Академический Документы
Профессиональный Документы
Культура Документы
Bibliographie sélective
I- OUVRAGES
Anheir, H.K., M. Classius, et M. Kaldor, dir, « Global civil society », Oxford, Oxford
University Press, 2001.
Aubin Fred NZAKOU, « La place des ONG en droit international de l’environnement »,
Ed. Article publié le 28/02/2012.
1
Archer C, « International Organizations », 3e éd. Londres, Routledge, 2001.
Armstrong, D., LIoyd et J.Redmond, « International Organizations in world politics”, 3e
éd. Basingstoke, New York,palgrave. 2004.
Assemblée Générale des Nations Unies, « Responsabilités des Organisations
Internationales », Doc. N° A/CN.4/L 74302 juin 2009.
Célestin KEUTCHA TCHAPNGA, « Le régime juridique des associations en droit public
camerounais », Paris, L’Harmattan, 2003, 196 p.
COP 21 ; « Derrière l’écologie, la pression des ONG anglo-saxonne », entretien avec
Bernard Carayon, in, Le Figaro, 11 septembre 2015.
Frits HONDIUS, « La reconnaissance et la protection des ONG en droit international »,
2000, Article publié dans Associations transnationales, Issue 1/2000, 2-4, 4p.
Grégoire JIOGUE et Robert DEMANOU, « Etude critique et comparative du cadre
juridique relatif aux organisations de la société civile au Cameroun », Programme
d’Appui à la Société Civile. (PASC). Union Européenne.Yaoundé. 2015. 37 p.
Jean Martial BONIS CHARANCLE, « Diagnostic des ONG de l’Afrique centrale : cas du
Cameroun, du Congo, du Gabon et de la République Centrafricaine », Rapport financé
par l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International, 1996 p.
Jean Martial BONIS CHARANCLE et Martin Vielajus, « Les ONG et leurs pratiques de
partenariat, nouvelles tendances et nouveaux défis », Coordination SUD, Solidarité
Urgence Développement, janvier 2017.
KIMAKA Dieudonné, « Le cadre juridique des ONG au Cameroun », Programme d’Appui
à la Société Civile. (PASC). Yaoundé.2009.
Lucie LEMONDE, « Le rôle des Organisations Non-Gouvernementales », Revue
québécoise de droit international, 1998.
MARADEIX (M.S.) : « Les ONG américaines en Afrique : activités et perspectives des 30
ONG », Paris, SYROS-ALTERNATIVES, 1990.
Marcelo DIAS VARELLA, « Le rôle des Organisations Non-Gouvernementales dans le
développement du Droit International de l’environnement », Revue trimestriel du Juris-
Classeur, janvier 2005, pp. 41-76.
MEYNAUD (J) : « Les groupes de pression internationale », LAUSAN. 1961.
Patrick DAILLIER, Matthias FORTEAU et Alain PELLET, « Droit International Public »,
Paris, LGDJ, 8ème éd. 2009.
2
Gérard Perroulaz, « Le financement des ONG dans la coopération du développement et
l’aide humanitaire : le cas de la Suisse et comparaisons internationales » Annuaire
Suisse de politique de développement, vol. 23, N°2, 2004.
Sylvie Brunel, « Du local au global : le rôle ambigu des ONG dans le développement »,
Historiens et géographes ; N°395 juillet août 2006.
Fréderic Thomas, « Les ambiguïtés de l’action humanitaire », le monde diplomatique, 1er
avril 2020.
Olivier de Maison Rouge, "Les ONG de l’éthique à l’influence" journal de l’économie, 24
avril 2019.
François Rubio, « Dictionnaire pratique des Organisations Non Gouvernementales
(ONG) ». Ed. Ellipses, 2004.
A. Pivetau, « Evaluer les ONG » Edition Karthala, 2004.
Philippe RYFMAN, « Les ONG », ed, la découverte, 2004. Coll. Repères.
Badie, Bertrand et Guillaume Devin (dirs.) (2007), « Le multilatéralisme », Paris, La
Découverte.
Bellamy, A., Paul Williams et Stuart Griffin), “Understanding Peacekeeping”, Cambridge,
Polity Press. 2004.
Bennett, A. L. et J. K. Olivier “International Organizations: Principles and Issues”, 7e éd.,
Englewood Cliffs, Prentice Hall. 2002.
Bertrand, M., « L’ONU », Paris, La Découverte. 2004.
Cot, J.-P. et A. Pellet (2002), « La Charte des Nations Unies : Commentaires article par
article », Paris, Economica.
De Velasco Vallejo, M. D. « Les Organisations Internationales », Paris, Économica. 2001.
Deblock, C. « North American Free Trade Agreement (NAFTA): Springboard or
Trap? », in C. Auroi et A. Helg (dirs.), Latin America 1810-2010: Dreams and Legacies,
London, Imperial College Press. 2011.
Devin, G. et M.-C. Smouts « Les Organisations Internationales », Armand Collin, Genève.
2011
Duchastel, Jules et Raphael Canet (dirs.), « Crise de l’État, Revanche des sociétés »,
Athéna, édition, 2006. 406 p..
Eichengreen, B. et P. B. Kenen (1994), « L’organisation de l’économie internationale
depuis Bretton Woods : Un panorama », Economie Internationale, no. 59, pp. 11-53.
Éthier, D. « Les Organisations Internationales », Montréal, PUM.2003.
3
Gerbet, P., V.-Y. Ghebali et M. R. Mouton « Société des Nations et Organisation des
Nations Unies », Paris, Editions Richelieu. 1973.
Gerbet, Pierre, Marie-Renée Mouton et Victor-Yves Ghebali, « Le rêve d'un ordre mondial:
de la SDN à l'ONU », Paris, Imprimerie Nationale. 1996.
Ghebali, V.-Y. « La crise du système des Nations-Unies », Paris, La documentation
française. (1988
Giorgetti, Chiara « From Rio to Kyoto: A Study of the Involvement of Non-
Governmental Organizations in the Negotiations on Climate Change », N.Y.U. (1999),
Grandin, Greg «Democracy, Diplomacy and Intervention in the Americas», in North
American Congress of Latin America (NACLA) Report on the Americas, Jan-Feb 2007,
2007, pp. 22-25.
Karns, M. P. et Karen A. Mingst “International Organizations: The Politics and Processes
of Global Governance”, 2ième édition, Londres, Lynne Rienner. 2010.
Katzentstein, P. J, R. O. Keohane et S. D. Krasner (1998), « International Organizations
and the Study of World Politics », International Organization, vol. 52, no. 4, automne,
pp.645-685.
Keohane, R. O. « Organisations internationales : quels fondements théoriques? »,
Problèmes économiques, no. 2.611-2.612, 7-14 avril, pp. 36-40. 1999.
Murphy, C. N. “International Organization and Industrial Change: Global Governance
since 1850”, New York, Oxford University Press. 1994.
ONU « Un monde plus sûr : Notre affaire à tous, Rapport du groupe de haut niveau sur
les menaces, les défis et les changements », New York, ONU. 2004.
Rioux, M. et C. Deblock, « L’impossible coopération fiscale internationale », Éthique
publique, vol. 10, no. 1, printemps 2008.
Smouts, M.-C. « Les Organisations Internationales », Paris, Armand Colin. 1995.
Smouts, M.-C. (dir.) « L’ONU et la guerre. La diplomatie en kaki », Paris, Éditions
Complexe. 1994.
S. Serge « Vers une Cour pénale internationale : la Convention de Rome entre les ONG
et le Conseil de sécurité », Revue générale de droit international public, 1999, n° 1, p. 29-
45.
Weiss, P. « Les organisations internationales », Paris, Armand Colin. 2005.
4
LOIS FONDAMENTALES
TEXTES LÉGISLATIFS
Loi N° 35/62 du 10 décembre 1962 relative aux associations au Gabon
Loi N° 14/2000 du 11 octobre 2000, portant liberté de création d’association au Gabon
Loi N° 13/2003 du 19 aout 2003, portant liberté de création d’association au Gabon
La Loi N° 16/2004 du 06 janvier 2005, portant création, attribution, et organisation du fonds
national du développement du sport gabonais.
Loi N°04-038/ du 5 août relative aux associations au Mali.
Loi N°20/2000 du 26 juillet 2000 relative aux organisations à but non lucratif au Rwanda.
Statut juridique des organisations non gouvernementales en Europe, Recommandation
CM/Rec. (2007) 14, du 10 octobre 2007 par le Comité des Ministres du Conseil de
l’Europe.
Loi N°99/014 22 Décembre 1999. Régissant les ONG au Cameroun ;
Loi N°90/53 19 Déc 1990 portant loi sur la liberté d’association au Cameroun ;
7
PREMIÈRE PARTIE : DROIT DES ORGANISATIONS
INTERNATIONALES
8
SECTION II : LES ORGANISATIONS A CARACTERE REGIONAL
PARAGRAPHE I : OBJECTIFS DE L’UNION AFRICAINE
PARAGRAPHE II : PRINCIPES DE FONCTIONNEMEN DE LUA
9
A- Les textes législatifs
B-Les textes règlementaires
10
B-La soumission à la législation de l’Etat d’accueil
INTRODUCTION GENERALE
11
Une Organisation Internationale (OI) est une personne morale de droit public 1, à
vocation universelle2, fondée par un traité ou une convention internationale ou
multilatérale, par des Etats ou des Organisations Internationales, afin de coordonner une
action sur un sujet déterminé dans les statuts pour la réalisation d’intérêts communs.
Une Organisation Non Gouvernementale (ONG) par contre est une association à but
non lucratif3, d’intérêt public4, qui ne relève ni d’institutions internationales 5, ni d’un Etat,
encore moins d’un gouvernement et qui, bien que n’ayant pas le statut de sujet de droit
international, intervient dans le champ national ou international et promeut, entre autre les
droits humains, la défense de l’environnement, l’approche genre, les droits des enfants...
A priori, si l’on s’en tient à ces deux définitions, les deux notions semblent
absolument contraster et justifieraient un exposé distinct pour présenter de façon plus
approfondie et exhaustive chacune d’elles.
Cependant, cet effet de contraste entre les deux notions n’est qu’apparent. Le cours
sur les « Organisations Internationales (OI) et les Organisations Non Gouvernementales
(ONG) », il faut l’avouer, a la particularité de procéder d’un dessein pédagogique propre
qui entend synthétiser en un seul enseignement, des connaissances relatives à deux types
d’Organisations, deux personnes morales qui, bien que foncièrement liés, car exerçant de
façon complémentaire et interdépendante, des activités opérationnelles de promotion de la
condition humaine, de développement durable, de promotion de la solidarité , de la
coopération internationale et des droits humains, ont souvent fait l’objet de cours distincts.
Ce d’autant plus que ces deux personnes morales, se distinguant nettement des
gouvernements, interviennent généralement toutes deux dans les champs aussi bien
nationaux qu’internationaux.
1
Une personne morale est une entité dotée personnalité juridique, ce qui lui permet d’être directement titulaire
de droits et d’obligations en lieu et place des personnes physiques ou morales qui la composent ou qui l’ont
créée. Une personne morale de droit public est soumise au droit public et spécialement au droit
administratif pour certaines de ces activités ; elle peut toutefois être régie par le droit privé. La personnalité
juridique confère à la personne morale, nombre d’attributs reconnus aux personnes physiques, comme le nom, un
patrimoine ou un domicile. La personnalité morale permet notamment d’ester en justice, d’acquérir des biens
meubles et immeubles, l’encaissement des ressources (principalement les cotisations des membres, ou les
éventuelles subventions publiques).
2
Elle peut être à vocation régionale ou continentale.
3
Une association à but non lucratif est un regroupement de droit privé d’au moins deux personnes, qui décident
de mettre en commun des moyens afin d’exercer une activité ayant un but premier autre que la recherche d’un
gain, d’un profit ou leur enrichissement personnel.
4
La notion d’intérêt public est certes très large ; mais on s’accorde à la relier à d’autres idées comme l’avantage
commun, le bien public, le bien commun, l’intérêt général, les bienfaits publics ou la volonté générale.
5
Une institution internationale est une organisation dont le statut lui permet d’exercer des activités
internationales, tel que la Banque Mondiale, banque africaine de développement, le FMI, l’OMS, UNESCO,
OIT, OMC…
12
En effet, de par leurs objectifs les Organisations Non Gouvernementales et les
Organisations Internationales semblent ombilicalement liées.
Si les OI couvrent des objectifs globaux et transnationaux de sécurité et de sûreté
collectives, une sorte de subsidiarité6 mécanique nous amène à constater que les ONG, de
plus en plus, prennent part aux processus de développement économique, culturel et social
en implémentant très souvent les politiques des OI. De sorte que la taille et la lourdeur
bureaucratique des unes, sont compensées par la flexibilité, l’efficacité et la performance
des autres7.
Cependant, les liens qui unissent ce tandem ne doivent pas occulter les dérives
pouvant survenir du fait des dépendances et des ingérences qui travestissent, dénaturent et
enveniment les relations entre les Etats du sud et ces dernières. En fait, les Etats africains en
général, et ceux d’Afrique sub-saharienne francophones en particulier, confrontés depuis la
fin de la deuxième guerre mondiale à plusieurs guerres, crises sanitaires, économiques,
sociopolitiques et humanitaires sont devenus les circonscriptions opérationnelles de
prédilection des ONG et des OI. Ce qui ne se réalise pas sans heurts et tensions : dans leur
volonté d’imposer leur vision du monde ou de façon plus louable, de s’impliquer dans la
conception, la réalisation, et le suivi des projets de développement et de coopération 8, ces
ONG et / ou ces OI entretiennent très généralement avec les pays d’accueil bénéficiaires,
des rapports condescendants, de tutorat et d’ingérence qui bafouent le sacro-saint principe
de la souveraineté des Etats et de la non-ingérence.
Ainsi, tout en se rappelant le rôle que jouèrent Bernard Koushner et les « french
doctors » des Médecins Sans Frontière (MSF) dans le conflit du biaffra (de 1967 à 1970),
l’assassinat du guide de la révolution de la jamahiria libyenne à Syrte en 2011 ou même
l’affaire de l’arche de Zoé en octobre 2007 au Tchad, les analystes sont de plus en plus
fondés et convaincus que l’interventionnisme des ONG et des OI occidentales, moyennes
orientales et extrêmes orientales9 est loin d’être de simples actions pacifiques,
6
Principe selon lequel une autorité centrale ne peut effectuer que les taches qui ne peuvent pas être réalisées à
l’échelon inférieur. Selon le principe de la subsidiarité, la responsabilité d’une action publique, lorsqu’elle est
nécessaire, revient à l’entité compétente la plus proche de ceux qui sont directement concernés par cette action
7
Lire Mohamed SANOUN « Somalia : the missed opportunities », dans lequel l’ancien diplomate algérien
analyse les raisons de l’échec de l’intervention de l’ONU, et des forces US en Somalie en 1992. Selon lui, le
dévouement et l’engagement des ONG pour fournir l’aide alimentaire a supplanté l’inefficacité bureaucratique et
la prudence excessive des responsables onusiens calfeutrés et confinés dans leurs bureaux très loin des théâtres
d’opération et des risques sur le terrain.
8
Leurs champs couvrent des secteurs comme les projets environnementaux, sanitaires, de développement
durable ou simplement sociaux.
9
La Chine, la Turquie, la Corée du Sud, les Emirats Arabes Unis, Israël, le Qatar…etc., brillent depuis quelques
décennies par un activisme et une diplomatie de présence culturelle, associative, culturelle, sportive, éducative
relayés sur les pays du sud par des agences de développements diverses : Maarif, Amity colledge, Koica,
13
philanthropiques et humanitaires. La mise en avant du « droit d’ingérence » est parfois un
alibi pour déstabiliser les régimes en place ou pour faciliter et actionner l’ingérence néo-
colonialiste ou impérialiste afin de mieux piller et préempter les richesses de ces pays. On
comprend mieux et aisément aujourd’hui l’incidence des résolutions du Conseil de Sécurité
de l’ONU ou l’impact des ONG tels qu’OXFAM10, Médecins Sans Frontières, CARE11…
sur les pays africains ou dit du « tiers-monde ».
Voilà justement ce qui sous-tend l’idée et l’objectif de cet enseignement. La finalité
didactique poursuivie vise la présentation inclusive et invasive des deux thématiques : elle a
l’avantage de faciliter leur appréhension par l’étudiant, à la fin du cours, en mettant entre
autre en évidence, par contraste, leurs régimes juridiques, leurs modes de fonctionnement,
leurs classifications, leurs antagonismes, leurs capacités juridiques, leurs structures
organiques et leurs modes de financement…
Pour ce faire il ne s’agira pas simplement d’une juxtaposition des deux
enseignements, mais d’une présentation analytique, réflexive et contrastée de deux acteurs
majeurs intervenant dans les mécanismes de la sécurité internationale, de la coopération
internationale, de la protection des personnes, de l’environnement et de la préservation de la
culture.
Le cours sur le « Droit des Organisations Non Gouvernementales (ONG) et des
Organisations Internationales (OI) consacre l’impératif de sécurité et de coopération
internationale (première partie) face au traitement diplomatique des problématiques
sociales et humaines nées des avatars de la souveraineté étatique contemporaine (deuxième
partie).
PREMIÈRE PARTIE :
DROIT DES ORGANISATIONS INTERNATIONALES.
10
Oxfam international : Oxford committee for famine Relief est une confédération composée de vingt
organisations indépendantes, de même sensibilité, qui agissent “contre la faim, les injustices et la pauvreté”.
11
Care international est une association humanitaire et de solidarité internationale non-confessionnelle,
apolitique et indépendante, fondée aux Etats Unis en 1945, après la 2 ème guerre mondiale, avant le plan Marshall.
Il s’agit aujourd’hui d’un réseau international, l’une des plus importantes ONG. CARE était un acronyme
signifiant Coopérative for American Remittance to Europe. Cette dernière ayant étendu son influence au monde
entier, l’acronyme changea de signification pour devenir, Cooperative for Assistance and Relief Everywhere,
Inc. CARE se donne pour priorité le respect des droits fondamentaux, l’accès à l’éducation, aux soins, à l’eau
potable, la protection de l’environnement, combattre la discrimination et travaille dans une démarche de
développement durable. De façon générale, CARE veut s’attaquer à tous les fronts de la pauvreté.
14
PROLEGOMENES
Le 18e siècle voit paraitre les multiples projets du même type, conceptualisés et des
philosophes et par des penseurs tels que Jérémy Bentham, Jean Jacques Rousseau ou
l’Abbé Grégoire. Qui furent de véritables précurseurs des Organisation Internationales.
Néanmoins, leurs ouvrages qui peuvent présenter quelques intérêts, du point de vue des
idées politiques, n’ont réservées en réalité qu’une très faible influence sur les solutions qui
16
Pierre Dubois, Jurisconsulte et avocat du Roi français Philippe IV le Bel, théorise dans son traité « De
recuperatione terrae sanctae » (de la récupération de la terre sainte), la pensée selon laquelle la paix au sein de
la chrétienté est une condition nécessaire pour justifier la conquête par les croisades de Jérusalem et de chypre,
considérés comme la terre sainte, mais occupés par Saladin et les armées musulmanes depuis 1154. Son traité
présente les mesures à prendre pour faire de la chrétienté une sorte d’empire couvrant tout le territoire jadis
colonisé par l’empire romain pendant la pax romana. Le but de son idéologie vise la prééminence de la France
pour pacifier la chrétienté et faire triompher ses ambitions de guerre et de croisade. Une de ses idées phares reste
le projet de création d’une cour internationale de justice pour régler les différends entre les nations et un interdit
économique déclaré contre toute puissance chrétienne qui ferait la guerre à une autre puissance chrétienne. Il
conseille la réconciliation entre le pouvoir temporel (le Roi) et le pouvoir spirituel (le Pape).
17
Georges de PODEBRADY, gouverneur, régent puis roi de Bohème est le tout premier souverain rejetant la foi
catholique et l’incitation aux croisades par le pape Pie II, qui fondera sa politique sur les compactata, un accord
conclu et visant instaurer une cohabitation harmonieuse entre les catholiques minoritaires et la majorité Hussite
(mouvement religieux inspiré par les doctrines de jan Hus, qui prône un retour à l’église apostolique pauvre et
spirituelle, précurseur du protestantisme,).l’histoire retient de lui qu’il envoya ses ambassadeurs dans toute
l’Europe occidentale pour proposer à la chrétienté une alliance permanente sous la forme d’un traité instaurant
une « confédération de rois et de princes chrétiens », dotée d’une assemblée permanente et d’une cours
internationale de justice, c’était des projets précurseurs de l’Union Européenne.
16
devraient être adoptées compte tenu de dévolution de la suite des évènements de la vie
internationale.
Au 19e siècle apparaissent les premières tentatives des organisations internationales.
17
Le quatorzième point du message du Président Wilson18 au congrès des Etats-Unis
en date du 8 janvier 1918 indiquant :qu’ « une société générale des nations devrait être
formée en vertu des conventions formelles ayant pour objet de fournir des garanties
réciproques des indépendances politiques territoriales au petits comme aux grands Etats ».
Ce projet de Société des nations sera adopté sur proposition du président Wilson à
l’unanimité par la conférence de la paix du 28 avril 1919.
La Société Des Nations est une organisation du gouvernement, à tendance
universaliste de caractère égalitaire.
Au cours des années 1920-1930, la SDN échoue dans ses tentatives de prévention
de règlement des conflits armées qui se multipliaient. La SDN a du mal à jouer un rôle
efficace en raison des difficultés qui imposaient la prise de décision par consensus.
Désarmée durant la crise économique de 1921 dont les conséquences politiques finirent par
saper et d’annihiler les modestes efforts de coopération économique internationale
embryonnaires, abandonnés par plusieurs pays qui désertèrent les idéaux fixés par la SDN19,
les Etats-Unis et les alliés préfèrent fonder l’espoir d’avenir sur un nouveau système, celui
des nations unies.
18
C’est le nom donné au programme du traité de paix présenté dans les « quatorze points de Wilson » par le
président des Etats Unis Woodrow Wilson pour mettre fin à la première guerre mondiale et reconstruire
l’Europe, dans un discours prononcé devant le congrès des EU.
19
La SDN est une des pionnières dans l’univers des OI. Elle est introduite par le traité de Versailles en 1919 et
dissoute en 1949. Elle était composée de quatre membres permanents, (France, Italie, japon, Royaume Uni), de
l’Allemagne à partir de 1926 et de membres non permanents élus pour trois ans. La SDN, connaitra dans l’entre-
deux guerres la désertion de trois pays (l’Allemagne nazie 1933, le japon en 1933 et l’Italie en 1937) qui
contestaient la dépendance des pays faibles et fragilisés par la première guerre mondiale, aux grandes puissances
pour l’application de ses résolutions.
20
C’est une conférence qui a jeté les bases de l’organisation des nations unies. Elle a eu lieu à la fin de la
deuxième guerre mondiale, du 21 aout au 7 octobre 1944, dans la ville de Dumbarton Oaks, à Washington, DC
18
L’ONU a été fondée sur les principes du multilatéralisme 21, de légalité, des droits
des nations, et de l’internationalisme libérale (Idéologie qui encourage et met en place une
solidarité de principes, d’intentions et d’actions parmi les individus et les forces collectives
et qui tend vers une organisation dont les compétences dépassent les structures nationales) .
Pour WOODROW WILSON, la vision d’un internationalisme libéral en matière de
politique étrangère consiste à soutenir la sécurité et l’ouverture du marché entre les
différentes démocraties, le tout régulé par un système d’institutions internationales
dépendantes des Etats-Unis. L’ONU comporte notamment en son centre : un exécutif
restreint, le Conseil de Sécurité, un forum délibératif, l’assemblée générale, où règne le
principe démocratique « un pays une voix » ; un corps juridique, la cour internationale de
justice, le conseil économique et social ; L’article 68 de la charte prévoit que le conseil
institue les commissions pour déléguer dans sa tâche notamment pour des questions
économiques et sociales et le progrès des droits de l’homme et dans tout autre domaine.
19
Plusieurs organisations spécialisées viennent compléter l’organigramme et la
structure pour former ce qu’on appelle aujourd’hui le système des Nations Unies (parmi les
plus importants, l’on retrouve l’OIT, UNESCO, et l’OMS, FMI, et le groupe de la Banque
Mondiale, constitué de cinq banques). Chacune de ces organisations est liée de manière
différenciée à l’ONU, laquelle apparait comme un gouvernement mondial dont chacune des
composantes doit agir de manière à favoriser et atteindre une cohérence d’ensemble.
Pour Sir Gérald Grey Fitzmaurice, l’ONU est une organisation internationale c’est-
à-dire « l’association d’Etats, constituée par un traité, doté d’une constitution, d’organes
communs possédant une personnalité juridique distincte de celles des Etats membres ».
Cette définition n’a pas été retenue par la convention de Vienne sur le droit des
traités. La convention de vienne du 23 mai 1969, dans son article 2 alinéa (1) dispose
que l’expression « Organisation Internationale » dérive d’une Organisation
Intergouvernementale. Toutefois, de façon plus concise c’est la convention de vienne de
1975 sur la représentation des Etats, en son article 1(a) qui proposera cette définition de
l’Organisation Internationale faite plus tôt par Sir Gérald Grey Fitzmaurice, en ces
termes : « l’expression OI s’entend d’une association d’Etats constitués par un traité doté
d’une constitution et d’organes communs et possédant une personnalité juridique de celle
des Etas membres ».
De façon simplifiée, selon le projet d’articles sur la responsabilité des OI en son
article 2 (a), l’expression « OI » « s’entend, toute organisation instituée par un traité ou un
autre instrument régi par le droit international et dotée d’une personnalité juridique propre »
outre les Etats, une OI peut comprendre parmi ses membres des entités autres que les Etats.
Les OI ne sont pas des supers Etats, mais ont, comme ces derniers, une constitution,
une personnalité juridique propre, un système de responsabilité qu’il faut distinguer de celle
de ses membres.
Acteurs incontournables de la vie internationale, les OI ont cessé de se multiplier et
de se diversifier. Des centaines ont été créées en prenant des aspects multiformes ;
universelle et régionale, générale et spéciale, politique et économique.
Les OI constituent les formes particulières d’arrangement institutionnel qui sont
actuellement confrontées à des défis complexes de régulation de système mondial que
comporte des dimensions politiques, économiques, juridiques, sociales, culturelles et
environnementales et ils sont également différenciés. Selon les perspectives, on distingue
de nombreux acteurs sur la scène internationale, les Etats, les entreprises, ou encore les
organisations de la société civile.
20
Nous articulerons les développements qui suivent autour de trois grandes parties :
une Première partie déclinant le Cadre juridique des OI ; une Deuxième partie présentant
les OI à caractère universel et les OI à caractère régional ; la troisième et dernière
partie quant à elle analysera les institutions spécialisées de l’ONU
CHAPITRE 1:
CADRE JURIDIQUE DES ORGANISATIONS INTERNATIONALES
21
On peut dire qu’une organisation internationale est une institution créée par
plusieurs Etats pour gérer de manière commune leur coopération dans différents domaines.
Une OI est créé grâce à un instrument juridique qui constate l’accord des Etats membres.
Cet instrument peut revêtir plusieurs noms : charte, convention, accord, etc. Il est soumis à
la procédure de ratification. Pour qu’un instrument juridique entre en vigueur, il faut que
cet instrument ait atteint un nombre minimal qui est alors appelé un seuil (situation la plus
fréquente dans les OI à vocation universelle telle l’ONU) ou la totalité dans les OI à
vocation restreinte, spécifiquement les OI d’intégration, instruisant les relations renforcées
entre les Etats membres.
Dans la pratique internationale, l’on note deux cas de figures s’agissant des
réserves. Les conventions de vienne de 1969 et 1986 reconnaissent aux Etats, la possibilité
d’émettre des réserves sur certaines conditions. Par contre, la charte est muette sur la
question et le statut de la CPI en son article 120 dispose qu’il n’admet aucune réserve.
L’OI est une personne juridique qui est créée par les Etats. Mais elle va être dotée
d’une certaine autonomie qui va lui permettre de se détacher dans une certaine mesure des
Etats qui l’ont créée. Ainsi, les OI sont dotées de leur propre règlement (charge
constitutive) et bénéficient d’une personnalité juridique.
Une OI a des organes qui sont permanents dans le sens qu’ils existent de manière
permanente même s’ils ne se réunissent pas de manière permanente.
A.Les organes à existence permanente
Toute organisation internationale a les organes qui sont permanents dans ce sens ils existent
de manière permanente même s’ils ne se réunissent de manière permanente ; par exemple,
l’Assemblée Générale des Nations Unies est un organe permanent, mais qui ne se réunit
qu’une fois par an. Le Conseil de Sécurité est un organe permanent qui se réunit
fréquemment mais qui ne fonctionne pas en permanence.
22
B. Les organes véritablement permanents
Toute OI dispose également d’organes qui sont véritablement permanents. Par
exemple, le Secrétariat Général des Nations Unies est composé par un ensemble de
fonctionnaires avec à leur tête le Secrétaire Général des Nations Unies.
Même si une OI est créée par les Etats et même si ce sont ceux-ci qui composent
certains organes, ces organes vont être juridiquement considérés comme les organes
propres à l’OI.
24
Les OI comprennent des organes juridictionnels. Parmi ceux-ci, il faut mettre à part la CIJ
prévue par la charte des Nations Unies et qui en outre peut à la demande des organes des
Nations Unies et des institutions spécialisées, émettre des avis consultatifs23.
Les OI ont créé des juridictions dont la compétence peut être plus ou moins étendue. Comme
exemples la Cour Internationale Centre Américaine, de l’Organisation des Etats Centres-
Américains (ODCA), charte de San Salvador du 14/10/1951.
La cour de justice des communautés européennes
La cour arabe de justice prévue dans le cadre de la ligue ARABE
Les organisations internationales peuvent également créer les tribunaux administratifs pour
les litiges concernant les fonctionnaires des organisations internationales (compte tenu de
l’immunité de juridiction dont bénéficient les organisations internationales sur les Etats
membres (l’article 105 de la charte).
23
Conformément au paragraphe premier de l’article 96 de la charte des Nations Unies, « l’Assemblée Générale
et /ou le Conseil de Sécurité peuvent demander à la CIJ un avis consultatif sur toute question juridique. Une
procédure consultative est introduite devant la Cour par le moyen d’une requête pour avis consultatif adressé au
greffier par le Secrétaire général de l’ONU ou le Directeur ou le Secrétaire Général de l’institution requérante.
Quelques jours après le dépôt de la requête, la Cour dresse la liste des Etats et Organisations Internationales dont
elle considère qu’elles seront à même de lui fournir des renseignements et éclaircissements sur la
question. Contrairement aux arrêts, et sauf les cas rares où il est expressément prévu qu’ils auront force
obligatoire, les avis consultatifs de la CIJ n’ont pas d’effets contraignants. Il appartient aux institutions ou
Organes Internationaux qui les ont demandés de décider, par les moyens qui leurs sont propres, de la suite à
réserver à ces avis.
25
L’Organisation Internationale va pouvoir exercer les activités uniquement dans les
domaines pour lesquels elle a été créée. C’est dans sa charte constitutive, c’est-à-dire, le
traité qui la créé, qu’est prévue sa spécialité. Autrement dit l’OI est limitée par les Etats qui
l’ont créée, par le principe de spécialité24. Elle ne pourra exercer des droits autres que ceux
qui sont (ou ont été) prévus par sa charte constitutive établie par les Etats fondateurs.
24
Ce principe veut dire que les OI sont dotées, par les Etats qui les créent, de compétences d’attribution dont les
limites sont fonction des intérêts communs que ceux–ci leur donnent pour mission de promouvoir ; ce principe
revient en réalité à s’intéresser à la question même des compétences des Organisations Internationales. En
matière de compétence, les OI, n’ont que les compétences que les entités qui les composent, aussi appelés les
Etats membres, décident de lui attribuer. Elles ne disposent pas de compétence de la compétence (Kompetenz-
Kompetenz) au contraire des Etats qui disposent de la souveraineté. Elles ne peuvent pas déterminer, par elles-
mêmes, les compétences qu’elles seront amenées à exercer : cette tache de la répartition des compétences revient
aux Etats membres qui en assument la distribution.
25
La notion de pouvoirs implicites désigne les pouvoirs non expressément disposés dans la charte constitutive de
l’organisation internationale, ce sont des pouvoirs qui se déduisent de celle-ci par une interprétation évolutive
qu’en donne le juge international à l’occasion d’un litige.
26
A la différence des Etats qui ne peuvent pas nier l’existence d’un nouvel Etat, les
Etats tiers d’une Organisation Internationale ne sont pas tenus de lui reconnaitre la
personnalité juridique ; pour eux, la charte constitutive est un traité qui répond aux
principes de l’effet relatif des traités26. Ils ne sont pas soumis aux obligations créées par ce
traité. Par exemple, l’URSS a difficilement reconnu l’existence de la communauté
européenne27. Un Etat tiers devra entrer en contact avec l’organisation internationale pour
que celle-ci soit considérée comme un sujet de droit par lui.
28
La qualité de membre d’une Organisation Internationale peut se perdre pour des
raisons qui tiendront aux circonstances de la vie politique internationale ou à la suite d’une
manifestation de volonté venant soit de l’Etat membre, soit de l’Organisation Internationale
elle-même.
1- Le retrait volontaire, est un acte unilatéral de l’Etat membre qui veut sortir de l’organisation
et cesse d’être lié par l’acte constitutif. Par exemple, les USA se sont retirés de l’UNESCO
en 1984 pour y revenir en 1995.
28
Le 21 février 1966, lors d’une conférence de presse, le Président de la République française, Charles De gaulle
rend public le retrait de la France du commandement intégré de l’OTAN, tout en réaffirmant l’alliance avec les
Etats-Unis. La réintégration de la France est annoncée par le Président de la République française Nicolas
Sarkozy en 2007 et ne deviendra effective qu’en avril 2009au sommet de l’OTAN à Strasbourg-Kehl.
29
l’existence d’un tel droit. Dans le cadre de l’ONU, il apparait que la conférence de San
Francisco a estimé que le droit de retrait était inhérent à la souveraineté de l’Etat. Dans le
cadre de l’union européenne, la réponse n’est pas évidente, car les textes sont silencieux.
3- L’expulsion
Pour ce qui est du fond, l’expulsion est une sanction contre un manquement grave ou
persistant à des obligations conventionnelles par exemple en 1954 la Tchécoslovaquie est
formellement expulsée du FMI pour avoir refusé de communiquer certains renseignements
à l’organisation. L’expulsion fut également appliquée à l’URSS en 1939 lors de la guerre
contre la Finlande.
L’expérience prouve que les organisations hésitent à mettre en œuvre ces sanctions même
dans leur forme la plus anodine.
Pour ce qui est de la forme, l’expulsion requiert un vote obtenu dans les conditions requises
pour les matières les plus importantes par exemple : la charte de l’ONU (article 5) exige
une recommandation du Conseil de Sécurité et une décision d’Assemblée Générale. Au
FMI, il faut la majorité des gouverneurs exerçant la majorité des droits de vote.
Les Organisations Internationales ont des compétences variées qui sont définies
surtout par leurs chartes constitutives. Le contenu de ces compétences dépendra du domaine
d’action de l’Organisation Internationale et de ses objectifs, elles sont toutefois soumises à
un certain contrôle.
32
Juriste de formation et diplomate de carrière, Dumitru Mazilu est chargé par les Nations Unies en 1985 de
d’élaborer un rapport sur les droits de l’homme et de la jeunesse dans le monde. Il devient dès lors rapporteur
spécial de la haute instance internationale. Lorsque les services secrets du régime roumain décadent de Nicolae
Ceaucescu apprennent le contenu du rapport, ils le feront congédier du ministère des affaires étrangères,
retireront son passeport, l’empêcheront de se rendre aux sessions pour présenter son travail et le mettront sous
arrêt à domicile. A plusieurs reprises, la Police politique roumaine empêche les Nations unies de le contacter. Ce
qui obligera les Nations unies à présenter le cas devant la Cour International de Justice de la Haye qui ; une fois
saisie du dossier, rendra à l’unanimité, sa décision en faveur des Nations unies « Dumitru Mazilu doit jouir de
tous les privilèges et immunités diplomatiques prévues par l’article 22 de la Convention ».
32
Un contrôle juridictionnel peut être envisagé, et une juridiction sera saisie pour contrôler les
compétences d’une organisation.
Certaines juridictions, les tribunaux administratifs, permettent d’exercer le contrôle à
l’intérieur des organisations. Il en existe 3 ou 4 pour toutes les organisations internationales
(celui de l’ONU s’occupe de toutes les organisations de la famille des Nations-Unies). Il
n’existe pas de contrôle de l’activité externe des organisations internationales, même si la
cour internationale de justice tend à évoluer vers un contrôle de résolutions prises par les
organes de l’ONU (arrêt du 14/04/1992 dans l’affaire LOCKERBIE opposant la Lybie au
Royaume-Unis et aux Etats-Unis33).
34
février 1999, BE23 , dans l’affaire Beer Regan c. Allemagne 34 . Dans cette affaire, les faits,
tels qu’ils sont établis par les circonstances de l’espèce, indiquent ce qui suit :
L’ingénieur Karlheinz Beer, ressortissant allemand, et Philip Regan, programmeur, engagèrent
devant le tribunal du travail de Darmstadt en Allemagne, une procédure contre l’A.S. E (l'Agence
Spatiale Européenne), faisant valoir qu'en vertu de la loi allemande sur le prêt de main-d’œuvre, ils
avaient acquis le statut d'agents de cette organisation.
Dans les procédures respectives, l'ASE invoqua l'immunité de juridiction dont elle jouissait
en vertu de l'article XV, paragraphe 2 de la Convention de l’ASE et de son annexe I. le tribunal du
travail de Darmstadt, déclara les demandes des requérants irrecevables. Le tribunal considéra que
l’ASE jouissait d'une telle immunité en vertu de l'article XV § 2 de la Convention de l’ASE et de
son annexe I. Estimant que l'ASE avait valablement invoqué son immunité de juridiction, qui
pouvait être prévue notamment par des accords internationaux. Dans son raisonnement, il estima en
particulier que l'ASE avait été instituée en 1975 comme une Organisation Internationale nouvelle et
indépendante. Il rejeta donc l’argument des requérants selon lequel l’ASE était par conséquent
soumis à la juridiction allemande.
Le tribunal rappela en outre que la Cour fédérale du travail, avait conclu que les
dispositions litigieuses ne se heurtaient pas aux principes fondamentaux du droit constitutionnel
allemand.
34
Dans l’affaire du 18 février 1999, qui concernait les actions des requérants se plaignant de l’immunité de
juridiction évoquée par l’agence spatiale européenne, la cour a reconnu le caractère indispensable de l’immunité
de juridiction d’une organisation international, à condition toutefois que la restriction qu’elle engendre ne soit
pas disproportionnée. Ainsi, dans cette affaire comme dans l’affaire Waite et Kennedy c. Allemagne, les
requérants disposaient d’une autre voie pour protéger leurs droits ; en effet, il est admis une immunité de
juridiction de l’Organisation Internationale, à condition toutefois que le requérant puisse bénéficier d’une voie
interne alternative et accessible.
35
Deuxièmement L’immunité de juridiction
La loi allemande sur l’organisation judiciaire régit l'immunité de juridiction devant les tribunaux
allemands. Les articles 18 et 19 visent les membres des missions diplomatiques et consulaires, et
l'article 20 § 1 d'autres représentants d'Etats présents en Allemagne à l'invitation du gouvernement
allemand. Conformément à l'article 20 § 2, d'autres personnes jouissent de l'immunité de juridiction
en vertu des règles du droit international général, d'accords internationaux ou d'autres dispositions
légales.
36
Convention ». Les requérants par contre invitent la Cour à constater une violation des droits que
leur reconnaît l’article 6 § 1 de la Convention et à leur accorder une satisfaction équitable au titre de
l’ancien article 50 de la Convention (nouvel article 41).
Sur La Violation Alléguée De L’article 6 § 1 De La Convention, les requérants prétendent n’avoir
pas été entendus équitablement par un tribunal sur la question de l’existence, en vertu de la loi
allemande sur le prêt de main-d’œuvre, d’une relation contractuelle entre eux-mêmes et l’ASE. Ils
allèguent la violation de l’article 6 § 1 de la Convention, ainsi libellé :
« Toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue (…) par un tribunal (…) qui décidera
(…) des contestations sur ses droits et obligations de caractère civil (…) »
Le Gouvernement et la Commission sont de l’avis contraire. Le Gouvernement ne conteste pas que,
par la procédure devant le tribunal du travail, les requérants recherchaient une décision relative à «
des contestations sures [leurs] droits et obligations de caractère civil ». Cela étant, et les arguments
soumis par les parties se rapportant à l’observation de l’article 6 § 1, la Cour se propose de partir du
principe que celui-ci s’applique en l’espèce.
L’article 6 § 1 garantit à toute personne le droit à ce qu’un tribunal connaisse de toute contestation
relative à ses droits et obligations de caractère civil. Il consacre de la sorte le « droit à un tribunal »,
dont le droit d’accès, à savoir le droit de saisir le tribunal en matière civile, ne constitue qu’un
aspect (arrêt Golder c. Royaume-Uni du 21 février 1975, série A n° 18, p. 18, § 36, et, récemment,
arrêt Osman c. Royaume-Uni du 28 octobre 1998, Recueil des arrêts et décisions 1998-VIII, p.
3166, § 136).
Les requérants ont eu accès au tribunal du travail de Darmstadt seulement pour entendre déclarer
leur action irrecevable par l’effet de la loi. Dans sa décision, cette juridiction renvoya à l’arrêt rendu
le 10 novembre 1993 par la Cour fédérale du travail dans l’affaire de MM. Waite et Kennedy
(paragraphe 15 ci-dessus).
En l’espèce, comme dans l’affaire de MM. Waite et Kennedy, la procédure devant la juridiction
allemande du travail visait donc principalement à déterminer si l’ASE pouvait ou non valablement
invoquer son immunité de juridiction.
Dans leur mémoire et à l’audience devant la Cour, les requérants ont réitéré l’argument que l’ASE
avait indûment invoqué l’immunité devant les juridictions allemandes du travail. Selon eux, la levée
de l’immunité convenue, en vertu de l’article 6 § 2 de l’Accord relatif à l’ESOC (paragraphe 32 ci-
dessus) en faveur du CERS, organisation qui a précédé l’ASE, valait pour l’ASE.
Pour le Gouvernement, cette thèse est injustifiée, eu égard à la différence marquée entre l’immunité
consacrée par l’article XV et le transfert des droits et obligations énoncé à l’article XIX de la
Convention de l’ASE (paragraphes 23, 25 à 28 ci-dessus).
La Cour rappelle qu’elle n’a pas pour tâche de se substituer aux juridictions internes. C’est au
premier chef aux autorités nationales, notamment aux cours et tribunaux, qu’il incombe
d’interpréter la législation interne (voir, entre autres, l’arrêt Pérez de Rada Cavanilles c. Espagne du
37
28 octobre 1998, Recueil 1998-VIII, p. 3225, § 43). Il en va de même lorsque le droit interne
renvoie à des dispositions du droit international général ou d’accords internationaux. Le rôle de la
Cour se limite à vérifier la compatibilité avec la Convention des effets de pareille interprétation.
La juridiction allemande du travail a jugé irrecevable l’action engagée par les requérants en vertu de
la loi allemande sur le prêt de main-d’œuvre, l’ASE, la défenderesse, ayant invoqué l’immunité de
juridiction conformément à l’article XV § 2 de la Convention de l’ASE et à l’article IV § 1 de son
annexe I. Selon l’article 20 § 2 de la loi allemande sur l’organisation judiciaire, certaines personnes
jouissent de l’immunité de juridiction en vertu des règles du droit international général, ou en
application d’accords internationaux ou d’autres dispositions légales (paragraphe 20 ci-dessus).
En l’espèce, le tribunal du travail de Darmstadt a conclu à l’irrecevabilité de l’action des requérants,
considérant que les conditions posées par la disposition précitée étaient remplies. Dans son
jugement, il a estimé que l’ASE jouissait de l’immunité de juridiction en vertu de la Convention de
l’ASE et de son annexe I ; l’ASE avait été instituée en tant qu’organisation internationale nouvelle
et indépendante et n’était donc pas liée par l’article 6 § 2 de l’Accord relatif à l’ESOC (paragraphe
15 ci-dessus). Il a en outre renvoyé à l’arrêt rendu par la Cour fédérale du travail dans l’affaire de
MM. Waite et Kennedy (paragraphe 15 ci-dessus).
La Cour observe que l’ASE a été créée à partir du CERS et du CECLES comme une organisation
nouvelle et unique (paragraphe 12 ci-dessus). Selon son instrument constitutif, l’ASE jouit de
l’immunité de juridiction et d’exécution, sauf dans la mesure, notamment, où son Conseil y renonce
expressément dans un cas particulier (paragraphes 23 et 26 à 28 ci-dessus). Eu égard aux
dispositions exhaustives de l’annexe I à la Convention de l’ASE et au libellé de l’article 6 § 2 de
l’Accord relatif à l’ESOC (paragraphe 32 ci-dessus), les motifs invoqués par les juridictions
allemandes du travail pour reconnaître l’immunité de juridiction de l’ASE en vertu de l’article XV
de la Convention de l’ASE et son annexe I ne sauraient être qualifiés d’arbitraires.
Certes, les requérants ont eu la possibilité de plaider la question de l’immunité. Cependant, la Cour
doit maintenant examiner si ce degré d’accès limité à une question préliminaire suffisait pour
assurer aux requérants le « droit à un tribunal », eu égard au principe de la prééminence du droit
dans une société démocratique (arrêt Golder précité, pp. 16-18, §§ 34-35).
La Cour rappelle que le droit d’accès aux tribunaux, reconnu par l’article 6 § 1, n’est pas absolu : il
se prête à des limitations implicitement admises car il commande de par sa nature même une
réglementation par l’Etat. Les Etats contractants jouissent en la matière d’une certaine marge
d’appréciation. Il appartient pourtant à la Cour de statuer en dernier ressort sur le respect des
exigences de la Convention ; elle doit se convaincre que les limitations mises en œuvre ne
restreignent pas l’accès offert à l’individu d’une manière ou à un point tels que le droit s’en trouve
atteint dans sa substance même. En outre, pareille limitation ne se concilie avec l’article 6 § 1 que si
elle tend à un but légitime et s’il existe un rapport raisonnable de proportionnalité entre les moyens
employés et le but visé (voir l’arrêt Osman précité, p. 3169, § 147, et le rappel des principes
38
pertinents dans l’arrêt Fayed c. Royaume-Uni du 21 septembre 1994, série A n° 294-B, pp. 49-50, §
65).
Les requérants soutiennent que le droit d’accès aux tribunaux ne consistait pas seulement à engager
une procédure judiciaire. Selon eux, il voulait aussi que les tribunaux examinassent le bien-fondé de
leurs griefs. Les intéressés considèrent que les juridictions allemandes n’ont pas tenu compte de la
primauté des droits de l’homme sur des règles d’immunité découlant d’accords internationaux. Ils
concluent que le bon fonctionnement de l’ASE n’appelait pas, dans leur cas particulier, le recours à
l’immunité devant les juridictions allemandes.
Pour le Gouvernement et la Commission, le but de l’immunité en droit international est de protéger
les organisations internationales contre les ingérences de tel gouvernement ou de tel autre. Ils y
voient un but légitime autorisant des restrictions à l’article 6. Selon le Gouvernement, les tâches
incombant aux organisations internationales revêtent une importance particulière à une époque de
mondialisation des défis techniques et économiques ; leur fonctionnement exige qu’elles se dotent
de dispositions internes uniformes, notamment d’un règlement intérieur approprié, et qu’elles ne
soient pas contraintes de s’adapter à des principes et règles nationaux qui diffèrent entre eux.
Le fait pour les Etats d’accorder généralement l’immunité de juridiction aux organisations
internationales en vertu des instruments constitutifs de celles-ci ou d’accords additionnels constitue
une pratique de longue date, destinée à assurer le bon fonctionnement de ces organisations.
L’importance de cette pratique se trouve renforcée par la tendance à l’élargissement et à
l’intensification de la coopération internationale qui se manifeste dans tous les domaines de la
société contemporaine.
Dans ces conditions, la Cour estime que la règle de l’immunité de juridiction, que les tribunaux
allemands ont appliquée à l’ASE, poursuit un but légitime.
Quant à la question de la proportionnalité, la Cour doit apprécier la limitation litigieuse apportée à
l’article 6 à la lumière des circonstances particulières de l’espèce.
Pour le Gouvernement, la limitation est proportionnée au but poursuivi, qui est de permettre aux
organisations internationales d’exécuter efficacement leurs fonctions. S’agissant de l’ASE, il
considère que le régime précis de protection juridique mis en place par la Convention de l’ASE
pour les litiges avec le personnel et par l’annexe I pour d’autres différends répond aux normes de la
Convention. A son sens, l’article 6 § 1 exige l’accès à un organe juridictionnel, mais pas
nécessairement à un tribunal national. Si les requérants souhaitaient faire valoir des droits
contractuels, les années qu’ils avaient passées au service de l’ASE et leur intégration aux activités
de cette organisation, ils avaient en particulier la faculté de saisir la Commission de recours de
celle-ci. Selon le Gouvernement, d’autres possibilités encore s’offraient à eux, par exemple celle de
demander réparation à la société étrangère qui les avait mis à la disposition de l’ASE.
La Commission se rallie pour l’essentiel au point de vue du Gouvernement selon lequel, pour les
litiges de droit privé impliquant l’ASE, il est possible d’obtenir un contrôle juridictionnel ou
39
équivalent, mais au moyen de procédures adaptées aux particularités d’une organisation
internationale et, dès lors, différentes des recours disponibles en droit interne.
De l’avis de la Cour, lorsque des Etats créent des organisations internationales pour coopérer dans
certains domaines d’activité ou pour renforcer leur coopération, et qu’ils transfèrent des
compétences à ces organisations et leur accordent des immunités, la protection des droits
fondamentaux peut s’en trouver affectée. Toutefois, il serait contraire au but et à l’objet de la
Convention que les Etats contractants soient ainsi exonérés de toute responsabilité au regard de la
Convention dans le domaine d’activité concerné. Il y a lieu de rappeler que la Convention a pour
but de protéger des droits non pas théoriques ou illusoires, mais concrets et effectifs. La remarque
vaut en particulier pour le droit d’accès aux tribunaux, vu la place éminente que le droit à un procès
équitable occupe dans une société démocratique (voir, comme exemple récent, l’arrêt Aït-Mouhoub
c. France du 28 octobre 1998, Recueil 1998-VIII, p. 3227, § 52, citant l’arrêt Airey c. Irlande du 9
octobre 1979, série A n° 32, pp. 12-13, § 24).
Pour déterminer si l’immunité de l’ASE devant les juridictions allemandes est admissible au regard
de la Convention, il importe, selon la Cour, d’examiner si les requérants disposaient d’autres voies
raisonnables pour protéger efficacement leurs droits garantis par la Convention.
La Convention de l’ASE et son annexe I prévoient expressément divers modes de règlement des
litiges de droit privé, qu’il s’agisse de différends touchant son personnel ou d’autres litiges
(paragraphes 21 à 30 ci-dessus).
Les requérants ayant fait valoir l’existence d’une relation de travail avec l’ASE, ils auraient pu et dû
saisir la Commission de recours de l’Organisation. Conformément à l’article 33 § 1 du Statut du
personnel de l’ASE, la Commission de recours, « indépendante de l’Agence », « connaît des litiges
relatifs à toute décision explicite ou implicite prise par l’Agence et l’opposant à un membre du
personnel » (paragraphe 30 ci-dessus).
Quant à la notion de « membre du personnel », il appartenait à la Commission de recours de l’ASE,
en vertu de l’article 33 § 6 du Statut du personnel, de se prononcer sur la question de sa juridiction
et, dans ce contexte, de décider si la notion de « membre du personnel » s’appliquait en substance
aux requérants.
Par ailleurs, les travailleurs temporaires ont en principe la faculté de demander réparation aux
sociétés qui les ont employés et qui les ont mis à la disposition de tiers. Ils peuvent intenter une
action en dommages-intérêts contre ces sociétés en invoquant les dispositions générales du droit du
travail ou, plus particulièrement, la loi allemande sur le prêt de main-d’œuvre. Pareille action
permet de préciser la nature des relations de travail. Le fait que toute action invoquant la loi sur le
prêt de main-d’œuvre présuppose la bonne foi (paragraphe 19 ci-dessus) ne la prive pas, de manière
générale, de chances raisonnables de succès.
La présente affaire se caractérise par la circonstance que les requérants, après avoir assuré des
prestations de services dans les locaux de l’ESOC à Darmstadt pendant une longue période, en vertu
40
de contrats avec des sociétés étrangères, ont revendiqué le statut d’agents permanents de l’ASE en
invoquant la législation spéciale susmentionnée réglementant le marché du travail allemand.
Comme la Commission, la Cour conclut que, compte tenu du but légitime des immunités des
organisations internationales (paragraphe 53 ci-dessus), le critère de proportionnalité ne saurait
s’appliquer de façon à contraindre une telle organisation à se défendre devant les tribunaux
nationaux au sujet de conditions de travail énoncées par le droit interne du travail. Interpréter
l’article 6 § 1 de la Convention et ses garanties d’accès à un tribunal comme exigeant forcément que
l’on applique la législation nationale en la matière entraverait, de l’avis de la Cour, le bon
fonctionnement des organisations internationales et irait à l’encontre de la tendance actuelle à
l’élargissement et à l’intensification de la coopération internationale.
Compte tenu de l’ensemble des circonstances, la Cour estime que les tribunaux allemands n’ont pas
excédé leur marge d’appréciation en entérinant, par le jeu de l’article 20 § 2 de la loi sur
l’organisation judiciaire, l’immunité de juridiction de l’ASE. Eu égard en particulier aux autres
voies de droit qui s’offraient aux requérants, on ne saurait dire que les restrictions de l’accès aux
juridictions allemandes pour régler le différend des intéressés avec l’ASE aient porté atteinte à la
substance même de leur « droit à un tribunal » ou qu’elles aient été disproportionnées sous l’angle
de l’article 6 § 1 de la Convention.Partant, il n’y a pas eu violation de cette disposition.
PAR CES MOTIFS, LA COUR, À L’UNANIMITÉ,
Dit qu’il n’y a pas eu violation de l’article 6 § 1 de la Convention.
Fait en français et en anglais, puis prononcé en audience publique au Palais des Droits de
l’Homme, à Strasbourg, le 18 février 1999.
41
PARAGRAPHE II : CONTENU DES PRIVILÈGES ET IMMUNITÉS
Tous les privilèges et immunités reconnus aux organisations internationales ont pour but de
faire échapper celles-ci à l’autorité des Etats membres et même de l’Etat hôte (autorité
juridique, autorité judiciaire, pouvoir de contrainte, pouvoir fiscale).
L’immunité de juridiction : une Organisation Internationale bénéficie d’une immunité de
juridiction35 en ce qui concerne ses biens et avoirs quel que soit leur siège ou leur détenteur.
Mais l’organisation peut toujours renoncer à imposer son immunité tout en faisant subsister
l’immunité d’exécution (privilège qui protège contre toute exécution forcée, les
bénéficiaires d’une immunité de juridiction (c’est-à-dire dont bénéficie les agents
diplomatiques étrangers en vertu duquel ils ne peuvent pas être déférés aux juridictions de
l’Etat où il réside).
On remarquera néanmoins que la communauté européenne ne dispose pas de l’immunité de
juridiction (article 40 CECA, article 183 du conseil de l’Europe). Cela se justifie car elle a
en effet compétence pour connaitre de la quasi-totalité de litiges soulevés à l’occasion de
leurs activités. L’inviolabilité des dépôts et des archives. Qui en principe doivent se
dérouler dans la confidentialité. Sauf l’autorisation ou consentement clairement formulé
forme les autorités de l’Etat haute, les forces publiques locales ou toute autre autorité
nationale ne doivent accéder aux locaux de l’instruction. Dans la pratique, les manquements
à cette opération ont provoqué de vives protestations dans les Etats intéressés. Ces derniers
sont par ailleurs tenus de prendre toutes les mesures nécessaires à la protection des locaux
et les archives de l’organisation (CIJ, affaire du personnel diplomatique et consulaire des
USA en Iran36). Elle est prévue à la fois dans les chartes constitutives et les accords de
siège37 signés entre l’organisation et l’Etat d’accueil. Elle est susceptible dans sa mise en
35
Il s’agit d’un privilège dont bénéficient les agents diplomatiques étrangers en vertu duquel ils ne peuvent être
déférés devant les juridictions des Etats où ils résident.
36
La crise des otages américains en Iran fait suite, en plus de l’hospitalisation à New York, da l’ancien dirigeant
iranien refugié au Mexique, le Sha Mohammed Reza Pahlavi à la suite de la révolution iranienne, aux soupçons
d’espionnage des autorités iraniennes à l’égard de l’ambassade des USA. Le bâtiment de l’ambassade américain
Surnommé “le nid d’espion”, sera envahi et pris d’assaut par des étudiants iraniens le 4 novembre 1979. La
tentative de protéger les appareils d’écoute, les télé-transcripteurs, les documents confidentiels, les documents
classifiés et plus de centaines de livres de documents secrets par la destruction au moyens d’incinérateurs, de
broyeurs, et de déchiqueteuses, fut interrompue brutalement par l’irruption des étudiants qui forcèrent l’entrée du
bâtiment et stoppèrent les agents américains.
37
Un accord siège est un type de traité qu’une organisation internationale conclut avec un Etat qui l’accueille sur
son territoire, afin de définir son statut juridique dans ce dernier. Ce qui conduit généralement l’Etat hôte à
concéder des privilèges, tels que des immunités pour les agents de l’organisation ou un statut d’extraterritorialité
pour ses locaux.
42
œuvre, d’ouvrir sur la problématique de l’asile diplomatique c’est-à-dire cette protection
qu’un sujet de droit bénéficiant de l’immunité ou de l’inviolabilité des locaux peut accorder
à toute personne fuyant un péril éminent (affaire du droit d’asile AYA de la Torre38).
Les immunités fiscales dont bénéficie l’organisation internationale concernant tous les
impôts directs qui posent dans leur mise en œuvre, pratiquement très peu de problèmes.
Cependant, il faut relever que l’organisation internationale ne se définie comme liée par les
définitions d’impôts et taxes admises par certains systèmes juridiques. Cela veut dire que la
qualification donnée à l’impôt par un ordre juridique nationale ne peut gouverner
l’application de la convention de 1946 qui doit être interprétée de manière uniforme à
l’égard de tous les Etats membres y compris l’Etat hôte de l’organisation. Le but
recherché par cette immunité, reste celui de l’égalité entre tous les Etats membres. Cela
reste vrai s’agissant même les pensions retraites perçues par les anciens fonctionnaires
d’une organisation .Pour l’impôt indirect, les mesures sont prises par les Etats membres en
vue du remboursement des montants des taxes retenues. C’est le cas de la TVA.
Les organisations internationales bénéficient de l’exonération des droits de vente à l’égard
des biens et autres objets importés. Ainsi, l’analyse du contenu des privilèges et immunités
peut s’apprécier en triple niveau :
- D’abord, les privilèges et immunités des représentants des Etats membres que l’on peut
analyser à travers la convention de Vienne de 1975.
- Ensuite, les privilèges et immunités des fonctionnaires internationaux que l’on peut
également analyser à travers les conventions de Vienne de 1946-1947
- Enfin, les privilèges et immunités des collaborateurs occasionnels de l’organisation
internationale (affaire comte Folke Bernadotte39).
38
Dans son arrêt du 23 juin 1951, Affaire dit « HAYA De la TORRE », entre la Colombie et le Pérou, avec
comme partie intervenante cuba, la CIJ, qui avait préalablement défini les rapports de droit entre la Colombie et
le Pérou au sujet des questions que ces Etats lui avaient soumises touchant à l’asile diplomatique en général, et,
en particulier, l’asile accordé les 3 et 4 janvier 1949 par l’ambassadeur de la Colombie à Lima, à Victor Raul
Haya De La Torre ; jugea à l’unanimité, qu’il ne rentre pas dans sa fonction judiciaire de choisir entre les
diverses voies par lesquelles l’asile politique peut prendre fin ; par 13 voix contre une, la cour jugea que la
Colombie n’est pas obligé de remettre Haya de la Torre aux autorités péruviennes ; à l’unanimité, que l’asile
aurait dû cesser après le prononcé de l’arrêt du 20 novembre 1950, et doit prendre fin.
39
En novembre 1947, l’Assemblée Générale de l’ONU vote la résolution 181 qui met fin au mandat britannique
sur la Palestine et partage celle-ci en deux Etats, Arabe et Israélien. La guerre commence aussitôt entre les deux
belligérants. Cherchant à imposer un cessez-le-feu, les Nations Unies nomment un médiateur, le comte suédois
Folke Bernadotte. Alors que l’armée israélienne a non seulement résisté aux forces armées arabes coalisées,
mais surtout consolidé ses positions, Bernadotte propose au conseil de sécurité un nouveau plan de partage,
assorti de l’internationalisation de Jérusalem. Ce qui représente un recul pour Israël, et est vécu comme une
preuve que le comte est à la solde des Anglais. Un commando du groupe stern l’assassinera dans la partie de
Jérusalem sous contrôle Juif.
43
CHAPITRE III : LES INSTITUTIONS SPECIALISEES DE L’ONU
Lorsque l’ONU a été créée en 1945 les Etats en ont profité pour créer nombre
d’organisations internationales qui vont former ce qu’on appelle la famille des Nations
unies ou le système des nations.
Il s’agit d’institutions spécialisées dans un domaine particulier. Ces institutions sont
un minimum coordonné par l’intermédiaire d’un comité qui réunit régulièrement leurs
secrétaires généraux autour du secrétaire général de l’ONU.
I- LEUR AUTONOMIE
Chaque institution spécialisée est une véritable organisation internationale c’est-à-dire
qu’elle a la personnalité juridique qui la distingue à la fois de l’ONU mais à la fois des
Etats membres qui l’ont créée. Chaque institution spécialisée repose sur une charte
constitutive qui est la base de sa personnalité juridique. Chaque charte prévoit le
mécanisme d’admission à l’organisation. Si bien qu’un Etat peut être membre de l’ONU
sans être membre d’une institution spécialisée et vice-versa.
II- LA STRUCTURE
Dans chaque institution spécialisée, on va tout d’abord retrouver un organe premier
généralement appelé l’Assemblée Générale où sont regroupés tous les Etats membres de
l’institution. Cet organe se réunit périodiquement dans les sessions ordinaires qui peuvent
être plus au moins espacés (un an jusqu’à 5 pour certain). Cet organe premier détermine la
politique générale de l’organisation, il vote le budget, modifié la charte, adopte un certain
nombre d’actes. Il existe un organe restreint généralement élu par un organe premier dont
composé de certains des membres de l’organisation. Il va se réunir plus au moins
fréquemment au maximum une fois par semaine (la banque mondiale) mais il peut se réunir
44
une fois seulement par an. Le rôle de l’organe restreint c’est de faire proposition à l’organe
premier, mettre en œuvre la politique de l’organisation et de contrôler le secrétariat.
Dans toute institution spécialisée existe un organe intégré, du secrétaire avec à sa
tête un secrétariat général (UNESCO ou un directeur dans le cas de l’ONC). Il remplit les
fonctions administratives, il est le chef de l’organisation, il gère son budget, il représente
juridiquement son organisation.
46
II- LES COMPETENCES ET LES POUVOIRS
Les pouvoirs des institutions spécialisées sont différents selon ce que prévoit leur charte
constitutive. Elles ont tout un pouvoir de recommandation c’est-à-dire que les organes ont
le pouvoir d’adresser aux Etats membres un certains nombres de recommandations qui
n’ont pas un caractère obligatoire. Néanmoins, l’impact de ces recommandations peut être
important car bien souvent les Etats ont l’obligation de faire un rapport périodique pour
indiquer les mesures qu’ils ont prises dans leur législation pour suivre les
recommandations. Certaines institutions spécialisées ont le pouvoir de prendre les décisions
qui s’imposent aux Etats membres par exemple l’OIT ou l’OMS ont le pouvoir d’adopter
les règlements qui s’imposent aux Etats membres en leur fixant des standards c’est-à-dire
des règles communes qu’ils doivent adopter dans leur législation.
Certaines constitutions spécialisées ont un véritable pouvoir d’investigation et de
contrôle dans les Etats membres. L’organisation internationale peut sur la base de plainte
émanant des syndicats mettre en place des commissions qui vont examiner sur le territoire
se plaindre.
Autre exemple : l’AIEA a le pouvoir de vérifier par des missions d’inspections que
les Etats n’utilisent pas l’énergie nucléaire à des fins militaires.
Certaines institutions spécialisées ont en leur sein des organes chargés de régler les
différends entre Etat concernant le domaine d’activité d’institution par exemple l’OACI
dispose d’un conseil des directeurs qui est l’organe quasi juridictionnel et enfin la banque
mondiale a créé le centre international pour le règlement des différends relatifs aux
investissements internationaux (SIRDI).
49
Droit des ONG
Les ONG ne sont pas des sujets de Droit international. Elles ne doivent pas être confondues
aux Organisations Internationales (OI). Mais ces associations ne vont-elles pas un jour
prendre la place des sujets de droit international ? C’est vrai, elles-se répandent dans le
monde, leurs activités ont un but humanitaire, mais il faut un normativisme juridique, pour
les empêcher d’envahir et de remplacer les véritables acteurs du Droit International.
Il faut donc savoir quelles sont leurs conditions de création, les ressources utilisées, etc. Les
Etats ne sont plus à même d’atteindre les populations : les mutations que l’ordonnancement
juridique organisant les Etats ont connues, ont conduit l’Etat providence ou l’Etat gendarme
à gérer des systèmes politiques, économiques et sociétaux plus complexes ; de sorte qu’au
final, l’Etat étant occupé à ses problèmes de souveraineté, le domaine social est délaissé.
D’où l’existence des associations tel que, « Médecins sans frontières », « l’Amnesty
international » etc. de façon globale, les ONG mènent des actions humanitaires d’urgence,
d’aide au développement, de protection de l’environnement, de défense des droits humains
auprès des populations indigentes ; mais elles réalisent aussi des actions d’éducation à la
citoyenneté, à la solidarité internationale et de plaidoyer40.
Aujourd’hui, les ONG, poursuivent une diversité et une pluralité d’objectifs allant du
développement durable aux questions de santé, migrations, changement climatiques qui
font qu’en définitive, une impérieuse nécessité d’efficacité et de cohérence pousse les ONG
locales, du Sud et du Nord, à construire des objectifs communs, en les obligeant à redéfinir
les modalités des contrats synallagmatiques41 qui fondent les partenariats les positionnant
comme des acteurs de changement. Les ONG se sont multipliées et leur rôle sur la scène
nationale, régionale, et internationale s’est accru considérablement. Ces ONG de tous les
40
Human Right Watch (HRW) et des militants des droits de l’homme, avaient ainsi assuré un plaidoyer auprès
des autorités iraniennes dans la décennies 80-90 pour défendre certaines minorités religieuses et faire annuler
l’exécution à des peines capitales prononcée contre Haik HOVSEPIAN et Mehdi DIBAJ, pour des libération
pure et simple ou des commutations de peine.
41
Une nouvelle tendance converge vers la nécessité de trouver un nouvel équilibre entre les ONG du Nord et du
Sud, et sur la nécessité de construire des partenariats plus stratégiques, plus réciproques et plus autonomes,
visant plutôt une logique de complémentarité permettant de faire « ensemble ». Cette tendance cherche à
dépasser les limites de la relation « appuyeur-appuyé ». Elle souhaite des relations réciproques fondées sur le
renforcement de la légitimité, la responsabilité et la souveraineté des partenaires et non plus seulement sur des
financements condescendants sensés « renforcer les capacités des ONG du Sud. Lire, Jean Martial Bonis
CHARANCLE et Martin VIELAJUS, « les ONG et leurs pratiques de partenariat. Nouvelles tendances et
nouveaux défis ». Coordination SUD, janvier 2017..
50
Etats de la planète et les militants qui y œuvrent sont l’incarnation contemporaine de
l’universalité des droits fondamentaux.
Il faut donc ici étudier la réglementation des ONG : leurs conditions de création, de
financement ; leurs fondements juridiques, le rôle, la place et l’importance de plus en plus
prégnante des dynamiques collectives au sein de la société civile et justifiant la place des
partenariats au centre des stratégies des ONG.
Les ONG qui vivent des collectes ou des aides, n’ont en principe pas un but lucratif : ceci
étant, elles sont exonérées des impositions et autres taxes. L’ONG a son siège dans l’Etat
où elle est créée. Mais il se passe que des gens utilisent le label d’une ONG pour faire leurs
propres affaires et poursuivent des intérêts très souvent personnel.
Un autre problème se pose : sous quelle emprise est l’ONG ? L’Etat ?, les Nations Unies ?
ou les Firmes internationales ?
Par ailleurs qu’est-ce qu’une ONG ? quelles sont ses missions ? son financement ? ses
fondements juridiques ? les sanctions qui encadrent la violation par elle de la loi ?
Généralement, lorsque l’Etat finance beaucoup une ONG, il peut avoir dépendance de cette
dernière face cet Etat.
Un problème se pose avec acuité : comment l’ONG se finance-t-elle ? Pour éviter ce
problème de dépendance évoqué plus haut, aux USA par exemple, ce sont des particuliers
très riches et des mécènes très influents qui financent de tels mouvements associatifs.
Les ONG sont créées soit par un groupe au départ, soit par un particulier ; mais comme
elles interviennent dans le domaine de l’Etat, celui-ci peut les reconnaitre et commencer à
leur apporter des subventions.et /ou à les financer. Elles sont des ONG parce qu’elles ne
sont pas créées par l’Etat. On a les ONG nationales et ONG transnationales.
Au Tchad récemment, le Président Idriss DEBY ITNO avait parlé de la souveraineté
nationale pour se reconnaitre la plénitude de compétence dans l’affaire de l’"Arche de Zoé".
C’était donc un problème entre l’Etat tchadien et des ressortissants français.
51
INTRODUCTION GENERALE
De par le monde, les citoyens veulent être des acteurs de la solidarité nationale et
internationale. C’est dire qu’à côté de la coopération entre Etas, se développent de plus en
plus des formes de solidarité non gouvernementale gérées par les ONG.
Ces associations humanitaires qui se multiplient rapidement dans les pays développés et en
direction des pays sous des pays sous-développés, apparaissent comme les plus efficaces
dans la lutte pour le développement du un tiers monde.
Le phénomène des ONG prend de l’ampleur. En effet, les ONG aux USA et même en
France canalisent les fonds en provenance du grand public, de donateurs voire de
l’Administration. Les gouvernements leur apportent un soutien financier important et les
Organisation Internationales, face à la crise des « modèles du développement », sont de
plus en plus séduites par ces associations humanitaires qui renforcent les savoir-faire
locaux.
Les ONG ont connu une évolution thématique et interventionniste dans la communauté
internationale. Selon David KORTEN qui a formalisé cette évolution, la première
génération des ONG se serait impliquée dans l’aide d’urgence et les projets sociaux.
La seconde se serait préoccupée et continue de se préoccuper des microprojets destinés à
l’autosuffisance d’une population ciblée et limitée (un village ou un groupe d’individu).
La troisième s’efforcerait de mettre en place des programmes viables d’ampleur régionale
appuyés sur des organisations locales structurées, d’intégrer des micro-réalisations dans une
programmation régionale et rechercherait une rentabilisation des investissements engagés.
Les enjeux des ONG fascinent en même temps qu’ils inquiètent :
Les ONG fascinent en ce sens que les populations y trouvent progressivement la solution à
leurs problèmes quotidiens.
Cependant elles inquiètent en ce sens qu’elles se transforment le plus souvent en groupe de
pression des pays développés.
D’un autre point de vue, les ONG rencontrent des difficultés à travailler avec les
gouvernements du sud suspicieux vis-à-vis d’organisations qui tôt ou tard chercheront à
transformer en capital politique la confiance acquise auprès des populations.
Une telle situation a amené les Etats à canaliser l’action des ONG à travers une
réglementation que l’on peut traduire sous le vocable de « droit des ONG ».
52
Un tel droit vient apporter des réponses à une multitude de questions relatives à :
- La nature juridique des ONG ;
- Les conditions et procédés de leur création ;
- Leur organisation ;
- Leur mode de fonctionnement ;
- La juridiction compétente ;
- Les organes de contrôle de leurs activités ;
- L’emprise de la réglementation sous laquelle elles exercent leurs activités à travers le monde.
L’enseignement du droit des ONG a pour ambition d’apporter un éclairage à toutes les
préoccupations. Il faut donc pour cela s’intéresser sur les fondements socio-juridiques des
ONG à travers une première partie (TITRE 1), mais aussi de rechercher les instruments
juridiques qui encadrent ces ONG, (TITRE 2).
53
TITRE 1. LES FONDEMENTS SOCIO JURIDIQUES DES ORGANISATIONS NON
GOUVERNEMENTALES
Toute analyse juridique d’un phénomène donné requiert qu’on convoque sa genèse, laquelle
s’incruste dans un moule juridique bien déterminé. Les ONG n’échappent pas à cette réalité
Les relations entre le monde des affaires, les gouvernements et les ONG sont souvent
compliquées, antagonistes, et peuvent créer une dépendance des ONG vis-à-vis des États
donateurs. En effet, les ONG de développement implémentent des projets à la suite d'un appel
d'offres des donateurs. La concurrence des Organisations « Non Gouvernementales » les unes
avec les autres peut réduire leur rôle à l'application des décisions des États. D’où l’importance
de circonscrire les bases et les cadrages juridiques des ONG.
54
de l’information et des télécommunications (TIC). Mais elle découle aussi de l’existence
des besoins, attributions et taches régaliennes insatisfaits par les Etats et les gouvernements.
C’est sous cet angle que doivent être considérés les caractéristiques du phénomène que
constitue les ONG avant que l’accent ne soit mis sur leurs diversités.
B. Les Traits Spécifiques Des ONG.
Si l’on reprend les éléments de la définition qui précède, l’on constate que les traits
originaux qui caractérisent les ONG sont :
- L’initiative privée ;
- La solidarité internationale.
1. L’initiative privée
Elle constitue une preuve de la spontanéité qui se manifeste au plan international à l’insu ou
en dehors de toute directive gouvernementale ou intergouvernementale. L’on doit toutefois
relever qu’il faut des exceptions à cette règle. En effet, plusieurs ONG ont été instituées à la
suite d’une incitation émanant de telle ou telle OIG. Tel est le cas des associations
scientifiques dont la création est suscitée par l’UNESCO.
Cependant, il n’en demeure pas vrai que l’origine de l’initiative demeure même dans ces
cas partagés puisque les incitations émanant des OIG n’auraient eu aucune chance d’aboutir
si elles n’avaient pas trouvé d’écho sur un certain nombre d’individus ou de groupes privés.
En règle générale une ONG regroupe des particuliers qui n’ont à prendre leurs consignes
auprès d’aucune autorité gouvernementale ou inter-gouvernementale.
2. La solidarité internationale
Les ONG sont marquées par la solidarité entre des particuliers appartenant à plusieurs pays.
Il convient cependant de relever que certains groupes privés qui restent purement nationaux
tant par leur composition que par leur financement ont également une vocation
internationale qui peut leur valoir reconnaissance et consécration par les OIG.
C’est ainsi que les organisations privées nationales bénéficient du statut consultatif auprès
du Conseil économique et social.
Cependant, dans l’immense majorité des cas, les ONG sont constituées par le regroupement
d’individus ou de mouvement en provenance de différents Etats (trois au moins selon le
critère de sélection retenu par l’union des associations internationales pour la confection de
son annuaire).
55
C.La diversité du phénomène des ONG
Derrière le sigle des ONG, il existe des réalités très diverses. Cette variété provient de
l’implantation, de la dimension, de la structure et de l’organisation ainsi que des objectifs
des multiples groupes recensés sous cette étiquette.
4. La diversité d’objectif
La prolifération des ONG intéresse à peu près tous les secteurs de l’activité sociale et
témoigne en faveur de l’internationalisation du problème cependant, ces activités ne
correspondent pas aux mêmes types d’objectifs. Beaucoup d’associations n’ont d’autres
ambitions que d’assurer la protection de leurs membres ou se contentent d’activités
purement internes ; d’autres ont des objectifs caritatifs ou humanitaires dont la réalisation
ne risque pas de mettre en question l’ordre établi. D’autres au contraire sont plus nettement
engagés dans une transformation du monde Parce qu’elles sont porteuses d’idéologies à
défendre ou à répandre : Ce sont des ONG politiques, confessionnelles et syndicales qui ne
peuvent guère exister sans entretenir une certaine dose de militantisme et de messianisme.
58
Des dispositions similaires ont été adoptées par la plupart des institutions spécialisées (OIT,
FAO, UNESCO, OMS, ONUDIET…) ainsi que par certains organes rattachés à l’ONU (la
CNUCED, L’UNICEF).
Au total quelques 600 ONG bénéficient sous de formes diverses de ce qu’il est convenu
d’appeler le « statut consultatif ».
59
Ce texte renforce les pouvoirs de contrôle du Conseil économique et social notamment en
ce qui concerne l’origine des fonds dont disposent les ONG et prévoit que le "statut
consultatif" pourra être retiré notamment dans les cas suivants :
a) - s’il existe des éléments établissant de façon concluante qu’un gouvernement fait
secrètement pression sur une organisation par des moyens financiers pour l’inciter à se
livrer à des actes contraires aux buts et aux principes de la CNU".
b) - si une organisation abuse manifestement de son statut consultatif pour se livrer
systématiquement contre les Etats membres de l’ONU à des actes injustifiés ou inspirés par
les notifications politiques, en violation des principes de la charte ou en contradiction avec
ces principes (article 36 CNU)".
En deuxième lieu, en jouant systématiquement la carte du statut consultatif, les ONG sont
tombées dans une sorte de piège dont il leur est de plus en plus difficile de sortir. En effet,
pour avoir cherché systématiquement l’appui des Etats et des OIG, elles se sont laissées
entrainer sur la voie d’une coopération qui était faussée au départ. Loin de représenter un
point de vue approprié à celui des Etats, les ONG qui ont sollicité et obtenu le statut
consultatif, ont fini dans la plupart des cas par se plier au jeu imposé par les Etats à travers
les OIG dont ils contrôlent le fonctionnement.
Par l’initiative privée, on est venu paradoxalement à la consolidation d’un système de
relation et des orientations dont elle aurait voulu se démarquer au départ. Quoiqu’il en soit,
l’on doit dire que la grande famille des ONG est hors d’état de concurrence sérieusement
les Etats d’autant plus que les ONG trouvent leur source juridique dans les Etats.
42
L’intuitu personæ, est une référence à une personne, se rapportant à son identité. L’intuitu personæ évoque
non seulement les éléments qui individualisent officiellement une personne (tels que ses nom, prénom, âge,
domicile, etc.), mais également énonce que l'identité est aussi l'ensemble des traits physiques et moraux qui
caractérisent un être précis, et font qu'il est une personne unique. C'est d'ailleurs le plus souvent l'identité
qualifiée de morale qui entre en ligne de compte, c'est-à-dire que seront prises en compte essentiellement les
qualités de la personne : sa compétence, son imagination, son savoir-faire, son habileté, sa réputation, son
appartenance à une profession, voire sa moralité.
61
Le caractère d’association privée de l’ONG se fonde sur la faculté reconnue à toute
personne physique ou morale de créer une association, d’y adhérer ou de ne pas y adhérer.
La liberté d'association est un droit fondamental reconnu par l'article 20 de la Déclaration
universelle des droits de l'homme de 1948. Une association de personnes est la première
forme d'entreprise, comme l'indique également la définition du dictionnaire Larousse:
Entreprise veut dire « Action d'entreprendre quelque chose, de commencer une action; ce
que l'on entreprend ». L’association privée s’analyse dès lors comme la convention par
laquelle des personnes mettent en commun leur capacité ou leurs activités dans un but autre
que celui de partager les bénéfices. Il ressort de cette définition le caractère non lucratif de
l’ONG.
43
Défraiement, action de défrayer ; sommes versées à un individu en compensation des frais (transport,
hébergement, repas) qu’il a engagés.
44
Dans tous les cas, elle doit être gérée de manière désintéressée, sans rechercher le profit, même si par ailleurs,
les associés ou tout au surplus l’équipe exécutive perçoit des fonds et engage des salariés.
62
donnée d'une différence positive entre flux d'encaissements et flux de décaissements, ou
flux de recettes et flux de dépenses.
Mais dire qu’une association est à but non lucratif n'implique pas que l'activité soit non
commerciale, ou qu'elle soit déficitaire: l'objet de l'association peut donc être commercial
(tel que la distribution de produits issus du commerce équitable45 et l'excédent
budgétaire46 peut servir au développement de l'association.
Lorsque nous remontons dans l’histoire, Les groupes de bénévoles constituent une forme
initiale d’organisation à but non-lucratif, ayant existé depuis l’Antiquité. La Grèce antique,
par exemple, comptait diverses organisations, allant du club élitiste réservé aux hommes
riches aux associations religieuses privées, en passant par les associations professionnelles.
Au sein des sociétés de l’ère préindustrielle, les responsabilités administratives
gouvernementales étaient régulièrement assurées par des associations de bénévoles qui
contrôlaient souvent des villes entières.
Sans devenir lucratives, les associations peuvent avoir des activités variées : promotion et
pratique d'une activité (sport, activité manuelle, culturelle, théâtre, musique, etc.), défense
d'une catégorie de personnes (étudiants, handicapés, victimes, malades, usagers des services
publics, consommateurs, professions diverses, etc.), action sociale et humanitaire (aide à
domicile, soins gratuits, distribution de nourriture, secourisme, garde d'enfants, etc.),
regroupement de professionnels, animation d'un quartier ou d'une ville, etc.
Il faut cependant préciser que les ONG demeurent des associations privées
indépendamment de la diversité de leur financement.
B. Un financement diversifié
A l’origine, l’ONG est créée sur la base des fonds privés. La plupart des ONG sont
financées par des dons privés, parfois en nature, provenant d’individus, d’entreprises ou de
fondation. De manière globale, les ONG sont financées par leurs ressources propres 47, par
45
Le commerce équitable est un système d'échange dont l'objectif est de proposer une plus grande équité dans le
commerce conventionnel, voire une alternative à celui-ci, basée notamment sur la réappropriation des échanges
marchands par ceux qui les pratiquent 2. Sa démarche consiste à utiliser le commerce comme un levier de
développement et de réduction des inégalités, en veillant à la juste rétribution des producteurs et travailleurs 1. À
cette perspective économique s'ajoutent des préoccupations éthiques, sociales et environnementales qui ne font
pas toujours l'unanimité3, ne nécessitant pas l'intermédiaire des États et la modification des législations
nationales.
46
Un excédent budgétaire est une situation dans laquelle un organisme à but non lucratif a des recettes
supérieures aux dépenses. L'excédent budgétaire est à distinguer du bénéfice, qui suggère une distribution de
richesses aux apporteurs de capitaux ou aux porteurs de projet. Dans un organisme à but non lucratif, les
excédents sont en général permis s'ils restent affectés au projet de l'organisme. Cela permet par exemple de
préparer un investissement futur, de sécuriser la stabilité financière, ou d'assainir une trésorerie déficitaire.
47
Produits de campagne de récolte de fonds, cotisations, legs et dons des membres, produits de vente d’articles divers
63
des versements d’autres ONG nationales, sous régionales ou internationales 48, et par des
subventions ou contributions publiques
Cependant, l’on constate que les gouvernements apportent de plus en plus un soutien
financier croissant aux ONG qui bénéficient de par le monde de larges financements
publiques bilatéraux ou multilatéraux.
Qui peut financer un projet conduit par une ONG ? De façon schématique, le promoteur
d’une ONG peut actioner quatre leviers pour lever des fonds et obtenir un financement:
- Les investisseurs en fonds propres;
- Les banques et les établissements de crédit;
- Les subventions publiques;
- Les plateformes de crowdfunding49 .
48
Certains gouvernements de pays de la « vieille Europe » et des pays nordiques financent la réalisation de programme de
développement des ONG de leurs pays en partenariat avec d’autres du tiers monde.
49
Le crowdfunding s’est développé Grâce au web. Ce type de financement peut prendre la forme d'un don, d'un prêt ou
d'une prise de participation au capital de votre entreprise. Le financement participatif est un outil de collecte de fonds opéré
via une plateforme internet permettant à un ensemble de contributeurs de choisir collectivement de financer des projets
directement Il est généralement utilisé en complément d'autres outils de financement comme les prêts d'honneur, les emprunts
bancaires, les micro-crédits, etc. C'est également un moyen de constituer autour de vous une communauté qui vous soutient.
Le crowdfunding vous permet d'entrer en contact avec des financeurs qui agissent dans une démarche philanthropique.
Il s'adresse aux créateurs, repreneurs, entrepreneurs et en ce qui nous concerne des associations et des ONG, qui ne disposent
pas des fonds nécessaires à la mise en œuvre de leur projet de création, reprise ou de développement de leurs activités.
Littéralement, Crowdfunding signifie “financement par la foule”. C'est généralement pratique financière aussi
appelée“financement participatif” ou “sociofinancement” au Canada. Des porteurs de projets (particuliers, ONG,
Associations ou entreprises) font appel à la participation du public afin de financer leurs idées, programmes ou produits.
Aujourd'hui, ces levées de fonds ou collectes passent par des plateformes web. Ces dernières sont le support pour mettre en
relation d'un côté un investisseur et de l'autre un projet dont la réalisation rencontre des obstacles de fonds propres. Les
transactions sont donc totalement dématérialisées et désintermédiées.Forme de financement assimilé au business angels, ou
investisseurs providentiels, le véritable point de départ de cette pratique est généralement assimilé à la première collecte de
fonds menée en 1875 par Auguste Bartholdi, concepteur de la statue de la Liberté. Avec l'apparition d'internet dans les années
1990, le financement participatif se multiplie et touche de plus en plus de secteurs. C'est d’abord l'univers de la musique et
des labels musicaux qui ouvre la marche puis, après, en 2008, Barack Obama utilise la collecte de fonds pour financer une
partie de sa campagne présidentielle qui le mènera à la Maison Blanche.Depuis, le nombre de plateformes a explosé avec
pour chacune des domaines de spécialisations et des modes de fonctionnement bien spécifiques.Sans etre exhaustif, nous
parlerons du Crowdfunding, dit sans contrepartie. Le principe est simple, une personne physique ou morale (entreprise) fait
don d'une certaine somme pour financer un projet ou produit sans rien attendre en retour. Cette pratique s'applique le plus
souvent aux domaines associatifs. Certaines plateformes se sont spécialisées dans la collecte de dons pour les associations . Il
existe aussi des plateformes qui fonctionnent sur le principe du don avec contrepartie, mais non financières.
.
64
PARAGRAPHE II : LES SOURCES JURIDIQUES GABONAISES DES ONG
Compléter et actualiser par le TPE
Voir Loi N° 3/91 du 26 mars 1991 ; Loi N°1/94 du 18 mars 1994 ; Loi N°18/95 du 29 septembre 1995 ; Loi
50
N°1/97 du 22 avril 1997 ; Loi N° 14/2000 du 11 octobre 2000 ; Loi N°13/2003 du 19 Aout 2003.
65
l’empire duquel elles sont encadrées et obéissent au Gabon, la Constitution offre et apparait
comme un cadre de création et surtout d’organisation et de fonctionnement des ONG.
L’article premier, alinéa 13 de la constitution gabonaise, révisée par la loi N° 13/2003 du
19 aout 2003, portant liberté de création d’association, garanti à tous, dans les conditions
fixées par la loi, le droit de former des associations.
La législation régissant les ONG au Gabon est intimement liée au régime de la déclaration
et de l’autonomie. C’est d’ailleurs cette dernière qui va inspirer l’organisation et le
fonctionnement de la Commission technique chargée de l’étude des demandes d’agrément
et du suivie des activités des Organisations Non Gouvernementales au Gabon.
67
L’article 2 (1 et 2) poursuit : « Au sens de la présente loi, une ONG est une association
déclarée ou une association étrangère autorisée, conformément à la législation en vigueur et
agréée par l’administration en vue de participer à l’exécution des Missions d’Intérêt
Général.
Selon les dispositions de l’alinéa 1 ci-dessus, « une personne physique ou morale peut créer
une ONG unipersonnelle ».
De ce qui précède, il revoit que la création des ONG est tributaire soit du régime de la
déclaration soit du régime de l’autorisation.
PARAGRAPHE I : LE RÉGIME DE LA DÉCLARATION
Les ONG nationales c’est-à-dire créées au Gabon et par les gabonais, obéissent dans la
procédure de leur création, au régime de la déclaration. C’est-à-dire, elles ne peuvent
acquérir la personnalité juridique que si elles-ont fait l’objet d’une déclaration. C’est le lieu
ici de s’attarder sur les éléments constitutionnels de cette déclaration, mais aussi sur les
étapes de la déclaration.
68
PARAGRAPHE II : LE RÉGIME DE L’AUTORISATION
L’article 5 (1) L. sur la liberté d’association : « Relèvent du régime de l’autorité, les
associations étrangères et les associations religieuses ».
Aux termes de l’article 15 L. ci-dessus : « Sont réputés associations étrangères quel que soit
la forme sous laquelle ils peuvent se présenter, les groupements possédant les critiques
d’une association qui ont leur siège à l’étranger ou qui, ayant leur siège au Gabon, sont
dirigés en fait par les étrangers, ou dont la majorité des membres sont des étrangers ».
C’est dire que des associations étrangères qui ont vocation à devenir des ONG au Gabon
après l’obtention de l’agrément, ne peuvent exercer aucune activité sur le territoire gabonais
sans autorisation préalable du Ministère de l’intérieur, après avis du Ministère des Affaires
Etrangères.
L’autorisation ne peut être accordée à une ONG, que sur la base d’un certain nombre
d’élément et après le respect des étapes y afférentes.
A.Les éléments constitutifs de l’autorisation
L’autorisation est accordée à une ONG étrangère sur la base d’une demande d’autorisation
d’exercer introduite au niveau du Ministère des Affaires Etrangères par les fondateurs ou
les mandataires de ladite ONG.
La demande d’autorisation d’une ONG étrangère doit spécifier les activités à mener, les
lieux d’implantation au Gabon, les noms, profession et domicile de ceux qui, à un titre
quelconque sont chargés de la direction de ces activités.
B. Les étapes de l’autorisation
Des lors que les fondateurs ou mandataires de l’ONG ont fait le dépôt de la demande, au
Ministère des Affaires Etrangères, ce-dernier la transmet au Ministère de l’intérieur qui
peut accorder l’autorisation à titre temporaire ou alors à un renouvellement périodique.
Cette autorisation peut être subordonnée à certaines conditions ; elle peut être retirée ad
nutum.
Précisons que les associations étrangères auxquelles l’autorisation est refusée ou retirée,
doivent cesser immédiatement leur activité et procéder à la liquidation de leurs biens dans
un délai de trois mois à dater de la notification de la décision.
69
SECTION 2 : L’AGREMENT
De toute évidence, toute ONG sollicitant de soumettre une procédure de déclaration ne peut
obtenir le statut d’ONG au Gabon qu’à travers un agrément. Intéressons-nous donc à la
procédure d’obtention de l’agreement.
70
Le D.A ainsi constitué, est déposé par le(s) fondateur (s) ou le(s) mandataire (s) de l’ONG
auprès des services du gouverneur de la province où celle-ci à son siège ou, le cas échéant,
son principal siège au Gabon.
Une décharge mentionnant le numéro et la date d’enregistrement du dossier est délivrée au
déposant.
Le gouverneur dispose d’un délai maximum de quinze (15) jours à dater du dépôt du
dossier pour le transmettre à la commission technique.
2- La commission technique chargée de l’étude des demandes d’agreement
Créée par décret, la CTEDA et du suivi des activités des ONG a pour mission :
Étudier les demandes d’A des ONG et rendre un avis sur question y afférente dans le respect
des délais fixés par la loi ;
Suivre les activités des ONG notamment à travers l’examen de leur compte financier, de
l’état d’inventaire de leurs biens, meubles et immeubles ainsi que leurs rapports et
programmes annuels d’activité ;
Assurer le contrôle des activités des ONG et le cas échéant, proposer au Ministère de
l’intérieur les sanctions applicable aux ONG ;
S’assurer de la bonne utilisation des subventions des personnes morales de droit publique
accordées aux ONG ;
Dresser un fichier national des ONG et veiller à une couverture optimale du territoire
national par leurs activités.
La CTEDA émet un avis sur toute question relative aux missions sous-évoquées, dès lors
qu’elle est saisie par le Ministère de l’intérieur.
La commission est placée auprès du Ministère de l’intérieur ; elle adopte un rapport annuel
sur les activités des ONG au Cameroun ; Cette dernière dispose d’un délai maximum de 30
jours dater dès la réception du dossier d’Agrément pour le transmettre au Ministère de
l’intérieur assorti d’un avis motivé.
Cet agreement est accordé sur la base de délai ainsi que sur la base de certaines critiques.
a. Les délais de l’agrément
Le Ministère de l’intérieur doit accorder l’agreement à l’association qui le sollicite dans un
délai maximum de 75 jours daté du dépôt du dossier auprès du gouverneur.
Passer ce délai et faute pour le ministre de notifier au fondateur ou au mandataire de
l’ONG, les motifs de rejet de la demande, l’agreement est réfuté accordé.
b. La critique de l’agrément
71
Disons d’emblée que l’agreement est personnel, intransmissible et non cessible.
L’agreement est accordé pour une période.
Au terme de la période de 3 ans pour ce qui concerne un agreement provisoire accordé à
titre exceptionnel à une ONG unipersonnelle, un agreement de 5 ans renouvelable peut être
accordé à ladite ONG après avis de la CTEDA.
Il faut préciser que sauf décision contraire de l’administration, l’agreement est renouvelable
par tacite reconduction au terme d’une période de 5 ans pour la même durée.
73
De ce qui précède, il ressort que les modalités de désignation du personnel dirigeant ainsi
que la durée de leur mandat sont fixés par le statut et/ ou le règlement intérieur de chaque
ONG.
1- La désignation du personnel dirigeant
D’une manière générale, cette désignation peut résulter soit d’une élection soit d’une
coopération pour l’AG ou le CA de l’ONG.
2- Le mandat du personnel dirigeant
La durée du mandat ainsi que les modalités de renouvellement dudit mandat du personnel
dirigeant sont précisés dans le statut de l’ONG.
74
Au Gabon toute ONG, ayant son siège sur le territoire nationale, dirigée par les gabonais et
exerçant ses activités au Gabon, doit se soumettre à la législation gabonaise : Elle doit tout
d’abord se soumettre à l’esprit et la lettre de la Loi fondamentale de la République du
Gabon et ensuite et la Loi N° 35/62 du 10 décembre 1962 relative à la création des
associations au Gabon.
De même, une ONG créée au Gabon, dirigée par les gabonais et exerçant ses activités aussi
bien au Gabon qu’en dehors, doit se soumettre à la législation gabonaise mais aussi à la
législation de l’Etat d’accueil ; c’est-à-dire, de tout Etat dans lequel l’ONG exerce ses
activités.
Dans ce cas de figure, l’ONG sera soumise à au moins deux législations : la législation en
vigueur au Gabon et celle en vigueur selon les cas sur les ONG de l’Etat d’accueil.
76
77