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MINISTERE DE L'AGRICULTURE DE

L’ALIMENTATION, DE LA PECHE ET DES


AFFAIRES RURALES
_____________________________

École Nationale du Génie de l'Eau


et de l'Environnement
de Strasbourg

Promotion
Nom de l’étudiant : Fabien JEANJEAN
LOT

Autosurveillance des déversoirs d’orage de la


communauté de communes de Benfeld.
Utilisation de la modélisation 3D pour optimiser
leur instrumentation.

Stage réalisé du 03/01/2006 au 30/06/2006

Mémoire de fin d’études


présenté pour de l’obtention du diplôme d’ingénieur de l’ENGEES

SYSTEMES HYDRAULIQUES URBAINS MAITRE DE STAGE :


[ENGEES] M. le maître de conférence
JOSE VAZQUEZ
ADRESSE : 1, quai Koch - 67000 STRASBOURG
Téléphone : 03.88.24.82.82
Remerciements

En premier lieu je tiens à remercier M. José VAZQUEZ, maître de conférence à


l’ENGEES, mon maître de stage, pour son enthousiasme, ses conseils et sa disponibilité. Il a
su me communiquer sa passion de l’hydraulique et son envie d’avancer, c’est grâce à cela que
j’ai pu mener à bien les recherches qui m’ont été confiées.
Bien sûr je remercie également M. Antoine-Georges SADOWSKI, directeur du
laboratoire des Systèmes Hydrauliques Urbains, pour son accueil, ses conseils professionnels
et sa bonne humeur quotidienne.
Ensuite, j’adresse aussi mes remerciements à M. Gislain LIPEME KOUYI pour ses
conseils pratiques sur la modélisation et à M. Martin FISCHER pour son expérience
technique lors des mesures. Ils m’ont tout deux apporté leur savoir faire avec efficacité et
simplicité.
Enfin je remercie l’ensemble des membres du laboratoire SHU pour leur accueil, leur
collaboration et leur dynamisme qui m’ont permis de réaliser ce stage dans les meilleures
conditions possibles : un esprit d’équipe et d’efficacité.
Laboratoire Systèmes Hydrauliques Urbains – ENGEES

Résumé

Modélisation tridimensionnelle des déversoirs d’orage.


Instrumentation des déversoirs de Benfeld.

Dans le cadre de la mise en place de l’autosurveillance des réseaux d’assainissement,


cette étude s’intéresse à la modélisation tridimensionnelle des déversoirs d’orage à l’aide du
code de calcul CFD FLUENT. Elle a pour objectif d’appliquer la méthodologie de la
modélisation 3D en vue d’instrumenter les déversoirs d’orage de la communauté de
communes de Benfeld. Pour cela elle s’attache à comprendre le comportement
hydrodynamique des ouvrages et à établir leurs lois de déversements. Ces lois visent à donner
le débit déversé en fonction de hauteurs d’eau mesurées dans les déversoirs, à pouvoir ainsi
calculer le volume rejeté au milieu naturel et estimer la charge polluante.
Dans un premier temps nous avons rappelé le contexte réglementaire et expliqué le
choix des cinq ouvrages de l’étude notamment grâce à l’étude globale du réseau
d’assainissement de Benfeld.
Dans un second temps, nous avons rappelé le fonctionnement de la modélisation et
défini les paramètres de calage du modèle tridimensionnel notamment en ce qui concerne : la
géométrie et le maillage des ouvrages, l’étude des conditions aux limites et initiales.
Enfin, nous avons appliqué la méthodologie précédemment établie aux cinq déversoirs
de Benfeld. L’objectif est de montrer, à travers ces cinq cas, comment utiliser la modélisation
3D pour instrumenter des déversoirs aux géométries complexes. Les simulations ont fourni,
pour chaque déversoir, un profil de la surface libre au niveau des déversements, une
estimation des champs de vitesse ainsi qu’une prévision de l’évolution des débits déversés le
long de la crête déversante. Ces résultats ont permis d’établir les lois de déversement des
ouvrages visant à répondre aux obligations réglementaires. Une campagne de mesures de
débit a été programmée pour la validation de ces lois.

Mots clés : déversoir d’orage, hydrodynamique, instrumentation, modélisation 3D.

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 2


Laboratoire Systèmes Hydrauliques Urbains – ENGEES

Abstract

Three-dimensional modeling of combined sewer overflow.


Instrumentation of Benfeld CSO.

Concerning the installation of the self-monitoring in sewage networks, this study deals
with three-dimensional modelling of combined sewer overflow using the CFD FLUENT
software. The aim is to apply the methodology of 3D modeling in order to instrument Benfeld
CSO. So we will try to understand the hydrodynamic behavior of the work and to establish the
overflow laws. These laws aim to give the overflow rate according to heights of water
measured along the CSO, and thus to be able to assess the pollution rejected in the natural
environment.
First of all we pointed out the lawful context and explained the choice of the five
combined sewer overflow of the study in particular thanks to the general study of Benfeld
sewage network.
Secondly we defined the parameters of calibration for the three-dimensional model in
particular with regard to: geometry and grid of the works, the study of the initial and boundary
conditions.
Finally, we applied methodology previously established to five studies of CSO located
to the sites of Benfeld. Through these five cases, the objective is to show how to use this
three-dimensional model to instrument CSO with complex geometry. For each CSO, these
simulations provided a profile of the free surface, an estimate of the velocity fields and an
estimate of the evolution of the overflow rate along the overflow crest. These results made it
possible to establish the overflow laws for each work aiming at answering the lawful
obligations. A series of measurements of flow was planned for the validation of these laws.

Key words : Combined Sewer Overflow, hydrodynamic, instrumentation, 3D modeling.

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 3


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Sommaire

1. CONTEXTE ET OBJECTIFS DE L’ETUDE..................................................... 11

1.1. CADRE DE L’ETUDE ...................................................................................... 12

1.2. RETOUR SUR LA REGLEMENTATION : AUTOSURVEILLANCE ...... 13


1.2.1. RAPPEL DU CONTEXTE ....................................................................................... 13
1.2.2. PRINCIPE DE L’AUTOSURVEILLANCE.................................................................. 13
1.2.3. CAS DES OUVRAGES DE COLLECTE DE L’ETUDE ................................................. 14
1.2.3.1. Rappel sur les déversoirs d’orage............................................................ 14
1.2.3.2. L’autosurveillance sur ces ouvrages........................................................ 14
1.2.4. RESPONSABILITES ET DELAIS DE MISE EN PLACE ............................................... 15
1.3. CONVENTION ET OBJECTIFS DE L’ETUDE ........................................... 16
1.3.1. CONVENTION ENTRE L’ENGEES ET BENFELD .................................................. 16
1.3.2. OBJECTIFS DE L’ETUDE ...................................................................................... 17
2. PRESENTATION DU SITE ET DES DEVERSOIRS ....................................... 18

2.1. PRESENTATION DU RESEAU D’ASSAINISSEMENT.............................. 19


2.1.1. DESCRIPTION DE L’ASSAINISSEMENT DE LA ZONE D’ETUDE ............................... 19
2.1.2. RETOUR SUR LA REGLEMENTATION POUR LES DIFFERENTS DO RECENSES ........ 19
2.1.3. CHOIX DES 5 OUVRAGES DE L’ETUDE, PRINCIPE DE MESURE ............................. 20
2.1.3.1. Mesure du débit dans le canal de décharge............................................. 21
2.1.3.2. Mesure du débit à l’amont et à l’aval du déversoir ................................. 21
2.1.3.3. Mesure de la lame déversante sur le déversoir........................................ 22
2.1.3.4. Nombre d’ultrasons à utiliser .................................................................. 22
2.1.3.5. Bilan ......................................................................................................... 23
2.2. GEOMETRIE DES 5 DO .................................................................................. 24
2.2.1. DO SAND .......................................................................................................... 24
2.2.2. DO HUTTENHEIM .............................................................................................. 25
2.2.3. DO BASSIN ....................................................................................................... 26
2.2.4. DO 17 ............................................................................................................... 26
2.2.5. DO 181 ............................................................................................................. 28
3. MODELISATION 3D DES 5 DEVERSOIRS ..................................................... 30

3.1. PRESENTATION DE LA MODELISATION ET DE SON


FONCTIONNEMENT........................................................................................................... 31
3.1.1. FONCTIONNEMENT DU LOGICIEL FLUENT .......................................................... 31
3.1.2. L’IMPORTANCE DU MAILLAGE ........................................................................... 33
3.1.3. L’IMPORTANCE DES CONDITIONS AUX LIMITES ET INITIALES ............................. 34
3.1.3.1. Conditions initiales .................................................................................. 34
3.1.3.2. Conditions aux limites.............................................................................. 35
3.1.3.3. Paramètres du calcul ............................................................................... 36
3.2. MODELISATION DES DEVERSOIRS .......................................................... 38
3.2.1. DO SAND (METHODOLOGIE VALABLE POUR LES 5 DO) .................................... 38

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 4


Laboratoire Systèmes Hydrauliques Urbains – ENGEES

3.2.1.1. Maillage ................................................................................................... 38


3.2.1.2. Conditions aux limites.............................................................................. 39
3.2.1.3. Résultats des simulations ......................................................................... 41
3.2.2. DO HUTTENHEIM .............................................................................................. 42
3.2.2.1. Maillage ................................................................................................... 42
3.2.2.2. Conditions aux limites.............................................................................. 42
3.2.2.3. Résultats des simulations ......................................................................... 43
3.2.3. DO BASSIN ....................................................................................................... 43
3.2.3.1. Maillage ................................................................................................... 43
3.2.3.2. Conditions aux limites.............................................................................. 44
3.2.3.3. Simulations ............................................................................................... 44
3.2.4. DO 17 ET 181 ................................................................................................... 45
3.2.4.1. Maillage ................................................................................................... 45
3.2.4.2. Conditions initiales .................................................................................. 45
3.2.4.3. Simulations ............................................................................................... 46
3.2.5. SIMULATIONS D’UNE MONTE DES EAUX DANS LE MILIEU NATUREL ................... 47
4. RESULTATS DE L’ETUDE : LOIS DE DEVERSEMENT ET
INSTRUMENTATION DES DEVERSOIRS...................................................................... 48

4.1 INSTRUMENTATIONS DES DEVERSOIRS ....................................................... 49


4.1.1. DISPOSITIF DE MESURE ...................................................................................... 49
4.1.2. PRINCIPE DE MESURE ......................................................................................... 49
4.1.3. CONTRAINTES ET LIMITES ................................................................................. 50
4.1.4. POSITIONNEMENT .............................................................................................. 51
4.2. OBTENTION DES LOIS DE DEVERSEMENT............................................ 52
4.2.1. DO SAND .......................................................................................................... 52
4.2.2. DO HUTTENHEIM .............................................................................................. 54
4.2.3. DO BASSIN ....................................................................................................... 55
4.2.4. DO 17 ............................................................................................................... 57
4.2.5. DO 181 ............................................................................................................. 58
4.3. EXPLICATION ET ANALYSE DES LOIS OBTENUES ............................. 59

ANNEXES ........................................................................................................................ 66

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 5


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Liste des abréviations et symboles

1D Une dimension
3D Trois dimensions
DBO5 Demande biologique en oxygène à 5 jours
DCO Demande chimique en oxygème
MES Matières en suspension
DEA Diplôme d’études approfondies
DO Déversoir d’orage
ENGEES Ecole Nationale du Génie de l’Eau et de l’Environnement de Strasbourg
FNDAE Fonds National de Développement de l’Adduction d’Eau
SHU Systèmes Hydrauliques Urbains
STEP Station d’épuration
ULP Université Louis Pasteur
Ks Coefficient de rugosité de Strickler
Qts Débit de temps sec
Qamont Débit mesuré dans le canal d’entrée (m3/h)
Qconservé Débit mesuré dans le canal aval conservé (m3/h)
Qdéversé Débit mesuré dans le canal aval déversé (m3/h)
CAL Conditions aux limites
CI Conditions initiales
Iam Pente de la conduite amont
Iav Pente de la conduite aval
L/D Longueur de crête/ Diamètre de la conduite amont

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Liste des tableaux

Tableau 1 : Mesures de surveillance____________________________________________ 15


Tableau 2 : Localisation et dénomination des 5 déversoirs de l’étude__________________ 16
Tableau 3: Différentes phases de l’étude complète ________________________________ 16
Tableau 4 : Répartition des habitants et abonnés__________________________________ 19
Tableau 5 : Recensement des DO et charges polluantes ____________________________ 20
Tableau 6: Les 7 déversoirs soumis à estimation __________________________________ 20
Tableau 7 : Synthèse des DO pouvant être instrumentés ____________________________ 21
Tableau 8 : Bilan des caractéristiques géométriques des 5 déversoirs _________________ 29
Tableau 9 : Méthode de mesure des pentes des conduites ___________________________ 39
Tableau 10 : Bilan des caractéristiques des conduites, ( Dh, v et I demandés par Fluent) __ 40
Tableau 11 : Gamme de débits amonts simulés ___________________________________ 40
Tableau 12 : résultats des débits simulés, pourcentage d’erreur final DO Sand __________ 41
Tableau 13 : Bilan des conditions aux limites pour le DO Huttenheim ________________ 42
Tableau 14 : Gamme de débits amonts simulés (DO Hutteheim) ______________________ 43
Tableau 15 : Bilan des conditions aux limites pour le DO Bassin ____________________ 44
Tableau 16 : Gamme de débits amonts simulés (DO Bassin) _________________________ 44
Tableau 17: Bilan des conditions aux limites pour le DO 17 ________________________ 45
Tableau 18: Bilan des conditions aux limites pour le DO 181 _______________________ 45
Tableau 19 : Gamme de débits amonts simulés (DO 17) ____________________________ 46
Tableau 20 : Gamme de débits amonts simulés (DO 181) ___________________________ 46
Tableau 21 : Résultats des simulations pour le DO Sand (Qdev = f (h1,h2)) ____________ 53
Tableau 22: Résultats des simulations pour le DO Huttenheim (Qdev = f (h1,h2))________ 55
Tableau 23: Résultats des simulations pour le DO Bassin (Qdev = f (h1,h2,h3)) _________ 56
Tableau 24 : Résultats des simulations pour le DO 17 (Qdev = f (h1,h2,h3)) ____________ 57
Tableau 25 : Résultats des simulations pour le DO 181 (Qdev = f (h1,h2)) _____________ 59
Tableau 26 : Extrait du calcul solveur sous Excel pour l’obtention de la loi de déversement 60
Tableau 27 : Erreurs commises avec une pure loi de seuil aux puissances 3/2 ___________ 60

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 7


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Liste des figures

Figure 1 : Plan de la communauté de commune de Benfeld, avec les DO de l’étude ______ 12


Figure 2 : Fonctionnement d’un déversoir d’orage ________________________________ 14
Figure 3 : Emplacements et méthodes de la mesure ________________________________ 21
Figure 4 : Dispositif expérimental sur pilote _____________________________________ 22
Figure 5 : Position d’un ressaut dans le déversoir_________________________________ 22
Figure 6: Fonctionnement global du réseau et des 5 DO____________________________ 23
Figure 7 : Plan Autocad et chambre de déverse du DO Sand ________________________ 24
Figure 8 : Photo DO Sand (2005) portion aval ___________________________________ 24
Figure 9 : représentation du double déversement du Do Sand________________________ 25
Figure 10 : Plan Autocad et chambre de déverse du DO Huttenheim __________________ 25
Figure 11 : Fonctionnement du DO Huttenheim __________________________________ 25
Figure 12 : Plan Autocad et chambre de déverse du DO Bassin ______________________ 26
Figure 13 : Fonctionnement du DO Bassin et photo de la conduite aval rectangulaire ____ 26
Figure 14 : Plan Autocad et chambre de déverse du DO 17 _________________________ 27
Figure 15 : Fonctionnement du DO 17__________________________________________ 27
Figure 16 : Photos de la partie amont du DO 17 (à gauche) et de la partie aval (à droite) _ 27
Figure 17 : Plan Autocad et chambre de déverse du DO Sand _______________________ 28
Figure 18 : Fonctionnement du DO 181_________________________________________ 28
Figure 19 : Exemple de plan utilisé, réseau d’assainissement de Sand _________________ 29
Figure 20 : Principe de résolution de Fluent _____________________________________ 32
Figure 21 : Schéma récapitulatif du fonctionnement de la modélisation ________________ 33
Figure 22 : Schéma d’un maillage non structuré __________________________________ 34
Figure 23 : Niveau d’eau initialement fixé à la hauteur de seuil ______________________ 35
Figure 24 : Aperçu des 3 principales conditions aux limites utilisées __________________ 35
Figure 25 : Informations assimilées sur le maillage par Fluent_______________________ 36
Figure 26: Récapitulatif des principales étapes de calage sous Fluent _________________ 37
Figure 27 : maillage du Do Sand ______________________________________________ 38
Figure 28 : Qualité d’un maillage, exemple sur le DO Sand _________________________ 38
Figure 29 : Données demandées par Fluent______________________________________ 39
Figure 30 : Utilisation d’HSL pour obtenir les caractéristiques géométriques des conduites 39
Figure 31 : HSL hydraulique sur une conduite DN 900 _____________________________ 40
Figure 32 : Contrôle et évolution des résidus_____________________________________ 41
Figure 33 : Surface libre et lignes de courant dans le DO Sand ______________________ 41
Figure 34 : Vortex et remous créés par la double crête _____________________________ 41
Figure 35 : Maillages du DO Huttenheim _______________________________________ 42
Figure 36 : Surface libre dans le Do Huttenheim coloré en fonction de la hauteur d’eau __ 43
Figure 37 : Lignes de champ et caractéristiques de l’écoulement (DO Huttenheim) ______ 43
Figure 38 : Maillage du DO Bassin ____________________________________________ 44
Figure 39 : Ligne de courant dans le DO Bassin __________________________________ 44
Figure 40 : Maillage des DO 17 et 181 qui se suivent ______________________________ 45
Figure 41 : Surface libre du DO 17 ____________________________________________ 46
Figure 42 : Ligne de courant classique dans le DO 181 rectiligne ____________________ 47
Figure 43 : Dispositif de mesure de débit avec les sondes ultrasons __________________ 49
Figure 44: Schéma de l’installation d’un capteur dans un DO _______________________ 50
Figure 45 : Zone morte et résolution du capteur ultrason ___________________________ 50
Figure 46 : Schéma de la mise en place du dispositif réfléchissant ____________________ 51

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 8


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Figure 47 : Photo de sondes ultrasons sur leur rail de guidage (Sélestat) ______________ 51
Figure 48 : Surface virtuelle pour afficher la ligne d’eau à l’aplomb des capteurs _______ 52
Figure 49 : résultats des 6 simulations dans le DO Sand____________________________ 53
Figure 50 : Les 6 niveaux d’eau simulés dans le DO Huttenheim _____________________ 54
Figure 51: Lignes d’eau Do Huttenheim aggrandies _______________________________ 55
Figure 52 : Variation de la ligne d’eau(DO Bassin) _______________________________ 55
Figure 53 : Les 6 niveaux d’eau simulés dans le DO Bassin _________________________ 56
Figure 54 : Les 6 niveaux d’eau simulés dans le DO 17 ____________________________ 57
Figure 55 : Variations de la ligne d’eau (DO 17) _________________________________ 57
Figure 56 : Les 6 niveaux d’eau simulés dans le DO 181 ___________________________ 58

Liste des annexes

Annexe 1 : Contexte réglementaire p65

Annexe 2 : Convention de l’étude p71

Annexe 3 : Comptes-rendus des visites pour les 5 DO p74

Annexe 4 : La précision des capteurs p79

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 9


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Introduction

Les déversoirs d’orage sont bien souvent le lien direct entre le réseau d’assainissement
et le milieu naturel. En effet ils assurent la régulation hydraulique des effluents unitaires dans
le réseau d’assainissement en temps de pluie ainsi que le partage des débits restant dans le
réseau et ceux devant être évacués. Ils constituent en quelque sorte la « soupape de sécurité »
en amont généralement d’une station de traitement des eaux usées. La compréhension de ces
ouvrages est donc primordiale pour pouvoir protéger le milieu naturel et contrôler les débits
dans le réseau.
Or, ces ouvrages ont souvent une géométrie et un fonctionnement complexes. En effet,
au delà des divers dysfonctionnements possibles, le comportement hydrodynamique d’un
déversoir d’orage est caractérisé par un régime turbulent et un écoulement clairement
tridimensionnel à surface libre et/ou en charge ce qui rend l’hydraulique de ces ouvrages
particulièrement compliquée.
Pour faire un état des lieux des diverses contaminations du milieu naturel, la loi sur
l’eau du 3 janvier 1992 a introduit la prise en compte des pollutions produites et rejetées par
les systèmes d’assainissement. Dans le cadre de l’autosurveillance des ouvrages de collecte
prévue à cet effet, il devient indispensable de maîtriser le comportement hydraulique des
déversoirs d’orage et de pouvoir mesurer ou évaluer les débits, volumes et flux de pollution
rejetés à leur niveau.
La communauté de communes de Benfeld doit donc, dans ce cadre, instrumenter ses
déversoirs, et la complexité de ces derniers va nous demander l’appui de la modélisation tri-
dimensionnelle pour mieux appréhender les phénomènes hydrauliques qui y règnent.
Cette étude a pour objectif de cerner le comportement hydrodynamique de 5
déversoirs complexes de la communauté de communes de Benfeld en utilisant la modélisation
3D à l’aide du code de calcul CFD FLUENT®. Les simulations permettront d’établir une loi
de fonctionnement pour chaque déversoir donnant le débit déversé en fonction de la hauteur
d’eau dans l’ouvrage. Nous utiliserons le guide technique réalisé par le SHU pour mener à
bien cette étude, garantir l’instrumentation pertinente des cinq déversoirs étudiés et fournir les
lois de déversement qui permettront le contrôle des rejets vers le milieu naturel en temps de
pluie.
Après avoir rappelé rapidement, dans une première partie, le contexte et les objectifs
de ce projet, nous aborderons dans une second partie les caractéristiques du site étudié et de
ses déversoirs. La troisième partie détaille tous les aspects de la modélisation 3D avant la
présentation des résultats obtenus et des lois de fonctionnement dans la dernière partie.

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 10


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1. Contexte et objectifs de l’étude

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 11


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1.1. Cadre de l’étude

La communauté de communes de Benfeld est située au nord de l'Alsace Centrale, elle


rassemble 11 communes autour de son chef-lieu de canton, Benfeld. Avec 15 176 habitants et
une superficie de 96 km2, sa densité est assez importante (158 habitants/km2), mais reste
néanmoins inférieure à la moyenne alsacienne. Sa progression démographique a été forte ces
dernières années. Elle se doit aujourd’hui de satisfaire aux prescriptions de l’arrêté du 22
décembre 1994 sur lequel nous reviendrons, notamment en matière d’autosurveillance, qui
impose dans un délai de deux ans la mise en place de dispositifs de mesures des débits
déversés par les déversoirs dont la charge brute de pollution organique excède 600 kg/jour.
Cinq ouvrages sont concernés par ces mesures dans la communauté de communes :

Figure 1 : Plan de la communauté de commune de Benfeld, avec les DO de l’étude

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 12


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La communauté de communes de Benfeld a donc initié une démarche qui vise à


instrumenter ces cinq déversoirs d’orage. Cette démarche entre dans le champ des
thématiques de recherche du laboratoire « Systèmes Hydrauliques Urbains »de l’ENGEES,
plus particulièrement en ce qui concerne l’hydraulique des réseaux, la modélisation et la
métrologie. La collectivité a donc confié à l’ENGEES, et plus particulièrement au laboratoire
« Systèmes Hydrauliques Urbains », une mission d’études et de recherches destinée à appuyer
la démarche d’instrumentation mise en œuvre.

1.2. Retour sur la réglementation : autosurveillance

Vous trouverez en annexe 1 une présentation complète de la réglementation sur


l’autosurveillance des ouvrages de collectes.

1.2.1. Rappel du contexte

Avant la promulgation de la loi n° 92-3 du 3 janvier 1992 dite « loi sur l’eau », le
dispositif législatif existant dans le domaine de l’eau est constitué par une accumulation de
textes, datant de 1898 à 1973, limités dans leur objet (écoulement, qualité, nature,…) et dans
l’espace (cours d’eau domaniaux, non domaniaux, sources, eaux souterraines,…).
Cependant, ce manque d’organisation a été partiellement compensé par des textes,
circulaires, instructions, fixant des règles de bonnes pratiques dans la mise en œuvre de
l’assainissement (Instruction technique du Ministère de l’Intérieur n°77-284 du 22 juin 1977
dite « IT 77 », Circulaire du Ministère de la santé du 10 juin 1976 relatif à l’assainissement
des agglomérations et à la protection sanitaire des milieux récepteurs, …).
Progressivement, on assiste à une prise de conscience de la pollution apportée par les
rejets urbains de temps de pluie. En ce sens, le conseil des communautés européennes a édicté
la Directive 91/271/CEE du 21 mai 1991 relative au traitement des eaux urbaines résiduaires.
L’article 2 de la directive du 21 mai 1991 définit les eaux urbaines résiduaires comme les
eaux ménagères usées ou le mélange des eaux ménagères usées avec des eaux industrielles
usées et/ou des eaux de ruissellement. Cette directive impose de traiter les eaux résiduaires
pour autant qu’elles soient rassemblées dans un réseau de collecte. Par ailleurs, elle n’admet
les déversements qu’en cas de circonstances exceptionnelles et de coûts excessifs. Elle
autorise les États membres à prendre des mesures pour limiter la pollution résultant des pluies
d’orage fondées sur la dilution par rapport au débit de temps sec ou à accepter un certain
nombre de surverse chaque année.

1.2.2. Principe de l’autosurveillance

Cette directive a été traduite en droit français à travers le décret du 3 juin 1994. En
particulier, l’arrêté du 22 décembre 1994 relatif à la surveillance des ouvrages de collecte et
de traitement des eaux usées impose de façon très précise à la collectivité les actions à mettre
en œuvre pour assurer le contrôle du respect de ses obligations réglementaires. Cette
démarche, au-delà de son caractère obligatoire, s’inscrit dans une démarche qualité visant
pour l’exploitant à vérifier, en continu, l’adéquation entre les objectifs fixés et les résultats
obtenus. Elle doit également permettre, par la responsabilisation des intéressés, de limiter les
contrôles directs de la police de l’eau, et de disposer de données sur le fonctionnement des
systèmes d’assainissement.

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 13


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1.2.3. Cas des ouvrages de collecte de l’étude

1.2.3.1. Rappel sur les déversoirs d’orage

Un déversoir d’orage est un ouvrage de collecte permettant le rejet direct d’une partie
de l’effluent vers le milieu naturel ou un ouvrage de rétention provisoire type bassin d’orage,
dès que le débit dépasse un débit de référence. Ils sont généralement installés sur les réseaux
de type unitaires afin de limiter les apports au réseau aval, particulièrement à la station
d’épuration. Voici un schéma simplifié montrant le fonctionnement d’un déversoir d’orage
classique :

Figure 2 : Fonctionnement d’un déversoir d’orage

1.2.3.2. L’autosurveillance sur ces ouvrages

L’arrêté du 22 décembre 1994 stipule que : « L’exploitant réalise la surveillance des


rejets des déversoirs d'orage et dérivations éventuelles situés sur un tronçon destiné à collecter
une charge brute de pollution organique par temps sec supérieure à 600 kg par jour. Il réalise
sur ces installations la mesure en continu du débit et estime la charge polluante (MES, DCO)
déversée par temps de pluie.
Les déversoirs d'orage et dérivations éventuelles situés sur un tronçon destiné à
collecter une charge brute de pollution organique par temps sec comprise entre 120 et 600 kg
par jour font l'objet d'une surveillance permettant d'estimer les périodes de déversement et les
débits rejetés ».
La "charge brute de pollution organique" est définie conformément au décret n° 94-
469 du 3 juin 1994 de la manière suivante : « c’est le poids d'oxygène correspondant à la
demande biochimique en oxygène sur cinq jours (DBO5) calculé sur la base de la charge
journalière moyenne de la semaine au cours de laquelle est produit la plus forte charge de
substances polluantes dans l'année. »
A noter que la loi vient d’être modifiée en mai 2006 mais que notre étude reste fondée
sur les lois existantes au moment où nous l’avons débutée (cf annexe 1)
Les citations ci-dessus sont extraites des TEXTES REGLEMENTAIRES [20] (cf biblio)

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 14


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Nous pouvons récapituler l’ensemble de ces mesures de la manière suivante :

120 < DBO5 < 600 kg/jour DBO5 > 600 kg/jour

Réglementation sur Estimation des périodes de


Mesure en continu
les débits déversement et des débits rejetés

Réglementation sur Estimation de la charge


les charges Néant polluante (MES, DCO) déversée
polluantes par temps de pluie
Tableau 1 : Mesures de surveillance

1.2.4. Responsabilités et délais de mise en place

La responsabilité de la mise en œuvre des obligations de surveillance incombe à la


collectivité. Cependant, elle est souvent transférée à l’exploitant des ouvrages de collecte ou
de traitement.
L’arrêté du 22 décembre 1994 sur la surveillance des systèmes d’assainissement
précise à l’article 1.III : « les communes ou, le cas échéant, leurs groupements sont
responsables de l’application des prescriptions du présent arrêté. Elles peuvent confier ces
responsabilités à un concessionnaire ou à un mandataire, au sens de la loi n°85-704 du 12
juillet 1985, pour ce qui concerne la construction ou la reconstruction totale ou partielle, des
ouvrages, et à un délégataire, au sens de la loi n°93-122 du 29 janvier 1993, pour ce qui
concerne leur exploitation ».
Cependant la collectivité conserve sa responsabilité d’autorité délégante, qui consiste à
vérifier que les obligations sont bien remplies par son délégataire, et à mettre en œuvre les
sanctions prévues contractuellement.
D’après le rapport de fin d’étude de CHOMAT Carine « Mise en place de l’autosurveillance
des systèmes de collecte… » paru en 2004 [3], le second arrêté du 22 décembre 1994 définit, pour
les systèmes d’assainissement recevant un flux journalier supérieur à 120 kg de matière
organique (soit 2 000 Équivalents Habitants), les délais de mise en œuvre du programme
d’autosurveillance des ouvrages de collecte et de traitement des eaux usées. Pour ces
systèmes, la date limite de mise en conformité des installations était le 10 février 2000.
En ce qui concerne les systèmes d’assainissement de moins de 2 000 EH, la mise en
place de l’autosurveillance est obligatoire depuis le 9 août 1996 pour les systèmes réalisés
après cette date, et à compter du 31 décembre 2005 pour les autres (arrêté du 21 juin 1996).

Résumons cette partie réglementaire :

• D’une part la Communauté de Commune de Benfeld doit appliquer dès maintenant les
mesures récapitulées dans le tableau 1.
• D’autre part, elle a la possibilité de déléguer l’étude et l’instrumentation des ouvrages
concernés à l’exploitant par exemple mais garde sa responsabilité de maître d’œuvre.

Ainsi cinq déversoirs d’orage de la Communauté de Commune de Benfeld sont soumis


à ces mesures et doivent être instrumentés. Voyons maintenant ce qu’attend la Communauté
de Communes de l’ENGEES et du laboratoire SHU pour cette instrumentation.

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 15


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1.3. Convention et objectifs de l’étude

1.3.1. Convention entre l’ENGEES et Benfeld

La convention figure dans son ensemble en annexe 2.

Elle reprend dans ces objectifs généraux le contexte de l’étude, qui rentre dans le cadre
réglementaire de l’autosurveillance du réseau d’assainissement de la collectivité et qui vise à
déterminer les débits rejetés dans le milieu naturel.
Rappelons ainsi les objectifs recherchés par la Communauté de Communes :
• L’instrumentation des cinq déversoirs principaux,
• La détermination des volumes déversés.

L’étude porte sur mise en place de l’autosurveillance des cinq déversoirs suivants :

Commune Site
SAND Rue du Général Leclerc(DO Sand)
Rond point (DO17)
BENFELD Rue du Faubourg du Rhin (DO181)
Bassin de pollution(DO Bassin)
HUTTENHEIM Rue du travail(DO Huttenheim)
Tableau 2 : Localisation et dénomination des 5 déversoirs de l’étude

L’étude entière est divisée en cinq phases :

Données géométriques du site : pente (amont, aval, déversé),


Recensement des hauteur, largeur, …
données
Phase 1 Données sur les capteurs
géométriques en vue
d'une modélisation Proposition d'instrumentation du site et préconisations
particulières (marquage sur site des emplacements de capteur)
Avis installation Vérification de l'installation après pose des capteurs
Phase 2
validation Mise à zéro du capteur par rapport à la crête déversante
Modélisation 1D et 3D des déversoirs
Phase 3 Loi de débit Création d'une fonction pour la détermination du débit en
fonction des hauteurs d'eau mesurées
Assistance Tests de cohérence des lois de fonctionnement sur site,
Phase 4
Qualification éventuellement modification de la pose des capteurs + phase 3
Expertise des Mise en place d'un protocole de validation des mesures en
Phase 5
données brutes continu
Tableau 3: Différentes phases de l’étude complète

Le groupe de suivi de l’étude est constitué de la communauté de communes de


Benfeld, la DDAF, l’Agence de l’Eau, La Lyonnaise des Eaux, exploitant du réseau de
Benfeld et le laboratoire Systèmes Hydrauliques Urbains de l’ENGEES.

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 16


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1.3.2. Objectifs de l’étude

Nous allons commencer par reprendre les phases du projet pour dégager les objectifs
de l’étude :

Le but de cette étude est donc de répondre aux attentes de la communauté de


communes de Benfeld en fournissant les lois de déversement de chacun des ouvrages
concernés. Or quatre des cinq déversoirs sont de forme circulaire ou tout au moins curviligne,
ce qui implique un comportement hydraulique complexe au sein de la chambre de surverse.
Les capteurs vont devoir mesurer les hauteurs d’eau dans les déversoirs et pour connaître
l’évolution de la surface libre dans de tels ouvrages, l’utilisation de la modélisation
tridimensionnelle se révèle indispensable et conforte le rôle de conseil d’une structure comme
le SHU qui peut fournir de telles modélisations de pointe.
Tout d’abord nous allons étudier le fonctionnement des ouvrages et du réseau alentour
afin de comprendre les enjeux et les contraintes de l’étude.
Ensuite nous allons étudier avec précision la géométrie des ouvrages concernés. Pour
cela nous allons commencer par effectuer des relevés dans le réseau de Benfeld et ses
environs. Les mesures faites seront retracées et mises en forme sur des plans Autocad précis
en vue de l’élaboration du modèle tridimensionnel.
Nous pourrons alors commencer la modélisation, premièrement sur le logiciel Gambit
afin de définir la géométrie 3D des ouvrages puis sous Fluent où nous simulerons différents
débits à travers les déversoirs pour en tirer l’évolution de la ligne d’eau, le placement des
capteurs et les lois de déversement du type :

Q déversé = a1.h1b1 + a2.h2b2 + a3.h3b3


Où est h la lame d’eau sur le déversoir.

Cette loi est validée dans la thèse de LIPEME KOUYI Gislain « Expérimentations et
modélisations 3D de l’hydrodynamique … » parue en 2004 [14].

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2. Présentation du site et des


déversoirs

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2.1. Présentation du réseau d’assainissement


2.1.1. Description de l’assainissement de la zone d’étude

La communauté de communes de Benfeld est donc composée de 11 communes dont


l’assainissement est essentiellement de type collectif et unitaire.

Tableau 4 : Répartition des habitants et abonnés

D’après l’étude d’avant projet de la DDAF 67 « Auto surveillance des déversoirs d’orage,
Études d’Avant Projet » paru en 2005 [5], les réseaux aboutissent à la station d’épuration
intercommunale située sur la commune de Herbsheim et qui rejette les effluents épurés dans
le cours d’eau Ill. Une étude diagnostic du système d’assainissement a été menée en 1993, le
traitement est du type boues activées en aération prolongée depuis la mise en service en 1990.

2.1.2. Retour sur la réglementation pour les différents DO recensés

Ce qui suit est issu de l’avant projet de la DDAF de 2005 [5] cité ci-dessus.
La Lyonnaise des Eaux qui exploite le réseau a recensé en 2001 le nombre de 43 DO
sur l’ensemble du réseau de la collectivité de communes de Benfeld. Sur ces 43 déversoirs
d’orage, seuls 7 ont une pollution collectée théorique de temps sec supérieure à 120 kg DBO5
par jour, il n’y a donc pas d’obligation réglementaire de réaliser une estimation des charges
polluantes rejetées dans le milieu naturel (cf partie précédente). L’obligation porte
uniquement sur une estimation des périodes de déversement et des débits rejetés.

La répartition des déversoirs d’orage par commune est la suivante :

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Tableau 5 : Recensement des DO et charges polluantes

Les 7 déversoirs ayant un flux polluant amont collecté supérieur à 120 kg de DBO par
jour sont repris dans le tableau suivant :

Tableau 6: Les 7 déversoirs soumis à estimation

2.1.3. Choix des 5 ouvrages de l’étude, principe de mesure

Les 7 déversoirs précédemment identifiés comme devant être équipés en


autosurveillance ont fait l’objet d’une visite systématique avec les personnels compétents de
la Lyonnaise des Eaux (exploitant du réseau) et des ingénieurs de l’ENGEES spécialisés dans
ce domaine. Ces visites ont permis d’établir de manière contradictoire, compte tenu des
spécificités propres à chaque ouvrage, les points suivant :

• Le mode de fonctionnement des ouvrages ;


• La possibilité ou non d’équiper l’ouvrage pour un coût économiquement acceptable et
avec une fiabilité suffisante des résultats ;
• Choisir le matériel le mieux adapté et son implantation.

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 20


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Les fiches jointes en annexe 3 donnent la synthèse des résultats des ces investigations
pour chaque ouvrage. Nous pouvons résumer ces dernières dans le tableau suivant :

Tableau 7 : Synthèse des DO pouvant être instrumentés

En effet, d’après VAZQUEZ José « guide technique sur l’intrumentation des DO » paru en
2006 [6] : dans le but d’évaluer le débit déversé, l’instrumentation d’un déversoir d’orage peut
être réalisée suivant le principe de la figure suivante :
Q rejeté au milieu
naturel
La mesure du débit dans le
Débit
canal de décharge, Déversé
La mesure du débit à Déversoir Mesure dans canal de décharge
l’amont et à l’aval du Mesure du débit à l’amont et à l’aval
Mesure sur l’ouvrage de déversement
déversoir,
La mesure de la lame Débit Débit
amont aval
déversante sur le déversoir.
Figure 3 : Emplacements et méthodes de la mesure

2.1.3.1. Mesure du débit dans le canal de décharge

Cette approche permet de limiter les points de mesure à installer. Dans certains cas, on
peut regrouper les rejets de plusieurs déversoirs. Du point de vue de l’exploitation, le système
est accessible par temps sec, mais ne fournit pas de mesure pendant cette période. Ceci peut
causer quelques difficultés pour vérifier le bon fonctionnement du capteur (dérive,
encrassement, …). La mise en place d’un capteur de vitesse nécessite une conduite de
décharge suffisamment longue pour garantir un écoulement canalisé unidimensionnel. De
plus, le risque d’influence aval du milieu récepteur n’est pas négligeable. La conséquence
directe est une chute des vitesses et surtout une stagnation de l’eau qui limite l’efficacité des
capteurs à effet doppler compte tenu de leur gamme de vitesse.

2.1.3.2. Mesure du débit à l’amont et à l’aval du déversoir

Cette méthode consiste à mesurer le débit à l’amont et à l’aval du déversoir. Le débit


déversé est alors obtenu par différence. La méthode est applicable à tous les types de
déversoirs, et en particulier à ceux dont les caractéristiques géométriques sont telles qu’une
loi hydraulique n’est pas connue ou peu fiable. Par temps sec, un doublement de la mesure

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 21


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permet une vérification du fonctionnement du dispositif d’instrumentation. Cependant, cette


méthode présente l’inconvénient de doubler les frais d’équipement et d’augmenter
l’incertitude sur la mesure du volume déversé. Dans le cas où le déversoir présente plusieurs
entrées et sorties, ce type d’instrumentation n’est plus pertinent.

2.1.3.3. Mesure de la lame déversante sur le déversoir

Le principe de cette méthode


est de mesurer la lame déversante et de
calculer le débit déversé par
l’intermédiaire d’une loi de type
« seuil ». La Figure 4 montre le
dispositif de mesure qui a été testé en
laboratoire. Les sondes à ultrasons
aériennes sont placées au dessus du
temps sec dans le déversoir. L’intérêt
est double : pouvoir suivre les mesures
fournies par les capteurs en
permanence et s’éloigner de la crête
déversante pour ne pas être dans le
zone de déversement, là où la courbure
de la surface libre est importante. Figure 4 : Dispositif expérimental sur pilote

2.1.3.4. Nombre d’ultrasons à utiliser

Sur l’ensemble des déversoirs latéraux testés sur le pilote d’Obernai, on a pu observer
les différentes formes de la ligne d’eau en fonction du débit et des configurations de pentes
[M. Buyer, 2001]. En régime fluvial, la ligne d’eau varie principalement au début ou à la fin
de la crête. Le tirant d’eau est souvent constant au milieu du déversoir. En régime torrentiel, la
ligne d’eau varie principalement au début de la crête. En régime transcritique, lorsqu’un
ressaut apparaît, le tirant d’eau est fortement perturbé. Le ressaut peut avoir lieu dans la
conduite amont, aval ou à l’intérieur du déversoir. Il apparaît donc qu’un seul ultrason ne soit
possible que dans le cas ou l’écoulement est entièrement fluvial ou torrentiel.
La figure ci-contre montre
l’apparition d’un ressaut dans un Ultrason 1 Cas 1 Ultrason 2
déversoir. On constate que l’ultrason
2 ne fournit pas la même information Torrentiel Fluvial
en terme de tirant d’eau en fonction
de la position du ressaut (cas 1 et 2),
alors que l’ultrason 1 n’est pas
perturbé. Si on avait fait le choix Ultrason 1 Cas 2 Ultrason 2
initial de prendre un seul ultrason et
de le placer en position 1, on n’aurait
pas pu déterminer la loi de
déversement puisque celle-ci dépend
Figure 5 : Position d’un ressaut dans le déversoir
fortement de la position du ressaut.
La localisation d’un ressaut hydraulique se fait essentiellement en fonction du débit et
des conditions aux limites dans le déversoir. Dans le cas des déversoirs courts
(Longueur/diamètre amont < 3), la position du ressaut hydraulique varie peu ; deux ultrasons

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 22


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sont alors suffisants. Si le déversoir est long, il est préférable de placer un troisième ultrason
supplémentaire au milieu pour permettre plus facilement la localisation du ressaut.
L’avantage d’avoir plusieurs capteurs permet également de pouvoir corréler les
mesures entre elles et ainsi de permettre une vérification de l’état du fonctionnement de
l’instrumentation.

2.1.3.5. Bilan

Partout où cela est possible, on a privilégié la mise en place de sonde à ultrasons. En


effet, d’après HENRION G. « Etude du comportement du réseau d’assainissement… », 2000 [10] ce
type de mesure est jugé plus fiable que les sondes à effet doppler (pas de risques
d’encrassement par contact avec l’effluent, risque d’erreur inférieur à une estimation de
vitesse par effet doppler pour une large gamme de débits). Le critère du prix est également
favorable aux ultrasons même si 2 ou 3 sondes doivent être installées contre une seule sonde
doppler.
Les sondes à ultrasons vont donc mesurer les différentes hauteurs d’eau dans la
chambre de surverse, nous reviendrions dans la dernière partie sur tous les détails concernant
le fonctionnement de ces capteurs à ultrasons . Sur les sept déversoirs expertisés, deux sont
jugés comme étant « impossible à équiper », en conclusion seuls cinq déversoirs seront
équipés dans le cadre de notre projet.

Figure 6: Fonctionnement global du réseau et des 5 DO

Nous avons donc 5 déversoirs à instrumenter, leur rôle est bien entendu de soulager le
réseau d’assainissement en temps de pluie. En effet les effluents des trois communes
concernées (Huttenheim, Benfeld et Sand) sont dirigés vers la station d’épuration des eaux
usées de Herbsheim située plus au sud. En temps de pluie, les déversoirs d’orage que nous
étudions vont en partie déverser l’eau de ruissellement dans le milieu naturel et en grande
majorité dans l’Ill (cf tableau 6).
A partir de maintenant nous allons dénommer les cinq déversoirs dans l’ordre de leur
étude : le DO Sand, le DO Huttenheim, le DO bassin dans Benfeld à l’amont du bassin de
pollution et les DO 17 et 181 qui se suivent dans Benfeld, le DO 181 est le seul DO droit de
l’étude. En effet les quatre premiers déversoirs sont curvilignes et possèdent une géométrie
complexe que nous allons maintenant étudier.

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2.2. Géométrie des 5 DO


2.2.1. DO Sand

Il s’agit d’un déversoir à double crête suspendue, il écrête le débit décennal avec rejet
dans le canal du moulin par l’intermédiaire de la conduite déversée DN 900.

Figure 7 : Plan Autocad et chambre de déverse du DO Sand

Nous n’avons pas pris une grande longueur de conduite amont à cause du régime
d’écoulement, en effet il s’agit clairement aux vues des pentes d’un écoulement fluvial et le
contrôle est toujours à l’aval. C’est le DO qui pilotera l’écoulement dans la conduite amont et
ce n’est donc pas la peine de modéliser une grande portion de celle-ci.

De plus lors des visites des


DO (cf comptes-rendus en annexe
3) nous n’avons relevé aucun dépôt
dans les déversoirs, c’est un
paramètre important pour le calage
du modèle.
A l’aval du DO Sand se
trouve un pompage à 110 l/s.
La double crête est latérale,
haute et curviligne puisqu’en fait il
s’agit d’un coude dirigé par tronçons
rectilignes avec un léger
entonnement. Les eaux débordent
sur les deux cotés de la cunette qui
traverse suspendue la chambre de
déverse, avant de tomber dans celle-
ci et de se diriger vers la conduite
déversée. Il s’agit d’un DO à seuil Figure 8 : Photo DO Sand (2005) portion aval
long, Longueur/Diamètre = 3,1 m.
(cf tableau 8 récapitulatif)

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 24


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Figure 9 : représentation du double déversement du Do Sand

2.2.2. DO Huttenheim

Le déversoir d’Huttenheim est latéral à crête haute. Il n’en est pas moins tout aussi
complexe étant donné l’entonnement de la conduite amont à la conduite avale. Il s’agit
également d’un seuil long. Il n’y a pas de pompage à l’aval.

Figure 10 : Plan Autocad et chambre de déverse du DO Huttenheim

Figure 11 : Fonctionnement du DO Huttenheim

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2.2.3. DO Bassin

Figure 12 : Plan Autocad et chambre de déverse du DO Bassin

Le déversoir du Bassin de pollution de Benfeld est circulaire à crête haute, la conduite


aval est rectangulaire et le seul est long. On note la présence dans la chambre de déverse
d’une cunette de déversement, seule à recueillir les eaux qui débordent tout au long de la
longue crête circulaire. A l’aval du DO se trouve un pompage à 250 l/s.

Figure 13 : Fonctionnement du DO Bassin et photo de la conduite aval rectangulaire

2.2.4. DO 17

Le DO 17 est circulaire avec une crête très haute est un entonnement, sa particularité
est dans la courbure qui fait plus de 90° et les murs de la chambre de déverse qui sont
obliques. Le seuil est court et les eaux déversent dans une cunette comme dans le Do du
Bassin. Enfin les conduites amont et déversée sont des conduites ovoïdes. Il n’y a pas de
pompage à l’aval du déversoir 17.

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Figure 14 : Plan Autocad et chambre de déverse du DO 17

Figure 15 : Fonctionnement du DO 17

Figure 16 : Photos de la partie amont du DO 17 (à gauche) et de la partie aval (à droite)

Les 4 déversoirs précédents sont donc des ouvrages complexes, tous latéraux à crête
haute, chacun présente des caractéristiques géométriques différentes et toujours plus
« originales », c’est bien dans ces géométries que réside le but et la pertinence de l’utilisation
de l’outil 3D car on peut d’ores et déjà imaginer la complexité des lignes de courant de
l’écoulement fluide dans de tels ouvrages.

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2.2.5. DO 181

Ce dernier déversoir est latéral à crête haute mais il s’agit cette fois d’un ouvrage
classique, droit et ne présentant que peu de problème hydraulique pour le modéliser, il
intervient en fait dans le réseau en tant que « soupape » du DO 17 situé directement à l’aval.

Figure 17 : Plan Autocad et chambre de déverse du DO Sand

Ce déversoir ne fonctionne en fait que quand le DO 17 précédent est complètement en


charge, sinon l’ensemble du débit amont passe dans la canalisation aval sans déversement.

Figure 18 : Fonctionnement du DO 181

Pour finir, rappelons brièvement comment se classent ces déversoirs d’après VAZQUEZ
José « Hydraulique à surface libre » 2004 [18] :

Crête haute ou basse

La hauteur de seuil est rapportée au diamètre de la conduite aval. Ce rapport nous


donne une indication sur la possibilité de mise en charge de la conduite aval. Si le rapport est
supérieur à 1, c'est-à-dire pour un seuil haut, la conduite aval sera mise en charge alors que le
déversement n'aura pas commencé. Inversement, si le rapport est inférieur à 1, donc dans le
cas d'un seuil bas, le déversement débutera avant que la conduite aval ne soit mise en charge.

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 28


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Seuil court ou long

Le rapport de la longueur de crête avec la conduite amont nous informe sur la hauteur
d'eau pouvant arriver sur le seuil. Si le rapport est inférieur à 3, la crête est dite courte. Sinon,
elle est longue.

Il est aussi important de connaître les pentes du réseau car la connaissance de la


géométrie au sein du déversoir ne suffit pas pour décrire le fonctionnement hydraulique de cet
ouvrage. Les conduites amont et aval jouent un rôle très important, de par leurs pentes
notamment. En effet, le régime d’écoulement dans ces conduites influe directement sur les
formes de la ligne d’eau envisageables sur la crête. C’est pourquoi nous étudions dès
maintenant leurs caractéristiques afin de mieux comprendre et de prévoir le fonctionnement
des déversoirs que nous allons modéliser.
Nous avons utilisé les plans autocad des réseaux fournis par la DDAF :

Figure 19 : Exemple de plan utilisé, réseau d’assainissement de Sand

Les conduites ont des pentes relativement faibles, caractéristiques de la plaine


alsacienne. Nous pouvons envisager un écoulement fluvial dans les conduites amont et aval,
les pentes sont toujours autour des 0.1%, nous reviendrons en détail sur les caractéristiques
des conduites dans la partie suivante au niveau de l’élaboration des conditions aux limites.
Résumons les caractéristiques géométriques des 5 DO dans un tableau :

DO Type 1 Type 2 Crête Seuil Iam(%) Iav(%)

Coudé 90 Double crête Long


Sand Latéral 0.41 1.44
léger entonnement haute suspendue L/D = 3.06m
Curviligne 90° Long
Hut Latéral Crête haute 0.10 0.10
fort entonnement L/D = 3.17m
Circulaire 90° Crête haute Long
Bassin Latéral 0.09 0.10
sans entonnement (limite R =1.14) L/D = 3.57m
Curviligne >90° Court
DO 17 Latéral Crête haute 0.10 0.10
entonnement L/D = 2.47m
Court
DO 181 Latéral Rectiligne Crête haute 0.10 0.10
L/D = 2.67m

Tableau 8 : Bilan des caractéristiques géométriques des 5 déversoirs

Nous pouvons donc maintenant entamer la modélisation des ouvrages.

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3. Modélisation 3D des 5
déversoirs

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3.1. Présentation de la modélisation et de son fonctionnement


3.1.1. Fonctionnement du logiciel Fluent

Le logiciel utilisé pour la modélisation 3D est CFD FLUENT® [10]. Il est reconnu
pour être l’un des principaux logiciels de type CFD (Computational Fluid Dynamics) utilisé
pour des calculs multiphasiques complexes. Les logiciels CFD sont destinés à faire une
analyse numérique des écoulements de fluide, des transferts de chaleur et des phénomènes qui
leurs sont liés.
Le logiciel travaille de la façon suivante : le domaine de calcul est divisé en un grand
nombre de cellules (ou volumes de contrôle), et dans chacune de ces cellules les équations
aux dérivées partielles décrivant l’écoulement (les équations de Navier Stokes) sont intégrées
sur chaque volume élémentaire. Elles mettent en relation la pression, la vitesse, la température
et d’autres variables telle que la concentration des composants avec les valeurs des cellules
voisines. Ces équations sont alors résolues numériquement, donnant une image complète du
fluide sur la grille de résolution.
Cet outil de calcul ne nécessite que la connaissance de la géométrie de l’ouvrage,
l’étude des conditions aux limites et le choix du modèle de turbulence. Il permet de
représenter les écoulements tridimensionnels (champ de vitesse, ligne de courant,…) et
surtout la forme de la surface libre dans les ouvrages. Ce logiciel a été validé par rapport à des
mesures de surfaces libres en 3D obtenues sur le pilote d’Obernai. La validation du code
concernant les débits déversés a été faite également par rapport aux mesures de la campagne
de 1999 effectuée sur le réseau de Sélestat(67). Les débits simulés se rapprochent à 10% des
débits mesurés sur le terrain.
D’après ROLLET D. « Instrumentation des déversoirs d’orage : Mise en place de
l’autosurveillance à Sélestat » paru en 2002 [16] on peut rappeler la structure du logiciel suivante :

Le Pré-processeur GAMBIT permet notamment de :

• définir la géométrie du domaine de calcul,


• créer la grille de calcul : subdivision du domaine en petits volumes (maillage),
• sélectionner les phénomènes physiques et chimiques qui doivent être modélisés,
• définir les propriétés du fluide,
• préciser les conditions aux limites appropriées au niveau des cellules qui
coïncident ou touchent la frontière du domaine de calcul.

Le Solveur (Fluent Solver) :

Les équations discrétisées (Navier Stokes) y sont résolues et sont décrites sous forme :
[Convection] – [Diffusion] = [Sources] – [Pertes]
Pour des fluides incompressibles, les calculs se font en pression relative. Les étapes de
calcul sont :
• Intégration des équations sur tout le volume de contrôle
• Discrétisation des équations : substitution des dérivées partielles par des
approximations en différences finies ; transformation du système d’équation en
système algébrique
• Résolution du système algébrique par itération ; utilisation d’un algorithme pour
corriger la pression et les composantes de la vitesse afin d’assurer la continuité.

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Figure 20 : Principe de résolution de Fluent

Convergence (Fluent Residual) :

On se base sur deux critères pour définir la convergence du calcul.

Critère sur l’erreur de masse

Le déséquilibre en masse entre le flux entrant et le flux sortant est dû à l’accumulation


des erreurs numériques de calcul. L’erreur sur la masse par rapport au flux d’entrée doit être
inférieure à 5% pour considérer que le résidu est négligeable par rapport à nos objectifs.

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Critère visuel au niveau du Linegraph

On peut suivre graphiquement l’évolution du résidu de la masse après chaque


itération. Lorsque cette valeur se stabilise, on en déduit que le code de calcul ne peut pas
donner de résultat plus précis pour la géométrie donnée.

En conclusion, on considère que le calcul a convergé lorsque le résidu sur la masse est
stabilisé et inférieur à 5% par rapport au flux d’entrée.

Turbulence (Fluent Residual) :

D’après LIPEME KOUYI G « 3D free surface measurement… » de 2003 [12], au passage d’un
déversoir d’orage, l’écoulement est turbulent et à surface libre (comme dans tout le reste du
réseau en général). La modélisation de ce type d’ouvrage nécessite donc naturellement un
choix judicieux du modèle de turbulence.
Des études comparatives des modèles de turbulence ont permis de désigner le modèle
à deux équations de transport k-ε comme modèle universel, car il est l’un des modèles les plus
utilisés, le plus performant, le plus simple, le plus largement validé. Ce modèle a été
largement validé en laboratoire par l’équipe de recherche Systèmes Hydrauliques Urbains de
l’ENGEES. C’est donc ce modèle que nous allons utiliser pour la modélisation sous
FLUENT.

En conclusion le schéma suivant représente la structure générale de FLUENT :

Figure 21 : Schéma récapitulatif du fonctionnement de la modélisation

3.1.2. L’importance du maillage

D’après LIPEME KOUYI G « Simulation et validation de la modélisation 3D »paru en 2004


dans La Houille Blanche[13], dans le mailleur Gambit nous allons donc définir un maillage pour
chaque déversoir. On distingue le maillage structuré et non structuré. Dans un maillage
structuré en 3D, un nœud (i,j,k) a six voisins (i+-1,j,k),(i,j+-1,k) et (i,j,k+-1), et appartient à
huit mailles. Le calcul se fait très rapidement puisqu’il ne nécessite pas l’assemblage d’une

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matrice de connexion. Dans un maillage non structuré, ce n’est pas le cas. L’avantage de ce
dernier est qu’il permet de mailler des géométries quelconques. Par contre, la création et la
mise en mémoire de la matrice de connexion vont fortement ralentir le calcul. C’est celui
qu’on utilise avec FLUENT. Les volumes de fluide peuvent s’éloigner d’une géométrie
parallélépipédique ; mais plus les angles sont déformés, plus y a de risques que le calcul ne
converge pas. Il faut trouver la typologie qui coïncide le mieux avec la géométrie. Le rapport
entre la longueur de la maille suivant Y et celle suivant X devra être supérieur à 10/00. Dans le
cas des ouvrages étudiés, on maille avec des tétraèdres pour les DO avec des ovoïdes ou des
problèmes de continuité de courbure et des hexaèdres pour ceux avec des conduites circulaires
ou simples.

Figure 22 : Schéma d’un maillage non structuré


(tétraédrique en bas à gauche, hexaédrique en haut à droite)

En ce qui concerne la densité du maillage, il convient de trouver un compromis entre


le coût du temps de calcul et la précision recherchée. Il est inutile de densifier le maillage,
donc le nombre d’itérations, si la précision est suffisante avec un petit nombre d’éléments.
Plus le maillage est dense, plus l’interface sera définie avec précision.
D’après la thèse de LIPEME KOUYI Gislain « Expérimentations et modélisations 3D de DO… »
paru en 2005 [13], plus le maillage est dense, plus le partage de débits dans le déversoir est
précis. Concernant les comparaisons sur les formes de la surface libre, on constate une bonne
reproduction des grandes ondulations. Globalement, il faut 5 à 8 fois plus de mailles pour
simuler un déversoir par rapport à un canal ou un venturi.

3.1.3. L’importance des conditions aux limites et initiales

3.1.3.1. Conditions initiales

Les conditions initiales représentent les caractéristiques du fluide en terme de vitesse


et de position de la surface libre lors du démarrage de la simulation. Si le calcul commence
avec des valeurs aléatoires ou quelconques, la simulation risque rapidement de diverger. Afin
de ne pas trop s’éloigner des résultats attendus et d’optimiser le temps de calcul, la condition
initiale en hauteur d’eau pour les déversoirs étudiés a été choisie au niveau du seuil de
déversement. En effet, en régime fluvial, le déversoir pilote la hauteur d’eau dans les
conduites d’entrée, et c’est à partir du déversement que le fonctionnement de l’ouvrage nous
intéresse.

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 34


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Figure 23 : Niveau d’eau initialement fixé à la hauteur de seuil

Concernant la vitesse, grâce aux travaux de LIPEME KOUYI Gislain nous avons choisi un
champ nul compte tenu de la complexité des ouvrages. Le calcul de l’intensité turbulente et
du diamètre hydraulique permet d’obtenir des valeurs initiales pour la turbulence.

3.1.3.2. Conditions aux limites

Dans une modélisation, on ne peut pas toujours représenter la totalité de l’ouvrage et


surtout du réseau d’assainissement qui est connecté. Il faut donc, par exemple, tronquer la
longueur des collecteurs alimentant l’ouvrage. Dans ce contexte, les conditions aux limites
définissent la valeur des paramètres hydrauliques (débit, tirant d’eau,…) permettant de
représenter l’effet en terme hydrodynamique de ce qui a été enlevé. L’étude des conditions
aux limites est déterminante dans une modélisation.
Plusieurs types de conditions aux limites sont proposés dans le code de calcul
FLUENT® “Fluent and Gambit software Users’ Guides”[8]. Nous en utilisons essentiellement trois:
vitesse d’entrée, pression de sortie, condition de paroi.

Figure 24 : Aperçu des 3 principales conditions aux limites utilisées

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• La première condition aux limites («velocity-inlet») correspond à une vitesse


imposée. Nous injectons ainsi le débit à partir d’une vitesse et d’une section mouillée
(conditions aux limites de type Dirichlet). Dans ce cas, il faut que la longueur de la
conduite d’entrée soit suffisante pour permettre au profil de vitesse de se développer.

Nous avons vu que le régime d’écoulement dans les conduites amont est fluvial. Il
n’est donc pas nécessaire d’être précis sur la position de la hauteur d’eau au niveau de la
condition aux limites puisque le point de contrôle est à l’aval, à savoir au niveau du déversoir.

D’après SIMONIN Y. « Mise au point d’une méthodologie d’utilisation de la modélisation


tridimensionnelle… » 2004 [17] dans le cas d’une station de pompage située à l’aval du déversoir,
nous imposons également une vitesse à la sortie à travers une section donnée pour représenter
les conditions hydrauliques aval.

Cependant, si le régime d’écoulement dans la conduite aval du déversoir est fluvial, le


pilotage de la hauteur d’eau dans celle-ci se fait à partir des ouvrages situés à l’aval et dans
tous les cas le débit de pleine section dans cette conduite nous donnera le point de mise en
charge à l’aval.

• La deuxième condition «pressure-outlet» (pression de sortie) est appliquée au niveau


des sorties déversée ou conservée (sortie de fluide à la pression atmosphérique). Ce
sont des conditions de type Neumann.

• La troisième condition «wall» est une condition de flux nul. Elle est appliquée au
niveau des parois ou des seuils. La vitesse est tangente à la paroi pour les cellules du
voisinage.

3.1.3.3. Paramètres du calcul

Je ne reviendrai pas en détail sur les différents calages qu’il convient de faire avant de
pouvoir lancer correctement une simulation mais voici un récapitulatif des étapes importantes.

Une fois le fichier exporté depuis le mailleur Gambit, Fluent nous donne ses
caractéristiques :

Figure 25 : Informations assimilées sur le maillage par Fluent

Les conditions initiales et aux limites fixées comme nous venons de le voir dans les
points précédents, il reste à compléter les derniers paramètres de calcul avant de lancer la
simulation.

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Voici les principales étapes de calage du modèle :

Choix du modèle diphasique VOF Choix du modèle de turbulence k-ε

Choix des 2 matériaux dans les phases : air et eau

Choix des conditions d’expérience type g, P, d… Initialisation de l’ensemble des paramètres

Ré-attribution finale des phases du modèle pour faciliter le démarrage du calcul

Figure 26: Récapitulatif des principales étapes de calage sous Fluent

Nous allons maintenant présenter l’étude pour chaque déversoir en reprenant les
différents points présentés jusque là dans chaque cas.

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3.2. Modélisation des déversoirs


3.2.1. DO Sand (méthodologie valable pour les 5 DO)

3.2.1.1. Maillage

Après avoir étudié la géométrie de ce déversoir dans la partie précédente, nous devons
maintenant trouver le maillage le plus adapté à celle-ci. Dans les parties droites où l’on peut
mailler face après face puis obtenir un volume rempli de cellule hexaédrique quasiment
cubique, le maillage est particulièrement de bonne qualité. De l’autre coté de la crête en
revanche nous devons combiner les faces obliques du seuil et les faces droites de la chambre
de déverse : seul un maillage tétraédrique peut convenir à cette zone, nous veillons donc à ce
qu’il soit le plus homogène possible pour limiter le temps de calcul.

Mailles : 470 206


Faces : 1 132 827
Nœuds : 231 840

Figure 27 : maillage du Do Sand

Un outil du mailleur permet de vérifier la qualité du maillage, plus le maillage est clair
plus il est de bonne qualité :

Figure 28 : Qualité d’un maillage, exemple sur le DO Sand

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3.2.1.2. Conditions aux limites

Nous avons une condition de sortie imposée par le pompage aval de 110 l/s. La
conduite déversée est pour l’instant considérée au-dessus du niveau de l’eau dans le milieu
naturel et donc à la pression atmosphérique. Reste la conduite amont où nous allons simuler 6
débits échelonnés graduellement depuis le débit de pleine section.

Nous utiliserons pour chaque DO la


même méthode pour obtenir les conditions
que demande le logiciel, c’est à dire une
vitesse, une profondeur hydraulique et une
intensité hydraulique (cf ci-contre).
Nous allons présenter la méthode
d’obtention de ces données pour ce déversoir
et nous utiliserons pour tous les autres la
même méthode(d’après La Houille Blanche[13])
Figure 29 : Données demandées par Fluent

Grâce au logiciel d’hydraulique HSL développé par José Vazquez, nous avons
directement accès aux caractéristiques géométriques des conduites amont et aval :

Figure 30 : Utilisation d’HSL pour obtenir les caractéristiques géométriques des conduites

On a ainsi rapidement la section, le périmètre mouillé ou encore la profondeur


hydraulique demandée par Fluent. Pour obtenir les pentes des conduites précises on utilise
les plans Autocad mentionnés dans la partie précédente (cf figure 19)

Longueur(m) Côte fe amont Côte fe aval Pente (%) Type Section

Conduite amont 4.9 154.6 154.58 0.408 DN 800 0.502

Conduite déversée 10.7 154.22 154.19 0.280 DN 900 0.636

Conduite aval 11.1 154.58 154.42 1.441 DN 500 0.196

Tableau 9 : Méthode de mesure des pentes des conduites

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On utilise ensuite la partie hydraulique du logiciel pour calculer à partir des pentes et
de la vitesse les débits générés dans les conduites. Rappelons que les faibles pentes induisent
un régime fluvial et donc au contrôle de la conduite amont par le DO à l’aval. A l’aval du DO
la condition est : soit imposée par un pompage comme dans ce cas, soit par une condition de
vitesse pour le débit aval de pleine section (cas suivant d’Huttenheim par exemple).

Figure 31 : HSL hydraulique sur une conduite DN 900

Ainsi on obtient l’ensemble des caractéristiques demandées par Fluent dans les
conditions aux limites, elles sont récapitulées dans le tableau suivant :

Conduite Type Pente (%) Dh(m) v (m/s) I = 0.16.(Dh.v.106)-1/8 H(m) S(m2) Q(m3/s)

amont DN 800 0.408 0.585 Variable Variable 0.6 0.404 Variable

aval DN 500 1.441 1.395 0.5614 0.0293 0.5 0.196 0.1100

Tableau 10 : Bilan des caractéristiques des conduites, ( Dh, v et I demandés par Fluent)

Dh est la profondeur hydraulique, v la vitesse, I l’intensité turbulente, H la hauteur


d’eau, S la section et Q le débit.

Et comme on peut le constater dans le tableau précédent nous allons faire varier celles
concernant la conduite amont pour échelonner le débit d’entrée :

Simulations Dh amont v amont I amont h amont S amont Q amont


q1 0.585 2.045 0.0278 0.6 0.404 0.826
q2 0.585 1.73825 0.0284 0.6 0.404 0.702
q3 0.585 1.4315 0.0291 0.6 0.404 0.578
q4 0.585 1.12475 0.0300 0.6 0.404 0.454
q5 0.585 0.818 0.0312 0.6 0.404 0.330
q6 0.585 0.51125 0.0331 0.6 0.404 0.207
Tableau 11 : Gamme de débits amonts simulés

On va donc lancer 6 simulations pour ces 6 débits d’entrée représentés à chaque fois
par la vitesse et l’intensité turbulente associée.

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 40


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3.2.1.3. Résultats des simulations

Le résultat le plus visible de la


réussite d’une simulation est le bilan de
masse ou des résidus en fin de simulation.
C’est pourquoi nous utilisons dès
maintenant les débits simulés, conservés et
déversés les plus intéressants car ils
révèlent le bon fonctionnement de la
simulation et donne une idée fiable de sa
Figure 32 : Contrôle et évolution des résidus
précision.

Q simulé Q déversé Q conservé Erreur max sur


(m3/s) (m3/s) (m3/s) le bilan (%)
0.856 0.754 0.101 4,1%
0.728 0.627 0.101 1,1%
0.599 0.498 0.101 1,9%
0.470 0.370 0.101 5,0%
Tableau 12 : résultats des débits simulés, pourcentage d’erreur final DO Sand

On présentera aussi la surface libre dans la chambre de déverse. On peut également


contrôler le bon fonctionnement du modèle grâce au champ des vitesses sur celle-ci. Les ligne
de courant dans la chambre de surverse montrent la complexité de l’écoulement dans de tels
ouvrages.

Figure 33 : Surface libre et lignes de courant dans le DO Sand

On remarque le tourbillon engendré par la crête déversante intérieure et le remous


extérieur créé par la confluence des flux vers la conduite déversée :

Nous simulons donc les 6 débits


d’entrée et observons les variations de la
surface libre pour appréhender l’écoulement
le mieux possible en vue de l’obtention de la
loi de déversement à partir de ces lignes d’eau
dans la partie suivante. Dans les 6 simulations
le déversoir fonctionne en dénoyé, il est
possible de simuler le cas d’une montée des
eaux dans le milieu naturel qui noierait les
Intérieur crête Extérieur crête DO (cf 5.)
Figure 34 : Vortex et remous créés par la double crête

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3.2.2. DO Huttenheim

3.2.2.1. Maillage

Pour ce déversoir nous avons du décomposer le volume d’air intérieur de la chambre


de déverse en sous volume permettant un maillage plus strict. C’est pour cela que cette fois
s’ajoute au maillage tétraédrique et hexaédrique, un maillage dit « pavé supmap » qui permet
de joindre les 2 dans des zones courbes comme c’est le cas sur la crête de ce déversoir.

Mailles : 330 427


Faces : 808 508
Nœuds : 174 277

Figure 35 : Maillages du DO Huttenheim

3.2.2.2. Conditions aux limites

Nous appliquons la même méthode que pour le déversoir Sand précédent en utilisant
les plans et logiciels géométriques ou hydrauliques nous obtenons :

Conduite Type Pente (%) Dh(m) v (m/s) I = 0.16.(Dh.v.106)-1/8 H(m) S(m2) Q(m3/s)

amont DN 900 0.1 0.44 Variable Variable 0.53 0.636 Variable

aval DN 300 0.1 0.837 0.3857 0.0328 0.3 0.07 0.027

Tableau 13 : Bilan des conditions aux limites pour le DO Huttenheim

Cette fois le débit aval est le débit de pleine section de la conduite DN 300, c’est lui
qui exerce le contrôle aval sur l’écoulement étant donné le régime fluvial et permanent
considéré comme atteint en sortie et l’absence de pompe, nous réglons donc la vitesse pour
obtenir ce débit de pleine section.
Le débit amont est étagé depuis le débit de pleine section également.(cf tableau page
suivante)

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simulations Dh amont v amont I amont h amont S amont Q amont


Q1 0.44 0.817 0.0323 0.53 0.636 0.520
Q2 0.44 0.69445 0.0330 0.53 0.636 0.442
Q3 0.44 0.5719 0.0338 0.53 0.636 0.364
Q4 0.44 0.44935 0.0348 0.53 0.636 0.286
Q5 0.44 0.3268 0.0363 0.53 0.636 0.208
Q6 0.44 0.20425 0.0385 0.53 0.636 0.130
Tableau 14 : Gamme de débits amonts simulés (DO Hutteheim)

3.2.2.3. Résultats des simulations

Figure 36 : Surface libre dans le Do Huttenheim coloré en fonction de la hauteur d’eau

L’écoulement est beaucoup plus calme dans ce déversoir à simple crête qui laisse
apparaître également un tourbillon dans la partie intérieure et un creux caractéristique à
l’aplomb de la crête.

Figure 37 : Lignes de champ et caractéristiques de l’écoulement (DO Huttenheim)

Nous simulons les 6 débits amonts pour le DO Huttenheim dénoyé et analysons les
différentes variations de la surface libre, dans la partie suivante nous pourrons ainsi
superposer les différentes lignes d’eau obtenues et trouver la loi de déversement.

3.2.3. DO Bassin

3.2.3.1. Maillage

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Le maillage est exactement du même type que le DO Huttenheim, compromis entre les
cellules tétraédriques et hexaédriques. La difficulté réside dans le passage d’une conduite
circulaire à l’amont à une conduite rectangulaire à l’aval.

Mailles : 372 437


Faces : 959 937
Nœuds : 234 579

Figure 38 : Maillage du DO Bassin

3.2.3.2. Conditions aux limites

Le débit aval est imposé par la pompe du bassin à 250 l/s.

Conduite Type Pente (%) Dh(m) v (m/s) I = 0.16.(Dh.v.106)-1/8 H(m) S(m2) Q(m3/s)

amont DN 1400 0.089 0.793 Variable Variable 0.91 1.539 Variable

aval rectangle 0.1 0.83 0.2049 0.0355 0.83 1.22 0.250

Tableau 15 : Bilan des conditions aux limites pour le DO Bassin

simulations Dh amont v amont I amont h amont S amont Q amont


Q1 0.793 1.507 0.0278 0.91 1.059 1.596
Q2 0.793 1.28095 0.0284 0.91 1.059 1.357
Q3 0.793 1.0549 0.0291 0.91 1.059 1.117
Q4 0.793 0.82885 0.0300 0.91 1.059 0.878
Q5 0.793 0.6028 0.0312 0.91 1.059 0.638
Q6 0.793 0.37675 0.0331 0.91 1.059 0.399
Tableau 16 : Gamme de débits amonts simulés (DO Bassin)

3.2.3.3. Simulations

La particularité de l’écoulement dans ce


déversoir est la cunette de déversement qui crée
une aspiration dans la chambre de surverse et
augmente la vitesse du fluide déversé.
On retrouve d’autre part le vortex intérieur
qui cette fois est assez puissant pour influer sur
l’écoulement d’entrée de l’eau dans la chambre et
le dévier d’avantage encore vers la crête. La sortie
rectangulaire crée elle aussi une perturbation au
niveau de la fin de la crête dont nous pourrons
voir l’influence par la suite
Figure 39 : Ligne de courant dans le DO Bassin

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3.2.4. DO 17 et 181

3.2.4.1. Maillage

Pour le DO 17 le maillage est encore complexe à cause de la crête circulaire et de la


cunette déversée mais en ce qui concerne le DO 181 qui se trouve donc directement à l’amont
du DO 17 le maillage est plus simple car il s’agit d’un DO rectiligne. Il faut noter que dans la
représentation qui suit les DO ont été alignés de manière à voir le mieux possible le maillage
et la disposition des DO pour une meilleure compréhension. La représentation est
schématique.

Mailles : 304 690 Mailles : 68 971


Faces : 690 938 Faces : 16 911
Nœuds : 115 269 Nœuds : 36 830

Figure 40 : Maillage des DO 17 et 181 qui se suivent

3.2.4.2. Conditions initiales

Conduite Type Pente (%) Dh(m) v (m/s) I = 0.16.(Dh.v.106)-1/8 H(m) S(m2) Q(m3/s)

amont T150/100 0.1 0.948 Variable Variable 1.15 1.148 Variable

aval DN 600 0.1 1.674 0.624 0.0283 0.6 0.282 0.176

Tableau 17: Bilan des conditions aux limites pour le DO 17

Le débit aval est le débit de pleine section de la conduite DN 600, à l’amont, le DO


181 laisse passer l’intégralité du flux qu’il reçoit, il ne fonctionne donc que lorsque le DO 17
est rempli à cause d’une éventuelle montée du niveau d’eau dans le milieu naturel. A ce
moment là le DO 181 ne peut plus laisser passer à l’aval que le débit de pleine section de la
conduite aval du DO 17, nous sommes donc amenés aux conditions suivantes :

Conduite Type Pente (%) Dh(m) v (m/s) I = 0.16.(Dh.v.106)-1/8 H(m) S(m2) Q(m3/s)

amont T150/100 0.1 0.888 Variable Variable 1.11 1.148 Variable

aval T150/100 0.1 0.888 0.153 0.0365 1.11 1.148 0.176

Tableau 18: Bilan des conditions aux limites pour le DO 181

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simulations Dh amont v amont I amont h amont S amont Q amont


Q1 0.948 0.969 0.0288 1.15 1.148 1.112
Q2 0.948 0.82365 0.0293 1.15 1.148 0.946
Q3 0.948 0.6783 0.0301 1.15 1.148 0.779
Q4 0.948 0.53295 0.0310 1.15 1.148 0.612
Q5 0.948 0.3876 0.0322 1.15 1.148 0.445
Q6 0.948 0.24225 0.0342 1.15 1.148 0.278
Tableau 19 : Gamme de débits amonts simulés (DO 17)

simulations Dh amont v amont I amont h amont S amont Q amont


Q1 0.888 0.969 0.0290 1.11 1.148 1.112
Q2 0.888 0.82365 0.0296 1.11 1.148 0.946
Q3 0.888 0.6783 0.0303 1.11 1.148 0.779
Q4 0.888 0.53295 0.0312 1.11 1.148 0.612
Q5 0.888 0.3876 0.0325 1.11 1.148 0.445
Q6 0.888 0.24225 0.0345 1.11 1.148 0.278
Tableau 20 : Gamme de débits amonts simulés (DO 181)

3.2.4.3. Simulations

Figure 41 : Surface libre du DO 17

La simulation est conforme à nos attentes, l’écoulement se fait là encore avec une
surface libre caractéristique maintenant de ce type de déversoir.
En effet les quatre déversoirs simulés ont donné les même caractéristiques dans
l’écoulement. En revanche, on obtient pour le DO 181 un déversement latéral classique :

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Figure 42 : Ligne de courant classique dans le DO 181 rectiligne

Les simulations ont été poussées au plus loin avec parfois jusqu’à 20 000 itérations et
le bilan de masse finale laisse toujours paraître une erreur infime (<1% de perte en valeur
absolue) donc une grande précision des simulations. Ceci est dut au grand nombre de maille
mis en jeu qui nécessita des temps de calcul importants, parfois plus de 72 heures.

3.2.5. Simulations d’une monté des eaux dans le milieu naturel


(influence de la conduite de déverse)

En temps de pluie les réseaux se remplissent mais le milieu naturel aussi voit son
niveau d’eau augmenter. Les ouvrages sont bien souvent situés directement à l’amont de
celui-ci et il devient alors intéressant de connaître l’influence d’une monté des eaux dans le
milieu naturel sur le fonctionnement de ces déversoirs.
Dans un premier temps la conduite de déverse se remplit jusqu’au déversoir imposant
ainsi une charge dans la partie déversée de l’ouvrage. Pour modéliser cela, il faudra reprendre
les 5 géométries et y ajouter ce qui pourrait être un seuil dans la conduite déversée. Ce seuil,
grâce à une condition aux limites de type « wall » imposera une charge équivalente à une
montée des eaux du milieu naturel dans cette conduite.
Dans les DO de l’étude concernés par ce phénomène, un capteur ultrasons
supplémentaire a été placé dans la partie déversée, ce capteur permettra ainsi de trouver une
autre corrélation hauteur-débit quand les déversoirs fonctionneront en régime « noyé ».
Nous n’avons pas pu entamer ces simulations par manque de temps mais le principe de
mesure est défini et il pourra facilement être mis en œuvre en suivant le plan de la partie
suivante où nous allons déterminer les lois de fonctionnement des ouvrages à partir des
hauteurs d’eau simulées.

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 47


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4. Résultats de l’étude : lois de


déversement et instrumentation
des déversoirs

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 48


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4.1 Instrumentations des déversoirs

Avant de pouvoir obtenir les lois de déversement de chaque ouvrage, il faut trouver
l’emplacement le plus judicieux des capteurs ultrasons. Nous allons donc commencer par
revenir sur leur fonctionnement.

4.1.1. Dispositif de mesure

Comme vu précédemment, on utilise deux ou trois sondes ultrasons qui seront


disposées sur un rail au-dessus et à mi-largeur du DO. La schématisation du montage se
représente ainsi :

Figure 43 : Dispositif de mesure de débit avec les sondes ultrasons

Pour nos DO curvilignes le rail suit également la crête déversante et les sondes
peuvent être déplacées tout au long de la longueur développée de ce dernier.

Voici les caractéristiques techniques de ce type de sondes :


- Capteurs aériens,
- Plage de mesure : 0.3 à 6 m,
- Précision : 0.25 % de la distance mesurée,
- Résolution : 0.1 % de la plage de mesure ou 2 mm (données constructeur, 1cm en réalité),
- Fréquence : 50 KHz,
- Température d’utilisation : − 40°C / + 100°C ,
- Angle d’émission : 10°,
- Agrément CE.

4.1.2. Principe de mesure

Nous avons fait le choix de capteurs ultrasons aériens. Le capteur est placé au-dessus
de l’écoulement et émet par intermittence des ondes ultrasonores qui se propagent vers la
surface de l’eau. Lorsqu’elles rencontrent l’interface eau-air, une partie des ondes est réfléchie
vers le capteur qui fonctionne alors en réception. Cela permet ainsi de mesurer le temps de
transit aller-retour de l’onde.
Soit :
- d (en m) la distance séparant le capteur et la surface de l’eau,
- Ttr (en s) le temps de transit de l’onde,

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 49


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- Cus air (en m/s) la célérité des ultrasons dans l’air.

D’après GALLIN Y. 2003[9], le schéma de l’installation se représente de la manière


suivante :

Figure 44: Schéma de l’installation d’un capteur dans un DO

La distance recherchée est h :


Ttr
h = Dcr − d = Dcr − Cus⋅air ×
2

4.1.3. Contraintes et limites

Il existe une zone que l'on appelle "zone morte" et qui correspond à la distance
minimum que doit avoir l'objet à détecter par rapport au capteur pour que celui-ci fonctionne
correctement.

Figure 45 : Zone morte et résolution du capteur ultrason

De plus, aux vues des faibles hauteurs de plafond sur quelques sites, certaines de ces
sondes sont installées avec un dispositif réfléchissant de manière à présenter une bande morte
plus faible, de l’ordre de 15 cm, autorisant une plage utile de mesure plus grande.

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 50


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Figure 46 : Schéma de la mise en place du dispositif réfléchissant

4.1.4. Positionnement

Notre étude est construite autour de la relation entre la hauteur d’eau et le débit. Par
conséquent, les capteurs ultrasons, mesurant la hauteur d’eau, fournissent l’information de
base. Leur bon positionnement est donc primordial pour avoir les meilleurs résultats
possibles.
Le positionnement des sondes est guidé par le résultat des simulations du
comportement des différents DO. Grâce aux simulations de la modélisation 3D, on a une
bonne idée de la forme de la ligne d’eau envisageable sur les ouvrages et des débits déversés.
Dès le début de notre étude, on a placé les sondes ultrasons au début, au milieu et à la fin de la
crête. Toutefois, pour garder une marge de manœuvre, le dispositif de rails permettant le
déplacement de la sonde va nous permettre d’affiner leur positionnement.
Pour chaque ouvrage, la forme de la ligne d’eau et le débit déversé sont connus pour
plusieurs débits amont. Le re-placement des capteurs se fait en fonction des critères suivants :

• Positionner le capteur à l’endroit où la variation de hauteur d’eau est maximale en


fonction du débit,
• Éviter de placer les capteurs au droit des ressauts,
• Ne pas placer de capteurs à l’endroit où il n’y a pas de relation bijective entre la
hauteur et le débit déversé.

Figure 47 : Photo de sondes ultrasons sur leur rail de guidage (Sélestat)


Vous trouverez en annexe 4 plus de précision notamment sur les incertitudes de
mesure liées à ces capteurs et sur le fonctionnement de l’acquisition des données sur le
terrain.

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 51


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4.2. Obtention des lois de déversement

La loi de fonctionnement de chaque ouvrage est calculée à partir des résultats des
simulations numériques. Il faut prendre en compte le fait que toutes ces modélisations ont été
réalisées avec des conditions aux limites fixées. Par conséquent, si on modifie ces conditions
aux limites avec, par exemple, des formations de dépôt, le rajout d’un seuil, l’augmentation
du débit pompé au poste de refoulement, la fermeture d’une vanne, alors les lois de
déversement ne sont plus valables.
On connaît pour chaque ouvrage la forme de la ligne d’eau pour plusieurs débits
amont grâce à la simulation, ainsi que le débit déversé. On connaît donc aussi les hauteurs
d’eau (h1, h2 et h3) d’après la ligne d’eau simulée, aux endroits où on a décidé d’implanter
les sondes ultrasons. On peut ainsi construire une fonction donnant le débit déversé à partir
des points de mesures des hauteurs pour chaque ouvrage. On utilise donc les résultats des
simulations pour caler les coefficients de cette équation.
Ainsi, une fois que nous avons modélisé six débits par déversoirs, nous pouvons
trouver la loi du débit déversé qui considère un déversoir comme une série de trois seuils.
Cela revient à résoudre un système de six équations avec six inconnues. Les hauteurs h1, h2 et
h3 sont les lames d’eau par rapport à la crête déversante.
On cherche donc une loi du type :
Q déversé = a 1 h 1b 1 + a 2 h 2b 2 + a 3 h 3b 3

4.2.1. DO Sand

Nous rappelons que certains déversoirs ne possèdent volontairement que 2 sondes


ultrasons le long du déversoir car cela s’avère parfois suffisant pour décrire les variations
assez simples de ligne d’eau sur la crête.
Pour obtenir les données que nous cherchons sur la ligne d’eau dans la crête
déversante, nous devons créer une surface particulière au sein même du déversoir :

Figure 48 : Surface virtuelle pour afficher la ligne d’eau à l’aplomb des capteurs

Sur cette surface nous allons donc relever l’ensemble des points de la surface libre, ce
qui revient en fait à trouver l’intersection de la surface libre et de cette surface.
Ensuite nous exportons les coordonnées x, y, z de chaque point relevé sous Excel pour
établir les différentes lignes d’eau. Nous représenterons ainsi toujours la hauteur d’eau h(m)
en fonction de la longueur développée l(m) = (x2+y2)1/2. Pour une meilleure compréhension
nous reprendrons les géométries des DO sur ces graphes de résultats.

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 52


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Figure 49 : résultats des 6 simulations dans le DO Sand


La ligne d’eau est la plus sensible aux variations à l’entrée et à la sortie du déversoir,
on fixe donc les capteurs C1 et C2 respectivement à l=0.1 m et l= 2.3m, en prenant soin
d’éviter le ressaut hydraulique au centre(cf partie 2)
L’analyse de la ligne d’eau dans l’axe du déversoir et des courbes de débits conforte
les interprétations faites sur la forme de la surface libre.
La hauteur d’eau augmente avec le débit amont sur toute la longueur du déversoir. Les
lignes d’eau simulées subissent parfois quelques ondulations, cela provient du maillage non
structuré tétraédrique dans le déversoir.
Voici les mesures faites (les hauteurs sont rapportés à la hauteur de crête) :

Q simulé Q déversé Q conservé Erreur max sur


h1 h2
(m3/s) (m3/s) (m3/s) le bilan (%)
0.856 0.152 0.273 0.754 0.101 4,1%
0.728 0.122 0.222 0.627 0.101 1,1%
0.599 0.109 0.175 0.498 0.101 1,9%
0.470 0.098 0.135 0.370 0.101 5,0%
Tableau 21 : Résultats des simulations pour le DO Sand (Qdev = f (h1,h2))

Ce tableau concerne uniquement la simulation et l’erreur donnée montre que le bilan


de masse final de nos simulations est presque parfait. Les valeurs données dans le tableau sont
des approximations, les erreurs ont été calculées très précisément. Cela est du à 3 facteurs :

La précision de la géométrie et du maillage


La précision et la validité des conditions aux limites imposées
Le grand nombre d’itérations mis en œuvre (de 10000 à 20000 itérations en moyenne)

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 53


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Cependant il faut rappeler que la simulation elle-même retranscrit la réalité de


l’écoulement avec une imprécision de 10 à 15%, cette imprécision vient de la méthode de
calcul elle-même, les détails de la méthode et le calcul précis des erreurs commises par cette
méthode de simulations 3D sont détaillés dans la thèse de LIPEME KOUYI Gislain :
Expérimentations et modélisations 3D de l’hydrodynamique des déversoirs d’orage, paru en 2004. [14]

Pour obtenir la loi de déversement la plus fiable possible, nous allons raisonner sur la
physique du phénomène. Nous devons nous rapprocher d’un loi de type seuil avec des
puissances proche de 3/2, cependant plus ces puissances seront faibles, moins l’imprécision
de la mesure par les capteurs se répercutera sur les lois. Nous allons donc aussi essayer
d’obtenir les puissances en hauteur d’eau les plus faibles possibles tout en gardant une
incertitude de mesure inférieure à 5%. Nous utiliserons le solveur du logiciel Excel pour
pouvoir jouer sur l’ensemble des paramètres et caler les lois. Nous reviendrons sur ce calage
dans le III de cette partie, pour le DO Sand la meilleur loi de déversement obtenue est :

QdévSand = 2,089 × h 1
0,94
+ 0,652 × h 0,51
2

4.2.2. DO Huttenheim

Ce déversoir possède une différence très importante entre sa conduite amont DN 900
et sa conduite aval DN 300 bien plus petite. La ligne s’en ressent évidemment et ne montre
que peu de variations de forme à cause de la charge imposée à l’aval qui contrôle
l’écoulement dans le DO et la conduite amont. Dans ce déversoir une grande partie du débit
amont est déversé quelque soit la gamme et la hauteur d’eau augmente peu avec le débit
amont mais sur toute la longueur du déversoir

Figure 50 : Les 6 niveaux d’eau simulés dans le DO Huttenheim

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 54


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Avec une plus grande échelle on peut mieux apprécier les variations de ligne d’eau
pour pouvoir fixer les capteurs à l’endroit le plus approprié :

Figure 51: Lignes d’eau Do Huttenheim aggrandies

Les capteurs sont donc placés en l=0.5m et l=2.5m. Dans ce DO également nous
n’utiliserons que 2 sondes et ferons très attention à éviter le ressaut au début du DO cette fois,
voici les mesures faites :

Qsimulé Q deversé Q conservé Erreur max sur


h1 h2
(m3/s) (m3/s) (m3/s) le bilan (%)
0.354 0,195 0,207 0.328 0.027 4,3%
0.248 0,168 0,173 0.221 0.027 0,1%
0.195 0,142 0,146 0.168 0.027 1,4%
0.088 0,104 0,104 0.061 0.027 5,0%
Tableau 22: Résultats des simulations pour le DO Huttenheim (Qdev = f (h1,h2))

En utilisant le solveur du logiciel Excel, la meilleure loi de déversement (cf III)


obtenue pour le DO Huttenheim est :

QdévHuttenheim = 0,349× h1 + 0,312× h2


0,65 0.6

4.2.3. DO Bassin

On utilise la même méthode dans le DO


du Bassin mais cette fois ci pour placer 3
sondes ultrasons dans le déversoirs.
L’implantation des capteurs se fera
comme suit : C1 : l = 1 m
C2 : l = 2.5 m
C3 : l = 4 m
Les variations de la ligne d’eau sont
faibles mais suivent l’augmentation du débit.

Figure 52 : Variation de la ligne d’eau(DO Bassin)

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 55


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Figure 53 : Les 6 niveaux d’eau simulés dans le DO Bassin

Erreur max
Qsimulé Q deversé Q conservé
h1 h2 h3 sur le bilan
(m3/s) (m3/s) (m3/s)
(%)
1.58 0,32 0,32 0,32 1.331 0.25 5,0%
1.343 0,28 0,27 0,27 1.094 0.25 1,2%
1.106 0,23 0,23 0,24 0.857 0.25 1,4%
0.869 0,18 0,19 0,19 0.62 0.25 3,8%
0.632 0,12 0,13 0,13 0.383 0.25 4,7%
0.395 0,044 0,045 0,044 0.146 0.25 2,7%
Tableau 23: Résultats des simulations pour le DO Bassin (Qdev = f (h1,h2,h3))

Il faut souligner la proximité des hauteurs mesurées et donc la possibilité de n’en


placer qu’un ou deux dans le cas de ce DO également. Si on voulait avoir un peu plus de
dispersion dans les mesures de hauteur il faudrait éloigner encore les sondes mais cela
réduirait la pertinence des résultats à cause des effets de bord à l’aval notament.
En utilisant le solveur du logiciel Excel, on obtient la loi de déversement pour le DO
Bassin :

QdévHuttenheim =1,015×h10,83 +1,116×h0,9


2 +1,092× h3
0,89

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4.2.4. DO 17

Figure 54 : Les 6 niveaux d’eau simulés dans le DO 17

Le DO 17 comme le DO Huttenheim
montre une différence énorme entre la conduite
amont et la conduite aval, ce qui a pour effet de
minimiser les variations de la surface libre sur
la crête du déversoir. Cependant on remarque
une oscillation de cette dernière :
- au début du DO (C1 à l = 0.1m),
- au milieu du DO (C2 à l = 2.1m),
- et à la fin du DO (C3 à l = 3.6 m).
Les 3 capteurs relèveront la hauteur aux
endroits les plus sensibles aux variations.
Figure 55 : Variations de la ligne d’eau (DO 17)

Erreur max
Qsimulé Q deversé Q conservé
h1 h2 h3 sur le bilan
(m3/s) (m3/s) (m3/s)
(%)
0.858 0,15 0,16 0,16 0.675 0.177 5,0%
0.73 0,13 0,14 0,14 0.552 0.177 2,3%
0.601 0,11 0,12 0,12 0.424 0.177 0,4%
0.472 0,09 0,1 0,09 0.295 0.177 3,1%
0.343 0,07 0,07 0,07 0.163 0.177 4,9%
0.215 0,03 0,03 0,03 0.036 0.177 4,8%
Tableau 24 : Résultats des simulations pour le DO 17 (Qdev = f (h1,h2,h3))

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En utilisant le solveur du logiciel Excel, on obtient la loi de déversement pour le DO


17 :

QdévDO17 = 0,707×h10.72 +0,565×h0.64


2 + 0,572×h3
0.64

On remarque la similitude de la loi avec celle du DO du Bassin, c’est tout à fait


logique aux vues de la ressemblance des déversoirs, de la méthode à 3 sondes et de la surface
libre très stable dans les 2 cas.

4.2.5. DO 181

Figure 56 : Les 6 niveaux d’eau simulés dans le DO 181

On place les capteurs C1 et C2 à l = 1m et l = 2m, rappelons que ce déversoir est


rectiligne et donc bien plus simple, ici l est égale à l’abscisse cartésienne x le long du
déversoir. C’est pour cette raison qu’exceptionnellement dans cette étude on peut faire figurer
l’alignement des conduites amont et aval autour du DO et l’évolution des hauteurs d’eau pour
les différents débits dans ces conduites à titre indicatif.

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Q simulé Q déversé Q conservé Erreur sur le


h1 h2
(m3/s) (m3/s) (m3/s) bilan (%)

0.91 0,23 0,24 0.765 0.144 4,0%


0.774 0,2 0,21 0.63 0.144 1,0%
0.637 0,17 0,18 0.493 0.144 2,1%
0.501 0,14 0,15 0.356 0.144 5,0%
Tableau 25 : Résultats des simulations pour le DO 181 (Qdev = f (h1,h2))

Et à l’aide du solveur nous obtenons la dernière loi de déversement cherchée :

QdévHuttenheim =1,142× h +1,186× h


0.82 0.87
1 2

4.3. Explication et analyse des lois obtenues

Tout d’abord, on s’aperçoit que pour certains déversoirs, l’utilisation de trois capteurs
est surabondante, deux capteurs pourraient parfois suffirent mais l’utilisation d’un troisième
permet une vérification du bon fonctionnement de l’ensemble du système et une corrélation
dans la mesure globale du débit fractionner sur 3 hauteurs d’eau devant fournir chacun des
résultats pertinents.
Grâce au solveur nous avons pu faire en sorte que les lois obtenues soient des
combinaisons mathématiques permettant d’approcher au mieux les résultats obtenus lors des
simulations, en effet les lois prennent en compte essentiellement 3 facteurs importants :
• elles correspondent à ce que peuvent faire les capteurs dans la pratique la loi du type
Q déversé = a 1 h 1b 1 + a 2 h 2b 2 + a 3 h 3b 3 est facilement entrable dans
les aquisitions de données des capteurs,
• elles minimisent l’impact d’une erreur de mesure sur le débit déversé prévu, pour cela
elles doivent minimiser les exposants des hauteurs h1, h2 et h3,
• elles retranscrivent une réfléxion physique sur le fonctionnement de la mesure et sur la
variabilité du niveau d’eau à l’aplomb de chaque capteur. En effet dans le cas d’une
surface libre variant de la même manière en tout point : le meilleur choix possible sera
la séparation tripartite du débit sur les trois hauteurs mesurées donnant ainsi un poids
égal à chaque hauteur h1, h2 et h3. En revanche pour une ligne d’eau variant beaucoup
comme c’est le cas du DO Sand il faut considérer cette variation et orienter le choix de
la loi en fonction du capteur le plus important en terme de variabilité de la hauteur DO
dans le DO.
Nous avons donc cherché à optimiser ces lois et à leur donner une signification
physique en imposant tout d’abord des coefficients positifs et une répartition tripartite de
l’importance de mesure sur chaque capteur, puis en imposant des puissances inférieures à 1.5,
et enfin en essayant de minimiser les puissances tout en gardant une précision suffisante.
Nous allons donc revenir rapidement sur l’exemple du DO 17 pour illustrer ce raisonnement
qui a permis de choisir pour chaque ouvrage la loi la plus appropriée.

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 59


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Etant donné l’évolution semblable des lignes d’eau dans le déversoir, nous
commençons par séparer le poids des mesures sur les 3 capteurs, pour cela on applique le
solveur pour chaque hauteur avec 1/3 du débit total, le tableau suivant montre le partage des
débits, les coefficients a,b,c,d,e,f calculés par le solveur et les erreurs commises :

h1-crête Qsimulé Qdév h2-crête Qsimulé Qdév h3-crête Qsimulé Qdév


0,15 0,230 0,225 0,16 0,228 0,225 0,16 0,226 0,225
0,13 0,180 0,184 0,14 0,181 0,184 0,14 0,183 0,184
0,11 0,135 0,141 0,12 0,139 0,141 0,12 0,143 0,141
0,09 0,096 0,098 0,1 0,101 0,098 0,09 0,090 0,098
0,07 0,063 0,054 0,07 0,055 0,054 0,07 0,060 0,054
0,03 0,015 0,012 0,03 0,013 0,012 0,03 0,016 0,012

A1 5,878 Dif A2 5,340 Dif A3 4,251 Dif


B1 1,708 0,5% B2 1,722 0,3% B3 1,600 0,1%
0,4% 0,3% 0,1%
0,6% 0,3% 0,2%
0,2% 0,3% 0,8%
0,8% 0,0% 0,6%
0,3% 0,1% 0,4%
Tableau 26 : Extrait du calcul solveur sous Excel pour l’obtention de la loi de déversement

Avec ce raisonnement on obtient une loi tout à fait valable du type :

QdéverséDO17 = 5,878 × h11,708 + 5,340 × h21,722 + 4,251× h31,600

Cependant les puissances restent importantes et même si les erreurs sont infimes les
erreurs de mesures des capteurs auront une répercussion importantes sur la loi.
On peut donc passer à une loi de type seuil pure avec des puissances de 3/2, on trouve
alors les coefficients suivant :

3 3 3
QdéverséDO17 = 3,821× h1 2 + 3,430 × h2 2 + 3,480 × h3 2

Les erreurs sur les débits faibles sont un peu plus importantes que celles obtenues avec la
loi initialement établie mais restent très faibles :

A1 3,821 Erreurs A2 3,430 Erreurs A3 3,480 Erreurs


B1 1,500 0,3% B2 1,5 0,4% B3 1,5 0,2%
0,5% 0,1% 0,2%
0,2% 1,0% 0,3%
0,5% 0,9% 0,4%
1,6% 0,6% 1,0%
0,8% 0,5% 0,6%
Tableau 27 : Erreurs commises avec une pure loi de seuil aux puissances 3/2

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 60


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Ceci prouve que la loi de déversement donnant les erreurs les plus faibles ne traduit
pas nécessairement un phénomène physique le plus cohérent qu’il soit et que cette loi doit être
considérée comme une formule mathématique optimisée.
Nous allons donc pousser jusqu’au bout cette réflexion pour essayer de minimiser les
puissances tout en gardant des erreurs inférieures à 5%, prennons un exemple :

Si nous considérons que l’erreur sur la mesure des capteurs est de 10%, avec la
solution précédente et un calcul simple de différentiel logarithmique nous avions commis à
peu près 10%*1.7(venant de la puissance) soit une incertitude de 17%.

Si on prend maintenant une erreur de 5% max sur le bilan mais une puissance réduit à
0.7 alors on obtient : 5% + 10%*0.7 = 12% d’erreur, la solution est donc plus fiable.

Le solveur nous permet de réaliser cette opération et l’on obtient la loi de déversement
optimisée et donnée précédemment dans le rapport pour chaque DO :

QdévDO17 = 0,707 × h10.72 + 0,565 × h0.64


2 + 0,572 × h30.64

Cette loi est la meilleure des trois et permettra à la fois une facilité d’utilisation avec
les capteurs et une incertitude de calcul faible (<5%). Mais elle permettra aussi de minimiser
les erreurs de mesures des capteurs tout en conservant un traduction physique du phénomène
de déversement pertinente.
Cette démarche a donc été appliquée à l’ensemble des DO étudiés et permet ainsi de
fournir des lois particulièrement judicieuses et efficaces avec une erreur maximale totale du
modèle par rapport à la réalité d’environ 12% ce qui, pour ce type de déversoirs curvilignes
complexes devient très performant.

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 61


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Conclusion et perspectives

Commençons par rappeler la démarche de cette étude. Après avoir rappelé le contexte
de l’étude et le cadre de l’autosurveillance qui pousse la communauté de communes de
Benfeld à instrumenter ces déversoirs, nous avons étudié globalement le réseau
d’assainissement de la communauté de communes. Puis nous avons pris soin, avant de
commencer toute modélisation, de diagnostiquer les conditions amont et aval des DO ainsi
que le fonctionnement que l’on pouvait prévoir aux vues de leur géométrie complexe.
Nous sommes ensuite entrer dans le modèle en essayant de comprendre au mieux les
géométries des DO pour les retranscrire de manière exacte. Il est important de noter que les
seuls paramètres de calage du modèle tridimensionnel sont : la géométrie, l’étude des
conditions aux limites et le choix du modèle de turbulence. Par ailleurs, le maillage des
ouvrages a fait l’objet d’une attention particulière. Il conditionne la convergence des calculs.
De même, l’étude des conditions aux limites et initiales est déterminante dans la modélisation.
Il était, par exemple, essentiel de connaître le régime d’écoulement afin d’imposer des
conditions hydrauliques réelles notamment le contrôle aval dans la plupart de déversoir du au
régime fluvial.
Le logiciel FLUENT a ensuite prouvé sa capacité à prédire les formes des lignes
d’eau, cohérentes avec les lois de l’hydraulique dans des déversoirs complexes. Il a fallu jouer
sur le nombre de maille et le nombre d’itérations pour obtenir des résultats précis dans un
temps raisonnable. Les simulations nous ont donné notamment au niveau de la surface libre et
du champ de vitesse des résultats visuels explicites de l’écoulement dans les DO en temps de
pluie.
Le second objectif était l’obtention des lois de déversement dans le milieu naturel.
Nous avons réussi à établir des lois précises et applicables directement sur site dès la pose des
capteurs mais il faut maintenant calibrer ces derniers pour pouvoir lancer la première
campagne de mesure. Et pour ce qui est de la bonne reproduction du partage de débit, cette
campagne à venir devrait permettre de valider les lois obtenues.
Finalement, grâce à cette étude 3D des DO de Benfeld, nous sommes maintenant
capables de fournir à la communauté de communes ou à l’exploitant des profils de la surface
libre ou du champ de vitesse ou encore des simulations de l’écoulement en mouvement au
cœur des ouvrages, ce qui a un impact visuel important. Nous avons déterminé l’emplacement
des capteurs prévus et donné les lois demandées avec la meilleur précision et sécurité
possible.
Le SHU va poursuivre le projet jusqu’au bout en validant les lois par une campagne de
mesures grâce au capteurs mis en place et bientôt la Lyonnaise des Eaux qui exploite le réseau
recevra directement à la station de Herbsheim les données fournies par les capteurs en temps
de pluie et surtout les débits déversés à chaque instants et en chaque déversoirs vers le milieu
naturel. La communauté de communes de Benfeld, malgré des ouvrages complexes, pourra
ainsi satisfaire aux conditions de l’autosurveillance, et connaître directement les périodes et
les quantités de rejet de ses eaux usées en temps de pluie, vers l’Ill et le milieu naturel.

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 62


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Références bibliographiques
1] BERTRAND-KRAJEWSKI J.-L., LAPLACE D., JOANNIS C., CHEBBO G.
« Mesures en hydrologie urbaine et assainissement » Paris, Ed. Tec&Doc
Lavoissier, 2000.

2] CHOCAT Bernard (coordinateur) « Encyclopédie de l’hydrologie urbaine et de


l’assainissement » Articles : seuil pp. 931-941, déversoir d’orage pp. 318-333 - Paris,
Ed. Tec&Doc Lavoisier, 1997.

3] CHOMAT Carine « Mise en place de l’autosurveillance des systèmes de collecte.


Rédaction d’un manuel ‘autosurveillance » Mémoire de fin d’étude, ENGEES
Strasbourg, 2004, 77p.

4] COMBES H. « Modélisation numérique 3D des écoulements dans les déversoirs


d’orage » Mémoire de fin d’étude, ENGEES Strasbourg, 2000, 98p.

5] DDAF 67 « Auto surveillance des déversoirs d’orage, Études d’Avant Projet »,


Mémoire explicatif, 2005, 12p.

6] ENGEES, VEOLIA WATER, FNDAE « Guide technique sur le fonctionnement


des déversoirs d’orage » document de travail, mars 2006, 184p.

7] FLAMENT Sylvie « Modélisation 1D des déversoirs d’orages et mesures


expérimentales », Mémoire de fin d’études, ENGEES Strasbourg, 2001 – 67p.

8] FLUENT “Fluent and Gambit software Users’ Guides”, 2001

9] GALLIN Y. « Mise au point d’un nouveau mode d’instrumentation des déversoirs


d’orage : application au site de Sélestat », Mémoire de fin d’année ENGEES, 2003,
61 p.

10] HENRION G. – Etude du comportement du réseau d’assainissement de Sélestat et


des incidences sur le milieu récepteur par temps de pluie – Mémoire de fin
d’études, ENGEES Strasbourg, 2000 – 104p.

11] LIPEME KOUYI Gislain « Modélisation numérique 3D des écoulements dans les
déversoirs d’orage », Mémoire de DEA, École Nationale du Génie de l’Eau et de
l’Environnement (ENGEES), 2001, 80 p.

12] LIPEME KOUYI G., VAZQUEZ J., POULET J.B. « 3D free surface measurement
and numerical modelling of flows in storm overflows » Flow measurement and
instrumentation, Vol. 14, issue 3, 2003 - pp. 79-87.

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 63


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13] LIPEME KOUYI G., VAZQUEZ J., ZUG M., POULET J.B. « Simulation et
validation de la modélisation 3D des écoulements dans les déversoirs d’orage
latéraux » La Houille Blanche (à paraître), 2004.

14] LIPEME KOUYI Gislain « Expérimentations et modélisations 3D de


l’hydrodynamique et de la séparation particulaire des déversoirs d’orage »
Rapport de thèse, École Nationale du Génie de l’Eau et de l’Environnement
(ENGEES), 2004, 261 p.

15] MERANDOU L. « L’autosurveillance des systèmes de collecte » TSM n°2, février


2001 – pp. 22-28.

16] ROLLET D. « Instrumentation des déversoirs d’orage : Mise en place de


l’autosurveillance à Sélestat », Mémoire de fin d’étude ENGEES, 2002, 76 p.

17] SIMONIN Y. « Mise au point d’une méthodologie d’utilisation de la modélisation


tridimensionnelle des déversoirs d’orage dans le cadre de l’autosurveillance »,
Mémoire de fin d’étude ENGEES, juillet 2004, 76 p.

18] VAZQUEZ José « Hydraulique à surface libre », Cours de l’ENGEES formation


initiale, 2002,100.p

19] VAZQUEZ J., ZUG M., LIPEME KOUYI G. « Modélisation et instrumentation


des déversoirs d’orages du réseau d’assainissement de Sélestat », a paraître,
Septembre 2005, 10p.

20] VAZQUEZ J., SIMONIN Y., LIPEME KOUYI G. - ENGEES, Laboratoire Systèmes
Hydrauliques Urbains « Modélisation tridimensionnelle du déversoir d’orage de
Clichy en vue d’une amélioration de son instrumentation », mars 2004, 91p.

21] TEXTES REGLEMENTAIRES :

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Annexes

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Annexe 1 : Contexte réglementaire

1.La loi sur l’eau

Avant la promulgation de la loi n° 92-3 du 3 janvier 1992 dite « loi sur l’eau », le
dispositif législatif existant dans le domaine de l’eau était constitué par une accumulation de
textes, datant de 1898 à 1973, limités dans leur objet (écoulement, qualité, nature..) et dans
l’espace (cours d’eau domaniaux, non domaniaux, sources, eaux souterraines…).

Cependant, ce "relatif déficit d’ordre" a été partiellement compensé par des textes,
circulaires, instructions, fixant les règles de "bonnes pratiques" dans la mise en œuvre de
l’assainissement pluvial.

Progressivement, on assiste à une prise de conscience de la pollution apportée par ces


rejets urbains de temps de pluie (RUTP).
Les eaux pluviales ne pouvaient plus être évacuées sans se soucier de leurs impacts sur la
qualité des milieux récepteurs. Ce problème est commun à tous les grands pays industrialisés
souhaitant préserver leurs ressources en eau et leur cadre de vie.

La communauté européenne a édicté la Directive CEE-91-271 du 21 mai 1991 relative


aux traitements des eaux urbaines résiduaires. Elle s’applique donc aux eaux résiduaires,
composées des eaux ménagères usées ou le mélange de celles-ci avec les eaux industrielles ou
le ruissellement. Elle impose de les traiter pour autant qu’elles soient rassemblées dans un
réseau de collecte. Cette obligation de traitement porte sur la totalité des effluents et comporte
des dates d’exécution proches : 2000 et 2005 au plus tard.
Cette directive n’admet les déversements qu’en cas de circonstances exceptionnelles
(incluant les pluies fortes) ou de coûts excessifs. Elle autorise les Etats membres à prendre
des mesures pour limiter la pollution résultant des pluies d’orage fondées sur la dilution par
rapport au QTS (débit de temps sec) ou à accepter un certain nombre de surverses chaque
année.

La France a dû assurer la transcription de cette directive en droit français, en promulguant


d’autres textes, aujourd’hui effectifs :

♦ loi n° 92-3 sur l’eau du 3 janvier 1992,


♦ décrets n° 93-742 et 93-743 du 29 mars 1993 relatifs à l’application de la loi sur l’eau,
♦ décrets n° 94-469 du 3 juin 1994 relatif à la collecte et au traitement des eaux usées,
mentionnées aux articles L.372-1-1 et L.372-3 du code de l’urbanisme,
♦ circulaire du 13 septembre 1994 relative à l’assainissement des eaux usées urbaines,
♦ arrêté du 23 novembre 1994 portant délimitation des zones sensibles,

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 67


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♦ arrêtés du 22 décembre 1994, l’un fixant les prescriptions techniques relatives aux
ouvrages de collecte et de traitements des eaux usées ; l’autre relatif à la surveillance des
ouvrages de collecte et de traitements des eaux usées,
♦ circulaire du 12 mai 1995 relative aux systèmes d’assainissement,
♦ circulaire du 19 février 1998 – rappel des obligations du décret du 3 juin 1994,
♦ circulaire du 7 juin 2000 relative à l’instruction des autorisations des systèmes
d’assainissement de plus de 2 000 Equivalents Habitants (EH) en cas de dépassement des
échéances européennes,
♦ circulaire du 6 novembre 2000 relative à l’autosurveillance des systèmes d’assainissement
de plus de 2 000 EH.

Ces décrets, arrêtés et circulaires permettent de mettre en application la loi sur l’eau.
Toutes ces contraintes réglementaires visent à faire respecter :
♦ Les procédures d’autorisation et de déclaration,
♦ Les sanctions pénales.

Le champ d’application du régime d’autorisation et de déclaration prévu par l’article 10-1


de la loi sur l’eau est extrêmement large. Ce régime doit assurer la préservation des
écosystèmes aquatiques et des zones humides, et la protection de toutes les eaux superficielles
ou souterraines contre toutes les atteintes qu’elles peuvent subir.

Les déversoirs d’orage sont soumis à autorisation ou déclaration suivant le flux polluant
journalier. Le flux polluant est le flux transporté par le collecteur au droit du déversoir. Les
limites correspondent à des agglomérations de 200 à 2 000 EH. L’autorisation ou la
déclaration dépend du volume du rejet ou du rapport du débit de celui-ci à un débit de
référence Qref du cours d’eau récepteur. Le tableau suivant indique les conditions de régime
d’autorisation ou de déclaration.

Flux polluant Volume du rejet ou Équivalents Régime


journalier débit du rejet habitants juridique
≥ 120 kg de V>10 000 m3/j ou Qj > 2 000 EH Autorisation
DBO5 >25%Qref
12<DBO5<120 kg 2 000 < V < 10 000 200 < EH < 2 000 Déclaration
m /j ou 5%Qref <Qj
3

<25%Qref
Conditions de régime d’autorisation ou de déclaration.

Les sanctions pénales sont appliquées dans les cas suivants :


♦ Non respect des seuils de rejet,
♦ Dépassement des normes autorisées (pollution de l’eau),
♦ Obstacle à l’exercice de contrôle.

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 68


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La démarche générale consiste à réaliser dès que possible les ouvrages et équipements qui
s’imposent de manière évidente :
♦ suppression des rejets directs par temps sec,
♦ réglage des déversoirs,
♦ mise à niveau de la station d’épuration,
♦ mise en œuvre d’une politique de limitation des débits de ruissellement par une maîtrise
de l’urbanisation ou la mise en place de techniques alternatives,
♦ surveiller le fonctionnement hydraulique de l’ensemble du système d’assainissement, de
façon à évaluer ses réactions aux différentes situations météorologiques.

Une approche globale au niveau d’un bassin versant du milieu récepteur est nécessaire
pour garantir la cohérence des actions entreprises dans ce cadre, en liaison avec les documents
de planification existants (schémas directeurs d’assainissement, schémas d’urbanisme…).
L’accent sera mis en général sur les effets immédiats et notamment l’impact des
déversements de matières polluantes organiques, sources d’anoxie pour les milieux
récepteurs.

2.Surveillance et autosurveillance

L’objectif premier de l’autosurveillance est de vérifier l’efficacité du système


d’assainissement vis-à-vis des contraintes réglementaires (respect des normes). Au delà de cet
objectif, l’autosurveillance est une véritable aide à la fiabilisation des installations pour la
prévention des dysfonctionnements et l’aide à la réhabilitation.

L’arrêté du 22 décembre 1994 relatif à la surveillance des ouvrages de collecte et de


traitement des eaux usées impose de façon très précise à la collectivité les actions à mettre en
œuvre pour assurer le contrôle du respect de ses obligations réglementaires. Cette démarche,
au delà de son caractère obligatoire, s’inscrit dans une démarche qualité visant pour
l’exploitant à vérifier, en continu, l’adéquation entre les objectifs fixés et les résultats obtenus.
Elle doit également permettre, par la responsabilisation des intéressés, de limiter les contrôles
directs de la police de l’eau, et de disposer de données sur le fonctionnement des systèmes
d’assainissement.

Les tableaux suivants explicitent la réglementation sur le débit et la charge polluante au


droit des déversoirs d’orage.
Réglementation sur le débit :
120 < Charge brute de polluant organique Charge brute de polluant organique
(DBO5)< 600 kg/jour (DBO5) > 600 kg/jour
Estimation des périodes de déversement Mesure en continu
et des débits rejetés
Moyen de surveillance à mettre en œuvre en fonction du débit de l’ouvrage
Réglementation sur la charge polluante :

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 69


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120 < Charge de polluant collectée par Charge de polluant collectée par temps
temps sec < 600 kg/jour sec > 600 kg/jour
Néant Estimation de la charge polluante (MES,
DCO) déversée par temps de pluie

Moyen de surveillance à mettre en œuvre en fonction de la charge polluante collectée

L’arrêté du 22 décembre 1994 sur la surveillance des systèmes d’assainissement précise à


l’article 1.III :
« les communes ou, le cas échéant, leurs groupements sont responsables de l’application
des prescriptions du présent arrêté. Elles peuvent confier ces responsabilités à un
concessionnaire ou à un mandataire, au sens de la loi n°85-704 du 12 juillet 1985, pour ce
qui concerne la construction ou la reconstruction totale ou partielle, des ouvrages, et à un
délégataire, au sens de la loi n°93-122 du 29 janvier 1993, pour ce qui concerne leur
exploitation ».

La responsabilité de la mise en œuvre des obligations de surveillance, qui incombe à la


collectivité, est souvent transférée à l’exploitant des ouvrages de collecte ou de traitement
concernés.
La collectivité conserve cependant sa responsabilité d’autorité délégante, qui consiste à
vérifier que les obligations sont bien remplies par son délégataire, et à mettre en œuvre les
sanctions prévues contractuellement. Dans ce cas, les données de la surveillance doivent être
transmises à la collectivité, laquelle les transmet ensuite au service de police de l'eau.

Le second arrêté du 22 décembre 1994 définit, pour les systèmes d’assainissement


recevant un flux journalier supérieur à 120 kg de matière organique (2 000 EH), les modalités
de surveillance des ouvrages de collecte et de traitement des eaux usées.

Les délais de mise en œuvre du programme d’autosurveillance sont progressifs pour les
installations existantes :
♦ 2 ans (pour les ouvrages de plus de 6 000 kg/jour de pollution organique ou 100 000 EH),
soit le 10 février 1997,
♦ 4 ans (pour les ouvrages de 601 à 6 000 kg/jour ou de 10 000 à 100 000 EH), soit le 10
février 1999,
♦ 5 ans (pour les ouvrages de 120 à 600 kg/jour ou de 2 000 à 10 000 EH), soit le 10 février
2000.

Pour les systèmes d’assainissement de moins de 2 000 EH, la mise en place de l’auto-
surveillance est obligatoire depuis le 9 août 1996, et à compter du 31 décembre 2005 pour les
autres (arrêté du 21 juin 1996).

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Le non respect, constaté ou prévu pour de nombreuses agglomérations, des échéances de


la directive européenne a suscité des questions sur la conduite à tenir dans une telle situation.
La circulaire de 7 juin 2000 relative à l’instruction des autorisations des systèmes
d’assainissement de plus de 2 000 EH en cas de dépassement des échéances européennes
donne quelques réponses, notamment en ce qui concerne la conformité au cadre de
l’autosurveillance.
Actuellement, si une exploitation n’est pas conforme à la directive européenne,
l’échéance est dépassée puisque la dernière date de mise en conformité était pour l’année
2000. L’appréciation de la conformité est basée sur les exigences issues de la directive, soit
celles fixées par le 22 décembre 1994 pour les prescriptions techniques relatives aux ouvrages
de collecte et de traitement des eaux usées : un système ne pourra donc plus être déclaré
conforme s’il ne répond pas à ces dernières, même si ses performances satisfont aux
exigences initiales qu’il devait respecter avant que l’échéance ne soit dépassée.
L’article 8 de l’arrêté du 22 décembre 1994 précise que l’exploitant rédige un manuel
décrivant de manière précise son organisation interne, ses méthodes d’analyse et
d’exploitation, les organismes extérieurs à qui il confie tout ou partie de la surveillance, la
qualification des personnes associées à ce dispositif.
Ce manuel fait mention des références normalisées ou non. Il est tenu à la disposition du
service chargé de la police de l’eau, de l’agence de l’eau, et est régulièrement mis à jour.
La circulaire du 12 mai 1995 précise au point 3.2.4 ce que le manuel doit comporter. Il
apparaît opportun que l’arrêté d’autorisation figure en annexe du manuel d’autosurveillance.
Comme le déversoir en tête de station de traitement, un déversoir ne devrait pas déverser
tant que la capacité de référence de l’ouvrage de traitement à l’aval, fixée dans l’autorisation,
n’est pas atteinte (art.20 de l’arrêté du 22 décembre 1994). Le fonctionnement des réseaux est
toutefois complexe, et les déversements peuvent avoir lieu en cas d’orage en tête du réseau
alors que la station n’est pas encore à pleine capacité.
Les rejets excessifs des déversoirs d’orage par temps de pluie ont généralement pour
origine des insuffisances structurelles plus que des négligences dans l’exploitation. Par
conséquent, la connaissance des rejets entraînés par les déversoirs d’orage doit permettre, lors
des discussions avec le maître d’ouvrage, d’évaluer la nécessité de travaux sur les réseaux ou
d’actions destinées à limiter les apports d’eaux de ruissellement dans ceux-ci.
Aucune surverse ne doit avoir lieu par temps sec. Des constats d’infraction doivent être
envisagés, si la collectivité ne met pas en œuvre les moyens nécessaires pour les supprimer.
Les infractions pour non-respect des obligations liées à l’autosurveillance se fondent sur
l’article 44-2 du décret du 29 mars 1993 relatif aux procédures d’autorisation et de
déclaration.
Les dispositions de cet article pourront notamment être utilisées pour sanctionner un
exploitant qui refuse de réaliser l’autosurveillance, qui néglige d’en transmettre les résultats,
qui transmet des résultats erronés, ou en cas de défaut d’information lors de pannes ou
d’opérations de maintenance.

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3.Nouvelle loi de Mars 2006

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Annexe 2 : Convention d’étude

ARTICLE 1: Objectifs généraux

Cette étude rentre dans le cadre réglementaire de l’autosurveillance du réseau


d’assainissement de la collectivité qui vise à déterminer les débits rejetés dans le milieu
naturel.

Les objectifs recherchés sont :

L’instrumentation des cinq déversoirs principaux,

La détermination des volumes déversés.

ARTICLE 2: Objet de la convention

La collectivité confie, par la présente, à l’ENGEES, une mission d’études portant sur les
objectifs ci-dessus évoqués.

Cette mission s’appuie sur et utilise les capacités du service de la Direction


Départementale de l’Agriculture et de la Forêt, subdivision de Sélestat, et celles de la
Communauté de Communes de Benfeld et de son délégataire, particulièrement en ce qui
concerne la fourniture, l’installation, la mise en place, la surveillance et la maintenance des
capteurs et sites nécessaires au déroulement de l’étude.

ARTICLE 3: Contenu de l’étude

L’étude porte sur mise en place de l’autosurveillance des cinq déversoirs suivants :

Commune Site
SAND Rue du Général Leclerc
Rond point (DO17)
BENFELD Rue du Faubourg du Rhin
(DO181)
Bassin de pollution
HUTTENHEIM Rue du travail

Il est prévu de :

• Avant le début de la campagne de mesure:

Sur la base de l’avant-projet réalisé par la DDAF, et sur les sites individualisés, de
récupérer les éléments d’études nécessaires (plans détaillés, …), puis d’affiner les

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 76


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implantations prévues sur site. Cette étape ne pourra se faire sans une visite détaillée
(descente en réseau) de chacun des sites en présence de l’exploitant.

D’apporter au maître d’œuvre et au maître d’ouvrage une aide technique au choix


des entreprises chargées de la fourniture et pose des capteurs, des capteurs eux-mêmes
et à la validation des configurations d’implantation proposées.

De générer, par modélisation, les lois d’établissement du débit pour les déversoirs
équipés de mesure de hauteur.

De qualifier les sites après installation du matériel de mesure, et notamment de


vérifier la vraisemblance et la qualité de la mesure (hydraulique) ; au besoin, de
proposer au maître d’œuvre et au maître d’ouvrage de nouvelles implantations.

De mettre en place un protocole de validation des mesures en continu.

• Pendant la campagne de mesure:

De suivre le démarrage de la campagne de mesures, l’orienter éventuellement


(implantation des instruments, fréquence d’enregistrement) au fur et à mesure,
participer à la récupération des données.

De traiter et expertiser les données recueillies : interprétation, validation, …

• A l’issue de la campagne de mesure:

De valider les dispositifs d’autosurveillance mis en place.

On pourra diviser l’étude en cinq phases :

Phase 1 Données géométriques du site : pente (amont, aval,


Recensement des déversé), hauteur, largeur, …
données géométriques Données sur les capteurs
en vue d'une Proposition d'instrumentation du site et préconisations
modélisation particulières (marquage sur site des emplacements de
capteur)
Phase 2 Vérification de l'installation après pose des capteurs
Avis installation
validation Mise à zéro du capteur par rapport à la crête
déversante
Phase 3 Modélisation 1D et 3D des déversoirs
Loi de débit Création d'une fonction pour la détermination du débit
en fonction des hauteurs d'eau mesurées
Phase 4 Tests de cohérence des lois de fonctionnement sur site,
Assistance
éventuellement modification de la pose des capteurs +
Qualification
phase 3
Phase 5 Expertise des Mise en place d'un protocole de validation des mesures
données brutes en continu

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ARTICLE 4: Interlocuteurs et suivi de l’étude

Le groupe de suivi de l’étude est constitué des organismes suivants qui désigneront chacun
leurs représentants : communauté de communes de Benfeld, subdivision du génie rural de
Sélestat, représentant la Direction Départementale de l’Agriculture, Agence de l’Eau, La
Lyonnaise des Eaux, exploitant du réseau de Benfeld et le laboratoire Systèmes Hydrauliques
Urbains de l’ENGEES.

ARTICLE 5 : Données et résultats

La collectivité s’engage à fournir à toute personne agissant dans le cadre de la présente


étude, toutes les données existantes nécessaires à sa bonne réalisation, sous le sceau de la
confidentialité. Il s’agira principalement des données géométriques du système
d’assainissement, des données techniques concernant le système d’assainissement actuel et
futur, des précédentes modélisations, des résultats bruts des mesures et essais réalisés pendant
la campagne de mesure prévue ci-dessus référencée, ainsi que celles issues de
l’autosurveillance, pendant la durée de l’étude.

Les résultats qui seront fournis à la collectivité seront :

Les lois de déversement,

Un protocole informatique de validation de données.

La convention sera soldée sur présentation d’un rapport général intervenant dans les deux
mois suivant l’expiration de la durée prévue. La totalité des données traitées sera remise à la
collectivité.

ARTICLE 9 : Confidentialité et publication:

Les résultats des travaux d’études réalisés dans le cadre de la présente ont vocation à la
publication et à la communication scientifique et technique.
Le maître d’ouvrage et l’ENGEES sont, chacun, propriétaires de l’ensemble des données
et des résultats de l’étude.
L’ENGEES pourra utiliser librement les résultats tant des mesures réalisées lors de cette
campagne, que des interprétations et diverses modélisations réalisées, sous réserve de faire
référence de manière explicite à la présente convention, et d’avoir informé au préalable le
maître d’ouvrage de son intention.
Cependant, chaque partie s’engage à ne pas diffuser les informations et les données
transmises par l’autre partie à titre confidentiel à moins d’un accord préalable. Elles
s’engagent, en outre, à garder secrètes les autres informations, de toute nature et non encore
connues publiquement, qu’elles auraient pu recueillir à l’occasion des contacts avec les
services de l’autre partie.

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Annexes 3 : Comptes-rendus des visites pour les 5 DO

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Annexe 4 : La précision des capteurs

a.Stabilité dans le temps

La dérive des capteurs ultrasons dans le temps est quasiment insignifiante. Par
conséquent, Il suffit de vérifier l’étalonnage du capteur tous les 6 mois. Cependant, on
applique un test dit de redondance matérielle pour être sur que le capteur ne dérive pas. En cas
contraire, un opérateur devra venir étalonner de nouveau le capteur.

b.Différents paramètres d’incertitude

On a vu précédemment que :
Ttr
h = Dcr − d = Dcr − C us⋅air ×
2
De ce fait, les sources d’incertitudes dépendent de la distance d, du temps t et de la
célérité des ultrasons dans l’air Cus air.

- Incertitude sur d :

L’incertitude sur d dépend uniquement de l’appareil de mesure utilisé pour l’évaluer. Il


faut donc utiliser des mètres certifiés pour étalonner le capteur (ex : mètre certifié de classe II
où l’incertitude est inférieure à 1.3 mm pour une longueur inférieure ou égale à 5m).

Elle dépend aussi de l’incertitude de mise en œuvre par l’opérateur qui ne devrait pas
excéder le double de l’incertitude de l’appareil de mesure (ex : pour le mètre certifié de classe
II, l’incertitude est estimée à environ 3 mm)

- Incertitude sur t :

Les incertitudes sur t sont négligeables de nos jours étant donné la performance des
horloges actuelles.

Si on prend l’exemple d’une distance d = 1 m à mesurer avec Cus air = 330 m/s, alors
cela impose un mesurage du temps de :
2 × d (aller − retour ) 2 × 1
t= = ≈ 0.006s ce qui constitue une performance modeste pour les
C us⋅air 330
appareils actuels.

- Incertitude sur Cus air :

La célérité des ultrasons dans l’air dépend principalement de la température θ (en


°C). En tenant compte uniquement de l’influence de la température, la célérité augmente avec
la température selon la relation :
θ
C us⋅air = 331.6 × 1 +
273

L’incertitude dépent de la température au moment où l’on a effectué l’étalonnage. En


effet, l’erreur commise est proportionnelle à la distance à mesurer ainsi qu’à l’écart avec la

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 84


Laboratoire Systèmes Hydrauliques Urbains – ENGEES

température d’étalonnage du capteur avec 0.17 % par °C. D’où la représentation graphique
suivante :

Pourcentage d’erreur de mesure commise en fonction de la température d’étalonnage


9
Erreur de mesure relative sur la hauteur h en %
8

0
0 10 20 30 40 50

Température

Il serait satisfaisant d’effectuer un nouvel étalonnage pour chaque période d’hiver et


d’été pour éviter des écarts de température trop important par rapport à la température
d’étalonnage.

- Incertitude finale sur la mesure :

En résumé, l’incertitude finale sur la mesure dépend de la qualité de l’instrument, de la


qualité de sa mise en œuvre (pose, étalonnage, etc.), des variations des conditions de mesure
(température, courant d’air, etc.), de la qualité de l’interface eau-air. Ces incertitudes sont
indépendantes et l’incertitude finale ne correspond pas à la somme de toutes les incertitudes.
Par expérience, cette incertitude finale peut être estimée à 0.5 % au maximum de l’étendue de
mesure du capteur à ultrasons.
En ce qui concerne les déversoirs d’orage de Benfeld, l’étendue des mesures est
inférieure à 2 m soit une incertitude finale au mieux de 1 cm.

c.Erreurs irréductibles

Les ultrasons subissent un amortissement qui réduise la puissance du signal reçu


après réflexion sur l’interface eau-air. De plus, des échos parasites peuvent être observés sur
certains des DO (ex : banquettes, …).
Le signal est transmis grâce à la présence de l'air, il faut donc éviter les courants d'air
qui peuvent détourner le signal de leurs destinations.
D’autres erreurs de mesure ne sont pas estimables car elles sont dues à la composition
de l’effluent. En effet, si la surface de l’eau est perturbée (remous, vaguelettes, mousses,
objets flottants, etc.), la mesure risque d’être faussée. Par exemple, la présence d’écume ou de
mousse à la surface de l’eau peut causer des erreurs importantes. Si ces mousses sont peu
denses alors les ondes ultrasons vont avoir tendance à être absorbées ce qui entraîne une
mauvaise réception du signal. Si elles sont denses, elles constituent une nouvelle interface air-
mousse qui conduit à de fausses mesures :

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 85


Laboratoire Systèmes Hydrauliques Urbains – ENGEES

Réception correcte Aucune réception


mais mesure due à l’absorption
faussée de l’onde ultrason

Mousses denses Mousses peu denses

Conséquence sur la réception du signal en présence de mousses plus ou moins denses

d.Erreurs dans l’installation

Le capteur doit être parfaitement à l’horizontale car même si la réflexion à l’interface


eau-air se fait avec peu de pertes en énergie (85 % du signal conservé), une mauvaise
horizontalité du capteur entraîne une perte importante du signal comme le montre le schéma
suivant :

Réception Réception Réception


correcte médiocre nulle

Conséquence sur la réception du signal d’un mauvais positionnement du capteur

De plus, il faut essayer de placer le capteur a un endroit où il y a le moins de


perturbation possible au niveau de l’interface air-eau car sinon il se produit le même
phénomène que précédemment c’est à dire que le capteur et la surface de l’eau ne seront plus
parallèles d’où une perte importante de l’onde ultrasons.

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 86


Laboratoire Systèmes Hydrauliques Urbains – ENGEES

Réception Réception
correcte médiocre

Conséquence sur la réception du signal en présence de perturbation à la surface de l’eau

Les simulations ont montré des surfaces libres très stables à l’aplomb des capteurs, ce
phénomène sera donc a priori évité mais il faudra y veiller lors du calage et de la validation
sur place : l’hydraulique réserve bien souvent des surprises mais c’est bien pour cela que l’on
aime essayer de la prévoir…

Mémoire de fin d’études 2006 – Fabien JEANJEAN 87


Ecole Nationale du Génie de l'Eau
et de l'Environnement de Strasbourg

MEMOIRE DE FIN D'ETUDES

Diplôme : Ingénieur
Spécialité : Génie Urbain

Auteur : Fabien JEANJEAN Année : 2006

Titre : Autosurveillance des déversoirs d’orage de la communauté de communes de Benfeld.


Utilisation de la modélisation 3D pour optimiser leur instrumentation.

Nombre de pages : texte 60 annexes 21


Nombre de références bibliographiques : 21

Structure d'accueil : Laboratoire Systèmes Hydrauliques Urbains


ENGEES
1 quai Koch – BP 1039 F
67000 STRASBOURG FRANCE

Maître de stage : M. le Maître de conférence José Vazquez

Résumé :

Dans le cadre de la mise en place de l’autosurveillance des réseaux d’assainissement,


cette étude a pour but d’instrumenter cinq déversoirs d’orage complexes de la communauté
de communes de Benfeld.
Pour y parvenir elle développe la modélisation tri-dimmensionnelle des déversoirs
d’orage à l’aide du code de calcul CFD FLUENT®. L’objectif est de fournir à la collectivité
l’emplacement des capteurs de hauteur d’eau dans les ouvrages, ils donneront le débit
déversé dans le milieu naturel à partir des hauteurs mesurées. Nous allons donc tenter de
cerner le comportement hydrodynamique des déversoirs grâce aux simulations et établir les
lois de déversement pour chaque ouvrage.

Mots-clés : Autosurveillance, déversoirs d’orage, modélisation 3D, loi de déversement

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