L’ islam a honoré et valorisé la femme et lui a accordé une
place de choix dans la société islamique. Par ailleurs, la Chari ‘a islamique, en instituant l’égalité entre l’homme et la femme en droits comme en devoirs, a doté cette dernière d’un statut qui lui était dénié non seulement au cours de la période préislamique, mais aussi jusqu’aux dernières décennies encore dans les sociétés non musulmanes. Partant, il serait hasardeux de juger le statut de la femme en islam en se basant sur la mauvaise application des enseignements de la Chari ‘a islamique ou sur la situation actuelle de la femme dans nombre de sociétés islamiques. De ces propos, il en découle le problème sur la place de la femme en islam et son statut dans la société. Cela donne à penser et incite à remettre en cause les préjugés injustes sur cette question sensible, qui mérite toute notre attention. Je propose de revenir aux sources .Ainsi, que dit exactement l’islam au sujet de la femme ? Pour éclairer ces zones d’ombres, il nous revient de déterminer d’une part qu’il existe un grand décalage entre, les clichés et les idées reçues et, d’autre part, la véritable doctrine de l’islam.
Il serait hasardeux de juger le statut de la femme en islam en se
basant sur la mauvaise application des enseignements de la Chari ‘a islamique ou sur la situation actuelle de la femme dans nombre de sociétés islamiques ou sur des clichées et des idées reçues. Au contraire, pour qu’il soit pertinent et objectif, un tel jugement doit avoir comme point de départ les enseignements de l’islam, lesquels ont élevé la femme à un statut qu’aucune autre religion ou loi positive ne lui ont attribué durant toute l’histoire de l’humanité. Ainsi, dans le Coran, mais aussi dans les hadiths du prophète, l’homme et la femme jouissent de la même dignité humaine et assument les mêmes devoirs. De plus, l’égalité des deux sexes y est mise sans cesse en évidence. Pour se convaincre de toute la considération que voue l’islam à la femme, il convient de porter un regard attentif sur la place de la femme dans les civilisations et les religions antérieures à l’islam. En effet, si l’on compare les pratiques et les comportements observés à l’égard de la femme dans les civilisations et les religions anciennes avec le comportement préconisé par l’Islam vis-à-vis de la femme, on rendra justice à l’Islam en rétablissant toute la vérité sur la question, si tant est que le but recherché soit la vérité. A Travers l’histoire, la femme a été victime d’une grande injustice. Elle a été dépourvue de ses droits humains les plus élémentaires et fut souvent considérée comme inférieure à l’homme tant sur le plan physique que moral. Ainsi, dans les civilisations sumérienne, assyrienne et babylonienne, la place de la femme était réduite à la portion congrue et son avis n’avait aucune importance. Le Code de Hammourabi, par exemple, a même poussé l’injustice jusqu’à la rendre responsable d’actes qu’elle n’a pas commis alors que l’homme, selon ce même Code, n’était pas mis à mort pour le meurtre d’une femme .En Inde, la religion de Manu réduisait, quant à elle, la femme à un bien transmissible par héritage. Elle n’avait pas non plus droit de s’instruire et son rôle se limitait à procurer du plaisir aux hommes . Pire encore, la vie de la femme prenait fin à la mort de son époux puisque la tradition voulait qu’elle soit incinérée avec lui sur le même bûcher. Quant à la civilisation chinoise, elle considérait la femme comme un signe de malheur et de mauvaise fortune. Elle devait rester cloîtrée chez elle et n’avait pas le droit de regarder un homme en face . Chez les Grecs, la femme était considérée comme un être impur. Le poète Hésiode l’a décrite comme étant « dotée d’un cerveau de chien et de beaucoup de ruse » . Le grand orateur Démosthène, lui, parlait des femmes en ces termes : « Nous prenons les prostituées pour le plaisir, les amantes pour la santé quotidienne de nos corps et les épouses pour la procréation » . Les Romains, eux, ont longtemps considéré la femme comme un animal crasseux. Les temples lui étaient interdits et, de ce point de vue, le paradis aussi. Selon eux, sa féminité est la cause même de son incapacité juridique .Selon la Torah, c’est Ève qui est derrière la tentation d’Adam. Dans la Genèse (III, 12) on peut lire : « La femme que tu as mise auprès de moi m’a donné de l’arbre, et j’en ai mangé ». La femme faisait partie des biens de son époux et devait, de ce fait, céder ses droits humains et matériels. Les Israélites donnaient leurs femmes en offrande en les immolant par le feu pour rentrer dans les grâces de Molok. Ainsi, dans Jérémie 32, il est dit : « Et ils ont construit des hauts-lieux consacrés à Baal dans la vallée de Ben-Hinnom, pour brûler leurs fils et leurs filles en l’honneur de Molok ; c’est là une abomination que je n’avais pas ordonnée ».Les Arabes de la période antéislamique répugnaient tellement à avoir des filles qu’ils les enterraient vivantes. Dieu dit : « Et lorsqu’on annonce à l’un d’eux une fille, son visage s’assombrit et une rage profonde [l’envahit]. Il se cache des gens, à cause du malheur qu’on lui a annoncé. Doit-il la garder malgré la honte ou l’enfouira-t-il dans la terre ? Combien est mauvais leur jugement ! »
Le Coran est venu corriger la déviation intellectuelle et
comportementale qui a marqué la conception de la femme chez les civilisations et les religions anciennes. Le Coran a définitivement consacré son humanité : « Ô hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être, et a créé de celui-ci son épouse . » Le Coran a institué son égalité avec l’homme en responsabilité : « Toute âme est l’otage de ce qu’elle a acquis. » Il ne la rend pas responsable de la tentation d’Adam car Dieu a interdit à tous, à Adam comme à Ève, d’approcher l’arbre. Dieu dit dans le Coran : « Et n’approchez pas l’arbre que voici . » C’est Satan qui les a tous deux dévoyés du droit chemin : « Satan mit en œuvre ses suggestion. » « Satan les fit glisser de là et les fit sortir du lieu où ils étaient . » Et Adam et Ève se sont repentis pour que Dieu expie leur acte : « Tous deux dirent : “Ô notre Seigneur, nous avons fait du tort à nous-mêmes. Et si Tu ne nous pardonnes pas et ne nous fais pas miséricorde, nous serons très certainement du nombre des perdants ” » C’est ainsi que le Coran a institué la parité originelle de la femme et de l’homme et tout ce qui s’ensuit en termes de droits et d’obligations. L’homme et la femme ne peuvent se valoriser que par les bonnes actions qu’ils accomplissent. La femme, selon le Coran, n’est pas un accessoire que l’homme utiliserait selon son bon vouloir, mais un être doté d’une personnalité et d’une identité propres, un être qui a sa valeur morale et dont la dignité doit être préservée. Ainsi, la femme a le droit à une vie digne au sens le plus large du terme. Outre le droit de disposer librement de ses biens, elle a le droit à l’enseignement, à l’éducation, à la propriété, au mariage, à l’éducation des enfants, à l’héritage, au travail et à un statut social. De fait, il n’y a pas de vie monacale en islam et l’islam ne préconise pas le retrait de la vie sociale. En outre, obéissance et respect sont dus au père comme à la mère. Dieu dit : « Et Nous avons enjoint à l’homme de la bonté envers ses père et mère : sa mère l’a péniblement porté et en a péniblement accouché ; et sa gestation et sevrage durant trente mois ; puis quand il atteint ses pleines forces et atteint quarante ans, il dit : “Ô Seigneur ! Inspire-moi pour que je rende grâce au bienfait dont Tu m’as comblé ainsi qu’à mes père et mère ” ; « Ton Dieu a décrété : “N’adorez que Lui ; et (marquez) de la bonté envers les père et mère .” Et « ne leur dis point : “Fi !” et ne les brusque pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses . »L’islam exige, par ailleurs, de réserver le même traitement à l’homme et à la femme sans discrimination aucune, car l’homme n’est pas supérieur à la femme et la continuité de la vie humaine serait impossible n’eût été la femme. C’est pour cette raison que l’islam incite à la célébration de la naissance de la fille, à l’instar du garçon, par une fête où un nom lui est attribué. En revanche, l’islam s’est inscrit en faux contre cette fâcheuse tendance à croire que la naissance d’une fille constitue un mauvais présage au point de l’enterrer vivante, comme cela se pratiquait chez certains peuples de Chine, d’Inde et de la Péninsule arabique avant l’avènement de l’islam. De surcroît, l’islam encourage la femme à s’instruire et ne lui interdit aucune transaction sociale ou commerciale. La femme musulmane a le droit de participer à toutes les activités de la société. Elle a également le droit d’exercer toutes les professions dont elle est capable sans distinction entre elle et l’homme. La femme a le droit d’accéder aux différentes fonctions administratives à l’exception de l’imamat suprême et de la magistrature, conformément à l’avis répandu chez l’ensemble des docteurs de la loi musulmane. La règle sur la fonction de magistrature constitue toutefois matière à débats chez certains grands juristes musulmans comme Tabari, Ibn Al Qasim et Ibn Hazm. Il est d’autres docteurs qui ne tranchent pas définitivement sur l’interdiction de l’imamat suprême et de la magistrature de la femme. En somme, l’avis sur cette question doit s’adapter aux intérêts suprêmes de l’Oumma. À travers son histoire, la femme musulmane a grandement contribué au mouvement scientifique, intellectuel et littéraire. Ainsi, des milliers de femmes ont brillé dans plusieurs disciplines scientifiques et culturelles. Le Coran expose aussi la complémentarité entre l’homme et la femme qui sont un couple, « un vêtement l’un pour l’autre ». Outre les principes du Coran, tout l’enseignement du Prophète – la Sunna – prône le respect de la femme. Selon un hadith du Prophète : « la femme est la sœur germaine de l’homme ; Bien entendu, une femme et un homme ne sont pas totalement semblables, en particulier sur le plan biologique. Ainsi, malgré les expériences pseudo-scientifiques les plus douteuses, allant de la procréation artificielle jusqu’au clonage, on ne changera par la nature humaine ni la règle qui veut que c’est la femme qui enfante. Entre les deux sexes, le Coran pose la règle d’un partage dans la réciprocité, la complémentarité, la cohérence : il ne s’agit donc pas d’une dichotomie, encore moins d’une opposition…Les rapports entre les hommes et les femmes sont du domaine de la fraternité, du soutien et, principalement, la complémentarité. L’homme et la femme ne sont pas identiques en tout point mais bien complémentaires, ce qui est infiniment supérieur. Ils sont « un vêtement l’un pour l’autre ».C’est donc à ses sources fondamentales qu’il importe de remonter. Les traitements parfois inacceptables réservés aux femmes dans quelques pays musulmans n’ont pas une origine religieuse. Il faut bien faire la distinction qui s’impose entre la religion musulmane et les coutumes ou les pratiques ou habitudes qui sont très éloignées des prescriptions islamiques. S’il est incontestable que la condition de la femme dans certains pays – et plus particulièrement dans certaines couches de population – est déplorable, ce serait une erreur d’imputer la responsabilité de ce genre de situation à l’islam. Par exemple, des déguisements comme la burqa et le tchador sont des coutumes locales (afghane, perse) qui n’ont rien à voir avec la religion. Le voile lui-même n’est pas une prescription stricte et précise... ; L’excision, que l’on condamne à juste titre, est une pratique africaine, régulièrement blâmée par l’islam. C’est une pratique d’ailleurs inconnue dans les pays musulmans en dehors de l’Afrique noire (où elle concerne d’ailleurs aussi bien les chrétiennes que les musulmanes). ; La polygamie n’a pas été initiée par l’islam qui, au contraire, incite à y mettre un terme en posant des conditions si strictes qu’elles sont irréalisables. En réalité, ce qui fait du mal à l’islam, ce sont les ignorants et les bonimenteurs qui racontent n’importe quoi, tous ceux qui trahissent le vrai Message progressiste et humaniste de l’islam. C’est ainsi qu’a pu se développer un conservatisme outrancier, enfermé dans la stagnation et la routine. Un conservatisme et des pratiques encouragés par l’ignorance, par la répétition d’habitudes folkloriques et par l’imitation aveugle à des coutumes surannées. C’est cela qui a conduit à une sorte de misogynie stupide d’autant plus déplorable qu’elle contredit l’enseignement de l’islam et semble ignorer que les femmes ont joué un rôle important dans la construction de l’islam. Premièrement, les attitudes limitant les droits de la femme contredisent les enseignements les plus évidents de l’islam. Elles contredisent l’invitation constante de l’islam à ne pas rester englué dans le conformisme et l’imitation aveugle, le taqlid. En effet, le Coran et la Sunna donnent la possibilité aux croyants d’articuler l’ancien et le nouveau, de s’adapter, de se renouveler. L’islam invite à l’effort d’adaptation, l’ijtihâd Deuxièmement, la misogynie de certains extrémistes est en contradiction avec le fait que les femmes ont, dans les textes et dans la naissance de l’islam, un rôle aussi important que celui des hommes. C’est un fait historique que le rôle éminent joué par de nombreuses femmes dès les origines de l’islam puis dans l’épanouissement de la civilisation arabo-musulmane. En tout cas, il est grand temps de remettre les idées à l’endroit. Tout l’enseignement de l’islam bannit l’exagération, il veut la modération. Il invite aussi à ne pas sombrer dans la soumission infantile à des rites incompris ou à des attitudes d’apparence, mais au contraire à un perpétuel effort d’adaptation. C’était là un aperçu très sommaire de la place de la femme en islam. Certes, la réalité concrète peut différer d’un pays musulman à un autre, voire d’une ville à une autre. Mais cette différence s’explique par les us et coutumes et les circonstances de telle ou telle société. Le plus important, c’est de veiller à comprendre le point de vue de l’islam sur la femme et la place qu’elle occupe dans la société islamique à travers les textes de droit musulman, l’interprétation de ces textes et les bons exemples puisés dans l’histoire des musulmans
2_LE DROIT MUSULMAN ET LA PROTECTION DE L’ENFANT
En parlant de l’enfant et de son éventuelle protection dans la
religion musulmane, il sera judicieux de commencer cette intervention par une conviction annoncée par le livre saint de l’Islam, le Coran, qui dit : « Les richesses et les enfants sont la parure de la vie de ce monde » [1][1]Sourate 18, verset 46.. Les richesses et les enfants sont un don divin .ET l’OCI a insisté sur l’importance de la protection des enfants dans la vie d’une nation car ils représentent "les pionniers de demain et les artisans de son avenir, et que le sort de cette nation et les perspectives de l’avenir de ses générations futures sont tributaires du genre d’éducation prodiguée à ces enfants et de l’intérêt qui leur est accordé». De ces propos, il en découle un problème sur la place de l’enfant dans le droit musulman. Des lors, quel sont les règles posées par le droit musulman pour la protection de l’enfant ? Pour éclairer ces zones d’ombres, notre analyse consistera à déterminer d’une part les droits de l’enfant en islam et d’une autre part les mécanismes de mises en œuvre pour la protection de l’enfant en droit musulman
Pour mieux saisir la situation de l’enfant dans la religion
musulmane, il est souhaitable de préciser tout d’abord ce que nous entendons par le terme « enfant » car, pour les commentateurs, cet enfant devra être pris en charge par ses parents, de point de vue de sa protection physique et psychologique et de son éducation humaine, intellectuelle, morale et religieuse, tant qu’il est mineur. Le 1er article sur le convenant des droits de l’enfant en islam tente de donner une définition de l’enfant: "un enfant s’entend de tout être humain n’ayant pas atteint l’âge de la majorité en vertu de la législation qui lui est applicable" Au cas où l’on fait une lecture attentive du Coran et de la Sunna, nous constatons que l’enfant est celui qui, depuis sa conception et après sa naissance et jusqu’à sa majorité, passe par cinq étapes. Pour chacune de ces étapes, il y a des droits qui sont formulés à l’avantage de l’enfant, droits dont certains seront convertis en devoirs, que les tuteurs doivent respecter. Une parole qu’on attribue au Prophète souligne que lors des sept premières années de la vie, les parents doivent câliner l’enfant ; pendant les sept années suivantes, l’éduquer ; sept ans plus tard, ils doivent le prendre comme ami ; et, ensuite, ils lui lâcheront la corde, pour dire qu’ils doivent lui donner son autonomie . La période qui précède sa naissance est celle de la décision des époux de se marier : les textes parlent du droit de l’enfant d’avoir des parents qui sont liés par un mariage légal . La moralité et la religiosité, en plus de la bonne apparence, sont les deux qualités de base que les époux doivent posséder afin de les transmettre à leurs enfants et que c’est un droit de l’enfant que d’avoir de tels parents. De même, l’islam interdit l’adultère pour une raison bien pratique : cette forme de relation peut aboutir à la naissance d’enfants sans droit d’avoir des parents en situation légale, ce qui peut laisser des traces sur sa psychologie. La deuxième période s’étend de sa conception (lorsqu’il est fœtus) jusqu’à sa naissance (étant donné que les dispositions relatives aux fœtus font prévaloir sa qualité d’être humain qui peut déjà acquérir des droits comme la succession et l’héritage). Le Coran évoque la création de l’enfant à partir d’une combinaison de liquides qui recueille des traits physiques et psychiques de son père et de sa mère, insistant sur le fait qu’il s’agit d’une création par Dieu lui- même . Il interdit aussi l’avortement, sanctionné par le Coran et la sunna ; ces deux textes portent une vénération à la mère enceinte, lui accordant en cas de divorce une pension alimentaire et exigeant qu’elle soit traitée avec distinction. Le Coran revient à plusieurs reprises sur ces exigences avec éloquence . . La troisième période s’étend de la naissance jusqu’à l’âge de 7 ans. Pour les juristes, l’enfant, dès sa naissance, a un droit à la filiation. Cette filiation est la conséquence du mariage considéré comme légal, même entaché de vice. Si l’enfant naît orphelin et du fait que l’adoption en islam est interdite, l’enfant peut être confié à une famille par le biais du recueil légal kafala ??????? qui permet à l’orphelin ou à l’enfant naturel d’être à la charge d’une famille d’accueil jusqu’à ce qu’il soit autonome. Existent deux formes de recueil légal, notarial et judiciaire.D’après certains textes, à la naissance, il est préférable qu’on chante le Coran dans l’oreille du nouveau-né les deux shahada afin qu’il écoute les versets divins. Dès qu’il commence à parler et à formuler des phrases, il est recommandé de lui apprendre à prier et de l’emmener à la mosquée, cela n’étant pas vu comme un devoir pour l’enfant mais un droit qui lui est consacré. Étant enfant, il n’y a pas d’âge pour lui inculquer les bonnes mœurs islamiques consistant à s’habituer à la vie dure et à s’éloigner des mauvaises amitiés. À la naissance de l’enfant, l’islam a prescrit la circoncision pour les garçons. Cette pratique, qui trouve son origine dans les textes de la sunna, n’a pas fait l’unanimité chez les jurisconsultes. Elle concerne aussi les filles, pour certaines, bien que la majorité des juristes confirme qu’elle est permise sauf avis médical contraire. « La tendance actuelle considère l’excision comme un acte non religieux pratiqué par des sociétés antéislamiques qui doit être interdit selon l’avis des médecins experts. » L’allaitement maternel fait aussi partie des devoirs à l’égard de l’enfant. Le Coran mentionne ce droit à plusieurs reprises et fixe la période de l’allaitement complète à deux ans : « Les mères qui veulent donner à leurs enfants un allaitement complet, les allaiteront deux années entières », précise le Coran. L’enfant a aussi droit à la nourriture, à l’habillement et au logement : « Le père doit assurer leur nourriture et leurs vêtements, conformément à l’usage » confirme le Coran L’enfant a aussi le droit à la garde, lui assurant une protection matérielle et psychologique. Il s’agit d’un devoir que doit accomplir sa mère jusqu’à un certain âge ou jusqu’à sa majorité, selon l’avis des écoles jurisprudentielles. L’appartenance de la mère à une religion outre que l’islam n’a aucun effet sur le droit de garde de son enfant, même si son père est musulman. L’islam donne aussi à l’enfant le droit de se reposer et de se consacrer à ses loisirs. Les parents ont le devoir de l’aider et de l’encourager. La quatrième période s’étend de l’âge de 7 ans jusqu’à l’âge de la puberté, appelée « l’âge du discernement », ou de la prise de responsabilité, le taklif .Durant cette période, l’enfant doit être préparé à devenir une personne responsable (mukallaf). Dès ses 7 ans, commence véritablement la socialisation de l’enfant. Il découvre qu’il doit se plier aux règles de la vie en société et respecter autrui. Son action sera déterminée, au fil des années, par l’éducation de ses parents qui s’appliqueront à le soumettre à des règles de conduite respectant sa religion et les valeurs morales de la société islamique. Une lecture moderne et ouverte musulmane montre que « le premier droit de l’enfant durant cette période est son droit à l’enseignement ». Les versets coraniques et les textes de la Sunna sont nombreux à faire prévaloir l’enseignement sur toutes autres choses, y compris celles qui le laissent se consacrer à ses dévotions religieuses. Une des paroles du Hadith prescrit l’enseignement à tout homme et à toute femme, même s’ils doivent aller en Chine pour apprendre. Il dit aussi : « Les anges se soumettent à celui qui cherche à apprendre une science ; le savant vaut mieux que celui qui se consacre à l’adoration de Dieu. Sa place est comme la lumière diffusée par la pleine lune par rapport aux lumières des autres planètes. Les cieux, la terre et toutes les choses, même les baleines dans l’eau, implorent le pardon des savants. » Les commentaires de cette parole expliquent que l’adoration consacrée à Dieu profite à celui qui l’accomplit, du fait que la science du savant rayonnera pour toute l’humanité. Dans une autre parole, le Prophète met l’accent sur le droit des enfants à l’enseignement car ils sont destinés à une époque qui est différente de l’époque de leurs parents . Il en est de même des exercices sportifs car le Prophète favorisait la nage, le tir à l’arc et l’équitation. Vient ensuite la préparation de l’enfant à accomplir ses pratiques religieuses, telles la prière et le jeûne. Une parole du Prophète mentionne : « Ordonnez à vos enfants de faire la prière lorsqu’ils atteignent leur septième année ; et contraignez- les à la faire lorsqu’ils atteignent l’âge de dix ans ; donnez-leur aussi des lits séparés. » Une interprétation littérale (mentionner en note la référence) demande à ce que les enfants soient frappés s’ils n’accomplissent pas leurs devoirs religieux, c’est le droit des parents et de Dieu sur eux. L’éducation morale de l’enfant est exigée à cet âge-là. Le Coran impose des règles de politesse et de discrétion afin de protéger la vie intime de chacun. De façon plus spécifique, le Coran leur interdit d’entrer chez autrui sans avoir demandé la permission au préalable. Pour ce qui est des enfants, « le Coran leur accorde une certaine tolérance, mais non une exemption ». De même, la façon de manger, de boire, de se purifier, de marcher et de parler fait l’objet de références dans le Coran et la Sunna. De l’âge de la puberté jusqu’à l’âge de la majorité (al-rushd) Je cite ici un auteur musulman contemporain : « En tant que Musulmans, nous devons observer la validité de cette étape puisque nous savons que la responsabilité (Taklif) pour nos pensées et actions commence à la puberté (Bulough). Ceci signifie que même si nous ne pouvons ne pas être un « adulte » socialement, nous sommes considérés comme tel spirituellement. Évidemment, ceci devrait évoquer toutes sortes de drapeaux rouges et avertissements pour les parents, se rendant ainsi compte que la tâche d’éducation est la plupart du temps achevée à l’âge de 12 ou 13 ans, ou selon l’âge où l’enfant atteint la puberté. À ce moment-là, le jeune sera complètement responsable devant Dieu de tout ce qu’il fait. Ceci ne signifie pas qu’être parent finit à ce moment-là, mais cela accentue la signification de ces premières années et le rôle crucial que les parents jouent. Nous devons établir une base solide de sorte que nos enfants fassent les choix appropriés au moment venu. »L’enfant pubère doit, à cet âge, accomplir ses devoirs religieux, poursuivre ses études et agir de la meilleure façon avec ses parents. Faire les choix qui conviennent sur la Situation actuelle de l’enseignement religieux entre la famille et l’établissement scolaire Les diverses déclarations et chartes des droits de l’enfant et la question de l’identité religieuse étant mineur, l’enfant dépend de la parole de ses parents qui, s’ils sont justes comme musulmans, doivent prendre en charge son éducation religieuse et morale d’après les préceptes de l’islam qui voit dans cette éducation un droit dont l’enfant doit en profiter. Ce n’est qu’en devenant adulte et atteignant l’âge de la majorité que cette personne peut réfléchir et choisir une autre religion ou bien tout simplement quitter la religion en vertu du verset qui dit : « nulle contrainte en religion ». Mais là encore, la question est fortement débattue en Islam entre une interprétation ouverte de ce verset et les tenants de la ligne sévère qui voient en toute sortie de l’Islam une apostasie (al-ridda ou al-irtidadd) fondée sur un dit du prophète qui aurait dit : « celui qui quitte l’Islam, tuez le » ; nous savons que les législations des pays musulmans sont contraignantes pour leurs sujets musulmans qui veulent changer de religion, préférant confier la question aux tribunaux spécialisés que de la laisser entre les mains de la hisba ou forme de justice individuelle ou sociale. Du point de vue des chartes et des déclarations concernant le droit de l’enfant dans le monde musulman, il est judicieux de référer à trois documents :la déclaration adoptée par le 7e Sommet islamique tenu à Casablanca (Maroc) du 13 au 15 décembre 1994, sous le titre La Déclaration sur les droits et la protection de l’enfant dans le monde islamique et le Covenant des droits de l’enfant en Islam ;le Covenant des droits de l’enfant en Islam adopté par la 32 e Conférence des ministres des Affaires étrangères des États islamiques, qui se sont réunis du 28 au 30 juin 2005 à Sana’ a (Yémen), est un texte qui concerne l’ensemble de la vie de l’enfant, la Déclaration de Rabat sur l’enfance dans le monde islamique, déclaration adoptée à l’issue de la Première conférence islamique des ministres chargés de l’enfance, à Rabat, Royaume du Maroc, du 7 au 9 novembre 2005, organisée en collaboration entre l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) En ce qui concerne la liberté religieuse de l’enfant, l’article 8 de la Déclaration de Casablanca dit la chose et son contraire en rappelant deux principes. Le premier stipule la garantie de la liberté religieuse totale et le deuxième rappelle qu’il est interdit au musulman de changer de religion Quant au texte du Covenant des droits de l’enfant en Islam, il adopte un ton modéré mais n’abroge pas la Déclaration et rejoint, quant au fond, les préoccupations de Casablanca. Le préambule de la charte considère que « la présente convention réaffirme les droits de l’enfant dans la chari’a islamique et ses prescriptions, tout en tenant compte des législations internes des États. Ce préambule déclare respecter les droits des enfants issus des minorités et communautés non musulmanes, et affirme ainsi les droits humains que les enfants musulmans et non musulmans ont en partage ». Ce texte reprend en fait, d’une manière directe ou indirecte, les préceptes de la loi musulmane concernant l’enfant et l’organisation de la famille tels que les ouvrages traditionnels les exposent. Dans cette charte, il est question de libertés individuelles de l’enfant, mais toujours assujetties à la charia, la loi musulmane. Je cite :« Tout enfant capable de discernement, selon son âge et son degré de maturité, a le droit d’exprimer librement son opinion sur toute question l’intéressant, soit par la parole, par l’écrit ou tout autre moyen légal, sans incompatibilité avec les préceptes de la chari’a et les règles de conduite.Tout enfant a droit au respect de sa vie privée. Néanmoins, il appartient aux deux parents ou aux représentants légaux de l’enfant d’exercer un contrôle islamique raisonnable sur le comportement de celui-ci. En cela, l’enfant n’est soumis qu’aux seules restrictions définies par la loi et qui sont nécessaires pour préserver l’ordre public, ou la sécurité, la morale publique, la santé publique, les droits et les libertés fondamentales d’autrui. »
Dans le contexte de l’éducation religieuse de l’enfant, la charte entend :développer sa personnalité, ses
valeurs religieuses et morales et son sens de la citoyenneté et de la solidarité islamique, (de la foi et de la Chari’a selon les cas) et, de même, lui apporter les moyens nécessaires au développement de ses facultés mentales, psychiques et physiques de manière à lui permettre de s’ouvrir aux critères communs des civilisations humaines ;favoriser son acquisition des capacités et aptitudes lui permettant de faire face aux situations nouvelles, de se départir des traditions négatives et de s’initier à la réflexion scientifique et objective. Ce même Covenant des droits de l’enfant en Islam, en insistant sur les droits des fœtus et de l’égalité entre les filles et les garçons, proclame l’interdiction de toute propagande cherchant à détourner l’enfant de sa religion musulmane. Mécanisme de mise en œuvre .Le 1er paragraphe explique que les Etats partis "conviennent de créer une commission Islamique des droits de l'enfant". Les membres de cette Commission sont les représentants de tous les Etats partis au Covenant. Or, il aura fallu que cette Commission soit composée, à notre avis, d’experts indépendants pour garantir l’indépendance, l’impartialité et l’efficacité de ses travaux et de ses décisions, d’une part. La déclaration de Rabat souligne, ce qui peut être considéré comme un pas significatif, que la Convention internationale relative aux droits de l’enfant constitue une référence fondamentale en matière de promotion et de protection des droits de l’enfant. Elle souligne l’engagement des représentants à :respecter et garantir les droits de tous les enfants dans nos sociétés sans aucune discrimination et sans distinction de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou d’appartenance sociale ;se conformer aux principes généraux des droits de l’enfant, en veillant, entre autres, aux meilleurs intérêts des enfants, à la non-discrimination, à la participation, à la survie et au développement, lesquels principes constituent le cadre de toute action dédiée aussi bien aux enfants qu’aux adolescents.Ces deux premiers principes d’ordre général sont suivis par d’autres soulignant les principes islamiques comme la nécessité « de promouvoir le patrimoine islamique commun, en vue de sensibiliser davantage les jeunes musulmans aux valeurs de l’islam, de consacrer chez eux le sentiment de fierté quant aux réalisations de la glorieuse civilisation islamique et de contribuer à la consolidation de la communication, de l’entente et de la tolérance entre les peuples et les religions » ;
L a Déclaration sur les droits et la protection de l’enfant
dans le monde islamique de 1994 est une déclaration qui tente d’exposer les principes de l’Islam concernant plusieurs sujets importants comme: les droits du fœtus, le droit à la filiation et la question de l’adoption liée à ce droit, le droit à l’enseignement et la liberté d’adopter ou de changer de religion surtout concernant les enfants. respecter et garantir les droits de tous les enfants dans nos sociétés sans aucune discrimination et sans distinction de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou d’appartenance sociale ;se conformer aux principes généraux des droits de l’enfant, en veillant, entre autres, aux meilleurs intérêts des enfants, à la non-discrimination, à la participation, à la survie et au développement, lesquels principes constituent le cadre de toute action dédiée aussi bien aux enfants qu’aux adolescents. Le second consiste à « faire connaître les valeurs de l’Islam relatives aux femmes et aux enfants par l’intermédiaire des médias de masse et diffuser une image authentique et honorable de l’islam et de ses principes pérennes ». Le souci des ministres s’occupant de l’enfance est plutôt d’ordre pratique lorsqu’il s’agit de prendre des mesures concrètes dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la protection contre les violences, de l’investissement en de nouveaux projets et de la mise en place d’un procédé d’évaluation et de suivi.
Théologie et Féminisme dans la Religion Analyse Critique des Principes et Interprétation de Textes Traitant de la Femme Ministère, Féminisme, Société, Droits et Politique.