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La gestion financière
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All content following this page was uploaded by Anis Ben Ahmed Lachiheb on 25 February 2018.
ACTIF PASSIF
Exemple : deux associés apportent 50 000 DT de leurs fonds personnels et les déposent à leur
banque.
1ère opération :
ACTIF PASSIF
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
2ème opération : ils achètent des stocks de marchandises pour 15 000 DT, le règlement se fera
dans trois mois.
ACTIF PASSIF
3ème opération : ils prélèvent pour 5 000 DT de stock de marchandises, les revendent et
perçoivent en contre partie un chèque de 15 000 DT.
ACTIF PASSIF
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
ACTIF PASSIF
- Stock - Emprunt
- Créance - Dette fournisseur
- Disponibilité - Dette financière et sociale
A/ Actifs Immobilisés
L'actif immobilisé comprend l'ensemble des biens destinés à rester de façon durable
dans l'entreprise. On distingue les immobilisations incorporelles (brevets, logiciels,
licences…) et les immobilisations financières (actions et obligations).
B / Actifs Circulants
L'actif circulant comprend le stock, les créances et les disponibilités (banque et caisse).
C / Capitaux Propres
Ils regroupent les apports des associés, le bénéfice ou la perte de l'entreprise. Les
réservent constituent une partie du résultat mie de côté.
D / Dettes
Les dettes comprennent les emprunts réalisés auprès des établissements de crédits ou
après d'un tiers. On trouvera également les dettes fournisseurs, fiscales et sociales.
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
I/ Notion de flux
Flu x financier
Flu x réel
Flux d’exploitation : lors de l’exercice de son activité, l’entreprise est en rapport avec
les autres agents économiques.
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
- saisir les opportunités d’investissement les plus rentables (les créneaux porteurs de
profit).
- Minimiser le risque associé.
- Assurer à l’activité de l’entreprise les fonds nécessaires au coût minimum.
- Tenir compte de la valeur temporelle de l’argent.
D’une façon générale, le rôle du gestionnaire financier est d’assurer une allocation optimale
des ressources monétaires à fin de maximiser le bien être des actionnaires. Il s’agit de
satisfaire les doubles contraintes de rentabilité et d’équilibre financier.
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
La gestion financière fournit à la fonction financière une théorie, des outils d’analyse
permettant au responsable financier de prendre les décisions adéquates (d’investissement, de
financement et de distribution) dans l’objectif de maximiser la valeur de l’entreprise .Elle
remplit, en outre deux rôles complémentaires à court terme :
1) Aider à faire un diagnostic périodique sur la santé financière .Deux analyses peuvent
être effectuées dans ce but :
- Une analyse externe (méthode des ratios)
- Une analyse interne (méthode des flux)
2) Aider à gérer les différents éléments du patrimoine à court terme (actif circulant) :
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Chapitre I
LE BILAN FINANCIER
INTRODUCTION
Avant de prendre une décision qui engage l’entreprise, le financier doit porter un
diagnostic sur la situation de son entreprise. Ce diagnostic est établi sur la base des
documents financiers.
Ce chapitre sera donc consacré à la présentation du bilan de l’entreprise selon
l’optique financière. Cette présentation tente de s’adapter à la réalité économique de
l’entreprise puisque la présentation comptable est imprécise, incomplète voire trompeuse.
Ainsi dans ce chapitre on essayera d’abord de :
-Montrer l’imperfection des documents comptables.
-Retraiter le bilan comptable.
-Présenter le bilan financier détaillé et le bilan de synthèse.
Un bilan comptable est établi sur la base des règles de présentation et d’évaluation qui
émanent d’un formalisme inhérent de la normalisation comptable. Or, l’analyste financier se
trouve au contraire plus soucieux d’efficacité que de formalisme.
Pour mieux comprendre les origines de la divergence ente les deux disciplines
comptable et financière, on pourra se référer à quelques exemples :
1) L’inflation
Selon le principe du coût historique les actifs doivent être comptabilisés à leurs coûts
d’acquisition, la réévaluation n’est pas possible (principe du coût historique et principe de
prudence) ainsi la dépréciation monétaire n’est pas prise en compte et la valeur des actifs ne
représente pas la réalité économique.
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Exemple
Supposons que nous faisons une analyse financière de la société « THALJA » sur la
base d’un bilan arrêté le 31/12. La société est spécialisée dans la vente de produits
frigorifiques ; à cette date nous ne trouvons pas de stocks de produits finis, donc ce bilan n’est
pas représentatif de l’activité réelle de l’entreprise.
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Les actifs de l’entreprise comprennent les moyens de production et les actifs circulants
qui vont permettre à l’entreprise d’accomplir son cycle d’exploitation. Pour corriger ces actifs
il convient :
-D’éliminer les non-valeurs.
-D’intégrer les plus et moins values non comptabilisées.
-De prendre en compte les engagements hors bilan.
Bilan comptable
Bilan financier non équilibré
Emplois Ressources Emplois Ressources
Actifs non courants Capitaux propres Actifs non courants Capitaux propres
Autres actifs non Autres actifs non
courants courants
• frais préliminaires Passifs non courants • frais préliminaires Passifs non courants
• charges à répartir • charges à répartir
• frais d’émission et • frais d’émission et
prime de Passifs courants prime de Passifs courants
remboursement remboursement
• écarts de • écarts de conversion
conversion
Actifs
Actifs
courants
courants
TOTAL X TOTAL X TOTAL Y = X-Z TOTAL X
En éliminant les actifs fictifs, le bilan ne garde pas son équilibre c.a.d le total des
emplois et différent du total des ressources Y ≠ X. Ainsi il faut suivre cette opération par une
diminution d’un même montant au niveau des fonds propres (réserve spéciale de
réévaluation).
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Bilan financier
Emplois Ressources
Actifs non courants Capitaux propres
Autres actifs non courants Ainsi l’équilibre entre les emplois et les
• frais préliminaires • réserve spéciale de ressources est respecté, total des actifs =
• charges à répartir réévaluation (Z) total des capitaux propres et passifs
• frais d’émission et
prime de Passifs non courants
remboursement
• écarts de conversion
Passifs courants
Actifs courants
TOTAL Y TOTAL Y
Remarque
Certaines de ces non-valeurs renferment dans le futur des charges déductibles
fiscalement, donc une économie d’impôt est possible ce qui donne lieu à une créance fiscale
latente hors exploitation dont il faut en tenir compte. Cette remarque est aussi valable pour
tous les actifs réévalués.
Exemple
L’entreprise « 3S » a acheté le 01/01/1980 un terrain d’une superficie
de 5000 m2 à la région de zarouk Gafsa, au prix de 0,200 dinars le m2.
Le 31/12/2016, à cette région le m2 se vend à 50 dinars.
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Bilan retraité
Emplois Ressources
Actifs non courants Capitaux propres
Ainsi l’équilibre entre les emplois et les
Terrain 250.000 * réserve spéciale de
réévaluation 249.000
ressources est respecté total des actifs = total
des capitaux propres et passifs
Passifs non courants
Actifs Passifs courants
courants
TOTAL Y TOTAL Y
Pour les immobilisations financières, il s’agit des titres de participation, des prêts et
des dépôts et cautionnements. Ces biens financiers ne peuvent être considérés comme
immobilisés que si l’entreprise a l’intention de les détenir pour une période supérieure à 12
mois. Une entreprise ne peut pas considérer des actions achetées dans un objectif spéculatif
comme des immobilisations financières. Si l’échéance d’un prêt est devenue inférieure à une
année un reclassement des immobilisations financières deviendra nécessaire.
3) Les stocks
Plusieurs problèmes peuvent se présenter à propos des stocks :
- L’obsolescence de certains produits, le risque d’invendu peuvent causer la
diminution de la valeur des stocks. Le financier doit ainsi être vigilant pour constater l’effet
de ce risque sur les stocks et par suite diminuer la réserve spéciale de réévaluation dans
l’objectif de garder l’équilibre du bilan.
- Les méthodes d’évaluation des stocks sont multiples, le système comptable tunisien
laisse le choix entre deux méthodes seulement à savoir le coût moyen unitaire pondéré et la
méthode premier entré premier sorti (FIFO). Toutefois d’autres méthodes peuvent être
étudiées telles que la méthode du dernier entré premier sorti (LIFO), la méthode des coûts
d’achats identifiés, la méthode des coûts de remplacement ou dite aussi méthode
économique…
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
30/03/N
Trésorerie 12.000
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
31/12/N
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
1) Le résultat de l’exercice
Dans un bilan comptable avant répartition du résultat on trouve la totalité du résultat
de l’exercice au niveau des capitaux propres.
D’un point de vue financier : cette situation est paradoxale avec la réalité
économique, en effet, le résultat sera dans le court terme affecté : Une partie va rester dans
les capitaux propres et une autre partie sera distribuée, elle représentera donc des dettes à
court terme hors exploitation.
Comment affecter le résultat d’un exercice ?
La répartition des bénéfices obéit à des considérations légales, statutaires ainsi qu’aux
décisions de l’assemblée générale ordinaire des actionnaires.
D’après l’article 287 du CSC, « un prélèvement obligatoire de 5% des bénéfices nets
après déduction des déficits reportables est alloué au titre de la réserve légale. Toutefois ce
prélèvement cesse d’être obligatoire lorsque la réserve légale atteindra le 1/10 du capital
social. »
Exemple
La société « 3S » a été créée le 01/01/1995 au capital de 300.000 DT. Le 30/06/2000
son capital est passé à 400.000 DT, elle a réalisé depuis 1995 jusqu'à 2018 les résultats
suivants :
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Les statuts d’une société peuvent prévoir la constitution d’une réserve appelée réserve
statutaire.
La rémunération des actionnaires est constituée des dividendes, le montant des
dividendes peut être déterminé annuellement par l’assemblée des actionnaires qui peut aussi
décider la constitution d’une réserve facultative.
Le reste de la répartition sera affecté dans le compte résultat reporté qui sera pris en
considération lors de la répartition du bénéfice de l’exercice suivant.
= Reliquat
+ report bénéficiaire X
(Dotation réserve statutaire) X
(Dividendes) X
(Dotation réserve facultative) X
Remarques importantes
Avant la promulgation du nouveau code des sociétés du 3 novembre 2000, la
répartition des bénéfices était plus compliquée. Les dividendes étaient composés d’intérêt
statutaire et de super dividende et une part des bénéfices était destinée aux fondateurs.
Exemple
La société « 3S » est une société anonyme au capital de 500.000
DT composé de 100.000 actions. Au bilan du 31/12/N on trouve les
comptes suivants :
Réserve légale…………………….48.000
Réserve statuaire………………….24.000
Réserve facultative………………..40.000
Résultat de l’exercice……………100.000
Résultat reporté…………………….2.000
Les statuts prévoient que la dotation à la réserve statutaire représente toujours la
moitié de la dotation à la réserve légale.
La dotation à la réserve facultative est fixée par l’assemblée générale ordinaire des
actionnaires à 10.000 DT et le dividende par action à 0,800 DT.
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
T.A.F
1) Présenter la répartition des bénéfices.
2) Quelle est son incidence sur le bilan financier ?
Correction
1) Tableau de répartition du résultat
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
3) La subvention d’investissement
Elle est généralement accordée par l’Etat dans le but d’aider les entreprises à
l’acquisition de biens d’équipement.
La subvention d’investissement, sur le plan comptable et sur le plan financier, a un
traitement particulier et différent.
Comptablement une subvention d’investissement constitue des capitaux propres, une
partie de la subvention sera annuellement incorporée dans le bénéfice imposable de chaque
exercice en fonction des amortissements effectivement appliqués sur le bien acquis par
l’intermédiaire de la dite subvention.
Exemple
La société « 3S » a acheté le 30/06/N une machine pour 100.000 DT. L’Etat a
subventionné cet investissement à 50%. La méthode d’amortissements de la machine est
linéaire sur 5 ans, le taux d’impôt sur le bénéfice est de 35%.
L’opération sur le plan comptable s’analyse ainsi :
Compte de 30/06/N
capitaux 50.000
propres Compte de trésorerie
1451 Subvention d’investissement 50.000
dito
2234 Matériel industriel 100.000
Compte de trésorerie 100.000
31/12/N
681 Dotation aux amortissements 100.000 x 1/2 x 1/5
281 Amortissement matériel industriel 10.000 10.000
31/12/N
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Cette opération est faite annuellement jusqu' à ce que la subvention soit transférée en
totalité au compte de résultat.
De cette manière l’Etat va récupérer une partie de la subvention qu’il a accordée sous
forme d’impôt sur le bénéfice. L’analyste financier décompose donc la subvention en deux
parts :
-Une part acquise par l’entreprise et qui est définitive et vient en augmentation
effective des capitaux propres. Cette partie est égale au :
-Une part récupérée par l’Etat, représentant des impôts sur les bénéfices à payer les
années à venir. Il s’agit de D.C.T hors exploitation pour la partie à moins d’un an et de
D.M.L.T pour la partie à plus d’un an.
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
• Stocks de 10.000
marchandises
• Clients et comptes
rattachés
Caisse
TOTAL 280.000 TOTAL 280.000
T.A.F
Faites les traitements nécessaires selon une optique financière.
Correction
1) Les autres actifs non courants sont des actifs fictifs donc il faut les éliminer des actifs et
diminuer la réserve spéciale de réévaluation de 20.000 DT.
2) Les EENE représentent des valeurs réalisables (des créances) donc à réintégrer au niveau
des actifs. Il faut augmenter aussi au niveau des passifs les dettes bancaires à court terme pour
20.000.
3) La machine, sur le plan économique contribue à la réalisation de l’objet de l’entreprise
donc il faut :
-Intégrer sa valeur pour 50.000 DT au niveau des immobilisations corporelles
-Augmenter les D.M.L.T pour 40.000 DT soit 50.000/10 x 8
-Augmenter les D.C.T hors exploitation de 10.000 DT soit 50.000/10 x 2
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
1) Bilan détaillé
Situation Nette Réelle = Capital social et primes d’émission + Réserves légales + Autres
réserves + Résultat reporté + Plus ou moins value latents (réserve spéciale de réévaluation)
+ Provision à caractère de réserves+ Provision pour risques et charges non justifiés + une
partie de la subvention d’investissement.
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Le bilan financier est en principe un bilan détaillé, mais pour faciliter l’analyse
financière on utilise souvent un bilan de synthèse dit bilan condensé. Ce bilan permet de
regrouper les nombreuses rubriques du bilan financier en grandes masses significatives afin
de percevoir les éléments caractéristiques de l’entreprise.
Bilan de Synthèse
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Conclusion
Une bonne gestion dans l’entreprise suppose que les ressources stables financent les emplois
stables et les ressources courantes financent les emplois courants, ceci pour assurer un
équilibre des flux financiers et par la suite la continuité d’exploitation de l’entreprise. Le bilan
condensé facilite la lecture de la structure financière de l’entreprise. Pour bien suivre
l’évolution de cette structure, les financiers ont créé des indicateurs assurant et facilitant
l’analyse de l’équilibre financier.
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Chapitre II
L’ANALYSE DE L’EQUILIBRE FINANCIER
INTRODUCTION
La liquidité d’une entreprise est définie comme étant sa capacité à faire face à ses
engagements financiers à court et à long termes.
Pour assurer cette liquidité au sein de l’entreprise, un certain équilibre doit exister
entre la durée d’une opération à financer et la durée des moyens de financement
correspondants.
Ainsi cette approche prévoit la nécessité d’avoir un équilibre entre le degré de liquidité
des éléments d’actif et celui d’exigibilité des éléments des passifs. Cela signifie que les
emplois doivent être financés par des ressources pouvant demeurer à la disposition de
l’entreprise pour une durée égale à la durée de vie de ces emplois. En effet, la règle selon
laquelle une opération à financer doit être couverte par un moyen de financement de même
durée constitue une règle minimum de sécurité à laquelle il n’est guère prudent de déroger. La
notion de fonds de roulement répond à cette règle de sécurité. Malgré son intérêt, ce concept
s’avère trop flou et ne permet pas de juger de façon suffisamment précise l’orthodoxie de
l’entreprise en matière de liquidité. La notion de besoin en fonds de roulement en faisant
apparaître la valeur des besoins liés au cycle d’exploitation de l’entreprise permettra
d’apprécier plus précisément le degré du risque assumé quotidiennement par l’entreprise.
1) Définition
Le fonds de roulement peut être défini comme étant la marge de sécurité représentée
par la fraction des capitaux permanents qui n’est pas utilisée pour le financement des valeurs
immobilisées, mais intervient dans le financement d’emplois lié à l’actif circulant et ce pour
faire face au décalage pouvant se produire entre les sorties et les entrées des fonds.
2) Calcul du fonds de roulement :
Selon l’égalité comptable entre l’actif et le passif d’un bilan, le fonds de roulement
peut être calculé par le haut ou le bas de bilan.
* Par le haut de bilan ;
FR=Capitaux permanents- Valeurs Immobilisées ; cette formule exprime l’origine du
FR : Le montant du FR dépend des décisions à long terme qui concernent la politique de
financement (variation de capital, emprunt à LMT, remboursement d’emprunt, bénéfices
réinvestis…) et la politique d’investissement (acquisition et cession d’équipements).
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
FRNG
Actifs courants
(AC) Passifs courants
(PC)
Remarque
Le FR peut être divisé selon l’origine des ressources. On distingue le FR propre et le
FR étranger.
FR = FR propre +FR étranger. D’où FR étranger = FR – FR propre = DLMT.
FR propre
Actifs courants FR
FR étranger
DCT
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
3) Interprétation du FR
L’existence d’un FR est une nécessité pour la quasi-totalité des entreprises .Cette
nécessité est expliquée par l’existence des risques aux niveaux des éléments du bilan à moins
d’un an :
* Le premier risque concerne les possibilités de ralentissement de la rotation des
actifs à moins d’un an : les ventes baissent temporairement et les stocks tournent plus
lentement, les clients paient avec un certain retard ou demandent des délais supplémentaires
qu’il faut leur accorder, sous peine de les voir passer à la concurrence.
* Le second risque concerne les pertes de valeurs des actifs à moins d’un an : une
partie des stocks peut se révéler obsolète ; des créances clients peuvent se revêtir
irrécouvrables.
* Il existe également un risque de voir s’accélérer la rotation des passifs à moins
d’un an lorsque des fournisseurs devenant plus exigeants, demandent à être plus rapidement
payés.
De ce fait, l’absence du FR est généralement le signe d’une situation difficile. Celle-ci
est d’ailleurs d’autant plus difficile que les prêteurs ne consentent un crédit à l’entreprise que
sous la condition qu’elle reconstitue un fonds de roulement minimum.
Certaines entreprises cependant, mais elles sont très rares en réalité, peuvent avoir un
FR négatif, pourtant le risque d’insolvabilité n’est pas élevé. Cela veut dire que les dettes
d’exploitations (dettes de fonctionnement) financent une partie de l’actif immobilisé. Ça peut
être le cas de certaines entreprises commerciales qui ont un stock qui tourne très vite,
bénéficiant de longs délais de paiement auprès de leurs fournisseurs et dont la clientèle règle
au comptant (cas des chaînes de magasins).
Dans d’autres cas, la part la plus importante des DCT ne correspond pas à des
décaissements réels à leurs échéances, mais à des dettes qui sont renouvelés sans aucun
paiement effectif. Ce sont des dettes à court terme qui deviennent à long terme : elles ont le
caractère de ressources permanentes.
4) Les limites de la notion du FR
* Un FR précis et fiable doit être calculé à partir d’un bilan financier où tous les
redressements ont été effectués. La difficulté de calcul du FR provient de la non disponibilité
du bilan financier et de la complexité de son établissement.
* La mesure du FR est généralement statique, puisque dans beaucoup d’entreprise
elle ne peut être réellement effectuée qu’une fois par an, à la clôture des comptes.
* Pendant longtemps, un FR négatif a été considéré comme un mauvais signe.
Plusieurs cas ont prouvé le contraire et le FR peut être négatif sans que la trésorerie soit en
difficulté.
* Le FR calculé permet un constat, mais ne permet pas de porter un jugement sur la
valeur obtenue. Ce jugement ne pourra se faire que par référence au BFR.
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
1) Définition
Le BFR est le besoin de financement résultant du décalage dans le temps existant
généralement entre les flux physiques (réels) et les flux monétaires engendrés par le cycle
d’exploitation. Les flux physiques représentent les opérations d’achat, de production et de
vente .Les flux monétaires représentant les règlements de ces opérations. Le cycle
d’exploitation se caractérise par une succession d’opérations de nature différentes (achat et
stockage matières premières ; production et stockage produits finis) dont le renouvellement
est périodique.
Flux réel:
Flux monétaire :
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
2) Calcul du BFR
Le BFR d’exploitation sera donc égal à la différence entre l’ensemble des besoins et
des ressources cycliques d’exploitation. Ce calcul doit tenir compte de certaines corrections,
qu’on a jugé importantes .En effet, il serait plus pertinent de :
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régulier de fonds. Elle est donc liée au cycle d’exploitation et à ce titre, affecte le calcul du
montant du BFR.
Remarque
Certains auteurs se livrent au calcul d’un BFR hors exploitation ;
BFRHE = Actifs courants hors exploitation - passifs courants hors exploitation.
* Actifs courants hors exploitation tels que les créances diverses, comptes de
régularisation actifs, placements et autres actifs financiers.
* Passifs courants hors exploitation tels que les comptes de régularisation du passif,
fournisseurs d’immobilisations(404 ) et autres créances diverses(405),dettes fiscales relatives
à l’impôt sur le bénéfices(434),etc.
Le BFRHE provient des postes acycliques par rapport à l’activité normale de
l’entreprise et notamment à son chiffre d’affaire.
BFR= BFRE + BFRHE
3) Interprétation du BFR
Il est à noter enfin que le BFR peut avoir une valeur négative. Il est caractéristique des
grands espaces, hôtellerie, restaurant, café, les entreprises qui distribuent essentiellement des
produits alimentaires. Dans ces secteurs, la rotation des stocks est rapide (15j en moyenne),
les clients payent comptant mais leurs fournisseurs sont payés à 45j et plus du fait de
l’importance des marchandises demandées.
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Dans ce cas, l’encaissement des ventes précède le règlement des achats aux
fournisseurs d’où un BFR négatif : c’est une ressource de financement générée par le cycle
d’exploitation. Si les ressources à court terme sont constamment renouvelées, elles deviennent
stables et elles peuvent donc financer les investissements en immobilisations.
Un BFR négatif peut également exister dans les entreprises qui obtiennent de leurs
clients des avances sur commandes supérieures aux montants des frais engagés .Exemples :
les entreprises de travaux publics, la presse par abonnement, etc.
4) Financement en BFR
L’entreprise doit financer ces BFR soit par des capitaux permanents (capitaux
propres et DLMT) soit par des DCT. Généralement, le BFR peut être divisé en deux parties :
- Une partie stable correspondant à des besoins permanents de financement résultant
de l’activité régulière de l’entreprise (exp : stock outil, montant incompressible des crédits
clients).
- Une partie fluctuante : Correspondant aux variations du niveau de l’activité de
l’entreprise. Ces fluctuations revêtent une importance particulière pour les entreprises à
activité saisonnière.
La partie stable en BFR doit être financée par des capitaux permanents étant le FR.
La partie fluctuante peut être financée par des DCT (crédits bancaires à court terme,
facilités de caisse, escompte ou bien les crédits fournisseurs).Si une entreprise finance son
BFR fluctuant, qui est par définition conjoncturel et non durable dans le temps, par des
capitaux permanents, elle doit payer des frais financiers ou subir un coût d’opportunité, même
lorsque ces fonds ne sont pas utilisés.
5) La gestion du BFR
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Les BFR sont des données économiques et industrielles qu’on ne peut pas modifier en
courte période car ils reflètent les relations de l’entreprise avec son environnement (délai de
crédit clients, crédit fournisseurs et stockage) => A court terme, le BFR est une contrainte
pour le responsable financier, à l’inverse, le FR est une variable financière sur laquelle le
responsable peut agir. On peut avoir ainsi plusieurs comportements :
- Soit maintenir une trésorerie continuellement positive : ceci sécurise l’entreprise
mais pose le risque de détenir une trésorerie oisive.
- Soit maintenir une trésorerie systématiquement négative : il n’y a pas de risque de
trésorerie oisive mais celui de dépendance financière à l’égard des banques ; c’est une
situation de découvert chronique coûteuse.
- Ou bien maintenir une trésorerie voisine de zéro :c’est le meilleur choix puisqu’il
préserve l’entreprise d’une part du risque de dépendance financière à l’égard des banques et
d’autre part du risque de détenir une trésorerie improductive. Il y a donc un meilleur arbitrage
entre risque et rentabilité tant que les conditions de l’environnement ne varient pas.
1) Méthode proportionnelle :
L’analyse des séries chronologiques du chiffre d’affaires et du besoin en fonds de
roulement d’exploitation peut montrer que le rapport BFR d’exploitation / Chiffre d’affaires
est égal à une constante α. Donc pour calculer le BFR d’exploitation il suffit de trouver le
chiffre d’affaires prévisionnel d’où,
2) Méthode budgétaire :
Un budget est un plan chiffré qui prévoit les actions de l’entreprise pendant une
période bien déterminé, après avoir construit les budgets de l’entreprise notamment le budget
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
de trésorerie nous pouvons établir un bilan prévisionnel à travers lequel il sera facile de
déduire le montant du BFR prévisionnel à partir de la formule suivante :
BFRE
Montant
moyen du
BFRE
Mois
Notre objectif dans ce qui suit est d’exprimer le BFRE en nombre de jours du CAHT.
De ce fait il est nécessaire de rappeler que
BFRE = Stocks + Créances d’exploitation – Dettes d’exploitation.
L’analyse de ces principaux postes constituant le BFRE nous conduira à la solution de notre
problème cité ci-dessus, ainsi nous allons calculer pour chaque poste un délai moyen et un
coefficient de pondération moyen appelé aussi coefficient de structure. Un poste moyen en
jour de CAHT est égal à délai moyen (temps d’écoulement) multiplié par le coefficient de
structure. Les postes d’actifs constitueront des emplois et les postes de passifs constitueront
des ressources.
Pour calculer ainsi le BFRN il est nécessaire d’établir le tableau suivant :
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Besoins Ressources
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Total I Total II
Attention : au niveau des charges de production il ne faut pas prendre en considération les
dotations d’amortissement des immobilisations de production.
(4) La durée du cycle de fabrication correspond au délai des produits en cours.
(5) Généralement dans la pratique les clients ne règlent pas leurs créances dans un même
délai, dans ce cas il faut séparer chaque type de client en fonction des différents délais.
Exemple : 20% des clients règlent au comptant, 50% à 20 jours, 30% à 40 jours.
Délai pour le premier type de client = 0 car il y a règlement immédiat.
Délai pour le deuxième type de client = 20 jours, mais il faut appliquer le pourcentage sur
le coefficient de structure.
Délai pour le troisième type de client = 40 jours, mais il faut appliquer le pourcentage sur
le coefficient de structure.
(6) La TVA est décaissée dans une date limite du 28 du mois suivant s’il s’agit d’une
entreprise ayant une personnalité morale. Dans le cas d’une entreprise individuelle la
TVA est décaissée jusqu’au 15 du mois suivant. D’où le délai pour le premier cas est
de 15+28 = 43 jours et pour le deuxième cas 15+15 = 30 jours. D’une façon générale
délai = moyenne sur le mois + date de paiement de la TVA.
(7) Si les acomptes sur salaire sont versés avant le 15 du mois dans ce cas il s’agit d’un
emploi.
(8) Même remarque pour les créances clients s’il existe plusieurs fournisseurs qui
n’offrent pas les mêmes délais, il faut prendre chaque fournisseur à part.
(9) Si les acomptes sur salaire sont versés après le 15 du mois dans ce cas il s’agit d’une
ressource.
36
Anis Lachiheb /cours de gestion financière
(10) Salaire net = salaire brute – charge sociale salariale, Reste du salaire net =
salaire net – acomptes, délai = moyenne du mois + date de versement du salaire net.
Par rapport à un calcul statique effectué à partir d’un bilan, le modèle normatif :
- est analytique car il permet de mesurer l’incidence d’une modification de durée ou de
pondération sur le BFR.
- Il utilise des valeurs moyennes et non pas une valeur calculée à partir des soldes de
fin de période.
- Il permet des comparaisons entre les entreprises d’un même secteur.
-
Les critiques du modèle normatif :
37
Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Chapitre III
ANALYSE FINANCIERE PAR LES RATIOS
Introduction
Pour mener à bien cette analyse ; l’analyste financier va opérer une sélection et effectuer des
rapprochements entre différents postes afin de calculer des ratios qui mettent en évidence les
caractéristiques économiques et financières de l’entreprise étudiée. Ainsi un ratio peut être
définie comme étant un rapport entre deux grandeurs homogènes liées par une logique
économique, afin d’en tirer des indications de tendance .L’information fournie par les ratios
est importante car elle est relative et non absolue.
La méthode des ratios est largement utilisée par les banquiers et les gestionnaires financiers
des entreprises. Elle s’applique non seulement à l’examen du bilan (financier ou à défaut
comptable) pour apprécier la structure de l’actif et de l’endettement, mais aussi à l’étude de
compte de résultat de façon à analyser l’exploitation et la rentabilité.
La technique des ratios constitue un instrument de décision financière sous les conditions
suivantes :
En effet le calcul des ratios sur une seule période et sans point de comparaison
possible n’a aucune signification et ne permet pas de porter un jugement de
valeur sur la situation de l’entreprise.
3- Pour comprendre un ratio, il suffit de rechercher les liens économiques entre les deux
grandeurs mises en relation.
4- L’élaboration d’un ratio est subjective ; selon les auteurs, les entreprises ou les
banquiers, des ratios différents peuvent être calculés pour analyser un même problème.
Exemple : pour analyser l’autonomie financière, on peut utiliser ; capitaux
propres/capitaux permanents, ou bien, capitaux propres / dettes totales.
5- Il faut éviter d’utiliser des trop nombreux ratios et veiller à ce que les ratios employés
soient adaptés à l’objectif préalablement fixé par l’analyste financier .chaque entreprise
doit élaborer une batterie de ratios ,éclairant les points clés de sa gestion ,qu’elle suit
dans son tableau de bord .
38
Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Les ratios les plus utilisés peuvent être classés en quatre groupes :
Ces ratios comparent les différents postes d’actifs regroupés en grandes catégories et le
total du bilan.
Ce ratio doit être supérieur ou égal à 0,5, c’est à dire que les capitaux propres doivent au
moins représenter la moitié des capitaux permanents. Si ce ratio est inférieur à 0,5, on peut
considérer selon les normes bancaires traditionnelles que la capacité d’emprunt de l’entreprise
est saturée.
39
Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Généralement les banques et les institutions financières refusent de prêter aux entreprises déjà
fortement endettées, c’est à dire celles dont le ratio d’autonomie financière est < à 0,5 .en
effet, le banquier refuse d’assumer un risque supérieur à celui de l’actionnaire propriétaire
.c’est pour cette raison que certaines entreprises procèdent à des augmentations de capital
comme préalable à l’octroi de nouveaux crédits. Ce ratio est complété par les ratios suivants :
On utilise aussi :
Les emplois stables doivent être financés par des ressources stables .En effet, les valeurs
immobilisées sont des biens durables qui ne se transforment en liquidités, pour rembourser
leur prix d’acquisition, qu’après plusieurs années. Leurs financement doit être assuré par
des ressources financières, elles mêmes remboursables après plusieurs années. On a ainsi
deux ratios possibles :
Ce ratio doit être ≥ 1. Si non une partie des immobilisations est financée par des dettes à
court terme. Le fonds de roulement est alors négatif.
40
Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Il est prudent de financer, par des ressources stables, non seulement les V.I mais aussi le
BFRE au moins pour sa composante stable.
Les ratios de liquidité mesurent la capacité d’une entreprise à faire face à ses dettes
exigibles à court terme. Trois ratios relatifs à la liquidité de l ‘entreprise peuvent être
calculés :
En vendant ses stocks, en encaissant ses créances clients en plus de ses liquidités ,
l’entreprise parvient-elle à régler demain ses dettes à court terme ?
Ce ratio doit être supérieur à 1 surtout pour les entreprises industrielles car le F.R doit être
positif.
Ce ratio permet de mesurer la capacité de l'entreprise à faire face aux dettes à court terme avec
ses valeurs réalisables et ses valeurs disponibles. Les stocks sont exclus car en cas d'urgence,
il peut être difficile de vendre la totalité des stocks sans les brader (les vendre avec perte).
R.L.I = V.D/D.C.T
Avec ses disponibilités, quelle part des dettes à court terme l'entreprise peut-elle régler ? Ce
ratio semble présenter un intérêt opérationnel limité du fait de son ambiguïté.
Les créanciers de l'entreprise ont intérêt à ce que ce ratio soit le plus élevé possible, ce qui est
en contradiction avec une bonne gestion interne de trésorerie qui doit viser la trésorerie zéro
.ce ratio est généralement très inférieur à 1 (très faible) pour éviter le risque d'avoir une
trésorerie oisive, pléthorique.
La solvabilité est l'aptitude de l'entreprise à faire face à ses échéances à long et moyen terme
.Elle dépend principalement de l'importance de l'endettement à long et moyen terme et de la
facilité de liquidation des actifs .ces ratios se confondent avec les ratios d'endettement ou
d'autonomie financière => moins l'entreprise est endettée, plus elle est solvable.
41
Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Si ce ratio est élevée, cela signifie que l'entreprise peut surmonter une crise de confiance
puisque la situation nette est élevée .s'il est faible, les charges financières sont importantes et
le risque de cessation de paiement des échéances bancaires est élevée.
Ce ratio doit être supérieur ou égale à 1/3 .Pour les entreprises industrielles, ce ratio est jugé
satisfaisant s'il est de l'ordre de 25%.
Le ratio de rotation mesure le nombre de fois dans l'année le poste de l'actif ou du passif
"tourne».
Le délai d'écoulement mesure la durée de stockage de chacun des articles dans l’entreprise, la
durée du crédit clients et la durée du crédit fournisseurs.
Ce ratio mesure le degré d'efficacité de l'utilisation des actifs en terme du chiffre d’affaires.
Ces ratios donnent une idée sur la rapidité avec laquelle l'entreprise fait fructifier ses
ressources. Plus ces ratios sont élevés, plus les capitaux "tournent" rapidement.
42
Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Les stocks constituent un encours dont le renouvellement est assuré grâce à des entrées
correspondant aux approvisionnements (matières premières. encours, marchandises) ou à la
production effectuée (produits finis), à des sorties correspondant soit à l'absorption des
consommations intermédiaires dans la production (matières premières, encours), soit à des
ventes (produits finis, marchandises). Il est important de surveiller la vitesse de rotation des
stocks car un alourdissement des stocks se répercute directement au niveau de la trésorerie.
Ratio de rotation des stocks de marchandises = coût d'achat des marchandises vendues/stock
moyen de marchandises.
Coût d'achat des marchandises vendues = prix d'achat +frais sur achats + (S.I- S.F)
Ce ratio mesure le nombre de fois que le stock a été renouvelé pendant la période.
Temps d'écoulement des stocks de marchandises = (stocks moyen / coût d'achat des
marchandises vendues) * 360.
Durée d'écoulement des stocks de M.P = (stock moyen M.P/coût d'achat des M.P
consommées.) * 360.
Durée de stockage des produits finis = (stock moyen des P.F/coût de production des P.F
vendus) *360
Durée de stockage des encours = (stock moyen des encours / coût de production des
encours) *360
Les ratios de rotation des stocks mesurent l'efficacité de l'entreprise dans sa gestion des
stocks. En principe, plus les stocks tournent vite dans l'année et plus cela traduit une bonne
gestion. La rotation des stocks est généralement plus lente pour les entreprises industrielles
que pour les entreprises commerciales.
43
Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Le délai de recouvrement des créances clients, exprimé en nombre de jours, est calculé ainsi :
(clients et comptes rattachés /ventes TTC à crédit) *360
Avec clients et comptes rattachés =clients +clients douteux +effets à recevoir +E.E.N.E -
clients, avances et acomptes .Un délai de recouvrement élevée indique une politique
commerciale libérale et encourage les ventes .cependant, le risque d'insolvabilité des clients
devient grand et la liquidité de l'entreprise est faible .Un délai faible indique une politique
commerciale sévère et donc dégradation des ventes.
Le délai de paiement des fournisseurs, exprimé en nombre de jours, est calculé ainsi :
(fournisseurs et comptes rattachés /achats TTC à crédit) *360
Le délai de recouvrement des créances clients doit être ,en moyenne, inférieur au délai de
règlement des fournisseurs .dans le cas contraire, l'entreprise sera confrontée à des problèmes
de trésorerie .
L’équilibre de la trésorerie résultera d'une bonne synchronisation des trois ratios, à savoir : la
rotation des stocks, le délai de recouvrement des créances clients et le délai de règlement des
dettes fournisseurs.
44
Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Pour les mesures du résultat , on peut avoir :la valeur ajoutée ,l'excédent brut d'exploitation, le
résultat d'exploitation, le résultat net ,la capacité d'autofinancement, l'autofinancement, les
dividendes, etc.
Pour les mesures des moyens mis en oeuvre, on peut avoir : l’actif total, les immobilisations,
les capitaux propres, les capitaux permanents, etc.
Les ratios retenus pour l'analyse de la rentabilité dépendent de l'objectif de l'analyste financier
.Ainsi, les dirigeants qui cherchent à mesurer les performances industrielles et commerciales
de l'entreprise sont concernés par les résultats sur lesquels ils peuvent agir (excédent brut
d'exploitation résultat d'exploitation, résultat courant, capacité d'autofinancement...). L'Etat
concerné par la richesse créée par l'entreprise privilégie la notion de valeur ajoutée .Les
actionnaires, en tant que propriétaires de l'entreprise, sont sensibles à l'enrichissement de
celle-ci et donc aux bénéfices.
La rentabilité commerciale est appréciée par des ratios de marge .La rentabilité commerciale
renseigne sur la politique des prix de l'entreprise et sur la marge que l'entreprise prélève sur le
prix de revient des biens vendus. Trois ratios sont généralement calculés :
Ce ratio exprime la marge brute de l'entreprise avant charges financières et dotations aux
amortissements. Ce ratio est en effet indépendant de la politique financière adoptée par
l'entreprise (avant charges financières) et de sa politique d'investissement (avant dotations aux
amortissements).
=< Le ratio de marge brute permet de déterminer, pour chaque dinar de vente, ce qui reste à
l'entreprise pour renouveler les investissements et payer les charges financières.
45
Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Ce ratio exprime la marge prélevée par l'entreprise après déduction de toutes les charges .Le
ratio de marge nette permet de déterminer ,pour chaque dinar de vente ,ce qui reste à
l'entreprise une fois tous les frais déduits.
Ce ratio est une mesure de la marge prélevée sur le coût d'achat des marchandises vendues. Il
est calculé pour les entreprises commerciales, qui achètent des marchandises pour les
revendre en l’état, afin d'analyser l'évolution de leur performance commerciale. Il peut être
également calculé pour les entreprises mixtes.
L'entreprise a besoin de l'ensemble de ses actifs pour générer des bénéfices .Il apparaît donc
important de mesurer la rentabilité qu'elle génère sur ses investissements. La mesure de la
rentabilité économique permet de déterminer l'efficacité des moyens mis en oeuvre par
l'entreprise. Elle est appréciée de différentes manières :
Le ratio de rendement sur actif = Résultat net ou Résultat d'exploitation /actif total ; ce ratio
est appelé par les américains Return On Asset :ROA
Ce ratio permet de bonnes comparaisons entre des entreprises différentes par leur taille, leur
nationalité ou leur statut car il n'est pas affecté par la politique d'investissement de l'entreprise,
ni par sa politique de financement ou de distribution.
b- De point de vue des bailleurs de fonds (les prêteurs à long terme et les
actionnaires) :
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Résultat net / actif total = (Résultat net /CA hors taxes)*(CA hors taxes/actif total)
La relation entre la rentabilité économique, le taux de marge et le taux de rotation des actifs
fait apparaître q'une même rentabilité peut être obtenue par deux politiques commerciales
différentes :
• une politique de bas prix, avec une faible marge, mais une rotation des ventes
importantes (taux de rotation élevé ou faible intensité capitalistique).c'est le cas
des entreprises commerciales,
• une politique de qualité des produits dégageant une forte marge mais une faible
rotation des ventes (taux de rotation des actifs faible ou forte intensité
capitalistique).c'est le cas des entreprises industrielles.
=> Une entreprise peut donc améliorer sa rentabilité économique, soit en cherchant à
augmenter sa marge (c’est à dire agir sur les prix et les coûts), soit en cherchant à augmenter
la rotation de ses actifs en développant son chiffre d'affaires par rapport à l'actif investi.
D'un point de vue financier, seul la rentabilité des capitaux propres investis par les
actionnaires de l'entreprise est significative.
Ce ratio est également appelé dans la littérature américaine "Return on Equity» : R.O.E. Ainsi
la rentabilité financière mesure le bénéfice obtenu sur les fonds apportés par les actionnaires.
Elle permet de déterminer ce que rapporte à l'entreprise un dinar de capital. La rentabilité
financière mesure, en effet, l'efficacité avec laquelle l'entreprise utilise les capitaux mis à sa
disposition par les actionnaires. Si ce ratio est faible et surtout s'il est inférieur au taux de
rémunération de l'argent sur le marché monétaire, l'entreprise aura des difficultés à attirer de
nouveaux actionnaires avec des perspectives de rendement aussi faibles et disposera donc de
peu de fonds propres pour financer ses investissements .Le ratio de la rentabilité financière
(rentabilité des capitaux propres) est décomposé de la façon suivante :
Résultat net /capitaux propres = (Résultat net /CA hors taxes)*(CA hors taxes /actif
total)*(actif total /capitaux propres)
Rentabilité financière = taux de marge *taux de rotation des actifs *taux d'endettement.
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
- du taux de marge.
Cette relation montre donc sur quelle composante peut agir l'entreprise pour modifier sa
rentabilité financière, à savoir la politique commerciale, la politique industrielle et la politique
d’endettement.
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Chapitre IV
ANALYSE DE L’ACTIVITÉ DE L’ENTREPRISE
Introduction
Le chiffre d’affaires représente le montant des affaires réalisées avec les tiers dans
l’exercice de l’activité professionnelle et courante de l’entreprise, c’est à dire tous biens et
services vendus par l’entreprise dans le cadre de son activité : il s’agit de vente de
marchandises, vente de produit finis, de produits intermédiaires, de travaux d’études et de
prestations de services.
-Il est indiqué en « net commercial » (après déduction des rabais, remises ou ristournes
accordés), mais en « brut d’escompte de règlement » pour paiement comptant (escompte
comptabilisé en charges financières).
-Il est indiqué en valeur, ce qui empêche de savoir si son évolution résulte d’une évolution des
prix ou des quantités.
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Marge Commerciale = ventes des marchandises – coût d’achat des marchandises vendues.
Le coût d’achat des marchandises vendues est égal au prix d’achat des marchandises (prix
hors taxe net, augmenté des frais sur achat et corrigé par les variations des stocks de
marchandises). Si la variation du stock (SI – SF) est positive, les achats ne suffisent pas pour
assurer les ventes => il faut prélever sur les stocks ; c’est une opération de déstockage. Dans
le cas inverse, on a une opération de stockage.
La notion de marge commerciale est fondamentale pour les activités commerciales, car elle
rapproche les ventes de l’essentiel du coût variable qui leur soit lié, celui d’achat. Les autres
charges de fonctionnement sont des charges de structure fixes et qui ne dépendent pas
directement des ventes.
Elle caractérise surtout les entreprises industrielles. Elle est égale à l’ensemble des biens et
services produits par une entreprise et qui auront été vendus ou retenus en stocks ou qui
auront servi à constituer des immobilisations. On distingue trois catégories de production :
- La production vendue : elle représente les ventes hors taxes des produits finis.
La notion de production s’avère plus importante que la notion de chiffre d’affaires dans la
mesure où elle traduit l’activité réelle de l’entreprise. Cependant, sa valorisation est hétérogène
puisqu’elle résulte de la production vendue évaluée au prix de vente et la production stockée et
immobilisée qui sont évaluées au coût de production.
La valeur ajoutée brute (V.A.B) est une notion empruntée à la comptabilité nationale, elle
exprime la création ou l’accroissement de valeur que l’entreprise apporte au bien et service en
provenance des tiers dans le cadre de son activité courante .La valeur ajoutée est égale à la
richesse créée, c’est l’apport réel de l’entreprise à l’économie.
50
Anis Lachiheb /cours de gestion financière
VAB = production de l’exercice – tout ce que l’entreprise a acheté à l’extérieur et utilisé pour
élaborer sa production.
La valeur ajoutée est qualifiée de brute car les dotations aux amortissements ne figurent pas
parmi les éléments soustraits pour obtenir la valeur ajoutée.
Ainsi la VAB rémunère ;le travail(salaires) ,l’Etat (impôt et taxes), les prêteurs (charges
financières),les actionnaires(dividendes),l’entreprise(résultat net non distribué) et dotations
aux amortissements et provisions (reconstitution du capital).
La valeur ajoutée brute, rapportée à d’autres composantes, constitue l’un des principaux
indicateurs d’analyse, tels que :
-On analyse également le poids et l’évolution de chaque facteur de production par rapport à la
valeur ajouté. Par exemple ,si le ratio (masse salarial/VA) atteint des niveaux élevés cela
traduit l’existence d’une situation problématique qui peut être due soit à une charge salariale
élevée ,soit à un manque d’efficacité de la main d’œuvre. Cette dernière peut être mesurée par
le ratio (VA /effectifs).Le ratio (VA/immobilisation d’exploitation) permet de prononcer
quant à l’efficacité des équipements de production.
Il est à noter que l’accroissement de la VA n’est pas toujours un synonyme de bonne santé,
dans la mesure où cet accroissement peut aller de pair avec un endettement élevé et une
mauvaise situation de la trésorerie.
2) Indicateurs du résultat
L’E.B.E peut être défini comme étant le résultat sécrété par l’activité courante de l’entreprise
ou bien encore, comme le montant des ressources que l’entreprise obtient régulièrement de
son exploitation pendant une période donnée. C’est un indicateur très précieux de
comparaison entre entreprises car il est indépendant de la politique d’amortissement, de
provision et de financement. Il permet donc le maintien et le développement de l’outil de
travail, ainsi que la rémunération des capitaux investis. Au cas où cette grandeur est négative,
on l’appelle Insuffisance Brute d’Exploitation.
51
Anis Lachiheb /cours de gestion financière
E.B.E = VAB – impôt, taxes et versements assimilés hors impôt sur le sociétés - charges de
personnel.
Il est à remarquer enfin que l’E.B.E prend en compte les produits encaissables et les charges
décaissables, et il constitue ainsi le fondement de l’autofinancement.
R.A.O = E.B.E – dotations aux amortissements et provisions d’exploitation nettes des reprises
+ autres produits ordinaires + transferts et reprises de charges- autres charges ordinaires +
produits financiers – charges financières.
On entend par élément extraordinaire, c’est tout élément qui ne ressort pas de l’activité
ordinaire et courante de l’entreprise.
Le résultat net après modifications comptables est la différence entre tous les produits et
toutes les charges, incluant notamment l’impôt sur les bénéfices et l’effet des modifications
comptables.
Le résultat net sera inscrit au bilan, sous la rubrique des capitaux propres (qu’il s’agisse d’un
bénéfice ou d’une perte) au cas où les dirigeants auraient décidé de présenter le bilan avant
répartition. Ce résultat est destiné à rester dans l’entreprise (réserves) ou à être distribué
(dividendes).
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Présentation des soldes intermédiaires de gestion (SIG)
Le système comptable Tunisien a prévu la présentation schématique suivante des soldes intermédiaires de gestion :
1) Le surplus monétaire
Pour déterminer le surplus monétaire, il faut tenir compte du fait que certains produits et
certaines charges ne sont pas nécessairement encaissables ou décaissables. Il faut également
tenir compte du fait que ces produits et charges ne sont pas réglés au comptant. Ainsi le
surplus monétaire peut être mesuré par :
L’ETE est une mesure de la trésorerie engendrée par les opérations d’exploitation de
l’entreprise.
2) La capacité d’autofinancement
La CAF est un surplus monétaire généré par l’ensemble des opérations effectuées par
l’entreprise à l’exception des plus ou moins valus dus à la cession d’immobilisations.
Autrement dit, la CAF est un flux de trésorerie potentiel qui est susceptible de se transformer
en liquidités.
La CAF peut se calculer soit à partir de l’EBE (méthode soustractive ou directe) soit à partir
du résultat net (méthode additive) ou indirecte .seule cette dernière sera étudiée.
Méthode additive :
CAF = Résultat net de l’exercice + dotations aux amortissements et aux provisions –reprises
sur amortissements et provisions – quôte part des subventions d’investissement inscrite en
résultat de l’exercice – plus values sur cessions d’éléments d’actifs + moins values sur
cessions d’éléments d’actifs .
Anis Lachiheb /cours de gestion financière
La CAF traduit la capacité de l’entreprise à financer sa croissance. Elle est donc considérée
comme une donnée fondamentale pour la vie et le développement d’une entreprise.
La CAF traduit la richesse de l’entreprise. C’est un capital propre qui permet de renforcer le
fonds de roulement de l’entreprise. La CAF permet ainsi à l’entreprise de se développer selon
ses propres moyens (financement interne) et de disposer de capitaux supplémentaires en cas
de besoin par appel à l’emprunt (financement externe).
3) L’autofinancement
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Chapitre V
LE TABLEAU DE FINANCEMENT
ET L’ÉTAT DE FLUX DE TRESORERIE
I. LE TABLEAU DE FINANCEMENT
INTRODUCTION :
La méthode des ratios utilisée par les analystes financiers est une méthode statique.
Pour compléter l’étude financière, on trouve qu’il est intéressant de procéder aussi à une étude
dite dynamique.
Le tableau de financement appelé aussi tableau des emplois ressources permet de faire
apparaître les variations des ressources de financement de l’entreprise au cours d’un
exercice et les emplois qui en a été fait.
Il explique ainsi la variation du fonds de roulement net global de l’entreprise par nature :
exploitation, hors exploitation et trésorerie.
Δ FRNG
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
- des cessions d’éléments d’actifs immobilisés, que l’on doit inscrire au prix de
cession,
- des réductions d’immobilisations financières (remboursements reçus sur prêts,
dépôts et cautionnements…)
Attention à ne pas considérer dans cette rubrique :
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Y X
X-Y=∆FR
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Cette deuxième partie présente un intérêt moindre que la première partie, cependant il
conviendra :
∆ TR = ∆ FR - ∆ BFR.
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Remarques :
• Les variations doivent être calculées sur la base de valeurs brutes (les
provisions pour dépréciation sont déjà intégrées au niveau de la CAF).
Emplois Ressources
Augmentation des valeurs d’exploitation Augmentation des DCT d’exploitation
• Stocks • Fournisseurs
• Créances Augmentation des dettes CTH exploitation.
Z H
∆BFR = Z-H
Augmentation des comptes caisse et banque Augmentation des DBCT
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Conclusion
INTRODUCTION :
L’état des flux de trésorerie est un élément des états financiers. Toute entreprise,
contrainte à la tenue d’une comptabilité régulière et conforme à la réglementation comptable,
doit obligatoirement, au moins une fois par an, préparer cet état.
L’état des flux de trésorerie vient pour compléter le bilan et l’état des résultats. En effet pour
déterminer la santé financière de l’entreprise, l’analyste financier ne doit pas se limiter
seulement à l’étude du patrimoine et de la rentabilité. Il est aussi appelé à analyser les
variations de la trésorerie, leurs origines et la manière avec laquelle les bénéfices se sont
convertis en liquidité, d’ailleurs plusieurs, entreprises, qui malgré l’affichage des résultats
positifs, se retrouvent en période de cessation de paiement suite à une gestion inefficace de
leur trésorerie.
Dans cette partie du chapitre, nous allons étudier la construction des modèles de l’état des flux
de trésorerie tels que proposés par le système comptable Tunisien.
Selon la norme comptable générale « L’état des flux de trésorerie renseigne sur la manière
avec laquelle l’entreprise a obtenu et dépensé des liquidités à travers ses activités
d’exploitation, de financement et d’investissement et à travers d’autres facteurs affectant sa
liquidité et sa solvabilité. »
La présentation de l’état des flux de trésorerie peut être effectuée selon deux modèles, à savoir
un modele de référence et un modèle autorisé.
Ces deux modèles classent les flux selon trois catégories, flux liés à l’exploitation, flux liés au
financement, flux liés à l’investissement. Toutefois la seule différence entre les deux modèles
réside au niveau de la méthode de détermination des flux d’exploitation.
61
Anis Lachiheb /cours de gestion financière
N N-1
Flux de trésorerie liés à l’exploitation
Encaissements reçus des clients
Sommes versées aux fournisseurs et au personnel
Intérêts payés
Impôt sur les bénéfices payés
Flux de trésorerie provenant de (affectés à) l’exploitation
N N-1
Flux de trésorerie liés à l’exploitation
Résultat net
Ajustements pour :
Amortissements et provisions
Variations des :
– Stocks
– Créances
– Autres actifs
– Fournisseurs et autres dettes
Plus ou moins values de cession
Transfert de charges
Flux de trésorerie provenant de (affectés à) l’exploitation
Flux de trésorerie liés aux activités d’investissement
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Remarques :
Les intérêts payés et les intérêts et dividendes reçus pourraient être classés :
- soit parmi les flux de trésorerie liés aux activités d’exploitation parce qu’ils entrent
dans le calcul du résultat net.
- Soit parmi les flux de trésorerie liés respectivement aux activités de financement
(intérêts versés) et aux activités d’investissement (Intérêts et dividendes reçus), parce
qu’ils représentent ou bien des coûts engagés pour l’obtention de ressources
financières, ou bien le rendement du capital investi.
Les dividendes versés pourraient être classés :
- soit parmi les sorties de fonds liées aux activités de financement, puisqu’ils
représentent un coût engagé pour l’obtention de ressources financières.
- Soit en déduction des flux de trésorerie liés aux activités d’exploitation, de façon à
aider les utilisateurs à déterminer la capacité de l’entreprise à verser des dividendes à
partir des flux de trésorerie découlant de son exploitation.
- Les découverts bancaires sont en général considérés comme des activités de
financement. Toutefois les découverts bancaires remboursables à vue font partie
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
N N-1
Flux de trésorerie liés à l’exploitation
Encaissements reçus des clients
Sommes versées aux fournisseurs et au personnel
Intérêts payés
Impôt sur les bénéfices payés
Flux de trésorerie provenant de (affectés à) l’exploitation
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N N-1
Flux de trésorerie liés à l’exploitation
Résultat net
Ajustements pour :
Amortissements et provisions
Variations des :
– Stocks
– Créances
– Autres actifs
– Fournisseurs et autres dettes
Plus ou moins values de cession
Transfert de charges
Flux de trésorerie provenant de (affectés à) l’exploitation
Flux de trésorerie liés aux activités d’investissement
Acquisitions :
Décaissements provenant de l’acquisition d’immobilisations corporelles et
incorporelles
Encaissements provenant de la cession d’immobilisations corporelles et
incorporelles
Décaissements provenant de l’acquisition d’immobilisations financières
Encaissements provenant de la cession d’immobilisations financières
Flux de trésorerie provenant des (affectés aux) activités
d’investissement
Flux de trésorerie liés aux activités de financement
Encaissements suite à l’émission d’actions
Dividendes et autres distributions
Encaissements provenant des emprunts
Remboursements d’emprunts
Flux de trésorerie provenant des (affectés aux) activités de
financement
Incidences des variations des taux de change sur les liquidités et
équivalents de liquidité
Variation de trésorerie
Trésorerie au début de l’exercice
Trésorerie à la clôture de l’exercice
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
Chapitre VI
INTRODUCTION
L’analyse du point mort repose sur la distinction entre les charges fixes et les charges
variables.
Les charges fixes sont constantes à court terme, en effet au delà de certaine limite
l’augmentation de la production et des ventes nécessite des nouveaux investissement et
par conséquent un changement de structure. Il en résulte un nouveau palier de charges
fixes ; on dit que les charges fixes évoluent par palier.
*Les charges variables : elles varient avec les niveaux d’activités de l’entreprise, en
fonction du nombre d’unités produites et/ou vendues. Les charges variables sont
étroitement liées aux opérations de production et de vente. Les charges directes de main
d’œuvre, les commissions sur ventes sont des charges variables.
2) le seuil de rentabilité
P : prix unitaire.
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Anis Lachiheb /cours de gestion financière
SR : seuil de rentabilité.
Le SR en valeur est donné par la formule suivante : CA* =Q*. P ; c’est l’expression du
chiffre d’affaire critique. On a ainsi CA*=F.P/ (P-V)=F/T. avec T = (P-V)/P : c’est le taux
de marge.
C.AFF ou COÜT
Q
M/C.V
S.R (Q*)
F
Le point mort d’encaisse est le niveau d’activité pour le quel les recettes d’exploitation
couvrent les dépenses d’exploitation c’est à dire trésorerie d’exploitation =0.
Application 1 :
Une entreprise fabrique un produit qu’elle vend à 40 D. Les charges fixes s’élèvent à
63000D/ an dont 1200D de dotations aux amortissement.
Calculer le SR et le point mort des fonds décaissés sachant que la charge variable unitaire
=10D.
68
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Solution :
Application 2 :
*Amortissement : 20.000 D.
La société a conclu un emprunt pour financer son activité ; elle supporte des charges
financières d’une valeur de 20.000D
T.A.F:
Solution :
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1) Unité : le dinar
Coûts variables :
B.A.I
60.000*40% -24.000
Impôt sur les bénéfices
(60.000-24.000) 36.000
B.Net
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Remarque :
Le point mort des fonds décaissés est toujours inférieur au S.R car F ≥ F – charges non
décaissables.
Toute entreprise rationnelle cherche à diminuer le niveau du S.R. Pour ce faire, l’entreprise
peut soit réduire les coûts fixes (F), soit augmenter le prix de vente unitaire ou encore
diminuer le coût variable unitaire (toutes choses étant égales par ailleurs).
Examinons successivement l’effet d’une diminution des coûts fixes de 15.000D, d’une
diminution du prix de vente de 200D et d’une augmentation du coût variable unitaire de 30D.
Il est possible que les revenus totaux et coûts évoluent d’une façon non linéaire avec le
niveau de la production.
L’étude de la fonction f (Q) = revenus – coûts = –0,01 Q2 +60Q – 50.000, nous donne le
tableau de signe suivant :
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0 300 +∞
f ‘(Q) + -
40.000
f (Q)
-50.000 -∞
Représentation graphique :
300000
250000
200000
Rev.et coût
150000
100000
50000
0
1 7 13 19 25 31 37 43 49 55 61 67 73 79 85 91 97 103 109 115 121 127 133 139 145 151
-50000
-100000
Quantités (*40)
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Il existe deux types de leviers ; le levier d’exploitation dit aussi levier opérationnel et le levier
financier :
1) Le levier opérationnel :
Application :
Solution :
Ceci veut dire qu’au niveau de vente de 700 unités, si la quantité vendue augmente (resp.
diminue) de 1% alors le BAII augmenterait de 1,266.
Par conséquent une augmentation de la quantité vendue de 15% au niveau actuel fait le BAII
de : ∆BAII (en%) =∆Q (en%) DELO=15% *1,266 = 19%.
Ainsi si les ventes de l’entreprise passe de 700 unités à 805 unités vendues ; le BAII passerait
de 431000D à 512890D.
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On remarque que plus les ventes s’éloignent du point mort, plus le DELO tend vers 1. Il
s’avère alors que le DELO a une influence directe sur le risque d’exploitation de l’entreprise :
Au fur et à mesure qu’on se rapproche du SR, le risque d’exploitation augmente car il se
traduit par un risque de baisse de l’activité ce qui entraîne une chute de résultat.
Le risque financier de l’entreprise est lié à sa structure financière .l’effet de levier financier
découle de la présence des frais financier fixes que l ‘entreprise doit débourser quelque soit le
niveau de son BAII .Il est mesuré par un coefficient de levier financier pour un niveau donné
de BAII. Le DELF est un indicateur de changement relatif du bénéfice par action (B.P.A) dû à
un changement relatif donné du BAII.
D’une façon générale, tout investissement est financé en partie par des dettes (D) et en partie
par des fonds propres (FP).
BN= (RA (FP+D)- kD) (1-t) d’où BN= [(RA*FP) + (RA-k) D] (1-t)
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En définitif, lorsque le taux de rentabilité des actifs est supérieur (resp. inférieur) au coût de la
dette, on parle d’un effet de levier financier positif.
b) Calcul du DELF
DELF = BAII/BAI = 80.000 /60.000=1,33 ; ceci veut dire qu’une variation du BAII de 1%
entraînerait une variation plus que proportionnelle du BPA soit 1,33%.
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Pour le cas de notre entreprise Karim le DELC = 195.000/60.000= 3,25 = DELO * DELF.
Conclusion
L’avantage du modèle réside dans sa simplicité .il est bien adapté pour fixer les
objectifs à court terme des entreprises commerciales et déterminer l’influence d’une variation
de prix de vente et des coûts sur le résultat.
Si l’entreprise vend plusieurs produits avec des marges différentes, il faut calculer des seuils
de rentabilité par produit.
L’hypothèse restrictive relative à la relation linéaire entre le coût et la quantité peut limiter
l’opportunité de cette analyse : certaines charges variables sont susceptibles d’augmenter plus
que proportionnellement lorsque l’entreprise se rapproche de sa capacité de production
maximale (heures supplémentaires, pénurie de matière… ), dans ce cas il faut établir des
relations non linéaires entre les ventes et les charges pour adapter le modèle au réalité
économique.
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