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2. Gestion de fonctionnement
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Cours d’exploitation des ouvrages .
3. La surveillance
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Cours d’exploitation des ouvrages .
En phase d'exploitation, comme déjà indiqué, les objectifs essentiels sont la sécurité de
l'ouvrage et la maîtrise des coûts d'exploitation. On cherche donc à déceler tout signe avertisseur
de changement dans le comportement de l'ouvrage, ce qui amène à s'intéresser d'une part à
l'apparition de phénomènes nouveaux et d'autre part aux évolutions lentes liées au vieillissement.
Il faut garder en mémoire que, passée la première épreuve de la mise en eau et en dehors
d'événements exceptionnels tels que crues et séismes, la rupture d'un barrage en exploitation est
toujours précédée de signes avertisseurs.
Enfin, un dernier objectif, commun aux deux phases ci-dessus est le retour d'expérience
pour l'ingénierie, ce retour d'expérience étant valorisé autant sur les futurs projets que sur le suivi
des autres barrages d'une même famille (un phénomène constaté sur un barrage peut se produire
sur un autre barrage semblable).
Cela concourt à garantir, sur le long terme, d'une part la sûreté des ouvrages, et d'autre part la
maîtrise des coûts par une maintenance qui peut être programmée et optimisée. L'aspect sécurité
prime avant toute autre considération, mais il est évident que plus tôt une anomalie est détectée,
moindres en sont les conséquences en termes de travaux ou de coût d'exploitation.
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- tenue à jour d’un registre avec report de toutes les observations et interventions sur le barrage.
La bonne exécution de ces visites nécessite de procéder à des travaux d’entretien, tels que :
- entretien strict de la végétation sur les talus des remblais et aux abords des ouvrages ;
- enlèvement de la calcite, gênant l’observation des parements en maçonnerie ;
- dégagement des exutoires de drainage et surveillance des dépôts de matériaux.
4.2. L’auscultation
L’auscultation des barrages regroupe tous les dispositifs permettant de mesurer des grandeurs
physiques susceptibles d'évoluer dans la vie du barrage, de façon à mettre en évidence son
comportement et les phénomènes évolutifs significatifs de son vieillissement. Ainsi on mesure des
déplacements, des déformations, des contraintes, des pressions, des débits, etc).
Le risque qui concerne les fonctions d’étanchéité et de stabilité du barrage, contre lequel la
réponse adaptée est la surveillance,
Rappel :
La surveillance, inclue l'inspection visuelle (aspect qualitatif de la surveillance), et l'auscultation
(aspect quantitatif de la surveillance) qui recouvre tout ce qui concerne les dispositifs de mesures,
la réalisation, la transmission, le traitement et l'interprétation de ces mesures. Enfin, pour les deux
types de risques, crues et intégrité du barrage, il faut s’assurer par des tests et contrôles
périodiques que les installations de sécurité (vannes de vidange, capteurs d'auscultation, alimentation en
énergie, etc.), sont en état de fonctionner.
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5. Inspection visuelle
L’expérience montre que l’on estime que les inspections visuelles, ont permis la détection
d'environ la moitié des anomalies ayant conduit à des interventions sur les barrages.
Elles ont un caractère essentiellement qualitatif et font appel au bon sens et à la compétence
(connaissance des problèmes) de l'agent chargé de les assurer.
Leur objectif principal est la détection de toute nouveauté, sans restriction, telle que :
- nouveau point de fuite ;
- turbidité dans une fuite ou un drain ;
- taches d'humidité sur un parement aval ;
- nouvelle fissure, etc...
Ces guides sont mis au point par un spécialiste de la problématique barrage sous l'angle du génie
civil. Les points clés (ou de contrôle) retenus doivent être peu nombreux (moins de 10), faciles à
observer et sans ambiguïté sur la réponse (oui ou non). Les défaillances associées doivent être
explicitement décrites.
Rappel :
Il est conseillé d’établir pour chaque type d’ouvrage, une fiche présentant les caractéristiques
techniques de l’ouvrage et de la placer en premier dans le dossier de l’ouvrage. Ainsi Chaque
barrage possède une fiche technique contenant toute les informations concernant l’ouvrage lui-
même, les ouvrages annexes et les organes hydrauliques. Elle constitue la fiche d’identité de
l’ouvrage et synthétise l’ensemble des données importantes relatives à l’ouvrage. Cette fiche est très utile
lorsqu’il s’agit de rechercher rapidement des caractéristiques importantes de l’ouvrage.
Une fiche d’inspection visuelle construite à partir du guide d'inspection visuelle constitue le
document opérationnel (ou mode opératoire) à remplir lors des tournées d'inspection visuelle
faites par les barragistes.
Cette fiche s'articule en quatre colonnes :
- Où regarder ?
- Quoi regarder ?
-Y a-t-il une évolution depuis la précédente visite (oui/non)
- Observations complémentaires.
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Les fiches sont renseignées par les exploitants barragistes, aux cadences prévues. De ce point
de vue, les cadences ont été calées sur celles déjà en place et concernant les tournées
d'auscultation. Afin d'assurer la traçabilité des observations, l'observateur signe son relevé et le
complète de divers renseignements (cote de retenue, météo,...).
En cas de détection d'un évènement particulier, l'anomalie subit un traitement de niveau 1 par les
responsables locaux qui peuvent déclencher un traitement de niveau 2 auprès de spécialistes
Génie Civil préalablement désignés.
Lors de la mise en place de cette démarche, il est important d'associer un volet formation à
destination des "barragistes" qui auront en charge la surveillance et des stages consacrés à la
surveillance des ouvrages de génie civil sont également disponibles. Les acteurs de la démarche
ont ainsi le sentiment de mieux voir leur barrage, de mieux comprendre le pourquoi de telle ou
telle observation. On obtient ainsi une très bonne adhésion et une large compréhension dès lors
que ces acteurs arrivent bien à mettre en perspective les enjeux et les risques de défaillance d'une
part et les points de contrôle associés d'autre part.
Tous les dix ans, l’inspection visuelle des parties accessibles des ouvrages est complétée par
celle des parties habituellement noyées. Cette inspection peut être directe, par vidange du
réservoir, et réalisée alors depuis des nacelles ou à partir d’une barque pendant la descente du
plan d’eau. Les progrès récents dans les techniques d’inspections subaquatiques incitent
maintenant à procéder à la majorité des visites par des robots télé opérés équipés de caméras ; on
évite ainsi les nuisances environnementales accompagnant souvent les vidanges des réservoirs,
tout en réduisant sensiblement les coûts. Les vidanges seront limitées aux cas où des travaux sont
nécessaires, et lorsque le type de barrage ou la visibilité dans l’eau du réservoir se prêtent mal à
une visite subaquatique.
Figure 3 : Detection d’une fissure sur la parement amont d’un barrage : image robot subaquatique
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En ce qui concerne les capteurs, ils doivent répondre aux exigences suivantes :
- robustesse et longévité, car les appareils sont souvent inaccessibles après la construction de
l'ouvrage (extensomètres dans le béton, cellules de pression interstitielle dans les remblais) ;
- fidélité, puisque toute dérive fonctionnelle entraîne une perte dans la qualité de l'interprétation
basée sur la connaissance des évolutions ;
- précision, car les phénomènes mesurés sont souvent de faible amplitude ;
- facilité de la mesure, qui doit pouvoir être faite dans de bonnes conditions de fiabilité, par un
opérateur non spécialisé (cela vaut aussi pour les mesures automatiques dont la mesure manuelle
reste recommandée aux fins de vérification ou en cas de panne de l'automate) ;
- et, si possible, maintenabilité, puisque les appareils sont eux-mêmes soumis au vieillissement et
que leur réparation ou remplacement peut un jour s'avérer nécessaire.
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l’exploitant avant qu’il ne soit trop tard les travaux de confortement nécessaires et, dans les cas
extrêmes, les mesures d’urgence assurant la Protection des populations en aval.
Le suivi du vieillissement est indispensable. L’accélération toujours préoccupante d’un phénomène
doit être détectée le plus tôt possible. Une véritable surveillance de l’ouvrage suppose que l’on
puisse suivre l’évolution de son comportement dans le temps, déduction faite des variations dues
aux autres causes.
Les types de mesures et d’appareils les plus répandus pour l’auscultation des barrages en remblai
sont brièvement décrits ci-dessous. Ces mesures portent sur les sollicitations et sur la réponse de
l’ouvrage.
Les deux sollicitations principales sont la cote du plan d’eau et les précipitations.
La cote du plan d’eau est mesurée par une échelle limnimétrique (visuel) ou un limnimètre
enregistreur (précision ≈ centimètre) ;
Les précipitations sont obtenues par un pluviomètre installé sur le barrage, relevé
quotidiennement (précision ≈ millimètre/jour).
Il peut parfois être nécessaire de prendre en compte d’autres sollicitations : niveau aval,
nappe de versant ou fonte des neiges.
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les charges hydrauliques, mesurées par des piézomètres. Le piézomètre à tube ouvert est
le système le plus simple et le plus robuste. Il est implanté dans le corps du barrage, dans
la fondation, les rives ou en aval. Il peut être installé à tout moment, par exemple pour un
renforcement de l’auscultation. Il s’agit d’un forage de faible diamètre, équipé d’un tubage
de quelques centimètres et crépiné en partie inférieure sur une hauteur définissant la
chambre de mesure. La mesure se fait à l’aide d’une sonde donnant la différence de cote
entre la nappe et la tête du piézomètre, préalablement nivelée. La précision est de l’ordre
du centimètre ;
les pressions interstitielles, mesurées par des cellules de pression interstitielle, appareils
de faible dimension installés lors de la construction dans le corps du barrage ou dans la
fondation. Le principe de mesure de la pression dépend du type d’appareil (cellule à
contre-pression ou cellule à corde vibrante). La précision est 0,1 à 1 kPa (soit 1 à 10 cm).
Dans ce qui suit nous présentons quelques principes généraux pour la mise en place d’un dispositif
d’auscultation sur un barrage. Il faut indiquer que ce dispositif doit bien sûr être adapté au cas par
cas.
Les barrages poids sont établis en général sur des fondations rocheuses, ces barrages sont surtout
sensibles aux phénomènes suivants classés par ordre de gravité décroissante :
Passage d’une crue extrême, dépassant la crue de projet et causant une élévation du plan
d’eau dont la poussée compromettrait la stabilité d’ensemble du barrage, ou causant une
surverse avec érosion de la fondation en pied aval et diminution de la résistance au
glissement ;
Colmatage des drains de fondation (s’ils existent) entraînant une augmentation des
souspressions sous la base du barrage et diminuant sa stabilité ;
dégradations au niveau des éventuels joints entre plots avec augmentation des fuites.
Le passage des crues risque de se traduire par des sollicitations qui font que l'ouvrage sort du
domaine élastique : des fissurations peuvent se produire, entraînant à la longue des phénomènes
de fatigue. Dans les cas extrêmes, on peut enregistrer des déplacements brutaux et irréversibles.
La mesure des déplacements en crête est donc importante pour déceler tout comportement
anormal de l'ouvrage sous fortes sollicitations. Elle se fait sur les grands barrages au moyen de
pendules, et sur les ouvrages plus modestes au moyen de mesures d'alignement. On peut
également suivre l'ouverture d'éventuelles fissures en pied amont grâce à des extensomètres
multipoints débouchant en galerie. Les mouvements différentiels entre plots se mesurent au
moyen de fissuromètres.
Les sous-pressions à la base du barrage sont contrôlées par des piézomètres ou des cellules de
pression posées au contact fondation - barrage (pour des considérations de maintenance, on
préfèrera les premiers aux seconds). Les drains de fondation, s’ils existent, doivent être équipés de
façon à pouvoir mesurer leur débit. On peut mesurer le niveau d’eau dans les drains ne débitant
pas, sans pour autant que ces appareils puissent être réellement considérés comme des
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b-) Cas particulier des barrages poids renforcés par des tirants précontraints :
Certains barrages poids anciens, dont le profil a été jugé insuffisant pour assurer leur stabilité, ont
été ou sont renforcés par des tirants actifs ancrés en fondation et boulonnés en tête sur une
poutre de répartition sur le couronnement. On rencontre aussi ces dispositifs pour améliorer
l'ancrage de culées de voûtes établies dans des conditions géologiques médiocres.
Les premiers exemples de ce type de confortement comportaient des tirants précontraints puis
injectés sur toute leur hauteur. Les problèmes de corrosion rencontrés sur certains d'entre eux et
la difficulté, voire l'impossibilité, de mesurer la tension résiduelle de ces tirants a conduit à
adopter des tirants scellés uniquement en fondation et avec une longueur libre sous double gaine
sur toute la hauteur du corps du barrage. La mesure régulière de la tension résiduelle d'un tirant
est alors possible grâce à une jauge de contrainte placée sous la tête. Une telle mesure est bien
sûr indispensable.
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Le suivi de la piézomètrie en fondation et dans les rives est donc un aspect primordial de la
surveillance des voûtes. Les piézomètres doivent être judicieusement implantés en fonction de la
structure géologique des appuis, reconnue lors des phases préliminaires du projet, mais aussi lors
de la réalisation des fouilles. Le complément indispensable en est le suivi des débits des drains.
Compte tenu des phénomènes assez courants de report de débit d'un drain sur ses voisins, des
mesures globales par zone sont recommandées à fréquence élevée. Les mesures individuelles des
drains seront moins fréquentes et ne concerneront que les drains présentant un débit significatif.
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Nous considérons que rentrent dans cette catégorie tous les barrages en remblai dont la fonction
étanchéité est assurée par de la terre, qu'il s'agisse de barrages zonés en enrochements avec
noyau interne en argile ou de remblais plus ou moins homogènes en terre. Les principales
pathologies susceptibles de conduire à des désordres, voire à des ruptures de ces barrages, sont
globalement de quatre types :
un colmatage des drains entraînant une montée de la piézométrie, qui peut, à terme,
atteindre le talus aval et mettre en danger la stabilité du remblai ;
Les tassements sont contrôlés à l’aide d’un dispositif topographique constitué de bornes placées
en crête de remblai et sur les risbermes, tous les 20 à 30 m dans le sens de rive à rive, et de piliers
d’observation placés sur les rives dans des zones non susceptibles d’être affectées par des
mouvements. Les levers topographiques sont faits par triangulation pour les grands barrages et en
altimétrie uniquement pour les petits.
La piézométrie dans le corps de remblai et dans la fondation sous-jacente est observée par des
cellules de pression interstitielle, réparties sur un ou plusieurs profils amont - aval. Sur chaque
profil, un dispositif idéal comprend plusieurs niveaux horizontaux de cellules, auscultant ainsi la
fondation, l'amont du noyau, le noyau lui-même et parfois l'aval du drain; ceci permet
l’interprétation physique de l’évolution de la saturation. Le suivi de la piézométrie en aval du drain
(pour vérifier la pérennité de l'efficacité de ce dernier) peut plus efficacement se faire à l'aide de
piézomètres (un profil rive à rive sur le parement ou la risberme aval), à crépines longues de façon
à détecter plus sûrement l’apparition d’une zone de fuite.
Les fuites sont contrôlées par des dispositifs de mesure des débits. Les drains du barrage
débouchent dans un collecteur aménagé à cet effet. Il peut être intéressant de séparer les zones
de mesure pour faciliter l’analyse des résultats (rive droite – rive gauche, voire seuils de mesures
intermédiaires pour des barrages de grande longueur). De même, les éventuels puits de
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décompression en pied aval d’un barrage en terre doivent pouvoir être équipés pour mesurer les
débits interceptés et leur variation. En cas d’augmentation anormale de débit, des mesures de
teneurs en éléments fins peuvent renseigner sur un processus éventuel d’érosion interne. Dans
cette optique, la conservation d’un échantillon témoin des matériaux constitutifs du drain est donc
préconisée, afin de pouvoir comparer avec les éventuels dépôts aux exutoires des drains.
Nous considérons que rentrent dans cette catégorie tous les barrages en remblai (généralement
en enrochements ou en tout-venant) dont la fonction étanchéité est assurée par un organe mince
en parement amont (masque en béton ou béton bitumineux, dispositif d’étanchéité par
géomembrane), prolongé en fondation par un voile d'injection ou une paroi moulée.
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Le risque de tassements du corps en enrochements est plus limité que pour les autre types de
barrages en remblai, pour autant bien sûr que le compactage des matériaux ait été réalisé avec
des engins appropriés (rouleaux vibrants lourds). Dans le cas d’un barrage en enrochements de
moins de 20 m de hauteur construit sur une fondation non compressible, on peut considérer qu’il
est inutile de prévoir des mesures de tassement. Par contre, dans les autres cas, les mesures de
tassements sont recommandées, au moyen de bornes implantées sur le couronnement, sur le
masque amont et sur les risbermes du talus aval. La mesure des repères sur le masque revêt une
grande importance, ce qui doit amener à choisir judicieusement les dates des levers. Passé le
jeune âge et après confirmation du bon comportement du remblai, le dispositif topographique
peut être allégé.
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Les pendules - direct ou inversé - équipés d'une table de lecture dite "à pointes de visées",
assurent une précision de l'ordre de 1/10 mm . Le pendule présente toutes les qualités exigées des
appareils d'auscultation ; on peut effectuer des lectures fréquentes, en toutes saisons.
L'installation de plusieurs lignes de pendules, au stade de la construction, ne pose aucun
problème, que ce soit en puits ou en parements extérieurs. Ils peuvent également être installés
sur de nombreux ouvrages existants où ils remplacent alors avantageusement les mesures
topographiques. Le pendule est un instrument facilement automatisable, mais dans ce cas, il est
toujours recommandé de conserver des mesures manuelles aux fins de vérification.
Basé sur le principe du fil à plomb, les pendules permettent de mesurer les déplacements du
barrage vers l’amont ou l’aval et vers les rives.
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En complément des mesures effectuées sur des capteurs installés dans ou sur l'ouvrage, les
mesures topographiques constituent un autre moyen d'obtention des déplacements. Ces mesures
sont d'une mise en œuvre assez lourde, en temps et en technicité nécessaire, et d'une précision
inférieure aux capteurs installés à demeure. Elles demeurent, néanmoins, le seul moyen de
mesures de déplacement dans de nombreux ouvrages où d'autres moyens de mesures ne sont
pas envisageables, techniquement ou économiquement.
La planimétrie, par triangulation à partir de piliers situés autour de l'ouvrage. On accorde ensuite
beaucoup d'attention aux calculs des déplacements, par utilisation de méthodes de compensation
d'erreurs et détermination de la fixité des piliers d'observations. Cette méthode est utilisée sur des
barrages de tous types et des glissements de terrain. L'ellipse d'incertitude de la mesure doit être
précisée par le topographe; elle dépend de la configuration de l'ouvrage et de l'implantation des
plots de visée. De l'ordre du millimètre (et parfois moins) dans les situations favorables,
l'incertitude peut atteindre plusieurs millimètres pour des vallées larges, ce qui peut conduire à
délaisser ce type de dispositif.
Le nivellement donnant le déplacement vertical des repères installés sur les ouvrages. Cette
méthode est utilisée pour la mesure des tassements de barrages en remblai. Complément
indispensable de la planimétrie pour les grands barrages, le nivellement est souvent le seul suivi
topographique des petits barrages, dont la hauteur ne justifie pas de mettre en place les lourds
dispositifs de triangulation.
Les mesures d'alignement, faites sur des repères scellés sur le couronnement de l'ouvrage, à
partir de piliers implantés sur les rives, dans l'alignement des repères. Les mesures permettent
d'obtenir le déplacement dans le sens amont - aval. Ces mesures, dont la précision est de l'ordre
du mm sont bien adaptées à des barrages rectilignes, de taille moyenne et de tous types.
Ces méthodes topologiques sont utilisées pour mesurer les déplacements du barrage par rapport
à des points fixes. Elles sont utilisées en complément des mesures pendulaires qui permettent des
mesures plus fréquentes.
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Les extensomètres "à corde vibrante", donnant la déformation du béton, ont été installés en
grande quantité dans les barrages. Appareil sensible et fiable, il donne des indications importantes
sur l'évolution des déformations internes, notamment pendant le début de la vie de l'ouvrage
lorsque retrait et fluage sont importants. Leur utilité, pour conforter les hypothèses de distribution
de contrainte faites lors du projet, est maintenant beaucoup plus faible, depuis l'apparition de
méthodes de calcul performantes au début des années 1980.
Les extensomètres multipoints (appelés parfois distofor) à longue base sont présents dans
quelques fondations rocheuses et sur certaines structures. Malgré une certaine fragilité, ils sont
extrêmement utiles pour mesurer des déplacements sur des distances allant de quelques
décimètres à plusieurs dizaines de mètres Ils sont particulièrement bien adaptés à la mesure de
l'ouverture du pied amont des voûtes.
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Les fissuromètres sont installés sur une fissure ou un joint dont on veut suivre l'évolution. On
mesure les déplacements relatifs des deux lèvres de la fissure, au moins dans l'axe perpendiculaire
à son plan. Dans cette famille il existe une gamme d'instruments, du plus simple au plus
sophistiqué :
- le fissuromètre avec mesure au vernier (précision du 1/10e de mm, mesure sur un axe) ;
- le fissuromètre avec mesure au comparateur (précision du 1/100e de mm, mesure sur un axe) ;
- le fissuromètre avec capteur inductif (précision du 1/100e de mm mais nécessité d'une
alimentation électrique) ;
- le vinchon, qui est un fissuromètre triaxial dont la mesure se fait au pied à coulisse avec une
précision de lecture au 1/100e de mm.
La mesure des pressions interstitielles dans les remblais est réalisée par des cellules à
contrepression ou à corde vibrante. La pression interstitielle régnant localement dans le remblai
est transmise par une pierre poreuse au dispositif de mesure. Les cellules sont posées pendant la
construction du remblai et, selon le type, un câble ou des tubulures transmettent l'information au
poste de mesure situé dans un local. Le soin apporté à la pose de ces cellules est primordial pour la
qualité des mesures ultérieures, d'autant que ces appareils ne sont ni réparables ni remplaçables
(sauf installation dans un nouveau forage). Les cellules à corde vibrante sont recommandées pour
leur longévité (mis à part les problèmes de fluage dans le temps).
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Les piézométres sont bien adaptés à la mesure du niveau piézométrique dans les fondations. Il
s'agit de forages de faible diamètre, équipés de crépines dans les sols meubles, à l'intérieur
desquels s'établit un niveau d'eau en équilibre avec le niveau de la nappe phréatique
environnante. La "chambre de mesure" est, le plus souvent, limitée à une courte partie du forage,
la longueur restante étant isolée par un tubage et un coulis étanche. La mesure est basée sur une
lecture directe au moyen d'une sonde électrique, au manomètre (si le forage est artésien) ou par
une cellule placée dans la chambre de mesure. L'importance du volume de cette chambre de
mesure et de sa perméabilité sont primordiales. On utilise parfois des piézomètres à chambre de
mesure longue, en vue de détecter des zones de venues d'eau (par exemple en aval du système de
drainage d'un remblai) ; il faut alors veiller que le piézomètre ne crée pas de communications
indésirables entre des zones théoriquement séparées. La mesure de niveau ne sera alors pas
vraiment représentative d'un niveau piézométrique.
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L'objectif est d’abord de détecter rapidement des anomalies nécessitant parfois des
actions immédiates; d’où l’importance d’un traitement assez rapide des mesures après leur
réalisation. A noter que cette première analyse permet aussi de détecter les erreurs de
mesures ou d’appareillages, et donc de réitérer la mesure sans attendre la prochaine
tournée.
Le second objectif est de mettre en évidence les dérives à long terme, ce qui passe par
l’analyse et la compréhension du comportement de l’ouvrage, réversible et irréversible.
Les grandeurs physiques que mesurent les instruments d'auscultation peuvent être influencées
par de nombreux facteurs explicatifs que nous allons essayer de séparer en deux groupes.
Phénomènes réversibles :
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Phénomènes irréversibles. Le plus souvent on les prend en compte globalement, par l'effet
du temps ou plus exactement de l'âge du barrage. Ils englobent de nombreux phénomènes
physiques, de natures très diverses, parmi lesquels on peut citer :
Les modèles de calcul aux éléments finis sont désormais d'utilisation courante au stade du
projet d'un barrage. Sous réserve d'une bonne connaissance des paramètres de lois de
comportement des matériaux, ils permettent de représenter de façon fiable les déformations et
les contraintes dans différentes situations de projet. Les phases de construction et première mise
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en eau seront donc l'occasion de valider le modèle et ses paramètres, pour autant que les
situations réelles correspondent à celles modélisées, ce qui en fait n'est bien souvent pas le cas,
obligeant à de nouveaux calculs d'analyse inverse. Ces mêmes modèles peuvent être à nouveau
mis en œuvre pendant la vie de l'ouvrage, en général dans le cadre d'études de réévaluation de la
sécurité. Cependant, ces modèles sont lourds pour le suivi régulier de l'ouvrage et, surtout, ils ne
peuvent pas encore prendre en compte la complexité des facteurs qui en influencent le
comportement et l’hétérogénéité qui caractérisent les matériaux sols, roches et bétons.
Les méthodes d’analyse statistique des mesures d’auscultation permettent de séparer les
influences respectives de plusieurs facteurs explicatifs, introduits dans le modèle. Ces méthodes
de type Hydrostatique, Saison, Temps, ont été mises au point et s’avèrent être un puissant outil
d’interprétation du comportement des barrages.
Proposées à l'origine pour les pendules des barrages voûtes, ces méthodes et leurs dérivées sont
actuellement utilisées dans plusieurs pays et leur champ d'application s'est notoirement étendu.
L'expérience acquise depuis plusieurs décades sur plusieurs centaines de barrages a confirmé
l'excellence de la méthode comme un outil puissant d'interprétation des mesures d'auscultation.
5. CONCLUSION
Elle fait également appel à des compétences spécialisées, dans des domaines variés :
métrologie, topographie, télématique, géotechnique, analyse statistique, gestion de bases
de données, …
Elle repose enfin sur le contrôle externe exercé par l'Administration. D'où l'importance à
accorder aux aspects organisationnels, définissant les relations entre ces différents
intervenants, ainsi que les rôles et la responsabilité de chacun d'eux.
Les outils et méthodes disponibles, dont l'utilité est évidente et que l'on doit encore
chercher à améliorer, constituent un appui aux responsables de la surveillance des
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barrages, mais ne les dispensent pas d'un effort constant de rigueur, d'attention et de bon
sens. Le facteur humain reste primordial pour cette surveillance qui repose sur le
professionnalisme, la vigilance et la perspicacité des acteurs, à tous les niveaux.
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