Вы находитесь на странице: 1из 9

Guide du pirate éclairé

Ce texte fait suite à la naissance et à la mort (symbolique) du groupe facebook ‘La Loupe’,
groupe dédié au partage illégal de films. On a vu naître sur ce groupe plusieurs
micro-polémiques, dès lors qu’un utilisateur ou administrateur estimait qu’il valait mieux
passer par la VOD pour avant tout rémunérer les auteurs / n’échanger que des films rares
(c’est-à-dire, souvent, indisponibles dans le commerce) / ne pas demander plus de trois films
à la fois, etc. Sous la pression de divers ayant-droits, les modérateurs ont changé les règles
du groupe pour se rapprocher tant que possible de la légalité.

1. Introduction

Nous étions confinés depuis seulement quelques jours que déjà étaient créés des groupes
de partage de films sur facebook, tandis que de nombreuses institutions, disposant d’une
plateforme de visionnage, proposaient soudainement un accès libre à une grande partie de
leur catalogue. Déjà qu’on peut considérer qu’il y a trop de films à voir en temps normal...
Mais le fait est qu’il n’aura fallu que quelques jours bloqués chez soi pour que de telles
initiatives – très rares en temps ordinaire – se mettent en place.

Le but ici n’est pas de parler des ​institutions​, quoiqu’on pourrait souvent leur reprocher une
certaine inaccessibilité : on sait que les films sont sauvegardés mais il est difficile de les
visionner. Le débat est cependant très complexe (questions de budget, de préservation
versus acte de monstration, etc) et c’est bien la question du téléchargement, ou plus
précisément du «piratage» qui nous intéresse ici.

Seulement, nous n’aborderons pas le téléchargement sous un angle purement éthique.


Chacun est libre de regarder des films en VOD. D’aller au cinéma (si vous en avez la
possibilité, ce n’est pas le cas partout). De télécharger. A chacun sa méthode : voir des films
part d’un désir, et en faire une affaire morale et éthique est discutable.
Ce texte est néanmoins situé : ses auteur·rices sont à 100% pro-piratage, à de simples
conditions : qu’il soit gratuit et non marchand (absence de bénéfices au profit d’une partie).
Ce texte est l'occasion de proposer des cadres, d'exposer les responsabilités à considérer
quand on pirate.

2. Le piratage

Sur le groupe ‘La Loupe’, nombreux sont celleux à partager un certain nombre de films, plus
ou moins «rares». Nous participons à ces échanges, à différents degrés, et il s’avère que
nous avons aussi la chance de continuer cette pratique dans un cadre légal, celui de notre
travail : rechercher les ayant-droits des films, essayer de les programmer en salles
(principalement en festivals ou lors de séances spéciales). Cependant, il nous semble
important de signaler à quel point ce travail «officiel» s’accompagne d’un travail officieux,
bénévole, et ce depuis de nombreuses années :
Le partage de films, sur des «réseaux» plus ou moins privés, est aussi un travail de longue
haleine. Il s’agit d’un travail de l’ombre, souvent effectué par des cinéphiles assidu.e.s, mais
c’est bien le fruit de leur travail qui finit sur nos (vos) ordinateurs1.

Ce partage implique tout un travail, en plusieurs étapes, en particulier :


- la création et l’entretien d’un site de partage, destiné à grossir chaque jour.
- la recherche des films : tel film existe-t-il dans le commerce ? passe-t-il bientôt à la
télévision ? puis-je l’enregistrer ?
- la numérisation/’rippage’ : VHS, DVD, passage télé, VCD, Bluray (sans même parler
des formats plus compliqués : pellicule, laserdisc…). On peut aussi extraire le film
depuis des sites plus ou moins bien protégés : vidéo privée sur Viméo, Amazon
Prime, Netflix, INA, Youtube...
- si besoin la création de sous-titres (timecoding, traduction, relecture...).
- l’écriture de textes de présentation des films
- la «remise en forme» des films lorsque l’édition commerciale n’est pas respectueuse
de l’œuvre originale : sont alors re-donnés au film son format et ​framerate​ d’origine.
- et enfin, tout un travail de veille : si un film longtemps disponible uniquement en DVD
sort enfin en Bluray, une nouvelle numérisation doit être faite, ce qui nécessite
parfois (souvent) un recalage des sous-titres.

A cela s’ajoute le besoin d’une uniformisation des formats des fichiers. Des règles à
respecter pour que les films puissent circuler dans une qualité optimale (on évite au passage
la présence de virus informatiques). Les méthodes d’encodage évoluent aussi.
Rappelez-vous lorsqu’un fichier .avi de 700mo était la norme pour un film de 1h40.
Aujourd’hui, un beau fichier peut peser moins de 1,5Go, et le poids devrait continuer de
descendre (depuis l’utilisation du codec matroska .mkv par exemple).
Le trajet de certains des fichiers aujourd'hui en circulation, notamment sur ‘La Loupe’,
témoigne de tout ce travail, certes effectué de bon cœur, mais avant tout patiemment,
sérieusement, rigoureusement, par des cinéphiles parfois versés en informatique.

3. Méthodes

Ce guide n’a pas pour but d’exiger que tout le monde se lance dans la numérisation de films.
Mais nous sommes nombreux à télécharger et à partager. Que l’on regarde un film par
semaine ou quatre par jour, il nous semble qu’il revient à chacun d’assumer un minimum de
«responsabilités numériques»​ quant au téléchargement.

Les points suivants détaillent différentes façons de télécharger des films illégalement. Vous
verrez très vite vers quel moyens se portent nos préférences, ​pour des raisons pratiques,
de qualité des fichiers mais aussi pour des raisons écologiques​. En effet, et ce sera
l’une des rares considérations éthiques de notre document : en inondant les réseaux, nos
fichiers consomment beaucoup d’énergie. Il devient urgent de réduire cet impact tout en
fluidifiant le partage.

1
Voire dans des festivals ou des salles de cinéma où ils seront (re)découverts par des
spectateurs.trices après l’avoir été, en ligne et de façon illégale, par des programmateurs.trices
Le streaming

Apparu il y a longtemps, le streaming illégal semble ne pas perdre de sa popularité,


notamment en ce qui concerne le visionnage des séries. On peut facilement relever
de nombreux problèmes :
- Le streaming consomme énormément en bande passante. Si vous ne bénéficiez
pas d’une bonne connexion, le visionnage risque de se couper ou de perdre en
qualité. Logiquement, les films sont donc hébergés en continu quelque part sur
internet – ils ​consomment ​en continu.
- Les films sont cependant loin d’être hébergés ad vitam æternam. Très
régulièrement, ils disparaissent de la plateforme. On ne peut alors qu’attendre qu’ils
réapparaissent.
- De nombreux sites demandent une inscription payante ou l’installation d’un logiciel
tiers permettant le visionnage des films.
- On peut trouver sur les plateformes de streaming un très grand nombre de
publicités : certaines mènent facilement à des virus ou arnaques, d’autres ne font
«que» générer de profit pour un tiers, ce que nous dénonçons.
- Pas besoin de développer plus en amont. Pour les cinéphiles, le streaming ne
permet pas non plus la création d’une véritable communauté. On ne saurait
conseiller le streaming illégal. Quant au streaming légal, l'argument écologique du
premier point reste valable (n'oublions pas que Netflix occupe 15% de la bande
passante descendante mondiale).

Youtube

Il y aurait beaucoup à dire sur la plateforme Youtube en elle-même, mais nous allons
ne l’aborder que sous un angle «cinéphile». De par sa taille, il est évident que
Youtube regorge de nombreux films. Si les robots de Youtube repèrent très vite les
blockbusters et autres films populaires déposés illégalement et les suppriment de la
plateforme, il est toujours intéressant de jeter un coup d’oeil à Youtube dès lors qu’on
cherche un film un peu rare. Le bémol est, qu’en plus des modalités du streaming
mentionnées juste au dessus, les films uploadés sur Youtube pâtissent souvent
d’une mauvaise qualité, du fait de la compression, et on préférera alors se reporter
au fichier source si possible.
On remarquera que Youtube est un bon refuge pour des cinématographies absentes
des sites les plus utilisés. Ainsi, en cherchant un titre dans sa langue originale, on
trouvera des centaines de films en provenance de la Chine continentale ou encore
d’Iran, avec même des sous-titres si l’on est chanceux.
Si Youtube est une plateforme relativement sûre pour l’utilisateur (pas de virus) elle
cumule néanmoins les défauts du streaming : Youtube représente 31% du trafic dans
la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique.

Les sites «warez» (ou ‘direct download’)


Nous désignons ici par «sites warez» les sites qui proposent des liens de
téléchargement direct pour des fichiers vidéos.
Les sites warez sont aujourd’hui encore très nombreux et l’on peut y trouver un grand
nombre de films à télécharger. Si nous ne prônons pas vraiment leur utilisation, ils
témoignent cependant d’une certaine histoire de l’internet et de ses communautés
cinéphiles. On peut trouver des «gros» sites généralistes (tels que movieparadise.org
ou zone.warez.com), mais aussi de nombreux sites plus obscurs, souvent des blogs
tenus par des passionnés (parfois dédiés à une niche spécifique : films de genre,
films asiatiques, ou même films en VF). Il suffit de déambuler sur un site pour en
général trouver des liens vers d’autres sites de partage, c’est pourquoi nous ne
désirons pas en lister beaucoup ici. Voici une sélection de sites français et étranger
où sont proposés films classiques et rares, sous-titres… :

https://filmarevoirnad.blogspot.com/
https://muaddib-sci-fi.blogspot.com/
https://mogambo1924.blogspot.com/
https://scalisto.blogspot.com/
https://hawkmenblues.net/
https://lacinemathequedubis.blogspot.com/
https://legrenierducinemabis.blogspot.com/
https://rarefilmm.com/
https://atreyucinema.blogspot.com/
https://humungus-cinebisart.blogspot.com/

Dans la plupart des cas, les fichiers des films sont mis sur des sites hébergeurs :
Mega, WeTransfer, MyAirBridge, MultiUp, Uptobox, 1fichier, etc.
L’inconvénient de ces sites est qu’ils ont recours à des plateformes externes qui sont,
elles, soumises à certaines lois. Parfois, ces plateformes suppriment tout bonnement
les comptes des «uploadeurs» (les «pirates»). D’autres fois, elles sont carréments
supprimées : on se souviendra de la fermeture de l'hébergeur Megaupload en 2012,
causant la perte de millions de fichiers. Plusieurs blogs qui partageaient du contenu
rare ont vu leur travail anéanti en une soirée.

Par ailleurs, et c’est le cas sur le groupe ‘La Loupe’, certains hébergeurs comme
Wetransfer, MyAirbridge, Filemail, hébergent des fichiers pour une durée limitée.
L’hébergement pour une durée illimitée est possible mais payante. Et d'un point de
vue écologique, il ne s'agit pas de la meilleur alternative. De gros fichiers sont
uploadés, consommant ainsi de l’énergie (parfois pour rien si personne ne les
prend!), et pour disparaître au bout de quelques jours. Si quelqu’un n’a pas pu
télécharger le film à temps, il demande un re-upload, et rebelote. Il est en outre
difficile d’effectuer des recherches précises dans la masse des liens de
téléchargement puisqu’il n’existe pas de base de donnée qui listerait l’ensemble des
fichiers hébergés (les outils existants sont extrêmement peu pratiques). Enfin, de
nombreux fichiers sont protégés par mot de passe.

Le téléchargement en ​torrent
Pour le téléchargement de films, nous privilégions le ​torrent.​ Citons Wikipédia :
«​BitTorrent est une méthode pour distribuer largement de grandes quantités de
données en répartissant la charge inhérente en matière de matériel, hébergement
Internet et bande passante quand, dans le modèle classique, elle incombe au seul
distributeur originel. Ce dernier n'a plus à servir chaque destinataire : les clients
eux-mêmes servent les données déjà reçues aux nouveaux destinataires. Le coût et
la charge de la distribution des données sont donc considérablement réduits ; le
protocole procure en même temps une redondance contre les problèmes matériels et
réduit la dépendance à l'égard du distributeur originel.» ​
Pour télécharger un torrent, il vous suffit de passer par un client (programme) torrent
tels que qBittorent, μTorrent ou Vuze (qui ont l’avantage d’être relativement simples
d’utilisation) et de télécharger un fichier très léger, le bien nommé ‘fichier torrent’. Ce
fichier est en quelque sorte un passeport qui vous relie aux autres utilisateurs et
autorise le partage. En termes d’énergie, le torrent est donc beaucoup moins
gourmand que d’autres méthodes de téléchargement : le film n’est pas directement
hébergé en ligne. Chaque téléchargeur (downloader) devient automatiquement
partageur (uploader), ce qui inclut une notion de responsabilité : il est par exemple
mal vu de se déconnecter ou de supprimer le fichier dès lors qu’on a récupéré le film
que l’on voulait. L’idéal étant de le garder un certain temps, que d’autres personnes
puissent l’acquérir auprès de nous2. Plus les uploaders sont nombreux, plus le
downloader récupère son fichier rapidement. Aussi, ce système limite
considérablement les doublons : pourquoi iriez-vous ‘ripper’ votre DVD si vous voyez
que le film est déjà disponible sur la plateforme ? Progressivement, les utilisateurs
adaptent leur méthode de numérisation/encodage sur celles des autres et des
normes qualitatives apparaissent (ce que nous évoquions plus haut par
«uniformisation des formats des fichiers»).

De nombreux sites de torrent sont accessibles via une simple recherche google, ainsi
:
https://www.pirate-bay.net/
https://www.skytorrents.lol/
https://rarbg.to/
https://btdig.com/
https://yts.mx/
https://www.limetorrents.info
https://www.1377x.to/
Certains agrègent les liens de différents sites torrent :
https://torrentz2.eu/
https://zooqle.com/

Si, comme dans d’autres modèles, la qualité des fichiers peut-être variable, on notera
une forte présence d’«équipes» (team) de pirates assidus qui numérisent et

2
Bien sûr, nous ne militons pas pour que nos ordinateurs soient constamment allumés. Encore une
fois, il s’agit de comprendre le fonctionnement du téléchargement et d’adapter nos habitudes à notre
«consommation».
encodent les films, les sous-titrent… apposant ainsi leur label qualité sur le fichier.
On retrouve souvent le nom de la team dans le nom du fichier.

On le sait, internet est une zone parfois dangereuse. Le problème est plus visible
dans le cadre du streaming, mais avec le torrent aussi (mais de même qu’avec les
sites warez), il est nécessaire de parfois surveiller où l’on clique et sur quel site on se
rend. Fiez-vous d’abord aux sites les plus connus, ne téléchargez que des fichiers
qui se terminent en ‘.torrent’, etc.

Les sites de torrent privés

D’autres sites de torrent, ou «trackers», sont accessibles uniquement sur inscription


ou invitation. Le plus connu en France est probablement YGG (qui doit régulièrement
changer de nom de domaine du fait des actions de la police, voir le point suivant).
Ces trackers offrent une plateforme où il est plus aisé d’échanger autour des fichiers
échangés, de faire des requêtes spécifiques, etc. Souvent, ces trackers nécessitent
d’entretenir un ratio, c’est à dire un rapport entre le montant de fichiers téléchargés et
le montant de fichiers transférés aux autres. Celui qui a un mauvais ratio peut se voir
limité, voir banni. Le ratio oblige alors à réfléchir un minimum avant de télécharger un
film. Est-ce que je compte vraiment voir ce film ? Est-ce que je vais le laisser sur mon
ordinateur, ‘en partage’ ? Est-ce que je peux ajouter un nouveau film au tracker ?
C’est un procédé qui responsabilise les utilisateurs et incite au partage, plutôt qu’au
download and delete​. Là où certains trackers sont généralistes, d’autres interdisent
(par exemple) l’ajout de blockbusters américains. Ce n’est pas une question de goût
et la raison en est simple : puisque ces films sont les plus surveillés par la police et
les ayant-droits, et qu’ils sont disponibles au moins temporairement sur de nombreux
autres sites, autant s’en priver et ainsi ne pas attirer les regards indiscrets. Ce qui
nous amène au débat vu sur ‘La Loupe’: «Faut-il télécharger uniquement des films
rares? et quid des blockbusters ?» Débat qui nous semble caduque3. Idéalement, on
devrait pouvoir tout partager mais la réalité fait que quiconque entretient un site de
partage peut faire le choix de la sécurité en se «limitant» à certains domaines.
Parmi ces trackers privés, les plus pointus réunissent un certain nombre de
personnes qui travaillent réellement dans les domaines de la réalisation, de la
programmation, de la diffusion, de la conservation, de la recherche, etc. L’anonymat
reste toutefois la norme.

Soulseek, une alternative

3
Si cette raison est stratégique pour des ​trackers​ privés, elle est plus discutable pour un groupe
Facebook. A priori (et on le voit rien qu’à partir du blocage des liens ​torrent​ ou streaming) sur le
réseau social, Facebook n'attend pas les plaintes des ayants droits pour clôturer des comptes ou des
groupes. Ils ne font pas dans le détail : blockbuster ou pas, simplement, si ça ne leur plaît pas, ils
ferment le groupe. Mais les robots de Facebook repèreraient-ils plus rapidement un groupe dédié au
partage de blockbuster ? Peut-être.
Citons de nouveau Wikipédia : «Soulseek est un réseau d'échange de fichiers de
type peer-to-peer (P2P) mono-source (contrairement à Kazaa ou eMule) [...] Logiciel
destiné au partage de fichiers en pair à pair, Soulseek donne accès aux contenus
choisis par ses utilisateurs. [...] Les utilisateurs peuvent effectuer des requêtes pour
trouver des fichiers ; ils reçoivent une liste de fichiers dont les noms correspondent
aux termes entrés. [...] La liste des résultats donne accès à plusieurs informations sur
les fichiers : nom complet, dossier de contenante, taille, nom de l'utilisateur qui le
possède, vitesse moyenne de transfert de ce dernier, et pour les fichiers mp3 des
métadonnées telles que le débit binaire, la durée etc. »
Au contraire du torrent, lorsque vous téléchargez un fichier sur Soulseek, vous le
téléchargez directement depuis une source unique: un autre utilisateur. Soulseek est
un logiciel gratuit, très léger, au look un peu vétuste mais doté d’une interface très
simple. Avec Soulseek, pas besoin de passer par le moindre site et d’être exposé à
la moindre publicité : vous recherchez un terme et voyez ce que le réseau vous
propose. Si Soulseek est plutôt utilisé pour l’échange de musique, rien n’empêche de
partager des films & autres. Vous pouvez définir un dossier précis (par exemple
«Téléchargements») et laisser les autres utilisateurs y fouiller. Idéalement, ce dossier
peut-être sur un disque dur : d’une part vous pouvez stocker beaucoup, mais aussi
vous contrôlez quand est-ce que les autres peuvent télécharger vos fichiers.

4. En complément

Hadopi

Dans les faits, très peu de personnes ont été condamnées par Hadopi. Les chiffres sont
accessibles ​ici​. Vous pouvez néanmoins recevoir un courrier de «premier avertissement» si
vous téléchargez des blockbusters récents. Dans ce cas, pas de panique, vous ne risquez
pas grand chose à moins que le partage de blockbusters soit votre activité principale… mais
l’utilisation d’un VPN est toujours conseillée! Les offres sont multiples, n’hésitez pas à vous
renseigner​ sur le sujet.
Malheureusement, la gendarmerie française, épaulée par la SACEM (qui effectue un travail
de redistribution souvent au profit des plus gros, mais c’est un autre débat) est
particulièrement active lorsqu’il s’agit de faire fermer des sites de téléchargement. On retient
en particulier la fermeture de What.cd, ​tracker de renommé internationale, «considéré
comme la bibliothèque la plus fournie au monde par les amateurs de musique», en
novembre 2016​.
Si les sites finissent souvent par ré-ouvrir ailleurs, il y a, à chaque fois, un énorme travail des
internautes complètement détruit. S’il s’agit d’un site de torrent, ce ne sont pas les fichiers
des films qui disparaissent en eux-mêmes, mais bien toute l’infrastructure du site qui
permettait le téléchargement et le partage des fichiers, tout le travail d’archivage, de
présentation des œuvres et toutes les discussions autour d’elles. Et finalement,
indirectement, qui dit disparition d’une communauté dit aussi disparition des œuvres : si l’on
ne s’inquiète pas de la subsistance d’un film de Stanley Kubrick4, peut-être que la dernière

4
Et encore, nous ne parlons pas de ces «grands studios» qui aujourd’hui laissent mourir leur
catalogue : montant de location trop élevé, pellicules envoyées au pilon et aucune création d’un
personne à posséder sur son disque dur un film très obscur, ne sera plus jamais à même de
partager le film sur internet (nous ne parlerons pas ici de l’obsolence de nos supports
informatiques, mais personne n’est à l’abri d’un disque dur qui planterait du jour au
lendemain).

Les médiathèques

Utilisez vos médiathèques ! L’emprunt des DVDs y est souvent gratuit. Par ailleurs, rien
qu’en empruntant des livres, DVDs…, vous participez à la survie des bibliothèques que
d’autres verraient bien fermer. Comme on dit : si elles n'existaient pas déjà, les bibliothèques
publiques seraient perçues comme l'idée de gauche la plus farfelue qui soit.

La VOD légale

Une des conséquences du téléchargement, du partage de fichier, qui s’est développé dès
les débuts d’internet, a été la création (avec un peu de retard) des plateformes de vidéos à
la demande dites VàD ou VOD. On peut y voir une manière pour l’industrie de s’adapter à la
«transformation numérique». On peut aussi se dire qu’ils ont vu là un gros manque à gagner
et qu’ils ont décidé, comme bien souvent, de s’en emparer, transformant dès lors les
internautes adeptes du partage – qui s’échangaient avant des choses qui n’avaient pas de
prix puisque n’étant pas commercialisées – en méchants pirates. La VOD est aussi apparue
lorsque tous les programmes type eMule, alors très populaires, ont commencé à être
excessivement contrôlés. A partir de là, la VOD est devenue une plateforme de référence
pour qui n’était pas assez motivé pour aller trouver une autre façon de télécharger.
Il existe des plateformes VOD louables pour leur qualité éditoriale – on peut citer
LaCinetek en France, qui accompagne les films d’entretiens avec des réalisateurs, ou
encore Tënk, dédiée au cinéma documentaire – mais l’on ne peut s’empêcher, lorsqu’on a
des envies bien particulières, de se sentir frustré par ce qu’elles proposent (d’autant plus
que les droits d’auteur par territoire font qu’une plateforme telle que MUBI ne vous
proposera pas les mêmes films selon où vous habitez). Si le téléchargement a obtenu un tel
succès dans le monde cinéphile, c’est bien parce que certaines personnes veulent aller plus
loin que ce qui leur est proposé par la distribution, la programmation des cinémas et des
cinémathèques5. Tandis que certains – et ils sont nombreux – ne peuvent simplement y
accéder. Il y autant de téléchargeurs que de profils différents. Comme on l’a dit plus haut, la
VOD peut-être pratique mais n’est pas faite pour tout le monde.

Pour conclure :

nouveau matériel projetable, quand ce n’est pas le catalogue entier qui est vendu à un tiers qui ne
s’en occupera pas. On pourrait aussi évoquer les restaurations et éditions bâclées… elles existent.
On ne pourra nier que certains internautes assument bénévolement une tâche de préservation, ou de
diffusion tout du moins.
5
Et comment peut-on voir d'un mauvais œil toute curiosité ou soif d'œuvres anciennes ou rares ?
En termes d’écologie, vous aurez compris que nous prônons l’utilisation de Soulseek ou du
torrent. En comparaison avec le streaming, les sites torrent sont souvent plus sûrs, et les
fichiers de meilleure qualité. Une plateforme bien construite et sécurisée permet l’apparition
d’une communauté : informations et fichiers circulent mieux, des discussions intéressantes
peuvent naître, etc. Protégez-vous avec un VPN, apprenez les règles de chaque site, soyez
partageur : ce sont les responsabilités que chacun doit prendre s’il veut voir se pérenniser le
piratage libre.

Mais il est un autre débat sur lequel nous voudrions conclure.

Rareté ?

C’est le débat principal qui animait le groupe ‘La Loupe’ : l’argument de partager uniquement
des raretés non sorties en VOD ou DVD nous paraît plus que douteux, puisque celui-ci
reproduit exactement le même schéma que celui de l’industrie. En résumé, les films les plus
exposés seraient ceux qui mériteraient un soutien financier, alors qu’on pourrait partager
librement les films rares. Il serait plus judicieux de mettre tout le monde sur un pied d’égalité
: soit on peut tout télécharger, soit on ne peut rien télécharger. Car à ce compte là, partager
des films rares nuit aussi à leurs auteurs et/ou ayants droits6 : par exemple, quand des films
expérimentaux qui n’existent pas en DVD sont partagés, pourquoi pas se motiver à plusieurs
et organiser une séance en s’adressant directement aux distributeurs de cinéma
expérimental ? Ceux-ci sont d’ailleurs connus pour reverser une grosse partie des frais de
location aux cinéastes. Certes, cela coûtera un peu plus cher qu’un film en VOD, mais si on
a vraiment envie de voir ces films, on peut trouver la motivation et organiser quelque chose.
Vous aurez compris que, en se demandant toujours à qui l’on nuit dès lors qu’on
télécharge, c’est un coup à se taper la tête contre les murs. Mais c’est se poser les
mauvaises questions. Notre époque veut que, dans chaque situation donnée, nous
recherchions un profit possible et un manque à gagner. C’est l’exemple de l’ubérisation. Or,
nous voulons refuser ce fantasme du manque à gagner, mais aussi dire que le
téléchargement a apporté à l’ «industrie» ; peut-être pas celle qui produit des blockbusters
(ce serait naïf de dire que le téléchargement lui nuit…), mais à tous ces films indépendants
qui bien souvent ne trouvaient ni distributeurs ni éditeurs DVD dans d’autres pays que ceux
de leur lieu de fabrication. Le téléchargement a permis de démultiplier les discours entourant
certains films, parfois rares d’autres fois non. Or nous savons que sans ces discours, les
films auraient une durée de vie d’autant plus réduite. A une époque où certains sont
littéralement addicts à Netflix, où les films sortent par dizaine chaque mercredi, et où un film
en festival n’a qu’une durée de vie de deux ans maximum, il est peut-être intéressant de se
reposer la question du téléchargement comme un bienfait.

6
De même qu’il est impossible de fixer une frontière entre le mainstream et le non-mainstream,
comment fixer la «rareté» ? Le film est-il rare s’il existe en DVD ? Mais si ce DVD est épuisé ?
considéré comme une mauvaise édition (pour laquelle on aurait pas envie de payer) ? trop cher ?
Mais surtout, a-t-on vraiment envie de scruter le portefeuille de son voisin ?

Вам также может понравиться