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SE Group / Géologie – Hydrogéologie - BTP / +237 656793384 / segroup237@gmail.com / Douala - Cameroun
SOMMAIRE
INTRODUCTION ................................................................................................................ 1
I. Revue de la littérature ................................................................................................... 2
I.1. Généralité sur la bauxite .......................................................................................... 2
I.1.1. Caractéristiques pétrologiques et minéralogiques .............................................. 2
I.1.2. Caractéristiques économiques et principales utilisations .................................... 2
I.2. La bauxite au Cameroun .......................................................................................... 3
II. Aperçu sur l’utilisation de la télédétection dans la recherche des ressources minières ... 4
II.1. Généralités sur la télédétection .............................................................................. 4
II.2. Télédétection et prospection des ressources minières supergènes .......................... 6
III. Matériels et Méthodes ................................................................................................ 6
III.1. Matériels ............................................................................................................... 6
III.2. Méthodes .............................................................................................................. 6
III.2.1. Indices de formations bauxitiques ................................................................... 6
III.2.2. Identification des caractéristiques radiométriques de l’image .......................... 7
III.2.3. Traitement numérique de l’image .................................................................... 7
IV. Cartographie des gisements bauxitiques de l’Ouest – Cameroun .................................. 8
A. Image satellite (LANDSAT 8) ...................................................................................... 8
1. Analyse visuelle d’une composition colorée ............................................................ 8
2. Carte de l’indice de végétation (NDVI) .................................................................... 9
B. Image SRTM ............................................................................................................ 10
1. Carte d’altitude .................................................................................................... 10
2. Carte des pentes .................................................................................................. 11
C. Carte géologique ..................................................................................................... 12
D. Carte de localisation des formations bauxitiques ..................................................... 13
CONCLUSION .................................................................................................................. 14
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .................................................................................... 15
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INTRODUCTION
Quand on parle de prospection pour les mines, on se fait immédiatement l'image du bon
vieux prospecteur qui sillonne les forêts en cassant des cailloux avec la foi inébranlable en sa
bonne étoile qui lui fera trouver le filon. C'est là une forme de prospection qui disparaît de nos
jours, parce que ceux qui ont le feu sacré et foi en leur bonne étoile sont de plus en plus rares,
mais aussi et surtout parce qu'il y a de moins en moins de gisements affleurant dans les secteurs
miniers. La rareté de ces gisements affleurant peut-être due soit à l’abondance de la couverture
forestière qui masque les gisements à l’observation, soit à la taille modeste des affleurements
qui peut les rendre difficilement décelables aux prospections de terrain. Par ailleurs, quand bien
même ces gisements sont identifiés, l’étude en vue de déterminer leurs caractéristiques
économiques (extension, teneur et tonnage) peut être longue et onéreuse.
De nos jours, grâce à la télédétection et aux systèmes d’informations géographiques
(SIG), (Seyler, 1986, Rudant et al., 1988, Seyler et Volkoff, 1993 ; Bitom et al., 2004 ;
Tchindjang et al., 2006 ; Baban, 2009), ces contraintes peuvent être résolues.
Discipline cartographique en plein développement, la géomatique trouve aussi ses
applications dans le domaine minier ; elle est une option pour résoudre ces problèmes. La
présente étude se propose de choisir comme site pilote les arrondissements de l’Ouest-
Cameroun pour y tester l’approche de prospection par télédétection et SIG afin d’identifier les
sites potentiels de gisement de bauxite.
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I. Revue de la littérature
I.1. Généralité sur la bauxite
I.1.1. Caractéristiques pétrologiques et minéralogiques
Le terme bauxite vient de « Baux », en référence au village des Baux-de-Provence en
France, où le matériau a été décrit pour la première fois en 1821 par Pierre Berthier, ingénieur
des mines, Professeur à l’école des Mines de Paris. Il existe deux grands types de bauxites à
savoir :
les bauxites karstiques qui, formées sur place, sont transportées et piégées au sein de
roches calcaires ou dolomitiques sous climat tempéré. Elles sont généralement intégrées
dans les séries sédimentaires (Bardossy, 1973 ; Bardossy et al, 1990) ;
les bauxites latéritiques, les plus répandues (représentent plus de 85% des gisements de
bauxite dans le monde), qui apparaissent sur les cratons ou sur leurs marges. Elles se
forment in situ par hydrolyse intense des minéraux primaires des roches
aluminosilicatées sous climat tropical chaud et humide (Segalen, 1973 ; Tardy,1993).
Les bauxites sont un produit d’altération continentale, d’ordre pédogénétique. Les
bauxites peuvent couvrir de larges surfaces en formant une écorce d’altération d’épaisseur à
peu près constante. Elles sont caractérisées par une forte teneur en alumine et en oxyde de fer.
Elles se localisent sur des surfaces préférentiellement situées au-dessus du niveau phréatique,
au moment de leurs formations, pour permettre un excellent drainage. En outre, un climat avec
des alternances de saisons sèches et humides est essentiel.
Sur le plan minéralogique, les bauxites sont généralement constituées d’un mélange
d’hydroxydes d’aluminium tels que la gibbsite ou la boehmite, d’oxydes de fer (goethite et /ou
hématite) et de minéraux argileux notamment la kaolinite. L’anatase y est fréquent et on peut y
noter la présence de minéraux accessoires comme le quartz, le chlorite, ou le disthène (Eno
Belinga, 1972 ; Hiéronymus, 1973 ; Boulangé, 1984 ; Tardy, 1993).
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en céramique pour la fabrication des objets en porcelaine tels que couverts et certaines
pièces automobiles ;
dans le traitement des eaux, grâce aux propriétés d’adsorption de l’alumine activée vis-
à-vis de certains polluants tels que l’arsenic et les fluorures ;
dans l’industrie chimique pour la fabrication du papier, des tôles, des marmites et des
assiettes ;
dans la fabrication des verres, l’alumine étant avec la silice, le principal composant de
ce matériau.
Par ailleurs, parmi les usages spécifiques liés à leurs natures géochimiques particulières,
on peut noter que :
les bauxites fortement alumineuses (60 % Al2O3) et pauvres en silice et en fer (6 - 8%)
sont utilisées dans les industries aéronautiques ;
les bauxites blanches, pauvres en fer (2 - 4% Fe2O3) et parfois assez riches en silice (10
- 15% SiO2), sont utilisées dans les industries pharmaceutiques et dans la fabrication de
certains produits chimiques ;
les bauxites dont les teneurs en fer peuvent atteindre 8 - 10% Fe2O3 sont utilisables
dans l’industrie des réfractaires, des abrasifs et des ciments artificiels.
Enfin, il faut signaler que les bauxites peuvent contenir des métaux rares d’importance
économique tels que le gallium, le vanadium, le germanium et le niobium qui sont extraits,
traités et utilisés comme sous-produits de la fabrication de l’aluminium (Eno Belinga, 1983 ;
Boulangé et al., 1990).
tous ces gisements sont localisés à une altitude qui varie entre 1100 m et 2000 m ;
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les roches mères sont de nature volcanique, basalte et trachyte ;
les gisements impriment des morphologies tabulaires aux paysages ;
les teneurs varient entre 33 et 61% Al2O3, celle en SiO2 de 0,5 à 25%, et celles Fe2O3
en de 8 à 42% ;
enfin, les réserves totales sont estimées à environ 1,6 Gt.
L’estimation de ces réserves reste approximative, des travaux de prospection détaillée
n’étant encore achevés nulle part. Il faut d’ailleurs signaler à ce sujet, que seuls les gisements
du plateau de l’Adamaoua font actuellement l’objet d’études économiques menées par la société
HYDROMIN.
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Figure 1 : Le processus de la télédétection passive : (A) source d'énergie (B) rayonnement et
atmosphère (C) cible (D) capteur (E) transmission, réception et traitement (F) interprétation (G)
application
A. source d'énergie
A l’origine de tout processus de télédétection se trouve nécessairement une source
d’énergie pour illuminer la cible.
B. Rayonnement et atmosphère
Durant son parcours entre la source d’énergie et la cible, le rayonnement interagit avec
l’atmosphère. Une seconde interaction se produit lors du trajet entre la cible et le capteur.
F. Interprétation et analyse
Une interprétation visuelle et ou numérique de l’image traitée est ensuite nécessaire pour
extraire l’information que l’on désire obtenir sur la cible.
G. Application
La dernière étape du processus consiste à utiliser l’information extraite de l’image pour
mieux comprendre la cible, pour nous en faire découvrir de nouveaux aspects ou pour aider à
résoudre un problème particulier.
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II.2. Télédétection et prospection des ressources minières supergènes
Les ressources minières supergènes sont généralement soit d’origine sédimentaire, soit
d’origine latéritique et sont alors localisés au sein des manteaux d’altération (Jébrak, 2008).
Leur exploitation se fait généralement à ciel ouvert. La télédétection a à ce jour aussi été
avantageusement sollicitée pour leur prospection. Parmi les types de gisements les plus connus,
on peut citer les gisements de manganèse et les gisements de bauxite. La télédétection a en effet
été utilisée dans la prospection de gisement de Mn de Moanda au Gabon, de Postmasburg en
Afrique de Sud, d’Ouarzazate au Maroc, ou de Djebel Guettara dans le Sahara algérien (Les
Afriques, 2009). De même, cette technique a permis la mise en évidence d’importants gisements
de bauxite dans de nombreux états d’Afrique de l’Ouest, notamment au Mali et en Guinée, où
une étude par télédétection a permis un inventaire complet des plateaux bauxitiques du Sud du
Mali et du Nord de la Guinée (Daou, 2006). En Inde, la télédétection a également permis de
circonscrire des gisements de bauxite (Mukherje et Sen Gupta, 1987 ; Sanjevi, 2008). Au
Cameroun, des études sur la localisation des formations bauxitiques ont été menées par
Mandem (2009) à Bangam et par Meli (2012) à Foumban.
III.2. Méthodes
III.2.1. Indices de formations bauxitiques
Eno Belinga (1972 et 1998), Hyéronymus (1973), Bineli (2002), Sojien (2007) et
Mamdem (2009) ont défini les conditions de formation des bauxites dans la Région de l’Ouest.
Une synthèse de ces travaux a permis de regrouper indices suivants :
Altitude : compris entre 1100 et 1700 m ;
Roches : basalte et trachyte ;
Végétation : clairsemée (NDVI inférieur à 0,20) ;
Relief : pente faible (inférieures à 15°).
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L’approche méthodologique consiste en la spatialisation de chacun de ces éléments de
prospection (altitude, géologie, végétation, Relief) du milieu à l’effet de circonscrire les zones
potentiellement bauxitiques dans la Région.
En laboratoire, la principale opération effectuée est le traitement de l’image satellitale,
sous le logiciel ArcGis 10.8. Elle se fait en deux étapes : identification des caractéristiques
radiométriques de l’image et le traitement numérique de l’image. Toutes ces opérations
conduisent à l’établissement d’une carte de distribution des principales formations bauxitiques
du site pilote.
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corrections géométriques, radiométriques, de classification et de mise en page cartographique
doivent être effectuées.
Prétraitement de l’image
Le prétraitement de l’image satellitale est un ensemble d’opération qui a pour but
d’augmenter la lisibilité des données et de permettre une meilleure extraction des informations
qu’elles contiennent.
Ces opérations préliminaires sont regroupées en 03 étapes :
la première étape a consisté en l’importation des différents canaux et leur assemblage
ce qui est indispensable pour une visualisation des compositions colorées ;
la seconde étape a concerné la projection de l’image dans le référentiel Universel
Transverse Mercator (UTM 32 – WGS 84 – NORD) ;
la troisième étape s’est résumée à l’extraction du site pilote.
Traitement proprement dit de l’image
La méthodologie mise en œuvre s’articule autour de deux (2) étapes. Dans un premier
temps, des traitements d’images satellites sont effectués à partir de l’extraction de zones
d’intérêts et de compositions colorées mettant en évidence les sols nus et les affleurements,
lieux de prédilection des cuirasses. Ensuite, une validation de la classification qui s’est effectuée
sur le terrain.
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Figure 2 : Composition colorée vraie couleur
L'indice NDVI est utilisé dans le monde entier pour surveiller la sécheresse, contrôler
et prévoir la production agricole, aider à la prévention des incendies et cartographier la
désertification. L'indice NDVI est privilégié pour l'observation globale de la végétation car il
permet de compenser les changements de conditions d'éclairage, de pente de surface,
d'exposition et d'autres facteurs exogènes (Lillesand 2004).
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Cet indice génère des valeurs comprises entre -1.0 et 1.0, représentant principalement la
couverture végétale, où les valeurs négatives sont essentiellement générées par les nuages, l'eau
et la neige et les valeurs proches de zéro essentiellement générées par la roche et le sol nu. Les
très faibles valeurs de l'indice NDVI (0,1 et inférieures) correspondent aux surfaces stériles de
roche, de sable ou de neige. Les valeurs intermédiaires (0,2 à 0,3) représentent des zones
d'arbustes et de prairies, alors que les valeurs élevées (0,6 à 0,8) indiquent des forêts tempérées
ou tropicales humides.
Les données issues de la recherche bibliographique ont démontré que les bauxites se
forment sur un indice de végétation inférieur à 0,20 (figure 3). Ce seuil sera donc mis à
contribution pour la localisation des formations bauxitiques du site pilote.
Figure 3 : Carte de NDVI (à gauche) et Carte de NDVI de valeurs inférieures à 0,20 (à droite)
B. Image SRTM
1. Carte d’altitude
L’altitude est l’élévation verticale d’un lieu ou d’un objet par rapport à un niveau de
base (le niveau de la mer). Les données issues de la recherche bibliographique ont démontré
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que les bauxites se forment à des altitudes comprises en 1100 et 1700 m (figure 4). Cette tranche
d’altitude sera donc isolée dans le site pilote pour la localisation des formations bauxitiques.
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Figure 7 : Carte des formations basaltiques et trachytiques de la région de l’Ouest Cameroun
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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Bineli B.T.O., 2002. Les formations bauxitiques de la région de Foumban (Ouest-
Cameroun) : Etude préliminaire. Mém. DEA. Univ. Yaoundé 1, 88p.
Boulangé B., 1984. Les formations bauxitiques latéritiques de Cote d’Ivoire. Les
faciès leur formation, leur distribution, et l’évolution du modèle. ORSTOM, 356p.
Elangue H. N. et al, 1979. Carte géologique de la République Unie du Cameroun.
Ministère des Mines et de l’Énergie.
Eno Belinga S.M., 1972. L’altération des roches basaltiques et le processus de
bauxitisation dans l’Adamaoua (Cameroun). Thèse Doc. Etat, Univ. Paris IV, 571p.
Hiéronymus B., 1973. Etude minéralogique et géochimique des formations
bauxitiques de l’Ouest Cameroun. Cah. ORSTOM, Sér. Géol., vol. V, n°1, pp 97-112.
Mamdem T.L.E., 2009. Utilisation d’images satellites pour la cartographie des
minerais supergènes : cas des bauxites de la région de Bangam dans les hautes terres de
l’OuestCameroun. Mém. Master Univ, Yaoundé 1.
Njoya D., Njoya A. et al, 2017. Caractérisation chimique et minéralogique de
quelques indices de bauxite de Foumban (Ouest- Cameroun).
Ségalen P., 1973. L’aluminium dans les sols. Init. Doc. Tech. ORSTOM, Paris, 22,
281p.
Sojien M., 2007. Etude pétrographique, minéralogique et géochimique des formations
bauxi tiques de Bangam dans les hautes-terres de l’Ouest - Cameroun. Mémoire. Master,
Univ.Dschang, 77p.
Tardy Y., 1993. Pétrologie des latérites et des sols tropicaux. Masson, Paris, 460p.
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