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Table ronde

Urgences en rhumatologie et médecine


interne pédiatriques (GFRUP, SOFREMIP)

Syndrome d’activation macrophagique :


diagnostic et prise en charge aux urgences
P. Pilleta,b*, M. Lagardea, M. Bailhachea, S. Berciauda, O. Richera,b
aService de pédiatrie médicale, hôpital des Enfants, 33076 Bordeaux cedex, France
bCentre de compétence Arthrites Juvéniles Idiopathiques et Maladies Auto-inflammatoires
de l’enfant, hôpital Pellegrin-Enfants, Place Amélie Raba Léon 33076 Bordeaux cedex, France

L
e syndrome d’activation macrophagique (SAM) appartient charge en urgence doit ainsi concilier le traitement symptoma-
au groupe des histiocytoses non langerhansiennes non tique immédiat et une stratégie diagnostique étiologique rapide
malignes. L’évolution potentielle vers une défaillance permettant d’adapter le traitement à la cause sous-jacente si
multiviscérale mortelle en l’absence de diagnostic et de prise celle-ci n’est pas connue. Le traitement symptomatique repose
en charge appropriée en fait une urgence thérapeutique. La donc sur la correction des troubles hydro-électrolytiques, d’un
clinique associe principalement une fièvre prolongée, une éventuel état de choc, des troubles hématologiques et de la coa-
altération de l’état général, parfois un syndrome confusionnel gulation (transfusion globules rouges, plaquettes, fibrinogène,
et des signes hémorragiques, une hépatosplénomégalie, une plasma frais congelé, immunoglobulines), le soutien hémodyna-
cytolyse hépatique, une pancytopénie, une élévation des LDH, de mique, le traitement des infections (en cas de neutropénie ou si
la ferritine, des triglycérides et une hypofibrinémie (Tableau  I). un agent causal infectieux est suspecté).
Le SAM résulte d’une réponse immune inadaptée de l’hôte par La base du traitement étiologique repose en premier lieu sur
défaut de cytotoxicité et se caractérise par une prolifération et l’éviction d’un éventuel facteur déclenchant (infectieux ou
activation lympho-histiocytaire incontrôlée (Lymphocytes T CD8 médicamenteux) et sur l’utilisation d’immunosuppresseurs (cor-
et macrophages) induisant une dérégulation « hypercytokiné- ticothérapie à forte dose et ciclosporine). Ces derniers doivent
mique » (IL-1, IL-6, IL-18, TNFa, IFNg). En tant que syndrome, il néanmoins être discutés selon la profondeur et la gravité du
répond à une grande variété d’étiologies, regroupées en deux SAM et selon l’orientation étiologique.
cadres nosologiques. Dans les formes primitives qui nécessiteront majoritairement
• Les SAM « primaires » génétiquement déterminés touchant à long terme une greffe de moelle, le traitement varie selon les
essentiellement les nouveau-nés et les nourrissons (lympho- écoles. En France, le schéma proposé par le groupe de Necker
histiocytose familiale, Chediak-Higashi, Griscelli, Hermansky- repose sur l’utilisation de chimiothérapie, ciclosporine et sérum
Pudlak type 2, Purtillo). anti-lymphocytaire  [2]. Les recommandations éditées en 2004
• Les SAM secondaires acquis touchant généralement des (HLH 2004) associent de leur coté de fortes doses de dexamétha-
enfants plus âgés et compliquant de nombreuses pathologies : sone à de l’étoposide et de la ciclosporine.
infections, médicaments, néoplasies, maladies inflammatoires Dans les formes secondaires à une hémopathie maligne, la
ou auto-immunes systémiques. chimiothérapie est la base de la prise en charge. En cas de DRESS
Les critères diagnostiques issus des recommandations HLH- syndrome, l’arrêt du médicament incriminé est une étape incon-
2004  (Hemophagocytic Lymphohistiocytosis 2004) sont cli- tournable. Dans l’hypothèse d’une origine purement infectieuse,
niques, biologiques et cyto-histologiques [1] (Tableau I). l’agent causal, qu’il soit bactérien, viral, fungique ou parasitaire
Dans l’urgence, un certain nombre de diagnostics différentiels doit être « traqué » et traité en urgence. Une mention spéciale
doivent être envisagés : « syndrome malin » des maladies doit être apportée à la leishmaniose viscérale (Kala-azar) grande
infectieuses, syndrome de Reye, coagulation intravasculaire pourvoyeuse de SAM. Le diagnostic est suspecté après un voyage
disséminée, hémopathies malignes et hépatites fulminantes. en zone d’endémie et confirmé par la mise en évidence du para-
L’analyse des paramètres vitaux et hémodynamiques, l’évalua- site sur le myélogramme réalisé initialement puis sur les PCR et
tion de l’atteinte neurologique, du risque hémorragique et un sérologies.
bilan infectieux exhaustif sont les grands cadres de l’évaluation Dans le cadre des pathologies rhumatismales pédiatriques, le
initiale qui vont conditionner le pronostic vital. SAM peut être une complication sévère de nombreuses patho-
Le SAM peut compliquer une pathologie chronique connue, mais logies : Kawasaki, Sarcoïdose, Gougerot-Sjögren, Sclérodermie,
le plus souvent il révèlera une situation aiguë ou constituera la Polyarthrite rhumatoïde, vascularite, Syndrome hyper-IgD,
première manifestation d’une maladie chronique. La prise en dermatopolymyosite. Le SAM est classique dans la forme systé-
mique d’arthrite juvénile idiopathique (AJI systémique ou Still)
et du lupus. Dans 22  % des cas, le SAM est révélateur de l’AJI.
Les manifestations les plus fréquentes sont la fièvre (96  %),
*Correspondance : l’hépatomégalie (70  %) et la splénomégalie (58  %). L’atteinte
Pascal.pillet@chu-bordeaux.fr

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© 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Archives de Pédiatrie 2015;22(HS2):143-144
P. Pillet et al. Archives de Pédiatrie 2015;22(HS2):143-144

Tableau I
Critères diagnostiques de syndrome d’activation macrophagique (SAM)

Critères HLH 2004 [1] Critères diagnostiques préliminaires de SAM


5 critères sur 8 dans l’arthrite juvénile idiopathique systémique [3]
> 2 critères biologiques ou > 2 critères biologiques/cliniques

1. Fièvre 1. Thrombopénie

2. Splénomégalie 2. Hépatomégalie

3. Cytopénie (2 lignées/3) 3. Leucopénie (globules blancs < 4 g/L)


a. Hémoglobine < 90 g/L (< 100 g/L enfants < 4 semaines)
b. Plaquettes < 100 109/L
c. Neutrophiles < 1,0 109/L

4. Hypertriglycéridémie et/ou hypofibrinogénémie 4. Hypofibrinogénémie


a. Triglycérides > 3,0 mmol/L
b. Fibrinogène < 1,5 g/L

5. Hémophagocytose médullaire, splénique ou ganglionnaire 5. Augmentation des ASAT

6. Diminution ou absence NK-cell activité 6. Manifestations hémorragiques

7. Ferritine > 500 mg/L 7. Dysfonction du système nerveux central

8. sIL-2R > 2 400 U/mL

du système nerveux central et les hémorragies sont présentes lisé, à évaluer l’atteinte neurologique, la gravité du syndrome
chez 35 % et 20 % des patients. L’hémophagocytose médullaire hémorragique et le risque lié aux infections et à la défaillance
n’est retrouvée que dans 60  % des cas. Récemment un travail multiviscérale. L’orientation étiologique est nécessaire très
a permis de comparer les critères diagnostiques utilisés pour rapidement afin de débuter sans retard le traitement de la
la HLH (HLH 2004) à ceux du SAM d’une AJI systémique  [3] cause sous jacente.
(Tableau  I). Ces derniers apparaissent plus adaptés que les
critères HLH 2004 pour le diagnostic de SAM dans un contexte
de maladie inflammatoire. Le SAM survient dans 50 % des cas Références
à l’occasion d’une poussée concomitante de la maladie, avec un
facteur déclenchant infectieux retrouvé dans un tiers des cas. Un [1] Henter JI, Horne A, Aricó M, et al. HLH-2004: Diagnostic and
tiers des patients nécessite une hospitalisation en unité de soins therapeutic guidelines for hemophagocytic lymphohistiocytosis.
intensifs et la mortalité sous traitement est de 8 % [4]. Pediatr Blood Cancer 2007;48:124-31.
La thérapeutique privilégiera la corticothérapie à fortes doses et la [2] Mahlaoui N, Ouachée-Chardin M, de Saint Basile G, et al.
ciclosporine. En cas d’échec, l’utilisation de biothérapies (notam- Immunotherapy of familial hemophagocytic lymphohistiocyto-
sis with antithymocyte globulins: a single-center retrospective
ment les anti-IL1 dans la forme systémique d’AJI) doit être discutée
report of 38 patients. Pediatrics 2007;120:e622-8.
en centre spécialisé. La place des biothérapies dans les SAM n’est
[3] Davì S, Minoia F, Pistorio A, et al. Performance of current guide-
pas bien établie. Il est néanmoins possible que les bloqueurs de
lines for diagnosis of macrophage activation syndrome compli-
l’IL1 aient un effet thérapeutique, puisqu’un travail américain a
cating systemic juvenile idiopathic arthritis. Arthritis Rheumatol
rapporté 12 cas rétrospectifs de patients avec SAM secondaire à 2014;66:2871-80.
une maladie inflammatoire (AJI, vascularite à ANCA, maladie de [4] Minoia F, Davì S, Horne A, et al. Clinical features, treatment, and
Kawasaki) d’évolution favorable sous anakinra à fortes doses. La outcome of macrophage activation syndrome complicating sys-
place des biothérapies reste à évaluer à l’avenir [5]. temic juvenile idiopathic arthritis: a multinational, multicenter
study of 362 patients. Arthritis Rheumatol 2014;66:3160-9.
[5] Miettunen PM, Narendran A, Jayanthan A, et al. Successful
Conclusion treatment of severe paediatric rheumatic disease-associated
macrophage activation syndrome with interleukin-1 inhibition
Le SAM est une urgence vitale. Sa prise en charge dans un ser- following conventional immunosuppressive therapy: case series
vice d’urgence s’attache, après le diagnostic syndromique réa- with 12 patients. Rheumatology (Oxford) 2011;50(2):417-9.

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