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Sur I'intersubjectiüté
et XV. Êtant donné le nombre considérable de textos retenus
jquelque 800 pages sur 1 800 environ dans I'édition alle-
mandel, la traduction française se presente en deux tomes
Sur }'ütersubjecüváté 1 } Sur }'htersubjectivité il, le présent
volume 11
La problématique husserlienne de I'intersubjectivité apparait
beaucoupplus différenciée,à la íris plus ramiíiée et plus
radicale que dons les textes publiés auparavant.: elle s'y arti-
cule avec précision à la question de la corporéité primor-
diale, du temps, de I'imagination, de la communauté.de
®
I'histoire, du langage, de la normalité, de la générativité et
de I'individuation. En revanche, dans les textes publiés jus-
qu'ici, elle est souvent présentéesoit de façon aporétique
ÍMédtaüons ca#ésiennesJ, soft dons son extension d'emblée
communautaire Üdées drectdces //) ou historique fRzdsis;,
en tout cas selou I'alternativo trop simple de la constitution
monadologique de I'égologie ou de la donation immédiate
des autres dons le monde
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SUR L'lNTERSUBJECTIVITÉ
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ÉPIMÉTHÉE
ESSAls PniLosoPniQUES EDMUND HUSSERL
=oll.'Üo«.fo«dé.Pa,Jea« HIWolit.
:t dirigÉeparJeatt Lnc Marion
SUR L'lNTKKSUBJucrrwTÉ
11
Natalie Depraz
Ancienne élêve de I'École normale supérieure
Agrégée de philosophie
Ancienne pensionnaire de la Fondation-Tllie.s
DEDALUS - Acervo - FFLCH Direcuice de Programme au Collêge international de phdosophie
Maítre de Conférencesà I'Udversité de la Sorbonne(ParasIV)
20900105402 SBD-FFLCH-USP
OUVRAGE PUBUÉ
AVEC LE CONCOURS
DU CEN'l'RENATIONALDU LIVRE
v',/-
.L'?-
AVERTISSEMENT
11s'agit de trois volumes qui portent le même titxe et ont été édités
par lso Kern, publiés en 1973 à La Haye par Martinus Nijhoff dons la col-
lection desH#írenZza#a,
dont ils fomlent les tomes Xlll, XIV et XV.
Etant donné le nombre considérablede textes retenus(quelque
800 pages), la traduction française se présente en deux volumes :
Star I'ititersnUecüvité1; SKr I'intersubjectiuité11, Xe ptêsent vçÀxJme. ç)n
s'explique sur le choix des textes et leur mode de rassemblement dons
I'Introduction, située à I'orée du premier volume.
REMERCIEMENTS
COKVENlloNSTxvoGRAPniQUKS
ISBN 2 13 051139 2
iSSo 0768-0708 La pagínation originale est indiquée dons le corps du texte par des
Dépât légal -- 1" édition : 2001, mai chiffres entre crochets droits [ ].
© .Presses Universitahes de France. 2001
-- Les crochets obliques < > introduisent, comme dons le volume
6, avenue Reille, 75014 Paras
desH#íiexZza#a,
les additions de I'éditeur, en particulier pour les titres des
..-ç.{L
6
SUR L'INIERSUqE(:TIVI'IÉ
chapitres et des paragraphes, mais aussi dons le corpo du texte pour réta-
blir des phrases défaillantes. '
Les motes 1, 2, ..., en bas de page, sono ceHesde Husserl lui-même
lorsque rien d'nutre n'est indiqué, soft celles de I'éditeur, soit de celles du
traducteur lorsqu'il en est fHt expressément mention. Sectiotl lll
-- Le plus possible,nous avons évité d'introduire le derme<<
alle-
mand >>entre parenthêses à la suite du mot français, de façon à rendre la /
traduction la paus fluide possible. Dons le même esprit, nous n'avons pas
hésité à contextualiser nos choix de traduct:ion,quitte à distinguer entre
KnnucTioNINTKKsuBJEcvivE
un usage technique et un usage courant des germes.
Les références des Index renvoient à la pagtnation originale.
INTRODUCTION
(texte n' 5, appendice LIV, texte n' 16) (texte n' 7 et appendices XV]]], XX]] et L]]])
./Mota tell4)s
deuie$-xbensze\EÜ
etceLKi
d'aatmiqa'Znb
]4.tltres andes a©érentsaa tbême
aOPartage et différences enfie nos tempo de vie respectifs.
duits aüleurs :
#OVivre [a vie de ]'auge : comment? Jusqu'oü? Y a-t-i] une limite à
I'empathie ? PB.Í#ome#aZgEÜTÓe
/)9rÓaZoE/e .fina IX(trad. fr. par Ph. Cabestan et
N. Depraz, avec la pai:ticipadon initiale d'A. Montavont, la colJaboration
rO Comparaison entre empathie et re-souvenir : <(1'inconscient )>,
point-obscur de I'oubli, toulours réacdvable? ' ultérieure d'A. Mazzu et la révision de Fr. Dastw, Paras,Vrin, 2001).
aOVivacité et dissolution du présent vivant. PBa /Bife .BJZ2bewi@
e/#,.Ed##em#%.fíwa XXlll(textes n" 18, 19 et 20
trad. par Ph. Cabestan,J.-J Delfour, N. Depraz et M. Mavridis, .4ZZern'4,
L/EnQatbie et sonuenirProQeçtif:degwsd'apodiúcité qn' ZSb 1996)
N'5
1: $1:1E
l: IEglilllÊ
:l Hi;
16
ILt:DUCT10N INTERSUBJECTTVE
PREM]ÊRE PÉR]ODE : 1905-1920
17
ment, dont i] a lui-mêmedirectementI'intuition danala réflexion(ce que nature: ; elle est cet enchainement absolument donné de perceptions, de
I'on nomme de façon inappropriée la perception interne), dont ü se sou- représentations de toute sorte, de sentimento,de désirs,de vohtions,
vient lui-même dons la conünuité unitaire du souvenirqui est directement exactementcomme le moi est présent dons I'intuition directe de la
rattachée à la perception respective, et qui fMt ainsi I'objet d'une donation réflexion, de la réflexion percevante,mais aussi de la réíllexiondonsle
intuitive directe sur le mode du souvenir en tant que conscience propõe souvenir et dans une nutre conscience(pourtant, il ne s'agit pas simple
passée.Cela est tout à fàt fuste. Seulement, on fera peut-être une objec- ment de cet enchaínement, mais précisément du maz,de la.perxam#e donnés
tion qui concerne le sujet du jugement. Nous sommes pouaant là dons le en lui, tel qu'il se déploie en eux):. Je vais exclusivement portes un )uge-
monde, nous sommes nous-mêmes des membres du monde, nous possé- Ment sur cet enchainement,sur cet enchainementunitaire, en ce sens
dons une chair accompagnéed'objets de I'expétiencequi sont situés <<
immanent >>,de la conscience et du flux', en ce seno <(immanent >>; )e ne
autour d'elle. etc. veux établir que ce qui peut être énoncérelativement à lui.
Cependant, noras pouvons aisément mestre tour cela hors circuit. Je ne possêdepas simplement cet enchaínement -- il faut le souli-
ne voulons pas p'oduire des énoncés sur la chair ; mais I'accepte gner -- comme donné dons la perception immanente. Je possêde aussi un
bien le fãit que la chair me soir donnée,à moi qui auge.La perception enchainement du souvenir et, par aiDeurs, je possêde aussi une attente
charnelle respective est un substrat constitutif de la conscience égolque fondée dont I'ai une vue préalable,motivée dons le couro de I'expérience.
pune, et qui ne lui fMt jamais défaut. En ouve, si je pense à ma position Pm exemple, je possêdela perception d'une chose qui se meut : I'attends
dons le monde, si je m'y attxibue une peace,si je pose un espace in6ini ou un déroulement tout à fãit précis de perceptions nouvelles(protentions)
un temps infini, même si je fMs de la physique ou une nutre science du Même des vécus <(inconsciente >>sont inscrits dons I'enchainement donné
monde quere qu'eHesoit, etc., je prends tout cela en compte, mais en tant piala perception et ]a consciencede ]a saisie sur un mode direct, [83] ou
bien un tel enchainement est complété par ces vécus. Je sais que je vis
qu'il s'agit de ma pensée du monde, de ma représentation de I'espace,au
maintes sensations et maints sentiments sur lesquels )e n'ai pas ptise dais
bens oü I'étabhs des choses sur le plan physique, etc. Mon thême, c'est
la réflexion. Je fãis à présent attention à maintes sensations en lesquelles
tout cela. Par exemple, ce n'est pas la Physique qui est mon thême, mais le
i'ai un contact avec mes vêtements, je me saisis au même moment d'un
fãit d'établir des élémentsphysiques; ce n'est pas la nature, mais la per-
&agment de souvenir d'aprês lequel le viens fuste auparavant de vivre la
ception de [a nature, ]e fMt de penser à ]a nature, ]a démonstration [82]
relativeà la naturereprésentée,
qui vaut pour moi de telleou telle même chore(son contenu est três peu clair). Et je fãis alors en général
I'hypothêse que des sensations <(inconscientes >>,des vécus d'aJxiêre-plan
maniêre, etc. De même que la perception des choséités et, parmi elles, la
ont également été présents dons le cas de fragnents de conscience par
perception de ma <(chair», la réflexion que je dirige sur la perception, la
rapport auxqueUesje ne peux accomplir des réflexions de cette sorte.
conscience de la conscience, la conscience du jugement, le Jugement
porté sur la représentation, sur le jugement, sur le sentiment, etc. en font
tour autant pane. 1. 1nséréen 1924 ou paustard : <{posée purement et simplement )>. Rem..de I'éd
2. Le tentepíécédent'entre parenthêses'({(pourtant, il ne s'agit pas simplemenEde cet
Le moi sur lequelje porte un jugementn'est donc pasla chair, et le enchainement-.»') a été inséré aprês coup par Husserl dons le manuscrit, mais vraisemblable-
moi qui est e#/a / g e /r/: rattaché à la chair n'est pas la conscience qui se ment encore au moment de la rédaction du texto lui-même, donc en octobre 1910. Cette inser
situe en tant que telle dons un enchainement psychophysiqueavec ]a tion a été modifiée paustard(sürement avant 1924, mais safesdouto peu ap'ês 1910) de la
maniêre suivante ; <(Pourtant, il ne s'agtt pas simplement de cet enchainement, mais préclsé-
ment du moi donné en lui, en tant qu'il íe confirme en lui, qu'il vit en lui, ce qui en estbien insé-
parable. )> Rem. de I'éd
plement comme existant. >>
-- Rem. de I'éd. ' ' 3. Inséíé plus tard ; <{et son moi)}. Rem. de I'éd.
22 23
RÉDU(XION iNVKKSUaJK(:'i'ivn PREMIÊRE pÉRIODE : 1905-1920
Aussi saisissé-jela conscienceégolque comme un grand flux dont seuls três difíérents, pour autant, précisément, que la conscience, la conscience
des fragments sont intuitionnés, remarquésde façon primaire ou bien étrangêre, est supposée' comme étant un flux de conscience d'essence
encore remarqués de façon secondaire dana des réflexions, et dont analogueet de régulation analogueà <<
mon >>ílux. On volt donc' com-
d'autres ffagments ou difürences n'adviennent à aucunedonation:, tout ment, ici, une perception est à cheque bois possible, et pas seulement une
bien
au moins pas à une donation telle que I'on puissela fjxer. Cela concerne perception directe,'mais aussi une po.sition indirecte et, ,en cela
en particuher la sphêre des perceptions du monde extérieur.Je vois une fondée, de vécus et de particularités de vécus, laquelle n'entraíne rien
<(portion du monde extérieur )>.Je réfléchis, et je fàs par là même pure- avec elle de la position' de I'existence chosique, ne s'édi6ie pas sur une
ment attentlon aux perceptlons, voire aux perceptions d'aniêre-plan du pareiHeposidon transcendente. Dons les perceptions décrites, etc., il y a
champ visue] ; je les décris de telle et telle maniêre, et suppose avec certi- certes des choses qui sont posses, mais ces choses ne sont précisément
tude que de tensvécus particuliers d'amêre-plan ont tou)ours été conti- pas les oblets de la recherche présente ; ce sont seulement leurs percrep.
nuellement présents, quoique, sw la base des souvenirs vagues que je bons et les motivations, en I'occurrence, les démonstrations qui en font
possêde des perceptions passées,je ne puisse accomph une véritable pmtie, en verte desquelles nous attendons, par exemple, avec précision et
analise de la conscience d'aniêre-plan que de façon incomplête et même, également à custetive que subsistent telles ou telles possibibtés percepd-
la plupmt du tempo, inexistente. ves, que soient à présent attendues, sur la base des percepdons, telles ou
Cela rappelle immédiatement la psychologie de I'association. On telles nouvelles perceptions, etc. Je ne concluí pas ainsi : parce que les
prend aussitât conscience du fãt que la connaissancedes associations fàt choses sont là de telle ou telle maniêre, et parce que les choses se com-
partie de nome sphêre. N'est-il pas claü' que nous pouvons dureque, à portent vis-à-vis de moi, de ma chair, de mes yeux, de telle ou telle
I'intérieur de cette sphêre, cheque conscience laissederriêre elle une <<
dis- maniêre. il faut úeifafn?me#f
attendre teve ou telle chose, telle ou telle
position au souvenir>>,etc. ? Les <<
lois >>associativessont deslois ou bien chose dois #á íiafneme/ apparaítre à ma conscience. ll ne faut pas se fãire
des rêgles approximatives de la conscience immanente:. d'illusions.J'ai là des chosesdevant les yeux, ce cendrier, etc. Cet<(être-
Jusqu'ici, il n'a été fãit aucun usage de /'e2@a/g/e. D'une certame là >>.c'est mon affaire, mon thême,[85] à savoir cette conscience percep
maniêre, norasétions dons <(nove >>propre conscience<<isolée >>,par quoi, tive, et à cela se rattache une motivation : <(si je tourne la tête de telle ou
assurément, le terme <<isolé >>est trompew. Car la conscience n'est pas
considérée comme une pmtie du monde dons lequel se trouvent de nom-
1. <<supposée » modiHiée par aprês en {( posée ». -- Rem. de I'éd.
breuses consciences isolées, seulement reliées par des choséités physiques 2. Indusion <datant de 1924, ou de plus tarda en vue d'une simple clarification du se.ns
qui ne sont pas des consciences. de cette présentationmaladroite: on volt donc qu'ici,.moi-même en tant que je suis actueUe-
ment phénoménologue,didgé dons mon intérêt exclusivement verá la conscience,le pLeux
[84] L'empathie en tant que perception de ]a chair étrangêre et en tant
accomplir des perceptions purement immanentes d'aprês des vécus particuliers et des en(hai
que supposition que je fãis d'une conscience étrangêre fàt naturellement nements de vécus à cheque bois relatifs à mes vécus empathiques, et .les décrire pune:nl:nt
partie de I'enchainement de ma conscience,et sigmnlepow elle certains d'aprês ce qu'elles sont elles-mêmesdons ma.vie consciente.; mais que j'ai aussi la possib ] té
d'effectuer une postüon et une description indirectos et en cela bien fondées(précisément) des
enchainementsde motivation, d'une certame maniêre analoguesà ceux vecus(empathiques) et des particulatités de vécus?qui ne sont pas les miens ; mas cela, sana
qui sont viésà de simplesperceptions chosiqueset, pourtant, à leur tour, que j'édifie à cheque fole mes descriptions sur l;e.ffectuation des positions thémanques du
monde objectif qui m'es{ toujours à nouveau donné, tout autant dana la vie natufelle pratique
que dons les descriptions de la science descripdve de la nature, ou encore dam les üiéorisations
de la physique qui'se rapportent en retour à I'expérience naturelle. Les chairs organiques sont
1. 1nséréen 1924 ou paus tafd : <<
explicite >>.
-- Rem. de I'éd. cortespossesen tant que chosesde la sature danales perceptions qui sont utiliséesen tant
2. La derniêre phrase a été modi6lée en 1924 ou plus tard : <<Les "lois" associativessont qu'objets des descdpdons ; mns.
des loas d'essence, non des rêgles de la conscience immanente. » -- Rem. de I'éd 3. Inséré en 1924 ou Paustud : <{thématique». -- Rem. de I'éd.
24
RÉDU(:nON nqTERsuqECTlvE PREMIÊRE pÉRIODE : 1905-1920 25
1. C'est donc là que surgissent pour la premiêre bois les idées fondamentales du Cours
de 1910-1911.
2. <<
réflexion >>modi6lée plus tard en <<perception immédiate>}. Rem. de I'éd
3. Si nous dirigeons nove regard thématique exclusivement vers le câté de la conscience
et les motivations qui lui sont propres, et que nous accomplissons exclusivement les positions
qui seíapportent à elles, naus possédons alors <dans> les deux cas un pur enchainement de
conscience et, à vrai dirá, dans le premier cas,un enchaínement qui, dons une motivation <<sub
jective >>evidente, conduit de ma conscience à la conscience étrangêre pune, et I'amêne à une
position évidente
4. Inséré ultérieurement : <(de façon thématique >>.-- Rem. de I'éd.
26
RÉDU(X10N INTERSUqE(:TIVE 27
PREMIÊRE pÉRIODE: 1905 1920
RE
UUCTrONIN'lTRSUBJECTIVE PREMIÊRE pÉRIODE : 1905-1920
29
-:.{$HhlH$$Bb$1%,:
30
31
Ér LIDES
i. i.e texte des deux paragraphesqui suivent est rayé dans ]e manuscrjt. -- Rem. de I'éd.
32
RÉDU(xioN INTERSUqE(:lT\n
PREMIERE PERIODE : 1905-1920
35
'=;=i;l=::T =====
;'..:\n===;=z==:;
36
RÉDUC'nON INTERSUqEC'l'lVE PREMIERE pÉRIODE : 1905-1920 37
:d l ::
;l$11='='L=i===:i.l::::=Ü
sériesd'appmition dons cesnouvelles séries ; demeure tece ou telle movi
vation, qui sonopour moi des motivations à part entiêre. Le sujet de
m=tl=lH:::.:n:,'==.:n=liü2ü
tant que possibilitésperceptives.ll en va de même pour le passéet le
I'aspect est le moi modi6lé avec sa motivation, qui, si cet aspect était une
perception, ou bien était une perception dons la position temporelle
modi6iée,est le moi qui s'identifie avec le moi présent en tant que : c'était
moi qui étais là auparavant et qui suis à présent ici.
Qu'en est-il relativement au passé?
,..l=zl ==J:=:=:f=:=;::w=ll=ç=:u
des points de I'espace qui, dons le cours du temps, étaient véritablement
Nous excluons d'autres moi. Je possêdetout d'abord une continuité
de souvenirs, accompagnéede multiples souvenirs rétrospectifs, qui
mon ici, est limité. Â cheque instant, je suis quelque pari et, durant ce laps s'accordent jusqu'à former I'unité d'une extension de souvenirs (une
de tempo, je n'ai pas été partout. -
extension du passé qui m'a été donnée sur le mode du vécu). De fãit, est-
U
ce que je parviens à un point-limite ? Mon souvenir pénêtre busque dons
I'enfance et bute là (en I'absence de toute perspective) contre un domaine
obscur que I'on ne peut transgressor.Nous ne pouvons constater une
{<convergence >>en direction d'un point temporel pré-dessiné a .pàod.
38
RÉDU(:n
Pour le sujem, Ja nâiçça... . ' "- 'nlQUBUEC'l.rVE PREMIÊRE PÉRIODE : 1905 1920
39
40
REDUCT
iuN INTERSUBJECTlvE 41
PREMIÊRE PERIODE : 1905-1920
)
;CT.10N INTERSUBJEI
PREMIERE PERIODE : 1905-1920
43
R
üoUCnON INTERSUBJE(:l:rvE PREMIÊRE pÉRIODE : 1905-1920
clence de m, . 45
j
tis(similaires ou semblables),un sujet y afférent, doté d'une chair. Est-ce
n::T=.r: ; :; u==ü:w\,EhÊH
rition, qui bouge Ógaí/me#/0ses yeux, considere I'objet, etc. rr
Z,emo/donsI'imagination est ici, pour ]e moi actuei,'conscienten ima-
:nation : il n'est pas présentiâé sur le mode de la copie, mais de façon
46
RED
UC'j'10N INTERSUBJECT.IVE 47
PREMIÊRE pÉR]ODE : 1905 1920
1. Mais il y a ici quelque chosequi cloche, dons la mesure oü je dois pourtant posei la
quesüon suivante : Comment I'existence de deux corpo, et puas,à leur tour, de deux moi, peut-
elle être attestée ? D'un câté, [305} 1'unité de I'espace en fãit partie en sus, ]'unité d'un monde
spatiotemporel, en I'occurrence,I'unité dons une donation perceptive qui peut face I'objet
d'un enchaínement. h]ais comment ]e moi de ]'imagination peut-i] m'être da##és'i] doit être un
mol posé et doit pouvoir s'attester? Si I'imagination simple se transforme en position simple,
cela donne alors le souvenir. Aussi le moi de I'imagination devient-il immédiatement moi
actuei,ainsi que je vais le développer pausloin. Mais il n'en reste pas moins que I'imagination
est une imagination analogisante,et I'en viens alces à la position d'un moi étranger, qui ne peut
êtremotivé que &üla position de la chair
48
RÉ]
UC'HONINTE
KsunyECTTVE
PREMIÊRE pÉRIODE : 1905-1920
49
p'eclsement en tant qu'eHe
non pa: au sons d'un possible réel, motivé dons sa possibilité par le
doí)né,donc convertible), qui n'est pas le moi véritable, mais un simple
a#aZga#. ' --- -' '""r
:i HR :=XSHI,=n
monde,un paysagegéologtquetel qu'il pourrait être sur Man, etc Moi,
le moi véritable, je suis ici. La vision des paysages dans ce monde, pré-
50
.i
..:.LEIS::S::::l=1==,:.=:==H=,==:=:=.ã
52
1. 0n n'a pas-- pas encore -- prêté ici attention au fãit que la main est un simple membre
.======i:=S'::i'::=:.:;::=i:Hi: ::l: du corps tout entier -.: de la chair ' qui se situe autour du point-zéro de I'orientation, et qu'un
deuxiême corpo ne peut pas être donné ainsi
55
54
RÉDUCTloN TNIBRSUqE(TIVE PREMIERE pÉRIODE: 1905-1920
ment dons I'unité de I'expérience. Si, à présent, naus possédons une maia
étrangêredons un contexte analogue,tout d'abord dons celui d'une cor.
poréité de chair analogue,eUerequiert un champ tactile, qui est une partia
d'un champ tactüe englobant, requis de façon correspon(jante par le reste
de la corporéité, et de là, p]us avant, pour tour ]es réquisits ultétieurs qui
vont du coíps à I' <<âme >>.
Le colos de chair tel qu'il est vu exige le présent des champô de sensa-
tions. Mais le présent n'est pas un présent de vécus comme c'est le casde
mon corps de chair. Des vécus qui ne sont pas les miens sont ici coposés
sur le modo de I'appréhension.
[31 1] Les vécus posés ne peuvent pas être mes vécus : les miens soft
donnés originairement, sonoprécisément véritablement mes vécus. ils me
sont propres.sur un mode originel. S'il s'ágil d'objets intuitifs et propres,
si ]e suis tntutttvement tourné venseux, ils sont alors des originaux et don-
nés comme étant miens. Les vécus Coappréhendés,adjoints en sus sont Pedediontlemetitdes dhehpPements .,
certes intuitivement objets de représentation possible, mais ils ne le sont qKi .,«ibi' ãté pe8sés à .lo«d «j'&jaço« co«'PÜ''
[346]
m unagine preclsement que je vais être transposélà-bas, ou bien, si je
m'itnagine que I'ai vécu cela(souveni4 ou que je vivrais cela(attent:
dons la fomie de I'élan),. ou bien encore que je pourrais vivre cela, l, <aÜ Ori@ne psDcbolo@qtte et ori@tle pbénométiohgjqne>
possibihté motivée du changement de place dons I'espace et dons le
monde spatial, etc. ; 2/ dana ces cas-la, le moi présumé est identique-
ment le même que le moi effectif. Quere possibilité reste-ti [313]
encore ? 1] ne reste en fãit que celle de <<1'empathie>>,de la <<posiuon
analogtsante )>. ' ' r
#$H
lêpXoyêe ;2 / un couP
Conslilulíon génétigue.
envc)i c
59
58
REDU(XION nqTERsuqE(:TIVE PREMIÊRE pÉR]ODE: 19051920
P
J'..:l. De la p 347, 1. 4 à la p. 350,.1. 8, il est question, en soi, des différents concepts
remplit le nouveau site temporel, mais cheque phase est davantage que cette plenitude, elle
porte en elle le seis des étenduesprécédentesen tant que phase
Mais, dons nove sphêre inEentionnelle,là oÜ le bens ({e la percepdon (le noême) naít du
seis de.la perception, il en va pouttant essentieUement diffétemment.'Le seno des phases anté-
tieures intervient dons celui des phases ultétieures, safes que pour autant, <<extérieurement >>,la
phase ultérieure ait la coloration d'une phase, et précisément de ce devenir. ll y a donc là un
surgssementtrês particuher de I'ultérieur à pmtir de I'antérieur, à savoir du contenu de
I'ultéfieur à partir du contenu de I'antériew
RÉDUC'HONINTERS 63
UBJEci:r% PREMIÊRE pÉRIODE : 1905 1920
.:i.EâlX;:lgH
qualité et de la forme. <(Image >>(chosesensible originaire), ce qui est uni-
possêdent la <<
même >>qualité globale. Les parties inKrieures sont uni
qudfiées.
Aussi un matériau conceptuel de cette sorte doit-il êue fixé.
Puas,il y a la production du concept d'a/#êa.pZax.On en déduit le fàt
quele champ, e{ I'arriêre-plan respectif lui-même, possêdent jusqu'à cer
tainesdifférences-limite le caractere d'une image, qui peut avoir, etc. une
quahtéumtmre variant de façon unltaile ; on en déduit que le champ
cachoen lui des possibilités idéales de &agmentation par le biais de quali-
ãcation, etc., que le champ est concevable comme un systême<<ponc
tuel>>,donc comme une multiplicité ponctuelle ordonnée, dotée du
point-zéro et de deux direcdons-zéro.
Puas,apparaissentles difHrenciations principales qui sont en relation
avec la légalité, laqueHe relie les systêmes kinesthésiques et les systêmes
d'imagempossibles dons le champ, et doit créer des unités d'expérience,
confomies à la conscience, z,ü I'actuahsation de déroulements kinesthési.
quesvéritables, libres ou non, et des déroulements d'imagemqui ont lieu
en même tempo, tout d'abord I'aperception et I'objet transcendant oculo-
moteur(objet d'aperception).
Aussi faut-il distinguer enfie les images illusoires et les images réelles.
l3s
(d'activités) lebreset convertibles et que la série des A est alors <(par Souvenir dons I'enchaínement du souvenk, souvenir qui suígtt ainsi
suite )>codonnée. Cela ne sufflt pas, mais c'est un début. que son horizon, horizon rempli -- horizon vede.
[355] Nous posons pa' avance : premiêrement, en tant que possibilité Enchaínement de la coappartenance, I'un rappelle I'nutre dons
originelle à adjoindre, il y a le fãit que des activités libres se déroulent dons I'existence, et enchaínement de la continuité de I'existence. Coexistence
des systêmes et, à vrai dize, à partir de positions-zéro(de complexes-zéro) temporelle, suite temporelle. Intent:tons vides en tant que tendances aux-
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REDUC'nON INTERSUqE(:l'lVE PREMIÊRE pÉRIODE : 1905-1920
n ç='çi=:: ; n
mais être entouré de tendances qui sono analogues aux tendances propres
n aperçue,et qui est une forme rationnelle originelle. Si tel n'était pas le cas,
il n'y auraitaucunepossibilitéde fonder une théorie de I'expérience,et
cheque forme de motivation aurait un caractere circulaire. Je puis égale-
au souvenir. Le A entre ên scêne, et entre en scêne seion une perspective ment clari6ier pow moi, par analoge, le souvenir du passé et la fondation
semblable issue du passé, et selon une perspective de coexistence. causalequi y est afférente, et puas,je possêde, comme dons toute clarté
J'attends que cela continue semblablement.Je.p/ü en cela me remémo:.. authentique, une rationahté, j'ai de << clahes raisons >>.
[e prototype, i] surgit avec la conscience de I'analogíe et, dons la cona. Ou bien, cette clarté fMt défaut, et c'est pourquoi la thêse analogique
cience, <<cela me rappelle cela>> à titre d'a aáKO ; et <len vertu de est encore une thêse analogque. N'y a-t-il pas là une impossibilité
I'analogie )>,il continue également à se dérouler plus avant de façon sem- d'essence,que d'attendre B <<danales circonstances données par A >>,sons
blable Mais cela n'est pas nécessaire.ll est sunplementattendu]356], que les <(circonstances
>>soient des circonstancesmotivantes? Une
mais avec le caractere de la familiarité. Dons I'attente se loge un moment quente et, en général, une position de quelque chose de non donné ne
intentionnel,qui trouve son remplissementdonsles souvenirsde cas peut pas tombei du ciel. Elle doit être une attente << sur la base de>>.
analogues. Chequefondation, cheque motivation fondationnelJe, cheque position
Nous avons ici : l / la raison ; 2 /la genêse. J'attends .par aea'iWZ, d'une existence <(sur le fondement de >>renvoie (en quoi elle est une posi-
I'opere une posit:ion par analogie en tant que codonné, comme étant là tion de I'existence, une position de fMt) à une<<expérience antérieure >>,il
avec (et éventuellement p/ades processus d'attestation en tant qu'étant là, doit y avoir une appréhension analogtquequi reconduit le fondement du
que I'on peut en apporter la preuve), étant donné que I'ai donné pr®ter à. un posta
antérieurement, dons des enchaínements de cette sorte, dons des possibi- Cela semble fou, mais c'est pourtant la vérité simple. Simplement, il
lités réelles de cette sorte, quelque chose de semblable.Le <(étant donné )> ne faut pas interpréter ce .pmP/rfpour ainsi dirá comme une causalité,ce
est une fondation rationnelle et, réahsépleinement, il s'agit d'une intui- qui n'exclut pas que la causalité renvoie, dons ses formes complexes, à de
tion origineile, d'un arZ?originel de Zazaira#.Un premiar acte de la raison telles.paíánotivations. Comment <<naif )>,depuis cet êue-ensemble, la co-
est le souvenir intuitif(le souvenir en général est un acto stratiõé de la rai- appartenance? C'est la grande question. ll faudrait tout d'abord établir
son ; je veux dirá à présent que même une visée <(à vede >>possêde en tant simplement la chose suivante : des enchaínements d'attente, même hypo-
qu'acte de la raison une <<tenue», aussi quelconque soft-elle, et que toute thétiques dons le <<
si >>et le <(parce que... alors >>,sono nés consciemment,
<<
fode )>contient des éléments de raison), mais 'un acte de la raison est possêdent leur [357j genêse dons les enchaínements de I'expérience. lls
également de cette sorte : le souvenir renvoie au souvenir, ou bien, coné- possêdent en eux-mêmes, s'ils apparaissent sons souvenir clair, une
lativement, a rappelle Z'et motive sa coexistence. ll s'agit d'une fomte teneur intentionnelle qui renvoie au souvenir; leur existencedons la
synthétique originelle: constituée dons un acre originel, qui est ici un acte conscience n'est pas possible sons un souvenir <(correspondant >>qui soit
de souvenir,et qui détient un droit originel. Et, derechef:<(Danaun tel que naus puissionsmême prendre conscienceque cette teneur de
enchahement de souvenirsainsi constitué(rationnellement légitimé), il y conscience ne pourrait apparaitre si le souvenir était entiêrement
a eu un enchaínementde cette sorte A -- B qui était donné>>.
<<Cet A' rap' dépourvude toute légitimité, s'<il> n'était pas, dons son type, }ustifié.
pede,A, à tigre d'a aúEO, selon la colncidence de I'a azia avec I'axaZga#,
un B' appartient à A', et lui appartient en sus dons un enchaínement sem- 1. En latia donsle texte. /7Vd7:7
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REDUCT10N INTERSUqECTIVE PRBMIÊRE pÉRIODE : 1905-1920
rélative. Tant que naus accomplissons une aperception quelconque, LA RÉDUC'HON TRANSCENDANTALE À L'nqTERSUBJECT:rVITÉ>
naus savons que la conscience passéene peut être perdue, qu'elle <<agit )> (i«'- 1920y
sw la conscience futwe dons le même flux égolque, qu'ene I'influence.
Mais on ne peut en dure paus. ll s'agit d'un a .pàan psychologique,
fondement de toute psychologie biologique, ne leur appartenant pour- ( Contetlti í> Investigaüons itlDovtatltes, wliêes les ílties atlx antros, concemant
tant pas mtrinsêquement, puisqu'eHe exclut ce qui est Spéciâlquement la doutrine & la Qbêre ori#nai# de I'expérietice et la tbé07ie de I'ell@athie.
humain, etc. DévehPpées
à tigre dejatidementPoKrçlaH©erla di#éreticeettM la sx:hf\ecüatê
Et, en ouve, i] y a ]à quelque chose de merveilleux : la légalité aprio- ç\amx&sêe etl tant qiie tbême d'une Roolo$e et d't+ne psDcbolo$e entendHes comme
rique de la genêse,le renvoi, à rebours, de chequemotivation expérien- :de:«« d: h namr., et d'«e PD.boh@e(p"""'ll') '"t'"d«e ""''"':' scx.'.'"
delle présente à la conscience passée, à laqueHe elle est ré&rée à tive àe YespfEt, ainsi qt+ed'Htie scietne de I'esPrit.
d'origine ontique, va de paio avec la naüo#.La conscience n'est pas un flux La distinction entre empathieà proprement parler et empathie
arbitraire de fâits qui pounaient, de façon contingente,être autres.La impropre est particuliêrement importante. Geü-ã e /e dwe rammf I'l@a/É/e
conscience antétieure motive des possibilités de la conscience ultérieure. apmel)üve passivo, commeconstit14üonde Pat+he.à tigre de pré-donnée, celle-h en tattt
'z.pàon,de sorte que la conscience ultérieure, pour autant qu'elle possêde q«ejotldement(commeje dis ici) qKi retidpossibk fonte socialité.: t'ipre qKaiment en et
au moins le caractere de I'aperception(de la thêse) empidque Uanscen- auec['at+tre(de$açoti partiçHliêremetit adiue), être qKasimetit]439] (]ffedé,pensei auec
dante, est nécessairement motivée, dana sa facticité, par une conscience IHi, agir auec It+i, etç. Dottaüon proPrement elite de I'aHtn, exPérietice epppatbiqHe pvo-
antérieure correspondente. Cette motivation a ]a propriété d'un acte de la pnment elite. Sinos, êgalement, beaacou+ de remarques isoléesitpQortantes sur l?être-
raison,la position motivée est une position rationnelle. Élucider I'origine obeülà pTopre«eentParler(isso de I'aperç@tioti), alors qHe la :Kbeçtiuité.con«ête ne
<< génétique >>,cela revient aussi à élucider la raison de la position donnée ; pewtfotlder aacntie apercq)üon poKr I'attitKde dirigÉeuers I' üQérietice origttiaire, pHts-
I'instance génétiquement fondatrice est aussi radonneHement fondatrice.
à ceci prós que le poids des fondements rationnels doit être dégagéde 1. Husserl remarque à propor du texte correspondant à ce numéro :.{( Prévu pour.le
Cours de 1920 sur I'étl)ique, réélaboté le 28 luin, mais naturellement pas lu. » Loas du semesue
façon clave et précise. d'été 1920. Husserl a fàit un Couro intitulé « Introduction à I'éthique »..Pendant ce Cours, il
Mais encore faut-il montrer que des aperceptions médiates, compli-
quées(à titre de motivations expérientielles systématiquement graduées),
si nous les clariâons pour nous et les attestons dês lors selon lew bens,
sciencesde a sature et les sciencesde I'esprit(94 pagessténographiées) porte la cite.A IV. 22.
doivent nécessairementrefléter les types d'enchainementde I'expérience Naus redonnonsdanaI'appendiceLIV [non traduit ici mêmel une pa'tie de cette digression,
antérieure, à« I'appréhension analogique >>desquels ils prennent généti- qui ne fut pas lue durant ie Couro. Rem. de I'éd.
quement leur source. Tout devient à présent compréhensible. 2. Inséré ultéúeurement : « primordiale >>.-- Rem. de I'éd.
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RÉDUClloN INTERSUqE(:l'lVE PREMIERE pÉRIODE : 1905-1920
;?itzlza aa
}éueloppenents à prados dii paralhlisme.
=ottçlHsion : stmctKraüott des sdences.
i"«'''l
ce soft des systêmesd'organes sensoriels,d'organes tactiles, d'orgmes
vjsuels, etc. qui sedéplacent librement, qui, en dépit de toute I'expérience
physique, possêdent le caractere d'organes fonctionnels. Et on pourr=t
encore inüoduire beaucoup de choses, parmi lesquelles, par exemple, le
Eãitque ces da/nsensiblessont de leui: câté les supports de sentiments
:*:.a=s:=.:::=n=:;lT'"»''
.,.:!=ü!=u='tl, *'""'"*'
"',.
«
entendus comme des sensations de plaisir et de douleur ; que la chair, en
vertu de la particularité dont elle a I'exclusive, à savoir d'avoir une mobi-
lité libre, est un a«a#e au regard de la causalité psychophysique qui, pm-
tant de psychique, agit vers I'extérieur, dons le monde physique extérieur
.Vt . L' exl)érietice Ps)cboPhDsiqKeqHi col@wnd trois deg'és, à la chair.
alnsi qHe soft Covvélat: la p%re natHre déspiritKalisée, Néanmoins, nous avons déjà introduit quelque chose de nouveau.
ZOatitdes suyetsà ütre annexe>
Une vie égolque, une passivité et une activité égolques, la représentatton,
le sentiment, la volonté, etc., à titre d'états psychiques et d'actes égolques
spécifiques font partie de la chair. La vie éuangêre du corps .(Zz/óOet de
I'âme n'est objet d'expérienceque z,laI'expérience somatologique et psy-
chologique, laquelle présuppose de son câté I'expérience physique et, à
vrai dize, elle n;est objet d'expérience que dons la forme de I' ú?e/z@a/g/e
,»i
Assurément, celle-ci ne rend jamais accessible ce psychique éuanger dons
une perception véritable, mais elle possêdepourtant le cmactêre d'une co-
enence.L'être humain étranger,en tant que tout, fàit I'objet d'une
expérience, et n'est pas seulement quelque chose de pensé : sa vie psy-
chique, tout autant que son soubassement somatologtque, est cosaisi. Sons
ce type d'expéíiencearÜf#el&il n'y aurait pour nous ni semblables,ni ani-
maux dons le monde environnant.Nous saisissonsaussi ces types
d'expérience en les démantelant en tant qu'expériences puxes
Tout bien considéré, naus possédons dono, à tive de {<pune nature
déspirituahsée>>,1/ 1a nature physique et 2/ en eUe,z'ázles chairs qui
sont disperséesen elles, une nature ordonnancée somatologiquement, et
spéci6iquement psychique. Tout ce qui est propre à ces stades supérieurs
possêdeà présent un ordre spatial ainsi qu'une extension spatiale, qui
sont médiatiséspar les chairs physiques.
J'ai parlé de <<
nature déspidtuahsée>>; pourtant, il y a en elle, à tigre de
composante partielle, des êles humains, donc des sujets égolques, leurs
1. L'indication de contenu précédente date safesdoure de 1927. -- Rem. de I'éd. 1. Cf. p. 451 sq., la discussion plus précise des deux stades de I'empathie
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RÉDucTioN INTERsuqEcrl\n PREMIÊRE pÉRIODE : 1905-1920
üü::==T::====:L::=:==:==:L:.:n:
don est Plus élevée, etc. Ce moi n'est pas un être humain, i] n'est pas un
objet psychique et charnel, il est précisément un moi et riem d'auge, et sa
vie consciente est une vie consciente, un je-me-represente,)e-auge,]e-
veux, et rien d'nutre. ll s'agtt du sujet dons les expériences duques tour les
objets, tous les objets possibles ont acquis leur seis en général en tant
qu'objets existant en ce senopow.lui, et s'attestant continüment dons ses
expériences. Aussi ce moi est-il objet d'expérience pour lui-même,
[442] non pas dons une expérience psychophysique, mais dons I'expé.
= \ 2. L'e:©éTietne rWexiue duje-sóis» ríence'
' insigne du je-suis, une expérience que je puis pareiEement saisir à
mon tow dons une nouvelle réflexion, et de telJemaniêre que je recon-
nais que moi, le je-suis, me suis en cela saisi moi-même. Et je me saisis
dons cette expérience du <<je suis >>(percevant, pensant, ressentant, vou-
lant), non pas comme étant dais I'espaceet dons le temps ob-lectif: c'est
le monde entier, doté de ses formes que sont I'espace et le temps, qui est
objet dons mes expériencesdu monde, selon le caracterenorma de
I'expériencedont le seis est posé'
ma cbair.
L'expérience <<
pwe >>au seno de I'expérience <(naturelle» donne
I'expériencepsychophysique,
et elle est I'objet(le monde en tant que
domaine) des sciences de la sature.
L'expérience égoTqueabsolue est simplement I'auto-expérience du
moi de I'expérience. Y correspond Zpraxaí#m aóroZwde Za.prüede ra aàja re
par é/Pa/É/f. Qu'est-ce que cela sigmnie ?
Lorsque I'ai quelqu'un d'nutre en face de moi, il m'est donné dans
I'élémentde la donation de sensde I'expériencepsychophysique(ani-
male) que I'ai de lui. En tant qu'expérience, eHelégitime I'existence de la
chose physique qu'est la chair étrangêre, ou bien eHe en est la position
légidme, conformément au sons de cette expérience en tant qu'unité
d'expérience possible,<<Uanscendance>>identique dont la prétention est
constamment assígnéeà une expérience ouverte ultérieure. De la même
maniêre,I'existence de la corporéité charnelle somatologtque de I'nutre, et
de I'égolque en lui, fait d'une certame maniêre I'objet d'une expérience
sur un mode uanscendant. Â savoir, le coposé, le somatologíque étranger
et I'égolque de la sphêre égoíque spécinlquesont coposés sur le mode de
I'indiqué, de I'exprimé dons I'expression. ll s'agtt là d'une prétention
assignéeà une expérience ultérieure. Et, de plus, il y ressortit aussi un cer-
tain enchainementempidque(donc, aperceptif.donateur de sens)entre
le <<psychique)>et le physique, qui possêde son caractere propõe
d'ouverture, ses indéterminations ouvertes, lesquelles renvoient à des
expériencesultérieures. Or, qu'en est-il pourtant du ma/ zazZ@
é Z#i-máwe
?
11ne s'a@tPas d' Ktl moi cotistitKésar Hn madetratlscendant,mais d' Hn moi ittdiqKé
via ü an íre da ff de/'/edcuúa#.Le moi lui-même(le moi absolu)n'est pas
un moi <<constitué >>, et la vie égolqueoriginelle ne I'est pas paus(I'<<être
subjectif)> des da/a de sensations, des acres dons le tempo phénoménolo-
gtque est déjà un moi constitué, un moi constitué, non pas de la sphêre
objective, mais de la sphêre <<immanente )>).
de I'objectivadon empqueseondtun(polo égolque pur, mais du sujet(personne]) spidtuel et pul
[446] L'expérience psychophysique(anima]e) confere au moi, qu'elle
amêneà la donation sur le mode d'une indication origineUeissue de
I'expérience et, en ce seis, sur le mode particuher de I'indication, le sons
de quelque chose qui est indiqué à même la chore physique z'/ades événe-
ments; c'est à cela que tient le fãit que le moi est entrelacé à la chose et à
ses événements chosiques sur le mode d'une << causalité >>proprement
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RED
UCHON IN'rERSUBJEC'lT\rE
PREMIÊRE pÉRIODE: 1905 1920
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RÉDU(xrON INIBRSUqECTl\n
PREMIERE PERIODE : 1905-1920
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l
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ãS:lÜE:;==S=:'E;=
: ,: : égalementlà, et ne fãit qu'un avec I'autre. Rien n'est modi6lé par le fàt
que je pratique des sciencesde la natwe quelles qu'elles soient. La ques -
se pose seulement de savoir dons quel type d'expérience Je prends
positlon sur un made théoíique en tant que je' suiscelui qui a tel projet, à
uavers quelle expériencem'est donné un sol umtaire d'expérience; par
É=::=':a;:*:::m::,UJ=. consêquent, en tant que scienti6lque dont I'objet est la nature physique :
expénencedes choses.L'auge expérienceest naturellement aussi pré-
sente.Ma chair, la chair de chaquenutre, son moi sont là, et ma chair est
opérante, opérant en tant que percevante(c'est la fonction des orga-
nesdelaperception),etmon
. : . .. .
' '
ioi opere en tant que moi
''' ''''
qui fàt des expé-
nences, qui pense, etc. '
Certamesidéessont ici construiteset penséescomme si ces idées
directrices, comme I'idée d'une nature en soi, comme s'il n'y avut
là aucun sujet, comme si personne n'y était agissant, etc. En premier lieu,
il en résulte(également, d'un point de vue historique, à I'epoque
moderne) le positionnement théorique dons la nature physique en tant
que nature simple et, en second ]ieu, la science psychophysique de ]a
sature. Pour la premiêre, ce quaest en jeu, c'est la poursuite conséquente
desvérités, qui sont desvérités purement Physiques[451] et qui détemü.
nent objectivement la sature Physique dans son être-en-soi ; pour la
deuxiêmel I'enleu est la nature psychophysique, donc les animaux et les
hommes, la <<détermination objective )>de leur être psychophysique.
Tout d'abord : qu'est-ce dono, une chair, ou encore, comment se
détemline telle ou fede chair, que possêde-t-elleen teimes d'états char-
nels, en temles de propriétés charneHespermanentes?J'en viens ici à
I'appartenancedes champô.tactiles, etc. à'la chair physique, aux dépen-
dances des moments sensibles qui surgissent en elle à I'égard des événe- ri
F==n,== : : :':==:,:;;àiÊli
des événements Physiques charnels, dans les phénomênes de localisation.
l
88
n)s :iH$il#
va de même si je suis en même temps un moi actuei qui vit dans le passé et
8 n:i$
p;-c-" -..: .- .cequtpourrmtconduireàunerégressionà
Hg#!
i;lá.H:l:ãEIR:Ul$i: B %MllB Ü
en général, d'êles humains en général, etc
94
" «..;:,l:.::Z:ZIZ"p" '"""'««:"?'*«« Mais, dons ce que I'ai écrit aupmavant,il y a pourtant des points
'" Z'"/ gw%"pánb«m .Ü, l:=Z=ãC'@aígÜ.p«p,, essentiels auxquels je n'ai pas renvoyés.
L'aperception naturelle, que nous nommons I'aperception de la
chose, I'expérience nat:urelle, constitue la chore en tant qu'unité causale
réejle
e
..''
,===:g:':=.:=;=1.===.1:==,.:,:=
.;ÜIÊ!
< \ '1'5> ,44oHcüoti d'aches tlotes
<L'être de la snbeMuité eti tant qtl'êüe-en-soi et êm-PoKr-soi,
ptéalabb à PapercQtioti naturalisante de FenQatbie. Détev7ninatioti
de [a natKre et comprébetisionde ]a SHbjediuitê>
objectives en tant que <(vécus )>. Par rapport à cela, une subjectivité
disons, moi-même, peut avoir des aperceptions objecdves, et c'est en prends, du café, etc Ma <(vie psychique)> est dons une Imge mesure
elles qu apparait la nature Physique ; en liaison avec elle, un autre moi et la dépendantede ma chair, et c'est égalementle casde ma subjectivitéen
=ie egoique, une auge <(âme )>peut apparaítre dans I'unité d'une apercep- général, qui comprend ainsi les aspects subjectifs et autres, et qui, naturel-
psychophysique : moi en tant que I'apparais objectivement de façon lement, ne se donde pas comme quelque chore d'<(objectif>>,mais
psychoPhysique. ' commema we et, en cela, comme mon stock de multiples appari-
üons, etc.
A examiner les choses de pausprós, la chore n'est pas, comme à pro-
pôs de I'aperception.purement Physique, un quelque chose de transcen- Ma vie psychiquepossêdeson unité de vie, mais elle n'est paspour
dant qui n'est consdtué que par I'aperception, et exclusivementpar eHe moi un <(objet)>'.Dons tous les cas,eHeest pour moi une unité donnée
l jlz iaT=Ei=:.;üü dons la réflexion, en tant qu'udté des phénomênesque je parcours dons
le souvenir; je puis en cela opérer des réflexions internes dans différentes
directions, m'abandonner dans le présent à telle ou telle excitation exté.
I'aperception d'eHe-même, et cette unité (qui en son êüe est l,'conscience rieure qui m'af6ecte, puas,à nouveau, réfléchir, mais jamais je n'accêde ]à
de son être) peut ' J)/!on n'être donnée pour un auge, pour ainsi dize paul ã mon âme comme à un « objet )>,et je ne veux par là en aucune maniêre
dize dé)à : comme un objet externe. Assurément, il est difâicile de déter-
[461] Tout d'abord, pour ce qui me concerne, dans la vision intérieure miner ce que cela sigmfie. Un ü/wm de sensationsest un objet dos, d
=''%E; 'U=a'iflâ
'l:t;:: ==:::=':;=1=: s'agit d'un étant, d'un objet immanent. Une chose est un objet, c'est un
étant,qui peut être détemiiné, substrat desprédicats qui lui reviennent de
Eaçonâxe ; seulement, le mode de donation qui est le sien est transcen-
r. l objectivité, comme c'est le cas de la nature), et I'ai là une
.L-. '. . d'apercepti
forme particuhêre . 'n, qui constttuepourmoi,''''' '' J - 'u w''
en tantqu'objet dant, il a un stock dê réserve,il est doté d'horizons indéterminés que ]e
remarquablede mon monde environnant subjectif. une chore physique n'ai pas simpleme.nt à exphciterz. Le subjectif.[462] saisi de façon interne
dotée d'appartenance sensorielle,etc., pm quoi ]es da/a des cha"J's de dons son unité universelle de vie, n'est ni I'un, ni I'nutre. ll n'est pas donné P - V
sensaüons ne sont pas non plus des unités consdtuées, mais des données de façon dose, dons une perception adéquate,femiée et ímmanente.
/mma e /?i. A cela s'ajoutent, se groupant paus avant 'autour d'elles des comme c'est le cas d'un zúz/#Msensible. ll ne peut pas, pm príncipe, être
relations issues de I'expérience entre mes senlíments, mes affects. mes donné ainsi. Aussi est-il donné de façon uanscendante. Mais il ne doit pas
assoctatlons,ma mémoke, le flottement de ma penséedisons lorsque je êüe donné comme I'est un objet chosique,de telle sorte que je pourrus,
comme cela ressortit au sens de la chose, voir aprês coup ce que )e pour-
rais, à y regarder de paus prós, amener à plus ample détemlinadon, etc.
1. 0bjet ne doit pas icí signifier déjà : un subsuat identique sur le plan intersubjectif.
Í
100 REDUCnoN IN'lERSUBJE(=r:rVE PREMIÊRE pÉRIODE : 1905-1920 101
Assurément, il y a là aussi des difãcultés. Mais le zãz/#msensible est un elle est pour moi<<objet d'expérience>>',en tant que non-moi, en tant
objet temporel qui dure dons le temps immanent, il est identifiable sur un qu'elle est quelque chose dons mon monde environnant. Or donc, ce
mode individuel et dons son individualité comme étant le même à sa sujemétranger, étant donné que sa chair possêdeen soi des propriétés
peace temporelle, dons sa durée temporelle. ll en va de même pour I'objet expérientielles qui sont pour lui des propriétés externes et, à vrai dure, des
de la nature.Mais je ne suis pas pour moi-même un objet temporel, je dépâts de causalités externes, ce sujet est <objet d'expériences> relative-
possêdeun flux inâni de vécusdonsle tempsphénoménologique,
et ment à I'objet<( chair étrangêre >>.
même ce flux n'est pas un objet temporel femié, et celui-ci est déjà une Le sujet éuanger est <(connu )>en tant qu'objet<( z,ü I'expérience
transcendance particuliêre de la donnée'. Mais alors, un tel tempo transcendente )>, z,/a une indication dont la régulation est associative,
phénoménologique,entendu dons toute sa plénitude, n'est pourtant pas laquelle devient une indication par causalité(éprouvant la causalité à tra-
le sujet et la vie du sujet : il ne fàt qu'y appartenir en sus. Aussi le flux de vers une aperception). Le sujet étranger est à vrai dize un objet en tant
la conscience est-il une transcendance entiêrement propre:. Certes, le moi que sujet humain, ce qui revient à dize : il est e# iafz. Cependant, le sujet
et la vie égolque n'existent que sur le made de la primede conscience de
)
s01
1. Elle est une vie <<
nutre >>que <<la mienne >}et, par là, chacune acquiert un être-pour-soi
En tout cas, c'est là, avant toute chore, une différence : I'objet est oti dais une mise en relief réciproque ; se trouve donné le fondement d'une formation d'une unité
expérientiene,en I'occurrence, d'une aperception d'un nouveau tape.
gineUement
un non-moi(il n'est pasune subjectivitémonadique).Moi) 2. En tant que subjectivitéhumaine,la subjectivité est à vrai dureun objet, en soi ; cela
qui connais,c'est dans la réflexion que je me saisismoi-même oe suisun signifie qu'elle est telle pour cheque suÍet dont eUe est I'objet possible, pouvant face I'objet
d'expérienceet pouvant êue identi6léecomme identique par un nombre important et quel-
pele égolque), et je saisis ma vie dons son unité ; je ressaisisdes objets conque de sujets. Mais la subjectiüté humaine est précisément aussi une subjectiúté, et c'est en
comme étant différents(directement). Si je ressaisisma chair, je ressaisis cela que reside le fãt qu'elle est en soi et tour soi, et qu'eUe est ce qu'elle est pour elle-même.
un objet et, lui étant rapporté, des zãz/aimmanents qui possêdentà leur La chose est simplement un objet, I'objet est objet pour un sujet. L'homme est aussi objet, mais
q cet objet possêdeen lui-mêmeun sujetpow lequelil est objet : il s'agit d'un objet qui possêde
tour une objectivité et, en outre, je ressaisisdes composantes empiriques précisémentune intériorité, un moi. Mais,plus encore,chequeobjet renvoie à une subjecdvité
intrinsêquesde I'objet qu'est la chair, lesquellesne sont pas purement indétemlinéeou bien à une pluralité ouverte de subjectivitésen lesquellesil se constituí, et
celle-ci n'est en général pas un objet(ce qui serait un non-sons). L'objectivité humaine ne
objectives, mais à la bois objectives et subjectives; en d'autres termes reconduit pas seulement à une plurahté ouverte de sujets, mais aussi à un sujet précis parmi
elles déposent dons I'objet(dons la chait), à titre de propriétés, leurs tous, et ce sujet constituant estI'âme humaine elle-mêmedans son être-en-soi et son être-pour-
soi et, en cela,cela fãt paltie de cet être ipsélque qu'eHefosseI'expélience des choses et, pamú
influences sur ma vie psychique, sur les reladons empiriques qu'elle enfie
elles, de la chair elle-même pü une aperception propre, et qu'elle fosseI'expérience d'elle-même
tient avec elles. Compmé à mon intériorité, rien ne se dépose là dons le et de ses semblables,etc. -- dana son intégralité et avecces expériences,et ce, à titre d'âme de
meme seis. cette chair. Le moi se ressaisitlui-même donsla réflexion(interno), il fãit I'expédencede lui-
même dons une aperception objective(extérieurement), comme étant dépendant de sa chai!,
3est se%lemetlt
auecI'el@atbie qt4ejepossêde
k débutd't 7ieoheMuaüondela úe comme ne fàisant qu'un avec elle ; il fãit I'expérience externe d'autres êtres humains, à titre de
.Pgrúzg#e ; la chair étrangêreest appréhendéeen tant que chair, elle est moi propõe qui en fãt I'expérience objective à leur maniêre, en tant qu'êtres humains, etc. ;
intérieurement, il en fHt I'expérience en üvant dons une empathie interne. Moi, en tant qu'âme
I'indication]463] d'une vie égoiqueempiriquementassignéeà la chair d'une chair, le suis rapporté à une chore existente,à ma chair, je suis liée à elle en étant localisé
(dons une transcendance ressaisie sur un made réflexif. et dont le style est donsI'espace,membre du monde, du monde objectif. Mais tout ce monde objectif est un
indiqué). Cette vie égolque étrangêre est objective pour celui qui connaít, ç<phénomêne )>dons la subjecdvité pune, dans la mienne et dons cede des auues. Tout cela est
difGicileet merveiHeux,
et pourtantcompréhensible.
Si je pensetout celaà fond(naivement)
dais une atitude expérientielle objectivo, le monde et, e#Z#4toutes les âmes égolques, chacune
étant une vie propõe, existent avec des aperceptions prédessinées, effectives et possibles, et
1. Mais le monde entier n'est pas non plus un objet dansle temps,etc avec d'autres vécus. D'un point de vue transcendental, le monde y est posé de façon intention-
2. Mime la sature inâinie et le monde objectif en généralsont une transcendanceentiêre- nelle et ii peut êüe connu, et il s'agit en même temps de son être véritable. Dans la donation
ment propre, en comparaison avecla transcendmce des chores individuelles. salve du monde, les âmes sont des pal:desconstituantes. Mais si j'évalue cela de pausprós et si
102
RÉDU(:'nON INTERSUqE(:'l'lVE
PREMIÊRE PÉRIODE : 1905-1920
103
H4#g$Enns ::çu
1. 1nséré dtérieurement : e{Objectivée de façon intersubjecdve )>.-- Rem. de I'éd 1. <{r...] L'immersion danaJ'intétioriéiieur'lnenert pas que I'on pose une sature, Je puas
aussioperei une réducüon » a e.e ral: de associatif>>.-- Rem. de I'éd.
104 RÉDU(:nON IN'lERSUBJE(:TIVE
d'auues uaits de caractere. Par le biais de cette transposition en imagina- possêdedons une présence originaire), que, au lieu de penser ou de vou-
tion de mon moi naít une indéfinité de moi concreta possibles(de mona- loir ceci, je pense ou veux nutre chore, là oü, derechef. la pensée est ma
des),et ceux-ci fonnent ici un systêmede possibilitésincompatibles S'il penséeoriginaire, dont I'ai consciencecomme une penséeen tant que
n y a qu'#/zexe Zeréahtéeffective, comme la mienne: moi, qui suis à pré- temeprésente. Ce qui est transposé en imagination est incompatible avec
sent effectivement là, et qui suis absolument indubitable, chequenutre ce qui est reçu comrne étant effectivement présent(comme existant de
réalité est une transposition en imagination, qui est attestée par la réalité façon immanente), les diversespossibilités, à tigre d'incompatibilités,
effective comme étant nécessairementnuUe. Toutes ces possíbihtés égol. sépmentles moi concrets possibles,mais les relient sous la forme de
quem,cespossibihtés de monades concrêtes se situent [139] dons des re]a- I'exclusion nécessairede I'être-effectif. pm quoi le moi coincide conHic
tions de recouvrement nécessake (il en va de même si I'imagine une sw- tueHement avec le moi.
rouge, puas, si I'imagine tout le systême des surfaces que I'obtiens, si Comment le conHit et cette cohcidence sono-ilsabohs,et la compati-
pour lui, I'auge, peut-elle aussiêtre constituée pour moi? Si cette identité
demeure, il faudrait qu'elle puisse être connue, mais comment peut-elle Appendice XVlll
I'êue sonsque celui qui connait ait donné comme étant ainsi constituésle
<LA TRANSPOSITION EN IMAGINATION DE MON FLUX
monde environnant constitué dons I'un des moi fãsant expétience et
ce[ui qui est constitué dana ]'nutre, c'est-à-dure sans qu'i] ait par consé- DE CONSCTENCE
ET LA POSS]BILTTÉ
D'UNE PLURALI'lÉ DE MOl>
quent I'expérience de I'un et de I'nutre moi et de leurs vécus, de ses expé- (sons doute 1921)
rienceset desunités qui y soft objets d'expérience?Un üoisiême moi de
ce type présuppose déjà la solution du problême que nous cherchons en
ce moment à résoudre. Si nous fãsons colncider ce troisiême moi avec [143]
I'un des deux, la question se pose de savoir comment un moi peut
<.Contetlü > liaisons dotlt h léHalité est essenüelle,q14ifontParüe & la qKes-
s'assurerdu monde environnant de I'nutre et le trouver identique au sien,
safesdevenir au préalable le bien de I'auge. üoti & la tranQosiüoti etl imagjtiaüon de mon JIHX de consdence,7espeMuemetit,
leis
d'esseHçede h coexistetiçe et de la s ccessiot: ü uécHS(soKuettirs, rétm4'ectto T, 'Taxi'
En dehors d'une expérience directe de I'nutre, par príncipe impos-
sible, qu'est-ce qui peut m'en donner une expérience indirecte ? rlaüotls 1), qtii deuraietitPo uoirjaiw parte de ['titiité d'Htt .PHX de pécKS.Problêmes
L'expérience est soit un vécu originairement autodonateur,soit un vécu jondameRtaKX de la ücMtie .ies boriqotis. Si les bonRons dois'ent ê#e aPwps comme
des yéms détenllzitlés- il tt'J a entre eHX anc n çon#it à proprementParbr, etc.
codonateur doté d'un vécu autodonateur. ll y a, soir présentation]141]
directe, soit apprésentation.Peut-on imaginer une apprésentationdont Probbme : en çbaque lied de son.Pgx de uéc s, cbaqwemoiPetlt s'ima@tiertoKS les
I'objet soit un nutre moi? De quoi pourrait avoir I'air une apprésentation uémspossibles : on peat se trattQoser eti ima@nation dons Hti vém qwelcotlqHe.
de ce type ? [14q ll semble donc que le problême à prendre en considération soft
Je vois bien que ce mode de considération n'offre pas un résultat cor- de savoir dons quelle mesure ce qui survient de façon continue, successi-
lect. ll conuietit toKt d'adora de présenter directemewt Fopéraüotl de I'enOatbie et, vement dons le flux est fortuit. Et I'ensemble du flux individuel est pour'
3nst+ite,iLjai4drait évaLKerwatts qKeLLe
mesura cede aPPrésetltation, talk qu'eLle est tant un fãit, en dépit de la motivation qui traverseI'unité du flux. Aussi
e$ectt4ée,
comQondà FtlniqHePossibilitêPour qu'ttn autnPwisseeústerpour an atltn, tout ce qui est hy]étique est-i] par exemple fort:uit: il peut être motive
et, ne fãisant qu'un avec cela, pour que son monde environnant puisse être pat la conscienceantérieureet son substrat hylétique précédent Mais
identiâíable avec le mien, pour que drive aussi se constituem,en sus de peut-on dirá des da/a hylétiques eux-mêmes que cette moüvatlon
I'apprésentation
d'un moi étrangeret de I'originedu conceptaZZ?r,
une doxique n'est jamais une motivation nécessaire,qui seratt caractênsee
natwe commune, un espaceidentique doté de chosesidentiques. le fãit que la teneur essentielledes lapa antérieurs de temps serait,
dons I'unité de la consécution, incompatible avec la teneur essentielle du
lapa de temps suivant ?
Ou bien, mieux encore,peut-on dize que ce qui suit est une loi origi-
naire du flux des vécus et de son temps immanent?' Des incompatibihtés
concrêteset qui touchent à I'essencesonodes incompatibilités de la l
coexistence(de I'êt:re-en-même-tempo).Cheque portion du flux de cons-
1. Une telle loi otiginaire a-t-il une vabdité? Cf. la réponseplus loin
110
RÉDUCTION ÍN'iBKSUqECTiVZ DEUXIÊME pÉRIODE : 1921-1928 lll
'4 K;llE;===.==$:
: :.=uf,i=n=:=s:tí
:i«"
114
REDUC'nON IN'lBRSUqE(:TIVE DEUXIÊME pÉRIODE : 1921-1928 115
RÉDU(XION nqlERSUqECTl\n
DEUXIÊME pÉRIODE : 1921-1928
117
i:lul@llz'=::;ui:'â
=:=H'B,,
E''n"'Po" moi,j'an«i,PK «.e motive;» '
[150]
S Pplémetit 4ds co P
[400]
sonnel dons son substrat spéci6iquement personnel, ou bien, en tout cas,
N'21
il y a là une indépendance relative. Mais il faut aussi considérer cela de
paus prós.
LA RÉDUCTION PHÉNOMÉNOLOGIQUEÀ L:'4L7ZR EGO
ET À L'INTERSUBIECTTVITÉ. <LE LIEN SOCIAL
ET INSTINCTIF DESSU)ETS,
Appendice XXll
EN TANT QU'UNI'rÉ PUIUMENT SUBJE(]'TVE
DONS L'EXPERIENCE PUREMENT PSYCHOLOGIQUE>l
À PROPOS
DE LA TRANSPOS]TION
EN IN{AGINA'HON
DE MON MOI
<se rattachantau texte du numéro précédent,
(milieu des années 1920)
data du 10 janvier 1927>
[160]
Le ]ien social se constitue par conséquent dans des actes qui passent
de I'un à I'autre sur le mode d'un va-et-vient, actes que moi-même et
I'nutre portons à I'unité dons le cadre d'une action réciproque, qui,
<comme> les actes subjectifs individuels, passent consciemment de I'«a
à I'a#pr«o et serecouvrent en empiétantI'un sur I'nutre.Ma volonté est
consciemment en même temps dons la volonté de I'nutre, et inversement.
C'est paniculiêrement clair dons I'exemple de I'instauration d'une relation
maítre-serviteur. Le serviteur ne se tient pas seulement dans son quant-à-
soi, fãisant telle et telle chose et, à son tow, le maít:rene se tient pas dons
son quant-à-soi, ayant en lui-même un souhait et une volonté de fàire
telle ou telle chose, et de le voir fãit par un nutre. Non : au lieu d'une lux
taposition, nous avons affaire à une inuication de la ]403] socialité, qui
fàt à I'évidence partie du sens des termes« maitre )>et <(serviteur )>qui
I'expriment. L'action du serviteur n'est pas une action isolée et simple-
ment privée, mais une action dons la conscience de I'accomplissement de
I'exigencevolontaire de son maítre ; I'ordre du maitre est une volonté qui
se projette à I'intérieur de la subjectivité du serviteur et, étant accomplie
pm le serviteuf, il s'agit d'une volonté qui va effecdvement au but. Mais
cette situation est connue de part et d'nutre paul le maitre et le servitew.
Aussi le maitre dit-il três justement en considérant I'action du serviteur :
telle est ma volonté. Et inversement, le serviteur dit : teve est la volonté
de mon maítre. .Ainsi, dans une socialité donnée, une subjectivité s'avance
au-delad'elle-mêmeà I'intérieur d'une nutre subjectivité: la vie indivi-
duelle du sujet ne reste pas en eHe-mêmemais se trouve liée consciem
ment et dons une certitude expétientielle à cede d'un nutre, par quoi des
actes corrélatifs se rapportant réciproquement I'un à I'nutre y sont affé-
rents pour chacun. Naus pouvons aussi dize la chose suivante : dês que
11 I'expérience intersubjective, qui se déroule dons ma subjectivité pune, a
jeté un pont entre moi et I'nutre qui existe à présent pour moi, et dês que,
en lui, une expérienceconsciente,en miroir, a jeté un pont vensmoi, dês
ce moment-là, ne fãisant à présent tous les deux plus qu'un, nous n'avons
pas seulement connaissance I'un de I'nutre, mais naus nous connaissons
aussi en tant que, nous connaissant I'un I'nutre réciproquement, dês ce
moment, des actesde toute sorte, mentaux, d'amour, de haine, de sou-
hait, de volonté, etc. entrent en scêneen naus liant réciproquement I'un à
126
RÉDUCUON INIBRSUqECTrvE DEUXIÊME pÉRIODE: 1921-1928 127
RÉDU(TIONIN
ERSUBJEC'l'rvE
I'attitude absuaite DEUXIÊ=
l.b l ERIODE : 1921-1928
129
130
RÉDU(;nON INTBRsuHE(:rTVE DEUXIÊME pÉRIODE : 1921-1928 131
Appendice Llll
[439]
gination à I'intérieur d'une conscience,s'y perdoe.Le fàit dc rêver que I'on j441] La sphêre originale contient le moi en tant que pele: pele
accomplit des actes, mais il s'agit d'un rêve : on vit en imagination. ll opposé à tous les objets qui existent pour lui, qui peuvent toulours â nou
s'agir ici de présenti6lcations, mais pas de souvenirs, d'attentes, etc. qui veau être identiHiés et attestés ; mais il est aussi peu un pele vide, un point
sont positionnels, parce qu'en ces présentifications, le présentifié est d'identité que I'est I'objet. L'objet est quelque chore d'identique, mais il
donné ontiquement ou bien dana une modaiité d'être en tant que vrai- s'agir de I'identité des détemlinations identiques. Le moi est quelque
semblable, douteux, nul ; plus exactement, toutes les modalités de ceNi- chore d'identique, mais il s'agit de I'identité des píises de positions, des
tude apparaissentici, mais sur le mode du comme-si qui les modifient habitualités perdurantes. Asswément, il varie dons ses décisions, les-
toutes profondément. La conscience vede fait partie à titre égal de la posi- quellescondnuent à valoir jusqu'à nouvel ordre pour le moi, et le déter-
tionalité et de la neutrahté. Réílexion double dons la présenti6ication ima- minent lui-même. Mais, dons tour son comportement, c'est-à-dure,dons
geante; en fàit partie le moi de I'imagination doté de sa perception ima- le changement de ses habitualités, il possêde un style, il conserve un
geante, etc. Moi comme-si, <qui> n'est pas mon moi passé,mais mon caractere pemlanent.
double
moi modi6téenimagination. A présent, la division entre /mm e r e/ /nn íre#damre:une
Ge g / eí/ reíio/ # à Za.penr@#o#
peut aussi être neutralisé, être élevé du sphêre d'être est pour le moi constitué, cede de ses vécus, de son flux de
modo de la positionalité à celui de I'imagination ou de la neutralité, vécus, c'est-à-dize, en un sonspaniculier, la sphêre immanente du temps,
comme lorsque, en percevant quelque chose, je me figure nutre chose, la temps fluant de ma vie. D'nutre part, des unltés transcendentes,un
pas ce qui est perçu ici, ce que je pose dons sa modahté d'être sur le mode monde transcendantsont constituées,et le moi lui-même en tant que
de I'accomplissementcomme certitude ou comme modalité de la certi- personnalité, qui est de même une transcendance. À propos de cheque
tude, mais que je le traite comme une image artistique forgée par objet de I'expérience,nous disdnguonsentre ce qui fãit I'objet d'une
I'imagination. Ce qui apparaít présentement est correct, mais cela ne me expérience et I'umté de I'expérience, ce qui est purement et simplement
concerne en riem : cela fait pourtant apparaitre quelque chose comme s'il perçu dons I'activité perceptíve, pour ainsi durela chose coq)oreHe, et ce
existait, et il s'agit alors d'une imagination perceptive. La neutralisation y qui est donné sur un mode subject:ifdons le moment donné.
est opérée à dessem: ce qui est véritable, comme si cela n'était pas, Un objet est transcendants'il est, en tant qu'objet temporel, perçu de
comme pow une image, comme dons la contemplation esthétique d'un tece sorte' qu'il n'est à proprement perçu que selon un câté, selon une
paysage.Aussi s'agit-il d'une modiütcation qui traverse toute conscience. partie de ses déterminations constitutives ou bien, ce qui revtent au
La répétabilité. Se perdre soi-même en imagination: I'imagination même, si un entrelacement inséparable d'intention anticipatrice et de
authentique. Modi6ícation d'att:ilude : je suis conscient de moi-même et remplissement fàt partie de sapercept=ion,si donc, étant toulours donnée
de ma sphêre du présent. en chair et en os, cette perception amêne à la positionalité davantage que
La modi6lcationde I'atitude : d'une imaginationint:uitive(au bensle ce qui est à proprement parler perçu, donc, précisément,z,/aI'anti-
plus large), on prélêve un étant, à savoir une possibilité de représentation, cipadon. Une donnée transcendenterenvoie par copséquent toulours
une possibilité au seno part:iculier du terme ; est possible ce qui se laisse plus avant à un remplissement possible, ou à un remplissement qui a été
représenter sons question d'aprês son être ou son non-être, sons prise de possible antérieurement.
position véritablement positionnelle'. Des sphêresd'êue de deux types, disé-je. Tout être transcendant pos'
sêde son mode de donat:ionimmanent de moment en moment, ã savoír
1. Le titre fàt encore défaut : intuitions reliées les uses aux autres et disjointes, fermement loas de cheque maintenant. Tout est inscrit dons I'unité de I'immanence,
exigéessur le mode de la positionalité, arbitraires et contingentes sur le mode de la neutralité. c'est-à-dizede la vie concrête de la subjectivité : tout ce qui est unmanent
134
RÉDU(:TioN INIERsuqE(:'rlVE DEUXIEME pÉRIODE : 1921-1928 135
y a sa place, dons le présent et dana les passés immanents, qui possêdent orienté auuement son expérience; il se confirmera ainsi à I'avenir, et
en tant qu'ordre des presents leur ordre temporel âxe. Les objets trans- conârmerait quelles directions de I'expérienceI'emprunterais également.
ts apparaissent dons I'immanence, ils sont posés, éventuellement Mais le monde possêde aussi une certitude présomptive en ceci qu'il anti-
prévisés à vede puasadviennent à la perception, mais, alors, de façon tou- cipe sur et présuppose le couro de I'expérience future, et que le couro en
lours preso.mpüve,
quoiquesur le mode de I'auto-appadtíon.Dons la question demeure davantage concordant, comme, rétrospectivement, i] le
sphêre originale, nous possédons sons le time de <(monde corporel >>,ie serait tou)ouro resté. Mais i] s'agit d'une présomption qui n'est en aucun
« chair propre et de réalité extériewe >>un monde transcendant. touJours à casnécessaire.Pourtant, rien ne prole en faveur du fait qu'elle soit jamais
nouveau perçu et pourtant présumé. Son caractere propõe réside dons le déçue; le cours antérieur de I'expérience a été tel que cette présomption
fàt que chaquepresomption se trouve à nouveau remplie dons une per- formellement similaire a fãt partie de cheque phase,et le cours a conta
ceptíon originale. Tout ce qui est chore, pour autant qu'elle n'est pas nué à s'écouler de telle sorte qu'elle s'est toulours à nouveau con6umée
perçue,.estperceptible ou a été perceptible. Toutes les chores sonodes elle-même en tant que présomption. Aussi ai-je une ceü:itude présomp
objets de perception possible. En tant que telles,<eHes> sont des corré. tive que le monde est -- assurément,tant que je vis comme je vis. La pre-
lats de systêmesperceptifs, qui tantât apparaissenteux-mêmeseffective- miêre cerdtude : je suis, je vis, est absolument inbiffable.
ment dons le contexte de I'immanence, tantât sont motivés par les corré- Une dewdêwe
ün .rre#da#re
: la transcendanceproprement date.Avec le
lats apparmssants.[442] Même quelque chore de nouveau qui fàt par monde de I'expérience originale, posé de façon présomptive dons la sub
hasmd
..--*l.
lrruption dans I'expéri '
J'..... . .
' '"" '-- '-'' r-
ence est quelque chose d'apparaissant qui jectivité fluente immanente, I'êü'e propre de la subjectivité n'est pas üans
procêde d'une motivation, issu d'une insdtuüon originaire antérieure Si gressé; un certain style de savie est simplement prédessiné sur un made
nous pensonsau moi avec son déroulement de da/a de sensationset présomptif. La subjectivité pune est pour elle-même absolue, et tout ce
même d:'ap!)rehensions telles qu'elles sont en ma possession, et si je qui fMt I'objet d'une expérienceoriginale, jusqu'au présomptif. en fâit
m'unagine accordant tout cela ensemble, comme c'est le cas dons mon partie, pour autant qu'il possêde le caractere de ce qui doit êue rempli z,àz
expenence universelle, donc à I'Etérieur de ma vie qui s'écoule de façon une expérience originale. Mais/'e/z@a/É/e conduit également au-dela de
immanente sur un mode végétatif. il est clair que tout est réabsépour me cette sphêre originale, eHe conduit à d'autres moi et à d'autres expétiences
contraindre à poder que ce monde apparaissant est véritable. Je peux tout otiginales,elle transcendedonc le moi propre et son immanence,ainsi
au paus m'abstenir de toute primede position, mais Jepuis aussi le EMe à que le cmactêre intentionnel du stade original. Comment une telle trans-
propor de.I'immanence. Par ailleurs, il est clair que I'être du monde est cendance,véritable et authentique, est-elle possible, et comment mon
lui-même incluí pour moi de façon punedons le contenu de cette vie. et mondeva-t-i] pouvoir adopterun seis nouveau,par quoi i] deviennelui
que cet être est inséparable de moi-même en tant que sujet de cette vie. Je même un monde authentiquement transcendant, intersubjectif rlÜiz/ürge#-
ne saurals mettre en doute le fãt que J'ai bien de façon conséquente :« qekti««) ]
tece expérience, et que I'y conârme toulours à nouveau ce qui est
objet d'expérience, mais ce dernier est alors lui-même inséparable de
I'expérience. "' ''
Le monde est I'idée d'une objectivité intentionnelle qui s'est toujours
à nouveau conârmée dons I'expérience concordante antérieure du moi
sujet de I'expérience, qui se serait à nouveau cona'mée et manifestée avec
d'autres détemlinations dons la libre expérience de ce moi s'il avait
TROISIEME PERIODE 1929-1935
N'20
:: f : =:'=:=:w'lÊ;=iÜÊEI
11
11
Ç
essentieHe),
nous serions tous deux ## moi doté d'une vie, d'un Hux de
vécus,d'un pouvoir,etc. '
11
Et la chose est paraHêle concernant ce fãit que ]e suis ici charnelle-
ment et I'auge là-bas. De même que I'ici ne peut ievenir un ]à-bas de telle
sorte que ce core)s-cihumain(organique) deviendrait un nutre. de même.
li mon âme ne peut devenir celle de I'auge, ou bien encore : la duahté des
11 chairs corporelles va de paio avec la duahté des âmes' à savoir, avec la
dualite des tempo de ]a vie qui s'écoulent, lesquels'ne fomlent et ne peu-
vent jamaisformer un seustemps,une fomle qu'il conviendrait de rem-
140 141
RÉDUCT10N INTEKSUHE(:VIVE TROISIÊME pÉRIODE : 1929-1935
plir avecles moments de vie de I'une et de I'nutre âme. Les âmes sont. soft universenement fondée. Powtant, si une telle forme leur est propõe,
elles par conséquent simultanées, se succêdent-elles, ne coexistent-elles il est par avance clair, d'aprês ce qui vient tout fuste d'être développé à
dons le temos qu'en étant liées aux cotos, donc z,ü leur we/Éexü+au tempo propôs de la nature, qu'elle présupposerait alors une haison mutuelle de
universel de la nature? Certes, chaque corpo possêde aussi le tempo qui toutesles âmesqui soit fondéedonsleur essencepropre, et dont elle
lui est proprement essentiel, mais il est ici évident que ce temps ne peut seraitla forme concrête. Concernant la nature, la liaison unÍverselle a déjà
avoir que le sensd'une durée situéeà I'intérieur du tempoglobal de la été produite moyennant la structure extensionneUedes corporéités iso-
nature, de I'espace-temps. ll n'y a qu'##e nature, et eHe n'est <en> vérité lées : elle a été fondée dons son essencepropre, de telle sorte qu'une cau-
concrête que dons une telle umversalité. Les corps naturels individuels ne salité universelle a entrelacé tous les corps, lesquels n'étaient pourtant des
sont que relativementconcrets; ils ne sont ce qu'ils sont qu'<en tant corpo entiêrement consdtués que z'/aleur être-pour'soi se constltuant
quem corpo à I'intérieur de la totalité des core)s,de la nature totale. lls dons des propriétés causalespermanentes. Qu'est-ce qui y correspondrait
existent à cheque bois dons ]eur contenu extensif. mais ce contenu. à titre pour les âmes? En tout cas,il va de soi que, s'il y avait ici une forme tem-
d'extension spatio-temporelle remplie, n'est pas encore entiêrement porelle umverseUeet concrête pow la totalité des âmes qui sont par ail'
déterminée en tant que cotps, lequel possêde bien plutât son quoi exten- leurs dons leur essencepropõe isolées, celle-ci, puisque chaque âme pos-
sionnel respectif à tive d'état causal.Le corps est ce qu'il est dons des sêdeson temps à tigrede« monde>>pour soi, devrait êtle un temps de
« conditions >>données, il possêde aussi sa forme causale et, à cheque bois, gangsupérieur.Pour cette forme, dont la fondation est plus élevée,les
sespropriétés causalesindividuelles. L'unité de la nature est I'unité que monades individuelles et, en veMi de cela, les tempo qui en font indivi-
possêdenttour les corps en tant que substratsde propriétés causales: ils dueUement panie(les durées de vie), seraient un <<contenu temporel >>,un
« perdurent >>dons le changement de leur état extensionnel en étant ces plein ; aussi les contenus des différentes monades, ainsi que les monades
mêmes corps, et ce, en vertu de leur maintien dans la régulation causale elles-mêmes,tout autant que leur durée de vie, powraient coenster sur
dons le cadre des circonstances causales,circonstancesqui sont elles- les modos de la simultanéité et de la succession temporelles, et ce, confor-
mêmes les coíps présents. Dons I'enue]acement causal de tous les corps mément au sons d'un tempo universel.
avec tous les autres,la nature, I'univers des coíps]340] possêdeson En fàt, si I'on approfonditquelquepeu la façon dont les êtl'es
caractere concret dana une causalité universelle, mais eHe possêde préci- humains, d'aprês le sens de I'expéíience du monde, coexistent dons le
sémentpar là une forme concrêteindividuelle, celle de la totalité con- temps en tant que sulets égolques, concrêtement, la façon dont il en va
crête, I'espace-temps.Aussi le temps, entendu comme une coexistence ainsi des âmes humaines, des sujets égoTquesdons leur caractere de
universelle,n'est-il donc pas une forme vida sonssigniâcationdons vivants, on se rend compte que ce n'est pas pour ainsi dh'e ]a ]iaison psy-
laquelle on pourrait deter une messe quelconque d'éléments particuliers. chophysique des âmes et des corps qui rend sede possible une temporali-
L'unité d'un temps universel n'a de bensqu'à titre de forme unitaire d'une sation des âmes et de leurs contenus psychiquesde vie, mais que c'est
totahté, qui n'est pas une forme concrête en tant que totalité vede,mais en dons [es âmes e]]es-mêmes[341] que se trouve fondé, depuis elles-
tant que totalité d'objets d'un contenu proprement essentiel. mêmes, un contexte proprement psychique et une forme de coexistence
Or, certainement, les âmes sont de façon médiate, par leur incarna- proprement psychique, la forme d'une plurahté des âmes, c'est-à-dize,
tion, partie prenante de cette forme. Mais, naturellement.cela ne leur précisément, un êue-ensemb]e possib]e de ]'une et de ]'nutre et, éventuel-
conRre pas encore une forme temporelle proprement essentielleet qui lement. à nouveau d'autres âmes,etc., et Hlnalementune forme totale, une
forme qui rend possibleune totahté,une totalité par suite indé6iniment
* En grec dons le texte. Me/»oai signiõe panicipation/7V.d Zy. ouverte ( <(indéfinité )>). En considérant les chores de façon plus précise,
142
RÉDU(XION nqTERsuqE(:TIVE TROISIÊME pÉRIODE : 1929-1935 143
psychique ; mais, en tant que telles, elles ne sont précisément pas simple-
ment en soi et pour soi : elles n'existent pas seulement dons leur tempo
ralité monadique. Elles sont aussi,et de façon essentielle,dons une rom-
w##a#4 dons une connexion actuelle et potentielle dont le commerce,
I'échangedons ses multiples formes n'est qu'un cas particuher. Au lieu
d'un échange,naus poumons parler d'une rencontre ; les âmes ne sont
pas seulementpow soi : elles se rencontrent. Mais il se trouve que cela
est fondé en elles-mêmes ; chacune dons son essence possêde dé)à la
fomle eidédqued'une« substance
)>,d'une personnalité,au titre d'un
moi qui, dons sa vie, est en<<relation )>avec d'autres sujets égolques du
même ordre, ainsi qu'avec leur vie. En tant qu'âme, elle n'est concrête
qu'à traversla structurequi est la sienne,par le fãit qu'elle n'existeque
sur un mode égoique, au sens oü elle rencontre d'autres moi(relation
qui peut ensuites'inverter)et échangeavec eux,peut entrei aveceux
dais une dynamique communautaire selon les diverses modemdu
commerce.
Le mode originaire de la np#ro/n?est /e/ Pa/ó/f. Dons la perception de
soi-même, dons I'être-présent original pour moi-même, ce qui est origina
lement présentifié est le moi dons ma vie propre. En fMt également partie
le moment vital de I'empata)ie.A travers elle, je me rapporte à un
deuxiême moi et à sa vie : il est à travers elle immédiatement là pour moi
en tant qu'nutre moi, et il s'a(cesseà moi. ll s'adresseà moi comme un
nutre moi, pm le simple fMt que, avant tout échange avec lui, je ne tais pas
seulementeaÓío I'expérience de sa vie, mais, pour autant qu'elle existe
pour moi effectivement(donc, donsla sphêrede I'intuitivité, et, en tout
cas, de la déterminité), I'y ai part, je la perçois avec lui, I'y crois avec lui, je
augeavec lui -- donnant mon assentiment, récusant, me réjouissant, crai
gnant avec lui, etc. Tous les modes de cet être-ensemble sont des modem
d'une dynamique communautaire originaire, dons laquelle, vivant ma vie
(primordiale,proto-originale),je z,üpourtant en même temps la vie de
celui qui coexiste pour moi dons I'empathie, la vie de I'nutre; une umté de
vie <est> donc produite, ainsi qu'une union du Je et du Tu par le moyen
de I'empathie. Tout d'abord, la communauté de vie, accompagnée de la
dynamique communautaire égoique, concerne seulement ce qui fomle
une communauté sur un mode actuei et de façon particuhêre ; mais, allant
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RÉDU(:TloN INIERSUWEcrT\u TROISIEME pÉRIODE : 1929-1935 145
phase aprês phase avec ce qui y est remémoré, que nous entendons
comme étant ce qui a été présenté dons un flux antérieur. Si la colnci
dencejoue un rale constituant à I'égard de la simultanéité temporelle, ne
faudrait-il pas <alors> fàire I'expérienced'un en-même-tempsà la peace
d'un I'un-aprês-l'auge? Cependant,nous Faudra-t-ilrépondre, [344] 1a
cohcidence entre le souvenir rétrospectif en tant que vécu présent et le
vécu remémoré pour lui-même ne constitue pas encore la coexistence de
la fonte du I'un-aprês-l'nutre.
Tout d'abord,chacunde cesvécusest
indépendant; chacundonsson intuitivité est un vécu dons un champ
concret de vécus ; pausprécisément, chacun se situe dons le champ d'un
présent fluant concret, de mon présent originairement fluant, respective-
ment, du présent total coprésentiâtéà travers le vécu présentiâíé.Mais,
quoi qu'il en soit, cela n'est pas suf6lsant.D'une part, il est manifestement
essentiel qu'un présent possêde avec lui son horizon de passé et un hori-
zon à venir, et que cheque présent remémoré possêde avec lui un horizon
de remémoration. Et, d'nutre part, chequeprésent vivant remémoré pos-
sêdeun horizon futur qui s'estdéjàrempli donsle flux continu du passé.
Qu'il en est ainsi, on peut le déduire de I'horizon qui fMt partie de cheque
souvenir rétrospectif, respectivement, de son actualisation à son tour pré
sentifiante. S'y ajoute le fãit que le souvenir rétrospectif est essentielle-
ment un vécu potentiel : en fht panie le <(je peux toulours à nouveau me
souvenir de te]]e ou te]]e chose, reproduire ]e souvenir >>; mais i] s'agit
toulours d'une production nouvelle de souvenirs rétrospectifs, dons les
quels le même présent est toujours à nouveau présentifié, à un nouvel
endroit de mon présent vivant continüment fluant(dons I'unité de conti-
Sot+uenirrétrospedifet emPatbie nuité d'une veiUe).Ce n'est qu'en ayant la possibilité de répéter et, ainsi,
d'identifier, et en ayant conscienceque <<je peux à mon gré toulours à
nouveau procéder ainsi >>,que I'acquiers quelque chose d'identique quant
à sa validité et la perpétuation de sa validité ; en verte de la coíncidence
avesdes présentsvivants tou)ours à nouveau différents, constituant cer-
tes, étant donné qu'ils débordent les uns dons les auues, I'umté d'un pré-
sentvivant englobant(ce présentà I'intérieur duquel je produis les répéti-
tíons), une telle identité se caractérise safesdoute par sa coexistence avec
chacunde ces présents,mais cependant,eHeest une identité diferente,
non présente. Aussi le moi de ce présent présentiâié et non présent est-il
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RÉDU(:'HONIN'
EKSUBJECTIVE
TRO]SIÊME PÉRIODE : 1929-1935
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RÉDUCT10N INIBRSUqECTIVE TROISIEME pÉRIODE : 1929-1935
trouve encore pour moi dans le champ. Continüment porté vers une
nouvelle vivacité plus originaire, il se peut que la vivacité antérieure ait
presquetotalement sombré, oui, qu'elle ait totalement sombrée, maisje la
saisispar aprês comme étant dirigée à rebours en tant que<<ayant été tour
)unteencore là )>,et en tant que <<
encore dons le champ >>,ayant entiêre-
ment sombré dons I'obscurité de << 1'inconscient>>mais comme fãsant
encore partie du ílux, et puis, comme la même qui, précisément, rend
seule encore à nouveau intuitive la nouvelle illustration intuitive. Et.
inversement,à présent,panant de ce qui a été à nouveau éveillé et intui-
tionné, je puas à nouveau me laisser continüment portes dons la reproduc-
tion et accomplir à mon tour les activités, etc., aller ainsi de présent en
présent, et reconnaitre cheque présent continuellement antérieur comme
celui qui vient tour fuste de sombrer, qui est devenu de moins en moins
clair, et qui se donne pourtant encore comme un flux et un reflux. Le
souvenir réuospectif n'est pas nouveau, mais il ne I'est qu'à tive de
mode; il fàt simplement retour sur ce qui a été vécu et éclaire une por-
tion du flux en üain de sombrer.
Le présentva à la rencontredu futur, les bus ouverts.Dons son
écoulement continu, dons son intentionnalité, le présent originairement
fluant accêdeau futur. Ce qui apparaíten tant que maintenmt donsla
non-intuitivité, c'est le devenir-intuitif du remplissement,le rendre-
intuitifqui fãt le présent originairement impressionnel et le rempht. Mais
ce remplissement originairement fluant n'accêdevéritablement au futur
qu'en sombrant dons les modes rétentionnels, moyennant un recouvre
ment et à travers I'opération du souvenir rétxospectif. Le présent et le
futur ne sont obtenus que par souvenir rétrospectif. ainsi que le pouvoir
qu'ils ont de revenir, dons lequel le procês fluant du remplissement et, en
général,de la temporalisation la plus originelle peut êue touJows à nou-
veau répétée. Partant de chaque présent remémoré, Je puas continuelle-
ment,continuantà vivre donsle flux, donc vivant donsle futur.
m'avancei dons le futur, lequel est déjà devenu pourtant passé, n'est
pas [350],indéterminé,n'est pas un futur vedemais fãt déjà partie de
I'acquis. Étant acquis, il est à présent, dons le souvenir rétrospectif. le
p'?cês fluant dons lequel la protention ne devient pas simplement, origi-
neHement,une impression originaire, mais dons lequel celle-ci devient
152
RÉDUC'nON IN'lERSUqECTTVE
TROISIÊME PÉRIODE : 1929-1935
153
organes de percepdon, entendue comme un cotPS spatia] comine sêde>, en tant qu'être humain, pour moi, en vertu de la pose de position
accomphe dons ma pl:imordialité de façon actuelle dons I'expérience, la
validité d'être de <<se tenir " là-bas '' >>,ou bien d'être <(en mouve-
ment dons le mode d'orientation >>,et dons I'appréhension interne de la
station debout, de la marche, par là, de la parole, etc. ll n'est pas seule
ment un objet dons le monde spatio-temporel, comme )e le suis moi-
même en tant qu'homme de chair, et comme, en tant que tel, je fds pal:tie
du présent du monde, mais, de même que je suis en tant que moi tourné
vers le monde des objets, de même il est mon cosujet et, en tant que tel, il
est pour moi, et pour moi de telle maniêre que je ne suis pas molas co-
sulet pour lui qu'il ne I'est pour moi. Mais, dans une pareille expérience,
beaucouptient à I'être-objet considéréecomme être humain et à la
maniêre dont on se trouve soi-même en tant qu'objet avec I'nutre -- préci
sément, ce que la drfa hàd##re,»
qui s'accomplit apporte avec elle dons
['nó]
I'apprésentationconduite de façon active : je suis <<pour ainsi dke )>en
I'nutre, qui observe dons telle ou teve direction, qui auge,qui produit tel
Erre utl cosnget ou tel énoncé, qui accomplit en lui tel ou tel acre(comme si j'étais lui), qui
subit I'affection, qui est motivé tantât de telle maniêre, tantât de teme
nutre, etc. Tout cela, sons doute, possêde également son aperception
objective : il s'agit d'une aperception qui est un acte psychique, un eãireet
un subir psychiques de cet homme dont la réalité est spatiale, qui est loca-
lisé sur un mode secondairedons sa corporéité charnelle et qui ne fãit
qu'un, sur un mode psychophysique,en tant que flux d'événementspsy-
chiques, avec les processus de la chair, de même que I'nutre personne ne
fãit qu'un, sur un modo psychophysique,en tant que personne et en tant
que substrat d'habitudes habituelles, de traits de caractere, d'orientations
habitue[[es de [a vo]onté (d'intérêts), [447] avec ]e corpo dont ]'identité,
dans son individuahté organique, est organique. Mais, d'nutre part, cela
tient au recouvrement de mon moi primordial avec mon moi apprésenté,
tout comme au mode de I'apprésentationde la primordialité modiâée
qu'est I' <(nutre moi )>,que je sois dons ce recouvrement.parte.pxe#a#/zde
cheque validité et de I'ensemble de la validité, qui, dons la primordiahté
sêde nécessairement pour lui-même une durée continue etcz ' I'
sessionacquisede tece ou te]]e choseen tant que vécu, te] ou tel acte,
motif. mais aussi la possession de convictions habituelles qui ont été fon-
dées,etc., mais eles ne concernent pas mon être et, à vrai dhe, concrête
ment, mon être qui vit ef6ectivementet a effectivement vécu sa vie,
auquel )e cherche et puis aussi chercher un accês possible, qui possêde et
a possédéses habitus, etc. Et cela, de façon continue dans la fomie du
temps en tant que temps égoique.
Et qu'en est-il du futur égologque? Naturellement, tout celavaudrait
pour [e souvenir prospectif. en prenant garde à ]a ]imitation que subit dé)à
également,à propor du souvenirréuospectif. I'invatiance apodictique. À
propor de cette derniêre, je possêde à vrai durepour cheque souvenir un
continuum possible de souvenirs ]452] dont la cel:titude füt auparavant
apodictique et qui s'étend jusqu'au maintenant actuei, dont I'être ipséique
s'étend jusqu'au maintenant, à titre de souvenir ident:ique, qui est et a été
de façon continue; pourtant, i] ne s'agit pas de la certitude d'une vie
égoTquequi peut arbitrairement s'étendredons un passéégolque, sur un
mode indéfini. Aussi possédé-jeà vrai dire égalementune certitude apo-
dictique pour mon être-futw, mais pas sur le mode d'une possible exten-
sion arbitrake. Et même d'une maniêre essentieHementdifférente, qui
correspond à la différence essentielleentre le souvenir prospectif et le
souvenir réuospectif. Je possêde ici seulement I'apodicticité selon
daquelle,vivant à présent, je possêde encore un futur, mais non pas
I'apodicticité selos laquelle, produisant un souvenir prospectif quel-
conque, une attente anticipatrice, le possédaisune certitude apodictique
d'aprês laquelle, si je deveis m'iUusionner relativement à mon vécu futur,
je devrais précisément posséder au heu du vécu anticipé un nutre vécu. ll
y a placeici pour la possibihtéde la mort, qui ne peut pourtant pas être
représentée dons I'autoconsidération égologtque, qui ne peut posséder
aucune intuitivité conforme au vécu, dons la mesure oü elle ne fàt sens
pour moi qu'en passantpar la compréhension des autres. Simplement, il
reste qu'il n'y a pas d'apodicticité pour la nécessité d'une <<vie>>
s'écoulant, et seule demeure I'apodicticité auophiée selos laquelle je pos-
sêdene serait-cequ'un futur, un futur proche: une protention. La vie
présente est essentiellementet à proprement pmler une vie qui va à la
rencontre de ce qui survlent et qui possêde, en tant que vie présente
162 RiDUCT10N IN'lERSUqE(TIVE 163
TROISIÊME pÉRIODE : 1929-1935
fluente, son advertir fluant, qui, fluant, se remplit en tant que vie dans le nécessairementdéfaut, puisque le monde ne s'est JamaisdésiUusionné
maintenant : cheque présente entrée en scêne est caractérisée de façon donsson mode d'expérience(moyennantcorrection particuliêre),sons
apodictique en tant que remplissement de ce qui advient maintenant.
quoi il ne se serait jamais constituí comme monde existant de façon évi-
iente, ce monde dana leques}e vis et dons lequel nous vivons.
L'anticipationqui a cours donsI'êue de I'univers mondam en tant que
29janvier 1932 moment essentiel de son sens est apodictique durant I'expérience, durant
le couro de ma vie éveillée dons le monde. ll y a là pour moi apodicticité
Qp'eti est-il à pHsetlt de la cerütudeaPodiçtiquede Pautre, qKi a polir moi à du souvenir prospectif en présupposant que je laisse inintenogée ma
Ebaqaefois ualidité star le made d'Kne aPPrésentation ? \.a Dtêsea«excaüon XDptb- vie future, à titre de vie dont le devenir ontologtque va déjà de soi.
sentative par empathie n'a manifestement pas la vertu d'un souvenir Or, il ne faut pas omettre ici cette présupposition, et il faut remar-
réüospectif. Mais n'y a-t-il pas pourtant une apodicticité selon un paral- quer, à titre de complément(également à ce qui a été dit paus haut) que,
lêle authentique avec I'apodicticité de I'«o, à savoir une apodicticité pour exprimé sur un mode immanent, mon passé primordial esquisse au préa-
un univers de cosujets de mon «o, alors que I'apodicticité de I'être de cet lable mon futur primordial, et pas simplement ce qui advient sur le
univers ne signiâie pourtant pas I'apodicticité d'un <(contenu >>de cet uni- mode d'une protention immédiate. Cela veut dureque I'esquisseanalo-
vers, à savoir, pour n'importe quel sujet transcendentalisolé de cet uni- gtque préalable d'une vie future et d'un htur mondam, primordial et
vers, excepté le mien ? vlvant et s'étendantau loin, et qui continue à s'étendre,apparaít selon
Tant que, dons mon présent f]uant, ]e monde en soi ressortit à une nécessitéinécusable et de façon tout à fãit confomie, naturellement,
une [453] validité par vériâcation, ou bien, si je me considere,idéa]isant, au passéégologique
: d'un point de vue primordialet mondam,il
comme un moi qui se mondanéise en être humain, et que le me bens sous s'agirait d'un monde issu d'une correction. En cela, la vahdité d'êue est
cette hypothêse, alors, en fãit partie le Eàt que, quelle que soit la maniêre inécusable, et la possibilité füt:ure de vérification est inécusable -- selon
dont je m'illusionne, en particulier à propos de I'existence de mes sembla- [e mode]454] <(être, éventue]]ement peut-être apparence, mais appa'
bles,il convient pourtant d'accepternécessairementune humanité cons rence corrigible en un être correspondant>>-- aussi bien au regard du
tituée de mes semblables en tant que réahté mondaine effective et possi souvenir prospectif <(immanent >>que de ce qui y est constitué dons une
bilité réelle ouverte. Mais faut-il que je soisun moi humain ? -Alorsque je expérience transcendente. Et pourtant : si le monde est constitué en tant
me considere ainsi, alors que je fàis I'expérience du monde, je n'ai pas que monde intersubjectif, je suis prêt(à cheque instant) à recevoir la
toute ]iberté de croire ou de ne pas croire, de douter ou de ne pas dou- brique éventuellequi mett=raân à ma vie future. Une telle apodicticité de
ter, etc.; je me bens dons I'apodicticité, malgré la possibilité du non-être I'anticipation renvoie à la nécessitéabsolument conuaignante de devoir
de cheque élément mondam paniculier, alors que je fãis I'expérience de croire, de laisservaloir, de devoir juger et d'avoir assuréen cela en
devoir laisservaJoir I'être du monde. -AJorsque je fãis I'expérience de généralun sol ]udicatifet un sol pratique,maisil ne s'agttpas de
cheque élément particulier, je peux également sons paus le mestre en I'apodicticité au bensde I'impossibilité d'imaginei, de se représenterle
doute, mais, étant susceptible d'être mise en doute, il est déjà coaperçu, non-êüe de ma vie future dons le monde.
dons la mesure oü cheque désiHusionvis-à-vis de I'expérience effective(et 11en va de même pour nous, si je possêde dé)à le <(nous >>en validité
des désiDusions de cette sorte ont souvent été des vécus) est transférée en expériendelle -- et il en va également de même pour le monde objectif issu
tant que possibihté à cheque auge expérience et en fãit une désillusion de nutre expérience, tant que cette expérience communautalre continue ã
modabsable,c'est-à-dureaperceptive. Mais un motif de cette sorte fãit se dérouler dons une autovéri6ícation vivente, ainsi qu'ene se déroule pré-
164
RÉDUC'nON INTERSUqECTl\rE TROISIÊME pÉRIODE : 1929-1935 165
sur tel ou tel point? etc. Se souvenir(le souvenir étant entenducomme 1. Le sutgissement en tant que g#aíiiwe#z'
présent <<
à nouveau ». ]] y a équivocité, comme
souvenir intuitií), c'est <(répéter» sa vie <(antérieure >>en présendâant la y avait maintenant présentation, et une gwaiFprésentationqui fãit du passéun passémien.
2. Actiüté qui se répête : le souvenir n'est pas quelque chose qui me üent subitement à
vie du maintenant qui s'écoule. Mais I'antéíieur n'a de sens que dguis I'esptit
166 167
REDU(:'nON IN'lBRSUqE(:TIVE TROISIÊME PERIODE : 1929-1935
dureme didger en tant que moi présent vensmon moi passé,par quoi je lequel )'ai conscience de quelque chore d'ontiquement présenté sur un
suis pourtant codirigé de façon secondaire et médiate vers mon moi pré- mode modiâé, qui s'écoule avec son présent ontique modiíié. La modi6tca-
sent(mais non de façon ptimaire et proprement dite). NaturellemenE je tion en tant que modi6icationdela présentationest tout uniment modifica-
n'ai pas omis le fâit que, si je suis didgé réflexivement verá moi-même en tion d'un <(moi qui vit concrêtement,
qui présenti6ie
maintenant,et qui a
tant que moi du óz:giro
auparavant non réflexif. I'accomplis dé)à à nouveau donscette présentation conscience de posséderun présent ontique )>.Moi,
un rabi/u,à propor duquel il pourrait y avoir réflexion, et dont le moi le moi qui présentiíie sur le mode ontique, je possêde sur des modemdivers,
pourrait être réfléchi, etc. Cela rentre naturellement aussidons le cas de mais étant conscient inséparablement de moi, mon présent ontique, ma
âgure dusouvenir. présentiâication ontique en tant que je me souviens muntenant, en outre,
Lorsque je me souviens,je suis un moi en accomplissement, qui ne moi donsle souvenir,à savoir,le moi présenti6léen lui en tant qu'il pré-
réfléchit pas (même si I'ai accompli une réflexion), dillgé sur le mode de sentequasiment son gwmFprésentontique et, par là, ce g#aí/-présent,à
I'accomphssement verá le passé,mais pas vers le moi passé en accomphs- savoir I'ontique dont je me souviens maintenant'
sement, lequel n'est pas <<thématique >>. Moi en tant que moi actuei, le moi non modifié et <<portant en moi >>,
Je suis dons I'actuahté fluente concrête de I'à-cheque-bois,je suis un à titre de moi original propre, toutes les modi6ícations, je coincide avec le
moi permanent, mais un moi qui est précisément dons I'être-maintenant moi dons la modificadon ; dons la présentiâlcation, en tant que je suis pré-
en flux. J'ai en cela constamment conscience d'un présent ontique fluant sentiâlant,je vis sur le mode suivant ;<<comme si je vivais à nouveau de
et, sous la forme d'un noyau, d'un présent constamment perceptif sur le pan en part un présent " passé" )>,comme si I'étais à nouveau le moi qui
mode de I'originarité. Aussi, vivant concrêtement dons le mode originai- <(a été)>présenté,et précisément,
par là, le vis maintenantde façon
rement permanent du maintenant, je suis constamment [516] <<présenti- actue[[edons un <(comme si je vivais à nouveau >>,comme si ]e voyms a
ãant >>sur un mode ontique, constamment dons une vie présentiõiante. nouveau telle ou telle chose, comme si je pensais, ressentals à nou-
Mais, étant toulours dana I'être-présent fluant, je suis éventuellem.nt veau, etc. Précisément, par là, moi, <le moi> qui présentiâe sur un mode
aussi un moi présentiâlant, un moi remémorant, un moi ayant des attentes ontique et <le moi> qui présentiâe quasiment sur un mode ontique,
antícípées, etc. naus colncidons et, à vrai dize, il s'agit d'une colncidence identitaire : je
Arrêtons-nous au cas du souvenir réüospecdf. Lorsqu'il apparaít, le suis le même, celui qui perçoit maintenant et celui qui a perçu " auü'e-
suis tour à la bois conscient, sur le mode de la présentation, de mon présent fois >>,le même, celui qui possêdemaintenant un monde environnant
ontlque, et conscient, sur le mode de la présendâlcation,de mon passé ontique présenté]517] et celui qui a auuefois, dons le maintenant d'alors,
ontique. Comment cela est-il possible ?J'ai conscience du passéontique en possédéun monde environnant présenté, mais qui est le mé»emonde
tant que présent passé, en tant que made de modi6lcation du présent. Sur le passoque le monde présenté, par quoi les réahtésindividuelles soft les
mêmes, tantât perdurant encore sw un mode inchangé, tantât perdurant
mode de la présentation ontique, ce qui est conscient, c'est le présent pur et
simple, sw le modo de I'originarité; suf le mode de la présentiâícation, ce
1. 0n distingue entre le moi passo, remémoré, la conscience égoíque en tant que. posses'
qut est conscient, ce n'est pas le présent pur et simple, mais le présent
sion passive du monde dons I'être-actif et le subir, et le moi présent en tant que moí qui sesou-
modifié sur le mode de I'être, remémoré, qui se nomme alors passé. Mais le üent de ce qui est passé,qui possêde un souvenir, qui se rapporte malntenant au moi reme-
présent est le présent dons la présentation fluente, et ainsi, le présent modi- moro, etc. De même, on distingue entre le moi présent,concrêtement en tant que moi prêsenfê
soi(possédantle présent du monde sur le made perceptif et le passodu monde sur le
Gléréside dons la modification de la présentation fluente; c'est-à-dure que made [emémorant), leque! n'est pas seulement le moi qui a conscience de lui même en tant que
moi, le moi actuei du maintenant fluant, )e suis présentiniant,de telle sorte moi présenté maintenant, mais qui a aussiconscience en tant que moi passo,et précisêment ce
que je vis à présent de part en part un mode de conscience modifiant, dons moi passéet, de mime, le moi en tant que moi de la chair présentéedu monde présenté
168
REDucHON ÍNTnKsuBJncTivK 169
TROISIÊME pÉR]ODE : 1929-1935
Appendice XXXlll
[518]
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173
172 TROISIÊME pÉRIODE : 1929-1935
KEnucTioNiNTEKsuBJKca'ivE
Les acquis-- I'édification de I'univers ontique que I'ai acquis moi- Avec cette autoanalyse,]e bule sur diversosprésentificationset, en
même. Corrélation entre le moi qui se conserve lui-même et mon [520] elles, sur le présentifié en tant que tel, parmi lesquelles les empathies. Plus
propõe monde acquis, corrélation entre I'être au seno de I'auto: exactement, on distingue les souvenirs en tant que présenti6lcations
conservation, de la communauté avec moi-même, et I'être au bens de ce <<
puxes et simples )>,et les présenti6tcations empathisantes, qui se rappor'
qui existepour moi, I'êt:reau sensdu üro#,»et de la totalité(finie) des tens aux premlêres. À Uavers les souvenirs, mamêue, situé dons la succes-
a#/a ayantun devenir fluant qui procedede mon activité et de mon sion temporelle, se constítue dons les modes du passe, du présent, du
htm. En moi-même en tant qu'e2o,le trouve mon moi(le pele auquelest
affectivité. Mon monde primordial le monde abstrait de ma propre
tradition, de la tradition primordiale réduite,en laquelleJeme conserve rapporté toute la vie et tout I'être égologtques,ainsi que tour ce qui sy
moi-même de façon pune dons I'autocommunautisation et, en eHe,dons constitue) temporalisé en tant que moi passé,présent et futur, et comme
étant continüment le même, qui, constamment présent, a été antênewe-
I'aspiration intentionnelle à la concordance avecmoi-même : toujours en
combat avecmoi-même à titre de moi identique des contradictions, des ment, tout uniment et de façon continue, et será dons des modes conti-
modahsations. nueUementdifférents. La vie correspondant à son moi modal temporel
fãit partie de cheque modalité temporelle ' tout cela pais ensemble,le
même moi, la vie devenue elle-même au cours du tempo, muntenant
propõe,ature. Dons I'empatllie se constitue et est constamment consü-
Appendice XLI tué un coprésentd'éuanger, qui ne possêdeson sonsd'être qu'en se pré'
sentantIJi-même sur le mode de I'empatlúe(de façon similaire à.ce qui
<SOUVENIR ET EMPATHIE est conforme au souvenir). Ce qui est éüanger est le moi étranger doté de
EN TANT QUE PRÉSENTIFICA'BONS SE TEMPORALISANT ELLES-MÉMES la vie égoTqueétrangêre, des actes égolques, des unités d'êue en validité
(MONADISA'110N) DU MOI ABSOLUMENT UNÍQUE, 0RIGINEL. de I'e2o, etc.
SPAI'iALísAnoN TEMPORElIE MONAniQUE L'rgaexiste donc constammentpour lui-même dons son champ .trans-
ET SPATIALISA'HON TEMPORELLE DU NfONDE NATUREL> cendental universel, de telle sorte qu'il est dais la vie transcendantale se
(<1916>-1917) maintenant-fluant le seuset unique pele qui possêdesesunités de vahdité
dons cette vie et qui, en cela, se possêde également lui-même en tant que
ce moi. Sa vie est ainsi constanlment une vie constituinte des unités de
[588] vahdité, si bien que, dons le flux, le moi possêdedes souvenirs et des
empathies,tour deux]589] en tant que présentificationsqui, d'une cer
Réduction à moi-même en tant qu'e2o,dons ]a pleine concrétion de la taine maniêre, se temporahsent elles-mêmes.En elles, I'qgase presente
vie dons la vahdité qui m'appal:tient(et de ce qui y a validité en tant comme tempordisé(en tant qu'unlté de validité), en tant que moi qui
qu'exlstant, y compus tout ce qui s'y véri6ie en tant qu'<<existant >>),ce qui possede son passé et son htw, et, e# mébe /r/PI un royaume (un
a validité étant pourtant purement entendu comme le corrélat dons la vie r-'''-' ' de coexistence
<(espace») demoi étrangers .(devenant
.. pour ainsi
.,. :.dize.
constituinte. Mais cette vie est eUe-même conservée dons I'univers de ce étrangers/àeux-mêmesdons les empathies),de telle sorte que I'horizon
des moi étrangersqui a une covalidité coappartient nécessnrement au
qui a pour m.oi validité. Ce que je suis, cela y est compris, cela s'explicite antérieur et a
dons mon agir phénoménologtsant, leques m'appartient à nouveau à moi- présent à cheque bois actuei, mais aussi à cheque présent
meme venir, c'est-à-dize,en tant qu'horizon copasséet cofutur, en cheque mode
174 175
REDUCTloN INIBRsuBJE(:Tive TROISIÊME pÉRIODE : 1929 1935
[641]
)}'l'« de Eaeondfrimordiale»transformé ultérieurement en {(de façon immanente pour
L'être-pour-moi de I'nutre dons I'empathie, qui opere comme percep.
2. <(primordial» transfomlé ultérieurement en« immanent >>. Rem. de I'éd.
3. <{primordiaux }>rayé ultéiieurement. -- Rem. de ]'éd. tios de I'nutre. De façon immédiate, dons I'expression de sa corporéité
4.« sur un made primordial >>remplacéultérieurementpar <(sur un modo immanent».
Rem. de I'éd.
1. « primordiale >>ultétieurement rayé.
176 177
Knnu(:ViONiNTEKsuBJECTivu TROISIEME PERIODE : 1929-1935
telle que je la perçois, il indique la maniêre dont sa corporéité(la même) M'imaginei transposé n'importe oü dons I'espace correspond à une
est donnéeen tant que chair et, à partir de là, son monde environnant modiâication du souvenir ; de même, cheque coprésent d'une réahté est
<est> avecmon monde environnant co-indiqué, se recouvrant de façon un souvenir transformé qui peut basculer en attente anticipée et en
synthétiquedons les différents modemd'apparitions, ainsi que son com- action, à titre de pouvoir et d'action égolques de réalisation et qui peut,
portement dons ce monde et, sur le mode de I'horizon, son être, qui reste par là, basculeren une perception, une perception future.
dons une indétermination ouverte. Dons I'empathie, la chair étrangêre est présente : elle est là-bas dons
Avec la présentiíicationpar empathie,il en va de même qu'avecle une donation originalement perceptive.Elle m'indique une modiâication
souvenir de ma propre vie dons le passé.Ajors que je vis à présent une vie du souvenirde moi-mêmeà dtre de présentconcret(avecce que
originale(originairement originale) dons le présent, qui se déroule sur le j'ai d'originairement
originalet de secondairement
original)..Donsle
made de la perception de façon originairement originale, de tece sorte comme-si de ]a modification, je suis ]ié à I'indication du corps de la chair
que je peux à cheque bois )eter dessusun rapide coup d'ceiapour la ressai- étrangêre, je ne suis pas un ]e imaginant librement, il ne s agit pas d'une
sír, apparaít au moment mime un souvenir présent du présent de la vie simple imagination qui s'aboht elle-même en tant que telle à travers la
passée'.Manifestement, le moi présent et le moi passé colncident par là réalité effective du vécu. Avec cheque üansformation, avec cheque
même sur le made de I'identité, ce moi en lequesle présent <(effectif)> en mouvement du corps dons le là-bas, se Houve indiqué un comme-si
généra[et ]e présent présenti6iése recouvrent sous la forme d'une syn- j'étais là, comme si je déplaçaisma main là-bas?mais cela est fermement
thêse et dana leur différence même et, en cela, le moi est identiquement le indiqué, si bien que, par là, I'attente anticipéed'un nouveau mouvement
même. La chair perdurant à I'identique, ]e champ perceptif te] qu'il est de la maia est esquisséepar avance sur le mode de I'indication, pouvant
donné sur un mode original, cela rappene le champ présenti6lépar rap- éventuellement se remplir. En tant que modification du souvenir, il
port â ce qul s'en écarteréciproquement et se recouvre alternativement, s'agit d'un mode de validité. Le moi indiqué, présenti6ié,le moi-comme-
de sorte que je peux me transposer soft en I'un, soft en I'nutre. Pourtant, si et existant,estun .zx/ne
moi ; I'être de I'auge,savie, son passéfãit de
souvenirs,etc. est mon propre êtxemodifié en comme-si,de même
ce qui est recouvert reste pour moi un souvenir présent et se trouve prêt,
par mon revirement d'attitude, à devenir int:uitif. 27ex z,ade má#ede qu'une autouansformation de I'imagination(ou du souvenk) est en
/'e/P@a/g/e.
Dons mon présent concret, I'nutre est présentiâé dons une ori- recouvrement constant avec mol.
ginalité secondú'e et à proprement parler /e/!ü/m, tertiaire parce que, à Quant à I'empathie, la chair étrangêre est <<tout d'abord >>une simple
présent, i] faut, dons mon présent comme, d'nutre part, dons ce qui est chose corporelle et, par là, le noyau chosique se trouve en général mis en
présentifié en tant qu'nutre,[642] compter avec tout ce qui re]êve du sou- relief donsla colporéité charnelle,et mis en équivalenceeffective avec
tous les autres coqs qui ne sont pas des chairs. Cela signifie pounant une
venir(souvenir rétrospectif. souvenir partagé,souvenir prospect:if).Nous
modification de<<ma >>centration de toutes <<mes)>affections et actions,
possédons à nouveau une synthêse du présent original (au seno le plus
Imge) avec le présent présentiãé par empathie, un recouvrement dons la de toutes mes activités à double face, de mes perceptions, actions et de
différence. Si I'on explicite, c'est comme si I'étais transposé dais ma chair
leurs modi6icationsantérieuresen tant que souvenirsmiens. Mais, en
de I'ici au là-bas et que je régnais là-bas sur un made charnel dons mes cela, ma <chair> est un corpo comme tout nutre et, ainsi, elle est mise en
possibilités. relief comme chacun des hommes qui sont différents de moi ; à présent,
elle est le noyau et le lieu de passagede I'aperceptionempathisantede
1. Le souvenir est une originalité<{ secondaire )>.Mon présent concret s'articule lui même. ['nutre, en ]aque]]e ]e suis là pour elle. Recouvrement de la primordialité
dons son otiginalité, en ce qui est originairement original et ce qui est secondairement original présentiíiée avec la mienne, la primordialité originale, recouvrement de
178 TROISIEME pÉRIODE : 1929-1935
REDUC'nON iNTEKSUqK(:'i'iVE 179
mes choses primordiales situées dons I'entourage avec celles qui sont pré- kinesthêse de la marche (les kinesthêses de la poursuite du mouvement).
sentiâées là dons le comme-si(comme si elles étaient orientées autour de Ce corps interno contient dé)à une équivocité : il est une unité d'organes,
ma chair, et que I'étais dé là-bas, etc.). Là, je parle toujours de moi. En chacun étant mü sur un mode kinesthésique et sensible. Sur un modo
quoi consiste donc ce que I'on a souvent nommé la coincidence égolque, kinesthésique,
c'est-à-dure
que ]e mouvementest en même tempsun
celle du pele égoíque?Là, je chercheà duremaintenant: il ne s agit de mouvementactif. Tout existant sur le mode externe est I'unité de
rien d'nutre que de la centration charnelle de toutes les]643] <(actions >>au déroulements d'apparitions et d'autres déroulements d'apparitions qui
double seno du terme. Dais le souvenir, je parle d'auto-identi6ication ou peuvent en fãire systématiquementperde. Les déroulements d'appa-
de l identité du pele égolque; il en va de même danaI'imagination. Mais ritions <sont> actifs en verte des direcdons üues de I'activité, et on peut
la rétention n'est-eHe pas tout d'abord(au stade primordial) une modiâ- les épouser. La chair <est> en même temps un coíps, articulé de telle ou
cation continuelle dons laquelle la chair et la cenuation de la chair est en cedemaniêre, et eHeest précisément un organe et un systême d'organes à
modification constante et, par là, en recouvrement? En cela,la chair se travers les kinesthêsesactueHeset potentieUesqui en font à proprement
conserve à I'identique, comme point identique de réíérence des actes pmler partie.
comme zéro de I'orientation. En ce qui concerne I'empathie, eHerepose Tous les intérêts qui surgissentde façon instinctive sont des intérêts
sur le fãt que ]'ai un champ primordial de perceptions ; je suis donc doté mondains ; les kinesthêses charnelles sont en eux antérieures, et sont des
de la faculté(I'exerce un pouvoir sur les kinesthêses)d'amener à une éléments constitutifs de cheque direction de I'acte. Si la chair devient eHe-
autodonation parfãite toutes les apparitions chosiquesparticuliêres <en même un objet en tant que coq)s, un élément quelconque qui fonctionne
I'occurrence, lesa chores, tout d'abord en tant que choses de surface au par ailleurs en tant qu'organe, mais à présent objectif, une kinesthêse est
cepos-. c'est-à-dizeque je peux me rendre partout. Un espacechosique alors à son tour antérieure, elle-même localisée dons la dimension corpo
primordial .estdé)à constitué : je peux me représenter,m'imaginei être à relle de I'organe que I'on dita en cela foncüonnant pour elle. Aussi, tout
chequeendroit, c'est-à-durem'y être rendu. ll y a donc continuité de la changement des modemd'apparitions]644] des corps et de leur unité d'à
modiâicadon du présent perceptif. de la modiâcation continue du souve- cheque bois,le corpo lui-même dont je fàis I'expérience et en tant que tel,
nir, en laquelle ma chair est la même et en laqueUela synthêse d'idendté sont rapportés à des kinesthêses,et celles-cine font elles-mêmesqu'un,
se déroule également #ü les apparitions de I'entourage qui sont à I'arliêre- de façon unique, avec le corpo de chair.
plan, .ce qui signiâe des potentialités des fonctions charneUesqui activent Mais cela signi6te-t-il aut:re chose que le fãit que tout changement
ces objets d'amêre-plan. mondam d'apparitions est constamment rapporté, sur un mode particu-
Comment apparaít à présent I'empathie? Au cours du mouvement lier, à la chair, respectivement, aux kinesthêsesqui sont localisées en eHe?
bi-face de ma chair là-bas, là oü se trouve le cotps de chair étranger,le Si ]'on ajoute à ce]a]'empathie, nous gagnons le monde intersubjectif.
recouvrement par ressemblance s'avêre être conduit comme étant = con et celui-ci <m'apparaít> sur un mode primordial ; en vert:u de ses modem
gruent )>et, ne íãisant qu'un avec lui, le transfert aperceptif doté de la vali- d'apparitions, il est rapporté à ma chair et à mes kinesthêses,et rapporté
dité d'être anticipatrice.Nous possédonspar là une deuxiêmeprimordia- en même tempo à cheque auge sujet qui peut m'apparaitre lui-même, à
lité, mais qui est orientée autour de la chair étrangêre.
'Entre en seskinesthêses,à sa corporéité. Je possêdeun monde corporel et, en lui,
des chairs.
considération pour ma chair le fãit qu'<elle> n'est pas constituée
d'emblée en tant que colps parmí les cotps : les colos externes sono en soi
antérieurs, et le corps.propõe est aperçu comme corpo interne qui n'est
pas encore mü dons I'espace,mü comme des coq)s externes, dons la
Section IV
ANTHROPOLOGIE
INTRODUCTION
Trois fixes s'y dessinent, qui recoupent les trois premiêres questions
(épistémologique, communautaire, et de la normahté), ce qui confere à ce
184
INTRODUCTION 185
ANTHROPOLOGIE
IE il:$;R E
óO Normalité intersubjective :
ES i nn:n:::.:;:=:-
187
186 ANTHROPOLOGIE INTRODUCTION
aODifférentes formes d'empathie ; Pour ce dernier moment, on a retenu autant de textes que pour les
affective ; <(se réjouir avec I'nutre )>, <<souffh avec I'nutre >»,<<avoir deux premiers momento réunis. Ces exuaits sont fournis, détaiBés et
et 10 du
peur, être triste avecI'nutre >>; transport émotionnel, portant non pas importants, 'ce qui témoigne, dons la foulée des textes n" 9
sur ce que ]'nutre éprouve, mais concernant le fàit qu'il éprouve ; volume 14, d'un afiem)issement évident de la problématique anta'opo'
influence spirituelle : d'esprit à esprit, se tendre la main pm-delà le
tempo, se rencontrer par-dela la mort : a) Platon : << Ma vie et celle de
Platon ne font qu'un : je perpétue le travail de savie. >>Colncidence de
n:#.= ::.:'==uT=
;==.=Ç4
tardivement i] est vrai, les thêmes de I'historicité et de la communicatlon.
la conscience avec la conscience ; P) Aristote : << Ses pensées anté De paus, même les questions initiales y sont abordées seus un nouveau
rieures agissent sur moi. >>
Empathie pour une personne passée: mon low, essentiellement génétique, voire génératif, puisque la communaute
acte transcende le sien, mais tout à la bois s'y ressowce ; est appréhendée depuis la constitution émergente du Nous et son histo-
délibérée : a) asymétrique, unilatérale : le maiue et le serviteur ; riahsation,et la normalité à partir de I'extensionindéõnie des horizons
P) réciproque : exaucer des souhaits. proches en direction des hoíizons lointains. L'empadlie: elle-même se
trouxe reconsidérée sous I'angle de sa genêse et de ses limites, .dons le
#O Distinction ente'e la communauté natureUe et la communauté souf-
contexte de I'expérience animale et de I'expérience humaine de la
conventionnelle:
france. Cette troisiême période s'avêre par conséquent riche de dévelop-
communautés naturelles d'action : de I'amour, par aspiration com pements novateurs en matiêre de réflexion sur la genêse et les limites de
mune, du désir, de la jouissance, de I'éd)ique (chrétienne), de la I'humain.
famille (exemple du repôs pais en commun, base de la socialité), des
générations entre elle ;
v Ln consütatioti de la normalitê et des attomalies:
communautés conventionnelles instituées : du mariage, des collectivi-
b parüciPaüoti des sqets anollpzaHX à la constitKüoti dK mottde
tés, des associations, politique.
(texte n' 10, appendice VII)
rO Communautés provisohes : linguistique, scientiíique, artisdque,
commerçante. aO Question directrice : comment puis-je,.à partir de moi, index de la
aODifférence entre communauté et société (F. Tónnies). normalité, savoir qu'un nutre sujemest normal? Critêres : perception par
eORale essentielde la personne, et du hen entre personnes,portées empathie, style d'essence concordant, fomle ontologique commune.
pm des convictions, une culture, une disposition, un óaó/í#íÓZex/i9,
une ó9 Constitution du <(Nous>>: passagedu deux(le face à face), à la
éthique raisonnable, et au développement in6ini, par difHrence, d'une pluralité, puasà I'indé6inité ouverte. : .. . ..;..
part, d'avec le su)et de la nature, qui connait des excitations, des besoins, 'r9 Constitudon des anomalies: I'enfant comme connaissantpartiel et
possêdeune pulsion et un instinct comme les animaux, d'nutre part, incomplet du monde, le fou, le malade.
d'avec ]es choses,perdurant sur un mode substantiel.
188 189
ANTHROPOLOGIE INTRODUCTION
vlvante.
/íaa Xlll /í#a X]V HHaV{
5/ CommatlaKté auecsoi-mime et commt4tlai4té
auecles autres
ixtension indé#ttie de I'boriRon commnnantaire Beil.XVll Beil.Xll n' lO
Beil. XVlll Beil.Xlll Beil.Vll
(n'' 24, 27, appendice XXXI) Beil.Vlll
Beil.XIX n' 9
Beil.XX n' lO n' 23
aOLa communauté intima inüapersonnelle avec le moi passé et le n' 14 n' 24
moi imaginé, parallêle à la communauté du monde de la vie : três belle n' 27
comparaison métaphorique, filée, du parcours d'une vie avec la ran- n' 29
n' 30
donnée et le voyage : <<bebes vues >>, << beauté de leur enchaínement >>. Beil.XXXI
ó9 L'élargissement concentrique des horizons à partir de mon monde Beil. XLVll
primitif natal et familier : bel exemple de la chambre et de I'ouverture. à Beil.IL
Beil.LVI
partir de là, des horizons progressifs de la ruelle, du jardin, des maisons,
de la ville, etc. ; deux modes d'élargissement de I'horizon : 1 / à partir du
«dehors >> : fãmiher/étranger; 2/à partir du <<dedans >> : souvenirs
rétrospectifs. AKtres tentesa$éretlts au tbême
Traduits aiEeurs:
4/ 6omm /rnóa é/ eWx?lx/a(n' 29 et appendice LVI)
]2eem11, 1912-1915 (trad. fr. par E. Escoubas, Paria, PUF, 1982)
aO Communauté de la communication (paroles adressées et reçues) et Traduction par D. Franck du texte <(Phénoménologie et anthropo'
communautéinfralangagiêre(souvenirs rétrospectif et prospectif). logie>> (prononcé par Husser] ]es ], ]O et 16 juin 1931). 1] a été publié
óOPhénoménologie de I'expression : l/ langagtêre: adresseverbale ; dons sa version originale dons le H#a XXVll, et traduit en fiançais dons
2/ corporelle et charnelie : signification spirituelle de I'aloure,du com la revue JDB/ZoíaPó/r,
dons un numéro spécial intitulé <(Edmund Hlusserl.
portement et des mimiques. Notes sur Heidegger >>,Pauis, Minuit, 1993, p. 57-74.
190
ANTHROPOLOGIE
-- En cours d'é(ütion :
1. Les pages manuscrites de I'appendice qui suit se trouvent aujourd'hui aux Archives-
Husserl, dispersées seus diverses cotes dons de nombreux 6euiEetsde manuscíits. Mais à
I'origine, ils auraient dü, avec d'autres feuilles encore, Eormerun contexte unitaire(cf. les
Remarques critiques). -- Rem. de I'éd
2. A titre de premiêre vote d'accês à la conscience pune, c'est la voie cartésienne qui est
présupposée(cf. ,fíaíie/Zb## ]] et ]]]). -- Rem. de I'éd. '
3. <Friedrich> Jodl : I'esprit s'enracine dons la natwe ; il est soutenu, porté pu eJle. lí est
lui-même un &agment de la nature. Cf. aussi, en outre, les sciences de I'esprit : de même qu'à
pfopos .desobjets scientiRlques,
la sature et I'esprit, de même n'y a t il pas non plus
d'oppositions exclusives à propos des méthodes de traitement, des sciences juridiques et'des
scienceshistoriques. Toutes les sciencesconstituent une série.
192 ANTHROPOLOGIE PREMIÊRE PÊRIODE : 1905-1920 193
maniêre généra[e,de ]'ensemb]e de ]a nature, qui inc]ut ]es simp]es corpo vécus intentionne[s, et ceux-ci, pour ]e chercheur en sciences de ]a sature,
matériels et les Zaa,<<
les êtres psychiques >>.Et la science de la nature veut, interviennent comme des fàts de I'objet de la natuíe qu'est I'être humain,
donstous les domainesde la sature qui fomie une unité, concevoir I'étant exactement comme, pow ]e physicien, c'est la propriété de I'eau que
comme nécessaire,c'est-à-dizecomme déterminé de façon légaleet uni- d'avoir un point d'ébullition et un point de fusion qui dépendentde la
voque. L'étant individuel est conçu dans sa maniêre d'être comme la par pression de I'air. L'état psychique fãit partie de la nature humaine ; cela
ticulaíisation d'une loi exacte.Si nous regardons les chosesde plus prós sigmnle qu'il est I'une de ses propriétés causales : dons le changement des
ainsi que I'on peut et que I'on est censé le fàire nous butons sur I'idée états, I'être humain est ce qu'il est, déterminablede façon univoque
de la réahté totale, à laqueHe tout objet des sciences de la nature se subor d'aprês des loas causales.
donne. Tout ce qui est effectivement réel quant à sa nature, ou bien ]9i] Ceci étant présupposé, i] est aisé de voir que les états psychiques qui
tout ce qui est réel, est dépendant d'une nutre réahté effective ; les dépen peuvent être effectivement donnés dana I'expérience doivent êüe obser-
dancesconcernent des parties de ]a réa]ité effective, e]]esconcernent ]a vés, décrits, classifiés, tour d'abord absüaction fãte de leur fonction cau-
réalité effective dons sa liaison avec des réalités effectives disjointes ; sale. Et, de là, je passe à la doctl:ine eidétique de I'êue humain(de I'être
chaque réalité effective s'inscrit dons un systême dont les éléments vont humain causal),à ]a doctrine eidétique de la conscience pune.
ensemble de fede sorte que cheque modification d'un élément entraíne .E# (IDPoí/áa à re#? z,o/e le propose que nous adoptions I'at:titude sub-
avec elle des modiâcations fonctionnelles dons d'autres éléments. et ce, jective'. Je considere les relations égolques des êtres dotés de conscience.
d'aprês des lois Rues (dons la nature physique, des lois de forme mathé- Je considere les êtres humains en tant que sujets ayant des raE//aáa#eíet je
matique). Des ent:relacementsde cette sorte traversent le monde entier et considere ]e monde en tant que monde, tel qu'il est pour des sujets, /#/
lui conRrent une unité substantielle causale, c'est-à-dure réelle. Tout ce gx'/Zx Ze dera z,re#/ et -- ils sont familiers de cela --, tel qu'ils pourraient le
qui est, est -- tel qu'il est -- référé à des <<circonstances>>,etc. découvrir dons une << expérience>>plus large(étant donné qu'il est un
La science de la nature veut mettre en évidence les loas de ces dépen- objet intentionne]). [92] Moi-même, en observant les fãits qui se rappor-
dances et fournir les méthodes pmticuhêres qui avec elles en résultent, tent à ces relations, je m'y associe tellement que I'integre tout cela dons le
déjà z'ü leur fondation méthodique, <et ce, aâin> d'effectuer, pour monde que je trouve intuitivement en décrivant, et que je possêdede
cheque fàt concret de la nature dons son entourage concret, I'analyse concert avec les êtres humains décrits, etc., en tant qu'il est #oaemonde
causale,c'est-à-dize, aíin de rapporter ainsi le contenu concret à des com- environnant commun, et que nous tFouvonstous en tant que monde
posantes précisesdes circonstancesdont fãit partie ce fãit, ou bien avec intuitif c'est-à-dure,plus avant, en tant que monde intuitionnable.
lesqueHesil coappai:tient causalement, de sorte que la subordination à la
loi et I' <<explication >>
des sciencesde la natwe puissent êtle à travers elles Je pose à présent d'autres moi, les esplits, et ce, naturellement, au
réalisées. moyen d'une interprétation interne. Des moi auues sont des moi comme
Aussi ['être humain est-i] éga]ement,avecsa vie psychique,nature, et moi-même, et des sujets ayant leurs taxi/a#o#eí,ayant en face d'eux-mêmes
cette nat:urequi n'est par aiEeursriem d'isolé, pas paus qu'aucune nutre un monde (ce même monde) : la chair qui est la leur est un champ de loca-
partie de [a nature, pose ]e prob]ême de ]a ]oi nature]]e, de ]'ana]ysecau lisation de leurs sensationset de sendmentsissus des seno, respecdve-
fale et de I'explication causale.Cela, la psychologie en tant que sciencede ment, de leurs pulsions, tout autant qu'organe de sa volonté. Je suis moi-
la nature veut le mettre en ceuvre.
1. {<Attitude subjective >> n'est plus d'une lisibilité univoque dons le manuscrit
Si nous partons de là, cela fHt aussipartie de la úr#a/#r?l»de I'être I'expression a été bifEéeultérieurement et remplacéepar <(1'attitude égologique, personnaliste >
humain, parmi d'autres chores, que de <<penser >>6raK//a/0,
de posséder des -- Rem. de I'éd.
ANTHROPOLOGIE PREMIÊRE PÉRIOI)E : 1905-1920 195
194
même orienta dons mes raE/ü#a eí vers ces moi qui sono des sujets ayant maniêre dont il est le corrélat de I'esprit, sur le mode sur lequel il est posé
des raE/ía#aeíet, à vrai dure,dons des actes oü le prends position, oü je res- et évalué, etc., par le moi en tant que non-moi, possêde lui-même un carac-
sens de I'amou, de la pitié, etc., dons des actes de communication et des tere de spiritualité :]93] le non-spirituel est un mode qui, précisément en
actes rendus possibles par la communication (les présupposant), de com- tant que corrélat, fàt essentiellementpartie de la spiritualité.
mandement, etc. De la même maniêre, un substrat de pareilles íuE/ía#oeí En outre, il faut ajouter que les chairs soft des choses et possêdent
de cette sorte, référé à leurs .íoa/et à moi-même appartient aux autres sulets leurs propriétés objectives, propriétés auxquelleson peut s'intéresserdu
égoiques(aussi, dons I'interprétation interne, suis-je motivé par le fàit que point de vue des sciencesde la nature. Dons I'attitude présente,nous
dexons àke '. lescbairsjotit parte dt{ mondeQiritKel,de \a mime malüête,
je dois précisément intelpréter cela pour eux). Les relations -- les relations
vlvantes --, qui sont produites par ces actes enfie tons les su)etsspidtuels, d'une part, que d'autres choses en font intrinsêquement partie en tant
s'expriment par le fãt que cheque moi, chaque<(esprit >>se smt appaüemr qu'elles ont une signification spirituene, recevant grâce à I'esprit un carac-
tere signiíiant. Mais, d'auge part, les chairs sont particuhêres, et il leur
en tant que membre à un monde <<spirituel >>,et sesait en mime temps être
le sulet d'un monde de choses qui lui fãit face. En cela, les autres esprits
échoit d'emblée un caracteresigm6lantqui les distingue de toutes les
sont pour moi des vis-à-vis d'un tout nutre ordre que les choses.Les cho- autres chores. Toutes les chairs ne sont pas seulement des supports de
res éDinge9me font face en tant que choses objectives (ISacóe#0, les espnts sensations, etc., et des <<organes )> de I'esprit : elles sont des {( expres-
me font face en tant que je les aborde, ou bien en tant qu'ils sont abordas, sions >>de I'esprit et de la vie de I'esprit et, en tant que telles, elles sont des
supports de signi6lcations, des suppons de signiíications dons toute inter-
en tant que je les aime, ou bien en tant qu'ils m'aiment, etc.Je ne vis pas de
prétation interne qui est condition de possibilité de la vie socialeen tant
façon isolée,je vis aveceux une vie commune, une vie quúa une unite, en
dépit même de tout ce qui peut séparer ces subjectivités. Les choses sont
que vie de la communauté.Enâm, le fãit qu'eles soient des chairs,des
organes entre aussi particuhêrement en considération, dons la mesure oü
inerteset n'acquiêrentune spiritualité que dêslors qu'on leur confere une
les chairs, de leur fMt même, sono des objets remarquables d'évaluation et
valeur, qu'on en fãit usage, etc., et, à cet égmd, elles acquiêrent à leur tour
de traitement(d'évaluation de ma chair et de la chair étrangêre), et elles le
une signi6lcation spirituelle commune dês loas qu'on leur conRre
ensemble une valeuf, ou bien qu'une valeur doit leur êü'e attribuée en sont eu égard à la relation au spirituel. Le simple fãit qu'elles soient des
organes de la volonté leur confere une signiâícation volontaire originelle
commun, qu'on doit en fãire usageensemble,qu'elles servent à une action
commune,'etc. Je peux donc prendre les choses comme des choses objec- (qui ne reposeseulementsur I'inteíprétation interne), et leur confereun
caractere de spiritualité.
tives, mais je peux aussi les prendre comme les substrats des actes spiri-
tuels, comme ce qu'elles signi6ient pour les esprits, comme ces choses aux- Nous sommesalors dansI'attitude de la spiritualité si nous ne pre-
nons pas les choses,les chairs, les sujets consciente comme des chores
quelles les espíits conRrent une signification. Je peux ainsi les prendre
exclusivement comme étant conscientes à titre de corrélats de la cons- objectives, qui sont objectives, mais si nous posons les esprits en tant
cience socia]e, avec ]es prises de position sociales positives et négatives qu'esprits, comme ces moi que nous connaissons en tant que sulets pour
des chosesobjectives, mais pas en tant que chores objectives, que nous
(éventuellement, également, avec la mise en suspens des prise:l de posi-
t:ion), en tant qu'affections. En tant que telles, elles font partie du monde découvrons aussi à cheque bois dons I'/ pfr#a iwé que nous posons dons
I'inspecdon interprétauice interne sur le mode des <<esplits étrangers)>;
de I'esptit. Le monde de I'esprit est un monde d'esprits, c'est-à-dire une vie
et si, en outre, nous prenons les choses et les chairs exclusivement
unitaire, spiàtuelle commune d'esprits individuels. Mais le moi n'est pos-
<comme> ce qu'elles se donnent dons la relation de corrélation avec les
sible qu'en tant que moi rapporté à quelque chose, et toute I'égolté ou la
esprits, en tant que chores pour le moi ou bien pow une communauté de
iritualité est rapportée au non-moi, au non-spirituel, qui cependant, de la
196 ANTHROPOLOGIE PREMIÊRE pÉRIODE : 1905-1920 197
1. Husserl avait tour d'abord raturé aprês coup le paragraphe précédent, puis il a cepen-
dant à nouveau effacé la sature et noté cecil <<
cela est fuste si, pour I'ensemble de la discussion
] a en vue, non pas I'histoire dons tous les sens du teime, mais seulement les actions historiques I'éd. est» ultétieurement remplacépu « peut être objectivement saisien tant que ». -- Rem.
spiritueHesd'espát à esptit. >> Rem. de I'éd. ' ':
2. Dons I'être monadique individuel ne rêgne précisément aucune univocité.
202
ANTHROPOLOGIE PREMIÊRE pÉRIODE : 1905-1920
203
[98] AppendiceXVlll
IA DONATION 0'0qECTiTÉS
ET DE CONFTGURAllONS SOCIALES CONCRÊTES.
ET IA CLARIFICATION DES CONCEPTS QUI S'Y RAPPORTENT.
ONTOLOGIE SOCIALE ET SOCTOLOGIE DESCRIPTIVE
<autour de 1910>
Phansiologique:, mais dons la dimension objective: qui s'y constitue. Si je est le fàt que je trouve cela beau et aimable, et tout nutre le regard porto
me represente une amitié, I'éprouve empathiquement la maniêre dona je sur I'évaluation esthét:ique,sur le fàt d'aimer, etc. Et il en va de même
me tourne vers I'auge avec ce sentiment, et lui vensmoi, avec queminté- :daÊxemeat ã. 'çentpaikÃe. Cest ache cbose que de plonger ellOatbiqKement eti
rêt J'accompagne tous ses énoncés, comme si je lui demandais quelque laKtre et de ressentir d'aprês Ini sesposiüons de oaLei4r,sesposiüons uohntaires, et
chore, la maniêre dont il me I'accorde volontiers, dont toute intuition et d'atrai par e rzWz-maxdam.í/'e/2@a/gü, et d'attdbuer alors à I'nutre une cons-
toute position de valeur quelles qu'elles soient que I'un met en ceuvre. et cience dotée de tel ou tel acte.
rêciproquement, trouve en ]'nutre(telle qu'il I'appréhende) un écho, etc. ;
Tout cela est sons doute )uste. Mais, pm ailleurs, qu'est-ce que cela
et tout cela est pensé comme étant I'annonce de sentiments durables.
signiâe? Cela veut seulement dirá que ce qui est mis en évidence et ana-
d'orientations durables du cceur,de dispositions volontaires. de fomla-
tions du cmactêre. etc. lysé au bens phansiologique: en tant qu'acte, est quelque chose qui n'est
donné que dons la réflexion phansiologique et est en fãt étranger à la
Mais ne me rep'ésenté-Jepas par là même des sentiments,des voli- conception habituelle, quelque chore que le psychologue lui-même ne
tions, etc., les miens et ceux des autres ? L'objectíté sociale que je nomme
volt pas en rêgle générale, ou bien n'aperçoit pas, alors que le psychique
ici amitié ne présente-t-eHepas un ensemble, un collectif d'êtres humains
au seno habituei, ce qui torne autoui: de la perception, du jugement, de
qui ont tel ou tel caractereet se comportent cn Conséquencede telle ou
telle maniêre dons leurs sendments, leur volonté, leur action. etc. ?3
I'amour, du souhait, de la volonté sert égalementde rêgle pour
I'interprétation des objectités sociales.
On pourra répondre à cela : oui, d'une certamemaniêre, non, d'une
En effet, si naus comprenons ces<(actes>>au senshabituei, il est par
nutre maniêre.En effet, si I'appréhendeI'nutre comme étant doté de
exemple tout à fMt fuste qu'une amitié ne soit rien d'nutre qu'un coUectif.
voJonté, I'éprouve pour lui de I'empathie, et je I'appréhende comme pre- pour ainsi dirá un couple d'êtres humains, qui ont tel et tel trair de carac
nant fede ou telle décision. Si je I'appréhende comme aimant. comme
tire et teve ou telle disposition acquise, <(en vertu >>desquelles, soit ils réa-
appréciant, je I'appréhende comme cet Zune paul ]eque] teve ou telle
lisent effectivement tel ou tel type « d'accord >>dons le jugement, dons le
chose a de la valeur, pour lequestelle ou 'telle chore est belle et
sentiment, dons les actes de la volonté, soft ils ont une attente I'un vis-à-
aimable,etc. Mais la rÕ&)aa#qui porte sur <<1'acte>>d'évaluationest
vis de I'nutre,donsla mesureoü ils comptenten tant qu'amasI'un sur
quelque chose de différent, et avoir pour projet cette chose qui a de la I'nutre, et les dispositions à I'acre, les actes eux-mêmes en font aussi
valeur est une nutre affMe ; un « acte» de volonté dons I'atd;ude de la
partie, actesen lesquels ils se savent réciproquement íãits de teve sorte,
réflexion phénoménologiqueest quelquechore de différent. et la déci- disposés de teve sorte.
sion qui est I'objet de la volonté est encore une auge affMe. Tout ,utre
C'est ce que I'on peut dure.Car que signi6te: Mon vis-à-vis perçoit ?
Hé bien,<<un objet lui fàit face de tel et tel câté >>.
Ce que cela signi6íe,je
1.« Phansiologique )>ultérieurement remplacé par <<
noétique )>. Rem. de I'éd. le sais três bien, non pas en opérant une réflexion et en amenantpour
2. Inséré aprês coup : <(Noémadque ». -- Rem. de i'éd.
moi à la donation réflexive I'acte au sensphansique, mais simplement en
accomplissantla consciented'une perception et en vivant en elle (ou
bien en vivant en imaginationdonsune perception).De même,quel-
qu'un veut quelque chose, c'est-à-dize qu' <<il est décidé >>.Ce que cela
signifie, je ]e sais üês bien, je me souviens pour ainsi durede moi-même
H
)ntolo#e sodate et sociolo@edescripüue
nque et de ses légalités, légalités dont nous pourvoyons par aiEeurs
I'essencedesélémentscombinatoires. ' '
titre de possibiHtés, construire natureHement, en foncdon de ce qui est qu'un qui <<doit >>si je veux de lui telle ou telle chose, qui s'y est <{engagé >>
possible, des systêmes de ces idées sociales et, par là, moyennant une
librementou bien moyennantrétribution. Et je suis paul lui son maitre,
avec des caractéristiques corrélatives.
explication apportée à la compréhension, amener à son tow tour le
Comment cet êue-maitre/serviteur est-il donné? Je perçois Johann,
donné empirique à une compréhension essentielle.
Nature[[ement, suivent a]ors ]es ücóef d'##e /güde de /'úoZw#o#,[104] mon serviteur. Par là, je ne le perçois pas encore e ü / gxeservlteur, si
tout d'abord la genêse historique des formations sociales et des produits I'on peut udliser ici le terme <<
percevoir >>.
ll s'agit d'une attestation,d'un
sociaux, et également leur compréhension interne. <<remplissement>>.Or, I'attestation réside dans la reconnaissancede B
Une telle compréhensionprésupposela compréhensionpsycholo- selon daquelleil est prêt à suivre ma volonté au regmd de teres et telles
gique habituelle'. Je comprends un homme si je connais son caractere actions, prêt à exécuter telle ou teve obhgation qu'il a contractée ;
(individuel et, de façon générale,humain) et si je puis à tout moment I'attestation reside éventuellement simplement en ceci que Johann
inférer des ckconstancesla maniêredont il agirá,pourquoi il ágil ainsi indique précisément, dons I'exécution de mon ordre, qu'il se subordonne
en ce bens à moi. Mais, bien entendu, cela ne tient pas aux actes momen-
ou bien a agi ainsi. Je comprends le mode d'action : les enchainements
des motivations sono pour moi clairs, et ils sont dons I'empathie clairs tanés et passagers.Je ressens à propor d'autrui tour autant des vécus
actuels que des d@oíiüa#í, des quahtés de son cmactêre, et une te)]e
pool moi'.
empathiene peut se confimler que dana d'autres empathies: tour doit
êüe concordant.
Un groupe de personnes, qui soft liées les unes aux autres de façon
[105]
idendque, peut êue contenu dons une idée et exister en tant qu'unité dons
lew rapport mutuel, paul autant qu'on les appréhende,dwant dons le
temps, comme d@oil/ainzídeJu#rão#í,lesquellesles placent les uses par
rapport aux autres dons une relation toujours à nouveau identique, ou Appendice XIX
rendent possible le maintien de<( la même>>relation. Si je prends par
exemple la relation du maít:re et du serviteur, le maítre veut et le serviteur
<COMMUNAUTE ET NORME>
<(doit >>par exemple accomplir telle ou telle action pour le maítre. ll s'agit <1910>
d'une relation entre deux consciences: A veut telle et telle chore de B, il
attend que cettevolonté deviennepour B un motif déhbéréde fãire ce
que veut A. Et la relation est durable : cela ne tient pas à la particulafité de
la reladon entre les deux consciences, mais, en vertu de la disposition, les Nous considérons I'idée de la société comme une<< associauon >>
deux personnes soft ainsi mises en relation. Et ce n'est pas simplement à d'hommes, tout d'abord comme un concept essentieldons le commerce
proprement parler cela. Mon servitew : je I'appréhende comme quem réciproque des hommes qui sont en relation les uns avec les autres,qui,
dons cette relation, agissent <(radonnellement >>et, en agissant, réalisent
ce qui est rationnel, à savoir ce qu'il y a de mieux, le mieux possible.
1. Pourtant, la compréhension des dépendancesqui se rapportent aux objets sociaux Nous devons ensuite distinguemles cas oü, dons le commerce réciproque
n'est absolument pas une compréhension psychologique, mais I'intuition de ces objectités et de
leurs dépendances.Mais là, il faut un peu réfléchir des individus, les individuo particuliers, en agissant, s'avêrent êue dépen-
2. Comp]ément essentie]dons ce qui suit <cf. appendice X]X>]traduit ici même], en par dants les uns des autres, et oü sutgissent globalement, en vertu de ces
ticulier ceci: le simple commercene fãit pas encoreune unité, I'objectité socialenaít relations oü intervient la volonté, des <<
opérations >>qui sono pour mnsi
d'exigences et de confie exigences.
212 ANTHROPOLOGIE PREMIERE PERIODE : 1905-1920 213
dureconsidéréeselles-mêmes comme des opérations globales, dons la pas de rapports de droits et de devoirs : ce qui dons la langue ressortit au
mesure oü ]es résultats forment une unité, et dons la mestre oü les nom.
droit et au devoir fMt partie de la sphêre de la« coutume >>.
breux actes vo]ontaires et ]es individus qui y sono enuelacés dons la
La langue délimite une unité d'échange,une camaradcrielangagiêre.
société sont partie prenante de ces résultats. ll en va ainsi de la langue, La coutume crée un premier degré d'unité juridique, on pourrait dure, de
de ['art, de ]a httérature, de ]a coutume, etc., d'une certame maniêre. tout
I'umté éthique, une unlté contraignante de devoirs, lesquels circonscri-
en fãit partie, toutes les formations de la culture sociale.À proprement vent de façon normative la volonté de I'individu pat:ticulier et son action
parler, il ne convient donc pas de parler de <(cas>>.Ce qui me vient à opêrent la distlnction entre ]e permis et ]e défendu. ]] s'agtt donc d'une
I'esprit par opposition, c'est le fàit que, dons de nombreux groupes, régulation volontaire uni6iée,qui est reconnue par ]es individuo et est
quoique pas dons tous, il y a une ome roam a#/a/np;c'est le fàit que, d'ordre supra-individuel. Son support, c'est le peuple. Mais il ne s'agit pas
dons cheque individu social, on a cette norme la i Zei.yexx.-Du point de de dormes juridiques proprement dites, car ce ne sont pas des normes
vue de [a coutume, ceia signi6leque <{]'on se conduit de telle maniêre coercitives. Celui qui ne répond pas au salut qui lui est adressé,qui ne
qu'i] faut pairetelle chose>>.C'est-à-dureque, ce n'est pas que chacun « remercie )> pas est un lustre. On peut à vrai dure s'exprimem ainsi : si
agisse ainsi ; cela ne signi6ie pas non p]us que c'est ]e plus souvent
l aborde quelqu'un poliment, je suis en droit d'attendfe une réponse polme
comme cela, mais que cela doit être ainsi, c'est requis. Qui requiert cela ? de sapart, un remerciement en réponse à un salut poli, etc. Mais c'est une
<<
La >>coutume. ll ne s'agit pas d'une exigence subjective. Ce n'est pas maniêre impropre de parler. Qui se moque de la coutume est un
seulementque je ressente cela comme << fuste >>de me conduire ainsi et <<
lustre >>,il mérite et encourt une réaction de mépris, le <<blâme >>éd)ique.
de me conduire ainsi à I'égmd de moi-même : il s'agit d'une conduite Certes? ]es rêgles éthiques sont des commandements <<catégoriques >>,
vis-à-vis des autres, et te]]e qu'i]s ont ]e <{dmit )>de I'exiger de moi, ils mais e]]es possêdent ]eur autorité exclusive dons la <. conscience morde >>.
doivent à fuste tive I'attendre de moi, de même que, dons une situation Les rêgles juridiques sont des rêgles coercitives, c'est-à-dure que ce
similaire, I'ai cette attente vis-à-vis d'eux. Et cela ne se réRre pas à des sono des Dormes que chacun, appartenant à la communauté juddique,
auues précis, mais i] s'agit de rêgles du comportement mutuel qui vaJent reconnait comme obhgatoireset se tfouve contraint, moyennant des
pour chacunet pour dessituationsdu commercesocialen lequel chacun sanctions, d'observei. Para]]ê]ement aux normes de ]a volonté ont couro
peut se situei. On exigecela, une conduite s'ensuit, et une telle conduite
des dormes qui sanctionnent la transgression des normes du permis et du
a le droit d'exigemla contrepartie. ZI/#e##/# d' xÜe ref e/ df ro#/n?-ex rrJ défendu, et ]a communauté Juridique est I'unité qui se constitue moyen-
IKi trauerseKtI'ensemblede la coram na té sociale,qui sottt etl toat premiar lieKjor- nant des rêgles de cette sorte, issuesdes deux types corrélatifs. La compé-
natrices de la commnnat+té,
nn s)stêmede deuoirset de droits, aéent Pt+nité,par tence juridique et les devoirs juridiques, respectivement les sanctions luti-
)PPosiüotl à la single réttniott d'ittdiúdKs<< en commerce>>
les uns auecles autres.
diques font pude de I'unité étatique, et cette umté est précisément une
11en va dé)àdifféremment avec la langue.<<On >>s'exprime de cette unitéjuridique.
maniêre,on parte de cette maniêre dons ]a communauté populaire. On Le droit n'estpasune formation culturelle,qui naif, en tant qu'auvre
fãit cela tout naturellement, personne ne suis ici un devoir ressenteni ne communautalre,comme un simple résultat de I'action concertéedes
ressent une prétention légitjíne par rapport à celui qui prend la parole. hommes en commerce les uns avec les autres, comme c'est le cas de la
C'est seulementsi, dons une culture plus raf6mée,une langue littéraire langue, de la littérature, de ]'art, etc. : i] s'agit d'un ]ien communautaire
éminemment estimée,ou bien ]a langue d'une classecultivée devient la nxe, qui crée une umté en produisant I'unité d'une consciencevolontaire.
ma/7»e,
que naít a]ors une re]ation de ce type. ]] faut s'exprimemainsi. La I'unité des droits et des devoirs, etc. L'État, dit /)Za/a#,est I'être humain en
grammaire ['exige, [106] ]e bon goüt ['exige, etc. Mais i] ne s'agit pouftant grand. En fãit, I'unité de la volonté est là, c'est-à-dize que la loi est une
214 215
ANTHROPOLOGIE PREMIÊRE pÉRIODE : 1905-1920
exigence volontaire qui est émise pour chacun, un ordre auquel chacun a Cessa/ü relatifs à des États avecleis validités sont subordonnés au
dü se soumettre et auquel chacun se sent lié, et la sanction n'est pas
quelque chose qui est exercéede façon mbitraire à I'encontre de I'individu
particuher, mais quelque chore que celui qui entrave le droit reconnait
comme un mal qui lui échoit, comme une expiation de la transgression peuple et d'un État(coutume et droit) ordonnés à des sources pui:ement
qu'il a commise. étlt)iques.Comment une communauté humaine doit-elle .être? Doit-elle
Etat et Eglise sont três proches. L'Éghse est un rêglement luridique être liée de façon unitaire, comment dois-elle I'être? Le devoir interroge
du comportement de I'homme envers Dieu et ses représentants sur la valeur absolue et la valeur suprême. Quelles sont les fomies de com-
Terre ; I'Etat est un rêglement juridique du rapport des hommes entre munautés particuliêres qui sont recevables, voire nécessaires? Comment
eux, pour autant qu'il n'est pas ressenteconsciemmentcomme un i;i..m. ;t 1. m,d,g., Í'; «;-i,*i-;, .t.., d.i«.-t-.H'; êu. ..d.«:é;,
ensemblede relations juridiques par rapport à Dieu. Les deux peuvent réglés, etc.?
« colncider >>,dons la mesure oü le chef de I'Êtat est en même temps le [107]
dépositaire de la puissance ecclésiale, ou bien êue dist:incts. Ensuite,
I'Eglise peut [10'Q instaurer une communauté de croyants (et une com-
munauté juridique) qui recoupe des communautés étatiques.
Egliseet Etat ont leur parallêledonsla rehgionet la coutume.Par Appendice XX
coutume, on peut entendre le comportement éthique des hommes les
uns vis-à-vis des autres, des normas comportementalesqui se réfêrent LES SOCIÉTÉSET COMMUNAU'lÉS HUMAINES
uniquement au rapport que I'entretiens avec mon semblable.Mais, dês <sans doure 1910>
moins claire des valeurs communes, qui sono nées naturellement dons la
vie communautaire, et qui ont été délibérément exhaussées, sdmulées par
maints membres du peuple dana le passé Une communauté populaire
possêdeune mémoire communautaire,un savoir d'auvres communautai-
res, d'exigences communautaires, de valeurs communautaires. Tous ceux
qui ont üavai]]é à ]a propriété communautaire idéale sont sortis de la com.
munauté populaire(laquelle est une communauté d'origine et se trouve
liée par les bens procédant de sent:iments ancestraux [109] : ce qui est un
nutre point important) et sont stimulés les uns par les autres; les ceuvres
deviennent une propriété communautahe, et la propriété suprême motive
alors les suivants à réahserdes ceuvresplus importantes, qui deviennent à
leur tour une propriété communautaire, etc. Dons le peuple, c'est la valori-
sation de ce qui est devenu communautaire qui vit, pour autant qu'une
valeur s'y trouve ; y réside par ]à, vivente, la Joie prise à entretenir ces
valeurs, à I'usage soigneux de la langue, aux belles inflexions <(dons
I'esprit >>de la langue. On s'attache à la beauté, qui est ainsi perpétuée. De
cette mamêre, pour toutes ]es formations de valeurs communautaires, naít
un systême de la rxawn?que le peuple a appris avec âierté à estimer comme
sa pos.sessionet son bien famiher. Y étant afférent, il y a le lien que crée
I'histoire, il y a le souvenir des grande hommes, qui sono<(les enfants >>du
peuple, le souvenir de leurs grandes ceuvres,qui deviennent un modêle
pour de nouvelles ceuvres,pour les intentions délibérées que I'on a d'être
digne des grande hommes du passé. Mais les grands hommes sono de
grands chefs ; et ceux qui se laissent guider, la masse, étant gutdés, se fon-
dent dons les grandes ceuvres,lesquelles ne sono pas simplement I'affMe
du chef: elles proâtent à la communauté, reçoivent ou améhorent la
TT A+ 'W VIL 4VXXLla valeur de leur vie, etc. ; aussi chacun est-i] également âer que I'association
communautaire du peuple, hée à I'unité de la conscience populaire, s'est
ainsi laissé déterminer dons I'action communautaire :
science fãmihale, üadidon familiale, conscience de ]'origine, tradi- Si tous les citoyens étaient pour ainsi dure extem)inés et s'il ne restait
que leurs enfants mineurs, il n'y aurait plus d'État. À moins que les
enfants aient été éduqués de telle maniêre que, par un enseignement his-
torique, etc., on ait pu leur inculquer à nouveau la conscience nationale, et
qu'i]s aient acquis ]a vo]onté de reprendre en charge ]a tradition de
I'ancienEtat. Mais il y aurait là rupture : la tradition ne serait pas trans-
mise naturellement, mais à nouveau adoptée délibérément sur un mode
radonnel.
Z,-Éü/ de #a/wrp,/ /:É/a/ de ra z,eáa#. Le second : I'État né de façon
ÂNTHROPOLOGIE
PREMIÊRE pÉRIODE : 1905 1920
225
F===H:'=;:==':=':::h=T'=Ü!
I'expériencenormale et correctement constituinte. - ''
Les activités percepüves, considérées pwement en tant que relations
Plrysiquescausales(la facette purement physique de I'action tactile.
olfactive,«isuene,etc.)nego
..-- i. .i..:. . .
'
rt pas
' ' ' '""" '"-''
des relations causales quelconques
entre la chair et les chores qui doivent être perçues, mais il s'agit]366] de
causahtésd un gente typique. Mais la chair, en tant que chose comme
une autre(eHe est ainsi constituée) permet encore une inânité de causaH-
tés au-delà d'eHe, à savoir toutes ces sortes de causalités qui appartien-
nent en général aux choses Physiquement constituées. Si ce qui est
lyPlque est par conséquent transgressé, des conséquences psychophysi-
ques demeurent possibles, qui s'écartent des conséquencestyptques.
226 227
ANTHROPOLOGIE PREMIÊRE pÉRIODE: 1905-1920
Mais ce qui est typique est ici ]a liaison de groupes réglés de sensations ception serait orthologique, qui ne recevrait pas de biffage du déroule-
appréhendables et appréhendés en tant qu'apparltions chosiques norma- Ment percepdf futur : ce serait donc une /z#f.
les. Aussi ce qui est atypique conespond-il à d'auues groupes de sensa- Tant que nous tenons un sujet qui contient face à lui le monde spatio-
tions, éventuellementencore appréhendablesen tant qu'apparitions cho- temporel identique en tant que monde réel identique, il nous faut lui atui-
siques, mais tels qu'ils créent de façon atypique une rupture dons la buer depuis le départ un systême de perceptions onhologiques. cl
çl
concordancede I'expériencede la nature.La questionreste ouvefte de En cela, il faut prendre grade au fMt que, dons I'intervalle, correspon' q
savoir si ]a rupture est telle que, par suite de la constitution organique dant à une interruption, desperceptionsqui, powtant, sont à leur tour :1
modiíiée du membre concerné de la chair, il n'y a plus aucune sensadon. éliminéespar biffage ou bien requiêrent un bifEagefutur, peuvent surgir d
ou bien des sensations teres que I'on ne peut paus les appréhender de façon orthologique selos des perdes, des couches, pour autant qu'il y a :1
comme des apparitions chosiques,etc. quelque chose comme une modiGícation, une différence dons la détermi-
Le systêmedes perceptions onhologtques:(par opposition aux per- nation de ce qui est identiquement perçu, qui peut être requis par le couro
ceptions hétérologiques), respectivement des appariüons orthologiques perceptif ultérieur. Si le monde, le monde perçu, le monde dont on fht
q
C
(aspecto?choses visuelles): c'est-à-durede perceptíons teres qu'elles pos- I'expérience, dure toulours en tant que monde, le sujet doit toujours pou'
q
sêdent dans le systême de I'expérience concordante leur placa motivée, et
possêdent pm conséquent toulours en partie (dons telle chore) leur carac-
volt percevoir de façon condnüment orthologique, ou bien doit pouvoir
duire un uait continu de I'onhologie qui procede des extensions l
tere de remphssement ou bien, ce qui revient au même : des perceptions onhologiques antérieufes; et seulesdes perceptions isolées,et éventuel-
{Jwstes». lement, seulesdes couches de perceptions peuvent être concernées,sur le
Cheque perception qui surgit dons un enchaínement de perceptions mode du biffage, par les perceptions ultérieures.
possêde le caractere de la justesse au regard de I'extension de I'enchaí- EtitreEaçemetlt de perc@üotis üs cboseset de cotidiüotinalités psyçbaPhDsiqHes
:
nement perceptif qui la précêde, car c'est seulement relativement à cette chequeperception,orüologique ou hétérologíque,est en relation de
extension que sa thêse doxique peut surgir en étant motivée. Les appari- conditionnalité psychophysique. On peut alouter : moyennant la connais-
tíons se nomment alors orthologiquessi elles sont desapparitionsper- sance expérientieHe de cette conditionnalité, tout ce qui est hétérologique
cepdves d'un enchaínement de cette sorte, par quoi le concept de percep- s'inscrit dons un systêmeüz«/ qui est o!:thologique en un bensélmgi, et
tion est codéterminé pm la daxn. qui englobe toutes les perceptions
La question se pose alors de savoir si cette Formation de concepts est Tel est I'enleu : dons cheque systêmede perceptions ortl:iologiques
nécessaireet possêde une valeur. Des apparitions perceptives peuvent d'un sujet, on Houve des perceptions orthologiques de la chair qui est en
swgir dons des perceptions biffées, en tant qu'illusions, en tant relation psychophysique avec les choses extérieures à la chair, ou bien de
qu'hallucinations ; elles avêrent par là même leur caractere hétérologtque. la chair qui a part aux fonctions perceptives avec les choses extérieures à
De même, le concept de la perception hétérologtque peut seulement vou- la chair. et se trouve en cela rattachée à une causalité réelle, si bien que les
loir durequ'une perception antérieure, dons sa durée continue, ou bien en effets réels des chores dons la chair ont leurs conséquences psychophysi-
veMi de cette derniêre, [36'Q se trouve déva]uéepar ]e cours ultériew des ques dons [es apparitions perceptives. La chair]368] fonctionne de façon
perceptions, reçoit un bifEageen matiêre de dax#. Dons I'absolu, une per- absolument orthologique'(ou bien, fonctionne <(normalement >>eu égard
à la perception), dons cheque cas oü et tant qu'elle fonctionne en toutes
1. Proposé :bien plutõt, tout comme paus tard <voir plus bas p. 379> : adgafi/óe'hg fl antes organiques, de 'sorte que les perceptions, respectivement les
ne p ) Pourquoi une perception présente ne peut-elle pas'êue biffée par une percepuon anté- apparitions, dépendantes d'un point de vue psychophysique, sont ortho-
l 228
7tNTHROPOLOGIE
PREMIÊRE PÉRIODE : 1905-1920
229
logíques. Mais eHe peut fo
11faut être três prudent et réfléchir précisément à ce qui est indiqué par
avance dons le bens des concepts qui entrent en Jeu, et ce, d'aprês leur ori-
gine. À prendre en considération les appanüons concernées ne sont pas
orthologiques.pane g 'elles se réfêrent d;un point de vue psychophysique à
une certame organisation de la chair, que I'on dirá nomlale, comme si le
Plil:!d,"='.p':'F'R'": qF'-'à.::j;"«, « u..«,i. li;l.Ü:l;:' ;;
quelconque ó/p7ki/iíe dons le fãit qu'elle est Conditionnée d'un point de vue
psychophysique par certains processus réels dana la chair réel e d'une cer-
tame orgamsationque I'on dita normale. -B/e#ax ro /za/np
.' un monde se
constitue en tant que réalité effective dons le temps et I'espace, de sorte
que ]es systêmes d'apparitions orthologiques s'inscrivent dana une cer-
jaíne régulation, une régulation psychophysique, ce]]e de ]a corporerté
charnelle Coconstituée, et s'inscrivent à vrai dure dons une condidonnahté
réglée de relations causa.lesde la chair et des choses extérieures à la chair.
::; H ':===z'=:
a:lF===.=::i; par quoi une certame organisation typique réelle de la chair est une présup'
position; si bien que, en outre, lesmodiâcatíons réeHesde cette o''' -
tíon et, par là, de la causalité qui conditionne la conditionnalité entraínent
au conditionnel avec elles d'autres apparitions et des Conséquences diffé -
rentes dais la sphêre de la subjectivité. '' '
Les reLationsPs)cboPhDsiqt+es
ne joumissetlt domesatls doure auctlne occasion
E:Ja':lE:::E:'l=i:
L::«Z:l== -un' ««Ü"'»
" uy.t\.l$i.tb
aPParitionsl>
d.«t.ti«i.l;'a'';:il:='."
'"" ..,. -"
d poititde UHede la tbéoriede la conttaissance,
de rtetKe sux Xe
;::G ;=%.L';.!'===
=::X=i'=== .li.,===-.:';Z::=';:1=H!:=.TR:,::=:;'=1;':=11=,=:.;U8:,
230
ANTHROPOLOGIE 231
PREMIÊRE pÉRIODE: 1905-1920
RG;l,='Elegi;lU:'TIHU
vaus pour ainsi dize pour la forme quahtative,qui est fondée et co-
déterminéepar [a forme spatia]e,et i] en va de même pour toutes les
chores sensibles.
1"-.
r
b.
opl:nales, ou bien, pour .autantqu'eles le possêdent.Mais c'est là que Puis, cheque sujet possêde son systême orthologique de perceptions, sa (:
réside le relativisme authentique des apparitions, qui se situe dans chair, son monde physique extérieur à la chair et sa conditionnalité psy-
I'essencede la donation de la chose. Ou bien, exprimé tout d'abord dif-
chophysique.On pourrait alors estiver tout d'abord légitime la réflexion
n
n:=:=Z=i=su;t=.'ÜllgãÜ=Ü suivante': en soi, cela n'a aucun sens de parler du fait que le monde
spatio-temporel d'un sujet donné est le même, ou bien n'est pas le même
pn
qui font essentiellement panie de la chose de I'expérience. La chore elle.
que celui de I'nutre. Cheque monde de cette sorte est constitué dons la
!in;:@iÊ8$
même») est une idée, qui inclut en elle des indéfinités ouvertes. D'un
genêsede son sujemen tant qu'umté de írí apparitions, chacun est consd-
tué en tant que monde temporel doté des deux horizons ouverts du passé
et du htur. Pour chequemonde, son tempo objectif est constitué de telle
sorte que, aussi loin que s'étende I'expérience actuelle, il coincide d'une
sommet ou d'un massif. il se peut bien que je me procure à vol d'oiseau
certamemaniêre compréhensible avec le temps phénoménologtque du
etenchangeantdefaçona
.--r...... : - . , ' ' ' ''
:ipropriée de Place une <(image)> unitake
-'---vau
sulet,etc. En outre, il est imaginableque ces mordes, non seulement
d'aprês leur forme ontologique générale(causale spatio-temporelle), mais
d'aprês leur contenu déterminé, soient entiêrement identiques, et il est
6nalement aussi imaginable que les sulets, d'aprês leurs substrato subjec
momento nouveaux des choses sensibles : et ce cadre est une /zúüW-Úz% tifo globaux,leur évolution globale, soient aZ'faZ#we
/ /de /lg ei.
nécessauement un à peu prós, qui ne livre pas une forme géométrique Cependant,interviennent à présent des réflexions dons lesquellesil
fixe, daquelle serait toujours à ' ' ' ''"''' õ""''''UU'
....l;-u,,. ..;. . . nouveau remplie différemment de façon norasfaut éveiBerdes doutes quant à la possibihté de continuer à avoir de
telles pensões,doutes qu'il naus faut par aprêslevei.
La possibihté est équivalente à la simple possibilité de se représenter,
et équivalente à la possibilité de percevoir, à savoir, à tigre de pure possi-
vaut toujours la mêmechore, à tigrede schêmesqui offrent eux-mêm.s
leur tour un cadre pour I'inscription de nouveauxschêmesEt ceia 1. Et elle s'avérera
légitime,cf. p. 376
233
232 ANTHROPOLOGIE PREMIÊRE pÉRIODE : 1905-1920
pKSRiSE:Rl=.Ê:=n.==: }attte, siparPrinciPe nti suyetdoitpouuoir en connaíhe iin aHtre. l.e süXet êna=r\get,
pouvons-nous dire également, ne peut par príncipe êü-e objet originaire
d'expérience,ne peut par príncipe )amaisI'avoir été ; il ne peut par prín-
cipe pas fãire partie du domaine de ce que I'ai auparavant perçu ou que
C
i'amais pu percevoir, et il en va de même pour I'avenir. Car cela est déjà
inclus dans nos considérations antérieures à tive de conséquence. Reste C
b
seulementle fãt qu'il s'annonceà uavers des donations dons mon S
h
domaine subjectif. dons mon monde environnant, c'est-à-dizequ'f/
J'a##o#re.pdr
a@@úe íaõa#.Naturellement, nous sommes alors conduits à '\
peut et doit être simultanée,s'ils font en même temps I'expérience des orthologtque n'a pas besoin <d'>être exactement <(le même>>que le
mêmes choses. mien. Nous nommons <(humamté normale >>une plurahté d'hommes en
communication, pour laquelle, <(en rêgle générale)>,les sulets pos.sêdent
Cheque sujet communautaire est naturellement d'emblée un sujet
psychophysique; tout d'abord, chacun possêde un substrat originaire de é wál?e[379] systêmeorthologique, et pour laquelle des sujets dotés d'un
conditionnalité psychophysique ; chacun possêde, référé à sa chair, ses systême orthologiquement déviant sont des <(exceptions >>.Le<<en íêgle
genérale)>renvoie au fãit que les hommes, pour s'entendre avec d'autres
multiphcités de sensationset, par là, des aspects,etc. La chair de cheque
sujet communautaire ü// a .pda» être du même type sensible; il s'agit hommes, présupposent habituellement la même orthologie(ils peuve=t telle
d'une condition de possibilité de I'empathie, et cela est sansdoure relati- donc, à cet égard, se façonner des habitudes z/lala régularité d'une
vement constant pour chacun des sujets,et ne se modiâe que progressi- érience), et que des cas difíérents ne sufvlennent .normalement qu à
vement. Des transformations anormales,dont fãit I'expérience,dans la titre de déviations par rapport à la rêgle. Pourtant, cela n'exclut pas que
ã;'.;;;=,Éi:«-Ü fa.'Ü;;, qü «-'é':' p'":bl' "":' "mp""';" pl"
nature, la chair d'un su)et,peuvent entraíner avec eles des conséquences
de différentes sortes, mais anormales et réglées, et cela aussi peut fãire précisedes systêmesonhologiques, mettent également e.nrehef des dif-
I'objet d'une empathie, pour autant que rêgnent là des rêgles générales, Letences en gana nona)te -Àinsi, I'o#bohgje identiqHen'est-elleetl gÉtiéral
alors que des différences individuelles peuvent indirectement s'annoncer qH'Hne idée.
240 241
ANTHROPOLOGIE PREMIÊRE pÉRIODE: 1905 1920
Mais comment les êtres humains peuvent-ils parvenir à une entente tõt pmler du íãit que le général,d'un point de vue typique, ce qui relêve
donc former une humanité,s'ils ne constituentpas un seul et même de la moyenne, est une mesure compréhensible, par opposition a quot
monde, et comment peuvent-ils constituemun seuset même monde s'ils naus trouverions mis en relief I'infranormal et le supranormal.
l possêdent des systêmes orthologiques différents ?' Comment peuvent-ils
éprouver de I'empathie pour difKrents systêmesorthologiques? Cela ne int:uitive posée nalvement dons I'empathie(cette communauté est
contredit-i] pas la possibilité de I'empathie ? motivée en vertu de I'apercept:ion)s'annonce à travers la non-concor-
Manifestement pas, étant donné que nous connaissonstrês bien et dance d'énoncés que chacun oriente par rapport à son expérience directe
comprenons aisément les choses à partir de notre expérience empa- - en particulier, de jugementscompmatifs. Les conditions de I'entente
thique. ll doit naturellement existemune certame orthologte, provisoire et
r--- ' ' '
soft déjà remplies, si /'apare es
Econstituénormalement,laformespatiale
. . ,:..
interchangeable.Mais cela n'empêche pas que I'un ne voie pas les cou- et les composantes intíinsêques dons une certame mesure, pour ainsi dke
leurs, que !'nutre voie nomaalement les couleurs, et que subsistent de tou- selon ## seno, alors qu'elle fãit défaut pour I'auge, ou bien ne sufGit pas
tes parts desdifférences que I'on peut démontrer dans la conception des tout à fãit, etc. .
coloria. Et il en va de même dons les orientations les plus diverses de la Tout d'abord, les anomaliesqui se présentent comme des contradic-
l sensibilité. Naturellement, cheque sujem,également celui qui ne voit pas tions des expériencesque font différents sulets des mêmes choses(qui
les couleurs, possêde néanmoins, par conséquent, lo# orthologie : il cons- apparaissentdonc comme dotées de compo:antes mtnnsêques qui se
titue bel et bien son monde de I'apparition, et ce monde qui y apparaít est contredisent : pow des sujets différents) sont résolues sur le sol de la nor-
le z,ézlía&/e
monde. Assurément, il est anormal au sensqu'on a dit. Mais il malité : ce dont <(tous )>les hommes font I'expérience (et, à vrai dize: de
serait nomlal si la plupart des sujetsle ressentaientcomme tel. Tout ,u façon concordante, orthoesthétique, chacun pour soi et tour s'accordant
paus, on pourrait objecter que, en comparant les différents systêmes ensemblede façon réciproque), c'est ce qui est vrai ; si certains le trou-
orthologiques, nous trouvons des différences du mieux au pire; le gí/êwe vent ailleurs, c'est qu'ils ont I'esprit de travers(leur sensibilité est défec-
aP/Ima/pose une préséance, à savoir qu'il présente la paus grande partie de tueuse, comme le mostre I'expérience). Mais on ne peut pas.en restemlà.
la <(chosevéritable>>,la richessela plus grandedes différencesqui lui D une part, chacun fãit de façon concordante I'expérience de ieí choses
reviennent. C'est pourquoi, nous, étant normaux, nous distinguons, en atiales, et doit, dans I'empadlie qui se conGinnetouÍours à nouveau,
tant que nous sommes, d'un point de vue sensible,les plus parfaits, ce poser d'autres êtres humains, qui font pareiEement pour ?oi, de façon
que I'anormal confond s'il est assignéà sa propre expérience,à son sys- concordante, I'expérience des mêmes choses et, dons une large mesure,
tême de I'orthoesthésie:. ]380] C'est assurément fuste : mais nous ne pou- les énoncés et les énoncés préalables sont de part et d'autres en accord,
vons pourtant pas orientei le concept du normal en fonction des indivi- avant tout relativement à 'la spatialité et aux conséquences causales.
dus isolés, étant donné qu'il y a bel et bien, de íãit, touJows à nouveau du D'nutre part, demeurent les désaccords. Mais une seule et même chose ne
« supra'normal >>tout autant que de I' <<
infra-nonnal >>,et nulle part des peDEpas posséderdes propriétés qui ne s'accordentpas' Les chosessont
limites 6uesque nous poumons fixei concrêtement.Nous pourrions plu- identiques, elles possêdent les mêmes propriétés, les mêmes proPnêtes
spatio-tempore]]es, mais]381] des propriétés sensibles changeantes, qui
1. Ne dois je pas parler d'aspecto od»oiígc8@ef, d'orthoesthésie ? sont de leur câté dépendantes des suÍets et des chaL's des sujets. Pourtant,
2. Cela sembletout d'abord être un. complément important au concept de normalité I'idée de la même choséité continue à tenor ferme, et à tenir complête-
Mais, même en tant qu'idée, I'oPJzm//m est bien à peine uti]isab]e. Ou bien peut-i] êue délimité ?
L'ceil de I'aigle? L'odorat du chien, etc. ? Le nombre des bens? Ou bien, doit-on ici supposer
ment dermeà partir du point de vue de la sature mathématique physique,
une << idée .fna#.fr?#Za/z/a/e
>>au sens kantien ?
et de la dépendance de toutes les choses sensibles en tant que <(simples
242 243
ANTHROPOLOGIE
PREMIÊRE pÉRIODE : 1905-1920
[119]
Appendice Xll
N'OTES:APERCEPTION NORMALE
ET APERCEP'llON' DES ANOMALIES :
ENFANT. ANIMAL MODIFICATIONS DE LA FOLIE
<sans doute autor de 1921>
Ne devons-nous pas distinguir entre I'empathie normale et I'empathie 1. ,d Non-confirmationpar abolition de I'empathe,biffage. de I'âme apprésentée
;
#yNon confirmation par détermination différcnte. Mais naus avons.ici fait ressortir un cas pm .
anormale ? Dons I'empathie normale, J'appréhende la chair en tant que dcuher. La {<percepdon >>normale apprésentative(complêtement intuitive) consiste.en cecij
chair d'un homme, et I'apprésente un a a/i a de ma subjectivité et de mon I'auueestperçuentantqu'ilp . tel ou tel monde environnant,
erçoit .. . et en. cela
,-. reside le...J..-::..
fãit que je
monde environnant intuitif-- simplement <<en le voyant depuis là-bas >>,et
celui-ci peut continuer à se conHumer dons le cours continu de I'empathie.
iEglEh:t=::P;üh;! x
ment. Mais, assurément,peut-on <<voir >>cela ?
:$ ::n:ii:=n=:u=
Si I'apprésentation ne se confirme pas, cela ne signi6le pourtant pas qu'il ne 2. Auparavant : le fondement de tout cela est I'empathie somatologtque et?bel et bien, ne
s'agit pas d'une chair, mais pour ainsi dize d'une poupée de bois ou de cite faisant qu un avec elle l k:mpathie du monde environnant des chores. n y a là déjàjes couches
sensibilité des seno. sensibilité des sentiments, sensibibté des pulsions ; le moi affectif, le moi
et autres chores semblables, quelque chose qui rappelle la chair et n'en est actif
256
ANTHROPOLOGIE DEUXIEME PERIODE : 1921-1928
257
jipe«x c07q)rettdnpar aPd?, anssi loitl queje quis $rot.uer & Pel@atbie, cela est
pHcisémetttdétentiinépar les mod$cations idéelLesdK !»e ori@naire qu'est I'être
óxwa/#: moi, qui suis un être humain, I'effectue une empathie normale à
titre de perception d'autrui; ainsi, le corps de chair étranger semblable est
safespaus. compJété Pm le même substrat de seis complémentaire, qui
apparbent à mon corps dons des circonstances correspondantes, et avec
L'aPwcQüon üs <.bêtes>>
1,Hs"pj'oseãga lesmodiâcations possibles qui appartiennent au mien.
na proPw aPerçQtjoti en tant qKemoi-hamme.
Ma chair dons I' <(expérience interne >>,dons I'expérience sohpsiste,
i tigre d'aPercQüon Ori@tiain
c est donc I'aperception originaire, et elle procure la norme nécessaire.
Toute nutre chore est une modi6ication de cette dorme. Chequemodiâ-
cation, qui apparaít dons I'expérience dans de nombreux exemples, déâ-
nit alors un nouveau type, un type normal relativement à ses modiâca-
tions anomlales. Comment cela se passe-t-il dons la sphêre purement
physique des choses? ll n'y a là aucunechore originaire qui soft cons-
ciemment distinguée, et aucune normahté ou bien aucune anomalie. ll .n'y/
a pas de choses anorma]es? mais i] y a des cristaux anormaux, des sapins,
des robes anormales,etc. ? Des types empiriques, purement Physiques.
Tout cela est important pour la clariâcation de I'idée des genreset des
especes empinques.
Je suis, et je suis personnellement en relation avec mon monde envi-
ronnant, et il y a là une nature in6inie qui est présomptive dons
I'expérienceà présent concordante, mais qui est donnée dons une cetti-
empidque et se conâínne continüment. Dons ce monde, je Houve
ma chair, qui se rapporte à lui, opérante, dans sesmodes de donation. et
je trouve d'autres hommes et aussi des animaux, normaux et anormaux.
normaux et fàsant I'expériencedu même monde sur des modes corres-
pondants normaux. l)ans la perception, je trouve là les hommes
normaux dans une empadlie nomlale en intuition apprésentative, intui-
tionnables selos leurs deux câtés, compréhensibles, et donnés sur le
made de la certitude empirique en tant qu'êtres comme moi ; les autres
êtres sono donnés dons une intuitivité partieHe et analogíque, éloignée et
tmpropre. ' '
peut-elle]1 27] être conservée,quoique modifiée, mais qui soft pourtant Cela, certainement. Mais la situation de part et d'auge n'est pas essentiel-
bien une nat:urephysique,si toutes les <<
âmes>>sont biffées, etc.? Nous lement modiãée. La concordancede la simple expérience dons son
fásons partia du monde, du monde véritable dont naus avons déroulement augmente constamment la force de I'anticipation et élmgit
I'expérience et que naus posons avec raison ; les hommes en font partie, en même temps constamment le volume de la constitution.
dont i[s font ['expérience,
et ]eursexpériences
eles-mêmes
en font La pensée,la science augmente la force de I'anticipation de façon tout
partie ; leshommes en font pal:tie,qui réfléchissentsur lui, qui projettent à íãit incomparable, et il en va de même du volume de la constitution ;
sw lui des sciences.Nous txansmuons le monde en un monde possible, si chacunde ses pas possêdela force paul ainsi dured'indéânités de
nous modiíions les hommes de telle sorte qu'ils ne pensent plus logique- I'expériencevéritable, et ouvre la voie, sur un plan constitutif. à de nou-
ment, qu'ils ne sont pas orientés vers une vérité et une science objectives. velles indéâinités. Mais cela reste nécessairement une anticipation. Ce que
Nous, qui les üansformons ainsi en pensée,nous appartenonsau monde nous pouvons seulement düe, c'est la chose suivante : si I'on pose qu'il
véritable, dons lequel nous proletons alors une imagination d'un monde existe un monde, celui-ci n'est imaginable que si une monade en fàisant
en pensée possible. Que fãisons-naus alors de la colporéité charneHe partie est posée, dons lequel les conditions de I'expérience concordante
humaine? Pouvons-nous pensar un monde absolument sons êtres possible de ce monde, et de la connaissancepossible de ce monde sont
réahsées.
humains, et imaginei une intuition du monde safescorporéité charneHe
humaine ?, etc. U#e monade ? Mais, peut-être, un systême de monades, qui se trouve
Et si nous considérons et découvrons la possibihté d'un monde, selos dons I'unité d'un enchaínement de développements, qui réalise par degrés
laquelle il doit être constitué sur un modo int:uitif. il doit être pourtant et selon son développement les différentes intuitions possibles d'un seul et
constitué de façon intuitivo selon différents stades,éventuellement en même monde [1281; cette monade s'élêveà I'humanité et, finalement, à
même temps, par quoi les différents êtres qui ont une intuition, et dont I'humanité dotée d'une intelhgence et d'une science toulours plus grande,
I'intuition correspond aux différents stades,peuvent devoir se trouver qui possêdeune présentation si riche du monde, une faculté rationnelle si
dons une intuition possible. Mais, si le monde intuitionné, et int:uitionné à développée qu'elle peut connaítre scientiãquement ce qu'est en vérité le
difíérents stades,existe, il doit pourtant pouvoir êüe connu dons sa monde à tous égards; elle peut en même temps comprendre par aprêstou-
vérité. Imaginons un <<homme >>,mais qui n'aurait jamais encore pensé et tes les monades z,ü I'empathie, et z'/aI'étude phénoménologique eidétique
qui ne ferait qu'avoir une intuition: Voulons-nous appeler cela un des possibihtés de la conscience, et les trouver indiquées de maniêre pré
homme, sujet de son monde environnantintuitif. fãsant en lui-même cise z,/aleur ordonnancement dans le monde, de telle sorte qu'elle est en
I'expériencede lui-même sur un mode chmnel, et se trouvant là, etc., mesure de réahser ]'être véritable du monde d'aprês toutes les intuitions
possibles (dons sa connaissance de I'expérience) .
ayant éventue[[ement autour de ]ui des animaux inférieurs, ]es compre-
nant, et de même vis-à-vis de sessemblables ? La possibilité idéale sufült- Une monadene peut existir qu'en se développant,et il ne peut y
elle pour que I'on puisse iwag/ er que ces <<
hommes >>sont des hommes avoir de pü/o d# ma dequ'à titre de produit de développementde cette
absolument pensants? La vision empidque du monde suf6ít-elle,et ce qui monade. Le monde véritable, tel qu'il est réahséint:uitivement, n'est ima
s'accordecontinüment avec eHe sur le plan empirique? N'y a-t-il pas ginable qu'en sedéveloppant dons I'autodéveloppement de la conscience.
d'abord la penséeactive et la raison active, qui procede activement à ses L'être véritable n'est qu'un index de la conscienceet de chequecons-
projets, qui expérimente, observe, théorise, qui, façonnant I'êue véritable cience monadique existante,un index du développement possible, qui
en le mettant en relief. connaít avant toute nutre chore I'être véritable n'est pas simplement possible en imagination, mais possible en réa
d'un monde et déíhit, doit défàire le non-êue comme étant irrationnel ? lité -- une rêgle du développement. Cheque consciente possêde nécessai-
260
ANTHROPOLOGIE
DEUXIÊME PÉRIODE : 1921-1928
261
dante de ceci qu'un monde ne peut êüe en général constitué qu'en ne fã-
sant qu'un avec un systême d'évolution d'animaux et de monades anima-
HF ;?'==m=:=::'=ÊgHHI
apparaissent en cela en tant qu'âmes, dans leques des monades anciennes
262 ANTHROPOLOGIE DEUXIÊME PÉRIODE:1921-1928 263
une telle idéede I'animalité, et qu'est-cequi se laisseici fonder à partir des geantes, i] y avait soit un changement chaotique, soit un changement
raisons transcendantales de la possibihté de la connaissance? réglé.Prend-on alors conscienceque, dons le dernier cas, un monde
Un monde à qui, de toute éternité, pour des raisons empiriques devait se constituer et que, alors, Zemonde aurait dü être constitué depuis
cognidves, ferait défaut la connaissance, pourrait-il exister? Cela suf6i- longtemps, et que, dons I'auto:ecas, un monde n'aurait jamais pu se cona
rait-il de dure,en vertu d'un fondement transcendental : s'il y a un monde tituer, étant donné que le monde comprend, passée,I'existence de tout ce
doit-il être un monde organique, dons lequel les organismos sont porteurs qui est spirituel à titre d'élément psychique, et qu'un monde est constitué
d'âmes? Mais le degré d'organisation peut être assaz profond, et et doit être constitué avec un tempo infini des deux câtés ?
I'organisation elle-même peut éternellement se situer à des degrés infé Mais ce ne sont là que destentativesd'amorce pour ainsi dirá arbitrai-
rieurs ; on n'a aucunement besoin de quelque chore comme un dévelop res.D'aprês Leibniz, i] y a des monadesqui dorment, qui, si je comprends
pement : ]es organismes de notre monde possêdent par hasard les pro- bien, ne doivent pas être des monades de chair. Un monde se construit
priétés fondamentalesde la reproduction, de [130] 1'ontogenêseet de la avec des possibihtés intuitivos, mais il ne s'agit pas d'une eidétique systé
phylogenêse. La chair signifie seulement un systême d'indications du psy- matique, qui seule pourrait nous aider.
chique, mais qui n'a pas besoin de s'étendre plus loin, etc. Une chair doit On ne dirá pas que I'existence du monde exige que, à cheque époque
e[[e être une chose dont ]e matériau est changeant, qui se conserve sim- de son être, ü y ait des hommes, et même des sujets à la connaissance
plement en tant qu'individualité typique? Une telle individuahté ne peut- supérieure ; les hommes de science eux-mêmes sont supérieurs aux hom-
eUe pas non plus si elle n'est pas née n'être pas périssable (naítre étant mes dépourvus de science.
entendu au senod'une naissanceorganique d'une nouvelle individualité), Mais la possibibté d'un monde, que I'on peut constituir intentionnel-
quoique, par ailleurs, toute individualité organique de cette sorte soit tou- lement, qui est un monde environnant identique d'expérience possible
lours /# .í/a/a#a.rre#d
et se conserve sur un modo typique, durable comme pour les su)ets, n'exige-t-elle pas une unité du couro de développement de
un arc-en-ciel ?
leur subjectivité, qui ne peut Jamaisfàire défaut, d'aprês quoi le monde
Mais ne peut-on pas déduire a.pàad dons des propositions formeUes possêdeun commencementà titre de commencement d'évolution pour
jusqu'oü celadoit s'étendre/m#uma? On pourrait tout d'abord seprêter à [es sujets,puis ]'ensemb]ede ]a typique du déve]oppement organique et
pensei qu'il soit tour à fãit possible qu'un monde ne contienne que des psychophysique, doté d'individuaJités toulours nouveHes? Mais le com-
<<animaux >>inférieurs et, à vrai dize, de toute éternité, et que ces animaux mencementpeut lui-même être la mort d'une évolution antérieure(une
perdurent éternellement, si précisément le monde doit être admis comme période du monde).
éternel. Mais il y a là déjàproblême. Faut-il qu'un monde soit éternel ? La [131] Le Dieu Créatew doit-i] fãire ]'épreuve de toutes ]es possibi]ités,
conscience, la spiritualité doivent-elles durer éternellement, à savoir éter- et cette mimeà ]'épreuve est-elle quelque chore comme la constitution du
nellement, si le monde est éternel, si la nature est éternelle? Ce sont là, monde« véritable >>,poui: leques les périodes du monde sont les <<appari
sommetoute, des problêmes de tempo et d'infinité. bons )>? Mais i] faut à présent mestre de I'ordre dons ces processus trens
Je disais: chequesujet est en évolution, et son monde est le produit cendantaux de la pensée 11] doit pourtant être possible d'articuler scienti
de I'évolution ; aussiun staded'évolutíon doit-il précéderI'expériencedu Riquement [e fait, ]a possibihté idéa]e et ]a nécessité ]
monde. Mais les vazahylétiques ont dü êüe dé)à là. Si elles étaient dé)à là à
I'infini, elles ont été soit inchangées,
soit changeantes. Si elles ont été
inchangées,il n'a pu y avoir une évolution du sujet: le sujet devait par
conséquentdom)ir, être une monade qui dort. Si elles ont été chan-
264
ANTHROPOLOGIE DEUXIEME PERIODE : 1921-1928
265
[165]
N'9
nous « causent du ma] >>.
Je peux me laisser déterminer par d'autres, sur le
mode de I'àlyííaáo#.Je.peux vouloir les arder ÜJafa ,pwZrza##eZb ll y alia
« amour matemel >>pulsionnel, un <(amour des parents )>,un som pulsion-
ESPRIT COMÀ{UN 1. - PERSONNE. nel qui, en s accomplissant, est en même temps une joie partagée à fMe
ENSEMBLE DE PERSONNES.
du bien; natureHement, il s'agt également, de ' façon' immédiate,
'''--o-- -'d'une
COMMUNAUTÉS PERSONNEIEES D'AC'HON. compassion pulsionnelle éprouvée à I'égard de leur Souffrance. À un exa.
COMMUNAUTÉ - SOCIÉTÉ men plus précis, il ne s'agit pas d'une joie partagée, que J'éprouve devant
(F'jbourg, 1921) leur joie, au seno oü je me réjoukais de ce dont ils se réjouissent, mais
/ = -VUV U) XX4HU
d'une joie éprouvée au fàt qu ils se réjouissent, d'une tnstesse ressentie
p'rce qu'ils sont vistes. Mais il s'agit également d'un amour envers eux-
mêmes,d'une joie éprouvéeparcequ'ils sonolà, d'une joie à vivre
ensemble avec eux, d'une joie éprouvée à percevoir leur existence.
l:prouvee envers eux-mêmes tels qu'ils sont donnés dons I'empathie dont
le fãisI'expenence,
dais leur vie et leur actionégolques
-- une oie
genérale, ce qui n'exclut pas que I'on prenne ombrage d:'une action partl-
culiêre, qu'eHe soir appréciée négativement, que I'on' aiUe à son
socialité qt+eet socialité (en détail). Deooir, reQotlsabilité,jotictiotitiaire d'time
encontre, etc. Joie éprouvée envers le sujet en tant que sujet idenüque qu
evolue danale monde environnant, qui manifeste une qualité propõe dons
les modes de ce comportement. L'amour détermine un intérêt à arder
<SI I'éüanger, la haine un intérêt à nutre à I'étranger, à I'anéantir.
Le suyetP Lsiotinel auattt et afãs enQatbieo
- Ce ne sont pas encore des arz?ríoóza#x,et aucunement des acresde
I'amour social proprement dit.
sente concerne ici une compréhension füture de mon expression, qui est Pm conséquent semblable à la simple communication, à ceci prós que
communique de façon durable des choses sensibles,ainsi qu'une primede cette derniêre devient le moyen d'accomplissement d'une action ulté-
connaissance füture(donc, un comportement actif) de )'nutre et ce, à vrai rieure(par rapport à la primede connaissancequi a lieu dons la commum-
dize, dons un futur <<
tardif>>qui se situe à I'extérieur de la sphêre du cation, laquelle est également déjà une act:ion)
prêsent. S'il ne veut pas, le peux vouloir le contlaindre, et compter sur le fãit
Je et Tu ne sont pas <(en contact )>.Par delà la distance temporelle, ils qu'i] sait cela,ou bien, je peux égalementlui communiquer cela,et, de
se tendent ]a main en esprit ; ]e moi passé est le sujet d'un acre de com- même qu'il évite par ailleurs des circonstances externes qui amênent de la
mu-ication : il est le sujet donate-' ; le sujet ultériew, fütw, est le sujet souffrance, i] peut ici fâire de même, il peut s'accorderà ma volonté ; la
récepteur. Mais il ressordt également à la situation que le moi, ayant à pré- volonté que )e lui communique est éventuellement le motif de savolonté
sent une telle volonté, instaurepar là une réflexion volontaire,une durable généraleà fbiire<(en général )>une bois pour toutes ce que le veux,
volonté habitueHe permanente et que, du moins en général, il<( dent >>
à sa comme7e peux vouloir en général qu'il s'accorde à moi, dons la mesura oü
volonté. Et c'est ainsi qu'il est entendu. Le réceptew appréhende par le possedeen général,présumément,des moyens de contrainte. Nait
exemple le donateur comme non-présent, mais dons le présent d'un alors la relation maiue/sel.viteur en tant que relation personnelle durable,
homme qui vit, qui voulait alors lui laisserÍ169] accueillir une telle com- en tant que relation durable z'/aun óaó//wlunjversel procédant de person'
munlcation, et z,e#/e rar?qu'i] ]a reçoive; il en va ainsi si aucun motif con nes qui étaient entrées en contact, ou dons une relation active, s'étatent
traire ne parte en faveur d'une modification de la volonté, de la réflexion. tendas la main en esprit sur un mede médiat.
Notons également que, même quelqu'un qui est décédé que I'on sait Si la relation est instaurée, cheque act=ion en ]aque]]e e]]e]170] se
être décédé et quelqu'un de vivant se tendent la main en esprit. ll peut y manifeste est caractérisée comme procédant de ]'entrelacement des
avoir communication de I'un à I'nutre : elle va de celui qui était autrefois volontés qui s'institue entre les de#x personnes. Je commande, moi en
vivant à celui qui, récipiendaire, vit maintenant. tant que maítre, il s'y range« par devoir>>,ayant conscience de s'être sou-
mis, d'être soumis et, sous le rapport de I'action, ayant conscience de fãüe
son devoir.
<S3 Lx communautél)raüqi4e
dela uolontê> Avec la dpwamde,
nous avons une relation provisoire ; la communica-
tion de mon souhait agita, je I'espere, en tant que motif de ma volonté ;
Jusqu'à présent, nous avons eu affaire à une simple commumcadon i'ai le souhait et I'espoir, dirigé verá 1ui,que, lorsque celui à qui cela
de fãit; il y a dé)à là une certame communauté de la volonté et une cer- s'adresse en prendia connaissance, cela <le pousse à s'engager à sa
tame compréhension interne. Mais il y a encore une nutre ra/2g)
g» ilo suites. Le souhait détermine son aspiration, sa volonté, son actton ; par
:nteme,pratique eti UH sonsprêcis, tltie commttnai4té
pratique de la uolotlté,sàon là, il n'est pas encore didgé vers ]ui, mais i] I'est par la communication par
laquelle le Tu est déterminé, dons la situation du contact, pas simplement laquelle s'accompht, avec elle, la prise de connaissance,et ce, dons le
à effectuer une primede connaissance,mais à exécuterune action d'une contact entre Teet Tu.
nutre nature, en quelque sorte une action externe, une action qui influe Et, au lieu d'un contact immédiat, peut tou)ours se produire une
sur le monde environnant physique ou spirituel. Le souhait, ou encore la détemlination à distance, pat quoi la communication elle-même peut
volonté qu'advienne telle ou telle chose, se trouvent annoncéset éven- avoir lieu avec le contact des sujets entre eux, comme avec un souhait ou
tueUementcommumqués sur un mode descriptif par celui qui en est à une volonté présentsqui se portent dons le futur, ou bien la communica-
I'origine, dans I'espoir qu'il va motivem celui à qui il s'adresse. La situation tion peut elle-même être une communication à distance.
271
DEUXIÊMIE pÉRIODE:1921-1928
270 ANTHROPOLOGIE
Le pele de toutes les affections et de toutes les actions qui est néces-
sakement présent dons [e sulet que ]'on imagine so]ipsiste, ]e sujet de ]a
motivation qui traverse I'ensemble du flux des vécus, qui est en tant que
tel le sulet constant d'une aspiration dons ses modahtésmultiples, dep/e/
[171] ma;et, par là, ## í##e/perxo##e/,
acquiert pm là une órra#iae#rf».per
JO eü ú?de10/», dons la relation Je-Tu inscrite dons la communauté
d'aspiration et de volonté qui est rendue possible par la communication.
Dons I'empathie, le moi prend déjà ra íófe#rfde lui-même en tant qu'il est
le sulet de sa vie et le sulet de son monde environnant, et le moi étranger
est conscient en tant qu' <<auge moi )>,par rétroréférence au sujet propõe
qui se réfléchit comme tel(c'est-à-dure,pourtant, tout d'abord seulement
en tant qu'nutre pele subjectif d'une nutre vie, qui, dons d'autres modes
de donation, etc., est référé au même monde environnant). Moi, en tant
que sujemde ]a motivation, I'entre à présent dons ]a relation originaire- sur les buts intermédiaireset sur le but 6mal.
ment sociale du Je et du Tu ; non pas seulement .àóó#d#I'auge en tant
qu'nutre, car je le motive, et il me motive ; et, dons le rapport privilégié
qui produit la relation du Je et du Tu, celle qui a lieu à travers des actes
sociaux, il y a une unité d'aspiration et de volonté spéci6iquequi englobe
272
ANTHROPOLOGIE DEUXIÊME pÉRIODE : 1921-1928 273
actueUement et potentiellement. lls portent aussi ensemble toutes sonnelle(I'éthique négativeva à I'encontre de mon souhait et de ma
les responsabilités,sont viésde façon solidaire, même dons le péché et
la faute. volonté). Je vis dedans, ]'approuve, je [175] me réjouis (ou bien m'at-
tàste). Mais la communauté éthique est une amitié éthique, une relation
ét!)ique entre chrétien et chrétien, etc.
(\ G. L'amotlrétbiqtle»
C'est une chose. Le subjectifn'est pas alors prósen compte, quoiqu'il soit
là pour moi. Comme lorsque la chair est tuée, mangée en vue d'un plaisir
des sens, etc.
Mais I'âme et le sujet sont là. Et la question se pose de savoir com-
ment leur existenceme motive. Exerçant une influence sur la corporéité
charneHe,je dois par là même déterminer I'âme, et produire en elle un
désir ou une peine sensibles.Traitant la chair étrangêrecomme un objet
de plaisir, je peux par là même [177] produire également un désir dons ]a
subjectivité étrangêre, ou bien une répulsion, une douleur. Et comme,
dons la jouissance sexue]]e, ce]]e-ci ne peut avoir ]ieu seule, et que les deux
partenalres ne peuvent pas non plus, en jouissant, prendre conscience
chacunpour soi de la jouissance; ils peuvent bien plutât être là I'un pour
I'nutre, jouissant I'un avec I'nutre et I'un par I'nutre, et aspirant à la lo-is-
sanceI'un de I'nutre ; aspirant tout uniment, dans cet état de quasi-füsion,
à la jouissance, ils peuvent former I'##ãá d'### rama a # dela /Jlaxre.
L'nutre et son consentement, son accord du moins, n'est pas seulement le
moyen de la jouissance(ce n'est donc pas seujement la chair éuangêre,
mais le sujet étranger qui offre sa corporéité charne]]e -- dona i] est seus
maítre et donne lebrecours à son désir) ; gxeI'nutre ait paa à une acti-
vité, qu'une unité de ]a volonté les rassembletour deus et entraíne une
unité d'action commune, que tous deux jouissent d'un désir unitaire, tel
est I'objet de la jouissance : il importe donc à chacun que I'nutre jouisse.
Mais il peut aussi se fâire que I'on ait aucun égard à la subjectivité
étrangêre, que la jouissance soit obtenue contra son gré, que lui soft de ce
fãt imposée une peine, qu'elle soft même anéantie. La strate de la joie et
de la valeur suprêmestombe alors non seulementd'elle-même,mais
intervientà sa peaceun élémentnégatifdont on peut se demanders'il
n'entraine pas un conHit de valeurs, qui non seulement diminue la valeur
mais I'abolit. On doit alors prendre la chore suivante en dignede compte :
être de façon conuaignante à la mera de I'nutre(être par conséquent sou-
mis à la volonté d'autrui), obtenir la jouissanceconfie ie gré de I'auge,
sonsque se produise par ]à même ne serait-ce qu'un consentement con-
uaint, une soumissionde la volonté. ll peut se falte que, venant de la
partie contrainte, il n'y ait à vrai dureaucun souhait, mais que, en se sou-
mettant, le désir naisse, que le souhait soit éveillé, puis la satisfaction. ll
279
278 ANTHROPOLOGIE DEUXIÊME pÉR]ODE : 1921-1928
peut se falte qu'il n'y ait aucun désir, mais de la peine, qui peut être prime
en considération a6m d'éviter une peine pausgrande. ll peut se fãire que la
peine soit supportée(acceptée), mais pas <<primeen considération )>,6ma-
lement, que la peixe ne soit pas même supportée, mais que I'on y résiste
en se hérissant contle elle. Lorsque I'on endure quelque chore, on le fàit à
vrai dize aussi de mauvaisegrâce, mais I'endurance contient cependant
aussi une acceptation du cceur qui fait défaut lorsque I'on se hérisse de
façon ininterrompue et intransigeante.ll en va de même pour le désir
chmnel, qui est lié à la propagation et à la conservation de I'espace,mais
qui[178] ne concerne pas I'acte lui-même (chez les animaux, le fàit de
1. sentir, de lécher les petits, etc.); le fMt que I'éducateur obhge les enfants à
'«" +u« se lavei, à senettoyer, qu'il les empêcheou les pousseà fàire telle ou telle
chore, pm quoi d les met en coldre ou leur fàit de la peine.
[' Le som instinctif apporté à la corporéité charnelle, qui self par avance
r à la conservation de la santé et, naturellement, au bien de I'âme : chez les
êtres humains, cela se fàit de façon instinctive et, pourtant, avec une
intention délibérée.Lorsque I'enfant grandit, il apprend à comprendre
['exigence, i] apprend ]a nécessité de ]a propreté, etc., i] apprend à se sou-
mettre, à tolérer, à obéir, et finit par apprendi:eà vouloir lui-même hbre-
ment, et à aspirer passivementde lui-même à ce qui lui était aupmavant
imposé, il apprend même à comprendre la valeur de la santé,et il en retire
même une excitation momentanée, une acceptation et un confort
momentanés.
Le comportement envers les enfants, qui ne peuvent pas être traités
« comme des adultes >>,qui sono considérés, valorisés, aimés au regard de
leur évolution future.
Le comportement enversles animaux en tant qu'êles instinctifs non
raisonnables,et envers des animaux supérieurs,qui se rapprochent du
stade de I'être humain.
Des êtres humains développés en reladon avec des êtres humains
développés.
La relation provisoire de la communication.
Aspiration instincdve à êtl'e ensemb]e avec des membres du ]ignage
immédiat(la famiUe), les modem de partage à I'ceuvre dana la socialité. Le
repôs commun. Nous supposons que chacun, ayant autrui pour commen-
280
ANTHROPOLOGIE
DEUXIEME PERIODE : 1921-1928 281
;:'«R# iflHH:l comme un lied personnel qui porte en lui-même une valeur communau-
taire en tant que but, c'est-à-dize un but anal communautaire, un but final
qui est le but de cheque membro de la famille, par quoi chacun possêde
en même tempo ses buts particuliers, compras dons la totalité du but glo-
bal. Chequemembrepossêdela fonction d'aider à la réalisationdu but
familial par la réahsation de sesbuts particuliers et, dons cette mesure, il
possêde également cette fonction, il est le sujet concerné du but. Z)elafu#
.g&énn4les buts sont naturellement délimités, et c'est ce que désignent les
expressions
correspondantaux fonctionsde pare, de 6Hs,etc. Chacun
possêde sa fonction et, par là même, celle de remplir ses devoirs, sa fonc
tion, et ce, de façon la plus pmfàte possible.
Dons la communauté familiale qui se développenaturellement, nous
La fonction et le devoir (le <(Je dois >>)sont-ils essentiellement dis-
voyons aisément que la premiêre chose, c'est le som naturel que la more
tincts? La Joxóüo#désignela destjnation pratique du sujet, I'ordon-
282 DEUXIÊMEPÉRIODE:19211928 283
ANTHROPOLOGIE
nancementà un but et, à vrai dure,du point de vue d'un but particulier, Comparer, concernant les concepts de rama a # e/ deíaãéâqTõnmes,
qui seft un but englobant concernant I'ensemble de I'association sociale qui ne conçoit pas la communautécomme une communautéde la
ici, de la fãmiUe.La fanliEe elle-mêmene possêdeen soi et pour soi volonté(volonté entendue dons mon senoprécis). Communauté linguis-
aucunefonction: elle n'en a pour ainsi dureque donsla vie du tique, communauté fãmihale, communauté conlugale, communauté du
peuple, etc. Mais, dons la famiUe, le pare remp]it ]a fonction de ]a tête, la peuple. Une communauté linguistique n'est pas un lien entre personnes,
femme la foncdon de I'épouse et de la more, etc. Dons I'expression du qui produit un tout de personnesmais,en revanche,un mariageI'est,
dwaã'et du/e ÜÜ on entend résonner la négation. L'écart par rapport au même s'il s'agit d'un mariage <(moderne >>.Un État est une totahté de per-
devoir perturbe ]a concordance de ]a volonté et conditionne ]a réaction sonnes, quoique tour le monde ne se connaisse pas, comme c'est déjà le
de blâme. cas dons un groupement important. La mamêre dona se.pnuZ#üun lien
Dons des roam a /ú / íá/ ár úra/IWaeÜme#/,»
sur le mode de entre personnes doit assurément.pregamlo# .pa/m/de zi@a dons une
]'équivalence et de la subordination(maitre et serviteur, groupement, empathie actuelle et un accord actuei, ou encore, dons une subordination
société de construction), les fonctions, respectivementles devoirs, sont qui est née naturellement mais qui s'est instaurée avec le statut d'un
assuméesvolontairement sur la base de I'accord, ou bien, comme dons la contact ou d'une communication personnelles. Mais il faut ensuite
relation d'esclavage,imposéespar force au subordonné.Mais I'enchai- prendre en considération les institutions oü les personnes forment une
nement des volontés, I'unanimité des volontés 6omaentaussi ici le lien unité en empruntant des chemins indirects, par quoi les personnes restent
personnel. Ce dernier est à proprement parler rompu si les membros se « inconnues >>.Mais ce sont à cheque bois des communautés de la volonté
refüsent à accomph' leur devoir(que ce soit bien ou ma], volontiers ou à de personnes paniculiêres qui, en tant que sujets volontaires, se com
contrecceur et avec négligence). L'enclave qui s'est échappé n'est paus prennent de façon intime quoique médiate.
vraiment esclave(exception frite de la question juridique, qui, ici, ne joue Une communauté lingutstique n'est pas un lied personnel enversun
pas.encore). [182] Une révo]te d'esc]avesinterrompt la relation maítre- tout qui repose sur I'unité d'une position de but née arbitrairement, ou
esclave. La contrainte, dite <(répression de la révolte >>la rétablit. et bien à partir de<<conditions naturelles>>,communauté qui a eu une expe'
I'expressjonconvient, pour .autant que la nouvelle relation est compnse riencede liaison de I'unité d'un but et d'un coordonnancement
de la
fonction et du devoir. ll en va de même d'une communauté corporatlve
comme la peípétuation de I'ancienne. L'esclave reconnaít le Je dois, et
reconnaít égalementle Je dois dana I'aprês-coup,felativement à la j183], 1acommunautéqui est produite par I'unité d'une éthique, d'une
période de tempo oü il a été interrompu. forme de développement, etc. Finalement: il y a I'unité d'un peuple, d'une
Transformations des communautés de personnes qui sono nées natu- race,etc. Si le peup]e est ]e peup]e d'un]itat, i] convient alors de distin-
rellement(ou bien, des personnalitésde gangsupérieur)z,üla métamor- guer entre I'untté étatique et les formes de I'éthique qui constituent I'umté
phose en une communauté de la vo]onté. Dons ];État : une communauté de la communauté.
Nous mentionnons
ici la face,pour autantque la
de la volonté qui concerne tour les citoyens de plein droit. Ceux qui n'ont communauté de I'ó ó//xl physique externe va de paio avec des traits com-
pas encore le droit de votei, ceux qui n'ont pas encore part aux fonctions munautakes de cette sorte. Sinon, elle n'en fàit pas partie.
étatiques fomlent une armée de jeunes qui grandissent, qui se subordon- La communauté ne signintepas I'identité des espêceset des fomies
nent volontiers aux hommes mürs, et qui, dons cette mesure,6ont partie d'actions personnelles, I'identité de modes de pensée, d'opinions,
de la communautéde la volonté. Mais ils ne peuvent pas, avec leur d'activités scientifiques, etc., mais il s'agit de personnes quú sont en com
volonté, inílluer de concert sur la constitution de'l'État. Cependant,cela munauté,qui, sousun tel rapport, forment I'unité d'un contexted'action
est insufHlsant et requiert des réflexions propres- spirituelle, que, en particuher,I'action soft ou non partout visible. Au seno
284
ANTHROPOLOGIE DEUXIEME PERIODE : 1921-1928 285
[192]
N'lO
ANTHROPOLOGIE
[)EUXIÊME PÉRIODE: 1921-1928
287
<S2.>
=onsütKtiotl d'Knités persoKnelles de degé síQéhet+r
: =Hn;'==.:=:==;=
:E::::
L
288
ANTHROPOLOGIE
DEUXIÊME pÉRIODE : 1921 1928
289
==i;=' :: :='=T'::::=='=;ziJ'.=Eiil
durable, une temeorientation âxe de la volonté à laqueHeje dois vétitable-
ment satisfàire,etc. Pourtant, dons le détail, cela nous conduit à cheque
sphêre personnelle et encore si insigni6[ante,dans ]a mesure oü nous
nous y acüvonsprécisémentpersonnellement.Non pas de I'extérieur,
290
ANTHROPOLOGIE DEUXIÊME pÉR]ODE : 1921 1928
291
f
292
ANTHROPOLOGIE
DEUXIÊME PÉRIODE : 1921-1928
293
1:
(
295
294 ANTHROPOLOGIE DEUXIÊME pÉRIODE : 1921 1928
mêmechose,ou bien celuid'un nutremoi du présentou du fütur unité fondée dons des pluralités, et elle est le substrat d'<<actes >>qui sont
(<(vivant >>à présent ou à I'avenk) eu égard à des actes et à des réflexions des singularités en tant qu'actes, et qui sont des actes permanents, des
plus tmdifs. La temporahté de I'action(dons le htuf) est un fãt essentiel ; actes qui sont eux-mêmes des umtés constitutives de rang supérieur, qui
sêdent leurs soubassements fondateurs dons les actes personnels pu'
I'action personnelle se rapporte à la personnalité dons la continuité ongt-
nairement authentique -- qui est la sienne -- de la durée de I'existence, etc., ticuliers concernés.
mais elle présupposepourtant la continuité du temps, des tempo imma' 11n'y a donc pas simplement analogte si nous parlons par exemple
nents et de I'extension du monde. d'un eV'n/foram : ce n'est pas une simple image, aussi peu que si nous
pulons corrélativementd'une conãguration comme la langue ou les
mceurs, etc. Une faculté a des convictions, des souhaits, des décisions
volontaires ; eUeaccompht des actions : il en va de même d'une associa-
\<.6> La }lHralité despersonnes en commünicatioti
3n tattt qwe SKbshat des acres
tion, d'un peuple,d'un Etat. Et nouspouvons aussiparler de la faculté,
oa des opêrations commt4nai4taires.EQrit coram tl du caractere,de la réflexion en un senséuoit mais d'un degrésupérieur
correspondant.
Mais il convient ici de disdnguer <entre> des personnahtésde rang
[:
dispositions et laisse seule agr réellement le présent momentané, fdsi6íe conscience étrangêre est #& à son enchainement de consciences constitué
le Eàt fondamenta[ se]on ]eque], par ]e moyen de la reproduction, le passé en tant que flux, et uni6léen un flux commun qui fàt partie sur un mode
lui-même influe sur le présent. Cheque décision continue à exercer paus personnel de la conscience unifiée. En outro : fMt consciemment partie
r avant son ef6et dons le fütur : non pas qu'eHe éveiHe dons I' <<âme )>une de ce flux un caractere, une propriété, un groupe d'actes permanents qui
r transformation continuelle au bout de daquelle entre en scêne I'effet fütur continuent à se développer, un groupe d'opérations communes, d'ceuvres
comme dons la nature, mais la volonté posée <<
comme füture >,devient communes, etc.
présente et se fãit réahsatxice.Le moi passé exerce sur lui-même une La personne communautaire, la spidtualité communautaire (si I'on
influente à distance.
f mimeà restreindre le dermede personne dons tel ou tel sens) est effective-
\
Dons mes apparitions, le monde sensib]e, qui est ]e mien, se constitue ment et véritablement personnelle ; il y a là un supraconcept d'essence,
pour moi et, d'une certame maniêre, en moi comme mon vis-à-vis. Mais qui relie la personne parücuhêre individuelle et la personne communau-
l autrui transgresse ma sensibilité et la sienne et, dons cet empiétement, le taire ; il y a là une analogte,exactementde la même maniêrequ'il y a là
[: monde est là de façon consciente, qui n'est qu'un seusmonde pour nous analogia entre une cellule et un organisme constitué de cellules : ce n'est
deux, et le corrélat de <(nous deux >>,finalement, le corrélat d'une pluraJité pas seulement une image, mais une communauté générique.
ouverte. Et cela se poursuit ainsi avec toutes les objectités. A propos d'un peuple, on parlera à vrai durede I'unité d'une cons-
Même les subjectivités se constituent en tant qu'umtés de différents cienceprovisotre ; mais pourra-t-on parler d'une action communautaire
degrés; là aussi,nouspossédons,quoiquedais un benstout à fdt diffé- qui englobe tous les su)ets égoíques et qui les rassemble en une unité
rent, des mu]dphcités et des unités, ]e sujet permanent de convictions (durable)l Pourtant, la question se pose de savoir si I'umté d'un peuple
permanentes, également des aperceptions permanentes (celles d'un n'est pas I'a#.zZZo#de la personnahté. Par exemple, le peuple s'enãamme
monde objectif), des évaluations, des besoins, des volitions permanents. avec passion, est en quête de formes d'unlté pratique si un groupe au sela
Ce qui offre une multiphcité, ce sont les vécus iso]és qui s'écou]ent ]es de ce peuple est réprimé à cause de sa langue, etc.
uns dons les autres,les pulsations vitales, mais ils se sédimentent en tant
que temporahtés, se soumettent à ]a ]oi de la temporahté immanente qui
consiste à entrer dons des entrelacements <(associatifs >>
immanents. à for- <$7 La constitHtion de la st+bjectiuitê>
mer des aperceptions,à créer avant toute réflexion I'unité et le point de
départ de I'afFection possible(les condit:itenshées de I'activité égolque Dana le bens constitutif de toute vie, oü réside I'origine de tout être,
personneUeet du développement personnel).
nous trouvons que les subjectivités et les objecdvités se constituent paral-
Mais si naus prenons ensuite en considération le fàit que des person- lêlement, et que les subjectivités sont des unités consdtutives aussi bien
nes entrent en relation en se comprenant de façon intime, forment une que le sono leurs objectivités. Ce qu'il y a de merveilleux dons la subjecti-
unité, les personnesqui ont formé une unité sont toulours encoredes vité, le Eãitde pouvoir devenir elle-même<(objet >>,mieux, vis-à-vis,sc
personnes individuelles ; pourtant, formant précisément encore une manifestepar cecique, d'un point de vue subjectif. deux flux d'une conâ-
unité, étant là I'une pow I'auge et sur un mode conscient, chacune ne fãit guratíon constitutive se divisent en derniêre instance dons la conscience
consciemment qu'un avec d'auües, et se trouve circonscrite par elles. pune, qui se rapportent I'un à I'nutre en tant que sujet et objet à un stade
Dons ]a consciente de cheque personne, celle-ci est elle-même une unité. différent, et c'est par là qu'apparaítun concept précis d'objet. Les objets
et toute nutre <personne> est une unité et, en compréhension avec elle, sont en cela : 1/ des rgaíei, à savoir, des impressiona, mais des objets qui
une personne unique ; dans la consciente de chequepersonne [203], 1a proviennent d'opérations personnelleset, face à eux ; i] y a 2/ ]es sulets
a
298
ANTHROPOLOGIE
r
TROISIÊME PÉRIODE 1929-1935
\
[133]
N'lO
t:
A présent, le problême est de savoir quem<(rale >>louent les dif&rents façon intentionnelle le bens d'être de cet nutre, et I'amener à la vahdité
types d'êtres psychiques pour la constitution du monde prédonné. Mais, dons cette motivation. Un nutre accessible à la perception détermine une
tout d'abord, oü est le problême ?
couche de vahdité du monde prédonné, à savoir quelque chose qui est
Moi, qui réfléchis et qui me situe sur ]e so] absob de ]a réduction
déjà intersubjectivement mondam, qui est constitué purement par moi
transcendantale,je possêde<(le )>monde, qui m'est prédonné. Comment
sur un mode primordial, et constitué par lui en tant qu'il existe à présent
se clariâe I'accomphssement achevé de la vie consciente qui porte en elle
pou' moi exclusivementà partir de cette motivation. In prochain que
le sens d'êue sur le mode de la visée et de la validité continuelle ? Com. I'aperçois est donc déjà le troisiême, qui pide à la fomiation continue de
ment s'édiRieI'intentionnahtéde la prédonnéeet, en eHe,I'identité du
\
ce monde du premiar <(nous deux >>en un monde pour nous bois(ce qu'il
monde dont [a vahdité et ]a détermination y sont continues ? EHe est dé)à peut falte de son câté en vertu de <1'institution de seno qui ]ui est par moi
édi6lée,je vis en tant que moi éveiRédons ]'intentionnalité actuelle de la
assignée>, le moi qui possêde dé)à un monde commun avec le deuxiême
possessiondu monde, mais je puis I'interroger d'aprês son <<origine >>; je moi en tant que couche), etc. En cela se transforme aussi le bens d'être
peux I'exphciter dons sa fondation intentionneUe,[1341comme compre- des su)ets étrangers et, aussi, de façon continue, mon propre bens d'êüe
nant en lui des implications actueUeset potentieUes; en partant de lui en
\
(en tant que moi pane d'autres semblables). Puas,de même que ]e pos-
tant que genêsevivente, je peux analyserla genêsedont le déroulement sêdedé)à par abstraction I'autre dons le champ de mon monde (qui est
est vivant, mais la genêse qui s'est déroulée et, ainsi, amener pour moi à la tout d'abord -- de façon abstractive monde pour nous deux), il est aussi
compréhension ce monde prédonné de façon vivente dana son omni-
[135] pour moi un cosujet pratique qui a des va]eurs, mais i] est également
temporalité vivente, le sens de son être et de sa maniêre d'être en tant
un objet, I'objet de mes soins, de mes activités, etc. (ll n'est nature que
qu'opération de ma conscience de ce monde.
selon une couche.) Et ainsi, I'admets de nouvelles couches habituelles. et
Avec ma méthode de la réduction primordiale(du monde prédonné à le monde dont je fãis moi-même partie admet de nouvelles couches s'y
la ptimordialité), I'accêdecorrélativement à I'«o primordial et, à partir de rapportant, parmi lesquelles je reçois des <<signiâlcations >>pour I'autre et
là, je continue à construire:je pose une empathe (selon la premiêre origi- lui pour moi.
narité: la perception de I'étranger) ; je pourrais dureque je pose à nou-
Nous avons laissétout cela se dérouler dans le simple champ percep-
veau une empathie.primordiale comme ayant validité, et que I'obtiens tif. NatureUement, la question se pose en ouse de savoir comment
autres ptimordiaux >>.
Je me bens dons le domaine de I'expétience et s'élucide la temporahsation complete, la constitution des hommes en tant
tour d'abord, de la <(perception de I'étranger >>.Demeurant dans la réduc-
que réahtés perdurantes, perdwant à Uavers le tempo, et pas seulement en
tion abstractive,je poursuisce qui esttout d'abordfondé à partir de ma tant que corps et, ne fMsant qu'un avec cela, <comment> la construction
primordialité danale monde qui m'est prédonné, à tive de perception de continue du présent subsistant <s'élucide> pour et à travers tour ces
I'étranger; je poursuis aussi ce qui accêde à la validité. C'est ainsi que, de su)ets qui font partie de ce monde. ll ne faut pas oublier la constitution de
cette façon, je p'ogresse.J'aurais pu accepter aussitât plusieurs autres I'être-ensemble perdurant des hommes entre eux, de I'humanité commu.
dons le champ perceptif. Mais je devrais cependant les amener isolément
nautaire ouverte et de ses articulations, par daquelleseule advient I'umté
à une expérience dont la progression est analyüque, dont la conâumadon d'un monde environnant pratique durable, I'unité d'un monde de la vie.
est détemlinante, pour voar ce qu'un individu accomplit pour lui-même,
Or, il faut expressémentsouhgner une présupposition que I'ai intro-
et de quelle maniêreson être-ensemblecont:ribuealors'au monde qui duite involontairement dons ce parcours oü )'ai procédé à la fondation de
st prédonné,à savoir pour moi sur un mode subjectif. pour autant la construction constitutive de mon monde prédonné. En bref. je prenda
que I'ai dü, à parta de moi-même, à partir de ma primordiahté, formei de
I'nutre dons ]a « 0/7aó#,»,et i] convient à píésent de réfléchir à ce que
n
302
ANTHROPOLOGIE TROISIÊME pÉRIODE : 1929-1935
303
qu'il est mon semblable, s'accorde avec moi dons le style général de son
essence,se confimie donc de laçon concrêtement similaire danale couro
R.
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ANTHROPOLOGIE
TROISIÊME PÉRIODE : 1929-1935
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;#X:i3ÜIS=u,=u=«=:=n ;===,;;=i==E'==:Z'ã'i:=='T:::=.==:-'
a"-«'"',
ANIHROPOLOGIE
)DE : 1929-1935
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308
ANTHROPOLOGIE TROISIEME PERIODE : 1929-1935 309
« du >>monde, mais une représentation três imparfãite ; ce n'est que peu à «nous>>normal et, ensuite,de chaquecommunautédu nous de cette
peu que ]'u acquis une connaissance du monde qui s'étend toulours paus
sorte, alors que les enfants font seulement partie du monde de ce qui est
présentet de ce qui est à manipulem; il en va de même pour les fous, les
En tant qu'homme mür parmi ]es hommes mürs et les hommes nor-
/
ma[ades,etc. Mais i] est difHci]e de satisfãire par ai]]eurs à tout ce qui co-
(
maux, je développe, moi et, de même, tour ceux qui se situent dons une détermine le monde concret, à la maniêre dont le monde culturel concret
communauté au moins médiate, mon expérience du monde; mais le style se stratiâe en vet'u de ceia ; par ]à, à ]a maniêre dont ]a science, I'art,
du monde de I'expérience, ce style des hommes mürs raisonnables et. ce
I'atúsanat et I'Etat ne comprennent tout d'abord en eux que la normalité,
qui signiâe habituellement la même chore, <<
ce sty]e te] qu'i] est véritable-
la raison relative et la maturité, et puas à la maniêre dont, à nouveau, dons
ment>>, ne se modiâe paus [141] de maniêre fondamentalement essen.
I'historicité concrête, une telle inclusion est perçue comme ne fãisant
l.i tieHe. Asswément, au cours des époques, les <(visions du monde >>,leur
qu'un avec ce qui est exclu.
1. sensd'êüe se modifient, et ce, égalementau sem de notre unité de la
Finalement, comment se constitue un monde de la vie, alors que les
communauté cuJturelle historique. Par conséquent, cela pose à nouveau
des problêmes. hommes mürs n'y sont pas moins sérieusementà metue les uns avec les
lr: autres sur un pied d'égalité ? ll se constitue comme un monde individuel
Remontant à mon enfance, aussi loin que I'en ai d'une certame
de la vie @ar ex., comme un monde culturel européen, comme celui de la
mamêre un souvenir clair, non seulementje me remémore, mais aussi
nation anglaise,etc.), z'ü une [142] structure universe]]e typiquement indi-
rêtroacüvement, I'interprete et je corrige, le paus souvent aussi, assuré-
viduelle ; cheque homme <(normal>>de la culture concernée, à son
ment, je fdsiâe inconsciemment le souvenir par réinterprétation et re-
époque à lui et à son époque à eUe (à chaque bois au présent) la possêde
conâguration de l expérienceantétieure,par aperceptionrétroactive à
partir de I'aperception présente. sur le mode d'une consciencehabitue]]ecomme son espacevital spirituel,
comme une<<forme >>qu'i] concrétise en fonction de sespouvoirs indivi-
L'homme normal, au senodéfini, est une idéalisationde I'homme mür
et, par.là, en un nutre sens(un bensqui doit êüe détemiiné), de I'homme duelset à partir de sa vie personnelle,de façon imparfãte, selondes
normal. degrés innombrables d'imperfection:
Comment se constitue cette structure sienne qui perdure, à laquelle se
Je veux. compr:ndre comment se constitue mon monde en tant que
monde envifonnant humain et, à vrai dure,en tant que monde environnant rattache [e monde de ]a cu]ture qui perdure? Par aiHeurs,elle possêde
aussi <(son temps >>,elle est seulement la structufe {(de son temps >>et,
d'une humanité dont la formation communautaire est vivente, plus préci-
sément, de mon <(naus >>comme monde environnant ou mon(ie de la üe changeant,elle ne se modi6te pourtant à son tour que dons I'unité d'un
style historique, qui constitue pour ainsi dirá la<< substance historique >>
pratique, entouré par un horizon mondam non pratique plus Imge, ou
bien, plus concrêtement, pm un horizon mondam qui contient d'auues d'une culture temporelleuniversene,comme c'est le cas de la culture
humanités et leurs mondes de la vie, et qui íinit par basculer dons un hori- européenne depuis les Grecs anciens jusqu'à aujourd'hui. Celui qui vit à
zon de monde<<
vide)>.Pour cela,J'aibesoini'absü'actions,et un stade présent ne sait riemde cela, mais il peut dévoiler I'histoire qui est la sienne
abstractifest formé par la communautédeshommes mürs et, tout d'abord. comme elle est cede de sa culture, et c'est seulement <à partir de> la
des hommes que je considere véritablement comme <(mes semblables)>. structufe de son présent historique(à partir de la temporalité vivante con-
La stratiâcation qui fãit du monde pour moi un monde effectivement crête, dotée de son passé vivant présent) qu'il peut le fãire.
attestablepour moi ressortit à ce problême. ll s'agit ici de reuacer de
façon générativela communauté des hommes mürs issue de mon 1. Avant toute chose: claque monde culturel possêdeía forme, sa forme qui perdure
dons le changement
310 TROISIÊME PÉRIODE : 1929 1935 311
ANTHROPOLOGIE
Est #0/7?za/
un homme qui a une compréhensionconcrêtede lui- y a une réflexion de cette sorte, éventuellement,une réflexion répétée.
même lorsqu'il use du teime <<
chacun )>,qui fãit partie de la communauté Les buts de la volonté, qui rêglent une polbon de vie en tant que portion
humaine ouverte de ses semblables, lesquels possêdent le même monde préformée, en tant que préforme de quelque chore de souhaité, de voulu.
historique de la vie. Celui-ci est déterminé par la même fomie structu- Nombreux sont en général les chemins possibles, le chemin est diverse-
relle, fami]iêre à tous, mais non dép]oyée.Le nomia] est normal dons et ment indéterminé, également en ceci que I'on ne sait pas encore claire-
en verte de la communauté normale. ment quelles possibilités penséesau préalable sont des possibihtés vérita-
[142] bles,des possibilités dure-peux
11. Autoréflexion portant sur les âns elles-mêmes-- autoréflexion
portant sur I'ensemble de I'horizon de vie possible en tant qu'horizon de
mon pouvoir et, pensé de façon générale, en tant que vie dont la Rinalitéa
Appendice Vll réussi: la question est de savoir quelle vie complete -- partant du pré-
sent --, pensée comme étant dotée de Hmsvisées, serait une vie heureuse,
].,A NORMALITÉ DANS LE DOMAINE une vie que je pourrais revendiquer dons son intégralité.
DU MONDE PERSONNEL (M(EURS,etc.) 1/ L'idéal de la <<béatitude>>.
Une vie dotée de biens positifs dont on
<juiaet-aoüt 1930> iouit, et dotéeà vrai dizedes bienssuprêmes,
ou bien de I'ordon-
nancement humain des biens qui soit le meilleur, du bien suprême.
2/ Réflexion portant sur les hasards, sur la déficience du pouvoir,
<..Contenta :> moi, naus, hs bommes dons <( Fexistence btlmaitte )}, ütls la uie sur [es b[ocages subjectifs de ]a ]iberté en tant qu'e]]e fãit généra]ement
bHmaine. Des bits data h uie et des bits uitaKX, üs idéaux de uie. La uie -- de partie de la vie humaine, sur les blocagesenter-humains,sur les conflits,
I' bomme majeur watts la tlonlzalité. Intemupüon de h tlonlzalité elle-mime, en tattt de la maniêre dont cela apparaít,dona d convient de prendre cela en
qKe cotlQosattte constitnüue de I'eústetlce ttoTtllale. .'l.4iraüon uers nti élaqtssement considération.
possibkment délibéré de h flor?lzalité, d14donaire sar leqKelon peKt cometer. Novtlla- 3/ La vie dons la nomlalité, qui rend possible un prolet, une vie
lité de la natKre. Le noíptlal dons le domaitte du mono üs personnes, dn mottde de h orientée vensune âin. La vie dons I'interruption de la nomialité la vie qui
;nlture. Le \s;a3kvekon
: enjait eLle-mêmeparüe
la ré$eúonstark \!:a3kieh.nn.
Maars. a appris, en vertu d'une nonnalité suprême, à compter aves I'anomaalité
Histoin en tant que réDeúotl$tialisée. DescvWüond%sele ttormaldK mono bKmain en tant que forme générale de la vie.
!ttúrotttlant (for7neittdiuidKeLLe,<(nobre>>monde etluironnant),jorre indiüidt+elle, non 4/ L'aspiration à un élargissementtout à fait possible de la normaJité
Das f017tze essentàeile.
-- la nomlalité en tant que I'on peut d'une certame maniêre la maíuiser.
[143] aO La nature normale la science de la nature, la présomption d'une
légahténaturelle générale, le progrês de la connaissance de la légalité pré-
Les bata dons h úe et ks bits ütaax, idéawx de vie
sumée.La connaissancescientifique de la nature en tant que moyen en
L'homme -- moi -- dons la vie de I'humanité, vivant généralement avec vue d'une »xuxü de la nature.
les auues à I'intérieui: du monde, moi avec mes<<buts vitaux >>,avec les #OLe monde normal de la communauté -- la vie quot:idienne normale
autresqui sont dotés de leurs <<buts vitaux >>,et en opposition avec eux. avec d'autres hommes selon des mceurs normales, dons la nomlahté de
1. L'autoréílexion portant sur lesmeilleurs cheminspour atteindre un I'ordre politique, dons la normalité du sol commun de I'expérience,du sol
but. Les buts soft changeantsdons la vie, donc, pour le but de chacun,il de la tradition commune, des modes communs de jugement et
313
312 ANTHROPOLOGIE TROISIÊME pÉRIODE : 1929-1935
d'évaluation, du mode prévisible des réactions dons cheque situation maisons<<pmoissiales )>,des lieux de cure, etc. Dons la vie, dons la vie des
typique respective. L'homme dons I'existence nomiale, ne se comportant personnes, des <(communautés >>et des communautés de gang.suPéÂ.,..,
pas seulement de façon typiquement similaüe sous des rapports typique- la IÉflexion joue le rale qui est le sien, qui lui appal:dent à elle-même:
ment normaux comme une chose dons une facticité empiriquement réíllexion suí ce qui se fait, de façon médiate en relation avec les questiona
inductive : I'homme vit dons la norme en étant conscient de celle ci oosées aux anciens. . . .
comme nomle. Le sty]e normal de ]a vie, en tant que style de la vie com- Mais la coutume traditionnelle ou ce qui se fãit est bien connu dans
munautaire,n'est pas seulement un fãit [1441pour lui, mais un devoir- de nombreux secteurs déterminants comme quelque chose qui a lieu dons
être et un être antérieur d'une volonté vitale confomle au devoir. La vie I'Histoire ; certains besoins ont été institués dons le passé à partir d'une
dons sa forme vitale est af6umée, et quoiqu'on ne pense pas à la forme, la occasion détemúnée.
vie individueHe fãit I'objet d'une approbation : elle est afhmée dons sa
FoT'17ze
itidividHelleégoiq e <(nobremonde)>et le \;2:üüKon
forme, pour I'amour de sa forme. L'enfant est élevéà I'intérieur de la
forme de la tradition, et la transgressionde la forme est en outre égale- Description du style normal du monde. environnant humain, du
ment désapprouvéeet blâméepar I' << égolsme>>des individuo, et le type monde en tant que monde de I'expérience, de la nature normale.(avec ses
1::
de blâme fãit lui-même partie de la forme. La forme normale est ce sur régularités normdes, ses habitudes pour ainsi dure),de même, le monde
quoi ['on compte (comme sur ]a fomae norma]e de ]a nature) dana son -'õ"''-- "' de la culture,
nomialpersonneletlemonde . le .monde
. des questions cul-
... .....
mode de donation du monde environnant, maiselle est une forme procé- tmelles en tant que monde des questions dons lequel <(on >>vit: le monde
dant de la volonté. Elle est et doit être, et il a tou)ours dé)àfaLIuque cela des objets-instruments et des objets-fins dons ]e style de ce qui est usuel,
soit ainsi, et celase trouvait en tânt que tel donsla volonté desporeset dons la forme générale du devoir<( éthique >>.ll s'agt d'une partie essen-
desancêtres.Et cela appartientà son seis du devoir et à son sensde la ttelle de la forme individuelle humaine qu'est <<
nutre )>monde et de ses
volonté. ll faut maintenant que cela soit ainsi, parce que cela a toujours articulations fom)eles, de sesstades formels.
été ainsi, pmce que I'on a vécu à I'intérieur de cette dorme. Une telle Le monde des hommes en tant que <<monde >>des personnes, en tant
nomle, pour autant qu'elle a en tant que forme un horizon ouvert indé que personnahté issue d'une dynamique communautaife, ou bien ensont,
tant
terminé, est déterminée plus précisémentlorsque I'on interroge les que pluralité de personnesqui, ayant une ue de.personne,[t4q
anciens, ainsi qu'on le faisant dons des cas de cette sorte. dons leur fami[[e, dons ]eur <(communauté>>,dons leur lignée, etc.,
Tel est le cadre de la nonnalité communautaire humaine. et le cadre inscrites dons un entrelacement mutuel. En fonction de la gradation, il y a
de I'<( éthique )>au sens le plus auge, du Éa/ge,éa#.On trouve également en ent:relacement des personnes. Ce monde est là à tigre de .píúe#/.perla##e/,
eHeles types de la vie normale, personnelle,convenable,les buts profes- oü s'est déposé un souvenir personnel, un passo, une óir/uin sur le mode
sionnels et les formes de vie professionnelle, etc. de la communauté personnene, laquelle n'est pourtant éveiEée qu occa-
Une normalité corrélative, à savoir à titre de corrélat de la vie person- sionneUement et de façon particuhêre, sons ordre, de façon immédiate et
nelle convenable, c'est la fomie convenable du monde environnant com- médiate. à savoir dons les récits(des anciens), à travers les caracténsüques
munautaire ; tel est le monde environnant de cette nom)ahté, façonné de la mémoke de la culture des objets, etc., lesquelspossêdent néanmoms
dons la fomle de la uadition, façonné par les individus comme ce qui est un horizon d'éveil, de dévoilement possibles continus.
convenable, et en partie comme une opération communautake ; la forme La description de la nature mondaine environnante(empidogra
de construction des maisons, des habitations, des étables,etc., la forme psique), ]'histoire de ]a natwe, pareülement, cede du monde enwonnant
de construction des <<
paroisses>>et, en cela,la position et la forme des spéc lnquement personnel, accompagnée du monde des objets formé sur
315
314 ANTHROPOLOGIE TROISIÊME pÉRIODE : 1929-1935
un mode personne] : ]'histoire de ]a cu]ture et ]'histoire en général,pour usuel, qui possêde en même temps le caractere du devoir-êue -- assui:é-
autant qu'elle porte sur ce qui est historiquement essentiel,c'est-à-dize ment avec les inflexions du <(ce n'est pas ainsi que I'on fut )>,ce qui, en
sur la fomie individuelledu monde danslequelnousvivons en tant que
personnes, et les co-instaurateurs respectifs de cette forme dons le tempo
" '.HH:::=:omT==U='F==,:: ===;Ht
"i.
ft historiquement accessible,pour autant qu'ils sont ces instaurateurs et
qu'ils continuent à vivre eux-mêmesdons le souvenir en déterminant la
[
mêmes et racontent à partir de leur expérience directe. personne. Mais, à présent, plus exactement : ce qui appanient à une <(per'
On vit en communauté et I'on possêde une expérience segmentée de la
vie des auues; on a par là même égalementI'expérience de notre propre
:lã==/m 'l"=:=:'='ü==,=.::;
.:'=;À'';;:::
I'homme pnvé, etc.,le fonctionnaire de la communauté politique, le non-
vie en tant que vie avec leq autres, de cede des membres de nome propõe
foncdonnaire, etc.) Pourtant, en un sens différent quoique apparente,
famiHe, daquelleest I'expérience la pausriche ; et plus on vieiHit, plus le seg-
ment de vie et le segment communautaire dont on fàit soi-même chacun possêde sa sphêre privée, dons laquelle il n'est pas fonctionnaue.
Vie r'nt à présent les types de caractere des personnes, et le mode de
I'expérience est important, pour autant, assurément, qu'il a la portée de
vie humaine personnelle en tant que vie ânalisée, le monde enúonnant
I'expérience effective. Dons la vie, on augeles autres selou le ,êa/gelo(tout
en tant que champ de mes buts, comme le royaume, le domaine de dota
d'abord), et I'on est soi-même jugé en fonction de cela ; on est três tât
nation en ]eque] le rêgne, en leques ]e pose et réalise les buts de vie que le
moüvé à exercer soi-même son jugement -- le jugement portant sur le
veux façonner pour mot-mime.
passé et, éventueHement, sur I'ee.íewóZe
de la vie passéeressaisie dons le sou-
venir, ou bien vue I'ensembledu passéprofessionnel, vue I'ensembledu NoM monde ettuirottnatit etl tattt qne .for171e
jtidiúdKelle
passé à partir de la maturité, avec daquelle commença la vie << sérieuse >>.
La {(forme>>du monde, donslaquelleI'homme -- I'homme de fàit --
L'autoréflexion et I'autojugement servent à la régulation de la vie, ils plon-
vit sur le mode de la consciencepersonnelleet dont il fãit lui-même
gent dons le passé pour I'amour du fütur, et p]onge dons ]e futur pour
I'amour des possibihtésvitales, des formes téléologtquespossibles,en pane, pour lu.même donssa vie conscientepersonnelle,est une fomle
lesquelles on augeet on évalue, en lesquelles on doit juger et évaluer. individuelle. Exprima plus précisément: moi, le psychologue de I'inté
Naus avonsmaintenantprivi]égié,à ]'intérieurde la forme indivi- riorité,enl'occurrence,lep -
' énoménologue, . :.:en ....
le décris a/Üi#a#í?r, tant
Appendice Vlll
Tant que le souvenir <<étranger >>coincide avec mon propõe souvenir [3s7]
possible, tant que mon souvenir ne possêdeque les limites de la chute N'23
donsI'oubli, que mon impuissanceà me souvenir n'est qu'un oubh qui
laisse en même tempo ouverte la potentiahté de se souvenir de ce qui füt
oublié, aussi longtemps, on ne satisíãit pas à la constitution du monde. Ce <LE MODO D'ÊTRE HtSTOKiQUE DE L'INTERSUBJE(:TIVITE
serait au fond comme si la générativité, avec la naissanceet la mort, était 'l'RANSCENDANTALE.
un fãit contingent du monde. SON ANNONCE VOILÉE DONSL'HISTOIRE HUMAINE
L'empathie ne fournit originellement qu'autrui, et éventuellement ET DANSL'HISTOIRE NATURELLEt>
[388]
Et tour ce qui est encore ainsi familiar est voilé, même I'être-humain
propõe, la .colporéité de chair eUe:même et I'être 'égolque propre ; il se
trouve tou)ouro à nouveau dons la ânitude, dana la relativité de la patence
[
'b.
"L'être humain est un être inscrit dons ]a 6iútude, mais de telle maniêre
qu'il a en permanenceconsciencede I'inânité. Cette totalité de I'être âni
pour lui-mêmesur ce mode estle voilement de la subjectivitétmnscen-
danta[e.Mais un te] voilement signiâe quelque chose de totalement diffé-
"nt en tant qu'horizon,en tant que voilement donsla prédonnée(à
savoir, de llnconnu conscient à I'inâini dons ]'horizon du connu) En
d'autresteimes, il ne s'agtt pas du voilement (iu monde prédonné en
verti de I'inânité interne et externe dons daquelle il est prédonné. La sub-
)ectlwté transcendantale n'est pas .P/láZo##ádons la mondanéité humaine
et, pourtant, elle est <(voilée >>en elle, dons la mesure oü I'homme, qui, se
<<connaissant )>lui-même et <(connaissant )>le monde et, étant dons cette
322 ANTHROPOLOGIE TROISIÊME PÉRIODE: 1929-1935 323
connaissancehomme pour lui-même, peut accomplir la réduction Uans- de I'être âni au semde I'infinité qui se réfléchit pour ainsi duredansle
cendantaleet briser de part en part sa mondanéité. La mondanéité est voilement de la finitude humaine et, comme peut le dize le moi trans-
pour ainsi dirá un aveuglementqui, préalablement àla réduction phéno- cendental qui interprete en dévoilant(le phénoménologue), s'annonce
méno[ogique, ]ui rend ]'accês au transcendental nécessairement impos- dons le dévoilement.En outre: selos la maniêre dont I'homme
sible, dons la mesure oü il est lié à I'horizon de la prédonnée, mais lui en implique dons sa consciencede soi la consciencede I'être du monde
âte égalementtoute intuition possible.Ayons égardau fàt que toute comme monde humain, dont il implique par conséquent, dons une inten
p'role a/xxrü avec ses images natureHes[390] (fermer, voi]er, etc.) est tionnalité médiate, la conscience de la conscience de soi propõe et de la
une parole frite d'images issues de la mondanéité, et c'est pourquoi toute conscience de I'nutre psychiquement propre à chacun de nos semblables,
parole phénoménologique, pour autant qu'elle doit utiliser la langue natu- j391] 1'implication transcendantde de tous les suJets transcendantaux
relle, modi6le entiêrement son sens.
s'annonce phénoménologiquement en chacun de ceux-ci.
Mais, étant donné que le moi<<éveillé au transcendantal>>dévoile de
L'humanité se trouve corrélativement dons I'autodéveloppement et
façon systématique I'être propre transcendental et I'être de la subjectivité I'humanisation du monde. Cm I'homme est dons la mesure oü il se déve
transcendantde totale qui s'y annonce en suivant le <<nHconducteur >>de
loppe continüment d'un point de vue psychiqueet, par là, en tant que
la mondanéité qui est devenue un<( phénomêne transcendanta]>»,i] crée
personne. L'accomplissement a lieu cependant corrélativement par le fMt
<<de façon productive >>un nouvel hotizon infini et une connaissanceen
qu'il vit de façon continue dons des activités, qu'il produit individuelle-
tant que connaissancede soi du moi transcendentalphénoménologtsant, ment et en communautédes configurations actives, que les produits
mais aussi une connaissance de I'être de I'individualité transcendantale continua des individuo et des communautés sont eux-mêmes constitués
en général, dons sa dimension d'horizon in6ini en soi, horizon << produit >>
de façon consciente comme existants ; ainsi, I'existence humaine possêde
à nouveaux orais moyennant une production nouvelle. Une teve dimen-
touloui:sà nouveau un monde existmt qui contient tour, qui a reçu en lui
sion d'horizon est ]'in6inité de ]'analyse transcendantale évidente qui met et continue à recevoir pausavant toutes ses configurations, ses ceuvres,
en ceuvrele moi phénoménologisant
; il s'agit toulows à nouveaude
sescommunautés ; et, précisément par là, elle s'humanise en tant qu'elle
I'horizon inâlni de ce qui doit encore être accompli en avant de soi. Cet
existepour lui, qu'elle existe pour naus, hommes, et également dons le
horizon demeureen généralvoilé aux autressujets transcendanta«((à bensd'être, compréhensible pour lui et pour les autres, d'un monde envi-
I'exception des sujets transcendantaux éveillés), à savoir voilé par sa ronnant façonné de Eaçonactive par les hommes. L'humanisation est le
mondanéité.
processos pemianent de I'existence humaine, I'autohumanisation, I'être
Par conséquent, I'homme dans sa finitude possêde un monde in6ini, dons la genêsepermanente de I'autoformation, et I'humanisation du
dont i] a une conscienced'horizon, ainsi qu'une in6inité, également en monde environnant. En tant que ce dernier est dé)à humanisé, il exprime
cheque êue particulier, sur un mode spécial dons I'in6inité inaccessible de façon permanente sa genêseantérieure. L'existence humaine, I'être du
pour ]ui-même dons I'être de I'âme.Aussi vit-il dons un dévoilement per- monde humain -- du monde qui existe pour les hommes -- est un être
manentde I'êue mondampropõe, et de tout être en tant qu'être d'une dons une histoire constamment vivante, et un être dons I'histoire sédi-
relativité à I'iníini, dons une inânité ou une dimension d'horizon interno
mentée,qui possêdeen tant que telle son visagehistorique toulours nou-
ou externe. Mais le dévoilement d'une sorte différente que le phénomé veau, lequel doit être examiné par rapport à la genêse,doit être interrogé
nologue accomplit en général pour lui-même et pow tour les hommes en
par rapport à elle. L'histoire de I'êue humain, dons le monde qui est
interprétant la totalité du monde, le dévoilement de I'être üanscendantal
advenu à parta de lui, y compras la croissance de celui qui est né dons le
absolu, mostre que même la vie de cheque moi transcendental est une vie monde, la disparition des mourants, I'enchaínement générat:if et I'histoire
L
324
ANTHROPOLOGIE
TROISIÊME pÉRIODE : 1929-1935
325
11
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ih :li F :';==:=:
Les bommes en siüaüon. Rehüuité de h sitnaüoti
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'h
devient famliêre que d'aprês une forme générale,et se détermine paus nomme le tempo historique ; il n'a pas d'nutre monde et n'en aura jamais
précisément, éventueUement paus amplement pm son comportement d'nutre
1]
présent. L'existence humaine, la vie humaine sedéroule pour cet homme Si, pour I'humanité, la science est devenue I'un des produits de
sur le mode de I'horizon, dans la tension constanteet constamment I'activité humaine qui sedéploie sur un mode purement psychiqueet per-
mobile du connu et de I'inconnu,de la proximité et du lointain, par sonnel, à vrai dire une activité communautaire, si cesproduits s'inscrivent
conséquent tou)ours<<dons un monde environnant >>,dons une relativité dons le monde environnant historique comme tous les autfes produits de
de cette mondanéitéenvironnante,ou bien, ce qui n'est qu'une nutre la ]ittérature, de I'économie, etc., le monde, pour tous les scientiniques
maniêre de le dize, dons la relativité de la situation mondaine ; dons cette (qu'il s'agisse des chercheurs ou des étudiants), n'a pas précisément reçu
[
mobilité, il y a une óü/o a/éconstante, la sienne et celle de son monde une détemiination plus large de senoqui soft différente, par ailleurs, du
environnant. De même que celui-ci s'enrichit et se métamorphose en bens nouveau, de I'accroissementde sens, des mutations de seno qu'il
général pm sa vie même, pour lui en paí:ticulier, pour sessemblables qui reçoit dons le cours de la vie continüment active ; ce qui est toulows déjà là
le comprennent en en ayant I'expérience, de même qu'une genêse pour I'être humain naturellementjusqu'ànouvel ordre, danale procês
humaine pemlanente procédant des hommes #aüzíZgü2.pape
Zxp/Úe / z,/z,a/ historique des fomlations de sensqui sont toulours à nouveau mises en
et constitue son historicité de présent, de même, ce présent, aussi loin leu, en particuher tout autant que dons I'ensemble. ll faut prendre en consi-
qu'il s'étend dons la vivacité de la conscience compréhensive respective, dération le fãit que, comme tout est ici le thême de descriptions
est devenu lui-même historique. Dans la vivacité du présent antérieur, il y importantes plus précises,le monde, par conséquent, également,I'homme
a eu sa métamoq)hoje dons un nouveau présent et, à partir de là, dons un et I'humanité à travers I'histoire, est unique pour nous tous et dons cheque
présent toulours nouveau, par quoi, dons le processusde la vie, le présent communication. En tant que monde historique, en tant que monde acces-
passé sombre graduellement dons I'obscurité d'un << inconscient )>,tandis sible à la conscience isolée ou bien sur le mode de I'être ensemble, en tant
que ]e présent respectif contient pourtant en lui-même les óadZoeidu que monde à cheque bois objet d'aperception par I'expérience, à cheque
passéen tant qu'horizons obscurs mais également objets d'interrogation, bois pensé, mythologisé, scientiâícisé, intetprété de façon religieuse, etc., il
naturellement au âHconducteur de I'historicité durable à I'horizon tour change continüment et, pourtant, i] est unique. Que]Jes que soient ]es con-
d'abord vida des ]396] acquis objets de compréhension(par ex., les tradictions importantes qui se manifestent dons le contenu paniculier des
anciens parchemins <(incompréhensibles )>,les monumento on ne sait conceptions du monde, les nâtres et ceHesdes êles humains, des peuples,
plus ce qu'ils signiâent, alors que, fãisant I'objet d'une compréhension des époques que nous comprenons, même si, lors d'un échange, nous nous
quelconque,ils se trouvent néanmoinslà en tant qu'<<índices>>,en tant disputons à propos de la vétité et de I'apparence, c'est bien pourtant Zemé»e
qu'mscnpbons mortuaires, en tant que signesde victoire, etc.). molde le même monde conscient allant pour tous de soi, qui fàit I'objet
d'une appréhension contradictoire, à propos duquel on sedispute.[39'H Si,
Histovicité du monde, qt+i a somme tarte tour noHSiene eústetne.
en tant que scientiâíques,naus établissons la vérité d'une conception du
La scietiçeet i'Listo iàté ã mot&ae monde(d'une <<
représentation du monde )>),si d'aprês cela, nous évaluons
que d'autres conceptions sont une hypothêse mythologique, ou bien sont
L'ensemble du monde concret fàit partie de cette historicité, en tant depuis longtemps scientiâlquementdépassées,cela ne change rien à
que monde environnant à cheque bois conscient sur le mode du présent, I'évidence de I'être de ce mime monde que même les primitifs, ceux qui se
ce monde qui est ]à à cheque présent<< pour >>]'être humain entrant dons trompent toulours, se représentent,et que nous naus représentons,res
la communauté humaine et, ainsi, dons la continuité historique qui se pectivement que nous jugeons simplement mieux. Au sem de cette iden
330 ANTHROPOLOGIE l .rROISiÊME pÉRloDE: 1929-1935 331
:rElI:i:$1Eii
ÊHliil:BR
ors on fãit donc égdement la distinction,l,dons;une re advité constante, autrefois considéré "]e" monde, c'est ainsi qu'i] se présentmt pour m:í,
H l:;.:'==ll,:'=:11===.==n='=:: 1
I'arriêre-plan paus large de I'horizon sédimenté de ]a vie qui possêde ses pour moi, ce monde de tous les modemtemporels changeantset de tous les
Üà;; ==.1='.=;=:;=..===.1:=:=;'=:1'=:';=p'; '''"., -":
en jeu un nouvel intérêt dominant crée un nouvel horizon d'intérêt, un toutes les perceptions, tous les souvenirs(les présenti6ícations) e ro'wmx-
nouveau <(présent)>. Dons ]e <<]mge >>présent, le regard, parcourant le
;==,iw:=ú,==;;,:=:;=;::;:;:z;=s======:
"') L'' 'J ''"''"a" "'D peço\-uto vlvanLSpilsses et les mon(les passos,
à savoir ceux qui, autrefois, il y a un an, il y a dix ans, ont eu une valeur
1 ! #a##az,frd'a#@f,présents,passés,futurs, surte mode du souvenir, en com-
==:1==:;:===;:==;:====:=;';;;=.==.
lu ulaulLt.,nana,u\, l auuçlvlo, u\
dureque, dans mon entourage présenté et présentiâé, je fãis I'expérience
rpour mol
nvn et paul nous
vu I'v- ensemble\\A\
Axvuu vxJLavAxzl.Jx\- (depuis
l/ulD lI'enüée dons la.
çiILlçç u2111s fonction, (leDulS
la lollctlon) depuis i desauu\-o
\4\'o autres\ouil
(surle mode \l\,
l\.f xll\.r\l\.P del'x \\<(\.px&ll:/auu\.
empathie/f/ ") u aY\-iLa b'
et,àtravefs
\-ç-) a eux,en bala \lu HU vxxl
tantqu'ils ont
la fondation du commerce, etc.). Voilà ce que I'on dit : <<c'est ainsi que j'ai également pour moi validité, je fãs I'expérience de #xrl entourages, de leis
références au même monde qui a pow nous validité commune, en tant que
- ici'- même].'opas
'", - r'-rvD UL l IHL lçl CL uç la siEuauon, l appen(uce 2çX.V. -- Kem. de I'éd. [nc)n tra
deI'intérêtetde la situaúon, I'appendice XXV. -- Rem.deI'ód.[nontra l
"'uuuç L-iz;rJ xuçnuuç uauõ ixiç piupxçõ õynuiçõço, ÇL uallo lçulo oyuul\'D\,o,
m.. .de ,..,.,..,......--l. . .J .s prop --;yntheses, et ;úú n. -Â-. .eses,
a-"t í'l memcJ ' que Jecocomprends et qui ont pour moi une covahdité. De même que, à
332
ANTHROPOLOGIE
TROISIEME PERIODE : 1929-1935
333
monde. l eaudraitici falte entrei en ligue de compre le mode d'être apodictiquedu même
334
ANTHROPOLOGIE TROISIEME PERIODE : 1929-1935 335
L
336 ANTHROPOLOGIE 337
TROISIÊME pÉRIODE : 1929-1935
des possibilités du monde en tant que modifications qui ont pour nous de passée,dans une théorie que i'ai esquisséeauparavant, et sesmotivations,
fãit validité, en fonction de ce qui vaut pour naus en tant que fait, et que cachõesen elle ; mes préjugés d'autrefois et, à présent, en tmt que moi
I'on abandonne en cela aux hoí'izons tens qu'ils doivent alors varrer présent, fãsant une critique, approuvant, récusant. ll en va de même dons
ensemble (étant donné que nous ne pouvons précisément ]es saisir qu'en d'autres actes de la réflexion sur soi, du retour à ma vie antérieure, à mes
comblant des possibilités). Cela, nous pouvons manifestement le dévelop- prisesde position antérieuresde toute sorte, les réaf6umant,les bif-
U pe' dons une évidence directe, et ce, jusqu'à un cettain point. Jusqu'à un fant, etc., par conséquent, I'autocritique sous ses différentes formes.
pn
certain point : en effet, à propos de ]a fomae de ]a nature, précisément, C)n peut dire que je possêde encore à présent, ayant validité, les prises
nous pouvons développer des argumentations correctement purintées, de position passées,ou encore, que j'y ai renoncé depuis longtemps et
comme celles de I'analytique transcendantale kantienne... que je me transpose pourtant à présent par le souvenü' dons le passé,que
[403] je médite à nouveaux frais ma motivation d'autrefois.
Comment cela se passe-t-il si je considere à présent une possibihté, si
Poursuivi le 12 novembre.
le tente une nouvelle théorie, la position d'un nouveau but ?
Tentons maintenant le parallêle de la communauté avec les autres.
Pourtant, il convient ici de partir concrêtement du fàt suivant : <<Moi
Dons I'empathie, oü le les comprends sur un mode originaire et oü ils me
et le monde qui existe pour moi >>et, en circonscrivant la structure fac
sont donnés en coprésence en tant que personnes, je suis en contact avec
tue[[e universe]]e, i] faut éva]uer ]a méthode qui distingue essentiellement
eux comme le Je I'est avec le Tu, avec I'nutre moi, de même que, dons la
le fãit empidque fort:uit de la structure, respectivement,la méthode qui distance du souvenir, je suis en contact, en communauté de conscience
permet de reconnaitre dons le fãit les formes essentielles.cesformes dont
avec le moi passé. Plus précisément : moi et ma vie dons le présent
la <(variation >>est impossible, qui demeurent invariantes dons ce qui cst
susceptible de varrer. égolque, avec tour ce qui en fàt partie, mes expériences,mes opinlons,
mes certitudes et mes incerdtudes, mes horizons présents, donc, égale-
A quoi ressemble la libre variation de moi-même, dons quelle mesure
ment, lesvalidités continuei à partir d'autrefois -- par opposition, le moi
puis-je fàke variemles autres, et de quelle maniêre cela a-t-il une influenc.
passé, moi te] qu'i] j417] a été présent pour moi autrefois, assurément
sw ma libré variation ? Derechef. <comment puis-je> fàire librement
varier une chose ? présentifié dons une présentification tout à fàit imparfaite, dons une sorte
141o1 d'horizon doté d'un substrat nodal vacillant et n'étant tout à la boiséveiHé
'N.To '),4 à la vie que de façon patdelle. Moi, et moi en colncidence, et la vie avec la
vie. I'horizon en <<
colhcidence
>>avec I'horizon, en verte des formes
structurelles qui fondent de toutes paíts la colncidence. ll en va ainsi, éga-
lement, de moi et d'auto'ú. Sur le play charnel, sur le play mondam à
COMMUNAUTÉ PERSONNEUE (ÉGOTQUK) AVEC MOi-MÊN[E, I'extérieur de moi, il est pourtant, malgré ce mode extériorisant de la
À 'HTRE DE PAJtALLÊLE
séparation, indmement en cohcidence avec moi. Même mon <<1'étais>>et
AVEC LA COMMUNAÚ'lÉ AVEC D'AUTRES
mon << je suis maintenant)>possêdentbien une dimension d'extériorité
(20 novembre 1931) qui leur appartient. Autrefois, I'étais à Paras,maintenant, je suis à Fri-
bourg. Et à cela s'aloute la séparation temporelle. Je suis en colncidence
Moi-mime en tête-à-tête avec moi-même, dons une conversation dia- avecmoi-même. Mais, dons le présent respect:if.je suis dons un nutre pré-
logique avec moi-même. Moi, qui me plonge dons une prise de position sent, et I'horizon d'intérêt de ce présent dépend de son intérêt vivant et,
338 ANTHROPOLOGIE 339
TROISIÊME pÉRIODE : 1929-1935
par là, le passérespectif et ce qui, de lui, est éveiHé(ou bien ce qui y est effective, objective et constituée, comprise comme monde, ce ne sont pas
mêlé). En coi-ncidence avec le présent différent, le même passé n'est donc les hommes imaginés qui survlennent panni les hommes existant pour
pas donné avec -n contenu actualisé similaire(volte un contenu éveiHé). moi, mais, dons le monde pai:tiellement transfolmé par I'imagination,
1] en va de même à propôs du commerce avec les mêmes aut:res-- nous lequel est lui-même par là imaginé, est lui-même un monde comme-si,
avons là en outre le <(commerce )>avec les autres passés. surviennent des hommes comme-si, et je survlens moi-mime, non pas en
autres en tant qu'exlstants, et ma communauté avec eux est une commu éventueHement <<en arriêre >> lorsque quelque chose d'antériew me
nauté du comme-si, non pas une communauté véritable; dans la réalité revient alors à nouveau à I'esprit, sons doute parce que j'ai porté mon
341
ANTHROPOLOGIE IROISIÊME pÉRIODE : 1929-1935
340
a-t-il pas là une différence fondamentale par rapport aux animaux, qu'un
<<chemin de vie >>soft de cette façon constituí pour moi, puis pour cha-
1'
P
cun (en tant qu'ils sont mes semblables),I'époque de ma vie, <<1'histoire
de ma vie >>?
La comparaison avec un chemin de randonnée, en général avec un
[:
horizon ouvert, mais qui n'est pas occupé, à la maniêre de I'horizon, par
des objets connus, bien plutât par des objets inconnus. Mais, ceux-ci,
dons leur dimension inconnue, sont visés par avance dons ]eur style, selon
I'analogíe, en tant qu'objets individuels, en tant que groupes, en tant que
complexes enchahés et en tant que totahtés dons I'horizon ouvert, à utre
d'objets inconnus selon les styles des objets connus, à titre de possibihtés
de I'expérience, qui, s'ils fMsaient I'objet d'expérience, po.sséderaientpré-
cisément à leuí tour des horizons de cette sorte. La famüiarité actuelle de
ce que I'on peut attendre sur la base de la possibilité effective, pour
mestre en jeu sur un made itératif les kinesthêses de la chair: esquisse tou-
lours déjà par avance des possibilités ouvertes de famiharités possibles,
étant donné que ices familiarités> s'installeraient toulows à nouveau en
suivant I'expérience qui se réahse, et procureraent toulours ã nouveau
des horizons donslesquelsla familiarité peut s'accroítre.Tout cela est
implique sur un mode intentionnel, quoique cela ne soft pas véritable-
ment pensé dons un développement actuei des possibihtés.
Mais, lorsque I'horizon connu s'élugit progressivement, un double
élément entre en scêne
1 / Soft I'horizon s'élargit du câté du <(dehors )>, dans un style
d'horizon concrêtement prédessiné : le monde environnant acqutert une
sphêre spatiale élmgte, plus englobante, qui possêde la fonte circulaire,
et
sphériqued'une coquiEe.ll est toulours doté du dehors similake
inconnu, fomié concrêtement de íaçon ana]ogue.Puis, i] s'agit pourtant à
proprement parler du monde environnant dé)àdéveloppé,lequel est sim-
plement enrichi de nouvelles régions de I'espac' qui sont famdiêres.
Puisque I'homme n'est pas tou)ours en marche et ne peut livre en général
dons un monde dójà familier, déjà connu, fãit de réahtés connues
(tout en étant nécessairemententouré d'horizons ayant des dimensions
ínconnues) [431], et puisque les extensionsdécritesprésupposent.que le
monde connu s'est développé, son monde environnant est toulours ã
nouveau un monde minide la vie, dons la mesure oÜ il se tfouve avec ses
compagnons de vie dons une unité de vie, rapporté à un monde environ-
nant fazer qui, s'élmgissant constamment en temies de dimensions
connues, ne pénêtre pourtant pas normalement de façon systémattque êtrmgêre {(batbare >>,etc.)
dons I'horizon ouveft du dehors, qui demeure inconnu. Dons une typtque
346
féré 'a Cegqul ,st m auxuenlens =lconnr es es terdtoires <ll trangers >L proprement étranger,
dais la cultura. e - ce qui est mydlique-animiste -- doit en êüe excepté, quoique cela s'inscrive
349
348 ANTHROPOLOGIE TROISIÊME pÉRIODE : 1929-1935
généralité formelle. Mais, en même temps, à I'intérieur de cette forme. il tif. En tant qu'activité qui renouvelle la gxaíf-perception,. elle ne conduit
Eautmanager un contraste dons le monde entre ce qui naus est familier en pas le soi original à la réalisation, mais réalise la modiâícation du quasi-soi
tant qu'il s'agit de nome monde, de notre monde de la vie, possédant un du souvenir, de ce qui est pour moi passé De la même maniére,
bens spidtuel à partir de nous, et le monde, ce même monde, pour autant I'empadlie est seulement la modi6ícat:ion de la .perception .étrangêre, du
qu'il contient les mêmes nplex/?la et les mêmeshommes, mais <ne fàt rçu étranger en tant que tel, en tant que modi6ication de 1<<auge» sur
pas I'objet d'unem même <expérience> par les étrangers, avec le sens qui le mode de cette altérité (par quoi, malheureusement, les termos <<auge >>,
provient de leur monde environnant familier, avecleurs 14341apercep- <<éuanger >>sont équivoques). L'activité de I'empathie, si précisément
tions qui ne sont pas les nâtres. L'homme qui est pour nous étranger est I'empata)iese déroule en mode origina-e comme un acte accompli, est
une chair, un moi qui rêgne dons la chair, mais un moi incompris au-dela donc une expérienceimpropre, une expériencesecondaire(en I'occur-
de cette généralité : il est un horizon pour des expériences d'empathie, rence, une réalisation qui repose sur la perception). . . , ..
qui, en tant que telles, ne possêdent pas le moindre caractere continu de [4Sq Or, elle possede ses étapes propres d.immédiateté et de média-
remplissementpossible, le cours d'une simple autodonation remphs- teté' L'apprésentation immédiate par empathie concerne la colporéíté
sante,d'une détemlination pauspréciseet d'une détermination différente charnelle, respectivement le rêgne charnel en tant que rêgne perceptif.
comme c'est le cas des expériences sensibles. par exemple,' à cheque bois, <le> déroulement tacdle manuel et qui
L'empathie est une expérience en un seis second. L'expérience sen- uniíie de façon synthétique les apparit:tons tactiles correspondentes, tout
sible primordiale est une activité dont I'expérience est directe, qui réalise autant que, voyant avec les yeux, les apparitions visuelles corresponden-
effectivement I'étant, ce sur quoi elle est dirigée, de façon tout à fale ori- tes(dons le cadre de la multiphcité visuelle d'apparitions) soft .uni-
touchais,
ginaire dons la continuité d'w#epercept:ion.La perception d'une chose fiées,'etc. Mais cela, dons un <<depuis là-bas>>,comme si je
au benshabituei, <par exemple> d'une maison que I'appréhendeen voyais <(depuis là-bas>>, etc.-a premiêre
. chose, c'est
., donc
. . ce ..-.---..
qui fãit
I'apercevant comme étant dé)à là, n'est plus assurémentune réaJisation paguede la constitution spatialecorporelle en madêre de.déroulements
Le moi
immédiate, et il en va ainsi en général de la chose physique, au repos ou d apparidons motivés de façon egolque et kinesthésique.
bien se transformant, qui est en tant que telle en soi et possêdesaperma- éuanger est en cela apprésenté comme un moi actif, qui analysepar une
nence et qui, dons la perception, est seulement à présent précisément snsíe attentive, que je comprends donc dons une compréhension
perçue, alors que sa durée s'étend plus loin. Mais, en tout cas, dons son d'aprês-coup <(comme si I'étais là-bas >>.(1'ardis que mon propre com'
déroulement, la perception continue est un déroulement de I'auto- portement et vécu expérientielsest une réalisation originenement active
réalisation de I'objet et, à vrai dize, dons mon activité : c'est ainsi pour I'nutre moi n'est compris qu'aprês-coupdons mon expériencede son
I'expérience proprement dite, pour la perception, en laquelle I'amêne expérienceet de ce qui y est objet d'expérience,et ma pro?re actiwtê
pour moi à une connaissance originelle, la connaissance autodonatrice. possede alors un caractere secondaire analogue à une reproduction pm
I'être de I'objet. Par opposition à cela, la perception passive d'mriêre-plan souvenir rétrospectif.)
est une modiâlcation secondú'e : la chose se donde à vrai dize elle-même. La secondechose, ensuite, c'est I'action dons une couche infériewe, à
mais seulement pour autant que je la prends et que je suis son sens objec- savoir, I'action qui possêde un effet dons la nature purement corporelle
tif lui-même, que je la perçois, que je la perçois elle-même en tant que en tant que telle: le fãit de soulever,de portes,de pousser,de heurter
telle dons ma connaissance. avec les organes corporels de la chair étrangêre.
Mais, à nouveau, il en va autrement dons I'empathie. ll ne s'agtt pas La troisiême chose, c'est la compréhension de cette action, quü va
d'une activité d'autoréahsation,aussipeu que I'est le souvenir réüospec- au-delà de celle-ci, et la compréhension de I'effet qui est par elle produit,
350
ANTHROPOLOGIE TROISIÊME pÉRIODE : 1929-1935 351
pat exemple,prendre de la nouniture, mordre, consommer, coulir dons plement, c'est le monde environnant úrmp/gfge,» qui est né et qui
la forêt paul ruir, se cachet,se mestredeniêre un objet immobile pour continue à naitre dons I'historicité vivente originaire de I'existencegéné
se protéger centre des )ets de pierres, utiliser des chores comme abri rative ; il s'agit naturellement d'un animisme uMversel(entendu de façon
et, par aiHeurs,commevêtements;il en va ainsi,en général,des préthéorique):
evênements qui se sono produits sur le plan physique par une action À partir de ce monde environnant primordial, le chemin conduit à la
charneHeà tive de mouvement utÊes, ainsi que les'objets utües qui y <<
découverte>>
du mondeenvironnant
étranger
-- donsI'empathie
<(natio-
sont afférents, et à vrai dize, d'aprês la durée de I'espace humaine(à nale >>.La tâche consiste ensuite à élucider cette derniêre, et à élucider par
savou, tou)ours à nouveau dons une situation appropriée), ayant un but là la constitution d'un monde identique, dons une constitution corrélative
durable.
avecle naus de degré supérieur(naus, les nations européennes,
par
Mais cela concerne seulement les buts humains les pausproches et les exemple).
plus généraux, référés aux besoins les pausgénéraux et chez les hommes <ll convient ensuited'élucider> comment, de façon graduelle,un
p';tour récwrents, ainsi que les fomles(les types) de la Satisfaction des noyauidentiqueest mis en relief en passantde I'incompréhensionde
soins,pareillement référés à desobjets similaires externostypiquement I'étranger à sa compréhension et, finalement, comment est mis en rehef
individuels. ''''''
un monde objectif commun comprasen fin de compte ainsi de façam
[436] Si je ne connais pas ]e type individue] de ]'objet, je ne connais universelle en tant que monde identique pour toutes les nations connues
as non plus la .relattonpossibleà desbesoinshumains,par exemple et inconnues qui sont en relation ef6ectiveet possible.
qu'il sert à nourlü, qu'il est éventuellement dé)à élaboré correctement en [437] Les mondes envkonnants nationaux(dont on fãit à chequebois
vue des cepasultérieurs. Un homme qui, comme un insulaire de I'océan I'expérience,paul leur humanitéparticuliêre,en tant que monde pur et
Paciâque,ne possêdequ'un monde environnant tropical, ne peut pas simple) se métamorphosent en <(aperceptions >>nationales subjectives, en
fãire I'expériencede la ânalité particuliêre d'une peru ou bien de skis, modes de représentation d# monde objectif véíitable, en tant que monde
' poêle chaufEant, etc. La simple expérience sensible, pm laqueHe je en soi
po:sêde une nature physique, et ]a simple expérience de ma chair tout à Mais naus naus trouvons ici devant les problêmes plus profonds du
la bois en tant que chose et en tant qu'organe, rend possible, à cet égard monde objectif et de I'aperceptiondu monde, de I'objectivité et de la
une simple compréhension par apprésentation d'un nutre homme en subjecdvité.
tant que moi de sa chair et de son rêgnecharnel,faisanten cela 11est nécessairede compléter et d'améhorer quelque peu la peru
I'expérience,
tout autant,des choresPhysiques.
Mais,paul ce qui est, nence de cet examen. ll faut montrer plus exactement la suite graduelle
dé)à,des objets les plus ,simples.qui ont une íinalité, ceux qui sont rap- de la fondation de la validité, à partir de laquelle le monde environnant de
portés aux besoins les plus proches, la compréhension fàt défaut, là oü I'humanité étrangêre, qui est pour nous dé)à complet mais reste pourtant
le manque d'expérience relativement aux actions particuiiêres qui ont inconnu, et ne peut être connu que par I'expérience,est constitué et
une ânahté,rapportéesaux topes panicuhersdes chores dons le cadre continüment constitué.D'un point de vue génétique,chacunde nous
des besoins primitifs.
doit tout d'abord s'approprier la connaissancedu monde environnant
Une telle problémadque d'ensemble <doit> être élaborée à nouveaux étrangeren tant qu'il est différent du monde environnantpropõe; d'un
frais de façon fondamentale: le monde environnantprimordial, popu-
aire qui est pour qoi, pour nous (les Grecs,les .AJlemands,etc.) «pre-
mier en soi )>,tour d'abord le monde qui est pour nous purement et sim- [. Cf. appendice <XXV]>]non traduit dana ces deux volumes]
352 ANTHROPOLOGIE TROISIÊNIE pÉRIODE : 1929-1935 353
r
ANTHROPOLOGIE TROISIEME PERIODE : 1929-1935 357
356
peux remonter dons mes souvenirsen tant que moi humain éveiHé),un ma primordialité, par rapport au moi empathisé,apprésenté(I'aZZpr
e2o9,
le
monde commun, <(notre >>
monde <(à tous )>,et non pas pour ainsi dize un ne suis pourtant pas à présent le même lorsque je désire, lorsque je veux,
simple monde collectif de chacun d'enfie naus pow soi, mais le monde lorsque je me décided'un point de vue pratique pour la même chose,
issu d'une tradition mutuelle. Oui, même mon <<
nous, les hommes)> alors que, relativement au mode de comportement dax?gxede I'nutre, rela-
s'inscrit dons la tradition. tivement à I'êtle de tel ou tel objet du monde,pour autant que, par
11 faut donc procéder ici à quelques clari6ications concernant la empathie, I'accompagne I'nutre dons une colncidence congruente(que je
maniêre dont ]464] naít un monde commun par empathie et la prise en suis avec lui, sous ce rapport, <<en congruence >>),une donadu même sens
chmge qui va de paio avec elle, et comment, par'delà les moi humains qui d'êue objectif m'est restée,la croyanceà I'être qui m'est à présent restéea
communiquent actuellement entre eux, naít un horizon d'être ouvert de surgi pour moi de façon congruente ; la même chose qui existe pour lui et
moi humains qui font ensemble des expériences effectives et qui peuvent est aínsi constltuée existe à présent pour moi et est ainsi constituée.
íàire I'objet d'expérience
; comment naít un monde pour tous dons [465] Comment cette difKrence est-elleà comprendre? Depuis ]a
I'infinito de la coexistence égolque, en tant que monde qui a dü se consti- constitution qui a déjà été éclaircie, je sais que ce que je possêde en vali
tuer en tant que monde commun existant de façon à claque bois actuelle dité comme existant dons le monde de façon doxique, est pour moi en
pour tour ceux qui entrent en communication dons leurs <<
prises en validité à travers les autresqui coexistent en ayant une vahdité tout uni
chmge>>-- en tant que monde, non seulement pour eux, mms pour tour ment pour moi et pour eux. L'étant dans le monde nous est commun,
)n ne peut pas rQrendre etl cbaWe, au sons qKe Post a üttné à ce teTttie, une pour chacun à travers les autres en communication, existant pour autant
arüo#, z,o;rp .p/ge/.pnn/@#e. La volonté d'autrui, présentiâée dons mon que I'accord rêgne.
apprésentation, n'est pas dons la colncidence ma volonté, ce qui, si je sors Si I'interviens sur un mode modifié, alors que les autres qui existent
de la colncidence, me reste comme étant ma propre volonté ; il en va ainsi pour moi n'interviennent pas de leur câté, cela signiâe tout d'abord que,
de [a vo]onté que ]e pro]ette, <de la> décision,de la volonté que dons la sphêre de ma primordialité, réduite de façon solitaire, je modiâe
j'accomplis dons I'action, de la volonté réaliséedons un résultat, pow ce qui est pour moi pliínordial : le primordial devient ce qui est identique
ainsi dure<<déposée >>dons une ceuvre -- comme si je considérais et pou' ment modi6lé.Dons la communautéavecles autres,le primordial est à
vais considérer ensuite I'ceuvre comme étant également la mienne. présent également là pour eux comme nutre -- pour autant que I'accord
regne
Mais si I'interviens aussi en étant aussi cet nutre qui existe pour moi
(Adjonction, condnuation du 13 avril 1932.) dons la communlcation, interviennent alors les possibilités d'une fomla-
tion communautaire de la modiâcation. Nous modiãant en même
À vrai dize, je peux, là oü je suis en relation avec autrui, vivant quasi- temps, nous modiâlons éventueHementla même chose de telle façon que
ment en lui, souhaitant quasiment en lui, ayant I'intuition de possibilités nous opérons une transfomlation en nous concertant et que nait, à par-
pratiques,me décidantpour I'un ou pour I'nutreà titre de possibihtépri- tir de nove transfomlation respective, à cheque bois égolque, I'umté
d'une transformation commune. Ou bien. les Uansformations visées ne
vilégiée, I'accompagner pour ainsi dure en tout et, dons d'autres cas, ne
founussent aucunetransfomlation à titre de résultat. elles sont contra
I'accompagner - par conséquent, d'une ceNaine maniêre, je possêde
ici également la différence enfie prise en charge et non prise en charge, dictoires, I'une fàt entrave à I'nutre. Mais parler de transfomnation à titre
tout comme enfie comportement doxique et comportement émotionnel, de résultat est équivoque. L'un aprês I'nutre, chacun peut intervenir
désirant, pratique. Mais, en prenant distance, en tant que moi propõe dons auprêsdu même étant en le transfomlant, et cheque transfomlation de
358 ANTHROPOLOGIE
TROISIEME PERIODE : 1929-1935 359
nes, les fãits et les ceuvres en font partie. Mais ce ne sont pas seulement les
Ahtnde sitpQlement objeMve -- atitude de H4lexiotl sur soi
sujets individuels existants qui sont mondains : ils ne sont des sujets indivi- bt SHrd'ai4tres suyets en tant que suyet oPérants.
duels qu'en tant que membres sociaux de sociahtéset, en derniêre ins- ,z\tütude dessciencesde la nati4n, et attitKde persotltlaliste.
tance, d'humanités ]iées socialement, liées ensemble sur un mode person- Lojtitnr d monde etl tattt qt4ejiut
nel, immédiat et médiat. L'unité d'une humanité totale s'étend aussiloin qHi a lied de lai-mime et qae notas constmisons,
de mime pot+r k présent et k passo
que s'étend la médiation de I'activité sociale, actuelle et potentielle, et que
s'étend I'unité d'une tradition universelle au bens le plus Imge. Dons cette relativité, je trouve I'étant en tant que subjectivité humaine
Par conséquent,donsla mobihté infinie de la constitution transcen et I'étant en tant qu'objectivité, en tant que réahté spatio-temporelle ; et
dantale dons laqueHe I'intersubjectivité transcendantale reçoit et déploie selonque je suis actif en tant que su)et,que I'homme I'est en tant que
son sens,ce monde est constitué en tant que monde pour moi, moi qui sujem,qu'il est dons une fonction de sujet, qu'il est par conséquent didgé
suis un homme central de mon humanité totale, mais d'une humanité qui dons ce foncdonnement verá des objets, ou bien selon qu'il est dirigé vens
a un hotizon ouveft d'auües humanités. Une telle dimension d'hotizon son être-sujet et vensI'être-sujet des autres, vers leur fonct:ionnementet,
ne fãit qu'un, de façoninséparable,
avecla donnéeen horizon de en tant que tel, vensleurs objets, y comprasles hommes qui sont des
I'univers de réalitéspapa-/?pl#lonpür
de I'univers qui m'apparait toulours à objets(dons un fonctionnement de rang supérieur),il est tantõt dons une
nouveaude façonunitaire à la maniêrede I'expérience.
Je possêdele attitude réeHementmondaine(énoncé sur un mode scientiâque, au sens
monde, précisément en tant qu'il est cette in6idté apparaissante,et je le le plus large, énoncé sur le mode des sciences de la natwe), tantât dons
possêde comme une personne humaine dons mon humanité personnelle, une attitude personnelle(énoncé sur le made des sciencesde I'esprit). Le
et comme étant la même pour elle et pour les humanités étrangêres monde réel fMt en cela toulours I'objet d'expériencecomme ce monde tel
ouvertes. Le monde identique pour I'humanité, pour chacun en général qu'il est déjà et tel qu'il a été jusqu'ici moyennant une constitution anté
dons cheque humanité et dons I'humanité totale, qui possêde pourtant en rieure, doté de I'holüon ouveít du futur réel, qui possêde le seno double
même temps toute I'humanité en lui, est pour chacun et pour cheque de [a possibihté : ]e füt:t:ir que je construir en agissant, en intervenant acti
humanité un monde qui existedons I'espace-tempsréel. Dons cette spa- vement, ou qui a heu de lui-même, dons la mesure oü je ne peux pas inter-
tio-temporalité, la réalité est I'identité de ses transfomlations et de ses venir; et il en va ainsi pour cheque humanité. Celui qui agit possêde
non-transformations ontiques, transformations qui, en relation avecmoi, nécessairementcette double possibihté devant lui, cela qui était et est, et
avec les sujets individuels, ou bien, aussi, avec les humanités totales et la cela qui est ma possibilité pratique et qui, selon la direction de mon action
[468] totalité de toutes les humanités,se distinguent tou]ows, en tant possible, crée un nouvel être réel, mais à cheque bois un être réel diffé-
qu'autotransformations, des tlansformations issuesde I'activité humaine, rent'. Chequehumanité,dons la fomie multiple de I'action personnelle
du projet, du plan, de I'action d'un homme. Le monde existe en étant pré- individuelle (action cite à cite, concertée, opposée), [469] possêde à
sent pour des hommes, en s'opposant aux hommes (en soi, objective- cheque moment de son être, de la même maniêre, un monde qui est et qui
ment) : en s'opposant aux hommes, pour autant que chaque homme et a été, et un avenir à tive d'univers de possibilités, dons la concordance
chequehumanité est une subjectivité et possêdeson vis-à-vis et, en tant desquelles ou bien dons le conflit desquelles un fütur existant doit néces-
que vis-à-vis, possêde aussi les hommes et I'humanité, y compris lui-
même -- précisément en tant qu'il existe dons la spatio-temporalité totale. 1. L'action trouve son fondement donsI'agr dont on fãit I'expérience,en derniêreins-
tante, dons ma chair, là oü et pour autant que mon acdon est immédiate. Médiate est I'action
égalementdonsla forme deI'action qui passelesautreset par mon expériencede la cotporéité
charnelle.
362 ANTHROPOLOGIE TROISIÊME PÉRIOt)E : 1929-1935 363
sakement entrer en scêne; à ce conílit appartient le conHit personnel des ment de mon monde primordial et de celui de I'nutre doit être un recou
intentions et le blocage réciproque à titre de résultanteconclusive qui vrement par congruence,ou bien ]470] doit conduire par correction à
dépend de la façon dona les individus vont agir, c'est-à-durede la façon un recouvrementpar congruence.En outre, I'unité de mon action per-
dont ils se comportent de façon sensiblevis-à-visde ce monde dont je ceptive primordiale dois tout d'abord pouvoir être comprise dana sa pd-
fãs I'expérience qu'il existe, de la façon dont ils décident en fonction de mordialité en tant qu'unité et, corrélativement, I'action perceptive que
lui. Mais, pm là, on a nécessairementdécidé d'une résultanteglobale. A j'accomplis pour I'nutre dois pouvoir être compdse en tant qu'umté
travers I'action cite à cite, I'action concertée et I'action opposée, à tra- d'action opérante et en tant qu'umté des activités qui swgissent de la
vers toute concordanceet discordancepratiques,se présentepourtant le potentiahté. De la même maniêre, ce que I'nutre produit dons son monde
fãit qu'un monde réel existe, contre lequel aucune discordancene peut environnantprimordial d'expérienceen intervenant de façon active et
rien, le fãit que, même si I'on ne sait pas ce qui peut se produire lorsque transformauice, doit être compréhensible pour moi à titre de transfonna-
I'échec a lieu de lui-même ou que norassommes à son origine, il y a pour- tion àpartir de son intervention.Ou bienla chore est telleque,non seule-
tant quelque chose qui a lieu en temles d'événement du monde existant. ment I'nutre est compréhensible en tant que sujet, mais d I'est aussi en
Le monde n'est pas seulement temporalisé en tant que passé et présent, il tant qu'objet, en tant qu'homme, en tant que réalité dons le monde ; et, de
['est aussi en tant que futur, et i] n'a pu être tempora]isé en tânt que pré- la même maniêre, je dois moi-même fere I'objet pour moi-même d'une
sent et en tant que passéque parcequ'une activité d'intervention, malgré aperception en tant qu'homme, ainsi que dons la communication avec les
toute discordancepratique, conduit powtant, doit conduire à un résultat autres hommes, laquelle est disuibuée dons la spatio-temporalité sur le
ontologique. L'étant est tou)ouro à nouveau prédéterminé, pour tout mode d'un horizon. Tour cela doit êue élucidé dons I'analysede la consta
futur, ou bien plutât, le temps en tant que fütur de I'étant n'a de seno tution complete du monde, dans la question à rebours constitutive
qu'en tant que prédétem)ination de la chose suivante: une chore quel- concernantI'enuelacement des opérations intentionnelles constituintes.
conque va en résulter, un quelque chore, un élément réel. Par avance, le Dons I'immédiateté primordiale : il y a I'agir de la chair dont la per-
monde possêde une forme, et la struct:ure des possibilités réelles futures, ception est la pausimmédiate,I'agir médiat de I'action, du mouvement
y compris des possibihtéspratiques,fãit partie de la fomle. Les sujets égoTque qui peut déjà êue perçu de façon spatio-temporelle,et de la
possêdentleur fomie, et ce, à titre de sujetsdu monde qui vaut dé)àpour transfomlation d'un point de vue quahtatif -- et ce, à titre de fondement
eux comme horizon. Le monde, en tant qu'il est formo par avance sur un de I'aperception d'autrui, lequel est ainsi appréhendé sons plus en tant
mode temporel, sur le mode du fut:ur, possêdeun cadre en vue que sujet percevant, en tant que sujemse transformant de façon égoique,
d'inductions. Mais cela ne signtGiepas que, partant du présent, on puisse produisant des efFetsen agissant.Puis, il y a des entrelacementset des
de façon doxique décider du futur dons son individuahté déterminée.Le médiations plus luges de I'agir par expérience,lequel produit en même
futur est <(déterminé )>,dons la mesura oü est déterminéela chose sui temps des effets réels, par conséquent des effets égolques ; de même, il y
vinte : <(ll y aura g#e4xergo.reà I'intérieur de la fom)e ontique.>>Mais le a desmédiations élargiesde I'eHet produit par I'«a. L'action au seis pré-
futur n'est pas tour autant déjà déterminable, <<calculable>>depuis le cis,en tant qu'action ayant un but, une visée,une réahsationdélibérée,
présent. par là, expérience,perception, etc., à titre de perception délibérée,per-
Sur le sol du monde qui existe par avanceet qui va de soi, on dita ception pour laquelle un étant a été visé, par opposition à la perception
tant que I'empathieréussit et doit pouvoir réussiren tant que mode oü aucun étant ne I'a été délibérément, etc.
d'expériencedont la conârmation est concordante,tant que je peux en Sur [e p[an transcendanta] : ]'identité ma]gré ]es changements hy]éti-
conséquencecomprendre I'nutre comme étant identique, le recouvre- ques-- la constitution d'un inchangéidentique, en vertu du: <(Jepeux
364 ANTHROPOLOGIE TROISIÊME pÉRIODE : 1929 1935 365
produire ]a modi6icadonà partir de moi-même.>>L'être en corrélation à vrai dize un <{recouvrement >>entre moi et I'nutre ; mais le recouvre
avecle pouvoir La constitution de la transformation.Tout d'abord: la ment, par là fondé, est quelque chose d'entiêrement nouveau, qui corres-
non-transfoímation qui s'écoule dons le phénomêne-g en le débordant. pond à une <<
unité>>personnelleentre moi et I'nutre. Présupposition
:
Une telle mutation peut tât ou tard s'interrompre d'elle-même et, ensuite, I'existence les uns avec les autres, actuelle et réciproque, êüe réci
i] y a à nouveau non-transformatton : cela, sons mon<<intervention )>,par proquement soi-même I'un pour I'nutre. Dans cette situadon, <<je me
un simple comportement et agir perceptifs. À propos de ma propõe tourne vens lui >>.
chair: je peux ]47t] conduire à I'arrêt chequetransfomladon du type La situation de I'empatllie réciproque actuelle peut encore com-
« mouvement >>en tant que simple phénomêne-q),et I'ai ainsi ce qui va prendre différentes modahtés. Je fàis I'expérience d'autrui, et ce, dons une
ensemblede Eaçoncorrélative,à savoirla mutation-q)et le repor, pm perception étrangêre immédiate, dons une empathie immédiate. ll en va
quoi, à nouveau, comme indépendamment de mon agir complice, la non- de même pour lui vis-à-vis de moi. Veut-on déjà durepar là que nous
transformation devient perceptible, avec le recours des autres organes nous percevons réclproquementen tant que su)ets se percevantI'un
percevants, etc. Dons un cercle étroit de la sphêre du proche : le mouve- I'nutre? Naturellement pas ll peut se paireet il se fãit três souvent que je
ment en tant que mouvement {(qui agit >><{par le biais >>de la corporéité vote I'nutre (pour ainsi dire dons une société),mais safesvoir s'il m'a
charnelle met en mouvement quelque chore d'extérieur à la chair -- le même vu et s'il s'intéresse à présent à moi. Je peux [472] même
phénomêne-g --, s'mrête arbitrairement, passe à une non-transfomlation. m'observer moi-même, I'observer lui-même, sons qu'il le remarque, safes
À prendre aussi en considération : le fãit de se saisir de quelque chore, de
que je le remarque précisément. ll peut aussi se fere que d'auü'es, tandis
soulever, de poster, etc. ll en va ainsi dans la ptimordiabté propõe. Puis, que je suis occupé à quelque chose, à une chose ou bien avec une per-
comprendre les auues sur un mode similaire.
sonne, soient là en tant qu'êtres humains dons mon champ perceptif -- je
Mouvement et force motrice. Résistance.
ne suis pas orienté vens eux, je n'aprouve pas d'empathie explicite envers
Elucidation de I'identité réelle en tant qu'identité dons le commerce eux, je ne m'implique pas spéciRiquementdons leur être charnel, person-
intersubjectif. Constitution de la forme ontologtque des n?l x ia spatio- nel, je ne m'attache pas particuliêrement à comprendre ce qu'ils annon-
temporelles, de I'objet de la nature en tant qu'objet pour nous tous. Cor- cent de façon expresse.
rélativement, est coconsdtuée la fomie ontologique du sujet humain, C'est poui:quoi, manifestement, tout dépend en premier heu si je suis
dons la couche du sujet qui fãt I'expérience de la natwe et qui intervient dirigé vers I'nutre en tant que moi éveiné, actif de tece ou telle maniêre
dons la natwe.
et, naturellement, actif relativement au monde environnant commun. Je
Mais, à présent : constitution de ]a personnalité humaine dons le com- suis occupé avec lui à comprendre explicitement aprês-coupce qu'il
merce personnel, à titre de membre de socialités, à tive de personne dans <<
annonce)>,ce qu'il annonce immédiatement dons son rêgne perceptif
une humanité personnelle totale. Exister les uns avec les autres, c'est-à- charnel, agissant et nutre, et toutes les médiations en lesquelles
dire, par là même, partager le même monde environnant spatio-temporel s'annoncent précisément son être <(psychique >>,c'est-à-dure sa violence
et, en lui, être là sur un mode psychophysique en tant que <(réalité )>,en interne, sa dépense d'énergie, éventuellement son excitation psychique
étant inscrit dons la natwe, cela ne revient pas encore à formar une com donsla <<
violence>>du mouvementdu bus en üain de heurter.et du
munauté <<sociale)>.Lorsque I'on est simplement cite à cite et les uns mouvement de I'objet proleté au moment du heurt.
avec les autres, lorsque I'on se comprend les uns les autres de façon unila- Or, il y a quelque chore de pmticulier dana le fMt que je comprenne
térale ou bien sur un mode réciproque(selonI'expédenceempatllique), qu'il est réciproquement orienté activement vens moi, explicitement verá
cela revient, si I'empathie devient une apprésentation intuitive, à produire ce que I'annonce, vers I'activité qui s'y annonce. Et, à nouveau, il y a
366 ANTHROPOLOGIE TROISIEME PERIODE : 1929-1935 367
quelque chore de particulier dons le fãit que je le comprenne par là occupersous ce rapport plutât que sous tel autre.À la maniêredont il
comme s'exprimant dons ce qu'il annonce en particuher, dons le fale qu'il se comporte de fàit, je comprendspar là que chacunde sesacres,qui
me comprenne en mime temps comme étant ainsi explicitement ditigé est pour moi compréhensible, possêde I'équivocité de I'expression; il
venslui. M'observant par exemple avec un intérêt quel qu'il soir, il peut annonce dons I'extériorité I'intériorité correspondante de la visée et de la
bien pensei que je ne I'ai pas remarqué, peut-être parce que je << íris >> réalisation, une annonce qui a pour moi un effet, safesque I'aut:re ait une
comme si je ne le remarquais pas -- réprimant pm là même cheque expres- intention d'annonce spéciâlque,à savoir de communication. Cette inten
sion qui manifesterait que je le remarque. tion présuppose dé)à manifestement qu'une annonce peut être comprise
Qu'en est-il à présent, si se Houve produite une empathie réciproque par une simple expression. Or, la communication n'est pas un simple
dont I'engagement est actif? .Jxr##e Pra//a ioóüZp de & rama jcn#a effet produit, selon lequel I'nutre accomplit tel ou tel acre, selon lequel il
#'eí/.par Zàe#ranp.pnod##g,
aucune connexion actuelle du Je et du Tu, cette est attentif à te] ou te] acte et se]on quoi, d'aprês ceia, comme i] est à pré-
mise en acte qui est la présupposition des unités habituellesJe-Tu et supposer, il va réahser tel ou tel. Je puis bien produire cela sans que I'auge
Nous, lesquelles ne sont pas un simple-être-ensemble d'hommes dons le ait la moindre idée du fãit que I'étais là en jeu, que son activité est mise en
monde et qui, en tant que telles, font I'objet d'une expétience collective scêne confomlément à mon souhait et à ma volonté. Dons de tels cas, je
pour moi et pour d'autres membres de cette collection, mais forment une ne direi jamais que je lui ai communiqué telle chose. ll appartient naturel-
communauté liée de façon personnelle, une réumâication personnelle des lement au bensd'une telle prole, au concept normal de communlcation
différents types possibles. que, tandis que je vise à communiquer et que je développe une communi-
Ce qui manque encore, c'est le prolet et la volonté de déclarer quelque cation, je suis en même tempo compris et (objet d'expérience) pour
chose il manque I'acte spéciâiquede la communication (de la communi- I'nutre,à tive de moi qui agit ainsi,ce qui présupposede soncafé que
cation réciproque) qui, [473] créant la communauté, senomme justement mon agir communiquant s'annonce expressément pour I'nutre qui existe
ruwwx/zãuáa en latin.
pour moi sur un mode empathique,l47q qu'il expl:ime,donssa facette
externe sensible, mon intériorité afférente, selon sa visée et son agir
Pbénoménolo$e de la communicaüott
vohtif. Même le caractere intentionnel d'une expression doit par
C'est naturellement un problême important que de rendre compré- conséquent s'exprlmer, et cette expressíon toulours présupposée, comme
hensible la genêseoliginelle de cet acre. Mais, tout d'abord, il importe de ce qui appartient à la généralité de I'empathie, n'est pas encore une
commuíncaüon.
I'analyser lui-même dons son intentionnalité. D'aprês ce qui a dé)à été
développé, il possêde sa présupposidon dons I'empathie réciproque, sur Pourtant. il nous faut à nouveau fãire la distinction suivante : dons le
le mode de I'empathie par perception réciproque actuelle, dons laquelle casd'une communication a&essée à I'nutre, je souhaite naturellement le
I'un s'inscrit dana I'êüe subjectif de I'auge et, en outre, comprend I'nutre détemiiner à accomph des actes,je souhaitelui fàke percevoir telle ou
sous ce rapport. Dons cette situadon, je me tourne pour ainsi dize vens telle chose,le fãire se souvenir de telle ou telle chose que norasavions
I'nutre, I'auge moi qui devient pour moi un Tu. Dons la mesure oü il est pour ainsi durevécue ensemble,ou bien je souhaite qu'il prenhe connais-
compris comme un autre moi, il I'est en tant que sulet dépositaire d'actes sanced'un jugement pour ainsi dize théorique, reprenant en chmge mon
et de pouvoirs. ll voit à présent, ou bien s'en va à présent, il pourrait, dons savoir, ou encore je souhaite que, pour ainsi dize, dons la suite
notre champ commun du monde, s'en ater là ou là-bas à volonté, il mani- d'expériencesou de savoirs de cette sorte, il effectue une action -- pour
pu[e te]]e chose, poussant, hewtant, etc.; i] powrait par aiHeurs intervenir autant que, sw la base d'accords préalables habituels, il n'est absolument
autrement,ou bien, au ]ieu de cet objet en manipulerun nutre,et s'en pas mon serviteur, à qui je donne des ordres conformément à ces
368
ANTHROPOLOGIE
TROISIÊME pÉRIODE : 1929-1935
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: ilil: ;lH:ilB;=1lz'n; La situation normale est tece que, en m'adressant à lui, je m'attends à
ce que, comprenant ce que je lui communique(écoutant, étant ,ttentif à
cette communication, la reprenant en chmge), d réponde. Une tece
attente, normale, peut être déçue. ll n'écoute pas, et je tente, par exemple
en répétant, ou bien par quelque nutre moyen expressif. de capter son
attenüon.
Reconuremetitlaje et dw Tw
u] :$::
I'autle moi parviennent à un premier accord Je 'ne suis pas seulement une intricauon entre un moi actif et un moi actif. Le souhait que je forme
vis-à-visde I'nutrea pénétréen lui; par mon souhait,I'accêde
à
son refus.
je suis dé)à avec mon souhait à I'intérieur de lui, dons la
mesureoü i] a accueilhmon souhait,que je peux fàire I'expéíiencede
' ' ' '
=t==.1,:::u,=J=='!=:.=z===n=
développement, histoire.
(Fh : 15 vd 1932)
f
[480]
N'30
concordants que nous visons (si nous sommes intéresséspar I'ét!)ique) et, tique, ils deviennent à vrai dize, en tant que sujets égolques, thématiques,
mais de telle sorte que I'ai par là difíérentes possibilités. En premier lieu,
corrélativement, le but <(éthique >>d'une subjectivité universelle qui, dans
'}
son universalité, n'est pas concordante dons I'être-ensemble, mais vise la ils soft par exemple perçus au sens oü quelqu'un entre dons la piêce et
concordance. m'adressela parole. Normalement, )e suis alors dons une disposition telle
Prenons en premier lieu le monde, qui est pour nous, comme notre que je comprends ce qu'il me communique et que le peux " reagir )>-
thême universel de connaissance,laquelle touche à I' <<étant >>.Moi, le Je pose la question: I'nutre est-il alors formellement thématique?
sujemégolque íespectif. nous, les sujets de I'expérience et de la connais- Est-il dons la perception dirigé vers lui pour le déterminer, le connaítre,
sance dlémadsantes, naus ne sommes pas, en tant qu' <<opérants )>,thé- comme lorsque je vois et examine une maison ? Non, bien sür. Ayant
matiques, au moment même oü nous sommes égolquement dons I'expérience d'autrui et, de façon généralement thématique,« accueil-
I' <<opératoire )>.Cela n'exclui pas que nous puissions aussi devenir thé lant >>,ou bien, sons plus, <(reprenant en charge )>1'opinion que I'nutre
matiques dons I'aprês-coup en tant que sujets thématisants antérieurs de exprime ou encoreson exigence,son souhait,son ordre, je suis orienté
I'expérience et de la connaissance.Puis, nous sommes, opérant pour verá <(ce qu'il dit )>.Je pose également la question : cela est-il à mettre sur
nous, <(mondains>>.Subjectivité opérante et monde sont relatifs I'un à le même play que le casoü, voyant une chose, je la prends comme le iÜ#e
I'nutre. La subjectivité vit, opere, I'àsant tantât tece expérience, tantât d'une nutre, comme un signal par exemple (que je me suis pour unsi
telle nutre, connaissant, agissant tantât ainsi tantât autrement, etc., thé- forgé pour moi-même, et ce, pour exclure toute référence étrangêre)? Je
matisant telle chose en particuliér ; a íl/ n'existe-t-elJerelativement pas suis I'indication, je ne considere pas la chore, mais me dirige en représen-
tation vers ce qui est indiqué. NatureUement, le << reconnais >>la chore et,
poui: elle-même. Elle possêde en cela des habitualités, sesacquis anciens,
seshorizons aperceptifset, ainsi, la potentialité 14841d'une thématisa- tour en I'apercevant,Je vais jusqu'à fãire en sorte qu'elle puisse être
tion progressivepar esquisses.En vertu de quoi, c'est aussimon cas. <<appréhendée comme un signal >>.Elle est pour moi une chose dons ses
Dons mon horizon thématique,I'ai les autreséventuellementsur un composantes intrinsêques, qui sonovisibles dons ce made d'apparition, et
mode actuei, mais en général sur un modo potentiel. Opérant, je ne suis qui, apparaissant ainsi, possêdent leur certitude d'êue relative, précisé-
pas thématique ; mais, en tant que moi, qui possêde une <(conscience de ment, celle qui est ici utile à I'indication.
soi >>,je suis en tout cas dons mon horizon de thématique potentielle, et [485] ll en va de même, certainement, dons le cas de la visée de cette
le me rends éventuellement thématique moi-même, par quoi je ne peux personne qui entre. Je la reconnais comme étant un homme, comme
pourtant jamais me saisir d'aprês tout ce que je suis. Mais je peux me cctte personne, qui n'est naturellement déterminée que dons certames de
rendre endêrementthématique,au sens oü I'instale une volonté de ses propriétés, dans les seules propriétés qui me sont nécessaires dons
connaissancequi accompagne I'ensemble de I'horizon, toute la potentia- cette situation. Aussitât, je m'avancepour comprendre ce qu'elle dit.
]ité de la réflexion. Mais cela ne constitue pas pour moi, thémadquement, un moment réel de
son être. Dês que cet homme entre et que commence la perception que
Ê
380 TROISIÊME pÉRIODE: 1929-1935 381
ANTHROPOLOGIE
I'ai de lui, reconnaissantcela immédiatement,je ne suis plus non plus opérant pow la possession du monde, tel qu'il est là primordial. En parti-
<<anonyme)>pow moí mime, quoíque }e ne sois pas orienté vers moi culier, il y a I'être-dirigé de façon thématique verá telle ou temechose, avec
même de façon primaire. Je suis<<conscient de moi-même >>,orienté vens ce qui y est afférent. Les renvois aux autres qui en émanent peuvent alors
lui sur un mode percepdf et dons la médiation, et primairement intéressé me guider plus loin, et ils le font, là oü le suis actuellement en relation
à ce qu'il dit et veut encore dure. Ma conscience de moi-mime comprend avec quelque d'nutre. Comment suis-je précisément guüdé dons la rela-
mon accueil et, éventuellement, ma reprise en charge de ce qui est dit. tion, dons la dynamique communautú'e actuelle? Nous avons déjà parlé
Mais il convient d'être attentif au fãit qu'il ne s'agttpas d'une simple dua- en partie de cela plus haut. À présent, il faut dize plus précisément : p/ala
lité : d'un câté, ce qui s'accompht en I'nutre dons la communication(en <(présentification >>par empathie, I'ai la conscience d'une modi6lcation
tant que rapporté purement à sa subjectivité, en cela sensible et <(spiri- modale de ma primordialité : un auge moi, le moi de cette chair corpo'
tuelle >>,qui se déroule en conférant la signiGícation),de I'nutre câté, ce qui relle <<
là-bas>>,régnant en elle, etc., et I'auge moi, le moi présenti6íéen
va de I'avant dons mon être-pour-moi et dons ma vie. tant que moi de sa primordialité présentifiante, en colncidenceintention-
Dons ma propre vie consciente, je possêde la distinction entre moi et nelle relativement au monde qui a pow moi et pour lui validité, mais,en
I'nutre et, en lui, dons ma vie consciente, entre son énoncé et ma compré général, seulement partiellement en concordance, éventueHement dans
hension, mon comportement auquel je donne sens. Mais il ne s'agtt pas les différencesde modalisation. Le recouvrement qui est à I'ceuvre dons
d'une juxtaposition : ce qu'il dit, c'est tout à faia ce que )e comprends dans cheque modalisation et, d'nutre part, quelque chore comme un recouvre-
ma compréhension. Et, en comprenant, I'adhêreen même temps à ce à ment a lieu relativement à mon moi et à <1'>autre moi, le recouvrement
quoi il adhêre, ou bien je doute de ce qui est pour lui certain, ou encore je de I'être-ensemble,par quoi le recouvrement de mon opérativité primor-
suis certain là oü il n'exprime qu'une présomption,etc. Ou enân, il diale va avec celui de I'nutre(de façon concordante ou dons des modifica-
exprime un souhait, je reprends ce souhait à mon compte, je souhaite la tions modalisantes)et, à partir de cette opérativité, le recouvrementde
même chose, ou je me comporte négativement vis-à-vis de ce qu'il a sou- mon <(monde)>primordial et du sien.Moi dons la consciencede moi-
haité -- en fomlulant un souhait négatif. S'il souhaite que je fosse quelque mêmede ma primordialité, en tant qu'opérativité pl:imordiale en auto-
chose,je réponds intérieurement(et peut-êüe en le lui communiquant recouvrement(en tant que moi), je suis en même temps le moi de
par la parole) par I'afârmative, et exécute sons doute ce souhait. ll y a un I'opérativité empathisante, de la <(perception >>de I'nutre en tant qu'nutre,
être-ensemble égolque, une opérativité commune dons I'expérience, dons de'l'accomplissementde la validité d'être d'une modi6lcationde moi-
I'évaluation, dons I'action, dans la théorisation. même en tant que moi opérant. Mais il yllplu! j allant de pairâvec.cela et
Examinons ici la situation intérieure et, à vrai dize, je décris la mienne, ne fãsant qu'un avec cela, Ü y ale.coaccQmplissement de la dynamique
et je ne décris pas pour ainsi durede I'extériew ce que I'attribue séparé- cómmunautaire. Nous possédons la validité d'être associée de I'accom-
ment à deux personnes que I'ai en face de moi, et puas,également, ce que, piili;êãéiü'primordial du moi(qui y a son <(monde>>en tant qu'étant,à
m'imaginant moi-même et mon partenaireà câté de moi, je lui attribue à présent actueHement thémadque et en tant qu'horizon de thématique
lui et à moi-même. Etre avec les autres,c'est bien.paxrma/un partage, et potentielle) et, d'nutre part, I'nutre moi, devenu conscient par empathie
nous sommesen cela dons I'unité d'une fonction. (I'nutre moi, qui accompht comme moi une conscience pour moi
[48ó] Dons ma vie consciente, je possêde ]'enchaínement de ma pri- modintée, celle de sa primordialité). Par là, je suis celui qui accomphs les
mordiahté continue, ainsi que le moi et la vie égolque qui sont opérants de#xvalidités d'être : le suis le sujet d'accomplissement pour moi-mime,
pour cet encham.nement.J'ailà un<<monde )>primordial, mais aussi,y étant en tant que moi de ]a va]i(]ité primordiale et en tant que moi de la percep'
afférent, moi-même et mon opérativité primordiale, à savoir le fãit d'être tion par empatllie, [487] de la validité d'être de I'nutre avec savalidité pri-
ANTHROPOLOGIE TROISIÊME pÉRIODE : 1929 1935 383
382
mordiale pour lui(mais pas pour moi). Pour moi, il a validité sur le modo made d'accotiQlissement, eti tant qae nouüelle intetlüotttialité mod$ée. ll s' a@t dono
<<
nutre >>,
et sa primordialité est présentifiéepar empathie sur le mode de d'## ana]ogon d# la z'emir.de même que ]'accomplis, dons la présentiíica-
I' <(auge >>. tion de ma vie <<
passée>>,une [4881modification de ma perception,en
laquelle ce n'est pas le moi présent qui a été percevant, mais le moi passé,
et en lequel le perçu dons I' <(autrefois >>n'est précisément pas mon perçu'
( \ â.> AttaloÉe : relation auecmoi-mime, soauenir et etl©atbie. Mais, en même temps, J'accomPlis, moi, le moi présent, ma covajidité, en
1.etlOoralisation de rega et, coT'rélativemetit,temporalisatiotl da monde laquelle le forme pour ainsi dirá une communauté avec le moi remémoré,
une covalidité qui peut se modifier dons des modalités de certitude, mais
De la même maniêre, comme je I'ai toulours à nouveau posé par ail dons cheque modalité réside un recouvrement, et e]]e concerne ]e même
leurs, comme mon moi<<passé)>et sa sphêre originaire passéedu présent, <<
monde >>,le même monde encore en confht. ll en va de même concer-
(précisément passéesur le mode du souvenir dons la modiâícation inten- nant le souvenir prospectif. oü se forme de maniêre anticipée une vue de
tionnelle), m'est donné dons un souvenir rétrospect:if en tant que moi mon avenir.Moi, le moi présent,I'ai en premier lieu un présentoriginal
présent original de la sphêre d'accomplissement et de vie en soi présente et, z,ãzun souvenir élargi, I'ai un passéet un futur, je possêde I'uruté d'un
et initia[ement originaire, -- ]e moi qui est ici maintenant et ]e moi qui était tempo qui existe pour moi comme temps présenté et qui devient cons-
sont <<le même>>,et c'est en cela que consiste,z,/#une continuité poten- cient, à partir du présent, z,ü la modiâcation et I'élargtssement de la thé-
madsation. La certitude de I'être futur est ensuite la certitude du présent
tielle et à actualiserdu souvenir rétrospectif. I'unité du moi durable, le
moi qui offre une vie temporeUement continue; mais cela, à nouveau, ne futur(à partir du présentprimordial maintenantactuei),qui, en tant que
tel, est à partir de lui-même le présent de ses passés et le présent de ses
possêdeun senod'être que dons le recouvrementcontinu du monde
constitué par le moi en tant que champ thématique dons sesprésents ori- présents futurs. Une telle certitude est telle pour moi dons le maintenant,
ginels et remémorés (en I'occwrence, potentiellement à se remémorer), pm le fàit que je rendsintuitif. pour ainsi dizeà volonté, un présentfutur
en tant que monde identique, simplement doté d'apparitions diverses,et en tant que vue anticipée(sur le mode, pour ainsi dize, du : <<cela pourrait
dons le changement des horizons, mais aussi dons le changement de la arriver de cette maniêre >>),
et que je possêdealors, à partir de là, impliqué
sur un mode intentionnel, un horizon d'être du futur comme du passé
modahsation, qui porte cependant en elle un recouvrement -- d? mé»e,Je
suis à présent <celui> qui accomplit la vahdité <(moi-même )>,et je suis le (par quoi, ensuite, mon présent d'alors fait pal:tie du passé). -Ainsi, un
moi de ma sphêre primordiale, avec son monde en tant que monde cons monde existant se constitue dons la forme ontologique du tempo et, cor-
titué sur un mode primordial et qui, e má e/?/zP;,accomphssantla vah- rélativement, un moi existant, en tant qu'il est rapporté à ce monde, s'y
dité empathique,pose un nutre moi avec I'nutre sphêreprimordiale et le rapportanten y vivant, en vivant en lui:
monde en accomplissement, mais, précisément, accomplit par là aussitât 11en va de même sur le plan intersubjectif. De même que, dons mes
la synthêse en laquelle le monde est le même pour nous deux et, à vrai passéset dons mes futurs, i /@ê/##/ce que je suis et ce qui est mien, de
dure,moyennant une synthêse de vahdités d'être primordiales correspon- mêmeque mon êue présent<{primordial >><(s'y >>répête,de même qu'il
dentes.Je possêdema validité d'être primordiale en tant que vahdité ori- est ce qui répête et ce qui est répété, de même en va-t-il dons les <(répéti-
ginelle, le possêde la validité d'êue modi6iée par empathie, celle de I'nutre, tions )>des autresqui existent pow moi. De même que, en tant que mol
tour à la bois en tant qu'elle est celle de I'nutre présenti6ié e/e#ü /g 'eZZe
eíf idendque qui possêde temps et monde, je suis un moi contlnüment
mad?n@/ü e reage»,en tant que coaccomphssement
de la visée, de la
perception, de I'int:uition présentihée de I'nutre, etc., e# áa / g e #o#z'eax 1. Cf. appendiceXXXIX. Rem. de ]'éd.[uad. dons ]a section <(Plimordialité»]
384
ANTHROPOLOGIE TROISIÊME pÉRIODE: 1929-1935 385
dwable, et que I'existe pour moi-même en perdurant à travers le tempo chair opérante, pour le moi qui y est opérant. Chacun est <{objectif)> sur
pm le fãit que, dons cheque présent et dons cheque primordiahté, je suis
un mode mondam : c'est la même chore que je possêde comme pouvant
sur un mode actuei ou possible dans un recouvrement communautisé
être I'objet d'une expérience,et que possêdecheque nutre comme pou-
avec les modiâcations intentionneUes(les changements,les répétitions v2nt être I'objet d une expérience.Le systêmede mes expériences,qui
1;
b
b
intentionnelles)de moi-même quant à moi et quant à mon avoir, de
même suis-je avec les autres : dons mon présent actuei (et [489], à partir
p'ss' par I'actualité et la potentiahté de I'empathie(à titre de mode propõe
de <(souvenir»)? entre dons une communauté avec celui de cheque nutre
l de là, dons I'ensemble de ma dui:ée égoTque,accompagnée de teus ses
et il en va de même du systême enter de mes modemde conscience possi-
présents modiniés), ils se constituent sur un mode effectif ou possible bles et potentiels, et de ceux de tour les autres. Par là se constitue le
comme autres en tant qu'ils sono mes modi6lcations intentionnelles. monde objecdf avec sa spatio-tempordité objectivo et, corrélativement.
assorties de leurs présents modifiés et de leurs modemd'être durables en
l la communauté de tour les sujets en tant que sujets pour le monde et en
b communauté ; et, en veN:u de cette communauté, <(le >>monde n'est pas tant qu'humamté constituée en.communauté dons ]e monde.[490] 1] faut
simplement ]e mien, issu de ma primordialité, mais un monde commun. ici prendre conscience du fàt que la dynamique communautú'e crée de
[
Le corps de chair qui existe pour moi dons ma primordiahté originale, nouveaux horizons, que <(le >>monde est en constitution progressive par
corps de chair que je perçois en tant que chair, me <{rappelle )>ma propre élargissement constant de son bens d'être. \
chair originale,celle en laquelleje rêgne,et <{rappelle>>pm là même un cette Eaçon,.le monde possêdepour moi un sonsd'être qui pro-
moi étranger et un rêgne égolque, et c'est là qu'est jeté le pont en direc- cede du fàt que I'ai des <<souvenirs )>qui <<se répêtent )>,que, par consé-
tion de la dynamique communautaire du monde propõe, constitué sur un quent, je rédise différentes modi6icationsintentio-nela;ls: ;outes ces
mode primordial, et du monde <<remémoré)>,le monde de I'autret. modiâcationsy sont en interaction constante,et une mise en commu-
L'nutre est ma <(répétition >>intentionne]]e et, en ce]a,i] n'y a pas seule- nauté de moi-même et des autres a alors lieu, lesquels en prennent cons-
ment le fãit qu'il est ma répétition (actueUeou potentielle), mais aussi,le cíencepar cette mime mimeen communauté; celle-ci inclut toutes les
fHt que(c'est ainsi qu'il doit valoir pour moi, c'est dons ma validité d'êue réalisations qui y sont comprises -- toulours, ma réabsation originale et
par daquelle i] est pour moi, inclus sur un mode intentionnel) je suis égale- celles qui sont en covahdité pour moi {( dons >>les modiâtcations
ment sa répétition intentionnelle. Dons la dynamique communautaire,
qui est une dynamique de réciprocité, réside paus avant I' <(objectivité >>de
cheque chair, ainsi que de cheque monde qui se constitue à travers la <S5.L' ol4eMuité de la cbair à ühe defondemetlt de trate objedivité.
Analise consüti4tiveet gettêse»
[ . À. cõté de ]a page manuscrite du texte ci-dessus, i] y a dons ]e manuscrit original un petit
papier qui contient les phrases suivantes, mais qui ne se rapportent à aucun passageprécis du
texto présent :« L'aperception présuppose qu'un objet semblable ait été auparavant déjà objet
À cet égmd, d convient encore de remarquer la chore suivante.
d.expédence.La formation de I'objet ne cessed'aller de I'avant: formation d'une unité une L'objectivité de la chair est le fondement de I'objectivité. L'objectivité
identification a lieu : sur la base.du type mammifêre, un nouveau gente de mammifêre, comme
le premier. Non pas un nouvel indiüdu du genre connu des éléphants, mais un mammiEêre
possêde son ordre de I'antériew et du postérieur, dé)à fondé dons ]'or(]re
d'un nouveau genre, pour ainsi dize:simplement, un nouveau genre paruculier d'éléphants, ou ontologique donsla primordialité, à time d'ordre issu de la fonction cons-
bien un nouveau genre de pachydemle. Appréhension typique, appréhension de I'espêcc, tituinte. La chair est antérieure à ]a réalité corporelle qui existe extérieure-
apEréhensiondu gente. Z,'íadlúiB .oaííêü d? àw#.parir/óad?# dans I'entourage familiar, en tant
qulndiüdu normal, paul qui I'étrangetéet un étrangerparticulier ne sont possiblesque s'ils ment à la chair, et la corporéité, quoiqu'elle englobe dons le monde objec-
sont tour lui anomaux. Dons. la sph51refondamentale, normale, chacun possede sa typique tif un simple soubassement de déterminations, est antérieure à la coubhe
comme étant d'un genre familier. >>
-- Rem. de I'éd. ' ' ' ''' ''r''-
de déterminationsqui se nomme I'esprit objectif. Mais, de la maniêre
\
dont, de façon constante, la chair est objectivement antérieure à tout ce titutif préformé est mis en relief. il n'est pas et ne peut être tout d'abord
sérieusementquestion d'une genêse:.Mais, chaque modiõcation inten-
qui est objectif, cela ronde le fàt qu'elle est de façon oblective mondilüne
tionnelle renvoie à une genêse,porte en elle-même le bensd'une genêse
{
inséparable du sujet qui opere <(en >>elle, lequel est de cette maniêre en
de cette sorte. Si je possêdeun monde, I'ai alors des souvenirs, des pré
même temps oblectivé. La chair étrangêre est étrangêre pour.moi, elle est
sentiâcationsde toute sorte, et I'ai par là consciencedu passé,du futur,
ce en quoi I'auge rêgne, et nous fãisons réciproquementI'expérience,
de moi-même et des autres, etc. Mais le souvenir possêde en lui-même le
inséparablement,de nos chairs,qui sont pour .nousdeux <<objectives»,
bensd'une genêse,de même que I'attente, I'empathie, etc. Pourtant, il est
qut sont pow naus deux dons le monde. Assurément, par jà m( me je ne
'i-' ''' ' ndain objectif et aucune difficile de fàire siens les problêmes authentiques de la genêsetranscen
possêde encore aucun auge mo . . ,chair
: l.mondaine
-i..-.l;.Á
dantale facticielle, ainsi que d'une genêseumverselle, genêsedons laquelle
objective au sens plein du teime. Mais, dês que I'ai accédéà la plwalité
ouverte des autres, et aux auUes qui sono en relation réciproque, le voas le monde pour moi devient un monde qui existe pour moi et est en même
tempo dons une genêse intersubjective constante objectivée de façon
bien que chacun(cheque nutre qui est pour. moi effectif et imaginable)
entiêrement humaine, ou bien plutât, dont la durée est continue /# /#@#/-
peut, en tant qu'auge, fàire I'expérience de chacun en tant que moi exís-
/wmparce qu'elle est constituée dons une durée continue.
r''' ' quel chacun possêdesa chair en tant que chair dont chacun
peut fãire I'expérience(la chair en laqueneil rêgne), et c'est seulementà
uavers I'expérience intersubjective du même corps de chair en tant que
chair du moi concerné [491] que ce demier peut lui-même fãire I'objet <S6. Consciente constitKattte et exPérienceconstittlée»
d'une expérience.ll s'agt donc toulours du moi: objectivementen tant
que moi humain, c'est-à-dizeen tant que moi charnel, régnant dons la
Le mondeobjectif estconstitutivementun monde pour chacun,et il
chair cotporelle objective, objet d'expérience et, à partir de là, chacun est
le moi de son monde d'autrefois, tout d'abord de son monde extérieur. est paul moi un monde de I'expérience efEective et possible, dons
laquelle [492] 1atotalité ouverte des autres hommes est pour moi com-
Le monde est nécessairementpour chacun objet d'expérience en tant que
prise, à titre de cosujets à I'expérience possible et effective ; rapporté à
monde extérieur du moi humain, mais, à uavers cet:te relativité du mode
de donation, on fàt I'expérience du monde comme étant identique, qui cessu)ets tout autant qu'à moi-même, le monde est notre monde à tous,
le monde objectif. A paí:tirde mon expérienceet de notre expérienceà
dois seprésenter à chacun, orienté depuis.sa chair. Natuurellement:tout ce
tour, je fãis précisémentI'expériencede tout, je saistout ce qui est
qui est mondam a un seis, en tant qu'objectif mondam, par le faia qu il a
le seno d'horizon de ce que je peux identiãer dons toutes mes expênences
mondepour moi et pour qui que ce soit, et il en va de mêmepour cha-
cun à partir de lui-même. Mais cela ne signifie-t-il pas que I'expérienceet
possibles et dons toutes les expériences possibles des autres dont je puis
la conscience
qui émanepar ailleursde I'expérience,
la mienneet la
fãire I'experience,et ce, dons toutes les médiationsdu connu et des nutre, est pour moi un monde, est tour nous constituinte ? Comment
inconnues ; ce qui est mondam a ainsi une extension similaire dons le
I'humanité et en elle moi-mime doit-elle à présent être constituée à tra-
temps qui, même en tant que temps ob)ectif, uniãe, par la dynamique
vers une expérience effective et possible, qui est pounant mon expé-
communautaire(sur un mode omnitemporel), les temps subjectifs de
tour les étants qui existent jamus pour moi.
1. Avant toute chore, genêsene peut pasavoir ici le sonsmondamd'une causalitémon-
Dons I'analyse constitudve, on prole sons paireexprês dons la langue daine, mais doit avoir un benstrmscendantal. Pourtant, la question se pose ensuite de savoir
tou-
de la genêse,quoique, si le monde est explicité comme un monde comment une telle genêse transcendantale se <(reflête )>dons la genêse humaine et animale,
ainsi que dana la genêse psychologique et communautaire(pédagogique)
ours dé)à prédonné, et si I'ordre ontologtque qui y est sur un mode cons-
ANTHROPOLOGIE TROISIÊME pÉRIODE : 1929-1935 389
388
rience, et nobre expérience, qui par conséquent présuppose les hommes tant que champ d'umtés constituées et hées, en tant que dimension af6ec-
tive, et je me dirige simplement verá elles, sur le mode d'une << attention >>
en tant que sujets de I'expérience?
simple. Au-delà, il y a I'horizon -- I'horizon du monde. Le monde est pour
h --b Mais il faut ici prendre garde au fMt que I'expédence effective et pos'
moi, qui suis moi-même paul moi-mime. En un sensplus large, je fãis
sible, de laquelle procede, en quelque sens naturel que ce soit, tout savou
sur le monde et toute prise de consciencehumaine du monde, ne cons- I'expérience du monde, en partie de façon thématique, en partie de façon
non thématique ; I'en fãs I'expérience, moi qui fãis constamment
titue pas le monde, mais est elle-même constituée et faia déjà partie du
monde en tant qu'expérience humaine mienne et en tant qu'expenence I'expériencede moi-même,en partie de façon thématique,en partie de
de mes semblables, en tant qu'eUe est ma conscience, celle de I'homme, et façon non thématique.
notre conscience,cede des hommes, une conscienceen tout gente. Si le Si nous suivons I'ordre constitutif. il n'y a (pour autant que je puisse
monde est constitué, tous mes actessont paul moi mes actes, ce sont voar), pour ce qui est objet d'expérience et en général conscient dons la
ceux de I'homme et, à partir de là, les autresme sont donnés en tant sphêreprimordiale en tant que chair et en tant que monde extérieur, rien
de requis en teimes de réflexion actuelle, ânalement thématique portant
qu'auues hommes, sujets égolques humains de leurs actes. ll en va de
sur le moi, sur le rêgnedu moi. Le moi est exclusivementdirigé verá ce
même pour I'affecdon, pour la conscience d'aniêre-plan, etc.
qui est objectif. En revanche,dês que I'empathie est en tant qu'expé
rience de I'étranger primeen considération, il faut être vigilant par rapport
au fãit qu'il y a nécessairementen elle une réflexion sur moi-même en
(\ 1. L'ordre constit t d monde. tant que moi régnant dons la chair et didgé vers I'extérieur, et que la
La Qbên l)rimordiale de la perc@üonet I'élaqtssemetitdH monde
modiíication de cetle réflexion est motivée par cette même réflexion,
par les a Ms (isioti dK monde)>
laquelle constitue I'empathie'.
Si, partant de mon champ perceptif. je .clarifie pour moi ce qu'est le
Mais cela nécessiteune compréhension pausprofonde. Toute famiha-
monde, à partir duquel ce domaine de réalités m'est présenté sur un mode
risation avec le monde, tout savoir sur le monde, maintenus paul lui pos-
perceptif. I'entre dons un processus de perception possible, d'expérience
sible et accessible, s'accomplit dons la conscience du monde. En tant que
possible en général, dons une illimitation dons le progrês des expériences
moi évenlé, le suis constamment dons la conscience du monde et, par là: possiblesqui sont reliéesde façon concordante.C'est ainsi que I'ap
on I'a dit,Je i /r ra í/anime / d# J b ro íde re de iai, en laquelle moi, ce soi
prends à connaítre le monde en le percevant de façon originaire, en
que je suis, je suis la personne charnelle, la personne humaine. Dons I'occurrence, c'est ainsi que je réactive ce qui est déjà connu dons une per-
cheque eZO
íuW/o,que j'exprime dons la vie quoddienne ou en tant que phi- ception possible, en poursuivant cet apprentissage cognitif. ll y a progres-
losophe commençant, I'egapossêdecet:tesigni6ication.Si je dis {( je», je sion de réalité en réalité. Le monde est prédonné en tant que monde de
me saisisdons une simple réflexion ; mais cette expérience de moi-même
« réahtés concrêtes >>,chacune pouvant par aprês << être explicitée )>.La
est comme cheque expérience et, tout d'abord, comme cheque percep'
certitude d'être, qui réside dons la perception de ce qui, en tant que
tion, une simple directionnahté de moi-même vers quelque chose qui est
« champ perceptif)>, ressortit à une conscience uniâiée,n'est pas seule
éjà [493] & .paxrmo/,déjà conscient, et qui n'est simplement pa? oblet
d'expérience thématique, n'est pas remarqué. Aussi le monde est-il pour-
tant toujours en général conscient, toulours à nouveau oblet
telle 1. Non, ce n'est pas correct ainsi. Le {<si >>d'un stade inférieur est constamment la transi-
tion vers un <<
alors >>.
De la maniêre dont elle est fondée, I'empathie présupposeprécisément la
d'apercepüon; alors que je ne suis dirigé, en lui, que venstelle ou corporéité charnelle primordiale -- par conséquent, en tant que transition constitutive l
chose particuliêre, je perçois cependant en aniêre-plan ce qui coexiste, en
391
TROISIÊME pÉRIODE : 1929-1935
ANTHROPOLOGIE
390
miêre réponse est la suivante: : je me dirige tour d'abord verá les colos de
façon involontaire, régnant en tant que chair, ayant une expeTence« sen-
sible>>,dona fãit essentiellement partie ]a chose suivante: [495] metUe en
jeu les kinesthêses de la chair, bouget les yeux, etc., et, finalement, tou-
}ours encore, nécessairement, <(marcher >>.Etant donné qu'une pera:tp.
'' possible signifie ici que I'on a une intuition anticipée.de la pos sibilité
1. effective de I'agir percepüf. et qu'elle signifie que I'on met en leu, que I'on
h
ranime les« organes des seis >>de façon charnelle, sur tel.ou tel.mode
kinesthésique, et ce, dons une réahsation active correspondente, il s agit
précisément, avec la txansposition en imagination, d'une uanspostüon en
}
r mon déplacement et dons ma percepdon sensible
l mobile. Pm là, je devrai ou devraisme rapprocher toujours davantagedes
b
choses éloignées qui surgissent dons la progression ou se conservent tout
n entiêres, et je pourrais ]es connaiue de plus prós, ]e les connaíüais de plus
prós selon un degré quelconque de perfection.
' ''Jesuisdansunespacep'
' ' chequelconque,dansunmondeenviron-
- .; . . .......
nant proche relativement stable. Que peut-il uriver en termes de change-
ment? Des mouvements,et des mouvements auxquelsje donne en tant
dontje
qu'«o I'impulsion, des transformations; et des uansformations
sus en tant qu'egaà I'origine, une avancée-- un retrait. Je possêdede nou
veaux espaces proches, relativement stables, si je ne marche pas ou ne
suis pas conduit. En cela, le fãit d'être conduit joue un rale dons
I'abolition de la forme stable du champ proche -- parallêlementà la
marche, en tant que maniêre kinesthésique de produire un changement
continu de la sphêre proche. Finalement, il peut« toulours ã nouveau>>
y
avoir une changement.Dons cheque champ proche: en outre, il y a le
changementplaI' <(attention)>,le se-dirigem,
en quoi destransfomlations
kinesthésiquesne doivent pas nécessairement I'accompagner. Mais I'idée
pas un temos et une force infiéis pour avoir ainsi de tous câtés une expe.
vence sensible, telle qu'elle est tou)ours ouverte en tant que possibihté, et
telle qu'ene est prédessinée en tant que potentialité:et ce, du fàit que je ne
suis en général potentiellement entravé que de façon temporure et
S 1. Cf. pagesuivante
392 ANTHROPOLOGIE TROISIÊME pÉRIODE : 1929 1935 393
avant tout du fMt que I'ai encore d'autres modes d'expérience possible oü progresserdons une expérienceactive, de telle sorte que mon intérêt
je puis transgresserma finitude. Dons mon champ perceptif. certains u[tilne, mon orientation thématiquetrouvent toulours ]eur terme sur ]e
autres me sont peut-être dé)à donnés et, sinon, en tout cas, un ensemble plan physique. Si je fds cela dons ma perception possible, je m'mrête dons
d'autres famihers fàit par avance partie de mon monde : je peux en fãire ma sphêre perceptive primordiale. Mais dês que<<quelque chore comme
I'expérience effective ; également, en verti de la structure sensible du spidtuel>>,du psychique, ou un esprit objectif entrent en scênedons le
ouverte du monde environnant indéterminé inconnu, I'univers indéâni- progrês de mon expérience continue, il y a une bifürcation possible. Mais,
ment ouveft de mes semblables en fàit par avance partie. à cheque bois, je ne parviens pas, par príncipe, à un tel point de bifurca-
J'imaginaisjusqu'ici que I'on allait de perception en perception, mais tion, si je n'y suis pas parvenu auparavant dons le cadre d'une perception
celle-ci peut naturellement être en premier lieu« simplement>>une per- sensible.La réalité doit d'abord êue perçue de façon sensible,à savoir
ception sensible, et]496] des réahtés purement relatives à leur perception posséderdons mon agir charnel une cenitude perceptive en tant que rpí
sensible possible étaient ce que je pouvais percevoir sur un made será ex/e#.ra,
et ce, du fãit de son autoprésentationprésente,[497] pour que
sible:. En particuher, pamn les réalités,que ce soit d'emblée ou bien de mon intérêt puisse biftuquer. Le sensibleforme toujours nécessairement
façon progressive, je perçois des chairs, sur un made sensible en tant que le pont verá le « spirituel >>.
r?l exze#ía,en tant que corps. En tout cela, I'acquiers des <<
choses >>pti- Mais intéressons-nausà présent plutât aux chairs corporelles.La
mordiales dons des <<
apparitions >>primordiales. Ma chair colporelle est chair étrangêreentendue en tant que coíps renvoie à ma chair et éveille
en toutes circonstancesdons chaque champ perceptif. Tant que je suis une réflexion sur ma maniêre de régner en elle ; elle motive la<<concep-
purement dirigé vens ce qui est corporel, vens ce qui peut être I'objet tion >>de ce corps en tant que coíps, en quoi une modiâication intention
d'une expérience sensible dons les déterminations paí'ticuhêresdes r?l nellede mon moi régnanta diferentesfaçonscorrespondentes
de
x/e ia, je fonctionne, ma chair fonctionne de façon kinesthétique,et régner. Des façons correspondentes, c'est-à-dureque I'activité par laquelle
j'avance selon I'ordre de I'ici charnel (du corpo-zéro dons son zéro là-bas) je rêgne se déroule parallêlementà des événements de ma chair corpo-
au là-bas,qui se fãt par là proche. Par conséquent,ma chair joue son rale reHequi sont et qui peuvent fãire I'objet d'une expériencesensible et, à
dons la forme du <(je reste au repos )>,<(je me déplace)>(marchant en tra vrai dize,dons des modes d'apparition détemlinés qui se déroulent par là
versant I'espace), <<je suis mü >>.En tant que telle, la chair est le centre du en même temps. Le corps étranger, dons ses événements coq)orels et
monde perceptible extérieur, toutes les réalités autour de ma chair étant dons I'analogia de ceux-ci avec ceux de mon corps, rappelle mes modes
perceptibles
sur un mode sensibletout autourde moi, étant en subjectifs, dons la modiíication qu'ils contiendraient si, mettant mon
I'occurrence dé)à perçues ou bien objets d'une intuition sensible. En cela, colos sur le même plan qu'un nutre colos entendu comme corpo,
je suis dirigé alternativement, et éventuellementpurement vers le donné I'imaginaisle mien dana sespropres modes d'apparition, etc.
sensible, le simple corpo Mais on ne peut s'en tenor à I'empathie de fàt, donc à I'aperception, à
Mais, si I'accêdeà une chair corporelleétrangêre,la possibilitéde la perception de sujets égolques primordiaux éuangers. ll faut à présent
I'expériencecontinue se tamifie. Je puasrestemdidgé vers ce qui fMt montrer comment, dons le progrês de la perception sensible, je parviens à
la motivation d'un horizon ouvert de chairs corporelles et, ainsi, à un
I'objet d'une expérience sensible, donc vers la pune coíporéité, ou bien
horizon ouvert de cosu)ets,entendus en dé6initive comme mes sembla-
me diJigervers la personneétrangêre.En conséquencede quoi, je puas
bles.Mais, dês que je me dirige vers des autres qui sont des êtres humains,
1. Le monde en tant qu'univers de << réalités>>est prédonné dons !'expédence constante I'autoexpérience,
entenduecomme étant celle d'un homme <(parmi
du monde et, en cela, dans la perception du monde. d'autres )> est déjà codonnée : }e suis, comme I'est en général cheque
394 ANTHROPOLOGIE TROISIEME PERIODE : 1929-1935 395
Se situant sur un nutre plan, jusqu'ici non prós en considération, il y a cience de mon être propre; ma chair et ma sensibilité me soft données
le thême important de la modalisationpropre et intersubjectiveet, à sur un mode aperceptif en dehors de moi, c'est-à-durequ'elles soft cons-
pmtir de là, la difHrence entre la communauté normale, tout d'abord sen cientesen tant qu'unlté vériHtéeet véri6lable,sur un mode concordant,
sible, et la communauté avec les anormaux. Puis, la dégradation de la per- d'apparitions proches et lointaines, de perspectives visuelles, de modos
ception primordiale, pareiHement,de I'expérienceintersubjectivenor- d'apparitions tactiles, acoustiques, etc. Je suis conscient de toutes ces
male en tant qu'apparition et, de même, de I'expérience anormale, alors appatitions en tant qu'apparitions, et là oü I'en possêdecertamessw un
que, pourtant, on se comprend, et que I'on possêde le monde existant en mode actue], comme dons la vision actuelle, ]e les possêde d'une part, en
tant qu'umté identique de validité de la compréhension. relation avec une certame situation kinesthésique dont je suis conscient
Aussi apprenons-nous à connaítre le monde en tant qu'univers des (de maniêre différente, sw un mode original), d'nutre part dotées d'un
validités ontologiques des su)ets qui forment ensemble, dans une inâinité horizon de vahdité qui doit potentiellement êue produit et, si je peux et
ouverte, une communauté médiate et immédiate : chacun faisant I'expé- ne suis pas précisément bloqué, il s'ágil pm conséquent de produire libre-
V ment et effectivement d'auües apparitions d'un style familier. Je peux à
rience du monde, chacun percevant ]e monde dons ]a vie évei]]ée dons ]a
forme d'un champ perceptif. qui, en sa couche fondamentalede percep- chequebois,même dons le parcours qui illustre par avanceles possibles
tion primordiale, est constamment dons un changementpotentiel, et y apparitionsprédessinées,rendre ce i#A cet:testructure d'hoíizon intui-
possêdeà son tour sa couche constante de perception sensible.Cheque tifs. Si je suis certain de I'objet sensible, comme c'est précisément le cas
perçu sur un mode sensiblepossêdeun premier horizon sensible,à vrai dons la perception norma]e, )'ai ]à toute ]iberté, mais je suis aussi lié à une
dize I'horizon des multiples apparitions perceptives sensibles, dons les systématique des apparitions, lesquelles dessinent les contours d'un
kinesthêses potentielles desquelles (et qui sont à vrai dize potentiellement espacede jeu pour les diferentes possibilitéssystématiques
du cours
proprement charnelles), et dons les kinesthêses réahsées en forme de raxü- condnu de I'expérience : I'une de ces possibilités <(doit >>
être pmcourue si
#xa desquelles,la même chore apparaitcontinueHementet, en chemin I'expérience est effectivement cona'mée. Je dispose de tout cela.
vers I'aP/!wxmsensible, se vérifie comme étant là elje-même dana sespro- Or. donsle domainede ma vie conscienteet de sa possibilitépoten-
priétés sensibles qui se présentent elles-mêmes. Mais cette]500] r?í ndr#.ra tielle(de sa potentiahté), pow autant que I'ai connaissancedes autres,il y
esthétique qui est mienne n'est pas le corps objectif de ce qui est réel dons a des sujets humains comme moi. Dons la mesure oü je suis précisément
le monde, lequel est I'univers de I'étant pour <{chacun>>.Cheque chore le moi qui suis, qui est dons la possession du monde, je devrais mainte-
sensiblequi dure pour moi dons sa transformationet son absencede nant durela chore suivante: tout ce qui meprocwe une perceptlon sen
transformation, cheque coexistence de choses de cette sorte qui durent, sible et]501] lui est afférente, cela est exclusivement mien, entouré pm
dons leurs relations dont la causahté est objet d'expérience sensible,pai- « ma vie consciente >>,ma vie qui a une vahdité. Cheque nutre possêde la
;àZpio óoà?o íaPnaíei/ÓZe, qui seul lui conRre une signiâícationréelle, à vie consciente, est originalement Conscient de lui-même, et seul lui I'est ;
savoir une signi6icationqui renvoie à I'indé6nité ouverte et, dons cette il possêdeíei kinesthêsesoriginales et son horizon, qui leur est afférent,
indéânité, <à> la totahté des cosujets; ces derniers sont tels que Jeme oü eles peuvent être transformées et maítrisées, sesapparitions sensibles
trouve avec eux dons une communauté d'expérience possible(moi qui se déroulant et étant données pour lui et seulement pour lui dons le carac-
suis un sujet dont les expériences sont situées sur un plan chmnel et qui, tere du <(par conséquent>>;et si ces apparitions sensiblesse déroulent
d'aprês cet:te potentia]ité, possêde ]a chose en tant qu'idendque, en vue, pour [ui conformément à ]pattente,puis sw un made concordant, la chore
potentiellement,d'une expériencesensibleà parcourir de part en part). sensible est ce qui existe pour lui. Les discordances elles-mêmes sont les
Dons I'unité de ma propre vie intentionnelle,I'ai constammentcons- siennes,ainsi que I'apparence qui en résulte. Mais c'cst aussi pourtant moi
399
ANTHROPOLOGIE TROISIÊME pÉRIODE : 1929-1935
398
moi seul
Ü tités particuliêres de ce soi qui sont à analyser dons des expériences pmtl-
culiêres(dons ses composantes constitutives). Dons cette mesure, une
gadation fãit partie de cgag#eexpérienceÍ503] à titre d'expérience d'un
étant particuher(dons cette experience conscient de !ui-même dons sa
2. Développement pausdétaillé, p. 497.
401
ANTHROPOLOGIE TROISIÊME pÉRIODE : 1929-1935
400
ou telle action, direction, occupation,possessiondu monde, affection I'intuition, cela sigmâe que je me tourne vensI'extérieur, que je me rende
dons le monde extérieur et, tout d'abord, sur ]e mode de ]a perception
pm le monde,etc.,pour autantque tout celavient à s'exprimem.
De
sensible.Mais oü est le commencement? Le monde extérieur est pour
surcroít, un substrat en lequel le moi renvoie à sa chair corporelle en fãit
nécessairement partie, qui est précisément pour moi une expression moi perçu sur un mode sensibleselon un élmgtssementdu proche et du
lointain ou bien de I'espace,mais le monde proche possêdeà son tour sa
Mais, avant de poursuive I'analyse,il faut dureici que ce coul:s normal
de ma perceptiond'un hommepar la perceptionsensiblede son proximité et sa distance.Je remarqueânalement que je possêdeune
corps comporte égalementune modi6ication d'attitude qui passepar proximité absolue,ou encoreun point de départ.de toutes les différen-
ces relatives de la proximité et du lointain, et qu'il s'agit de ma chair : en
I'expression portant sur le suJetégoique afférent qui s'y exprime : le peux
avoir purement égud au colporel, par là être pour ainsi dure seulement opérantla réduction au monde ou à la nature tour moi) que I'on peut
intéressépar une chore simplement corporeUe.L'expression fãit encore percevoir de façon sensible,j'accêde au corps premier en soi de ma per'
ception sensible.Pourquoi est-il, dons ma perception sensibledu
I'objet d'une compréhension,mais celle-ci ne fonctionne pa: sur. un monde, le premiar corps en soi, ou bien, ce qui revient au même, pour'
mode actuei : le sulet égolque est alors pour ainsi duredons I'arriêre-plan,
quoi est-il nécessairementle premier pour moi? Parce qu'il est précisé-
coprésent, mais hora thême.
Hent ma <<chair >>,mon organe,en I'occurrence, un systêmed'organes à
Par conséquent, aân d'examiner et de décrire systématiquementle
t=raverslequel le perçois tour ce que je perçois et puas )amua percevou en
monde en tant que monde de I'expérienceet, tout d'abord, purement en
tant que colos, étant donné que la perception sensible est une vision, et
tant que monde de la perception, le fetal bien de commencer pa! mettre
hors fonction toutes les expressions, et par mettre purement en fonction que la vision est une vision de I'ceil, ou que le toucher se fãit avecles
doigts, etc. Mais comment la chair est-elle elle-même perçue sur un
la percepdon sensible(et I'expérience en général)-J'obtiens pm là la pure mode sensible? Voilà que I'organe charnel est I'organe de la perception
maculeuniverse]]e, en tant que nature]507] qui s'avêre être, dons le couro
de I'aut:reorgane, et ainsi, en âm de compte, la chair est un organe total
conséquent de la perception sensible,un enchaínementelos sw soi ; il en lui-même. Mais, qu'il en est ainsi, cela est bien constamment certaln
s'agit purement d'une nature que je perçois et puas percevoir, cm, dons
pour moi-même à travers la perception. S'agtt-il d'une perception sim-
mon domaine actuei d'expérience, ayant mis hors fonction I'expression,
plement sensible, qui présuppose pourtant elle-même déjà une corpo'
autrui ne m'est à présent paus donné. Pour le monde qui existe concrête-
réité charneUe opérante ?
ment. ceci est une abstraction, un mot qui ne devrait tout d'abord expti-
[508] Le fonctionnement est anonyme lorsqu'il est simplement
mer qu'une mise hors fonction, une maniêre de laisser tout d'abord hora orienté vers la nature. Mais...
considération <quelque chose> qui est pour moi et reste plus avant en
vahdité; en disant cela, on ne veut naturellement pas puler d'une vue ou
d'une opinion selon lesquels la nature existerait pour elle-même et de
façon sépu-ée,ou bien encore, selon quoi, dons la formation oíiginelle de
la <(representation du monde», d'une conscience ontologique du monde,
seusun développement systématique de la simple nature quüexiste pour
moi serait exigé, qui ne doit recevoir un senod'être paus Imge que par
aprês ll n'est pas question de tout cela.
Le monde et, à vrai dure,le mondetel qu'il est pour moi perçu dons
une percepdon effective et possible, tel que nous voulons I'amener à
406 ANTHROPOLOGIE TROISIÊME pÉRIODE : 1929-1935 407
1510 tel, le motivar en discutant à s'associei avec moi en vue d'une opération
volontaire, à se donner le même but que celui que je me donne, le déter-
Appendice XXXI miner par conséquent à ne pas vouloir simplement ce but, mais à vouloir
ce but que je veux, de même que je veux le même but que celui qu'il veut.
VIE PERSONNELLE. Par là, ma volonté pénêtre dons sa volonté, et la sienne dons la mienne, et
i.iEN sociAL ÉMANANT DE soN mSTAUitATION DÉnBÉRÉE le but est un ó#/g / a i rf rammx#à nous deux. S'y Houve /i2@Zig#éle fãit
- DE L'INSTINCT - DE LA SYMPATHIE. que chacun de nous veut en même tempo et corré]advement un ]ien avec
LA PARriciPATioN(« SYMPATHiE ») I'nutre, en I'occurrence, I'association personnelle elle-même. Assurément,
(novembre 1932) I'institution de ce type possêdemaintesformes spéciGíques,qui se fon-
dent donsla modalité différente de la volonté, dons sesfomles immé-
diates et médiates, seshorizons et, par là, dons sesgénéralités indétemli-
Je suissoft dons une attitude privée(dons I'atitude égoTqueasociale), nées et ses spéci6icités détem)inées.
soir dons une attitude sociale et, ainsi, cheque personne possêde dons son Mais, antériewement à la volonté et à ses buts volontaires, il y a les
existence personnelle et, à vrai dure, dons sa vie consciente, des portions fomles préalables de I'aspiration égolque, de I'atuait af6ectif. de la déci-
de vie asociale(pas non sociale au sens habituei) et des portions de vie sion, que nous nommons / í##í#ueí.ll en va ainsi de I'auto-instauration
sociale. originelle de la communauté sexuelle, telle qu'elle a dé)à lieu chez les am
En tant que personne humaine parmi d'autres, chequepersonne, se maux, pm différence d'avec le mariage en tant que communauté délibéré-
sachant située dons I'horizon d'une humanité partagée, est << membre >> ment insdtuée et dotée d'un but déterminé, visant I'horizon temporel de
(compagnon, íoawJ) de multiples associations personnelles humaines la vie entiêre. Mais, il en va ausside même d'une amitié, qui devient un
instawées entre elle et sescompagnons à travers des actes sociaux. Dons lien procédant d'une<<sympathie)>,et qui est dénuée de toute décision
la vie des personnes sont instituées des associations toulours nouvelles, volontaire spécifique de s'associer avec I'nutre. Par ailleurs, cependant, il
éventuellement transitoires et éphémêres,référées par exemple à des buts arrive aussi que, i r Zaóaíede la sympathie éprouvée dons toute sa viva-
proches déterminés, ou bien à des buts lointains mais situés dons un péri- cité, naissent le souhait et la volonté de fomier un lien amical avec cette
mêtre mini,ou bien encore référées à un ensemble pratique général de personne sympathique. Aussi suis-je toulours dons un ]ien d'association :
buts d'un certain type et éventuellement situés dons un temps limité, mais dons des associations que <j'ai> fondées, respectivement cofondées rela-
éventuellement aussi dons un horizon temporel ouvert à I'in6ini dans la tivement à des intentions spécifiquesque I'ai eues, et dons des associa-
forme du <<à partir de maintenant, nous voulons à I'avenir travaiRer tions dons lesquellesje suis entré par d'autres biais, mais toulours en y
ensemble sur un mode pour ainsi dure communautaire, commercial, ayant part sur un mode qui est le mien. J'ai grandi dais ma famiEe,et le
scientifique, etc.». Cela fournit par conséquent des sociahtésdurables, lien que I'ai avec ma more est le paus originel de tour les bens. Plus tard,
issuesdons ces exemplesd'une institution délibérée à travers des actes naissent maints autres bens avec des frêres et sceurs, avec des camarades,
sociaux des personnes concernées, qui entrent par ces actes [511] dons des amis. Mais je grandis dons les communautés traditionnelles, dons celle
une liaison sociale des volontés. Mais, assurément,d'autres institutlons de ma famille au seis historique du terme (donsma <<hgnée>>),dons celle
s'y adjoignent, qui #'ont.p#i la forme suivante : je veux m'associer avec un de ma nation avec ses coutumes, sa langue, etc. Lorsque je grandis ainsi
en reprenant en charge la tradition, a lieu une co-institution qui passepar
En latia dons le texte. les modes de la volonté.
409
ANTHROPOLOGIE TROISIÊME pÉRIODE : 1929-1935
408
Or. la vie humaineest de deux sortes;commeon I'a déjàdit, telle maniêre(moi qui le considere avec amour, qui me porte vers lui et
I'homme vit soft de eaçonasociale,soit de façon sociale.En ce qui me préoccupe de lui avec amou) ; il n'est pas seulement tel dons mon
concerne le premier mode de vie, en voici quelques exemples : )e fãis une champ ontologtque, mais je vis dons sa vie, je vis avec lui, et je partage
même éventuellement ma vie avec lui, non pas seulement de I'extérieur,
promenade, je prends une cigarette, je monge -- mais pas en. tant que
membre d'une tablée; mes fãits et gestesmanifestent une sphêre privée mais sa vie en partage englobe ma vie en pmtage.
Pourtant, ne devons-naus pas fãire la différence entre le lien social
en ün bensImge, pas simplement en un sens référé à une socialité légi-
time. Vivant socialement,I'homme entre avecles autresdons une relation dons la réciprocité de la dynamique communautaire et le lien social unila-
téral? Or, safesdoute, telle est I' <(empathie >>elle-même : dons la motiva-
actuelle,qu'il s'agissed'un nouveaulien social,ou bien d'une activité, à
tion par laquelle ]e prends conscience d'autrui, je coincide avec lui ; ma
titre de iod#í, de fonctionnaire,[51 2] dans une association déjà instituée
socialement. Aussi y a-t-il bien évidemment encore une différence : je tra- vie empathisante
est quasimentune vie en lui, un agir en partage,une
souffrance partagée,y comprasune perception, une visse partagées,etc
vaiRe pm exemple pow moi comme scientifique, sons penser à <<mon
Mais seulela couchefondamentalede vie partagéevéritablementactive,
public scienti6lque >>,à la communauté dons laquene je travaiae, avec
d'activité partagéeen lui fàit partie de I'empathie: elle comprendla
laquelle ]e collabore dons mon travail, à laquelle appartient la critique réci-
couchepar laquelle norasavons un monde environnant commun, moi le
proque, qui se laisse déterminer par les résultats des autres à les accepter
même que lui, et lui comme moi(sans reladon socialey Mais, à titre de
de façon critique, ou bien à les modi6ier, qui se laisseorienter par elle et
motiver en vue d'une reconnaissance, etc. Si je travaiEe pour moi seul, ce moi pratique, je possêde mes buts, il possêde les siens ; je veux ce que )e
veux, et non pas ce qu'i] veut et, en cela, )e le <<comprends )>,mais je ne le
uavail possêde déjà pour moi un seno scienti6tque social. ll en va auue-
prends pas en chuge si I'éprouve simplement de I'empat:tlie ; je ne vis pas
ment si j'ai conscience d'être en discussion avec d'autres, éventuellement
sa vie en la partageant(dons un comportement acdf) en tant que vie axlo-
aussi si je présente et défends mes résultats devant les autres dons un
[ogique, pratique]513] ; pas plus que si je le comprends par aprês en tant
Congros scientiâque, etc. C'est une chose d'avoir une activité sociale dons
que sujet pensant, ]e ne vis pas pour autant sa vie pen:lente: lugeante, ru-
laquelle ]e travaille<< au service >> d'un groupement, ou bien en tant
sonnante. etc. Si tel est le cas, cela peut se produire dons la fonte de la
qu'employé au service d'un paüon, c'en est une nutre que <d'>être en
réunion, en I'occwrence, d'avoir un véritable entretien, ou bien d'être sympathie, mais aussi dons la forme de I'accompagnement de I'nutre et,
en lui, par amou et par haine.
engagédons un travail quelconque avec des collêgues.Dons des cas de
Qu'en est-il du partage de la volonté? Là aussi,il peut se fãire que I'en
cetkese«e, Xesüs dons une uéritable
aMt deà lapremiênPersotine d Pi fiel.
vienne(alors que, pourtant, aucunerelation de réciprocité n'a été ins-
11faut prendre grade au fàt que je ne fãs pas en cela seulement
tawée, et qu'il n'a peut-être absolument rien remmqué me concernant) à
I'expériencedes autres comme étantlà avec moi, ou que I' <<a connaís- vouloir en lui et en sa volonté. Je m'aperçois qu'il est sur le point de quer
sance)>des autrescomme coexistants,comme partageantvéritablement
un animal repoussant. Je reprends son dégoüt à ma chmge, ou bien, )etant
avec moi un monde qui existe dons la forme de la certitude doxique, mais
un coup d'ceil à I'animal, je ressensaussitât un dégoüt pareil. Son action,
que je suis, en tant que moi, en tant que centre, en tant que sulet en acte
motivée par I'animal, pénêtre en moi-même; en sympathie avec lui, je
cioté'd'une activité, hé aux autres e#arteen tant qu'ils sont eux aussi des
sujets dotés d'une activité. Je suis en lui, il est en moi sur un mode act:if, 1. Avoir une apercepdon du monde, issue de I'opéradon .padre de I'association,.qui
}e travaiEeà partir de son travail,et lui à partir du mien. En tant motive une présentiâlcation par empadue, oü )e suis afEectépar.le monde environnant qut est
qu'amoureux dons la communauté d'amour(dons I'amitié), sur un made à objet d'apercepaon commune. Mais, ensuite, accordant mon ar#Pf#,ou bien ne I'accordant pas
avec celle des autres
vrai dure actuei, le ne le considere pas seulement comme vivant de telle ou
411
410 ANTHROPOLOGIE TROISIÊME pÉRIODE : 1929 1935
partage savolonté ; de même que je partage son seno:iment,de même par fãit d'être partie prenante) ne revient pas<(prendre I'nutre en pitié )>,lus-
tagé-je son désir et sa volonté. Je n'agia pas moi-même, il faudrait tout qu'à être désolé pour lui. On éprouve alors de la soufErancedu fãit qu'il
d'abord que I'aille là-bas et que je mette la main à I'ouvrage : il a déjà mis souffre, ce qui ne signifie pas que, absorbé en lui, I'on éprouve avec lui le
[a main à ]'ouvrage, i] ágil déjà. Je ne souhaite pas seu]ement que ]'anima] sentiment qu'il éprouve en colncidant avec lui, par quoi, en ressentant,
meure et en être le témoin, mais, lorsqu'il le tue, mon souhait se réahse <<
en vivant avec lui >>,il n'est pas pour nous un objet, un <<
thême )>.Mais
comme étant sa volonté, ce à quoi I'ai part en partageantsa volonté. I'un procede de I'nutre, et la pitié originelle éprouvée est d'aprês cela un
Assurément, un tel partage de la volonté n'est pas une volonté au seno actefondé(originellement, pas en effet une modification intentionnelle,
habituei. ll s'agit d'une ü?Papa/ó/e zy#óé/ú,».Je peux úr.P.zó@ef»en ressen du type,par exemple,du discoursconventionnel,quoiqu'il s'agissed'un
tant, en désirant,en voulant. Le partagedu sentiment,du désir,de la discours visé sw ]e morte inée]), un acte fondé dons le sentiment partagé,
volonté n'<est> pas seulementmon sentiment, etc., qui cou« parallêle- originel, puis fondateur.
ment à celui de I'nutre, et il ne s'agit pas non plus de I'intimité d'une ren A[ors que tout ce]a est custe, i] est par aiHeurs également custe de dize
contre sensible,etc. Si, dons le cours d'une conversation, je m'aperçois que, constamment, dês que I'empathie est à I'ceuvre et, en cela, comme
que mon partenaire se comporte de façon semblable à moi-même, ou dons les cas fondamentaux décrits de la vie en I'nutre et avec I'auto'e,
bien si, loas d'une piêce de théâtre, I'observe que mon voisin ressent une I'nutre est là pour moi <<
objectivement )>dons le monde spatio-temporel
émotion simi]aire, i] ne s'ágil pas d'une<<participation )>,de ce partage des en tant qu'homme, de même que }'ai constamment consciencede mon
sentiments entre moi-même et I'nutre. existence en tant qu'homme dons la spatio-temporalité, et moi comme
Lorsque je partage un sentiment, je suis en tant que moi absorbé en chacun dons les modemsubjectifs de I'orientation. Mais il y a une difíé-
I'autle et dans son sentiment, partageant ce qu'il vit, ce qu'il ressent. Je ne rence fondamentale enfie la conscience du monde en général et la cons-
suis pas en tant que personne dirigé vensI'autre personne primecomme un cience thématique.
objet, je suis dirigé vensce vers quoi elle est dirigée en tant que personne [611]
qui se comporte de telle ou telle maniêre. En cela, je suis absorbée en eUe,
je coincide avec elle en ayant conscience du même monde environnant et
en étant dirigé de façon égolque vensles <<mêmes>>objets thématiques;
Appendice XLVll
mais, en tant que participant, je coincide avec le moi présenti6iépar
empathie, c'est-à-dize que je partage son sentiment, son désir, sa volonté.
MONADES HUMAINES ET MONADES ANIMAIES
Par là, je ne suis donc pasdirigé en généralvers moi-même,comme si
LE PROBLÜME woNAnIQun UNIVERSAL
j'exprimais ma participation sur un mode réflexif. Je me comporte sur le
mode de la concordance du comportement partagé, dont le made con- (les années 1930)
uaire réside dons le fMt que, alors qu'il recusepour ainsi dize avec dégoüt
devant un orvet, je Houve ce dernier mignon, et je ne partage pas intérieu
rement son action, à savoir le coup qu'il lui porte, mais je I'accompagne à liaison des monades. -- Des monades qui sono ensemble du sem
<<
contrecceur>>.Un sentiment conüaire, etc., négatif correspond ensuite d'une interrogador à rebows à partir du monde en tant que monde mien,
au senttment partagé, aux actes, aux prises de position partagées. en tant que monde humain nutre constitution du monde en tant que
Des sentiments,des volontés et des actions peuvent naitre de là, qui constitution dons la subjectivité transcendantaleà titre de subjectivité
<< nutre >>.
doivent être distingués des sentiments partagés. La pitié sympadüque(le
413
TROISIEME PERIODE : 1929-1935
ANTHROPOLOGIE
412
:ã:=,E:=un.:=.=
B:, ,
b
E
n--'" . .
r--'-o''
(coutume).C'está(commecela lue I'on fait>>. De cettc «...-..----
maniêre, i] y a
aussi la tradidon qui passe de génération en génération. Les adultes ont
déjà des coutumes, les enfants « grandissent dons ces coutumes » par llm:
[631] répête nécessairement dons I'aperception d'un nutre, et répête à,son tour
ies autres, et fournit ce qu'i] y a de p]us généra], le noyau général de
I'aperception qu'est la personne(I'êt=re.humain). La chair, I'entourage, des
Appendice IL olãets étrangers, un entourage étranger que I'on peut apprendre à
connaitre, dont on a déjà compras le type le pausgénéral par une apercep'
<IMPERFE(:TTON DE LA CONNAISSANCE DE L'AUI'RE tion assimilatrice. Des choses éü'angêres mais ce qu'elle sigmfient pour
DONS SON <<HISTORICITE >>> les personnes,comment vivent les personnes dons I'entourage étranger
<sans doute septembre ou octobre 1933> des chores. Un entourage étranger en tant qu'entourage personnellement
signifiant, que I'on comprend aprês-coup en un sons spirituel développé
sur un mode personnel. On a dé)àI'aperception analogtque selos laquelle
Une connaissanceparente d'autrui est en príncipe impossible; il a il y a un entouragehumain, selon laquelle des êt:reshumains se compor'
son<<historicité >>individuelle, son autoconstitution génétique, que je ne tent sw un mode typique en tant qu'ils vivent sur des modes typiques
dons cet entourage -- mais sur des modes analogiques généraux ]nconnus
peux pas véritablement dévoiler de Eaçonparfâte, mais seulement par
tout d'abord indéterminés.L'analoge est <(générale>>.Mais elle peut des-
fragments.Je ne peux pas même dévoiler la mienne propõe,[632] pro-
duire à nouveaux frais, par le souvenir, ma propõe constitution transcen- siner pm avance des chemins permettant une meiUeure connaissance,
dantale, quoique je ne sois un homme développé qu'en ayant acquis cette quasimentune vie avec les autresselos une compréhension aprês'coup,
constitution et en étant doté de la <<faculté >>
du souvenir. Mais le souvenk par détermination plus précise et correcüon.
naturel ]ui-même n'est pas seulementune affaire de volonté. ll a besoin Mais on Houve aussi des racesétrangêres,une culture de type éuan
d'être éveiUé.Je ne peux acquélir la constitudon profonde qui se situe en ger -- que I'on ne peut guêre comprendre aprês'coup, busquedons son
deçà du souvenir humain que par la phénoménologe, non pas dons son noyau. Ce sont des êtres humains, ils ont besoin de manger, prennent
cours factuel sur le mode de mon propõe passé<dont> je me souviens, [eurs repôstour ]es ]ours, etc. Là joue dé)à un rale ce qu'il y a de plus
mais seulementpar la reconstruction de son type universel. général dons le monde environnant. Mais I'humanité cultwelle totalement
Moi dons mon type individuel. Les autres sont objets d'aperception étrangêrevit dons une nature totalement étrangêre. Toulours est-il que,
dons la typique individuelle, dons la fomae universelle moi -- personne. aussi étrangêre soir-elle, elle a en commun le ciel, et la terre, le tour et la
Moi, par avancedanamon être-devenuet donsmon devenir à partir de nuit, les pierres et les branches, la montagne et la vallée, divers animaux
<<moi )>,mais en liaison avec d'autres dons lew êüe-devenu et dons leur -- tout cela étant conçu sur un mode analogtque dons le type le plus géné-
devenir à parta d'eux-mêmes. ral, quoique comme quelque chose d'étranger.
Apprendre à connaítre les autres -- I'horizon coaperçu des autres, leur [633] S'y rapportant et étant codéterminé par cela,on a les analogies
être-devenu, leur devenir, leurs buts, leurs intérêts, dons un vede indéter- typiques les plus générales du comportement, pmmi lesquelles celles du
miné. Ma propõe sphêre de souvenirs, toulours privilégiée dons son comportementissu de I'exÕérienceet, de façon fondée,cellesdu com-
accessibiiité,accessiblepar simple éveil, etc. Jusqu'oü va I'assimilation, portement pratique, et ce qu'il y a de plus général dons les buts, dons les
dons laquelle I'obtiens I'horizon des autres,leurs vécus,leurs intentions, desseinsdurables, dans le style de vie. Le monde environnant naturel doit
leurs intérêts durables selon des ébauches précises ? de façon correspondente être plus connu et devenir fãmiber, a6n que I'on
Structure fondamentale dons le type individuel qu'est le moi, laquelle puissecomprendre d'aprês le but qui est le leur les modempaJ:ticuliersde
est d'emblée et tou)ours prête en vue d'un transfert aperceptif. qui se comportement pratique, ainsi que les objets culturels qui en sont nés,en
Í
=Eh''
;ePüon dana le sitpQlemotlü de la percQtiotl soir le stQPort immêdiat de P <(exPres-
::HHEZ====8JH=1;E de / a íl/ e úrexü/erre,» da#r / à mébe /er ro@.ri. Mais c'est la raison pour
laquelle il y a cependant une différence essentielle entre Zei.pxrx roP; et
1. Ces propor sont sulecsà caution : la surface est réelle, la vision extérieure de la chose
n'est pasréelle,elle est la vision du sujetpercevant,elle est son perçu à proprement parler en
tant que tel.
418 ANTHROPOLOGIE TROISIÊME pÉRIODE : 1929-1935 419
leurs propriétés corporelles(qui appattiennent purement aux r?r ex/?.íae, Plus simple est celle de I'allure de chair qui est celle de la chair de I'êt:re
aux mi, précisément en tant que corporéité réelle), et les corps en tant humain : elle présuppose naturellement <<quelqu'un qui volt )> et quel-
qu'ils ont une signiíication spirituelle, en tant qu'ils ont un bensà txavers qu'un qui comprend. {( Moi, en tant qu'homme >>,
je présupposeceux qui
leur allure dons certames positions, dons certains usages. me comprennent -- je ne me comprends pas directement en tant
Dons !'empathie, le colos humain n'est pas en question en tant que qu'homme, je ne me vois pas en tant que tel dons une empathie simple. Je
corps selon ses composantesintrinsêques proprement essentielleset en n'ai aucune expérience immédiate de moi-même, aucune autoexpérience
général purement corporelles, mais dons la mesura oü il a une aZ/#nr directe en tant que personne humaine comme I'ai directement une expé-
dence d'autres hommes.
simplement perceptive. Aussi toute óeóaz,forde I'homme, la mimique de
ce dernier est ú?examina»à partir de ce qui se détache le plus à propre-
ment parler. Mais son adufe eUe-même,dé)àdivisée en <(tête >>avec des
yeux, en<<mains >>,<<
pieds )>,etc., accompagnés des mouvements visibles
qui y sont afürents, des déformations, des modifications de la colora-
tion, etc., fonctionne constamment à titre d'expression; il est considéré
de façon constante comme cet homme qui regarde avec ses yeux, qui
bougent les mains, etc. Ce qui est vu à proprement parler est en cela
constamment en même tempo objet d'apercepdon en tant que colos
entier. L'expression et ce qui est exprimé appartient au corps, dons la
mesure oü il a pour moi, paul d'autres, pour chacun(cela dépend) ;o#
a.C/#m,
et cette derniêre <correspond> à des moments qui sono pour moi,
qui suis celui qui voit(et tour les autressujetsqui le voient), des expres-
sions du type d'êue<< signi6ication )>. L'adufe est un concept sublectif.
L'expression, la signiâcation, cela nous transporte dons I'extériorité, vers
I'attitude dirigée purement verá I'objectivité et, tout d'abord, verá la
corporéité:
Pour des spectateurs, pour des auditeurs, des locuteurs, les .pano/ei
sont des <<expressions )>,[665] elles sont des expressions de chair, les unes
étant des communications adresséesà d'autres hommes, les autres des
expressions de I'existence des personnes. L'expression verbale situe les
hommes, relativement à ce qui est exptimé, dons la position de ceux à qui
I'on s'adresse,et pas seulementà qui I'on parle. L'expression initiale et la
1. Dons I'attitude didgée vensle corpo réel, je peux rapponer ce dernier ã des personnes
que je perçois et, à vrai dize,relativement à ce qu'elles perçoivent à proprement parler de lui, et
de la maniêredont ce qui est à píoprement parler perçu du corps peut les maóper
en vue de
I'empad:lie.
INDIVIDUATION
INTRODUCTION
424
INDIVIDUATION
INTRODUC'HON 425
:'==n:=m=:'E,úm;:=;:'i=.5=
r9Problêmeposé d'une monade unitaire, de type divin.
426 INDIVÍDUA'HON 427
INTRODUCT10N
[1]
N'l
Je suis Zemé»f alors que <(mes >>sentiments, mes volitions, mes inten-
dons, mes présomptions changent. Quel est le point d'appui de cette
identité? Ce ne sont pounant pas les contenus sensibles, ni rien de ce que
I'on peut obtenir des contenus sensiblespar des identiâícations phénomé-
nologques : le rouge en tant qu'il dure, en tant qu'il se transforme, etc.:
J' s"is I' même lo«quem'a@PrgB"de const,mment ce 'ouse,.lo"qu' je
procede à une identiâcation permanente, lorsque je saisis tece ou telle
appatition, lorsque ]'ai une représentation de ces choses, lorsque je les
auge,lorsque I'ai une présomption, que je doute, que je seno,que je veux.
Quel est le fondement de cet:temêmeté, et quelle individuation sous-
tend cela de maniêre constitutive? Eí&re Zalome de/'e#cgaÜewe/ de /o J
Appendice l
chosique. Si nous posons ce qui doit être posé et si nous fãisons valoir ce
qui vaut logtquement, il y a alors des choses multiples, mais, d'aprês leur
bens, elles sont seulement des unités d'apparitions possibles, elles ren-
voient à mes perceptions possibles et à ma pensée,laquene s'y rattache
ZZgzg
eme#/,
ou bien à desperceptionspossiblesd'axari(lesquellessont
cependant aussi, prises de façon principielJe, des perceptions possibles
paul moi, naturelles dons un certain périmêtxe) .
Manifestement, il n'en va pas de même pour la conscience. La cons-
cience, la conscience effective et possible, qui cole en elle toutes les appa-
ritions, toutes les apparitions effectives et possibles, épuise pm là le
monde entiet, lequel n'est que I' <<unité intentionnelle >>,c'est-à-dureune
certame unité et légahté de conscience d'apparitions, instaurée entre des
apparitions, donc entre des vécus de conscience de consciencesquelcon-
ques données et qui sont pourtant toutes possibles. Donc la conscience
est I'absolu. Ma conscience est I'êue absolu et cheque conscience est être
absolu. Ma conscience passée est un être-ayant-été absolu et cheque
conscience passée est un êue-ayant-été absolu. Za conscience est pour
ma conscienceêtle externe úóíaZKet ma conscienceI'est pour toi. Si dons
ma conscience je ne trouvais pas des apparitions qui pourraient être pour
moi objets d'aperceptions à titre d'autres corps, il n'y aurait aucun /#(et,
par là, aucun moi par contraste), et inversement. Je n'murais aucune repré- sique Mais des modiHicat:tons
du groupe d'apparitions« coq)s X» dons
sentation d'une nutre conscience,ou bien je ne m'aviseraispas d'en for- ma consciencesignifie une modification, et une modi6ication nécessaue
mar une. Assurément, I'ai bien ma chair et je pourrais tou)ours formei des groupes rom@o#2##/id'apparitions en cheque conscience. Et cheque
quelque chose comme une représentation d'une âuue chose, qui serait de chair ressortit également à cela. Aussi cheque esprit peut-il moyennant le
type charnel. monde physique agir sur cheque chair. lls sono en accord universel, ils
[7] Mais comment la conscience peut-elle dépendi:e de la chair si la possêdentun enchahement dont la légalité est fondamentale. llsont
n'ont
cet
chair est seulementune indication d'une certameunité de la conscience? pas d'autre enchainementque celui de la conscience,mais ils
enchaínementordonnancé sous la forme d'une légalité qui les contient
Cela signtfie simplement qu'il convient d'être prudent. La conscience est
tous nécessairement.
dépendante de la chair. Cela signifie pourtant seulement que je ne pour'
reis sentir, me souvenir, pensei, etc. sonsque la chair remplissepour cela La conscience #aa. Qu'est-ce que cela signiâe? La conscience
certames ro#düa#i. Mais la chair est elle-même un certain systême de s'évanouit à nouveau. Qu'est-ce que cela signi6te ?
sensations effectives et possibles (les miennes ou bien celles d'autres, ou
encore d'autres possibles), appréhendables de telle et telle maniêre dons
des perceptions,dons des souvenirs, etc. Que peut donc signifier la 1. Ceci n'est aucunement exigé. On ne peut décider que du point de vue de la sciencede
la sature si cela est Trai
dépendance, que peuvent signifier les <{conditions >>?Certames coordi-
439
438 pÉRIODE: 1905-1920
INDIVÍDUA'HON
[10]
Appendice V
phenoménologtques incompréhensibles), représentant tou)ours le soleil. nossêdeun noyau inüme qui n'est pas directement perceptible pour
11y auraitlà continuité,et l on powrait donc à bon droit penseique I'on moi, etc. Et c'est à chequeboisde façon seulementlinlitée que je puis
parle de la même chose. Qu'est-ce que cela devrait bien vouk)ir Me
m'occuper des possibihtés d'expériences sous leur forme d'expérience
d'autre ? Que la même chose ofFre à cette conscience-ci et à cette cons.
actuelle.ll y a des chores situées à 3 000 m au-dessousde la mer, que, là
cience-làdes apparitionsdifférentes? Comment desgroupesd'appantion oü elles sont (des poissons), je ne peux percevoir, et que le ne peux peace'
/oíaZzme/ différents en viendraient-ils à appartenir à la même chore? On
voar qu'à time d'êtres vivants déformés et morts. Je ne peux m' rep'éden.
renverra ici à I'absence de vision des couleurs et autres chores sembla.
ter de quoi le soleil aurait I'air si j'étais effectivement sur lui-même. Tel
bles. Mais on omet ici ce qui est contraignant : celui qui ne volt pas la que je suis, il m'est impossible de vivre sur lui et d'acquérir de lui des
;. uleur, possêdetout comme moi-même un monde visuel et tact:ileque expédencessensolielles. Analogiquement, je peux dize : si je pouvais res-
]e partage avec lui, et la communauté par empathie est ici possible. ll sentir, si je pouvais percevoir par la vision des intensités luínineuses un
app:lrtient pourtant à I'essencede la chose d'être une chose spatiale et, milhon de bois plus grandes,c'est à cet endroit que je les recevrais,etc.
par là, .d'être un support de<<quahtés>>différentes. Pour qu'une même On peut également dure: <<par príncipe )>,il y a pour moi et pour tout
doive pouvoir m'apparaitre à moi et à un nutre, pour que I'autre lui-
homme des choses iP2@err@#&Zei,
et cela, avec raison, pour tout être quel-
meme soir pour moi un nutre qui perçoit des chosesdons le même
conque présumément animé, qui est hé à I'expérience.
monde et les mêmesque celles que le perçois, il faut pour cela remplir Mais les choses, ne sono-ce pas des uútés d'expérience ? Des unités à
des conditions, et il faut là cependant entrer encore plus avant dais la
constitution de ia chore. ' traversla multiphcité des apparitions. Mais la possibilité des apparitions
se poursuit là, donc également les possibilités de la saisie des unités ;
comment de telles unités doivent-elles donc êue? D'nutre part, devons-
nous dureque les appaíitions, ou bien les possibilités d'apparitions sont
des synthêses, mais pas pour moi, pas pour les hommes, ni pour les ani-
Appendice VI maux, etc.? Mais pour qui alors ?
Conformément à I'expérience,les apparitions sont héesà descolos, à
<L'INDÉFINITÉ SPA'HO-'lEMPORELLE DU MONDE
des systêmesnerveux cenuaux, etc. Elles présupposent la conscience qui
REQUIERT QUE LES CONSCIENCESABSOLUES peut const:ituer un corps, et qui peut par lui, moyennant I'empathie,
QUT SONT EN COMMUNICAITON NE SOIENT PAS BORNÉES> appréhender d'autres choses à tive de corps étrangers, etc. Cela ne cons-
<1909> titue pas une nécessitéaPàaà. Mais I'hypothêse de choses imperceptibles
nous contraint-elle à I'hypothêse d'une conscience absolue leuí apparte-
nant, dotée de certains groupes d'apparitions appartenant à cette nouvelle
consciente absolue, de telle sorte qu'il y ait les enchainements d'un
Les chores me sont données à uavers des perceptions, des enchaíne- accordenfie cette consciencepropõe absolue et la conscience des êtres
ments d'expériencesl Mais elles me sono données de façon ]imitée dotés d'une expérience empirique, êtres que nous nommons les hommes,
1;1;=:=1)='=;
z:: : ; : itfR
limitée, et je ne peux m'éloigner de chacuneque de façon limitée,'v je
accord qui devrait être difürent des <enchainements> des êtres viésentre
eux à I'expérience? Ne faut-il pas dureíinalement que de nombreux corps
et des coíps animés, par conséquent de nombreuses consciences absolues
puasencore être en mesure de bénéâcier d'une perception. Chaque chore possêdentun]1 5] monde empirique identique, un monde de choses,et
449
INDIVÍDUA:HON PREMIÊRE pÉR10DE : 1905-1920
M8
absolue.pmPn?Et
qu'à ce monde doit correspondre.une conscience
'i' '' ' ' Fiel? Les nombreuses consciences abso-
pourquoicelaàproprementp . .. . ..----l..--...;.
luas que naus a(ijoignons aux nombreux esptits, ont un monde appmais-
sant en commun : jusqu'à un certain point, des groupes.d'apparitions en
commun. Si les choses ne sont alors tien de pausque ceslégahtésde grou-
pes. nous entrons dons des dif6cultés. DéveloppementJ des êtres organi-
ques,' nouveaux organes senso iels,
.. nouveaux
. . groupes
. de sensations
...n- sen-
.-....;.;...
soneUes ; <(les mêmes choses >>offliraient alors de nouveHes apparitionsi
d'un gente tel qu'elles n'étaient pas possibles auparavant ainsi
Maisilyaaussidesdif6jcultés comparables.
. Nous
. ,évoquions .la possi-
.:
bilité de choses absolument non perceptibles et, plus Imgement, la possi-
bihté de chores demeurant égales à elles-mêmes mais se présentant dana
desgroupesd'appantions essentiellementdifférents(et non pa' le biais
d'une constitution visuelle et tactile, etc.).
' Ajoutons à cela la difficulté suivante : des êtres orgamques sont nés.
Bacon de brouiHard précédant tous les êtres organiques. Quemest I'êue de
ce ballon de brouillmd? Nous nous le représentons comme un .nuage.
Mais toutes les apparitions qui nous procurent un nuage à time de donnée
de percepdon(sur la base desquelles en résulte alors.pucap'e: une déter
mínaüon conforme à I'expérience dons la penséescientifique) soft ínap-
cience.C'est donc une incompatibilité d'un gentepaniculier, non pas une On pourrait fãire I'objection suivante: si je me représentedeux raW-
incompatibilité de type qualitatif. non pas qu'un seulet même individu /aÕogr ensemble,je ne peux alors]19] pas fàire autrement que me les
possêde les quahtés a et ó, mais une incompatibilité réelle, une incompati- représenterdons une conscience temporelle. Et n'admeté-je pas ##
bi[ité dons /'éZm,dons ]a réahté]1 8] et, à vrai dize, de quelque chose de tel temps dons lequel /o /?l les consciences s'inscrivent? Par conséquent,
qu'il est complêtement concret et détem)iné sur un mode quahtatif. mes actes et ceux d'un nutre possêdent des rapports de simultanéité ou
Nous pouvons peut-être développer la chose de la maniêre suivante : de successiontemporelle.lls sont donc représentablesdons une cons
ce qui forme une unité immanente se trouve dons un rapport tel qu'##e ciencequi intuitionne ces rapports, qui, en tant que conscience totale,
pína#.pew/I'embrasserde façon unitaire, cela fomaeune unité de cons- possêdedonc en elle tout le psychisme,tout comme chequeconscience
cience.S'il devait pouvoir y avoir plusieursunités de conscienceí#'arar individuelle possêdeen elle ses actes propres sur un made individuel
les unemdes autres, alors un acte intuitionnant, saisissantde façon uni- dons un flux temporel.
taire, qui se rapporte aux membres de deux unités de cette sorte doit être Réfléchissonsmaintenant. On pourrait également dure: tout ce qui
impossible. Mais c'est à proprement parler une proposition analytique. est perceptible, donc les rapports temporels entre actes de différentes
L'unité possible de la perception, du souvenir, I'unité possible de la cons- consciencesindividuelles sont également perceptibles, par conséquent les
cienceintuitionnante d'un type à chequeboisimpressionnel et reproduc- actesconespondantssont perceptibles dons un flux unitaire, dons une
tif cmactérise bel et bien une totalité de conscience, une réalité psychique. temporalitéumtake. La conscienceindividuelle ne peut avoir cette per
Mais ce n'est pouftant qu'une cmactérisation indirecte. Nous t=rou- ception, il faut donc qu'une conscience totale soit pensable qui embrasse
vons directement dons [a <(réf]exion )> Zacome /r/2@arpZZe
zmm z e#/?. Nous comme ne fàsant qu'un avec elle, aussi bien tout être réel que la quintes-
n'admettons pas seulement la relation au temps dons la réflexion, naus sencede toute réalité psychique. Manifestement, cette objection est étroi-
I'appréhendonscomme quelque chose d'existant effectivement, elle fait tement ]iée à la précédente. Car à I'unité de la perception correspond de
I'objet d'une intuition et nous trouvons là I'unité dont elles êles raK/Za/la- maniêre corrélative I'unité de la donnée temporelle.
#el> font partie, que nous réfléchissions ou pas. Que nous prêtions atten- Que devons-nous répondre ici? ll est assurément évident que ce qui
tion ou non, si nous avons par aprês une raison de dire que c' « était là >>, est doit pouvou être amenoà la donnée, donc, si de façon corresoondante
que c'était ressenti et que tece nutre chose était sentie, ces deux choses on prend le concept de perception en un sens Imge, ce qui est doit pouvoir
forment une certame unité, et il s'agit de I'unité temporelle prc
empirique, I'appartenance à un seul et même flux # /
de maison et sur cheque apparition sonore, et i] y a en vis-à vis quelque chose qui se tient là de
Eaçonsimultanée?ou bien qui empiête sur le mode temporal. Cela fournit un flux dons lequel
1. U#//éd##wx /f/apta/. j'ai la perception d'une maison. L'apparition de la maison, sur le les deux flua, ou bien deux flux de type similaire se trouvent inscrits. Ne peut-on pas formuler
mode de la croyance, plaisir prós à la maison en remarquant le toit. Au même moment, le cri les choses ainsi, selon la légalité eidétique? a et &(deus .PóaníeiTimmanentes) n'ont pas besoin
d'un oiseau. Une voiture passe.Réduction : I'appatition du cri, I'apparition de la voiture, senti- d'être sur le made de I'objectivité. Mais un regard réuospectif peut les objectiver et devenir
ment à leur propor, savoir à leur propos, représentationd'eux. {<Réflexion>>,introspection, conscient du fãt qu'ils étaient mais n'étaient pas objectifs. Et la possibihté idéale de les amener
rétrospection.L unité de durée(I'unité chosiqueen un senslargo)..<(Cette)>apparition durant objcctivcment à I'unité d'une conscience,sur un made intuitifen tant que perception ou souve
sur un modo unitaire et se uansformant, puis I'apparition du <{cri de I'oiseau )>.Ou bien, la pre- nir fale partie de son essence
miêre <apparition> commençant, et pendant la dwée continue et la transformation de celle-ci, Mais n'y a-t-i] pas également la possibilité idéale que ma perception et la perception d'un
la secondecommençant et se déroüant, enfin s'achevant. Depois ces unités temporelles phan nutre, le sentiment d'un nutre, etc., soft amené à une unité de conscience ? Par exemple, je me
siologiques, on revient au flux ultime. representeintuidvement la perception d'un nutre, et en même tempo, ]e le perçois moi-même
à cheque unité temporelle phansiologique appartient un flux particulier, .et tous .ces flux Assurément, d'aptos le genro de contenu, rêgnent compatibilité et cuactêre umtaire. Mais je ne
forment eux mêmes uné unité les uns avec les autres. chape a / g aflan»ze#/-f& e //í ? Une vus pasau dela du rnnur/êm
:maKeÇ parte que, si teus deux étaient perceptibles de façon unitaire,
conscience englobante, une petception, une appréhension peut se didger sur cette apparition ils seraientmembres d'w#e« réalité psychique >>
454 455
iNnivinuAnoN PREMIÊREpÉRIODE: 1905-1920
être amené à la perception. Mais on n'a pas prouvé ainsi ce qui devait être Et celava de paioavec I'appréhensiondes moi étrangersmoyennant
prouvé. Le temps aé&ci8le temps óre/@/ng ep, celui de la nature, ne doit
pas être confondu avec le temps.p'ba i/o'i;lg@xele temps de /'lwm.zee#re.
Que signiüíe le íhit que mes óuyüüaa#eret celles d'un nutre soient
simultanées,soient successives? Cela signiâe qu'elles appartiennent à Une
ma/waelles sont parties intégrantes de cet ordre de la nature, c'est-à-date ã=;;:=Íl==i,H==.=':.=z=
: t
tant que mon corps et celui de mon semblable,mon moi et le moi étran-
ger appartiennent à cette même natue. Et de même que des proptiétés
de cheque chose ont leur temporalité, leur durée, leur transfomlation et
ãn i: i :f ::::;:::s==:,1
:
lew non-transformadon, de même mon moi et chequeauge moi ont des
{<états psychiques >>.Les íz:gü2zúa#ei
deviennent alors des états psychiques,
==i;=U'm=.:;'"'::g
ã=;.==::;'=1
ternporelsobjectifs avec les rapports temporels préempiriques, les cho-
desvécus psychiques,des activités, etc. moyennant la relation à un moi, séitésavec la conscience absolue.
que soft ce moi-ci ou bien ce moi-là, et certes, pais objectivement comme
un moi de la natwe, moyennant la relation à une personne empirique, à
tel ou tel homme, etc.
Dons mes fomiations de conscience,donsmes rclgãü#a#eí
j'ai un
enchaínementimmanent, phansiologiqueet temporel @réempitique).En
outre, parmi mes íuKüaúa#ei,i] y a des apparitions perceptives, en elles des
choses appmaissent, une sature apparaít, tout d'abord une natufe phy-
sique. Puas, nous avons le monde apparaissant et le temps phénoménal
qui en fHt partie, le temps empitique, lequelne doit pas être confondu
avec le tempo préempirique des apparitions elles-mêmes,des rclgüü#o ei
en généra[.Ce temps vient à être donné dons et par ]a donadon des cho-
res, et s'atteste tout comme I'empirique s'atteste en général, dons le pro-
cês de la fondation de I'expérience, sur la base de la]20] perception et du
souvenir et des rêgles de la pensée empirique. Mais maintenant, la rc:gíüúo
et la chose, le temps phansiologique(préempiíique) et le temps empidque
ne restent pas sons haison. Les r(:gi/aãoei sont référées au corps(et dome,
aux chores empiriques en général), elles reçoivent une inscription dons la
nat:ure,et il en va de même de I'ordre temporelpré-empiíiquedons
I'ordre temporel de la nat:ure.ll n'est pas nécessairede dureque, en toute
rigueur(et non pas, plutât, a?.gru.ría
modo ,», tout ordre apphqué sur un
made préempirique est <(interprété )>en tant qu'ordre temporel empi-
rique. Les vécus psychiquespropres et leur flux reçoivent une signiíica-
tion et un ordre objectifs.
DEUXIÉME PÊRIODE 1921-1928
N'2
(Contenta»' fine mottade comme tlttité d'Ktte genêse, une t+nitê qHi renOlit k
bet@s,dons daquelleun encbaítlemetitde ttécessitêstrauerse les t+nitéstetl®orelles com-
plêtes-- en tattt qu'Httitêd'uti déueloppement.Utlitéd'un moi mottadique. Qpesüon de
a déteriliitiübilité d' Ktie subjediuité mottadiqRe; <(raison si+$sante>>poKr laqKelLei4n
ndiuidK aduient ainsi dana kj«tHr at+seitadufutt+r, etPas aKtremettt : moü l)artict+-
#er d# ru aúia#re .paxf /'üz#p/d# ma#aíã4xe. Datem)inabihté et liberté du
moi, individuahté. .R@#Za#a#ixnáam eZZp
e/ / xn#a##eZZe.
Le moi personnel
comme príncipe de I'intelligibilité. .44o/ .perxa##e/ e/ üz#pld#aZz/é1,4##o#re
Lntemeet exteme, moDennant I' enQathie, de Pitidividaalité (opposéeà la connaissance
tssodaüue indt4ctiue). Problême de la déterniinabilité de la persontlalité, de Fovi$tte de
a persotlttalité, etç. Ubene de la personne. Diuersité eidéüqt+ede la proPriêté indiui-
IHellede pl«sieKrs moi. Loi indiuidKeLle de cbaqHe monade.
). 26: moi çommeFale égotqueaPPoséaH põü obleülf. Moi comme cetttrejonc-
tienne!.
458
459
INDIVÍDUA'nON DEUXIÊME pÉRIODE : 1921-1928
z«ZZZz#Z== zz ?:r.==nízz Or, nous pouvons considérer chequeindividu depuis sa durée tem-
porelle remplie et, de même, cheque Ragtnent d une telle durée et puser
[12]
L# jait qHe qKelqHe cbose soir pnscrit à cbaqHejoio wn domaine de coi7Oossibilités, absolument libre]13] dons le remplissement du temps' Cheque individu
xn \out àont \e <(qtlod )>Wut CRIEla lnec au tEaR.
et chequefragment de tempo remph de la durée de celui-ci doit donc
satisfãirepour lui-même à ses conditions'.
De surcroít, il y a des lois d'essenced'un tout nutre geme, qui, pm-
delàrrJlois d'unités temporelles complêtes, régissent le devenir individuel
et les enchainementsde I'antérieur et du postérieur dans la durée
remphe : ainsi qu'on I'a déjà remarqué plus haut, .par exe/?P#, &l ZozJ e//ZZJj-
g#eÍ & &ge àe a#aziZZg#e.
ll en va de même des loas causales pour:les cho
ses, comprises en effet ainsi : si nous possédions I'essence individuelle
d'une chore physique, cela signinjerait que nous possédeíions sesproprié-
tés physiques et ses états physiques respectifs en tant qu'états de ces pro'
ptiétés. C'est-à-dize que, dons les loas causales relativement aux états,
nous posséderions tout le systême de causalité possible de la chose en
relation avec d'autres choses possibles, exception frite des <<circonstan-
ces>>données avec les états, c'est-à-dureque nous posséderions la causa-
lité présente actuelle des vis-à-vis chosiques déterminants. ll appartient à
<<
1'essence
>>d'une chore d'être le point de relations de possibibtésréeUes
de cette sorte. Mais, assurément, cette <(essence >>n'est pas donnée avec la
chose isolée et avec ce qui, d'elle, se trouve elle-même remplie dons la
dwée temporelle. C'est donc une tout nutre situation. La chose en soi et
pour soi, d'aprês ce qu'elle recêle en elle spécifiquement à titre de zóme#-
;ia# possiblement /#/x/üpe donc à titre d'essence, de caractere génénque,
ne possêde rien d'une <<causalité )> requise de façon essentielle tda les
teneurs eidétiques dist:ribuées dons le tempo, elle ne possêde pas de néces-
sités qui aillent de I'antérieur au postérieur. Là oü des <nécessités> de
sorte rehent entre elles des fragments des chores, il n'y a là à nou-
nité complete, et la.question qui se pose est de savoir si cet intérieur pies'
Raison SH$sat&te
I'JuiVIDUAT'10N 465
DEUXIÊME pÉRIODE : 1921-1928
:::
:i=$il.=:Ei;.==:'üt i: l :::n'11:Lil i:::=.=:si::';::
précédente; il doit être rapporté à un stade quelconque de développement, à un maintenant de
la personne, dons lequel elle est pensée comme placée devant une décision. À cela s'a)lute la
quesdon : dons quelle mesure le cercle de sesdécisions futures possibles est-il donc prédessiné
par la personnetelle qu'elle est à présent,par la personneà venir? À partir de quellesprésup-
466
iNnrwnuAboN 467
pEuxlÜME PliRIODE: 1921-1928
scêne duquel tour les vécus se déroulent selos un ordre õxe réglé que I'on
Eâãütn n :%:;nçl
HI
chore de fuste. Mais il est peut-être üês difficile de s'exprimemamsi.l on
ne couve pas un ordre réglé de la suite temporelle des vécus dons le
temps ímmanent, un ordre réglé qui rende possible les regles âxes de
llnduction et aonde lui-même dons le flux des vécus les attentes empín-
quesfemement ordonnées.Même I'essence .propõe..des
vécus d'un flux
avec sesloas d'essencene prescrit pas une détermimté pu rapport ,aux
actes à savou comme si, lorsque nous imaginons deux flux de vécus
==3s.:U: r: n:a::=n;.$1;
même n-ianiêredes associations, comme si, alors, les actes devaient égale-
ment être les mêmes. Peut-on dureque, là oü un acre.apparait dons un
flux de vécus au heu d'êt:re dons le même flux dons lequel il .était lus-
qu'alors, un acte incompatible avec lui pounait aussi apparaitre? Or, g e/
Retire de pàtic»e est dono le moi, ['ittdiuid a]itépersoKneLle ?
ó"" Ce r' 'vaut en tant que loi d'essence,cela.vaut pour je hasard en
veüu de son <(essence>>,c'est-à-dureen vertu du fàit que le ceci-là est
=.:=:=Eh:.:=$=
nl:w 14w
conque pamn la totahté des couleurs possibles. Mais si I'imagine un soEZ/o
pour un maintenant quelconque, pour un futur proche amoícéuans un
Hux de vécus avec son moi, je possêde certes sur un mode possible équi-
vdent, d aprês I'essence générale, le frEI/o de tous les autres. moi(et ceux-
à seuls)du même sensspéciâque,donc pasun moi établi, détem)iné
moyennant une loi d'essencecomme dons le cas de la couleur, mais, a
"-v''---
travers ce moi-ci(tel qu'il est maintenant), I'un des. moi possibles (tel.
qu'il doit advertir dons la situation amorcée) se détache par avance, et a
titre de moi propõe. Et pas sur le mode de l;attente empirique. ll faudrait
mieux développer cela.
471
470
INDIVIDUATION DE(JXIÊME pÉR10DE : 1921-1928
1.='r :=H=':Tz==.:::;S'==.=:='L.r=Ü
effectivesí. ' ''''"
e::=::ii;=:hz.:: ;.:l::;..==&«=i:';'===rH
mmspar cede comparaison,il est une forme vide, qui n'est <<
individuée)>
qu'à travers le flux, au seis oü il est umque. Nous íãisons la différence
entre redez#dui2#a/Ü ramwe àíZ#que connait la<<forme >>généraledu
moi, étant dons sa généralité similaire en I'espace pour toutes les moda.
des, que connaissent aussi tous les vécus individuels d'acte, et la caxníy#Ü.
/ã'xe z#zZzpldweZZe,
qui se Houve dans la totahté déterminée d'actes possi-
bles, appartenant, pour cheque maintenant, à chaque singulaíisation de
la forme du moi ; ces actessont prédessinésdra.pnon,»de façon uni-
voque à un moment donné et pour le moi individuel en tant que moi du
flux de vécus individuellementdétemiiné. En effet, donsce flua, dana
cette monade, cheque acte est univoquement nécessaire,a.P»on,relative-
ment ã sesprésuppositionsconscientesou inconscientesau moment
donné, dons le maintenant actuei -- c'est-à-dize que, avant qu'un acte res-
p'ctif s'accomphsse concrêtement, une multipbcité d'actes possibles Gle
prises .de position) est imaginable, intuitivement représentable pour ce
moi lui-même(dons cette monade eUe-même). Maisl2q dês cette repré-
tlon intuitive(cette âction abre), une prise de position unique est
prédessinée comme prime de posidon nécessaire au maintenant actuei
dans ce contexte, au moi dans cette monade, et en tant que prise de
pos:tlon int:uitivement nécessaireà ce moi lui-même. Moi qui suis(en
tant que celui,par conséquent,que J'étais,moi en tant que moi de ce]
flux de vécus:qui étaitbusque-là
le moi existant,maisqui està présent
enterté dana I'óa&íür obscur qui n'est pas déployé), je ne puis être que
celui-ci(maintenant) et je dois I'être. J'ai devant moi le <{je veux >>déter-
miné, qui équivaut au<<je deviens >>à titre de nécessité individuelle. Je
puis m'imaginer des chosesdiverseset imaginei ainsi ma vie et mon
activité futures de façon diverse, mais, pour chequepossibilité de cette
1. Cela vaut pour claque maintenant actuei. 1. Mais ceci est dit à parta du maintenant : si je reste qut je suis maintenant
472
nqDi\aDUAnoN 473
DEUXIÊME pÉRIODE : 1921 1928
Présentaüotl
êkmentain
concemant
k Falederobot
et le pele égotqwe, le moi comme cenhe joncúontlel
475
iNnrxanuAboN DEUXIÊME pÉRIODE : 1921-1928
l=U;.:: l: =H:m'==,1lH=,::.1:;=
Üême par la réílexion mes modes subjectifs de donation des objets, mes
Ú/a de sensations,mes modemd'apparidons, mes sentiments, mes prises
de position, ou bien errei donsun passéreproductif quelconqueet, en
Úv2nt pour ainsi düe à nouveau dons le passé,<(prendre )>pour thême un
objet intentionnel passo,.des modes passésde donation? des sentimento
passés,etc.,les avoir próspour thême; en prat:iquantainsi de passé:en
passéet en examinant les subjectivités du mode passé,en les fâisant déâ-
ler. en les passant en revue, je ne t:louve pas simplement une succession
de «présents >> dons les modes passés (chacun étant ma <<vie>> à un
momentantériew du temps, accompagnéede mon monde environnant
intentionnel d'alors) à titre de successioncontinüment variable, mais je
trouve à cheque moment du tempo un <<1'étaisactif de teve et telle
maniêre)>.Je trouve toutes les activités,à ce moment du temps, centrées
précisémentdons cette forme íuy/áadons I'«a identique. Et je trouve tou-
iours, pour le continuum des phasestemporelles et leurs flux de vécus et
d'actes,non pas une centration siinilaire, mais une centration relative à
I'«a identique. Moi qui suis maintenant, je suis le même que I'étais, mon
vis-à-vis à présent et cheque vis-à-vis d'une phase passée est mien, ce
même moi, vis-à-vis et non pas seulement appartenant à un<<flux )>
continu. Tout est centré, actue]]ement et potentie]]ement, tout est ]à pow
moi, c'est mon thême, ou bien cela m'affecte et je le remarque en outre,
cela m'affecte et reste inaperçu. C'est là pour moi et cela dr.pea/,»
m'affecter, cela.pex/êüe saisi, cela peut devenir le thême d'un acte, etc. Ce
.PÓ/e
@ai#we
identique, le centre des affections et des acdons(également des
réactions)est là pour lui-même' et cheque étranger-au-moi tout autant
que chequeaffection et chequeaction <(qui sont apparues)>sont là pour
lui, comme quelque chore qui peut lui-même à nouveau af6ecter ce même
moi. ll se <(trouve >>dons chaque conscience<(qui est apparue>>en tant
quepele sur un mode difürent de I'objet intentionnel de la conscience
respective,de I'objet i f /#g#f/se dirige la conscience,en I'occurrencele
[. Husseí] a paus tard corrígé <( est ]à pour ]ui-même >>par <<será aussi ]à pour iui-même par
le fMt qu'il entre en fonction >>.-- Rem. de I'éd.
476
477
iNnMnuAn.n DEIIXIÊME pÉR10DE: 1921 1928
áh ::rn=.::4=1:u$;;
va tout auuement: le pele égolqueest ce qu'il est, non pas suPPon,ni
substratde I'affection et de I'action, etc., mais, précisément, moi, pomo ou
afHuentlesrayons,centre fonctionnel d'affecdons, point d'oü partent les
rayons, cenue actif d'activités, d'actes. ll est <(dons >>ses états(egalement
dons ses états réactifs, comme dons les réahsations passives) et <( dons >>
sesactesqui se dirigent, qui se dirigent vers I'étranger-au-moi, ce qut est
affecté.
Ce centrede fonctions multiples ne peut donc être saisíongtnaue-
Hent que sur le mode de I'aprês'coup, précisément par ce même cent:re,
donsdesfonctions semblablesqui sont pourtant dirigéeségoiquementet,
par là, didgées fonctionnellement : c'est-à-dure dons I'unité d'un seuset
même flux de vécus, dons lequel toutes les fonctions soft là présentes
avecle moment du surgissement de ]'egaou de ]a visée de I'e2a'.
êtrele centrefoncdonnel actif d'une fonction active,peut prendre pour thême le mêmemoi,
: soi-même", en tant que centre fonctionnant et ayant fonctionné de telle ou telle maniêre, et
qui est ainsi là pour lui-mime. )} Rem. de I'éd
'l. Fin de la présentation élémentaire consacrée au pele-objet et au pele égoique. -- Rem.
de I'éd.
478
iNOMnuAhoN
DEUXIÊME pÉRIODE : 1921 1928 479
=c=.===:.==lS:=u:
t: :'H==1:;:
='},J===.
G:
480 481
mn:vnuA'noN DEUXIÊME pÉRIODE: 1921-1928
:::::-.";;:";*::....;.llgü$H8igW
ÚBH$g$1H#fiHB$$iwn
482
INDIVIDUATION 483
DEUXIÊME pÉRIODE : 1921-1928
Appendice l
PHÉNOMÉNOLOGIE
DE L'INDlvTDUALiTÉhfoNAniQun
ET PHÉNOMÉNOLOGIE DES POSSTBILI'IÉS GÉNÉRALES
=g=a=:lim=H==;'.:=-
ET DES COMPATIBIL]TÉS DE VÉCUS.
[35]pourtant la rubrique : 1/ n'est pas déterminée de eaçonsufHsam
po'elle présupposentdéjà la constitution du temps, et possêdentpour- sique, des objets dotés de 6mahté,des conâgurations spiritueUes,des
tant, à câté d'elles, des lois de la compatibüité dons la succession ; ce sont ouvrages, etc. me sont donnés et je demande comment ils sont donnés.Je
des lois générales du pouvoir-êtí'e-ensemble dons le <(en-même-tempo )> pms en général d'objectités, même idéales, comme des pensées concep-
et <<
1un-aprês-l'nutre )>.Z)e.pZwrnous avons des loasqui ne concernent pas tuelles, des propositions mathématiques, et Je demande de quoi peut bien
simplement des compatibilités, mais des nécessitésde la succession. Les avoir I'air la conscience de ces objectités, comment la conscience multiple
premiêresénoncent que, si a est, ó ne peut être(donc sur le mode de la de celles-ci est possible et comment elles se <<constituent >>con6ormé
coexistence); ]es autres que, si a est, i] faut qu'un ó soit, dons la simulta- ment à la consciencecomme donnéeselles-mêmes.Ce sont partout des
néité temporeHe,ou bien dons la succession.Mais le temporel se cons- questiona constitutives, et la [41] constitution concerne ]es corré]ations
titue, et nous tombons sur des enchaínementsoriginairesdu flux dons d'essence entre I'objet de la connaissance et la connaissance, la considéra-
lesquelsles deux sortes de lois jouent pourtant à nouveau lew rale, sim- tion des enchainements noétiques dans lesquels des enchainements onti-
plement dons un sens modiâié. ques, jusqu'à de tela enchaínements entre objets et concepts, véíités, etc.
Ce sont des questionsfondamentalesconcernantla division, mais se constituent. Pourtant, I'ai toulouís des objets avec I'idée qu'ils <<exis-
aussi I'ordonnancement des recherches phénoménologíques nécessaires. tent pour moi >>,mime si je troque ce qui est immanent et considere des
Je parle toulours de phénoménologie ííaág#eet de phénoménologiegá#é- modemde conscience, paus précisément, des modem corrélatifs sur le plan
poético-noémadque,qui fonctionnent de façon constitutive, ou bien des
iüVae.
Quel a été là le point de vue à proprement parler directeur? Je puas
partir de la perception externe, Jeprends ce type de vécu, I'ai la relation à modes d'activités, la saisie,I'examen, la comparaison, etc., ce qui devient
I'objet visé de Eaçonprésompdve,je le bens 6emle,lui oppose des uaits pourtant à nouveauconstitutif des objectitéssupérieures.
Nous nous
visésde façon présomptive et ce qui se Houve là, y étant afférent dons la occupons toujours de modes possibles de conscience en relation avec des
pe':epdon elle-même, en matiêre de sensations,de pro6Hs,je suis la pos- objectités prises en vue et penséesà parta de I'idée de I'être vrai ; selon la
sibilité de perceptionsultérieuresqui, ne fãisantqu continuellement, mise entre pmenthêses phénoménologtque de leur existence, elles sont là
avec la perception inidale, sont la perception du même objet, je décris les devant les yeux comme des objectités intentionnelles et guident le co-
sensations qui se mo(üâent, les formes de I'appréhension, des enchaíne- ordonnancementdes enchaínements.S'occuper de la constitution, ce
ments synthétiques, etc., je suis la corrélation de I'unité de I'objet appa- n'est pas s'occuper de la genêse,laquelle est précisément genêsede la
raissant et de la multiplicité des apparitions qui s'umRlentnoétiquement constitution et se meut en tant que genêse dons une monade. Z.aPó&omé-
en s'accordant ensemble, etc. Je construir ici des possibilités d'essence nolode statiqwe n'est-elle pas précisément la pbénomêtloloÚe des$1s condKctenrs, Xa.
pour de tela vécus et pour des enchaínements de vécus et, par là égale- phénoménologie de la constitution des types directeufs d'objectités en
ment, pour une monade dons laquelle ils peuvent survenir. Une monade leur être, et de la constitution de leur non-être, des simples apparences,
est possible en tant qu'elle porte en elle des possibilités de cette sorte. Je des néantités, des discordances, etc. ? Je possêde ici les coappartenances
ne pose pas ici la question de la genêsede la monade, la quesdon de la eidétiques comme celles de la corrélation, mais ce n'est pas une possibilité
maniêre dont surgissent des phénomênes de cette sorte. Je suis I'idée d'un conditionnelle de la genêse,le conditionné ne provient pas du condition-
enchaínement
concordantde I'expérience,rapporté à un objet de la nant. En s'occupant du devenir originaire dons le flux temporel, lequel est
sature se maintenant de façon identique, mais je puis aussi, à câté de cela, lui-même un devenir originairement constituant, ainsi que des <{motiva-
à titre d'nutre possibilité, suivre la dérivation de la discordance à un nutre tions >> qui opêrent dit-on génétiquement, la phénoménologte de la
endroit quelconque et, naturellement, le modifie par là la monade et la genêsemontre comment, de la consciencenaif de la conscience,com
genêsequi lui appartient.Ou bien, commeaupmavant]a choséitéphy- ment, par là, s'accompht toulours aussi dons le devenir une ef6ectuation
492
INDIVIDUATION DEUXIÊME pÉRIODE: 1921-1928 493
Appendice ll
prêcisément et, corrélativement, de ce se-modiâer du maintenant <se> À PROPOS l)U CONCEPT DE <<MONADE)>
constitue dans un maintenant qui vient tout fuste de passei. <LE CARACTERE CONCRET DU MOl>
Fnç:n,:;=i
roer áKÍg fl <deuxiême volume 111>).
:ilt ''"''"''
iü ~'
et éveiUeI'attention, nous laissons cela ici de câté. Ce moi ne peut être
biffé et donné dons I'expérience du moi comme étant maintenant, durant
maintenantde façon actuelle,éventuellementen tant qu'il dure mainte-
nant, se retournant vers son propõe passé, comme sujemd'actes ou
d'affections passés.Dons de tensretours, d se saisit comme durant et
comme moi absolument identique des phases écoulées de sa durée et des
actesécoulés: identique, a]ors que, pourtant, i] a accompli, accompht et
accompha des actestoulours à nouveau différents.
2 / Ce moi pw, I'«a, est donné comme durant, comme nous disions
et, à vrai dize, dais la perception du moi, dons I'autoperception comme
durant maintenant. Cependant, il peut aussi êüe donné comme moi
identique de la durée remémorée, du temps de vie remémoré, mais, pré-
cisément, dons toutes les phases de sa durée, il est le même moi. En cela.
il faut bien prêter attention au lãt que cette identité est eondamentale-
ment différente de I'identité d'un être durant en un tout nutre bens,qui
est identique dons la messe oü il possêde,en tant que durant, sespha-
sesmomentanées et, remplissant la dwée avec elles et s' <(étendant )>au-
. 1. Sepose la question de savoir si I'on dois d'emblée considérer les structures de la cons. delà de la durée, reste en fonction de cela changé ou inchangé, donc
cience pune comme des événements consútuüts.-
reste différent dons son contenu dons les diverses phases, ou bien dons
494
INDIVIDUATION
DEUXIÊME pÉRIODE : 1921-1928
495
mis en rapport d'une maniêre ou d'une auge qu'avec lui. Le moi vit dons
ses acres, les congédie hors de lui-même, ou bien fãit I'expétience de
quelque chose qui vient de l extérieur, est affecté et vit en tant qu'affecté.
11 possêde en cela son état caractéristique, qui a précisément un
seis incomparablement propõe,et un senstel qu'il interdit de considérer
le moi comme quelque chose pour soi, ou bien comme quelque chore
de qualiâé en soi d'une façon.quelconque, et pourtant de détemliné par
ses actes et affects respectifs, d'oü il reçoit toutes ses propnétés
d' <( essence >>. ' ' r''r
4/ Nous aurons donc à présent le droit de pmler du moi concret
qui est comme il est en tant qu'i] se détermine dais ses actions et ses
passions.Ce moi concret est ]e moi véritable de I'expérience inteme.
pesque ce dont il est fãit expérienceest bien, entendu de façon com-
plete, quelque chose de concret, et puisque le moi pur est quelque chose
d'abstraitement identique(quoique, dans le sens de nome développe-
ment, ce ne soit naturellement pas un <(moment >>abstrait au senohabi-
tuei, en tant que moment inteme lidentique ininterrompu des actes).Le
moí concret est quelque chose d identique qui s'étend à travers le temps
lmmanent, quelque chore qui change selon sa teneur <(spiritueHe» de
détermination, selon sesacteset ses états,portant toulours plus en soi le
pele égolque absolument identique, et vivant par ailleurs à fond sa vie,
l4q I'enchaínement concret de ses actes, qui sont centrés de façon iden-
tique dana le pele'. ' ' ' '' '-'
Ü#ã$H$iêF::sK3;s=a=;
496
INDIVÍDUA'nON DEUXIÊME pÉRIODE : 1921-1928 497
sif. si précisément passivité signifie I'être-affecté, I'expérience íãite d'une Mais ce qKi précêde su#it-il à $t4iser le conc@t de mottade? Naus
excitation venant de quelque chose qui se détache, le pâtir. n'avons pas encore abordé ]e moi comme sujet de ses pouvoirs, ]e moi
possédonspar là un do#&Z?
ro rp/ deZapü d# mo/: l/ la bons. et ce qu'il y a d'habituei. De surcroít, moi et son <<monde environnant )>,
cience universelle du moi avec son flux de vécus ; [46] e]]e est ]a vie dana son vis-à-vls.
!T'u..'' "'i "if "';l'"l"'''? i' "'#«.Ü.-'i.«..li à«,«« klã.:iÜ Tout d'abord, il y a encore un complément par rapport à la cons-
exercedes activités ou fait I'expérience d'affections et, ce fãisant, i] enti- ciencemonadique :
chit ce milieu de nouveaux vécus' . 2/ L'agir multiple et I'être-affecté lui- assurément, d'aprês I'étude de la conscience constituant le temps
même, la vie de la participation égolque, qui entre en scêne en tant que interne et constituant tous les vécus comme unités du temps imma-
moi, qui enrichit le flux de vécus par I'action et la passion s'accomplissant nent, nous devrons distinguer : 1/ Z# roça üé d# Za ra Jae#rf /#/eme.
elles-mêmes<<
dons le moi >>(quoique ce soit au travers de momento de ce qui possêde sa forme propre, qui est originairement temporahsante
milieu général). à I'égud de la constitution du temps immanent ; 2/ Zara#á#xüádpJz,á J
Le centre <(moi >>est toulours présent, qu'il apparaisse,s'éveiHeou qui sont conscientede façon interne, en tant que condnuité de la vie
bien soft en état de veille ou non, et le flux de vécus ou de conscience de la conscience qui s'écoule à travers la forme temporelle immanente ;
continuei à s'écouler,qu'il contienne ou non desacteségolquesspéciâ- :l, NzQtês cüa, h monade dons [47] sa forme &miêre, abso]tle OH oh@ttaiw,
ques. ll est réürence mutueUe ou appartenance réciproque essendelles, il R \a mottade eH tattt qt+'Ktlité di4 <(sons inteme>>, en tant qu'Knité cotlstitKée watts
n'est pas un tout fait de panies, il est une unité absolue: une certame blun7e Z# /e/P; /mma#e#/.
En ce bens,la monadea son type dc
potentialité relie la conscience<<
sonsmoi >>,pour laquellele moi, éven- vérité ontologique, absolue et immanente, et son type de caractere
tuellement le moi éveiUéautrement, dort, avec la conscience éveiUée,celle concret.
d un moi éveillé.Le moi peut s.éveillerà tout vécu de son flux (qui, pour 5/Mande e /xu##a#/.Ajlons à présent pausloin. Chequevécu de
cette rmson, se nomme le sien), peut se tourner vens ses teneurs inten- conscience est conscience de quelque chose, et possêde ses teneurs inten-
tionnelles.
tionneHes
pm rapport à sesteneursréelles.J'ai en cela disthgué le sens
Nous appelons cette umté de la vie universelle dons le vivre, avecpm- objectif (I'objet entre guilJemets) et ce bens dons les modemnoématiques.
tlclpatlon égolque ou non-participation égolque,en tour cas avecpartici- En tout cas, il nous faut intégrer à la monade tour ce qui, de ce type,
pation possible la p/ema azily#e;nous la prenons dons son caractere cona appartient au vécu comme conscience de et sons quoi ce vécu est impen-
cret complet, laquelle admet le faia essentiel du moi de cette vie y afférant sable.Nous possédons aussi la propriété énigmatíque du vécu de cons-
dons sa coappartenance, donc le moi en relation avec ce vécu qui est sien ciencepossible, selon laquelle un objet se trouve en lui dons la
et ]e vécu en relation avec le moi, tous deux allant de paio ; nous parlons <(croyance>>comme étant, comme objet effectif. et comme quelque
alors de la wa#adP. choseque le moi, lorsqu'il se tourne, trouve comme réalité lui fàisant face
(de même, aussi, qu'à propos d'actes dont I'effectuation réside dons une
conâguration {(effective >>,qui est donnée dons une attention au rayon
. ' À cette,we urüver«lle n.'appartient aucun objet, pas même les objets immanents, la óp4
si ce n'est que cette objecdvité immanente appardent essendellementà Ía vie comme corlélat. unique didgée vens lui en tant que réalité fãisant face au moi, par exemple
Ou bien, nous disdnguons enfie le moi doté de toutes les teneurs de la conscienceinterne qui en tant qu'état-de-chore effectif. en tant que contenu effectif de jugement
ne sonopas hylétiques,
le moi et son intentionnalité,et d'autrepart, le moi et le tour de (vento))
:íman'l-«,
cnoquer!
etüd., « t-t <;«,it» l. «Ü.«k'L Ü.;ã;; il;.;;;i:: m-'.l;.';=1:,;;
' ' En tout cas, le moi possêde, prédonnés par le biais de ses vécus
2. lci le flux des züzahylétiquesest adjoint à la vie universelle. intentionnels,des réalités Z#/Jaãa/Jure des objets et des enchaínements
500
iNDivtOUATioN 501
DEUXIÊME pÉRIODE: 1921-1928
R3::.%lH=:H;H
IÇB conscienceinterno qui les constitue leur est éuangêre en tant qu'elles sont
le constttue'.
Aussi problématique que tour cela puisse être, quoique des clari.
fications soient requises,nous trouvons pourtant de façon' essentiellele
moi, réíéré pm sa conscienceà des << réahtés>>,à un monde envitonnant Appendice lll
dons ]e sens]e paus]arge, et ce monde envtronnant est immanent pour
<LESOICOMMEUNI'lÉ NONFONDÉE>
autant que des objets immanents sont constituésen vertu de I'inten.
tionnalité, et transcendantpour autant qu'ils sont précisémentdes üans. o«h í921)
cendances.
: n::i:i :.::=T=:
est présent deux. bois,en tant que moi de la réflexion, et en tant que moi
:1=:Ç,::l.l
de ce fl:güo; et ]e connais alors I'identité du moi, moi Rosé deux bois,
tnds une boisen tant qu'existant, et à cheque bois en tant que moi d'un
nutre raEÜ.Dons la réílexion qui se poursuit de façon continue, je trouve
le moi continüment identique à uavers tous ses actes et ses êtats, qui
sont donnés là dons I'extension temporelle en tant que vécus du tempo
immanent.Mais le soi, qui est I'identique<(ininterrompu'», n'est pas
temporelau même bens,et pas même étendu temporellement comme le
soft lesvécus(acteset affectsdu moi ; et donsla mesuraoü les actes
surgissentdu moi et les affectionspénêtrentdonsle moi, nous avons
pour ainsi dureun câté qui s'arracheà I'extension temporelle et ne fàit
que colncider avec elle pour.cf qui est de la continuité, courant pa'allêle-
ment à elle dons I'unicité). Mais pourtant, le soi fMt I'objet d'esquisses
dans[a constitution]50] de la conscienceinterne, pourrait-on ainsi dize,
de même que le rouge qui dure fMt I'objet d'esquisses dons ses modiHica-
tions rétentionnelles.Toutefois, on peut dize la même chose de tout
i$illnih$is
objet idéal, qui est assurément donné dons une extension temporeUe et
apparaítpar là comme distribué dons une dwée, et est pourtant manifes-
tementinéel, ne dure pas commequelquechosede réel, comme
quelquechosede tel qu'il est une unité de teneursdons la dwée, dont
chacuneest différente. Mais le moi, en tant que moi pur, est idendque-
ment le même dans cheque phase de sa donnée qui dure, et n'est pas le
même qu'une chore qui se üans6orme ou qu'un rouge qui se uansforme,
phases,c'en est une auge que de considérer I'unité du muge, ] unité de ]ã lesquelsne se constituent pour ainsi dire comme le même que grâce à la
chosequi durelà, et qui est I'umtéde sestransfomlations.
en continuité d'une teneur remplissant la durée temporelle(les phasesdu
I'occurrence de sesétats qui se modiâent. ll en va de même pour le soi. rouge,semblables
ou différentes).Le moi pur, le moi commemoi ne
Si je prole.de l«i, je suis orienté vers le moi, à vrai dize en tznt que moi
de sa vie, et on a affMe à une auge direction si I'on s'oriente vensla vie 1. Husserl a plus tard doté la phraseprécédente d'un post d'interrogation en dignede cri
elle même.
tique. -- Rem. de I'éd.
2. La question d'un moi et d'un soi dans une monade obscule(nue) est naturellement une
h Le moi estde façon essentieHe
rapportéà chequevécu circonscrit(à questionde'4eamií. Pour une telle monade, le moi ne serait pas réeUement{(constitué >> sur le
cheque objectité) ; cela veut dure que la réflexion possible sw cheque piamdu temps immment. Z.e/óelZa raison de dize que la conscience de soi et le vécu circonscrit
vécu, conformément à I'essence, conduit nécessairement le vécu '; la vont nécessairementensemble. Sêparation des vécus propres et cenuation du moi vont néces-
sahementde paio.(Développement plus précis sur une page pat'ticuliêre <= p' 53 et sq.>)
504
505
INDIVÍDUA'nON l)EUXIÉN[E pÉR]ODE : 1921-1928
N'13
INDIVIDUATTON 513
DEUXIÊME pÉRIODE : 1921 1928
MaisI'auge ne peut Jamaisavoir les mêmes apparitions que moi en même tempo que moi(dans
la teneur origin;ire de vécu qui lui est attribuée). Mes apparitions m'appartiennent, les siennes lui
appartienneit >>(/7wíifüa a IV, p. 109-110, trad. fi. par E. Escoubas jparfois modiâléel! Paras,
pup, 1982, p. 237-238 /]\Z2. Z:D. Husserl s'exprime encore dons de nombreux textes sur le pro-
blêmede I'intersubjectivité des apparitions, ainsi, dana le texte n' 14(entre 1915 et 1917) [texte
traduit donsla section-.4#/ÉmPaá2gül
et dons le texte n' 15(Bernau, septembre 1918)[texte uaduit
dana[a section.4#aút#Taá'a#] du .fí#ííefüa#aX]]](respectivement p. 377 et 412 sq.), ainsi que
donsle texte n' l du présentvolume,le .fí#íie/üa a XIV, produit en 1921 à I'occasiondela lec
curedu CouroPfoóêafrla ümefz/awx ó b.DáãomúaZZg/g(1910-1911) jtexte traduit dans la sec-
don 1<<Ptimordiahté >>].
-- Rem. de I'éd
1. Cela vaus dójà pour les aperçus momentanés et ensuite, à paus forte raison, pow les
ç(apparitions» de degréssupérieurs qui se constituent dons les ra # de tensaperçus, et pas
seulementpour les phantâmes.
514
IN
OIVIDUAl]0N
tons-nous bel et b DEUXIÊME pÉRIODE: 1921 1928
515
1. Dais une Imge mesur., cela vaustour les aspectsoculaires et pour ]es phantõmes.
516
iNDmDUA'noN
DEUXIÊME pÉRIODE : 1921-1928
517
spH)=,..
1:.1iBÜ)ni
518
iNOivinuA'HON 519
0EUXIÊME pÉRIODE : 1921-1928
INDA\rIDUAnON 521
DEUXIÊME pÉRIODE : 1921 1928
á=::.=:u=
:uÊilElkn..
moi> possêdedes appaíitions du même pele oblectif. par exemple pour
despares de sa chair que je vois et qu'il voit lui-même. Toutes ses appa'
dtions effectives et possibles sont pour lui, cet auto'emoi, effectives et
possiblescomme toutes mes apparitions effectives et possibles le sont
précisémentpour moi. Dons les miennesvient à ma donation actuelle
Ime unité intentionnelle de âiguration à titre de pele ob)ectif. à titre
d'objet de ]a natwe, dons les siennes, son pele oblectif de ses apparitions :
maislepele, la chore elle-mêmeest évidemment la même. ll appartient à
la teneur sensiblede la nature apprésentée comme unité constitutive des
apparitionsngwantesde I'nutre qu'elle soit la même que celle de mes
apparitions âgurantes correspondentes, et la position apprésentative de la
subjectivitéétrangêreinclut en elle la position de I'##/# des apparitions
figwantes des deux câtés, à titre d'unité perceptive de cette même teneur
accordantles uses aux autres.Les perceptions des deux câtés sont don-
néesdonsune unité objective de recouvrement: ainsi, tout d'abord,
I'unité de la chair me fãsant face, qui m'est donnée dons des apparitions
externes et qui est donnée au moi qui me fait face dons des apparitions
internes,puis, de la même maniêre, ce qui entoure les deux câtés aves
leurs hoíizons inconnus et indéterminés, et qui, pour I'un, m'est connu,
qui, pour I'auü'e, lui est connu, etc.
Le fàit que la nature, qui est pour le moi solitaire une nature
constituée, puisse être constituée comme la même de façon mul-
tiple et soit même effectivement constituée, cela n'est rendu possible
que par le contexte empathique(ou, du moins, rendu représentable
dons la possibihté idéale, à quoi appartient la fiction d'une seconde
chM)
De la même maniêre, d'auues unités constitutives, comme des objec-
tités idéales de toute sorte, des unités d'objets mathématiques, nombres,
vérités numériques, etc. sont également référées tout d'abord à un moi à
titre d'identitésidéales; celui-ci les comprend et aperçoit alors éven-
au crayollSimplem d, date des ap:E bons eflêctives et possibles différentes )}légêrement bife:é tueUement, sons posséder les individualités, le caractere générique de
teres idéalités, leur universahté à t:itre de genro ouvert et qui lui est
522
523
INDIVTDUATION
DEUXIÊME pÉR]ODE : 1921-1928
$l#=üa,l
wn ui
dexpenence. Si je réfléchis au put enchainement de ma conscience, de
ma subjectivité entiêre et de mon moi pur et si j'exclua tout jugement nal-
vement immédiat porté sur le monde qui fãit I'objet de notre expénence,
I'obtiens ma monade dons laquelle le monde est précisément donné
comme expériencié, comme corrélat des expériences actuelles, comme
leur unité intentionnelle.
Même si je procede sur un made eidétique, je traite de la possi-
bilité d'une subjectivité pude en général avec ses corrélats inten-
donnels et, parmi d'autres choses, je puas aussi étudier une monade
possible d'un geme tel qu'en elle a lieu la concordance de la position
expérientielledu monde; puas,en outre, c'est une monade.qui est
fãte de tece sobe que, tout autant que le moi qui possêde toujours de
façon continue une expériencedu monde, elle peut intervenu avec sa
INDIVÍDUA'l'TON 527
DEUXIÊME pÉRIODE: 1921-1928
INDIVÍDUA'HON 529
DEUXIÊME pÉRIODE : 1921 1928
Les monades sont-elles des unités isolées pour lesquelles rêgne sim-
plementau regarddes déroulementsimmanents une harmonie<<préé
tabhe>>,domine une unité de régulation à I'unisson? No# si I'on com-
prend cela de façon externe, comme si, à la façon d'un miracle
incompréhensible,une unité quelconquequi transgresseson rang était
insdtuée dons ]e développement des états monadiques.
[267] Une totahté monadique, qui doit, à tive de compossib]e, être
pensablecomme un tout-ensemble, doit avoir une nature en commun.
Cen'est pas seulement que cheque totalité monadique est solitaire et doit
posséder un ordonnancement réglé siinilaire de da/a de sensations, etc.,
d'expériences naturelles possibles, chacune constituant pour elle sa
natwe comme unité intentionneHe dont la détermination théorique a une
sigtuâicationsimilaire pour chacune. Nous savons dé)àque la natura est la
mêmedu point de vue de I'identité numérique, et cela signi6ieque se
trouve incluso dons la constitution d'une nature la possibilité pour cha-
cune de ces monades d'aller vers I'expérience d'autres core)s/Z.e/óerVet
d'autresa#/maça(donc d'autles monades), éventuellement la possibilité
de s'élever à un point tel qu'elle puisse accomplir les aperceptions corres-
pondantes, et alors, il en résulte la possibilité ultérieure d'une constitution
530
iNDmDUA'HON DEUXIÊME pÉRIODE : 1921-1928
531
=««..,.====:=J: : ::.=:$=1:==: corpo et aux âmes, aux monades, aux su)ets rattachés aux corps,
s'exprimanten eux et reliés à eux de façon réglée.Par rapport à cette
considéíation externe, naturelle et salve, ainsi qu'au monde donné pure-
ment et simplement en elle, la phénoménologie indique la nécessité d'une
considérationinterne absolue: elle fãit voar ce monde comme le produit
d'une subjectivité monadique absolue, dont I'évolution dons sa vie et,
spécialement, dons sa vie de connaissance, conduit à la constitution inten-
tionnelle d'un systême universel d'identité, d'un monde universel, par
quoi les subjectivités elles-mêmesadviennent dons ce monde à I'objec-
tivation dons des formes objectivantes. Ce qui est objectivé à titre de
monde offre tous les sujets existants dons un enchaínement réel médié
pn la sature physique. Mais cet enchaínement réel objectif possêde son
senoabsolu dons une dépendance monadique absolue. Les monades le
ra#z#üo##e#/ dons leur être absolu. Eles ne soft pas des réalités, si nous
comprenons précisément les réahtés(les unités chosiques) comme des
réalités du monde, en tant que constituées dons des monades, des unités
subjectivement et intersubjectivement constituées. Mais à la causalité psy-
chophysique dons le monde correspond dons la sphêre absolue une cau-
salité <<
absolue >>que les monades <(exercent>> les unes sur les autres.
Dons le monde, les êtres humains exercent les uns sur les autres des
<(influences spidtueUes >>,ils entrent en contact sur le plan spidtuel, ils
agissentI'un sw I'nutre, [269] de moi à moi ; le fMt que je fosse ce]a,]'nutre
en a connaissance
et celale détermineà s' <(orienter>>
de son câté
<(d'aprês cela». Mais ils agissent aussi I'un en I'nutre, je prends la volonté
de I'nutre sur moi, je le sers. Ce que je fMs, je ne le fàs pas simplement de
moi-même, mais le vouloir de I'nutre s'accomplit dons mon service, dons
mon agir. En ayant de la compassion, en me réjouissant avec I'autre, je ne
souffre pas simplement en tant que moi, mais c'est la souffrance de
I'autre qui vit dons ma souffrance ou bien aussi, inversement, je suis
absorbé en autrui et je vis dons sa vie et, en particulier, je souffre sa souf-
532
INDIVÍDUA'nON 533
DEUXIÊME pÉR]ODE : 1921-1928
Appendice XLI
537
INDA\aDtJATION DEUXIÊME pÉRIODE: 1921-1928
539
INDIVIDUAbON DEUXIÊME pÉR]ODE: 1921-1928
[3571
N'18
tifo conduit à converta I'expétienceet la conârmation de I'expétience
.nw I'homme étranger et son être psychique vers I'intérieur. Mais dons
cede conversion vers I'intériorité, I'êüe psychique demeure dons son
essentialitépropõe. Cela peut seulement vouloir dure: 1/ que je possêde
541
iNnivinuAnoN DEUXIÊME pÉR]ODE: 1921-1928
3:::!:Ê
JIE::=1
=:1
:il==:l$'.::t=.
tH. .:;%'ã x11:'='u=m'u==iEi':u*' '«
544
::',:=:=.::
''*; gHBH!: -'';'-'.«...
(non modalisée)est <(positionnelle >>,et cela signiâleque I'être présentiâé
vaut pour moi à partir du présentet, donsle progrês de la présentifica-
: :::umnulss;:;;l; tion, dons son indication à partir de la chair qui existe pour moi, I'ai pré-
sentifié un présent toujours nouveau et, y étant toulours à nouveau rap-
portée sur un mode concerté, <je possêde> une posidon d'être actuelle,
pm conséquentrapportée à I'être présentiâé en progrês et à son contenu
546
INDIVIDUAnON 547
DEUXIÊME pÉRIODE: 1921-1928
549
INDTVIDUABON DEUXIÊME pÉRJODE : 1921-1928
[371]
Appendice XXll
ma constitution d'être, lesquels(tout comme moi en tant qu'homme) nutre moi personnel des activités, des pouvoirs, des vécus, des expérien-
entrenten scênede leur câté en tant qu'hommes,mondanéisés,donsle cesdotées de leurs apparitions -- avec tout ce par quoi, dans cet être pri-
monde de I'expérience. Ainsi qu'on I'a dit, je reconnais le monde, con6lgu- mordial en tant qu'unité de bens et de vahdité, il constitue <(le >>monde
ratton constituée en moi avec son sens d'être complet à cheque bois con- comme le sien.Par conséquent,le processusde constitution du monde
cret en tant que monde réel spatio-temporel, à time de formation uruver-
sellede sensqui m'impose à moi-même, en tant que moi transcendental. le pu I'auge est aussi constitué en moi dais une certame médiateté de la
constitution, et I'identité du monde I'est également, laquelle est constituée
seis mondampour ainsi durecomme mon rale (le rale de mon existence
pour moi]373] en paniculier en tant que monde: dont je fâis I'expérience
corporeHe dons le monde), et qui impose à cheque nutre moi transcendan-
et dont il fãit I'expérience, dons I'expérience médiate accomplie en moi de
un rale particulier et différent, et pourtant, selos la généralité, un rale
son expérience et de I'expérience en tant que telle. L'nutre est constttué
identique, précisément d'être en tant qu'homme parmt les hommes et en moi comme se constituant lui-même constamment sw le mode de
donsle monde commun qui existe pour eux, dont ils font eux.mêmes
I'homme corporel-psychique, mais aussi comme celui-là même qui fãit
partie. Mais je reconnais là que?de même que le monde objectif procede
éventuellement I'expéíience de moi-même en tant que je fàs I'expérience
avec tour ]es hommes, avec moi-même et mes compagnons de ma consti-
de lui-même, qui m'a circonscrit aveclui en tant que constituant le même
tution, de même les autres transcendantaux ne sont pour mon moi trans-
monde, qui m'a en général précisément constitué en tant qu'nutre? en tant
cendantal que depuis sa constitution(depuis la mienne, celle du moi trans-
qu'nutre transcendanta] coexistant avec lui et ayant validité en soi, etc. ; il
cendantal),.c'est-à-dirácontenu transcendantalement en moi à titre d'unité
en va de même pour moi à son égard, dons son monde, le même monde
de senoet de validité, ce qui surgit précisément à travers la méthode trans-
que I'ai constitué et dont je fàis I'expérience. Tout ce qui est pour moi est
cendantale de I'analyse de la constitution du phénomêne <(monde )>.Mais
ma configuration constitutive de senset de validité, et en déânitive, moi-
si les autres transcendantauxexistent dans ma validité transcendantale
même également, ]e procede moi-même d'une autoconstitution. Si je
avec le bens <<autres >>-- <<autres moi )>,le seno de validité ãrroóxü/ax/ aa#l-
poursuis ce qui vaus déjà pour moi en général comme existant et ce qui
r? da /aZ'me/ az,ermaêmá»e» en dépend manifestement de 6açon étroite :
advient continuellement à'la validité en tant qu'existant, )e possêde alors
mon moi permanent et subsistant avec le leur, mon présent transcendanta]
la coexistence universelle, qui se manifeste dons la réduction uanscen-
avec le leur, mon passé t:ranscendantal phase aprês phase avec le leur, etc.
dantale à titre d'intersubjectivité transcendantale absolue et, dons la natu-
Si je me trouve transcendantalement dons une extension temporeUe, exis-
rabté qui voile I'absolu, à titre d'univers ouveft de tous les sujets égolques,
tant dana des substrato transcendantaux changeants qui remplissent ma
forme immanente de la temporalité, I'nutre qui coexiste avec moi est préci-
-«...:;, - p"'i'"h'', «.ú"'':' '-;
« "i«-. -"; -
m-d' qúf;
ssêdetour en même temps lui-même en soi comme lew monde. En
sement, à titre de moi autre, dali xo#temps rempli. Mais les deux tempo,
cela, le<<monde» absolu existant, I'intersubjectivité universelle absolue
dons la mesure oü la coexistence sufüt, se<<recouvre >>,et c'est cela. nllus
est alors une multiplicité ouverte à I'inâni de sujets transcendantaux sépa-
existons à la maniêre de coexistants constants dons le présent, etc. Teus les
autres quu existent et valent pour moi à partir de ma constitution se trou- rés, qui existent les uns isolément des autres, qui existent dons la constitu-
tion d'un phénomêne identique du monde, dons lequel ils soft, de façon
vent dons une temporahtétranscendantale,ou bien, ce qui revient au
meme, tour ceux qui sono dotés de leurs temporalités fluentes colncident objective, séparésen tant qu'hommes, isolés spatio-temporellement les
uns des autres. C'est seulement dons cette objectivation spatio-temporelle
avecmoi dons la temporalité.
que I'être des auuespeut en généralse constituemen moi ou, ainsl que
En ouve : en moi, dons mon être primordial propõe, I'nutre est cons-
cela se manifeste de façon équiva]ente, c'est seu]ement parce que ]e
tltuê avec un nutre être primordial, avec un auge être personnel, avec un
m'objective immédiatement dons ma primordialité tour entiêre, dons un
554
nqDiviDUA'HON TROISIEME PERIODE : 1929-1935 555
[602]
mêmeet s'est constammentperçu lui-même.Je suis celui que je suis, un
moi humain doté d'un horizon dons lequel I'ai été moi-même, dons lequel
Appendice XLIV j'ai été en tant que perçu moi-même -- tant que I'ai été.
Moi wattsI'itiMcahonprimordiaLe
de la tellQoralisaüon êgoiqtle, de rêtre-devent+-soi-mime
et ãK ãepetlir soi-mime. Moi àat&sFêm-ensembk,
üns ?i tricaüond devenire wbíion
" :«.
Moi en tant que moi dons ce seno nat:urel ne suis pas seulement doté
de mon hotizon du souvenir de moi-même,mais ausside la soi-disante
extériorisation de soi(pm empad)ie) ; je ne suis pas seulement pour moi
et ne suispas seulementà présentun moi effectif qui est donsle flux le
centre, dons une continuité d'autres moi dons ]esque]s i] est pourtant le
mêmemoi, le même moi des moi qui ne sont plus effectifs, ne sont plus
actuels, passés, et n'existent pas encore actuellement, mais de façon
future : il est le même dons des altérités qui sont ses altérations, le même
moi qui s'est fãit auge dons des altétités qui sont à présent ses être-passés,
et dons des altérités qui sont à présent ses altérations à venir. Aussi ne
suis-je pas seulement pour moi devenu-devenant, durant, persistant dons
ces altérités, je suis aussi moi, personne identique en tant que centre de
copersonnesdont chacune <est> une altérité de la mienne, mais de la
mienne en tant que centre de son être-à-elle dons le devenir, de I'être dons
I'être-devenu-soi-même
et le devenir-soi-même
: donc, I'à chequebois
nutre en tant que, pool sa part, il est devenu et devient.
Moi donsmon êüe pour moi(en tant que sensd'être de mon auto-
aperception), conformément au bens apodictique de I'horizon qui
contient mes possibilités ouvertes mais en tant que possibilités apodicti
quement(üsjonctives,alors que je suis en général et apodictiquement
effectif -- c'est en cet être que réside mon passéet mon fut:ur en flua, et
mon coprésentpersonnel,mon être-avecdes autres-- mon être avecles
autres, en tant qu'<ils> possêdent eux-mêmes leur passé et lew fütur et,
à nouveau eux-mêmes leur êt:re-avecles autxes, etc. Ces deux choses, non
pas de façon externe mais dons un entrelacement interne. Je suis avec les
[603] Je me connais toulours dé)à, je suis dans une autoperception autres dans un commerce otiginel, immédiat et mé(üat, z'/aune médiation.
personneHe(humaine) en tant que moi qui se perçoit constamment ]ui- Dons le commerceintervient en moi à titre de covalidité ce qui vaut pour
562 INDIVIDUATION 563
TROISIÊME pÉR]ODE : 1929-1935
I'autre, tout comme la validité primordiale passéequi m'est propre(« qui [õ34]
me reste)>en moi) ; et ainsi, ce qui vaut paul I'un vaut en même tempo N'36
pour I'nutre,qui se tient aveclui donsune relation de concordance.Mon
être en tant que moi, en tmt que personne n'est pas seulementun être
procédantde mon devenir primordial maisde la communicationentre- TEMPORALlsA'noN MONAniQUK ET TEMPORAL.ISATION DU MONDE
[acée avec ]e devenir de ]'nutre. Ce que le suis à présent ne nait pas de DE LA ']HÉOR]E DE L'EMPATHTE À LA SUBJEC']']V]'IÉ MONADIQUE
mon passéet de mon orientation en direction d'un devenir futur, laqueHe ET, DE LA, À LA CORPORÉI'rÉ
TNCARNÉE,
À LA NATURE,AU MONDE
y est à cheque bois contenue, mais, dons mon présent d'à cheque bois, BIEN ENTENDU,ÀLA MONADOLOGIE
I'accueine I'être de I'nutre par rapport à certames de sesvalidités nées en («i-jante' 1934)
lui, qui continuent alors à agk en moi à titre de validités qui me sont adju-
gées puis, qui exercent une influence sur les autres, et il en va ainsi en
permanence. l/Dons la théoriede I'empathie,il y va de I'élucidat:ion
de la
[604] Ordre systématique dons ]'originarité immédiate et dons ]e íondation en validité contenue dons la vahdité d'être des autres. En consé-
cmactêre médiat du devenir personnel et de I'être-devenu. quence,séparerle champ primordial, fãire abstraction des empathies, telle
Commerce immédiat : perception par empadiie des autres coexis- est la méthode pour manifester le fãit que la sphêre ainsi réduite( <(pti-
tants en tant que cosujets.Mais cette aperceptiond'autresprésuppose mordiale>>)de la conscience,respectivementde I'être est fondauice,
dójà une aperception antérieure d'autres à titre de vahdité mienne qu'elle opere en tant que support de motivadon pow I'empathie.
devenue personnelle. Percevoir des autres, lãire la connaissance d'autres 2/ Le résultat de I'empathie comme ceuvreest une modiâcation par
en tant que personnes mares présuppose une connaissanceoriginelle de présentiâícation de la sphêre primordiale fondauice à titre de ptimordia-
['enfant que je fus. Les premiers autres, ]a more, ]e pare, puis ]es auues l lité« autfe )>,étrangêre. Puis, un moi modifié est en validité d'être avec le
membres de la famille : caractere médiat des communautés familiales. « cotps de chair étranger >>de ma sphêre primordiale, régnant dons ia chair
des parents. Mais aussi des amis de la maison et des <<étrangers>> « primordia]e )>(ce]]ede sa primordia]ité), et son corps de chair primordial
assimi[és de façon continue. En quoi consiste ]a contjnuité dons ]e pro- est synthétiquement identique au coíps que I'ai compras de façon analogi-
grês des aperceptions par assiini]ation en ]esquellesrésident le déve- sante comme chaü : <<comme si ma chair était là-bas. >>En recouvrement
loppement et la vie à I'intérieur de I'unité d'un peuple mais aussi d'une synthétique avec la mienne, la sphêre primordiale étrangêre en général
civilisation humaine transnationale?Comment cette continuité se <est> une modiâcation qui, par mes modiâications ]ibrement possibles
maintient-elle dons la relativité du familier et de I'étranger, ou de degrés de ma sphêre primordiale, en fãit paul ainsi düe une sphêre existente et
divers entre foyer natal et étranger, village et viUageétranger, paUie et <fãit> de cette même sphêre d'être une représentation. L'ceuvre de
pays étranger doté d'une communauté native étrangêre, d'un peuple I'empatllie peut être appelée une << autoaltération >>.
autochtone et d'un peuple étranger, et qui est pourtant humanité Plus avant, par conséquent : dons I'autoahénation du moi primordial et
<<
européenne >>
? de sa sphêreprimordiale(produit de la réduction,[635] quelquechore
d'abst:rait dons I'«a concret) et, par là, dons I'autoplurahsation en vue d'une
multiplicité coexistante,tout d'abord sous la fomie du moi primordial en
mode originaire, et de la pluralité, de la totahté des moi <{étrangers», réside
le fãt que I'autoaltération se répête en cheque moi étranger ; chacun pos
564
INDIVIDUAllON TROISIÊME pÉRIODE : 1929 1935 565
U l
11n'en va donc pas de même pour cheque moi, qui constitue le temps
immanent dons la synthêsedes souvenirs: tous les tempo de souvenirs
sont des extensions dons un seul et unique temps
Mais les vécus et les flux monadiques sont eux-mêmes constituants:
soft eux-mêmes temporalisants et, à vrai dize chacun I'est pour lui-même
sur un mode primordial : en rétrocédant à partir du monde et en opérant
une réduction en abstraction,on obtient le monde primordialement
réduit et tout d'abord la nature. Pm suite, la synthêsede la coexistence
monadique est en même temps une synthêse qui constitue la nature com-
566
INDIVIDUATION TROISIÊME pÉRIODE : 1929-1935 567
sujetségolquesmonadiquescommun à tous) pour nous -- pour tour ]es temps, dons le tempo monadique) et, en même temps, dons la forme de
constitution de la monade égolque et des autres monades en tant que
modemde donation de I'umvers monadique pow moi(moi qui suis tou-
lows un seul et même moi et, concrêtement et ultimement, I'egoabsolu)
. cela s'ancre, disé-je, 'en ceci que toutes les monades sont une nature
« communauté constituinte >>,que chaque immanence monadique et
chaquetemps immanent]638] peut entrer synthétiquement en commu-
nauté avec cheque nutre. Mais en tânt qu'unité synthétique, le contenu
{<natwe )>présuppose la particulatité de la constitution d'une nature pri-
mordiale(avec tout ce qui en fHt panie en matiêre de champô sensibles,
kinesdlêses, etc.), puis, dons la primordiahté, la constitution particuliêre
de la corporéité opérante en corrélation avecles objets qui lui sont exté-
rieurs à titre d'objets de la perception et d'objets pradques, etc. ll tient à
I'essencede I'empad)ieen tant que constitution monadisanteque ma
<(chair de I'nutre >>primordiale et sa chair propõe primordiale soient iden-
tifiées de façon synthétique et, à partir de là, mes objets natwels<<exter-
nes>>et les siens le sont(recouvrement dons un noyau qui est donné là et
là-basde façon perceptive, et recouvrement dons I'horizon extérieur au
monde ici et là-bas). Puascela centre naturellement dons la << synchronisa-
tion )>.À cheque chair intersubjective appartient par là sons plus son sujet
êgoíquerégnant comme sujet-un et unique. Aussi est-il localisé en tant
qu'âme à une place donnée dons la natwe intersubjective, dons sa forme
d'identité umverselle <(spatio-temporahté >>.Cheque objet de la nature,
chequechair et cheque nutre réahté est ce qu'il y a d'identique dons sa
constitution, c'est-à-dure, à ce stade, dons ses modes d'apparition monadi-
ques.Mais il manque quelque chore. L'univers monadique et la natura
intersubjective sont consdtués comme indéâniment ouverts; I'ét,nt
identifié, identiâiable = reconnaissable et également inexpétientié pos-
sêde un horizon ontique qui n'est pas encore expérientié, et qui est pour-
tant connaissable:.L'un et I'nutre univers sont constitués comme inânis
dans cheque présent(dons toutes les modahtés temporelles).
iKãG RBIX:l H
I'imagination serait humanisé.
En nutre, ii est clair que tout ce que I'autoexplicitation fournit et peut
fouínir en temned'«a est mondanisé avec toutes les constitutions et les
570
INDIVÍDUA'HON
l$ BTl#n .h2:ãWH::
« monde de I'exlstencenaturelle» t repoussé au niveau thématique du
T H 'YT r)T Tn
A.J X' .C '' ' \./ -./ A.J
quemabordécl: dons chacune d'entre eles s SPéciâqueset des questiona techni Ãhnlichkeit : ressemblance
almnstisch : d'autrui
andem, Ãnderung : altérer, altération
AnalogieschluB : raisonnement par analogie
analogtsieren : saisir par analogie
analogisierende tJbertragung : transposidon par analogia
Analogisierung: saisieanalogisante
Anderheit: altérité
Anblick : aspect (pele-objet/chose) ; aperçu, coup d'ail (pele-sujet/acte)
Angmg : rencontre, abord
..:«===
Abartung : variété
;1]H l Bl=Hz.=::= angehen(sich):(se) rencontrer, abordar quelqu'un
Angleichen: confomuté
Angleichung: confomiation
Aíüalt : point d'appui
Abbau : démantêlement anknüpfen : attacher
Anmudichkeiten: impressiona
!E=::::==n:'«,-:.:'' Annãherung : approximation
Annahme : hypothêse, supposition
iH'""' "ú:.S::'==''-") annehmen : supposer, accueillir
Arrede, anreden : adresse, adresser la parole
nlBB=n::,
ceuvre
durchgãngig : courant
effectuer, exécuter, parcoutjr, mettre en
Endlosigkeit : absencede limites, de ân
Entfernung : distance, éloignement
entfremden(sich) : devenir étranger à soi-même
ent&emdend : altérant, aliénant
Durchsetzung : adoption Entfremdung(Selbst-) :(auto)abénation
l)urchstreichung : bifEage enüüllen : dévoiler
Entscheidung : décision
Ebene: niveau Entschiedenheit : résolution
Ego : e2a Entstehen : naissance, naítre
Eigenart : caractéristique propre enttãuschen, Enttãuschung : désiHusionner, caractere déceptif
Eigenleib : chair propõe entxdckeln,sich : se développer, évoluer
Eigen-ich : moi-propõe Entwicklungslehre : théorie de I'évoludon
Eigengeist: esprit propre erdenken,erdenklich : concevoir, concevablepar la pensée,imaginei
erfahren:. fãire I'expérience de, éprouver, être objet d'expériencc, connaitre des
$BIE$Üm=;m""
Eigentümlichkeit : particularité
experiences
ETEãhrungsaperzeption
I'expérience
: aperception expérientielle, apercepdon relevant de
Fâhigkeit : aptitude
fassen : (res -)saisir gegenwãrtig: présent
fehlen : fãke défaut Gegenwã-Ugung : presentatlon
FeHen : manque Gehabstand : distance à parcourir
Ferve : distance Gehalt : teneur, contenu
Fernkinese : Z#rlü à distance Gehbewegung
: déplacement
Fernsinne : seis à distance Gehen, das, gehen : allure, mai:che, aller, marchar
6est: âxe, femle geistig: spiiituel
feststeUen : consEater. établir Geistleib : chair spirituelle
ãngieren : créer la íiction Gelenkempfindung : sensation des articuladons
6mgiert : âcdf Geltungsfundierung : fondation de(la) validité
Hie13en: S'écouler Geltungsleben: vie en tant qu'elle est validité, vie qui a validité
Gemeinempnmdung : sensation ordinaire
mordem Forderung : exigence,réquisit, exigem,
requérir
gemeinschafdich
: communautaire
fortgehend : continu, continüment, continuei Gemütsbewegung : émotion
Fortpflanzung: croissance Genossen, die : les pmches, les semblables, les partenaires, les compagnons
eortstrõmen : poursuivre I'écoulement GenuB (geschlechtlicher) : plaisir, jouissance (sexuelle)
Fragwürdigkeit : problématicité Gesetzlichkeit: légalité
Gesetzmãsigkeit : régularité(légale)
Fremderfahí:ung : expérieece destauüe expérience d'autrui Geschehnis: événement
Fremdes : nutre, d'autrui, étranger Geschlechtsgemeinschaft : communauté sexueUe
Gesichtsfeld : champ visuel
gesinnen,Gesinnung : réfléchir, réflexion, souci
Gestalt: fomie
r'unKnons-lch : moi fonctionnel ; opérat on. foon nnement ctionne- gestalten : fomaer, façonner
FÜHe : umté complete, pleine gewahren : s'apercevoir de
Fürsorge: som Gewesenheit : modo d'être-passé
gleich : similaire, identique
Ganzheit : totalité Gleichheit : simMtude, idenüté
Gebilde : conâguration, fom)ation Gleichschaltung: synchronisation
Gebung: donadon Gleichstellung : assimilation, mimesur un pied d'égalité
Geflecht: entrelacs Gliederung : structufation
Gegebenes: le donné Gliederungen: articulaüons
Gegebenheit : donnée, donadon(zur Gegebenheit kommen Grad: degré
advertir à la dona.
grundlegend: fondateur
.;..:==::7n=:. "-Ú' : amener à se donner) gründen, sich in : s'ancrer dans
Gegenbild : copie
Gegenich : le moi qui me fãt face
Gegenleib : la chair qui me fãit face Habe : possession, bien
Habitualitãt : habitualité. habitas
1:::==:1=.1:;S=:1:""'-p"'' Hapsis : tact
Hautspannung : tension cutanée
580
SUR L'INIERsuqEC'm/I'lÉ
LEXiQUE 581
;.',
Heimatland: patrie
."':
8n;.;l::=::va;=::;".: «.: Kenntnisnahme :(pose
Kemschichte : couche nodale
de) connaissance
Heimgenossenschaft
Heimwelt : le monde
: communauté natale, n,tive Klãmng: clad6lcation
Koexistenz: coexistence
hemmen: empêcher,inhiber, entravar komprehendieren : comprendre
====E:'Tela;.m'«-, """', :;« Komprehenz : compréhension
Komprãsenz : com-présence, présence partagée
heraussteHen, sich : se révéler
Konkretion : caractereconcret, concrétion
herstellen : établir, produire Konnex : connexion, commerce
Hinausbewegen : n;ouvement de pro)ecdon Kõnnen : capacité, pouvoir
hinausrücken : déplacer au dehors
Kólper : cotps
Hinausschieben: pousserpausloin Kõlperhand : main(entendue) comme corpo
hineinbeziehen:intégrer '
Kõtperleib : chair colporelle
Kõíperteil : partie du corpo
Kõtperwelt : monde de corps
KraÊanspannung : dépense, déploiement d'énergie
Kraftsteigelung : accroissement de la force
Kundgabe, kundgeben : manifestation, manifestei, déclarer
Künfdgkeit: fututition
hinweisen : indiquei, renvoyer à' künsdich : ardâciel, astucieux
Hino«nahme : a(ijonction
Hülle : voile '
Lage : situation
lch : moi,Je Lageempfindung : sensation de la position
Lagensystem : systême de positions
Untergrund : soubassement
Vergemeinschaftung: communautisation, mime en commun(auté), inscription,
Unterlage : soubassement fomlation communautaire, formation d'une communauté, dynamique com-
Unterschicht : couche inférieure
munautaue
untrennbar : inséparable
verharren(d) : persistem, perdurem ; pemlanent, durable
unverândert : inchmgé, non changé Vetichlichung : égolcisation
unwirkhch : irréel '
Verkehr : rapport, commerce
Unlzerstückbmkeit: infiagmentabibté verkehren : être en rapport, en commerce
Urnebel : brouHlard primitif Verkehrseinheit : unité d'échange
Uiprãsenz : présence originaire
verknüpfen : rattacher, vier
ursprünglich : odginaire, originel, d'origine, primitif verkõrpern : représenter, prendre colos, incorporem
Ursprünglichkeit : otiginarité verlaufen : se dérouler
verleiblichen : incamer
vemleinen : visor présumément
Verabredung; convention
vemleint : vise de façon ptésomptiver
verâhnlichen Verãhnlichung : gagner,mettre en ressemblance,galn, mise en res- Vemleintheit : visée présomptive, présompüon
vemienschlichen : humaniser
Verãnderung : changement, uansfom)ation
Vem)õgen : pouvoir, faculté
veranschauhchen, Veranschaulichung : illustrer intuitivement, iUustration intui- Vemiutung : présomptton
ttve, utuút:ivité
Vemlõglichkeit : pouvoir, possibihté effective, potentielle
Veranstaltung: réunion
Verband: association Vemaõgens-ich : moi potentiel
Vemluthchkeit : présomption
verbddlichen : avoir une illustration intuitivo
Vernünfügkeit : rationalité, caractere raisonnable
Vetbildlichung : mise en image Venãumhchung: spatiahsation
Verbindung : haison, lien, association
verschieBen : repousser
verbleiben(d) : perdurem, persistem ; durable, permanent Verschlossenheit
: caracteredos
v ernienaung : aveuglement
Verschmelzung: fusionnement
verbreiten : répartir
versetzen (sich) : se transposer(en pensée)
verbunden : rassemblé, rehé, lié, solidaire, avec sa cohésion propõe versetzt denken(sich) : se üansposer en imagination
Verbundenheit : liaison, association, relation. société '' Verstãndigung: entente
verbürgen : gmantir verstãrken : renforcer, intensiâer
verdecken (sich) : camoufler (se) recouvrir Verstrõmen: afflux
Verdoppelung : dédoublement ' verstrõmen : couberen diminuant
Verem: groupement
Verteilung : distribution
Vereinbarung: accord vertraut. altvertraut : familier, intjine ; tout à fãt intime
Vereinigung : rassemblement,réuniâcation, nouvel accord Vendelíãltigung: plurahsation
Vereinzelung: singuladsation
verflochten : entrelacé
verwandlen, sich,Verwandlung : se transformei, transformation, métamorphose
verweisen,Verweisung : renvoyer à, structure de renvoi
vergegenstãndlichen : objectiver
Verwelthchung: mondanéisation
vergegenwãrügen(sich) : ptésentiâer, se représenter verwirkhchen, Verwirklichung: réahser(effectivement), réahsation(effective)
Vergeistigung: spirituahsation
verzweigen,Verzweigung : raminier, bifwquer, ramification, bifurcaüon
vergemeinschaftet: constitué en commun, entré danaune communauté Vieldeutigkeit : équivocité multiple
588
SURL'INTERsuqE(:l:rWTÉ inxiQUK 589
VielEãltigkeit : diversité
vielgestaltig : multifomie widerlegen : réhter
Vielheit : pluralité Widerstandleisten
: résistance
Vielseitigkeit : variété Widerstãndigkeit : capacité de résistance
Widerstreben: opposition
'"'"-"
:ÊB:l::i='===m::==i,
ussicht : prévision, vue anticipée
Wieder-erinnening: souvenir rétrospectif
WiHkür: mbitraire
willkürhch : involontaire
Vorbilden : modéliser ' Wk-einstellung : atitude à la premiêre personne du pluriel
Wir-genossenschaften : associations communautaires
Vor-deutung, -zeichnung : esquisse préalable
wkklich : effectif. véritable
Vorennnerung : souvenir prospectif. anticipé
Voretwartung : attente prospective, anticipée
Wirklichkeit: réaHté(effective)
Vorgang: processus Wirksamkeit: efHcience
Voqangszeit : tempo événementiel Wirkung : effet, action
vorgãngig: préalable, antécédent,provisoire Wirkungsgemeinschaft : communauté d'action
vorgebend:allégué '' Wunsch: souhait
vorgegeben : donné d'avance, prédonné
vorhanden : disponible, présent Zeichenaperzeption : apercepdon par signe
Vorkomnis : événement Zeitfíille : unité temporelle complete
vorlaüâg : progressif. provisoire Zeitstrecke : lapa temporel, de tempo
Vorschauung : pressentiment Zeríãllen: décomposition
Vorseite : face-avant. I'avant zerlegen : décomposer
Vorverbildlichung : préâgwation Zerstiickung : fragmentadon
vorzeichnen, Vorzeichnung : esquisser, ébaucher
Zuülliges : le contingent, le fora:uit
par avance. prédessiner, Zueãlligkeit: hasard
esquusse préalable
Vorzug : préséance zumute sem : être dons une disposition d'esprit
Zuordnung:coordination
wahren : maintenir zurückbezogen: rapporté, référé en retour à
zurückftihren : ramener, reconduii:e
Wahtgenommenheit : perceptibilité
zustandekommen : établir
Wahmehmbarkeit: possibiHtéperceptive
Zusammenordnung : ordonnancement concerto
Wandel : changement gouvemer, rêgne, agir gouvernant Zusammenhang: cohésion, enchaínement,contexte, connexion, liaison
Wandlung : mutation, modiâcation Zusammensetzung
: composidon
Wechsel : changement, variation Zusammenspiel : jeu concerto
Wechselverstândigu1lg : entente mutuelle zusammenstimmen, Zusammenstíinmung : concordei, concordance
Welthafügkeit : caractêtc mondam Zusammenstückung
: remembrement
Zusammenzucken : tressaiUement
Welt eben :tvie dons le monde, vie du monde zuschreiben : attribuer
Zuteilung : affectation
zuwachsen : se développer
zuweisen : assigner
:l=BE8==a='=lu='=:=='
Zweiheit : dualité
''""'-' Table des matiêres
Zwischen-subjektiv : intersubjectif
Avertissement, 5
Deuxiêmepériode: 1921-1928,105
Troisiêmepériode: 1929-1935,137
SECTIONIV ANTHROPOLOGIE
Introduction,183
Deuxiêmepériode: 1921-1928,247
Troisiêmepériode: 1929-1935,299
SECTIONV-INDIVÍDUA'HON
Introduction,423