEURS
Lmax (en mètres) pour tensions triphasées 230/400 V, ou monophasées en schéma TN et IT
protégées contre les contacts indirects par des coupes circuits à fusibles (section phase = section PE )

TABLEAU 3

TABLEAU 4

TABLEAU 5

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

4.5 Récapitulatif des protections

Les mesures de protection des différents schémas de liaison à la terre sont résumées dans le tableau
de la page suivante.

En schémas TN et IT, lorsque les conditions de protection ne peuvent pas être satisfaites ou
vérifiées, plusieurs autres solutions peuvent être envisagées :
• Utilisation de dispositifs différentiels. La valeur du courant de défaut assez élevée permet
d’utiliser des dispositifs différentiels de basse sensibilité (de l’ordre de l’ampère). Comme en
schéma TT, il n’est plus nécessaire de vérifier la valeur du courant de défaut.
• Utilisation de disjoncteurs à «magnétique bas» (disjoncteurs de courbe B ou disjoncteurs
électroniques).
• Augmenter la section des conducteurs pour augmenter la valeur du courant de défaut
• Réaliser des liaisons équipotentielles supplémentaires. Ces liaisons doivent comprendre tous
les éléments conducteurs simultanément accessibles tels que les masses des appareils, les
poutres métalliques, les armatures du béton. Les conducteurs de protection de tous les
matériels ainsi que ceux des prises de courant doivent aussi être raccordés à ces liaisons.
L’efficacité de cette solution doit être vérifiée par mesure de la résistance effective entre
masses simultanément accessibles.

Applications NFC 15- Mesures de Protection


100 TT TN IT

Disjoncteur Contrôleur Permanent


Dispositions générales DDR magnétothermique, d’isolement (CPI) , Disjoncteur
Fusibles magnétothermique, Fusibles

Grandes longueurs de 3 solutions : (1) Augmenter section des câbles, (2) Régler
DDR
câbles courant magnétique bas, (3) DDR

Masses non Non


DDR DDR
interconnectées envisageable

Locaux à risque DDR 


TNS : DDR  500mA CPI ou DDR  500mA
d’incendie 500mA

Sites classés avec


DDR avec pré alarme CPI ou DDR avec pré alarme
risque d’explosion

Protection
complémentaire contre DDR 30mA
les contacts directs

Eclairage Public
DDR 500 mA type S – 30 mA
Enseigne lumineuse

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

5. Tableau récapitulatif des propriétés des différents schémas de liaison à la terre

TT TN IT
CARACTERISTIQUES
 Coupure au 1er défaut  Coupure au 1er défaut  Installation d’un CPI
d’isolement d’isolement par un  Signalisation du 1er défaut
 Installation obligatoire d’un dispositif de protection d’isolement
dispositif différentiel en tête contre les surintensités  Recherche et élimination
de l’installation  Interconnexion et mise à la obligatoire du 1er défaut
 Liaison à la même prise de terre des masses et du  Coupure en cas de défaut
terre de toutes les masses neutre impératives double par un dispositif de
protégées par un même protection contre les
dispositif surintensités
 Liaison à la même prise de
terre de toutes les masses
simultanément accessibles

AVANTAGES
 Plus simple à étudier, à mettre  Economie de l’installation  Courant de défaut peu
en œuvre, à contrôler et à dans le cas du schéma TNC perturbateur
exploiter  Aucune influence de la  Meilleure continuité de
 Extension des longueurs sans prise de terre sur la service en exploitation
calcul sécurité des personnes si  Alimentation de récepteurs
 Localisation facile des défauts toutes les masses sont sensibles aux courants de
interconnectées défaut
 Peu sensibles aux courants
de fuite élevés
INCONVENIENTS
 Nécessité de l'installation de  Nécessité de calculs de  Coût d'installation élevé
plusieurs différentiels si l'on ligne précis  Coût d'exploitation élevé
veut assurer la sélectivité  Courants de défaut élevés (personnel qualifié)
 Niveau de sécurité dépendant (génération de  Sensibilité aux perturbations
de la valeur de la prise de perturbations et risque (mauvaise équipotentialité
terre d'incendie surtout en TNC) avec la terre)
 Localisation facile des défauts

6. Influence des harmoniques en fonction du Schéma de Liaison à la Terre

Les alimentations à découpage présentes dans les systèmes électroniques des installations
industrielles, génèrent des courants harmoniques importants qui circulent dans les conducteurs
actifs.

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Les Schémas de Liaison à la Terre ne sont sensibles qu’aux phénomènes de mode commun : en
intensité, un courant en mode commun se propage dans le même sens dans les conducteurs et
revient par la masse ou la terre soit par couplage capacitif, soit par couplage galvanique
(transmission à travers un transformateur).

Seul le schéma TN-C, qui combine les modes commun et différentiel, puisque le neutre et le
conducteur PE sont confondus (PEN), est sensible aux harmoniques (de rang 3 et multiples) qui
circulent dans le neutre, affectant son équipotentialité. En effet, en régime TNC, le PEN (impédance
commune : Zc) sera parcouru par un courant élevé résultant du déséquilibre des charges et des
harmoniques de rang 3 et multiples. Il apparaît donc une différence de potentiel UAB = ZABIn
(pouvant atteindre 5V), le long d'une liaison censée être une équipotentielle.

Pour les deux équipements communicants par exemple (figure suivante) en liaison analogique 0-10V,
il y a donc un écart de 5V entre la référence de potentiel supposée identique du premier et du
second équipement. De ce fait, il y a quasi-certitude d'erreur de communication

Comme en présence d'harmoniques de rang 3 et multiples de 3, le conducteur neutre est surchargé,


pour des sections de phase > 16mm² en cuivre ou 25mm² en aluminium, on détermine sa section Sn
en fonction du taux d’harmoniques de rang 3 dans les phases de section (Sph) (voir chapitre suivant).

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

En schéma TN-C toujours, les courants circulant dans le conducteur PEN (notamment les
harmoniques de rang 3), créent des rayonnements électromagnétiques dans les chemins de câbles et
les structures (couplage inductif).

7. Remèdes contre les harmoniques

Pour réduire l'effet en couplage inductif, il est recommandé :


 de connecter à la terre le chemin de câbles le plus souvent possible et de vérifier sa
continuité,
 d’éviter de positionner des électroniques sensibles près des structures métalliques,
 de réduire au maximum les boucles de courant.
Dans les autres cas, on recherche en général à agir sur la structure de l'installation (SLT autres que
TN-C) ou à réduire les harmoniques en utilisant un filtre correcteur de facteur de puissance (PFC).

Les filtres PFC sont de 2 types :


 PFC passif : le module est constitué au minimum d'une grosse bobine (fil enroulé autour d'un
noyau ferromagnétique) et éventuellement d'un condensateur pour mieux filtrer les
parasites. En traversant la bobine, le courant crée un champ magnétique qui s'oppose à la
variation brutale du courant (et donc à la création d'un harmonique important).

 PFC actif : Ce correcteur est plus complexe et plus efficace que le passif. C'est un petit
module intercalé entre le réseau électrique et l'entrée effective de l'alimentation qui dispose
d'une logique interne (sous forme d'un micro contrôleur) qui lui permet d'analyser et de
corriger en permanence l'allure du courant du réseau, par rapport à la tension.
Le PFC actif de la figure ci-dessous est simplement composé d'une inductance L2, d'un
MOSFET qui sert d'interrupteur piloté Q1 (le module présenté en utilise 2 en parallèle), d'une
diode rapide CR1, d'un condensateur C4 et d'un contrôleur PFC intégré (sous la feuille de
cuivre) avec sa circuiterie.

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Un module PFC actif seul a un rendement électrique d'environ 94 % tandis qu'un PFC passif est à
environ 97 %. L'ajout d'un module actif tend donc à réduire le rendement de l'alimentation de 1 à 5
% suivant la charge qu'on lui demande. A l'opposé, comme l'indiquent les figures de la page
suivantes, de meilleures résultats sont obtenus avec un PFC actif qu'avec un passif.

Alimentation sans PFC

Alimentation avec PFC passif

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Dimensionnement d'un conducteur, chute de tension

1. Notion de densité de courant

Les conducteurs sont utilisés pour véhiculer l'énergie des sources aux récepteurs. Pour une âme
conductrice (Cuivre, Aluminium, ...) et une section S du conducteur, l'intensité maximale que l'on
peut faire passer dans celui-ci est fixé par la densité du courant J (en A/mm²) admissible par l'âme :

𝐼𝑚𝑎𝑥
𝐽=
𝑆

La valeur de J ne doit pas être dépassée pour ne pas produire un échauffement excessif du
conducteur. Pour du cuivre isolé, on tolère les densités suivantes :
 0 - 5 mm², J=5 A/mm²
 5 - 15 mm², J= 4 A/mm²
 15 - 50 mm², J=3 A/mm²
 50 - 100 mm², J=2 A/mm²

2. Détermination de la section d'un conducteur de phase et celle du neutre

Pour un conducteur traversé par un courant d'emploi Ib et protégé par un dispositif de protection
(DP) de calibre (ou de courant assigné) In tel que InIb, on détermine son courant admissible Iz par :
 Si DP=Disjoncteur : Iz = In
I z = 1,31 I n si I n < 10A

 Si DP=Fusible gG : I z = 1,21 I n si 10 < I n < 25A
I = 1,10 I si I > 25A
 z n n

Le courant fictif (ou réellement admissible) I’z est le courant admissible Iz auquel des corrections
éventuelles sont apportées. Ces corrections diffèrent selon que la canalisation est enterrée ou non.

2.1 Canalisations non enterrées

Dans le cas de canalisations non enterrées, on a :


IZ IZ
I 'Z  
K K1  K 2  K 3  K n  K s
où :
 le facteur de correction K1 tient compte du mode de pose
 le facteur de correction K2 prend en compte l’influence mutuelle des circuits placés côte à
côte
 le facteur de correction K3 prend en compte la température ambiante et la nature de
l’isolant
 le facteur de correction du neutre chargé Kn (pour tenir compte des harmoniques)
 le facteur de correction dit de symétrie Ks.

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

La détermination des différentes valeurs de Ki (i=1 à 3) nécessite la connaissance d'une lettre de


sélection qui dépend du conducteur utilisé et de son mode de pose (voir tableau suivant).

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Les tableaux qui suivent permettent de déterminer la section des conducteurs de phase d’un circuit.
Ils ne sont utilisables que pour des canalisations non enterrées.

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Facteur de correction Kn (conducteur neutre chargé)


Par principe, le neutre doit avoir la même section que le conducteur de phase dans tous les
circuits monophasés.
Dans les circuits triphasés de section supérieure à 16 mm² cuivre et 25 mm² aluminium, la
section du neutre peut être réduite jusqu’à Sph/2. Toutefois cette réduction n’est pas autorisée
si :
 les charges ne sont pas pratiquement équilibrées,
 le taux de courants harmoniques de rang 3 est supérieur à 15% du fondamental.
La prise en compte de la présence d'harmoniques de rang 3 et multiples de 3, s'effectue comme
suit :
Soit Sph0 la section du conducteur de phase calculée ou obtenue avant correction :
 Si Taux (ih3)<15% : neutre considéré comme chargé. Sn=Sph= Sph0x1/0.84
 Si 15%<Taux (ih3)<33% : neutre considéré comme chargé. La section du neutre (Sn) est
égale à la section du neutre (Sph) mais un facteur de correction de courant admissible de
0,84 doit être pris en compte pour l’ensemble des conducteurs : Sn=Sph= Sph0x1/0.84
 Si Taux (ih3)>33% : neutre considéré comme chargé,
o Câble multipolaire : Le courant d’emploi IB doit être majoré par un coefficient
multiplicateur de 1,45. On prend donc : Sn=Sph=Sph0 x1,45/0,84
o Câbles unipolaires : Le conducteur de neutre doit être surdimensionné par
rapport à la section des phases, avec :
 Phase : Sph=Sph0/0,84
 Neutre : Sn=Sph0 x1,45/0,84
 Lorsque le taux n’est pas défini par l’utilisateur, on se place dans les conditions de
calcul correspondant à un taux compris entre 15% et 33%.

Facteur de correction de symétrie Ks


(selon la norme NF C 15-105 §B.5.2 et le nombre de câbles en parallèle)
 Ks=1 pour 2 et 4 câbles par phase avec respect de la symétrie
 Ks=0,8 pour 2, 3, et 4 câbles par phase si non respect de la symétrie

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Connaissant le courant fictif I’z admissible, la nature (de l'âme conductrice) et la constitution (isolant)
du conducteur, la détermination de la section pour canalisations non enterrées s’effectue à partir du
document ci-dessous.

Détermination de la section pour canalisations non enterrées

2.2 Canalisations enterrées

Pour une canalisation enterrée, le courant fictif (ou réellement admissible) I’z est le courant
admissible Iz auquel des corrections éventuelles sont apportées :
IZ IZ
I 'Z  
K K4  K5  K6  K7  Kn  K s
 K4 prend en compte le mode de pose
 K5 prend en compte l’influence mutuelle des circuits placés côte à côte
 K6 prend en compte l’influence de la nature du sol
 K7 prend en compte la température ambiante et la nature de l’isolant

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

 Kn et Ks se déterminent comme dans le cas des canalisations non enterrées.

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Détermination de la section pour canalisations enterrées

3. Détermination de la section du conducteur de protection

Le choix de la section du conducteur de protection s'effectue en fonction du conducteur de phase. Le


tableau de la page suivante permet de déterminer cette section.

Nota Bene :

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

- Prendre la section normalisée la plus proche : =13 (Cu), 8,5 (Alu), 4,5 (Fe)
-  : échauffement admissible (= 160° pour le conducteur isolé ou 180° pour le conducteur nu)
- I= intensité efficace en A du courant de défaut franc (court-circuit).
- t=temps d’élimination du défaut en seconde par la protection. t=20 à 30 ms

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Section SPE du conducteur de protection (mm²) Section du conducteur


Section du
PE fait partie de terre entre la prise
conducteur de PE ne fait partie de
PEN de la de terre et la borne de
phase Sph (mm²) la canalisation
canalisation terre
Sph
Sph avec au mini :
avec au mini :  2,5 mm² si 𝐼 𝑡
≤ 16 Sph .√
 10 mm² Cu protection ∝ ∆𝜃
 16 mm² Alu mécanique
 sinon, 4 mm²
16 < 𝑆𝑝ℎ ≤ 35 16 16 16
𝑆𝑝ℎ
𝑆𝑝ℎ 𝑆𝑝ℎ Avec un mini (mm²) de :
≥ 35 2
2 2  16 mm² pour Cu
protégé contre la
𝐼 𝑡 corrosion
𝑆𝑝ℎ .√
∝ ∆𝜃  25 mm² pour Cu nu
2 𝐼 𝑡 avec au mini :  50 mm² pour Alu et
Quelconque avec au mini : .√
𝑘 ∆𝜃  2,5 mm² si Fe
 10 mm² Cu
protection
 16 mm² Alu
mécanique
 sinon, 4 mm²

4. Notion de chute de tension

Lorsqu’un conducteur est parcouru par un courant, il présente une impédance Z faible mais non
nulle. Ainsi, il se produit une chute de tension entre son origine et son extrémité. Cette chute de
tension peut être nuisible au bon fonctionnement des récepteurs, et par la même de l’installation.

Il est donc nécessaire de limiter les chutes de tension en ligne par un dimensionnement correct des
câbles d’alimentation.

La norme NFC- 15-100 impose que la chute de tension entre l’origine de l’installation BT et tout point
d’utilisation n’excède pas les valeurs indiquées par le tableau ci-dessous.

Chute de tension maximale autorisée Eclairage Autres usages (forces motrices)


Alimentation par le réseau BT de 3% 5%
distribution publique
Alimentation par poste privé HT/BT 6% 8% (1)
(1) entre le point de raccordement de l'abonné BT et le moteur

Si la condition sur la chute de tension n’est pas remplie, il faut changer de section et passer à la
section immédiatement supérieure à la précédente.

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

abonné
propriétaire du
poste HT/BT

abonné BT
8% (1)
5% (1)

récepteur (1) entre le point de


raccordement de
l'abonné BT et le
récepteur

3.1 Détermination par calcul de la chute de tension

On utilisera les formules du tableau ci-dessous qui permet de calculer la chute de tension U en volts
et en  pour différents types de distribution

Avec :
 IB : Courant d’emploi en ampère
 Un : Tension nominale entre phases
 Vn : Tension nominale en phase et neutre.
 L : Longueur d’un conducteur en Km.
 R : résistance linéique d’un conducteur en /Km ;
22,5 .mm 2 / km
- pour le cuivre, R 
S (sec tion en mm 2 )
36 .mm 2 / km
- pour l'aluminium, R 
S (sec tion en mm 2 )
 X : Réactance linéique d’un conducteur en /km, X est négligeable pour S< 50mm². En
l’absence d’autre indication on prendra X = 0,08 /km .
  : déphasage du courant sur la tension dans le circuit considéré. Généralement :
- éclairage : cos  = 1
- force motrice : en démarrage cos  = 0,35, en service normal cos  = 0,8

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

3.2 Détermination de la chute de tension à l'aide des tableaux

Les chutes de tension admissibles peuvent être déterminées par un tableau (voir page suivante) pour
une longueur L de câble (en km), en 400V-50Hz triphasé et avec des cosϕ moyens de 0,35, 0,85 ou 1.
Il est nécessaire de connaître la section du câble et le courant IB qui y transite.

U (volts) = K . IB . L

Pour les moteurs, la chute de tension doit aussi bien être vérifiée en régime permanent qu’en phase
de démarrage. Pour cette dernière phase, il faut (tableaux suivants) :

 Déterminer la chute de tension au démarrage en amont du départ moteur (U1)


 Déterminer la chute de tension au démarrage occasionnée par le départ moteur (U2)
 Additionner les chutes de tension (U1) et (U2)
 S’assurer que leur somme reste inférieure aux valeurs normatives

Chute de tension U en volts / ampère et / km dans un circuit

section en mm2 Circuit monophasé Circuit triphasé équilibré

force motrice éclairage force motrice éclairage


service démarrage service
normal cos  = 0,35 cos  = 1 normal démarrage
Cu Alu cos  = 0,8 cos  = 0,8 cos  = 0,35 cos  = 1
1,5 24 10,6 30 20 9,4 25
2,5 14,4 6,4 18 12 5,7 15
4 9,1 4,1 11,2 8 3,6 9,5
6 10 6,1 2,9 7,5 5,3 2,5 6,2
10 16 3,7 1,7 4,5 3,2 1,5 3,6
16 25 2,36 1,15 2,8 2,05 1 2,4
25 35 1,5 0,75 1,8 1,3 0,65 1,5
35 50 1,15 0,6 1,29 1 0,52 1,1
50 70 0,86 0,47 0,95 0,75 0,41 0,77
70 120 0,64 0,37 0,64 0,56 0,32 0,55
95 150 0,48 0,30 0,47 0,42 0,26 0,4
120 185 0,39 0,26 0,37 0,34 0,23 0,31
150 240 0,33 0,24 0,30 0,29 0,21 0,27
185 300 0,29 0,22 0,24 0,25 0,19 0,2
240 400 0,24 0,2 0,19 0,21 0,17 0,16
300 500 0,21 0,19 0,15 0,18 0,16 0,13

Selon le mode de démarrage du moteur, un coefficient de majoration indiqué dans le tableau ci-
dessous, doit intervenir.

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Calcul des courants de court-circuit


L’intensité Icc d’un courant de court-circuit se produisant dans une installation électrique dépend de :
 la puissance de la source d’alimentation
 des impédances comprises entre la source et le point ou se produit le court-circuit

En effet, à l’apparition du court-circuit, l’intensité du courant qui se développe est limitée


par l’ensemble des impédances des différents constituants placés en amont du point ou se
produit le court-circuit.

1. Méthode de calcul

 1ére étape : déterminer (si on ne les connait pas) les caractéristiques :


- Du réseau (U, I, S)
- De chaque élément du circuit (R, X)
- Des récepteurs (R, X)
S’aider au besoin, du tableau donné à la page suivante
 2éme étape : déterminer l’impédance unique équivalente par phase Zeq . Pour cela,
- Additionner arithmétiquement mais séparément les résistances et les réactances de
chaque tronçon, en tenant compte éventuellement de leur composition (association
série ou parallèle)
- Calculer de Zeq par la formule

𝒁𝒆𝒒 = √𝑹𝟐𝒆𝒒 + 𝑿𝟐𝒆𝒒 où 𝑹𝒆𝒒 = ∑ 𝑅 𝑒𝑡 𝑿𝒆𝒒 = ∑ 𝑋


Nota : Une erreur à ne pas commettre, est de calculer Z séparément pour chaque tronçon, et
d'en faire la somme algébrique pour avoir 𝒁𝒆𝒒 .
 3éme étape : calculer la valeur efficace de l'intensité de court- circuit Icc par :

- En monophasé :

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

𝑼𝒏
𝑰𝒄𝒄 = 𝐦 × 𝐜 ×
𝒁𝒆𝒒
- En triphasé :
𝑚 × 𝑐 𝑼𝒏
𝑰𝒄𝒄 =
√𝟑 𝒁𝒆𝒒
o Un = tension nominale entre phases du transformateur (400 V)
o m = facteur de charge à vide = 1,05 (U0=mUn)
o c = facteur de tension = 1,05.

Le tableau ci-dessous définit les valeurs de résistance R et de réactance X à retenir pour les différents
constituants d’ une installation.

Remarques :
 (1) : SKQ, puissance de court-circuit de réseau à haute tension en KVA.
 (2) : Réactance linéique des conducteurs en fonction de la disposition des câbles.
 (3) : S’il y a plusieurs conducteurs en parallèle par phase, diviser la résistance et la réactance
d’ un conducteur par le nombre de conducteurs. R est négligeable pour les sections  à
240mm².
 (4) : Réactance linéique des jeux de barres (Cu et Al) en valeurs moyennes.

2. Utilisation d'un tableau constructeur

Le tableau suivant permet d’évaluer rapidement l’intensité d’un courant de court-circuit aval
en un point de l’installation, connaissant :

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

 le courant de court-circuit Icc amont


 les caractéristiques de la liaison avale (longueur, section et constitution du câble.

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Protection des circuits contre les surintensités


Dans ce chapitre,
 IB désigne le courant d'emploi du récepteur
 IZ, le courant admissible par la canalisation
 In : le courant nominal ou de réglage du dispositif de protection
 I2, le courant conventionnel de fonctionnement du dispositif de protection
 Pdc, le pouvoir de coupure du dispositif de protection

Tous les conducteurs actifs sont à protéger contre les surintensités par des dispositifs de coupure
automatique qui doivent être judicieusement choisis de telle sorte que l'échauffement résultant de la
surintensité présumée, ne puisse être nuisible à la tenue des conducteurs, à leur connexion et à leur
environnement.

Ces dispositifs de protection sont les disjoncteurs et fusibles. Ils doivent satisfaire aux conditions
suivantes pour assurer la :

 Protection contre les surcharges :


o IB  In  IZ
o I 2  1,45  I Z

Remarques :

 A cause de sa plus grande précision, le disjoncteur respecte toujours la 2ème


condition. Celle-ci ne devra être vérifiée que pour les fusibles
 Pour les fusibles gG, respecter la 2ème condition revient à vérifier que :

I z  1,31 I n si I n < 10A



I z  1,21 I n si 10 < I n < 25A
I  1,10 I si I > 25A
 z n n

 Protection contre les courts - circuits :


o Le pouvoir de coupure du dispositif de protection doit être au minimum égal au courant
de court-circuit efficace permanent présumé au point où ce dispositif est installé :

Pdc  I CC en bout de ligne

Cette condition peut être ramenée à une condition sur une longueur maximale à ne pas
dépasser (en triphasé : neutre non distribué et court circuit biphasé, en monophasé :
neutre distribué et court circuit phase - neutre)

0,8  U  S ph
Lmax  en triphasé
2    I mag (ou I f (t1 )) S ph
avec m
0,8  V  S ph SN
Lmax  en monophasé
  (1  m)  I mag (ou I f (t1 ))

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

avec :
Cu = 0,0225 /mm²/m pour le cuivre
Al = 0,036 /mm²/m pour l'aluminium

Remarque : En schéma IT et TN, lorsque la protection des personnes est assurée par un dispositif de
protection contre les surintensités, le calcul des longueurs ci-dessus est inutile car il conduit à des
longueurs maximales toujours supérieures à celles de la protection des personnes.

Les conditions de protection sont résumées par le schéma donné ci-dessous.

Les DP doivent être placés à l'origine de tout changement de section, de mode de pose, de nature ou
de constitution du câble entrainant une réduction de IZ.

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

TD DISTRIBUTION ELECTRIQUE 2016/2017


Chapitre 1 : Régime sinusoïdal

Exercice 1
Calculer la tension V ci-dessous. Données : R=8Ω ; ZL=6jΩ ; E=500° V.

L
R


E
v R
R

Exercice 2
On donne le circuit ci-dessous. Dans tout l’exercice, la tension U sera prise comme référence.
1. Donner les expressions complexes (module et argument) de IR, IL, IC.
2. Calculer les puissances active, réactive et apparente consommées par le circuit constitué de R, L
et C.
3. Déterminer la valeur de C1 pour que la puissance réactive consommée par l’ensemble du circuit
soit nulle.
4. Déterminer alors l’expression complexe (module et argument) des courants IC1 et I.

R L
Données :
I IR IL
 R=6 
IC1 L= 4 
U IC 1
C1  8
C C
U = 200 V
f=50 Hz
Exercice 3
Un petit atelier comporte :
- un récepteur de 110V, constitué d'une résistance 5 en série avec une inductance de 16mH,
- un condensateur de 159F, 110V
- un four de 200W, 110V
- 6 lampes fluorescentes de 110V, 40W chacune, cos=0,86AR
- un compresseur d'air de 0,5CV, 110V, de rendement 0,8 et de cos=0,8AR.
L'atelier est alimenté par une source de tension sinusoïdale de 110V, 50Hz.
1. Déterminer la puissance active et la puissance réactive consommées par le récepteur.
2. Calculer la puissance active et la puissance réactive consommées par l'ensemble des
éléments de l'atelier.
3. En déduire le facteur de puissance de l'atelier et le courant qu'il absorbe

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

4. On désire modéliser l'atelier lorsqu'il fonctionne normalement, par deux éléments montés en
parallèle. Calculer la valeur de ces éléments.

Exercice 4

Une ligne monophasée alimente une société qui comporte deux ateliers et des bureaux. La tension à
l’entrée de la société est de 231V, 50Hz. Les ateliers consomment globalement une puissance active
de 4000W et une puissance réactive de 3000W. L’équipement électrique des bureaux est constitué
de :

MATERIEL QUANTITE CARACTERISTIQUES UNITAIRES


Unité centrale 8 I = 0,25A ; cos = 0,9
Moniteur 8 I = 1,4A ; cos = 0,85
Imprimantes 3 I = 1,5A ; cos = 0,8
Onduleur 1 S=5 KVA, cos = 0,8 AR
Split 3 Putile = 1 CV ; cos = 0,8 ; =85%
Lampes fluorescentes 6 P = 40W ; cos = 0,86
Lampes à incandescence 5 P= 40W
Accessoires (graveur, scanner,..) 1 P = 600 W ; cos = 0,9
Réfrigérateur 2 Pabsorbée = 0,75 KW ; cos = 0,9 ; =85%

1. Déterminer la puissance apparente consommée par l’équipement des bureaux


2. Déterminer le facteur de puissance de la société
3. On veut modéliser l’équipement électrique de la société par une charge R’L’ de type série.
Calculer les valeurs de R’ et de L’
4. Déterminer la valeur du condensateur C à installer pour que l’ensemble équipement-
condensateur, ait un facteur de puissance de 0,94.

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TD DISTRIBUTION ELECTRIQUE 2015/2016


Chapitre 3 : Système triphasés équilibrés

Exercice 1
Un moteur triphasé couplé en triangle fonctionne sous 220 V entre phases, 50 Hz, avec un
facteur de puissance de 0,8. L'intensité efficace du courant en ligne du moteur est 25 A.
Calculer :
1. L’intensité efficace du courant traversant chaque enroulement du moteur.
2. La puissance active absorbée par le moteur.
3. La capacité de chacun des trois condensateurs qui, montés en triangle relèveront le
facteur de puissance à 0,92.
4. Quelle est l’intensité efficace du courant en ligne après mise en service des
condensateurs ?

Exercice 2
La valeur efficace de la tension entre phases d’un réseau triphasé équilibré inverse 50 Hz, est
de 220 V. Le réseau alimente un récepteur triphasé équilibré monté en triangle. On mesure
par la méthode des deux wattmètres les puissances suivantes : W1 = 1041 W et W2 = 279 W.
1. Calculer les puissances active P, réactive Q et apparente S absorbées par le récepteur.
2. Déterminer l’expression complexe de l’impédance Z d’une branche.
3. En déduire les expressions complexes des courants J traversant chaque branche.

Exercice 3
Un atelier est alimenté par un réseau triphasé équilibré 4 fils. La tension entre phases à
l’entrée de l’atelier est de 380 V, 50 Hz. L’équipement électrique de l’atelier se compose de :
- 18 lampes fluorescentes monophasées de 150 W chacune, tension 220 V, cos = 0,86AR.
- 2 moteurs triphasés identiques dont les caractéristiques individuelles sont : Putile = 15KW,
 = 0,81 ; 220 V ; cos = 0,8 AR.
- 1 four triphasé à résistances de puissance 3 KW, 220V
- 1 récepteur inductif triphasé: 380V, 5A, cos = 0,5
- 1 récepteur capacitif triphasé : 380 V ; cos = 0,6 ; S = 4 KVA.

1. Quel est le couplage des enroulements d’un moteur triphasé ?


2. Quel est le couplage du four triphasé ?
3. Quel est le couplage du récepteur inductif triphasé?
4. Quel est le couplage du récepteur capacitif triphasé ?
5. Quel est le courant du récepteur capacitif triphasé ?
6. Calculer la puissance apparente du récepteur inductif

Le fonctionnement de l’ensemble de l’équipement électrique est équilibré.


7. Calculer les puissances active, réactive et apparente de l’atelier.
8. En déduire le facteur de puissance de l’atelier.
9. Quelle est la valeur de la capacité C d’un des 3 condensateurs montés en étoile à l’entrée
de l’atelier pour relever le facteur de puissance à 0,95 ?

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TD DISTRIBUTION ELECTRIQUE 2015/2016


Chapitre 5 : Système triphasés déséquilibrés

Exercice 1
Une ligne triphasée 400V entre phases (système direct), 50Hz alimente une charge triphasée
couplée en triangle et branchée comme suit :
 une capacité pure C entre les phases 2 et 3,
 une résistance pure R entre les phases 1 et 3,
 une inductance pure L entre les phases 1 et 2.
Les valeurs de R, L, et C sont telles que : 1/C = R = L = 22.
1. Calculer les courants dans les fils de ligne.
2. Calculer les puissances active, réactive et apparente consommées par cette charge.

Exercice 2
Une ligne triphasée 4 fils (3Ph+N) 400V entre phases (système inverse), 50Hz dessert un
atelier qui comprend :
- un récepteur inductif triphasé (cos = 0.6) de puissance apparente 5 KVA
- quatre moteurs asynchrones triphasés identiques de puissance utile 5500W, avec un cos
de 0.78 et un rendement de 0.85,
- une batterie de condensateur triphasée de puissance réactive nominale de 5,5 KVAR.
- quinze lampes à incandescence de 220V-60W chacune.
A. Le fonctionnement de l'atelier est équilibré
1. Déterminer les puissances active, réactive et apparente consommées par l’atelier ainsi
que son facteur de puissance.
2. Déterminer le courant de ligne et le courant dans le neutre.
B. Le fonctionnement de l'atelier n'est plus équilibré
On branche entre les phases 1 et 3 une résistance R de 5.
1. Déterminer les puissances active, réactive et apparente consommées par l’atelier

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TD DISTRIBUTION ELECTRIQUE 2015/2016


Chapitre 6 : Transformateur triphasé

Exercice 1
Les essais réalisés sur un transformateur triphasé Yd, 250 KVA, 50 Hz ont donné :
Essai à vide : U10 =U1n = 5000 V ; U20 = 225 V ; Z0  R F //jX m  173286Ω (pour une colonne)
Essai en court-circuit : U1cc = 232 V ; I1cc = 27 A
Mesure de résistances entre phases : RAB = 3,4  ; Rab = 1,4 m
1. Donner l’expression complexe du courant à vide primaire I10.
2. Déterminer pour une colonne, RFc, Xmc, Rsc, Zsc et Xsc.
3. Quelles seraient les indications des deux wattmètres de la méthode des deux wattmètres
lors de l’essai en court - circuit ?
4. Le primaire du transformateur est alimenté sous sa tension nominale. Son secondaire débite
dans une charge triphasée équilibrée inductive de facteur de puissance 0,85. Cette charge
qui est couplée en triangle, absorbe un courant de ligne de 625 A. Calculer la tension U 2 aux
bornes de la charge et le rendement du transformateur.
5. Pour cette même charge, si U2 reste constante, quel devrait être le courant dans une
branche de la charge pour que les pertes au niveau du transformateur soient minimales ?

Exercice 2
Sur un transformateur triphasé Dy on a effectué des essais qui ont fourni les résultats
suivants (U : tension entre phases) :
 Essai à vide : U10 = 3500 V ; U20 = 412 V ; P10 = 1245 W, I10 = 4,1 A
 Essai en court-circuit : U1cc = 206 V pour I2cc = 350 A
 Essai en courant continu : résistance entre phases : (primaire) RAB = 0,18  ; (secondaire) Rab
= 45,7 m.
1. Calculer le facteur de puissance à vide du transformateur.
2. Calculer les pertes fer totales du transformateur.
3. Déterminer les valeurs des éléments de Kapp : Rsc, Zsc et Xsc.
4. Lors d’un fonctionnement en charge, on a relevé aux bornes du transformateur les
grandeurs suivantes : U10 = 3500 V, U2 = 395,8 V, I2 = 261,4 A.
4.1 Quelles sont la puissance active et la puissance réactive consommées par la charge ?
4.2 Calculer le rendement du transformateur.
4.3 Calculer le courant de ligne primaire.

Exercice 3
Une usine de production de caoutchouc comporte trois unités de production (UP1, UP2 et UP3)
et un bâtiment abritant des services généraux (SG). Le régime de fonctionnement électrique de
l’usine est équilibré et toutes les composantes de l’usine (UP et SG) sont alimentées par un
système triphasé direct de tensions 230/400 V de fréquence 50 Hz.
Les caractéristiques électriques relevées à l’entrée des différentes unités ont donné :
 UP1 : P = 50 KW, U = 400 V, cos = 0,87 AR

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

 UP2 : P = 60 KW, Q = 60 KVAR, U = 400 V


 UP3 : V = 230 V (Tension simple), I = 90,6 - j42,35 (I : expression complexe du courant de
ligne en prenant la tension simple comme référence)
 SG : U = 400 V, P13 = + 6000 W, P23 = + 3000 W (Méthode des deux wattmètres)
1. Déterminer le facteur de puissance de l’unité UP2.
2. Déterminer la puissance active et la puissance réactive absorbées par l’unité UP3.
L’usine fonctionne normalement.
3. Déterminer pour l’ensemble de l’usine :
3.1 Les puissances active (PU) et réactive (QU)
3.2 Le courant absorbé IU et le facteur de puissance cosU.
L’usine est alimentée électriquement via un transformateur triphasé Yd de puissance nominale
250 KVA qui lui délivre le système triphasé direct de tensions 230/400 V de fréquence 50 Hz. On
négligera les chutes de tension dans les câbles d’alimentation reliant le transformateur aux
différentes unités de production et aux services généraux. On négligera également le courant
primaire à vide du transformateur. Par contre, les chutes de tension au niveau du
transformateur ne seront pas négligées.
4. En fonctionnement normal, la chute de tension relative au secondaire du transformateur
est estimée à 4%. Déterminer la valeur de la tension composée à vide.
5. Déterminer pour une colonne les valeurs des éléments du diagramme de Kapp si coscc =
0,5.
6. Sachant que :
 En fonctionnement normal, les pertes Joule primaire représentent 9,3% des pertes Joule
totales, et que,
 En court-circuit, une tension composée primaire de 716,5V permet d’obtenir au secondaire
un courant de ligne de court-circuit égal à IU,
6.1 Déterminer la tension composée primaire ainsi que le courant de ligne primaire.
6.2 Déterminer les résistances mesurées entre phases au primaire et au secondaire.

Exercice 4
Les essais réalisés sur un transformateur T1 triphasé Dy5 , 250 KVA, 50 Hz ont donné :
Essai à vide : U10 = U1n = 5000 V ; U20 = 225 V ; Zx=RF//jXm = 1732 86°  (pour une colonne)
Essai en court-circuit : U1cc = 232 V ; I1cc = 27 A
Mesure de résistances entre phases : RAB = 3,4  ; Rab = 1,4 m
1. Donner l’expression complexe du courant à vide primaire I10.
2. Déterminer pour une colonne, RF, Xm, Rsc, Zsc et Xsc.
3. Quelles seraient les indications des deux wattmètres de la méthode des deux wattmètres
lors de l’essai en court-circuit ?
4. Le primaire du transformateur est alimenté sous sa tension nominale. Son secondaire débite
son courant nominal dans une charge triphasée équilibrée. La chute de tension secondaire
entre phases est alors égale à 6V. Déterminer le facteur de puissance de la charge ainsi que
le rendement du transformateur.

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DISTRIBUTION ELECTRIQUE

Le transformateur précédent est couplé en parallèle sur un transformateur T 2 de même rapport


de transformation que le premier, de couplage Dy1 et de caractéristiques : Rsc = 3,5 m et Zsc =
5,6 m, 120 KVA, 50 Hz.
5. Réaliser le schéma de connexion des bornes des deux transformateurs.
6. Quel est le courant débité par T1 lorsque T2 débite son courant nominal ?
7. Quelle est alors la tension aux bornes de la charge et la puissance apparente de charge des
deux transformateurs si la charge a un facteur de puissance de 0,8 AR ?
8. Déterminer pour une phase, la valeur de l'inductance qu'il faut insérer au secondaire de l'un
des transformateurs pour que les courants secondaires de chacun des 2 transformateurs
soient en phase. On indiquera le transformateur concerné ainsi que les valeurs de ces
courants.

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