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Introduction à l'étude

comparative des langues


indo-européennes / A.
Meillet,...

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Meillet, Antoine (1866-1936). Auteur du texte. Introduction à
l'étude comparative des langues indo-européennes / A.
Meillet,.... 1903.

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^V A MEILLET

INTIt(iliir.TI(l\ I.'KTIDE COMPARATIVE


A

LWlilES IMIII-KIIIOPÉENNES
A

[f
PARIS
Li. ,1K 1IACHI.>
B 79, BOULEYAkD ftAIHT-GUMAI^
I 1 9 °3
JlYtfftJljfrrrinN L'ÊTUDK COMIWRVTIVE

DC»

mr.iïEs i m h » 1: i u o i» i: i: n \t:s/
OUVRAGES DU MÊME AUTEUR

Recherches sur l'emploi du génitif-accusatif en vieux slave, 1897,


Paris (Bouillon).
radiée
De indo-europaea *men- « mente agitarc », 1897, Paris
1 (Bouillon).'
),'

Eludesrsur l'èlytnologie et le vocabulaire dit vieux slave. irc partie,


igoa, Paris (Bouillon). 1.

Esquisse d'une grammaire comparée de l'arménien classique, 1903,


Vienne (Autriche), chez les P-P, MékbUharistûS.

CUAtlTAKS, IMPEIMURIE DDBAilD, SUE VULDEHT.


$

A. MEILLET
bJlECTKCa XDJO1ST X t-'icOLt DES DAUTU ÉTUDES
ptoruncL'k a t'icot*
des lascdu o*unTAL£5

'•1ntwu,ictioi\
A L'ÉTUDE comparative

DES

UNGUES INDO-EUROPÉENfE^

PARIS
LIBRAIRIE HACHETTE ET G"
79. BOULEVARD SAI.IT-CEMlAl.1, 79
II)O3
AMON MA [TUE

M. FEUDIlNAND DE SAUSSURE

A i;occasios
des vhgt.c1.1q ats écoulés depuis LA publication! DU
uSMOine sun LE systcmb PRIJIITIF DES VOYELLES
DVfS LES LANGUES lNDO-ELTnOPÉE^NES

(1878-1903)
a^An i -l'iioi'us ^M
(Je livre a un objet très limité celui d'indiquer brièvement
le* concordances qu'on observe entre les diverses langues
indo euro|>éennes et les conclusions qu'on en peut tirer.
H n'est
pas destiné aux personnes qui savent la grammaire
comparée des langues indn euro|>éennes elles n'y trouve-
raient ni une idée nouvelle ni un fait nouveau. Il présente
seulement un aperçu de la structure Je l'indo-européen, telle
que la grammaire couqtaréc l'a révélée.
i,a connaissance du sanskrit rst utile |>our avoir une vue
même superficielle du sujet, et ceux qui voudraient jx Hisser
un |m*u avant cea études ne Muraient s'en dispenser non plus
que de celle du grec mais elle n'est pas nécessaire pour lire
le présent ouvrage, et bien Ilu'on ait diï naturellement citer
des faits empruntés aux diverses langues de la famille, on
s'est efforcé de rendre l'exposé intelligible à tout lecteur qui
a étudié le grec.
Lne esquisse de la grammaire comparée des langues indo-
curopéonnes n est pas un traité de linguistique générale les
|irinci|>es généraux de la linguistique n'ont donc clé indiqués
qtir dans In mesure où il a paru indis|>cnsablc de le faire et
auraient été entièrement passés sous silence s'il existait un
!
bon précis sik .»tt,.r..
Ce qui, forme l'objet du présent exposé,1 ce sont unique-
ment les traits particuliers, et caractéristiques d'une famille
de langues définie. Mais on n'a' pas cherché à-J suivre le
développement de telle ou telle langue indo-européenne;
c'est affaire aux grammaires comparées de l'indo-iranien, du
grec, du latin, du germanique, etc. d'exposer cette histoire;
ce livre ne porte'que sur les concordances entre les diverses
langues de la famille.
Ce n'est pas non plus une grammaire de l'indo- européen
l'indo-européen est inconnu, et les concordances sont la
seule réalité qu'ait a' étudier le comparatiste. La grammaire
comparée n'a pas pour but de reconstruire l'indo-européen,
mais, grâceà la détermination des éléments communs indi-
qués par les concordances, de mettre en évidence ce qui, dans
chacun des idiomes ^historiquement attestés, est la conti-
nuation d'une forme ancienne de la langue, et ce qui est dû
à un développement propre et original. Elle se propose moins
encore d'expliquer l'indo-européen aucune méthode connue
ne permet de faire, pour expliquer l'indo-européen, autre
chose que des suppositions invérifiables.
Toutes les hypothèses relatives à la formation du système
morphologique indo-européen ont donc été omises, et-il
-n'a pas semblé utile de mentionner même celles qui' passent
pour le moins douteuses à qui a le souci de la certitude et
d'une rigueur scientifique, ce qui importe avant' tout en
pareille matière, c'est de savoir beaucoup ignorer.
On s'est abstenu de mêler aux problèmes précis et aux
solutions certaines de la" linguistique les questions obscures
relatives à la race, à la religion, aux usages des peuples
de langue indo-européenne: ces matièiesne peuvent être trai-
in •. ,imt Miirro|>.u m iiirmc» méthodes ()iic la grammaire
(oiii|>anV ou |wr dos méthodes analogues.

ni
1,'inlérel d'une matière ainsi réduite risque de jiarailre
miner à beaucoup de leclotirs il est |H>urtanl très grand. En
rflrt util plu' im n u'tm* Micial n'est plus universel ni plus essen-
tiel <pi<' le langage, nulle ma ni testa lion de l'esprit humain
n'en triiduil plus d'une manière plus déli-
et plus variée toute l'activité; le sociologue et le psycho-
rât**
logue ont donc l>e*oin d'avoir sur la linguistique des notions
précités; et la famille des langues indo-européennes, de

on ne saurait, d'une manière en


Initie*la inioux étudiée et d'ailleurs la plus intjK>rtanlc, est
cille ipii |Mtit leur fournir les témoignages les plus utiles. Or,
tirer jwrti sans
faire un départ exact entre ce <|iii appartienta toutes les
langues de la famille et ce cjtti provient d'innovations propres
a cliju'iinr. \j* grammairien <pii étudie une langue indo-cu-
m|>érnno, «'il ne connaît |ta» la grammaire com [tarée, doit se
réxigiu-rà la pure etsimpleconstotationdesfaits, sans en jamais
tenter l'explication cor autrement il s'expose à expliquer à
l'intérieur d'une langue, et jKir dos particularités propres à
celle ci.de» faits antérieurs à cette langue et qui reconnaissent
de tout anlres causes. Inhelléniste par exemple peut noter
la coexistence de irr: il est et de v.v.
» •> » ils sont », mais il
n'a pas le moyen de rendre compte du rapport de ces deux

Tr«i, t:-»; *
formes; il peut apercevoir l'alternance de sv, îv et a dans
mais il n'en saurait donner aucune inter-
prétation. On le voit, le grammairien n'a ledroit d'ignorer la
grnmmaire comparé*' (pi'autnnt qu'il est ca|wihle de s'arrêter
à la simple ol»crvalion des fait» bnitseldc ne jamais essayer
de les comprendre.
Les exposés élémentaires qui permettent de s'initierlala
grammaire comparée répondent donc à un besoin urgent.
M. V. Henry a donné satisfaction à ce besoin du public fran-
çais pour les langues* les plus communément étudiées par ses
Précis de grammaire compara du grec et du îatint d'une part,
de l'anglais et de l'allemandj de l'autre. Il restait à faire une
esquisse d'ensemble qui permît d'embrasser d'un coup d'œil
tout le groupe indo-européen, sans s'arrêter particulièrement'
-sur l'une des langues qui le composent c'est l'objet que l'on-
s'est propo'sé ici.

Comme pour toute autre langue, les différentes parties du


système 'linguistique indo-européen formen 1 >. un ensemble
où tout'se tient et dont il imporle avant tout de bien com-
prendre le rigoureux enchaînement. Un livre de grammaire
comparée n'est pas fait pour être consulté à l'occasion
comme une grammaire descriptive, mais pour être lu d'un
à
bout l'autre, et il est impossible de tirer un profit quel-
conque de la lecture d'un fragment- isolé. Demander à la,
grammaire comparée l'explication d'une difficulté de détail'
d'une langue donnée avant de savoir exactement en quoi la
structure d'ensemble de cette langue diffère de celle del'indo-
européen, c'est déjà n'avoir pas compris. Chacun* des traits
de l'indo-européen a donc été analysé ici avec toute la préci-
sion qu'on a pu y mettre, mais il n'a son sens que dans
l'ensemble dont il fait partie
Outre cette nécessité d'embrasser tout un grand groupe
de faits, la grammaire comparée présente une autre difficulté
toute technique dans les formes considérées, on ne doit
^jamais envisager que le point en discussion, en faisant abstrac-
lion de toute.» le* autres questions, toujours très multiples,
qui peuvent m poser i propos de ces mêmes formes. Si par
exemple le grec vutrw, le lituanien likit « je la Use », le latin
Hnquù sont cités au point de vue de la gutturale finale de la
racine, il ne faut filcr l'attention que sur la corres|Kmdance
de grec r, lituanien k, \a\u\qu, en oubliant provisoirement la
différence de formation, et par Mnlr de vocalisme, des présents
grec et lituanien d'une part, latin de l'autre. Les personnes
qui |K>»*èdentla grammaire comparée sont celles qui, dans
un «as de ce genre, peuvent se représenter rapidement tout
\v détail de ces (ormes et de leurs variations depuis la période
iudo eurnjx'enijc les débutants ou les personnes qui veulent
te borner aux éléments doivent concentrer toute leur allen-
tion sur la partie du mot qui est étudiée, en négligeant tout
le reste: ceci est surtout vrai d'un ouvrage général
comme
celui ci où il était impossible de justifier dans le détail tous
les rappriM-lieiiu-nt» cités et d'expliquer les menues jiarticu-
liiriléft propres à telle ou telle langue.

La tnVbe dVxpowr des faits aussi complexes et aussi déli-


ent» n'aurait pas été réalisablesi les maîtres dont l'auteur du
prisent livre a reçu les leçons ne t'avaient des longtemps
facilitée: M. Miche) Bréal qui, par ses livres et
par son bril-
lant enseignement au Collège de Frnnce,
gro ni maire comparée
asi
clrptii-t l'attention qu'il si heureusement le a su ini|H><ter la
au public français et a toujours soutenu

\M Itergnigne et Min éminent successeur, M. VictorHenry,


(lui ont institué renseignement de la grammaire comparée
regretté

à
H niventité dr Part-: M. Ferdinand
*\v Saussure enfin de
(lui l'ons'est surtout efforcé des'assimiler et de reproduire
la doctrine précise et systématique et la méthode rigou-
'.reuse: les personnes qui ont cu*le bonheur d'entendre les
"ilûçons de M. F. de Saussure ou qui ont médité ses trop
rares publications apercevront aisément tout ce que ce livre
lui doit. On a usé sans scrupule du riche répertoire de faits
bien contrôles et bien classés et d'idées judicieuses qu'est
le Grundriss de MM. ^Brugmann et Delbrück, Si Je
présent livre est capable de rendre quelques services, c'est
surtout à ces savants que le mérite en est dû.
Au cours de l'exposé il n'a été intercalé aucune indication
bibliographique; les questions controversées ont été autant
que 'possible évitées, et l'on s'est efforcé de s'en tenir aux
résultats dont tout le monde doit convenir En appendice
sont ajoutés un bref historique de la grammaire comparée,
indispensable *pour comprendre comment cette science s'est
constituée, et
une série d'indications sur les ouvrages à con-
sulter. En outre, un index renverra aux définitions de termes
techniques données au cours de l'ouvrage.

Des personnes amies ont bien voulu consacrer une partie


d'un temps précieux à conseiller l'auteur lors de l'établisse-
ment de son manuscrit et durant la correction des épreuves
il lui sera permis de remercier ici d'un concours'dont seul
il sait le prix, son ancien maître", M. V. Henry, ses amis et
camarades d'études, MM. P. Boyer et M. Grammont, et
enfin deux jeunes linguistes qui ont déjà fait brillamment
leurs preuves, MM. R. Gauthiot et J. Vendryes.
^V^ ABRÉVIATIONS
^B
Dans le* travaiii relatifs à la grammaire comparée, où
dr* mots appartenantà «les langues diverses se trouvent côte
a côte, on est ronvenu do faire précéder chaque mot cité
d'une abréviation inili(|iitint la langue à laquelle il appar-
tient cea abréviations s'interprètent aisément et n'arrêteront
sans doute jamais le lii -leur 1rs prinripnli-s sonl

ag». anglosavi. fi. j,


alb.
il.
«rm.
nllNinat*.
allemand.
arménien.
i.
lion».

ion.
e.
homérique.
incl<>ciini|xVn.
ionien.
ail. atlique. iran. iranien
bail. lullique. irl. irlandais.
béol. liéolien. isl. islandais.
cell. critique. lai. latin.
dor.
*"•
dorien.
"lli"-n-
lesb.
lit.
lesbien.
lituanien.
«M
fr. français. ombr ombrien. ™
K»lb. galbiqur. osq. osque.
inll. gallois. pop, ()rrw
l^fm. gcnnaniqiie. |ml. |iolonais.
«"' iniiU|ni. |ir,ur |,rllril.
pruss. prussien. tch. tchèque.
sax. saxon, véd. védique.
skr. sanskrit. y. h. a. vieux haut allemand.
si. slave. zd zend.
Un v. placé devant une abréviation- signifie vieux ainsi
v. sl. signifie vieux slave, v. pruss. vieux prussien, etc.
L'abréviation cf. (confer) signifie « comparez ».
Les cliants des poèmes homériques sont désignés par des
lettres, majuscules pour Tlliade, A,B, F, A, etc., minuscules
^pour^FOdyssée, a, 6, y, 3, etc.
Un astérisque indique toujours une forme restituée! pour
la clarté de l'exposition, mais non atLostéc, une forme indo-
européenne, par exemple, une forme préhellénique, etc.
Un,petit trait placé avant ou après une forme indique que
cette forme n'est pas citée au complet, ainsi skr. syàt « qu'il
soit » est un mot complet, .mais on écrira s- pour la racine,
\-yû- pour'le suffixe et pour la désinence de ce mol.
Suitant l'usage (ordinaire en linguistique, toutes les langues
autres que le grec sont citées non dans leur alphabet origi-
nal, mais dans des tran%cril)tions.
Il importe de définir d'une manière précise celles qui ont
été adoptée» ici.
La difliculté essentielle de la question des transcriptions
|ii"*irnt dr ce ciu'iiii phonème est chose trop complexe et
|xnir (|u'un signe unique en puisse exprimer la
lacle. Par exemple le latin indique une occlu-
mve dentale sourde et le d latin une occlusive dentale so-
nore, et l'on peut convenir de n'employer et d qu'en ce
»en» mais le contact de la pointe de la langue et du palais
qui caractérise et d peut se produire en des points très
lilT. nul» depuis les dents jusqu'à la courbure du palais;
on
l»'iitcontenir de designer par ( et d les dentales dont l'occlu-
sion est réalisée plus ou moins près des alvéoles et
par les
li-llre» pourvues d'un signe diacritique
et d les dentales
il •iiré*» en arrière, mais ceci même ne définit le point
•i iiiinilaiiun que par un à
peu près très grossier. La voyelle
qu introduit le t peut commencer immédiatement après
I Vtplo.iini ou en 'Ir,. «.r., ,r ,,“ -iflle j,|u» ,,u nl()jn,
prolongé la différence sera indiquée, mais toujours sans
précision, .par et th.
En ce qui concerne les langues anciennes auxquelles la
1 grammaire comparée a surtout affaire, la question se pose
d'une manière particulière. En effet la prononciation n'en
est pas connue avec la même précision que celle d'une langue
vivante, et; si l'on veut se tenir aux faits sans y mêler
d'interprétation, la transcription doit purement et simplement
calquer l'alphabet original, sans rien ajouterà ce qu'en-
seigne celui-ci et sans en rien ôter toutes les transcriptions
données ici sont conformes à ce principe général; elles ne
renferment qu'un minimum d'interprétation et permettent
par suite de retrouver la graphie originale.
Mais' lestranscriptions n'ont pas été faites suivant un
système arrêté et de la même manière pour toutes les langues,
et il résulte de là les plus fâcheuses incohérences dans la
transcription du slave et de l'arménien, le c est employé
pour transcrire une consonne mi-occlusive non chuintante,
celle par exemple du mot russe car' « roi », qu'on écrit en
français tsar, et c est la chuintante correspondante, c'est-à-
-dire le c de l'italien ci au contraire, dans la transcription
du sanskrit, c transcrit un phonème identique non au slave
c, mais au slave c. La lettre y serttpresque partout à noter
l'i consonne, mais, dans la transcription du slave, elle note
voyelle particulière, sorte d'i postpalatal et, dans l'or-
une
thographe du lituanien, elle note la voyellei long; et ainsi
de beaucoup d'autres cas.
•Enfin les linguistes ne sont pas encore parvenus à se
mettre entièrement d'accord et, pour une seule et même
langue, il existe des systèmes de transcriptions assez diffé-
rents dans le détail. On a adopté ici ceux qui sont employés
dans les meilleurs manuels de chaque langue.
SAÎISKIUT

L'alphabet sanskrit est syllabique, mais les voyelles y sont


toujours indiquées d'une manière précise, si bien qu'il peut
te transcrire sans difficulté avec les caractères latins. Le sys-
tème em|)loyé ici est en principe celui qu'a recommandé le
IV Congrès des Orientalistes (à Genève) et qui a été adopté
trtsgénéralement; il n'en diffère que par des particularités
d'importance secondaire (en partie signalées entre paren-
thèses)
Voyelles brèves: a, i, u, [ (r),
Voyelles longues à, i, ri, j.
Anciennes diphtonguespremier élément bref: e, o (pro-
noncés l, i, toujours longs).
Diphtongues a premier élément long ai, an (c'est-à-dire
ai, du).
Sonnnles consonnes
répondent
n'est plus h
respectivement aux voyellesi, u, [,
y, v, r, I (ce sont les consonnes qui
toutefois v
consonne, mais bien labio-dental, comme le v
français).
SOURDES SOURDES SO10HES SO3O1ES JAS1LES
Aspiifrs AipmCts

Occlusives
Labiales
Dentales
p
I
ph
th d db
b _bb m
n
Cacumina!es(oucérébrales)
Gutturales
Mi-occlusives
f
k th
th d
g gb db if
fi

Palatales
c ch j jh h
(prononcées chuintantes:c, ch, ), }Ij).
Trois sifflantes s'articulentà peu près aux mômes points, que
les occlusives dentales, cacuminales et palatales s, et ç
(transcrit par s' dans les propositions du Congrès des Orien-
talistes) s etsont des chuintantes, telles que "s.
Le h, sanskrit n'est pas un souffle sourd, mais une articula-
tion sonore du larynx. Le au contraire est un souille sourd
c'est -toujours par que sont représentées les sifflantes à'ia
•pause toute sifflante finale sera donc indiquée par h dans
'les mots cités isolément.
On désigne par t/i une' émission nasale qui se produit sans
point d'articulation propre dans la bouche et sans doute en
grande partie dans la position articulatoire de la voyelle pré-
cédente.

*LANGUE
DE l'aVESTA ET VIEUX PERSE

L'écriture du 'texte de l'Avesta est alphabétique l'an-


cien alphabet pehlvi, qui n'est qu'une forme de l'alphabet
araméen, en constitue le fond, mais, outre leur forme an-
cienne, la plupart des caractères y sont aussi représentés par
des formes modifiées qui servent à noter, avec toutes sortes
de nuances, les unes les voyelles, qui dans l'alphabet pehlvi
et dans la graphie originale de'l'Avesta n'étaient pas notées
d'ordinaire, les autres divers détails de l'articulation des
consonnes il est impossible de déterminer avec précision
quelles articulations indiquent certains des signes.
Les signes des voyelles sont a, â, i, î, u] il, e, i, ô
(la différence entre e et c, o etn'est pas une différence de
o
quantité); 9,(sortes d'e muets);a (a nasal); â (sorte
de diphtongueâoà premier élément long).
Le tt*ttme des cnnsonnM est le suivant
^H|l
^J arr.LMiou
«h rdi* occli-mvu MHiiru
«nom «Mini
b f
»rt«*»in uuiu
totomt.*

Ubiali* p w m
Dentale* d 1 l n
fiiilliir.-ile*. k g x v ri

({uni il faut iijmitrr Ip sortrdo einplnyé wulement à


la fin (1rs »vl)al)cs devant (les consonnes et surtout à la fin
dm mot* Ir8 mi occlusives chuintantes c et avec la nasale
rorrrsjtoniLinte n', et les sifflantes et chuintantes

If.. arH.. &o'lloa.

SifTlantr» s
(iliitintante». i(a\ec plusieurs notations)

l'.t-|>ir.iti.ni t'vrile nvtv


connaît |m< la valeur et plu^iriirs carartères dont on
les sonantes
v, V, r.
l^1 vieu\ |>erse, écrit en caractères cunéiformes, a à peu
prè* le mrino ?*vstèiiie phonélitpie, mais on n'y Irmive pas
ne

de notation des spiranles sr>nores u%2, 7, ot les nuances vo-


calirpics n'y si>nt |wis distinguées avec autant de détails.

^ft SLAVE

B
W
W
vieu\ *lave est écrit au moyen de deu\ alphabets l*nn.
ffUgolitique, tiré dr la iniuusi'ule grecque, est encore em-
B P^'V' \w queU|u<>s Dalmates c.ilholique^, l'autre, le cyril-
lii[iie, tin- de U capitale pm (pie, e-l demeuré en usage chez
tous les peuples appartenant à l'église orientale qui'parlent
slave.
Les voyelles (sans quantité rigoureusement déterminable)
sont
Série dure a, o, u, y, il,
Série molle: e, e, i, i,-î, e.
if.
ç.
et e désignent des voyelles nasales qu'on prononce à peu
près comme on et in en français dans ponl, vin il et ï sont
des voyelles très réduites de timbre mal déterminé, et non
pas u etibrefsj yest une sorte de ipostpalatal la position de

de ile
la langue est presque celle de u, mais les lèvres ont la position'
i est un e très ouvert. Les deux séries de voyelles se
répondent exactement devant les voyelles de la série dure,
les consonnes se prononcent dures, devant celles de la série
molle, elles se prononcent, molles, c'est-à-dire avec une
mouillure: le
t de to n'est -pas. le même que l de te le
l de h est ci vélaire 1 de le est palatale
»
devant les voyelles
de la série dure on trouveh et g, devant celles de la série
molle c,
(aussi devant a) et c, d% (%), elc.
Le système consonantique est

SOURDES SONOBI.S NASALES

»
Occlusives
labiales p b m
-7-r
dentales t d n
gutturales k g
Mi-occlusives sifflantes c d% » »
»
,– chuintantes é »

Les sifflantes et chuintantes sont

SOURDES SONORES

Sifflantes. s
Chuintantes.i x.

z5
II t .1 seule spirante, la gutturale sourde transcrite
une
ordinairement par ch, et non iwr x, qui serait préférable
à Ion» égards il y faut ajouter la labio dentale v les liquides
r H Le yod joue un rôle immense dans la langue, mais
n'a pas de notation propre dans l'alphabet et est indiqué de
manière* 1res compliquées dans la transrriplion on l'indique
par/ quelles que soient les notations complexes des originaux.

LITI~3Ifi!f

Le

nai». v note la chuintante et
lituanien s'écrit en caractères latins comme en polo

allemande '(,) la i huinlanle sourde i


s^ (ou la lettre double
q; la mi-occlusive c
\a* *n_\elleH eteto sont longues et fermées y est i long ji est
une «ortede diphtongue prononcée uo;t cl sont d'anciennes
tovr-llc* nasales (pii ont perdu leur nasalité dan, le lituanien
iKxidenlal, forme sous laquelle le lituanien est cité ici
en
principe.
Les voyelles et diphtongues lituaniennes sont souvent
•urtncinlées de signes qui indiquent l'accentuation une
>i»elle simple accentuée brève reçoit un accent
grave, soit à
une nielle longue simple accentuer reçoit l'accent aigu si elle
I diphtongues
de* le début le maximum de hauteur et d'intensité
et qu'en-
wite la hauteur et l'intensité décroissent, soit
|>ar exemple
o; elle reçoit le signesoit par exemple ô, si elledeux
O'niuiels d'intensité l'un au commencement et l'autre à la fin,
rt un «munct île hauteur à la fin. Il en est de même dans les
dipld~mKne. an (arrc
on a ainsi <)«
110 au et mi,
ait, rin (avec a demi-hmg
demi-long en
I lituanien occidental) et an, ir («vrc i bref lituanien occi-
en
) Pl 1; ~i..
A1YS1ÉNIEN

L'alphabet de l'arménien classique a.toutes*les lettres de


l'alphabet grec, avec de nombreuses additions. Le système
consonantique, noté avec une remarquable précision, est le
suivant

sounuLa sounDES so>ohks sasairs

Occlusives labiales
dentales
p ph
AùFIUtfcS

th
b
Ad
m
tt
gutturales k kb g »
Mi-occlusives sifflantes q j
– chuintantes
c
~c é j
»
y

*Ily faut joindre les sifflantes sourdes et sonore et les


chuintantes sourdeS et sonore de plus la spirante guL-
turale sourde x, un v sans doute labio-dental, et un w qui
était sans doute u consonne, y qui est i voyelle, l et ï
(ce dernier- était vélaire), r (dentale)iet f (;>plus roulée)
et- l'aspiration h. Les voyelles sont a,e, è,i}o\ de, plus
écrit ow} d'après le grec
u est cu; ce signe double est trans-
crit ici par u. Les voyelles arméniennes n'ont pas de distinc-
tions de quantité la différence entre e et ë n'est pas une
différenèe de durée, mais de timbre, é étant plus fermé la
transcriptionç serait donc la meilleure, mais elle est inusitée.

GERMANIQUE

*Le gotique est écrit avec un alphabet dérivé de l'alphabet)


ffnc les signetemploies ici |K.ur le transcrire n'appellent
pmx|iK pas d'observations. Les voyelles i et o sont longues

c
ri (muées. Le caractèref> désigne la spiranlc dentale sourde
(ih anglais nourd) le w (qu'on transcrit aussi par f) est «
nin«»nnf, très \oisin par conséquent du w anglais; est j i j
consonne; enfin le groii|ie hw transi-rit un caractère unique
de l'alphabet original et y désigne un phonème coni
pleve muilogiie au i/u latin, l^e groii|>e ri noie long; ai et
au notent dirs diphtongues ai, an cl aussi, dans certaines
.Conditions déterminées, tt et o brefs ouverts. 1
Dans l'islandais et l'anglo saxon, unaccent mis sur mi'
Knrllr niar(|iie
tu~lIf' lai|tiantilé
mafflu. ln rlualltih~ longur
longue (.(
et lion l'accentuation
|ias l'iICCf'nluatiolJ
non Ims
ieoldonca long. Les lettres harrées t> et J indiquent en prin-
eipr 1rs spirantes sonores laljiale et gutturale toutefoisd
ut écrit |K>ur la sourde en anglo-saxon.
l« du »ieiu haut allemand est
une mi occlusive sourde,
t'IIIIII':tr;¡t,j.. ,n..·.

1. alpIuilHl irlanilais n'est qu'une forme de l'alphabet latin


M
E

la Irnnv ri|ilion ne présente


aucune difficulté l'accent sur
ne »n>f Ile indii|iie la quantité longue il, indique la spiranle
knlale sourde nolév en germanique par j> cl, la spirante
ntlurale sourde (ch de l'allemand).

II \I.K.M

fc 1-e latin été reproduit tel quel, sans aucune part d'inler-
a
prlatmn. |uir suite sans distinction de i et j, u et f dans
»«<t«i|i de livre., i vo>ell.- etiConsonne .nt également
notés par i, tandis que u voyelle est noté par a et»consonne
par v cette différence n'est'pas justifiable il faut conserver
la graphie originale ou faire la distinction de la voyelle et de
la consonne dans les deux cas. La quantité a été marquée
sur les voyelles.
Les mots osques et ombriens ont été transcrits en italiques
s'ils sont empruntés à des inscriptions écrites en caractères
inscrip-
1

latins, en romain espacé s'ils sont empruntés à des


tions écrites dans les alphabets locaux (qui tous remontent
alphabets
au grec, directement pu indirectement). Dans les
locaux osques, etli notent e et o.

Pour le détail de la prononciation et de la graphie des


diverses langues, on se reportera aux gr^mmaiies et aux ma.
nuels de chacune.
at
$ /'i^VWk
'S' loI I 1
P INTRODUCTION A L'ÉTUDE COMPARATIVE
DKH

LAM.li;S I.NDO-ËtROI'KKNMilS
i
CHAPITRE l'HKMIKK

MKTIIODK
E

H *OTIOK DK LANCl'ES INDO-EL'ROPÉElSNES

Si l'un examine le sanskrit, le perse, le grec, le latin, l'irlan-


ilni», If gotique, le vieil» slave, le lituanien, l'arménien, un
t'iuitlalr que. la grammaire et le vocabulaire île ces langues
pn'vnlenl une li.nle <le .uii'.inl.ini es frapimnle" lliéhreu,le
•uiaijiie, 1'iiMjrripn, l'arnlie, IVlliiii|iien mtnciilenl de mènie
mire iii\ à beaucoup ilV-^anls, mais sans rnlnrider avec les
langue* pré. •lenle« île même
encore les Cafres, les habi-
laiil» ilu luiiwin ilu /amlM'ze et de la plus grande partie du
l«i»«in du Cnngo uni dans leurs jwrlers de nombreux traits
inninuins ipii ne se reln>uvent ni dans l'un ni dansl'autre des
'I«mi\ Kniuii.» indiqués <idessus. Ces concordances
clcesdiflë-
muix |ienuetlenl de distinguer trois familles de langues bien
'Hmii-s I imlo curo|iécn, le >u'>mitiijue, le bantoil, et des faits
iinalognes |>enuellenl d'en déterminer
une s«:rie d'autres.
l.olijvl propre de la grammaire coui|uin''ed'un grou|ie quel
'"iMpii- de langues est de |».un.iii* re méllimlii|uemenl l'élilde
1rs ronciinlauces que ces hint'iie- présenli'iil nlr.' II..
A Miiuit É
Celle étude est possible, et l'on tire de l'observation des
ressemblances du sanskrit, du grec, etc. des conclusions
précises. Il n'en va pas de même de toutes les coïncidences
-analogues que présentent deux populations par exemple, en
'dépit des ressemblances que l'on constate entre les religions
des Hindous, des Iraniens, des Grecs, des Germains, etc.,
on n'a jamais pu constituer un corps do doctrines rigoureux
de religion comparée de ces divers peuples. Mais fles condi-
tions générales d'existence des langues donnent au linguiste
'des facilités quo n'ont pas les historiens des mœurs et des
religions. Bien qu'ils ne soient nullement propres aux langues
indo-européennes, il importe de poser dès l'abord quelques
principes généraux ilsera aisé ensuite de définir avec pré-j
Icision ce,qu'on entend par une langue indo-européenne.

-I. – Principes généraux.


Caractère singularité
I. DE DES faits linguistiques. –
Entre les idées et les mots considérés à un,- moment quel-
conque il n'y a aucun lien nécessaire a qui ne l'a pas appris
expressément, rien ne peut indiquer que fr. cheval, ail.
pferd, angl. horse, russ. làsad', gr. fora; désignent un même
animal rien non plus dans l'oppositionde fr. cheval <Acba.'am\
ne marque par soi-même l'unité et la pluralité, rien dans!
l'opposition dc'fr. cheval et jument ne marque-la différence]
du mâle et de la femelle. Même pour les mots expressifs, la
forme ne peut être prévue-a priori fr. siffler diflcre*beau-
coup de ail. pfeifen
ou de russe svistlt' par exemple, Delà-
vient qu'un texte écrit en une langue inconnue est indéchif-
frable sans traduction si l'on a pu lire les inscriptions de;
Darius, c'est que le vieux perse dans lequel elles sont écrite;
leM La forme ancienne iln |>ersan, qu'il diffère assez peu de
b langue de PAvesta dont on a la rli'>, et enfin qu'il est étroi-
Un mit appnrf'ntt'!
"'1111"111 np|Min*nlé 8n sanskrit; iiu
nu ~;In~Lrit; fin conlraire,
f'fHllraÍr(', ('n l'absence
en rahM'nce
d une inscription bilingue, on n'a pu jusqu'à présent entre-
Hoir dan» les resirs de l'étrusque autre chose que re qui est
indiqué pnr divers détails tout extérieurs et, malgré le nombre
,de* inscriptions et l'étendue du te\le rércinmciil découvert
sur les bandelettes d'Agrnm, In langue étrusque reste en
munie inrompris<
Dt*H Ir.rn le s\!»tème phonétique,flexion, la syntaxe, le

lornlitihiire qui c.irnrtérisent une Innffiie ne j>eiivenl jnmnis


•r naproduirr lor-Mpi'ils ont été transformés ou qu'ils ont
di«|>nru 1rs moyen!* d'expression n'ont avec les idées qu une
relation de fait, non une relation de nature et de nécessité, et
rirn ne saurait |>ar suite les rapjteler à l'existence lorsqu'ils
Dr M>nt plu*. Ils n'existent donr «prune fois ils sonl émi-
nemment singuliers, car, si souvent qn'ils soient répt-lés dans
une langur, un mot, une forme grammaticale, un tour de
plimv «diiI toujiturs les mêmes en |>rincip.>. Sans don le il
prnl ,-trrivrr par hnsard que deux langues expriment indé
prmliiiimifnl In même îdiV par un même mot ainsi en
am/lai* cl en petsnn le même jrroupe d'arlirulations baJ
*\|>riiiKi la i urine id<V » mauvais
n, sans que le mol persan
il rien a faire avrele mot anglais mais c'est là un pur
• jeu de la nature Ill'examen d'ensemble du vocabulaire
•ii^rkii- rt du vocabulaire j>ersnn montre du premier
coup
qu'on n'en |>eut rien conclure.
Si donc deux langues présentent dans leur* formes gramnia
wales, leur syntaxe et leur vocabulaire
un ensemble de
GMMiinlanre* définies, r'esl que ces deux langues n'en font

df> forint-. hhhI. -nu-* .)< I .t.i. I.


tn réalité qu'une les ressemblances de l'italien et de l'e^pa
p\> pruvirunrnl de ce que res deux idiomes s«nit tous deux
!- r .kl.(.j;1
moins, et pourtant il est aussi du latin moderne, mais plus
modifié ainsi les divergences peuvent être plus ou moins
grandes, mais toutensemblede coïncidences dans la structure
grammaticale de deux langués suppose nécessairement qu'elles
sont des formes prises par une même langue parlée à date
antérieure.
De là résulte-la définilion»de la parenté de deux langues
deux langues
sont dites parentes quand elles résultent l'une et
[l'autre de deux évolutions différentes d'une même langue parla
antérieurement. L'ensemble des langues parentes forme ce que
(l'on appelle une famille de langues. Ainsi 'le français et le
persan sont des langues parentes parce que tous deux sont
|des formes de l'indo-européen ils font partie de ]a famille
des langues dités indo-européennes. En. ce sens la notion de
'parenté de langue est chose absolue et qui ne comporte pas
de degrés.'
Mais, à l'intérieur d'une même famille, une langue qui4
est devenue différente de la forme ancienne peut se différen-
'cier à
son tour en plusieurs langues ainsi le latin qui eslr
'une forme de l'indo-européen s'est' différencié avec le temps
en italien, espagnol, provençal, français, roumain, etc. ili
s'est créé par là une famille romane qui fait partie de la
famille indo-européenne dont
et on pourra dire que les mem-
bres sont plus étroitement apparentés entre eux qu'ils ne le
sont avec les autres langues indo-européennes ceci signifie
seulement que les langues de la famille romane, étant toutes
du "latin transformé, n'ont commencé à diverger qu'en
un
temps où les divers groupes indo européens étaient déjà de-
venus distincts les uns des autres. Cette seconde définition
n'est, on le voit, qu'une conséquence de la première.
Enfin quand cl j
une langue évolue sur un domaine continu
'que chaque groupe social y introduit des changements d'une
manière indépendante, on observe que les mêmes innovations
Vei
!<*» iih'iw* conservation» ont lieu en des régions plus ou
moi ru étendues ainsi se produisent les dialectes les dia
In-lr* i|iii sont j>arlé» en des régions voisines les unes des
aiilrr* ri qui *e sont développas en des conditions analogue*
[>ré*enUnt des particularités commune* il y aura lieu de
retenir nu chapitre suivant sur ces faits qui sont de grande
n»n«&|iiencc on «oit qu'ils sont d'une espère absolument
iliflerPiih* il'1 reu\ (|nV\priinc le terme de parenté de langue.
\a* ressembla ncr* [wrlindières (jih* l'on jm-iiI ronstater entre
h* fran<;ai« et \r |>r<>wM<il par exemple ne tiennent (tas à ce

i|iir,h un moiiM'iit (pu-lcoiupie, un ait parlé en (îaute une


Ud^riif rsM-ntiflli'iiH-nt dilTérrnle du latin vulgaire représenté
|wir li** aiilrrs langues romanes elles proviennent de coque
•ur Ir lerritoirr du français et sur celui du provençal les ton
v nations et le* innovations ont été en [hirtie [«mil les, sinon


i<lfnlii|iie<i. En pratique, il n'est pas toujours possible de
tli^rriirr ers rr«»f>inhlanres dialectales de ce (fui est dû à la
|Nirrnti- pmprrment dite des langucs, c'est à dire a l'unité du
|">inl (!» dé|iart.

t. (^)tTISI |TK LIV.IIMIiilLc. Ail |MMIll cl»1


propre
MIC
de rindividti, la langue est un système très complexe
rTitMoaahoMH inconscientes de mouvements et de sensations,
ail muvt-nilcs<|iicllcs il jteut jwrler et comprendre les paroles
(*nti»es par d'autres. Ce svstrmc est entièrement
propre à
liMjur lionunr et ne se retrouve exactement identique chez
aurun nuire; mais il na une valeur qu'autant que les autres

|r
lurmlirc* du groupe social auquel appartientl'individu en
nient de sensiblement pareils
««•mit pat compris et
autrement celui ci ne
ne comprendrait pas les autres, ta
liuifnir n existe donc
que dans les centres neneux, moteurs
• I *«'n«ihf*,de chaque individu mais les mêmes associations
un|Mkv>ntà lous les membres d'un
groupe avec plus de
rigueur qu'aucune autre institution sociale chacun évile
naturellement toute déviation du type normal et se sent
choqué de toute déviation qu'il aperçoit chez autrui. Im-
manente aux individus, la' langue s'impose d'autre partà
eux; et' c'est par là qu'elle est une réalité, non pas physio-
logique 'et psychique, mais sociale.-
Ce système d'associations ne se transmet pas directement
d'individu à individu comme on l'a dit, le langage n'est
pas une œuvre, un è'pycv, c'est une activité, une hipyzu
lorsqu'il apprend à parler, chaque enfant doit se constituerà
lui-même unsystème d'associations de mouvements et de
sensations pareil à celui des personnes qui l'entourent il ne
reçoit pas des autres des procédés d'articulation: il parvient
à articuler comme eux après des Lâtonnements qui durent
de longs mois il' ne reçoit pas des paradigmes grammati-
caux il
recrée chaque forme sur le modèle de celles qu'on
emploie autour de lui et c'est pour avoir longtemps entendu
dire: nous mangeons, vous mange^; nous fêtons, mus jetex, que
l'enfant saura dire au besoin vous serve^ s'il a entendu nom
servons; et ainsi pour toutes les formes. Mais on conçoit que,
'.malgré l'effort intense et constant qu'il fait pour se conformer
à ce qu'il entend, l'enfant, qui doit refaire pour lui-même le
système tout entier des associations, n'arrive pas à reproduire
d'une manière complète la 'langue des membres du groupe
dont il fait partie certains détails de prononciation ont
échappé à son oreille, certaines particularités de la flexion à
son attention,- ou bien les systèmes qu'il s'est constitués ne
recouvrent qu'en partie ceux des adultes; à chaque fois qu'un
enfant apprend à parler, il s'introduit des innovations.
Si ces innovations sont des accidents individuels, elles
disparaissent avec la mort de la personne chez qui elles se
sont produites les particularités qui en résultent provoquent
la raillerie et non l'imitation. Mais il y a des innovations qui
^MBMf* au* proliindes et qui apparaissent chez tous le»
B tant* nés en une même localité, de parents indigènes, durant
H un certain laps de temps à partir d'un moment donné, tous
Inrnfanl» nés au niènic endroit onl telle ou telle articulai!.mi
(liffinnle de celle de leur» ainés ot sont incapalilcs d'émettre
H l'articulation ancienne
|«ar e\eni|ilc les Français du Nord ont
partir d'un certain moment, incapables de prononcer
B
m né», à
I mouiller el ont substitué le y qui en tient aujourd'hui la
p place dans les juirlen français le mol vaillant a été prononcé,
vayç et non plus valu comme autrefois on peut encore
ta nbvner tel jurlcr <iù les générations anciennes ont mouillée,
ik'i les cnfaiiU de iM.'mi i<s.')5 pr exemple ont tendu à
B niDsIiliiiT v à/mouill<'i',ctoùceu\de |855 18C0
ne connais-
B miiI plus ilu lout mouillée, prononcée par leurs aines. De
B même le» infants nés à jarlir d'une certaine date présentent
Bf lell*' >»n tt-llr nouveauté dans la flexion ainsi le duels'est
HfonMTié en Xtliquejusqii'à la fin du v" siècle, mais,
\ers '|io
•>. ('
ri écrivent
J. il rommenceà être né^lipé dans les inscriptions
rn effet le» auteurs nés de 'i'l<> à '|2."> qui, comme Platon n
Htt le dialecte allique, l'enipldient
BJ'i(*'>rr, mais sans constance ahsolue puis il cesse d'être ein-
B ployé
ait nominatif accusatif, tandis que, sous l'influence de
!<,
:•, subsiste au ^«-iiitif Démuslliènc (383 3:n) dit
H mais i\tzli ïî:>.îîv enfin il disparait entièrement
nM'mc au génitif et, à jiartir de .'lag,
ne se rencontre
pl<» sur le» inscriptions alliipies. Les changements de
ce
grnrr. étant communs à toutes tes générations depuis un
BjOTIain moment, se transmettent aux générations nouvelles,
BjH< "Vrumiilenl donc el, suitant la rapidité
avec laquelle il.
lieu. Ir. m. In nu. Mil la langue ait IxMit d'un temps plus
BJ»> nniiii» long. Mais il
y A conlinuiU les changements qui
ont lieu ne proviennent
pas d'un dé«ir d'innover ils se pro
BjHMi au contraire malgré l'eiïorl fait
pour reproduire exac-
tement la langue des adultes, et à aucun instant ils ne sont
si' grands ni si nombreux que les générations dont les repré-
sentants vivent simultanément perdent le sentiment de parler
une même langue. Il'importe d'ailleurs de noter que,
dans certaines langues, à certains moments, les innovations
se précipitent tandis que, ailleurs, les générations successives
conservent presque sans changement le même parler.
Tel est le type'normal de-l'évolution linguistique. 11 ré-
'sulte de la succession naturelle des générations et de' l'iden-
,tité de tendances et d'aptitudes que présentent les membres
d'une suite de générations pendant une période de temps
donnée. Bien qu'ils se produisent indépendamment dans
chacun des parlers d'une région, on doit s'attendre à ce que
les changements de ce type aient lieu, à des dates diffé-
rentes, mais voisines, et avec de légères variantes, dans
toutes les localités occupées par une population sensiblement
;homogène parlant la même langue et placée dans des condi-
tions semblables ainsi mouillée est devenue y dans toute la
;France du Nord; le duel a disparu dès avant la période histo-
rique dans l'éolien et l'ionien d'Asie Mineure et dans le dorien
de Crète, et au rv' siècle av. J.-C. en attique, en dorien de
Laconié,- en béotien,• en delphique, c'est-à-dire dans les
parlers de la Grèce propre. Les causes en général inconnues
des changements ne sont pas propres à une localité et
jagissent par suite sur des domaines plus ou moins étendus.

A côté de ces changements, réalisés d'une manière propre


dans chaque parler, même quand ils en dépassentde beaucoup
les limites, il en est d'autres très variés d'aspect, mais qui
tous se ramènent à un même phénomène l'emprunt à d'autres
'langues. En effet, aussitôt que les membres d'un groupe so-
cial sont en rapports commerciaux, politiques, religieux,
intellectuels avec les membres d'autres groupes et que cer-
t. i in <• acquièrent connaissance d'une langue étran
jtèn, ap|Mirnlt la jK>itiiliu' d'introduire dans le parler indi-
gent de» éléments tout nouwaux. Si la langue en question
MtcMenlielleinent différente du parler local, on ne lui pourra
prendre que des mots isolés le grec a pris aux Phéniciens
dm terme* commerciaux comme le nom de la toile d'ein
tullagr, :ix/ il** Tor. y^'j'i;, d'un vêlement, Ip-/îtwv, etc.
i\* même le français a emprunté des mots anglais quel qu'en
w>it le nombre, ces emprunt» ne changent rien à la struc

(un- d'un idinme.Il n'en est |>as de in^inc s'il s'agit d'une
langue nt-M*/ prinlie du parler indigène jM>ur que l'on recon
n.ii^'w l'identité fonciên' des deux
frriiérali'iiient empln>é dans les relations entre les
le parler de l'aris étant

çai» eniprtinteut de en
rM>|Hilnti(>M« de hn^uc française, tous les autres pari ers fran-

plus (les éléments parisiens, non


"t Miilrmrnt du v-m itliulain-, mais aussi de la prononciation et
ilr la flexion s'ila constaté par exemple que toi, moi, roi, pro
nunri+twé, mué, rwé dans son dialecte sont, en français nor
mal (au fond |>urisien), Iwa, mwa, rwa, un paysan qui jxjurra
n'n>i>ir jatmiis entendu prononcer le mot foi saura substituer
nnlurrllenient Iwa à la forme de son parler /u^;des substilu
tmn» de ce genre aboutirent, on le \oil, à un résultat qui
|>eul ètn' entièrement pareil à celui de changements du type
normal, et, une fuis qu'elles sont opérées, il devient souvent
imprwsihlp de les en distinguer elles n'en sont
pas moins
furoticllrmenl différentes car dans le second cas il s'agit
riVniprunl* à un autre parler.

1troisième t\|w de transformation a lieu enfin lors-


qu une |M)|Hdjttion change de langue. (x>uand des circonstances
amènent une jiopulalion à apprendre la langue
|«>lilH|iir<i
«le vainqueurs, tir colons étrangers
ou, comme il arrive
aussi, de populations sujettes plus civilisées, les adultes qui
W composent ne s'assimilent jamais exactement la langue
nouvelle; les enfanls qui apprennent a parler une fois que
la langue nouvelle a pénétré réussissent mieux car-ils l'ap-
prennenL comme une langue maternelle; ils tendent alors
à reproduire non le parler défectueux de leurs compatriotes
adultes, mais le parler correct des étrangers, et ils y réussis-
sent souvent dans une large mesure c'est ainsi qu'un enfant
né d'un Français et d'une étrangère ne reproduit, guère les
défautsdu parler de sa mère et s'exprime comme son père.
Néanmoins, pour diverses' raisons dans le détail desquelles il
n'y a pas lieu d'entrer ici, il subsiste des particularités et
môme, si une population apprend une langue profondément'
'différente de la sienne, elle pourra ne jamais s'assimiler cer-
tains traits essentiels les nègres qui ont appris à parler fran-
fçàis ou espagnol n'ont pu acquérir. ni une prononciation,
exacte ni l'emploi correct des formes'grammaticales les
patois créoles ont gardé le caractère de langues africaines. Au
contraire, lors des nombreuses substitutions- de langues qui
ont eu lieu au cours dé l'histoire* et qui ont lieu actuelle-
ment encore, les-populations européennes se sont montrées
capables d'acquérir la langùe les unes-des autres, sans qu'il
y-ait eu d'altérations fondamentales. Rien,ne permet de
croire que les particularités qui caractérisent les langues ro-
manes daienl pour la plupart du moment où le latin a pénétré
dans 4 le pays où on les parle. Il ne faut donc pas exagérer
l'importance de ce type de changements. Au surplus,
des que la substitution de langue est accomplie, on rentre
absolument dans le cas du changement normal par dévelop-
pement continu; seulement le caractère propre de la popula-
tion qui a accepté une autre langue provoque des change-
ments relativement rapides et nombreux.

En faisant abstraction de ces deux derniers genres de ohan-


jiemenlA qui <l"t |ur causes des accidents historiques, tout

aloi des langues est continu


|r <|rvel«i|i["-m*-iit
«mimr de»
et se réduit àla
interviennent chaque fois que
li* enfant* d'uni* iin'inc loralili; apprennentà parler. (Test
cedétclopff'mcnl qui forme l'objet propre de la linguistique;
Ira autres ne sont |kis le produit d'un dévelop|*ment régulier
et continu, mais desh phénomènes accidentel», dont il im-
l»trtc d'ailleurs de tenir grand compte, car ils ont souvent
une part
capitale iiti\ transformations observées.

3. Dr i.i hm;ii.iritkm i>kvei.oppe:me?it i>fsi.ies. –


I.Ytude dudéveloppement (les langues n'est [tossible que
juircc quc 1rs conservations de l'état ancien et les
innovations
tint lieu suivant des règles définies.
!,«» règles suivant lesquelles ont lien les conservations et
h* innovations relatives aux articulationss'ap|>ellent les lois
phonétique*. Si dans une langue une articulation est conser
Wv dan» un mol, elle est conservée également dans tous les
mots m'i elle m* pré*enU* dans les mêmes conditions: ainsi f
initiale latine est conserver en français dans fie l (jel)> four
(larRrm) et dan" tous Ics rmds conll>ralJes elle devientb
en ftpngnol daiiH hi(\, fxtrno,Hc. Au moment où l'innovation
•ip|mr.ilt, il arri\(1 |tarfnis qu'elle se manifeste d'abord dans
quelque* nin|<s sfiileiin'ut, ntais comme au fond elle |)ortesur
I*1 procédé d'articulation et non sur tel ou tel mot, elle ne
manqtir bientôt en aucun cas et, [>our les longues périodes
<]u'é1udic la grammaire com[>arée, ce flottement des premières
firnéralinns où se manifestel'innovation est dépourvu d'in-
térêt. Il a ru un temps où les anciens p, t, kdc l'indo
v
runifiéen sont devenus en germanique ph, tb, kh, c'est à-dire
f, t, k ttéfwrés de la vovello suivante [kir l'émission d'un

faible elle
a été supprimée et le germanique a eu/, f.
souffle dans ers occlusives suivies de souille, IVKTlu^ion est

x (x
servant à noter ici la spirante gutturale, c'est-à-dire un pho-
~-nème de même sorte que le ch de l'allemand moderne)
il y a donc eu'un certain nombre do générations germaniques
pour lesquelles t,
p, k étaient imprononçables et en effet p,
t, k initiaux ou intervocaliques de l'indo-européen ne'sont
jamais représentés en gotique par p, t, k, mais toujours par
fi
f, h Cou respectivement par b, d, g dans des conditions
*bien déterminées). Tel est le principe de la constance des
lois phonétiques.
S'il n'intervenait nulle autre action, on.pourrait; avec la
simple connaissance dès-lois phonétiques, déduire d'un état-
donné d'une langue son* état à. un moment ultérieur. Mais
.les choses sont en réalité beaucoup plus complexes. Le détail?
de toutes les actions particulières qui, sans contrarier réelle-
ment le-jeu régulier des lois phonétiques, en masquent au,
premier abord'la constance, serait infini; il convient seule-
ment de signalorici quelques points importants.
Tout d'abord les formules des lois phonétiques ne s'appli-.
quent, par définition, qu'à des articulations exactement'com-
parables les unes aux autres. Les mots qui ont une pronon-
ciation particulière échappent donc en partie à leur action.
Ainsi les mots enfantins, comme papa, maman, etc., ont
souvent une phonétique à part. Lesstermes de politesse ou
d'appel sont sujets à des abrègements qui les rendent mé-
connaissables msyô n'est pas un traitement phonétique régu-
lier de mon sieur *il en est de même de tous les mots qu'il
1 suffir d'indiquer pour qu'on les comprenne et qu'on ne prend

.pas des lors là peine d'articuler complètement v. h. a. bitilu


(ail. heute) n'est pas un traitement normal de hiu Utgu « ce'
jour » l'abrègement de l'ancien Tpiaxcvîa « trente » en
cpiaM-a en grec moderne est de même nature. Certaines
articulations, notamment celle der, sont sujettes à être anti-
cipées, comme dans le fr. trésor représentant-laL ihesaurum,
¡. tran!lpo~
toi
,Ian!'i gr. modo ,¡:~x:; de 7.~)'.(: !;ans'
comme
IransiKiw'». comme dans gr. mocl. npix:; de r-.y.p: sans
qu'un puiss** toujours ramoner à des formules générales ces
allt-nlioriH rpii tiennent ;'t la structure («rliculirre et aux con

ainsi du
ililinnt Hjiétriale* d'emploi des mol* où elles .e rencontrent.
D'autres articulations enfin se continuent trop longtemps,
voile du palais de I'» de ail. gtfiug est
maintenu, si bien que le mot arrive à winncr dialectale-
nwnt genuttg, t'tc. Il ne manque [ws ainsi de changements
d<>nt le» sontdélinies.
phonétiques
loi*
trop complexe» pHir se laisser formuler
ni
En second heu, des associations Je formes introduisent
t\r% rhaitgeineiitH iiinsi, en atti<|ue, où s initiale est représen-
ter [ur un esprit rude, c'est *v.v. (issu de *'vnî) qui devrait
n''|Htndrrà sLr. sitnti, gnt. sind a ils sont » en fait on
trume IVsprit doux, v.v., d'après ci^it, eï, etc. C'est ce que
l'on a pj tel le 1rs changements [Nir analogie.
Enfin beaucoup de dérogations apjwrentes sont dues à des
rniprunlH. \insi, à Home, un ancien ou devient û et un an
rirn dh après u devientb entre voyelles a lil. raiuias, got.
ïaufi, irl. rt'hul « rouge », etc. ré|Hmdrait donc *rûbus
nui» dans d'autres [mrlers latin'4 int est n'présenté |tnr 0, par
riPinpleàPrénesle rôbus n'est jws un mot romain et a été
jtrisà l'un de ces | Kir 1ers' en sa m ni te, dh est représenté |>ar/ f
mire Miyclles ni/us est sans doute samnite le mot romain
*rùbus aiilwiste dans les dérivés rûbigù (à coté de rùbigo) et
rubiJus. Quand les circonstances historiques déterminent
hraiimup d'emprunts de ce genre, la phonétique d'une langue
tinit |tar offrir un as|MN'ltrès incohérent c'est à certains
rpard* le eu* ,lu latin. f*es emprunts à la langue écrite sont
<Um la |H>riode liislnrii|ue uneautre cause de trouble, ainsi
le françni* a pris
ait latin écritune quantité de mots par
rifinpjr fragiliin nalureHemenl nl>outi à frtle, mais plus
lânl <>n pris au latin écrit le mnne mol en en faisant fra
,1
gik'j cette
cause de trouble'n'existe naturellement pas pour,
les périodes considérées par la grammaire comparée.
Bien dans tout cela ne va contre le principe de la constance
des lois phonétiques ce principe exige seulement que, lorsque
dans l'apprentissage de la .langue par les générations nouvelles,
un procédé articulatoirë se maintient ou se transforme, le
'maintien ou la transformation ait lieu dans tous les cas'où,
cette articulation est employée de la méme manière, et non
pas isolément dans tolou-lel mot. Or l'expérience montre
qu'en effet les choses se passent ainsi. Ce qui doit être consi-
fdéré, ce n'est pas'lc résultat, c'est Vacte. Les effets d'une loi
peuvent fort bien être entièrement détruits au bout d'un cer-
tain temps par des changements propresà certains mots,
par des actions analogiques, par des emprunts la loi ne perd
pour *céla:rien de sa réalité, car toute cette réalité est transi-
toire et consiste en la manière dont les enfants. nés pendant
une période déterminée ont fixé leur articulation; mais la loi
pourra échapper au linguiste et il y a ainsi des lois phoné-
tiques inconnues et qui resteront Inconnues,'même dans. des
langues-bien étudiées,
pour peu qu'on n'ait pas une série
'parfaitement continue de documents.
Gc qui est vrai de la phonétique l'est aussi de la morpho-
logie de même que les mouvements articula loi res doivent
a
être combinés à- nouveau toutes les fois qu'on émettre un
mot, toutes les formes grammaticales, tous les groupements
'syntaxiques sont créés inconsciemment à nouveau pour
chaque phrase prononcée, suivant les habitudes fixées lors
'de l'apprentissage du langage. QuantMes habitudes changent,
toutes les formes qui-n'existent qu'en vertu de l'existence
générale du type changent donc nécessairement quand, par
exemple, français
en on a dit, d'après tu aimes, il aifne(l), jj
'la i*u personne j'aime au lieu de l'ancien faim (représentant
le lat. amo), tous les verbes de la même conjugaison ont reçu
WMU&laiM personne: l'extension de elala i" [wrsoni.

qin* n'imporle
T*il<f..i* il
loi
wt.lon* unr loi morphologique evirUrnifiit aussi rigoureu*1

y
phonétique.
a m»' différence entre les lois phonétiques
morphologiques quand une articulation est trans
et le* \*>i+
liriinV. elle ne larde |»a* à l'être dans tous les cas où elle

|i iin mil les giWii'nitians non vol les naissrnt incajKililcs d'en
thWœr la |»mmnK:ialion Anlmciirr [»ar r\<!ni|ilc niinine
Bvtiilln' iip HidiKÏstc dan» Ifs [tarlcrn df l'Ilr de I'hiikm- après
\t |ni-iki> ni'xiilliV à y nu cnnlrnin1 tjunnd un ly|x;
crrlaincs
(tniif^ tn'H piiiployn'N cjui nont fixéen dans la ainsi
RH)r|>li'iti>ffH|i)p est transformé, il on [HMit subsister

rinil<wnrri)MVn avait un Ivjh; vcrl>al de présent raractérisé


des désinences
par rmlililimi directe a la racine et lallrr
mnrr d'un \(M:ali!*mee au ningiilior et d'un vocalisme »ans t
u pluriel dnns cette racine par exemple gr. pluriel
\-fXt,tl *Lr. /-mi « j'1 vais (ancien pluriel i-mâh
• rimi* niions » cette série, autrefois très iii)|M>rtanto, a été
éliminée |xua |h-ii dp l'usage dans tous les dialectes indo
eiirn|Nt-iM mins des formes du verbe « être » ont substi
lue jii«prnujnurd'liui parce que la fréquence de leur emploi
W atait lixées dans lu mémoire et c'est ainsi que le Litîn
a ciMinT fi-t i-unt, et de là vient fr. il est ils sont de
même ridlfiiiandn tr ist: sic sind. Le l\|x> a dis|taru depuis
lon^leiupt, mais l'une de ses formes est encore employée.

fait que li's lois phonétiques et morphologiques s'appli


l<e

qurnl à tous les mots où l'igurent les éléments vin'-s dans


Irur fiiriniile est fort naturel le fait cpi 'elles s'appliquent à
l*nn 1rs enfants d'une même w;rie de générations est moins
•Hcndii, quoiqu'au fond «hscz peu surprenant il exprime en
fftVl simplement ceci que le* mêmes rati* pHNlui^eiil les
m.'i.n..i. |rs rnf;,n|s qui apprennent une inrn-
langue dans les mêmes conditions. La circonstance, au pre-
mier abord si frappante, que tous les enfants d'une même
localité présentent vers le' même temps les mêmes innovations
d'une manière indépendante n'est en somme qu'une consé-
quence d'une grande règle, au fond beaucoupplusremarquable:
tous les enfants placés dans les mêmes conditions apprennent
la même langue de la même manière (sauf anomalie indivi-
duelle) et cette règle essentielle s'explique bien' dans l'en-
semble. En effet
il S'il est vrai que les éléments de. la langue n'ont avec
les idées à, exprimer aucun lien nécessaire, du moins ces
divers éléments sont liés entre eux par une infinité d'associa-
tions 'et chaque langue forme un, système dont toutes les
parties sont étroitement unies les unes aux autres. La phoné-
tique du slave fournit de ce principe une'excellente illustra-
tion. Le slave commun possédait deux séries de voyelles,
les unes dures, précédées de consonnes dures a, o, u, yt û,
?les autres molles, précédées de consonnes molles é,e, i, ï
les langues slaves qui, commele russe et le polonais, ont
conservé la distinction des deux séries ont aussi conservé la'
distinction de (sorte dei prononcé vers la partie postérieure
du palais) et dei et la distinction des voyelles réduitesil el'ï,f~
sous la forme de o ete en russe, e (dur) et îeen polonais le
russe a donc syn « fils et sîlnforce » den' « jour » (de
*dïnï) et son « sommeil » (de sûmï) mais les langues slaves
.qui, comme le serbe, ont perdu la distinction des deux séries
i,
ont confondu y et ûalt' l'i de serbe sitt est le même que
celui de silrt le i de dïztï est représenté para tout commère le
ù de sfmft serbe dan et san la distinction de y et dei, de
û et dei n'était donc qu'une conséquence du système et n'a
pas persisté une fois le système détruit; il est dès lors fort
naturel que ce changement se soit produit dans tous les par-
lers serbes et que des changements tout à fait analogues aient
^a^cûaSnnaautres langues «lave» méridionales et même
tchèque. – On conçoit donc bien que toute altération
rn
d'une |mrtic du svstème phonétique ou (.'minili.ilir.il
((rave
d'une langue ail des conséquences jiour tout le reste en
germanique, ce n'est |tas une série d'occlusives i|ui a été
transformée, ce sont toutes les séries, et, ce qui montre qu'il
n'j a là rien de fortuit, l'arménien présente des innovations
eiacleiucnt parallèles les occlusives sourdes indo euro-
péenne* />, t,k y sont représentées |iar des aspirées 'pb (d'où
b), ih, kb qui présentent le premier degré de l'altération
<uppiȎi' en germanique et les sonores i.-e. b, d, g pr des
noimic* faillies p, 1, k, comme en germanique. De même
certains dialectes banlous ont |iour p, 1, k du liéréro et du
souahéli par exemple, ph, th, kh, ainsi le kondé, d'autres ont
r
déjj/, (notation d'une vibrante sourde de ces dialectes),
(spirante gutturale sourde), ainsi le péii enfin le douala ades
aonnres à la place de consonnes, par
exemple répond à
du hérérn, r du |ié.li, de même que le haut allemand à est
du
i*»il j> germanitpie(/ anglais sourit) jwirexemplele nom
île nomhrr «trois» est liénTo -l,Uu, Londé -ilmlhn, |»'li rare,
ilnuala -lal\i. ('•!• qui change dans lescas de ce genre, ce n'est
pis une articulation isolée, c'est la manière générale d'.irli
culcr.
Les combinaisons d'articulations par lesquelles, dans une
langue donnée, sont réalisés les phonèmes sont chose toute
lurliculitTfcette langue mais les élémentaires
mouvements
i|iii Itgumit dans ces combinaisons sont déterminés et limités
par certaines conditions générales analoinique^. ph^sîolo-
Ifiijne* et |K\chiqilfs il est donc [Missible de li\er de quelle
nunière peut eu principe évoluer une articulation dans un
cm tlunné. Siit ftar exemple le pbonènief, <pii suppose une
rlrvaliun île la langue près de« dents, axec écoulement d'air
mu. Uni.cl qui est constitué par un sifflement si la langue
est relevée d'une manière insuffisante, il devient un simple
souffle, le bruit du frottement de l'air entre la langue et les
dents disparaissant, ainsi en français asne est devenu ohm
(d'où âne) si la langue est relevée avec excès, on se rappro-
'chera d'une occlusion ets sera remplacé par (le th anglais)
à
ou même par l'occlusive t enfin, si l'on ajoute s des vi-
brations glottales et si l'on affaiblit en conséquence l'intensité
du souille, on aboutit à la sonore correspondance ce sont
là au fond toutes'les variations possibles d'un phonème s,
quelles que soientles particularités d'articulation. Soit encore
un groupe tel que anana ou anama où un même mouvement
articulatoire, l'abaissement' du voile du palais, est' répété
deux fois si, comme il arrive souvent, l'un des deux mou-
vements est supprimé, ce sera en principe le premier, non le
second, et le phonème où figurait le mouvement supprimé
subit des altérations qui le rendent prononçable et lui per-
mettent de figurer dans le système de la langue anana ou
a»ama; deviennentalors aîarut, alama ou arana, arama.
Les changements possibles de formes grammaticales ne se

^laissent pas formuler d'une manière aussi simple et aussi
générale que les changementsphonétiques, mais, dans chaque
cas donné, ils ne sont pas moins limités.
'En somme les possibilités de changements sont très étroi-
tement définie-spar le système propre de'chaquelangue et par
les conditions générales anatomiques, physiologiques et
.psychiques quand une même cause vient à provoquer des'
innovations, elle ne peut donc produire que des effets ou
identiques ou très pareils les uns aux autres chez les hommes
qui parlent une même langue, et il est naturel que les
enfants d'un même groupe social présentent indépendamment
les mêmes conservations de l'état ancien et les mêmes inno-
vations.
II Application de-, |>rinci|»cs généraux à la définition de
l'indu européen.

I DfcmiTloi HK l.A MITIO1 DE LASCIFS 13 DO- EUROPE E**ES.


– Orluines langues <|iii ap|mraissenl des 1000 av. J.-C. en-
viron, depui- rilindousLin l'Est jus^juaux rives de l'Albin
tiqiir & I'OiiihI, cl depuisIn Scandinavie au Nord jusqu'à la
Médilerranée au Sud, présentent tant de traits communs
qu'elle* *e dénoncent nu premier coup d\i-il comme étant les
forme* diverses prises par un mrnic idiome, parlé antérieu*
muent; telles qui sont connues |>ar des texte» étendus de
<iatr plus ou moins ancienne et (lui toutes sont encore repré-
wnlce^ aujourd'hui jwir au moins un de leurs dialectes sont
l'indu iranien, le l>allir|uc et le slave,l'allranais, l'arménien,
le grec, le ^ermanû|iie, le celtique, l'italique (latin et osco-
fimbrirn). On est convenu d'.ip[M;ler indo-européen (les Alle-
mand* disent indo-germanique) cet idiome inconnu dont les
Unfrtir* qui viennent d'être énumérées sont les formes histo
rii|urmrnt attestées. On appellera donc langue indo-européenne
toute langue qui, à un moment quelconque, en un lieu quel-
amqiv, à un degré" d'altération quelconque, est une forme prise
par cet idiome.
Ilette définition est purement historique; elle n'implique
aucun rararliTe commun aux diverses langues, mais simple-
mml le fait que, à un moment (d'ailleurs non délini) du

On
|m*m'>, <ts langues ont été
une seule et même langage. n'y
a ilnnc aucun trait auquel on puisse reconnaître en tout cas
iinr Iflnjrue indo
Il
verra juir exemple que
I imlo rnn>|tt'i<n di^lin^uait trois genres; mais certaines lan-
frttr* ronuiir les l.iiifrues romanes et le letlo lituanien n'en
• ml [tlu* «pie deux, ilautres, comme l'arménien et le j>er»an,
pnomit toute dislituiion de genre» 1
Pour établir qu'une langue est indo-européenne, il faut et
il suffit qu'on y montre un certainnombre de particularités
qui sont propres à l'indo-européen et qui par suite seraient
inexplicables si cette langue 'n'était pas une forme de l'indo-
européen. Les coïncidences grammaticales sont très pro-
bantes ;les coïncidences de vocabulaire ne le sont au contraire
presque pas: de ce que le finnois renferme beaucoup de
imots indo-curopéensilne suit pas qu'il soit indo-européen,,
car ces mots sont empruntés au germanique, au baltique et
au slave de
ce que le persan renferme une foule de mots
sémitiques, il ne suit pas qu'il ne soit pas indo-européen, car
'tous ces. mots sont empruntés à 'l'arabe. En revanche, si
différent de -l'indo-européen que soit, l'aspect d'une langue,
il ne résulte pas de là que cette langue ne soit pas indo-ouro-
péenne avec le temps les langues indo-européennes ont de
moins en moins de traits communs, mais, aussi longtemps
qu'elles subsisteront, ces langues ne pourront perdre leur
'qualité de langues indo-européennes, car cette qualité n'est
que l'expression d'un fait historique et ne tient nullement à
tel ou tel caractère défini.
Par exemple, si l'on ne possédait pas le latin et si les dia-
lectes italiques étaient représentés seulement par le français,
il' ne serait pas impossible de démontrer que ces dialectes
sont indo-européens.'La meilleure preuve serait fournie par la
la flexion du présent du verbe « êtee »' l'opposition de (il) est
(ils) sont (prononcés île il [ou plutôt iJ sçi) répond encore à celle
de skr. asti « il est » sânti « ils sont », de got. isl sind, de
v. si. jeslû satû les pronoms personnels moi, loi, soi, nous,
vous, qui rappellent si exactement skr. mâm, ivâm, svayltnt,
nah, vah et v. si. me, le, se, ny, vy, complètent la preuve, que
plusieurs détails de la flexion verbale viendraient confirmer.
Mais en somme le français ne présente au premier abord que
fort,peu de traces de la forme indo-européenne,' etil ne fau-
«It,ut plu- beaucoup tl<* rliangements pour qu'il nVn restât
l«i*tin Imit L.i qualité indo euroj»éenne du français nVn
mraii jmi* moins réelle, mais elle deviendrait indémontrable
ilim'b'iiK'iil-
11 |M>ul donc qu'il y ait dans des langues indo
le monde
itir"|H')-nnr* méconnues et qui ne [KMivrnt pan ne pas être
iim'i -onnui'H c'est d'ailleurs assez peu probable ainsi malgré
la d.ih- réveille où il est attesté, l'albanais a été fort bien re-

connu |K»ur indo européen. 11


se |>eut aussi que l'indu
<Mni|N-4-n soit lui même une forme d'une langue antérieure
n-|)iï"M-HtiV |wir telle ou telle autre langue; mais aussi long
ltin|>H(|ti'oii n'aura les relevé entre la flexion indo européenne
ri u-lle d'un autre groujw des coïncidenres qui ne puissent
être fortuites, celle communauté d'origine est comme si elle
n'avait jamais été; car elle est indémontrable. Si jamais on
arri>e à établir une série probante de concordances entre
l'indu cun>|>éen et un autre groupe, il n'y aura d'ailleurs
rien de changé au système seulement une nouvelle gram-
mairr comparée se superposera à celle dos langues indo euro
jnWiih1*, exactement comme la grammaire comparée des
langues indo européennes se superpose à celle des langues
nt'-o latines par exemple on remontera d'un degré de plus
dan* le jiassé, mais la méthode restera exactement la même.

i. La « bestititio* » de l'ijdo ei ropées. La parenté


oV plusieurs langues une fois établie, il reste à déterminer le
développement de chacune depuis le moment où toutes étaient
identiques jusqu'à une date donnée.
Si la forme ancienne est attestée, le problème est relative-
ment simple on s'aide de tous les renseignements histo-
rique* pour suivre du plus près possible les transformations
il** la langue dans les divers lieux,
aux divers moments.
Si la forme ancienne n'est pas connue, ce qui est le cas des
'langues indo-européennes, on n'a d'autre ressource que de
déterminer toutes les correspondances qu'on peut constater.
Au cas où les langues ont très fortement divergé et où les
correspondances sont rares et en partie incertaines, onî'ne
peut guère faire plus que de constater ;Ja parenté. Pour les
,langues indo-européennes,"les circonstances sont heureuse-
ment plus favorables ces langues présentent en effet des
concordances extrêmement nombreuses et précises deux
d'entre elles, l'indo-iranien et le grec, sont attestées à date
assez ancienne et sous une forme assez archaïque pour que
l'on puisse entrevoir ce qu'a' dû' être l'indo-européen. Le
système de toutes les coïncidences présentées par les langues
indo-européennes ipermet ainsi une étude méthodique et
détaillée.
Un exemple tiré des langues romanes donnera immédia-
tement une idée du procédé employé. Soient les mots
italien' pçra tçla vero -pelo
espagnol pera tela vero pelo
sicilien pira tila viru piltt
vieux' français" peire telle veir peil
(fr. mod. poire toile voire poil)\1
Étant connu que'ces langues
sont parentes, il n'est pas
douteux que l'on a ici quatre mots de la langue commune, en
l'espèce, du latin vulgaire la voyelle accentuée étanlla même
dans les quatre, on peut poser qu'on a affaireà une voyelle
dé cette langue, qu'on définira par les correspondances

it. fz=esp. e = sic. î==v. fr. ei (fr. mod: oi).


désigner
On pourra convenir de par e fermé le phonème
défini par cette correspondance. Mais certains dialectes de
Sardaigne ont d'une part pira, pilu, de l'autre veru;
comme la différence entrei et e ne s'explique pas par l'in-

a~
flupnri- des articulations voisines, elle doit cire ancienne ci

B
l'un citt aligné à poser deux correspondances distinctes:
sarde i =it. f = csp. « = sic. i'=v. fr. ri
sard'-<==it.f=ei)p.<=MC.t=<.frM
=
sarde « it. f = csp. i; = sic. i
– f. fr.

H l'on distinguera ainsi deux sortes dV fermé du latin


et
el

vul-
t
gairr. Si le latin n'était |>as connu, on ne pourrait aller plus
loin, cl la grammaire colil|>iirée des langues néo latine» n'au-
torise aucune autre conclusion. l.e hasard qui a conservé le
latin jiiMilie relie conclusion le premier e fermé est un
lirel ilu latin pira, pilum, le second est un ancien e long
u/ntm, tela.
La grammaire com|>arée des langues indo-européennes est
exactement dans la situation où serait la grammaire compa-
rée des langues romanes si le latin n'était pas connu la seule
rialitl/o</M<< elle ait a~aire, {( srml les corres/mndanrrs rntrt
les langues attestées. I.es correspondances supposent une réa-
lilé communr, mais cette réalité rcsle inconnue et l'on ne
|ieul s'en faire une idée que par des hypothèses, et par des
liv|«>lhèses invérifiables: la correspondance seule est donc
olijel de science. On ne peut pas restituer par la comparaison
langue di»|iarne la coni|>araison des langues ro-
une
ne ilonnerail du latin vulgaire ni une idée exacte, ni
lunnes
une idée complète il n'y a pas de raison de croire que la
roni|Mrni«on des langues indo européennes soit plus instruc-
tive. On ne restitue pas l'indo européen.
Ceciune fois bien posé, il est permis, pour abréger le
langage, de désigner par un signe chaque correspondance
délinte. Soit |>ar exemple
»kr. màtlhu « miel et«
hydromel» = gr. ^.ti>j, cf. y. isl.
miotlr (y. h. a. melo)
»kr. àdhàt •il a posé > = arm. ai, cf. gr. Vrr,xi, got. JB
C.i- W.A, “ action ^M
»
il'résulte ,de là une correspondance
(i) skr.~=gr.O==arm.~==gei'm.~(got.ff, v.b.a.~)
Soitmaintenant:
skr. ~Mmmt « je porte », arm.
skr. M~Hf!& « nuage » =gr. '< ~e~Ht, got. ~a<n~ gr.'tpspM
cf. v. sax. Kf6a/
il'résulte de là'une correspondance:
.(2) skr.M==gr.~==arm.~=:germ.S(got.).
On pourra convenir do désigner la première par ~/]a
seconde par M, puisque sans doute il s'agit d'occlusives so-
nores, l'une dentale, l'autre labiale, suivies ou accompagnées
d'une certaine articulation glottale mais les correspondances
sont les seuls faits positifs et les « restitutions j) ne sont rien
autre chose que les signes par lesquels on exprime en abrégé
les correspondances.
La régularité des correspondances
que fait attendre le prin-
cipe de la .constance des lois phonétiques est très souvent
troublée en, apparence. A part les anomalies duesa l'analo-
gie, à l'emprunt; etc., il y a deux grandes causes d'irrégu-
'larites apparentes:
1° Deux phonèmes anciennement distincts se confondent
souvent; on'a vu comment etdu latin aboutissent dans la
plupart des langues romanes à un même résultat à un même
phonème d'une langue d'autres répondent par deux phonèmes
différents ainsi en iranien, en baltique et en slave, en cel-
tique, le.phonème d qui répond au système
skr. dh =gr. 0 arm. ~== germ. t$
répond aussi au système
skr. d=gr. ë=arm. t=germ. t
mr)'tfn)p)<)e').~rH'io""r<j)ond~f!r.;<p:ett.
,)m/n.t))i<)!vdr")n<tf:r.)j.
')*))))))'«")!fmrnt'')'<'ut avoir d'-ut traitements distinct'!
MU'nt!i'i")"i~"«"P*h't)')'
/n!)i..iriniti"h'.r/')'tH)as)tr.~=);t'°y"
ont~d'h'«'ntrt)''t<'d<fr~<;t')cMf<'M/<t.

d'
)/aj')~i"))i"n'i('c<')'rimi)x;<~Mij«')d<tnhi«ai"<.n'i!tt<u

h~)n'i''r"Lrh'M')'~
)<-nt!'nhti!)'t t'").\in"i<)ua m) <mr!))'pn-)!g<

tT.i:t'<)t,)")'<<)"te t«!)h'm<;)~(!itt<r.d('mcnt
*at!!t'),u"c''tt~))tc<t''[)')''<'runcc<)rr<'s[Mndan<'e:
..kr./<==);crm.t==gr.Tr ~j

~ff/'r<'t)tf'tterf'!)<"«j')'')no)M<'r'r.HNf'ur~:
(!)
(.,)
(:t)
-t=-
~r.M=gfrm.tb
–~= –
=~r:
=-~
/(n-.<)..<.)==–i:
N
1

\)a)~~h'n~'s<tUYi''nt<utp,f'n sanskrit et en grec. une


~um~ndt~n)'i)'n<'autre,n\itque't~r.~Kj/M/
~M<M/' tM'mrnt rfpr'nter de j'tus anciens *N~/M~,
*Aint/<'M/ ft que gr. T:s~s, ~ut rt'prfM-nter un plus
ancien *~t~t~ "n rentre donc exactement dans le cas de
la pn tnK're c~rrt'spondnncc et comme, en dehors dea cas «u
)) t a deux atpitws <)an" le mot, il n'y a pas de rorre<'pon
dHn«'tLr.=~nt).~==~r.itn'yaticudepttscrtci
)))))')H)nhnn<tnc)n<)"eur<'pecndiittinct.
~t)tt'nnntct'))))['tcdctto)'rttcut)<'rc"'achaqnc)an~He~
on [M'ut dire qu'un phnnrme ind" p"r<*pccn ext défini par un
Mttfn)'' r'~ttifr <!<*c~rrpsjtotxtan'r' Le nombre de ces
''yt~mo" indiqtK* le nftmhrf n)initm)n) de phonetncs indo-
fun'tMvnt distinct'' t indo compccn en a pu natureucment
d~tinifu<r'r')tt.ti').t~r.'tnm.)tr<'«'!n~recnaaucun
moyen de les déterminer et n'a d'ailleurs aucun intérêt A le
faire, puisque son objet -n'est pas la chimérique restitution
d'une langue disparue, mais l'examen méthodique des coïn-
cidences entre les langues attestées.
En morphologie on procède de la même manière. Ainsi la
désinence de 3' .personne sing. primaire active du présent
est skr. gr. -n (dialect. -jt), v. russe v. lit. celt.
t.
la sisi l~on est une fois convenu de désigner par
le phonème dénni par la correspondance skr. = gr. -c t
=rle[.to-slave etc., et par Je.phonème défini par la,
-correspondance'skr. ti=:gr. [=:v. russe ï== lit. i, etc., on:
peut dire que la' désinence en question est I.-e. *-i!/ ski'.
~f-~ « il est », gr. Ec~rt, v. russe ~v. lit. es-fi,, got. is-t,
UaL es-t l'exemple qui. vient d'être ,cité permettrait de même
de définir un thème verbal (qui est en même temps une
'racine)'i."e.
Beaucoup'de coïncidences résultent de développements
~parallèles dans plusieurs'langues et dès lors ne prouvent, pas
pour l'indo-européen ainsi la ï~° personne sing. 'primaire
active du présent du verbe « porter » est skr. M~ serbe
arm. ~g~/?~ .v. irl. /)~M et l'on serait tenté de con-
clure delà que, dans les verbes dits thématiques (les verbes
grecs en -w), cette personne était caractérisée par une dési-
nence. *-MK mais ceci est contredit par gâthique
igr. ~pm, lat. j~ got. et en ellet on constate que
-M/ est une addition récente dans toutes les formes le v. st.
n'a pas *M et ~cr~ n'apparaît qu'au cours même
de l'histoire du serbe; l'irlandais, qui a a aussi do-biur,
qui suppose *~Acffj l'arm. ~~m ne prouve rien pour diverses
:raisons dont le détail seraittrop'long à donner; enfin le
gâthique barà suffit à montrer que skr. ~Mf~H~ ne représente
'pas la forme indo-iranienne. On ne doit donc utiliser une
correspondance qu'après une critique très serrée.
t.'ensemhte des correspondances phonétiques, morpholo-
t;i'u'es et s~n~a~iq!~es permet de prendre une idée gcnératc
<)<' ) etement commun des langues indo
européennes quant
dotai). soit de )'indocuroj)een, soit du detetoppcment de
ail
j'indo eurooeen entre la p<rin<)c d'unité et )c!i formes bi<t"
r!<t!H'nt att<t~"< d~ < h.<qu<' )an)!ne. il échappe nécessaire-
ment Jans 'm<' brf; n~esnrc Et ~trtottt. cuoxne on
vient d<'
le tnir, n' qn' funrmt ).) tneth~te de la grammaire «'ntj'an'e
n'e«t pa* nne re~itnt~n de tind~mtrojtt-en. lel qu'i) a été
r"
n<r)e <'< ')'<'<< f~f
autre qu'un ~~mf défini foff~-
/)t'm<«w~ f'«r< /<~ <t)",[. t<t<t)r«/«fM«t« o</M<<
S<~< !e ))<ne(ne de cette re<er\e, la ~ramfnaire c<~nj<aree
e~t f~rtne qu atre<lah );ra!m.!ire h~turupte pour les par
)!€< d!~ de<e!~)<j~n!ent tm~n'.hqne qui ne jM-~tcnt être
MH~ies
il aide de d~eunn'nt' T~nte grannnairc h!turiq«c e~t auss!
r~tHp.imt~e dana une certaine n)eM)rf, car, même p"ur )ea
!at~nea les nneui c~nnuet, il s'en faut de beaucoup que les
det;)i!'< de ) ey"h)t!"n de chaque parler 'Mttent attestes par des
tette~ ~.ii", ce qui fait )'«r!xinai!te et la (hnicuhe de la
eranxnaire conqmree (;enera!e (tes hn~ues !ndo européennes,
< 'est ()u'e)!e est purement comparante
c'est pour elle que
la tueth~tea été créée et elle reste le meilleur n)'K)e!e, (.u
p<~tr uueut dire )e scul
etenq~c cnmpk'tentent rea!i-.e, de
) apphcation de cette méthode.

)~< définition" qui viennent d'être données permettent


d'eearteren peu de mots deu<conceptions e~atemcnt erronées
et contraires respritmeme Je la tueth~te:
)" On a tongtemps cru que t'indo européen était une
tangue /<r<Mf«ttf on entendait par !a que la grammaire cnm
parée permettait d'entrevoir une période « orgamque o où la
langue se serait constituée et où sa forme se serait établie.
Mais il n\ a aucune raison de croire que t'utdo européen
1
soit par rapport au sanskrit, au grec, etc., autre chose que
'ce qu'est le latin par rapportl'italien, au français, etc. Assu~
rément les populations qui parlaient l'indo-européen devaient
être'à un niveau de civilisation assez analogue a celui des
jnègres de l'Afrique ou des Indiens de l'Amérique du Nord
mais les langues des nègres et des Indiens n'ont rien de
;(t primitif)) ni d'.«organique ))chacun de leurs parlers a
,une forme arrêtée et le système grammatical en est souvent
très délicat.et complexe; il en'/étalt de même de l'indo-
ieuropéen. Aucun linguiste ne peut croire aujourd'hui que la
grammaire comparée fournisse la moindre lumière sur les
commencements du langage. L'indo-européen n'est
sans
doute pas plus ancien et, en tout cas, pas plus « primitif ))
'que:J'égypt.ien et le babylonien.
2' Sans avoir l'illusion que la grammaire comparée puisse
jrien révéler sur la manière dont s'est constituée une langue,
on essaie souvent de donner des formes indo-européennes des
explications historiques. Par exemple on s'est demandé si les
désinences personnelles des verbes ne sont'pas d'anciens pro-
noms suffixes ou si les alternances vocaliques' telles que celle
de e~i).e') ne seraient pas dues a certains changements
phonétiques. Mais les explications de ce genre sont de pures
hypothèses et échappent à -toute démonstration. En effet on
ne peut expliquer historiquement, une forme que par une
forme plus ancienne;
or, ce qui manque ici, ce sont préci-
sément les formes plus anciennes non seulement elles ne sont.
-pas attestées, mais on ne peut les « restituerpar aucune
comparaison on n'aura le moyen d'expliquer historiquement
l'indo-européen que dans la mesure où l'on démontrera sa
parenté avec d'autres familles de langues et où l'on pourra
poser ainsi des systèmes de correspondances..Tout ce que
l'on sait du développement des langues montre que les faits
sont trop complexes pour se laisser deviner personne ne
doute qu'il sertit puéril d'expliquer lefrançais si l'on ne
connaissait ni les autres langues romanes, ni le latinn'est
jKt!) moins puéril d'expliquer l'indo-européen et c'est plus,
alMurdc encore, puisfju'on ne possède pas t'indo-europécn
même, mais seulement des systèmes de correspondances qui
en donnent indirectement une idée. Toutes les hypothèses
nu'on a faites et qu'on continue de faire pour exphfpier les

livre.
détails de la flexion indo-européenne seront donc sim-;
ptemcnt passées sous silence dans ce

On n'envisagera ici qu'une seule chose celles des concor-


dtncca entre les diverses langues indo-européennes qui sup-'
posent d'anciennes formes communes l'ensemble de ces
concordances constitue ce que l'on appelle l'indo-européen.
CHAPITRE'It
Il

LES LANGUES INDO-EUROPËENNES

Dans chacune des divisions du groupe social où ctle es).


'parlée, une même langue~présenie certaines particularités de
prononciation, de grammaire et de vocabulaire ces particu-
Jantes s'héritent de génération en génération et chaque géné-
ration nouvelle tend à y ajouter. Ce fait est universel; on
doit donc considérer comme certain a priori que, même au
temps où l'indo-européen ne formait à proprement parler
'qu'une langue et où ceux qui l'employaient n'étaient pas
encore dispersés;, lés parlers indo-européens présentaient entre
eux des différences plus
ou moins graves~
Quand on observe le développement des idiomes~histori-
quement attestés, on reconnaît que Ja plupart de ces particu-
larités ne sont pas propres à une seule localité, mais se
retrouvent dans plusieurs groupes d'hommes voisins les uns
des autres. Par exemple la prononciation e de l'a accentue
latin (~K~~ donnant ~H~) se retrouve,dans tous les
parlers du Nord-de la France de mÈmc la prononciation v
du p latin entre voyelles ou phonèmes de caractère semi-
vocalique (f~f~ donnant chèvre). Mais chacune de ces parti-
cularités a ses limites propres; par exemple l'a latin accentué
.deviente dans des ,parlers où le latin entre voyelles ou
éléments vocaliques devient non pas v comme dans le Nord
de la France, maiscomme dans le Midi tel parler *bem-
le mot fat. f~ra, comme le français f~Aï~
et c<'mme le provençal cabra et dit f~f~. On dresse ainsi
des <'artft <tf France ou est marquée la limite propre de
<tta<'unedesinn"vati<tns qui sesontprfMhutesau cours de
t'h~tf'ire de la langue latine sur le territoire français. Les
ttiv<'rs<(tart[<))tar!trtdet(Mtr)<'rsindoeur~pecns avaient
de même )<'urstimu<'s~r<~fraptuqueset!tnen reconnaît
t)ttJft)trd't)))ten(nrt'fju''t)jm'sindhf's:t)"t~uH))rnte)tsepro
nmnçnirnt nulrv·nu·nt dnns les p.uJ.'rs dOOl'1 !'lotit !'iorlis l'indo-
iranien, t'nrmenien, t'nttMnais, le ttattique et te t)ave que
d<U)<'<'<md"U!Mtntt«rtts terrée,tegermanique,teretti~ue,
t)MtcufH))hrienet)etntin;aprcsret~,tacnntonne~e'<t
r''prrt<'ntt~'rnindfr iranien, en tMtttique, en slave et en
arn)'~t!nnt)tren)entquedannt<'tnt)tre'ttan~'))es~initia)e
f'sttntitt~'en iranien,en arménien et entrée
autrement

d.. et
qu'en Mn''ttrit et dans toutes les autres tangues; les types
gels (Iii~- gr. de noms tds yur gr.
j"u<ntenin<)"!rnn!en.ent*attique,enstaveetcn~recun
~rtmdr'te.un fret ~'titdanstcs autres dmtef'tes:t)eauc<mp

~r~HM, v prus* t/r~M~M « noir n


/'r~
de tm'tt t<mt f'ttuuuuns nu tettft stave et a t'indo iranien et ne
tM' retrouvent pas ailleurs, par exempte slr. v. st.
d'autres n'existent qu'en
germanique, < etti<me et italique, ainsi fat. ~t/M~, irt. y~
<tidfM,v.tt.a.M'M<ta~u"to.
G.
D"rdinairc unrertain nond~rede jtarters t<K'am pn~sentent
d<'< ) nra< t<'re" t <numun'< "n aptM'tte ~/<'f/<' un entemhte de
jMtrt)'rt qui, '<!)n'< être identiques tes uns aux autres, prcten
tfnt dfs ~trticutaritescftmmuHeset un air générât deressem
ht.) nte'nsit))faux''uJet'<j(ta riants.<)n"p~w)'4e ainsi en~re<'
)<' d!.de<[<' iuuien
au dtatecte dorien, au diatectc e<*tien. et*
mnitt)'d"rien~r exemple nef<trn)ej'as~urretaune
nnit~ et, en fait, te jMrter tac~men dim~rait de celui d \rg<M,
de celui de <<urtyne, etc. Aussi tnngtcmps qu
it n intervient
"pas .d'accidents historiques, les dialectes, n~ont~ pas de limites
définies, puisque chacune de leurs particularités a son exten-
sion propre
on ne saurait dire où commencent les dialectes
~'rançals'du Nord et où Unissent les dialectes provençaux ou
les dialectes gallo-romansdu Sud-Est,(Je moyen rhodanien)
certains groupes sont franchement du Nord, d'autres fran-
'chôment.-du Midi, mais il y a des zones intermédiaires.
Seuls des' accidents historiques déterminent la création de
frontières précises: le langage de Paris tend' à se répandre
sur toute la France il vient ainsi à'Ïa rencontre de la forme
du toscan sur laquelle repose l'italien et qui tend a se ré-
pandre
sur toute l'Italie: il y a dès lorscontact de deux dia-
lectes autrefois très éloignés l'un de l'autre et-Ia. limite, qui
coïncide avec une frontière politique, peut être tracée avec
'rigueur~ tandis que, entre le parisien et le toscan, les parlers
locaux ~présentent toute une série de transitions presque
insensibles.
Les'dialectes indo-européens n'ont ëté fixés par récriture
et ne. sont connus qu'à des dates où depuis longtemps les'
groupes de populations qui les parlaient s'étaient absolument
{séparés et où chacun des.dialectes avait subi dans son déve-
loppement isolé des changements profonds inconnus à-tous
'les autres. La distinction dés principaux dialectes ne présente'
donc aucune difficulté de l'ordre de celles qu'on rencontre
-en roman par exemple, et lenomlirc des dialectes Indu euro-
péens conservés prête à
ne aucune contestation. On a, en par-
tant de l'Orient, huit groupes d'importance très inégale:
l'indo-iranien, Farniénten/le baltique et le slave, l'albanais,
jle grec, le germanique, l'italique (latin et osco'-ombricn) et
le celtique.
f Trois seulement de ces groupes sont connus par des do-
cuments suivis antérieurs à l'ère chrétienne l'indo-iranien,
le grec et l'italique. Tous les autres ne sont connus qu'àà
partir du moment où l'apostolat chrétien y a fixé la languee
par écrit, c'est-à-direa une date de plusieurs siècles au moins
plus basse que celles des premiers textes des groupes précé-
dents et après ([ne t'inOuence dos civilisations heUenique et
romaine s'est exercée.

L L'indo-iranien.
L'indo-iranien comprend deux groupes absotument sépares
et bien distincts, celui de l'Inde et celui de t'Iran. Ces deux
groupes présentent un très grand nombre de particntnrites
commune!' et ne difU'rcnt pas plus l'un de l'autre que le haut
allemand du bas tincmand par exemple. Les poputations qui
les parhiont se désignaient également par le nom denrya-,
'et'tS nom mémo de ]')ran représente
encore aujourd'hui ce
nom ancien c'est le génitif pluriel ~~WMW qui a fourni le
pluriel Mt< du moyen persan, prononcé ensuite ir<ïM. Un
nom propre correspondant à celui-ci ne se trouve dans aucun
autre dialecte indo-européen seuls les dialectes j/H~Mf~
doivent donc porter le nom de n~yfï~ et en enct en AUemagne
on désigne par «rM ce qui est appetc ici indo-iranien. Le
mot aryen a été entièrement évité dans~ce livre pour parer :'t
toute ambiguïté.

t. L~~DQ-mA?f)M t~s –
t/ÏNDE.
dntc d'uno manière précise ne remonte
Le plus ancien texte
au dcïa du milieu
pas
tttt )n" siècle av. J.-jC. èe sont les inscriptions d'Açoka.
Ces inscriptions, qui se trouvent dans les régions les plus
divorça de l'Inde et jusqu'en plein Dekhan, présentent des
rédactions locales qui dincrent sensiblement suivant les ré-
gions, mais qui ont ce trait commun de n'être pas en sanscrit
et qui représentent une forme plus récente de la langue le
ptus ancien texte daté de l'Inde n'est pas du vieil indien,
c'est du moyen indien. Car on possède toute une série de
textes non datés, mais qui par'leur langue et par leur con-
tenu se dénoncent comme antérieurs de plusieurs siècles aux
inscriptions d'Açoka ce sont les textes védiques; en premier
lieu, la grande collection des hymnes récités dans les sacri-
fices par l'un des prêtres, le &oMf ces hymnes, tous com~
posés en strophes, ont formé d'abord plusieurs recueils
dinërents avant d'être réunis dans le recueil'qui est connu
sous le nom de~f~a(Vëda'des chants) c'est de tous tes
textes de l'Inde celui qui prosente )a langue la plus archaïque.
Les autres 'recueils d'hymnes, sans être peut-être moins
anciens au point de vue du fond, ont un aspect moins
~archaïque au point de vue linguistique c'est']e cas du plus'
important d'entre eux, l'Atharvaveda, dont la forme ancienne
s'est moins bien conservée parce qu'il n'appartenait pas au
même type de sacrifices que le ~gveda et avait un caractère
,moins liturgique. Les textes en prose des ~Tf/M~ où'est
exposée la théorie de la religion védique présentent un aspect
du sanskrit plus récent encore. La langue des brahmanas se
rapproche .progressivement de celle dont le grammairien
Panini a donne les règles et qui, avec certains changements,
est celle des grandes épopées, le AMaMtMa et le ~Hm_)N-
et enfin celle de la littérature artificielle de l'Inde: cette
littérature est tout'entière postérieure au m° siècle av. J.-C.,
c'est-à-dire'a un-tempsoù l'étage sanskrit était depuis long-
temps dépassé dans le langage parlé la langue dans laquelle
elle est rédigée devait donc l'existenceà une tradition litté-
raire et grammaticale et ne fournit pas un témoignage lin-
'guistique direct et immédiat bien qu'il soit loin d'être exempt
de fortes influences littéraires et traditionne)los, le texte des
védas et celui des brahmanas donnent des témoignages d'une
tout autre valeur et les linguistes ne se servent des textes du
tsanskrit classique que là où. par hasard les textes plus an-
ciens font défaut. – )~ ~gteda sem))!e avoir été compu~ dan!)
)e\ord Ouest de l'Inde, nom moment dans le Pendjab et la
wmnr ;rt'Est;
immédiatement toisine;.
n·gum rmmivlialcnu·nl
p r.gion tes particutarit'
l'Fal Ies p~rl ulariti~ Jes
des
f tf~te-)
plus récents ne remontent pas en généra) à des d)ne
n-ncet diateftide~ nnterieure..lala contjXMiti'm des t'<)as et
t<-<nkent la ).)nj'!)rt du deteh.pjx-'nent )mf;'t!Sti~uc au
)'<~r
tnur''de<sie<b"i.L<an'.kr!t'bM!t)uen'e.ttuu''n)c<)n)pro
r<é
nti<tr!!d!t~nne)et jhtrte., entre
gris air mai
'deneti~nd)'ht)an);ue<ed!<jt)eet)a)'amretere)atitede)a
riens
la
!ar!<ne-i!M;

jan~ue jMrh-e ensuite. )'~ur au< un texte sanskrit, f'n n'a)(-


Ic
} nn~en de définir avec quetque précision des différences dia-
't<tta)e!<.
)~' m"ten indien e~t re~reM'nte par !e'( inscri[)t!"n'' les
~u.( nn.ienne.<dej.!)i'<\c<.ka.)Mr)e)~)i,tangue rou~icuM-
du)Middhi..tneduSud,et.Mr)e.'te~esj.rakrits:)e..).
t. rit!'sont de.'tangues )itteraire.'em)'t<)Yef!i par certains au-
teurt.n~tanunent tes .uth'ur-.dran~'tique!<(jui mettent dan''ta
la
tx~u<-))ede)eur''))erM)nnagesmittcMn~rit.snitte)nute)
prurit, suivant leur condition sccia!e.~ tangue des )'!us
anciennes inscriptions a tisiUe!!)ent un certain
caractère
!<«a), mais sans rigueur; d'autre part les pr.~ritsc"rtcnt
j))u)<art<)esnnms )~-au<. comme MM&ir<i~ri « langue
jour )a
du .M~)M~r« ~KMWi Il langue du pays de ~inw
".et.. Quoi qu'on puisse penser de l'exactitude avec
no
)aque!)e tes <ettesrepn)dui!.entteUe ou teue tangue hx-ide,!) il

est certain'm'«nn'ytroutepres<me rien qui nesexphnuc


~pj)r)abnguetedi<jue. Les dtxuments du moyen indien
donnent une idée dudete)oppe)uentde la langue, mais ils
ne permettenten aucune manière de supposer qu'!) y ait
icetui
jamais cu dans )')nde à date ancienne un dialecte di)îerent de
<[ue représente le védique.
Tous !esdia)ectes indoiraniens emp)o\e<actue))ement
dans!)nde.demim.d.o~H-.h..)..isestundia-
lecte indo-iranien) semblent provenir de l'extension progres-
sive à travers la péninsule des dialectes dont le représentant le
plus ancien'est le texte du Rgveda et qui était parlé dans )e
,Pendjab par les Âryas qui s'y sont établis. Aujourd'hui en-
core.les dialectes indo-iraniens ne couvrent pas l'Inde tout
entière et des langues non indo-européennes sont parlées, sur-
tout dans les régions les plus éloignées du'Pendjab, a.savoir
la côte orientale d'une .part et le sud du Dekhan de l'autre.

2.1/mDû-iRAniEN DANS L'InAN. – Ici on rencontre dès le


début deux dialectes distincts
<t. L'un est le vieux perse attesté par les inscriptions de
~Darius (roi de 022 à 486 av. J.-C.)et de ses successeurs,
écrit en une écriture cunéiforme très simple; les inscriptions
de Darius sont le plus ancien texte daté de grande étendue
qu'on ait d'une langue indo-européenne. Une forme plus
récente et complètement transformée du même dialecte est
~conservée dans les inscriptions pehlvies des rois sassanides et
des textes pehivis assez nombreux,mais en général postérieurs
à l'époque sassanide *Ia plus ancienne inscription pebivic
qu'on possède est du fondateur même de la dynastie sassa-
;u!de, ~frtax~at)' i Fa~a~a)~ c'est-à-dire Ardaschir (326-2/!i
ap. J.-C.)~la graphie du pehivi est obscure et bizarre, ce
qui enlèveaces documents une bonne part de l'intérêt lin-
guistique qu'ils pourraient avoir; le persan ~littéraire appa-
rait lorsque, après la conquête arabe, il s'élève des dynas-
ties musulmanes nationales, au ix° siècle ap. J.-C. il y a eu
depuis cette date des changements de détail, mais aucune
transformation de la langue.
b. Un dialecte oriental est conservé dans le texte religieux
'du mazdéisme, l'Avesla; sous sa forme actuelle, l'Avesta,
dont il ne subsiste d'ailleurs qu'une assez petite partie, n'a
~té fixé d'une manière définitive qu'à l'époque des Sassanid es
on n a ntoindre notion précise sur les dates auxquelles
jtas la
tes diverses parties de t \vesta ont pu être écrites, non plus
que sur le jMvs des attteurs. Le contenu du texte et le carac-
tt're du dia)ecte établissent seutcment que la ~tric de t'Avesta
ett la n~i'm urientatc de t'tran. L'Avesta comprend deux
jM(rt)r') htf'u dtttiu<t<"t dune ~tart !cs~J/~J~
presfiue toutes
en "tr"phrt ftSM'x anatt~uft aux tttvtphet védiques, et dont
) .tr' haï~n))' n<' )r «'df ~uerc a «'tui du A'~veda tneme, de
t autr'' tout le re"te du )itre, écrit d'une n)ani<-rr plus ou
m'unt <'<)rre<t<' et en très ~randf' partie, tthton en tota)ite, en
utn; tangue qui n'était jMt fa tangue Uttuet)< des ;)utcurs,
)n.u)' un idiome savant et religieux, comparable au latin mé-
r"tin~fien 'm )ar")in~ien.
)t)dr)M'n(tat)nnent de cet deux dtah-< tes attestes 'tous forme
r'').Ht~)'nn'nt .'txienne, et qui ont une titterature, (m a étudia
qigt Ilraml nnmlme de dialeclcs nurdcrnes pari" dclmi, les
~attt~'s du Pamirjus<ju'au kurdi~tan et depuis te )ta)utchistau
et ) \f~h;nu"tan jusqu'à la mer Caspienne;
ces diatectes pr~
"t'nt<'nt de mterrt ~wtur la <nnnissantegenera)c de l'iranien,
car ils permettent de cotnbter en quelque tuesure festacunc"
que JfUtscnt subsister l'obscurité et la brièveté d<'s an< i< ns
h'xt.'s. t

L'Utd" iranien estd'' t'ms te" dia)e< tes < etui qui nn'int
a
pr<d'md~)u''ut attrre t'a~M'ct ~~n~ra) de la )nurpt)"t<ie indo-
'))r"p<t'nn< <')"<t)e teu) qui pf'rmcttt' (t'entrevoir !e ru)c
ancien df's ra' incs le seu) qui ait conserve la distinction des
hu)t ras de la d~ctinaison indu europt~enne; etc. (~e'<t jwtur
quoi ).) ~muunaire comjt.tnvdf's ).)n~ues indu eurupeenn)'s
ne
s'est cunstih)~' que le j'mr uu )'<'n a rapproche tinu'tira
)uendu grec, du latin et du ~<'rn)an!quc et, Mus une trieuse
cunnai&MtK'e de l'indu iranien, il est impossible de poursuivre
sur cet ordre de questions aucune recherche personnelle ou
même d'arriver à posséder sur le sujet autre chose
que des
notions général es.

II. Le grec.
A la date où commencent la tradition littéraire et la tra-
idition épigraphique, c'est-à-dire du vn° au v" siècle av.
J.-C.j chacune des vi~es~ grecques~a son parler propre;
mais ces parlers ne différaient pas assez les uns des autres
pour qu'on ne reconnût pas immédiatement l'unité fonda-
mentale de la langue et pour qu'un Hellène pût avoir une
'dimcultë réelle à se faire comprendre en un point quelconque
du domaine hellénique. Les principaux groupes dialectaux
sont les suivants
/ONMM-att<~Ke. – L'ionien était employé dans la Do-
-i. x.
'idécapole d'Asie mineure: Hérodote y distinguait quatre dia-
lectes, ceux de Milet, d'Ephèse, de Samos et de Chios, que
les textes actuellement connus ne permettent plus de caracté-
riser, dans une partie des Gyclades Paros, Thasos, Naxos,
,Ceos, *–dans l'Ile d'Eubée les inscriptions, peu nombreuses,
indiquent peu de particularités propresa chacune des villes.
Le dialecte ionien a été écrit dès le vu" siècle par'des poètes
tels que Archiloque de Paros et Callinos d'Éphèse, dès le yi°
par des prosateurs, le principal texte conservé est celui de
'l'historien Hérodote (environ 484-~5 av. J.-C.).
g. L'attique est à beaucoup d'égards très proche de l'ionien
il est connu par une grande quantité d'inscriptions depuis le
~n" sièclè av. J.C. et par une riche littérature en vers et en
'prose.
2" .Do;– Les parlers doriens diffèrent plus entre eux
que les parlers ioniens, soit qu'ils aient été en réalité plus
différents les uns des autres, soit que l'absence d'un dialecte
constitué
noter
de bonne heure ait permis à chaque vdje
plus exactement la manière locale. Appartiennent
~m donen la Laconie et tes cotonics iaconiennes, Tarente
et Herac!ee – –
la ~tessenie
h~nies. Corcyrc et Syracuse
Argos – Corinlhe et ses co
Mégare et ses colonies
la Crète )c-) lies ttoriennet Ë~ine, Cfm, etc. Le dorien est
~nrt')!tt«mnn pardM insfriptions dont les principales s<mt
).! loi d<' ft~rtyne (en <~rete) et Lihtea d'Heradee. Les
h~te< !itttraire!) ne donnent tjn'nne idée asM'z trunbte du
.Iialf.t.tf.,
/~r/f~Jn M'r<M'j<. Ëpire, Ëh~ie, i~x ride, )'ho
ode, etc. th; ce!) partent nn n'a fjne des inxripti~nii le
mieux «~nnn est <e!ni de Delphes.
t,
~° E/t'fM.
l~.`Iltn.
miclI\
– Cnnnn scujement
C.,ngita sculement par des inscrilUions.
des in!K;riptinM.
.')' /)f/~ ,/f< A~rJ-ff;. t~.tie, The<M)ie. Lesbo-i et

)it)~e.irnnes d'Asie mineure. LespoetC!t!e'.b!ens. Akce et
Snph~. <jui erritaient a la lin du tt)* sieck av. J. f:. et
an
«tmmentement du ~t". ont écrit !e parterdeteuruc natate,
b')x~ c'est je diatecte !itterairc ~~ien. Le tbcsMhen et le
t~~tien s<~nt surtout connus par des inscriptions les inscrip-
tions ))e<~t!enues sont rendues particuiiercmcnt interesMnte~
j~r !e soin a<e<' )e()ue! la prononciation )oca)c y est notée a
chaque t'~XMpte.
< ~ff<«/«'K o fy/'r<(~f. Les inscriptions dialectales de
t.)pn'. h!en qu'eUes ne remontent pas pour la plupart au <)ei.')
du !)' et du t'siec!eav. J. C.. sont écrites d.ins
un n!pha)x;t
stihdmjue a))s<.uuucnt difTerent de j'a~phabet
grec ordinaire
et présentent par là un intérêt specia).
Les )«mes homerifjues. j'jjiade et )'0<)yssee. dont la
c<~n)<~s!t!on est sûrement antérieure
)e p)us ancien monument littéraire
au'< siècle et qui sont
grec. sont rédiges en une
hn~ue htterao-e qui .) au premier abord ) aspect général de
tomen, mais qui renferme de nombrcm éléments éoliens
bien qu'elle ne représente aucun parler local défini, cette
.langue est .d'un extrême intérêt pour le linguiste à cause de
sa haute antiquité et des vieilles formes qu'elle renferme en
grand nombre.
Les parlers locaux n'ont pas subsiste dès le iv" siècle av.
jJ.-C., il se constitue unelaaguecommune(xo~)])qul élimine
progressivement toutes les particularités locales, et c'est sur
~Ia 7.~ que reposent les divers parlers
du
grec moderne.
Le grec ancien est la seule langue indo-européenne connue
ja la même date que l'indo-iranicn la. morphologie y est
moins bien conservée, mais le vocalisme y a subsisté sous une
iforme beaucoup plus claire et la connaissance du grec an-
cien n'est pas moins indispensable au linguiste que celle de
'l'indo-iranien'.

III. Dialectes italiques.


Un troisième groupe de langues indo-européennesest attesté
antérieuremental'ëre chrétienne, celui des dialectes italiques.
~L'étrusque, qu'on,n'a aucune raison de rattacher à l'indo-
européen, n'a en tout cas rien de commun avec ces dialec-
i tes,~ dont les principaux sont le latin, l'ombrien et l'osque
il Le latin, représenté par le parler de Rome et des envi-
rons immédiats de la ville, n'est réellement un peu connu
qu'à partir de'la seconde moitié du itt'' siècle av. J.-C. les
textes plus anciens, non datés, ont très peu d'importance. A
la suite de la conquête romaine, le latin est devenu la langue
de 'toute la partie occidentale de l'empire romain et, quand
l'empire s'est dissous, il s'est développé d'une manière indé-
pendante dans .chaque localité avec la constitution des nou-
velles nations européennes, il s'est constitué aussi une série
de langues absolument indépendantes les unes des autres qui
représentent autant de formes du latin l'italien, l'espagnol;
~~M~M)~)efran< ait, le provença). le roumain, etc. Depuis
le tw'~erte. la ro!oni!iatif<neurf<peenneadonneace!'forme<)
récente.) du latin une obtention toute nouvelle le portulan
eft);)Jan~m't)!))trMt!,rt-pajn"t!ce))e du reste det'Ame
rifjueduSudetde)'Ameri<jueJ!)!«)u'a)nf;t.)t).Lni'iaunord.
)efrnnr.i!<e"tj<.irh''t)u Canada, en \!)feneet'<ur un grand
<n<m))rf'<)cp.~ntt d'Amérique,<)'\fnfn<eetd'e.(.racca à
re~ di'en'e!' etten~iont turcetsive!), !e parjer de Xotnc !)'eat
ainsi répand') sur pret<p)e t<mtes les régions dit mnnde.
~'),H!!))nennettp!utp)ere«~nmtfm< parte.. Litres
eu).'uhine<, rit!te! de sacrificc. non daté, mais suretuent ante
riettr a f ère chrétienne.
.(" )/<)!«)!<€ n'e~t egatement cnnnu
que par des inserip
tion* tpt'on a trmuec.ta Mc.inc, danx )e Oruttinn).
cn Lu
ranie, en (lampante (notamment a )'omj)ei. ;\))cjja, Capouc),
etau~t)rdj)tt<medans)eSan]niuni.
!<meet)nmhriendiu?'rentpr<'f<tndementdu)atin;i)s
'M re'nth)ent entre eu\ dans une certaine mesure, mais non
pa< d'une manière te!!cf)u'un Ombrien dut comprendre
unttted!a)en)en[)uMjueou inversement. Les divers ttar)ers
!).i!!<j!te.< ont tout ( ede b place
an latin air commencement
det'erechretiennc
"P)"<"e!<'uvent)e!atindu~rec,mai!<c'estuninue
ubntp'~urde'irai'M~n''hitt«ri(me!)et))areefme)'e<m<ation
c!aMi<jue a eotupri') ju-Mju'a pn~ent t'etude de< deu< lan
~')et;aupointdevue)in~ui!'tiuue,jebtinn'estpaspart!cu
herentent pn'ehe du )fre<' rt, s'i) est un groupe de dia)efte<
'pt'd ) aitlieu de rappr<M-her de ceux de l'Italie,
ce sont les
dial,I, n.lli'I"

6IL
t~
n,lIi'fll!' "rI
– niateetcs rettiques.

IIO'¡'' Ir·.i.dialrclrs:
'i° Le gaulois, que des expéditions militaires ont répandu
sur la' Gaule eiritalic du Nord et jusqu'en Asie Mineure, a
été élimmé partout dès les premiers siècles. de l'ère chré-
'tienne il n'en reste aucun texte étendu de nombreux noms
~propres transmis par les historiens grecs et latins permettent
cependant d'avoir quelque idée de sa phonétique dont l'as-
tpect est remarquablement archaïque les inscriptions sont
trop rares et trop obscures.pour qu'on pénètre la morpholo-
gie et la syntaxe.

2~'Le brittonique,'langue de la Grande-Bretagne, a été


refoulé par le germanique et n'est plus représenté que sous
.trois formes relativement récentes
Le gallois, dans le de Galles, attesté des textes
a. pays par
~littéraires depuis le xi" siècle; très vivace;
Le cornique, en Cornouaille, connu' par un glossaire
du xin~ siècle et quelques textes à partir du xv" mort depuis
le xvni" siècle;
c. Le breton, dans l'Armorique française, connu !par des
'gloses dès le vui~ siècle,
par des textes littéraires depuis
'le xrv%,encore parlé dans les parties rurales de l'Armo-
~riquq.
Le breton n'est pas un reste du gaulois c'est la langue
~émigrants venus de Grande-Bretagne, surtout au moment
de la conquête saxonne.

3~ Le gaélique, attesté par de nombreuses gloses Irlan-


daises dès'Ievin" siècle et ensuite par une littérature abon-
dante en~ Irlande parlé aujourd'hui encore dans une partie
;de l'Irlande et de l'Ecosse et dans l'ilè de Man. L'irlandais
jest la seule langue celtique qui, surtout sous ses formes les
jplus anciennes, ait conservé une ûexion riche et très archaïque,
et c'est par suite celle dont on se sert constamment en gram-
maire comparée.
t~~j~P V.–Diatecteagcrmaniques.
!~tdta)cctM germaniques forment trois groupes nettement
di»tÍnd5

t''t~ttquf',f"t'~ntn't)<m<'ntreprcs<'ntcpar)psre''tpsde
)a traduction <)<').'Hih)''qu'a fait<-ret~p)e~M//[/autt"
''i<t)<* np. J <~ <p)f(quct chartf! ~cr!tc<t a)) tt* sicrte en
tta)i<Mtntrrdi~-sà~M'ttpr~"t))ans)an)~tnc tangue. Au
tt)'t)M')f'.)t'f!<'t)an<i.ti''ht)''tx'ckatr')'uv~fnt(~ritn<)ine
jM)j))))nti"np)tt)ftntf'n<"rt''H)c):tn~u<'s.tn''<)'mtc~<'tique
<tarfi<<ju<')qu<'snn<'tafi'< "t!h.ti')')n–
c''ttnort<trtMHHtcheure.

t" Le ~ftnaniqnf s<'ptentri<'na), rf'ptvs<'ntc tnut d'abord


jM)rf)f~int<riptt<)nsruni(;)t~,(tut)t les pfus anciennes ne
rf'nn't)[<'nt ~Msau (te)a dtt Ht' sicc)e ap. J. C. U comprend
p!ttst<'urtdia))'('tc'
<?.L'i't!atn)ait:)psp)u~an<icntmantt'«'rits<tatf'ntde)af)n
du tH' tif't)<' < 'rst )a !an~tc conter~pe dans ces mannscrits
<j)t'n) j)pp<')t<' vifi) is)andaiset qui est citcc d ordinaire
en
~r.ttntnairefott~tan'e comme )<- represfntant du germanique
'n'ptf'ntriftnatounorroit.
/<<* n'trve~if'n,trt'pr<H'hf'd'')'i~nf):u~f't:dtf-~t.~tw))
In'~ pnH'lw d,. l'i..bn'¡:,i.. pl :IU(.I,
pr<'<'à)ant~nx'(h)t' Jt
f.t~c<~u~<t<'i<
c. Le "1It-tI()i~.
jt
~t
Le danois,

~rmani<mc<'ccidt'mat,t)ca!)<'oupmoin'<)inquf)p
Ir
~rmnnifjuc scptfntrinna). On y dt~tin~te:
n.L<'haut a))cn)and. qui n'a fui même aucune unité:
chacun de" textes r''prr'nt<'unp;)rtfr<)')î'rtn) .))<\n'' ~).'
on n'a, guère que des gloses la littérature commence au
rx' siècle; le haut allemand proprement dit comprend le ba-
'varois et l'alemannique, ce dernier représenté notamment.
par la règle des Bénédictins (tx* siècle) et les oeuvres de
Notker, moine de Saint-Gall (x° siècle) le franconien est,
sous ses diverses formes, la'langue de Trêves, Cologne,
Fulda, Wûrzburg, Bamberg, Mayence, Francfort, Worms,
Spire. L'allemand littéraire moderne repose essentielle-
ment sur le franconien.
b. Le bas allemand a pour texte le plus ancien le poème
du Hèliand, composé vers 83o et conservé dans des manus-
crits du ;x* et du x' siècles; on désigne sous ce nom la langue
de ce poème et de quelques autres de date postérieure.~ La
seule langue littéraire qui représente aujourd'hui le bas alle-
~mand est le néerlandais ou flamand; mais dans toute la
plaine allemande à l'est de la région du, Rhin les parlers
.'locaux sont du bas allemand; les anciens colons européens
de l'Afrique du sud, les Boers, parlent aussi un dialecte néer-
landais..
e. Le frison et l'anglo-saxon.'L'anglo-saxonest devenu la
.'langue de la plus grande partie de la Grande-Bretagne il
est attesté depuis le !x* siècle et l'on désigne particulièrement
sous le nom d'anglo-saxon la langue d'AeIfred*le Grand et
ld'Aelfric. L'anglais
est devenu à date récente l'Idiome ,de
~l'Amérique au nord du Mexique, de l'Australie et de beaucoup
de régions plus ou moins étendues dans le monde entier.

VI. Baltique et slave.


Il y a ici deux dialectes nettement distincts le baltique et
le slave;'les ressemblances assez nombreuses qu'ils présentent
entre eux tiennent au parallélisme de leur développement
autant et plus qu'a une séparation tardive des deux groupes
car on \r.tr.).n.r..it(esp(ut,tqu'iden
titpn~

t. –
tt*fT)QtE. A.Vicm prussien, anjourd'hui mort,
<'tcottnu)M')t)t'n)<'ntparun vocabulaire du sh'ctecttn-
lcnnnl Hou rnols et Iw~r iiiii- tradudioll Je Irois I)(.tit~ caté
<hi<m)M'-td<')Kn<'h(;iridiondt'i,ut))er(cettcdernit'redat~c
d'')~n).
tt. !<ftto titnxnicn, compn'nant deux groupes de dia)o<'tet
t'))«tref)!tj<')irdh)!iv)vjtntt:
j.t<<')iht:ttt)<'[);tt'p)ttti!n<x'nt''xt<'f"ttsf)))<'tncntde
t~~y np. J. <~ !jM)'ft diner~nr~ fjx'on ubtervc
)<"t prin<
nuj<mrd tmi rntr)' les jMr~'ra dfs divcr!M"t rr~iont de )a
ijtuani)' npjM)rt)!t<'t)t nettt'nn'nt d~ )fs ptus anciens textes
du~t)''('tdu~ttt''tif<)ctct,Muftaj'crtcdefp)ctqu<'sar
rhaï'mx~.la i.)n~))<' t)e diffère que ~)eu aujourd tmi de cc
fjtt*ctt<'riait Mu ~t)'si~i<c)it))anien est ren)ar(j<)nb)e
i)est frapjMmt
(mr '«m atjM'(t d antiquité !ndoeHr(~M~'nnc;
d'Ytnm~('rpnc«n'nu~v)''ttcctf'etj)ta<[u'a))jn))r)thuides
)<'rn)<"t<j))fr<'<)!)trfntexa<;te ntcot des formes \~<tifpjpsou
h(nnrrt<j)t)"t<'t<pt)rfpr't<h))M'ntpre!Mj[HCjMr<attcntcntdcs
(<'rtnct ind« fnn~n~nnes, [)ar exempta <'
il est == s~r.
~j~, ~r. t~'t «)) \nnnt (~'cst la notation de i )"ng)
= skr. /hf~ tat. MfM< Le victtu pruttien n'a j~at nn carac-
t~n't))')in!'ar<ha(<jm'.tnt)is))nf"'tconn!t(ptctr<'pin~M)r-
f.)itrt))ct)t,('t<'t'stttHta)afttrn)t'du)itnanicn(]tt*cncttcdor
dmnirR)t'(n))t!fp)rfn~ratntnairt'c<'t)~)art'<
/t~)rH)'.pnr!rn)tnf'rddf)nLit))anic,Pst<'nnnua]M'u
pti"ta)at))~n!fdatc,ma)s'M)Msnnas~'cct)mp<'up)ua
att~rrqoetctitttanifn.
S<m~ la forme nnnfcrnc snus )a~ue))e on les cite ordinaire-
nx'nt. )<' httMnicn et le )<*tte ne donnent pas moins d ensei
gncmrnta utifeM <mc )p latin ou le ~"txmc. connus tant de
1
siècles auparavant par là, on peut entrevoir le merveilleux
archaïsme de ces langues.'

2. SLAVE. Dès les premiers textes, dont )e 'plus ancien


ne remonte d'ailleurs pas au delà du [X'* siècle ap. J.-C., le
slave présente une grande variété de directes. Les trois prin-
cipaux groupes sont'Ios suivants
A. Gro~e M)~'M'M)M/. –r a. Macédonien et:bulgare. Les
apôtres orientaux des Siaves, Cyrille et Méthode, originaires
de )a région de Salonique, et Jours'disciples, ont traduit au
ïx~ siècle dans~cur dialecte natal l'Uvangile et d'autres textes
nécessaires au. culte et à l'enseignement du christianisme
c'est'la langue de ces textes conservés dans des manuscrits
idu x° siècle qu'on appelle vieux slave et qui représente d'or-
dinaire le slave en grammaire comparée; on ne doit ,pas
oublier que cette langue a de nombreuses particularités dia-
'léctales et il serait erroné de considérer les autres dialectes
comme en étant issus-, -c'est seulement le dialecte slave le
'.plus ancien'et le plus archaïque qui soit attesté. La langue
des vieux traducteurs est restée pendant tout le moyen Age la
Ilangue religieuse et savante de tous les Slaves appartenant' u
l'église d'Orient; mais elle a pris de bonne heure un aspect
spécial dans chacun des pays où on l'a employée,bien qu'il
<y a un vieux slave de Bulgarie,'de Serbie etde Russie par
suite aucun document de ces pays ne peut passer pour repré-
senter exactement le parler local ia.tradition du.'vieux-slave
domine toujours,plus ou moinsles écrivainsetles scribes. Au-
jourd'hui encore, l'orthographe russe présente des anomalies
dues à l'influence du'vieux slave. Les parlers de Macédoine et
de Bulgarie ont beaucoup divergé les uns des autres et actuel-
tiement'ie bulgare est l'une des langues slaves les plus altérées.
b. Serbo-croate (Serbie, Monténégro, Dalmatie, Bosnie et
~'Croatie.)
f. Sht~nf <'< j*art qu<')qo''s pa~f~s is<~)M's des monument.,
<ft-hr''ttin{.f.attt'f)t)<'tnpnt'h'pHit~tt'sièc)<(papar!<*rs
t)'m-nft(dans h' ttn) de tAutru hc) t<tnt as*fx dincrent'i i<~
t)ntd'"tat)tr<"t
Il. J~H~ On y dittin~tx' )f jM'tit n)'*M' et le ~ramt
nt'"M* u ~mrt )f h!an<' russe, a i <)u<*st, têt partcrs du ~rand
ru''fM'tMj't)trf"t~tr''n)nrfjuab)''tn<'ntv<n'tms)e''ut)sdt"tatttr<"t.
i~r.ntdr't'M't)<"ttd.n))<tr'*d''vfnnquadatrtoutcr~
rt'tttf);)tan~)t)'d''taphtjMtrtd'"tn~)<tn'i'nt"n)c~M)r)f:
M)'t«n) d.ttcdu <tt" nt~'ctfft \ijf)! ~<tv~~r<Mta~~ <<tnd~ on
tt'jt'tatttnitifttdf'potattftn'' n)"rdv<'s((t'tt)t'nugrn
finn"!)K"t)
\at't'~tf'nsiftn du russe am p<tj))))ntions tinnoisca dis
(tanti)) de )a 'w jwmrsuit encore tnaintfnant; d'autre
~mrt,tt"'u))tiu"tdurustcdu<'<dc)r'strfcu)entsan<t
rc!t'M':f'nSHM'rtt'itnattc)nt)<"tb<trdsd''t'<)«~)nPac!Hqufft
en nx~tnf t<'tt)j)t il se rc[Mtnd rapidonrnt sur le versant sud
d!)<)))ta'M'<'t<'nTrf)n'K<)Sjn<
C. Cr<'M/<M~ –a. Tch~uf (et s)ovaqnc).
Surahf' <tc tj)M<c, ~rtc M'uh'tm'nt [M)r'jtif)q)i<'s dtxainps
d<'nn)tn'rt d'individu').
f.)'<t)at)C,)tr(<'c<)ur!iin~ri('urder~)tM',dant)fHa
n<'vre; mortat) «mrs dn tttt)' ''iecte rcprpscnte par divers
t<'xt<'))r'~cnt'<.
< i'<'t"m)it(ctdivfr'M'<' tan~nc~, tn's dint~r''ntcs du jMt!o
t)ai~,n<~)n!tnt'nt)r~~<).

~"t~~tu)at!'tttt<~H[M)r)<'nt«f~(an~)n's'*ontcathottfj[ncs;
)M)r "«itt' les t<< tt h'<jt)< ~t jtotonais du mn\fn Age, qu'on
jM''<tttit'prt~'M'nt<'nt'<))r)t"tt<'it)'!td<'tnr)nct~KM~uedfsautr("t
d)at<'< t<"< tjavf't )'avant4t~* d avur f'n ancrât rchap~ à )'in
n))f'mt'dttvi<'u\a)av<'f'td'~rfun<'n<j'tati(H)su)Ct'rfdc)a
la
).tn~)tt'd''s~ri~ainst'td<'a!tcrtttcs.
~"n)t!«'tdiatt''[t<"ttMt)tifp)('s.)csdia)cctPStttavesont
cun'u'rv~ un as~ct remarquablement archaïque, ma)gré la
date relativement basse où ils sont attestés, et, au moins au
!-point de vue de l'accent qui n'est pas noté dans les vieux
textes, on est constamment amenéà utiliser des formes.mo-
dernes russes et serbes le letto-stave est, avec l'albanais
fet dans une certaine mesure tie celtique, presque le seul
groupe dont on emploie les parlers actuels pour la gram-
~maire comparée des'Iangues indo-européennes.

V!l! Albanais.
'L'albanais n'est
connu qu'à dater du xvn" siècle et sous
'des formes extrêmement altérées: la plus grande partie du
vocabulaire se compose de mots empruntés au latin, au grec,
au turc et au slave. On a supposé, sans preuves décisives,
.que le-fond indo-européen de la langue représente le dernier
reste des dialectes des ~anciens Illyriens.

VIII. Arménien.
L'arménien est attesté depuis le v" siècle ap. J.-C. par
une traduction des textes sacrés et par toute' une littérature
assez étendue seule cette langue écrite est connue à date an-
cienne et les dialectes modernes, qui ne diffèrent d'ailleurs
pas assez les uns des autres pour empêcher les Arméniens
de s'entendre entre, eux, ne supposent pas l'existence de dia-
flectes nettement distincts a la date où commence la littéra-
ture. On.pendant longtemps rattaché l'arménien au"u
'groupe indo-iranien avec lequel il n'a en réalité rien 4 faire
'l'arménien forme, comme l'albanais" un groupe à part au
même titre que le grec et le germanique.

j
Les huit groupes qui viennent d'être émimérés sont repré-
~t)Malata fois par des textes htteraire!! ou épigraphiques
p)ut fm m<'ins ancient et par des ~rters actuellement
vivants. )~sautresdia)ec tes ind'teur't~cnssontinconnus:
qnetqnet inst riptinns dunnent ffpcn<tant une ifit~c du ~en~'te
et du mottapien, mais trcpvn~oc jwnirfptftn puisse décider
mt'<ftt).)n~)iCtd'ment"t)n<)ndrerappr'M'hectdet'a)bannis;
le jtfu que t'un ttah du phr~ien n. ~tcrntpt pas non ph)t d'af
t)rtnfr'md<'ni<'r'[nfiarnt/'ni<*ns<t!t,cttmn)f)fdlM'nt)t's
an<'ien)t,ut)<trtncd'tphry~K'n;ic'<rapjMtrttduthrac<'ft
d)i phr)~i<'n, nutfn indi~u~t par les anciens, ne M<nt pas
nm'xn r<'<'<'nnai~tah)("' a~f<' ics (hM'nmcntt dont nn d!jM~c.
t~'<t n"t))t prftprct <'t les ptôses q<)<' !'on cnnna!t nf sunisent
))~n)cpatar<'ndrf'tt')ttafaitccrtainquf)'')i~ttrf'M(it
ind" 'tn~t~n. np m~mc la qx~tion de tavoir si h langue
drttnt<ripti'n)t)yrtf'nn<"tf"itfn)n'cstpa'<indf'f'ur<~n~'nnt'
)t<fttjMt''d~)inthv<'t))pnttrnncht~ niait, si ~tycicncst
ind"-t'ur<t~n.<'c<p)\)nar~us''iacnd~chifïr<'rtnontredu
m<tint<p)'i)'M'raitinunin(entp!usa)t€D~ qu'aucune autre
tan~fUf'attt"<t(~'Ant~un-datt' et qu
divergerait du reste des
t dtatt'ctes tK-a)t«mp p)))t
<pic les huit sûrement indc~euro-
~pe<'n''nediter~ent)ettunsdt'<'autres.
[ !trait)eptus''ai))antdertuttt'irede'<)an~)<'sind"curo
terre:
~mte'te'*t)eur<'xtentioncr<HMantcsurtoutc)a la
[M~netratiun de )'ind<~ iranien dans t tnde est en grande ~Mrtie
un fait historique, qui se ~Mmr''uit actueNement encore
a)tt''tiO(eav.J.C.,H)avaiten(~rete<tes~tpn)ation<t
de )an~u<'n"uhe)tenique,qu'on npjjw'tte les Kte<M'ret<tis.c'est
''<'t)))'tnet)t)<')atinqutae)in!ine)ih<'red<')a[M~nint)))eihp
rtque et le has<pte est Jus<p)'at)j<turd'hui un )ent"in du carac-
t''n'n"nind<teur<'jM~'nde<')an~uesjtar)ee'tautret<usdat)'<
c<'t)ejt;urtiedet'Eur<~te.enun)e\tensi<n)de'!)an~))csr<'ntanes
(es~)tu).)Mtrtu~ais et français),det'angtaisctdurusse
d.It'rni,'r.i,I,1
cl,lh' If' ,I:IÍn.. ,inl.."11.. ,111111"11'
seulement depuis quelques années.~La même ou J'indo-euro-
péen a reculé devant des langues non indo-européennes, il n~a
pas disparu en Asie Mineure, le turc n'a é!iminéjni le kurde
~(dialecte iranien), ni le
grec, ni l'arménien et l'immigration
'juive y a introduit l'espagnol. L'envahissement du monde
,par les dialectes indo-européens est l'un des faits les plus
'remarquables de toute l'histoire du langage.
On ignore comment l'indo-européen s'est répandu sur
l'Europe presque entière où on'le rencontre dès le seuil de
~l'époque historique; les peuples de langues indo-européennes
n'ont en euet appris ~l'écriture que des sémites et a une date
où' ceux-ci écrivaient déjà depuis de longs siècles ils
appa-
raissent'pour la première fois sans douLesur une inscription
~égyptienne du x~ siècle av. J.-C. qui relate des incursions
-.de pirates achéens, les Perses sont mentionnés parmi les
peuples contre lesquels a combattu le roi d'Assyrie Salma-
nassar 111
en 935 av. J.-C. Mais, si aucun texte ne permet
d'établir en fait comment les dialectes indo-européens ont
couvert l'Europe, il n'y a du moins pas de raison de supposer
que cette extension ne se soit pas opérée comme celles qu'on
peut observer historiquement par conquête, par infiltration
jlente, par colonisation et,par énmination de la langue des
jvaincus au profit de celle des conquérants et des colons
mais on ne saurait naturellement dire dans chaque cas parti-
culier quelles ont été les parts respectives de la colonisation
'd'une part,'de l'absorption, des vaincus de l'autre. De plus
'un peuple, résultant d'un mélange de'colons et d'indigènes
'parlant autrefois des langues distinctes et parvenu à l'unité
de langue peut devenir à son, tour conquérant et colonisa-
teur ainsi le peuple anglais, autrefois de langue celtique et
iqui a recule germanique des envahisseurs Angles,Saxons et
Jutes. La langue, qui dépend d'événements historiques, est
donc indépendante de'la ~t~ qui est une chose toute, phy-
M~oe la fteunitif'n de<< tan~rue~ indn ft)ropf~*nnes est
très
précis*, mais purement historique la définition d une « race
in't"urf)[)e<'nne M ne pourrait être <*)~tenue que si l'on
re<~nnat"ait que tout )e<< membres de cette race sont issus
<tf jMr<'nt~ pr'~ntant fc~memrs~Mrticu)arit~anatomi<p)M;
mjtinitny a aucune rnisftndfcrttirf'quc Irs iit))itct(tpa
)an~~c*t in<)<t < urf~w~nn~ et ft<"t races itx)" furttjx~nnct ainsi
~tahticft «'fn< i<)''rai<'nt rn fait tft <)ivcnn*)t ~'pu)atiunt <ic
)An~ur indo <tr'conn'nt dct a'<[x'rt~ tr~"t <tt~r<'ntsft<*n ne
)<'urntr<'))~juMjn'a prêtent aorun caractère ph\sifjttt-
t'<tn)U!'tr)'jttitf"'()i'ttin~')f'<i<'sj[n'p)t)nti(tnt~M)r);)ntd'antres
tan~tt<<ht<~it<'rad"ntdt)n<'tnanicr<'aht<t)t)<'dppar)f'r
df r~fj dans c<' )i\r<' nnifjxptncnt t'onMcr~ aux AjM~Mf~.
\u~urp)ti!<tnncttaitni'n),ni(~uand,niparf]ttin~te
~M)r)~ )'idiftmp~uiantKmtiat)n)an~ncth!ttf)ri~nfn)cnt
att<'st<sctf[)tf. jtar c"nvFntiun, on appelle t'indocurnjM~cn.
On a cm !<tn~tptnpt, tans raison scricu'n', <)Uf c'était en
Atir~ il ~ra!t )xan<(mp p)m Yrai'tcmbtabtc aujnurd'hui que
)*indnfur"[~f'n a <~ ~*artr en Eurt~tf, non pas dan*' la re
Kion m~titprranconnc ni à FÔrcidt'nt. mais (!ans )cs région"
du ~<*rd Hst. (:cite <p)fttion. in~rcssantf ~MHtr thistoripn,
est au f"nd tn's indifT~rpntr au tin~ruittc te linguiste n'a pn
rf~'t fpt'~ examiner ft interpréter les syst~mcft de corrcs
pondamt" fjt)<m j~ut <'<tnttatrr entre )e!< diverses hn~ucs;
or, le fait uur tindc eur"peen ait été jtarte en Eurf~M* ou en
A'<ienechan~f'évidemment rien a cestystt'tne'<tjni-Mtnt)a la
t<'u)erea)itesaisita.thteetjMr'mitc)esctttnhjctde)agra)))
maire t~mpan~' dc~ tangue? tnd't eur"prcnnex.
rj)tahtenredetftutd'~umente<'rit.i)nvant))m"\en
d<' dt~inir, a ~in~t '<iec)ea près, la date de <M~)arnt!"n <)e<t dia
)e< têt ind" eurf'pt~ens. Mais
un ne v<'it ~s ~tourquoi cette
dah' serait antérieure j'ar exempte a celle des ptus anciens
tettes ~'ritt <)e la ttaby~mie et de rt~Ypte t'ind~ eur"j~en
est la forme aK;:<M)t)C des tangues indo-européennes ce n'est,
'à aucun degré, on' l'a vu, une langue ~r/m~tfc.
De même que le français est une forme prise par le latin,
que-le latin est une forme prise par l'indo-européen au cours
d'un long développement historique, l'indo-européen est'la
iforme ~prise par une langue parlée antérieurement. Pour l'ex-
'pliquer, il faudrait découvrir d'autres langues apparentées
et qui seraient a:I'indo-européen ce que le grec et le sanskrit
tsont au latin par exemple; ainsi,.si l'on parvenait à établir'
'quel'indo-européeTi, le sémitique et l'ougro-finnoissont issus
d'un même Idiome, il ~pourrait se constituer. une nouvelle,
grammaire comparée pour une période antérieure. Mais on
~n'a jusqu'à présent rien prouvéde pareil- et l'Indo-européen
est le dernier terme qu'atteigne maintenant sur ce domaine
,la linguistique historique.
~t III
<.H\)'))Kr;H!

PHO!<ËT)QtJE
~N
~t
t. –– LES PHONEMES
~N
t~' «<t~«)'' jthnn~'h'j~c de !'im)o européen <-om))nrtc trois
«tr(<<t'rh<~)).ih~n'i:!°)<c<)nsnnnf!!i)'ropretnfntt)!tc!)
t..n!j'r<'n.tnt~~m<)'<'«'<t)<'ph"n)''n)C'ies!Mnt!e!kfn<'ntt))fK
n'nt<M«j'()!"t<kt~cd!)rmtte<i'articubtion:ksoKc)uMtes
cUeo!'intan(C!t;~°)M*oyd!c');3*)e!t'ionantes.

~~t 1. OcC!.t:S)'ESET <!H'mTF.S

~Mt Occlusives.
Ucc))i!))'es. a~M
t~"«tt/Mj~vj –an') mft))m''pa ~Mf//t'~ 'm m<'M~K~K~~–
.<.nt«)rmt<-r!Wj'ar!!t)''f'r)))<-t')r't~tokdM<'r):.H)<artict)
kt~ir'tn!).'rr''tr'~n)')''tth<jM"<at{<'f)<')'a!rennn~)!nt
<n).fnt!qnt'dth)x)ur))')unx'<n<'nt«ua)!eu)'<M<h!)nn.
)'<'<«)!i")<')'air!'a)'n't<<e''t)'tm/<t"t; au
c<M- )'.<rch)!')')n, )'fmi'<tinn de
rair reprend hruMjuonent.
f'Mtt'M/'AMf"

Si la pressinn ftprrtf j~r la langue nu par les )~Yn'-< pour


n~tiM-r )'ocf)M'.ion est intfnM-, les «cimites sont dite-rt~,
fi t n
fr.tnrai' i
la pression esl faible, elles sont
dites ~oHt~ ainsi b, d,g en français.'Si, a' un moment quel-
,conque depuis FImplosion jusqu'à l'explosion (comprise),
l'occlusion est accompagnée de vibrations, glo~ales~la con-
sonne ëst.j'ono~j ainsi fr. b, d,
g, accompagnés de vibrations
'des le commencement de1'implosion, ou arm. pour-
vus de vibrations seulement au moment de l'explosion dans
certains dialectes s~U'n'y.a pas de vibrations glottales,-l'oc-
clusive est ~oK~j ainsi fr. p,t, k. Les sonores sont toujours
fdouccs et les fortes toujours sourdes, mais l'inverse n'est'
pas vrai; les Alsaciens par exemple ont des douces qui ne
fsontpas sonores. Si l'émission d'air continue après l'explo-
sion~,
sans vibrations gloltales, avant que lat voyelle com-
mence, l'occlusive est dite aspirée; une occlusive aspirée est
ordinairement douce.
Si l'occlusion est produite par le rapprochement des lèvres,
onades labiales, si ellel'est par le contact duborddelalangue
et du palais, des dentales, si enfin elle l'estpar le contact de la
surface de la'langue et du palais, des ~'M/~H~?M~ les occlu-
sions peuvent avoir lieu en divers points du palais les den-
tales sonttproduites à' hauteur des alvéoles~ au-dessus des
alvéoles ou plus loin encore en arrière le français a ainsi
des 'dentales proprement dites, l'anglâis des cacuminales,' le
sanskrit: à la fois des dentales et des cacuminalesj de même,
suivant que le dos de la langue touche la partie antérieure, mé-
diane ou postérieure du,palais, on distingue des prépalatales,
!des médio-palatales et des postpalatales (ordinairement nom-
mées vélaires, parce que le contact se produit au niveau du
voile du palais) il n'y naturellement
a pas de limites pré-
cises d'une série à l'autre. Par suite de la brusque courbure
de la partie antérieure du palais, il est malaisé de réaliser
dans cette région une occlusion complète par contact de la
~surtace de la langue 'les .prépalat-ales ne comportent que
diuicilemcnt une occlusion parfaite, elles se mouillent, ce
«uon indique par un accent après la lettre t
(ainsi pour
mi occtu-
k pre().))atat mouitte), et tendent enfin a détenir des
titcs, telles que t). fou t.
)~ tutivctt f~rn~nt la partie la p)u: cnn.ptete et la plus
dfte)~ppce du ~tteme phonétique de )'indo européen. Au
point de tue d<' )'intensi)e. de la -mnorite et de t'a"ptrah"n,
dittinnue troia séries principaten les sourdes, les 'x~norc-
on y
te* ~.nore') ditet afpiree~et, en outre, une M'rie moins !mpor
de aourdet a'pirec! A t'r~ard du p<;int d'arhcubtton.
tjtnte
il y a aussi quatre terie< tabiak~, dentales, prej~tatates,
~f'-t.'ïir'
..t"biff'~
<tm/

~«r~M

\h..trmtion faite de~ altérations p-irticutierc-) a certaine!)


tituatiout, te< M-urdes (non aspirées) sont detinics par ce
tabteau de correspondancea
't ~––jLJLZ~l ~T~t

'f't'
COT

'y y y
*< <)
~7~r'7"~ ~) t
< < (

f
I:M' ?"<'
~OtM:
(.o,yclb' r, ('oll~()nrlt..).II
).!<tr.f,aF!~t).<)';tant).)Y<))<ki.<fCth'<<mantCt
(t<)~e))t'c"n~mn<'). tt
~.ann.<'A)'initio)f.tt'(t)entrc<nyc))es. it
~ji. .r.n~n't.)e'.
3.?!M'))h'nn'ntdfvnntî.T;.
nu sonantcs,
toutes les fois que-la syllabe précédente n'était pas tonique
~(il s'agit ici du ton indo-européen, non de l'accent germa-
nique). Les sonores'b, d, g du gotique étaient sans doute
aspirantes entre voyelles.
Exemples des diverses occlusives sourdes

skr. ~M~ « maître, époux », lit. ~<(~J lui-même »,


«
gr. TMM; ff époux a, lat.~M(d'ou~MKm), got. ~/a~! dans
H nancé
(~H~û~
skr. ~-<t- « avant », si. ~r~ gr. ;tpo, lat. pro-, got./ra-,
irl. ro.
skr. ~t « aussi Uj zd gr. ETt«à côté, en plus », arm.
ew « aussi, et a'
*<:
skr. Ms~ « mince », v. si* gr. rmu- (dans Tmu-
<!KH&<,
'YAMcco~ qui a la langue mince »), lat. tenuis, v. isl. ~MK~?'
« dûnn »; irl. Mna.
*A.:
skr. ~t:A « gloire », gr.
x)~(~')o~, v. irl. c/K « gloire o
«
id ~~f~- .<f parole », v.' si. slovo parole H ;~skr. ~'H~/?
« entendu », gr. x~uTo;, lat. (';K-~ft/Hy, v. iri. do<A « cé)e-
bre.B, v. h. a. M~ « haut (en parlant de fa voix) ».

'lit. Kh'; je laisse '), gr. Xm:N«je laisse », got. MAtC<6


«
skr. y~A~ il laisse (avec
K
je prête N « un infixe nasal,
-Kft-), lat. /:n~:tf); arm. elikh « il a laissé :)=gr. S-ms.
skr. c~'afc « II punit B,.gr.~TE~M « je paierai H (cypr.
TSMM); zd kaena « punition », gr. « rançon, prix du
sang », v. si. f~ « prix » (le c-devant c
is~~jtc m
représente
en slave un ancien ~).
L'accordde l'indo-iranien, du naltique, du slave, du grec, du
latin
et du celtique, auxquels il faut encore ajouter l'albanais,
donne tout lieu de croire que les phonèmes de cette série
~t.tit'nt fn imto curo~M~n dea occlusives sourdes non aspi
rées t'arntrtm')) en a fait (Jcs sourdes aspirées, )e ~errnanique
df~ ttpirantft f (an< ir)) tY issues sans d'tutc
() anciennes aourdc'i aspira'

~J~ H ~t~tf~j.
Tahtcatj dctt t'orrt'it~md.nx'f'

'<<jTT:
*b b b b b p
D
g
d d
b b p
t
N

~j'7?u'Y~T)! f
'1

itOtM
t.~r.a)~'t!dcvant).e.~ftta'~nantc~voyc)ic
fxcttntonnp.
a-~r.3t<')ttt)))t'nt<h\.tf)t:'n!tn))H)H'p!tfshaut~.
Jo:lcmplf' des J¡"'t'r!'lt.~
r ~<me. ~morc!;
ncxlll!'¡"e~ norc.. i
L<tr))nttv<'tn<'t)trnrf':i)nrfi~)frc<!anta!)t))n"uni\f
)))-jt;tnta))tt)tn'))'~i')rn«'.)t't))h)''scfftFn)a!reffan''t)nf'

J
('th''<)''<n)<'t't't)')nt)!~rt'n<<tntrt',a)n!')skr.amt«jp
tM't~).ir).jr7'/fMMJf'b~t",)at.(a\f<~initiat~)arat".)
milalimn) 11
l'air J·unr· r"flllt' :mv4rublemenl en regard de
"kr /t~ M b<n'< ~r. v. s). ~f « boirf n, tat./xirM/Mm
««n)jM'').ct)e'r~uh<an'<t)n))tf<)'uncn)~ratinn
tw'm~ire d'autrct Hn'ts
J·aulres ~nt imilalifa,
uuOa mnl iinitatifs, ainti
ainvi pr.
frr. ~tp:
lat. M&<H, etc., et'leb n'y
a peut'&tre été introduit que
secondairement d'antres sont limités à peu de langues et
ont l'air d'emprunts récents.

sitr. A!t?M& « maison », gr. M~, v. st. tfoMH't, ht.


skr. accusatif ~~M « pied H; gr. T;s5a, lat.
~tM~arm.'a<K.
~jA)Mt«!.
got.

skr. ~H~ K raceH, arm. cin « naissance Hj gr. '~o~laL


~HHj;s)!.r.~Kt<!A<'raceN,zd~ttft(t~<'tnbu)).

skr. ~y~A état de maison », zd ~yp « 'vie )), serbe


«
gôj « prospërité M skr. « vivant u,zd j~~f~ lit. ~jffjj'j
v. sI. lat. MtMO~ osq. bivus « umi ))t(nomin. plur.),
v. irl. beo, got. qius cf. gr. jMoç a vie », arm. ~MM « je vis a.'
Celte série représente d'anciennes sonores l'arménien en a
fait des sourdes douces et le germanique, qui pousse le chan-
gement un degré plus loin que t'armënien,- des sourdes
-~Jbrtes.

G.J'oMpy~
TaMeau des'correspoïldanccs
==~====~===='==' =-*
,*?'. ? b t*6(got.~
'~7 VF
a
o /C~' T ~f– d)
A'' t t *Y~
~~<7~/Y~'7(''7/M'Z X

â 'T-r-
~tm
).t~r.d~,e)~,ann./detanti.e.~etdetant)a
ton«<)t<-1, i, voyelle ou cnnsonne
9.~r.M'u)€))t<'ntd'antt'mT,ttnn)cp!ushaut'ct2.
3. lat. b, d, M(c<'n'nn<)<')(trut))yf')tea.
K« H!)<)<'a <)<< ditcnte-' tonurc!) atpin'c'i
'A:
~r.MMm;j'')~rtct,arn).h-r<'M<,gr.)at.~<'rt),
);«t.~«r<ir)./<r<m,)~(<.
~r.n«<'<M/<"u.~c<gr.'<t~)t«'~<'CK'~<;);r.
«}i).T,, lat. nf/«, M<. Mt~< nua);e n.
'</A:
~f. t/MMM~ fut<K'<! )nt./H<MM,Ut.AitM<,t.). t~mM.
j<'Ht t'trc «M~i f:r. ')~ « !f))<' tita!, cuttrage o.

aLr. tuA<t~ il « va <'n char a) I'J~/< v.t'<«,


lit. t~;a, )at. t~t<
ment
't: gr. :y:;
~'L ~« ~tt't~M
char « ==

tt.r.Mt«f"!)fraj')x'<tMn<<*!bfrap))ent'),nt
t
t t). H~M.
tnettrt; en moute

~«ftt/til') frapt'e gr. <!t<M. ht~ n mcurtrc »


je
amt.~ott<<~)U)' bt. ~)/«-t~; irl. ~MW"
btexM'M.
».
f) jt<~«« il neige t (atcc iMU de entre voyelles),
v. irl. )M%'<~ili) j'tent o )f!'t. ~<M<tM nei)<c o. lit. tmyaj,
!<t. tn<<i gr. (accut.) <=!at. )«H~m (non)it). HfA) <
t)!)ntt)"'demMrie'<prett'dentes.)e'*Ctttcxanu'nth)t<)h)t'an
d<tc<trr<(M)t)danc<'s revotait la
nature du phu)n'tn''ind't
e)tn'tw'en))nrn<t~M~(tc))h*tn<i<i.I)sa~)tde'<'nnre'
tar.<'t)iranit'n.)aY<()att)f)')t',antanai~.Cthiq«<'('<auftm
r't<'dt'd!t!mtiunjMmrhY~).!irf).!t"nn"re')d!t'asjH
n't' M~)t t~nfondm"' att'c tt"' '.«nure" simj'k"' en arm< ))i<:n
et en germanique, les anciennes sonores aspirées sont seules
sonores, les anciennes sonores simples'étajitdevenues sourdes
en sanskrit elles sont représentées par des sonores suivies
d'une résonnance glottale sonore, désignée par h, qui répond~
à elle seule à *~A et aussi à *A devant un ancien *?-et de-
vant *i en grec on trouve les sourdes aspirées e, 0, et en
italique les spirantes sourdes *f (anciennementbilabiale),
*x, qui, en latin, ont abouti à, f, Les sonores aspirées
de l'indo-européen se distinguaient assurément des sonores
simples, mais il n'existe-aucun moyen'de déterminer par
quels traits.

D. Sourdes aspirées.

Aux trois grandes classes précédentes qui présentent au


~tota) douze groupes de correspondances bien distinctes défi-
nissant autant de phonèmes indo-européens, s'ajoute une
quatrième catégorie, d'importance beaucoup moindre, celle
des sourdes aspirées.Le sanskrit a kh; à quoi répon-
dent.en zend~ en arménien ph, <A (en partie
confondu
',avec le représentant de i.-e. *<), x et en grec,(identique
au représentant de i.-e: *f et *~7'), ? (identique au repré-,
sentant de i. e. *<), (identique au représentant de i.-e.
'),'en slave (identiques aux représentants de i--c.
*t), sans .doute x (ce qui est contesté). Dans les autres
langues, i.-e. *ph, ainsi dénnis semblent se confondre
avec i.-e. *< Ce qui rend fort obscure toute la ques-
tion des sourdes aspirées, c'est quelles exemples sont peu
nombreuxet.ne se présentent, pas en toutes conditions on
~trouve des sourdes aspirées notamment
t°dans des mots imitatifs:
M&!h' dissimilation
skr. (mot de lexiques) « il rit )) (par
d'aspirée au~lieu de l'ancien *t&a~t!), gr. x~c~m (de
~~S~S~~tS~ :M;MmM' rire htm.!nt n,w~M '<t
()t~n'M'tM),th.a.Am~<'r!)i!t<'r!<'<,);)t.Mf/Hm«<.
)')-r/'M<-t«n</t"<ti"nt)<<Mff)<'r,<)<'tinter n, arni.
~«~ M.un]'' )!r. }~ t «mfn.; fit. /'M~< '.f.umer
'apr~t:
<<

!'kr.<~«A)m<"jff!))!tttnf.tut)<.)!i.),arm.Ma/<Mf('<nte

't'
!M'n<),'f)'eut<tr''bt.~<«t.
:t' <'n ajternance avec une ~~un)'' aspirre a la fin de cer-
tjti(tetrarin<(v<i<ie~)ttt,c))ap~'` N
~°tian<<jtte)'j!)n)«t*i'M')e'): })

n~
!'kr./<~M~j<'tit d'un animai..
(atec tAiMudei.c.*<A;aj)r<f,)e<t,
.v~
i.e.*t, issu de de-
tint </),xrx:«',ea!),).
~<'nM~MM<«f<<'<~M'<fra/M.–f'.h.iriHH.Jr.-i.u~ur-
in')n<.)!r.,j'nn<"ta<)eu;tMri<td<'p)tt.nt'.me-'i!")U.<dct'utt!t
rateM,dr)t\tf)rr'<)'"ndan«'~printipah"<,t<'ttfsqu't'Hf"i
r<')tuh<'ntd'L)b)<'an\ ri d<t''Ut,p<'uvt'nt'~ résumer dans
(e''fnr)untet:

~~t<a un'nn~rf t~rie de c'trrcfpondanccs d~Hnit <)< pt< p.fi.t


'1
tjt )''t*~t,t, *[,'(/ <t'"s< r''t"M'"t~p~des « j~ot-
tttr)th"t"rnKrc<tn)if)))c,('e)tn)ucet~<'rn)anif)ttf',c'c'tt-
A<)ircdan'')<r<mj'<'t)<'cidt'nta).nmstj~r.)t..Y.)at.
dM<h')intj)nt'"at'n)nd)~)rnt)icn,s)avc,h.dtiq))o, armé-
nien et auMnais, c'est à dire dans )r gr~))('e oricnt.t), ainsi
arm.f,dana)cprf'mifrgro'HM'dctan~ncs.ac<'nt"
M'ditgr.(~-)~)at.ffM~M~irt- ~t.A'Mn~,et,
dan'<)p!M'<und~r'mjt<Lr.t<~jnjf,/dM/~fM,s).~M~
La seconde sériede.correspondances définit des postpala-
tatesi.-e. accompagnées d'une émission
ïablo-véiaire qui en faisait partie intégrante. Dans le groupe
occidental, ces consonnes conservent leur aspect ancien, ainsi
en latin et en germanique: lat. ~Ku, got. AtMM ;.)a où l'articu-
lation labiale se'transforme en occlusive,' il y a passage aux
tiabiaies, ainsi en osco-ombrien, osque pis
« qui », et en
~grec, mœps; « lequel des deux ;) en celtiquc le passage à la
labiale est panceltique pour la 'sonore simple, mais ne s'est
,produit pour la sourde qu'en gaulois et en brittonique: en
.regard de lit. ~!<W « quatre », lat. ~tM~/Mo; le v. gallois a
~f~tMr, )c gaulois ~<or-, conservé dans t'emprunt~Jatin
/~M'-f~Mm « char à quatre roues a ces dialectes ont ainsi
restitué un~ alors que leindo-europccnavait disparu en
celtique commun au contraire le gaélique a conservé q et
en a fait c avant ta date des plus anciens textes littéraires
irl. celbir K quatre ))r Dans le groupe oriental, on a de
simples gutturales, devenues mi-occlusives devant i.-c. *iou i
(voyelle ou consonne) dans une partie des dialectes skr. MA
,'f(qui x,a't.(=]at. ~!<d) zd eu' v. sI. /H}-h) qui », éï-to
« quoi », lit. kas « qui », arm. khan f que ;). Les postpa-
latales labio-vélaires sont des phonèmes Tins. et non pas des
groupes de consonnes est tout autre chose que *~it~ le
*z~, attesté par skr. çv, lit. dans skr. ~M7/.j « cheval H,
lit. aj~fA cjumenta, esLrepresentëen grec par Tcï: dans ~s~,
-et non
par un simpleT: comme le de e?.rM'<, cf. arm.
e/t~ailataisséN.'
Cette opposition dans le traitement des gutturales entre un
'groupe occidental et un groupe oriental est la principale
trace des différences dia]ectales'qui ont dû exister à l'intérieur
~del'indo-européen.

II., Outre les deux correspondances qui définissent, 1 une


[te~jtn'Mi).t)aie'<,tH))trt's[M~)~:d.)Ld't;)tn"Hr<den
~eii'<tet)n<'tr"iticttK':

tat. f==<kr. k

t n<). d une ntaon're phm fenera)e ~t


t ht.f==(~a)).f==~erm.A==gr.xx
=skr ~~=a). ~=)it.t==ann.
tt<'j)tH'<n)j)t)<in~u)')tt'f(<tntr<(nc)tt<tf!afjtt<')ittft"cur~
~M~'t) avait unf '«~rtf f)r nn~Htt j~tatafet tntprtn<~t!nirf <'ntre )(~
tifux trnc'< <~h)i<'t<i <)f*s''))s. M.n! en fait, aocunp tan~oc
in<)<' t'urojM'cnnf ne jm~<'nt<' tn c'tp\)~tfnrp<if ers tnnst\jM~.
~f)tnr<'jM)rt)''h)'<<i<'<"rr<'s~u)tijtn«'tat.f=isLr.Aa~~M
r.)htt)rt<'utt).)ntc<'r~t)n<'acftn<!th"n'<~rt)t)))i<rc)t.n<~m
mrnt
<t''vnntr:skr.~r~t'('~mnd<'rn)rM,tt.~rMt'i'fts.)n~
)tt. ~t~~ « Mn~f en regard de ~r. xpi(F)~ a viande
ht.frH<tr,~n)).fr~M"Mn~t.it).ntrNr<'hM((~)in'<'tt
~tatotit);
apn't lit. skiriri « je 'M~tarc en regard de t. h. a.
.tf<r~n <'ft)H*cr. tendreet de ~r. K: « je t~nds »
(~ur
)'a)t<'r)tan<ej/jt',v.)echap.)t):
surt'mt apret u skr. n'T~/<'
la nn dct rn< inet, il
hrihe n. ~ir~<<A « funnerc t, lit. /~M~~ « (nu aune tache
htnnrhe e. v. xt. /M~f a tum'ere o, en regard de ~r.
tat./t~r~tt.M/'<~M)umiere'):i)\a'Mmvf'nt,dans)e
le
~n'u~n' «rienta), a)t<'rnan<e entre tes repres<'ntant'< de i. e.
*f'tte)ndei.e.*jt'ainin'tkr.r~<7n~ «hrinantt,
arot. loys e tunuerc à cuh~ des mots citea.
t)nn" ta ph~mrt de ces cas. têt k, eh du groupe orien-
tal 'Ktnt donc ''nt)*e<ts <t<' rt~sntter de situatiftns particu-
)i''r't!)~'))t"t~)rd';m<'i<'n'j:ttraitis d'onetna-
nierespécialepar suite deleurposition. Dés lors, onné
saurait considérer comme prouvée l'existence d'une série
intermédiaire de gutturales indo-européennes et, sans
perdre devue la difficulté grave que pose la correspondance
lat. c = skr. ~(c), on s'en tiendra aux'quatre séries d'occlu-
sives ainsi définies:
labiales: skr.~lat. 1)
dentales:skr.!==Iat.<t
-.prépalatales skr. == lat. c
tpostpa]ata)eslaHo-vé)aLires:skr./t(c)~)at.;j'M.

Sifflantes.

Si, en indo-européen, le système des occlusives est très


riche et complet, celui des consonnes continues formées par
'simple rétrécissement du passage de l'air, des fricatives, est
au contraire extrêmement pauvre. Il ne comprend, à pro-
prement parler, qu'un seul phonème, la sifflantes, dontl'em-
ploi est d'ailleurs très~fréquent. Le traitement de i.-c. *s
est.
une des parties les plus compliquées de la phonétique indo-
européenne c'est que l'influence des articulations voisines
y joue un grand rôle.
A l'initiale, les correspondances sont j s en sanskrit, slave,
baltique, germanique, gaulois et gaélique, italique /j en
iranien, arménien, grec, brittonique (le traitement albanais'
n'est
pas. clair)
skr.M~ « vieux )), Iit..jSna~ gôt. sinista « le plus
vieux ?, v. irl. y~ lat. ~j~ mais zd ~M)~, arm. A~ gr.
f!t)](dansE';fjMt<ax).t.
1L'articulation de la simante s est conservée en certaines
positions dans toutes les langues, nolammerit entree et t
», zd vaste, gr. ~<7r.xL, lat. M~
skr. Mi~ il-se vêt
«
arm. ~(-J~~ « vêtement ».
t~BB~oewporticutarites du tr~tt' m~m oc s se retrouve
Mus
une forme promue identique dans des dialectes continus
les un. aux autres et sollicite t attention par le fait qu'elle
indique ainsi df't parentes dialectales. Apres t~ en
indo~iranien, l'articulation des se transforme en celle des
chuintantes skr.xd par exemple le futur en -jvd- de
la racine indo iranienne ra~ e parter a est skr. t'~y~m;
« je parlerai », ~.Ith. i'tï.r~d (avec la spiranterempta~nt
réguti~-rement k devant ~) le t'tcatifpturie) en ~H des thèmes
<<
j'erc ~t' « brebis n, ~HM~ « fils » est skr.
~M,tit'~M~~KM~«. Oanatea mêmes conditions, on trouve,
au lieu de desautres fan~uet, des chuintantes dans cer-
tains mots ba)tiques et arméniens ainsi, en regard de gr.
t~?:,ixt < je me ufs~eche o, aga. ~TJ/~ v. h. a. durs/ soif »,
on a skr. ~ft« il a soif ». lit. « pâteux, à demi
desséché », ann. //tar~m/m <' je sèche, je me Octris » (à cot~
ue/dMHm) en slave, f/f a pris la place de l'ancienne chuin
tante l'aoriste en de rfA~ « je dis a est r~H (de *r~ ~<)
les locatifs de thèmes en i- et en -M- sont <<tM=:sLr.
-< -HfAH~sLr. -M-~H etc. Mais, si )c slave a rA dans

i,
a
tous les cas où le sanskrit et l'iranien le ba)tique a sou-
vents après (sans qu'on connaisse la rc~)<'), par exempte
la puce o est en liluanien ~/HM en regard de v. sl. ~M
et, en armcmcn, ti l'on a trace de la prononciationaprès
k et après r, le traitfmfnt de l'intenocalique est *A, d'où
zéro, et non après i et H, ainsi à tat. KMr«~ a bru » (de
*KM~, *n<MK~), v. h. a. jnMfj (de *~nH~, *~KM~) et skr.
~MM~, v. sL ~n~Aa~ ) arménien répond par MK (de *KM/M~),
genit. nM<)y(de'MH/), tout comme gr. H n'est pas
accidentel sans doute que la chuintante apparaisse en indo-
iranien, en slave, en bahique et en arménien, c est attire
dans les langues du groupe oriental qui concordent dans leur
manière de traiter les guttura)es. Comme le détail du traite-
A. Mt<t.nT j
â
ment diBere d'un dialecte à l'autre, il s'agitici de développe-
mentsparalleles,maisindépendants.
'Entre voyelles, s est particulièrement sujette à des altéra-
tions elle devient en iranien, elle tombe (après avoir été
Ti

A) en arménien et en grec, elle devient sonore en italique et


le ainsi produit devient r en latin, 'etc., par exemple au
génitif-ablatif skr. mamHaA « de l'esprit » répondent zd
jM~K~~Oj gr. ~Ecç, ~yjc au génitif-ablatif Y. si* nebese
',« du ciel D répond gr. '~Eoj, au skr. ~May~ f( de la race H
répondent gr. y~so; et lat. generis, etc. 'Il n'y a pas lieu de
donner ici le détail inEni des faits dans les diverses langues.

La sonore des, len'a pas en indo-européend'existence


par elle-même elle n'est autre chose que la forme sonore
prise par la sourdes dans certaines conditions. Soit par
exemple la racine de lat. je~er~ gr. Se; « siège )), got. H'hn:
être assis », etc. avec le vocalisme au degré zéro, elle
&

est d'où, par assimilation de~la sourde sà sonore


suivante, ,'1'indo-iranien la fait précéder très souvent du.
préverbe *Mt- qui n'a pas subsistépar ailleurs, sauf peut-être
en arménien skr. m-~tt: « il s'assied », persan nt-MaM
.~K s'asseoir
», arm. ~M « je m'assieds ))
le grec le
remplace par xx~s- (par exemple 7.oLQ-['~M), mais il était
indo-européen, et il 'y a eu un substantif I.-e. *)t!(~a-
« lieu où l'on est assis, établi'
)) *ta~fM donne indo-
iranien *Kt~M (avec chuintante sous~l'iniluence de i pré-
cédent), d'où, dans l'Inde, *Mt~~et enfin véd.
en arménien KM~ avec la simante conservée après <~ le de-
venant t suivant la règle générale et par suiteétant changé
en ailleurs le mot s'est fixé au
sens de « nid a lat.N!
(de *M~oj), v. irl. Kctt, v. h. a. nest lelit. M~aj nid » a
subi
une altération de l'initiale, mais a conservé le Zd inté-
rieur qui n'est pas exactement maintenu ailleurs. La
forme sonore t des est aussi employée devant les sonores
aspirées: v. sl. m/i~a (de *mi~s) « salaire o, got. mt'~ab,
al m~m~ ved. m!/Mm « prix (du combat) de 'mi'~Mm
en grec, la sonore aspirée étant représentée par une sourde,'
!e est devenu jt!û:
La sifflantes est donc la seule fricative qu'on soit en
droit de tenir pour indo-européenne toutefois, on a été con-,
duit à supposer pour quelques mots l'existence d'une fri-
cative de nature non définie, mais autre que s, par la cir-
constance suivante tandis que le grec a !s~ « droit D et )c
vieil irlandais dess en regard de skr. dtH~t'tMt « droit !), zd
t/~i'M-, v. sl. ~M)M « main droite '), ]at. AjL'<er, got. <a<nc~
on observe uno tout autre correspondance par exemple dans
gr. ~y. « ours c, v. irl. art en regard de skr. ~«A, xd~
a~J~ )at. Hr~u(d'un plus ancien *ûrcsos); on ne voit pas
d'autre moyen d'expliquer ce contraste que d'attribuerà
)'!ndo-curopcen des fricatives différentes dans les deux cas.
Ce détail, d'importance assez minime en lui-même, montre
qu'il est impossible de fixer avec précision le nombre de
phonèmes qu'employait l'indo-européen.

2. VOYELLES fROt'M'tE~T DITES

Les deux voycDcs essentielles de l'indo-européen sont les


brèves *< et *o; leur importance en morpimiogie ressortira de
leurs alternances exposées au chapitre tv; leur extrême
fréquence dans les langues révèle du reste à elle seule toute
l'étendue du rôle qu'elles jouent. Elles sont définies par les
correspondances suivantes:
i.-e. *e gr. e, lat. e, celt. e, germ. e (attesté par v. h.
a. <=v. is). e=got. <), balt. si.e, arm.e, alb. e, indo-;
iranien a.
i.-e. *o :'gr. o, lat. arm. o (et peut-être a dans
o, edt. o,
des conditions non déterminées), germ. a, balt. a, si. o/
tmdo-iran.a.
Exemples:

suivent)'.
*e
MOjj.xt),'Iit.

*o
skr. j'f!ea<e «
«
il suit )) == gr. Smï~ (avec x d'après
je'suis ;), lat. ~K!<«~ v. irl. -:œ~ar « ils

lat. rota, v. irl. roth, v. h. a. rad (de germ. *m~tK:),


lit. M<aj' « roue », skr. fa~a/.)-"char zd ra~o.

't! gr. ii~; « branche ".(de i.-e. *a.(~M), arm. ost, got.
,tt
'Le seul idiome où e et o'ne soient plus distincts est l'indo-
'.iranien, mais l'existence antérieure de la distinctiony est
'attestée par le fait que i.-e. *~o y a donné skr. zd et
que i.-e. *ya donné skr. ca, zd éa:
skr. &Yafa<) « lequel des deux x, zd ~aMfS, en regard de'
gr. T:;TEjMc, got. A~~a~ lit. ~at~a~ Y. si. Ao<of)' et /:ote-
skr. ca/zd ça « et », en regard de gr: te, lat. ~M.
Au parfait où la voyelle du redoublement est e et la voyelle
de la racine o au singulier, type gr. y~'M, 3Mapxx,etc.,I'Indo-
iranien a donc une opposition de la gutturale pure devant l'a
radical représentant o et de la gutturale mouillée devantl'a tlu
redoublement représentant e véd. caM)'a j'ai fait », jagara
«
[['j'ai avalé )!,ya~Mna « j'ai frappé J).'
Dans un certain nombre de formes grammaticales, l'i.-e.
*o est- représenté en indo-iranien par à, en syllabe ouverte,
et non par a, ainsi skr. ~M?'a?Ma~ « nous portons M répondra
dor. ~ps~E~
en regard de skr. ~ara~a K vous portez )) ==g
<~pKE a'I'c attesté par le nominatif pluriel gr. arm m~
otkh (avec chute du h InitiaTreprésentant p) « pieds H répond
à dans skr. < pieds » (('~ de lat ~~t est emprunté a
d'autres cas, le génitif sing. fat. = skr. /M~~ par
exemple) etc. Cet à est diversement interprété. D ex
ceUents tin~uistesy voient ic représentant indo- iranien
normal de i. e. *uen syttabe ouverte; d'autres au contraire
le considèrent comme produit par des actions analogiques,
ainsi )'~ du nominatif pturic! ~<tJ~~ serait anato~riquc de celui
du nominatif singulier ~~tpti est origine indocuro~)cennc
df'r. ~< ~ot. ~/f~ (avec une finale nouvelle) le lat. a
aussi une longue, mais avec le timbre sans doute sous
) iuuu''nce du génitif et d autres cas. La seconde interpré-
tation est prr~rnbte à la premifre pour plusieurs raisons
d'abord un chan~mont de quantité des voyelles en syllabe
ouverte au cours de l'histoire de t'indo iranien est invrai-
M'mb)ah)e ~i t'on songe à l'absolue fixité de la quantité des
"yt)i)ttcs dans les anciennes tangues indo euro~'eennes et au
trouh)<' profond du rvthme qu'une pareille altération aurait
entraîne; en second lieu, t importance prise en indo iranien
par les alternances quantitatives dont le rle était si limité
en indo européen s'cxptiqnc fort bien en cnct, la confusion
de *f et *o dans le timbrea avant éliminé les alternances
de t et o, essentielles dans la m"~bo)o~fle indo-européenne,
l'alternance quantitative de et d a été substituée à ratt'T
~tjiïw
!J)MM<c de timbre ainsi t'oppotition de t'accusatif s~r.
« pied (avec ~fïj ) et du )ocatif/M~ (avec /M~ ) a
pris la place d'une ancienne opposition de *~m/ (gr. T:) ctt
de */vJ (tat. ~/f) enfin, si l'on tient à pour le représentant
phonétique de *() indo européen, en certaines conditions, il faut
admettre que les indo iraniens qui répondent à d'autres
indo-europcens, dans les marnes conditions, représentent une
qua
~gr.ï:
autre sorte d f et c'est en enct ce
sauver i'hypothcsc: t'~de skr.
fallu faire pour
serait dinë-
rent de Ft) de tuots tels que celui-ci
Il
gr. !(~)'.t, lat: ouis, Y. irl. ot « brebis », arm; (T~otct-ttf
KbergerH,()itt.Kgardeurde'brebisD?\lIt.a~M.v.sl.
~M-M « brebis », en regard de skr. ~M'~
,or, on no saurait établir par ailleurs cette distinction de deux
sortes d'o on est donc conduità une hypothèse gratuite.
On le,voit, )e plus probable est que l'à indo-iranien est
analogique' dans tous les cas où il répond'a un o des autres
langues t'a de l'accusatif skr. ~aAtm est dûà l'influence du,
nominatif~exactement comme l'a de l'accusatif got. ~b<M
en regard du gr. m9sf est dû à un nominatif prégermanique
*/i~ (de *~).
Outre *< et *o, l'indo-européen avait une troisième voyelle
brève, beaucoup plus rare, et qui ne joue pas de rôle essen-
tiel dans les alternances employées en morphologie, c'est a
déSni
par les,correspondances:
gr. c!, lat. a, celt. a, germ. <t/Iit. a, sl._ o, arm. a, indo-
iran. a,
c'est-à-dire distinct de o seulement en grec, endatin, en
celtique et en arménien: la confusion de *a et de *o dans
une grande partie des langues indique que le *o indo-euro-
péen était très
ouvert.
Exemples:
str. i!/sm « je conduis », zd a~amt, arm. acem, gr. ~YN,
Hat.~o; v. irl.-a~ (subjonctif)~ « agant !) v. isl. a~ft
«.conduire)';
»

t skr. ra~ papa-N; gr.Ttitx, lat. tata, moy. bref. tat


«
« père H le même mot du langage enfantin a une autre
forme dans gr; aTTx~Iat. a~ v. irl. aite « père nourricier »,
got. a«<t « père '), v. si. o<M « père (avec un suffixe de
denvation);.cf.skr.aM'[<maman)).
En ce qui concerne les brèves, le vocalisme peut donc être
résume.par.le tableau suivant de correspondances.:
~.1. -1
9 *3a
1,
*<.<<< f
1 8&,

<< a
*COP~C<!JO
UT- 11.- 1..DO.m.

o
'a~aaaaao a

vient d~trcdennic. n'est pas


t,avovftt<t<')tf'f)u'f'ttf
t"uj<tursait<~adi'<tin~f))erdr deux autres ptton~'mesindo
euro~~ns:ct*
)''t)anstM'aufoupdemots,skr.~]'dtrepondentàgr.3!.
tat.cett.d,fferm.<ï(''n'<yttattcin)t)ate),arm.a,!tt.f!,
v.)tt.o;ondf~]~'nct)'p)u'<souvcntpar'~tephonemcindo
européen <p)c )tupp<*sc cette correspondance exempte
akr. « père o, xd/'t/f!, en regard de gr. ~y~ tat. ~)
Irr, v. irl. albir, got. ~J~r, arm. hayr.
~n grec ce phonème peut être aussi représente par E ou c
~Ut
~N<ernancc
)'innucnce d'un f; ou d'un (~ avec lequel il est en
rémunère de ta tes trois séries
~< dc*),
T-]t-~=skr.
~t-=:s~r. ~<~ (attcre
cf. dor. ~7-x.jL:
cf. dor.
?:= !i:
tat. f~/MJ, cf.
Couc~Mrticutaritrmf'tenreticftctraitcaractcristiqucdc
i.r. *q"i nutori'K-a di'<tingufrce phonème de la voyelle'a,
hx'nfjuitne'MXt distinct de <Tf(p)('nindoirantcn:C8tcn
ntt<'rïutnce iv~))m'rf avec *tt, tandis que *a est isolé,

) 'nnm'' on te v<'rm dan~ la théorie des attcrnances ta


m~meottit s'agit <tunm"t non attesté en indo iranien,
t attfrnancc avec une ~cvtte ton~tc indique en principe
qu on r~t en pro'M'nce de ainsi dans lat. M/f~ « semé »,
moyen breton A~ a semence en regard de tat. ~-m~K, ~-M<,
A
"lit. j&: « ». Quand on n'a ni la forme indo-iranienne
semer
niune-alternance vocalique, il est impossible de déterminer
si l'on est en présence de a ou de 3, ainsi dans'le nom du
« sel ): arm. ai, gr. ?). lat. ja/& (pluriel), v. M. M/a'KK,
got. ja/<; v. sI. M/<.
En seconde syllabe non finale _de. mot, i.-e. *? tombe en
iranien, slave, baltique, arménien (?) et germanique ainsi a.
skr. ~M~a «'fille », gr. QuY~p (avec une correspondance
inexpliquée de skr. h et de gr: y) répondent gath. ~M~g
(dissyllabique), persan' ~«~ v. si. ~M~f~ lit. <MM, arm.
~!H~ got. daubtar. Dans la syllabe finale du mot,subsiste
v. h. a. a<ts< (de *anud) « canard )), où u représente *a, enre-
gard de lat. anas. Après les sonantes~ w, r, l, m, n, la chute
de *? a eu pour conséquence une intonation particulière de la
diphtongue que formait dès lors la sonante avec la voyelle
précédente tandis que à une diphtongue sanskrite an répond'
une diphtongue lituanienne montante et double sommet
(douée) en skr. mtiMtfaA « formule de prière », lit.
(~a-)~cn~u.(( monument ?, aucontraire, a-un groupe
tel que skr. ani issu,de i.-e. *~K? répond une diphtongue
lituanienne descendante à un seulsommet (rude), én ainsi,
avec M? skr. ~m~ « 11~ vomit », Mxm~~ « vomir » lit.
f~)t: « vomir », ou, pour M, lit. an<M canard
« » en face
de lat. anaj.
Devantvoyelle, *3 h'estconseryé dans aucune langue: Ia3*
personne du pluriel de skr. t/amt<: est ~<!m-~K<! « ils vomis-
sent »; en regard de ski'.yaN! « parens », gr. -)'s''e-T~p, lat.

gr.Y~-o~/Iat.Mj.
~M!<f)r (de *~Ni!tOf), on trouve seulement skr.~n-aA«mcea,

2° A côté de quelques correspondances qui autrement


-seraient inexplicables.obligenta reconnaitre une voyelle ré-
duite, désignée ici par °; qui est en alternance non pas avec
o/~ mais avecë, En indo-iranien, elle n'est jamais i et
~Bcfond par suite avec le représentant de o. En stave
eOe <tt i (et peut être parfois <i), en baltique(et M
?). en
ita)if)))eetence!t!<juea,eng<'n))aniqueaen!)yHabeintense
(initiai dun)ot),«en*yHabefaib)e,en );rec!(?)et'.de-
<ant?Ktemp!ea:
ann. <<un « din -<, <). *i~ (<upp<xe par niMe ~M-<<M<
tch. dto ~< tingt t, etc.), v. h. a. ~tfHn « vingt o,

t en regard de gr. tm. )at. ~ffm, etc.


)at. ~fM«KCf, *). fi~r (*uppf)tf par tch. «quatre o, ~<
etc.), hom. i!<TJj:t;, en regard de gr. ~–~t;. sitr. M/t~M~,
t Ht.~«r<)Mw,etc.
titnbret <, o. a e!t~tent aussi avec la quan-
Les *oye!)c~ de
t
tit~ )nngnc et sont atte~teet avec cette quantité par les cor-
reopondance* !ui*ante9

'<<' l,<' j*_ a <


'1 l f i l l it
tt r,
<U' jt
'fti'ttttaJoaa
*t)
M <) a

N~totM. –
.tt. q
t'frr. i <)aM touttmdiatcctm antr<")que )i«nicn-
~acn''y)).<))<'intr))«'.n~n'~)!abcmacccntufe.
mt
~~j~
~NMN
K~pntpt' ~M
**t!
'r.m~(n~ati~nprn(Hb!t)v<').gr. (jmnh<')h''n![j))f):jLT,. <N
armmf;
)f)t. ~)t<~n, '') lit. }<'mMYt 'K-nx'nce f,
~mf « 'K'tnfnfc
t )<
n <m.' (.«rc rrprMtntant normalement gcrm <*);
got. \inana-sefts «'humanité », liltéralement « semence
(d'hommes»; irl. sil« semence».
*ô:
skr. dânain « don », kl. dônum, gall. datôn (aw représen-
tant celt. â, lui-même issu de ô en syllabe intense) v. sl.
darïi « don », gr. co^ssv, arm. tur – "lit. dàti « donner ».
*â:
skr. màtà « mère », dor. nâtiip, arm. mayr, lat. mater, v.
itl* mâihiy-, v. isl. màâer, v. si. mati, Ut. raitt « femme ».
Dans les périodes relativement récentes où le rythme quan-
titatif a tendu à disparaître et où il s'est développé un accent
d'intensité indépendant, les voyelles longues manifestent une
tendance très nette à 'se fermer: e et S sont des voyelles plus
fermées que ë et ô dans les dialectes italiques en celtique e
devient ï en' gotique e et o, c'est-à-dire e et ô, sont très fer-
més ;,en lituanien, et o (ë et ô)sont aussi fermés en ar-
ménien i.-e. *l et ô sont représentés pari et h l'ij du grec
/ancien est devenu'i dès avant l'époque byzantine. Là au con-
traire où la langue a conservé' son rythme quantitatif ancien,
les voyelles longues sont traitées en général comme Jles
brèves et peuvent même devenir plus ouvertes *<J, *ô, *â
à
aboutissent également à en indo-iranien.
Le fait que le timbre l a été connu de l'indo-iranien est
attesté par le<traitement des gutturales; les gutturales pures
sont employées devant *à skr. kâsate « il tousse », cf.'lit.
'kôsiu « je tousse », ags. Jrwôsta « toux », et devant *ô accus.
skr. gâm « bœuf» = dor. (3ûv mais les gutturales altérées
se trouvent devant l'ancien *ë: skr.-jânih « femme », cf. got.
1 qens « femme »
En slave, en baltique,
en germanique, à et 6
ont un même traitement, mais la confusion s'est produite indé-
pendamment sur chacun de ces domaines; en effet l'un des deux-
groupes du baltique, le letto-liLuanien, représente souvent un-
ancien *ô par û, alors que *â est toujours représenté par lit..
o, lette à. Ce traitement û de certains *ô en letto-lituanien a
conduit à attribuer à l'indo-européen deux sortes de *ô pa-
rallèles aux deux sortes de *ô déjà signalées mais l'hypothèse
ne trouve en dehors du lotto-liluanicn aucun appui, et il n'est
pas impossible d'entrevoir un moyen d'expliquer la différence
dcIctlo-lituan.K et do lit. o, Icttc à à l'intérieur du dialecte
lit. o est régulier toutes les fois qu'il est en alternance avec
un i siiglti « je couvre » slôgas « toit » «est la forme isolée,
ainsi dans tltili « donner » dans les premières personnes en
-it de verbes comme 'lëk'i « je laisse » (représenté par lëîi'i),
en face de gr. î.sfcw, le lituanien a-û et non -o parce qu'il n'a
plus dans cette flexion l'alternance des timbrese cl o attestée
par gr. Xefcsjisv, Xc(imti et qu'il a généralisé a (issu de *o).
On n'a donc aucun droit de poser deux sortes de *ô en indo-'
européen.
I£n lituanien, les anciennes longues sont représentées en
syllabe intérieure par des longues rudes (d'intonation des-,
condante, à un seul sommet)6, h; à la finale, outre ces
longues rudes (altérées secondairement en ê, à, ti), il a des
longues douces (d'intonation montante, a deux sommets) },
ô, u or on constate que, dans la syllabe finale du mot,
aux longues rudes lituaniennes le grec répond par des longues
qui sont oxylonées, si elles ont le ton, aux longues douces
par des longues perispomencs (en tant qu'elles sont toniques).
Ce contraste est surtout net dans les thèmes fcrnminsen'-n
nom. sing. *-i? lit. *(mcrg-)i, d'où (merg-)à, gr. (l)t-~)i.
gén. sing. *-âs lit. (merg-)ôs, gr. (0î-)5x.
Divers faits de quelques autres langues, dont le détail ne
saurait être reproduit ici, montrent que l'opposition de lit.
-6 et -ô, de gr. -i et -S remonte à l'indo-européen le plus
remarquable de tous est que les longues de l'indo-iranienqui
répondent, dans la syllabe finale du mot, à des longues douces
du lituanien et périspomènes du grec comptent parfois pour:
deux syllabes dans les vers védiques et avestiques on recon-
naît ici l'intonation- lituanienne à double sommet et le pé-
'risppmène grec; ces longues semblent d'ailleurs être issues,
en grande partie,^ de contractions indo-européennes ainsi le
génitiflit. -as, gr. -2; repose sur i.-e. *-&s qui représente sans
[doute *-â- du thème plus *-es, désinencedu génitif. `

3. LES SONANTES

On comprendra ici
sous le nom de sonantes tout l'ensemble
des formes variées que prennent, suivant leur position, les
i phonèmes jr, w, r,'l, «<; n..
A Jes considérer au point de vue purement phonétique,
les sonantes occupent une situation intermédiaire entre, les
1 voyelles et les consonnes.
'Comme les voyelles, les sonantes comportent essentielle-
ment dans la prononciation normale à voix haute une réso-
nance glpttale, modifiée par le résonnateur que constituent
les organes de la bouche et du nez, et excluent toute occlu-
sion complète n et m se prononcent avec occlusion de la
bouche (dentale ou labiale), mais avec un abaissement du
voile du palais qui permet une émission continue de l'air
:par le nez; l'occlusion buccale est d'ailleurs la plus faible de
Uoutes, plus faible-même que celle de d ou de b pour l~ la
pointe de la langue touche le palais, mais les bords sont
abaissés (ou au moins l'un des bords) de manière que l'émis-
sion de l'air ne soit pas interrompue r est caractérisé par une
vibration de la pointe de la langue, sans aucun arrêt durable
de l'émission enfiny et w sont les formes consonantiques de
i et te qui sont dans la plupart des langues les plus fermées
de toutes'les voyelles, mais des voyelles.
Comme les. consonnes, les sonantes y, w, r,l, m, n- intro-
duisent les voyelles proprement dîtes e, è,à ou des sonantes
voyelles, commei, 1}, etc., et peuvent servir à marquer les
limites des syllabes: ce sont des phonèmes caractérisés parun>
resserrement plus grand du passage de l'air que celui employé
pour les voyelles proprement dites et comportant par suilét
une articulation plus marquée.
Il résulte de là que les sonantes peuvent jouer le double
rôle de voyelles et de consonnes suivant qu'on met en évi-
dence leur résonance et leur continuité ou le mouvement'
articulatoiro de fermeture. Le parti que l'indo-européen a tiré
de cette particularité constitue l'un des traits les plus origi-'
naux de sa phonétique.
Il y a dans les diverses langues quatre traitements diffé-
rents dessonantes suivant la position, et ces quatre traitements!
indiquent autant do rôles distincts des sonantes en indo-
européen i" Consonne: à l'initiale du mot, devant voyelle
ou devant sonante; entre deux voyelles et aussi entre con-'
sonne proprement dite et voyelle. 2' Second élément de
diphtongue entre voyelle et consonne (proprement dite oui
sonante consonne). 3° Voyelle devant une autre voyelle
t\" Voyelle à l'initiale devant consonne, ou entre deuxi
consonnes. La racine "pieu- « couler, Iloltcr, naviguer »
fournit des exemples des quatre emplois de w
il w consonne skr. plâvale « il flotte », v. si. plovettt, gr.'
iA£(f>.
a' w second élément de diphtongue skr. plosyali (de indo-
», gr. v.
iran. *«Kj'ya<<)«ilil flottera s).~KeAK«j'ai
navigué »(de 'phuchA, cf. gr. Ix5.î'J5ï).
3° w voyelle devant voyelle, noté ici "w: skr. parfait
pupluve «il a flolté » (de *pupFwai) cf. peut-être lat. pluit'
« il pleut ».
t\° w voyelle, c'est-à-dire u skr. pïulàh.
Ces quatre traitements doivent être passés en revue succes-
r ivement et il convient d'y ajouter le cas tri.1
s importaiï^fl^
sonante suivie de *?.

a. Sonantes consonnes.

TABLEAU DES CORRESPONDANCES

I LIT. ÛR.
I
r n rrprrr
I.-E. S* H, ta ABU. KL. LAT. IRL. GOT.
o
«
*y_ y j_ ?_ _>_ _» 7

*«/ l' VgfVVvFujtU


~*T
n n
r
r,l ~~r r r
1 r ~T l
r
l

n n n v n n n
*m m m m m tn ja m m m

Les nasales m, n sont conservées sur tous les domaines


avec une remarquable fidélité. De même aussi r et
l'indo-iranien seul tend à confondre r et 1 et encore le
sanskrit conserve-t-il dans bon nombre d'exemples on n'a
pas encore réussi à déterminer dans quelle mesure la conser-
vation de 1 et le passage à r en sanskrit tiennent à des faits
dialectaux ou à des différences de position dans le mot.
Les deux sonantcs les plus vocaliques,y et w, sont celles
dont la forme consonantique a subi le plus d'altérations.
A l'initiale, *y a subsisté en indo-iranien, en slave, en litua-
nien, en germanique, en italique la tendance à augmenter
l'étendue du mouvement articulatoire de fermeture n'apparait
que postérieurement aux plus anciennes périodes connues de
la langue, par exemple dans le passage du vieux perse au
persan, ou du latin au roman lat. iacilesl devenu fr. git en'
grec, le y est devenu sourd et la fermeture du passage de
l'air est devenue moindre; ainsiy est représenté par (note
H
les anciennes inscriptions, chez les Alexandrins), qui a
sur
disparu de très bonne heure dans certains dialectes et que la
yaivr, n'a conservé nulle part le y initial est tombé de la même'
manière en irlandais. A l'intérieuidu mot, entre voyelles, y est
conservé en indo-iranien, slave, lituanien, germanique, mais,
tombe, en arménien, grec, latin, irlandais. Le grec ignore
entièrement le phonème y: du yod de l'alphabet phénicien
on a fait la notation de la voyelle •
Le *ui a une histoire plus complexe encore que celle de
*y a cause de sa double articulation: le dos de la langue
rapproché de la partie postérieure du palais et les deux
livres rapprochées l'une de l'autre et arrondies; la tendance à
substituer a la sonante w la spirante labio-dentale v est très
ancienne déjà pour les grammairiens de l'Inde, le v sanskrit!
est une labio-dcnlale et non plus un w; le « latin est devenu v
dans les langues romanes, de même le germ. won allemand;
en baltique et en slave on prononce aussi v là où le rappro-
chement de la langue et du palais a été augmenté, w est
devenu *g', g: ainsi à l'initiale en arménien et en brittonique ;i
là où c'est le rapprochement des lèvres, w est devenubà l'ini--
tialc, ainsi en persan dans certaines conditions. En grec, le
T qui représente i.-o. *w a une articulation très faible; entre
voyelles, il a disparu presque dans tous les dialectes avant la
date des plus anciennes inscriptions; à l'initiale, il n'a cessé
d'être émis que vers le Ve et le iv' siècles av. J.-C., sauf en
ionien-allique où il n'existe plus même dans les plus anciens
textes dans certains dialectes, notamment en laconien, II
n'est sans doute jamais tombé. Presque partout on entre-
voit encore le temps oùy et w étaient de pures sonantes;
'ainsi en iranien, le persan représente w initial tant8t par g,
itantôt parb, ce qui suppose que le vieux perse avait encore
la sonante w et non un v labio-dental; en "celtique, le w
initial est représenté par/ en irlandais, par^-en brittonique
le celtique
commun avait donc encore w,
-*>Exemples:

skr. yàhft (génit. yaknâh), lat. iecur(iecimris), lit.


« foie »
jeknos zd yâkarz, gr. 7jx2p (ypzxxoc).
*-ye- dans les verbes dénominatifs skr. (pftanà)yâti « il
.combat », v. si. (Ifkajjetû tt.il trompe »,*lit. (lankô)ju « je
..plie », %t.(y.y.£)ii> tt j'honore ».
skr. mâdhyah « qui est au milieu », gaul. Medio-(Unum)
-•lat., médius (avec^yreprésenté pari voyelle après consonne),
got. midja (féminin) la consonne précédente est altérée
par
slaydans gr. pitraiç, |a£c»; (de*|ii6;yo;) arm. mlj « milieu »
v. sl. me%da «limite », russe mi%â, polori. mezp, serbe
mèâct.
t*w:
skr., viç-j zd vis- « village », v.= sl. visi « uicus », alb.
vise « lieux » gi". "dïy.cç « maison », latv uicus,' got. «rofa.
i« bourg ». `
skr. nivab « neuf », gr. v=(,F)3;, lat. nouos,y. si. hto«.
*r;
skr. radhirâl} « rouge », gr. èpuepij (avec prothèse voca-
-lique devant i. -e. *r initial, suivant une 'règle constante dû
grec), v. si. rîdrâ (de Vârfcâ),llat. ruber (avec b représen-
tant S issu de ft après m); 'lit. raûias,' got. raufts, v. irl.
rafld..

gr. l&îybi «je lèche »', lat. ding6, v. irl. ligim, got.
(bi-)laigon « lécher », lit. /ë^t'ii « je lèche'», v. si. arm.
/î^ern, skr. réhmi et /«Aot» (zd ri^-).
*M et *»(
skr. nima « nom », zd nàma, lat. nftBoi,, got. namo, gr.
2vs(ui.

Remarque. Dans quelques cas, le grec répond par un


Ç et non par b (noté ') à un y des autres langues, ainsi

gr. fy-(vi, en regard de skr. yugàm «joug », lat. iuguin,


got. juk, tchèque jho (de */ip>)
gr. Çwtts;, en regard de zd yâiW, lit. /HJto « ceint d'une
ceinture w, v.sl. (po~)jasït « ceinture n;
on a souvent conclu de là que l'indo-européen possédait
une sortede spirante, différentedu *y défini ci-dessus, et qu'on'
pourrait désigner par* Mais ce traitement£ n'apparaît qu'à
l'initiale du mot, et aucune langue ne confirme la distinction
de *y et suggérée par le grec il est donc possible que l'on
soit ici en présence d'une innovation hellénique dont les,
conditions ne se laissent pas déterminer.

b. Sonantes dans les diphtongues.

Une diphtongue est une émission vocalique continue dont


le commencement et la fin sont articulés d'une manière nette-1
ment dilférente et dont la partie médiane est constituée par
la transition de l'une des deux articulations à l'autre. L'indo-'
européen forme des diphtongues avec ses voyelles *e, *o, et
aussi *a, suivies de l'une quelconque de ses sonantes dans
toutes ces diphtongues, la voyelle, c'est-à-dire la partie la plus
ouverte de l'articulation, est au commencementet la sonante,
qui est la partie la plus fermée de l'articulation, à la fin.
On réserve souvent le nom de diphtongues aux groupes
formés par *e, *o, *a avec les sonantes *y et *w, mais il n'y a a
pas de différence essentielle entre ces groupes et ceux qui
sont formés avec les autres sonantes V, *m, *«. Ce paral-
lélisme des diphtongues formées avec les six sonantes est par-
ticulièrement clair en lituanien où les diphtongues telles que
:ar, al, an, mn sont susceptibles des deux intonations, douce
et rude, tout comme ai et au, soit
af al
ai
ai au

àr al an
an
am
âm
a
Dans lit. flfî'le passage continu de la voyelle à la nasale n
la fin de l'a est nasale, et,' dans les
se manifeste par ceci que
dialectes orientaux du 'lituanien où l'anciena (a nasal) est
représenté par u, il résulte de là que an est représenté par lin
A'a de an était donc, du moins en partie, nasal. En grec, une
.diphtongue ev est susceptible d'être périspomèno comme une
'diphtongue
ei par exemple ce qui le montre, c'est que les
deux groupes jouent le même rôle dans le cas d'addition d'un
il
mot enclitique se développe un ton secondaire dans è'vSiz is.
tout comme dans evrà
-es-
Les sonantes employées comme seconds éléments de
diphtongues ont des traitementsspéciaux et devraient en
bonne méthode être désignées
par des signes particuliers.
'•Conformément aux usages de l'alphabet latin, elles seront
désignées ici par i, u, r, l, n, m ces notations ont toutefois
le défautde présenter une inconséquence assez grave,:
$les sonantes y et wy sont désignées parieur forme voca-
lique, les autrespar leur forme consonantique; pour. être
conséquent, il faudrait écrire ey, ew, er, cl, en, ein, ou ei,.
eu, e\ e\, en, eip..
Les diphtongues indo-européennes sont définies par- les
correspondances suivantes (on observera que l'élément' voca-
lique initial a en principe son traitement normal, c'est-à-dire
que i.-e. *e, *o, *a sont également représentés tous les trois
.par indo-iran. à, que i.-e. *o et *a sont représentés par si.
o, etc.):
P t -t. t» 't mu «t I ut. *•«. «a. ut. iu. v. k^|
_<I^M
m.

UV e1 ai ai i P, et (?) « i* é, ia
F 'puo' ao au ju iaû oy tj û' 6,ua eo, iu ^Ê
IV ar ar ar ré ef er if cr er tr ]
[ I V7 Ô71 "Ô7 ar ~Û ~eï ~tt ~l
ÔT "Û7 11 1
ni a*Ma(n) ( en in
•> fraj
i
m
in 1
^^Hn» (i^i •i < t fi'n im ïi. em (fin) im ^M
^^Fi» oe ai, ei,l lË^k
F |*a« o' ao au u au oy ;j «' 6, ma au, ou.>) 1
^Jnr ar ar or ra
ar ar a? or ;p or j M
or ar
ar la a/ o/ :Â «/ o/ al m
f l'on an Ht a(n) a an un :> on (m) an
1
*<» a»'
PF<<: < »'.f I
E

L
l*a«o'
l'ar ar
m'ai ar or

ar
au
or
ar
u

ra
la
au
ar
al
au>
u au à.ua au,ou,ô
ar sp ar
at aX al
ar
al
or al
M

M
Pjrn an M a(n) a an an m an an an
1
Tarn am fm
am a am am i? am am
am am
mj^M

diphlnn-
fait ^^J
Ir
^^mies
Nole<
Skr. et o sont des longues issues d'anciennes
e
indu iraniennes ai, au conservées en vieux perse le
1
qu'elles représentent des diphtongues
est très reconnaissable
en sanskrit même et a été vu par les grammairiens indi-
gènes. Les diphtongues indo-européennes en *1 donnent
régulièrement des diphtongues sanskritesen r.
2' Les conditions de la différence de traitementë d'une part;
ei,'ai de l'autre, en letto-lituanien ne sont pas connues.'
3° Les diphtongues ei, oi, ou sont encore écrites sur les
tplus anciennes inscriptions latines et n'ont pas été.entière-
ment réduites àl, û, ti avant la fin du in" siècle av. J.-C.

quelques cas.
4° SI. i représente i.-e. *oi, *ai à la fin du mot' dans
Exemples de quelques diphtongues
*s.
il perse aitiy, zd'aëiti,
gr. état « il ira», skr. éti « va », v.
lat. U (de*ït, *«*[»]; cf. îs), v. lit. àii ci va ».
v. pr. deiwas « Dieu », lit. divas « Dieu » (et deivc « fan-
tôme' »), .lat. dois (de *deios, *deiuos), pluriel* diuî, osq.
deivaî « diuàe », v. h. a. Zio et v. isl. Tjr (de germ.
*tîwa%), irl. àéa, skr. deuâh dieu
« », zd daëvô « démon ».
"au:
lat. auginen « accroissement », lit. augmû, génitif augmeiis
« croissance », skr. ojma, génit. ojmànah « force » lat. au-
gère, got. aukan « croître » gr. aùsâvw.
*on:.
v. si. pQtî « chemin », arm. hun « passage », skr. pàntbâb,
zd panti (avec t issu de th après n) « chemin » lat. pons
« pont », et sans doute gr. tovto^ « mer ».
*om

gr. yoiAips;t< dent », v. si. ^giït « dent », lit. %amlcts


« angle formé par les côtés d'une poutre », v. isl. liambr
«-peigne » (ail.- kamm), skr. jâmbhah « dent »,
Vet *or;-
lat. uertô « je tourne », skr. varie « je me tourne », got.
wairfan « devenir », lit. vttsli « tourner » v. si. vriteno,
gall. gwcrihyd « fuseau ».
lit. varlyti a tourner n, v. si. vraliti (russe vorotit', polon.
wrécW), got. fra-wardjan « gâter» (cf., pour le sens, ail.
ver-derbeit), skr. varlàyali « il fait tourner ».
*a/
gr. i). lit. rt/^iisalaire n, skr. arghàh «prix, valeur »,>
«
ossète (dialecte iramen du Caucase) ary « prix ».
Après une voyelle et devant une consonne, une sonante
ne peut en principe avoir d'autre forme que celle de second
élément de diphtongue ainsi, en face de Fftjfrjy. a je brise »,
l'éolien a un aoriste e'jpiyi; et non 'èfprftj, un adjectif
aî)pï|XT3;ctnon*i-fT,y.T5;(honi.affii;i'3iCstrefaitsur^f(û[j.);
le parfait moyen de skr. yajati « il sacrifie » n'estpas *ya-yj-e,
mais yeje, c'est-à-dire *ya-ij-ai.

Outre les correspondances précédentes, il en existe une


seconde série qui est surtout claire en indo-iranien, et, dans
une moindre mesure, en grec
skr. ni nu an 3m âr
zd ai Ru an cm âr

gr.
à1.t,
Gt:
«
C(

<t
rt't
âv
(t

(c
-/jp
cêp

(rit « (i)7 « (i)p

Co sont les diphtongues a premier élément long, soit i.-e.


*li, "lu, *i», *tm, *(r (et *il), etc.; on ne saurait naturelle-
ment déterminer avec précision en quoi *ëi se distinguait
de *ei, mais on ne doit pas croire que ces diphtongues aient
eu la durée de voyelle longue plus sonante, c'est-à-dire
trois temps, alors que les diphtongues à premier élément bref
auraient eu deux temps seulement dans les vers védiques et
grecs anciens, une diphtongue à premier élément long compte
pour deux temps comme une longue ou une diphtongue à
premier élément bref or d'autre part, pour que le premier
élément d'une' diphtongue "semble long, il suffit qu'il soit
plus long que la moitié du groupe total formé par la diphtongue
et que la sonante soit relativement brève la différence entre
*li et *ei peut donc fort bien avoir consisté simplement en
ceci que, dans *èi, le e était plus long et lei plus bref que ne
*l'étaient respectivement e et i dans *ei.-Ce qui rend probable
qu'il en était ainsi, c'est que la sonante des diphtongues à
.premier élément long est souvent tombée soit au- cours' de
Jl'histoire'des diverses langues, soit- déjà en indo-européen
mêirie. Ainsi la diphtongue *-ôi du datif zd vshrkâi, gr. Xiixat
((écrit'- Xiixo)),,lit. vilkui (avec -ui représentant tandis
que -ê, issu de Tai, représente *-o<) s'est réduite à -ô en grec
où la.prononciation -ô de l'ancien -wi est générale au moins
dès le n° siècle av. J.-C. de même en latin le datif corres-
'pondant est lupô (de *lupôî).
Dans tous les dialectes autres que l'indo-iranien, les
diphtongues à premier élément long ont été transformées
• en diphtongues à premier élément bref devant consonne sui-
vante du même mot ainsi à la finale *-ôis de l'instrumental
pluriel attestée par skr. vfltaih, lAvdbrMii, le grec répond par
-oc;, le .lituanien par -ais, le latin par-is
(issu de *-ds, ancien1-
nement *-ois) gr. Mxsij, lit.- vilhûs, lat. lupis. Le grec répond
à skr. dyâuh « ciel ii,gâuh « bœuf», nâub « bateau » par Zeûç,
'Po3ç,
vsii;, avec eu, ou, au et non "V]u, *iw, *âo si l'ionien a
vflBi;, c'est que la longue des autres cas, ace. sing. SâF a, génit.
*iâF6ç; etc., y a été introduite par analogie'; et en effet Zsiç
et (3o0ç dont la flexion n'a de voyelle longue qu'au nominatif
,(et à'l'accusatif) singulier ont conservé eu, ou dans tous les
dialectes .'Les diphtongues à premier élémentlong ne subsistent
doncqu'àlafinale, ainsinmfa, &|jlwv,
faipiv dansl'Indemême,
les diphtongues à premier élément long, encore nettes en sans-
krit, se confondent avec les autres dans les prâkrits.
Des l'époque indo-européenne, l'élément sonantique relati-
vement bref des diphtongues à premier élément long a disparu
dans certains cas par exemple, l'accusatifpluriel des thèmes
en *-&- avait, du moins dans certaines positions, *-â-s issu
d'un ancien *-à-nsskr. -â(>, Ht. -as (d'un baltique ancien
*-&) le grec a la nasale (peut-être d'après les autres décli-
naisons) et abrège en conséquence la voyelle i, d'où *-x-iç,
conservé en crétois par exemple, et c'est ainsi que l'accusatif
pluriel dcTîjii, ion. ail. «(«6, est*ïî[«vî, d'où ion. ait. tfiii;,lesb.
T/(ij!î. De niiSmo i et « sont tombés dans les accusatifs indo-
européens des thèmes *dyeu- « ciel, jour », *gwou-« bœufs,"
*rii- « richesse n skr. dyâm,gim et hom. Z-îJv, dor. {3™, lat.
rem, c'cst-a-dire*rf)*«, *g"ôin, rlm,i&*dylmn, *g""Sum,*rlim.
En indo-européen, ,lo point d'arliculalion de la sonante
nasale étaiL indépendant de celui de la consonne suivante le
lituanien n m devant par exemple dans ~)'m<n~ cent »,
reiïui « appuyer », le gotique devant f, ainsi dans ga-qutii£s
«arrivéo », ct devants, ainsi dans ams épaule». Si donc on
trouve, pour une ancienne m, une n devant dentale, c'est
par suite d'une innovation: ainsi devantdans lat. centum et
devantd dans got. buml « cent ». De même il est possible que
la nasale gutturale provienne d'une innovation de chaque dia-
lecte, bien qu'elle soit assez générale skr. afikâlj « crochet »,
gr. ïyxs;; lai. qMiiqm (avec i issu de e devant nasale gultu-1
rate tandis que e subsiste devant n dentale, par exemple dans
centum) le sanskrit a une nasale palatale devant palatale et
une nasale gutturale devant gutturale skr. pâhca « cinq » et
pafiklllj « groupe de cinq ».
c. Sonantes voyelles devant voyelles.
11 arrive souvent qu'un groupe phonétique constitué par
une sonante suivie d'une voyelle forme deux syllabes alors
la sonante est représentée dans toutes les langues indo-euro-
péennes par une voyelle spivie du phonème qui représente
en règle générale la sonante consonne intervocalique; On peut
donc désigner ces groupes, par exemple devant la voyelle é,-
de' la manière suivante:
*°ye, *°we, *"re,
*°le,
*"ne, *"me.

'
Mais comme, en' fait, *°y et *°w se comportent toujours de
même que et *u voyelles suivies de *y et *w, on écrit dans
ces deux cas
*iye, *uwe.
Ex~mples
Exemples
V
picç
arc»(le y intervocaliquetombe en grec), véd:
gr. «
j(i)yà « corde d'arc» (écrit jyà, mais encore dissyllabique
dans plusieurs passages du^gveda), lit. gijà « fil de trame»;
*mu
véd. d(u)véu, d(u)vi « deux » (orthographiés dvâu, ivà,

âûva. r
mais dissyllabiques dans les vers), hom. SOu, lat. àuo,y. si.

skr: génit. bhruvâh « du sourcil », gr. copùo^ de *oçpû/oç,


-v. si: accusatif irëw/lil. accus. Jiràvi.
Le traitement des autres sonantes voyelles devant voyelles
est résumé dans le tableau suivant

ï
*°r
I.-B.
SKÛ.
BO ASU. CR.

ar
LUT,' Itlt. «OT.
LIT.
Y. BL.'

*°r ir, ur'


urt ar ar cep
ap or aur" ir, ur* m, ûtf
*°l if, (il, m ul) 'ai\ al A
o: al 'al ul il, ul_ ûl |U,
.y ? an m an, in an un in, un "m, un j
*"n ?

*°m ? ? am x\i. am,im" am uni im,um ïm,ûm


Noies:
i°Les timbres i et « en sanskrit sont en grande partie
détermines par les consonnes précédentes.
2" Les timbres i et u en lctto-slave apparaissent dans des
conditions encore inconnues pour la plupart.
3* Lat. in, im devant un i de la syllabe suivante, par
exemple ilansjinedc *s°ni, cf. v. irl. sain (eclt. *sanî) « sépar>
rément».
Got. aur, parce que germ. « devient toujours au (mv>
!\°
tant 0 ouvert) devant r en gotique; ur subsiste dans les
autres dialectes germaniques.
Exemples:
*°r:
skr. pur Al; «avant », zd pari, gr. irips;; v. h. a. furislo
« prince » irl. ar « devant », gaul. Ari-inorica (région près«
de In mer).
*°h
gr. ga/.stv«jeter », lit. gtillli être couché n (pour le sens
cf. le rapport de lat. iacïrt « jeter » et de iacère « être
couché »).
*>«.-
v. si. mïnèli « penser », lit. minhi, got. munaii « pen-
ser », gr. |uni;vn « être furieux ».

gr. *-i[ji3-, dans sjî-a[i:! « aucuns» got. smus « quelqu'un»;


v. h. a. sumar « été », arm. amant v. irl. sam.

d. Sonantes voyelles.

l'lacées entre deux consonnes ou à l'iniliale devant une


consonne, les sonantes servent de voyelles. Les sonantes
voyelles sont définies par les correspondances suivantes
I.-K. SkE. 20 GR.

*i iit V.SL. LIT.

t
I GOT.
ABU.
LAT. IBL.

i i
i i i M
*u u u m u u u u u
S
V X m ?*»
u

*?' *"»
rù &* ur* au/" ar or
or ri
*l f m ax, sa' /«" (7, ul at ul H

*y a a x ?f«)2 *w, »«3 un an en (v. note11)


*nia a a e (ti)1 im, uni* um am em (v. note3)

Notes.
ou M
i° Les conditions dans lesquelles le grec a px ou ap, >,a
a/v ne sont pas exactement déterminées.
2° Les conditions dans lesquelles le vieux slave a Ii ou lu
(c'est-a-direvoyelle ou i voyelle), etc., le lituanien il ou ul,
etc., sont inconnues.
3° Le traitement de *u et *t\i en irlandais est trop complexe
pour être résumé dans le tableau.
l\° Got. aur représente germ. *tir.
^HS
Exemples ^H
*'
*i
skr. diç- « direction, région », lat. dic- dans dicis causa
gr. î'.y.r, « droit, justice » lai. dklus (ital. detto), skr. rf(V/à/)
« montré » ags. ligen « montré ».
*«:

*r
skr. gén. çïtnah « du chien », gr. y.yvi;, v. irl. con (de
coït. *fKHOj), lit. ~KK('<
V.- Vunoi), Ht.

skr. pfcchâli « il
s^un(e)s.

demande », zd pmsaili, arm.


1
harçanonU |
« j'interroge », lat. poscô (de *porcscô); v. h. a. forsca « de-
mande m (avec or de germ. *ur) lit. pifs^tï « fiancer ».
hom. 7.fjîîv; (et /.ipZirl)a cœur », lat. cor, corâis, v. sl.
srUdxce, v. irl. cride.

skr. vfkab « loup », zd vshrkô (avec notation pard'une


particularité duc sans doute au ton), lit. vilkas, v. si. vllhï,
got. viulfs (avec une /due à une influence particulière).
•p.-
skr. â(-jniitab) « inconnu », gr. â(– (-<u-), lat. ignOlus,
c'est-à-dire inMItu, de *in(-gnOtos), v. irl. in(-gnad), got.
uti(-kunfa), arm. an(-canawlh)
•»/).•
skr. cent », zd fd(wi, gr> (s-)*ksv, lit. s^imlas,
fflfriwj «
v. si. j/i/0 (avec un traitement ri contesté par beaucoup de
linguistes), got. bund (de *humdmi), lat. cenlum (de "cemloni),
gall. cant, v. irl. cil.
On le voit, *i et *u ne sont pas au point de vue indo-curo-
péen des voyelles, mais seulement les formes vocaliques des
sonantes *y cl*w, exactement comme *[, *)/(, *i} sont les
formes vocaliques des sonantes *r, *m, *n skr. sitptâh
« endormi », gr. ra:
v. si. liitiu « sommeil » (de *sûpnîi)
sonta skr. svàpuah « sommeil », v. isl. sue/n « sommeil »,

».
ce que skr. pfubâti « il demande », etc., sont à skr. prdçiuih
« question », lat. précis, gol. fraihxa « j'interroge »; skr.
diftiib « montré », etc., sont à gr. ili\ «j'ai montré », lat.
rfta) (de "deikô) et ce que skr. haddbdh « lié », got. blinda»;
« lié » sont à skr. bdndbttb « allié », got. ^*Wa « je lie »,
lit. bendras « associé
Les sonantes voyelles *i, *u, *ff, *H' sont brèves au
point de vue indo-européen le sanskrit les représente toutes
par des brèves ti, f, f, a, a le grec également sauf */ ef
dont il fait pu (ou a?), Ix (ou ji).) le gr. r.7r.fi<y. est, chez
Homère, un dactyle, tandis que le locatif pluriel véd. pitfau
« chez les pères
» vaut trois brèves presque partout ailleurs
qu'en indo-iranien i.-e. *j, *r[i étant représèntés par
une voyelle suivie de r, 1, m, n et devenant par la même
des diphtongues, comme gr. ap, oc}, ont pris valeur de
longues; mais les traitements indo-iranien et hellénique indi-
quent bien que'cette quantité longue résulte d'un développe-
ment postérieur à l'époque de l'unité indo-européenne.
On a beaucoup discuté la question de savoir si ces brèves
i.-e. ffj *l, *t$i étaient de-pures sonantes vocalisées,

commei et u, ou si ces articulations comprenaient une


voyelle extrêmement brève précédée ou suivie de r, l, m,
n consonnes ou seconds éléments «de diphtongues. Cette
question n'a qu'une importance très secondaire, car l'essen-
tiel n'est pas de déterminer si *r, *l, *# se sont 'pronon-
cés de telle ou telle manière, mais quels en sont'les repré-
sentants dans les diverses langues et quelle en est la opiacé
dans la structure de l'indo-européen. – *L' existence d'un
élément vocalique très bref, indépendant de la* sonante, ne
pourrait être solidement établie que par des coïncidences
de timbre des représentants de cette voyelle dans les diverses
langues le fait le plus remarquable à cet égard est le double
traitement baltique if et ur, auquel répondent les deux trai-
tements slaves communs ir et "f, confondus dans v. sl. rù,
mais distincts dans russe" er et' or, et qui ont entraîné des
formes différentes des gutturales ainsi on trouve d'une part'
v. sI. crûnû (de" *i'rniï) «'noir »,russe éërnyj, v. pruss.
kirsnan, cf. ski. -kfondh « noir », mais de l'autre v. si.
krûma «proue » (de Vrma), vusseiormâ, et,à ce dernier mot
le grec répond peut-être par i:p^va3 Tzpfyvt} « proue » avec
un traitement pu de *r qui rappelle le si. et qui diffère du
traitement ordinaire pa. Les faits de ce genre sont trop isolés
'pour qu'il soit licite de rien affirmer.
Le caractère essentiel à retenir est celui-ci *i, *u, *%>
*ip, *y sont des éléments vocaliques entièrement parallèles les
uns aux autres et jouent tous un même rôle dans la tangue.
c. Sonantcs devant *J.
Dans les groupes de la forme voyelle ~f- sonante +*s
+ consonne, soit *-en;t- par exemple, la sonante consonne
et *} ont leur traitement normal et il ne se pose aucune
question, c'est le type

skr. janilh, gr. ysvs-sflp, lat. gmitor.


Dans les groupes de la forme: consonne (ou initiale du
mot) -f- sonante + *i -f- consonne, on observe deux cas
différents
î" La sonante a la forme de sonante voyelle devant voyelle
et alors *3 a son traitement normal ce n'est pas le cas ordi-
naire, mais on en rencontre néanmoins d'assez nombreux
exemples, notamment en grec:
*iyi:
gr. cpfïjOïi (do 'k^rip-) « acheter.
*°n:
gr. gipïOpsv « goulTre ».
v. irl. laralhar « torobra ».
"h:
gr. r.x\i\i.r)« paume de la main », lat. palma (si c'est un
ancien *palam&, avec syncope de la voyelle intérieure).
*°n)
gr. 0»îts;« mort »

•°mi:
gr. (à-)îi;jixr:; t< indomptable »
lat. ianitricts « femmes de deux frères ».

Aucun de ces exemples ne se rencontre d'une manière sûre


dans plus d'une langue; ceci tient à ce que, dans toute une
partie des dialectes indo-européens, ceux qui perdent 3 en se-
conde syllabe, ce traitement se confond presque entièrement
avec le suivant en latin et en irlandais, des syncopes en-ont
fait disparaître ou obscurci la plupart des exemples en sans-
krit, il paraît n'être plus distinct du suivant il ne reste guère
que le grec où on puisse l'observer.

2' La sonante et *s> se combinent et le résultat de la com-


binaison diffère essentiellement des traitements isolés de la
sonante et de *s. Dans le cas des sonantes *y et *w suivies de
*a, le résultat est partout i et a (ou les représentants de *i et
*il)on est ainsi conduità écrire *f,J, *n; *in pour V,
*n, *rn suivis de *3 après consonne, sans préjuger par là, bien
entendu, la prononciation de ces éléments, sans vouloir dire
par exemple qu'il s'agit de *f, *n, \i
allongés. Le tableau
des correspondances est le suivant

*i

i
ù
J. y
û' f ti
i l'
l
i ï »
i
û
et

nir pi,
y il
û û
ar Ur, ùr
*f fr, ûr pu rà râ aur
lâ'Ud ul

II' III
*J ir, ùr ar il, fil U, lu û Àâ, Xu

â à in, un ç vâj[ nà ni un
*ip. ? ? im, àm ee
S

i
i yâ ma ma um
fui
t
t

Note
Le serbe distingue par l'intonation et par la quantité les
voyelles qui répondent aux sonantes brèves et « longues » j
ainsi la longue « représente par exemple dans vûk « loup »,
cf. lit. vilkas, tandis que la brève « représente J.
Kiemplcs
•i:
skr. krllàh « acheté n irl. crllhid a emat » cf. gr.
srtss9ss.
•a:
skr. tûyah « fort » lit. liilas « plus d'un, maint », v.
pniwft. lûlan « beaucoup » gr. tjXt,« enflure ».
V:
»kr. glryâh « avalé lit. girtûs « ivre et
accimalif gùrklj
« gosier » v. si. grûlo «
gosier », serbe gHo gr. ^pidjxu
cf. gr. ^jpjOfsv.
v. »1. sù-lrûlù « frotté », serbe lui « frotter, user » gr.
~prrtt; « pénétrant » cf. v. irl. taralhar.
skr. pârvah « premier», zd paourd (de iran. *pania-'), v.
si. prùvyji, gr. 'zpuFx- (ion. zpû-
dor. sfî-rs;) lit.
/>/rro<u.
•r-
irl. Idm « main ». v. h. a. frima (de germ. *fulmi) cf.
gr. :»;«
skr. pùnjàh « plein », v. sI. plùnù, serbe pûn, lit. p'ilnas,
v. irl. Un, got./«//s (de 'fulna().
/1:
V-
gr. Svt; (dor. (t/jt;;)a mort » cf. Sri «5;.
skr. jiiw « femme du frère du mari » cf. lai. ianitrices.
skr. jàldh « né », zd ^ri/ii, lat. (g)nàlus, gaul. (Cintu)-
gnàlus.
lit. ~« ~~MftU « connu o, got. kun~s.
gr. •rtjju « canard » (de Nirva), skr. d/M> « oiseau aqua-
tique ».
'*•
î;*rr;r fdnr. ? j.îr;r) « domptt' ». cf. (i-);i;Ar:
lit. timsras « de couleur alezan brûlé ».
Les traitements indiqués ici semblent certains néanmoins
sur le traitement grec l'accord n'est pas établi d'une manière
absolue.
Les cas, relativement rares, où l'on,rencontre après con-
sonne ou à l'initiale une sonante consonne suivie de *a sont
dus sans doute à des actions analogiques, ainsi gr. tsQvcc[aev à
côté de Ti9«ï/t> cf. 'érzx[>.vi à côté de ëra)-a.
*f, *J, *n, n'existent
Les correspondances notées par *%i

pas en dehors des combinaisons *r+»,*/+»,etc. On n'en


saurait peut-être dire autant de *ï et *îï.~En effet ces sonantes
longues alternent ^parfois avec *i et*u brefs:
skr. virAh « homme », zd vlrô, lit. vjras, mais lat. uïr,
v. irl. fer (de 'wiros), got. wair (de *wïra%).
skr. n& « maintenant »,gr. vjv, v. sI. nynë, mais skr. nû,
nû.
gf. vj,' lat. nu(-diùs), v. irl. nu.; v. sl.
Dans ces mots, 'l'emploi de *î ou *ï, *û ou *ù était sans,
doute déterminé exemple,
par des raisons rythmiques; par
dans les aoristes à redoublement, l'i du redoublement est long
devant syllabe"tbrève dans skr. riri}at « il a nui » et 'bref
devant syllabe longue dans didîpat««a brillé n. La longue
résulte d'ailleurs en grande partie de développements indé-
pendants propres à chaque langue; on en a la preuve par
ceci que,en sanskrit, le i représentant i.-e. *s est souvent
long or ce i est purement indo-iranien.
En aùcun cas ces *ï et *û ne sont autre chose que des so-
nantes voyelles ainsi le u de *«i1 est w dans le mot de même
famille skr. nâvuh « neuf », gr. vi(/)=;, lat. nouos, etc.

>Remarque_sur les sonantes.


*Les conditions dans «lesquelles apparaissent les diverses
formes dès sonantes ne pourront être étudiées qu'à propos de
la «ni U !>< el, au chapitre iv, à propos drs alternantes voca-
Iuiiich mais on voit dès maintenant que ce j**n des formes
ni variét-sdes sonanlcs est l'un des traits li-s plus éminemment
rararlérisliipies de l'iudo européen aucune Lingue ne l'a
conservé nu complet le sanslril uièine, qui l'a le mieux
prardé. en a déjà perdu qui-lipie chosi> r&s|iect très archaïque
dit litiiiiiiM-n f-t du en grande (liiilic a ht innMTv.'itiun du
»)<tlèmi> des Hoihinles, dont, mmI de loutis les langues
iudo euni|M'eunr-H »ntes, ct-t idiome dmiru- aujourd hui
encort- une idée appnH-lK-e.

H. – La MI.I.AItE

I tin

néesp.-ir les ditTérenres AouirrluretU's divers lesles


Hiiite de phonèmes comprend une st>rie de divisions
naliirelle<t ^n'oii nppellc syllabes ces divisions sont détermi-

ivyelIt'S (tovelles proprement dites ou <um<intes \o\rlles) re


pn;sent<'iil dans la -érie les maxima tTouverture
< oiisonnes (coiw»nnes proprement
dites ou sonanles con
Miinio) les minima et tandis tpir les so>t>||ps ont pour
éV-mcnt essentiel, dans IrjKirler n<irnial à haute \oi\, la vihra
tîiiu glottale nuKliliée [Kir le réformateur huerai et nas^d, les
cofiHonurs nul |M>ur élément essentielle mouvement articula
loire d'ouverture el de fermeture il y n donc des tenues de
t
(le
t
wm»t les vnylles, sé|tarées par des mou%einents arlicida
I loirei* d'ouverture et de fermeture, les consonnes. Sut par
I exemple une s<>rie phonèmes telle tjue
H^K Ht-ioxonnahLfjpe.
^^4ni f, o, u, i, p, e\ les consonnes qui
S4'f»nrrntces tenues sont s,
i .i.
m g,
v, tt, W, p dans les unes la
I fermeture est lotiilr^dffi^pjjprn^ g, p, d»>- 1– ,11..
L ~hll.u
est partielle, ainsi danss, y, n, w dans les unes il y a des
vibrations glottales, ainsi y, n, g, w, dans les autresn'yen
a pas, ainsi;s, p; mais, ce qui, est commun à toutes les
voyelles, c'est qu'elles sont essentiellement des'tenues sonores,
et ce qui est commuii'àtoutes, les consonnes, c'est qu'elles
comportent un mouvement de fermeture suivi d'un mouve-
ment d'ouverture; et un même élément est voyelle où con-
i
sonne, ou y,11 ou w, 7} ou n, suivant que, d'après 'sa
position dans le groupe, il sert de tenue ou d'articulationdé
'fermeture et d'ouverture; le point d'articulation, la qualité
évidence
sonore restent les mêmes, mais ce qui est mis on
est dans un cas la tenue, dans l'autre le mouvement articu-
'latoire.
La voyelle appartient tout entière à la" syllabe dont elle
forme le centre au contraire la consonne est partagée entre
les deux syllabes qu'elle limite: sa partie, de 'fermeture ou,

'autrement dit, ^implosion termine une-syllabe et le moment


d'ouverture ou' ^explosion en commence une autre dans
ungroupe tel que epe*\& fermeture des'lèvres termine la prer
mière syllabe, qui comprend aussi la durée de l'occlusion,
et l'ouverture des lèvres commence la seconde syllabe.
La même définition s'applique aux consonnes sonores
dans ebe, il- n'y a pas de moment de silence, d'arrêt
complet de son, puisque les vibrations glottales continuent,
mais-iPy aJun^arrêt de l'émission du soullle qui marque la
limite des deux syllabes. Quand il s'agit de silllanles comme
s ou de sonanles comme y, w, r/l, n, m, de continues en*
un mot; il ne seproduit pas d'arrêt du souffle, mais il y a un
mouvement tendant au rétrécissement du passage de"* l'air,
un temps de fermeture relative et un mouvement de réou-
verture la définition de la limite de la syllabe s'applique
donc ici aussi et, en un sens étendu, on peut encore' parler
d'implosion et d'explosion. Dans le cas deh, qui est un-
simple w mille cl ne comporte aucune fermeture ni aucun ré
Iréc internent ilu passer Je l'air en aucun poinl, il n'y a |uis
à proprement jwuler d'oinerture et de fermeture, mais seu-
Kinent arrêt (on aligner) de* \i|>ratiou* glottalrs de la
\o><||r e'c.1 re <|tlï fait sikh ilntitf rjiie re phonème est |wu
iluiiilil'-i-t ijiir, entre \nyllrs,il leml en général ;i ('Ire rapi
ilriiicut élimiiié chc Irntlà détenir ?.
CrriairnH langues n'ailuM-Kent jmih d'au Ire forme s\llaln*|ue
(jiie le t\|K* !»iiii|)lf ronnlilué par une isérîf de voyelle-* st'jki
réen les unes den nuire* chacune par une consonne. Tel n'est
jKift le en* de l'indo
eiin>|>éen. l.éléinenl consonanti(|iie [>eiil
> elre fort coinplexe nuire la forme simple décrite ci-dessus,
il |>eut se comjMiMT de deux <n*<-|uHi\es, [wir exemple kt, pt
fil. MlUante et (kcIiimw, nin^i si, ^il d'occlusive et silli.mle,
aillai ts d'(K'clusive (ou stillante) el sonante cminrinne, ain>i
ty, sn. l-a graphie ne doit naliirelleinenl pas faire illusion
surla nature den éléttient» fjui con»|K»-enl ces groupes: le k
et le d'un groujM* ckte ne |>euvenl pas rire identique* au k de
cke et nu i\atte le k de ri/enune implosion partilleà celle de
tke, ninis l'explosion se lait dans la plupart des langues |wml;mt
l'iinplo-iioii di- /et n'est accompagnée d'aucune émission d air
et l'implosion de

(lis
avant lieu |wudiinl l'occlusion de k n'est
naturellement |wi* précédée d'un arn'lîle réuiission d'air; il
a donc liirn dans ekle deux articulations
liuiirs, mais Ionien deux difîérenles de celles de k et de
One l'élément ronsmiantirpie soit simple ou complexe,
étant donnéi' une série de plionèinrs, la syllabe est ht tranche
comprise entre deux mi ni nui tt'otnvrtun1.

Ceci )>oHé,il r-t |>o*<iiblc de définir les notions île -nN.iIh-


hmgiu »'t de s\llid«- bràv, t-lles que la comparaison de la
proMHlir du sanskrit et du jrrec et aussi, dans une moindre
ni<iiri- il. :intii> l.Énrii'- |MTtUrt (le 1rs flXCr.
toute syllabe dont l'élément vocalique est une
Ivsl brève
brève (voyelle ou sortante) suivie d'une consonne simple,
ainsi la première syllabe de skr. sAcale « il suit
», gr.
£S£Ti:,lat. sequitur(oùqn note une arlirulatlon une), Wx.sektt
«je suis » de skr. iniAh « nous allons », gr. l^vi de skr.
prlbiib « large » etc.
Une syllabe est longue dans deux cas:
i" Quel que soit l'élément consonantique suivant, quand
son élément vocalique est une voyelle longue, une sonanle

brofrar, lil. tic


longue ou une diphtongue, ainsi la première syllabe de skr.
lèrAlâ « frère », gr. fjiïwf, Int. frôler, v. irl. hràlbir, gol.
skr. pûlib « pourri », lai. pûlitlus,
v. h. a. fi'd « pourri », gr. -jOu « je fais pourrir », lit.
plili « pourrir » de gr. F-îi, skr. iniii « je sais », gol. ™
wail; de skr. pànca, gr. -i-r.i.
a" Quelle que soit la quantité de l'élément voealique, quand
l'élément consonanlique qui suit celui-ci est mi groupe de
consonnes: ainsi la première syllabe de skr. ulpkï, « des«
£–.<,
gr.
lai. seplem; de skr. pilré «
à un père », gr. -j-jûv
pères
»dvihle
skr.
«ie»,
\èt
segr.
Fia-.x:,
l lai.
ueslis
clc.

l/élément cousonantiipii1 qui piécèile une syllabe ne cou


Iribue en rien à en délenulner bcjuanlilé la première s\llahe
de 5t£ï(.>, tpîiw, zz-Àzitt n'esl pas moins
de vîçs;.
une brève que celle
1J
l,a quaiililé longue de la première syllabe de groupes
comme cplc, esiïs'esplicpie aisément dans es le, loule la durée
de la sifïlante lait partie de la première syllabe qui ne se ter-
mine qu'avec l'explosion du dans les groupes de deux M
occlusives, par exemple dans eple, la première syllabe mm 1
prend, outre la durée de la voyelle, tout le temps nécessaire
pour articuler la labiale et sans doute aussi l'occlusion de la
dentale. M
cas d'un
Le cas d'ull groupe comme gr"
cireelreouonelye
coiiiiiie et~,eest etitl)ai i
est plus
l'ills embarras-
^^f^^fl^mière
i
svllal>e «e termine i< aw» 1 im » lu-m- t
comme dan* ele, et en effet, en attique. ou en latin, dans les
j;rou|K"t de re genre, la première s\llahe est brève niais en
prosodie védique ruiiiine en prosodie homérique, elle est
longue et ceci demande une explication que fou mit la phoné
tique (tu *an*ltrît If* descriptions des grammairiens de
l'Inde rrioiitrrnt en «'(Tel qu'un mot putnih « lits» se pro
nnnr.iit en rr;dilé pultràh, m du (imiim de manière donner
I iui[in*mu d'un friiiifH' de l.i \it*nt (|ue, en priiknl, <m'i

n-pn'-M-nti- |mr putUl v.\ non |>;ir pu la de en


1rs frnni|N*H de niii<wiiiitr« vml siui|tli(iés, le sir. ptilni est

\v ^khi|m; *kxw, ntteslé |Mir skr. àçvah « cheval n, lit. as^ya


grec,

u
juinenl », alxxitît non \*ns h r, coininc *k* inni-* à -r
t:x;; de i urine t/y- de\rnu -h\ alntutil en prec commun
à tî e| non à 3, el n* ;t est encore conservé dans certains
dialecte* ri partiellement chez Homère: (jUî"; de VeQy^ïi
cf. »Lr. nuMhyitb« qui est au milieu ». Si le f.'roii|»e conwmne

il lis
plu» twmnute consonne sullit à déterminer la quantité longue
de la *>lliil>c (|iii la termine en indu eiirojMVn, c'est que si
première, consonne est plus longue qu'une consonne iiilrrvo
il ne suit de là que cette con
Hoiuie f.inin/c soit aussi longue qu'une consonne fréminée,
iiiler\iNidiqueet doitc a\oir le même traitement en fait le
île \lre est traité tout autrement rjtic le de *dlt.
Il nullité <le ce fait une conséquence curieuse si une racine
se termine par une consonne et qu'il lui soit ajouté un
siiflixe commençant par la même consonne stmiede souante,
si
tout m* passera comme le sufli\e commençait par la sn
nanle au point de Mit- de la phonétique indo eun>|>éenne,
*ptt tfo- (a\ec suniie* ln> ) n'e*l pas distinct de */v/ ro (avec
):
Mifli\e r dans les deu\ casla prononciation est *pettro
Si la racine est terminée par une sonore cl que le sulliie
commence par une sourde,la différence apjvirail *nifJ ro
reste *medro-
(prononcé *meddro-'), mais *nted-tro- devient
*iml-lro-, qui se confoud'avoc "'melro-, et c'est ainsi que, en
regard délai. modus « mesure». et dc'got. mitan, ags. metan
« mesurer », le grec a|Arup:v, c'est-à-dire un ancien *ine[lro-3
dont la première syllabe est encore longue dans les,plus an-
ciens textes grecs.
Sur le groupe voyelle longue plus consonne plus so-
nnnle consonne, soitIypee7re, la prosodie n'enseigne rien,-
car skr. alra et àlra, gr. etjs et r,-ps ont même valeur en mé-
trique, mais il està peu près évident a priori que leur consonne
était- simple et non pas géminée. Il semble d'ailleurs que
certaines sonantes au moins aient eu dans ce cas non la forme
consonantique, mais la forme de sonante voyelle devant
voyelle; le védique a d'ordinaire consonne plusy consonne
"après voyelle brève, soilâlya; mais consonne plus iy après
voyelle longue, diphtongue ou voyelle plus consonne âliyd,
atliya, asliya ainsi, des r 20 cas où la désinence skr. -bhyah de
datif-ablatif pluriel a dans le ijîgvcda la prononciation -bhiynh,
dissyllabique, deux, seulement ont une simple voyelle brève
avanlleM; tous les autres iy sont après syllabe longue, comme
par exemple dans lébh(i)yah « à ceux-ci » ;tle y est toujours
consonne dans skr. salyâh, zdbttifïyô « vrai », voyelle dans
véd. mârlÇi)yahf v. perse nicirliya- « homme » tel était sans
donte^rétat' indo-européen,a en juger par le contraste de skr.
mâdhyah « qui est au milieu », bom. \}.imzz} ou skr. pddytlh

« maison »,
avec
« pédestre,», gr. itsÇàj,
gr.'
avec*)' consonne, et de skr. veç(i)yam
*iy. Quant aux sonanles
,autres que y,, les faits sont moins clairs.
'En dehors de l'emploi dans les groupes de consonne plus
sonante, tels
que *ty ou *tr, il semble que l'indo-euro-
péen a tendu à éliminer les consonnes géminées. Le groupe
*ss se simplifielà où il était amené par des circonstances moi-
^^poowîpqoS: ainsi l.i 2" |>ers. pré- *mg..1.- 1.1 racine *«- est
Vf/ (sLr. ai/, /(l (ï/j/, gr. e*), el*essi, qu'on trouve aussi (hoin.
izr., ami. «, lat. «j chez le* anciens auteurs), s'explique par
analogie. le groupe n'est pas conservé tel quel à l'état
isolé en iranien, en ballique, en slave et en grec, il donne 1
si en latin, celtique et germanique, ss le sanskrit a Il, mais, I
comme tst v aUmlit aus*i,1 cette cnnsonne géminée n'y 1
r*-|ir< «M'iilc H.'iiis doute [>as l'élat indu euro|téen, qui, il en juger j
par Imite* les aulri's langues, rouqMtrtait une altération tle j
l'iK-clusive tir
\iiist la nicini1 *uul et du Miflixe lo dune 1
de *selto on a «Lr. stttliih « assis », u\ hastô, lai. stssus; de 1
*wid et de to on a al vistù « connu », gr. -wt; v. irl. I
1
-ftss, v. h. a. (gi )wisso «T. aussi gr. Fiî^vi« nous savons », I
t firzt « voua savez », cl v. si. veste « vous savez t. I)e même 1
|M»ur le» sonores,le zd i/<j-i/i « duiiue» re|Misi> sur *dtd Jhi 1
et l« gr. F:jO*. « xaclirn sur *wiJ dhi. 1
l/allératioii des gmii|M>s *ddh est d'autant plus reinar 1
qualilr qu'elle n'a pas lieu dans les lennes propres au langage I
enfantin, dans les liv[>ocori*lique!t, et dans les onomatopées, 1
c'està dire dans les mots quis4>nt en quel(|iie sorte en dehors de 1
la langue normale, ainsi gr. irn, lai. alla A [«[Kl », gr. M
-•ftr, « imunou», gr. Nu:tT<i'i liv[MM-orisli(|ue de Nw.stîmï*. 1
Dans les mois de ce genre, les consunnes >ont «Miuvent gé- I
minées, ainsi encore dans skr. akkà« maman », gr. *Axy,f.'>, l
l«l. Ami (luirentia): gr. ïzr.i fi |»a|»a » v. h. a. Sicco livpo- 1
coris|î(|ue de Sigbt>rt gr. X2/.y£i*t« je ris au\ celais » elc. J
I,a vr>\elle à cpii se rencontre dans lwaucoiip de ces mots 1
indi(|uc à elle seule qu'ils ont une place à jwrt car À ne J
ligure |>as d'ordinaire les mots indo eurofMVns. ^^J
Ia* groii|>es le consonnes muiI >omnis au\ règles
siii- M
,n'I'fiI.. 1–Jt
i° Chaque phonème conserve le point d'articulationqui lui
est propre, ainsik reste une gutturale devant t lat. dictas,

2' Une consonne proprement dite (occlusive ou sifflante) est


sourde ou sonore devant consonne proprement dite, suivant
celle-ci est sourde ou sonore. De la racine *yeug- de lai.
que
îuttgôf iugum, l'adjectif formé avec suffixe *-to- est skr.
yuhlâh «joint », zd yuxlô, gr. Çsumsï, lai. iunciits/Yih.
jiwkias l'aoriste en *-s- est skr. dytiksl «j'ai attaché », gr.
èÇe'j^-x/'lat. iunxï. L'impératif en *-dbî de *es- est zd %dî
« sois », gr. feO(.

3° Devant les sonantes consonnes, -les occlusives sourdes


et *s gardent au contraire leur qualité de sourdes comme
elles le feraient devant une voyelle. Exemples
skr. îdsya « de celui-ci », gâth. tabyâ, *hom. toTo (de
*T~);
skr. catt/ârab « quatre », lat. qualluor; lit. hlviftas, v. si!
lelvruln « quatrième »
skr. âçmâ «pierre », gr. jxiuny « enclume »
-skr. svâpnuh « sommeils, lit. sàpnas, v. isl. sitefuj gr.
3-v=5 ·
skr. çvaçnîl) « mère du mari » (avecriniliale devenuepar
assimilation au ç intérieur), lat. soents',
skr. pàtram « vase », lat. pôculum (de *pôtloni).

(il Les groupes du type sonore aspirée plus consonne


.sourde, (occlusive ou s) font une difficulté particulière. En
indo-iranien ils aboutissent, non pas au groupe: sourde plus
sourde attendu d'après la règle générale, maisn un groupe:
sonore plus sonore aspirée ainsi de *d%bh-, avec suffixe
indo-iranien *-ta- (i.-e. *»-), skr. àrbdhâh « attaché », zd
dzwvjoô de *bhuàb-, avec le même suffixe *-ia-} skr. buddhdh
ft aé\ eilU- i» t U I.V\islence. à date ancienne d'un groupe à
sonore aspirée, cal rendue certaine [tar gr. /Ooiv en regard de

I
»kr. jfrjM « lexre », IfK-al. kfrimi (avec sLr. £7 issu de *)'
en regard dit doubletà *gj) initial /d ^a « terre >», local. ;vm/,
I gr. yr^xi, lat. humus. Mais, «l'uni1 manière générale, le
I Iraiti-uieiit indo iranien n'est |xts représenté dans les mitres
t dialectes; en iranien iih'-uh1. dan» l'A testa ment, ce truite

K
I menl est éliminé par (les actions analogiques ainsi de *attgh
« dire
» la .'ï' |M*n«>nne ninyrnuedc l'aoriste est dans les ^.illiàs
il
(K%jJâ« adit » (cY*là iWro tu^tla), mais dans l'estarécent
F doxta, d'nprès toutes1rs troisièmes [icrsoiiiirs seci»ndaires
I tnixtennesen /(/. l*es autres langues ne présoitU'iil jwis un seul
V exemple tout à fuit sdr du traitement (lu grouj>e tel qu'il
I ap|uinilt en indo iranien le grec jwir exemple a consUimment
I t'jx'iit T-T-- '•'• in •"'! de t'y/z^x:, r.ii'n^x:, etc.

L<>rHi|ue deux sonantes sont en contact,la<|uestion se pose


de savoir quelle est la forme employée jmuit chacune. Il y a
K cimj cas à distinguer
I i" Knlre deux cons4>nnes après s>llabc brève ou dansla
I s>II.iIh* iniliulc du mot la première sonante est consonne,
L h\ M-conde \o\r||e: ainsi skr. sruldh « coulé », gr. fj*
skr.çvtibbih « lmr les chiens » (de *k,wribhis) et non \wnbbih
I gr.
lit. çp«- (de *bkrnsï) chez Pindare et en vieil altique, de.
kftiirtas « quatrième », v. si. èetvrtitù, gr. -:r:?r:c;
I repnW'nUinl *k*etwrtos le traitemrnt phonétique de -wr-
I entre consonnes est d'ailleurs le renversement tel qu'il
-ru
I est attesté par zd ca*lru (dans cA^ru-ratus « (lui a quatre
I maîtres »), gr. T£j-(de*xTp), lat. quadru (fùnsxquadru /Vi),
E gaiil. frtru (ainsi Pttru corîi à côti- de Tri coriî) et c'est
I plut «M \atruthah «|ue *catvrthah que remplace la forme analo-
P L'i'i'n*-kr•>• 'i- fptatrième » (il'après l'accusatif calnrah
« quatre » ) ce renversement reste conforme a la règle en.ceci
que la sonanto -voyelle suit la sonante consonne. – Après
syllabe longue, iL semble difficile de trouver des exemples
clairs permettant de définir le traitement.
De la règle générale il résultequ'il .n'existait pas en indor
européen de diphtongue constituée par sonante voyelle pins
sonante second 'élément de diphtongue, quand donc, dans
un mot de date indo-européenne, le lituanien a ir,,ur devant'
consonne, il ne s'agit jamais d'anciens *i -+-r, *n + r, mais
toujours d'anciens *[. Les seules exceptions à ce principe
proviennent de circonstances morphologiques; ainsi les verbes
à nasale inlixéc présentent des diphtongues telles que in:
skr. ri-n-cdnli « ils laissent », à côté de ïiijdkliuil laisse »,
lat. li-n-qtiô,v. pruss. (po-)h-n-lm « il reste », ou skr. kf-
n-idn « tournant » (participe présent de kfifdtti « il tourne»).
2' Entre consonne précédée de syllabe brève et voyelle
la première sonante est voyelle, la seconde consonne: skr.

et
xçi'mah« du chien », gr. y:xiiz) ski^, (accus.) calârclh « quatre»,
lit. (nomin.) hlnri (le gr. -citr^x;, -ri– zpa: est analogique;
cf. dor. ion. Tîirrep e;) skr. divib«du ciel », gr.
&Fô: zd %imo « de l'hiver», gr. ry<.[i.o:, skr. himàh « hiver »
Donc skr. piiriyah « paternel », gr. Tzk-p.sï sont embarras-
sants on attendi.-e. *p?lryos on est sans doute en présence
de quelque allérationjdue à l'analogie. 'D'ailleurs, d'une
manière générale, 'l'application de la règle est limitée par
beaucoup d'actions analogiques, ainsi le sanskrit a çuçruvc
il
« a été entendu », et non *çuç£ve, sous l'influence de
çuçrdvu c j'ai entendu », çuçnlyaï « qu'il entende », etc.;
mais le lituanien oppose très bien tvirtas « solide », de
"iwflos; à lurèli « avoir » (littéralement « tenir ')), de *tnrl-;
de même skr. cakrvân ayant fait a pour génitif cahiUah.
« »
3° Après voyelle, devant consonne ou à la fin du mot la
première sonante est consonne, la seconde voyelle ainsi skr.
^^HI^WHP», lat. mutin, gr. ir.i(f)z, de 'nhi-n, ou skr.
F ttiWiitib i)« », de 'mwtjtis, v. pmss. ntuiuls « neuvième »,
«
gol. niumia(de 'mumtuto )
| «
neuvième ».
I. V Knlri- ili'iu voyelles: la première sonanlc est second
| élément de diphtongue et l'autre est consonne ainsi v.
[
[icrsc fl/fu « un », cypr. « :'F:; «•
» et v. lai. oimn
(d'où
I »nn<) « un », «"'• a/iu. v. pruss. ii/«uh (arriK.), );r. :\rr,
I un » lit. i/criii (ai<n«. ile'nif) « l«'i« il"' sapin », >• si. J
«
j
I i/riiu (russr ilcra-o), Kall. i/ir«r«« rhi'-ni; », liom. (jii'-nil.)
1
I
l:ty.; (lire- sans iloulc l:-rfi-). – I-
*) a. |»»ir tics raisons l
|iliyiinlo(.'ii|iic«, une place à part, et certains dcs(jnni|ic»oii il
[ li«nri' ne sont |ws conrornns à la rè^lo gi'iu'i.ilr ainsi un
proufte tel <pir euryt a u st*con*l rlrnienl de iliplitorif.'iic et y

t
I
I
I
liipii' |iar lit.
i-onsonnr in iranien, *\a\r, luiltique rt gi'rniani<|iir, mais w
et v tous deux runsonnes en sanskrit, grec, italique, crl-
miùjtts « nouveau»(avec au au lieu
de inu par dis»imilation),pot. niiijis (lUt'iuuyos), le. sanskrit
ré|Kind par mhyiih« nouveau n, le grec porvîî;; (de \iFyz;),
I In· Eaulmiw Iwr lliroio- (Ncn·iu-dtirr»m
jwir Nirvio-
(Novio dùtittm «a la nouvellecila-
la mumrlle cita-
[
délie le gaulois ..). etc.
t '>'l'iniliiile il n'y a |ms de règle générale. Ainsi y
t n'est consonne devant aucune autre sonante, maisu1, r, l, m,
I ti jM-uvent être i-r»nsounes devant v! tt' jM-nl être consonne
j devant v, r, I, ainsi gr. Ffij-ii/
mais est toujours voyelle
I
I
devant n cl m etc. Les exemples sont d'ailleurs rares ct^^J
manipient iiièiue entièrement |m mr nombre de groupe*. ^|
III. –Le «OT KT hn,IM-,
^H
n n vv I IIl'
phonétique précise en elfet la notion de mot n'est pas ^pro-
prement phonétique, mais surtout morphologique et syntaxi-
que et, s'il est possible de déterminer avec rigueur où com-
et où finit morphologique indo-européen, il
[înoncc un mot
n'est pas toujours aussi aisé de marquer la limite exacte du
mot phonétique. Soit Io vers d'Homère:
A 82 ELWpSWV TjSWCOV "S TWA'.V X2Î VfJJtJ 'A^X'.WV.

TpoWv et t$ y sont deux mots indépendants, le premier


iléchi, second invariable, jouant dans la phrase un rôle
indépendant, et ils ont chacun leur signification propre; mais
an regard de la phonétique, 'Tpwwv ie ne forme qu'un mot.
D'autre part, même les mots qui ont leur indépendance
phonétique ne sonl pas tous également isolés; yîja; 'A/auSv
forme un groupe dont les deux termes sont plus unis que
EiCMpCMV Tp<i[OV
~t.
Néanmoins} grâce à la structure morphologique de la langue,
le nombre des mots de chaque phrase se laisse assez bien dé-
terminer. 'En français il est fort difficile de dire combien il
y a de mots'dans il est ver:uit Ronte,
car il est venrc n'est en
un certain sens qu'une formeuneexprïmantune certaine idée,
et pourtant on peut dire il n'est pas venu ou il y est venu ou
il
n'y est pas encore venu et les trois éléments de il est venu sont
alors séparés dans la réalité même de la phrase, comme ils
le sont par l'écriture au contraire, dans le latin uenit Romain-,
représentant exactement ici un type indo-européen, il n'y a
aucun doute sur le nombre des mots.
On ne saurait
donc être surpris de constater
que le mot
indo-européen est limite d'une manière précise, même au point
de vue phonétique il est terminé par un phonème qui a
-une prononciation particulière à cette position et, en second
lieu, il comprend une syllabe qui porte le ton ou qui est
susceptible de le porter
I>> caractère tout jiarticulîer de la fin de mot est attesté
dès l'abord par la métrique: dans tous les \<*rs de plus de
huit syllabes, le védique et le grec ancien ont une coii|je,
qui consiste simplement i'ii une sé|>aratioii de mois obligée,
k une place délinie de même aussi le s.itHrriien latin.
|,i* occlusives finales sont traitées (oui autrement que It*
occlusives intérieures |»our le suiskrit, let drlinilioiis des
^rniiiiiiairirriHmutitreiit <ju Viles étaient n'iluitrH U Trlruient
1 împln^if et qu'ellrs |KiraÎHs;uent « eYras/'i'H » (pidtta) elles

Honore, les tic


sont Miurdes mu H^>nores suivant (pi'clles sont suivie^ d'une
> sourd*1 ou d'une sonore, tanrlis (juc, miiiI de\nnl <M*rlusi\e
l'iulrrieur du mol cons4>rveul leur
(jiuililr propre le *an*Lrit op|>osc donc atta ad tin tul
aJ a de la linale h alna aîa etc. de rintérieur du
5 ra
i mol; en grec, en shne, en l>nltiqiie, en germanique, en cek
ti(|iie, le» occlustws finales ainsi n'tluîles ïi la simple iniplo
"ion lie sont plus représentées: h nLr. âbfxirat « il (Hirtait »
li- ^rer ré|Hmd |«ir :;i;s. à *tr. lût « ceci » jwr cf. v. si.
lo\ ilant |r<« eus de re ^enre |r latin a toujours d, ainsi istud
le des linisiènies |MTMiuue« lomuie twbil provient sans
doute di* <e que ce sont d'inciennes linales en t// (cf. sLr.
vti/tiili « il il en cluir <>, i
nis*w iv^elt") dont li* i final est
tondu: en lutin.
Li >îll1iiule iiiiiile est IrnitiV, comme on d<>il l'iittendre,
d'nnr manière parallèle nux occlusives. Kn sanskrit, à la lin
du mot, il n'v .1 lui, à proprement parler de s, mais un
simple souille qu'on r!é<«i^ne (Kir /> et lundis que, à l'inté
rieur, s reste sourde devant les voyelles et les soumîtes (mdo
iran. asa-, asva asna asra-, etc.). à la fin est i
iranien devant toute
sonore en iudo sonore, vovelle ou c«tn
sonne, el ce final, absolument ditTérenl de '^intérieur,
comme *•$ finale est tliflërni te de *s intérieure, subit divers clian
p'iuents et pnxluil diverst-s altérations: a- devant consonne
-donne skr. -o âçvo cheval u 3e pâli ellèxend ont généralisé
«
le -tî correspondant cL le nominatif ordinaire du m£metypo est
en -y rAaspô) la chuintante finale qui, après*/
y>n\xa$so} et*
représentei.-e. *-s est en indo -iranien *£ devant sonore; ainsi
le correspondant, de gr. Sys- ail premier terme des composés
(avec traitement de la finale et non de l'intérieur) esL de-
,vant sonore zd du^ skr. dur- (avec r représentant final)
zd dui^-itci-
« niai » (« où-l'on va' mal »), skr. ilur-i\â-\ zd
dit^-vacah- « qui a une mauvaise parole », skr. dw-vacas-
cLc. En slave, -s finale disparaît en principe, mais s'est
conservée après consonne dans quelques prépositions et pré-
verbes monosyllabiques, comme" vus-, vût^- (de *up$, *ub%)
et la répartition des et répond alors exactement la ré-
partition indo-iranienne vus-choâiii « monter », mais vû^ili
« monter ». Le latin a généralisé la sourde -s, mais avec une
prononciation si all'aiblie que, dans les plus anciens textes, la
-sifflante n'est
pas écrite et que les poètes de l'époque répu-
,blicaine ont pu n'en1 pas tenir compte an point de vue
^prosodique Enmus écrivait couramment des vers comme
celui-ci
bonus Ancus
poslqitûm hunina sis ocnlis r.eliqmt.

;En germanique, la sonore finale, usuelle devant les sonores,


a été généralisée au moins dialectalemcnt; elle est conservée
en islandais sous la forme r et aussi dans les dialectes ôcci-
dentaux, dans les monosyllabes,
par exemple v. b. a. hiver
« qui », cf. skr. kâh. Le traitement de -s finale dans-tous
'les dialectes est trop compliqué pour être traité ici avec plus
de détails; on voit qu'il est très différent du traitement de -s
antérieure.
A la fin du mot, les nasales ont aussi un traitement à part
.le grec ne connaît que-j^ ainsi t'mrcv en regard de lat. equom,
»kr. àçvam cheval » le vieux, prussien ri l'irlandais n'ont
«

le germanique, <h'i l.i nasale linalc est


aii-wi i|iir n, cl, dan* des kiiijriir* comme l'arménien, le slave,
on trouve, en
certaines positions particulières, «1rs traces Je -n, et non pas
m.
île l.r m «I» lalin est un sigjic de nasalisation plutôt
f|n'unr labiale nasale, car m linalr n'ein|MVIic |ia« IVIi^inn
anim aduertere île animum aJutrltn île mi^iiie, rn snnslril la
naulc linalr n'r>l,à l'inlrrirur dr la phrase, qu'un prolon
griiieril nasal île la ti»rllc pn'ii'ilinle, Yanmrùra, et non un
plionrine a\ant un jmiÎiiI <rarliriilatinn propre.
.\|>rèi »o)illi- liill(rnr II- sollalllrs lilliiles rUliilll Illèllie
siijelU^sa disparaître en illilo cnn>|N'-rn le sanskrit a rad/ii
rrjçard de dur. jiJTr, lai.
« mère », le lituanien molt, en
màltr de ini'iue sl>r. à(mà « pierre » et lit.
akmi'i, niais pr.
iiioi, cf. le l\ |ie latin Ixnuo, kimiiiii en védique vfkav« les
ik'iu lmi|w » (avec av de i. e. '-ôiv) alterne avec vtkâ (de
'wlk'O, cf. Kr- '•''• ''• "'M' J" *«) et lc -«' llnal d|i slkr-
tl(ldh'àl' « deux » se retntuve dans v. irl. dïw, en face de
vitl. d(»)và, Imrii. Im, v. si. i/iitïi.
Knlill, la voyelle de svllabe lin.lledu mot est sujette à ccr
tains allongements |iar exemple le védiquea btlti'l et Ihtlà
fra|i|M-/ la pn'|»>silion (et pn'verl>e) i.-c. 'pro a aussi une
forme fini, |wr exemple véd. pra et prit si. pro rXpra-, kit.
prd et />n> K1• ~i- cl sf" ( -if')-
Tout se réunit donc |«nir établir que la lin de mot était
marquée en indu curo|iécii par dis |>articularilés caracléris
tiques de la prononciation. l.e mot avait son individualité
phonétique la la plinise.

Dans ce gn>u|>c d'articulations, terminé par de» phonèmes


prononcés d'une manière particulière, qu'on ap|ielle un mol,
l'une des svIkùVs |m'u! être prononcée plus haute ou plus
intense que les autres. L'acuité particulière dune syllalw
jm
sera appelée ici ton et la. syllabe la plus aiguë du mot la
syllabe Ionique le nom d'accent sera réservé a l'intensité, et
t par. suite la syllabe intense sera dite accentuée le mot- atoïc
désignera l'absence de ton et le mot inaccentué l'absence d'ac-
cent d'intensité.
Chaque syllabe du mot porte dans les textes védiques un
signe qui, d'après les indications des grammairiens, marque
la hauteurà laquelle doit se prononcer l'élément vocalique
de ceLLe syllabe sauf un cerLain nombre de petits mots, par-
ticules ou pronoms, qui sont toujours atones, tout .mot
védique porte, ou du moins peut recevoir, en certaines con-
ditions, le ton sur l'une de ses syllabes qui est dite udâtta-
« élevée » ainsi bharati « il porte » peut suivant les cas
Être atone ou tonique et, quand il est tonique, a le ton sur
bha bhârati. De même chaque mot grec (exception faile.
d'un petit nombre d'atones) a une syllabe oxytonée, pro-
noncée plus haut que les autres, à un intervalle d'une
[quinte d'après'Denys d'Halicarnasse. Or on observe aisé-
'ment que la syllabe oxytonée du grec répond à Yudâtla
védique par exemple, pour les thèmes neutres en *-es-,
la syllabe radicale <T le Lon dans skr. nhbhah'u. nuage »,
gr. vém; skv. sàchh « siège », gr. ëSoj etc. au contraire
?le suilixe a*le ton' dans le féminin skr. itsàh « aurore »,
liom. ,'Ïjmî', parmi les thèmes en *-o-, les abstraits ont le ton
sur la racine, les adjectifs et noms d'agents sur *-(> ainsi
gr. iï[j.oz« coupure » et'f -cc^.6; coupant », skr. vàrah
« choix » et varàlj'v. prétendant » gr. tt'Ki^F')^« nawga-
lion » et skr. pîctvâh « bateau ». Le ton indo-européen défini
par cette correspondance précise du védique et du grec ancien
lait partie intégrante du mot, et les désaccords que présen-
Lent à cet égard les deux langues appellent chacun une expli-
'cation comme tonte autre anomalie.
De même l'accent d'intensité du
que grec moderne occupe
•n principe la place du ton du grec ancien, l'accent d'inten-
cité du lituanien, du russe, du serbe, etc. occupe encore la
>lare du Ion que [tossédaient le l>alti<|iic commun et le slave
oiiuiiun. Ainsi nw* nébo, serbe ntbo « ciel » sont accentuésà
.1
im'nie place où gr. -lift; et skr. nâbfkih ont le ton. Malgré
le Irè* nombreuse* diwrgences qu'on a d'ailleurs en partie
•éussi à expliquer, l'accent de certains dialectes thilliques
•l slaves représente donc le ton indo euro|>éen.
Knlîn si le ton indo eun>|M-cn ne hVs! pas maintenu dans
e» dialecte» germon iques, du moins sa |n*rsisUincr en germa
tique commun est attestée par un de ses très rares eiïets phoné
iqiie* une silllanle ou spiranti! sourdey devient en règle

ipiè-le ton. |)<|àdeu\ par


générale Honore entre deux éléments sonanti(|iies (\oyelles
jtropremenl dîU's ou sonantes), mais la sourde est conservée

li. a. swehur « l»caii


exemple pour i. c.*k:

», en regard

H
|>ere de
Ml skr. (fâçurah, russe si4kor
v. h. a. swigar belle inèn- », en regard
«
de
»Lr. çvaçr'ub, russe svtkrôv

|>our
ags. Wforff « je deviens », u-earfje suis devenu »,
«
mai» U'urdtm « nous sommes devenus », uvrJt'ti «devenu »,
in regard de
skr. vâritîîc « il se tourne », vavârta « je me suis tourné »,
mais vttvjtmà « nous nous sommes tourné* o^vfllâh « tourné »
pour s

got. amsa « é|>aule », cl', skr. âtrisa


mim^a- « viande », cf. –
mùtfisâ

De la comparaison du védique, du grec, des dialectes


staven et baltiques, et du germanique commun il résulte que
|<- dm indo l'iimpiVri ;i deu enrartéri^tique- esM-nhi'Hes
i" *I1peut occuper dans le mot une place quelconque les
exemples cités suffisent à illustrer ce principe. La limitation'
du ton aux dernières syllabes du mot, telle 'qu'elle apparaît
j en grec, est_une innovation.proprement hellénique; ni le
védique, ni le letto-slave, ni le germanique n'ont rien de
pareil: le védiqueale participe moyen bbâramâi.mh « portant»
]en face de gr.yBpiyi-ioç et, au féminin, bhârammjâ en face de
gr. îpeps[)ivï| i
2° Le ton n'a exercé sur les voyèlles des anciennes langues
indo-européennes, et en particulier sur celles du védique, du
grec ancien, du slave commun, du baltique commun, du ger-
manique commun, aucune action comparable à l'action exer-
céeparl'accent surlesvoyelles des dialectes néo-latins, celtiques,
germaniques, slaves modernes, grecs modernes, etc. C'est
que l'accent de ces dialectes est un accent d'intensité, tandis
Ique le ton indo-européen consistait essentiellement en une
élévation de la voix.

Le ton des mots"n'a aucune influence sur le rythme de la


phrase indo-européenne; ni enindo-iranien, '>ni en grec
commun, ni en slave commun, ni en»balliquc commun,
ni en germanique il ne provoque ces changements du timbre
et de'la quantité des voyelles qui résultent ordinairement de
èla présence d'un accent d'intensité; il ne sert jamais de temps
fort
comme l'accent du français, de l'allemand, du russe, du
grec moderne, etc. il n'en est tenu par suite, aucuncompte
I clans la métrique védique ou dans celle du grec
ancien. En
revanche, toute syllabe de l'indo-européen ayant, d'après les
principes posés ci-dessus, une quantité brève ou longue
rigoureusement fixée, les oppositions quantitatives étaient très
sensibles à l'oreille et rigoureusement constantes c'est donc
seulement sur le retour régulier de syllabes brèves et de
syllabes longues à des places déterminées que repose la mé-
| lri<|iiv (lu védique et du grec ancien en d'autres termes, le
I rylbme de l'inio-turopéen était un rythme quantitatif, non un
I rythme d'intensité.
I II n'y a |«i» trace que l'intensité ait joué dan» la phoné-
I lîqoe indo cun»|»éenne, telle «]ii^*r|]<r apfKirnll dans la |>criode
I ancienne de Iihis Ich ili.ilc. l<> sans aucune exception, aucun
I rôle délini, abstraction faite naturellement des différence» de
I furce déterminée» jmr le désir d'insister sur tel ou tel mot,
différence", purement accidentelle», propre»une phrase
f donnée, et (|iii n'ont rien à faire avec le système de la lan-
|le
gîte seul en (|uestion ici. L'intensité initiale {pie pré»entent
le permamqiH',l'irlandais (mais non le lirittonûjilc), le latin
I préhislorii|ue pn»icnt d'innovations Je ces langue» où elle a
[ protiK|iié une multitude d'altérations de toutes sortes.

I Ix système phonétique qui vient d'être décrit a des


l trait» fort originaux la richesse de son consonaiitisme,
I la monotonie de son v<M'ali»mc essentiellement borné aux
I limlires e et o, le jeu infiniment complexe de ses sortantes,
I la »ariélé île» formes de ses svllalws à quantité toujours
( déterminée, la limitation précise des mot» les uns par rapport
lI aux autres.In grande place faite aux différences de hauteur, le
caractère puremeuli|uantilalifdu rythme. l.'as|>eclphonétique
I de l'inilo euro|»'en était a»»urémenl tout autre que celui de l'un
I quelconque des représentants actuels de la tauulle.
CHAPITRE IV

MORPHOLOGIE

I. – Généralités
Pour exprimer ce qu'exprimé le français par « le donateur
est venu », le grec a b Stô-wp ^W)s pour « les donateurs sont
venus », il a e! Sti-rcps:; jjXOsv pour n la maison du dona-
teur
», 6 tou Bci-ccp^ ««ç, et pour la maison des dona-
teurs », 6 w cwTipuv eï'sç pour « j'ai vu le donateur »,
"è'j SwTcpz eîSûV) et pour« j'ai vu les donateurs », -wj; 3io-
t;paç ëÏ3ov; pour « je donne au donateur.», tw âonopi otèa>[j,i,
et pour «;je donne aux donateurs », ioXç cÛTsps1. cÎco)[aï;
dans tous ces1 cas, le nombre singulier ou pluriel, et le rôle
dans la phrase du mot « donateur » qui sont exprimes en
français (l'orthographe mise naturellement à part) parl'ar-
ticle, par la préposition et par la place respective des mots
sont indiqués en grec par la forme même du nom Sci-up: le
grec représente à cet égard, avec une parfaite fidélité, l'état
'indo-européen
que le latin représenterait également bien.
"Quand on examine ces formes de SwTwp, on y reconnaît
immédiatement un élément commun outop- ou Swtwp- et un
élément variable: zéro, -a, -s;, -> -s;, -aç, -wv, -ci.
marquer
Cet
élément variable qui sert à le nombre, le rôle dans
la phrase (et aussi, pour les noms, le genre ;;pour les verbes,
^l^TOW^IC^^eretrouve dans un ii'.iiiurf iihlrhm d autres
noms, ainsi dam l)it-e « animal », <tf,p-z, 'tr-r-i;, •)/; 'if.f-t;,
'WJf a, ')r,f-w/,ftr, »" l'appelle la désinence; la partie du
mot {lui précède la désinence et a laquelle est attaché le sens
«• nomme le thème. \js tliènic |>eut être
irréductible, comme
dans <rij ailleurs, il ca analysable, ce qui est le cas de îiiriup
en effet l'élément ;i,i- se retrouve, joint à l'idée de « donner »,
dan» V.ittf. îiijw, ï'moljet dans 5i;.j;», 5<.i;. ivrArr,, et l'élément
-TÎ5- (-îwp-) dans toute une w'-rie de noms d'apents, comme
i%:u-f « coudiiiiiur » en regard île r;u je «(induis »,
l»r,;i-i.i; « cliaswur » en regard île 'Ir.jiin « je chasse », etc.
\a- Iliéme lu-if- se coni|Hise donc de deux éléments, l'un
lu- qui indique l'idée (,'énérale de « donner », l'autre T;f-
nuqurl est due la talciir précise du mot comme nom d'agent
le premier est la racine, l'autre le suffixe.
l,e mot ilido eiiro|>éen comprend ainsi troi?> parties: la
racine, le suffixe et la désinence, dont chacune a un rôle bien
distinct la racine indique le sens général du mol, le siillixe
en précisela valeur, cl la désinence en marque (concurrein
ment a»ec d'autres moyens d'expression)le rôle dans la
phrase.
l)e ces trois parties aucune n'existe à l'état isolé, en dehors
de l'unité du mol la désinence -s; de &•>?:?:; n'est |>as un
petit mot qui s'ajoute an thème 3<ô?:p- et qui en puisse ja-
innîs être sé|Miré comme In pré|>osilinn de en français dans
la maison de ce ricin et généreux donateur le Ihèinc lù-f-
n'existe pas davantage isolément an singulier, le nominatif
l<l>u-e et le vocatif îiirsp n'ont pas de désinence, il est vrai,
mais, ce qui caractérise ces deux cas, c'est précisément
l'absence de désinence, [>ar contraste avec les autres cas qui
ont Irlle ou telle désinence la désinence est zéro considé-
rés dans l'ensemble de la flexion, cmtwj et 2ô>r:p ne sont pas
des thèmes nus, ce sont des formes à désinencezérti. Knlin
il n'y a pas de racine nue ilya seulement, des thèmes qui-
sont caractérisés par l'absence 'de suffixe, ou autrement dit
par 'le suffixe zéro tel estle cas de Ovjp-. Le nominatif Oijp
/esl une forme à suffixe et à désinence zéro.' – La racine, le
suffixe et la désinence ne peuvent donc être isolés par le
linguiste que comme les membres d'un. animal le sont par
jl'anatomiste par le fait même qu'on les isole pour les'ana-
lyser, on leur enlève la vie.
De ce que les trois parties du mot indo-européen forment
une unité et ne sont pas séparables autrement que par ana-
lyse scientifique, il
ne résulte, pas qu'elles n'aient lias été,
dans un passé tplus ou moins lointain, trois mots indépen-
dants les
uns des autres. La ressemblance de la désinence
*-mi des premières personnes du singulier, gr. à\ii, skr. asmi,
v. si. jesmï « je suis », et du pronom personnel de première
[personne dû singulier gr. ;j.e, skr. mam, v. si. vie « moi »
(à l'accusatif) a naturellement suggéré l'idée que la dési-
inence *«' serait un ancien pronom. Mais comme Cette dési-
-nence est à' peu près la seule dont la ressemblance avec un
,'pronom soit frappante, la coïncidence peut être fortuite; et
comme, en tout cas, l'hypothèse échappe à toute vérifica-
ition, on s'accorde à la négliger entièrement aujourd'hui.
On peut imaginer aussi que tel élément morphologique a été
détaché d'un type de radicaux dont il faisait originairement
partie intégrante, par exemple que le *-&- de thèmes d'aoristes
,passifs grecs comme Xirïjvn en regard de Àehnoou d'infinitifs
-~latins comme manère en regard de gr. \U-iiit aurait été emprunté
à une séné de mots où il aurait appartenu à la racine; mais
cette hypothèse, très plausible en elle-même, n'est pas davan-
lage susceptible de vérification et doit par suiteêtre également
négligée.
Toutefois, si l'on ignore lafaçon dont s'est constituée
l'unité du mot indo-européen, l'analyse en racine, sufTîxe et
désinence ne doit pas pour cela être considérée comme un
procédé arbitraire iloiil on se servirait afin il'éclaircir et de
faciliter l'étude. Elle n'enseigne rien sur les origines et sur le
développement de la flexion indo euro|>éennc, mais elle est
le seul liioven correct et conforme à la réalitéà l'aide duquel
coni|>arai9on la
on puisse exciser cette flexion telle (|in: la
révèle. Qu'on examine fr. aimer, j'aime, nous aimons, ivus
aime^, j'aimais, etc., et rouler, je roule, nous roulons, ivus
a
rouira, je roulais, etc. il n'y pas en français de radical isolé
aim- ou roui-, ni de désinence isolée -tr, -e, -ons, -e^,
-ais, etc. mais les élément» aim-, roui-, etc., d'une |>arl,
les uns
-er -£, etc., de l'autre, sont ceux (|ui sont substitués
aux autres nui\ant le sens à «primer, aim- étant
associé à
l'idée d' « aimer », -onsiil'idée de « moi et d'autres », ctc.,
ain«i aim-, roui-, etc. d'une part, -ons, -<£, etc. de l'autre
sont réels en Luit (pi'élémenls de substitution. De même la
racine, le suffixe et la désinence de l'indo cllro|>écn, dont le
rôle est d'ailleurs tout différent de celui des radicaux et les
terminaisons du français, n'ont las à être envisagés autre-
ment <|uc comme des éléments de substitution par exemple
et -:i se substituent l'un à l'autre dans gr. !?:?: et ijipt--ï

mais, ainsi ils


suivant <|u'on veut dire « tu |Kirtnis » ou « vous jMirticz »
sont dis réalités et non pas de pures
iibslrai -lions. Il appartient aux psyliologues de déterminer
comment s'o|>érenl les substitutions dans le cerveau îles
sujets |»rlanls; le grammairien a |w>ur tache propre Je
nvonnailrc ces éléments, de les classer et d'en suivre les
transformations il a affaire à la langue d'une manière objec-
tive, sans d'ailleurs avoir le droit d'oublier jamais que les
éléments de substitution qu'il étudie représentent des procès
|i^\ chiques très complexes.

, Ainsi lis éléments morphologiques du mot indo européen


-ni pns le simple ,tl>*lr.i. tinii* .le- i/r.iiinnairiens ce
sont les symboles au moyen desquels le linguiste exprime
les systèmes d'associations communs aux divers membres
d'une même communauté linguistique. Un paradigme n'est
que la traduction grammaticale d'un ensemble de faits psy-
chiques qui se retrouvent sensiblement identiques dans tout
un groupe d'hommes.
'II est à peine utile, après ce quii précède, de dire que la-
racine sera toujours entendue ici. comme un élément corré-
latif du suffixe et de la désinence, et jamais
comme un 'élé-
ment primitif dont.les mots seraient dérivés par voie de
composition
et de dérivation cette, dernière manière, tout
^historique, d'envisager la racine n'aurait aucun sens ici, puis-
que de la préhistoire de l'indo-européen ignore tout. Ainsi
on
un mot appartient à une .racine, c'est-à-dire qu'il fait partie
d'un ensemble de mots ayant en commun un groupe de
phonèmes auquel est associé un certain sens général, mais il
,n'est pas tiré, il ne sort pas d'une racine.

La racine, le suffixe et la désinence sontles éléments esscn-


!tielsde la morphologie indo-européenne. *La comparaison des
formes françaises aimons, roulons, etc., indiquées ci-dessus,
donne une première idée générale de leur nature, mais n'en
fait pas même soupçonner l'importance non plus qu'elle n'in-
dique à aucun degré le caractère propre de leur emploi. En fran-
çais, en effet, ce sont los pronomsqui indiquent les personnes
et les nombres d'une manière générale, chaque mot français
.est entouré de petits mots, plus ou moins indépendants et en
tout cas séparables, qui expriment ce que l'indo-européen
marque dans le mot lui-même à*l'aide de ces trois éléments;
la valeur du mot indo-européen est donc extrèmement com-
.plexe. Soit par exemple hom. 5=5ato « il a reçu », la racine
Zty- y exprime l'idée de « recevoir », le suffixe -s*
'la notion de l'aoriste, – la désinence
-to, qu'il s'agit d'une
^M troisième personne, d'un singulier, d'un moyen, etc. l'ab-
B[ sence df suflixe après -~x- montre qu'il ne s'agit jkis d'un
H
B[
B* ici
subjonctif m d'un optatif, mai» d'un indicatif: voilà tout ce
qu'indique à lui seul le mot ci;z?:, cl le grec représente
l'état indo euroj»éen.

I /ordre des (rois éléments racine, siimW, désinence e-t


H lixe la rarini' est ail commencement dit mot, la il/^iiutin- à
K hi finri le ou 1rs su(1Ui-s dans la [tartir ninlianc
H l/iudo ciirn[«''cn i^norr la prrfixation le m-uI prriixe
H> (pt'oii jKiurrait allrgucr v< I iiugniciiL sLr. (/ bharat » il |K>r
B tait fjr. ï-çspe. arm. t*-Vr « il a [w>rlr » mais l'animent,
H lomuir on le \errn, lie fainait pas partie intr^rante dt> la
H forme vt-rlxilr.A cet égard, l'indo riirn|n''cn se distingue pn>
H fonilrmrnt d'iiutrrs langues à flexion riche, coiiimo le mmiiï
H tiipic et le grnrgieu, ipii fait grand usage de la préfixa lion.
B (v>uanl à riiilivitioit, on la rencontre dans lin seul type, relui
B di>H\crtKi!iiina.side In racine *Uik"-r*likw- « laisser, (Hrc Inissi'1»,
B |wirexemp|p,a nn tlièmedepn'srnt *li-ne-kw-t n nttt'st~
B |wir skr. ritn'ikti « il laisse -•, rïhcanù « ils laissent », lat.
B litnjuO,v. pruss. (po-)linka il
reste ».
B »
\j' mol indo euro|>éeii est donc bien délimité au j>oint rie
B tue inorplio|ogi(|tie par sa racine d'une pari, par sa dési
B nence de l'autre.
^L \hslra<tion failedesconi|Kf<és, un mot ne comprend (pi'un*
^B racine et qu'une désinence si une forme russe telle que poi-
^H et
ilnntt « allons toi moi », d'ailleurs exceptionnelle en russe,
^H m^me, comprend on semble comprendre deux désinences
^P -m- de première |>ersonne et -te de seconde, c'est dnns le
B groii|>e indo euroj>éen une innovation d'un caractère étrange
B el imprévu.
B Mai» un même mot peut avoir un nombre imlélini de
H^uM" h-
thèmes *iv.fp-no-*suvp~no-, *suf>-uo-, attestés
parskr. svâpnah « sommeil », lat. somnus', gr.-umo;, v, sl.
siïnû, sont tirés, aveciinsuffixesècondaire*d'autres thèmes
attestés ,par skr. svàpn(i)yam « rêve », lat.sotttriiuin/ gr.
(iv-)yicv'.ov, v. si. siïntje. A la racine i.-e. *tewd- «-être fort»
appartient skr. tâvî-f-i « 'force », avec deux suffixes, d'où,
avec un troisième, lâvi-$-ï-vân « pourvu de force », el, avec
un quatrième, tâvi-f-î-vat-tam-b « plus pourvu de force »;
-,de même en grec yip-z « grâce »,
yxpi-Fw:- « pourvu
de grâce », avec deux suffises, d'où, avec un troisième,
[-/api (F)£cr-T£pc-- « plus pourvu de grâce ».-Chaque suffixe
s'ajoute air thème, comme un premier suffixe la
icomme, une désinence au thème. D'une manière géncrale,'les
racine ou

éléments morphologiques de l'indo européen s'ajoutent, pure-


ment. et simplement les
uns aux autres.
Outre l'addition des éléments morphologiques, l'indo-eu-
/ï'ôpcen disposait de deux caractéristiques grammaticales :<la
fplace du ton et les alternances vocaliques.
Chaque mot pouvait avoir une syllabe tonique; et comme
la place du ton n'était-limitéo par aucune règle phonétique,
elle variait suivant les mots et les formes grammaticales et
par suite constituait un moyen de caractériser chaque mot
et chaque forme. Tout d'abord le ton peut manquer ^beau-
coup de mots sont caractérisés par le ton zéro, par l'atonie
ainsi des particules comme skr.' ca c et », gr. te, lat. que,
ou, dans certains cas, des verbes, comme skr. asti, gr. sort, etc.
Le vers suivant du.^gvéda (V, 57, 7), qui comprend onze
'syllabes réparties entre quatre mots, n'a qu'un seul ton
prâçasthti nafy kpjuta rudriyâsah
'littéralement « faites pour nouscélébrîté, ô Rudriyas ». Ail-
leurs, la place du ton varie suivant le sens, ainsi dans gr. tÔ(j.3ç
«coupe»opposé iq/fi; «coupant » (cf.p. 112), ou suivantt
1 Ja forme grammaticale, ainsi dans le nominatif plu riel gr. xiltq
«
les pieds "t sLr. pàdab. ojiposé au génitif singulier gr.
r;î;; « «lu pied ». *tr. padâh, dans russe îjûd't « les gens •»
(nominatif), opposé au génitif Ijudéj a «le» gens ». Ln mot
ind^eurojiéen n'est donc défini que lorsqu'on connait la
place occujK'e par le ton dans chacune des formes de sa
flexion.
IjrsaltrrnWM-t"» *««"d»|in-* .||i|u-ll.-nt un,- di*i-M«<.i'>n *pri i:llr.

^V II. Al.TKHMVES

A. Ai-TF-Hs^^cks *ih;\i.iqc es. – Les allernances vocalitpies


dansla niorplmlngir indo
sont les seules einplovée» rtint
[N4~nnc.

Pour sr ren<lre compte (lu rôle mie |>ruvent jouer dans une
grammaire ces sortes d'alternances, il est utile de jeter un
coup d'u'il sur les langues sémitiques. L nc racine arabe
n'est caractérisée que par les consonnes; quant aux voyelles,
chaque consonne de chaque racine |>eiit être suivie de â, à,
i, i, il, ri ou zéro, soit en tout formes, et chacune de ces
sept formes sert a caractériser non la racine, mais la fonction
grammaticale. Soit la racine arabe q lia tuer
», son parfait
actif est i/ataht, son imparfait actif ya-qtuîu, son parfait (wssif
qtttila, son imparfait passif yu-qtalu, son parfait actif de troi-
sième es|>èce qâtttla,I ini|wirfait corrcs|>ondanl yu-qàîilu, le
|Mirfait passif qulila, rirnjta riait yit-(/âlûlu, l'inlinitifdu pre-
mier lv|>e (jallun, le partici|>c qâtilun, etc. Dans les noms,
au singulier, le nominatif est caractérisé par -tin, l'accusatif
par -an, le génitif par et, au pluriel, le nominatif par
•ilna, l'accusatif génitif |>ar -ïna. D'une manière générale, les
la
voyelles ne servent qu'à flexion et la signification ile la
racine est attachée seulement aux consonnes.
I/indo européen emploie ses voyelles exactement de la
même manière. Une racine ou un suffixe n'est jamais carac-
térise par les voyelles, mais seulement par les consonnes et
]es
sonantes et c'est uniquement le type de formation qui
test indiqué,par le vocalisme/Par exemple le vocalismee de
la racine indique le présent dans gr.o~x~ « je vole », le
'vocalisme zéro l'aoriste dans s-T:
et le vocalisme o~ité-
~ratifdans T:sT~o~~ vocalisme é de l'élément prcdésinen-
tiel sert a caractériser le nominatif singulier dans T:.x-p,'le
vocalisme e le nomina~f pluriel dans Tr~sps;'vocalisme-
txéro le génitif pluriel dans T:xTp~j etc.
Les pitoncmes qui forment la partie fixe et bigniucaLive des
elémenj.s morphologiques sont les consonnes, les sonantes
(et~
en un certain sens, *?) les phdhèmcs vocaliques em"'
ployés dans les alternances (avec valeur purement gramma-
ticale) sont *e et et les voyelles longues *o (avec ~).
La voyelle ne figure pas dans les alternances régulières et
doit cire négligée provisoirement.

'Le type normal des alternances peut être résumé en une


formule très simple

Tout élément morphologique comprend, une voyelle qui


apparaît sous l'une des formes suivantes
(ou e) o (ou o) zéro.
Les degrés g et (ï sont-bornés à quelques cas bien déternu-
nés (presque tous dans la fin du mot.) et, en somme, la for-
mule essentielle est
g o zéro

par exemple en grec


~T-0[A!Xt T~OT-XO~Xt &I-C~.f~
'~y-~ (de *~y-M celui qui tient )) ~"?y-j
i.-e.) ~y-T; K
La voyelle réduite *° (définie ci d<ius, et ~uit.),
p
n'est qu'un des aspects du degré zéro, ainsi dans lat. ~M/tTf,
enfaccdej{r.xt~r«L,n«j'<tcnda)).
t~M Mnantes compiiqucnt ratjtect du vocalisme, sans rien
cnan~craufond. Dan~tccatdetdipht~n~tica, !<~ahcrnanc<'t

L ne prt'M'nt''nt ainti (en rcprc~ntant la 'ionante du degré zpru


jMrtafornfCvocatiqut'):
rr U1 t
ru mr u
rr or r
rl ol 1

rrr on y
rrn OPII r;v

Kxfn)p)e<t:
~r. T:!M-t«jc~r-inad'tn ~t-t')-~ tj:i-0~<
~tat.~<jft)«j'aicfmfiancct» /tVf/-My
j;nt.aKn<))r<)tner.)n ~«f ~-«m
gr. ~x-:iJLy.«jc~.i.n
tit.
!s-t
/f/j~«j'a)dcia~)acc~)uro/o/j&
M,:M-
gr. ~!<')-<.<j~))!mron T:<')-t :=~0-:<
)it.~m~H..j'.)pj)uif.)n ~aMM-<!K~;Mu-<;
<").fnut!)!Mn)d!"tmpj)nx'hcn)rnt!ientrc)<!u*!ct]rs)anguM:
t't.<'r~f7,Mn/ f;r.t<~t!t-u)e~ n /<)')'
t;!)"n~<)rt)).Mf/tV/<t~y;
thtn'')f'c.it(it''«m;n)te<'<tn~tnnt'p)us\o\(f)c,'uta:
~–t
t~ Kf
re
w
M)
ro
f
M

~ttc jHr cMmp))'


<.)'').~«~M(.t<))ntm:!).)arm.Mt<M(df*jtt~t;f)~)
gr. ~-<
lat. precës
1,lat. ~m-M««prières
prièrcs'"))procus « préLè~dant" Posco (de*)-
prétendant poscÕ
~)-orK~ ))
t'Mfo)
) v.isl./r~na « deman- v. st. ~roj; « deman-skr. ~-ccM<<
der », der))[<Hdemando)
»),
Quand'I'eIement morp))o)ogiquc se termine pnr ]a sonante,
cette-ci estnat.ure][oment sujette à apparaître sous
ses diverses
formes:
gr.xs(~)-M« je yerse )) ~:(f)'-e! ~u-T~
/cm« « je verserai N skr.M-e«i)aetésacrifie))
M:'
gr.T5'M';((« tendon -ïo;.
~skr. i~)!~ff!Mt « fil ') ts-~K-~e « tu as <a-h!-e « il a été
tendu)) tendu»
gr. ï~-M~« mince )).
U)! )H~f &'m<'H< H<or~Mt)~~Me ne ~etft pas ren/enner deux
m)MM<M fonj~Mh'fM
péenne de la forme ou-
il n'y a donc pas de racine indo-euro-
etc. Quand deux sonantes
'.l'ont partie du même élément, morphologique, elles sont sé-
parées par la voyelle 'ainsi
*t- *</OM-
*t/M-
Dans ~/H-j les deux sonantes sont en contact, mais acci-
dentellement, parcequelevoca![smocstaudegt'e/ero. En fait
il n'existe pas de racine *f&;M< mais i)' y a une 'racine
*~)'e<)-:
v.sax.~rM~~K« tromper» v. isl. draugr M fantôme ))
skr. drfi~/Mj'«on<:nse')»
,v.sax.A't~Mft«Hsonttrompe))
»
skr. ~)'M/~af:'«ilnuit)).
Si donc on rencontre v. lat. ~o~-h~MH~ (lat. fO~~MY),
~'got.HMMMKcommun*), lit. OMOMt"échange)), Y.
si. ~K~ « changement », on peut atïirmer a priori que la
racine est *~t-, non *Mvc/n-, et qu'il y a un sutnxc commen-
cant par H en fait les verbes correspondants sont sLr. )M~)'e
«j'échange », )c[)c mi/M, qui ne laissent nul doute sur )a
forme de la racine.
Les degrés longs ë et sans
être fréquents dans les'ra-
cines on ils alternent avec e et f, se rencontrent; ainsi
*sed- *J~-
gr. (! ei6gc s )it. j~-n;; <f je suis assis 9
got. ~<<a je suis assis n got. ~-KM « ils se sont assis '<

*j~-
got. M< « il s'est v. 9). Mf//</ « phn- arm. ~H;< (! siège o
assis» ter a
En tenant compteiala fois de tous les degrés et des di-
verses formes des sonantcs, on peut donc trouver pour un
tnerne élément morphologique les formes suivantes
De la racine *A,/CK- « entendre »

*M- got. &«ma '< oufc ;), zd jraoMMM- <t ouïe m.


*<tf- gr. x).!(~)s;, skr. j:mf<tA « gloire ».
*&i- skr. ~j'ff;Mf<< <' !) a entendu )).
*i/Af- sans exempte sur dans cette racine.
*ot<- s)*r. ~m<~ « tu as entendu ».
t'j/M~- skr. ~f~
u resonnant, ou'to H.
*t/JM sans e\c)nptû sur dans cette racine.
v. t). slava « gtoire <, lit. ~/iK< (même sens).
*H-: skr. CfMffi~ «entendu o, gr. x<.u~ )at. -<K<)<
*A'[/H~ s~r. <[
j'ai été entendu n.
De n~'me pour te suffixe *-<tr- des noms de parenté
*-<ff- gr. T:tt~s;, s)~r. ~ra/7 '< pères (nominatif p)ur.).
*-hf- (avec r deuxième élément de diphtongue) gr. T::r:s:,
skr. ~fMr (vocatiQ.
*<r- (avec r deuxième élément de diphtongue) gr. c.r~?.
tpere')).
*-<or-: gr. ~:x~e;, skr. C<t't!a')'a/?-'< qui t'ont pour
*f)r- (avec.f deuxième élément de diphtongue)
iXT:aTCp.
gr.

*-Mr-(aYect'deuxiemeelémentdedip))tonguc):gr.x!iTMp.
*gr.!cx'cpMt,skr.f!<()ocatifp)urie)).
*-i)-gr.T:MpM';(gén.pIur.),skr./)//r~(dat.s!ng.).
La formule générale:
e(~ o(~) zéro

ne suffit pas à rendre compte de tous les types d'alternances.


'Soit en eBët l'opposition de skr.:
~M~ « je porte M
~y-~A « porte )),

on n'en saurait séparer les oppositions paraUèles de skr.


tM-f~a-Mt: (cf. gr. Tf-Ctj-p.L) cjo pose )', ~At-ta/j (cf. gr.
06-TSt)«pose));
«-~&a-nM (cf. dor. f-cTx-p.) « je me tiens )), !/A!a/) '< se
'tenant'"(cf. gr.cM-rc;);
~<t-~<m! (cf. gr. 9!-5M-) « je donne o, ~-<;& (cf. gr. Si:-
m;) (f action de donner :).
A i' du sanskrit le latin répond par n dans ~}c-t-M.~ tt~/M;
At'/M.t.'Soit encore l'opposition de gr.
T~M ?:p-p.=.:
on n'en saurait séparer les oppositions de gr.
(x'M-)Ot;[;.x Oo~~
dor. gS-jM ~M-p,
Donc à côté-du type général d'alternances vocaliques
(c) c (f)) xero

il y a trois autres types:


(
lt ,¡(rare) il
Û n )
')')'~ttj~!)t!)in'.trprj)ard'<'«')njth".t~tjw)esM)!tant<:
f~~Y." f"
(~-):-M-X!
f~
bt,ja/-Mf
)at.f<mfM ~'t.M<-m..ita!.<'n!('n
'r.~i~t
hL~MKm
~vt ~tt.
<A«M
)~'h!t<)'.)j)jM)h'n!ra!))tjx'j[;n~r.d<t'tcrn.inrf"
n'n<,n))t)'und)"'tyj<<'sA'~tf))t'n~<r<f't!tifN<<<),
~;<),r.)ro<;t<iri')c)<x't)!'<t'nn<<fn<'n)ntnrj<))0
!<)!t''nu m~n~ titre f)!<f le fait t)'ir[<')!r(~)t<)h.fon
.«'t)n'm)f'r.)rin' '<'q!«-n')!f<tu~r.
J!t~iit)e!)tt)(~nc<'t)'x'nti<')!<'tnfntd!t)t''n'nt<'<)'nn<'rarm<'
*ttW~(fr~;M'H)f'.)'a)t!'nMn«'d<"<K~r))f<)jintt'ri<'nr
)tuntn'))<'t\(w')ut)f'i)<'ur~r.)nt)nati)<t)<
t.'n.nH)un~t)ant<'j)r~:<'dK!at«t('No!f)nsnf.)f~d«t)<r<
~ro!M'<'nn)))inca«;<<-np<jf!.)n).inicn'indi~nrf.j(.n~ct
<Hit.:ain!ti)<'<~r'rudtt-i)<n!\fdc)'"(<tat!fskr.m-,
t;r.)at.-tt't..jkr.-i-,t))t.t.!t).t~etc.;ct)'on
t'<'<p)!<))M<)<'n))'nmr.))tf'rnanccd<
*<d.</r<i~-m<}«).<n){nf!!r.' </i~'<)ti/)<)n,
a) Jr~J i n

sl.
~r~<i
~/i~ (M.rbc ddg)
<
)~t.inttny<-)!p,tnmh<")))!t.n)ti.)rr){)p~n<;r.))c,dc)a)a
.')*j«'r<.))h<r.skr.</ti-t!</«i~dunnfnt~,t.')).t)'a-<<'<K
<'
ils donnenmt » et, Mn< d.<ute (Mr nnalogie de cette forn)p,
&<mj/'«n'T))~d<j'ntt<)ns.fnr~~arddcfr.3'jLE<.
f i,'a)hrt).n!<;r:

NNt f j
M.
où les longues *eet*o ont une tout autre signification que
dans le typee~), o~), zéro, est exactement parallèlet'aiter-
nance
M oi i

par exemple; et, en fait, alors qu'il n'existe aucune racine de la


forme*te-, ?-, t-; *se-, so-, etc., toute une série de racines
se terminent par e (resp. B, a), 0, ainsi gr. 9); cTei-,
EM- etc.
Une très notable partie des racines indo-européennes a une
fforme plus complexe que celle qui vient d'être décrite: la
consonne ou la sonante qui termine la racine est suivie d'une
longue *a, *e ou *o, alternant avec *a alors, en vertu d'une
'règle générale d'après laquelle un même élément morpholo-
gique ne renferme pas deuxsimultanément, si la première
'partie est au degré e ouo,)a seconde partie est nécessairement
au degré zéro, c'est-à-dire a la forme*? (qui tombe devant
voyelle),et, si'ta seconde partie est au degré e, c'est-a-'dirc si
elle a la forme *j, *tt ou*~ la première est au degré zéro. Les
racines de cette forme sont dites ~jryj!/t.f~M. Une racine'
dont les consonnes sont ~j et et qui admet une voyelle de
seconde syl)abe*a, atternant naturcilement avec *o et peut
se présenter sous les aspects suivants

usvsw covsovae nwaar ~oacwe

~M-C~-M)
'~c-(*?-m
*/)M-
'(')
*(~-)-
*~M-
*)- ~<-
~"N- *~<-
ft
lef l:etle v Cette r." ~m
r:m 1 .,m.n·
."–
"'ï' ") -n*. Je 1."~N
de ca tomber.

*~C~ ~r
*/y/- ~r.
)) -i-r
~î'ï'.
-kr.Mm « y)''r
"Lr. /o/-n// e it vn)e a. j
*~t' jM'nt ~tr<' ))nnt t~r. ~M/y~ H i) v'tic M; gr. ?:x-
t 6tMtftie~=:A~ r~ohfnt de cont:)tninf)t!"n<t de
et 'rlti-.

j~eut ~tr<' dant tLr. vol M.


prd-: dor. l-7.i-
gr. T:IfM-XX, ~*<T; ~N
~j~
)tkr. ~f-M~ « t-i: ?:.
n"u'' .n"nt Y<t)c gr.
nan'' d"ut<' dant tkr.f/m (on)t)C t, si i.e. **est
bi<-n rcpr~M'nt~ <'n '<.in"Lrit j'-tr~.
"~r. il !)
~<t)r T:–<.) <' je tumttc
o, ~r. ').
t~) nnsah' intiicf' du tYjtC vrrbat ''Lr. r/j'<'i)t.iissc
tat. //n<t) est it)tfr<;d<'<' in'm'di~tenx'nt avant ta \<efte
tinatf d<' h) mcinf. d'<n) m) ttK'on' hr. ~<]t- rppr~st'nt~ ~tar
!<' ~cr~K' en
-M ?:~<.t je t"n)tM' (<Ttt)e usuf')!<'
d'mt v<t)<'ttf, t'st tfHnrnt [ran'<jK(rtr<' df%an[ r~n"t')tn<' 'ut
Mtnnnh', nin''i dan-~ s~r. ~J/ ~< « ~"t ').
I~a )un~up finah' n <) par h.'sjtrd jM)'ttt<tt' dans la r;n itn'
/m<t" tar~t'or
~Lr. ~j/t
targcur ). /<< ~r~ f.
*t' )it.
'<

a large o.
~t'~ !:< largo- ").
skr. w tprrt' e (Iill. gr.
i)).][*x!jn (de '~Ax't~yr), v. gall. /f/a-M « large
t)~r. /y//t-MA H large.. (t't gr. ~.x-~?.
arm. /<~M « large M, )it. s'étendre ~<'
t~t
racines di~t~Hahiquc'< !cs ptns nontbret)<'e'< sont cc!)cs
'jui "nt ))<)<' 'Mtnaotf'a~aftt )pur ton~ttf tinatc; cHps ~r~cntcnt
1"1 .1"1"1 Il: "11.1,
"1 ~iI,' 1;'1"111' ,l,
,Iv.· di'
prend la sonante et des combinaisons ou elle entre !~R~*
Quelques exemples feront apparaitrc toute cette varietr

Hacine*/)(')/f~'ft'mp]!r,<'hcp)<'ut":
*/)f/skr.w~M-«akondam'<)(av)'.j;)))H.'))()<).
*pel- got.H « beaucoup
)).
*/?/ gr. T:3X-u~, ags.~M/
*/]'/c-:gr.?T:X-<s,skr.Mi!aentp)[",iat./)/<
*p/J-:Yed.~M-~rt7<'Hacn)pH)).
skr. ~JMr-tM~ « plein
t!t.M~,v.irt.H,~ot.
Y. si. (scrhc /).
a~
*/t/ skr. ~r- « ils cmp)isscnt a (d\)j't~
('nip))ta,parana)o~icd('s)'ac!n<'smonosy)tah!qncs). –
~sk.r.~Mr/t/'f<aho)x)n))t".
IJ.
*danstevcrbcatta-i;))c)ntix<csk['ft~7/He)np)tta~
/)i't/f/tfnonscn)p))sson');)asonantcatafot'mehrë~)
jmis'jn'etie est scnan~e de par la nasale. La racine ne pd~
<['.tiH('urs son fp)\'n appat'Dtcc; car est compris dans )N
\oyf')tetongucqutsuit)'tn<[\fnasa)ctde)t)<)n('d;)n-)
itntrcs cas analogucs rih'-s ])h)s t'as.

Hac)nR*<fM.((cn~<'ndrcr,nai)rfH:
skr.~H;<t, ~r. Y:(.)?, -j's'T~,
~n-:gr.<tat.M-H~~a['m.r/H((naiss!tncc'))'.kr.
tn[.t'
/M- « race ».
~r.x(pnH-d'apr<t(-)YF
;j. ~~i.][:
gr.
Y~
-j"c~ ~t peut ~trc skr.;M « parant x.
*~tMf):gr.-]"Mfrt'rc')t!f')t'('j~fn(h'CH.o
« race u.
skr./fï-~A « né H, xd tat. (~~M /M.~ got. -H~~
gr.. -j"p-s~ lat. o.
~t°H:~Ot.~MÙ'HH~<f:T.;M.
La racine *~f *~)~ connaitre n ne se distingue de
la précédente que par le sens
*nM-it.~<'Mt/tM«'{'nf'o.
'~ttWj.'got.~MneUtaitt.
*H<h.a.ttM<~<"f<'nnaitn'.(.!).<fi.
Mntant~ern).);etMntf)"))tf'skr.y~i/M/M«<'<tnna)trea.
'Mt):~r.YM.T]Uit,i;!t.mt)jf~v.ttt.~M~con
nattreo.
)at. ~)MfM, lit. C/M ~/n las c<'nnu t, x<4. ~MK~.
*°M- lit. ~<M <'<; « c"n«a)tre «, ann. MHOtf<<'<'connue.

)t:him'w(*rt)-r)"ata)f'r,f'nf;)')ntira:
*w:ar<'))difn!'p!)j:<(<tf'i'),<)at!M)trr(')it.
~~r~ft'oire".
*f)'arn).~<'r,){<'n.~ft'yfmmrrit!)rcn.
*<'f-;)it.jj'<'r<i)a).u.
*t'r:gr.p-<t)r)nat)d'),Lr.[rj7/jt<tx'i'")Ona,
)at. uor-drt, CMrm~«t'r<M.
*t)tr.~irM~ata))'),)it.r<at«itrc~(k~
de gr. ~t-~<,)~)Ud
*F'°~
put être *r *f *)
gr.
*f*~r:t)tr.~fr<i[/~<'it.)vn)c",v.s).t<'i).)'
n.
~r.(i~«i)aYatc't(vcrb<tin(i\nasa)).
)ti)'ittc'j*/f('-afrutter.u'M:rcnfrottant't:
*<<'M gr. ttpt-Tp: )at. <fn' tra.
*«f:)at.(~t'
*<);r.T:p-p<'r<;ant<.
n.
~r<gr.~pt;v.h.a.Jff)/<TM<<t"rnarc't n.

*/r()- gr. ~TfM-~M


*<r-: ffr.T~perdant'),t.).<r<M< (scrbetr~)
"l"rl.III'" Il.
*J-:v.tr].fï-r(ttaricrc)).
*/°/s[.(t<(jcfroHco.
*/r- ~r. T~M, lat. /r-t/
)ta<nc*f/M-((ntc)att~'r)):
*['t'[-7Tx((j'at)uctangc'),x~x-<(;n-)('.).
».
*))L~f7r/((tcssivG)).
*M-:gr.xp:c-T~«vascamc)an~M)),sk).«it
il
fa)tcnirCti!cu!stnc)),v.sa\jr('r/<f~~[t''rH(?).
*~)r-:skr.r/tfbouU)i)).
».

H.)C)nc*t'fHt'atnGr)):
*g)'.sp~<(« rameur )),sk)-.j/<ï~«rame').».
*ûrt'v.pruss.n.'f~«s<'tnn'st'<'isc)).
».
*?-f r~H~ gr. (-:=2);:TfiT: 'p~ (Hcsychms).
tat.
*v.i~).rc~tfran)C[')~v.h.a.rHO-~r«ramc)). ».
*ttt.A~«rarnt')).).
Uacinc*/f;«ctr('()hscu)''):
*/<skr.t~ft<t~tn'brcs));)it./('f]!«[)fatt
obscur».
*skr.f<L<nicbrcs)),h)L/r~~r~<<araveu-ca
glette ». iN
*Ht.w~w«'o)nht'e)).
».
M)
*r~v.sl./j!~<ïMtcnc))rcs)). jN

~t
».

Hacinc*« purincr ')


*~<skr.~MM/Mw«<'('qmscrtaj)unticr)).
-N
*T~ skr. ~t'-a~ « il purilie ». ~N
*~M/ skr. ~~t'M/ï « !tsf)n) pxt'ifi~ ').
skr. /)~ ~v~/ a il purifie )), m. h. a. MC!~M (de
*/<7tt/M). –H
¡
*/wt~

Hf)rinc*<')('~) *<'
».
's)tr.~M/J/pt)nftëo,)at.~MrM~.
sLr ~H ~Hf M~ f i)t ont purinc M.
*M,dan!t)etfr)x'ainntcna!i.))st.r.~MtKi«'<i)j")ri(ie)',
~M/MM/7«n')'ttp"fiti')nsM.

<~)):)t)t)).['"H).tf)tt'fit)ti!t'<t<'t;)r.«itt)')'stuny,!<'JqU)rc-

<' <"rc x
rc-
pr<nt<')f'<)f'~r)'Xt'r«<i<')titr.)n<h''v<K'.)h<p)e fi natt* n'estas
aHM~!A!p)~t)eo)'j''n)ndoir!)n!t);.))ns):

*<'y:h'))n.y.'<j<'t!tr.)ia.u.

'J~
*pv:hkr.fjfY<a~tj)tttf'tn.))s<]'n",x't~yJ<'vipB,
Mfhc~jmitn.
*y<gr.rj-?M"jc vivrai",z<i~y~/M~fvie".
'jf');
/j`j

*f-:tt.r./f-tM/vivant ~,v.M<,)it~)f<t~ ht.


,w(-«M.
*f'(!='
n;Hinc*)'<h''tt'ra:
*r<v~:skr.tff~a/«'ihMh<;t''r.tM.
n.
*t*ffy-)tr.tf«~<i/am.)t".
u.
*jt*r)-kr.tf<<<!A<'«rh''t<v.ir!.fr<</Hj«''nhi\
*t*f<)<)tr.t-
*t*f<,dt)n!'kv<'r)«'inn<~fMM!:v.ru'i<Tjn««
<'ach<'tcro,v.irt.rr<'M~MMJacht'tc"(dc*~rfM-),gaH.
<TyMM~~ti~~J~(d<NfM//)"itacheter.

)tatin<<('araitrp~:
'.t'ffr.––
*JfV~ gr. ;:r:K « il jNrnit .<.
skr. ~;W</)~ « parais )), lit. a~r~/
« guetter )), v. nor-

c
vogien~T'~Kregarderfixcment)).
Les racines dissyllabiques se terminentparleur voyelle
~longue il
y a des racines du type *~e< *~M-, il n'y en a pas
du type *~6/<- *yM/<- ou *~M.f- *~)M~ Les exemptes qu'on
fpourrait alléguer contre ce principe sont en général limités à
~nescnlolangucetfortpeuclairspourla'pinpart.' 1

Etant donné que *tt, *f) ont la môme valeur que voyelle

plus sonante, on doit s'attendre à rcncontrcrdes racines tcr-


minées par voyeUe plus sonante, et en iait on trouve quelques
-racines de la forme *pettl- ~ieK-, par exemple celle de
arm;
gr. ~Xu-Tp~ « enveloppe », lat.- no/tf-e je tourne »,
'u*w je tourne M, et du verbe à infixe nasal correspondant
skr. ~(;f)ii «i) couvre :), c'est-à-dire indo-iran. *fy-Kt!-M-h'.
Outre l'extrême complication de leurs formes que le bref
exposé précédent a permis d'entrevoir, les racines dissyllabi-
ques présentent. cette grave difficulté que l'usage de leurs
'degrés vocaliques à voyelle longue finale tels que *m- ou
*~H()- dans la morphologie indo-européenne n'est pas encore
déterminé d'une manière-sullisamment précise. Ce degré
.fournit notamment des aoristes tels que gr. e-pM, M[H,
M~, etc., et les cas à vocalisme e ou o de noms racines
'au deuxième'terme de composés tels que gr. ay')m;.

Les alternances qui viennent d'être décrites sont bien loin


d'expliquer tous les cas qu'on, peut rencontrer, mais elles sont
seules qui aient
~à peu près les un rôle plus ou moins claire-
-ment défini dans la morphologie indo-européenne. On ne
saurait par exemple rendre compte'ainsi de gr. È~-eYy.-s~
)« porter », skr. a;t-E;t<'a'filaa atteint ), v. si.MM{t« je
porte H, lit. nM~H « je porte )), etc., mais il est impossible
d'entrer ici dans le détail de ces faits qui est infini. Quelques
t oppositions con!)nc<'<'Hc de gr. ~:pT:<' ~?~,
!at. Affwt
de skr. ~JM// « il trembte n, ~r. ~~M trouveront leur p\ptica
tifmdan!t)athc<'rn'(tt"tracines:dcm~rneque)'onaen
jtrux'ij'c et 'Ht' ,<'n a ici et */ff~ toujours avec
un 'M ')) e .« ttx'ucnx'nt prf'M'nt. Lne racine a deux voye)tc<;
i)h<-rnnt)tt)n!uh.)n'~)n'ntc<mHn'r.x;<t.)rt''7.tj(t:
~x:t:tt<)t"'«'f'xc('j'ti"nncu<-t-tt!t!)itr<'attn<s<'))<');)nj~!)e,

En In·nanl il(-
<'H)tri)irt't'nt"!)t<.)tat')tMj.f<'in(t<'<'ur"j~<'n.
Jc'ri,
l'èfllli'i.,I"IIf"C' lllflrpholo;:icillf'
'()<'t<)<<'t')"tt<'n;H)tc)'<)t<j'.t~t![M'utt'mt<'t<ti'<
twtM'rf'nj'rit!<ij'<'<j))f't"ut<'r.tC!nc"ut'mts)!n)~e)'tn)j)rrn<i
.)t) nw)) t)sun)'t))Vf'))c de ).tf<'rtnct'(')))<-).c(<"tt'),x<T".

)tn~it)Mttd;)utr<'t\[M'd.)!t<'rn~ncf'vo<)Kj)iCfntjtt't)~
dtt!t'')an)<'r[tt)'))<ind"<'ur"j~<'tH)c.
QtH')qnt"trat'ine!tont'M'u)cmcnto'n)tfrtt<)[tta\c<'trains)dans
~t « il sent t, s3~
« odeur ~?-<.)3T;~ lat. (~r, lit. f~tM

IIIIIIII!1 II1'!1 il
ej<M'n!to,nrm.<'ottct)ra,udansgot.n~N~"nt)n,
tnt. Mfh/M~ (dc'M~*t't/~), !it. K~d~~ v. s). n~H, mais «utrcfjttc
) .th'.t'nx' du titnbrc t* ~ot ~tr<' fortuite dans une parité au
il n')" a hi all('l111 tylm- d'uhcrmmœs
r<)!i<'r<j'tn.tntunru)<'tt)orph")<~ifMK'ftrunt.
Q))t)ntata~"vcttc*j~f'U)'n')')';H:"tf-n~nrr;'t<)tf<'d;tn-
ct'rtainc!' conditions !tjM~cia)c-'
)" Dans )'' langage enfantin, conntu'
~r. ~Tx jM)pa tat. d/M, pot. v. s), ol-ici a p~rc a;
''kr.«~~taM,gr.~jt-;j[.)at.rct.
'<

Ce tangage pr~M'ntf, en l'a vu, des c'tns<tnn<*s ~ctnint~s


uuinc!M'))tp.t'<mtrn)ah'*tnittdofun'jf~'t).
'.)"t)anfdt"tnmt''i''<t))~ft,j).)r)it))!~U!f,susjtcctsd~tre
d'"t<')npr))ntt(eH~'arhpautn"in'<d<'dat('inducurojtCt'nnc),
connnc:
)aL~v.s].('~(<fevcH,v.pntss.t).
tat.y7~()c premièreau Hcude~,parassimi)ah"n),v.v.
b.a.~r/,v.st.r~~«t)arbc".
tat. far, farina got. /'fï;f/~y '( d'orge o v. s), ~j~;)
«nourritu!'CM.
\«cnnde<'f'stro)S))if)tsn'a()ccorrespomhnt rni))')"
iran)cn;et))cncs).ain')dfpt'<'s<ju<~ouscc')\((ui<'))t~:tm
t'pnc"ntrc[xn)))ant~dans quelques exemples attestas fn
htdr)-n'.H)i<'tt,f)ins!:
skf'j'f~<(S(H'tcd'(Hseauaq))atiquc)),[it.~(~«<mR)),
Y.a.~j~~tat.tY()br[nc)'ura)eau)tcndf*~f~fr),gr.
~<nit.(d<T-).

~"Dansfptc)qncsdcsittfnc<'s,notat))n)cntc~))cdc~'p<'r
sonne primaire moyenne du sing)t)!cr*r.TXt,skr.
got.
A l'initiale des mots par exemple
j?r.o:TT~p,~T*p2~etarm.aastrf'M:/<tj/~rMcto!)<')),
skr.((pat'lesë[.oi)esM,v.t).a..t/tY~<'((cto))cH,ct
lat. stella.
~'r..x~)<'t)",skr.(Mf/j~/?((ho)sab)')'))ei')),).tt.~t'<r~:
gr. ~Xj: « clair », skr. /jw;j « boisabruter ».
);'t.~rw;goL~r/t'~«bras)',v.s!.M;/M«('pame)t
(tous les trois reposant sur*~r.<j ): skr.
v.pruss.MKbras)).
/J « bras
)1

gr. K'~M, tat. a~f~ <ï~ got.


v. si. ~.(/<~t, arm. anjuk, skr. ~7~/t~ v. st.
~~t~M~ « étroit
« je tic ))
((mi suppose *p~)~-).
Ce type d'alternances zéro, strictement proprea t'ini-
tiate, se rencontre d'aitteursconcurrontmfttt avec!" type
noru)at*t'zero:
tat.~M~~got.~H/'a~acroire",tit.~H~M « je crois H,
skr. <)/'t~<( <brcc skr. ~r~~« fort H: gr. ~(~~M « je
crois H skr. Tf7~ « il croit got. ~t/~M « croître
r~ nt. f)M~/<~ ~rand sLr. M~K~ croissant
c'c<tadirc*t~t~ ~tM~M~M~
gr. « a

*~tM~ (*«~'f~ etc.).


L fdt< rnanre de *a a t initiatc est dénuée de toute
dateur morphot~xme. Ktf<' ne se retrouve ~s a ) in~rieur
du nx't: le rapprochement df'skr. v~/< a il sacrifie H,A
'~< r!<i~et (tf ~r. x~~r « j'ai nf rt's(M'( t re)!~iet)\ j~ur
'ju! 'mj'jM'M'rfttt 'H! inttTX'nr est (nHn~.') deu\ )i)t)g!i<'s, «'
qui lui 'te a prxtrt t<ntte (crtitode, < t d :)it!<'))rt il est jw'u
'n)t)"fai'~nt jMmr f<' ~'n- – Quant a t'.dtrrnancc *t! 'a,
.)H<"tte<' ttxrtutit jmr )at. naris, lit. M~~ « n< o, "~r. n~~
!et dem narinct et skr. K~J/' M des deux narinet '),
t. "). MtUM "<'x M, lit. ~M~r~~ « t<)S!tcs nasates a, v. h. .).
nasa, elle provient sans d<'ute d une inutati~n des ah' r
nancen *<' et '0 *tt en uM~c (tans les autres noms.

!t. \).TK)t;<t~f:Ks <:<Mt~n~T)QtKs. i) n'y a pas en ind<t-


eur<'j~t'n <ra)tern.)n«' c~n'~mantifptc ayant une valeur n)or
ph<tt"~)<j')c, )nait <m ne jM'ut 'mx'ttre néanmoins de signaler
xi h't variati'mtde f"rn)e<)es sonantcsetdes consonnes qui
att~'rent Meuvent t'as~'t des racines, des aunixea et des Jési-
nen''e~.

)" \hernf)tx' d<"< ''<mantf".


Kn Mn*'ttnt vediu'x', la fiftat'* du nominatif arrusatif due)
ma'M u)in a tr'ns turtuet qui, dans )rs jMtrties )es phts an-
ricnnct du ~veda. se repartitt<'nt assez exat tement ainsi
~t< a !a fin le la phra-'c ou du vers, f?f devant voyelle ini-
ti.df d un nx't suivant, d devant consonne ou sonante initiatc
duu ux't suivant, soit H~fir ~UM"tes deux chevaux ?,
M~t/tT~M f< )esdeu< dieu\ n. ff/ ~ntiff les deux fau-
·
n,~n. ml~ln.i .rm.im a L·L~m imnu~:rm I;mllr allrrnamr
ancienne si, en effet à skr. répondent, zd si.
est -a, v.
lit. -M (de *-7~)j gr. -<j), lat.(danE~~o), l'antre Ibrmo -~M~
-~ases correspondants du moins dàns v. irI.~KjV.ist. /M<TM
« deux H et de même, si gr. c~M cttat. oc/o sont identiques
'&véd. ~~cfituitu, c'esta.véd. o~ ~quc répond "gpt.
et le latin a encore trace de *w dans le, dérive oc~~oj'.
D'autresdiphtongncs, finales demots, ~premier étcmcnUong
présentent la méniG alternance de longue plus sonante longue
simple. Le thème en indo-iranien compagnon )) a
pour nom'nat.U' skr. zd baxa en' grec les nominatifs
f A'~Tt~ (écrit. Af;T~) et A'/]Tf~ du Lhcme A'~To~- (vocaL A'ccr)
semblent alterner. En regard de gr. ;p, )at.. M~arm.
?K~'r Kmcre~Jesanskrit a ~M~eL]oUt,nanicnw(J~; en regard
de ;-lc lalmûechit
gr. x'jMVj le sanskrit a çvâ, le lituanien
Ao~Oj AoMîH~ etc.
L'olement. sonandqnc par lequel se terminent les diphton-
gues (ou plutôt certaines diphtongues) finales de mots était
donc sujet à manquer, sans doute dans les conditions où )e
védique a en face de -au, "af.
Une sonante second élément de diphtongue à premier clé-~
ment long est aussi sujette a manquer devant sonante on
,consonne finale de mot: les nominatifs skr. c~M~ « ciel,
'jour gr. Z~j? (de *Z?j'j=) et skr. ~7~ « bœuf », gr. j~s~
(de *pMu~) sont accompagnés d'accusatifs skr. ~M~ hom.
Z~, lat. ~cw et skr. dor. pM'7. Le thème attesté
entre autres témoignages par le nominatif pluriel skr. ~A
(~ les richesses a un accusatif singulier skr.'rànt, lat. M~.
'– La désinence d'accusatif pluriel qui est*-Kj après voyelle
brève, ainsi dans le démonstratif crét. ro- gOt. ~-K~ v-
pruss. sta-ns « ceux-ci », est seulement *-s dans les thèmes
en skr. lit. -a-s (de *-o~) de mème le sanskrit a
y/M/j « lune, mois» et le slave H~ (même sens) en face
de lat. Mg/MM et de gr. '[~ (génit. lesb. [~oc: supposant
*) sanskrit:< Mfi/' f chair
«chaire, v.sLw~tt~"t.mtm~.
n en face de ~Lr. yM~~H

Q)tei<niM racinct ont une alternance de ~y, ()f i


ainsi
''tn'ti~t«i)tcttt'a,Y.s).~(?/f'j''tf'tt<tt.
J<jJJ/~M <'
('~fr
avec degré ~/ro car:~ant utt .(prèsy,
i. e. *~(~tt reprc'tcn~ par a en indo iranien.
''Lr.H~MvachcB.
tkr. t/~i~t* ~tortf~cr v. h. a. M-~M.
''kr.J/Mr/î/'<'tr[;)ntM.~r.j,"<<'m<)ct,tat./t'/art'
<'tctcro,)it.t/t'A'"priu)!j';ir<(''<'ditttt)nr~;)thf).
~r.t<t<)at./t/
<)t)cnr<*r(':
t.t!)('/d[HJ<'f;!it(Ktirf'».
'<kr.<ty~('Hfj(ittM)irf".
fkr.~i~«i)tM'itn,r~~jtKCoujM'a[wnre'),)at.<t<?-
~M/Mw, )it /x! /<) «~M-tmvcric », c«t.
''kr.~t/<fthnH,t.st.«btnrcH,~r.(n«hftisn.
sunit de signaler ici cp h~ d'attfrnftnrfs dont on ne
Il
jMt<«~t<'d]ti))<')trs<[u'unn"n)brfn'<tf/)imit~d')'\pfn)')cs.
Lab'«'n<'t'dr(ns<tnan)<'s<'xp)i(j))~nis<~))fntpnri.tttrit'vetct!<'
)~tt~tn'nts<)nf)ntif]tt('f)an''))nf'<tij'ht"n~u<'aprt'tniprcte
)))Ct)t )<t[)~.

t tniti.tt' ~rn))]n' consonne plus s~)nantc con-tonne


)<'

Htt<'rn'' ntc< la cunsftnnp Nitnp)t'. sans sonantc


«kr. )<Mat!f/it' a en toi ~r. dat. io< T:t (de *-f:) skr.
~n. dat. at<m<' le, v. st. accusatif sLr. <ï'(iw ~M <' t<" a,
fïr.Tt(df~fi):v.s)./jf-(cf./t~«tonM),v.h.a.
gr. 'ft;six », gall. f/f~~ (de *v~): )at. ~A, ~nt.
M/~(df*).
!'kr.~yM/~t<contUB,)it.cctm'.u'),v.s!.i~(d€
'~y~) e coudre !tLr. ~~rdw« n) B, tat. ~H/H~.
skr. p~/ « contre M, gr. Trpo- ~p~ v.
st. ~'f~M'<
« contre )) v. perse patiy, dor. ~~[. T:c;, lit. ~y (de ~~).
goL. ~H
« briser Hj « nous avons brisé », /M~~
brisé Nj tat. ~'fïn~o~ fragilis (de ~o--), ~'fy7 slu-. ~fï-
«
jati « il partage Hj /H~ K
il brise », arm. ~a~iW « je
.brisea (et ~r. ~Ky~K manger .M ?).
/)/<fi)arge
skr, ~MH-~f largeur u, lit. », gr.T~T:
(td~c-)~ecT~j v. si. c(
épaule xd~f)~Mû-«éLendu ?,
gr. TCET~j~tc j'étends », lat. K ëLre étendu
», lit.
6f~ « épaule a.-

Enfin dans les racines qui ont un redoublement d'intensif


(comportant répétition de la sonantc radicale), on rencontre
des alternances des trois sonantes r, H ainsi à côté de gr.
~pf~M, lat. ~m'af~ lit. (cf. ci-dessus, p.;i33), on a avec
fat. giti-guliô « gosier », v. h. a. querechela (même sens), lit.
i~M « je fais entendre un bruit du gosier u, et avec gr-
M

YayYpx~st des mots à redoublement a passé à des simples


arm- A/f7Mf~ «'j'avale », ~H/ « il a avalé », v. 11. a. ~ï
<[
gosier: », v.irI.M « je dévore M~Jat.gr. xx-~A~
xxTx-tÏGs.' Ces alternances proviennent dedissimUatdons
.par exemple ~cT~"c/'e- csL 'devenu
~estdoycnu*c;?'
~'f;f- et
r second élément de dipl)tonguc a,
on le voit, unautreL)'aItCtncntqucrconsonnc,ctIcpassagea;/il
semble indiquer pour ce ptionenic un rc)evcment très incom-
plet du voile du palais; le LraLtement de la consonne initiale
dans irl.f/~H~ v. h. a. ~e/~ gr. YXYYpxt'/x indique que la
.guLturaIe était aussi attérée et qu'il s'est produit une dissi-

*cinque (fr. cinq), soit


lisation de au
~r-
milationcomparablG à celle délai- ~~Mfdans lat. vulgaire

lieu de
~H~V-j d'où généra-
dans certains cas. Les alternances
de r et sont très nombreuses et on en rencontre là même où
le. redoublement d'intensif ne s'est pas conservé, ainsi en
regard de s~r. p f<r a~ a froid », v. is). Mtt (de *&f M an)
«
geler x; lit. ~arnd X"re », arn) sain « le froid x, t.
is) /~<;rH « neige sotidifiec », et d'autre part )it. ~a/Ma, < st.
j/~M givre ». Mais il ny a naturet)ement pas lieu d*' fon
dure de !a tjtte les -K<nantt") r, (et n) ))))!"« ntt'tre~ttMti
tu'e* arHtraircnn'nt les nn<) am nutrM en dehors d)' j .!j)p)i
catM'n des iuit phonétiques ordinaires.

a" Atternancea des consonnes.


Une initiale *j plus consonne (ou Mnante) alterne sou-
vent avec une consonne (nu sonante) ainsi
*p- '~r. t/Mf- <' espion f
zd ~/M~<« i! toit lal.
ttfftt), <. h. a. f/vAf'M « observer D skr. /'<i(~f/t il 'oit
*< ~ot. ~h<;<<« je heurtem skr. <Mj<}« « il heurte
)at. <t<Mt/t).
)tt, *;[' v. h. a. ttffaK « tondre a, v. s), skora peau »,

lat. ~t)r<«m gr. M'~ je tonds n, t. s). th)n< « ecorre, x )at..


corium.
~m m v. h. a. tm<m « fondre M: ags. M)f/<aH fon-
dre v. h. a. mo/~ toatt », gr. ~.{M.
'ftf-, *tf- gr. gall. f<![t;~ « six n ar)n. tw « six »,
et, a~e< la formea \ocanstnexero, v. pruss. M~A/~ « sixième ».
!t tenant < "utjtte de )atternanrc *~if déjà constatée,
on voit tpt'd y a une tripte a)ternancc *~tt'f~ (gr. 'Fi;),
*tf~ ()at. ~A), *M'f~ (ar)n. tff) ii ~ut arriver dans un cas
aie ce ~enre que ta forme comp)ete ne soit par hasard pas
attestée; on aperçoit ainsi )e moyen de rapprocher ~r.sAXM
f
je tire (avec esprit rude, mais sans initial), lat. ~M/f~
si))on o de lit. t<Ahi, v. s), r/f~ '< je traine n en supposant
un ancien *ju' initial.

des racines. h*socc!usivca sonores aspirées alternent


)a fin
parfois avec les sourdes aspirées
)*j:):gr.c'M~. Svjy;,lat.!<H~«M,v.irI.))~!t
« ongle », lit. )M~ « ongle », v. sI. Hf~M;! ;t ongle s
.skr. ;M~M~ persan fMXM: « ongle )).
*A:skr.a;<et,alors))..
*?: *ph; skr. ~My7.?.<fnombril, moyeu de'roue », v.
pruss. fM~M « nombril N zd na/c, pers. nn/' « nombril o
le o de gr. ~.Mt\6~ ctle~ b de v.~h. a. Mfï~/c peuvent, reposer
soitsur*MjSoitsur*~&.
Il y a aussi que!ques cas d'ahernanccs de sonores aspirées
etsonores simples, ainsi *dh et*d dans skr. hffy<))M/; « fond'»,
~gr. m0[j. avec dh, et ag6..Ai)<ow « fond », avec On
sërie de
doit mettreà part une cas obscurs où skr. b répond a
un*~desantrcs]angues:
skr. aMHt~ xda~m t'jc )) gr. syM, ]at,.
skr. MM/mn grand »: arm. m~ gr.
got.
got.
?.
)Hf7;
iat.ni~mK.
skr. MH~/j « menton a arm. c/M~ gr. Y~'j~Iat.
tMM~y~~got.M~.
skr. f/M/.)~a,gNt)t.} (avec issu de~); gr.O~yM);
Une sonore simple a~ernc parfois avec sourde, notamment
~avec~: 1
gr: M'<S- !<
dizaine o skr. A~at- v. st. </Me/
Y.sI.t!'r;M'tferme)!:Ut-M'r/ay.
Lede la racine signifiant « boire » (cf ci-dessus p. 1 t)
apparaît commeb dans la forme à redoublement
skr.« ilil boit )), v.-irl. ibid, ]at. h'Hf (avec assimi-
lation deinitial au 7'intérieur).

Ces alternances consonantiques résultent sans doute d'an-


cièns changements phonctiqu'cs et de réactions analogiques
'consecu tives
mais il est impossible de rien précisercet égard
et il'n'ymême pas lieu d'y insister ici, car l'importance en
est en somme assez petite.
IH. DE LA MKMB DES BLEME'iTS MORPnOLOGtQUES

Les règles générales du vocalisme déterminent d'une ma-


nière déjà fort étroite la forme des racines et des suffixes
indo-européens. De plus chacun de ces éléments présente
des particutarités qui doivent être signaiéos.

t. Forme des racines.

Le consonantisme est soumis à deux règles


a. Une racine ne peut commencer et finir par une occlusive'
sonore non aspirée *~M~A-, *CHf<A-et *MeM- sont possibles,
ainsi dans gr. T:t'j(b);.y. (de *~0:r., cf. skr. M~a<< « il
s'éveille, il observe », got.- h'Kt/<!M), ~tj; (de *pdA;i!),
M'r.; mais est impossible, et en effet skr. ~Ma/t
« i! dit H par exempte n'a pas hors du sanskrit de corres-
pondant certain; le got. ~dM « dire est
sans doute
parent, mais suppose une racine différente *c<- avec < final.
g. Une racine qui commence par une occlusive sonore aspi-
rée ne peut finir par une sourde, ou inversement *Me«~
et *M<W- sont possibles, comme on vient de le voir, mais
*M~- ou 'Imbb- n'existent pas. En revanche, une racine
qui commence par s plus consonne sourde peut finir par une
sonore aspirée, ainsi: skr. ~t~&MKte « il monte », v. sl.
j~M~ «j'irai », gr. c~ft), v. irl. ~~a/w « je vais n.

Une régie beaucoup plus essentielle, est ce))e-ci aucune


racine monosyllabique ne se termine par la voyelle propremen t
dite o, zéro une racine peut avoir la forme *ei-, */M-~
e,
*/)ft" etc., mais non la forme *e-) *<~ etc. Si, comme
on le fait souvent, on tient pour une partie de certaines racines
A..
~[)t)H.iLT.
10
le e des formes dites thématiques telles que skr. t<a&-a-tt « il
conduit en char », pluriel fa&-a- v. si- M;(- pluriel
~a<t( (c'est-à-dire *o-nh!), lat. Me&</M~-K-H<(cf. gr.
~sp-s-Te, ~p-o-p.M pour la flexion),'la règle subsiste, car il
reste vrai. qu'aucune racine n'a la forme *e-, *te-j *e-; etc.
y
on ajoutera simplement qu'il, a des racines dissyllabiques
terminées par e,zéro. Du reste on doit faire ici abstraction
totale de cette hypothèse; car, quelle qu'ait été la nature de
la voyelle thématique en pré-indo-européen, cette voyelle joue
dans la morphologie indo-européenne )e rôle d'un élément
de formation et apparaît dans des racines oit elle n'est sûre-
ment pas radicale, ainsi dans la racine *~eH9-, "~ne- skr.
/aMate « il engendre », gr. sy~sro gr. YiY;~L, lat. ~Mtt
gr.yo' sitr. ~M/) etc. Le cas des racines eh *e: *a, *ti
*s, *f) comme tf~p. TL6s~e') [Fnj[j.t (dor. f<nx~), i'oTa~
Sf!Mjj.t, SSc~M est tout différent, on l'a vu p. is8.
possibles
Le nombre des types de.racines monosyllabiques
est dès lors assez réduit

i° Consonne (ou sonante) plus e (e Étant le symbole de l'al-


ternance e,zéro) plus consonne (ou sonante) "j- lat.. /~)-
or, skr. h~)-~ <'
chaleur )) *fen- gr. Ts'N'<, lat. <eM-a'e

/a)t
couché », gr.

M~-o;.
*A- v.' sI. ~-a<t « être couché », got.

Consonne (ou sonante) plus e plus sonante plus con-


« être

sonne gr. TspE-N, skr. tar~ys~ «II rassasie, il satisfait ».


3° Consonne (ou sonante) plus sonante plus g plus con-
sonne (ou sonante) gr. tp~-m, lat. ;n~)-t « uertit )) skr.'
f)'ay-a& «-trois », gr. Tp~t(de*i:p~-ee)..
Consonne (ou sonante) plus sonanteplus fplus sonante
plus consonne skr. h~-aA oc agité, violent » (de *~f)M-~),
gr. jE'~M.
Chacune des consonnes peut être remplacée, dans ces
formules par *f plus occlusive ou occlusive plus .f (ou lafrica-
tiveindiquéeci-dessusp.Cy):
skr. <ti~-a charpentier < gr. T!T-M.
«
got.-j&'H~-an a déplacer v. s). ~H~ 'f j'arrache n, lit.
tM-n'~ « rapide n.
Dans chacun des types, la consonne initiale peut manquer,
ainsi
'M-: skr. ;M-<< « il est )', gr. M-Tt, )at. M-J (cf. type l).
*fKj-:skr.N<<f<iibrMc",gr.e3-<t),)at.r-f)(cf.
type a).
Dans tous les cas, les longues 'j~ *J en alternance avec
~peuvent être substituées à e plus sonante, suivant tcprin-
cipe général posé,p. i2n.

En tant qu'elle s'oppose au suffixe et à la désinence, la ra-


cine forme une unité, mais, considérée en elle-même, elle se
laisse souvent analyser.
Ainsi gr. fS~-M. ~s-f:).a:, ~e/.T: supposent une racine
*tM~ mais le rapprochement de lit. M/-t~ « j'espère »,
vil-lis espérance n permet d'isoler un élément *tm/- « es-
pcrcr a et, d'une manière plus générale, « désirer n lat.
got. ~7/ v. si. veléliordonner a, etc. dans la ra-

~iM-p.
ci no *~f~ on distinguera donc une racine plus simple *tM/-
et un élargissement
avec un autre élargissement
la même racine simple apparait
dans gr. ~~3-o~t, hom.

La valeur significative de l'élargissement ne se laisse pas


toujours déterminer mais certains élargissements se ren-
contrent dans des séries de verbes de sens voisins, ainsit
dans:
t" lat. ~/M-<-c~ ~tm-t-or, v. h. a. ~M-f-aM « tresser
cf. gr. ~Mx-M, lat. ~H-fA-;
2° got. ~!<aH « plier )), gr.'(S;-)~T:-oc, (B!-)KXctMe
cf. dans lat. ~M-H~gr. ('St-~A-cc,
3°Iat.~c-t-cc-t-eH;gr.T:6'ï-M;cf.gr.my.o;,arm.
asr « toison » (dc*H?'?);
4")at.)Kt:-t-o;
5° got. ~tt-~i'-f~-a (avec parfait (~a'«-~),v. h. a. wi-t-u
« je lie ».
Jes exemples r, 3 et 4, le groupe unal suffità
Dans
révéler la présence d'un élargissement car une racine ne se
termine pas par. deux occlusives, non plus que par deux
sonantes.
Puisque l'élargissement est un élément morphologique, il
doit rentrer dans les règles générales du vocalisme et pré-
senter la voyelle alternante zéro. Et
e, en effet, si l'on
compare les racines *plek- et *~f/~ et qu'on isole 'la partie
commune *pe~, *pl-, on voit que *plelz- renferme un élargisse-
ment *-e/ avec alternances: gr. ~;x-M, ~o'<), ombr.
(tu-)plak « double )) (de '~°A-). Le *-t- des exemples
cités ci-dessus est donc au degré zéro.
'L'élargissement peut donc avoir e aussi bien que la ra-
cine en face de got. ~a~-aa; le slave a ~ef{t « je tresse o
qui pourrait sortir-de mais qui représente plutôt
*pk%, c'est-à-dire que l'on trouve à la fois *pelt- et *~&t-.
Toutefois, en principe, de même que l'on n'a pas *s'ieH<
mais *M~- ouJ"~M-, on n'a pas mais seulement
*pelt- ou' *~t- sous la forme où elle se.présente actueDe-
ment, la racine n'a qu'un, seul e. C'est ce que montre bien la
série des élargissements de *ter- « trembler » (attesté par skr.
<aMMA«agité,tremblant))):
*trep-: skr. t~)f~ « agité », lat. <r~«~ v. sl. ~e~t;!
KtremNement)).
*fef-j- gr. mpm'r EM6t)!:M chez Hesychius, lat. ;s-
~~M-
*) s~r. tr6sati

*<ret,gr-(~-)~
pigeon (de
tremble gr. -psM, hom. ~T,

~M?<!t « je tremble
*<r<M- gr. -?~, -jt:
H.
tat. <r<mJ, )it. <r<mu je trembte..
*<r<mJ-(ou*t)r<tt!-?): Y.s<.<r~«je tremMe~.
De même, à côté de *~<-t, attcaté par )at. /'ff~, procus,
got. /ri!<At!af< demander v. h. a. /r~<'n, Y. sl. /)rf'M<t
(même sens), on trouve lit. /~K je demande v. h. a.
/<f~t)n prier ombr. /yr~/« precationc », qui semblent
<)tpjX)!M'r */<r~ mais nulle part on ne rencontre */Kf~,

t~") ra< inct indifpMnt des hruitt et ayant par elles-mêmes


valeur ctpreMite M pre-'entent avec les élargissements
un<-
les plus variés, ainsi '~r- de )at. coruos, MrM<.r, gr. ~pt;,
MSt.m;, *tr. ~fNMA corneille (mot de lexiques), etc.,
dans:
crier n, tat. n-A'h), is). brokr corneiUe
v. sl. ~f)th<<f Y.
et gr. xp~~M, )t~r~. xpM!;M
v.!t).tn'~«'<'crier ",gr.!t~)'–etgr.x:~M,~M,
~-t;; v. isl. Mtd « craquer »
t)tr.trtifa«"i)crieM,)it.tMM<'tM"jecroa!)se",v.s).
trM~: c«r))ea't et gr. xp~t. got. <)r«t/a)t « croaMer
lit. ~«~«i je croaiM
)at.f~/M;
et de même le synonyme damgr. xX.),v "). H<~(<
tcrier~.etc.
La racine !nd« eorojtecnne n'ettdonc jMStm ciement irréduc-
tible et fur mais il est impossible de donner une théorie com-
ptett* (le tnutct M~ variations il sumra de dire qu'on ren-
contre tous les cas interm''diaircs compris entre les deux
types extrêmes suivants
Élargissement d'une racine connue et bien définie au
a.
moyen d'une
sorte de suffixe, ainsi élargissement par *-j-
de*/c,/<M-t<« entendredans sItr.jyM-tKobéissance)),
zd~'ao-y-fj c< obéissance)), v. si.M-cA-~«audition)),
j/j-a<t « entendre )); v. h.-a. A/o-j-St « écouter x, v, sax.
A/K-~ « ou'i'e )), gall. ~/M- « oreille ». Ces élargissements
rappellent immédiatement les suffixes dans
ce cas-parti-
culier on rapprochera skr. ~f-aj-, gr. x~6~M- c gloire »
et zd ~af-a~ v. sL j/m'-cf- « parole )).
Simple communauté d'initiale dans des mots de sens
voisins ainsi'f~ *1- dans toute une grande série de mots
signifiant ff. appuyer sur, heurter »
lat.~fM~o et studeù, got. staartaaa heurter)), ski'
« il heurte)), Y. sl~ J<M~& «honte)), ~AM.Mttavoir honte ))
gr. TjT~fi), et oTU~H~Et g!os6par ~o')T&, ~c~j <d6e?; lat.
~iM~er~ .f~t-MM
sI:r.<«K/~tKiIheurte)),Y.h.a.~<M<(Mton)),]it.hi~i'H
« je claque », gr. aT~m;
gr, trre~M, àrm. stipem «,je presse ))
gr. n~.SM. v. li. a. ~am~K « frapper (la terre du pied);
got. stigqan «'heurter », lit, sténglis «'résister »;
etd'autreseacore.
Ces divers étargissements sont une des principales causes
~d'inexactitude
en matière d'étymologie, car il est également
impossible et de les négliger et d'en faire une théorie précise
et complète. On rencontre
en sémitique une diQiculté de
même ordre, car il n'y manque pas de racines évidemment
apparentées les unes aux autres, mais dont on ne réussit pas à
déunir les rapports
par un principe de formation rigoureux.
~REDOUBLEMENT.
La seule modification des racines qui
ait dans la' morphologie Indo-européenne un emploi régulier
estle)-~o!<MemeN<.
Le redoublement indo-européen ne consiste pas dans la
reproduction pure et simple d'un mot ou d'une racine: de
même qu'il a un rôle défini, il a des formes strictement de-'
finies, au nombre de deux, le redoublement intensif et le.
redoublement normal.
a. Le fy~o~~w~nf ïM~M~~ Le redoublement le plus
comp!et et celui qui a le sens le plus fort est celui qui carac-
térise les verbes dits intensifs et qui se rencontre aussi dans'
quc!<ntea noms. U comprend t" la consonne ou sonante
initiale de la racine; 2" une voyelle; 3" la sonante qui suiti
la voyelle de la racine t& on il en existe une. La consonne finale
n'est pas rcp~tce une racine *ter- et une racine *t-seront
donc redoublées de la même manière, */o/pr-~ ~or-~o~ Ce
type n'est très largement rcprcsentuqu~en sanskrit, mais les
autres langues en ont des traces. Les exemples indo-iraniens
sontc!airn
/(!fMf-
-skr.
skr.
skr.
~r(/)- « il tourne
« il montre D, zd
~r-
appelant H, zd ~o-~c-~t « j'appelle »
3' plur.
« il a montré ».
Quand la racine se termine par une consonne non précédée
do son:tntc, le groupe voyelle plus sonante est remplacé en
sanskrit par une longue dans le redoublement, ainsi skr.
nt-r~-f~ là-lap-ili « il fait du bruit et ce même procédé
se rencontre isolement dans des racines terminées par so-
nanio, ainsi akr. «vott)o », et aussi gr. y.M~-M.
Le timbre de la voyelle du redoublement est diulcitc à dé-
terminer le grec a dans T:p~M, ~~M, cf. x~x~, etc.,
etdans ~~r'~MjY~YJKSM, etc. Pcstavedev.st.o/
(bt. commun ~(t) ou
« je parte de russe ~r<?-~r- ==
tch.~y- K bavarder » (bt. commun *~or/or~t) peut rc-

prutientcr on *a la voyelle du rcdoublemsnt tend donc à


reproduire celle de ta racine.
0. Le r~f~MM~ fM~~n/. Le redoublement ordinaire
se compose de la consonne (ou sonante) initiale de la racine
suivie. d'un cément vocalique (voyelle proprement dite ou
sonante voyeDe).
L'élément vocalique'est d'ordinaire *i ou *e
i, notamment dans des présents comme
skr. ~<er-m< « j'emplis )), gr. m-T;p.L;
gr. Y~-y~c~ lat. ~ï-~Mo
gr. !m *t)
(de
gr. ~.f-j~M
e

au parfait
gr. jj.s-p.oM, lat. mc-MM~, skr. oM-MKt~c (3° pers. due)
moyen) « ilsont pensé M
)at. M-en!~ y. irl. ce-e/Mf: «j'ai chante »; 1

got. ~t-Mc! (avec ai valant e bref) «j'ai tenu »


s~r. /a-~an~' (tj'a! frappé », moyen ya-~He, gr.T:j-~x~
v. irl: ~'o~ « j'ai tué a

au.présent (sen'ant aussi de prétérit)


skr. ~ti-~&aw! « je pose », lit: ~e-~ v. sl~ ~e- et, avec
valeur de prétérit, v. sax. de-da « j'ai fait ); le grec est seul'
à présenter pour ce verbe :-Tt'-(h;
Il y a d'ailleurs très souvent hésitation entre et i
le vé-
dique a « U*suit H au singulier et sd-çcati « ils sui-
vent » au pluriel, et cette dernière forme rappelle l'aoriste
grec ~-TT~cO-xt(f suivre M. La répartition de *f et dans les
formes à redoublement n'est pas connue.
De~plus, là mcme où *e et *i sont de règle par ailleurs,
les racines qui comprennent'les sonantes i et sont sujettes
à présenter i et u dans le redoublement en indo-iranien et'en
latin le grec a e dans les parfaits X!?.:mx,ST'j!rtXL, mais le
sanskrit a i dans r~M n il a laissé » et dans ~t-~o~M « il
a observé D le latin a~t-tK~t en regard de skr. tu-tudé ((j'ai
heurté », mais il aaussi~<<c à cotéde/'M-~a~a l'indo-
iranien m''me, où )e redoublement par i et u des racinesà
tenantes i et u est de règle, présente skr. to-~Mt/o, zd &)fdM!
« il est devenu ».
Enfin, en sanskrit. les racines commençant par t'
ou y
suivi de a ont souvent pour redoublement normal seulement
la forme vocalique de la sonante u, i ainsi skr. M-t~a
il a dit », plur. KfMt (de *« M«t) 4 cote de véd. M-tA-a
il dit fkr. <)<}/« il sacrifié moyen </<! (de *t ;;ot)
< a » a »,
côté de ted. ~/< (*ya </<;<). Cette particularité ne peut
guère <tre tenue pour une innovation indienne.

Dans tous les types de redoublement, quand la racine a


une initi-decompteM. cette
initiale tendà se simplifier.
Si la racine commence par consonne p)us sonantc, la con-
tonne seule figure dans le redoublement
skr. jfint n'a~a< courant », participe intensif de ~n~o<<
(a redoublement dissyllabique);
skr. (Mf~M il
a entendu o, gr. )n-)t/.j9t écoute n
got.fai-frais il essaye
a ~);
)at. po ~f (de la racine de /~ff of, etc.)
s)tr.Mt~"i)asouri".
Si ta racine commence par une simante suivie d occ)usi\e,
le gotique et )e htin r<'d"u))!ent au parfait le ){roupe tout
entier:
)(ot. <;h)< ~«~ «iln !W''jmrc lat. jn ft~i (avec manque
de s intérieur, comme dan-. iMt) Le sanscrit ne redoubtc
nue l'occlusive, l'irlandais et )c grec que la sifflante
skr. ~M< a je me tiens », ntait gr. ~-7~ d accorti

«ec td M ~Mmt, Int jf-~M, v. b. a. jMm v. irl. t< ~am


fait (te se tenir a
s~r. /d-M(i nous nous sommes tenus M, mais gr.Î7*x:jL~;
~tetatinajff «.d'après ce quittent d'être dit;
tkr. M-~<in~) « il a saute mais y. irl. ~a<nj.
Dans les racines commençant par une voyelle, le redouble-
mentintensif conserve sa clarté, ainsi gr. fxp-ecphy.fd ff j'a-
juste », arm. ar-ari « j'ai fait", onhom.c!?.).xe«ilila écarté »
le redoublement normal à i ou e se réduit à son élément vo-
callquc ainsi i dans skr. ff-aftt « il met en mouvement »,
en regard du présent intensif « il se
met en mouve-
ment », et qui se contracte avec la voyelle initiale du mot,,
dans le parfait skr. àsa « il a été », gr. -~s « il était ou
dans skr. ti/a « j'ai conduit got. o~. Le type So-Ho-<, 5~-M~
avec répétition d'une occlusive terminant la'racine est pu-
rement hellénique.

Tout n'est pas clair dans'le détail de la formation du


redoublement, mais on en sait assez pour,pouvoir affirmer
!que'le redoublementindo-européen n'est qu'accidentellement
jla répétition pure-et simple, de la racine. C'est un pro-
cédé grammatical~employé soit pour renforcer 'le sens, soit
'pour marquer la répétition ou la durée de l'action, soit enGn
pour en Indiquer ,1'achevement complet.

a. Suffixes.
une
Chaque suQIxe s'ajoute à racine ou à un thème dont
~le vocalisme est déterminé do
par la règle formation du type,
ainsi le suffixe des noms d'agents se joint la racine
au degrés: skr. ysK: « celui qui engendre )), gr. yEM-
~mp, Y~E-T;jp, lat.~):tf)f; au contraire le
sumxe *-<<)- de
skr. K~
((.né », lat. s'ajoute àla racine au degré
zéro. Mais le thème étant une fois posé, le seult élément
dont le vocalisme ait des alternances significatives pour la,
flexion est l'élément prédésinentiel, c'est-à-dire celui qui pré-
cède immédiatement la désinence il n'importe d'ai)leurs
'nullement que cet élément soit un suffixe comme dans le
cas de y~~M~, ou la racine comme dans 'j; là où il y a)
un suffixe, l'élément présufExal est posé pour toute la flexion
nominale ou verbale. Ainsi le sanskrit a: nominatif singu-
lier/an; acc./ant'/fir-a)~ locat./<tM;-<ar-~ dat.yan;r-
le grec a: nom. Y:i-~Nj:, ace. ~s-~s~. avec variation de la
prédéstnentieneetfixitede laprésuffixale; de même il y a alter-
nance <, è, zéro devant les désinences xcro, -x, -s; dans
T:t- x~~jt-x,. xitT, mais c!- reste constant. -Les noms
anomaux qui, comme skr. ddr-u « bois », génit, ~i-); a&,
ont une variation du vocalisme de la prchumxaïc présentent
aussi des variations de suffixes, en l'espèce addition d'un
suffixe *-fn-(au degré zéro), et par suite ne contredisent pas'
le principe g~nernt.
Les thèmes nominaux ou verbaux sont dits thématiques ou
athcmatiqucasuivant qu'ils se terminent par la voyellee ter-'
nant avec pj ou par une consonne ou sonante quelconque
les thèmes terminéspar une voyelle longue *à, 'eoccupent
une situation a part. Donc ~p: Mj: de gr. ~s-te, dp:
est thématique, au contraire es, de hom. o!p-TS est athe-f
matique ~sps-~ est thématique, mais ~fj')p est athcmatique.
On notera qu'il y a de nombreuses alternances des types the-~
matiques et athematiques, et la tendance des diverses langues
indo-européennes est de substituer des formes thématiques a
de plus anciennes formes athemaliqucs; ainsi, malgré sa~
vaste extension, la forme titematiquc de skr. ~Mra-~ « il
porto )), gr. o~pE' v. sl. got. irl. beri-d,
arm. (do '~j'fc-j) est suspecte d'être une altération de la
forme athcmatique attestée par véd. ~/Mr-/f K il porte n, lat.
/cr"~ et hom. ~Ep-
La distinction des types thématique et athëmatiquc est
essentielle à plusieurs égards
ai. Dans les formes athematiques, le ton se transporte à des
places différentes au cours de la flexion; ainsi il est sur la
racine dans skr. e'-M: « je vais )) et sur la désinence dans
skr. !-M~A
« nous allons ;) dans les formes thématiques le
ton a une place invariable et n'est jamais sur la désinence, a
moins que celle-ci .no soit contractée avecla voyelle théma-
tique skr. ~Mfamt «je porte)), M~fm!a/'«nousportons)),
,ou <!f~mt'<;je heurte », tKfMnMA « nous heurtons ».
p. Dans les formes athématiques, la désinence reste pres-
que toujours bien isolée du thème dans les formes thémati-
ques il y a souvent des contractions, ainsi le datif singulier de
l'athématique skr. ~~f- « père est mais le datif
du nom thématique indo-iranien *:<& est
loup en zend
tcMaf, cf. lit. M'Ma!, gr.~uxM, où il est impossible de taire le
départ entre le thème et la désinence.
Y. Les formes athématiques ont des désinences en partie
distinctes des thématiques ainsi en regard de la désinence
*-mi de la l'° personne sing. active de l'athématique *M-:
skr. ~Mt:, v. si- ~m!, gr. e; le verbe thématique a un
*-o final gath. ~ars <f,'je porte », gr.pM, lat. ~r~
got. baira, etc.'

Les suffixes sont dits primaires ou secondaires suivant


qu'ils s'ajoutent à la racine ou à un thème employé dans la
'langue le sumxe du thème skr. p~f- « gloire »
=gr. x?~(~)-E?- est primaire parce qu'il s'ajoute à la racine
;JeM-, au contraire le sutuxe I.-e. *o- de skr. p'MM-(t)~M-
« digne de, gloire » est secondaire parce qu'il s'ajoute au
~theme *&M/M-. Il est naturellement inessentiel que ce thème
'soit composé d'une racine et d'un. ou plusieurs sumxes,
comme dans l'exemple cité, ou qu'il soit une simple racine:
skr.j'~M-~ï- pédestre H et gr. T~e-(*5-yo-) ont
« un sutïixe
secondaire ajouté au thème *ped-, de skr. gr.
T:mi~, lat. ~&r. Il est donc souvent impossible de faire le dé-

'part entre les thèmes primaires, rattachés immédiatement à


la racine, et les thèmes secondaires, tirés d'autres thèmes
existant dans la langue. Car pour qu'un thème secondaire
dérive d'un thème à suffixe zéro, comme skr. ~Mya~ gr.
c! puisse passer pourprimaire, il suffit que le nom dont'
il est tiré sorte de l'usage.

3. Désinences.

Comme les alternances vocaliques caractérisent, les unes


l'élément prédésinentiel, les autres l'élément presuffixat, elles;
n'ont aucun rôle à jouer dans les désinences, et en effet elles
dépourvues de signification saisissable
y sont rares et pour-'
tant )c génitif singulier fournit un bon exemple d'alternances
'-M (lat. -u, v. lit. -es, v. s), -e), *-M (gr. -s:, v. lat, -M),
-t (lit. -s, skr. -~got. -s dans le type lit..H:mM~ skr. ~iiK<i/),
got. jMtMMj « du fits '), etc.). Des oppositions comme'
celle des désinences de 3° pers. sing.
active primaire *<: skr. -<~ gr. -~L, v. russe-H, v. lit. -<
active secondaire *-< skr. -t; gr. zéro, v. si. zéro.
moyenne primaire *-<m: skr. -le, gr. --m, got. -da.
moyenne secondaire *-to: skr. gr. iat- -<M-(r)
ne rentrent en aucune manière dans les formules générales dur
vocalisme indo-européen.
D'ailleurs les désinences admettent les formes les plus va-
riées elles peuvent comporter la présence d'une voye))c,,
comme la désinence du nominatif pluriel *-es (skr. -o~ gr.
-s~j v. tit. -~), ou mème se composer simplement
d'une
voycuc, comme la désinence de 3. pers. sing. act. du parfait
gr. -s = skr. -a mais il peut également n'y avoir pas de
voyelle proprement dite, comme dans la désinence du nomi-,
natif singulier skr. -A, gr. lat. -s, lit. -s, ou dans celledu
locatif singulier skr. -i, gr. -t. La désinence peut même
s'étendre sur deux syllabes, comme celle de 3' plur, act.
*-m<<(stM'.j-~<:«i)ssont)i,[!or.s\'Tide*MTL,got.j'-tK~).
La liberté de forme des désinencesprésente avec la rigueur
~des règles relatives aux racines un contraste frappant.

Remarques générales sur les éléments morphologiques.


i" Les trois éléments: racine, suuixe et désinence, sont
nettement distincts les' uns des autres deux d'entre eux ont
dans chaque forme grammaticale un vocalisme déGn! et l'un
des trois reçoit – ou du moins peut recevoir à l'occasion
[le ton dont la place a toujours une valeur sémantique toutes

ces particularités caractéristiques se conçoivent aisément dans
une langue qui n'avaitpas d'accent d'intensité, ou du moins
où l'intensiténejouaitqu'unrôle accessoire, et dont le rythme
était quantitatif et la prononciation très unie elles seraient
impossiblesdans un idiome où chaque mot aurait un fort'
accent d'intensité qui mettrait en évidence l'une des syllabes
et lui subordonnerait les autres. Il y a donc accord parfait
entre la description phonétique donnée ci-dessus p. tl5 et la
structure morphologique de l'indo-européen.
s° Alors que la racine sémitique a normalement trois
voyelles à alternances, la racine indo-européenne n'en a'
.qu'une, car, dans les racines dissyllabiques, l'une des deux
;voyelles est au degré zéro. La racine et les alternances de
son vocalisme jouent donc dans le mot indo-européen un.
rôle bien' moindre que dans le mot sémitique; la préfixa-
jtion obscurcirait par suite beaucoup la racine indo-européenne
-tandis qu'elle ne. saurait empêcher un seul! instant le sujet
parlant de percevoir la racine sémitique, l'emploi de la pré-
fixation en sémitique et, l'absence de ce procédé en indo-
européen s'expliquent donc bien. D'autre part l'indo-euro-
péen, a'yant moins de ressources d'expression dans sa racine
quête sémitique, recourt dans une beaucoup plus large me-'
sure aux sut!ixcs et aux désinences.
On ne remarquera jamais assez à quel point tout se tient~
(tans la structure d'une langue.

IV. DÈs MYEKSES ESPECES DE MOTS.

deux
L'indo-européen a flexions absolument distinctes
celle des )Mm.f et celle des t'f~ft.
Cette distinction a persisté dans la plupart des langues
indo-européennes modernes et par suite n'attire pas l'attcn-'
[ion autant qu'elle le mérite un Français ne saurait songer
a mettre dans une même catégorie /'o;H;f et amour ou
a;'maMe. Mais, si l'on jette un coup d'œit sur les autres
familles do langues, on s'aperçoit vite que nulle part, pas'
même en sémitique, la distinction n'est aussi nette qu'elle
t'est en indo-européen.
Le détail des dincrences entre les flexions nominale et
verbale ressortira de l'exposé de chacune. Les faits généraux
sont Ics suivants:
La llexion nominale et la flexion vcrbate expriment toutes
deux le MO;K/M'f et toutes deux ont les trois nombres: ~<f<~M-
lier, pluriel et L~cmptol du singulier et celui du pluriel
n'appellent pas d'observations. Quant au duel, àenjugerpan
t'indo-iranien, le vieux slave et le vieil attique, il était de
rigueur absolue toutes les fois qu'il s'agissait notoirement
de deux personnes ou de deux choses sans doute skr. f/Am~
v. st. !M-a, v. att. /M ne signifient pas a eux seuls « deux
loups )) car le duel n'exprime pas le nombre par lui-même,
et l'on ne peut employer ces formes sans Ics faire précéder
du nom de nombre '< deux » que si les interlocuteurs savent
d< qu'il s'agit de « deux loups »; mais dans ce cas, et
naturellement aussi là où le nom de nombre a deux est

dicit.
exprimé, on ne rencontre, pas d'autres formes que celles du
duel; par suite les organes pairs sont nommés au duel,
ainsi « les yeux )) skr. ~(/v. si. oii, hom. S~E, v. att.
;o~Ox~.M.

La flexion verbale indique les personnes, celle qui parle,


'celle à qui l'on,parle et celle dont on,parle lat. t&ro, dicis,

La flexion nominale indique le


cas, c'est-à-dire que les
noms ontdes'formes dinérontes suivant le rôle qu'ils jouent
dans la phrase il
y a une forme pourle sujet le Momt')M<t/
une pour le complément.direct: l'~cfM.Mi< une pour le
;complémentd'un nom: le génitif; une pour le complémentt
indiquant le lieu ou le temps où une chose se lait le locatif,
;ou le lieu d'où elle vient: l'ablatif; le datif indique à qui ou
à quoi l'action est destinée, et 1~'M~K~M~/ avec qui ou avec
quoi elle est accomplie le vocatifdésigne la personne qui est
interpellée. Il à ainsi huit
y cas.
mots dont la la per-
Les verbes sont donc les flexion indique
~MUM, les nom.f les mots dont la flexion indique le cas. L'em-
ploi de ces deux espèces de mots ne pourra être examiné
qu'au chapitre de la phrase.
Certaines formes nominales appartiennent à des thèmes
~verbaux ce sont les participes elles présentent le sens propre
de ces thèmes, mais rentrent dans la définition générale des
moms et seront-étudiées ici avec les autres noms. Les parti-
cipes ne sauraient d'ailleurs tenir dans la phrase le rôle d'un
verbe à forme personnelle: la séparation d'avec le verbe est
donc justifiée même au point de vue de la structure générale
de la phrase.

Outre les cas, les noms ont aussi des distinctions de genres.
Le M~M/rf est caracterite par la flexion, c'est-à-dire par cer-
tai'<desi[)<'nc<-s,jtarunc<'rta!nvoca!isnt€detapredesi
nf-nti<'))<(''t tant d"ut''aussi autrt'ioispar une certaineptace
<ju ton); ainsi tat. a//Ht/se distingue de ~M~f par la détti-

nence, ~r. ~t: se distingue de~tf ~*ar )e vocatisme de la


pre<h"'inf'ntic))p, etc. Le sens prf'prf du neutre se voit dans
t<t drtn<'nttrat)fs comme lat. id « ceci », ou les adjectifs
nri'' ttubttnntivement, contme lat. aliud « autre chose

ne
M

h' npt)tr<' 'M'rt jMtur les choa<"t et ne désigne des personnes


qu'sulant sont INI'" envisaKles comme personnes,
ainsi lai. m<~M~<MW « t'<M')avc n: il est aussi etnp)"ye dans
~din))nutif'i)in'<)~r.y~dinHnuttrde.r~ot.<?<
« chevren)) », ditninuttfde~t/~Kt~ouf
",v. prust. t~f~JM
<)hevreat)t.~<ot<deu'~ff'<tch':vre"cnf!itr<'n'nd*!)i)
h'ur~dc)t)f)r'p)epr"prequ*atr<'tsf'as,tftton!tn!)tif,te
le
~fxatifet t'acctt'Mttif, et, pour chacun des trois nombres, ces
trois<'))tn<)nt()ttunetcu)p forme.
di'<tinrtxm du M~~M/tn et du~w/M/K n'est pascxpri-
ntee parflexion et par suite n'est pas m'mng'encaveccetie
du neutre (teauroup de tyfM"* de n<nus adtnettent indi~
ronment les deux genret mf)''cu)in <'t ~)uin!n ainsi les mots
TX*~ ct~'f;? n "nt rien dans leur fonnequi fasse reconnaître
dan''t'unun)ua'n'n)in,dans)autreunfru)!nin:7:fT;peat t
r<'«'nm)jKH)rm!)sc)uinacequ*itcftprec<~tede:T;p
~*ur féminin A ce qu'ilest prc< e<~ de dans certains mots,
p'tur )n ptu~rt ndj<'< tift. )e frmimn est caracteri'tc par un
!tunne,nintim)th<'ïn<'mn<n))uu'<~r.~hM«ancienM.ht.
Mt ~M ~r. s'nppotc ')n thOne féminin sLr..M/M lit. ~n<
tfr. tt: un substantif ma<Ku)in est «'mi qui demande la furme
~m ma'uttunc
1II.1,li, du
Il.. thème qui 'Y
a<)jcctif 'I"i
lit' )r.1lljeelir
Ih"lIIo d<' s'y rapl",rte,
rap~rtc, un .ub-
sub-
''tantit ft'nunin «'tui qui demande )a forme féminine du
~t tht'nx' de t adjectif, t~ distinctiundu mascuiln et du féminin
.)p~M)rti<'nt d"m d une ~*art a la théorie de la formation des
thèmes nominaux, de l'autre à la syntaxe, tandis que le
neutre relève avant tout de la déclinaison.

Un trait tout à fait caractéristique de l'Indo-européen est


que les diverses catégories grammaticales n'ont pas chacune
une expression propre; par exemple, il n'y a pas une marque
du pluriel,à laquelle s'ajouterait~Ia marque dû-cas (et du
genre) les noms, dela personne et des autres catégories
pour
pour les verbes ainsi -c; de gr. mS- indique)a fois le
-génitif et le singulier, -(~ de gr. -~c~-M~a Ja fois le génitif et
le pluriel -t. dans skr. « dans le pied est la marque
:du locatif et du singulier, -j:t dans ski.~at-~i « dans les
pieds );'Ia marque à la fois duJocatif et du pluriel, etc. De
même pour les verbes, -T[ de dor. Ti'(hj-(='on.-att.-m de
ait. n'Omet) indique- à la 'fols qu'il s'agit d'un singulier,
d'une 3" ~personne, d'un actif (non d'un moyen) et d'un
.présent (non d'un imparfait). La valeur d'une forme fléchie
indo-européenne est donc complexe et ce n'est que par,
abstraction qu'on peut l'analyser; il n'y a ni marque générale
'du~ singulier, du.pluriel'ou.du duel, ni,. marque générale
'du nominatif, de l'accusatif, etc., maisseulementune marque
du nominatif' singulier masculin-féminin, du nominatif-
'accusatif-vocatif singulier neutre, du génitif pluriel, etc.

En' dehors des verbes et des noms, qui forment les deux
grandes classes de mots uéchis, l'indo-européen a un assez
~grand'nombre de mots non ûécbis, dont beaucoup se dé-
noncent immédiatement comme des formes fixées et isolées
'de mots anciennement BécMs
i" Des adverbes, indiquant diverses circonstances de lieu,
de temps, etc.
dor. Tcepuït, ion. ait. T~puct, arm. ~H~ m. h. a. vert, v. irl.
j (oKn-JM?' <t ab anno priore skr. parut « l'an dernier M
H
ttoSm~nSSSS -«tans tes prcmicrcs langues, à désinence
~rocn sanskrit, d'un composa *~f t'autrc année cf.
M/ a
ttr ~r~~ f éteigne, de ta ba~ et gr. année t).
M

s~r. ~M// en hce, devant B, gr. y~ lat. <ïM~, locatif


a'm th&me *~M/ dont te ~r. x~ prf~cntc encore t'accuMtif.
tLr. AM/td (d un phtt <H)<H'n
~J~ « <m? – lit. ~Mr, artn. ur ou ? o.
*), ~~J~, v. st.

Lfx adverttM de cette sorte sont nombreux dans chaque


gue, mais ft~rt j*eu itc tt'trouvcnt identiques dans ptusieura
tpeuvf'ntetn'nttribu~t a ) indf'eur'cen. ~t
3° Lctt~r~t~ttMj et/tr~t~ conmte:
i'kr. v. s). Ht. got. yr~ v. irl. ra, ht.
Aurourit
du devf)"(~K'nt('nt d<"< )an~))c'! indu européennes,
es (~rntcots ont tendance & af grou~MT soit avec ic nom,
insi gr. n~: 3:,jntt'< outA; ~p:, et on les appeuc a!ors
r<yoj~~j, ou avec les verbes, ainsi gr. npe~ et on
w appettc a)ors /~f[~r~; mais, en indo-européen, le

t~~crbc était un nxtt distinct et pouvait n~ëtre pas rappro-


é soit d'un nom, soit d'un verbe les anciens dialectes
tdo iraniens, t.) langue homérique, le battique, le celtique,
P gcrtttnniqu'' et autti le latin ont conserve de nombreux
estes deccttt' indt~tendance, ainsi ~p: ~s.t chez Ho-

t.
vant
aère, A ao~, ou jM~ MC~ /t/~o en latin, a c~te de ~MM'f(ï
t~'s trois ptaccs p<Mfihtes de ~p: isote, devant n"m
verbe, se voient dans ces ~cra d'Homère
63a *e~ xjn TA~mAt. Tcp:s; ~jO:~ ï(~)s:
<celui-ci Dcpotcmos le premier dit M

P M~ sF ~:t~~t]t ICpS, aXA~S~ ~YSpE~M


« ainsi Us disaient tes uns aux autres »
tt 976 T~ X~tp~ T:p3~(F)E:s A~M: ~XM,
"acetuicite brittant titsde L)<aon dit te premier
Par un développement qui s'est produit de manière pa-
rallèle et isolément dans toutes les langues indo-euro-
.péennes
ces mots d'abord indépendants ont été rattachés soit
à un nom, soit à un verbe le type de construction du vers
E 632 a ainsi été éliminé tandis que-les deux autres subsis-
'taient.
Les prépositions et préverbes, comme les adverbes, sem-
blent être des formes fixées de noms plus anciennement dë-
clinés.
3° Des 6fï?'f!c'M/M qui servent à'Ia construction de la phrase
icomme skr. ca, gr. Ts, iat. que « et )) ou skr. K~ v. sirn~
lat. ne(que) « ne pas ».
Bien que les particules ne soient pas aussi.aisément ré-
ductibles afdos formes Nechies que les adverbes et les pré-
verbes,
on ne saurait guère les séparer de la déclinaison et
'les mots invariables seront étudiés ici à la suite des noms.
D'une manière générale, abstraction faite des subdivisions,
l'indo-européen ne distingue que deux grandes classes de
imots les nom.f et les verbes.

Y.––LE VERBE.

A. Généralités.

Si l'on veut se former du système verbal- indo-européen


une idée exacte, on doit tout d'abord oublier la conjugaison,
~telle qu'elle apparaît en latin, en germanique, en baltiquc,
en slave, en arménien, en grec moderne, etc. seules les
formations compliquées de la langue homérique et de'la
-langue védique ou avestique ont conservé les traits essentiels
dece système.
En latin par exemple, un même thème fournit d'une part
le thème du présent attx), amas et celui du parfait aKMMf de
<nMf~ il y a une conjugaison de <ïM~r~ dont toutes les
formes se commandent les unes les autres étant donne amat,
on peut dire comment, sauf
anomalie, sont faites toutes les
autres formes du verbe.
En iftdo euroj~'n, au contraire, chacun des thèmes ver
t)am ''tait ri~ourf'ttsftncut indejx'ndattt de tous tes autres. A
la racine */f~* bisser. rester )! se rattachent par etempte
10 Ln thème racine t)t<'m.iti<)ue paroxyton, a
la racine, indiquant l'action qui dure, *<
v«<a!ismc<dc
gr.
).<«, fit /~K u je bisse a (avec dep)accment de t'acccnt).
/i:
got. /n<Mt'« je prête ».
2* Ln thème racine thcmatinue oxyton, à vocalisme xero
de la racine, indiquant l'action pure et situptc, *M'<' gr.
).Kt''<, !n:t =
arm. rlikb Il il a laissé v. h. a. liwi
tu as prêté t de là, avec )e sun~c secondaire *-)<
«
gr. XinN, consertC par la glose d'Ucsychius: <.tjju.t:-<'
~MMjttt.

3' (n thème a nasa!e infixée, encore athematiqueen indo-


iranien: -.Lr. r;)M~< « il laisse r<Mn<) « ils laissent
themati<;ucdans)at. /tn~«t)ett.pruM. (/o)<tM~ il reste »,
remplacé en arménien par un thème à sumM nasa) /Man<ttt
je taissc a le thème a nasale infitee sem))!c indiquer le
commencement de ) l'action.
tjn thème de causatif a vocalisme radical o et sufme
*M* s)~r. r<My«<< il fait laisser cf. ht. n
/o<ty<<" tenir c'est adiré faire rester
x.
5* Unparfait athematiquc à redouMemcnt gr. A!t.s:~t,
skr. rirlta Ilj'ai laisse a.
6° Un thème oxyton en à vocalisme xcro de la racine,
indiquant Fêtât a on moment donne, */t~
r gr. <r être
)ai"se j)cut être )at. ~t-t'ff « être permis (atec <- au lieu
de f/«, d'après /~wt< i) a été permis o).
Un thème en *-)~ à vocalisme zéro de la racine, indi-
quant un état~qui dure skr. ~c)'~ « il est laissé a.
8" Un thème d'aoriste sigmatique, skr. « il
a laissé », moyen f!n~ « j'ai laissé ».
Aucunede ces formes ne suppose l'existence des autres
.et à côté d'elles ila pu exister toutes sortes d'autres thèmes
encore.
Les formes verbales secondaires, tirées de.mots existant'
dans la langue et non pas rattachées directement à des ra-
cines, n'ont donc qu'un seul thème; par exemple le dé-
.nominatif skr. ~ya-~ « il' est ami de, il a de l'amitié
pour » (cf. v. sI.~M, même sens) n'a que le thème de
présent et la conjugaison complète que présente un dénomi-
natif comme gr. ~.M), aor. ET~TS, parf. 'K-xsj etc., est
une innovation hellénique. Par suite la formation'dè thèmes
autres que celui du présent dans les verbes dénominatifs ré-
sulte de développements indépendants dans les diverses
langues et en effet la forme de ces thèmes diffère radicalement
d'une Iang'ueàrautre:'Iat. ~o, ~MKtj got. «j'oins H,
« j'ai oint » lit. ~jf?~/M « je raconte H, ~~e'M
« j'ai raconté » v. si. « je fais », ~f~~ « j'ai fait »

arm. ~Hj~M « j'espère~Ky~ «j'ai espère H.


Qu'ils soient primaires ou secondaires, les thèmes verbaux
indo-européens n'expriment pas le temps un thème de présent
grec indique l'action qui dure, un thème'd'aoriste, l'action
pure et simple, un thème, de parfait le résultat d'une action
faite, accomplie, et, à cet égard, le'grec représente en gros
.'l'état de'choses indo-européen. Dansda mesure où le temps
est exprimé, c'est par la'ilexiort et pai'J'augment le thème
de 7~~ et de EAE.~o'/ est le même, mais Ae~ft) indique le
présent et ~As~o'j le passé.
B. Formation et valeur des thèmes verbaux.

a.77t<'m<f<'MM<'M!.

Le nombre des types dont l'existence en indo-européen


est certaine est assez petit.
Les divers types de formation n'existent pas tous pour
chaque racine. Par exemple beaucoup de racines n'ont pas
trace du type des thèmes à nasale infixée au contraire le
parfait se rencontre, sauf anomalie, pour toutes les racines.
Les seuls thèmes dont le sens puisse être défini avec quelque
précision sont ceux qui existent normalement pour chaque
racine; l'existence des autres dépend de l'usage et leur valeur
ne M taissc pas déterminer avec précision.
D'autre part if est souvent malaisé de faire le départ entre ce
qui provient de )a formation et ce qui provient du sens propre
de la racine dans la valeur d'un thème verbal.
Enfin )cs textes védiques, où les thèmes verbaux apparaissent
sous'tour forme la plus nette, sont souvent trop peu clairs
pour permettre d'en déterminer l'emploi avec toute la préci-
siondesiraHc.
t'our ces diverses raisons, il n'est pas possible de définir
exactement ce que signifiait chaque type de thèmes verbaux
en indo-européen, et i'on doit se contenter de notions assez
vagues en ce qui touche le sens.
Un fait du moins est certain ta racine indo-européenne
n'est par et)e-mcme ni transitive ni intransitive et les thèmes
verbaux qui s'y rattachent admettent par suite les deux va-
tours gr. t~u signifie je tiens, j'ai », mais aussi « je me
liens B dans 'r/.H; !~M je suis ma) ;) ~jm signifie <; je
porto », mais Sm~pM « je suis différent )' (fittcra)ement « je
me porte différemment n), et de même )at. ferd et Ay~o;
'lat. Hor~ id signifie «'tourne ceci », mais w~K tourne-
toi de ce côté » lit. signitic je
laisse '), mais M~A

duire également par lat. uehit (~


KJercste)j(((josu!s]a!sséhors)));sl4.r.f/peutsetra-
et par ?~~Kr.'
Les formes thématiques et atlvëmatiques des mêmes types
ont été rapprochées dans cette exposition, parce que la pré-
sence ou l'absence de la voyelle thématique ne change rien
d'essentiel au sens.

i. Thèmes de présents et d~orisLesàsnflixe zéro. –Ainsi


qu'on doit l'attendue, ces thèmes notent, sans aucune nuance
spéciale, l'action indiquée par la racine.
Si'la racine indique une action qui dure, on obtient ainsi
un thème dc~Hf qui admet à l'indicatif-a la fois les dé-
sinences primaires (types grecs en -[At et en -fi)) et les dési-
nences secondaires (types grecs en ou -x et en -='/) ainsi
skr. ~m/ « je mange », imparfait
K
il mange H, lit.~/(~, v. sï. KJe mangeais ~-lat.
(même sens) ou gr.
s~ (imparf. hom. Ms'~), Iai.< got. ila « je mange M, arm.
M~w « je mange Si la'racine indique'Faction pure et
simple, sans durée, le thème n'admet d'ordinaire que 'les
désinences secondaires à l'indicatif et ~prend alors le nom-
d~rM~; tel est le cas de skr. == gr. sG'Tfj « il s'est mis
debout, il s'est dressé, il s'est arrêté M. Beaucoup de racines
ont lesdeux valeurs et fournissent à telle langue un présent,
àteIleautreunaor[ste:)M?-iburnitausanskrj[tunpré-
sent ~n~M« j'engendre a et au grec un aoriste Ey~c~ je '<

suis devenu Quand le thèmeà suffixe zéro a la valeur


d'aoriste,
on obtient le présent en recourant à une autre for-
<

mation, notamment à la racine avec redoublement, ainsi


skr. ~~MH~ « je me tiens gr..[CT'p. ïat~ j~
etc., en
regard de skr. ~j/H~ gr. smY; ou gr. yE~cp.jtL en regard de
ËY~s~v. Il arrive aussi que le présent et ~aoriste appartien-
tM:ntad<raciî)csdincrent<)t)nc<htrattVC,tautr<pr)
Htant t'actiftn pure et timptc ainsi la racine esspntip))pt))cnt
durati~e <tc tkr. ~w~ je mange n, gr. ?$M, arm. N/fM< ne
~)trnit<pi''tIr!tpr<~<nts:)aftr)!'tecstcxpr!t))Cfn''anskrit
par ~A(j~ « il a man~c n, en grec par ~r/s, en arm~nrn
ptff~.
x. T~f~/w~~M <~c type n'est rcprrscntc d:n~ L
p))HM!tt'trstan~net<nn'partr<"t~'n<tt'\ert)Cs,n)aist<tUt
ns
tr<ftt'<it~<'t,<ta))tf'part, )<'te<enH))<'sen'<fmt Sautant
p))ttn<nnhr''t)~(tant))nc).tn~ue<j)tete))c<'ianna's~'ctpt'ts
j))n<i''n,ain''i)'n~)!'jne<'nap)))s))'c\tnp)cstjt)c!r('c,
et )<'lituanien, tiarrhaxptc a p))tti)'urspjtfatds,f'n a dca
tbrnx"*n'!ativ<'ttt<'nt tx'înbrfuwt, surt'mtdan'<h's \ict)x textes
[un <~t*<'t <h) t~H* sicctcs). Les princilraux exemples sont
teattnivants:
*ei-, 't tkr. ~m< o jfvais B, <MM~ f' nous attnns ~MM~

<[
ils vont n, ~/M « j'allais B gr. s~i', lit. einri
~ai<t":)at.t~fmM~~Fj.
*M-, 's-: skr. ~mt je suis n, ~M~ « nnns snnxnc-'
~H~ « ils sont s, ~M~M j'étais gr. s~jL' ()<sh. s~~),
b* t'Tt (df tvT', attpstcentiurit'n. ancien *r~!), lit. f~M~ v
tt. /fjMfi (p)nr. ils sont "). fat. est, ~MMf, g"t. M~ sind.
*t~
*ti~<,
tit. ~/M-w/ « j'nntonnc iat. M~ (<)c
« H
cf. le Nt)t]j<tnctif~M), ukr. a a chuisi M.
*<*J-, *< ''kr. ~f/m~ je mange lat. Ht. ~w/ t*
« jr mange v. sl. /<~M~
il mange /H.
'r-, M, o
akr. ~<jr// M it porte M. )at. /~r/, hon).
*ffM~ *rHt/!<~r.
~ntit'M'ns n, fMJ-J~
r~
« il ~nut n, rMJt-m<i~«nfms
ils ~cnnsscnt )it. f~MjMN j''
pleure
n,
*ttM~ *uid-: "k' l'MN je Mis impératif t'hA~
m~ viset
« M,
Mchc n gr. Ft~t lit. t'/j~mj je
<t
vois v. st. '<
t'i vois (im~'crattO.
*i~~ *stha- (racine non durative, fournissant un aoriste) ç
~~Aaf
skr. il s'est tenu Bj moyen asthita gr. ëcrf~.
(racine non durat~ve) skr. fM~t « il a posé a~
moyen ~~?~; arm. ed « il a posé H gr. ~6s'co (moyen).
(racine non durative) skr. « il a donné »,
moyen c il
arm. « 'donné » gr. eScTs (moyen)
cf. aussi lat ~M;M~ « nous donnons ».
skr. « il est couché === gr. x~ac.
*~&f- skr. vaste « il se vêt M==gr. ~crrxt.
Les formes qui précèdent sont attestées par l'accord d'au
moins deux langues beaucoup d'autres qui ne se trouvent
que dans une seule ne sont pas moins anciennes, et Fon en a
parfois la preuve; ainsi la forme a thématique skr. ~M~ « je
veux N~H~M/M K nous voulons Nj gàth. vasmi, H~M~~nese
'trouve plus en dehors de l'indo-iranien mais l'adjectif gr.
.Fext~K volontiers s, qui a le ton à la mente place que
« allant M,,est le participe d'un verbe *.FEX~, non con-
servé, qui correspondrait à skr. 'M~pjM. Il n'est pas permis de
mettre en douteque des formes comme skr. ~TM~ =zd j~M~
« il frappe comme skr. MM/! a il parle », ~KM~ « nous
parlons~H~ffilparle H~=zd yHr~~(moyen)j ou comme
gr. xp~x;je suis suspendu » soient indo-européennes.
7~ ~H~~Mg. Au contraire du précédent, ce
type est très largement représenté et l'on a vu plus haut.j p.
i55, que des thèmes appartenant au type ~thématique y sont
entrés au cours <lu~ développement-Unguistique, ainsi peut-
être gr. cEpMj etc.~'le latin fH~o et le v. h. a. rMj~K « je
pleure sont issus des formes à vocalismesdu présent athé-
maiiquccorrespondantàskr. ~'m~M~tfjegémIs H eUetat. n~d

exactement à skr. 7'«


de formes à vocalisme zéro ]aL n~HK/ répond à peu près
gémissent; H.
ils
'Le type thématique a deux formes principales racine
tonique avec vocalisme ëj et voyelle thématique tonique
avec racine au degré zéro. et ces deux formes ont des
dateurs différentes iorsqu une m'*me racine a les deux, le
ttn'toc ttaroxyton est duratif et sert de présent, le thème
oxyton indi<mc faction pure et simp!c et sert d'aoriste ainsi
skr. ~iJAft~ Il il tient son attention dirigée sur M, gr.
m~tT~tt (présent) '< comprendre, saisir v. st. ~MJ~
oj'ot~ser~e got, ~Hj~'< j'ordonne ved. ~f/~M/~«ils se
ttonteveiUes n, gr. ï:~?~~ (aorist<-).
/~i~
gr. ).~m'/
« je prête B gr.
(pr'nt),
A"
ftLr. jtir/M~ il ran~M*
<
Ht. /t~~ je )nis-*c n, got.
(aori'<t<'), ;)rn).
gr. î~ « i) a )a!tte H.
(présent), lat. ~r/)t):
tkr. (o-)~~ il a rampé t.
skr. « i! domine gr. ~:K (présent) gr. 7~
(aoriste).
).
Le ion est conserve tnr la \oyettettt~)natifjttedansq<i<')fptes
itn~ratifs ~rect cotnme (~)~, ~i, etc.
Le grec op~Ktse de tnemc )e prt~scnt 3~)~~jn<' voir u
J'aoritte X~~x: maisrarinccorrps~tondantc du sanscrit est
d"rati\eet) athrmatMjue skr. ti~r~M ja! vu sert d'aoriste
au prrM'nt ~fya~ il ~o't qui appartient à une autrc
racine.
t~es pre'H'nts (ft~rtnet.'< detinenccs primaires et secondaires
concurremment) <pH' tournit ic tyjM' oxyton ont un as~ct
moins neUrment durattfque les présents du t\p<' paroxyton
ainsi t~r. /<if~/t « il c~t en train de passer a a cote de lui
/tfJ/~ <pti est la seute forme emptoyee a~cc te préverbe ~M
/'f<t/<< « il travt'rseM le skr. ~~J~ il avale et )c v. s).
~iff/« (même s<'nt) inditjuent Mnc action <pii n'etei))c ~tas
)idee dun'' dur~; )esLr. t/~ti//signifie"i)indique » (cf.,
a~ec n)ctu<- p)ace <tu ton, v. norveg. <~ « montrer "). en rc-
gard de )at. f~n' (de *Jf~) « je dis M, got. ~M e mon
~m trt'r )c s~r. /M~J~ « il trouve ptai~irA un inutarfait dont la
dateur est ceHe d'un aoriste dans h' ~\<'da. !t, 3~. tandis
que gr. Y~jEcQ~:est un présent signifiant ft goûter )) et le got.
/MMMH aussi un présent signifiant « éprouver, choisir
».
En outre quelques thèmes~ont le vocalisme o de la racine
got. mala, lit. Md~ je mouds », en regard de la forme à
vocalismeirl~ M~MM « je mouds M, et de la forme à voca-
lisme zéro ga![. MM/a/, arm. ma&m « je mouds x l'o de
lat. Mo/o peut représentera ou o.
got. gagga ft~je vais cf. lit. ~n~t~ « je marche », zd
~K~o « cheville », skr. ~A& « bas de la jambe

2° Thèmes de présents et d'aoristes a redoublement et à


suffixe zéro. Ces thèmes ne se distinguent des .précédents
que par la présence de la forme normale du redoublement
comme ceux-ci, us'fournissent a la fois des;presents et des
aoristes.
En qualité de présents, ils indiquent l'action qui dure par
opposition à l'aoriste radical"type gr. ?TTï]~[, È'tnr~ Y~ojAKt,
ey~~ T~-tm (de*'c[ï'N), ~Texs? etc. (cf. ci-dessus, p. 168).
En qualité d'aoristes, ils indiquent que l'on fait faire l'action
ou que cette action se répète -gr. ~~eTv signifie « obtenir
en partage n et Xs).x~T';« faire obtenir en partage )' skr.
~.tMï~f~ signifie [( U a endormi ». Toutefois il4ne manque
pas de cas où la valeur du redoublement est peu sensible,
a
ainsi dans skr. âvocat «'il a dit », thème *!ce-M/t*'e-, cf. hom.
s(f)sms(de*<M'e-«A"-e<).
En dehors de l'indo-iranien,'le type athématique n'est
guère conservé que dans les racines terminées par voyelle
longue, telles que skr. ~ci~Mt « je pose a, gr. r~t. Mais
l'indo-iranien conserve encore des thèmes de'ce genre pour
d'autres types de racines, ainsi skr. y~aM « il suit »- zd',
/M~a.f/t (racine i.-e. *!n~), skr. MM~: « il mange o (ra-
cine i.-e. *bhes-), skr. M~ar~' « il porte » (racine i.-e.
*~er-), etc.
Dansles formes thématiques~ taracineaievocaUsmesans~
ainsi:
skr. (présent)f<i! suit en regard de~M~ « il
suit a, gf. s-c~-ic')x! (aoriste) en regard de
skr. ~M-tïM <f tuant a (participe présent), gr. ~-s'j-=r'~
(aoriste).
gr. YÎ-e[jLXt, tat. ~~M-
gr. ;A~v-ht, ~-c~ en face de ~M, s/M.
Font seuls exception quelques aoristes indo-iranienscomme
skr. /~N~/ 'f il a engendre n==xd ~a~~ qui doivent sans
doute s~GXptiquerai'interienr de l'indo-iranien et sur lesquels
il n'y n pas lieu d'insister ici.

3" Parfait. Le parfait est un type athématique carac-


térise: t" par son redoublement (v. ci-dessus p. t5a);
3" par le vocalisme o de ]a racine aux personnes qui ont au

ttquc 3" par certaines désinences spéciales i


présent le vocalisme predesinentiel e dans le type athéma-
(* à la pers.
sing., etc.). C~cst )~indo-Iranicn qui fournit tcptusd~cxcmp)es
de ces thèmes et les plus nets, mais le vocalisme n'y est pas
clair, et les exemples suivants sont empruntés de préférence
au grec:
T:OM: ~:[0x
~Xs~TOp.Xt:hom.Ê!A~suOx atL~0~
T:t )tOjn.7:=:~xO~~(pnrL)cipe)
:0~) ~Ospx ~2p~
'?pic<'t: T~pssx ':=~~[jL~:(ntoyen)
(f)~j~ t ~p~ya
~i~: x~:3x
Le vocalisme radical o, si clairement atteste en grec, est
coiiiiriiié par l'opposition des palatales et des gutturales
dans les formes indo-iraniennes skr. cakàra « j'ai fait »,
jagâma « je suis venu », jagbâna « j'ai frappé » par l'ir-
landais où (ro)gegon « j'ai frappé » répond à skr. jaghâna el
où (rojrei'aig «iltendu» suppose *reroge parle germanique
enfin où il subsiste quelques formes à redoublement déra-
cines à voyelle longue ayant au prétérit le vocalisme ô

got. îeta « je laisse » lailot « j'ai laissé »


saia-a je sème » saiso «j'ai semé »-'

et où* les prétérits ordinaires des anciens verbes primaires


indo-européens, en perdant le redoublement ont conservé
le vocalisme o, ainsi en gotique:
ire_pers. sing. man « je, pense », plur. munum.-
beida «J'attends » baif « j'ai attendu .», bidum (cf., au
moins pour la forme, gr. juéxoiOa, néictûp&v).
-biuda « je commande » -baufi «j'ai commandé », -buduw.
binda « je lie » band « j'ai lié », bundum.
'Il y avait du reste
dès l'indo-européen quelques parfaits*
sans redoublement dont le principal est
gr. Fofôz « je sais,», /"iSjasv, skr. véda, iro pers. plur.
vidmâ, gâth. vctâdâ, got. wait, witum, v. si. vëdë « je sais »
(ancienne formeà désinence moyenne), v. pruss. waissei « tu
sais », waiâhnai « nous savons ».
'En revanche il n'y a pas à tenir compte dans la théorie
i du parfait des formes sans redoublement présentées "par des
langues qui,- comme le latin et le germanique, ont constitué
leur parfait "par un mélange d'anciennes formes de parfaits
et d'aoristes indo-européens v. h. a. liwi « tu as prêté»
répond à hom. Xfesç, got. biiuit « ils ont.mordu ;) est la
3e personne du pluriel actif de l'aoriste athématique attesté
par véd. bhêt « il a fendu », participe bhidânt-, etc l'influence-
de ces formes a suffi à déterminer la perte du redoublement
dans les formes à vocalisme o de parfaits, comme v. h. a.
Uh « j'ai prêté », got. hait « j'ai
mordu » de même le vo- 1
calismct lat. jrêgi,
de gnt. brekun « ils ont brise n est sans 1
doute celui d'anciens aoristes athématiques comparables pour 9
]a forme à Int. ("5/, éstis, lit. Af/(7^ il mange
», etc. \éan-
moins <>n noiera que Va des j>arfnil« irlandais U-Is que tàich
(qui glose confugit), de */t>&, rappelle beaucoup, malgré le
_J
^H
fl

manque de redoublement, les 3e* personnes indo iraniennes ^H


^H
aâ prédé*inentiel comme skr. cakàra il a fait u.
»
Le parfait indique le résultat actuel d'une action accomplie: ^H
^^H
gr. ilbAx signifie » j'ai pris et j'ai encore l'habitude », skr.
çifrâya « je me »ui» appuyé et je reste appuyé », etc.
LVtempIcMiivunl, emprunteà Hoinère, montre bien la va-
leur précise de ces thèmes
^|
^^H
^H
B 27aw xixa, Ît; jiwpr 'O>j57tj; és6Xi (f )i{F )zç-(V* ^^M
~C~X, :'t~3Ÿ~tJY y'~i~3; 7C:tf:l :t XOr77:U1·l' ~N
^^H
v>* îà^i ît ji£y' âp'.Tiw •/ 'Apvifcïjîv {ps;ev,
5; tïv XwÎTjTiîpi (F)ei:t»5i/v 2îy'xy:piwv. 1
Le poète oppose tout l'ensemble des belles actions qu'Ulysse _M
-H
a accomplies (^)-(^):Pï0 et I*01" I**wjuelles sa renommée s'est
établir h une chose |>nrticulière qu'il vient de faire (i^£;iv): ^H
~|
te iMirfail indique ici ce qui est nrquis une fois |M>ur toutes,
n
Le [mi r fii a quoique chose a la fois d'un présent et d'un ^^H
en tant qu'il est un présent, le grec lui donnne ^H
pnW
j^J
un passé -%{fyrrtxt « il est mort » est accompagné de
itcO^iU'. « il était mort » et le sanskrit a quelques plus que
tariait* analogues. Le |varf.nt r»t tout près du sens du pié^-ut
dans ce vers d'Homère
^|
^H
^|
A1 13 T^Ê
xa't vip fa K'Kj^xnk^rzpr^ xpoiiizj't.z

^r
H
et je préfère en effet à Clvlemnestre
du parfait sensible Ag.imeiunon fait
«

mainlienl.
la
reste
Lor>*|iw IVxpressiou du
a
Innp-
»

a
mais la valeur
son choix et le
|-ri- plus dim-
J 1
1
portance au cours du développement des langues indo-euro-
péennes, le parfait a donc fourni ù*la fois des présents et des
prétérits lat. tutuài est un prétérit, mais menant est un pré-
sent, got. hand « il a lié est
un prétérit, mais mon « je
pense » est un présent; et partout le parfait sans redouble-
ment gr. £e, skr. véda, got. wait, etc. signifie simple-
ment « je sais », c'est-à-dire « j'ai-acquis et je possède la
connaissance ».
4°'Intensif. L'intensif est constitué par la racine munie
du redoublement intensif et le suffixe zéro; il n'est, con-
servé qu'en indo-iranien, d'ordinaire sous forme athéma-
tique
skr. dedi,r-te «il montre », 3' plur. dddiç-itte « ils mon-
trent », zd daèdôU-î « il a montré »,
rarement sous forme thématique:
zà'naèni^aiti « il nettoie » (?) en regard de skr. nmik-îe
« il se lave ».
Si l'on ne possédait en dehors de l'indo-iranien quelques
exemples de ces thèmes élargis par le suffixe secondaire*~ye~,
rc-zp&xtvb)
commev. si. glagoljg. «je parle », gr. sopfupc), etc.,
on pourrait contester le caractère indo-européen du type. En
sanskritjnême, les intensifs, fréquents en védique, deviennent'
beaucoup plus rares dans*les textes postérieurs.
La valeur de l'intensif ressort de la formation il indique
la* répélition ou l'énergie de l'action les participes d'inten-
sifs sanskrits actif rérïh-àt- et moyen rêrih-àija~_ signifient « lé-
charit à plusieurs reprises »,. tandis que réhmi veut dire « je
lèche » skr. hânikmn(t)~!i insiste sur l'intensité du bruit
qu'indique le simple hrândati « il crie, il mugit ». La valeur
.propre de l'intensif n'est restée sensible qu'autant que la forme
non intensive a subsisté le skr. carkar-mi « je rappelle, je
célèbre », qui est isolé, n'a rien d'intensif dans le sens, non
plus que les aoristes gr. ijpap-e « il a arrangé », arm. arar
« il a fait ».

5* Thèmes a voyelle longue finale. A la fin d'un thème


verbal, les voyelles *ci, *ë, *ô sont ambiguës. Souvent elles
sont simplement la longue finale d'une racine dissyllabique,
ainsi dans dor. It).âv« j'ai supporté» en regard de zù>2-yMyi,
'àXi;; liorn. ïïX?,tî, skr. âprâl « il a empli », en regard de skr.
ptinsàh= lit. pilnas « plein « gr. Ifmi, skr. JM-yâl » qu'il
connaisse » en regard de lit. ^initias « signe » (voir p. 72
et i33). Mais d'autres fois, *l et *â sont des suffixes, ce
qu'on reconnnll a l'un nu moins des trois caractères suivants
i° les éléments en *-£- ou *-â- ont une valeur sémantique
définie. a" La racine a laquelle ils s'attachent n'est pas
dissyllabique. – 3° Une même racinea des formes en *-«-ct
en -i- comme *<î n'alterne
pas avec *e, l'une des deux formes
au moins renferme un suffixe. Ainsi de la racine monosylla-
bique *men- « avoir dans l'espritilexiste à la fois un thème
*m°ui-1 indiquant l'état, attesté par v. sl. tnïnêti « penser »,
lit. minlli, got. munaif « il pense n (et peut-être par gr.
\i.ti%-im) et un thème *miid- « rappeler » dans l'optatif
skr. mttù-yât <• commemoret » et dans les dérivés dor.
Hvi-eiisi, |*€(JLvâ|xat. Do la racine monosyllabique *tmn- « res-
ter n il existe *m°nl- dans lat. manlre (cf. gr. [te|iivrjï.a par
contamination de *men-, conservé dans |i£vw, et de *;«°ne-)
ct*i«fï- dans arm. miiatn « je reste ». De la racine dissyl-
labique *bhews~ « devenirilil a d'une part gr. o-jijvat, v. si.
y
bi « il était » (thème exprimant l'état) et lat. *-ià- dans
amûbâs. Il y a donc bien lieu de poser des suffixes *-i- et *-â-.
x. Typo en *-d-. Bien représenté en slave, en baltique,
en germanique, en latin et en grec, ce type manque en indo-
iranien. Au grec il fournit les aoristes passifs à vocalisme zéro
porta n I le ton sur r, ixXimjv, y.Âixi) ir. xXxrsi; xÂ&rciv "[m)vi!
Xe{tte'.v Tccpfiîjvatj Tpaitfjvai, 7=pzetv Ssp^va». po^vai,
Sépsiv
cf. p-/jyvù[u, etc. au slave,le thème d'aoriste et d'infinitif corres-
pondant d'ordinaire au thème de présent en mtn-c-li
« penser », mïn-è-chii « j'ai pensé » vnn-i-lû .« il, pense »';
bid-é-li « être éveillé » bîd-i-iû «il est éveillé » (de*bïïd-è-tij
*btïd-i-tiï); smrûd-è-li « puer » snirûd-i-tû « il pue »; etc.
au lituanien de même les thèmes d'infinitif correspondant aux
présents en -i- qui indiquent l'état, ainsismird-i-ti puer »
«
smird-i « il pue », mais aussi à d'autres, ainsi lit. icki-ti
« courir» tlk-a « il court ». Engermanique et en latin où
l'opposition du présent et de l'aoriste ne s'est pas maintenue,
*-£-a donné des présents lat. lacère, v. ¥h. a. dagë-n (de
*~ay<-) lat.ltrb-é-re; v. h. a. Me-m « je vis )) (de*)-j-), etc.
Ces thèmes indiquent un état et leur valeur propre est fort
bien' définie par l'opposition de lat. iacere « jeter » et iacère
« être gisant,», lit. gitllis « se coucher » et gulé-li « être cou-
ché » Par suite la plupart sont intransitifs, mais ceci n'est
,pas essentiel, et, par exemple, le thème 'wid-l- est transitif
dans lat. uidi-re, got. wilai-f « il observe », gr. Fihr,-r (du
futur dorien îS^-ffu) et dans v. si. vidè-ii « voir » (avec ci ra-
dical, par suite d'une contamination aveclerthème à suffixe
zéro *weid-, cf. ci-dessus p. 169); de même le v. h. a. habë-tn
« jetiens,~j'ai » s'oppose à got. haf-jan « saisir, lever?), lit.
turi ti « avoir » à Wér-ti « prendre », lai. habê-re « avoir » à
-v. irl. gaiint « je prends » et le grec même a oyf,-Gta «j'au-
rai » à côté de e-/w « j'ai ».
g. Type en *-â-. – Les thèmes en *-à- sont moins clairs
que.les précédents et ne sont conservés presque nulle part
sous leur forme ancienne. C'est le slave qui en présente les
.meilleurs exemples v. sl. jimaml, polon. inam a j'ai »
supposent *°m-â- en regard du verbe exprimant l'action pure,
et simple, jima (thème *°m-e-~) « je prends » et du duratif
jemljq, « je prends » (thème *em-yc-), cf. lat. emô « j'achète »
^Kk-«m) « j'enlève "). Le thème le
en *-à- fournit au slave
^Kbèmc d'infinitif et d'aoriste de ses duratifs pïsali«écrire
gllièmc •/>/<•, â) •
en regard du présent piia « j'écris (tlièmc

Bl'Pcik,-yt-) dans ce cas comteii- dans le praettent, la racine


vocalisme zéro. El surtout c'est le suilixc *-<j- qui donne
slave ses itératifs ordinaire* à voyelle radicale longue:
i»'tali
^tf/â-/
jeter » en face de »«•/<< « je jette » le lette aussi
a
«
jeter » et le latin rtld-rc en regard de (()(-)(/ (de
H«r/<>), de v. h.
a. helan « cacher et de v. irl. ctlim « je
^Mthc ». Iji valeur durative »e rplmuve dans lat. (<x-)cupàre,
^f.
-m captrt; (ac-jeutare, c( (ac-)cumbtre, etc., et dans
« je >
vis
(thème i.Vo1")' arm.
ou 'c vocalimiie est
^k degré zéro roinnic dans v. si. pisati. Le vocalisme de
o
n
h. o. tuant « avertir » et de lit. (j)manaii je
^Brrnds (j )màno « il comprend » corn
type est sans doute emprunt'
cn'-eye de lui. nwncô, cf. lit. (j-)manyli

je
^rendre n l'arui.(i imannm « je comprends » a le« vota
icro et sup|Kjsc peut être *m°nâ-.
cocu

6' Suffi'-y- *-i- C-1-). – Le Baltique et le slave ont


»c
^uie série de présents alhémaliqiies indiquant l'état qui sont
Biraclérisés
en lituanien par -i- (bref), en slave par-i (long,
^Baisd'intonation douce et non pas rude comme les anciens <)

» lit min i-
unirai <
v. si. min i lu « il pense»
smrùd-i lu « il pue»
Hd-i lu « il est éveillé
»
En latin et en germanique, ces présents
sont remplacés
par les formes en *-(qui répondent aux thèmes d'infinitifs,
tels que lit. budtli, v. sl. bidili être éveillé le
« » toutefois
latin en n encore une trace dans les dérivés
en '-skc- comme
(re-)mini scor, (ami )mini scor. Le grec et l'imlo iranien n'ont
jy»' '» r""1"' lliématiqiic le
«m et le vocalisme radical zéro
de gr. ypipu, q> zîvpp» (aor. yuç%-ix., axi%->z\), bien distincts
du sens et du vocalisme de Seipw, teévw, etc., dénoncent une
formation parente à celles du baltique etdu slave en sanskrit;
les passifs en -ya- n'en sauraient être séparés budb-yà-U « il
est éveillérappelle évidemment v. si. btdi-tû (de *bûdi-lu)
de même skr., piï-ya~ti « il pue» est formé comme lit. smirdi,
v. sI. smrùdilû « il pue » le vocalisme zéro et le sens con-
cordent exactement. Sur la place du ton il* y a quelque
incertitude; le sanskrit a d'ordinaire le ton sur le suffixe,
mais parfois aussi sur la racine, .ainsi mûcyaie à côté de mu-
cyâte il* est laissé » et
« en lituanien on trouve ttirp « ayant »
à côté de régis « voyant ». Enfin il faut citer, malgré leur
ambiguïté, les passifs arméniens tels que berint « je suis
porté » en regard de berem « je porte ».

j° Causatifs et itératifs en *-éye-: -ï- (-Î-) Les verbes


primaires indo-iraniens en -aya-, portant en sanskrit le ton.
sur le premier a du suffixe -âya-, ont en tous cas le vocalisme
indo-iranien a de la racine devant sonante.plùs consonne,
ainsi skr. vartâyati'« il fait tourner »; ils ont devant une
seule consonne bu sonante finale de racine le vocalisme indo-
iranien ô, s'il s'agit d'un causatif: skr. svâp-âya-H « il fait
dormir », levocalismeâ, s'il s'agit d'un itératif: skr. pat-àya-ti
il vole (action qui se
continue et se répète). Le grec ré-
et »
pond par le type yopéti) « je porte constamment » en regard
de çépu), K:(3éu « je fais peur » en regard de yéfopzi « j'ai
peur M, le latin par moneô cr je fais penser, j'avertis », noced
« je fais du mal à » (cf. nex « meurtre »),spondeô (cf. gr.
trfcÉyScu). Dans ces formes, le suffixe est *-éye-, thématique

comme en sanskrit, et le vocalisme radical est o.


En slave le vocalisme est aussi 0, mais le suffixe est atlié-
matique et a la forme -i- (i long, d'intonation douce) sauf à
.la iT0personne du singulier v. si. vrati-tû « il faittourner »
en regard de skr. vartâya-ti budi~ tit « il
éveille » en regard
de skr. badhâya-li, etc. mais la i" personne du singulier est

« tu endors » en regard de skr. svdpàya-si, mais pers.


Styii de même got. (fra-)wardety « il fait périr » (4 côté
i
vraitif, hiidç (de *vort-jf, bud-jç). Le latin a aussi sôpl-s

«
de {fra-)wairjiif> il périt »), mais i" pers. [fra-]wardja
c'est suffixe qui porte le ton comme en sanskrit, et le voca-
lisme radical est également o. Les formes de l'irlandais,
guidim "je prie (cf. gr. t:;0îw), guirim « je chauffe», etc.,
»
peuvent s'expliquer soit par *-eye- soit par *-{-.
Le vocalisme radicalô des causatifs comme skr. svâpàyali
« il fait dormir » et lat. sipil se retrouve
aussi en slave, par
exemple dans (jiç-)bavitit il sauvera quelqu'un » (il fera en
cc

sorte que quelqu'un soit hors) en regard de skr. bhâvayati


»il fait être », et en germanique là où le présent non cau-
snlif a le vocalisme o (germ. a) v. li. a. fuoren (germ.
*JùFJun) « conduire » en face de faran « aller ».
Abstraction faite des différences de détail relatives laforme
thématique ou nthématiqiie du suffixe et au vocalisme à ou ô
deracine, ce type de verbes est fort clair et joue un grand

ratif).
rôle en indo-européen les exemples en sont nombreux,
ainsi:
gr. (/)sy_i(i)« je fais aller en char », got. (ga-)wagja « je
mets en mouvement », v. si. vojjtii « il va en char » (ité-

skr. hbbâyali « il éveille le désir », got. (us-)laubjan


« permettre d.

8° Aoriste sigmaiique. L'aoriste sigmatique est une


formation qui présente plusieurs particularités singulières
x. Le suffixe est *-s-, sans aucune voyelle. L'e d'un aoriste
tel que hom. vtJsy.izx n'appartient pas au suffixe; il est lese-
coiul élément de la racine dissyllabique, aussi attestée par.
-l'intonation de la syllabe radicale de lit. s^érli « nourrir
»
(voir ci-dessus p. 72):
p. La racine est au degréèà l'actif: skr. âvâkfam « j'ai
mené en char » (3°*pers. sing. avâf), v. si: vèsu, lat. uèxl]
'au moyen le vocalisme este comme dans skr. mamsi « j'ai
tpensé », ou zéro, comme dans skr. adihsi «j'ai montré ».
La' racine est donc traitée ici non comme présutExale, et

désinentielle, et par suite sujette à alternances. –


par suite invariable au cours de la llexion, mais comme pré-

possible de déterminer si si dans gr. JSst^, Ep dans gr.


est im-
£T£p'i2, etc.; représentent *èi, *êr ou *â, *er, etc., car, en
pareille position *ëi, *èr, eLc. et *ci, *er, etc. aboutissent éga-
lement à analogie de ces formes, soit par
si, zf soit par
extension du vocalisme du moyen et du subjonctif actif, le
grec n'a pas trace de l'ancien vocalismeàl'aoriste en -s-.
athématique; le ton
y. Quoique la flexion soit reste inva-
riablement sur l'élément présullixal, c'est-à-dire sur la racine,
dans la forme sans augment:'ainsi la désinence moyenne
no'portepas le ton'dans véd.' vàttisi « j'ai gagné », non plus
que le suffixe du participe dans véd. dâkfat « ayant brûlé »
cf. la place du ton dans gr.. Sâî^âç, ôsïï.j!.
est à peine utile-de faire remarquer que les aoristes de
dénominatifs, comme gr. itfyr^x, v. si. dèlaclm ff j'ai fait »
et v: irl. ro chants « j'ai aimé », résultent de développements
indépendants on grec, en slave et en celtique la phonétique
suffit à l'indiquer, car ni le a intervocalique de gr. ètt^a^,
ni le ch aprèsa de v. si dèlaçhû ne sont conformes aux lois
phonétiques du traitement dei.-c. *s.
Une forme *-js- du suffixe de l'aoriste est attestée ^par
d'assez'nombreux exemples sanskrits tels qucâpâvifam «j'ai
purifié », âbharisani « j'ai porté », par gat.h. ~M~f~ « que
"je satisfasse » (subjonctif) et par le -is- du type lat. âg-is-ti,
ig-is-tis, Ig-ër-unt. '
1 g* Futur en *-sye, *-se-. Le futur indo-iranien en
*sya-, attesté par skr. iak-syà-mi, gâth. vax-iyà « je
B perlerai à rapprocher dis futur lituanien lik-siu « je
est
lainerai
»,
je
» le suflixc 'se- de gr. -terniu resterai »,
I Xc>> je laisserai n, etc., en doit sans doute être rapproehé
l'alternance de *-sye- et *-se- n'est pas plus suyrcnante que
celle des désinence» de génitif *syo et so dans gath. ca-hyà
de qui et v. si. ce so « do quoi », v. li. a. hwe-s « de
»
B qui qu'on plus loin. Cette correspondance est la seule
» verra
B qui indii|iio l'existence
en indo euro|>éen d'un thème ayant
une valeur temporelle nette et il est fort curieux par
suitc
B ningulicrsi.
lie noter ((u'ellc se pri-seitte dans des conditions
D'une [wrt le futur est une rareté dans les plus
anciens toiles inrlo iraniens le £yvedn toutenlicr n'a qu'une
B quinmini' il exemple» de formes |>ersonncllesdu futur (leparti-

B ri|ie
esl n'Ialivrnicnl un |>cu moins rare) le slave n'aqu'un
B x-iil
exemple du futur, If participe byUilljt' « ce qui doit être ».
B D'autre

s
B iiirnl
B mière
au
part If' futur lituanien ne répond pas aussi exacte-
futur indo iranien que tend à le faire croire la pre-
personne du singulier: la flexion est en -si- ou en
s- suivant les diali-ctes par exemple la i" personne du plu-
riel est litsinu ou liksnu, fort dillérenle du type sltr.
vak-fyâ-mah
« nous parlerons La place du ton attestée par
l'iulinitif et le pnrtici|ic gr. Aiiii'.i, Xti^n ne s'accorde pas
B «vec
celle qu'indiipic le skr. vak/yàli « il parlera », mais
avec celle du |wrlicipc lit. llksts« devant laisser ». Enfin
te futur n'est conservé nulle |>art en dehors de l'indo iranien,
du slave, du baltique et du grec les langues occident»lcs
l'ignorent. On n'a donc pas la preuve que le futur ait été une
forme indo européenne bien définie et d'usage courant.

I io* Thèmesà nasale infixée. – Les théines à nasale


9 infixi'-e ne sont nettement conservé» qu'en !"!• ir.un.-n i.mi
si élément était infixé le dernier
se passe comme un ne avant
élément phonétique de la racine la racine a alors le voca-
lisme zéro et, comme ces formes sontathématiques, l'élément
ne suivi de la finale de la racine forme la prédésinentielle et
présente, l'alternànce e zéro dans les mêmes conditions que
dans les autres formes athématiques. Ainsi:

rac. *yeug-i skr. yu-nà-k-iï « iljoint m, 3° plur. yu-n-j-ànti.


rac. *bheid-: skr. bhi-nà-t-ti a il fend », 3° plur.
bhi-n-d-ânli.
rac. *leik* skr. ri-ijâ-k-tiilil laisse », 3° plur. ri-n-c-ânfi}
zd iri-na-x-ti « il laisse».
Comme toutes les formes comparables, ces thèmes ne sont
conservés nulle part ailleurs sous leur aspect athématique;
dans le développement même des langues de l'Inde, ils sont.
devenus thématiques et le pâli a par exemple hhindati « il*
fend »; c'est ce qui s'est passé aussi en 'latin où Ton trouve
hingô (cf. lit. jùngiu), finàô, Hnquô, et en baltique où l'on
a ^par exemple v. pruss. (po-)îïitka « il reste ».
Soit maintenant une racine terminée par m, telle que%/jw-;
*la forme à infixe sera */cj/-«c-w-, *k\l-n-u-} attestée en effet
par skr. çpiâmi « j'entends », çppunâb nous entendons “»
en regard'de çru-tâh « entendu ». Si la racine est dissylla-
bique, les choses ne.se passeront pas autrement: de *welu-
(lat. uoluô, etc., cf. ci-dessus p. i36), le thème à nasale
sera *w\-we-u- skr. vfnômi « je couvre, j'enveloppe » de
*steru-, *streit- (gol.slrctuja «je répands »), *stf-nc-u-, stf-n-u-
skr. stpjômi « j'étends », slpiumâh « nous étendons », gr.
'<TTîpvù|j,i!(avec au lieu de eu par suite d'une action analo-
gique), GTcpvu|A£v de *(o)reu- (gr. ôpo'îo)), *g-nc-u~ Ç*or-ne-u)
skr. f-vô-mi« je mets en mouvement », gr. cpvy|j.u A
la suite de diverses actions analogiques, *-neu-, *-nu- a
apparu comme un suffixe et le grec s'en sert notamment
Bk comme d'un substitut de l'ancienne forme athématique à
inlixe, ainsi ;s>(-.jju en regard de skr. yunâkli, lat. iungô.
BS Soitencore une racine dissyllabique terminée par voyelle
BJ longue alternant avec '>, |>ar exemple 'menti» miflhâ- attestée

iil
BJ par skr. mitilhilà « celui qui agile », malhà-yàli » il agite »,
BK malhi lilh agité

BK comme si V
«
BJ 'mvlb ne J-, 'mnth-n >ni v. «I. melç « je trouble »

pour représenter 'j) quant à 'mnlh ne > tout se passe


x1 contractait en ri, et l'on a
on attend
et en effet la première |iersonne du
BJ pluriel est sir. malh-ni miih nous agilons (avec ait lieu de

sLr. nialbnâini;
il con»ieiit de rappeler à ce propos que 'y), *w) sont repré
BE «entés
|«ir *« (cf. ci dessus p. ()'i) et que, ait point de vue
BK morpliologii|ue, *a joue le même rôle
que >oyelle plus
^B Minante (cf. ci dessus
p. 129 et suiv.). De même, de
'pe\>-
(v.
Bf
^m
p. i.'la ), 'flnâ-,
o nous enqilissons »
'plw sLr.
de *pcwi
priiàti « il emplit «,prnlmâh
'punâ- (v. p. i.i'i), 'puni
Bt skr. punàmi « je purifie », punimàh a nous purifions » de
même, en grec, dor. îx/.ixp, îi^viji!; en regard de liom.
iîijiiîîi,
de dor. i>;»iOr(v -r.?n,p. (n-niju), -r.:ix^vi en regard
iiiiiji; slpitpi (s!f»i|i!), nifjnev, en regard de ïr.l?xzzi,
^B r'-f ir/j.] de
nn'me aussi en vieux liant allemand «imtoi « je
H Ulille «
en lace Je lat. hùi re, lit. ^ià-li être lx-ant ».
Bt (iomme ticu le *-nd-ainsi pnKluil s'est étendu à des racines
non iliwyllaliiqtii» et de "blxndh- le sanskrit a par exemple
Bt badhnàli « il lie ».
Bj Coiiiuic tous les tv[M>* atliémaliques, le ty|ie ennâ '-ni-
tend à rire remplacé par des formes tliématiqiies à véd.
Bf çamnlfe « tu prends de la |ieine » le grec réjMind par r.r/rttù', de
Bj 'tek- le latin a lollù (île 'lolnù); à v. h. a. ginom le vieux
slave
de n''|Mind |>ar – ih^i « je taillerai », etc. Ainsi s'est formé
tri, tx>nne heure un suffixe thématique -ne- qui joue un
BJ rôle plus ou moins grand dans les diverses langues en slave
BJ ce sullite a entièrement supplanté l'infixé dans I usage "li
naire-: à lit. bu-n-dà « je m'éveille » (cf. gr. xu-v-Û-âvs-jj-xi)
répond v. si. bûng. (da*bùd-ng) « je m'éveillerai » de même
arménien, la forme qui répond à skr. rlnâkti il laisse
en « »,
la t. linquè- est Ikh-ane-in «je laisse ».
Il n'est pas facile de déterminer avec précision la nuance
de sens, exprimée par la formation à infixe nasal dans les cas
clairs, le sens est qu'on se met à faire l'action indiquée par
le verbe, ainsi lit. buiidù et v. sl. buna marquent l'idée "de
« s'éveiller »; v. si. sedq. signifie « je m'assiérai
» en face de-
sé\d$ «je suis assis » lat. (ac-Jciimbô signifie « je me couche »
en regard de ac~cubô « je suis couché » 'skr. bhanàkfi (3°
.p\ur.' bhanjânlï), arm. bek-anê veulent dire « il brise » tandis
que skr. bhàjali a le sens de « il partage ».

b. Thèmes secondaires.
i. Suffixe *~ye-, Le suffixe *-y£-_esl do tous les suf-
fixes indo-européens celui qui
a eu la plus grande fortune
c'est lui qui fournit la- plupart des formations verbales en
usage dans les,-langues InstoriquemenLatlestées.
sert à former tous les verbes tirés de thèmes nominaux,
les dézzominatifs, ainsi
de thèmes en *-s-: de skr. àpas- « œuvre j>, apas-yâ-lî
« il est actif » de gr. tsXsï- fin », t=},€Û.j« j'achève » (de
*TeXs7-_)«i))de goL riqis « ténèbres », riqiz-ja « je m'obscur-
cis »
de thèmes en *-n- de slcr. vf$an- « mâle » vffay~yâ-ti « il
est en rut »;,de gr. *ts-t£v- (tsxtwv « charpentier »)>

de.- thèmes- en-


je-nomme ».
•csxTjet'vwj de*GV3jj.sv-(Svo;j.z), ài«;j.a:vtode got. namtn- (namo)
«nom », namnja« •'
de skv.Jani- « femme», janl-yà-H
« il cherche femme », cf. v. si." %enitâ se « il- se marie »
de gr. [/Tjvtç, [aïjvî-w
^dc thèmes en u de skr. çàlru-« ennemi », çalrû-yà-li
marche en ennemi » de gr. îitfj-, :r/u;
de lat.

Bj de thèmes
mdu-0;
en'-t-l-o- de sir. vasnà-« |>riï de \cnlc »,
^H akr. vasnayàliilil trafique », rf. gr. in;; et w/r.; de
^H V» « vieux » (skr. sânah, lit. sénas), lit. stnt ju » je vieil
^B In », lai. sene i); gr. 2r,V.iu de :t>
lit. Jagii/'u « je mois-
^H Minne» de Jà^'iii• moitson»
^R
^B
(pà-)sttko
BS
dr théine» rn iî de «Lr. pflanà-*romlvil », pfliinà yà
il cninhnt » de gr. :•>>,

ju « je raconte »;
« w
li
délit, (rit-)saku- « récit M,
combat
de v. *l. kotora- » •>,

8
HK /tu/ora /(J <i je coinhats »

HS L'eiiMMlihle formé par la vrtyell'' lin.ilt.' du thème et [>ar le

a
Hff Mlfiixc

HJ
HS
^H
*e-
a été Miment traité comme un Mlflixc nouveau et
servi a Je nouvelle» formations, ainsi, en latin, on a operàri
HJ dérivé de opéra et, d'après
a tiré uolneiàre de uolnus.

îles
le rapport de opus et operàri, on

Le millixe >r- funrnit aussi des verl>es dérivés de verbes,


dncrbalijs ainsi
ilil
d'intensifs, comme ^Lr. deâiç-yâ te montre» de
^^E iledif-le très souvent la fitrine primaire n'est |ms conserviT,
^^v comme dans véd. coskû \ti-le il protège » en grec et en
«
slave. la forme munie du sufliie secondaire est la seule enn-
^B lervéc:
v. si. glagol-jf « je parle », gr. r.y.it., (de
^^m **ir.-jv. yw), xx'tfr.H* (de *-sx^xi-y:>>)
^H de thèmes à inli\e nasal, comme lit. jùng-iu «j'attache »
^B en regard de skr. ynnùkli, lat. iungd; ait. %).(-*<»>, lesb. -iJ.'nut
^S (c "esi à dire Vaiv-tu) de 'klirtd 'k/im-,
cf. v. soi. G/imW
KV n'appiiver n
HJ «
thèmesà vovelte longue finale, comme Fr. ;r/i-xz'. de
d<-
HS *m/lii (cf. ci dcs-*ti* p. 177) el les itéralifs slaves du lv|ie
^H (fi'i-)mflajil
|( “ t.1.
ojpjelle».
1 1.11; -ii •.
diatement1 la racine, mais il n'y a pas lieu pour cela de le
considérer alors comme primaire: un présent tel que skr.
«
pâç-ya-li il voit », lat. spec-iô peut être un dénominatif du
thème à suffixe zéro *spek,- « celui qui regarde », par exemple
dans,lal. au-spex« qui regarde les oiseaux »; unprésent.tel
que y. si. vê-ja « je souffle », got. wai-a (même sens).peut
être undéverbatif du thème à suffixe zéro *wè-, attesté par
skr. vâ-ti « il'soufïle », gr. a(F)v)-ut. Et l'on peut interpréter
de même tous les verbes comme gr. tîévw, g"/(Çw, v. sL lify,
lit. Uzj.ii « je lèche », etc. cette formation est particulière-
ment fréquente en grec, en baltique et en slave.
Ainsi que le montrent les exemples cités, le suffixe *-ye- n'a
'a
aucune valeur sémantique propre: il sert purement et sim-
plement à;la dérivation.
En indo-iranien, en grec, en slave, en baltique le suffixe
est constamment thématique; en latin et en germanique
seulement.ila des formes athématiques; lat. cupi-s, cupï-t,
cupï-mus, cupi-tis) farci-s, farci-t (do *farci-t), farcï-mus,
farci-lis got. biâji-s « lutpries » (au lieu de bidi~s)y etc.
wahseis « tu croîs », etc. Ces formes athématiques, sont sans
doute analogiques de celles des thèmes anciens en (ou
v. ci-dessus p. 17g, et surtout en -eye- -i- (^-), ci-dessus
p. i8oj comme lat. sdpis « tu endors », got. satjis « tu
assieds », (fra-)wardeis « tu fais périr ».
Sur la place du ton il est malaisé de rien affirmer les déno-
minatifs sanskrits ont d'ordinaire le ton sur le suffixe, ainsi-
dans les "exemples cités prtanàyâtl « il combat », etc., mais
parfois aussi sur la présuffixale ou à une autre place du thème
nominal mûntrâyttte « il dit une prière » (un ~N~-) j et
c'est ce qu'on retrouve ailleurs russe igrâ~ju « je joue », de
igrâ \it.pâsako-ju âepâsaka gr. t^ax-wv, tÎ[j.wv (participe) de
tÏ|at, c'est sur la présuffixale qu'il est dans les verbes où le
suffixe *-ye- suit immédiatement la racine skr. pàç-ya-H « il
^K jt-) lèche ~~N
BB
^B et
voit », russe lHçt (thème 'I1~
criant »
il
lit. t~airk-iQs
(participe), gr. ziin-i, -.v-m-i (on sait que l'infinitif ^BBJ
^BBJ
le participe grecs consenent le ton du thème verbal à son
B| ancienne place). SBB

=
la
^m

BW
U
a* Suffixe sh-,
corre»|Kin<lancr
La forme de ce suffixe est fixée par
i" pers. «ing. act. gr. nuu =
parexempleskr. gàcchali, zd jasaiti«ilva
lat.
-ui>
v. II. a. -j/tii le sanskrit a -ccha et le zend -sa-, par
enregard
gr. 3ir/.u; skr. pfechâli, xl fonsaili « il interroge » en
<BBfl
^BBJ
^^H
ASB
B^HJ
regard de
de lut. poscà (île 'porc-scô), v. h. a. for sein « recher- ^BH
^B cher » skr. icchàli, ni isaili il désire en
regard de v. ^BB]
^H h. a. nscbn « demander », ombr. liuurtnl « |v>|Kiscerinl » SBB
^B skr. -rrÀ- =zd est le traitement phonétique normal (te BBV
BB indo iranien J/t devant i.-e. *t\ lei de ce groupe est un k BflB
BV oriental (v. ci dessus, p. 03) et non ki, car, en slave, ^HB^
BK c'ctijislui « je cherchequi ré|>ond à skr. icclïâmi « je désire » Bh
BB en principe l'indo-iranicn a généralisé devant la vovrlic
^BB]
BB thématique le traitement des gutturales qui est normal devant AVI
BK t: skr. pàcanti ils cuisent » (et non 'pakanli) en face de BBB
BS v. si. ffkçlû d'après pàcaû « il cuit », cf. v. si. /xà7û ^H
BB lâcanle « ils suivent» (et non "sakanlt) en face de gr. I^sv^r.
BB d'uprès sàcalt « il suit », cf. gr. '•:
j: de même skr. icMli
BB a sa gutturale traiti'-c comme celle de v. si. jilutù « il
BB rlirrrlip » (de 'jillelù) et iahànti « ils désirent », où -um/i
BB représente un ancien *-imti, doitl'altération de sa gutturale
BB a l'annlogie de icchàli.
BB l<e sullixc *-5t(r est nettement secondaire ainsi en grec
BB 'Fit* *» a je vieillis » de ff,?* ^lïOjîxw nj'enivre » de
BB 1*^J» les prétérits itératifs comme ïsjvî-jy.îv dérivé de l'im-
BB |»arfail ou çJ-'e-tx:> dérivé de l'aoriste: 1rs présents dérivés
BB <le thèmes en*-i(cf. ci dessus p. 179), tels que ejpi :» à
H^B c^lé de thèfiies en (• comme tjpr, (:u), âV-îxs^Liià côté de
thèmes cn u comme'àXQ-vxf, etc. enlatin hia-sce-re de hià-rt,
ruil-sce-re de rubê-re, (ob-)iorml-sce.-n do dorml-re, etc. en
iranien le thème yi-sa- « s'éveiller », dérivéd'uu thème en
de même que gr. sûptov-w, etc. zd laj-Silhi « il s'échauffe »
dérivé du thème à suffixe zéro attesté par le participe moyen
skr. tap-ânâh « s'échauffant », tandis crue le lat. tepé-scere est
dérivé de tepère. Un thème comme celui de skr. gàcchati « il
va », zd jasaiti, gr. grâzw est dérivé du thème à suffixe zéro
attesté par si.v..àgan, arm. efoi « il est venu » et, si l'on ne
trouve plus attesté le thème à suffixe zéro d'où est dérivé skr,
pfcchàti « il'demande n, zd pimaiti, lat. poscâ, arm. harci
o j'ai demandé » (avecreprésentant *sk~), 'c'est sans doute
par suite d'un pur hasard.
Pour le sens, *-sfa-a dans la formation secondaireà peu-
près le même rôle que l'infixe nasal dans la formation- pri-
maire il indique le commencement de l'action et a fourni
des inchoatifs; il ne manque pas de racines qui présentent
concurremment une forme en *-ske- et une forme à infixe;
ainsi en regard de la forme primaire à infixe de skr. jâniti
«,il connaît », got. kunnan « connaître », le latin a (<r)nô-scô
et le,grec i~'w-5xu*(et fifiwnji!) tirés du thème *gtnô- de
'l'aoriste attesté par gr. yvw-^xl en regard de la forme à infixe
de gr. -v-u-txi « il se met en mouvement », le,zend a hisaiti
(de iran. *cyu-sa-*) du thème à suffixe zéro *kyeu-, attesté
peut-être par véd. cyàv-âtfitl? « qui se meut» et sûrement par
hom. sWjto (de *e-kyu-to) cf. le présent thématique skr.
cyàvate «se meut » et le gr. rajw.

3. De quelques formations peu claires. – Outre les deux


suffixes secondaires précédents, il paraît y en avoir eu plu-
sieurs autres dontl'extension et la valeur ne peuventplus êïre
,exactement déterminées. Ainsi, le grec a trace de *-dhe- dans
le-8c-dedor. bt-Gm, cf. Bwelskr. âd-mi <t je mange»; xXrpOu,
d. l-x't.rt'.z et skr. àpràl a il a empli »; r/t-Ow, cf. lr/;v:
^^B xtXa-ftw je m'approche dexi/.i^, clc. et ce même dhe-
« » se
retrouve dans got. walda « je domine n. v. s), r/a</(ï (même

et
^B sens), lit. irMw,

^B
en regard de v. irl. jfaj/À « souveraineté o
l
lat. uoîù, ttolt, eu*, n suffixe de- est attesté par gui. giu-ta

a
^B je vcrsc », lat. fu n dû (a\ec infixé nasal), vf. gr. t^yAûi
couler atjundaiumrnt », en face de gr. -/(fjoi, sir. juhô-ti
il il fait lilwlion » mais led sc retromant dans toutes les
^^Ê formes de
ces verbe% doit plutôt «an* doute passer pour un
p. i\- et suiv.). I/ambiguIté
^B élargissement (cf. ri dessus,
^B du d ttlavc et baltique
ne |mtiiiiI jki»s de décider si l'on est en
^f présence de*de- on de -dhe dan* v. si. jidç «je vais » (de
lit.
H, *j\d$)i dont l'infinitif r»!

autre
«
aller » en face de gr. «V- et dans
vér-du « je cuis », infinitif vir-li, prétérit vir-iaù. Un

de sullixc secondaire est indiqtié par gr.


!»Lr. snà ti a il baigne ».
v/u en regard
Le k- de gr. ityrr% (plur.
^^K ÏOt^.iv), lat. Jt-e-i(en fnce de skr. tidhnt
« il a [nosr· ») et de
^^Ê r, t. a, lat. ti cl e^t aussi un suffixe
secondaire, mais albé-
^^Ê ma tique. Un pourrait multiplier les exemples de ce
genre.
^B Quelles qu'elles v>ient, les formations verbales secondaires
^B ont
un seul tlièmc les conjugaisons, d'ailleurs complètement
divergentes, degr. T'I^iiw, f.;xr,ïw, i'i,xr,7x, r'-i^r^z, ÎTÎ^'h;v,de
^B lat. planta, pltttttilui, de got. salbo « j'oins », salboda a j'ai
^^K oînt
», etc., résultent toutes de développements isolés de
^^Ê rbarjue langue,
comme onl'a vu p. ifîG. En sanskrit, les
^H dénomiiifitifs
ne présentent eiifore en prinri|>c qu'un scul
^B thème, celui du présent; jwr exemple du thème *f*tt- « maître n,
^B attesté
par le com|M»s('a lit. (ivs^ tpals« seigneur », le déno-
^B ii'inalif skr. fkït
\d« «il est le miulre ». auquel réjMind lat.
^B fxtii lur, n'a
que le thème du présent.
c. Les modes.
L'indo-européen distingue par des formes spéciales trois
modes
i° L'indicatif caractérisé par l'absence de toute addition au
thème verbal tel' qu'il vient d'être décrit.
2° Le subjonctif, caractérisé par -l'addition- de'la voyelle
thématique *-e- (-0-) au thème verbal.
3° L'optatif, caractérisé par l'addition d'un suffixe secon-
daire *-yê- *-»- aux formes athématiques et, pour les formes
thématiques, d'un suffixe *-i- formant diphtongue avec la
voyelle précédente (type gr. <pepi-i-^).
L'impératif et l'injonctif qu'on joint souvent aux précédents
ne sont caractérisés par aucune forme particulière du thème
et ne sauraient par suite être mis sur la même ligne.
i° Indicatif. En ce qui concerne sla 'forme, l'indicatif
n'appelle aucune remarque. Il sert à indiquer qu'une chose
est ou n'est pas, a lieu ou n'a pas lieu, ainsi chez Homère
A 1 78 Et f/.âXa y.apxEpôç kuci, 9eoç ctu gc! xoy sèumev

« si tu es fort, c'est que c'est un dieu qui te l'a donné »


2° Subjonctif. La formation du subjonctif, est transpa-,
rente dans le type athématique
indicatif skr. âs-ti « il*,est », lat. es-t subjonctif skr.
âs-a-ti, âs~a-t « qu'il soit », lat. er-î-t « il sera » (l'ancien
subjonctif sert ici de futur).
aoriste sigmatique subjonctif slr. nês-a-li, nis-a-t « qu'il
conduise » (avec le degrée comme au moyen, et non le degré
é de l'indicatif actif skr. ànaisam « j'ai conduit »), hom.
Tefc-=-(i.ev, xefa-E-iE, lat. dixô (c'est-à-dire dic-s-o) servant de
futur antérieur, v: irl. -tess « qu'ilaille » (de *~steik-s-e^t).
iparfait subjonctif skr. tatàn-ati, tatân-a-t « qu'il tende »,
hum. zi-z-Jf)-: y.i. Le vocalisme prédésinentiel es\e, ainsi skr
anli, ved a-t « qu'ilsache »,
en
B M hom. (f)s:î-i£v, Fiii-t-^i
regard de (f):î?z le vocalisme o de hom. re-;îOiji£v est
H emprunté il r.i-ziDx. Le ton est
sur l'élément présuflixal.
B Dans la forme tliémati'|uc, tout se passe comme si la ca-
P& raclérisliquc e *-o- se cornbinait avec la voyelle finale du
thème, ce qui donne* *-ô-, ainsi gr. ^i-ru -yxi, iiir,–.i, skr.
HJ bhàrà li, bbârà-t qu'il [Kirtc
« », lat. fert-s « lu |H>rteras »
Ht (subjonctif ancien servant de futur); le vocalisme présuffual
^B lala place du ton sont les mêmes qu'àl'indicatif.
^K Le subjonctif indique une action qu'on compte voir se réa-
liser, soit qu'on la veuille, ainsi véd. ngnhii slavàni « je veux
H} louer \K"i (le feu)
», çpfdvad vàcài/tsi me o qu'il entende
B mes paroles », etchez Homère:
B j 2(jG aî».X' 27e ( '^)î'. «i ê^w lot ;eivi5v
soit qu'on l'attende simplement, ainsi véd. viçuàh pfianà
^B jayùsi « tu
vas être victorieux dans tous les combats », hom.
Hf Z 'lâ') «i
ï»ti "'•; (^)e{xr,r.«et quelqu'un va dire » ou 465 i
B/ û'^ut tyû, tt riOu « hélas, que va-t-il m'arriverP ».

B 3' Optatif Dans les formes athématiques,l'optatif est


B rara<-lériw
par le sulliio '-yt- '-yi-~(c'c»la dire devant
voyelle, i- devant uinsonne) l'élément présuflixal a le vo-
ou
PM

B
calisiuc mto

sur la désinence
le ton est, suivant les cas, sur le suffixe *-yë-

soit
«
B

pris
thème 'es skr.s -yà-l, }-(i)yà-t «
s(i)y », s y ùh,
ùh n qu'ils soient » lat. s-ti-s « que tu sois », s-i-mus
que nous soyons » (d'où sitn par analogie). Le gr. eti;v a
le vocalisme radical de In:.
thème 'dedù-, *didô-: sLr. dad-yà-l « qu'il donne », moyen
dad-i-tâ « qu'il donne » v. si. dadi mû « donnons (du
B thème 'dùd(l))
gr. îiîz-'r, 1, l:lz'.)Ui.
thème *^mu~}*fnu~ skr. fyu-yâ-t « qu'il mette en, mou-
vement », moyen jijv-l-tà.
thème de -parfait *wewort-J wewft- skr. vavft-yâ-t « qu'il
roule », moyen vavft-î-ià v. h. a. ir° pers. plur. wurt-l-mls
devenons »' (de germ. *wurcl-i-mà dont lesuppose une
«
présuffixale atone).
'Dans les formes thématiques, .l'optatif est caractérisé par
*-i- formant diphtongue avec la voyelle thématique qui a le
timbre -o- suivant la règle générale du type thématique, le
vocalisme et la place du ton propres au thème ne varient pas

le nes%ë « qu'il porte ».


thème *bhéro- ,skr. bhàre-î « qu'il porte », gr: ç&pot, got.
bairai, v. sl. beri (2e pers. plur. berè-te « portez. »), cf. lit.

thème *drkô-: skr. drçé-t « qu'il voie »,'gr. Spcœo!


L'optatif a deux valeurs sémantiques distinctes
1° Il indiqué une chose possible, par contraste avec l'indi-
catif qui'indique une réalité. Ainsi skr. hâmâyda « il peut
désirer-» dans cette phrase védique: kâtnâyela râjâ samrâd
bbdvitum « un roi peut désirer devenir roi suprême » ou gr.
ospoiev dans ce passage homérique:

E 303
0 Se ^Epp.aScov Xâës ^etpf
Tu§ei'3ï}ç, \)Âyjx (F^içyo o qù S60 v. 'avSpe çÉpct^v:
En
chez ce sens, l'optatif sert à indiquer une condition, ainsi
Homère

K 556 ocTx0e6; y'èBîXwv /.at àf/.£Ïvovaç ^sitsp oï'âe


fxiîouç Swp^jaiTo.
dieu qui' le voudrait pourrait aisément- donner de
« un
meilleurs chevaux que ceux-ci » et dans cette phrase védique
yât pâceyuh kravyâdam Iiuryuh s'ils faisaient cuire (de la'
«
viande), ils le (le feu) rendraient carnivore ».
2° L'oplatif indique une chosesouhaitée, ainsi chez
Ho-
mère-:S 98 a-j-rf- -iOmW,-i« puissé-je mourir à l'Instant »
et véd. viçi ca ksatràya ca samâdam kuryâm « entre le peuple
et la noblesse puissé-je créer une inimitié[ ». De là l'emploi.
de l'optatif dans les prescriptions: véd. dâmpatt açnïyàtàm
« que les (deux) maîtres de maison (c'est-a-dire le maitre et
la maîtresse) mangent ».
La traduction française par « puissé-je» suffit pour montrer
comment la seconde valeur peut sortir de la première.

Les nuances de sens exprimées par l'indicatif, lesubjonctif


et l'optatifsont donc respectivement celles de l'action posi-
tivement nflirméc – attendue ou simplement possible.

C. Flexion des verbes.

Il convient d'examiner séparément le rôle des trois pro-


cédés employés concurremment désinence, alternance voca-
licjuc, place du ton.

a. Désinences.
Le système des désinences verbales indo-européennes com-
.prend:
t° Deux séries complètes do formes, dites les unes actives
et les autres moyennes, qui caractérisent les deux voix active
et moyenne, actif dor. «Oij-ti, ion. att. î!0t;ji, et moyen -ÎOs-tî'
2" Dans les deux séries active et moyenne, deux séries
dites l'une primaire, l'autre secondaire, dont la valeur est trop
complexe pour se laisser ramener à une formule unique, ainsi
en grec au moyen, primaire -n'Os-rat, secondaire iziHz-^z il y
a de plus dos désinences propres à 1 tw~ra~et d'autres propres
aux thèmes de parfaits.
3° Dans chacune de ces six séries, il y a une forme propre
pour chaque personne, à chaque nombre.
4Une désinence n'est donc définie que quand on amarqué si.
elle est i° active ou moyenne; 2° primaire ou secondaire (ou
d'impératif ou de parfait) 3° de ire, 2° ou 3" personne; 4° de
nombre singulier,pluriel ou duel ainsi la désinence -tki de
it&eai est désinence de 3° personne du singulier
gr. une
moyenne primaire. De plus les désinences diffèrent en,
certains cas suivant qu'il s'agit de formes thématiques ou
athématiques. – Les trois personnes du singulier et la troi-
sième du pluriel sont celles où toutes les distinctions sont le
mieux marquées.

il Désinences actives.

a. Désinences primaires.
Singulier. – i™ personne. Dans les athématiques, *-mJ:'
skr. âs-nii « je suis », v. si. jes-mï, gr. eifu, arm. em, alb.
jam, got. im (et-lat. sutii)- C'est à cette désinence que
lès présents athémaliques doivent le nom très commode de
verbes en *-mi: types £t[j. ë£Bœ[M, Ti'Oïjfj.i, uK7)t«, oeîxvu^-ï,
3a{AV7][j. etc.
Dans les thématiques, la première personne correspon-
dante se termine en *-ô: gr. yspw, lat. fer6, got. 'baira, v.
irl. -biur (de *-berà) lat. uehô, lit. veiji (de *ve%é) gâth.
psrzsà « je demande », lat. poscô; en sanskrit, la finale -m/ a été
surajoutée, d'où bhârâmi « je porte », vâhmni « je vais en
char », pfcchàmi « je' demande ».

2' personne *-si skr. é-fi « tu vas », gr. eï (de *Wai)


.hom. b-in « tu es », v. lat. es-s, arm. es (de *essi).
skr. bhâra-si « tu portes », got. bairi-s, v. irl. beri (de
*berest).
I
3" personne *-li: »kr. âs-li « il est », gr. i- v. russe
ja-tl, v. lil. is-li, v. irl. is (de Vi-/i), got. is-t, lal. es-t.
1
I
»kr. vàha-li « il va en char », v. russe vexç-ii, got. -wigi-f,
1
lai. uehi t. 1

Pluriel. personne: *-«i/i dans les formes alliémati


3* 1
skr. s-ànli « ils sont », dor. hr., 1
que» sans redoublement
au lieu de *ir.
ion. ait. v.r., ombr. se»/, got. j iW. i
nli dans les formes alhématiques à redoublement: skr.
dàd-ali » ils donnent »
dad jati)
i.». 'JM-tfli v. si. dad çtû (v. russe
ils donneront », dor. îiis-ra (i.-e. 'didj-nli), et 1
«
dans les formes thématiques skr. bhàra-nli « ils portent », 1
dor. ? lfi-iv. (ait. ?£?:.>t.). got. baira-nd, lat. uebu-nt, v. si.
j
tirç(!/« (v. russe tx^M/i). jj
1
i" personne: '-m«, *-m^, *-m«, qui sont trois aspects
dp la m^iiie (Irninence avec des vocalismes difTérents skr. i
i mi'ih nous allons *,bhâril mtih« nous portons »; dor. r-ju;, 1
f<iu; lat. l-mus,feri-mus v. si. jts-mù « nous sommes » I
(désinence *-»ioî), bm-mû « nous |»rlons », tch. /V-»«
allons en voilure » v. h.
j1
« nous sommes », vrxf-me« nous
a. btra mis « nous portons » v. ici. umnii « nous sommes»n
I
(-mii\e*-mls}),(tb-)btram<tnous portons «(désinence *-mos). 1
I* ion. att. -;a-i de ";«• îip: n'a jms de correspondant i
e\act hors du grec; c'est peut-élre une ancienne désinence 1
secondaire, comme lit. -ma, scrl» -mo: aux i" et a" per- 1
sonnes du pluriel, l'iudo iranien est le seul dialecte qui dis- 1
tingue les désinences primaires et secondaires. 1
skr. -tba, gr. -u (sur le traitement de i.-e.
a' personne 1
th en grec, v. ci-de«sus p. 6o et suiv.), v. si. -te j
skr. s-lhA « vous êtes », gr. cï-ts, v. si. jes-te. I
skr. hhàra-lba « vous portez », gr. jifî-Tï, v. si. bere-lr. 1

^^nuc|, – [" personne skr. -vah: s-vàh « nous (deux) I


sommes », bhâràrvah cc nous (deux) portons ». lit. -va et,v.
si. -va sont à la fois primaires et secondaires la forme gotique
bairos « nous (deux) portons » n'est pas claire..
2° et 3°personnes skr. 2°
pers. -ihcth s-fbâh vous(deux)
t<

êtes », hhâra-ihah « vous (deux) portez » 3e pers. -tah


s-iâh « ils (deux)portent », hbàfa-iaty « ils (deux) portent »
cf. got. baira-îs « vous (deux) portez » avec un -f- énigma-
tique la désinence gr. -rev de 2e et 3U personnes répond à la'
désinence secondaire skr. -îam lit. -ta et v. si. -ta sont sans
doute originairement aussi secondaires.

(3-Désinences secondaires.
Les désinences des trois personnes du singulier et de la 3Û
du pluriel me diffèrent des désinences primaires correspon-
dantes que par l'absence de
Singulier. ipersonne *-nt ou *-n suivant la phonétique
de chaque' langue skr. âbhctra.-m u je portais gr. è'^epb^v
v. si. padù « je suis tombé » (de *pôdo-n) skr. âsthà-m « je
me suis mis debout »5 gr^ëct^-v skr. syà-in « que je sois »j
lat. rië-tn] gr. e'tj-î gr* 'frx (de *1f) « j'la's w î s^ets-aj

v. si. nès-û« j'ai porté » (avec -ù représentant *-y).

2° personne *-j skr. àbhara-h « lu portais », 'gr. g<pspe-ç


v. si." pade « tu es tombé »'(de *pôde-s)'f skr. âstbâ-h « tu
t'es mis debout », gr. à'trr/j-ç^ skr. syâ-h « que tu sois », lat.
sie-s, gr. drrç; got. witei-s « que tu saches ».

3Û personne -t skr. âbhara-t « il portait », gr. Içepe (les


occlusives finales tombent en grec) v. û.pade « il est tombé»n
(dQ*pôde-i); skr. âsthà-i il s'est mis debout », gr. zstt,
z\
skr. syâ-t « qu'il, soit », v.'lat. siê-d3 gr.

Pluriel. 3fipersonne *-ent et *-nt (dans les conditions


où la désinence primaire est *-enti ou *-«//) skr. âs-an (de,
*asant) « ils étaient » skr. âbhara-n (de *âbbara-ni), gr.
!çsp;v; v. si. padf «ils sont tombes » (de *pôdo-nt) le*
final n'est clairement conservé nulle part, mais sa présence
est indiquée par divers faits de phonétique syntactique du
védique et par le traitement slave!

1 personne skr. -ma et -ma dans les langues autres


quo l'indo-iranicn la désinence est la même que la désinence
primaire.
2° personne: skr. -la et -là, désinence distincte de celle
de la forme primaire -llm, sans distinction par ailleurs.

Duel. La désinence secondaire du sanskrit -tàm se re-


trouve dans dor. ion. ait. -tyjv cf. la forme sans nasale
finale de v. sl. -ta.

2° Désinences moyennes.

a. Désinences primaires.
Les désinences des trois personnes du singulier et de la
3° personne du pluriel se distinguent des désinences actives
correspondantes par ln présence de *-ai\h où
celles-ci ont -i.
Singulier. – i™ personne :gr. -p.r., v. pruss. -mai, lit. -mi
(do *-inï) gr. fax-p», sjp:-(u:i, v. pruss. as-mai « jesuis»,
lit. es-mi (de *ts-mt) la désinence est simplomcnl *-ai en indo-
iranien skr. bruv-i « je dis » le grec et le baltique repré-
sentent sans doute l'étal indo-européen.

-^n skr. dbal-si« tu poses n, gr. lit. baira-qt.


2. personne: *-sai: skr. -se, gr. -jjt, lit. -si (de -se), got.'

skr. bhàra-se « tu portes n, gr. oi?i-T., got.


de-si (de *det-se)

il
3° personne *-tai skr. çi-U« est couché n, gr. v*X-x:
skr. bbàra-le « il porte », gr. ji^i:, got. baira-da.
Pluriel. – 3" personne*-ntai skt.çây-ate « ils sont cou-
chés », hom. y.é-sTcu skr. hhâra-nte « ils portent »,giv
jipo-vTai, got. baira-nda.

-i" personne le gr. 'de ly.sSx, ipspc-neOà est à la


-jj.eOot
fois primaire et secondaire' l'indo-iranien oppose la dési-
nence primaire *-madhai (skr. -maie, par exemple dans
dad-mahe« nous donnons » zd -maidè) à la désinence secon-
<iûve*-madhi(skr.-mabi, gUh.-maidi),"dei.-Q. *-med!»; mais
la distinction est suspecte d'ctre. une innovation de ce.dia-
lecte. •
ae personne la désinence primaire est en indo-iranien
*-dbwai: 'skr. -dbve, gâth, -duyë}sïtx désinence secondaire
*-dhwam skr. -dbvam, gâlii. -dûm, /A-Zivsmle grcca(-Os),
-ode,à la fois primaire et secondaire.

Duel. – L'indo-iranien et le grec ont des^formes diver-


gentes, influencées d'ailleurs à la fois- par les désinences du
duel actif et du pluriel moyen. 'L'élat indo-européen est indé-
terminable.

jî. Désinences secondaires.


Plusieurs désinences secondaires ont *-o jlu où les dési-
nences primaires du moyen ont*-a£.
Singulier. i ™ personne. Le grec et l'indo-iranien di-
vergent. Le grec a --j.ti, ion. ait. -\>:r,-i dor. 'iU-yâi, =çEp=-|j.~v,
jon. att. IQi-[rr(v, ïf^i~\j,rlv. L'indo-iranien a skr. âhr-i
<t j'ai fait », gâth. aoj-ï « j'ai parlé» ce-f forme diphtongue,
avec la voyelle' thématique' précédente: *(a)bhara-i: skr.
àbbare « je portais », zd baire, ce qui semble indiquer un i.-e.
*-z" mais à l'optatif la désinence est
-a, ce qui est en indo-ira-
nien la forme normale de i.-e. *2 après y skr. -bbârey-a, zd
B baray a je pourrais porter ». L'état indo-eurnpéen ne «an-
»
V
rail donc être déterminé.
B a* personne: gr. -î; dans èt'Oc-îî, Vu..dâiihù « que ^J
gAlli.
indo iran 'sa, dans le subjonctif lu S
donnes » (de Va sa), id barai s'a • tu pourrais porter » lat. S
B -ff (de

'-«?) dan» sequt rt, cf. hom. ï«-s. Le sanskrit a
généralisé une désinence f/>â/>, (|ili ra[)|)ellc la désinence de S
B
W

5' |>cr». siiiK. art. |Kirf. *lr. -lha, et dont il faut |>eiit-ètre
rapprocher la forim- de dé|xjncnt v. irl. no labri !>•- '•< ^Ê
parle» ».
3' personne *-to skr. âdi-la il a donné », gr. ii: M
ikr. àbhara ta « il |mrtait gr. içifi-rs cette désinence est
aussi conservée dans lut. sequi-lur
Pluriel. – 3' personne: '-nlo »kr. ffl)-fl(a o ils étaient 9
couchés o, hom. /.£-itc skr. aWora H/fl ils portaient », pr. 9
ijif: la désinence ap|iarnlt aussi dans lat. sequo-nlu r, cf.
< X
K hom. ïxfr.z. ^M
Sur les désinences des deux autres [lersonnes du pluriel et jHj
mr
K
sur cellis du duel, il n'v a rien à ajouter à ce qui aéléindi
r|ué à pro|M>s des désinences primaires. S
IVsinences particulières au parf.iil. S
Lo» thème» de parfaits rei,iii\<nl certaines désinences qui fl
leur sont propres. ^Ê
I A(lir M
aje S

Singulier. t" |>ersonne a skr. via
– sais n, jjr.
i, pot. wail v. irl. etchan dans forrokhan « j'ai ensei-
gné « siip|iose un primitif termine par une voyelle finale
S
H
a ou *c> et exclut soit e, soit j. fl
i' B
V
ment
personne skr. lha vJt lha o tu sais » pot. (traite
n'-gulier seulement dans certains cas spéciaux) wais-l
I •
99
gr. Oi gr. f Oi cf. aussi le de lai. uidis • (l
grec semble supposer
.1 i.-e. *.11. _1
*db en regard du th indiqué par les
..J.1-
autres langues.
3G personne *-e skr. véd-a « il sait », gr. /cïo-e, got.L.
wait le v. irl. cechain dans îoirchechuin « il' a annoncé»
palatale, telle que -e.-
suppose une voyelle finale
Pluriel. –r- Le sanskrit a des désinences différentes de celles
du présent, à la 20 personne *-a vid-à« vous savez» (en
regard de gr. £(g-tê) et à la 3e -uh (-«r), cf. gâth. -irsî,
zd -ctr9j skr. vid-tïh « ils savent».

Moyen.
La ire personne avait la désinence *-ai à en juger par skr.
tulud-é«« j'ai heurté »,\at* tutudrfy et par v. si. vëd-è « je sais ».
– L 'indo-iranien a aussi *-ai pour la, 3° personne skr.
ttiîud-é « il a heurté ».
Impératif.
'Les d'impératif
désinences sont celles qu'on ajoute au
thème de l'indicatif pour donner un ordre; l'impératif fait
donc partiedu mode indicatif et, au point de vue morpholo-
gique, ne constitue pas un mode comparablel'optatif et au
subjonctif qui ont des thèmes propres quant au,sens,
l'impératif exprime un ordre ferme et .participe ainsi au
sens nettement aflirmatif de' l'indicatif -axiquel il' appartient
pour la forme.
La 2e personne du singulier à l'actif est caractérisée par la
désinence zéro
forme athémàtique: thème *éi-: gr. f-j-ei« sors », lat. i
(ex-l), lit. eï-k (avec une particule, -ki, -U)thème*st?neu:
skr. slpiu « étends », gr. cvspvû.
forme thématique skr. bhàra « porte», gr/'yips' arnu
ber; got. bairt v. irl. -bir; skr. kja « conduis », gr. aye,
'lat. age, arm. 'ac.
Les athématiques peuvent -aussi recevoir une désinence
*-âki: thème. *«-: skr. i-bi (de i-àhl «va», zd i-si,gr.
14, – ihemc *es- zd 7^-di « sois », gr. it-Oi – thème *wttd-:
skr. wVWM « sache », gr. (F)n-(ii-
Une autre désinence d'impératif est skr. -lai, v. lnt. -<«/,
lai. clnss. -M, gr. -tw; en sanskrit et en latin, elle sert à la
fois pour la 2e et la 3e personnes en grec, seulement pour la
troisième, mais, élargie par- aussi pour la seconde danscer-
lains parlers, ainsi îMï-m;- ïiM a Salaminc d'après Hesychius
skr. bhâm-lâl porte, qu'il porte », gr. o=pi–M skr. vàha-ISt
te va en
char, qu'il aille en char », lat. uihi-16 skr. vit-tàt
«
sache,' qu'il sache n lai. es-tO « sois, qu'il soit n. Cette
5
finale i.-e. *-lit s'ajoute laforme à désinence zéro; elle est
donc suspecte d'être un mot isolé, peut-être l'ablatif du dé-
monstratif i.-c. *lo-; *-dhi, qui présente la même particula-
rite, pourrait aussi être une ancienne particule alors la seule
véritable désinence caractéristique de l'impératif serait la
désinence zéro de 2' personne du singulier actif.
La désinence de 2. pers. plur. active de l'impératif ne se

« portez n, gr. çîpî-Tï,


\nl.fcr-le.
distingue pas de la 2e personne secondaire: skr. bbnra-ta

Les diverses langues indo-européennes ont au pluriel et


au duel actifs et moyens des désinences spéciales a l'impé-
ratif, mais sans accord entre elles et l'élat indo-européen
n'est pas connu.

Désinences en •
Les dialectes indo-iraniens, celtiques et italiques ont des
désinences en .r- qui, sans se laisser ramener a des origi-
naux communs, présentent de telles ressemblances qu'il est
impossible de. ne pas les rapprocher les unes des autres.
Le sanskrit a une désinence de 3e personne du pluriel a
l'actif -uh (-ur devant voyelle), au moyen -rt, -ire, le zend
répond par -an et -w's l'actif, -re au moyen skr. âs-ûh « ils
ont; été », vA' ânh-ard\ skr. cikit-ûh « ils s'aperçoivent », zd
akôit-artiisk.v. çé-re} zd sôi-re « ils sont couchés » \&uh
sanskrit peut être soil*~f,soît* avec un traitement spécial
à la fin du mot il est employé aussi à l'imparfait, à l'aoriste
et à l'optatif, ainsi sy-ûh « qu'ils soient » au moyen; skr.
-ran sert de désinence secondaire -dans quelques formes
comme âdfç-ran'ils ont vu ».
En brittonique, les'formes en -ir, -âr} -er ont une valeur
impersonnelle, la {personne étant indiquée par un pronom
régime comique en lasa nef y m gylwyr « on m'appellep6rc
du ciel », breton armoricain mm gue/er « on 'ne me verra
pas », ou éç consacrer on te consacre ». En vieil irlan-
dais, les formes correspondantes ont la valeur de 3es personnes
passives berir. « il est porté » on a par suite formé une
,3e,personne du pluriel, ainsi beri'ir « ils sont portés », et,
même au singulier, -r est parfois ajouté à une forme pourvue
de désinence, ainsi gaîhlhi-r « il est chanté » (cf, gabaim « je
chante ») le déponent seul a tiré de là une flexion contenant
-r, à toutes les personnes.
En italique, le subjonctif ombrien femr «on portera » et
l'indicatif présent ombrien ier « on va » attestent l'existence
d'un impersonnel correspondant à l'impersonnel celtique en
latin -r n'apparaît plus qu'ajouté à des formes déjà pourvues
de désinences, à la 3e personne uebi-tu-^r, en regard de la'
3%.pers. sing. secondaire moyenne véd. vaha-tai et de même
au'pluriel uebu-niUrf et" aussi à d'autres personnes uebor et
uehimm", cette flexion en -r tient en grande partie la place
des anciennes désinences moyennes les déponents lat. sequi-
turel v. irl: sechlîhlr répondent ainsi au thème constamment
suivi de désinences moyennes de gr. hzsxx1. et de skr. sâcale
«'ilsuit ».
Il est possible que V ait caractérisé un impersonnel indo-
.européen;'la 3e personne du singulier en -r a encore très
souvent la valeur impersonnelle en latin ïlur « on va ».
La disparition de la forme en *r dans la plupart des dia-
lectes s'expliquerait par le caractère anomal de cet imper-
sonnel qui est isolé dans la morphologie indo-européenne et
qui n'a subsiste presque nulle part avec sa valeur ancienne.

b. Vocalisme de l'élément prédésinentiel.

Dans le type thématique, la voyelle qui termine le thème


a l'alternance de timbres e: o; cette alternance est fort clai-
rement conservée devant les désinences primaires actives
dans les paradigmes suivants (où l'on a supprimé les formes
altérées do diverses manières)
OOTiqUE
OltC U1IS TIEUK SLAVE

lyi» -wiga ueliô veçg-


[{/si;} -wigis uehis ve^eii
[tyi(\ -tuigifi uehil veççtû

dor.
ëy^sv
ïyt-t
îyrr.i
I-/5T5V
lyszi'i
j>
-wîgam
-tvigift
-wigand

»
devant les désinences secondaires actives
»
»
uehunl
»
i>
»
veçle
rt
ve%fl&
veifla
végéta

OIICC TICVX ILATE

Içspsv padft « je suis tombé » {fi de *-oii)


îçsps; pade (e de *-es)
ï?spE pade (e de r-ei)
s?^po{i£v padoinû
i^iff.i padele
iqifù'i padç ((f de *-ont)
IjipîKv padtla
sçspf-njv padeta
'Et, de -même au moyen gr. yipoijœ, o=ps»v fipeœx,
f épovcai, etkf ep;i«]V, É^spao, içépsra, lipspâ^eOj,
«fepsji.sOîc.^spEcOê,
èœipsîQs, èçipovM". Donc la voyelle thématicjue a le timbréeo
à'ia i'° personne du singulier et auxi™ et 3' du pluriel, le"

riel, aux 2' et 3° du duel.


timbre e aux 2° et 3°_personnes du singulier, à la 2' du plu-

Dans le type athématique, l'élément prédésinentiel a le


vocalisme e (ou, au parfait, o) aux trois personnes du singu-
lier actif primaire ou secondaire et dans certains impératifs à
désinence zéro, le vocalisme zéro dans les, adirés formes.
Ainsi

,'Flexion primaire active

sing. i-nà
SKn.

« je vais »'
&u on.

i-fi & (de *ei-sï)

plur.
è-ti
i-mâh
i-thà
' eZ-ci (de el-^rt)
f-nev>
i'-TE
y-ânti t-âfft
duel i-tbâh î-tov
i-iâh r-rev
impératif » e?
i-hi ï-0:

Ou, dé même, dans le type en -nà- de skr. pp/Ami « j'em-


plis x, dor. 3«|tvâju, gr. 3â|j.v/)i*i

EER. Don. ATT.

sing. -nâ-mi -vâ-fj.t -vvj-[At


-nâ-si -và-ç ~vv)-ç
-na-ù -vâ-i -VTj-si
plur. -ni-mâh /i-iuî -ti-j.ï*
^^m
P^m -tii-thâ n:s -•ti't
-n ânli -ht.: -vin
^^ducl -ni ihâh » -ii:zi
-nl-tâh » --u-z-i
Ou, au parfait

sing. vià-a « je sais » FOÎ-i watt


vit-lha Fz'.z-^x wais-l
vida Fttt-i wail
pliir. vid-mâ /(î-juv wil-um
vidà Fit-.t unt-uj>
vid-ùh (ffiijr.) wil-un
ou, dans les parfaits à redoublement, skr. jagràbb-a j'ai «
saisi .jaglbh ma u nousavons saisi» gr. ^.é^s-2, ;u;ju-;uv.
I Aui i'* et 3* |>crsonnes du pluriel à désinences secon-
daires, t'indu irinien et aussi le grec ont souvent le voca-
lismetala où, d'après la règle générale, on attend le vocalisme
I uns r que présente en effet la V personne ainsi en face
de skr. àgSIilest venu », dor. ?îi, att. Ut,, 3" pers. plur.
[•kr. dK-uh ils sont venus p (avec v<K'a)isn)c zéro), mais
I «kr. àgtma « nous sommes venus », gr. llr^i (avec voca-
«
I Usine au degré r) en regard de skr. âkar ila fait » et de
liir an ils »nl fait
« », i" plur akar ma, i' plur. àkar la;
en regard de skr. syà-t « qu'il soit et s~fih Il (pt ijs soient Ut
I i" plur. syd-ma, a' plur. syà la. Et, au présent même, en
face de skr.s thà « vous êtes », on trouve: gr. £;-• v.
l si. jts-tr, lat. es fis, avec vocalisme prédisinenlicl au degré
t, en regard de dor. cvtt, v. si.s-alù, lat.s-unt.
r Certains thèmes à suflixe zéro ont de plus trace d'une
^H
^K
BBBBJ alternance i:i; ainsi véd. làfli «construit»,3° plur.
tàk$ati« ils construisent N (atteste une seule lois) lat. est
BBBBv^ edunt l'une des deux formes du thème tend alors à se gêné-
BBBBS raliser le sanskrita âUi « il mange» d'après adânli ils
^B
BBBBw mangent et le russe Idjàt (v. si. jadtlfi) Il ils mangent
d'après est « il mange »
n

^H
BSSSx Devant les désinences moyennes, primaires ou secon-

^P
daires, l'élément prédésinentiel a le vocalisme sans e, ainsi,
dans le type en -nà-de skr. prnàmi, gr. Sinvr;;j.
^B
^Ht
^K
^B
BSSSSSSb
Primaire
Sing.
SKK.

-n-i
-ni fè
QB.

-va-|ixt
-vx-gai

^P
-nï-U ~va-Tat
BSSSSSSm Plur. -ni-mâhe -va-;i-f)i
BSSSSSSV -n-uté -vx-vT2t
Secondaire
Sing. 3° pers. -ni-tâ -vi-to
BSSSx^
^H Si l'on prend pour exemple la 3" personne du singulier,
^B l'opposition des vocalismes prédésincnlicls de l'actif et du
moyen est très nette en sanskrit
BSSSSSSS ACTIF HOTBN

BSSSSSSj primaire brâvï-ti «parle » brûlé


^B
BSSSSSSS
BSSSSSSx
BSSSSSSt
BSSSSSSr
juhô-ii «fait libation»

açnô-ti
secondaire àçno-t
««il
yunâk-li « il unit »
il atteint »
a atteint »
àkar-{f) « il faisait »
jubu-té
yunk-lê
açnu-tê
âçnu-ta
âkf ta
BSSSSSSk1 brûyà-t « il pourrait dire ) » bruvï-tà
BSSSSSSk- parfait cikét-a « il a aperçu » cikit-é
^S La nié me opposition se voit aussi en grec dans
^B primaire v.fyr, ^i viïi-^x:
^Bj secondaire
H parfait st'^tj-v
-i~w*
èTi6*-jxi;v
ïï&paji-iUK

^Kalors
^K
Toutefois certains thèmes qui n'admettent que les dési-
^B nenres moyennes avaient, dès IY|>oque indo-européenne, le
^B vocalisme r de la prédésinentielle qui, par exception, esl
tonique

^^
bLIàs
^K
^t,
te «
sir. f(/ il « g»I nmclip »o
vas te«ililest assis
^J te «
vt't »
w

il ca*t assis
»

»
gr. x£Ï-tiî
~7-.rxt
(/)£s-rn
t-t-t*

f IMare du ton.
^m Laplate du tonest, dans la flexion verbale, chose beau-
^B coup moin» nwntielle que la désinence et le vocalisme car
^K toute forme vitIkiIc [xnivait, suivant la |>osition et le rôle
^B dann la phrase, être tonique ou atone cet état esl encore
^B consené en véditpie, et le recul constant du ton en grec ne
^m s'explique
(pie par là. !,< Ion, [touvant toujours manquer,
^H ne saurait
iwin^crque in »ur un éléinnit accessoire delàflexion.
H Dans le Ivjm- thématique, le Ion reste toujours sur l'une
H, des s)llatM>s du ihtinr,In inAine dans toute la flexion d'un
H môme thème, ainsi sLr. bhâra-ti« }>orte il
», bhàra nti « ils
H portent < Sfjà ti
« il émet », sfjânti ils
émettent »,
^B Sfjâtha « vous émettez ».
(F Au contraire, dans le ty|>e athéniatiipie, le ton |»eut tom-
ber également bien sur le thème ou sur la désinence et sa
place varie au cours de la flexion. Dans celles des formes

la
^b sanskrites et germaniques qui donnent des témoignages sur
la place ancienne du ton, c'est la prédésinenticlle qui est
tonique
aux trois personnes du singulier actif, et la désinence
à toutes les autres personnes de l'actif comme à toutes celles
du moyen
skr. é-mi je vais » i-màb « nous allons »
«
véd-a « je sais » vid-mâ « nous savons »
ywffâi-ticciiunit» yunj-ànti « ils unissent »
moyen yuûk-té « il unit »
j'ai saisi)) jagybh-mitnous avons saisi H
>
moyen jagxbh-é « j'ai saisi »
De même v. h. a. %ëh (de germ. *iaih) « j'ai montré », en
regard de skr. àïdèç-a, etv. h. a. %ig-un « ils ont montré», en
regard de skr. didiç-ûh} supposent *dôihy(t *dikrty't-
Dans les présents à redoublement, "'Je ton se place tantôt
sur le redoublement et tantôt sur la désinence1: skr. hibhar~ml
«ge porte », bibhf-màh'« nous portons »; dâdhâ-mi «je

moyen dadb-é « je »..


pose »,* dadh-mâh « nous posons », d{tdh-ati « ils posent »,,
pose
Dans la flexion verbale grecque; la place-du ton est fixée
par une, règle générale et n'a plus de valeur significative
seuleslesformes nominales, participes et infinitifs, conservent
-trace de l'ancienne place du ton î-wv « allant » a conservé
la place du ton attestée par skr. i~inâfy nous allons »
tiôefç s'accorde avec skr. dadh-mâh, etc. Si donc, à l'aoriste
sigmatique sanskrit, le ton reste invariablement sur le thème,
ainsi au moyen vâui-s-i « j'ai gagné », et si en grec les parti-
cipes et infinitifs aoristes correspondants ont toujours le ton
sur l'élément radical (xeT-crat, Tei-câs et non *T£t-<7xf, *Tei-<;aç),;
on peut conclure de là qu'à l'aoriste sigmatique le ton ne
passait pas sur la désinence en indo-européen (voir p. 182).

di Augment.
L'augment consiste
en un élément *e- qui peut être placé
devant celles des formes de l'indicatif qui ont les désinences

K
secondaires.
II n'est conservé qu'en indo-iranien, en arménien et en
grec en védique il porte le ton dans les formes toniques:
Elkrri bharat il portail » ann. c-ber«ila porté gr. t-^epe
I
L
à dlmt
«
il a posé » e ilaposélaissé »
»
2-fhpte
a-ricaJ « il a laissé » t-likb « il a » A:
Parfois, surtout devant ainsi dans
la sonanle *w, il est
véd. à -Vf yak « il a tourné » et dans quelques formes grecques
peu claires, comme boni. rj^F^tiin; « tu savais ».
Quand le thème coiiiineiicc par une voyelle proprement
dite, l'augment se contracte avec celle-ci dès IYj>oque indo-
euro|iéenne
I Uièrne *es skr. àh il était
gr. ?“
| thème *ag%e-
«
skr. àjat « il conduisait », dor. r*e, att.
il
Pfyi» arm. ac a a œnduit
»».

l/aiigment ne forme intégrante du thème ver-


pas partie
kbnl dans la langue hoinériipie
et dans la langue védique,
J'emploi en est facultatif et l'on tmuve, avec le même sens,
des formes comme hom. ly^t etsip*, véd. ùblmrat et bhîuai
en arménien,raiigment est si peu essentiel qu'il est employé
Lteulement dans celles des formes de l'aoriste qui, sans cette
addition, seraient monosyllabiques:e ber « il a |>orté
»
«
ll'op|>osc ainsi a b<r j'ai porté
n.
I II est probable que l'augment indo européen riait une
,particule indt'iirndantr marquant le |mssé, bien plutôt qu'un
iélriiH'nt de la flexion en elTcl, en grec, la règle indo-euro-
Ipêenne suivant laquelle le ton ne peut pas reculer au delà
d'un premier préverbe, qu'ainsi l'on a l'impératif gr. sx^-iv-
Itt; et non *«f-r#-9i;, s'applïcpic à l'augment, et l'on trouve
ixap-i r/zt et non *r«-t-r/sv. v*-ït?T* et non *ït-r,zrt.
L'augment est donc traité en grec comme un préverbe, c'est-
à-dire comme un mot indépendant.

e. Signification des formes de la flexion verbale.

Chacune des distinctions reconnues dans la morphologie


a sa valeur sémantique propre.
i° Nombre. – L'indo-iranien? le vieux slave et aussi- le
lituanien et certains dialectes grecs (principalement l'attique)
ont conservé'la distinction des trois nombres indo-euro-
péens singulier, pluriel et duel; ainsi qu'il a été indiqué
ci-dessus, p. i5ç), le duel était employé toutes les fois qu'il
était expressément questionde deux personnes
ou de deux
i choses.
La forme verbale se-sufljt à elle-même: f^psn; ne s'adresse
qu'à une personne, ipipexe à un nombre de personnes indé-
terminé, oépe-rav à deux aucun pronom n'est nécessaire.
2° Personne. – 1De même que le nombre, la forme indo-
européenne indique la personne sans l'addition d'aucun pro-
nom. Là où le pronom figure dans la phrase, il a toute la
valeur d'un mot complètement indépendant *lat. amas at
esurio signifie «'tu" fais l'amour mais j'ai faim », et si l'on
.trouvc tu amas ut ego esurio, c'est seulement là oùle sens
est « toi, tu aimes, mais moi, j'ai faim ».
Au point de vue d'un moderne, un « impersonnel » tel que
gr. iiei « il pleut » signifie' simplement que « de la pluie tombe »
-mais le sens ancien est tout autre alors que chaque phénomène
•naturel était tenu pour le résultat de l'activité de quelque dieu
ou de quelque génie, ust signifiait « le dieu, le génie pleut »
en fait, Homère n'a pas usi, mais seulement deux fois M 25'
= Ç 457
5e 5'à'pa Zeii;
B
B
L'expression védique vàto lâti le vent vent*1
>>
plus
caractéristique encore. Ce ne sont donc [mis des impersonnels
et
qui expriment les phénomènes naturels, mais des troisièmes
B iHTMinni's durit le sujet, (jui est un génie plus ou moins va-
B giM'iiifiit conçu, n'est pasindiqué
a\ec précision. – Les seuls
trait im|>ersounel» indu euro|>éens étaient sans doute ceux
dont les formes tu
r étudiées ci de-*n» j' ><• .-i -niv
B permettent dYiitre\oir l'existence.

B 3" Voix active et moyenne. Les désinences actives pré-


B sentent le sujet
connue faisant l'action purement et simple
B nient
akr. sârpati, gr. «prêt signifient « il rani|>e » les
B désinences
moyennes indiquent que le sujet est intéresséd'unc
B nianirn* jyersonnelle à l'actinn skr. vaste, gr. (^)îjtïi « il se
E vèt ». \a- cuntraste estclair dans les cas où un même verbe
B !< deux séries de désinences gr. Qj<i> veut dire « je fais un
je
sacrifice n, 0J3^tai fais un sacrifice |ioiir obtenir quelque
B chose >• le prêtre qui fait un sacrifice |*mr autrui dit skr.
B yi'tjàmi l'homme qui prend jtart,
« je fais un sacrifice »
M a\ec le prêtre,à un sacrifice fait à son profit dit skr. yàje a je
f;iis un sacrifice (|K>ur moi) » gr. «•;£• skr. àjati signifient
« il
<
conduit », x;i-.r., âjate il conduit |H»ur lui, ou avec
lui », itinsi chez Homère

A)u ~T;3''ApYt~'HXi~Mt'~Xx=,!r~=.
IEn grec,
à
En grec-, a >yu»
i,.5m jea il
lave» s'oppose
« »
te lave les mainset de 1lI,'me ved.
i..5r. -riï
t'opjtOM X;jr:r. ~eT.ra; « •'
si; /«?pa>
nrnikfe it
~rny1 ri2~a
il
il
M
se
Ia1'cles
lave Icsmain* I: actifskr.
rnaiqs ». L'actif skr.giiccbati il
yir~Gati« a il va s'oylrm: auau
va »m »'oppose
nioven sihfi gaccfhite o il se rencontre avec. ». Le moyen
n'est donc jias un réfléchi, mais il exprime souvent des sens
voisins de celui du réfléchi.
La nuance de sens qui sé|wre le moyen de l'actif. nette
dans des exemples comme les précédents, devient parfois très
fuyante et l'on ne saurait dire par exemple pourquoi gr. eG5|xai
sort de futur à e\\iA, Bi\tm à etc.
L'indo-européen n'avait pas de passif. L'emploi régulier
des désinences moyennes pour exprimer le passif est propre
au grec et il est facile de voir comment il a pu se développer
ip=pw et ç>îpo{j.ca signifiaient à la fois « ,je porte » et « je me
porte »,, comme on l'a vu- ci-dessus" p. 167; ceci posé, la
forme moyenne ?éps[uit) grâce à sa signification particulière,
était des deux celle qui se prêtait le mieux à l'expression du
passif; les formes à désinences moyennes fournissent aussi
Je passif du gotique nasjada « il est sauve ».

liValeur des désinences primaires-et secondaires et de l'aug-


ment. L'opposition de valeur des désinences primaires et
secondaires ne se laisse pas, comme les précédentes, ramèneraà
une formule simple.
Il n'y a lieu de tenir compte ici que de l'indicatif: l'optatif
n'a- que les désinences secondaires skr. syâl « qu'il soit »,
gr.eltj; au subjonctif le grec n'arque -les désinences pri-
maires, ainsi çipu, oîpfjz,o£pù)<7tj.et le védique présente à la fois
les désinences primaires et les désinences secondaires, âsati
et nsat « qu'il soit Mj mais sans dinërence de sens appréciable.
A l'indicatif, les désinences primaires indiquent une chose
qui est vraie au-momentoù l'on parle, soit qu'elle ait lieu
actuellement, gr. ç=pw « je suis en train de porter », soit
qu'elle vaille d'une manière générale/ comnielat. homo mor–
îaîis érf.iUne forme à désinence primaire peut être employée
en sanskrit avec purâ« auparavant » et chez Homère avec
TOcpo; pour indiquer une chose vraie depuis un certain
temps et qui n'a pas cessé de l'être, ainsi
A 264'-
«XX1 opjsu tcôXsiaôvS' oioq Tuapsç £uy_Eai stvat.

-Les désinences secondaires indiquent souvent le passé:


véd. bbârati, i
M honi. ?Ép!
--
signifient »
il
ignifient «
portait »; liom. il
il |>orte », véd. bbârat,

Mais, comme ce n'est pas le seul emploi des désinences sc-


ila laissé »;elc.

condaires, cette expression du passé est ambiguë elle peut


donc Aire précisée par l'aiigmcnt là où les désinences secon-
K daires sont accompagnées de Paugment, la forme n'exprime
que le |wissé ainsi *kr. àbharat « il portait »,gr. l'ri?i, arm.
m cher
« il a porté »;gr. fAtzs, arm.
elikh« il a laissé». Quand
un niéïne thème admet à la fois les désinences primaire* et
B- secondaires, les formes à désinences primaires constituent le
I présent proprement dit sLr. bbârati « il |>orle. », gr. ?tf£'
rtles formes ;'i (lr>inen<cs secondaires, précédiTs ou non de
K

B
l'aiigment. riin|tarfait skr. (à)bkirat il portait
(i}fcpc. Dans les Imigues où l'augment n'a pas
formes d'iiidiralif ii
<<

les
désiiH-ncesMsondaires exprïfiieut n'-gtiliè-
gr.

(a\ec ,
donc au moyen des désinences
de l'augment <|iie l'indo eurojHVn exprime
présent et du jwissé.
et, du
renient le |>;ihhi' niiisî )'aori«te slave pade « il est loml>é »
de e t) en regard de padetn « il tombera ». (l'est
accessoirement,

aussi
Km \nli<pie, les fonnes d'indicatifà désitiences s«'condaires

un sens à |hmi près identique à celui du sub-


jonctif: bhâral « qu'il porte ». surtout avec la négation probi
bîtive mil ma bthtnth « ne |>orte pas », ma bharat >• qu'il ho
porte pas »; et de même en iranien, dans les gatlids de
l'Avesta c'eut ce quel'on ap|>elle Yinjonclif, dont le grec
semble présenter une trace dans les impératif* comme
Çnd )r/t « arrête »,
(jv{ )îrc-; « dis », ?i-- donne », etc.
««

<!et emploi des désinence* secondaires dans les formes de


l'indicatif qui servent h exprimer un désir ou une défense
concorde hien a\ec l'usage fait de ces mêmes désinences a
l'optatif et, dans une partie des cas, au subjonctif.
\u surplus, il s'en faut de beaucoup qu'on voie com-
plètement^clair dans 'l'usage des désinences primaires et
secondaires en indo-européen le vieil irlandais par exemple
présente une. particularité singulière: les présents sans pré-
verbe ont les désinences primaires berid « il porto'» –
skr.
bbà,rati; les présents munis d'un préverbe ont les désinences
secondaires do fozVyavec -hdv= skr. -bharat', il est curieux
que, en sanskrit eL en grec, les formes à augment aient tou-
jours les désinences secondaires or, l'augmenl était, comme
le préverbe, un mot indépendant juxtaposé au verbe. L'irlan-
dais a aussi les formes à désinences secondaires avec la
négation:ni beir « ne porte pas », et ceci rappelle de
-près le skr. ma bbarat « qu'il ne porte pas ». Il est donc
au moins possible que l'emploi des désinences secondaires
en indo-iranien et en grec diffère beaucoup de l'usage indo-
européen.

Remarque'sur lavaleurdes thèmes de présents et d'aoristes.


– D'ordinaire chaque racine fournit à l' indo-iranien au grec,
à l'arménien et au slave un présent et un aoriste, qui ont
chacun un thème différent; ainsi en grec ozùyzw, fuyeiv;
^CyvscrOai,' v£véaOa!- aysiv, àyafeTv ypaçetv, yp^/at Ssixvûvxc,
Seï?«i Ttôivai, OsTvat, etc. en védique riijâkH « il laisse »,
âraik « il a laissé(avec augment à) dàâhàii « il pose »,
âdhàt « il a posé», etc. en arménien arnem «'je fais »,
arari « j'ai fait » luanànt « je lave » (cf gr. Xoyw, Mat.
lauô), luttçi « j'ai lavé » en slave, stan$ « je me lèverai ),,
stachu « je me suis levé », etc. Mais, ce qui caractérise
l'aoriste au point de vue morphologique, ce n'est pas la
forme du thème, car, sauf les lbrmations sigmatiques, tous
les types de thèmes employés à l'aoriste se retrouvent au pré-
sent ainsi qu'on l'a vu p. 168, un thème d'aoriste est, dans
chaque langue, celui qui,it l'indicalif présente seulement les
désinences secondaires dans les langues qui, comme le slave et
I l'arménien, ont un imparfait caractérisé par un suffiie parti
I culicr, le même thème peut servir de présent avec les dési-
L nenecs primaires et d'aoriste avec les désinences secondaires
arm. bert (de 'blxre li) signifie il porte » et l'ancien ini-
I parfait e btr (île '( bhere I) il a porte » le présent v. si.
«
i padelil signifie ic il tombera» (le présent d'un wrlie perfuclif
I »lavc- se traduit |mr un futur)et l'aoriste padt (ancien impur
j «
fait) il est Uinilié•>. – Inllièine de présent iudo européen
à
I sera donc défini, par opposition l'aoriste- un thème qui, à
I l'indicatif, admet les désinences primaires et secondaires le par
fait ciui a des désinence sptr>cialcs nVst dolK' pas un pré-
I sent; au contraire un thème.A infixe nasal, comme celui de.
[ sLr. çjnMi « il entend », un causalif tel cpie çravàyaii « il fait

I
entendre » sont des préscnls parce qu'on |>eut dire, avec les
f <lésinences secondaires àçfnot « il entendait », âçrâvayat

l
il faisait entendre ».
1^-s llièines de présent fournissent: un indicatif, compre
[ liant un présc-nt proprement dit, un imparfait et un impera-
tif – un subjonctif – un optatif, ainsi en grec \'J.r.m (>.ïi-
– –
f itit;), Oif.itîi, XC.xi Âttrij) (/.eixr;;) àcxs'.ju. Les thèmes
I d'aoriste fournissent de même un indicatif, comprenant l'ao-
j risle proprement dit et l'ini|« ratif – un subjonctif – un
– –
i
optatif: {"«;•<, 'tJ.xi "iiw /.i«>.ju. De mi'rae en vcS-
dique présent, indicatif présent proprement dit çjnôli « il
entend », ini|wrfnil àçrnot « il entendait », iiii|x ralif çjnudhl
« entends » subjonctif (ftji'wat « qu'il entende » optatif
[ (fi/uyâl il (Hpurrait entendre
Uiidii
« », – aoriste àcrol o ilen
impératif crudhi <•
entends » subjonctif crâvat
«qu entende » optatif (riyât (écrit par ri) « il pourrait
entendre ». A cet éftard les thèmes de présent et d'aoriste se

couqiorliwit donc comme les autres thèmes verbaux ainsi


|tar exemple, au parfait, le grec a XO.s'.îïx, s'eXs:zt;, >.c/.s''rci>,
XiÀ;{T:ixt le védique a le jMirfait proprement dit çuçrài'tl
«j'ai eo tendu», passé de parfait (ou plus-que-parfait) dfwf /mu
(au moyen) « j'avais entendu », subjonctif çuçrâvat « qu'il'
entende M, optatif çuçrûyht « il pourrait entendre » le thème
de causatif admet également présent véd. çrâvâyati « il fait
entendre », impératif çrftvâya « fais entendre », etc.
Les.thèmes deiprésent et d'aoriste n'indiquent pas, des
temps différents un imparfait à- augment'sXsntcv qui appar-
tient au thème de présent n'est pas moins un passé qu'un'
aoriste sXmcv et un subjonctif aoriste Wtïun'a pas plus la
valeur d'un passé queMe subjonctif présent Xd%w. Le mot
présent, qui est traditionnel," ne doit pas induire en erreur:
on distinguera toujours avec soin le système du présentqui
comprend diverses formes, parmi lesquelles un passé tel que
gAetirov et un subjonctif tel que Xefow (Xsfmj;) appliqué sur-
tout à l'avenir/ et le présent proprement dit, X'stxu (Xcfesiç),
qui seul exprime un fait actuel et auquel tout le système doit
son nom.
Le thème de présent, sous toutes ses formes, indique l'ac-
tion considérée .dans' son développement, dans sa durée ;*Je
thème d'aoriste, l'action pure et simple l'un peut être sym-
"bolisé par uneligne,'l'autre par-un point. Ce contraste du
présent et de'1 l'aoriste est particulièrement clair en grec;
soit la phrase suivante de Xénophon (Hell. I, i, 3) k]i.i,ymxQ
\iixpi oè 'AOflvaïot âx=îuXÊy7av3 le sens est: « ils ont combattu
(action envisagée dans son développement et sa durée, d'où
l'imparfait) jusqu'au départ des Athéniens(le fait pur et
simple du départ est envisagé :• d'où l'emploi de l'aoriste).
Tous les emplois du présent et de l'aoriste se ramènent à
ces notions générales; ainsi ap^siv signifie « être chef»(d'une
manière durable), «p|ai «.prendre le commandement» (fait
.pur et simple). On exprime à l'aoriste une chose qui a duré,
mais qu'on envisage dans son ensemble sans songer expressé-
ment à la durée, ainsi chez Hérodote,' II, îbj ï) "AÇwtoç
~e7;:r.rv i, ~i.a:n 'l. ir._s~e
1::i,(X.E:;Li-rJj
« Azotosa résisté (fait envisagé dans son ensemble) plus
longtemps que toute» les autres villes ». L'aoriste peut même
indiquer un fait général, pourvu qu'on ne le considère j«as
dans m>i\ développement, mais seulement en tant que fait, d'ail-
leurs susceptible de se ré|>éter indéfiniment: Théognîs, 3at):
y.t. 3?*^s bvÎï/î; t'Xt'i ta/ùv i-tlpx Sirôcuv

« un lent, mais adroit, prend un homme rapide qu'il


j>our»uit ». I*a même opj>osition du présent et de l'aoriste
se reconnaît, mais moins nettement, en indo-iranien, en ar-
ménien et dans une certaine mesure en slave. C'est sans
cloute relie des [tartimlaritésdes verbes indo eurojn'ens qui
a eu [Miur le <lévelop|>ement ultérieur de la flexion verbale
les conséquences les plus iui|>ortnnlr>

Diins rex|x»V- -^m un. lire qui pré< rd» iln;i pu i-tre tenu
coinpte que des formes ;i|le*lées pnr l'accord d'au moins

importants des formation* ont


deux Lingues, et un ^rand nombre de traits plus ou moins
du ainsi être passés
*ou« silence. Néanmoins ces indications sufiisent [x»ur donner

une premièro idée de ce qu'a pu être la complexité du verbe,


indo euro|>éen, avec, la multiplicité de ses thèmes et la ri-
chesse de sa flexion c'est par centaines que se comptent les
formes |M>s*jhles d'une même racine tlans la langue védique
ou la lingue homérique,si l'on fléchit tous les thèmes à tous
les nombres, à toutes les personnes, a toutes les voix cl avec
les diverses sortes de désinences primaires, secondaires on
d'impératif. Ainsi la racine sir. bhar- « porter n fournit dans
le /fgveda un présent bbtîrati « il porlc (et la forme
flthémalique hhùrti), un présent à redoublement Mbbarti,
un intensif bbàribharti, un parfait jabhàra (altéré de babhàra,
aussi attesté), un aoriste sigmatique àbhàr (i"personne
hbhàrsanij et un présent en ya- bhriyate-, chacun admettant,
d'une manière plus ou moins fréquente/ les divers modes,
les diverses personnes, etc., soit environ /io formes (ou So
en comptant l'actif et le moyen là où ils existent concurrem-
ment), c'est-à-dire un total* de quatre à cinq cents, à quoi
il faut ajouter les.participes rattachés à chaque thème. Cette
complexité presque infinie a été simplifiée au cours de l'his-
.toire de chacun des dialectes et n'apparaît plus qu'en
sanskrit et en grec.

VI. – Le nom.
4'in.do-européen avait trois espèces de noms distinctes et
pour le sens et pour la forme
A. -Les substantifs et adjectifs.
'B. Les démonstratifs, interrogatifs et mots assimilés.
C. 'Les .pronoms personnels.
Outre le nombre qui appartient à toutes les formes fléchies
dndo-curopéennes, ces trois sortes de mots ont en commun
la flexion casuelle et présentent1 les huit cas: nominatif, vo-
catif, accusatif, génitif, ablatif, datif, instrumental, ^locatif;
les deux premières seulement ont des distinctions de genres.

A. Substantifs et' adjectifs.

Les adjectifs n'avaient pas en indo-européen de flexion


différente de celle des substantifs le seul trait qui les carac-
térise est la présence des trois genres ils ontà côté du thème
de masculin-neutre un thème de féminin, et le thème de
masculin-neutre admet la flexion à la fois du masculin et du
neutre l'emploi de la forme de chacun des trois genres est
.déterminé par le substantif auquel se rapporte l'adjectif;
mais, comme les formations de féminin et la flexion du
masculin et du neutre que présentent les adjectifs n'ont rien
qui soit propreà ceux-ci, il n'y a pas lieu d'instituer pour
eux des divisions spéciales et ils seront étudiés ici avec les
substantifs.

a. Formation des thèmes.


Les thèmes nominaux sont les uns primaires, c'cst-a-dire
immédiatement rattachés à une racine, les autres secondaires,
c'est-a-dire dérivés de mots existant dans la langue. Mais,
comme on le verra, il est souvent malaisé de faire le départ
des deux sortes de noms.
Les thèmes primaires nominaux se rattachent à la racine
au mémo titre que les thèmes primaires verbaux; ils jouent
ainsi un rôle à peu près pareil à celui des noms verbaux dans
les langues plus modernes. Par exemple en sanskrit un nom
d'agents en -Mr-pcut se construireavec l'accusatif tout comme
le verbe correspondant dàlâ vâsu «il est le donneur de
bien n le lat. dator est également primaire, quoique in-
nuencé par le vocalisme du verbe dan; sur le modèle de ces
noms primaires ont été formés des noms verbaux comme
piignùlor do pugnùre, etc. la formation de noms verbaux de
cette sorte est un des iTails caractéristiques de presque toutes
les langues indo-européennes historiquement connues; ainsi
au lieu du nom primaire en '-Ici- atteste par skr. jilftjb
« faveur, satisfaction », got.
(ga-)iitsts « épreuve », qui se-
rait *-furà;, legrec n un dérivé de •(S.ia, Y-5ll5ces noms
verbaux ont d'ailleurs hérité de certaines des propriétés des
thèmes primaires et en latin par exemple on en trouve
construits avec des accusatifs, ainsi chex Piaule quid tibi

banc ctiraliosl rem ? On s'explique par la que les infinitifs
qui se sont développas dans les diverses langues soient issus
de thèmes primaires, ainsi skr.~ âje « pour conduire », lat.
agi sont les datifs d'unthème à suffixe zéro *fl£V- « conduite »
skr. vidmàm « pour savoir », gr. FiZ\i.zixt. sont.les datifs
d'un thème *uiidmen- « connaissance », etc.
Le nombre des types de formations nominales,est grand.
La seule racine *men- « penser présente 'les thèmes sui-
vants'attestés par'l'accord d'au moins deux langues.
"mén-es- skr. mânah (génit. mâhasah) «',pensée », zd
manô, gr. i-iivoç^gén. [Aéveoç).
*trtén-men- skv. mànma (génit. mânmanalp) « pensée,
prière », Y. irl. menme « esprit » cf.'lette mïnul « énigme ».'
*m°'n-ei-: skr. ntdnih « personnage inspiré », got. muni
(acc. plur. munins) « pensée ».
*nien-ter-: skr. manl& « celui qui pense », gr. Miviup,
lat. mentor, commentor.
*mén-tro-, *min-th-: skr. màntrah « formule religieuse »,
zd vifflrô (même sens), lit. (pa-)menklns « monument »'.
""mjfrtô' skr. malâb« pensé », zd matO, lit. minlas, got.
munàs, lat. (com-)imnlus, gr. (2Ùtô-)|iaToç.
*mp-tei-: skr. ms/Z/j, mâtihUi pensée », lat. métis, v. si.
(pn-)meli « souvenir », lit. (al-)minlis (même sens), got.
(ga~)niunâs (même sens).
Et c'est sans. doute par un pur hasard que v"le thème
*mént-en- de skr. mânhih'« action de penser » et le thème
*mon-o- dé lit. -manas ne sont pas attestés dans deux lan-
gues.

i° Thèmes à suffixe zéro; type alhémalique.. – L'élément


prédésinentiel soumis aux alternancesvocaliques deda flexion-
est la racine, et il en'résulte que ces mots se présentent par-
fois sous des aspects différents dans les diverses langues:
*ped- « pied n: skr. pitt, nom. plur. pâdah, gén. sing.
padâh gr. dor. ra5;, iraêsç, itcôoç (prédésinentielle e dans
l'adverbe lesb. r.ili« après ») arm. o/n (nominatif accu
M ulif, issudel'accusalif), nom. plur. o/M; \&l.pès,prdis,ptdis
got.*> fol us, ace. sing. /i'/u. Flexion indo-européenne nom.
'H
9^BB

S^BJ
BB ting.
nom. plur. 'pôd es, gén.abl. sing. *ped is,*pedàs.
aV^B
BK *u«t"- « parole » skr. vit, it\ vàxl (instr. vaia) lai. «ii* fl^BJ
B h»m. gén. ex; ace. ïzi. B^BJ
M 'weik,- fi clan, village » »Lr. acc. sing. vi(am, v. pers. ^^Bj
^B t'rt, v. si. visi le gr. F-J.y.i-lt signifie « à la maison » (avec
B^BB
BB mouvement) lit. t~~ /M~ « m~ignetir n (littéralement M chef ~N
'B^BJ
BB de clan »),
v. pruss. wais(-ptillin) » maîtresse ».
BB *^i~ a roi j le nom n'est attesté (|ue sous la forme *Tlgx- ^B^BJ
BB skr ràj (nom. sing. ri)/); lat. rt'.v, r^j ^B^Bj
v. irl. ri, rlg;
BB gant, rlg
par eii^mple dans Diimno-rix, c'est à dire « chef
B^BJ
de la vulUV *AVJ
M. 'sntig'h « neige » gr. ace. sing. n-Ti; lat. »/.t, mut m
fl^BJ
BK '/«lit lumière » skr. mu- ihil. siug. ruc-l; lai. /lî.v, ^B^B
lads.
J^M
B gr. %t,f, nrm. «> v. prus. sirart « ripiir » lat. cor, cordis;
'B^BJ
lit. génit. plur. sijrdu.
»kr. /t/il/t « terre », arc. sing, kftimam, loc. sing. tliinii,
^B^Bj
B^BJ
gén. /mi}/' (de indo iranien 'g^lmias) gr. -/Oi.Vi, -/Oivi; zd ^a, S^BJ
Hr gén. siug. ^m(}(rVst-à-dire*^miî, inonos^'llal>i(|iie) lor. sing. ^B^BJ
BM ymi (c'est a dire *^ami, diss\llal>i«|ue), j^B^B
gr. '/2|xr!.
M
gr. sLr.^j»/' n Ixmif, vache », ace. sing* gt)m, loc. sing.^H'
J;j;, ace. sing. dor. 'fin; dat. loe. sing. ^(F)i; lat.
BB (i*inprunlé n
B^BB
-y^BJ
^B^BJ
un ilialeele rural non latin) fils, bouts v. sax.
ariu. kiK* « vache ».
BB <rii B^Bfl
BK skr. m//A « souris », nom. plur. mhsab\ gr. jx^ [£>i;: lat. ^B^BJ
BJL m/i5, mûris;
v. h. a. m/
^|
v. si. mp'i (ancien accusatif).
BB skr. bhrt'ib « sourcil ». gén. bhruvàb; gr. içpi-, c?p>s;
BB si. ^nifi (ancien accusatif sing. *bbruw-Q*).
B^Bfl

flV^B

férus..BV^B
^^H
BB gr. Or.p («il. jijj). Or,f: lit. acc. sing. ^t»r;(de *jf ,/wVr-j)
^K cf. la forme lhématii|uc lat.
Les thèmes à suffixe zéro sont fréquents en indo-iranien;
le grec en présente encore un bon nombre d'exemples, comme
TET~, Tntùxee « craintif n et T:T.x~, Turay.~ (issus d'une ancienne
flexion 'T;rM~, xr~xoç) en regard de ~-n~m); 7.)~, xAM~o;
<( voleur )), en regard de xM-~M; Mtj', X[6o; « ce qui goutte,
source;), en regard de MSM, ou, isolés de tout verbe, yu~,
YUTro? x~c, x[o;; etc. On en trouve surtout au deuxième terme
des composés, ainsi gr. ~sp- ~p-'<i6o;, en face de -<~H,
futur ~M, cf. skr. Mf-M~'y (c ornement Em-Ts~ a qui.est
N

sur le point d'accoucher ;), en face de Tex~) ]at. <MK-MM~ en


face de MM; au-spex « qui examine les oiseaux », en face
de ~a~ cf. skr. ~)~- « qui, voit » lat. prae-cox, en face
de M~HJ; etc. Souvent le thème indo-européen à suffixe zéro
n'est attesté qu'indirectement par )a présence de thèmesà
suffixes secondaires, ainsi un thème i.-e. *m«M- « mouche » est
supposé par les dérivés: lat. n~-ca; lit. ~MM~gr. [j'.uïK
(de *j;yx), v. si. )M;M-/ca (de ~):;M-)-&!) arm..))!)! (de
*)BM.MO-)
v. si. mMC~« (de 'moaj-a) par exemple le v. sl.
mucha « mouche » est tiré de *mo«.f comme /w/M < ragoût
de viande, soupe u du thème à sufnxe zéro attesté par lat.

Les thèmes
».
<< skr. ySt e ragoût, sauce de viande )), et dont on a aussi
les dérivés -lit. ;'H~-<«soupe )), v. pruss. juse, et;peut:être
gr. ~p.7;f< levam
sutExe zéro
sont d'autant mieux représentés
dans une ~langue que celle-ci est attestée sous une forme
plus ancienne, et ils disparaissent rapidement à l'époque his-
torique. Ils occupaient certainement parmi les formations
nominales indo-européennes la place de toutes la plus impor-
tante.

Thèmes caractérisés la voyelle thématique. –~ Ce


2. par
type ne diRëre du précédent que par la présence de la voyelle
thématique à la suite de la racine cette voyelle sufBt d'ailleurs
s
pour changer tout t'asj~cct de la formation, car elle entraîne
mite du vocalisme de la racine et de la place du ton dans la
flexion.
le (as te plus important est ce)ui des thèmes à vwatisme

en
ne
ra<H'a( o et ton sur la racine, indiquant t action fréquents
indo iranien, en slave, en baltique et en grec, ces noms
sont pres<p)c pas représentas dans les dialectes occiden-
hux: germanique, italique, celtique. Exemples:
~~m gr. T* mt'M' ~/J/<, genit. ~M f gctnittement » cf. v.

v w). ~n/~ je gémis e, gr. s-~M.

il
skr. /~n~ « race n (thème/~n«), gr.
engendre gr. -c-jt'.
ai « courant
rti'"te /f~d), cf. v. sl.
-i' cf. s~r.M~

v. al. /t~-M « courant (génitif sing.


M

e je cours ».
C'est te type, de gr. ~:p: ?~; X~M; ~(~):
~N n).t(~)M
TTSIx: T't~M; etc. Assez souvent, il sert à nommer
des ottjets, ainsi skr. ~mM~ dent v. s). ~~M (génitif
russe
en ~i~o). lit. ~w~, gr.
regard de skr. /tim~
'j's~ v. h. a. ~jm~ « peigne e,
v. sl. y~~ ff il déchire o, ou v.
t). t~M c voiture a (genit. russe it~), gr. (~)~
de v. s). i< avec
<'
je conduit en viture 0.
en regard

ne
le
Les mêmes te tonsur la voyeue thématique,
s<tnt plus (les nt~traits. mais itxtiquent )'agent de t action,

gr. résultat de ) l'action, et f'nt souvent le carat tt're dadjettifs:

~r~X~ roue "t


«coupant a cot~ de
M T: « coupure n, cf. Ts~&t
~psy~~ course H, cf. -s~/M;
X:tic~ K reste N, cf. /.t~M i/.x:, M ce qui est tire, trace o,
cf. !X)u<t skr. t'ant~ « prétendant o, a côté de t'~r~ « choix n
f< o brillant a, & cote de ~JM e ec)at a, etc. Le )at. pro-
f~ « prétendant n (cf. ~nv<f) repose sans doute sur un thème
indo européen de cette terme. t<a place du ton sur la lin du
mot send'te d'ai))eurs caractériser d'une manière gencrn)e la
valeur adjerti~e. concrète, ~tar<'pjK)'.itionauiabstraitsquiont
Hm.m. na
le ton sur la racine/c'est-à-dire sur le commencement du
mot, comme le montrera l'énumération des divers types de
formations.
Les thèmes qui ont le ton sur la voyelle thématique admet-
tent d'àutres vocalismes de la racine que o; ainsi le voca-
lisme zéro; comme dans skr. _)~aw « joug », gr. &f6' )at.
KtfMm, got. y'M/e– skr. fSfyMA « long », v. sI. ~/<g'!<
skr. /~a& « maigre )) – gr. r~pm; « ce qui sert à sécher ».

–etc., ou'Ie vocalisme c, ainsi: gr. sMpOt; <' monceau x, à
côté de cropo~ (cf. pour fj le féminin lit. ~wA « clôture la,
D

racine *twera- signifie « saisir, embrasser ))); XM~6<; Mjj.6~,


skr. an;~ arm. ~MMt « cru,!}; v. si. tM~M « nu » (russe
nomin. féminin Ba~a), lit. o~ttj skr. Kay~ K conducteur »,
à côt~ de Mti)'~ « conduite ))
« fardeau M, à côté de
M~r~ « action de porter », gr. pcpo~ n tribut ». Les thèmes
à vocalisme radical zéro se'rencontrent notamment au second~'
terme des composés, comme gr. ';M-o-; « nouveau-né ')
i.-e. *Mt'Ai- (skr. M(Ai~ arm. nist « lieu où l'on est établi o,
Iat.M~K~v.h.!a.M~)delaracIne*<(êtrcassisH.
Souvent les noms thématiques semblent dérivés de noms
athématiques, ainsi skr.at/t4m « pas, trace a, zd ~!?Ht
« trace », gr. ~sS~ «sol )), v. isL/et «pas:), arm. At'< « trace
depas))',de*«pied'));skr.&i'nM/thiver!),]at.<'fm/M
(de *M~) « de deux ans », de *M-~ attesté parlât.
-A/fm~ zd génit. ~t'MM « hiver »; gr. mepoc, T:~p6;, skr.
/)~a~ « gras », à côté de gr. ~j:; skr. K~/j, aI*H;.h't?
« sorte d'animal aquatique », gr. uSc~~j y. isï. o~' « loutre »,
à côté de gr. 53Mp, v. h. a. wa~)' « eau H etc. On remar-
quera particulièrement les dérivés de noms de nombre em-
ployés avec les noms qui n'ont pas de singulier: skr. ~ay&,
v. si. troji, lit. t<'</< « trois », aussi collectifs neutres v. sl.
troje, russe ~~ë « groupe de trois » v. si. cetvori « quatre M,
russe MB<ro « groupe de quatre », skr. ca<m!)T!m « place qua-
drangulaire ». Ces exemples sullisent pour montrer que, dans
ces dérivés, ni )e vocalisme presunixat ni la place du ton
nesontbiendennis:)esdesaccordscntre)es)an~uessont
frttjuents.
h indo iranien a largement dévetoppc les dérives
de re genre vocansme t"n~ (qu'on nomme en sanskrit
t')de)etementinitia)dumot:sLr.m~Maj~MQuiaa
rapjxtrt à esprtt df ~jn~A esprit n, ~M~/MM/J qui a M
r.)pp~'rtM<')nd!)<de .f;Kj/;«/fneu~)ndus<.Endehors
<te)indo iranien.)'onxemef)t de !'e!/mentinitia!n'c!ftnu!)c
~tart attette d une manière nette, nt'.Huuoint i) en a peut
t'treque~p<e!< exempt, notamment cnhauiquc et en !')ate.
)teaut'oupdeu!ottthen!atim)e''ncrentrentdantaucune
fatej~oriedeunit',nin!H)tLr.t')oupB~x<tt'v.si.
f/i~K(xeuit..)!n~.ru)'!iCt<),!it.M/t<M;r.MM/ftieu)t'<,
)it. sinas, v. irl. ~K, arm. A/M, gr. M: ou, avec des diffé-
rences de toca!i!)me,gr. ft,:fM, t. h. a. t«rf, arm.~orf « œu
vre o (cf. ~(n:
*M~pY:;); <fot f~Kr~ skr.
~A<it satxtt (de cheval) », rdja/i), v. is). j6t!/r, v. h. a. A«t)/.

3 SuniM*
ab-.tr.utt. (jefenreneutre,
f~'tuui'ie* –
tocaUsnm a fde
~fournitdesnomii ton noms
primaires
jetementpreaunit.t!:nPlltrf~. ¡'. vlw-alisnie (le la racine, ton sur
rf~I'~lIIenllm"!(lIni\al

~fM ''kr. (nitM~ f;!oirca (genit. sing. (-ratMja/t), gr.


~~(~*): /dj~iu~ « mot H, v. a), j/ct~ « parole a (avec
oiMude~deYanttc). russe ~/tJM'.
*fn~- !)kr. ;finaA
race », gr. Y:t:
)at. ~<MKt.
*A~ skr. Mra~chateur x, gr. t:?:
*mM- skr. mdMdA esprit zd mjnc, gr. tth:
*<t<t* skr. two~ parote zd fafti, gr. (~)<i:
*t- skr. j<iAoA" force z<) ~~J, got. sigis « tictoire ».
*<fm~ skr. famo~ obscurité
)'«eu)()ettct(ancientocatif).
td ~mj, )at. ~M<<'r~ Il a
*uvtJ-: skr. T~Jd/' connaissance n, gr. Ft!3:~cfonn~
'le v. si. M'f&f et le lit. !«t'~ « aspect ont passé aux thèmes:
en-o-.
Et de même, là où la racine est moins nette:
skr. K;}M~ « nuée », gr. <E~o;, v. s). nebo « ciel russe
K~O.
skr. ~peëo~, got. riqis té-
« espace sombre », gr.
nèbres », arm. ere~ « soir x (passé aux thèmes en -o-)..
Sont en dehors des règles générales du vocaUsme
skr. s~tA « œuvre )), tat. opus.
skr. ~'N~ zd ayô « bronze, fer a, iat. aes, got. a~ « bronze ».
Le vocalisme zéro d'un mot comme gr. Ocfpcy~/Opajo? est
dû à l'influence de l'adjectif Oïpmis, Opcf~ et le nom propre
éolien 'Ixm-f)sp(nj~ conserve le vocalisme e ancien; le voca-
lisme o de hom.S/Mt, ëys?~~ est dû à (.F)oyoç et~Hesychius
atteste encore ë~sT~ dans une glose; l'o de lat. /jfJM~~ (cf.
le verbe pendô) provient du thème *pondo-, conservé dans
'l'ablatif/)CK~; etc..
A côté des,abstraits neutres ayant le ton-sur la racine, il
y avait des adjectifs ayantle ton sur le sunixe.'ce qui rappelle
exactement le contraste de ';6[/.o~ « 'coupure» et To~oç « cou-
pant Hj ainsi skr. a6~/J « actif », à côté de « oeuvre a,
gr. <]~u5~ « menteur B a côté de ~eQ3o< le type apparaît
surtout en composition, où l'adjectif en *-&- s'oppose à un
adjectif non composé, d'autre formation, ainsi

s~r.aéciata~[(eclatantH» ~~ffquin'apas
~ra/~a~«]a['geurB ~&K« large
'1
» j~ d~édatB»
pourvu
<~

de largeurs
gr. Tc~KTog (d'après ~XaT~, am~Tjfjç
~XTtiç)
xd~~c « lon- ~r?'j'oK]on~-H
» ~MM-a cjuîala
K

gueur» longueurdugenouB
contraste tic gr. T:r~ et x~:icx~, suggère t idée que la
racine avait en indo europ<en le vocalisme zéro dans le
comptMe.
)) y a aussi <jue!<p<cs abstraits, masculins et féminin!), où
ic suffixe est toni<p)c et a, au nominatif et a quelques autres
cas, le vocatismc de timbre o
s~r. x~<i/) « aurore b"n). att. sM; (de'~K~i~) cf. le
<)'r!t< )at. a«rt)m.
ftr. arc. tM de *.t~(f):j~; ioc. t!(f)!; et t;(f)t':(de*].!ft~.)
toujours *).
«
ftr. t!!t.');, cf. l'adjectif
futur hnn). ~!m:,jLy..
rt~
et !c verbe dérivé

)at. angor, en regard du neutre skr. <i~t/A)A, zd (<) « an


goittsc t.
Les formes mn'M'uiine''(ou ff'minines ) et neutres ont pu
exister f'oncttrremmcnt. ainsi <ju en témoignent tat. ~fM~ et
</<wr, <<'M;M et ~H
~B Sutïne
a<)je< tifs, ayant le ton
~\t < – -~nt )"r)nes (ic nombreux
sur )c sunixe )c vocalisme radical ordi
naire est xcro, ainsi
skr.j~Mr H/~tt« lourd a, gr. j~p– ~ot. ~Mr H y; cf. tat.
~««~.
In skr. ~-<ï assoine a, got. ~ïM~M~ « sec H (avec après
t(
forme verbale -fMM )c ancien, représente par r~ est
f~nserve dans v. isl. ~MfT~ v. h. a. durri, d où ~Mrr en
s

allemand mo<)crne).
skr. ~y a droit a, zd en regard de skr. râj-
'~tat
M M

~L très droit
gr. en regard de ~M~.
Le vocalisme radical est o dans d'autres cas, ainsi
~t t
lit. t<!rf-M amer s, v. s). ~< <i-~M « court o, got.
s
~t <MfJ« dur te tout de *~<r<- « couper o de la même
racine le sanskrit a « mordant, aigu H, qui est pro-
prement la forme prâkrile d'un adjectif non attesté skr.
*~<
lit. ~a<-A-j cc large », en regard de skr. ~wi.& <( largo »,
gr. TcXtXT-U-
~f/
gr. ~o~-u-ç, ags. « beaucoup M, en regard de skr..
~Hr- a abondant », et du vocalisme e très imprévu de
got. ~K « beaucoup ».
Le degré e de got. ~/)( est indo-européen (sous la forme *a)!
'dans
skr. ~fi: « agréable, doux », dor. (f)S-c, att.
f)5-j-~ cf. lat. ~KftMM et v. h. a. jM'o~
Les substantifs en *-<;<- ne forment une catégorie une ni
.pour le sens ni pour ]a forme; p)us!eurs n'appartiennent
d'ailleurs pas à des racines connues par ailleurs
skr. ~af!f& (masc.)et~)f!j:tt (neutre) « troupeau », got. faihti
« possession, argent », lat. pecus et pecu, v. lit.
~e/MM.
skr. MKK& « mâchoire » (avec un A initial inattendu); gr.
.Y~); got. At'HKM~ Y. irl. ~<K (génit.jeMa), 'tat.HK-CtKK~
«'de la mâchoire M.
skr. « apparition, signe D, avec vocalisme 0 de la
racine et ton sur le suffixe, comme got. &a<A~ manière )).
v. f<

si. ~oMMj gén. ~cnïM «'maison », lat. ~OM~M~ gcn.


t&m&~ sont suspects de devoir leur vocalisme à *t<MfM-' (skr.
tMMM~ (( maison j), gr. 36;M;), avec*Iequet ils sont conta-
'minés.
Le suffixe *-eM- somMe secondaire dans
une partie au
moins de ses, emplois; ainsi skr. manytiA « colère s = zd
mat'njHj « esprit);a l'air d'un dérivé du thème *Ht"Ma- attesté
par got. M:MM « pensée :) les mots grecs en -ru- du type
Mpsu$, ~p!j(~)o~ (att. fpopEMç) sont en principe des dérivés
denoms thématiques et *-&t-y représente *-<-< ainsi *MoreM-
de *~ore-eK-, cf. gr. ~ops;.
5° Suffixe K~ Le sufHxc *-t~~ (o notant ici et dans
tous fcs cas analogues la voyelle tttematique ~/(~) sert à former
des adjectifs comme
skr. /< ro A vivant zd~f~n), v. sl. ~;fM, lit. ~v-M
ht. «i Ko~, ~a)). byw.
)) est très nettement secondaire dans des formations cnttmte
/)
"ttr t~o tM n c)!t'-h) de ~i< <' che«'hirc o, fn gr.
3tM/.?l (~)s <* <j"i <t"it ''t"' j'oursttivi c, de !u~M~. D<'

nt~m' dtt thcm'' *~r~ f devant » qui a f'mrni les adverbes,


x~
prt''jM~i)i'tt)s f't [tr''v)'rtx's, ~r. nxp: sLr./r~ v. sl.
etc., est tiré un dérivé:
t
& */MrM),
ekr. Mir M-~ « premier a, xd ~Mn~ (de iran. commun
v!').rKt'K~, r?N-
*T:pM~: dans att.
t df)r. r,:i* <)e '~toft-
On ie rencontre souvent dans les adjectift qui desi~nentdes
couleurs
skr. ~(t~'fiAbrun », v. si. ~< Mi (avec un autre voca-
lisme radical) « gn! v. pruss. ~wat) « gris x, )it. ~)~ns
h)anc gris o.
!it. pal M f « jaune pA)e v. s). /</<t'M, v. h. a./i)/
lat. /M/«m,~OM«t, Ar/Mm, etc., v. h. a. ~f/o « jaune

ti* Sunitc f) En dehors du sanskrit, où il sert à


former des noms de toutes sortes, comme skr.arf < t « rayon
fti~ <A )<ri))ant o, r<i~A <A rapidité x, )A chantre
impire il est asse?. rare le grec a une petite série de mots
vofahsme o de la racine ~:y coureur t, *~t <
[ <' hieu nourri, fort quille de vaisseau a; le go-
tique r' j~ond par mMM~ pensée 0 (thème mMM r) à skr.
M/~M i « ~M-rs~mna~e inspire H.
Il est donc impossibtc de
dentur !<' n'')e joue par
)~princijMUt thèmes en *n sont des mots isoléset sans
racine connue
skr.~M~K« maître, époux ))j zd ~r, gr. -~ofy-.t-ç,
lat.
got.
composé lit. ~f
suffixe zéro *~o/
lit.' dial. palis « mari », à côté du
« seigneur quiindique un thème à

skr. « mouton gr. S(-F)-L- lat:. OK-t-~ lit.


v. sL O~-t-~M~.
Ïat. « essieu », lit. v. si. os-ï (en regard de
skr. de gr. a~j etc.).

y" Siuuxe *-)'o--t~o- –~ Le suuixc *)'o- est


éminemmentsecondaire; il fournit des adjectifs et des abstraits.
dérives de noms; la-place du ton est incertaine
« ciel, jour »
(de *ëtf-~o-ç), lat. dïus (de
~A
*diw-yo-s).
skr. « céleste », gr. 5?c<;

~~û~- « bœuf )) skr.


~K
~o' « de bœuf », zd~'o-)~
beurre », gr. (&WEs;-)6cts?(de.-j3c~yc-~).
arm.
La voyelle qui termine un thème de forme thématique n'est
pas conservée devant le suffixe:,
)'
skr. .fM~t-(?~M-~ songe de~t'ï-A « sommeil H/Iat.
«
jomK-~H-m de .H~KKM-.r, v.. sI. j'MH-~ « songede ~/M~ gr..
(~-)~ov de ~s-
skr.
de LTmc-
~f-A
1te de cheval » de~? « cheval Hj gr.

~Le sufExe *-yo- a continué de fournir des mots à' l'indo-


~o~

iranien, au grec, au slave, au latin, etc., ainsi gr. T~e~


(*TeXeo'"yo-f;) de TEXo~, OE~x~p-to~ de Oe~xT~p) etc.
La où il semble fournir des thèmes primaires, comme gr.
crc~-[o-ç « haïssable H, v. si. «, menteur H ~M~c~ il
s'agit en réalité de dérivés de thèmes à suffixe zéro, *r~
*lugh-, qui par hasard ne sont plus attestés.-
'Le suffixe *-yp-t)'fJ-~ marque l'opposition entre plusieurs
personnes ou plusieurs choses; tandis que *-gro-, *y-o- mar-
quent une opposition de deux, ainsi
*<t/ w- autre (tan< gr. ~). bt. a//M~, got. aljis, v.
ir) a<7<' et 'an )~ dans skr. o~ot « autre M,
zd anri, en re
fardde)at.o/<~rctdeg"ta~of,iitt<K/f<!j"autret(en
parlant de dcut), a l'un (des deul) ».
Le t(r. et le )at. <~ ont donc tnus dem df~
«tHm"' <n.ir')!'ant f.)))<n!)ition, mais a~cc une nuance de sens
originaircHxnt dinï'nntc dans les deux cas. Dans skr.
tttit) A neuf ".ht. naù ja-s,J, got. n<« /< s, gau). t)M'-<c-, <c
MHite
M

w sert à )<icn rnanju''r la nouvautc en t'opjf)


Mntat<))ttce'j"in'e'ttj)h<snf'uf.Lp''etcn)p)e-.dccegenre
sont nMnkrfm.
Au nonHnatir, )f est sujet à perdre sa voyelle théma-
tique k nominatif du thème iranien <i/'Mr~o « d'Ahura
enH'ndMtf!<'Kfr)<;)cle nominatif du themc)it.~<rn-/a
« poi!)n (deritede *~r' <at. ~MKKm, Y. s). ~rKm, etc.) est
~rn<\( et )e nominatif de ut.t<cbuuc''(d<'rit<!dc*
*OF, ) e<t<~t~ )c nouunatifde ~ot. /Mr/a armée et de
baird ja- pasteur n est Aar/M (.'u lieu de */Mf < avec tedes
autres cas) et <M<r~ n J le latin conn.ut a/ < comme nomi-
natif du thème al-io- autre le ga)). ail second n sort de
*dA et non de *w etc. Si ces formes sont rares en latin,
c'est quêtenominatif en f.fyad'ordin.tireentrainetepassage
duf~A~n~~a~m~~c~mMM
'-M ainsi dans )nt. fm~ft t t, f~omn ) etc. L'aiternance de
.-yo- et f
dans ces formations secondaires est exactement
paranteà l'alternance de et dans les formations i
comme lat. i~<t),jt' got. M</o «j'etabtis.
satjis (altéré
de *satis) etc. (cf. ci-dessus p. t8tet t88).

Suuile fn-
S* Comme le precc<)ent, le sum<e *-«<-
est seconuaire; ainsi dans got. ~MnM,genit.~Mm<~«homme",
lat. <<tm<<Mn"'H,denteduthen)c*<vm-dezd~~m «terres,
Kr.v~it-r'. !rn.).).u./mM<«j:rhommeest
l'Être « terrestre par opposition aux dieux ce célestes j) dans
»
skr.aH- roi(nom. sing. r~/a, génit.ro/naA) dérive do
cf. lat. ~~y. Toute ta déclinaison faible du germanique ren-
ferme ce suuixe secondaire, ainsi v. h. a. ~&;f:o~ génit.
~r/o~M c chef d'armée D, en regard de lat. duc- (nom.
~K~'). Contracté avec-la voyelle finale d'une forme théma-
tique, le suffixe donne une voyelle longue, ainsi dans ~rpa6M'<,
génit. cTpxSN'~s, de cTpaS~, dans zd';Mt:))rtin- celui qui dit
f<

Ja parole saintea dérive de ~O~f- « formule sainte '), eto.


(type qui s'est du reste étendu hors de ses limites anciennes).
Quelques mots isolés, sans doute dérivés d'anciens thèmes
à suffixe zéro, ont ce même suffixe, ainsi
skr. /f-a)t- « charpentier », zd <a~-aM-~ gr. T~x-c-o~
skr. M~ OH- « taureau H, got- ~M~-M-.
zd NM-aH- mâle )), hom. Kp~-sv-, ion. ~pj-M-
skr.~iit;-an- jeune zdy~)!)-a?i-~lat. <KM-eN-(tj).
« »,

g" Sufrixe *-KO-. – L'emploi le plus clair est l'emploi secon-


daire attesté par des formations comme lai. ~My~ (*ayes-no-s)
de e~t~-MM-~ de <M'gr. a~YSM~ (*a:XYE(r-~o-ç) de
~Ye~, ?eX~, dor. ~?~ec, lesb.'cre~Mv& (*Te~a?-~) lune ') c<

(littéralement « pourvued'éclat n) de ~Xx~, etc. un exemple


indo-européen est:
zdn!fM;.t-!M- t bri)lant », v. pruss. laux-nos « astres », )at.
~M (losna àPréneste), v. irl. /~N7~ v. si. luna, c'est-à-dire
un thème */fMt/M-no- gr. M/M; représente */K/M-nf)-f dans
les deux formes, on a anaire à un dérivé d'un thème */m~-e.r-,
attesté par v. perse ra«&!&- « jour », zd nm& « lumière ').
Très souvent aussi')esuûlxe*-?;o-, portant le ton, s'ajoute
àla'forme sans e dé la racine et fournit des adjectifs syno-
nymes des adjectifs en *-<o- du type skr. j-r:f-;a-%« entendu x,
gr. x?.u-M-{, lat. (')K-~c/tt-<M~ ainsi
skr. ~r-M~ « plein- )j, v. si. ~)/n~ lit. ~7-M~ got.
fulls (de */M/-M-~), v. ir) Mn; cf. ht. ~-K«t, avec un
autre vocalisme.
Ce type est frMjuent en sanscrit: tir-'M-A « traversé .),
~M-mi-~ fendu etc. de même gr. (rrj- <: hat t.
Le à
metne suf)i<e ajouté la racine (ou ptutot à un thème

à .'um~ a'ro) ~,rU<nt le ton et atec det degrés


tOcaH<)Ue!
mal d'-fin~. n~M notannuent a'e. )e t~ajisute (~ fournit
de* nom" d action
'jtM'Kf~, dans )it. M/)-n<w, ann. M;), "Lr. jt<i/tM-~
..«.mtueii lot. j<w)-m<t(les deux dernier {-outant aussi
repreM-ntcr '~tt~-MO-, comme v. "). ~'M/" sommeil
cf. 'oi~xc- dans gr. ~~e-
Y. <M, 'r). t~n, gat).
Mt) somme)) t)

r
skr. J<i-na-m « don )at. do-nu "<
t
~r. !<M M m « lieu de rej-os a, Ht. ;M situatton x.
Ou, au féminin
*t«tKi: at kal-na vengeance n, v. s). f<M « prix n,
gr. mt-
Le vocalisme f) de la racine est normal dans le type grec
)::(f)r'= ;,cf.
X!(~)-M (O~Y ~'= (~)~
cf. t'jjM etc.
),esuni<c d'adjectif admet aussi la forme *<~ dans got.
/«~-<tt J cache o a coté de filba « je cache et dans le
tyne des particines s)aves tel. que v. s), t~ <KM « tire t
4
cote de r/< a je
tire n, lit. t'<M)i, et la forme *~M- dans le
hoedesparticioes germaniques tels que got. M<<!HJ«fendu"n
à c~tc de <V)M <- je fends a (cf. skr. ~tn M cité ci dessus),
h. ~<\)tM)ft <M devenu « (et got. tM)«~ <~ au lieu
v. n.
de *tt'«Mr<< aM- avecd'après ttMff~ « je deviens).

to.
SumM*~K.–Enregantde!d~aM-iver"qui
indique une racine *<f< de même que gr. hiver »,
skr. mdt<<<it hiver a et que v. sl. ~-md hiver a, lit. ~-m~,
te mot suivant, unique en son genre, semble comprend~
*t-,
un sunixc signatc ici parce qu'ili! comptctc te paraUé
lisme avec les autres:
Iat.M-~xd.genit.m-t)«t[ivct'H;v.irt
(~); cf. gr. ~Httv, y;~3; et arm. ~'M~ H nci~e qui on
un antre sens et sans doute un autre sunixc (*-fH-).

11.Souixc *-w~ – Lepx~-[j.s-~


sunixe *-MO fournit, des adjectif
secondaires, comme ~r. « on l'on peut passer
sij-3-~ (cf. sTs(f):), tit. f~mfï-~ « près M, skr. ft~j a

« brillant H (du thèmea sufT)xczcro*A' lat. /M~, skr. rH~-);


dansqnc!qucs-uns, comme gr. Oe~ arm. ~r-m « chaud »
(et xd~w~- « chaud ~) )at.ybr-~tH- irt.~rw « briuante~t
o~,–
avec vocansme o de la racine), )c thcme prltn:t)rc d'où
dérive j'adjcctif en *-MM- n'est pasattcste. –Comme *-yo-~ ce~
sunixc sert, a mar(~uer une opposition entre plus de deux
objets, ainsi, à côte de skr. K
qui est au mitieu a.–
(donc entre deux autres objets au moins), hnm. [j.~co?, )at~
~tf~/H~ arm. ~<y, got. w/ on trouve xd wa3-w~ f?~
m/f/~ (féminin) « le mi)icu H, v. n. a. ~f/o médi
«
cre a, et, par contamination des deux formations, skr~
M~~)'f! « qui est. au mi)Icu M, v. h. a. MN/~M;
d~t
même encore skr. K~fi-~ « suprême M; lat. ~HW-~H-
skr. Ot~-MM-~ « le plus bas a; lat. ;H~WM~; )it.
((premier H,goL~w~tat.~rtm~.
/)/
En outre, le même sumxc fournit, des substantifs, les un~–
nettement secondaires, comme:
skr. ~rM-M~ « arbre o, gr. sp~x « foret ') cf. skr. ~rM~
~~– génit. ~rfi~/j « arbre a, et gr. T:p~ Sp~.
~~tt lit. ~M~H-~M~ « beauté H, de ~rtï~~ « beau H.
les autres difficiles à analyser précisément, comme:
skr. ~/w-? « fumée lit. ~-w~f/(au p)urie! ), v.s].
!N~ ~MH«fumecD,tat.tMH-
S.
skr. <r-ma-& « bras », Mfa~-ma-~ got. ar-m-~ lat. ar-tn:
épaule », 'v.
v. sl, nnm) « pruss. )'rmo « bras a.
v. isl. &!<?)'<!p:u))cD,[at.Ct<~)Hj,)ette.M/m~v. s].
~/aMM (féminin), avec voca)ismc radical o, et gr. xM.x~
'M.!tM avec vocalisme radical zéro.
Enfin, un type d'abstrait en *-jmo-, sans doute à vocalisme
presumxa) o et ton snr *-jmo-~ est atteste par les mots litua-
niens tels que /anA-~M-j a action de plier », cf. /cmh';i « je
plie n, i/a~-JMM-~ « action de tirer H, cf. M/~M a je tire a, et
grecs, tels que T:Acy~~ (de *T:Asx-r~?), cF. ~7.M, ?~[T[jLs~
(de *<r/3-~fM-;), cf. 07~, etc.

<9. Sut)t!co *-t~ On peut citer ici


a. Des noms de parente difficilement analysables, comme:
skr. jt'ti~ « sœur x (thème jf~ar-), zd ~aMAar-, arm.
Mc)'f(do *fMf)~ donnant 'Mf/Mr~ M~Mf; d'où ~cyr), lit. sesie
(gén. jMC~), lat. soror, Y. irl. siur, got. swislar.
akr. a~a « frère du mari n (thème a~ar-), gr. 5x~p, arm.
~a~f, lit. dëveris, v. sl. ~er;.
Des nominatifs-accusatifs neutres de noms dont le reste
de)auc.\ionaenindo-europeon)esunixc-H-:
!)t(r./)a~af«soin)),genit.;ia/Ma(',gr.c!M~)at.
<!&')',Y.)).a.<!ta)'.
Les dérives de ces mots ont aussi *-r-, ainsi:
gr. m(~)xp (a côté de cu-r', skr. /)!fa gras s): T:t(f)sp6,,
t
skr. ~tt~a/j « gras )) et féminin gr. T~(~[px, skr. pivari
«grasses.
gr. SMp, gcnit. 55sns;, v. h. a. tM!~ar « eau )) cf. SSj:
skr. H~a/' « animal aquatique », v. isl. o(f « loutre )).
y. Des adverbes indiquant opposition de deux choses:
skr. H/t-ar-t au-dessus », gr. S~p, lat. jM/ en regard
de skr. <~aMa~ « supërieur », fat. ~M/MM.
7.da5-a<r-«'cnbaso,en regard deskr.a~ama/ ht. n~tnM~.
Delà sont dérivés des adjectifs en *o- marquant'opposi-
-tion de deux objets:
skr. supérieur )),gr.!JT-sp:<'pilo[t)),)at.
ti~-OM-y.'K
~f~M-j.
skr.t!f/A-aM-y.'<'inférieure,lat. <K/<n;-j.

i3. Sumxe *-ro-. – Le suffixe *-ro-(ou *c-) fournit


des adjectifs synonymes de noms en *-e<t-~ ainsi gr. xp~T-'j-;
et xpxï-epo-t<' fort » il est. souvent secondaire, ainsi dans
gr. ~yu-po- ~Se-po- etc., et dans lit. <mM-tt!-r t< sombre;). ».
(cf: skr. « obscurité
))), d'où les abstraits: skr. ~m~-
nï « ténèbres », lat. ~netra~ mais il s'attache souventdes
racines d'une manière immédiate, et alors le vocalisme radical
est o ou zéro: got. bait-r-s K amer » (littéralement « mor-
dant ~),de*~OMf-fd-~ etv. h. a. « amer », de~d-f,
v. h. a. &sM)'f<« brillant )),de*/c'o;'<-fd-~etskr.<<-)'a-
« brillant » le vocalisme zéro est le plus fréquent:
skr. p!A « fort », zd .ft!-r~ gr.
(<)y.ii-ps- cf. skr.
~af-a~'fforce o;
ne figure
i~. Suffixe *-< Un élément suffixal *-e/-
qu'au nominatif-accusatif, sans doute anciennement neutre,
de mots dont les autres cas ont *t-, et dont'le nom attesté
par lat. sol (masc.), skr. !(~)t<a)' « soleil )), zd bvara (génit.
gâth. de *~fN);-J), got. jaM;~ lit. ja«/gr. ''af-eX-K~
.(dans.hem. ~Âto~ att. 'o~, etc.), est le représentant le
~.pïus clair.
L'arm. a~ K astre » semble supposer un thème *astel-

'alternant avec *a~r- de gr. x<m]p le dérivé lat. j~a s'expli-


querait alors par *~e/-)M et serait à arm. astd ce que le dérivé
got.~MMM<'astre))estagr.et<r:)ip.

i5. Suffixe *o-, – Le sumxe *o- est secondaire et ne.


ttrt guère
~M-M A abondant <. gr. i:
qu'a élargir le mot dont il est dérivé dans sLr.

t)tr. na~ /a m « n<~n))rH a, gr.


de skr. <<!tnA, gr.
lat.
h. a. nab olo, etc. Ln mot comme got. j<t /t
T:
«Mt~ ~<'«~,
siège x
(<f. lat. sella, tar~nifn !A/t) jx'nt ~trf tenu j'nur dcrited'un
tt)'<)e a «tOitf xero *~</ cf. *kr. accus. ting. M<<!tt, dal.
f
M~ « jour <'a!)'M~or et le cnmp')-~ latin
*0
~<. lat. bib-
Le Mf)iM a f~tfrni des nom" d'a~f'nts contme
t/<M, ff<'J-K/M<, <ffm-«/«~, d ~u )< jtartit !j)M ttavcs et arnie
ni<'n!) <'n tt')'' ')"c v. "t. MM/ti ~«mX j'ai j~rtM e f't
arm. j~frM/ ~M~ j j'r''<
Enfin il a d~nm'' d< diminntih; )at. tt~<-<<M d<' f~ff;
~Cff« /K s, lit. /Mf~f ~A t. )'. a. /<)f/~ <« j-ctit jorc
h. n. /'fK« < d<' /MM< )n'n ftc.
tNt~)ar){ird'
)6. Snffitf <* <'<< Le suffire *< sert surtout à
tht'n)' trM souvent des thèmes a sufthe zéro, dans
fkr. j<;i-< tonange n, xd ~M-<- « cetni qui touc skr.
M

tr«t~<{< « courant i' gr. tr, tLr. ~«ra-~ ?/<- porteur


'<

d<' fardeau o gr. (x )'~ ou d autret thf'tnes s)~r. ~~t4-r-


~dixaine n, *)). Jf.!f ,ut.</<<m <,<'u,a<ec* ,gr. !6)tj-
gr.
(«ttunun~ (~j-r,,)eu regard de .'Lr.~Mr«M
~t< hmrdeur n. t~r. Mn'fi t inhyrite .), :f)o tt-T-
M gr.
~t (}<<“) dérive d'un thone *~)/tM)«' etc
)) ett dinicitc d'una))ter
)at. n«'-t ~M, n<f«~ gr. t~, <jx' ~'t. n<<t« m~
)it. genit. 1)ltjr. njA/-H
i.
t)< t«/<)<u; v. )it. nf/ffu;
irl. "kr. tM/«t< « petit fi)!) n: !at.
nM~ génit. nfd/ neveu M.

)y. Suffite <o- f*– Le suniie *-? portant le ton,


t'ajoute à la racine au degré téro pour former des adjectifs
..Lr n.~ I, "111"11.111 ~'r r
.1
lal. lin-l.-lutuf.
skr. j~'K-<a-A « cousu )), lit. ~-fa-~ v. sl. ~t'-ht (de*M),
lat. ~7-~M-~ gr. xx~c~-TO-~ (*M-o~ù-'M-ç).
Ce type est représenté par un nombre indéfini d'exemples.
Le même suffixe donne des dérivés de noms, indiquant la
possession de telle ou telle chose: lat. sceley-tu-s,,de scelus;
~a~a- de barba, cf. v. sl. ~r~a-~t « barbu H, de brada
et~Iit. ~a)'~a<)-< («barbu », de ~at~aa.; gr. xc~~N-rs-de
x:-)T~ lit. ~a~-<a-t « qui a des collines », de kdlnas « col-
line ? got. ~MM-K~~ « non marié », etc.
Il y a aussi des substantifs en *-?- à vocalisme radical o et
ton sur la racine: gr. oop-ro-~ « fardeau », à côté de ~pM;
<M-M-;« retour )), à coté de ~o)~. (tbëme *nfœ-) x:ts-;
« couche o, à côté de xet-~M v. pruss. ~a<<a-K, v. si. dla-to
« ciseau »; v. pruss. ~M-~o
~o (serbe ÛK~)) à côté de v. sl-
c entrave H (féminin), v. si.
etc. Quelques-uns ont
d'autres vocalismes, ainsi gr. xx~tx-To-ç et Y. sax. wo/
« meurtre ') ces derniers noms peuvent d'ailleurs répondre,
au moins en partie, à des noms en *-Iha- de l'indo-iranien,
ainsi skr. M/C-/M-~ zd K-S~-w « parole ». L'emploi secon-~·
dairc existe aussi pour les substantifs: v. si. ~'MH~ « vie »,
gr. pb-m- surtout au féminin lit. ~tN-ht « vie )), lat. H;-M
(de*M!MO-M), gr. ~o-
Une forme *o- est attestée par divers mots, comme gr.
~T-6Ts- gaul. neMt-e<o-~ v.
irl. ~em-~ « sanctuaire )) et
*-ofo- par got. Ma'f/ « nu ».
Parallèlementà l'alternance -t- de sitr. ~afa<- gr. 3sxe!3-,
on observe une alternance de *-io- et *-t<f)-, ainsi lit. <ft')'-<a-J
«ferme ))etv.sI.f~fK-~«(memcsens); got. na~-a~-j <! nu )),
et lat. KKa'M.f (de *no~i'aoj) le -do- de lat. for-da se retrouve
dans le dérivé v. si. Af~aa (de *~er9-a-ya) « pleine )). Le latin
a toute une série calidus, borridus, etc.

18. Suffixe ('). –. Comme f~a- le sufuxe


*-fA- (* sert à élargir d'autres thèmes, ainsi )at. ~n-ex
jitn-
(génit. KH-M), skr. « vieux n lat. Kt~r; en regard
des nominatifs féminins sanskrits en -<r-f des thèmes indo-
européens en *-t~ gr.(F)i- )at. Mt!-x; etc.

tf). Suffire Le suffixe *o- est )a forme théma-


tique du précédent et joue le même r6)o skr. marys-M-A
« petit homme », est à rapprocher de gr. ~px; Y. si. ncfa-
kit dc gr. skr. ~K<a-ta-& « qui est Il la fin a est dérive de
~H/a/j fin v. st. y7Mp- got. a~M-A-~ lat. ~CM-~ dci.-c.
*MMf~- seul ); v. s). ~roM-AM « court », d'un thème *~cr<M-,
0~j-y.
cf. lit. &!<'<M.f; gr. 6j:t-x: etc. s'analysent d'cu~-
memes; on notera en particulier *-sko- dans gr. KjMf-ox~
got. ~<Ht/j « pa)en )', etc.

~0. suffixe Seulement quelques exemples,


comme skr. ~rMa-A « petit )', de ~rMaA; gr. xS.do
xo).o, gr. T~jt-
skr. <f«i-
« hauteur x, cf. gr. 7jp.6{.

*t~–
31.Sufhxcs et
tifs,asscx rare, est atteste par ted.j<a-M;}-A«fort;),
lit. HM~/y-~tt-~ « qui est de bonne heure '<, de
gr.
Un sunixe secondaired'adjeo-

an~
v, pruss. ~o/;M;tt bleu '), peut-être )at. afer-~H-~ le slave
a des abstraits féminins comme ~/</o-&t et ~H/a-t! « méchan-
ceté n, du thème ~t/c- « méchant »; la forme athématique
est supposée par, quelques noms: v. sl.~o/{;-M « pigeon o et
tnt. M/MM-&f~ dans le type thématique, on peut citer une
série de formations secondaires skr. t~a-Mti-A taureau »,

sl.eM) « cerf)), arm. ~K gr. !t


de T//faM- « mâle ') gr. :At-~s-; « cerf
etc.
de *f/m-; cf. v.

aa. Suffixes *-)'M-


primairesqui senenta
(-
la
et *-H<Ao-. Ce sonties suffixes
formation des comparatifs et super-
-latifs la racine a le vocalisme e et le ton:skr.n~-ya~zd
m:n 7.)-~a~- « meilleur ;) att. accus. oXef~m (-M de -M, ancien
*-mp), v. si. ~of;'Ht « pire :) skr. jf~-fyaj- « plus doux », att.
accus. <j5-{M -t'of-delat. jHgH-o~ MM-mr; etc. peutreprésenter
*-yM- ou *-<)'?- indiBeremment. Le germanique n'a le suffixe
*-ye!- que sous'la'forme sans e, *-<f-, suivie d'un sufCxe
secondaire *-en-: got. jM~K-<tplus doux Hj exactement
comparable au thème ionien !)3-Mv- l'opposition attique du
type en *-iyos- de l'accus. sing. ~N et du nom..plur. ~BJM;
et du type en *-M-OH- des autres cas, gen'. sing. ')j5b'm;, etc.
(avec['d'après ~Bfm, ~Sbu;) représente sans doute l'état Indo-
européen, comme on le verra plus loin.
Le vocalisme et la place duc. ton ressortent des exemples
suivants

skr. «f-ti-t'targc);o -M~t~-ffpIushrgeH ,>

~«-n!- « éloigné )) ~f~-ty~- K


plus éloigne n
<t~-m~-«aigu))u ~KplusaigTiB»
Maf-a-Kiieuf))» M~ plus neuf ))
«
zd< ama~«« de près !) M~-)'~A- « plus prochen
((le'tt~-ns-)
g~. eMyc; O~.E~'N'~
xj:ctT~,xpttTep6e: ion. xp~ccMV (de *xpeT-yM'~).

.On voit que ces comparatifs ne sont pas dérives des adjectifs
correspondants, mais se rattachent immédiatement aux raci-
nes ce ne sont donc pas proprement des comparatifs, mais
des sortes d'adjectifs intensifs: véd; yài-iyas- signifie « qui,
sacrifie particulièrement'bien ».

précédents par addition de ainsi sl~r.n


<Le superlatif en *-M;Ao-, est visiblement dérivé des thèmes
*o'j
plus doux M, gr. T]S-~cTD-< v. h. a. j~c~o.~Le vocalisme
« le

radical et la.place du ton semblent être les mêmes..


23. Suffixe *-<t'ro-, *-<orc-, *-<r<?-. – Le suffixe secondaire
*-<cro- marque une opposition de deux personnes ou de deux
choses, ainsi:

t!
ht.
thème */t"'o- skr. &<!m-A « lequel des deux gr. m-
got. AtM-~ar, v. st. A)-<<r~, ~c-tcr)'~ lit. &t-ifa-~
M-/er.
lat./<< cf. a/«H; gr. hs?: e!t!s;;cf. la valeur tout
aulre do a~Aa;, etc.
skr. <!M-~<m-t « intérieur gr. M-rE~e- lat. ;'M~)'!Cr(avcc
addition de -ior, qui est devenu la caractéristique de tous les
comparatifs en !atin).
skr. ti<-M~ « qui est en dehors ') (par rapport à un
autre), gr. Bfr-T:
La véritable valeur ancienne du suffixe est conservée par
cxompiedansces motsd'une inscription ciéenne:sp~'at-
'!<pm [MTs O~jT~m n ni mate ni femelle x le skr. açva-
/~r<i-~ '< ïnutct f désigne une sorte d'animal, analogue au
cheval, et qui s'oppose au cheval; le ïat. iiidter-lera « sœur
de ia mèredésigne une personne proche de la mère et
qu'on oppose & celle-ci etc.
Grâce à sa nature de suffixe secondaire, *n;- est devenu
dans quelques dialectes suffixe secondaire de comparatif: en
grec, N)t~-r:ps-ç de H)M;, en sanskrit, ~«ti-tara-A plus cru
de <3M~~ c cru )), et aussi en irlandais, ou il a le sens parti-
culier de comparatif d'égalité le sens ancien n'était pas (( plus
cru H, mais « cru par opposition ce qui ne l'est pas,
de mémo que gr. cp~T-r~p~ ne signifie pas a plus monta-
gneux », mais de la montagne a, par opposition à « de la
plaine ».
Le suffixe *-f<;n)- se compose de deux suffixes *-<foJ- et
*-mt-; le suffixe correspondant marquant opposition de plu-
sieurs personnes ou de plusieurs chosesa pour premier élément
*-< comme celui-ci, et pour second élément *-mc-
skr. &<atn~-& « lequel (de plusieurs) », lat. ~KO-~MNtM-t.
skr. <tM-t«ma-~ « qui esta l'Intérieur », lat. t)t-<;)KK-r.
;<
sieurs autres, à tous, les très).
skr. Mt-MmaA. qui est en dehors » (par rapport & plu-
au
Le lat. K/-<<tMM-y signifie ainsi le dernier » (de tous), et
«
/fM!'tfmK-! qui
« est tout au bout ».

a4. Suffixe *-ter- (et *-<e/-). – Le suffixe des noms d'a-


gents se présente en grec sous les deux'formes-rcp- (nom.
-~Mp, gén. -'Topo?) et -p-(nom. -T~' gën. --c'~po~), au fémi-
nin -Tetpz (de *-i:ep-ys); en latin sous la forme -Mr-~ femin.
-tr-î-x; en slave, au contraire, sous là forme -tel- (élargie par
-yg- aux cas du singulier) r de indo-iranien -~?;- (skr. nom.
-<~ ace. -MfStB, dat. -<f-e) peut représenter soit i.-e.
soit i.-e. La racine avait le vocalisme e; la place du ton est
incertaine et variait peut-être au cours de la flexion
skr. /ttKt-t<i « celui qui engendre », gr. Ye')S-<)p (YNeT~po;),
YM~-tMj: (YE';hcp~), lat. ~Mi'-<cr.
skr. man-ta « celui qui pense )), gr. M~-cop, lat. (fOH-)
mentor.
skr. Ma~As qui observe », gr. *su~f;p (dans Tta~f,p-
'to;),v- s). bljustelji « observateur M.
L'opposition du vocalisme radical e et du vocalisme sans e
dans gr. SMTfùp, ~MTh)p, s~t-~TMp et ooT~p, poT't]p et ~xt~p n'csL
sans doute pas fortuite, car on retrouve un contraste pareil
entre ~t~.M'/ et ~[[~j a&T[AK et auTp.
a5. Suffixes *-<);)- (*-t/o-~ et*f~*-dhlo-. Les deux
formes.o- et *o-j désignant l'instrument de l'action, sont.
attestées et apparaissent comme les formes thématiques des
suffixes précédents skr. m~x-h'tt-~ zd m~-0)'o « formule reli-
gieuse, prière et lit. ~t!m<M-M<M « monument o ne peu-
vent être séparés de'skr. maH<e (thème m<tK-hi)'-) le voca-
lisme radical e est le même, le Ion est sur la racine ainsi skr.
~ro-yra-m oreille », à côté de j;ro-/t:
n celui qui entend '<
(theme~fc-tar-) legrecn'a que -~j:s- ).sx-~ps- '<K:p: etc.
le s)avc a trace de -<n)- dans f~-tn! « vent :) le lituanien a
*-< représente phonétiquement par -t/a-<a- « si-

gne x; le latin a les deux formes, ainsi r~-<n<-m et fer-cu-


/MW de m<imc l'irlandais c~-y/Mr ft crible H, et r~-M/
ff

« graisse n et v. h. a. j~ a grange H(dcgern). *).


chant M (de *~H-o-), et le germanique: got. jw~~r-~r

On conçoit dès lors que, pour un seul et même mot, on ren-


contre !cs dcu\ formes du suffixe, ainsi
gr. aps-Tps- arm. arawr (de *tî-/ro-) charrue lat.
f<

0~-<rH-m, mais lit. f}r-JH~M '< charrue ».


A cAtu do *-<yf)-, *-</f-, il y a un autre suffixe, exactement
synonyme, *-dhro-, -dblo-, représente par des mots comme lat.
fr<f;<-m etjia-H-m (en regard de irl. crialbar « crible »
et de v. h. n. ~/o~«/), etc. gr. -<E-M.), ~-TX:"<(de *~[:-
OAs- par dissimilation), etc. tch. ra-cf/f (v. s), ralo)
n charrue H etc.

~6. SutTixo *-?<- (et *-M<). – Le suuixe *-<< sert à


former des noms d'action, à vocalisme zéro de la racine; la
place du ton variait sans doute au cours de la Oexion
«
skr. ~fi-t; et ~i!-« venue o, got. ~a-~HM- gr.
~-et- peut-être ut. ~ri'tmt~ « quatite innée M (cf. lit.
~'m«' « Mitre », littéralement <t venir n ?).
skr.?/? « action de porter )), got. ~ft-~aKr-j«nais-
sance » (de *M~-()-), v. h. a. (~<Kr-< « naissance (de
*?/-<<-), v. irl. ~f-<& (infinitiQ « porter D.
En latin, ce sufExe n'est plus représenté que par des mots
isoles et d'aspect altéré, tels que M~M en regard de skr. M~
w~/j « pensée H dans l'usage ordinaire, c'est une forme
élargie par -(~)- qui est employée, ainsi ~MH~ w~/dnM
(COK-~H<M<!0. en regard de skr. ~ttt'~ ~«A etc. de même.
en irlandais et sans doute aussi en arménien.
Le même suffixe *-<e;- est souvent secondaire, ainsi dans
skr. ~MM-~ v. si. pelï « groupe de cinq » lat. jemM-it-j;
v. si. <ï~v. h. a. angus-t « angoisse », en face des
thèmes eh skr. at)!~aA et lat. aH~o~ angus-(tus).
Un suffixe *-t<M' beaucoup moins fréquent, est au sufExe
d'adjectif *-no-, ce que *-tei- est à *-<o- on le rencontre donc
surtout dans les langues où *-):!)- est le plus usité en slave et
en germanique. Le skr. ~t!A « chaleur o en fournit un
bon exemple.

2~. SufExe *t-. – Le sufExe *-<«;- forme aussi des


noms d'action, mais où l'idée de-l'acte même est plus en
évidence skr. ~an-fM-~ indique « l'acte de marcher », plutôt
que la K venue B de là vient que ce sont les mots ainsi formés

!M/~)'/M « va manger », en slave ~o /e


qui ont fourni le supin en latin CK~/MWj en lituanien:
f/~M ft qu'étes-
vous a)lésvoir? », et en sanskrit des infinitifs, en -tum (iden-
j tiques, pour Ja~forme aux-supins précédents), -<o& (génitif-
ablatif), -fafe(datlf), -tavai. A en.jugerpar l'indo-irànien, le
vocalisme radical est e et le ton sur la racine. Mais quelques
mots isolés ont un autre vocalisme:
zd ~M-~ (de *<M-<) « gué », ~K-J « pont )) (de
*/y-<< Iat.~of-<<< v. h. a. ftir-t (germ. *fur-du- de
*t!<-), gaul. Ritu -(magus), nom de lieu (aujourd'hui
glosantlat.,uadum.
J!a~/MK<) qui signifie « (champ du) gué '), v. breton rit,

)'
lat. gus-tu-s, got. ~<M-<«-j «'essai
28. SuSixe *-tt~o-. – Le suffixe Indo-iranien *a- fournit
des adjectifs comme skr. Mr-~fa-~ A!f-<(K~t-~ « devant être
fait. H- et des abstraits comme skr. ~z~M K
divinité »,
zdyra~MM-Ott~-w « primauté n le slave a de même des mois
tels que ~tj-~tf enfance ».
Sous la forme féminine *-<tt;a-, on a les types got.
~t/a-~n/a K amour a, v. st. tMO/<M <t prière )' et, avec *-M-
(c'est-a-dirc *-<!?! ou, en d'autres termes, le précédent avec
le vocalisme zéro de la caractéristiquede féminin *-a-), gr. rpt-
~4- Pfm-T~ etc., ou les dérivas latins (a sufExe secondaire
-<-) tels que s/M-(nom. Mt'fM~).
Le sunixc est souvent élargi par un suffixe *-M~- ainsi, à
cutc do skr. f~Mï« bonté N, on trouve M~H-/M;M-MJ
(même sons) on rapproche le type gr. 9a'j).s-m';9-ç, 3o~).

an. Suinte *j<'M-. Le suffixe *-H!M- sert à former des


noms d'action neutres ou masculins; les neutres sont fré-
(]!ients ils ont le vocalisme e de )a racine et le ton sur l'élé-
ment prédésinentiel. Ainsi
skr. Mar-HM « action de porter », gr. !~p-!M; ou, avec
une forme dissyllabique de la racine, skr. M~rt-maK- action
de [)0rter », v. s). ~f&~ (russe ~r~n/a) fardeau ».
La forme masculine a souvent le même vocalisme et la
même place de ton, ainsi, à côté de skr. ~Ma"extrémité du
/Mttj
pitier de sacrifice », gr. 'c~p-~x, !at. on a gr. T~Ut!?,
!at. <ef-m~; à côté de )at. /tMfM (do*<M<~my), on a v. sax.
/«)-nm (de */<o/mo)« rayon de lumière », etc. Mais le voca-
lisme zéro de la racine et le ton sur le suffixe se trouvent
aussi dans gr. a'j':[t~a cote de &!)M! xa(t-jt~ u-ji~. Le
même suuixo donne aussi des noms d'agents, naturellement
masculins, comme gr. H-~v'« qui sait », skr. ~Aar-m~
« qui tient n te skr. ~Mf/M (neutre) signifie « prière a et
AM/~w~ (masculin) « prêtre H.
Les noms de ce type semblent avoir été souvent élargis
par Icsuuixo secondaire *o-, ainsi skr. cnf-MM-M-m « repu-
tation », y.h.a. (~)~'t<-?K:;< 'en regard de zd -jfa~KSK-
« ouïe H, got. hliuma; en latin, ce fait est fréquent ~Kg?Ke~
etttH~mMtMm.etc.
De même que l'on a *Ko-& coté de *-mo-, on trouve
*-WMM-ac6 té de*-meM-:gr.6mjM:écriture') (a
Argos)
de *Yps['p-c~x, v.. si. c~M « nombre M en face de c~ « je
compte !), lat. <tt<Kf;tt de'Mc-~M~ etc.

3o. Suffixe *-tf/~t< Le suffixe secondaire *-Hf~<- est


atteste par l'accord de indo-iran. *~fa~- et~do gr. -(~')~t:
sitr. pKfrtt-MK~ zd puera Mttt- « qui a. un fils », gr.
~ctp'-(~)s')t- «, qui a de la grâce )) en latin, il est élargi par
*-to-, soit Mt~MM~ de *~û/MO- en regard de gr. *(~)o['
,FMt{. Le suffixe, tout à fait analogue, *-max<- de l'indo-
iranien n'a pas de correspondant dans les autres tangues.

REMARQUES GÉNÉRALES. – I. L'énumération précédente ne


comprend que des suffixes simples ou qui fonctionnent comme
tels: un suSIxe *-tMK- n'y figure pas, parce qu'il peut être
conçu comme un suffixe -;<- (forme vocalisme zéro) élargi
:par -M-~ ainsi gr. M-f~, en regard de )at. ae-HO-M~ got.
ai-w-s « durée, éternité H et de skr. ~yH- « durée ». Mais
certains des suffixes qu'elle comprend et qui-apparaissent
comme simples résultent certainement de'raccumutatiou de

suffixe indiqué,*-H~M~
stimxes secondaires; c'est notamment le cas du dernier.

Elle,ne.prétend pas renfermer tous les suffixes qui ont été


employés en indo-européen, mais seulement donner une idée
des procédés de formation. Beaucoup de mots, dont l'ana-
lyse est plus ou moins évidente, présentent d'autres suffixes
ainsi
skr. ~-n:<«ver lit. ~tf-M: v. irL cruim, et le sy-
))',

nonyme lat. uer-mi-s, got. !MMtf-M:,avec un suffixe *-)Ke:


1
s)tr.tMKfi~,xdAMKM~,ts).~mi,)it.M-t<M-~got.
~M nM «tifs s, avec un sunixe K~
Et ainsi <tc beaucoup d'autres.

!i.i)tins)esfor)uat!onssecondaires~retementquiprecede
imme<)iaten)enttesunixesecondairea,enreg)e~enerate,!e le
vtxatisme zéro,ainsi:
1 i.-t.ttnon*Mdans*<j<A[),s)tr-~<ta-,gr.
-tj-t}-,f;ot.<f<a,v.cidessusp.a~<etsuiY.
i.e.M-etnon*m-danss)tr.~KrMM(~ourdeur.).gr.
~,xi-~{.
i.-e. *-<-etnon* n dansskr att ta « brebis v. a).tt'i M

i.-e.*r-etnon*frd.)ns!t)tr.<<f<<paterne) ), gr.
i:ï:t: lat. /Mtr tM.
Htn)fn)f.dan''kstht''fm"<!t<'conda!r<"ttir<)d'unn)~tq!)!
r<'nf<'r)))n drja
un "n~he, non ~ukment j'rjcmcnt présnniM)
n'"t\t'.Ht.n)aisaus'.it'antr<<'est-) dire l'élément radical,
t<'nd';nt A .m~r !<' ~<x'ahsn)c zéro les p<cn)p)f"t sont peu
n<tmhr''ux, tnait ceci tient sans df'ute a re que l'analogie en a
<nn)in~!ajdiu'.)rt.f't arc qu'ont sfu)s subsiste ccu~quc
d''stir<'on-< ta nccspartiru)ifres ont conserves:
de *f< (){r. ~)~, skr. ~«,lai. ~<'m) Y~,)p
<-
dt~ns Mot. (n )~ <' dem dizaines », gr. (-p:~ )Mv:t trois
dizaines ou *J°t,tf<-< dans s). *~i~< russe ~t'a J~<'a<'
« deux dizaines ».
de't'~ttvr (skr. M/tttr at quatre o. dor.
'<
etc.)
*t*f«r zd(a ~:tM<rfm « pour la quatrième fois «, (M<rtf)
« quatrième «, skr. <«riy< <' quatrième
de *nAt';< (skr. tx~t'a, ht. n<wm, etc.): *(~Httt<<o-, gr.
:~t-ï9-; neuvième
Le dérivé en *-)<)- de i. e. tt~ « dieux (skr. ~t'aA, )at.
</f«f,etc.) est skr. ~<f ~i Adivin 0, gr. *F-),
(de .F-yo-;),
)at. ~)M (de *~t«<<' J), soit i.-e. *~tu;
Les verbes dénominatifs ont pu présenter aussi cette parti-
cularité, témoin att. ~.htM « je coupe le mie] » (de *n<K<-
yo) deri.vé de ~T-.

HI. Le redoublement jouedfrnslesformationsnominalesun


rote bien moindre que dans les formations verbales, et iln'y
a pas de valeur bien déunie, mais les divers types s'y retrou-
vent néanmoins
redoublement intensif, par exemple dans skr. A~Mr-~
(sorte d'Instrument de musique), v. si. ~[t-~o~'r. Ad/o-~o~1
« cloche B (de *kol-kolo-), lit. nomin. plur. A~M-y (sorte
d'instrument à cordes), MMtM « clochette )) ou skr.
~ar-A (forme prâkrite d'un ancien *&!f-<~) n écre-
visse)), lat. f~nœf (thème *kan-kro-).
redoublement ordinaire~ avec*e, comme dans skr. ~-7~~
zdca-X)';)Maroue », ags. hweowol, &M'~)< <froue))(de'<M-Mt!
-*A:M-!t/~ anciens *k"é-k-lo- et *ti-), gr. yJxXo?'(de
*ë-~7o-~), lit. « cou M (qui peut représenter nn plus
ancien *ke klas), à.côté de la forme sans redoublement v. si.
~o/o c roue a ou lat. « castor », lit. bë-brus, comique
skr. ~-Mni~ «;brun )),a cAté du redoublement avec
*i dans lat. fi-ber « castor », gaul. Bt-a.);~ v. sLN-~n!;
v. h. a. ~&!f.

Participes. Outre les thèmes nominaux précédents, pri-


maires et secondaires, l'indo-européen avait des ~mM nomi-
naux <<~ <Mmej Mr&MX, ou participes. Des adjectifs
comme gr. Y.Xu-ro-c ou 01~0-~ ne sont pas des participes
parce qu'ils ne sont pas dérivés de 'thèmes verbaux c'est
seulement lors du développement des diverses langues que
des thèmes présentant ces suiExes ont été incorporés au
verbe, ainsi ;MM<M en latin.,
Toutefois on notera que les
causatifs
ont des adjectifs en
N~ <<~ qui présentent un *-< appartenant sans doute au thème
verba):
~r.)'<'itfaitvoir" n
~r~amontreo»
~t P*' jMr~K distinguer ~a-~f«rM- ma) famé x
ht. mona! m<Mt-<«J
)it./a~NM"jetiens«n /a<t!')M-tenu.,
et c'est à ces forme. que se rattachent les infinitifs comme
tit./a<~)<f<'tcnir't.e).~<<t/<<<etei!)ero,<'tc.
)~< M'u))i participes indo~uropeen!) proprement dits "ont
les suivants

t* Participes actifs de présents et d'aoristes en <K<


Q!tan<) il s'ajoute aux ittemet athcmatiques Mn!i redouble-
n?n~<f~i~ec!'t* M<fK< M< ainsi skr.<})< e étant n,
nonj.p)ur.~dN/gën.sing.a~d~enfaccdeskr.aj-~
<iie!'t'),<<in/<"it!!K)nt~);Y.t).tycetant))(dc*jm<t)
enfact'dc~t'j/H<'i)<tn,j~~M<'ii!'sont";gr.~(auneu
de *~): )at. (prae-)s-ens, etc. quand il s'ajoute aux thèmes
ath'u!.itifju''<.)~'d~uN<'n)ent(etace)uid'aoristeenj),iiil
a la f~rm'' M< a tous it'sc.T': skr. nom. ~<Mt!<(dc
!'in)<.
*f/<t/(j)<'donnnnt",);r<'<tst,(de*M:<); dans les
deux cas, )'<'h''n!cnt qui précité le sunitf du participe a le
Yocausme M'ro. Quant aux thctues thématiques, le type
t~r. /~<irdM portant nom. piur. ~/MMn/ génit.
tin~. ~ir<!<«/t; gr. ~tpM~, ~?:tT! ~!p:< )at.
«~fM~
M<M<<M !it. tt~aj, s), try fonduiMnt en char o admet
deux interprétations: 't~rf/~Mf-, *tt~,<v,t)n< ou '~r-
</on< *tK~<fm< suivant qu'on considère )'é)ement f/o
comme la voyelle thématique du thème *M;<'f< *tt<t< ou
Quoi qu'ilen soit, ce suf-
xe comme la voyelle <)u suuhe
ainsi à tous les thèmes de présents, de futurs et d'ao-
~~nstcs s'ajoute
gr. ?<!w, Tt~if, Tt's~ S~ 3~
Bo~O~TO~; E~0' 3~.T:M'~ X'.TC~TOÇ; ?~~(t), ).E~M' ~S~C~TO~;
~:mx,Teb~[6(M'no;;etc.
2° Participes' actifs de parfaits en '-tfct- (*-we/ – Le
suffixe a deux formes qui sans doute alternaient au cours de
la flexion; l'une, *-tfM-, est attestée par skr. nom. sing. -f~M,
nom. plur. -f~)M-a& (avec intercalation d'une nasale qu'il n'y
'a pas lieu d'expliquer ici), gén. sing. -a~ féminin nom.'
sing. -î gr. neutre
sl.'fémin. -itt'-t~llt.
-(.F)ac, fémin. -u~x (de *-uT-yo:) v.
fémin. -M-t; l'autre forme, *-t[)et-~ est
attestée par skr. instrumental -~ad-M;~ toc. plur. -fa/-j«

calisme zéro ainsi j


gr. génit. -,F;T-c;. L'éMment présumxataa d'ordinaire le vo-

skr. ~n~M « ayant laissé-», lit.'fémin. ~-tt~-t;


skr. rnoMy-~): « étant mort x, fémin. marnf-K~, lit.
fémin. mn'-Mj-~ v. sl. féminin -m~Mj-<.
gr. ~p~-(~)M;, SE3(~)t-(~)<,i{, etc.
L'opposition de gr. ~e[SM~ ~5-u!~ (en regard de skr.
M'f~K « sachant », fémin. fM-) suggère l'idée que le
masculin a peut-être eu en indo-européen le vocalisme e de
'la présufnxale, et le féminin le vocalisme sans e cette diffé-
rence s'explique par le fait que le féminin renferme un suffixe
secondaire ajouté
au thème du masculin, et l'on rentre ainsi
dans le cas général signalé ci-dessus p. s~g le vocalisme e de
la présuffixale se retrouve dans got. zM;'t-!M~.r « témoin »
qui.paratt être un ancien participe parfait repondanta gr.
~a5M;.

3" Participes sufExe du participe


moyens. Le moyen
varie suivant les langues. Dans'le type thématique,e grec
a (~po-)~ete-t, le skr. ('MdM-~ma<.M-& « portant)), fécond
~yft~-JmKtt- « sacrinant )), le latin ('~f<M-)mt!M-j (subsistant
seulement, dans. des noms propres), le slave (~;(f-)NM! « con-
duit en char x, le lit. ~t~M (même sens), et le vieux
prussien (différent des autres dialectes slaves et t)a)tiques,
mais J'accord avec les autres langues indo-européennes)
(poklausi-)mana-s entendu o. -Dans te type athématique,
le sanscrit a -atM au présent dxA-NM-A « trayant n comme
an parfait ~M~-<it<i- « s'étant éveillé » le grec a -,ts'<
comme dons te type thouatique ~.0: “ M': .M'a- etc.

Les participes conservent toute la ta)e!)r sémantique des


thèmes verbaux dont ils sont tirés, et ils ont, de plus, la
distinction des voix active et moyenne te ton est conserve
à la pt.xe ou il est dans te ttw'me vertMd, et, en grec, cest le
porticijM' presque seul qui le conserve, ainsi dans t op~)o
sition de <.t!HM'<ct de Xttc<.r< qui garde le soutenir du contraste
de i.-c-. *M~< /<t*'<' On aurait une idée incomplète de la
flexion des vérités indo européens si l'on négligeait ces par-
tici))es qui en font partie intégrante en un certain sens.

/[. Les racines présentent, à cote des thèmes


verbaux, des thèmes nominaux qui ne sont nuit' ment déri-
ves de ceux-ci, mais qui, faisant partie du même groupe
de mots, ont des sens tout voisins ces thèmes nominaux
ont donc la valeur qu'ont prise par la suite les noms dérivés
des thèmes verbaux et peuvent jouer te même rote que
jouent aittcurs des substantifs verbaux ou des infinitifs;
ainsi un datif ved. d;-f <' pour la conduite o du thème à
suflixe .cero skr. aj- vaut exactement ce que vaut en français
« pour conduire et c'est de formes de ce genre que sont
sortis les infinitifs passifs du latin, comme agi; le datif
d'un thème sttr. «~-mox « connaissance », soit t'«/ m<in-<,
signifie naturettement « pour savoir et c'est de datifs de ce
genre
que sont sortis les infinitifs têts que gr. f;: ;tt<:r un
infinitif comme represen~L ~ht- ~f~'n./ro
de thèmes en *a!-
tenir, en tenant », etc. ¡
comme véd. ~f-KMn « dans le fait de

En revanche rien ne prouve que l'indo-européen possédât


de véritables Infinitifs, c'est-à-dire des formes, nominales
fixées tirées de thèmes verbaux, comme on a en grec ~f~EN,
~T~, X& ~E~o~~xt, ~Tn}~ 'Les seules formes de ce
genre qui sont peut-être de date indo-européenne sont celles
de'l'indo-iranien en *-f.f~a<; par exemple skr. f~a-i!t
« conduire en char o du thème vaiha-
de fi}/M<t il conduit
«
en char », qui rappellent le type des infinitifs moyens du
grec, <~pM6iM. Il convient aussi de rappeler les formes
qui-figurent dans les juxtaposés qui fournissent certains
temps aux divers dialectes: lat. ~fe-~ant~ MOMë-~Mt, moME-~
got. M~o-t~ « j'ai oint », M~o~~MM nous avons oint M
f<

Y. sl. M~M f je conduisais », etc. le premier membre


de tous ces juxtaposés est une sorte d'infinitif et )e second

«faire a.
tUne forme verbale personnelle atone signifiant « être » ou

Ensomme, l'indo-européen ne semble pas avoir eu d'in-


finitifs, ou du moins les infinitifs n'y,ont eu qu'une très petite
place. Et c'est pour cette raison que la forme de l'infinitif"
dinêre d'une langue Indo-européenne l'autre.

Formation du féminin, Même quand ifs désignent des


êtres sexués, les substantifs indo-européens n'ont pas néces-
sairement la marque du genre les noms de parenté tels
que lat. ~t<<f et/nK~ M~~f et wor n'ont, soit dans four
thème, soit dans leur flexion, rien qui les caractérise comme
masculins ou comme féminins. Néanmoins ils ont un genre,
'puisque les adjectifs qui s'y rapportent admettent une distinc-
tion des deux thèmes, ~l'un pour le masculin, ~l'autre pour lé
féminin, et parce que d'autres substantifs ont eux-mêmes
deux thèmes suivant le'genre. =– Les suffixes, essentiel-
*r'
lement secondaires, qui caractérisent le féminin sont *-a- et

t" *-a- (vocalisme zéro 3). – C'est au moyen de *-a- que


sont formés les féminins d'adjectifs du type thématique à
skr. ffi<M-, gr. ~o-, lit. M)M- « vieux » répond un féminin
skr. jCMt! gr. ~x-, tit. sano-; à skr. j:fH;a-, gr. xXuï: iat.
-c/H<c-~ un féminin skr. crH<< gr. x).'jT~ lat. -c/t;M-; etc., et
d'une manière générale beaucoup de féminins de noms du
type thématique, ainsi gr. T:).s'4 cote de T:).:7.s; dans ce
dernier exemple on voit la trace d'un contraste de la place
du ton entre le thème masculin et fe thème féminin; et de
mémo ~XM ~5M, '<eu~: wup~; skr. ~f;}t/a~aMf goût »
gr. ï, ]e type gr. en regard du type 7.=~ etc.
La flexion des thèmes en *-t<- comportait d'ailleurs, au
moins pour une.partie des mots, variation de la placedu ton
suivant les cas. Le même suffixe fournit des dérivés de
thèmes de substantifs du type athématique, ainsi gr. -t~p-x
regard de
en regard de hom. ~jj.ap, 'p~0-~ en 'p? (ancien
*xpt0), lit. faMr-a « printemps o cf. gr. f~p, v. sl. M;M-t!
« printemps », cf. skr. »
MuaM~a/~) « printemps i lat. or-tï,
cf. Os; etc.

a° *-)' ~)'a-, *y~ avec vocalisme zéro,


(~-t)'). – Le sunixe *-)' est en usage pour les adjectifs et
pour les noms d'êtrcs sexués du type athematiquc. La diffé-
rence de *-y~- et *-n'a' semble avoir tenu unifjuement en indo-
européen à la quantité de l'élément précèdent gr. m~i-,
de *Ep-y~ et mr~ de *i:cr< représentent sans
doute l'état ancien le nominatif de l'un serait *~s,:i (avec-[
de *-y.' et celui de l'autre !r;M (avec -M de *-<)9, mais le
grec a généralisé là du type mT<!ï et a un nominatif xie;?~ en
regard dc skr. ~)h'an; inversement l'indo-iranien a généralise
-et le nominatif correspondant à gr. ~oT~a est skr. ~<i~-ï
« maîtresse H de même dans les autres langues.
Devant le suffixe l'élément terminal du 'thème de
masculin a d'ordinaire le vocalisme zéro, mais aussi parfois
d'autres
thème des participes tels que *)'OH<- fémin. *Me~K<-)'a-
skr. ~Mfa<)'a-~ gr. *~tpo';T-yei- (nomin. ait. ~JpsuM, lesb.
v. sI'Ra-(de*~)'{tt-ya-), demémelit.~aHf~o-
~sp~tM),
(nomin. ~aKt-<) et got. yn/on~-y'f)- (nomin. yr;/f));<)
« amie ».
skr. thème masc. /~A~K- « charpentier B fëmin. nom.
<a~n.M gr. -;<x'[M' TSMKNct; skr. thème masc. r~M- « roi );
fémin. nomin. r~'n-< « reine », cf. irl: rigain (de *r<~K-!);
skr. thème masc. jy~MM- «jeune », fémin. nomin.~MH-~ cf.
lat. ~M-t-~).
skr. thème masc. /~H!<ar- nomin. fémin.~aKtt)' cf. Jat.
genitor, ~KEM(~) gr. Ye~T~p, yE'~TMp ys~iap~.
skr.-thème masc. ~~a~ nom. fémin. ~u- gr. ~5~,
<)Se~(de*Ssf-~).
Le féminin peut être tiré d'un-thèmc différent de celui du
masculin et ne pas comporter par exemple ]e suffixe caracté-
ristique du masculin; c'est ce qui arrive pour ies adjectifs
en en germanique et en baltique got. ~M- « dur H
a un féminin ~a~c-j lit. « doux ))j un féminin
saldzo- (de jsM-y'o-), et de même.le féminin de gr. mX-j-{
-est TcoX~<x-) de *T;o~-ya-.
Les adjectifs thèmes en *-es- n'admettent pas de forma-
tion de féminin: skr. .rM-H~M/j K bienveillant », gr.
Eu-E~Cj etc. servent à la fois pour le masculin et le fémi-
nin ce sont pour la plupart des composés; il ylieu de
noter que les composés grecs tels que poBoSmrAo; ont aussi
une forme unique pour le masculin et le féminin.
Dès l'époque Indo-européennej il semble que le suffixe
*-ya- ait été Oéchi de deux manières, avec alternance *-)<
*y-('-f~ comme dans skr. ~MmnM~ génit. M<!)'aKt-)'a-A, ou,
sans alternance, avec )e vocaHsme zéro, soit *-i-, ainsi le
féminin de skr. M~i petit-fils qui
», skr.
est na~i-
génit. )M/!<~y-< cf. )at. nept-i-s, v. lit. N~<-< c'est ce se-
cond type, avecs au nominatif, qui a été généralisé en latin,
là où )o sutTixc secondaire n'a pas été ajouté comme dans
~Kf/ft-x, t'fiHt-~ et ainsi c'est rnaMM qui répond a skr.
~faafi ~M;M do */M'cM;~ (comme M;fM de *M«K<M), à skr.
&Mr<!M<~ etc. c'est par ce procédé que certains adjectifs et
tous les participes lalins en sont.vcnus à perdre )a distinction
du mascuiin et du féminin.
A côté du féminin normal en *-)'< du type skr. <aH-<&
« mince )) (iittéraiemcnt « tendu o), féminin <a))n, cf.
iat. ~MMU, il a pu y en avoir un autre caractérisé par
-)
(dont la forme à vocalisme i'.éro est soit *-t0-, d'où
le vocalisme xéro a été générausé dans toute la flexion comme
dans le type skr. )M~<~ et ainsi l'on a skr. <<!n~-A « corps »,
génit. ~M('t<~a/). C'est de cette manière qu'est formé le
féminin remarquabtc du mot skr. ~~HM~ (de *jM~'Mr~)
« père du mari n, zd/ym~Hf~ bom. '(~)sxap: lit. ~M~)-a~
)at. socer: skr. (fit~tiA « mère du mari », v. st. svekry, lat.
jtKr~f, v. h. a. jtf;~a~ c'est-à-dire i.-e. *j!<rn- de *jm<-
~rKC-, avec w après r en regard de -r- dans le masculin
do même, *wi- (de *r?-H!t<), attesté par v. st. yMnv,
got. -MMj ft pierre a moudre u, est un féminin du thème
attesté par skr. ~fftfOM-, v. irl. M~ gall. ~fOMM (même
sens) )a métatheac de w est analogue aux faits signalés ci-
dessus p. io5. On entrevoit ici toute une série de faits très
complexes relatifs a la formation du féminin.
Ce n'est pas tout. Car il existe un autre sutuxe, très
voisin du sunixo *-y~ et se confondant même avec celui-ci
au vocalisme xéro *-)' dont la forme & vocalisme zéro est-i-
A. MEtLUtT.
*)
(c'est-à-dire et qui n'est resté distinct de *-)M- qu'en
latin et en baltique lit.~&M-~ « terre )) (de*~M-/<),v. s].
dérivé du ithème attesté par skr. /~?M-, gr: y0f~ et
zd ~m- (cf. ci-dessus p. 228) ou lat. ~H~tM dérivé du
thème temj!)M- de <<m~M.t c'est à la même série quetle sens
conduit à rattacher'les formations telles que skr. taM'f-~
'c force )),'ou gr. eA~E~ (-EM de *-M-yx). Dans lat. j~ec-M-~
'lit. ~M-< f connaissance », gr. (de*~Y-yx), etc., on ne
"doit pas voir des thèmes primaires en *-Te~ mais des dé-
rivés de thèmes à suffixe zéro *spek, *~i°N?-j *K~-j etc. –
'Les thèmes en *-y~ ne servent d'ailleurs pas d'abstraits seu-
lement lit. f~É « fantômeet skr. ~c~ « déesse R (génit.
~~(~)y~) sont les féminine de lit. divas, skr.
M/ skr.
~j « dieu »
« louve ~\(avec généralisation de la
lit.
forme à vocalisme zéro -i-, dans génit. -n~('~)ya&) sont les
féminins de lit. M'MtU, skr. t;~a't'< loup x.

Si la formation du féminin est assez compliquée, te sens

H.
n'est pas moins multiple. On peut distinguer trois valeurs du
féminin
i" Indication du sexe féminin, ainsi skr. « celle qui
engendre », lat. genetrix, gr. Ye'~Tetpc;.
fnccuS~,
2' Valeur abstraite: type gr. et aussi fies noms
concrets comme lat. <a~t,' lit. ,~aM/~ [; main o, got. staiga
« chemin t
3" Valeur de collectif: gr. ~pMp-fci « ensemble des frères o,
v. sl. brair-ijales frères:)(sert de pluriel à ~m~«« frère))).'
L'adjectif a soit le thème de masculin (et neutre), soit le
thème de féminin, suivant que le substantif auquel il se
rapporte est ou masculin (ou'neutre), ou féminin. Mais il
reste à déunir en quels cas un substantif a l'un ou l'autre
genre. ~Le genre est masculin lorsqu'il s'agit d'un mâle, fé-
minin lorsqu'il s'agit d'une femelle, quelle que soit la forme
lat. pater et ~rn~f appellent l'adjectif au masculin, ma<<)' et
soror l'adjectif au féminin. En dehors de ce cas, il n'y a guère
de principe absolu les thèmes en *-o- sont en principe mas-
culins et neutres; mais le grec et le latin en ont cependant
de féminins, ainsi gr. c~, (dor. eays;), tat- ~~M (le mot
germanique correspondant était un thème en -c-que suppose
le v. h. a. ~o~/M); et l'arménien en a eu aussi, comme le
montre M«; génil. ?;«;)y « bru )), en regard de gr. m~; il y
a donc eu des thèmes en intto-europcens de genre fémi-
nin mais ils ont été éliminés dans )ap)upart des langues ainsi
i.-c. *~M;MO- « bru est devenu thème en -n- dans skr. jMH~
v. s). M~&~Y. h. a.MKra; et est devenu thème en -M- dans
iat.H«fMsous)'inf)uef)ce de socrrts. Les thèmes enj'-a-et*-)~-
sont d'ordinaire féminins lorsqu'ils servent à caractériser le
féminin, mais il ne manque pas de thèmes en *-< et *-)'
qui désignent des êtres mates et sont par suite mascutins,
funai )at. v. s). (voje-)vod-a « conducteur d'armée H,
gr.~M-mt-a- (nomin. 3sn:),ouY.sL M-t/'t'(acc- &</a)
« médecin Jïj skr. y~(nomin. r~J) « conducteur de
char j), etc. Quant aux autres types de formation, il est im-
possible dedirepourquoi les uns sont masculins (ou neutres),
les autres féminins, pourquoi par exemple le type de gr.
~Y: génit. Xsys'j, est masculin, cc!ui de ~?, génit. ~7so~,
neutre, et celui de ~s~ féminin mais l'usage d'accompa-
gner ces substantifs d'adjectifs masculins (et neutres) pour
les uns, féminins pour les autres, est indo-européen, puisque
les types correspondants de l'indo-iranien, du slave, du ger-
manique, du latin, etc., ont la même propriété.

Ccm~tmtMM. -Deux thèmes nominaux peuvent par leur


réunion former un thème composé. En principe, et sous le
bénéfice d'une réserve faite ci-dessous, les verbes n'entrent
pas en composition.
Seul, le deuxième terme du composé, qui est nécessaire-
ment un substantif ou un adjectif (et jamais un démonstratif
ou un pronom personnel) est fléchi.
Le premier terme du composé reste invariable dans la
flexion;'l'élément qui le termine a le vocalisme zéro dans
'tous les thèmes do type athématique qui ont une sonante,
c'est-à-dire un élément' susceptible de se vocaliser
skr.
tri-pdd-, gr. Tp[-m5-, lat. M-ags. S)' qui
a trois pieds )) de même lit. ~&y'M « a trois pieds », etc.
gr. <j5u-e~ (*F':<5u-FmM-) skr. ~m/M-f~t~ « qui a des
dons agréables ».
*dans skr..M-~< « unefois », gr. x-ig,Iat. ~i'm-cA'.
*p- (en'regard de *ne, attesté par skr. M~ « ne. pas », v.
sl: ne, lat. <M[~«<], etc.), dans skr. ~-y'Ba<a&, gr. ct'-Y~MTo- lat.
t~MtM.r (c'est-à-dire tMno~M de *m-~Ko~), got. Mtt-~KM~
arm. aK-Mna!f~< « inconnu )).'
*dus- dans gr. Bu<7-tte~ skr. ~K)'-MMna& « qui a un
mauvais esprit M.
Enl'absence d'une sonante, *e subsiste dans les thèmes en
ainsi gr. (,F)~M-p6Xo;, zd m?etM-/a.H: « texte x ()itté-
ralement « construction de paroles ;))..
Un thème thématique a au premier terme d'un composé
le vocalisme *)-: gr. hm-S~o;; v. s). ;M)-o-t « qui fait'
le bien » lit. gera-déjis (même sens) got. guda-faurhls
:<
qui a la crainte de Dieu x gaul. f~H~o-MM~K~ nom propre,
signifiant « quiaun champ blanc ». Le cas où le second mot
commence
ici.
par une voyelle appellerait une discussion dans
laquelle il est impossible d'entrer
Il est douteux que le premier terme ait jamais été un
mot fléchi, notamment un locatif, en indo-européen, comme
il l'est par exemple dans gr. n~M-ye'n]; « né à Pylos » ou
dans skr. ~)'~aA « qui marche à la tête ».
Les dateurs ~mantiques des composés sont assez diverses
tes types essentiels sont tes suivants
t* La valeur gramrnalicale propre du second terme est
conservée, )e rap~rt des deux termes pouvant d'ailleurs être
quetcon<nie ainsi apposition dans gr. !i~tr~,« devin-
tnf~iecin s)tr. M/o r~ f prêtre roi t adjectif et substan-
tif gr. xx~ KSA: skr. a~Ajr~ A~nM~ <' mâchoire inférieure o

E complément et substantif: gr. ~y~ ~tX~s,, skr. m<j/~ jr~M

type« s<fur de la mère c'est de ce df'rnicr cas que retève le


frefjuent des comjtoses dont te second terme e''t un thème
à sumxe xero, portant téton, athemati~ut',
comme dans gr.
~i:). lat. /H ~*yMJt~, sl. 'w~t (non)in. v. s).
m~t~) f ours 'tjitterntempnt « mangeur de miel ce qui est
le sens de '~r. ~M< Jt/ ou tttetnatique, comme dans gr.
inAs~): lat. ~rm~~ff~ ru~'M*t~t~ « pf)rteur d'eau o,
slr. ~Mm/~d ~rJ/' faiseur de rases les thèmes qui figu-
M M

rent nu second terme de ces composes ne sont très souvent


p<)t attestes en dettors de la < omjwtsitu't), et plusieurs ont pu
nej.onais exister !s<tten)ent
Le r'tc ~rammaticat du se< ond terme est change, et le
c«mp<~ <"<t un ndjectif indiquant que le second terme est tel
ou tel homme, ot) tt'tte <tu telle cttose gr. ~x~~T:
M qui x un sein profond a, lat. m~M ~M/m~~ « qui a une grande
Ame a, sLr. ~rat~ ~u~ qui a un'' thevetun* d'or », v. s).
~Mno
f t'JK
</Mf mon<t/' f qui a des ctteveu~ noirs a gr. 3~ ;JK~ skr.
qui a un mauvais esprit a, etc. Ce sont les
com~tse'' ~J< Le tf~n est te plus souvent sur le premier
terme, et ceci permet parfois de marquer la différence des cotn
poses possessifs et des autres gr. ic:Aj-?p: est un composé
possessif, mais xy~ -p:~ si~niue « qui tourne tout a skr.

3' f<i/d /'M/~ signifie M ms de roi », mais r<~ /'M/rj/' e dont


est
le fils est roi, qui a pour (its un roi un compose possessif.
Ln troisième type, plus obscur, renferme des mots
dont le'premier terme a
Je caractère d'un,thème
verbal;
ainsi gr. xp~e-xfxxo~ « qui commence le mal, auteur du
mal a, cf. Kp~EH, avec voyelle *c à la fin du premier terme,
~ya-tnN.ejM;« qui fuit la guerre a, cf. '~y~, avec voyelle
*o à la fin du premier terme;'de même zd Mn~a-~M~M-
gloire cf. zd m'<MM<t il trouve )' mais,
« qui trouve la )), «
en indo-iranien, on trouve d'ordinaire au premier terme un
thème de participe skr. MW~M~ « qui trouve le bien »,
zd~ï~ûëQo- « qui fait prospérer le monde a.
Dans le premier des trois types, le second thème conserve
sa forme propre dans les deux autres, comme il a le carac-
,tère d'un adjectif, il subit les modifications nécessaires à
l'expression du genre masculin: gr. ).euxf.'AeM: est un composé
possessifde ).e'JM-et t!)M'M-, zd~&fMOs-un-composé du
troisième type de ~i'<i~;tn<- « faisant prospérer » et ~KM-
(féminin) « monde ».
La très grande importance de-la compositionen indo-eu-
ropéen ressort de ce que les noms propres d'hommes étaient
ordinairement des composés tels que gr. 'Imm-~SM' siu'.
.t4fM!-ma&aA (qui
a [fait] le sacrifice du cheval), gaul.
.E'~o~'MK«.f(tète de cheval), ags. Bo-ma~r-(célèbre par ses
chevaux), v. perse Aspa-éanah- (qui désire des chevaux). Ces
composés avaient des ~formes brèves (ou hypocoristiques),
comme gr. 'I;nrh{, ".hmus, ''hmuM.M, etc.
Il est inutile d'ajouter que les suCixes secondaires peuvent
être ajoutés aux thèmes des composés, comme à tous les
autres, ainsi *-yo- dans gr. e~M-~o; (*~M~'K-jh/) « qui
vaut neuf bœufs a.
b. Flexion.

La ûexion des substantifs et adjectifs se présente sous trois


aspects différents, suivant que le thème se termine j° par
consonne ou sonante 2~ par 3" par la voyelle théma-
tique-</<)-.
Le genre neutre est caractérisé par la flexion, mais il se
confond avec le masculin 4 tous les cas autres que le nomi-
natif, le vocatif et l'accusatif, et, pour ces trois cas, il n'a à
chaque nombre qu'une seule forme, ainsi en grec nom. voc.
aec. sing. ~jyM, ptund~Yx;en latin t'K~HmetKt~a, etc. La
forme de nominatif-vocatif-accusatif pluriel neutre est celle
d'un ancien nominatif collectif féminin; de là vient que, en
inclo-ouropécn, le verbe qui avait un sujet au pluriel neutre
se mettait au singulier; la règle subsiste en grec (~x ~<!)x
Tp~e'.), dans ics g~thAsdc t'Avesta et dansquetques exemples
védiques; en baltique, elle a eu cette conséquence curieuse
(jne la 3* personne du pluriel a disparu la forme de singu-
lier des verbes en usage avec un sujet neutre a été géné-
ra)!sce.

<* Thèmes terminés par sonante ou consonne.


Font partie de ce type les thèmes en*-)'< ou *-)<- et *-tMt-
ou le vocalisme zéro du suflue a été généralisé, ainsi s~r.
;N/'<i- « petite-fine x et j~afftt- « mère du mari o, v. s).
svekry, )at. ~ecnMj etc.
Comme dans le verbe, il y a trois moyens de caractériser
chaque forme la désinence, le vocalisme de l'élément pre-
désinentiel et la place du ton.
L'ablatif n'a pas do forme propre dans cette série il se
confond, pour la forme, au singulier avec le génitif et au plu-
riel avec le datif.

j. Désinences.
Singulier.
Nominatif (masculin, féminin). – La désinence est *-j
pour les tMmes terminés par une consonne ou par les so-
nantes *i, *u (et *m ?)
zd ~a-c-~ « parole lat. Mp~ ~Mpc-~j gr. M~ (o)T;).
gath- Czo~ftel que toi x de -axf-f~ gr. i~; (-~
de *-mT-;), )at. feren-s (-ens de *-ent-s), lit. fe~a-j- de
*-tï~f~ v. pruss. JMMK~M~ « homme ».
skr. ~A/zda~ « serpent », gr. Ss[-ç,liL~ « mou-
ton M/iat. oui-s, norois runique -')tK<j~ got. gast-s « h&te )',
lat. hosti-s.
skr. ~~j zd ~M-~ « bras w, gr. ~%(t)- got..fMMM-f
jin:
« fils », lit. (même sens), lat: m«KK-
skr. ~a~-A«petite-fille H~ iat. M~v. lit. nepti-s.
skr. ~affM-& « mère du mari », lat. socru-s, gr. o~pu-t.
skr. ~«-& « ciel M, gr. Zsu;.
zd Zyli (de *a-~ thème *~)MM-) « hiver », lat. &)M.

~La désinence est zéro dans les thèmes en *r et en *n, et la


sonante manque alors dans une partie des langues
skr. j~M~ (thème ~H~)~M-) « chien », zd j~~ lit. j~
(génit.HKj), gr. x'jm~ (avec -') final), de même lat. Aorno
'(sans -annale),'got. NM~a « bœuf )),genit. ~M~MM.
skr. MM~ (thème M~) « mère », lit. mo/ë « femme H,
gr. ~i:t)p, lat. ma~ v. irl. ms~ arm. ma_yr, etc.

Vocatif (masculin, féminin). Désinence zéro


skr. aA~ zds~«. serpent », gr. !c[; lit. ate«« mouton

Accusatif (masculin, féminin). Désinence'-m en indo-


iranien et italique, *-K dans les autres langues avec les so-
nantes voyelles *i et *t<; ta nasale forme diphtongue; ailleurs
elle est voyelle
skr. &!A«-K< « bras », gr. Tn~-v, lat. manu-m, Y. pruss.
~KKK-M"« fils »,
skr. tNK-M « serpent )', zd a~t-tt~ gr. S~ v. pruss. MaM-M
ftnuit;)at.KOC«-m~<Km-m.
gr. ~~y/t-~ !at./erm<-em~ v. pruss. jM;t;Mm(-;K homme x.

Nominatif-accusatif-vocatifneutre. – Désinence zéro


skr. mfi~H « miel, hydromel gr. j;j,
v. pruss. tneddo
tmie]']!tt.~<sitr.KM"genouM,gr.n.
skr. M;ima << nom n, lat. n~KM~ gr. S-M~x.

Gcnîttf-abtattf. Désinence: *-f~ la forme


pourvue de voyelle (e ou 0 suivant les langues) apparaît en
principe après predesinentieiteà vocalismezéro, la forme sans
voyelle après predesinenticjte pourvue de voyelle
skr. ~ti-K-a/J K du chien », zd ~tt-~ v. lit. j~M-n-M (mo-
derne ~Ktij), gr. 7~)-v. irl. con (de *fH-K-o~), )at. ~a<-f-H
(de *pal-r-es), ou aussi, sur quelques vieilles inscriptions
latines, désinence-;t.r(de*-M).
skr. j;:M-f!n du Sis )), xd AKH-ao-~ lit..tfiH-fM-~ got.
JMM-««-j,ht.KMn<('-Mde*-f)«-

Datif. Désinence indo-iranienne *-ai (skr. -e, zd -e, et


-atue~ant les enclitiques), v. sl. -i, )at.
parexemple dans
skr. ~infif-t: pour le fils », v. sL j~nf~ skr. ~«r-~
~pour)epero):,tat.~ff-<.
Le timbre do ta voyelle de la diphtongue ne ressort pas de
ces correspondances, car,a)a fin du mot, v. sl. -i et lat.-i
peuvent représenter *ei, <!< et oi les infinitifs grecs tels que
en regard de skr.
,Ft3-[<.s'Mt f;m~M indiquent seuls qu'il
s'agitdo*-<!<.

Instrumental. Les désinences divergent d'une langue à


l'autre; il y aura lieu d'y revenir dans une note d'ensemble
sur les désinences en *-?- et en *-m-.
Locatif. Désinence *-i alternant avec désinence zéro
véd. Hu:fdMK-< et man~aM « sur la tête.)), gr. <ti(.F)st(-~
de*-e~)etm(7')~t"toujours));"Iegrecaaussi conservé la
désinence zéro dans l'adverbe xi(~)~ « toujours », mais n'em-
ploie plus dans~la déclinaison normale que (et ta forme
tient la place a la fois du locatif, de l'instrumentât et du
datif Indo-européens) M!p.[ de même tat. ~0)KM-e (tenant
la place de locatif, d'instrumental' et d'ablatif et got. ~'M~M
f<(dans)rtMmme));Icv.sI.~aHMK-e"(d,!nsla)pierre')
»
aladésinencezéro,suivied'unepréposition<
c.

Pluriel.

Nominatif et vocatif (masculins, féminins). Désinence


distincte de celle du génitif par le fait qu'elle ne pré-
sente aucune trace d'alternance vocalique
skr.ntK~'M-tt&<tlesSIs)),v. si.i;ynf)!e(toutes les con-1
sonnes finales sont tombées en slave), got. jMm/uj (de
*fMMm') zd ~a~ dor. ~~s(~)-e; v. lit. HMtcr-a « les
femmes')), skr. mai~r-~ les mères
« o.

Accusatif (masculin, féminin) Désinence *-n~ avec -at-


second élément de diphtongue après *-i- et *-M-~H voyelle
ailleurs:
crétois u'[u'v~ « les fils got. ~MM/t-n~ « les fils H.
got.. ~M.tf les hôtes )t, v. pruss. a!Ky~-M~ « les oreilles H.
skr. j;~K-n& « les chiens ;), gr. -e(;, v. Irl. œK-Sj lat.
~omM-C (-a
de *-<Kî représentant*), v.pruss..nmOKMt-tfM
« les hommes ».

Nominatif-vocatif-accusatifneutre. –
Désinence iden-
tique à la forme à vocalisme zéro du nominatif des thèmes
féminins en (v. ei-dessustp; a63)
r_
skr. jan<< étant gr. 5~* ~t ~7fM< a.
Ici comme partout, se combine avec une sonante précé-
[dente;de)a:
*<ff:ve<).<W"troi<v.<r;,)it<r)'-(danstf~/<~t
«treize t),)at.<f<-dan!) tri ~;M<a"troisdiMines",v.~r).
(n,enregardd<<r<v~:gr.h,)at.<rM.
véd. nama les '"m" (avec <' 'i".<) de i.-e. *y
c'Mt 4 dire M).
tj)d<in('nce*d.attette<'parY.');<m<Ha"non)')"t
[
par ){<)<. namn-a noms
a t<K'<t))!'mc du
a <N<r<M « cœurscst la forme
a
m~me nominatif, à moins qu'il ne s'agisse
d'une forme ana)o~i<pM du t)))C thématique ted. ~M~, v.
/a
t). « j""f!s ){ot. ;Mjh) re se retrouve dans )at.
M~tM;M«tn'i!'diïaine'<fe()uisend))eengarant!r)'an
tiquit*
t. fonnea a tté:)inence zéro romme zd mama esprit;)
),€!<
f (a de indn-irnnien Ot) e'etptiquent aisément par des faits
de pnon/tique stnt.iftique: i.e. *)
tombe toujours devant
devait se réduire à *-6s
voyelle et, par suite, un ancien
devant voye))e initiale d'un mot suivant.
La tinate (et ?)
était originairement celle d'un nomi-
natif, mai",Mns doute par analogie du singulier, elle sert
jtour les troi!) cas qui ont au neutre singulier une forme
< omtuune ceci montre que, d<< !'epo<)uc indo~umpeenne,
< ette finale était sentir déjà comme une
désinence, et non plus
sun~e de collectif femif~in. avec désinence zéro.
comme un

f.enitif. Désinence t)m nu *~M, suivant )c traitement


detanaMtetinaie:
L kr. ~<it<des chiens
am zd tf)t; am, gr. t~v-M' lit.
~M, v. irl. f<m n (devant voyelle), tat. can-um.
t On notera fjue le grec a ~v, perispomene, et le iituamen
-M, d'intonation douce; et' que véd. -aw~ gath. comptent
souvent pour deux syllabes en vers.

Locatif. Une désinence *-su est attestée par l'accord de


l'indo-iranien; du slave et du baltique le grec a -m qui
'n'a pas de correspondants ailleurs
skr. h-M, v. st. M-cA:~ v. lit. tri-su cf. gr. rpt-m.

Datif-ablatif et instrumental?

ci-dessous.
Les désinences sont en

-Duel.
*-M-et en *-m-, et elles seront étudiées dans une note spéciale

Nominatif-vocatif-accusatif '(masculin, féminin). – Le


greca -e, ainsi dans Trx~p-Ej le védique-~(aïternantavec-~K),
ainsi dans ~f~ « deux pères j le vieil irlandais atbir s'ex-
plique bien par un ancien */c~ ou *~Ms'e il semble donc
que la désinence ait été i.-e. *-f; l'alternance quantitative de
est parallèle à celle qu'on observe par exemple dans la
désinence secondaire active de l~ personne du pluriel véd.,
-ma et -ma.
'Les thèmes en *-t- et en *-«- ont des finales particulières
*-t et *-« où il est impossible de retrouver la désinence pré-
cédente, mais qui sont suspectes d'être analogiques des
formes denonis thématiques du type en*-t~ skr. f~a « deux
~loups v. si. ~/t~, gr. X6xM
skr. a~t e deux serpents », y. si. Kfjë « deux nuits », lit.
nakli (même sens) de*tM&~ v. irl.~at~ « deux poètes », de
*~a<t.
skr. JHM:! « deux fils », v. si. syny, lit. t~SM (de ~KM!!).

Nominatif-voeatif-accusatifneutre. –
Désinence *-< skr.
/anft~-t « deux races », KiiM!St!-t « deux noms », v. si.
sloves-i « deux paroles s, /t'mett-t « déux noms »; zd'
(vi-)sait-i « deux dizaines B, )at. ~K<-t le grec, béotien
(ff-)M;-[, att. s&[, est seul à indiquer *-< bref.

*~<
a -c&
Génitiflocalif. Le sanskrit qui répond bien à
v. si. -M skr. /&M~-o~ « de deux races f, v. s), t/o~n
« de deux paroles ».

Datif-ablatif(?) -instrumental. Désinences en*-M- et

Remarques générâtes sur les désinences en et en *-tM-.


Les désinences en *-?- et on *-m- n'ont ni la forme ni la
valeur rigoureusement définies de celles qui viennent d'être
énumérées. Dans le texte homérique, le seul document
grec ou, a part quelques gloses éoliennes et béotiennes, on
puisse les observer, elles sont toutes représentées par la seule
désinence-f~(' qui sert à ta fois pour le singulier et le pluriel,
pour le datif, l'ablatif, l'instrumental et même le locatif.
D'autre part on rencontre malaisément deux formes de ces
désinences qui se recouvrent exactement d'un dialecte à l'autre
le germanique, le baltique et le slave ont m là où l'indo-ira-
nien, l'arménien, le grec, l'italique et le celtique ont des
représentants de M, et, cette différence même mise à part,
les formes ne se recouvrent pas exactement. On trouve en
effet
Instrumental singulier arm. -b (-w après voyelle), ainsi
/MfJ-<!Mt-~ « par la fiancée n, ~<<-t<' « par le cœur )) (ce -b,
-w peut très bien répondre à gr. -)tit.-mt, v. si. -m! lit.
MiMM-Mi, si. ~Mt;-mi K
parte fils ».
Instrumental pluriel: skr. -??, zd -~M: skr. mMfi-Mt7)
« par les fils n, zd &i~H-~Hpar lesbras x arm. -MA (-H/M
après voyelle): A~rj~M-~A « par les fiancées », ~r~Mt c par
les cœurs n, c'est-à-dire la même forme qu'au singulier avec
un-~inexpliquéqui.marqnelepïurieISv. irl., ~(de*)
~~& « par les poètes(servant aussi''de datif); lit.
v.sL-yH~dansHL~HH-v.sLjy~<tparlesutsM;ces
deux formes supposent *-M~ qui rappelle zd'M enfin il
faut citer ici la désinence de datif-instrumental v.' isL
got. -7~ de v.-isl. ~'?-M~, got.j~m « par trois puisque
-j
« Datif-ablatif pluriel: skr.
l'islandais -r atteste la présence d'une -s finale.
zd-~yo:'skr.
pour les fils D, zd ~H-~u « pour les bras H lat.
oui-bus si. -WM(de*o~P) ~yMK-MA « pour les fils », v. lit.
-MH-MHJQp01]rlesRIsN.
Datif-instrumental duel: skr. -~Ay~Wj zd-~ya (avec un-~
'Ënal~qui peut représenter un indo-iranien -~), v. sI. -?/ME:
skr. ~~M~ya~ v. sL j~MM-m~ « pour deuxfils M, zd a~)'~
« pour deux serpents a le lituanien n'a que -M datif
MC~-M f~pour deux nuits a, instr. Kù' inconnues
Les désinences en ne sont d'ailleurs pas
au slave et au baltique puisque le slave a les datifs ~c « à
toi», sebë a à soi H, et de même le vieux prussien ~M~, sebbei
-en regard de lat. libi,'sibi.
Il est évidemment impossible de poser ici des formes indo-
européennes, car les dialectes divergent d'une manière essen-
tielle on est en présence d'une situation profondément;
troublée les méthodes de la grammaire comparée ne per-
mettent~pas de discerner les formes anciennes et la suite des
transformations que présente chaque langue.

p. Vocalisme de Felément prédésinentiel.

Le vocalisme de\rétément-prédésmentiel caractérisait les


formes casuclles au même titre que les désinences, et le grec
le montre~encoreassez dans une flexion comme celle de ~T~p
TMTEp, T=KI~p~ T=aTp-C,, T:a-Cp.X-T[ –– KTCXTMp j CfïTXTOp-a. Mais il est
impossible de déterminer exactement quel était l'état ancien,
parce que tous les témoignages possibles se trouvent obscurcis.
Le grec a bien conservé le timbre des voyelles indo-euro-
péennes, mais il a profondément simplifié la flexion nomi-
na!c et, de même que le nombre des formes casuenes dis-
tinctes s'y est réduit de huit à cinq, les alternances vocaliques
y ont été réduites a deux ou trois ao maximum dans chaque
flexion. En indo-iranien les timbres des voyelles *e et *c ont
été confondus dans l'unique timbre a il subsiste, il est vrai,
une trace de la différence tout se passe dans la dcctinaison
comme si i.-c. *o en syllabc ouverte était reprcscnte par indo-
-iran. et i.-e. par indo-iran. mais, si ce traitement
de *c laisse entrevoir le rote des alternances de timbre, il a
obscurci d'autant celui des alternances quantitatives. Les
autres longues sont connues .'t date trop basse et sous des
formes trop altérées pourqu'on y puisse trouver plus que des
traces de l'état indo européen. Les alternances vocaliques de
Feiement prédésinenticl dans )a flexion nominale sont donc
mal connues. Les faits suivants permettent néanmoins d'en
entrevoir l'importance.
Ce n'est que dans certains cas tout spéciaux que l'élément
prëdesinentic) ne présente pas d'alternances vocatiques.
Ainsi

t"Les participes des verbes à redoublement: skr. nom.


~Mfft « donnante (de *</f-<), génit. ~~<-at gr. StM;
(do *Ms-), M~T-=;.
a° Les thèmes où un a a été combiné avec une sonante
précédente ou une « sonante longue o (cf. ci-dessus p. a5y).
skr. (M)~n}-A )))ere du mari !) ace. sing. (tm~tt~-am
gen.sing.ntu-at.
v. sL jft'~rVj <t
ïn&rc du mari 't acc. sing..f~Hf-î
gen.sing.m~'ntt'-e.
.gr.~o~pEi-; acc.sing.~ ))
g~n.sing.o~(f)-
gr. x!; acc. sing. '))
''g<;n.sing-.M(~)-
skr. n~t-A«rivHro))u acc.sing.)M~(?)y-M
gén..sing.Ka~t!A.
skr.~«chant)) acc.'sing.~r-a/H
gën.smg.~f-
3° Les noms dérivés en*on- (cf. ci-dessus p. s3~), comme
gr. trrp~Nf, ytpxSNM~, lat. CaM~ CaMttM, cf. v. sI. ~ra~&M-e
«lescitoyensM.
~En principe, et sauf des cas de ce genre, l'élément prédé-
sinentiel des thèmes terminés par consonne ou par sonante
présente des alternances voca)iques, et l'on rencontre tous les
types.possibles de l'Indo-européen, c'est-à-dire:

L'alternance de timbre, e o, n'était.pas commune à tous


les mots par exemple, parmi les thèmes en -): il en est dont
le nominatif pluriel est *-eH-~ le locatif. *-<:)!-< et l'instru-
mentat* tandis qu'il en est d'autres dont le nominatif
pluriel est *-on-es, en regard du locatif *-eM-t et de l'instru-
mental *-g-M<('f); c'est-le contraste de:

n.
skr.
rco». snrca.

~a a mâle
~MM « pierre a
nav. ew
~-a~j-
~m-NM-j
z~
voc. snrca,

~M-aH-/ ~M-
u

auquel ie grec répond par


ofpcr~ cxpj-Sf; ~pc-e't
ax~&)'~ fx~-c' fxx[A-ov-L (remplaçant I.-o. *MgMt)
On voit que le grec a étendu le timbre o de certains cas a
toute la flexion. D'autres langues n'ont gardé o qu'au nomi-
natif singulier et ont généralisé e par ailleurs
lit. a~M~ « pierre))~ nom. ptur. a~K-cn-]oc.a~MMM-(w~
v. sl. jhtMy &:m-oi-~ &:m-eK-<

Les langues ou l'état ancien transparait le mieux sont le


germanique
plur. <?H/tï~ dat.-loc.
sing.
got. <ïM~~ « boeuf nom.
f)tf/M-!H (gén. plur. OH~-M-f)
et surtout ['arménien qui ourc
nnu. mna. sor. rw aes: we. amo. nssm, maa.

HM/H « personne » <!H/M~ ftH/-<K CK/'am-~


/MrjM « f!anccc o /Mr~-«K-) /Mrj-in /M~-<!m-t
(en arménien, i et M devant M représentent i.-e. *c et *o)..
L'alternance de e et de o tenait une grande place; on la
retrouve par exemple dans les thèmes en *-r-~ ainsi
nos. emo.

skr. ~t/fM « sœur o


nou. vws.

j~-ar.aA
aoc. ema.

~af-<
mmn. c
n.

svds-r-bhib
lit. ~!t! (sès-er-s) jM-er-~y'~) B

en face du thème sans alternance e/o


skr. Wtt~
)it. M«fM «
« mère n wa~~r-~A
femme B MiA-er-j
Mj~r-t
;HC<-cr-fj/t~
w~
Le latin a conserve l'opposition dans soror et MM~fj mais
en étendant I'<? du nominatif à toute la flexion de soror.
L'opposition de c et o n'est conservée dans la déclinaison
nominale grecque que par les neutres en *-es-:
gr. v~;
« nuée », génit. t~c-E(:)-3;
v. si. n~-c ciel o, H<&-M-e.
A. Meravsr. t8
On n'a pas déterminé d'une manière générale quels sont
des mots qui présententTalternanco de timbre t o et quels
sont ceux qui ont seulement e. Mais il y a au moins un cas
où un principe d'alternance apparaît en regard d'un simple
qui a
e, le composé a souvent o, ainsi gr. rai^p, irrcàpe;
OTWTcùp, àftà-ropeç (aveco généralisé dans toute la flexion); <pp^v,
ypevôç: ayptoVj àfpsveç (aveco généralisé). Or, en regard de
pit-dr-cth « les pères », le sanskrit présente ivàt-pii-dr-ûh
« qui t'ont pour père » avec un qui indique un ancien o, et
l'arménienjplus net encore, a entre autres le contraste suivant
de anjn « personne » et du composé mi-anjn « moine »
(littéralement « personne seule »)
loc. anj-in nom. plur. anj-in-(kh) instr. anj-am-b.
mi-ànj-in mi-anj-un-(kh) mi-anj-amb.
Il y a trace d'une alternance analogue dans le verbe en
regard de uelim, le latin a nôlim qui suppose *ne-wlïm et
l'anglo-saxon a,, en regard de wile « -il veut (ancien *weli),
nele « il ne veut pas » (ancien *ne-wali).
A* en juger par le sanskrit-.et par les traces des autres
langues, les cas où la voyelle prédésinentielle avait le timbre
0 étaient
au singulier le nominatif, l'accusatif (et peut-être le
vocatif?)dumasculin-féminin, au pluriel le nominatif mascu-
'lin-féminin et neutre, au duel.le nominatif-vocatif-accusatif
masculin-féminin.
Si l'on
veut expliquer les rapprochements d'une langue à
une autre, il faut tenir compte des alternances ainsi la flexion
du thème *ped- « .pied » est nom. sing. skr. pàt, dor. tm:,
c'est-à-dire i.-e. *pôt-s; nom. plur. skr. pàd-ah, gr. T>iî-zç,
arm. ot-(hb), c'est-à-dire i.-e. *pôd-es génitif sing. skr.
pad-âh, lat. ped-is, c'est-à-dire i.-e. *ped-élàs le timbre e
est généralisé par le latin, d'où pis, pedem, pedès, etc. le
timbre o par le grec, d'où koûç, tmox, i:eBoç, etc., et aussi par
l'arménien; ]c germanique a étendu à tous les cas Vô du
nominatif, ainsi a l'accusatif singulier got. fotu (de *pôd-if) sur
lequel a été refait le reste de la flexion du mot. On voit par
cet exemple combien le vocalisme de l'élément prédésinentiel
est troublé dans les diverses langues.

La règle la plus générale est celle-ci devant toute dési-


nence commençant par consentie (y compris les sommes con-
sonnes), l'élément préde'sinentiel a le vocalisme ^éro, pour autant
du moins que le suffixe présente une sonante qui puisse se
vocaliser
v. att. çpa-ïf (aussi chez Pindare), avec a représentant *ut
en regard de yfrfyi, tjfvi-i$.
gr. r.xxpi-31 en regard de 7:xrf,p, -x~ipot.
gr. sï]-/S-c'. avecs substitue à u d'après nrj/i(F)ti, etc.
local. plur. skr. sflnù-sii « chez les fils », v. sl. symï-cbû.
instr. plur. skr. st'nui-bhih « pourles fils », v. si. sym"i-mi;
cf. got. sttnu-tn.
instr. sing. arm. bars-am-b « par la fiancée » (avec -am-b
issu ia'-n-bhi).

Le vocalisme zéro de l'élément prédésinentiel dans les no-


minatifs singuliers a désinence *-$ est l'une des applications
de cette règle

skr. sùnii-h « fils », lit. siinù-s, got. sumi-s en regard du


nominalif pluriel skr. si'mâv-al;, etc.
skr. svâdii-h « doux », gr. r,3J-; en regard du nominatif <
pluriel skr. svâdâv-ah, gr. ^ïri; (de *Vrï3î/-sç).
skr. Ahi-h, gr. est-; en regard du nom. plur. âhay-ah, gr.
cçîç (de *ij5j'-=;); v. si. pati, nom. plur. pftïj-e (avec -ij-e
représen tant *-ey-es)
Font seuls exceptions d'une part, les nominatifs monosylla-
biques qui ont
une voyelle longue, comme skr. dyâu-h « ciel »,
gr. Zeû; skr. gâu-h «'bœuf », gr. (io3-s; zd %a terre' », de
\a-s (nominatif du thème iranien *%am-~) de l'autre les
thèmes en *-nt- qui ont la voyelle de l'élément prédésinentiel
haut »,
au nominatif, comme skr. hrMn (de *brb-ant-s) «
gr. iSoùç (de *oSo-)t-ç)> lit- **??* (de *wegj)ont-s) « conduisant
une voiture », etc.
Ceux des nominatifs masculins-féminins qui'ont la dési-
nence zéro sont caractérisés par la voyelle longue de l'élément
prédésinentiel; ainsi qu'on l'a vu p. 264, une sonante
finale peut alors manquer
skr. mâtâ « mère » (nom.- plur. mâtâr-al/),*Iit.- malt
(nom.'plur. v.'Iit. moter-es), [j,ïjt£j-e;.
gr. ir(j-<;p,
gr. SwTWpj 3û')TOp-EÇ.
skr. vfçâ « mâle » (nom. plur. vfoaii-ah'), gr. àpcvjv, «pGEv-eç.
1 gr. â'xjAuv, ox^ov-s;.
skr. esprit»
durmanas-ah). durmanâh « qui a un mauvais

gr. oija[i.zTt]qt Sug^evëÏç (-eîç de *-ep-£?).'


(nom. plur.

hom. ^iJ;, ace. ybx (de *â«j-0i-M).


dor. T,ti>(, œS-e; lat. ^>&, pëd-em.
L'accusatif et le vocatif singuliers, le nominatif-vocatif
pluriel et le nominatif-vocatif-accusatif duel masculins-fémi-

thèmes

*véd.
gr. mâtdr-am
|xv)T^p-a
a
ecc, sv,c..
' 1
nins ont .un même vocalisme *e bref ou *o bref suivant les

roc.

matar
|j.î)TCp
xou, rwrt.

mâtâr-ah
(j,T)-uÉp-E;
non, acc.
mâtâr-â
uuev

|j.ï)tép-£

lit. moter-i » môler-(e)s môter-[i]


v. si. mater-ï » mater-[t]- maler-[i]
gr. ix«Top-a àîrâtop àii«Top-eç â-otTDp-E
M de mt'irie

B
m-
véd
v.
lil.
si.
n

»
sùno « fils » sûndv-ah
siïnaù
synu synov-t
»

•<

dor. » »
ri-/if-ï; -r/F-i
ou, pour les thèmes en *-i-

skr. » afe «serpent » àhay-ah


fit. »
«dit/ « nuit » » »
ï. »l. » pati rtii-inin » pQtije »
gr. îî'W-'î c?^y>-«

on
»

Wai* ici, au lieu de» formes à vocalisme i> de l'élément pré-


Iniuve, d'après les nominatifs en '-us et *-is,
des formes à vocalisme zéro; ainsi à l'accusatif dès rindo-cu-
ro|M;en skr. sùni'i-m, lit. sunii (v. pruss. sunu-n), v. sl. synû,
dor. rr/jv skr. dhi-m, lit. nàkli (v..pruss. naklin), v. sl.
fi, pr. cç-v au vocatif singidier dur. rr/-j, :?'. au nomi-
natif vocatif accusatif duel dès l'indo eurojiéen skr. siïrtu, v.
•I. syny, lit. Jiinu (<lc 'siinii) skr. âAl, lit. nahi (de 'naily),
». Si. /)((/|.
C'est
aussià l'influence du nominatif singulier qu'est dû
vocalisme à voyelle longue déjà indo-européen, mais très
nomal, de l'accusatif skr. gàm boeuf », dor. Jûv, i-c.
*g'0m, anciennement 'f;"ùu-m, d'après le nominatif 'g"ôu-s
(»kr. gàuh), et de skr. dyiïm o'.ciel », hom. Ztf(, lat. diem,
i.-c. 'dyt-m, anciennement 'dylu-m d'après le nominatif
*dytti-s (skr. dydu-h) ai la voyelle longue était ancienne,
l'aspect serait tout autre, comme le montrent les formes de
'nâu- « bateau n, dont Va est commun à toute la flexion
du thème l'accusatif est ici i.-e. 'nâw-ip skr. nàv-am, gr.
B *iiFj (hom. rt|i,
ion. vii).
Le nominatif-vocatif-accusatif neutre singulier a. d'ordi-
naire le vocalisme zéro de l'élément prédésinentiel (la dési-
nence étant zéro) ainsi

skr. mâdhu « miel, hydromel », gr-. n=0'j, v. pruss. meddo


« miel,» (avec o représentant u) skr. svàdil « doux. »,
gr. *pi.
skr. nâma « nom » (avec a représentant *#), gr: ôvoy.3,
lat. nômen.
skr. yâkjt « foie », gr. 5jj«p, lat. iecur.
Mais
on trouve aussi, sans qu'on puisse déterminer dans
quelles conditions, le degré long gr. 5§top, v. sl. jimf«« nom»
(avec -ç issu de *-ên). Le vocalisme o ou e n'apparaît que
là où le suffixe n'a pas de sonante qui puisse se vocaliser:
skr. mânah « esprit » gr.ij,évo;
skr. âurmanah « qui a mauvais esprit » gr. Suct[aev*ç.
et, même dansce cas, le vocalisme "zéro de l'élément pré1
désinentiel apparaît parfois après une racine dissyllabique
dont le *s fournit la voyelle nécessaire à la prononciation
skr. kravi-h « chair crue » gr. -ps^a-j
ou aussi après u et i skr: âyu-h « durée ï (cf. Je locat: gr.
alF-Éç)," et lat. cini-s (génit. cin-er-is, avec -er- issu de *-«-).
Le nominatif-vocatif-accusatif pluriel neutre a le vocalisme
au degré long dans une partie des cas devant la désinence -3
ou devant la1 désinence zéro, ainsi
skT.ghftdvânt-i «.pourvus.de ghjfta (beurre fondu) »,
zd miïdavçin « .pourvus de salaire » (avec -gn représentant
indo-iran. *-àni) dans gr.- (Tprâ-)/.ovT-a et arm. (ere-)sun
», le second élément. est un*pluriel neutre;
« trois dizainessans
celui-ci avait doute le vocalisme ô, mais, en pareille
position, le grec et l'arménien ne permettent pas de distinguer
*S de *â.

skr. calvâr-i « quatre », got. fidwor.


.skr. nâmân-i, zd hâman (-an de *-ân) « noms », got.
hairlon-a « cœurs »
zd manâ (S de *-âs) « esprits », ags. (northumbrien)
calfur « veaux» (avec -ur de *-ôr, ancien *-ôsa).

Dans d'autres cas, le vocalisme de l'élément prédésinentiel


est le vocalisme zéro
véd. tri, v. si. tri, lai. tri-(gintâ), etc. (avec i.-e.-l, c'est-
à-dire *-)"-?), et gr. xph, lat. tria (avec *-iy-i).
véd. nuldbtl (avec i.-e. *-rt, c'est-à-dire *-w-f) lat. genti-a
(avec *-«t«-j).
vé<l. /«iiHrt « noms » (avec i.-e. *-jp, c'est-à-dire *-n-i).

Le locatif singulier a un vocalisme prédésinentiel très


cflrncléri5liquc voyelle brèvee, ainsi dans skr. netâr-i « chez
le conducteur » aveca représentant *e, en regard de l'accu-
satif nelâr-anij qui a un à supposant un ancien *0j-el du datif
netr-é à vocalisme prédésinentiel zéro de même le locatif
véd. dydv-i « au ciel », identique à lat. Iou-e (de *dyew-i),
s'opposeau génitif à vocalisme prédcsincntiel'zcro véd. div-âh,
cf. gr. A'^F-i;. Ce vocalisme est fort bien conservé dans les
deux locatifs grecs à désinence zéro devenus adverbes a'(F)=v,
qui rappelle le type skr. âhan « de jour », et ni(/')î; (en
regard do a;.û, c'est-à-dire *aLFo[o]-a), ou, avec désinence*

ai(/r)Et (-«! de -«[tj]-1.). D'autres locatifs singuliers, à
désinence zéro, ont un vocalisme long, ainsi skr. vasâu,
7.d vaiihàu « dans le bien », avec un ancien *-tu {pu *-<?»?),
qui alterne, suivant ce qui a été exposé ci-dessus p. i3g et
suiv., avec le *-ô attesté par l'adverbe v. si. doma « à la
maison » (du thème en *-k- *doin-eu-') véd. gîrâ, zd gara
« dans la montagne » (du thème indo-iranien *g°fi-) dont le
*-â final indo-iranien représente un ancien *-ë ou *-ô, alternant'
a^ec *-êi ou *-ôi zd ayt}n « de jour » (avec *-çn de *-âttj an-
cien *-èn ou *-ôn) peut-être l'adverbe gr. yJxTup', etc. C'est
sur ce vocalisme long que parait reposer la longue du type
hellénique, en *-i-: liom. xsatji, att. xiï.ji, où la désinence
*-«' de locatif a été ajoutée suivant l'usage grec.

Les cas restants ont tous une désinence commençant par


une voyelle ou une sonante .YOyelle, et qui n'est jamais la>
désinence zéro génitif-ablatif singulier: *-es, -os, -s;'datif
singulier *-ai, génitif pluriel *-ôm, -ôn, accusatif pluriel
masculin-féminin *-ip, génitif duel *-ous (ou *-eus, ou*-a«;?),
nominatif-vocatif-accusatif duel neutre a quoi il-faut
ajouter la désinence d'instrumental singulier indo-iranienne
*-û qui n'a pas de correspondant dans les autres langues.
On trouve pour ces cas deux vocalismes prédésinentiels bien-
distincts suivant les mots
1° Vocalisme e, au moinsau génitif-ablatif, dans les thèmes
en *-i- et *-»-,
vocalisme o de l'élément prédésinentiel!
C'est le vocalisme en usage .pour les thèmes en *-men-,
ainsi dans véd. brâb-man- « prière » (neutre) et brah-mân-
« prêtre » (masculin) génit. sing. brâb-mat}-a.h, brah-màii-ah
dat. sing. bràh-maii-e, hraÎ3-mâi}-e instr. sing. brâh-rnuy-âj
brahrmâ>f-â ace. plur. masc. brah-mâtf-ah génit. plur.'
brâh-map-âm, brab-mài}-âm génit. duel brâh-mmi-oh, brah-
màn-oh nominatif duel neutre brâb~muif-î. De même en slave,
le neutre brème « fardeau », génit. sing. bré-men-e, dat: sing.
bré-men-i, gén. plur. brê-men-û, gén. duel brë-mm-u, nom.
duel brè-meri-i- De même encore en grec, xot-|Aiv-oç, xoi-[jiv-aç,
TCOE-yiv-tov, TOi-[A=v-oiv,
ou, avec extension de. Vo de l'accu-
1 satif singulier et du nominatif pluriel, c-rij-|j.ov-o;, gt>î-[>.ov-ïç;

CT'(j-[J.M~)CrT7)-~6'0~.
C'est aussi le vocalisme de la plupart des thèmes en *-u- 1
et en i-, ainsi: 1
génitif-ablatif singulier skr. sûnô-bo du
fils », lit. sûnaù-s, 1
v. ni. synu, got. sunau-s(avec timbre o de la voyelle prédé- 1
sini-iilielle) cf. gr. j't.jxiF- avec la forme '-os de la dési- I
nenre généralisée en grec. -a
datif singulier skr. sùnàv-t, v. sl. symv-i(aveco issu de 1
t devant v). I
p'nilif pluriel v. si. synav-A, got. suniw-e, cf. gr. i'i;jt.iFtin. 1
génitif dTiel v. »l. syncv-u, cf. gr. •fi.jr.if '-sn jJ
mi |H>ur les Ibèmes en -<-
génitif ablatif singulier skr. mâle h « de la pensée »,got. 1
anstai-s « de la faveur » (avec vocalisme prédésinentiel û). m
génitif pluriel: lA tra\-#m « de trois », v. si. /ri/i (de I
'trn un), etc. J
Seul, l'accusatif pluriel des tbèmes en i-et en -u fait ici M

diniciillé, avec sa forme 'uns, 'i-ns: crétois jij-v;, got. 1


sunu-ns « fils J); got. gasti-ns lu)tc!4 x, v. pruss. ausi-ns
r~

« oreilles » cette forme est visiblement analogique de l'arm- 1


sftlif singulier en *um, un *im,in. j
a" Vocalisme zéro de l'élément prédésincnticl. J

C'est le vocalisme normal dans les thèmes en *-n- autres m

que ceux en 'mrn-, ainsi 1


génit. nbl. sing. skr. (li-n-ah a du chien », gr. %-j-i-i;, lil. 1
j;« il (<)j, v. irl. cm (de 'eu n-os).
dal. sing. skr. (ù-it-e, v. irl. coin.
ace. plur. skr. cù-nah, gr. xj-v-»;, lit. sxii-n-ii, v. vA.u
gén. plur. skr. (li-n-âm, gr. xj-v-ùv, lit.^»-n-«, v. irl. (»-««.
i. j1
gén. duel skr. ~<i-H cA, gr. x>T..
Ce vocalisme, assezbien conservé en védique, est rare par I
ailleurs néanmoins le grec en a trace par exemple dans la I
(lcvk)n du génit. sing. Fip-i-i;« agneau », le gotique dans 1
plur. 1
des formes comme génit. auhs-n-t « des bœufs », etc.
Pour les thèmes en *-u-, outre le cas très clair du-génitif-
ablatif skr. di-v-àb « du ciel », gr. A'oç, l'indo-iranien a
plusieurs bons exemples, notamment celui degénit.-abl.
sing. skr. paç-v-âh, zd pas-v-ô « du troupeau », dat. sing.

zd pas-v-am.
skr. paç-v-é, acc. plur. skr. paç-v-àh, zd pas-v-ôgén. plur.

-Pour les thèmes en *-i-, on peut citer génit.-abl. skr.


âv-y-ah «du mouton », gr. o!5; (de *iF-y-iç).
De mémo pour 'les* thèmes en *-nt-, ainsi en sanskrit,.en
regard dé acc. sing. bfhânt-am « haut », on a gén.-abl. sing.
brhai-âb (avec -at- de *-#), dat. sing. bfhat-ê, acc. plur.
bfbal-âb, gén. plur. brhat-hin, nom. duel neutre -bfbati.'ïïn
regard de l'acc. sing. dânt-am « dent », lo sanskrit a génit.
abl. dat-àb, etc.: le vocalisme de'l'accusatif singulier skr.
dânt-am, conservé dans gr. ôSi'i- et lit. dant-j, a été étendu
aux autres cas du grec et du lituanien, d'où génit. plur. gr.
iSiv-ï-MV, lit. dant-û en revanche le génit. lat. dent-is repré-
*dqt-ès,
sente-sans doute et l'accus. sing. got. tuîiftu a reçu*
le vocalisme du génitif, tandis que v. sax. tand garde'celui
de l'accusatif singulier. Le vocalisme zéro de l'élément
(prédésinentiel au' nominatif duel- neutre est conservé dans
un exemple remarquable
zd (vi-)sait-i, héot.~ (F(-)/.œ-i, arm. (kh-)san « deux
dizaines », etc.- *
dont le vocalisme *k^pt- s'oppose d'une manière frappante
à celui du pluriel gr: (ipii-)y.oym, arm. (tri-)sun « trois di-
zaines ».|
Les noms de parenté en *-r- ont aussi aux cas indiqués
le vocalisme zéro, ainsi au' génitif gr. xa-cp-o:, lat. patr-is,
arm. hawr (avec -wr représentant *tr suivi de voyelle). Au
contraire les noms d'agents paraissent avoir eu à ces mêmes'

attend).
cas une voyelle, ainsi gr. Sâiop-os, etc. (avec o au lieu de e'
ancien qu'on
Conformément à la règle générale énoncée p. i55 et suiv.,
la vovelle de l'élément prédésinentiel est seule sujette à varia-
tion dans le» formes qui viennent d'être énuinérées. Ceux des
thèmes oùl'nm constate une \.iruiljrm du moralisme présujji.xal
sont ceux qui comportant en même temps variation de suflixe
et qui ont par suite un as[»ecl de tous |>oints anomal.
i" Thèmes un *-u avec addition d'un suflixe*-m-
skr. dhru Ixti» », génit.-ab). sing. drri-rr-al~; gr. ~:pu,
gén. îip(f>)-a-T;î, tes anciens thèmes neutres en «- étant
représentés en grec par les thèmes en -st- (*«/)•
véd. /linti « genou », duel nom. ace. ~MM M gén.
/<tMM n- ifiu- dans le rotuposc jim bhdb- qui presse les
genoux » gr. firjt YJ'(F) j (*) "f>* dansle < omjxjsé
•pj-zr.i; et dans y-'j; lai- Kemtr nvec r-
skr. 4^««durée n, local, sing. âyu-n -igr. x!f i-t (Ixatif
devenu advert>e); zd dut. sing. yate « [huit la durée »,
în*tr. yav a.
Dans ces trois mot», l'élément qui précède le sulïi\e *-eu-
préwnlc de grandes variations, ainsi pour le premier *dôr-,
*dor Vrr-(lil. dervà « bois de sapin »), *dr\ mais l'addi-
tion du sullixe tn- est ici jkiut iM'aucoup; c'est notamment
cette addition qui entraine le \<walisme zéro de l'élément
présiiflixal, suivant le princijte indiqué ci dessus p. a^y le
%M(;ilismc radicalzéro de sir. dru n ah « du Ixiis » est exac-
hom. ïpj
tement cuin|Miral»le à celui de yà « foret et de skr.
dru ma h < arbre » en regard d<- gr. îipy et de skr. dhru, ou
à relui du collectif à Millixc d gr. îpi; (de *drw-»-')t
a
cf. le pluriel neutre v. sl. drùv « les arbres » en face de
drHv« arbre » (de *denv, cf. lit. dervà).
a' Thèmes en r- et *-n- alternant
gr. rir.-xp, r,x (*) « foie », zd yâkai-,<!»•< Y; »kr.
yd~ ~~nit. yak-n ri/r,~h)vi~ lit. jtk-n-(ns), lat. ittrrr,
/Vr/Wi>r/i(aulieudc*(Vr m /j),avct dans l'élément présuflixal.
hom. eîscp (c'est-à-dire ifcp) « sang», avec è; skr. às-j–k,
'génit. as-n-âh; lat. asir, arm. ariwn, 'avec *# initial.
gr. 55-ûip, SS-2-(tsç)« eau », skr. ud-akâ-m, gén. ud-n-âh,
avec vocalisme zéro de l'élément présuflixal; ags. waler et
"v. h. a. wasg-ar, got. génit. wat-in-s avec un vocalisme o qui
se retrouve dans v. si. voda « eau » le slave a'aussi è dans le
dérivé vëdro « vase » (primitivement à eau), et de même le
v. îsl; vàtr (avec â représentant *é) ,«- mouillé » arm. gel
(de *wedos) signifie « fleuve »
skr. édh-ar « mamelle a génit. ûdh-h-ab, avec vocalisme zéro

vocalisme
gr.
o.
de même que v. sax. ûd-er; gr. c5Ô-ap, o86-a-(ios), avec

fixp «
printemps », lit. vas-ar-(à) skr. vas-an-(tâh)
v. si. ves-n-(a), tous avec vocalisme e un vocalismei

-*s entre voyelle'longue et *r).


apparaît dans lat. xiër, v. isl. var (avec chute inexpliquée de

gr. âV.{A-(i>v, «7.JA-CV-5Ç « enclume », lit. ahn-û«pierre >>,


génit. abn-en-s, skr. âçmâ «pierre », génit. sing. âçm-an-alp,
– v. si. haniy, génit. kam-en-e, v. isl: bam-ar-r « mar-
teau ». Les alternances sont assez complexes *hôni- (v. si:
liatny), *koni- (v. isl. haniarr), *akm~ (avec prothèse *a skr.
àçmâ, gr. a7.[A(i>v, lit. akmu)on notera de plus ici l'oppo-
sition des gutturales, skr.ç, mais lit. et si: h.
L'alternance de *-r- et *-n- peut se cumuler avec les pré-
cédentes, et ainsi l'arménien a un nominatif-accusatif *cunr
« genou » de *giôn-u-r, dont r alterne avec la nasale de gr.
•pv-a-(to;y et de véd. duel jânu-n-l « les genoux ». L'ar-
ménien a même des adjectifs comme canr « lourd », avec r
(issu d'un neutre
en *-ur) au nominatif, un génitif canu, sans
*r ni *ttj et un nominatif pluriel canu-n~(kb)j avec *~n~.
3° Thèmes en *-l- et *-«-' alternant*
/véd..s(tl)v-ar « soleilr»(et le dérivé sér-ya-b) • -r- gr:
r^kaç (de 'if-sX-ioç), got. sau-il, lit. sàu-l-(è), lat..SS/, v.irl.
sàil (signifiant « œil n), gâth. hnang (de *sv-an-s), got.
su-n-(no).
gr. yi-f-a-;grand n, |niy-»V(ci), got- mik-il-s, tous deux
de *megt-, comme arm. mec « grand n Iat. mag-n-(us),
ags. myc-el, de 'nfgc.
Thèmes
l\° en -s-, avec addition d'un suffixe "-«(-.
skr. ffr-a£ « tête», gén. çïr-f-n-âb, locat. çïr-f-âiji gcn.
liom. /.p£-a-(i3;) <i de la tête » (de *£,f-î-w-) et ledérivé hom.
xifrjvov (de *ipi-î-v-;v), avec vocalisme zéro de l'élément
présuffîxal, du évidemment aux formes à suffixe secondaire
*-en- lat. arelrum (de *k,er-es-ro-'), avec vocalismee de la
racine, est peut-être dérivé d'un nominatif en *-r-, alternant
avec *-«- des autres cas le grec n aussi (Tj;{-)/.pxtpx (de
*p-ap-ya) « moitié de- la tète»à côté de xapâ, toutes formes
qui ne comprennent pas le suffixe *-es-.
gr. o3;, V. si. itcho « oreille » (de *ausos), génit. got.
aus-in-s, liom. oj-a-(";). Un duel neutre du thème à suffixe
zéro est attesté par zd ui-i « les deux oreilles », v. si. «f-i,
lit. aus-1, et c'est sans doute sur de pareils duels qu'ont été
faits le singulier lit. aus-i-s oreille » et lepluriel lat. aur-ls.
Le vocalisme a donc les alternances *ous-, *us-, *aus- (ce
dernier avec *a protliétique).
I:e comparatif primaire en *-yes- recevait sans doute en
indo-européen un sulïixe secondaire aux cas obliques: att.
ace. sing. 4j3(u (de *'â3wi, ''âSCosa), génit. sing. j-îîsvo; (de
•'ôîitvo;, 'âSissvs;, avec î d'après r,3i'w) l'indo-iranicn, le
latin et le celtique ont généralisé la forme sans suffixe secon-
daire, d'où génit. sing. skr. svùdïyasah, lat. suâuitris; le
germanique et la plupart des dialectes grecs, la forme à
suffixe secondaire d'où acc. sing. got. silli^an « plus doux »,
ion: T(5ts'i (avec i bref). La syllabe présuffixale ne présente
aucune trace sûre des alternances vocaliques attendues.
5° Thème»suffixe zéro alternant avec thème à suffixe *-«-:
skr, pmtthâ-h « chemin » (*-â-#dei.-c. *-ês ou *-ôs, issu de

'*-i?M ou *-ôi-sT), înstr. plur. pathi-bhih: génit. sing. (du


thèmeà suffixe zéro) palb-àb au vocalisme de skr. pânlbâl)
répondent les thèmes en v. si. pftïj lat. pans et aussi
arm. bun « passage » au vocalisme de skr. pathi-bhib répond
v. pruss. pintis « chemin » cf. aussi le dérivé grec théma-
tique ottoç.
Les exemples qui précèdent sont les plus clairs mais ce
type de noms à variation de suffixe et à alternances voca-
liques complexes était très largement représenté en indo-
européen, et il en reste de nombreuses traces.

Y. Place du ton.

'Les seules langues qui fournissent des témoignages sur


les variations de place du ton au cours de -la flexion d'un
même thème nominal sont le védique,'le grec, le lituanien
et ceux des dialectes slaves qui n'ont pas un accent à place fixe,
principalement le russe et le serbe. Le témoignage grec est
fortement obscurci par la règle générale qui limite la place'
du ton relativement à la fin du mot, et le témoignage du
lituanien et des dialectes slaves, par des innovations nom-
breuses propres à ces langues. En grec, l'ancienne mobilité
du ton est d'ailleurs très réduite comme toute la flexion
-nominale. Le védique même est évidemment loin derepré-
senter l'état ancien, comme on va le voir. On est donc beau-
coup plus mal renseigné encore sur le rôle des mouvements
du ton dans la déclinaison indo-européenne que sur le rôle
des alternances vocaliques de l'élément prédésinentiel:
Le cas le plus clair est celui des.thèmes monosyllabiques,
où le védique et le grec ont des correspondances fort exactes
soit le thème *ped- « pied »
Sing.
Nom. phi (dor. ™;)
T.v'i%
Acc. pâd-am r.bî-z
Gén. abl. pad-âh xcs-â;
Loc. pad-i r.il-i
Plur.
Nom. phd-ah rsî-s;
Acc. pad-àh r.ît-x^
CiSn. pad-âtn w5-«v
Loc. /WJ-.HÎ hom. ^cs-cî
Duel.
Nom. ace. /?&£ ^£2-e
Gén. pad-ôh wS-ob

'Ij'accord du védique et du grec sur la place du ton est


parfait, à la seule exception de l'accusatif pluriel où le désac-
cord se laisse facilement expliquer, qu'il résulte d'une inno-
vation grecque ou indienne; on notera seulementque l'accord
de skr. pad-i et de gr. zs2-ï ne prouve pas que le locatif eût
originairement te ton sur la finale, car d'autres locatifs ont le
ton supplément prédcsînenliel,ainsi skr. kfâili-i « sur terre ».
Le lituanien fournit une légère confirmation des faits védiques
et helléniques par son opposition de l'accusatif singulier %âs-t
« oio n et du génitif pluriel tys-n en face de gr. "/fit* (de
*x/î-a)j */v;vw7(de *yjviz-Vûi).
Mais la mobilité du ton définic par l'exemple des thèmes
monosyllabiques comporte deux interprétations mobilité
entre l'élément prédésinentiel et la désinence, ou mobilité
entre l'élément radical et la désinence. L'examen des thèmes
qui comprennent une racine et un suffixe devrait permettre
do décider la question. Mais ici commencent les difficultés.
La mobilité entre 'l'élément prédésinentiel et certaines dé-
sinences est nettement attestée en védique dans la flexion-des
thèmes en -ht-
DUEL
SING. 1-Ltltl,

Nom. masc. ,bfh-ân « haut » h^h'-Unt-ah bfb-ànt-â


Ace. masc. hfh-ânt-am bjb-at-hh
bjrh-at-dh

Gén. bfli-at-âm b'j-b-at-ob
Dat. bfb-at-i bjb-âà-bbyab bfh-âd-bbyâm
Nom. neutre fyh-àt bfh-ânt-i -b[b-at-i

Mais, égard, le védique est isolé et les autres langues


à cet
ne présentent rien de pareil, sauf peut-être en grec le mot
obscur yuy^, acc. sing. yuvaTx-a, génit. sing. Yuvaa-ô;. Car on
ne saurait invoquer ici roe-rép-a, s«Tf-ûv, où le vocalisme
même exclut évidemment le maintien du toniune même
place. °

Les dialectes baltiques et slaves ont au contraire une mo-


bilité de l'accent (qui représente le ton indo-européen) entre
l'initiale et la finale du mot, ainsi en\]iluanien dans les
exemples suivants de thèmes en -i-, -u-, -r- et -n-
Singulier.
Nom', sxirdis « cœur » sûnàs « fils » mole « femme »' akmu « pierre»
Ace. stfrdf sànif môler-i âkmen-i
Gén. szirdes molers akmens
sûnaûs
Pluriel.
Nom. 'szirdys sinus môters akmens
Ace. sylrdis sinus môteris âhnenis
Gén. s^ird^iû sûyiù' moteriû aimeniû
Duel.
'Nom. s(irdi stlnu môteri âkmeniu
De même en russe: nom. plur. kôsti « os », gén. hosiij,
(ht. hosljàm en serbe cakavien nom. plur. iôsli os », inslr.
ioïchmi; etc. en russe plur. nom. nôvosti « nouvelles »,
gén. tiowsléj. Au singulier, on notera en particulier l'accord
de russe désjat' « dizaine n, gén. desjati et de lit. duzimtis
(mime sens), gén. des^imlh.
Il y a donc contraste absolu entre l'état védique et l'état
baltiquo et slave. Le grec n'enseigne presque rien, parce que
le ton y est devenu à peu près constamment immobile dans
les thèmes polysyllabiques. Toutefois l'opposition de n^n;p,
(Mjtps; et de Oxfinjf (sans doute de *0uysm;p), O'JYJTpi; vient
confirmer le caractère ancien du type baltiquc et slave. En
sanskrit même, le féminin, très anomal, du nom de nombre
« quatre » est au nominatif età l'accusatif câlasrah, à l'instru-
mental calasfbhih; il est impossible de ne pas rapprocher les
formes lituaniennes masculines ace. teluris « quatre », instr.
fotiiriaïs. D'autre part, on s'explique par la mobilité du ton
entre l'initiale et la finale du mot beaucoup d'hésitations dans
la place du ton. Ainsi les thèmes en '-Ici-, qui en grec ont
le ton sur la racine, type (Jotsi;, ont le tonà deux places diffé-
rentes en védique et en germanique le védique a tout à la
fois mAlil; et mallh « pensée », le germanique *turj>i- (de
*thfti-) et *burdi- (de bh[li-) dans got. (ga-)baurfs et v. h.
a. (gi-)bnrl « naissance » (v. h. a. représentant germ. £)
une ancienne mobilité du ton expliquerait bien ces faits, par
exemple une ancienne flexion skr. ace. sing. mâtim, gén.
malêh, comparableà lit. acc. nâkl\ « nuit », gén. naktés. On
s'expliquerait de même le contraste de gr. irij-/u; et de skr.
bùhûh « bras de gr. i;O,&jiç et de skr. paraçiib« hache »,
par une opposition comme celle de lit. acc. stlntt « fils », gén.
siinaiis.
Les variations de place du ton ne paraissent pas avoir
constitué un élément essentiel de la flexion nominale; car un
A. Miillet. ig
très grand nombre de noms védiques, grecs, slaves et bal-
tiques ne présentent -aucune variation de la place du ton:
c'est alors la racine qui porte le ton, ainsi skr. ace. singr
riç-ant-am « brillant »,gén. nif-at-ah en face de brh-ànt-am
«'haut », gén. bfb-at-âb-
Au point de vue de la place du, ton, le vocatif a un traite-
ment à part: en sanskrit il' est atone, toutes les fois qu'il ne
commence pas la phrase, et une exclamation comme lat. /castor,
où le vocatif castor a été soudé i. "l'interjectionsemble
être la trace d'une particularité analogue en latin quand
il est au commencemént de la phrase, il"a un ton,,inais
sur sa première syllabe; ainsi pitar «-père », Mbilar « fille »
en regard des nominatifspilé, dubitâ. Le grec présente encore
de nombreux restes de cette place du ton sur l'initiale it«TEp
irai^p; Oi^à-Ep ."AxoXXov 'AnoU.wv etc. La règle s'applique
à toutes les sortes de thèmes, ainsi gr. B&irara Senôn);
à'âaXipE àtekyoç', etc. Elle i trouve sa confirmation en slave,
où le petit russe oppose le vocatif séstro « sœur au nominatif
sèstrâ et le serbe cakavien, le vocatif sèslro au nominatif sestrà.

2°Aucun
Thèmes terminés par
de thèmes n'est
*-rt- (ou *-£-)
la plupart sont fémi-
ces neutre
nins, et l'on a même vu, p. 255, que *-d- était l'une des
caractéristiques des adjectifs féminins:

a. Désinences.
Les désinences sont exactement, les mêmes que dans le
'type précédent,. mais celles qui commencent par une voyelle
se' contractent avec la voyelle finale. du thème.
Le nominatif singulier a la désinence zéro skr. -à, v. si:
mergà « jeune
-a, lit. -a (issu de'-o d'intonation rude; ainsi
fille », de *mergo), dor. -à (avec oxyton quand le ton est
sur la finale ainsi dor. itoivâ), got. -a. Le final des
masculins grecs tels que -;X«yj; provient d'une innovation
hellénique, cf. lat. scriba.
L'accusatif singulier est: skr. -â-m, v. si. -a, dor. -â-v
(-<S-v dans la forme tonique).
Le génitif-ablatifsingulier est skr. -âh (par exemple dans
b[halyàh o haute »), lit. -os (avec o d'intonation douce -ôs),
dor. -à; (pérUpominc quand la finale porte le ton: -S;),
got. -os, lat. -Us (par exemple dans pain familiàs) l'into-
nation douce provient sans doute d'une contraction indo-euro-
péenne de *-3-«.
Le datif singulier est skr. -fli'(par exemple dans bfhaiyâî),
lit. -ai (d'intonation douce: -ai), dor. -îi, écrit -a (périspo-
mène quand il porte le ton -3), got. -ai ici aussi, il y a
eu sans doute contraction de *-â-ai en *-«/.
Le nominatif pluriel esl skr. -ah, lit. -os (avec o d'intona-
tion douce), got. -os, osq. -as: sans doute contraction *-âs
de *-U-es.
L'accusatif pluriel est skr. -a\i, zd -i (de *-«j), lit. -as
(de *-os avec o d'intonation rude) l'absence de n de la dési-
nence *-ns a été expliquée ci-dessus, p. 87 la plupart des
langues ont d'ailleurs *-ns, ainsi le grec qui a abrégé *-î-v;
en *-a-vî, d'où ion. -ait. -â; (en regard de nomin. -r,), lesb.
-ai;. La finale *-â-ns a pu alterneren indo-européen avec*-flj,
ou bien -as a élé transformé en *-â-ns par analogie des
thèmes en *-o-, *-11-, etc.
Au génitif pluriel, il a dû y avoir unccontraction de *-â-ôm
(ou*-a-ô>i), attestée par Ut. -S, v. si. -ii, got. -o; mais la plupart
des langues ont des formes nouvelles skr. -àiiâtn, gr. -iuv
(do *-ïïuv), d'où att. -Sv, lat. -arum (de "-àsônt), etc.
Le seul cas qui ait une désinence propre est le nominatif-
vocatif-accusatifduel skr. -e, zd -e (c'est-à-dire indo-iran.
*-ai), lit.-i (de -«d'intonation rude, -t représentant *-«/ rude),
v. si. -i. La désinence qui se trouve ici semble identique
à celledu nominatif-vocatif-accusatifduel neutre. Le gr. -5
est analogique de la finale -u des thèmes en *-o-.

Vocalisme.
Les thèmes dont le suffixe est *-& ne présentent presque
aucune alternance dans le vocalisme prédésinentiel. Au no-
minatif singulier la forme à vocalisme zéro *-s a été affectée
•l'expression du nominatif pluriel neutre, ainsi qu'on l'a vu
ci-dessus p. 267, et ne sert pas dans la flexion des thèmes en
-# *La' brève finale des vocatifs hom. vJ^a et v. si. sestro
peut représenter *-i
« 6 sœur » on y veut voir souvent un
i.-e. *-âj à cause de skr. amba « maman », mais ce vocatif
sanskrit est un terme du langage enfantin, et son -a final est à
rapprocher de celui de gr. tara, etc. Le suffixe a la forme *-fl-,
c'est-à-dire le degrémême devant les désinences à initiale
consonantique, ainsi au datif, skr. âçvâ-bhyah « pour les ju-
ments », lat. equâ-bus', v. si. rçka-mu « pour les mains », lit.
raîiko-ms (même sens).- En revanche le nominatif duel-
•dont les formes ont été indiquées au paragraphe précédent
a sans doute le vocalisme prédésinentiel zéro et peut être
.posé sous la forme i.-e. *-s-i, car *a donne indo-iran. a de-
vant i.
Les thèmes en *-yâ- et en *-yl- ont le degré vocalique zéro
de l'élément prédésinentiel au nominatif
skr. bfhatA « haute » lit. vefynt-i (-i de *-y) « menant en
voiture », got. frijond-i « amie » gr. xotvix, îépoùia.
gr. |>.ufa (de *\wa-ya) en regard de lit. musl (de *musjï)
« mouche ».
Le vocalisme prédésinentiel zéro apparaît aussi en indo-
iranien dans ces thèmes, conformément à la règle, devant
les désinences à initiale consonantique skr/locat. jplur.
bfhal-î-ju, dat. plur. bfhat-i-bhyab.
On: n'observe une variation vocalique de l'élément pré-
suffixal que dans le mot signifiant « femme » nomin. sing.'
Y. pruss. genna, v. si. '%en-a, v. irl. ben, arm. kin, de i.-e.
*g"en-â génit. vid.gnâs (pâtil/), v. irl. mnà, de i.-e. "g'n-às
or, ce mot comportait variation de suffixe la flexion grecque,

et
très énigmatique, est att. ivrfi, ynHui, fi-auM, béot. {Srrâ,
ace. plur. (îrriîzs; (de "îSjwïTy.»;), gzvi reposant sur
*gv°nS la flexion arménienne cst/t/« (de *g"cna), nom. plur.
ianay(kb), de *g"°nai- (cf. gr. yu-uT-m;). Le germanique a
le thème en got. ^e/w « épouseen regard de skr. -jâni-
et le thème en *-â- avec élargissement -n-: got. qino
« femme », génit. qinons (vocalisme radical *g"en-) a coté de
v, isl. kona (vocalisme radical *°ff-)- Le sanskrit a le
thème en -i- jt'inil; « femme ». On ne saurait, dans ces con-
ditions, restituer un prototype indo-européen, mais la varia-
tion de suffixe est évidente et rend compte de l'alternance
vocnliquc *g"ai-, *g"tn-, *g"n- ou *g"°n-.

Y. 'Place du ton.
Dans une partie au moins des thèmes à voyelle longue
finale, le ton changeait de place au cours de la flexion. C'est
as qu'attestent clairement le baltique et le slave; ainsi le mot
lit. galvà « tôle », russe golovà, serbe eakavien glâvà (Ic
désuccord d'intonation radicale qu'on constate entre le litua-
nien et le slave s'explique pardes faits propres au slave)

LIT. HUSSC SERBE CAS.

Nom. sing. galvil golmâ glàvà


Acc. sing. gâhf gôlmiu glâvii
Gon, sing. galvôs golovy glâv!
Nom. plur. gâlvos gôlovy glâvi
Instr. plur. galyomls golavâmi glàvàmi
Les thèmes en *-â- n'ont rien de pareil en grec, mais pour
ceux en *-yà- ou *-}£- on a: [i,(a, [iiav, mais |Ai£ç, jita; ion.
à^ma, ayuLaVj mais àyuivfc, ^yoiT) TtXsÏTaia, i:XàéTaiav; mais
TtXcmMïjç, icXatstnj,en regard de lit. âis^ki « claire », accus.
âi'szkiç, mais gén. ais%kiôs.

3° Type thématique.
Le ton reste toujours à la même place dans la flexion, qu'il
soit sur la voyelle thématique comme dans skr. dhûmà-
« fumée
», gr. (fini-, ou dans la partie précédente du thème,
comme dans skr. vfka- « loup », gr. Xiixo-. Le vocatif seul
est à part gr. ôiSeXfe en face de à&X^ôç. La voyelle thé-
matique a tantôt le timbre o, tantôt le timbre e suivant les
cas.. – Les désinences, en partie différentes de celles des
deux types précédents', ne se laissent pas toutes isoler de la
voyelle thématique. – Dans les adjectifs, le thème en -e-o-
caractérise le masculin et le neutre, mais on a vu ci-dessus 's
p. 269, qu'il y a aussi des substantifs fémininsde cette forme.

Singulier.
La flexion est ltf suivante

Nominatif
n

masculin-féminin "-os skr. vfk-a-h « loup »


zd wbrkô (devant ca « et » vshrias-ca « et le loup »), lit.
vilk-a-s, gr. Mx-o-ç, lat. lup-u-s, got. wulfs (de *wulf-a-7j-
-L'absence dé la voyelle thématique au nominatif des thèmes
en-y0- dans-certaines langues, ainsi dans zd àhu'tri-s, du
thème âhurya- « d'Ahura », a déjà été signalée' ci-dessus p.
233.
Vocatif masculin-féminin *-e skr. vfli-a, zd whrk-a,
lit. vilk-i, v. si. vlïc-e, ,gr. Xâx-e, lat. lup-e.
Accusatif masculin féminin *-om, *-o;C- skr. vfh-a-m,
zd wbrk-s-m, lit. OT7^(avec-gde -a-n; cf. v. pruss. deiw-an
« dieu » en face de 'lit. àivq), gr. XiSx-o-v, lat.. lup-u-m de
même v. irl. fer n- «homme » en face de lat. uir-u-m.
Nominatif-vocatif-accusatifneutre *-o-tn, *-o-ti skr.
yug-â-m "joug », gr. Çuf-â-», fat. iug-u-m, got. juk; de même
zd x"sa<)r-3-in « souveraineté », v. pruss. labb-a-n « le bien »,
v. irl. dliged n- « dette ». On notera que la désinence
de cette forme est différente de la désinence zéro du type
athéma tique.
Génitif(distinct de l'ablatif). Les formes varient presque
d'une langue à l'autre; toutefois on constate l'accord de la
forme indo-iranienne skr. -a-sya, gath. -a-hyâ, et de la
forme grecque, nom. -y.z, ion. ait. -si (contraction de -oo,
issu de -sis), dor. -w (aussi contraction), soit skr.
vik-a-syn, hom. Xdxsts, ait. ?.j/.ou, dor. Vhm. En germanique
on trouve got. -i-s, v. h. a. -e-s, soit got. wulf-i-s, v. h. a.
1volj-C'St ce qui repose sur *~e~so. Le lalin et le celtique
ont une forme énigmatique -l final: lat. uir-l, gaul. Se-
gomar-i (génitif de Segolllaros), v. irl. fîr (supposant *wirï)
o de l'homme ». Le slave et le baltique ont perdu l'ancienne
forme de génitif et, par analogie du type athématique, em-
ploient la forme,d'ablatif qui sert à la fois de génitif et
d'ablatif.
Ablatif:*-ôt skr. -âl, zd -âl (tous dcux avec ii comptant
souvent pour deux syllabes), v. lat. -«/(lat. class. -ô), lit. -o
(d'intonation douce), v. si. -a skr. vfkàl, lAvihrkitt, v. lat.
lupôd, lit. vilko, v. si. vlika. La possession d'une forme
d'nblaltf distincte de celle du génitif est l'une des caraclé-
ristiques les plus remarquables du type des noms tbéma-
tiques.
Instrumental *-<>, et peut-être aussi *-i: skr. v(kà (seule-
ment dans quelques mots archaïques), zd wbrka, lit. vilkù
(avec -h de *i) le timbre -£ est indiqué par les adverbes
latins du type certê qui semblent issus d'anciens instrumen-
taux, et par l'adverbe (ancien instrumental) skr. paçcà, v.
perse pasil, zd pascà « après » en face de l'adverbe (ancien
ablatif) zd pash'i! « après » l'opposition de zd c etk suppose
*-e dans un cas et *-ôi dans l'autre (voir ci-dessus p. 55). De
même, dans là flexion des démonstratifs, on rencontre got.
hwe « comment », dor. ^-(noxa).
– Il y avait aussi une
forme à désinence en *bh ou *m c'est celle que représentent
arm.get-o-v « par le fleuve » et v. si. vlïk-o-nn « parle loup »;
et alors la voyelle thématique peut être e, ainsi arm. -het-e-w
« après », à côté de het-o-v « par la.trace »:
Locatif: *-ei et *-«': skr. vfk-e, lA'vshrk-s, v. si. vlic-ê;
lit. adverbe nam-lv.«la maison» ;'gr. adverbes oï/oi et oïx-et;
kt. dom-l. – La désinence *-i du locatif singulier forme
diphtongue avec la voyelle thématique.
Datif: *-«: zd vsbri-âi, gr. Xûx-wi (écrit Xfo.-o)), Oe-âi, lit.
vilk-ui (avec -ui d'intonation douce), lat. lup'-O (-ë de *-ëj).
La désinence du datif est contractée avec la voyelle thé-
matique.
Pluriel.
Nominatif-vocatif masculin-féminin *-ôs: skr. vfk-âb, zd
whrh-â (-J de *-âs forme vieillie et peu usitée), got. wulf-os
ombr. Ikuvinus.«habitants d'Iguvium »; v. irl. fir-u, (-w
de *-ôs)} servant seulement de vocatif. La-désinénce *-es du
nominatif pluriel a été contractée avec la voyelle thématique.
– La finale *-oi du nominatif pluriel des démonstratifs s'est
substituée dans beaucoup de langues à cette forme gr.
Xiix-m; v. sI. vUc-i, lit. vïïk-tâ, 'lat. lup-ï (-j de -oc du latin.
ancien, représentant -oi) v. irl. Jir (de .*wir-oi), servant
de nominatif Je gotique a le type blind-ai « aveugles » dans
les adjectifs seulement; c'est en effet par les adjectifs que la,
flexion desdémonstratifs s'est substituée ici à celle des
substantifs et adjectifs le caractère récent de la substitution
ressort bien du maintien en irlandais de *wïrôs, représenté
parère, comme vocatif, et de la création de *wiroi (jir) comme
nominatif.
Accusatif masculin-féminin. *-o-ns crétois Xiix-a-vç (att.
X'jy.5j;, lesb. ).>), got. wulf-a-ns; v. pruss. dàw-a-ns
« dieux », arm. gels a fleuves » (s de *-o-ns).
Nominatif-vocatif-accusatif neutre. La finale *-â n'est
autre chose que celle du nominatif d'un collectif en *-â (cf.
ci-dessus p. 266) véd. yng-â « jougs », got. fuk-a, v. si.
y^-rt et de même zd xsalïr-a « dominations n la finale brève
de gr. frrfi et de lai. iugà est analogique de celle du type
athématique, à moins que ce ne soit 'l'ancien nominatif à
vocalisme zéro (cf. ci-dessus p. 292). L'indo-iranien est seul
à opposer le type thématique en *-«, \èd.,yugà, au lypealhé-
matique en *-?: nâmân-i « noms ». Il y a deux preuves du
caractère particulier do cette finale *-A (*-s) i° Le dépla-
cemenl d'accent attesté par le slave et qui serait contraire à
une règle absolue du type thématique russe sing. sthdo
11 troupeau », pluriel sltidâ pis'mâ a écriture », pluriel/i/i'wia
ces deux oppositions recouvrent exactement celles de gr.
çO).sv çû).^ vsSpsv, vsupâ, et celles de skr. bhràlrâm « con-
frérie » gr. çfaTpâskr. var;âm « pluie » hom. è=psT].
•i" Le pluriel en *-â (*-j) se rencontre même en face de sin-
guliers masculins: gr. (J.r,p5ç, iifjpa (avec le déplacement carac-
téristique du ton) lat. locus, loca russe rôg (génit. ràgà)
« corne », pluriel rogâ (avec le déplacementd'accent). La
valeur de collectif est parfois très sensible, ainsi dans le
pluriel *M,x « roues » du masculin -ùx^sç a cercle », dont
le pluriel ordinaire est xjy.Xci; à *Jy.Xa répond véd. cakrâ
« roues » sur lequel a été refait un singulier neutre cahrâm
« roue ».
Génitif: *-àm, *-ôn: gr. Xtiy.uv (et Oîûv) lit. viliû, v. si.
vlïkil v. irl. fer n-; v. lai. daim.
Instrumental *-ôis skr. vfiaib, zd vuhrhâis, lit. vilkais,
v. si. vliky, lat. lupus et sans doute aussi gr. Utsii (OsoTç).
Locatif '-oisu, d'après l'indo-iranien et le slavc: skr.
v(h}u, zd whrhallu, v. sl. vlklchù cf. hom., lesb., ion. /.muhi.
• Datif:ablatif cas!en *bh ou en *m skr. vfhebhyah, v. si.

Duel.
vlîfatnû, etc. On ne sauraiL restituer une forme commune.

Nominatif-vocatif-accusatif masculin-féminin. L'indo-ira-


nien a une alternance véd. vjkau, vfkâ (zd w/ir/«ï)*qui sup-
pose *-ôu: -0 (peut-être analogique de celle de véd. duvâu
duvâ qui est sûrement indo-européenne) les autres langues
n'ont que *-0 gr. Xfcu, v. si. vliha, lit. vilkà (-K de *-iî).
Nominatif-vocatif-accusatif neutre *-o-iskr. yugi, v. si.
jidxl « (deux) jougs » zd xsMr-e « (deux) dominations »
la désinence est la même que dans le type athématique.
Génitif. Le v. si. vliku représente la forme ancienne le skr.
vfkayohn a la forme des démonstratifs.
'Datif-ablatif. Cas en bh ou m, pour lequel il est impossible
de'restituer le prototype skr. vfkàbhyâm, zd vihrkalibya,
v. si. vWioma.

B.- Démonstratifs, indéfinis, interrogatifs, etc..

Les démonstratifs, indéfinis, interrogatifs et quelques autres


mots assimilés avaient en indo-européen une flexion spéciale,
à laquelle on donne souvent le nom de flexion pronominale
;ce terme est doublementmal choisi, d'abord parce que les plus
importants des pronoms, les pronoms personnels, ont une
'toutautreflexion,et ensuite parce que les démonstratifs, indé-
finis, etc., sont tantôt adjectifs et tantôt pronoms.
Pour le féminin, cette flexion est celle de thèmes en *-â-,
pour le masculin et le neutre celle de thèmes en *-o-; elle est
donc thématique, mais les désinences sont en grande partie
différentes de celles de la flexion des substantifs 'et adjectifs.
De plus – et c'est là son caractère le plus original* – cette
'flexion comporte, au moins pour les mots les plus employés,
deux thèmes bien distincts, l'un qui sert au nominatif sin-
gulier masculin et féminin, l'autre pour le reste des formes.

a. Thèmes.

Les principaux mots ainsi fléchis sont les suivants


i" Un démonstratif de sens peu précis, renvoyant à une
personne,h une chose précédemment nommées ou déjà
connues
Nominatif singulier. Thèmes des autres formes.
MAKiaia rf.utnn masculin MurmK réuiaiN

skr. sa sa la- là-


dor. ô 'â w- xz-
got. sa so fa- fo-
Le baltique et le slave n'ont plus, même au nominatif, que
les thèmes: lit. masc. ta-, fém. lo-; v. si. masc. neutre/»-,
fém. la-.
La valeur un peu vague et faible de ce démonstratif se voit
dans ce vers homérique
A /|3 &; ïyxz' e-jyô|j£vs;* toU 3' Iv.Xoe ^oTSo; 'AttôXXwv

et l'on conçoit qu'il soit devenu un simple article en grec et


en germanique.
a0 Démonstratifs indiquant l'objet- rapproché. Dans les
langues autres que l'indo-iranien, l'objet rapproché est indi-
qué par *k,- sans qu'il soit facile de fixer le thème indo-eu-
ropéen et sans que l'ancienne forme de nominatif masculin et
féminin soit connue: lit. st)s, génit. sxfô; si. si, génit. sego;
arm. ays signifiant lot. « hic » et sa signifiant « is » (pour
l'objet le plus rapproché); got. acc. masc. bin-(a), neutre
bil-(a), dat. bimma lat. ci-tri « de ce côté » v. irl. «'(même
sens). Le sens précis de *kr est bien défini par le fait que
c'est le démonstratif qui,,uni au mot « jour », donne le sens
de t< aujourd'hui » :<v. si. dïnl-sï, lit. STfh-din, got. himma
daga, v. sax. hin-dag, v. h. a. hiutu (forme mutilée), arm.
a-ys-awr, ait. T^fj.=pov, gr. crrç^epsv (de *klyàmeron) de même
alb. si-viét « cette année ».
Le démonstratif indiquant l'objet rapproché a en indo-
iranien une forme très compliquée: skr. nom. masc. ay-àm,.
fém. iy-âm et aussi, du même thème, par exception, neutre
id-âml'accusatif masculin sanskrit est im-âm et le neutre
zend est im-ât le génitif et la plupart des cas sont fournis
par un thème a-: skr. a-syà, zd ain'be (de *a-sya); et c'est
aussi cet a- qui est la forme du thème dans le composé skr.
a-dyâ « aujourd'hui ». Le latin répond par un anapho-
rique is, id et mm, ea, eatn, etc. de même le germanique:
got. is, it-tt, génit. is, etc. Enfin le latin a un démonstratif
dont l'élément radical ne peut être rapproché d'aucun radical1
des autres langues, mais'dont la flexion est analogue à celle
du précédent, avec soni au nominatif et son o aux autres cas
nom. bi-c, ace. hun-c, neutre hocc, hoc (de hoi-cè), thème ho-
dans>le composé ho-'diê « aujourd'hui ».
3° Démonstratifs indiquant l'objet éloigné.
On rencontre trois caractéristiques différentes *w, *n, *l.
La caractéristique *w est surtout orientalenom. sing.
masc. fém. skr. asâu, ad hâu, v. perse hâuv ace. sing. skr.
am-ûnij gén. am~iifya', l'iranien a un thème plus clair ava-
dont l'équivalent se retrouve dans v. si. ovu.ovu. « l'un.
'l'autre. » (dans les langues slaves'modernes où'ils se- ren-
contrent, les représentants de ovil désignent l'objet rappro-
ché).
Là caractéristique *n figure dans v. si. onù, lit. an(a)s,
arm. ayn « ille», na « is » (pour l'objet éloigné), sans doute
aussi dans v. h. a. femr « celui-là » et gr. svï] « surlende-
main » la forme particulière du nominatif masculin féminin
n'est pas connue puisque le démonstratif n'est pas conservé
dans les langues qui maintiennent cette particularité. C'est
de ce démonstratif que sont dérivés les mots suivants
signifiant « autre » skr. àn-lara-h a différent de »,
lit. ah-lra-s « second », got. anfar a autre (en parlant
de deux), second », gr. «--reps-; (altéré en attique en ï-Tsps-;).
La caractéristique *1 apparaît notamment dans v. lat. ollus,
lai. ilk et ul-lrà « au delà» (opposé à ci-trci) dans si.
*ol-til « l'année dernière » c'est-à-dire « l'autre année» (v.
si. Ifljtï, pol. loni, etc.). De la sont tirés les mots suivants
signifiant autre » gr. ô5.o;, lat. alitrs, irl. aile, got. aljis,
«
arm. ayl.
/i" Anaphorimic et relatif.
Le thème deskr. ya-, tàyci-, v. sl./e- (quand il est suivi de
la particule \e nom. ji\e, gén. jego^e, etc.),gr. 'o-, got. ja-
(dans jabai « si »), lit. ja-, (dans/« « si n) sert dé pronom
relatif; il fournit, par exception au principegénéral, le nomi-
natif aussi bien que les autres cas. De plus il a en slave
la valeur d'anaphorique, c'est-à-dire qu'il sert à renvoyer
à une personne ou à une chose connue ou précé-
demment indiquée, et c'est cette valeur seulement que
présentent les formes fléchies du lituanien comme anapho-
rique, il est enclitique et peut alorss'ajouteraux adjectifs pour
indiquer que le nom auquel il se rapporte est déterminé: v.
si. âobrn-jï (écrit dobry-jï) « le bon. », dobfu-jn a la
bonne. », dobro-je (neutre) «*Ie bon. »; de même en
lituanien, masc. geràs-is « le bon. », fém. gerô-ji en zend,
le thème ya-, mis en principe au même cas que le nom au-
quel il se rapporte, et par suite démonstratif et non relatif,
sert à unir un nom à un autre nom ou à unadjectif, ainsi
à l'accusatif stârtm yim lïstrîm « l'étoile TiSIriya »).
5° Indéfini et interrogatif.
Deux thèmes, tous deux caractérisés par *k*, ont le double
rôle d'indéfini et d'interrogatif
*kwe-kwo-: skr. ka- (nom. kâb),zdca- (génit.gâth. ça-byà),
ka- (neutre ka-t), v. si. h- (génit. ce-so « de quoi?»), fo-
ndât, ho-mu « à qui ? »), lit. ha-, gr. te- (dans génit. zéo,
xoû), m-" (dans des adverbes comme ma), lat. quo- (neutre
quo-iï), got. buta- (nom. hwas « qui ? »).
*A"j- skr. cil (ancien neutre, devenu adverbe), zd éi-s
« qui? », .v. sl. iï-to « quoi», lat. qui-s, gr. x(-ç.
Il' n'est" pas facile de déterminer la répartition des deux
thèmes dans la flexion *lFi- servait sans doute de nomina-
tif, y compris^peut-être le neutre zd cil, ëit, gr. x(ç, xi, lat.
quis, quid, v. si. ci, cï-(to) (seulement neutre); *k"re-, *k'"o-
aurait été réservé pour les autres cas: génit. gâth. ca-liyâ « de
qui ? », gr. tso (xsû), v. si. ce-so « de quoi?».
Les formes toniques, au début de la phrase, sont. interro-
gatives, ainsi gr. xfe les formes atones,à l'intérieur, indéfi-
nies, ainsi gr. xiç. *I1* n'y a pas lieu de rechercher ici si l'un
des sens est sorti de l'autre.
Comme onsl'a vu.,par les exemples cités de skr. an-yâ-h
'lat. aî-ius, etc., ces thèmes admettent des suffixes secon-
daires, et c'est ainsi quele sanskrit a t-yâ- à côté de là-, i-lara-
«
autre » à côté de ay-âm, i-d-âm, cf. lat. i-leru-m etc.
De ces mots les uns ont entièrement la flexion des démons-
tratifs c'est le cas du mot « autre » (par rapport àplusieurs)
skr. an-yâ-b « autre », an-yâ-l; lat. al-iu-s,al-iu-d,gr. à'XXo;,
«Xao, etc. d'autres ont quelques formes de cette flexion, c'est
4e
cas de « autre » (de deux) lat. alter, alUru-m (avec la
flexion nominale), gén. alter-iiis (flexion de démonstratif), e
de tous ceux qui sont formés avec le suffixe *-tero-.
D'autres mots, notammenteeux signifiant « un » et a tout »,
empruntent aussi certaines formes à la flexion des démon-
stratifs tel est le cas pour skr. êhah « un », zd aêvô, v. si.
jedinii, arm. mi, lat. nmts; skr. viçvah et sârvah « tout », zd
vft/ni, v. si. visi, lat. «/<«.

b. Flexion.

Les formes sont en partie identiques à celles des substan-


tifs et adjectifs en -ejo- pour le masculin-neutre, en -à- pour
le féminin, en partie différentes.
Masculin et neutre.
Singulier.
Nominatif masculin. La particularité caractéristique de
l'existence d'un thème particulier a ce cas, type skr. sa
=gr. 6, a déjà été signalée ci-dessus p. 299. On notera que
ce thème n'a pas la désinence *-s. Quand le thème reçoit
une désinence, c'est *-s: skr. yâ-[) ce qui », gr. £- le nomi-

autres thèmes en *-yo-.


natif correspondant du lituanien pour ce même thème est
-i-s dans gerâs-is « Ic bon n, ji-s « il », comme celui des

Accusatif masculin. La désinence est la même que


celle des substantifs skr. tri-m, gr. ts-v, got. fan-(a),elc.
Nominatif-accusatif neutre *-( skr. la-l, zd la-t, gr. '.à
(avec chute de la dentale finale, normale à la fin du mot,
comme aussi en baltique et en slave) v. pruss. sta, v. si.
lo, got. fal-a (avec représentant d, qui est la forme de la
dentale finale du mot devant voyelle commençant le mot
suivant, en l'espèce la particule représentée par -a), lat.
(is-)lu-d. Cette désinence se retrouve dans le mot autre »
(relativement à plusieurs) skr.anyâ-l,7.danya-l lat.a/iu-rf,
gr. î)j.o, mais non pas dans les mots signifiant « un et
lat. iimt-m, tôlu-m, skr. ika-m, v'içva-m, sârva-m,
« tout »
gr. 5).(^)s-
Génitif. -.Les formes divergent d'une langue à l'autre:
skr. la-sya, hom. tîïs (ait. tsû, dor. tû), got. fis, v. h. a.
de-s, comme dans le type thématique le timbre e de la
voyelle thématique est attesté par la correspondance gâth.
ca-hyâ « de quiP », v. si. ce-so « de quoi »,
hom. ti-o (ait.
rai), v. h. a. iwe-s.
Ablatif (distinct du génitif, comme dans le type théma-

istô..
tique) skr. tat (devenu adverbe), zd àt (devenu adverbe),
lit. to,' v. lat. istôd, lat.
•Datif *-smôi (?) skr. tà-smai, zd aêla-hmâi cf. v. pruss.
ste-smu et got. fa-mtnu (avec mm de *j«i); arm. or-um « à
qui? » (avec *-um de *-o-jw/ôi?), v. si. to-mu (sans trace de s).
-Locatif *-smi (?) skr. tâ-smin, zd aêta-bmi, arm. or-um

de Y).
« dans lequel » (-kto de *-o-smiï),- v. si. Jo-mï (sans trace

Instrumental zd ta adverbe dans gr. m et dor. x^- (itoxa),


got. ^e, v. pruss. ste « d'autant ».
Pluriel.
Nominatif masculin *-i skr. té (de indo-iran. *ta-i),'hom.
To-i, v. sI. ti, lit. fl (ë de balt. *-a-» v.tpruss. siai), lat. <rf».
L'indo-iranien est, avec le germanique,. le seul dialecte qui
révèle, l'opposition du nominatif en *-ôs des substantifs (skr.
âçvâlp chevaux », got. dagos «'jours » et du nominatif
«
-en *-oi des démonstratifs (skr. ti,, got. fat); les autres
langues ont généralisé l'un des deux types, ainsi le latin a
cquî comme istl, maisl'osqueapus«« qui » comme Nûv lanûs- s
habitants de Noie ».
Accusatif masculin, comme dans les substantifs crétois
tô-v; (att. toûç), got. fa-ns, v. pruss. sta-ns.
Nominatif-accusatif neutre, comme dans les substantifs:'
•skr. ta, v. si. ta, et d'autre part gr. tz (avec a bref), lat. istâ.
Génitif *-isùm, *-isàn: skr. téfBm, zd aitaliam,
v. pruss.
sil-ison, v. si. Hcbù (de *to-isôn) ;.cf. got. fi%e et lat., istôrum.
Locatif *-isu en indo-iranien et en. slave: skr. tiçti, zd
,aètaèSu,-v. sl~ técbû; cf. hom., ion. Tf~ct, avec
Datif ablatif skr. tébbyah, zd taèibyô, v. lat. bibus; v. si.
tèmû, v. lit. /ônn;, v. pruss. stti-mans, got. ~aim (?).
Instrumental skr. îébbih, zd taiibl's, v. si. têmi, got.

L'o ^fl/m
du thème est suivi de au génitif, au locatif, au datif-
i ablatif et à l'instrumental du pluriel, comme le montrent lcs
formes citées.
\a: duel ne présente |mis de formes qui n'aient été signalées
à a pro[>os des substantifs du type thématique.
l/hésitation sur la place du ton indiquée par le génitif
l ftlr. asyâ, en regard de âsya et de tâsya, datif as mai, en regard
de âsmai et (le tùsmai, etc., est très remarquable elle con-
dtitue en effet une dérogation à la règle del'inunobililé du
ton dans \c ty|>e iht'matique. A asmaî, avec le ton sur la
finale, répondent les formes slaves (russe totnu) et germa-
niques: got. f>amma de *fa^mé, supj>osant *to smi\ au con-
traire atl. t;0 suppose *tôsyot car *io-syô aurait donné *tsj
le pruns. stiison a l'accent sur l'élément radical.
l'éminin.
Au féminin, 1rs formes propres aux démonstratifs sont
moins nombreuses et moins nettes qu'au masculin-neutre.
Un trouve
Singulier.

[ (Jénitif ablatif e-syàs, *-e-sâs: skr. lâ-syàh, ta aitan'bâ,


v. pruss. sU-ssias; got. fi-çps.
ï Datif *-e-syài, *-e-sài atr. t6-syai, ,.ci ain'bài (de ~t),
[ v. pruss. stc-ssiti got. fi^a't.

jt
• On mnarque dans ces deux formes: le thème "le- l'élément
sy- alternant avec s-, comme dans la désinence de génitif
masculin neutre *-syo *-so (cf. ci-dessus p. ao.5) les finales
i *-às et *-àit identiquesà celles des substantifs en à-, comme
i à
au masculin le *-di de *-smoi est identique la finale *-ôi du
datif thématique. La place du ton supposée par got. fi^ps,
A. MtlLLlI- 30
fripai est en désaccord avec celle 'de skr. tâsyâb,~ tâsyai, mais
concorde avec celle de skr. asyâh, asyâi.
L'instrumental skr. tâyâ, zd aëtaya rappelle celui du vieux
slave toj^j indo-iran. a, si. o reposent sans doute ici sur
i^e. *3.
Pluriel.
Génitif *-â-sôm, *-â-sôn skr. ia-sïïm (et âsâm), zd àièqm
(de *â-sâm), hom. tâ-uv (att: tu», dor. tSv), lat. istâ-rum,
osq. eiia-%un{-c) « earum »

C. Pronoms personnels.

Les formes des pronoms -personnels diffèrent trop d'une


langue à l'autre pour qu'on puisse restituer, imême approxi-
mativement, l'état indoreuropéen. Mais on y reconnaît des
particularités très caractéristiques r
i°*D'une part, le singulier, et,, de l'autre, le pluriel (et
aussi le duel) d'une seule et même personne sont exprimés
par des mots absolument distincts les uns des autres lat. ego
et nos, Met nos.
2° Le nominatif est exprimé en principe par un
thème
différent de celui des autres cas: lat. ego et mè, got. weis et
uns « nous », etc. A cet égard
lés,pronoms personnels sont
traités comme les démonstratifs.
3° Aucune différence de genre n'est exprimée: lat. ni
s'adresse également à un homme et à une femme.
f\.°. La flexion est essentiellement différente et de celle des

substantifs et de celle des démonstratifs.


5° Plusieurs cas présentent des formes toniques et des
formes atones différentes les unes des autres.
La série des pronoms personnels comprend des pronoms
de i" et de 2* personnes aux trois nombres, et un réfléchi
qui sert pour tous les nombres et toutes les personnes.
Les formes suivantes, dont le caractère indo-européen est
attesté par la correspondance approximative d'au moins deux
langues, donneront une idée de la flexion; les pronoms de
et
t de a* personne ont été rapprochés; le réfléchi est traité
à part.
Singulier.
Nominatif. i" pers. gr. èyû, lat. ego (o abrégé de d),
got. ik, arm. es (de *ec), lit. lis^ (ésç) Ilomère a kytitdc-
vant voyelle et 57W devant consonne le *ô (ou *â ?) initial
supposé par v. si. it^fi, v. russe ja^fi est isolé, ainsi que l'as-
pirée de skr. ahàm, cf. zd a&m, v. perse adam (voir ci-dessus
p. i/14).
a" pers. gr. tj (et si), lat. in, got. fu, v. h. a. dll et dti,
lit. lit, v. pruss. loti (et inaccentué tu avec, k bref), v. si. ly,
'tAltl et skr.l(u)v-âm, zd /KM, tilm (avec la même parti-
cule indo-iranienne *am que dans le nominatif skr. ahàm
« moi »).
11 n'y a pas de forme atone indo-européenne, parce que

le nominatif du pronom personnel était toujours un mot


isolé, à sens plein lat. ego uenio « c'est moi qui viens ».
Les autres cas ont pour thèmes *em-, */«- à la première
personne, *<<!(' *tw-ct (cf. ci-dessus p. t4i)& la seconde.
Accusatif. – Indo-iranien tonique skr. ntâm « moi »,
Iv&m « toi », zd mgm, Qvpm, atone skr. ma, Ivâ, zd ma, 6arâ
v. si. mç, If, v. pruss. mien, tien; lat. mi, II; gr. tonique
hpi,3t (de *Tfe), atone |is, es; le *em- initial de gr.èjii se
retrouve dans arm.is (de*/w-j), et le *lwesur lequel repose
ci dans arm. khe- v. h. a. mih (germ. commun *mi-k, de
*me~gxe, cf. gr. à[zi-Yî), dih (germ. commun *£i-k, de *te-g,e,
cf. gr. 5^-ys); les formes lituaniennes mane, tavf sont isolées.
Génitif tonique (distinct de l'ablatif) *mém « de moi »
dans zd mana (et skr. mâma avec m intérieure 'au- lieu de
n), v. si. mene; lit. muni, et *tewe « de toi » dans skr. /(fera,
zd tava,y. si. tebe (altéré de *(ere d'après le datif lebe),- lit.
lavé une; forme *eim « de moi » est supposée par arm. im et
gr. IpsTs^ltM9 (*à|J.e plus la désinence *-ayo du génitif) *lwc,
*lwo « de toi.»par arm. Mo, gr. crsto, osO.
Datif tonique skr. màby-am « à moi », lat. mihî, ombr:
mehe, de *meg,hi, et arm. inj de *em-g,bi skr. tûbhy-am « a
toi »(aveo-«d'après les autres cas, au lieu de a), gâth.
taibyâ, v. si. fefe, v. pruss. tebbeij'lnl. iibî, ombr. /e/è.
'Génitif-datifatone *moi, *toi :-skr. me, le; zd »re~, /e; v. si.
mi, (i;,grr |ui, hom. t« (et att. soi).
Ablatif, toujours tonique skr. inât, Ivât zd mat, Ùwat
lat. mi(d), te(d).
Locatif, toujours tonique skr. nté; tvé, gr. y.Ql (èiAoQ, <*o{
(de Vot)-

Pluriel.
Instrumental. Il n'y, a,pas de correspondances tout à
fait exactes :1e skr. mâyâ.na rappelle que de loinv. si. mûnojf
et le skr. îvâyâ, v. si. îobojq..

Nominatif. – i™personne. Il y a deux correspondances :1

skr. vay-âm, zd valm (d'un plus ancien *vay-mi), got. weis,


v.h. a.wk, et d'autre part lit. mes, v. pruss. mes, v. si.
my(aveoyd'après vy « vous »), arm. mekh, cf. lesb. (â[i.-)^ç
(dé *[%s-]mes d'après l'accusatif).
2°, personne "jiftr dans zdyût, yû^-im, skr. yûy-âm (avec
y au lieu' de r attendu, d'après vay-âm « nous »), lit. jiis, v.
pruss. ious, got. jus ;'lesb. B|j.|j.sç, de *w-((«ç) d'après à'|i.[j,sç
« nous ».et l'accusatif Ji[A^ « vous ».
Les
autres cas ont des thèmes dont les formes sont *nS(s)-,
*#(ïj--pour la. première, personne, *wo(s)- *u(s)- pour la
seconde. Le génitif-datif-accusatif atone est skr. nah, vah,
zd nô, vô, v. si. ny, vy l'accusatif tonique latin est nos, uôs
le gotique a pour la première personne uns, uns-is (de *ns)-
Une' parlicule *-smt s'ajoute à la forme tonique, au degré
vocalique zéro, d'où *ysme, *usme, attestés par lesb. œpja,
5n!£ des caractéristiques d'accusatif pluriel ont été ajoutées
dansait. >;|ai;, Ipxq etdans skr. asmân, yusmàn (avec y initial
d'après le nominatif), etc'est sur la forme de l'accusatif qu'ont
été refaits tous les autres cas toniques en grec et en sanskrit,
ainsi gr. génit. ^pûv, '0[m5v. Une flexion ancienne est indi-
quée par le slave: génit. nastï, vasù; dat. nami't, vamff,
instr. nanti, vami, à rapprocher de latin nôbïs, uôbîs on y
constate l'absence deI' *s que présente l'accusatif. – Le rôle
du thème *sw-, *s- de v.irl. sib « vous »,gall. c//ïw(de*jzcej),-
got ijji/is « vous » (accusatif et datif) et aussi du duel gr.;
n-fM est obscur.
Duel.
Nominatif. si.
i" personne: v. vë, lit. vi-(du), véd..
vàm (c'est-à-dire *vi-ani), ags. wi(l).
a' personne véd. yitv-âm, lit. jù-(du), ags. gi-(l) (avec i~
d'après la première personne).
Pour l'accusatif, le génitif et le datif atones (et aussi sans
doute toniques dès l'indo-européen) on trouve: skr.. nau-
nous (deux) », gàlh. tia, v. si. tta, gr. vu (seulement accu-
satif) skr. vàm (*và-am?) « vous (deux) », v. si: va.

Rélléchi.
Le thème de réfléchi *$ew-3 *sw- (*s-) est exactement
parallèle au thème *tew-, *t%0- (*t~) du pronom de a° per-
sonne au singulier et se fléchil généralement de même il n'y
a naturellement pas de nominatif.
Accusatif: Iat. si; v. si. s{; v. pruss. sien} hom. \F~)l (et
atone '(/» et i(f)î got. si-(k) lit. save.
Génitif tonique v. si. sebe (altéré de *sevè), lit. savi, arm.
iw-r (do *scivc-r) hom.eîe, cï (de VA-oys).
Datif tonique: v. si. sebé, v. pruss. seblieij*]&t. sibî, osq.
sifei; cf.gr. <r<p((-)).
Génitif-datif atone *soi prâkrit sé, zd hé (et "se après i, u,
r), hom. t>t (et '(^si), v. slî si.
Le lat. sè(d) représente l'ancien ablatif, le gr. *(^)dt (cf.
skr. svay-àm « pour soi-même), l'ancien locatif, et le v. sl.
snbojç, en une certaine mesure, l'ancien instrumental.
Le sens de ce' thème est « propre à une personne», et il'
s'applique en indo-européen à tous les nombres et à toutes
les personnes, ainsi que l'adjectif possessif qui en est tiré skr.
svàb, s(u)vàh, gr. '(O'« lat. mos> etc. cet état est encore
conservé~eii indo-iranien, en slàve, en-baltique et même en
grec homérique. Ainsi, pour ne citer que quelques exemples
<Le génitif de possessif lit. sâvo se traduit par « de moi »
dans às^ taï siïuo thiui.pasakysiu « je dirai ceci mon (propre)
père n.
'Le possessif v. si. svojî se traduit par « de toi » dans jidi
vu dotnu svojï « va dans ta (propre) maison ». V. si. rece kâ
sebé « il s'est dit à lui-même » elrèSç kit sebé « ils se sont
dit à eux-mêmes » sont également possibles.
Homère, c, 27 oiltoi lyû fe


a 4o2
se '(jF)~ Y<x!7)Ç

I
£ûvxp.ac '1Àox<pWtEpOY et~~O (.F)tS~o9cft

traduit par « ma propre »

Sw|A«ffi \F~)ym (.F)avà<jcrciç

où '(F)t>ïm se traduit par « tes propres ».


3 206 ev(-F)£xa X-^)^ àpETîjç ÊplSaholAe1^

où (/)îîç
se traduit par « notre propre » Le réfléchi a été
éliminé par une partie des copistes dans ces divers passages
(voir les variantes des éditions).
Un mot signifiant « propre àunepersonne » ne se rapporte
pas nécessairement au sujet de la phrase, comme dans les
exemples précédents, mais peut aussi Ggurer dans des types
de phrases comme ceux-ci
lat. eum suos pater. ab arnica abduxit.
(euiH et suos u son propre » sont rapprochés.)
lai. cos in ciuilales quemqtu suas climisit.
Homère, II 753 éij t* |uv ûfeecv àXwlj
« c'est sa propre force qui l'a perdu ».

».
véd. nabi svàm àyuç cil;ité jânesu

« hommes
« non, la durée de Icur.propre vie n'est pas connue aux

Les formes atones, qui ne constituentpas un motphonétique


isolé dans la phrase, ont par là même un sens plus effacé,
mais la valeur de « propreà une personne » s'y laisse encore
entrevoir; horo. '(.F)* et '(/)« sont des pronoms anapho-
riques; mais s'emploient seulement si le mot auquel ils ren-
voient est immédiatement voisin
A 3ao a>X oye TaXOJÎisv w y.ji Eàpuîinjv r.ç'M(f)v.r.vi,
xâ '(/~)a îvx) y.^paxs.
A 3a/| !t Si y.s [iYj Swijîcv, êyù U xey a-jtb; iXuikxi
èXOciW ayv TÙ.ziizzov ta '(^)o[ *aï ptYto1' ïzzz'

Le sens caractéristique du thème *sew-, *sw- (*s-) se re-


trouve dans ses nombreux dérivés, ainsi dans skr. svadhi
« particularité )>, gr. (/^iOsç« mœurs (particulières à un
groupe d'hommes) », got. sidus « mœurs » v. si. svatit
« proche« (« homme de son propre groupe »), gr. lïaïps;
«
(de *set-), FéTti;ami », lat. sid- à part », gr. 'Fa.ii,
'/fxarroî, lat. sodâlis (avec sod- de *suiedh-'), got. sibja « fa-
mille », etc.
D. Emploi de la flexion nominale.

L'emploi de la catégorie du nombre, qui est commune au


verbe et au nom, a déjà été indiqué ci-dessus p. i5q. Il suffira
d'ajouter ici que le pluriel indique souvent un objet unique
composé de plusieurs parties, un objet complexe, ainsi gr. oXsç
« du
sel » en regard de «Xç « sel » (matière) et « mer »,
– y,péà « de la viande », de même lat. curnës3 – liotn. Çecaî
«du grain », véd. yavâfy (mais aussi yavâb), – liom.' S/sa
« un char », v. si. kola, lat. bigae, quadtigae (même sens).
Et ceci s'applique là même où il s'agit d'un objet composé de
deux parties principales, comme une « porte » véd. diïrafyj
v. si. âvlri, lit. dùrys, gr. Ojpai (et xiiXai), latl fores; de
même lat.pïvs? et lit. nasraï « nez » (les narines), v. si. usta
(pluriel neutre) « la "bouche » en regard de skr. ôfthdb
« lèvre », etc. On conçoit dès lors la possibilité de mots
em-
ployés seulement au pluriel, ainsi des noms de villes, comme
gr. 'ÀOiJvai, îlXaisad
ou, d'objets complexes comme lat. antae,
véd. âtâbj (cf. arm. [dr-]and) c montants et encadrement de
porte ».

Quant au genre, il n'y a lieu de parler ici que de l'oppo-


sition du neutre 'd'une part, du masculin-féminin de l'autre,
puisque c'est la- seule exprimée par la déclinaison pour les
mots qui admettent les trois nombres, le sens du neutre est pré-
cis il désigne lesn chosespar opposition aux « personnes »
aliud veut dire (c autre chose par opposition à alius, alia
qui désignent une autre personne (homme ou femme). La
valeur du neutre est moins claire dans les noms qui ont un
seul genre ont souvent mais non exclusivement le
genre neutre les noms d'objets comme skr. yugâm « joug »,
gr. Çuyov, lat. iugum, v. si. jigo, got. jiik (à côté de traces de
masculin: gr. Çuy3;et peut-^lre aussi skr. yugab); des abstraits,
comme gr. 76/35, skr. jànah a race », lat. genus ou skr.
svâpn(i)yam « songe n, lat. somnium, gr. (Jv-)fcvwv, v. si.
siimje'j des diminutifs comme gr. ôvîpkv de àrrçp, v. pruss.
wosislian « chevreau » de wosee « chèvre », got. gaitein
« chevreau » de gaits « bouc ».

L'emploi des cas est plus compliqué. Les huit cas forment
huit groupes bien distincts le fait que quelques-uns ont des
formes communes n'entraîne pas confusion. Ainsi l'ablatif
est distinct du génitif, non seulement parce qu'il a une forme
propre au singulier dans le type thématique, dans les dé-
monstratifs et les pronoms pcrsonnels, mais aussi parce que
le cas avec lequel il a des formes communes au singulier, le
génitif, n'est pas le même que celui avec lequel il se confond
toujours au pluriel, le datif.
La valeur des cas ne peut être exprimée aisément par des
formules abstraites elle se définit surtout par Ics types de
phrases dans lesquels on emploie tel ou tel cas. Ces valeurs
sont souvent assez complexes, et les mêmes cas figurent dans
des types de phrases qu'il est difficile de ramener à une for-
mule unique, si vague qu'on la fasse. Enfin l'indo-iranien
est le seul dialecte qui présente tout à fait au complet les huit
cas indo-européens partout ailleurs il y a eu des confusions
qui en ont obscurci la valeur ancienne.
C 'est
sous le bénéfice de ces réserves générales que sont
.présentées les observations suivantes sur chaque cas.
Nominatif.
Le nominatif indique le sujet de la phrase et le prédicat
qui s'y rapporte lat. pater est bonus – ego nâdnnor leo.
L'emploi de l'instrumental comme prédicat est une innova-
tion du lituanien et de certains dialectes slaves, due peut-
être à une influence étrangère, car on' trouve dans les lan-
gues finnoises des faits analogues.
Vocatif.
Le vocatif, distingué en indo-européen du nominatif, sinon
toujours par la forme, du moins par le ton, désigne la per-
sonne à laquelle on s'adresse. Quand on s'adresse à deux
^personnes, la seconde est'désignée au nominatif en védique:*
vtyav inâraçca « ô "Vayu et Indra », et Homèrea un exemple
analogue
F 276 ZsS'tkitep, "ISïjOsv [>.s3éMV, xtôuriE |iiy«ra,
^sXwç6' ôçxxvt' spopôcçy.ai roxvc èTra:y,otie{ç.
Accusatif.
L'accusatif sert essentiellement à déterminer le sens d'un
verbe soit gr. e-M « je tiens, je me tiens D sans accusatif, le
:
sens est « je me tiens » ofofûç ïyjit « je suis ainsi », 'avec
accusatif, « je tiens » ëyp " « j'ai quelque chose » de même
vécl. âparo dart se traduitpar « l'autre a crevé », mais pûro
dart « ila crevé les citadelles »: Un prédicat peut s'ajouter:
lat.te consuhtn facio On trouve aussi, avec un sensun peu
différent j [i^xri^ -È^ô^ovto « ils ont combattu un combat »
58ïv sXOijisvai « faire un voyage » (littéralement « aller en
route »), et de même skr. pàntbâm eti « il va en route ».'On
se plait à-distinguer un accusatif « de l'objet intérieur » de
l'accusatif « de l'objet extérieur », mais dans l'un comme
dans l'autre ona affaire à une simple détermination du sens's
du verbe, et il est impossible de marquer la limite des deux
emplois; ainsi dans'ce vers d'Homère
A 108 èaOX'ov 5'ofcnxm (/Qsïireç (.F)éto;oùt' hikemzç.
Les verbes qui admettent deux sortes d'accusatifs peuvent
les présenter simultanément, ainsi lat: rogare aliquem, rogare
àliquid et rogare aliquidaliquetn;
on a de même chez Homère
Z 17 a'fiqta O'J[jl57 ôzTj'Jpx
/.5/i<i
5 Il és ,.(1)<2 .Í1.1j;
t^v (xw ê-fù•tb.rpz

et en védique ainsi dans le fgveda


IV, 20, 3 (tfflja vayâm aryâ âjiin jayema

« par toi, c'est nous qui allons vaincre les ennemis dans le
combat(littéralementvaincre les ennemisla bataille »). Le
gr. montre dans les exemples homériques suivants toute
la variété des sens que peut avoir un verbe indo-européen sui-
vant les compléments:

A 722 sari il -n; TOtajùç Mwtrfjis; eîç ôXa pâXXwv

ci se jetant ».
A 527 «v 3à ©Sa; giXs 35f(F>:

« Pa frappé».
80 xstï 3à cxiîirrpav pâXs yzly

« a jeté ».

K79/I £jpsêè«VY«--
é).xoç a'~a'M/3'~a, 19 wn (i~),e II2vôzpoç im

« dont l'avait frappé » (double accusatif).


Comme complément d'unverbo indiquant un mouvement,
l'accusatif marque le terme du mouvement: lat. eo'Romatn
chez Homère
A 3 17 xvt'nj 3cîpsvsv îx;
t) i/|i 1
âsT1 'Ap^njv te xat 'AXxîvoov

Le sens est alors précisé d'ordinaire par un préverbe, mot


originairement indépendant (v. ci-dessus p. i63), mais qui
a été rapproché duverbe, ainsi
A ^97 rçepfy B'àvéôi] [*éyav cùpxvôv OuXu|j.tc6v te

ou par une préposition rapprochée du' nom

A 169 v3v S =t[J5i ^ôîrivSe


E 23g èç apporta xotx(Xa (Sxvtsç.

Le complément direct sert naturellement à indiquer


'l'extension dans une phrase comme celle-ci Hérodote, VI,
119, 8s'a xal 8wj-orfouç srcxSiou; ràïix0"1' L'accusatif home'1
rique B 292 eva [Aïjva |asv(i>v n'est pas essentiellement différent
de jAÉvw Ts « j'attends quelque chose » où de jj,évo> tivh
« j'attends quelqu'un ». Mais ce n'est que par des extensions
secondaires que l'on est arrivé à dire en latin- quindecim pedes

:
lattis ou en grec Thucydide, IV, 118; 7 ai raovSa't èviznàv
érovTxi. – Et même l'accusatif dit « de relation » que le grec
a tant développé n'est au fond qu'un cas particulier de l'em-

».
ploi ordinaire ainsi dans cette phrase de Platon Ciu. 453b
oiayépst yuvv) àvâpoç t^v çûmv, l'accusatif tïjv ipâcïv est de même
espèce que. cSàv dans àSov IXO^evai; le sens est « a une
différence de nature
'Les divers emplois de l'accusatif se ramènent donc tous en
dernière analyse à celui de complément direct d'un verbe, et
l'on ne saurait opposer -le tour.gr. xjxXuxeç S'ôvon' Tpœi,
skr. ko nâtnàsi (nâma asi) « quel est ton nom »,
v. perse
kambujiya nâma « un nommé Cambyse », car il est spécial
au mot « nom ».
Génitif.
génitifa
Le deux emplois distincts et qui semblent ne
pouvoir être que très artificiellement ramenés à une valeur
unique c'est le cas auquel se met le complément d'un sub-
HiSntB^inraaiqui indique le tout dont on prend une
partie
a. Génilifadnominal.
H> Tout complément d'un substantif se met au génitif, quel
que soit le lien logique des deux noms lat. welus hostium
M lignifie, suivant le contexte: la crainte qu'éprouvent les
« <c

ennemis » ou crainte qu'inspirent tes ennemis » on


peut dire Marci domus Marci pater, Marri ttxor, Marci Jilius,
gr. vpayij xXMrt; i»-:ù ttiîi'uv Te?- etc. deux génitifs
exprimant des relations très différentes peuvent être juxLi
K posés Tr(v t:3 Ar/ï;?s; twv vîiôv zy/fy « le commandement

sur les vaisseaux qu'avait Lâches » le génitif exprime pure-


ment et simplement qu'un nom détermine un substantif, et
il est bien inutile
– autant qu'impraticable –
d'essayer de
(passer en revue toutes les nuances de sens que le génitif
de
exemples

permet de rcndre. Le génitif peut d'ailleurs jouer le rôle
prédicat aussi bien que celui d'épilliète qu'il joue dans tes
précédents, et de même que le latin a Marci domus,
il n aussi ta liomits Marci est alors le génitif exprime sim-
plement dé|H-ndance, et le substantif n'est pas nécessairement
L exprimé dans la phrase, ainsi chez Homère

z .'ioo ijii; iziK im aturtî; t,|ieT{pso.


h. (irnitif partitif.
Le génitif indique le tout dont on prend une partie et sert
m »lor» de complément a un mot quelconque, nom ou verbe
lat. unus torum, fiirtissimus uirorum, ubicunqtie Urrarum,
gr. Tpl; -rtj; ^Mf^ et »!" àvir àhnah « deux fois le jour »
rec, chez Homère
A 761 xxni^ î' ti-^CTiom; Oiïyi Ati Ns;f. n-.u.n
gr. tjxtj;, got. nahls, skr. kfapàh < nuit »(c'esl-à dire > &
de
un moment de la nuit »), tit dùk man d&not « donne-moi
du pain (l'accusatif dunq, signifierait « le pain »),
» hom.
wpwv aivjuivogç« prenant des fromages » – ou

y.
i4o B(/^xtx iu6XX' èïtiOsfaa, -/«piÇo^'î) xttpsèvTM
« ayant présenté beaucoup de mets, donnant de ce qu'elle
avait » le contraste de l'accusatifet du génitif partitif est ici-
très net. Le génitif partitif se rencontre pour quelques cas
dès l'indo-européen, ainsi pour « boire, manger »

102
XutoTo ©aytov
cf. skr. apâm açnô-ti « il consomme de l'eau » j pour « em-
plir » gr. valiç TcXïjpoSv àvSpwv, véd. sômasya jathâram ppiàti
«« emplit son ventre de soma », lat. aquae plenus pour
«
dominer,»
A 38 IWSoio TE (f)lp (f)rib<x;v.i
lat. poliri
rerum; v. h. a: waltan himiles « régner sur le
ciel ». De tous les emplois, le plusremarquable est celui avec
le verbe « entendre » en grec et en védique, le bruit entendu
est indiqué à'l'accusatif:
A 455 SoOxov ev oSpeciv e-aXue xoijj.^v
gr. tov Xofov àxojetv, véd. vâcatfi çfyoti « il entend une pa-
role», mais la source du bruit est indiquée au' génitif:
A 357 toDS' ë'Xue nrÔTVto: p^xrçp

« sa mère l'a entendu », de même t5)5 «2X711170; âxsfeiv « en-


tendre la trompette » et véd. devàsya çpjoli « il entend lé
dieu » L'emploi du génitif partitif avec un verbe s'oppose
donc nettement à celui de l'accusatif.
Datif.
Le datif indique à qui ou à quoi une chose est destinée.
Dans hom.
E 17^ A'A yeTpaç àveco^wv
a
Hpfli^flf^fom^mj de tnuro mantis tenâebanl ou dans véd.
insnave. etu mànmaque la prière s'en aille pour
^B\ishnu », le datif ne marque pas le terme du mouvement,
^Vconime le ferait un accusatif, mais la personne (ou l'objet)
en vuedV qui (ou de quoi) le umuvrment est fait. L'exemple
H typique est lat. t. alicui aliquid dare
ou lioin. K 3g6 tJ'.i ;>>
B&xrçr.v lîw/.vt- Kl Ions les emplois
se ranxWnt si aisément
Hi ce sens général qu'ilest inutile d'insister le datif avec tes
^verbes signifiant « entendre n fait bien ressortir le sens le
^Bdiitif indique alors la personne qu'on écoule pour lui obéir
Hti .t.'tf} xr! x'KJt; ù> -:tiO.r,7<)z
^f- %1|i ^i 8
-.1
utâ (rula/ft çayàvc hûyàmànâ
^p« et écoutez (vous deux) Çayu, étant invoqués » v. lat. alicui
auscultart nrm. nma hem « je l'écoute (je lui obéis) ».
Le datif n'est d'ordinaire déterminé |wir aucun préverbe;
on
ier ne trouve avec le datif que v. si. kit, skr. kâm, ce der-
^Êfimmi
[H)st|M)!M' (et zd d, v. si. po, arin. Ht).
Instrumental.
^K L'instrumcnUil indique avec qui ou avec quoi l'action est
^Uailc (d'où le sens de par qui. par quoi): véd. devè devibbir
^mâ gamat que le dieu vienne avec les dieux », et plus sou
«
Bvcnl, en ce sens concret, avec préposition, ainsi slave su tobojç
B« avec loi »; de même véd. tit sAryo jyôtisà devâ eti a le
^nieu soleil monte avec éclat »,oti v. »l. ht clovêkù necistomi
^Ëdttchomï
« il y avait un homme avec un esprit impur »
'1. akimi àklas « aveugle d'un œil »; véd. sômena ja\hâram
^Êfftjàti « il emplit son ventre de soma », v. si. jispGini~ s·t
^mlrachomi ils ont été emplis de terreur n véd. adânti
«
^Êdtikfinertd bàstena on mange avec la main droite n; arttâ-
^Êrikfetiapatati
Il
«
il vole par tes airs » v. si. sikhoditù
Bfti/îmi lèml « il descend [>ar ce chemin » v. si. trîmi
sùytdati « bâtir en trois jours n; etc.
Ablatif.
L'ablatif indique le-point de départ de l'action: question
unde. Au sens propre il' est presque toujours déterminé par
un préverbe véd. àgahi divà rocanàd âdbi « viens'de'l'espace
lumineux du ciel »' lat. ex illo loco uenit, mais aussi Roma
qenit, sans préposition. Au sens figuré, il n'y a très sou-
vent pas de préverbe, ainsi véd. tâsmâd gmjàh chidyate « la
foule se sépare de.lui » de même avec les verbes signifiant
«-craindre» véd. Indrâd bhayale « il craint Indra », y. si. boga
bojitû se « il craint Dieu », et avec les comparatifs ghflât
svidïyalp « plus doux que le ghjta (beurre fondu) », littérale-
ment « particulièrement doux » en partant du ghjia (comme
mesure), zd akât aiyô « plus mal que le mal », lat. nielle
suauius/gT. [/.ÉXiToçTJBiov, got. maixcL imtna « plus grand que
lui » (où le datif tient sans doute;la place d'un ancien
ablatif),-etc. Quand l'ablatif indique jusqu'où s'étend
« une
action », _c'est aussi .qu'on compte à partir du point indiqué:
skr. éti girlbhya a samudrat « il va des montagnes à l'océan »
de'même v. sl. io,tlit. iki, gr. [i.éy_p, avec le génitif-ablatif,
représentant un ablatif indo-européen.
Locatif.
tif.
Le locatif indique où se fait une action question ubi de la
manière la plus générale. Ainsi skr. sindhau signifie « dans
le fleuve, sur le fleuve, près du fleuve » suivant le contexte;
skr. devé,u signifie « chez les, dieux, .parmi les dieux »; skr.
usâsi « à l'aurore », v. si. toniï casé« en ce temps » de même
lat; Rômae, domïf l'adverbe gr. otxoi, etc. Le locatif est sou-
vent déterminé par des préverbes ou prépositions; mais chez
Homère, le datif grec, qui, pour la forme, est la plupart du
temps un ancien locatif, est encore employé librement:

II 483 nras pXw9p- T^vToîipciîiT^mveçà'vSps;


s£=Ta&AOV.
r ~5
r 45
tjt rér, :p:7:'
~Tt-'2i~EH'
~M
~~N
L E. Mots invariables.

f Les formes de mots fléchis sont sujettes à se fixer dans


[ certains emplois particuliers, et alors elles échappent aux
I règles générales de la morphologie de la langue dont elles
l font partie. Klles peuvent subsister, par exemple, alors quele
| type qu'elles représentent a disparu on en a vu ci-dessus de
I nombreux exemple», comme les instrumentaux du type lat.
l «rit cl les locatifs du tvjie gr. il/ zh.v.. Ou, même le si
E tv|>e général subsiste, elles admettent des traitements parti
1culiers; ainsi le ô final de lat. mi\h\ ablatif de modus, a con-
serve sa (|uanlilé longue, tandis que le ô final del'adverbe
I modo s'est abrégé ((xnir des raisons bien déterminées), d'où
I mxiù. D'autres fois. l'ailverbr a exactement une forme de la
déclinaison, mais le thème qu'il présente ne subsiste plus
ailleurs, ainsi »(f):v est le locatif d'un thème non représenté
en grec, car »!(f).iv, gén. xFûn; est un thème en *-iin-,
dérivé de *aiuv cf. lat.
at'uom, got. aiws « durée », et non
le représentant du thème en en- représente par gi i(F)iv.
I Chaque langue a filé ainsi un grand nombre d'adterlxs au
P cours de son dévelop|>emenl propre.
I Les adverlws qui remontent à l'indo européen et n'ont
ft itas de forme casuelle délinie sont très rares. Le principala
I déjà été signalé ci dessus p. i6.i, /.d kù « où? », *Vr.k(ii)va«
f o où ?» kù ha (de *kii Jim), gàth. ku-Jà, v. si. kii dt, ombr.
ï pu ft « où ? h lit. ku f, arm. u r « où ? ».
r Des faits analogues aux fixations de formes casuelles
qu'on observe dans l'histoire particulière du grec, du
latin, etc., se sont produits en indo-européen. Beaucoup
( V Miillit ji
des préverbes définis ci-dessus p. 163 se laissent encore
aisément reconnaître
assez pour des formes casuelles; ainsi
Thème *pera- « devant »
locatif (à désinence' ou zéro, vocalisme *-e de l'élément
prédésinentiel): skr. pari, zd pairi, gr. uipt, lat. per, gol.'
fair-, lit. per, v. sl. pré- (russe p eré-~)
génitif-ablatif (à vocalisme prédésinentiel zéro) skr. purâb,
zd para, gr. icàpo; (avec place anomale du ton);
datif (?) lat. prae, gr. mcpaf;
cas de forme obscure d'abord un cas en -o, dont on re-
trouve l'équivalent dans plusieurs autres préverbes skr. pra,
zàfra, gr.ups, 'lat. prô (et pm-~), lit. pra- (et pr6),v. si. pro
(et pra-~), et quelques autres formes gr.irapse; eVr.pari got.
faur;
arm. ar.
Thème *ep- « à côté »
locatif: skr. âpi, gr. Im, arm. ew (ce dernier signifiantet
/aussi .», sens que présente à peu près skr. âpt)
génitif-ablatif: *pos, dans skr. paç-câ, lit. pas-liul, lat. par-
pône (de *pos-ne) et peut-être avec prothèse *a- et désinence
*-s, gr. ât[>, lat. afa;
cas en *-S: v.- si. po (el'pci-'), lit. pu-, po, lat. po- (dans
po-situs), et; avec prothèse *a-, skr. apa, zd apa, gr. dro cf.
lot. ab.
Thème*en-.«intérieur »:
locatif: gr. z*n, èv (et, avec un qui se retrouve dans beau-
coup d'adverbes grecs, èvç, d'où s;, et;),' lat. in, got. in.
Aucun autre cas .n'est attesté clairement; le préverbe *ni-
qui indique mouvement de haut en bas a un sens trop di-
vergent pour être cité ici avec certitude ib est fréquent en
indo-iranien le mol*ni-zdo-, étudié ci-dessus p. 66 et 226, en
atteste l'existence en indo-européen, et en effet le slave et le
.germanique en ont des composés et des dérivés l'adjectif
v. si. nia (ainsi pade nid « il est tombé la face contre
terre-n), en regard de l'ablalif véd. nïcàt « d'en bas n, et
les adverbes v. si. ni^fi « en bas » et v. h. a. nidar « en
bas n.
Au groupe de gr. h:dans », etc., se rattachent les déri-
vés skr. aittàr (antàri-), lat. inter, et, avec une prothèse
'a- qui se retrouve dans v. pruss. an et v, si. ç-, ombr.
ander et v. si. atrl « à l'intérieur » au groupe de sir. ni-
semblent se rattacher, à cause du sens, gr. Svîps; « infé-
rieur » et arm. i mr-khs « au-dessous», tous deux avec
suffire *-ero-.
Thème *el- au delà »
«
locatif: skr. âli, v. perse atiy, gr. ï- lat. et, got. ifi
otu <ic*at-os,
génitif-ablatif: sans doute v. si. avec prothèse
*a- en regard de lit. orient. cita-, comparable, pour la forme,
à gr. «7:3, et de v. si. al-, lil. al-, cas de forme obscure,
formé comme lat. ab.
D'autres préverbes ne se ramènent pas à des formes ca-
suelles définies. On a déjà vu que les formesen *-Ô du type gr.
îrp; et âw ne ressemblent à aucun cas connu; leur *S alterne
avece dans bom. -îî, en regard de v. si. do, lit. da-, ags.
/d(v. li. a. ;no); et les formes sans finale caractéristique,
comme lat. ab en face de gr. ir. )at. (f)ub en regard de ski1.
Ajxt « sous », gr. tes, v. si. », en regard de indo-iran. âva,
(indiquant mouvement de haut en bas) peuvent représenter
le degré vocalique zéro de cette désinence, qui seraitainsi*-e,
*-o (-à), zéro, et par suite parallèle à celle de génitif-ablatif
•-«, *-os, *-s.
Sur des préverbes tels que skr. lit « en dehors de », zd
us- (de *uts), got. fil-, us-, Y. si. vy-, ou gr. IJndu dedans
de », lat. ex, et v. si. jiç, jis, lit. &J, ou hom. sfiv., skr.
prâli « contre », ou v. perse patiy, dor. r.s-\ (même sens)
il n'y a rien à dire.
>
Lorsque les préverbes se sont soudés étroitement aux
verbes au cours de l'histoire des diverses langues,les
formes munies de préverbes ont~tendu, dans certaines de
ces langues, apprendre une valeur sémantique peu près
identique à celle d'un thème d'aoriste là où les formes cor-
respondantes sanspréverbeontia valeur de thèmes de présent;
ceci est particulièrement constant en slave où, par exemple,
v. si. moliti M traduit gr. spoce~Mfht et v. si. ponmHt;
gr. spcK~emOm; cet effet est limité dans d'autres idiomes
à certains préverbes seulement; ainsipa- en lituanien, ffa- en
gotique, CMtH- en vieux latin, peut-être aussi fo-a date très
ancienne en irlandais. Les formes sans préverbe (et toutes
celles qui ont'la même valeur sémantique) sont dites alors
t'm~a~e<t~e!; les formes à préverbe (et toutes celles qui,
comme v. sI. Att!a Bou'Mt )), got. ~m f Sou'mt )), )at. At~ ont,
même sans préverbe, une valeur pareille,- cf. ci-dessus,
p. 168) sont dites /er/a;itfM. Le grec, l'arménien et l'indo-
iranien.n'ont pas trace de cette action des préverbes sur le
sens.-

-Les particules se distinguent des préverbes par ceci qu'elles


ne sont jamais identifiables a des formes casuelles connues.
Ce sont souvent des sonantes isolées ou précédées d'une pro-
thèse ainsi
*ù: skr. M, lit. ~<t-,)M, got. u, et gr. m, got. aH-/i « aussi x,
tat.aM-t;
*y gr. Kp, p~, mpï lit. if « et » prakr. t'M.
D'ordinaire c'est une consonne suivie de la voyelle 6/0
une particule composée d'une sonante peut s'y ajouter et alors
la voyelle précédente peut s'élider. Exemples:
skr.M ff et », gr. T~, lat. '~M~got. -~dansM~c« et. ne.
pas H, cf. lat.H~MC; cette particule, qui signifie «et j', n'était
peut-être pas différente originairement d'une autre particule
de forme identique appartenant à la famille de l'IndéSni et
interrogatif: skr. ca dans « quelqu'un lat. quis-que,
~s dans beaucoup
arm. o-kh « quelqu'un a, gr. de phrases
homériques. Avec une seconde particule, )at. qu-om; !at.
qu-am, arm. ~-Ntt que tit. -t-/
*tf~ ou !) skr vd, zd M, gr. (f): dans hom. ~-e ou »,
)at. ut.
skr. gba et ha,
dans t! <
s! go (dans n<o comme n), et ~<,
j;0t; avec d'autres particules, )it. -~t, v.
gr.
s), -i, et tit. g-u.
La négation de ) l'indicatif skr. na, v. ''). tat. M-~M),
tX(/Mf, got ni(h) « et. ne. pas o, etc.: avec une autre
tM<
j)articu)e *;<f-<: td v. st. nt~'Mto~ personne lit.
nri « ni tat. nt. f~a négation prohibitive est *m/: skr.
mti, zd ma, gr. ~T,. arm. mt. – Deta négation *mit faut dis
tioguer'Mcecommc~ skr. nt<,et,a<ec* lit. nli, comme 0,
etaussigAth.C~ « qui? )),thessa)ien(-~ ~c.tat.M~,
v. s), no « m*i9 avec d'autres particntes, tat. K-xm et
« am, v. sl. n-M, etc.
gr. x:. tat. &x got. (sa-)b cetui ci », tit. (<i~
« (viens) ici n.
gr. yt' got ~dans~mf-'noi n, ~M-~ « aussi a.
lat. (qujp-)pt a car .). tit. ~< comment avec une
«-ronde particule, gr. x! tat. ~«u~ ~f«m.
t~s particules de ce genre sont nombreuses; on voit que
plusieurs se rattachent à des thèmes de démonstratif!, d'in-
définis, etc. d'autres sont isolées toutes jouent dans la
phrase indo-européenne un rôle très important.

L expose qui précède fait apercevoir combien est com-


pte\p la morphologie indo européenne mais il est loin
d'épuiser le détail des faits et indique seulement le plan
général des formations dont k détait serait infini.
CHAPITRE V

LA PHRASE

A un point de vue purement linguistique, et abstraction


faite de toute considération de logique ou de psychologie; la
phrase peut être déûnie un ensemble d'articulations liées
entre elles par certains rapports grammaticaux et qui, ne.
dépendant grammaticalement d'aucun' autre ensemble, se
suffisent à eltes-mêmes.
Le nombre et la, nature des mots qui constituent cet
ensemble peuvent"varier d'une manière indéfinie
un simple
vocatif ~telque lat. ,~M/~ employé pour appeler quoiqu'un, ou-
'un verbe tel que'iat. uenit, employé pour annoncer que la-
personne attendue « vient », suffisent à constituer une phrase
dans le type linguistique indo-européen, et d'autre part il
n'y a'pas de maximum au nombre des mots que la phrase
peut comprendre.
Oji sait assez peu de chose sur le détail de la structure de
la phrase indo-européenne, et l'on devra se borner ici à en
esquisser les traits les plus généraux, en 'les illustrant de
quelques exemplesempruntés à l'une ou à l'autre des plus
anciennes langues de la famille.

It La phrase simple.

Le seul élément essentiel et constant de la phrase indo-


européenne est le verbe, abstraction faite du cas tout parti-
culier du vocatif constituant à lui seul une phrase; en effet
le verbe indo-européen comprend l'indication de la personne
et du nombre, et se sumt ainsi à lui-même uenio, K<n<~
<K'n<K<«~ etc. n'appellent aucun autre mot et constituent
chacun une phrase entière.
De même aussi les verbes dont le sujet était une personna-
lité divine plus ou moins définie, comme skr. M~at~ gr. 3s'.
« il ptcutH (cf. ci-dessus, p. aïs et suiv.) c'est l'origine
de la plupart dcs verbes impersonnels qui, dans les langues
indo-européennes, n'ont pas de sujet exprimé.
Le verbe admet d'ailleurs toute une sériede déterminations
par les noms à divers cas !at tAmxm fero, libi placet,
T'i~fM/c projiciscor, RoM;ae tMn~ ou par des adverbes tels
que )at. lieri KfM<, ou enfin par les préverbes qui, comme
on l'a vu (p. t63), serventà la fois à déterminer le verbe et
le nom complément du verbe, et qui onfete rapprochés tan-
tôt du verbe et tantôt du nom, prenant en ce dernier cas le
rôle de prépositions. Toutes ces déterminations pouvaient
naturellement s'accumuler en une seule et même phrase; par
exemple chez Homère

A 36n' S' ~M 'A~tST, XjxH);


où il yn un préverbe et deux compléments.
Quand on veut insister sur la personne ou qu'on doit
introduire une personne que le verbe ne suffit pas à indi-
quer ou une chose qui a besoin d'être nommée, la phrase
comprend un second groupe, celui du sujet; ainsi chez
Homère

A 180 T~Q~ S'sYM:jx<x/.&Y~M.


A 178 9s~r:'J CMTS-f' !!MXS'<.
A St? xwni 3' ejpmM
Un pronom tel que gr. e~M a donc toujours en indo-euro-
péen la valeur d'un mot isolé et jamais celle d'une simple
détermination'du verbe, comme en français.
Le sujet est caractérisé par le cas auquel il est mis le no-
minatif. La personne et le nombre du verbe sont détermines
par le sujet le verbe indo-européenn'a pas de genre, et l'ac-
cord est par suite limité au nombre et à la personne.
Au sujet, qu'il soit exprimé, ou qu'il soit simplement .pré-
sent à la pensée des interlocuteurs et indiqué, en ce qui con-
cerne la personne et le nombre, ~par la forme verbale seule,
peuvent se rapporter aussi -des prédicats qui déterminent
,l'ensemble de la phrase et qui s'accordent avec le sujet en
~nombre et en cas, ainsi
A 43 M;~KT:'E~SJJ.~O~.
A 827 ~M B' :tS)'T6 jM'Cf~ T;X[M! 9~' XM;.

V.
A 348
A'/iz4
f) 0 K~'AC~' 0!;J.X TO~ yu'~
x~°~ ~'<
festin ».
°~ «
°~~ ~"s hier à un

Le verhStpeuL alors n'avoir plus d'autre valeur que celle


d'une simple copule, et c'est ce qui arrive en enet à skr.
àsmi, gr. e!jj.t, lat. ~Km, etc.
A a8o eû -i.2pzEP6; Êce;.
A 259 üp,qm ai vsms€pm ~atèi'J é~.usïo.
A r44 l5 ai s:5 âP%ô: c'tvŸp ~:¡:'¡/;tj~6poç :arm.

L'élément qui accompagne la copule peut aussi être un


nom à un autre cas que le nominatif, et alors le sens varie
suivant la valeur du cas
A 63 c'/txp ~y. Ats~ Ecr'
?gveda, i, ~i, 6 ~gmeHt'K~ajys~afma~t « soyons sousla
protection d'Indra H.
Dans l'un et l'autre cas, la copule peut manquer
r
suft~ int( f.v)'Qi'Ol7 « ce. I.n~nr:y·e~nl
r
à toi n.
Hom. A t~t
/J T:t,mY!)'
Cartacoputenapasdesenspropreett'onconcoitqu'ette
ne toit )<as etprimee quand te lien du sujet et
est assez net sans elle.
du prédicat

Construit avec certains verbes, te complément peut etn'


't~t
~N
~NN

~N
accompagne d'un pre<iicat
skr. <M<<!)f<t'<r<i'f< tt~md '< nou<iMt"n5 Vrtra tue ».
-M)'T~.t~!A~x"n<'u'<avon!t)eMèdearnvca.
~t
~NMt
~r.
Oan'' l'ensemble, la phr~M' mdo <'urop<ennc est e<ntie))e-
tnf'nt ronttituce [mr la n'ut)i"n d'un verbe. acfnm)M){né ou
~~M
n<tndf'dm'rs''sd''tt'rmin.ttion't<)un nom servant de ~!N!N)
Mtjet~<'t!<'uend<d<'u![e)t'u~ent''c'.tmarf)u<par)'acc<)rden ~NM
pefsonneetenn<mthr''Ct'st<e(]u<jnd<ntattendre,apriori,
tj'apret la c<~xtitut!"n de la t))nrphn)<e (pti opj)ose d'une
tnanx're ra<Hcat<' (<* nom au verbe
~t
~N!M

~N
Xn'n n'indique <n!e!esphr.i~int''rr<~at!teset)e<j)hra'ies ~tN
nf~atives aient été sounu's des rt'~tcs particutirres et aient ~N
en un raractere propre. La pntjx'siti~n ne~ati~e n'est mar-
~M
~N
nuée par rien autre que par !a négation *M<' (skr. na, v. si.
t«. etc.) tat. nt-scio, lit. <M~ K~rtM « je ne bois pas skr. ~t
<Nt
~Y.i.8t.<5 n<i<t'<!t'<iM<t«~r<M
Mti /a<<i na /<tHt~a« ~t
« pas un pareil à toi, Indra, ~N
~t)t))
n'est né, nenaitra",),
phrases prohibitives, en grec et en arménien
<'u par *m<'dans les
~N
avec)'imp<~ratif. );r..JL~ arm. m< ~rfr ne porte pasf ~~M
en sanskrit, avec te subjonctif ou tes formes dites d'injonctif
~N
(cf. ci-dessus p.a t J) La proposition interrogative est caracté- ~N
risée par le thème de l'interrogatif (gr. T~, ]at. guis, etc.), ou
simplement par la manière générale de prononcer, par
exemple

E 8~3 Z~U TCfXIEp, OÙ ~e~ET~f; 6p~ tK~E XXpT&pX (~)~PY~


chaque nom peut,
tout comme le verbe, être précisé par
diverses déterminations ainsi, pour prendre des exemples
chez Homère, par un nom au-génitif:

A[o~ u~ A f)
.par un adjectif, qui se rapporte an substantif en genre, en
nombre et en cas
j' ~:? 'A~AAS'J; 7 A
ou'par un démonstratif:
TO'; Xp'JTY}~ A 11I
apposition, s'accorde seulement
par un nom en qui en cas
(ce nouveau nom pouvant lui-même être déterminé par un-
autre nom ou par un adjectif)
'ArpE~fj~ fe (~)x' x'/SpM~ A 7
par un nom de nombre
Ep~M: ëxp[' se~oc~ A 3og
Les adjectifs admettent également des déterminations
TtcSx- tùx~ 'A/t~Xe~? A 2i5
~'AOXTEX~~TKTS~T~ A 122
~x ~.peTL A icy
C'J '(~)~e'~ ETTt ~E?E(ft)'~ A H~
où S~.x~ oùSe Tu'
Ces diverses déterminations peuvent s'accumuler autour
d'un même mot, et chacun des mots de la phrase en peut rece-
voir, si bien que la complexité d'une phrase indo-européenne
n'a aucune limite précise:
~0:S'0['~TT)~ ÂIOI
~p[~ 'ArpE~n;; eop'JxpEW~ AY~~ft)V
~JiM'X;.
(~)~y 'Ac:m't: Ts'Afi~x;
t:SpM'< ~9' KYMV
:x~
~~xOh' N.o; cnp'jYmM.
A 3i5

a~3~x5~x A~8l
jte!~ T:yjp!M [t:YX?.' !~e '~o~ b'i~r,
Enfin chacun des éléments de la phrase peut être mul-
tiple il peut y nvoir deux ou ptusicurs sujets, deux ou plu-
sieurs comptetncnts de chaque espèce, deux ou plusieurs
adjectifs on unit alors les deux etements jouant le même
ro)e par des particules atones signifiant « et '), ou t,
((Comme", etc.
Le mot signifiant «et"est skr.f0~gr.T6,)at.~«e; il
s'ajoute, soit au premier mot de chacun des groupes qu'il
unit, soit au premier mot de chaque groupe, à l'exception du
premier:
(~')s?!);T~M'<t-MT:p.6'<X7'~T'6: A~O
EvO '[~~a'j; M'~T& ~~p cï'~pt~
':& 0~
0~9
':&
X'J'J; Ë '(f)s).MpH TC~ X~S' A 4
s!MM'mTE'M:
p.X/.X.T:3A/t~x!J Ai56
S~pE~ ':S TY.SS'rX Ox/.XTTX TE (~)y,~f,2T7X.

Si le sujet est multiple et qu'If s'agisse de personnes, le


verbe sera, suivant le cas, au ph)rie) ou au duel ainsi au
duel en védique dans:

5i, t:<;Mt<)Niifmtf/MMtiMf~'<A/t'~a~fi
R. V., iv,
«nuctecietet)adeesseterreposent(~/m«~m)ceci)'.
S'il s'agit de choses, le singulier est possible
aUT'~TETCTS~~O~TE Z3s8
(~')x<n[)T65'CC[JL'p'.Bs3'/]e.

'Le mot signiuant a ou est skr. gr. -(~)sj lat. ue il


s'emploie exactement comme le précèdent
Lat. dei AomtKMM ou f&t!« Aomt'ttMM.
«
V., i, 108, y .~MAmatitY~'aft! chez le brahmane
ou chez le roi ».
~V.,1,6,10 !<(iMja<<MKn<
~d va ~af<&<M~ âdhi
tK~fam maM M m/aMA

« nous nous adressons (~mt&e) à Indra en vue d'une faveur


(.Mh'm) ou bien d'ici, ou bien du ciel terrestre, ou bien du
vaste espace
Il est inutile d'entrer dans plus de'détails on voit assez
par ce qui précède combien est variée la phrase indo-euro--
péenne. La lecture d'une page d'un, texte védique ou grec
ancien affermira cette impression. Il n'y a d'ailleurs dans tout
cela rien qui soit vraiment caractéristique et spécial à l'indo-
europëen~

II. Emploi du ton et ordre des mots.

Les rapports entre les diverses parties de la phrase étaientt


suffisamment indiqués par la ilexion; l'ordre des mots.ne
servait donc nullement à indiquer ces rapports comme il le
-fait dans la plupart des langues modernes de l'Europe les
mots étaient placés de manière à attirer~l'attention sur les
~parties de la phrase essentielles pour le sens. Ainsi l'ordre
des mots avait une valeur ,purement expressive, et non
syntaxique; il dépendait de la rhétorique, et non de la
grammaire.
Aucun mot n'a dans la phrase une place bien définie et
constante; ainsi chez Homère:
A a0y j;MM 6'j'M T:rj~'JJ!! T~
M'/ p.
T;):'t est en tête de la phrase, parce que Athene insiste sur
sa venue; dans la phrase suivante, c'est le préverbe qui est
cn tête
A ao8 T:ps 3~ 0:x Xs'j'f'~E'IIpf;
pnur t.i même raison Athen& interdit alors a Achille de tirer
i'eptie

A 2~0
0 ~5~;a.x:=XH,
et le comptément S~s, est mis en évidence puis elle dit que
c'est n ceci qui doit être accompli
A a f X TO 3~ 7.X TSTE).5T)J.~MMT:K

c'est donc le sujet qui est le premier mot.


A!(*'me des mots unis par le sens peuvent fort bien être sé-
parés ainsi chez Ptaton:

Phédon, t~8, c ~Y~?<~ aY~~T; a~t~ ~7~~


ou les mots essentiels jj.sY~M'< ~ytOM'; sont mis en tête, pré-
cédant T~v qui est important par le sens, tandis que ~h'
27* reste a la fin et, plus nettement encore
ib., f8~), b ;~]t~M*y. *M~s-M '<tu :S:;
ou l'adjectif jr~ est séparé de son substantif :S:; par tout le
reste de la phrase. Mais tel n'est pas i'usage ordinaire, et les
mots qui se déterminent les uns les autres sont d'habitude
rapprochés.
~Lorsque plusieurs mots-forment ainsi un groupe, te déter-
minant se place assez ordinairement avant le déterminé lat.
très &'m;M&, gr. ay~o; mtjp, skr. ~stM~! région des
dieux Hj etc. En renversant cet ordre, qui est le plus habituel,
on attire l'attention sur le déterminant, ainsi lat. /OM~H<~
<f& signifie « des hommes
au nombre de trois ): plutôt
que «'trois hommes H.

Aussitôt après le premier mot de la phrase figurent d'abord


les particules et 'les IndéHnis' atones, puis les-pronoms
personnels atones ces mots atones s'intercalent même entre
les mots les plus naturellement unis par le sens ainsi chez
Homère

A io4 2jM Si '(~)~ ~p't )M!~sTON~(f)e!;m)';


A ïo6 O'J T~M T:3TE ~-TO Xp~yuc'~ E~E~
A 150 t~ T='. T~pO'ppM~ (/~T:6cr' TTe{Or;TK[ 'A~OftMV

(les groupes de sens sont 'A~xM'; 'n; « l'un des Achéens et


(~ETtEch ïs~f à tes paroles ))). Les mots atones s'insèrent
notamment entre les préverbes et les verbes, comme on l'a
vu.p. l63.
La phrase indo-européenne commençait donc nécessaire-
,ment par un mot tonique toute phrase védique commence
'par un mot tonique, et il en est- de même de toute phrase
grecque (hors le cas tout particulier de o~ct).

Maislles autres mots de la-phrase pouvaient être soit


toniques, soit atones. En fait on a pu lire ci-dessus, p. 122,
.un'vers védique où le premier mot seul porte'un ton, tous
les autres étant atones.
La question de savoir quand le mot esttonique et quand il
est atone se pose surtout pour le verbe: quand le verbe est
placé en tête de la phrase, il est toujours tonique d'après la
règle générale; à l'intérieur, il est généralement atone en
sanskrit (sauf un certain nombre de restrictions qu'il n'y a
pas lieu d'examiner ici, parce que les règles sanskrites ne se
retrouvent dans aucune autre langue); ce contraste est exac-
tement conservé par le grec i~ ayant le sens de « il y a
et commençant la phrase est tonique sr: servant de copule
a l'intérieur de la phrase est atone; d'ailleurs la place fixe
du ton dans la plupart des formes verbales personnelles du
grec a été fort bien expliquée par la fréquence de l'atonie
dans ces formes en indo-européen.
Lorsque deux mots unis au point de vue du sens étaient
juxtaposés dans ta phrase, il arrivait souvent que l'un des
deux seulement eùt le ton, l'autre étant atone. Ceci est parti-
culièrement clair pour le proverbe et le verbe en sanskrit,
si un verbe Mmra</ est tonique, le proverbe qui le précède
immédiatement est atone ~a~A/ira~ si le verbe est atone,
le proverbe précédent est tonique /va bbarati le grec a fixé
des règles d'accentuation trop rigides pour laisser transpa-
raître cet état ancien mais on y observe encore l'applica-
tion d'une curieuse règle indo-européenne si un verbe atone
est précédé de deux préverbes qui se suivent, celui des deux
préverbes qui est immédiatement avant le verbe reçoit le
ton Fj,t-T:p:-s;, cf. véd. f< /Nr~<! (c'est-à-dire ~ra-
t/a) « partez ». S'il précède un nom et joue le rôle de
préposition «, le préverbe est toujours atone en grec, et
forme groupe avec le nom suivant: ~s~ w,M'< (le baryton
marquant absence d'élévation de la voix), en regard de
'~(~ T~pt qui présente ta forme tonique de ~p'. en slave,
il arrive souvent que, au contraire, ce soit la préposition

h:
qui soit accentuée et le nom qui soit inaccentué russe ;M
~f~ « sur le bord ), /)f! M<y/« (( sur mer », et quelques rares
formes fixées, comme gr. Mc57K et montrent
que pareil usage n'a pas été étranger au grec a' une date
'très ancienne.
Quand il' s'agit de deux noms, 'les exemples conservés
sont moins nombreux et moins clairs; mais il est remar-
quable que skr. fM-~a; gr. BM-SExx « douze », littérale-
ment « deux-dix H, n'aient chacun' qu'un seul ton, sur le
premier des deux mots. juxtaposés; tel est aussi le-cas
pour gr. N~:oX[~, xu~oT~'Jpx, etc. le védique a à la fois
y~t'A, « chef de famille )), avec les deux mots toniques,
et /att7~ avec le premier mot tonique seulement. Tel'
démonstratif qui est souvent tonique, ainsi le génitif skr.
fM~, ou le relatif slave ;'t-(~) est atone s'il est simplement
anaphorique génitif skr. af)'tt, v. sl. ainsi dans v. sl.
M'~<tM'~t"il*tevoitD.
'Le principe a .donc une valeur universelle. Les exem-
ples montrent assez que le ton n'a pas pour effet d'attirer
particulièrement l'attention sur le mot qu'il frappe le fait
a
essentiel est qu'il* pour l'ensemble du groupe une seule
élévation de la voix,
et non pas deux.

La parfaite liberté de l'ordre des mots toniques,'la disposi-


tion des particules, des indéfinis, et' des pronoms atones
après le premier mot de la phrase, et l'emploi des formes
atones ou toniques pour indiquer l'union., plus ou moins
étroite des mots groupés ensemble sont parmi les traits les
plus éminemment caractéristiques de l'indo-européen. Ils
résultent immédiatement de la structure morphologique de
'la langue et de la nature du ton, qui diffère si essentiellement
de l'accent d'intensité des langues modernes de l'Europe
aussitôt que cette structure morphologique et la nature du
ton ont changé, ces caractères se sont naturellement effacés,
et l'on peut presque mesurer la fidélité d'une langue au type
indo-européen par ce qu'elle conserve des trois traits indiqués
ici. Les langues romanes ou germaniques modernes, avec leur
ordre de mots fixe, n'ont presque plus rien d'indo-européen
dans la construction générale de la phrase; les langues
letto-staves, au contraire, avec un ordre de mots relativement
libre, des enclitiques encore placés après le premier mot de
la proposition, des alternances de formes accentuées et
inaccentuées, sont celles qui ont gardé le plus de survivances
du type indo-européen.

Union de plusieurs phrases.

On n'a la trace d'aucune particule indo-européenne servant,


suivant le terme technique, à coordonner deux phrases. Dans
un grand nombre de cas, dans la plupart sans doute, dans
tous peut-être, les phrases étaient simplement juxtaposées,
comme elles le sont dans le H~M~, H/ MM de César, ou dans
ces deux vers d'Homère
A 106 [JLXTH XXy.(~, C-~ T:M T:ST~ TO XpT~C'~ E~EC,
~!s(':=tTJfX:t' =T~ C~.X ~pET't ~.X'~S'JË?))~
Les particules qui, dans les dialectes historiquement
attestés, servent à marquer le passage d'une phrase à l'autre
avaient, plus anciennement, pour rôle d'attirer l'attention sur
un mot particulier mais, comme ce mot était placé en tête
do la phrase, d'après ce qui vient d'être vu, et immédiate-
ment suivi de la particule atone, celle-ci a semblé marquer le
passage d'une phrasea une autre. Ainsi !t servait à insister
sur un mot, et cette valeur est encore nettement reconnais-
sable dans le démonstratif t;-3s, ou dans une phrase
comme la suivante:
A t5 AÎCTS'COT:MT~ 'A~atO'J,,
'ÀTpE!3x B~ ~X~IT~ SuM, XM~~KpE ).J[M'~
A. M&ÏLLET. 22
mais, dès l'époque homérique, ce même 3~ a pour rôle essen-
tiel en grec d'opposer une phrase à une,autre. Le gr. -y~
dans ou~f, ~jX~ sert seulement à insister sur où, ~af,
et de même le correspondant skr. hi de cette particule dans
nahi « non pas mais skr. hl (toujours tonique) signifie
d'ordinaire cf car ».
Toutefois il est
au moins possible que l'emploi de skr.
ca, gr. TEj lat. que ou de lat. ue, skr. pour unir des
phrases, remonte à l'indo-européen. Il n'y.a pas une diffé-
rence absolue entre l'union de plusieurs mots ou groupes de
mots à l'intérieur d'une phrase et l'union de deux phrases
différentes; deux.phrases distinctes peuvent en effet avoir
des mots communs ainsi'chez Homère
A 108 M6~C'/S' ~T~TCM (~)~~(f)eT:0? cB-C' ~ECCCff;.

D'autre part l'union de deux mots peut être en même temps


celle de deux phrases ainsi
A 37y XpJov]'/a:~S~ëï]xo:c
KtXXav'TS~O~ Te'~3c[6 Te(f)~(~)~xccE~.
Il n'y a pas lieu d'insister ici sur ces faits qui ne présentent
pas de particularités caractéristiques.

»Une question beaucoup plus grave est celle de savoir dans


quelle mesure les propositions subordonnées sont de date
indo-européenne..
*I1~ importe de constater dè~ l'abord que beaucoup de
choses qui s'expriment ailleursl'aide de subordonnées pou-,
vaient être mdiquées~en indo-européen~ à l'intérieur de la'
phrase même, par diverses formes nominales. Et'en effet,
d'une part, chacun des thèmes verbaux avait, à coté des
formes personnelles,.un adjectif, qu'on nomme participe ce
'participe est une forme purement nominale, mais il admet
les mêmes compléments que les formes personnelles du thème
verbalauquel il appartient; d'autre part, les racines auxquelles
se rattachent les verbes non dénominatifs fournissent en
même temps des noms, et ces noms ont, de par leur nature
même, une valeur très voisine de celle des verbes; enfin, ces
mêmes noms entrent en composition. Grâce à ces trois cir-
constances, il était inutile de recourir à des propositions
subordonnées dans beaucoup de cas où la plupart des lan-
gues indo-européennes modernes, et notamment le français,
y recourraient. Quelques exemples le montreront.
L'importance du participe dans les plus anciens textes
des langues indo-européennes est immense. Le participe,
comme tout adjectif, peut se rapporter à un membre quel-
conque de la phrase au sujet:
A /~) B~y.scr* O'jX'j~c'a 'ïp'~fiM ~MS~s'~ y.~p

à un complément direct (qui n'est pas nécessairement ex-


primé)

A 56 's-:o y: dsrMM'< 3?. Ex fh~.MT: 6p:m


!< parce qu'elle voyait qu'ils mouraient <; au complément
d'un nom
A~6 ~Aa' 3'sp' o'y: M~v ~s~~aiOj
ajMS 'n;M~rs;

U peut être prédicat, comme dans skr. ~M~H MMK~a<f il


croit qu'il est caché », et v. st. <a/< mtK<<K « ilcroit qu'il se
cache ». Grâce à la liberté de l'ordre des mots, le participe se
prête fort bien au récit d'une action skr. (Çat. Bra~ t, 8,
i, <)<<i~)'aaaM/H</aM~a ()ire<~ya NM~Kt/aM~Ya) Ma<jyat
6ap~ a /~ac a tandis qu'il se lavait, un poisson lui est venu
dans les mains littéralement « de cetui-ci se lavant un
poisson aux mains est venu ». Il se prête aussi à marquer
des contrastes; ainsi en védique
~Y., vin, i/), 8 ûd a/'«J fi~'t'ff)~')'
a~ ~fitM ~tMm ja<<~
« il a fait sortir les vaches pour les Angiras, en mettant en
évidence celles-ci qui étaient cachées littéralement
», « de-
hors'ies vaches il a conduitipour les Angiras,
en évidence
faisant (celles-ci) en cachette étant ». Il faudrait multiplier
beaucoup les exemples pour donner une idée de tout ce que
les participes permettent d'exprimer et de l'extrême variété
de leurs emplois.
Si les anciens textes permettent de se faire une idée nette
du rôle des participes, il n'en est pas de même.pour l'em-
ploi des noms primaires aucune langue n'a conservé un
emploi libre des noms à suffixe zéro et des autres noms pri-
maires immédiatement rattachés à des racines. Toutefois les
textes védiques laissent encore entrevoir quelque chose de cet,
usage. Soit par exemple
Y., vm, 65, 3 d M ~rMtfr maMm Mn!~
huvé gàm iva bh6jase
indra ~HMjya pitâye
c'est-à-dire, littéralement, et en conservant l'ordre, généra).
des mots
par mes chants, toi, grand, large,
je t'appelle comme une vache pour la. jouissance,
Indra, en vue de boire le soma.
Cette phrase renferme trois noms verbaux primaires ~tf~M~
instrumental pluriel'de~M-- « chant », cf.~ftfa~, ~).t~' « il
chante, il loue », lit. ~M-tA « je loue )) MJy'a~ datif de
Mfi/ai- « jouissance », cf. le verbe à nasale bhunkté « il*
jouit » pitaye, datif de piti- « action de boire », cf. gr. ~-<u
a je bois ». Pour deux au moins de ces noms, on emploierait

en français une subordonnée, et )'on pourrait traduire:<[ Par


mes chants, toi qui es grand, large, je t'appelle comme [on
appelle] une vache afin qu'eue mange, ô Indra, afin que
tu boives le soma ». Le védique est le seul de tous les dia-
lectes indo-européens qui présente encore à date historique
un pareil emploi des noms primaires.
Partout ailleurs, quelques-unes de ces formes ont été fixées
pour chaque verbe dans certaines langues elles ont gardé
un caractère presque purement nominal c'est le cas de
l'ancien irlandais; en général elles ont été rattachées aux
thèmes verbaux et ont fourni des infinitifs (voir ci-dessus,
p. a53). En grec, chaque thème verbal a ainsi reçu son infi-
nitif -j~'M: (dans hom. Ssp~Mt) est le datif d'un thème en
*-m<M- et -jj.M (dans Mj~)locatif du même thème cf. le
datif skr. ~waM du thème ~m~t- « action de donner »;
)at. -se (issu de *-si), dans es-se, lege-re, /~H-~ etc., est le
locatif d'un thème en et -i, issu de -ai, dans /~f, le datif
d'un thème à suHixe zéro; en slave, -li, par exemple dans
pi-li n boire est le datif d'un thème en -t-, et en lituanien,
-f~ par exemple dans ~r-t; boire », le locatif de la même
sorte de thèmes. 'L'infinitif, dont la forme provient dans
chaque tangue d'un développement récent, joue dans une
certaine mesure Je rôle des anciens noms primaires, mais
d'une manière moins libre, et avec un caractère plus ou
moins essentiellementverbal.
Enfin quelques exemples homériques sufEront à indiquer
comment les composés dispensent d'employer dans bien
des cas les propositions relatives
A s3i Sïj~Mps~ ~Mt~su;

« un roi qui dévore son peuple ')


Â.247 N&JTMp
(F)~u(~mh
littéralement :< Nestor qui a de douces paroles », c'est-a-diro
« Nestor qui parlebiene. Dememe~O~fp.SpMo; « qui détruit
les hommes », etc. Ici encore, le fait que les noms indo-
européens primaires sontétroitement associés aux verbes tirés
des mêmes racines a rendu facile l'emploi des formes nomi-
nales avec valeur,presque complètement verbale.
D'un autre cote, un simple démonstratif placé en tête de la
phrase suffit à en marquer le lien avec une phrase précédente
le démonstratif *to- joue très souvent' ce rôle; ainsi chez
Homère:
A 2~7
N&nMp
m!<n B~
(~));Su(f)eTrr,; <yMpoMe,?.tYu; FtuMM'; ayoptjT~
ToQ XKt aTcc YAMT~fjç [j.e~TO~ Y~x(M'~ ~e&~ Ku3~'
TM 5 ~Sf} Suc Ye'~EO:'[ ~EpaTMV fX~QpM~MV
6<pMc[6'

'Le'démonstratif ainsi employé a pu.par la suite prendre


]a valeur et le rôle d'un relatif c'est ce qui est arrivé par
exemple en allemand pour le démonstratif der; mais, dans
l'usage ancien, il était encore un simple démonstratif.
Toutefois il ne semble pas que l'indo-européen ignorât les
propositions relatives proprement dites. En elfet, au pronom
relatif indo-iranien skr. y~, y;i~ zd yd, ya~ le grec
répond par o~, 'o, et le vieux slave, par~ /c~ le
gotique a une forme adverbiale ja-bai « si », et toutes les lan-
gues indo-européennes font
dès les tptus anciens textes un
usage régulier et'fréquent de la proposition relative. 'Le
relatif apparaît tantôt avec un démonstratif corrélatif dans la
proposition principale
21 MA~~a
~g Veda, m, 53, r ~fim) ;&~<y tM/NMA
« celui qui (jo) nous hait, qu'il (J~ tombe en bas ».
Yasna (gâtha), ~c[tv, i3 ~Ma~fa~M. )cm m~t mmo~
<; ce ('<?M<J chemin que ~mj tu m'as dit ».
Hom. E 3tf) yH' K~ynj~ s/~OsM r~9s!mN'<
':m)?, t1:6X/.S ~OT; ~~9:; A:Stt~
A at8$ o~ v.: ~s~ sn'.T:sf6ï]Tx'jiaXx TE 'X'jy~ irjTou.
tantôt sans aucun corrélatif
t4,
V., X, fQ (i;i~')t ~MM' tf~'A<
~aMma Md~m~cm madanti.
littéralement et va vers les pères qui partagent de
f<

beaux dons,
qui s'enivrent dans leur festin avec
Yama. »
A 161 3tj )t:: Y<j:x; ~M; ci~jseC~t ~s;~?;,
M SU! mH~ p.p;tt.
On voit par ces exemples que la proposition relative se place
indifféremment avant ou après l'antécédent, et que le relatif
peut être ou ne pas être immédiatement voisin du mot auquel
il se rapporte: ce sont de simples applications du principe
général de la liberté de l'ordre des mots.

Les propositions relatives sont les seules subordonnées


qu'on ait des raisons valables de tenir pour indo-européennes.
Les autres types de subordonnées ont des formes différentes
dans chacun des dialectes.
CHAPITRE VI

SUR'LE VOCABULAIRE
rencontre de
.plusieurs langues
même
Quand on dans
famille des,mots qui se ressemblent de près et par la forme
et par le sens, on doit tout d'abord se demander 's'il n'y a
pas emprunt de toutes ces langues à l'une d'entre elles
ainsi pour la rançon, le châtiment, la peine, on trouve: gr.'
M~tj, lat.~fMtM., v. irl. pian, gaD.t)~ v. h. a. /)ttM(aH.
pein), ags. pin (angl. pine, pain), si. ~fM; l'étude du mot
révèle immédiatement qu'il ne s'agit pas ici d'un mot indo-
européen-conserve indépendamment,par chacune, de ces
diverses langues unp du celtique n'est jamais un p indo-
européen, non plus qu'unp du germanique les mots irlan-
dais,-gallois, allemand, anglo-saxon et slave ont été em-
pruntés au latin, et le mot latin lui-même au grec, dor. T:o'
en effet le sens premier du mot est le prix payé en compensa-
tion d'un dommage causé à une famille, par exemple pour le
meurtre d'un de ses membres; le mot indo-européen *o/n~
qui exprimait cette idée, a été conservé indépendamment par
le zd &!&M-~ le gr. -KM- et le si. céna- (cf. le dérivé lit.
~a!M~ « valeur, prix a) il appartient à la même racine que
le verbe gr. Tb(,F)M « je paye, j'expie fut. tsim), dont le
initial n'est pas un ancienmais un ancien comme
,suffit à l'indiquer la forme~Mt de l'aoriste dans un dialecte
qui, comme le thessalien, représente à l'initiale du mot kw
par même devant e; et en effet gr. ir~j~ (avec -j;-
issu de *-<) répond exactement & skr. ~pa-ctftA repré-
sailles n cf. aussi zd a0a x expiation « (cf. ci-dessus
p. 56); si le mot indo-européen était directement représenté
en latin, il y aurait pris la forme *~KO<M~ *fO)Ma~ puis *a!tM.
Quand on a une fois éliminé les mots dont la ressem-
blance s'explique par des emprunts, ilen reste un grand
nombre qui, en tenant compte de l'action des lois phoné-
tiques, se laissent identifier les uns aux autres, comme zd
~<!&M, v. si. ~na, gr. x:r~. De ces concordances, la plupart
proviennent
sans doute de ce que les mots correspondants
existaient déjà en indo-européen, mais d'autres peuvent
s'expliquer par l'extension plus ou moins tardive de cer-
tains mots sur tout ou partie du domaine indo-européen;
ainsi il n'est pas douteux que skr. <~f-f}m, v.sl. <y~
Int. lil, etc. supposent un mot i.-e. *«t « toi », exactement
comme fr. <M~ ita!. ;«; esp. <H, etc. supposent lat. <<
mais il est imaginable que le nom du « sel par exempte,
!at. j~~ gr. v. si. jo/ arm. a/, ait été inconnu a l'indo-
européen et ait pénétré dans les divers dialectes à une date
assez ancienne sans doute pour que toutes les innovations
caractéristiques de chacun de ces dialectes y soient appli-
quées, mais telle toutefois qu'ils étaient déjà distincts et iso-
lés les uns des autres, et divers faits archéologiques et
philologiques ne permettent pas (le douter que gr. /.x'S'~
(pour la première fois, chez Hérodote, IV, y~) et v. isl. /MM~~
Y.h.a. /~MO~ « chanvre &, bien que présentant des corres-
pondances phonétiques correctes, n'aient été empruntés
indépendamment à une langue du Sud-Est de l'Europe. Ces
deux cas, celui de l'identité originelle et celui de l'extension
postérieure a la division dialectale (c'est-à-dire de l'em-
prunt), sont au fond absolument différents, mais il est
impossible ta plupart du temps do faire le départ de ce qui
appartient à l'un et à l'autre et l'on en est réduitentendre
par mots indo-européens les mots communs à plusieurs
dialectes indo-européens, à la seule condition qu'ils présen-
tent toutes les altérations phonétiques et morphologiques
caractéristiques des dialectes auxquels ils appartiennent, et
que des témoignages précis n'en attestent pas le caractère
.récent; toutefois, il importe de ne jamais l'oublier, le terme
de mots Mt~o-c«ra/)a'tM recouvre deux choses hétérogènes
et qui ne restent confondues que par suite de l'absence d'un
critère donnant le moyen de les distinguer.
Il y a au moins un cas particulier qui doit être envisagé à
part c'est celui des mots qui, entre toutes les langues indo-
européennes, ne se trouvent que dans les dialectes les plus
'Immédiatement voisins les uns des autres il y a ainsi des
mots qui ne se rencontrent qu'en indo-iranien et en detto-
slave, d'autres qui ne se trouvent que dans les langues d'Eu-
rope (et en arménien), à l'exclusion de l'indo-iranien, d'autres
qui ne sont que,letto-slavei, germaniques, celtiques et ita-
liques, d'autres enfin qui ne sont que germaniques, celtiques
et italiques. On verra ci-dessous quelques exemples de ces
divers cas': il est clair qu'avec de pareils rapprochements on
,ne peut conclure qu'à l'existence du mot dans certains dia-
lectes indo-européens, et non pas dans l'ensemble du do-
maine, les deux
cas envisagés au paragraphe précédent (pa-
renté originelle ou extension dialectale relativement récente)
restant d'ailleurs ordinairement indiscernables.
Les rapprochements qui
ne s'étendent pas à plus de deux
dialectes doivent être'tenus pour plus ou moins suspects,
sauf raisons particulières car la ressemblance de deux mots
exprimant le même sens dans deux langues différentes peut
-être due à une rencontre toute fortuite c'est ainsi que l'an-
glais bad « mauvais x n'est nullement apparenté, même de
loin, âvec le persan bad signifiant aussi « mauvais o mais
ce serait un hasard étrange que bad signifiât « mauvais x
dans une troisième langue. La coïncidence de trois langues
non contigues suffit donc à garantir le caractère « indo-euro-
péen » d'un mot.
On peut toutefois affirmer la certitude d'un rapproche-
ment, même limité à deux dialectes, dans certains cas par-
ticuliers; ainsi le gr. ~n et le skr. ~ca « gras ne se t
retrouvent pas en dehors du grec et de ~indo-iranien mais
la formation caractéristique du féminin, gr. x!stpx, skr. ~tmr!,
jointe à la parfaite identité de sens, de flexion, de place du
ton, exclut toute espèce de doute; de même le v. perse ~A')'
ot le y. st. radi « cause de H ne se trouvent pas dans une
troisième langue, mais sont employés d'une manière iden-
tique, et font partie d'une assez longue série de termes
particuliers au letto-slave et à l'indo-iranien.
La ou il n'existe pas de raisons spéciales, on doit, en
bonne méthode, tenir systématiquement pour ~M~M.~ tout
rapprochement de mots qui ne porte que sur deux dia-
tectes si même le gr. ~s~~L « il a un respect religieux
pour » était sûrement identifiable ir skr. ~ï/d// « il sacrifie M
ce qui n'est pas, car gr. peut répondre i autre chose
que skr. y, skr. a il autre chose que gr. x, la formation
des deux verbes n'est pas la même, et les sens ne concordent
pas il faudrait se garder d'affirmer que les deux mots
sont parents, et le rapprochement ne saurait être tenu que
pour simplement possible.

Enfin, on devra se garder de croire, même sous le béné-


fice des réserves précédentes, que la somme des rapproche-
ments entre les divers dialectes indo-européens, telle qu'on
peut )a trouver dans un dictionnaire étymologique, donne
du vocabulaire des tribus de langue indo-européenne une
tdé~ exacte, fût-ce approximativement: rien ne serait plus
faux.
Sauf trois, l'indo-iranien, le grec et l'italique, tous les
dialectes Indo-européens sont attestés seulement plusieurs
siècles après Jésus-Christ, et par des littératures romanisées
et christianisées les langues italiques elles-mêmes n'appa-
raissent qu'après avoir subi l'influence hellénique l'exemple,
cité ci-dessus, du')at. poena qui s'est étendu sur l'Europe
entière, et qui lui-même est
un emprunt au grec, montre
qu'il y a un vocabulaire européen dont l'extension coïncide
avec celle de la civilisation gréco-romaine, à l'Europe entière.
Le sanskrit, l'iranien,-le grec, le latin,.présentent, dès le
début, des formes littéraires déjà développées aucun dialecte
indo-européen ne donne une idée de ce qu'a pu être, au
point de vue du vocabulaire, la langue des populations assu-
rément peu civilisées qu'étaient les Indo-Européens.
Le procédé mémo .par lequel on détermine le caractère
indo-européen d'un mot exclut, d'ailleurs et dès l'abord la
connaissance de tout ce qui dans le vocabulaire était con-
cret, et précis, 'de ce qui servait à la, vie de tous les jours
les seuls termes qui aient subsisté dans plusieurs dialectes
diSérents sont les racines qui indiquaient les actions banales
et universelles K goûter », « porter », « aller », « con-
naître », « lier etc., et les noms des notions les plus
'générales le.père, l'ceil, le bœuf, etc., en un mot ce qui
était commun à tous les parlers du domaine indo-européen,
et non ce qui,était propre à l'un ou à l'autre.
De plus, pour rapprocher les mots des diverses langues,
on doit considérer ce qu'ils ont de commun,' et par suite
éliminer les nuances de sens dues à l'évolution propre
de chaque dialecte il ne reste plus alors qu'une abstraction
qui fournit le moyen de justifier le rapprochement, mais non
pas pour cela le sens premier du mot. A parcourir un dic-
tionnaire étymologique, on a l'illusion que la langue indo-
européenne procédait par mots et par racines d'une valeur
abstraite et très générale, alors qu'on doit au contraire se
représenter chaque parler indo-européen à l'image d'un
parler lituanien moderne, pauvre en termes généraux et plein
de termes précis indiquant toutes les actions particulières et
tous les détails des objets familiers.
Enfin les termes techniques dînèrent pour la plupart
d'une langue à l'autre parce que, entre l'époque indo-euro-
péenne et le moment ou chaque dialecte est attesté, la civi-
lisation a subi des transformations profondes et que les mots
de ce genre ont changéa plusieurs reprises avec les techniques
elles-mêmes.
Ce qui représente, pour le linguiste d'aujourd'hui, levoca-
bulaireindo-curopcen n'est qu'un petit noyau de termes géné-
raux, infiuiment précieux à cause desconclusions qu'il permet
de tirer en phonétique et en morphologie, mais propre à éga-
rer beaucoup plus qu'à guider ceux qui voudraient s'en servir
pour essayer de se représenter ce qu'était en réalité le
lexique d'un parler indo-européen. Du reste le vocabulaire
de chacune des langues indo-européennes diffère profondé-
ment de celui d'une autre langue quelconque de la famille,
et co n'est qu'une petite minorité des mots de chaque idiome
qui a une étymologie indo-européenne. On en jugera par
un examen rapide des éléments principaux du vocabulaire
indo-européen.
Hacines.

La morphologie a donné occasion de voir assez d'exemples
de racines pour qu'il n'y ait plus lieu d'en donner ici de
nouveaux. On notera seulement combien peu de racines indo-
européennes désignent des actions techniques et combien le
sens de ces quelques racines est vague.
La racine de skr. <a~<; « il fabrique » paraît s'être appli-
quée à la confection de toutes sortes d'objets, et ce sens très
général est conservé' dans le gr. tsy~ le skr. <a~a<<
et le zd MM< ont encore le sens général de « fabriquer a,
mais désignent surtout ce qui se' fabrique avec la hache; en
fait, skr. MA~zd<&h~ gr. TsxTMt désignent le «charpentier !),
v.'h. a. a'e&M/a et irt. ta~ la « hache a, et v. s). teati et lit.
~M~t signifient « travailler avec ta hache ». On pourrait L

être tenté de croire que ce sens est le seul' ancien si le lat.


~A"c n'indiquait une tout autre industrie le tissage. Le zd
~y~~ï « écuelle )), dont on peut rapprocher lat. lesta « objet

bois.
en'; terre, vase, etc. », ne prouve pas que cette racine ait
jamais servi à indiquer le modelage de la terre car it est pos-
sible que ces mots aient désigné anciennement des vases en

~La racine qui signifie « donner une forme à la terre. a est


celle de got. ifet~tM., lat. fingere mais il peut s'agir, ou bien
de fabriquer de la poterie lat. ~H./tM « potier », got. daigs,
v.h. a. teig « argile »; ou bien, plus ordinairement, d'en-
tasser de la terre pour élever des mura: skr. ~&M «,rem-
part », zd ~~ayft<< « il amasse )),,v. perse <Ma « fortifica-
tion 'N, arm. « monceau », gr. ts~o;, rc~o;, osq.
feibuss « muros B.
Une racine *;)<e- « filerest attestée par lat. nère, gr. ~et),
aor. M'< '~jj.K « fil », irl. mfw « action de filer », ~Kfi<Ae
« fil », peut-être aussi par skr. jtt~a « lien », v. h. a.
\tt!«<y'Ktien )) mais y. h. a.~M/NH signifie ;< coudre o.
La racine de v:h. a. !M&M « tisser :) a un sens précis en
grec, umxnm, et en iranien, zd KMa&M- « tissu »; mais le
véd. unap signifie simplement « il attachait », et le sens de
« tisser ;) n'apparait nettement en sanskrit que dans (MftM-)
f~M& « araignée ;),'littéralement « qui tisse (de la laine) ».
La notion de « coudre est très nettement indiquée
par: skr. jyf!<aA«« cousu », jtfya~' c il coud )it. jf'tit;~ v.
s). j;'<t, got. ~a/an, )at. ~ncr~ gr. xM-jjSM<' coudre o )at.
JM&H/C (de*jn~A/a) et v. s). j;7c (po). ~y~o) « alêne )).

fa~<
«

m~t!, gr.
t'
Conduire un char » est exprimé par skr. Ta&N<t, zd
Y. s),
(~):
)it. ~<i, lat. t;~d le « char n, par v. s).
v. h. a. tfa~m, irl. ~o! le chemin où
passent les chars, par got. ï~ v. h. a. weg et lat. MM; le
verbe germanique signtue simplement « mettre en mouve-
ment a, ainsi got. ~ï-M~aM. D'autre part le skr. ya~ le v.
sl. /ad(!, le lit. ~'n indiquent l'idée de « aller dans un ve))i-
cute[charoubateau]H(onavu p. t34!ala racine qui signifie
« ramer o~; et en regard de cette racine indo-iranienne et
ktto-stave, un mot purement occidental pour cette idée de
« aller dans un véhicule » est attesté par v. h. a. rf/a~ ags.
f~OK, v. isl. rida, irl. fya~'m, et par gaul. fah « char o.
Les langues de l'Europe ont pour « labourerune même
racine attestée par v. s), or/a, lit. an'H, got. arja, irl. at'n'm,
)at. a~, gr. ~p:H, et l'arménien même a arawr '[ charrue ')
= )at. ararrHM. Mais t'indo-iranien ignore ce mot, soit que
les tribusindo-iraniennes l'aient perdu à la suite d'une période
transitoire de vie nomade, soit, ce qui est moins probable,
qu'elles ne l'aient jamais connu, et qu'il ne se soit répandu
en indo-européen qu'après la séparation complète de ces tri-
bus.
Le verbe qui signifie « forger M a un domaine plus restreint
encore: v. si. ~f(). lit. Mx/s, v. h. a. ~ntt~K, et, avec
un élargissement, )at. <:f:~< comme un certain nombre
d'autres mots « de civilisation !), il est inconnu au grec, à l'ar-
ménien et à l'indo-iranien, et limité aux dialectes septen-
trionaux et occidentaux de l'indo-européen, ce qui mérite
attention et n'a d'ailleurs rien d'imprévu. Le sens, non
technique, de « frapper » transparait encore nettement.
Skr. ~n(<i!m<~ v. russe triMH~ v. irl. fr<M<m, gall. /try;M~
attestent l'existence d'un'verbe à infixe nasal signifiant
«'j'achète d'une racine dont le skr. Ar~~ « achat ') et le
gr. TTpfa~K~ « j'achète fournissent d'autres formes. Mais il
ne suit pas de la~bien entendu, que les notions de « vendre ')
et « d'acheter x fussent nettement opposées; les mêmes
langues ne présentent pas pour« vendre )) un terme com-
mun le gr.T:t, m~Tf.M « je vends » est a rapprocher
peut-être de irl. feœ'm « je donne mais les autres langues
ne fournissent rien de clair.
~La racine *~7~-signifiait sans doute « faire des marques »

au- moyen d'Incisions,~ et aussi au moyen de taches de


couleur elle a fourni skr. ~t'm~<; <; il-orne, il
arrange »,
v. perse ni-pis- « écrire », v. si. j'écris Hj skr. /~r/
et zd'p « forme, couleur M, lit.
K

« tache de suie »,
v. h. a. ags. ~A, got. ~/M-j~~ « de couleurs va-
riées synonymes de gr. ~ett~c~ e~dev. si. ~~M (tandis
que gr. m'?6~ signifie « amer j), htteratement « mordant,
coupant », comme got. baitrs, all. bitter).
-Rien n'est plus imprécis ni plus fuyant, on le voit, que
les renseignements que pourrait fournir .un examen des
racines'de l'indo-européénqui voudrait tenter de déterminer
là les conditions d'existence des populations qui
par par-
taient cette langue. La plupart des racines n'enseignent
d'ailleurs rien, sinon que-la langue distinguait « vivre ))
et « mourir )', « boire D et « manger n, f( dormir et
prendre M et ff lais-,
« veiller », « lécher » et « mordre », «
ser », ff voir » et « entendre », etc.

Il ïl'y.a lieu de faire ici quelques remarques qu'à pro-1-


pos des racines qui présentent des séries-remarquables de
développements de sens remontant a l'indo-européen, la
plus curieuse a. cet égard est assurément *bheudh-; le sens,
,premier est sans doute celui de « veiller », qui est fort bien'
conservé.dans: skr. h<d;&ys<e « il est éveillé, il s'éveille », v..
s). MM il veille (infin. ?<?<;), lit. ~K<~<t « veiller n
skr. &xAM)M<; « il éveille v. s). ~a&'ftf il éveille ') (inCn.
~ff~<«) Y. si. ~Mna« f s'eveifter )', lit. t«m~i f je m'évolue o
lit. ~f~.f signifie « éveillé mais le v. si. &}<M a vif »,
traduisant ~MOjjj-o;, a pris un sens déjà plus éloigné du sens
premier; le skr. M~<; ne signifie pas seulement « il veille M,
mais aussi « il est en éveil, il fait attention, il remarque
ce dernier sens est le seul que présentent le v. s). ~«~a
« j'observe, je garde o (avec développe normalement entre
labiale et lede ju représentant i.-e *m) et le gr. ~'j';&x'x'
T:sj0:);.x je m'enquiers aor. s~uO:) de même le zd
~M3~A- signifie « conscience » l'irl. ~Mt;/<'a dcvctoppe le sens
particulier de « reconnaissance » (conscience d'un bienfait);
du sens de « j'observe n on passe à celui de« je sens », ainsi
le xd ~o2MM, yast XIX,6(),et, en particulier, « je sens une
odeur a j d'ou xd ~ot$t- « odeur ) yast. XVU, 6, ~H~o~~
~dt)!a<<<' KMMM.'m « une bonne odeur embaume la maison »
d'un autre côte, avec valeur factitive, on atoscnsde « donner
)'6voi), attirer l'attention », d'où « présenter, onrir, inviter 0
dans Y. is). bioda, Y. h. a. ~'o<an, et, avec préverbe, got.
aHf:-MM~<!K, v. h. a. gi-bialan « ordonner D, got.~aHr-M~aM

« défendre )'(aii.mr-~M<m); c'est de )am6me valeur factitive


que vient le sens « réprimander, punir » de lit. ~<K
~<M<. i,
Le sens le plus concret, et sans doute le plusancien, de la
racine *ï'-
parait subsister dans le gr. "J~goûtes»
et lo lat. ~H~Hj mais en indo-iranien, le sens est « prendre
avec pjaisir, aimer », ainsi skr. ~Hjtï~ « il prend volontiers, il
aime n, v. perse dauitar- « ami et de même en albanais
où ~a signifie « j'aimais ji d'autre part c'est le sens de
« choisir N qui s'est développé dans v. irl. ~M « il a

MHLmr.
choisi H et dans got. ~M~Mj causatif jbïH~n examiner,
choisir;)~ mais anciennement « goûter », sens bien conservé
A. ~3
dans le mot slave emprunté fH-~M.ntt <' goûter », tandis que
le verbe français f:&)).nr, aussi emprunté' au germanique,
reproduit seulement le nouveau sens.
-Comme les mots des langues actuellement observables, les
racines ne peuvent être déEnies que par des formules très
vagues, mais, en réalité, chacune d'elles'tenait le plus sou-
vent des emplois fixes et" de valeur très définie par
exemple ~signine « demander, interroger, prier », de là
skr. ~feMt~ v. sl. prositi, lit. ~t'a~)', got.fAtMN, v. h.
lat. po~o., ann. Aa~amM!, tous verbes signifiant
a. jrâgen,
« demander, interrogér » d'une manière générale; mais il y
avait un emploi particulier (t demander une femme »,
~t
attesté parlât.. 6?'ocM~ lit. « demander en mariages,
serbe prbsiti (même sens) arm. AttMM « fiancée, bru )).'La
racine *tt'< signifie « conduire dans zd M?aye;'<; « il
conduit », v. sl. t/a~ lit-f~ Irl.~t'm~ mais en particu-
lier « conduire la fiancée à la maison » (lat. MxoraK ~Mcere),
d'où sitr. tMt/&a{'.«bru », ~)a<E (issu de *MM/ja<e, à distin-
guende M&a~ «uebitur);) « il*.épouse », zd'fa3ay~<
« il épouse :),' lit. t/aMf (f j'épouse o, ga)I.M)<M « se
marier La racine de gr. ~EpM, lut. fero, etc. signifie «.por-
ter », et très souvent « porter )) au sens de « être grosse »,
ainsi zd ~aof)!: « femme enceinte », gr. c~K « enceinte )),
~epjN' M~vpM chez Hesychius, v. sl. brètda « grosse, en-
ceinte », lat.ycraa; got. ~tt~a:M<t, v.-isl. bera « enfanter »
~(aH;~MfM). On n'a une.idée exacte 'de la. valeur d'une
racine indo-européenneque si, l'on connait ces emplois parti-
culiers, de même qu'on ne connaît vraiment un mot d'une
langue que si l'on sait dans quelles phrases il. s'emploie
d'ordinaire.'

.a* Mots isolés.


Moins intéressants
que les racines au. point de yuc de la
structure générale de la langue, les mots isolés donnent sur
'te vocabulaire indo-européen des notions plus précises et plus
immédiates. Si on les utilise avec la réserve qui convient et
en se gardant toujours de serrer de trop près les conclusions,
on en peut tirer quelques indications sur l'état social et sur
la civilisation des hommes qui parlaient l'indo-européen.
On s'en rendra compte si l'on passe en revue quelques caté-
gories.
A. Termes de parenté.
!t y a toute une série de termes de parenté dont le sens se
laisse bien déterminer, quoique parfois il se soit étendu dans
certains directes
père: skr. ~ay-, gr. mn<;j:, !f)t. pater, v. irl. albir, got.
fadar, arm. Aavr.
mère: skr. w~/ar-~ v. sï. mater-, gr. dor. ~xr~p, ïaL MM-
ter, v. irL M~/A/~ v. ist. M~r~ arm. ~~yr.
frère: skr. Mr&ay-, v. sl. ~-a<)'H, gr. cp~Mp, ~~p
(membre d'une cp~p~)~ lat. ~ra~j v. iri. ~r~~r~ got.
~e~< arm. ~Mayr.
sccur skr.j~< )it. seser-, v. st. sestra, )at. soror, v.
irl. ~nr, got. swistar, arm. Mt))'
fils skr. JHMK~ v. st. ~MK~ lit. ~imt~ got. mn~ (all.
jtAn) cf. gr. uH;, u!
fille skr. ~«Mar-~ gr. Oj-~tj?, v. s). i/fMffr-, )it.~tf~c/
arm. f/«~, got. f/a~<ar.
père du mari: skr. (m~KfNA, xd /a~HM-~ )!t. j~Kra~,
born. ~xjp: )at. ~f~ alb. Ty~s~ et v. s!, jt'~r~ got
swaibra.
mère du mari skr. cM~r/M~ v. si. svekry, lat. jfKnf~ v. )t.
a. swigar, et gr. ~jp: arm. j~Mf; got. ~tt/i! gall.
clnuegr.
frère dumari: skr. !At't!r-, v. s). ~'t'ri, lit. f&m'n'f, gr.
S!~?, )at. /«<~ ags. <&w, arm. taygr.
soeur 'mari gr. ya~c, lat. ~o~ russe ~d/~j serbe
du
~M'a,! supposant si. *~t(/Hf~ (ctarm. ya~ avec t d'après taygr
« frère du mari »).
femme du frère du mari skr. jataf-; v. si. ~<~ lit. ~Mfa~
'Mt~ hom. H-M~pe; (et le datif EMTpt sur une inscription de
basse époque), lat. <aK<tf<i'&.
véuve skr. M'a~ zd f~a~ v. si. vüdova, y. pruss.
widdew1i, got. widuwo, Irl. fedb,'lat. tit~Ma.
Tous les degrés de parenté immédiate dans la famille de
l'homme sont donc désignés par des termes précis dont la
forme est aisée à déterminer, et dont la plupart appartiennent
à un même type, celui des thèmes en -y- le mot qui désigne
le mari est le même qui signifiait « maître M (de la maison)
skr.~fth'&,xdptt<<gr.mF.Iit.diaI.~<M,cf.got.
('~fa~ « fiancé » un féminin de ce mot désigne la
femme en tant que, maîtresse de la maison en sanskrit
~f~Kt (cf. gr. ~~[fx), et en lituanien pati.
Aussitôt qu'il s'agit de la famille de la femme, .to~ devient
vague et incertain les sens divergent d'une langueà l'autre,
.et les formes varient le gr. TœtOepo;, qui désigne le père
de la femme, appartient à la racine de got. MH~aM « lier »,
zd bandaiti « il lie » et signifie par suite « allié », comme
lit. Mamj, dont le sens actuel est « associé », et' skr.
MK~!t{' « parent du côté de la femme )) (fo~M<)M au sens le
plus général). Le « gendre » s'appelle skr. /aHMh!r-; zd*
~K!fKa)'-j v. sif ~S~ lit. lat. ~at~ (mot de glos-
saire), alb. BsK~E~ lat. gener, gr. -)'~p=t, toutes
formes où l'on discerne un certain-fond de ressemblance,

Il sans pouvoir les ramener à un original commun.


n'y a pas de termes précis pour la parenté non immé-
diate. Lat. auos signifie grand-père, paternel ou maternel;
lat. aMOKCM/H~ oncle; gall. emyiA~ oncle, v. h..a. oAam,
frère de la. mère, got. awo, grand'mcre, v. pruss. awis
et Y. st. M~t, frère de la mère, arm. ~e~'grand-père.
L'indo-iranien xa~<- désigne le descendant et, en particu-
lier, le petit-fils, hom. -s; les descendants, lat. M<?o~
Mf~fM le petit-Os, la petite-fille, irl. M<<~ n;xA< le fils, la
fille de la sœur, v. h. à. nm'o le neveu, v. lit. M~o<M le
petit-fils, le neveu, serbe K~e'a~ le fils de la sœur, etc.
Tout s'accorde à indiquer un état social où la femme en-
trait dans la famille de son mari, mais où le mari n'avait
avec la famille de sa femme que des rapports d'amitié, et non
une parenté définie.
Il manque d'ailleurs do termes généraux pour désigner
les groupes sociaux un peu étendus. La maison forme déjà
un groupe social commandé par un « chef de maison :) skr.
/xi<ff <MM ou fMm/M«7.), gr. 3~n;; (de 'f&MM-~ot-a- « chef
de h maison »). Un terme plus comprehensif est celui de
« village o que présentent, avec diverses nuances de sens, skr.
f;~ xtt f~ v. perse M~ v. sf. M~ got. Et~ tat. H~M~;
gr. <Fo?'=~ale sens de « maison a; le nom de «chefdeviUagcB,
skr. M~j<j~j zd ~f-/M/ a pris en baltique le même sens
général que celui do « chef de maison n, $~?; en grec,
et l'on a lit. tï~Mh « maître, seigneur », v. pruss. <faM/;a«o<
« maîtresse a. Le a roi a un nom atteste seulement en
sanskrit r~M-, et dans les dialectes les plus occiden-
taux lat. r~ celt. rig- (le mot germanique attesté par got.
reiks « chef n, etc. est sans doute emprunté au celtique).
Un mot désignant tout un peuple est attesté seulement dans
les dialectes de l'Ouest, jusqu'en baltique, et ne se trouve
ni en slave, ni en indo-iranien, ni en arménien, ni en grec
y. pruss. <i!M<o « pays n, tette /aH<a « peuple », got. ~/m~
v. irl. <;i;!<A « peuple osq. <m<f! « cité ».
Il n'y a pas de mot désignant la « ville M
skr. 6~/j (génit.
~rfîA), lit. pilis signifient « lieu fortifié et le mot grec
correspondant ~s). (avec un suffixe secondaire) avait pri-
mitivement ce même sens qui transparaît encore dans
fXXpMOA[Ç.
B. Noms d'animaux et de plantes.
Des noms d'animaux, les uns s'appliquent à des animaux
domestiques, tels que le mouton ou')e bœuf, d'autresà des
animaux sauvages; mais, dans quelques cas, on ne saurait
faire le départ entre les uns et les autres; il convient donc de
se borner à une simple énumération des noms les mieux.
attestes
troupeau skr. ~-M~ /p!A, v. lit. ~'Mj, v. pruss. ~a7m,
'lat.~fM~~M~ got./a&M~ v. h. a. fibu.
bœuf (vache) skr. ~M~ zd ~H~ arm. 7,'et; (vache), )ettc
~!tt;j (vache), gr. jioB;, ]at. (mot de paysan samnite, et
non. pas proprement latin), irl. bd, v. h. a. f~MO (vache). Le'
.nom du « taureau a, gr..m9po;]at. Mafa~ v. pruss. MKf:
.v. si. ~'M, ne se trouve pas partout, et notamment' pas en
indo-iranien le skr. <f~K-, zd Kx~n-, got. ~.M; Y. h. a:
oA~ ga]];
est sans doute une ancienne épithète du « tau-
reau» (celui qui accroit, qui fait croître ?). Le jeune nœuf,
t'
la génisse sont désignes par gr. ~pM, h.a.tf<'o(mase.),
m. h. a-,
mpTO; (féminin), ski'. ~M~ arm. gr. 'n6pT[~

mouton (brebis) skr. t~, lit. avis, gr. St;, lat. OMH,
irl. o~ v. h. a.o~ v. sï. CM??H « bélier )),-o~?M « brebis))
(~ s~ at'X'a). L'agneau a deux noms, l'un skr. fi/'af.m~
peblYiMn'a~arm.~afK~ gr.~ctp~p' et l'autre y. si.
a~MM~ gr. o~Sc, iat. a~ftM~ irl. !~H.
cheval skr. t}~ zd aj~ ags. fo~ lat. equos, irl. ech,
gau]ois~o- féminin skr. ~8; lit. ~T~ iat~ equa «jument )).
bouc (chèvre): skr. o~& « bouc », a/ « chèvre »; lit.
o~~ « bouc B, oj~M « chèvre )) j un terme différent, mais
voisin, est attesté pargr.m~, arm.a~<'chevr6)',zdt~a<!M-
« de peau » (étymo)ogiquemont'<t de peau de chèvre », cf.
!))tr.a/~M'n"peau",enregardde<<iA,etY.s).a~i'<N"cuir*
en regard de lit. t~-M) 7d ~<i~ v. h. a. <cc, v. isl. bokkr,
irl. denignent )e bouc(mais arm. ~Mf)" agneau <). Les
M

dialectes occidentaux ont des mots particuliers: )at. caper,


gaU. mff Y. i,l. A<t/r et )at. &~«t, got. gaits. !) n'y a
<)onc[<f)'((xtur)<;)x))iC et la chèvre cette unité de dénomi-
nations ob~crYee pour les aninnnx précédente.
))orc,Mnt;!ier:)at.Mt,);r.Y.h.a.jM,jtfiM,({aH.
<'t~, Y. aL jtMJ/ zd <)<i a)tr. jM&iMt (sanglier); et un
n~otde.nant''tc)u<iYement)ej)nrcdotne!iti()ue,n)ai~MU-
)e)nent<'uro)[M'endu\(trdctderOuctt,n"natt<*stecn
indo iranien, en arménien et en urée (cf. ci dessus, p. 35<)
lat. porcus, irl. ~f, v. h. a./«n;A, )it. ~.tr~ft, Y. t!. /)ro~.
<-hit-n:!)~r.fMi(tfenit.(-nt~),xt~/xi(){enit.jM<')J),)it.~M
(){en. j~«'«). gr. x~)' (gén. x«:;), irl. fti (gén. con), got.
<)«M~.
!/&)/ zd f~f~), v. s)
)uup: skr. t'/i~H, Ht. vilkas, got.
tfM/(etgr.x:)at./M~tH).
tiouri'i:!ikr.m;it,Y.sLm~i,gr.;jL~h<t.mKf,Y.h. a.
nuis.
fcrf:Y.a).;f/Mi,)it.<HU,arm.f/;),gr. r/EA/
chevreui) < Le cerf est souvent
l'irl. f/t< (ft'nnnin) signifie M

detignepars"nepithetedc('cornua(:xi.y.~px:Ho-
nt<'re,)''it);dciai.)t.f<r<Y.h.a.ffn.
oi!te.iu !<)tr. t'< zd M iat. <!MM, arm. ~aK'; cf. aussi gr.
:tM' Trè''p<-ude noms ,('oi,u1 se retrouvent dans plu-
tieurs langues.
t!g)e:Y.t).ori/K,)it.orf/M,got.arft,ga)).<fYr;!egr.

'v
[
!M<; signifie
oie: gr.
< oiseau
/<
(<)ur. -),
x <)'une minière generate.
tit ~f", Y. -'t.~Ji,
rural, avec chute de A initiale)
Y. h. a.~o;M, )at. atwr (mot
Ic !~r. hi~tM~ signitie « (lan)ant, cygne t.
canar')' h;)j'~<)tt.;h~Y-s).
(!~ et gr. ~f:M, dor. <5<:<;a; cf. skr. a«& « sorte d'oiseau
aquatiques.
poisson les langues indo-européennesdivergent beau-
,coup il y a un mot occidental: lat. piscis, irl. fasc, got.
j&f/M puis, au centre du domaine indo-européen, un autre
'mot, gr. !xfMc, arm. /«~K, lit. ~Hj; enfin si' )')'
et skr.
m~f?~ persan mf7/jt sont isolés. Aucun nom particulier de
poisson n'est indo-européen. Il semble résulter de là que la
~peche n'était pas pratiquée; ceci' est d'autant plus digne
de remarque' .que deux noms d'oiseaux sûrement anciens
se rapportent à des oiseaux aquatiques, et que,l'on a
aussi dans skr. N<M~ zd «f~'c, v. sl. ty~nt, lit. <i~~ v.
~h. a. oM/M' un dérivé du nom de l'eau, désignant un-animal
aquatique, d'ordinaire la « loutre(mais gr. uSpsç, L'~pot
« serpent d'eau ;)), et dans v. si* Mn!~ Mnt,'Iit. ~rHj, v.
h. a: bibar, gaul. Mfo-j bebro- (dans des noms propres), lat.
fiber, feber un dérivé de l'adjectif « brun, (lit.
béras) signi-
fiant « castor s (ou un animal analogue dans skr. ~~r/~ et
zd~wn~). Ona donc plusieurs noms d'oiseaux et de mammi-
fères aquatiques tandis qu'on n'a pas de noms de poissons.
serpent: sk zda~M, gr. St:{, arm. (de *A<-).,
et'Iat. t!tn~ irl. (esc-)ung (anguille), lit. aK~/polon.
tf~(representant*a~)).
mouclie v. si. MM~/M (et WM~M « moucheron »), lit.
mtf~ gr. [~.u~, lat. musca, arm. mKM.
frelon Y. sl. jfs~Ki (serbe j~'en), lit. ~'t'~K (génit.
~n~M) et j~n~ (accus. ~<r~/f), lat. ~ah'o (de *a's~),
gaII.i'feyt~'M.
guêpe lit. vapsà, v. si. osa (altéré de *MM)j Y. h. a.
wafsa, lat. uespa (de *~o~j~).
mieI:)emot.i.-e.*mf~MsignIGeàIafois«micl)!et
'boisson fermentée faite avec le miel, hydromel » (et par-
fois ensuite, dans les pays o&]a vigne a été introduite, «vin)))
dans les dialectes orientaux skr. ma~t~ zd ma!tt, v. st.
Km~ lit. mcA~~ m!K; le sens de « hydromel » (ou
« vin x) a seul subsisté dans les autres langues: gr. ~O'j,
v. h. a. m~ !rt. m;~ un autre mot désigne proprement le
« miel» gr. p~M, ~.S.tM;, got. ?nf/ lat. mel, irl. m;
arm. m<'< Comme il n'y a pas de nom indo-européen de
l'abeille, on doit croire que les Indo-Européens n'en e)e-
vaicnt pas, et se bornaient a recueillir )e miel sauvage.
ver: skr. ~/M<t~, pers. hrH~ lit. A/rmM, irl. cfK;m, gall.
~'r)' cttat. serMt'~ v. h. a. tt/MfM~ gr. p:jj.
A fort peu d'exceptions près, ces noms, comme aussi les
noms de parenté, sont irréductiblesà des racines verbales.
On pourrait ajouter d'autres exemples, mais ceux qui vien-
nent d'être enumercs sont les mieux établis et ceux dont
)'extension est le plus grande sur le domaine indo-européen.
Les noms de végétaux ont moins souvent une étymologie
indo-européenne que les noms d'animaux, et, là même où
ils sont indo-européens, ils se rcncontrentd'ordinaire dans un
nombre moindre de dialecles. Le fait que la « forêtn n'ait
pas de nom qui puisse être sûrement tenu pour indo-euro-
péen mérite une mention. Les mots qui sont conservés sont
ceux qui désignent les objets dont on tire parti journelle-
mcnt il y a donc un nom pour
le hois skr. </f!rK bois o, ~arf/t « cuiller » gr. S~p'j
« bois, bois de tance, iancc n, Ss'~ps'~ « arbre n (avec
redoublement intensif à forme nasale, v. ci-dessus p. 1~2),
Bp!j~ « chêne » ~o
v. sl. « bois, arbre n lit. ~T~
« bois de sapin H got. ~r/M « arbre jj v. irl. daur
<;
chêne )! etc.
Très peu d'arbres ont un nom ancien
bouleau skr. Mmr/a/~ v. sl. ~a ~aj,
(r. ~<~a), lit.
v. h. a. Mnt/M) v. isl. biprk; et sans doute aussi lat. fraxi-,
KM~ et~~MM~ « frêne ».
saute zd MM/tu (pers. bèd), v, pruss. !f;'<t~f!H, gr; .FMx,
'v. I). a. tft~a en réalité, il s'agit de la branche flexible qui
peut être utilisée de toutes sortes de manières, et c'est ce
sens de « branche flexible "'qai.apparatt dans skt'.
« bambou », v. sl. teM) ~/f~, lit. f)~.irl.~ti/j, etc.;
le mot appartient à la racine de skr. ~y~~ « il'tresse, il
entrelace, il' tisse lit. M/~ « je tourne » (une corde),
lat. M~'ëj Mt~ etc. Un nom propre du ff saule )) se re-
trouve sans doute dans lat. salix, Y. irl. sail (génit.
/~)J v. h. a. salaba, gr. E?~xv).
chêne: v. 'h. a. forba, lat'. ~H~M.r (dG~ comme
~H/MyMe de ~M~ë), et v. b. a. c~ ags. cf. lat. aes-
CM/ttjp), gr. K~iAM'})« sorte de cheno )'(?). Il n'y a'donc pas
de nom indo-européen à vrai dire; mais il y en a un pour
;( gland )) lat. ~&Mt, gr. {!:i~M,, lit. ~fh, v.'sl.
arm. /'aKn.
hêtre :'lat.«~ v. isl. MA, v. h. a. ~KO~/M le gr. ~o{
(dor. ~xY6-), féminin comme~le mot latin correspondant,
désigne une sorte de chêne.
L'existence de quelques noms de plantes herbacées semble
garantir la culture de certaines céréales, ce qui s'accorde bien
avecl'oxistenced'une racine signi~iantn labourera (cf. ci-des-
sus p. 381) et de quelques autres termes relatifsa l'agriculture
skr.~iMtA, zd _)'et/o désigne les céréales, et surtout l'orge, de
même, lit. javai désigne <; les grains )), l'hom. ~u! une sorte de
graines, irl. corna l'orge l'orge a d'ailleurs son nom propre
dans gr. xp!, 7-p3)f), v. h. a. gersta, lat. ~m'~Mf~ arm. gari
,(formes assez malaisées a ramener à un type commun). Les
mots de ce genre ont changé de sens suivant le progrès de'la
culture; par exemple le gr. T~~ elle lit. ~7~ désignent
du (f froment H', mais le v. si. pyro traduit ~'jpx, y.i'~?~.
Tout ce qu'il est permis de conclure de ces rapprochements,
c'est donc l'existence de céréales cultivées mais la linguis-
tique ne permet pas de dérider tesqucttes. JI y a aussi un
)notpourb«pait)cx:s)tr.~)/itt'a~,t.st.~M!,Y.pruM.
/ttt),)it.~<ji,iat./)<M.Lenomdu..grain"(t.s).yMM,
v. prnss. ~rw, f:ot. kaurn, irL ~K, )at. ~rM~m) n'est
utte''tt,parune c~tnridcnrc curieuse,que dans )<"<!an);ne!i
qui jKM-t'dent la ra< ine *<<' senter n ('. st. lit. tlti,
(f'<t. saian ir). sil sefnence )at. j;'m<'M) et n'existe
par suite ni en imh) iranien, ni enarntrnien.n! en grec;
ces langues sont aus-.i les sentes ou se tn<nte te n(~n) de la
«p<)nHnecetduttp<tnunierM:Y.st.«~/M~"p<tnu))C",
tit.<)<'K/p"'n"n,t~f/M<'pou)mier'),v.h.a.<t/<J
ep<.t))tn<'t,t.i!t.a/M//Mp'nnn)e');etsansd<'nt<h'aen
(:an)p.tnie()msuc).H)t.'ne~sque)c!ttta«tittedespon)-
tnesHtCjtr\it~i)et:'qnii)itie)tew~)'r<t;tenf'n)deta
la
p0)))n)e,prf'preauxdi:ttettesseptentri'j'nauxetn<'c!dcntaux,
aet<ren)ptacef'ntta)iepar)en~)nd~rien~iÂ~,d'nn-
~ineinmnnue,(d'~u!nt.tM/«m)<juidesi(:n!iitunc)"~nm)C
cu)ti\ee:onoh'-cr\eitiune~etdeiasuLstituticndetaci~i-
i-
tisati~n méditerranéenne et he)!enif)ne a ce!je de t'Eur~jx du
N«rd<juiehutorij-'in.)iren!entcenedes),atinsetdes0s<'n-
0)n)<riens.
Lesnx~s ci~es "nuisent a f;.irantirp<~ur !'<jm'jue indo-
eur"p<f'nn'')acu)tnredeq!)eiqne"pL)nt'n)aisri)npr~!S)on
dusens et le petit nombre <iesn~msattest<srf~ntras!ent
d'une U)anierefrapp.mteatec!.<<;ur précise et t'at'ondancc
des tern!es qui d'si~nentdes.!n!uhim:"n peut conclure de
)aque)s étaient tes principauxnn'\ens de su b''i''tanccp<'ur)cs
)nd<' rjtr'UM~eus, et ce qui était ~M)ur euxaccessoire. La
f chairodes anitnamMUtagcs oudon)estiqnes(sLr. mo~<-
Mm,t.sLM;fm,ar)u.M)<t,g"t.m<m;)enf<)rtuaitsansduutc
la plus grande j<art. avec le tait (dont tes nnn]s ont <)cs formes
asM- di'crgcntcs, quoiqu'on partie au moins aj)parentees tes
y:<~) désignent une préparation de la viande avec une sauce.
C'. Noms relatifs à la religion.
Si comme le soleil, ou les
l'on met à part les astres,
phénomènes naturels, comme l'aurore, le tonnerre, le feu,
etc., qui, sous leur nom ordinaire, sont tenus pour divins
dans l'Inde et la Grèce antiques, on peut dire que pas un
nom de dieu n'est indo-européen: véd. ~a~7 n'a pas de
correspondanten dehors de l'indo-iranien, gr. 'A~sXXM~ n'en a
,pas en dehors du grec. Quelques rapprochements au premier
abord spécieux, comme celui de véd. GâH~a~a~ zd' Gan-
aa~tfj et de gr. K~-Mupoc on de véd. jam;))~ et de gr.
'EpL'~=, ne s'étendent pas au delà de deux langues, ce qui
sufEt à;les rendre douteux a priori, et d'ailleurs ne résistent
fpasune critique phonétique un peu.sévere; ainsi, pour
GaK~arfa~ et Ke'<Mupo{, on notera t° que la place du ton
'diffère; 2° que skr. g ne répond pas à gr. x; 3° que l'a
de GaKa&arrn~ peut représenter a ou o~ mais non e, car
autrement on aurait' à l'initiale j, et non /!° que skr.
ne répond pas à gr. 5' que skr. -~rM~ ne répond pas à
gr. -xupo; si donc il ya des raisons de rapprocher le mythe
des Gandharvasde~celui des Centaures,, ce qu'il n'y a
pas lieu de rechercher ici, il n'est du moins pas légitime
de rapprocher les noms. Aucun mot indo-européen bien
établi ne désigne ni le sacrifice, ni aucun rite; il est assez
séduisant de comparer le ~ra~fMaK-j prêtre hindou, au~tM;~
latin, mais ce rapprochement, limité à deux langues et où
les correspondances phonétiques sont- ambiguës, est indé-
montrable. Tout ce que la linguistique peut enseigner sur
la religion indo-européenne, c'est l'existence d'une certaine
conception de la divinité.
En effet le nom Indo-enropéen de « dieu » est bien con-
servé dans plusieurs langues skr. aefa~ lit. divas, v. pruss.
~et~'an (accusât.), v. isl. Isvar ;< les dieux », gaul. tAfM;
~Mt-, )at. deus (gén. diui); de là est dérivé un adjectif:
skr. ~<t'ya/ gr. (de *~f):~ tat. dias. Or, ce mot
signifie « brillant M et ne saurait être séparé du nom
du jour, du ciel tununeux, très souvent divinisé: s~r.
~M~ « ciel, jour », gr. X~ ~t. /M/<
(= Xtj T:r::p « o ciel père lepère ciel, skr. ~M~
t'oppose à la mère terre, s~r. m~ ~~t~ par exemple
~~veda,t,8n,
d'un premier
;gr. A~T:p renferme le mot « mère 0 précède
terme obscur), )at. louis (génit.) ctf~f «Jour a,
v, h. a. Zio, am). « jour ». Les hommes sont mor-
tels et terrestres, les dieux sont immortels et ce)estcs
cette oppotition s'cxpritnc (tans le nom des hommes qu'on
appcttf'tantut f m~rt<ts o: h~r. w~f/~A"mortet, homme
gr. ~p' jt~< (Hesyt h.) et hum. ~=' v. perse
w~r/jya et zd MMJ~ (de *~Mr~ ) « homme a, arm. MMr~
« homme », tantut
(~0~t,
« tcrrt'strcs ')
Homère, Q
~ft) )at. hmnô, got.~Mma, )it- ~m~~(cf. tit.~m~«terre e~
etc.). Les dieux sont riches et distributeurs de richesses
(!:ïi!p:~ sjtM') de )à sans doute )c nom propre du dieu \cdiquc
/~Mi~ (hHeratcment le partageur M ou ic bien ~M~age,
'<

)e riche a) et le nom commun v. perse baga « dieu », v. si.


~M dieu." (cf. v. a). M ~M « pauvre M, ~~M « riche »):
t'accord de )l'iranien et du slave ne semh)e j)as fortuit; car
d'autres termes ret.uif"lala religion sont communs à ces deux
langues, notamment xd j/~n/J = v. s). ~/K~ lit. j~M~j
a saint », et zd ~r<!M)==v.s). sloco « parofe(tandis que
skr. ~rat'~ et gr. ~(~):; signifient « gloire a), et, dans
ces deux cas au moins, t hy~tothf~c d un emprunt du s)avcà
l'iranien, qu'on ~tourrait soutenir pour st. ~M, est exclue.
~u))c part en somme les v<nahu)aires des diverses tangues
indo puroj~nnes ne divergent plus comptctement <jue pour
)<'s termes rctatifs à la religion nulle part on ne rencontre
mo)ns de rapprochements certains: et. (Mr suite, la lin-
aucun témoignage solide.
guistique ne saurait apporter a la mythologie comparée

D. Du nom de quelques objets.


Les noms d'objets sont éminemment sujets à changer avec
le temps, et en conséquence les mêmes noms ne se retrouvent
qu'en petit nombre dans tes diverses langues. Aussitôt que
le commerce ou l'imitation des voisins introduit une nou-
velle forme ou un nouveau perfectionnement, de nouveaux
noms soit étrangers soit indigènes s'introduisent et rem-
placent~les anciens, et, avec le temps, les noms d'objets,
analogues et servant aux'mcmes usages se trouvent différer
'dans des langues assez voisines,par ailleurs. Le nom de la
« hache » illustrera la chose.
La « hache était sûrement connue des tndo-Europeens
mais ses noms différent presque d'une langue a l'autre. La
racine de skr. <s~ra<< « il fabrique, il charpente )) a fourni v.
.si. tesla, v. h. a. dehsala, v. irl. <a/ la racine de lat. ~cj, v.
sl. ~(t «'je coupe » a fourni lat. ~CtffM et v. sl.- sekyra
le got. a~t rappelle gr. e:<) étalât. tMcMj mais ces trois
.formes se laissent diulcilement ramener à,un original com-
mun le skr. jfaaM)'& rappelle aussi d'assez loin lit. 'Bm!~t,
v. pruss. tf~t~f); le rapprochement le plus frappant est celui
de skr. ~MfM~ et de gr.xsAsx'j;, mais le mot a un aspect si'
peu indo-européen qu'il est difncite~ de n'y pas voir un cm-
prunt très ancien: en fait, on rapproche assyrien ~a~M
« hache )). Aucun des noms de la hache ne se trouve dans
plus de deux ou trois langues.
Il suffira- d'Indiquer ici quelques autres noms d'objets
dont l'extension sur le domaine indo-européen est particuliè-
rement large.
'Le nom de la « roue dans les dialectes occidentaux lat.
ro~ v. irl. ro~j v. h. a. rad, lit. ràlas, n'est connu ni du slave,
ni de l'arménien, ni du grec; et, en indo-iranien, le mot
correfpondant, skr. ra/AaA, zd ratM, signifie char x les deux
sens se rattachent indépendamment l'un de l'autre à celui
d'une racinc*r<<A<'courir'):v.irt.f~<m*jccours'),tit.r/<M
« je roule St~r. r~Mm, zd iaxra-, ags. ~voA/, gr. x~xA:
et, avec la forme non redoublée, v. s). kolo, v. pniss. kelan, v.
isl. hutl représentent sans doute un nom ind'~cumpecn
commun de la roue; )e sens premier est celui d'objet qui
tourne; la racine est la même que celle de <Lr. Mra/f « i)cir-
cule cf. hom. 'rA:~M; et ~E~EAA: ~jt~M
«atecjcle retour dc<annt'es"t~«''er<iteur"()itt.
qui circute autour M) le gr. <' a<c 0 et le )at. ~)/Kj
«qucnoui)ic"appartiennenta)amcmehmiucdcn)ot'<.Lc
gr. *y:; et i ir). Jrcf~ roue sont dr même .ip~mrentes
à gr. je
court fut. ~jn'
a
Les noms de la
«roue "itontdoncasscxdivergenta. Au contraire l'es-
sieu a partout un même nom, )ethemc*eiar~i par
divers sunixes secondaires s~r. a~/j gr. a; <
v. h. a.
ahsa v. is). ('.);<)/ v. s), mi, iit. o~h, gall. (de
*o~</d),)at.a.<'M.
La pierre qui sert à (''craser, moudre se nomme: skr.
~r<h'NK irl. ~c, ~a)L breuan, )iL girnos, Y. st. ~Mt)~, ){0t.
~o<rt)Mt,arn).fr~K.
Le seul nom de métal attesté est skr.fn~7.da\~
« ))~)nM(?), fer got. <!< v. h. a. t'r, v. is). nr, ht. «M
« hronxc n, et aussi « cuivre n. !) faut citer de plus un autre
nom s~r. /~i/' M cuivre, fer ~tcrs. roi <f cuivre y. si.
rM~a"m<'m)n,etv.is).ra«<)at.f~M~«minerai".
K.~tomsdc nombre.
Le système de numération indo-européen est )e système
décima) il y a d abon) dix noms bien distincts tes uns des
autres pour les dix premiers nombrcs; on compte ensuite
par dizaines deux diMines, trois dizaines, etc., en rcmpua-
sant les interv.dtes par tes unités comme dans fr. dix-sept,
!n~t-/MM<, été. enfin il y a un nom pour « cent ». Les
ordinaux sont dérivés des cardinaux par addition de suffixes
secondaires, avec certaines variations vocaliques (voir ci-des-
sus p. 249).
I. Les noms des unités forment trois groupes distincts
a. Un:
Il n'y a pas accord entre les diverses langues; les unes ont
un dérivé de *oi- skr. ~aA zd aefo, v. perse aiva (cf. gr.
o~c; « seul »), – lat. MKM~, v. irl. 6en, got. ~'M~ v. pruss.
ace. ainan (cf. gr. o~ « as )) [au jeu de dés]) d'autres em-
ploient *sent-, attesté par skr. ja-~ « une fois »; lat. ~mf/,
simplex, etc. gr.-e~, i;.[x (de *cp.M), arm. me. -Pour
l'ordinal, onrecourt un dérivé de la racine de gr. ~pi,
Tfipo;, Ttpo, etc., c'est-à-direà un mot signifiant « ce qui est
avant ;) skr.~ratAa)?M& ~<y~
skr. ~n;
v. st.
gr.!:pM-;o; (de *TcpMFf;To;) – Ut. ~b-m~M – )at. ~ÎMtHt – etc.
b. « Deux », « trois M et « quatre a
Ces trois noms sont fléchis, d'après le témoignage con-
cordant de l'indo-iranien, de l'arménien, du letto-slave et
du grec. Ils ont des formes particulières pour chacun des
genres, masculin, neutre et féminin.
Deux: masc. véd. ~)M}, ~('M)ttt~ zd.~a, v. sl. ~tt:,
hom. Sjm (gr. Sjo), arm. e~M, lat. duo, v. irl. dau, fftf; féminin
skr. ~(s~, zd duyé, v. sl. f~)~, lit. dvd, lat. duae neutre
skr. ~«J~, v. sl. ;<(t)~e. La forme employée en composition'
est *&M- skr. ~M-~a~ gr. Si-mj;, lat. ~i-~&f, ags. tt<e<e, cf.
lit. ~z~-Ao/Màà deux pieds '), arm. ~fMM « do deux ans»
(erki-arn). Il y a de plus un mot signifiant « les deux x qui
est fléchi comme *~t<«~t<~ mais dont l'initiale a des formes
très divergentes suivant les langues: skr. MMa«, ~M~, gath.
fém. M~e; v. sl. oba, o& lit. aM, abi; gr. x~M, lat. <tMt~;
got. bai. « Deux'foisse dit skr. ~&, zd bis (avecb
représentant *dv comme en-latin), gr. Si;, tat. bis. Pour
l'ordinal, on rencontre soit un dérive du cardinal skr.
~f«i)M/' « second zdM~<Y)t), soit la forme du mot autre
à suuixe <frc-, -<r<~ gol. a~ftr. lit. a~rat, soit d'autres
mots.
Trois: masc s)tr. <r<a~, gr. -ps! v. s). <ri/<, arm. erekh,
ht. <r<'j, got. (accus.) ~r<Mj, Y. irl. <r<, ftc. neutre ved.
tri, <). (<'<, gr. -?- iat. <fM le féminin ancien n'ett
conservé qu'en indo iranien et en celtique skr. /~r~ xd
<<~[), v. irl. <<o<r, m. gall. ~<)-. Trois fois<ic dit
skr. <~<), td tn~, gr. T,
Zd <r/~<))t), ~r. -~h: arm. <f<r
reprétentent des formes normales de t'ordinat mais i) y a
aussi des ordinam où manque l'i du th!'me skr. ~<~o/
v. pruM. <fr;
)it. <r<~Mf, v. s!. trrtiji !cs formes des
autrea langues sont plus ou moins ambiguës.

att.
Quatre: mate. skr. M<ft!ra~, accusât. M<<ira~ dor.
heot. i;j:s;;
T~
v. s!. ietyre; arm. ~orM; v. irl.
t~/nr, Y. gall. /«~<Mr; fémin. skr. f<i;a~ra< zd M<«~r(!, v.
irl. <Y<Atwa, m. f;au. /x~<r. « Quatre fois n se dit skr.
M«i/ xd M<rKj, !at. quater. L'ordinal a des formes assez
diver«entes )c vocalisme zéro était anciennement celui de
la syllabe *<«r- skr. <Mri~«/ 7.d <K;r~t) (cf. zd
<! A<<i<riM<" pourtafpmtrieme fois x), gr. dans *}Tr;
~j:~<, cher. Hesychius l'e a été rétabli presque partout
skr. ra<«r<A<i/ gr. -h.tj:T: v. s). ~<M'M<M, iit. ~<Mr(dj.
f. De a cinq Il « dix o a
))e cinq n, qui représente le nombre des doigts d'une
main, à « dix qui repn'scnte le nombre des doigts des deux
mains, on a une nouvelle série de mots, non déclinés et dé-
pourvus de genre:
5 skr. /MMfa, arm. <'<'<~ gr. ~iv-s, )at. ~u)t~M~, v.
irl. C()«'.
6: skr. yd~zd.r~ttt, arm. M'< gr. 'fi; (:;), )at. «jr, Y.
MX. M~, Y. irl. si, gall. ~/w<cA.
A. MttLt.tT J;
7skr. M~ht, arm. eiutbn, gr. 6~, lat. ~en~ v. irl.
'~cAOt-.
8véd; a~~ a~M (avecissu de *<), arm. ulh, gr
oxTH, iat. oeM, got. ahtau, v. irl. of~tt!
skr. )Mf~ arm. inn, gr. ~~(~)o;, lat. got.
irl.
M-
g MOMSM;
niun, K(!t K-.

10
skr. ,<Mcftj. arm. hMt, gr. 5&M, lat. Ac~m~ got.
taihun, Y. irl. deicb
Ces six noms sont remplacés en slave par des abstraits
~ett « le groupe de cinq ~f! « le groupe de six o, etc.°
'De « dix » à « vingt », on a des juxtaposés de chacune des
unités et de « dix » gr. e';5ex(x, 9m3sxct, etc.

"II. Les dizaines.


''Il n'y a pas lieu d'entrer ici dans l'énumération des or-
dinaux.

Les dizaines sont exprimées par des dérivés du mot « dix o


précédés du nom de chacune des unités; sous leur forme indo-
européenne,
ces dérivés, qui sont de genre neutre, ont le suffixe
-t- et la forme a vocalisme zéro de la première syllabe de là
provient une forme'a initiale compliquée *)pt-, *<;MM<
qui s'est réduite a *At~ *~t0~ il résulte de cette réduction
que la combinaison a cessé d'être comprise. En germanique,
en baltique et en slave; la forme complète du nom de la
dizaine a été rétablie « trente est v. si. if; t~it, lit. i~
~f~pttt~y.f, got. ~rtmj if~HK~ (accus.), .v. h. a_. drixug. En
arménien, en grec et en latin, l'initiale réduite a subsisté,
mais l'ancienne forme de nominatif-accusatif a été généra-
lisée, et, sous ~l'iniluence du caractère non fléchi des noms
de nombre précédents, sert pour tous les cas « vingt est
uii ancien nominatif-accusatif duel neutre arm. A/M (de
*gisan), dor. béot..FuMm, lat. uiginti, zd visaiti (cf. ci-des-
sus p. s6() et 282) les dizaines suivantes sont des pluriels
neutres; ainsi « 3o x arm. cresun, gr. Tp~M'~x, lat.
(ft~'MM; l'indo-iranien et le celtique emploient des formes
dérivées, fléchies au singulier; ainsi pour 3o v. irl. trtc&a
(suivi du génitif), zd Onja< skr. <n~;{'a; Nulle part la
flexion du duel *iM-<f c 20 o ou du pluriel *;ri-~tf)m<?
<f
3o a, etc. n'est conservée.
Leprcmiertermoappellopeud'observations;dansi.-e. *tM-

X.
~t<! « 20 o, *tm doit être un mot signifiant « deux » on
notera la longue de i.-e. */KnA' dans: skr. ~ai«'a-c<
« 5o o, zd~)aM~-ja<gr.t'f:xMtx, arm.~H;;M(de*A<K~t-
JMK) « 50
« Cent » est exprimé par un dérive de *);t, de genre
neutre, à sunixe *-?-, régulièrement fléchi Y~J~d- skr.
f~M~ xd v. st. j~/o~ lit. ~<w~ (passé au masculin
par suite de la disparition du neutre en lituanien) le lat.
c~MMt est l'ancien nominatif-accusatif singulier devenu
forme invariable; de même gr. s-imo'; (littéralement « une
centaine t), got. /~M~ gall. mM<.
Pour « mille M il n'y a pas de nom indo-européen: le
rapport de skr..m&~ram, xd Aa~)!f.'m et de dor. ;~A:s!, lesb.
/~Xm, att. ~.u: n'est pas clair celui de got. ~<:mmH, v.
h. a. i<<!jHM~ et de v. si. ~(Uh~ v. pruss. <nj;'m<OM~ lit.
/î~~M~.r est plus obscur encore.
1

Aux dates plus ou moins basses où sont connus les divers


groupes dialectaux indo-européens conservés, chacun d'eux
apparaît très distinct de tous tes 'autres et caractérisé par
des innovations propres aussi importantes que nombreuses.
Les groupes les.plus anciennement attestés ont donc, dès le
commencement de leur'histoire, un aspect, déjà très différent
de l'indo-européen. Dès avant les plus anciens textes, l'iado-
iranierta bouleversé le vocalisme Indo-européen dès avant
Homère, le grec a mutilé et transformé tout le consonan-
tisme. En somme, au début même de la tradition, chaque dia-
lecte forme un système original dont l'indo-européena fourni
les éléments, mais qui est essentiellement autre que le
système indo-européen.
Cette différenciation avait commencé, on l'a vu, au temps
de. vie commune des dialectes Indo-européens, mais c'est
sans doute après la séparation que les différences dialectales
anciennes sont devenues plus profondes.'Puis, à l'intérieur de
chaque grand groupe, il y a eu de nouvelles divergences qui
ont abouti à la formation de dialectes dans ce groupe même.
On désigne sous le nom de grec commun, de slave commun,
de germanique commun, etc., l'ensemble des particularités
propres à tous les dialectes grecs, slaves, germaniques, etc.,
c'eat-a-direà chacun des groupes en son entier; le grec com-
mun est doncà l'ionien, au dorien, à l'éolien, etc., ce que
l'indo-européen est au grec, au slave, au germanique, au
celtique, etc. Il importe de noter qu'un fait grec commun
par exemple n'est pas nécessairement antérieur à toute divi-
sion dialectale; ainsi le passage de a est grec commun;
néanmoins I) est postérieur à l'altération de *A~ devantau
commencement du mot, qui a lieu en ionien et en doricn,
mais non en éolien le *k' initial du nom de nombre
ff quatre
» aboutit donc a dans ait. TsTcxps,, mais a dans
bcot. T~T-xps~.
On est encore trop peu fixé sur les conditions générales
dans lesquelles les langues se transforment pour qu'il soit
licite de rien affirmer sur les causes des innovations propres
a chaque groupe dialectal indo-européen. Mais tout ce qu~on
sait conduit à penser que certains traits au moins résultent
du mciange de populations de langue indo-européenne avec
des populations pariant d'autres langues. Si, par exemple,
à date tout à fait préhistorique, le grec a réduit à cinq les
huit cas de la déclinaison indo européenne, si ni Homère ni
aucun dialecte ne présente un sixième cas, on ne peut attri-
buer cette remarquable innovation qu'a une influence parti-
cutiuro de lu population à laquelle se sont mëtes les colons
do tangue indo-européenne établis sur le sol hellénique; car
1~ où
elle rencontré des conditions plus favorables a
a sa
persistance, la déclinaison s'est fort bien maintenue, et
l'arménien, le lituanien et le slave ont aujourd'hui encore
une riche déclinaison le lituanien, le polonais, le russe

huit casindo-européens.
et aussi l'arménien oriental moderne distinguent sept des

Mais partout où ils se sont établis, les dialectes indo-euro-


péeris ont éliminé les langues parlées auparavant,'si bien que
le plus souvent on ne sait rien des idiomes non indo-euro-
péens dont ils ont i. pris ]a' place. EL là où il a subsisté, dans
le voisinage des dialectes indo-européens, des langues sans
doute apparentées aux idiomes des anciens occupants du
pays, on n'a pas encore étudié l'ensemble des faits, et l'on
n'a guère fait.,plus que signaler certaines ressemblances,
principalement'entre le sanskrit et les langues dravidiennes,
de-'l'Inde, entre l'arménien et les langue^ du* Caucase.
D'ailleurs le changement de langue n'est ni la seule ni sans

doute la principale des causes qui déterminent les innovations
'linguistiques 'la différence des habitats, des conditions d'exis-
tence (nutrition, etc.), de l'étendue des groupes sociaux, et
des institutions
a sans doute ^largement contribué à pro-
voquer des développements divergents d'un seul et même
idiome pour ne citer qu'un exemple, on conçoit que l'appren-
tissage du langage par les enfants, et par suite l'évolution de la
languequi en estla conséquence, ait lieu demanière fort diffé-
rente dans unpetit groupe social, tel qu'une cité grecque anti-
que, où les membres du même groupese marient uniquement
entre eux, ou dans un groupe très étendu, tel' que l'empire
romain, ou enfin dans des populationspratiquant l'exogamie,
comme celles de l'Australie. En l'état actuel des connais-
sances, on ne peut donc que définir les innovations propres
à chaque dialecte indo-européen, sans- prétendreà endéter-
miner- les causes d'une manière précise et détaillée.

II

SI-le caractère éminemment original de chacune des


langues dénonce l'influence des populations dè langues di-
verses auxquelles les 'dialectes indo-européens sont venus
s'imposer, en revanche l'unité d'origine, se manifeste par le
parallélisme de leur évolution. Dans le détail, chacune des
langues indo-européennes a son histoire propre, et, comme
on doit l'attendre, toutes les particularités de phonétique,
de morphologie, de vocabulaire deviennent plus différentes
de l'unel'autre au fur et à mesure qu'on s'éloigne de l'an-
cienne période d'unité. Mais, dans l'ensemble, leur déve-
loppement a été parallèle, et par suite les langues modernes,
dont le matériel grammaticalest si absolument propre à
chacune, ont beaucoup plus de traits généraux en commun
que ne le ferait présumer la parfaite indépendance de leurs
développements respectifs.
On s'explique sans peine que partout la flexion très riche
et le mécanisme grammatical, infiniment délicat de l'indo-
européen aient été simplifiés. D'une part, la mutilation con-
stamment progressive des finales tendait sans cesse a altérer
les- désinences et mémo a les faire disparaitre celles des
langues qui, comme l'arménien et la plupart des dialectes
slaves, ont actuellement une déclinaison a cas nombreux,
ont dans une très large mesure refait des désinences nou-
velles, et leurs désinences n'ont plus avec celles de l'indo-
européen que peu de chose de commun. D'autre part, dès
qu'une langue s'étend à des populations nouvelles, comme
l'a fait l'indo-européen, cllq tend a perdre les particularités
qui constituent son originalité: l'accent de hauteur, avec sa
mobilité dans la flexion, et les alternances vocaliques, avec le
jeu des sonantes (y, w, r, l, m, li), étaient des choses trop
délicates pour être assimilées complètement par des popula-
tions parlant des langues tout autrement constituées en
fait, ces traits essentiels de l'indo-européen, que la comparai^
son du védique et du grec ancien permet de déterminer avec
une certaine précision, s'effacent dans les langues connues à
date plus basse, et, seuls, le baltique et le slave, si singuliè-
rement conservateurs, en ont gardé des traces nettes jusqu'à
l'époque moderne.
Ce qui est' plus remarquable, c'est que l'altération du
système indo-européen ait produit des systèmes aussi exacte-
ment compàrables les uns aux autres. Ainsi, au lieu des
thèmes verbaux multiples et indépendants qu'a' conserves
si nettement l'indo-iranien et dont' la langue homérique, cl
même l'attique laissent encore entrevoir quelque chose, il
tend partout à se constituer des conjugaisons comprenant
seulement, deux thèmes dont les rapports mutuels sont plus
moins définis. En la substitution de la conjugaison
ou grec,
à deux thèmes à Jai variété ancienne des thèmes rattachés
indépendamment à la racine se passe en pleine période histo-
rique de la-! racine i.-e. *men- K rester », le grec ancien.
avait deux présents {j-évw et y/^vtOj un futur jj,êt^w (ait. |j,evô)
un aoriste ëpewz, un parfait \j.t\},àrr,a., soit cinq thèmes dis-
tincts le grec moderne n'a plus que deux thèmes, celui de jÀévw
et celui de ^.swa, et, comme lé rapport de p,év<*> et dé ëjAstva
n'est pas clair pour le sujet parlant,sur g[j.eivaila été refait un
présent [iebtw. En latin, l'institution de la conjugaisonà deux
thèmes est antérieure aux plus anciens documents: dclamême
racine, on a, d'une part, un thème de présent waveô, auquel
appartiennent, outre le présent proprement dit, «l'impératif
manë, le subjonctif maneamt l'imparfait manëbam, le sub-
jonctif imparfait manërem, le futur manëbô, l'infinitif tnanêre,
le participe metnens] d'autre part, un thème de prétérit, auquel
appartiennent le prétérit mansx, le subjonctif manswim, le
plus-que-parfait" manserûm, le subjonctif plus-guc-pavfaiL
nutnsissem, le futur antérieur manserô, l'infinitif mantisse, le
participe mânsus^Xv supin mansum; et encore, il faut ajouter
que maneô est un -verbe anomal puisque la forme du .pré-
térit ne se déduit pas immédiatement de celle-du présent:
dans tous les verbes réguliers tels que amdre, audîte, etc., la
forme du présent suffit à faire prévoir celle du prétérit. Ce
qui est vrai'du grec et du latin l'est aussi plus ou moins des
autres langues, et tout exposé bien fait de la conjugaison des
langues indo-européennes a partir d'un certain moment,
variable pour chacune, met en évidence ce système, bien
caractéristique, de la conjugaison à deux thèmes c'est une
phase par oit toutes les longues indo-européennes ont passé
le slave, le baltique, l'arménien en fournissent des excmples
à
excellents, mais qui n'ajouteraient rien la netteté des cas
grecs et lalins.
La conjugaison une fois constituée, d'abord complexe,
comme en grec ancien, puis plus simple et réduite pro-
gressivement a deux thèmes, les noms cessent de se rattacher
directement aux racines ils s'isolent entièrement, comme
le lat. métis qui n'a plus rien à faire avec moiiêre ni avec
femiuiscort ou bien ils sont tirés de certaines formes de la
conjugaison l'indo-européen avait de la racine *g,etis-
« goûter » un abstrait en -(«-, attesté par sir. jtiftW satis-
faction », got. (ga-)kusts « examen » le grec n'a plus que
Yeûff' qui est refait sur yefy.xi. Inversement,-le latin'a a
conservé un abstrait en *-leu- de la même racine, ^îw/hj, cf. got.
kuslus, mais il a perdu le verbe ancien cl emploie un déno-
minalif gustàre. Ces deux cas, celui de gr. yEûst; et celui de
lat. gtistâre indiquent bien les deux possibilités: persistance du
verbe d'où se tirent des noms, ou persistance du nom d'où se
tirent des verbes; ce qui ne subsiste pas, c'est la racine
indo-européenne,' avec ses formations a la fois verbales et
nominales à cet égard encore, les exemples grecs et latins
représentent ce qui s'est passé sur le domaine indo-européen
tout entier.
Ce n'est pas ici le lieu de suivre en détail l'histoire de ces
faits; en effet, ,si le principe du développement est, dans sa
formule la plus générale, le même partout, le détail concret
diffère entièrement, d'une langue à l'autre, et l'on doit par
suite instituer autant d'histoires qu'il y a de langues diffé-
rentes. Ce qui fait Piajcrôt de la grammaire comparée géné-
rale des langues indo-européennes, c'est précisément que,
seule, elle rend possible l'étude de ces développements indé-
.pendanlsetparallèles. La déterminationde la langue commune
dont les langues indo-européennes représentent des formes,
postérieures n'a pas pour but de satisfaire la^vaine curiosité
de ceux qui voudraient connaître l'aspect de cette langue:
un pareil but ne saurait d'ailleurs être atteint. Cette déter-
.mination" n'est pas l'objet de dagrammaire comparée,- ce
n'est pour elle qu'un moyen.
L'histoire des langues indo-européennes forme ainsi:. un
-vaste ensemble la grammaire comparée générale permet
de décrire avec une précision souvent très grande la partie
comprise entre la période d'unité et les plus anciens docu-
ments de chaque groupe d'autre part, grâce à l'examen détaillé
des textes de toutes les dates et de toutes les régions et en même
temps dès parlers vivants, on peut suivre jusqu'aujourd'hui le
développement des grands groupes, qui se son constitués à
une époque préhistorique. La plus grande partie du travail reste
à faire néanmoins les-principaux traits de cette histoire sont
..dégagés partout, et sur quelques points le détail commence à
être précisé. Si le groupe indo-européen est le plus important
dû monde,,c'esL aussi celui dont le développement est" Je
moins maUcônnu et qui laisse le mieux entrevoir dès main-
tenant les'lois générales du développement des langues.
C'est en effet pour expliquer les faits particuliers observables
à date historique qu'a été' constituée la grammaire comparée
il est, ils sout est en français une flexion inexplicable; est,
,sunt'n'est,pas plus explicable en latin, mais y-trouve déjà
quelques analogues perdus aujourd'hui, comme fert,ferunt
ce,n'est qu'en indo-européen que la flexion verbale mainte-,
nant représentée par le seul il est, ils sont a' été normale
c'est donc en indo-européen seulement que ce verbe français
s'explique, en prenant l'aspect d'une formation normale. Tel
est le premier service rendu par la grammaire comparée:
ellc permet de rendre compte d'une foule de faits historique-
ment attestés.
Mais en même temps, par cela même que pour trouver
l'explication des faits linguistiques on en a dû suivre minu-
tieusement l'histoire depuis la période d'ancienne unité
jusqu'aujourd'hui, il a été réuni un recueil immense d'obser-
vations sur le développement des langues. Et à coté de
l'histoire proprement dite des divers idiomes ou il n'y a,
comme dans toute histoire, qu'une succession de faits parti-
culiers, il se forme, à l'aide de ces matériaux, une théorie
générale des conditions dans lesquelles évoluent les langues,
c'est-à-dire que l'histoire du groupe indo-européen, mainte-
nant connue en ses grandes lignes, fournit les meilleures
observations qu'elle puisse encore utiliser à la science du lan-
gage qui commence enfin à se constituer; à son tour, cette
science, en déterminant les lois générales du langage, per-
mettra de remplacer l'empirisme actuel des explications par
des doctrines cohérentes et systématiques. Les faits qu'on
vient de passer rapidement en revue apparaitront alors sous
un aspect nouveau; mais, tels qu'ils sont, les résultats acquis
par la grammaire comparée sont, dans leur ensemble, cer-
tains la science nouvelle qui se crée les éclairera, elle ne les
ébranlera
pas.
APPENDICES
La grammaire comparée a été créée au début du ai' siècle
par des savants allemands et danois.
Les Grecs ont été en rapports étroits avec une foule de
peuples étrangers dont la langue avait avec la leur les ressem-
blances les plus frappantes; ils n'y ont prêté aucune atten-
tion, ou, s'ils les ont remarquées, ils n'y ont vu que de pures
curiosités et n'ont tiré de ces observations isolées aucune
doctrine. La perte qui résulte de là est immense et irrépa-
rable les Grecs auraient pu observer et fixer des langues
qui ont disparu plus tard sans laisser de traces ou qui se sont
gravement altérées par la suite; si.l'on avait des notions
précises sur les dialectes iraniens, phrygiens, arméniens,
thraecs, illyriens, italiques, celtiques du m* où du iv° siècle
nv..I.-C, tels que des interprètes helléniques n'ont pu man-
quer de les connaître, la grammaire comparée des langues
indo-européennes serait tout autrement exacte et complète
qu'elle ne l'est et ne pourra t'être jamais. Mais les Grecs
n'ont pas eu l'idée que tous ces idiomes barbares fussent des
formes d'une mémo langue et eussent rienà faire avec le
leur; ils n'ont jamais imaginé que le seul moyen de rendre
compte des particularités de leur propre langage fût de le
rapprocher des parlers variés que leurs colons et leurs ma-
rins rencontraient de tous côtés. La seule langue qu'ils aient
étudiée est la leur, et ils y ont assez bien réussi à beaucoup
d'égards quand ils ont eu à l'écrire, ils ont su ne pas em-
prunier tel quel l'alphabet syllabiquc des Phéniciens et, en
notant les voyelles, créer l'écriture alphabétique qui, seule,
convient aux langues indo-européennes pour apprécier
comme il faut le service qu'ils ont ainsi rendu, il'suffit de
songer à ce que répandent d'obscurité sur les textes iraniens
l'écriture araméenne pour le pelilvi, 'l'écriture arabe pour le
persan. Les philosophes grecs ont exactement reconnu les
catégories de la grammaire de leur langue les grammairiens
ont décrit les particularités dialectales des textes littéraires.
Mais ils ne sont pas allés au delà de la simple constatation des
faits, et de leurs tentatives d'explication, purement a priori,
rien n'a subsisté -car ils n'ont jamais vu dans quelle direc-
tion on peut chercherà rendre compte d'un fait linguistique.
Les Hindous n'ont sans doute pas eu occasion d'étudier
'de près d'autre'langue indo-européenne que l'iranien, lequel
était un dialecte très semblable au leur à tous égards, et, à
l'époque d'Alexandre et du royaume de,Bactriane, le grec:
ils n'en ont rien tiré. En revanche, ils ont observé leur propre
idiome avec une précision admirable; des. détails infiniment
menus de l'articulation n'ont pas échappé à l'attention de
leurs grammairiens ils ont reconnu exactement* tous les
traits essentiels de leur morphologie, si bien que, à beaucoup
d'égards, la grammaire comparée a simplement appliqué à.
l'indo-européen les observations qu'ils avaient su faire sur
le sanskrit. Comme les Grecs enfin, ils ont dès le début
adapté au caractère de leur langue l'alphabet qu'ils emprun-
taient, et ont noté avec soin les voyelles.
Aux Hindous comme aux Grecs, il a manqué la notion du
développement historique. Au xvne et au xviii0 siècles cette
notion était encore aussi complètement ignorée qu'au temps
d'Aristote ou de 'l'Hindou Pânini; pour rendre compte
d'un fait linguistique on ne recourait pas à l'observationdes
faits antérieurs, mais seulement à des conceptions a priori
la théorie de la phrase était une application de la théorie
des propositions et des jugements, la grammaire générale
une application de la logique formelle la grammaire de
Port-Iloyal et la grammaire de Condillacen fournissent d'il-
lustres exemples. 1

Au début du xix' siècle, une idée nouvelle apparait de


toutes parts et dans tous les domaines on cesse de prendre
de simples conceptions logiques pour des explications
l'observation et l'étude abstraite des phénomènes mécaniques,
physiques et chimiques, déjà instituées par les Grecs et reprises
avec une activité nouvelle depuis le xv° siècle, donnaient des
résultats chaque année plus précis el plus nombreux, et per-
mettaient de prévoir d'une manière toujours plus sûre, d'uti-
liser d'une manière toujours plus complète l'action des forces
matérielles. Les faits que présentent les êtres organisés et les
sociétés restaient obscurs, parce qu'on prétendait les étudier
en leur appliquant des idées a priori on a compris alors
qu'il fallait les observer en eux-mêmes, comme on faisait
pour les faits physiques ou chimiques.
Mais les phénomènes que présentent les êtres vivants et
surtout les sociétés sont infiniment complexes ils ne se
laissent pas, pour la plupart, ramener à des formules abstraites
comme un fait de physique. Qùand on observe une institution
sociale, on aperçoit aisément qu'elle est le produit de toute
une série d'actions successives on ne peut donc l'expliquer
sans en faire l'histoire; cet examen méthodique des antécé-
dents historiques est ce que le siècle dernier a apporté de plus
original et de plus neuf: en mécanique, en physique, on a
tiré des méthodes d'Archimède, de Galilée, de Descartes,
de Newton une infinité de résultats nouveaux, mais la mé-
thode même était déjà parvenue à sa perfection, et il n'y a
eu qu'à l'appliquer avec rigueur à tous les objets qu'elle
A. Mciliet. a5
d'étudier la méthode de l'explication 'historique
permet a
été au, contraire une création1 du xix= siècle (et déjà,' en
.quelque mesure, de la fin du xvmù). L'écorce terrestre, les
êtres organisés, les sociétés et leurs institutions' sont apparus
comme les produits de développements historiques dont le
détail ne.pouvait jamais être deviné a priori, et dont on ne
pouvait rendre compte qu'en observant et en déterminant
exactement la succession des faits particuliers par lesquels ils
se sont réalisés. Et c'est seulement à l'aide des observations
ainsi réunies qu'on commence à poser les théories générales
relatives au développement des êtres organisés et des
so-
• ciétés.
La grammaire comparée n'est qu'une partie du grande
ensemble des recherches méthodiques que le xixc siècle a
instituées sur le développement historique des. faits naturels
et sociaux.
Elle s'est constituée lorsqu'on-s'est mis à rapprocher
systématiquement le sanskrit du grec, du latin et du germa-
nique. Aussitôt que les relations régulières établies entre
^l'Inde l'Europe ont donné à quelques Européens l'occasion
et
d'étudier le sanskrit, on en a reconnu la parenté avec les
langues européennes le fait est indiqué par, le jésuite fran-
çais Gœurdoux dans une note adressée en 1767 à l'Aca-
démie des inscriptions, par l'Anglais William Jones dans un
discours à la Société de Calcutta en 1786, par. le jésuite
allemand Paulin de Saint-Barthélemy-vers le même temps.
Enfn'l'attention a été attirée en Europe sur l'importance du
sanskrit au point de vue linguistique par le livre fameux de
Fr. Schlegel1, Ueber die Sprache uni die Weisheit der Indier
(Heidelberg, 1808).
La connaissance du sanskrit a été décisive à deux points
de vue pour la constitution de la grammaire comparée.
Tout d'abord, le sanskrit a conservé une morphologie très
archaïque et un système consonantique qui seuls permettent
de se faire une idée un peu nette de ce qu'a pu être l'indo-
européen et sans lesquels une foule de traits essentiels de
cette langue seraient toujours restés inconnus ou mal connus.
En second lieu, les grammairiens de l'Inde avaient analysé
avec une précision extrême jusqu'aux détails les plus menus
de la phonétique et de la grammaire de cet idiome si ar-
chaïque dès le début du xix' siècle, les grammaires de
Colebrooke, de Wilkins (1808), de Carey, de Forster, la
liste des racines de Wilkins ((8i5), la publicationde l'Amara-
koça et autres lexiques, provoquée par Colebrooke (Calcutta,
1807), mettaient à la disposition des savants européens les
principaux résultats du travail des grammairiens hindous
dans la mesure très large ou le sanskrit représente la phoné-
tique et la morphologie indo-européennes, on avait déjà là
une analyse grammaticale de l'indo-européen, absolument
indépendante des théories grecques, qui suffisait à renouveler
toutes les notions linguistiques et qui avait le mérite essen-
tiel de reposer sur l'observation même des faits.
C'est Franz Bopp, né à Mayence en 1791, qui a le
premier tiré des rapprochements du sanskrit avec les langues
de l'Europe un ensemble de doctrines. Après un séjour
à Paris, qui était alorsle principal centre d'études orien-
tales, et ou il avait appris le sanskrit en grande partie seul
et avec des moyens fort insuffisants (le dictionnaire de
Wilson n'a paru qu'en i8ig), Bopp publie en 1816, à
Francfort-sur-Ie-Mein, son premier ouvrage: Ueber das Conju-
gatbnssystem der Saiisirilsprache, in Vergieiclmng mit jemm
der griechiseben, lateinischen, persisclien mid gcrmanixhm
Spracbe, tubsl Episodm des Ramajan und Mahabharal in
ge-
naiieit metrischen Uebersel^ungen ausdem Originattexte und eini-
gen Abschnitten ausden Fsda's(S", xxxxvi-3i2 p.). La gram-
maire comparée était créée. « Nous devons, disait Bopp,
apprendre à connaître avant tout le système de conjugaison
du vieil indieu, parcourir en les comparant les conjugaisons
du grec, du latin, du germanique et du persan ainsi nous
en apercevrons l'identité, en même temps nous reconnaîtrons
la destruction progressive et'graduelle de l'organisme linr
guistique simple et nous observerons la tendance à le rem-
placer,par des groupements mécaniques, d'où a résulté une
apparence d'organisme nouveau, lorsqu'on n'a plus reconnu'
les éléments de ces groupes ». Dès ce premier ouvragé,
l'objet essentiel des recherches de Bopp est fixé il rapproche
les formes grammaticales des diverses langues indo-euro-
péennes, en se servant particulièrement du sanskrit, et sa
justesse de coup d'œil à cet égard est admirable mais
ces
rapprochements ne sont pour lui qu'un moyen,,et ce qu'il
se
propose 'avant tout, c'est d'expliquer les formes
en en
déterminant l'aspect le plus ancien, le moins mutilé, le plus
primitif qu'il'est possible. Déjà dans ce livre, Bopp explique
le futur en -sya- du sanskrit par l'addition du verbe « être »,
skr. as-, à la racine,verbale c'est le premier essai de ces
explications par agglutination qui devaient tenir tant déplace
dans l'œuvre ultérieure de Bopp'l'analyse imaginaire, mais
alors usuelle, du verbe en copule 'et prédicat lui faisait
d'ailleurs paraître toute naturelle une division de skr. tap-sya-ti
« il brûleran en « il sera brûlant ». La comparaison des
langues attestées donne a ses yeux un moyen de remonter à
étatprimitif où les formes grammaticales laissent expli-
un se
quer directement et où il est possible de les analyser en ce
sens, Bopp est encore un homme duxvm? siècle il prétend"
remonter au corrimencement même des choses dont les -pro-
grès de la .science créée par lui ont fait comprendre à ses
successeurs qu'on pouvait seulement connaître le développe-
ment historique.La détermination de l'identité fondamentale
des langues indo-européennes n'est donc pas pour lui la fin
de la grammaire comparée, et il ne voit dans les changements
qui se sont produits depuis l'époque d'unité qu'une corrup-
tion progressive de l'organisme ancien. Bopp a trouvé la
grammaire comparée en cherchant à expliquer l'indo-euro-
péen, A peu près comme Christophe Colomb a découvert
l'Amérique en cherchant la route des Indes.
Appelé à l'Université de Berlin en 1821 sur la recomman-
dation de Guillaume de Humboldt, Bopp poursuit dès lors
régulièrement ses recherches. 11 en expose les premiers ré-
sultats dans une série de six mémoires, présentés de 1824 à
i833 a l'Académie de Berlin, qui portent en commun le titre
bien caractéristique de Analyse comparative du sanskrit et
des langues congénères. Dès ce temps la publication de gram-
maires lituaniennes et le développement de la philologie slave
lui donnent le moyen de joindre le letto-slave au sanskrit, au
grec, au latin et au germanique; le déchiffrement du zend
par les méthodes rigoureuses d'Eugène Burnouf permettait
au même moment de remplacer le persan par une langue
iranienne beaucoup plus archaïque, celle de l'Avesta. En
t833 parait la première livraison de la grammaire comparée
du sanskrit, du zend, du grec, du latin, du lituanien, du
gotique et de l'allemand, qui ne devait être terminée qu'en
18/19 le vieux slave figure sur le titre à partir du second
volume le début de la préface de ce livre (cité ici d'après
la belle traduction de M. Bréal) donnera des vues de l'au-
teur l'idée la plus précise « Je me propose de donner dans
cet ouvrage une description de l'organisme des différentes
langues qui sont nommées sur le titre, de comparer entre
eux les faits de même nature, d'étudier les lois physiques
et mécaniques qui régissent ces idiomes et de recher-
cher l'origine des formes qui expriment les rapports gramma-
tienux. Il n'y a que le mystère des racines ou, en d'autres
termes, la cause pour laquelle telle conception primitive est
marquée par tel son et non par tel autre, que nous nous
abstiendrons de pénétrer. A la réserve' do ce seul point,
nous chercherons à observer le langage en< quelque sorte
dans éclosion et dans
son développement.La significa-
son
tion primitive et par conséquent l'origine des formes gram-
maticales se' révèlent la plupart du temps d'elles-mêmes,
aussitôt qu'on étend le cercle de ses recherches et qu'on
rapproche les unes des autres les langues issues de la même'
'famille, qui, malgré une séparation datant de plusieurs milliers
d'années, iportent encore la marque irrécusable de leur
descendance commune. »
Bopp a créé ainsi de toutes pièces la grammaire comparée
des langues indo-européennes; il a vu presque tous les
rapprochements qu'on peut faire entre les formes grammati-
cales des diverses langues et, à ce point de vue, n'a plus
laissé qu'à glaner à ses successeurs; aucune des langues de
'la famille n'a échappé à son attention il fait figurer l'armé-
nien dans *Ie titre de la seconde édition de la grammaire
comparée (1857-1861) il a publié sur le vieux prussien et
sur l'albanais des mémoires particuliers il n'a pas négligé le
celtique même.- – Toutefois si pénétrantequ;ait été son intui-
tion, si large qu'ait été le champ de ses recherches, il laissait
naturellement beaucoup à faire: son mérite essentiel a été,
de s'en tenir aux faits positifs en, évitant les généralités
vagues et c'est par là qu'il a renouvelé l'étude des langues
mais, faute d'idées générales arrêtées, il ne semble pas avoir
pris nettement conscience de sa méthode, et il lui est arrivé
d'attribuer à la famille indo-européenne les langues malayo-
polynésiennes et les langues caucasiques -du Sud qui n'y
appartiennent pas. 11 s'est attaché presque exclusivement à
la morphologie et, dans'la morphologie,' à l'analyse de la
flexion mais il a toujours négligél'étude de l'évolution
phonétique et les règles précises qui y président il n'a exa-
miné ni l'emploi des formes, ni la structure de la phrase, ni
le vocabulaire. Après Bopp, il restait à suivre le développe-
ment de chaque langue dans le détail, à constituer toute la
phonétique, toute la théorie de l'emploi des formes et de la
phrase, toute l'étymologie, à poser des règles rigoureuses et
surtout à éliminer toutes les spéculations vaines sur les
origines, où Bopp poursuit des idées anciennes bien plus
qu'il n'est vraiment un initiateur.
Ce grand travail a commencé du vivant même du maître,
et desle moment où ont été publiés ses premiers travaux.
I5n même temps que Bopp, et d'une manière tout à fait
indépendante, le Danois Rask avait reconnu la parenté des
langues germaniques avec le grec, le latin et le lotte-slave,
et exposé cette doctrine dans une étude, intitulée Recherches
sur le vieux norrois (Undersôgelse om det garnie Nordiske), qui
était achevée dès 181/1, mais qui a paru seulement en 1818,
à Copenhague, et dont la seconde partie a été traduite et
a paru en allemand dans les Vergltichungslafeln der euro-
pâischen Slammsprachen de Vater, sous le titre de Ueber die
Ihrakische Sprachciasse (Halle, 1822). Rask a vis-à-vis de
Bopp la grave infériorité de ne pas faire intervenir le sans-
krit mais il démontre parfaitement l'identité originelle des
langues qu'il rapproche, sans se laisser aller à de vaines ten-
tatives d'explication des formes primitives; il est satisfait
quand il a pu constater que « chaque terminaison de la
langue islandaise semble se retrouver plus ou moins claire-
ment en grec et en latin », et, à ce point de vue an moins,
son livre produit une impression singulièrement plus scien-
tifique, plus rigoureuse, plus moderne que ceux de Bopp.
Tandis que Bopp a toute sa vie négligé les idées générales
pour s'attacher à la détermination des détails précis,
Guillaume de Humboldt au contraire n'a jamais exposé dans
ses publications que des idées générales mais son action per-
sonnelle sur le développement de la grammaire comparée a.
été immense; partant de l'idée que la langue est une acti-
vité, une Évé'pyeia, et non un spysv,il voyait dans l'idiome de
chaque population la manifestation' caractéristique de son
activité intellectuelle et il estimait par suite que toute langue
devait être étudiée pour elle-même. Les faits que ces obser-
vations ont mis en évidence n'ont pas permis de déterminer
*les caractères propres de l'activité psychique de chaque
peuple, comme l'espérait G. de Humboldt; mais l'examen
des choses telles qu'elles sont et des particularités propres de
chaque idiome a abouti à la création d'unescience rigoureuse
et précise.
.Commeétait naturel puisque la transformation de la
linguistique était faite par des savants de langue germanique,
c'est le groupe des langues germaniques qui a été le premier
étudié suivant les nouvelles méthodes. Déjà en 181r,le Da-
nois Rask écrit dans la préface de sa grammaire islandaise
«;Une grammaire n'a pas à ordonner comment-on doit
former, lés mots, mais à décrire comment ils sont formés et
commentils changent », et, en rendant compte de ce livre
1813, Jacob Grimm (né 1785, mort 1863)écri-
en en en
vait « Toute individualité doit être tenue pour sacrée, même
dans le langage; il est à souhaiter que chaque dialecte, fût-ce
le plus petit, le plus méprisé, soit abandonné à lui-même,
que toute violence lui soit épargnée, car il a certainement
ses supériorités cachées sur les plus grands et les plus esti-
més..»Suivant ce principe il fallait s'attacher à décrire le
plus précisément possible chacune des formes du germanique,
et surtout les formes les plus anciennes où, conformément
aux idées de ce temps, on s'attendait à trouver l'esprit na-
tional dans sa pureté, la langue dans sa perfection native. La
grammaire de Grimm, dont le premier volume a paru en
1819(quatorze ans avant le premier volume de la grammaire
comparée de Bopp)j a été la première description de tout un
groupe de dialectes depuis les formes les plus anciennes qui
soient attestées, et a par là servi de modèle à toutes les études
qu'on a faites ensuite des autres groupes de dialectes
attestés par des documents anciens les détails les plus déli-
cats y sont relevés avec le soin ou, pour mieux dire, avec la
piété d'un dévot mais le jeu subtil et infiniment complexe
d'actions et de réactions par lesquelles s'expliquent les faits
linguistiques n'est pas encore mis en lumière; c'est un recueil
d'observations plutôt que d'explications. Les lois de la laul-
verschiebung, en vertu desquelles tout le système consonan-
tique a été pour ainsi dire transposé d'un degré, germ. f, fy, h
répondant à gr. t., y. ou
t,
lat. p, I, k germ. p, kà gr.
[1, 5, y, lat. b, d, g lit ail.dà got. f, etc., sont reconnues
et exposées en 1818 par Rask, en 1822 par J. Grimm lui-
même elles donnent le premier exemple et le premier mo-
dèle des lois phonétiques sur la connaissance desquelles
repose au fond toute la linguistique moderne elles ont été
le premier fruit de l'observation précise des dialectes et de la
recherche des traits originaux qui caractérisent chaque
langue.
Pott (1802-1887), de onze ans plus jeune que Bopp, a
profité des travaux de ses devanciers, mais il s'est choisi dès
l'abord son domaine propre, l'étymologie, et il y a travaillé
d'une manière entièrement, indépendante) en y apportant une
merveilleuse érudition. La première édition de ses Elymola-
gischè forsthungm est de i833 pour le premier volume, de
1 836 pour le second, exactement contemporaine par consé-
quent de la première édition de la grammaire de Bopp. Sans
règles précises de correspondance entre les langues rappro-
chées, l'étymologie n'est qu'un pur jeu d'esprit et ne com-
porte pas de démonstrations Pott l'a bien vu, et dès i833,
il écrit ces phrases décisives v la lettre est un guide plus sûr
dans le labyrinthe de l'étymologie que la signification, sou-
vent sujette aux sauts les plus hardis ct « l'exposition. qu'a
faite Grimm des transformations phonétiques dans les langues
germaniques a plus de valeur à elle seule que plusieurs phi-
losophies du langage » Pott a créé à la fois l'étymologie et
la phonétique comparée des langues indo-européennes; et,
ce qui montre les progrès de la méthode linguistique en peu
d'années, son "œuvre renferme déjà relativement moins de
parties caduques que celle de Bopp.
En même temps que la grammaire comparée était créée,
plusieurs philologies se constituaient celles du sanskrit, de
l'iranien ancien, du germanique, du slave, etc. elles ont
profité des nouvelles méthodes linguistiques et ont contribué
chacune pour leur part au rapide progrès de la nouvelle
discipline. La philologie classique s'est montrée plus rebelle
on n'en doit pas être surpris; aujourd'hui encore,'les philo-
logues classiques sont, de tous, ceux qui ignorent le plus la
grammaire comparée et ceux qui, lorsqu'ils essaient de l'ap-
prendre, en pénètrent le moins bien> la méthode. Lorsque la
grammaire comparée s'est fondée, la philologie classique
était déjà en. plein renouvellement après Wolf(i75o.-i82/i)
qui avait commencé à étudier la philologie pour elle-même
et s'était inscrit à l'Université comme studiosus philologiae,
des hommes tels que G. Hermann (1772-1848), chef de
l'école proprement philologique, et A. Boeckh (1785-1867),
véritable fondateur de l'école archéologique et initiateur des
grands recueils d'inscriptions, ne se sont pas intéresses à la;
grammaire comparée ou même lui ont été .hostiles il leur
était pénible de voir des nouveaux venus prononcer sur des
questions' de grammaire grecque ou latine, à l'aide de
langues mal connues el au nom de méthodes impossibles à
contrôler pour un helléniste ou un latiniste et d'ailleurs en-
core mal définies 'les comparatistes inspiraient d'autant
moins de confiance que leurs connaissances en philologie
classique manquaient souvent de précision (Bopp était un
médiocre latinisle) et qu'ils négligeaient la syntaxe, si essen-
tielle aux yeux d'un philologue. Cette mauvaise humeur,
fort explicable, n'empêche pas que les travaux de ces savants
et de leurs disciples n'aient beaucoup profité à la grammaire
comparée. Buttmann a pu ignorer toujours que l'a dorien
représente l'état panhcllénique et IV, ionien une altération
récente dans le contraste entre dor. i'5;« et ion. ait. &Trj[«
mais sa grammaire grecque (ir° édit. 1810 2" édit.
i83o) a été infiniment utile aux comparatistes, de même
que les travaux de Lobeck, disciple de G. Hermann, et
la réédition du Thesaurus grec d'Henri Etienne par la
maison Didot de Paris (de i83i à i865) sous la direction
de Hase et avec In collaboration de quelques autres savants
allemands. Pour n'avoir pas été inspirés par les méthodes
de la grammaire comparée, ces ouvrages qui apportaient de
riches collections de faits exacts n'en ont pas moins large-
ment contribuéi en déterminer les progrès.
En i85a a été fondée la Zeilschrift fur vergleichende
Sprachforscîmng par Adalbert Kuhn, dont l'activité person-
nelle a eu pour principal objet la mythologie comparée:
quand on en parcourt le premier volume, on est frappé de
tout ce que les principes ont encore de flottant et d'incertain
à ce moment. Une nouvelle génération de linguistes allait les
préciser et les fixer, et les volumes suivants de cet important
périodique révèlent un progrès continu de la méthode lin-
guistique.

A. Schleicher (1831-1868) est animé d'un tout autre


esprit que Bopp. Bopp était un pbilologite qui rapprochait les
unes des autres les formes grammaticales des-anciennes
langues indo-européennes Schleicher, tout pénétré des mé-
thodes des sciences naturelles, a été en quelque sorte -un
naturaliste qui-a systématisé les faits acquis et s'est attaché à
poser des lois générales. Dès ses débuts, il s'applique à la
phonétique, et, dans ses Sprnchvergleicbende Untersucbungen
(i848), il' essaie de déterminer les règles d'évolution des
groupes qui comprennent un y il veut poser des lois valables
universellement, et non pas propres à telle ou telle langue, ten-
tative alors prématurée, mais qui devait être reprise un jour.
Il ne se borne pas aux langues anciennes un séjour dans
•la'Lituanie prussienne lui donne le moyen d'étudier la plus
archaïque de.toutes les langues indo-européennes actuelle-
ment vivantes, le lituanien, et, en 1806, il publie à Prague
sagrammairelituanienne, quiestaujourd'hui encoreladescrip-
tion la plus complète et la mieux ordonnée de cette langue;
la phonétique est ici étudiée pour elle-même, au même titre
que la formation des mots et la flexion vle 'chapitre qui lui
est consacré a 79 pages contre 85 accordées à la flexion et,'
comme elle repose 'sur une observation directe dé la langue
parlée, et non sur l'examen des vieux textes, elleporte, inno-
vation décisive, sur l'articulation et les changements d'articu-
ilation, non sur. les lettres et tes changements de lettres d'une
langueà "l'autre une syntaxe détaillée complète cette grain-
maire, vraiment admirable, qui'a fait prendre au lituanien la
place qui lui revientdans la comparaison des langues indo-
européennes rannéesuivante,oni857, Schleicher publie les
matériaux sur lesquels reposait la grammaire, son précieux
recueil de contes, de chansons, d'énigmes et de proverbes
lituaniens,' accompagnés d'un glossaire: aux -langues litté-
raires étudiées jusqu'alors se joignait enfin une vraie langue
populaire. Et par le sujet, et par la manière dont il est traité,
le Handbuch der Utauischen Spracbe marque dans le développe-
ment de la grammaire comparée l'une des dates les plus
importantes.
Du fait que le développement linguistique était tenu par
Schleicherpour soumis à des règles fixes et constantes résul-
tait la possibilité dc remonter des langues historiquement
attestées à une forme plus ancienne, la forme commune
supposée par les concordances qu'on y observe: Schleicher
a été le premier h tenter de restituer l'indo-européen et d'en
suivre le développement sur chaque domaine c'est l'objet
du Cotnpendiitin der vergleîcbcnden gratnnmlik der indogerma-
niseben sprachen. Kurxer abriss e'mer laul-tmd formenlthre der
indogermanisebin ursprache, des alliiidiscbai, alleranischen,
altgriechiscben, tdlilalischm, allkellischen,altslavjischm, lilau-
ischen und alldeuticben. La irc édition a paru en r86i
l'année môme où a été terminée la 2e édition delà grammaire
de Bopp et l'ouvrage répondait si bien à un besoin ur-
gent que, en moins de 10 ans, il en a été publié trois autres
éditions. La phonétique occupe tout un tiers de l'ouvrage
les explications de formes indo-européennesqui étaient pour
Bopp l'essentiel figurent encore, mais ne jouent plus qu'un
rôle secondaire. Bopp et Pott avaient posé les rapproche-
ments et institué la comparaison Schleicher a posé nette-
ment la langue commune, en a déterminé les traits essen-
tiels et l'évolution; il a eu le tort de voir dans cette évolu-
tion une pure décadence, il n'a pas su toujours être fidèle
au principe de la régularité qu'il admettait d'une manière
générale, mais la méthode qu'il a créée a été dès lors celle
de tous les linguistes et a dominé le développement ulté-
rieur de la science.
Peu d'années après la publication du Compendium, en
1868, M. Fick publiait la première édition de son diction-
naire étymologique de la langue indo-européenne chacun des
rapprochements indiqués y était déjà défini nettement par un
prototype indo-européen la notion del'indo-européen avait
donc pris corps d'une manière définitive. Cet ouvrage a eu
depuis trois autres éditions (la U° est datée de '1890), que
l'auteur a tenues au courant avec une singulière jeunesse1
.d'esprit.
Cependant,' le matériel de faits sur lequel repose la gram-,
maire comparée s'élargissait, se complétait et se précisait sur
tous les domaines. "
C'est du sanskrit classique que l'on s'était servi dans les
premiers temps de la grammaire comparée les publications
sanskrites de Bopp (grammaire, glossaire, textes} portent
uniquement sur la langue classique, et de même celles de
W. Schlegel,'Lassen, Burnouf. En 1848 Benfey publie son
édition du Sâmaveda, avec traduction et glossaire en' 18/I9
Max Muller commence son édition du ^gvedûj en i86i-63
M. Aufrecht donne une nouvelle édition, plus maniable du
même texte; en i84q-5q le Çatapatbabrâhmaya
par les soins de A. Weber; en. i856 l'Atharvaveda, par
Roth et.Whitney: vers 1860, les principaux textes védiques
étaient publiés. La grammaire complète de Benfey (1852)
tient compte de la langue védique enfin le monumental
dictionnaire de Saint-Pétersbourg,' par Bôhtlingk et Roth,
embrasse tout le' vocabulaire sanskrit depuis les plus anciens
textes védiques. L'Avesta était édité à la même époque
par Westergaard (i85a) et par Spiegel (i853-i858), et en
j86/t M: Justi donnait dans son Manuel de la langue zende
un recueil complet de tous les mots et de toutes les formes
grammaticales de l'Avesta. – D'autre part, le déchiffrement
des inscriptions achéménides a été achevé vers i85o.' – Dès
lors tous les plus anciens documents de l'indo-iranien étaient
complètement à la disposition des linguistes; on pouvait
utiliser les hymnes si parfaitement conservés du $gveda
pour l'Inde et, ,pour la Perse, la reproduction immédiate de
longs morceaux émanés de la chancellerie même de Darius
et de ses successeurs et ces textes d'une authenticité certaine
présentent les formes grammaticales les plus variées et les
plus archaïques. Il suffisait de tirer parti de ces matériaux
pour renouveler presque toutes les questions.
La philologie classique avait ignoré la grammaire compa-
rée mais l'étude des dialectes, à laquelle l'impulsion était
donnée par le livre d'Ahrens Dé graecae l'mgttae dialectis
(1839-1843) et qu'imposait la découverte de nombreuses
inscriptions dialectales, mettait en évidence les inconvénients
de ce parti pris les formes que présentent les divers parlers
ne s'expliquent pas les unes par les autres, tandis qu'on en
rend compte aisément en remontant au grec commun et à
l'indo-européen. C'est Georg Curtius (1820-1885) qui a
eu Ic mérite de faire connaître la grammaire comparée aux
philologues classiques et d'introduire en linguistique les ré-
sultats bien établis que les hellénistes avaient obtenus. Ses
Grundsiflge dtr griechiscixn Etymologie (1858-1862) ont été
le premier bon dictionnaireélymologique qu'on eût d'aucune
langue ancienne les rapprochements y sont mieux contrôlés,
les faits philologiques plus complètement indiqués que dans
le Griechisches Wurxflkxikon, déjà bien précieux, de Benfey
(paru en 1839-18/I2). G. Curtius n'a apporté aucune idée
générale essentiellement nouvelle; mais par ses connaissances
philologiques et par son effort pour expliquer le détail de la
langue grecque au moyen de la grammaire comparée, il a
contribué aux progrès de la science d'une manière éminente
et a accompli une œuvre qui était nécessaire le succès de son
dictionnaire étymologique grec, qui a eu cinq éditions (la
dernière en 1879), et la fécondité de son enseignement attes-
tent l'importance du rôle qu'il a joué.
Pour le latin, Corssen a fait avec moins d'éclat ce que
Curlius a fait pour le grec. La Grammalica celtica de Zeuss
(i853 rééditée en 1871
par Ebel) a fourni pour la première
fois un exposé complet des langues celtiques. Enfin les publi-
cations de Schleicher et surtout de Miklosich font connaître
le vieux slave :le Lexicon palaeoslcwmico-graao-latinum de
Miklosich a paru'en 1862-1865. D'autre part, les'- belles
recherches de M. Thomsen
sur les. mots germaniques em-
piuntés par le finnois montraient ce que l'on peut tirer des
emprunts pour éclairer l'histoire des langues (1870).
De tous côtés, on -le voit, les faits précis affluaient, et
surtout, au lieu d'envisager des formes relativement récentes
1 des langues,
on remontait aux ;plus anciens documents de
chacune.
Deux traits ^principaux résument tout ce développement,
de la grammaire comparée la constitution de la notion de
l'indo-européen par Schleicher, et un large accroissement du
nombre, de la précision et de l'antiquité des faits considérés.
C'est seulement à la fin de cette période que la grammaire
comparée des langues indo-européennes, jusque-là cultivée
4par les seuls savants allemands (et par quelques 'Danois
tels que Madvig), a commencé de se répandre hors de l'Al-,
lemagne. De 1866 à' 1872, M. Michel- 'Bréal traduit en
français la grammaire de Bopp, en la faisant précéder d'in-
troductions lumineuses et c'est aussi en 1866 que se consti-
tue définitivement, la Société de linguistique de Paris; en
1875, M. Bréal publie une édition, une traduction et. une
étude complète des tables eugubines.

ment.
Au moment même où la grammairecomparée se répandait
ainsi, allait s'ouvrir une nouvelle période de son développe-

Par le fait même qu'on étudiait, toute la. successiondes


textes depuis-les plus anciens jusqu'aux parlers modernes et
qu'il se constituait par là des grammaires comparées des
langues néo-latines (Diez), des langues slaves (Miklosich),
des langues germaniques, etc., se perdait peu à peu la vieille
idée que l'explication des formes serait l'objet essentiel des
recherches linguistiques, et l'on s'attachait avant toutasuivre
de près l'évolution de chaque langue. D'autrepart, les pro-
cédés de démonstration qu'on emploie pour établir des faits
positifs relativementà l'histoire des langues ne sauraient
servir à prouver l'exactitude des analyses des formes indo-
européennes, et, au fur et à mesure que ces procédés deve-
naient plus rigoureux, on pouvait moins se dissimuler l'im-
possibilité de fournir une preuve quelconque en matière
d'explication des formes grammaticales indo-européennes.
Après 1875, ces explications ne tiennent plus de place dans
les publications nouvelles: la scission entre les conceptions
du XV1110 siècle et celles de la grammaire comparée était
définitive.
D'autre part, l'étude précise des formcs prises par une même
langue à chaque moment en chaque région montrait que les
changements ne se produisent pas d'une manière sporadique
et arbitraire, mais qu'ils sont soumis à des règles rigoureuses.
Les progrès de la grammaire comparée faisaient apparaître
une application stricte des règles connues la où un coup
d'mil superficiel ne laissc voir qu'une anomalie. -Dès i863,
dans le volume XII de la Zcilscbrifl de Kulin, le mathémati-
cien Grassmann avait exposé comment s'explique l'anomalie
apparente de la correspondanceskr. b, gr. got.b dans un
cas tel que skr. bâdhale « il observe », honi. 7:eS0=Tct-. « il se
renseigne », got. -biiidan « ordonner » cette explicalion a
été reproduite ci-dessus p. 25.
t,
Les occlusives seurdes p, k de l'indo-européen sont
représentées en germanique entre sonantes .(voyelles
ou
sonantes proprement dites) tantôt par/, f, h, tantôt par b,
<l>
Y
(SoL tj d, g);on s'est longtemps borné à poser ce
double traitement; en 1877, dans le volume XXIII de la
Zeilicbrifl de Kuhn, le Danois K. Verner démontre que la
.V. MeiI-lit. 26
spirante sourde est conservée si la tranche vocalique pré-
cédente est tonique, qu'elle devient sonore si cette tranche
est atone à skr. bhràtâ « frère », gr. «pâ™p, le
gotique
répond par broftar « frère », tandis qu'il a fadar « père »
en regard de skr. pitâ, gr. Bmjp.
Cette découverte qui, en même temps qu'elle établissait la
persistance du ton indo-européen en germanique commun,
rendait compte d'une foule de faits de la grammaire germa-
nique, apportait une confirmation éclatante à la doctrine que
M. Leskien avait formulée l'année précédente dans son livre
sur la déclinaison en letto-slave (Leipzig, 1876) « Dans la
recherche, je suis parti du principe que la forme qui nous est
transmise d'un cas ne repose jamais sur une exception aux
lois phonétiques suivies par ailleurs. Admettre des dévia-
tions arbitraires, fortuites, impossibles à coordonner, c'est
dire au fond que l'objet de la recherche, la langue, est inac-
cessible à la science. » Le principe était dans l'air; il' était
en effet le terme dernier des tendances de Schleicher et de
Curtius Scherer l'avait déjà indiqué en 1875 MM. Osthoff
etBrugmann lui donnaient la forme la plus rigoureuse dans
la-préface du premier volume de leurs Morphologische. Vnter-
> suchungm (1878) « Tout changement phonétique, en tant
qu'il,procède mécaniquement, s'accomplit suivant des lois
sans exceptions, c'est-à-dire que la direction du changement
phonétique est toujours la même chez tous les membres d'une
•même communauté 'linguistique, sauf le cas de séparation
dialectale, et que tous les mots dans lesquels figure le son
soumis au changement sont atteints' sans exception. » Ce
principe a. provoqué dès^l'aboi'd de vives discussions, et la
valeur théorique n'en pourra être entièrement déterminée que
le jour où la nature exacte et les causes des changements
j phonétiques auront été reconnues. Mais il était conforme aux
aits observés, parfaitement vrai dans l'ensemble et très propre
à servirde règle de méthode il a dominé toutes les recherches
faites depuis, et même ceux des linguistes qui font des réserves
sur sa portée théorique l'appliquent rigoureusement les
travaux où il n'en est pas constamment tenu compte sont
négligeables.
L'attention qu'on s'était mise enfin à accorder aux procé-
dés physiologiques de l'articulation, et dont les Grund^ûge der
Phonelik de M. Sievers (i'° édit. 1876) jetaient un brillant
témoignage, conduisait d'ailleurs tout naturellement à
traiter la phonétique avec une rigueur jusqu'alors inconnue.
'Le principe de la constance des lois phonétiques a renou-
velé toutes les conceptions sur le système phonétique de
l'indo-européen,
Après Bopp, Schleicher avait admis que l'indo-européen
avait trois voyelles a, i, 11, comme le sémitique. Dès i864,
Cnrtius remarquait que, danscertains mots tels que fat. decem,
gr. 3'7.a,v. sax. leban, etc., toutes les langues d'Europe s'accor-
dent à présenter e en regard de l'a de skr. dàça mais on se
bornaitu conclure de là que les langues d'Europe avaient à
un momentdonné formé une unité, en un temps où l'indo-
iranien' s'était déjà isolé. Dans son grand ouvrage sur le
vocalisme, paru en 1S71-1S75, Joh. Schmidt (i8/|3-i<)oi),
le principal disciple de Schlcicher, n'avait élucidé que des
questions de détail. Vers 187/1, on sent de tous côtés l'impos-
sibilité d'admettre qu'un phonème unique se scinde en
plusieurs autres, dans une même situation. De 1874a 1876,
Amelungel, en 1876, M. K. Brugmann(né en 18/19) recon-
naissent que la distinction de e, 0 et a, telle qu'elle apparait
en grec*, c, x, en latine,o, a, en celtique e, 0, a, et, avec
confusion de o et de a, en germanique et en letto-slave, repré-
sente l'état indo-européen l'indo-iranien avait d'ailleurs,
d'après M. Brugmann, une trace de l'existence de i.-e. o en
ceci que c'est « et non â qui répond, dans nombre de cas, à
gr. c, lat.o, etc. par malheur cette doctrine était incertaine,-
elle est contestée encore actuellement, et le caractère purement
phonétique de cet à indo-iranien paraît difficilement admis-
sible/ C'est une autre observation qui a'fourni la preuve
décisive du fait que la distinction dee et de o est indo-
européenne: à h, g du lituanien, le sanskrit répond tantôt
par kj,gt gh, tantôt parc, j; h, et l'iranien tantôt par h, g,
tantôt par c, y. on s'aperçoit de toutes parts vers 1877 que.
skr. h, zdk apparaissent devant un a indorivanién qui répond
à a ou o des autres langues, skr. c, zd c devant un a indo-
iranien qui. répond à un c des autres.langues; ainsi skr. m
« et »=gr. ts, lat. que, mais Hh « qui? » = lil. khs
l'observation est publiée pour la première fois par M. Collilz
et par M. F. de Saussure, enseignée par J: Schmidt, Tegnér
(en Suède), Verner et Mt V. Thomsen (en Danemark). Du
coup, le vocalisme du grec se révélait comme le-meilleur repré-
sentant du vocalisme indo-européen, et il devenait néces-
saire de faire toujours reposer la grammaire comparée sur la
comparaison', de toutes.les langues, sans qu'on eûl le droit
d'altribuer 5'1'indo-iranien une importance .jjrépondérante;
en même temps, comme la seule grande particularité com-
mune.à toutes les langues d'Europe et .étrangèrel'indo-
iranien 'se trouvait ainsi représenter l'état indo-européen, -ilil
n'y avait plus lieu d'admettre une période d'unité européenne
postérieure à la séparation de -l'indo-iranien. Toutes les-
spéculations sur le caractère primitif des trois voyelles fonda-
mentales a, i, u étaient écartées sans qu'il y eût plusà les
discuter. Enfin le principe de la -constance des lois phonétiques
recevait la confirmation la plus éclatante: le scindement arbi-
traire de a en a, dans leslangues d'Europe, de k en k
o
et c sur le domaine indo-iranien ne pouvait plus être admis
par personne, et dès lors on a tenu pour invraisemblable a
priori tout scindement de ce genre.
Le consonanlismc indo européen se compliquai! en même
temps. Srhloirlier n'allrilmail à lindo iranien qu'une seule
série de gutturales. Mais fin éminent linguiste italien,
M. Asculi, a rcronnu deux séries tic
correspondances dis-
tinctes

skr. t (c) = lit.i = lat. qu = gr. r. (-)


( = – si= – c = –x
\l. Kick. M. I.. Havet et J. Schmidt ont amené à la pleine
clarté l'idée que l'indo euro|>éen avait deux séries de pullii-
r.iles et rpie ces deux séries sont îles phonèmes distincts tout
comme les l.dii.ile'. et les dentales, ('munie ces phonèmes ont
des traitements différents en indu iranien, en haltique, en slave,
en arménien et en albanais d'une part, rn grec, en
latin, en
celtique et en prriii.'iiiiqiie de l'.mlre, on a pu entrevoir ainsi
une distinction dialectale très nette à l'intérieur de l'indo
euro|>éen.
Dès 187(1. M. liriipmann a montré que des phonèmes indo
enropi'eiis délinis |«ir les corres|Hindances skr. a, ^r. 1, lai.
en, pot. un, lit. in, et sir. a, gr. x, lat. em, gol. um,
lit. im,
ont joué dans les éléments morphologiques qui comprennent
n el m le même
rôle que joue skr. f dans les éléments qui
comprennent r en d'autres termes il y a eu n et iji, c'est-
à-dire n et m vovelles, en regard de n et m consonnes. Celte
constatation« largement contribué au progrès des notions
sur le viwalisine indo curo|H*en, en établissant combien l'a
du sinskril et l'i du grec renferment d'éléments hétérogènes.
Kl surtout elle a |iermis de définir la notion des sonanles et
de poser la théorie du vocalisme indo européen.
C'a été l'œuvre de M. Ferdinand de Saussure son Mi-
moirr sur le sytlime primitif des tvrtlla dans les langues
indo européennes, ilalé de 1871) et paru en 1878, a tiré toutes
les conclusion* des découvertes des dernières années et posé
d'unemanièredéfinitivela théorie duvocalisme indo-européen
i et u cessaient d'être considérés comme des voyelles et deve-
naient simplement les formes vocaliques dey et w, exacte-
ment comme f, y,, rp sont les formes vocaliques de r,
ni, n; l'indo-européen n'a proprement qu'une seule voyelle
qui apparaît avec les timbres e eto ou qui manque chaque
élément morphologique a un vocalisme du degré e, du degré
o ou du degré sans voyelle l'importance de ces alternances
vocaliques dans la morphologie indo-européenne apparaissait
dès lors en pleine lumière. De l'observation de ces alter-
nances résultait une théorie complète d'un phonème jusque-

= gr. /.),aT5; ou skr. tatâi/= gr. la-roç (de


cines %&«- « entendre » et *kn- « tendre »
des
là négligé au degré sans e des adjectifs comme skr. çrutâh
ra-
répond dans
la racine *stha- « se' tenir n, la voyelle skr. = gr. ta = lat.
=
a de skr. sthitàh gr. orarè; = lat. slalus.'Le degré sans e

la correspondance skr.i = gr. a (resp. e, o) a,


des racines à voyelle longue est donc un phonème que définit

à =
Or^ce phonème, qu'on a désigné ici.par l'exemple de
etc.

M. Brugmann, apparaît en seconde syllabe de certaines


racines comme skr. jani- = gr. ysve- « engendrer » il y a
donc des racines dissyllabiques -le vieux dogme du mono-
syllabisme des racines indo-européennes était ruiné. En se
combinantavec une sonante précédente, il donne des sonantes
voyelles longues (sur la nature phonétique desquelles M.. F. de
Saussure n'insistait pas et n'avait pas à insister, car elle n'in-
itéresse pas le système) « est a+a skr. pûtâh « purifié »
apparaît à côté de pàyitum « purifier »,'tandis que l'on a
çrutàl; « entendu » à côté de'çrotu»t « entendre » (skr. o
représentant a- u) on peut donc appeler y, les groupes
H-j-3, r-(- 3 le sanskrit a Jâ-tâl? « ne » = lat. nâius en regard
de jâni-tum naître », mais hâ-lâb tué
« « » en regard de
hân-ium « tuer ». M. F. de Saussure établissait ainsi le sys-
terne complet du rôle joué paren indo-européen. Ses
vues recevaient à ce même moment une intéressante con-
firmation d'une découverte très originale faite par un
savant ruse, M. Kortuiiatov le grammairien lituanien
ktirschat avait reconnu que les voyelles longues et les diph-
longues du lituanien sont susceptibles de deux intonations;
M. Fortunatov a consisté que les diphtongues ir, il, in, im
uni l'une ou l'autre, suivant qu'elles répondent à J.r. j-, a
précisément les
mi a str. if (/ir), a (lesquels représentent
soumîtes longues de M. de Saussure): lit. miflas répond à
skr. mflàh « mort », mais crtXgirtas « ivre » qui se trouve
en face de skr. giniâh « avalé» (avec un autre suffixe).
La
réalité des sonantes longues était donc établie par une tout
nuire wiie que crlle suivie par M. K. de Saussure. En même
temps qu'il résumait toutes les découvertes antérieures sur le
vocalisme, le Mémoire ap|»>rtait, par une innovation capitale
et vraiment décisive, un système cohérent qui embrassait tous
les faits, mettait à teur
véritable place les faits
connus et en
révélait nne foule de nouveaux. Des lors il n était plus permis
d ignorer jamais, et a propos d'aucune question, que chaque
langue forme un svslème où tout se tient, et a un plan
général d'une merveilleuse rigueur. Les travaux publies
depuis sur le \ocnlisme, notamment par M. HUbsclunann
et M. llirt, ont précisé beaucoup de détails, mais laissé intacte
In doctrine posée par M. I' de Saussure.
l<e principe de la constance des lois phonétiques n'apas
ététe fécond seulement pour la phonétique même et pour la
théorie du vocalisme il a déterminé à deux points de vue
un progrès décisif.
Tout d'abord, il a obligé les linguistes à tenir compte de
l'importance de l'analogie: sins doute on reconnaissait d'une
manière générale que l'analogie joue un certain rote mais,
;iu>»i liimMeinpsqiie ton admettait la possibilité de change-
ments phonétiques sporadiques, il n'existait aucun moyen de
déterminer ce qui lui était dû du jour où l'on a dû définir
précisément quelle forme était attendue phonétiquement, il a
fallutexpliquorle reste, et l'on a vu que la plus grande partie
de ce reste provenait d'influences analogiques. Si un ancien
k est représenté en sanskrit park devanta issu de o"et de-
vient c devant a issu dee, on devrait avoir skr. sricateIIil
suit » en face de gr. esaui, mais- *sakante en face de gr.
cirerai, lat. sequontur or on a skr. sâcante par c ce c est
le
dû à l'analogie de sâcate', inversement t: grec de 'étzz-z1.
est dû à l'analogie de ënjtxi, sravr», etc.. On le voit, la'
.grande découverte relative auk et au c du sanskrit imposait
l'emploi de l'analogie dans une mesure étendue. En 1880,
M. Paul, dans ses Priracipien der Sprachgeschicbte, expose une
théorie psychologique de l'analogie; MM. Osthoffet Brug-
mann ont donné de nombreux exemples d'innovations dues
à l'analogie dans -leurs Morphologische Untersuchttngen (1878
et siùv. voir aussi le livre de M. Osthoff sur le parfait, daté
de'i884),etM. V. Henry a, dès 1 883, exposé toute l'action de
ce facteur dans son Étude sur l'analogie en' général el sur les
formations analogiques de la langue grecque.
L'analogie ne rend pas compte de tout ce qui est en con-
tradiction avec les lois phonétiques. Beaucoup-de difficultés
s'expliquent par ceci qu'il ne s'agit pas de formes indigènes,
mais de formes empruntées à une langue voisine ou à lin
autre dialecte ou même à des textes littéraires. Le principe
•de la constance des lois phonétiques obligeait donc à analyser
avec soin toutes les influences historiques dont chaque
langue
a conservé les traces. On a vu ainsi par exemple que le latin
est plein de mots grecs, le germanique de mots latins, etc. Le
résultat le plus brillant de cette série d'observations'est dû à
M.'Hubschmann: en faisant le départ' des mots empruntés
l'iranien; M. Hübschmann a montré, dans le volume XXIII
à
de la Zeilschrifl de Kulin (relui qui contient aussil'article
de Verner). quel'arménien renfermait un élément original
à
irréductible l'indo iranien et par suite formait un groupeà
part il a pu dès lors constituer la grammaire comparée de
l'arménien.
I. application des idées relatives à la constance des lois
phonétiques, ausNstèuic vocalique, à l'analogie et an\ em-
prunt» et les découvertes qui en avaient été la conséquence
obligeaient d'ailleurs à reprendre entièrement la grammaire
couqwrée de chaque langue el à en réviser tous les détails.
Outre h» savants dont le nom a déjà été indiqué, il convient
rie rap|M'lericiles noms de MM. Mahlow pourl'indo euro-
|>Vn, lt.'irtliolomae]Kiur l'indo iranien, acWernagcl, Silm-
sen, W. Scliiilzr pour le grec, Stokes, Windisch, Thur-
neysen, Zimuier pour le celtique, Paul, kluge, Sievers pour
le germanique, Bezrenberger pour le baltique, hirn d'au-
tres encore. Le moment n'est pas tenu de marquer ce
1 1 i revient à chaque linguiste dans les découvertes qui ont

été faites alors, bien moins encore d'apprécier le rôle de


ceux qui sont arrivés immédiatement après, comme
MM. Krelschmer, Meringer, Slrcitlierg. Hirt. Johansson,
lljanov, l'edersen, etc.; les mérites de M. Kcskien pour le
lello slave, de ». I. llavet pour le latin el de M. liiibsch
utann jtottrl'arménien. par exemple, n'ont pu être mis dans
le relief convenable en une esquisse aussi brève et dont
l'unique objet est de marquer les moments essentiels du
développement de la grammaire comparée.
De 1X75 à 1H.S0, la transformation a été complète une
V édition du Comprndiiim était utile en iSy'i en iHSfi. une
réédition de* ouvrages de Itoppct de Schleicher n aurait plus
ru qu'un intérêt historique. La grammaire grecque de
Oustav Mever, en 1880, est le premier manuel ou les nou-
vi'llr»il<H'liîin-s <.<ml ivmimmV^. l'.u i<S,St> rommener îi [taraître
le grand 'Grundriss de M. Brugmann qui résume et com-
plète le travail des dix années précédentes grâce aux re-
cherche&,de G. Meyer et de M. II: Hiibschmann, l'albanais
et l'arménien occupaient pour la première fois la place exacte
qui leur revient dans un manuel de grammaire comparée des
langues indo-européennes. Dans le Grundriss, M.-Brugmann
n'a fait que la phonétique et la morphologie mais-une partie
nouvelle qui manque encore chez Bopp et chez. Schleichcr
était devenue nécessaire on sentaitl'importance des questions
de sémantique sur lesquelles M. Bréal*en particulier attirait
l'attention M. B.'Delbrùck avait posé, dans plusieurs publi-
cations, les bases de la syntaxe comparée, et c'est lui qui 'a
composé pour le Grundriss de M. Brugmann une syntaxe,
devenue indispensable: le dernier volume de cette syntaxe
comparée est daté de 1900. Les questions de sens ont ainsi
pris enfinla place qui leur revient en même temps M. Bréal
analysait avec une rare finesse des changements de signifi-
cation de formes grammaticales et surtout de mots dans
une série de notes et dans son récent Essai de sémantique.
Il n'y a pas lieu d'examiner ici tout le travail fait depuis^
1880 dans le détail, une infinité de résultats précieux ont
été obtenusj -notamment par J. Schmidt, et il a paru des
manuels excellents sur divers domaines mais ni*les savants
qui ont pris part aux débuts du grand mouvement de 1875
ni ceux qui se sont joints à eux depuis n'ont introduit de
principes nouveaux, et, dans l'ensemble, on a surtout tiré les
conclusions des principes déjà posés.

En'un sens au moins, il semble qu'on soit parvenu à un


terme impossible à dépasseriln'y a pas de langue, attestée
à date ancienne ou récente, qui puisse être ajoutée au groupe
indo-européen; rien non. plus ne fait prévoir la découverte
de textes plus anciens des dialectes déjà connus les inscrip-
tions grecques, indiennes, etc., qu'on découvre de temps à
autre trouvent naturellement leur place dans les séries éta-
blies et n'apportent que des nouveautés de détail seule, une
trouvaille d'espèce inattendue pourrait apporter des faits qui
renouvellent l'idée qu'on se fait de l'indo-européen; il ne
vient plus à la grammaire comparée des langues indo-euro-
péennes de matériaux vraiment neufs.
Mais, si les limites et la structure de l'indo-européen sont
fixées en l'état actuel des documents connus, on commence
seulement à suivre le développement de chaque dialecte dans
son ensemble, à déterminer le détail des influences histo-
riques, il ramener les faits à leurs principes généraux et à en
déterminer les causes.
f'arr cela même que l'histoire des idiomes indo-européens
n'apparait plus comme une simple décadence et que l'impor-
tance des innovations propres à chaque langue se révèlc
égale ou supérieure à celle des pertes, il ne sullit plus de
décrire le système indo-européen et de montrer ce qu'est
devenu sur chaque domaine chacun des éléments de ce
système: chacune des langues présente à chacun des mo-
ments de son histoire un système original qu'il est nécessaire
de décrire et d'expliquer dans son ensemble il appartient à
la grammaire comparée de montrer par quelles voies lc
système indo-européen s'est transformé sur chaque domaine
en un système entièrement nouveau et l'on ne peut prendre
une idée de l'originalité profonde de chacun de ces systèmes
qu'en en suivant l'évolution depuis le début de l'époque
historique, en observant dans les parlers actuels les particu-
larités subtiles de la langue vivante et en éclairant par là les
obscurités des faits qu'a ttestent les textes écrits du passé. Sans
parler des langues connues seulement à date récente, comme
l'albanais, ou les observations personnelles de G. Meyer et,
ensuite, de M. Pcdersen ont seules permis d'esquisser une
histoire, il faut surtout citer ici les beaux travaux de M. F. de
Saussure sur le lituanien dans son' article du volume 'IV des
Irtdogennanische Forschungen, M. F. de Saussure a montré,
exemple, tout qu'il faut de critique avant d'affirmer
par un ce
une interprétation d'une forme d'un vieux texte; par ses:
recherchessur l'intonation lituanienne, il a établi toutà la
fois la nécessité d'observer les parlers actuels et l'impossibi-
lité où' l'on est de rien expliquer sans poser une doctrine qui
-embrasse tous les faits.
Avec le temps? les langues indo-européennes en sont venues
à- se ressembler de moins en moins; ceci tient en partie à
l'indépendance de leurs développements, mais aussi à la
différence jdes influences historiques auxquelles elles ont été
soumises. Et, d'un autre côté, comme plusieurs d'entre, elles
ont subi des influences communes, celles-ci présentcntdes
ressemblances qui ne s'expliquent pas par l'unité du point
de départ depuis l'extension du christianisme et de la civi-
lisation gréco-latine, toutes les langues de l'Europe ont une
grande qualité de traits communs dans le vocabulaire et
dans le' sens des mots de là' vient qu'il est plus facile d'ap-
prendre une langue européenne moderne qu'une langue
ancienne ou une langue orientale. On démêle peu à peu les
actions et réactions multiples et complexes qui sont dues
aux événements historiques.
Les changements phonétiques ou morphologiques qu'on
trouve dans chaque langue.ne sont jamais que des faits
.particuliers, *bien qu'ils aient lieu chez un nombre indéfini
de personnes. Mais on a observé maintenant un grand nombre
de ces faits particuliers; air cours de l'histoire déjà longue des
divers idiomes depuis l'indo-européen jusqu'à l'époque mo-
derne à côté de la grammaire comparée des langues indo-
européennes, il s'en est constitué d'autres pour le sémitique,
l'ougro-finnois, le berbère, le bantou, etc. On dispose ainsi
d'une vaste collection de faits, et l'on peut étudier les condi
de lions

a
^m générales de l'évolution du langage le livre, si neuf,
M. (jrarnmont sur la Dissimiiatioti consommtiqut dans
^B les langues indo européenneset dans les langues romanes (i8<j5)
a été un premier essai dans cette direction. En 1891, dans
^B son Iiivlutioti phonétique du langage étudiée dans li patois
^B d'une famille de Celïejrouin, M. Kousselot avait, pour la
^B première fois, e&jiosé, du près tics ol>senations précises,

la
^B comment se produisent le» innovations phonétiques. (Jrâce à
la connaissancede plus en plus certaine de la physiologie des
^B mou vriiient* articiihilf lires, grâce à l'exactitude
(jiie |ier-
^B mettent d'atteindre les procédés de la pliorirlicjiH' c\jMriinen
^B tait; (Kosapellv, l'ippiu^, ri surtout IIuiism'ImI),
une interpré-
^B talion rigoureuse des faits liîstori(|ues devient possible. \jc svs
^B teme neneu\, sa structure et ses (onctions se révèlent lapsv-
^B chologie jhtU son caractère abstrait el s'attache à établir des
faits |H>sitifs; on entrevoit ainsi la [>ossibilité de ne plus
recourir à des faits d'as**oci.ition psychique sans principe
défini et |H»ur se tirer d'cmliarras dans les cas désespérés,
comme on l'a fait trop longtemps, et le moment n'est sans
doute
des plus très-s éloigné où l'on appliquera en cette matière
rr^'lrs bien déliuiev Knlin les conditions d'existence et de
^H dévelop|M*infiil des <uH-iélés sont J*4>l>jcat Je recherches niétho
^H ditjiii's et commencent à être déterminées
qui or, le langage,
est un fait social d'une manière éminenle, ne saurait être
^B <-oiuprisque si l'on lient compte de

si
tion
^H social.
ce caractère, et la délini
même de la loi phonétique, on l'a vu, ne se conçoit que
si l'on admet des innovations communes à tout un groupe

^^B Partie, au commencement du xix* siècle, de la grammaire


^H générale, la linguistique revient à
poser des principes géné-
^V rau\, qui seuls peuvent en effet être objets de science;
^H muis, au heu que la grammaire générale rejHisail mit la
logique et qu'on s'efforçait d'expliquer a priori les faits pri-
mitifs d'une période organique imaginaire, la linguistique
actuelle repose sur l'examen des faits du passé et du présent,
et elle cherche à déterminer non pas comment le langage
s'est formé, mais seulement dans quelles conditions, sui-
vant quelles lois constantes et universellement valables les
faits observés coexistent et se succèdent.
u. anucmns.va mawwaurnn~use

I En indiquant ici les principaux ouvrages auxquels le lecteur


pourra recourir [tour compléter et vérifier le» notions ensei
gnée* ci dessus, on a omis à dessein les publications anté-
rieures au dernier quart du ti\° siècle, qui toutes n'ont plus
aujourd'hui qu'un intérêt historique, comme les livres de
ï linguistique Je Max Millier, et naturellement aussi les tra
taux, même les plus nouveaux, dont les auteurs n'appliquent
I pas une méthode correcte, ceux de M. I1. Hegnaud par
I exemple. Il était impossible d'entrer dans le détail, et seuls
les livres généraux les plus récents, surtout ceux qui ont
paru depuis iHrjo emiron, ont été signalés; les noms de
savants tels que MM. Fortunalov, T. Havel, OsthofT, Zim-
[ nier, Bloomh'eld, Solmsen, Pedersen, /upit/a, ne figureront
I donc |>as ici, simplemetil parce qu'ils n'ont pas composé de
I manuels et ne dirigent pas de revues.
I !>* Uvres cites contiennent des indications bibliographiques
plus ou moins abondantes;t'aide de celles ci il sera aisé de
retrouver les travaux aux(|iiels on doit recourir p. mit chaque
I question. Les ouvrages en langue française ont été mentionnes
f beaucoup plus largement que les autres, parce qu'ils seront
plus aisément accessiblesà plusieurs lecteurs; mais la con-
I naissance de l'allemand est nécessaire pour étudier sérieuse
I ment la grammaire comparée.
i° Généralités.
Il. PAUL, Prin^ipien der Sprachgeschichte, 3° édit.J Halle,
1898 (résumant les idées qui ont dominé le mouvement
linguistique dans le dernier quart du xix° siècle).
Wunot, Vôlherpsycbologie, 1" volume (en deux tomes),
iDie Sprache, Leipzig, 1900; avec la critique de M. Del-
,mii)CK, Grttndfragen derSprachforsclnmg. Strasbourg, 1901,
'et la réponse de M. Wusdt, Sprachgeschichte mid Sprachpsy-
chologie, Leipzig, 1901 voir aussi quelques observations
-dans V Année sociologique de M. Durkheim, 5" année- (Paris,
1902), p. 5g5etsuiv.
-Rodsselot, Les modifications phonétiques du langage étudiées
dans le patois d'une famille de Cellefrouin, Paris, 1892 (très
important pour l'étude des évolutions phonétiques).
Jespersen, Progress in language, Londres, 1894.
V. Henry, Antinomies linguistiques, Paris, -1896 (excellente
I réfutation 'de quelques graves erreurs trop répandues).
1 M.BnÉAr,, Essai de sémantique; Vaxis, 1897.
Wechssler, Giebt es Lautgeset%e?t' Halle, 1900, extrait de
!la Festgdbe fur H: Suchier (le meilleur exposé des questions
qui se posent à-.propos des lois phonétiques avec bibliogra-
phie).
H. OERTEL, Lectures on the sludy of langvage, New-York et
• Londres, 1901 (superficiel et souvent contestable).
W. Meteu-LiIbo;, Einfûhrtmg in das Studium der rama-
nischen Sprachwissenschaft, Ileidelberg, igoi (bonnes notions
générales à propos des faits romans).
Mélanges linguistiques offerts à M. A. Meillet par BARDE-
LENET, DOTTIN, GAUTIIIOT, Grammont, 'Laronde, Niedeumank,
VENDRYES, Paris, r902 (recucil d'articles dont plusieurs
touchent à des questions générales).
Sur la phonétique, les livres les plus propres à donner une
1 idée des diverses tendances sont
E. Sietehs, Grund^ùge der Phmeîik, 5e édit., Leipzig,
1901.
P. Passt, Étude sur les changements phonétiques, Paris,
1890.
Rolshelot, Principes de phonétique expérimentale, Paris,
1897-1901 (encore inachevé; l'exposé des expériences per-
sonnelles de l'auteur y lient une grande place).
E. Wheeler Schii'Tlre, Tfte éléments of expérimental pho-
netics, Ncw-Vjrket Londres, 190a (résumé des connaissances
que doit avoir un linguiste en physique, anatoniîo et phy-
siologie).
).

a" (iraminaire comparée génénile des langues indo-euro-


|>éennes.
Il n'y a qu un sent rx[x»sé qui résume l'état actuel des
connaissances pour l'ensemble de la grammaire comparée
des langues indo européennes
k. But*; tua* iirwl B. DELnRfck, Gnindriss der vergleichen-
den Grammatik der indogermanischen Sprachen, Strasbourg,
1" volume, Einleitung und Lautlehre, 1' édil., 1S97 a* vo-
lume en n sac ré à la morphologie, 1888-1892, par M. Brug-
tnanu, – 3", V et ."»" >olumes consacn;s à la syntaxe,
1893 1900, par M. DelbriicL.
M. !liur;MAs* a commencé la publication d'une Kur^e
vergleiïlfende Grammatik der indiyermaniscben Sprachen, re|x>
«tant sur If grand ouvrage précédent, mais beaucoup plus
courte, et où sont étudiées en détail seulement tes langues les
plus connues san*Lrit, grec, latin, germanique et slave; la
première livraison, représentant environ un tiers de l'ou-
vrage, a paru à Strasbourg, 1902, in M, 280 p
Ces ouvrages renferment une multitude infinie de doc
trines correctes et de renseignements bien contrôlés.
Les ouvrages élémentaires ù employer sont
V. HENRY, Précis de grammaire comparée du grec et du
latin, 5? édit., Paris, 1894 (précis de grammaire comparée
générale appliquée au grec et au latin, 'le seul bon manuel'
de grammaire comparée générale qui existe en langue fran-
çaise).

1897 (très bref, vulgarisation)..


Giles, A short manual of comparative philology for classical
'students, Londres; traduction allemande, Leipzig, 189G.
Riemann et GOELZER, Grammaire. comparée dti
grec et du
1 latin, 2 volumes, Paris, 1897-1901 (simple grammaire pa-:
rallèle du grec et du latin les notions de grammaire comparée
sont toutes de seconde main: et souvent erronées).
Il n'existe qu'un dictionnaire étymologique de l'ensemble
des langues indo-européennes
A.. Fick, Vergleichendes Wôrterbuch der indogermanischen
Sprachtn, 1" vol., l\" édit., Gœttingue, 1890 (livre précieux
et original, mais trop- succinct et d'une disposition incom-
'mode doit être utilisé avec critique car il renferme nombre
de fautes, et l'auteur n'a' pas toujours, en, phonétique une
'rigueur suffisante).
Il faut citer aussi:
0. ScnRADEii, Reallexihm der indogermanischen
kunde, Strasbourg, igoi (résumé commode de ce que l'on
,sait sur les noms'd'animaux, d'objets, d'institutions, etc.;
pas toujours sûr, soit au point de vue linguistique, soit au
point de vue archéologique).
Pour se préparer à comprendre Ja grammaire comparée,'
on pourra consulter:
lB. Delbruck, Einleitung in das Sprachsiudium, 3B édit.,
Leipzig, Î8g3 (intéressant pour l'histoire de la grammaire
comparée).
Fr. BECHTEL, Die Hauptprobleme der 'indogermanischen
Laictkhre seit Schleicher, Gœltingue, 1892 (même observa-1
tion que pour le précédent).
S. Reimck, L'origine des Aryens, Paris, 1892:
H. d'Amjois de JoBAumius, Les premiers habitants de:
l'Europe, 2e édit. en 2 volumes, Paris, 1889-189/1.
P. KnETSCiiMEn, Einleittttig in die Geschichte der griechischen
Spradie, Gœttingue, 189G (discussion intéressante de nom-
breuses questions générales dans la première partie du livre).
V. Tiiomses, Sprogvidenshabens historie, Copenhague,
1902 (exposé de toute l'histoire de la linguistique, fait avec,
la largeur de vues et la sûreté qui caractérisent l'auteur).
Uatzel, Geograpbische Prûfimg der Tbatsachen ûber dm
Ursprung der Palier Etiropas (Bericble der sâchsischen Gesell-
schaft der Wissenscbajlen, phil.-bist. Cl-, année 1900, p. 25
et suiv.).
M. Mccii, Die Heimatb der Indogermanen im Licble der*
ttrgeschichilicben Forscbmig, Berlin, 1902.
Il convient de citer enfin quelques ouvrages relatifs à des
questions particulières, mais qui touchent à beaucoup de,
questions générales
Ferdinand DE Saussuiie, Mémoire sur le système primitif
des voyelles dans les langues indo-européennes, Leipzig, 1879
reproduction, Paris, 1887 (exposé des principes fondamen-
taux du vocalisme indo-européen ouvrage capital et encore'
essentiel à méditer malgré sa date déjà ancienne).
il. Hcbsciimam, Das indogermanische Vocalsyslem, Stras-
bourg, :885.
Joli. ScmiiDT, Die Pluralbildmigen der indogermanischen-
Neutra, yVeimar, 188g (personnel et plein de faits).
II. Hirt, Der indogermanische Ahfnl, Strasbourg, 1895
(des hypothèses inutiles et indémontrables et des erreurs,
avec un grave manque de rigueur et de critique, mais clair,
plein d'idéés, de rapprochements neufs et d'intéressantes
suggestions,
et avec des idées générales très justes sur le déve-
loppement linguistique).
H. Hiht, Dir indogertnanis'che Ablaut, Strasbourg, 1900
(mêmes observations).
• M. Grammokt, La dissimilatim• consonantique dans les
langues indo-européennes et dans' les langues romanes, Dijon,

1896.
i895.
Doras, Les désinences verbales en r en sanskrit, en italique
>en celtique, Rennes,
Audocin, De la déclinaison dans les langues indo-européennes,
'Paris, 1898.
Trois périodiques allemands sont spécialement consacrés
à la grammaire comparée des langues indo-européennes:
Zeilscbriftfûr vergleichendeSprachforscbung auf dem Gebiele
der indogermanischenSprachen, i852 et suiv., d'abord Berlin,
et ensuite Gûtersloli", fondée par Ad. Kuhn. (d'où le nom de
Journal de Kuhn, Kuhn's Zeitsclmft, en abrégé K. Z.), puis'
dirigée par M. E.«Kuhrïel par Joli-. Scbmidt, et actuellement

cours de publication.
par, MM. E. Kuhn et W. Scliulze; le 38° volume est en
Bàirâge %ur Kundt der indogermanischen Spracheti, Gœllin-
gue, 1877 et suiv. j.fondés par M. Ad. Bezzenberger (d'où le
de Be^enbcrger's Beltriige, abrégé B.' B.) actuelle-
nom en
ment dirigés par MM.'Bezzenberger et Prellwitz le volume
'XXVII est en cours de publication.
• Indogermanische Forschungen (en abrégé I. F.~), Zeitsclmft
ifûr indagermanische Sprach- und Allerlumskunde, fondée et
dirigée par MM. K. Brugmannet W. Streitberg, Strasbourg,
11892 et suiv. ;>Ie volume XIV est en cours de publication.
1 Ces,trois importants périodiques renferment quelques ar-
iticles en anglais et en français. La plupart des articles fran-
çais sur la grammaire comparée paraissent dans les
1 Mémoires de la Société de linguistique de Paris (dont le
secrétaire est M. Bréal). Paris, 1868 et suiv. (en abrégé
M. S. L) levolume \II est en cours de publication.
M. Y. Henry a aussi publié des articles dans la

et suiv., actuellement par


Rtvtu de linguistique et d'ejfmilologie comparée, Paris, 1868
M. Yinson.
Quelques travaux en anglais ont pani dans
Ihe American Journal 0/ Pbilology, Baltimore, 1880 et suiv.
et des travaux en italien dans les Supplementi periodici de
YArchh'to glottohgico dirigé par M. Ascoli.
l*i bibliographie annuelle des publications relatives à la
grammaire comparée >e trouve dans
An^eiger fur indogennanisclje Sprach und Altertumskunde,
édité par M. Slreitberg, supplément aux Indogermanische
borschungen, citées ci dessus (indication complète de tous
les travaux partis chaque année sur toutes les anciennes
langues indo euro|>éennes; le dernier cabierdonne les publi-
cations de 1900 abrégé en F. //«^)
Orientalischt Bibliographie maintenant rédigée par M. L.
Schennann Berlin, 1888 et suiv. (seulement les travaux
relatif* à la grammaire comparée générale et aux groupes
indo iranien et arménien, mais toujours au courant).
Les revues de comptes-rendus, notamment la Revue cri-
tique en France, le Utterarisches Caxlralblatt et la Deutsche
IMeratnr^eitung en Allemagne, annoncent et discutent les
principaux ouvrages de grammaire comparée peu après leur
publication. On pourra recourir aussi au Jahresbericht ùber
dit l'ortschritteder klussiifhi'tt AtU'riumni'iurnu-hatttXr Riir*î;in.
depuis 1873.

3" Grammaire comjKirée de chacune des langues.


On n'a indiqué ici que les publications relatives d'une
à
manière spéciale la grammaire comparée. Les grammaires
piirriiirnl di-rrijiii\i"run. I "Imirahlf grammaire -»>»-
jkrite de Whitney, ou le livre, si utile, du même auteur sur
îles racines sanskrites, ou encore la grande grammaire des

pas.
prâkrits de M. Pischel (dans le Grundriss der inâo-arischmt
Philologie qui doit fournir un tableau d'ensemble de toute la
philologie indienne) ou le récent ouvrage de M. Frankc sur
'le moyen indien (Pali und Sanskrit, Strasbourg, igoa),
n'y figureront donc

A. Indo-iranien.
a. Sanskrit-
J. Wackkrkagel, Altindische Gramviatik, I: .Lattllcbre,
Gcatlingue, 1896 (livre excellent, avec une bibliographie
détaillée de- chaque question Ja morphologie n'a malheu-
reusement pas encore paru).
.Uhlesbeck, Kur^gefasstes etymologisches Wôrierbuch der
altindischen Sprache, Amsterdam, 1898 (recommandable;
bibliographiques).
très bref et sans indications
£. -Iranien. •
Gntndriss der iranischen Philologie, dirigé par MM. Geiger
et- E. Kulm, Strasbourg, 1," volume, 1895-1901 (ce pre-
mier •volume fournit un exposé complet du développement
des dialectes iraniens depuis l'indo-européen jusqu'aujour-
d'hui M. Bartholomae y a développé avec une rare compé-
tence toute la grammaire comparée de l'iranien).
Bautholojiae, Altiranisches Wôrterbuch, sous presse, pour
paraître en igo3 à Strasbourg (dictionnaire complet des
anciens dialectes iraniens, avec indication sommaire de l'éty-
mologie destiné à être le fondement de toutes les recherches
..pendant longtemps).
IIorn, Grundriss der neupersiscbm~Elymologie, Strasbourg,
1893, avec la critique de M. UHasscimAvz, Persiscbe Studien,
-Strasbourg, 1895, où l'on trouvera de plus une,excellente
histoire phonétique du persan.
B.Grec.
G. Meyf.ii, Griecbiscbe Grammatik, 3° éclit., Leipzig, 1896
(phonéliqae et morphologie seulement; un peu vieillie, mais
des collections de fails^toujours précieuses).
K. Bkugma33, Griecbiscbe Graminalik, 3e édit., Munich,
1900; fait partie du Handbuch der klassisehen Allerhtms-
wissenscbafl de M. I. von Muller (cette 3" édition, très aug-
mentée le meilleur exposé, méthodique et complet, qu'on
ait dc la grammaire comparée d'une langue indo-euro-'
péenne).
II. II 1 ht, Griechisclie Laui- und Formenlebre, Heidelbcrg
(bonnes bibliographies critiques; clair et très intéressant;
malheureusement encombré d'hypothèses indémontrables, et
souvent discutable).
Krintu, Ausfûhrlicbe Graminalik der grieebiseben Spracht,
3° édit., Hanovre, ir0 partie, revue par Blass, 2 vol., t8go-
1S92 (bonne description de la morphologie grecque, mais
les notions de grammaire comparée sont dénuées de toute
valeur); 2" partie, revue par Gerth, 1" vol., 1898 (syntaxe,
nullement comparative).
HoFFsusx, Die griabisclxnDialehe, Gœttingue, 3 volumes
parus, 1891-1898.
A. Tiiumii, Diegriabische Sprache im Zeitalter des Hellé-
nisants, Strasbourg, 1901.
G. Cuivrius, Gnmdzfige der. griicbischen Elymologie, 5e
édit., Leipzig, 1879 (vieillis, mais encore très utiles).
Piiei.lwitz, Etywologiscbes IVôrlerbttcb der grieebiseben
Sprache, Gajltinguc, 1892 (à employer avec critique).
Léo .Meteb, Handbucb der grieebiseben Elymologie, Leipzig,
/( volumes, 1901 et sniv. (manqué; quoique récent, repré-i
sente l'étal de la science étymologique il y a trente ans).
G.Italique.
a.Latin.
-F. S-roLz, Histarische Gra;KMMt//< ~fr <<t<f<)tMf~M Sprache,
I, j~t'M/afKK~ 7,a«fMr~ j'<aHtmt<MH):~Mr~ Leipzig,
189~
F.STOLxetScmtALz,7.a<i'<MM<GMHmMi<7<,3°cd!t.,
MunIch,iooo;faitpart,iedu7~M~deM.I.vo[t!Mul)cr
(les livres de M. Stolz renferment d'abondantes bibliogra-
phies et beaucoup de matériaux la syntaxe du 7~f/~
rédigée par M. Schmalz, n'est pas comparative).
LimsAY, r~/t!«)t language, Oxford, :8g<i en traduction
lallemande (revue, corrigée et augmentée), Die /a<m!uc/.M
~racA~-traduit par Nohl, Leipzig, ]8gy (bonne exposition,
'faiiesurtoutaupoint de vuc latin, sans syntaxe).
F. SomtER, -~aM~K~ der <aiM')!MeAat ~.<tn<- <fH~ TwtMM-
Hjrej Heidelberg, iû02 (clair et précis, bien au courant
et 'en même temps personnel; sans bibliographie, sans
syntaxe).
WHAUTON, .E'i!ytMtt /a<MM, Londres, iSgo (bref, incomplet,
et à employer
avec précaution).
77)&MMtTH /m~t«!e /s<t)M~ Leipzig, )f)00 et suiv.'(diction-
naire monumental de la langue latine, avec des indications
précises et rigoureuses, mais un peu trop sommaires, de
M. TunmfEYSEN'surt'etymoiogie).
L. JoB, ~6M~ y~~r/~
'Pahs,i8n3. dans,la ~M/K~t~M latine,

J: VENOMES, ~«:&erC~ ~M)' l'histoire « les ~t~ /'<M~M!


'K:'<M/eeH latin, Pans, 1002 (traite une question particu-
!lière, mais qui domine toute l'histoire du'iatm).
~.Osco-ombrien.
R. vot< Pn~TA, Cfa)HMMi<7ft/<'fo~MfA-MH~'rMc/~)!DtaMie,
t2 volumes, Strasbourg, i8gz-i8gy (livre fondamental).
R. S. Co'iWAY, The ,italic cfM/œ2 voL, Cambridge, 1897.
D.Cettiqup jNN
\V Sro~M und tloriscbat,- ~r
liEIZENBERC,£R, ~~r/jf/M~
A. Ht./xEtBERGER, der ~f~Acn
Einlxit, (/r~r ~r~<iœttinguc. t~Q~ forme la
tecondc partie de la f~tition du ~'f~t'nJ~ M~'r~r~H<'A
<t<' \1. ht<'L, si~natf~ <i<)c~)t'()nrc essentiel, mais à utiliser
a~M rritiquf).
~ttt:H4)~. An f/Y~Mtt/~M/ glossary f~ gaelic /<M~fj
Iwcrncxs, rfig6.
HK~HT, /V/</M<Mt'/ty~ ~fWfJ les plus M~
~H ~/t'M Mh't/~fMt', ttpnm'S, tt)<Xt.
H M'HM~tS nu JtMA~VtLiK. ~Mt<*M/~ la ~r<tWMMt~
r<«/~f, déclinaison, ffM/~a~t'K, Paris, t <t (simp)f et
clair).
La ~(t'H~ft'M~ dirigée par M. II. d \rbois de Jubain
ville, a Pari !t;!<f"t~MM<j/~t/f~/f~M~,df tonnes, ft la
Zr~f/'r~/Mf r<<' annoncent et apprécient les
"titra~M retatift M la linguistique celtique.

E.('<'rtt)anif)m'.
C~M~r~ der ~MM~f~n P~A'f~, dirigé par M. H.
Paul. t~ volume, t~ édition. Strasbourg, t~g~. avec une
r''u)arf)u;th)e ~'t)~<'</ff ~rw~n/VM /)/tï/f'~ de
~) ktt'.Kf't uneetu<)c de chacun des dialectes gcrtnaniques
)mr ~i~) ktugc, \nrecn, t~chaghc). Te \\in~e), Siebs.
Ht~RT, Pw/J f/Wd/ff t't!W/Mr~ ~f /'<?K~/ttJJ
/'<j//('Mt;jMf/,Pari!<.)8Q~.
\'mt:K~. ~r~j ~r Mr~fMt~M~M Z~M~Mr~ Strasbourg,
)S~~ (tr<"< pertonnet).
STM~tTHEHf;. /7fy~M~N/V~ GMWMMt/~ (~ edit. MUS
prr~ Heit)ctherg, t~f~: c)air, précis et systématique).
t Htt~Mt; ~Mr~r/h~f~ <w<)/<y~~ ~~r/~r/'MfA der
~w&rn ~/y<ï~, j'edit.. Amsterdam, t~oo (commode et
exact)
Fr. KmEE, B~KM/t~/jc~ ~or<erAt<cAAr~tfh~e)t Sprache,
6° édit., Strasbourg, l8g() (livre excellent, mais que -l'au-
teur, dans la dernière édition, n'a pas tenu tout à fait au
courant au point de vue linguistique);
/i!An'~rtc~f H~r die ~jcAc:HKK~M a«/' dent Gebiete der
~fmast~en fAt/o/f)~;e; Leipzig, 1880 et suiv. (compte-rendu
annuel très bien fait).
11 convient de signaler ici les deux excellentes collections

de grammaires des anciens dialectes germaniques, l'une di-


.rigée par M. Braune (chez l'éditeur Niemeyer, à Halle) et
l'autre par M. Streitberg (chez l'éditeur Winter, 4 tieidel-
berg), bien que la comparaison y tienne peu de place.
Les diverspériodiques de philologie germanique con tiennent.
des articles de grammaire comparée du germanique, princi-
~pa)etnent- les Z~r~~ ~Mr GM~c~ der deutschett Sprache und
Litteratur, fondés à Italie en tS~! par MM. Paul et Braune
et actuellement dirigés par M. Sievers (cités en abrégé .PBB.
ouM~.).
F. Baltique.
iBEm'EKER,M preussische S prache, Texte, GratHmah'~
e/ymo~MC~ ~Of<er~M~ Strasbourg, 1806 (a utiliser avec
quelque critique).
WiEDEMAm, Bs!~«c& f/ey/)~MMC~t~rt!~ Strasbourg,
1807 (médiocre, ne dispense jamais de recourir à la Litauische
Gf<MMfM<t~ de Schleicher, Prague, t856, et à la GfamHM<<~
der <<ttKMcA<H Spracbe de'Kurschat,'Halle, 1876).
'A. LESKJEN, Der ~aM~fr ~'f~~7~'M ~a~?Mj
extrait du volume IX' des .~<MKd/ftKpf: der pbilologiscb-
~M/orMAK Classe der &!«. ja<'&jM~at ~ft.ft&Mt;'e der ~Mym-
~M/feM et Die BiMtO:~ der NoHM'Ma ~îZ~~HM~~
du volume XII du même recueil (deux ouvrages excellents,
beaucoup d'indications bibliographiques).
avec
H. nuTHKjT. /Mr/fr BM/t'tWy, Paris. <oo3 (bon
exemple d'étude sur unpar)er lituanien, avec d'importantes
observations gênera tes).

f;.S)~.
.LESHt:t.jM.Mt~</f'r~M/jr~</jt'M~rj.fjt"))t..
\\eimar, ).S<)S (!itr)'f~nd.nnKnt.)). mais surtout df-icriptif;
la ;)' t''dition reproduit, a'ec tret peu de changetnents, la
wcurule tlc gsmii).
Vo~f'~t, /</<t<M</OtM~ GMM<MM<< Berlin, )f)00
(la ph"nf'tit)uc seutc fst con~Mrati~c; au courant, mais sans
;u!th~ur''etat<'<'deserreur<).
\ht!w;)), /MM/t~H~t ~or~rt~~r ~t'M~tt.~ra-
~fH,Vi''nnc,!St<(i (fait surtout au pf~nt de tuestave;
<i<'i))i.«taisnonr<'u)p!ac<).
~<n~ ~/M~n~~ y</o/~Ma ~;an~<<K~<<, rédigé par
MM. \icdcr)< l'astrnek, Poti~a, Xubat~ )" volume,
)'ragu< !<)o< (h<'n compte rendu annuel des puhlications
rc)ativcsat.)ph)!oto~iciettos)avc).
Des comptes rendus princip.mx tr.ivauxdc tinpuistiquf
des
e)avcetdt'sartn)''s')ri~inau\parais''ent.notamment, dan-
)'~rt~<f/Mr~/«t't~ Pt//f)/~tf, dirige par M. J.'fic, dans
ifs/t/o/(y«- de )'ra~)e, et dans les ~t~«/f! o~f'/M/a
fn~~f/a~~t i f/~w«M« imp. a~o~ nauk, de Pétersbourg.
«Amenais.
(. MF.tEx. RyMM/t~f~~t ~w~fh~ ~fr a/~tf~M~t
Spracbt, Strasbourg. t8n) (avec hihtiographie étendue).
< MtTm. ~K~<~<'f ~Kt/~M, )t) /~)K</<Arf der indo-
~rMMm/jftfM &<<)M~<<v//f ~n~Mf/~n, Vienne. tSn~
(extrait d<-s ~t/~Kn~itff/f de )'\cademie de Vienne. phil.-
tf.!<.C/o! '95)L'h!j«j<~t<Gram'M<~dun)eme
auteur n'est pas comparative.
'I.Arménien.
H. HCBSCHMAHN, ~WtMMf~ Gt'SWHM~. L, Theil, ~~MM-
MMt/M jE~MO/~M~Leip:ig', i8()5 (excellent modèle de dic-
tionnaire eEymoiogique).
A. MEILLET, R<yMM~H;M~r<!mma<re com/'<!f& de <'anM~-
~)MKC/JJ<~M~ Vienne (Autriche), igo3 (sommaire).,
Ze<t~r:/i'Mr afmeKtje/M Philologie, dirigée par M. Fr.
Nik. Finck, Marbourg, i~volume en cours de publication,
comparée
-!v'
igol et suiv. (avec des articles de et
des comptes-rendus).
l'I, yf.'
.`~It,IHF,'

1. ERRAT:1
ERRATA

t'.33Jt~.nre:Of)'<im)n)au)ieudc:oryaHdKt.
)'.36.L)dut)as,<<r<eteoM/«'«~:te.
)'.3y,L<3.!a(in de )'a!inea,a/«M<ff:C'esta('ette tangue
que l'on donne en français knon~ impropre, ma~srom
modeetusue!,dc~<nj.
f. jg, ). ) <du bas, lire ~['n«M au lieu de ~«M<M.
)'. ri3, dans la colonne de xcnd. ). 6, oet ttt, lire an au
upude:~M.
P.tt9,).3,r<a<on/.
P. t')6, ) a,
d'autre ~j:
la forme ~M n'existe pas, ma~on a
~j*:t.
et part ~:(~)M,
l'. <3t,). têt suit.;taracined<'T:r."jeYo)ecetee))e
mïr:<uje tombe considérées iden
de ont pt~ a ct~mme
tiques suivant un UMge ancien, niais sans duutc fautif La
racine signifiant votpr o est tandis <nte la
racine signifiant e tomber a est *M-, *<< en effet aucun
des terbes i o radical ne présente en grec le vocalismea
au parfait ~i~nx suppose donc que fJe bom m~'T;
soit un v, panne)fent<p)e et en efTet l'e du futur ~?:m
(mM~r.). )e<)uef est atteredc*:~r., n'est intc!)igib)e
quesi)a)temca<eeun);(ancien<').etnonsi)a)terne
avec i dedor. !y<. etc. U y a donc deui racines distinctes.
P. 132, L g,')ire: au lieu de: et de même p. iSa,
1.3du bas, au lieu de: p. i33, h 9, *~p-
au lieu de: *p. i33,'). 18,au
*~<
lieu de: yy-,
p. t3~, 8 du bas, *<)/t- au lieu de
t*
P. t36, L 10 du bas, après M~, etc., ajouter les parfaits,
comme skr. ~m~'atf « il a empli M, hom. ':sA)j-xx, T~x-
j~, etc.
'P.i36,i1 3'du bas, lire ~K-
<P.i39,] i5)!ire:*o:*f~
1

P;~i,t 1 3, lire: p au lieu de ~p.


P. 201, 1 g,lire:/a~
.P. aoa, 1 6 dubas, après lit. ajout-eria traduction « va M

P. 234,1 et 8, lire oTpx6<d~ cr~o~u~.


P. 237,11 i2dubaSjlire:M~/j.
P.s5o,I 1 i:5j entre ags. et bweowol, ajouter hweohhol.
P. a56, )* 16, avant/i4)M~)' ajouter::~Mt'h!)'

/<
P. 272, ). 4 du bas, lire: ~ms au'lieu de afm&.
P. 2~i!, 1. 8 du bas, lire: m<M~ au lieu de Mt~tt
P. 28o, 1. i5 du bas, lire i" Vocalismee, et au moins.
P. 28~, I. g du bas, supprimer I~astensquc devant c~r.
P. 358, 1. 6 du bas, ajouter: La;< ]aine » a un nombres
)at.a;M.
bien attesté v. sl. vluna, lit. f//no~g~t–tM<skr. Kfpa,
M71
;5 DÉFINIS

AM<tif.n. th'n'tntitt~ift.tM ]N!Nt


Acceol, vccenlui, Il 8.a. Uefltllr~. i~.
Ac<:oMhf.3t~. 1)¡'1IÎnence. m;.
\rt.f.)!)5.]t3 U;\erhatifl. 1 M¡.

1
Adjectif.2~
\.j«rbet.~j!).
UiaInOes.
f)il'tlJflKuf~. Sr
;\1

A!b.i.)H. Ui""II.biqUM f f.1,.iUt. do .'l


An.m.ndf).t..tfH<.).44.
5. lui..
Allrrn.nce, vncaliyun, ra3.
Analogie. 13.
\n<ph"r)qjue.3ot
1).
Ibrien, 38.
54.
Uuel, 1:'9.
A
.o"!Iote, ars.
5
nglo. wa"n. 5.
t i7 et suiy.
Armfonien,\S. Enil,runLç, 8 el.uiy.. 13.
Ar~n.33~ .:olien. 39
A.)..rtM.t ~:rnJutinn linguiniyue Dormait". 6
AUlfomaLique..5S,. et suir.
Atone, Il::J.a.
Augment, 'J 10. Ft~minin, 161. 25~ et suir.
A*ftt.3<i. Fin de mot. 109.
Fortes. 53.
)tt!t..)Ut.i.'t F'rintire.. bi.
Hre~*n.~
UriUoIIÎ(lue. ua. Gaélique. 42.

CM(de)td<h:tiMt*on),t6c.3)3.
GalloÎl. h.
CHhi.d<rA<Mt.,3~
Mtt

~<
(..UMtif.tXu (;auloi.. h.
HeHique.~tetM~
,Un
commun, ab.).
(grec: ~mmun,
372 "L
slave
!lui,
(:énitif. 316.
f:enre. 312.
f:eruunique, 43.
COOlpotft. compoaiLion. 259 GotiquE'. 43.
C-r-i4u-, b. (;ramIllIÎre comparée.
Guttur*)<5i
1. p; ttN
t
..t_ [).[.f.3))t
lai,
,-parfait. 21-,
Impératif. 202.
et uiv.
.Impersonnel, !204,
~accentué, 112.
Indicatif, 192
12.
pSS~
Plus-que-parfa!t,ai8.
Possessifs (composés). 261.

Indo.Quropéen, 19. 2"}. 29~ Prédésinentiel, J54 el suiv.

195
Indo-eujopëena(mot5).' Prépositions, r63.
Indo.iranien, 33. Prasont.31'7.'
Mnitir,263etst)iY. PrûsutHxat,i55.
'!nnM,tai.[83. Proverbes, l63, 3aa.
Injonctif. ac5.
Instrumentai,3ig.
Intensif, 1 fi 1, 176.
156.
Primaires
Pronominale (flexion). :lg8.
elsuiv

Intonation(~fout/oM['f).2,~5.
Ionien, 38. Race, 5o et suiv.
Islandais, 43. Racine,n~,iao-

62.
Itératif, 180.
Labiales, 54.

.Lette.45.
Lituanien, 45.
Redoublement, 150 et suiv.
RéHéohi (pronom). 3og et suiv.
Relatives (propositions), 338.
HeslÎLution. r et suiv.
Rgvefla.3~
Rythme, 114.
:H

Locatif, Sao.
Lois phonétiques, retsuiv. Sanskrit, 33 et suiv.
Secondaires (désinences), 195.
Masculin,iCt. Secondaires (suffixes), 156.
Mot, 1°7 et suiv. S[ave,46otsuiv.
Moyen, 195, 213.- Sonantes, 76.
Sonores, 54.

Nom, 160.
Négatioa, 329.
Neutrc.iOi.
Nombre, l5q.3t2.
Nominatif, ot3.'
Sonores aspirées, 59 et suiv.
Sourdos, 56.
Sourdes aspirées,60.
Sub;oactif,tg3.
Subordonaécs (propositions), 338
Sufïixe,n'j.
Occlusives, 5a. SyHabc, 97 et suiv.
Ombrien, 41..
Optatif, 192 et suiv. Thématique, 155.
Ordre des mots, 33a et suiv. Ton, tonique, IIIetsuiv.
Osque, i.fi Verbe, i6o.
Patatates (pré~a)ataies, mediopala- Vieux perse, 30.~·
taiesotpostpaiatates),5/j.
Parenté de langues, 4.
Parfait, i';3.
46.
Vieux prussien, 45.
Vo~tif.Si~
Vieux

Participe, 160, 250. Voix,it)5,2i3.


Particules, t6<.M.
Passé, 214. Zend e~rata de la p. 37.
PehM.M. Zéro(degrëvocat[que),ï2~.
Personne, 160, 212.
Phrase,326.
2. Zéro (suffixe
117. '1.
z désinence zéro)
J
tl'AI~: DES MATIÈRES

ÂVA:"IT-pnOf>Os.
Abréviations. PISet.

Transcription. vll
xxi
:liT

CIIAPITRE
rf'E:orN£8.
ï.atÉTt)ODH.LAKOTJONt)E).AKR~f)X)tom-ïtO-

généraux. I

CIIAPITRE Il.
de
I. Principcs
II. Application

L'ES Ul'CGUE8
des principes si'n~raUJ: à la
l'indo-européen.
':(oO'EunOPÉE~j.'ÇE5.
:11

19

30
CHAPÏTREULPHo~ETtQuf.
L Les phonèmes.
t.OcchsitcsctnMantes.
M
5:i

dil('c.
lOoant05.
2. Vo)'cJlcs proprement
Ha
67

It.Lfisyttaba.
3. Les

IH. Le mot et la pllralle. Accentuation


76

J07
CïïAPITRElV.MoR[-ttot.of:]E.
ï.G~n~atitcs.
Alternances.
Il.
iiG
w6
123
De
!H. Forme dc9~t6mcntsmfrphobgn['ies- ï~5
mols.
V.Levorbe.
IV. Des direrses espèces de 159

bam.
A.Gpn6rs[i[~
B. Formation et valeur des thèmes ~er-

C.FtcxiondMverbca.
tC~
)6ji

ïg5
TARLE DES MATIÈRES
VI. Le nom.
Substantifs adjectifs- aao
~do
el
tbémes.
a. Formalion des aa
'Flexiou.

306
gat.is.Hf)8
Tb. :J6~
B.Démonstratifs, indéfinis, interro.
'l'hèmes.
1~ lotion.
aj
b.
agg
03
'Pronoms
C.
nominalo.
E. Mots invariables.
D. Emploi de la llexion 312
321

CHAPITRE V.LApHRASE.
simple
I. La
3~6
326
f H.Emptoidutonotordredestnots. 333
III. Union de plusieurs phrases.. 337

GH~PITREVI.SuKLBVOC~UL~ntE.
CuNCLUStOK. MA

3'?N

I.s.
I. AL'I:ncu DU DK\'ELOI'PE¡o.IENTDELA(mA)I;\u.IRI~com'Antl~,

Eanwrw.
Il. bDlC:TIONS BJBUOGIl.\PIHQUES,

'?$~.
r,
38r
383
415
429

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