MOOC « Étudiants dyslexiques dans mon amphi : comprendre et aider »

Séquence 5 – Module 5 – Vidéo B

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Autres difficultés des étudiants dyslexiques

Afin que vous puissiez voir quelles sont les difficultés des étudiants
dyslexiques au quotidien, dans vos cours et pendant les examens,
regardons ensemble les résultats du projet ETUDYS croisant les
analyses statistiques de l’enquête et les résultats du bilan orthophonique
et neuropsychologique.

Concentrons-nous sur certaines difficultés que peuvent rencontrer les

étudiants dyslexiques au quotidien.

À la question : « Ressentez-vous régulièrement un décalage entre la

note obtenue et la quantité de travail fourni ? » : Près de 50% des
étudiants dyslexiques répondent avoir ce sentiment alors que seulement
30% des étudiants non dyslexiques l’ont.

Ce sentiment est lié au fait que, selon des études antérieures, les
personnes dyslexiques ont très peu de confiance en eux.

Ainsi, on peut conseiller aux étudiants ne pas laisser s’installer la

frustration et les malentendus et pour cela, on peut amener les étudiants
à parler de leur dyslexie à leur entourage et à leur enseignant.

De plus, nous pouvons conseiller aux étudiants de consulter leur copie,

de préférence avec l’enseignant.

Vous pourrez alors faire comprendre à l’étudiant dyslexique les erreurs

qui ne relèvent pas forcément de la dyslexie.

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En effet, tout ne peut pas être imputable à la dyslexie.

Vous pourrez alors en profiter pour promulguer des commentaires

positifs et constructifs, afin de ne pas décourager l’étudiant et de l’aider à
avancer.

Une autre des difficultés mentionnées par les étudiants dyslexiques est
celle de la répartition du temps entre les questions d’un examen.

À la question : « Avez-vous des difficultés à répartir le temps entre les

différentes questions d’un examen ? » : 59% des étudiants dyslexiques
déclarent des difficultés à gérer le temps en examen contre seulement
33% des étudiants non dyslexiques.

Il faut se rappeler que la dyslexie n’est pas seulement une difficulté à lire
et à écrire mais qu’elle peut s’accompagner d’autres troubles, tels que la
gestion du temps.

En effet, à la question : « Ressentez-vous un manque de temps en

examen ? » : 63% des étudiants dyslexiques disent ressentir un manque
de temps en examen contre seulement 24% des étudiants non
dyslexiques.

À la question, « Ressentez-vous de la fatigue en examen ? » : 36% des

étudiants dyslexiques disent ressentir souvent de la fatigue pendant les
examens contre seulement 11% des étudiants non dyslexiques.

En plus d’avoir des difficultés à répartir le temps entre les questions, les
étudiants dyslexiques disent manquer de temps pendant les examens
mais en même temps d’être assez fatigué en examen.

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On voit donc que la solution idéale n’est pas évidente à trouver : s’il
manque de temps, on ne peut que leur conseiller de faire une demande
de temps majoré mais en même temps, on note qu’ils ont du mal à gérer
ce temps et qu’ils fatiguent plus que les étudiants non dyslexiques en
examen.

Quelles interprétations pouvons-nous faire ? Nous pouvons penser que

cette difficulté peut être liée directement à leur dyslexie : le délai que les
étudiants dyslexiques peuvent mettre pour trouver un mot et
l’orthographier / le fait que la dyslexie est souvent associée à la
dysorthographie (glossaire) qui implique une écriture plus lente / le fait
que les étudiants dyslexiques peuvent également avoir un déficit de
représentation du temps / ou encore des problèmes de planification.

En effet, la dyslexie peut s’accompagner parfois de troubles des

fonctions exécutives.

Le cumul des tâches, surtout s’il s’agit de tâches linguistiques, l’écriture

lente, les difficultés en lecture, et d’éventuels autres troubles associés
peuvent être les causes de ce sentiment de manque de temps.

En tant qu’enseignants, vous pouvez aider facilement les étudiants à

mieux gérer le temps en examen.

- Vous pouvez par exemple afficher l’heure en classe et faire des

rappels de temps.

- Vous pouvez également indiquer les points à chaque question de

l’examen afin que les étudiants dyslexiques puissent commencer
par les questions les plus importantes et aussi se baser sur les

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points assignés à chaque question pour répartir le temps pour

traiter chaque question.

- S’il s’agit de réponses à rédiger, alors vous pouvez inciter les

étudiants dyslexiques à planifier les étapes de rédaction, comme
rédiger un plan précis, détaillé et pré-rédigé.

- De plus, les étudiants dyslexiques devraient s’entrainer bien

amont pour rendre certaines tâches moins difficiles et donc
anticiper leur gestion du temps et de leurs efforts.

- On ne peut que conseiller aux étudiants dyslexiques de demander

le temps majoré et d’apprendre à l’utiliser.

- C’est ainsi que nous pensons qu’une courte formation à

l’utilisation au temps majoré apporterait beaucoup aux étudiants
dyslexiques.

Un des résultats de l’enquête qui a aussi attiré notre attention est celui
concernant l’apprentissage de l’anglais.

À la question « avez-vous des difficultés à écrire et parler anglais ? » :

66% des étudiants dyslexiques déclarent avoir des difficultés à parler
anglais et 76% à écrire anglais. Alors que seulement 29% des étudiants
non dyslexiques disent avoir des difficultés à parler anglais et 16% à en
avoir à l’écrit.

Les analyses révèlent que les étudiants dyslexiques ont significativement

plus de difficultés à parler et écrire anglais que les étudiants non
dyslexiques.

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Une des grandes différences entre les étudiants dyslexiques et les

étudiants non dyslexiques est aussi la préférence quant à la forme du
contrôle des connaissances, si les étudiants contrôles disent préférer
des examens sur table, les étudiants dyslexiques disent préférer des
examens sous forme de fiches de lecture ou de présentations orales.

Le projet ETUDYS a mis en relief plusieurs types de difficultés ressenties

par les étudiants dyslexiques, puis pour certaines confirmées par les
bilans.

Deux grandes difficultés ont tout particulièrement attiré notre attention,

car elles sont en lien direct avec la réussite dans l’enseignement
supérieur : les compétences rédactionnelles et l’apprentissage de
l’anglais. Or, on sait que savoir rédiger et produire des textes cohésifs et
cohérents ainsi que maitriser un minimum l’anglais sont aujourd’hui les
garants d’une réussite universitaire et professionnelle.

Ce résultat concernant l’anglais ainsi que le résultat concernant

l’organisation du discours écrit en français sont à la base d’un autre
projet, le projet DYS’R’ABLE, qui a 4 objectifs principaux :

- une seconde enquête (se consacrant spécifiquement à la

production textuelle et à l’apprentissage de l’anglais)

- Des expérimentations en psycholinguistique et en

neuropsychologie afin d’objectiver ces ressentis, et ceci afin de
préciser la nature des difficultés des étudiants dyslexiques en
production textuelle et en anglais

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- Faire des recommandations par le biais de livrables, de

formations, de stages pour étudiants et enseignants

- Nous mettons également en place des outils d’aide pour étudiants

et enseignants

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