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ONDES
Michel PEREZ
1 Introduction 5
1.1 Définition d’une onde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2 Les quatres types d’ondes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Plan du manuscrit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2 Oscillateurs 7
2.1 Rappel mathématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.2 Oscillations forcées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.3 Système à deux degrés de liberté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
4 Ondes sonores 27
4.1 Expérience . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
4.2 Equation de propagation unidimensionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
4.3 Cas tri-dimensionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.4 Impédance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
4.5 Puissance et intensité sonore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
4.6 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
4.7 Propagation d’une onde impulsionnelle dans un fluide . . . . . . . . . . . . . . . . 35
4.8 Effet Doppler, onde de choc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
4.9 Le mur de la caténaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
3
4 TABLE DES MATIÈRES
5.6 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
Introduction
Qu’est-ce qu’une onde ? Pourquoi et comment se propage-t-elle ? Voila les questions aux-
quelles nous allons nous intéresser. A travers de nombreux exemples concrets (vagues, son,
corde vibrante...), nous allons essayer de comprendre et de modéliser la propagation des ondes.
5
6 CHAPITRE 1. INTRODUCTION
Oscillateurs
On considère une masse reliée à un élément fixe par l’intermédiaire d’un ressort. Le sys-
tème n’a qu’un seul degré de liberté. Notons ψ l’écart de la masse à sa position d’équilibre. La
relation fondamentale de la dynamique appliquée à cette masse donne :
d 2ψ
M = −Kψ (2.1)
d t2
7
8 CHAPITRE 2. OSCILLATEURS
M
a0
M
a0 + s
Pour résoudre l’équation complète, on cherche une solution particulière sous la forme :
A(c − ω 2 ) − B b ω B(c − ω 2 ) − Ab ω
α= β= (2.7)
(b ω)2 + (c − ω 2 )2 (b ω)2 + (c − ω 2 )2
Exercice: Détermination du mouvement de la masse
Exercice: On considère toujours l’oscillateur mécanique décrit à la figure 2.1, mais on rajoute
maintenant une force de frottement visqueuse d’amplitude 2M λψ̇. On impose à t = 0 un
déplacement ψ(0) = ψ0 , décrire le retours du système à l’état d’équilibre.
2.1. RAPPEL MATHÉMATIQUE 9
Exercice: Effectuer un parallèle avec les circuit RLC et retrouver l’équation du courant (On
traitera le cas ou R2 << L/C ).
di 1
Z
L + Ri + id t = 0 (2.14)
dt C
On peut poser ω02 = 1/(LC ) et τ = 2L/R, et sachant que q=di/dt :
d 2q 2 dq
+ + ω02 q = 0 (2.15)
dt 2
τ dt
Compte tenu de la condition R2 << L/C , le discriminant de l’équation caractéristique
vaut −4ω02 . La solution générale de l’équation du courant est donc :
t
q(t ) = q0 exp − cos(ω0 t ) (2.16)
τ
La constante q0 dépend des conditions initiales. On trouve une équation similaire pour
i.
10 CHAPITRE 2. OSCILLATEURS
K k K
M M
x 10 + ψ1
e1
x 20 + ψ2
d 2ψ
M = −Kψ + f cos(ωt ) (2.17)
d t2
Exercice: Trouver la solution de cette équation
f
ψ = ψ0 cos(ωt ) ψ0 = (2.18)
M (ω0 − ω 2 )
2
Exercice: Résoudre le système précédent. A t = 0 ; les deux mobiles sont sans vi-
tesse, ψ1 (0) = ψ10 , et ψ2 (0) = 0. On posera u = ψ1 + ψ2 , v = ψ1 − ψ2 . On trai-
tera le cas suivant : k << K (on rappelle que : cos a + cos b = 2 cos a+b
2
cos a−b
2
et
cos a − cos b = −2 sin 2 sin 2 ).
a+b a−b
M ü = −K u
(2.22)
M v̈ = −(K + 2k)v
Ce qui donne :
ψ1 (t ) = ψ0 /2(cos(ω1 t ) + cos(ω2 t ))
(2.25)
ψ2 (t ) = ψ0 /2(cos(ω1 t ) − cos(ω2 t ))
ψ1 (t ) = ψ0 (cos(Ωt ) cos(ωt ))
(2.26)
ψ2 (t ) = ψ0 (sin(Ωt ) sin(ωt ))
0.5
0 20 40 60 80 100
t
–0.5
–1
Le déplacement ξ (t ) imposé est similaire à une force f (t ) appliquée sur le premier mo-
bile. L’équation du mouvement est donc :
¨
M ψ̈1 = −K(2ψ1 − ψ2 ) + f cos(ωt )
(2.27)
M ψ̈2 = K(ψ1 − 2ψ2 )
On effectue le même changement de variables u = ψ1 + ψ2 et v = ψ1 − ψ2
Comme précédemment, on trouve :
M ü = −K u + f cos(ωt )
(2.28)
M v̈ = −3K v + f cos(ωt )
On résout ce système :
u(t ) = u0 cos(ωt )
(2.29)
v(t ) = v0 cos(ωt )
Avec :
f f
u0 = v0 = (2.30)
M (ω0 − ω )
2 2
M (3ω0 2 − ω 2 )
Ce qui donne finalement pour les amplitudes des mouvements des mobiles 1 et 2 :
f 1 1 f 1 1
ψ10 = + ψ20 = − (2.31)
2M ω0 2 − ω 2 3ω0 2 − ω 2 2M ω0 2 − ω 2 3ω0 2 − ω 2
4 4
3 3
y2 y2
1 1
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2
omega omega
FIGURE 3.1: Onduloscope : les masses (jaunes) sont reliées entre elles par des ressorts.
15
16 CHAPITRE 3. PROPAGATION DES ONDES MÉCANIQUES
K K K K
M1 M2 M2 MN
ψ1 ψ2 ψ3
e1
a 2a 3a Na
liant les masses entre elles. Ce déplacement est une onde. Attention, il ne faut pas confondre
la vitesse de l’onde à celle des masses. On va maintenant essayer de calculer quelle forme ces
ondes peuvent prendre et comment elles se déplacent.
ψn (t ) = ℜ(ψ∗n (t )) (3.3)
Les deux observations présentées plus haut se traduisent à travers les deux hypothèses
suivantes :
−ω 2 = ω02 (e ± φ + e ∓ φ − 2) (3.5)
Dans le cas où ω < 2ω0 , elle peut alors être mise sous la forme :
ω 2
cos(±φ) = cos(φ) = 1 − 2 (3.6)
2ω0
Ce qui donne une relation entre ω, ω0 et φ, appelée relation de dispersion :
1. L’onduloscope est une sorte d’échelle de péroquet dans laquelle chaque bareau oscille librement autours d’un axe fixe ;
tous les bareaux étant liés entre eux par des petits ressorts
3.1. PROPAGATION DANS UNE CHAÎNE D’OSCILLATEURS 17
1.8
ω
1.6 =φ ω φ
ω0 = 2 sin
1.4
ω0 2
ω 1.2
ω0 1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5
φ
FIGURE 3.3: Représentation de la relation de dispersion : ω/ω0 en fonction de φ. La droite représente le cas où
φ 1.
φ
ω = 2ω0 sin (3.7)
2
Si a est l’écartement entre deux masses, on a peut poser φ = ka (k est alors appelé nombre
d’onde). La solution générale de l’équation différentielle de propagation est donc une combi-
naison linéaire des deux solutions particulières trouvées plus haut :
Et pour ψn (t ) :
Les fréquences d’oscillation libres de la chaîne d’oscillateurs décrivent une bande de fré-
quence allant de 0 à 2ω0 /(2π).
Exercice: Que se passe-t-il si ω > 2ω0 ?
18 CHAPITRE 3. PROPAGATION DES ONDES MÉCANIQUES
L
θn
K K
M M M
Ψn-1 ψn Ψn+1
FIGURE 3.4: Pendules couplés.
A∗n = A0 e ± nk
∗a
(3.10)
On suppose alors que k ∗ est lui-même complexe. On réinjecte alors ψ∗n (t ) dans l’équa-
tion de propagation (equation (3.2)). On obtient finalement :
−ω 2 = ω02 (e ± k a + e ∓ k a − 2)
∗ ∗
(3.11)
Soit r1,2 = e ± k a , les solutions de cette équation. On peut écrire :
∗
ω 2
!
r2 + −2 r +1=0 (3.12)
ω02
Si le discriminent ∆ est positif (ω > 2ω0 ), on a deux racines réelles dont l’une est supé-
rieure à 1 (car le produit des deux racines vaut 1). Ceci correspond à deux ondes : l’une
va diverger avec n, ce qui est physiquement inacceptable, et l’autre va s’atténuer avec n.
Exercice: On considère la chaîne de pendules couplés décrits à la figure 3.4. Donner la relation
de dispersion des ondes pouvant se propager dans cette chaîne. On utilisera les notations suivantes :
ω02 = K/M et Ω20 = g /L.
3.1. PROPAGATION DANS UNE CHAÎNE D’OSCILLATEURS 19
ω2 Ω2
!
e ka + −2− + e − ka = 0 (3.16)
ω02 ω02
Ce qui donne directement :
ω 2 − Ω20
cos(ka) = 1 − (3.17)
ω02
La relation de dispersion est donc :
ka
ω = 2
4ω02 sin2 + Ω20 (3.18)
2
L’onde est donc le déplacement d’une fonction sinusoïdale le long de l’axe e1 à une vitesse
vϕ . C’est une onde progressive.
Attention, il ne faut pas confondre la vitesse de l’onde c et la vitesse de déplacement
des masses ψ̇. Pour mieux comprendre la différence entre ces deux vitesses, on peut prendre
20 CHAPITRE 3. PROPAGATION DES ONDES MÉCANIQUES
l’image du mouvement du bouchon d’un pêcheur au passage d’une vague. La vitesse du bou-
chon dans son mouvement vertical est liée à ψ̇, alors que la vitesse de la vague est liée à c.
∂ψ a2 ∂ 2ψ
ψn+1 (t ) = ψ(x=(n+1)a,t ) = ψ + a + + ◦(a 2 ) (3.20)
∂x 2 ∂ x2 x=na,t
∂ψ a2 ∂ 2ψ
ψn−1 (t ) = ψ(x=(n−1)a,t ) = ψ − a + + ◦(a 2 ) (3.21)
∂x 2 ∂ x2 x=na,t
∂ 2ψ
ψ¨n = ω0 2 (ψn−1 − 2ψn + ψn+1 ) = ω0 2 a 2 (3.22)
∂ x2
Exercice: retrouver la relation de dispertion et l’expression de la vitesse de l’onde dans
l’approximation des milieux continus.
ω = ω0 ak (3.23)
et l’expression de la vitesse de l’onde :
c = ω0 a (3.24)
∂ 2ψ 1 ∂ 2ψ
− =0 (3.25)
∂ x2 c2 ∂ t2
La vitesse c est la vitesse de propagation des ondes.
3.3. SOLUTION GÉNÉRALE DE L’ÉQUATION D’ALEMBERT 21
Nous allons maintenant essayer de trouver une solution générale à l’équation de d’Alem-
bert.
Exercice: Monter que ψ(x, t ) = f (t − x/c) + g (t + x/c) est la solution générale de l’équation
d’Alembert. On posera u = t − x/c et v = t + x/c.
22 CHAPITRE 3. PROPAGATION DES ONDES MÉCANIQUES
∂ 2ψ 1 ∂ ∂ψ ∂ψ ∂u ∂ ∂ψ ∂ψ ∂v
= − + + − + (3.29)
∂ x2 c ∂ u ∂u ∂v ∂x ∂v ∂u ∂v ∂x
∂ 2ψ ∂ ∂ψ ∂ψ ∂u ∂ ∂ψ ∂ψ ∂v
= + + + (3.30)
∂ t2 ∂u ∂u ∂v ∂t ∂v ∂u ∂v ∂t
Ce qui donne :
∂ 2ψ ∂ 2ψ ∂ 2ψ ∂ 2ψ
1
= −2 + (3.31)
∂ x2 c2 ∂ u2 ∂ u∂ v ∂ v2
∂ 2ψ ∂ 2ψ ∂ 2ψ ∂ 2ψ
= +2 + (3.32)
∂ t2 ∂ u2 ∂ u∂ v ∂ v 2
L’équation d’Alembert se transforme donc en :
∂ 2ψ
=0 (3.33)
∂ u∂ v
Intégrons par rapport à u :
∂ψ
= G(v) (3.34)
∂v
Intégrons par rapport à v :
x x+ dx
e1
Ψ(x ) Ψ(x+ dx )
∂ψ ∂ψ∂ u ∂ψ1
= =− (3.36)
∂x ∂u∂x ∂uc
∂ψ ∂ψ∂ u ∂ψ
= = (3.37)
∂t ∂u ∂t ∂u
On a donc une relation liant les dérivés premières de ψ :
∂ψ ∂ψ
= −c (3.38)
∂t ∂x
Reprenons notre chaîne de ressorts avec a << λ. On considère qu’entre la position x et la
position x + ∆x on a n ressots (∆x = na). La raideur de n ressorts de raideur K en série est
K/n. On a donc :
∂ψ 1 p
F = Ka = Ka ψ̇ = K M ψ̇ = Z ψ̇ (3.40)
∂x aω0
p
La variable Z = K M est appelée impédance, par analogie avec l’électricité. De manière
générale, l’impédance est le rapport de la cause (tension, contrainte, force) sur la conséquence
(intensité, vitesse).
contrainte est par définition la force exercée de part et d’autre d’une section quelconque d’un
matériau. Par convention, on fixe la contrainte positive dans le cas d’un matériau en traction 2 .
On définit ψ(x, t ) comme étant l’écart à la position d’équilibre.
Exercice: Établir l’équation liant la déformation " à une dérivée première de ψ.
x + d x + ψ(x + d x) − x − ψ(x) − d x ∂ψ
"= = (3.41)
dx ∂x
La force exercée sur le côté gauche est égale à −σ(x + ψ(x))S et celle exercée sur le côté
droit est égale à +σ(x + d x + ψ(x + d x))S (voir la définition de la contrainte). Le bilan
des forces donne donc :
∂ 2ψ ∂ε
ρ =E (3.45)
∂ t2 ∂x
∂ 2ψ 1 ∂ 2ψ
− =0 (3.46)
∂ x2 E/ρ ∂ t 2
2. On remarque que, contrairement à la définition des forces (vecteur définissant le module et le sens de la force),
contrainte et déformation sont ici des scalaires définis relativement.
3.5. APPLICATION : ONDES DANS UNE TIGE (SUJET 4) 25
s
E
v= = 5055 m/s (3.47)
ρ
Cette valeur est inférieure à celle de la littérature car les effet de Poisson ne sont pas pris
en compte. Ils sont en fait incompatibles avec l’hypothèse de la propagation d’une onde
plane.
L’impédance est donnée par σ = Z ψ̇. 0n a la relation suivante entre les dérivées pre-
mières de ψ :
∂ψ ∂ψ
= −v (3.48)
∂t ∂x
D’où :
E∂ψ
σ =− = − ρE ψ̇ = −Z ψ̇
p
(3.49)
v∂x
26 CHAPITRE 3. PROPAGATION DES ONDES MÉCANIQUES
Chapitre 4
Ondes sonores
4.1 Expérience
Reprenons ici une expérience très simple : on visualise sur un oscilloscope : (i) la ten-
sion d’alimentation d’un haut-parleur, (ii) la tension générée par un microphone situé à une
distance d = 34 cm du haut parleur. Le schéma du montage et la tension visualisée sont repré-
sentés sur la figure 4.1.
GBF
Oscilloscope
Exercice: Sachant que la distance haut-parleur/micro est mesurée avec une incertitude de
1 cm et que la précision sur la mesure du temps est de 20 µs, calculer la vitesse du son.
d
v= = 327 m/s (4.1)
t
∆d ∆t
∆v = v + = 22 m/s (4.2)
d t
On a donc v = (327 ± 22)m/s . La mesure est correcte car la valeur mesurée plus préci-
sément est d’environ 340 m/s.
27
28 CHAPITRE 4. ONDES SONORES
x x+dx
e1
Ψ(x ) Ψ(x+dx )
FIGURE 4.2: Propagation des ondes sonores dans un tube.
1 ∂V
χS = − (4.3)
V ∂P S
On peut donc écrire :
µ = ρχS p (4.4)
On utilise aussi parfois le module de compression κ qui est lié à χS par : κ = 1/χS .
4.2. EQUATION DE PROPAGATION UNIDIMENSIONNELLE 29
1 V 1
χS = − − = (4.5)
V Pγ Pγ
d m = ρ0 S d x (4.6)
Lors du passage de l’onde, ce même élément de fluide (de même masse) va être déformé
(voir figure 4.2) :
∂ψ
ρ0 = ρ 1 + (4.8)
∂x
Que l’on peut aussi exprimer de la façon suivante :
∂ψ
µ = −ρ (4.9)
∂x
∂ 2 ψ(x) ∂p ∂ψ
dm = −S [P (x + d x + ψ(x + d x)) − P (x + ψ(x))] = −S d x 1+ (4.10)
∂ t2 ∂x ∂x
Si les oscillations ont la forme ψ = ψ0 cos(ωt − k x), l’ordre de grandeur de ∂ ψ/∂ x est
de 2πψ0 /λ. On considère donc que l’amplitude de vibration des particules est très inférieur à
la longeur d’onde de la perturbation. C’est l’approximation acoustique. Ce qui donne finale-
ment :
∂ 2 ψ(x) ∂p
ρ0 =− (4.11)
∂t 2
∂x
30 CHAPITRE 4. ONDES SONORES
∂ 2 ψ(x) 1 ∂ 2ψ
− =0 (4.12)
∂ x2 c s2 ∂ t 2
On reconnaît ici l’équation d’Alembert. La vitesse de propagation des ondes sonores est
donc :
1 κ
È
cs = p = (4.13)
ρ0 χ S ρ0
Exercice: Donner l’expression de c s en fonction de γ , R (constante des gaz parfaits, T0
(température) et M (masse molaire). Calculer la vitesse des ondes sonores dans l’air à 0◦ C et à
25◦ C. On donne Mai r = 29 g/mol, γ =7/5.
s È
γ P0 γ RT0
cs = = (4.14)
ρ0 M
A 0◦ C, c s = 331 m/s et à 25◦ C, c s = 346 m/s.
∂ψ
− = χs p (4.15)
∂x
En dérivant par rapport à x la relation de la dynamique (équation (4.11)), on retrouve :
∂ 2p 1 ∂ 2p
= (4.16)
∂ t2 ρ0 χ S ∂ x 2
L’équation de propagation des vitesses se retrouve simplement en dérivant l’équation de
propagation en ψ par rapport au temps :
∂ 2v 1 ∂ 2v
= (4.17)
∂ t2 ρ0 χ S ∂ x 2
4.3. CAS TRI-DIMENSIONNEL 31
1 ∂ 2ψ
∆ψ − =0 (4.18)
c s2 ∂ t 2
où ∆ est l’opérateur laplacien :
∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
∆ f (x, y, z) = + + (4.19)
∂ x2 ∂ y2 ∂ z2
cos (ωt − k r )
ψ3 (x, y, z, t ) = ψ03 (4.22)
r
cos (ωt + k r )
ψ4 (x, y, z, t ) = ψ04 (4.23)
r
32 CHAPITRE 4. ONDES SONORES
r est la distance au point O. Ces deux dernières relations sont les équations de propagation
d’ondes sphériques de centre O. L’onde 3 correspond à une onde qui diverge de O vers l’infini
et l’onde 4 correspond à une onde qui converge de l’infini vers le point O.
4.4 Impédance
On rappelle que l’impédance de l’onde est défini comme le rapport de la cause (ici, la
surpression p) sur la conséquence (ici, la vitesse v).
Exercice: Donner l’expression de l’impédance d’un milieu portant une onde acoustique.
On utilise le fait que les équations de propagation admettent u = t − x/c comme solu-
tion. Cela donne :
∂ψ ∂ψ
= −c s (4.24)
∂t ∂x
p
avec c s = 1/ ρ0 χS . On utilise alors la loi de comportement (équation (4.4) et la conser-
vation de la masse (équation (4.9)), ce qui donne :
ρ0
È
p= v (4.25)
χS
p
On trouve finalement Z = ρ0 /χS = ρ0 κ.
p
p2
P = pv = Zv 2 = (4.26)
Z
P (W/m2 ) I(dB)
Seuil d’audibilité 10−12 0
Chuchotement 10−9 30
Conversation 10−6 60
Circulation automobile 10−3 90
Concert de rock 1 120
Avion au décollage 103 150
4.6 Applications
Exercice: Quelle est la fréquence de vibration d’une onde harmonique se propageant dans
l’eau (vitesse de phase 1500 m/s) avec la longueur d’onde de 10 cm ?
v
f = = 15000 Hz (4.28)
λ
Exercice: Calculer le rapport de la vitesse de propagation des ondes sonores dans l’air et dans
l’eau (χS (ea u) = 6.10−10 Pa et ρai r = 1.3 kg/m3 ). On donne vai r = 331 m/s et vea u = 1500 m/s.
Conclure
ρai r χS(ai r )
s
vea u
È
= ≈ 3, 7 (4.29)
vai r ρea u χS(ea u)
On retrouve bien le rapport mesuré !
Exercice: Un bateau A explose. Le détecteur sonar d’un bateau B capte un signal correspon-
dant à cette explosion 4 secondes avant que les marins sur le pont de B n’entendent cette explosion.
Quelle est la distance qui sépare les bateaux A et B ? Les vitesses de propagation des ondes dans
l’air et dans l’eau sont vai r = 330 m/s et vea u = 1500 m/s.
t2 − t1
d= = 1700 m (4.30)
1/v2 − 1/v1
Exercice: La vitesse du son dans l’air dans les conditions normales de température et de
pression est de 331 m/s. Sachant que la densité de l’air est alors de 1.29. g/l. Déterminer la valeur
de l’impédance spécifique de l’air dans ces conditions.
Exercice: Montrer que dans le cas d’une onde sphérique de la forme p = p(r, t ), l’équation
d’onde (4.16) admet pour solution générale :
f (r − v t ) f (r + v t )
p= + (4.32)
r r
1 ∂ 2p
∆p = (4.33)
cs 2 ∂ t 2
∆ est l’opérateur laplacien : ∆ = ∂ 2 /∂ x 2 . En coordonnées sphériques, le laplacien d’une
fonction f (r, θ, ϕ) vaut :
1 ∂2
∆ f (r ) = (r f (r )) (4.34)
r ∂ r2
L’équation de l’onde vaut donc :
1 ∂2 1 ∂ 2p
(r p) = (4.35)
r ∂ r2 cs 2 ∂ t 2
La fonction F = r p obéit à l’équation d’Alembert, on a donc :
f (t − r /c s ) g (t + r /c s )
p(r, t ) = + (4.36)
r r
Exercice: Un source acoustique ponctuelle rayonne une onde parfaitement sphérique diver-
gente. La puissance acoustique rayonnée par la source est P s . Quelle est la puissance moyenne par
unité de surface, appelée aussi intensité, à 1 m, 10 m et 100 m ? Sachant qu’à 500 m de la source,
l’intensité reçu est égale à 10−4 W/m2 , à quelle distance de la source ressentira-t-on une intensité
supérieure au seuil de la douleur (1 W/m2 ) ?
Ps
P= I1 = 8.10−2 P s I10 = 8.10−4 P s I100 = 8.10−6 P s (4.37)
S
È
I500
r= r500 = 5 m (4.38)
I
4.7. PROPAGATION D’UNE ONDE IMPULSIONNELLE DANS UN FLUIDE 35
10
-10
-20
1 2 3 4 5 6 7 8 9
Position x (m)
FIGURE 4.3: Déplacement des particules.
Question: Quelle est la vitesse de propagation (célérité) des ondes dans le tuyau ? En déduire la
valeur numérique du coefficient de compressibilité κ et celle de l’impédance acoustique spécifique
du fluide Z. Sachant que la source a commencé à émettre à l’instant t = 0, déterminer la position
de cette source le long de l’axe O x.
Nous sommes en présence d’une onde progressive selon x croissant de forme générale
f (t − x/c). Le front avant de l’onde atteint la position x = 3 m au bout de 4/500 =
8 × 10−3 s, son passage dure 3/500 = 6 × 10−3 s.
Déplacement u ( µm)
10
-10
-20
Temps (s)
Surpression ( kPa )
Vitesse v (m/s)
0.01 10
0 0
-0.01 -10
Temps (s)
FIGURE 4.5: Vitesse et surpression des particules à 3 mètres.
∂u 2
Z t =0.014
E= ZS dt (4.39)
t =0.008 ∂t
L’intégration peut s’effectuer sans calcul à partir du graphique donnant la vitesse des
particules :
ey
M(t) M(t+dt)
l
br
e ex
Question: A quelle période T 0 le signal sonore est-il perçu par un observateur immobile
au point O lorsque M s’éloigne ? Lorsque M se rapproche ? Que se passe-t-il à l’instant où θ = π/2 ?
δr
T0 =T + (4.41)
c
Pendant une période, le mobile s’est déplacé de vT . Si on admet que vT << r , on a :
vT cos θ = δ r , ce qui donne finalement :
v
T = T 1 + cos θ
0
(4.42)
c
Si le mobile se rapproche de l’observateur, on trouve après un raisonnement similaire :
v
T = T 1 − cos θ
0
(4.43)
c
Quand θ = π/2 : T 0 = T .
Question: Dans le cas où l = 0, à quelle vitesse doit rouler une voiture de pompier dont la
sirène émet les notes Sol-La pour qu’une oreille absolue détecte La-Si ?
38 CHAPITRE 4. ONDES SONORES
Le mobile M est un avion, en vol supersonique à la vitesse v constante. Le bruit émis par
M à l’instant t est perçu par l’observateur immobile en O à l’instant t 0 . t 0 étant fonction de t ,
on pose t 0 = f (t ). A l’instant t = 0, M passe sur l’axe (O, y).
Question: Expliciter la fonction t 0 en fonction de t et tracer un graphe. Que se passe-il quand
d t /d t =0 ?
0
25
20
15
10
5
–10 –8 –6 –4 –2 0 2 4 t 6 8 10
Question: Calculer l’instant t00 où l’observateur perçoit le bang, l’instant t0 où l’avion émet
le son perçu à t00 , et la position de M au moment où l’observateur perçoit le bang (l = 2000 m,
4.8. EFFET DOPPLER, ONDE DE CHOC 39
d t0 v2t
=1+ p (4.47)
dt c l 2 + v2t 2
On trouve t0 :
−l /v
t0 = Æ = −3, 71 s (4.48)
v 2 /c 2 − 1
Puis t00 :
lÆ
t00 = v 2 /c 2 − 1 = 4, 31 s (4.49)
v
Question: Quelle est la durée d’émission τ des sons entre t00 et t00 + τ 0 ? (AN : τ 0 =0,1 s).
t= (4.50)
v 2 /c 2 − 1
Le temps τ recherché est donné par : τ = t − t0 pour t 0 = t00 + τ 0 . On trouve finalement
τ = 1.1 s. Le son émis pendant 1,1 s est perçu par l’observateur pendant 0,1 s, d’où le
"BANG" ! ! !
On a :
l c
sin θ0 = q = (4.51)
2 v
l 2
+ v 2 t00
L’angle θ0 est indépendant de l , donc le cône de sommet M et d’angle 2θ0 est l’ensemble
des points qui perçoivent l’onde de choc en même temps.
Question: Quel est le lien entre les deux parties de cet exercice ?
40 CHAPITRE 4. ONDES SONORES
FIGURE 4.6: Utilisation de l’angle du cône de choc pour déterminer la vitesse d’un avion. Ici l’angle 2α = 60◦ , donc
la vitesse de l’avion vaut Mach 1,15 ou 1407 km/h (d’après http ://id-net.fr/ brolis/sp/son/mur2.html).
L’angle θ est définit de la même façon dans les deux études : il correspond à la position
de l’avion en t0 :
−v t0 c
cos θ = Æ =− (4.52)
l 2 + v 2 t0 2 v
La motrice d’un TGV est alimentée en courant électrique par l’intermédiaire du panto-
graphe, un bras articulé conçu pour soulever le câble électrique suspendu au-dessus du train
(la caténaire). Après le passage du TGV, la déformation imposée par le pantographe engendre
des oscillations de ce câble, d’autant plus nocives que la vitesse du TGV est proche de la vitesse
de propagation des ondes mécaniques dans la caténaire : à cette vitesse l’onde est stationnaire
par rapport au train et les déformations de la caténaire détachent celle-ci du pantographe, ce
qui coupe l’alimentation en électricité. Nous allons essayer de calculer la vitesse limite des
TGV compte tenu de ce phénomène. On représente schématiquement le passage de l’onde
dans la caténaire par le schéma suivant :
x x+ dx
Caténaire
α ey
Ψ(x+ dx )
Ψ(x ) ex
Question 1 : Les ondes mécaniques observées dans la caténaire sont-elles longitudinales
ou transversales ?
Question 2 : On appelle α(x, t ) l’angle que fait la caténaire avec l’horizontale et ψ(x, t ) la
déviation verticale de la caténaire de sa position d’équilibre. On supposera par la suite que α
est un infiniment petit d’ordre 1 (sin α ≈ α et cos α ≈ 1). Donner l’expression reliant α et ψ.
Question 3 : On fait l’hypothèse que la caténaire n’a pas de raideur, aucune force ne
s’oppose à sa déformation. La seule force à prendre en compte est sa tension qui est tangente à
42 CHAPITRE 4. ONDES SONORES
la caténaire et qui a pour module T (x, t ). Établir un bilan des forces projeté sur l’horizontale
et monter que la tension est en fait une constante que l’on appellera T0 .
Question 6 : Une caténaire de TGV est constituée d’un câble profilé de cuivre pur d’une
section de 150 millimètres carrés, soutenu par un câble porteur en bronze (la densité du cuivre
est de 8,9). Elle est mise sous une tension de 2 600 décanewtons. Calculer la vitesse de propa-
gation des ondes.
Question 7 : Un bon captage de l’électricité n’est possible que si le TGV ne dépasse pas
70 pour-cent de la vitesse de propagation des ondes le long de la caténaire. Est-il possible de
franchir la barre symbolique des 500 km/h ?
Question 8 : Le 18 mai 1990, la rame 325 a pu atteindre la vitesse record de 515,3 ki-
lomètres par heure. Conformément à ce qu’avaient prévu les ingénieurs, la caténaire ne se
souleva pas plus de 30 centimètres. Quelle a été, selon vous, l’idée des ingénieurs de la SNCF
pour permettre un tel record ?
Chapitre 5
Nous avons vu précédemment qu’une onde se propage quand deux grandeurs sont cou-
plées (pression et déplacement dans le cas des ondes sonores, contrainte et allongement dans le
cas des ondes mécaniques...). Nous allons maintenant présenter les ondes électromagnétiques,
résultant du couplage entre champ magnétique et champ électrique dans le vide.
Après une présentation des équations de Maxwell replacées dans leur contexte historique,
nous reviendrons sur l’origine physique des champs électriques et magnétique en unifiant ces
équations avec la relativité restreinte. Enfin, nous verrons quels types d’ondes pourront se
propager dans le vide.
F = qE + qv ∧ B (5.1)
Cette formule permet de poser de très beaux problèmes aux étudiants, mais masque un
phénomène très important : ces champs sont eux-mêmes créés par des charges (en mouvement
ou non). C’est justement ce qu’expriment les équations de Maxwell.
43
44 CHAPITRE 5. ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
charges qui lui ont données naissance. Ce théorème indique que le flux du champ électrique
à travers une surface fermée Σ est égal à la charge situé à l’intérieur de cette surface divisé par
ε0 .
Qi n t 1
I
E · dS = avecc ε0 = · 10−9 F/m (5.2)
Σ ε0 36π
En reprenant les travaux de Gauss, Maxwell a exprimé cette expression sous une forme
différentielle (forme locale), où ρ est la densité de charge volumique :
ρ
div E = (5.3)
ε0
C’est l’équation de Maxwell-Gauss.
rot B = µ0 j (5.5)
Si l’on prend la divergence des deux termes de l’égalité précédente, on trouve :
div j = 0 (5.6)
car l’analyse vectorielle nous montre que la divergence du rotationnel est nulle.
Par ailleurs, si on fait le bilan des charges qui rentrent et qui sortent d’une cube d’arrêtes
d x, d y et d z, on trouve :
1. Théorie mathématique des phénomènes électrodynamiques, uniquement déduite de l’expérience (1827)
5.1. EQUATIONS DE MAXWELL 45
Les deux équations précédentes sont contradictoires ! Maxwell a alors eu l’idée géniale
de rajouter un terme (que nous appellerons A à l’équation locale d’Ampère pour lever cette
contradiction :
rot B = µ0 j + A (5.8)
En prenant la divergence de l’équation précédente, on trouve :
∂ρ
0 = −µ0
+ div A (5.9)
∂t
Maxwell a alors utilisé l’équation de Maxwell-Gauss (équation (5.3)) :
∂ (ε0 div E) ∂E
div A = µ0 = div µ0 ε0 (5.10)
∂t ∂t
Ce qui donne finalement :
∂E
rot B = µ0 j + µ0 ε0 (5.11)
∂t
C’est l’équation de Maxwell-Ampère.
µ0 r
d B(r) = I dl × (5.12)
4π r3
div B = 0 (5.13)
La découverte manquée d’Ampère, l’induction, n’allait pas être manquée par l’Anglais Mi-
chael Faraday. La découverte principale de Faraday est l’induction électromagnétique : le fait
qu’un flux magnétique variable induise un courant électrique dans une boucle de fil fermée.
Ainsi, non seulement l’électricité en mouvement peut-elle produire un flux magnétique, mais
l’inverse est vrai aussi. Faraday n’était pas mathématicien et ne formalisa pas ses découvertes
autant qu’elles auraient pu l’être. Il utilisa cependant les notions de champ magnétique et de
champ électrique, les concevant comme des lignes de force qui s’étendent dans l’espace.
C’est encore Maxwell qui prolongea les travaux de Faraday sur les fondement de l’électro-
magnétisme et les décrivit en termes mathématiques :
∂B
rot E = − (5.14)
∂t
1 q1 q2
F= u (5.15)
4πε0 r 2
u est un vecteur unitaire dont la direction est donnée par la droite reliant les deux charges
et est orienté pour que deux particules de charges opposées s’attirent.
Cette loi est appelée fondamentale car elle est à la base de tout l’électromagnatisme, et
universelle car elle est valable partout et tout le temps, en d’autre mots, quel que soit le
référentiel.
Le champ électrique E est définit directement à partir de la force exercé sur une particule
de charge q :
F = qE (5.16)
Le théorème de Gauss est une conséquence directe (après une démonstration assez com-
pliquée) de cette définition.
Exercice: A partir du théorème de Gauss appliqué à une particule de charge q 0 , retrouver la
relation fondamentale de l’électromagnétisme.
En présence d’une seule particule, par symétrie de révolution, le champ électrique est
radial (E = f (r )). Le théorème de Gauss est donc équivalent à :
Qi n t
I
E · d S = E4πr 2 = (5.17)
Σ ε0
A l’aide de la relation F = qE, on retrouve bien la relation fondamentale de l’électroma-
gnétisme.
En présence d’une seule particule, par symétrie de révolution, le champ électrique est
radial (E = f (r )). L’expression locale du théorème de Gauss est donc équivalente à :
∂ ρ
1
div E = 2 E(r )r =
2
(5.18)
r ∂r ε0
On intègre cette expression par rapport à r et on retrouve bien la relation fondamentale
de l’électromagnétisme.
Le champ E est le résultat de la superposition des effets de toutes les charges en présence.
Pour une charge i, on sait que Ei = f (ri ). D’après l’expression du rotationel en coor-
données sphériques, on a rot Ei = 0. Cela donne bien rot E = 0. Le théorème de Stokes
indique que :
I Z Z
E · dl = rot E · d l (5.19)
l Σ
Comme rot E = 0, on a bien une circulation nulle le long d’un contour fermé.
qV - V- B
F = qV - ∧ B
V-
V+
FIGURE 5.1: La charge négative est attirée par le fil.
même sens que les électrons du conducteur. Si on se base sur le principe de Coulomb, le fil
étant globalement neutre, aucune force n’est appliquée sur la charge. Par contre, la théorie
de la relativité restreinte, nous dit que pour un observateur placé dans un référentiel qui se
meut avec la charge négative, les dimensions d’objets mobiles par rapport à ce référentiel se
contractent. Pour la charge négative, on aura donc λ+ > λ− . En appliquant le principe de
Coulomb, il apparaît une force qui va attirer la charge négative vers le conducteur. Cette force
est appelée force magnétique.
Exercice: Comparer qualitativement cette force magnétique à la force F = qv ∧ B.
Le champ B créé par le courant est donné par le théorème d’Ampère. Il est représenté
sur la figure 5.1. La force F est la force magnétique ; elle est bien orientée en direction
du fil.
Une étude quantitative de la force magnétique nécessite des calculs assez longs mais sans
grande difficulté mathématique 2 .
Exercice: A partir des expressions des champ électriques et magnétiques tiré du texte "Charges
en mouvement", retrouver l’équation de Maxwell-Ampère.
1 − β2 ur
B= qv ∧
2 1 1
(5.23)
4πε0 c s3
Ce qui se transforme facilement en :
v1
B= ∧E (5.24)
c2
∂E
rot B = µ0 j + µ0 ε0 (5.25)
∂t
On va calculer le rotationnel de B sachant que :
v1 ρ 1 ∂E
rot (B) = + (5.28)
c ε0
2
c2 ∂ t
Avec v1 ρ = j et c 2 ε0 µ0 = 1, on obtient finalement l’équation de Maxwell-Ampère.
nSdle I
F= ∧ B = I dl ∧ B (5.29)
ne S
De manière générale, on a : I dl = qv. On reprend alors l’expression du champ magné-
tique avec les approximations suivantes 1 − β2 ≈ 1 et s ≈ r , et on trouve :
µ0 u
dB = I1 dl1 ∧ (5.30)
4π r2
E0 = γ (E + v ∧ B) (5.31)
v
B =γ B−
0
∧E (5.32)
c2
Æ
Les notations suivantes sont utilisées : β = v/c et γ = 1 − β2 . Comme en général
v << c 2 , on effectue souvent les simplifications suivantes :
E0 = E + v ∧ B (5.33)
B0 = B (5.34)
D’après les formules de changement de repère précédentes, le champ magnétique dans le
repère R0 est égal au champ magnétique dans le repère R. Or, (1) dans le repère R0 , il ne peut pas
y avoir de champ car la particule est immobile, et (2) dans le repère R, il existe obligatoirement
un champ magnétique créé par la particule en mouvement. Paradoxe...
En fait l’origine du champ magnétique et d’ordre relativiste. Son existence découle de la
transformation de Lorentz qui permet de passer d’un repère R à un repère R0 mobile par
rapport à R. Après force calcul, on peut trouver la formule générale de changement de repère
pour les champs E et B. Elle est donnée dans le Berkley (Vol 2, p. 213).
Une tentation, un peu hâtive, consiste à négliger le deuxième terme de la dernière équa-
tion en prétextant que : v << c 2 , ce qui nous ramènerait aux équations de changements de
repère (??) et (??). En fait, le champs B est un infiniment petit du deuxième ordre par rapport
à E (µ0 = 1/(c 2 ε0 ), ce que la formule F = qE + qv ∧ B masque complètement en comparant
52 CHAPITRE 5. ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
des forces dont l’ordre de grandeur est complètement différent. B est donc du même ordre de
grandeur que vE/c 2 . En fait dans notre exemple particulier, on a exactement :
v
B= ∧E (5.35)
c2
Ce qui implique bien B0 =0. L’équation de changement de repère (??) est donc erronée.
Pour aller plus loin dans les domaines de la relativité et des champs, on pourra consulter les
ouvrages de la collection Berkley [10] et le cours de R. Feynmann [3, 4].
Nous avons vu que les équations de Maxwell, et/ou la relativité restreinte nous indiquent
qu’il existe un couplage entre E et B analogue au couplage force/vitesse de la corde vibrante, au
couplage surpression/vitesse dans les fluides,... Ceci va nous permettre d’établir des équations
de propagation du champ électro-magnétique.
Dans le vide, il n’y a ni charges, ni courants, les quatres équations de Maxwell peuvent
donc s’écrire :
∂B
rot E = − (MF) (5.37)
∂t
∂E
rot B = µ0 ε0 (MA) (5.39)
∂t
Exercice: Sachant que rot (rot A) = grad (div A) − ∆A, retrouver les équations de pro-
pagation des champs électrique et magnétique dans le vide. Donner l’expression de la vitesse de
propagation de ces champs.
5.3. PROPAGATION DES ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE 53
On a :
∂B ∂ 2E
rot (rot E) = rot − = −ε0 µ0 (5.40)
∂t ∂ t2
Dans le vide, on a finalement :
∂ 2E
∆E − ε0 µ0 =0 (5.41)
∂ t2
Le calcul est le même pour B ; on peut le mettre sous la forme :
1 ∂ 2B
∆B − =0 (5.42)
c2 ∂ t2
La vitesse de propagation c = 1/(ε0 µ0 ) est la vitesse de la lumière par définition.
On retrouve la même forme d’équation de propagation que pour les ondes sonores : c’est
l’équation d’onde tri-dimensionnelle. Attention, le laplacien est maintenant vectoriel.
∂ 2 E u x2 ∂ 2 E ∂ 2E ∂ 2E
= 2 −2 + (5.48)
∂ x2 c ∂ X2 ∂ X∂ Y ∂ Y2
2
∂ 2 E uy ∂ 2 E ∂ 2E ∂ 2E
= 2 −2 + (5.49)
∂ y2 c ∂ X2 ∂ X∂ Y ∂ Y2
∂ 2 E u z2 ∂ 2 E ∂ 2E ∂ 2E
= 2 −2 + (5.50)
∂ z2 c ∂ X2 ∂ X∂ Y ∂ Y2
∂ 2E ∂ 2E ∂ 2E ∂ 2E
= +2 + (5.51)
∂ t2 ∂ X2 ∂ X∂ Y ∂ Y2
L’équation d’onde tri-dimensionnelle se transforme donc en :
∂ 2E
=0 (5.52)
∂ X∂ Y
On voit immédiatement que E(X , Y ) = f (X ) + g (Y ) est solution de l’équation précé-
dente.
Exercice: Trouver l’ensemble des points tels que X ou Y soient constants à un instant donné.
En déduire à quoi correspond la solution du type : E(X , Y ) = f (X ) + g (Y ) ?
5.3. PROPAGATION DES ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE 55
A un instant donné, X ou Y sont constants si OM·u est constant. L’ensemble des points
M qui vérifient cette équation est un plan de normale u. Tous les points qui sont sur un
plan de normale u auront donc le même champ électrique. On appelle ce type d’onde,
des ondes planes. X représente une onde qui se déplace dans le sens de u et Y dans le
sens inverse de u.
Une onde plane est définie par extension comme une onde pour laquelle la phase est
constante pour tous les points appartenant à un plan donné.
On pose X = t − (r · u)/(c). On a :
∂ Ax ∂ Ax u x ∂ Ax ∂ Ax
= − et = (5.53)
∂x ∂X c ∂t ∂X
On a donc pour les expressions de div A et de rot A :
∂ Ax ∂ Ay ∂ Az u ∂A
div A = + + =− · (5.54)
∂x ∂y ∂z c ∂t
u ∂A
rot A = − ∧ (5.55)
c ∂t
Exercice: Réécrire les quatre équations de Maxwell en les intégrant par rapport au temps.
56 CHAPITRE 5. ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
u ∂E
− · =0 (MG) (5.56)
c ∂t
u ∂E ∂B
− ∧ =− (MF) (5.57)
c ∂t ∂t
u ∂B
− · =0 (MΦ) (5.58)
c ∂t
u ∂B ∂E
− ∧ = ε0 µ0 (MA) (5.59)
c ∂t ∂t
On intègre par rapport au temps :
u
B= ∧E (MF) (5.61)
c
Pour une onde plane progressive, les champs E et B sont perpendiculaire à la direction de
propagation de l’onde, et sont perpendiculaires entre eux : le trièdre (E, B, u) est trirectangle
et direct.
Le cas des ondes monochromatiques est un cas particulier pour lequel la fréquence des
ondes est constante. On parlera souvent de leur pulsation ω. Comme dans le cas des ondes
sonores, on utilise avec profit la notation complexe :
div E∗ = − k · E∗ (5.65)
rot E∗ = − k ∧ E∗ (5.66)
− k · E∗ = 0 (MG) (5.68)
− k · B∗ = 0 (MΦ) (5.70)
k ∧ E∗
B= (MF) (5.72)
ω
La relation de dispersion reste la même que pour les ondes sonores :
ω2
k =
2
(5.73)
c2
E x = E x0 cos(ωt − k z + Φ x ) (5.75)
E x = E x0 cos(ωt ) (5.77)
58 CHAPITRE 5. ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
ε0 E 2 B2
e= + (5.79)
2 2µ0
L’énergie W contenue dans un volume d τ est donc :
Z
W= edτ (5.80)
τ
Exercice: Calculer la puissance p rayonnée par les parois du volume τ. On donnera le résultat
en fonction d’un vecteur Π = (E ∧ B)/µ0 .
∂ ε0 E 2 B2 ε0 2E ∂ E 2B ∂ B
Z Z
p =− + dτ = − · + · dτ (5.81)
τ ∂ t 2 2µ0 τ 2 ∂ t 2µ0 ∂ t
D’après les équations de Maxwell :
Z
E B
p =− · (rot B − µ0 j) − · rot E d τ (5.82)
τ µ0 µ0
Comme div (A ∧ B) = B · rot A − A · rot B :
Z Z
p = div Πd τ = Π.dS (5.83)
τ S
Le vecteur Π est appelé vecteur de Poynting. Ceci nous conduit à postuler que le flux du
vecteur de Poynting à travers une surface S (non fermée) est égal à la puissance électromagné-
tique transportée à travers cette surface.
Exercice: Calculer de deux façons différentes l’énergie électromagnétique d E qui traverse une
surface S pendant un instant d t et en déduire la vitesse de l’énergie v :
5.4. ÉNERGIE D’UNE ONDE ÉLECTROMAGNÉTIQUE 59
Exercice: Calculer Π dans le cas d’une OPPM qui se propage suivant u dans le vide.
E2 cB 2
Π= u= u (5.86)
µ0 c µ0
Exercice: Calculer < p >, la valeur moyenne de p dans le vide pour une OPPM. En déduire
la vitesse de propagation de l’énergie.
5.6 Applications
5.6.1 Superposition de deux ondes planes progressives monochromatiques
On considère deux ondes électromagnétiques O1 et O2 planes progressives, monochroma-
tiques de même fréquence (nombre d’onde k), polarisées rectilignement et se propageant dans
deux directions u1 et u2 du plan (O xy). u1 et u2 , vecteurs unitaires, sont symétriques par
rapport à l’axe (O x)(voir figure 5.2). On pose θ = (O x, u1 ), α = k cos θ et β = k sin θ.
Au point M (r = OM) de coordonnées (x, y, z), les champs électriques de ces ondes ont
respectivement pour composantes :
0 0
E1 = 0 E2 = 0 (5.92)
E0 cos(ωt − k1 r) E0 cos(ωt − k2 r)
Question: Déterminer les composantes des vecteurs d’onde k1 et k2 et celles des champs
magnétiques B1 et B2 de O1 et O2 .
u1
z e x
e
u2
Question: Calculer en M la valeur moyenne dans le temps < ε2 > du carré du module de ~ε.
Quelles sont les surfaces où < ε2 > reste constant ?
Question: La fréquence se trouve dans le domaine du visible. L’œuil étant sensible à < ε2 >,
décrire ce que l’on observerait sur un écran placé perpendiculairement à (O x). Donner la
périodicité spaciale i des phénomènes observés.
Question: Calculer la valeur moyenne dans le temps du flux du vecteur de poynting à travers
une portion de plan perpendiculaire à (O y), puis d’une portion de plan perpendiculaire à (O z).
Conclusion ?
Question: Calculer la puissance moyenne < P > qui traverse un rectangle plan de surface
S perpendiculaire à (O x) et dont les côtés l x et ly sont très supérieurs à la périodicité i défini
précédement.
Question: Calculer la valeur moyenne dans l’espace et dans le temps de la densité d’énergie
w. En déduire la vitesse de propagation v g de l’énergie. Quelle relation peut-on établire entre v g
et vΦ la vitesse de l’onde résultante proposée précédement.
E1 = E0 cos ωt − k1 · r ey
(5.94)
Question: Représenter graphiquement cette onde. Que vaut k1 ? Quel est le champ magné-
tique associé à cette onde ?
5.6. APPLICATIONS 63
x cos α + z sin α
E0
B1 = (− sin αex + cos αez ) cos ω t − (5.96)
c c
B1 k1
E1 = E0 ey
y _ x
Une deuxième onde, de même fréquence, amplitude et polarisation, dont le vecteur d’onde
est :
x cos α − z sin α
E2 = E0 cos ω t − ey (5.98)
c
On peut alors calculer le champ électromagnétique total :
ωz sin α x cos α
E = 2E0 cos cos ω t − ey (5.99)
c c
64 CHAPITRE 5. ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
B2
E1 = E0 ey
k2
y _
x
Question: Monter (en posant une condition sur α) que le champ obtenu est semblable à celui
de l’onde se propageant dans la cavité du LASER ?
πz
0 cπ
E = E0 sin
0
cos t ey (5.100)
a a
Ce qui correspond bien à une onde stationnaire de mode m = 1.
<e>
n= (5.101)
hν
Question: On définit < P > comme étant la pression de radiation de l’onde incidente, c’est
à dire la pression exercée par les photons lors de la collision avec une surface réfléchissante. En
considérant des collisions parfaitement élastiques, évaluer l’accélération d’un photon pendant
5.6. APPLICATIONS 65
le temps d t que dure la collistion, en déduire la force exercée par la surface, puis proposer une
relation entre < P > et < e >.
Pendant le temps d t , la vitesse du photon passe de c à −c. Son accélération est donc :
2c
a= (5.102)
dt
La relation de la dynamique donne alors une estimation de la force F1 lié au choc d’un
photon :
N = nc S d t (5.104)
La pression de radiation < P > s’exprime alors par :
F1 2 p/d t
< P >= N = nc S d t = 2nhν = 2 < e > (5.105)
S S
Question: Proposer une généralisation de l’expression précédente dans le cas d’une incidence
oblique d’angle θ par rapport à la normale.
Question: Evaluer la force F projetée suivant (O x) subie par une particule sphérique de rayon
a placée dans un tel faisceau lumineux.
π/2
πa 2
Z Z
F= < P > d S cos θ = < P > cos θad θ2πa sin θ =
3
<P > (5.107)
0 2
Question: Cette particule a une masse volumique µ. Calculer sa taille limite pour que la
force de radiation due au rayonnement solaire soir égale à la force de gravitation. On donne
µ = 3 × 103 kg/m3 , la constante de gravitation G = 6, 67 × 10−11 m3 /kg/s2 , la masse du soleil
M = 2 × 1030 kg, et la puissance rayonnée par le soleil < PS >= 4 × 1026 W.
66 CHAPITRE 5. ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE
6.1 Introduction
Pour comprendre et modéliser la propagation des ondes électromagnétiques dans les mi-
lieux, on utilisera les équations de Maxwell dans leur forme générale :
∂B
rot E = − (MF) (6.2)
∂t
div D = ρ (MG) (6.3)
∂D
rot H = j + (MA) (6.4)
∂t
Les vecteurs excitation magnétique H et déplacement électrique D ont été défini dans le
cours d’électromagnétisme. Dans un milieu de polarisation P et d’aimantation M, on a :
B
D = ε0 E + P H= −M (6.5)
µ0
Exercice: Montrer que les effets de la force magnétique sur les électrons sont négligeables par
rapport à ceux de la force d’origine électrique.
67
68 CHAPITRE 6. ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LES MILIEUX INFINIS
∂ρ
+ div j = 0 (6.7)
∂t
Dans un milieu métallique, on a j = γ E. On obtient donc :
∂ρ ρ
+ =0 (6.8)
∂t τ
avec τ = ε0 /γ ≈ 10−17 s.
Question: En déduire que l’on est dans l’approximation des régimes quasi permanents si
le métal est perturbé par des ondes électromagnétiques allant du visible ( f ≈ 1015 ) aux ondes
hertziennes ( f ≈ 105 ).
Question: Montrer que le vecteur E ne peut pas avoir de composante suivant k = ke z (on
calculera rot rot E de deux façons différentes) et en déduire que la charge locale ρ est nulle.
6.2. MILIEUX CONDUCTEURS 69
∂ 2E ∂E
rot rot E = −µ0 ε0 − µ0 γ = −µ0 E(−ε0 ω 2 + γ ω) (6.10)
∂t 2
∂t
Soit E⊥ et Ek les composantes du champ E respectivement parallèles et perpendiculaires
à la direction de propagation. Les deux relations précédentes donnent :
∂ Ex ∂ Ey ∂ Ez
div E = + + =0 (6.12)
∂x ∂y ∂z
Or, div E = ρ/ε0 , ce qui montre bien que ρ = 0. Le déplacement des électrons se fait
latéralement au déplacement de l’onde, et ce, sans accumulation de charge !
Question: Montrer que l’un des deux termes de l’équation de Maxwell-Ampère est négligeable
par rapport à l’autre. En déduire l’équation différentielle vérifiée par le champ E.
∂E
∆E = µ0 γ (6.14)
∂t
Le champ électrique est de la forme : E(z, t ) = E0 exp [ (ωt − k z)] ex . Pour que ce
p k = − µ0 ωγ . Ce qui
2
champ soit solution de l’équation de propagation, il faut que
p
donne : k = ± µ0 ωγ exp(− π/4) = ±(1 − )/δ avec δ = 2/(µ0 ωγ ).
Le champ électrique peut donc se mettre sous la forme :
z z
E = E0 exp − cos ωt − ex (6.15)
δ δ
L’onde est atténuée au cours de sa propagation dans le sens des z positifs. Pour γ → ∞
(conducteur parfait), il n’y a plus d’onde.
0.5
–0.5
–1
Question: Donner la valeur de l’excitation magnétique H(z, t ) = B/µ0 . Pour une valeur de
6.2. MILIEUX CONDUCTEURS 71
z, calculer le déphasage entre E et H ainsi que le rapport de leur amplitude. Comparer ces résultats
avec ceux obtenus pour une onde plane dans le vide.
∂ z z
rot E = − E0 exp − cos ωt − ey (6.17)
∂z δ δ
E0 z z z
rot E = − exp − cos ωt − − sin ωt − ey (6.18)
δ δ δ δ
E0 z z z π
rot E = − exp − cos ωt − + cos ωt − + ey (6.19)
δ δ δ δ 2
p
E0 2 z z π
rot E = − exp − cos ωt − + ey (6.20)
δ δ δ 4
Comme rot E = −µ0 ∂ H/∂ t , on a :
p
E0 2 z z π
H= exp − cos ωt − − ey (6.21)
δµ0 ω δ δ 4
Les vecteurs E et H sont bien perpendiculaires, mais les champs sont déphasés de π/4
(E est en avance). Le rapport de leur amplitude vaut :
|E| δµ0 ω µ0 ω v
È
= p = = µ0 p 6= µ0 c (6.22)
|H| 2 γ 2
qui sont plus énergétiques). La densité d’électrons varie avec l’altitude autour d’une valeur
moyenne de 1011 électrons/m3 , et chute la nuit. Le plasma reste globalement neutre.
Il existe cependant une différence notable entre métal et ionosphère : dans l’ionosphère, la
densité d’électrons libres est très faible par rapport à celle d’un métal (n ≈ 1028 électrons/m3 ).
Ainsi, on pourra négliger les collisions entre les charges alors que ce n’est pas le cas dans un
métal.
Question: Écrire la relation de la dynamique qui régie le mouvement des électrons (de charge
−e) sous l’effet d’un champ E, dans les 2 cas, métal et ionosphère. Dans le cas du métal, on
fera intervenir une force de frottement due aux collisions des électrons avec le réseau cristallin :
F f = −mv/τ 0 où v est la vitesse d’ensemble des électrons et où τ 0 est une constante qui a les
dimensions d’un temps.
dv v e
=− E
− (6.23)
dt τ0 m
Dans le cas de l’ionosphère, la force de frottement est nulle (τ 0 → ∞).
e E0 /m
v0 = − (6.24)
1/τ 0 + ω
Question: Dans le cas de l’ionosphère, montrer que l’on obtient une conductivité imaginaire
pure.
La conductibilité γ est définie par j = γ E, mais elle vaut aussi j = −nev. On trouve donc
l’expression générale pour γ :
ne 2 /m
γ= (6.25)
1/τ 0 + ω
Dans le cas de l’ionosphère, on retrouve bien :
ne 2
γ = − (6.26)
mω
6.2. MILIEUX CONDUCTEURS 73
Question: Calculer la conductivité dans le cas du métal. Sachant que pour un métal, τ 0 est de
l’ordre de 10−14 s, montrer que l’on retrouve la conductivité réelle de la loi d’Ohm, à condition
de rester dans un certain domaine de fréquences pour l’onde. Montrer qu’il existe un domaine de
fréquence dans lequel on retrouve la conductivité imaginaire pure de l’ionosphère.
Dans le cas du métal, il faut comparer ω à 1/τ 0 =1014 s−1 . Pour ω 1014 s−1 , on retrouve
une conductivité réelle (loi d’Ohm) et pour ω 1014 s−1 , on retrouve le résultat de
l’ionosphère.
∂E ∂ 2E
∆E = µ0 γ + µ0 ε0 (6.27)
∂t ∂ t2
−k 2 = ωµ0 γ − µ0 ε0 ω 2 (6.28)
Mais comme γ = − (ne 2 )/(mω), on a finalement :
ω 2 ω 2
p ne 2
k 2 = 2 1 − 2 ω 2p = (6.29)
c ω mε0
Question: Dans le cas où l’onde peut se propager, donner l’expression de sa vitesse de phase.
La comparer à la vitesse de propagation de l’énergie.
Question: Faire un tableau récapitulatif où vous préciserez, dans les différents domaines de
fréquences mis en évidence pour l’ionosphère et pour le métal, les principaux résultats obtenus
relatifs à la propagation des ondes électromagnétiques. Prendre en compte également les résultats
du sujet 10 du fascicule de TD.
6.3. MILIEUX DIÉLECTRIQUES HOMOGÈNES 75
La fréquence f p de l’ionosphère est égale à 2,84 MHz. La fréquence des ondes émises par
RMC est de 0,218 MHz. L’onde ne se propage pas, mais rebondit sur l’ionosphère. Ce
qui n’est pas le cas des ondes émises par France Info (105,6 MHz).
La fréquence f p de l’argent vaut 2,16.1015 Hz. Elle est située dans l’UV. Les ondes situées
dans le domaine du visible sont réfléchies (application : miroirs). La fréquence f p du
césium vaut 8,32.1014 Hz. Elle est située dans le violet (λ = 0, 36 µm).
∂D
rot H = j + (MA) (6.36)
∂t
Ces équations sont vérifiées dans le cas général et doivent donc être prise comme point de
départ pour tous les problèmes d’électromagnétisme du vide ou des milieux.
P = ε0 χe E (6.37)
Le paramètre χe est la susceptibilité diélectrique. On a donc la relation générale entre les
champs E et B (ε r est la permittivité diélectrique relative) :
D = ε0 ε r E ε r = 1 + χe (6.38)
Exercice: Sachant que les milieux diélectriques sont non chargés (ρ = 0) et isolants (j = 0),
retrouver les équations de propagation des champ E et B(on négligera les propriétés magnétiques
du matériau).
∂B ∂E
div B = 0 rot E = − div E = 0 rot B = µ0 ε0 ε r (6.39)
∂t ∂t
Ce qui nous amène aux équations de propagation suivantes :
εr ∂ 2E εr ∂ 2B
∆E − =0 ∆B − 2 =0 (6.40)
c2 ∂ t2 c ∂ t2
On retrouve les mêmes équation que dans le vide en remplaçant ε0 par ε = ε0 ε r .
Exercice: On définit l’indice n d’un milieu diélectrique par le rapport de la vitesse d’un onde
électro-magnétique dans le vide sur la vitesse de cette onde dans le milieu. Donner une relation
entre n et ε r .
ω2
k 2 = εr (6.41)
c2
p
Ce qui donne n = εr .
6.3. MILIEUX DIÉLECTRIQUES HOMOGÈNES 77
Nous allons tenter de construire un modèle de polarisation d’un milieu diélectrique en uti-
lisant les équations simples de la mécanique classique. Ceci constitue une aberration pour les
puristes de la mécanique quantique, mais nous verrons que les résultats obtenus tant qualitatifs
que quantitatifs ne sont pas ridicules...
Ce modèle est basé sur l’interaction élastique entre chaque électron et son noyau
(constante d’élasticité k = ω02 m). Les phénomènes dissipatifs sont pris en compte par l’inter-
médiaire d’une force de frottement proportionnelle à la vitesse de déplacement des électrons
(f = −mv/τ).
Question: Après avoir effectué un bilan des forces, donner l’équation différentielle qui régit
le mouvement des électrons et la résoudre.
d 2r 1 dr q
= −ω02 r − E + (6.42)
d t2 τ dt m
Cette équation se résout en introduisant un déplacement r complexe r = r0 exp( ωt ) :
qE τ
r0 = (6.43)
m τ(ω02 − ω 2 ) + ω
N q 2E τ
P= (6.44)
m τ(ω02 − ω 2 ) + ω
On a P = ε0 χe E, ce qui donne :
χ0
χe = 2
(6.45)
1− ω
ω2
ω
+ Qω
0 0
1− ω
2
ω02
χ1 = χ0 2 2 (6.46)
ω2 ω
1 − ω2 + Qω
0 0
ω
Qω0
χ2 = χ0 2 2 (6.47)
ω2 ω
1− ω02
+ Qω0
® ∗ ¸
m d r0 d r0 1Nm
P = N < | f | · |v| >= N − = ω 2 r02 (6.48)
τ dt dt 2 τ
Or :
ε0 χe N q2
r0 = E0 Q = ω0 τ χ0 = (6.49)
Nq mε0 ω02
Donc :
1 N mω0 ε2 |χ |2
2 0 e
1
P = ω 2 2
E0 = ωε0 χ2 E02 (6.50)
2 Q N q 2
La partie imaginaire de la susceptibilité (χ2 ) correspond aux pertes d’énergie.
Question: Que se passe-t-il si plusieurs types de charges (molécules, ions, électron) peuvent se
déplacer sous l’action du champ électrique ?
6.3. MILIEUX DIÉLECTRIQUES HOMOGÈNES 79
FIGURE 6.2: Modèle de polarisation : représentation de l’allure de la susceptibilité diélectrique (partie réelle : χ1 et
partie imaginaire : χ2 .
A chaque type d’oscillateur correspond une zone d’absorption. Entre ces zones, la dis-
sipation d’énergie au sein du milieu est faible.
r1 Ions Électrons
Molécules
0 t0i t 0e t
r2
0 t0i t0e t
FIGURE 6.3: Modèle de polarisation à résonances multiples : représentation schématique pour le verre.
Question: Donner l’expression générale de l’indice du milieu n. On donne pour les électrons
d’un verre f0 = 1014 Hz, Q = 104 et χ0 = 0, 01. Tracer l’évolution des parties réelles et imaginaires
de n en fonction de la pulsation réduite ω/ω0 .
80 CHAPITRE 6. ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LES MILIEUX INFINIS
40
20
–40
Question: Discuter la courbe précédente (n = f (ω/ω0 ))en terme de propagation des ondes
électromagnétique dans ce milieu.
On observe 4 zones : (1) ω/ω0 < 1 : n est réel et supérieur à 1 ; l’onde se propage
dans le milieu dont l’indice varie en A + B/λ2 (Cauchy) ; (2) 1 < ω/ω0 < 1, 001 : n est
complexe, l’onde est amortie ; (3) 1, 001 < ω/ω0 < 1, 005 : n est imaginaire pur, l’onde
est évanescente ; (4) ω/ω0 > 1, 005 n est réel et inférieur à 1 ; l’onde se propage dans le
milieu. La vitesse de l’énergie est toujours inférieure à c.
6.3. MILIEUX DIÉLECTRIQUES HOMOGÈNES 81
Après le vide et les milieux illimités, nous allons étudier le comportement d’une onde au
passage d’un milieu à un autre à travers deux exemples : d’une part, la polarisation d’une onde
électromagnétique par réflexion et transmission à travers un ensemble de lames ; et d’autre
part, les vibration d’une corde aux extrémités fixes.
7.1.2 Matériel
– Laser He-Ne émettant un faisceau de lumière non polarisée.
– Lames polaroids : le fonctionnement de ces lames sera décrit dans le module Optique.
Pour ces manipulations, on admettra que le faisceau de lumière transmis à incidence nor-
male à travers une lame polaroid est polarisé rectilignement. On pourra donc facilement
changer l’orientation de la polarisation, par rotation de la lame autour de la direction de
la direction de propagation de la lumière.
83
84 CHAPITRE 7. ONDES DANS LES MILIEUX LIMITÉS
Equations de Maxwell
Exercice: Retrouver les quatres équations de Maxwell décrivant les relations entre champs
électriques et magnétiques dans les milieux diélectriques.
∂B
rot E = − (MF) (7.2)
∂t
n2 ∂ E
rot B = (MA) (7.4)
c2 ∂ t
A ces quatres équations, il faut ajouter les conditions de continuité de la composante
tangentielle de E et du champ B car µ0 = µ1 = µ2 .
Lois de Descartes
E01T exp (ωt − k1 · r0 ) + E001T exp (ωt − k01 · r0 ) = E02T exp (ωt − k2 · r0 )
(7.5)
N
k1 i1 i’
n1 1
k’1
k2
n2
i2
FIGURE 7.2: Les rayons réfléchit et transmis sont dans le plan (k1 , n).
Question: En déduire que les rayons réfléchis et transmis sont dans le plan (k1 , N).
Question: Donner la relation liant les composantes tangentielles des vecteurs d’onde des
ondes incidente, réfléchie et transmise.
k1T = k1T
0
= k2T (7.8)
Question: Donner la relation entre les trois angles d’incidence, de réflexion et de réfraction.
86 CHAPITRE 7. ONDES DANS LES MILIEUX LIMITÉS
Pour évaluer les coefficients de réflexion et de transmission, on va se placer dans deux cas
particuliers : (1) le champ E est dans le plan d’incidence ; (2) le champ E est perpendiculaire au
plan d’incidence.
question : Effectuer un schéma pour chacun des deux cas considérés.
z z
E1 E1
B1 k’ 1 k’ 1
k1 B1 k1
B’ 1
E’ 1 E’ 1 B’ 1
y y
x x
E2
E2
B2 B2
k2 k2
FIGURE 7.3: On se place dans deux cas particuliers : (à gauche) le champ E est dans le plan d’incidence ; (à droite) le
champ E est perpendiculaire au plan d’incidence.
Question: Dans le cas où E est dans le plan d’incidence, donner les deux relations liant les
champs E et B incidents, réfléchit et transmis.
Question: Soit r12 le coefficient liant les champs électriques réfléchit et incident (E001 = r12 E01 ).
Soit τ12 le coefficient liant les champs électriques transmis et incident (E02 = τ12 E01 ). Donner les
expressions de r12 et τ12 .
7.1. POLARISATION PAR UN ENSEMBLE DE LAMES. 87
Question: Dans le cas où E est perpendiculaire au plan d’incidence, donner les deux nouvelles
relations liant les champs E et B incidents, réfléchit et transmis.
E01 + E01
0
= E02 (7.15)
Comme B = n/c Ex, on a pour le champ B :
La puissance traversant une surface S0 de l’interface entre les deux milieux est :
1 E 2n
P = 〈Π〉 · NS0 = S0 cos i (7.19)
2 cµ0
On a donc :
0 2 2
E01
E02 n2 cos i2
R= T= (7.20)
E01 E01 n1 cos i1
88 CHAPITRE 7. ONDES DANS LES MILIEUX LIMITÉS
Observer la lumière réfléchie par une lame de verre à une incidence non normale pour
deux orientations de la polarisation de la lumière incidente, respectivement perpendiculaire
et parallèle au plan d’incidence. Vérifier que pour un angle d’incidence particulier, l’intensité
réfléchie s’annule pour l’une de ces polarisations.
Noter cette polarisation et évaluer l’ordre de grandeur de cet angle d’incidence remar-
quable. Interpréter ces différents résultats en relation avec le cours.
On calcule de même :
E03 2 cos i2 sin i1 2 cos i1 sin i2
= × (7.24)
E01 ⊥
sin(i2 + i1 ) sin(i1 + i2 )
Observation : L’observation précédente est accentué quand on met plusieurs lames em-
pilées.
Si on met p lames empilées :
! !p
P3⊥ P3⊥
= (7.28)
P3k Empilement P3k Une lame
La lumière ressort donc polarisée dans le plan d’incidence. On peut arriver aux mêmes
conclusions en inversant le polariseur et les lames.
I0 IR
Air, indice 1
R1 T1 Couche anti-reflet
Indice n1 …
R2 T2
Verre, indice n IT
2
n1 − 1
R1 = T1 = 1 − R1 (7.30)
n1 + 1
2
n1 − n
R2 = T2 = 1 − R 2 (7.31)
n1 + n
7.2. APPLICATION : COUCHE ANTI-REFLET 91
Pour calculer l’intensité transmise, il faut d’abord calculer l’amplitude transmise en te-
nant compte des réflexions multiples. On a donc besoin des coefficients de réflexion (r1
et r2 ) et de transmission (τ1 et τ2 ) en amplitude. Ceux-ci sont reliés à R1 , R2 , T1 et T2
par :
n
T1 = τ12 n1 T2 = τ22 (7.33)
n1
L’amplitude totale aT est donc donnée par :
2
aT = a0 τ1 τ2 + a0 τ1 τ2 r1 r2 e φ + a0 τ1 τ2 r1 r2 e φ + ...
(7.34)
où φ est le déphasage introduit par la double réflexion et la distance en plus parcourue
(φ = π + 2π(2n1 e/λ0 )). On a donc :
È
T1 T2 1
aT = a0 (7.35)
n φ
p
1 − R1 R2 e
L’intensité transmise est donnée par :
naT a ∗ naT aT∗ I0
IT = p T = (7.36)
2 µ0 /ε0 a02
Ce qui donne finalement :
(1 − R1 )(1 − R2 )
IT = (7.37)
1 + R1 R2 − 2 R1 R2 cos φ
p
On évidemment :
R1 + R2 − 2 R1 R2 cos φ
p
IR = 1 − IT = (7.38)
1 + R1 R2 − 2 R1 R2 cos φ
p
λ0 λ
e= = (7.42)
4n1 4
On appelle alors cette couche une couche quart d’onde.
ψ∗ (x, t ) = a0∗ exp [ (w t − k x)] + b0∗ exp [ (w t + k x)] (7.44)
avec a0∗ = a0 exp( ϕa ) et b0∗ = b0 exp( ϕ b ). La condition aux limite en x = 0 implique
b0∗ = −a0∗ . Ce qui donne finalement :
Question: Trouver l’ensemble des fonctions ψ(x, t ) qui satisfait l’équation de d’Alembert et
les conditions aux limites.
C’est une combinaison linéaire de toutes les fonctions possibles trouvées à la question
précédente :
∞
X n nc
FG = 2a0n sin 2πx sin 2πt + ϕ0n (7.47)
n=1 2L 2L
1 1
0.8
0.6
0.5 0.5
0.4
0.2
0 0.2 0.4 x 0.6 0.8 1 0 0.2 0.4 x 0.6 0.8 1 0 0.2 0.4 x 0.6 0.8 1
–0.2
–0.4
–0.5 –0.5
–0.6
–0.8
–1 –1
FIGURE 7.4: Modes propres d’une corde fixée à ses extrémités : à gauche n = 1, au centre n = 2, à droite n = 3.
94 CHAPITRE 7. ONDES DANS LES MILIEUX LIMITÉS
Quels que soient ϕn et G0n , on pourra toujours transformer G0n sin(2πt nc/(2L) + ϕn )
en An cos(nω0 t ) + Bn sin(nω0 t ).
Question: Montrer qu’il est nécessaire de connaître la position et la vitesse initiale de la corde
à t = 0 pour déterminer les coefficients An et Bn . 2 .
1 L
Z πx
An = sin n ψ(x, 0)d x (7.51)
L −L L
1
ZL πx ∂ ψ
Bn = sin n (x, 0)d x (7.52)
nπc −L L ∂t
Question: Quelle est la fréquence de la corde de guitare n◦ 1 (la plus grosse) qui donne un mi1
(la note l a3 a une fréquence de 440 Hz).
Le l a3 a une fréquence de 440 Hz, le l a2 de 220 Hz, le l a1 de 110 Hz. Pour passer de l a1
à mi1 , il faut baisser de 5 demi-tons. La fréquence du mi1 est donc de :
110
f1 = 5
= 82, 4 Hz (7.53)
2 12
Question: De combien le guitariste déplace-t-il sont doigt sur la corde n◦ 1 pour passer du mi1
au f a1 , puis du mi3 au f a3 ?
La vitesse de l’onde sur la corde vaut c = 2L f . On a donc : L mi1 f mi1 = (L mi1 − ∆L) f f a1 .
Ce qui donne= ∆L = L mi1 (1 − f mi1 / f f a1 ) = 3.6 c m.
De même, on a : L mi3 = L mi1 f mi1 / f mi3 = L mi1 /4. Ce qui donne, un déplacement de 9 mm
pour passer du mi3 au f a3 .
Question: A partir de la question précédente, donner une explication sur l’utilité d’avoir
plusieurs cordes sur le manche.
Plus les notes ont une fréquence élevée, plus le déplacement sera petit. La précision des
doigts ne sera plus suffisante pour faire les notes aiguës. Il faut donc “zoomer” dans ce
domaine... en rajoutant une (ou plusieurs) cordes dont la fondamentale est plus élevée.
Le timbre d’un instrument de musique est la répartition des différentes harmoniques exci-
tées. Pour les instruments à cordes, celui-ci ne dépend que des conditions aux limites (la forme
de l’excitation). Nous négligerons ici l’effet de la caisse de résonance de l’instrument.) 3
Sur le schéma suivant, on peut voir les types d’excitation des cordes du clavecin, de la
guitare et du piano.
Question: Commenter.
h h u0
x x x
a L L/2 L a a+b L
Clavecin Guitare Piano
3. Il faut alors implorer le pardon aux musiciens car cette hypothèse supprime "l’âme" de l’instrument !
7.4. UN PEU DE MUSIQUE ! 97
Pour le clavecin, les coefficients Bn sont nuls (vitesse initiale nulle). Les coefficients An
sont donnés par :
2 a πx x h 2 L πx h(L − x)
Z Z
An = sin n dx + sin n dx (7.55)
L 0 L a L a L L−a
Finalement : πx
2h L2
An = 2 2 sin n (7.56)
n π a(L − a) L
Pour la guitare, les coefficients Bn sont nuls (vitesse initiale nulle). L’analyse de Fourier
donne les coefficients An nuls pour n pair et pour n impair :
32h
An = (7.57)
n 3 π3
Pour le piano, les coefficients An sont nuls (déplacement initial nul). Les coefficients Bn
sont donnés par :
2
Z a+b πx
Bn = u0 sin n dx (7.58)
nπc a L
Finalement, pour b L :
2u0 b πa
Bn = sin n (7.59)
nπc L
On remarque que pour la guitare la décroissance des harmonique se fait en 1/n 3 , le son
émis par la guitare est alors très pur, presque sinusoïdal à la fréquence du fondamental.
Dans le cas du piano, les harmoniques décroissent en 1/n, nettement moins vite que
celles correspondants aux cordes de guitare et de clavecin. Le piano émet des sons dont
le taux d’harmonique est très important. Le son du piano présente beaucoup de chaleur,
son timbre est plus riche.
98 CHAPITRE 7. ONDES DANS LES MILIEUX LIMITÉS
Chapitre 8
8.1 Introduction
Les milieux non-isotopes sont des milieux pour lesquels la propagation des ondes n’est pas
la même dans toutes les directions. L’origine physique de cette différence réside dans la struc-
ture atomique ou moléculaire des matériaux qui constituent ces milieux (polymères avec leur
longues chaînes marcromoléculaire parfois orienté, cristaux dont l’édifice cristallographique
présente une forte anisotropie...). La conséquence de cela est que le champ électrique E n’est
plus colinéaire à l’excitation électrique D. Dans un premier temps, nous allons revenir sur
les équations de Maxwell est ce que cette nouvelle condition implique sur la propagation des
ondes dans un tel matériau. Nous traiterons ensuite le cas des milieux birefringent qui sont les
milieux anisotropous les plus simples.
FIGURE 8.1: Certain cristaux dédoublent les faisceaux lumineux à cause de leur anisotropie.
99
100 CHAPITRE 8. MILIEUX DIÉLECTRIQUES NON-ISOTROPES
∂B
rot E = − (MF) (8.2)
∂t
∂D
rot H = (MA) (8.4)
∂t
Les vecteurs excitation magnétique H et déplacement électrique D ont été défini dans le
chapitre 6. Ils sont liés à E et B par :
B
D = [ε] E H= (8.5)
[µ]
Dans un repère (e1 , e2 , e3 ) approprié, la matrice des permitivités est diagonale 1 , ce qui
donne :
D = ε1 E1 e1 + ε2 E2 e2 + ε3 E3 e3 (8.7)
Exercice: En posant l’hypothèse d’une solution progressive aux équations de propagation (du
type t − r · s/v), donner les équations de Maxwell.
1. On appelle e1 , e2 et e3 les vecteurs propres et ε1 , ε2 et ε3 les valeurs propres de la matrice des permitivités
8.3. MILIEUX UNIAXES OU BIRÉFRINGENTS 101
On a alors :
s ∧ E = vB (MF) (8.9)
Exercice: Montrer que les vecteurs E, E et s sont alors dans le même plan.
s ∧ (s ∧ E) = −v 2 µ0 D (8.12)
Comme a ∧ (b ∧ c) = (a · c)b − (a · b)c, il vient :
v 2 µ0 D = E − (s · E)s (8.13)
On en déduit donc que s, D et E sont coplanaires. Insistons sur le fait que le champ E
n’est plus perpendiculaire à la direction de propagation !
Comme dans un milieu uniaxe, seul l’axe e3 est fixé 2 , nous choisirons par la suite l’axe e1
tel que e1 , e3 et s soient dans le même plan.
1 c ε1 p
È
v =p
0
= avec no = = εr (8.15)
ε1 µ0 no ε0
où no est l’indice de l’onde ordinaire dans le milieu considéré.
E0 ∧ B0 D0 ∧ B0 D 0B 0
Π= = = s (8.16)
µ0 ε1 µ0 ε1 µ0
L’énergie se propage selon s.
D’après les relations (8.13) et (8.14), on voit que les vecteurs D”, E”, e3 et s sont copla-
naires. De plus, d’après les équations de Maxwell, D” est perpendiculaire à s. Le vecteur
D” est donc porté par l’intersection du plan (e3 ,s) et du plan perpendiculaire à s.
2. On peut montrer qu’il existe un seul vecteur propre lié à la valeur propre ε3 , mais une infinité de vecteurs propres liés
aux deux valeurs propres identiques ε1
8.3. MILIEUX UNIAXES OU BIRÉFRINGENTS 103
A.O.
s
D’’
γ
n ’’
n
D’ n = n ’
FIGURE 8.2: D” est donc porté par l’intersection du plan (e3 ,s) et du plan perpendiculaire à s et D0 est perpendiculaire
à D” et à s. L’axe e3 est appelé axe optique. Dans cette figure, e1 et e2 ont été choisis tels que s soit dans le plan (e2 ,e3 ).
Dans ce cas, D0 est alors porté par e1 et D” est perpendiculaire à e1 .
Exercice: Soit γ , l’angle que fait la direction e3 avec la direction de propagation s. Calculer
l’indice de la vitesse de propagation de l’onde extraordinaire.
104 CHAPITRE 8. MILIEUX DIÉLECTRIQUES NON-ISOTROPES
D3 ” = ε3 E3 ” (8.20)
D’autre part, d’après 8.18 :
1 ε3 − ε1 ε3 − ε1
s · E” = D” · s − E”3 e3 · s = − E”3 cos γ (8.21)
ε1 ε1 ε1
Ce qui donne :
cos2 γ sin2 γ
!
1
ve2 = + (8.23)
µ0 ε1 ε3
Exercice: En posant no2 = ε1 /ε0 et ne2 = ε3 /ε0 , en déduire l’indice n” du milieu correspondant
à la propagation de cette onde.
x2 y2 2
Exercice: Soit ", l’ellipse qui est l’intersection de l’ellipsoïde d’équation no2
+ n 2 + nz 2 = 1 et du
o e
plan perpendiculaire à la direction de propagation s. Montrer que n” est donné par la longueur de
l’axe de l’ellipse " porté par D”.
8.3. MILIEUX UNIAXES OU BIRÉFRINGENTS 105
x2 y2 z2
+ + =1 (8.26)
no2 no2 ne2
Enfin, ce point appartient à l’axe de l’ellipse " porté par D” si :
x =0 (8.27)
car D” est dans le plan (e3 ,s) et nous avons choisi e1 et e2 tels que e3 , e2 et s soient dans
le même plan. L’indice n” est finalement donné par la distance O M :
1
n”2 = y 2 + z 2 = (8.28)
cos2 γ sin2 γ
no2
+ ne2
Quand une onde de direction de propagation s arrive sur un milieu uniaxe (ou
biréfringent), on décompose les oscillations vectorielles de l’onde incidente
d’excitation électrique D en deux composantes :
– une composante D00 , perpendiculaire à s et dans le plan (e3 ,s), qui est
appelée onde extraordinaire ;
– une composante D0 , perpendiculaire à s et à D”, qui est appelée onde
ordinaire.
L’onde ordinaire se propage selon s à une vitesse vo donnée par l’équa-
tion 8.15 et l’onde extra-ordinaire se propage selon une direction générale-
ment différente de s avec une vitesse ve (selon s) donnée par l’équation 8.23.
Les directions de D0 et D” sont appelées lignes neutres du milieu.
106 CHAPITRE 8. MILIEUX DIÉLECTRIQUES NON-ISOTROPES
V A x P
x
a0
E y z y
P A
FIGURE 8.3: Mise en évidence de l’effet Kerr. Une cuve contenant du nitrobenzène est placée entre polariseur et
analyseur croisés.
8.4 Applications
8.4.1 L’Effet Kerr
On considère un cuve transparente à faces parallèles remplie de nitrobenzène et dans la-
quelle plongent les armatures d’un condensateur plan dont la longueur l des armatures est de
10 cm. La cuve est placée entre polariseur et analyseur croisés. L’ensemble est éclairé par un
faisceau parallèle de lumière monochromatique (de longueur d’onde λv ), se propageant selon
(O z) (voir figure8.3). L’axe du polariseur est à 45◦ des axes (O x) et (O y). Soient uP et uA les
vecteurs unitaires donnant les directions des axes du polariseur et de l’analyseur. Si un champ
électrique de module E et appliqué aux bornes du condensateur, le liquide contenu dans la
cuve devient biréfringent et est caractérisé par une différence entre les indices des ondes or-
dinaire et extraordinaires ∆n = βλv E 2 (β est une constante égale à 2.5 × 10−12 m/V2 ). On
supposera que l’ellipsoïde associée au milieu devenu biréfringent est allongé selon l’axe op-
tique.
Exercice: En l’absence de champ électrique entre les armatures du condensateur, indiquer
quelle est la nature de la lumière reçue par l’analyseur et préciser l’intensité transmise par celui-ci.
Lorsque E = 0, le milieu est isotrope, la lumière ressort donc de la cuve polarisée rec-
tilignement (selon la direction du polariseur). Comme l’analyseur et le polariseur sont
croisés, l’intensité transmise par l’analyseur est donc nulle.
La biréfringence est due au fait que les molécules polaires du nitrobinzène s’orientent
sous l’action du champ électrique ET que le milieu n’est pas linéaire (la polarisation n’est
pas proportionnelle au champ). Il s’agit d’une biréfringence provoquée par la présence
d’un champs électrique : c’est l’effet Kerr.
8.4. APPLICATIONS 107
Exercice: Donner la direction des lignes neutres associées au milieu et préciser l’indice de
réfraction associé à chaque ligne neutre.
L’onde ordinaire est polarisée selon (O y) (indice no ) et l’onde extraordinaire est polari-
sée selon (O x) (indice n” = ne ).
Exercice: Pourquoi le dispositif ainsi réalisé peut-il être appelé lame quart d’onde lorsque
E = 106 V/m ?
D’après les données de l’énoncé, on trouve φ ≈ π/2. La cuve déphase les ondes de π/2,
c’est à dire un quart de longueur d’onde.
Exercice: L’onde issue du polariseur est de la forme aP = a0 cos(ωt )uP . Donner l’expression
de l’amplidude, puis de l’intensité de l’onde issue de l’analyseur en fonction de a0 , I0 et φ.
108 CHAPITRE 8. MILIEUX DIÉLECTRIQUES NON-ISOTROPES
k 0 + k” φ
aA = −a0 sin ωt − l sin uA (8.36)
2 2
Pour avoir l’intensité transmise, on élève au carré et on prend la moyenne :
φ
IA = I0 sin2
(8.37)
2
FIGURE 8.4: Spectre de la lumière issu d’un dispositif contenant une lame de quartz placée entre polariseur et analy-
seur croisés.
φ
IA = I0 sin2
(8.38)
2
avec φ = ∆n 2π λv
e. Pour certaines longueurs d’ondes l’intensité va s’éteindre, d’où le
spectre cannelé observé à la figure 8.4.
Exercice: En observant attentivement le spectre de la figure 8.4, on compte N =50 raies noires
entre le bleu (λBv = 0.4 µm) et le rouge (λBv R = 0.8 µm). En déduire la valeur de la biréfringence
∆n du quartz.
Entre l’extinction dans la limite du bleu et celle dans la limite du rouge, on compte
N=50 extinctions :
φB = φR + 2πN (8.39)
Ce qui donne :
N
∆n = (8.40)
e λ1B − λ1R
v v
Interférences et diffraction
9.1 Introduction
Nous avons vu que lorsque deux ondes se superposent, on additionne leurs amplitudes.
Cette idée très simple est à la base du phénomène d’interférence.
A travers quelques expériences, nous allons découvrir et tenter de comprendre ce qu’est la
diffraction : phénomène des plus mystérieux et néanmoins fascinant car il ouvre la porte sur
la physique quantique !
111
112 CHAPITRE 9. INTERFÉRENCES ET DIFFRACTION
y Y
d
L
x X
FIGURE 9.1: Expérience de diffraction par un trou circulaire. Une onde plane issue d’un LASER éclaire le trou. On
observe sur un écran placé à une distance L (d , X , Y ) “l’ombre” du trou, appelée figure de diffraction.
3 cm 4 cm
∆r · ∆p < h (9.1)
h
∆ px = (9.2)
d
Or, la quantité de mouvement d’un photon vaut p = hν/c, ou ν est la fréquence du pho-
ton. L’angle de déviation maximal à la sortie du trou vaut donc :
∆ px λ
tan θ = = (9.3)
p d
On peut dont prédire une tache de taille λL/d = 2 cm sur l’écran. Bien que ce ne soit pas
la valeur exacte, on trouve un ordre de grandeur tout à fait correct !
1 cm
y Y
x X
a
FIGURE 9.3: Expérience de diffraction par deux trous circulaires placés à une distance a et figure de diffraction
résultante. Les ondes issues des figures de diffraction de chaque trous interfèrent.
(X + a/2)2 + Y 2 (X − a/2)2 + Y 2
aX
O1 M − O2 M = L 1 + 2
−L 1+ 2
= (9.7)
2L 2L L
Y
y
x X
Canon à
électrons Plaque trouée Écran
FIGURE 9.4: Expérience des fentes de Young (double slit experiment). Cette fois, on n’éclaire plus la plaque trouée
avec de la lumière, mais avec des électrons, que l’on peut même envoyer un par un.
le détecteur, on remarque sur la figure 9.5 que l’on observe encore une figure d’interférence
avec des franges : ce qui signifie que l’électron interfère “avec lui-même”, ou dit autrement,
que l’électron passe par les deux trous à la fois.
Une telle réalité, certes incontestable car prouvée par l’expérience, est très difficile à faire
admettre à notre esprit : comment peut-on être à deux endroit à la fois ? ? ?
Fort de ces résultats, une équipe de brillants chercheurs des années 90 ont voulu “piéger”
cet électron qui se trouvait à deux endroits en même temps : il suffit de mettre un détecteur à
proximité de chacun des trous pour savoir par lequel il passe, ou pour le prendre en “flagrant
délit de dédoublement”.
La figure 9.6 montre la courbe de diffraction obtenu alors que les détecteurs ne sont pas en
service : on observe bien une figure d’interférence. Par contre, si les détecteurs fonctionnent,
on arrive bien à localiser l’électron : il passe soit par un trou, soit par l’autre. Mais, à ce
moment-là, on s’apperçoit que la figure de diffraction n’existe plus ! ! ! Le simple fait d’observer
par quel trou passe l’électron, le “force” à se matérialiser dans l’un des deux trou et l’empêche
ainsi d’interférer avec lui-même !
Ces résultats sont difficile à concevoir par notre esprit. On peut même dire qu’ils sont
impossible à comprendre ! Ils représentent pourtant la base d’une jeune science qui n’a qu’un
petit siècle : la physique quantique.
Nous allons maintenant découvrir comment prédire les figures de diffraction observées
lors des expériences décrite dans la section précédente : (i) tache centrale et anneaux pour la
diffraction par un trou circulaire ; (ii) tache centrale et taches satellites pour la diffraction par
un trou carré (ou rectangulaire).
116 CHAPITRE 9. INTERFÉRENCES ET DIFFRACTION
(a) (b)
(c) (d)
(e) (f)
FIGURE 9.5: Lieu des impacts des électrons sur l’écran lors de l’expérience des fentes de Young réalisée avec des
électrons envoyés un par un. Chaque électron “interfère avec lui-même”.
9.3. CALCUL DES FIGURES DE DIFFRACTION 117
(a) (b)
FIGURE 9.6: Pour savoir par quelle fente passe l’électron, on peut mettre un détecteur à proximité de l’une des
fentes. Le détecteur permet bien de préciser par quel fente est passé l’électron, mais sa présence modifie la figure de
diffraction qui ne présente alors plus d’interférence !
Soit (Σ), une ouverture plane éclairée par une source ponctuelle S monochromatique
de longueur d’onde λ. On découpe (Σ) en éléments de surface d σ(P ) centrés sur un
point courant P . Pour le calcul de l’éclairement en un point M : (1) chaque élément de
surface d σ(P ) se comporte comme une source ponctuelle fictive, émettant une ondelette
dont l’amplitude complexe instantanée en P est proportionnelle à l’amplitude complexe
instantanée de l’onde émise par S en P , et à l’élément de surface d σ(P ) ; (2) les sources
fictives sont cohérentes.
P.
.M
H x
O ..
y
Faisceau
LASER Lentille Ecran
Exercice: Donner la différence de marche entre l’onde secondaire qui va de O à M et celle qui
va de P à M .
L’amplitude totale est la somme des amplitudes de chacune des ondes secondaires émises
par tous les points P du trou.
Z
aM = a0 exp [ (ωt − kP M )] d xd y (9.11)
Σ
2 2
exp λ
α
2π a
2
− exp − λ
α
2π a
2
exp 2π
λ
β b
2
− exp − 2π
λ
β b
2
IM = I0
λα
2π
λβ
2π
(9.17)
On reconnaît ici l’expression de la fonction sinus :
2 2
πβb
sin παa
sin
IM = I0 παaλ πβbλ (9.18)
λ λ
Exercice: Quelle est la figure de diffraction à l’infini d’un trou circulaire de rayon R ? On
R1p
donne 0 1 − u 2 cos(mu)d u = (π/2)(J1 (m)/m) où J1 est la fonction de Bessel d’ordre 1
(J1 (0) = J1 (3, 83) = J1 (7, 02) = J1 (10, 2) = 0 et J10 (0) = 0, 5).
9.3. CALCUL DES FIGURES DE DIFFRACTION 121
> restart;
> a:=1; b:=2; m:=0.05;
a := 1
b := 2
m := :05
> II:=(alpha,beta)->`if`(sin(alpha*a)^2/(alpha*a)^2*sin(beta*b)^2/(beta
> *b)^2>m,m,sin(alpha*a)^2/(alpha*a)^2*sin(beta*b)^2/(beta*b)^2);
sin( a)2 sin( b)2 sin( a)2 sin( b)2
II := (; ) ! `if`(m < ; m; )
2 a2 2 b2 2 a2 2 b2
> II(1,1); a; b;
1 sin(a)2 sin(b)2
if ( sin(1)2 sin(2)2 < :05; m; )
4 a2 b2
1
2
> plot3d(II(alpha,beta),alpha=-10..10,beta=-10..10, numpoints=2000,
> style=PATCHNOGRID, orientation=[0,Pi/2℄,shading=zgreys
ale);
> plot3d(II(alpha,beta),alpha=-10..10,beta=-10..10,
> numpoints=3000,shading=none);
J1 (m)
aT = 2 exp (ωt − k · PM)
(9.24)
m
L’intensité vaut finalement :
[1] J. C. Baboux and A. Vincent. Cours de physique : Ondes. Villeurbanne : INSA, 2001.
153p.
[2] P. Ballmoos. Atlas de la lumière. Bull.Soc. Fr. Phys., 132 :26–31, 2001.
[3] R. Feynman. Electromagnétisme 1. Paris : Dunod, 1999. 390p.
[4] R. Feynman. Electromagnétisme 2. Paris : Dunod, 1999. 416p.
[5] Hprépa. Ondes. Paris : Hachette, 1997. 272p.
[6] Hprépa. Electromagnétisme. Paris : Hachette, 1998. 256p.
[7] Hprépa. Optique ondulatoire. Paris : Hachette, 1998. 288p.
[8] R. Lehoucq and J. M. Coutry. Le mur de la caténaire. Pour la Science, 286 :63–65, 2001.
[9] S. Olivier. Physique des ondes. Paris : Lavoisier, 1996. 402p.
[10] E. M. Purcell. Electricité et magnétisme. Paris : Armand Colin, 1990. 460p.
[11] C. Rolland. LATEX par la pratique. Paris : O’Reilly, 1999. 559p.
125