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Dans l’est du Burkina Faso, des villages

« assiégés » par les terroristes


Au cœur de la forêt classée de Tapoa-Boopo, à plus de 300 kilomètres de la capitale
Ouagadougou, les habitants vivent dans la terreur.

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Son village s’est transformé en citadelle assiégée. « L’Etat a déserté, ce sont les


terroristes qui dictent leur loi désormais », rapporte Yemboaro (le prénom a été
changé), un habitant de Nassougou, dans la région de l’est du Burkina Faso, joint par
téléphone. Ici, au cœur de la forêt classée de Tapoa-Boopo, à plus de 300 kilomètres de
la capitale, la vie a basculé il y a plus d’un an.

« Un jour, des hommes sont venus prêcher, en se présentant comme des soldats de
Dieu. Ils nous ont obligés à nous convertir, sinon ils chasseraient les
récalcitrants », raconte cet homme, sous couvert d’anonymat, qui a préféré fuir à Fada
N’Gourma, le chef-lieu de la région, avec sa femme et ses deux enfants.

Isolés, pris au piège, plusieurs dizaines de villages seraient ainsi passés sous l’emprise des
groupes armés dans l’est du pays ces derniers mois, selon des sources locales et sécuritaires. Et
ce dans un silence quasi total, les localités étant difficiles d’accès et l’actualité plutôt tournée
vers la pandémie de Covid-19.

«  Les terroristes ont planté un drapeau noir à l’entrée de mon village et bastonnent ou exécutent
ceux qui ne respectent pas la charia. Le porc et l’alcool sont interdits, les femmes doivent porter
le voile, certaines sont même enlevées et violées », témoigne Yemboaro, dont le père, un ancien
conseiller municipal, a été tué dans l’attaque d’une buvette en 2018. Ciblés par les attaques, les
représentants de l’Etat et les enseignants ont tous préféré fuir, affirme-t-il.

« Livrés à nous-mêmes »

Dans la région de l’Est, 500 établissements scolaires étaient fermés à cause de l’insécurité, avant
l’épidémie. Aujourd’hui, l’école primaire de Nassougou servirait même de « base » aux
terroristes, selon ce rescapé : « Ils campent là-bas, ils ont aussi mis en place des checkpoints sur
certains axes pour contrôler ceux qui passent, et les fonctionnaires et les militaires sont tués
d’office. »

Depuis quelques mois, l’étau s’est encore resserré sur la zone. « Nous sommes livrés à nous-
mêmes. Les forces de l’ordre ne viennent plus et ceux qui les alertent sont tués. Chacun reste
terré chez soi, la peur au ventre », raconte un chef coutumier, reclus dans un village voisin avec
sa famille. Une vacance de l’ordre public d’autant plus inquiétante que les élections
présidentielle et législatives, fixées au 22 novembre, approchent.

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