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1. Cette étude qui s’inscrit dans le cadre d’une recherche plus vaste sur le discours conflictuel, a
été rendue possible grâce à l’aide financière du Conseil de Recherches en Sciences Humaines du
Canada (CRSHC). Nous tenons à remercier Mélanie Grenier, qui a participé au repérage des
formes insultantes dans le corpus analysé, Carlos Ferrand, pour son aimable mise à notre disposi-
tion de données qui ont servi de base à notre réflexion, ainsi qu’à Laurent Perrin, dont les
commentaires nous ont permis de clarifier certaines parties du texte.
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Les insultes : approches sémantiques et pragmatiques
Si l’on fait la recension des travaux sur l’insulte effectués dans le domaine
des sciences du langage au cours des 35þdernières années, on s’aperçoit qu’on
peut assez rapidement les diviser en quatre catégoriesþ:
1.þles approches lexico-sémantiques ou syntaxiques, qui permettent de classi-
fier finement les formes dites usuelles d’insulte ou de mettre en évidence les
propriétés qui expliquent leur comportement (Perret, 1968þ ; Milner, 1978 þ;
Ruwet, 1982, entre autres)þ;
2.þles approches sociolinguistiques, dont Labov (1972) a été le précurseur
avec son étude innovatrice sur les joutes d’insultes rituelles des gangs new-
yorkais (Kochman, 1983þ; Rosier et Ernotte, 2001, entre autres), approches
axées sur la fonction et les usages de certaines catégories de formes dites
insultantesþ;
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La qualification péjorative dans tous ses états
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Les insultes : approches sémantiques et pragmatiques
En outre, il appert que les mots dits insultants ont des usages assez diversi-
fiés þ: il y a des insultes à valeur plus ou moins ironique, des insultes qui
servent à accomplir d’autres actes menaçants pour l’image de l’allocutaire
(notamment le reproche), des formes réputées insultantes qui ne produisent
aucun des effets associés à l’insulte et des possibilités énonciatives plus
variées qu’on pourrait le croire.
Ces «þjeuxþ» interactionnels divers ont été peu décrits. Seule l’observa-
tion de la véritable matière interactionnelle et l’absence d’aþpriori sur les
phénomènes dignes d’intérêt permettaient de les faire émerger comme
objets d’étude. Puisque nous nous intéressons aux fonctions plutôt qu’aux
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La qualification péjorative dans tous ses états
LES DONNÉES
(en jeu dans les propos racistes par exemple, sauf si le recours au collectif
est un moyen détourné d’atteindre l’interlocuteur) ou les cibles indivi-
duelles incarnées par des individus qui ne sont pas ou plus susceptibles
d’être insultés (par exemple, Salvador Dali, dans l’énoncé «þSalvador Dali
était un escrocþ»). Ces axiologiques péjoratifs adressés seront dorénavant
notés APA.
Les qualifications péjoratives dont nous traitons sont nécessairement
personnelles, ce qui exclut de notre étude leurs usages rituels. Bien sûr, les
insultes rituelles se réalisent formellement au moyen de qualifications péjo-
ratives et sont, à tout le moins en surface, adressées au récepteur. Par
ailleurs, nous verrons plus loin que les APA sont souvent utilisés comme
de « þ fausses insultesþ », des moqueries affectueuses, et cette dimension
ludique apparente ces usages aux usages rituels. Mais nous avons pris le
parti de maintenir la distinction canonique entre les insultes rituelles et
personnelles sur la base de leurs caractéristiques situationnelles et sociales.
Assimiler tout APA ludique au rituel et opposer globalement cet ensemble
4. D’un point de vue éthique, les enregistrements réalisés à l’insu des locuteurs nous semblent
inacceptables. Nous avons donc utilisé une procédure de collecte de données susceptible de mini-
miser autant que possible la conscience qu’ont les sujets étudiés de la présence du magnétophone
(enregistrements routiniers, s’étalant sur plusieurs jours, etc., – voir Vincent, Laforest et Martel,
1995). Il est difficile d’évaluer la part d’inhibition qui résulte de cette procédure, mais nous avons
tendance à considérer que toute famille compose par moments avec la présence d’intrus divers
(visiteurs, etc.) et que le magnétophone n’est donc qu’un intrus parmi d’autres. Les épisodes
conflictuels et les discussions plutôt intimes qui ont été recueillis montrent que nous n’avons pas
tout perdu de la spontanéité des locuteurs dans leur quotidien.
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Les insultes : approches sémantiques et pragmatiques
à celui des APA «þ sérieuxþ » occulte les motifs de leur émergence þ : les
insultes rituelles sont adressées à un récepteur pour qu’un public identifie
un gagnantþ; il s’agit d’une joute qui se tient dans une arène et qui est le
plus souvent déclenchée par le besoin d’assurer son pouvoir quand la
tension entre deux individus devient trop forte. D’ailleurs, lorsque l’insulte
rituelle devient une attaque personnelle (il y a peu de l’un à l’autre), les
protagonistes appliquent d’autres règles à leur interaction (des réponses
telle que la dénégation, la demande de rétractation, voire l’agression
physique deviennent possibles).
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La qualification péjorative dans tous ses états
On ne peut tirer aucune conclusion du fait que telle ou telle catégorie soit
mieux représentée dans le corpus, par le nombre de formes ou d’occurrences,
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dans la mesure où, souvent, c’est un même individu qui sera qualifié
plusieurs fois, au cours d’une même séquence, au moyen d’une même forme
ou de formes appartenant à la même catégorie.
Toute forme peut bien sûr être intensifiée au moyen d’un adjectif
(«þpetitþ», «þgrosþ», «þmauditþ») ou d’un sacre («þcrisse de þ», «þosti deþ» 6)
précédant l’APA (le sacre peut aussi suivre l’APA). Les exemples suivants
sont assez typiquesþ: «þmaudite gaspilleuse þ», «þosti de gros porcþ», «þhypo-
crite en sacrifice þ». L’intensification n’est pas très fréquente, mais elle l’est
nettement plus souvent lorsque le destinataire de l’APA est un tiers absent.
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Les insultes : approches sémantiques et pragmatiques
Pour représenter le champ fonctionnel des APA, nous avons conçu trois
schémas théoriques (chacun correspondant à un des trois domaines) sur
lesquels chaque occurrence pourrait virtuellement être située. Dans ces
schémas, l’axe des alliances et l’axe des tonalités sont perpendiculaires, ce qui
permet de quadriller un espace à l’intérieur duquel toute position est possible
– þ les catégories discrètes sont inappropriées pour l’analyse des usages
linguistiques en discours. Une diagonale forte pourrait se dessiner dont les
deux pôles seraient, en haut et à gauche, un contexte de légèreté, voire
d’humour, et de forte solidarité entre les interlocuteurs et, en bas et à droite,
un contexte lourd, grave, voire conflictuel, dans lequel les interlocuteurs
jouent l’un contre l’autreþ; les deux quadrants concernés sont ombrés.
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La qualification péjorative dans tous ses états
Tonalité euphorique
Tonalité dysphorique
Tableau 1
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Les insultes : approches sémantiques et pragmatiques
Exempleþ2
Mais je suis rendu assez sans-cœur [je suis devenu tellement paresseux que]
j’ai pris un rendez-vous au garage pour ôter mes tires [pneus] d’hiver [et]
mettre mes tires [pneus] d’été.
(2’95, act.þ16, p.þ3)
Dans cet exemple, l’allocutaire (la conjointe du locuteur) n’accuse pas récep-
tion de l’APA, mais on peut imaginer plusieurs autres réactions possiblesþ:
l’allocutaire peut rire, il peut aussi explicitement confirmer l’évaluation néga-
tive – et dans ce cas, suivant le ton utilisé, cette confirmation pourrait nette-
ment déplacer l’échange sur l’axe des alliancesþ– ou au contraire –þsigne que
Exempleþ3
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Lui Moi j’ai l’air fou parce que j’aurais aimé ça te montrer des
choses þ:
Elle Bienþ: t’as pas l’air fou. [le ton n’est pas ironique]
(1’95, act.þ16, p.þ15)
Exempleþ4
Tu m’as promis la lune pis moi la crétine je t’ai cruþ!
On peut ainsi très bien imaginer, comme dans cet exemple fictif (nous n’en
avons repéré aucun de ce genre dans notre corpus), que le locuteur ne se
qualifie péjorativement que pour mieux dire à son allocutaire qu’il est un
menteur ou qu’il ne tient pas parole.
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La qualification péjorative dans tous ses états
Tonalité euphorique
vanne, moquerie
(+/- affectueuse)
(+/- méchante)
Tonalité dysphorique
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Les insultes : approches sémantiques et pragmatiques
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La qualification péjorative dans tous ses états
tion, ni par une demande de rétractation, ni par une remise en cause implicite
du droit d’insulter (réaction décrite par Sacks, [1966] 1995). La destinataire
n’accuse réception d’aucune façon de l’APA, aucune remarque métadiscur-
sive susceptible de donner des informations sur l’activité interactionnelle en
cours n’accompagne l’échange et aucune tension n’est générée par l’occur-
rence de l’APA. Il semble qu’en dépit de la rudesse de la forme employée, on
reste dans la vanne affectueuse. L’agressivité feinte (emploi d’insultes
usuelles, de répliques cinglantes) est d’ailleurs un élément constamment
présent dans les interactions de ce couple dont la relation paraît pourtant
solide et harmonieuse.
Enfin, l’exemple þ7 présente un reproche accompli au moyen d’un APA,
reproche accepté par sa destinataire. Le ton de l’échange est, encore une fois,
léger (ce qui n’empêche pas qu’une sanction négative du comportement de la
conjointe ait bel et bien été reçue).
Exemple 7
[Paul montre un aliment qui a passé l’après-midi sur la table au lieu d’être
réfrigéré]
Lui Ah ma maudite gaspilleuseþ!
Elle Ah je voulais le serrer [le ranger]. [ton penaud]
(2’95, act.þ4, p.þ2)
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Les insultes : approches sémantiques et pragmatiques
peuvent être proposées, dont la plus probable serait que, en contexte familial,
l’APA peut être utilisé pour condamner un comportement, à condition qu’il
ne soit pas accompagné de l’expression d’affects négatifs – ces affects étant
réputés détériorer pour longtemps le climat interactionnel. Nous ne pouvons
pas retenir l’hypothèse que la présence du magnétophone puisse inhiber à ce
point les interactants, puisque les formes insultantes foisonnent et que l’agres-
sivité verbale est présente d’autres manières.
Commérage
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Vanne indirecte
Tonalité dysphorique
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La qualification péjorative dans tous ses états
Exemple 8
Père Ah câþ: ahþ: [ton plaintif]
Mère (à leur fils) Ton père il s’en vient petit vieuxþ!
Père ahþ: oufþ:þ! (pause 4þsec.)
(1’95, act.þ15, p.þ14)
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Les insultes : approches sémantiques et pragmatiques
peux pas lui dire [que] c’est un écœurant làþ! C’était pas la première
fois qu’il te fait ça.
Elle Il þ: il cherche des bibites [la petite bête noire] là tu sais. (pause
3þsec.) Des criss de frustrés làþ! La dernière fois c’était mon filet de
truite. Tu sais qu’il m’a appelée puis qu’il me dit qu’il y a des arêtes
puis qu’il en voulait pas lui de ça là puis ahþ: (soupir).
(2’95, act.þ7, p.þ9)
d’aimer qui chante comme une oie). C’est ce processus qu’on observe dans
l’exempleþ11.
Exemple 11
[France et son mari Charles discutent en préparant le repas. Le patron de
France a unilatéralement décidé de modifier les dates des vacances de celle-
ci, ce qui change considérablement les plans de la famille.]
1 Lui Du monde pas intelligent là moi je suis pas intéressé þ!
2 Elle Non non ( ) arrête un peu là là t’esþ: là t’es
3 Lui Ça ça m’inþ: ça m’intéresse pas. Non c’est des lâches France qui sont
mêmes pas capables
4 Elle Mélange pas les choses làþ!
5 Lui C’est des lâches qui sont pas capables de prendre position par
rapport à un problème puis qui évitent la situation. <bien oui> Ils
sont pas capables de l’affronter de face ( )
6 Elle Mais non mais il peut ne pas être pas d’accord avec moi il aurait le
droit.
(117’95, act.þ3, p.þ8)
Cet exemple est tiré d’une discussion familiale très orageuse. Charles, le
conjoint, qui ne décolère pas contre le patron en question, tente de convaincre
France de se rebeller et lui reprochera de ne pas le faire. Si au début de la
conversation France et Charles s’entendent sur les torts du tiers absent, France
n’est manifestement pas prête à entériner tous les jugements portés sur son
patron et sur l’organisation du travail dans l’entreprise où elle est cadre. Sa
réaction (dans l’ensemble de l’exempleþ11, et notamment aux tours þ2 etþ 4)
montre qu’elle prend jusqu’à un certain point pour elle ces qualifications
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La qualification péjorative dans tous ses états
péjoratives. Chose certaine, les APA à des tiers nourrissent le conflit entre les
conjoints, au même titre que le ferait un APA directement adressé à France.
Cette discussion, l’une des plus conflictuelles du corpus, présente des réac-
tions qui sont celles que l’on associe classiquement à l’insulte personnelle
(notamment la dénégation), mais qui ne sont suscitées que par des APA à un
tiers absent. De tels exemples montrent que dans l’interaction, médisance et
insulte peuvent avoir partie liée. C’est aussi le cas dans l’exempleþ12 où, bien
que les termes utilisés ne soient pas intrinsèquement dépréciatifs, ils sont très
durs à l’endroit du tiers absent. Dans cet exemple, le silence de la fille est révé-
lateur de la tension provoquée par la mère.
Exemple 12
[La mère achève une longue intervention sur la mauvaise éducation de
l’amoureux de sa fille.]
Mère Tu vas marier un enfant tu vas être obligé de tout le rééduquerþ! Il
va t’envoyer promener. (pause 11þsec.)
Fille Ah ah. (pause 35þsec.) 9
9. Une étude antérieure menée sur le reproche (Laforest, 2002) a montré que les interlocuteurs ne
s’engagent pas volontiers dans le conflit et coopèrent généralement pour exercer une forte restric-
tion de l’impact du reproche sur la suite du discours. Cette restriction de l’impact s’effectue au
moyen d’un certain nombre de techniques, dont l’une consiste justement, pour le destinataire du
reproche, à ne pas y réagir. Cette technique s’observe dans les cas où le reproche est particulière-
ment sérieux. Étant donné la tension qui caractérise la séquence d’où cet exemple est tiré, le
silence gardé par la fille à la suite de la qualification péjorative de son amoureux nous semble
participer de la même dynamique d’évitement.
10. Sur les fonctions du discours rapporté et les récits de parole, voir Vincent, 2002 et 2004.
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Les insultes : approches sémantiques et pragmatiques
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La qualification péjorative dans tous ses états
Tonalité euphorique
Je > Jeþ:
• se dénigrer pour éviter de l’être
• se moquer indirectement de
l’allocutaire
Je > Tuþ:
• se moquer de l’allocutaire tout
en maintenant la connivence je/tu
Je > Il absentþ: Domaine des insultes rituelles
• ridiculiser l’absent tout en (non traité ici)
renforçant la connivence je/tu
Je > Il présentþ:
• se moquer indirectementt de
l’allocutaire tout en maintenant la
Tonalité dysphorique
En français, la gamme des mots qui peuvent servir à désigner les actes
accomplis au moyen des APA dans telle ou telle circonstance est étendue et
les sens de plusieurs d’entre eux se recoupent en partie. Ainsi, la question de
savoir où commence l’insulte et où se termine la moquerie, par exemple, reste
entière. Chose certaine, c’est affaire de circonstances plus que de formes lexi-
cales. Il n’est pas plus facile de distinguer nettement le reproche de l’insulteþ;
en principe, le reproche est une qualification d’un acte ou d’un comporte-
ment, alors que l’insulte est une qualification de l’être. Mais l’être se révélant
par le geste, reproche et insulte se confondent fréquemment. Les APA
peuvent apparaître dans un large éventail de contextes et leur énonciation
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Les insultes : approches sémantiques et pragmatiques
Symboles de transcription
La ponctuation est utilisée pour donner une idée de l’intonation. Lorsque
aucun signe ou autre indication n’apparaît, les mots s’enchaînent sans aucune
pause.
Symbole Interprétation
: allongement de la voyelle ou pause vocalisée
. intonème terminal
, brève pause
? intonation clairement interrogative
! intonation clairement exclamative
() mots inaudibles
[xxx] commentaire de l’analyste
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