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PLEURAL EFFUSION REVEALING NON-HODGKIN LYMPHOMA 383

Case Report

PLEURAL EFFUSION REVEALING


NON-HODGKIN LYMPHOMA.
DIAGNOSE PERFORMED BY VIDEOTHORACOSCOPY.
P. Durieux1,2, P. Ravez2

Key words : Pleural effusion-Lymphoma-Thoracoscopy

En mai 2004, un homme de 67 ans est adressé au mure vésiculaire à la base gauche avec une matité à la
service des Urgences par son médecin traitant pour prise percussion. Aucune adénopathie périphérique palpable
en charge d’une pleuro-pneumopathie gauche traitée n’est mise en évidence. Le reste de l’examen clinique
empiriquement par une association amoxicilline-acide est banal ; en particulier, on ne constate pas d’hépato-
clavulanique et macrolide depuis 15 jours sans évolution splénomégalie palpable.
favorable. Le cliché de thorax standard montre un épanche-
Dans les antécédents du patient, on retiendra une hy- ment pleural bilatéral prédominant à gauche avec une
pertension artérielle traitée par une association à base suspicion de foyer basal gauche et un élargissement du
d’ atenolol et de nifedipine , une hyperlipidémie traitée médiastin.
par atorvastatine 20 mg, une hyperuricémie traitée par La biologie montre un syndrome inflammatoire
allopurinol 300 mg et une œsophagite peptique de grade modéré avec une CRP à 27,6 mg/l, l’hémoglobine est
II traitée par omeprazole 20 mg. Le patient est retraité. à 17,1 g/dl, la leucocytose à 10410/mm³ ( Neutrophiles
Il a exercé la profession de maçon. Il fume environ 4 à 79%, lymphocytes 9,2%, monocytes 6,2%, éosinophiles
5 cigarillos par jour depuis de nombreuses années. Il ne 3,5%, basophiles 0,7%, LUC 1,2% ), les plaquettes à
consomme pas de boisson alcoolisée et ne se connaît 258.000/mm³, l’urée à 0,44 g/l, la créatinine à 10,2 mg/l,
pas d’allergie. les protéines totales à 71,4 g/l, l’acide urique à 64,1 mg/l
Le patient présente une dyspnée d’effort en aggra- et les LDH à 691 unités par litre.
vation depuis 2 semaines, il tousse, il n’a pas de tempé-
rature. Il est asthénique et a perdu 10 kilos en 2 mois.
A l’examen clinique, on note une masse lipomateuse
scapulaire droite. On retient une diminution du mur-

–––––––––––––––
1
Médecin Candidat Spécialiste en Médecine Interne
2
Pneumologue, service de Pneumologie RHMS-ATH

Address for correspondence:


Dr. Philippe Durieux
Service de médecine interne
RHMS Site La Madeleine
1, rue M. Thomée
7800 Ath
Tel.: +32 68 28 03 39
Fax: +32 68 26 26 30
E-mail: philippe.durieux@ulb.be.ac Fig. 1 CT thorax : Coupe en fenêtre médiastinale.

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Fig. 2 Histologie pleurale : Population cellulaire en amas au sein d’un Fig. 3 : Histologie de la biopsie pleurale : A plus fort grossissement, on
tissu fibro-conjonctif abondant. visualise une population cellulaire en amas, d’assez grande taille, au
noyau irrégulier et clair, au cytoplasme abondant, par endroits, vacuo-
laire et refoulant le noyau en périphérie.

Le CT thorax (Fig.1) montre une condensation lingu-


laire et lobaire inférieure gauche avec bronchogramme
aérique associée à un épanchement pleural gauche volu-
Le bilan d’extension ne montre pas d’adénopathie
mineux et d’importantes adénopathies médiastinales et
abdominale ou pelvienne. Par contre, on constate une
hilaires significatives et axillaires infracentimétriques.
splénomégalie qui est le siège de 2 petites lésions punc-
La thoracocentèse à l’aiguille ramène un liquide ci-
tiformes hypodenses.
trin, de type exsudatif à dominante lymphocytaire (GR
200/mm³, éléments nucléés 5600/mm³, Neutro 0%,
Il s’agit donc d’une lymphome non hodgkinien diffus
Lympho 98%), sans cellule néoplasique.
à larges cellules, de stade IV, B, se traduisant par des
L’examen direct et la culture ne montrent pas de
adénopathies médiastinales et hilaires, axillaires, une
bactérie, la recherche de BK est négative.
localisation pleurale ainsi que par une splénomégalie
Une biopsie pleurale à l’aiguille d’Abrams est réali-
avec Index Pronostic International très péjoratif (âge>60
sée et montre une plèvre d’histologie normale.
ans, stade IV, ↑ LDH, Performance status = 3).
La fibroscopie bronchique montre une sténose extrin-
sèque lobaire inférieure gauche avec des remaniements
Le traitement a consisté en 8 cures de chimiothéra-
inflammatoires. Le lavage broncho-alvéolaire est non
pie avec association CHOP-Rituximab. L’amélioration
contributif.
clinique a été remarquable avec reprise de poids, régres-
sion des lésions médiastinales et pleurales. Le patient
Une thoracoscopie chirurgicale est réalisée et mon-
est toujours en vie à 12 mois du diagnostic initial avec
tre une plèvre pariétale apicale, épaissie, irrégulière,
Performance Status selon OMS de 1.
bourgeonnant par endroits, hautement évocatrice d’un
processus néoplasique,
Aucune plaque pleurale n’est objectivée. Le poumon
présente un aspect anthracotique. DISCUSSION :
Après biopsies multiples des lésions, une symphyse
pleurale est réalisée par talcage pleural. Face à ce patient, présentant une pleurésie lympho-
cytaire exsudative, ancien maçon, potentiellement au
Les multiples biopsies réalisées (Fig. 2 et 3) sur ces contact de l’amiante et fumeur de surcroît, perdant du
nodules révèlent un lymphome non hodgkinien de type poids, la découverte d’un mésothéliome pleural ou de
B diffus à grandes cellules, exprimant le CD 20 et un métastases pleurales d’un cancer bronchique voire d’une
réarrangement Ig-Kappa. tuberculose nous paraissait les hypothèses diagnostiques
les plus plausibles à priori. Le diagnostic de lymphome

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ne nous semblait pas le plus probable. Le LNH consti- un local d’endoscopie bronchique adéquat en l’absence
tue la troisième cause étiologique de tels épanchements. d’ anesthésiste. Sa réalisation présuppose l’existence
L’hypothèse d’une pleurésie bénigne et l’expectative d’un espace pleural suffisant (diamètre : 6-10 cm) et
armée avaient été rejetées. l’absence d’adhérences pleurales. Son avantage réside
dans son caractère moins invasif et moins onéreux avec
En principe, l’analyse cytologique, l’immunophé- un bénéfice diagnostique et thérapeutique identique, sauf
notypage lymphocytaire (recherche de monoclonalité) dans certains cas ciblés où la version chirurgicale est
et la recherche bactériologique du liquide pleural sont mieux adaptée.
souvent suffisantes pour aboutir au diagnostic étiologi- Outre son utilité sur le plan étiologique, le thoracos-
que d’ un exsudat lymphocytaire pleural (sensibilité de copie permet un « staging » local des lésions pleurales
62%) (3). ou médiastinales et offre l’opportunité de réaliser une
En cas de pleurésie lymphomateuse, une étude a mon- symphyse pleurale sous contrôle visuel après vidange
tré que seulement 14 à 88% des analyses cytologiques complète de l’épanchement pleural.
rendaient un diagnostic positif (1). Des études indépendantes ont montré que le choix
Tout exsudat lymphocytaire d’étiologie indéterminée d’un matériel de thoracoscopie rigide se révélait supé-
justifie une exploration pleurale plus invasive : réalisa- rieur, en terme de rentabilité diagnostique, à l’utilisation
tion d’une biopsie pleurale transthoracique à l’aveugle d’un fibroscope flexible.
et d’une thoracoscopie exploratrice médicale ou chi-
rurgicale. En effet, environ un quart des épanchements
Tableau 1 : Etiologies des exsudats lymphocytaires
pleuraux restent sans diagnostic après thoracocentèse et
pleuraux
biopsie pleurale à l’aveugle.
PLEURESIES LYMPHOCYTAIRES EXSUDATIVES
Ces trois examens offrent un diagnostic étiologique
Infectieuses • Tuberculose
dans 77% des épanchements néoplasiques d’étiologies
Cardio-vasculaires • Embolie pulmonaire
variées (8). • Post-CABG
Loddenkemper (3) rapporte, dans les exsudats pleu- Maladies systémiques et • Sarcoïdose
raux malins, une sensibilité de 62% pour la cytologie, inflammatoires • LED
• PR
44% pour la biopsie à l’aveugle, de 95% pour la thora- • Pleurésie asbestosique bénigne
coscopie médicale et de 96% pour les 3 techniques cumu- • Pleurésie chronique idiopatique
lées. La justification d’une biopsie pleurale à l’aveugle Néoplasiques • Cancers bronchiques
• Lymphomes
pourrait être remise en question au vu de sa sensibilité • Mésothéliomes
médiocre dans cette étude, du moins lorsqu’un processus • Métastases
malin est suspecté.
Après exclusion des contre-indications éventuelles Les épanchements pleuraux associés aux lympho-
(troubles de coagulation, adhérences pleurales, car- mes non hodgkiniens sont fréquents (environ 20 % des
diopathie sévère,…), la morbidité de la thoracoscopie cas) (1). Troisième cause de pleurésie exsudative lym-
est négligeable et consiste le plus fréquemment en une phocytaire, ils représentent 10% des pleurésies malignes
fuite d’air persistante au delà de sept jours (<2%), un à cytologie néoplasique positive (2) et sont l’expression
emphysème sous-cutané (<2%) ou en la survenue de d’une forme disséminée (stade IV), avec localisation
température après la manœuvre (16%). La complication médiastinale du lymphome.
la plus redoutée mais heureusement peu fréquente reste Habituellement, le liquide est de type exsudatif (ci-
l’hémorragie liée à une effraction vasculaire, surtout trin, séro- sanguinolent, chyleux). Rarement, il s’agit
lors d’une thoracoscopie médicale (3). La mortalité di- d’un transsudat (compression, insuffisance rénale as-
rectement liée à la thoracoscopie est rarissime et com- sociée à une hypo albuminémie …). La sensibilité de
parable au risque lié à la biopsie trans-bronchique (0,22 l’analyse cytologique semble supérieure dans les cas de
à 0,66%). Le thoracoscopie chirurgicale requiert une malignité lymphomateuse.
anesthésie générale en salle d’opération mais permet La symptomatologie associée comprend de la dysp-
une intubation bronchique sélective controlatérale avec née, de la toux, des douleurs pleurales, de la fièvre et/ou
exsuflation pulmonaire complète ipsilatérale. un syndrome cave supérieur.
La thoracoscopie médicale se pratique sous anes- La quantité d’épanchement est variable.
thésie locale avec neuroleptanalgésie éventuelle, dans Les mécanismes d’apparition sont liés à une infiltra-

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tion pleurale par la tumeur, une obstruction lymphatique de collapsothérapie, envahissant la paroi thoracique
due à une infiltration lymphomateuse des ganglions pul- (6). Il s’agit d’un lymphome B de haut grade (diffus à
monaires et médiastinaux ou à une occlusion du canal grandes cellules ou immunoblastique). L’inflammation
thoracique (chylo-thorax). chronique après collapsothérapie aboutit à la formation
La majorité des lymphomes non hodgkiniens avec d’un granulome riche en lymphocytes et plasmocytes
épanchements pleuraux sont de grade intermédiaire de à l’origine d’une production locale de cytokines (IL-6,
malignité, parfois de bas grade et rarement de haut grade IL10) qui, associées à l’infection cellulaire à l’EBV,
de malignité. semble jouer un rôle primordial dans la genèse d’un
Les données de la littérature sont contradictoires clone lymphomateux. Le pronostic est souvent sombre
quant à la valeur pronostic des épanchements pleuraux (survie de quelques mois).
associés à un lymphome non hodgkinien.

Deux entités cliniques rares de lymphomes pleuraux CONCLUSION


primitifs méritent un commentaire particulier :
La découverte d’un exsudat pleural lymphocytaire
- les lymphomes des cavités (Primary Effusion (% lymphocytes > 80%) doit conduire à l’élimination
Lymphoma ou PEL) d’un diagnostic de tuberculose.
- les lymphomes pleuraux primitifs après collap- Les pleurésies néoplasiques ont un pourcentage de
sothérapie (Pyothorax Associated Lymphoma ou lymphocytes supérieurs à 50 % dans 2/3 des cas ( 2,7).
PAL) Dans 10% des cas, ils sont associés à des LNH dissé-
minés. Deux entités cliniques particulières de lympho-
Le lymphome des cavités (PEL) (1,4) est une en- mes pleuraux primitifs ont été décrites, le lymphome
tité rare mais un sous-groupe intéressant de lymphome des cavités (PEL) et le lymphome pleural primitif après
pleural primitif, initialement décrit chez les patients HIV collapsothérapie (PAL).
positifs (<1% LNH associés aux HIV), ensuite chez des Tout exsudat lymphocytaire d’étiologie indéterminée
greffés et caractérisé par un épanchement lymphoma- justifie la réalisation d’une thoracoscopie exploratrice
teux pleural, péricardique ou péritonéal, en l’absence de d’une rentabilité diagnostique remarquable (3) par rap-
masse tumorale clinique identifiable. Son nom résulte du port à la biopsie transthoracique à l’aveugle. De plus,
tropisme particulier de ce type de cellules lymphoma- elle permet la réalisation d’une symphyse pleurale par
teuses B pour les cavités. On retiendra son association pulvérisation intrapleurale d’agents fibrosants (1,3).
constante avec le HHV-8 (Kaposi sarcoma-associated La thoracoscopie médicale peut être réalisée sous
herpes virus) et dans la moitié des cas son association anesthésie locale et neuroleptanalgésie pour autant que
avec l’EBV (Epstein-Barr Virus). l’espace pleural à explorer soit suffisant.
Il s’agit d’une LNH B diffus à larges cellules. Le lym-
phome des cavités est une forme agressive de lymphome
avec une médiane de survie de quelques mois. RESUME
Quelques cas ont été décrits chez des patients HIV
négatifs, HHV8+, de phénotypage non B non T, avec Nous rapportons le cas d’un homme âgé de 67 ans
réarrangement clonal Ig chaînes lourdes. présentant une pleuro-pneumopathie fébrile avec perte
de poids. Le liquide pleural était de type exsudatif,
Les lymphomes pleuraux primitifs après col- lymphocytaire. La thoracoscopie a établi le diagnostic
lapsothérapie (Pyothorax-associated Lymphoma) de LNH B de type diffus à larges cellules disséminé
(1,5,6) représentent une entité pathologique intime- et a permis la réalisation d’une symphyse pleurale
ment associée à l’infection à l’EBV, survenant dans la au Talc. Le patient a été traité par chimiothérapie
cavité pleurale de patients ayant subi un pneumothorax (CHOP+Rituximab) avec une excellente réponse clinico-
artificiel (collapsothérapie) pour tuberculose pulmonaire radiologique. Nous abordons les épanchements pleuraux
ou pleurale. Ce type de lymphome pleural se développe lymphocytaires, spécialement associés aux LNH et aux
après un empyème chronique post-tuberculeux de lon- lymphomes pleuraux primitifs.
gue durée (en moyenne 50 ans). L’imagerie par CT
montre un processus expansif au contact de la poche

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SUMMARY REFERENCES

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