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Ministère des Mines des Carrières et de l’Energie

Financement de Services Energétiques


Etude de Cas
Rapport Final

Elaboration du Livre Blanc National

Mars 2008
TABLES DES MATIERES

TITRES PAGES
1. LISTE DES ABREVIATIONS (SIGLES)..................................................................1
2. INTRODUCTION .....................................................................................................3
3. METHODOLOGIE....................................................................................................4
4. CADRE REGLEMENTAIRE ET FISCAL ................................................................5
4.1. Le cadre réglementaire ..........................................................................................................5
4.2. Le cadre fiscal...........................................................................................................................7
4.2.1 La fiscalité de porte..................................................................................... 7
4.2.2 La fiscalité intérieure................................................................................... 9
5. SYNTHESE DES PROJETS ETUDIES...................................................................12
5.1. Equipements à usage communautaire ...........................................................................13
5.1.1 Electrification rurale avec réseau ............................................................ 13
5.1.1.1 Système électrique interconnecté avec le réseau national............. 15
5.1.1.2 Système électrique avec centrale thermique................................... 15
5.1.1.3 Programme National des Plateformes Multifonctionnelles pour la
Lutte contre la Pauvreté (PNPTF/LP)............................................................ 17
5.1.2 Projets institutionnels de diffusion d’équipements photovoltaïques.. 23
5.1.2.1 Le Programme Régional Solaire (PRS)........................................... 23
5.1.2.2 Projet « Espagnol »............................................................................ 26
5.1.2.3 Activities Implemented Jointly du Review of Policies in the
Traditional Energy Sector (AIJ/RPTES) ........................................................ 27
5.1.2.4 Le Programme National de Gestion des Terroirs (PNGT) volet
PV 29
5.1.2.5 Plan Burkina (volet PV).................................................................... 30
5.1.3 Analyse du mode de financement des projets institutionnels de
diffusion de kits photovoltaïques.......................................................................... 30
5.2. Equipements à usage individuel.......................................................................................31
5.2.1 Electrification Rurale Décentralisé (ERD) du Ganzourgou................ 31
5.2.2 Crédits PV du Kouritenga ....................................................................... 36
5.2.3 Services énergétiques du Kouritenga...................................................... 41
5.2.4 Conclusion sur l’accès aux services énergétiques de base par les
équipements à usage individuel ............................................................................. 44
6. TABLEAUX SYNOPTIQUES DES PROJETS .......................................................46
6.1. Classement des projets par type d’équipement............................................................46
6.2. Classement des projets selon le mode d’accès aux SEB............................................47
6.3. Classement des projets selon le mode de gestion des SEB ......................................50
7. LE FINANCEMENT BANCAIRE ..........................................................................49
8. ANNEXES ..............................................................................................................51
8.1. LISTE DES DOCUMENTS CONSULTES.................................................................52
8.2. LISTE DES PERSONNES RENCONTREES POUR ENTRETIEN...............54
8.3. TERMES DE REFERENCE ...........................................................................................56
8.4. DETAILS SUR LES PROJETS DE DIFFUSION DES SERVICES
ENERGETIQUES DE BASE .......................................................................................................61
I. PROGRAMME REGIONAL SOLAIRE..................................................................62
II. PROJET D’ELECTRIFICATION PAR SYSTEMES SOLAIRES
PHOTOVOLTAIQUES DE CHEFS LIEUX DE DEPARTEMENT ........................77
III. PROJET AIJ-RPTES ...............................................................................................87
IV. PROJET « CENTRES DE COMMUNICATION ET D’ACTIVITES (CCA) » ........91
V. PROGRAMME NATIONAL PLATES–FORMES MULTIFONC-TIONNELLES
POUR LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE (PN-PTF/LCP)...........93
VI. PLAN INTERNATIONAL BURKINA FASO (équipements solaires) ...................100
VII. PROGRAMME NATIONAL DE GESTION DES TERROIRS PHASE 2 (VOLET
ENERGIE RENOUVELABLE).............................................................................104
VIII. PROJET D’ELECTRIFICATION RURALE DECENTRALISEE DANS LA REGION
DU GANZOURGOU.............................................................................................106
IX. PROJET « CREDIT ENERGIE ET AMELIORATION DE L’HABITAT » DANS LA
PROVINCE DU KOURITENGA ..........................................................................115
X. PROJET « SERVICES ENERGETIQUES » DU KOURITENGA .........................130

Ce rapport a été élaboré par M. Césaire SOME, Analyste financier, Burkina Faso
1. LISTE DES ABREVIATIONS (SIGLES)
Sigle Désignation
AEP Approvisionnement en Eau Potable
AFD Agence Française de Développement
AIJ Activities Implemented Jointly
RPTES Review of Policies in the Traditional Energy Sector
ALZ Association Lagem Zoodo
BT Basse Tension
CAC Cellule d’Appui et de Conseils
CCA Centres de Communication et d’activités
CEDEAO Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest
CFG Comité Féminin de Gestion
CGES Comité de Gestion d’Equipements Solaires
CIFAME Commission Interministérielle de Facilitation de la Maîtrise de
l’Energie
CILSS Comité Inter - états de Lutte contre la Sécheresse au Sahel
CGES Comité de Gestion des Equipements Solaires
COGES Comité de Gestion des Equipements Solaires
Coopel Société coopérative d’électricité
CPE Comité de Point d’Eau
CPL Centre Populaire de Loisirs
CSLP Stratégique de Lutte contre la Pauvreté
CSPS Centre de Santé et de Promotion Sociale
CV Cheval Vapeur
CVD Comité Villageois de Développement
CVGT Comité Villageois de Gestion des Terroirs
DGD Direction Générale des Douanes
DGE Direction Générale de l’Energie
ERD Electrification Rurale Décentralisé
FCPB Fédération des Caisses Populaires du Burkina
FDE Fonds de Développement de l’Electrification
FED Fonds Européen de Développement
FONDEM Fondation Energies pour le Monde
IRSAT Institut de Recherches de Sciences Appliquées et de Technologies
kWc Kilowatts crête

1
kVA Kilo voltampère
kWh Kilo wattheure
LPDSE Lettre de Politique de Développement du Secteur de l’Energie
MCE Ministère des Mines, des Carrières et de l’Energie
MEPRED Mainstreaming Energy for Poverty Reduction and Economic
Development
ACA Appui Conseil Accompagnement
MOOD Maître d’Ouvrage et d’œuvre Délégué
NTS Nomenclature Tarifaire et Statistique
OMS Organisation Mondiale de la Santé
ONG Organisation Non Gouvernementale
PNGT II Programme National de Gestion des Terroirs phase 2
PNPTF/LCP Programme National Plateformes multifonctionnelles pour la
Lutte Contre la Pauvreté
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
PPI/BF Projet de Production International / Burkina Faso
PRS I Programme Régional Solaire phase 2
PTF Plateforme multifonctionnelle
PV Photovoltaïque
SAV Service Après Vente
SEB Services Energétiques de Base
SES Sahel Energie Solaire
SINCO Société d’Infrastructures Collectives
SONABEL Société Nationale d’Electricité
SSD Société de Service Décentralisée
TDR termes de références
TEC Tarif Extérieur Commun
TPA Taxe Patronale et d’Apprentissage
TSDAAE Taxe de Soutien au Développement des Activités Audiovisuelles
de l’Etat
TV Télévision
TVA Taxe sur la Valeur Ajoutée
UEMOA l’Union Economique et Monétaire Ouest Africain
UICN Union Mondiale pour la Nature
URCPCE l’Union Régionale des Caisses Populaires du Centre-Est
Wc Watt crête

2
2. INTRODUCTION

Le projet « Mainstreaming Energy for Poverty Reduction and Economic


Development » (MEPRED) s'inscrit dans le cadre de la nouvelle politique d'accès
aux services énergétiques pour les pauvres, développée au niveau régional dans le
« livre blanc » de la CEDEAO. Il vise à permettre à l’énergie de revenir comme
secteur de priorité dans le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) à
travers l’application d’une politique d’accès aux services énergétiques de base pour
les populations rurales et semi urbaines.
La réflexion sur les modules de financement de services énergétiques individuels et
collectifs doit être enrichie dans le double but de trouver :
- des solutions palliatives à la faiblesse de la capacité d’investissements de l’Etat
dans le développement et la maintenance des infrastructures énergétiques
- et de réduire le coût élevé de l’énergie qui la rend inaccessible à la majorité des
citoyens.

Selon les termes de références (TDR), le consultant devait contribuer à


l’enrichissement de la réflexion sur les modules de financement des services
énergétiques et assister le consultant financier international pour le développement
de modèles d’accès aux services énergétiques de base photovoltaïques individuels
ou communautaires : achat d’équipements, location-vente, achat de services,
notions de sociétés de services, concessions…

Le présent rapport présente la situation actuelle de la promotion des services


énergétiques de base et les suggestions du consultant pour une amélioration des
conditions de diffusion des équipements énergétiques dans les zones rurales et
périurbaines à travers les aspects suivants :
- le cadre réglementaire et fiscal de la vente des équipements énergétiques au
Burkina Faso ;
- les principaux projets de diffusion d’équipements énergétiques réalisés au
Burkina Faso, les modes de financement et les critères de sélection des projets;
- les barrières au crédit et des propositions d’options incitatives.

3
3. METHODOLOGIE

La démarche méthodologique suivie pour réaliser les objectifs de la mission de


consultation comprend les deux volets ci-après :

a) Analyse du cadre réglementaire et fiscal de la vente des équipements


énergétiques

L’analyse du cadre réglementaire et fiscal a été effectuée sur la base d’une recherche
documentaire auprès :
- de la Direction Générale de l’Energie (Ministère des Mines, des Carrières
et de l’Energie)
- des administrations fiscales et douanières (Direction Générale des Impôts
et Direction Générale des Douanes)
- et du siège de la Commission de l’Union Economique et Monétaire
Ouest Africain (UEMOA).
A la lumière des analyses, des suggestions sont faites en vue de soutenir davantage
la promotion de l’accès des populations aux services énergétiques de base.

b) Analyse des modes de financement des services énergétiques de base

L’analyse des modes de financement des services énergétiques de base a nécessité :


- une recherche documentaire visant à recenser tous les projets exécutés dans le
domaine des services énergétiques pour les zones rurales ;
- une recherche documentaire sur chaque projet exécuté (document projet et
rapports d’exécution ou de suivi) ;
- des entretiens avec des personnes ressources des projets et des opérateurs en
vue de compléter les informations disponibles sur l’exécution des projets ;
- des entretiens avec des responsables d’institutions financières (banques et
Fédération des Caisses Populaires du Burkina Faso).
- une analyse projet par projet des conditions de financement et de réalisation, de
la pérennité des équipements et des causes présumées de succès ou d’échec.

A la lumière des analyses, des suggestions sont faites en vue de réduire les coûts
d’accès et permettre au privé national de s’impliquer davantage dans le financement
et la promotion de l’accès des populations des zones rurales et périurbaines aux
services énergétiques de base.

4
4. CADRE REGLEMENTAIRE ET FISCAL

4.1. Le cadre réglementaire

Le cadre réglementaire des services énergétiques de base est défini par la loi N°
027/AN du 27 novembre 2007 portant réglementation générale du sous-secteur de
l’électricité au Burkina Faso.
Cette loi abroge toutes dispositions antérieures contraires, notamment la loi N°
060/98/AN du 17 décembre 1998, ses décrets et arrêtés d’application.
La nouvelle loi a réorganisé le sous-secteur de l’électricité avec l’introduction de
nouveaux acteurs tels l’organe de régulation et l’implication des collectivités
territoriales dans le deuxième segment (Electrification Rurale Décentralisé).
Toutefois, les nouveaux décrets et arrêtés d’application ne sont pas encore
disponibles ; il faudrait entre autres :
- clarifier la répartition des rôles entre l’Etat et les Collectivités
territoriales dans l’accomplissement du service public de l’électricité;
- préciser les conditions de conclusion des contrats de délégation de service
public, de délivrance des licences, des autorisations et de soumission à
l’obligation de déclaration;
- créer l’organe de régulation et la Commission de suivi de l’exécution de la
loi ;
- définir les conditions de passage du système de l’Acheteur central au
système des tiers (accès aux réseaux de transport et de distribution) ;
- définir le périmètre de la concession (Commune, agglomération ou autre) ;
- clarifier la capacité de production à considérer lorsque l’opérateur dispose
de plusieurs sites de production dans le même périmètre ;
- clarifier la propriété des équipements dans le 2ème segment en relation avec
le remboursement de la quote-part préfinancée ;
- préciser par voie réglementaire les principes de tarification ;
- indiquer qui établit les normes techniques.

5
Figure 1: Organisation du sous-secteur de l'électricité

Ministère des Ministère Ministère du


Finances de l’Energie Commerce

Avis Collectivités
territoriales

Organe de
Régulation
Information

FDE

Contrôle
1er segment
2ème segment

Sté de (SONABEL) Opérateurs : personnes


patrimoine : Sté physiques et morales
Gestion du affermataire : Détentrices de Concession
patrimoine Production de service public,
et transport Autorisation ou Déclaration
(Coopel ; Collectivités
territoriales ; Opérateurs
Opérateurs privés Acheteur privés)
Détenteurs de Licence, central :
Distribution Production et/ou
Autorisation ou Distribution
Déclaration :
Production

Flux physiques

Flux financiers

6
4.2. Le cadre fiscal

Au plan fiscal, il y a lieu de distinguer les volets suivants :


- la fiscalité applicable à l’acquisition des équipements ;
- la fiscalité applicable à l’exploitation des équipements et aux services
énergétiques de base.

4.2.1 La fiscalité de porte

L’importation des équipements est passible des droits et taxes du Tarif Extérieur
Commun (TEC) de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africain (UEMOA).
Les principaux équipements entrant dans les installations de fournitures de services
énergétiques de base sont pour :
- les plates formes multifonctionnelles avec mini réseau électrique, es moteurs
diesel, des alternateurs, des équipements de minoterie, des appareils pour les
branchements électriques, des postes à souder, des chargeurs de batteries ;
- les systèmes électriques avec réseaux de l’ERD, des groupes électrogènes,
des câbles électriques, des supports en bois ou métalliques, des appareils
pour le branchement, des lampes et tubes électriques
- l’ERD par des équipements photovoltaïques, des panneaux
photovoltaïques, des accumulateurs, des appareils pour le branchement, des
lampes et tubes.

Selon la Nomenclature Tarifaire et Statistique (NTS) du Tarif Extérieur Commun


(TEC) de l’UEMOA annexé au Règlement N° 23/2002/CM/UEMOA et amendé
conformément à la version 2002 du Système Harmonisé et de Codification des
marchandises, l’importation des équipements énergétiques visés est soumise aux
droits et taxes respectifs ci-après.

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Tableau 1: Taux des droits et taxes du Tarif Extérieur Commun de l'UEMOA
Droits et taxes
NTS UEMOA Désignation US
DD RS PCS PC
8408.90.00.00 Moteur diesel (autres moteurs) U 10 1 1 0,5
8437.80.00.00 Equipements de minoterie (Moulins, décortiqueuses U 5 1 1 0,5
etc. pour céréales)
85.01 Moteurs et machines génératrices, électriques U 5 1 1 0,5
(alternateurs)
85.02 Groupes électrogènes U 5 1 1 0,5
85.04 Transformateurs électriques U 5 1 1 0,5
85.05 Accumulateurs électriques U 20 1 1 0,5
85.36 Appareils pour le branchement, le raccordement ou la U 20 1 1 0,5
connexion des circuits électriques
(interrupteurs…douilles pour lampes) <1000 volt
85.39 Lampes et tubes électriques à incandescence ou à U 20 1 1 0,5
décharge
8541.40.00.00 Dispositifs photosensibles à semi-conducteur U 0 1 1 0,5
(panneaux photovoltaïques)
85.44 Fils, câbles et autres conducteurs isolés pour l’électricité U 10 1 1 0,5

En sus du TEC, les marchandises ci-dessus listées sont soumises au paiement de la


TVA (c’est une taxe intérieure perçue par l’administration douanière à la mise en
consommation des marchandises) dont le taux est 18%.
L’assiette des Droits de Douane (DD), de la Redevance Statistique (RS), du
Prélèvement Communautaire de Solidarité (PCS) et du Prélèvement
Communautaire (PC) est la Valeur en douane.
L’assiette de la TVA est constituée de la Valeur en douane majorée des Droits de
Douane, de la Redevance Statistique, du Prélèvement Communautaire de Solidarité
et du Prélèvement Communautaire.
La Valeur en douane est la valeur ‘Coût Assurances et Frêt’ (CAF).
Dans la majorité des cas les importateurs exploitent les « règles générales pour
l’interprétation du système harmonisé » pour ne pas payer de droits de douanes sur
les parties du kit photovoltaïque qui y sont assujetties ; en effet, il est stipulé que
« … les marchandises présentées en assortiments conditionnés pour la vente au
détail, dont le classement ne peut être effectué en application de la règle 3 a), sont
classés d’après l’article qui leur confère leur caractère essentiel lorsqu’il est possible
d’opérer cette détermination ».
En outre, l’Administration douanière collecte la « Retenue à la source de l’impôt sur
les bénéfices industriels et commerciaux » qui est de 1%si le débiteur relève du
régime d’imposition du bénéfice réel (de 5% si le débiteur ne relève pas du régime
d’imposition du bénéfice réel). Cependant, sont exonérées de la retenue à la source
les importations effectuées par les entreprises de production et de fourniture d’eau,
d’électricité et de télécommunication (Lois de finance ‘gestion 2000’ et ‘gestion
2006’).

8
Par ailleurs, les conventions de financements passées entre les bailleurs de fonds et
le Gouvernement peuvent prévoir l’exonération des impôts et taxes sur les
opérations financées.

4.2.2 La fiscalité intérieure

L’accès aux services énergétiques peut se faire par :


- l’acquisition d’équipements énergétiques pour usage personnel,
- achats des services fournis par un prestataire de services.

Dans le cas de l’acquisition d’équipements énergétiques, la fiscalité applicable est


constituée de la TVA.
Dans le cas de prestation de services, la fiscalité applicable comprend
principalement les impôts et taxes ci-après.

a) La Contribution des patentes


Elle comporte deux volets :
1. Le Droit fixe qui est fixé en fonction de la profession et du chiffre d’affaires
de l’année ;
2. Le Droit proportionnel qui est fixé à 8% de la valeur locative des
constructions et terrains servant à l’activité ; mais, en aucun cas il ne peut
être inférieur à 1/5ème du droit fixe (Code des Impôts, Art. 245 et 246).

a) La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA)

Le taux de la TVA est 18% ; il s’applique au montant :


- des achats de biens et de services ;
- des ventes de biens et de services.
La TVA payée sur les achats est déductible de la TVA collectée à la vente (Code
des Impôts, Art. 328).
En ce qui concerne la distribution de l’électricité, les 150 premiers kWh
consommés dans le mois par une personne physique abonné, sont exonérées de la
TVA.
Le régime de la TVA est apparu injuste pour les entreprises d’électrification rurale
décentralisée s’approvisionnant auprès de la SONABEL ; en effet, les écarts de
montants entre la TVA facturée par la SONABEL et celle facturée aux abonnés
sont si importants qu’il n’est pas possible de récupérer la TVA payée à la
SONABEL.

9
a) Taxe Patronale et d’Apprentissage (TPA)
Le taux de la TPA est 4% (8% pour les étrangers) ; il s’applique au montant de la
totalité des rémunérations et avantages servis au personnel de l’entreprise (Code
des Impôts, Art. 120).

b) L’Impôt sur les Bénéfices Industriels, Commerciaux et Agricoles


(IBICA)
« L’impôt est dû en raison des bénéfices réalisés par les personnes physiques ou
morales qui disposent au Burkina Faso d’un établissement stable, c’est-à-dire une
installation fixe d’affaires où une entreprise exerce tout ou partie de son activité ».
Sont assujettis, notamment les sociétés les sociétés coopératives et unions de
coopératives d’artisans, les sociétés coopératives ouvrières de production.
Le taux de l’impôt est 30% ; il s’applique au bénéfice net imposable (Loi de finance
‘gestion 2008’).
Une retenue à la source de 2% doit être effectuée sur les ventes toutes taxes
comprises des marchandises. Cependant, sont exonérées de la retenue à la source
les opérations de ventes portant sur l’eau, l’électricité, les télécommunications et les
boissons de fabrication locale (Lois de finance ‘gestion 2000’ et ‘gestion 2006’).

c) L’Impôt Minimum Forfaitaire sur les professions industrielles et


commerciales
Le taux de l’impôt est 0,5% ; il s’applique au chiffre d’affaires du mois.
L’impôt minimum forfaitaire vient en déduction du montant de l’impôt cédulaire
sur les bénéfices industriels et commerciaux de la même année. L’excédant éventuel
est définitivement acquis au Trésor Public (Loi N° 038/98/AN du 30 juillet 1998).

d) La Taxe de Soutien au Développement des Activités Audiovisuelles de


l’Etat (TSDAAE)
La TSDAAE est une taxe spécifique du sous-secteur de l’électricité.
Le taux de la TSDAAE est :
- 1 FCFA / kWh consommé lorsque la consommation de l’abonné est inférieure
ou égale à 150 kWh/mois ;
- 3 FCFA / kWh consommé lorsque la consommation de l’abonné est supérieure
à 150 kWh/mois.

Le cadre fiscal a une incidence importante dans le coût des services énergétiques.
Les mesures d’incitation fiscale que le Gouvernement peut prendre portent sur la
fiscalité intérieure ; en effet, les droits et taxes de douanes sont fixés pour
l’ensemble des pays de l’UEMOA.

10
Les Sociétés Coopératives d’électricité, conformément à la loi N° 14/99/AN du 15
avril 1999 portant réglementation des Sociétés Coopératives et Groupements au
Burkina Faso, bénéficient de la gratuité des formalités de reconnaissance.
Le gouvernement, s’est engagé à accorder aux sociétés coopératives d’électricité
(Coopel) à compter du 1er janvier 2008:
- une exonération de la TVA sur les achats d’énergie électrique auprès de la
SONABEL ;
- une exonération de la TVA sur les prestations du fermier ;
- une subvention au prix d’achat du gasoil pour les centrales diesel.
Ces avantages fiscaux et subventions à l’exploitation visent à réduire le prix de
cession de l’électricité fourni par ces structures.
Il reste toutefois à trouver une solution à la TVA payées lors de l’acquisition des
équipements lorsque la Convention de financement ne prévoit pas d’exonération
des impôts et taxes (cas de financement par des sources locales : budget de l’Etat,
fonds propres, emprunt bancaire, …). En effet, la TVA sur l’achat des équipements
doit être récupérée sur cinq années mais, la Coopel ne dispose pas suffisamment de
TVA payée pour effectuer la récupération.

Dans le même esprit, il apparaît nécessaire que la TVA sur les acquisitions
d’équipements amortissables soit traité de la même manière que la TVA sur les
achats d’énergie électrique.

11
5. SYNTHESE DES PROJETS ETUDIES

Les services énergétiques de base visent à satisfaire :


- des besoins d’éclairage domestique, public et des centres communautaires tels
les centres de santé, d’éducation (écoles et centre d’alphabétisation).
- des besoins économiques essentiels (conservation et conditionnement des
denrées et des médicaments, charge de batteries et de téléphones portables,
pompage d’eau, décorticage et mouture de céréales, etc.) en vue d’accroître la
productivité et améliorer les revenus des populations des zones rurales et
périurbaines.

L’accès des populations des zones rurales et périurbaines aux services énergétiques
de base est généralement réalisé par :
- des équipements énergétiques à usage communautaire (réseaux électriques,
plateformes multifonctionnelles avec ou sans mini réseau électrique et kit
photovoltaïque) ;
- des équipements énergétiques à usage individuel (petits groupes électrogènes et
kit photovoltaïque).

Les projets de promotion de l’accès des populations des zones rurales aux services
énergétiques de base exécutés au Burkina Faso ont été analysés dans l’optique de
faire apparaître principalement leur mode de financement et les facteurs de réussite
ou d’échec. Ces projets sont :
- Le modèle d’électrification avec réseau des Coopel ;
- Le PNPTF/LCP ;
- le PRS I ;
- le projet espagnol ;
- l’AIJ/RPTES volet PV ;
- le projet ERD Ganzourgou volet PV ;
- le projet FONDEM « crédits PV » ;
- le projet FONDEM « services énergétiques » ;
- le PNGT II volet PV ;
- le volet équipements PV de Plan Burkina.

12
5.1. Equipements à usage communautaire

5.1.1 Electrification rurale avec réseau

L’électrification rurale par la construction de réseaux de distribution électriques est


confiée au Fonds de Développement de l’Electrification (FDE).
Le FDE élabore un programme d’investissement sur la base de critères et des
demandes éventuelles de promoteurs privés.
Le FDE reçoit des financements de l’Etat et des bailleurs de fonds pour financer
l’électrification des localités inscrites au programme.
L’électrification (construction et exploitation d’un système électrique) d’une localité
peut être confiée à un opérateur privé ou à la population bénéficiaire organisée en
société coopérative d’électricité (Coopel).
Lorsque l’électrification d’une localité est confiée à une Coopel, les études, le
contrôle et les équipements sont intégralement financés par le FDE. Toutefois,
40% du financement des investissements correspondent à la contribution des
bénéficiaires (Coopel) et font l’objet de remboursement par prélèvement sur les
recettes d’exploitation; la durée du remboursement est de 10 années dont 3 de
différé avec un taux d’intérêt de 0%. Le reste du financement constitue une
subvention.
Le FDE met les financements pour la construction du système électrique à la
disposition de la Coopel avant le démarrage des travaux de construction du système
électrique.
La Coopel doit payer les travaux de construction du système électrique exécutés par
l’entrepreneur. Elle doit aussi payer les prestations du fermier qui exploite le
système électrique pour le compte de la Coopel.
Le suivi contrôle des travaux et de la gestion est effectué par un Bureau d’études
(MOOD/ACA) pendant quelques mois.

13
Figure 2: Organisation d'un projet d'ERD avec une Coopel

Bailleur de fonds (ou Etat) Projets : COOPEL

Financement 100%

FDE
Remboursement de 40%
DGE
Rémunérations Financement 100% Concession
Subvention 60% COOPEL

MOOD/ACA Reversement des recettes

Paiement fact.
Contrôle et Conseils Rémunérations

Entrepreneur (Construction) Fermier (Gestion)

Fourniture électricité
Paiement des factures

Flux financier Flux réels


Consommateurs

14
5.1.1.1 Système électrique interconnecté avec le réseau national

L’exemple qui suit est tiré d’un système électrique réalisé pour 332 abonnés de 1A à
15A. Les éléments constitutifs de l’investissement peuvent être classés comme suit :

Figure 3: Répartition du coût d'investissement d'un système électrique interconnecté

Répartition du coût des investissements

100%

90%

80% 67 480 475

70%

60% Branchements
Distribution BT
50%
33 224 700 Ligne de transport
40% Bâtiment

30%

20% 46 160 730

10%
10 941 761
0%

En terme de partage de risques entre des partenaires au financement du système


électrique, il faut relever que :
- Le réseau électrique (Distribution BT) est un patrimoine de l’Etat ; il est donc
inaliénable par un tiers.
- Le financement du réseau pourrait être subventionné à 100%.
- Le bâtiment est une valeur sûre ; financée par le promoteur, il pourrait faire
partie de la garantie qu’exigerait éventuellement un du banquier qui octroie du
crédit.
- Le fonds de roulement pourrait être financé par le promoteur

5.1.1.2 Système électrique avec centrale thermique

L’exemple précédent a été considéré dans une optique d’approvisionnement par


une centrale diesel équipée de deux moteurs dont la puissance respective est 110

15
kVA et 60 kVA. Les éléments constitutifs de l’investissement peuvent être classés
comme suit :

Figure 4: Répartition du coût d'investissement d'un système électrique avec centrale

Répartition du coût des investissements

100%

90%

80% 67 480 475

70%

60% Branchements
33 224 700 Distribution BT
50%
Groupes électrogène et armoirs
40% Bâtiment

30% 41 625 000

20%

10% 31 453 592

0%

En terme de partage de risques entre des partenaires au financement du système


électrique, il faut relever que :
- Le réseau électrique (Distribution BT) est un patrimoine de l’Etat ; il est donc
inaliénable par un tiers.
- Le financement du réseau pourrait être subventionné à 100%.
- Le bâtiment est une valeur sûre ; financée par le promoteur, il pourrait faire
partie de la garantie qu’exigerait éventuellement un du banquier qui octroie du
crédit.
- Les groupes électrogènes sont risqués en partie (moteurs) ; les moteurs sont
remplacés après cinq années de fonctionnement avec une valeur vénale. Ils
peuvent être financés par la banque et constitués la garantie de base de celle-ci
pour un crédit limité à cinq années.
- Le fonds de roulement pourrait être financé par le promoteur.

16
5.1.1.3 Programme National des Plateformes Multifonctionnelles pour la
Lutte contre la Pauvreté (PNPTF/LP)

Le Programme National des Plateformes Multifonctionnelles pour la Lutte contre


la Pauvreté (PNPTF/LP) a pour période d’exécution 2004 à 2008 (soit 5 ans).
Il couvre quatre (4) zones géographiques du pays :
- Boucle du Mouhoun (Région de la Boucle du Mouhoun)
- Centre-ouest (Région du Centre-ouest)
- Est (Région du Centre-est et Région de l’Est)
- Nord (Région du Nord)

Le Programme a pour objet l’installation de plateformes multifonctionnelles avec


possibilité de les équiper de réseaux de distribution d’eau ou d’électricité.
L’équipement de la plateforme est constitué d’un moteur diesel et des modules
choisis parmi les 4 équipements suivants : décortiqueuse, moulin à meules en pierre
(à meules métalliques), concasseuse (broyeur pour les amandes), alternateur.

Le Programme prévoit l’installation de 400 entreprises plateformes


multifonctionnelles dont au moins 40% (165) seront équipés de réseaux de
distribution d’eau ou d’électricité.
Il peut être complété par d’autres modules (chargeur de batteries, poste à souder…)
selon les moyens financiers de l’entreprise plateforme.

Les ressources financières du Programme proviennent des Fonds PPTE de l’Etat


burkinabé et de bailleurs de fonds (PNUD, Coopération italienne, etc.).

Les investissements initiaux sont financés par :


- une subvention de l’Etat burkinabè ou du bailleur de fonds via le PNPTF/LCP
limitée au coût du module de base ;
- et un apport du bénéficiaire constitué de :
o l’abri ;
o un apport en numéraires de 5% à 10% (plafonné à 300 000 F) ;
o et du coût des équipements additionnels souhaités par le bénéficiaire.

Le coût d’une plateforme est de l’ordre de 4 millions de Fcfa.

La plateforme multifonctionnelle est attribuée à une ou plusieurs Associations


féminines ou encore à un promoteur privé installé dans le village bénéficiaire.

17
La direction du Programme procède par appels d’offres et livre les équipements au
bénéficiaire via une ONG sélectionnée pour l’encadrement des entreprises
plateformes dans une région donnée.
C’est aussi la direction du Programme qui assure le contrôle de la qualité des
équipements.
Les artisans locaux, formés par une Cellule d’Appui Conseil (CAC) créée au sein de
l’ONG, procèdent au montage et assure la maintenance et l’entretien des
équipements.

Depuis le lancement du Programme en 2002 à la fin 2007, plus de 124 plateformes


ont été installées. La puissance des moteurs équipant les plateformes installées est
de l’ordre de 10 CV.

L’épargne constituée de l’excédent de recettes sur les dépenses de fonctionnement


est utilisée pour :
- des prêts aux membres du groupement féminin ;
- le financement du coût de la maintenance ;
- le financement des renouvellements et des ajouts de capacités

18
Figure 5: Organisation du PNPTF/LCP

Projet : PNPTF / LCP

Etat (ou Bailleur de fonds)

Financement équipements 100%


ONG
Financement CAC
PNPTF/LP
Livraison

Paiement
équipements Livraison Appui et
de base conseils Rémunérations

Livraison

Groupement Installateur
Fournisseur féminin (Gestion)
Paiement SAV

Paiement des Fourniture de services


équipements optionnels Paiement des factures (ou services)

Village Usagers
(Construction de l’abri)

Flux financiers Flux réels

Analyse du mode de financement

Le PNPTF/LCP privilégie l’exploitation de la plateforme installée par les


groupements féminins en vue de permettre aux femmes d’en tirer les ressources
financières pour financer leurs activités génératrices de revenus.
Ce faisant, le coût des investissements justifiés par l’étude de faisabilité est financé
en totalité par une subvention à l’exception toutefois, du coût de l’abri qui est à la
charge du village. En outre, le fonds de roulement (300 000 F) est financé par le
groupement féminin.
Le coût de l’abri est estimé à 600 000 FCFA soit, moins de 20% du montant des
investissements d’une plateforme standard.

19
Figure 6: Répartition du coût d’une plateforme sans réseau électrique

Répartition du coût des investissements

100%
350 000
90%
200 000
80% 373 750

70% Poste à souder


475 000
Chargeur de batterie
60%
Alternateur 12,5 kVA
493 250
50% Décortiqueuse
Moulin avec meule en fer
40%
Moteur diesel 12 CV
30% 1 006 250
Local abri
20%

10% 600 000

0%

Dans le cas où la plateforme a été installée à la demande d’un opérateur privé,


La contribution de celui-ci est de 40% du coût des investissements ; ce qui
correspond aux coûts cumulés de l’abri et du moteur diesel.
La subvention dans ce cas est donc de 60% du coût des investissements.
Le fonds de roulement est financé par le promoteur.

Dans le cas d’une plateforme multifonctionnelle muni d’un mini réseau électrique,
les besoins financiers de l’investissement sont beaucoup plus importants de même
que la complexité de gestion des installations.

20
Figure 7: Répartition du coût d'une Plateforme avec mini réseau électrique

Répartition du coût des investissements

100%

90%

80%

70%
Réseau de distribution
10 277 489 Poste à souder
60%
Chargeur de batterie
Alternateur 12,5 kVA
50%
Décortiqueuse
Moulin avec meule en fer
40%
Moteur diesel 12 CV
Local abri
30%
350 000
200 000
20% 373 750
475 000
493 250
10%
1 006 250
600 000
0%

Les services électriques prennent le dessus dans l’activité global de la plateforme ;


ces services nécessitent un minimum de professionnalisme et une plus grande
rigueur de gestion pour une pérennisation de l’exploitation : il s’agit d’une
entreprise.
Une structure de type Groupement n’est pas adaptée à la gestion d’une entreprise ;
aussi, l’option opérateur privé doit être privilégiée.
Cependant, l’implication de groupements féminins dans les activités de base de la
plateforme doit être effective pour bénéficier de la subvention du PNPTF/LCP ;
une formule de répartition des revenus des activités de la plateforme doit être
appliquée pour permettre aux groupements féminins impliqués dans ces activités de
percevoir une partie.
La contribution du promoteur (apport personnel) pourrait donc se limiter au coût
de l’abri et de l’alternateur.
Le financement d’un éventuel mini réseau électrique pourrait se faire par emprunt
bancaire à des conditions adaptées : pour ce faire, la mise à la disposition des

21
banques locales de ressources à long terme et à faible rémunération et de fonds de
garantie pour ce type d’emprunts est nécessaire.

22
5.1.2 Projets institutionnels de diffusion d’équipements photovoltaïques

5.1.2.1 Le Programme Régional Solaire (PRS)

Le Programme Régional Solaire est un projet d’envergure régionale mis en œuvre


1990 à 1998 par le CILSS dans les pays membres.
Au Burkina Faso les réalisations de la première phase du PRS (PRS I) ont bénéficié
à sept (7) provinces du pays.

Le Programme visait l’installation:


- d’équipements photovoltaïques pour le pompage d’eau (800 Wc à 3 600 Wc) ;
- d’équipements photovoltaïques pour la production d’électricité (120 Wc) pour
les écoles, dispensaires, maternité, centre communautaire de loisirs, Préfecture,
Résidence ;
- des équipements électriques (réfrigérateurs, postes de télévision en couleur,
radiocassettes, magnétoscope, etc.)
- de lampadaires photovoltaïques pour l’éclairage public.

Coût du projet :
- Systèmes installés : 5 202 800 Euros soit 3 412 000 000 FCFA
- actions d’accompagnement : 42 963 Euros soit 28 180 000 FCFA
- Coût total du PRS I : 5 245 763 Euros soit 3 440 180 000 FCFA

L’assurance qualité des équipements a été recherché en passant commande


directement aux fabricants et en faisant procéder à des contrôles techniques avant
expédition et après installation par des structures européennes qualifiées.

Pour le Burkina Faso, le fournisseur d’équipements retenu après appel d’offres


publiques internationales est le groupement Photowatt-Total Energie ; celui-ci s’est
associé avec une entreprise locale, Sahel Energie Solaire (SES), pour les opérations
d’installation et de service après-vente.
Un Comité de gestion des équipements solaires est constitué par village bénéficiaire des
équipements.
Un contrat en garantie totale d’entretien de cinq (5) années a été conclut entre le
Comité de gestion et SES.

23
Montage financier :
- L’Union Européenne est le bailleur de fonds du Programme ; elle finance la
totalité des investissements ;
- Contribution financière du village avait été arrêtée à 10% du coût des systèmes ;
mais dans la réalité elle est, au Burkina Faso, moins de 1,5% du prix des
systèmes. Cette contribution sert de base de financement des coûts d’entretien.

Le coût d’accès aux des populations bénéficiaires aux services énergétiques


comprend :
- L’apport initial du village, en moyenne 1,5% du coût de (150 000 à 211 000
Fcfa pour un système) ;
- Le paiement des services (eau 250 F/m3 ou 3 500 F/an par famille selon la
localité), les contributions des centres communautaires et des administrations
bénéficiaires.
Le coût de la maintenance par SES est de 40 000 F/an pour un système (éclairage
ou réfrigération).

Les réalisations du Programme au Burkina Faso sont :


- Aucun sur 65 pompages de surface prévus (manque d’intérêt des populations
cibles)
- 81/130 Approvisionnement en Eau Potable (AEP)
- 287/71 systèmes électriques photovoltaïques à usage communautaire.
Au total près de 160 kWc ont été installés.

Difficultés rencontrées :
- La mise en œuvre a posé des problèmes organisationnels, institutionnels et de
contrôle des flux financiers ;
- La contribution financière des populations représente pour elles des sommes
importantes, mais reste encore à un niveau insuffisant pour permettre
l’autofinancement des systèmes (amortissement et fonctionnement) ;
- Le manque de financements extérieurs dans le secteur solaire risque de mettre
en difficulté les entreprises locales qui, faute d’un marché suffisant, ne seraient
plus à même d’assurer la maintenance des équipements réalisés ;
- Les nombreux vols de panneaux.

24
Figure 8: Organisation des projets de type communautaire (photovoltaïque)

Projets : PRS I, AIJ/RPTES, Projet espagnol, PNGT II, Plan


Burkina

Bailleur de fonds

Formation et suivi limités

Coordination Nationale

Financement équipements 100% Formation et


suivi limités

Livraison +
formation à Village (ou
Fournisseur Comité de Gestion
Installateur
l’usage et
garantie
Dpt) Contribution
financière initiale

Paiement
SAV
Fourniture de services Paiement de
contributions

Usagers

Flux financiers Flux réels

25
5.1.2.2 Projet « Espagnol »

Le projet d’électrification de 125 Chefs-lieux de Département dénommé « Projet


espagnol » a été exécuté de 1998 à 2000.

Les équipements installés dans le cadre du projet sont:


- des équipements photovoltaïques pour la production d’électricité (120 Wc) au
bénéfice des écoles, dispensaires, maternités, centres communautaires de loisirs,
Préfectures et Résidences;
- des lampadaires photovoltaïques pour l’éclairage public.

Le fournisseur et installateur des équipements a été ATERSA (Société


Applicaciones Técnias de la Energia, SA)
Le contrôle de la qualité des équipements a été effectué par l’Institut de Recherches
de Sciences Appliquées et de Technologies (IRSAT).
En outre, l’IRSAT a été chargé du suivi jusqu’à épuisement du financement alloué à
cet effet.

Chaque bénéficiaire (le Département) a mis en place un Comité de suivi qui élit en
son sein un Comité de gestion. Le Préfet du Département est généralement le
Président du Comité de suivi et du Comité de gestion.

Le projet a coûté 59 500 000 Francs Français (soit 5,95 milliards de FCFA)
entièrement financés par le Royaume d’Espagne.
Chaque Département devait apporter, préalablement à l’investissement, 2 604 520
F CFA (soit 7,56% du coût des équipements) à déposer sur un compte de la Caisse
Populaire locale.
Les recettes générées par les centres populaires de loisirs et aussi par les cotisations
des structures bénéficiaires devaient s’ajouter à l’apport initial du Département pour
financer les coûts d’entretien et de renouvellement.
Un contrat d’entretien de 300 000 F CFA par année devait être passé entre le
Comité de gestion et un opérateur du domaine.

Les provisions de renouvellement sont réparties entre l’Etat et le budget


départemental (pour les lampadaires et les locaux administratifs), l’Etat et les
bénéficiaires (écoles, dispensaires, maternité, centre communautaire de loisirs)

L’ensemble des équipements installés représente 365 kWc.

26
Les principales difficultés rencontrées ont été:
a) L’absence d’institutionnel fort (le suivi après réalisation a été interrompu faute
de moyens financier) qui a engendré les problèmes suivants:
- les contrats de maintenance n’ont pas été conclus ;
- les comités de gestion n’ont pas été opérationnels dans bons nombres de
localités ;
- peu de collecte de ressources pour la maintenance et des utilisations
abusives de celles-ci.
b) Le projet a connu de nombreux vols de panneaux ;

5.1.2.3 Activities Implemented Jointly du Review of Policies in the


Traditional Energy Sector (AIJ/RPTES)

AIJ/RPTES est un volet d’équipements photovoltaïques de 6 Villages du


périmètre d’aménagements forestier du projet RPTES exécuté de 1998 à 2004.
Les équipements installés comprenaient :
- des équipements photovoltaïques pour la production d’électricité pour les
écoles, dispensaires, maternité, centre communautaire de loisirs, Préfecture,
Résidence, Centre forestier (120 Wc) ;
- des lampadaires photovoltaïques pour l’éclairage public.

Le Ministère des Mines, des Carrières et de l’Energie a assuré la maîtrise d’ouvrage.


Les équipements fournis par le projet ont été totalement financés par un don
norvégien à hauteur de 2 400 000 $ US (soit 1,2 milliards de FCFA) placé sous
administration de la Banque Mondiale.

Au total 9,45 kWc de puissance ont été installées.


Les systèmes solaires PV sont généralement composés des éléments suivants :
• Le panneau photovoltaïque : composé de modules photovoltaïques raccordés
les uns aux autres et fixés sur une structure - support ; il produit l’électricité.
• Le régulateur : il protège la batterie contre les surcharges et décharges profondes
pouvant l’endommager.
• La batterie : elle stocke l’énergie électrique
• Les récepteurs : ce sont les appareils qui utilisent l’électricité : lampes, radios,
télévisions, réfrigérateurs.
Il faudra ajouter entre autres les câbles et l’onduleur.

Selon les infrastructures, les équipements sont composés ainsi qu’il suit.

27
1. Administration générale
- Eclairage de la préfecture (modules, ampoules, câbles, batteries,
convertisseur, onduleur, régulateur)
- Eclairage de la résidence du préfet (modules, ampoules, câbles, batteries,
convertisseur, onduleur, régulateur)

2. Santé (CSPS)
- Un système d’éclairage pour le local du dispensaire et la salle
d’hospitalisation (modules, ampoules, câbles, batteries, convertisseur,
onduleur, régulateur)
- Un système de froid et d’éclairage à la maternité ( modules, ampoules, câbles,
batteries, convertisseur, onduleur, régulateur, réfrigérateur solaire)

3. Centre Populaire de loisirs


- Un système d’éclairage (modules, ampoules, câbles, batteries, convertisseur,
onduleur, régulateur)
- Un système de froid (réfrigérateur solaire)
- Un système audio visuel (Télévision + magnétoscope + Radio cassette)

4. Enseignement
Un système d’éclairage [trois classes équipées] (modules, ampoules, câbles,
batteries, convertisseur, onduleur, régulateur)

5. Eclairage public
Un système d’éclairage complet de 4 lampadaires, composé chacun d’un
panneau solaire, surmonté d’un module photovoltaïque relié à une batterie
(batterie placée en dessous du panneau et protégée par un coffret en béton et
cadenassé)

Les bénéficiaires ont créé des Comités de gestion des équipements.


Pour mieux sécuriser les équipements électriques solaires, des gardiens ont été
recrutés dans certains cas pour la surveillance des installations.

Les principales difficultés rencontrées ont été:


- les vols de panneaux (environ 25% des panneaux solaires installés ont été volés),
- le Service Après Vente (SAV) n’a pas été assuré,
- le recouvrement des cotisations mensuelles a été très faible (peu de
responsabilisation des acteurs locaux),
- la mauvaise gestion des ressources.

28
Dans chaque village ou chaque département, le président du CGES est de facto le
préfet de la localité.
Le préfet étant un fonctionnaire de l ‘Etat est appelé à être affecté à tout moment.
Le nouveau qui le remplace devient automatiquement à son tour le président du
CGES. Il intègre alors un groupe dans lequel il ignore certaines pesanteurs.
Les Centres populaires de Loisirs qui devaient générer des ressources financières
ont du mal à fonctionner du fait, dit-on, de l’implication directe de
l’Administration dans la gestion des équipements solaires (retrait des équipements
(radios, télévisions, réfrigérateurs) et la gestion autocratique des ressources
générées).

5.1.2.4 Le Programme National de Gestion des Terroirs (PNGT) volet PV

Le Programme National de Gestion des Terroirs (PNGT) dans sa deuxième phase


(exécutée de 2002 à 2005) dispose d’un volet ‘équipements photovoltaïques’.
Les équipements photovoltaïques pour la production d’électricité sont installés
dans les écoles, centres d’alphabétisation, dispensaires, maternité et pour le pompage
solaire de l’eau.
Les réalisations comprennent 262 équipements solaires photovoltaïques :
- 27 pour l’éclairage d’écoles,
- 76 pour l’éclairage des centres d’alphabétisation,
- 125 pour l’éclairage de centres de santé,
- 3 pour la réfrigération dans des centres de santé,
- 4 pour le pompage solaire.
- 27 kits individuels.

Le PNTG finance la totalité du coût des équipements photovoltaïques. Toutefois,


les bénéficiaires apportent une contrepartie au coût d’ensemble des infrastructures
réalisées au profit du village.
Les villages bénéficiaires des infrastructures financées par le PNGT mettent en
place un Comité de gestion (COGES) incluant les fonctionnaires. Les modalités de
gestion des équipements sont laissées à l’initiative des COGES lesquels fixent les
prix des prestations qui vont lui permettre de payer les coûts de maintenance des
équipements.
La principale difficulté est l’absence de structure d’accompagnement qualifiée en
matière d’énergie solaire, toutes choses qui les laissent à la merci des opérateurs
(installateurs et dépanneurs).
Le PNGT ne fait pas de suivi après réalisation et ne dispose pas d’informations sur
le nombre de kits fonctionnels.

29
5.1.2.5 Plan Burkina (volet PV)

Plan International est une ONG internationale représentée au Burkina Faso par
Plan Burkina.
Plan Burkina intervient dans 129 villages repartis dans les régions Est, Nord et Ouest
du Burkina Faso.
Depuis 1999 à 2007, Plan Burkina finance des infrastructures (écoles, centres
communautaires, dispensaires, maternité, bureaux) électrifiées au moyen de kits
photovoltaïques de 75 Wc ou de 120 Wc
En 1999, l’ONG Plan International Burkina a financé l’installation et la
réhabilitation d’installations solaires photovoltaïques pour des infrastructures
scolaires, sanitaires et administratives dans 13 localités de 3 provinces du Burkina.
En 2001, il a permis l’installation d’équipements solaires photovoltaïques pour des
infrastructures scolaires et sanitaires dans 66 villages de 7 provinces du Burkina.
En 2003, une autre de ses opérations a permis l’installation d’équipements solaires
photovoltaïques pour des infrastructures scolaires et sanitaires dans 51 villages de 7
provinces du Burkina.

Les principales difficultés rencontrées sont :


- les vols de parties essentielles des kits (panneau et batteries) ;
- l’absence de techniciens de proximité pouvant intervenir rapidement et
moins cher ;
- le tripotage des installations qui provoque des pannes plus graves ;
- le manque de réelle volonté des bénéficiaires dans la prise en charge des
équipements installés.

5.1.3 Analyse du mode de financement des projets institutionnels de


diffusion de kits photovoltaïques

Ces projets mettent à la disposition des populations principalement des


équipements photovoltaïques à usage communautaires. Le coût des équipements
ainsi que celui de leur installation sont entièrement financés par subvention du
bailleur de fonds.
Les bénéficiaires s’organisent pour prendre en charge le coût de la maintenance. Il
s’agit généralement, de Comités de gestion sans personnalité juridique ni
rattachement à l’Administration ; des agents de l’Administration sont parfois
associés à la gestion et il arrive que l’Administration locale soit le bénéficiaire
officiel (cas du projet espagnol).

30
La non organisation d’un service après vente conséquent et la faible
responsabilisation des bénéficiaires constituent de sérieux freins à la pérennisation
des équipements (de nombreux panneaux sont volés et les recettes sont mal
gérées).
La responsabilisation des Communes peut être une solution pour une pérennisation
des équipements installés ; en effet, la Commune est une entité juridique qui peut
ester en justice pour poursuivre les gestionnaires fautifs et le double contrôle par le
Conseil et l’Agent comptable de la gestion communale constitue un atout.

Les problèmes de maintenance des équipements sont causés par leurs coûts. Les
professionnels du photovoltaïque devraient mieux s’organiser pour atteindre les
masses critiques permettant de minimiser le coût des opérations de maintenance
sur le territoire national.
Les bailleurs de fonds devraient inclure dans leurs financements la formation des
techniciens locaux.
Les bailleurs de fonds devraient aussi prévoir, dans le cas des écoles et des centres
de santé, un stock de pièces de rechange afin de permettre aux bénéficiaires de
disposer assez de temps pour constituer des provisions financières nécessaires à la
prise en charge du coût de la maintenance.
Du reste, le caractère très social des équipements usage communautaire devrait
inciter à :
- une subvention totale des coûts des installations photovoltaïques
- et la prise en charge du coût de leur maintenance par l’Etat
à l’instar de la prise en charge des branchements et des consommations électriques
des services administratifs en ville.

5.2. Equipements à usage individuel

5.2.1 Electrification Rurale Décentralisé (ERD) du Ganzourgou

Le projet ERD Ganzourgou a une composante « équipements photovoltaïques »


exécutée par un groupement de deux promoteurs privés entre 2000 et 2001.
La zone géographique couverte par cette composante est celle couverte par les
Caisses Populaires de Zorgho et de Mogtédo.
Le groupement de promoteurs a opté diffuser une gamme de deux types de kit
photovoltaïque à usage individuel pour la production d’électricité.
Le projet portait sur l’installation de 780 kits photovoltaïques dont le coût global
est estimé à 300 millions de FCFA.

31
Pour la réalisation de l’opération, le groupement de promoteurs (PPI/BF et SES) a
obtenu :
1. du bailleur de fonds, l’Agence Française de Développement (AFD) :
- une avance de trésorerie de 63 millions FCFA
- et une subvention du prix des kits placés.
2. des Caisses Populaires (banques partenaires) qu’elles gèrent les crédits qu’il
accorde aux clients afin d’accélérer l’écoulement des kits.
Le Groupement d’entreprises PPI/BF et SES réalise la fourniture et l’installation
des kits avec une garantie de remplacement des pièces défectueuses pendant une
année après l’installation.

Tableau 2: Montage financier (Crédits kits PV du Ganzourgou)


Désignation Kit standard Kit TV
Subvention du Bailleur de fonds 45% 43%
Apport initial du bénéficiaire 14% 14%
Crédit supposé de la Caisse Populaire 41% 43%
Taux d’intérêt annuel 10% 10%
Durée (en mois) 36 36
Echéance mensuelle de remboursement du crédit 5 224 6 462

Autres conditions :
- Constitution d’une Epargne garantie correspondant à 15% du montant du crédit
sollicité.
- Garantie réelle : le kit installé

Le fournisseur qui vent à tempérament le kit, n’est payé qu’en fonction des
échéances recouvrées par la Caisse Populaire.
En cas de retrait du kit, c’est sa la valeur résiduelle calculé sur la base d’un
amortissement linéaire sur 5 années qui est considérée ;

32
Tableau 3: Cratéristiques du Crédit PV du Ganzourgou
Désignation Kit standard Kit TV
Quantité % Quantité %
Montant Montant

Nombre de kits 443 295


Prix des kits 395 932 469 858
Apport initial de l’usager 53 965 14% 66 758 14%
Subvention par kit 180 072 45% 202 828 43%
Paiement comptant ou à crédit 161 895 41% 200 273 43%
Montant mensualité (10%, 3 ans) 5 224 6 462

Les 780 kits ont été importés en un lot unique afin de profiter de l’exonération
douanière dont bénéficiait le projet. Seulement, 200 kits ont été installés compte
tenu des difficultés rencontrées.

Difficultés rencontrées :
- Inadaptation de certains produits aux besoins des utilisateurs ;
- Lenteur du fournisseur installateur à l’installation et aux dépannages ;
- Accusations de mauvaise qualité par les utilisateurs et refus de paiement des
échéances des crédits
- Abandons du projet par le Groupement PPI/BF et SES pour non
rentabilité.

Le manque d’expérience de part et d’autre (opérateur et organisme de crédit pour


ce type de produit) est la cause d’échec de l’opération : le client doit être satisfait du
produit pour continuer à honorer les échéances de crédit.
Le montage financier (prélèvement d’intérêts au lieu de commissions pour services)
a renchéri le produit pour le consommateur.

33
Figure 9: Organisation du projet de diffusion de kits PV du Ganzourgou

Projet : ERD Ganzourgou (Kits PV)

Bailleur de fonds

Subvention et préfinancement

Reversement apports
Opérateur initiaux et échéances de Caisse
crédit
Populaire

Fournitures de base,
installation, garantie et
formation à l’usage
Apport initial et 36 échéances mensuelles

Bénéficiaire

Flux financiers Flux réels

Analyse du mode de financement

Le bailleur de fonds a subventionné à plus de 40% le prix du kit ; toutefois, avec


des acomptes de 53 965 et 66 758 FCFA et des mensualités de 5 224 et 6 462
FCFA respectivement pour le kit de modèle standard et le kit de modèle TV, le
projet de vente à crédit n’a pas connu de succès.

34
Figure 10: Répartition en % du coût d'acquisition d'un kit (Projet Ganzourgou)

Répartition du coût d'acquisition d'un kit standard

100%

90%
80% 180 072
70%

60%
Bailleur
50%
Bénéficiaire
40%

30% 242 025


20%
10%

0%

Le prélèvement d’intérêt à son profit en l’absence de financement de la Caisse


Populaire a renchéri les kits inutilement.

Figure 11: Répartition du prix d'un kit (Projet Ganzourgou)

Répartition du prix du Kit standard

Caisse
100%
Populaire
90% 26 165

80%
70%

60%
Caisse Populaire
50% Fournisseur
395 932 Fournisseur
40%

30%

20%
10%

0%

35
5.2.2 Crédits PV du Kouritenga

Le projet dénommé ‘Crédits PV du Kouritenga’ en phase d’exécution dans la zone


géographique couverte par les Caisses Populaires de Koupéla et de Pouytenga
depuis 2002.
Le projet vise la diffusion de kits photovoltaïques à usage individuel pour la
production d’électricité ; plusieurs types de kit sont diffusés (de 14 Wc à 65 Wc).
L’initiative du projet est de "Fondation Energies pour le Monde" (FONDEM) une
ONG française qui en assure le financement en tant que bailleur de fonds.
Pour la réalisation du projet, le promoteur a réalisé un partenariat financier avec les
Caisses Populaires de la zone d’intervention du projet et un fournisseur installateur.
Le bailleur de fonds (promoteur) intervient dans le financement des kits par
subvention du prix d’accès pour les populations cibles.
Les Caisses Populaires mettent à la disposition des demandeurs un produit
financier (crédit PV) facilitant davantage l’acquisition des kits subventionnés par le
bailleur de fonds.
Le fournisseur et installateur (OMA SENISOT) préfinance le stock de kits à
installer.

Montage financier
Le Bailleur de fonds constitue un Fonds de garantie de 5 millions de FCFA (seule la
moitié a été déposée et vue qu’aucune utilisation n’en a été faite le versement de
l’autre moitié n’est pas nécessaire) ;
En fonction du type de kit le prix du kit est réparti suivant des taux différents.
Subvention du Bailleur de fonds : de 30,19% à 40,14% ;
Apport initial du bénéficiaire : de 5,99% à 6,61%;
Crédit de la Caisse Populaire : de 53,63% à 63,20%.

Le taux d’intérêt appliqué est 8,75% l’an et le remboursement se fait en 36


mensualités constantes allant de 4 000 F à 13 500 F.
En FCFA
Figure 12: Caractéristiques du crédit PV du Kouritenga
Bénéficiaire
Subvention apport
Prix Total Epargne Epargne Epargne
Produit Fournisseur Subv. prix Prix Client garantie garantie garantie Mensualité
Kit 1 (14 Wc) 240 543 96 543 144 000 28 752 13 752 15 000 4 000
Kit 2 (20 Wc) 287 802 107 802 180 000 35 315 17 315 18 000 5 000
Kit 3 (28 Wc) 333 999 117 999 216 000 41 878 19 878 22 000 6 000
Kit 4 (40 Wc) 467 280 179 280 288 000 55 005 27 005 28 000 8 000
Kit 5 (65 Wc) 696 200 210 200 486 000 91 102 45 102 46 000 13 500

36
NB : les mensualités ci-dessus correspondent à la situation où une avance de même montant que
l’Apport garantie est payé par le bénéficiaire.
S’il n’y a pas d’avance payée de même montant que ‘l’Epargne garantie’ les mensualités devraient
être les suivantes :

Figure 13: Mensualités corrigées du Crédit PV du Kouritenga

Produit Mensualité
Kit 1 (14 Wc) 4 562
Kit 2 (20 Wc) 5 703
Kit 3 (28 Wc) 6 844
Kit 4 (40 Wc) 9 125
Kit 5 (65 Wc) 15 398

Une ‘Epargne garantie’ équivalant 15% du montant du crédit doit être constituée ;
le bailleur de fonds contribue pour moitié environ au financement de l’épargne
garantie et des frais de dossier.
De plus le kit installé est donné en garantie à la Caisse Populaire.
En cas de retrait du kit, aucune compensation n’est faite au bénéficiaire défaillant.
Le kit retiré est replacé avec un autre demandeur qui prend en charge le coût des
éléments hors d’usage et les échéances non honorées.

Le fournisseur est payé par la Caisse Populaire pour 90% à l’installation et le solde
soit 10% une année après. Il garantie :
- le coût hors déplacement de la main d’œuvre pendant un an ;
- le remplacement des pièces défectueuses ainsi qu’il suit : panneau solaire (10
ans), batterie (3mois), ampoules (6 mois).
Un technicien local assure un service après vente de proximité.

Au total 174 kits ont été installés depuis le début à la fin 2007.

Les principales difficultés rencontrées sont:


- Mauvaise organisation du premier fournisseur ;
- Difficultés de suivi de la part de la Caisse Populaire ;
- Non respect des consignes techniques par les usagers ;
- Absence d’un opérateur local pour la vente de certains composants du système
(lampes, batteries, etc.) ;
- Quelques retards de remboursement ;
- Renchérissement du prix de la batterie.
- Coût d’accès élevé pour la population cible ;

37
On peut citer comme facteur de réussite :
- La subvention du prix du kit et le financement d’un fonds de garantie des
crédits par le Bailleur de fonds.
- L’esprit de dialogue et souplesse dans les procédures du Bailleur de fonds qui a
permis une révision à la baisse des prix des kits (grâce au changement de
fournisseur), une réduction significative de l’acompte à verser et du montant des
mensualités.
- La bonne réactivité du nouveau fournisseur installateur qui dispose d’un
technicien local.

Figure 14: organisation du Projet Crédits PV du Kouritenga

Projet : FONDEM Kits PV

Bailleur de
fonds Coordonnateur
(Suivi et information)

Subvention
Fonds de garantie

Opérateur Règlement des factures Caisse


subventionnées Populaire

Fournitures de base,
installation, garantie et
formation à l’usage
Apport initial et 36 échéances mensuelles

Bénéficiaire

Flux financiers Flux réels

38
Analyse du mode de financement

Les éléments constitutifs de l’investissement peuvent être classé comme suit :

Figure 15: Décomposition des risques financiers d'un kit de 20 Wc par type

Répartition du coût du kit de 20 Wc

100%

90%

80%
panneau
125 000
70%

60%

50%
batterie
40% 40 000

30%

20% autres
77 658
10%

0%

En termes de partage de risques entre plusieurs participants au financement, il


faudrait relever ce qui suit :
- Le panneau est une valeur sûre si le bénéficiaire s’engage à rembourser en cas de
vol ; il peut servir de garantie pour le banquier.
- La batterie est risquée (détérioration rapide); elle est généralement financée par
le bénéficiaire.
- Les ampoules et accessoires de branchement sont difficilement récupérables ; de
ce fait, ils ne peuvent pas servir de garantie pour le banquier.

L’analyse qui suit est faite sur la base du crédit avec apport initial (avance sur le prix
du kit c’est-à-dire non restitution de l’épargne garantie’) du bénéficiaire.

39
Figure 16: Répartition en % du coût du kit de 20 Wc du projet Crédits PV du Kouritenga

Répartition du coût d'acquisition d'un kit de 20 Wc

100%

90%
80% 125 117
70%

60%
F.CFA

Bailleur
50%
Bénéficiaire
40%

30% 171 000


20%
10%

0%

Le bailleur de fonds a subventionné à plus de 42% le prix du kit, ce qui laisse au


bénéficiaire moins de 58% du coût du kit à supporter.
La Caisse Populaire n’avait pas besoin de prendre l’ensemble du kit en garantie au
regard de la couverture sûre qu’apporte le panneau. Toutefois, obtenir le droit de
disposer de l’ensemble du kit permet de faire pression sur le bénéficiaire du crédit.

Figure 17: Répartition du prix du kit de 20 Wc du projet Crédits PV du Kouritenga

Répartition du Prix de vente d'un kit de 20 Wc

100%
26 315
90%
80%
70%

60%
F.CFA

Caisse Populaire
50%
287 802 Fournisseur
40%

30%

20%
10%

0%

Avec des acomptes de 18 000 et 28 000 FCFA et des mensualités de 5 000 et 8 000
FCFA respectivement pour le kit de 20 Wc et le kit de 40 Wc, le projet de vente à
crédit connaît un succès relatif.

40
5.2.3 Services énergétiques du Kouritenga

L’initiative du projet est de "Fondation Energies pour le Monde" (FONDEM) une


ONG française qui en assure le financement en tant que bailleur de fonds.
Le projet vise à mettre à la disposition des populations d’un village des services
énergétiques sans que celles-ci n’aient à acheter les kits photovoltaïques.
L’option a été faite pour l’installation de kits photovoltaïques pour la production
d’électricité de 20 Wc et de 40 Wc.
Le projet a démarré en :
- 2005 dans le village de Tensobtenga (225 kits à installer)
- et 2006 dans le village de Bougretenga (280 kits à installer)

Le fournisseur et installateur des équipements est ‘K et K International’.


Le Contrôle de qualité des équipements est assuré par la Société d’Infrastructures
Collectives (SINCO).
Le fournisseur garantit :
- le coût hors déplacement de la main d’œuvre pendant un an ;
- le remplacement des pièces défectueuses ainsi qu’il suit : panneau solaire (20
ans), autres éléments sauf la batterie et les ampoules (une année).
Deux techniciens locaux assurent un service après vente de proximité après
l’expiration de l’année de garantie avec l’appui de SINCO.

Montage financier :
Le bailleur de fonds subventionne le prix du kit à hauteur de 90% (seule la batterie
est à la charge de l’Association).
Le bénéficiaire doit verser à l’Association :

Figure 18: Conditions d'accès des populations aux services énergétiques


Désignation Kit de 20 Wc Kit de 40 Wc
Droit d’adhésion du bénéficiaire 2 000 5 000
Contribution à l’achat de la batterie 27 000 45 000
Caution (2 mois de redevance) 2 600 5 000
Redevance /mois 1 300 2 500

Après la période de garantie du fournisseur,

41
- l’usager prend en charge le remplacement des ampoules et de la batterie ;
- l’association prend en charge le remplacement des autres éléments et la main
d’œuvre (rémunérations des deux techniciens locaux).
Ainsi, les coûts pour le bénéficiaire sont :

Figure 19: Coûts d'accès et coûts d'utilisation des équipements


Désignation Kit de 20 Wc Kit de 40 Wc
Coût d’accès 31 600 55 000
Coût d’utilisation /mois 1 300 2 500

La rémunération des techniciens locaux, le renouvellement des éléments autres que


la batterie et les ampoules et les rémunérations des membres du bureau de
l’Association sont pris en charge par l’Association sur la base des redevances
mensuelles collectées.

Les réalisations à la fin de 2007 sont :


- 60 kits installés pour Tensobtenga ;
- 69 kits installés pour Bougretenga.

Les principales difficultés rencontrées sont :


- difficulté de mobilisation des droits d’accès.
- quelques retards de paiement des redevances ;
- l’absence d’un opérateur local pour la vente de certains composants du système
(lampes, batteries, etc.) ;
- le renchérissement du prix de la batterie ;

Les facteurs de réussite sont:


- la présence et la bonne exécution du rôle du MOOD/ACA (SINCO) ;
- la bonne réactivité du fournisseur installateur ;
- les interventions gratuites du fournisseur installateur en dehors de la période
de garantie.

42
Figure 20: Organisation du projet "Services énergétiques du Kouritenga"

Projet : FONDEM Services énergétiques

Bailleur de
fonds
Rémunération du
MOOD/ACA
Subvention

Opérateur MOOD /
Supervision
et conseils
ACA

Supervision et conseils

Fournitures de base,
installation, garantie et
formation à l’usage Association des
Fourniture de batteries,
Usagers de l’énergie PV
ampoules et maintenance

Adhésion, coût de la batterie et redevances mensuelles


Usager

Flux financiers Flux réels

Analyse du mode de financement

Figure 21: Répartition du coût du kit de 20 Wc (Projet Services énergétiques du Kouritenga)

Répartition du coût d'un kit de 20 Wc

100%
Contribution Client
90% 27 000

80%

70%

60%

50%
Subvention du prix
40% 202 658

30%

20%

10%

0%

43
5.2.4 Conclusion sur l’accès aux services énergétiques de base par les
équipements à usage individuel

Les deux modèles de financements développés par FONDEM dans le Kouritenga


connaissent un succès relatif comparé au crédit PV du Ganzourgou.
Il existe d’importantes différences des prix de kits d’un projet à l’autre ; aussi,
établir une comparaison des avantages qu’offre chaque projet aux bénéficiaires doit
reposer sur la comparaison des avantages de chacune des modèles de financement.
La comparaison des avantages du modèle de financement de FONDEM I et de
FONDEM II est faite sur les dépenses cumulées sur les trois premières années.

FONDEM I (Crédit PV)


Figure 22: Dépenses cumulées sur trois annés (Projet Crédits PV)

Droit Echéance Echéance Echéance 3 Total en Nb années


Produit d'accès mensuelle annuelle années 3 ans additionnel
Kit 2 (20 Wc) 18 000 5 000 60 000 180 000 198 000 0
Kit 4 (40 Wc) 28 000 8 000 96 000 288 000 316 000 0
En sus: renouvellement de la batterie, des ampoules, des autres parties et prise en charge des
interventions du technicien

FONDEM II (Services énergétiques)


Figure 23: Dépenses cumulées sur trois années (Projet Services énergétiques)

Droit Redevance Redevance Redevance 3 Total en Nb années


Produit d'accès mensuelle annuelle années 3 ans additionnel
Kit 2 (20 Wc) 31 600 1 300 15 600 46 800 78 400 7,7
Kit 4 (40 Wc) 55 000 2 500 30 000 90 000 145 000 5,7
En sus: renouvellement de la batterie et des ampoules

Ainsi, sur la base des prix réels des kits, le modèle FONDEM I est nettement plus
coûteux (bien que les échéances mensuelles aient été involontairement minorées) :
il faudrait 7,7 et 5,7 années de redevances supplémentaires respectivement au
bénéficiaire d’un kit de 20 Wc et au bénéficiaire d’un kit de 40 Wc dans FONDEM
II pour atteindre les dépenses cumulées (hors coût de la main d’œuvre pour les
réparations éventuelles) en trois années dans FONDEM I.
A prix de kits identiques (ceux de FONDEM II), il faudrait 5,7 et 3,2 années de
redevances supplémentaires.
Au-delà de ces délais de rattrapage, le modèle de financement FONDEM I est plus
avantageux que celui de FONDEM II.

De plus, malgré un taux de subvention élevé (plus de 90% du prix du kit) le droit
d’accès est élevé pour le modèle FONDEM II (31 600 F et 55 000 F s’il n’y a pas

44
d’avance à payer): il serait intéressant de mettre en place un système de crédit pour
faciliter le versement des droits d’accès pour une diffusion rapide des kits.
En ce qui concerne le modèle de financement FONDEM I, c’est la constitution
d’un Fonds de garantie qui a décidé la Caisse populaire (la garantie du matériel
installé n’a pas suffit). Toutefois, l’expérience montre que la satisfaction du client
est déterminante dans la réduction du risque financier ; en effet, le Fonds de
garantie n’a pas été utilisé.

45
6. TABLEAUX SYNOPTIQUES DES PROJETS

6.1. Classement des projets par type d’équipement

Tableau 4: Classement des projets par type d'équipement


Type Groupe Projets
d’équipement
1.1. Equipements 1. Systèmes électriques de Coopel : subvention de 60%
énergétiques avec du coût des équipements
réseaux électriques 2. Plateformes multifonctionnelles : subvention de 90%
ou 60% du coût des équipements de base
1. Equipements 1.2. Equipements - PRS I
énergétiques à énergétiques - Projet espagnol
usage photovoltaïques :
communautaire subvention de 100% du - AIJ/RPTES
coût des équipements - Sociétés de Services Décentralisées (SSD) ex. CCA de
Gomboro, Bognounou et Bokin
- PNGT II
- Plan Burkina Faso
2. Equipements énergétiques photovoltaïques à - Services énergétiques du Kouritenga : subvention à
usage individuel 90% des équipements par le bailleur de fonds
- ERD Ganzourgou (volet PV) : subvention de 40% à
45%
- Crédits PV FONDEM/Kouritenga : subvention de
35% à 45%

Les équipements (usage communautaire ou individuel) dont la gestion est confiée à


une organisation des bénéficiaires sont généralement financés avec une forte
proportion de subvention sur les prix d’acquisition (de 60% à 100%).

46
6.2. Classement des projets selon le mode d’accès au SEB

Tableau 5: Classement des projets selon le mode d’accès au SEB


Modes Groupe Projets
d’accès
1. Vente de 1.1. Maîtrise d’ouvrage - PNGT II
services effectuée par - Plan Burkina Faso
énergétiques l’Administration :
par une subvention de 100% du - AIJ/RPTES
organisation coût des équipements - Projet espagnol
des - PRS I
bénéficiaires
1.2. Recours à des - Systèmes électriques de Coopel (MOOD/ACA, Fermier)
prestataires de services : subvention de 60% du coût des équipements
dans la Maîtrise - Plateformes multifonctionnelles (CAC) : subvention de
d’ouvrage et la gestion 90% ou 60% du coût des équipements de base
- Services énergétiques du Kouritenga (SINCO) :
subvention de 90% du coût des équipements
2. Vente 2.1. Vente de services Sociétés de Services Décentralisées (SSD) ex. CCA de
d’équipements énergétiques par un Gomboro, Bognounou et Bokin (SES)
ou de services entrepreneur :
énergétiques subvention à 100% des
par un équipements par le
promoteur bailleur de fonds
privé 2.2. Vente à crédit des ERD Ganzourgou, volet PV (groupement d’entreprises PPI-
(entrepreneur) équipements par SES)
l’entrepreneur avec une
subvention de 40% à
45%
2.3. Crédits d’équipement Crédits PV FONDEM/Kouritenga (FCPB)
par un organisme
financier avec une
subvention de 35% à
45%

La vente de services énergétiques par une organisation des bénéficiaires semble


rencontrer plus de succès que celle réalisée par un promoteur privé ; cependant, il
faut garder à l’esprit que les différents projets ne sont pas comparables à tout point
de vues et que l’échec d’un projet peut être dû aux prix pratiqués, au manque de
suivi, à l’absence de service après vente de qualité,etc.

47
6.3. Classement des projets selon le mode de gestion des SEB

Mode de gestion des Projets


SEB
1. Bénéficiaire - ERD Ganzourgou, volet PV : subvention de 40% à 45%
- Crédits PV FONDEM/Kouritenga : subvention de 35% à 45%
2. Comité de gestion : - PNGT II
subvention de 100% du - Plan Burkina Faso
coût des équipements
- AIJ/RPTES
- Projet espagnol
- PRS I
3. Association des usagers - Services énergétiques du Kouritenga : subvention de 90% du coût des
équipements
4. Groupement ou Société - Systèmes électriques de Coopel : subvention de 60% du coût des
coopérative équipements
- Plateformes multifonctionnelles (Groupement fémin) : subvention de 90%
du coût des équipements de base
5. Promoteur privé - Sociétés de Services Décentralisées (SSD) ex. CCA de Gomboro, Bognounou
et Bokin (SES) : subvention à 100% des équipements par le bailleur de fonds
- Plateformes multifonctionnelles (Commerçant) : subvention de 60% du coût
des équipements de base

L’analyse fait ressortir cinq modes de gestion des services énergétiques de base :
1) La gestion par le bénéficiaire individuel ;
2) la gestion par des Comités de bénéficiaires ;
3) la gestion par des Associations d’usagers ;
4) la gestion par des Sociétés Coopératives ou des groupements;
5) la gestion par des promoteurs privés.

La pérennité de l’accès des populations aux services énergétiques de type


photovoltaïque individuel rencontre des difficultés dont les principales sont la
disponibilité d’un service après vente de qualité et la gestion des équipements :
- Le mode de gestion par le bénéficiaire individuel nécessite un service après
vente de proximité, voire une vulgarisation de l’utilisation des équipements.
- Les Comités de bénéficiaires n’ont pas de personnalité juridique et ne peuvent
pas ester en justice ; c’est une faiblesse qui ouvre la porte à la délinquance des
responsables.
- Les Associations d’usagers ne devraient pas gérer des entreprises (activités
génératrices de revenus). La gestion par les groupements, les sociétés
coopératives et les promoteurs sont à encourager.

48
7. LE FINANCEMENT BANCAIRE

Le secteur bancaire national a participé très faiblement au financement des activités


visant à promouvoir l’accès des populations rurales aux services énergétiques de
base.
Dans la construction des systèmes électrique des Coopel, les banques commerciales
locales n’ont intervenu que dans les opérations commerciales (crédits
documentaires et cautionnement des marchés) des entrepreneurs chargés des
travaux de construction des systèmes électriques.
Dans l’accès des populations rurales aux services énergétiques de base par les
équipements photovoltaïques, seule les Caisses Populaires ont eu à accorder des
crédits aux populations afin de faciliter l’acquisition par celles-ci de kits ; toutefois,
ces opérations restent très limitées.

Les banques qui opèrent au Burkina Faso sont des banques commerciales (pas de
banque d’investissement en terme de capital risque).
Il existe quelques établissements financiers spécialisés dans le crédit d’équipement.
En général, le coût du crédit de ces établissements est trop élevé et ne convient pas
au financement des équipements énergétiques pour les populations pauvres.
Il existe également des institutions de micro finance qui assurent une bonne
couverture des zones rurales.
Les banques commerciales et les institutions de micro finance sont handicapées par
l’inexistence de ressources longues nécessaires au financement des investissements
à moyen et long terme.
Ainsi, dans la plupart des cas, ces institutions n’accordent que des crédits de court
terme à leurs clients d’une durée limitée à trois années au maximum.

Les critères de sélection des projets à financer sont par priorité généralement :
- la fiabilité de la demande ;
- la rentabilité financière ;
- les capacités managériales du promoteur (expérience dans le domaine d’activité);
- la détermination (l’engagement) du promoteur ;
- les garanties proposées par le promoteur.

En matière de garantie, les banques ne veulent pas de bien qui se déprécie avec le
temps. Aussi, elles sont réticentes sur la garantie de l’équipement financé par le
crédit.

49
Les conditions du crédit accordé (notamment le taux d’intérêt) dépendent de ces
critères.
La constitution d’un ‘Fonds de garantie des emprunts’ permettrait d’améliorer les
conditions de crédits pour les bénéficiaires.
La mise à la disposition d’une banque de ressources longues permettrait d’accorder
des crédits à moyen et long terme et d’alléger les conditions des crédits accordés
conformément aux termes de l’accord de placement de ces ressources.
Les Caisses Populaires et les banques qui disposent d’un réseau de guichets dans les
zones rurales sont disposées à financer le développement des services énergétiques
de base dans lesdites zones. En fonction du montant du prêt sollicité, les demandes
sont examinées par les structures suivantes :
- Caisse populaire : de 10 000 F à 5 000 000 F ;
- Union Régionale de Caisses Populaires : jusqu’à 15 000 000 F ;
- Centre Financier pour les Entreprises (CFE) : jusqu’à 30 000 000 F.
La durée des prêts est limitée à cinq années (60 mois).
Les Caisses Populaires acceptent gérer les crédits d’autres institutions et facturent à
l’occasion les frais.

50
8. ANNEXES

51
8.1. LISTE DES DOCUMENTS CONSULTES

Titre du document Source


Recueil des textes relatifs à la fiscalité Direction générale des impôts
intérieur (édition Octobre 1996)
Loi N° 038/98/AN du 30 juillet portant Direction générale des impôts
modifications du Code des Impôts
relatives à l’impôt sur les bénéfices
industriels, commerciaux et agricoles, à
l’impôt minimum forfaitaire sur les
professions industrielles et
commerciales et aux procédures de
recouvrement
Lois de finances pour exécution 1999 à Direction générale des impôts
2008
Règlement N° 23/2002/CM/UEMOA l’Union Economique et Monétaire
portant amendement de la Ouest Africain (UEMOA)
nomenclature tarifaire et statistique du
Tarif Extérieur Commun de l’Union
Economique et Monétaire Ouest
Africain (UEMOA)
Loi N° 027-2007/AN du 20 novembre Direction générale de l’énergie
2007 portant réglementation générale du
sous-secteur de l’électricité au Burkina
Faso
Evaluation du projet Equipement Plan Burkina
solaire pour les écoles (juin 2007)
Présentation du Programme Régional Programme Régional Solaire phase II
Solaire (PRS) (mai 2006) (PRS II)
Programme Régional Solaire, Fondation énergies pour le Monde
enseignements et perspectives
(décembre 1999)
Programme Régional Solaire (PRS1) Fondation énergies pour le Monde
Rapport d’évaluation : électrification de Direction générale de l’énergie
centres secondaires, Burkina Faso
Conditions à remplir pour la durabilité Direction générale de l’énergie
du projet d’électrification des chefs lieux
des départements par systèmes solaires
photovoltaïques

52
Crédit énergie et amélioration de Fondation énergies pour le Monde
l’habitat (CEAH) Kouritenga
Etude intervenants du projet « Crédit Fondation énergies pour le Monde,
Energie et Amélioration de l’Habitat » Free Energy Foundation,
dans la Province du Kouritenga (juillet SEMIS
2007)
Energies renouvelables (EnR) dans la Direction générale de l’énergie
programmation nationale
d’électrification (janvier 2007)

Etude sur l’impact socio-économique de Direction générale de l’énergie


l’électrification par système solaire
photovoltaïque du projet AIJ/RPTES

53
8.2. LISTE DES PERSONNES RENCONTREES POUR ENTRETIEN

Institution Personnes rencontrées


APBEF-B M. Jean Noël IBRIGA, Secrétaire Général
Association Energie Solaire M. Adama KABORE, Président
Association Energie Solaire M. Dakobo Oué GNOUMOU, Trésorier
BIB M. Ima NEZIEN, Directeur Général Adjoint
BIB M. Auguste DORE, Directeur du Crédit
BOA M. Michel F. KAHN, Directeur Général
DGD M. OUEDRAOGO Martin, Service des
procédures
DGE M. Emmanuel NONYARMA, Directeur Général
de l’Energie
DGE M. Moussa Bala OUATTARA, Directeur de
l’Energie Electrique
DGE M. Bassirou OUEDRAOGO,
ECOBANK M. Youssoufou Aboubacar,le Directeur Général
FCPB M. Saïdou OUEDRAOGO, Directeur du Réseau
et Développement
FCPB Mme Marguerite ACKOLO/PARKOUDA,
Directrice URCPCE
K et K International M. Joachim KINDA, Directeur général
MCE M. Jean Paul LAUDE, Conseiller Technique
Principal
Ministère de la Santé M. Boubacar TOURE, Directeur des
Infrastructures Sanitaires
OMA-SENISOT M. Karim SAMBOLOGO
OMA-SENISOT M. Mercier YANNICK, Fruits Energie Fondation
Plan Burkina Faso M. ADIALA, Responsable Service Technique
Plan Burkina Faso Mme Ida TAMINI/NIKYEMA, CPME Manager
PNGT II M. Jean Paul SAWADOGO, Coordonnateur
National
PNGT II M. Mohamed DRABO, Service d’Appui
Technique (SAT)
PNGT II M. Hamidou TIENDREBEOGO, Chargé du
suivi de l’impact environnemental

54
PNPTF/LCP Mme Hortense ZOUGMORE/SOME,
Responsable du Suivi
PNPTF/LCP M. Gnoumato Bernard OUATTARA,
Responsable Technique
PNPTF/LCP M. Mouni Etienne KABORE, Expert
Communication
PRS II M. Karim TRAORE, Coordonnateur National
Sahel Energie Solaire M. Malakilo M. DIASSO, Directeur
SINCO M. Yacouba SANOU, Directeur

55
8.3. TERMES DE REFERENCE

pour le recrutement de consultant national pour la réflexion sur les modules de


financement de services énergétiques individuels et collectifs.

1. CONTEXTE

Contexte général
En décembre 2000, le Gouvernement du Burkina Faso a adopté par décret n°
2000-628 la Lettre de Politique de Développement du Secteur de l’Energie
(LPDSE). Dans cette lettre on reconnaît que le coût élevé de l’énergie est une
contrainte au développement parce que non accessible à la majorité des citoyens et
que la capacité d’investissements de l’Etat dans le développement et la maintenance
des infrastructures énergétiques est faible. Face à cette situation l’Etat avec l’appui
de ses partenaires a déployé des efforts importants parmi lesquels on peut
notamment citer :
• une plus grande ouverture du secteur de l’énergie à l’initiative des opérateurs
privés ;
• l’amélioration de l’offre en bois-énergie par le développement de la gestion
durable, participative et décentralisée des ressources naturelles ;
• l’adoption de stratégies et de politiques de développement du secteur à
travers, entre autres : la mise en place du cadre institutionnel et juridique de
l’Electrification Rurale Décentralisée, la création du Fonds de
Développement de l’Electrification, la réalisation de schémas directeurs des
réseaux de certaines villes…
La nouvelle politique d'accès aux services énergétiques pour les pauvres,
développée au niveau régional dans le « livre blanc » doit se décliner nationalement
dans l'ensemble des pays de la CEDEAO et de l'UEMOA. Le livre blanc national
doit consigner les visions et les objectifs opérationnels d'accès aux services
énergétiques pour les pauvres des zones rurales et périurbaines en permettant à la
fois de recentrer le vecteur « énergie » dans la politique de lutte contre la pauvreté et
de définir un plan d'action budgétisé qui sera soumis au bailleur de fonds.
C'est dans ce cadre que le projet « Mainstreaming Energy for Poverty Reduction
and Economic Development » (MEPRED) s'inscrit pour permettre à l’énergie de
revenir comme secteur de priorité dans le Cadre Stratégique de Lutte contre la
Pauvreté (CSLP) à travers l’application d’une politique d’accès aux services
énergétiques de base pour les populations rurales et semi urbaines.
La réalisation de cette double préoccupation suppose l’existence d’un système
d’information géographique qui constitue le support graphique de réflexion.

56
C’est dans cette optique que dans le cadre du contrat d’assistance Union Mondiale
pour la Nature (UICN), Direction Générale de l’Energie (DGE) et l’Ambassade du
Danemark (n°104.BKF.802) les présents termes de référence sont élaborés pour
recruter un expert burkinabé fiscaliste pouvant enrichir la réflexion sur les modules
de financement de services énergétiques individuels et collectifs.

Contexte du projet
Le projet MEPRED s'articule autour de quatre grandes activités résumées comme
suit :
1) la réflexion macro-économique et nationale du rôle de l'énergie dans les
secteurs de développement en corrélation avec la lutte contre la pauvreté et
l’élaboration d'une vision 2025 d'accès aux services énergétiques des pauvres
des zones rurales ;
2) la déclinaison de la vision au niveau des 13 régions du Burkina Faso
permettant aux décideurs politiques de mieux appréhender les aspects énergie
dans le développement local assortie de la préparation d'un programme
d'accès aux services énergétiques pour chaque région ;
3) l’opérationnalisation des structures de la Commission Interministérielle de
Facilitation de la Maîtrise de l’Energie (CIFAME) permettant aux secteurs
nationaux et régionaux d'avoir accès à l'information et de se positionner
comme promoteurs de projets ;
4) la réflexion sur des modules de financement d'équipements individuels et
collectifs permettant la mobilisation de capital à risque national.
La finalité du projet est de promouvoir les partenaires et les partenariats privés
publics favorisant l'accès aux services énergétiques.

Organisation du projet
Le projet sera conduit par une direction de projet référant au quotidien au DGE et
régulièrement à la CIFAME. Cette direction de projet sera constituée de :
• Moussa OUATTARA, DEE
• Bancela YONLI, DEE
• Saliou TALL, FDE
• Un économiste, SONABEL
• Alphonse KABRE, UICN.
• Jean-Paul LAUDE, CTP-MCE
Elle aura pour mission d’établir le programme de travail détaillé du déroulement de
MEPRED, d’établir les contacts nécessaires au travail de ses membres et des
consultants et personnes ressources de la CIFAME lui venant en appui, de
conduire les missions de terrain, d’organiser les ateliers de réflexion et de
développement des concepts, de valider les options proposées, de convoquer les
ateliers de restitution de CIFAME et des parties prenantes.

57
Les consultants internationaux et nationaux seront personnes ressources de ce
groupe et seront associés à la programmation des tâches. La programmation des
études incombe à la direction de projet. Les consultants sont en appui.

2. OBJECTIF
L'objectif de ces termes de référence est de recruter un consultant national, expert
en fiscalité du domaine de l'énergie et ayant une bonne connaissance des
institutions bancaires nationales. Cet expert aura comme mandat d'assister l'expert
financier international en charge de développer pour le compte de la direction du
projet MEPRED les modules de financement de services énergétiques individuels
ou collectifs. Ce consultant national travaillera en étroite collaboration avec la
direction de projet et le consultant financier international qui sera recruté.

3. ACTIVITES ET RESULTATS
Les activités pour le consultant consistent en:
• l’analyse des aspects réglementaires et fiscaux liés à la vente d’équipements
énergétiques (activité A21 du Manuel de procédures);
• l’analyse de modèle de financement existant et l’identification des critères de
recevabilité des projets en mettant en exergue la notion de risque financier
(activité A22 du Manuel de procédures) ;
• l’identification des barrières au crédit et à la mobilisation de capitaux à
risques et des propositions d’options incitatives (activité A23 du Manuel de
procédures) ;
• une assistance auprès du consultant financier international pour le
développement de modèles d’accès aux SEB photovoltaïques individuels ou
communautaires : achat d’équipements, location-vente, achat de services,
notions de sociétés de services, concessions… (activité A 24 du Manuel de
procédures) ;
• une mise en forme des résultats pour une présentation au cours d'ateliers de
restitution avec les parties impliquées, et une présentation lors de l'atelier
national de présentation du livre blanc.

Résultats attendus :
Les résultats attendus sont les suivants :
• Un rapport de synthèse sur le cadre réglementaire et fiscal et sur les règles
d’accès au crédit, sur les outils disponibles et sur les barrières à lever. Ce
rapport présentera également une monographie des principales institutions
bancaires nationales intéressées par la démarche.
• une monographie des modes de financement existant et de leur efficience
l’ensemble des barrières réelles ou fictives au financement commercial de
services énergétiques est mis à plat assorti d’une confrontation entre le

58
secteur bancaire, le secteur privé et le secteur des projets institutionnels
permettant de faire connaître les avantages comparatifs des différents
intervenants, d’identifier les lacunes ou faiblesses des différentes parties et de
trouver des solutions pour y remédier (assurance qualité de produits,
qualification de la main d’œuvre, fonds de garantie pour réduire les risques,
code de conduite des professionnels etc.) ;
• une contribution sous forme de notes aux rapports de l’expert financier
international sur les possibilités d’interaction entre fonds publics et fonds
privés par l’analyse des aspects et de la maîtrise des aspects assurance-qualité
(technicien- label des équipements- certification des systèmes). En particulier,
l’analyse des aspects entretien et maintenance liés aux services énergétiques
de base, et des notions de masse critique permettant des conditions de
maintenance financièrement acceptable.
• Une note sur la mobilisation du secteur bancaire en l’amenant à s’intéresser
au financement de ce type de services énergétiques et assurant sa
participation à l’atelier national de restitution de la nouvelle politique d’accès
aux SEB.
• des présentations en format POWERPOINT, qui seront validées par la
direction du projet et qu'il présentera lors des deux ateliers de restitution et
de l'atelier national sur le livre blanc. (a développé en étroite collaboration
avec l’expert financier international)
Le consultant se référera au manuel de procédures pour le détail des prestations
qu'il aura à fournir et sur les résultats qui sont attendus.

4. DUREE
La durée de l’étude est de 3 personnes/mois1 réalisable en 180 jours calendaires à
compter de la date de signature du contrat entre le commanditaire et la partie
consultante.

5. DEROULEMENT
Le déroulement des prestations ci-devant décrites se fera sous la responsabilité de
la direction de projet. Les consultants nationaux et internationaux seront considérés
comme personnes ressources
Les prestations nécessiteront:
• une stricte coordination des calendriers de l'ensemble des parties prenantes à
l'exercice de planification ;
• un esprit de travail d'équipe sous la direction du projet.

Le consultant aura à travailler étroitement avec l'expert financier international qui


développera les modules de financement. Sa prestation devra s'inscrire dans le
cadre du calendrier prévisionnel inscrit au manuel de procédures.

59
6. PROFIL DU CONSULTANT
Il est recherché pour cette étude un consultant national ayant une bonne
connaissance de la fiscalité du secteur de l’énergie, des aptitudes en analyse
financière et procédure bancaire

____________________________
1 Une personne-mois est équivalente à 22 jours ouvrés.

60
8.4. DETAILS SUR LES PROJETS DE DIFFUSION DES SERVICES
ENERGETIQUES DE BASE

Les informations sur les projets sont des extraits de différents rapports (cités dans
la liste des documents consultés) complétés par les informations reçues lors des
entretiens avec les responsables et les personnes qui ont encadré lesdits projets.

61
I. PROGRAMME REGIONAL SOLAIRE

1. Contexte et justification du PRS

Les Sécheresses de la décennie 70 et du début des années 80 ont révélé que nos
économies sont fortement tributaires de l’eau (maîtrise et gestion).
Aussi, les chefs d’Etats des pays du CILSS réunis à Praia au Cap-Vert en 1986,
lancent l’ambitieux Programme Régional Solaire (PRS), avec l’appui financier de la
Commission des Communautés Européennes en vue d’assurer l’approvisionnement
en eau potable des populations rurales et améliorer leurs conditions de vies.
Le PRS a été exécuté de 1990 à 1998.

- Objectif spécifique du PRS

Améliorer l’accès à l’eau potable des populations rurales par la création


d’infrastructures d’AEP et des conditions de leur gestion durable par l’introduction
à grande échelle, en milieu rural, des équipements photovoltaïques pour le
pompage, et dans une moindre mesure pour des usages communautaires d’éclairage
et de froid.

- Mise en œuvre du PRS

1. Etendue des travaux

Au Burkina Faso, quatre vingt (80) systèmes de pompage ont été installés dans 80
localités et 287 systèmes communautaires l’ont été dans 123 localités. L’ensembles
de ces systèmes représente une puissance crête installée de près de 160 kWc (29
kWc pour les systèmes communautaires et 131 kWc pour les systèmes de
pompage).

2. Stratégie de mise en œuvre

Dès sa conception, le PRS a reposé sur une implication forte des usagers, seule à
même de garantir la durée de vie des équipements. La contribution financière des
populations doit permettre de couvrir les coûts récurrents : salaires des fontainiers
et des gardiens, maintenance et entretien, renouvellement des pièces à l’exception
des panneaux solaires.

62
a) Critères de sélection des sites

Des sociologues ont menés des enquêtes de terrain et leurs travaux ont permis
d’attribuer des notes et d’obtenir un classement des villages du programme.

b) L’animation et la sensibilisation

Inlassablement, les animateurs du PRS parcourent la campagne pour rendre visite


aux villages qui sont dotés d’une pompe solaire…Ce sont eux qui, dès le départ, ont
participé à la sensibilisation des populations. Ils ont tout d’abord expliqué quelles
étaient les conditions pour obtenir une pompe, puis montré ce qu’était un
générateur solaire, pourquoi il était nécessaire de payer de l’eau, pourquoi il fallait
épargner…
Aujourd’hui, à fréquence régulière, mais aussi en fonction de la bonne ou de la
mauvaise réceptivité des populations, les équipes d’animation retournent dans les
villages pour des séances de révision.

2. Composition des équipements

Eléments constitutifs des systèmes

Système Composition
Petit bâtiment à usage 1 panneau de 120 Wc, 1 support de panneau, 6 réglettes fluo étanches de 20w, 3
communautaire (1 système interrupteurs 1 batterie de 200 Ah, autonomie de 5 jours, 1 régulateur 15 A
communautaire ou individuel) standardisé
Centre Populaire de loisirs 1 kit radio vidéo, 1 télé couleur 50W, 1 magnétoscope 40 W, 1 radio cassette de
20W, 1 onduleur 150/300W, 1 régulateur standardisé, 1 batterie de 360 Ah,
(1 système communautaire)
autonomie de 5 jours, 2 panneaux de 120 Wc, 2 supports de panneau.
1 kit réfrigérateur, 1 réfrigérateur de 100litres, 60 W, 2 panneaux de 120 Wc, 2
supports de panneau, 1 batterie de 420 Ah.
Centre de Santé 1 réglette fluo étanche de 20 W, 4 interrupteurs, 1 kit réfrigérateur, 1
réfrigérateur de 100litres, 60 W, 1 batterie de 420 Ah, autonomie de 5 jours, 2
(1 système communautaire)
panneaux de 120 Wc, 2 supports de panneau.
Eclairage public 8 lampadaires

63
1.1. Les Systèmes de pompage

Il y a deux types de pompes de surface et quatre types de pompes immergées

Code Type de Puissance Performan


pompe (Wc) ce
(M4/jour)
P1 Surface 300-400 180
P2 Surface 600-700 340
P3 Immergée 700-800 360
P4 Immergée 1 350-1 450 820
P5 Immergée 2 300-2 500 1340
P6 Immergée 3 500-3 900 2050

La performance exprimée en M4/jour correspond au débit exprimé en M3/jour


multiplié par la hauteur manométrique totale (HMT).
NB1 : Aucune pompe P1 n’a été commandée
NB2 : la plus part des pompes ont été monté sur des forages existants.

1.2. Les Systèmes communautaires

Les systèmes communautaires mis en place pour la fourniture d’électricité pour


l’éclairage et la production de froid ont été installés dans les centres de santé, les
centres permanents d’alphabétisation, les écoles et les centres populaires de
loisirs. Leur attribution est régie par les mêmes principes d’adhésion que pour la
pompe.

1) Froid sanitaire
Système R : package de réfrigérateur médical correspondant aux normes de
l’OMS et comprenant un réfrigérateur de 40 litres à caisson isotherme surisolé

2) Eclairage communautaire
Système E1 : destiné aux maisons et aux petits bâtiments à usage
communautaire, comprennant 2 réglettes fluorescentes 6-10 W et une réglette
fluorescente 18-22 W.
Système E2 : destiné aux établissements de santé (maternité, dispensaires…) et
aux gros bâtiments à usage communautaire (écoles, centres d’alphabétisation …)
comprenant 6 réglettes fluorescentes 6-10 W, 2 réglettes fluorescente 18-22 W
et un halogène 40-60 W.

64
3) Chargeurs de batteries
- Système C1 : destiné à charger des accumulateurs Cd-Ni, pouvant
remplacer les piles sèches ordinaires R20. Comprend un panneau de 50
Wc pour charger en même temps 80 accus. Livraison de 300 accus par
système.
- Système C2 : destiné à charger des batteries monoblocs 12 V de type
automobile, pour être utilisées comme source autonome d’énergie pour
l’alimentation de poste de radio, TV… comprend des modules pour
environ 200 Ah par jour, ou nune batterie de 70 Ah par jour.
(cf. Convention de financement du PRS. Manuel de référence du PRS, CILSS)

3. Les coûts d'investissement et d’exploitation

Avec la maturité technologique, le coût de fabrication des modules photovoltaïques


est en baisse régulière : de 8 ECU /Wc en 1980, environ 5,5 ECU/Wc en 1989, il
est inférieur à 4 ECU/Wc aujourdh’ui.
Le CILSS et la Commission européenne ont souhaité bénéficier des effets
d’économie d’échelle (taille importante du marché) sans toutefois, créer un marché
captifs au sahel avec un seul fournisseur. C’est pourquoi les pays du CILSS ont été
divisés en trois lots avec impossibilité pour un même fournisseur de se voir
attribuer les trois lots :
9 Lot n°1 : Cap-Vert, Gambie, Guinée-Bisseau, Mauritanie et Sénégal pour
une puissance de crête de 539 kWc attribué à Siemens Solar ;
9 Lot n°2 : Burkina Faso, Mali pour une puissance crête de 490 kWc attribué
au groupement Photowatt-Total Energie ;
9 Lot n°3 : Niger et Tchad pour une puissance crête de 228 kWc attribué à
Photowatt.
Mais les prix obtenus ont été supérieurs aux estimations initiales de la convention
de financement (prix moyen = 20 ECU/Wc contre 16,9 ECU/Wc soit environ
+20%) et les quantités ont été revues à la baisse de 20%.
Les panneaux photovoltaïques représentent 28% du coût des systèmes installés
(40% hors installation) ;
Les autres composants (onduleurs, pompes et accessoires) représentent 42% du
coût global (60% hors installation) ;
Le transport local et l’installation sur le site représentent 30% du coût des systèmes.

65
3.1. Pour les systèmes Systèmes de Pompage Solaire (SPS)

Les calculs sont effectués en considérant la population des zones rurales du centre-
est estimée à 496729 habitants et repartie sur un ensemble de 529 villages.
L’installation des kits solaires de pompage doit être fait pour chaque village, donc
l’estimation de la population par village a été fait en divisant la population rurale
totale par le nombre de villages soit une moyenne de 840 hbts/village.
Les besoins journaliers par personne incluant le bétail et le maraîchage sont estimés
à 50 litres /personne. Les débits à fournir sont donc de 42m3/jour (ou 1.75m3/h).
Avec ces débits, nous simulons le dimensionnement d’une pompe solaire pour ces
villages avec une HMT de 30 m. Le rayonnement solaire moyen est pris égale à 5.5
kWh/m2/j.
Dans ces conditions, la puissance crête à pourvoir est de 1,96 kWc, ce correspond
soit à 26 modules de 75Wc, soit à 40 modules de 50Wc chacun.
En ce qui concerne le circuit hydraulique, compte tenu de l’importance des débits à
fournir, les pompes centrifuges sont les mieux indiquées. Avec l’hypothèse de 30m
comme HMT,une pompe SP2A de 6 étages. Le coût total de ce système nous
revient à peu près à 32 500 000 FCFA HT HD.

De façon générale les coûts des systèmes de pompes solaires sont les suivants:
- Investissement: château d’eau, tuyauterie d’adduction (30% de l’investissement
du matériel solaire).
- Contribution des populations bénéficiaires (10% de l’investissement total) ;

N.B: les coûts sont en FCFA HT HD.

Type de Débit: Puissance Equipement de Château d’eau, TOTAL Contribution des


pompe m3/jour crête Watt- pompage tuyauterie investissement populations
crête (Wc) complet d’adduction (FCFA) bénéficiaires
(FCFA) (FCFA) (FCFA)
P3 10 à 30 800 9 000 000 2 700 000 11 700 000 1 170 000
P4 20 à 50 1 500 15 000 000 4 500 000 19 500 000 1 950 000
P5 20 à 90 2 500 25 000 000 7 500 000 32 500 000 3 250 000
P6 40 à 100 3 600 36 000 000 10 800 000 46 800 000 4 680 000

Source : « Appui à l’animation du PRS en Sissili » -SEMIS – juin 94

66
Etat des recettes
Vente de 60% de l’eau produite au prix de 200 F CFA/m3
Type de Débit: Ressources pouvant être
pompe m3/jour générées par
P3 10 à 30 438 000 à 1 314 000
P4 20 à 50 876 000 à 2 190 000
P5 20 à 90 876 000 à 3 942 000
P6 40 à 100 1 752 000 à 4 380 000
Source : « Appui à l’animation du PRS en Sissili » -SEMIS – juin 94

3.2. Les autres systèmes

Pour les autres systèmes les coûts sont les suivants

Désignation Prix en FCFA


HT HD
Système d’éclairage d’une école à trois classes 2 205 000
Système d’éclairage et de conservation de médicaments d’un centre de santé 4 960 000
Système d’éclairage, de rafraîchissement de boisson et d’animation d’un centre de 6 935 000
loisirs
Système d’éclairage et de conservation de médicaments d’une maternité 4 960 000
Système d’éclairage de locaux administratifs 1 854 800
Système d’éclairage public (8 foyers) 12 160 000

Source : schéma de montage financier proposé dans le cadre de la mise en œuvre du projet espagnol

3.3. Coûts des prestations pour les bénéficiaires

Sahel Energie Solaire (SES) qui est l’opérateur privé burkinabé chargé de la
maintenance a établi une grille de coût beaucoup plus attractif que dans les autres
pays :
- 40 000 F/an pour un système (éclairage ou réfrigération)
- 80 000 F/an pour deux
- 120 000 F/an pour trois ou plus.

Eléments de coûts en 1999 :

Article FCFA HT HD
Panneau de 75 Wc ; 4,- A monocristallin 214 200

67
Structure de support des panneaux, 4 à 5 m de hauteur 38 850
Lampadaire + mât de 4 à 5 m de hauteur 238 000
Batterie stationnaire (sans entretien)
12V 420 Ah 603 000
12V 164Ah 201 000
Régulateur de charge, sortie 15 A 99 160
Tubes fluorescents avec base étanche
12V – 20W pour les locaux 26 130
12V – 24W pour les lampadaires 207 700
Onduleur 12 VDC, 220 VAC – 300W 301 500
Réfrigérateur, 12 VDC – 140 litres 60 W maximum, 479 000
Température d’ajustement de –5° à 10°c
Téléviseur couleur 21 pouces 50 W maximum 227 130
Magnétoscope, Vidéo système VHS 40W ou lecteur DVD 160 000
Radio cassette (FM/AM/SW) avec cassette 20 W maximum 261 300

4. Le financement

4.1. Le bailleur de fonds

Compte tenu des pratiques alors admises lors de la préparation du programme,


justifiées par la faiblesse des populations bénéficiaires et l’absence quasi-totale de
systèmes de financement décentralisés accessibles aux populations cibles, et les
incertitudes sur les coûts réels de la maintenance, le CILSS et la Commission
Européenne ont préféré assurer le financement total des investissements sous
réserve des dispositions prises pour s’assurer de l’engagement des usagers à
financer d’abord la maintenance et le fonctionnement des systèmes mis en place.
Les financements régionaux couvrent la fourniture et l’installation des équipements
solaires et les actions d’accompagnement qui s’y rattachent. La part régionale
affectée au CILSS par l’Union européenne est de 34 MECU, soit 54% du budget du
PRS.
Les autorités nationales ont la charge des infrastructures d’accueil (captage d’eau,
château d’eau, canalisation, système de distribution…) et les mesures
d’accompagnement (soutien institutionnel, formation, animation). Celles-ci peuvent
mobiliser les financements soit sur les ressources du Programme indicatif national
(PIN) dans le cadre de la Convention de Lomé (Union européenne - Etats ACP),
soit sur d’autres ressources (nationales, autres bailleurs de fonds, ONG…). La part
affectée par les Etats est estimée à 29 Millions d’ECU, soit 46% du budget du PRS.
Le PRS a financé un stock de pièces de rechange équivalent à 5% du coût des
équipements ; ce stock est suffisant pour les cinq premières années de
fonctionnement et a permis de réduire le prix contractuel de maintenance.

68
Le budget global du PRS est 63 millions d’ECU réparti ainsi qu’il suit :
- Panneaux photovoltaïques : 11% (sur la base du prix du Photovoltaïque en
1989)
- Onduleurs, pompes, réfrigérateurs, chargeurs de batteries…et autres
composants : 20%
- Installation des systèmes : 11%
- Programmes nationaux d’accueil (AEP, animation, cellules nationales…) : 46%
- Activités régionales (coordination, tests, monitoring, AT régionale…) : 12%

La part régionale est répartie selon la Convention de financement comme suit :

- Fourniture d’équipements : ……....24 250 000 ECU


- Formation : …………………………225 000 ECU
- Information- animation : ……………780 000 ECU
- Coordination régionale : …………..1 085 000 ECU
- Assistance technique : ……………..2 390 000 ECU
- Imprévus (+ ou – 18%) : ………….5 270 000 ECU
- TOTAL : ………………………...34 000 000 ECU

Au Burkina Faso la répartition des financements a été la suivante :


- Fonds régionaux : 2,168 milliards FCFA (3 351 000 ECU)
- Fonds nationaux : 2,423 milliards FCFA (3 745 000 ECU)
- Total : …………. 4,591 milliards FCFA (7 096 000 ECU)

NB : 1 ECU = 1,88 DM = 647 Fcfa

4.2. Contribution financière des bénéficiaires

Une contribution financière initiale significative du village est requise (c’est l’un des
fondements de la stratégie du PRS).
Ce « droit d’entrée » est versé sur un compte auprès d’une banque située le plus
près possible du village avec un taux de rémunération compris entre 6 et 10%.
Initialement, la contribution financière du village avait été arrêtée à 10% du coût
des systèmes. Ce montant devrait être versé sur un compte bancaire propriété du
village ; l’objectif était de tester la volonté du village et de vérifier sa capacité à
assumer les coûts associés et de constituer une première épargne nécessaire au
renouvellement des équipements.

69
Mais, avec l’avènement de la dévaluation du FCFA (janvier 1994), la part
contributive du village a été revue à la baisse.
La population bénéficiaire a pris en charge une contribue initiale de moins de 1,5%
du prix des systèmes. (150 000 à 211 000 Fcfa pour un système)

5. Les acteurs : Inter relations et responsabilités

Le PRS est organisé autour de trois niveaux d’intervention : régional, national et


local.
1) Au niveau régional
Pour les équipements Photovoltaïques le CILSS (où est logé la Coordination
régionale du PRS) agit au nom et pour le compte des pays membres en tant que
maître d’ouvrage. Signataire de la convention de financement, il est aussi
responsable des aspects techniques concernant les équipements, du respect des
principes de base du programme et, plus généralement, du suivi de sa mise en
œuvre et de son impact dans la région.

2) Au niveau national
Faible mobilisation des maîtres d’œuvre nationaux pour trouver les ressources
financières nécessaires à l’accueil des systèmes du PRS ont entraîné des délais
importants dans la mise en oeuvre.
Programmation de l’installation d’équipements et l’animation des populations cibles
Définition d’un régime d’exploitation des équipements (incitatif et viable basé sur
une tarification économique de l’eau).
Abaissement des droits de douane sur les équipements solaires pour contribuer à la
promotion du solaire.
Les interlocuteurs du maître d’œuvre au niveau national sont :
Le représentant local du fournisseur de matériel photovoltaïque, qui est chargé à la
fois de l’installation des systèmes solaires et de l’exécution des contrats de
maintenance pour les cinq années qui suivent la réception provisoire des
équipements ;
Les populations villageoises liées par contractuellement aux sociétés chargées de la
maintenance.

70
3) Au niveau local
L’installation des équipements est confiée à des opérateurs privés (représentants
locaux des fournisseurs d’équipements solaires), à qui les usagers confient par
contrat la maintenance.
L’Administration participe à la négociation des contrats de maintenance et veille au
respect des engagements des parties.
Les usagers sont responsable de l’utilisation des pompes dans des conditions
normales et de leur entretien régulier (nettoyage des panneaux, des points d’eau…).
Au Burkina Faso qui a opté pour une exploitation communautaire des
équipements, il a été constitué des Comités de point d’eau (CPE).
Le CPE est responsable de l’exploitation de l’installation, du paiement du contrat
de maintenance et des provisions pour renouvellement. Il a également des pouvoirs
décisionnels en ce qui concerne le prix et les modalités de vente de l’eau, l’extension
du réseau et l’ajout de bornes fontaines.
A titre d’exemple, les modalités de vente de l’eau fixées par les comités de gestion
de point d’eau ont été les suivantes :
- Facturation au volume consommé (Sourou, Passoré et Yatenga) : 250 F/m3
- Cotisation annuelle (Sissili) : 3 500 F par an par famille

Les difficultés structurelles propres au mode de gestion par un CPE sont


notamment :
- une maîtrise imparfaite des outils de comptabilité par les responsables et tenue
approximative des journaux de compte et de gestion. Dans bien des cas, le
niveau de formation des responsables semble être insuffisant pour envisager une
maîtrise à terme de ces outils ;
- une confusion quasi systématique des responsabilités attribuées aux principaux
membres du CPE entre les fonctions d’ordonnancement et de contrôle des
dépenses.
Malgré ces imperfections, ce mode organisationnel a le mérite de s’appuyer sur les
structures sociales existantes du village donc une stabilité des membres et des
activités.

5.1. Les opérateurs privés

Il s’agit de tous les fournisseurs de biens et services du secteur privé qui participent
à la réalisation et/ou à la maintenance des installations.

71
a) Fourniture des équipements

Les entreprises retenues après appel d’offres ont été chargées de l’installation des
équipements et de la fourniture d’un service après-vente en garantie totale pour une
durée de cinq ans après installations.
Les principaux fabricants européens de photovoltaïque en 1994 (en MWc)
- Siemens Solar GmbH (D): .13,0 lot 1
- BP Solar (UK): …………….6,1
- Eurosolare (I): ……………..3,5
- ASE (D): …………………..2,4
- Photowatt (F): ……………..1,8 lot 2 (avec Total Energie) et lot 3
- Helios (I): ………………….1,7

b) Service après vente

La responsabilité de la maintenance et du service après-vente a été


contractuellement confiée à un opérateur privé pour une durée de cinq ans.
Le contrat d’entretien (en garantie totale) est rémunéré par les usagers avec
l’obligation d’assurer l’entretien, l’approvisionnement et le remplacement de toutes
les pièces défectueuses et toute réparation incluant :
- Le maintien des performances constantes du système solaire ;
- Deux visites annuelles préventives ;
- Remettre l’installation en fonctionnement dans les 48 heures en cas de
problème et pour ce faire, ouvrir des antennes décentralisées au niveau des
zones de concentration des équipements.

Sahel Energie Solaire (SES), en charge de la maintenance en accord avec le Maître


d’œuvre national et le CILSS a ouvert des points de contact au niveau de chaque
zone de concentration (3 zones) tout en gardant l’engagement d’intervenir sous 48
heures à partir de Ouagadougou. Toutefois, SES a ouvert en 2006, deux antennes
(agences) à Bobo-Dioulasso (Sud-ouest) et à Ouahigouya (Yatenga) afin de
développer des relations de proximité avec les usagers. L’entreprise espère
bénéficier de cette relation à double titre :
- Le suivi régulier des paiements de tous les comités de point d’eau (enjeu =
20 millions de Fcfa/an); le taux de recouvrement est des plus bas (taux
moyen = 59% ; 26% des villages à jour des paiements alors que 87% des
villages en retard disposent des moyens de régularisation).

72
- La diffusion d’autres produits photovoltaïques. Dans certains villages SES a
mis à la disposition des Comité de Point d’Eau (CPE) une vingtaine de kits
photovoltaïques individuels selon un principe de crédit-bail (avec transfert
de la propriété à l’issue de la période de paiement) avec un versement initial
de 25 000 Fcfa puis des échéances mensuelles de 12 000 Fcfa pendant deux
années.

Les coûts de la maintenance sont :

Type de système ECU/an % coût système


de pompage
P3 232 1,5
P4 316 1,5
P5 319 0,8
P6 325 0,6

5.2. La conception et le Contrôle

a) Suivi du projet

Le Ministère en charge de l’Agriculture et de l’eau à travers une Unité de


Coordination Nationale a assuré la maîtrise d’ouvrage.
Des actions ont été menées :
- le personnel des structures administratives nationales chargées des la maîtrise
d’œuvre du programme a été formé ;
- les populations cibles du programme ont été informées à travers des séances
d’animations qui ont débouché sur la constitution des comités de gestion des
équipements solaires ;
- les relations entre les usagers et les sociétés privées en matière de maintenance
des systèmes installés, ont été contractualisées.

b) Contrôle technique

Le CILSS a mis en place deux étapes de contrôle des caractéristiques des


équipements et de leurs performances :
- Avant l’adjudication définitive, des tests ont été réalisés par quatre laboratoires
européens ; le coût de ces tests a été supporté par le PRS ;

73
- Avant la réception provisoire des systèmes de pompage, une procédure de
validation, in situ, des caractéristiques de fonctionnement des systèmes définie
par la Coordination Régionale du Programme a été appliquée par tous les
maîtres d’œuvre nationaux.

De plus la Coordination Régionale a financé une action de suivi continu du


fonctionnement (monitoring) de dix stations de pompage pendant un an.

6. La pérennité de l'accès à ce type de SEB

Dans les principes du PRS,


- la responsabilité de constituer des provisions pour le renouvellement des
onduleurs, pièces et moteurs ainsi que pour toutes les pièces à durée plus courte
(robinetterie, vannes…) revient au village ;
- la responsabilité de constituer des provisions pour le renouvellement des
panneaux, des infrastructures d’accueil (château d’eau, réseau…) et du forage
revient aux Etats.

Le PRS, dans la perspective de la constitution des provisions de renouvellement, a


estimé les durées de vie des onduleurs, pompes et moteurs à 7 ans et celle des
panneaux à 20 ans (avec l’expérience les onduleurs peuvent être réparés et les
pompes et moteurs dépassent les 7 ans).
Les objectifs d’épargne annuelle pour le renouvellement des équipements de
pompage sont :

Type de système ECU/an Fcfa


de pompage
P3 497 323 000
P4 512 333 000
P5 1 046 680 145
P6 1 518 986 535

Le CILSS a récemment décidé de développer un outil informatique de suivi régulier


de la situation de l’épargne villageoise, installé chez les maîtres d’œuvre nationaux et
les opérateurs privés sahéliens qui seront chargés de la collecte des informations.
La dépréciation monétaire de l’épargne constituée par les villages fait peser une
hypothèque sur les mécanismes financiers mis en place pour le renouvellement des
équipements.

74
Pour lutter contre cette dépréciation plusieurs possibilités de valorisation de
l’épargne ont été étudiées par le CILSS :
- Financement d’activités selon des schémas de crédits mutualistes lorsque la
gestion du point d’eau est collective ;
- Selon des schémas plus classiques de rentabilité financières, lorsque la gestion
du point d’eau est privée.

Ainsi, l’épargne pourrait financer :


- Les banques de céréales ;
- L’embouche ovine ou la vente de bétail sur pied ;
- Des jardins maraîchers ;
- Des systèmes de recharge de batteries…

Mais, ces modes de valorisation de l’épargne doivent être mis en œuvre avec
beaucoup de précaution car les CPE ne pourrait pas gérer des systèmes de crédits
trop compliqués.
Les acteurs à associer sont nombreux (village, système bancaire, maîtres d’œuvre
nationaux, opérateurs spécialisés dans le crédit rural et la micro finance…) et il
faudrait des mécanismes de protection.
La pérennité des opérateurs privés sahéliens peut être assurée si de nouvelles
applications commerciales (vente de kits individuels, recharge de batteries …) sont
développées en complément de la maintenance des pompes solaires.
Une redéfinition du contrat de maintenance incluant les infrastructures d’accueil et
attribuant des zones de concession est envisagée au Burkina Faso.

Les charges d’entretien et de provision pour renouvellement sont assurées par les
recettes générées par la vente de l’eau ou générées par les centres populaires de
loisirs et aussi par les participations des structures bénéficiaires.

7. Bilan d’exécution et perspectives

7.1. Installations réalisées

Au Burkina Faso, 81 systèmes de pompage et 287 systèmes communautaires sont


installés dans 123 localités du pays.
La comparaison avec les prévisions donne :
- 0 systèmes de pompage de surface sur 65 prévus
- 81 systèmes d’AEP des personnes sur 130 prévus;

75
- 287 systèmes communautaires sur 71 prévus;

L’ensemble de ces systèmes représente une puissance crête installée de près de 160
kWc.
Le montant total est de 3,441 milliards FCFA (5 245 763 Euros) répartis en :
- Coût des systèmes installés : 3,413 milliards FCFA (5 202 800 Euros) ;
- Coût des actions d’accompagnement : 28 millions FCFA (42 963 Euros) ;

Le projet a connu de nombreux vols de panneaux.


Par ailleurs, les comités de gestion n’ont pas été opérationnels dans bons nombres
de localités.
La contribution financière des populations représente pour elles des sommes
importantes, mais reste encore à un niveau insuffisant pour permettre
l’autofinancement des systèmes (amortissement et fonctionnement).
Le manque de financements extérieurs dans le secteur solaire risque a mis en
difficulté les entreprises locales qui, faute d’un marché suffisant, ne sont plus à
même d’assurer la maintenance des équipements réalisés.

7.2. Impacts du PRS

En plus de l’amélioration des conditions de vie des populations des localités ayant
bénéficié de l’installation des équipements solaires pour les systèmes de pompage
et/ou les systèmes communautaires, les points forts du PRS ont été :

• la valorisation et la vulgarisation à grande échelle de l’énergie solaire


photovoltaïque ;
• le transfert de technologie du solaire, la promotion d’entreprises locales et
création d’emplois;
• le renforcement de la politique nationale de l’eau par l’attribution d’un coût à
l’eau potable ;
• l’organisation de la collecte de l’épargne pour le renouvellement des
équipements et création de fonds de solidarité entre les communautés
villageoises.

L’impact du PRS a suscité l’élaboration d’une seconde phase du programme, qui a


été lancée en juin 2001 et est prévue s’exécuter jusqu’en septembre 2007.

76
II. PROJET D’ELECTRIFICATION PAR SYSTEMES SOLAIRES
PHOTOVOLTAIQUES DE CHEFS LIEUX DE DEPARTEMENT

dénommé « Projet espagnol »

1. Contexte et justification du projet

Le Gouvernement a fait de l’électrification un élément central de sa stratégie de lutte


contre la pauvreté en zone rurale.
En outre, compte tenu des coûts élevés de l’électrification par simple extension du réseau,
le Gouvernement compte utiliser des approches techniques variées, telles le mini réseau
dans les zones où la demande dépasse un seuil minimal et le photovoltaïque dans celles où
la demande attendue est plus faible.
C’est ainsi que le Burkina Faso après des requêtes de financement auprès des bailleurs de
fonds pour un projet d’électrification par systèmes solaires photovoltaïques d’un certains
nombres de chefs lieux de département, a obtenu un financement du Fonds d’Aides au
Développement du Royaume d’Espagne d’un montant de 59 500 000 Francs Français
(environ 6 milliards FCA), pour l’électrification de 125 chefs lieux de département.
Le projet a été lancé en juin 1998 avec un délai d’exécution de 24 mois.

D’une manière générale l’objectif du projet est de créer une conscience publique quant à
l’utilisation appropriée de la technologie solaire photovoltaïque.
De façon spécifique le projet vise à accroître l’utilisation des énergies renouvelables pour
améliorer les conditions de vie dans les zones rurales lutter contre l’exode rural.

Essentiellement il s’agit de vulgariser auprès de l’Administration des chefs lieux de


départements, en zone rurale, et des populations de ces zones, l’usage des équipements
d’énergie photovoltaïque. Ces équipements ont pour but de satisfaire les besoins
d’éclairage des bâtiments administratifs, de loisirs par la mise en place d’un minimum
d’équipements dans les centres communautaires de loisirs, d’éclairage, de conservation de
médicaments dans les centres sanitaires ;

2. Composition des équipements

Ces équipements ont pour but de satisfaire les besoins d’éclairage et de réfrigération
dans les bâtiments administratifs, les écoles, les centres communautaires de loisirs,
et les centres sanitaires

77
2.1. Eléments constitutifs des systèmes

Système Composition
Système communautaire ou 1 panneau de 120 Wc, 1 support de panneau, 6 réglettes fluo
individuel étanches de 20w ,3 interrupteurs 1 batterie de 200 Ah, autonomie
de 5 jours, 1 régulateur 15 A standardisé
Centre Populaire de loisirs 1 système communautaire, 1 kit radio vidéo, 1 télé couleur 50W, 1
magnétoscope 40 W, 1 radio cassette de 20W, 1 onduleur
150/300W, 1 régulateur standardisé, 1 batterie de 360 Ah,
autonomie de 5 jours, 2 panneaux de 120 Wc, 2 supports de
panneau, 1 kit réfrigérateur, 1 réfrigérateur de 100litres, 60 W, 2
panneaux de 120 Wc, 2 supports de panneau, 1 batterie de 420
Ah.
Centre de Santé 1 système communautaire, 1 réglette fluo étanche de 20 W, 4
interrupteurs, 1 kit réfrigérateur, 1 réfrigérateur de 100litres, 60
W, 1 batterie de 420 Ah, autonomie de 5 jours, 2 panneaux de 120
Wc, 2 supports de panneau.
Eclairage public 4 lampadaires

Le tableau ci-dessous donne les types de systèmes installés, leur nombre, la durée de
fonctionnement par jour par département.

Infrastructures proposées par le Nombre Type d’équipement Fonctionnement


projet (h/jour)
Bâtiments administratifs 5 Eclairage 6 lampes par 4
bâtiment
Eclairage 7 lampes 6
Dispensaire 1 Système froid 24
Eclairage 7 lampes 6
Maternité 1 Système froid 24
Ecole 1 Eclairage 3x2 lampes 4
Eclairage 7 lampes 4
Centre populaire de loisirs 1 Système froid 24
Téléviseur/vidéo/radio K7 5, 2, 10
Eclairage public 1 4 foyers 10

2.2. Coûts des équipements

Désignation Prix en FCFA


HT HD
Système d’éclairage d’une école à trois classes 2 205 000

78
Système d’éclairage et de conservation de médicaments d’un centre de santé 4 960 000
Système d’éclairage, de rafraîchissement de boisson et d’animation d’un centre 6 935 000
de loisirs
Système d’éclairage et de conservation de médicaments d’une maternité 4 960 000
Système d’éclairage de locaux administratifs 1 854 800
Système d’éclairage public (8 foyers) 12 160 000
Source : schéma de montage financier proposé dans le cadre de la mise en œuvre du projet espagnol

Eléments de coûts en 1999 :


Article Prix (FCFA)
HT HD
Panneau de 75 Wc ; 4,- A monocristallin 214 200
Structure de support des panneaux, 4 à 5 m de hauteur 38 850
Lampadaire + mât de 4 à 5 m de hauteur 238 000
Batterie stationnaire (sans entretien)
12V 420 Ah 603 000
12V 164Ah 201 000
Régulateur de charge, sortie 15 A 99 160
Tubes fluorescents avec base étanche
12V – 20W pour les locaux 26 130
12V – 24W pour les lampadaires 207 700
Onduleur 12 VDC, 220 VAC – 300W 301 500
Réfrigérateur, 12 VDC – 140 litres 60 W maximum, 479 000
Température d’ajustement de –5° à 10°c
Téléviseur couleur 21 pouces 50 W maximum 227 130
Magnétoscope, Vidéo système VHS 40W ou lecteur DVD 160 000
Radio cassette (FM/AM/SW) avec cassette 20 W maximum 261 300

3. Le financement

Le projet est financé par une subvention du Fonds d’Aides au Développement du


Royaume d’Espagne
Montant du financement : 59 500 000 FF (soit 5 950 000 000 FCFA).
Le coût des équipements est totalement pris en charge par le financement du
bailleur de fonds.
Chaque Département bénéficiaire doit apporter une contribution de 2 604 520 F
CFA soit 7,56% du coût des équipements.

79
4. Les acteurs : Inter relations et responsabilités

Afin de garantir la pérennité des équipements et l’atteinte des objectifs du projet, le


Gouvernement à travers le Maître d’Ouvrage Délégué qui est le Ministère en de
l’énergie a adopté une stratégie de mise en œuvre se traduisant en obligations de la
part des principaux acteurs concerné par le projet :
- le Maître d’Ouvrage Délégué,
- l’entreprise attributaire du marché pour la fourniture et l’installation des
équipements
- et les bénéficiaires.

4.1. Le Maître d’Ouvrage Délégué

L'exécution physique et technique du projet exige certaines actions


d'accompagnement. Il s'agit de l'information efficiente des usagers sur le statut des
équipements et sur l'entretien, la maintenance et le renouvellement des
équipements.
De la gestion et du suivi des équipements
Un comité de gestion comprenant cinq personnes choisies en fonction de leur
position dans le département fait fonction de gestionnaire de l'ensemble des
systèmes du village.
Du renouvellement des équipements :
Le renouvellement des équipements de chaque système est calculé en fonction de la
durée de vie de chaque équipement.
Un contrat est signé entre le Ministère de l'Energie et des Mines et le comité de
gestion pour assurer que le comité de gestion garantira l'approvisionnement d'un
compte ouvert au nom du projet dans le réseau des caisses populaires.
De la maintenance des équipements :
Un contrat couvrant la maintenance courante et les grosses réparations est signé
entre le département et une structure qualifiée en matière de maintenance
d’équipements solaires. Le Ministère de l'Energie et des Mines en sera le témoin.

1. Le Contrôle technique

L’Institut de Recherches de Sciences Appliquées et de Technologies (IRSAT)


contrôle la qualité des équipements à la livraison et assure un suivi technique des
équipements

80
2. Renouvellement des équipements

La population bénéficiaire contribue financièrement par la prise en charge des coûts


annuels d’entretien et de renouvellement des équipements.
Le financement des coûts d’entretien et de renouvellement est assuré par les
recettes générées par les centres populaires de loisirs et aussi par les cotisations des
structures bénéficiaires.
Le coût de renouvellement des équipements est calculé en fonction de la durée de
vie de chaque équipement. Son montant annuel et sa répartition sont comme suit :

Cotisations annuelles proposées par an pour le renouvellement


Désignation Coût des Budget Budget de Structure
systèmes départemental l’Etat bénéficiaire

Un Système école 2 205 000 61 449 248 600

Un Système 6 935 000 121 009 935 624


communautaire

Un Système centre de 4 960 000 242 079 560 148


santé

Un Système maternité 4 960 000 242 079 560 148

Cinq Systèmes de 1 854 000 1 241 221 206 557


centre administratif

Quatre Systèmes de 1 520 000 591 011 215 919


lampadaire

Total 34 414 000 1 832 232 847 063 2 304 520


% 100 5,32 2,46 6,70

4.2. Les bénéficiaires

Parmi les critères de sélection des départements devant bénéficier des équipements
du projet, il y a obligation pour la population bénéficiaire de :
- mettre en place un Comité de gestion,
- signer un contrat de maintenance,
- participer au renouvellement des équipements en ouvrant un compte au nom du
projet et en y versant mensuellement les montants nécessaires au
renouvellement des équipements.

81
1. Les bénéficiaires et leur organisation

Il est recommandé et proposé à chaque département :


- la signature d’un contrat de concession entre le MCE et la collectivité
départementale ;
- la mise sur pied d’une gestion autonome avec un compte pour le dépôt des
recettes ;
- la signature d’un contrat de maintenance avec une entreprise spécialisée. Ce
contrat pourrait couvrir la maintenance courante, l’entretien et les grosses
réparations ;
- la création d’un comité de suivi comprenant des personnes morales et
individuelles choisies en fonction de leur position dans le département. Le
comité de suivi élira en son sein un comité de gestion composé de membres
résidants qui sera chargé de la gestion des équipements.

Un contrat qui garantira l’approvisionnement d’un compte qui sera ouvert au nom
du projet dans le réseau des caisses populaires ou tout autre institution de dépôt de
fonds devait être signée entre le Ministère de l’Energie et des Mines et le comité de
suivi.
Le compte recevrait l’argent collecté auprès des différents bénéficiaires des
équipements et servira au renouvellement du matériel d’usage courant et à
l’entretien équipements.
Des clauses de ce contrat devaient préciser les mesures à prendre en cas de non
approvisionnement de ce compte.

a) Composition du comité de suivi

Les personnes devant faire partie de ce comité devront être représentatives de


l’ensemble des populations bénéficiaires. Les membres seront élus par les
populations au cours d’une assemblée générale.

Il est souhaitable que le comité soit composé :


- des autorités administratives ;
- de représentants des groupements professionnels ;
- de représentants des communautés religieuses et coutumières ;
- de représentants des organisations de jeunes ;
- de représentants des associations de développement.
- de personnes morales ou individuelles en mesure d’apporter un appui
appréciable ;

82
b) Le Comité de gestion

Le comité élu en son sein un Comité de gestion composé ainsi qu’il suit :
- un président (il est souhaitable que la présidence soit assurée par le Préfet
maire) ;
- un secrétaire ;
- un trésorier ;
- un trésorier adjoint ;
- un commissaire au compte.

Le Comité de gestion rend compte régulièrement au comité de suivi.


Le Comité de gestion ne reçoit aucune rémunération

c) Le technicien

Un technicien sera formé par le projet pour assurer l’entretien courant des
équipements. Sa rémunération est à déterminer par le comité de suivi.
La recherche des ressources pour cette rémunération est laissée à l’initiative du
comité de suivi. Toutefois, cette rémunération devra être motivante pour assurer la
stabilité du technicien à son poste.

2. La gestion des équipements

L’entretien et la gestion des équipements incombent aux usagers.


Si le manque d’entretien des équipements a des conséquences immédiates comme
une mauvaise performance, ce qui doit obliger les responsables à s’y atteler, la
gestion par contre, pose des problèmes à moyen et long terme si elle est mal faite.
Cette préoccupation est prise en compte et sera discutée lors de la formation des
usagers.
En effet des provisions financières doivent être prévues pour l’entretien courant, le
contrat de maintenance, le renouvellement des équipements.
Les responsables des infrastructures communautaires bénéficiaires des installations
devraient s’instruire sur les questions suivantes :
- les sommes à mobiliser chaque année ;
- les sources de mobilisation desdites sommes ;
- les outils de gestion des équipements.

83
Une autorisation d’exploitation de la vidéo privée et de débit de boisson délivrée
par les autorités compétentes devrait accompagner la mise en service de ces centres.

4.3. L’Entrepreneur

L’entreprise attributaire est ATERSA (Société Applicaciones Técnias de la Energia,


SA)
Afin de faciliter la maintenance des équipements, l’émergence d’opérateurs privés locaux
dans le secteur du photovoltaïque et donc de favoriser la promotion et la diffusion du
photovoltaïque l’entrepreneur a obligations entre autre :
- de former des techniciens locaux pour la maintenance de premier niveau
- et d’assurer un dispositif de service après vente.

1) Formation technique des techniciens locaux et des bénéficiaires

Du fait que l’énergie solaire est une nouvelle technologie, la formation des usagers à
l’utilisation de cette technologie s’impose. L’objectif de cette formation est de
donner aux usagers toutes les informations pour un bon usage des équipements.
La formation à donner au technicien chargé de l’entretien courant consistera à lui
donner toutes les connaissances utiles à l’entretien courant des équipements.
La formation concerne :
- le principe de fonctionnement des équipements solaires
- l’entretien et le renouvellement des équipements
- le système d’alerte en cas de panne
- la gestion des centres de loisirs
- les responsabilités.

2) Le Service après vente

Le service après vente est assuré en garantie totale des installations pendant un an
Dans le cadre de ce projet, les équipes d’installation du Service Après Vente (SAV)
seront basées à Ouagadougou, et bénéficieront de véhicules pour toutes
interventions sur le terrain. Cela se fera dans les délais convenus entre les deux
parties.
Pour que les pièces de rechange soient également disponibles et à côté des usagers,
le Ministère verra avec l’installateur à ce qu’il ouvre des points d’approvisionnement
pour les dépannages à la demande des usagers.

84
Un contrat couvrant la maintenance courante et les grosses réparations sera signé
entre le Département et l’installateur ou toute autre entreprise que le comité de
suivi voudra bien désigner.
Le Ministère de l’Energie et des Mines en sera le témoin et aura le droit de refuser
toute entreprise n’ayant pas les capacités requises.
Un exemplaire du contrat sera remis au département qui l’approuvera avant la mise
en place des équipements.

5. Bilan d’exécution

Le projet d'électrification des chefs lieux de département par systèmes solaires


photovoltaïques a joué un rôle de catalyseur au niveau des populations leur
permettant d'atteindre des objectifs dans plusieurs domaines comme l'éducation, la
santé, la culture, le commerce, l’amélioration des conditions de travail et du service
public, la sécurité.

Il a stimulé au niveau villageois, certaines initiatives sporadiques de type privées ou


communautaires, comme l’équipement individuel en panneaux photovoltaïques
visant l’électrification d’un ménage, d’une concession, d’un équipement
communautaire ou d’un petit centre rural, les centres communautaires de recharge
de batteries.

Il a également contribué à l’amélioration des soins de santé et de la gouvernance et


à la promotion de l’alphabétisation, toutes choses qui convergent vers l’atteinte des
Objectifs du Millénaire pour le Développement.

L’ensemble des équipements installés représente 365 kWc de puissance installée.

Un contrat couvrant la maintenance courante et les grosses réparations devait être


signé entre le Comité de gestion et une structure qualifiée en matière de
maintenance d’équipements solaires pour un montant annuel de 300 000 F CFA.

Il n’y a pas eu d’obligation pour le bénéficiaire (le Département) de confier à


l’entrepreneur la maintenance des équipements.

Durant la période de garantie (1 an), la préoccupation était le contrôle de la qualité


des équipements installés et le budget de suivi reversé à l’IRSAT a été épuisé sans
que le traitement des contrats de maintenance ne soit réalisé.
Les contrats de maintenance n’ont donc pas été signés, faute de suivi du Maître
d’Ouvrage Délégué (MOD).

85
Le projet a connu de nombreux vols de panneaux. Par ailleurs, les comités de
gestion n’ont pas été opérationnels dans bons nombres de localités.

6. La pérennité de l'accès à ce type de SEB

La pérennité des équipements devait être assurée par :


- les recettes générées par les centres populaires de loisirs
- et les participations des structures bénéficiaires.
Les structures bénéficiaires (Police, Gendarmerie, Préfecture, etc.) n’ont pas de
budget et n’ont pas pu participer financièrement ; mieux, certains préfets ont
utiliser les recettes des infrastructures comme une caisse de menus dépenses
(organisation de réceptions) du Préfet.

La défaillance dans le suivi du projet par le MOD n’a pas permis de capitaliser
l’expérience acquise sur le projet.

7. Difficultés rencontrées

Le projet a connu de nombreux vols de panneaux. Par ailleurs, les comités de


gestion n’ont pas été opérationnels dans bon nombre de localités.

86
III. PROJET AIJ-RPTES

Composante "Promotion de système photovoltaïque


dans les zones sous aménagement du Centre Ouest"

En 1993, le Gouvernement du Burkina Faso, s’est engagé dans un projet


d’évaluation du sous-secteur des énergies traditionnelles intitulé Projet RPTES de
l’abréviation anglaise (Review of Policies in the Traditional Energy Sector) appuyé
par la Banque Mondiale.

Au terme de ce projet d’évaluation, un programme d’investissement RPTES du


Burkina Faso a été élaboré et a été élu au programme de collaboration sur le
Mécanisme des Activités Conjointes (MAC) prévu au titre de la Convention Cadre
des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCCC). C’est à ce titre que le
projet AIJ-RPTES (AIJ : Activities Implemented Jointly) a été formulé et financé
par un don norvégien à hauteur de 2 400 000 $ US (environ 1 200 000 000 FCFA)
placé sous administration de la Banque Mondiale.

Le projet de base concerne l'aménagement par les populations locales de 300 000
ha de forêts afin de pouvoir faire face à la demande urbaine de bois de feu.
Une des 4 composantes découlant des objectifs du projet AIJ-RPTES est la
Promotion de Systèmes solaires Photovoltaïques.
Il s’agit de mettre à disposition des sources d'énergie en zone rurale permettant
d'améliorer:
• la qualité de vie et de revaloriser la vie au village: éclairage, pompage d'eau,
télévision, vidéo, radio, musique, téléphone...;
• les services: centres de santé, écoles, centres d’alphabétisation, centre
communautaire;
• les emplois: possibilité de créer de petites activités commerciales:
conservation et transformation des produits agricoles, vente de glace et de
produits frais, cinéma et vidéo.

La composante vise à mettre à disposition des sources d'énergie en zone rurale


riveraine des forêts aménagées pour une exploitation durable du bois-énergie
permettant d'améliorer la qualité de vie et de revaloriser la vie au village, les
services-socio communautaires et de créer de petites activités commerciales.

Le projet a été exécuté de 1998 à 2004

87
1. Composition des équipements

Des équipements solaires ont été installés pour satisfaire les besoins d'éclairage
communautaire; de loisirs et de conservation des médicaments (lampadaires,
lampes, congélateurs et stations de recharges solaires)

2. Le financement

Les équipements de départs ont été financés par un don norvégien à hauteur de 2
400 000 $ US (environ 1 200 000 000 FCFA) placé sous administration de la
Banque Mondiale
La contribution des populations locales bénéficiaires repose sur la mobilisation de
ressources financières internes sur une partie des revenus générés par l’exploitation
et la commercialisation du bois pour assurer l’entretien et le renouvellement des
équipements installés. A cet effet, un fonds de contrepartie a été institué .

3. Les acteurs : Inter relations et responsabilités

3.1. Les bénéficiaires et leur organisation

La démarche d’intervention pour l’installation des équipements solaires a reposé


principalement sur la mobilisation de ressources financières internes devant
permettre aux populations locales bénéficiaires d’assurer l’entretien et le
renouvellement des équipements installés.
L’idée est de dégager une partie des revenus générés par l’exploitation et la
commercialisation du bois dans les zones qui seront aménagées pour financer les
charges d’entretien et de renouvellement des installations solaires ; les équipements
de départs étant assurés par le projet.

La mise en œuvre du projet a comporté deux principales phases.

1. Identification des villages cibles

Dans cette phase il a été question à partir d’études approfondies devant garantir la
faisabilité et la durabilité des installations à partir de:
• l'identification de la zone sous aménagement forestier RPTES;

88
• l'identification des villages présentant des atouts de durabilité des résultats du
projet;
• la définition de fiches techniques de village type et critères d'éligibilité;
• l'élaboration d'une politique de diffusion des équipements au niveau
individuel;
• l’élaboration d'une stratégie de pérennisation des infrastructures (y compris
l'alimentation du fonds de contrepartie);

Au terme de cette phase, six (06) villages ont été sélectionnés en raison
notamment de leur position stratégique au plan des infrastructures sociales,
sanitaires, éducatives et économiques.

2. Exécution du projet

L'exécution du projet a consisté en :


• l’électrification des infrastructures ciblées;
• la formation des utilisateurs, des membres des comités de gestion des
équipements ;
• la mise en place des structures devant permettre la pérennité des
équipements.
• la mise en place d'un réseau de maintenance impliquant les opérateurs privés
et les utilisateurs;

Le Ministère des Mines, des Carrières et de l’Energie a assuré la maîtrise


d’ouvrage.
Il a été mis en place des comités de gestion des équipements
Les utilisateurs ont été formés et sont impliqués dans la maintenance

4. Bilan d’exécution

4.1. Nombre d’installations réalisées

Au total 9,45. kWc de puissance ont été installées à partir des équipements solaires
pour satisfaire les besoins d'éclairage communautaire; de loisirs et de conservation
des médicaments.

La liste des systèmes installés dans chaque village est présentée dans les tableaux
suivants:

89
Tableau 6: Nombre d'éléments installés
Désignation
Oullo Siby Séréna Douroula Tikan Karo Total
Village
systèmes Ecole complet 3 3 3 1 3 3 16
système froid au dispensaire 1 1 1 3
système santé complet dispensaire 1 1 1 3
système santé incomplet maternité
1 1 1 3
(sans congélateur)
Systèmes administratifs complets
(Préfecture, Résidence, Centre 3 3 6
forestier)
système complet au Centre de loisir 1 1 2
2 2
Système éclairage complet 1 5
(santé) (santé)
systèmes éclairage public complet
4 4 4 4 4 4 24
(lampadaires)

4.2. Pérennité des équipements

Environ 25% des panneaux solaires installés dans la zone ont été volés ;
Le recouvrement des cotisations mensuelles n’est pas effectué faute de manque de
responsabilisation suffisante des acteurs locaux ;
Le Service Après Ventes n’est pas assuré : l’absence de main d’oeuvre qualifiée
dans les villages équipés en systèmes solaires photovoltaïque engendre des
difficultés pour l’entretien courant de ces équipements.

D’après les conclusions de l’étude sur l’impact socio-économique de la


composante, les installations des systèmes photovoltaïques dans les zones
d’intervention du projet AIJ-RPTES ont contribué à l’amélioration des conditions
de vie des populations du point de vue social et économique :

• Dans les structures de santé les conditions de travail des agents de santé sont
améliorées. La suppression des dépenses en énergie pour l’éclairage et pour
la réfrigération engendre d’énormes gains financiers pour ces structures ;
• Au niveau des établissements scolaires, les installations ont permis
d’accroître le niveau des élèves, de lutter contre l’analphabétisme par la mise
en place des cours de soir ;
• Au niveau des Centres Populaires de Loisirs, les installations solaires ont
amélioré la qualité de vie des populations : informations à travers la
télévision, boisson glacée.

90
IV. PROJET « CENTRES DE COMMUNICATION ET D’ACTIVITES (CCA) »

Le groupe EDF/ADEME/France Télécom et TOTAL avec des partenaires


burkinabè tels que la SONABEL, l’ONATEL et la coordination nationale du PRS l
ont initié et mis en œuvre un concept de plates-formes de développement
multiservices.

Ces premières opérations pilotes, en complément au service eau dans le cadre du


PRS ont doté trois villages (Gomboro, Bougnounou, Bokin) de plates-formes de
développement multiservices dénommées « Centres de Communication et
d’activités (CCA) ».

1. Présentation du projet

1.1. Objectif

Fournir des services de base aux populations rurales à travers :


• Des services marchands rentables : téléphone public, buvette, séances vidéo
TV ;
• Des services non marchands pour les besoins communautaires : éclairage
public, éclairage d’écoles, éclairage et production de froid des centres de
santé ;
• Une pré-électrification de village par une offre de services en électricité
adaptée aux particuliers par la diffusion de kits individuels.

1.2. Stratégie de mise en œuvre

L’idée est que les marges sur les services rentables couvrent en plus de leurs
propres frais récurrents (exploitation, maintenance, provision pour
renouvellement), le coût des seconds pour autant que les institutions locales ou
nationales ne sauraient les financer en partie ou en totalité.

2. Réalisations du projet

Le projet à permis de mettre à la disposition des usagers un certain nombre


d’installations qui sont soit des kits individuels adaptés à la satisfaction des besoins
énergétiques de l’usager, soit un équipement pour l’éclairage, la réfrigération, la
musique et/ou la projection vidéographique pour les lieux de loisirs, soient des

91
équipement pour les besoins des structures communautaires et administratives, soit
des stations de recharge de batterie et des batteries.

3. Difficultés rencontrées

Initialement, le modèle de gestion communautaire du Programme Régional Solaire


(PRS) a été mis en place avec l’appui de 3 ONG spécialisées.

Après 18 mois de mode de gestion communautaire adapté du modèle de gestion


villageoise des pompages d’eau, il a été constaté que ce mode de gestion n’était pas
de nature à assurer, ni le bon fonctionnement, ni la pérennité des équipements.

Ce qui a conduit à la décision de modifier le mode de gestion et de le confier à un


tiers professionnel sous la supervision du Ministère de l’Energie.

Aussi, le groupement promoteur du projet a apporté des aménagements au modèle


de gestion pour aller à une gestion de type privé dans le cadre d’un contrat de
délégation de gestion.

Cela a aboutit à la création d’une Société de Service Décentralisée (SSD).


L’opérateur signe un contrat de service avec ses clients sur la base d’un
abonnement mensuel facturant le service énergétique rendu par les équipements
mis à la disposition du client.

Faute d’accord entre les partenaires privés, le projet a été arrêté.


La défaillance du montage institutionnel a été une des principales causes de l’échec
de ce projet.

92
V. PROGRAMME NATIONAL PLATES–FORMES MULTIFONC-
TIONNELLES POUR LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE
(PN-PTF/LCP)

1. Objectifs

Le Programme National Plates-formes Multifonctionnelles pour la Lutte Contre la


Pauvreté (PN-PTF/LCP) est un programme du Gouvernement du Burkina Faso
appuyé par le PNUD.
Il vise à renforcer la capacité nationale et locale pour mieux lutter contre la
pauvreté monétaire et humaine dans les villages du Burkina Faso ; cette pauvreté
résultant notamment des contraintes énergétiques, qui enferment aujourd’hui les
populations rurales, en particulier les femmes dans le piège énergie-pauvreté.

Une fois la plateforme totalement fonctionnelle, le village peut envisager


l’installation d’un réseau d’eau ou d’éclairage et peut également utiliser les services
de la PTF pour développer des activités génératrices de revenus (production de
beurre de karité, maraîchages, menuiserie, etc.).

L’objectif du Programme est la mise en place progressive de 400 entreprises plates-


formes multifonctionnelles dans 4 zones du pays sur une durée de cinq ans à
travers des agences locales agissant au niveau des villages. Au moins 40% des 400
PTF, soit 165 plates-formes multifonctionnelles seront équipés de réseaux de
distribution d’eau ou d’électricité.
Cependant, des financements complémentaires doivent être recherchés pour la
réalisation des réseaux d’eau et d’électricité.

Les quatre (4) zones de réalisation du Programme sont :


- La Boucle du Mouhoun (Région de la Boucle du Mouhoun)
- Le Centre-ouest (Région du Centre-ouest)
- L’Est (Région du Centre-est et Région de l’Est)
- Le Nord (Région du Nord)

La période de mise en œuvre court de 2004 à 2008 (soit 5 ans).

93
2. Composition des équipements

Il s’agit d’un équipement à usage communautaire qui à partir d’un moteur diesel
produit des services énergétiques tels que :
- la mouture de céréales, le broyage de noix de karité, le décorticage de riz ou
de maïs, la charge de batterie, la soudure électrique, etc.
- la production d’électricité pour alimenter un réseau électrique pour
l’éclairage, un réseau d’eau potable.

La composition de la plateforme multifonctionnelle est déterminée par une étude


de faisabilité.
L’équipement de base comprend un moteur diesel et des modules choisis parmi les
4 équipements suivants : décortiqueuse, moulin à meules en pierre (à meules
métalliques), concasseuse (broyeur pour les amandes), alternateur.
L’équipement de base objet du financement PNPTF/LCP peut être complété par
d’autres modules (chargeur de batteries, poste à souder…) selon les moyens
financiers de l’entreprise plateforme.

3. Financement

a) Les coûts d’investissement

Estimation des coûts d’investissement d’une plateforme multifonctionnelle avec


mini réseau électrique :

Désignation Initial
Local abri 600 000
Moteur diesel 12 CV 1 000 000
Moulin avec meule en fer 493 000
Décortiqueuse 475 000
Alternateur 12,5 kVA 374 000
Chargeur de batterie 200 000
Poste à souder 350 000
Réseau de distribution 10 277 000
Total 13 769 000

94
b) Financement des investissements d’une plateforme multifonctionnelle

Le PNPTF ne dispose pas actuellement de ressources pour le financement de mini


réseaux électriques ; aussi, les plateformes financées actuellement par le PN-
PTF/LCP n’ont pas de réseau électrique.

Les investissements initiaux sont financés par :


- une subvention du bailleur de fonds via le PNPTF/LCP
- et un apport du bénéficiaire.
Les équipements font l’objet d’Appels d’offres publics

3.1. La subvention du bailleur de fonds

Le programme est financé principalement par les Fonds PPTE de l’Etat


burkinabé. Le PNUD et d’autres bailleurs de fonds (ex. coopération Luxembourg)
participent aussi au financement du Programme.
Le montant du financement acquis est de 10 931 855 US $
Le coût du module de base est financé intégralement par le bailleur de fonds.

3.2. Les institutions financières partenaires

Le PNPTF appui aussi les femmes bénéficiaires dans le développement des autres
activités génératrices de revenus. Ainsi, le PNPTF a sollicité et obtenu la
coopération du RCPB et de la BRS qui sont constitués en pool bancaire dont le
chef de file est le RCPB.
- Allègement des conditions de crédit (RCPB) pour les membres et clients de
la plateforme : réduction du délai de membre pour bénéficier d’un crédit.
- Financement des extensions et renouvellement d’équipements.

3.3. La contribution des bénéficiaires

ƒ Si le demandeur est une association ou groupement de femmes :


Le bénéficiaire contribue au financement :
- en prenant en charge le coût du local.
- en apportant une contribution en numéraires de 5% à 10% du coût des
équipements de base de la plateforme,
- en prenant en charge le coût des équipements additionnels qu’il aurait décidé
d’acquérir

95
ƒ Si le demandeur est un opérateur privé :
Le bénéficiaire supporte :
- le coût du local ;
- 40% du coût total de la plateforme,
- et le coût des équipements additionnels qu’il aurait décidé d’acquérir.

La propriété de la plateforme multifonctionnelle est transférée au bénéficiaire à


l’issue du processus de retrait du PN-PTF/LCP. Ce processus conduit
progressivement l’entreprise plateforme à son autonomie de gestion.

4. Les acteurs et leurs rôles

Les principaux acteurs du projet sont :


- le Bailleur de fonds (PNPTF/LCP);
- l’organisme d’appui conseil (CAC);
- le groupement féminin ou l’opérateur privé ;
- le fournisseur des équipements ;
- l’installateur des équipements (artisan local).

4.1. Les bénéficiaires et leur organisation

Le bénéficiaire est maître d’ouvrage et maître d’œuvre est soit un groupement


féminin, soit plusieurs groupements féminins ou encore un opérateur privé
(commerçant).
La gestion de ces 400 entreprises plateformes sera confiées majoritairement aux
femmes et créera au moins 4 000 emplois desservant au moins 500 000 habitants.

Si le demandeur est une communauté villageoise (ex : CVD, Groupement de


femmes), un Comité Féminin de Gestion (CFG) de six (6) femmes est constitué :
- 1 Présidente
- 1 Secrétaire-trésorière
- 2 mesureuses-caissières
- 2 meunières (ou recrutement d’un meunier rémunéré)

96
Les membres du CFG reçoivent une formation par la CAC.
Les membres du CFG ne sont pas rémunérés mais peuvent bénéficier de
prestations gratuites ou à prix réduits.

Si le demandeur est un opérateur privé celui-ci s’organise à sa guise. Il bénéficie de


la formation et est astreint au suivi évaluation de la Cellule d’Appui Conseil (CAC).

Les activités de la plate-forme multifonctionnelle doivent générer des recettes


destinées au financement des coûts d’exploitation, de renouvellement et de
provisions pour extension.

4.2. L’Appui Conseil Accompagnement

4.2.1. Le PNPTF/LCP

Le PNPTF/LCP recherche les financements et gère les fonds ; il met à la


disposition des Associations ou ONG les fonds nécessaires aux activités des CAC ;
il achète et fait livrer les équipements aux demandeurs de PTF.
Le PNPTF/LCP s’appui sur les Cellules d’Appui Conseil (CAC) régionaux mises
en place par des ONG ou Associations sélectionnées par PNPTF après appel à
manifestation d’intérêt pour la création d’une CAC (OCADES, ADIS/AMUS, Tin
Tua, FNGN).

4.2.2. La Cellule d’Appui Conseil (CAC) :

La CAC diffuse l’information sur la Plate forme multifonctionnelle (équipements,


avantages, contraintes).
La CAC reçoit les demandes écrites de plateformes des villages.
La CAC réalise un pré étude. C’est une collecte d’informations de base sur le
demandeur (communauté villageoise ou privé). Elle vise à recueillir des
informations portant sur le nombre d’habitants, la situation géographique du
village, la motivation de la communauté ou du privé, les infrastructures, l’existence
d’unités de transformation, etc.
La CAC réalise une Etude de Faisabilité Participative (EFP) si la décision du village
après le pré étude est favorable pour l’acquisition de la plate-forme. Un « business
plan est établi afin de déterminer la rentabilité technique, économique et sociale de
la plate-forme. Au vu des conclusions de l’EFP, la décision est confirmée ou non.
La CAC assure le contrôle technique ;
La CAC forme des artisans privés locaux pour l’installation et la maintenance.

97
La CAC forme les CFG en gestion et organise l’alphabétisation des femmes
utilisatrices des PTF.
La CAC assure le suivi conseil évaluation et une formation continue de l’entreprise
PTF pendant deux ans. Des fiches de données de l’exploitation sont tenues
(recettes, consommations et maintenance).
La CAC forme les membres du CFG ;
Les femmes membres du groupement féminin sont alphabétisées.
La CAC dispense une formation continue et effectue un suivi/évaluation pendant
deux ans afin de permettre une appropriation progressive de la PTF par le
Groupement ou l’Association des femmes et par l’ensemble du village.

4.3. Les opérateurs du secteur privé

Les opérateurs du secteur privés qui interviennent dans le projet sont les
fournisseurs des équipements et les artisans locaux installateurs et réparateurs des
équipements de la plateforme multifonctionnelle.

- Fournisseurs d’équipements

Les équipements sont fournis par appels d’offres du PNPTF. En fonction de la


source de financement des exonérations fiscales peuvent être obtenues.
Les fonds PPTE ont été la principale source de financement (n’existe plus) et
comme ressource budgétaire de l’Etat ne donne pas lieu à exonération fiscale.

- Installation et maintenance

L’installation et la maintenance sont faites par les artisans privés locaux formés par
la CAC. Les pièces de rechange sont disponibles sur le marché national.

4.4. Bilan d’exécution

4.4.1 Nombre d’installations réalisées

Depuis 2002 à 2007 plus de 124 plateformes multifonctionnelles ont été installées
par le PNPTF/LCP.

Selon la revue à mi parcours environ 60% des 19 PTF considérées ont une épargne
annuelle de 200 000 F.

98
Les demandes sont en croissance exponentielle depuis 2005 (600 demandes en
2005 et 2006).

4.4.2 Pérennité des équipements de la plateforme multifonctionnelle

La prise en charge du coût de la maintenance est faite avec les recettes de


l’entreprise plateforme.

Les recettes de la plateforme multifonctionnelle sont déposées sur un compte


ouvert à la Caisse populaire.
Ce compte est utilisé pour :
- Des prêts aux membres du groupement féminin ;
- Le financement du coût de la maintenance ;
- Le financement des renouvellements et des ajouts de capacités

99
VI. PLAN INTERNATIONAL BURKINA FASO (équipements solaires)

Plan est une Organisation Non Gouvernementale (ONG) à but non lucratif qui
œuvre pour la promotion, l’épanouissement et le bien-être des enfants à travers des
interventions en matière d’Eau Potable, d’hygiène, d’Assainissement, d’Education,
de Santé, de Promotion des droits des enfants…
Plan intervient dans sept (7) provinces à savoir : Poni, Noumbiel, Bougouriba,
Kouritenga, Namentenga, Sanmatenga et Bam.

1. Objectif des opérations

Doter les centres de santé, les écoles et les centres d’alphabétisation d’équipements
solaires afin de permettre aux agents de santé, aux enseignants et élèves de travailler
par temps sombre et la nuit.

2. Réalisations des opérations

Les informations que nous présentons dans la présente sont extraites à partir de
l’exploitation des documents comptables et de calculs de dimensionnement de
l’installateur (Sahel Energie Solaire) ayant exécuté les travaux.

Ces opérations qui ont eu un impact très positif sur l’amélioration des conditions
de travail et sur la qualité de service d’ordre public et social, a permis l’installation
d’équipements solaires pour l’éclairage de 39 centres de santé (CSPS), de 71 écoles,
7 centres d’alphabétisation, d’un centre communautaire et la réhabilitation
d’installations dans 8 villages.

En 1999, l’ONG Plan International Burkina a financé l’installation et la


réhabilitation d’installations solaires photovoltaïques pour des infrastructures
scolaires, sanitaires et administratives dans 13 localités de 3 provinces du Burkina.

En 2001, il a permis l’installation d’équipements solaires photovoltaïques pour des


infrastructures scolaires et sanitaires dans 66 villages de 7 provinces du Burkina.

En 2003, une autre de ses opérations a permis l’installation d’équipements solaires


photovoltaïques pour des infrastructures scolaires et sanitaires dans 51 villages de 7
provinces du Burkina.

100
Au total une puissance de 335 kWc ont été installées dans 129 villages repartis
dans les régions Est, Nord et Ouest du Burkina Faso.
Les éléments essentiels composant les installations sont décrits dans le tableau
suivant :

Désignation Infrastructure équipée


CSPS Ecole Bureau Centre Comm.
(Quantité installée) (Quantité installée) (Quantité installée) (Quantité installée)
Module 75 Wc 65 162 0 0
Module 120 Wc 0 0 120 18
Réglettes 10 W 0 0 - -
Réglettes 18 W 493 986 - 10

Plan Burkina à travers un financement du bureau National de Plan Pays-Bas et Plan


Belgique met en œuvre depuis 2004 un projet d’appui en équipements solaires pour
les écoles primaires dans ses zones d’intervention. L’objectif général de cette
subvention est d’étendre la composante électrification scolaire des écoles primaires
à un plus grand nombre d’établissements primaires des zones d’intervention de
Plan Burkina Faso, et partant, d’améliorer la qualité de l’enseignement.

Il ressort du rapport d’évaluation finale (au terme de ce projet) faite en juin 2007
dans 30 écoles des unités de programmes du Kouritenga, Namentenga et Sud-
Ouest.

Le nombre d’écoles bénéficiaires et les fournisseurs installateurs sont :


- Kouritenga (UP 1) : 10 écoles (par SOLTECH juin 2005 à mai 2006)
- Namentenga (UP 2) : 10 écoles (par SES août 2005 à mai 2006)
- Sud-Ouest (UP 3) : 10 écoles (par SES mai à décembre 2003)

Les installations sont en général réalisées dans les salles de classe (3 classes par
école) et les halls. Dans certaines écoles le magasin et le bureau du directeur ont été
équipés.

Le budget des dépenses du projet est le suivant :

101
Poste budgétaire US$ FCFA
Etude de base et évaluation 10 000 6 000 000
Rencontre 2 500 1 500 000
Rencontres de conscientisation 2 500 1 500 000
Acquisition installation des équipements et 130 000 78 000 000
formation
Management 5 000 3 000 000
TOTAL 1 50 000 90 000 000

Les dépenses réalisées sont :

Poste budgétaire FCFA


Etude de base 11 983 037
Evaluation 2 359 500
Atelier de restitution 850 000

Acquisition installation des équipements et formation


Kouritenga 34 998 640
Namentenga 33 257 897
Sud Ouest 23 577 998
TOTAL 114 026 132

La formation à l’entretien est donnée à deux personnes :


- un membre de l’APE
- un enseignant

Les ressources financières à mobiliser pour faire face aux pannes sont les
cotisations des APE (les associations de parents d’élèves existent et associations
des mères d’élèves existent dans toutes les écoles).

Les Comités de gestion existent dans :


- 1 école au Kouritenga
- 4 écoles au Namentenga
- 2 écoles au Sud-Ouest.

102
La gestion effective des équipements est faite par :
- Les enseignants et directeurs dans le Kouritenga (les parents d’élèves
interviennes par moment dans 50% des cas)
- Idem dans le Namentenga avec 20% de cas d’intervention des APE
- Par les enseignants, mais 30% d’interventions de particuliers dépanneurs.

La sécurisation des installations est faite par :


- l’installation des panneaux sur le toit ;
- les accumulateurs, générateurs et régulateurs sont placés dans des caisses
cadenassées dans certaines écoles ou enfermées dans le bureau du Directeur
dans d’autres écoles.

Les installations fonctionnelles représentent 80%, soit 24/30 ; les six (6)
installations non fonctionnelles comprennent 3 cas de vol et 3 cas de panne grave.
Les pannes graves (qui mettent hors de service l’installation) concernent :
- Les régulateurs
- Les accumulateurs

Les pannes les plus fréquentes concernent les ampoules.


Généralement, les pannes ne sont pas réparées immédiatement pour cause
de manque de :
- moyens financiers (47%)
- technicien de proximité (20%)
- pièces de rechange
- formation des enseignants nouvellement affectés dans l’école

Le piratage (utilisation des installations à d’autres usages ou tripotage de


l’accumulateur, du régulateur, des panneaux, des prises, etc.) est essentiellement dû
à l’absence d’équipement pour les logements de maître.

103
VII. PROGRAMME NATIONAL DE GESTION DES TERROIRS PHASE 2
(VOLET ENERGIE RENOUVELABLE)

Le PNGT II est un programme d’envergure nationale. Il intervient dans toutes les


45 provinces du pays.

Les objectifs et la stratégie d’intervention du PNGT II s’inscrivent dans le cadre


d’un Programme National de Développement Rural Décentralisé dont il fait partie
intégrante. Le Ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources
Halieutiques en assure la tutelle technique.

Le PNGT II finance l’acquisition d’équipements solaires photovoltaïques


conformément à ses objectifs spécifiques qui sont:

• le développement des capacités en organisation et gestion des villages et


groupes de villages ;
• l’amélioration des conditions de vie par des investissements productifs et des
infrastructures socio-économiques dans les campagnes ;
• la préservation et la restauration des ressources naturelles

Les équipements solaires photovoltaïques sont destinés à satisfaire les besoins


d’éclairage d’écoles, de centres d’alphabétisation, d’éclairage et de réfrigération de
centres de santé et de pompage solaire pour l’approvisionnement en eau potable.

Les besoins sont exprimés par les Comités villageois de gestion des terroirs
(CVGT). En cas d’acceptation par le PNGT II, les CVGT recrutent un opérateur
au niveau local pour la fourniture et l’installation des équipements.

La Coordination du PNGT II ne dispose pas de données techniques sur les


équipements, le principe étant d’honorer les factures de l’opérateur qui a été recruté
par le CVGT.

Entre 2002 et 2007 le PNGT II a financé l’installation de 262 équipements solaires


photovoltaïques :
- 27 pour l’éclairage d’écoles,
- 76 pour l’éclairage des centres d’alphabétisation,
- 125 pour l’éclairage de centres de santé,
- 3 pour la réfrigération dans des centres de santé,

104
- 4 pour le pompage solaire.
- 27 kits individuels.

Le PNTG finance la totalité du coût des équipements photovoltaïques. Toutefois,


les bénéficiaires apportent une contrepartie au coût d’ensemble des infrastructures
réalisées au profit du village.
Les villages bénéficiaires des infrastructures financées par le PNGT mettent en
place un Comité de gestion (COGES) incluant les fonctionnaires. Les modalités de
gestion des équipements sont laissées à l’initiative des COGES lesquels fixent les
prix des prestations qui vont lui permettre de payer les coûts de maintenance des
équipements.

Ainsi, le PNGT II se limite au financement (commande et paiement) des


équipements à installer et le bénéficiaire s’organise pour assurer la pérennité des
équipements.

105
VIII. PROJET D’ELECTRIFICATION RURALE DECENTRALISEE DANS LA
REGION DU GANZOURGOU

Volet « Kits solaires »

1. Objectifs et justification

Le Programme d’Appui au Développement Local dans la province du Ganzourgou


prévoit la réalisation d’une composante pilote d’électrification rurale décentralisée,
par l’installation de mini-réseaux alimentés par générateur électrique et par la
diffusion de kits solaires pour l’éclairage et la radio-télévision. Une étude de
faisabilité de cette composante a été réalisée entre août 1998 et février 1999 et a
décrit les schémas techniques, financiers et organisationnels prévus pour la mise en
œuvre.
Novateur dans sa conception, le projet s’inscrit en parfaite cohérence avec la
politique nationale de décentralisation avec une implication croissante du secteur
privé dans la gestion des installations.
L’objectif du projet est de satisfaire les besoins domestiques en éclairage des
ménages ruraux à l’aide de kits solaires. Les modalités de gestion proposées
contribuent à accroître l’implication du secteur privé et à favoriser le
développement de l’économie de marché en milieu rural, qui constitue des axes
stratégiques prioritaires.
En améliorant les conditions de vie en milieu rural et en contribuant à la diffusion
d’un moyen de communication moderne, la télévision, la diffusion de kits solaires
contribue à fixer les jeunes en milieu rural.
Une étude de faisabilité a permis de définir les schémas techniques, financiers et
organisationnels pour la mise en œuvre.
Le projet devait être exécuté en deux (2) années. La mise en œuvre effective du
projet s’est déroulée de 2000 à 2001.

2. Composition des équipements

Le projet vise à satisfaire les besoins domestiques en éclairage des ménages ruraux à
l’aide de kits solaires et à contribuer à la diffusion d’un moyen de communication
moderne, la télévision, par la diffusion de kits solaires qui contribue à fixer les
jeunes en milieu rural.
Le projet portait sur l’installation de 780 kits.

106
Pour satisfaire les niveaux de demande identifiés dans l’enquête réalisée dans le
cadre de l’étude faisabilité, les types de services suivants ont été proposés :
• Kit 1 ou Mini kit: 2 points lumineux ;
• Kit 2 ou kit standard: 4 points lumineux ;
• Kit 3 ou kit télévision: 1 point lumineux et télévision noir & blanc.

Leur nomenclature et leur nombre sont contenus le tableau suivant:

Désignation des éléments Mini kit Kit Kit TV


standard
Module 18 Wc 1 O 0
Module 35 Wc 0 1 1
Régulateur de charge/décharge 1 1 1
Batterie de stockage 1 1 1
Luminaire fluorescent (7 à 15 W) 1 ou 2 3 ou 4 1
Accessoires fixation et câblage 1 lot 1 lot 1 lot
Prise + Fiche 0 0 1
Téléviseur N/B+ Antenne et mât 0 0 1
Nombre de Kits à diffuser - 443 295
N.B. : Les nombres de kits à diffuser indiqués dans ce tableau sont ceux prévus
dans le contrat signé entre le Ministère de l’Agriculture et le groupement
d’entreprises installateurs SES et PPI-BF.
Une mission d’évaluation du projet par l’AFD aurait été effectuée.

3. Financement des équipements


Le projet est financé par :
- des appuis financiers du bailleur de fonds ;
- un crédit bancaire.

3.1. Les appuis financiers du bailleur de fonds

Le bailleur de fonds du projet est la « Caisse Française de Développement » (CFD)


devenue « Agence Française de développement » (AFD).
Le bailleur de fonds :
- apporte une subvention pour réduire le prix d’acquisition des kits par la
population cible. La subvention est de :
o 43% du prix du kit TV ;

107
o 45% du prix du kit Standard.
- La CFD accorde un prêt cautionné de 63 000 000 FCFA au groupement PPI-
SES, pour l’achat des 780 kits dont le prix réel est de 300 000 000 Fcfa HT

Les 780 kits ont été importés en un seul lot afin de bénéficier de la détaxation du
projet (les kits sont revendus hors taxes)
Le remboursement du prêt cautionné de la CFD est fait par compensation avec la
subvention de la CFD.

3.2. Le crédit bancaire

Les Caisses Populaires (structures financières de proximité) ont accepté déroger à


certaines de leur pratiques prudentielles pour mettre à la disposition de la
population cible un produit financier novateur afin de faciliter la diffusion des kits
photovoltaïques. Ce produit financier a les caractéristiques suivantes :

- son montant est le prix subventionné du kit diminué de l’apport initial ; il


est fonction du modèle de kit ;
- le taux d’intérêt est de 10% l’an au lieu de 15% l’an;
- le remboursement se fait en 36 mensualités constantes. La durée du crédit
de la Caisse populaire qui est de trois ans correspond à la durée de vie de la
batterie;
- l’apport personnel est de 14% du prix du kit ;
- la garantie de remboursement est constituée par une « épargne garantie » et
le kit ;
- l’ « épargne garantie » habituellement de 25% du montant du crédit a été
fixée à 15%.
- la mesure d’ancienneté (il faut attendre 3 mois après l’ouverture d’un
compte pour bénéficier d’un crédit) n’est pas requise.

Le kit solaire financé à l'aide d'un crédit des Caisses Populaires sert en même temps
de garantie au prêt contracté pour son acquisition et le prêteur se réserve le droit de
rétrocession du kit au fournisseur en cas de non-respect des engagements par
l'emprunteur.
En cas de non paiement des échéances il est procédé à l’enlèvement des
équipements.
Le fournisseur s'engage à racheter le module à sa valeur résiduelle calculée sur la
base d’une durée d'amortissement linéaire de 5 ans.
La Caisse Populaire n’a ni pris de risque, ni supporté de coût

108
3.1. Montage financier des investissements :

Désignation Kit standard Kit TV


Quantité % Quantité %
Montant Montant
Nombre de kits à installer 443 295
Prix des kits 395 932 469 858
Apport initial de l’usager 53 965 14% 66 758 14%
Subvention par kit 180 072 45% 202 828 43%
Paiement comptant ou à crédit 161 895 41% 200 273 43%
Montant mensualité (10%, 3 ans) 5224 6 462

Montant cumulé crédits 71 719 485 59 080 388 130 799 873
Montant ligne de garantie 53 965 66 758 14%
Taux de couverture ligne de 15%
garantie

Projection des ruptures


Kit standard :
Désignation après 1 an après 2 ans
Montant initial du crédit 161 895 161 895
Capital déjà remboursé 46 497 97 644
Capital restant à rembourser 115 398 64 251
Valeur de rachat du module 120 080 90 060
Capital non couvert par le rachat du module 0 0

Kit TV :
Désignation après 1 an après 2 ans
Montant initial du crédit 200 273 200 273
Capital déjà remboursé 57 520 120 791
Capital restant à rembourser 142 753 79 482
Valeur de rachat du module 120 080 90 060
Capital non couvert par le rachat du module 22 673 0

109
3.3. Le mécanisme du crédit

1) Une fois l’accord de crédit conclu, la Caisse Populaire le notifie au


fournisseur d’équipement, en l’occurrence ‘K et K International’.
2) Le fournisseur procède à l’installation.
3) Le fournisseur et le bénéficiaire établissent un procès-verbal d’installation
que le fournisseur transmet à la Caisse Populaire.
4) Le fournisseur établi et transmet sa facture à la Caisse Populaire.
5) A la réception de la facture la Caisse Populaire reverse au fournisseur
installateur le montant de l’apport initial du bénéficiaire.
6) Le bénéficiaire effectue les versements mensuels relatifs au remboursement
du prêt accordé par la Caisse Populaire.
7) La Caisse Populaire reverse au fournisseur installateur le remboursement du
principal au fur et à mesure des remboursements des crédits.
8) Le fournisseur installateur assure le service après-vente pendant un an.
9) Le fournisseur installateur adresse au Bailleur de fonds, une demande de
remboursement de la subvention.
10) A la fin des remboursements du prêt, la Caisse Populaire remet au
bénéficiaire une attestation de fin de remboursement du crédit et libère
l’« épargne garantie » au profit du bénéficiaire.

4. Les acteurs : Inter relations et responsabilités

Le projet a été conduit par les fournisseurs installateurs ; ceux-ci se sont appuyés
sur les Caisses Populaires pour gérer les crédits qu’ils accordent aux bénéficiaires.

Les activités menées dans le cadre du projet ont consisté à :


• mener des campagnes de sensibilisation auprès des populations ;
• élaborer des modalités financières adaptées aux capacités financières des
familles ;
• définir une offre adaptée et un service entretien/maintenance approprié ;

Ces activités ont été intégrées dans trois volets indépendants gérés par :

• La Fédération des Caisses Populaires, institution locale de microfinance


pour le volet financier par la mise en place d’un produit financier chargé de
la mise en place du mécanisme de crédit pour l’achat de kits photovoltaïques
;

110
• Un groupement de deux prestataires de services pour le volet technique
(fourniture, installation et maintenance des équipements) ;

4.1. La banque partenaire

La Fédération des Caisses Populaires du Burkina-Faso (FCPB) a été retenue


comme partenaire financier pour la mise en place des modalités financières en
raison de sa présence dans la zone du projet, de la réceptivité de ses responsables
nationaux et provinciaux au produit financier proposé. Par ailleurs, sa capacité
ultérieure à démultiplier le projet en cas de succès, a été également un argument
décisif du choix.

En regard des craintes que suscitaient l’acceptation des kits comme une garantie
sûre, la FCPB s’est engagée pour les raisons suivantes :
- le projet permettra à la FCPB de réaliser un de ses objectifs majeurs à savoir
« la contribution à l’amélioration des conditions de vie des laborieuses
populations du Burkina ».
- le fournisseur installateur fait une vente à tempérament avec l’engagement
de la Caisse Populaire de recouvrer la dette des bénéficiaires pour le compte
du fournisseur installateur.

Ainsi, la FCPB a mis en place un produit de financement (octroi des crédits pour
l’achat des kits) à travers deux de ses structures de base que sont les Caisses
Populaires de Zorgho et de Mogtédo.

Le rôle de FCPB, à travers l’Union Régionale des Caisses Populaires du Centre-Est


(URCPCE) et ses Caisses populaires dans le projet, est :
• d’élaboration des procédures financières ;
• le suivi du crédit et le recouvrement.

En particulier, l’élaboration des procédures financières a porté sur la définition du


produit financier le plus adapté au contexte socio-économique local et au produit
technique (montant et durée du prêt, taux, conditions d'octroi, conditions
d'éligibilité, définition du montant de l’apport personnel, remboursements, etc..) ;

4.2. Les opérateurs du secteur privé

4.2.1. Fourniture et installation des équipements

111
Le groupement de sociétés SES / PPI (deux opérateurs) a décidé de diffuser des
kits solaires et a bénéficié d’une subvention pour les aider à mettre en oeuvre leur
stratégie commerciale par des actions d’information des populations rurales, et de
vente à crédit sur 3 ans ;

Un contrat cadre de partenariat a été signé par le Bailleur de fonds, le groupement


de sociétés SES / PPI, structure fournisseur et installateur des équipements et la
Fédération des Caisses Populaires du Burkina Faso.
L’Union Régionale des Caisses Populaires était chargé de la sensibilisation de la
population. Il assurait également le le recouvrement des échéances de crédits
accordés au bénéficiaires de kits.

4.2.2. Service après vente

Le groupement de sociétés SES / PPI devait assurer le service après-vente dans la


limite des garanties suivantes :
- garantie de la batterie : 3 mois ;
- garantie ampoule : 6 mois ;
- garantie sur les réparations (y compris le remplacement des pièces
défectueuses) : 1 an
- garantie défaut de fabrication du panneau : 10 ans
Ces garanties ne couvrent pas les cas de vandalisme, vol, incendie, manipulation ou
intervention d’un autre technicien.

4.3. Les bénéficiaires et leur organisation

Les bénéficiaires n’ont pas d’organisation.


Une de formation minimale est dispensée au bénéficiaire par le groupement de
sociétés SES / PPI afin qu’il puisse assurer l’entretien courant des panneaux et des
batteries.

4.4. Les responsables de la conception et du contrôle


4.4.1. Maître d’ouvrage et maître d’œuvre

La conception et la maîtrise d’ouvrage ont été réalisées par le fournisseur


installateur.
Un contrat a été signé avec le Ministère de l’Agriculture.

112
4.4.2. Contrôle technique

Le contrôle technique des installations n’a pas été assuré par un tiers.

5. Bilan d’exécution
5.1. Nombre d’installations réalisées

Le projet portait sur 780 kits à installer, mais environ 200 kits ont été installés
Les types de kits installés vont de 12 Wc à 70 Wc.

Ainsi, 200 kits ont été diffusés permettant à environ 2 000 personnes de bénéficier
des avantages du projet (à travers la diffusion de plusieurs gammes de kits
permettant d’alimenter des lampes fluorescentes, des radios, des télévisions, des
machines à coudre, etc.).

5.2. Facteurs de la réussite du projet

Le schéma organisationnel mis en place qui intègre un mécanisme de financement


souple au niveau de la Caisse Populaire :
- des facilités de paiement accordées aux demandeurs,
- la condition d’ancienneté n’est pas requise ;
- une garantie par le nantissement du matériel acquis.

5.3. Difficultés rencontrées dans la mise à disposition des équipements.

Les revenus des populations paysannes sont fortement aléatoires et fluctuent en


fonction des conditions climatiques et des périodes de l’année. La décision d’investir
dans un produit ne dégageant pas de valeur ajoutée directe est reléguée au second
plan lors de la période de soudure.

Le coût des équipements qui, même à crédit, restait élevé ; le montage financier
ayant été défaillant :
- prélèvement de frais et d’intérêts sur les bénéficiaires plutôt que des
commissions de gestion de crédits auprès du groupement PPI-SES,
- cautionnement bancaire de l’avance de trésorerie faite par le bailleur de fonds,

Le coût d’acquisition des kits était hors de portée de la bourse des populations qui
ne se pressaient pas au portillon.

113
La mise en œuvre technique avec le groupement SES/PPI a connu des failles.
- qualité non satisfaisante des équipements installés;
- installation et la maintenance des kits dans des délais trop longs ;
- non mise à disposition d’un service après vente de proximité.

Le non respect des consignes techniques par les usagers a entraîné des
dysfonctionnements, voire la détérioration des équipements ; en fait, des kits
étaient inadaptés aux besoins (faible capacité) amenant des tripotages des
installations et donc des pannes anormales.
Le mauvais fonctionnement des installations a été invoqué comme justification des
non remboursements des crédits

Toutes choses qui ont rendu le projet peu rentable pour le groupement SES/PPI.
Ces difficultés ont finalement entraîné la rupture/suspension du contrat entre les
parties prenantes du projet qui avait pour objet la fourniture, la vente, l’installation
et la maintenance de systèmes photovoltaïques dans le cadre de ce projet.

5.4. Pérennité de l'accès à ce type de SEB.

Des conditions essentielles à la pérennité de l’accès à ce type de services


énergétiques de base n’ont pas été réunies :
a) Adaptation des kits aux besoins des usagers ;
b) Mauvaise organisation du service après vente ;

114
IX. PROJET « CREDIT ENERGIE ET AMELIORATION DE L’HABITAT »
DANS LA PROVINCE DU KOURITENGA

1. Objectifs et justification
1.1. Contexte de développement du projet

Non desservis par le réseau électrique national et disposant de revenus faibles, les
ménages ruraux du Burkina Faso satisfont quotidiennement leurs besoins
d’éclairage par le pétrole lampant, les piles et les bougies.
Suite à divers programmes d’électrification solaire, (notamment de centres
communautaires), les ruraux burkinabè manifestent leur intérêt pour bénéficier des
services de l’électricité dans leurs habitations.

1.2. Présentation du projet

Les objectifs globaux du projet « crédit énergie et amélioration de l’habitat » sont


l’amélioration des conditions de vie des populations rurales et la réduction de
l’exode rural.
Son objectif spécifique est de faciliter l’accès à l’électricité des populations rurales
de la province du Kouritenga, par la mise en place d’un financement adapté.

A la suite de plusieurs études effectuées entre 1998 et 2000, visant notamment :


• La sélection d’une région cible : la province du Kouritenga (en raison d’une
position géographique prometteuse, d’une zone peu endettée et de la
présence d’un tissu social favorable),
• L’identification d’un partenaire financier : la Fédération des Caisses
populaires,
• L’identification et l’analyse des réseaux commercial et technique,
une table ronde réunissant les acteurs pressentis sur le thème « Micro crédit énergie
et amélioration de l’habitat » a été tenue en octobre 1999 et le projet a démarré
effectivement en juillet 2001 et devait se dérouler sur 3 ans.

Initialement, tous les villages de la province du Kouritenga étaient concernés par le


projet mais, avec la mise en œuvre d’un autre projet de financement de « Services
énergétiques » financé par FONDEM pour les villages de Bougretenga et de
Tensobtenga, ces deux villages en ont été exclus.
Au total, 200 kits individuels devaient être installés.
Des retards importants dans la réalisation des objectifs ont conduit à réaliser en
début 2005 un bilan du projet. A l’issue du bilan il a été décidé de poursuivre le

115
projet avec toutefois, des mesures correctives ont été appliquées afin d’améliorer les
résultats, notamment :
- un nouveau fournisseur installateur a été préféré au premier,
- le taux de subvention sur le prix des kits a été relevé,
- le bailleur de fonds a consenti une contribution à l’épargne garantie

2. Composition des équipements

Il s’agit de kits photovoltaïque (PV) individuels pour l’éclairage et les petits


usages domestiques qui sont mis à la disposition des résidents de la zone
concernée.

a) Les kits de la 1ère génération :


Kits proposés par le groupement SES/PPI de 2002 à 2004

Désignation Puissance du générateur Consommation maximale Type de consommation


(Watt crête) (Wh/jour)

KIT 1 Lanterne solaire De 3 à 4 heures/jour Eclairage


KIT 2 12 Wc 3 heures/jour 2 points lumineux
1 veilleuse
KIT 3 35 Wc 3 heures/jour/lampe 3 points lumineux
KIT 4 70 Wc 3 heures/jour/lampe 1 point lumineux
2 heures/jour/prise 1 prise TV

b) Les kits de la 2ème génération :


Kits proposés par OMA-SENISOT de 2005 à 2007

Désignation Puissance du Consommation maximale Type de consommation


générateur (Wh/jour)
(Watt crête)
4 heures/jour/ 2 lampes ou 2 points lumineux
KIT 1 14 Wc
8 heures/jour/ 1 lampe 1 prise téléphone portable
5 heures/jour/ 2 lampes ou 2 points lumineux
KIT 2 20 Wc
10 heures/jour/ 1 lampe 1 prise téléphone portable
4 heures/jour/ 2 lampes ou 2 points lumineux
KIT 3 28 Wc
8 heures/jour/ 1 lampe et 1 prise téléphone portable
2 heures/jour/ prise télé 1 prise télé noir et blanc

116
3heures/jour/ 3 lampes et 3 points lumineux
KIT 4 40 Wc
3 heures/jour/ prise télé 1 prise téléphone portable
1 prise télé noir et blanc
4 heures/jour/ 3 lampes et 3 points lumineux
KIT 5 65 Wc
5 heures/jour/télé NB ou 1 prise téléphone portable
3 heures/jour/télé couleurs 1 prise télé noir et blanc ou
1 prise télé couleur 14 ˝

Composition des kits de la 2ème génération:

Désignation Quantité
Panneau solaire 1
Support de protection antivol du panneau solaire 1
Batterie à acide ordinaire 1
Régulateur 1
Câblage maximum (1) 25 mètres
Lampes (avec 1 veilleuse incorporée) 2 ou 3
Prise électrique (2) 1
Allume cigare (pour chargement de téléphones 1
portables)
(1) souplesse dans l’application
(2) utilisation possible d’une multiprise

3. Financement des équipements

Le projet est financé par :


- des appuis financiers du bailleur de fonds ;
- un crédit bancaire.

3.1. Les appuis financiers du bailleur de fonds

Le bailleur de fonds du projet est une ONG française, la "Fondation Energies pour
le Monde" (FONDEM) basée à Paris.
Le bailleur de fonds :
- apporte une subvention pour réduire le prix d’acquisition des kits par la
population cible. Le montant initial de son financement est de 185 000
euros (soit 121 360 000 Fcfa).

117
La subvention a évolué : initialement de 30% du prix du kit il est de l’ordre
de 46 à 54% selon les types de kits après le bilan de 2005.
- apporte un fonds de garantie pour faire face aux recouvrements
« impossibles » des crédits. Le montant du fonds de garantie est de 5 000
000 F.CFA ; il n’est utilisable qu’après épuisement de toutes les procédures
de recouvrement et après utilisation des garanties constituées par le
bénéficiaire du crédit.
- prend en charge une partie (près de la moitié) de l’« épargne garantie » du
demandeur. Cette modalité a été introduite après le bilan de 2005.

3.2. Le crédit bancaire

Les Caisses Populaires (structures financières de proximité) ont accepté déroger à


certaines de leur pratiques prudentielles pour mettre à la disposition de la
population cible un produit financier novateur afin de faciliter la diffusion des kits
photovoltaïques. Ce produit financier dénommé « Crédit énergie » a les
caractéristiques suivantes :
- son montant couvre la partie non subventionnée du prix de cession du kit ;
- le taux d’intérêt est passé de 10% l’an à 8,75% l’an;
- le remboursement se fait en 36 mensualités constantes ;
- la garantie de remboursement est constituée par le kit ;
- l’ « épargne garantie » habituellement de 25% du montant du crédit a été
fixé à 20% et plus tard à 15% pour le « Crédit énergie ».
- la mesure d’ancienneté (il faut attendre 3 mois après l’ouverture d’un
compte pour bénéficier d’un crédit) n’est pas requise.
En cas de non paiement des échéances il est procédé à l’enlèvement des
équipements et à leur réaffectation à d’autres demandeurs qui n’auront plus qu’à
achever le paiement des échéances de crédit.

Répartition du prix du kit Epargne garantie Subvention Crédit PV


Sub
Produit Prix Subv. Prix ventio Béné Crédit Men
Produit TTC prix Client Total n ficiaire Total Taux réel sualité
Kit 1 (14
Wc) 240 543 96 543 144 000 28 752 13 752 15 000 110 295 44,53 129 000 4 000
Kit 2 (20
Wc) 287 802 107 802 180 000 35 315 17 315 18 000 125 117 42,25 162 000 5 000
Kit 3 (28
Wc) 333 999 117 999 216 000 41 878 19 878 22 000 137 877 40,14 194 000 6 000
Kit 4 (40
Wc) 467 280 179 280 288 000 55 005 27 005 28 000 206 285 43,06 260 000 8 000
Kit 5 (65
Wc) 696 200 210 200 486 000 91 102 45 102 46 000 255 302 35,74 440 000 13 500

118
NB : les prix sont renégociés chaque année avec FODEM pour tenir compte de
l’évolution sur le marché (surtout le prix des batteries) ; en général, FODEM
accroît sa subvention pour amortir la répercussion de l’accroissement des prix sur le
crédit.

3.3. Le mécanisme du crédit

1) Une fois l’accord de crédit conclu, la Caisse Populaire le notifie au


fournisseur d’équipement, en l’occurrence OMA-SENISOT.
2) Le fournisseur procède à l’installation dans un délai de trois semaines.
3) Le coordonnateur, le fournisseur et le bénéficiaire établissent un procès-
verbal d’installation que le coordonnateur transmet à la Caisse Populaire.
4) Le fournisseur établi et transmet sa facture à la Caisse Populaire.
5) A la réception de la facture la Caisse Populaire règle 90% du montant.
6) La Caisse Populaire adresse au Bailleur de fonds, une demande de
remboursement de la subvention et de contribution à l’«épargne garantie ».
7) Le bénéficiaire effectue les versements mensuels relatifs au remboursement
du prêt accordé par la Caisse Populaire.
8) Le fournisseur assure le service après-vente pendant un an et procède à la
révision finale.
9) Le coordonnateur, le fournisseur et le bénéficiaire établissent un procès-
verbal de révision finale que le coordonnateur transmet à la Caisse Populaire.
10) A la réception du procès-verbal de révision finale, la Caisse Populaire règle
les 10% restant de la facture du fournisseur.
11) La Caisse Populaire adresse au Bailleur de fonds, une demande de
remboursement de la subvention.
12) A la fin des remboursements du prêt, la Caisse Populaire remet au
bénéficiaire une attestation de fin de remboursement du crédit et libère
l’« épargne garantie » au profit du bénéficiaire.

4. Les acteurs : Inter relations et responsabilités

Le projet s’est appuyé sur les structures décentralisées et les populations locales
(Comité de pilotage, Commission technique provinciale, etc.).

Les activités menées dans le cadre du projet ont consisté à :


• mener des campagnes de sensibilisation auprès des populations ;

119
• élaborer des modalités financières adaptées aux capacités financières des
familles ;
• collaborer avec les opérateurs privés dans la définition d’une offre adaptée et
d’un service entretien/maintenance approprié ;
• définir avec les structures institutionnelles chargées de l’énergie, les
spécifications techniques des systèmes énergétiques et modalités de contrôle
qualité nécessaires.

Ces activités ont été intégrées dans trois volets indépendants gérés par :

• La Fondation Energies pour le Monde pour la coordination et le suivi mais


aussi pour le rôle de catalyseur et rassembleur de partenaires de partenaires
locaux, de pourvoyeuse de la subvention permettant de rendre le prix des
kits accessible aux populations.
• La Fédération des Caisses Populaires, institution locale de microfinance
pour le volet financier par la mise en place d’un produit financier
« énergie » chargé d’octroyer un crédit pour l’achat de kits photovoltaïques ;
• Une ONG locale, l’Association Lagem Zoodo, pour le volet information,
éducation et sensibilisation auprès des populations locales sur les atouts des
kits photovoltaïques ainsi que pour la coordination locale ;
• Plusieurs prestataires de service pour le volet technique (fourniture,
installation et maintenance des équipements) ;
• Les structures institutionnelles pour l’adaptation des modalités fiscales et
réglementaires ;

Afin de formaliser les relations entre les différents acteurs et intervenants, des
conventions ont été élaborées entre ces derniers et la FONDEM.

4.1. La banque partenaire

La Fédération des Caisses Populaires du Burkina-Faso (FCPB) a été retenue


comme partenaire financier pour la mise en place des modalités financières en
raison de sa présence dans la zone du projet, de la réceptivité de ses responsables
nationaux et provinciaux au produit financier Énergie proposé. Par ailleurs, sa
capacité ultérieure à démultiplier le projet en cas de succès, a été également un
argument décisif du choix.

En dépit des craintes que suscitaient l’acceptation des kits comme une garantie
sûre, la FCPB s’est engagée pour les raisons suivantes :

120
- le projet permettra à la FCPB de réaliser un de ses objectifs majeurs à savoir
« la contribution à l’amélioration des conditions de vie des laborieuses
populations du Burkina ».
- le fournisseur a pris l’engagement démonter le matériel en cas de non
paiement.

Ainsi, la FCPB a mis en place un produit de financement dénommée « Crédit


Energie » (octroi des crédits pour l’achat des kits) à travers deux de ses structures
de base que sont les Caisses Populaires de Koupéla et de Pouytenga.

Le rôle de FCPB, à travers l’Union Régionale des Caisses Populaires du Centre-Est


(URCPCE) et ses Caisses populaires dans le projet, est :
• d’élaboration des procédures financières ;
• participation à la promotion du produit;
• le suivi du crédit et le recouvrement.

En particulier, l’élaboration des procédures financières a porté sur :


la définition du produit financier le plus adapté au contexte socio-économique
local et au produit technique (montant et durée du prêt, taux, conditions
d'octroi, conditions d'éligibilité, définition du montant de l’apport personnel,
remboursements, etc..) ;
la mise en place d'un appui financier par une contribution au fonds de garantie ;
la définition des conditions de mise en œuvre et de fonctionnement (alimentation
du fonds, montant et plafond du fonds, condition d'interruption) ;
et la définition d'un appui technique.

4.2. Les opérateurs du secteur privé

4.2.1. La coordination des activités

Fondem a également signé une convention de partenariat avec l’Association Lagem


Zoodo (ALZ).
L’ALZ était chargée de la coordination locale du projet, de la sensibilisation, de
l’appui, conseils et accompagnement de la population. Elle assurait également
l’organisation de la concertation entre les différentes parties prenantes au projet et
du suivi de son exécution.
L’ALZ s’est appuyée sur trois outils de communication qui ont été développés et
réalisés en partenariat avec des professionnels burkinabè :
- des messages radio ;

121
- un dépliant en langue locale, le mooré, et en français ;
- une boite à image, sorte de grand cahier en papier pour la version française et en
tissus pour la version en mooré.
Dans le cadre de la coordination des partenaires, un guide de procédure, outil
indispensable à chacun des partenaires locaux pour une compréhension précise du
contenu et de l’étendue de sa tâche, a été réalisé.
Par la suite, l’Association Lagem Zoodo a connu des difficultés internes et le suivi
du projet a confié à titre personnel à son Président.

4.2.2. Les fournisseurs d’équipement et de services après vente

4.2.2.1. Fourniture et installation des équipements

Un contrat cadre de partenariat a été signé avec le groupement de sociétés SES /


PPI, première structure fournisseur et installateur des équipements.
Le même type de contrat cadre a été signé avec la société OMA-SENISOT qui a
pris le relais du groupement en 2004, suite à la défaillance de celui-ci.
Le principe est de retenir un seul et unique partenaire du projet pour la composante
commerciale et technique. Cette exclusivité permet d’éviter l’approvisionnement en
matériels ne répondant pas aux règles de l’art.

OMA-SENISOT est partenaire de la société française Free Energy Europe et de la


société allemande PHAESUN dans le domaine de l’énergie solaire. C’est sa
Division Matériels et Equipements qui s’occupe du volet Energie solaire mais aussi
des volets Groupe électrogène, climatisation, éclairage public et distribution basse
tension.
La société dispose de trois techniciens permanents dotés d’une formation
professionnelle de bon niveau et d’une grande expérience professionnelle dans le
domaine des équipements solaires pour la conduite de l’activité sur le terrain.
Ses techniciens sont également dotés de moyens de communication (téléphone
mobile).

4.2.2.2. Service après vente

Le contrat passé avec la société OMA-SENISOT inclut le service après-vente


comprenant les garanties suivantes :
- garantie de la batterie : 3 mois ;
- garantie ampoule : 6 mois ;

122
- garantie sur les réparations (y compris le remplacement des pièces
défectueuses) : 1 an
NB : une révision finale approfondie doit être effectuée au bout d’un an.
- garantie défaut de fabrication du panneau : 10 ans
Ces garanties ne couvrent pas les cas de vandalisme, vol, incendie, manipulation ou
intervention d’un autre technicien.
Une retenue de 10% du montant de sa facture est effectuée en garantie de
l’exécution du service après vente durant une année.
Le service technique de OMA-SENISOT se déplace dans la localité pour les
installations, les réparations complexes et la révision annuelle de fin de contrat.
Afin de réduire le temps de réaction pour le service après-vente, elle a formé un
résidant de la zone d’intervention du projet pour les interventions de premier
niveau.
Cependant, la faible taille du marché et le mode de rémunération qui comprend :
- un forfait de 20 000 F à 25 000 F pour sa contribution à chaque sortie de
l’équipe de Ouagadougou pour l’installation d’un lot d’équipements ;
- 5 000 F pour l’entretien d’un kit durant l’année de la garantie ;
- 1 000 F CFA pour les frais de déplacement à chaque intervention (quelle
que soit la distance à parcourir)
font qu’il n’arrive pas à vivre de ce travail.
En effet, celui-ci utilise sa motocyclette personnelle pour les déplacements et la
rémunération pour les interventions ne lui permet pas toujours de couvrir les frais
de carburant pour les cas de localités très éloignées (souvent > 50 km) de son lieu
de résidence qui est Pouytenga.
OMA-SENISOT continu d’intervenir pour la maintenance et la réparation en
dehors de tout contrat après la révision finale au bout de une année de garantie ;
mais, elle le fait gratuitement à charge au demandeur de payer les pièces de
rechange. Elle estime que cette gratuité de ses interventions ne sera plus possible à
un moment donné et qu’il faut y penser.

4.3. Les bénéficiaires et leur organisation

Les bénéficiaires n’ont pas d’organisation.


Une formation minimale est dispensée au bénéficiaire par SENISOT afin qu’il
puisse assurer l’entretien courant des panneaux et des batteries.

4.4. Les responsables de la conception et du contrôle


4.4.1. Maître d’ouvrage et maître d’œuvre

123
Mandatée contractuellement par ses interlocuteurs locaux, la Fondation exerce un
rôle de maîtrise d’ouvrage déléguée.
Au niveau du projet « Crédit énergie », le rôle de la FONDEM est :
• la supervision, le suivi et la coordination du programme ;
• l’apport de subvention pour alléger les prix de l’équipement et à la
constitution de l’épargne nantie;

Au cours des différentes phases du programme, chaque action bénéficie de mesures


d'accompagnement et de suivi assuré par l'équipe du projet afin de vérifier sa
conformité aux objectifs initialement fixés.
Des rapports d'avancement sont rédigés en collaboration avec les partenaires
impliqués dans l'action.
Une auto-évaluation (bilan) à mi-parcours en 2005 a permis le contrôle de
l'avancement des actions et la réorientation des modalités opérationnelles.
Il est prévu en fin de réalisation une évaluation externe du projet, par un bureau
indépendant, choisi par la Fondem en accord avec les partenaires locaux.
Des sessions de formation, dispensées au siège de l’Union Régionale des Caisses
Populaires du Centre-Est (URCPCE), a permis de former et recycler les différents
partenaires de terrain que sont les animateurs de l’Association Lagem-Zoodo
(ALZ), les agents de crédit de l’URCPCE ainsi que les diverses composantes du
projet. Ces formations avaient pour objectif général de renforcer les capacités des
partenaires pour faciliter l’appropriation de l’action par ces derniers.
Les 4 et 5 juillet 2007 s’est tenu un séminaire dont l’objectif était de sensibiliser les
autorités de la Région du Centre Est et les acteurs de développement du
Kouritenga sur les atouts de l’électrification rurale décentralisée faisant appel aux
sources d’énergies locales. L’atelier s’est appuyé sur les opérations pilotes menées
par la Fondem dans la région à savoir le Projet Crédit Energie et le Projet Energie
Solidarité. Il a permis de s’assurer de la maîtrise du mécanisme de Crédit énergie par
les structures impliquées mais aussi de discuter avec les responsables en charge de
l’énergie des pistes de réplication des deux opérations et de leur pérennisation
compte tenu de l’engouement qu’elles suscitent.

4.4.2. Contrôle technique :

Le contrôle technique des installations n’est pas assuré par un tiers.

124
5. Bilan d’exécution
5.1. Nombre d’installations réalisées

Les types de kits installés vont de 12 Wc à 70 Wc. Le tableau suivant donne les
résultats acquis sur le terrain en terme de diffusion des kits.

Année 2002 2003 2004 2005 2006 2007


Nombre de kits achetés 12 16 9 37 47 53
Nombre cumulé de kits achetés 12 28 37 74 121 174

Ainsi, de 2002 à fin 2007, 174 kits ont été diffusés permettant à environ 1740
personnes de bénéficier des avantages du projet (à travers la diffusion de plusieurs
gammes de kits permettant d’alimenter des lampes fluorescentes, des radios, des
télévisions, des machines à coudre, etc.).
Le volume des crédits accordés pour les 174 kits est de 49 882 256 F.

5.2. Facteurs de la réussite du projet

La réussite du projet est essentiellement basée sur la prise en compte des principaux
aspects suivants :

125
1) Implication de toutes les parties prenantes tout au long du projet qui s’est
traduite :
- par une implication des bénéficiaires, des commissions villageoises de
gestion de terroir et des pouvoirs publics locaux dans toutes les phases de
l'action;
- et par une concertation entre partenaires pour toutes les prises de décision.

2) Renforcement des capacités des parties prenantes


Les parties prenantes ont bénéficié tout au long du projet d'un volet de
renforcement de capacités avec l'objectif de leur donner les moyens de gérer toutes
les actions prévues, une fois le projet terminé. Une implication d'opérateurs privés
et des utilisateurs a été élaborée pour faire face à la prise en charge de l'exploitation
des infrastructures et des charges financières.

3) Prise en compte des plans locaux de développement


Les réalisations menées dans le cadre du projet s’insèrent bien dans les plans locaux
de développement, ce qui permet de garantir la viabilité socioculturelle et financière
du projet.

4) Cohérence du schéma organisationnel


Le schéma organisationnel mis en place qui intègre un mécanisme de financement
souple, un système d’information, de sensibilisation et d’accompagnement
performant et une mise en œuvre technique de qualité a été une des clés de réussite
du projet.

Ces éléments se traduisent au niveau de chaque partenaire ainsi qu’il suit :

o Au niveau de la FONDEM
- la supervision efficiente du programme ;
- la mise en place d’un mécanisme d’allègement des prix de l’équipement
(subvention partielle) ;
- sa contribution à la constitution de l’épargne nantie.

o Au niveau de la Caisse populaire ;


- les facilités de paiement accordées aux demandeurs,
- La condition d’ancienneté non requise ;
- la garantie par le nantissement du matériel acquis.

o Au niveau de la structure locale, ALZ


- la bonne coordination des activités terrains ;
- la promotion du produit ;

126
- le suivi de proximité des différents acteurs ;
- l’appui conseils aux bénéficiaires.

o Au niveau du Fournisseur, OMA SENISOT


- La fourniture, l’installation de kits de bonne qualité ;
- L’installation et la maintenance des kits dans les délais requis ;
- La mise à disposition d’un service après vente de proximité.

5.3. Difficultés rencontrées dans la mise à disposition des


équipements.

Les résultats mitigés des trois premières années ont amené la Fondation à faire un
premier bilan du projet et permis d’identifier les obstacles suivants :
• Le coût des équipements qui, même à crédit, restait trop élevé ;
• Le montant de l’acompte demandé à l’ouverture du dossier (25%) était
élevé ;
• Le manque de réactivité des agents de crédit (manque de suivi assidu de la
part des agents de crédit de la FCPB pour le recouvrement) ;
• Le manque de réactivité du prestataire technique (il ne respectait pas les
délais pour les installations des nouveaux bénéficiaires, le service après-vente
et surtout, un doute subsistait quant à la fiabilité du matériel);

Ces difficultés ont entraîné une adaptation du projet :


• Sur le plan organisationnel et technique, il y a eu recentrage de l’action de
sensibilisation auprès des clients potentiels déjà identifiés entre 2002 et 2004,
l’introduction d’un nouveau fournisseur plus réactif et plus proche du terrain,
une modification dans les durées de garantie ainsi qu’une plus grande
responsabilité de l’usager à la bonne utilisation de sa batterie.
• Sur le plan financier, cela s’est soldé par une baisse des prix des kits qui a
découlé du changement de fournisseur et par une réduction significative de
l’acompte à verser et du montant des mensualités.

Toutefois, des difficultés persistent jusqu’à présent:


- Les revenus des populations paysannes sont fortement aléatoires et
fluctuent en fonction des conditions climatiques et des périodes de l’année.
La décision d’investir dans un produit ne dégageant pas de valeur ajoutée
directe est reléguée au second plan lors de la période de soudure.
- Le manque de connaissance technique de l’URCPCE des équipements
photovoltaïques proposés à ses membres.

127
- le non respect des consignes techniques par les usagers qui entraînent des
dysfonctionnements, voire la détérioration des équipements ;
- le non respect par la Caisse Populaire du délai de paiement des factures de
OMA-SENISOT ;
- l’absence d’un opérateur local pour la vente de certains composants du
système (lampes, batteries, etc.).

5.4. Pérennité de l'accès à ce type de SEB.

La pérennité de l’accès à ce type de services énergétiques de base dépend des


aspects ci-après commentés.

a) Maîtrise de l’utilisation
Le bénéficiaire reçoit une formation pour la maintenance usuelle ; il dispose à cet
effet d’un guide d’entretien et des contacts téléphoniques pour les réparations.

b) Sécurité des installations


Les plaques solaires sont protégées du vol par un support antivol.

c) Qualité des équipements


La qualité des kits est satisfaisante : le fournisseur actuel tient à la qualité de ses
prestation et ne livre que des équipements de qualité sûre.

d) Organisation du service après vente


Durant la première année suivant l’installation du kit, le fournisseur est chargé de la
maintenance du kit ; mais, au-delà aucune disposition n’est prise pour assurer le
service après vente. Cette situation risque d’amener les bénéficiaires de kits à
s’adresser à des réparateurs bricoleurs ou peu soucieux de la qualité des pièces de
rechange.

e) Disponibilité des pièces de rechange


Les équipements installés ainsi que leurs pièces de rechange sont disponibles sur le
marché national ; cependant, l’existence de matériels de basse qualité et moins
chères attire les propriétaires de kits.
Il n’y a pas de vendeur d’équipements dans la localité ; aussi, les
réapprovisionnements se font à Ouagadougou.

128
f) Coûts de l’entretien et des réparations
Selon le fournisseur installateur actuel, lorsque la maintenance usuelle est bien
appliquée (par le propriétaire) les interventions de techniciens sont rares.
Pendant la première année d’utilisation, l’acquéreur du kit ne paie pas pour la
maintenance et les réparations : le prix de cession du kit inclut ces opérations.
Après la garantie de une année sur les services après vente, l’acquéreur du kit doit
prendre en charge le choix et la rémunération des services après vente.
La majorité des foyers préfèrent payer la maintenance à chaque intervention plutôt
que dans le cadre d’un contrat ; mais, cela comporte des risques de défaillances
pour les opérations de maintenance.
En regard de la taille du marché (environ 200 kits), les coûts des interventions
seraient hors de la portée financière des ménages si un technicien devait s’installer
dans la localité et s’y consacrer.
Le renforcement des capacités du technicien local actuel pourrait être la solution.

g) Insuffisance des recettes (difficultés de recouvrement, de gestion)


Après les difficultés rencontrées (refus des bénéficiaires insatisfaits des prestations
du partenaire technique et défaillance dans le suivi des crédits), les remboursements
de crédits se font normalement même s’il faut relever quelques retards dans le
versement des échéances.
En cas de retard, il suffit de rappeler le débiteur pour que celui-ci s’exécute :
personne ne veut arriver au retrait du kit.

6. Perspectives pour une plus grande diffusion des SEB

FONDEM et l’URCPCE étudie la possibilité d’étendre l’offre du produit à de


nouveaux sites et la duplication du produit dans les ressorts territoriaux des autres
Caisses Populaires de l’URCPCE.
L’activité menée par OMA-SENISOT dans le cadre de ce projet entre en droite
ligne de ses activités commerciales. Elle lui permet également d’avoir une audience
plus étendue sur le territoire national et profiter de cette occasion pour écouler ses
autres produits.
OMA SENISOT SA espère un rapide passage du projet à une échelle plus grande ;
notamment, sa réplication à d’autres provinces.

129
X. PROJET « SERVICES ENERGETIQUES » DU KOURITENGA

1. Contexte de développement et objectifs du projet

Non desservis par le réseau électrique national et disposant de revenus faibles, les
ménages ruraux du Burkina Faso satisfont quotidiennement leurs besoins
d’éclairage par le pétrole lampant, les piles et les bougies.
Suite à divers programmes d’électrification solaire, (notamment de centres
communautaires), les ruraux burkinabè manifestent leur intérêt pour bénéficier des
services de l’électricité dans leurs habitations.

Les objectifs globaux du projet « crédit énergie et amélioration de l’habitat » sont


l’amélioration des conditions de vie des populations rurales et la réduction de
l’exode rural.
Son objectif spécifique est de faciliter l’accès à l’électricité des populations rurales
de la province du Kouritenga, par la mise en place d’un financement adapté.
L’organisation de la gestion et de l’exploitation des équipements est à la charge
d’une association d’usagers.
L’expérimentation est faite avec deux villages, Tensobentenga et Bougretenga, de la
Province du Kouritenga pour un coût global de 170 000 euros (soit 111 520 000
FCFA).
Le projet a effectivement démarré en 2005 et se poursuit actuellement.

2. Composition des équipements

L’option porte sur des kits solaires (photovoltaïques) individuels de 20 Wc et de


40 Wc, pour éclairage et usages domestiques sont mis à la disposition des
familles.
Au programme, sont à installer :
- 225 kits à Tensobentenga ;
- 280 kits à Bougretenga à installer

130
Composition des kits :
Désignation 20 Wcs 40 Wcs
Panneau solaire 1 de 60 Ah 1 de 90 Ah
Batterie à acide 1 de 3 A 1 de 5 A
Câblage (maximum) 20 ml 20 ml
Lampes avec 1 veilleuse inc. 2 (ou 13 W) 3 (ou 20 W)
Prise électrique 2 2
Allume cigare 2 2

Le bénéficiaire est libre de faire ajouter des équipements complémentaires mais,


ceux-ci ne feront pas l’objet de la subvention : c’est le demandeur qui en paie le
prix en intégralité.

Ces kits permettent d’alimenter de 2 à 4 lampes, une radio, une télévision ou


encore un chargeur de batterie.
- Les 20 Wcs peuvent supporter la TV noir-blanc + VCD
- Les 40 Wcs peuvent suporter la TV couleur + VCD.
- Les téléphones portables peuvent être chargés avec le câble pour allume-
cigare.

Capacités des kits :


Désignation Nombre de lampes Durée de fonctionnement
20 Wcs 2 lampes + 1 veilleuse 2 à 3 heures pour lampes
40 Wcs 3 lampes + 1 veilleuse 5 à 7 heures pour lampes

La durée de fonctionnement est fonction des équipements électriques utilisés ;


le régulateur indique la faiblesse de la batterie afin d’éviter une surexploitation.

Les plaques solaires sont protégées du vol par des cadenas dont les clés sont
détenues par l’Association. Toutefois, le bénéficiaire est responsable de la sécurité
des équipements installés (Les 150 premiers kits installés n’avaient pas de
protection contre le vol des panneaux solaires).
Le non respect des consignes d’utilisation (surveillance des indications du
régulateur) endommage prématurément la batterie, aussi son renouvellement est à
la charge du bénéficiaire.

131
3. Financement

Le projet est financé par :


- des appuis financiers du bailleur de fonds ;
- une contribution de l’Association des usagers.

3.1. Les appuis financiers du bailleur de fonds

Le bailleur de fonds du projet est une ONG française, la "Fondation Energies pour
le Monde" (FONDEM) basée à Paris.
Le bailleur de fonds apporte :
- une subvention pour réduire le prix d’acquisition des kits par la population cible.
Le montant initial de son financement est de 170 000 euros. La part de la
subvention est de l’ordre de 89% à 90% du coût du projet (du prix du kit ?).
- une subvention pour la construction du siège (1 bureau et 1 guichet) ; à l’origine,
le coût de celui-ci devait être réparti entre le Bailleur de fonds (300 000 F) et
l’Association pour la main d’œuvre (200 000 F), mais le bailleur de fonds a dû
tout financer (500 000 F) pour cause de refus de la main d’œuvre gratuite des
membres de l’Association des usagers.

Outre le financement, le choix du fournisseur est fait par le bailleur de fonds sur
appel d’offres.

3.2. La contribution des bénéficiaires

L’Association des usagers supporte uniquement le coût de la batterie.


Pour bénéficier d’un kit, l’usager doit verser à l’Association des usagers :
- un droit d’adhésion à l’Association des usagers ;
- une contribution au financement du coût du kit (10% à 11%) correspondant au
coût de la batterie;
- une caution de deux mois de redevance.

Désignation 20 Wcs 40 Wcs


Droit d’adhésion 2.000 5.000
Contribution (Coût de la batterie) 27.000 45.000
Caution de 2 mois de redevance 2.600 5.000
Total 31 600 55 000

132
Les Coûts d’accès aux services énergétiques

Redevanc
Subventio Contributio Taux Droit Droit e
Produit Prix TTC n sur prix n Client subv. (%) adhésion Caution d'accès mensuelle
Kit 2 (20 Wc) 287 802 260 802 27 000 90,62 2 000 2 600 31 600 1 300
Kit 4 (40 Wc) 467 280 422 280 45 000 90,37 5 000 5 000 55 000 2 500

3.3. Le mécanisme de paiement

L’Association des usagers est chargée de collecter les contributions financières des
demandeurs de kits et de les reverser au fournisseur installateur après l’installation
et le contrôle par SINCO.
Un procès-verbal d’installation est transmis au bailleur de fonds et celui-ci procède
au versement de la subvention correspondante au fournisseur installateur.

4. Les acteurs : Inter relations et responsabilités

Les principaux acteurs du projet sont :


- le Bailleur de fonds (FONDEM);
- la société d’appui conseil (SINCO);
- l’Association des usagers ;
- le fournisseur installateur des équipements (K et K International).

Afin de formaliser les relations entre les différents acteurs et intervenants, des
conventions ont été élaborées entre ces derniers et la FONDEM.

4.1. Les bénéficiaires et leur organisation

Les bénéficiaires sont organisés en Association des Usagers de l’Energie Solaire


(respectivement dénommées Ten.Sol et B.Sol).
L’Association est dirigée par un bureau composé de :
- 1 Président
- 1 Secrétaire général
- 1 Comptable

133
- 1 Comptable adjoint
- 1 Responsable technique (non pourvu ; fonction assumée par SINCO)
- 2 Commissaires aux comptes
Il est en outre désigné un représentant par quartier pour l’information

Le bénéficiaire de kit doit prendre en charge le remplacement de équipements hors


d’usage ci-après :
- Batterie ;
- Lampes (ampoules).

Le bénéficiaire d’équipement doit en outre, s’acquitter d’une redevance mensuelle :


- Kit de 20 Wcs : 1 300 F/mois
- Kit de 40 Wcs : 2 500 F/mois
En cas de retard de versement de la redevance mensuelle, une pénalité de 25 F/jour
est appliquée.
En cas de non paiement des redevances il est procédé à l’enlèvement de la plaque
solaire.
La redevance mensuelle est destinée au financement des coûts d’exploitation, de
renouvellement des autres éléments du kit et de provisions pour extension du
service électrique.

3.2. Utilisation des recettes d’exploitation

Les recettes sont constituées des redevances mensuelles. Celles-ci sont utilisées
ainsi qu’il suit :
La rémunération a deux composantes :
- une partie fixe est fonction du nombre de kits installés
- une partie variable (prime) qui est fonction du résultat
La partie variable est payée sur avis de SINCO

134
TEN.SOL
Désignation Montant Montant fixe
variable/mois
(Prime de
rendement)
Rémunération des techniciens (2) 5 000 F 100 F/ kit
Rémunération du Président 5 000 F 25 F/ kit
Rémunération du comptable 5 000 F 25 F/ kit
Rémunération du comptable adjoint 1 000 F 25 F/ kit
Rémunération du Secrétaire général 1 000 F 25 F/ kit
Rémunération des Représentants de quartier 0F 50 F/ kit
Rémunération des Contrôleurs (2) 0F 25 F/ kit
Rémunération du Gardien 0F 3 000 F
Achats de régulateurs et de réglettes
Réserves
Rémunérations totales : Fixe (19 500 F) Variable (22 000 F) soit 41 500 F / mois
Dotation téléphone du Président : 1 000 F / mois

B.SOL
Désignation Montant Montant fixe
variable/mois
(Prime de
rendement)
Rémunération des techniciens (2) 5 000 F 100 F/ kit
Rémunération du Président 5 000 F 25 F/ kit
Rémunération du comptable 5 000 F 25 F/ kit
Rémunération du comptable adjoint 1 000 F 25 F/ kit
Rémunération du Secrétaire général 1 000 F 25 F/ kit
Rémunération des Représentants de quartier 0F 50 F/ kit
Rémunération des Contrôleurs (2) 0F 25 F/ kit
Rémunération du Gardien 0F 3 000 F
Achats de régulateurs et de réglettes
Réserves
Rémunérations totales : Fixe (18 600 F) Variable (22 000 F) soit 40 600 F / mois
Dotation téléphone du Président : 1 000 F / mois

135
4.2. Les opérateurs du secteur privé

4.2.1. Fourniture et l’installation des équipements

La fourniture et l’installation des équipements ont été attribuées à "K et K


International". Elles sont faites par lots au fur et à mesure des demandes de
l’Association.
Le fournisseur livre des équipements similaires à d’autres clients et n’est donc pas
contraint de faire un stock en attendant la demande de l’Association.
Contractuellement, les déplacements se font lorsqu’il y a au moins 20 demandes ;
mais, avec 6 demandes K et K International effectue le déplacement pour les
installations.
Les bénéficiaires reçoivent une formation à l’utilisation des kits par K et K
International.

4.2.2. Service après vente

Un service après vente assortie d’une garantie est assuré pendant une année. Le
fournisseur effectue les réparations et remplacement de pièces (exception faite des
batteries) pendant la période de garantie.
Après la période de garantie, l’approvisionnement des lampes et des batteries de
rechange est laissée au soin de l’Association ; mais des conseils sont prodigués par
SINCO à l’Association des usagers.
Il n’y a pas de vendeur d’équipements dans la localité ; aussi, les
réapprovisionnements se font à Ouagadougou.
Les équipements installés ainsi que leurs pièces de rechange sont disponibles sur le
marché national ; cependant, leurs qualités diffèrent.

Deux membres de l’Association sont formés par SINCO pour :


- pour suivre les installations de kits ;
- la maintenance des installations.

Après la période de garantie du fournisseur ce sont les techniciens formés qui


prennent le relais (ils sont assistés du technicien de SINCO lorsque la panne
dépasse leurs compétences).

136
4.3. L’Appui Conseil Accompagnement

L’appui conseil et le suivi du projet sont assurés par la "Société d’Infrastructures


Collectives" (SINCO). Elle a la charge d’organiser les bénéficiaires et de veiller à la
bonne qualité des fournitures.
SINCO appui la population dans la création de l’Association des usagers et assure
la formation des responsables de cette structure.
Le contrôle technique des installations est assuré par SINCO
SINCO forme deux membres de l’Association des usagers aux techniques de
maintenance et les assiste lorsque c’est nécessaire.
Contractuellement, l’appui conseil à l’Association des usagers couvre deux années ;
mais au-delà, SINCO restera attentive aux sollicitations des associations.

5. Bilan d’exécution
5.1. Nombre d’installations réalisées

Nombre d’installations réalisées :


- TEN.SOL : 60/225 en deux années ;
- B.SOL : 69/280 en une année.
Les types de kits installés sont 20 Wc et 40 Wc.

Les recettes réalisées couvrent les besoins d’exploitation courante; les excédents
réalisés sont :
Localité 2006 2007 TOTAL
Tensobentenga + 300 000 ? ?
Bougretenga + 500 000 + 500 000

5.2. Facteurs de la réussite du projet

La forte taxation douanière sur les équipements solaires est un des freins au
développement et à la promotion de l'énergie photovoltaïque.
La réussite du projet est essentiellement basée sur la prise en compte des principaux
aspects suivants :

137
Le schéma organisationnel mis en place qui intègre un mécanisme de financement
simple, un système d’information, de sensibilisation et d’accompagnement
performant et une mise en œuvre technique de qualité a été une des clés de réussite
du projet.
Ces éléments se traduisent au niveau de chaque partenaire ainsi qu’il suit :

o Au niveau de la FONDEM
- la supervision efficiente du programme ;
- la mise en place d’un mécanisme d’allègement des prix de l’équipement
(subvention partielle) ;
- la prise en charge du coût total de la construction du siège de l’Association
des usagers.

o Au niveau de la SINCO
- la bonne coordination des activités terrains ;
- la formation et l’appui techniques des techniciens locaux ;
- l’appui conseils aux bénéficiaires.

o Au niveau du Fournisseur, "K et K International"


- La fourniture, l’installation de kits de bonne qualité ;
- L’installation et la maintenance des kits dans les délais requis ;
- La formation des bénéficiaires à l’utilisation des kits.

o Au niveau de l’Association des Usagers de l’Energie Solaire


- La collecte régulière des redevances ;
- la bonne responsabilisation dans l’approvisionnement des batteries et
ampoules ;
- la bonne responsabilisation dans les dépenses de rémunérations ;

5.3. Difficultés rencontrées dans la mise à disposition des équipements.

- Les revenus des populations paysannes sont fortement aléatoires et


fluctuent en fonction des conditions climatiques et des périodes de l’année.
La décision d’investir dans un produit ne dégageant pas de valeur ajoutée
directe est reléguée au second plan lors de la période de soudure.
- Le non respect des consignes techniques par les usagers qui entraînent des
dysfonctionnements, voire la détérioration des équipements ;
- L’absence d’un opérateur local pour la vente de certains composants du
système (lampes, batteries, etc.).

138
5.4. Pérennité de l'accès à ce type de SEB.

La pérennité de l’accès à ce type de services énergétiques de base dépend des


aspects ci-après commentés.

a) Maîtrise de l’utilisation
Le bénéficiaire reçoit une formation pour la maintenance usuelle.

b) Sécurité des installations


Les plaques solaires sont protégées du vol par un support antivol.

c) Qualité des équipements


La qualité des kits est satisfaisante : le fournisseur actuel tient à la qualité de ses
prestation et ne livre que des équipements de qualité sûre.

d) Organisation du service après vente


Durant la première année suivant l’installation du kit, le fournisseur est chargé de la
maintenance du kit ; au-delà, ce sont les techniciens de l’Association qui prennent le
relais pour assurer la maintenance.

e) Disponibilité des pièces de rechange


Les équipements installés ainsi que leurs pièces de rechange sont disponibles sur le
marché national ; cependant, l’existence de matériels de basse qualité et moins
chères attire les propriétaires de kits.
Il n’y a pas de vendeur d’équipements dans la localité ; aussi, les
réapprovisionnements se font à Ouagadougou.

f) Coûts de l’entretien et des réparations


Selon le fournisseur installateur actuel, lorsque la maintenance usuelle est bien
appliquée (par le propriétaire) les interventions de techniciens sont rares.
Pendant la première année d’utilisation, l’acquéreur du kit ne paie pas pour la
maintenance et les réparations : le prix de cession du kit inclut ces opérations à
l’exception du prix de la batterie et des ampoules de rechange.
Après la garantie de une année sur les services après vente, ce sont les techniciens
de l’Association qui assure la maintenance et les pièces autres que les ampoules et la
batterie sont prises en charge par l’Association.

g) Insuffisance des recettes (difficultés de recouvrement, de gestion)


Les redevances sont régulièrement versées par les bénéficiaires ; il faut néanmoins
relever quelques retards de versement.

139
En cas de retard, il suffit de rappeler le débiteur pour que celui-ci s’exécute :
personne ne veut arriver au retrait du kit.

6. Perspectives pour une plus grande diffusion des SEB

Il est envisagé la mise à disposition de kits permettant l’exploitation de la


bureautique et d’équipement de production de froid.
Par ailleurs, FONDEM et SINCO étudient la possibilité d’étendre l’offre du
produit à de nouveaux sites et la duplication du produit dans d’autres villages du
Kouritenga. Les études pour l’électrification de 10 autres villages de la province de
Kouritenga sont achevées.

140

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