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UNIVERSITE FELIX HOUPHOUET BOIGNY

UFR Biosciences
Laboratoire de Biotechnologies

ANNEE UNIVERSITAIRE : 2014-2015

MASTER I BIOCHIMIE

UE : MECANISMES DE REGULATION DES ENZYMES


ECUE 2 : MECANISMES ENZYMATIQUES
COURS

Dr. SORO Yadé René


Maître de Conférences en Biochimie

Cours MRE/ECUE Mécanismes enzymatiques 2014-2015, SORO Y. R.


PLAN DU COURS

INTRODUCTION

A. CONTROLE DE L’ACTIVITE ENZYMATIQUE


1. PROTEOLYSE MODEREE
2. REACTIONS DE PHOSPHORYLATION / DEPHOSPHORYLATION
3. CONCENTRATION EN SUBSTRAT
4. INHIBITION COMPETITIVE
5. COFACTEURS
6. POLYMORPHISME

B. CONTROLE DE LA QUANTITE D’ENZYME


1. ORGANISATION DES GENES
2. REGULATION NEGATIVE
a) Transcription inductible
b) Transcription répressible
3. REGULATION POSITIVE
a) Activation de la transcription
b) Amplification
4. SILENCERS
5. CONTROLE TRANSLATIONEL
6. ATTENUATION
7. PROMOTEURS ALTERNATIFS
8. MATURATION DE L’ARNm
9. AUTOREGULATION

BIBLIOGRAPHIE

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INTRODUCTION
L’activité des enzymes est à la base du métabolisme de tous les êtres vivants. A cet
effet, plusieurs centaines d’enzymes différentes fonctionnent de manière coordonnée
dans les cellules vivantes. Elles ne sont pas toutes actives en même temps car
l’activité des enzymes est régulée en fonction des besoins de la cellule. Ainsi,
l’activité des enzymes ne synthétise ni ne détruit plus de matériel qu’il n’en faut pour
le métabolisme et la croissance normale. Tous ces processus nécessitent des
mécanismes de contrôle précis pour initier où arrêter les réactions métaboliques. A
cet effet, les systèmes de régulation sont nombreux et on pourrait les classer selon
leur(s) rôle(s), leur importance ou leur pertinence en biologie moléculaire.
Cependant, il est généralement admis que la régulation de l’activité des enzymes
peut se faire par :
- Le contrôle de l’activité enzymatique
- Le contrôle de la quantité d’enzyme

N.B. : Ce cours consacré aux mécanismes de régulation des enzymes exclut


volontairement les enzymes allostériques qui font l’objet d’un ECUE spécifique.

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A. CONTROLE DE L’ACTIVITE ENZYMATIQUE
La nature protéique des enzymes les rend sensibles à tous les facteurs qui peuvent
influencer la structure des protéines. En effet, la modification de la structure et de la
conformation d’une enzyme peut modifier son activité catalytique jusqu’à l’annuler.
Par exemple le changement dans la structure d’une enzyme peut moduler l’affinité de
l’enzyme pour son substrat et influencer sa capacité de catalyse. En pratique
plusieurs facteurs jouent ce rôle. Selon le cas il peut s’agir de modifications
covalentes réversibles (ex. réactions de phosphorylation/ déphosphorylation), de
modifications covalentes permanentes (ex. protéolyse modérée), de variation de la
concentration en substrat, de présence de cofacteurs (ex. groupement prosthétique),
de protéines ou de sous-unités régulatrices etc.

1. PROTEOLYSE LIMITEE
Certaines enzymes sont produites sous une forme de précurseur inactif. Ce
précurseur inactif peut être activé quand on lui fait subir une protéolyse limitée. Ainsi,
l’hydrolyse modérée est un mode de régulation par modification covalente
permanente de la structure de l’enzyme concernée car cette réaction est irréversible.
C’est le cas de certaines protéines synthétisées sous formes de proprotéines comme
les enzymes digestives (trypsinogène), les hormones de régulation (pro-insuline), les
protéines fibreuses (pro-collagène), les protéines de coagulation du sang
(fibrinogène, prothrombine) etc.
Cette particularité a une incidence biologique : elle permet, dans le cas de la trypsine
par exemple, que l’enzyme produite sous forme inactive par le pancréas ne soit
active que sur le lieu où elle est nécessaire, en l’occurrence l’intestin. En effet,
l’arrivée des aliments dans l’intestin provoque la sécrétion par les cellules intestinales
d’une enzyme protéolytique, l’Entérokinase qui a pour substrat unique le
trypsinogène. Celui-ci est transformé en trypsine active par une coupure peptidique
unique.

Exemple : le trypsinogène
Le trypsinogène est inactif parce que l’accès de son site actif est barré par les six
premiers acides aminés de son propeptide maintenu en place par des liaisons
électrostatiques entre les aspartates du propeptide et les charges cationiques d’une
α-hélice du domaine COOH terminal. L’entérokinase qui se fixe spécifiquement sur le

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propeptide, hydrolyse préférentiellement la liaison peptidique entre la Lys 6 et l’Ile7, ce
qui permet l’ouverture du site actif de l’enzyme (figure 1).

Figure 1: Protéolyse modérée du précurseur inactif du trypsinogène en trypsine

2. REACTIONS DE PHOSPHORYLATION/DEPHOSPHORYLATION
Plusieurs enzymes existent sous une forme phosphorylée et sous une forme non
phosphorylée, l’une des deux formes étant active, l’autre inactive. La phosphorylation
est catalysée par une protéine kinase qui est souvent, mais pas toujours, activée par
l’AMP cyclique. Lorsqu’il s’agit d’enzymes activées par l’AMPc, la phosphorylation de
l’enzyme est liée à la synthèse du nucléotide cyclique. Celle-ci est sous la
dépendance de l’adénylcyclase membranaire qui est activée par la fixation d’une
hormone sur un site spécifique de la membrane plasmique. La déphosphorylation
des enzymes est catalysée par une phosphoprotéine phosphatase. L’insuline
favorise la déphosphorylation et est de ce fait en général antagoniste de l’adrénaline
et du glucagon. Ces modifications covalentes concernent non seulement les
groupements phosphates mais aussi d’autres groupements chimiques. Il existe ainsi
des systèmes de phosphorylation / déphosphorylation, méthylation / déméthylation,
acétylation / déacétylation qui activent ou inactivent plusieurs enzymes par la fixation
où le retrait du groupement concerné.

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Exemple : la glycogène phosphorylase.
Cette enzyme catalyse l’hydrolyse du glycogène dans certains tissus animaux
(muscle, foie). La glycogène phosphorylase est constituée de deux sous-unités qui
peuvent être phosphorylées pour donner la forme a (active) où non phosphorylées
qui correspondent à la forme b (inactive). (figure 2)

Figure 2: Schéma des réactions de phosphorylation/dephosphorylation de la


glycogène phosphorylase

Dans notre exemple, la kinase est stimulée par des hormones hyperglycémiantes
(glucagon, adrénaline) tandis que la phosphatase est stimulée par l’insuline
(hypoglycémiante). La fixation de l’une de ces hormones sur son récepteur
membranaire induit une série de réactions en cascades impliquant l’adenylcyclase et
l’AMPcyclique pour amplifier l’action de l’hormone afin de produire plusieurs enzymes
actives qui vont donner une grande quantité de G1P dans le cas de l’adrénaline par
exemple.

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Ex. L’adrénaline et le glucagon favorisent la glycogénolyse dans le foie.
Les effets métaboliques observés sont les résultats de la transduction de l’hormone.
Elle consiste en une cascade de réactions :
- La fixation du glucagon sur son récepteur membranaire spécifique entraîne
l’activation d’une adénylate cyclase (adénylcyclase) membranaire.
- L’adénylate cyclase activée catalyse, par hydrolyse de l’ATP, la formation de
l’AMP cyclique (AMPc), considéré comme un second messager.
- L’AMPc se fixe sur la protéine kinase A (AMPc dépendante) et la libère de sa
sous-unité régulatrice (inhibitrice).
- La protéine kinase A, ainsi activée, active à son tour par phosphorylation, en
présence de l’ATP, la glycogène phosphorylase kinase.
- Enfin cette dernière phosphoryle la glycogène phosphorylase en la faisant passer
de la forme b (inactive) à la forme a qui catalyse la phosphorolyse du glycogène
(figure 3).

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Figure 3 : Mode d’action de l’adrénaline et du glucagon

3. CONCENTRATION EN SUBSTRAT
Les enzymes, outre leur activité catalytique, ont un rôle régulateur qui dépend du KM
de chaque enzyme et de la cinétique de sa réaction. Ainsi, pour les enzymes dites
Michaéliennes (KM correspond à Vmax/2), lorsque la valeur de KM est élevée par
rapport à la concentration habituelle de son substrat, la vitesse de transformation de
ce dernier sera fonction de sa concentration dans la cellule. Une augmentation de la
concentration du substrat se traduira par une accélération de sa transformation
jusqu’à une teneur en substrat au-delà de laquelle la vitesse est constante et égale à
Vmax (figure 4).

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Ex. la glucokinase.
Cette enzyme qui catalyse la phosphorylation du glucose dans le foie a une K M de
10-2 M, alors que la concentration du glucose dans le sang est de 4.10 -3 M. Dans ces
conditions, l’enzyme sera peu active, mais elle transformera rapidement tout le
glucose arrivant en grande quantité dans le foie par la veine porte. Cette enzyme, en
favorisant la formation de glycogène, joue un rôle fondamental dans le maintien de la
constance de la glycémie.

Figure 4: Courbe d’activité en fonction de la concentration en substrat


(Cinétique Michaélienne)

4. INHIBITION COMPETITIVE
L’inhibiteur est un composé qui peut se fixer à une enzyme et réduire voir annuler
son activité. Une inhibition réversible permet à l'enzyme de retrouver son état normal
quand l'inhibiteur est retiré. Un tel inhibiteur peut être compétitif, c'est à dire qu'il
"compétit" avec le substrat pour le site actif qu'il occupe de façon à perturber la
réaction.
Dans le cas d'une inhibition compétitive, le problème est que le site de l'enzyme est
souvent occupé par un obstacle. La vitesse maximale de l'enzyme n'est cependant

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pas affectée, puisque l'enzyme, elle, fonctionne très bien: c'est l'accessibilité du
substrat qui est mise en cause. À une concentration suffisamment élevée de
substrat, la concentration de compétiteur deviendrait négligeable et la vitesse
maximale serait atteinte. Cependant, plus il y a d'inhibiteur, plus il faut de substrat
pour compenser; par conséquent, la concentration de substrat pour atteindre la
moitié de la vitesse maximale est aussi plus élevée et le K M augmente avec la
concentration d'inhibiteur (figure 5).

Figure 5: représentation d’une inhibition compétitive selon Lineweaver et Burk

5. COFACTEURS
Beaucoup d’enzymes ont besoin de la présence de «cofacteurs» pour jouer leur rôle
de catalyseur. Ce sont souvent des ions comme le calcium, le fer, le magnésium ou
le manganèse qui se lient à l’enzyme pour lui permettre d’acquérir sa forme
fonctionnelle. Pour certaines enzymes, ce sont des coenzymes qui vont jouer ce rôle.
Dans ce cas on distingue les groupements prosthétiques et les co-substrats selon le
mode de liaison entre l’apoenzyme et le co-enzyme. Apoenzyme et coenzyme
s’associent pour donner l’enzyme active. Nombreuses sont les coenzymes dont les
précurseurs sont des vitamines fournies par l’alimentation.
Qu'il s'agisse de coenzymes, ou de simples ions, les cofacteurs sont nécessaires à
toutes les apoenzymes. C'est pourquoi les cellules ont des systèmes permettant à
ces métaux de pénétrer le cytoplasme, malgré le risque qu'ils peuvent aussi lui faire
courir (la plupart des métaux lourds sont rapidement mortels pour une cellule).
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Ex – la Thiamine pyrophosphate (TPP)
Ce coenzyme (groupement prosthétique) dérive de la thiamine (vit B1). La thiamine
est formée dans de très nombreuses bactéries et végétaux. Le coenzyme contient un
noyau pyrimidique et un noyau imidazole. Il sert de coenzyme à des enzymes
libérant des radicaux R-CO- à partir de molécules carbonées plus complexes et les
transfèrent sur d'autres coenzymes ou substrats. Il intervient particulièrement dans la
décarboxylation oxydative des acides acétoniques, en particulier le pyruvate et l'-
cétoglutarate. Le complexe multi-enzymatique de la pyruvate déshydrogénase et
celui de l’-cétoglutarate déshydrogénase utilise ce coenzyme. La composante (E1)
de chacun des complexes cités :
1 - fixe la fonction cétonique de l’acide sur le carbone 2 du noyau imidazole, site
réactif du coenzyme. C’est la prise en charge du substrat ;
2 - effectue le départ du CO2. Le radical obtenu sera transféré sur le lipoate toujours
par la composante (E1). (figure 6)

Figure 6: Structure de la thiamine pyrophosphate et mécanisme d’action de la


déshydrogénase au niveau de son coenzyme, dérivé de la vitamine B1.

6. POLYMORPHISME
Les isozymes sont des formes différentes d’une même enzyme. Elles peuvent exister
chez une espèce donnée où dans une même cellule. Elles se distinguent
généralement par la différence de composition en acides aminés. Cette différence a
une incidence entre autres sur tous les facteurs liés à l’ionisation. La Créatine
Phosphate Kinase (CPK), les transaminases, certaines amylases et les lactates
déshydrogénases (LDH) existent sous cette forme. Les isoformes peuvent être

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actives seules avec des paramètres cinétiques différents où nécessiter la formation
de complexes entre sous-unités pour leur activité.
Au niveau de la lacticodéshydrogénase (LDH) du lapin par exemple, Les unités de
base sont la forme H et la forme M de l’enzyme qui, prises individuellement ont des
activités catalytiques différentes. La distribution des isoformes est variable au niveau
des organes. Ainsi, les combinaisons qui en découlent sont adaptées aux conditions
physiologiques (aérobies ou anaérobies) de fonctionnement de chaque organe. Dans
tous les cas, la molécule finale est composée de 4 sous-unités. L’électrophorèse des
LDH a donné le résultat suivant (figure 7):

Figure 7 : Electrophorégramme des LDH du lapin


Les formes prédominantes par ordre d’importance au niveau des différents organes
sont :
Cœur : H4, MH3
Rein : MH3, M2H2, H4
Hématies : MH3, H4
Cerveau : MH3, M2H2
Leucocytes : M2H2, M3H
Muscles : M4, M3H
Foie : M4, M3H.

Exemple des protéines kinases


Dans le cas de ces enzymes le mécanisme de régulation est différent. En effet,
l’enzyme composée de deux sous-unités est inactive. Une des sous-unités possède
l’activité catalytique et l’autre sous-unité fixe l’AMPc (AMPcyclique). L’AMPc active la
protéine kinase en se fixant sur la sous-unité correspondante. Cette fixation de
l’AMPc entraîne la libération de la subunité catalytique qui devient alors active.
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B. CONTROLE DE LA QUANTITE D’ENZYME
L’activité d’une enzyme dans un milieu varie en fonction de sa quantité. Ainsi, dans
une cellule, la quantité d’une enzyme à chaque moment précis module aussi l’activité
catalytique liée à cette enzyme. Or cette quantité d’enzyme dans la cellule est elle-
même la résultante de deux processus : la synthèse et la dégradation. En fonction
des conditions physiologiques, la transcription et/ou la traduction des gènes codant
pour les enzymes sont régulées par des systèmes quelquefois très complexes.
Chez les bactéries, le contrôle des gènes s’exerce essentiellement à 3 niveaux :
- l’initiation de la transcription
- la terminaison de la transcription
- la stabilité des mRNA
Dans les cellules procaryotes cela se traduit par l’induction ou la répression de la
synthèse enzymatique par les protéines de régulation qui vont se fixer au DNA pour
soit boquer, soit améliorer la fonction de la RNA polymérase. Dans quelques cas il
existe une régulation de la traduction des mRNA. Chez les eucaryotes, il existe en
plus des niveaux supplémentaires de régulation affectant la maturation des mRNA et
la traduction des protéines.

1. ORGANISATION DES GENES


Les gènes qui codent des protéines de fonctions reliées entre elles sont souvent
regroupés en un même point du génome. Ceci permet un contrôle commun de
l’ensemble de ces gènes par une seule protéine régulatrice. Cette protéine se fixe
sur une région "opératrice" qui se trouve à l’une des extrémités du groupe de gènes.
Ce type d’organisation de gènes est désigné sous le terme d’opéron. Dans certains
cas les gènes se trouvent à des localisations distantes au sein du génome et sont
aussi contrôlés de manière coordonnée par des protéines ou des séquences
d’acides nucléiques qui se trouvent à proximité de chacun de ces gènes. Ce type
d’organisation de gènes est désigné sous le terme de regulon.
Les mécanismes moléculaires de la régulation se repartissent habituellement dans
les deux catégories que sont la régulation négative et la régulation positive.
Cependant, les systèmes de régulation négative et positive ne s’excluent pas
mutuellement.

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2. REGULATION NEGATIVE
L’état par défaut est la transcription du mRNA jusqu’à ce que le système soit réprimé.
La répression survient lorsqu’une protéine répresseur se lie à l’ADN en amont du site
de démarrage de la transcription. Le système de régulation peut être soit inductible,
soit répressible. La régulation négative est la plus commune chez les procaryotes.

a. Transcription inductible
Dans ce cas, la protéine répresseur se lie à l’ADN et maintient la transcription dans le
statut réprimé. En présence d’une autre molécule dite inducteur à laquelle le
répresseur se fixe préférentiellement, le répresseur perd sa capacité de fixation à
l’ADN. La zone de régulation ainsi libérée permet la transcription du mRNA. Ce type
de régulation se retrouve au niveau de nombreuses voies de dégradation. Ainsi, les
enzymes de la voie de dégradation ne sont synthétisées que si le substrat qui joue le
rôle d’inducteur est présent. C’est le cas de l’opéron lactose (figure 8 a et b)

Figure 8a : Répression de la transcription du gène suite à la fixation du répresseur

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Figure 8b: Transcription du mRNA par action de l’inducteur qui modifie le répresseur

N.B. : quand deux sources de carbone particulières sont présentes ensemble dans le
milieu de culture, la courbe de croissance est biphasique : c’est le phénomène de
diauxie

b. Transcription répressible
Dans ce cas, l’état par défaut est la transcription du mRNA jusqu’à ce qu’un
répresseur actif soit formé afin de réprimer ladite transcription. La protéine de
régulation dite aporépresseur ne peut pas se fixer seule à l’ADN. Le répresseur actif
est formé par l’association de l’aporépresseur avec une autre petite molécule dite co-
répresseur. La présence du co-répresseur conduit à la formation du répresseur actif
et donc à l’arrêt de la transcription. Ce type de régulation se rencontre dans les voies
de synthèse ou le produit final est le co-répresseur. Ainsi les enzymes des voies de
synthèse ne sont produites que lorsqu’il n’y a plus de produit final. C’est le cas de
l’opéron tryptophane (figure 9)
L’opéron trp est sous un contrôle négatif par un répresseur dimère (2 sous-unites de
12 kDa), synthétisé sous forme inactive. L’inducteur de la suppression est le

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tryptophane. La fixation du trp sur le represseur inactif confère à la nouvelle entité la
propriété d’arrêter la transcription.

Figure 9 : Régulation de l’opéron tryptophane

3. REGULATION POSITIVE
L’état par défaut dans ce système de régulation est l’état réprimé, ce qui veut dire
qu’il n’y a pas de transcription de mRNA. La fixation de la protéine de régulation à
l’ADN est nécessaire pour permettre la transcription du mRNA.

a) L’activation de la transcription
Des protéines dites « protéines activatrices de la transcription » se fixent à une
séquence en amont d’un gène qui est ainsi prêt à être transcrit. Certaines protéines
activatrices forment des interactions directes avec un ou plusieurs composants du
complexe de transcription. Ceci permet de recruter le complexe de transcription au
niveau des séquences promotrices du gène activé. D’autres activateurs de la
transcription agissent via des complexes de transcription déjà assemblés. Quelque
soit la situation, un activateur de la transcription est une protéine qui est essentielle à
la transcription des gènes régulés positivement. La régulation positive se rencontre
plus souvent chez les eucaryotes.

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Exemple : le régulon maltose (malT)
MalT qui régule positivement les promoteurs de malPQ, malEFG, malK-malB-malM,
malS et malZ. MalT existe sous deux conformations différentes en équilibre : Ta (la
forme active) et Ti (la forme inactive). Le passage de la forme inactive à la forme
active implique une liaison à l’ADN dépendant de 2 effecteurs : Le maltotriose et
l’ATP, l’hydrolyse de l’ATP n’étant pas nécessaire (figure 10).

Figure 10 : Fonctionnement du Régulon maltose (MalT)

b) Amplification
Des séquences d’ADN particulières encore appelées "amplificateurs" ou "enhancers"
augmentent le taux de transcription. Elles sont généralement de petite taille et
peuvent se trouver à différentes positions autour du gène qu’elles régulent. Ainsi, la

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plupart des "amplificateurs" sont en amont du site d’initiation de la transcription qu’ils
régulent. D’autres se trouvent dans les introns de la séquence codante. D’autres
encore sont localisés à l’extrémité 3’ du gène qu’ils régulent. La liaison de certains
activateurs aux enhancers permet d’amplifier la transcription.
Exemple : l’amplificateur de la tumeur virale des glandes mammaires de souris est
composé de séquences de huit paires de base se retrouvant dans cinq positions
différentes du génome viral. Ceci fournit cinq sites de fixation au complexe récepteur-
hormone qui active la transcription. (figure 11).

Figure 11: positions des séquences des amplificateurs du virus de la tumeur des
glandes mammaires de la souris. (LTR : Long Terminal Repeated sequences)

4. SILENCERS
Certains gènes peuvent aussi être régulés par des "silencers" de la transcription. Ce
sont des courtes séquences nucléotidiques qui sont la cible de protéines de liaison à
l’ADN. Une fois recrutées au site "silencer", ces protéines initient l’assemblage de
grands complexes protéiques, empêchant ainsi la transcription du gène qui est alors
réprimée.
Exemple : chez la drosophile, la famille de protéines PcG rend silencieux certains
gènes au cours du développement.

5. CONTROLE TRANSLATIONEL
Pendant le contrôle translationel de la synthèse des enzymes, les bactéries peuvent
produire un mRNA anti-sens qui est complémentaire du mRNA codant pour
l’enzyme. Lorsque le RNA anti sens se fixe au mRNA par l’appairage des bases

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complémentaires, le mRNA ne peut plus être traduit en protéines et donc l’enzyme
n’est pas produite. (figure 12)

Figure 12: Fixation d’un mRNA anti-sens

6. ATTENUATION
L’atténuation est une méthode de régulation fine de la transcription de gènes qui
permet aux procaryotes d’ajuster la production d’un composé au niveau optimal en
état induit. Elle utilise la traduction afin de contrôler la transcription. Elle met en jeu
deux régions nommées leader et atténuateur situées entre l’opérateur et la région
codante du mRNA. Si la traduction de la région leader du mRNA a lieu, ceci entraîne
la terminaison de la transcription avant que le premier gène de l’opéron codant pour
une protéine ne soit traduit. L’atténuation résulte d’interactions entre les séquences
d’acides nucléiques présentes dans la région leader du transcript.
Exemple de l’opéron tryptophane
Dans les cellules, la transcription de l’opéron est souvent initiée. Cependant, même
en présence de petites quantités de produit, la plupart des molécules de mRNA se
terminent dans une région spécifique de 28 bases se trouvant dans la séquence
leader. Cette terminaison entraîne la formation d’une molécule de mRNA qui se
termine à proximité des gènes codant pour les enzymes. La région de 28 bases dans
laquelle la terminaison a lieu est dite "atténuateur". La séquence en bases de cette
région présente les caractéristiques d’un site de terminaison qui permet une
configuration potentielle en épingle à cheveux. En fonction de la teneur du trp dans la
cellule la conformation de l’acide nucléique expose ou cache l’atténuateur ce qui
entraine la formation de régions d’appariement alternatifs au sein du transcrit. De
nombreux opérons responsables de la synthèse d’acides aminés sont régulés par
des atténuateurs. Chez E. coli par exemple, l’arrêt de la transcription de certaines
protéines dépend de la synthèse d’un petit polypeptide d’une longueur de 14 acides
aminés codé par la région leader.

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Chez les eucaryotes la transcription a lieu dans le noyau alors que la traduction se
déroule dans le cytoplasme. De ce fait, l’atténuation qui nécessite le couplage de la
transcription et de la traduction n’existe pas chez les eucaryotes.

7. LES PROMOTEURS ALTERNATIFS


Certains gènes eucaryotes possèdent deux promoteurs voir même plus. Ces
promoteurs, actifs dans différents types cellulaires entraînent la formation de
transcrits primaires différents qui aboutissent après épissage à la même région
codante. C’est le cas du gène de l’alcool déshydrogénase de la drosophile. Pour ce
même gène, la transcription chez la larve nécessite un promoteur différent de celui
utilisé chez l’adulte. Cette différence de traduction aboutit à une séquence leader 5’
plus longue chez l’adulte.
Certains amplificateurs peuvent interagir avec deux promoteurs différents de manière
compétitive. L’amplificateur stimule l’un ou l’autre des promoteurs mais jamais les
deux à la fois. Chez le poulet ce mécanisme de régulation permet le changement de
production entre la -globine embryonnaire et la -globine adulte. Les deux gènes
sont en compétition pour l’unique amplificateur qui passe d’une affinité forte pour le
promoteur embryonnaire à une affinité forte pour le promoteur adulte.

8. MATURATION DE L’ARNm (épissage alternatif)


L’ARNm des procaryotes est traduit comme tel tandis que l’ARNm des eucaryotes
doit subir une maturation notamment par l’épissage. Cette opération consiste à
éliminer les séquences introniques et à rabouter les exons entre eux. Ainsi, un
épissage alternatif permet d’obtenir à partir d’un transcrit donné, différentes protéines
qui peuvent assurer des fonctions nettement différentes, selon les exons conservés
dans l’ARNm mature. Dans certains cas, le nombre d’ARNm différents obtenus à
partir d’un même gène peut dépasser le millier. L’épissage alternatif peut ainsi
modifier l’efficacité de la traduction, la reconnaissance d’un substrat par une enzyme,
la localisation d’une protéine, sa phosphorylation etc. C’est le cas du gène DSCAM
de la drosophile. Selon l’épissage alternatif de ce gène, une région peut être
représentée par un nombre important d’exons différents (de 2 à 48 possibilités selon
les exons). Ces combinaisons donnent 38016 possibilités pour ce seul gène.

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9. AUTOREGULATION
La protéine produite à partir du gène régule sa propre transcription. Dans le cas
d’une autorégulation négative, la protéine inhibe la transcription. C’est le cas
lorsqu’une forte concentration de la protéine conduit à une inhibition de la
transcription de l’ARNm correspondant. Ce mécanisme permet d’ajuster
automatiquement le niveau de production de la protéine et de maintenir ainsi sa
concentration stable dans la cellule. Dans le cas de l’autorégulation positive, la
protéine stimule la transcription de l’ARNm. Plus on a de protéine et plus cette
transcription augmente jusqu’à un taux maximum.

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