Le secteur de la grande distribution au Sénégal en particulier offre de belles perspectives.
Le pays, aux plans politique et sécuritaire, jouit d’une grande stabilité et, au plan économique, génère des taux de croissance élevés et soutenus. De plus, dans le cadre du ‘’Doing Business’’, le pays s’est engagé dans une perspective de facilitation de l’activité d’entreprise et d’accueil d’investissements internationaux. A ces facteurs s’ajoutent l’émergence rapide de classes moyennes aidée par une urbanisation établie autour de 45 à 47%, supérieure à la moyenne en Afrique subsaharienne Des enseignes comme Auchan et Carrefour, à la quête de débouchés sinstallent au Sénégal depuis quelques années. D’une part, la présence de ces firmes offre des opportunités intéressantes à certaines entreprises locales notamment à travers des contrats pluriannuels qui leur permettraient de commercialiser leurs produits dans les grandes surfaces d’Auchan ou de Carrefour. C’est ainsi que des entreprises comme Patisen et Kirène écoulent leurs produits via les rayons du groupe Auchan. Un tel partenariat permettrait à nos entrepreneurs locaux de monter en gamme et en qualité. Au plan des emplois également, une absorption d’une partie du marché du travail sénégalais sera également faite et, dans ce sens, toute initiative tendant à réduire le taux de chômage endémique, en particulier chez les jeunes, est positive. Aussi, l’Etat Central, à travers le trésor public, pourrait il collecter des ressources pour son budget et ses projets de développement socio-économique notamment via la Taxe sur la Valeur Ajoutée et l’Impôt sur les Sociétés. D’autre part, il nous semble important, dans le cadre du patriotisme économique et d’endogénéité du développement économique, de protéger autant que possible le tissu économique local, l’installer sur un ‘’level playing field’’ c’est-à-dire une position tendant à égaliser les chances de survie et de prospérité. Des mesures d’accompagnent pourraient par exemple porter - Sur l’actionnariat des enseignes comme Auchan ou Carrefour, de sorte à s’assurer que les nationaux sénégalais en soient majoritaires ou, tout au moins, détiennent une part significative - Sur la nécessité pour les enseignes internationales de coopérer avec les petits producteurs locaux pour ce qui concerne certaines matières premières. Le Groupe Auchan devrait par exemple nécessairement prendre ses moutons et ses légumes de nos éléveurs et mareyeurs dans le cadre de partenariats gagnant-gagnant - Il est enfin possible d’interdire à Auchan l’implantation dans certains quartiers ou la concurrence du boutiquier ou de la bonne dame vendeuse de légumes ne pourrait s’opérer. Globalement, le Sénégal, dans notre lecture, devra s’inscrire dans un patriotisme national et communautaire de sorte à protéger le secteur privé local et sous régional autant que possible. Cela devrait être une stratégie de long terme qui n’occulte aucunement la possibilité d’accueillir des structures étrangères, pourvu de créer les conditions d’intégration de l’entreprenariat local, de création d’emplois massifs et de collecte de recettes fiscales.