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RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE

UNIVERSITÉ MOULOUD MAMMERI DE TIZI-OUZOU


DÉPARTEMENT DE MÉDECINE
SÉMIOLOGIE MÉDICALE

LA FIÈVRE

A- DÉFINITION - GÉNÉRALITÉS :
- La fièvre est définie, par une élévation de la température centrale au-dessus de 37,5 °C le matin
et de 37,8 le soir, en l’absence d’activité physique intense.
- Elle est éventuellement suspectée par la palpation du front qui apparaît anormalement chaud.
Le chiffrage de la température corporelle est alors indispensable.
- La méthode de référence est le thermomètre électronique flexible par voie rectale.
- La voie buccale ou axillaire nécessite un temps de prise plus long, et a de plus l'inconvénient
d'une sous-estimation fréquente (ajouter +0,4 °C si voie buccale, +0,5 °C si axillaire).
- Le thermomètre à infrarouges par voie auriculaire (enfant ≥ 2ans) présente l'avantage d'un
temps de prise rapide (1 seconde), mais manque parfois de précision.

B- PHYSIOPATHOLOGIE :
- L'homme est un être homéoterme
- L'homéothermie résulte d'un équilibre entre thermogenèse et thermolyse, régulé par un centre
thermorégulateur situé dans l'hypothalamus antérieur.
- L'élévation thermique répond à deux mécanismes parfois associés : la fièvre et l'hyperthermie.
- La fièvre entraîne le déplacement vers le haut du point d'équilibre thermique, ce qui conduit
l'hypothalamus antérieur à émettre des influx nerveux visant à augmenter la température centrale
vers ce nouveau point d'équilibre. Il en résulte une vaso-constriction (diminuant la thermolyse) et
des frissons (augmentant la thermogenèse).
- L'hyperthermie peut (indépendamment de toute élévation du point d'équilibre thermique et
donc de toute fièvre) être induite par une augmentation de la thermogenèse (exercices musculaires
intenses) et/ou une diminution de la thermolyse (température extérieure élevée : coup de chaleur).

C- SIGNES DE GRAVITÉ DE LA FIÈVRE :


- Devant toute fièvre, il faut identifier les situations d'urgence et celles imposant l'hospitalisation
d'un patient fébrile.
- Le niveau de la température ne témoigne pas à lui seul de la gravité d'une fièvre.
- De principe, la gravité d'un état fébrile s'évalue sur trois domaines :

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1- SIGNES DE GRAVITÉ LIÉS À LA FIÈVRE ELLE MÊME :
 Sepsis grave.
 Déshydratation.
 Tachycardie > 120 bpm.
 Hypotension < 80 mm Hg.
 Fréquence respiratoire > 24/min.
 Marbrures : traduit des troubles circulatoires + Extrémités froides.
 Altération de la conscience : de la somnolence jusqu'au coma profond.
 Oligo-anurie.
 T° > 41.

2- SIGNES DE GRAVITÉ LIÉS À L'ÉTIOLOGIE DE LA FIÈVRE :


Il faudrait aussi rechercher des signes en faveur d'une étiologie sévère imposant la réalisation
d'un geste en urgence.
Ces situations d'urgence sont habituellement reliées à une cause infectieuse bactérienne :
- Un syndrome méningé en faveur d'une infection neuroméningée (méningite, méningo-
encéphalite) imposant la réalisation d'une ponction lombaire.
- Un purpura fulminans (purpura fébrile) en rapport avec une infection à méningocoque
(méningococcémie) imposant la réalisation d'une ponction lombaire + hémocultures.
- La notion d'un retour d'une région tropicale doit faire évoquer le paludisme et imposer la
réalisation d'un frottis sanguin + goutte épaisse.
- Un syndrome septique +/- insuffisance circulatoire doit redouter une septicémie et imposer la
réalisation d'hémocultures et la recherche d'une porte d'entrée.
- Les lombalgies fébriles sont en faveur d'une pyélonéphrite aiguë imposant la réalisation
d'hémocultures + ECBU et d'une échographie rénale.
- Douleurs à la mobilisation d'un membre dans un climat fébrile doit faire redouter une
ostéoarthrite et imposer la réalisation d'une ponction de liquide articulaire.

3- SIGNES DE GRAVITÉ LIÉS AU TERRAIN :


- Femme enceinte : risque de listériose. Mais aussi nécessite que la femme soit apyrétique, car la
fièvre peut induire un accouchement prématuré, malformations fœtales, mort fœtale in utero.
- Nouveau-né : Risques de méningite néo-natale.
- Nourrisson âgé de moins de 3 mois (et particulièrement âgé < 6 semaines).
- Sujet âgé : C’est souvent un sujet trompeur. On a souvent des infections respiratoires
(pneumonie) ou urinaires (même s'il n'y a pas de signes cliniques, il faut faire une radio des
poumons et un ECBU). Ils peuvent avoir des infections sans fièvre.
- Immunodéprimés : Infections opportunistes : Patients en chimiothérapie, VIH, patients greffés.
- Sujet à risque valvulaire (valvulopathe, CIV, ... ) : risques d'endocardite (infection des valves).
- Toxicomane : risques de septicémie, endocardite.
- Sujet ayant une insuffisance cardiaque ou une coronaropathie : augmentation de la FC et du
débit cardiaque de 3L/min/°C --> décompensation.

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D- ÉTUDE SÉMIOLOGIQUE DE LA FIÈVRE :
1- SELON LA DURÉE DE LA FIÈVRE, on définie :
- Une fièvre aiguë : qui évolue depuis moins de 5 jours chez le nourrisson, et
moins de 1 semaine chez l'enfant plus âgé. Le plus souvent d'origine infectieuse.
(N.B : pour certain, fièvre aiguë c-à-d durée inférieure à 3 semaines).
- Une fièvre prolongée : appelé encore fièvre au long cours ou persistante : évoluant depuis plus
de 3 semaines. Les étiologies sont variées : infectieuses, néoplasies, maladies de système, ...
2- MODE DE DÉBUT :
- Aigu : On observe une ascension thermique brutale avec T° passant en une à quelques heures de
37°C à 40°C.
- Progressif : L'ascension thermique est croissante, atteignant 39 - 40°C en 4 - 5J.
- Insidieux : Le début de la fièvre est très imprécis.
3- ÉTUDE DE LA COURBE THERMIQUE :
Les modalités d'évolution de la fièvre orientent le diagnostic, et contribuent à la recherche
étiologique. On distingue ainsi plusieurs modalités évolutives :
- Fièvre continue ou en plateau : la T° monte et atteint un plateau sans période d'apyrexie avec
une variation nycthémérale minime n’excédant pas 1°C.
Ex : La fièvre typhoïde au 2ème septénaire, pneumonie,
- Fièvre émittente quotidienne : variations nycthémérales très importantes de la température ;
subnormale (apyrexie) le matin, élevée (39-40°C) + sueurs profuses fréquentes le soir.
Ex : Infections localisées avec abcès (suppurations profondes).
- Fièvre intermittente ou rythmée : quarte (Fièvres quarte = J1 fièvre, J2-J3 sans fièvre, J4 fièvre)
ou tierce (Fièvres tierce = J1 fièvre, J2 sans fièvre, J3 fièvre)
Ex : Paludisme « les fièvres rythmées en tierce sont typiques du paludisme falciparum, qu'est
le plus dangereux, les fièvres quatre correspondent à une forme de paludisme moins sévère »
Un accès pseudo-palustre peut-être noté dans la cholécystite.
- Fièvre récurrente ou ondulante : périodes d’ascensions et de défervescences thermique
progressives sur plusieurs jours, séparées de périodes d’apyrexie totale.
Ex : brucellose (fièvre de Malte), hémopathie, ...
- Fièvre désarticulée ou hectique : fièvre irrégulière sans aucun rythme s'accompagnant de
grands frissons.
Ex : maladie de Still, fièvres canalaires (calculs urinaire et biliaire)
- Fébricule : fièvre de faible intensité, la température corporelle ne dépasse pas 38,5°C. Elle peut
être d'origine infectieuse (viroses, tuberculose, ...) ou non (cause auto-immune, hyperthyroïdie, ...)
4- SIGNES ACCOMPAGNATEURS :
a- Non spécifiques :
- Les signes généraux : Asthénie, Anorexie, Amaigrissement. Notamment dans les pathologies
chroniques (tuberculose, cancer)
- Les frissons : tremblements du corps et claquements de dents. Souvent présents au début d’un
état fébrile. Intenses, répétés et prolongés, ils évoquent une bactériémie, septicémie ou un accès
palustre, doivent conduire à la réalisation d'hémocultures.

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- Les sueurs : signe banal au cours de la défervescence thermique spontanée ou induite par la
prise d’un antipyrétique (exemple : paracétamol) suivie d’une sensation de bien-être après les
sueurs. Cependant elles peuvent avoir une valeur diagnostique dans la brucellose, la tuberculose
(prédominance nocturne), diagnostique et pronostique dans la maladie de Hodgkin en particulier
(mauvais pronostique), voir des dérégulations au niveau de la thyroïde (hyperthyroïdie).
b- Spécifiques :
- Dysphagie : angine,
- Tâches rosées lenticulaires : pathognomonique de la fièvre typhoïde,
- Signe de Koplick : pathognomonique de la rougeole,
- Brûlures mictionnelles : infection urinaire,
- Purpura fulminans : méningococcémie,
- Érythrose unilatérale d'une pommette + herpès labial : PFLA.
- Alopécie en clairière : Syphilis secondaire,
- Faux panaris d'Osler : pathognomonique de l'endocardite.
- Splénomégalie volumineuse avec fièvre anarchique chez un enfant : léshmaniose viscérale.
- Douleurs abdominales fébriles : faut éliminer une urgence abdominale : appendicite, péritonite.
- Opération récente : risques d’infection post-opératoire ou de maladie thromboemboliques
(phlébite, EP) si le patient est resté longtemps alité.

5- CONSÉQUENCES DE LA FIÈVRE :
- Accélération de la FC : La FC va augmenter de 15 a 20 pulsations/min/°C.
- Accélération de la FR : La FR va augmenter de 04 cycles/min/°C.
- La déperdition hydrique : risque de déshydratation, notamment chez une personne très âgée,
chez l’enfant ou patient sous diurétiques.
- L’hypercatabolisme protidique : perte de protéines, surtout en cas de fièvre prolongée,
entraînant une déperdition de poids (seulement en cas de fièvre importante et prolongée).

Réflexe :
- Chez un sujet âgé qui aurait une insuffisance cardiaque, à 40°C il peut avoir une tachycardie
extrêmement importante qui peut entraîner par exemple une arythmie complète, des complications
cardiovasculaires, ...
- Une tachycardie supérieure à 120 bpm oriente vers un syndrome septique ou un syndrome
toxinique (diphtérie, scarlatine) et impose une prise en charge urgente.
- L'absence de tachycardie relative, appelée aussi dissociation pouls-température (ou fièvre
paradoxale), suggère certains diagnostics notamment : la fièvre typhoïde, la légionellose, la fièvre Q
(Coxiella burnetii), la méningococcémie, ...
- Une bradycardie paradoxale doit être considérée comme un signe de gravité et elle résulte d'un
trouble de la conduction cardiaque (Ex : myocardite typhique).

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