Mot du directeur
Monsieur Beat Huber, est-ce que l’appellation membres de notre association jouit d’un solide
SLH est aujourd’hui connue et recherchée par ancrage local et est donc en mesure de
la clientèle? répondre de façon optimale aux besoins de son
propre marché.»
BEAT HUBER: «Il est très réjouissant que notre
association ait pu, au cours de ses quelques six LES CRITÈRES DE SÉLECTION
ans d'existence, s’implanter sur le marché hos- Outre l’évaluation qualitative (assessment)
pitalier comme un groupe important, occupant requise pour devenir membre, existe-t-il
une position de pointe dans de nombreux d’autres critères, par exemple géographiques
domaines. SLH est aujourd’hui un label caution- ou de taille minimale? Existe-t-il un numerus
nant des prestations de très haute qualité, un clausus au sein de la SLH?
encadrement individualisé et une atmosphère
accueillante. La grande confiance que nous BEAT HUBER: «Pour être admise au sein de la
témoignent les patients, les médecins et le per- SLH, une clinique doit satisfaire à diverses
sonnel nous démontre que nous sommes sur la conditions relevant, d’une part, d’exigences sta-
bonne voie avec la stratégie que nous appli- tutaires et, d’autre part, de sévères critères
quons. Nous nous distinguons par notre mana- qualitatifs. Il va de soi que l’impression généra-
gement conséquent de la qualité, notre rayon- le que nous avons d’un établissement hospita-
nement dans toute la Suisse et par le fait que lier joue également un rôle important: il doit être
notre groupe couvre l'ensemble des spécialités en mains privées, indépendant et financière-
médicales. Par ailleurs, chacune des cliniques ment sain. Il importe aussi qu’il jouisse d’une
DING HOSPITALS le dossier 3
BEAT HUBER: «Nos positions sont semblables à important potentiel dans ce segment. Nous
celles des Cliniques Privées Suisses (CPS). devons toutefois aussi veiller à ce que celui-ci
Nous exigeons que soient adoptées des soit en concordance avec la culture et la clien-
mesures destinées à renforcer la libre concur- tèle locale de la clinique d’accueil.»
rence sur le marché hospitalier et à limiter l’in-
fluence de l’Etat. Nous luttons pour la mise en QUEL SOUTIEN DE SUISSE TOURISME?
place de conditions-cadre permettant aux cli- Le Conseiller fédéral Pascal Couchepin se décla-
niques privées de se développer librement et re favorable à une certaine forme de «tourisme
durablement, sans qu’elles soient obligées de médical» dans le but de réduire les coûts de la
craindre une remise en cause du fondement santé. Qu’en pensez-vous? Etes-vous optimiste
même de leur existence. Parmi nos revendica- quant à l’avenir des cliniques privées en Suisse?
tions concrètes figurent, par exemple, l’intro-
duction du système moniste et le rembourse- BEAT HUBER: «La notion de “tourisme médical“
ment des contributions de base également peut être diversement interprétée. Bien enten-
pour les cliniques privées.» du, il serait heureux que le secteur médical
fasse également l’objet d’un soutien officiel,
PROSPECTION À L’ÉTRANGER par exemple par l’entremise de Suisse
Votre Facts & Figures détaillant la SLH en Tourisme, dans la perspective de l’entretien de
chiffres indique une part assez modeste (5% en l’attractivité du site helvétique. Il paraît inconce-
2004) de la clientèle en provenance de l’étran- vable que nous vantions nos montagnes et
ger dans les établissements membres. notre chocolat et que nous négligions de faire
Comment expliquez-vous ce chiffre? Ce mar- état de nos prestations médicales de pointe. En
ché intéresse-t-il vos membres? ce qui concerne le traitement à l’étranger de
patients assurés en Suisse, je suis naturelle-
BEAT HUBER: «Il est évident que le marché étran- ment critique. Un calcul du prix de revient glo-
ger présente de l’intérêt pour nous. Moins il y a bal nous montre qu’aller se faire soigner hors
d’assurés complémentaires en Suisse, plus la de nos frontières ne s’avère pas toujours plus
proportion de patients étrangers doit être éle- avantageux. A cela s’ajoute que, dans bien des
vée. Notre but serait de parvenir à une part de domaines, la qualité des traitements dispensés
10 à 15%. Pour la SLH, il existe assurément un à l’étranger est loin de correspondre à celle pro-
manque à combler ou, en tout état de cause, un posée dans notre pays.» ■
4 le dossier À LA RENCONTRE DES SWISS LEA
Philippe Cassegrain:
«Notre objectif, la qualité totale !»
sion des patients étrangers qui se situe à 7% misé et très segmenté, ne serait-ce qu’en rai-
du total des admissions, notre ambition étant son de la complexité du monde de la santé au
de doubler au minimum ce chiffre d’ici une à niveau cantonal, les cantons constituant claire-
deux années. ment une barrière tarifaire et politique. Ajoutons
que le Suisse est peu mobile pour toutes sortes
Il faut mentionner qu’un travail de fond est en de raisons, la santé n’étant pas une exception.
cours sur le plan marketing. En effet, une nou- Nous ne sommes donc pas concurrents direc-
velle agence a réalisé un film d’image et d’am- tement au plan suisse.
biance de trois minutes par clinique, de nou-
velles brochures en trois langues, une nouvelle En revanche, il est vrai que nous sommes
identité, un nouveau site internet complète- concurrents au plan international. Toutefois, il
ment redessiné et un stand avec les nouveaux faut tempérer cette affirmation, car toutes les
visuels pour la présence des SLH à des congrès cliniques SLH ne souhaitent pas “s’exporter“ et
et foires médicales à l’étranger.» celles qui le font proposent aussi des offres
médicales complémentaires. L’attrait du label
ESPRIT CONVIVIAL est un facteur qui tempère l’élément concur-
La concurrence est vive dans le secteur des rentiel. Les cliniques qui se montrent à l’étran-
soins privés. L’est-elle aussi parmi les membres ger à travers les SLH le font dans un esprit
d’une même association et comment cela se convivial et toutes sont placées sur un pied
gère-t-il? d’égalité. Chaque établissement met ensuite
PHILIPPE CASSEGRAIN: «L’offre est très importan- en avant ses points forts. Je pense que c’est un
te. Le marché de la santé suisse est très ato- bon équilibre.» ■
6 rencontre L’INSTITUT DE RADIOLOGIE: UNE
Leurs parcours ne sont pas les mêmes, mais tous deux s’accordent pour sou-
ligner les mérites des collaboratrices et des collaborateurs qui forment l’équi-
pe de l’Institut de radiologie, soit vingt-huit personnes en collaboration avec
six médecins radiologues. Portraits de Chantal Debaud, responsable admi-
nistrative, entrée à la clinique il y a 34 ans, et de Olivier Sanchez, chef TRM,
qui a pris ses fonctions à la clinique en février 2005.
CHANTAL DEBAUD: 34 ANS D’EXPÉRIENCE Parallèlement, depuis vingt ans, elle assume
Issue de l’ancienne Clinique Générale, située sur également l’administration de l’institut.
l’actuel site de la Clinique Générale-Beaulieu, Le secrétariat, dont elle est responsable, com-
Chantal Debaud a tout connu: de la petite cli- prend neuf secrétaires médicales et un coursier.
nique familiale avec soixante-dix collaborateurs à Elle établit les horaires, s’occupe des statis-
l’entreprise actuelle qui en compte cinq fois plus. tiques et de la bureautique. «Nous avons des
horaires d’ouverture assez soutenus puisqu’ils
«Je suis passée d’un service de radiologie sans vont de 7h30 à 19h00. Il faut veiller quotidien-
ultrasons, sans IRM et sans scanner, dirigé par nement à une bonne organisation et planifica-
un seul radiologue, avec quatre collaborateurs, tion, à maintenir la qualité offerte aux patients,
à un Institut de radiologie doté d’appareils de aux médecins envoyeurs ainsi qu’aux divers par-
pointe où œuvrent six radiologues et vingt-huit tenaires. Ceci n’est possible qu’avec la collabo-
collaborateurs», déclare-t-elle. ration de toute l'équipe.»
Chantal Debaud est une mémoire vivante de Plus de 90% des dossiers concernent des
l’entreprise, sa collection de photos en té- patients ambulants. Les tarifs Tarmed s’appliquent
moigne. Entrée en service à l’époque où le ser- à tous et il n’est pas nécessaire d’être au bénéfi-
vice de radiologie était dirigé par le Docteur ce d’une assurance complémentaire pour bénéfi-
Philippe Bussat, elle a connu la fusion de la cli- cier des prestations ambulatoires de l’institut.
nique, le déménagement et, bien entendu,
toutes les étapes du développement du service En collaboration avec Olivier Sanchez, chef
devenu l’actuel Institut de radiologie. TRM, Chantal Debaud gère également les
stocks de matériel, procède au chiffrage annuel
Son parcours, qu’elle qualifie elle-même d’aty- et aux commandes médicales.
pique, l’a conduit à prendre des responsabilités.
Elle a été pendant près de trente ans l’assistan- Chantal Debaud a participé activement à la vie
te médicale du Docteur Philippe Bussat. de la Clinique Générale-Beaulieu, notamment
Elle travaille quotidiennement en étroite colla- au comité de rédaction du Trait d’Union ainsi
boration avec les Docteurs Anne-Françoise qu’aux commémorations du 100e anniversaire
Schwieger, Malika Quinodoz, Pierre Rouge, (1999). Avec son collaborateur, Pierre-Alain
Michel Kiener, Philippe Kindynis et Jean- Rast, elle a contribué à la mise en place du
Baptiste Martin. management de la qualité ISO en 2000. ■
PORTRAIT-EXPRESS
OLIVIER SANCHEZ: CHEF TRM D’autre part, côté technique, je dois constam-
Chef TRM (technicien en radiologie médicale) ment me tenir au courant des nouveautés qui
de l’Institut de radiologie de la Clinique arrivent sur le marché de l’imagerie médicale.
Générale-Beaulieu, Olivier Sanchez dispose L’évolution et le renouvellement de nos équipe-
d’une équipe de treize collaborateurs techni- ments représentent une grande partie de mon
ciens, de deux aides-TRM et d’un plateau tech- activité. Pour cela, la Clinique Générale-Beaulieu
nique complet. a consacré un investissement important pour
doter l’institut de ce qui se fait de mieux. Il y a
Quelles sont vos fonctions de chef TRM au sein donc ces deux versants du métier à faire coïnci-
de l’Institut de radiologie? der et évoluer ensemble. L’interaction est donc
importante, la finalité étant de satisfaire au mieux
OLIVIER SANCHEZ: «Notre institut reçoit à la fois nos clients et nos médecins correspondants.»
des patients ambulatoires et des patients hos-
pitalisés. Nous avons pour mission de les Vous parlez de formation aux techniques
accueillir et de répondre à cette demande, récentes. Comment cela se traduit-il en pratique?
autant pendant nos horaires d’ouverture qu’en
cas d’urgence. OLIVIER SANCHEZ: «Le métier de TRM est le
Comme tout cadre de santé, mon rôle est d’offrir métier médico-technique par excellence. En
à nos patients une qualité de soins irréprochable. effet, c’est d’abord un métier très technique,
Pour cela, il faut pouvoir proposer un plateau tech- l’outil informatique y est omniprésent mais
nique répondant aux standards actuels de tech- c’est aussi un métier de santé. Certaines
nologie et de diagnostic, ainsi que des collabora- connaissances médicales, comme l’anatomie,
teurs qualifiés et formés à ces technologies.» sont indispensables, et la relation avec le
patient, notre client, est primordiale. Tout ceci,
Vous devez donc gérer à la fois une équipe et s’apprend durant les quatre années d’études
du matériel. Quelles sont les interactions entre mais cela ne suffit pas. Le monde de la radiolo-
ces deux fonctions? gie évolue très rapidement: il n’est donc plus
concevable d’exercer sans une formation conti-
OLIVIER SANCHEZ: «J’ai en charge la gestion de nue poussée. Pour cela, grâce au Département
l’équipe. Il faut assurer la réalisation de toutes des ressources humaines, je peux faire un
les demandes d’examens sur nos horaires d’ou- recrutement très sélectif et mettre en place un
verture en fonction des disponibilités des salles plan de formation pour l’ensemble de mes col-
d’examens et des TRM en tenant compte de laborateurs. Cela passe par des cours, de la for-
leurs compétences propres. Mon objectif est mation continue et la participation aux congrès.
d’avoir des collaborateurs le mieux formé et le A l’image de la clinique, nous adhérons au
plus polyvalent possible pour gagner en flexibi- concept des cinq S (Santé, Soin, Service,
lité d’organisation. Sécurité et Satisfaction).» ■
PORTRAIT-EXPRESS
Agé de 31 ans, Olivier Sanchez est né en Corse. Il a obtenu son diplôme d’Etat de
manipulateur en électroradiologie médicale en 2000, à l’Ecole régionale de Marseille
Laurent Chevrot. Son parcours professionnel démarre en 2000 sur son île natale, à
Ajaccio, où il est formé en scanner et en radiologie interventionnelle. En 2002, il
intègre l’hôpital de Sion, où il recevra une solide formation en cardiologie interven-
tionnelle. En 2004, il est nommé directeur technique au Monaco Life Check Center,
où il a l’opportunité de travailler sur une technologie de pointe de scanner cardiaque:
l’Imatron e-speed, machine unique en Europe.
De 2002 à 2005, il est également consultant en radiologie. Il participe notamment à
la réalisation d’un partenariat entre la Suisse et la Libye (Libyan Swiss Diagnostic
Centre à Tripoli), où il a pour mission l’installation du plateau technique mais aussi le recrutement et la formation du
personnel sur place. Il est nommé chef TRM à l’Institut de radiologie de la Clinique Générale-Beaulieu en février
2005.
Il est membre du Collège des Chefs TRM de Suisse romande. Au sein de la clinique, il est aussi l’expert technique
en radioprotection et est également membre du groupe MSST et de la Commission d’hygiène.
8 politique santé INTERVIEW DU CHEF DU DÉPARTEMENT
Monsieur le Président, après le refus fédéral des primes régionales. Mais un Vaudois qui se
d’entrer en matière, quel est l’avenir de la cais- fait soigner à Genève doit-il payer ses primes
se unique? dans le canton de Vaud? La solidarité confédé-
rale a un peu bon dos. Quel que soit le système
PIERRE-FRANÇOIS UNGER: «Un projet de change- de péréquation fédérale, on voit bien que
ment de la Constitution prend du temps. Le pro- Genève, en tant que structure urbaine, est pré-
jet de caisse unique, que je défends comme téritée.»
principe sans toutefois soutenir le texte formu-
lé par l’initiative, remplit un certain nombre Dans ce rapport de forces, qui inclut
d’objectifs mais pas ceux que l’on croit. La cais- Confédération, cantons, prestataires de ser-
se unique ne va pas réduire les coûts. Elle peut vices de soins, assureurs et assurés, comment
accroître la transparence, notamment parmi les dégager une vision claire des objectifs?
assureurs. L’autre avantage, c’est qu’elle contri-
buerait à réduire le montant des réserves obli- PIERRE-FRANÇOIS UNGER: «Il faut saisir les enjeux
gatoires. Il faut actuellement de 15 à 30% alors de société et ne pas se focaliser sur les coûts.
qu’un 7 à 10% serait parfaitement acceptable. Notre système de soins est remarquable à bien
Dans les faits, la Confédération laisse aux can- des égards et l’on peut en être fier. Mais ni le
tons la gestion des problèmes, qui n’ont fait pouvoir fédéral ni le pouvoir cantonal ne peu-
que s’accentuer avec l’introduction de la vent, Dieu merci, agir contre le vieillissement
LAMal. La caisse unique ne signifie pas prime de la population. Nous vivons dans une société
unique. Des offices régionaux auraient à gérer évoluée qui a décidé de prodiguer des soins à
DE L’ACTION SOCIALE ET DE LA SANTÉ politique santé 9
tous. On ne rationne pas les soins. Mais on peut Précisément, puisque les données démogra-
les rationaliser. Les exemples concrets abon- phiques sont connues, comment prévenir le
dent: pourquoi multiplier les diagnostics en utili- goulet d’étranglement que constitue le vieillis-
sant toutes les techniques existantes, là où l’uti- sement de la population?
lisation d’une seule suffirait? Pourquoi multiplier
les tests de nouveaux médicaments juste pour PIERRE-FRANÇOIS UNGER: «La gestion de la santé
bien vérifier que le nouveau produit est iden- d’un individu, au cours de sa vie, doit être
tique ou presque à l’ancien? On pourrait multi- repensée. Il existe des certitudes: le vieillisse-
plier les exemples. La marge de rationalisation ment, et des incertitudes: les pépins de santé,
est encore considérable. Mais il faut tordre le les accidents qui peuvent survenir. N’est-ce pas
cou à certains mythes: ce n’est pas le progrès bizarre que ce soit l’assurance-maladie qui
médical qui génère de nouveaux coûts. Une assume les frais d’un accidenté, dès lors qu’il a
opération du ménisque, il y a trente ans, c’était atteint l’âge de la retraite? La gestion des
trois heures au bloc opératoire, trois semaines risques devrait être séparée de celle des mala-
d’hospitalisation, trois mois d’arrêt de travail. dies chroniques qui apparaîtraient, presque
Aujourd’hui, on vous opère et vous reprenez le inévitablement, avec l’âge. Chacun sait que
travail dans la semaine. La technologie pèse l’État providence, c’est fini. On peut même
20% dans les coûts de la santé contre 80% en affirmer que, pour la première fois, une généra-
termes de salaires.» tion de quinquagénaires, souvent parents, a
conscience que la situation risque d’être moins
Il faut donc aborder la santé comme un élément bonne pour la prochaine génération. On assas-
économique parmi d’autres? sine la classe moyenne! Ne serait-ce que sur le
plan fiscal. Il est de notre responsabilité de
PIERRE-FRANÇOIS UNGER: «Que la santé soit, pour repenser la manière de financer différemment
partie, un secteur économique, on ne peut pas “certitudes“ et “pépins“. Sans renier la solida-
le nier. A Genève, la santé c’est 5 milliards de rité, il faut admettre que seule une approche
francs. Mais c’est un secteur que l’on prétend personnalisée, individualisée, qui existe déjà
concurrentiel alors qu’il ne l’est que très modes- sous une certaine forme avec le triptyque AI -
tement en Suisse. A l’étranger, c’est davantage AMF -LAMal, pourra éviter l’effondrement du
le cas. Ne faisons pas dans l’angélisme: si l’on système de santé futur.»
parle aujourd’hui de “tourisme médical“, c’est
d’abord en raison du prix. La concurrence a Pour conclure, Monsieur le Président, vous
besoin de transparence pour exister mais elle a défendez le projet d’une carte de santé infor-
aussi pour exigence celle des résultats! Ce n’est matisée à Genève. Est-il toujours d’actualité?
pas forcément évident dans le cas d’un acte
médical. Enfin, les conditions démographiques PIERRE-FRANÇOIS UNGER: «Le projet est bon, mais
et la structure urbaine, qui engendrent en cer- il a été jugé trop cher pour le seul canton de
tains endroits, comme à Genève, des patholo- Genève. Un partenariat est nécessaire et je m’y
gies que l’on ne trouvera pas ailleurs, expliquent emploie. A l’heure actuelle, les caisses ne veu-
des phénomènes de consommation qui ont des lent pas participer à son financement. Mais j’ai
provenances bien réelles. Quant au phénomène trouvé des acteurs privés qui pourraient y parti-
de surconsommation médicale, il existe, il ne ciper à hauteur des 2/3. Le défi est de parvenir
faut pas le cacher. C’est la raison pour laquelle je à mettre en œuvre ce projet à l’échelon romand.
défends l’idée d’un dossier médical commun, Les médecins genevois n’y adhèrent pas par
centralisé. Cela dit, je dénonce une utilisation à crainte de bureaucratie. Et, il est vrai que le pro-
des fins de rétorsion, comme certains assureurs jet a été présenté à un moment délicat alors que
ont pu le faire, du dossier médical d’un patient. les points Tarmed faisaient polémique.
Ce sont là des méthodes scandaleuses qu’il faut Pourtant, le projet de carte informatisée, qui a
combattre car contraires à toute déontologie. Le fait l’objet d’un examen à l’échelon européen où
droit de contracter doit faire l’objet d’un débat. il a même été primé, répond aux besoins du
La LAMal est une assurance sociale. Il ne s’agit patient comme du système de prestations. On
pas de régresser socialement, mais de s’interro- bâtit une nouvelle politique avec de nouveaux
ger sur la nouvelle assurance sociale à mettre outils. Il faut bien se mettre cela en tête.» ■
sur pied pour les nouvelles générations!»
10 évènement L’INSTITUT DE RADIOLOGIE EN PLEINE
La nouvelle IRM 3T
est opérationnelle
Parmi ces changements, certains se sont agré- de pédiatrie. Cette deuxième machine est le par-
mentés d’exclusivités dont nous avons bénéficié fait complément de notre nouvelle IRM 3T, livrée
en raison de bonnes relations avec les construc- et installée au mois d’août 2006.
teurs et de l’image très positive de la Clinique
Générale-Beaulieu. Il s’agit, d’une part, d’exclusi- Nous procédons par ailleurs à l’évaluation de dif-
vités technologiques sur du matériel comme férents produits sur le marché en vue de rempla-
notre salle de radiologie interventionnelle à cer le scanner. Au rez-de-chaussée, les travaux
détecteur plat, première installation en Suisse les plus importants ont été réalisés en 2006.
(19e installation mondiale) et exclusivité mondia- Nous prévoyons néanmoins en 2007 le rempla-
le sur le prototype de console de traitement des cement d’une de nos salles télécommandées
images 3D. Nous sommes, à ce titre, le site de pour les examens uro-digestifs et gynécolo-
référence international pour Philips Medical. giques.
Nous avons également eu la primeur de la toute
nouvelle version NX de radiologie numérisée RAPIDES CHANGEMENTS
AGFA. Certaines nouveautés sont destinées à TECHNOLOGIQUES
accroître le confort et le bien-être de nos Contrairement à ce que l’on pourrait croire, tous
patients, de manière à rendre leurs visites le ces travaux et investissements ne nous confè-
plus agréable possible en leur offrant des condi- rent pas une avance et une tranquillité durables.
tions d’examens uniques. C’est toujours un état provisoire. D’une part, la
concurrence en Suisse, et à Genève surtout, est
AU PROGRAMME EN 2007 très grande et réagit très vite: c’est la course à
Les travaux de cette année vont principalement l’équipement. D’autre part, il faut savoir que la
concerner l’étage inférieur qui va subir à son durée de vie d’une technologie tend à se réduire
tour de grands changements. Dans un premier de plus en plus. Il faut compter en moyenne
temps nous allons remplacer notre IRM 1,5T quatre à cinq ans avant l’obsolescence d’une
actuelle par une IRM «ouverte» de 1T. Cette machine (contre sept ans il y a encore deux ans!).
machine va nous permettre d’ouvrir certaines Il faut donc rester attentif aux évolutions et ne pas
indications comme les examens dynamiques, s’endormir sur ses lauriers. ■
d’offrir une alternative aux patients claustro-
phobes, et sans doute aussi d’effectuer un peu OLIVIER SANCHEZ, CHEF TRM
MUE évènement 11
La nouvelle IRM 3T a fait une entrée des plus remarquées à la clinique. De sa sor-
tie du camion à son installation dans la salle prévue à cet effet, de nombreuses per-
sonnes et une grue gigantesque ont été nécessaires pour manipuler avec toutes
les précautions qui s’imposent l’impressionnant appareil.
12 service UNITÉ DE MÉDECINE DU SPORT
brève
LÉMAN BLEU TÉLÉVISION FÊTE SES 10 ANS
type HMO constitué par les médecins eux-mêmes. prête des chevaux à Marie, ici en com-
très importante et Marie arri- pagnie de Flanelle du Roset.
Cette façon de procéder constituerait également un ve à concilier les deux, gérant
sérieux contre-pouvoir aux assureurs-maladie. Ces son temps entre travail, passion et repos. Elle envisage
derniers détiennent déjà de nombreux pouvoirs. Ils de passer au niveau national d’ici un an ou deux, quand
ne se gênent pas de les utiliser, y compris à mau- elle et ses chevaux y seront prêts, car «l’équitation est
vais escient, voire de façon excessive. Nous pou- le seul sport individuel où on est deux». D’ici là, l’en-
vons produire de multiples exemples, à la Clinique semble de la clinique lui souhaite plein de succès pour
Générale-Beaulieu, dans notre pratique quotidienne. les concours à venir!