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Annales de Chirurgie Plastique Esthétique 47 (2002) 623–632

Article original

À propos de 243 plasties mammaires verticales pour hypertrophie et/ou


ptôse importantes. Étude rétrospective, analyse des résultats
et description des modifications techniques
Report of 243 vertical mammaplasties for very large, heavy breasts
and/or severe ptosis. Analysis of the results and technical modifications
C. Deconinck *, C. de Greef, C. Walravens, N. Calteux
CHL Service de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique, 4, rue Barblé, 1210 Luxembourg

Reçu le 18 mars 2002; accepté le 18 septembre 2002

Résumé

Nous avons revu et analysé 243 plasties mammaires verticales pour hypertrophie et/ou ptôse importantes (soit un poids de résection ≥
700 g et/ou une ptôse ≥ 30 cm), réalisées dans notre service entre septembre 1993 et juin 2001. Nous décrivons les principales modifications
techniques par rapport à la technique initialement décrite par M. Lejour. L’étude rétrospective portait sur 124 patientes. Pour 119 d’entre
elles, il s’agissait d’une plastie mammaire de diminution, et pour 5 d’entre elles, d’une symétrisation après reconstruction controlatérale.
L’âge moyen était de 36 ans (13–62 ans). Pour les seins hypertrophiques (179 seins), le poids de résection moyen était de 905 g
(710–1750 g), la ptôse moyenne de 33,5 cm (30–42 cm). Les complications suivantes ont été notées : 3 hématomes dont un seul a du être
évacué chirurgicalement, 0 sérome, 4 infections contrôlées par un traitement local, 44 déhiscences cicatricielles ou retards de cicatrisation
(> 30 j), 8 nécroses partielles, 12 corrections secondaires sous anesthésie locale, 1 cicatrice chéloïde de l’aréole. Pour les ptôses sévères
(64 seins), la ptôse moyenne était mesurée à 31,8 cm (30–39 cm). Les complications suivantes sont survenues : 2 hématomes, 0 sérum,
2 infections, 16 retards de cicatrisation, 3 nécroses aréolaires partielles, 6 corrections secondaires sous anesthésie locale. La durée moyenne
de l’intervention était de 94 mn. Les patientes sont restées hospitalisées en moyenne 2,8 jours, ce qui correspond à la durée de maintien des
redons. Nous pensons que la technique de plastie mammaire verticale est rapide et donne de bons résultats. Les cicatrices sont réduites, les
seins sont bien projetés, la forme est bonne et reste stable dans le temps. Nous pensons que cette technique est adaptée aux hypertrophies
et/ou ptôses importantes. © 2002 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Abstract

Vertical mammaplasties for very large breasts and/or severe ptosis were evaluated in 124 patients who underwent operation in our unit
between Septembre 1993 and June 2001. In 119 cases it was reduction mammaplasty and in 5 cases unilateral symetrisation after
contralateral reconstruction. The mean age was 36 years (13–62 years). Among inclusion criteriae, we choose the resection weight ≥ 700 g
and/or a ptosis ≥ 30 cm. We report a few technical modifications of the initial Lejour vertical technique. About hypertrophic breasts
(179 breasts): mean resection weight was 905 g (710 – 1750 g), mean ptosis was 33.5 cm (30–42 cm). The following complications were
noted: 3 haematomas with only one evacuation on the same day, no seroma, 4 infections controlled by local treatment, 44 wound dehiscence
or delayed skin healing (> 30 d), 8 partial necrosis, 12 secondary correction under local anaesthesia, 1 cheloïd scar of the areolar complex.
About breasts with severe ptosis (64 breasts): the mean value was 31.8 cm (30 cm). Complications were as follow: 2 haematoma, 0 seroma,
16 healing delay, 3 partial necrosis, 6 secondary correction under local anaesthesia. The mean procedure time was 94 mn. The mean stay

* Auteur correspondant.
Adresse e-mail : cdeconinck@hotmail.com (C. Deconinck).

© 2002 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.


PII: S 0 2 9 4 - 1 2 6 0 ( 0 2 ) 0 0 1 5 4 - 1
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in hospital was 2.8 days, same as the suction drains. The vertical mammaplasty is a fast technique, giving good results. Scarring amount
is reduced. Breasts are well projected, well shaped and remain stable in time. Their base can be modified. We think this technique can safely
be applied to large breasts and/or severe ptosis. © 2002 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. All rights reserved.

Mots clés: Hypertrophie importante; Plastie mammaire verticale; Ptôse sévère; Seins

Keywords: Heavy and large breast; Vertical mammaplasty; Severe ptosis; Breast

1. Introduction

La plastie mammaire de diminution selon la technique


verticale devient communément acceptée. Plusieurs auteurs
ont déjà largement exposé les intérêts de cette technique
[1-4]. Comme Lassus [5] et Pitanguy [6] l’ont bien exprimé,
nous pensons que le but du chirurgien qui souhaite corriger
des seins hypertrophiques et/ou ptôsés est d’obtenir la forme
la plus belle et la plus naturelle possible avec le minimum
de cicatrices. Il doit y avoir le moins de complications
possibles et notamment éviter celles qui risquent de com-
promettre l’apparence du sein. Le gain cicatriciel ne peut en
aucun cas se faire aux dépens de l’aspect morphologique. Or
un beau sein est un sein projeté et, grâce à la résection A
glandulaire inférieure et centrale et à la création de deux
piliers latéroglandulaires, la technique verticale permet
d’obtenir une très bonne projection. Par ailleurs, dans les
plasties mammaires à trois cicatrices, nous avons constaté à
plusieurs reprises que les cicatrices hypertrophiques étaient
plus fréquentes dans la portion horizontale que dans la
portion verticale [7]. Ce fait a été également largement
rapporté par Lacotte lors d’un Congrès [5]. D’après Hall-
Findlay [2], la moins belle cicatrice à un an postopératoire
dans les techniques à trois cicatrices est la portion horizon-
tale ; la péri-aréolaire est variable et la verticale est en fait
la meilleure des trois. Il nous semble donc particulièrement
utile de tenter de limiter la rançon cicatricielle à deux
cicatrices, et ce certainement sur les peaux noires qui sont B
plus à risque de faire des cicatrices chéloïdes (Figs. 1A, B). Fig. 1. A. Jeune fille cap-verdienne de 16 ans (cas 1). Résection de 760 g
Jusqu’à présent, beaucoup de chirurgiens réservent en- de chaque côté ; B : résultat à 3 mois. La cicatrice horizontale est
core cette technique à des seins de volume modéré ou peu avantageusement évitée chez une patiente de peau noire.
ptôsés [1-2-8]. Comme d’autres auteurs, nous pratiquons de
plus en plus souvent cette technique verticale quelle que soit 2001 pour une hypertrophie et/ou une ptôse importantes.
la taille initiale du sein [9-11]. Afin de faire le point, nous Pour 119 d’entre elles, il s’agissait d’une plastie mammaire
avons réalisé une étude rétrospective dans laquelle nous de diminution, tandis que pour 5 d’entre elles il s’agissait
analysons les résultats et les complications. Nous souhaitons d’une symétrisation après reconstruction controlatérale.
démontrer l’adéquation de la technique verticale pour les Deux groupes sont distingués : le premier concerne les
cas d’hypertrophie ou de ptôse importante. interventions réalisées entre septembre 1993 et novembre
1997 et le second entre décembre 1997 et juin 2001, date à
partir de laquelle nous avons introduit les modifications
2. Sujets étudiés et méthode techniques qui seront décrites ci-après.
L’âge moyen des patientes était de 36 ans, avec des
L’étude a porté sur 243 plasties mammaires verticales extrêmes entre 13 et 62 ans. Les critères d’inclusion choisis
réalisées dans notre service entre septembre 1993 et juin pour l’étude sont un poids de résection supérieur ou égal à
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700 g et/ou une ptôse (mesurée par la distance manubrio- l’affiner en évacuant les lobules graisseux (Fig. 2E). Il nous
mamelonaire) supérieure ou égale à 30 cm. semble très important de préserver une bande de 1 cm de
Les poids de résection et la distance manubriomamelo- derme tout autour de l’aréole et particulièrement en infé-
naire en préopératoire ont été étudiés. Les complications en rieur afin de préserver le cercle veineux de Haller [5] et
postopératoire immédiat ont été étudiées, c’est-à-dire les d’éviter une nécrose partielle de la portion inférieure de la
hématomes, séromes, infections et nécroses partielles, les PAM (plaque aréolo-mamelonaire). La glande est réséquée
délais de cicatrisation et les éventuelles reprises chirurgica- en bloc sous la forme d’une « quille de bateau renversé »
les. La durée moyenne de maintien des drains de Redon et décrite par Pitanguy [6], emportant la région centrale et
d’hospitalisation ont été observées. inférieure du sein et les triangles glandulaires interne et
externe. Deux piliers latéroglandulaires sont ainsi crées ; ils
seront adossés et permettront la projection du nouveau sein.
3. Résultats Notons que toutes les résections sont réalisées au bistouri
froid. La PAM est fixée en position définitive par quatre
3.1. Modifications techniques points cardinaux de Monocrylt4/0. Si nécessaire, les piliers
sont enroulés par un à trois points profonds de
Monocrylt2/0 (Fig. 2F). C’est ce qui détermine la forme du
Quelques modifications ont été apportées par rapport à la
futur cône mammaire et donne le galbe et la projection du
technique initialement décrite par Madeleine Lejour en
sein. Le décollement cutanéoglandulaire des deux triangles
1990 [3] et publiée en détail en 1994 [12].
interne et externe est éventuellement complété. Un redon
aspiratif est posé, puis le plan sous-cutané est fermé par des
3.1.1. Les dessins
points inversant de Monocrylt 2/0. Pour terminer, un surjet
Les dessins sont réalisés sur la patiente assise. Le pôle
intradermique de Monocrylt 4/0 autour de l’aréole puis un
supérieur de la future aréole (point A) est situé sur l’axe
surjet intradermique de Monocrylt 2/0 bien froncé sur la
vertical du sein entre 19 et 21 cm du repère claviculaire, lui
verticale, ce qui répartit l’excédent cutané sur toute la
même situé à une distance de 5 à 8 cm de la fourchette
hauteur de la cicatrice (Fig. 2G) sont réalisés. Cela permet
sternale. Ces distances dépendent de la morphologie géné-
de passer d’une longueur de 20 cm et plus à 6–7 cm. Cela
rale de la patiente, de l’importance de la résection glandu-
produit toujours une peau froncée et une petite bourse à la
laire prévue et de la qualité élastique de la peau. Le dôme de
partie inférieure de la verticale. Elles se résorbent en général
mosquée est d’autant plus large (de 9 à 11 cm) que le sein
en quelques semaines. Aucune tricherie n’est réalisée aux
est volumineux et ptôsé. Le dessin revient bien en dedans.
dépens de la cicatrice péri-aréolaire comme l’a décrit
Les repères latéraux sont largement ouverts en dehors et
Kalendorf [13] parce que nous pensons que cela amène de
forment avec un angle d’environ 45°. Nous n’hésitons pas à
la tension et augmente le risque de cicatrice hypertrophique.
hypercorriger la pince cutanée. Le bord inférieur du fuseau
Une lipoaspiration complémentaire n’est pas réalisée systé-
s’arrondit et reste toujours au moins à deux travers de doigt
matiquement. Des stéri-strips sont collés et un rouleau de
au dessus du sillon [5]. Le trait inférieur est franchement
compresses est fixé dans le sillon (Fig. 2H). Celui-ci a pour
horizontal, emportant ainsi une importante portion cutanée
but de favoriser l’application et l’accolement cutané sur le
au niveau du pôle inférieur (Fig. 2A).
plan thoracique. Il restera en place une semaine.
3.1.2. L’intervention
3.2. Résultats d’analyse (Tableaux 1, 2)
L’intervention est réalisée en position semi-assise. Après
avoir désépidermisé le lambeau porte-mamelon à pédicule
supérieur, la peau et la glande en interne et en externe sont Dans la série des hypertrophies (179 seins), le poids
incisées suivant le dessin établi en préopératoire (Fig. 2B). moyen de résection est de 905 g avec un maximum de
Vers le bas la peau est décollée par rapport à la glande 1750 g, la ptôse moyenne est de 33,5 cm avec un maximum
jusqu’au sillon sous-mammaire et le plan prépectoral est de 42 cm. Dans la série des ptôses importantes, la ptôse
rejoint en suivant exactement le plan de la mammectomie moyenne est de 31,8 cm avec un maximum de 39 cm, le
sous-cutanée (Fig. 2C). Le décollement cutanéo-glandulaire poids de résection moyen est de 445 g (entre 219 et 685 g).
est prolongé en interne et en externe sous forme de deux L’intervention dure en moyenne 94 min. Le redon reste
triangles (Fig. 2D). Le lambeau porte mamelon à pédicule en place en moyenne 2,8 jours, ce qui correspond à la durée
supérieur d’une épaisseur d’environ 0,5 cm est disséqué. Ce moyenne d’hospitalisation (entre 2 et 5 jours). La cicatrisa-
lambeau a une excellente sécurité vasculaire puisqu’il existe tion est acquise en moyenne après 38,3 jours.
toujours un rapport stable entre la largeur de la base du Comme complications, trois hématomes ont été obser-
pédicule et sa longueur. Dans les cas de ptôse importante, le vés. Deux ont été traités localement par ponction, un a du
lambeau est « trait » à la main entre deux compresses afin de être évacué chirurgicalement le jour de l’intervention. Nous
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A
B

C D

E F
Fig. 2 : A. le trait inférieur du dessin reste toujours à 2 travers de doigt du sillon sous-mammaire ; B : désépidermisation du lambeau porte-mamelon et
incision franche cutanée et glandulaire des repères interne et externe ; C : décollement cutané inférieur dans le plan de la mammectomie sous-cutanée
jusqu’au plan prépectoral ; D : prolongement du décollement cutané au niveau de 2 triangles interne et externe ; E : nous « trayons » le pédicule afin d’évacuer
les lobules graisseux ; F : fixation de la PAM en position définitive et enroulement des piliers glandulaires interne et externe.

ne notons pas de sérome. Quatre infections ont été rencon- 33,7 % et seulement 14 cas dans la seconde soit 15,5 %), la
trées ; une infection de la PAM qui a été reprise chirurgica- cicatrisation a été acquise au-delà de 30 jours. Chaque fois
lement, les trois autres concernaient la portion inférieure de le retard de cicatrisation portait sur la portion inférieure de
la verticale. Dans 44 cas (30 cas dans la première série soit la verticale. Il est important de noter que 23 de ces patientes
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G H
Fig. 2 (suite). G : sujet intradermique bien froncé réparti sur toute la hauteur de la cicatrice verticale ; H : mise en place d’un rouleau de compresse dans le
sillon.

Tableau 1
Résultats
Hypertrophies Ptôses
Poids de résection (g) 905 (710/1750) 445 (219/685)
Ptôse (cm) 33,5 (30/42) 31,8 (30/39)
Durée intervention (min) 94 94
Durée de cicatrisation (j) 38,3 (20/90) 36,3 (19/72)
.

Tableau 2
Complications postopératoires
Hypertrophies Ptôses
(nbre = 179) (nbre = 64)
Hématome 3/179 (1,7 %) 2/64 (3,1 %)
Sérome 0/179 (0 %) 0/64 (0 %)
Infection 4/179 (2,2 %) 2/64 (3,1 %)
Retard de cicatrisation Série I 30/89 (33,7 %) 10/27 (37 %) A
Série II 14/90 (15,5 %) 6/37 (16,2 %)
Nécrose partielle 8/179 (4,5 %) 3/64 (4,7 %)
Correction secondaire Série I 4/89 (4,5 %) 3/27 (11,1 %)
Série II 8/90 (6,7 %) 3/37 (8,1 %)
.

fumaient plus de 20 cigarettes par jour. Depuis que nous


réséquons systématiquement un triangle glandulaire interne
et externe dans la portion inférieure du sein, que nous
limitons le décollement cutané, que nous dégraissons la
peau de façon importante, et répartissons le fronçage sur
toute la hauteur de la suture (ce qui laisse moins d’excès
cutané dans le sillon sous-mammaire), nous sommes passés
de 33 % à 15 %. Nous avons eu à déplorer 8 nécroses
partielles dans les plasties mammaires pour hypertrophie.
Dans 4 cas, il s’agissait de la portion inférieure de la PAM
et dans 4 cas de la peau de la portion inférieure de la B
verticale. Notons également que 5 de ces 8 patientes Fig. 3. A. Cas 2 : résection de 820 g à droite et 950 g à gauche ; B : résultat
fumaient plus de 20 cigarettes par jour. Cette complication a à 9 mois.
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B
Fig. 4. A. Cas 3 : résection de 1000 g à droite, 950 g à gauche ; B : résultat
à 5 mois.

B
Fig. 5. A. Cas 4 : la ptôse (mesurée par la distance manubriomammelo-
été sensiblement réduite depuis que nous veillons à préser- naire) est de 34 cm de chaque côté. Vue de face en préopératoire ; B : vue
de face à 5 mois postopératoires.
ver une bande de 1 cm de derme autour de l’aréole. Dans
12 cas, une correction secondaire sous anesthésie locale a
3.3. Cas cliniques illustratifs
dû être réalisée ; 4 dans la première série et 8 dans la
seconde. 9 fois pour corriger une verticale, 1 fois pour
Quelques cas cliniques sont illustrés par les Fig. 3 à 9.
corriger une PAM infectée, 1 fois pour corriger une asymé-
trie de PAM et 1 fois pour une invagination de PAM.
L’excès cutané est principalement dû à une insuffisance de
résection graisseuse sur la peau de la portion inférieure du 4. Discussion
sein, ce qui empêche une parfaite rétraction cutanée. Notons
la présence d’une cicatrice chéloïde autour du mamelon. L’adaptation des gestes techniques avec l’expérience
nous a permis de résoudre progressivement les problèmes
Dans les cas d’intervention pour ptôses importantes, nous posés. Nous constatons par exemple une nette diminution
avons à déplorer 2 hématomes mais pas de sérome. Deux des nécroses de PAM et des retards de cicatrisation depuis
infections ont été observées. que nous veillons à maintenir une bande circulaire de 1 cm
Dans 16 cas, la cicatrisation a été acquise au-delà de de derme autour de la PAM. De plus, pour faciliter
30 jours. Depuis que nous avons amélioré la technique, nous l’ascension de cette dernière nous n’hésitons pas à « traire »
sommes passés de 37 à 16 %. Dans 3 cas, nous notons une le lambeau porte-mamelon afin de le vider de son contenu
nécrose aréolaire partielle. Il s’agissait d’une ptôse respec- graisseux, sans pour autant réduire la largeur du pédicule ou
tivement à 34, 36 et 39 cm. 6 corrections de la portion léser la vascularisation (Fig. 2E). Plusieurs auteurs [8]
inférieure de la verticale ont dû être réalisées en y ajoutant, évoquent une certaine difficulté à faire monter la PAM
sous anesthésie locale, une courte cicatrice horizontale. quand la ptôse est trop importante. Nous translatons sim-
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B
Fig. 6. A. Cas 5 : la patiente présente de multiples abcès des 2 seins en
préopératoire. Ptose mesurée à 35 cm ; B : poids de résection de 980 g à
droite, 890 g à gauche. Résultat à 13 mois. La patiente n’a plus récidivé
d’abcès.
B
plement la PAM vers le haut et n’avons jamais rencontré de Fig. 7. A. Cas 6 : ptôse mesurée à 30 et 31 cm ; B : contrôle à 24 mois.
difficultés particulières, à condition simplement d’avoir Notons l’aspect de la région sous-mammaire.
aminci suffisamment le pédicule (ce qui ne doit pas poser de
problème étant donné que les vaisseaux concernés sont
situés en sous-dermique). Plus le sein est volumineux et
ptôsé, plus le dôme de mosquée est « ouvert », c’est-à-dire cicatrices pour des seins très hypertrophiques ou ptôsés, il
large et plat. Donc plus la largeur du lambeau porte- existe également des retards de cicatrisation en regard de la
mamelon est importante. Or, ce qui importe c’est le rapport jonction des trois lambeaux cutanés [3-14]. Par ailleurs,
longueur/largeur. l’incidence a nettement diminué depuis que nous réalisons
Par ailleurs, il est important de noter que dans les cas systématiquement la résection d’un triangle glandulaire en
d’hypertrophie et/ou ptôse importantes, nous veillons tou- interne et en externe, que nous limitons au maximum le
jours à prolonger la résection glandulaire vers le haut, décollement cutané et que nous veillons à dégraisser com-
c’est-à-dire la quille du bateau, afin de créer un espace plètement la peau excédentaire dans l’oreille du segment III
suffisant pour accueillir la PAM. et ce afin de permettre une rétraction cutanée maximale.
Nous avons effectivement à déplorer un certain nombre Ceci avait déjà été démontré par E. Hall Findlay dans sa
de retards de cicatrisation dans les cas d’hypertrophie très série de 400 plasties mammaires [2].
importante, mais tout d’abord ceux-ci s’arrangent relative- L’adossement des piliers interne et externe conditionne la
ment simplement, avec des soins locaux prolongés. De plus, forme du futur cône mammaire et permet donc d’apporter
nous pensons que dans les plasties mammaires à trois une projection importante.
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Enfin, il nous est arrivé dans 14 cas de devoir corriger la


portion inférieure de la cicatrice verticale et d’y ajouter,
sous anesthésie locale, une courte cicatrice horizontale suite
à une insuffisance de rétraction cutanée et à la persistance
d’un « bourrelet » cutané [4]. Cette cicatrice horizontale
mesure au maximum 5 cm et est donc toujours nettement
inférieure à ce qu’elle aurait été en cas de plastie mammaire
à trois cicatrices. De plus, elle est avantageusement toujours
placée exactement dans le sillon sous mammaire (Fig. 10A,
B). Alors que dans les plasties mammaires à trois cicatrices,
la cicatrice horizontale se trouve parfois sur l’abdomen
supérieur ou sur le sein lui-même et rarement dans le sillon.
Ce qui rend la cicatrice beaucoup plus visible, surtout si elle
a une tendance hypertrophique ou chéloïde.
Globalement, les taux de complications de cette série, ne
A peuvent être comparés à ceux décrits par M. Lejour dans sa
série personnelle de 250 plasties verticales car elle inclut
toutes les plasties et mastopexies, quels que soient le poids
de résection et le degré de ptôse préopératoire. Or, elle
insiste sur le fait que les complications sont clairement plus
fréquentes dans les cas d’hypertrophie ou de ptôse impor-
tantes [16]. N’oublions pas que lorsque l’on compare les
taux de complications, il est nécessaire de prendre en
considération le poids de résection et l’importance de la
ptôse en préopératoire, sinon la comparaison n’a pas de
sens. Bien sûr, les chirurgiens qui réalisent uniquement des
petites pexies chez des patientes minces dont la peau est
élastique auront toujours moins de complications que ceux
qui réduisent surtout des gros seins chez des patientes
obèses et âgées et ce, quelle que soit la technique utilisée.
Il convient de remarquer cependant que le taux de
B complications était plus élevé pour nos premiers cas et qu’il
Fig. 8. A. CAs 7 : ptôse à 35 cm et poids de résection de 850 g ; B : résultat décroît nettement avec le temps, l’expérience et les adapta-
à 8 mois. tions techniques, sans toutefois disparaître complètement.

A B
Fig. 9. A. Cas 8 : ptôse à 33 cm, vue de face ; B : vue de profil.
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C D
Fig. 9 (suite). C : résultat à 3 mois vue de face ; D : vue de profil.

5. Conclusions

Nous pensons donc que la plastie mammaire verticale


modifiée est une technique rapide qui donne de bons
résultats [13]. Les cicatrices sont courtes, limitées le plus
souvent à la péri-aréolaire et à la verticale, auxquelles on
ajoute parfois une courte horizontale, réalisée secondaire-
ment sous anesthésie locale quand cela s’avère nécessaire.
Les seins ont une belle forme, une excellente définition en
interne et en externe, une bonne projection et restent stables
dans le temps [5]. Il est possible de réduire la largeur de la
base mammaire lorsque nous enroulons les deux piliers
[17]. Comme Flageul, nous observons que le gain cicatriciel
ne se fait pas aux dépens de la forme ni de la qualité
morphologique [1]. Le bénéfice cicatriciel est réel et le gain
concerne au moins autant la morphologie et la stabilité que
le seul gain cicatriciel. A
Nous pensons donc que si la patiente est prévenue de la
présence de fronces cutanées et de la forme peu naturelle du
sein pendant environ 2mois, si on lui explique qu’un retard
de cicatrisation est possible mais nécessitera simplement la
poursuite des pansements, alors, la technique verticale est
adaptée aux hypertrophies et/ou ptôses importantes [10-16].
Bien sûr, il est important de bien informer la patiente
lorsque l’on passe avec elle le contrat de soins [18]. Il faut
lui expliquer que la « tricherie » sous-mammaire et ses
conséquences en postopératoire immédiat sont en quelque
sorte le prix à payer pour obtenir à moyen et à long terme
une économie cicatricielle, un sein galbé, bien projeté et B
stable. Fig. 10. A. Exemple d’une cicatrice horizontale à 2 mois postopératoires ;
Actuellement, comme d’autres auteurs [2-8-9], et encou- B : correction de cicatrice avec adjonction d’une courte horizontale à
ragés par la satisfaction fréquente des patientes, nous 12 mois postopératoires.
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