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Chapitre 10

Réanimation
des 48 premières heures
M. Bertin-Maghit, C. Magnin

Malgré les progrès multidisciplinaires acquis dans tée augmente significativement la mortalité et la
la prise en charge des brûlés graves, la mortalité morbidité secondaires des patients.
observée dans les centres spécialisés des pays occi-
dentaux reste de l’ordre de 4 % [1]. Cette mortalité
apparaît plus liée aux antécédents des patients, ou Contexte physiopathologique
à leur âge, qu’aux classiques critères de superficie
et de profondeur des lésions. Les décès survien- Réponse inflammatoire
nent le plus souvent dans un tableau de défaillance
multiviscérale, évolution défavorable d’épisodes Dès le traumatisme initial, la libération de média-
septiques répétés chez des patients dénutris et teurs de l’inflammation est immédiate. Parmi ces
immunodéprimés [2]. Les décès à la phase ini- médiateurs sont impliqués l’histamine, les prosta-
tiale, si on exclut les accidents irrémédiables où la glandines, la bradykinine, la sérotonine, le complé-
gravité est telle qu’une limitation de soins est indi- ment, l’acide arachidonique, le monoxyde d’azote
quée, ont vu leur incidence diminuer au cours des entre autres [4]. Si la brûlure est de superficie
trente dernières années. Cette évolution est due limitée, inférieure à 10 % de la surface corporelle
à une meilleure compréhension des phénomènes totale, l’expression clinique de la réaction inflam-
physiopathologiques qui caractérisent la phase matoire reste locale ou locorégionale, ne concer-
aiguë de la brûlure grave : choc initial des brûlés, nant que la brûlure même et les tissus contigus.
syndrome inflammatoire de réponse systémique Dès lors que la brûlure intéresse une superficie
(SIRS), stress oxydatif [3]. La majorité des brûlés cutanée plus importante, la réaction inflammatoire
sont traités avec succès au cours des 48 premières se généralise [5]. Des médiateurs systémiques sont
heures par des soins de réanimation adaptés. Si les libérés, par activation macrophagique postagres-
grands axes de cette réanimation sont bien identi- sive. Des cytokines pro-inflammatoires sont syn-
fiés – remplissage vasculaire, analgésie, contrôle de thétisées et circulent à concentration sérique élevée.
la fonction respiratoire –, le choix précis de tel ou Des taux élevés d’interleukine 1 et d’interleukine 8
tel protocole, notamment pour ce qui concerne la ont été rapportés par différentes équipes au cours
réanimation hydroélectrolytique, reste le domaine des cinq premiers jours d’évolution [6, 7, 8]. C’est
d’une médecine factuelle reposant beaucoup sur plus particulièrement l’interleukine 6 qui présente
les habitudes et les préférences subjectives de telle un pic sérique caractéristique au cours des 48 pre-
ou telle équipe médicale. Or il s’agit d’une phase mières heures d’évolution [9].
d’évolution critique, qui engage le pronostic vital à La brûlure grave s’accompagne d’un stress oxydatif
court et moyen terme des patients. Il est d’ailleurs intense. La promotion majeure d’espèces réactives
reconnu qu’une prise en charge tardive ou inadap- de l’oxygène (anion superoxyde, radical perhy-
Les Brûlures
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90 Traitement général

droxyle, radical hydroxyle) déborde les capacités des • Pcap : pression hydrostatique capillaire ;
systèmes enzymatiques de régulation antioxydante • Pint : pression hydrostatique interstitielle ;
(glutathion peroxydase et superoxyde dismutase). • σ : coefficient de réflexion osmotique des pro-
Ces défenses enzymatiques utilisent comme co- téines ;
facteurs vitamines et éléments traces. La baisse de • πcap : pression oncotique plasmatique intra-
ces cofacteurs à la phase aiguë de la brûlure témoi- capillaire ;
gne de l’intensité du stress oxydatif [10, 11]. Les • πint : pression oncotique interstitielle.
radicaux libres en excès induisent une peroxydation À l’état d’équilibre, les valeurs physiologiques des
lipidique. L’atteinte des structures membranaires se différentes pressions sont :
traduit par une élévation des produits terminaux du • Pcap : 17 mm Hg
métabolisme des lipides. Dans ce cadre, l’augmen- • Pint : – 6 mm Hg
tation de l’excrétion urinaire de malondialdéhyde et • πcap : 28 mm Hg
des taux sériques des substances réagissant à l’acide • πint : 5 mm Hg
thiobarbiturique a été décrite [12, 13].
La valeur absolue des deux flux de directions oppo-
L’intensité particulière de ces phénomènes inflam- sées est de 15 mm Hg et il y a donc équilibre.
matoires immédiats, alors qu’à ce stade le patient
Les principales altérations constatées au niveau
est indemne de toute complication infectieuse
des tissus brûlés sont :
documentée, fait que la brûlure grave a été d’em-
• une hyperméabilité capillaire avec baisse du
blée citée parmi les étiologies non septiques du
coefficient σ ;
SIRS, lors de la description initiale de ce concept
• une diminution de la pression interstitielle P int
par Bone [14]. Le SIRS est caractérisé par une
et de la pression oncotique πcap ;
défaillance immunitaire, un hypermétabolisme
• une augmentation de la pression oncotique
et un catabolisme protéique majeur. Le patient
πint, aggravée par la dénaturation du collagène
est fragilisé vis-à-vis des complications septiques
due à l’agression thermique ;
secondaires, et le risque ultime est l’évolution vers
• il s’ensuit un passage massif d’eau et de plasma
un syndrome de défaillance multiviscérale.
depuis le secteur capillaire vers un troisième sec-
teur extravasculaire, ce qui se traduit clinique-
La brûlure grave est l’une des étiologies non septique ment par la constitution d’œdèmes.
du syndrome inflammatoire de réponse systémique, tel Chez les brûlés les plus graves, atteints au-delà de
qu’il a été défini par Bone. En l’absence de soins de réa-
25 à 30 % de surface corporelle, la baisse de πcap
nimation adaptés, l’évolution est dominée par le risque
liée à la fuite protéique est majeure et l’hyper-
de défaillance multiviscérale.
perméabilité capillaire due aux médiateurs inflam-
matoires est généralisée. Il s’ensuit la constitution
d’œdèmes ubiquitaires, qui concernent non seu-
Hyperperméabilite capillaire lement les brûlures, mais l’ensemble des tissus et
et réaction œdémateuse organes indemnes. Cette accumulation de liquide
dans le secteur interstitiel déborde les capacités du
À l’échelon de la microcirculation, l’action des
drainage lymphatique, bien que celui-ci augmente
médiateurs de la réaction inflammatoire se traduit
de 5 à 20 fois en zone brûlée et de 2 à 3 fois au
par des perturbations de l’équilibre de Starling,
niveau des tissus non brûlés [16].
qui régit les échanges hydroélectrolytiques entre
le secteur vasculaire et l’interstitium [15].
L’équation de Starling s’écrit : Modifications hémodynamiques
Qf = K [(Pcap – Pint) – σ (πcap – πint)]
Avec : L’équilibre hémodynamique est profondément
• Qf : débit de filtration ; altéré au cours des 72 premières heures d’évo-
• K : conductance hydraulique membranaire ; lution d’une brûlure grave. L’ancien concept
Chapitre 10. Réanimation des 48 premières heures 91

de choc hypovolémique isolé a évolué au fur cuté [22]. La troponine a été proposée comme
et à mesure de la meilleure perception des marqueur biologique de l’action délétère de ce
mécanismes du SIRS. Le cathétérisme cardia- médiateur [23].
que droit a permis de mettre en évidence qu’au
profil hypovolémique initial, qui ne prédomine
que durant les premières heures, succède entre Autres altérations
la 12e et la 24e heure une phase hyperkinétique
caractérisée par un index cardiaque élevé et des
physiopathologiques
résistances vasculaires systémiques effondrées
[17, 18] (tableau 10-1). Transport et consom- La translocation bactérienne à point de départ
mation d’oxygène augmentent au prorata de digestif, définie comme le passage de bactéries
l’élévation de l’index cardiaque [19, 20]. Chez viables ou de toxines bactériennes depuis le tube
les brûlés les plus graves, une élévation plus digestif vers la circulation systémique, a été décrite
importante de la consommation d’oxygène au dans différentes situations d’agression [24]. Elle
deuxième jour d’évolution a été corrélée à la a été documentée dans de nombreux modèles
survie secondaire des patients [21]. Comme expérimentaux de brûlures [25]. Le rôle exact de
dans tout état de choc, la dette tissulaire en ce phénomène en clinique humaine vis-à-vis du
oxygène se reflète dans le développement d’une SIRS constaté à la phase aiguë de la brûlure reste
acidose lactique. à préciser.
L’équilibre thermique est compromis par une aug-
mentation des pertes par radiation, conduction,
L’équilibre hémodynamique après une brûlure grave est
convection et évaporation. La brûlure étendue ne
altéré. Le patient souffre initialement d’un état de choc
hypovolémique. Après 12 à 24 heures, l’évolution se fait permet plus au revêtement cutané de jouer son
vers un état de choc hyperkinétique, à résistances vas- rôle dans le maintien de l’homéostasie du noyau
culaires abaissées. thermique [27].
L’augmentation de l’espace de diffusion et la
diminution de la concentration plasmatique des
Le rôle d’un hypothétique facteur dépresseur protéines de transport modifient la pharmacoci-
myocardique, partiellement responsable de la nétique et la pharmacodynamie des drogues injec-
baisse initiale de l’index cardiaque, reste dis- tées [28].
Au total, la réanimation initiale d’un brûlé grave
Tableau 10-1 Évolution des résistances vasculaires sys- concerne un patient souffrant d’un SIRS majeur,
témiques indexées (RVSI) et des concentrations sériques en état de choc initialement hypovolémique puis
d’interleukine 6 durant les cinq premiers jours après une hyperkinétique, en dette d’oxygène, vulnérable
brûlure grave [9].
vis-à-vis de l’hypothermie et hyperalgique.
IL6 (pg · mL–1) RVSI (dyn · s · cm–5 · m2) À ces désordres, imputables à la seule brûlure
RVSI grave, s’ajoutent éventuellement les conséquences
3 000 IL– 300
des intoxications et traumatismes associés et des
2 500 250 pathologies préexistantes.
2 000
200
1 500 Réanimation au cours
150
1 000 des 48 premières heures
100
500
Elle est dominée par la réanimation hydroélec-
0 50 trolytique, le traitement d’une éventuelle détresse
H6 H12 H24 H36 H48 H72 H12 respiratoire et l’analgésie du patient. La difficulté
92 Traitement général

pratique majeure pour les équipes médicales et Volume de remplissage


paramédicales est d’effectuer ces soins, tandis (ml/kg/% surface corporelle brûlée/heure)
qu’est pratiqué un bilan traumatologique exhaus- 0,5
tif, notamment d’imagerie, ainsi que les éventuelles
interventions chirurgicales d’urgence prioritaires. 0,4

Équipement du patient [29] 0,3

Il comprend au minimum : 0,2


• un dispositif d’oxygénothérapie, masque haute
concentration ou matériel de ventilation méca-
0,1
nique ;
• au-delà de 20 % de surface corporelle brûlée ou
en cas d’échec d’abord veineux périphérique dès 0
10 % de surface corporelle brûlée, pose d’une 4 8 12 16 20 24 28
voie veineuse centrale multilumière ; la voie dis- Temps post-brûlure
tale est dévolue au remplissage vasculaire ; la ou Fig. 10-1. Besoins liquidiens immédiats après brûlures [15].
les voies proximales sont réservées aux drogues
délivrées en continu, principalement analgési-
ques et amines pressives ; le cathéter est placé de perfuser un brûlé dès 10 % de surface corporelle
de préférence en zone saine, en privilégiant le atteinte chez l’enfant, et 15 % chez l’adulte.
territoire cave supérieur ; en cas de difficulté de En clinique humaine, les conséquences graves d’une
ponction, le repérage des troncs veineux par réanimation hydroélectrolytique différée sont docu-
échographie est indiqué ; mentées. Le travail de Barrow a comparé rétros-
• un cathéter artériel, le plus souvent placé en intra- pectivement deux groupes d’enfants souffrant de
fémoral : il permet le monitorage de la pression brûlures sur plus de 50 % de la surface corporelle
artérielle sanglante et les prélèvements pour exa- [30]. Un groupe avait bénéficié de perfusions adap-
mens biologiques ; mis en place avant un trans- tées précoces, alors que le second groupe n’avait
fert interhospitalier entre le service d’urgence de été traité qu’après un délai initial de deux heures.
proximité et le centre spécialisé, il permet d’opti- L’évolution secondaire montrait une incidence
miser la surveillance hémodynamique du patient significativement plus élevée du sepsis, de l’insuffi-
qui est transporté alors que son état est critique ; sance rénale et une mortalité accrue dans le groupe
• un sondage urinaire pour surveillance de la diu- des enfants réanimés tardivement (fig. 10-2).
rèse horaire ; De très nombreuses formules de calcul du volume
• un électrocardioscope ; de remplissage vasculaire au cours des 24 premiè-
• deux capteurs de température, un central et un res heures sont proposées dans la littérature médi-
cutané ; cale. S’il y a consensus vis-à-vis de la nécessité de
• une sonde gastrique à double courant. perfuser d’importants volumes au cours des deux
premiers jours après une brûlure grave, aucun des
protocoles n’a fait l’objet d’études comparatives
Expansion volémique objectives, et les choix des différentes équipes spé-
C’est une urgence thérapeutique. Les apports cialisées reposent dans ce domaine sur de la méde-
hydroélectrolytiques visent à compenser la fuite cine factuelle, guidée par l’expérience personnelle,
liquidienne intravasculaire. Si celle-ci est au premier voire des idées reçues [31].
plan de la scène clinique des 48 premières heures, Le tableau 10-2 présente les trois protocoles de
elle est maximale au cours de la première heure remplissage au cours des 24 premières heures les
(fig. 10-1). Il y a consensus à admettre l’indication plus souvent observés [4].
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80

70

60

50
< 2 heures
40
≥ 2 heures
30

20

10

0
mortalité insuffisance rénale sepsis

‰ Enfants brûlés SC > 50 %


‰ 83 enfants avec perfusion précoce avants les 2 premières heures
‰ 50 enfants sous perfusion à plus de 2 heures de la brûlure
Fig. 10-2. Évolution secondaire en fonction des apports initiaux [30].

Tableau 10-2 Protocoles de réanimation hydroélectro- coût modéré. Une enquête menée auprès des
lytique au cours des 24 premières heures. centres américains qui s’y réfèrent a montré que
Formule de Baxter, dite aussi du Parkland Hospital : dans plus de la moitié des cas l’évolution clinique
4 ml/% SC brûlée/kg sous forme de ringer lactate conduit à dépasser les apports initialement pres-
Formule d’Evans : crits, au-delà de 4,3 ml · kg–1 · SC brûlée [33]. En
1 ml/% SC brûlée/kg sous forme de cristalloïdes
+ 1 ml / % surface corporelle brûlée/kg sous forme
pratique quotidienne, trois situations conduisent
de colloïdes en règle à augmenter les apports [1] :
+ 2 000 ml de cristalloïdes • le retard initial à la prise en charge ;
Formule de Brooke : • la brûlure étendue du petit enfant ;
0,5 ml/% SC brûlée/kg sous forme de colloïdes • l’association d’une lésion respiratoire primitive.
+ 1,5 ml / % SC brûlée/kg sous forme de cristalloïdes
+ 2 000 ml de cristalloïdes Les protocoles d’Evans et de Brooke intègrent,
dès la phase initiale, des colloïdes. Parmi les col-
loïdes naturels, le sang et le plasma ne sont plus
Si ces formules diffèrent dans leurs compositions utilisés depuis les années 1970 [27]. L’albumine
quantitatives et qualitatives, elles restent consen- humaine diluée à 4 % reste préconisée dans ces
suelles sur trois points : protocoles pour corriger la baisse de pression
• la moitié de l’apport prescrit doit être perfusée oncotique due à l’hypoprotidémie. Les effets
dans les six premières heures ; antioxydants expérimentaux de l’albumine (acti-
• au cours de ces six premières heures, des cristal- vité antiperoxydation de la cystéine et du groupe-
loïdes seuls peuvent être apportés. ment thiol, augmentation des taux intracellulaire
La formule du Parkland Hospital, proposée par de glutathion) sont des arguments potentiel-
Baxter, préconise un apport de 4 ml · kg–1 · SC brû- lement intéressants dans le contexte du SIRS.
lée de ringer lactate chez l’adulte [32]. Ce soluté Enfin, l’apport d’albumine limitant les œdèmes
équilibré en électrolytes est faiblement hypo- tissulaires pouvait avoir un effet régulateur sur
osmotique (130 mmoles de sodium par litre). Ce la perméabilité intestinale, et partant prévenir
protocole est très largement utilisé, notamment ou modérer les translocations bactériennes [27].
aux États-Unis du fait de sa simplicité et de son Néanmoins, le débat qui oppose partisans et
94 Traitement général

adversaires de la prescription systématique d’al- Des stratégies de réanimation apportant des solu-
bumine humaine à la phase aiguë de la brûlure tés cristalloïdes hypertoniques ont été proposées.
grave n’est toujours pas clos [34]. Le recours à Le protocole de Monafo préconise la perfusion
l’albumine a surtout été discuté après les publica- d’une solution hyperosmolaire de 250 mmoles · l
tions du groupe Cochrane en 1998, qui concer- de sodium en quantité suffisante pour maintenir
naient l’ensemble de la pathologie aiguë [35]. une diurèse de 1 mg · kg–1 par heure chez l’adulte
Seules trois publications citées dans ces travaux [42]. Cette stratégie vise à diminuer le volume
de synthèse concernaient les brûlés, avec un fai- total perfusé. Selon des études expérimentales elle
ble niveau de significativité statistique. À défaut aurait des effets bénéfiques sur la microcirculation,
de preuve d’effets délétères de l’apport d’albu- l’oxygénation tissulaire et l’inotropisme myocar-
mine, d’autres auteurs ont considéré qu’elle est dique [43, 44, 45]. Mais cette option thérapeuti-
inutile car ne modifiant pas la constitution des que est cliniquement responsable d’une incidence
œdèmes du fait des troubles de la perméabilité majorée de l’insuffisance rénale, et d’une morta-
[27]. À l’opposé, d’autres études expérimentales lité accrue [46].
ont conclu à une rétention intracapillaire par- D’autres stratégies thérapeutiques de diminution
tielle de l’albumine et au maintien de la pression des volumes perfusés ont été étudiées. L’emploi
osmotique dans les territoires sains [36]. En cli- du sérum bicarbonaté isotonique au lieu du ringer
nique humaine, les méta-analyses récentes sont lactate a été abandonné en raison de la survenue
de nouveau en faveur du recours à l’albumine en d’hyperchloronatrémies [47]. Plusieurs publica-
pathologie aiguë [37, 38, 39]. En pratique, pour tions de la même équipe médicale recommandent
le clinicien, les recommandations de la Société une supplémentation précoce à très fortes doses
française d’anesthésie et réanimation de 1996, (66 mg · kg–1) en vitamine C à visée antioxydante.
réactualisées en 2001, maintiennent une indi- Les auteurs rapportent une diminution des apports
cation licite d’apport en albumine chez le brûlé hydriques, mais les posologies recommandées sont
grave, si une baisse de la protidémie sous 30 g · l potentiellement pro-oxydantes [48, 49].
ou de l’albuminémie inférieure à 20 g · l est docu-
mentée [40]. Cela conduit en règle à apporter de
l’albumine dès les premières heures si la brûlure Catécholamines
dépasse 50 % de surface corporelle, à différer cet
apport pour les lésions de moindre superficie, Si l’état de choc perdure malgré un apport hydro-
et à ne jamais en prescrire pour des brûlures de électrolytique adéquat, les catécholamines, qui
moins de 30 % de surface corporelle [41]. ne sont pas indiquées en première intention,
Si l’on suit le protocole d’Evans, au cours de la deviennent nécessaires [50]. La dobutamine est
deuxième journée d’évolution, il est recommandé recommandée si l’index cardiaque reste inférieur à
d’apporter la moitié du volume perfusé au cours des 4 L · min–1 · m–2 après correction de l’hypovolémie
24 premières heures. Les autres formules ne concer- [17]. Si la fonction ventriculaire gauche l’autorise,
nent que la première journée, sans recommandation la noradrénaline peut être indiquée pour stabiliser
précise ultérieure. L’habitude est alors de se limiter pression artérielle moyenne et résistances vasculai-
le plus rapidement possible à l’apport des besoins de res systémiques [29].
base, afin de limiter l’inflation hydrosodée, et ainsi
l’importance du troisième secteur. Diurétiques
C’est à l’issue des 48 premières heures, une fois
La controverse qui oppose tenants et adversaires de amendé le SIRS initial, que des injections itéra-
l’apport d’albumine humaine n’est pas close. Elle ne tives ou continues de diurétiques thiazidés sont
porte que sur la réanimation postérieure aux six premiè-
indiquées pour maintenir une diurèse supérieure
res heures. Auparavant un apport exclusif en cristalloï-
à 1 ml · kg–1 · h–1 qui, parallèlement à la diminu-
des est recommandé.
tion des apports, vise à initier l’élimination de
Chapitre 10. Réanimation des 48 premières heures 95

la surcharge hydrosodée [51]. La prise de poids Indices dynamiques


constatée depuis l’admission initiale détermine
l’objectif thérapeutique qui doit conduire en Ils permettent de situer la fonction ventriculaire
moins de 8 jours à la résorption des œdèmes. gauche du patient à tout moment sur sa courbe de
précharge-dépendance, et donc la réponse poten-
tielle au remplissage sans effectuer de test d’ex-
Critères de surveillance au pansion volémique.
cours des 48 premières heures L’échographie permet l’analyse du collapsus inspi-
ratoire de la veine cave supérieure en échographie
Pendant les 48 premières heures, la transition vers transœsophagienne. Cet indice se mesure chez le
le choc hyperkinétique, la sédation profonde et la malade sédaté et ventilé, sans inspiration sponta-
ventilation mécanique peuvent majorer la dégra- née, et sa valeur seuil est de 30 % [55].
dation hémodynamique et imposer au clinicien La variation du volume d’éjection systolique
un choix thérapeutique : expansion volémique (VVE) supérieure à 10 % peut être surveillée par
ou recours aux amines pressives. L’une ou l’autre le système PICCO® au cours de la ventilation
de ces solutions est potentiellement délétère, soit mécanique chez un malade sédaté sans ventilation
par augmentation de l’eau extravasculaire pul- spontanée. La sensibilité est de 80 % et la spécifi-
monaire et détresse respiratoire, soit par induc- cité de 93 % [56].
tion d’une ischémie rénale ou intestinale. Chez Les variations respiratoires de la pression artérielle
le brûlé grave, la littérature montre que les excès pulsée (ΔPP) permettent d’identifier les répondeurs
ou les insuffisances de traitement ont des consé- et les non répondeurs à l’expansion volémique avec
quences graves. D’où la nécessité pour le médecin une sensibilité et une spécificité de 95 %. Cette
de disposer d’indices précis pour argumenter ses mesure s’effectue en routine sur un malade sédaté et
décisions. ventilé, mais n’est pas validée si le patient est en ven-
tilation spontanée. La valeur seuil est de 13 % [57].
Les différentes formules de remplissage vasculaire ne Pour les malades non ventilés, une épreuve de lever
sont qu’une aide à la prescription initiale. Volume et des jambes à 45° permet de reproduire les effets
vitesse de perfusion doivent être adaptés en permanence hémodynamiques d’une perfusion de 300 ml de
pour prévenir sous-remplissage comme excès d’apport. colloïdes [58].
Enfin, le test de remplissage, qui évalue l’efficacité
d’un apport rapide de 10 ml/kg reste très utilisé
Indices statiques en pratique clinique.
Les signes d’hypoperfusion périphérique (oligurie,
marbrures, hyperlactacidémie) ne permettent que
dans 50 % des cas de prédire une réponse favorable En pratique
à l’expansion volémique [52].
Le schéma suivant peut être proposé :
La pression artérielle moyenne (PAM), la pression • démarrer l’expansion volémique en suivant les
veineuse centrale ou la pression de l’artère pulmo- règles classiques ;
naire occlusive ne sont prédictives d’une réponse • optimiser la sédation par des évaluations répé-
positive au remplissage que pour des valeurs très tées du score de Ramsay (tous les narcotiques et
basses [53]. tous les morphiniques provoquent une dépres-
L’étude échocardiographie de la surface télé dias- sion cardiovasculaire) ;
tolique du ventricule gauche (STDVG) ne permet • régler les paramètres de ventilation sur des
pas de discriminer répondeurs et non répondeurs valeurs modérées (volume courant de 7 à 10 ml/
au remplissage, sauf pour des valeurs inférieures à kg) pour éviter des pressions trop élevées et une
5 cm/m2 [54]. baisse marquée du retour veineux ;
96 Traitement général

• faire si possible une évaluation cardiaque par mécaniques [59] ; elle est souvent associée à une
échographie pour dépister une dysfonction intoxication oxycarbonée ou cyanhydrique ; sa
ventriculaire gauche préexistante ou acquise et gravité propre n’est pas corrélée à la superficie
pour détecter une hypovolémie sévère (STDVG des brûlures cutanées associées ; néanmoins elle
< 5 cm/m2) dont la compensation est alors est présente chez deux tiers des victimes de brû-
urgente ; lures par flammes sur plus de 70 % de surface
• argumenter toute décision d’expansion volémi- corporelle [1] ;
que supplémentaire ou de recours aux amines • le « blast » est secondaire à une explosion en
pressives par : milieu clos.
– la PAM (> 65 mm Hg chez l’adulte La fibroscopie bronchique précoce en cas de cir-
normotendu), constances de survenue évocatrices permet d’af-
– le débit urinaire (> 0,5 à 1 ml/kg/h), firmer la lésion respiratoire primitive [60]. Elle
– le ΔPP avec une valeur seuil de 13 % chez le permet, selon les cas décrits, de visualiser direc-
malade ventilé, tement les lésions de brûlures, les dépôts de suie,
– le lever des jambes à 45° chez le patient en ou les pétéchies témoins du barotraumatisme. Des
ventilation spontanée. fibroscopies itératives aident ensuite au suivi de
Les autres techniques (doppler aortique, PICCO®, l’évolution et à la réalisation de toilettes bronchi-
sonde de Swan Ganz) sont des recours selon les ques [61, 62]. Si l’expression clinique de la lésion
disponibilités locales et sont précieuses dès les respiratoire primitive est modérée, aérosols, kiné-
premières heures ou à l’occasion d’événements sithérapie et ventilation non invasive peuvent être
particuliers (chirurgie hémorragique, sepsis, proposés.
décompensation respiratoire). Leur caractère inva- Indépendamment de l’atteinte trachéobronchi-
sif ou semi-invasif reste une limite à leur utilisation que ou parenchymateuse, l’œdème peut menacer
systématique. la liberté des voies aériennes respiratoires hautes,
en cas de brûlures étendues, ou cervico-faciales
profondes. Ce sont les critères cliniques, dominés
Parmi les différents équipements de surveillance
hémodynamique disponibles, chaque équipe choisit par la détresse respiratoire, qui conduisent à poser
ceux qu’elle va utiliser en fonction des compétences l’indication d’intubation trachéale. Cette déci-
médicales requises, et du coût économique des appa- sion doit être pesée en fonction de l’évolution, la
reils. La tendance générale actuelle est de privilégier constitution de l’œdème entraînant une détresse
les moyens de surveillance non invasifs ou semi- d’apparition progressive. Il ne faut néanmoins
invasifs, au détriment des poses invasives de dispositifs pas trop différer l’intubation au risque de devoir
intravasculaires. la réaliser dans un contexte asphyxique, alors
que le geste est compliqué par l’œdème majeur
constitué.
Réanimation respiratoire au À la phase initiale, la ventilation mécanique n’a pas
de spécificité liée à la pathologie.
cours des 48 premières heures
Le cadre nosologique des lésions respiratoires
primitives correspond à trois entités cliniques Intoxications associées
distinctes :
• la brûlure vraie de l’arbre trachéobronchique Le dépistage et le traitement des éventuelles
est rare, la température de l’air diminuant rapi- intoxications oxycarbonées et/ou cyanhydri-
dement dans les voies aériennes humides [27] ; ques associées sont généralement débutés avant
• l’inhalation de suie et de fumée est fréquente ; l’admission en centre spécialisé. Néanmoins si le
elle entraîne un œdème muqueux, une hyper- bilan biologique initial révèle une intoxication
sécrétion, des micro-obstructions bronchiolaires par le monoxyde de carbone, l’indication d’oxy-
Chapitre 10. Réanimation des 48 premières heures 97

génothérapie hyperbare est retenue dans quatre Nutrition artificielle


circonstances :
• troubles de conscience persistants ; Si le métabolisme du brûlé grave augmente
• notion de perte de connaissance initiale ; jusqu’à 100 à 150 % de sa valeur de base, cette
• anomalie clinique neurologique à l’examen ; évolution est postérieure aux deux premiers jours
• femme enceinte. post-traumatiques.
Il faut alors pratiquer dans les meilleurs délais une Pour ce qui concerne spécifiquement la réani-
séance de 90 minutes en oxygène pur à 2,5 atmo- mation initiale, des arguments forts plaident en
sphères suivie d’une oxygénothérapie normobare faveur d’une alimentation entérale précoce. Elle
à une FiO2 de 1 pendant 12 heures [63]. est techniquement réalisable en sécurité [64].
Pour ce qui concerne l’intoxication par les cyanu- Elle constitue la meilleure prophylaxie de l’ul-
res, elle peut être affirmée par le dosage toxicolo- cère de stress [65]. Elle maintient l’intégrité de la
gique spécifique. Si celui-ci n’est pas disponible, muqueuse digestive et aurait un rôle immunomo-
l’intoxication est suspectée s’il y a conjointement dulateur potentiel, notamment en diminuant l’in-
des troubles de conscience et une augmentation cidence des translocations bactériennes [65]. La
isolée de l’acide lactique, chez un brûlé victime composition en lipides du mélange nutritif entéral
d’un incendie en milieu clos. L’administration sys- ne modifie pas le pic initial d’interleukine 6 symp-
tématique d’hydroxocobalamine, à la posologie de tomatique du SIRS initial [67].
50 mg · kg-1 de cyanokit®, est alors licite [29].

Paramètres hématologiques
Sédation et analgésie et coagulation
La douleur est majeure, et immédiate, lors d’une Dès le traumatisme initial, l’hématocrite et les chif-
brûlure grave. Les analgésiques de niveau 1 et 2 fres d’hémoglobinémie augmentent au prorata de
de la classification de l’OMS sont le plus souvent la translocation liquidienne depuis le secteur vas-
insuffisants [4]. culaire vers le secteur interstitiel. En dépit de la
Les morphiniques et morphinomimétiques sont réanimation hydroélectrolytique, ces paramètres
indiqués, et utilisés comme chez tout traumatisé restent élevés durant les 48 premières heures. En
aigu. À ce stade, l’accoutumance et la tachyphy- l’absence de traumatisme associé, ou d’hémorra-
laxie qui sont constantes lors de l’évolution secon- gie lors de la réalisation d’incisions de décharge
daire, ne sont pas installées. importantes, il n’y a pas en règle d’indication de
Chez le patient en ventilation spontanée, l’anal- transfusion sanguine durant cette phase [4].
gésique de référence reste la morphine, utilisée en L’hémodilution et la fuite protéique, qui se tra-
titration par bolus de 50 microgrammes par kg, duisent par une baisse de l’ensemble des facteurs,
sous contrôle continu de l’efficacité et dépistage induisent une hypocoagulation qui conduit à dif-
des signes cliniques de surdosage. Si le patient est férer la prévention thromboembolique au-delà de
intubé et sous ventilation assistée, la sédation et la phase de réanimation initiale. La survenue pré-
l’analgésie associent un morphinomimétique et coce d’une coagulation intravasculaire disséminée
une benzodiazépine administrés en continu. Dans est une complication rare mais grave, dont le trai-
le contexte d’instabilité hémodynamique de la tement symptomatique est non spécifique [4].
phase initiale, toute posologie excessive de sédatif
ou d’analgésique a des conséquences délétères sur
l’équilibre tensionnel. De la même manière, les Hypothermie
anesthésiques généraux vasoplégiants ou dépres-
seurs myocardiques, tels le propofol, sont contre- L’hypothermie à l’admission initiale d’un brûlé
indiqués à ce stade d’évolution. grave est fréquente. Sa correction est difficile,
98 Traitement général

d’autant qu’elle est volontiers contrecarrée par le [9] Gueugniaud PY, Vilasco B, Pham E, Hirshauer C,
transport du patient pour la réalisation du bilan Bouchard C, Fabreguette A, et al. Brûlés graves :
état hémodynamique, transport et consommation
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