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La Biennale

Paris 2017
Claude
Monet
collectionneur

Nos
Les trésors
d’Ordrupgaard
à Jacquemart-
André

M 05525 - 762 - F: 7,90 E - RD


la
SOUS LE SIGNE DU LION
BOUCLES D’OREILLES OR BLANC ET DIAMANTS
COLLIER OR JAUNE, DIAMANTS ET PERLES DE CULTURE

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Le nouveau Salon des Beaux-Arts
du 16e siècle à nos jours

Du 8 au 12 novembre 2017
de 12h à 20h
Nocturne le jeudi 9 novembre jusqu’à 22 h

Palais Brongniart
Place de la Bourse, 75002 Paris Le Salon du Dessin, de la Peinture et de la Sculpture

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Pendant tout l’été a couvé une nouvelle affaire liée au marché de l’art. Ce n’est pas une
question de faux comme l’an dernier avec les meubles XVIII e de Versailles, mais une affaire
de propriété. Celle du pleurant 17, une petite statue du XIV e siècle en albâtre qui ornait à
Dijon le tombeau de Philippe le Hardi. Elle était en possession de la même famille depuis
1813. Celle-ci en avait permis le moulage en plâtre pour reconstituer sur place le monu-
ment funéraire avec ses quarante et une sculptures. La dernière propriétaire en date du
pleurant l’avait prêté pour de nombreuses expositions dont la dernière, en 2004, a eu lieu
aux musées de Dijon et de Cleveland. À sa mort, ses filles durent payer un supplément de
plus de huit cent mille euros de droits de succession

Va-t-il y avoir pour cette petite œuvre, estimée à plus de deux mil-
lions d’euros en se basant sur des sculptures similaires
vendues récemment. Après avoir songé à s’en séparer
RETROUVEZ par voie de dation, puis avoir proposé en vain au musée des Beaux-Arts de Dijon de l’ache-
LES CHRONIQUES ter avec l’aide de mécènes (l’État déclarant ne pas pouvoir l’acquérir), elles décident de la
HEBDOMADAIRES vendre aux enchères chez Pierre Bergé & Associés, qui demande alors un certificat d’ex-
de Guy Boyer sur
Radio Classique portation. En réponse, la maison de ventes reçoit une mise en demeure de la Direction
le vendredi en fin générale des patrimoines la priant de restituer l’œuvre à l’État car la famille serait « déten-
de flash de 13 h,
le samedi à 9h57 teur précaire d’un bien relevant du domaine public ». En clair, le pleurant ne lui appartien-
et 19 h, son émission drait pas.On peut s’interroger sur l’action du ministère de la Culture.Tant que la détentrice
« La Grande Galerie
conservait son bien en bon état et le prêtait,on ne l’a pas ennuyée ni contesté sa propriété.
de Radio Classique »
le vendredi à 19 h, Le jour où ses ayants droit décident de s’en séparer,l’État sort les griffes et veut confisquer
et son intervention l’objet.Y aurait-il deux poids deux mesures, puisque

une affaire
dans l’émission
de Patrick Poivre d’autres morceaux du tombeau de Philippe le Hardi
d’Arvor, « L’Invité (un dais et des pendentifs) ont été achetés en 1991
Culture », le lundi
à 19h 50.
et 2001 par le musée des Beaux-Arts de Dijon à
d’autres propriétaires qui les avaient obtenus dans les mêmes circonstances que la
famille du gisant incriminé? « L’État veut spolier une propriété privée. On a un sentiment
d’inégalité, d’arbitraire, assure maître Basile Ader. Pourquoi en 2013 l’État n’a-t-il pas réagi
lors de la vente chez Christie’s de deux pleurants du tombeau du duc de Berry, également
démembré pendant la Révolution,puis,en 2016,a fait usage de son droit de préemption sur
deux autres pleurants de même provenance, sans revendication ? » En accord avec son
confrère maître Delvolvé, qui re-

du pleurant ?
existe aussi
sur iPad et tablettes présente la famille devant la juri-
Android diction administrative pour
contester la décision du minis-
tère de la Culture, il considère que le bien était juridiquement aliénable jusqu’en 1804,
date de l’adoption du code civil et de son article 538. « Or, le pleurant 17 a été dissocié du
tombeau en 1793. Les héritières peuvent donc se prévaloir de la prescription acquisitive en
raison de l’ancienneté et de la notoriété, c’est-à-dire la bonne foi de leur possession. Je ne
sais pas si le ministère se rend compte des conséquences d’une telle mise en demeure ! »
Affaire à suivre, comme on dit dans ces cas-là. Sans doute devant un tribunal judiciaire.

GUY BOYER, DIRECTEUR DE LA RÉDACTION


GBOYER@CDESARTS.COM

CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O5


L’Art
un placement plaisir qui mérite
de bien s’entourer

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SEPTEMBRE 2017

112
La Biennale Paris

78
accueille volontiers
le design et les Ci-dessous Isabelle et
arts décoratifs Hervé Poulain au milieu
du XXe siècle. de leur collection
sur le thème des
Indiens d’Amérique.

84
Restauré,
le chœur de l’église
Saint-Germain-
des-Prés, à Paris,
retrouve des

58
accents byzantins.

Corot fait partie


des fleurons de la
collection privée
de Claude Monet,
révélée au musée
Marmottan
Monet à Paris.
84 RESTAURATION
Aux couleurs de Byzance

90 RÉCIT D’UNE VIE


Nom : Hansen
Prénom : Vilhelm
5 ÉDITORIAL
96 STYLE
9 PORTFOLIO Dans les étoiles
Le théâtre de sculptures de Nicolas Aubagnac
17 EXPOSITIONS 100 ITINÉRAIRE
Les rendez-vous de la rentrée 2017 Ljubljana, années 1940
58 ÉVÉNEMENT 106 NOUVEAU TALENT
La collection secrète Ingela Ihrman / Dune Varela /
de Claude Monet Elena Gileva
En couverture :
Gustave
68 VISITE D’ATELIER 112 DOSSIER SPÉCIAL BIENNALE
Caillebotte, Hélène Delprat, La Biennale revient !
Rue de Paris, comme au théâtre
133
temps de pluie,
1877, h/t, MARCHÉ DE L’ART
54 x 65 cm, détail 74 ÉTUDE D’UNE ŒUVRE
156
©PARIS, MUSÉE
MARMOTTAN MONET.
THE BRIDGEMAN
Nicolas Poussin : CARNET DU CONNAISSEUR /
ART LIBRARY. Le Massacre des Innocents LIVRES /SUR LE WEB

78 COLLECTION PRIVÉE 171 CALENDRIER / SORTIR /


Hervé Poulain dans sa tribu COURRIER / MOIS PROCHAIN
CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O7
SAINT-SAËNS, DEBUSSY, MASSENET
BIZET, GOUNOD, RAVEL, BERLIOZ
POUR LA PREMIÈRE FOIS DANS LA COUR MARLY
DU MUSÉE DU LOUVRE

LE MARDI 19 SEPTEMBRE 2017 À 20H

UN GRAND ANNIVERSAIRE EN MUSIQUE


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portfolio

le
scu
Fastueusement installée dans l’hôtel Collot, à Paris,
res
Aménagées autour d’un jardin-patio dans les
anciennes dépendances de l’hôtel, les nouvelles
la galerie Kugel vient de gagner six nouvelles salles salles, de sobre décoration néoclassique, abritent un
consacrées aux sculptures et aux peintures. choix de peintures et de sculptures de premier ordre,
Elles s’y répondent comme au théâtre. Pour marquer de l’Antiquité au XIXe siècle et provenant pour la
l’événement, cet espace sera ouvert les 16 et 17 plupart de collections privées. Figurent ici, de dos,
l’Hercule Barberini, une tête antique d’Éros de type
septembre, dates des Journées du Patrimoine. Centocelle monté en buste au XVIIIe siècle ainsi que,
/ Texte Hervé Grandsart / Photos Jacques Pépion en arrière-plan dans la seconde salle, un buste
égyptien d’époque ramesside (1306-1186 av. J.-C.).
portfolio

Attribué à Antonio Minello


(1465-1529), ce marbre
magnifique témoigne
de l’adoption par Venise,
au début du XVIe siècle,
de l’esthétique classicisante.
Originaire de Padoue, Minello
s’était installé dans la cité
des Doges vers 1520, époque
où la famille de sculpteurs
des Lombardi ne régnait plus
en maître.
Attribué à Antonio Minello
De’Bardi, Buste de Cléopâtre,
vers 1520, marbre blanc,
albâtre, marbre vert antique,
H. 66 cm, détail.
Cet Hercule romain en pied,
restauré pour le cardinal
Francesco Barberini entre
1627 et 1628 par Arcangelo
Gonelli, orna le palais
Barberini, à Rome, jusqu’au
début du XXe siècle.
En arrière figurent deux
autres antiques du IIe siècle :
un buste de l’empereur
Caracalla et celui d’une
jeune fille provenant
de l’ancienne collection
des ducs d’Abercorn.
Hercule Barberini, Rome,
II e siècle, tête, mains et pieds
restaurés au XVII e siècle,
marbre, H. 155 cm.

Monumentalité
antique
portfolio

fameux groupe
aphné (v. 1622-
nin, ce bronze
relation par
tes avec l’art du
nçais François
28-1715).
attestée, dans
s de Girardon,
en cire du groupe,
blement par
rmet de penser
le bronze fut
de 1700 sous
ection. Un second
onnu est conservé
Montpellier.
on, Apollon et Daphné
n,vers 1700,bronze
ré, H. 88,5 cm.
portfolio

Inédite, cette spectaculaire


allégorie de la Fidélité, thème
cher au XVIIIe siècle avec celui de
l’Amitié, évoque l’art d’Étienne
Maurice Falconet (1716-1791).
Sur le mur : médaillon figurant
un enfant pleurant, vers 1730,
rare œuvre de Charles Claude
Dubut, sculpteur d’origine
française appelé à la cour
de Bavière en 1716.
Allégorie de la Fidélité,
vers 1760-1770, terre cuite,
H. 155 cm, détail.

Graciles
allégories

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DE LA GALERIE KUGEL,
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Desire,1983,néons JÉRÔME COIGNARD, ÉLODIE DE DREUX-BRÉZÉ,JEANNE FOUCHET-NAHAS,
240 x 179 x 65 cm
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HERVÉ GRANDSART, CÉLINE LEFRANC, MANUEL JOVER,
THE MUSEUM GUILLAUME MOREL, ÉLISABETH VEDRENNE
OF MODERN ART.
©2017 BRUCE
NAUMAN.

Comme chaque année, un même constat : les expositions d’art les collections de Claude Monet (p. 58), Jacquemart-André fait
moderne l’emportent dans la programmation mondiale. Cet venir les impressionnistes d’Ordrupgaard (p. 90), Orsay danse
automne, pas moins d’une dizaine d’événements picassiens avec Degas, le Grand Palais se réserve Gauguin, Beaubourg se
vont mettre le peintre andalou à toutes les sauces. Picasso entre concentre sur Derain fauve, la Fondation Louis Vuitton choisit les
cubisme et néoclassicisme à Rome, Picasso en 1932 au Musée chefs-d’œuvre du MoMA de New York (ill.) tandis que le musée
Picasso-Paris, Picasso comparé à Toulouse-Lautrec à Madrid ou Maillol opte pour le Pop Art du Whitney. En région, Lille res-
Picasso et Botero à Aix-en-Provence… Paris joue la même par- sort Jean-François Millet, Les Sables-d’Olonne mettent Gaston
tition et, qu’ils soient privés ou publics, les musées parisiens ont Chaissac sur un piédestal et le Lam de Villeneuve-d’Ascq raconte
prévu une rentrée centrée sur l’art moderne. Marmottan analyse l’histoire de Wilhelm Uhde et des Primitifs modernes. GUY BOYER

CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O17


art ancien

À gauche
Jean Clouet,
Portrait équestre
de François I er,
peinture sur
papier,27 x 22 cm
©PARIS, MUSÉE
DU LOUVRE.PHOTO
DE PRESSE RMN.

> REVISITER L’ART FRANÇAIS


SOUS FRANÇOIS Ier
Du 18 octobre au 15 janvier
François Ier a fixé dans nos mémoires un XVVIe siècle fas-
ciné par l’Italie avec, en vitrine, l’art de Fontainebleau.
Sous la houlette de Cécile Scailliérez, l’e exposition du
Louvre remet l’accent sur l’importance des Pays-Bas
(Belgique et Pays-Bas actuels) dans l’artt français du
temps, balloté entre les derniers feux g gothiques et
les nouveautés de la Renaissance. Imporrtées ou bien
créées en France par des artistes d’origine nordique
installés en nombre chez nous, selon un flux déjà
ancien, les œuvres de ces artistes attiraie ent pour leur
esprit réaliste, cultivé, en particulier dans le domaine Ci-contre Éros
du portrait, dont les Clouet et Corneille de La Haye, citharède, Myrina,
dit de Lyon, furent d’éminents représen ntants. Fran- Asie Mineure
çois Ier lui-même n’appela-t-il pas, vers 15 529, Joos Van (Turquie), fin du
Ier siècle av. J.-C.,
Cleve à sa cour ? Ces artistes, dont certa ains venaient argile peinte
de la grande cité internationale d’Anvers, infléchirent PARIS, MUSÉE DU
cependant la rencontre du Nord et du Midi, M les plus LOUVRE. ©PHOTO
DE PRESSE RMN.
remarquables d’entre eux, remis en lumière par l’ex-
position, engageant l’art français dans une u féconde À droite, en haut
synthèse des traditions nationales avec des apports Pieter Bruegel
italiens et nordiques. H. G. l’Ancien,
L’Âne à l’école,
1557, gravure,
PARIS « FRANÇOIS Ier ET L’ART DES PAYS-BAS », 23,7 x 30,3 cm
musée du Louvre, 01 40 20 50 50. ©VIENNE, ALBERTINA.
photo moderne contemporain

QUAND BRUEGEL
DESSINE ET GRAVE
Du 8 septembre au 3 décembre
Le richissime musée Albertina de Vieenne
nous offre cette année une exposi tion
d’œuvres graphiques du peintre flam mand
Pieter Bruegel l’Ancien (1529-1569), préélude
à celle programmée en 2018 au Kunsthisto-
risches Museum, qui honorera les tableaux
du maître. Bien que Bruegel fît détruiree à la
veille de sa mort certaines feuilles (com mpro-
mettantes ?) et malgré les inévitables peertes
dues à l’histoire, près d’une centaine de des-
sins connus, de grande diversité d’insp pira-
tion et souvent datés et signés, lui sont dee nos
jours attribués, faible part de sa producction
puisque qu’il en livra cent trente-cinq au
seul Jérome Cock pour être gravés. Bru uegel
dessinateur fut, en outre, imité par d’au utres
artistes, en premier lieu par son propree ils,
Pieter le Jeune. Une exposition qui devvrait
faire le point sur toute cette producction ques instruments, elle livre sur le sujet un
emblématique du xvie siècle. état complet de connaissances très élargies
VIENNE « BRUEGEL. DESSINER ces derniers temps. Bien qu’attestée à Ugarit
LE MONDE », Albertina, 43 1 534 830. (actuelle Syrie) au xive siècle av. J.-C., la théo-
rie d’échelle musicale n’a laissé, hélas, que de
LENS EN MUSIQUE ! très rares traces écrites, alors que la musique,
religieuse ou non, devait rythmer toute vie
Du 13 septembre au 15 janvier
publique et privée. Des dispositifs sonores
Adossée à des programmes de recherches inédits permettront d’en évoquer néanmoins
des Écoles françaises à l’étranger, une certains aspects et de se familiariser avec le
spectaculaire exposition sur le thème d de la plus ancien chant connu à ce jour au monde.
musique sous l’Antiquité a été menée à bien LENS « MUSIQUES ! ÉCHOS DE
par le musée du Louvre-Lens, en collab bora- L’ANTIQUITÉ », Louvre-Lens, 03 21 18 62 62.
tion avec la Fondation espagnole « la Caiixa ».
Riche de quelque quatre cents œuvres et ob- LA PEINTURE HEUREUSE
jets divers, parmi lesquels igurent d’authenti- D’ANDERS ZORN
Du 15 septembre au 17 décembre
Fruit d’une collaboration franco-suédoise,
l’exposition du Petit Palais consacrée à l’artiste
suédois Anders Zorn (1860-1920), après celle
qui honora, en 2014, cet autre grand Suédois,
le peintre Carl Larsson, remet sous les feux de
la rampe un artiste célèbre et célébré, parfois,
sous le nom réducteur de « maître suédois de
l’impressionnisme ». Ayant parfait sa forma-
tion à Paris, ville où il connut un vif succès,
marqué par la consécration d’une grande
exposition en 1906, Zorn fait partie des ces
artistes européens « in de siècle » qui, déga-
gés du pur académisme, surent exploiter les
lamboyances d’une touche large libératoire.
Mais Zorn pratiqua tous les genres hors de
toute formule et fut également un remar-
Ci-contre quable aquarelliste, sculpteur, et même pho-
Anders Zorn, tographe. Occasion de redécouvrir à Paris cet
Vacances d’été, artiste au talent multiple. H. G.
1886,aquarelle
sur papier, PARIS « ANDERS ZORN, LE MAÎTRE DE
76 x 54 cm LA PEINTURE SUÉDOISE », Petit Palais,
©COLLECTION PRIVÉE. 01 53 43 40 00.

CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O19


art ancien design archi

Ci-contre Masque
anthropomorphe, ET AUSSI…
Gabon, XXe s.,
bois, H. 25 cm LE VERRE À CLUNY
©PARIS, MUSÉE DU QUAI
BRANLY-JACQUES CHIRAC. Du 20 septembre au 8 janvier
PHOTO T. OLLIVIER,
M. URTADO. Du vitrail aux gobelets transparents,
le verre prend au Moyen Âge des
En bas Albrecht formes et des usages variés.
Dürer, Aile de rollier
bleu, v. 1500-1512,
Le musée de Cluny à Paris en dresse
aquarelle sur un premier inventaire.
vélin, 29,6 x 20 cm
©VIENNE, ALBERTINA. VIENNE CÉLÈBRE RAPHAËL
Du 29 septembre au 7 janvier
branche essentielle de la chrétienté.
Après l’Ashmolean Museum
Car, faut-il le rappeler, le christia-
d’Oxford (« Connaissance des
nisme est né et s’est difusé au Proche- Arts » n°760), l’Albertina de Vienne
Orient, s’implantant en Égypte, au célèbre Raphaël côté art graphique
Liban, en Syrie, Jordanie, Irak… à travers en cent vingt dessins.
une multiplicité d’Églises (copte, grecque,
syriaque, arménienne, maronite). L’exposition VAN EYCK ET
vise à montrer toute « l’implication des chré- LES PRÉRAPHAÉLITES
tiens d’Orient dans la vie culturelle, politique et
intellectuelle du monde arabe ». Du 2 octobre au 2 avril
PARIS « CHRÉTIENS D’ORIENT. Possédant les célèbres Époux
DEUX MILLE ANS D’HISTOIRE », Institut Arnolfini, la National Gallery de
du monde arabe, 01 40 51 38 38. À lire : Londres s’attache à Van Eyck et
notre HORS-SÉRIE n° 778 (52 pp., 9,50 €). son influence sur les artistes, en
particulier les Préraphaélites du XIXe.
L’AFRIQUE ÉQUATORIALE
Du 3 octobre au 28 janvier RUBENS AU LUXEMBOURG
Du 4 octobre au 15 janvier
Plus de trois cents pièces, du xix e au
xx e siècle, statues d’ancêtres et masques, Plutôt que d’offrir une rétrospective
DÜRER CÔTÉ DESSIN correspondant à deux types de rituels, sont Rubens, le musée du Luxembourg
présentées. « Les statues, écrit Yves Le Fur, à Paris a préféré se concentrer
Du 20 septembre au 6 janvier sur ses portraits princiers.
commissaire de l’exposition, sont majori-
L’Albertina possède un fonds exceptionnel tairement reliées aux cultes domestiques des
de près de cent quarante dessins d’Albrecht ancêtres et installées dans des dispositifs de GEORGES MICHEL RETROUVÉ
Dürer. Aussi est-ce l’œuvre graphique du reliquaires ou igures reliquaires. Les masques Du 7 octobre au 7 janvier
grand artiste qui est au cœur de cette expo- expriment les nombreux aspects des entités
sition, son œuvre graphique considéré à spirituelles qui interviennent dans le fonc- Belle initiative de Bourg-en-Bresse
l’égal de son œuvre peint ou gravé. À rai- tionnement des sociétés (initiation, justice, qui propose la redécouverte du
paysagiste Georges Michel (1763-
son : certaines feuilles célèbres, comme la cérémonies, fêtes…). » M. J.
1843), « le Ruysdael de Montmartre »
Touffe d’herbe fourmillante de vie, l’Aile PARIS « FORÊTS NATALES. ARTS DE bien oublié aujourd’hui.
d’oiseau aux multiples nuances colorées, ou L’AFRIQUE ÉQUATORIALE ATLANTIQUE »,
le Lapin, dont on pourrait compter les poils musée du Quai Branly-Jacques Chirac,
01 56 61 70 00. RASPAL REVIENT À ARLES
et qui semble pouvoir bouger, sont d’une
densité vertigineuse dans la restitution de Du 7 octobre au 7 janvier
la réalité et constituent des sommets de l’art Après Grasse, Arles et le musée
de la Renaissance. Comme pour Léonard de Réattu accueillent le peintre Antoine
Vinci, son contemporain, le dessin était pour Raspal (1738-1811), un enfant
Dürer un moyen de connaissance, de décou- du pays qui a réussi dans la scène
verte et de compréhension du réel. de genre provençale.
VIENNE « DÜRER, DESSINS », Albertina,
43 1 534 83. L’INDONÉSIE À BRUXELLES
LES CHRÉTIENS D’ORIENT Du 10 octobre au 21 janvier
Du 26 septembre au 14 janvier Arts plastiques, cinéma, théâtre,
danse, gastronomie : le festival
Le thème est, hélas, d’actualité, à cause des Europalia met tous les deux ans
persécutions dont ils sont encore parfois la un pays à l’honneur. En 2017, c’est
cible. Les chrétiens d’Orient forment une l’Indonésie qui rayonne à Bruxelles.

20 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


Early Morning : Woman Lying on Bed, 1992
244 x 251 x 244 cm, 96 1⁄8 x 98 7⁄8 x 96 1⁄8 in.
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art ancien design archi

Ci-contre
Jean-François
ET AUSSI…
Millet, L’Homme
à la houe,
PIETER POURBUS À BRUGES
1860-62, h/t, Du 13 octobre au 21 janvier
82 x 100 cm
©LOS ANGELES, Détenteur du somptueux Jugement
THE J. PAUL dernier de Pieter Pourbus, le musée
GETTY MUSEUM.
Groeninge de Bruges a choisi de
En bas Narcisse mettre en avant les maîtres oubliés
Díaz de la Peña, de la Renaissance flamande.
Route à la
lisière d’un bois,
aquarelle et
DOLE CÉLÈBRE JULES ADLER
crayon noir, Du 13 octobre au 11 février
21 x 27 cm
PARIS, MUSÉE Avec le Palais Lumière d’Évian
D’ORSAY. ©PHOTO et la Piscine de Roubaix, le musée
DE PRESSE RMN.
jurassien rend hommage à Jules
PARIS « DESSINER EN PLEIN-AIR. Adler (1865-1952), artiste naturaliste
MAGISTRAL MILLET VARIATIONS DU DESSIN SUR peignant les sardinières de
13 octobre-22 janvier NATURE DANS LA PREMIÈRE MOITIÉ Douarnenez ou une grève au Creusot.
DU XIXe SIÈCLE », musée du Louvre,
De l’immense popularité de Jean-François 01 40 20 50 50.   LES TABLEAUX
Millet (1814-1875) subsiste l’icône mondia- DES ABBÉS DESJARDINS
lement frelatée de L’Angélus. Coproduite par RÉGNIER PÈRE ET FILLES
la Réunion des musées nationaux et le palais Du 14 octobre au 28 janvier
30 novembre-13 mars
des Beaux-Arts de Lille, cette rétrospective Le musée des Beaux-Arts de Rennes
sonne la cloche d’un vrai retour à ce grand Flamand de naissance, Français de culture, accueille les tableaux de maîtres
maître. Au paysagiste émerveillé et au chantre Nicolas Régnier (1591-1667) se forma à français des XVIIe et XVIIIe siècles
du paysan au travail, au peintre et au dessina- Anvers avant de chercher fortune en Italie. envoyés au Canada par les abbés
teur éblouissant. Ses igures du Vanneur, du À Rome d’abord, puis à Venise, où il s’établit Desjardins après la Révolution.
Semeur, de L’Homme à la houe puissamment déinitivement vers 1626. Artiste éclectique,
maçonnées se souviennent de Michel-Ange, caravagesque durant ses années romaines, VOYAGE AVEC RÉGAMEY
ses paysages de Poussin. Car ce poète âpre et il délaissa par la suite ce vérisme pour Du 18 octobre au 26 février
suave, lecteur de Virgile, regardait les maîtres. des mythologies et des scènes historiques
Parce que Millet y fut tôt apprécié des artistes somptueusement scénographiées. Beau- Émile Guimet, donateur principal
et des collectionneurs, Régis Cotentin consa- tés fameuses, ses quatre filles furent aussi du musée du même nom, partit en
cre une section à son influence sur l’art du ses modèles préférés, atouts majeurs de cet 1876 avec le peintre Félix Régamey
xxe siècle aux États-Unis. art sensuel et séducteur. Cette première en Asie. Ils en rapportèrent
rétrospective de l’artiste réunit une qua- croquis et objets, ici mélangés.
LILLE « JEAN-FRANÇOIS MILLET »,
palais des Beaux-Arts, 03 20 06 78 00. rantaine de tableaux provenant des grands
musées internationaux et de collections NAPOLÉON À ARRAS
DEHORS LE DESSIN ! privées. C’est aussi la première exposition Du 20 octobre au 20 novembre
18 octobre-29 janvier majeure du musée rouvert cet été. J. C.
Dans le cadre de son accord avec
NANTES « NICOLAS RÉGNIER. Versailles, le musée d’Arras a choisi
e
Dès le xvii siècle, les artistes européens LA POÉTIQUE DE LA SÉDUCTION »,
la geste napoléonienne, de Toulon à
commencent à éprouver le besoin de dessi- musée des Beaux-Arts,
02 51 17 45 17. Sainte-Hélène, pour une exposition
ner en plein-air. Fréquent au siècle suivant, ce qui durera treize mois.
travail « sur le motif » devient au
début du xixe siècle l'un des exer-
MICHEL-ANGE AU MET
cices obligés du cursus d’un jeune
artiste. Organisée avec le concours Du 13 novembre au 12 février
exceptionnel de la Bibliothèque Le Metropolitan Museum de New
nationale de France, l’exposition York expose cent cinquante dessins
réunit une centaine de feuilles de Michel-Ange montrant sa capacité
au statut très variable, du simple à inventer des formes nouvelles.
croquis au dessin scientiique, de
l’esquisse au dessin achevé, œuvre LES ANDES AU QUAI BRANLY
à part entière. Une trentaine de
carnets évoque la réalité du « ter- Du 14 novembre au 1er avril
rain ». Et un ensemble d’eaux- « Avant les Incas » souligne, au musée
fortes rappelle que certains, bra- du Quai Branly-Jacques Chirac,
vant les relets, n’hésitaient pas à la diversité des cultures andines
grifer directement le cuivre. deux mille ans avant notre ère.

24 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


D U 7 A U 1 6 S E P T E M B R E 2 0 1 7

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découverte de 7 000 ans d’arts décoratifs. Rue du Bac, rue de Beaune, rue de Lille, rue
Montalembert, rue du Pré-aux-Clercs, rue des Saints-Pères, rue de l’Université, rue de Événement
organisé en
Verneuil, quai Voltaire. Paris VI et VII. partenariat avec
le 10e Parcours
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et des Arts du Feu.
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les masses et le mouvement»

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> DE TOUTES LES COULEURS
Du 12 octobre au 2 avril
Au laboratoire de la Manufacture de Sèvres, mille et
une couleurs ont été créées depuis 1740. Bleu céleste,
bleu de Sèvres, rose Pompadour, jusqu’à l’orange
Sottsass, au vert Hyber et aux créations des desi-
gners-coloristes Scholten & Baijings. Une exposition
en partenariat avec le Centre Pompidou confronte
les productions de Sèvres et des pièces de grands
céramistes français et internationaux, historiques et
contemporains (Ernest Chaplet, Émile Decœur, Théo-
dore Deck, Daniel de Montmollin, Philippe Lambercy,
Jean Girel, Edmund de Waal…) à des œuvres d’ar-
tistes plasticiens et de designers considérés comme
des figures de la couleur au XX e siècle (Josef Albers,
Sonia Delaunay, Gérard Fromanger, Sheila Hicks, Yves
Klein…). M. B. Ci-dessus Takeshi
Hosaka,Hoto Fudo,
Yamanashi,Japon
SÈVRES « L’EXPÉRIENCE DE LA COULEUR », ©NACASA&PERTNERS INC.
Cité de la céramique, 01 46 29 22 00. TAKESHI HOSAKA ARCHITECTS.
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Page de gauche va des premiers édiices en béton d’Arata


Bertrand Lavier,
La Bocca, 2007, Isozaki et Kenzo Tange à l’architecture
porcelaine de Sèvres, transparente ou narrative de Shigeru
80 x 80 x 170 cm Ban, Kengo Kuma et SANAA.
©SÈVRES, MUSÉE NATIONAL
DE LA CÉRAMIQUE. METZ « JAPAN-NESS, ARCHITECTURE
PHOTO DE PRESSE RMN. ET URBANISME AU JAPON DE 1945
À NOS JOURS », Centre Pompidou-Metz,
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Léon Elchinger et
Jean-Désiré Ringel
d’Illzach,Vase avec
TRISTAN AUER,
quatre visages CRÉATEUR DE L’ANNÉE
d’expression, Du 8 au 12 septembre
1900-1905,céramique,
H.34 cm « Chaque fois que je rencontre Philippe Starck,
©MUSÉES DE STRASBOURG.
PHOTO M. BERTOLA. je le remercie de m’avoir viré. Le destin m’a
mis sur des chemins de traverse sur lesquels je
En bas,à droite n’aurais jamais osé aller », dit l’architecte d’inté-
Stand Cartier conçu
par Tristan Auer à la
rieur, décorateur et designer Tristan Auer. Élu
Biennale de Paris 2012 Créateur de l’année du salon Maison & Objet
©TOMMASSO SARTORI. Paris, il signe la scénographie d’un espace
mêlant classicisme épuré et modernité, dans
le hall 8, doté d’arches et de tonalités claires.
STRASBOURG, À l’origine de la métamorphose du club pari-
UNE CULTURE HUMANISTE sien Les Bains en hôtel-club-restaurant chic en
Du 23 septembre au 25 février 2014, il vient d’achever la coordination de la
rénovation de l’hôtel de Crillon en juillet, en
Les musées de la Ville de Strasbourg organisent défendant avec force les artisans d’art français.
une grande manifestation consacrée à la vie « Pour moi, le luxe, c’est le sur-mesure », martèle
culturelle strasbourgeoise entre 1880 et 1930, ce passionné de voitures anciennes qui aime
montrant comment la ville est devenue un labo- personnaliser les belles cylindrées. Concepteur
ratoire dans lequel pensées et formes nouvelles de showrooms pour des marques de prestige
ont surgi des fécondations entre cultures alle- (Cartier) et designer de mobilier pour les édi-
mande, française et européenne. Le musée d’Art teurs Pouenat et Holly Hunt, il conçoit actuel-
moderne et contemporain met l’accent sur les lement l’aménagement intérieur d’une grande
arts décoratifs et les décors du complexe de loi- maison de champagne à Reims et d’un hôtel
sirs moderniste de l’Aubette conçu par Jean Arp, monacal rue du Temple à Paris… M. B.
Sophie Taeuber-Arp et héo Van Doesburg. Le PARIS « MAISON & OBJET PARIS », Parc
musée des Beaux-Arts traite de la personnalité des expositions de Paris Nord-Villepinte,
de l’éminent conservateur Wilhelm Bode, à l’ori- 08 11 04 00 96.
gine des collections des musées strasbourgeois,
tandis que le palais Rohan évoque l’histoire des
lieux de musique à Strasbourg et ses acteurs.
STRASBOURG « LABORATOIRE D’EUROPE,
STRASBOURG 1880-1930 », 03 68 98 51 55.

ARCHITECTURE ET « JAPONITÉ »
Du 9 septembre au 14 mai
Selon l’architecte Arata Isozaki, l’architecture
japonaise se distingue par un mouvement
permanent et un refus de se figer dans des
styles. Cette singularité qu’il nomme « Japan-
ness » (« Japonité ») sert de fil rouge à une
exposition sur l’architecture et l’urbanisme
au Japon de 1945 à nos jours. Immergé dans
une ville organique conçue par Sou Fujimoto,
le visiteur est invité à traverser l’histoire cycli-
que de l’architecture japonaise, de la destruc-
tion de la bombe atomique à Hiroshima et
Nagasaki en 1945, jusqu’à ses expressions les
plus actuelles. Le parcours chronologique

CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O29


art ancien design archi

Ci-contre Globe
céleste, Exposition ET AUSSI…
universelle de Paris,
in « Le Figaro illustré », BORDEAUX EN COULEUR
n°128, novembre 1900
©COLL. PRIVÉE. Jusqu’au 5 novembre
En bas Manoël Avec Pierre Charpin à la mise en
Penicaud, scène, le musée des Arts décoratifs
Musulmane priant de Bordeaux aborde le design par
contre le tombeau la couleur, d’Albers à Vautrin.
de Rebecca, 2014,
photographie.
L’ARCHI ENVAHIT BORDEAUX
d’une enquête anthropo- Du 14 au 24 septembre
logique, le parcours mêle
f i lms do c ument aires, Agora, la Biennale d’architecture,
objets ethnographiques, d’urbanisme et de design de
archives, photographies Bordeaux, a choisi le paysage
comme sujet de réflexion avec
et œuvres d’art, dont la
l’architecte-paysagiste Bas Smets
maquette de House of One
comme invité d’honneur.
commandée aux archi-
tectes Kuehn et Mavelzzi
DROOG DESIGN
(« Connaissance des Arts » CHEZ MONDRIAN
n°754, pp. 100-101) qui
rassemble sous un même toit une synagogue, Du 23 septembre au 3 décembre
GLOBES ARCHITECTURAUX une mosquée et une église chrétienne. M. B. Dans le cadre de l’Année Mondrian,
Du 10 novembre au 26 mars PARIS « LIEUX SAINTS PARTAGÉS. Utrecht met en avant au Centraal
COEXISTENCES EN EUROPE Museum sa gloire locale, le groupe
La Cité de l’architecture et du patrimoine ET EN MÉDITERRANÉE », Musée Droog Design fondé à Amsterdam en
raconte l’épopée des bâtiments sphériques, national de l’histoire de l’immigration, 1993. Simplicité et humour à la clé.
lieux de savoir et de pouvoir. Quatre-vingt- 01 53 59 58 60.
dix projets, construits ou non, du milieu du JORIS LAARMAN
xviie siècle à nos jours, sont documentés et PROUVÉ À LA FONDATION LUMA AU COOPER-HEWITT
illustrés par de nombreuses maquettes, dessins, À partir du 20 octobre Du 27 septembre au 24 janvier
plans et ilms. Si le globe architectural trouve sa
matrice en Occident dans le panthéon romain, Depuis le mois de juin, les maisons de Jean Le temple du design new-yorkais,
cherchant symboliquement à représenter le Prouvé (1901-1984) ont envahi les anciens le Cooper-Hewitt Museum, consacre
ciel par une forme de voûte, il perdure dans ateliers de la SNCF aujourd’hui occupés une rétrospective au talentueux
l’invention du planétarium et dans une série par la Fondation Luma et sa grande tour Hollandais Joris Laarman sous le
de cénotaphes inspirés des premiers vols de de métal brillant signée Frank Gehry. Elles titre de « Design à l’âge numérique ».
montgolières et de ballons au xviiie siècle. Il annoncent l’ouverture de l’exposition Jean
se poursuit par le dôme géodésique de Richard Prouvé montée avec l’aide de la galerie RÊVER À ORLÉANS
Buckminster Fuller dans les années 1940, Patrick Seguin. « Considérant qu’il n’y a Du 13 octobre au 1er avril
jusqu’au Convention and Exhibition Center pas de diférence entre la construction d’un
de Rem Koolhaas en 2007. M. B. meuble et celle d’un immeuble, dit le mar- La première Biennale d’architecture
d’Orléans prend pour thème
PARIS  « GLOBES, ARCHITECTURE chand parisien, Jean Prouvé a développé une
« Marcher dans le rêve d’un autre »
ET SCIENCES EXPLORENT LE MONDE », pensée constructive fondée sur une logique
avec 45 architectes contemporains.
Cité de l’architecture et du patrimoine, de fabrication et de fonctionnalité qui génère
01 58 51 52 00. une esthétique épurée de tout artiice. » C’est
VIENNE À MANHATTAN
pourquoi ses maisons démontables allient
CONTRE LES bois et aluminium, permettant qu’elle soient Du 26 octobre au 29 janvier
FONDAMENTALISMES démontées et déplacées à volonté. G. B. La très riche Neue Galerie de
Du 23 octobre au 21 janvier ARLES « LES HABITATS DE JEAN PROUVÉ », New York propose un panorama
Fondation Luma, 04 88 65 83 09. de la Wiener Werkstätte, l’atelier
Juifs, chrétiens et musulmans dans les d’ameublement viennois autour de
mêmes sanctuaires ? Une exposition aborde Josef Hoffmann et Koloman Moser.
le phénomène des lieux saints partagés par
les idèles des trois religions monothéistes en LYON SE TRANSFORME
Méditerranée et en Europe. Juifs, chrétiens,
druzes et musulmans vénérant le prophète Du 17 novembre au 17 juin
Elie sur le mont Carmel à Haïfa, chrétiens et Des aménagements du XVIIIe à ceux,
musulmans priant Jésus à la basilique de la récents, des Confluences, le musée
Nativité à Bethléem et Marie à Notre-Dame- Gadagne évoque les grands projets
de-la-Garde à Marseille… Conçu à partir urbains qui ont façonné Lyon.

30 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


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> LA MODERNITÉ D’IRVING PENN


Du 21 septembre au 29 janvier
C’est le plus grand événement de la rentrée photogra-
phique parisienne. Créée à l’occasion du centenaire
d’Irving Penn (1917-2009), cette exposition a été
conçue par le Metropolitan Museum of Art de New
York et le Grand Palais à Paris (voir notre hors-série
n° 779). Avec plus de deux cent quarante tirages et
une sélection d’œuvres graphiques, elle retrace les
soixante-dix années de la carrière de l’artiste améri-
cain qui mélangea avec talent le graphisme et la pho-
tographie. Penn a créé une œuvre d’une incroyable
modernité, de ses portraits « existentiels » aux couver-
tures de « Vogue », des reportages au bout du monde
aux sublimes pavots. L’exposition à Paris bénéficie du
mécénat de la Fondation Roederer. J. F.-N.
PARIS « IRVING PENN LE CENTENAIRE », Grand Palais,
01 44 13 17 17.
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LA PHOTO ARABE CONTEMPORAINE


Du 13 septembre au 12 novembre
Organisée par l’Institut du monde arabe
(Ima) et la Maison européenne de la photo-
graphie (Mep), cette deuxième édition de la
Biennale des photographes du monde arabe
contemporain met à l’honneur deux pays
du Maghreb : la Tunisie et l’Algérie. Et rend
hommage à Leila Alaoui, jeune photographe
franco-marocaine victime à l’âge de 33 ans
d’une attaque terroriste à Ouagadougou (Bur-
kina-Faso) en janvier 2016, au moment où
étaient exposés ses portraits de Marocains
dans le cadre de la première Biennale. La
manifestation se déroule simultanément dans
huit lieux parisiens : l’Ima, qui présente plu- VISA POUR L’IMAGE, 2016, sur la réserve indienne de Pine Ridge,
sieurs photographes tunisiens et des talents LE GRAND RENDEZ-VOUS l’un des endroits les plus pauvres aux États-
méconnus originaires des pays arabes, la Du 2 au 17 septembre Unis. Notons également les images de Larry
Mep, qui réunit Hicham Benohoud, Farida Towell sur les Sioux démunis face au projet
Hamak et Xenia Nikolskaya, la Cité interna- Ouvert au grand public, ce rendez-vous de l’oléoduc Dakota Access Pipeline relancé
tionale des arts, la Mairie du IVe, la galerie annuel international des photojournalistes, par Donald Trump.
hierry Marlat, la galerie Photo12, la galerie des éditeurs, des agences et des iconographes PERPIGNAN « VISA POUR L’IMAGE.
Clémentine de la Féronnière et la galerie présente cette année vingt-cinq expositions FESTIVAL INTERNATIONAL
Binôme, dessinant une mosaïque de regards qui parlent de l’actualité de notre monde, DU PHOTOJOURNALISME », divers lieux
contemporains sur le monde arabe. en particulier celle des êtres menacés par dans la ville, 04 68 62 38 00.
les guerres et les injustices. On retiendra le
PARIS « 2e BIENNALE DES RENGER-PATZSCH, SI SIMPLE
PHOTOGRAPHES DU MONDE ARABE
reportage de Ferhat Bouda, lauréat du Prix
CONTEMPORAIN », Pierre et Alexandra Boulat 2016, sur les Du 17 octobre au 21 janvier
Institut du monde arabe et Maison Berbères au Maroc, « une culture en résis-
européenne de la photographie, tance », celui de Darcy Padilla, lauréate du « La photographie réduit le monde en couleur
biennalephotomondearabe.com Prix Canon de la femme photojournaliste à un rectangle en noir et blanc. Et logique-
ment, dans la mesure où c’est le moins pré-
tentieux des moyens d’expression artistique,
elle exige un goût rigoureux et une aptitude à
l’abstraction, à l’imagination et à la concen-
tration. » Cette profession de foi d’Albert
Renger-Patzsch (1897-1966), l’un des fonda-
teurs de la Nouvelle Objectivité, mouvement
artistique apparu en Allemagne au début des
Page de gauche, années 1920, est dévoilée au Jeu de paume
en haut Irving Penn, qui lui consacre une vaste rétrospective. Un
Ungaro Bride Body moment rare pour un artiste rare, qui a su
Sculpture (Marisa opposer au pictorialisme de son époque le
Berenson), Paris,1969 réalisme et la simplicité, en tentant de mon-
©CONDÉ NAST.
trer les objets du quotidien et le monde tels
À gauche Ahmad qu’ils sont. J. F.-N.
El-Abi,The Guilty PARIS « ALBERT RENGER-PATZSCH.
Pleasure,2016 LES CHOSES », Jeu de paume, 01 47 03 12 50.
©AHMAD EL-ABI.

À droite,en haut Vlad Ci-contre Albert


Sokhin,Peia Kararaua Renger-Patzsch,
dans un quartier inondé Stapedia variegata.
du village d’Aberaro, Asclepiadaceae,1923
îles Kiribati,2015 MUNICH, PINAKOTHEK
©VLAD SOKHIN. DER MODERN. ©ARCHIV
PANOS PICTURES. ANN UND JÜRGEN WILDE.

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Cyrille Weiner, ET AUSSI…
Le Cheval de trait
de Roger des LE FANTÔME LIU BOLIN
Près sur le Du 6 septembre au 29 octobre
Grand Axe, série
La Fabrique du Le performeur chinois Liu Bolin se
pré, 2004-2014, fond dans l’environnement. Ses
Nanterre, 2008 clichés sont à découvrir à la Maison
©CYRILLE WEINER.
européenne de la photographie.
En bas Robert
Doisneau, LA CHAPELLE À MONS
Mademoiselle
Anita, 1951 Du 14 octobre au 25 février
©ROBERT DOISNEAU.
David La Chapelle est l’invité du
BAM de Mons en Belgique. « After
the Deluge » part de la fresque de
Michel-Ange à la Sixtine et évoque
la disparition de l’être humain.

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SIDIBÉ, L’ŒIL DE BAMAKO musée d’Ixelles, 32 2 515 64 21. Du 17 octobre au 21 janvier
Du 20 octobre au 25 février
Le vidéaste turc Ali Kazma
Il y a vingt ans, la Fondation Cartier dévoi- LES PAYSAGES FRANÇAIS s’interroge sur le sens de l’activité
lait les clichés noir et blanc de Malick Sidibé ET LES PHOTOGRAPHES humaine. En parallèle aux
(1936-2016). Un an après sa mort, elle lui Du 24 octobre au 14 février photographies de Renger-Patzsch,
rend hommage en exposant ses œuvres ico- à ne pas manquer au Jeu de paume.
niques, accompagnées de tirages d’époque Cette exposition de grande ampleur invite
et de documents historiques inédits, extraits à une promenade dans le temps, sur quatre LA BIRMANIE À GUIMET
des archives du grand photographe malien. décennies, pour y découvrir les paysages fran-
Du 18 octobre au 22 janvier
Surnommé « l’œil de Bamako », Malick çais et leurs métamorphoses. Avec plus de
Sidibé commença sa carrière par des repor- cent soixante auteurs et quelque mille tirages, Une centaine de photographies
tages sur la jeunesse bamakoise dès l’in- c’est aussi un voyage dans l’histoire récente de anciennes tirées des collections
dépendance de son pays en 1960. Nommé la photographie de paysage, ou comment de du musée Guimet fait revivre
« Trésor national » au Mali en 2003, il rem- grands photographes – parmi lesquels Bernard la Birmanie à l’époque de la
porte l’année suivante le Prix international Plossu et Gabriele Basilico, Elina Brotherus, domination britannique.
de la photographie Hasselblad, décerné pour Stéphane Couturier, Raymond Depardon, Jac-
la première fois à un photographe africain. queline Salmon ou hibaut Cuisset –, créent DEAUVILLE REÇOIT LINDBERGH
Quelques mois avant son décès, il est récom- de nouvelles écritures photographiques qui Du 21 octobre au 26 novembre
pensé du Lion d’or à la Biennale de Venise. « parlent du patrimoine comme du quotidien
et surtout s’invitent dans le débat pour proposer Avec le photographe de mode
PARIS « MALICK SIDIBÉ », Fondation Cartier
des manières nouvelles d’habiter poétiquement Peter Lindbergh en invité d’honneur,
pour l’art contemporain, 01 42 18 56 50.
le monde ». Un très beau programme! J. F.-N. le festival Planche(s) Contact
de Deauville accueille Claude Nori
ROBERT DOISNEAU L’ESPIÈGLE PARIS « PAYSAGES FRANÇAIS. UNE et agnès b.
Du 19 octobre au 4 février AVENTUREPHOTOGRAPHIQUE,1984-2017 »,
Bibliothèque nationale de France, site
Le musée d’Ixelles et l’Atelier Robert François-Mitterrand, 01 53 79 59 59. LUCIEN HERVÉ AU CHÂTEAU
Doisneau ont concocté une exposition qui Du 17 novembre au 27 mai
renoue avec « la candeur, la malice et la
Le château de Tours accueille
beauté du quotidien » célébrées pendant les clichés d’architecture de Lucien
plus d’un demi-siècle par Robert Doisneau Hervé (1910-2007), le photographe
(1912-1994). Au gré d’un parcours mêlant hongrois qui a accompagné
les clichés emblématiques à des séries moins Le Corbusier à partir de 1949.
connues, l’exposition suit le regard huma-
niste, poétique et espiègle du photographe STEPHEN SHORE AU MOMA
qui n’aimait rien tant que « buissonner » dans
Paris et sa banlieue, trouvant à chaque coin Du 19 novembre au 28 mai
de rue ou de zinc de comptoir une histoire Cette première exposition
à raconter. « Toute ma vie je me suis amusé, monographique de Stephen Shore
je me suis fabriqué mon petit théâtre », dit-il (né en 1947) aux États-Unis
un jour. Au cœur de son œuvre : les enfants, réunit ses travaux conceptuels
les baisers d’amoureux, les fêtes populaires et et ses paysages récents d’Israël
les guinguettes, de quoi faire tourner la tête ! et d’Ukraine.

36 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


POUSSIN

Le Massacre
des Innocents
H Bronx (Paris) - © RMN-Grand Palais (Domaine de Chantilly) / Michel Urtado

PICASSO, BACON
EXPOSITION
11 SEPTEMBRE 2017
7 JANVIER 2018
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Passionné par le mobilier et les objets d’art du XVIII° siècle, Camille Bürgi a dédié
sa vie au marché de l’art, des puces en passant par le Faubourg Saint-Honoré.
Installé rue Rossini, face à Drouot, il of�icie aussi en tant qu’expert.

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Bonaparte, de Pierre-Laurent Hainguerlot, puis par descendance.

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e
> MOMA : CET ART
QU’ON APPELLE MODERNE
Du 11 octobre au 5 mars
Cet automne, le MoMA de New York
prend ses quartiers à Paris. Deux
cents œuvres de ses collections vont
en effet traverser l’Atlantique pour
séjourner dans les hautes salles
du vaisseau amiral de la Fondation
Louis Vuitton, au cœur du bois de
Boulogne. Depuis son ouverture en 1929, à l’initiative
de mécènes assemblés autour de Abby Aldrich Rocke-
feller, le célèbre musée est resté attaché à explorer
et partager l’art moderne et contemporain. Et ce, à
travers toutes ses expressions, quelle que soit leur
puissance provocatrice. Il est devenu la vitrine de l’art
moderne, celui qui s’élabore chaque jour sous la forme
de peintures, sculptures, installations, photographies
ou vidéos. De Cézanne à L’Oiseau dans l’espace de
Brancusi, de Hopper aux boîtes de soupe Campbell
de Warhol, de Pollock aux emoji de Shigetaka Kurita,
on cherche à comprendre ce que veut dire « être
moderne ». Réponse le 11 octobre. V. B.
PARIS « ÊTRE MODERNE : LE MOMA À PARIS »,
Fondation Louis Vuitton, 01 40 69 96 00.
photo moderne contemporain

LE POP AMÉRICAIN À PARIS


Du 22 septembre au 21 janvier
Coïncidence, concours de circonstances ?
Réjouissons-nous. L’autre géant new-yorkais
de l’art du xxe siècle ofre aux Parisiens, pen-
dant quatre mois, soixante de ses œuvres
les plus emblématiques. Créé en 1930 par la
Ci-contre sculptrice Gertrude Vanderbilt Whitney, le
Mel Ramos, Whitney Museum a pour mission de mon-
Tobacco Rhoda, trer l’art et les artistes américains : vingt-deux
1965, sérigraphie, mille œuvres, aujourd’hui abritées dans un
71,1 x 56 cm
©NEW YORK,
nouveau bâtiment, à Manhattan Downtown,
WHITNEY MUSEUM. dessiné par Renzo Piano. À Paris, viennent les
toiles et sculptures du Pop Art, de ses origines
À gauche
Constantin
à son zénith : Jasper Johns et Bob Rauschen-
Brancusi, L'Oiseau berg, Tom Wesselman, Claes Oldenburg,
dans l'espace, Andy Warhol et Roy Lichtenstein mais aussi
1928, bronze, Jim Dine, James Rosenquist ou Alex Katz.
137 x 22 x 16,5 cm
NEW YORK,
PARIS « POP ART. COLLECTION DU WHITNEY
THE MUSEUM OF MUSEUM OF AMERICAN ART, NEW YORK »,
MODERN ART. musée Maillol, 01 42 22 57 25. TALENTS MÉCONNUS AU LAM
Du 29 septembre au 7 janvier
MAGRITTE OU LA BELGIQUE
Du 21 septembre au 10 octobre De Wilhelm Uhde (1874-1947), on se souvient
qu’il fut un des premiers collectionneurs du
La Belgique commémore cette année le cin- cubisme, avec Daniel-Henry Kahnweiler, un
quantième anniversaire de la mort de René de ces marchands du début du xxe siècle dont
Magritte (1898-1967). À Bruxelles, deux le regard critique joua un rôle décisif dans le
rendez-vous s’imposent. L’un au musée destin de beaucoup d’artistes. Découvreur de
Magritte : l’exposition s’attache au dialogue, Marie Laurencin en 1911 et de Balthus en
dès 1964, de Marcel Broodthaers (1924- 1934, collectionneur des toiles du Douanier
1976) avec l’œuvre de Magritte, sous l’égide Rousseau, ami d’Apollinaire et de Picasso, il
de Mallarmé, et à l’influence qui a marqué s’installa à Senlis en 1912 et resta fasciné par
des peintres des années 1980 tels que George les œuvres de sa femme de ménage, Séraphine
Condo ou Sean Landers. Le second a lieu à Louis. Il se consacra entièrement, après 1920,
l’Atomium, qui propulse le visiteur dans le à ceux qu’il nommait « les peintres du Cœur
monde de Magritte, paysage surréaliste fait sacré », puis « les Primitifs modernes », artistes
de nuages, d’oiseaux, de chapeaux et de toutes autodidactes baptisés « naïfs » : Rousseau et
sortes de perceptions dérangeantes. Séraphine Louis mais aussi André Bauchant,
BRUXELLES « MAGRITTE, ATOMIUM MEETS Camille Bombois et Louis Vivin. V. B.
SURREALISM », Atomium, 32 2 475 4775 VILLENEUVE-D’ASCQ « DE PICASSO
et « MAGRITTE ET L’ART CONTEMPORAIN », À SÉRAPHINE, WILHELM UHDE
Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, ET LES PRIMITIFS MODERNES », LaM,
32 2 508 32 11, du 13 octobre au 18 février. 03 20 19 68 68.

En haut Séraphine
Louis, L’Arbre de
vie, 1928, huile
et Ripolin sur toile,
144 x 112 cm
SENLIS, MUSÉE D’ART ET
D’ARCHÉOLOGIE. PHOTO
CHRISTIAN SCHRYVE.

Ci-contre
René Magritte,
Le Double Secret,
1927, huile sur toile,
114 x 162 cm
PARIS, MNAM CENTRE
POMPIDOU. ©PHOTO
DE PRESSE RMN.

CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O41


ANNIE
LEIBOVITZ
LES PREMIÈRES ANNÉES :
1970 – 1983
ARCHIVE PROJECT #1
27 mai – 24 septembre 2017
Grande Halle, Parc des Ateliers, Arles

luma-arles.org

Produit par la Fondation LUMA

Image: Annie Leibovitz, photos de la série “driving“ © Annie Leibovitz

Les archives photographiques de LUMA Arles bénéficient du soutien de Parfums Christian Dior.
Partenaires média: Les Inrockuptibles; Connaissance des Arts.
L.A. DANCE
PROJECT
du 7 au 22 juillet, et les 22 et 23 septembre 2017
Grande Halle, Parc des Ateliers, Arles

luma-arles.org

Produit par la Fondation LUMA

Image: Avec l’aimable autorisation de la Fondation LUMA. Photo Hervé Hôte.


photo moderne contemporain

UN NOUVEAU DERAIN ET AUSSI…


Du 4 octobre au 29 janvier QUAND MATISSE RENCONTRE
Soixante-dix œuvres, réparties sur dix années BONNARD
décisives, conduisent à s’interroger sur le rôle Du 7 septembre au 14 janvier
qu’a pu jouer André Derain (1880-1954) dans
l’éclosion des deux mouvements avant-gar- Grâce au mécénat de la Société
Générale, le Städel de Francfort
distes que sont le fauvisme et le cubisme. Son
ose la confrontation de Matisse
utilisation très personnelle de la photographie,
et Bonnard. Couleur et joie de
sa découverte précoce des arts africains et vivre au programme.
océaniens à Londres dès 1906, le placent dans
une position créative audacieuse, que l’opi-
NEW YORK EN FOLIE
nion et les critiques, attachés à sa production
ultérieure, lui ont déniée. Annonciateur du Du 13 septembre au 21 janvier
Réalisme magique, il investit tous les champs Se limitant aux années 1950-1980,
plastiques : peinture, sculpture mais aussi xylo- le Met Breuer propose la vision
graphie, céramique, cinéma… Existe-t-il donc artistique du délire en cent œuvres,
deux Derain, celui d’avant la Première Guerre de Philip Guston à Nancy Spero.
et celui des années 1930 jusqu’à sa mort ? Des
archives inédites et une plongée dans son tra- LE PREMIER CHAGALL À BÂLE
vail, étayée de contrepoints visuels inattendus,
devraient nourrir cette rélexion. Du 16 septembre au 21 janvier
SPECTACLE ÉPHÉMÈRE PARIS « ANDRÉ DERAIN 1904-1914. LA C’est le Chagall des années
Du 15 septembre au 8 avril DÉCENNIE RADICALE », Musée national d’art 1911-1919 qu’a choisi d’exposer
moderne, Centre Pompidou, 01 44 78 12 33. le Kunstmuseum de Bâle, lorsqu’il
C’est à une exposition rare, précieuse et se frotte à Picasso et Delaunay,
fragile que nous convie le Petit Palais, en GAUGUIN, PROFESSION MAGICIEN puis s’en retourne en Russie.
extrayant de ses collections cent trente pas-
Du 11 octobre au 22 janvier
tels, trésors la plupart du temps préservés des PICASSO ROMAIN
méfaits de la lumière. On connaît inalement Certains peintres sont si populaires qu’ils sou- Du 21 septembre au 21 janvier
mal cette pratique à la croisée du dessin et lèvent une diiculté paradoxale : montrer leur
de la peinture, qu’on associe le plus souvent production sous un jour nouveau relève de la Entre cubisme et néoclassicisme,
aux chefs-d’œuvre de Quentin de La Tour gageure. Pour exposer Gauguin, l’Art Institute Picasso développe un travail
(1704-1788) et à l’âge d’or du xviiie siècle. de Chicago et le musée d’Orsay ont décidé original en Italie, en compagnie
Au xixe, pourtant, c’est l’un des champs d’ex- d’un thème complexe et fascinant : comment de Cocteau et de Stravinsky. Aux
périmentation de la modernité. Qu’elle soit crée-t-on lorsqu’on est Paul Gauguin (1848- Scuderie del Quirinale à Rome.
impressionniste avec Berthe Morisot, Mary 1903) ? La question implique de plonger dans
Cassatt, Auguste Renoir, puis Paul Gauguin, les divers modes d’expression de l’artiste et BÂLE ET PAUL KLEE ABSTRAIT
ou symboliste avec Odilon Redon ou Xavier- d’y entraîner le visiteur. De ses débuts dans Du 1er octobre au 21 janvier
Ker Roussel, la technique fascine. Le public le sillage de Degas et Pissarro jusqu’aux com-
dispose de six mois pour être séduit avant positions qui sont la manifestation du « moi La Fondation Beyeler se penche
que les œuvres ne retournent à l’obscurité. sauvage », deux cents œuvres (peintures, sur l’abstraction dans l’œuvre de
Paul Klee. Une abstraction relative
céramiques, bois sculptés, estampes, dessins)
PARIS « L’ART DU PASTEL DE DEGAS puisque partout pointent les
À REDON », Petit Palais, 01 53 43 40 00.
tissent le parcours de ses recherches formelles
signes, la nature ou la musique.
et permettent une immersion dans l’atelier de
sa création, toujours en quête
DIVIN BOURDELLE
d’un âge d’or primitif. V. B.
PARIS « GAUGUIN Du 4 octobre au 4 février
L’ALCHIMISTE », Galeries Héraklès et Apollon ont inspiré
nationales du Grand Palais,
le sculpteur Antoine Bourdelle. C’est
01 44 13 17 17.
pourquoi le musée Bourdelle à Paris
Ci-dessus Berthe propose cet angle original de la
Morisot, Dans le relecture moderne de l’Antiquité.
parc, v. 1874, pastel,
71 x 89 cm, détail DALÍ FACE À DUCHAMP
©PARIS, PETIT PALAIS.
PHOTO PETIT PALAIS/
ROGER-VIOLLET.
Du 7 octobre au 7 janvier
Autre confrontation, celle des
Ci-contre André
Derain, Bateaux dans
œuvres de Dalí et de Duchamp
le port de Collioure, que propose cet automne la
1905, h/t, 72 x 91 cm Royal Academy de Londres. Entre
ZURICH, COLL. MERZBACHER. surréalisme et jeu d'échecs.

44 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


24 septembre
24 juin
PASSION

museegranet-aixenprovence.fr
DE L’ART
2017 Galerie Jeanne Bucher Jaeger depuis 1925
Musée Granet Aix-en-Provence
Direction de l’information et de la communication. Impression : Sérégraphie moderne.
KANDINSKY
GIACOMETTI

VERDIER
FROMANGER
DUBUFFET
DE STAËL
BRAQUE
LAURENS
PICASSO

VIEIRA DA SILVA

Nicolas de Staël, Atelier fond orangé 1955. Huile sur toile, 195 x 114 cm. Collection particulière.© ADAGP, Paris 2017. Photo : Adam Rzepka
photo moderne contemporain

ET AUSSI…
FEMMES SURRÉALISTES
Du 9 octobre au 28 janvier
Le surréalisme a attiré beaucoup de
femmes. La preuve en images, avec
des œuvres de Frida Kahlo ou Dora
Maar, au musée Picasso de Malaga.

PICASSO EN 1932
Du 10 octobre au 11 février
Le musée Picasso de Paris déroule
une année de la vie de l’artiste :
1932, l’année du Rêve et de
l’introduction de nouvelles formes
« écrasantes ».

CHAISSAC AUX SABLES


Ci-dessus Victor
Prouvé,Peintre L’ORIENT À L’EST Du 15 octobre au 14 janvier
au travail,1889,
Du 7 octobre au 4 février Dépositaire d’un riche fonds d’œuvres
huile sur toile
collée sur carton, de Gaston Chaissac (1910-1964),
29,6 x 20,3 cm Capitale de la Lorraine, Nancy s’interroge le musée de l’Abbaye Sainte-Croix,
NANCY, MBA. sur les mouvements de population et les aux Sables-d’Olonne, organise
PHOTO VDN. influences subies par cette région fron- une rétrospective attendue.
Ci-contre Mario talière, terre de brassages. Au musée des
Fortuny,robe Beaux-Arts, c’est l’occasion de souligner l’at- PICASSO ET LAUTREC
Eleonora,v.1912, trait qu’ont exercé les contrées lointaines sur
soie,taffetas Du 17 octobre au 21 janvier
©PARIS, PALAIS
les peintres lorrains des xixe et xxe siècles.
GALLIERA/S.PIERA / Révélation de la couleur et de la lumière L’influence de Toulouse-Lautrec
ROGER-VIOLLET. pour ces « explorateurs », qui se transforme sur le jeune Picasso, notamment lors
subtilement en regard ethnographique, au de ses séjours parisiens entre 1900
temps de la colonisation et enin, une reprise et 1904, est à l’affiche du musée
des formes que des artistes comme Majorelle Thyssen-Bornemisza de Madrid.
ou Victor Prouvé intègreront à leur œuvre.
NANCY « LES COULEURS DE L’ORIENT »,
SOUTINE À LONDRES
musée des Beaux-Arts, 03 83 85 30 72. Du 19 octobre au 21 janvier
SOPHISTICATION SUPRÊME UNE + UN À QUÉBEC La Courtauld Gallery met à l’honneur
les séries de portraits de serveurs et
Du 4 octobre au 7 janvier Du 12 octobre au 7 janvier employés d’hôtels et de restaurants
que Soutine a réalisés à Paris
Son nom est un mythe. Mariano Fortuny y C’est l’exposition que l’on attendait depuis
dans les années 1920-1930.
Madrazo (1871-1949), né à Grenade mais longtemps. Non parce que Joan Mitchell
révélé à Venise où il fonde, vers 1906, un ate- (1925-1992) et Jean-Paul Riopelle (1923-
lier de textiles, est une sorte de magicien du 2002) furent, de 1955 à 1979, un couple TRIO BARCELONAIS
costume. Ses châles Cnossos en voile de soie mythique de la peinture, avec leurs passions, Du 25 octobre au 28 janvier
imprimés de motifs de céramiques crétoises, leurs orages et leur séparation tumultueuse,
Trio gagnant pour le musée Picasso
ses brocarts dignes des tableaux de Véronèse, mais parce que leurs œuvres respectives et de Barcelone, qui zoome sur le
ses velours semés de poudres métalliques inclassables méritent enin toute l’attention dernier long séjour de Picasso dans
et son plissé magique ont habillé la com- qui leur ont parfois fait défaut. Et qu’on peut la ville (1917), sur sa collaboration
tesse Grefulhe ou la Duse et ébloui Marcel attendre beaucoup de cet accrochage partagé, avec ses neveux graveurs, et sur
Proust. Ses vêtements à la coupe luide s’ins- à l’instar de celui qui mit Bacon face à Freud le poète et boxeur Arthur Cravan.
pirent du Moyen Âge, de la période byzan- à la Fondation Maeght en 1995. Quelques
tine, de la Renaissance, et transforment les documents d’archives, des œuvres sur papier, TOUT SUR LA ROSE+CROIX
femmes en redoutables Circée. Une centaine mais surtout des tableaux grand format qui
de pièces, issues de Galliera et du Museo del révèlent leurs méthodes de travail et leur dia- Du 27 octobre au 7 janvier
Traje de Madrid, consacrent la richesse de logue jamais achevé sur l’abstraction. V. B. Focus sur le Salon de la Rose+Croix,
son inventivité. QUÉBEC « MITCHELL/RIOPELLE. lancé en 1892 par le Sar Péladan
PARIS « FORTUNY, UN ESPAGNOL UN COUPLE DANS LA DÉMESURE », et axé sur le symbolisme mystique,
À VENISE », Palais Galliera, musée de la Musée national des beaux-arts du Québec, à la Collection Peggy Guggenheim
Mode de la Ville de Paris, 01 56 52 86 00. 1 418 643 21 50. de Venise.

46 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


10 SEPTEMBRE
8 OCTOBRE 2017
MUMA, LE HAVRE

Avec la participation exceptionnelle du musée Marmottan Monet


EXPOSITION-ÉVÉNEMENT
Claude Monet, Impression, soleil levant, 1872, huile sur toile, 50 × 65 cm, Paris, Musée Marmottan Monet, don Victorine et Eugène Donop de Monchy, 1940 © Bridgeman Images
photo moderne contemporain

ET AUSSI…
FRANCE-ANGLETERRE
Du 2 novembre au 7 mai
Ci-contre César,
Esturgeon, 1954, À la Tate Britain, « Impressionnistes
fer forgé et soudé, RENDRE À CÉSAR… à Londres » raconte l’exil des
81 x 340 x 58 cm artistes français dans les années
PARIS, CENTRE Du 13 décembre au 26 mars 1870 et explore les échanges
POMPIDOU, MNAM/CCI.
artistiques qui en ont découlé.
©SBJ. PHOTO
DE PRESSE RMN.
Connu et méconnu. Le sculpteur César
(1921-1998), figure emblématique de l’art
des années 1970, a connu une notoriété COBRA À LA LOUPE
populaire qui a souvent masqué les varia- Du 11 novembre au 18 février
tions et l’inventivité de son travail. Le public
Le mouvement CoBrA au sens large
se souvient de ses Compressions, voire de
est développé au Mans, au musée
RYTHMES AFRICAINS ses Expansions, auxquelles il l’associe, sans de Tessé, dans une exposition qui ira
À L’ORANGERIE jamais soupçonner l’héritage de la sculp- ensuite au musée de Pont-Aven.
Du 17 octobre au 19 février ture classique qui nourrit son geste. Cent
trente pièces du monde entier sont ici réu- REVOIR MUNCH
À Zurich, en février 1916, une bande de jeunes nies pour témoigner de la singularité de son
artistes parmi lesquels Tristan Tzara, Hans Arp œuvre utilisant des matières aussi diverses Du 15 novembre au 4 février
et Sophie Taueber, intitulent Dada le mouve- que la paille ou le polyuréthane, et le renou- À New York, le Met Breuer présente
ment iconoclaste qu’ils animent. La guerre vellement perpétuel de sa pratique. Pour le quarante-cinq œuvres du maître
fait rage en Europe, dévastant les corps et les vingtième anniversaire de sa mort, le Centre norvégien traitant de sujets
consciences. Comment peut-on continuer à se Pompidou a estimé avec justesse qu’il était récurrents, comme l’autoportait, qui
nourrir des références et valeurs occidentales temps d’ofrir à cette grande igure du Nou- soulignent l’évolution de son style.
qui ont conduit à ce désastre ? Il faut à cette veau Réalisme la rétrospective qu’il n’avait
génération un nouveau langage formel, qu’elle jamais eue. V. B. TAL COAT À AIX
trouve en partie dans les arts primitifs. Objets PARIS « CÉSAR. LA RÉTROSPECTIVE »,
africains et créations dadaïstes s’exposent Du 16 novembre au 11 mars
Centre Pompidou, 01 44 77 12 33.
conjointement. On produit des masques, des Si le musée Granet d’Aix-en-Provence
sculptures sur bois, on met en scène des « soi- met l’accent sur la période aixoise
rées nègres » au Cabaret Voltaire. Afrique rêvée, de Pierre Tal Coat (de 1941 à 1956),
copiée, fantasmée, possédée et transformée… l’exposition retrace bien toute la
« Du noir puisons la lumière », écrivait Tzara. carrière du peintre.
L’exposition explore cette confrontation inédite
et ce qu’il en advint. ANDRÉ MARFAING
S’ARRÊTE À QUIMPER
PARIS « DADA AFRICA. SOURCES ET
INFLUENCES EXTRA-OCCIDENTALES », Du 23 novembre au 26 mars
Musée de l’Orangerie, 01 44 77 80 07.
Après Carcassonne, c’est
Quimper qui accueillera une
DEGAS ET LA POÉSIE DU DESSIN
exposition consacrée au peintre
Du 27 novembre au 25 février abstrait André Marfaing (1925-
1987), conçue avec sa famille.
Paul Valéry (1871-1945) avait bien connu
Degas (1834-1917) par le biais des Rouart,
TOUT MODIGLIANI À LA TATE
chez lesquels le peintre dînait chaque
semaine et auxquels le jeune écrivain était Du 23 novembre au 2 avril
apparenté par son mariage. En 1938, il Au sein d’une rétrospective riche
publie « une manière de monologue » com- d’une centaine d’œuvres, dix
posé des souvenirs et des idées qu’il a de lui, grands nus de Modi seront exposés
une anti-biographie qui est aussi une inter- à la Tate Modern. Une première
rogation vagabonde sur les expressions du en Grande-Bretagne.
talent, et qu’il intitule Degas, danse, dessin.
Le trait, la ligne, la forme sont évoqués à TOUS MODERNES !
travers la danse, le cheval et les œuvres sur Ci-dessus Hannah Höch,
papier du peintre dont on commémore en Aus der Sammlung:Aus
Du 1er décembre au 5 mars
novembre le centième anniversaire de la einem Ethnographischen Le musée des Beaux-Arts de Lyon
mort, confrontées au texte de Valéry. Museum Nr.IX.,1929, invite le Musée national de Mexico
collage et aquarelle
PARIS « DEGAS, DANSE, DESSIN. UN (Munal) pour confronter deux
sur papier,27,6 x 19 cm
HOMMAGE À DEGAS AVEC PAUL VALÉRY », PARIS,GALERIE NATALIE
scènes de l’art moderne et étudier
musée d’Orsay, 01 40 49 48 14. SEROUSSI leurs influences réciproques.

48 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


EN PARTENARIAT AVEC ST-ART

Vue d’une des éditions précédentes de ST-ART (©ST-ART) et en bas, Damien Cabanes, Esther et Claire de
dos dans l’atelier, 2016, huile sur toile, 219 x 290 cm (©J.-F. Rogeboz et courtsy Galerie Éric Dupont, Paris).

Avec ses 25 000 visiteurs par an depuis sa


création en 1996, la foire strasbourgeoise
ST-ART gagne en qualité et en dynamisme,
édition après édition.

Son rôle est de donner une couleur à la foire en


LES NOUVEAUTÉS faisant un choix d’artistes de manière didactique.
g

DE L’ÉDITION 2017 DE ST-ART Cette année, l’artiste qui reçoit la Carte blanche de la
foire est Damien Cabanes. C’est Olivier Kaeppelin
Devenue un rendez-vous majeur de la vie cultu- qui l’a choisi et lui offre, par cette Carte blanche,
relle strasbourgeoise, ST-ART s’ancre davantage une belle visibilité sur la foire strasbourgeoise. Né
sur le territoire culturel régional puisque cette an- en 1959 et formé à l’École nationale supérieure des
née, la foire avance ses dates d’une semaine (du beaux-arts, Damien Cabanes mêle dans son travail
17 au 20 novembre 2017) afin de ne plus coïn- son attraction pour l’architecture religieuse et son
cider avec le Marché de Noël de Strasbourg. Pour intérêt pour les sensations de l’enfance. Il a créé des
cette nouvelle édition, la foire se dote d’un comité sculptures polychromes en plâtre, terre, polystyrène
scientifique renouvelé, composé de personnalités et résine époxy et des gouaches de grandes dimen-
emblématiques de l’art contemporain : Olivier sions. L’artiste ne cherche pas à donner d’emblée
Kaeppelin, le directeur de la Fondation Maeght une signification à ses créations, mais désire incar-
qui était le critique d’art invité de la précédente ner le sens au plus près de son apparition grâce à
édition, Jean-Luc Monterosso, la matière. Représenté par
le directeur et l’un des fonda- la galerie Éric Dupont, Da-
teurs de la Maison européenne mien Cabanes a exposé
de la photographie, qui a éga- dans de nombreuses insti-
lement créé le Mois de la pho- tutions culturelles, dont le
tographie en 1980, et Michel musée des Beaux-Arts de
Nuridsany, écrivain et commis- Mulhouse, la Fondation
saire d’expositions. Le critique Claudine et Jean-Marc Sa-
d’art invité cette année est lomon et le musée d’Art
Henri-François Debailleux. moderne de Saint-Étienne.
Vue de la Venet Foundation avec la Diagonal 74.3 degrés de Bernar Venet de 2006 et, en bas,
vue de l’intérieur (©Jérôme Cavaliere et ©Antoine Baralhe).
g

LA VENET Cette année, la Venet Foun- connaître d’un public plus large que celui de ses
dation est l’invitée d’hon- propres visiteurs. De plus, la fondation étant fer-
FOUNDATION, neur de ST-ART. Située au mée durant l’hiver, participer à ST-ART prolonge sa
INVITÉE Muy dans le Var, la fondation visibilité. La foire est en outre très implantée dans
D’HONNEUR a pour objectif de conser- la région de Strasbourg et elle rayonne largement
DE ST-ART ver et promouvoir la col- alentour. La Venet Foundation y voit une occasion
lection d’œuvres d’art (es- de se faire connaître sur un vaste territoire où elle
sentiellement de l’art minimal et conceptuel) de n’est pas présente. Dans l’espace qui lui est réser-
Bernar Venet et de son épouse Diane, et d’assurer vé sur la foire strasbourgeoise, la Venet Foundation
la pérennité de l’œuvre de Bernar Venet. Elle prête exposera des œuvres significatives de sa collection.
des œuvres d’art de sa collection à des institutions On pourra y voir des œuvres des minimalistes amé-
culturelles du monde entier et accueille des exposi- ricains, notamment de Donald Judd, de Robert
tions d’artistes ne faisant pas obligatoirement par- Morris (un exceptionnel grand feutre de l’artiste da-
tie de sa collection. C’est la première fois, depuis tant de 1969 fait partie de la sélection) de Lawrence
sa création en 2014, que la Venet Foundation s’as- Weiner, Sol LeWitt ou encore Carl Andre. Les Nou-
socie à une foire. Bernar Venet a accepté cette in- veaux Réalistes seront également présentés, avec
vitation par amitié pour Jean-Eude Rabut, le direc- des pièces d’Arman et de César dont on pourra voir
teur général de GL Events (le groupe qui possède une des fameuses Compressions. Cette sélection
ST-ART) que l’artiste connaît depuis son exposition de pièces des Nouveaux Réalistes est l’occasion
au Champ-de-Mars à Paris d’évoquer les relations qu’a
en 1994, et grâce aux échos entretenues Bernar Venet, au
positifs émanant de la Fon- début des années 1970 à Nice,
dation Maeght et d’Olivier avec les
Kaeppelin, son directeur, qui a r t i s t e s ST-ART
Foire européenne
avait été l’invité de la pré- de ce d’art contemporain
cédente édition de ST-ART. m o u v e - 17-20 novembre
Participer à la foire strabour- ment ar- Parc des expositions
geoise est l’occasion pour la tistique. de Strasbourg
Venet Foundation de se faire www.st-art.com
art ancien design archi

porain
> FRED DEUX, LE RÊVEUR ÉVÉILLÉ
Du 20 septembre au 8 janvier
À découvrir d’urgence si vous ne le connaissez pas ! Per-
sonnage haut en couleur, doté de talents multiformes
et dessinateur invraisemblable… c’est tout son monde
halluciné, entre autobiographie et fiction, que retrace
cette première grande exposition personnelle au musée
des Beaux-Arts de Lyon, sous forme de rétrospective
chronologique. Des dessins ahurissants oscillant entre
horreur, mystères poétiques, visions apocalyptiques,
fantasmes cruels, surréalité brûlante, tous d’une liberté
fascinante, presque effrayante. Dévoreur de papiers,
bricoleur d’étrangeté, écrivain, il vécut jusqu’à sa mort
en 2015 auprès de sa compagne, l’artiste Cécile Reims.
L’exposition est relayée par la cinquantaine de dessins
recréant sa vie sur sa table à dessin, dans son atelier ou
sa maison, montrés à la galerie Alain Margaron à Paris,
du 12 octobre au 9 décembre E. V.
LYON « LE MONDE DE FRED DEUX »,
musée des Beaux-Arts, 04 72 10 17 40.
photo moderne contemporain

UNE BIENNALE RACHEL WHITEREAD


DES MONDES FLOTTANTS ET LA PURETÉ MINIMALE
Du 20 septembre au 7 janvier Du 12 septembre au 21 janvier
Emma Lavigne, directrice du Centre-Pom- Vingt-cinq ans de sculptures retraçant la
pidou Metz, était la mieux à même de trou- carrière de l’une des plus célèbres plasti-
ver des artistes s’exprimant sous la ban- ciennes du Royaume Uni, il est vrai peu
nière d’une « modernité élargie ». Sensible montrée en France. Cette Londonienne de
à l’élasticité de la pensée plastique actuelle, 54 ans, moins austère qu’elle ne paraît, n’uti-
elle n’a pas hésité, par exemple, à placer la lise pour ses installations architecturales
piscine bleutée de Céleste Boursier-Mouge- que des matériaux industriels, béton, métal,
not à l’intérieur du dôme géodésique de plastique, résine, colle, dont elle recouvre des
Buckminster Fuller. Car elle a voulu ancrer objets familiers. Ses « matelas » des années
cette 14 e Biennale de Lyon dans le paysage 1990 avaient fait forte impression. Toujours
même de la ville façonnée par l’omnipré- à l’affût de maigres traces de vie, elle avait
sence de l’eau. Les artistes lottent donc en édifié en 2005, dans le Turbine Hall de la
nuages, lux, vibrations. Ainsi des bruisse- Tate Modern, une ville-labyrinthe très spec-
ments de la tour de Cildo Meireles, de la taculaire, en empilant quatorze mille boîtes
Sonic Fountain de Doug Aitken, du vaisseau blanches en polyéthylène, des moulages de
fantôme de Damiàn Ortega, de Circulation cartons de rangement. Il y règne un senti-
de Hans Haacke qui irrigue le sol, du drap ment glacial d’ordre, tempéré lorsque l’on sait
blanc mouvant de Lygia Pape, du plastique que l’artiste s’est inspirée d’un carton trouvé
transparent d’Alberto Burri, de l’architecture dans le grenier de sa mère après son décès.
lumineuse de Susanna Fritscher qui, après Polaire et fantomatique.
le musée de Nantes, investit ici l’un des silos LONDRES « RACHEL WHITEREAD »,
de la Sucrière. Vous associerez sans peine les Tate Britain, 44 20 7887 8888. en tissu dans laquelle est projetée une vidéo.
Concetti Spaziali de Lucio Fontana à l’œuvre Claire Tabouret y réaffirme son attirance
sensuelle d’Ernesto Neto, les cerfs-volants CLAIRE TABOURET pour le thème de la déambulation et du
de Shimabuku aux formes suspendues de LA CONQUÉRANTE désert. Désert où elle a récemment acheté
Calder… « L’art et l’espace se biomorphent », Du 26 août au 29 octobre une vraie cabane de chercheur d’or où elle
écrit Emma Lavigne. veut se retirer pour travailler. Après ses
LYON BIENNALE « MONDES FLOTTANTS », Après le gros succès, à la Villa Médicis, de groupes d’enfants mélancoliques, cette guer-
La Sucrière-Les Docks et Musée d'Art son exposition-dialogue avec Yoko Ono, rière rend hommage aux femmes créatrices,
contemporain de Lyon, 04 72 69 17 17. cette nouvelle star de la peinture française, rebelles et acharnées, telle la peintre Agnes
Et « RENDEZ-VOUS 17 », à l'Institut volontairement exilée à Los Angeles depuis Martin. À la Friche de la Belle de Mai, elle
d'art contemporain de Villeurbanne. 2015, a une rentrée chargée. Une rétrospec- développe le travail fait lorsqu’elle était en
tive au Creux de l’Enfer avec une vingtaine résidence dans ce lieu en 2011, essentielle-
de tableaux, dont certains représentent de ment sur le thème de l’eau. E. V.
grandes femmes drapées de noir sur fond MARSEILLE « CLAIRE TABOURET »,
de paysage épuré et liquide. Et une cabane Friche de la Belle de Mai, 04 95 04 95 95.

Page de gauche,
à gauche Fred Deux,
La Patiente, 1972,
crayon, peinture sur Ci-dessus Rachel
papier, 51 x 37 cm Whiteread, Untitled
LYON, MUSÉE DES
BEAUX-ARTS. PHOTO (Amber Bed),
ALAIN BASSET. 1991, caoutchouc,
51 x 36 x 40 cm
Page de NÎMES, MUSÉE D’ART
gauche, à droite CONTEMPORAIN.
Hans Haacke, Sky
Line, Central Park, Ci-contre
New York,1967 Claire Tabouret,
COURTESY HANS Le Passeur, 2011,
HAACKE ET PAULA acrylique sur toile,
COOPER GALLERY,
NEW YORK.
200 x 250 cm
MARSEILLE, FRICHE
LA BELLE DE MAI.

CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O53


photo moderne contemporain

Ci-contre Ai Weiwei,
Sunflower Seeds,
2010, porcelaine,
ET AUSSI…
1200 x 800 x 10 cm,
détail
PERFORMANCES SUISSES
LAUSANNE, MUSÉE Du 20 septembre au 28 janvier
CANTONAL. PHOTO
STUDIO AI WEIWEI.
« Performance Process », au
Ci-dessous Sophie Tinguely Museum de Bâle, donne
Calle, Dommages un aperçu de la diversité et de la
collatéraux. Cœur richesse de l’art de la performance
de cible, 1990- en Suisse, de 1960 à nos jours.
2003, photographie,
79,5 x 50,5 cm. JASPER JOHNS CÉLÉBRÉ
PARIS, MUSÉE DE
LA CHASSE ET DE LA Du 23 septembre au 10 décembre
NATURE/T.HOFFMANN.
COURTESY PERROTIN.
La Royal Academy of Arts de
Portraits Londres consacre une rétrospective
AI WEIWEI, L’ICONOCLASTE à Jasper Johns, connu pour ses
de délinquants
Du 22 septembre au 28 janvier fichés, images emblématiques de drapeaux,
utilisés comme de cibles et de chiffres.
Dernière exposition dans les murs actuels cibles pour
du Mcb-a de Lausanne, qui déménage, avec l'entraînement L’ŒUVRE IMPRIMÉ
l’immense fête à laquelle nous convie l’artiste des policiers du DE LOUISE BOURGEOIS
chinois Ai Weiwei aussi bien dans les salles commissariat
d’exposition que dans le palais de Rumine, de la ville de M.,
Du 24 septembre au 18 janvier
dans divers autres musées, d’archéologie et États-Unis. Le MoMA de New York explore
d’histoire, de zoologie, de géologie et de la le processus créatif de Louise
monnaie ! Ludique, ironique mais aussi très Bourgeois à travers son œuvre
engagé et iconoclaste, il détourne les valeurs imprimé, un aspect peu connu
traditionnelles et symboliques chinoises. Ainsi de son travail. Le musée possède
Sunlower Seeds, cette immense pièce étalée une partie de ces travaux
sur le sol, faite de dix tonnes de graines de rarement montrés.
tournesol en porcelaine peintes à la main dans surveillée (2014). L’ours blanc, mascotte du
les manufactures de Jingdezhen, évoque les lieu, lui a inspiré un diptyque de très grand KUSAMA KALÉIDOSCOPIQUE
citoyens de la République populaire de Chine format dans la lignée de ses Fantômes. Du 1er octobre au 1er janvier
lorsqu’ils tournaient tous leur tête, comme les PARIS « BEAU DOUBLÉ, MONSIEUR
tournesols, vers leur soleil Mao Zedong… Un LE MARQUIS ! », musée de la Chasse The Broad, à Los Angeles, accueille
gigantesque dragon de cinquante mètres, des et de la Nature, 01 53 01 92 40. Infinity Mirrors de Yayoi Kusama,
cerfs-volants porteurs de citations de prison- une installation qui mélange des
niers politiques, des photographies, des vidéos KLAUS RINKE ET DÜSSELDORF environnements kaléidoscopiques
témoignent de la richesse de son travail. et des œuvres sur papier
Du 14 octobre au 1er avril des années 1950 à nos jours.
LAUSANNE « C’EST TOUJOURS LES
AUTRES », Musée cantonal des beaux-arts, D’une part, dans la Nef, la réactivation d’une
41 21 316 34 45. installation/performance qui avait fait date au LA CHINE APRÈS 1989
Centre Pompidou en 1985, l’Instrumentarium, Du 6 octobre au 14 janvier
SOPHIE CALLE EN FAMILLE plus jamais vue et entendue depuis. D’autre
Le Guggenheim de New York
part, dans la Galerie blanche, Klaus Rinke,
Du 10 octobre au 11 février présente « Theater of the World »,
qui enseigna pendant trente ans à l’école d’art
une exposition d’art contemporain
Dans la lignée de ses confessions autobio- de Düsseldorf, partage avec d’autres l’histoire chinois (1989- 2008) qui explore
graphiques et après avoir fait tout un travail de cette institution mythique qui chamboula le rôle de la Chine dans l’émergence
impliquant sa mère, Sophie Calle part à la plusieurs générations de créateurs. On peut du marché mondial de l’art
chasse de celui qui fut son père, le grand col- ainsi saisir l’importance de cette école hors contemporain.
lectionneur Bob Calle. Quoi de mieux pour norme à travers les œuvres de Nam June Paik,
elle, détective née, que de se fauiler dans les Blinky Palermo, Sigmar Polke, homas Ruf, SUPPORTS/SURFACES
salles du musée de la Chasse et de la Nature, Reinhard Mucha et naturellement Joseph À NIMES
parmi les animaux empaillés, les objets Beuys, dialoguant avec celles de Klaus Rinke.
décoratifs et les vitrines ? Elle, qui a toujours Une belle occasion pour mieux connaître Du 13 octobre au 31 décembre
« pisté » ses « victimes » en catimini et fait cette scène allemande qui a connu un essor L’exposition du Carré d’art
son nid dans celui des autres, elle peut, dans sans pareil depuis la Seconde Guerre mon- de Nîmes, « Supports/Surfaces :
ce décor inquiétant, introduire à son aise diale, tellement multiple quant aux pratiques, les origines 1966-1970 »,
ses propres images. Jeux de regards croisés aux médiums et aux styles. E. V. permet de comprendre mieux
en forme de vraie rétrospective, puisqu’elle TOURS « KLAUS RINKE, DÜSSELDORF ce mouvement artistique
exposera certaines de ses œuvres anciennes MON AMOUR », Centre de création important bien qu’éphémère
telles que Suite vénitienne (1980) ou Liberté contemporaine-Olivier Debré, 02 47 66 50 00. que fut Supports/Surfaces.

54 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


photo moderne contemporain

Ci-contre Camille
Henrot, Monday, ET AUSSI…
2016, installation à la
Fondation Memmo LA COLLECTION KARMITZ
ROME, FONDAZIONE
MEMMO. PHOTO Du 15 octobre au 21 janvier
DANIELE MOLAJOLI.
La Maison rouge expose la collection
En bas Fernando du créateur des cinémas MK2 :
Botero, Musiciens, vidéos, photographies, peintures
2008, h/t, 178 x 100 cm et plusieurs installations de grande
COLL. DE L’ARTISTE.
ampleur où le noir et blanc domine.

CAMILLE HENROT ET L’ITALIE FEMME D’INTÉRIEUR


Du 18 octobre au 7 janvier Du 20 octobre au 28 janvier
« Women House » réunit à la
Une Carte blanche et beaucoup d’espace pour
Monnaie de Paris quarante femmes
Camille Henrot (née en 1978), qui dévoile
artistes qui s’interrogent sur ce
ici sa « période italienne » inédite. Soutenue qu’est la maison : prison ou refuge ?
depuis longtemps par le Palais de Tokyo, elle y
montre aussi ses œuvres plus anciennes, réa- REGARDS CROISÉS BOTERO/PICASSO LA SCULPTURE SELON BALLET
daptées au lieu, avec des salles où elle invite
Du 24 novembre au 25 mars Du 21 octobre au 25 février
d’autres artistes de sa génération. Véritable
« tête chercheuse » selon la commissaire Daria N’y aurait-il qu’un pas entre les êtres volumi- Élisabeth Ballet partage avec le
de Beauvais, cette boulimique de savoirs, pas- neux de Fernando Botero et les personnages public au MAC/VAL sa démarche
sionnée par tous les rituels, devait fatalement monumentaux du Picasso des années 1920 ? conceptuelle autour de la sculpture.
être un jour subjuguée par l’Italie et son his- Le propos est ici d’explorer le lien entre les deux
toire de l’art. Ce qui advint après les quelques artistes hispaniques, liés aussi par la Méditerra- FRANZ GERTSCH À VEVEY
mois passés à Rome grâce à la Fondation née puisque le Colombien vit depuis fort long-
Memmo. D’où ses sculptures allégoriques en temps dans le Sud de la France et en Italie… Du 27 octobre au 4 février
bronze, fondues à Naples, son utilisation de la Botero a évidemment regardé, dès ses débuts, Franz Gerstch a inventé dans
fresque et sa passion pour les sept jours de la la palette de son aîné et sa virtuosité quant à les années 1980 une technique
semaine et leurs signiications symboliques. l’extrême plasticité de sa peinture. On retrouve de gravure sur bois qui apparaît
PARIS « CARTE BLANCHE À CAMILLE chez les deux la passion pour le corps, l’aisance comme de la photographie.
HENROT », Palais de Tokyo, 01 81 97 35 88. dans la déformation des volumes et un goût Le musée Jenisch à Vevey rend
violent pour la sensualité. À la cinquantaine de compte de trente ans de création.
PLEINS FEUX SUR L’ART peintures et dessins de Botero, font écho une
CONTEMPORAIN JAPONAIS quinzaine d’œuvres de Picasso. Les thèmes se UNE RÉTROSPECTIVE
rejoignent, natures mortes, nus, autoportraits, DE DANIEL DEZEUZE
Du 18 octobre au 14 mai
revisitation des maîtres… Un dialogue osé Du 28 octobre au 28 janvier
Ce gigantesque « Japanorama », présenté mais qui mérite que l’on s’y attarde. E. V.
comme dans des « îles » transparentes par Le musée de Grenoble présente une
AIX-EN-PROVENCE « BOTERO DIALOGUE
l’agence Saana, au creux même de la coquille AVEC PICASSO », Hôtel de Caumont,
rétrospective de l’œuvre de Daniel
créée par Shigeru Ban, débute dès le Forum 04 42 20 70 01. Dezeuze, qui évoque ses premiers
par l’installation d’un jardin minéral de travaux des années 1960 et jusqu’à
ses sculptures les plus récentes.
Kishio Suga. La plupart des œuvres de cette
scène artistique japonaise des années 1970 à
nos jours, tels les dessins de Tadanori Yokoo, LES DÉBUTS DES KABAKOV
sont montrées en Europe pour la première Du 8 novembre au 18 février
fois. L’exacerbation individualiste et déstruc-
La Tate montre les premières
turée des années 1980 est suivie de l’imagerie
œuvres d’Ilya Kabakov à Moscou
« néo-pop » des années 1990, reflet de l’an- avant son émigration vers l’Ouest
xiété d’une génération prenant conscience des en 1987, comme les projets
problèmes environnementaux. Mais aussi les réalisés avec Emilia aux États-Unis
personnages de science-fiction de Yanobe, depuis 1988.
les illustrations de Hibino, les obsessions de
Takashi Murakami et les très grands photo- DAVID HOCKNEY À NEW YORK
graphes : les visions post-apocalyptiques de
Naoya Hatakeyama ou la force subversive d’un Du 27 novembre au 25 février
Hosoe… Suivi d’un très vaste programme de Après Londres et Paris, c’est au
rencontres, spectacles, concerts… tour de New York d’accueillir,
METZ « UNE SAISON JAPONAISE, au Metropolitan Museum of Art, la
JAPANORAMA », Centre Pompidou-Metz, rétrospective consacrée à l’artiste
03 87 15 39 39. britannique David Hockney.

56 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


Centro Porsche Firenze
La
collection
secrète
de

laude
mo
événement

Jean-Baptiste
Camille Corot
Ariccia, palais Chigi,
1826-1827, huile sur
papier sur bois,
23,5 x 35,5 cm, détail
©BADEN, MUSEUM
LANGMATT.

net Fruit d’une véritable enquête policière, la nouvelle exposition


du musée Marmottan Monet, à Paris, lève le voile sur la
collection privée de Claude Monet. En une centaine d’œuvres
de Delacroix, Corot, Manet, Renoir, Caillebotte, Cézanne ou
Rodin, que le maître de l’impressionnisme conservait à Giverny.
/ Texte Guillaume Morel
« Vous vous étonnez de ne voir
chez moi que mes peintures et des
estampes japonaises ? Et pourtant,
j’ai aussi ma collection. Renoir et
Sisley n’avaient pas d’étrangers chez eux.
Leurs toiles leur suffisaient sans doute…
Moi j’aime toutes les belles choses. Si j’ai dû
longtemps me contenter de les regarder au
passage, c’est que je ne pouvais les acheter…
Seulement je suis un égoïste. Ma collection
Ci-contre Carolus est pour moi seul… et pour quelques amis.
Duran, Portrait Je la garde dans ma chambre, autour de
de Claude Monet, mon lit. » C’est en 1924, alors qu’il prépa-
1867, h/t,
46 x 38 cm, détail rait l’ouvrage À Giverny, chez Claude Monet,
©PARIS, MUSÉE que l’écrivain Marc Elder eut l’honneur de
MARMOTTAN MONET.
recueillir ces précieuses confidences du
Page de droite maître. Pour la première fois, ce dernier
de haut en bas évoquait librement les tableaux d’Eugène
Eugène Delacroix,
Falaises d’Étretat.
Delacroix, de Jean-Baptiste Camille Corot,
Le Pied du Cheval, d’Édouard Manet, de Gustave Caillebotte,
1838, aquarelle et d’Auguste Renoir, de Berthe Morisot ou de
gouache, 15 x 20 cm Paul Cézanne qu’il rassemblait discrète-
©PARIS, MUSÉE
MARMOTTAN MONET. ment depuis plusieurs décennies.
« Nous avions une idée de cette collec-
Paul Cézanne,
Nature morte, tion, mais nous ne savions pas de quelle
pot à lait et fruits, manière elle avait été composée », explique
v. 1900, h/t, Marianne Mathieu, chargée des collections
45,8 x 54,9 cm
©WASHINGTON,
du musée Marmottan-Monet, qui a œuvré
NATIONAL GALLERY pendant trois ans au côté de l’historien de
OF ART.
l’art Dominique Lobstein pour concevoir
Pierre-Auguste cette exposition. « La collection a été en
Renoir, Madame partie dispersée après la mort de Monet,
Monet et son fils,
1874, h/t, et il n’existait aucune liste des œuvres lui
50,4 x 68 cm ayant appartenu. L’inventaire après décès,
©WASHINGTON, enregistré aux Andelys, a disparu pendant
NATIONAL GALLERY
OF ART. la Seconde Guerre mondiale. Nous avons
mené un travail qui relève de l’enquête poli-
cière, pour reconstituer le corpus, connaître
et comprendre les circonstances d’entrée des
tableaux dans la collection de Monet », pré-
cisent les commissaires de l’exposition.

Un retour aux sources


L’étude minutieuse de diférents inventaires
(celui après décès de Michel Monet, le der-
nier ils de l’artiste, celui du marchand Paul
Durand-Ruel…), les témoignages de ceux
qui avaient rendu visite à Monet à Giverny,
une multitude de procès-verbaux de ventes
aux enchères, ont permis à Marianne
Mathieu et Dominique Lobstein d’esquis-
ser les contours de la collection. Il s’agis-
sait à la fois de rétablir la chronologie de sa
constitution, de dresser une liste des œuvres
qui la composaient et de retrouver leur lieu
actuel de conservation. « Il a fallu faire le
tri entre ce qui relevait de la tradition orale
et ce que l’on a pu prouver par des docu-
ments, explique Marianne Mathieu. Nous
avons retiré un tableau de Berthe Morisot,
par exemple, que l’on croyait être de la
collection mais qui, finalement, s’est révélé
ne pas en faire partie. »
Au total, cent vingt-cinq peintures, dessins
et sculptures ont été recensés, sans compter
les estampes japonaises, seule part connue
jusqu’ici de la collection de Monet. Près
d’une centaine d’œuvres composent l’expo-
sition du musée Marmottan. En tant que
légataire universel de Michel Monet, l’ins-
titution conserve depuis 1966 une partie de
la collection qu’avait réunie son père, dont
certains chefs-d’œuvre comme Sur la plage
d’Eugène Boudin, La Leçon de piano de
Gustave Caillebotte, ou encore La Fillette
au panier de Berthe Morisot. À ce premier
noyau s’ajoute un ensemble d’œuvres prove-
nant de grands musées internationaux et de
collections privées qui, pour nombre d’entre
elles, n’avaient encore jamais été présentées
en France.
Chronologique, le parcours met en évi-
dence les diférentes phases de constitution
de la collection. À 20 ans, Monet n’a pas un
sou et ne peut acquérir aucun tableau. En
revanche, il reçoit des cadeaux. Entre 1859
et 1875, certains de ses amis peintres,
comme Charles Lhullier, Gilbert de Séve-
rac ou Carolus-Duran, vont lui offrir des
62 O / SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS
laude
m onet
Ci-contre
Katsushika Hokusai,
Sous la vague au
large de Kanagawa,
1829-1833, estampe
des Trente-Six
Vues du mont Fuji,
24 x 36 cm
© GIVERNY, FONDATION
CLAUDE MONET.

LE MANET… QUI N’ÉTAIT PAS


CHEZ MONET !
L’un des tableaux de l’exposition eut
un destin particulier. En 1911, à la mort
d’Alice Hoschedé, l’un de ses fils,
Jacques, est criblé de dettes et cherche
par tous les moyens l’argent nécessaire
I i i pour les rembourser. Il se retourne
contre Monet, prétendant que des
tableaux ont disparu de la maison
de Giverny, notamment un portrait de
lui peint par Édouard Manet, en 1876
l i (ill. :huile sur toile, 60 x 97 cm. ©Tokyo,
The National Museum of Western
Art). Dès lors, Garçon dans les fleurs
(Jacques Hoschedé), qui représente
le jeune homme en buste, coiffé
d’un chapeau de paille, se retrouve
au centre d’une affaire judiciaire qui
durera deux ans et finira au tribunal.
Verdict:Jacques Hoschedé est débouté.
Le tableau, qu’il assurait avoir vu
dans la chambre de sa mère, n’a
jamais été chez Claude Monet,
qui n’en possédait vraisemblablement
qu’une photographie. G.M.

LES DE L’EXPOSITION
Le sujet est inédit et l’exposition
permet de découvrir des œuvres
exceptionnellement prêtées par
les musées de Washington,Stuttgart,
São Paulo ou Tokyo qui n’avaient
jamais été présentées en France.

LES
Reflet de ses goûts et de ses amitiés,
la collection de Monet est parfois inégale.
D’immenses chefs-d’œuvre côtoient
certaines toiles et dessins plus faibles
(de Gilbert de Séverac, Lucien Pissarro,
Henri Fantin-Latour…).

CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O63


portraits de lui et de sa première épouse
Camille. De cette époque datent également Je suis un égoïste. Ma collection
un portrait du couple sur le bateau-atelier
de Monet, peint par Manet, et plusieurs est pour moi seul… et q
toiles de Renoir, dont Claude Monet lisant
et Madame Monet et son fils au jardin.
amis.Je la garde dansmachambre,
autour de mon lit
De Delacroix à Cézanne
Les premiers achats de Monet interviennent Monet n’est jamais présent dans la salle. Ce Ci-dessus Eugène
après son installation à Giverny en 1883, n’est pas lui qui enchérit. Mais il a repéré les Delacroix, Tigre
effrayé par un
l’année de la mort de Manet. Mais c’est au tableaux et sait parfaitement ce qu’il veut. » serpent, 1858,
début de la décennie suivante que sa col- Dans le même temps, le peintre s’intéresse à plume et encre de
lection prendra sa vraie dimension. Avec ses contemporains. Un ensemble d’œuvres Chine sur calque,
le succès, sa situation inancière s’améliore. de Johan Barthold Jongkind et d’Eugène 17,5 x 22,7 cm
©PARIS, MUSÉE
Il se tourne alors vers les maîtres qui l’ont Boudin, tous deux considérés comme les MARMOTTAN MONET.
précédé. En 1891, il achète trois aquarelles, précurseurs de l’impressionnisme, font leur
gouaches et dessins d’Eugène Delacroix, entrée dans sa collection. Puis il s’ofre des
Falaises d’Étretat. Le Pied du Cheval, œuvres d’Auguste Renoir, de Berthe Mori-
Falaises près de Dieppe, et Tigre effrayé par sot, de Camille Pissarro, de Paul Cézanne,
un serpent. Quelques années plus tard, il qu’il n’achète jamais directement auprès de
acquiert un paysage d’Italie de Jean-Baptiste ses amis, mais par l’intermédiaire de leurs
Camille Corot, Aricci, palais Chigi. « C’est marchands, Paul Durand-Ruel ou Ambroise
une période où les ventes aux enchères sont Vollard. « Monet a construit son propre
nombreuses, explique Dominique Lobstein. mythe. Il disait acheter des tableaux qui ne

64 O / SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


laude
m onet

valaient pas grand-chose, mais ce n’est pas


vrai. Il cachait son jeu. Neige fondante à
Fontainebleau de Cézanne, par exemple,
a fait un record de prix. Pareil pour
certains Renoir, comme Baigneuse
assise, ou Mosquée, fête arabe »,
Ci-contre
Auguste Rodin, poursuit Marianne Mathieu.
Jupiter taureau, À partir de 1892, Claude Monet
le faune et la acquiert également des por-
femme ou Faune traits d’Alice Hoschedé, qu’il vient
et nymphe,
v. 1886, plâtre, d’épouser en secondes noces. Il est
34 x 25 cm, détail séduit par une toile de Carolus-Duran
©PARIS, MUSÉE des années 1870, montrant la jeune
MARMOTTAN
MONET. femme assise, dans le cadre verdoyant
du parc du château de Montgeron. Il col-
lectionne aussi des portraits des enfants
d’Alice, notamment un de Jean-Jacques
Henner à l’effigie de Suzanne Hoschedé,
connue pour avoir été le modèle de la
Femme à l’ombrelle de Claude Monet. « Il
s’agit d’une suite de portraits de famille
dont on n’avait jamais entendu parler. Ces
œuvres sont totalement inédites », souligne
Dominique Lobstein.

La chambre des secrets


Pour Monet, collectionner est de l’ordre de
l’intime. Il prête peu ses œuvres, préférant
les conserver dans sa maison de Giverny.
Comme l’attestent diférents comptes-ren-
dus de visites, la plupart de ses tableaux et
dessins étaient accrochés dans sa chambre.
En 1893, Julie Manet est la première à
décrire la pièce que le maître a aména-
gée l’année précédente. Elle mentionne
des toiles de Morisot, de Pissarro et de
Renoir. Le romancier et journaliste Mau-
rice Guillemot parlera quant à lui, en 1898,
d’une « véritable galerie d’œuvres précieuses
dont Claude Monet a la légitime coquet-
terie ». En 1922, c’est au tour du cri-
tique Gustave Gefroy de témoigner :
« Au-dessus de ce salon-atelier, c’est la
chambre de Monet, vaste et éclairée
par une large fenêtre ouverte sur
les champs de Giverny. En même
temps qu’une chambre, c’est un

CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O65


laude
m onet

musée, le musée de ses admira-


tions et de ses compagnonnages ».
Il précisera avoir aperçu le pay-
sage italien de Corot, quatre
Jongkind, les trois Delacroix,
un portrait de Wagner par Fan-
tin-Latour et une série de des-
sins de Constantin Guys, artiste
aujourd’hui oublié que Baude-
laire qualifia en son temps de
« peintre de la vie moderne ».
Claude Monet possédait aussi
quelques sculptures, d’Auguste
Renoir, de Paul Paulin, mais
surtout, plusieurs d’Auguste
Rodin. Parmi celles-ci figurent
la Jeune Mère à la grotte (1885),
un bronze que le sculpteur avait
ofert à Monet en échange d’une
toile peinte à Belle-Île en 1886,
et deux plâtres, dont Bacchantes
s’enlaçant, dédicacé sur sa base
« Au grand maître C. Monet, son
ami Rodin ». Retrouvée dans une
collection particulière, l’œuvre
est ici présentée pour la première
fois dans une exposition.
Contrairement à ses tableaux,
Monet n’exposait pas ses sculptures dans sa l’oublie souvent, mais le cycle de l’Orangerie, Ci-dessus
chambre, mais à l’atelier. Le peintre collec- inauguré après la mort de l’artiste, ne rencon- Pierre-Auguste
Renoir, Portrait
tionnait aussi les estampes japonaises, qu’il trera pas le succès espéré. Ce sera une blessure de Mme Clémentine
présentait dans le vestibule, la salle à man- pour sa famille, rappelle Marianne Mathieu. Stora dit aussi
ger et la cuisine. « Il en achète dès 1871, à C’est pourquoi Michel Monet ne choisira pas L’Algérienne, 1870,
son retour de Londres, précise Dominique les musées nationaux comme légataire uni- h/t, 84,5 x 59,7 cm
©SAN FRANCISCO,
Lobstein. Il n’a pas la volonté de constituer versel, et préférera le musée Marmottan pour FINE ARTS MUSEUMS.
des ensembles exhaustifs. Il ne réunit aucune préserver son héritage. » Page de droite
série complète d’Utamaro, d’Hiroshige ou Gustave Caillebotte,
d’Hokusai. C’est l’impact visuel d’une image À VOIR La Leçon de piano,
qui l’intéresse. » v. 1879, h/t,
+++ « MONET COLLECTIONNEUR »,au 81 x 65 cm, détail
En 1927, un an après la mort de Claude musée Marmottan Monet,2,rue Louis-Boilly, ©PARIS, MUSÉE
Monet, son fils Michel vend une partie de 75016 Paris,0144965033,www.marmottan.fr MARMOTTAN MONET.
du 14 septembre au 14 janvier.
la collection de son père, certains tableaux
RÉSERVEZ VOTRE BILLET SUR
d’artistes qui étaient alors très recherchés CONNAISSANCEDESARTS.COM
tels Corot, Manet, Renoir ou Cézanne. En
revanche, il laisse à Giverny ce qui, à l’époque, À LIRE
n’a pas de valeur : les estampes japonaises et - MONET COLLECTIONNEUR, le catalogue
de l’exposition, par Marianne Mathieu et
les œuvres ultimes de son père, ses tableaux Dominique Lobstein, éd. Hazan (312 pp., 35 €).
de Nymphéas. L’un d’entre eux referme d’ail- - LE HORS-SÉRIE de « Connaissance des Arts »
leurs symboliquement l’exposition. « On (n°776, 44 pp., 9,50 €).

66 O / SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


visite d’atelier

Hélène Delprat
s’est installée dans
un immense atelier
au nord-ouest de Paris,
à Argenteuil.
élène

elprat
comme
au théatre
Avec la verve qu’on lui connaît, la plasticienne Hélène Delprat
expose ce mois-ci, dans deux lieux parisiens, un travail
multiforme où règnent le drolatique et le décadent.
/ Texte Élisabeth Védrenne / Photos Catherine Panchout
À La Maison rouge, elle met en scène la
partie la plus théâtrale et la plus cinémato-
graphique de son univers, qu’elle trufe de
surprises et de chausse-trappes. Ce n’est pas
le train fantôme mais presque ! Après un
couloir nommé Alpha Ville, se dressent les
grilles d’un château (merci monsieur Coc-
teau !), puis s’ouvrent d’autres portes en car-
ton et divers travellings le long des allées de
jardins aussi hitchcockiens que victoriens,
parfois sous la neige (merci Orson Welles !),
pour pénétrer au cœur d’une série de mys- 3 ŒUVRES PHARES D’HÉLÈNE DELPRAT
tères cauchemardesques et provocateurs,
où l’on est prié de ne pas s’ofusquer devant
des images prônant, crânement, la beauté
de la laideur. On y rencontre fatalement le
morbide et le décadent, l’autodérision et
des illusions à la Méliès ou des allusions
au Goya le plus noir. Beaucoup d’autopor-
traits, où elle campe une Cabiria digne
de Giulietta Masina, mâtinée de Claude
Cahun au crâne rasé, tantôt clown, tantôt Le jour où les poulpes Le jour où j’ai inventé les Le Portrait
dandy. Nous voici conviés auprès de Marcel ont emporté mes oreilles, Femmes savantes, 2010, tirages corrompu, 2013,
1993-1994, pigments numériques, 178,7 x 100 cm (x2). pigments, or et
Schwob, comme auprès d’Edgar Alan Poe et acrylique sur toile, acrylique sur papier,
TOUTES LES PHOTOS : COURTESY
ou d’Oscar Wilde, mais avec cette vitalité au 180 x 200 cm. GALERIE CHRISTOPHE GAILLARD. 250 x 210 cm.
fond mélancolique chère à Fellini autant qu’à

70 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


Ci-dessus Les fées
gonflables aiment
McCarthy,moi aussi,
2016,acrylique
et pigments sur toile,
200 x 690 cm.

LA MAISON ROUGE,CLAP DE FIN


Depuis son ouverture en 2004,
La Maison rouge n’a cessé d’agiter
le public artistique parisien,
pourtant réputé fort blasé,
Shakespeare. Toutes ces « contaminations », radiophoniques avec grifonnages, collages, par l’audace de ses expositions
comme les définit le critique Dominique conférences ubuesques, entretiens admi- et la variété de ses commissariats
Païni, sont fortement revendiquées par l’ar- ratifs… forment ainsi son Journal, ses Très extérieurs. Collectionneur avisé
tiste. Les grimaces succèdent aux entour- Riches Heures, son hommage loufoque à la et ancien galeriste, Antoine de
loupes de Fantômas, les rires du grotesque singularité. On peut aussi, au cours de cette Galbert y a régné en défricheur,
sous-tendent la désespérance à peine dégui- inénarrable promenade, se laisser envoûter mettant au goût du jour un art dit
sée d’un carnaval macabre, à la manière par la voix douce et hypnotique du comé- « singulier » et y faisant découvrir
caricaturale de José Guadalupe Posada, ou dien Jean-Louis Trintignant, lequel susurre, aussi bien des collections privées
drolatique à la James Ensor… Un « fatras », tel un serpent, les longs titres de ses tableaux inhabituelles que des artistes
selon l’expression même de cette glaneuse mis bout à bout comme un poème sans in, hors normes. Il ferme donc les
qui butine avec volupté, faisant son miel des qu’elle conserve dans son hilarant Musée portes de sa Maison rouge, pour
leurs les plus enivrantes, transgenres, malé- des Titres. Hélène Delprat est une drôlesse finir en beauté, en octobre 2018,
iques, vénéneuses, toutes époques confon- qui n’a peur de rien et n’oublie jamais, dans avec l’exposition « L’Envol ».
dues. Ses images jaillissent avec naturel son éloge de la monstruosité et de l’excès, Auparavant, fin 2017, il présentera
d’un savoir encyclopédique, d’une attitude de nous embarquer à bord d’un voyage très la collection de Marin Karmitz,
père des MK2, intitulée « Étranger
transversale, de techniques visuelles mali- accidenté mais surtout… libre.
Résident ». Mais la fermeture de
cieusement entremêlées qui se gravent sur
cet espace ne signifie pas la fin de
notre rétine, suscitant efroi et jouissance, Dans les coulisses
son aventure: Antoine de Galbert
comme le coup de rasoir dans le ilm sur- L’autre partie de son travail concerne la pein- va se consacrer plus que jamais
réaliste de Buñuel Un chien andalou. Ou ture, qu’elle expose chez Christophe Gaillard, à sa fondation, avec le désir de
à la manière d’une transfusion entre vam- le galeriste qui l’a remise sur scène… Hélène la réorienter vers le mécénat. E.V.
pires. Films, documentaires, vidéos, jeux Delprat a toujours peint, s’y est longuement

CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O71


adonnée en 1982-1984 à la Villa Médicis.
L’Italie a alors planté ses flèches dans son Unepeintureabstraite,figurative,
cœur. De Bomarzo aux frises maniéristes,
des grotesques aux stalactites et aux coquil- ancienneetcontemporaine,oùrienne
lages, des sculptures baroques aux sque-
lettes des mosaïques romaines, d’Actéon à
semélange,riennesedérange
Sisyphe, elle s’est composé un imagier qu’elle
a ajouté à celui des contes du Moyen Âge, Comme un monumen-
des visions fantasmagoriques des Roman- tal rideau de scène sur
tiques, aux brouillards animés des ilms de lequel tout est donné à
Cocteau. Après des années 1980 denses et voir en même temps, sur
couronnées de succès, elle disparaît, s’isole, une même surface, sans
emmagasine. Elle met à profit cette pause perspective. Un magma
pour plonger dans le monde du spectacle, énigmatique où se jux-
approche le théâtre, habite ses coulisses, taposent, sans se gêner
crée des costumes, hante avec bonheur les ni s’entrechoquer, divers
plateaux de cinéma, son mari étant l’acteur mondes. Des fragments
Roger Dumas. Aujourd’hui, elle enseigne d’histoires clignotent,
le dessin à l’École nationale supérieure des des silhouettes appa-
beaux-arts, à Paris. raissent et disparaissent
au même moment dans
Vers les lunes noires un charivari étrange-
Avoir plusieurs ateliers lui est vital, à l’image ment silencieux. On
de sa bougeotte et de sa curiosité boulimi- « serait », comme disent
que. L’un, immense, est à Argenteuil, dans les enfants, à la fois pen-
de vieux entrepôts de métaux de la SNCF dant la nuit et le jour, là
qui longent les voies ferrées. Elle y entasse où cohabiteraient des
anciens décors, grands papiers et cartons lucioles égarées et des voies lactées, où tout entre les ilaments, les explosions, les pou-
découpés, butins en tous genres, projets. serait sens dessus dessous, en même temps droiements, les colliers de perles, les halos.
Mais elle peut surtout s’y étaler, par terre sous la mer, sur la terre et au cœur d’une Les araignées surveilleraient des sque-
comme sur les murs, travaillant à des voûte céleste. Là où des pâquerettes à la lettes tremblotants, sans états d’âme. Des
toiles de plus en plus énormes, la der- Jean-Jacques Granville feraient de l’œil à comètes zèbreraient des mers étales. Tout y
nière mesurant trente mètres de long… des marguerites tout en collerettes lottant serait immobile mais vivant. Une peinture
Un autre atelier se trouve en plein centre dans un ciel d’Odilon Redon. Là où coraux, abstraite, figurative, ancienne et contem-
de la France, un autre encore dans le Midi. soleils et poissons, madrépores et fées ailées poraine, où rien ne se mélange, rien ne se
Enin, elle cite avec humour un espace pas se propulseraient vers des lunes noires. Là dérange. Parfois onctueuse, parfois ciselée,
plus grand qu’un placard, très propice à où des aurores boréales observeraient avec écorchée ou suprêmement indiférente. Ce
sa concentration ! Sa peinture est comme placidité des insectes bizarres piqués sur des serait une peinture s’approchant de l’esprit
l’exploration d’un pays où l’on rêve éveillé. tableaux noirs d’écoliers. Le noir est partout, de Watteau aujourd’hui.

72 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


À VOIR Hélène Delprat
++« HÉLÈNE DELPRAT. I DID IT MY WAY », prépare ses toiles
La Maison rouge, Fondation Antoine-de-Galbert, à même le sol
10, boulevard de la Bastille, 75012 Paris, avant de peindre
0140010881,lamaisonrouge.org contre le mur.
du 23 juin au 17 septembre.
RÉSERVEZ VOTRE BILLET SUR À gauche J’écris
CONNAISSANCEDESARTS.COM pour adoucir le cours
du temps,2016- 2017,
- « HÉLÈNE DELPRAT.MOI QUI ADORE BARNETT
NEWMAN,ON PEUT DIRE QU’ON EN EST LOIN ! »,
technique mixte
galerie Christophe Gaillard, 5, rue Chapon,75003 Paris, et collages,50 x 65 cm
COURTESY GALERIE
01 42 78 49 16, du 9 septembre au 21 octobre. CHRISTOPHE GAILLARD.
À LIRE Ci-dessous
- HÉLÈNE DELPRAT, textes de Jean de Loisy, Peinture pourrie, 2014,
Philippe Morel, Alain Valmier, Guy Cogeval, pigments, acrylique
Valérie da Testa, éd. Dilecta (280 pp., 250 ill.). et paillettes argent
- CATALOGUE DE L’EXPOSITION, textes de Corinne sur toile, 200 x 295 cm
Rondeau, Émilie Bouvard…, La Maison rouge/ COURTESY COLLECTION
Éditions Fage (français/anglais, 160 pp., 20 €). ANTOINE DE GALBERT.

CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O73


étude d’une œuvre

Nicolas Poussin,
Le Massacre des
Innocents, vers
1625, huile sur
toile, 147 x 171 cm
CHANTILLY, MUSÉE
CONDÉ. ©PHOTO
DE PRESSE RMN.

74 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


Nicolas Poussin

Le
assacre
des
Innocents
Après un an de restauration, en 2016,
le chef-d’œuvre de Nicolas Poussin,
débarrassé de ses vernis blanchis, a
regagné sa cimaise au musée Condé de
Chantilly, où il fait l’objet d’une exposition.
/ Texte Manuel Jover

C’est une œuvre à part dans la production du


peintre, une œuvre unique, pourrait-on dire, à
caractère « expérimental ». Elle est datée par le
spécialiste Pierre Rosenberg de 1627-1628, soit
la période où l’artiste, arrivé à Rome en 1624 (où
il passera le reste de sa vie, hormis un passage à
Paris de 1640 à 1642), tente de s’imposer sur la
scène artistique romaine. Avec succès, puisque,
dès 1628, il décroche la commande d’un grand
retable pour la basilique Saint-Pierre, honneur
suprême pour un peintre ! Notre tableau, quant
à lui, fut commandé par le marquis Vincenzo
Giustiniani pour le décor de son palais romain.
Le choix du thème repose sans doute sur des
raisons personnelles : en 1564, vingt jeunes gens
de la famille Giustiniani avaient été enlevés,
convertis de force et, pour certains, tués par les
Ottomans. La collection du marquis comptait
un autre grand Massacre des Innocents, dû à
Cornelisz Schut, ce qui démontre bien l’impor-
tance que le sujet revêtait à ses yeux. Giustiniani
était un grand collectionneur, il possédait des
œuvres de Caravage. Peindre un tableau pour
lui, c’était s’exposer aux yeux des cercles d’ama-
teurs les plus éclairés ; l’enjeu était important et

CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O75


étude d’une œuvre

Un masque tragique
nul doute que Poussin ait voulu ici prouver C’est plus un masque de tragédie
ses capacités d’invention. qu’un vrai visage. Poussin peint
Le sujet est tiré du Nouveau Testament. des archétypes, des figures
Ayant appris la naissance d’un nouveau incarnant des généralités, et
non des cas particuliers. Mais il
« roi » (l’Enfant Jésus), Hérode décida de le prouve ici l’efficacité expressive
faire périr. Dans ce but, il « envoya tuer dans de l’archétype.
Bethléem et dans tout le pays d’alentour tous
les enfants âgés de deux ans et au-dessous »
(Matthieu, 2-16). Mais un ange prévint
Joseph, et la Sainte Famille était déjà loin
lorsque les soldats d’Hérode accomplirent
leur sinistre mission. Le thème était fré-
quemment illustré, et parmi les références
majeures, Poussin a dû connaître la célèbre
gravure de Marcantonio Raimondi d’après
Raphaël, ainsi que la toile
très admirée que Guido Reni La femme au loin
peignit en 1611. Le peintre a ménagé
Ce qui surprend d’emblée, une « fenêtre » entre
les jambes du bourreau,
par rapport aux antécédents où paraît une autre
qui tous emplissent l’espace mère, tournée vers
de scènes de meurtre, c’est le groupe principal et
la réduction drastique opé- vers… le spectateur.
Nous voilà regardés
rée par le peintre : la narra- regardant, ce qui
tion se concentre en un seul redouble le malaise.
groupe principal, investi de
toute la tension dramatique
et « obsédant dans son éco-
nomie » (Alain Mérot). Ce
groupe est vu « di sotto in
su » (du dessous), ce qui le monumentalise, admirait et dont il a repris la tranchante
et la gamme colorée repose sur les trois cou- clarté architecturale, la sensation de vide
leurs primaires, rouge, jaune et bleu. Cette spatial, l’évidence narrative. L’un des prin-
concentration maximale de la violence cipaux enjeux artistiques du temps était les
dans le groupe principal contraste avec « affetti », l’expression des passions. Poussin,
le vide tout autour, où les igures errantes ici, semble relever le déi de peindre les pas-
des mères éplorées sont comme les échos sions les plus extrêmes avec une intensité
décroissants du grand cri poussé par la pre- égale à celle de Caravage, mais dans un tout
mière. Ce groupe est inoubliable : l’énergie autre langage esthétique, non pas natura-
déchaînée du bourreau, le bébé plaqué au liste, mais fondé sur la tradition classique,
sol, le masque tragique de la mère et son l’Antiquité, Raphaël, Le Dominiquin. On
bras lancé qui accompagne visuellement notera un détail très discret mais impor-
son cri… Tout ceci est saisissant. tant : le bébé porte une entaille au flanc
Tout relève d’une sorte de réalisme tragique, droit, par où s’échappe un filet de sang,
que l’on pourrait opposer à celui de Cara- exactement comme le Christ sur la croix.
vage, maître qui avait excellé à peindre le Façon de dire que persécuter un innocent
moment culminant de la violence, et que revient à rouvrir les plaies du Christ ? Sans
Poussin abhorrait, disant qu’« il était né pour doute ce détail ancre-t-il l’image dans une
détruire la peinture ». Aussi bien peut-on perspective chrétienne renforcée. Mais, par
parler de tragique idéalisé. Les attitudes styli- son dépouillement formel, par son eica-
sées et les formes épurées se réfèrent à l’Anti- cité expressive, l’œuvre acquiert une portée
quité, présente par le temple du fond, d’ordre universelle. Grâce au génie de Poussin, mais
corinthien, par les igures comme la femme aussi, hélas, parce qu’on ne cesse, jusqu’à
en robe bleue, inspirée du groupe des Nio- aujourd’hui, de massacrer des innocents, ce
bides, ou même par la scène principale, dont cri de peinture semble devoir éternellement
le parfait équilibre et l’extrême clarté formelle retentir. Et il se répercute, dans l’histoire Une grande brutalité
Le bébé est plaqué au sol avec le pied, comme
rappellent la statuaire gréco-romaine.   de la peinture, jusqu’aux mères hurlantes on le ferait d’un animal à abattre. Ce « détail »
Une autre référence est l’art du Domi- du Guernica de Picasso, jusqu’aux igures hallucinant diffuse une dose de brûlante réalité
niquin, son contemporain, que Poussin criantes de Francis Bacon, et au-delà. dans une scénographie par ailleurs très théâtrale.

76 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


La femme en bleu
Les figures secondaires sont
étrangement flottantes,
sans épaisseur. Celle-ci est
clairement inspirée de la
statuaire antique. Elle lance
des imprécations vers le ciel
et semble, de désespoir,
s’arracher les cheveux.

L’enfant mort
Le petit cadavre a déjà
les chairs vertes et ses
formes sont étrangement
stylisées : cylindre du bras,
sphère de la tête. Comme
si l’ordonnance géométrique
de l’architecture se
communiquait aux figures.

POUSSIN ET SA POSTÉRITÉ
À CHANTILLY
Le musée Condé est le
deuxième musée le plus riche
en œuvres de Poussin, avec
sept peintures et trente-six
dessins. L’exposition réunit
une cinquantaine d’œuvres,
antérieures ou contemporaines
de notre tableau, comme
la gravure d’après Raphaël ou
le grand Guido Reni (ill.: huile
sur toile, 268 x 170 cm. Bologne,
Pinacothéque nationale.
©Scala, Florence, courtesy
Ministero Beni e Att. Culturali),
mais également des œuvres
postérieures témoignant
de son influence au fil des
siècles (Pietro Testa, Stanzione,
À VOIR Jean-Baptiste Pierre, Léon
+++LES EXPOSITIONS Cognet…). Avec un focus sur
« NICOLAS POUSSIN,
LE MASSACRE DES
l’époque moderne : Pablo
INNOCENTS. POUSSIN, Picasso, présent avec le fameux
PICASSO, BACON » Charnier prêté par le MoMA,
et « POUSSIN ou Francis Bacon pour qui le
AU MUSÉE CONDÉ »
Le temple L’architecture (qui montre les dessins Massacre était « le plus beau
est très présente : de Poussin conservés par cri de l’histoire de la peinture ».
colonnes délimitant le musée), musée Condé, Ainsi que des créations
la scène principale et, Chantilly, 03 44 27 31 80,
www.musee-conde.fr contemporaines d’Henri Cueco,
au fond, obélisque et
temple. Le peintre s’est du 10 septembre Pierre Buraglio, Vincent Corpet,
délecté à restituer au 7 janvier. Annette Messager… M. J.
l’ornementation d’un
ordre corinthien, sur À LIRE
l’entablement
et les chapiteaux. LE CATALOGUE DE
L’EXPOSITION « NICOLAS
POUSSIN, LE MASSACRE
DES INNOCENTS. POUSSIN,
PICASSO, BACON »,
sous la direction
de Pierre Rosenberg,
éd. Flammarion
(224 pp., 180 ill., 45 €).

CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O77


Hervé
Poulain
dans sa
En Sologne,dans sa maison
de campagne,le commissaire-
priseur Hervé Poulain a rassemblé
plus de deux cents dessins,
sculptures et autres objets
r
d’art sur le thème des Indiens

b
d’Amérique. Il en prête la moitié
pour l’exposition rochelaise
« Le Scalp et le calumet ».
/ Texte Axelle Corty
/ Photos Baudouin

L’endroit est idyllique, entouré de


prairies et planté de chênes cente-
naires. Une imposante tête de chef

u
indien sculptée veille, du haut de son
piédestal, sur l’habitation principale,
une jolie ferme solognote récemment
restaurée. Passé la petite porte de la
longère, l’œil est assailli par un feu
d’artiice de visages parés de plumes,
de diligences, de mustangs en pleine
course et d’uniformes de la cavalerie.
Ils ornent, aux murs, des images d’Épi-
nal, des carrés Hermès ou des aiches
de spectacles. Dans le salon, tableaux,
dessins et sculptures prennent le pas.
Sur la cheminée, le Sitting Bull d’Andy
Warhol (1986) fascine comme un
néon, répondant au rouge profond
d’un tableau d’Ivan Messac de 1971 où
deux Indiens à cheval dominent une
carrosserie de grosse cylindrée, cliché
du rêve américain. Les autres œuvres

78 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


collection privée

Isabelle et Hervé
Poulain dans leur
maison de campagne
solognote qui abrite
leur collection sur
le thème des Indiens
d’Amérique.

CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O79


Les collections thématiques ont
cettevertudevous apprendre énormément
surlesujet quevousélisez

sont plus anciennes. Une École espagnole Ci-contre Andy


du xvii e représente Christophe Colomb Warhol, Sitting
Bull, 1986,
enchaîné et réconforté par les Indiens. Une sérigraphie,
grande gouache, Le Général Lafayette et les 92 x 92 cm.
chefs de la confédération des six tribus par
Ci-dessous
Guy Arnoux (1930), est l’étude préparatoire Guillaume
d’un panneau de laque qui ornait le grand Laplagne,
salon du paquebot Lafayette. Sioux à l’affût,
mascotte de
capot automobile
L’Apollon des plaines Renault, 1920-
Près d’une fenêtre, un superbe Indien en 1930, bronze,
bois polychrome, du début xixe, se révèle 10 x 11,5 cm.
être un porte-torchère. La qualité de la
sculpture est incroyable. Hervé Poulain
demeure médusé devant son mystérieux
« Apollon des plaines ». « C’est une énigme
d’attribution parmi d’autres dans la col-
lection. L’exposition pourrait aider à les
résoudre », sourit le président d’honneur
de la maison de ventes Artcurial. L’œuvre
compte effectivement, tout comme le Catlin plus cher qu’un Renoir, mais doivent
Messac et le Warhol, parmi celles qu’il s’attacher aux petits maîtres, élus avec dis-
prête pour l’exposition « Le Scalp et cernement. Le commissaire-priseur est un
le calumet ». Il ne pouvait qu’être collectionneur averti. Tout en se taillant une
séduit par ce projet d’Annick Not- notoriété en courant onze fois les 24 heures
ter, directrice des musées d’Art du Mans au volant de BMW peintes par
et d’Histoire de La Rochelle, Calder, Koons, Warhol, Stella ou
d’explorer l’iconographie Wolinski, il a constitué, depuis les
occidentale sur les Indiens années 1970, de beaux ensembles
d’Amérique du de mobilier Art Déco, de peinture
Nord. C’est cubiste, de portraits de musiciens
justement et de toiles des Nouveaux Réa-
le thème de listes. Il prend sa passion amé-
sa collection, ricaine très au sérieux. « Les
débutée en 2002 collections thématiques ont
un peu par hasard. cette vertu de vous apprendre
« No u s v e ni o n s d e énormément sur le sujet que
nous installer ici et vous élisez. Le sens ajoute à
recherchions une “ collection d’ameublement l’émotion. » Ce qu’il découvre
” à la manière de la “ musique d’ameuble- en se documentant, bien loin
ment ” d’Erik Satie : un environnement ori- des légendes du Far West,
ginal et agréable. » De retour d’une virée aux c’est la mort d’une civilisa-
Puces, il pose sur la cheminée sa dernière tion. « Les Indiens d’Amérique
acquisition, une aquarelle Art Déco signée du Nord ont subi les exactions
Oliver Drubbel, représentant deux Indiens des conquistadores et des puritains.
de proil. L’efet est saisissant. L’envie d’une Ils ont été instrumentalisés dans les
collection naît alors. Depuis, Hervé Poulain guerres des Européens sur leurs ter-
et son épouse Isabelle sont sur la piste des ritoires. Ensuite, on leur a volé leurs
Indiens. Ils achètent à Paris, en province, terres. Dans les réserves où on les a
aux enchères et en galeries. Ils ne peuvent installés, on leur a distribué de la
rivaliser avec les collectionneurs améri- nourriture avariée. Il s’agissait de les
cains, prêts à payer une toile de George éradiquer », explique Isabelle Poulain.

80 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


r
Hervé
Poulain
dans sa

b
u

Ci-contre
Porte-torchère
Indien, XVIIIe
siècle, bois
polychrome,
194 x 90 cm.

CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O81


r
Hervé
Poulain
dans sa

b
À droite Parmi
les œuvres qui
surplombent le

u
cabinet d’Hubert
Le Gall,quelques
dessins exécutés
par les Indiens
du Buffalo Bill’s
Wild West Show.
À gauche
Enseigne
américaine de
débit de tabac,
XIXe siècle,
bois peint,
H. 160 cm.

Souvenirs d’enfance Robert Wesley Amick (1879-1969), Where


Dans le salon, l’émerveillement et the Sun Goes. Qui a inspiré l’autre ? Autre
la candeur dominent pourtant. On belle trouvaille des Poulain : les aquarelles
devine des souvenirs d’enfance, des d’un autre Français, Marius Hubert-Robert
rêves de grands espaces et une (1885-1966), artiste voyageur mécéné par
fascination pour les coutumes la richissime famille Astor, qui représenta,
indiennes. Ici, sur un dessin entre autres, des villages indiens de Colom-
à la plume signé A. de Saint- bie-Britannique. Le salon offre aussi au
Saph, le deuil d’une veuve regard de beaux meubles aux lignes simples
indienne, seule sous un arbre signés Arbus, Adnet ou Printz. Il est ponctué
où sont accrochées les armes de sculptures Art Déco en bronze, comme
de son mari. Là, une pai- ce Chef indien allongé et guettant de Mar-
sible famille contemple cel Bouraine, cédé par un ami du couple, le
le soleil couchant au décorateur Cyril Vergniol. C’est un autre ami,
bord d’un fleuve. Ces Rémy Le Fur, longtemps l’associé d’Hervé
Indiens d’Amérique, Poulain, qui a offert la vache empaillée à
peints vers 1900 par l’air débonnaire qui accueille les visiteurs au
Edmond Antoine salon et fait oice de bison solognot. Autre
Tapissier, représentent référence au géant herbivore, l’incroyable
les mêmes Indiens Cabinet-Bison en bronze patiné, commandé
que ceux d’une œuvre au designer et sculpteur Hubert Le Gall
célèbre de l’Américain pour un anniversaire d’Isabelle Poulain. Il

82 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


Ci-contre Dans le
parc, Hervé Poulain
pose derrière un
Chef indien de
Georges Garreau,
1930, marbre r
ose, H. 68 cm.

s’ouvre sur des tiroirs dorés à la feuille, dont


les poignées sont des lèches. Au-dessus, un
magnifique portrait à l’encre, par l’Anglais
John Hassal, immortalise Jacob White Eyes,
un Sioux vedette du Bufalo Bill’s Wild West
Show. On a du mal à se igurer aujourd’hui
le retentissement de ce spectacle de huit
cents hommes, de cinq cents chevaux et de
dizaines de bisons, qui it le tour de l’Europe.
En 1889, il attira trois millions de spectateurs
au pied de la tour Eiffel. Bill Cody, alias
Buffalo Bill, chasseur de bisons reconverti
en entrepreneur de spectacles, inventa le cri
d’Indien main devant la bouche, un génial
coup de marketing, parmi d’autres.
Avant lui, en 1845, un autre Américain, cette
fois authentiquement fasciné par les cultures
indiennes, avait connu la gloire à Paris. Il
s’agit du fameux peintre George Catlin, créa-
teur d’un musée indien itinérant. Des Iowas
l’accompagnaient. Ils dansèrent aux Tuileries
devant Louis-Philippe et fascinèrent, entre
autres, Eugène Delacroix et George Sand.
Ces tournées aujourd’hui oubliées, ancêtres
du spectacle de masse, ont engendré une
imagerie populaire si vivace qu’elle efface
dans l’imaginaire occidental la disparition
des Indiens. « Lorsque nous pensons aux
civilisations disparues, nous ne pensons pas
aux Indiens d’Amérique du Nord. Pourtant,
tout cela s’est passé avant-hier ! Cela donne à
réfléchir sur la finitude », commente Hervé
Poulain. Pour lui, la « collection d’ameuble-
ment » s’est révélée plus philosophique que
prévu. Il commente volontiers cette aventure
par ces vers de La Fontaine : « J’aime le jeu,
l’amour, les livres, la musique, la ville et la
campagne, enfin tout ; il n’est rien qui ne me
soit souverain bien, jusqu’au sombre plaisir
d’un cœur mélancolique ».

À VOIR
« LE SCALP ET LE CALUMET », au musée
du Nouveau Monde, 10, rue Fleuriau,
0546414650, et au musée des Beaux-Arts,
28, rue Gargoulleau, 17000 La Rochelle,
0546416465, www.ville-larochelle.fr/
culture du 1er juillet au 23 octobre.

À LIRE
LE CATALOGUE DE L’EXPOSITION,
collectif sous la direction d’Annick Notter,
Somogy éditions d’art (256 pp.,35 €).

CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O83


restauration

acuoxuleurs
e d
nce a
Entièrement conçu par Hippolyte Flandrin,
le décor de Saint-Germain-des-Prés
constitue un jalon essentiel dans l’histoire
des églises parisiennes au XIXe siècle.
La restauration du chœur permet de
redécouvrir les beautés d’un Moyen Âge
réinventé,aux forts accents byzantins.
/ Texte Jean-François Lasnier

Alexandre Denuelle
et Hippolyte Flandrin,
Ange portant un livre,
symbole de saint
Matthieu (à gauche) et
Le lion ailé, symbole de
saint Marc (à droite)
©COARC/CLAIRE PIGNOL.
restauration

Le 5 avril 1852, Delacroix note dans son naissance à une création originale, à la fois
Journal ses impressions mitigées après une puissante et rainée, où la couleur si chère à
visite à Saint-Germain-des-Prés : « J’ai vu les Delacroix transigure l’architecture.
barbouillages gothiques dont on cerne les murs Tout au long du xixe siècle, les églises pari-
de cette magnifique église. Confirmation de ce siennes sont le théâtre de nombreux chan-
que je disais à mon ami: j’aime mieux les ima- tiers de restauration et de décoration, dans
ginations de Lehmann que les contrefaçons de un mouvement porté à la fois par l’essor de
Baltard, Flandrin et Cie. » La restauration du la conscience patrimoniale et par le regain de
chœur de l’ancienne abbatiale invite à tem- la ferveur religieuse. Saint-Germain-des-Prés
pérer ce jugement lapidaire, en rendant à ne fait pas exception. Vendue comme bien
nouveau visibles les peintures de Flandrin. national en 1792, l’église avait été transfor-
Loin des « barbouillages » et des « contrefa- mée en manufacture de salpêtre. Restituée
çons », l’historicisme revendiqué ici donne à la Ville après le Concordat, elle se trouve
alors en si pitoyable état qu’il est question
de la raser. Mais, en dépit de l’opposition de
ses confrères, l’architecte Étienne-Hippolyte
Godde parvient à convaincre la municipalité
d’entreprendre des travaux de restauration.
Si ce dernier a fait réaliser des décors peints
– aujourd’hui disparus –, l’essentiel des pein-
tures a été exécuté sous la direction
de Victor Baltard (1805-1874),
futur architecte des Halles.
En 1841, celui-ci est nom-
mé Inspecteur des fêtes et
des beaux-arts de la Ville
de Paris, une charge com-
prenant le décor des églises
paroissiales. Pour ce poste, il a
bénéicié de la recommandation
d’Ingres, qui espère ainsi favo-
riser ses élèves dans la course
aux commandes publiques. Et
il est vite satisfait, puisque dès
sa nomination, Baltard fait appel
entre autres à Flandrin et Mottez pour le
décor de Saint-Séverin. Conformément à
Ci-contre Alexandre la coutume, cette commande a été partagée
Denuelle, Colonne entre douze peintres. Au contraire, à Saint-
fleurie surmontée
d’un chapiteau
Germain-des-Prés, le décor est confié au
à feuilles d’acanthe seul Hippolyte Flandrin, y compris les car-
turquoises tons des vitraux. Prix de Rome en 1832, le
rehaussées d’or. peintre s’était lié à Baltard en Italie. Et les
©COARC/CLAIRE PIGNOL.
deux hommes vont œuvrer de concert pen-
Page de droite dant vingt ans dans l’ancienne abbatiale.
Alexandre Denuelle
et Hippolyte Flandrin,
Saint Doctrovée ; saint Réinventer le Moyen Âge
Germain ; Childebert Ier Tout au long de sa carrière, l’architecte joue
et Ultrogothe ; la Foi, un rôle éminent dans la promotion de la
l’Espérance et la
Charité, La Patience, peinture murale. « Pour Baltard, admirateur
l’entrée du Christ de l’art de la fin du Moyen Âge et du début
à Jérusalem (de haut de la Renaissance, il s’agit de concevoir des
en bas et de gauche œuvres respectant l’architecture d’origine,
à droite), mur nord
du chœur. mais sans tomber dans la copie archéolo-
©COARC/CLAIRE PIGNOL. gique », estime l’historien Pierre Pinon dans
la biographie de l’architecte. Et Flandrin,
disciple favori d’Ingres, apparaît comme
l’interprète idéal de ces conceptions. Son
intervention se découpe en plusieurs phases.
Associé au peintre Alexandre Denuelle pour
les parties décoratives, Flandrin commence
par le sanctuaire de 1842 à 1846, poursuit
par le chœur entre 1846 et 1848, avant de se
porter dans la nef après 1856. En raison de
sa mort brutale en 1864, la dernière travée de
la nef est exécutée par son frère Paul, tandis
que le transept nord est conié à son élève,
Sébastien Cornu.
Alors que la nef et le transept restent pour
l’instant voilés de poussière, la restauration
de la partie orientale de l’église redonne vie
au décor imaginé par Baltard et Flandrin.
Dans le sanctuaire, deux grandes scènes,
L’Entrée à Jérusalem et La Montée au calvaire,
se font face. Les personnages s’y déploient
en frise sur un fond d’or, qui produit un fort
contraste avec la matité de la peinture. Dans
le chœur, les symboles des évangélistes et

LES JOURNÉES DU PATRIMOINE 2017


Les 16 et 17 septembre, les Journées
du Patrimoine fêtent leur 34e édition.
L’occasion de découvrir de nouvelles
restaurations ou des monuments
habituellement fermés au public (ill. : le
musée Antoine Lécuyer à Saint-Quentin.
©Musée Antoine Lécuyer/Gérard
Dufrêne). En choisissant la jeunesse
comme thème, le ministère de la Culture
a souhaité profiter de l’événement pour
non seulement sensibiliser les nouvelles
générations aux beautés de notre
héritage, mais aussi mettre en valeur les
métiers du patrimoine. Si les chantiers
de bénévoles constituent souvent une
première approche indispensable, de
véritables perspectives professionnelles
sont ouvertes dans ce domaine.
Si tant est que les budgets affectés
aux restaurations patrimoniales
cessent de se réduire. J.-F. L.
Informations : journeesdupatrimoine.
culturecommunication.gouv.fr

CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O87


restauration

L’influence des mosaïques


de Ravenne est incontestable
les apôtres se détachent sur un fond d’or, en Sur la maçonnerie, le peintre a appliqué un
mosaïque feinte, où des rinceaux décoratifs enduit de plâtre, puis un mélange de blanc
s’enroulent autour de palmes. L’influence de plomb, de cire et de résine. Enin, cette
des mosaïques de Ravenne est incontes- même préparation sert de liant aux pig-
table, jusque dans le hiératisme des igures. ments pour l’exécution du décor. « On sait
Celles-ci n’en trahissent pas moins, par leur que ce travail était très compliqué, parce qu’il
classicisme rigoureux et leur plasticité, l’as- fallait apporter des braseros dans l’église pour
cendant exercé par Ingres sur son élève. De cautériser la couche de préparation, poursuit
même, la chatoyante mise en couleur des élé- Marie Monfort. Cela crée un film très hydro- En haut, à gauche
ments architectoniques (piliers, chapiteaux, phobe sur lequel l’artiste pose la peinture. La Hippolyte Flandrin,
La Montée au calvaire,
colonnettes, voûtes et ogives), caractéristique cire est un matériau assez fragile et, sous l’effet détail du mur sud
du xix e siècle, s’inscrit dans le sillage des du temps et des substances qui lui avaient été du chœur.
architectes Duban et Hittorf. appliquées, elle avait produit un exsudat pro- ©COARC/JEAN-MARC
MOSER.
téique, qui créait une sorte de voile brillant.
Une peinture à la cire Mais la mise en œuvre très scrupuleuse de
Le choix technique opéré par Flandrin parti- Flandrin a permis au décor de bien résis-
cipe de l’intérêt de ce décor. En efet, il a uti- ter et a facilité le travail des res-
lisé une peinture à la cire, mieux adaptée que taurateurs. » Ceux-ci ont
la fresque à nos contrées septentrionales. Au dépoussiéré les surfaces
xviiie siècle, dans un esprit de retour à l’an- puis les ont nettoyées à
tique, peintres et savants avaient ressuscité l’aide de solvants, en respec- Ci-dessus
la peinture à la cire, en s’appuyant sur les tant la rugosité que l’artiste avait donnée Vue d’ensemble
de la voûte étoilée.
écrits de Pline. Mais « il s’agissait d’une pein- à sa peinture grâce à l’ajout de sable. Non ©COARC/CLAIRE PIGNOL.
ture à l’encaustique qui était pratiquée à froid, contente de révéler les subtilités de la palette,
explique Marie Monfort, directrice de la cette restauration a aussi mis au jour l’allu- Ci-dessus Hippolyte
Flandrin, La Force,
Conservation des œuvres d’art religieuses et sion à la Jérusalem céleste, placée dans les première arcade
civiles de la Ville de Paris, alors que Flandrin écoinçons sous les igures d’apôtres. au-dessus du
utilise la technique avec cautérisation à chaud Si de nouvelles levées de fonds le per- Portement de croix.
©COARC/CLAIRE PIGNOL.
mise au point au xixe siècle par des doreurs. mettent, le reste de l’église baignera peut-
Il en a trouvé la recette dans le Traité de la être un jour prochain dans la lumière
peinture de Paillot de Montabert (1829) ». radieuse de Flandrin.

88 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


À LIRE
LEPATRIMOINEENFRANCE2017,
le hors-série de « Connaissance
des Arts » (n° 767,116 pp.,10 €).

À VOIR confiée à Émilie Checroun.


L’ÉGLISE SAINT-GERMAIN- L’opération a été financée par
DES-PRÉS se situe 3,place la Ville de Paris et par le Fonds
Saint-Germain-des-Prés, de dotation pour le rayonnement
VIe arr.Le chantier a été dirigé de Saint-Germain-des-Prés.
par Pierre-Antoine Gatier, Vous pouvez apporter votre
architecte en chef des contribution, via le site de
Monuments historiques,et financement participatif :
la restauration des peintures www.commeon.com

CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O89


Page de droite

Nom:
Paul Gauguin, Portrait
d’une jeune fille, Vaïte
(Jeanne) Goupil, 1896,
huile sur toile, 75 x 65 cm.
Ci-dessous Wilhelm

Hansen
Hansen à 56 ans.
©COPENHAGUE, ORDRUPGAARD.

Prénom:
Vilhelm
Profession:
assureur
Particularité: ordre de Dannebrog, Hansen sera honoré
d’un titre de conseiller d’État en 1912.
Dès les années 1900, il fait de fréquents

méthodique séjours professionnels à Paris, occupant ses


loisirs à visiter salons de peinture, galeries
et musées. Ami d’enfance de Peter Hansen
(1868-1928), figure éminente du groupe
d’artistes Fynboerne, il a commencé à ache-
ter quelques maîtres danois du xixe siècle.
Philanthrope, fondateur d’une compagnie d’assurance-vie pour tous,
Vilhelm Hansen a bâti une exceptionnelle collection de peinture française. En 1901, enhardi, il acquiert son premier
Quelques fleurons font halte à Paris, au musée Jacquemart-André. tableau d’un contemporain, Vilhelm Ham-
mershøi. L’année suivante, à Paris, il assiste
/ Texte Jérôme Coignard à la vente de la collection de hérèse Hum-
Le volapük mène à tout! Du moins à l’amour bert, auteure d’une retentissante escroque-
et au mariage, puisque c’est en enseignant rie, et s’enthousiasme devant les Corot, les
cette langue à Copenhague que Vilhelm Rousseau, les Manet et les impressionnistes.
Hansen (1868-1936) s’éprend d’une de ses Mais il faut attendre 1914 et l’exposition
élèves, Henny Soelberg Jensen, et l’épouse d’œuvres majeures du xixe siècle français au
en 1891. Un manuel de volapük plus tard, Statens Museum for Kunst (Galerie natio-
Hansen débute une brillante carrière dans nale du Danemark) pour que commence à
les assurances. Loin de renier son idéal, ce germer un projet plus concret. La déclara-
philanthrope visionnaire fonde en 1896 la tion de guerre laisse entrevoir à Hansen la
Dansk Folkeforsikringsanstalt, compagnie possibilité de faire de bonnes afaires. L’an-
d’assurance populaire danoise qui met l’as- née suivante, il dévoile à l’historien de l’art
surance-vie à la portée de tous. Elle fusionne suédois Axel Gauffin le plan de sa future
par la suite avec Hafnia, dont Hansen devient collection de peinture française. Elle com-
le directeur général. Décoré du prestigieux portera, méthodiquement, douze tableaux

90 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


récit d’une vie

CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O91


récit d’une vie

de chacun des grands artistes, de Corot à acquiert de Paul Rosenberg un somptueux En 1916, Wilhelm et Henny achètent des
Cézanne… En mars 1916, il revient trans- pastel de Degas, Femme à sa toilette. Émile terres à Ordrup, près de Copenhague, ain
porté d’une visite au peintre et collection- Duval-Fleury, directeur adjoint de la com- d’y construire leur résidence d’été. Mais
neur Paul Molinard dont les murs sont cou- pagnie d’assurance à Paris, prend en charge le projet se transforme rapidement : ce
verts de Daumier, Courbet, Renoir, Sisley… les questions matérielles. Peu convaincu sera une résidence principale, dotée bien
Cette fois, il est prêt ! de « l’intelligence artistique » de ce dernier, sûr d’une galerie de tableaux pour abriter
Hansen s’adresse à héodore Duret pour le leurs trésors. Les travaux de cette demeure,
Chez les grands marchands parisiens conseiller dans ses achats. Non content de Ordrupgaard, sont confiés à l’architecte
De Paris, le 22 septembre 1916, il écrit à sa se fournir chez les meilleurs marchands, Gotfred Tvede (1863-1947). En mars 1918,
femme : « J’occupe mon temps libre à aller Hansen se rapproche ainsi d’un des grands Wilhelm Hansen forme un consortium
voir des peintures, et tôt ou tard je devais te critiques d’art de la in du siècle passé, auteur avec l’industriel et collectionneur Her-
l’avouer, je me suis montré léger et j’ai fait de de nombreux ouvrages sur l’avant-garde mann Heilbuth et les marchands Winkel et
nombreux achats ». Et pas des moindres ! des années 1870 : le vieux Duret, l’ami des Magnussen. Cette association leur permet
Deux Sisley, un « délicieux paysage » de impressionnistes, dont Manet it un fameux d’acquérir en bloc des collections, comme
Pissarro, une Cathédrale de Monet, un Por- portrait. C’est aussi le talent du collection- celles de Louis Sarlin (Daumier, Delacroix)
trait de femme de Renoir… Parmi ses pre- neur de savoir bien s’entourer. Grâce à ou d’Alphonse Kann (Hansen en conserve
miers marchands parisiens igure Ambroise Duret, insistant sur le fait que les tableaux de des œuvres de Cézanne, Courbet, Gauguin,
Vollard. À la galerie Bernheim Jeune, il Manet sont introuvables, « immobilisés dans et une nature morte de Matisse). Le consor-
achète notamment Le Pont de Waterloo, les musées et les collections particulières », tium achète encore les deux cents tableaux
temps gris de Monet et le Portrait de Marie Hansen acquiert une Corbeille de poires. de la collection de Georges Viau, dentiste,
Hubbard de Berthe Morisot. Si la guerre le Ce Manet devient son tableau préféré, et il grand collectionneur des impressionnistes,
contraint à suspendre ses séjours, les excel- l’ofre à ses invités en « dessert supplémen- dont Hansen acquiert deux Gauguin et un
lents contacts qu’il a noués à Paris lui per- taire après la glace ». Autre achat signiicatif, superbe Morisot, Jeune Fille sur l’herbe.
mettent de faire des transactions à distance Ugolin et ses fils dans la tour de Delacroix lui Le consortium est très actif aux ventes de
pendant la période 1916-1919. En 1918, il est également proposé par Duret. l’atelier de Degas en 1918. Mais c’est chez

92 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


Page de gauche
Paul Cézanne,
Baigneuses,
vers 1895, huile sur
toile, 47 x 77 cm.
À droite Edgar
Degas, Femme
se coiffant, 1894,
huile sur toile,
54 x 40 cm, détail.

LES DE L’EXPOSITION
Substantielle, l’exposition présente
une quarantaine d’œuvres des grands
noms de l’impressionnisme rarement
vues en France. Des tableaux « de
derrière les fagots », reflets du goût
du collectionneur,Vilhelm Hansen.

LES
Hansen n’est pas un pionnier. Achetant
dans les années 1916-1925, alors
que les œuvres les plus importantes
sont déjà dans les musées ou en mains
privées, il doit parfois se rabattre
sur des œuvres secondaires.

La galerie française
à Ordrupgaard.
©COPENHAGUE,
ORDRUPGAARD.

CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O93


récit d’une vie

Ci-contre, en haut Vollard qu’il achète la même année un


Henri Matisse, Fleurs pastel majeur de Degas, Trois Danseuses,
et fruits, 1909, huile
sur toile, 73 x 60 cm. un des phares de la collection Hansen. À
l’été 1918, les époux Hansen s’installent à
En bas Ordrupgaard et le 14 septembre, la collec-
Wilhelm Hansen
avec son chien. tion ouvre au public. Dans son discours
©COPENHAGUE, inaugural, Hansen promet de léguer sa col-
ORDRUPGAARD.
lection à l’État danois. Il fonde l’association
Page de droite, en Fransk Kunst (l’Art français).
haut Berthe Morisot,
Femme à l’éventail. Une collection tel un phoenix
Portrait de madame
Marie Hubbard,
En 1922, la faillite de la plus importante
1874, huile sur toile, banque du Danemark, la Landmandsban-
50,5 x 81 cm. ken, à laquelle Hansen a emprunté pour fon-
En bas Alfred Sisley, der le consortium, le contraint à vendre une
Le Déchargement part importante de sa collection pour payer
des péniches sa dette. L’État, qu’il a désigné comme léga-
à Billancourt, 1877,
huile sur toile,
taire, refuse d’acheter sa collection au prix
50 x 65 cm, détail. largement sous-estimé d’un million de cou-
TOUTES LES ŒUVRES : ronnes. Il en conçoit une grande amertume.
©COPENHAGUE,
ORDRUPGAARD. PHOTO En 1923, Oscar Reinhart achète dix-neuf
ANDERS SUNE BERG. œuvres qui formeront le socle de son
exceptionnelle collection de Winterthur ;
À VOIR la Fondation Carlsberg acquiert égale-
+++ « LES ment des œuvres importantes destinées à
IMPRESSIONNISTES la Ny Carlsberg Glyptotek. De nombreuses
DE LA COLLECTION œuvres prennent le chemin du Japon
ORDRUPGAARD »,
musée Jacquemart- chez l’homme d’affaires Kojiro Matsukata
André, 158, boulevard (aujourd’hui au musée d’Art occidental
Haussmann, Paris, de Tokyo), d’autres partent pour les États-
01 45 62 11 59, www.
musee-jacquemart- Unis. Mais bientôt, Hansen recommence à
andre.com collectionner : il achète le Portrait de George
du 15 septembre Sand par Delacroix, un Lutteur de Daumier,
au 22 janvier.
RÉSERVEZ
le Jardin de Monet… En 1927, c’est une
VOTRE BILLET SUR étude de Degas pour le Portrait de la famille
CONNAISSANCE
DESARTS.COM Bellelli provenant de la vente René de Gas.
La collection rouvre au public le 24 mai
1925, désormais sur rendez-vous. En 1931,
À LIRE Hansen s’ofre son dernier tableau français,
- LE CATALOGUE un Degas qui appartint à Gauguin, Danseuse
DE L’EXPOSITION,
sous la dir. de
ajustant son chausson (vers 1879). Il meurt
Anne-Birgitt le 4 février 1936, des suites d’un accident
Fonsmark et Pierre de la circulation. En 1939, sa veuve lègue à
Curie, éd. Fonds
Mercator (176 pp.,
l’État danois Ordrupgaard et tout le contenu
100 ill. env., 32 €). de la demeure, exauçant ainsi le vœu initial
- LE HORS-SÉRIE de son époux. Elle meurt en 1951. Deux
de « Connaissance
des Arts » (n° 777, ans plus tard, Ordrupgaard, devenu musée
36 pp., 9,50 €). national, ouvre ses portes au public.

94 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O95
style

À l’occasion de ses vingt ans de création,


l’architecte d’intérieur et créateur
Nicolas Aubagnac confronte ses nouvelles
pièces de mobilier et luminaires à
des œuvres d’art contemporain de la galerie
Pierre-Alain Challier, en un dialogue inspiré.
/ Texte Myriam Boutoulle

Dans
les
étoiles
de
Nicolas
96 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS
À gauche
Nicolas Aubagnac,
Byzance, 2014,
tapis noué à la
main, laine et soie,
Ø 400 cm
©HERVÉLEWANDOWSKI.

Ci-contre
Nicolas Aubagnac
©SOPHIE ZENON.

Aubagnac
CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O97
style

« J’assume parfaitement, dans mes créations, et Saturne, 2015) et un tapis de Savonnerie


les apports du passé », déclarait Nicolas (Céleste, en 2014), il présente aujourd’hui un
Aubagnac il y a tout juste dix ans. Antiquité nouveau tapis tuté main par la manufacture
grecque et égyptienne, art cistercien, Renais- Pinton (Magellan). « C’est une variation sur
sance et artistes décorateurs des années 1930 la ligne, un jeu de trames et de réseaux, l’idée
Cabinet Orage,
et 1940 ont longtemps inspiré son dessin. 2017, piètement d’un dessin à la craie sur un tableau noir avec
« Aujourd’hui, j’ai le sentiment de m’affran- en érable massif, des lignes qui apparaissent et disparaissent. Les
chir définitivement des références qui m’ont panneaux de laque, vêtements austères et luxueux du couturier
50 x 50 x 110 cm
collé à la peau trop longtemps : en particulier ©HERVÉ LEWANDOWSKI.
Cristóbal Balenciaga, exposés au printemps
l’Art Déco et Jean-Michel Frank, que je ne renie dernier au musée Bourdelle à Paris, m’ont
pas. Celles-ci m’ont nourri et je les ai digérées inspiré ce tapis d’un noir profond », conie le
à présent. Maintenant je souhaite affirmer créateur. « C’est mon processus de création.
mon propre style. Pour cela, j’ai choisi de faire Chez moi, les matières génèrent la forme. »
dialoguer mes créations récentes avec un choix
d’œuvres d’art contemporain puisées dans le Paysages intérieurs
fonds de la galerie Pierre-Alain Challier : les Pour Nicolas Aubagnac, chaque objet naît
dessins d’Isabella Ducrot, les céramiques de d’une histoire, du télescopage de deux images
Yoshimi Futamara, les photographies des Nils- (comme pour la lampe Notte), de la volonté
Udo, Kimiko Yoshida et François Rousseau ou de prolonger un choc esthétique (la console
les bijoux des artistes Piero Dorazio et Arthur- Sinan) ou du désir de retranscrire la beauté du
Luis Piza. » À l’occasion des vingt ans de son monde. Ainsi a-t-il donné comme consigne
studio parisien fondé avec son associée Del- à la laqueuse Mireille Herbst : « Imaginez
phine Read, le dialogue se révèle fécond et fait que vous êtes devant un chaudron et que vous
émerger, parmi les nouvelles pièces présen- êtes en train de touiller des étoiles… Vous
tées, une tendance au hiératisme et à l’épure, avez la sensation d’un ciel suspendu, à la fois
en particulier dans la console Orage en laque impalpable et mobile ». Au lieu de le prendre
brun rouge, véritable « abstraction de forme ». pour un fou, elle a patiemment mis au point
« À l’occasion de cet anniversaire, je reviens à une technique inédite de « laque céleste », un
des formes épurées. Peu de décor, beaucoup de efet mystérieux de ciel piqueté d’étoiles, que
matière », résume Nicolas Aubagnac. l’on retrouve sur le plateau de la table Aladin
(2017). Celle-ci ne déparerait pas auprès du
Les matières génèrent la forme Détail d’un buffet Saturne (2011) en laque bleu nuagé à
Certes, les matériaux précieux employés sont panneau décor de planètes à la feuille d’or blanc, pas
les mêmes qu’à ses débuts et trahissent encore de laque plus que du tapis du même nom édité par
« flocon » du
sa iliation à l’Art Déco: galuchat, parchemin, cabinet Orage.
Parsua. Depuis la création de sa lampe en
ébène de Macassar, laque, marqueterie de marqueterie de paille Hélios (2006) au motif
paille, feuille d’or ou d’argent… Mais le voca- solaire, et de son guéridon Galilée (2009)
bulaire de formes du créateur est contempo- dédié à l’astronome italien, Nicolas Aubagnac
rain, tandis que son attention se porte sur de n’a cessé de multiplier les références aux
nouvelles matières comme le verre. Deux col- étoiles, aux constellations et aux planètes. En
laborations marquent ce nouvel attrait. L’une témoigne son cabinet Orion (2010) en ébène
avec le verrier Bernard Pictet, qui a transposé et en ziricote (une essence originaire d’Amé-
dans le plateau en verre de sa console Sinan rique centrale, riche en dessins très irréguliers
(2015) la vibration des noirs du tissu du man- de veines noires sur un fond brun), qui des-
teau Rarahu de la couturière Jeanne Lanvin; sine des paysages imaginaires à la façon des
l’autre avec le couple de verriers Georges et paésines, ces « pierres de rêve ». « La grande
Monique Stahl, qui a réalisé une lampe sculp- horlogerie du ciel me fascine. »
turale en pâte de verre (Notte, 2017), inspirée
à la fois d’une borne milliaire de la nécro- À VOIR
pole romaine des Alyscamps à Arles et d’un ++ « NICOLAS AUBAGNAC,20 ANS »,galerie
tableau à l’encre de Chine de l’artiste Takehiko Pierre-Alain Challier,8,rue Debelleyme,75003 Paris,
01 49 96 63 00, www.pacea.fr du 8 au 23 septembre.
Sugawara. Autre domaine investi récemment - LA GALERIE CHEVALIER PRÉSENTE des meubles,
par l’architecte d’intérieur et designer, celui lampes et tapis dessinés par Nicolas Aubagnac
de la création de tapis. Après avoir dessiné et édités par Parsua,17,quai Voltaire,75007 Paris,
0142607268, www.galerie-chevalier.com
pour la galerie Chevalier de somptueux tapis
- SHOWROOM NICOLAS AUBAGNAC,
noués à la main en velours de laine de Shi- 26, cité de Trévise, 75009 Paris. Sur rendez-vous
raz et soie édités par Parsua (Byzance, 2014, au 0142466945, www.nicolas-aubagnac.com

98 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


Console Sinan,
2015, acier noirci,
verre sculpté
platiné, Lampe Stella, 2010,
150 x 45 x 80 cm acier et feuille d’or
©HERVÉ 24 carats, H. 57 cm
LEWANDOWSKI. ©HERVÉ LEWANDOWSKI.

Table basse Hélios,


2017, érable massif,
marqueterie de paille
noire, Ø 140 cm
©HERVÉ LEWANDOWSKI.

Je reviens à des formes épurées.Peu de décor,beaucoupdematière


CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O99
itinéraire

En 1895, un séisme frappe Laibach, dans le sud de l’Autriche-Hongrie.


Enfant de la cité, Jože Plečnik (1872-1957) est alors à Vienne, où il
apprend le métier avec Otto Wagner. Ce n’est qu’en 1921 qu’il revoit sa

1
ville natale, rebaptisée Ljubljana et annexée par le royaume yougoslave.
Se voyant conier sa réfection, il commence par la Ljubljanica, qu’il
veut rendre navigable. La clef, c’est cette écluse (Zapornica), achevée
en 1944. Elle jongle avec le cours d’eau, débridant ses fureurs ou lui
passant ses caprices de torrent alpestre. Un peu à l’écart, complice des
amants discrets dans une micro-capitale où tout se sait, la Zapornica
incarne l’esprit Plečnik : au lieu de rouler des mécaniques avec la techni-
que hydraulique, l’architecte la masque dans trois guérites aux airs de
pylônes égyptiens. Il peut alors s’abandonner aux brassages de l’oni-
risme, ajoutant ces tambours doriques coifés d’un autel latin, portant
aux nues des cratères étrusques à dragons (symbole de Ljubljana). Car
dans la décoration, Plečnik n’oublie jamais l’allusion locale, et les têtes L’écluse de
humaines des chapiteaux sont celle de l’Emonec, portrait antique d’un
patricien d’Emona, la cité qui occupait la rive nord (au Musée national). style égyptien
100 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS
années
1940
Capitale depuis 1991 seulement, Ljubljana a ce romantisme que l’on espère de l’empire
austro-hongrois :bâtisses Jugendstil, terrasses à goulasch, salons de thé embaumant cannelle
et levain. Né ici,Jože Plečnik, l’architecte slovène de la Sécession, s’est fait urbaniste dans les
années 1940, ponctuant la vie locale de chefs-d’œuvre invisibles tant on les utilise avec naturel.
/ Textes et photos Dominique de La Tour

CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O101


2
Des ponts

Au cœur de la capitale slovène, cet embar- par l’architecte, pour former un Riaalto paro-
cadère, qui n’est guère utilisé que par les dique, mais posé à plat. Sur un can annexe,
pêcheurs à la ligne, rappelle que l’urbaniste on aimera le pont de Trnvo avec sa p pyramide.
a maçonné les quais de la Ljubljanica pour Le plus emblématique reste ce très Art A Déco
en faire une voie de circulation. Un rêve de pont des Cordonniers (Cevljarski Most),
M que
Grand Canal qui voulait greffer la culture l’on reconnaît à ses lampadaires sur c onnes
méditerranéenne à l’âme alpestre d’une cité (ill.). Les quais ne vivent jamais autaant que le
pourtant déjà loin de la côte. Le côté terrien a dimanche matin, quand brocanteurss à mous-
été le plus fort : c’est sur les ponts que les habi- taches et riveraines blondes déballen nt tout un
tants circulent, à commencer par le grouillant marché aux puces où se bradent tableaux,
t
Triple Pont (Tromostovje). Il doit son nom photos, bibelots, devants de ruches et toute
aux deux tabliers supplémentaires ajoutés la nostalgie de l’époque impériale et de Tit

102 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


itinéraire

Un festival
chez les Croisés

Les « croisés » de ce couvent, ce sont les de ce monastère désafecté la scène et la


chevaliers teutoniques. Haïs des popu- toile de fond du Festival de Ljubljana. Ce
lations slaves depuis le Moyen Âge, ces sera la dernière œuvre de l’architecte qui,
Templiers germains se posaient en cham- catholique un rien bigot, dut se résoudre à
pions de la conversion musclée. La leur lanquer de faucilles et marteaux la statue
est venue à son tour, avec les exigences du de sainte baroque.
nouveau maître, le maréchal Tito, de mère l COUVENT DES CROISÉS (Križanke), place de la
slovène, qui demande à Plečnik de faire Révolution française (Trg Francovske Revolucije).

Visiter
4 la bibliothèque
Moïse surgit de la façade comme d’une coulisse : le
bronze est l’œuvre d’un autre Slovène, Lojze Doli-
nar (1893-1970). Il glisse un brin de vie dans la géo-
métrie minérale de cette bibliothèque-palazzo, dont
les colonnes s’étirent comme des jambes jusqu’aux
corniches à caissons. En inclusion, le mur de brique
récupère les pierres du palais des princes d’Auers-
perg qui se dressait ici, avant le tremblement de
terre. Mêler pierre et brique est une idée des paysans
slovènes : toujours cette manie de copier le local.
Mais les têtes de chevaux des poignées de portes
sont une allusion plus universelle à Pégase, censé
transcender les étudiants qui montent, en T-shirt,
vers la salle de lecture. L’escalier d’accès a la struc-
ture énigmatique d’un temple. Qui connaît Prague
pense forcément au chef-d’œuvre que Plečnik a
laissé là-bas : le hall du château du Hradschin. Les
marches terminent sur deux verrières dépolies,
iltrant la lumière pour lecteurs et chercheurs qui
feuillettent ici les plus anciens incunables slovènes. 
l BIBLIOTHÈQUE POPULAIRE ET UNIVERSITAIRE
(Narodna in Univerzitetna Knjižnica), Turjaška ulica.
Sur rendez-vous : marjeta.sustercic@nuk.uni-lj.si

CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O103


itinéraire

À SAVOIR
DANS LE CADRE
DE L’ANNÉE PLEČNIK
qui s’achève, le musée
d’Architecture propose
du 14 octobre au
3 janvier une exposition
sur les rapports de
l’artiste avec l’eau.
Dans sa maison-musée
(réservation pour la
visite : prijava@mgml.si)
est présentée
jusqu’au 1er octobre 
une exposition-
hommage d’artistes
contemporains.
L’architecte mérite
également un hommage
au cimetière de Zale,
réaménagé par lui
avec une porte digne
d’un mur de scène
grec, mais où son
tombeau se limite
à une simple stèle.

À LIRE
PLEČNIK,
UNE LECTURE DES
FORMES, par Peter
Krečič, éd. Mardaga
(1992, 256 pp.).

5 Sous les arcades


du marché
Demandez à Plečnik de bâtir un hôtel de ville, il
vous installe un marché : deux étages d’arcades
mense place, le marché se tient toujours, bruissant
de ses crieuses ès légumes et des vantardises des
fraîches, dont l’un s’ouvre sur la rivière, la prenant vendeurs de miel et chanterelles des bois. Le projet
en ilature sur deux cents mètres. On dit que les de mairie a bien été enterré, mais dans l’angle sud-
arcades sont copiées sur celles du Bernin à Rome, est, le responsable de l’urbanisme s’est ofert sur
place Saint-Pierre, mais elles rappellent aussi celles ses deniers un bâtiment. C’est le Peglezen, qui a en
des marchés de Trajan. Quant au tempietto de la commun avec le Flat Iron de New York son côté
boutique de souvenirs, à l’ouest, où l’on vendait des eilé et son surnom de « fer à repasser ».
leurs à l’époque, il semble tout devoir à la porte l MARCHÉ CENTRAL (Glavna Tržnica), partie couverte
encastrée du palais de Vespasien, à Split. Sur l’im- ouverte tlj de 7 h à 16 h et jusqu’à 14 h le samedi.

104 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


www.artsetvie.com
Faire de la culture votre voyage

IMMATRICULATION N° : IM075110169
nouveau talent

Ingela Ihrman
l’être fleur

En partenariat avec

1985 Naissance d’Ingela


Ihrman (ill. : ©Ingela Ihrman)
à Malmö, en Suède,
où elle vit et travaille.
2004-2005 Études
à Stenebyskolan, School of
Arts and Crafts, Dals Långed.
2010-2012 Obtient un
MFA, Art in the Public Realm,
Konstfack, Stockholm.
2012 Performance et
installation The Giant Water
Lily Victoria regia Blooms
at Rodeløkka !, Percival Ingela Ihrman libère la nature du carcan de notre imaginaire culturel,
Space, Oslo. religieux ou politique, en devenant elle-même Dame nature.
2013 Lauréate de l’Assistant
Grant du Swedish Arts
Grants Committee avec l’artiste Fleur de la passion ou « fleur aux cinq bles- religieux ou politique, qu’elle nous invite à
française Camille Henrot. sures » : ce nom fut donné par des mission- dépasser pour percevoir leur beauté, leur
naires en Amérique du Sud au xviie siècle, intelligence, leur être-en-soi. Ses outils :
2016 Artiste en résidence
voyant dans la forme de la plante des cor- la performance, l’installation, la vidéo, le
à Neil Island, Inde. respondances avec la Passion du Christ. En déguisement, l’écriture, le théâtre de l’ab-
Présentation en solo de juin dernier, à Bâle, Ingela Ihrman a donné surde et les sciences naturelles. Car cette
« Future Flourish » au Tensta vie à cette leur en devenant elle-même leur. artiste de 32 ans, qui dit prendre sa revanche
Konsthall de Stockholm, et En 2012 déjà, elle avait « éclos » en leur de sur son adolescence solitaire et silencieuse,
participation à la 8e Biennale lotus dans un bassin du jardin botanique de met toute son énergie à entrer en empathie
de Gwangju (Corée du Sud). la petite ville suédoise de Kalmar. En 2013, avec la nature. « En habitant la fleur en train
elle était un crapaud, drôle et pathétique, d’éclore, Ingela n’est pas comme la plante,
2017 Exposition-performance s’essayant à la gymnastique. Ingela Ihrman elle est la plante », explique Chus Martínez,
The Inner Ocean, à l’espace libère les plantes et les animaux du carcan commissaire de l’exposition de Bâle. Pour
d’art Der Tank, à Bâle (Suisse). de l’interprétation et de l’imaginaire culturel, nous en convaincre, l’artiste utilise une

106 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


Ci-contre
The Mussel Mantle,
2017, matériaux
multiples
©INGELA IHRMAN.

Ci-contre
The Inner Ocean,
2017, matériaux
multiples
©INGELA IHRMAN.

Ci-dessus The
« dramaturgie symbiotique », à la fois théâ- Giant Hogweed,
trale et littérale, en habitant à l’intérieur de la 2015, matériaux
multiples
plante. Elle crée un rapport intime humain/ ©JEAN-BAPTISTE
non humain qui a quelque chose « de vulné- BERANGER.

rable, de doux, de chaud et d’empathique ». Ci-contre


Ce processus d’enchevêtrement avec une Obstacle Race
autre forme de vie rend plus évident le fait (The Toad), 2013,
que « la plante n’est pas une représentation performance
vidéo, 4,17 min.
mais une présence ». Ingela Ihrman « trans- ©INGELA IHRMAN.
cende l’expérience traditionnelle de l’art
comme objet et défie les clichés de l’intelligence
À CONSULTER
artificielle ». Pour donner naissance à « une
LE SITE INTERNET
plante humaine, un pur nouveau média… ». DE L’ARTISTE :
JEANNE FOUCHET-NAHAS www.ingelaihrman.com

CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O107


nouveau talent

La photographe Dune Varela expose aux Rencontres d’Arles ses travaux


traitant de la nature et l’artifice, de la violence et la destruction.

Les ruines sublimes


de Dune Varela

1976 Naissance de Dune


Varela (ill.: ©DR) à Paris. Ci-contre
Fragments,
1996 Études de relations 2017,impression
sur céramique
internationales à la London et brisures.
School of Economics. Dune Varela aime les ruines, « les fragments,
les images vieillies retrouvées dans des tiroirs,
1997 Licence de droit les fresques abîmées du Musée archéologique
international, université de de Naples, les statues sans tête, Pompéi…
Paris 1 Panthéon-Sorbonne. les reliques d’un monde qui s’est effondré ».
2000 Certificat de réalisateur Lauréate en 2016 de la résidence BMW au plasticienne. À partir de ses propres pho-
musée Nicéphore Niépce, elle a voulu créer tographies et de captures d’écran qu’elle
du département d’art
des correspondances entre des clichés du a entaillées ou déchirées, elle a imprimé
de la New York University. fonds du musée, des images anonymes les nouvelles images altérées sur des car-
2010 Participe aux Rencontres et d’autres réalisées par elle-même. Dune reaux de céramique ou de plâtre qu’elle a
photographiques d’Arles, Varela a mené une « réflexion sur la question ensuite brisés, saluant au passage Nicéphore
sélection Voies off. de la matérialité de l’image et son altérité ». Niépce, qui réalisa ses premiers essais sur
Une rélexion qui l’a poussée à s’interroger des morceaux de pierre. « La photographie
2011 Exposition « De l’Air » sur l’art, la nature, le sublime, l’artiice, la devient alors matière. Elle est plâtre, pierre…
à la Maison européenne violence et la destruction, la disparition Une étroite solidarité lie désormais ce que l’on
de la photographie, Paris. et la révélation. Après avoir scanné d’an- voit et ce qui est. Nous voilà renvoyés aux
2012 « Impalas, Lycaons » ciens négatifs sur plaques de verre oxydées premiers temps », conclut François Cheval,
à la galerie Intuiti, Paris. représentant des temples antiques, Varela a ancien directeur du musée Nicéphore
réalisé de grands tirages contrecollés puis, Niépce, dans une monographie consacrée
2015 Exposition au couvent avec un Smith & Wesson chargé de balles à l’artiste. JEANNE FOUCHET-NAHAS
de Morsiglia, Cap Corse. calibre 38, elle leur a tiré dessus. Parmi ces
paysages, celui du temple de Bel à Palmyre, À VOIR
2016 Lauréate de la Résidence
qui fut détruit en 2015 par l’État islamique. - « DUNE VARELA. TOUJOURS LE SOLEIL »,
BMW Group France au musée dans le cadre des Rencontres d’Arles,
Comme les temples anciens, les grottes Cloître Saint-Trophime, 20, rue du Cloître,
Nicéphore Niépce, Chalon- ont quelque chose de sacré, « symboles 13200 Arles, www.rencontres-arles.com
sur-Saône. Édition d’une d’un temps arrêté, figé, de sites géologiques du 3 juillet au 23 septembre.
monographie, éd. Trocadéro, - LE STAND BMW GROUP FRANCE À PARIS PHOTO,
ou archéologiques que l’homme cherche à Grand Palais, avenue Winston-Churchill, 75008
collection BMW Art & Culture. mettre en scène et à conserver », explique la Paris, www.parisphoto.com du 9 au 12 novembre. 

108 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


Ci-contre
Icebergs,2014,
photographie
froissée.

Ci-contre
D’après Ducos de
Hauron,2016,
photographies,
peinture et
verres brisés.
TOUTES LES PHOTOS
©DUNE VARELA.
nouveau talent

Pour sa première exposition en France, la plasticienne Elena Gileva


renouvelle les codes de l’ornementation dans ses paysages de céramique.

Ce qui frappe dans ces totems de terre, c’est


d’abord leur taille, pour certains à hauteur
d’homme. Avant que l’on ne soit happé par
leur couleur forte et leur dense matérialité.
Elena Gileva est bien une sculptrice, riche
d’une formation qui l’a menée de sa Russie
natale à Londres, en passant par le Canada
ou Paris. Mais c’est un programme de rési-
dence au Japon qui l’a incitée à se concen-
trer sur la céramique, dont elle emploie le
matériau à pleines mains. Ses pièces sont
très physiques. D’autant que cette technique
ancestrale du colombin, en opposition à la
poterie tournée, consiste à rouler la terre
en formes oblongues avant d’obtenir les
volumes. Ce procédé est également pour
l’artiste un moyen de faire le lien entre sa
passion pour l’archéologie, notamment
du Moyen-Orient, et son enfance, durant
laquelle elle écuma le Musée ethnographi-
que de Saint-Pétersbourg. À ces réminis-
1992 Naissance d’Elena cences s’ajoutent des réflexions sur l’orne-
Gileva (ill.:©Sylvain Deleu) mentation, en tant qu’objet ou symbole, et
à Saint-Pétersbourg. sur le folklorisme, notamment russe. « Si
2007-2009 Étudie au j’élabore aujourd’hui en majorité de la céra-
College N.K. Roerich SPB, mique, précise-t-elle, je peux y intégrer des
textiles ou d’autres matériaux. Car dans la
en Russie. Résidence
seconde partie de mon travail, je constitue des
d’été à Florence, en Italie. installations et des environnements auxquels
2009-2013 Elle est l’élève de j’apporte une narration, même s’il ne s’agit pas
Kristin McKirdy à la Parsons d’une histoire classique avec un début et une
Paris School of Art & Design. fin. » Pour ses travaux récents, Elena Gileva
s’est plongée dans les récits et dessins des
2014 Première exposition Ballets Russes, créés par Serge Diaghilev en
à la suite de sa résidence 1907. Elle-même réalise de nombreux cro-
au Shigaraki Ceramic quis, faits à la suite de ses recherches dans
Sculpture Park,Japon. des musées ou dans des catalogues d’ex-
2014-2016 Formation au position. À ce premier temps consacré à
l’étude, succède le moment d’empoigner la
Royal College of Art de Londres. terre, avant d’installer ses œuvres dans une
2016 Exposition des jeunes mythologie qu’elle laisse au spectateur le
talents contemporains soin d’interpréter. MARIE MAERTENS
de la Collection Ingram,
au Cello Factory de Londres.
Ci-contre The Big Drip
2017 Biennale internationale (detail of Cultural
de céramique de Gyeonggi, Landscape), 2016,faïence,
120 x 50 x 45 cm
à Icheon, en Corée du Sud. ©SYLVAIN DELEU.

110 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


Ci-contre
Sin Eaters, 2015,
faïence, terre cuite
et porcelaine,
235 x 150 x 80 cm

Ci-dessous
The Big Drip (in process),
2016, faïence,
120 x 50 x 45 cm
©SYLVAIN DELEU.

À VOIR
« ELENA GILEVA.SCULPTURES Ci-dessus
CÉRAMIQUES »,galerie de l’Ancienne Poste, Metaphor for a Plate,
place de l’Hôtel-de-Ville,89130 Toucy, 2015, impression
0386743300,www.galerie-ancienne-poste. numérique sur bâche,
com du 9 septembre au 2 novembre. 135 x 120 cm

CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O111


Biennale
revient!
Devenue annuelle et rebaptisée La Biennale Paris,
la prestigieuse foire parisienne réinvestit la nef
du Grand Palais pendant une semaine,pour le bonheur
des collectionneurs d’art primitif, ancien et moderne.
/ Textes Françoise Chauvin, Axelle Corty,
Céline Lefranc, Valérie de Maulmin
À gauche Bobine de
métier à tisser,
attribuée au « Maître
de Bouaflé », Côte
d’Ivoire, XIX e s., bois,
21 x 6 cm,détail
À droite Statuette
féminine,Baga,
Guinée-Conakry,
XIX e s.,bois,
62 x 22 cm,détail
LES DEUX : GENÈVE,
MUSÉE BARBIER-MUELLER.
PHOTO STUDIO
FERRAZZINI BOUCHET.

Un vent de fraîcheur souffle sur la Bien-


nale. Sous l’impulsion du nouveau bureau du
Syndicat national des antiquaires (SNA) et de
son président Mathias Ary Jan, la Biennale
des antiquaires a été annualisée, pour pou-
voir rivaliser avec ses concurrents internatio-
naux, et rebaptisée La Biennale Paris. Elle a
renoncé au Salon d’honneur, à l’étage, pour
se concentrer sur la nef du Grand Palais, où
elle accueille près de cent antiquaires et gale-
ristes. Elle a renforcé la sévérité de son vet-
ting en excluant les exposants des commis-
sions d’admission des objets, ain d’éviter tout
conlit d’intérêt. Pour étendre son rayonne-
ment à l’international, talon d’Achile de l’édi-
tion précédente, elle a choisi comme président
le milliardaire américain Chistopher Forbes,
qui s’est révélé un excellent ambassadeur. Et
elle rend hommage aux collectionneurs de
tous les arts dans une exposition d’œuvres
réunies par quatre générations de la dynastie
Barbier-Mueller. Un exemple à suivre ! C. L.

À VOIR
+++LA BIENNALE
PARIS, Grand Palais,
avenue Winston-
Churchill, 75008 Paris,
01 44 51 74 74, 
www.biennale-paris.com
du 11 au 17 septembre,
de 11h à 21h, nocturnes
le mardi et le jeudi
jusqu’à 23h.
À gauche Guerrier
chinois (d’une paire),
Province du Shanxi,
Ci-contre Bouddha IVe-Ve s.,terre cuite à
Shakyamuni, glaçure,40 x 35 cm
Sri Lanka,période MING-K’I GALLERY,
Kandya, XVIIe-XVIIIe s. WAARDAMME, BELGIQUE.
bronze doré,
H.35,5 cm
GALERIE CHRISTOPHE
HIOCO, PARIS.

l es
arts
premiers
Ci-dessous
Tête d’athlète,
période hellénistique,
IIe-Ier s. av. J.-C.,

à l’honneur marbre,H.25,6 cm
GALERIE PLEKTRON
FINE ART,ZURICH.

« À la Biennale comme à Maastricht, on ren-


contre des gens qu’on ne voit jamais ailleurs »,
se réjouit Christophe Hioco, spécialiste des
antiquités asiatiques. Il a choisi, comme
l’an dernier, d’exposer au Grand Palais en
même temps qu’au Parcours des mondes.
Il n’est pas le seul. Yann Ferrandin, expert
en Arts africain, océanien, de Colom-
bie-Britannique et esquimau, mise sur
la même stratégie, tout comme la galerie
Meyer Oceanic & Eskimo Arts. Le Parcours
des mondes, à Saint-Germain-des-Prés (lire
pp. 134-136), demeure incontournable pour ren-
contrer une clientèle de connaisseurs. Mais c’est à
la Biennale que les plus grosses fortunes cherchent
le coup de cœur, toutes spécialités confondues. Les
œuvres esthétiquement puissantes sont donc de
mise pour espérer une prise de contact. Christophe
Hioco met en vedette un Bodhisattva Ava-
lokiteshvara du Cambodge, dans le style du
Baphuon (in du xie siècle) et une séduisante
sculpture de Bouddha Shakyamuni en bronze

À gauche
Paravent,Chine,
période Kangxi,
XVIIe s.,laque de
Coromandel,
243 x 624 cm,
détail
ATELIERS BRUGIER,
PARIS. PHOTO
NICOLAS
HENNOCQUE.

114 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


Ci-contre Guerrier,
Marlik, province
du Gilan, Iran,
IIe millénaire
av. J.-C., terre
cuite, H. 37,5 cm
GALERIE KEVORKIAN, PARIS.

doré du Sri Lanka. Corinne


Kevorkian, spécialiste Ci-contre
des arts de l’Islam, de Vénus, Rome,
IIe siècle, terre
l’Inde, et d’archéologie de cuite, H. 51 cm
l’Orient ancien, dévoile deux GALERIE CYBELE,
PARIS.
sculptures saisissantes: une statue de
guerrier de la fin du II e millénaire avant
Jésus-Christ, de la fameuse et mystérieuse
Civilisation de Marlik (au nord-ouest de
l’Iran actuel), et une statuette féminine
d’Anatolie occidentale ou des Cyclades,
qui évoque à la fois une Vénus paléo-
lithique et une idole cycladique. Diicile de
prévoir qui les emportera. « Le profil des amateurs est de
plus en plus varié : quelques grands collectionneurs fran-
çais, des Américains, des Asiatiques, des ressortissants des
pays d’origine des œuvres ou des collectionneurs arabes en
quête de leur patrimoine », explique la galeriste. L’an der-
nier, pour sa première participation, Yann Ferrandin a
livré un reliquaire Kota du Gabon dans un appartement
Ci-dessus Boucles
classique. La conque des Marquises qu’il présente pour-
d’oreilles,Mochica, rait connaître le même destin éclectique, tout comme le
Pérou,150-850,or, rarissime masque double Yoruba du Nigeria, autre objet
mosaïque de pierres phare de son stand. « L’heure est moins à la
dures,Ø 6 cm
GALERIE MERMOZ, PARIS.
spécialisation qu’autrefois, commente
le marchand. Il faut compter avec ces
nouveaux amateurs, capables d’ache-
ter un maître flamand comme un
objet africain. » A. C.

Ci-contre Conque
Pu,Îles Marquises,
XVIIIe-XIXe s.,coquille
de Tritonidas,coco,os,
cheveux,tapa,l :47 cm
GALERIE YANN FERRANDIN,
PARIS.PHOTO H.DUBOIS.

116 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


GALERIE ERIC COATALEM

François-André VINCENT (Paris 1746 - Versailles 1816)


La leçon d’Agriculture Esquisse à l’huile sur toile, H. 73,3 cm ; L. 59,4 cm

136 Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris


Ci-contre Paire de
pots montés en
bronze, v. 1730,
porcelaine céladon
chinoise, 30 x 32 cm
GALERIE PERRIN, PARIS.

Ci-dessous
Jean-Baptiste
Greuze, Jeune
Garçon endormi,
huile sur toile,
46 x 38 cm
GALERIE ÉRIC
COATALEM, PARIS.

art
classique
à l’affiche « Enfin Paris devient moderne ! La Biennale des
antiquaires, le seul salon qui avait lieu tous les
deux ans, prend un rythme annuel et c’est primordial »,
déclare Éric Coatalem, marchand de tableaux anciens.
Il a d’ailleurs refusé de participer au salon Paris Tableau
Bruxelles pour se consacrer à la Biennale, et va dévoiler
au Grand Palais une tête d’enfant de Greuze qui corres-
pond, dit-il, « à un marché toujours aussi sélectif, por-
teur pour les grands classiques du xviii e siècle ». Autre
défenseur de la peinture ancienne, Jacques Leegenhoek
réalise un doublé : après sa participation à Paris Tableau
Bruxelles en juin, il expose aussi à la Biennale. « Je suis
un découvreur de tableaux », dit-il. Sur les cimaises de
son stand trônera un Adam Coster de 1625, Jeune Chan-
teur à la chandelle. Alexis Bordes couvre les xviii e et
xixe siècles. « Les amateurs sont sensibles à la beauté de
l’image, ils ont besoin de rêver », souligne-t-il. Voilà donc
un tableau inédit de Jean-François Garneray, Louis XIV
reçoit Molière à Versailles.
À la galerie Chevalier, spécialisée dans les tapisse-
ries anciennes, modernes et contemporaines, Amé-
Ci-dessus Le Mois d’août, lie-Margot Chevalier se félicite « du regain d’intérêt
tapisserie des Gobelins retissée des amateurs pour les grandes tapisseries murales. Si
à or entre 1665 et 1673 d’après les modernes reviennent en force, plus étonnamment les
Les Chasses de Maximilien,
340 x 523 cm, détail pièces anciennes reprennent aussi de la vigueur ». La gale-
GALERIE CHEVALIER, PARIS. rie Chevalier présente donc des pièces de haut niveau

118 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


comme ces quatre tapisseries des Chasses de Maximilien : Ci-dessus Jean-
« Il y a vingt ans, Bill Gates les a achetées à la Biennale et François Garneray, Ci-dessus
Louis XIV reçoit Attribuée à Georges
là, nous les revendons », s’amuse Amélie-Margot Cheva- Molière à Versailles, Jacob,chaise d’une
lier. Du côté du mobilier et des objets d’art, Guillaume 1824,huile sur suite de cinq,
Léage constate « l’arrivée de nouveaux clients à côté de panneau,56 x 72 cm fin XVIIIe s.,acajou,
GALERIE ALEXIS
ses clients habituels, animant une bonne saison ». Pour ce BORDES, PARIS.
95 x 47 x 43 cm
GALERIE FRANÇOIS
jeune marchand de 25 ans, il ne faut pas hésiter à mêler LÉAGE, PARIS.
art contemporain et tradition classique : « J’ai beaucoup
d’amis dans la finance, où tout est dématérialisé. Ils
ont besoin du concret du xviii e siècle, qui reste le sym-
bole de l’excellence ». Et si, plus que partout ailleurs, les
acheteurs recherchent l’exceptionnel, Guillaume Léage
devrait les attirer avec ces chaises aux pieds en forme de
pattes d’animaux, datées de la in de l’époque Louis XVI,
attribuées à Georges Jacob. Olivier Delvaille conirme

Ci-contre
Vénus et
Satyre,d’après
une gravure
de Giulio
Bonasone,
début XVIIe s.,
marbre,
H. 51 cm
GALERIE SISMANN,
PARIS. PHOTO
JÉRÉMIE BELARD.

À gauche
Commode, époque
fin Louis XIV-
début Régence,
placage de satiné,
80 x 120 x 64 cm
GALERIE DELVAILLE,
PARIS.

CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O119


Ci-contre
Antonio
di Donnino
Del Mazziere,
Crucifixion,
v. 1520-1525,
huile sur
panneau,
83 x 51 cm
GALERIE G. SARTI,
PARIS.

Ci-contre Antonio
Canova, Le Roi
de Rome en saint
Jean-Baptiste,
XIXe s., marbre
GALERIE TREBOSC &
VAN LELYVELD, PARIS.

Ci-dessous
Singeries,
boiserie d’après
Christophe
que « le mobilier moyen ne se vend plus. Les Huet,début
collectionneurs veulent des pièces haut XVIIIe s., détail
FÉAU & CIE,
de gamme, comme de beaux modèles PARIS.
de sièges de bonnes dimensions, agré-
mentés d’une jolie sculpture ». Il propose
notamment une commode et un secrétaire en citronnier
datant de la fin du xviiie siècle. Gabrielle Sismann,
dont la galerie est ciblée sur la sculpture européenne
de 1000 à 1800, constate « l’exigence des acheteurs, qui
recherchent d’abord des pièces en marbre, puis en bronze,
en terre cuite et enfin en bois ». Dans un écrin qu’elle
a précieusement préparé, elle expose une Madone en
bois signée des deux frères italiens Giovanni et Pietro
Alamanno, et un groupe érotique
baroque italien composé
d’un satyre et une Vénus,
créé à Rome au xvii e
siècle. Un clin d’œil
coquin pour la Bien-
nale. F. C.

Ci-contre Pierre-
Philippe Thomire,
torchère (d’une paire)
v.1805,bronze patiné
et doré,168 x 58 cm
GALERIE STEINITZ, PARIS.

Ci-contre
Globe terrestre
mécanique
de navigateur,
v. 1705,laiton,
Ø 8 cm
GALERIE DELALANDE,
PARIS.
Christophe
Hioco
La Biennale Paris
11 ­ 17 septembre 2017

Tête de Buddha
Grés
Thaïlande
c. IXe siècle, période Môn­
Dvāravatī (VIe ­ XIIe siècle)
H. 47 cm

La Galerie exposera également au


Parcours des Mondes
25 rue de Seine, 75006 Paris
12 ­ 17 septembre 2017

Apsarāḥ
Grès rose
Inde, Madhya Pradesh
c. XIe siècle
H. 71cm

GALERIE CHRISTOPHE HIOCO


Art de l'Inde et du monde indianisé
Tel.+33(0)699668816 info@galeriehioco.com
w w w. g a l e r i e h i o c o . c o m
GRAND PALAIS, PARIS
11-17 SEPTEMBRE 2017
STAND D10

LE CORBUSIER
OZON OPUS I (1947)

LAFFANOUR
GALERIE DOWNTOWN/PARIS
Ci-contre
Édouard Richter,
Le Marchand
d’étoffes, 1876,
h/t, 100 x 80 cm
GALERIE ARY JAN, PARIS.

À droite
Édouard Manet,
Espagnols, 1879,
tambourin
décoré à l’encre
de Chine, huile
sur parchemin,
Ø 18,5 cm
GALERIE BERÈS, PARIS.

rt
moderne
joue
l’éclectisme
Toujours très présent dans cette 29e édition de la Bien-
nale, l’art moderne est l’apanage d’une vingtaine de gale-
ries cette année. Toutes ont déjà participé à la Biennale
et l’on note qu’il n’y a pas de nouvelle arrivée en 2017.
Cette stabilité apparente ne
Ci-dessus Odilon saurait masquer l’absence
Redon, Ève, de galeries de premier plan
v. 1904, pastel
sur papier, comme Robert Landau,
61,5 x 45,5 cm Applicat-Prazan, Malaquais,
GALERIE TAMÉNAGA, Terrades, Zlotowski, Mayo-
PARIS, TOKYO, OSAKA.
ral, ou encore Templon et
Ci-contre Diane de Polignac, nou-
Alexander Calder,
Composition, veaux venus de l’édition pré-
1973, gouache et cédente. La roue tourne, ce
encre sur papier, qui permet à la Biennale de
75 x 110 cm se redessiner chaque année,
GALERIE DE LA
PRÉSIDENCE, PARIS. en alternant les exposants.
Une manière originale de se
réinventer en « biennale »,
en quelque sorte…
Du côté des œuvres, les
choix sont vraiment éclec-
tiques, comme chez Hélène
Bailly Gallery, où un tableau
de Bonnard bucolique et
verdoyant, Vernon l’été, 1930, cohabite avec un Paysage
anthropomorphe, 1963, de Picasso, ou Le Transmigrant
au ciel drapé de Dubufet, 1954. Même cocktail varié à

124 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


Ci-contre Pablo
Picasso, La Danse,
1964, crayon
gras sur papier,
37,5 x 53 cm
GALERIE FLEURY, PARIS.

Ci-dessous
Sol LeWitt,
Wavy Brushstrokes
1994, gouache
sur papier,
55,8 x 76,2 cm
BRAME & LORENCEAU,
PARIS. .

Ci-dessus
Pierre Bonnard,
Vernon l’été,
1930, h/t,
56,5 x 66 cm
HÉLÈNE BAILLY
GALLERY, PARIS.

la galerie Fleury, où se côtoient un Manguin fauve et un


Léger, ou à l’Opera Gallery avec Dubufet et Soulages. La
galerie Berès ne fait pas mystère de son « évolution »,
qui va de plus en plus vers les œuvres modernes, voire
contemporaines. On découvrira ainsi sur son stand Ci-contre
une Nature morte aux feuilles d’Auguste Herbin de Aimé-Jules Dalou,
1917, et un Personnage bleu-vert d’Olivier Debré de Baigneuse
avant le bain,
1961, dominé par un facétieux Cavalry Child de Karel v.1910,bronze à
Appel, sculpture en bronze conçue en 1950. patine noire,
Chez Taménaga, place à la rareté et aux pièces iné- 57 x 35 x 34 cm
GALERIE NICOLAS
dites, avec notamment un Bonnard intimiste, Marthe BOURRIAUD, PARIS.
et son chien, 1906, et un chef-d’œuvre d’Odilon Redon,
Eve, pastel, vers 1904, splendide composition irra-
diante, d’une remarquable maîtrise. « La clientèle de la
Biennale est exigeante et connaisseuse. Il est donc très
important de la surprendre par un accrochage pointu. »
D’autres belles surprises se proilent sur les cimaises de
la Biennale, avec une abstraction géométrique inédite
de Herbin datée de 1918, chez Damien Boquet Art,
un Derain à la galerie de la Présidence, et à la Boon
Gallery, deux œuvres merveilleuses de Magritte, à l’ap-
proche du 50 e anniversaire de la mort de l’artiste :
L’Oracle et Les Perfections célestes, subtil équilibre
entre poésie et surréalisme. V. DE M.
François-Paul
Journe, montre
tourbillon Souverain,
1999, or gris, argent,
acier bleui, platine
F.-P. JOURNE, PARIS.

ijoux
et montres
Boghossian,
Collier réversible
Fancy Light
Yellow to Fancy
Yellow Pear-
précieuses
shaped Diamonds
37,56 carats et
boucles d’oreilles
BOGHOSSIAN,
GENÈVE.

En attendant le retour des


joailliers de la place Ven-
dôme, peut-être en 2018,
une dizaine de marchands
de bijoux, de montres ou
d’horlogerie se réjouissent
d’exposer au Grand Palais.
Pascal Izarn, spécialiste en horlogerie ancienne,
dévoile une pendule néoclassique « au lion »,
surprenante par ses couleurs or et argent. Ses
acheteurs « recherchent des modèles rares et origi-
naux ». Créateur de montres, François-Paul Journe
réalise 95 % de ses pièces à la main, comme cette
montre tourbillon à grande complication. Le joail-
lier indien Nirav Modi centre ses créations sur
les belles pierres. Il arrive avec des pièces éton-
Bracelet Têtes
de tigres Cartier,
nantes, à l’image de ce collier composé de 62 carats
v. 1990, or, d’émeraudes et de 47 carats de diamants. La maison
diamants, onyx Boghossian réserve à la Biennale des bijoux issus
et émeraudes de sa collection Les Merveilles, tel un collier orné
VÉRONIQUE BAMPS,
MONACO. d’un diamant bleu en cœur entouré de diamants de
couleur. Dalia Boghossian constate qu’actuellement
François Vion,
Pendule au lion, « les pierres de couleur se hissent en tête des ventes,
v. 1770, bronze devant le diamant ». Fidèle à la Biennale, Véronique
doré, argent, Bamps, de Monaco, est pour sa part heureuse « d’y
émail,hématites,
H.30,4 cm
rencontrer chaque année de nouveaux clients ». Elle
PASCAL IZARN,PARIS. vient avec des œuvres originales grifées Cartier,
Van Cleef, Belperron, Boivin ou Jar. Ce dernier
signe une paire de boucles d’oreilles spectaculaires,
constituées de tourmaline, grenats et diamants. F. C.

126 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


Ci-contre Richard
Desvallières,
lanterne,début
XXe s.,fer forgé,
80 x 60 cm.
GALERIE LUMIÈRES,
PARIS.

z
oom
sur le design
Un élégant salon de Ruhlmann en
acajou et bronze chez Céline et Fabien
Mathivet, un paravent aux Hérons de
Jean Dunand, pas vu sur le marché
depuis quinze ans, chez Michel Giraud,
une étonnante paire de chevalets de Ci-dessus
Dupré-Lafon, en palissandre et lino- Jean Royère,
meuble-bar, v.1965,
léum, chez Aline Chastel… La section marqueterie de paille
Arts décoratifs du xxe siècle de la Bien- et fleurs séchées,
nale révèle des surprises rafraîchissantes. La 80 x 125 x 35 cm
GALERIE LACOSTE, PARIS.
marchandise se ferait-elle moins rare ? « Elle est
toujours très difficile à trouver, tempère Aline Ci-dessous
Chastel, les marchands ne peuvent compter que Jean Royère, fauteuil
Œuf, 1953,
sur leurs réseaux. » Mais la conjoncture est 65 x 67 x 73 cm
motivante. « Les collectionneurs sont nombreux GALERIE CHASTEL-
MARÉCHAL, PARIS.
et très demandeurs », remarque Jacques Lacoste,
qui présente une sélection d’œuvres de ses
artistes de prédilection, Max Ingrand,
Alexandre Noll, Jean Royère, et
des fauteuils de Diego Gia-
cometti. « De nouveaux
collectionneurs français
font même leur appa-
rition », signale le
galeriste, qui doit
se renouveler
en permanence,
entre cette Bien-
nale désormais
annuelle, les PAD de
Paris et Londres et
Design Miami Basel.
Ci-dessus Jean Et si les salons attirent toujours le
Dunand,paravent , chaland, les clients potentiels font
v. 1930,laque,feuille
d’or,185 x 210 cm aussi leur retour en galeries. Pour
GALERIE GIRAUD, PARIS. cette Biennale, les marchands

128 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


GEORGES ROUAULT

La Biennale Paris
11 - 17 septembre 2017
Grand Palais - Stand N19

18, avenue Matignon - 75008 Paris


Tél. : +33 (0) 1 42 66 61 94 - www.tamenaga.com
Ci-contre Isamu
Noguchi,ensemble
de luminaires Akari,
v.1960,papier
japonais.
GALERIE DOWNTOWN,
PARIS.PHOTO
MARIE CLÉRIN.

attendent en nombre les


acheteurs américains,
qu’un taux de change
favorable devrait moti-
ver encore davantage. Les
Asiatiques, majoritairement
chinois et japonais, font désor-
mais partie du peloton des grands
collectionneurs. « Par-delà les cultures, on
constate l’émergence d’une communauté de goût éton-
nante », analyse Aline Chastel, qui occupe un stand de
soixante mètres carrés, deux fois plus grand que l’an der-
nier, paré de rouge pour donner encore plus de présence
à un mobilier inédit de Royère des années 1950. Michel
Giraud mise sur la préciosité des objets émaillés de
Jean Goulden et Gustave Miklos pour séduire les
acheteurs, de plus en plus curieux des techni-
ques des artisans d’art. « L’annualisation de
la Biennale permet aux personnalités des
marchands de mieux s’exprimer, avec des
œuvres moins hiératiques. Je pense que
ce salon peut réussir aussi bien que la
Foire de Maastricht, au moins pour les
arts décoratifs. Toutes les pièces phares
de notre spécialité sont françaises. Pour-
quoi les collectionneurs préféreraient-ils
les acheter ailleurs ? » A. C.

Ci-dessus
Ruhlmann,
fauteuil du salon
Ci-dessus Gio Octogonal bas,
Ponti,Pontesca, v.1916, acajou
1925, majolique, et bronze
GALERIE MATHIVET,
Ø 46 cm, détail PARIS.
GALERIE
ROBERTAEBASTA,
MILAN.

Ci-contre Atelier
L’Œuf,table basse,
v.1970,métal,pierre
et pâte de verre
GALERIE GASTOU, PARIS.

130 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


Galerie Nicolas Bourriaud
Sculpture & Bronze XIX-XXe siècles
nous serons présents à la Biennale Paris 2017
du 11 au 17 septembre 2017
au stand MN10
©F.Benedetti - PETERSEN Armand (1891-1969) « Pélican» Bronze à patine noire, yeux cerclés d’argent et chrysoprase, fonte Godard, signé « E.GODARD Fond Paris », et numéroté 3/5, 24 x 17,5 x 13 cm - Circa 1955

Ouvert du lundi au samedi de 11h00 à 19h00


205 rue du Faubourg Saint-Honoré - 75 008 Paris
+33 (0)1 42 61 31 47 - +33 (0)6 08 70 44 83
nicolasbourriaud@orange.fr
www.galerienicolasbourriaud.com
! l'œuvredumois # MARCHÉ DE L'ART

George Segal,
The Couple,
1974, plâtre,
107 x 61 x 63,5 cm
©THE GEORGE AND
HELEN SEGAL
FOUNDATION INC.
COURTESY GALERIE
TEMPLON, PARIS.

L’avis d’ANNIE
COHEN-SOLAL, écrivain
et professeur (Labex sur les artistes hyperréalistes,
TransferS, ENS) dont John de Andrea. Cette
rétrospective organisée
L’étreinte est puissante. à la galerie Templon permet
De son avant-bras de redécouvrir son œuvre,
droit replié, l’homme, qui n’a pas été montrée
placé derrière la femme, en France depuis vingt ans.
enserre ses deux Fils d’éleveurs de volailles
épaules contre sa dans le New Jersey, George
poitrine et l’immobilise. Segal débute des études
Elle, cheveux courts, d’architecture, qu’il interrompt
paupières fermées, en 1942 quand son frère part
lèvres paisibles, seins rejoindre l’armée. Il suit des
tendus, nous fait face. cours du soir jusqu’en 1958 :
De lui – plus grand, psychologie, littérature,
plus fort – on ne voit histoire et philosophie…
que l’épaule, les bras, Tout en dirigeant l’entreprise
les mains, mais sa main familiale, il commence à
gauche semble chercher mener sa carrière d’artiste
refuge dans la main et devient enseignant en art.
gauche de la femme, En 1960, l’un de ses élèves lui
tout près de son pubis. apporte des bandes plâtrées
Une statue de plâtre habituellement utilisées
blanc, intemporelle, pour les soins orthopédiques.
universelle, qui dit Il développe alors une
la tendresse au quotidien. technique de moulage sur
modèle vivant qui sera
sa « marque de fabrique »,
saisissant sur le vif des
attitudes humaines, non
sans lien avec les vestiges
THE COUPLE Cette œuvre envoûtante de Pompéi. La vie y est en suspens, figée
DE GEORGE est représentative du travail dans un mouvement d’éternité. Extrêmement
SEGAL original de George Segal, attentif au monde qui l’entoure, George Segal
artiste américain né en 1924 a d’emblée une approche purement réaliste.
À VOIR à New York, qui vécut dans La fragilité de ses œuvres n’est qu’apparente
L'EXPOSITION le New Jersey jusqu’à la fin de sa vie en 2000. et recèle une vraie force, profondément
« GEORGE SEGAL »,
galerie Templon, 30, rue
Considéré comme l’un des grands artistes énigmatique. « Je traite en premier lieu du
Beaubourg, 75003 Paris, de sa génération, peintre et sculpteur dans mystère et de la représentation du mystère.
01 42 72 14 10, www. la mouvance du Pop Art, à l’instar de Duane Si je moule quelqu’un en plâtre, c’est le mystère
danieltemplon.com
du 9 septembre Hanson, il a exercé une influence importante de l’être humain qui est présenté. » V. DE M.
au 28 octobre.

CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O133


salons MARCHÉ DE L'ART

Bouddha assis,
Royaume de Lanna,
Thaïlande, XVe siècle,
bronze doré,
H.53 cm
CHRISTOPHE HIOCO,
PARIS.

Coiffe de plumes
rouges Defalim,Sepik
de l’Ouest, Papouasie-
Nouvelle-Guinée,
plumes de perroquet,
fibres végétales,
XXe siècle, H. 60 cm
GALERIE SERGE SCHOFFEL

Statue d’ancêtre
féminine Byeri,groupe
Ntumu,Fang,Gabon, chez les exposants, comme la superbe statue d’ancêtre Fang (Gabon,
XIXe siècle,bois, xixe siècle) de Bernard Dulon, la fantomatique igure masculine de
métal,H.56 cm l’île de Flores (Indonésie, xixe) de la galerie Pascassio Manfredi ou
GALERIE BERNARD DULON,
PARIS. l’étonnante statue Bambara (Mali, xxe siècle) aux seins coniques de
la galerie Lucas Ratton, pour les confronter aux œuvres de sa collec-
tion d’art contemporain. Le rapprochement entre arts premiers et
art contemporain est un mouvement de fond. Au printemps, la gale-
riste parisienne Almine Rech et le spécialiste belge des arts africains
Bernard de Grunne ont montré à New York des sculptures Fang
auprès d’œuvres d’Erika Verzutti ou James Turrell. Cette tendance
révèle l’émergence d’une nouvelle génération de collectionneurs.
« Ce ne sont plus des spécialistes qui accumulent et se plongent dans
LE PARCOURS les livres », remarque le marchand d’arts premiers Yann Ferrandin.
Leur culture est globale, issue d’Internet. Ils aiment les objets “char-
ÉLARGIT SON PUBLIC gés”, pas trop lisses, loin des codes esthétiques des générations précé-
dentes. » Le Parcours des mondes, premier salon mondial pour les
Consacré aux arts premiers, aux arts d’Asie et arts premiers, doit donc savoir les accueillir, au même titre que le
à l’archéologie, le salon de Saint-Germain-des-Prés lot de collectionneurs avertis et de conservateurs de musées qui
veut sortir ces spécialités de leurs niches. déferle chaque année dans ses galeries. L’ofre est pléthorique, en-
core plus depuis l’ouverture du salon, depuis 2015, aux arts d’Asie
Entre Berlin et la Californie, le galeriste Javier Peres expose des ar- et à l’archéologie. Certains marchands déplorent cette évolution qui
tistes contemporains aussi médiatiques que James Franco et Bruce accroît le nombre d’exposants (soixante-huit cette année), au risque
LaBruce. Il collectionne également avec ferveur les arts d’Afrique d’épuiser le visiteur. « Il existe de plus en plus de synergies, tempère
depuis dix-sept ans. Il est président d’honneur de cette seizième le marchand d’arts asiatiques Christophe Hioco. Au Parcours, je re-
édition du Parcours des mondes. « Je veux montrer que l’art tribal trouve par exemple un grand amateur d’arts d’Océanie de Honolulu,
n’est pas une niche », martèle le marchand d’art d’origine cubaine, qui collectionne aussi l’art indien. » A. C.
qui expose régulièrement dans sa galerie berlinoise des artistes
PARCOURS DES MONDES, quartier de Saint-Germain-des-Prés,
d’aujourd’hui aux côtés d’œuvres africaines de sa collection. Au 75006 Paris, 06 09 17 21 09, www. parcours-des-mondes.com
Parcours, il se livre à l’exercice inverse. Il a choisi des sculptures du 12 au 17 septembre.

134 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


T HO MA S MU RRAY

En vente :
Présentation d’une importante collection à la JSC Gallery
d’anciens bifaces et de pointes de projectiles celtes 3, rue des Beaux-Arts, Paris

THE LEADING INTERNATIONAL TRIBAL ART FAIR

www.tmurrayarts.com PARCOURS DES MONDES


12 - 17 SEPTEMBER P A R I S , S A I N T - G E R M A I N - D E S - P R É S

Sur rendez-vous :
775 E. Blithedale #321, Mill Valley, CA 94941 Tél. : 415-332-3445 Mobile : 415-378-0716 thomas@tmurrayarts.com
É DE L'ART
Masque Dan,
Côte d’Ivoire ou
Liberia, XIXe siècle,
bois, H. 23 cm LA SŒUR DE TOUTANKHAMON
GALERIE CHARLES- Pour sa première participation, la plus ancienne galerie d’archéo-
WESLEY HOURDÉ, PARIS.
logie parisienne impressionne, avec ce fragment de la période
Amarnienne. Très recherchée des collectionneurs, elle recouvre
CLIN D’ŒIL DAN la quinzaine d’années du règne d’Akhenaton. « La révolution cultu-
Présenter une exposition relle que représente le monothéisme du pharaon s’accompagne d’une
constitue un bon moyen révolution artistique. L’art de cette période est un art de cour, très
de se démarquer de la foule canonique », détaille le galeriste Ollivier Piot. La petite
d’exposants. Charles-Wesley princesse Meritaton, demi-sœur de Tou-
Hourdé propose « L’Emprise tankhamon, est représentée au côté
des masques », en résonance de sa mère Néfertiti, dont on
avec la récente exposition devine les plis de la robe.
« Picasso primitif » du musée
du Quai Branly-Jacques Chi-
rac. Masques, photos et sculptures
d’Afrique et d’Océanie évoquent l’in- Fragment de relief
luence des arts premiers sur le peintre, représentant la
mais aussi son goût du déguisement. princesse Meritaton,
Égypte, Nouvel Empire,
« Picasso possédait un masque Dan, mais pas période Amarnienne
asymétrique; on n’en connaît que sept dans le monde. (1352-1336 av. J.-C.),
L’œil fermé symbolise certainement le trépas, et l’œil tubulaire la calcaire, stuc,
23,5 x 25 cm
clairvoyance », explique le galeriste. GALERIE LA REINE MARGOT,
PARIS.

Peigne Baoulé,
Côte d’Ivoire,
fin XIXe s., bois, 
H. 12 cm, détail 
GALERIE DIDIER CLAES,
BRUXELLES.

Robe de type
attush, Ainu,
Japon,période
Meiji (1868-1912),
écorce,fibres,
coton, broderies,
125 x 117 cm
THOMAS MURRAY,
MILL VALLEY. RAFFINEMENT
DE COIFFURE
À la fois démêloir et
objet de parure, donc
de pouvoir, le peigne
peut devenir un acces-
soire très rainé dans les
arts africains. La galerie
Didier Claes présente
L’ART DES AINUS toute une collection de
Les Ainus sont un peuple de chasseurs, cueilleurs et peignes anciens de Côte
pêcheurs vivant à l’extrémité orientale de la Russie et dans d’Ivoire. Si celui-ci témoigne de la virtuosité des artistes Baoulé,
le Nord du Japon. Leur origine demeure mystérieuse. Vic- connus pour le soin qu’ils apportent à l’ornement des objets uti-
times de discriminations et d’assimilations forcées, ils ont litaires, telles les poulies, la plupart d’entre eux proviennent de la
vu s’efacer progressivement leurs coutumes, marquées par riche culture Akan. La galerie publie à l’occasion du Parcours des
l’animisme et la vénération de l’ours. Leur langue est, elle mondes un catalogue sur ces objets encore peu documentés. A. C.
aussi, quasiment oubliée. Ce type de robe illustre leur art de
fabriquer une ibre textile à partir d’écorce d’orme mâchée.
Les motifs sont censés conjurer le mauvais sort.

136 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


L’enfant prodigue chez les filles, 1920. Huile sur toile, 83 x 96,5 cm

EXPOSITION DU 12 SEPTEMBRE AU 28 OCTOBRE 2017

19 rue Mazarine 2 rue des Beaux-Arts


75006 Paris 75006 Paris
MARCHÉ DE L'ART
À gauche
Verseuse à saké
en forme
de tortue,Japon,
début XVIIIe s.,
porcelaine
©GALERIE
THÉORÈME, PARIS.

À droite André FLÂNERIE AU CARRÉ


Dubreuil,Pendule
Compte, 2017,
calcite rose
de Madagascar, Les cent dix antiquaires et gale-
acier,cuivre
©GALERIE MOUGIN,
ries du Carré Rive Gauche vous
PARIS. invitent à « Flâner au Carré »
dans la douceur de l’été indien.
Réalisée en partenariat avec le
LES DÉFIS Pour le dixième sorte de grand totem dédié à la culture dixième Parcours de la céra-
DE LA anniversaire maraîchère daté de 1983. La galerie mique, cette promenade dans ce
CÉRAMIQUE du Parcours de Carole Decombe s’ouvre à deux verriers quartier parisien unique est l’oc-
la céramique et américains, Armelle Bouchet O’Neill casion de découvrir quelque sept
des arts du feu, les et Sean O’Neill. Du côté des classiques, mille ans d’arts décoratifs, de
organisateurs lancent un défi : chaque Maxime Charron, nouveau venu au l’archéologie antique à l’art clas-
participant devra confronter une ou Parcours, se voue aux porcelaines du sique du xviii e siècle, et jusqu’à
plusieurs pièce(s) choisie(s) dans la collection XIXe siècle de provenance royale. Quant l’art contemporain. Exemple : la
Lair du château-musée de Saumur avec des à la galerie Vauclair, elle a choisi le bleu galerie Mougin expose Pendule
pièces approchantes appartenant à la galerie comme fil rouge de son exposition. À Compte, une des dernières créa-
(donc à vendre).Sur les vingt-cinq exposants suivre : un important cycle de conférences, tions d’André Dubreuil. F. C.
de cette année, neuf jouent la carte du durant toute la manifestation. F.C.
contemporain. Ainsi, la galerie Lefebvre FLÂNER AU CARRÉ, quartier
10e PARCOURS DE LA CÉRAMIQUE ET DES ARTS du Carré Rive Gauche,
& Fils présente l’artiste Ray Barsante. 75007 Paris, 0142607010,
DU FEU, quartier du Carré Rive Gauche, 75007 Paris,
France Cruège de Forceville expose 0145484653, www.parcoursdelaceramique.com www.carrerivegauche.com
La Grosse Légume de Dominique Cour, du 11 au 17 septembre. du 7 au 16 septembre.

LES JEUNES Un vent de fraîcheur souffle chez l’art. Anastasia Hirt a choisi une lampe
VONT Tajan. Alors que la Biennale de Paris de Gallé, Alexis Allegro un centre de
CHEZ TAJAN expose les poids lourds du marché, le table en argent d’André Aucoc, Baptiste
bel espace Art Déco de la maison de Jamez un fauteuil cabriolet Louis XV
ventes parisienne accueille une nou- estampillé Étienne Meunier, Jasper
velle génération d’antiquaires, dont Maison trois fauteuils Big Tulip de
le benjamin a tout juste 20 ans. D’or- Pierre Paulin, et Axelle Gaultier de Car-
dinaire, ils sont éparpillés dans Paris, ville un Cerf debout d’Antoine-Louis
Émile Gallé, des Puces de Saint-Ouen au quartier Barye. F. C.
lampe Magnolias, du Marais, en passant par les rues avoi-
v. 1900, verre LES JEUNES MARCHANDS CHEZ TAJAN,
sinant Drouot et le sélect 8e arrondis- 37, rue des Mathurins, 75008 Paris,
multicouche,
bronze,H. 60 cm sement. Réunis pour cette première, 01 53 36 30 68, www.tajan.com
©LUC PARIS. ils représentent tous les secteurs de du 7 au 10 septembre.

138 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


Herme janiforme représentant probablement Dionysos.
Marbre blanc. Art Romain, IIème siècle. Repose sur une gaine en
marbre Pavonazzetto rouge d’époque postérieure (XVIIIème siècle).
Hauteur totale : 170 cm
Provenance : Collection Arthur Sambon (1867-1947), Paris.
Galerie La Reine Margot, Paris, 1967.
Galerie Mythes et Légendes, Paris, 1992.
Christie’s London, Antiquities, Wednesday 1 October 2014.
Collection Privée Française.

7, Quai de Conti 75006 Paris


+33 (0) 1 43 26 62 50 lareinemargot@wanadoo.fr
www.lareinemargot.com
MARCHÉ DE L'ART

L’ÉTERNEL Le coup d’envoi avait été donné avec l’exposition


FÉMININ « En Joue! Assemblages & Tirs (1958-1964) », organisée
DE NIKI DE en 2013 à la galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois.
SAINT PHALLE Depuis cette date en effet, la galerie de la rue de Seine
représente la prestigieuse succession Niki de Saint Phalle
(1930-2002), artiste féministe, avant-gardiste et « trublion »
de l’histoire de l’art depuis les années 1960. Née en 1930
à Neuilly-sur-Seine, d’une mère américaine et d’un père
français, Niki de Saint Phalle grandit à New York et
devient l’une des figures majeures du Pop Art, avec
une approche toujours frondeuse et jubilatoire.
Cette deuxième exposition monographique
à la galerie Vallois s’articule autour de sa
représentation du corps de la femme, objet
de consommation, avec ses emblématiques
Nanas et de singulières sculptures-reliefs.
Une sélection d’une vingtaine de pièces des
années 1960 et 1970 est présentée à cette
occasion (entre 50000 € et 1 M€). Pointant la
violence politique et sociale des années 1960,
Niki de Saint Phalle dénonce les clichés trop
souvent associés aux femmes. Une critique acerbe
Niki de Saint
Phalle, qui est ensuite transfigurée par l’exubérance baroque
Gwendolyn, de la série des Nanas, à partir de 1965, ces « formes
1966-1990, femmes » en résine de polyester ou vinyle de couleur vive,
technique mixte, extrapolation de l’hyperféminin.L’exposition est accompagnée
socle de Jean
Tinguely, H. 256 cm d’un catalogue dont le format et la ligne graphique
©NCAF ET GALERIE s’inspirent des grands magazines féminins et de mode
GP & N VALLOIS, PARIS.
PHOTO ANDRÉ MORIN. des années 1960 comme « Vogue » ou « Elle » V. DE M.
« BELLES ! BELLES! BELLES ! LES FEMMES DE NIKI DE
SAINT PHALLE », galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois,
33 et 36, rue de Seine, 75006 Paris, 01 46 34 61 07,
www.galerie-vallois.com du 8 septembre au 21 octobre.

LES CITÉS Navigant entre fascination des vestiges antiques


RETROUVÉES et archéologie du futur, l’œuvre d’Anne et Pa-
DES POIRIER trick Poirier est la quête infinie d’un monde
utopique. Cette exposition dévoile des ma-
quettes aussi fascinantes que raffinées : Lost
Archetypes (1979) en plâtre, Facilis descensus Averno et Tantis ope-
ribus tantis ruderibus (vers 1982) en charbon, les unes d’une blan-
cheur immaculée, les autres d’un noir profond. On y voit aussi des
travaux préparatoires autour de l’œuvre Mnémosyne, avec des des-
sins comme Les Archives de l’architecte (1990), une pré-maquette et
une série de quatre Stéréoscopiques (la fourchette de prix se situant Anne et
entre 10 000 € et 150 000 €). Un beau parcours qui sera com- Patrick Poirier,
plété par une monographie, à paraître chez Flammarion. V. DE M. Mnémosyne,
1991, bois.
« ANNE ET PATRICK POIRIER, DE MEMORIA ET DE REMINISCENTIA », NANTES, MUSÉE DES
galerie Mitterrand, 79, rue du Temple, 75003 Paris, 01 43 26 12 05, BEAUX-ARTS. PHOTO
www.galerie mitterrand.com du 8 septembre au 28 octobre. S. KAYAALP. ©ANNE
« ANNE ET PATRICK POIRIER, VAGABONDAGES ARGENTIQUES », ET PATRICK POIRIER,
CRAGG FOUNDATION
Maison européenne de la photographie, 5-7, rue de Fourcy, ET GALERIE
75004 Paris, du 6 septembre au 29 octobre. MITTERRAND, PARIS.

140 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


ème

PARCOURS
DE LA CÉRAMIQUE ET DES ARTS DU FEU, PARIS

11-17SEPTEMBRE 2017
CARRÉ RIVE GAUCHE
11h-20h.Vernissage le mardi12 jusqu’à 22h. Fermeture le 17 à 18h.
CYCLE DE CONFÉRENCES
POUR LES 20 ANS DE L’ASSOCIATION
LES PLUS BELLES CÉRAMIQUES DU CHÂTEAU-MUSÉE DE SAUMUR
SERONT PRÉSENTÉES PAR LES EXPOSANTS.
Info : 33 (0)1 45 48 46 53 - www.parcoursdelaceramique.com
galeries MARCHÉ DE L'ART

DERAIN, TOUJOURS LIBRE

À partir de 1919, Derain s’engage


résolument à contre-courant de l’art
contemporain et du mouvement
Dada, et prône un « retour à l’ordre »
et à la tradition classique. Cette expo-
sition montre les diférentes facettes
de ce retour à la iguration de Derain
avec des œuvres de 1910 à 1950 (peintures, dessins, sculptures),
dont les prix vont de 3000 € à 300 000 €. Cette farouche liberté de
pensée faisait dire à Alberto Giacometti : « Derain est le peintre qui
me passionne le plus… il est pour moi le plus audacieux. » V. DE M.
« ANDRÉ DERAIN, LE RETOUR À L’ORDRE », galerie Patrice Trigano,
4 bis, rue des Beaux-Arts, 75006 Paris, 01 46 34 15 01,
www.galerietrigano.com du 18 mai au 21 octobre.

LES FANTASMAGORIES
DE LEONOR FINI

L’exubérance et l’originalité de
Leonor Fini sont à redécouvrir
sans modération à la galerie
L’ŒIL Une nouvelle collaboration Minsky, qui présente une sélec-
AMOUREUX en tandem pour les galeries tion de ses peintures, dessins et
DE PASCIN Le Minotaure et Alain pastels. On y retrouve les multi-
Le Gaillard, qui proposent ples facettes de cette artiste inclas-
d’explorer l’œuvre de Jules sable, proche du courant surréaliste et des milieux littéraires et du
Ci-dessus Jules Pascin (1885-1930), né Julius Mordechaï spectacle, née à Buenos Aires en 1907 et installée à Paris en 1931.
Pascin, La Sieste, Pincas, peintre bulgare de l’École de Paris. La fourchette de prix des œuvres va de 600 € pour une gravure à
1903, encre sur
papier, 14 x 21 cm, L’exposition se déploie sur quatre thématiques, 70 000 € pour une huile de 1959, Les Sorcières. V. DE M.
détail ou plutôt quatre « regards » de l’artiste: « LEONOR FINI », galerie Minsky, 37, rue Vaneau, 75007 Paris,
GALERIE LE sociologique, amoureux, allégorique, étranger. 0155350900, www.galerieminsky.com du 29 août au 30 septembre.
MINOTAURE, PARIS.
Une quarantaine de pièces (huiles, encres,
gouaches, dessins) a été réunie, couvrant
À droite, de haut toutes les périodes de son œuvre (de 3000 € PÉTROVITCH,
en bas André à 400 000 €). Né en 1885 en Bulgarie dans ENTRE CHIEN ET LOUP
Derain, Portrait une famille juive séfarade, Pascin ne se sent
de Boby, v. 1946-
1950, h/t,
attaché à aucun pays, aucune religion, aucune
38 x 36 cm école, et voyage sans cesse entre l’Europe Il y a une tension très particu-
GALERIE PATRICE et l’Amérique. Sa biographie « romanesque » lière dans ces œuvres récentes
TRIGANO, PARIS.
laisse entendre qu’il aurait grandi dans les de Françoise Pétrovitch, où
Leonor Fini, maisons closes… d’où sa fascination pour elle poursuit ses recherches
Ex Libris, 1960,
la bohème et le libertinage. Ce qui lui vaudra de la série des Nocturnes. À
encre de Chine
sur parchemin, bien des surnoms: « Prince des Trois Monts » travers ses dessins, peintures
15 x 13 cm (Montparnasse, Montmartre, mont de Vénus), et sculptures (de 4000 € à 35 000 €), elle distille le mystère et une
GALERIE MINSKY,
PARIS. ©S. CHAN LIAT.
« Watteau du bordel », « Américain du inquiétude qui pèse imperceptiblement, malgré le calme apparent.
Danube », « Pascin libertin » V. DE M. Françoise Pétrovitch laisse deviner l’envers du décor. Sa peinture elle
Françoise aussi inverse ses valeurs, et ses teintes assombries laissent jaillir la
Pétrovitch,
« L’ŒIL DE PASCIN », galerie Le Minotaure, 2, rue couleur avec une puissance inégalée. V. DE M.
Nocturne, 2016,
des Beaux-Arts, 75006 Paris, 01 43 54 62 93, www.
h/t, 40 x 50 cm « FRANÇOISE PÉTROVITCH, NOCTURNES », galerie Semiose,
galerieleminotaure.net et galerie Alain Le Gaillard,
GALERIE SEMIOSE, 54, rue Chapon, 75003 Paris, 09 79 26 16 38, www.semiose.com
PARIS. PHOTO 19, rue Mazarine, 75006 Paris, 01 43 26 25 35, www.
A. MOLE. alainlegaillard.com du 12 septembre au 28 octobre. du 9 septembre au 28 octobre.

142 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


“ARCHITECTURES”
Masamichi Yoshikawa
5 septembre au 15 octobre 2017

GALERIE DU DON
CÉRAMIQUE CONTEMPORAINE
Le Don du Fel - 12140 Le Fel - France +33 (0) 5 65 54 15 15 8, Rue Munier-Romilly, 1206 Genève, Suisse
w w w. l e d o n d u f e l. c o m contact@ledondufel.com w w w. f o n d a t i o n - b a u r. c h
galeries MARCHÉ DE L'ART
À gauche
Maude Maris,
Reclining, 2017,
h/t, 46 x 38 cm
GALERIE ISABELLE
GOUNOD, PARIS.

À droite
Aurélie Pétrel,
Solo House, 2017,
photographie
GALERIE CEYSSON &
BÉNÉTIÈRE, PARIS.

des fondamentaux de la
modernité en sculpture, DANS LA TÊTE
tels Constantin Brancusi, D’AURÉLIE PÉTREL
Auguste Rodin, Antoine
Bourdelle ou Alberto
Giacometti, le spectateur Pour Aurélie Pétrel, l’invitation de la
ne pourra pas pour galerie Ceysson & Bénétière à ce pre-
autant identifier les mier solo show est l'occasion de faire
sources de ces délicates une synthèse de ses quinze premières
peintures aux gris années de pratique, avant de passer à
dominants (de 3000 € un second opus. « Cela m’a permis
à 15000 €). « Car j’ai de revenir à mes ancrages fonda-
choisi, poursuit l’artiste mentaux, notamment mes liens avec
MAUDE MARIS « Je réalise de la peinture, trentenaire, ceux qui nourrissaient un intérêt l’architecture utopiste et radicale. » À
AUX SOURCES mais la sculpture est pour la photographie expérimentale et, en partir de la pensée de l’architecte et
DE LA centrale dans mon travail. » transformant ce que je vois, je remets en jeu philosophe Peter Eisenman, Auré-
MODERNITÉ Ainsi, Maude Maris ma propre peinture. » Dans ses travaux, lie Pétrel se penche sur la « trace »
développe depuis plusieurs Maude Maris s’interroge sur le sujet « À l’heure avec des tirages proposés entre
années un procédé de actuelle, la vraie question est : que peint-on ? » 3000 € et 15 000 €. M. M.
recherche, à partir d’éléments du quotidien et sur ce qu’en attend le spectateur. M. M. « AURÉLIE PÉTREL. CYCLE 2,
ou de livres, qui mêle différents médiums. FIGURES PHOTOGRAPHIQUES »,
« MAUDE MARIS. LES GRANDS PROFILS », Ceysson & Bénétière,23,rue du
Partant de photographies, elle conçoit des galerie Isabelle Gounod, 13, rue Chapon, 75003 Renard,75004 Paris,0142770822,
miniatures en plâtre, avant de repasser à la Paris, 0148040480, www.galerie-gounod.com www.ceyssonbenetiere.com
2D de la toile. Si sa nouvelle série s’inspire du 2 au 28 septembre. du 9 septembre au 14 octobre.

LES Pour son quatrième solo à la galerie Almine Rech, Anselm Reyle re-
MÉGALITHES vient à Bruxelles avec des pièces physiquement très fortes et une expo-
D’ANSELM sition fondée sur la matière. Si l’artiste né en 1970, qui compte parmi
REYLE les plasticiens allemands les plus suivis de la scène internationale, s’est
autrefois illustré par des œuvres qualiiées de kitsch, voire punks, mê-
lant de nombreux médiums, il se concentre depuis quelques années sur
la céramique. Notamment la céramique vernissée, dite Fat Lava et fort
appréciée en Allemagne dans les années 1950. S’intéressant au décor et
à la décoration, un peu à la manière d’un John Armleder, sa sculpture
Anselm Reyle se fait de plus en plus imposante. Ses coulures en volume vont rivaliser
Vermillion Sands, avec les Zen Paintings, creusant sillons et surfaces métallisées, tout en
2017,céramique,
H. 165 cm, bousculant la question du « bon goût », si chère à l’artiste. M. M.
Ø 76 cm,détail
« ANSELM REYLE. LAGUNA SUNRISE », Almine Rech Gallery,
GALERIE ALMINE RECH,
PARIS.PHOTO 20, rue de l’Abbaye, 1050 Bruxelles, 32 26 48 56 84,
CORINNA NOGAT. www.alminerech.com du 7 septembre au 8 octobre.

144 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


RCHÉ DE L'ART

LA SCULPTURE Pierre emblématique de la couleur des statues


EN COULEURS représentant les puissants, le marbre a servi
le pouvoir, de l’époque romaine jusqu’au Siècle
des lumières. La galerie Chenel retrace le parcours
Sommet des marbres de couleur en partant de Rome
de pilier (pièces de 5000 € à 500000 €). Lors de leurs
hermaïque
représentant grandes conquêtes, jusqu’au règne d’Hadrien
Éros jeune, (117-138), les Romains se passionnent pour
Empire romain, ces matériaux rutilants. Après un arrêt, leurs
Ier-IIe s., marbre
sculptures réapparaissent durant les IIIe et
rosso antico,
17 x 10 cm IVe siècles. Les marbres traversent le temps
GALERIE CHENEL, jusqu’à la Renaissance et le XVIIIe siècle, très
PARIS.
inspiré par le passé romain. Les sites de Pompéi
et Herculanum viennent d’être découverts.
Grâce au Grand Tour, les jeunes gens de
l’aristocratie et les artistes découvrent l’Italie
et rapportent vases, statues, bustes, objets
antiques en marbre de couleur. Considéré
comme la pierre des rois depuis l’Antiquité, le
porphyre pourpre moucheté de cristaux blancs
est une matière précieuse alors extraite en Égypte,
dans les carrières du Mons Porphyrites, et qui rejoint
Rome en bateau. Bel exemple du travail du porphyre,
une urne cinéraire est datée entre le Ier et le IIe siècle.
Le rosso antico, marbre égyptien de couleur
sanguine, parsemé de veines noires et blanches et
de petits points blancs, est présent dans un sommet
de pilier représentant un jeune Éros. Quant au
giallo antico, ce marbre jaune présent dans les régions
d’Afrique du Nord, il habille un torse de Koré,
une femme debout qui symbolise la jeunesse. F. C.
« COULEURS DE ROME, DE L’ANTIQUE AU GRAND TOUR »,
galerie Chenel, 3, quai Voltaire, 75007 Paris, 01 42 07 44 09,
www.galeriechenel.com du 11 au 30 septembre.

VESTIGES Attention, chefs-d’œuvre ! Les quinze pièces présentées


DE LA CHINE par Christian Deydier sont exceptionnelles non seu-
ANCIENNE lement par leur ancienneté (du IIIe millénaire à 1350 av.
J.-C.), mais aussi par leur fragilité, cette terre cuite étant si
ine qu’elle est surnommée « coquille d’œuf ». Ces objets du
Verseuse chinoise, néolithique proviennent de tombes où ils étaient ensevelis
culture Qijia, (de 5000 € à 100 000 €). Corps bruni et lisse, les verseuses
néolithique
(2200-1700
sont en forme d’oiseau, leurs yeux incrustés de coquillages
av. J.-C.), H. 19 cm, (2000 av. J.-C.). Il a fallu dix ans à Christian Deydier pour
terre cuite réunir cinq de ces drôles d’oiseaux. Plus loin, un bol en terre cuite
GALERIE CHRISTIAN
DEYDIER, PARIS. est posé sur deux pieds. À quoi servait-il ? Étrange encore, une
tasse porte une anse en forme d’animal et un couvercle, alors que
ces récipients ne sont jamais recouverts en Chine. F. C.
« TREASURES OF ANCIENT CHINA, LES MERVEILLES DU
NÉOLITHIQUE », galerie Christian Deydier, 30, rue de Seine, 75006
Paris, 01 40 20 97 34 www.deydier.com du 13 au 30 septembre.

146 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


STOHEAD
RE COMP OS I T I ON

exposition personnelle cataloguée

My Ego is Bigger Than Yours, acrylique sur toile, 162 x 162 cm, 2017

14 septembre - 14 octobre 2017

GALERIE LE FEUVRE
164, rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris
+33 1 40 07 11 11 • www.galerielefeuvre.com
instagram : galerielefeuvre
galeries MARCHÉ DE L'ART
À gauche
Camille Roche
Couple
d’autruches et
biches, projet de
paravent, vers
1930, technique
mixte sur papier,
40 x 45,5 cm
GALERIE DUMONTEIL,
PARIS.

À droite Antonio
Davila, Grand
Basalte, 1993,
54 x 21 x 24 cm,
pièce unique.
GALERIE MARTEL-
GREINER, PARIS.
ANTONIO DAVILA,
À DÉCOUVRIR

Il n’a pas la même renommée


que Pablo Picasso, mais le sculp-
teur Antonio Davila était proche
de la scène parisienne d’après-
guerre et ses œuvres sont collec-
tionnées par le MoMA de New
York. Aujourd’hui, la famille de
l’artiste dévoile avec parcimonie
L’ÉDEN Pour les Dumonteil, il s’agit de Coco Chanel et connu un grand succès des tailles directes, des marbres,
DE CAMILLE d’une double mise en lumière de son vivant. Ses thèmes hédonistes se des pierres, des bois (à partir
ROCHE de l’artiste Camille Roche développaient sur de grands formats, inspirés de 6000 €), des bronzes ou des
(1894-1948). En parallèle par ses visites au jardin des Plantes ou par dessins (à partir de 1800 €). Le
d’un ensemble de panneaux ses voyages à l’étranger. N’oublions pas que Centre Pompidou souhaitait
présentés à La Biennale Paris, et ayant la carrière de l’artiste se situe dans la difficile lui consacrer une rétrospective
appartenu à Lord Cholmondeley, l’ancien période de l’entre-deux-guerres et qu’il fut mais, faute de pièces suisantes,
chambellan de la reine d’Angleterre, la galerie mobilisé en 1914. L’échappatoire vers un le musée d’Art et d’Histoire de la
dédie un solo show à ce peintre et décorateur Éden se matérialise par la peinture à l’huile, Ville de Meudon conduit ce pro-
des années 1930 (de 2500 € à 50 000 €). mais aussi dans les floutés poétiques jet d’exposition pour 2 018. M. M.
« D’autant qu’il s’inscrit totalement dans de l’aquarelle ou du pastel. M. M.
nos thématiques de l’animal et de la nature », « ANTONIO DAVILA (1934-1993) »,
« CAMILLE ROCHE (1894-1948). PARADIS galerie Martel-Greiner, 71, bd
s’enthousiasme Roxanne Dumonteil. Pour TERRESTRE », galerie Dumonteil, 38, rue de Raspail,75006 Paris,0145481305,
beaucoup, ce sera une découverte de l’œuvre l’Université, 75007 Paris, 0142612338, www. www.martel-greiner.fr
de celui qui a embelli les appartements dumonteil.com du 16 septembre au 15 octobre. du 8 au 30 septembre.

Le point commun entre le panoramique peints du xviiie au xxe siècle. Parmi les
des Jardins anglais de la manufacture pièces emblématiques figurent, côté pa-
Dufour et un fauteuil de jardin moder- pier peint, de rares exemplaires des Mois
niste de François Turpin ? L'élégance, réalisés en 1806 par le même Dufour, mais
UN cette exception française qui s'est aussi des œuvres actuelles, comme une
CONCENTRÉ développée au il des siècles création de Mattia Bonetti intitulée Carolle
D'ÉLÉGANCE et que mettent en scène Lines… Et côté mobilier, un audacieux
deux galeries, la galerie siège de Félix Aublet des années 1930.
Anne-Sophie Duval, spé- Belles confrontations en perspective! C. L.
François Turpin,
chaise longue, cialisée dans l’Art Déco (à « L'ÉTONNANTE MODERNITÉ DU DÉCOR »,
1933,acier peint partir de 15000 €), et celle galerie Anne-Sophie Duval, 5, quai
GALERIE ANNE-SOPHIE Malaquais, 75006 Paris, 01 43 54 51 16,
DUVAL, PARIS.PHOTO
de Carolle hibaut-Pome- www.annesophieduval.com
SYLVAIN LEURENT. rantz, qui défend les papiers du 9 au 30 septembre.

148 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


Exposition du 15/09 au 18/11/2017

28 SEPTEMBRE - 5 OCTOBRE 2017

ACHILLEA GALLERY
5 RUE DE MÉDICIS , 75006 PARIS

10, rue Pierre Semard


83000 Toulon T +33 4 94 24 82 06 TOUS LES JOURS 13H-18H
du mardi au samedi contact@galerieducanon.com www.achillea.gallery
de 11h à 19h30 www.galerieducanon.com
enchères MARCHÉ DE L'ART

Ci-contre Édouard
Vuillard, Lucien
Guitry, 1921,
pastel sur papier,
151 x 94 cm
©CHRISTIE’S IMAGES
LTD, 2017.

Ci-dessus Claude
Lalanne, bureau
Croco, 2008,
bronze doré,
78,5 x 154 x 58 cm
©CHRISTIE’S IMAGES

LES TRÉSORS CHICS


LTD, 2017.

D’ALBERTO PINTO
Christie’s disperse une partie des collections Ci-contre Sur la
de feu le décorateur Alberto Pinto au moment de la table, un service
ancien et les
Biennale de Paris, qui lancera la saison parisienne. fameux animaux
en argent chers à
Alberto Pinto
Près de mille deux cents lots, dont des dizaines de services en porce- ©CHRISTIE’S IMAGES
laine plus somptueux les uns que les autres, pour un montant global LTD, 2017.
situé entre 3 M€ et 5 M€. Les chifres sont à la démesure du person-
nage, décrit comme « fastueux et généreux » par l’antiquaire Nicolas pp. 114-132), pour proiter de la présence dans la capitale de col-
Kugel. « Fils de l’Orient et de l’Occident », comme le rappelle Hélène lectionneurs internationaux, dont certains étaient ou sont clients de
David-Weill, l’ancienne présidente du musée des Arts décoratifs, l’agence, la vente fait la part belle aux arts de la table. Car le déco-
Alberto Pinto était né d’une mère originaire de Tanger et d’un père rateur recevait beaucoup et fastueusement, n’hésitant pas à utiliser
argentin, avait grandi au Maroc avant de vivre aux États-Unis puis un service en porcelaine chinoise du xviiie siècle de la « famille
de s’installer en France, où il avait fondé son agence de décoration. rose » estimé tout de même entre 100 000 € et 150 000 €, ou un ser-
Il avait des chantiers dans le monde entier. Son style ? Opulent et vice « au Cygne » réalisé au Portugal et en Allemagne au xixe siècle,
synonyme d’art de vivre à la française, mais diicile à déinir puisque évalué plus de 50 000 €… Mais on trouve également deux cabinets
le décorateur s’adaptait aux goûts et au mode de vie de chacun de anglo-indiens en ivoire gravé, trois meubles de Claude Lalanne dont
ses clients. Ses réalisations, maisons, hôtels, mais aussi bateaux et un bureau Croco attendu autour de 150 000 €, des dizaines d’ani-
avions, puisaient aussi bien dans le répertoire baroque que dans le maux en argent qu’il aimait disposer sur ses tables, ou un portrait
néoclassicisme. « Peu importe le style, j’aime l’éclectisme », disait-il. de Lucien Guitry par Édouard Vuillard estimé entre 150 000 € et
Cet éclectisme, on le retrouve dans ses collections personnelles, 250 000 €. Un vrai feu d’artiice. C. L.
dispersées aujourd’hui par son inséparable sœur Linda Pinto, qui VENTE « LA COLLECTION ABERTO PINTO. UN ART DE VIVRE »
préside toujours, cinq ans après la disparition d’Alberto, aux des- par Christie’s, 9, avenue Matignon, 75008 Paris, 01 40 76 85 85,
tinées de l’agence. Programmée en pleine Biennale de Paris (lire www.christies.com du 12 au 14 septembre.

150 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


Vendredi 22 septembre 2017
COLLECTION JEAN LAFONT
En collaboration avec CHRISTIE’S
Jeudi 5 octobre 2017
Provenant du château de...
TABLEAUX ANCIENS – LIVRES – OBJETS D’ART et D’AMEUBLEMENT
Mercredi 25 octobre 2017
DEUX COLLECTIONS
BIBLIOTHÈQUE HISTORIQUE – CYNÉGÉTIQUE
ARTS ASIATIQUES – OBJETS D’ART et D’AMEUBLEMENT
Jeudi 23 et vendredi 24 novembre 2017
SOUVENIRS HISTORIQUES – ARMES ANCIENNES
Mercredi 29 novembre 2017
BIJOUX – ORFÈVRERIE
Vendredi 8 décembre 2017
TABLEAUX ANCIENS
OBJETS D’ART et D’AMEUBLEMENT du XVIIème au XIXème siècle
Mercredi 13 décembre 2017
SCULPTURES et TABLEAUX MODERNES
ART NOUVEAU – ART DÉCO

Albert MARQUET
La villa Erlanger à Sidi Bou Saïd, 1923
Adjugé 57 000 euros

5, rue de Montholon - 75009 Paris Tél. +33 (0)1 44 83 95 20 - Fax +33 (0)1 44 83 95 21
www.thierrydemaigret.com
www.th ry e ig e om - contact@thierrydemaigret.com
co ta t@th ry e aig e o
Société de vente volontaire aux enchères publiques - Agrément no 2002 - 280
MARCHÉ DE L'ART
À gauche
Louis XIV,
v. 1710-1720,
d’après François
Girardon, bronze,
H . 56 cm
PHOTO ART DIGITAL
STUDIO.

À droite Josef
Hoffmann, fauteuil
Sitzmaschine,
début XXe s., bois,
107 x 87 x 67 cm.
Estim. : 8000 €
à 12 000 €.

d’affaires, elle possédait POUR L’AMOUR


un esprit iconoclaste et DE L’ART MODERNE
original derrière une
éducation parfaite »,
se rappelle Pierre Manadier et roi des fêtes camar-
Mothes, vice-président guaises, avec sa discothèque à
de la maison. La résidence ciel ouvert La Churascaia, Jean
parisienne des Beauvau- Lafont (1922-2017) fut aussi un
Craon abritait notamment grand amateur d’art. Thierry de
un bronze d’après Maigret et Christie’s mettent aux
un modèle de François enchères le contenu de sa maison,
Girardon figurant le Mas des Hourtès. On trouve ici
Louis XIV à cheval (de le meilleur de l’Art Nouveau et de
60000 € à 100000 €), l’Art Déco, un lustre de Gustave
une très belle paire Serrurier-Bovy (de 15 000 € à
SE SOUVENIR À travers la vente de la de candélabres d’après des modèles de 25 000 €) ou un pare-feu de Pierre
DE LAURE collection du prince Marc Falconet d’époque Restauration (de 60000 € Chareau (de 20 000 € à 30 000 €),
DE BEAUVAU- de Beauvau-Craon se à 100000 €) et une série de portraits de qui côtoie des meubles et objets de
CRAON dessine la personnalité famille. En ce début de saison, Sotheby’s la période Troubadour et un plat
de son épouse Laure, présente aussi la collection « Paris-Rome », aux taureaux de Picasso. F. C.
récemment disparue. Laure constituée par une famille d’esthètes
de Beauvau-Craon présida Sotheby’s France italiens, et celle de Danièle Ricard, riche VENTE PAR THIERRY DE MAIGRET
de 1991 à 2003 et fut à l’origine de la chute en chefs-d’œuvre du XVIIIe siècle. F. C. (0144839520, www.thierryde
maigret.com) et CHRISTIE’S
du monopole des commissaires-priseurs (0140768598, www.christies.
VENTES PAR SOTHEBY’S, 76, rue du Faubourg-
français. « Femme de caractère, à la fois Saint-Honoré, 75008 Paris, 01 53 05 53 05, com), Hôtel Drouot, 9, rue Drouot,
bienveillante et stratège, princesse et femme www.sothebys.com les 14 et 15 septembre. 75009 Paris, le 22 septembre.

UNE PASSION Le paléontologue, écrivain et diplomate uruguayen Alvaro Guillot-Muñoz


PRÉCOLOMBIENNE (1897-1971) constitua une belle collection, poursuivie par son gendre Gérald
Berjonneau. Les cent vingt pièces sélectionnées (de 1,5 M€ à 2 M€), objets
provenant des cultures millénaires du Mexique, du Guatemala, du Costa
Rica, d’Équateur, de Colombie et du Pérou retracent l’histoire de cette passion
familiale. Alvaro Guillot-Muñoz fut l’un des premiers chercheurs à s’intéresser
à certains objets rituels et usuels, comme les stèles de Valdivia (Équateur). Il
Coupe chamanique possédait ainsi une coupe chamanique Mochica unique, qui repose sur une
Mochica, Pérou, tête de cervidé (de 80000 € à 120000 €). Gérald Berjonneau s’est, lui, longtemps
100-500, concentré sur le Mexique, d’où vient une idole représentant le dieu du vent,
coloquinte, bois,
18,5 x 18,5 x 13 cm. attendue entre 250000 € et 300 000 €. F. C.
Estim. : 80 000 € VENTE PAR MILLON (01 47 27 95 34, www.millon.com) en association avec
à 120 000 €. ORIGINE AUCTION, Hôtel Drouot, 9, rue Drouot, 75009 Paris, le 20 septembre.

152 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


VENTES EN PRÉPARATION
Pour inclure vos œuvres dans nos ventes, consultez le calendrier du second semestre 2017 et contactez notre équipe

 SEPTEMBRE ARTS D’ASIE VINS ET SPIRITUEUX


Jeudi 26 octobre Vendredi 24 novembre
BIBLIOTHÈQUE G. VANDAELE
Jeudi 14 septembre
TABLEAUX ANCIENS ART MODERNE
Vendredi 27 octobre Mercredi 29 novembre
TABLEAUX ET DESSINS MODERNES
 NOVEMBRE ART CONTEMPORAIN
Mardi 19 septembre
Jeudi 30 novembre
VINS ET SPIRITUEUX ART URBAIN
Jeudi 28 septembre Mardi 7 novembre  DÉCEMBRE
BE@RBRICK BY MEDICOM (ONLINE) LIVRES ET MANUSCRITS
 OCTOBRE Mardi 7 novembre Mercredi 6 décembre

MOBILIER ET OBJETS D’ART DESIGN ET ARCHITECTURE ARTS D’ASIE


Mardi 10 octobre Mercredi 8 novembre Lundi 11 décembre

BIJOUX ET MONTRES ARTS D’ORIENT BIJOUX ET MONTRES


Lundi 16 octobre Mardi 14 novembre Mardi 12 et mercredi 13 décembre

ÉDITIONS LIMITÉES ART DÉCORATIFS DU XXe SIÈCLE TABLEAUX ANCIENS


Vendredi 20 octobre Mardi 21 novembre Jeudi 14 décembre

Pour toute demande d’estimation, veuillez contacter Audrey Mouterde T. 01 53 30 30 83 - estimation@tajan.com


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MARCHÉ DE L'ART

6120000 €
PIERRE SOULAGES, PEINTURE 162 x 130 CM, 14 AVRIL 1962

Record mondial pour ce Soulages illuminé par un rare bleu lumineux. Pour Stefa-
no Moreni, directeur du département Art contemporain chez Sotheby’s Paris, « il
s’agit d’une œuvre magnifique, qui n’avait pas trouvé preneur en février 2016 chez
Pierre Phillips à Londres. Nous l’avons fait nettoyer, avons enlevé le cadre et découvert
Soulages que c’était un “tableau sculpture” au châssis épais. La date est importante : tous
Peinture les tableaux datés du 14 avril demeurent normalement dans la collection de Sou-
162 x 130 cm,
14 avril 1962,
lages. Exceptionnellement, celui-la avait été acquis par la galerie Samuel Kootz qui
huile sur toile, représente Soulages aux États-Unis ».
162 x 130 cm. Sotheby’s, Paris, 6 juin.

157850 €
TRIPTYQUE EN IVOIRE DANS SON CABINET

Les amateurs d’art baroque, installés pour la plupart en Europe du Nord, se sont
emballés pour cette belle pièce. Comme l’explique le spécialiste Benoît Bertrand,
« c’est un gros morceau d’ivoire, sculpté en fort relief. La sculpture est magnifique. Au
XVII e siècle, les maîtres allemands réalisaient des prodiges et leur place dans l’histoire
Triptyque en ivoire de l’art est majeure. Mais ce sont les clins d’œil originaux de cette œuvre qui ont attiré
dans son cabinet
les acheteurs.Au fond de la crèche,on découvre une nourrice dont les seins pendent ou,
en ébène,Allemagne
du Sud, XVIIe siècle, autre image pittoresque, un âne déguste la paille du toit! ».
17,5 x 10,2 x 4,3 cm. Pierre Bergé & Associés,Drouot,1er juin.

Benjamin
41700 €
BENJAMIN RABIER, LES RETROUVAILLES
Rabier Les
Retrouvailles,
vers 1910, Illustrateur, créateur de l’image de « La Vache qui rit », Benjamin Rabier est spécialisé
encre de Chine dans le monde animal. Ici, il s’agit d’un couple de chiens, avec ses enfants. Une char-
et aquarelle,
24 x 35 cm. mante image et un beau prix. Logique, confirment les spécialistes François Daugier et
Christophe Fumeux:« Cette planche est emblématique de son univers tendre ». Et sur-
tout « deux collectionneurs de Benjamin Rabier se battent habituellement pour obtenir
les œuvres du maître.Il suffit qu’un troisième intervienne pour que les prix flambent ».
Coutau-Bégarie,Drouot,13 mai.

2640 €
LE CORBUSIER, JEANNERET ET PERRIAND, PAIRE DE FAUTEUILS LC1

Rééditée par Cassina près de trente ans après sa création, cette paire de fauteuils LC1
est conçue avec une assise et un dossier en acier chromé,tendus de peau.Pour Maître
Philippe Ancelin, ce bon prix trouve sa légitimité « dans la rareté de ces sièges, même si
Le Corbusier, c'est une réédition. Important encore, la peau tendue qui recouvrait l’ensemble. C’est un
Jeanneret et travail raffiné et les amateurs apprécient ce genre de matériaux ».Ces sièges sont consi-
Perriand, fauteuil LC1
(d’une paire),modèle
dérés comme des icônes du design du XXe siècle. De plus, ces exemplaires provenaient
de 1928,éd.Cassina, du bureau du directeur de Knoll International, autre grande maison de design. F. C.
vers 1970,H.65 cm. Drouot-Estimations, Drouot, 1er mai.

154 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


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156 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


FERNAND

Fernand Léger, Les Loisirs — hommage à Louis David (détail), 1948-1949 © Jean-François Tomasian — Cebtre Pompidou, MNAM-CCI/Dist. RMN-GP ©Adagp, Paris, 2017
LÉGER
LE BEAU EST PARTOUT
Une exposition du 40e anniversaire du Centre Pompidou

20.05 > 30.10.17


En partenariat avec Bozar, Palais des Beaux-Arts, Bruxelles.
livres GUIDE

s’écartaient de son « dogme » caractérisé


par la rigueur formelle et géométrique, la neutralité
du matériau, l’exécution mécanique confiée
aux outils de la production industrielle, et
réorientaient la sculpture vers des voies plus
sensibles. Eva Hesse apparaît en effet comme
la pionnière de cette nouvelle ère de la sculpture,
par l’importance accordée aux matériaux –
fibre de verre, résines, latex – qui évoluent dans
le temps, leurs qualités sensitives, l’implication
du corps (les choses étant faites à la main),
les résonances corporelles et sexuelles
émanant des matières et des formes organiques.
Sans parler du souffle poétique de son travail.
Le présent ouvrage souffre d’une absence
de présentation générale, réduite à une petite
page d’introduction. En revanche, le parti
de se focaliser sur l’œuvre de huit artistes
emblématiques et passionnants (Eva Hesse,
Keith Sonnier, Gary Kuehn, Lynda Benglis, Bill
Bollinger, Alice Adams, Alan Saret, Richard Serra),
à travers autant de chapitres approfondis
LE POST- Le terme « post-minimaliste » fut utilisé pour et bien illustrés, a l’avantage de nous plonger
MINIMALISME la première fois en 1971 par le critique américain au cœur des problématiques artistiques
BIEN EXPLIQUÉ Robert Pincus-Witten pour qualifier l’œuvre propres à ce courant. M. J.
d’Eva Hesse. Puis il servit à désigner différentes POST-MINIMALISME ET ANTI-FORM : DÉPASSEMENT
démarches qui, dans les années 1970, d’abord aux DE L’ESTHÉTIQUE MINIMALE, par Claudine Humblet,
États-Unis, tout en captant l’héritage minimaliste, éd. Skira, 296 pp., 417 ill., 59 €.

LES RICHES HEURES philosophe Charles Fourier édi- de ses cendres à partir de 1996 et
DU FAMILISTÈRE fia de 1859 à 1884, à proximité du projet Utopia. Nourri par une
de son usine de Guise, en hié- abondante iconographie mêlant
rache, une cité de deux mille ha- archives et photographies ac-
Voici un « album » compact bitants pour laquelle il forgea le tuelles, l’ouvrage retrace non seu-
comme un dictionnaire… On nom de « familistère ». Organisés lement l’épopée du Familistère,
ne l’en feuillette pas moins avec autour d’une vaste cour, les loge- de son fondateur et de ses usines,
plaisir, avant d’en dévorer les ments sont spacieux et hygié- mais élargit aussi son champ aux
textes. L’histoire du Familistère, niques. Des écoles, un théâtre, expérimentations sociales pha-
ou Palais social de Guise, est une buanderie-piscine, de vastes lanstériennes en France, en Israël
celle d’une merveilleuse utopie jardins dotés d’un kiosque à mu- et aux États-Unis. J. C.
devenue réalité. Son créateur, sique et de bancs, de statues et de
Jean-Baptiste Godin, devint le vases (en fonte bien sûr !) com- L’ALBUM DU FAMILISTÈRE,
sous la dir. de Frédéric
bon génie des poêles en fonte plètent l’ensemble. Vendu à la K. Panni et Hugues Fontaine,
qui portent son nom. Fort de son découpe en 1968, partiellement Les éditions du Familistère,
succès industriel, cet adepte du abandonné, le Familistère renaît 720 pp., 700 ill., 29 €.

158 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


JOURNÉES

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DU PATRIMOINE

CESE juillet2017©Benoît Fougeirol


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s rncontrnt
a palas ’éna

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expositions - débats
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Paris 16ème
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pour l’histoire
de l’art
2016

BON ANNIVERSAIRE L’EXIL INTÉRIEUR


CHRISTIE’S! DE JEAN-MICHEL FRANK

Publié pour les 250 ans de la Juif allemand né en 1895 en


maison de ventes, ce livre re- pleine Affaire Dreyfus, bour-
trace, en 250 objets, l’histoire de geois israélite solitaire parmi
Christie’s et l’évolution du goût les Français de souche, honteux
depuis deux siècles. Car si la ma- « inverti » attiré par les éphèbes,
« Un magnifique volume […] au ser- jorité des tableaux et objets ont Jean-Michel Frank fut « un être
vice duquel Florian Meunier a mis été choisis dans des ventes des définitivement à part », note
en œuvre ses qualités magistrales dernières décennies, l'ouvrage Laurence Benaïm dans sa biogra-
présente aussi des œuvres ven- phie du décorateur. L’auteure de
tout à la fois d’archiviste et d’histo- dues jadis, dont les prix réactua- Requiem pour Yves Saint Laurent
rien de l’architecture. » lisés sont surprenants. Ainsi en révèle la singularité et les tour-
1795, lors de la vente après décès ments intérieurs de cet esthète
Bulletin monumental, 175-2, 2017 du peintre Reynolds, un Rem- dont l’« œuvre porte toute en-
brandt s’est vendu 156 guinées, tière la marque d’un déchirement
soit 17 000 € actuels. Le même dont ses intérieurs métaphysiques
tableau obtiendrait aujourd’hui dissimulent toute trace visible ».
des millions ! Chaque objet est Elle fait revivre l’époque de
Le Prix Olga Fradiss récompense accompagné d’une page de com- ce « somnambule mondain »
chaque année un jeune auteur mentaire sur sa redécouverte qui dépouillait les plus belles
pour le meilleur livre français (un manuscrit de Verdi), son demeures « comme un voleur
sur l’histoire de l’art. pedigree (la robe d’Audrey Hep- choisi par ses propriétaires » :
burn dans Diamants sur canapé), l’élégante Chilienne Eugenia
son prix record (les 21,9 M€ du Errázuriz, l’extravagante vicom-
fauteuil d’Eileen Gray de Pierre tesse Marie-Laure de Noailles,
Bergé et Yves Saint Laurent) ou l’ascétique François Mauriac…
l’occasion où il a défrayé la chro- Affaibli par l’opium, cet « exilé
Éi P
 nique (le vase Portland vandalisé intérieur » qui s’identifiait à
18
S  
en 1845 par un étudiant au Bri- Marcel Proust allait connaître
75006 P
 tish Museum). Réjouissant. C. L. une fin tragique à New York en
i-
.
1941. M. B.
ADJUGÉ, VENDU ! 250 ANS
D’HISTOIRE, DE CULTURE ET JEAN-MICHEL FRANK,
D’ENCHÈRES CHEZ CHRISTIE’S, LE CHERCHEUR DE SILENCE,
avant-propos de Lord Rothschild, par Laurence Benaïm,
496 pp., 350 ill., 49,95 €. éd. Grasset, 352 pp., 20,90 €.
Coupe de Saint Savin-sur-Gartempe, XIème siècle, France, Poitiers Musée Sainte Croix. Collection des musées de Poitiers ©Photo musées de Poitiers/Christian Vignaud - Conception graphique : Eric GALLESI
LE VERRE,
UN MOYEN ÂGE
INVENTIF
20 septembre 2017
8 janvier 2018

6 place Paul Painlevé


75005 Paris
Ouvert tous les jours
Sauf le mardi
de 9h15 à 17h45

musee-moyenage.fr
@museecluny
#ExpoVerreCluny

MINISTÈRE
DE LA CULTURE
livres GUIDE

LE PLUS BEAU MÉMOIRE


LIVRE DE CHASSE DES ANNÉES SIDA

Chasseur impénitent, Gaston Les corps oferts par fragments


Fébus, comte de Foix (1331- de Mark Morrisroe, les vulves
EDUARDO ARRO YO 1391), l’un des personnages les photographiées en gros plan et
ditions
Dans le respect des tra plus lamboyants de son temps, accrochées dans les salles de la
dicta, à la in de sa vie, son Livre Neue Galerie de Kassel par Zoe
1er juillet - 19 novembre 2017 de la chasse, manuel de chasse Leonard, les diaporamas de Nan
autant que véritable leçon d’his- Goldin ont au moins une chose
toire naturelle. Le plus beau des en commun : ces œuvres sont
quarante-quatre manuscrits nées à l’époque où s’est déve-
répertoriés de cet ouvrage se loppée l’épidémie du sida. De
trouve à la Bibliothèque na- ses années 1980-1990, années de
tionale de France. Contenant colère et d’engagement militant
quatre-vingt-sept illustrations, au sein d’Act Up-Paris, l’auteure,
chefs-d’œuvre de l’enluminure Elisabeth Lebovici, critique d’art,
parisienne des années 1400, il enseignante à l’École des hautes
vient d’enrichir le catalogue de études en sciences sociales, a
l’éditeur Moleiro, spécialisé dans réuni ces textes écrits entre Paris
la reproduction de manuscrits et New York. Elle les a enrichis,
rares et précieux. Mais, comme replacés dans leur contexte. Est
toujours avec cet éditeur épris né ce livre unique, foisonnant,
de perfection, peut-on parler où chroniques, entretiens, cri-
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www.fondation-maeght.com originel et comprenant l’intégra- de l’urgence créatrice et militante
www.facebook.com/fondationmaeght lité des textes, tous en français, de l’époque, de cette formidable
c’est bien une sorte d’« original « épidémie des images », entre art
Ouvert tous les jours, sans exception :
bis », patine comprise, qu’il est et activisme. Et témoignent au
Octobre-Juin : 10h-18h / Juillet-Septembre : 10h-19h loisible de consulter, chez soi, présent d’un « passé qui ne passe
avec l’accord de la Bibliothèque pas », pour mieux lutter contre
nationale ! H. G. ce mal sournois : le déni. J. C.

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La mujer del minero Pérez Martinez llamada Tina es rapada por la policia (détail), 1970. © Adagp Paris 2017. Photo DR. LE LIVRE DE LA CHASSE, ET ACTIVISME À LA FIN DU XXe
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prix sur demande. Ringier, 320 pp., 90 ill., 19,50 €.
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BRUCE

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MONTPELLIER MÉDITERRANÉE MÉTROPOLE

ART SANS FOI DÉCORTIQUER


LES AVANT-GARDES
Philippe SAUREL
Président de Montpellier Méditerranée Métropole
Maire de la Ville de Montpellier

Cette exposition est reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture Vincent Van Gogh (1853-1890)
et de la Communication/Direction générale des patrimoines/Service des musées de France.
délivré de la foi calviniste et Ouvrage utile et ambitieux, ce
abandonnant l’ombre de Dieu deuxième tome retrace une
pour la lumière de l’athéisme ? histoire transnationale des
C’est à une relecture et une avant-gardes du xxe siècle. Une
vision nouvelles que nous invite relecture géopolitique qui met
Jan Blanc, professeur de l’uni- à mal de nombreux clichés,
versité de Genève. Et sans doute notamment celui qui veut que
la thèse est-elle captivante, voire Paris ait toujours été l’unique
séduisante. On sait que Vincent, capitale des avant-gardes ! Tous
ils de pasteur, a lui-même tenté les groupes sont auscultés et les
de devenir évangélisateur auprès villes comme Berlin, Munich,
des mineurs du Borinage en Londres, Bruxelles, Cologne,
1877. Il y renonce en 1880 pour Moscou puis New York ou São
se consacrer à la peinture et, dans Paulo reprennent leur place dans
une lettre en 1881, affirme être le processus de création d’un
tenté par l’athéisme. Longtemps, marché de l’art. Parmi les pas-
les historiens de l’art le rangent sages intéressants, on retiendra
pourtant dans la catégorie des la naissance et le développement
« fous de Dieu » et voient dans du surréalisme, comment il a
ses recherches esthétiques une « tué » en quelque sorte l’art abs-
quête mystique. Jan Blanc pro- trait, comment il sut diabolique-
pose de sortir enin de cette pen- ment s’exporter. Des chapitres
sée réductrice, rappelant d’abord savoureux sur le « Dalisme » ou
la conscience marxiste des luttes l’implantation de l’abstraction
de classes qui habite le peintre, moderniste en Amérique du Sud.
mais surtout la conviction pro- Enfin, comment la génération
fonde que l’art n’est pas l’émana- de jeunes peintres « de tradition
tion de l’Esprit ou du sacré, mais française » rendra très complexe
bien, exprimant la jubilation ou la situation d’après-guerre. E. V.
l’aversion, le formidable vecteur
du désir. V. B. LES AVANT-GARDES ARTISTIQUES
1918-1945, par Béatrice
VAN GOGH. NI DIEU NI MAÎTRE, Joyeux-Prunel, Tome II,
par Jan Blanc, éd. Citadelles & éd. Gallimard, Folio Histoire
Mazenod, 432 pp., 350 ill., 189 €. n° 263, 1200 pp., 14, 90 €. 
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JARDINS D’ICI ET D’AILLEURS


Raphaèle Bernard-Bacot

Du jardin des Paradis, dans le Tarn,


à Dar El Hadir, aux portes du Sahara,
en passant par Les Colombières, à
Menton, ou le verger de Déduit, dans
le Cantal, les paysagistes Éric Ossart
et Arnaud Maurières commentent
vingt-deux jardins. Autant de lieux
qu’ils ont créés ou qui les ont inspi-
rés, et dont ils expliquent la genèse et
la structure. Érudit, parfois très tech-
nique pour le néophyte, ce guide largement illustré a le mérite de
mettre en lumière des lieux peu connus, comme les jardins arides
du Mexique ou du Maroc. G. M.
OSSART + MAURIÈRES. TOUT EST JARDIN, par Éric Ossart
et Arnaud Maurières, éd. Ulmer, 196 pp., env. 200 ill., 32 €.

PEINTURE ET LITTÉRATURE
AU JARDIN
Dessins de saison à Versailles
Publiée à l’occasion de la récente et
éblouissante exposition « Jardins » du
Grand Palais à Paris, cette « antholo-
gie » reprend une recette qui a fait ses
preuves: illustrer les plus belles pages de
la littérature (d’Homère à Émile Zola)
par des chefs-d’œuvre de l’histoire de
l’art (des mosaïques antiques à Gus-
tav Klimt). Le plaisir est ici total avec,
comme toujours chez Citadelles & Mazenod, une qualité de repro-
PROMENADE Formée à l’école supérieure d’arts graphiques duction irréprochable et des entrées thématiques qui permettent de
AU POTAGER Penninghen à Paris,Raphaèle Bernard-Bacot s’est rompre avec une approche purement chronologique. G. M.
DU ROI d’abord passionnée pour l’univers des danseurs JARDINS, UNE ANTHOLOGIE, par Estelle Plaisant-Soler,
et des chorégraphes,avant d’orienter son travail éd. Citadelles & Mazenod, 288 pp., 150 ill., 49 €.
vers la nature,les jardins,les fruits,les légumes,
LE POTAGER les herbes aromatiques.Depuis 2013,l’artiste a
DU ROI, DESSINS fait sien le Potager du Roi,à Versailles,où elle aime UN PATRIMOINE HISTORIQUE
DE SAISON
À VERSAILLES, passer des heures,assise,à dessiner.Ce petit livre ET ARTISTIQUE
par Raphaèle en forme de carnet de croquis et d’aquarelles
Bernard-Bacot, propose une promenade rafraîchissante,
éd. Glénat, parfumée, gourmande, dans l’illustre jardin Plus qu’un hors-série, il s’agit d’un
coll. Carnets
du Terroir, créé en 1678 sous le règne de Louis XIV (autre véritable livre, qui réunit les contri-
96 pp., 15 €. grand amateur de danse),par Jean-Baptiste butions d’une vingtaine d’auteurs
de La Quintinie,dont la statue domine les lieux. – paysagistes, écrivains, artistes,
Au fil des pages,cet ouvrage donne ce qu’il faut parfumeurs… – autour de théma-
d’informations historiques sur le site et l’évolution tiques liées aux jardins. Anciens ou
de ses usages siècle après siècle,tout en offrant contemporains, publics ou privés,
aux apprentis jardiniers idées,inspirations et ces derniers sont, au même titre
conseils.Livre en main et à toutes les saisons, que l’architecture, révélateurs de l’évolution des styles et du goût,
rendez-vous à Versailles,à la (re) découverte de ce tout en étant indissociables du contexte économique, social ou
potager de neuf hectares,où s’organisent dix-sept politique de leur époque. G. M.
jardins et seize carrés,plantés de huit cent LE JARDIN, REFLET DES CULTURES ET DE L’HISTOIRE, « La Revue
cinquante variétés fruitières et légumières. G. M. des Deux Mondes », hors-série Patrimoine, 204 pp., 20 €.

166 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


VERSAILLES
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6 OCT. AU 26 NOV. 2017 RAVAGE
6 septembre – 29 octobre 2017
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Les Antiquaires & Galeries d’Art


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78000 Versailles (10 mn à pied du Château)
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Elena Gileva
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Giorgio Morandi, Nature morte, 1955, h/t, 28 x 41 cm,


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Nos rendez-vous de septembre sur connaissancedesarts.com

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sociaux
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08. 09
Bacon/Nauman
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au musée Fabre
de Montpellier
15. 09
Giorgio Morandi à la 36061
galerie Karsten Greve
22. 09 followers
Basquiat et agnès b.
à la Collection Lambert
à Avignon
5840
fans
Les podcasts Sorties culturelles : partagez vos coups
01.09 et 08.09 de cœur sur Facebook et Instagram
La Grande Galerie
de Radio Classique sur
Sisley à l’Hôtel de Caumont
à Aix-en-Provence Les newsletters
18.09 Pour ne rien rater de l’actualité, abonnez-
Culture Soir sur l’exposition vous à nos newsletters hebdomadaires
Ordrupgaard au musée
Jacquemart-André à Paris

Invitations
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11. 09 pour la MEP, le Jeu
La Biennale Paris de paume, les musées
comme si vous y étiez de la Ville de Paris

168 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


SOYEZ CURIEUX
l’hebdo de l’art et de son marché

Ventes aux enchères


Interviews et portraits
Tendances et ateliers d’artistes
Expositions et découvertes
Patrimoine et musées
Design et mécénat
Foires et salons
Lois et finance

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(« Connaissance des Arts » n° 760, p. 74) Balthus La Rue, 1933,
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(« Connaissance des Arts » n° 760, p. 26) WEINBERGER.
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PICASSO. Fonds Hélène et Édouard
Leclerc, Landerneau (« Connaissance
GALERIE ESTHER
WOERDEHOFF /
•Cité4 avril-7 janvier
des sciences et de
des Arts » n° 760, p. 34) ©RENCONTRES
D'ARLES.
l’industrie. 30, av. Corentin-
JEAN-BAPTISTE PERRONEAU. Musée des Cariou. 01 40 05 70 00
Beaux-Arts, Orléans (« Connaissance
des Arts » n° 760, p. 55) SIÈGES EN SOCIÉTÉ,
PASSION DE L'ART. GALERIE JEANNE BUCHER DU ROI-SOLEIL À MARIANNE
JAEGER DEPUIS 1925. Musée Granet, •Galerie
25 avril-24 septembre
des Gobelins. 42, av.
Aix-en-Provence (« Connaissance des
Arts » n° 760, p. 62) des Gobelins. 01 44 08 53 49
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Divers lieux, Arles (« Connaissance des IRVING PENN. LE CENTENAIRE


Arts » n° 761, p. 66) •Grand
21 septembre-29 janvier
Palais. Av. Winston-
LES ESPRITS, L’OR ET LE CHAMAN. CHEFS-
D’ŒUVRE DU MUSÉE DE L’OR DE COLOMBIE. Churchill. 01 44 13 17 17
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(« Connaissance des Arts » n° 760, p. 9) L'HISTOIRE NE SE SOUCIE
NI DES ARBRES NI DES MORTS
AVENTURIERS DES MERS. MuCEM, Carol Bove The
Marseille (« Connaissance des Arts » Bicycle, 2016, acier, •5 avril-14 janvier
fonte, uréthane peint, CHRÉTIENS D’ORIENT-
n° 760, p. 30) 2000 ANS D’HISTOIRE
H. 112 cm. À voir à la
PICASSO À PERPIGNAN. Musée d’art
Hyacinthe Rigaud, Perpignan Biennale de Venise •Institut
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du monde arabe.
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(« Connaissance des Arts » n° 760, p. 7)
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CÉZANNE, LE CHANT DE LA TERRE. HÉLÈNE DELPRAT.
Fondation Pierre Gianadda I DID IT MY WAY
(« Connaissance des Arts » n° 760, p. 46) •La23Maison
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(« Connaissance des Arts » n° 759, p. 90) de la Bastille. 01 40 01 08 81

CONNAISSANCE DES ARTS / SEPTEMBRE 2017 O171


Martial Raysse Tableau dans le style français II, 1966, technique et flocage mixte sur toile, 195 x 130 cm, détail. COLLECTION CENTRE POMPIDOU, PARIS. ©PARIS,
CENTRE POMPIDOU, MNAM-CCI/PHOTO DE PRESSE RMN. Exposition «  Georges Pompidou et l’art » à Chambord.

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14 septembre-14 janvier
Marmottan-Monet.
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12 septembre-28 octobre
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107, rue de Rivoli. 01 44 96 50 33 et Galerie Le Minotaure.
01 44 55 57 50 DIORAMAS 2, rue des Beaux-Arts.

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L’ART DU PASTEL
•6 septembre-29 octobre 01 49 25 89 39 DE DEGAS À REDON de Beaune. 01 84 05 62 49
LIU BOLIN. GHOST STORIES
•Maison
6 septembre-29 octobre 113 ORS D'ASIE
•15 septembre-8 avril LEONOR FINI
ANDERS ZORN. LE MAÎTRE
européenne •Musée
21 juin-19 septembre DE LA PEINTURE SUÉDOISE •Galerie
29 août-30 septembre
de la photographie. 5-7, rue
de Fourcy. 01 44 78 75 00
national des arts
asiatiques Guimet. 6, place
•Petit
15 septembre-17 décembre
Palais. Av. Winston-
Minsky. 37, rue
Vaneau. 01 55 35 09 00
d’Iéna. 01 56 52 53 00 Churchill. 01 53 43 40 00
ANIMAUX & GUERRES ANNE ET PATRICK POIRIER,
•Musée
2 août-9 octobre
de l'Armée. 129, rue de
UN SIÈCLE D’IMMIGRATION
ET DE CULTURES ITALIENNES
PARIS GALERIES DE MEMORIA ET DE
REMINISCENTIA
AURÉLIE PÉTREL
Grenelle. 0810 11 33 99 EN FRANCE (1860-1960)
• 28 mars-10 septembre •Galerie
9 septembre-14 octobre •Galerie
8 septembre-28 octobre
Mitterrand. 79, rue
Musée national de l’histoire Ceysson & Bénétière.
CHARLEMAGNE PALESTINE 23, rue du Renard. du Temple. 01 43 26 12 05
•Musée
17 mai-19 novembre
d’art et d’histoire du
de l’immigration. Palais de
la Porte Dorée. 293, avenue 01 4 2 77 08 22
ANSELM REYLE
Judaïsme. 71, rue du Temple. Daumesnil. 01 53 59 58 60
COULEURS DE ROME •Galerie
7 septembre-8 octobre
01 53 01 86 60
OLGA PICASSO •Galerie
11 au 30 septembre Almine Rech. 64, rue
de Turenne. 01 45 83 71 90
DERAIN, BALTHUS, GIACOMETTI •Musée
21 mars-3 septembre Chenel. 3, quai
Voltaire.01 42 97 44 09
•MEDUSA,
er
1 juin-29 octobre national Picasso-Paris. FRANÇOISE PÉTROVITCH

•Musée
BIJOUX ET TABOUS
18 mai-5 novembre
5, rue de horigny.
01 85 56 00 36
TREASURES OF ANCIENT
CHINA, LES MERVEILLES
•Galerie
9 septembre-28 octobre
Sémiose. 54, rue
d’Art moderne de DU NÉOLITHIQUE Chapon. 09 79 26 16 38
la Ville de Paris. 11, av. du PORTRAITS DE CÉZANNE •Galerie
13 au 30 septembre
Pdt-Wilson. 01 53 67 40 00 •Musée
13 juin-24 septembre Christian Deydier.
30, rue de Seine. 01 40 20 97 34 GEORGE SEGAL

LEE UNGNO
d’Orsay. 1, rue
de la Légion-d’Honneur. •Galerie
9 septembre-28 octobre
Templon. 30, rue
•Musée
9 juin-19 novembre
Cernuschi. 7, avenue
01 40 49 48 14 CAMILLE ROCHE
•Galerie
24 juin-24 septembre
Beaubourg. 01 42 72 14 10
Vélasquez. 01 53 96 21 50 AZTEC HOTEL. LE STYLE Dumonteil. 38, rue
ANDRE DERAIN.
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•20 juin-8 octobre L’ÉTONNANTE MODERNITÉ
•Galerie
18 mai-21 octobre
LA PIERRE SACRÉE Patrice Trigano.
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20 juin-17 septembre
de la Chasse et de
DES MĀORI
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23 mai-1 octobre
DU DÉCOR
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9-30 septembre
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01 46 34 15 01
la Nature. 62, rue des Archives. du Quai Branly- Anne-Sophie Duval.
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LES IMPRESSIONNISTES. DE SAINT PHALLE
COLLECTION ORDRUPGAARD KIEFER-RODIN. CATHÉDRALES MAUDE MARIS •Galerie
8 septembre-21 octobre
•Musée
15 septembre-22 janvier
Jacquemart-André. 158,
•Musée
14 mars-22 octobre
Rodin. 79, rue
•Galerie
2 septembre-7 octobre
Isabelle Gounod.
Georges-Philippe
& Nathalie Vallois. 33-36, rue
bd Haussmann. 01 45 62 11 59 de Varenne. 01 44 18 61 10 13, rue Chapon. 0148 04 04 80 de Seine. 01 46 34 61 07

172 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


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ARTS PREMIERS

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PARIS, SAINT-GERMAIN-DES-PRÉS
2O17
SALON
INTERNATIONAL DES
ARTS ASIATIQUES

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internationale spécialisés dans l’archéologie
et les arts d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et
des Amériques, se réunissent à Paris
pour la 16e édition de l’évènement phare
consacré aux arts premiers et asiatiques.

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PARIS SALONS AJACCIO
LA BIENNALE PARIS CAROLINE, SŒUR DE
•Grand
11-17 septembre
Palais. Avenue
NAPOLÉON, REINE DES ARTS
•Palais
30 juin-2 octobre
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01 44 51 74 74 Cardinal Fesch. 04 95 26 26 26
10e PARCOURS
DE LA CÉRAMIQUE ALÈS
ET DES ARTS DU FEU LÉOPOLD SURVAGE,
•Quartier
11-17 septembre ABSTRAIT OU CUBISTE ?
du Carré Rive
Gauche. 01 45 48 46 53
•Musée
6 juillet-15 octobre
PAB (Pierre André
Benoit). Rue de Brouzen.
PARCOURS DES MONDES 04 66 86 98 69
•Quartier
12-17 septembre
de Saint-Germain- ANGERS
des-Prés. 06 09 17 21 09 XIe TRIENNALE
INTERNATIONALE DES
FLÂNER AU CARRÉ MINI-TEXTILES
•Quartier
7-16 septembre •Musée
10 juin-7 janvier
Jean-Lurçat et de la
du Carré Rive
Gauche. 01 42 60 70 10 Tapisserie contemporaine.
4, bd Arago. 02 41 24 18 45
LES JEUNES MARCHANDS
CHEZ TAJAN ANGERS
•Tajan.
7-10 septembre
37, rue des Mathurins.
LE CHEMIN DU
ROMANTISME… DAVID
01 53 36 30 68 D’ANGERS ET L’ALLEMAGNE
•Musée
6 mai-17 septembre
des Beaux-Arts. 14, rue
POISSY
MELNIKOV/LE CORBUSIER, du Musée. 02 41 05 38 00
N°758 Le Grand Musée du Parfum À LA VILLA SAVOYE
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15 avril-17 septembre
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Villiers. 01 39 65 01 06 PHOTOS D’EDWARD QUINN
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de mieux décrypter l’intention artistique
SAINT-GERMAIN-EN-LAYE
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qui en découle. AUSTRASIE Grimaldi. Place Mariejol.

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3 mai-1 octobre
d’archéologie nationale.
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Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 39 07 11 80 ANNIE LEIBOVITZ ARCHIVE
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DEPUIS 1925 •Rencontres
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Saint-Trophime. 20, rue
Jean-de-Malte. 04 42 52 88 32 du Cloître. 04 90 96 76 06
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juin-18 septembre
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•Musée
24 juin-18 septembre
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DU MUSÉE D’ÉPERNAY
•Musée
20 mai-12 novembre
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14 juin-1 octobre
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du Foirail. Avenue Victor-
Hugo. 05 65 73 82 60 SAINT-MALO
ANTONIO SEGUÍ
ROUBAIX •Centre
22 juillet-21 octobre
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juillet-24 septembre
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1 juillet-19 novembre
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NORMAND DE PICASSO
•Musée
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des Beaux-Arts.
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L’INVISIBLE VU
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CÉRAMIQUES
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8 juillet-1 octobre
pour les arts. Centre
•Musée
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1 avril-11 septembre
de la Céramique.
d'art contemporain. 425, rue
du Château. 02 35 05 61 73
1, rue Faucon. 02 35 07 31 74
SAINT-TROPEZ
GONZÁLEZ-PICASSO GEORGES BRAQUE
•Musée
er
1 avril-11 septembre
Le Secq des Tournelles.
HENRI LAURENS :
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2, rue Jacques-Villon.
02 35 71 28 40
•Musée
10 juin-8 ocotbre
de l’Annonciade. Place
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ROYAN
PIERRE TAL COAT SAINTES
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Espace d’Art Contemporain
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15 LE THÉÂTRE EN TAPISSERIE
•Musée
23 mai-24 septembre
Dom Robert et de la
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SALMON-CADÉAC
•Abbaye
15 juin-15 octobre
de Flaran.
16 tapisserie du xxe siècle. 1, rue
Saint-Martin. 05 63 50 86 38 05 31 00 45 75

VERNON

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•Centre
24 juin-24 octobre
BLANCHE HOSCHEDÉ-MONET,
UN REGARD
IMPRESSIONNISTE
S E P TE M B R E d’art La Chapelle
Jeanne d’Arc. 2, rue du
•Musée
8 juillet-29 octobre
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DE LA MÉTROPOLE
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sa vie quotidienne, ses question-
nements et ses rêves, ses échecs
commerciaux et sa rencontre
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long-métrage d'Édouard Deluc
(1h42), sortie en salles
le 20 septembre.

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DE Du 8 au 16 septembre, Paris Design Week plonge
Paris dans un bouillonnement d’expositions (ill. :
SI ©D.R.), de conférences-débats, de vernissages et
GN de soirées, ain de donner une plus grande visibilité
au design. Certains lieux sont exceptionnellement
accessibles pour permettre au public de repérer les
futurs talents français et internationaux, notamment au sein
de l’exposition Now ! Le Of, reconnue comme tremplin pour
la jeune création. Cette année, les dates de Now ! Le Of et
celles du salon Maison & Objet coïncident pour renforcer la
synergie entre les deux manifestations. E. D.-B.
PARIS DESIGN WEEK, du 8 au 16 septembre, programmation Jack London
à retrouver sur : www.maison-objet.com/fr/paris-design-week
voyageur La Callas sur la Seine
ÉVA L e m u s é e d ’A r t s
Africains, Océaniens O La Seine musicale, nouvelle
SI et Amérindiens de

salle de spectacle qui a ouvert
ON Marseille fait revivre
RA
en avril sur l’île Seguin à Bou-
logne-Billancourt, a choisi
le voyage que it l’écri-
vain Jack London pour sa première exposition
dans les mers du Sud de 1907 à de retracer la vie de femme et
1909. L’exposition présente des d’artiste de Maria Callas (ill. : ©Fonds
œuvres issues de ses collections de dotation Maria Callas). Pour ce qua-
et de celles d’autres musées (ill. : rantième anniversaire de sa disparition,
©La Compagnie des Indes), aux des archives personnelles et inédites
côtés d’objets rapportés par Jack ainsi qu’un parcours audiovisuel et inte-
London lui-même. E.D.-B. ractif plongent le visiteur dans l’intimité
de la cantatrice. E. D.-B.
JACK LONDON DANS LES MERS DU
MARIA BY CALLAS, La Seine Musicale,
SUD, MAAOA, 2, rue de la Charité,
1, cours de l’Île-Seguin, 92100
13002 Marseille, 04 91 14 58 38,
Boulogne-Billancourt, 01 74 34 54 00,
www.culture.marseille.fr
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du 8 septembre au 7 janvier.
du 16 septembre au 14 décembre.

190 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


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de Cézanne
Musée d’Orsay
13 juin – 24 sept. 2017

Informations
musee-orsay.fr
Paul Cézanne (1839-1906), Le Garçon au gilet rouge, 1888-1890, huile sur toile, 89,5 × 72,4 cm, Washington, National Gallery of Art, collection de Mr. et Mrs. Paul Mellon, de la National Gallery of Art, 1995.47.5 © Courtesy National Gallery of Art, Washington, NGA Images
Conception graphique : CLDESIGN
des lecteurs
Cézanne maçon
Merci pour le beau détail de matière picturale
qui ouvrait votre article sur les portraits de
Cézanne du numéro de juin. Votre journaliste
Jean-François Lasnier rapporte les mots
d’Antony Valabrègue, l’ami de Cézanne qui
Brésilien ou portugais ? qualifie sa peinture de « peinture de maçon ».
Je suis lecteur de la revue « Connaissance On parle également de violence et d’âpreté.
des Arts » depuis quarante ans et j’avoue ma Que sait-on de sa méthode de travail lors
satisfaction. J’ai beaucoup aimé votre numéro de cette période dite « couillarde » ?
de février sur l’Afrique. Nous savons bien Cécile de Montiers, Paris
l’importance déterminante de la sculpture
africaine sur l’évolution de l’art occidental John Elderfield, l’ancien conservateur en chef du MoMA et
au commencement du XXe siècle. Néanmoins, co-commissaire de l’exposition d’Orsay (jusqu’au 24 septembre),
j’ai été surpris par l’article L’Afrique au-delà dit que Cézanne a peint ses portraits de l’oncle Dominique sur
des clichés où, à mon avis, il y a quelques Faites du mail un fond brun-gris et qu’il n’a pas pu poser avec son couteau ces
imprécisions. Par exemple, la légende qui art en nous lourdes touches de peinture humide avec violence car sinon
accompagne la photographie de la page 44, écrivant ou en elles auraient arraché les touches précédentes. Ces œuvres ont
qui qualifie l’église de Porto-Novo de « style nous faisant donc été peintes strate par strate, « aussi soigneusement qu’on
brésilien ». Celle-ci représente un immeuble part de vos enduit un mur ». C’est donc l’expressivité de ces portraits, plu-
dont le style est fortement attaché aux églises réactions à ce tôt que la force du geste, qui a conduit les commentateurs à
de l’époque coloniale du Brésil, mais le baroque numéro. parler de violence pour cette peinture maçonnée. G. B.  
brésilien ne doit pas
être séparé du baroque
portugais. L’œuvre la
plus célèbre est sans
doute le Bom Jesus de
Congonhas do Campo,
qui est influencé
par l’ensemble
architectonique du
Bom Jesus do Monte,
à Braga au Portugal.
Ensuite, page 48,
je déplore qu’en ce qui
concerne le magnifique
bronze du Bénin, on
ait oublié la présence
portugaise dans cette
région. On sait que
la côte occidentale
africaine, depuis le
XVe siècle, est attachée à l’expansion Ci-dessus
maritime portugaise, antérieure à celle Une enveloppe ABONNEZ-VOUS À CONNAISSANCE DES ARTS
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monde. L’abondance d’expositions à Paris pendant le prin-
temps et leur succès nous ont donné raison d’avoir voulu CONNAISSANCE DES ARTS IS PUBLISHED MONTHLY EXCEPT JOINT JULY/AUGUST
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mettre l’Afrique et l’art africain à l’honneur. Merci pour vos BOUTIQUE.CONNAISSANCEDESARTS.COM
remarques. G. B.

192 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


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Directeur de la publication LE
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Dépôt légal septembre 2017. 16, rue du 4-Septembre,
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Directeur de la rédaction Guy Boyer
Rédactrice en chef adjointe Céline Lefranc
Secrétaire générale de la rédaction Sylvie Ragey
Conception graphique
et direction artistique Nathalie Lasserre
Rédactrice-iconographe /Assistante de rédaction
Delphine Chabaillé
Photographe Bernard Saint-Genès
Chefs de fabrication Anaïs Barbet, Sandrine Lebreton,
Christophe Van Damme
Ont collaboré à ce numéro Valérie Bougault, Myriam
Boutoulle, Françoise Chauvin, Jérôme Coignard,
Axelle Corty, Caroline Dubois, Jeanne Fouchet-Nahas,
Hervé Grandsart, Manuel Jover, Jean-François Lasnier,
Dominique de La Tour, Marie Maertens, Valérie
de Maulmin, Marine Milac, Guillaume Morel, Construire au Japon aujourd’hui
Charlotte Petitjean, Élisabeth Vedrenne. À l’occasion de l’exposition sur le Japon
Directeur du développement et
Carnet du connaisseur Philippe Thomas (55 18)
au Centre Pompidou-Metz (du 9 septembre
Chargé commercial Jérôme Duteil (55 17) au 8 janvier), partons sur les pas des plus
Responsable de la communication Lise Léger (42 88)
Rédactrice en chef adjointe des hors-série
surprenants architectes d’aujourd’hui.
et développements numériques Lucie Agache
Rédactrice Web /Responsable du site Internet
Élodie de Dreux-Brézé
Directeur digital pôle Arts et Classique
Matthieu Wolf
Derain rugit à Beaubourg
Hors-série (coordination) Jean-Michel Charbonnier, Le Musée national d’art moderne
Jeanne Fouchet-Nahas, Raphaëlle Roux a choisi de se concentrer
Iconographe des hors-série Diane de Contades
Expéditions Jean-Marc Olin sur la première période d’André
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Directrice commerciale
du Pôle Lifestyle & Culture
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Directeurs de clientèle Julien Woirin (66 30),
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Nicolas Grivon (01 49 53 64 83)
Diffusion marketing communication
Directrice Sophie Gourmelen
Connaissance des Arts
est une publication du Groupe Les Échos.
Président-directeur général Francis Morel
Directeur général délégué Christophe Victor
Directeurs délégués Bernard Villeneuve, Daniel Saada
Directrice du pôle Arts et Classique
Claire Lénart Turpin
Droits de reproduction textes et illustrations réservés pour tous pays. Gauguin l’alchimiste
©2017 Société Française de Promotion Artistique. ©Photothèque
R. Magritte/Banque d’images. ©Adagp, Paris 2017. ©Succession au Grand Palais
Picasso 2017. ©Succession H. Matisse 2017. ©2017 Artists
Rights Society, New York. ©DACS, London 2017. ©Pro Litteris,
Du 11 octobre au 22 janvier,
Zurich. ©Vegap, Madrid, 2017. ©Sabam, Bruxelles 2017. Gauguin devrait triompher
©VG Bild-Kunst, Bonn, 2017.
Photogravure Key Graphic, Paris. Impression Imaye Graphic (53).
au Grand Palais tant ses œuvres
Origine du papier : Finlande. Taux de fibres recyclées : 0%.
Le papier Stora Enso de ce magazine est issu de forêts gérées
exotiques et colorées plaisent
durablement. Eutrophisation : Ptot 0.011kg/tonne au grand public. Ici, peintures,
Un encart abonnements broché (abonnés et vente au numéro).
Encarts Revue Citadelles & Mazenod, FAE (abonnés),
estampes et céramiques
Orchestre de Paris (abonnés Paris/Île-de-France), évoqueront sa recherche
carte collée Moleiro (diffusion totale).
obsédante d’un ailleurs.

194 O SEPTEMBRE 2017 / CONNAISSANCE DES ARTS


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