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Comportement d'une fondation superficielle au bord d'une pente –Analyse


pratique

Conference Paper · September 2005

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1 author:

Ali BOUAFIA
Saad Dahlab University
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COMPORTEMENT D’UNE FONDATION SUPERFICIELLE AU BORD D’UNE
PENTE -ANALYSE PRATIQUE

Behaviour of a shallow foundation near a slope - Practical investigation

Ali BOUAFIA et Nabila AIT-IKHLEF


Département de génie civil, Université Saâd-Dahleb de Blida
B.P : 270 R.P. Blida 09000 Blida
E-mail : bouafia1@yahoo.fr

RESUME:
On se propose dans cette communication d’analyser un problème d’interaction
sol/fondation assez courant. Il s’agit de l’effet déstabilisateur de la proximité d’un terrain en
pente sur le comportement d’une fondation, qui se traduit par réduction de la capacité portante
et amplification des tassements. L’étude a comporté une modélisation par éléments finis
élastoplastiques à l’aide du progiciel PLAXIS, et a été volontairement limitée au cas d’une
semelle continue ancrée dans un sol argileux saturé homogène en pente.
On montre l’effet notable de la distance fondation/tête du talus et de l’angle de la pente du
talus sur la capacité portante et les tassements de la fondation. Une procédure pratique de
prise en compte de cet effet déstabilisateur est enfin proposée.

Mots-Clefs: Fondation, Talus, Eléments finis, Tassement, Capacité portante, Argile.

ABSTRACT:
The objective of this paper is to analyse a commonly encountered soil/foundation problem,
namely the destabilizing effect of the proximity of a slope on the behaviour of a foundation.
This results in attenuation of the bearing capacity and in amplification of the settlements.
The study was carried out by using the elastic plastic finite element program PLAXIS and
was limited to the case of a strip foundation embedded in a saturated clayey homogeneous
slope.
It has been shown the significant effect of the distance between the foundation and the slope
top as well as the angle of the slope on the bearing capacity and the settlements of the
foundation. A practical procedure to account for this destabilizing effect was at last proposed.

Keywords: Foundation, Slope, Finite elements, Settlement, Bearing capacity, Clay.

1. INTRODUCTION:

Souvent, la conception d’un ouvrage nécessite sa réalisation sur un terrain accidenté ou en


pente. Outre le problème de stabilité au glissement du terrain d’assise, le comportement des
fondations portant l’ouvrage est influencé par l’effet déstabilisateur de la proximité d’une
pente. Il s’agit d’un problème d’interaction sol/fondation assez courant et assez complexe. La
figure 1, extraite de la référence 2, illustre une variété d’exemples. Les cas a, b et c
correspondent respectivement à un bâtiment construit au sommet d’une pente naturelle, d’un
remblai ou au bord d’un talus. Les cas d et e correspondent respectivement au cas d’un mur de
soutènement en bord d’une pente suite au creusement d’un talus et à celui d’un mur de quai
après dragage du sol marin. Les cas f et g correspondent aux engins lourds appelés à circuler
en bord de fouille, d’une berge de canal ou sur une digue. Le cas h correspond à celui d’un
chemin de fer et les cas i et j correspondent respectivement à un barrage construit sous forme
d’une digue supportant un mur en terre armée et à une pile de pont reposant sur les berges
d’un canal.

Figure 1. Exemples typiques de l’effet de la proximité d’une pente [2].


La capacité portante d'une fondation superficielle en bord d’un terrain en pente est un
problème traditionnel de la mécanique des sols qui a suscité d’importants travaux de
recherche. Il existe une diversité d'approches de calcul, dont les plus courantes sont :
- La théorie de poussée/butée des terres sur un écran avec superposition approchée des
effets [1], [2], [3].
- La théorie du champ des lignes de glissement (ou méthode des caractéristiques de
contraintes), limitée aux problèmes plans ou axisymétriques [4], [5], [11].
- Le calcul à la rupture ou analyse limite. La solution est donnée sous forme d'intervalle
bornée par des valeurs limites statiquement et cinématiquement admissibles [6], [7].
- Les méthodes empiriques, basées sur la corrélation entre les résultats d'essais de
chargement de fondations en vraie grandeur ou en modèles centrifugés, et ceux des essais
in-situ ou en laboratoire [8], [9].
- La méthode des éléments finis. Il s’agit d’une alternative intéressante d’analyse, bien que
le problème nécessite un calcul non linéaire afin d’aborder simultanément les deux aspects
classiques de comportement des fondations, à savoir le tassement et la capacité portante.
Les logiciels courants de calcul géotechnique par éléments finis permettent en principe de
mener une telle analyse [10].
On se propose dans ce qui suit d’étudier l’effet de la proximité d’un terrain purement
cohérent en pente sur le comportement d’une semelle continue sous un chargement vertical
centré. Telle que montrée à la figure 2, la fondation est ancrée de D par rapport à la surface, a
une largeur B et une longueur infinie, et est distante de d de la tête du talus. Ce dernier est
incliné de β par rapport à l’horizontale, a une hauteur H, et est formé d’un matériau purement
cohérent homogène, caractérisé par une cohésion non drainée Cu, un poids volumique γ et un
angle de frottement interne nul (ϕ =0).
On se limite à présenter deux approches souvent utilisées. La première, appartenant à la
catégorie 1, est celle due à Giroud & Tran-Vô-Nhiem (1971) qui ont montré que la proximité
d'un sol en pente d'angle β par rapport à l'horizontale a pour effet de réduire la capacité
portante du sol. En outre, la hauteur du talus n’a pas d’effet sur la capacité portante.
Selon Cassan (1978), il existe une distance limite dlim entre la fondation et la tête du talus
au-delà de laquelle la présence d'un talus n'a aucun effet sur la portance de la semelle. Le
tableau1 donne les valeurs de cette distance en fonction de l'angle de frottement [16].
La pression verticale limite ou capacité portante du sol sous une fondation en tête du talus
(d= 0) est donnée par :

ql0 = 0.5x γ2B.Nγβ + γ1D.Nqβ.cosβ + C.Ncβ

Pour une distance d intermédiaire (0 ≤d ≤ dlim ), il y'a lieu d'interpoler la pression verticale
ql entre celle donnée par cette méthode et celle correspondant à un sol horizontal ql∞. Les
valeurs de Nγβ sont tabulées et le reste des facteurs de portance se calcule comme suit [2]:

( 1+ sin ϕ )cos β
N qβ = exp[( π +δ '− Γ − 2 β ). tg ϕ ]
1− sin ϕ .cos( Γ −δ ')
N qβ
−1
cos β
N cβ =
tgϕ
sin β
tgδ ' =
C.cot gϕ
cos β +
γD cos β
Figure 2. Configuration sol/fondation étudiée

sin δ '
sin Γ =
sin ϕ

En cas d’un sol fin saturé (ϕ =0), Nγβ =0 , Nqβ = cos β et Ncβ = π+ 1 + cosω -ω -2β (angles
exprimés en radians) avec sinω = γ.D.sinβ.cosβ/C.
Le facteur de réduction de la capacité portante iβ est défini dans le cas général comme suit :
ql (β, d / B, D / B)
iβ =i(β, d / B, D / B ) =
ql (0, ∞, D / B)
La deuxième approche, du type empirique, est proposée par Baguelin et al (1978) à la base
de l’essai pressiométrique. En cas d’un sol homogène vis-à-vis de la pression limite nette Pl*,
ou en cas où l’élancement D/B de la fondation dépasse 1, iβ est indépendant des
caractéristiques du sol et est donné par [18]:

iβ =(1− 1 arctg 1 )2 , arctg étant exprimée en degrés.


90 d / B +(1+ D ).cot gβ
B

On se propose dans ce qui suit de présenter les résultats d’une modélisation par éléments
finis, faisant partie d’un travail de recherche mené à l’université de Blida [15]. Le logiciel
PLAXIS a été utilisé à cette fin pour étudier la courbe de chargement de la fondation ancrée à
différentes fiches, et à différentes distances de la tête du talus. L’interprétation a permis de
proposer une loi de variation de la capacité portante et du tassement avec la distance d. Outre
l’étude comparative, une procédure pratique de calcul d’une fondation en bord d’une pente est
proposée, suivie d’un exemple illustratif.

2. MODELISATION PAR ELEMENTS FINIS

2.1. Présentation du modèle

PLAXIS est un progiciel courant de modélisation par éléments finis des problèmes
d’interaction sol/ouvrages géotechniques. Il a été utilisé pour concevoir un modèle d’éléments
finis en déformations planes décrivant l’interaction d’une semelle continue avec un sol en
pente. Le maillage est formé d’éléments triangulaires à 15 nœuds pour le sol et d’éléments
poutres pour la fondation. Un dimensionnement préalable a été mené afin de retenir les
dimensions minimales du maillage assurant la stabilité des déplacements de la fondation (voir
figure 3).
Tableau 1: Valeurs de la distance limite dlim [16]
ϕ° 0 25 30 40
dlim/B 1.0 1.5 2.0 5.0

Le matériau sol a été supposé suivre une loi d’élastoplasticité parfaite caractérisée par un
module de déformation Es et un coefficient de Poisson νs=0.50, et obéissant au critère de
rupture de Mohr-Coulomb avec un angle de frottement ϕu=0.
La fondation, en forme de U, a une largeur B de 1 m, est supposée infiniment rigide (Eb/Es=
∞), et est en parfaite adhérence avec le sol. Le chargement se fait par des pressions verticales
uniformes q imposées à la base de la fondation et les déplacements verticaux s correspondants
en sont déduits du calcul par éléments finis.

2.2. Etude paramétrique

2.2.1. Méthodologie d’analyse

L’analyse dimensionnelle par le théorème des π conduit à la formulation suivante du


problème de comportement d’une semelle continue à proximité d’une pente:
q
g( , s , H , β , d / B, ν s,ν b, Es ) = 0
Cu B B Eb

Les calculs ont porté sur des distances d variant de 0 à 15B, et deux angles β du talus, à
savoir 26.6° (tgβ=1/2) et 45° (tgβ=1). Les valeurs étudiées de la hauteur relative H/B du talus
ont été fixées à 3, 5 et 7.
La courbe adimensionnelle de chargement de la fondation q/Cu=f(s/B), où q/Cu
représente pression adimensionnelle et s/B est le tassement relatif de la fondation, a l’allure
typique de la figure 4, avec tendance vers une asymptote pour les grands déplacements,
correspondant ainsi à la capacité portante ql, et une variation linéaire pour les petits
déplacements, caractérisée par une pente α (kPa/mm) [15], [18].

Figure 3. Maillage du modèle en éléments finis (cas d/B=0)


1600

1400

1200

chargement (kN/m )
2
1000
essai n°35
800
d/B = 15
600 d/B = 7
d/B = 5
400 d/B = 3
d/B = 1
200 d/B = 0
0

-200
-0,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5
tassement (m )

Figure 4. Courbes typiques de chargement des fondations

2.2.2. Analyse de la capacité portante

La figure 5 montre une variation typique de la capacité portante en fonction de la distance


d, toutes choses étant par ailleurs égales. La proximité d’une pente se traduit par une
réduction non négligeable de la capacité portante. A titre d’exemple, en tête du talus, le
facteur de réduction iβ est en moyenne de 0.87 pour β égal à 26.6° ( réduction de ql de 13 %)
et de 0.75 pour β égal à 45° (réduction de ql de 25%), ceci quelle que soit la fiche de la
fondation. Comme le montre la figure 6, ces valeurs sont en bonne concordance avec celles
trouvées par d’autres études [18].
Pour une distance infinie, la courbe converge vers une valeur asymptotique ql∞
correspondant au cas d’un sol horizontal. Ces valeurs asymptotiques ont été comparées, à la
figure 7, à celles données par la théorie classique de capacité portante de Terzaghi:

ql∞ = Cu.Nc +γ.D.Nq, avec Nc= 5.14 et Nq=1.

Comme le montre la figure 7, les calculs par éléments finis aboutissent à des valeurs de la
capacité portante supérieures à celle donné par le calcul classique. L’explication vient du fait
que ce dernier repose sur l’hypothèse de la superposition approchée des effets, ce qui mène à
la formulation ci-dessus. D’ailleurs, la large utilisation du calcul classique vient du fait qu’il
mène à une sous-estimation de la capacité portante, donc à une évaluation sécuritaire.
1,0

280 0,9

270 0,8
Facteur iβ (d/B=0)

260 0,7

Sol argileux saturé Cu=50 kPa 0,6


ql (kPa)

250
Semelle continue B=1 m, D=0 m 0,5
240
0,4
230 β=26,6° d/B=0
β=45° 0,3
CHARTAL
220
0,2 Giroud & Tran-Vô-Nhiem
210 Plaxis
0,1

200 0,0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
angle β°
d/B

Figure 5. Variation de ql en fonction de d/B Figure 6. Effet de l’angle β sur iβ


La figure 6 nous enseigne que la réduction de la capacité portante est pratiquement
proportionnelle à l’angle β. On a constaté en outre que la capacité portante, pour toutes le
distance étudiées, varie peu avec la hauteur H du talus, ce qui est en accord avec la théorie de
Giroud et Tran-Vô-Nhiem.
L’analyse des courbes ql=f(d/B) montre qu’au delà d’une certaine distance dlim, on retrouve
la capacité portante d’un sol horizontal, soit ql∞. Pour une fondation en surface par exemple,
cette distance limite est égale à 0.5B et 2B pour des angles β du talus de 26.6° et 45°
respectivement. Cette distance limite augmente sensiblement avec l’élancement D/B de la
fondation.
Pour les besoins de la pratique, la prise en compte de l’influence de la proximité du talus
sur la capacité portante peut être schématisée par les courbes hyperboliques des abaques 8 et
9, selon la formulation suivante:
d
iβ = iβ (0) + B
a +b d
B
Le facteur de réduction en tête du talus iβ(0) est pris égal 0.87 et 0.75 pour β égal à 26.6° et
45° respectivement.

1,10

1600 Sol argileux saturé Sol: argile saturée (ϕ = 0)


Talus: Hauteur indéfinie, Angle β=26,6°
Facteur de réduction iβ

β=45° 1,05
kPa

1400

β=26°
1200
1,00
ql (éléments finis)

1000

800 0,95

D/B=0
600
0,90
iβ=ql(d/B)/ql(οο) D/B=1
400 iβ(0)= 0,870 D/B=2
200 0,85
200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 0 5 10 15 20 25 30 35 40

ql (Terzaghi) kPa d/B

Figure 7. Comparaison des valeurs de ql∞ Figure 8: Abaque du facteur de réduction


pourβ =26.6°

1,10
Sol: argile saturée (ϕ= 0)
1,05
Talus: Hauteur indéfinie, Angle β=45°
Facteur de réduction iβ

1,00

0,95

0,90

0,85

iβ=ql(d/B)/ql(οο) D/B=0
0,80
D/B=1
iβ(0)= 0,750
0,75 D/B=2
0,70
0 5 10 15 20 25 30 35 40

d/B

Figure 9: Abaque du facteur de réduction pourβ =45°


Une interpolation linéaire est à effectuer pour des valeurs intermédiaires de β. Le facteur b
est donné par l’expression suivante :

b= 1
1−iβ (0)

Il prend ainsi les valeurs de 7.7 et 4.0 pour des angles β de 26.6° et 45° respectivement. Le
facteur a est donné par les tableaux 2 et 3 en fonction de l’élancement et de l’angle β.

2.2.3. Analyse des tassements de la fondation

La courbe de chargement a été interprétée pour obtenir la pente initiale (ou raideur) α
(kPa/m) telle que :

q = α.s

s et q étant respectivement le tassement uniforme de la fondation et la pression verticale


appliquée. Il est évident que la connaissance de α permet de calculer directement le tassement
à partir de la formule ci-dessus. Il a été constaté que α dépend peu de l’angle β de la pente, et
comme le montre la figure 10, cette raideur augmente selon une allure hyperbolique avec la
distance relative d/B et se stabilise au-delà d’une certaine distance, de l’ordre de 3 à 4 fois la
largeur B de la fondation, vers une valeur asymptotique notée α∞.
Le facteur d’amplification des tassements (ou de réduction de la raideur α) µH est défini
dans le cas général comme suit:

α(β, d / B, D / B, H / B)
µ =µ(β, d / B, D / B, H / B) =
α (0, ∞, D / B, ∞)
H

A titre d’exemple, en cas d’une fondation en tête du talus (d/B=0), le facteur µH(0) est égal à
0.94, 0.97 et 0.97 pour des élancements D/B de 0, 1 et 2 respectivement, ce qui correspond à
une augmentation des tassements de 3 à 6%. On conclut de cet exemple extrême que
l’influence de la proximité du talus sur les tassements est minime.
L’analyse statistique des valeurs de µ en bord de pente (d/B=0) a montré qu’il prend les
valeurs moyennes de 0.98 et 0.96 pour les pentes de 26.6° et 45° respectivement, avec des
coefficients de variation de 7% au plus.
Vu le caractère approximatif du calcul pratique des tassements, il est donc illusoire de tenter
relier le facteur µ aux différents facteurs géométriques vus ci-dessus du fait de sa faible
variation. On recommande pour les besoins de la pratique d’amplifier les tassements, calculés
dans le cadre d’un sol horizontal, de 3% pour des fondations distantes de moins de 4B de la
tête du talus.

Tableau 2 : Valeurs du facteur a pour β=26.6°


D/B 0 1 2
a 2.10 8.74 24.67

Tableau 3 : Valeurs du facteur a pour β=45°


D/B 0 1 2
a 1.53 8.23 19.00
9000

β=26.6°
β=45°

(kPa/m)
8500

8000

Raideur α
7500

Sol: argile saturée ν=0,50


7000 Τalus: H/B=3
α pente de la courbe de chargement q=f(s)

6500
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17

d/B

Figure 10. Variation de la raideur avec d/B

3. PROCEDURE DE CALCUL PRATIQUE

La procédure suivante permet de tenir compte d’une manière simple de l’effet de la


proximité du talus sur la capacité portante et les tassements d’une fondation continue rigide,
implantée dans un massif argileux saturé.
1. Calculer la capacité portante de la fondation en la supposant dans un sol horizontal,
soit ql∞,
2. A partir de la figure 8 ou 9, déterminer le facteur de réduction iβ en fonction de β, D/B
et d/B. On peut aussi utiliser l’équation hyperbolique de iβ en adoptant les valeurs de a
des tableaux 2 et 3, et de b en fonction de iβ(0). Ce dernier est pris égal 0.87 et 0.75
pour β égal à 26.6° et 45° respectivement.
3. La capacité portante à proximité du talus est: ql =ql∞. iβ,
4. Estimer les tassements de la fondation à la base des méthodes classiques,
5. Amplifier la valeur obtenue du tassement par un facteur de 1.03.

4. EXEMPLE ILLUSTRATIF

On reprend le cas d de la figure 1, schématisant un mur de soutènement en béton armé,


supposé très long et ayant une largeur de 2.0 m. Suite à des travaux de creusement d’un talus
routier haut de 2.5 m et incliné de 60° par rapport au plan vertical, la base du mur, ancrée à
2.0 m, se trouve implantée à 2.0 m de la crête de ce talus. Le sol est formé d’un horizon
argileux saturé assez homogène. Les essais de compression simple des échantillons intacts ont
pu caractériser la résistance à la compression simple par une valeur moyenne de 250 kPa. Le
poids volumique sec est de 14.5 kN/m3. On demande d’analyser la capacité portante de cette
fondation.
Le calcul le plus défavorable correspond au comportement à court terme, caractérisé par
une cohésion non drainée de 125 kPa et un angle de frottement nul. Le poids volumique
saturé est de 19 kN/m3.
ql∞ = 0.5x γsat.B.Nγ + γsat.D.Nq + Cu.Nc= γsat.D.1 + Cux5.14= 661.5 kPa.
Le problème est caractérisé par H/B=2.5/2.0=1.25, D/B= 2.0/2.0=1, d/B=2.0/2.0=1 et β =
30°. A partir des tableaux 2 et 3, l’interpolation de a donne 8.64. L’interpolation du facteur de
réduction en tête du talus donne iβ(0)=0.847 et b= 1/(1- iβ(0))=6.53.
d
iβ =iβ (0)+ B = 1 =0.847+0.066=0.910
a +b d 8 . 64 + 6.53x1
B
La capacité portante à proximité du talus est ql =ql∞.iβ= 661.5x0.91=602 kPa. La contrainte
admissible est qadm= 19x1 +(602-19x1)/3=213 kPa.
Notons que la méthode de Giroud et Tran-Vô-Nhiem donne ql0=517.5 kPa. A partir du
tableau 1, on déduit que iβ doit être égal à 1 et ql =ql∞= 661.5 kPa.
Enfin, selon la méthode de Baguelin, le facteur de réduction d’après la formule est égal à
iβ= 0.98 ∼1.0.

5. CONCLUSIONS

L’effet de la proximité d’un talus sur la capacité portante d’une semelle continue ancrée
dans un sol argileux saturé a été étudié à travers une étude paramétrique par éléments finis
par le biais du progiciel Plaxis. Il a été montré l’influence notable de la distance de la
fondation à la tête du talus et de l’angle du talus sur la capacité portante.
L’interprétation des résultats a permis de la définition d’un facteur de réduction de la
capacité portante et d’un facteur d’amplification des tassements, ce dernier variant faiblement
avec les différents paramètres géométriques de ce problème.
Une procédure pratique de calcul simplifié a été proposée et un exemple illustratif a permis
de concrétiser l’approche proposée.
Des études sont en cours pour l’extension des résultats obtenus à d’autres configurations
sol/fondation et à d’autres matériaux.

6. BIBLIOGRAPHIE

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