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Pierre Oléron

Université René Descartes, Paris

SUR L'ARGUMENTATION
POLÉMIQUE

L'argumentation n'est pas l'application de principes qui pourraient s'exposer comme points
de départ élaborés a priori à la manière des propositions d'une logique formelle traditionnelle.
La réalité observable est celle d'événements, d'une succession ou d'un ensemble d'événements,
relativement spécifiques, dépendant des lieux, des moments, des personnes, des pratiques, des
institutions, des thématiques. Bien entendu, ils ne présentent pas une variété infinie et, comme
ces événements que sont les individus humains, végétaux ou stellaires, ils comportent des
éléments communs, grâce à quoi, comme en tout domaine, sont rendus possibles des discours
qui en traitent économiquement.
Les argumentations apparaissent, tous les observateurs l'ont relevé, comme conglomérats
d'enchaînements rationnels, de références factuelles et circonstancielles, de dogmes et de
dogmatismes, de motivations, passions, intérêts, calculs... chez ceux qui les produisent, les
reçoivent ou y réagissent. On peut toujours, avec le plus grand profit et pour un savoir enrichi,
expliciter les premiers. Mais il en est ici comme de la grammaire d'une langue. Lorsqu'il s'agit de
la communication, comme l'a remarqué, avec d'autres, G.M. Green (1980), ces règles ne nous
apprennent rien des procédures qui la rendent efficace et permettent au locuteur de faire passer
son message. Les situations polémiques génèrent leurs modes d'argumentation. Ceux-ci
comportent des éléments communs avec d'autres situations et certains qui leur sont propres. Et
si l'on voulait s'en tenir au seul plan du cognitf, il faudrait le faire en les situant parmi les
« adversarial problem solving», dont Thagard (1992) a proposé des éléments d'analyse et de
simulation.

HERMÈS 16, 1995 15


Pierre Oléron

De ceci résulte que parler de l'argumentation polémique devrait amener à parler (propor-
tionnellement) beaucoup de la polémique. D'autant que, curieusement, celle-ci n'a nullement
fait l'objet d'études systématiques malgré sa place dans la vie sociale et médiatique. Même si l'on
ne pourra ici, pour des raisons évidentes, que s'en tenir — comme pour l'argumentation qui en
relève — à des indications sommaires qui sont plutôt des suggestions pour susciter extension et
approfondissement et, n'excluant pas toute provocation, la discussion.

Du sens de « polémique »
La signification de fond du mot « polémique » et, par là, la délimitation, inséparable, du
concept — dont nous nous inspirons largement ci-après — est donnée par l'étymologie : la
polémique, c'est la guerre. En tout cas, une composante de ce vaste agglomérat dont la guerre,
stricto sensu, celle des champs de bataille, des bombardements stratégiques ou des snipers est
une autre composante, plus spectaculaire, plus meurtrière, heureusement — à l'échelle locale
seulement — moins quotidienne. Une sorte de tradition lexicologique semble tendre à ne retenir
de la polémique que, à la limite, un genre ou un exercice littéraire. Pour Littré, c'est une
« dispute par écrit », métaphorisée en « dispute de plume » par le Nouveau Larousse Universel
(édit. 1949). «Débat par écrit», pour le Petit Robert (édit. 1968). Larive et Fleury (édit. 1901)
avaient eu le mérite de rester plus près de l'étymologie en parlant de « lutte », mais toujours
« par écrit ».
Ceci nous laisse à la surface des choses, avec une vision bien parcellaire, même si l'on ne
peut attendre des dictionnaires que de poser quelques pauvres jalons dans la jungle des
significations... Vision datée, puisque l'oral est complètement écarté. Pourtant les orateurs civils
et les prédicateurs se sont fait entendre, dans le double sens du mot, bien avant la propagation
de l'imprimé. Aujourd'hui, l'oral et les images dans les médias et les pratiques des discours et
interventions publiques tendent à l'emporter sur celui-ci. Qui, pour une large part (à quantifier)
les reproduit, les analyse, les commente ou, au moins, en fait état. Ce qui n'est pas dépourvu de
sens : les paroles dites, criées, amplifiées, multipliées révèlent, surtout avec au moins l'image de
l'orateur, leur affinité avec les gestes de l'archer, du pointeur de missiles, des gamins de
Y Intifada...
Des dictionnaires cités, le Petit Robert apporte un complément important : le « débat par
écrit » est qualifié de « vif ou agressif ». Il s'agit, en effet, d'une dimension essentielle : il n'est
pas plus de polémique que de guerre calme ou sereine. Les guerres en dentelles, les batailles de
Fontenoy appartiennent vraiment au passé. En sport, coups bas et croche-pied sont éliminés par
le regard des arbitres. Il n'y a point de vrais arbitres sur le terrain des échanges d'arguments...
La meilleure méthode pour, au moins, approcher la signification des mots, est, selon une
pratique usuelle, d'en relever les usages dans les propos effectivement tenus. Les médias sont un

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Sur l'argumentation polémique

moyen commode et, surtout, sociologiquement significatif. Particulièrement la presse qui fournit
des traces écrites. Il n'est pas besoin de dire que leur exploitation n'exclut pas la subjectivité et
les risques d'arbitraire. Mais elle permet d'atteindre au-delà d'une sémantique stricte (cette
notion a-t-elle un sens, surtout dans les domaines concernés ici ?) les connotations et les
implications que véhicule le discours.
Un premier point est la fréquence notable avec laquelle « polémique » est employé. Des
statistiques seraient naturellement souhaitables, faisant apparaître éventuellement le rôle de
variables comme le moment, l'auteur, l'organe de presse, ses orientations politiques ou philo-
sophiques, etc. Admise comme telle, cette fréquence relative révèle la place de la polémique dans
le médiatique. C'est-à-dire que les polémiques font partie des événements dont il y a lieu de
parler, parce qu'elles concernent le public et constituent un élément de ses champs d'intérêt.
« Polémique » apparaît associé à certaines expressions qui confirment son rapprochement
avec la guerre. Les médias déclarent, par exemple, qu'une polémique vient a'éclater : éclatent
aussi les armes explosives, obus, missiles ou bombes que s'expédient les combattants d'une
« vraie » guerre. Ou qu'elle est suscitée (par une déclaration, un acte législatif...) ; il s'agit, il est
vrai, d'une qualification assez universelle (et superficielle), mais elle s'applique aux guerres (la
dépêche d'Ems, l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand...). Ou encore, que la polémique
sur tel ou tel sujet fait rage, comme l'ont dit et le répètent les historiens de la bataille de Verdun
en 1916.
Une question plus strictement sémantique est la suivante : une guerre implique deux
adversaires qui mobilisent des procédures à peu près comparables. Sur le plan de la polémique,
si notre assimilation est valable, il en va de même : comme les armes sont ici les arguments, on a
affaire à des échanges d'arguments contre d'autres arguments. C'est bien en effet la règle
générale. Mais il n'est pas indifférent qu'il existe certaines exceptions.
Ainsi il apparaît que l'usage conduit à parler de polémique en l'absence d'échanges. C'est le
cas avec la critique. Les critiques en matière d'œuvres littéraires, films, pièces de théâtre, œuvres
musicales, ballets, productions radio ou T.V. se livrent parfois à un véritable travail de
démolition et ce, non seulement en évoquant une impression subjective, mais (pour certains au
moins) en avançant des justifications argumentées, parfois solidement. Il arrive que ce genre de
critiques provoque des réponses, mais cela est relativement rare et tout se passe comme si de
telles réactions ne faisaient pas partie des règles tacitement acceptées et comme si le critique
avait un statut spécial qui ne le situe pas sur le même plan que ses « victimes ». De la polémique
n'est retenue ici que la composante agressive.
Le cas du polémiste est semblable. Le polémiste, représentant du genre littéraire qui a
impressionné les auteurs de dictionnaires, fonctionne lui aussi sur un mode unilatéral. Et il peut
en être de même avec « polémiquer ». Celui-ci désigne une attaque, une critique, une défense qui
ne s'insèrent pas nécessairement dans un échange (approximativement) symétrique. Il reste
cependant que le départ se situe normalement soit dans un événement que l'auteur se refuse à
accepter comme tel, soit dans une production qui peut prétendre à l'objectivité, mais en

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Pierre Oléron

comportant des attaques implicites contre celui (ou des organes ou des personnes, par exemple,
en dépendant) qui réagit « polémiquement ».
Notons encore ce qui peut paraître une dérive dans l'usage du mot, mais qui éclaire sur la
façon dont il est perçu. Le mot est utilisé pour désigner des situations de conflit dans lesquelles
ne semblent pas intervenir, en tout cas explicitement, des échanges de paroles. Ainsi, on voit un
journaliste parler de controverse et de polémique pour traiter d'un désaccord et de stratégies
divergentes, dans l'usage de décodeurs des émissions de T.V. codées, entre Canal Plus et
France-Télécom {Le Monde, 2/10/93, p. 26). Un autre parle de polémique à propos de fraudes
dans le remboursement d'exportations de productions de la CEE, hors de celle-ci. Le terme
renvoie à un manque de coopération entre la Commission de Bruxelles et les Etats membres {Le
Monde, 3-4/10/93, p. 4).
Cette extension de l'usage du mot (il faudrait en préciser l'étendue) est révélatrice. Elle
renvoie, une nouvelle fois à la base étymologique : il s'agit d'affrontements d'intérêts, ici
économiques. Et elle rappelle, point fondamental sur lequel il faudra revenir, que les arguments,
avant d'être explicités dans un discours, éventuellement sans l'être effectivement, ont leurs
racines dans des déterminants de fait, ressorts dont il convient de tenir le plus grand compte
pour une compréhension qui ne s'en tient pas aux productions de surface.

Le champ du polémique
On pourrait remplir quelques pages en reproduisant les titres et sous-titres dans lesquels
journaux et magazines font état de polémiques, ainsi que des parties d'articles dans lesquelles ils
en traitent. Ce serait instructif pour illustrer le constat ci-dessus sur la fréquence de ses
références et, sourtout, pour faire entrevoir la diversité des sujets qui fournissent matière à
polémique. Souci qui relève d'un traitement encyclopédique et qui n'a donc pas sa place ici. Il
importe, par contre, de mentionner une distinction entre l'événementiel et le permanent (en un
sens la surface et le fond), car elle intervient à la fois sur la méthodologie (le choix des propos,
échanges et arguments retenus comme relevant du polémique) et sur la compréhension de
conditions déterminantes de leur production.
On l'a dit ci-dessus : les argumentations se présentent comme des événements survenant à
un certain moment, dans des contextes définis. Et qui prennent fin, en général, rapidement, les
médias se considérant comme tenus de renouveler les sujets qu'ils traitent dans l'espoir de
maintenir l'attention de leur audience. Mais derrière l'événementiel, il y a lieu de tenir le plus
grand compte des thématiques permanentes qui sont déterminées par théories, opinions, convic-
tions, prises de positions politiques, économiques, philosophiques, morales. Celles-ci persistent,
les transformations qu'elles subissent s'effectuent avec lenteur et constituent plutôt des varia-
tions que des changements essentiels. Il en est de même avec leur «incarnation» dans les

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Sur l'argumentation polémique

hommes ou les groupes qui y adhèrent, s'en recommandent, visent à les promouvoir. Les
conversions sont relativement rares, au moins en dehors des crises, changements, révolutions,
défaites impliquant des menaces graves ou des opportunités majeures pour les intéressés. En
période calme, l'histoire le montre, y compris celle des contemporains, elles sont, sauf habileté
exceptionnelle, mal vues et difficiles à bien réussir.
Cette permanence relative est une permanence de conflits. Les positions et les hommes,
gauche contre droite, libéraux contre dirigistes, novateurs contre traditionalistes, naturellement
chefs, soldats et partisans de nations, ethnies ou factions en lutte ont une durée qui dépasse tout
événement daté. Il en résulte que des déclarations, des motions, des affirmations, des jugements
sont à considérer comme polémiques — ainsi que les argumentations qu'ils mobilisent — même
si, au moment ou ils sont émis, ils ne constituent pas une réplique à des propos opposés et s'ils
sont reçus sans réactions dans l'immédiat. Ils sont polémiques en tant que manifestation de
positions ou doctrines constituant des sous-univers, expression d'un monde divisé dont les
composantes ne s'accommodent pas du partage, mais, au mieux, le subissent, et ne recherchent
pas un consensus, mais entretiennent leurs différences et cherchent à l'emporter sur les autres,
lesquelles se trouvent dans les mêmes dispositions. Ainsi le chat reste-t-il l'ennemi permanent de
la souris, le gendarme du voleur, cela même quand ils ne sont pas engagés dans une action de
chasse ou de recherche. Ainsi tel homme politique par rapport à tel autre, même quand il
observe le silence ou tient sur son adversaire des propos conventionnels, voire élogieux, mais qui
ne passent pas sous silence leurs désaccords et laissent transparaître son hostilité.
Les échanges entre hommes politiques et journalistes qui interviennent fréquemment à la
radio ou la T.V., en particulier dans des émissions régulières, qui fournissent d'utiles matériaux
pour les analyses (Oléron, 1986 et 1987), illustrent cette dualité. De même les multiples
interventions des hommes politiques dans les assemblées, les congrès, les meetings, leurs
contributions à la presse. L'événementiel est, quant à sa chronologie, défini par le programme
des émissions ou interventions et, quant au contenu, par les événements en cours ou relativement
récents qui ne manquent pas d'être évoqués. Le fond permanent est constitué par les concep-
tions et adhésions de l'homme politique qui déterminent ses propos ou ses réactions aux
questions (lesquelles ne sont pas, d'ailleurs, complètement indépendantes des options des
journalistes). Ce qui contribue à rendre le contenu du discours, en une assez large mesure,
prévisible...

L'implication des personnes


L'argumentation est, bien évidemment, liée inextricablement à l'intelligence, l'action de
l'homme, dont elle intègre en même temps les motivations. Il n'existe d'argumentation que
générée par un individu ou un groupe et une argumentation n'a de sens, disons même de réalité

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Pierre Oléron

authentique, que par les hommes qui la reçoivent et dont elle contribue à déterminer la
conduite. Toute étude de l'argumentation fait place à l'implication de l'émetteur (Oléron, 1993)
qui se manifeste à la fois par le poids préalable de celui-ci, défini par son autorité, sa
compétence, la sympathie qu'il est susceptible d'inspirer et par la manière de s'« introduire »
dans le message en faisant état de ses engagements, de sa fonction de témoin, de son émotion,
etc. Procédés qui favorisent la crédibilité et l'impact des arguments.
Le poids des personnes se manifeste aussi dans ce procédé qu'Umberto Eco a dénoncé sous
le nom de «capture». Il consiste, pour des partisans d'une philosophie ou d'une doctrine
politique, à demander la participation de personnalités à des colloques, la signature de pétitions
(et à des commémorations...). Si elles acceptent parce qu'il s'agit de débats, où elles gardent leur
liberté de parole, ou de pétitions à objectifs indiscutables, elles courent le risque que les
initiateurs de ces interventions les annexent. « Tu es là, donc tu es avec nous. » {Le Monde,
5/10/93, p. 2). Une tactique qui revient à utiliser la personne même comme argument. (Il
faudrait, pour une présentation moins incomplète, étendre la notion de personne-argument aux
interventions, cette fois délibérées, de personnages respectés — et médiatiques — en faveur de
telle ou telle cause, dont ils contribuent à assurer l'audience et parfois le succès. Ainsi pour les
interventions de l'Abbé Pierre en faveur de certains malheureux.)
L'argumentation polémique utilise ces procédés. Mais elle se développe en fonction de buts
spécifiques. Elle vise un adversaire qu'il s'agit d'abaisser, de diminuer, à la limite d'éjecter en
dehors de la compétition, ce qu'arrivent à faire, dans une course de Formule 1, certains pilotes à
l'égard d'un concurrent à qui ils font perdre toute chance de figurer au classement en l'envoyant
dans les bottes de paille... Les arguments n'ont d'effet que sur les hommes, comme toutes les
productions verbales, à la différence des actions militaires qui endommagent aussi ou détruisent
les installations matérielles. Sans oublier que ces destructions résultent bien aussi, en principe, de
paroles, les ordres, qui les ont décidées.

Des arguments qui tuent ?


Le cas extrême dont les études scientifiques doivent traiter, quelle que soit l'émotion que ne
manquent pas de susciter certaines situations, est la destruction physique des personnes. Si l'on
prend la question avec recul — les effets des paroles en général — on rencontre le cas des
sentences. Dans les pays qui continuent à appliquer la peine capitale, la sentence prononcée par
un juge ou un jury, après divers recours éventuels, envoie le condamné devant le peloton
d'exécution ou la chaise électrique.
Sommes-nous dans une situation étrangère à l'argumentation ? Les paroles du juge sont
d'une autre nature : elles constituent une décision et s'assimilent, dans le cadre de la machinerie
judiciaire, à un ordre, type de parole évoqué à l'instant. On n'oubliera pas deux points (au

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Sur l'argumentation polémique

moins) sur lesquels l'argumentation est impliquée ici : 1. Le jugement est prononcé sur la base
d'attendus. Ce sont des arguments qui justifient la sentence et établissent la culpabilité du
prévenu. Et pendant le déroulement du procès, de multiples arguments ont été présentés par les
enquêteurs, les témoins, l'accusation, la défense. Ils contribuent largement à la decision (totale-
ment, si juges et jurés étaient de purs esprits !). 2. Les lois qui ont établi les modalités, le
fonctionnement du système judiciaire, les principes régissant les enquêtes, les droits des inculpés,
le tableau des peines, etc., n'ont été adoptées qu'après délibérations et discussions menées par
les législateurs, leurs consultants et experts.
Nous sommes bien dans le cas du polémique, car aussi bien dans le tribunal que dans les
débats législatifs, on assiste à la manifestation de thèses antagonistes. L'avocat plaide l'innocence
(ou au moins la culpabilité atténuée) de l'accusé. L'avocat général défend la nécessité d'une
peine. Témoins à charge et à décharge présentent des données contraires (et subissent des
attaques sur la validité de leur témoignage). Quant au plan du législatif, de l'opinion, des
théoriciens de diverses spécialités, on connaît, par exemple à propos de la peine de mort ou des
peines substitutives, les prises de position contraires qui s'affrontent avec force.
Ceci n'est qu'un rappel de données bien connues et, en un sens, même s'il s'agit d'une
actualité toujours renaissante, triviales. Même si l'on y ajoute les condamnations prononcées par
les juntes, tribunaux révolutionnaires, juridictions d'exception, comités ad hoc ou, simplement
chefs d'un groupe de partisans ou de mafiosi qui invoquent aussi des arguments sans la garantie
d'une loi. Plus caractéristiques, parce que mettant en cause les paroles elles-mêmes, les cas,
certains spectaculaires, où des personnes objets d'attaques explicites ou implicites se donnent
elles-mêmes la mort.
Ainsi avec le suicide de l'ancien Premier ministre, Pierre Bérégovoy, le 1er mai 1993, ou
celui, rappelé à cette occasion, du ministre de l'Intérieur du gouvernement du Front Populaire,
Roger Salengro, le 17 novembre 1936. Salengro avait été attaqué particulièrement par l'heb-
domadaire de droite Gringoire, qui faisait état d'accusations selon lesquelles il aurait déserté en
octobre 1915, pour se rendre aux troupes allemandes, et aurait été alors condamné à mort par
contumace, pour ce motif, par un Conseil de guerre. Salengro avait nié ces imputations, ayant
été, disait-il, fait prisonnier alors qu'il tentait de ramener les corps de combattants français
tombés entre les lignes et n'ayant subi aucune condamnation. Les commentaires sur la mort de
Bérégovoy, tout en relevant, avec raison, la multiplicité des causes à l'origine de tout suicide, ont
donné une place privilégiée à la révélation, par le Canard Enchaîné, d'un prêt important (un
million de francs), sans preuve de remboursement, par un personnage très proche du pouvoir et
soupçonné d'avoir joué un rôle dans une affaire d'initiés, relevant de la justice pénale. Les deux
cas illustrent la force des paroles, et des symboles, qui prennent pour cible des hommes
politiques, ce que n'ont pas manqué de souligner les commentaires. «Il y a des mots, des
caricatures, des images qui ont la puissance des balles » (L. Fabius, Le Monde, 4/5/93, p. 6).
Aspect significatif, les commentaires se sont développés eux-mêmes dans une perspective
polémique, avec des prises de position parfois extrêmement vives : le Président de la République

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Pierre Oléron

est allé jusqu'à traiter de « chiens » ceux qu'il jugeait responsables de la mort de son ancien
Premier ministre. La polémique a partagé les hommes politiques, d'un côté, qui, par identifica-
tion ou affiliation défendent leur collègue en attaquant les médias, les journalistes et les
magistrats, avec de l'autre côté ces derniers, defendant leur droit à l'information du public.

Le jeu des antagonismes


Les deux exemples retenus ci-dessus sont spectaculaires par les personnalités concernées et
le retentissement de l'événement. On n'oubliera pas pour autant — et ceci leur enlève une part
de leur caractère exceptionnel et les replace à l'intérieur d'une certaine régularité sociale — que
nombre de personnes, largement ignorées, se sont trouvées dans des situations analogues où le
même type de cause, ici moins, ou autrement, public, entraîne le même type d'effet, cete fois
sans écho, ni résonance, ni commentaire.
Ces exemples extrêmes illustrent le processus de minoration de l'adversaire, objectif de
l'argumentation polémique. En un sens, ils le démasquent, par les réactions suscitées dans
l'opinion, au point de provoquer une réaction de rejet. Mais les condamnations prononcées dans
les milieux intéressés sont, pour une bonne part, hypocrites. Elles incriminent des responsabili-
tés chez les autres. Elles condamnent des pratiques qui ont entraîné, dans ces cas particuliers, de
tels effets. Mais sans mentionner qu'il s'agit de passages à la limite, amplifiés par une fragilité des
victimes, alors que la règle du jeu est bien de travailler à la minoration des adversaires,
corrélative, dans le sytème, de l'accroissement — ou de l'espoir d'accroissement — de son
propre pouvoir.
De longues analyses seraient requises pour faire ressortir dans le détail les moyens par
lesquels ces attaques sont menées, avec les arguments qui les soutiennent ou qui en sont issus, les
uns ostensibles, les autres, plus discrets, à démasquer ou expliciter.
À la base, les déterminants sociaux sont évidents. Dans la vie politique, les systèmes
démocratiques fonctionnent dans la pluralité de partis, c'est-à-dire de pouvoirs potentiels, même
si cette pluralité est limitée avec le choix de scrutins majoritaires. Ce qui entraîne auto-
matiquement un mode de fonctionnement de type balance de Roberval : l'élévation du gagnant
est le corrélat obligatoire de l'abaissement de l'autre. Corrélat imparfait au niveau des décisions
des électeurs : leur désintérêt ou leur désapprobation du système, marqués par les abstentions et
les bulletins nuls, introduit du flou, mais n'empêche pas le jeu de bascule.
Plaçons-nous un instant dans la perspective d'une approche qui serait purement intellec-
tuelle. La diversité des opinions, la divergence des perspectives ou des propositions n'impliquent
pas de pratiques agressives ; par définition, elles sont exclues. On parle couramment
aujourd'hui, dans le cadre de travaux de psychologie ou d'ergonomie cognitives, de systèmes
multi-agents. Leur étude, comme, antérieurement, celle des résolutions de problèmes en groupe,

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Sur Γargumentation polémique

montre que la pluralité des agents peut constituer un facteur d'efficacité (pour des raisons
d'ailleurs faciles à comprendre).
Les régimes politiques ne sont pas des systèmes multi-agents de ce type. Au moins à
l'échelle de l'instantané ou de l'histoire à court terme. (Dans l'histoire à long terme, l'évolution
des idées, des institutions, des pratiques tient largement à la multiplicité des idéologies qui se
sont incarnées dans des régimes successifs et qui malgré les violences et les guerres — ou
peut-être à cause d'elles — ont amené le progrès de la civilisation). Le schéma d'un régime
démocratique est celui d'une division entre gouvernement et opposition. Il appartient aux
politologues d'analyser les modalités de leurs rapports, mais ce qui saute aux yeux est que
l'opposition ne s'exerce pas selon un mode de fonctionnement purement intellectuel (au sens
retenu ci-dessus). Comme la réalisation de son programme est liée à son accession au pouvoir,
c'est cette accession qui est son objectif. D'où le poids de la critique, instrument d'influence sur
les électeurs, en vue de la prochaine consultation. Réciproquement, les formations en place font
tout pour garder le pouvoir. Leur dépréciation des opposants est le moyen de les empêcher d'y
accéder — de maintenir leur plateau au plus bas.
Dans le contexte d'une vie sociale que les développements de l'économie, les interventions
de l'État, les connexions internationales, etc. rendent extrêmement complexe, parfois d'une
difficulté quasi inextricable et d'une lisibilité quasi nulle, il est normal qu'un gouvernement
prenne des décisions discutables et qui, plus ou moins rapidement, peuvent apparaître inappro-
priées. L'opposition le souligne naturellement, mais elle va aussi proclamer l'incompétence du
gouvernement. Déclaration qui va bien au-delà du constat d'une erreur locale et qui vise à lui
faire perdre la confiance des citoyens. L'évaluation des paramètres de l'économie, les pronostics
sur la croissance sont aléatoires, surtout dans les situations de crise. Les chiffres avancés par les
responsables sont des hypothèses, en général optimisées. Pour l'opposition, en avançant ces
chiffres, ou le gouvernement se trompe (l'incompétence !) ou il trompe les citoyens. L'accusation
de tromperie constitue une accusation grave, plus encore que celle d'incompétence, avec la
même finalité. Quand un chef de gouvernement, malgré les difficultés que continue à vivre le
pays, garde une bonne cote de popularité, c'est qu'il est, au minimum un « illusionniste » (toutes
expressions, et bien d'autres, figurant abondamment dans la presse !).
Autre attaque classique : celle de la mainmise d'une formation, qui a conquis le pouvoir, sur
l'Etat, en plaçant ses affiliés aux postes de responsabilité. Dont elle se défend sans grande peine
par l'argument de la symétrie : « Vous avez fait encore pire quand vous aviez accédé au pouvoir ! ».
Il n'est pas besoin de rappeler l'exploitation des « affaires » dans lesquelles se trouvent
impliqués des membres de formations adverses, qui permettent d'associer au nom d'une
personne « des mots qui tuent, comme escroquerie et abus de confiance », selon une formule de
Michel Noir {Le Monde, 22/10/93, p.14).
La vulnérabilité aux attaques n'est pas laissée au seul détour des circonstances. Une
composante des stratégies de disqualification des adversaires consiste à chercher dans leur vie ou
leur œuvre, en particulier dans un passé parfois lointain, des prises de position, des adhésions,

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Pierre Oléron

des participations qui pourront leur être indéfiniment reprochées, au-delà de toute prescription.
Ce qui est loin de concerner, d'aileurs, le seul monde politique, mais s'ouvre largement vers des
personnes titulaires de quelque fonction d'autorité ou de responsabilité.
Il faut le relever : confrontations et affrontements ne résultent pas seulement de la nature
des systèmes dans lesquels ils interviennent. Ils sont, pour une part au moins, entretenus. Le rôle
des médias est ici important, sinon déterminant. Le public est friand des affrontements, le succès
des spectacles sportifs le montre et même, au péril de sa vie, sa curiosité pour des conflits armés
qui se déroulent dans la rue (comme à Moscou, il y a peu). Les médias jouent sur ce registre. Ils
tendent à traiter dans un style analogue, les y assimilant implicitement, les désaccords entre
personnalités et formations politiques (y compris à l'intérieur de celles-ci). Mais, au-delà des
images, les journalistes et les hommes politiques qui s'expriment dans les médias, par leurs
interventions directes ou les rapports et citations de propos tenus ailleurs, font état aussi de leurs
oppositions et désaccords pour minorer et entretenir une minoration de l'adversaire et de ses
positions.
Le traitement des compromis constitue une illustration que l'on peut retenir un instant. Un
compromis peut être présenté et commenté d'une manière positive. On retiendra l'habileté des
protagonistes qui ont su trouver une fin à leur désaccord et parvenir à une décision qui apporte
une solution évitant piétinement, retard indéfini, crise aux conséquences peut-être graves, etc.
Mais le commentateur qui tient à la vision polémique développera une autre analyse ; il
cherchera à expliciter les rapports de force entre les protagonistes et à traiter les conclusions en
termes de gain ou de défaite pour l'un ou l'autre.
Un compromis typique — et des commentaires également typiques — concernent le projet
de révision de la Constitution de la France, visant à y introduire une référence aux modalités
d'accueil des demandeurs d'asile politique. Sur un texte rédigé sous l'inspiration du ministre de
l'Intérieur, Charles Pasqua, prenant en compte les conséquences de la convention dite de
Schengen, le Président de la République, François Mitterrand, et le Premier ministre, Edouard
Balladur, se sont trouvés en opposition. Le compromis auquel ils ont abouti, dont le texte a été
adopté par le Conseil des ministres du 20 octobre 1993, a été présenté comme le résultat d'une
négociation «longue, ardue et pointilleuse » (O. Briffaud et Th. Bréhier, Le Monde, 11/10/93,
p. 7), d'un «duel courtois mais ferme» (F. Bobin, Id, 21/10/93, p. 8).
Les commentaires se sont trouvés divergents, mais sur le thème « qui a gagné, qui a perdu
(ou cédé) ? ». Ceci même à l'intérieur d'un parti. « Le chef de l'État a-t-il "empêché l'inad-
missible" comme le soutient Lucien Malvy, président du groupe PS à l'Assemblée nationale ? Ou
Ch. Pasqua a-t-il fait prévaloir son approche, ainsi que le regrettent Julien Dray ou Lionel Jospin ? »
(F. Bobin, Id, p. 1). Pour ce journaliste, « l'empreinte de M. Pasqua sur ce texte est indiscutable »
{Id., p. 8), tandis que O. Briffaud et Th. Bréhier avaient titré leur article : « Le texte sur le droit
d'asile est une victoire pour M. Pasqua » (Le Monde, 11/10/93, p. 7).
Appréciations argumentées : 1. Le texte initial, application de la convention de Schengen,
qui exclut de l'examen le demandeur d'asile dont la requête a été rejetée par un État de la

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Sur l'argumentation polémique

Communauté, a été amendé pour donner la possibilité, même dans ce cas, d'un examen par les
autorités françaises. Et, pour les demandeurs qui s'adressent directement à la France, rien n'est
changé, comme l'a fait observer le Président de la République (émission T.V. du 25/10/93). 2.
Le droit d'asile n'est plus accordé sans restriction, comme le prévoyait le préambule de la
Constitution. D'où, pour ceux qui ne craignent pas la rhétorique, une atteinte au modèle de ce
que représentait la France, à son image, à une partie de son identité, à « ce qui fait de la France
ce qu'elle est », la soumission « de ses valeurs à l'opportunité ».
Au-delà de ces arguments, l'analyse peut en faire ressortir d'autres plus ou moins sous-
entendus et jouant sur l'opposition et la dépréciation. Ainsi le poids accordé à Ch. Pasqua l'est à
un partisan d'une politique dure à l'égard de l'immigration, fermée, rigide, autoritaire, soup-
çonnée d'être favorable aux extrêmes. Politique dans laquelle l'ensemble du gouvernement est
lui-même impliqué, donc, pour l'adversaire, indirectement visé.

La guerre, une assimilation inappropriée ?


On a défendu tout au long de ce texte la parenté de la polémique et de la guerre et de
l'argumentation polémique aux moyens que celle-ci mobilise. On ne peut le terminer sans
mentionner l'existence d'une position contraire et, en quelques mots, la discuter.
Pour Reboul : «... L'étymologie est trompeuse. La polémique η est pas la guerre. Elle est
même exactement le contraire, puisqu'elle substitue le débat au combat. Tant qu'on parle, on ne se
tue pas ! » (1986, p. 186). Idée analogue dans un autre texte que cite Taguieff (1990, p. 276).
Position d'autant plus intéressante que Reboul affirme : «... L'argumentation est par essence
polémique. Elle s'oppose toujours, au moins implicitement, à une autre argumentation, laquelle est
susceptible de la réfuter» {id.).
Il est facile de trouver là, comme dans d'autres textes, par exemple celui de Weill sur le
conflit des idéologies, cité également par Taguieff (Id., p. 27'6-277), des imprécisions dans des
analyses un peu rapides. Relevons-en deux :
1. Mésusage de «polémique». Reboul, dans le texte cité, a raison de rappeler qu'une
argumentation peut toujours être opposée à une argumentation. Encore que les modalités de ce
genre d'opposition n'aient rien de simple et que l'articulation argumentation/contre-argu-
mentation soit loin d'être univoque et rigoureuse. Mais c'est indûment qu'il généralise à ce
propos le mot « polémique ». Des avis, des thèses, des interprétations, des projets divergents...
sont couramment exposés, défendus, critiqués, rejetés. Il est rare, certes, que ceci se passe sans
implication affective et engagement personnel des interlocuteurs, mais ces composantes n'ont
qu'un poids, en général, restreint ; elles relèvent, à la limite, de l'anecdote. Ce sont des débats et
c'est ce mot qui est couramment et correctement utilisé. Si une polémique comporte une
opposition d'arguments, toute opposition d'arguments, conformément aux bonnes règles de la

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Pierre Oléron

conversion des propositions, n'est pas pour autant polémique. Elle peut se faire sans agressivité,
même latente et sans que les positions des débatteurs restent irréductibles — trait que nous
avions retenu comme élément de définition (Oléron, 1984).
2. L'exclusion guerre/argumentation. Si l'on envisage la guerre sous l'aspect d'une bataille
en train de se dérouler entre des troupes au contact, comme l'assaut d'une position ennemie, il y
a, en effet, bien peu de place pour des échanges d'arguments. Encore que le « Rendez vous, vous
êtes cernés ! », en soit bien un... Et que, pour le combattant, penser à la défense de sa terre, à la
vengeance de l'ami tombé à son côté, constitue un encouragement à affronter le feu ennemi.
Quant à l'élaboration du plan de la bataille, on trouve la mise au point de tactiques, pour le
choix et la préparation desquelles l'argumentation joue un rôle évident.
La vision de la guerre à travers l'instantanéité d'échanges, quelle qu'en soit la violence, est
surtout singulièrement partielle. Les guerres ont comme caractéristique, souvent déplorée, de
durer et, pour certaines, d'apparaître interminables ou perpétuellement renaissantes. Ce qui
laisse place à de multiples actions parallèles de propagande, y compris à l'usage des combattants
d'en face, bombardés avec des tracts. Dans la Guerre 14-18, Joseph Bédier, du Collège de
France, avait publié en janvier 1915, une brochure sur les exactions (« les crimes ») des armées
allemandes dans les territoires français occupés, d'où riposte de la Gazette de l'Allemagne du
Nord et réplique de Bédier (1915) dans une nouvelle brochure que nous avons sous les yeux. Les
guerres, qui en sont bien sur le plan des actions militaires, des ruines et des morts, comme celles
qui se déroulent de nos jours dans l'ex-Yougoslavie ou l'ex-Union soviétique, font place aux
médiations internationales ou nationales, aux commentaires des diplomates et journalistes, à
l'expression des représentants des partis politiques et des gouvernants, etc. Ce sont bien des
arguments qui se trouvent échangés en même temps que les obus et les missiles !
Les actions civiles n'échappent pas à cette compatibilité — en fait, un parallélisme ou une
convergence. Lors d'une grève récente des employés d'une grande compagnie de navigation
aérienne, on a vu ceux-ci barrer des voies d'accès aux aérogares ou occuper les bureaux ou les
pistes pour empêcher la poursuite du trafic, un type d'action du même ordre que celles que
mobilisent régulièrement, avec d'autres du même genre, grévistes ou manifestants de diverses
origines. Cependant, certains des employés, dans le même temps, présentaient leur feuille de
paye aux passagers ou aux journalistes de la télévision pour montrer la gravité et l'injustice des
décisions de leur direction. Ce qui est bien une argumentation pour justifier leur action. Et les
« campagnes d'explication » souvent déclenchées dans des affaires de ce genre — et bien
d'autres — relèvent de la même démarche.
Toute recherche sur l'argumentation polémique, peut-on ajouter, devrait comporter un
volet où les actions matérielles, situées sur une échelle de violence et d'agressivité, et les
raisonnements explicités principalement (mais non exclusivement) par la parole seraient mis en
rapport, pour saisir leur cohérence et leur articulation (le cas échéant, aussi, leurs divergences) et
faire apparaître leur communauté de fondement.

Pierre OLÉRON

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Sur Γargumentation polémique

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

BEDIER, J., Comment l'Allemagne essaye de justifier ses crimes. Paris, Armand Colin, 1915.

GREEN, G.M., Linguistics and the pragmatics of language use : what you know when you know a language... an what
else you know. Urbana, University of Illinois, Center for the Study of Reading, Tchn. Rep. n° 179, 1980.

OLÉRON, P., Eléments pour une analyse de l'argumentation polémique, Colloque Association pour la Recherche
Cognitive, Les modes de raisonnement. Orsay, 25-27 avril 1984, p. 390-405.
— « Organisation et articulation des échanges de paroles. Les échanges question-réponse dans les contextes
polémiques », in M. Meyer (éd.), De la métaphysique à la rhétorique. Bruxelles, Ed. de l'Université de Bruxelles, 1986,
p. 57-77.
— « Marques de pouvoir dans les échanges polémiques », in Bulletin de Psychologie, 40, 1987, p. 263-278.
— L'Argumentation. Paris, P.U.F. (coll. Que Sais-Je ?)> 1993 (3eme édit).

REBOUL, O., « La figure et l'argument », in M. Meyer (éd.), De la métaphysique à la rhétorique. Bruxelles, Ed. de
l'Université de Bruxelles, 1986, p. 75-187.

TAGUIEFF, P.A., «L'argumentation politique. Analyse du discours et Nouvelle Rhétorique», in Hermès, n°8-9,
Frontières en mouvement, 1990, p. 261-286.

THAGARD, P., « Adversarial problem solving. Modeling an opponent using explanatory coherence », in Cognitive
Science, 16, 1992, p. 123-149.

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