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Economique Géopolitique Et
Geostrategie Au Maroc
Chapitre 1 : les regards extérieurs sur le Maroc dans la géostratégie mondiale
A- Les défis
Terrorisme islamiste international
Gestion délicate de la question du Sahara Marocaine l et de ses corollaires (telles les relations
difficiles avec ses voisins algérien et mauritanien.)
L'environnement frontalier
La sécurité nationale :
La menace terroriste régionale
La stabilité et la prospérité du Maroc
L'immigration africaine :
Les transferts de devises par les Marocains résidant à l'étranger (MRE)
Les délocalisations des industries et services de l'Europe vers le Maroc
La tentation islamiste et ses corollaires
B- Les opportunités
Essor du tourisme
Modernisation des structures administratives
Transition démographique
A- Les Défis
Le manque d’eau et d’énergie
Des stratégies sectorielles ambitieuses
B- Les Opportunités
Quelle est la place du Maroc dans la géostratégie régionale ?
Développement économique prometteur
Conclusion
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Introduction :
Le Maroc grâce à sa proximité géographique avec l’Europe et sa proximité intellectuelle et
Culturelle avec le monde arabo-musulman et l’Afrique, peut jouer le rôle de passerelle entre le
L’Afrique subsaharienne, d’autre part. Le rêve européen a été l’œuvre des Européens pendant la
seconde moitié du XXe siècle. Le nouveau rêve commun aux Européens et aux gens du Sud est de
créer la communauté euro-méditerranéenne. C’est le grand projet du XXI e siècle pour les
générations futures.
Le Maroc est un pays méditerranéen, atlantique, arabe, maghrébin, ayant également des relations
maritimes et aériens. La route du gaz, de l’Algérie à l’Europe, traverse ses territoires. C’est
notamment dans ses manifestations les plus violentes, et l’impasse, qui s’avère très difficile à
Il y a encore un autre facteur qui conditionne fortement les relations Maroc-Europe : le problème
s'agit pas des Marocains qui émigrent, puisque qu’ils ont leurs propres réseaux – et sont de plus en
plus intégrés – mais surtout des populations africaines qui utilisent le Maroc en tant que chemin
L’émigration est un besoin pour l’Europe et ne doit pas être considérée comme un don pour ceux
qui en bénéficient. C’est pourquoi elle doit être soumise à des règles et avoir des contreparties.
Le côté atlantique du Maroc revêt également une importance énorme. La politique atlantique du
Maroc intéresse particulièrement le Portugal, pays le plus occidental de l'Europe, tourné vers
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l’Atlantique, du nord et du sud, est stratégiquement important en raison des rapports qui lient les
trois continents : l’Europe, l’Afrique occidentale et les Amériques. Le Maroc a toujours compris
l'importance de ses relations atlantiques, qui représentent une plus-value significative pour le
Maghreb et qui respectent non seulement l'Amérique du Nord mais aussi l'Ibéro-Amérique ou
intérêt.
D’abord réconcilier l’Algérie et le Maroc pour réussir l’intégration maghrébine. Mais faut-il
attendre cette réconciliation pour réussir ? Je ne suis pas d’accord. Si on note les atouts que
possèdent le Maroc et l’ensemble des pays de la région et, surtout, le manque à gagner du non-
Le Maroc est en train de combler des déficits majeurs en termes économique, social et politique.
Nous savons également qu’il a opté pour une nouvelle approche pour régler le problème du
Sahara qui pourrait constituer un ancrage pour le progrès de tout le Maghreb. Cependant, il est
important de jouer, en parallèle, toutes les cartes possibles, des axes stratégiques sur lesquels le
La globalisation n’est pas un mal en soi. Elle est nécessaire car c’est à travers elle que nous
pourrons acquérir la maîtrise des technologies, que nous pourrons accéder à de nouveaux
marchés.
S’il est bien vrai que le Maroc se situe actuellement sur un itinéraire de croissance de nature à
Ici, les priorités, en termes d’intégration, se situent, dans le contexte géostratégique, autant au niveau
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Afin de dégager les grandes options stratégiques, crédibles et soutenables, de l’avenir du Maroc dans
- Le Maroc a-t-il une stratégie de développement économique qui peut lui donner une
Chapitre 1 : les regards extérieurs sur le Maroc dans la géostratégie mondiale
D’un point de vue géostratégique, le Maroc et le Maghreb se situent entre les dimensions
atlantique, méditerranéenne et africaine et sont liés à l’histoire européenne et à celle du monde
arabo-musulman. Ils sont aussi confrontés aux puissances émergentes de l’Asie et de l’Amérique
latine.
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C’est d’un monde actuel multipolaire avec de nouvelles formes d’alliance et de conflit que nous
parlons. Cette mosaïque d’intérêts rend difficile le choix du meilleur cheminement et, notamment,
les choix d’alliances et de partenariats avec ces divers acteurs.
Il est important d’identifier dans quelle régionalisation, du point de vue de leurs partenaires
actuels et potentiels, s’inscrivent le Maroc et, demain, le Maghreb et d’essayer d’imaginer en quoi
pourraient consister les meilleures options pour optimiser le positionnement du leadership de cette
région dans un monde qui se transforme rapidement.
Nous n’allons sans doute pas vers l’unité du monde espérée sous la pression des forces du
marché ;
nous n’allons pas plus vers une multipolarité organisée avec des clones de modèles occidentaux,
mais plutôt vers des regroupements géographiques plus naturels, des « grappes homogènes » qui
vont gérer tant bien que mal leur avenir et leur développement. On les connaît bien ; elles ont été
théorisées apparemment pour la première fois par Saul Cohen (2). La théorie qu’il développe et
qu’il faudrait d’ailleurs remettre à jour, range l’Europe occidentale et le Maghreb dans la même
grappe appelée « l’Europe maritime ». Au Maroc, cette perspective fait sens. Notons que cette
zone identifiée reste distincte de celle de l’Afrique sub-saharienne, du Moyen-Orient et de
l’Europe continentale ; mais pas vraiment différente de ce qui constitue l’espace 5+5 actuel.
L’unification du monde autour du modèle occidental reste une conjecture, car ce modèle
Centralisé qu’ont établi avec sagesse les vainqueurs de 1945 et qui a géré tant bien que mal la
guerre froide n’est pas suffisamment souple pour gérer la nouvelle géographie de la planète et ses
diversités. Nous allons vers des zones de développement plus différenciées, chacune au rythme
qui lui convient et à l’aide du modèle qu’elle se choisit dans le cadre général mais constamment
réinterprété de la charte de San Francisco de 1945. A l’évidence, le global ne disqualifie pas le
régional, et l’Afrique du Nord et l’Europe occidentale sont stratégiquement raccordées et
corrélées dans le monde du 21 e siècle. Si une bordure stratégique existe, elle se situe au Sahel,
entre l’Afrique méditerranéenne et l’Afrique noire.
Le fait régional est un trésor de la planète à protéger au nom de sa diversité génétique. L’Europe
occidentale et l’Afrique du Nord ou, en regardant de plus près, d’abord l’Europe latine et le
Maghreb central.
C’est conscient de cette réalité nouvelle de la planète qui se diversifie et se restructure, conscient
de cette globalisation qui fait bon ménage avec les cohérences régionales qu’il faut aborder le
voisinage euro-méditerranéen et la réalité euromaghrébine. Quelques points pour s’en convaincre.
La géographie de la Méditerranée a favorisé des rencontres et des échanges séculaires. Hier,
Alexandrie, Athènes, Rome, Damas, Fès, Kairouan et Istanbul ont tour à tour animé de façon
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plus ou moins ordonnée le bon voisinage entre les continents africain et européen. De précieuses
traces demeurent et aussi des modèles de connexion et d’intégration qui ont fonctionné, au bén
éfice général. Demain, la Méditerranée sera flanquée au sud par trois ensembles démographiques
stabilisés d’importance comparable, la Turquie, l’Egypte et le Maghreb central,18 Maroc 2030
dans l’espace Maghreb(1)
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occidentale ; on songe à la fonction passerelle que joue la Méditerranée entre Asie, Afrique et
Europe et à celle que joue le Maroc avec sa façade atlantique reliée à l’Hispanidad américaine, sa
façade méditerranéenne reliée à l’Europe latine et son couloir africain qui la relie au golfe de
Guinée. Les « passerelles » sont des zones de connexion, de transition et de contacts où
s’échangent les richesses, les savoirs, les projets et où se raccordent et s’harmonisent les cultures
et les gouvernances. Elles génèrent des progrès et portent des espoirs.
L’espace euromaghrébin est une passerelle ; et la mondialisation qui n’a effacé ni l’histoire ni la
géographie ni les cultures permet de le valoriser.
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consolider notre voisinage, affronter ensemble les défis de l’avenir, en conjurer les risques avec
des stratégies collectives crédibles, soutenables, des complicités régionales que nos opinions
publiques peuvent comprendre et apprécier. Ces intérêts communs devront fonder une
communauté de destin de près de trois cents millions d’Euromaghrébins placés comme une
passerelle entre trois continents et noyés dans un océan humain de près de 9 milliards
D’habitants.
En conclusion, pour rester concret et actuel, il faut passer ces perspectives générales d’intégration
progressive au filtre de l’histoire actuelle. Or, celle-ci reste tragique avec la nouvelle question
terroriste, la lancinante question palestinienne, la nouvelle incertitude iranienne et la pression
migratoire qui pèse sur nos continents. Tous ces phénomènes qui inquiètent nos sociétés peuvent
déclencher sans préavis des crises graves, avec des mouvements de foule et d’opinion
irrépressibles et ruiner les efforts de convergence actuels.
Il y a donc une véritable urgence à renforcer notre dialogue stratégique, y compris en matière
culturelle et religieuse, à favoriser l’apparition d’une formule de laïcité tolérante à l’égard d’un
Islam politique responsable. Tout ceci est nécessaire pour éviter une contamination de notre
espace euromaghrébin par toutes les formes de fondamentalisme religieux, d’exclusion Éco-
nomique ou d’influence extérieure déstabilisante. Il y a urgence à établir rapidement ces Échanges
mutuellement favorables qui créeront des solidarités décisives et durables avant que de graves
accidents ne viennent compromettre les chances d’un avenir à l’évidence commun.
Section 1 : Le co-développement, une opportunité face à la globalisation
La globalisation est le résultat de la mise en œuvre de cinq processus
– la dimension politique et géopolitique de la globalisation : celle-ci est née du processus qu’a
vécu l’Europe avec la fragilité des économies centralisées de l’Union soviétique. Le collapse de
cette dernière, d’une façon ou d’une autre, a créé une perspective économique et politique de
l’économie sociale du marché dont on peut dire qu’elle est aujourd’hui perçue comme
l’alternative globale et mondiale de l’organisation sociale et économique. C’est pour cela que la
globalisation a aussi une dimension politique.
L’intégration à la globalisation pose aussi des questions et nécessite des outils
Premièrement, on ne peut plus prendre des attitudes réactives, il faut prendre des attitudes
proactives face aux mutations des variables-clés sources de croissance et de développement. Il
faut aussi faire des choix face aux défis de la compétitivité. En termes de politique nationale, la
globalisation met au centre la question de la compétitivité. La compétitivité est ainsi la clef de tout
pays qui désire s’insérer dans les nouvelles économies globales.
Deuxième, il faut réévaluer le rôle de l’Etat, cela ne veut pas dire que l’on doit revenir à un Etat
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dirigiste, qui intervient dans l’économie politique, mais plutôt vers un Etat qui crée les
conditions pour que l’économie bouge, pour que le secteur privé marche. Un Etat bien organisé,
qui a la tâche de réguler l’activité économique. On a dépassé la situation où on parlait de la dé
régularisation, aujourd’hui, on parle de la régularisation efficace. On a constaté que le
développement économique a besoin d’un Etat efficace, compétent, efficient et qui adopte des
règles qui donnent des certitudes au secteur économique. L’Etat devient ainsi très important dans
les nouveaux espaces économiques internationaux.
Le troisième outil est celui relatif aux nouvelles stratégies du co-développement et de
coopération. On a constaté que le développement économique est un processus qui dépasse le
contexte national et que l’approche traditionnelle de la coopération économique considérée
comme une relation bilatérale est dépassée. Il faut alors se mettre dans le contexte du
codéveloppement qui a une perspective plus grande que celle de l’aide économique et c’est aussi
un processus culturel et social, etc.(3)
Quelle est notre vision pour un processus de co-développement ?
La globalisation comme tout le monde le sait, est devenue inséparable du processus
complémentaire de régionalisation. La régionalisation, dans la globalisation, intervient sur la base
des critères d’efficience de la nouvelle géographie économique. Il faudrait donc chercher des
solutions optimales pour cette nouvelle géographie économique. Pour ce faire, on a ici une
esquisse de solutions qui sont à notre avis nécessaires pour la réinsertion dans la nouvelle
économie mondiale.
(3)P 19,20 Acte de Forum I ,ou va le monde ?/Environnement géostratégique et économique
Ces solutions optimales concernent les infrastructures, le système énergétique et de transport,
l’aménagement du territoire et la création des conditions pour le développement du secteur privé
via une meilleure efficacité des actions et du nouveau rôle de l’Etat. C’est là les quatre espaces
que, chez nous à l’Université Nebrija, considérons comme les outils qu’il faut développer pour
créer la régionalisation qui, à notre avis, permettra au Maghreb et au Maroc de jouer un rôle dans
la nouvelle géographie économique.
On constate aussi une absence d’une vision globale et prospective de l’espace économique. Cela
se manifeste par une incorporation insuffisante des nouvelles approches de la dimension
territoriale du développement, de la nouvelle géographie économique ainsi que des perspectives
géopolitiques et géostratégiques dans les mécanismes et autres instruments d’analyse et de
politiques envisageables pour réussir le processus d’intégration. La nouvelle géographie
économique justifie un processus de forte intégration du Maghreb dont les territoires, la
population et les ressources naturelles ont une dimension significative à l’échelle continentale et
planétaire.
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Quel est notre espoir ? C’est que la force des avantages rationnels de l’intégration du
Maghreb
doit prendre le dessus sur les blocages actuels qui sont fondamentalement et essentiellement à
caractère géopolitique. L’Europe peut et doit jouer un rôle essentiel dans la mise en valeur des
avantages économiques du Maghreb. Mais il y a aussi d’autres partenaires internationaux,
africains et américains, qui sont aussi nécessaires pour que le Maghreb et le Maroc tiennent leurs
rôles dans la nouvelle géographie internationale. Ça, c’est notre espoir. Mais notre conviction
c’est qu’il y ait un important programme de recherches socio-économiques sur le Maghreb à
construire ici, ensemble, et qui devrait identifier, évaluer et mettre en oeuvre des projets communs
dont le Maghreb et la Méditerranée occidentale ont besoin pour la nouvelle
géographie économique.
Pour parler de géopolitique, je vais tout simplement essayer de commenter les trois axes qui
forment le triangle de la réfl exion géopolitique. Il s’agit des intérêts qui nous sont communs ou
qui sont communs à cette région qui nous est commune, puis des acteurs et enfin des
représentations. (4)
économique, de stabilité politique, de relation entre les Etats de la région, cinq interrogations
premières.
de circulation des populations. En effet, le stock devient vieillissant puisque les populations du
nord de la Méditerranée ont déjà largement commencé à vieillir, vieillissement qui se combine,
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– La troisième est celle que pose le développement de l’asymétrie stratégique, qui se traduit à
– La cinquième est celle de la stabilité des sociétés politiques qui sont toutes, à des degrés divers,
la globalisation est une grande et belle chose, qui construit du développement économique, qui
construit de la circulation humaine, mais elle est aussi un facteur dissolvant qui pèse à des degrés
Nous savons très bien que tous ces problèmes se trouvent éminemment présents dans le creuset
méditerranéen, en général, et que la plupart d’entre eux sont posés très directement aux pays du
Maghreb. C’est le cas pour les questions de l’énergie et des matières premières. C’est le cas pour
les questions de démographie, avec le nouveau « statut » que la plupart des pays du Maghreb
acquièrent comme pivot, comme plaque de transit des circulations démographiques.
Les pays du Maghreb, et singulièrement les plus lourds d’entre eux, sont donc directement
interpellés par ces problèmes, et il n’est pas possible d’imaginer que face à des problèmes aussi
transversaux on puisse fournir des réponses strictement nationales. On ne gère pas les flux
économiques avec des frontières nationales.
Deuxième axe de réflexion : les acteurs
Puisque l’on ne peut pas gérer ça individuellement, unilatéralement, à quels acteurs faut-il
penser ? Nous, Occidentaux, nous avons cru, au début des années quatre-vingt-dix, que le monde
allait pouvoir être assez aisément organisé parce qu’il était en train de devenir coopératif. Et près
de vingt ans après, nous nous apercevons que ce n’est pas ainsi que ça se passe. Aujourd’hui, nous
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c’est complètement faux, et que les grandes entités qui se sont proposées depuis une vingtaine
Au niveau global, l’ONU peine à affirmer son rôle et sa légitimité. Au niveau « méta-régional »,
toutes les grandes instances ont des acquis, bien entendu, mais elles peinent elles aussi à organiser
Européenne n’est évidemment que la manifestation d’une crise politique. L’Union africaine est en
gestation avec beaucoup d’acquis, mais il lui faudra encore du temps pour gérer tous ses
problèmes. Le processus de Barcelone, c’est le moins qu’on puisse dire, a des états d’âme.
L’OSCE est extrêmement sympathique, mais on se demande si elle existe encore. Quant à
l’OTAN, elle tient bien sur ses jambes parce que c’est une des administrations (ou l’une des
bureaucraties) les mieux organisées du continent européen, mais son gros problème est qu’on ne
sait pas bien à quoi elle sert et qu’elle-même ne sait pas bien à quoi elle sert.
En dessous de ces logiques méta-régionales, les logiques des puissances, les unilatéralismes de
La notion de frontière est très récente, elle est contraire autant à la tradition berbère qu’à
l’esprit de l’islam. Les contours du Maroc ont été très fluctuants tout au long de l’histoire,
selon la puissance et rayonnement des différentes dynasties. Parler d’un « Maroc historique »
pourrait même conduire à revendiquer la majeure partie du Maghreb, une partie du Mali,
la Mauritanie, la moitié sud de l’Espagne… Les frontières sont le fruit de la colonisation
de la région par la France et l’Espagne qui ont tracé des lignes approximatives entre
leurs zones d’influence. Elles sont contestées à des degrés divers sur une bonne partie
de leur longueur :
Avec l’Algérie 1560 km. Cette frontière a été tracée par la France et le Maroc en 1845.
Elle est fermée depuis 1994 (quand l’Algérie a accusé le Maroc de servir de sanctuaire aux
terroristes islamistes), sa réouverture n'est pas à l'ordre du jour. Avec seulement trois points
de passages, en temps normal, elle n’a jamais connu un grand flux d’échanges (à l’exception
de la contrebande qui, elle, est florissante).
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Avec l’Espagne 16 km (avec Ceuta et Melilla) frontière très surveillée par les Espagnols
en raison d’une forte pression de l’émigration clandestine. Les Espagnols ont établi récemment
de véritables fortifications autour de leurs enclaves.
En octobre 2006, l'Espagne et le Maroc ont commandé une nouvelle étude sur un projet de tunnel
sous le détroit de Gibraltar qui sépare les deux pays. L'ouvrage aurait une longueur total de 38,7 km
dont 28 sous la mer. Il pourrait entrer en service à l'horizon 2025.
européenne, c’est que cet ensemble régional se retrouve à la périphérie du nouveau centre de
gravité du monde. Désormais, il est clair que le centre de la puissance s’est déplacé vers l’Asie
et, plus globalement, l’aire pacifique dans laquelle il faut inclure bien sûr les Etats-Unis. Cette
du Maghreb une espèce de Finistère qui, si les choses ne sont pas réellement prises à bras le
sans doute beaucoup plus lentement, mais également politiques dans la mesure où l’Union
européenne, ne s’étant pas structurée politiquement et, n’ayant pas résolu le problème de ses
frontières, ne serait plus que l’espace économique fragmenté dont le Maghreb ne serait
Il est clair que là aussi le phénomène d’attraction de la technologie tire vers l’Asie et vers les
Etats Unis. Il y a un enjeu majeur tant magrébin qu’européen à reconstruire les véritables
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capacités techniques de demain, et sans doute faut-il penser à le faire ensemble.
extrémismes, faute d’avoir, comme cela a été rappelé à plusieurs reprises, réussi finalement à
structurer l’espace politique post-Union soviétique, post-guerre froide. On voit très bien que
l’espace européen est en grande difficulté dans la structuration même de sa capacité d’action
politique; et que ceci évidemment se répercute sur sa capacité à élaborer une stratégie
espace mondialisé sans contrôle qu’il s’agit de prendre à bras le corps. La périphérisation du
Maghreb face à l’espace euro-méditerranéen est un autre risque qu’il faut prendre en compte.
méditerranéen, en tous cas, dans sa forme actuelle. Il est clair que les difficultés politiques
ans, ont empêché la mise en place de véritables outils de construction d’une périphérie
cohérente que n’aura pas rendue plus claire la nouvelle politique de voisinage de l’Union. Et
partant de là, s’il n’y a pas de structuration significative de l’espace euro-méditerranéen par
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maintenant, d’ailleurs, à partir de deux éléments qui apparaissent de plus en plus forts pris
globalement dans une certaine partie des opinions publiques, mais aussi vraisemblablement
de certains Etats (je citerai plutôt des Etats du nord de l’UE) qui voient le Maghreb comme
mesure où il est au cœur de l’espace euro-africain, et cet espace euro-africain est tout à fait
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large, avec le reste du monde. Ceci nous amène à considérer quatre éléments fondamentaux.
Le premier est la construction de l’espace intégré Union européenne-Maghreb. Il est clair que
l’horizon maghrébin n’est pas celui des Etats-Unis, même si, bien entendu, tous les échanges
parce que cette mondialisation-là périphérise également le Maghreb dans ses échanges
économiques. Le deuxième élément est la question migratoire. Le véritable problème est que
les espaces sahariens ne deviennent pas le sas des migrations africaines vers l’Europe. Un sas
qui ne serait finalement qu’une espèce de gigantesque parking. La problématique posée par la
question migratoire fait que désormais la frontière de l’Union européenne s’est déplacée sur
maghrébine. Le troisième élément est l’espace stratégique, celui de la sécurité. Nous voyons
très bien que nous sommes confrontés au même problème, celui du terrorisme et de
Méditerranée. Nous avons hélas tragiquement célébré les attentats de Madrid du 12 mars
2004. Depuis cette période, des incidents tragiques ont également lieu, ici même au
Maghreb. La question du crime organisé est un élément important. Le crime organisé est
perçu comme un élément intrinsèque à la mondialisation; comme cela vient d’être rappelé, la
question de la gestion des mafias internationales est un élément central qu’il faut traiter
cohérent à travers la relance d’une institution plus forte en matière politique à partir sans
quatrième élément est l’espace technologique. On voit très bien que le Maghreb est en train
doit être réinséré, là aussi, dans un espace cohérent, stratégique, pensé comme un pont à la
fois vers l’Afrique, mais aussi, dans une dimension atlantique pour que ce Finistère cesse de
l’être. Donc si l’on veut exister dans le nouvel espace géostratégique mondialisé, il est clair
qu’il faut revenir vers une construction politico-économique forte, euro-maghrébine. Quelle
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sera la forme de cette reconstruction ? Peut-être la relance du partenariat euro-
méditerranéen. C’est possible, mais je ne m’y arrête pas. Il a été évoqué également la formule
réfléchir à d’autres formes d’une coopération qui dépassent les anciennes formes désormais
Ainsi, si l’on veut essayer d’avancer il faut s’acheminer vers la construction d’un bloc
euromaghrébin, parce que non seulement les défis sont les mêmes de part et d’autre de la
l’effondrement ou, en tout cas, l’affaiblissement structurel de l’autre. Et s’il faut exister face à
l’Asie, qui est désormais le centre de gravité géostratégique mondial, il s’agit de s’attaquer à
place à plusieurs pôles de puissance dont les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du
Sud). L’Europe ne joue plus le premier rôle qu’elle détenait au XIX ème siècle. Alors que les
perdent de leur influence et de leur efficacité. L’ONU est incapable de régler les conflits de la
planète, paralysée par le droit exorbitant de vote accordé à cinq pays permanents suite à la
Sur le plan économique, on assiste toujours à de grandes disparités entre les pays les plus
riches et les plus pauvres. Encore aujourd’hui, un milliard de personnes ne mangent pas à
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leur faim, et les PMA (pays les moins avancés) ont fait peu de progrès. Le système financier
mondial est défaillant, et a été la cause d’une grave crise économique mondiale en 2008-
2009 qui a failli être systémique. Heureusement le G20 a pu sauver la situation, mais une
réforme du système monétaire international est toujours nécessaire. En tous cas, les
nouvelles sources de croissance économique ne proviennent plus de l’Occident, mais des pays
hors OCDE.
Les grandes organisations économiques internationales ne sont pas à la hauteur des défis
mondiaux. La Banque mondiale peine à éradiquer la pauvreté dans le monde. L’OMC n’a pas
été capable de promouvoir les échanges commerciaux multilatéraux et de finaliser le cycle de
Doha. Le FMI de son côté n’a pas pu prévenir la grave crise financière internationale 2008-
2009 et n’a pas les moyens de lutter efficacement contre les paradis fiscaux.
Pays d’importance moyenne tant par la surface, la population et le PIB, le Maroc a l’avantage
d’une position géographique stratégique avec la proximité de l’Europe, de l’Afrique sub-
saharienne et de la région Mena. Baigné par deux mers, l’océan Atlantique et la mer
Méditerranéenne, il contrôle le Détroit de Gibraltar. Sur le plan politique, le Maroc bénéficie
de la stabilité grâce à une monarchie millénaire qui fait le consensus de la population. Dès
l’indépendance, notre pays a opté pour le multipartisme et l’économie de marché.
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Si nous parlons de « biens publics » et de leur rôle dans un développement humain durable (mais
aussi dans les différentes priorités recherchées au niveau de la globalisation économique telle que
nous la connaissons de nos jours), nous devons certes nous attaquer au problème des incertitudes
concernant par exemple les moyens qui devront être mis en oeuvre pour réussir à diviser par
quatre les émissions de CO2 et concernant les effets sur les organisations sociales et les
comportements individuels. Nous devons également innover en matière d'aménagement du
territoire et d’urbanisme. Nous devons même à ce stade peut-être redéfinir les composantes de la
croissance en intégrant, pour ce qui est des biens publics, les externalités, tout aussi bien positives
que négatives. Cela dit, n'est-il pas important aussi d'entrevoir des potentiels sur le plan
économique, géostratégique et sécuritaire ?
Ces questions constituent une préoccupation de l’exercice de prospective, comme celui que nous
essayons de réaliser autour de la prospective « Maroc 2030 » dans ses dimensions maghrébine,
africaine et transatlantique. Il nous faut mettre en relief les critères des uns et des autres.
Pourquoi ? Parce que c’est autour de certains de ces éléments qu'une convergence pourrait être
réalisée afin d'être en mesure de poursuivre un véritable développement humain durable en
complémentarité avec notre insertion dans l'économie mondiale.
Parce qu’il faudra bien se poser des questions sur la simplicité de certains indicateurs sur lesquels
nous fondons nos objectifs de « bien-être sociaux et individuels ». Le PIB, par exemple, tellement
mis en avant par les responsables institutionnels au niveau national ou international, est-il de nos
jours un indicateur fiable pour évaluer le progrès économique et social ? Nous ne sommes pas, ici,
pour ce genre de discussion, mais il faut quand même que nous soyons conscients de ce débat.
Il est certain que le Maroc et le Maghreb auront besoin de développer leurs infrastructures et
Affiner leur approches sectorielles. Cela a été souligné à plusieurs reprises dans les travaux de«
Maroc 2030 ».
Existe-t-il un « antagonisme » entre « compétitivité » et « efficacité sociale » ? Comment
pouvons nous, par le biais d'un co-développement et d’une complémentarité régionale comme
celle qui nous occupe dans cette rencontre, assurer en priorité un développement humain durable
sur une « cohésion sociétale » propre à chacun des espaces de géographie humaine concernée ?
Le pari économique vertueux posé par Sir Nicholas Stern est-il réalisable au niveau de l’Europe,
est-il un modèle à suivre par les autres partenaires d'une mondialisation concernée par un
environnement qui se détériore de par sa dérive climatique ? Dans quelle mesure le fait d’opter
pour un modèle occidental basé sur une soi-disant « énergie abondante et pas chère » qui nous a
entraînés vers cette impasse où nous nous trouvons aujourd'hui, aura comme répercussion dans les
choix judicieux que nous devons prendre ensemble, afin d'éviter des scénarios catastrophiques ?
Voilà tous les thèmes que je vous invite à prendre en considération.
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(5) Reinaldo FIGUEREDO Ancien Ministre des Affaires étrangères, Vénézuela
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• Avoir un grand respect pour les équilibres macro-économiques est fondamental, quelles
que soient les stratégies économiques et sociales adoptées. La macro-économie n’est une idée ni
de droite, ni de gauche, c’est de bon sens qu’il s’agit.
• La croissance dépend, à long terme, de l’accroissement des investissements qui dépendent
de l’aptitude du pays à augmenter sa capacité d’épargne. C’est le modèle asiatique. On peut
utiliser l’endettement extérieur, on peut utiliser les investissements étrangers, mais au fond et à
long terme, il n’y a que le développement basé sur la capacité d’épargne de chaque pays. On ne
peut pas vivre endetté toute la vie, il faut un effort fondamental pour augmenter la capacité de
l’économie à partir des potentialités internes du pays.
• L’efficacité économique. Il n’y aucun pays qui peut vraiment se développer sans augmenter la
compétitivité et la diversification productive. On a essayé une économie de matière première, on a
tenté l’industrialisation, maintenant on essaie l’économie des services et l’économie de la
connaissance. Nous avons été bénis par la Providence en matières premières, nous passons
maintenant une période excellente de dépendance économique, grâce notamment aux prix de
matières premières. Mais nous reconnaissons qu’on ne peut pas soutenir un développement à long
terme intégral seulement à partir de matières premières ou à partir des prix de matières premières.
Il nous faut une vision élargie intégrale du développement qui comprend surtout la connaissance
et c’est pour cela qu’on essaie d’entrer dans l’économie de la connaissance qui est un point central
pour diversifier notre production.
• L’efficacité sociale. Je crois que le social doit être au centre de toutes les réflexions et politiques
économiques et aussi des politiques sociales spécifiques. Je crois qu’il nous faut une
macroéconomie avec sensibilité sociale. Il nous faut aussi une politique adressée surtout à jouer
sur les bases de notre formation sociale, dont l’éducation joue un rôle central. Je crois que à partir
des expériences que nous avons eu, on n’a pas découvert une chose nouvelle mais c’est la réalité,
c’est l’éducation qui est au centre même de notre capacité de transformation économique et
sociale. Nous avons ici avec nous dans ce forum un prophète de ces problèmes, le Sénateur
Buarque du Brésil, qui a joué un rôle véritablement leader dans ce domaine. Je pense que le social
doit être le centre pour toute action de lutte contre la pauvreté. On a eu de bonnes expériences en
matière de pauvreté, si on avait décidé d’affecter 1% ou 2% du produit national pour lutter contre
la pauvreté, on aurait réussi mais ce n’est pas suffisant ; je crois que maintenant la grande lutte
c’est comment modifier la distribution des revenus, et ça est basé surtout sur l’éducation.
• L’efficacité des institutions ou le rôle de l’Etat. Je crois qu’à partir des expériences de tous ces
modèles, il nous faut admettre le rôle-clé de l’Etat. Je crois qu’il nous faut un marché qui
fonctionne bien, mais il nous faut aussi un Etat fort qui puisse vraiment faire des politiques
publiques.
20
• L’ouverture de l’économie et la coopération régionale. Je crois que nous avons eu un moment
où il y a eu une réflexion très importante dans ce domaine. Cette région, qui a commencé il y a 50
ans à chercher les moyens de la coopération régionale, se trouve maintenant à une étape très
intéressante. Nous estimons tous qu’on peut avoir un grand marché mondial réglé par le
commerce mondial. Mais il nous faut aussi essayer de trouver des moyens pour approfondir notre
capacité de coopération régionale dans toutes les directions, dans la direction claire des
mécanismes traditionnels d’intégration, à l’européenne par exemple, mais aussi d’autres moyens
de coopération : en matière énergétique, d’infrastructures, de politiques et de facilitation du
commerce. C’est ainsi qu’il faut appuyer l’insertion dans le monde à partir d’un
approfondissement de l’intégration régionale.
En guise de conclusion, je dois dire qu’il faut une approche politique, car la politique importe
beaucoup. Je crois qu’au fond, les grands développements sont basés surtout sur une vision
politique intégrale et moderne. Je constate parfois qu’en Amérique latine on discute tellement les
problèmes du passé qu’on devienne contemporain du passé. Je crois surtout qu’il faut regarder
vers le futur avec des éléments de grande discussion qui se jouent dans ce monde et dans lesquels
nous devons jouer un rôle actif.
1- « Stratégie orientée Afrique » visionnaire :
Après plusieurs années de stratégies orientées vers l’Europe comme premier partenaire
économique et diplomatique. Le Maroc a commencé durant la dernière décennie à
développer une diplomatie économique et politique en Afrique, qualifiée d’offensive, afin de
renforcer davantage sa position de porte d’accès à l’Afrique notamment de l’Ouest et
Subsaharienne.
L’Afrique est une priorité de la diplomatie du Maroc contemporain. En effet, l’ambition est
bien claire : être parmi les pionniers des prochaines trente glorieuses de l’Afrique, prévues
pour 2020-2050. A cet effet, différentes coopérations ont été réalisées avec des pays africains
toujours dans une stratégie du royaume de collaborations Sud-Sud plus importantes et plus
concrètes.
Le Maroc devient, ainsi, un acteur majeur en Afrique (2ème investisseur africain) voire même
un leader en termes d’orientations stratégiques en Afrique, et consolide, donc, son rôle d’axe
incontournable entre l’Europe et l’Afrique.
21
Du côté des engagements économiques, les entreprises marocaines sont présentes dans plus
de 25 pays du continent et leurs investissements sont multisectoriels (Finance, Industrie,
Transport, Energie, Santé, Eau, Education, Logement social, etc.).
La relation avec différents pays africains est bien entretenue. Mais, il est à noter que celle
avec les autres pays de la zone notamment de l’Afrique de l’Est devrait être ciblée, non
seulement pour avoir une action globale sur le continent, mais aussi pour le fort potentiel que
ces pays présentent. Pour ce faire, des mesures particulières doivent être prises selon les cas
des pays tout en maintenant l’esprit global de la coopération Sud-Sud que le Maroc a dessiné.
Aussi, une étude et une adaptation aux spécificités des marchés africains s’avèrent
nécessaires vu la concurrence qui s’installe de plus en plus sur ce continent prometteur.
Il est évident qu’à première vue, cette stratégie définie de la politique étrangère du Maroc
semble axée particulièrement sur l’Afrique mais n’est-ce pas le seul bon moyen aujourd’hui
de s’imposer sur l’échiquier international ? Le Maroc, porte de l’Afrique pour les occidentaux,
22
porte de l’Europe pour les africains, a compris, bien avant plusieurs, que l’Afrique est la porte
de l’émergence internationale du présent et du futur.
Les relations du Maroc avec l’Europe sont surtout concentrées sur l’Union européenne.
(5)P41,42 nouveau paradigme du développement économique Maroc 2030 dans l’espace Maghreb
Rappelons que cette dernière est une Association de 28 Etats européens, qui délèguent
42
par Traités l’exercice de certaines compétences à des organes communs.
L’Union européenne a une superficie de 4,5 millions de km2 et une population de 512
millions d’habitants. Son PIB est de 19.076 milliards de $ et son PIB par habitant 44.076 $.
C’est la première puissance commerciale du monde, et elle est très active au niveau du IDE :
elle absorbe 36% du stock mondial d’investissements entrant, et recueille 43% des
investissements sortant.
La construction européenne a duré plus d’un demi-siècle par la signature de plusieurs Traités
fondateurs. La Traité de Rome de 1957 a institué la Communauté économique européenne,
tandis que l’Acte unique de 1986 a supprimé toutes les entraves à la libre circulation des
marchandises. La Traité de Maastricht en 1992 a institué l’Union européenne, et celui
d’Amsterdam en 1997 une politique commune en matière de justice, politique étrangère,
santé et environnement.
Enfin en 1999, a été adoptée la monnaie unique l’Euro qui est utilisée maintenant par 19
Etats membres de l’Union. Les institutions européennes ont joué un grand rôle dans la
construction européenne : Commission de Bruxelles, Conseil européen (Chefs d’Etat),
Conseil de l’Union européenne (Ministres), Parlement européen, Comités spécialisés et
organismes financiers. L’Union européenne a mis en place plusieurs politiques communes
dont la plus emblématique est la politique agricole commune.
On peut considérer l’Union européenne comme l’union économique la plus élaborée dans le
monde, qui à l’origine était composée de 6 membres et qui compte actuellement 28 Etats
membres. Cependant, le bilan économique de l’Union européenne est mitigé, car son taux de
croissance est inférieur à celui des autres continents (Afrique, Asie, Amérique). De plus,
l’Union européenne a beaucoup souffert de la crise économique 2008/2009 notamment la
Grèce, l’Espagne, l’Irlande et l’Italie.
23
D’où la montée du mouvement “Eurosceptique” qui milite pour une diminution des pouvoirs
de l’Union. A partir des années 2000, une véritable crise frappe l’Union européenne avec la
montée du populisme dans plusieurs pays : Autriche, Italie, Hongrie, Pologne. Sur plusieurs
sujets internationaux, l’Europe est divisée et notamment sur la question de l’immigration
clandestine, qui a donné lieu à de grandes divergences parmi les pays membres. Pour
couronner cette situation préoccupante de l’Union européenne, le Royaume-Uni a décidé de
quitter l’Union lors du Référendum du 23 Juin 2016 (Brexit).
C’est la première fois de son histoire que l’Union européenne enregistre le départ volontaire
d’un Etat membre. Il est prévu que le Royaume-Uni quitte l’Union le 29 Mars 2019, mais
aucun accord de sortie n’a encore été signé valeur aujourd’hui. Les élections européennes de
Mai 2019 vont être décisives pour l’avenir de l’Union, d’autant plus que le couple franco-
allemand qui a toujours été le moteur de l’Union est actuellement affaibli : Emmanuel
Macron et aux prises avec les « Gilets jaunes » et Angela Merkel a annoncé son départ
prochain de la Chancellerie.
sont très anciennes, puisque le premier Accord commercial date de 1969, suivi par l’Accord
de Coopération de 1976, l’Accord d’Association de 1996, et enfin le Statut avancé de 2008.
Ces accords prévoient un dialogue politique, une zone de libre-échange pour les produits
industriels (effective à partir de 2012) une aide financière, et une coopération économique et
culturelle approfondie.
Le Statut avancé permet au Maroc de bénéficier de toutes les attributions d’un pays membre,
excepté la participation aux institutions politiques de l’Union. L’objectif du Statut avancé est
de permettre au Maroc d’intégrer le marché unique européen, à condition de rapprocher sa
législation de l’acquis communautaire. Le Maroc est aussi habilité à participer aux Agences et
programmes de l’Union européenne. Pour ce qui est des produits agricoles et de pêches, les
différents accords ont prévu des restrictions de part et d’autre pour préserver les intérêts des
agriculteurs et des pêcheurs nationaux.
Cependant, les derniers Accords agricole et de pêche entre le Maroc et l’Union européenne
ont prévu une plus grande libéralisation des échanges, et surtout l’inclusion des Provinces
24
sahariennes. En effet, le Parlement européen a ratifié le nouvel accord agricole le 16 Juin
2019, et le nouvel accord de pêche le 12 Février 2019. Ceci constitue un précédent et une
grande victoire pour le Maroc en ce qui concerne la question du Sahara. Pour ce qui est des
services, les négociations sont en cours entre le Maroc et l’Union européenne dans le cadre de
l’ALECA (Accord de libre-échange complet et approfondi). D’autre part, le Maroc accorde une
large coopération à l’Union européenne en matière de lutte contre le terrorisme,
l’immigration clandestine, et le trafic de drogues.
En conclusion, le Maroc a intérêt à renforcer ses relations avec l’Union européenne pour des
raisons politiques (question du Sahara), économiques (échanges commerciaux, IDE,
tourisme, transferts de RME), culturelles et sociales (importante communauté marocaine vit
en Europe). Cependant, il doit mieux tirer partie de sa coopération avec l’Union européenne
sur le plan sécuritaire.
- Renforcement des relations avec l’Union européenne sur tous les plans en prenant toutes
dispositions pour que le Maroc fasse partie du marché unique européen.
- Relance du projet de « Liaison fixe» entre le Maroc et l’Espagne qui favorisera l’intégration
Europe-Afrique.
- Préparation des négociations avec le Royaume-Uni suite au Brexit.
- Développement des relations avec la Russie dans le cadre de la diversification des
partenaires économiques.
Il doit aussi diversifier ses échanges à l’intérieur même de l’Union européenne pour
équilibrer l’importance de l’Espagne et de la France. Il doit entamer des négociations pour un
Accord de libre-échange avec le Royaume-Uni, dès que ce dernier aura quitté l’Union
européenne. Enfin, cela ne doit pas l’empêcher de diversifier ses relations en dehors de
l’Europe, notamment vis-à-vis de l’Afrique de l’Asie et de l’Amérique.
L’Asie doit être une priorité du fait qu’elle inclut deux grands pays des BRICS : l’Inde et la
D’ailleurs, le Maroc y a déjà fait une percée grâce à ses exportations sur l’Inde des phosphates
25
-Promotion des investissements chinois au Maroc. La Chine doit faire l’objet d’une attention
particulière du fait de sa position de seconde puissance économique de la planète, et de sa
politique à long terme à travers son projet des «Routes de la soie».
- Diversification et développement des relations avec le Japon, la Corée du Sud, et l’Inde qui
vont constituer au cours du XXIe siècle avec la Chine les principaux acteurs de la croissance
mondiale.
L’Amérique doit constituer la deuxième priorité, aussi bien les Etats-Unis qui vont conclure
un Accord de libre-échange avec l’Union européenne, que le Canada qui recèle de grandes
opportunités. Il ne faut pas négliger non plus l’Amérique latine, où grâce encore une fois à
l’OCP, le Brésil est devenu le troisième client du Maroc avec une balance commerciale
- Développement des relations politiques et économiques avec les Etats-Unis tout en
défendant la cause palestinienne, le multilatéralisme, et la lutte contre le changement
climatique.
- Prospection des marchés d’Amérique centrale et du Sud et sensibilisation de ces pays sur la
question du Sahara.
concevoir et de mettre en œuvre une nouvelle stratégie à moyen et long terme, qui passe par
français, de l’anglais et l’espagnol qui sont les langues les plus parlées en Amérique et en Asi
26
La position géopolitique du Maroc ainsi que sa diversité territoriale constituent, certes des
atouts majeurs, mais recèlent également des risques potentiels. Des risques de nature
recentrage de sa politique en matière de sécurité nationale. Les frontières sud ne sont pas
obstacles pour l'édification du Grand Maghreb. Tout d'abord, l'Algérie, qui s'accroche bec et
ongles à une vision idéologique obsolète : les guerres d'indépendance, alors que la
décolonisation est révolue et ne fait plus, politiquement, recette. Son soutien au polisario
cache son double jeu qui consiste à empêcher le Maroc de s'ériger en leadership au
Maghreb et à matérialiser son contournement, en fer à cheval, pour s'ouvrir sur l'Atlantique.
La Mauritanie qui n'en finit pas avec les coups d'État et les rivalités politiques, sur fond de
Les frontières du Maroc sont et seront le théâtre de tensions préjudiciables pour sa sécurité
globale.
leurs forces spéciales, les États-Unis et l'Europe se sont engagés dans une stratégie
êtes avec nous ou contre nous » s'est désormais imposée comme nouvelle gouvernance
27
menace du réseau Al-Qaïda en Orient, les disciples de Ben Laden tentent de trouver de
nouvelles bases loin du Moyen-Orient. Al-Qaïda Maghreb Islamique incarne cette mutation
Somalie passant par le Soudan et le Niger et jusqu'au Sud de l'Algérie. Cette dynamique
rampante peut impacter le Maroc, via l'Algérie ou la Mauritanie ou à travers les camps de la
honte à Tindouf.
d'accords avec le Maroc pour la cogestion des flux migratoires. Les milliers d'Africains
convergent vers le Maroc avec, parfois, la bénédiction de certains États, non pour s'y
installer, mais pour un transit, qui au fil des années, se transforme en une immigration de
masse non négociée (≈ 20 000 clandestins selon les ONG internationales en 2007). Une
immigration subie qui entraîne dans son sillage des problématiques juridiques, culturelles et
la gestion des flux migratoires refoulés faisant, à terme, du Maroc un Centre de rétention
connexions des filières narcotiques: malgré la lutte acharnée et les résultats probants des
La cartographie des flux de stupéfiants, établie par les instances internationales (Interpol,
Europol), intègre le Maroc dans le carrefour des autoroutes narcotiques avec ses tentacules
la sécurité alimentaire, 60% des devises…) imposent au Maroc une stratégie bien élaborée
28
vue de consolider, pour les Marocains, un espace de liberté et de prospérité durable. Les
secteurs économiques les plus exposés aux aléas, à la volatilité et à l'imprévisibilité, liés aux
Les transferts de devises par les Marocains résidant à l'étranger (MRE) tendent à la
décrue. Les mutations générationnelles, observées chez les MRE, vont réduire à moyen
terme les flux financiers vers le Maroc (le nombre de propriétaires marocains de biens
Les délocalisations des industries et services de l'Europe vers le Maroc ne sont pas, en
effet, extensibles à l'infini. La crise financière et économique actuelle a conduit les grandes
multinationales et les investisseurs à revoir leurs stratégies de redéploiement hors zone euro
(relocalisations industrielles).
considèrent que les futures guerres auront pour origine les besoins en eau.
L'usage de l'eau est de plus en plus sollicité alors que les ressources sont limitées et ce
Du fait de son relatif isolement géographique, le Maroc, on l’a vu, est resté longtemps assez
société, conjuguée à l’émergence, évoquée supra, des bidonvilles et du nombre croissant des
« disoccupati » des banlieues anarchiques, viviers privilégiés, ici comme ailleurs, dudit
29
radicaux que jadis. L’Islam a certes toujours tenu au Maroc une place privilégiée, mais « la
religion y est de plus en plus en vogue ». (Jean Pierre Roux) Ce fin observateur du Maghreb
n’hésitait pas à écrire il y a trois ou quatre ans : « Le royaume chérifien, pays de traditions,
est comme une personne âgée qu’il ne faut pas trop chahuter sous peine de la voir réagir
brutalement ».
En outre, la montée de l’islamisme radical est confortée par un autre défi externe ; la question
du Sahara Occidental.
Sur ce plan, les arguments repris régulièrement par les partisans de Rabat à l’ONU semblent
organisée, y compris en matière de commerce des armes. Cette question, en outre, entretient
l’islamisme radical dans les régions méridionales, le problème du Sahara marocaine a perdu
Naguère lieu privilégié des échanges entre le Nord et le Sud, Sahara marocaine étiré à
spectaculaire de Tanger, tend à être considéré comme « un cul de sac géopolitique », un bout
politique étrangère souvent originale, comme en témoigne par exemple le rôle pilote joué par
Rabat, via la communauté juive du Maroc vis à vis d’Israël) ; mutation des grands secteurs
30
d’activité économique ; transition démographique.. des éléments qui peuvent conduire à
considérer que le Royaume, un demi siècle après son indépendance, une décennie après
l’avènement de Mohammed VI, a bel et bien réussi à entrer sans équivoque dans l’ère des
Le Maroc peut être considéré aujourd’hui comme l’un des exemples les plus édifiants de ces
développement ».
quelques handicaps indéniables (ni or noir, ni importantes ressources naturelles par exemple, si
31
Mais d’autres espace-temps tout aussi stratégiques et moins habituels sont en train d’émerger avec
la globalisation des échanges et la révolution des NTIC ; ils remettent en question les
fondamentaux de la sécurité de cette géopolitique régionale. Ils sont à la fois moins géographiques
et moins institutionnels. Ils sortent de nos visions du pouvoir et de la puissance.
Ils sont plus transversaux, dilués au travers de réseaux informels et imprévisibles. Ces nouvelles
menaces sont les suivantes
Les nouvelles formes de confrontation commerciale qui passent par d’autres circuits
économiques que ceux du commerce international, avec, d’une part, les réseaux indiens et chinois
qui se moquent des prescriptions de l’OMC, même s’ils en respectent apparemment les formes,
mais aussi, d’autre part, les réseaux des zones grises qui vivent des contrefaçons et des trafics en
tout genre (n’oublions pas qu’ils représentent actuellement plus de 1 500 milliards de dollars et
l’équivalent de 17 % du commerce mondial, contre 3 % il y a dix ans). Le Maghreb est touché par
ces phénomènes et doit les surmonter pour devenir éligible sur le plan des relations géopolitiques,
en particulier avec son voisin européen.
Les nouvelles formes de communication, qui constituent à la fois une formidable opportunité de
développement et de rayonnement, mais aussi une source considérable de déstabilisation si la
maturité des pays n’est pas au niveau de cette révolution informationnelle qui voit le jour. Il y a là
une « bataille des esprits » qui n’est pas neutre à terme, en particulier en direction des sociétés
civiles et des modes de gouvernance (cf. par exemple le rôle joué par Al Jazira ou par le monde
des ONG dans le règlement des conflits).
Ceci étant dit, quelles seraient ces opportunités pour le Maroc ? Sur le plan géographique, le
Maroc a une position assez particulière : une tête de pont de l’Afrique vers l’Europe et, en même
temps, un lien naturel au sud avec l’Afrique, à l’est avec le Maghreb et le Monde arabe, au nord
avec l’Europe et en face avec l’Atlantique et les Etats-Unis. Sur le plan économique, un certain
nombre de liens sont en construction. Nous avons un accord d’association avec l’Europe, un
accord de libre-échange avec les USA et des accords de libre-échange avec la Tunisie, l’Egypte,
la Jordanie et la Turquie. Nous avons, également des politiques particulières avec l’Afrique
subsaharienne.
Cependant, la seule valeur qui compte, ce sont les ressources humaines. Autrement dit, prendre
place dans la mondialisation, c’est avant tout mieux éduquer, mieux former. Or, le Maroc a une
réserve de jeunes extrêmement importante, et il peut parfaitement, moyennant un certain nombre
d’adaptations, mobiliser ces jeunes vers l’avenir Comment un pays comme le Maroc peut-il se
projeter ? Je pense qu’il y a de bonnes raisons d’être optimiste. Tout d’abord, un certain nombre
32
de choix qui ont été faits pour notre pays sont tout à fait intéressants. Je fais référence ici au Plan
Emergence, au pacte entre le gouvernement et
l’Association des professionnels de l’électronique et de l’informatique et également à tout ce qui
est automobile et aéronautique. Il faut noter également le nouveau comportement des entreprises
marocaines qui commencent à sortir du classicisme, voire de l’attentisme. Elles se positionnent de
plus en plus sur de nouveaux marchés à l’international et incorporent les nouvelles technologies.
Et la plus grande surprise, c’est l’extraordinaire réservoir de chercheurs que le Maroc possède
dans les domaines de pointe, aussi bien dans les universités et centres de recherche que parmi la
diaspora à l’étranger.
créatrice de richesses, a été mise en place par les pouvoirs publics. Cette dynamique de
public privé prônant une participation accrue et concertée du secteur privé dans l’élaboration des
Ces plans s’inscrivent dans une double logique de modernisation de secteurs traditionnels à
que les énergies renouvelables, la logistique, l’industrie automobile, l'aéronautique et les services
Cette stratégie, qui s'étalera sur la période 2014-2020, devrait générer un demi-million d'emplois
dans le secteur avec, en prime, un accroissement sensible de la part de l'industrie dans le PIB qui
devrait croître de 14% à 23%. Ces changements passeront par une diversification et un
33
élargissement du tissu industriel, ainsi qu'une meilleure articulation entre les grandes entreprises
et les PME.
La nouvelle stratégie se fixe pour objectif d'imprimer un rythme plus soutenu à l'évolution des
IDE, en y consacrant un fonds d'investissement industriel public (FDI) doté de 2 milliards d'euros.
Elle s’emploiera également à accompagner la transition de l’informel vers le formel avec la mise
Le dispositif du plan d'accélération prévoit aussi d'accorder une importance capitale à l'effort
d'adéquation des compétences avec les besoins des entreprises, ainsi qu'à l'offre en location de
Par ailleurs, la stratégie encourage les opérateurs Marocains à avoir le « réflexe Afrique » afin de
développer des partenariats avec les pays Africains et confirmer la position du Maroc comme
Les axes de cette stratégie portent sur le développement de l'investissement dans la recherche et la
prospection, la promotion du marché pour attirer les investisseurs nationaux et internationaux, la
mise à jour de la réglementation et la valorisation du patrimoine minier.
Elle prévoit la mise en œuvre de plusieurs piliers structurants touchant l’ensemble de la chaîne de
l’activité minière : l’exploration, la recherche, l’exploitation, la valorisation et à la transformation
des minerais.
34
MAROC DIGITAL 2020
Maroc digital 2020 vise à développer un volet numérique au positionnement de hub régional et à
Cette vision, qui donne une nouvelle impulsion au secteur du tourisme, est une stratégie de
Elle a été conçue pour mettre en valeur chacune des régions du Maroc tout en préservant leurs
populations locales.
La stratégie Plan Maroc Vert est une initiative politique de relance de l'agriculture au Maroc,
Lancée en 2008, ce plan a pour objectif de développer une agriculture intensive et moderne et
C’est une politique énergétique favorable au développement des énergies renouvelables, pour
énergétique, pour maîtriser les coûts futurs des services énergétiques par rapport à la tendance
haussière des cours des produits pétroliers et enfin pour préserver l’environnement en atténuant
35
2)-Les opportunités de la géostratégie
Quelle est la place du Maroc dans la géostratégie régionale ?
La dynamique énergétique dans laquelle s’inscrit le Royaume, avec comme toile de fond la
montée en puissance des ENRs, la mise en place d’une stratégie nationale gazière, le lancement de
électriques avec les pays voisins, font du Maroc un acteur majeur sur le plan géostratégique en
Afrique et dans la Méditerranée. De plus, notre pays jouit d’une position stratégique, en se
positionnant comme un carrefour entre l’Afrique et l’Europe. Il est donc un passage naturel pour
L’expérience cumulée par le Maroc dans le secteur énergétique et son expertise dans plusieurs
domaines lui permettent de jouer un rôle pivot dans la coopération internationale. Je cite à titre
déploiement de plusieurs technologies de pointe dans la production électrique à partir des énergies
renouvelables. En droite ligne avec la coopération Sud-Sud prônée par le Royaume, notre pays
peut contribuer aux vastes chantiers d’électrification sur le continent, où presque 600 millions de
Pays moyen de par sa population et son PIB, le Maroc a vu son positionnement changer et devenir
un hub présentant différents avantages de grands enjeux stratégiques à l’heure actuelle : position
Véritable carrefour dans le commerce maritime, le Maroc est riverain de deux nappes maritimes :
la Méditerranée et l’Océan Atlantique qui lui accordent des atouts majeurs d’un point de vue
commercial et économique mais aussi politique. En effet, les différents accords et partenariats
conclus avec le Maroc sont engagés non seulement pour les échanges commerciaux mais sont
36
autant consolidés par sa position géographique à proximité d’autres pays voire d’autres
continents.
Le Maroc est une importante porte d’accès pour l’Afrique et l’Europe mais l’est devenue aussi
aujourd’hui pour l’Asie, le Moyen Orient et même l’Amérique Latine. De plus, le Maroc est
considéré comme un acteur majeur dans la sécurité alimentaire vu sa place sur les marchés
internationaux des phosphates, étant le pays qui dispose des premières réserves de phosphates
dans le monde. Mais n’étant pas un producteur d’énergie, le pays a mis en place différents projets
d’énergies renouvelables, basés notamment sur l’éolien et le solaire, ciblant de porter la part de
ces énergies en 2020 à 42% de puissance électrique installée et à 52% à l’horizon 2030.
Force est de constater que les échanges commerciaux et internationaux basés sur une
Maroc avec ce que cela génère comme emploi et opportunités économiques pour le pays.
Ces dernières années, différents projets ont été réalisés, en l’occurrence le port TangerMed et
d’autres projets structurants de grande envergure tels que les différents projets d’autoroutes
réalisés et en cours de réalisation, l’immense projet du Train à Grande Vitesse (TGV) Tanger-
Casablanca, premier en son genre en Afrique et qui sera opérationnel à partir de 2018. Sans
oublier, le complexe solaire de la ville d’Ouarzazate qui se compose de plusieurs centrales devant
atteindre une puissance installée de 2 000 MW à l’horizon 2020. Ce dernier projet a pour objectif
budgétaires.
Les progrès opérés dans le secteur industriel, qu’il s’agisse de l’automobile, de l’aéronautique, de
nouvelle position du Maroc. Il est devenu aussi une référence dans les énergies renouvelables et
ce, non seulement sur le plan régional mais encore mondial. Aussi, tous ces chantiers ouverts, en
37
modernisant les infrastructures, rendent accessible le Maroc aux voies commerciales de la
Certes, le Maroc est une puissance régionale mais aussi un allié privilégié de différents pays des
autres régions. Un de ses objectifs stratégiques est de diversifier les régions des alliances (Afrique
et Asie) tout en préservant celles classiques (Europe et Moyen-Orient) qui constituent des
partenariats économiques, politiques et diplomatiques. En effet, une forte ouverture est engagée
Un autre point qui confirme le nouveau positionnement du Maroc concerne les stratégies
fortement de l’attractivité et du rayonnement international du Maroc et cela lui fait gagner jour
après jour des places dans les divers classements économiques et des affaires.
Incontestablement, le Maroc jouit d’un bon positionnement et a réalisé de bonnes avancées sur les
différents plans économique, social et diplomatique et est considéré comme un des exemples les
plus édifiants des pays émergents – ou pré-émergents comme préfèrent certains-. Mais d’énormes
efforts sont à déployer sur différents aspects notamment une croissance plus soutenue, une
marocaines), une solide assise financière, un environnement des affaires amélioré, une action sur
la rigidité du marché de travail, la lutte contre le chômage notamment des jeunes, la lutte contre la
Conclusion
38
Aujourd'hui, le Maghreb, qui continue, encore, à subir les effets déstabilisateurs des crises du
Moyen-Orient, voit naître de nouveaux foyers de tension qui menacent non seulement sa
sécurité mais aussi celle de toute l'Afrique subsaharienne, de l'Europe, et, à terme, au-delà. Pour
contenir le danger de cette situation, des lueurs d'espoir se font jour. De plus en plus, les
partenaires maghrébins font ce qu'ils peuvent et, parfois, ce qu'il faut au détriment même des
ressources qu'ils auraient souhaité affecter à leur développement. Par ailleurs, dans le cadre du
processus de démocratisation de ses institutions, le Maroc est en passe de donner au conflit qui
Si la prospective est un exercice d'exploration des futurs possibles, n'est-elle pas aussi l'expression
d'un acte de foi, d'une volonté affichée par les acteurs de l'avenir et, en définitive, une leçon
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crise/
https://lematin.ma/journal/2010/Opinions--et-Debat_Le-Maroc-a-l-epreuve-des-defis-
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39
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https://www.medias24.com/ECONOMIE/ECONOMIE/11449-Geopolitique-du-Maroc-un-
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https://www.afriquemagazine.com/les-quatre-d%C3%A9fis-du-maroc
https://www.ires.ma/forums/retour-maroc-a-lunion-africaine-defis-perspectives/
https://lematin.ma/journal/2016/des-enjeux-nationaux--du-developpement-aux-defis--
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https://www.lavieeco.com/economie/sur-le-plan-geostrategique-le-maroc-est-un-acteur-
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