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Volubilis,

aux confins de l’Empire Romain

oins gigantesque que certaines autres villes de De cette époque subsistent des vestiges épars, rou-

M l’Afrique romaine, Volubilis prospéra aux fron-


tières occidentales de l’Empire. La ville se
développa à partir d'une bourgade maure d'où les
tes, fermes, camps fortifiés et villes: Sala (Rabat), Tingis
(Tanger), Lixus (Larache), Banasa et Thamusida (non loin
de Kenitra), Russadir (Mellila), Taza (Meknès), Tamuda
Puniques n'étaient pas absents. (près de Tétouan)...
Elle devint la capitale occidentale de Juba II ( 54 av.
- 24 ap. J.-C.), à qui Auguste confia le royaume de
Mauritanie. Après que Ptolémée, fils de Juba, eut été Les Quartiers Sud
exécuté à Lyon sur ordre de Caligula, la Mauritanie fut
annexée à l'empire romain. Un affranchi, Aedemon, Dans cette partie méridionale, le terrain accidenté en
tenta de résister, mais Volubilis prit le parti de Rome forme de promontoire, ainsi que des implantations
qui triompha, et lui accorda le statut de cité. antérieures, ont imposé un plan peu cohérent pour un
Elle se développa sous les Antonins et surtout les quartier modeste aux petites maisons (malgré la
Sévères (193-235). À la fin du IIe siècle, des tribus mon- curieuse exception de la maison d'Orphée). On y note
tagnardes dévastèrent la cité qui fut reconstruite sous de nombreuses installations artisanales.
Gordien III (238). Volubilis, ainsi que tout le Maroc inté- • Les huileries se reconnaissent aux aires traversées
rieur, semblent avoir été évacués par les Romains au de rigole, où étaient installés meules ou pressoirs, et
début du règne de Dioctétien (285). La ville survécut aux cuves de décantation. Ça et là, subsistent des
plus tard sous le nom d'Oualila (on y trouve des ins- meules.
criptions chrétiennes datant des VIe et VIIe siècles). Elle • Les thermes de Gallien: les petites piles de briques
fut définitivement abandonnée quand fut fondée signalent les pièces chaudes; la chaufferie était com-
Moulay Idriss (fin du VIIIe siècle). posée de fourneaux surmontés de chaudières de
Volubilis était reliée par une route à Lixus, située sur bronze. Les thermes étaient des lieux de détente et
la côte longée par une autre voie romaine qui desser-
vait les ports où les Romains, à la suite des Phéniciens, Le blé et les olives
produisaient des poissons sèchés, broyaient les coquil- L'Afrique du Nord constitua le grenier à blé de Rome et,
lages fournissant la pourpre et préparaient le fameux au moins dans un premier temps, les céréales furent cul-
garum. tivées dans la plaine de Volubilis. À partir du IIe s., vigno-
bles et oliveraies se développèrent.
Des pistes reliaient les camps militaires du limes et
La cité du IIIe s. prospéra grâce à ses huileries que l'on
permettaient de rejoindre l'actuelle Algérie mais les
trouve même intégrées aux plus belles villas. Les fruits
relations avec le reste du monde romain s'effectuaient
étaient écrasés dans une meule de basalte (une partie
essentiellement par mer. L’implantation romaine dans mobile et striée tournait dans une partie fixe). Une pre-
le Maroc resta superficielle. Ce pays excentré permet- mière huile s'écoulait par des rigoles dans des bassins de
tait de contrôler les Barbares tout en servant de gre- décantation. Un pressoir permettait d'exprimer l'huile qui
nier à blé et à huile et de relais commercial pour les restait. Purifiée, décantée et clarifiée, l'huile était ensuite
transactions avec l'Afrique. conservée dans des amphores.
l'on allait d'une pièce à l'autre sans forcément passer • Au nord, l'imposante basilique comporte cinq tra-
du frigidarium (pièce froide), au tepidarium (pièce tiède), vées délimitées par quatre rangs de colonnes. L'axe
et au caldarium (pièce chaude). central se termine de part et d'autre par deux larges
• La maison d'Orphée, de forme irrégulière, com- absides. Ce vaste édifice, frais en été et tempéré en
porte une partie privée dotée d'un chauffage central hiver, constituait un agréable lieu de rencontre ; les
dont les canalisations étaient noyées dans la maçon- commerçants s'y rencontraient, les produits de luxe
nerie. Une mosaïque représente des dauphins; la cui- s'y vendaient, et la justice s'y exerçait. Les basiliques
sine se trouvait à côté, non loin de thermes privés. La civiles ont servi de modèles architecturaux pour les
partie publique séparée de l'espace domestique par églises paléochrétiennes
une porte monumentale, s'organise autour de Vatrium • Le forum, à l'ouest, surprend par sa taille modeste.
(cour intérieure) orné d'une mosaïque à thèmes marins. Il y reste des vestiges du macellum, petit marché que
Dans le tablinum (“bureau” du maître de maison), la l'on retrouve aujourd'hui dans les villages du pays. Au
mosaïque évoque Orphée. sud, des thermes occupaient un emplacement idéal.
Sous Juba II, le forum, grossièrement pavée, portait
Le calcaire du Zerhoun deux temples et un autel. Remanié au début de l'épo-
La pierre essentiellement employée pour construire
que romaine, il abritait encore un temple et était
Volubilis (du calcaire gris-bleu) provient des carrières du
entouré d'un portique. A la suite des destructions de
Zerhoun voisin. La qualité des murs est pourtant médiocre
la fin du IIe siècle, il fut réaménagé dans son état actuel.
car ils sont souvent composés, comme les remparts, de
pierraille noyée dans du mortier avec, dans le meilleur des • Au nord, la maison du Desultor tire son nom d'une
cas, deux faces soigneusement appareillées. Il faut imagi- mosaïque représentant ironiquement sur un âne un
ner que les murs des maisons étaient couverts de crépis, desultor (acrobate sautant sur des chevaux), tandis
de marbres ou de revêtements peints cachant parfaite- que la maison du Chien tire le sien d'un chien en bronze
ment ce blocage qui, seul, subsiste aujourd'hui. que l'on y découvrit (musée de Rabat).
• L'arc de Triomphe fut commandité en 217 par
Le Centre Marc-Aurèle Sébastène, procurateur impérial, en l'hon-
neur de Caracalla et de Julia Domna. Il était couronné
Le centre politique et religieux, à la jonction des par une statue de l'empereur en bronze. Son décor a
divers quartiers et au point de convergence de ses été sculpté par un artiste local. Les arcs de triomphe
artères, a subi plusieurs remaniements au cours des jouaient avant tout un rôle ostentatoire. Symboles de
temps; C'est là que furent élevés les monuments les
plus importants. Leur splendeur imposait aux visiteurs
“barbares” la puissance, la culture et les croyances de
Rome, rendant en outre prudents d'éventuels envieux.
• Le Capitole fut dédié à Macrin en 217. Il s'agit du
sanctuaire le plus politique de la cité. Les capitules
étaient consacrés à l'origine à la triade - Jupiter, Junon,
Minerve - mais on y vénéra souvent Rome et Auguste.
Le capitole de Volubilis est bâti sur l'ancien forum. Son
orientation et sa structure (pas de sous-sol pour
conserver les archives) s'expliquent par les contraintes
du site. Un autel dans la cour entourée de portiques,
servait aux sacrifices.
La basilique L’arc de Triomphe

Aux affaires
Volubilis était dirigée par un procurateur impérial qui
commandait les cohortes auxiliaires et l'administration de
toute la province. Il était secondé par deux édiles qui s'oc-
cupaient de la police, des marchés et des travaux publics.
Deux duumvirs, chargés de l'administration générale, pré-
sidaient les tribunaux et assemblées. Le sénat municipal
(ordo) était composé d'anciens magistrats et de jeunes
citoyens élus par les citoyens réunis en assemblée sur le
forum.
Plan d’ensemble

la romanisation du pays, ils s'élevaient en des points collecteur principal couvert de grandes dalles suit son
de passage obligés, chantant la gloire des évergètes tracé.
locaux sous le couvert de celle de l'empereur. • La maison de l'Ephèbe s'appelle ainsi en raison de
la statue de l’Ephèbe couronné de lierre (musée de
Rabat), qui y fut retrouvée. L'atrium de grande taille et
Les beaux quartiers de type rhodien est entouré de pièces d'apparat. Dans
l'une, une mosaïque figure Dionysos sur son char. Dans
Au nord-est de la ville, l'urbanisme est beaucoup le tablinum (face à l'entrée), une mosaïque montre une
plus régulier car aucune contrainte ne pesait sur les Néréide. À l'ouest est aménagée une importante par-
constructeurs, Le decumanus maximus est doublé par tie artisanale.
d'autres decumanus (axes E-0), coupés orthogonale- • La maison des Colonnes, de grande taille, se
ment par plusieurs cardo (axesN-S). signale par ses colonnes, ses bassins et fontaines. La
• Le Decumanus maximus va de la Porte de Tanger maison du Cavalier conserve une mosaïque: Dionysos
à l'Arc de Triomphe et la Porte Ouest. Cette large rue et Ariane.
est bordée de boutiques qui s'ouvraient sur la rue par • La maison des Travaux d'Hercule tire son nom
des comptoirs protégés d'auvents. Des arcs sont d'une mosaïque représentant Les Travaux d'Hercule.
ornés de bustes évoquant Rome et la Mauritanie. Un Dans l'atrium, autour du bassin, court une mosaïque à
Des tapis de pierre dimensions exceptionnelles; il est structuré autour de
Volubilis se signale par la richesse de ses pavements de deux vastes cours agrémentées de bassins et jets
mosaïque. Ces “tapis de pierre” coûtaient fort cher mais
d'eau. Une partie pouvait être chauffée.
résistaient à l'usure et aux intempéries. Ils ont vraisembla-
e • Les thermes du nord, près de l'Arc de Triomphe,
blement été réalisés aux II-III siècles, par des artisans
locaux à partir de modèles largement répandus; ils ne
datent de la fin du ler siècle. Au sud du decumanus
montrent pas une grande originalité et s'inspirent abon- maximus ont été construites plusieurs maisons nom-
damment du répertoire mythologique. Les petits cubes mées d'après les objets ou mosaïques qui y furent
(tesseres ou tesselles) proviennent de marbres locaux et retrouvés.
étrangers. Sujets et style traités ici comme en d'autres • La maison au Cortège de Vénus est ornée de nom-
contrées africaines ressemblent à ceux de Piazza breuses mosaïques: course de chars dérisoire (sud du
Armerina,en Sicile (IVe siècle). Le décor de mosaïque joue péristyle), Navigation de Vénus (triclinium, au sud du
un rôle ornemental et pratique. Il impressionne les invités péristyle, mais aujourd'hui au musée de Tanger),
et revêt certainement aussi une signification symbolique. Dionysos et les saisons (salle de l'angle sud-est), Hylas
Le christianisme s'implanta rapidement dans cette et les Nymphes, (pièce à l'ouest du triclinum), Diane et
région dans la seconde moitié du IIIe s. Les thèmes païens,
Actéon (salle de l'angle sud-ouest). On y a également
comme ceux de Vénus, d'Orphée et de Dionysos, ren-
trouvé des sculptures dont des bustes de bronze
voient au paganisme et aux cultes ésotériques. En choisis-
sant certains thèmes dans le répertoire, les commanditai-
(musée de Rabat). Cette maison disposait de thermes
res pouvaient exprimer leurs convictions. privés près du vestibule.
• Le tumulus qui permet d'admirer l'ensemble du
dessins géométriques. Cette demeure possédait des site, protégeait un caveau funéraire; il jouxtait un petit
thermes privés. sanctuaire et le rempart de la première ville s'y
• Les maisons de Dionysos, des Quatre saisons, du appuyait.
Bain des Nymphes et des Fauves expriment par leur • Le temple B, dit de Saturne, de l'autre côté de
dénomination le thème des mosaïques qui y ont été l'oued, s'est certainement développé à partir d'un sanc-
retrouvées. tuaire préromain. On y a retrouvé un grand nombre
• Le palais “de Gordien”, accueillit au cours du IIIe siè- d'objets d'art.
cle les procurateurs romains. Il se caractérise par ses
Une villa « tout confort»:
Les villas de ce quartier (IIe et IIIe s.), sont construites
selon le même esprit et le même plan d'ensemble. Elles
possédaient un système d'adduction d'eau perfectionné
avec bassins, fontaines et jets ainsi que, souvent, un chauf-
fage central dans certaines pièces. Elles se différencient
par leurs dimensions, la variété de leurs pavements de
mosaïques, la richesse de leurs œuvres d'art et de leur
décor mural - placages de marbre ou peintures -
aujourd'hui disparu.
Elles se composent d'une partie privée réservée à la
famille avec un secteur destiné aux esclaves, séparée de
la partie publique, où le maître de maison recevait ses
clients, amis et solliciteurs. Cette dernière donne sur la rue
par un vestibule et se développe autour de l'atrium parfois
entouré d'un péristyle (appelé rhodien lorsqu'un de ses
côtés est surélevé pour mieux capter l'air), sur lequel s'ou-
vre le tablinum ou l'œcus, une salle d'apparat, un tricinum,
une salle de banquets.
En choisissant un décor somptueux, le propriétaire
asseyait sa puissance. Beaucoup de demeures comptent
également une partie artisanale, avec une huilerie.

Inconnu

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