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Nom de l’étudiant : Fabien JEANJEAN
LOT
Résumé
Abstract
Concerning the installation of the self-monitoring in sewage networks, this study deals
with three-dimensional modelling of combined sewer overflow using the CFD FLUENT
software. The aim is to apply the methodology of 3D modeling in order to instrument Benfeld
CSO. So we will try to understand the hydrodynamic behavior of the work and to establish the
overflow laws. These laws aim to give the overflow rate according to heights of water
measured along the CSO, and thus to be able to assess the pollution rejected in the natural
environment.
First of all we pointed out the lawful context and explained the choice of the five
combined sewer overflow of the study in particular thanks to the general study of Benfeld
sewage network.
Secondly we defined the parameters of calibration for the three-dimensional model in
particular with regard to: geometry and grid of the works, the study of the initial and boundary
conditions.
Finally, we applied methodology previously established to five studies of CSO located
to the sites of Benfeld. Through these five cases, the objective is to show how to use this
three-dimensional model to instrument CSO with complex geometry. For each CSO, these
simulations provided a profile of the free surface, an estimate of the velocity fields and an
estimate of the evolution of the overflow rate along the overflow crest. These results made it
possible to establish the overflow laws for each work aiming at answering the lawful
obligations. A series of measurements of flow was planned for the validation of these laws.
Sommaire
ANNEXES ........................................................................................................................ 66
1D Une dimension
3D Trois dimensions
DBO5 Demande biologique en oxygène à 5 jours
DCO Demande chimique en oxygème
MES Matières en suspension
DEA Diplôme d’études approfondies
DO Déversoir d’orage
ENGEES Ecole Nationale du Génie de l’Eau et de l’Environnement de Strasbourg
FNDAE Fonds National de Développement de l’Adduction d’Eau
SHU Systèmes Hydrauliques Urbains
STEP Station d’épuration
ULP Université Louis Pasteur
Ks Coefficient de rugosité de Strickler
Qts Débit de temps sec
Qamont Débit mesuré dans le canal d’entrée (m3/h)
Qconservé Débit mesuré dans le canal aval conservé (m3/h)
Qdéversé Débit mesuré dans le canal aval déversé (m3/h)
CAL Conditions aux limites
CI Conditions initiales
Iam Pente de la conduite amont
Iav Pente de la conduite aval
L/D Longueur de crête/ Diamètre de la conduite amont
Figure 47 : Photo de sondes ultrasons sur leur rail de guidage (Sélestat) ______________ 51
Figure 48 : Surface virtuelle pour afficher la ligne d’eau à l’aplomb des capteurs _______ 52
Figure 49 : résultats des 6 simulations dans le DO Sand____________________________ 53
Figure 50 : Les 6 niveaux d’eau simulés dans le DO Huttenheim _____________________ 54
Figure 51: Lignes d’eau Do Huttenheim aggrandies _______________________________ 55
Figure 52 : Variation de la ligne d’eau(DO Bassin) _______________________________ 55
Figure 53 : Les 6 niveaux d’eau simulés dans le DO Bassin _________________________ 56
Figure 54 : Les 6 niveaux d’eau simulés dans le DO 17 ____________________________ 57
Figure 55 : Variations de la ligne d’eau (DO 17) _________________________________ 57
Figure 56 : Les 6 niveaux d’eau simulés dans le DO 181 ___________________________ 58
Introduction
Les déversoirs d’orage sont bien souvent le lien direct entre le réseau d’assainissement
et le milieu naturel. En effet ils assurent la régulation hydraulique des effluents unitaires dans
le réseau d’assainissement en temps de pluie ainsi que le partage des débits restant dans le
réseau et ceux devant être évacués. Ils constituent en quelque sorte la « soupape de sécurité »
en amont généralement d’une station de traitement des eaux usées. La compréhension de ces
ouvrages est donc primordiale pour pouvoir protéger le milieu naturel et contrôler les débits
dans le réseau.
Or, ces ouvrages ont souvent une géométrie et un fonctionnement complexes. En effet,
au delà des divers dysfonctionnements possibles, le comportement hydrodynamique d’un
déversoir d’orage est caractérisé par un régime turbulent et un écoulement clairement
tridimensionnel à surface libre et/ou en charge ce qui rend l’hydraulique de ces ouvrages
particulièrement compliquée.
Pour faire un état des lieux des diverses contaminations du milieu naturel, la loi sur
l’eau du 3 janvier 1992 a introduit la prise en compte des pollutions produites et rejetées par
les systèmes d’assainissement. Dans le cadre de l’autosurveillance des ouvrages de collecte
prévue à cet effet, il devient indispensable de maîtriser le comportement hydraulique des
déversoirs d’orage et de pouvoir mesurer ou évaluer les débits, volumes et flux de pollution
rejetés à leur niveau.
La communauté de communes de Benfeld doit donc, dans ce cadre, instrumenter ses
déversoirs, et la complexité de ces derniers va nous demander l’appui de la modélisation tri-
dimensionnelle pour mieux appréhender les phénomènes hydrauliques qui y règnent.
Cette étude a pour objectif de cerner le comportement hydrodynamique de 5
déversoirs complexes de la communauté de communes de Benfeld en utilisant la modélisation
3D à l’aide du code de calcul CFD FLUENT®. Les simulations permettront d’établir une loi
de fonctionnement pour chaque déversoir donnant le débit déversé en fonction de la hauteur
d’eau dans l’ouvrage. Nous utiliserons le guide technique réalisé par le SHU pour mener à
bien cette étude, garantir l’instrumentation pertinente des cinq déversoirs étudiés et fournir les
lois de déversement qui permettront le contrôle des rejets vers le milieu naturel en temps de
pluie.
Après avoir rappelé rapidement, dans une première partie, le contexte et les objectifs
de ce projet, nous aborderons dans une second partie les caractéristiques du site étudié et de
ses déversoirs. La troisième partie détaille tous les aspects de la modélisation 3D avant la
présentation des résultats obtenus et des lois de fonctionnement dans la dernière partie.
Avant la promulgation de la loi n° 92-3 du 3 janvier 1992 dite « loi sur l’eau », le
dispositif législatif existant dans le domaine de l’eau est constitué par une accumulation de
textes, datant de 1898 à 1973, limités dans leur objet (écoulement, qualité, nature,…) et dans
l’espace (cours d’eau domaniaux, non domaniaux, sources, eaux souterraines,…).
Cependant, ce manque d’organisation a été partiellement compensé par des textes,
circulaires, instructions, fixant des règles de bonnes pratiques dans la mise en œuvre de
l’assainissement (Instruction technique du Ministère de l’Intérieur n°77-284 du 22 juin 1977
dite « IT 77 », Circulaire du Ministère de la santé du 10 juin 1976 relatif à l’assainissement
des agglomérations et à la protection sanitaire des milieux récepteurs, …).
Progressivement, on assiste à une prise de conscience de la pollution apportée par les
rejets urbains de temps de pluie. En ce sens, le conseil des communautés européennes a édicté
la Directive 91/271/CEE du 21 mai 1991 relative au traitement des eaux urbaines résiduaires.
L’article 2 de la directive du 21 mai 1991 définit les eaux urbaines résiduaires comme les
eaux ménagères usées ou le mélange des eaux ménagères usées avec des eaux industrielles
usées et/ou des eaux de ruissellement. Cette directive impose de traiter les eaux résiduaires
pour autant qu’elles soient rassemblées dans un réseau de collecte. Par ailleurs, elle n’admet
les déversements qu’en cas de circonstances exceptionnelles et de coûts excessifs. Elle
autorise les États membres à prendre des mesures pour limiter la pollution résultant des pluies
d’orage fondées sur la dilution par rapport au débit de temps sec ou à accepter un certain
nombre de surverse chaque année.
Cette directive a été traduite en droit français à travers le décret du 3 juin 1994. En
particulier, l’arrêté du 22 décembre 1994 relatif à la surveillance des ouvrages de collecte et
de traitement des eaux usées impose de façon très précise à la collectivité les actions à mettre
en œuvre pour assurer le contrôle du respect de ses obligations réglementaires. Cette
démarche, au-delà de son caractère obligatoire, s’inscrit dans une démarche qualité visant
pour l’exploitant à vérifier, en continu, l’adéquation entre les objectifs fixés et les résultats
obtenus. Elle doit également permettre, par la responsabilisation des intéressés, de limiter les
contrôles directs de la police de l’eau, et de disposer de données sur le fonctionnement des
systèmes d’assainissement.
Un déversoir d’orage est un ouvrage de collecte permettant le rejet direct d’une partie
de l’effluent vers le milieu naturel ou un ouvrage de rétention provisoire type bassin d’orage,
dès que le débit dépasse un débit de référence. Ils sont généralement installés sur les réseaux
de type unitaires afin de limiter les apports au réseau aval, particulièrement à la station
d’épuration. Voici un schéma simplifié montrant le fonctionnement d’un déversoir d’orage
classique :
120 < DBO5 < 600 kg/jour DBO5 > 600 kg/jour
• D’une part la Communauté de Commune de Benfeld doit appliquer dès maintenant les
mesures récapitulées dans le tableau 1.
• D’autre part, elle a la possibilité de déléguer l’étude et l’instrumentation des ouvrages
concernés à l’exploitant par exemple mais garde sa responsabilité de maître d’œuvre.
Elle reprend dans ces objectifs généraux le contexte de l’étude, qui rentre dans le cadre
réglementaire de l’autosurveillance du réseau d’assainissement de la collectivité et qui vise à
déterminer les débits rejetés dans le milieu naturel.
Rappelons ainsi les objectifs recherchés par la Communauté de Communes :
• L’instrumentation des cinq déversoirs principaux,
• La détermination des volumes déversés.
L’étude porte sur mise en place de l’autosurveillance des cinq déversoirs suivants :
Commune Site
SAND Rue du Général Leclerc(DO Sand)
Rond point (DO17)
BENFELD Rue du Faubourg du Rhin (DO181)
Bassin de pollution(DO Bassin)
HUTTENHEIM Rue du travail(DO Huttenheim)
Tableau 2 : Localisation et dénomination des 5 déversoirs de l’étude
Nous allons commencer par reprendre les phases du projet pour dégager les objectifs
de l’étude :
Cette loi est validée dans la thèse de LIPEME KOUYI Gislain « Expérimentations et
modélisations 3D de l’hydrodynamique … » parue en 2004 [14].
D’après l’étude d’avant projet de la DDAF 67 « Auto surveillance des déversoirs d’orage,
Études d’Avant Projet » paru en 2005 [5], les réseaux aboutissent à la station d’épuration
intercommunale située sur la commune de Herbsheim et qui rejette les effluents épurés dans
le cours d’eau Ill. Une étude diagnostic du système d’assainissement a été menée en 1993, le
traitement est du type boues activées en aération prolongée depuis la mise en service en 1990.
Ce qui suit est issu de l’avant projet de la DDAF de 2005 [5] cité ci-dessus.
La Lyonnaise des Eaux qui exploite le réseau a recensé en 2001 le nombre de 43 DO
sur l’ensemble du réseau de la collectivité de communes de Benfeld. Sur ces 43 déversoirs
d’orage, seuls 7 ont une pollution collectée théorique de temps sec supérieure à 120 kg DBO5
par jour, il n’y a donc pas d’obligation réglementaire de réaliser une estimation des charges
polluantes rejetées dans le milieu naturel (cf partie précédente). L’obligation porte
uniquement sur une estimation des périodes de déversement et des débits rejetés.
Les 7 déversoirs ayant un flux polluant amont collecté supérieur à 120 kg de DBO par
jour sont repris dans le tableau suivant :
Les fiches jointes en annexe 3 donnent la synthèse des résultats des ces investigations
pour chaque ouvrage. Nous pouvons résumer ces dernières dans le tableau suivant :
En effet, d’après VAZQUEZ José « guide technique sur l’intrumentation des DO » paru en
2006 [6] : dans le but d’évaluer le débit déversé, l’instrumentation d’un déversoir d’orage peut
être réalisée suivant le principe de la figure suivante :
Q rejeté au milieu
naturel
La mesure du débit dans le
Débit
canal de décharge, Déversé
La mesure du débit à Déversoir Mesure dans canal de décharge
l’amont et à l’aval du Mesure du débit à l’amont et à l’aval
Mesure sur l’ouvrage de déversement
déversoir,
La mesure de la lame Débit Débit
amont aval
déversante sur le déversoir.
Figure 3 : Emplacements et méthodes de la mesure
Cette approche permet de limiter les points de mesure à installer. Dans certains cas, on
peut regrouper les rejets de plusieurs déversoirs. Du point de vue de l’exploitation, le système
est accessible par temps sec, mais ne fournit pas de mesure pendant cette période. Ceci peut
causer quelques difficultés pour vérifier le bon fonctionnement du capteur (dérive,
encrassement, …). La mise en place d’un capteur de vitesse nécessite une conduite de
décharge suffisamment longue pour garantir un écoulement canalisé unidimensionnel. De
plus, le risque d’influence aval du milieu récepteur n’est pas négligeable. La conséquence
directe est une chute des vitesses et surtout une stagnation de l’eau qui limite l’efficacité des
capteurs à effet doppler compte tenu de leur gamme de vitesse.
Sur l’ensemble des déversoirs latéraux testés sur le pilote d’Obernai, on a pu observer
les différentes formes de la ligne d’eau en fonction du débit et des configurations de pentes
[M. Buyer, 2001]. En régime fluvial, la ligne d’eau varie principalement au début ou à la fin
de la crête. Le tirant d’eau est souvent constant au milieu du déversoir. En régime torrentiel, la
ligne d’eau varie principalement au début de la crête. En régime transcritique, lorsqu’un
ressaut apparaît, le tirant d’eau est fortement perturbé. Le ressaut peut avoir lieu dans la
conduite amont, aval ou à l’intérieur du déversoir. Il apparaît donc qu’un seul ultrason ne soit
possible que dans le cas ou l’écoulement est entièrement fluvial ou torrentiel.
La figure ci-contre montre
l’apparition d’un ressaut dans un Ultrason 1 Cas 1 Ultrason 2
déversoir. On constate que l’ultrason
2 ne fournit pas la même information Torrentiel Fluvial
en terme de tirant d’eau en fonction
de la position du ressaut (cas 1 et 2),
alors que l’ultrason 1 n’est pas
perturbé. Si on avait fait le choix Ultrason 1 Cas 2 Ultrason 2
initial de prendre un seul ultrason et
de le placer en position 1, on n’aurait
pas pu déterminer la loi de
déversement puisque celle-ci dépend
Figure 5 : Position d’un ressaut dans le déversoir
fortement de la position du ressaut.
La localisation d’un ressaut hydraulique se fait essentiellement en fonction du débit et
des conditions aux limites dans le déversoir. Dans le cas des déversoirs courts
(Longueur/diamètre amont < 3), la position du ressaut hydraulique varie peu ; deux ultrasons
sont alors suffisants. Si le déversoir est long, il est préférable de placer un troisième ultrason
supplémentaire au milieu pour permettre plus facilement la localisation du ressaut.
L’avantage d’avoir plusieurs capteurs permet également de pouvoir corréler les
mesures entre elles et ainsi de permettre une vérification de l’état du fonctionnement de
l’instrumentation.
2.1.3.5. Bilan
Nous avons donc 5 déversoirs à instrumenter, leur rôle est bien entendu de soulager le
réseau d’assainissement en temps de pluie. En effet les effluents des trois communes
concernées (Huttenheim, Benfeld et Sand) sont dirigés vers la station d’épuration des eaux
usées de Herbsheim située plus au sud. En temps de pluie, les déversoirs d’orage que nous
étudions vont en partie déverser l’eau de ruissellement dans le milieu naturel et en grande
majorité dans l’Ill (cf tableau 6).
A partir de maintenant nous allons dénommer les cinq déversoirs dans l’ordre de leur
étude : le DO Sand, le DO Huttenheim, le DO bassin dans Benfeld à l’amont du bassin de
pollution et les DO 17 et 181 qui se suivent dans Benfeld, le DO 181 est le seul DO droit de
l’étude. En effet les quatre premiers déversoirs sont curvilignes et possèdent une géométrie
complexe que nous allons maintenant étudier.
Il s’agit d’un déversoir à double crête suspendue, il écrête le débit décennal avec rejet
dans le canal du moulin par l’intermédiaire de la conduite déversée DN 900.
Nous n’avons pas pris une grande longueur de conduite amont à cause du régime
d’écoulement, en effet il s’agit clairement aux vues des pentes d’un écoulement fluvial et le
contrôle est toujours à l’aval. C’est le DO qui pilotera l’écoulement dans la conduite amont et
ce n’est donc pas la peine de modéliser une grande portion de celle-ci.
2.2.2. DO Huttenheim
Le déversoir d’Huttenheim est latéral à crête haute. Il n’en est pas moins tout aussi
complexe étant donné l’entonnement de la conduite amont à la conduite avale. Il s’agit
également d’un seuil long. Il n’y a pas de pompage à l’aval.
2.2.3. DO Bassin
2.2.4. DO 17
Le DO 17 est circulaire avec une crête très haute est un entonnement, sa particularité
est dans la courbure qui fait plus de 90° et les murs de la chambre de déverse qui sont
obliques. Le seuil est court et les eaux déversent dans une cunette comme dans le Do du
Bassin. Enfin les conduites amont et déversée sont des conduites ovoïdes. Il n’y a pas de
pompage à l’aval du déversoir 17.
Figure 15 : Fonctionnement du DO 17
Les 4 déversoirs précédents sont donc des ouvrages complexes, tous latéraux à crête
haute, chacun présente des caractéristiques géométriques différentes et toujours plus
« originales », c’est bien dans ces géométries que réside le but et la pertinence de l’utilisation
de l’outil 3D car on peut d’ores et déjà imaginer la complexité des lignes de courant de
l’écoulement fluide dans de tels ouvrages.
2.2.5. DO 181
Ce dernier déversoir est latéral à crête haute mais il s’agit cette fois d’un ouvrage
classique, droit et ne présentant que peu de problème hydraulique pour le modéliser, il
intervient en fait dans le réseau en tant que « soupape » du DO 17 situé directement à l’aval.
Pour finir, rappelons brièvement comment se classent ces déversoirs d’après VAZQUEZ
José « Hydraulique à surface libre » 2004 [18] :
Le rapport de la longueur de crête avec la conduite amont nous informe sur la hauteur
d'eau pouvant arriver sur le seuil. Si le rapport est inférieur à 3, la crête est dite courte. Sinon,
elle est longue.
3. Modélisation 3D des 5
déversoirs
Le logiciel utilisé pour la modélisation 3D est CFD FLUENT® [10]. Il est reconnu
pour être l’un des principaux logiciels de type CFD (Computational Fluid Dynamics) utilisé
pour des calculs multiphasiques complexes. Les logiciels CFD sont destinés à faire une
analyse numérique des écoulements de fluide, des transferts de chaleur et des phénomènes qui
leurs sont liés.
Le logiciel travaille de la façon suivante : le domaine de calcul est divisé en un grand
nombre de cellules (ou volumes de contrôle), et dans chacune de ces cellules les équations
aux dérivées partielles décrivant l’écoulement (les équations de Navier Stokes) sont intégrées
sur chaque volume élémentaire. Elles mettent en relation la pression, la vitesse, la température
et d’autres variables telle que la concentration des composants avec les valeurs des cellules
voisines. Ces équations sont alors résolues numériquement, donnant une image complète du
fluide sur la grille de résolution.
Cet outil de calcul ne nécessite que la connaissance de la géométrie de l’ouvrage,
l’étude des conditions aux limites et le choix du modèle de turbulence. Il permet de
représenter les écoulements tridimensionnels (champ de vitesse, ligne de courant,…) et
surtout la forme de la surface libre dans les ouvrages. Ce logiciel a été validé par rapport à des
mesures de surfaces libres en 3D obtenues sur le pilote d’Obernai. La validation du code
concernant les débits déversés a été faite également par rapport aux mesures de la campagne
de 1999 effectuée sur le réseau de Sélestat(67). Les débits simulés se rapprochent à 10% des
débits mesurés sur le terrain.
D’après ROLLET D. « Instrumentation des déversoirs d’orage : Mise en place de
l’autosurveillance à Sélestat » paru en 2002 [16] on peut rappeler la structure du logiciel suivante :
Les équations discrétisées (Navier Stokes) y sont résolues et sont décrites sous forme :
[Convection] – [Diffusion] = [Sources] – [Pertes]
Pour des fluides incompressibles, les calculs se font en pression relative. Les étapes de
calcul sont :
• Intégration des équations sur tout le volume de contrôle
• Discrétisation des équations : substitution des dérivées partielles par des
approximations en différences finies ; transformation du système d’équation en
système algébrique
• Résolution du système algébrique par itération ; utilisation d’un algorithme pour
corriger la pression et les composantes de la vitesse afin d’assurer la continuité.
En conclusion, on considère que le calcul a convergé lorsque le résidu sur la masse est
stabilisé et inférieur à 5% par rapport au flux d’entrée.
D’après LIPEME KOUYI G « 3D free surface measurement… » de 2003 [12], au passage d’un
déversoir d’orage, l’écoulement est turbulent et à surface libre (comme dans tout le reste du
réseau en général). La modélisation de ce type d’ouvrage nécessite donc naturellement un
choix judicieux du modèle de turbulence.
Des études comparatives des modèles de turbulence ont permis de désigner le modèle
à deux équations de transport k-ε comme modèle universel, car il est l’un des modèles les plus
utilisés, le plus performant, le plus simple, le plus largement validé. Ce modèle a été
largement validé en laboratoire par l’équipe de recherche Systèmes Hydrauliques Urbains de
l’ENGEES. C’est donc ce modèle que nous allons utiliser pour la modélisation sous
FLUENT.
matrice de connexion. Dans un maillage non structuré, ce n’est pas le cas. L’avantage de ce
dernier est qu’il permet de mailler des géométries quelconques. Par contre, la création et la
mise en mémoire de la matrice de connexion vont fortement ralentir le calcul. C’est celui
qu’on utilise avec FLUENT. Les volumes de fluide peuvent s’éloigner d’une géométrie
parallélépipédique ; mais plus les angles sont déformés, plus y a de risques que le calcul ne
converge pas. Il faut trouver la typologie qui coïncide le mieux avec la géométrie. Le rapport
entre la longueur de la maille suivant Y et celle suivant X devra être supérieur à 10/00. Dans le
cas des ouvrages étudiés, on maille avec des tétraèdres pour les DO avec des ovoïdes ou des
problèmes de continuité de courbure et des hexaèdres pour ceux avec des conduites circulaires
ou simples.
Concernant la vitesse, grâce aux travaux de LIPEME KOUYI Gislain nous avons choisi un
champ nul compte tenu de la complexité des ouvrages. Le calcul de l’intensité turbulente et
du diamètre hydraulique permet d’obtenir des valeurs initiales pour la turbulence.
Nous avons vu que le régime d’écoulement dans les conduites amont est fluvial. Il
n’est donc pas nécessaire d’être précis sur la position de la hauteur d’eau au niveau de la
condition aux limites puisque le point de contrôle est à l’aval, à savoir au niveau du déversoir.
• La troisième condition «wall» est une condition de flux nul. Elle est appliquée au
niveau des parois ou des seuils. La vitesse est tangente à la paroi pour les cellules du
voisinage.
Je ne reviendrai pas en détail sur les différents calages qu’il convient de faire avant de
pouvoir lancer correctement une simulation mais voici un récapitulatif des étapes importantes.
Une fois le fichier exporté depuis le mailleur Gambit, Fluent nous donne ses
caractéristiques :
Les conditions initiales et aux limites fixées comme nous venons de le voir dans les
points précédents, il reste à compléter les derniers paramètres de calcul avant de lancer la
simulation.
Nous allons maintenant présenter l’étude pour chaque déversoir en reprenant les
différents points présentés jusque là dans chaque cas.
3.2.1.1. Maillage
Après avoir étudié la géométrie de ce déversoir dans la partie précédente, nous devons
maintenant trouver le maillage le plus adapté à celle-ci. Dans les parties droites où l’on peut
mailler face après face puis obtenir un volume rempli de cellule hexaédrique quasiment
cubique, le maillage est particulièrement de bonne qualité. De l’autre coté de la crête en
revanche nous devons combiner les faces obliques du seuil et les faces droites de la chambre
de déverse : seul un maillage tétraédrique peut convenir à cette zone, nous veillons donc à ce
qu’il soit le plus homogène possible pour limiter le temps de calcul.
Un outil du mailleur permet de vérifier la qualité du maillage, plus le maillage est clair
plus il est de bonne qualité :
Nous avons une condition de sortie imposée par le pompage aval de 110 l/s. La
conduite déversée est pour l’instant considérée au-dessus du niveau de l’eau dans le milieu
naturel et donc à la pression atmosphérique. Reste la conduite amont où nous allons simuler 6
débits échelonnés graduellement depuis le débit de pleine section.
Grâce au logiciel d’hydraulique HSL développé par José Vazquez, nous avons
directement accès aux caractéristiques géométriques des conduites amont et aval :
Figure 30 : Utilisation d’HSL pour obtenir les caractéristiques géométriques des conduites
On utilise ensuite la partie hydraulique du logiciel pour calculer à partir des pentes et
de la vitesse les débits générés dans les conduites. Rappelons que les faibles pentes induisent
un régime fluvial et donc au contrôle de la conduite amont par le DO à l’aval. A l’aval du DO
la condition est : soit imposée par un pompage comme dans ce cas, soit par une condition de
vitesse pour le débit aval de pleine section (cas suivant d’Huttenheim par exemple).
Ainsi on obtient l’ensemble des caractéristiques demandées par Fluent dans les
conditions aux limites, elles sont récapitulées dans le tableau suivant :
Conduite Type Pente (%) Dh(m) v (m/s) I = 0.16.(Dh.v.106)-1/8 H(m) S(m2) Q(m3/s)
Tableau 10 : Bilan des caractéristiques des conduites, ( Dh, v et I demandés par Fluent)
Et comme on peut le constater dans le tableau précédent nous allons faire varier celles
concernant la conduite amont pour échelonner le débit d’entrée :
On va donc lancer 6 simulations pour ces 6 débits d’entrée représentés à chaque fois
par la vitesse et l’intensité turbulente associée.
3.2.2. DO Huttenheim
3.2.2.1. Maillage
Nous appliquons la même méthode que pour le déversoir Sand précédent en utilisant
les plans et logiciels géométriques ou hydrauliques nous obtenons :
Conduite Type Pente (%) Dh(m) v (m/s) I = 0.16.(Dh.v.106)-1/8 H(m) S(m2) Q(m3/s)
Cette fois le débit aval est le débit de pleine section de la conduite DN 300, c’est lui
qui exerce le contrôle aval sur l’écoulement étant donné le régime fluvial et permanent
considéré comme atteint en sortie et l’absence de pompe, nous réglons donc la vitesse pour
obtenir ce débit de pleine section.
Le débit amont est étagé depuis le débit de pleine section également.(cf tableau page
suivante)
L’écoulement est beaucoup plus calme dans ce déversoir à simple crête qui laisse
apparaître également un tourbillon dans la partie intérieure et un creux caractéristique à
l’aplomb de la crête.
Nous simulons les 6 débits amonts pour le DO Huttenheim dénoyé et analysons les
différentes variations de la surface libre, dans la partie suivante nous pourrons ainsi
superposer les différentes lignes d’eau obtenues et trouver la loi de déversement.
3.2.3. DO Bassin
3.2.3.1. Maillage
Le maillage est exactement du même type que le DO Huttenheim, compromis entre les
cellules tétraédriques et hexaédriques. La difficulté réside dans le passage d’une conduite
circulaire à l’amont à une conduite rectangulaire à l’aval.
Conduite Type Pente (%) Dh(m) v (m/s) I = 0.16.(Dh.v.106)-1/8 H(m) S(m2) Q(m3/s)
3.2.3.3. Simulations
3.2.4. DO 17 et 181
3.2.4.1. Maillage
Conduite Type Pente (%) Dh(m) v (m/s) I = 0.16.(Dh.v.106)-1/8 H(m) S(m2) Q(m3/s)
Conduite Type Pente (%) Dh(m) v (m/s) I = 0.16.(Dh.v.106)-1/8 H(m) S(m2) Q(m3/s)
3.2.4.3. Simulations
La simulation est conforme à nos attentes, l’écoulement se fait là encore avec une
surface libre caractéristique maintenant de ce type de déversoir.
En effet les quatre déversoirs simulés ont donné les même caractéristiques dans
l’écoulement. En revanche, on obtient pour le DO 181 un déversement latéral classique :
Les simulations ont été poussées au plus loin avec parfois jusqu’à 20 000 itérations et
le bilan de masse finale laisse toujours paraître une erreur infime (<1% de perte en valeur
absolue) donc une grande précision des simulations. Ceci est dut au grand nombre de maille
mis en jeu qui nécessita des temps de calcul importants, parfois plus de 72 heures.
En temps de pluie les réseaux se remplissent mais le milieu naturel aussi voit son
niveau d’eau augmenter. Les ouvrages sont bien souvent situés directement à l’amont de
celui-ci et il devient alors intéressant de connaître l’influence d’une monté des eaux dans le
milieu naturel sur le fonctionnement de ces déversoirs.
Dans un premier temps la conduite de déverse se remplit jusqu’au déversoir imposant
ainsi une charge dans la partie déversée de l’ouvrage. Pour modéliser cela, il faudra reprendre
les 5 géométries et y ajouter ce qui pourrait être un seuil dans la conduite déversée. Ce seuil,
grâce à une condition aux limites de type « wall » imposera une charge équivalente à une
montée des eaux du milieu naturel dans cette conduite.
Dans les DO de l’étude concernés par ce phénomène, un capteur ultrasons
supplémentaire a été placé dans la partie déversée, ce capteur permettra ainsi de trouver une
autre corrélation hauteur-débit quand les déversoirs fonctionneront en régime « noyé ».
Nous n’avons pas pu entamer ces simulations par manque de temps mais le principe de
mesure est défini et il pourra facilement être mis en œuvre en suivant le plan de la partie
suivante où nous allons déterminer les lois de fonctionnement des ouvrages à partir des
hauteurs d’eau simulées.
Avant de pouvoir obtenir les lois de déversement de chaque ouvrage, il faut trouver
l’emplacement le plus judicieux des capteurs ultrasons. Nous allons donc commencer par
revenir sur leur fonctionnement.
Pour nos DO curvilignes le rail suit également la crête déversante et les sondes
peuvent être déplacées tout au long de la longueur développée de ce dernier.
Nous avons fait le choix de capteurs ultrasons aériens. Le capteur est placé au-dessus
de l’écoulement et émet par intermittence des ondes ultrasonores qui se propagent vers la
surface de l’eau. Lorsqu’elles rencontrent l’interface eau-air, une partie des ondes est réfléchie
vers le capteur qui fonctionne alors en réception. Cela permet ainsi de mesurer le temps de
transit aller-retour de l’onde.
Soit :
- d (en m) la distance séparant le capteur et la surface de l’eau,
- Ttr (en s) le temps de transit de l’onde,
Il existe une zone que l'on appelle "zone morte" et qui correspond à la distance
minimum que doit avoir l'objet à détecter par rapport au capteur pour que celui-ci fonctionne
correctement.
De plus, aux vues des faibles hauteurs de plafond sur quelques sites, certaines de ces
sondes sont installées avec un dispositif réfléchissant de manière à présenter une bande morte
plus faible, de l’ordre de 15 cm, autorisant une plage utile de mesure plus grande.
4.1.4. Positionnement
Notre étude est construite autour de la relation entre la hauteur d’eau et le débit. Par
conséquent, les capteurs ultrasons, mesurant la hauteur d’eau, fournissent l’information de
base. Leur bon positionnement est donc primordial pour avoir les meilleurs résultats
possibles.
Le positionnement des sondes est guidé par le résultat des simulations du
comportement des différents DO. Grâce aux simulations de la modélisation 3D, on a une
bonne idée de la forme de la ligne d’eau envisageable sur les ouvrages et des débits déversés.
Dès le début de notre étude, on a placé les sondes ultrasons au début, au milieu et à la fin de la
crête. Toutefois, pour garder une marge de manœuvre, le dispositif de rails permettant le
déplacement de la sonde va nous permettre d’affiner leur positionnement.
Pour chaque ouvrage, la forme de la ligne d’eau et le débit déversé sont connus pour
plusieurs débits amont. Le re-placement des capteurs se fait en fonction des critères suivants :
La loi de fonctionnement de chaque ouvrage est calculée à partir des résultats des
simulations numériques. Il faut prendre en compte le fait que toutes ces modélisations ont été
réalisées avec des conditions aux limites fixées. Par conséquent, si on modifie ces conditions
aux limites avec, par exemple, des formations de dépôt, le rajout d’un seuil, l’augmentation
du débit pompé au poste de refoulement, la fermeture d’une vanne, alors les lois de
déversement ne sont plus valables.
On connaît pour chaque ouvrage la forme de la ligne d’eau pour plusieurs débits
amont grâce à la simulation, ainsi que le débit déversé. On connaît donc aussi les hauteurs
d’eau (h1, h2 et h3) d’après la ligne d’eau simulée, aux endroits où on a décidé d’implanter
les sondes ultrasons. On peut ainsi construire une fonction donnant le débit déversé à partir
des points de mesures des hauteurs pour chaque ouvrage. On utilise donc les résultats des
simulations pour caler les coefficients de cette équation.
Ainsi, une fois que nous avons modélisé six débits par déversoirs, nous pouvons
trouver la loi du débit déversé qui considère un déversoir comme une série de trois seuils.
Cela revient à résoudre un système de six équations avec six inconnues. Les hauteurs h1, h2 et
h3 sont les lames d’eau par rapport à la crête déversante.
On cherche donc une loi du type :
Q déversé = a 1 h 1b 1 + a 2 h 2b 2 + a 3 h 3b 3
4.2.1. DO Sand
Figure 48 : Surface virtuelle pour afficher la ligne d’eau à l’aplomb des capteurs
Sur cette surface nous allons donc relever l’ensemble des points de la surface libre, ce
qui revient en fait à trouver l’intersection de la surface libre et de cette surface.
Ensuite nous exportons les coordonnées x, y, z de chaque point relevé sous Excel pour
établir les différentes lignes d’eau. Nous représenterons ainsi toujours la hauteur d’eau h(m)
en fonction de la longueur développée l(m) = (x2+y2)1/2. Pour une meilleure compréhension
nous reprendrons les géométries des DO sur ces graphes de résultats.
Pour obtenir la loi de déversement la plus fiable possible, nous allons raisonner sur la
physique du phénomène. Nous devons nous rapprocher d’un loi de type seuil avec des
puissances proche de 3/2, cependant plus ces puissances seront faibles, moins l’imprécision
de la mesure par les capteurs se répercutera sur les lois. Nous allons donc aussi essayer
d’obtenir les puissances en hauteur d’eau les plus faibles possibles tout en gardant une
incertitude de mesure inférieure à 5%. Nous utiliserons le solveur du logiciel Excel pour
pouvoir jouer sur l’ensemble des paramètres et caler les lois. Nous reviendrons sur ce calage
dans le III de cette partie, pour le DO Sand la meilleur loi de déversement obtenue est :
QdévSand = 2,089 × h 1
0,94
+ 0,652 × h 0,51
2
4.2.2. DO Huttenheim
Ce déversoir possède une différence très importante entre sa conduite amont DN 900
et sa conduite aval DN 300 bien plus petite. La ligne s’en ressent évidemment et ne montre
que peu de variations de forme à cause de la charge imposée à l’aval qui contrôle
l’écoulement dans le DO et la conduite amont. Dans ce déversoir une grande partie du débit
amont est déversé quelque soit la gamme et la hauteur d’eau augmente peu avec le débit
amont mais sur toute la longueur du déversoir
Avec une plus grande échelle on peut mieux apprécier les variations de ligne d’eau
pour pouvoir fixer les capteurs à l’endroit le plus approprié :
Les capteurs sont donc placés en l=0.5m et l=2.5m. Dans ce DO également nous
n’utiliserons que 2 sondes et ferons très attention à éviter le ressaut au début du DO cette fois,
voici les mesures faites :
4.2.3. DO Bassin
Erreur max
Qsimulé Q deversé Q conservé
h1 h2 h3 sur le bilan
(m3/s) (m3/s) (m3/s)
(%)
1.58 0,32 0,32 0,32 1.331 0.25 5,0%
1.343 0,28 0,27 0,27 1.094 0.25 1,2%
1.106 0,23 0,23 0,24 0.857 0.25 1,4%
0.869 0,18 0,19 0,19 0.62 0.25 3,8%
0.632 0,12 0,13 0,13 0.383 0.25 4,7%
0.395 0,044 0,045 0,044 0.146 0.25 2,7%
Tableau 23: Résultats des simulations pour le DO Bassin (Qdev = f (h1,h2,h3))
4.2.4. DO 17
Le DO 17 comme le DO Huttenheim
montre une différence énorme entre la conduite
amont et la conduite aval, ce qui a pour effet de
minimiser les variations de la surface libre sur
la crête du déversoir. Cependant on remarque
une oscillation de cette dernière :
- au début du DO (C1 à l = 0.1m),
- au milieu du DO (C2 à l = 2.1m),
- et à la fin du DO (C3 à l = 3.6 m).
Les 3 capteurs relèveront la hauteur aux
endroits les plus sensibles aux variations.
Figure 55 : Variations de la ligne d’eau (DO 17)
Erreur max
Qsimulé Q deversé Q conservé
h1 h2 h3 sur le bilan
(m3/s) (m3/s) (m3/s)
(%)
0.858 0,15 0,16 0,16 0.675 0.177 5,0%
0.73 0,13 0,14 0,14 0.552 0.177 2,3%
0.601 0,11 0,12 0,12 0.424 0.177 0,4%
0.472 0,09 0,1 0,09 0.295 0.177 3,1%
0.343 0,07 0,07 0,07 0.163 0.177 4,9%
0.215 0,03 0,03 0,03 0.036 0.177 4,8%
Tableau 24 : Résultats des simulations pour le DO 17 (Qdev = f (h1,h2,h3))
4.2.5. DO 181
Tout d’abord, on s’aperçoit que pour certains déversoirs, l’utilisation de trois capteurs
est surabondante, deux capteurs pourraient parfois suffirent mais l’utilisation d’un troisième
permet une vérification du bon fonctionnement de l’ensemble du système et une corrélation
dans la mesure globale du débit fractionner sur 3 hauteurs d’eau devant fournir chacun des
résultats pertinents.
Grâce au solveur nous avons pu faire en sorte que les lois obtenues soient des
combinaisons mathématiques permettant d’approcher au mieux les résultats obtenus lors des
simulations, en effet les lois prennent en compte essentiellement 3 facteurs importants :
• elles correspondent à ce que peuvent faire les capteurs dans la pratique la loi du type
Q déversé = a 1 h 1b 1 + a 2 h 2b 2 + a 3 h 3b 3 est facilement entrable dans
les aquisitions de données des capteurs,
• elles minimisent l’impact d’une erreur de mesure sur le débit déversé prévu, pour cela
elles doivent minimiser les exposants des hauteurs h1, h2 et h3,
• elles retranscrivent une réfléxion physique sur le fonctionnement de la mesure et sur la
variabilité du niveau d’eau à l’aplomb de chaque capteur. En effet dans le cas d’une
surface libre variant de la même manière en tout point : le meilleur choix possible sera
la séparation tripartite du débit sur les trois hauteurs mesurées donnant ainsi un poids
égal à chaque hauteur h1, h2 et h3. En revanche pour une ligne d’eau variant beaucoup
comme c’est le cas du DO Sand il faut considérer cette variation et orienter le choix de
la loi en fonction du capteur le plus important en terme de variabilité de la hauteur DO
dans le DO.
Nous avons donc cherché à optimiser ces lois et à leur donner une signification
physique en imposant tout d’abord des coefficients positifs et une répartition tripartite de
l’importance de mesure sur chaque capteur, puis en imposant des puissances inférieures à 1.5,
et enfin en essayant de minimiser les puissances tout en gardant une précision suffisante.
Nous allons donc revenir rapidement sur l’exemple du DO 17 pour illustrer ce raisonnement
qui a permis de choisir pour chaque ouvrage la loi la plus appropriée.
Etant donné l’évolution semblable des lignes d’eau dans le déversoir, nous
commençons par séparer le poids des mesures sur les 3 capteurs, pour cela on applique le
solveur pour chaque hauteur avec 1/3 du débit total, le tableau suivant montre le partage des
débits, les coefficients a,b,c,d,e,f calculés par le solveur et les erreurs commises :
Cependant les puissances restent importantes et même si les erreurs sont infimes les
erreurs de mesures des capteurs auront une répercussion importantes sur la loi.
On peut donc passer à une loi de type seuil pure avec des puissances de 3/2, on trouve
alors les coefficients suivant :
3 3 3
QdéverséDO17 = 3,821× h1 2 + 3,430 × h2 2 + 3,480 × h3 2
Les erreurs sur les débits faibles sont un peu plus importantes que celles obtenues avec la
loi initialement établie mais restent très faibles :
Ceci prouve que la loi de déversement donnant les erreurs les plus faibles ne traduit
pas nécessairement un phénomène physique le plus cohérent qu’il soit et que cette loi doit être
considérée comme une formule mathématique optimisée.
Nous allons donc pousser jusqu’au bout cette réflexion pour essayer de minimiser les
puissances tout en gardant des erreurs inférieures à 5%, prennons un exemple :
Si nous considérons que l’erreur sur la mesure des capteurs est de 10%, avec la
solution précédente et un calcul simple de différentiel logarithmique nous avions commis à
peu près 10%*1.7(venant de la puissance) soit une incertitude de 17%.
Si on prend maintenant une erreur de 5% max sur le bilan mais une puissance réduit à
0.7 alors on obtient : 5% + 10%*0.7 = 12% d’erreur, la solution est donc plus fiable.
Le solveur nous permet de réaliser cette opération et l’on obtient la loi de déversement
optimisée et donnée précédemment dans le rapport pour chaque DO :
Cette loi est la meilleure des trois et permettra à la fois une facilité d’utilisation avec
les capteurs et une incertitude de calcul faible (<5%). Mais elle permettra aussi de minimiser
les erreurs de mesures des capteurs tout en conservant un traduction physique du phénomène
de déversement pertinente.
Cette démarche a donc été appliquée à l’ensemble des DO étudiés et permet ainsi de
fournir des lois particulièrement judicieuses et efficaces avec une erreur maximale totale du
modèle par rapport à la réalité d’environ 12% ce qui, pour ce type de déversoirs curvilignes
complexes devient très performant.
Conclusion et perspectives
Commençons par rappeler la démarche de cette étude. Après avoir rappelé le contexte
de l’étude et le cadre de l’autosurveillance qui pousse la communauté de communes de
Benfeld à instrumenter ces déversoirs, nous avons étudié globalement le réseau
d’assainissement de la communauté de communes. Puis nous avons pris soin, avant de
commencer toute modélisation, de diagnostiquer les conditions amont et aval des DO ainsi
que le fonctionnement que l’on pouvait prévoir aux vues de leur géométrie complexe.
Nous sommes ensuite entrer dans le modèle en essayant de comprendre au mieux les
géométries des DO pour les retranscrire de manière exacte. Il est important de noter que les
seuls paramètres de calage du modèle tridimensionnel sont : la géométrie, l’étude des
conditions aux limites et le choix du modèle de turbulence. Par ailleurs, le maillage des
ouvrages a fait l’objet d’une attention particulière. Il conditionne la convergence des calculs.
De même, l’étude des conditions aux limites et initiales est déterminante dans la modélisation.
Il était, par exemple, essentiel de connaître le régime d’écoulement afin d’imposer des
conditions hydrauliques réelles notamment le contrôle aval dans la plupart de déversoir du au
régime fluvial.
Le logiciel FLUENT a ensuite prouvé sa capacité à prédire les formes des lignes
d’eau, cohérentes avec les lois de l’hydraulique dans des déversoirs complexes. Il a fallu jouer
sur le nombre de maille et le nombre d’itérations pour obtenir des résultats précis dans un
temps raisonnable. Les simulations nous ont donné notamment au niveau de la surface libre et
du champ de vitesse des résultats visuels explicites de l’écoulement dans les DO en temps de
pluie.
Le second objectif était l’obtention des lois de déversement dans le milieu naturel.
Nous avons réussi à établir des lois précises et applicables directement sur site dès la pose des
capteurs mais il faut maintenant calibrer ces derniers pour pouvoir lancer la première
campagne de mesure. Et pour ce qui est de la bonne reproduction du partage de débit, cette
campagne à venir devrait permettre de valider les lois obtenues.
Finalement, grâce à cette étude 3D des DO de Benfeld, nous sommes maintenant
capables de fournir à la communauté de communes ou à l’exploitant des profils de la surface
libre ou du champ de vitesse ou encore des simulations de l’écoulement en mouvement au
cœur des ouvrages, ce qui a un impact visuel important. Nous avons déterminé l’emplacement
des capteurs prévus et donné les lois demandées avec la meilleur précision et sécurité
possible.
Le SHU va poursuivre le projet jusqu’au bout en validant les lois par une campagne de
mesures grâce au capteurs mis en place et bientôt la Lyonnaise des Eaux qui exploite le réseau
recevra directement à la station de Herbsheim les données fournies par les capteurs en temps
de pluie et surtout les débits déversés à chaque instants et en chaque déversoirs vers le milieu
naturel. La communauté de communes de Benfeld, malgré des ouvrages complexes, pourra
ainsi satisfaire aux conditions de l’autosurveillance, et connaître directement les périodes et
les quantités de rejet de ses eaux usées en temps de pluie, vers l’Ill et le milieu naturel.
Références bibliographiques
1] BERTRAND-KRAJEWSKI J.-L., LAPLACE D., JOANNIS C., CHEBBO G.
« Mesures en hydrologie urbaine et assainissement » Paris, Ed. Tec&Doc
Lavoissier, 2000.
11] LIPEME KOUYI Gislain « Modélisation numérique 3D des écoulements dans les
déversoirs d’orage », Mémoire de DEA, École Nationale du Génie de l’Eau et de
l’Environnement (ENGEES), 2001, 80 p.
12] LIPEME KOUYI G., VAZQUEZ J., POULET J.B. « 3D free surface measurement
and numerical modelling of flows in storm overflows » Flow measurement and
instrumentation, Vol. 14, issue 3, 2003 - pp. 79-87.
13] LIPEME KOUYI G., VAZQUEZ J., ZUG M., POULET J.B. « Simulation et
validation de la modélisation 3D des écoulements dans les déversoirs d’orage
latéraux » La Houille Blanche (à paraître), 2004.
20] VAZQUEZ J., SIMONIN Y., LIPEME KOUYI G. - ENGEES, Laboratoire Systèmes
Hydrauliques Urbains « Modélisation tridimensionnelle du déversoir d’orage de
Clichy en vue d’une amélioration de son instrumentation », mars 2004, 91p.
Annexes
Avant la promulgation de la loi n° 92-3 du 3 janvier 1992 dite « loi sur l’eau », le
dispositif législatif existant dans le domaine de l’eau était constitué par une accumulation de
textes, datant de 1898 à 1973, limités dans leur objet (écoulement, qualité, nature..) et dans
l’espace (cours d’eau domaniaux, non domaniaux, sources, eaux souterraines…).
Cependant, ce "relatif déficit d’ordre" a été partiellement compensé par des textes,
circulaires, instructions, fixant les règles de "bonnes pratiques" dans la mise en œuvre de
l’assainissement pluvial.
♦ arrêtés du 22 décembre 1994, l’un fixant les prescriptions techniques relatives aux
ouvrages de collecte et de traitements des eaux usées ; l’autre relatif à la surveillance des
ouvrages de collecte et de traitements des eaux usées,
♦ circulaire du 12 mai 1995 relative aux systèmes d’assainissement,
♦ circulaire du 19 février 1998 – rappel des obligations du décret du 3 juin 1994,
♦ circulaire du 7 juin 2000 relative à l’instruction des autorisations des systèmes
d’assainissement de plus de 2 000 Equivalents Habitants (EH) en cas de dépassement des
échéances européennes,
♦ circulaire du 6 novembre 2000 relative à l’autosurveillance des systèmes d’assainissement
de plus de 2 000 EH.
Ces décrets, arrêtés et circulaires permettent de mettre en application la loi sur l’eau.
Toutes ces contraintes réglementaires visent à faire respecter :
♦ Les procédures d’autorisation et de déclaration,
♦ Les sanctions pénales.
Les déversoirs d’orage sont soumis à autorisation ou déclaration suivant le flux polluant
journalier. Le flux polluant est le flux transporté par le collecteur au droit du déversoir. Les
limites correspondent à des agglomérations de 200 à 2 000 EH. L’autorisation ou la
déclaration dépend du volume du rejet ou du rapport du débit de celui-ci à un débit de
référence Qref du cours d’eau récepteur. Le tableau suivant indique les conditions de régime
d’autorisation ou de déclaration.
<25%Qref
Conditions de régime d’autorisation ou de déclaration.
La démarche générale consiste à réaliser dès que possible les ouvrages et équipements qui
s’imposent de manière évidente :
♦ suppression des rejets directs par temps sec,
♦ réglage des déversoirs,
♦ mise à niveau de la station d’épuration,
♦ mise en œuvre d’une politique de limitation des débits de ruissellement par une maîtrise
de l’urbanisation ou la mise en place de techniques alternatives,
♦ surveiller le fonctionnement hydraulique de l’ensemble du système d’assainissement, de
façon à évaluer ses réactions aux différentes situations météorologiques.
Une approche globale au niveau d’un bassin versant du milieu récepteur est nécessaire
pour garantir la cohérence des actions entreprises dans ce cadre, en liaison avec les documents
de planification existants (schémas directeurs d’assainissement, schémas d’urbanisme…).
L’accent sera mis en général sur les effets immédiats et notamment l’impact des
déversements de matières polluantes organiques, sources d’anoxie pour les milieux
récepteurs.
2.Surveillance et autosurveillance
120 < Charge de polluant collectée par Charge de polluant collectée par temps
temps sec < 600 kg/jour sec > 600 kg/jour
Néant Estimation de la charge polluante (MES,
DCO) déversée par temps de pluie
Les délais de mise en œuvre du programme d’autosurveillance sont progressifs pour les
installations existantes :
♦ 2 ans (pour les ouvrages de plus de 6 000 kg/jour de pollution organique ou 100 000 EH),
soit le 10 février 1997,
♦ 4 ans (pour les ouvrages de 601 à 6 000 kg/jour ou de 10 000 à 100 000 EH), soit le 10
février 1999,
♦ 5 ans (pour les ouvrages de 120 à 600 kg/jour ou de 2 000 à 10 000 EH), soit le 10 février
2000.
Pour les systèmes d’assainissement de moins de 2 000 EH, la mise en place de l’auto-
surveillance est obligatoire depuis le 9 août 1996, et à compter du 31 décembre 2005 pour les
autres (arrêté du 21 juin 1996).
La collectivité confie, par la présente, à l’ENGEES, une mission d’études portant sur les
objectifs ci-dessus évoqués.
L’étude porte sur mise en place de l’autosurveillance des cinq déversoirs suivants :
Commune Site
SAND Rue du Général Leclerc
Rond point (DO17)
BENFELD Rue du Faubourg du Rhin
(DO181)
Bassin de pollution
HUTTENHEIM Rue du travail
Il est prévu de :
Sur la base de l’avant-projet réalisé par la DDAF, et sur les sites individualisés, de
récupérer les éléments d’études nécessaires (plans détaillés, …), puis d’affiner les
implantations prévues sur site. Cette étape ne pourra se faire sans une visite détaillée
(descente en réseau) de chacun des sites en présence de l’exploitant.
De générer, par modélisation, les lois d’établissement du débit pour les déversoirs
équipés de mesure de hauteur.
Le groupe de suivi de l’étude est constitué des organismes suivants qui désigneront chacun
leurs représentants : communauté de communes de Benfeld, subdivision du génie rural de
Sélestat, représentant la Direction Départementale de l’Agriculture, Agence de l’Eau, La
Lyonnaise des Eaux, exploitant du réseau de Benfeld et le laboratoire Systèmes Hydrauliques
Urbains de l’ENGEES.
La convention sera soldée sur présentation d’un rapport général intervenant dans les deux
mois suivant l’expiration de la durée prévue. La totalité des données traitées sera remise à la
collectivité.
Les résultats des travaux d’études réalisés dans le cadre de la présente ont vocation à la
publication et à la communication scientifique et technique.
Le maître d’ouvrage et l’ENGEES sont, chacun, propriétaires de l’ensemble des données
et des résultats de l’étude.
L’ENGEES pourra utiliser librement les résultats tant des mesures réalisées lors de cette
campagne, que des interprétations et diverses modélisations réalisées, sous réserve de faire
référence de manière explicite à la présente convention, et d’avoir informé au préalable le
maître d’ouvrage de son intention.
Cependant, chaque partie s’engage à ne pas diffuser les informations et les données
transmises par l’autre partie à titre confidentiel à moins d’un accord préalable. Elles
s’engagent, en outre, à garder secrètes les autres informations, de toute nature et non encore
connues publiquement, qu’elles auraient pu recueillir à l’occasion des contacts avec les
services de l’autre partie.
La dérive des capteurs ultrasons dans le temps est quasiment insignifiante. Par
conséquent, Il suffit de vérifier l’étalonnage du capteur tous les 6 mois. Cependant, on
applique un test dit de redondance matérielle pour être sur que le capteur ne dérive pas. En cas
contraire, un opérateur devra venir étalonner de nouveau le capteur.
On a vu précédemment que :
Ttr
h = Dcr − d = Dcr − C us⋅air ×
2
De ce fait, les sources d’incertitudes dépendent de la distance d, du temps t et de la
célérité des ultrasons dans l’air Cus air.
- Incertitude sur d :
Elle dépend aussi de l’incertitude de mise en œuvre par l’opérateur qui ne devrait pas
excéder le double de l’incertitude de l’appareil de mesure (ex : pour le mètre certifié de classe
II, l’incertitude est estimée à environ 3 mm)
- Incertitude sur t :
Les incertitudes sur t sont négligeables de nos jours étant donné la performance des
horloges actuelles.
Si on prend l’exemple d’une distance d = 1 m à mesurer avec Cus air = 330 m/s, alors
cela impose un mesurage du temps de :
2 × d (aller − retour ) 2 × 1
t= = ≈ 0.006s ce qui constitue une performance modeste pour les
C us⋅air 330
appareils actuels.
température d’étalonnage du capteur avec 0.17 % par °C. D’où la représentation graphique
suivante :
0
0 10 20 30 40 50
Température
c.Erreurs irréductibles
Réception Réception
correcte médiocre
Les simulations ont montré des surfaces libres très stables à l’aplomb des capteurs, ce
phénomène sera donc a priori évité mais il faudra y veiller lors du calage et de la validation
sur place : l’hydraulique réserve bien souvent des surprises mais c’est bien pour cela que l’on
aime essayer de la prévoir…
Diplôme : Ingénieur
Spécialité : Génie Urbain
Résumé :