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CREATION
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La foi du Moyen Age
But : Découvrir trois aspects différents de la foi chrétienne au Moyen Age.

A) EXPLICATION DE LA FICHE-PARTICIPANT
1) Le Moyen Age et la vision du monde
La pensée du Moyen Age est influencée par de grands auteurs de l’Antiquité tels que Platon et Aristote. La théorie de la terre sphérique
était pourtant déjà courante chez les Grecs, mais au Moyen Age, on considère cette théorie incompatible avec la Bible, et on lui oppose
la théorie de la terre plate. Ainsi, on représente la terre comme une surface plate et circulaire, entourée d’océans, Jérusalem étant con-
sidérée comme le centre du monde, au milieu du cercle !1
Pour ce qui est de la vision du monde, la pensée de Ptolémée prévaut pendant une grande partie du Moyen Age !

• Au 2ème siècle après J.C., Claude PTOLEMEE, philosophe grec soutient que la Terre est immobile et placée au centre de
l’univers. Pendant quatorze siècles, cette croyance fut la base de l’astronomie.

• Au 10ème siècle, la science arabe se propage en Occident, et c’est seulement au 12ème siècle que Ptolémée est traduit en
latin ! Cela va stimuler l’intérêt des savants. Les savants chrétiens vont être confrontés à de nouvelles connaissances dans
différents domaines. Les écrits d’Aristote, également traduit en latin à cette période, valorisent les sciences comme l’astrono-
mie, la physique, les mathématiques, la médecine… Ces domaines avaient été jusqu’à présent subordonnés à la théologie !
Au 15ème siècle, déjà, Nicolas de CUES, cardinal allemand remet en question le système géocentrique de l’univers.2

• Au 16ème siècle, l’astronome polonais Nicolas COPERNIC (1473-1543) soutient que toutes les planètes tournent autour du
soleil, y compris la Terre (système héliocentrique) : le soleil est immobile au centre de l’univers et la terre, tournant sur son
axe une fois par jour, fait le tour du soleil en une année ! C’est la grande révolution ! On passe du système de Ptolémée au
système Copernicien.

• Plus tard, Johannes KEPLER (1571-1630) et GALILEE (1564-1642) soutiendront le système de Copernic. Galilée fournit
des preuves mais il est accusé d’hérésie. Il rédige “une longue lettre ouverte sur l’impossibilité d’utiliser des passages bibli-
ques comme arguments scientifiques, soutenant que l’interprétation de la Bible devait être adaptée aux progrès de la con-
naissance et qu’aucune position scientifique ne devait être instituée en article de la foi catholique”.3

2) Le Moyen Age et l’image de Dieu

A la fin du 4ème siècle, le christianisme devient religion d’Etat. Les autorités publiques obligent chacun à devenir chrétien.

Les anciens temples vont être détruits et de nouveaux lieux de culte vont être construits dès les 4ème et 5ème siècles : les basiliques
(ornées de fresques et de mosaïques). Vers l’an 1000, l’Occident est divisé en diocèses : dans chaque ville dont l’église s’appelle cathé-
drale, il y a un évêque ! La cathédrale, c’est un peu la maison du peuple, c’est le lieu de culte mais aussi l’endroit où l’on se réfugie en
temps de guerre. Souvent le passé non chrétien se mélange à la religion chrétienne. Il y a un désir de “toucher” le sacré : développement
de la vénération des saints locaux, culte des saints et des reliques.4

Du 10ème au 12ème siècle : c’est la période de développement de l’art roman. On va construire des églises aux voûtes en plein cintre,
avec des chapiteaux représentant des scènes bibliques.
Les parois et la voûte de l’édifice sont souvent peints. “L’ensemble, assez imposant, exprime l’emprise de Dieu sur l’âme croyante, mais
reflète aussi l’esprit de domination qui animait l’Eglise de Grégoire VII“ 5, pape de 1073 à 1085.

De la fin du 12ème au 16ème siècle : l’art gothique va remplacer l’art roman. L’art gothique se concrétise par la construction d’églises
avec voûtes en arcs brisés et croisées d’ogives et par le développement prodigieux du vitrail et de la sculpture.
“Avec leurs vitraux et leurs sculptures, les églises gothiques deviennent de véritables encyclopédies par l’image…La prépondérance de
la ligne verticale fait des églises gothiques la manifestation visible de la foi vibrante de cette époque.”6
Au-delà des bâtiments, l’art chrétien s’étend à la sculpture, la peinture, l’écriture avec les manuscrits enluminés…

A quoi sert l’art chrétien ?

Cet art a une portée pédagogique. Mais la représentation de Dieu pourra aussi poser problème.

1. Paul DELIUS, sous dir. , Histoire de la philosophie de l’antiquité à nos jours, (Cologne, Könenmamn, 2000) p. 24;
2. Ibid., p. 29-30.
3. CD-Rom Encyclopédie Encarta 2003, Microsoft Corporation.
4. Les reliques sont des corps ou les parties du corps de chrétiens qui soit ont été tués pour leur foi, soit ont mené une vie exemplaire.
5. J.-M. NICOLE, Précis d’Histoire de l’Eglise, (Nogent sur Marne, Editions de l’Institut Biblique de Nogent, 1990), p.114.
6. Ibid., p. 115.

1
De 726 à 843, la controverse iconoclaste déchire l’Eglise d’Orient : “Le culte des images s’était développé. On embrassait les icônes…, on
se prosternait devant elles”.7
Les icônes sont des peintures représentant le Christ, la Vierge, des saints. Les “iconoclastes”, condamnaient ces icônes en tant qu’objet
d’idolâtrie. Le culte des images a été supprimé en Orient et finalement rétabli au synode de Constantinople en 843.

Les illustrations de la fiche proviennent de différentes sources :

L’enluminure représentant un scribe provient de la bibliothèque municipale de Charleville-Mézières, reproduite avec autorisation sous le
titre “Ms 212t.III F. 1 –Bibliothèque municipale de Charleville-Mézières”.
Les autres photos ont été scannées à partir de diapositives de la collection privée de J-M et P. Bittner.

3) Moyen Age et la relation à Dieu

L’homme du Moyen Age cherche à parvenir à être en communion avec Dieu et les autres par différents moyens, en particulier par le mona-
chisme.
Le monachisme apparaît dès la fin du 4ème siècle8 : il est un désir de vivre pleinement la vie chrétienne, comme une mise en pratique de
la foi par une conduite conforme à la volonté de Dieu mais surtout comme une recherche de la sainteté !
On peut distinguer deux types principaux de vie monastique :
1. La vie en solitaire : l'ermite. Siméon, le "stylite" passa 36 ans sur une colonne.
2. La vie des moines groupés en communauté dans un monastère ou un couvent, ils obéissent à des règles communes et sui
vent souvent un chef, appelé “abbé” (mot venant de l’araméen “abba” = “père”).

Première période :

Saint Benoît (480-547) organise le monachisme en Occident.

Originaire de Nursie (dans le centre de l’Italie), il est le fondateur de l’abbaye du monastère du Mont Cassin, et il est considéré comme le
père du monachisme occidental. Il met en place en 529 à Mont Cassin, la règle bénédictine ; cette règle organise et dynamise le mona-
chisme en Occident.
Cette règle, qui ne prône ni une grande austérité, ni un ascétisme rigoureux, se compose de quatre grands principes :
• modération (nourriture, boisson, sommeil)
• gravité (silence)
• austérité (dans le sens d’un éloignement du monde et d’un renoncement à la possession)
• douceur (bonté, hospitalité, amour évangélique)

Les moines bénédictins (moines qui suivent la règle de saint Benoît) consacrent en général 4 à 8 heures à la célébration de l’office divin,
et 7 à 8 heures au repos, le reste de la journée est divisé entre le travail (agricole), la lecture et l’étude.

Deuxième période :

Le développement du monachisme en Occident :

A partir du 11ème s., plusieurs nouveaux ordres sont créés. Plus austères que les ordres bénédictins, ils mettaient l’accent sur l’isolement,
le silence, la prière :
• l’ordre des Chartreux : fondé par Bruno en 1084 dans le massif de la Chartreuse, près de Grenoble, se spécialise dans les
travaux de copie de manuscrits.
• l’ordre des Cisterciens (l’abbaye de Cîteaux, fondé par Robert de Molesme). Bernard de Clairvaux fut l’un des célèbres repré-
sentants de cet ordre. Les moines cisterciens
- adoptent un strict ascétisme.
- exercent le travail manuel.
- rejettent les revenus féodaux.

=> A la fin du Moyen Age, on recense plus de 700 abbayes cisterciennes en Europe.

• Les ordres militaires créés durant les croisades :

- L’ordre des Hospitaliers : soins aux malades durant les croisades.

- L’ordre des Templiers : fondé pour escorter et protéger des pèlerins se rendant dans les lieux saints en Orient et pour
combattre les infidèles.

• Les ordres mendiants :

Les Dominicains : ordre fondé par l’Espagnol Dominique Guzman (1170-1221), on les appelle aussi les "Frères prêcheurs", ils
combattent les hérésies, font vœu de pauvreté absolue. Beaucoup d’entre eux deviennent des enseignants de renom : Thomas

7. Ibid., p. 83.
8. Voir Saint ATHANASE, Antoine le grand, sa vie par saint Athanase, traduite par Benoît Lavaud, O.P. et présentée par Adalbert de Voguë, O.S.B.,
(Paris, Le cerf, 1989), 105 pp.
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 LA
CREATION La foi du Moyen Age
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d’Aquin (1225-1274), Albert le Grand (1193-1262).

Les Franciscains, membres de l’ordre fondé par François d’Assise (1182-1226), vivant la pauvreté absolue, ils mendiaient leur nour-
riture, prêchaient l’Evangile. Les théologiens Bonaventure (1221-1274) et Duns Scot (-1308) furent franciscains.

L’Eglise du Moyen Age considérait que le monachisme était l’idéal le plus élevé de la vie chrétienne.
Mais…
- cette conception de la foi et de la vie chrétienne est inspirée par le philosophe grec Platon qui séparait le corps (considéré
comme mauvais et sans importance) et l’esprit.
- d’autre part, le monachisme mettait l’accent sur le désir d’obtenir le salut de son âme par des privations et des
efforts humains.

B) DÉMARCHES PROPOSÉES
I. Voyage au Moyen Age
La première démarche est une démarche ludique.

Imaginer un voyage au Moyen Age avec une série d’épreuves qui permettent de se référer à la fiche-participant comme feuille de route.

1. Pour commencer, imaginer comment on se représentait le monde au Moyen Age avant les découvertes de la Renaissance
(Christophe Colomb, Copernic). On ne sait rien de ce qui se passe dans le ciel : pas d’observatoires, de satellites, de livres, de
magazines, encore moins de cinéma, de télé, d’Internet.
On a seulement des représentations symboliques du monde sur les pierres des monuments religieux, les vitraux…

Question :
“Comment se représentait–on la terre ?” Observer le premier dessin de la fiche, montrer que Jérusalem est considérée alors comme le
centre du monde.

2. “On vous parle depuis l’enfance des “infidèles” qui ont investi ce centre du monde et les lieux saints. Vous décidez de mettre
votre bravoure au service de la foi et vous partez en croisade avec un groupe de Templiers.”

Questions :
“Qui sont ces “infidèles” ? ” (Les musulmans) Reportez-vous à la fiche B2.
“Que savez-vous des croisades ?” (Nous aborderons le sujet plus en détail dans la fiche E2).
“Qui sont les Templiers ? Qui a fondé l’ordre des Templiers ?” Observer le tableau de la fiche au point 3.

3. “Depuis votre enfance, aussi on vous parlait des théories de Platon et d’Aristote sur l’univers. La recherche intellectuelle vous
tente, vous commencez à vous intéresser à l’astronomie. Durant vos voyages, vous rencontrez beaucoup de nouvelles person-
nes : vous découvrez les mathématiques grâce à la science arabe, un peu de médecine en soignant les blessés des croisades.
Vous relisez l’Almageste de Claude Ptolémée qui vient d’être traduit en latin."

Questions :
“Qui étaient Platon et Aristote ? Quelles étaient leurs théories sur le monde ?” (idée d’une terre au centre de l’univers)
“Qui est Claude Ptolémée ? En quoi son œuvre se rapporte-t-elle à votre recherche ?”
Lire le premier paragraphe du point 1. Observez la représentation du monde selon Ptolémée (image n°2).

4. “Vous trouvez la vision de Ptolémée non satisfaisante. Mais où trouver les infos ? Vous décidez de visiter les monastères.”

Question :
Consultez le tableau des monastères sur la fiche : lequel visiter en premier ? Situez-les tous sur une carte de l’Europe médiévale.

5. Vous ne pouvez consulter les fabuleux ouvrages de la bibliothèque sans devenir "novice" au préalable. Mais la vie au monas-
tère est faite de privation, vous décidez de vous former dans l’art de l’enluminure.

Questions :
“Sur quelles images de la fiche êtes-vous représenté(e) ?"
Dans les monastères et dans la société en général, on distingue l’art roman et gothique ? Quelle est la différence entre ces deux arts ?
L’art religieux ne touche pas seulement l’architecture et la calligraphie : quels sont les autres arts ?

3
Consultez le point 2 de la fiche (observer les photos)

6. Votre supérieur au monastère est un copiste renommé. Vous découvrez dans la bibliothèque un ouvrage sur l’astronomie
grecque qui vous révèle que la terre est une sphère.
Vous décidez de représenter la création du monde.

Questions :
“En quelle année, votre manuscrit va-t-il être brûlé ? Et pourquoi ? “ (suite de l’histoire lors de l’étude de la prochaine fiche historique)

II. Fresque du Moyen Age

La deuxième démarche s’adresse à ceux qui ont commencé la fresque de l’histoire de l’Eglise en C2, qui peut être choisie pour la
plupart des séquences historiques (toutes les fiches rouges).
Elle permet aux participants de réaliser une grande fresque qui commence au 1er siècle de l’ère chrétienne et se poursuit jusqu’à nos
jours. Elle présentera un panorama de l’histoire de l’Eglise.

Pour cette séquence, nous vous proposons de commencer à réaliser la partie de la fresque qui va du 5ème siècle au 13ème siècle. Les
séquences E2 et F2 permettront d’ajouter des éléments dans cette période.

Avant la réalisation proprement dite, nous suggérons à l’animateur de reprendre les trois aspects différents de la foi au Moyen Age
développés par la fiche et complétés des explications ci-dessus.
L’animateur pourra parfaire ses connaissances en consultant :
- des encyclopédies :
Ex. Encyclopédie Hachette Multimédia (voir chronologie du Moyen Age, abondamment illustrée),
- des dictionnaires,
- des sites Internet consacrés au Moyen Age (avec le moteur de recherche, chercher "art médiéval, abbaye, monachisme"),
et la bibliographie ci-dessous :
- des livres spécialisés dans l’histoire de l’Eglise :
Ex. J-M NICOLE, Précis d’histoire de l’Eglise, (Nogent-sur-Marne, Editions de l’Institut biblique de Nogent, 1990) pp. 44-131
Charles EHLINGER, sous dir., Guide illustré de l’histoire du christianisme, (Paris, le Centurion, 1982), 658 pp.

Utiliser du papier brouillon pour faire un schéma rapide du Moyen Age en plaçant les événements que les participants connaissent déjà
grâce au programme scolaire : Naissance de l’Islam, Charlemagne, les croisades.

Placer ensuite les principaux personnages dont il est fait mention sur la fiche-participant sur le schéma.

Créer un panneau dans le style choisi pour l’ensemble de la fresque (couleur du papier, polices et tailles de caractère, couleur du texte,
cadres, etc.).
Rechercher des illustrations à coller sur la fresque : s’inspirer des illustrations de la fiche-participant, demander aux participants de recher-
cher des illustrations dans les pages Web consacrées à cette période de l’histoire de l’Eglise.

Idées d’illustrations :

- Les représentations du monde au Moyen Age.

- Enluminures, vitraux.
- Représentations des fondateurs de mouvements monastiques
- Cartes de l’Europe à différentes périodes du Moyen Age

Tracer une ligne du temps sur le panneau, placer les personnages provisoirement au crayon noir. Donner les instructions aux participants
selon leurs différentes spécialités :

- composer les titres, les dates et les noms des personnages à l’aide d’un traitement de texte et d’une imprimante
- rassembler des illustrations,
- dessiner les cartes, etc.