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SOMMAIRE
Sigles 5
Résumé exécutif 6
INTRODUCTION 11
CH I : LES DIFFERENTS CADRES REFERENTIELS DE L’EVALUATION 13
I.1. Contexte et justification 13
I.2- Objectifs de la mission 13
I.3- Résultats de l’évaluation 13
I.4- Approche méthodologique 14
1.4.1 Echantillon 15
1.4.2 Outils de collecte de données 17
1.4.3 Validation des outils de collecte par UNICEF 18
1.4.4 Traitement et exploitation des données et rédaction du rapport provisoire 18
I.5 Indicateurs d’évaluation 18
CH II: EVALUATION DES INTERVENTIONS DE PREVENTION DU VIH/SIDA
EN MILIEU SCOLAIRE
20
II.1 Projet de Réduction de la vulnérabilité des élèves au VIH/SIDA dans la Région 20
Maritime
II.1.1 Présentation du projet 20
II.1.1.1 Contribution à la riposte nationale 20
II.1.1.2- Implication des acteurs et bénéficiaires dans la conception et la mise en œuvre 21
du projet
II.1. 2 – Efficacité du projet 22
II.1.3 - Pertinence du projet 26
II.1. 3.1 Pertinence des activités et des thématiques 27
II.1. 3.2 Pertinence des supports de communication et des stratégies utilisés 28
II.1.4 Rôle des acteurs locaux et fonctionnement des pairs éducateurs et des clubs 32
Anti SIDA
II1.4.1 Rôle des acteurs locaux 32
II.1.4.2 Fonctionnement des pairs éducateurs et des clubs anti SIDA 34
II.1.5 Effets Du projet sur les cibles 36
II.1.5.1- Sur les élèves 39
II.1.5.2 – Sur les populations 40
II.1.6 Efficience du projet 41
II.1.6.1 Insuffisance des ressources humaines 41
2
II.1.6.2 Insuffisance des ressources matérielles 42
II.1.6.3 Analyse des ressources financières 43
II.2 Projet d’Education à la prévention du VIH/SIDA en milieu scolaire dans la Région 44
de la Kara
II.2.1 Présentation du projet 44
II.2.2 Analyse des objectifs et activités menées 44
II.2.3 Pertinence du support de communication et des stratégies 47
II.2.3.1 Pertinence des supports de communication 47
II.2.3.2 Pertinence des stratégies 49
II.2.4 Rôle des acteurs locaux et fonctionnement des pairs éducateurs et des clubs 49
Anti SIDA
II.2.4.1 Rôle des acteurs locaux 49
II.2.4.2 Fonctionnement des pairs éducateurs et des clubs anti SIDA 51
II.2.5 Les connaissances acquises par les élèves sur le VIH/SIDA 51
II.2.5.1- Les effets sur les élèves 54
II.2.5.2 – Les effets sur les populations 55
II.2.6 Efficience du projet 56
II.2.6.1 Les ressources humaines 56
II.2.6.2 Les ressources matérielles 56
II.2.6.3 Analyse des ressources financières 56
Conclusion/Recommandations 58
II.3 Synergie avec les autres initiatives de lutte contre le VIH de l’UNICEF 63
3
III.5.2 Les supports/outils de communication 73
CONCLUSION 74
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 75
ANNEXES 77
ANNEXES A : Outils de collecte des données 78
ANNEXES B : 1. Fiche technique pour les élèves du cours élémentaire 99
ANNEXES B : 2. Fiche technique pour les élèves du cours moyen 102
4
SIGLES
5
Résumé Exécutif
Introduction
Dans le but de soutenir l’Etat togolais dans ses actions de prévention en matière du VIH/SIDA
dans les établissements scolaires, UNICEF s’est engagé à appuyer l’ONG Adventist
Développement and Relief Agency (ADRA) et la Direction Régionale de l’Education -Kara
(DRE/Kara) dans les projets de « Réduction de la vulnérabilité des élèves au VIH/SIDA dans les
Régions maritime et de la Kara »
Ces interventions ont pour but principal de relever le niveau de connaissances des élèves en
matière de VIH/SIDA en axant les sensibilisations sur plusieurs notions comme les voies de
transmission et les moyens de prévention, les pratiques traditionnelles qui peuvent transmettre le
VIH/SIDA.
A la fin de l’exécution de ces projets, UNICEF tient à évaluer les activités menées, les résultats
attendus et les effets qu’ils ont induits sur les populations primaires et secondaires qui sont
respectivement les élèves et leurs parents.
Objectifs
L’évaluation qui a pour objectif d’apprécier la performance des deux projets mis en œuvre dans le
cadre du programme EDBEG en matière de lutte contre le VIH/SIDA en milieu scolaire, est
réalisée par AGBOVI Komlan Kwassi, Sociologue-Consultant, avec l’appui d’une équipe
d’Assitants pour la collecte des données.
ensuite, le chapitre II est consacré aux résultats des deux interventions et la synergie
d’actions entre les programmes EDBEG et VIH/SIDA,
enfin, le chapitre III propose des orientations de prévention en milieu scolaire en axant les
actions à amener sur les notions du VIH/SIDA, les acteurs, les stratégies et les supports de
communication.
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Méthodologie
Pour une évaluation performante des projets, nous avons privilégié les approches quantitative et
qualitative associées à la démarche participative qui compte s’intéresser à toutes les opinions des
partenaires et des personnes ressources en matière d’éducation et de VIH/SIDA.
En dehors des Coordonnateurs, des Directeurs régionaux, des inspecteurs, des directeurs
d’établissements et les responsables d’ADRA que nous avons rencontrés, au total 328 personnes
ont participé à l’administration du questionnaire, aux entretiens individuels et aux groupes de
discussion dans chaque village, dont : 198 élèves, 32 enseignants, 27 leaders traditionnels, 16
membres des CVD, 28 membres des CPE, 27 parents d’élèves.
Résultats de l’évaluation
Le niveau de réalisation des activités planifiées (100%) qui a permis d’atteindre les résultats
escomptés et les objectifs définis démontre l’efficacité des interventions menées dans les deux
régions
En considérant les indicateurs de mesure des effets induits par les projets (au moins 70% des
bénéficiaires connaissent parfaitement les voies de transmission et les moyens de prévention du
VIH/SIDA), et à travers les témoignages des personnes ressources, il est tout à fait juste de
conclure que le projet a eu des effets positifs aussi bien sur les élèves que sur les populations : les
bénéficiaires ont pris conscience de la maladie, connaissent les voies de transmission et les moyens
de prévention, identifient quelques pratiques traditionnelles qui transmettent le VIH/SIDA, les
actes courants de la vie qui ne transmettent pas le VIH…
Les deux projets se sont révélés pertinents non seulement parce qu’ils ont répondu aux attentes des
populations cibles mais aussi parce que la presque totalité des personnes interrogées et
interviewées a manifesté sa satisfaction à l’endroit des messages véhiculés et des supports utilisés
au cours des séances de sensibilisation.
Enfin, la mission juge les deux interventions efficientes car presque 100% des ressources
humaines, matérielles et financières prévues pour la réalisation des activités ont été toutes utilisées
et ont permis d’atteindre les objectifs fixés aux deux projets.
Toutefois la mission a remarqué des insuffisances dans la conception et dans la mise en exécution
des projets.
Dans la conception des deux projets, les acteurs de terrain et les autorités locales ont été
complètement ignorés. Au cours de l’exécution, certains ont été partiellement impliqués alors
d’autres n’ont même pas été invités à suivre les activités.
Les ressources humaines ne sont pas bien formées et en plus de cela elles se révèlent insuffisantes
dans la région maritime. Les ressources matérielles n’ont pas été proportionnelles aux besoins du
terrain. Aussi bien dans la région maritime que celle de la Kara, ces matériels sont jugés très
insuffisants compte tenu de l’effectif à toucher.
La durée des deux interventions a été trop courte pour une exécution maximale des activités. Le
temps de formation des pairs éducateurs n’est pas adéquat par rapport aux exigences des
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informations sur le VIH/SIDA. De même, le temps accordé aux élèves dans la région de la Kara
pour la répétition des scénettes ne pouvait pas favoriser une bonne assimilation.
Hormis ces lacunes constatées dans la mise en œuvre des projets, la mission recommande la
reconduite des projets dans toutes les zones d’intervention de UNICEF pour 2008 -2010. Cette
recommandation est motivée par l’enthousiasme manifesté par les acteurs et les bénéficiaires à
l’endroit des projets et aussi par les résultats positifs constatés au cours de la mission.
Ainsi donc, pour permettre aux uns et aux autres de corriger les erreurs commises dans la gestion
du cycle de ces deux projets, la mission a fait des recommandations qui se basent sur les attentes et
les souhaits des populations.
Pour une réussite du projet et surtout pour sa viabilité, la mission recommande que les
coordonnateurs régionaux, les inspecteurs, les conseillers pédagogiques, les directeurs et
enseignants, les autorités locales (Chef, CVD, CPE) et les élèves soient impliquées dès la
conception du projet en vue de l’identification des thématiques judicieuses et des supports de
communication adéquats.
Par ailleurs, un projet de sensibilisation sur le VIH/SIDA, qui doit être exécuté par les élèves d’un
établissement scolaire dans une localité, nécessite le concours de tous les acteurs locaux impliqués
dans la gouvernance et le développement de ladite localité. Parmi ces acteurs, on retrouve les
Chefs, les membres des CVD et des CPE qui doivent être impérativement impliqués dans les
initiatives concernant leurs localités.
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enseignants qui seront chargés de former les pairs éducateurs et de les encadrer efficacement dans
la réalisation de toutes les activités afférentes à leur responsabilité.
Ni dans les documents projets ni dans l’exécution des activités sur le terrain, il n’est fait mention
d’un plan de suivi des activités. La mission constate que les activités des projets n’ont plus
réellement continué parce que les personnes formées pour être les relais ne sont pas suivis et
appuyés dans leurs tâches. A cet effet, la mission recommande le suivi pendant et après
l’exécution du projet afin d’encourager les acteurs locaux dans leurs efforts de viabilisation du
projet.
Afin de connaître un succès et atteindre les buts fixés, la politique de prévention du VIH/SIDA en
milieu scolaire doit adopter des stratégies innovantes à toutes les étapes du processus.
Les acteurs, qu’il importe d’impliquer dans l’exécution de la politique de prévention du VIH/SIDA
en milieu scolaire, peuvent être répartis en acteurs politiques, techniques et d’appui. Après avoir
répertorié les actions menées et planifié celles qui doivent être menées, il importe d’identifier les
différents acteurs. A cet effet, pour les activités à mener dans le cadre de prévention du VIH/SIDA
au cours des années 2008-2010, les projets devront impliquer les acteurs politiques, d’exécution,
de facilitation et d’appui technique et financier.
Le Projet EPD-SR a élaboré les contenus éducatifs sur les IST/VIH/SIDA pour l’enseignement
primaire. Les contenus sont élaborés par rapport au niveau des élèves et à leur degré de
compréhension; il existe des contenus pour le préscolaire, les cours préparatoire, élémentaire et
moyen.
Après analyse des notions, des contenus et des messages de vie proposés par ledit projet, la
mission recommande à UNICEF de s’approprier de ce canevas pour renforcer ses programmes de
prévention du VIH/SIDA en milieu scolaire.
Par ailleurs, la clef du succès de l’enseignement de ces modules réside dans une formation
exhaustive aux caractéristiques fondamentales de l’enseignement de compétences de base en
matière d’éducation à la santé, donnée à tous les enseignants d’une part et la mise en place des
pairs éducateurs et des clubs anti Sida d’autre part.
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De plus, les méthodes d’enseignement participatif et interactif sont des composantes essentielles de
ce type d’éducation. C’est en participant à des activités d’apprentissage fondées sur ces méthodes
que les jeunes apprennent à mieux gérer non seulement leur propre personne, mais également leurs
relations et les décisions relatives à leur santé.
A travers les données documentaires et de terrain, il ressort que les supports de communication
doivent être diversifiés pour atteindre d’une manière maximale la population. A cet effet, les outils
adaptés pour véhiculer les messages sur le VIH/SIDA sont les suivants :
les affiches sur lesquelles seront imprimés les images des voies de transmission, des
moyens de transmission, des pratiques qui transmettent le VIH/SIDA et de celles qui ne le
transmettent pas;
les dépliants présenteront en texte les informations de base sur le VIH;
les T-Shirts sur lesquels on peut mettre les messages slogans qui incitent à l’engagement
des élèves;
les jeux de rôle au cours desquels les élèves peuvent expérimenter et vivre les situations
imagées;
les scénettes/Sketches qui doivent être appris et joués pour sensibiliser les élèves sur les
comportements à adopter en vue de prévenir le VIH ;
les matériels audiovisuels pour les projections de film : ce sont des outils de
communications qui sont très appréciés par tous; ils captivent l’attention et influencent
énormément les prises de décision.
Conclusion
L’expérience positive acquise à l’issue des deux interventions de réduction de vulnérabilité des
élèves au VIH/SIDA dans les Régions Maritime et de la Kara démontre que la prévention du
VIH/SIDA en milieu scolaire revêt aujourd’hui d’une importance capitale pour réussir dans sa
globalité l’ «Education Pour la Santé ». Les jeunes constituent plus que quiconque la catégorie
vulnérable au VIH/SIDA et par conséquent ne doivent pas être laissées dans leur ignorance et leur
naïveté en matière de santé en général et du VIH/SIDA en particulier.
10
INTRODUCTION
Depuis la notification des premiers cas de SIDA, il y a plus de deux décennies, le nombre des
personnes touchées par l’infection à VIH/SIDA ne cesse d’augmenter chaque année. Des dizaines
de millions de personnes surtout les femmes, les jeunes et adultes âgés de 19 à 45 ans, et les
enfants sont, en première ligne, face à cette pandémie et subissent de plein fouet son impact.
Selon les données statistiques de l’ONUSIDA, en 2007 environ 33,2 millions de personnes vivent
avec le VIH dans le monde. (Rapport de l’ONUSIDA, 2007). Selon le même rapport, on estime à
6800 les personnes infectées quotidiennement par le VIH et à 5700 celles qui meurent du SIDA.
Au Togo, le taux de prévalence du VIH au Togo est estimé à 3,2% en 2005 dans la population
sexuellement active. (CNLS, 2008). Selon les statistiques régionales, en 2006, la prévalence du
VIH était de 6,1% dans la région maritime, 3,9% dans les plateaux, 4,2% dans la centrale, 4,3%
dans la Kara et 1,8% dans les savanes.
En effet, il ressort globalement des résultats de l'étude CAP menée par l’URD en milieu rural
togolais, que les connaissances sur les IST/VIH/SIDA sont bonnes mais un écart important
s'observe entre ce niveau de connaissance et l'adoption de comportements sexuels visant à réduire
les risques d'infection. A titre d'illustration, chez les jeunes sexuellement actifs - les plus
susceptibles d'adopter ces comportements - les résultats montrent que si une grande majorité
d'entre eux ont entendu parler des IST/VIH/SIDA (80% pour les IST et 99% pour le VIH/SIDA),
moins de 60% ont recouru à l’utilisation du préservatif lors de leur dernier rapport sexuel.
Il est donc clair qu’ à la suite de cette étude que les actions à entreprendre dans ce milieu doivent
viser non seulement à rendre plus systématiques les connaissances sur les IST/VIH/SIDA mais
surtout à induire un changement de comportement en matière de sexualité. Or une partie
importante de cette jeunesse évolue dans les établissements scolaires et extra scolaires.
Le plan stratégique national a intégré les jeunes parmi les cibles prioritaires de la politique de
sensibilisation de prévention du VIH/SIDA et à ce propos, des actions ont été planifiées à leur
intention.
C’est pour répondre à cette préoccupation de l’Etat togolais et soutenir les actions de prévention
que UNICEF s’est engagé à appuyer l’ONG Adventist of Développement and Relief Agency
(ADRA) et la Direction Régionale de l’Education -Kara (DRE/Kara) dans leurs projets de
« Réduction de la vulnérabilité des élèves au VIH/SIDA dans les Régions maritime et de la Kara »
Ces interventions ont pour but principal de relever le niveau de connaissances des élèves en
matière de VIH/SIDA en axant les sensibilisations sur plusieurs notions comme les voies de
transmission et les moyens de prévention, les pratiques traditionnelles qui peuvent transmettre le
VIH/SIDA. ADRA et la DRE ont pu transmettre leurs messages à travers les matériels et les
supports de communication tels que les affiches, les dépliants, les scénettes, les bandes dessinées,
les T-Shirts…
A la fin de l’exécution de ces projets, UNICEF tient à évaluer les activités menées, les résultats
attendus et les effets qu’ils ont induits sur les populations primaires et secondaires qui sont
respectivement les élèves et leurs parents.
L’évaluation est réalisée par AGBOVI Komlan Kwassi, Sociologue-Consultant, qui s’est appuyé
sur une équipe d’Assistants pour la collecte des données.
ensuite, le chapitre II est consacré aux résultats des deux interventions et la synergie
d’actions entre les programmes EDBEG et VIH/SIDA ;
enfin, le chapitre III propose des orientations de prévention en milieu scolaire en axant les
actions à amener sur les notions du VIH/SIDA, les acteurs, les stratégies et les supports de
communication.
12
CH I : LES DIFFERENTS CADRES REFERENTIELS DE L’EVALUATION
Dans les zones rurales des pays en développement, on enregistre un grand nombre de problèmes de
santé aussi bien chez les enfants que chez les jeunes et les adultes. Et si aujourd’hui le VIH/SIDA
est en constante progression dans certains milieux, c’est dû essentiellement à un manque
d’information ou à un accès limité aux informations. Hormis les cas de maladies, le phénomène de
grossesses précoces entraînant les filles dans les mariages précoces est récurrent.
Cette situation, caractéristique des villages, aggrave la vulnérabilité des jeunes aux Infections
sexuellement transmissibles et plus spécifiquement au VIH/SIDA. Or les jeunes dans les localités
rurales ont rarement accès aux informations sur la santé de reproduction à savoir l’éducation
sexuelle et reproductive.
Par ailleurs, il est démontré par plusieurs études que pour être efficaces, les stratégies de lutte
contre le VIH/SIDA doivent être menées et intensément dans toutes les couches sociales. C’est
dans cette perspective que le programme Education de Base et Egalité de Genre (EDBEG) de
l’UNICEF a financé deux types d’intervention sur la prévention du VIH/SIDA en milieu
scolaire : « Réduction de la vulnérabilité des élèves au VIH/SIDA » dans la Région Maritime et
« Malibida n’a pas le SIDA » dans la Région de la Kara.
Les deux interventions ont pour objectifs spécifiques d’informer les jeunes élèves sur les voies de
la contamination et les méthodes de prévention et de mettre en place des clubs anti SIDA.
Au terme desdits projets, l’UNICEF envisage d’effectuer une évaluation en vue d’analyser la
pertinence de chacun d’eux et de faire des propositions pour le cycle 2008/2010.
La présente évaluation a pour objectif d’apprécier la performance des deux projets mis en œuvre
dans le cadre du programme EDBEG en matière de lutte contre le VIH/SIDA en milieu scolaire.
La mission devra permettre à UNICEF- Togo de disposer d’un rapport dont le contenu décrira les
aspects ci-dessous:
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Efficacité
- le rapport entre les objectifs, les activités menées et les résultats atteints.
Pertinence
- la satisfaction des besoins identifiés par rapport aux besoins réels des populations en
matière de VIH/SIDA,
- l’adéquation entre les outils ou supports de communication utilisés et la population cible.
Efficience
- les ressources (humaines, matérielles, financières) investies pour atteindre les résultats.
Recommandations
- les leçons apprises à partir des activités menées,
- les priorités d’action,
- les approches et stratégies les plus appropriées,
Pour une évaluation performante des projets et pour fournir à UNICEF un document de référence
en matière de prévention du VIH/SIDA en milieu scolaire, nous avons privilégié les approches
quantitative et qualitative associées à la démarche participative qui compte s’intéresser à toutes les
opinions des partenaires et des personnes ressources en matière d’éducation et de VIH/SIDA.
Pour la collecte de données quantitatives et qualitatives, la mission s’est appuyée sur son équipe
composée des assistants (titulaires de maîtrise de sociologie, de géographie et d’économie)
disposant des compétences pour des missions similaires. Une formation de 3 jours a été organisée
à leur intention afin de leur expliquer le bien fondé de l’étude, ses objectifs, les résultats attendus et
leur permettre une maîtrise des outils de la collecte de données. Il s’est agi de deux (2) équipes de
trois (3) enquêteurs qui sont reparties dans les écoles bénéficiaires des projets. La composition des
équipes d’enquête a tenu également compte des aptitudes linguistiques des Assistants.
14
1.4.1 Echantillon
Pour plus d’exhaustivité dans la collecte des données et dans les résultats, l’étude a couvert les
deux zones d’exécution des projets et toutes les localités et écoles bénéficiaires. A cet effet
plusieurs entretiens ont été organisés avec les différents acteurs impliqués dans la lutte contre le
VIH en milieu scolaire.
Nous nous sommes entretenu également avec les responsables et acteurs de l’ONG ADRA
impliqués dans l’exécution du projet.
Dans les Régions et préfectures, l’échantillon s’est intéressé aux institutions du gouvernement, aux
autorités et aux acteurs du développement local: les Responsables régionaux de l’éducation
(DRE) à Kara, les Inspecteurs de l’Enseignement du Premier Degré (IEPD) dans les régions
maritime et de la Kara. L’entretien s’est fait aussi avec les membres des CVD et des CPE, les
leaders traditionnels, les enseignants des établissements.
En dehors des Coordonnateurs, des Directeurs régionaux, des inspecteurs, des directeurs
d’établissements et les responsables d’ADRA que nous avons rencontrés, au total 328 personnes
ont participé à l’administration du questionnaire, aux entretiens individuels et aux groupes de
discussion dans chaque village, dont : 198 élèves, 32 enseignants, 27 leaders traditionnels, 16
membres des CVD, 28 membres des CPE, 27 parents d’élèves.
15
Dans chaque localité bénéficiaire du projet, la mission a rencontré:
Tableau 1 : Récapitulatif des personnes enquêtées et interviewées par catégorie et par village
Les caractéristiques sociodémographiques des élèves se présentent dans les deux graphiques
suivantes.
0,8
35,9 22,7
40,6
16
Tableau 2 : Répartition des élèves enquêtés selon le cours (la classe)
En plus de ceux-là, qui sont impliqués dans la réalisation des deux interventions financées par
UNICEF, la mission a collecté des informations auprès d’autres personnes ressources sur les
grandes orientations de la prévention du VIH/SIDA en milieu scolaire. Il s’agit des institutions
telles que les Ministères des Enseignements primaire et secondaire, de l’Education et de la
Recherche, la médecine scolaire, le SP/CNLS et PNLS, l’ATBEF, PSI, RAS+ Togo, International
de l’Education…
En définitive, environ 440 personnes ont été impliquées dans la présente étude.
Le questionnaire à l’endroit des élèves est structuré autour des variables suivantes :
les données sociodémographiques,
la connaissance de la maladie (modes de transmission et moyens de prévention),
les représentations socioculturelles du VIH,
les attitudes et pratiques,
le fonctionnement des pairs éducateurs,
les activités des clubs anti SIDA,
les propositions d’amélioration.
Les guides sont structurés par rapport aux sous points de l’évaluation :
la stratégie de la conception et de la mise en œuvre du projet,
l’efficacité,
les effets induits/l’impact,
la pertinence,
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la viabilité et la réplication des projets.
Pour la collecte des données auprès des personnes ressources en matière d’éducation et de
VIH/SIDA en milieu scolaire, la mission a procédé à un entretien avec un guide non directif ; dans
le sens de permettre une discussion plus libre et plus approfondie sur toutes les questions ayant
trait au VIH/SIDA dans les établissements scolaires.
Pour une vision commune sur les résultats à présenter dans le rapport, le Consultant a fait valider
les outils de collecte des données par le responsable de EBEG de l’UNICEF. C’est à la suite de ce
satisfecit que les activités de terrain ont débuté. Ainsi, la collecte des données primaires a donc
commencé le 03 Novembre et a pris fin le 15 Novembre 2008.
La mission a enregistré certains entretiens afin de renforcer les analyses par les verbatims (les
propos des interviewés).
Nous avons procédé à un dépouillement statistique du questionnaire par outil informatique plus
précisément avec le logiciel SPSS (Statiscal Package of Social Science). Le dépouillement a
ensuite permis de faire les graphiques qui ont favorisé l’analyse quantitative. Et pour garantir plus
de fiabilité à l’analyse qualitative, la transcription et la saisie des données ont été effectuées par les
enquêteurs qui ont collecté les informations.
Par rapport à un plan de rédaction qui a été élaboré en tenant compte des différentes variables du
questionnaire et des guides d’entretien, nous avons procédé à une exploitation des données par leur
recoupement. Elle a consisté à épurer les données en éliminant les répétitions et les renseignements
qui n’intéressent pas l’analyse. C’est à la suite de cette activité que nous avons procédé à la
rédaction du rapport à la fois descriptif et analytique, appuyé par des extraits des verbatims issus
des entretiens individuels et des focus group.
L’évaluation des deux interventions dans les Régions Maritime et de la Kara nécessite la définition
des indicateurs objectivement vérifiables qui pourront permettre de mesurer les différentes
variables retenues. Il s’agit de l’efficacité, l’impact, la pertinence et l’efficience du projet.
1.5.1 Efficacité
Au moins 70% des bénéficiaires connaissent parfaitement les voies de transmission du VIH/SIDA,
Au moins 70% des bénéficiaires connaissent parfaitement les moyens de prévention du VIH/SIDA,
Au moins 60% des bénéficiaires ont une bonne perception du VIH/SIDA.
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1.5.3 Pertinence
Au moins 80% des bénéficiaires sont satisfaits des messages véhiculés au cours des séances de
sensibilisation,
Au moins 80% des bénéficiaires sont satisfaits des outils ou supports de communication utilisés.
1.5.4 Efficience
A partir de ces indicateurs, la mission a pu réaliser une évaluation objective des interventions
menées dans les deux régions
19
CH II: EVALUATION DES INTERVENTIONS DE PREVENTION DU
VIH/SIDA EN MILIEU SCOLAIRE
Introduction
Compte tenu des approches spécifiques adoptées dans la conception et l’exécution des deux
interventions, il est judicieux de les évaluer différemment tout en mettant l’accent sur l’efficacité,
leur pertinence, leur efficience et les effets induits.
Les objectifs spécifiques sont en fait des actions entreprises pour atteindre le but du projet. Ces
actions sont les suivantes :
fournir des informations aux jeunes sur le VIH/SIDA : prévention, transmission aussi bien
que l’attention et la prise en charge des PVVIH
fournir des conseils aux populations qui désirent faire le dépistage du VIH/SIDA, élever le
niveau de connaissances à travers des débats sur la sensibilisation sur l’importance de la
scolarisation des enfants, la sensibilisation sur l’importance de la scolarisation des filles, la
sensibilisation sur l’éducation sexuelle à l’endroit des enfants, sur le VIH/SIDA (voie de
contamination, mode de prévention, comment vivre avec une PVVIH), sur les dangers de l’usage
de la drogue
former des comités locaux (chefs, enseignants) dans le but de disposer de personnes
ressources qui peuvent oeuvrer dans la communauté
former des pairs éducateurs dans les écoles (ces pairs éducateurs sont vitaux pour le succès
et la viabilité de ce projet). ADRA a formé chaque pair éducateur sur les habilités à pouvoir
partager et transmettre les informations aux jeunes pendant et après le projet.
L’approche stratégique adoptée pour atteindre les objectifs fixés consiste en les activités ludiques
que proposent des groupes au travers du théâtre, du spectacle en public sur le VIH/SIDA, de
l’organisation des clubs Anti SIDA pour lutter contre le VIH/SIDA en milieu scolaire, des
causeries publiques, des discussions en groupe, des discussion lors des visites à domiciles et des
sensibilisations de masse au cours des séances de projection de film.
Les matériels utilisés dans l’exécution des activités planifiées dans les écoles sont les fiches
techniques, les dépliants, les affiches et les brochures.
Une analyse exhaustive du projet révèle que l’objectif poursuivi par ADRA s’inscrit dans la
logique de la riposte nationale contre l’infection à VIH/SIDA, en ce sens qu’il prend en compte
l’un des principes de l’accès universel aux services à savoir la prévention du VIH.
20
Par ailleurs, lorsqu’on considère les objectifs fixés et les activités planifiées pour l’atteinte de ces
objectifs, il existe une nette adéquation entre eux. Le tableau relatif au degré de réalisation des
activités permet de voir le lien qui existe entre l’objectif général, les objectifs spécifiques et les
activités. (Cf. Tableau 2)
De plus, les thèmes discutés au niveau des élèves du cours élémentaire (définition du VIH/SIDA,
voies de contamination du VIH, pratiques avec risque de contamination, pratiques sans risque de
contamination, gestes qui ne transmettent pas le VIH) et pour les élèves du cours moyen (
définition des IST et du VIH/SIDA, explication des notions de séropositif et séronégatif, signes
qui montrent qu’une personne a le VIH, voies de transmission et prévention du VIH, pratiques
traditionnelles qui exposent à la contamination du VIH) répondent exactement aux préoccupations
du cadre national stratégique de lutte contre le VIH/SIDA.
En conclusion, les activités planifiées, les thématiques débattues et les matériels utilisés sont en
cohérence entre eux et sont logiquement orientés pour l’atteinte des objectifs fixés par le projet.
Des entretiens avec les différents protagonistes, il ressort qu’il existe deux types d’acteurs sur le
projet :
les acteurs d’exécution ou pouvant faciliter l’exécution (ADRA, UNICEF, les
Coordonnateurs national et régional de EDB, les Inspecteurs des Enseignements préscolaire et
primaire des préfectures des Lacs et de Vo,
les bénéficiaires (les populations, les Chefs, les membres des CVD et des CPE, les
enseignants et les élèves des 6 villages retenus).
Or dans le document projet et dans le rapport final présenté par ADRA, il y a un constat d’absence
d’une catégorie d’acteurs à savoir le Coordonnateur EDB de la région maritime, les Inspecteurs
des Lacs et Vo. Cette situation observée dans la revue documentaire est confirmée par les données
collectées sur le terrain.
« Je suis désolé de ne pouvoir répondre à toutes vos questions sur ce projet, parce que ni de
près ni de loin, je n’ai été associé. C’est le coordonnateur national de EDB qui m’en a parlé
et par conséquent je n’ai pas toutes les informations pour vous satisfaire ». (Coordonnateur
EDB, RM)
Ce propos est identique à ceux des Inspecteurs des Lacs et de Vo qui n’ont qu’une connaissance
superficielle du projet qui a été pourtant réalisé sur leur territoire pédagogique. Les informations
sont portées à leur connaissance par la Direction Régionale de l’Education et par les Directeurs des
établissements retenus.
« Le projet a été exécuté sans nous; nous n’avons jamais vu le représentant d’ADRA et
pourtant nous sommes capables d’apporter notre contribution à sa réussite. Nous ne sommes
pas très étonné parce que nous connaissons les stratégies des ONG : elles pensent qu’il faut
passer outre certains acteurs clé de l’éducation pour aller directement vers les élèves et la
population concernés. »
A quel niveau les bénéficiaires ont-ils été impliqués dans le projet ?
21
Les données aussi bien primaires que secondaires démontrent que les bénéficiaires (les élèves, les
enseignants, les populations, les Chefs, les membres des CVD et des CPE) n’ont été impliqués
dans le projet qu’en aval c’est –à- dire au moment de sa mise en exécution. Ce qui suppose qu’ils
n’ont pas participé à la planification des activités, à l’identification des thématiques, au choix des
stratégies et des matériels utilisés lors des séances de sensibilisation. L’évaluation a donc
remarqué que l’implication des bénéficiaires dans le projet ne s’est limitée qu’au niveau de la
formation reçue et des informations ou connaissances acquises sur le VIH/SIDA.
Voici quelques propos des enseignants et des membres des CPE pour confirmer leur non
implication au début du projet :
« D’abord c’était un Agent d’ADRA qui est venu voir le Directeur. Il nous a dit qu’il a signé un
contrat avec l’UNICEF et qu’il était là pour entretenir les élèves sur le SIDA : comment les
enfants vont lutter contre la maladie et qu’il y aura des pairs éducateurs qui vont parler du SIDA à
leurs amis et même à la population, c'est-à-dire leurs parents à la maison. Donc chaque lundi les
membres d’ADRA viennent faire le cours aux enfants. Ils ont d’abord commencé par les CM et
ensuite les CE »
« Le projet sur la Réduction de la vulnérabilité des élèves au VIH/SIDA commença par la visite
d'un agent d'ADRA dans notre école un matin. Il nous présenta le projet. Les élèves de CE et CM
furent les classes cibles pour le pilotage de ce projet. De là, l'agent d'ADRA nous visitait presque
tous les vendredis matins à partir de 7h. Il s’entretenait durant 20mn avec les élèves des classes
cibles. Signalons qu'au départ, les enseignants n'étaient pas impliqués à l'exécution du projet. Leur
rôle se limita à mobiliser les élèves pour leur entretien habituel avec l'agent d'ADRA. Après un
mois d'entretien avec les élèves, l'agent d'ADRA sollicita le Directeur de l'EPP Tchadome et 3
enseignants à se rendre à Vogan pour une formation sur le même projet ».
Les uns et les autres ont déploré la manière cavalière dont ADRA a exécuté le projet et souhaite
que des dispositions soient prises pour d’éventuelle mise en exécution des projets afin que les
bénéficiaires soient impliqués pour une bonne organisation et réussite du projet.
« Pour de prochains projets, il faut qu’ils viennent d’abord discuter avec nous de la faisabilité de
la chose pour qu’on s’organise ensemble. Et non pas nous l’imposer en quelque sorte ».
Comment peut-on vouloir aider les gens à acquérir des connaissances pour un changement de
comportement s’ils ne sont pas associés de près à la conception du projet ? Comment les
thématiques ont été choisies ? Quelles préoccupations de la population a-t-on voulu résoudre ? Les
matériels utilisés peuvent-ils être pertinents si les bénéficiaires n’ont pas été consultés ? Telles sont
quelques inquiétudes qui sont évoquées par les différents acteurs qui se sont interrogés sur la
manière cavalière dont le projet a été mis en exécution dans les établissements.
Lorsqu’on considère les indicateurs qui sont définis par UNICEF dans le cadre de ce projet et les
résultats obtenus suite à la réalisation des activités planifiées, on peut affirmer que les objectifs
poursuivis par le projet sont atteints. En effet, selon les rapports, les activités planifiées dans
l’exécution du projet ont été aussi toutes réalisées par ADRA.
22
OS 1 : Fournir des informations aux jeunes sur le VIH/SIDA
Pour atteindre cet objectif, ADRA a organisé des séances de sensibilisation pour les élèves des CE
et CM dans les 6 établissements scolaires retenus. Cette activité donne les résultats que
voici : 4591 élèves des CE des 6 écoles ont suivi régulièrement les 4 séances de sensibilisation et
2931 élèves des CM des 6 écoles ont suivi régulièrement les 6 séances de sensibilisation ;
OS 2 : Fournir des conseils aux populations qui désirent faire le dépistage du VIH/SIDA
Cet objectif a été atteint grâce aux séances de sensibilisation organisées par ADRA pour les
parents d’élèves des 6 localités. En tout, 11210 parents d’élèves des 6 villages ont suivi, pendant
6 semaines, des séances de sensibilisation. Ces séances ont consisté en des projections de film, des
discussions en grand public et en des visites d’entretien à domicile.
En plus des informations données aux cours des séances de sensibilisation, ADRA a élevé les
connaissances en produisant 100 affiches, 372 T-shirts et 1000 dépliants qui ont été gratuitement
mis à la disposition des établissements et des élèves. Cette activité est une stratégie de
renforcement des informations verbales par les images et des objets de rappel.
« Avant, on se disait que le SIDA était une maladie qu’on ne pouvait attraper qu’en ayant des
rapports sexuels non protégés. Mais avec ses enseignements, nous savons que ce n’est pas
seulement au cours des rapports sexuels qu’on s’infecte. Si tu as une plaie et tu secours un
accidenté, une fois que son sang entre en contact de ta plaie, tu auras le SIDA. Aussi l’utilisation
des lames et autres objets tranchants infectés transmet facilement le SIDA. Tous ces moyens de
contamination, nous le savons maintenant. »
Dans la perspective de cet objectif, ADRA a formé les comités locaux (les Chefs, les CVD et les
Présidents des CPE des 6 villages). A travers cet objectif, on a voulu amener ces agents locaux de
développement à prendre sur eux la responsabilité d’informer la communauté sur la réalité de la
maladie et les comportements à adopter pour l’éviter.
De plus, les enseignants ont été formés sur les techniques de l’IEC (Information- Education-
Communication) afin de les aider à mieux transmettre les messages de prévention à l’endroit des
élèves ; ils ont été initiés aux techniques de counseling ou l’entretien conseil afin qu’ils portent
assistance aux élèves en les aidant à trouver des solutions à leurs inquiétudes surtout en matière de
la santé de la reproduction.
Dans la logique de pérenniser les activités du projet, ADRA a procédé à la formation des pairs
éducateurs dans les écoles et créer 6 Clubs Anti SIDA.
La formation a permis de doter ces élèves d’ informations nécessaires afin qu’ils puissent aider
leurs camarades à adopter des comportements sains et responsables en matière de sexualité et
23
plus précisément en matière des IST/VIH/SIDA. Les Clubs Anti–SIDA ont été formés dans les 6
écoles : au total 120 élèves font partie de ces club dont 60 garçons et 60 filles, ces clubs sont
dirigés par les pairs éducateurs, sous la supervision des Enseignants formés.
En conclusion, en considérant les indicateurs d’évaluation qui sont établis, la mission confirme que
le projet est efficace car les activités sont réalisées selon les prévisions du projet et ont permis
d’atteindre les objectifs. La revue des rapports et l’analyse de données de terrain prouvent
l’efficacité du projet. Que ce soit au niveau de la formation des acteur locaux (Chefs, CVD, CPE),
des enseignants, des pairs éducateurs, ou au niveau des séances d’informations des élèves et des
parents, l’engagement pris par ADRA a été respecté comme l’indiquent les données
récapitulatives du tableau suivant :
24
Tableau 3 : Niveau de réalisation des activités planifiées selon le rapport final
Elever le niveau de connaissances Produire des affiches, T-Shirts 100 affiches, 372 T-shirts et 1000 dépliants 100% des activités sont
et dépliants réalisées
Disposer de personnes ressources Former les comités locaux Les Chefs, les CVD et les Présidents des 100% des activités sont
en matière de VIH/SIDA dans la (chefs, enseignants, CVD, CPE des 6 villages sont formés menées
communauté CPE)
Rendre viable le projet Former les pairs éducateurs Les pairs éducateurs sont formés et 6 Club 100% des activités sont
dans les écoles et créer des anti SIDA ont été créés dans les écoles réalisées
Club anti SIDA
25
II.1.3 - Pertinence du projet
Il s’agit ici d’analyser l’adéquation entre les actions planifiées et réalisées et les besoins réels
des populations. Le projet a-t-il pris en compte les besoins et les préoccupations des
bénéficiaires?
Les données collectées aussi bien par le questionnaire que par les entretiens démontrent que
tous les acteurs ont reconnu que les activités planifiées et réalisées par le projet ont répondu
aux préoccupations des bénéficiaires.
En effet, le problème du VIH est récurrent dans les milieux ruraux. En plus pour cause
d’ignorance des informations sur la santé de la reproduction et pour des raisons
socioculturelles (les pesanteurs sociales, les interdits et les tabous), les parents n’arrivent pas à
engager des discussions relatives aux ISTVIH/SIDA et au sexe avec leurs enfants. A cet effet,
selon les personnes interviewées, ce projet vient à point nommé pour aider les parents dans
l’éducation sexuelle de leurs enfants et permettre à ces derniers d’être outillés pour se
prévenir contre le VIH/SIDA.
Par ailleurs, les informations que les populations détiennent sur les voies de transmission du
VIH/SIDA se résument à la transmission par voie sexuelle alors qu’il en existe d’autres. Ce
projet leur a permis de découvrir les autres voies.
« Le projet a répondu à nos besoins. Le SIDA se transmet souvent par le rapport sexuel et les
autres voies sont oubliées. Ce projet a mis en exergue les autres voies de contamination dont
on avait besoin de savoir. »
« Bien sûr qu'on doit en parler du moment où les voies de transmission ne se résument pas
seulement au rapport sexuel. Il y a le partage des objets souillés et autres. Ils doivent
néanmoins se protéger pour ne pas l'attraper. »
« Il est bon qu’on parle du SIDA dans les cours primaires étant donné que la sexualité ne
constitue pas la seule voie de contamination du VIH/SIDA, il faut que les enfants soient
informés sur les autres voies pour mieux se protéger. »
« Nous avons trouvé le projet pertinent parce qu’il s’adresse à des enfants qui utilisent les
matériels souillés de sang, qui sont en contact avec leurs camarades blessés sans prendre de
précaution et qui sont vulnérables. De même, il existe des enfants qui sont infectés et/ou
affectés par le VIH/SIDA. L’activité menée par ADRA peut aider à lutter contre la
stigmatisation et la discrimination ».
26
D’autres arguments de taille oeuvrent pour la pertinence du projet. En effet, avec le
modernisme culturel, les jeunes commencent précocement à avoir des relations sexuelles avec
leurs pairs ou même avec des personnes plus âgées. La sensibilisation sur le VIH/SIDA ne
peut plus exclure une frange importante de la population.
« Dans les villages, il est important de parler du SIDA aux cours primaires parce que les filles
ont habituellement dix à douze ans avant de débuter l’école. Jusqu’en classe de CM2, elles
ont seize ans, l’âge où elles entretiennent des rapports sexuels ou sont aux foyers. Voila
pourquoi il est important d’en parler aux cours primaires. »
Graphique 2 :
70 68,8
%
60
50
40
30
20
10,2 10,2 10,8
10
0
Moins de 10-14 ans 15-19 ans pas
10 ans encore
De même, les acteurs et les données tendent à reconnaître unanimement que les thématiques
retenues par ADRA pour conduire les séances de sensibilisation dans les villages cadrent avec
celles qui sont identifiées et planifiées dans les programmes de l’éducation scolaire. ADRA
s’inscrit donc dans la même logique que le programme qui intègre le VIH/SIDA dans les
curricula des enseignements préscolaire et primaire et qui est période expérimentale dans
27
certains établissements : « Programme expérimental de renouvellement des curricula selon la
pédagogie de l’intégration. »
« L’enseignement que ADRA a donné est spécifique au niveau intellectuel des élèves. Les
élèves du CE ont suivi un programme différent de celui des CM. ADRA a respecté l’âge des
élèves. »
Thématiques débattues avec les élèves de CE Thématiques débattues avec les élèves de CM
Les matériels de communication utilisés par les animateurs d’ADRA dans l’exécution des
activités planifiées dans les établissements scolaires et les villages sont les fiches techniques,
les dépliants, les affiches, les T-shirts, la projection des films. Ils ont, par ailleurs, adopté
comme stratégies, pour atteindre les objectifs fixés, les visites d’entretien à domicile, les
discussions de masse, les sketchs, les formations des enseignants, membres des CPE et des
CVD, les chefs traditionnels, la formation des élèves comme pairs éducateurs, l’installation
des clubs Anti SIDA et des comités villageois de lutte contre le SIDA.
De façon générale, tous les supports de communication sont appréciés par les bénéficiaires
parce qu’ils ont facilité la transmission des informations et permis l’assimilation rapide des
différents enseignements sur l’infection à VIH/SIDA.
« Les films projetés, les dépliants partagés et les scènes organisées avec les t-shirts partagés
constituent un grand atout pour le projet. Ce sont des choses qui ont beaucoup contribué à
divulguer l’information sur le SIDA. »
Les dépliants, affiches, T-shirts sont des supports visuels et la projection de film constitue un
medium audiovisuel. La spécificité de ces supports est de demeurer longtemps présents dans
la mémoire visuelle des bénéficiaires : ils voient les images et lisent des messages qui sont
susceptibles de les marquer.
28
Cependant, les affiches et la projection du film ont été les supports les plus appréciés aussi
bien par les enseignants que par les populations. Il est prouvé qu’en matière de
communication, les images ont un effet puissant sur les populations. A ce niveau, même si les
personnes qui regardent les affiches et les images du film ne savent pas lire peuvent deviner et
comprendre le message véhiculé par ces supports visuels.
Tableau 5 : Répartition des enquêtés selon leur préférence aux supports de communication
Les données statistiques de ce tableau sont confirmées par les données qualitatives issues des entretiens
avec les enseignants et les autorités locales.
« Les affiches utilisées par ADRA lors de la sensibilisation sur le SIDA et surtout le film qui a été
projeté, ont permis de toucher du doigt la maladie du SIDA... Nous étions marqués par cette
projection. »
« Le film projeté a éveillé notre attention sur la gravité du SIDA. Nous avions ainsi tiré des leçons
pratiques au travers de cette projection. »
« La projection du film a fait accroître notre connaissance sur le SIDA... Il y a eu une prise de
conscience de tout le monde. Ce qui a été la source de notre changement. »
A contrario, les bénéficiaires ont manifesté leur insatisfaction par rapport aux contenus de certains
supports. En effet, s’ils ont reconnu que les matériels utilisés sont adéquats et ont répondu à leurs
attentes, ils déplorent le message des affiches qui montrent un homme et une femme qui se
préparent à avoir des rapports sexuels. Les bénéficiaires ne trouvent pas cela très éducateur des
jeunes.
« Les affiches répondent aux besoins réels. Mais nous aurions souhaité que ces affiches tiennent
compte du niveau des enfants. Par exemple l’affiche sur laquelle, l’homme voudrait faire l’amour
avec la femme, cela encourage la dépravation. Nous voudrions que les affiches répondent à l’âge
mental des enfants. »
L’image ci-dessous montre les différentes voies de transmission du VIH/SIDA : les voies
sanguine, sexuelle et mère-enfant et chaque voie est présentée par un schéma. Le dernier schéma
en bas de l’image montre un couple en train de poser l’acte sexuel. Pour les parents, cette façon de
présenter la voie sexuelle de transmission n’est pas adaptée aux réalités du milieu et surtout au
niveau de développement psychoaffectif des enfants des cours primaires.
29
Photo 1
La seconde affiche désavouée par les parents d’élèves est celle-ci qui montre un homme faisant
des avances à une femme assise sur son lit. L’affiche n’a pas pour but d’exhiber le rapport sexuel,
mais plutôt de montrer la résistance de la femme qui oblige l’homme à l’utilisation du préservatif.
Toutefois, les parents comme les élèves ont porté plus leur attention sur l’image que le message
véhiculé par l’image. A cet effet, ils souhaitent que les affiches n’insistent pas sur le port du
préservatif.
30
Photo 2
En effet, il ne convient pas de montrer ces images aux enfants qui n’arrivent pas encore à faire la
part des choses. C’est dans le même sens qu’il est déplacé de mettre les préservatifs dans les mains
des enfants mineurs des écoles primaires pour leur prévention contre le VIH/SIDA :
« En ce qui concerne les dons de préservatifs, nous sommes contre car cela conduit les enfants à
l’acte sexuel »
« Ils nous ont dit le jour là de payer des préservatifs à nos enfants, mais reste à savoir si c’est une
bonne chose ; ce serait les encourager dans l’acte sexuel. »
« En ce qui concerne nos enfants, il n’est pas bon qu’on leur remette des préservatifs. Le préservatif
protège, mais en donner aux enfants serait de leur apprendre l’acte sexuel… Et donc s’il y a
moyen, que ADRA évite l’usage des préservatifs aux enfants, tout en les sensibilisant sur d’autres
bonnes manières, ce sera un plus.
31
En définitive, les supports de communication (les dépliants, les affiches, les T-shirts, la projection
des films) et les stratégies d’intervention d’ADRA (les visites d’entretien à domicile, les
discussions de masse, les sketchs, les formations des enseignants, membres des CPE et des CVD,
les chefs traditionnels, la formation des élèves comme pairs éducateurs, l’installation des clubs
Anti SIDA et des comités villageois de lutte contre le SIDA sont généralement appréciés par les
populations. Ces outils et stratégies ont permis de véhiculer justement les messages et d’atteindre
les objectifs de renforcement des connaissances des populations en VIH/SIDA qui sont supposés
être continués par les acteurs, relais communautaires de lutte contre l’infection à VIH. Les visites
d’entretien à domicile s’inscrivent dans la logique de la sensibilisation à proximité qui est une
manière de valoriser l’interlocuteur et de l’interpeller personnellement de façon directe. Cette
stratégie appuie les séances de sensibilisation publiques; elle continue de faire ses preuves surtout
quand on l’associe à d’autres stratégies. La formation des pairs éducateurs, la création des clubs
Anti SIDA et des comités villageois de lutte contre le SIDA représentent des stratégies qui sont
bien adaptées aux réalités du milieu et doivent en principe contribuer à continuer les activités et
favoriser la pérennisation du projet.
II.1.4 Rôle des acteurs locaux et fonctionnement des pairs éducateurs et des clubs Anti SIDA
La formation des Chefs, des CVD et des Présidents des Comités des Parents d’Elèves a pour
objectif d’amener ces acteurs locaux de développement « à prendre sur eux la responsabilité
d’informer la communauté sur la réalité de la maladie et les comportements à adopter pour
l’éviter. » (Cf. Rapport final ADRA)
De même, les enseignants ont été formés sur les techniques de l’IEC (Information- Education-
Communication) afin qu’ils puissent « mieux transmettre les messages de prévention à l’endroit
des élèves; ils ont été initiés aux techniques de counseling ou l’entretien conseil afin de les aider
à porter assistance aux élèves en les aidant à trouver des solutions à leurs inquiétude surtout en
matière de la santé de la reproduction. » (Cf. Rapport final ADRA)
32
Photo 3
L’évaluation a remarqué que les premiers acteurs (les chefs, les membres des CVD et des CPE)
n’ont pas suffisamment rempli le rôle qui leur était assigné lors de la formation. Ils n’arrivent pas à
informer les communautés sur la réalité du VIH/SIDA pour trois raisons fondamentales :
d’abord la formation donnée à ces acteurs locaux de développement a duré une demi
journée et a porté sur les informations de base relatives au VIH/SIDA. Or ce module nécessite au
moins trois jours de formation pour son assimilation. Nous comprenons que les acteurs sont
chargés d’une responsabilité sans être suffisamment outillés.
ensuite, cette activité d’information sur la maladie a besoin d’être fréquemment organisée
pour produire des résultats efficaces; ceci exige une appropriation du projet par la population dès
la conception et l’exécution. Or il s’est fait que la population n’a été impliquée qu’à un certain
niveau de la réalisation du projet, pour cela, elle ne considère pas ce projet comme émanant de
l’expression de ses préoccupations prioritaires.
enfin, le projet n’a pas prévu de suivi pour motiver, inciter et encourager les acteurs locaux
à assumer leur responsabilité
« Il devrait y avoir une personne qui soit formée et payée pour encadrer les élèves pour qu’ils
n’oublient pas le message d’un moment à l’autre. Les enseignants ne sont pas totalement
disponibles à cet effet. »
33
« Il est vrai qu’ADRA a formé deux à trois personnes dans le village pour continuer le travail mais
il faut souligner qu’un sac vide ne se tient pas debout ; par conséquent ces personnes ne peuvent
pas laisser leur travail et venir sensibiliser le ventre affamé. »
« Après avoir mis en place le comité de 3 membres, on leur a confié la sensibilisation. Ils ont fait 1
ou 2 fois. Etant donné qu’on ne les motivait pas, le travail a ralenti puis s’est arrêté…Actuellement
ils ne font plus le travail qu’on leur a confié. »
La formation des élèves en tant que pairs éducateurs : l’objectif de cette formation étaient de
doter ces élèves d’ informations nécessaires afin qu’ils puissent aider leurs camarades à adopter
des comportements sains et responsable en matière de la sexualité et plus précisément en
matière des IST et du VIH/SIDA.
Photo 4
Des Clubs anti SIDA ont été formés dans les 6 écoles : au total 120 élèves font partie de ces club
dont 60 garçons et 60 filles, ces clubs sont dirigés par les pairs éducateurs, sous la supervision des
Enseignants formés.
Des séances de sensibilisation à travers les jeux de rôle par les pairs éducateurs et les élèves
membres des club anti SIDA ont été organisées dans les établissements scolaires : ces élèves ont
34
eu à sensibiliser leurs pairs à travers des chants, des sketchs, des poèmes en véhiculant le message
de la prévention et la mise en garde contre les situations à risque qui exposent à la contamination.
« C’était deux élèves du CM que le projet avait choisi pour la paire éducation et donc ils ont a
passé au plus deux ans avec leurs camarades avant de partir au collège. Ils organisent les
causeries, les sketchs et récitals pour passer leur message. Ils parlent constamment des IST/VIH et
il y a eu un changement dans leur comportement quand même. »
Par ailleurs, selon les indications du projet, les pairs éducateurs vont être actifs dans les écoles et
planifieront les activités avec les clubs anti SIDA et autres écoles avoisinantes à travers le théâtre,
le sketch, les poèmes sur la lutte contre le SIDA. Ils continueront les mêmes activités qui ont été
menées durant l’exécution du projet ; ils continueront la sensibilisation de leurs pairs pour leur
rappeler la nécessité de toujours se protéger contre la contamination du SIDA.
Les résultats des entretiens et des questionnaires démontrent que les activités prévues pour rendre
pérenne le projet n’ont pas été exactement menées par les pairs éducateurs. Les clubs anti SIDA
ne sont plus très opérationnels dans les villages. Lorsque les animateurs d’ADRA étaient présents
dans les milieux, les pairs éducateurs et les clubs anti SIDA ont présenté des scénettes et animé
quelques séances de sensibilisation. Au départ des animateurs, ils sont devenus presqu’
inexistants ; c’est quelques rares fois qu’ils organisent des causeries avec leurs pairs.
« Ils ont continué leurs activités mais l’ampleur a diminué car au lieu de quatre séances par
semaines ils ne font que deux.
« Les causeries-débats sur le SIDA ont cessé avec la fin du projet et le départ de Monsieur
BOABEM. Les élèves aussi ne sont plus sensibilisés, ce qui peut fausser un peu les résultats
attendus de ce projet. »
Les raisons de ce désengagement se retrouvent dans les déclarations que voici : l’insuffisance de la
formation et l’absence de suivi et d’encouragement de ces pairs éducateurs et membres de ces
clubs.
« Il est vrai que les clubs anti SIDA ont joué un rôle prépondérant dans le projet, mais on sent qu’ils
ne sont pas assez formés et bien outillés pour bien sensibiliser leurs camarades… Il faut aussi
récompenser ces enfants pour qu’ils se sentent encouragés dans leurs rôles de sensibilisation. »
« Le travail des pairs éducateurs est médiocre, car les élèves n’ont pas l’habitude d’écouter leurs
camarades. Ils disent aux pairs éducateurs qu’ils connaissent déjà ce qu’ils racontent; alors ils ne
prêtent plus attention à ce qu’ils disent. Ce qui a fait que les élèves pairs éducateurs ont cessé de
faire leur travail. »
35
II.1.5 Effets des projets sur les cibles.
Dans le rapport final d’ ADRA remis à UNICEF, il est fait mention des résultats des évaluations
initiale et finale effectuées dans le but d’avoir une idée sur les connaissances des bénéficiaires.
Ces résultats présentent la comparaison entre les connaissances des élèves avant les séances de
sensibilisation et celles acquises après.
Tableau 6 : Tableau des résultats des pretest et posttest des élèves de CE dans les 6 villages
retenus
Pre test sur les connaissances des élèves Post test sur les connaissances des élèves
35% des élèves ont répondu que le SIDA est 100% des élèves ont répondu que le SIDA
Une maladie est une maladie
15% des élèves ont donné correctement les 90%des élèves ont donné correctement
voies de transmission du VIH les voies de transmission du VIH
5% des élèves ont affirmé qu’il n’existe pas de 100% des élèves ont affirmé qu’il n’existe
remède pour le SIDA pas de remède pour le SIDA
10% des élèves ont dit correctement ce qu’il faut 95% des élèves ont dit correctement ce
faire pour ne pas attraper le VIH/SIDA. qu’il faut faire pour ne pas attraper le VIH/SIDA.
30% des élèves ont affirmé qu’on peut jouer avec une
100% des élèves ont affirmé qu’on peut
personne qui a le VIH. jouer avec une personne qui a le VIH.
Des données statistiques de ce tableau, il ressort qu’avant l’exécution du projet, environ moins de
40% d’élèves ont une juste connaissance du VIH/SIDA ; mais après les séances de sensibilisation,
plus de 90% en ont une bonne connaissance et une bonne perception. Ces résultats, qui sont
presque identiques au niveau des élèves de CM, constituent les premières preuves que le projet a
amélioré les connaissances des élèves en matière du VIH/SIDA en relevant leur niveau
d’informations sur plusieurs thématiques.
A travers les données du tableau, on remarque que 61,8% savent que le VIH est une infection
sexuellement transmissible
36
Graphique 3 : Répartition des enquêtés selon leur connaissance de la nature du VIH
70
%
61,8
60
50
40
31,6
30
20
5,3
10
1,3
0
Infection Maladie Maladie non Autres
sexuellement contagieuse contagieuse
transmissible
A la question sur la définition du VIH, au total 88,1% des élèves enquêtés ont bien répondu en
disant que c’est le virus de l’immunodéficience humaine ou encore c’est le virus du sida.
5,3 6,6
17,1
71
37
Qu’est ce que le SIDA ? Les données statistiques révèlent que 65,9% maîtrisent la définition du
SIDA à savoir le Syndrome de l’Immuno- Déficience Acquise.
Pour bien mesurer les connaissances acquises par les élèves sur les voies de transmission du VIH,
l’évaluation a fait plusieurs combinaisons en choisissant les voies justes et une voie erronée. Le
tableau ci-dessous présente les réponses données par les élèves à cette question.
Il ressort du tableau que 77,7% ont une bonne connaissance des trois voies de transmission et les
ont citées sans trop de difficulté. A contrario, 22,3% ont cité une voie erronée en plus des justes ;
nous avons compris que certains enfants n’ont pas encore fait la distinction entre les connaissances
reçues dans la rue et celles qui leur sont transmises par ADRA au cours des séances de
sensibilisation.
Par ailleurs, 57,9% des élèves savent qu’on ne peut identifier une PVVIH que grâce au test de
dépistage.
A la question relative aux moyens de prévention, tous les élèves interrogés en ont cité au moins
un :
abstinence (25%)
utilisation du préservatif (15,8%)
fidélité (6,6%)
abstinence et utilisation du préservatif (17,1%)
abstinence, fidélité et utilisation du préservatif (32,9%)
Les élèves qui savent que « Tout le monde peut –être infecté» représentent 72,7% de l’effectif
enquêté; alors que pour 18% ce sont les prostituées seulement qui peuvent avoir le VIH, et 6,3%
disent que les femmes seulement sont susceptibles d’avoir le VIH.
38
Graphique 5 : Répartition des enquêtés selon leurs perceptions sur « qui peut être infecté »
1,6
18
6,3
1,6
72,7
Les données primaires collectées sur le terrain confirment plus ou moins les résultats de
l’évaluation effectuée par ADRA. Cette situation s’explique par le fait que les enfants commencent
par oublier les informations qui leur ont été données sur le VIH/SIDA. Une partie non négligeable
des enfants (13,3%) ne savent plus exactement ce qu’est le SIDA, d’autres confondent les voies de
transmission et affirment que seule une certaine catégorie de gens peut –être infectée.
En effet, depuis que le projet a pris fin jusqu’au moment de l’évaluation, les élèves ont oublié les
connaissances qu’ils avaient acquises. De plus, la précipitation avec laquelle les sensibilisations
ont été faites n’a pas permis une réelle assimilation des thématiques.
Toutefois, il faut reconnaître que le projet a transmis des connaissances qui ont eu des effets sur les
élèves. Ces effets induits par le projet peuvent être répartis en deux catégories : les effets sur les
élèves et les effets sur les communautés
Les séances de sensibilisation organisées et réalisées par les animateurs d’ADRA ont permis aux
enfants de connaître les voies de transmission et les moyens de prévention en conséquence
d’adopter des comportements responsables. Aujourd’hui les enfants savent que le VIH/SIDA se
transmet par d’autres voies que celle sexuelle, que le SIDA est incurable, ils ont une réserve à
toucher les blessures saignantes de leurs camarades, refusent de partager les objets tranchants
utilisés par d’autres.
39
De plus, les effets de ce projet sont, entre autres, la pratique de l’abstinence, l’utilisation des
préservations et une baisse de fréquentation des vidéos clubs entraînant ainsi la réduction des
grossesses non désirées.
- Les enfants savent maintenant que le SIDA est incurable et ils font beaucoup
attention ;
- Le projet a fait que les enfants refusent le partage des objets tranchants (pour se faire
coiffer, inciser).
- Les grossesses des élèves sont presque inexistantes après le projet, ce qui explique
qu’ils sont conscients de la maladie et ils prennent des précautions.
- Juste après la projection, les comportements de nos enfants ont changé. Mon fils
Kodjovi a cessé de courir derrière les filles comme auparavant. »
- Les enfants ne partagent plus les mêmes objets souillés (lame et autres). Aussi avant le
projet, il y avait eu 2 ou 3 grossesses précoces dans notre établissement scolaire ;
cependant, après ce projet jusqu'à lors on en a pas encore enregistré.
Les populations ont également bénéficié des effets du projet en ce sens qu’elles ont pris conscience
de la maladie et découvert d’autres voies de transmission qui leur étaient inconnues. Le projet
exécuté dans le milieu a ouvert les yeux des populations sur certaines pratiques traditionnelles à
risque telles que le lévirat que les gens commencent par abandonner dans les villages. Les parents
et les enfants arrivent à discuter plus facilement sur certains sujets qui étaient considérés
auparavant comme tabous : il y a plus de communication dans les ménages.
Il convient aussi de mentionner que parmi les populations, il existe des personnes qui choisissent de
faire volontairement le test de dépistage pour ne plus vivre dans l’ignorance. Ce résultat du projet
est confirmé aussi bien par le rapport final d’ADRA que par les données primaires qualitatives
collectées sur le terrain.
40
Encadré 2 : Propos sur les effets du projet sur les populations
- Le projet a freiné la pratique de lévirat dans le milieu. Même ceux qui le pratiquent, font
recours au dépistage. Grâce à ce projet, les jeunes cherchent à faire le dépistage avant
le mariage.
- Avant, je ne croyais jamais à l’existence de cette maladie qu’est le SIDA mais avec la
sensibilisation d’ADRA, tout le monde a cru à son existence. C’est un grand changement
dans nos comportements
- Nous savons aussi que les rapports sexuels non protégés peuvent entraîner d’autres
maladies
que le SIDA (IST) et qui sont susceptibles de rendre stérile. Nous sommes convaincus que
le SIDA
n’a pas de remède donc attention. Nous avons appris aussi les comportements sans
risques de contamination.
- Les gens entendaient parler du SIDA sans jamais voir comment cela se manifestait
réellement. Mais après la projection tout le monde est rentré dans son assiette et a pris ses
dispositions
- On adopte des comportements qui sont dignes. La projection de film nous a montré
comment la maladie peut détruire. Ce qui a fait que beaucoup ont maintenant peur de leur
ancienne vie de débauches et de l’usage des objets pointus et tranchants. Tout le monde a
maintenant pris conscience du phénomène du SIDA.
- Pour ma part je peux dire qu’à cause de cette sensibilisation, j’ai revu mes comportements
parce qu’auparavant je me promenais de gauche à droite sans protection. Mais
maintenant chaque fois que je veux coucher avec une fille, j’utilise le préservatif.
Les ressources humaines, matérielles et financières investies pour atteindre les résultats ont-elles
été suffisantes ou non ?
ADRA a mené ses activités dans deux préfectures (Lacs et Vo) et a retenu trois villages par
préfectures. Un seul animateur est prévu pour mener toutes les activités dans les trois villages :
sensibiliser les élèves et les populations, organiser des discussions privées et publiques, encadrer
les pairs éducateurs dans les clubs anti SIDA, mettre sur pieds des comités villageois de lutte
contre le VIH, projeter des films et tout ceci en un mois et demi et dans 3 localités.
De l’entretien avec la coordinatrice du projet, il ressort que les ressources humaines destinées aux
activités planifiées sont très insuffisantes. Elles sont saturées et fatiguées par la densité et
41
l’intensité du travail à effectuer. Cette insuffisance de ressources humaines a sensiblement réduit la
performance de l’animateur ; ceci s’est fait ressentir dans la réalisation des différentes activités à
telle enseigne que plusieurs enquêtés déclarent qu’ils ne sont pas totalement satisfaits par le projet.
Les uns et les autres ont trouvé que le projet était inachevé car il reste beaucoup d’inquiétudes qui
n’ont pas trouvé de réponse. Ils ont pensé que le projet devait multiplier les séances de
sensibilisation à leur endroit.
« ADRA n’a pas terminé ses activités avant de cesser par venir nous voir. On a toujours besoin
d’eux. Si on connaissait leur numéro, on devait les appeler. A nos yeux, ils n’ont pas terminé leurs
tâches. Il y a des choses que nous voulons savoir : comment une femme enceinte infectée peut
donner naissance à un bébé sain, ou comment une personne infectée peut mener sa vie. »
« Les objectifs n’ont pas été atteints dans la mesure où les sensibilisations sont insuffisantes. Pour
atteindre les objectifs fixés, il faut multiplier les sensibilisations tant chez les élèves que chez la
population. Le temps a été très court en ce qui concerne la durée du projet, ce qui explique le fait
que les enfants n’arrivent pas à bien répondre à vos questions. »
Par ailleurs, le choix de deux élèves par école et d’un membre des CPE pour suivre la formation de
pairs éducateurs est très insuffisant lorsqu’on analyse les activités de sensibilisation qui doivent
être menées dans les établissements scolaires et dans les villages.
« J’apprécie le projet mais il doit mettre sur place des comités de sensibilisation et penser à plus
de sensibilisations publiques par des films et des affiches. »
Les ressources matérielles utilisées pour la réalisation du projet sont de deux ordres : les matériels
roulants (les motos) et les matériels de sensibilisation (le matériel audiovisuels, les dépliants, les T-
shirts, les affiches)
Pour informer les 4591 élèves des CE et les 2931 élèves des CM des 6 écoles et pour sensibiliser
les 11210 parents d’élèves des 6 villages, ADRA a eu recours à 100 affiches, 372 T-shirts et 1000
dépliants.
L’évaluation a trouvé ces matériels très insuffisants pour qu’ADRA les mette à la disposition de
chaque élève. Il est constaté que les dépliants sont utilisés comme des prix d’excellence qui donnés
aux 5 premiers élèves réussis aux compositions de fins de trimestres. Comment les autres pourront
s’informer et garder les informations le plus longtemps possible.
Par ailleurs, un matériel audiovisuel (un poste téléviseur, un lecteur de Vidéo et un écran géant)
pour les 6 villages est également insuffisant pour multiplier les projections des films que les
populations ont tant appréciées.
Les motos de marque Sanya utilisées par les animateurs ne sont pas adaptées aux routes des
localités dans lesquelles se déroulaient les activités surtout en saison pluvieuse. Il aurait fallu des
motos DT qui sont des motos "tout terrain".
Les responsables d’ADRA que nous avons rencontrés ont justifié toutes ces insuffisances de
ressources humaines et matérielles par les subventions.
42
II.1.6.3 Analyse des ressources financières
A première vue, il est clair que les ressources financières allouées au projet ont permis de réaliser
les activités planifiées : les élèves et enseignants ont été formés, les sensibilisations publiques et à
domicile ont été effectuées, les projections des films réalisées, les clubs anti SIDA créés, les
affiches, T-shirts et dépliants produits…
Toutefois une analyse approfondie permet de faire quelques observations sur l’efficience du
budget.
Les prévisions budgétaires du projet sont estimées 2 405 875f CFA et les dépenses réelles
effectuées s’élèvent à 2 248 825 f CFA. A la fin du projet, il est resté 101 225 f CFA.
L’évaluation a remarqué que le budget a été élaboré pour pouvoir atteindre les objectifs fixés par
le projet. Les prévisions ont été élaborées en tenant compte des réalités du milieu et du terrain. Le
montant restant à la fin du projet montre que le solde est excédentaire.
Dans la conception du projet, il était prévu que les équipements et les transports du projet couvrent
respectivement 30% et 57% des dépenses. Les perdiem, les frais de formation et les charges
administratives devaient prendre respectivement 4%, 4% et 5%. Les proportions affectées pour
pouvoir atteindre les objectifs du projet ne sont pas efficaces. Affecter 57% des dépenses
prévisionnelles aux transports et ne consacrer que 30% aux équipements constituent des risques
qui peuvent empêcher le projet d’atteindre ses objectifs.
Dans la réalisation du projet, les parts des dépenses consacrées aux activités dégagent deux
tendances :
d’une part les transports et les équipements prennent la grande partie (27% et 60%) ;
d’autre part les perdiem, les frais de formation et les charges administratives ont pris les
faibles proportions (4%, 4% et 5%).
43
Au niveau de ces deux lignes budgétaires, on note que la part consacrée aux équipements a
enregistré une baisse de 3% et les transports une hausse de 3% par rapport aux prévisions. Cette
situation est un indicateur qui prédispose déjà à ce que les objectifs ne soient pas atteints.
La part des dépenses consacrée aux matériels enregistre un solde excédentaire de 97 000f. La
mission estime qu’ADRA pouvait utiliser ce solde à sa disposition afin d’augmenter les matériels
nécessaires pour la sensibilisation.
Aussi le nombre des villages retenus, l’effectif des élèves et des populations à sensibiliser sont
sensiblement supérieurs aux subventions accordées à ADRA. Le budget n’est pas proportionnel
aux objectifs et aux cibles à atteindre d’une part et aux activités à mener d’autre part.
La mission a constaté que pour cause d’insuffisance de ressources financières, ADRA s’est
contenté du minimum qui est à sa disposition pour réaliser les activités. C’est cela qui explique le
nombre réduit des élèves choisis dans les établissements pour suivre la formation (2 élèves par
école) et le nombre de jour de formation (une demi-journée), le nombre insuffisant de dépliants,
d’affiches et de projection de film. Toutes ces insuffisances des ressources ont eu d’effet sur la
viabilité du projet.
Le projet veut amener les élèves à prendre conscience des dangers du VIH/SIDA et à les
sensibiliser pour l’adoption de comportements responsables.
Diverses activités ont été menées pour que les objectifs fixés par le projet soient atteints. Il s’agit
de :
La formation des enseignants encadreurs : deux (2) enseignants par école ont été retenus
(soit huit ) pour une formation en montage et en mise en scène de pièces de théâtre.
44
La mise en forme des clubs et des scènes : les clubs ont été mis en place dans les écoles par
les enseignants encadreurs et les séances des répétitions ont été planifiées avec ces clubs.
Ainsi par des scènes et des chants en français et en langue locale, les clubs ont fait voir les causes,
les manifestations, les dangers du VIH/SIDA et les IST, pour le malade, sa famille, sa
communauté ; les moyens de les éviter, la responsabilité des parents et des enseignants dans
l’éducation des enfants aux bonnes mœurs etc…
Les informations résumées dans le tableau ci-dessous démontrent que les activités ont été
planifiées et menées dans le sens de l’atteinte des objectifs. En effet, les enseignants ont été
formés, les clubs de jeunes créés, les pièces écrites et mises en scène, elles ont été présentées aux
élèves et à la population.
45
Tableau 9 : Récapitulatif des activités menées
Créer les clubs de jeunes de lutte contre le 4 clubs de jeunes ont été mis en 100% des activités sont
VIH/SIDA dans les écoles place pour apprendre les pièces réalisées
Former les enseignants et les jeunes 8 enseignants ont été formés 100% des activités sont
Amener les élèves à prendre élèves pour qu’ils soient capables de pour la mise en scène des pièces réalisées
conscience du VIH/SIDA et sensibiliser leurs pairs à travers des et encadrer les élèves au cours
à sensibiliser leurs pairs à scènes et des sketchs sur les dangers du des répétitions
adopter de comportement VIH/SIDA
responsable
Mettre en scène la bande dessinée Les pièces ont été écrites par les 100% des activités sont
« Malibida n’a pas le SIDA » ou autres enseignants formés réalisées
pièces dans les écoles
Organiser les spectacles-concours Les pièces ont été présentées en 100% des activités sont
pour sensibiliser les élèves sur les dangers du
concours -spectacle dans les réalisées
VIH/SIDA agglomérations
46
Lorsqu’on compare les objectifs et les activités menées, on trouve une adéquation qui a permis
d’atteindre les résultats escomptés. La réalisation de toutes les activités planifiées dans le but
d’atteindre les objectifs constitue un indicateur de mesure de l’efficacité du projet. La formation
des enseignants et des élèves, la mise en scène et la présentation du sketch à la population ont
permis l’acquisition des connaissances sur le VIH/SIDA et l’adoption des comportements à
moindre risque. C’est cela que certains acteurs ont exprimé en ces termes :
« Je pense que les objectifs de ce projet ont été atteints parce qu’à partir de la présentation de ce
sketch, les enfants savent aujourd’hui qu’il existe une maladie appelée le sida qui menace
l’humanité et ils apportent cette information à leurs parents à la maison.»
« À partir de ce sketch, les enfants sont allés informer leurs parents sur l’existence de cette
maladie qui est le sida. Ces parents prennent alors conscience de la nécessité de veiller sur les
enfants, de les protéger contre ce mal. Même au niveau de l’école ici, il y a eu des améliorations.
Il y avait des filles qui ignoraient beaucoup de choses sur la maladie mais je crois qu’aujourd’hui,
il y a eu un grand changement. »
« Les objectifs ont été atteints. Aujourd’hui, quand vous rencontrez les enfants dans la rue, ils
chantent des chansons sur le sida. A l’école ici, nous avons remarqué qu’ils sont devenus très
allergiques aux objets tranchants et pointus d’autrui. »
Le support de communication de base du projet est la bande dessinée « Malibida n’a pas le Sida ».
La bande a pour objectif d’aider les bénéficiaires à :
bien connaître le VIH/SIDA par ses modes et ses voies de contamination, les ravages qu’il
fait et les moyens pour les éviter
se prémunir contre le VIH/SIDA en adoptant des comportements responsables par la
fidélité, l’abstinence et l’utilisation du préservatif
prendre en charge les personnes malades du SIDA
Aider les PVVIH
Sensibiliser et éduquer leur entourage sur la maladie du SIDA, à appliquer les règles de
protection et de traitement de maladies opportunistes : se faire dépister, utiliser les centres de soins
appropriés, participer aux activités de sensibilisation et aux méthodes de protection contre les
IST/VIH/SIDA
47
Photo 5
Les enseignants formés pour la mise en scène des scènes se sont inspirés de cette bande pour
réécrire les pièces à l’instar de « Mabtina n’a pas le Sida » ou « Pigre n’a pas le Sida ».
d’abord il est réalisé sous la forme de bande dessinée que beaucoup de jeunes apprécient
énormément,
ensuite il est écrit en un style de français facile et compréhensible par tous les élèves de
CM
enfin, il est flexible et donc adaptable à toutes les localités.
L’analyse du contenu de la bande dessinée révèle deux messages essentiels véhiculés par
« Malibida n’a pas le Sida » :
la prévention du VIH/SIDA par l’utilisation du préservatif,
le test de dépistage pour connaître le statut sérologique.
Les autres voies de transmission et moyens de prévention ne sont pas évoqués dans le manuel. A
cet effet, l’évaluation déplore une insuffisance d’informations de base sur le VIH/SIDA et
48
considère le document comme incomplet pour servir de manuel de base pour informer les jeunes
sur le VIH/SIDA.
De plus, la plus grande faiblesse du projet c’est d’avoir limité le support de communication à la
seule bande dessinée qui n’était même pas distribuée aux élèves pour leur permettre de lire, de voir
les dessins qui leur rappellent le plus longtemps possible les voies de transmission et les moyens
de prévention, les comportements à risque et les pratiques qui transmettent le VIH. Les différents
acteurs ont en fait déploré l’insuffisance des supports de communication. Les uns ont parlé
d’affiches et d’autres de projection de film sur le VIH/SIDA.
« Il manque d’outils comme les affiches pour ce projet, on s’est limité à la seule bande dessinée ».
« Il y a aussi les images, les affiches que nous pouvons montrer aux élèves sur le sida. Cela devient
concret dans ce cas, pour les élèves et ils comprendront mieux le message véhiculé.»
D’une manière générale, le support utilisé pour la sensibilisation est très bien apprécié mais lui
seul ne peut pas permettre de réussir l’atteinte maximale des objectifs.
Les stratégies d’intervention de la DRE sont la formation des enseignants, la formation des élèves
comme pairs éducateurs, l’installation des clubs Anti SIDA et la présentation des sketches en
concours spectacle. Grâce à ces stratégies la DRE a transmis les informations de base sur le
VIH/SIDA dans les établissements et les localités retenus.
L’intérêt de ces stratégies, c’est d’avoir considéré les élèves comme étant eux –mêmes les
principaux acteurs de sensibilisation; il y a un certain nombre d’élèves retenus pour apprendre la
scénette et la présenter au public. Cela suppose une maîtrise des concepts et des informations sur
le VIH/SIDA et ensuite une responsabilité à l’endroit de toute la population.
Par ailleurs, la présentation des sketches représente une bonne stratégie pour transmettre les
messages aussi bien aux jeunes qu’aux adultes. C’est une stratégie qui fait appel à la vue et l’ouïe
(un matériel audiovisuel) et permet une bonne compréhension surtout si le message tient compte
des réalités locales comme c’est le cas pour « Mabtina ou Pigre n’a pas le Sida »
« Je peux dire que la stratégie des sketches est appréciée, car ce n’est qu’à partir de la scène que
les gens arrivent à vite comprendre le message véhiculé ».
De plus, la présence des enseignants formés et des élèves regroupés dans des clubs de jeunes
constitue un appui de taille pour la pérennisation du projet dans les différentes localités.
II.2.4 Rôle des acteurs locaux et fonctionnement des pairs éducateurs et des clubs Anti SIDA
Par acteurs locaux dudit projet on entend le DRE, les inspecteurs, les directeurs et enseignants
d’établissements choisis, les autorités locales (Chefs de cantons ou de villages retenus, les
membres des CVD et des CPE) et les élèves.
49
Selon les données recueillies, les directeurs et enseignants n’ont fait qu’exécuter des décisions à
savoir former les élèves et les aider à apprendre et à présenter les sketches:
« Nous avons été impliqués dans le projet en encadrant les élèves à bien exécuter leurs rôles et à
bien comprendre les objectifs du projet. »
« Nous nous sommes inspirés de la bande dessinée pour monter un sketch et nous avons formé les
élèves à présenter la scène. »
Quant aux autorités locales, elles ont été complètement écartées de la réalisation du projet. A cet
effet, nous avons jugé opportun de mettre dans cet encadré les propos de quelqu’un qui devait être
en principe impliqué dans un tel projet.
« En ce qui concerne le projet de lutte contre le sida en milieu scolaire, je n’en sais rien et donc
je ne peux pas en parler.
Si UNICEF voudrait reprendre ce projet de lutte contre le sida dans notre village, moi je
souhaite que des campagnes de sensibilisation soient organisées à l’intention de tout le village.
En ce qui concerne les élèves, je trouve qu’il est très normal de leur parler de cette maladie. Il
vaut mieux prévenir. On peut donc enseigner le sida au cours primaire pour que les enfants en
prennent conscience très tôt.
Je pense que le message doit forcément passer par les enseignants qui encadrent nos enfants.
Ils sont mieux placés pour savoir comment s’y prendre.
Je propose que pour la prochaine fois, le projet soit officiellement lancé par UNICEF même ici.
Cela voudrait dire que toute la population sera invitée et que je leur transmette le message de
l’UNICEF. »
« Il y a eu des sensibilisations sur les méfaits du sida, les voies de contamination. On nous a
également sensibilisé sur les modes de prévention. Ces sensibilisations ont eu lieu avant
l’exécution du projet « Malibida n’a pas le sida » qui nous a aussi informé sur le VIH mais
nous n’avons pas été associé aux activités menées »
« C’est le directeur qui est revenu d’une réunion et a informé les élèves et les autres
enseignants que l’école devrait participer à un concours de sketch. Nous avons appris que ce
projet parlait du sida et que le concours devait se passer à Guérin Kouka. A la fin nous avons
appris également que nos enfants ont bien joué la scène. »
« Ils ne nous ont jamais associé au projet mais on savait que les élèves étaient entrain de faire
quelque chose qui est relative au sida. Mais nous n’avons pas été impliqués ».
50
II.2.4.2 Fonctionnement des pairs éducateurs et des clubs anti SIDA
L’évaluation a constaté qu’il n’y a pas de pairs éducateurs ni de clubs anti sida qui soient
formellement institués dans les établissements; ce sont les élèves qui ont joué les scénettes qui
jouent timidement le rôle de pairs éducateurs, d’autant plus qu’ils n’ont pas été formés dans ce
sens.
« En réalité c’est un groupe d’élèves que nous avons pris au sein de l’école pour contrôler
l’utilisation des objets tels que les lames, les aiguilles et le signaler aux enseignants ou rappeler à
leurs camarades les risques de contamination en utilisant ces objets. Donc il y a un bureau
composé d’élèves qui contrôlent l’utilisation de ces objets par leurs camarades. »
« Nous n’avons pas formé des pairs éducateurs ni de club anti-sida. C’est le groupe d’élèves qui
a joué la scène qui constitue le club anti-sida. »
La mission fait remarquer que le projet n’a pas de suite parce qu’il n’existe aucune structure qui
pourrait prendre des initiatives d’organiser des rencontres périodiques et animer des séances de
sensibilisation des élèves et de la population.
Cette situation pose la problématique sur les séances de sensibilisation ponctuelles qui ne se
poursuivent pas dans le temps. Quel impact ces genres de sensibilisation peuvent avoir sur les
cibles ?
Les connaissances des élèves ont été mesurées par le niveau de maîtrise des notions sur le
VIH/SIDA et les effets que le projet a induits sur les élèves et les populations. Les questions ont
porté essentiellement sur les définitions des concepts du VIH/SIDA, sur les voies de transmission
et les moyens de prévention…
Les réponses aux différentes questions sont traitées et présentées en données statistiques dans les
graphiques et les tableaux.
Il ressort des réponses données à cette question que 82,9% des élèves savent que le VIH est le
Virus de l’Immunodéficience Humaine ou que c’est le virus du Sida. Ces statistiques sont
révélatrices de l’intérêt que les jeunes élèves ont manifesté pour les informations sur le VIH/SIDA.
51
Graphique 6 : Répartition des enquêtés selon la définition du VIH
60 %
48,6
50
40 34,3
30
20
12,9
10
1,4 2,8
0
Virus de Virus du sida Virus de Ne sait pas Autres
l'immuno- gonococcie
déficience
humaine
Les données statistiques révèlent que 71,4% maîtrisent la définition du SIDA à savoir le Syndrome
de l’Immuno- Déficience Acquise.
80
%
71,4
70
60
50
40
30
20 11,5
7,1 10
10
0
Syndrome Maladie Maladie Ne sait pas
immuno contagieuse sexuellement
déficience transmissible
acquise
52
A quelle occasion peut-on avoir le VIH ?
De l’analyse des données du tableau 10, il ressort que 78,6% maîtrisent les trois voies de
transmission et connaissent également certaines pratiques qui transmettent le VIH.
Cependant ils sont 21,4% d’élèves qui ne les connaissent pas ou bien ont cité une voie erronée en
plus des justes : la transmission par piqûre de moustiques. La mission a remarqué que certains
élèves ont besoin encore plus de sensibilisation pour maîtriser les informations de base sur le
VIH/SIDA.
Les élèves interrogés connaissent diversement les moyens de prévention; il y en a qui connaissent
un, certains ont cité deux et les autres ont fait référence aux trois moyens :
abstinence (6%)
53
utilisation du préservatif (31,7%)
fidélité (3,3%)
abstinence et utilisation du préservatif (28,3%)
fidélité et utilisation du préservatif (3,3%)
abstinence, fidélité et utilisation du préservatif (26,7%)
Les élèves qui savent que « Tout le monde peut –être infecté» représentent 70% de l’effectif
enquêté; alors que pour les 30% restants c’est certaines catégories de personnes qui peuvent être
contaminées telles que les femmes et les jeunes .
Tableau 12 : Répartition des enquêtés selon leur perception sur qui peut être infecté.
L’exécution du projet à travers la mise en scène de la bande dessinée « Malibida n’a pas le Sida »
a induit des effets positifs sur les élèves et sur les populations. En effet selon les propos d’un
enseignant « cette activité a permis aux élèves de prendre connaissance de la maladie ainsi que
les voies de contamination et les moyens de prévention et d’adopter des comportements à moindre
risque »
Grâce au projet, les élèves ont commencé à adopter des comportements à moindre risque en évitant
d’utiliser les objets tranchants ou pointus des autres.
- « Aujourd’hui, mes enfants savent que le VIH est une maladie qui tue. Ils n’utilisent plus les
objets pointus ou tranchants des autres. »
- « Nos élèves se comportent bien maintenant. A partir du projet, ils ont peur car ils savent
qu’ils peuvent être contaminés par le VIH s’ils prennent des risques. »
- « Les enfants sont devenus «les pairs éducateurs » au sein des ménages en sensibilisant les
parents sur les voies de contamination et les moyens de préventions entre autre l’utilisation
54
des préservatifs) »
- « Pour moi, j’ai remarqué que les enfants n’utilisent plus les lames, les aiguilles d’autrui car
dans le milieu, chacun utilise maintenant sa propre lame pour se faire raser la tête. »
Selon les données collectées au cours des entretiens, il est apparu que les populations ont
également beaucoup appris de ce projet bénéficié en ce sens qu’elles ont été sensibilisées sur
l’existence du VIH/SIDA et sur les pratiques traditionnelles telles le lévirat et les scarifications qui
sont susceptibles de transmettre le VIH.
- « Le projet nous a permis d’avoir une connaissance en matière de VIH/SIDA et sur les moyens
de prévention. »
- « La scène nous a permis de savoir que seul le test de dépistage permet de connaître celui qui a
le sida. »
- « La plupart des villageois qui ont assisté à la scène savent qu’il existe une maladie appelée le
Sida.»
En dehors des effets escomptés, on a également enregistré des effets inattendus que le projet a
induits autant sur les enseignants que sur les élèves.
Pour pouvoir être à la hauteur de la tâche qui leur a été confiée, les enseignants ont été contraints
de faire des recherches approfondies sur le VIH/SIDA afin d’acquérir des connaissances certaines.
« Nous avons fait des recherches afin d’acquérir des connaissances, car il ne fallait pas livrer de
fausses informations aux enfants. Et quand on cherche, on se cultive soi-même. Alors partout
ailleurs nous pouvons parler aisément du SIDA. »
Les élèves choisis pour faire partie des clubs afin de jouer les scènes ont amélioré leur expression
française et acquis la capacité de parler devant le public. C’est également une occasion pour
certains qui avaient le talent d’acteurs de se faire découvrir et d’être accompagnés.
55
II.2.6 Efficience du projet
Les ressources humaines, matérielles et financières investies pour atteindre les résultats ont-elles
été suffisantes ou non ?
L’évaluation trouve que les deux enseignants choisis par établissement scolaire pour encadrer les
élèves suffisent pour encadrer les élèves acteurs ; de même le club d’une vingtaine d’élèves paraît
raisonnable pour apprendre et présenter la scène pour sensibiliser leurs pairs et les populations.
L’outil essentiel dont les élèves ont besoin pour bien maîtriser la scène à présenter est la bande
dessinée «Malibida n’a pas le Sida » ou celle écrite par leurs enseignants. Or, ces bandes sont en
nombre insuffisant à telle enseigne que les élèves ont eu de la peine à assimiler rapidement la
scène. De plus, le temps imparti pour l’apprentissage de la scène est tellement court.
L’évaluation fait remarquer qu’une seule représentation de la scène ne suffit pas pour réellement
atteindre les objectifs car « les mots s’envolent mais les écrits demeurent ». il aurait été plus
judicieux de renforcer la scène par les affiches, les dépliants et les projections périodiques.
Le projet« Malibida n’a pas le Sida » a nécessité un budget global de 1 351 625 f CFA alors que
1351 175f CFA étaient alloués. A la fin du projet, un manque à gagner de 450f CFA est enregistré
et supporté par la DRE.
Suivant les grandes lignes du budget, deux soldes sont déficitaires (frais d’organisation et le
carburant). Le déficit le plus remarquable est celui du carburant (170 730 f). Le déficit de frais
d’organisation est de 20f.
56
Par contre la rubrique « Autres » a un solde très excédentaire avec un montant de 120 300f CFA et
les frais de transport enregistrent également un excédent de 50 000f. Quant aux perdiem et
indemnités de formation leurs soldes sont nuls. L’ensemble des comptes est presque équilibré à
moins 450 f près.
Les perdiem, les indemnités de formation et les frais d’organisation occupent 32%, 27% et 18%
respectivement du budget alloué. Ces parts ont été respectées lors des dépenses. Les parts
octroyées aux perdiem et aux indemnités de formation ( 59%) sont trop importantes, comparées
aux frais d’organisation (18%) qui constituent un point important pour l’atteinte des objectifs du
projet.
La part des frais de transport, du carburant et autres est respectivement de 9%, 5% et 9% du budget
alloué. Après les dépenses, ils occupent respectivement 6%, 16% et 1%. Somme toute les frais de
transports ont subi une baisse de 3% par rapport au budget alloué. De même la rubrique « Autres »
a subi une baisse de 8%.
Le point sombre concerne la rubrique carburant : 5% programmé au début, on s’est retrouvé avec
16% d’où le déficit de 170 730f.
Quand on considère les rubriques « Carburant » et « Autres », il est évident que les coûts n’ont pas
été bien estimés et ne sont pas véritablement adaptés aux besoins identifiés dans le projet.
La mission propose que la rubrique « Autres » soit bien documentée pour éviter de donner
l’impression que les requêtes ne sont pas bien ficelées.
57
Conclusion/Recommandations
Le niveau de réalisation des activités planifiées (100% des activités réalisées) qui a permis
d’atteindre les résultats escomptés et les objectifs définis démontre l’efficacité des interventions
menées dans les deux régions.
En considérant les indicateurs de mesure des effets induits par les projets (au moins 70% des
bénéficiaires connaissent parfaitement les voies de transmission et les moyens de prévention du
VIH/SIDA), et à travers les témoignages des personnes ressources, il est tout à fait juste de
conclure que le projet a eu des effets positifs aussi bien sur les élèves que sur les populations. En
effet, les bénéficiaires ont pris conscience de la maladie, connaissent les voies de transmission et
les moyens de prévention, identifient quelques pratiques traditionnelles qui transmettent le
VIH/SIDA, les actes courants de la vie qui ne transmettent le VIH, savent que c’est par le test de
dépistage qu’on reconnaître une personne vivant avec le VIH… Toutes ces connaissances ont
permis une transformation dans le comportement des jeunes et des adultes.
Les deux projets se sont révélés pertinents non seulement parce qu’ils ont répondu aux attentes des
populations cibles mais aussi parce que la presque totalité des personnes interrogées et
interviewées a manifesté sa satisfaction à l’endroit des messages véhiculés et des supports utilisés
au cours des séances de sensibilisation.
Enfin, la mission juge les deux interventions efficientes car presque 100% des ressources
humaines, matérielles et financières prévues pour la réalisation des activités ont été toutes utilisées
et ont permis d’atteindre les objectifs fixés aux deux projets.
Toutefois la mission a remarqué des insuffisances dans la conception et dans la mise en exécution
des projets
Dans la conception des deux projets, les acteurs de terrain et les autorités locales ont été
complètement ignorés. Au cours de l’exécution, certains ont été partiellement impliqués alors
d’autres non même pas été invités à suivre les activités. (Cf. les propos de certains chefs).
Les ressources humaines ne sont pas bien formées et en plus de cela elles se révèlent insuffisante
dans la région maritime. Les ressources matérielles n’ont pas été proportionnelles aux besoins du
terrain. Aussi bien dans la région maritime que celle de la Kara, ces matériels sont jugés très
insuffisants compte tenu de l’effectif à toucher.
La durée des deux interventions a été trop courte pour une exécution maximale des activités. Le
temps de formation des pairs éducateurs n’est pas adéquat par rapport aux exigences des
informations sur le VIH/SIDA. De même, le temps accordé aux élèves dans la région de la Kara
pour la répétition des scénettes ne pouvait pas favoriser une bonne assimilation.
58
Hormis ces lacunes constatées dans la mise en œuvre des projets, la mission recommande la
reconduite des projets dans toutes les zones d’intervention de UNICEF pour 2008 -2010. Cette
recommandation est motivée par l’enthousiasme manifesté par les acteurs et les bénéficiaires à
l’endroit des projets et aussi par les résultats positifs constatés par la mission.
Ainsi donc, pour permettre aux uns et aux autres de corriger les erreurs commises dans la gestion
du cycle de ces deux projets, la mission a fait des recommandations qui se basent sur les attentes et
les souhaits des populations.
Plusieurs propositions ont été faites pour contribuer à l’amélioration du projet s’il devait être
reconduit.
Pour une réussite du projet et surtout pour sa viabilité, la mission recommande que les
coordonnateurs régionaux, les inspecteurs, les conseillers pédagogiques, les directeurs et
enseignants, les autorités locales (Chef, CVD, CPE) et les élèves soient impliquées dès la
conception du projet en vue de l’identification des thématiques judicieuses et des supports de
communication adéquats.
« Pour le démarrage des activité à l’avenir, il faut qu’on se mette d’accord sur le processus tout
au long de la phase d’exécution du projet pour qu’il n y ait pas de malentendu au cours du
projet. »
En effet, nous avons constaté que pour l’élaboration des projets, les ONG locales ne disposent pas
de fonds suffisants pour procéder à un diagnostic participatif qui leur permettrait d’impliquer les
bénéficiaires dès les premières étapes du processus.
La mission recommande donc à l’UNICEF d’inclure, dans ses contrats, des possibilités financières
qui tiennent compte de l’étape de diagnostic et d’élaboration des projets en vue de faciliter les
tâches à ses partenaires pour une implication des bénéficiaires à toutes les étapes du projet.
Les cibles n’ayant pas les mêmes caractéristiques sociodémographiques, le choix des supports doit
être adapté à chaque catégorie sociale. A cet effet, les affiches, les dépliants, les théâtres, les
scénettes et la projection de film conviennent mieux aux élèves alors que la projection de film
commentée et accompagnée des discussions dans la langue locale et les scénettes sont très
adaptées aux parents, mais à une fréquence régulière.
« Il faut plutôt aller par des scénettes parce que les enfants sont plus attirés par ses genres
d’activités ludiques, le récital et les sketchs ; ils sont gais et plus attentifs. »
«Les affiches c’est bon pour les élèves mais pas pour la population parce qu’il y a certains qui
n’ont pas été à l’école et qui ne savent pas lire ; même les photos, il faut quelqu’un d’autre pour
59
leur expliquer de quoi il s’agit. Donc je pense que surtout avec la projection de film, ça peut bien
passer.»
Ni dans le document projet ni dans l’exécution des activités sur le terrain, il n’est fait mention d’un
plan de suivi des activités. La mission constate que les activités du projet n’ont plus réellement
continué parce que les personnes formées pour être les relais ne sont pas suivis et appuyés dans
leurs tâches. A cet effet, la mission recommande le suivi pendant et après l’exécution du projet
afin d’encourager les acteurs locaux dans leurs efforts de viabilisation du projet.
A partir des entretiens et surtout des points de vue des personnes ressources rencontrées, la mission
a formulé certaines recommandations dans le but d’améliorer le projet.
Une condition pour la réussite des projets de développement est l’implication des acteurs de terrain
qui sont censés maîtriser les réalités du milieu.
Par ailleurs, un projet de sensibilisation sur le VIH/SIDA, qui doit être exécuté par les élèves d’un
établissement scolaire dans une localité, nécessite le concours de tous les acteurs locaux impliqués
dans la gouvernance et le développement de ladite localité. Parmi ces acteurs, on retrouve les
Chefs, les membres des CVD et des CPE qui doivent être impérativement impliqués dans les
initiatives concernant leurs localités.
60
Au niveau des stratégies
Il n’est pas certain d’avoir des résultats durables dans les projets de prévention du VIH/SIDA en
milieu scolaire si on ne pose pas de fondations solides sur lesquelles peuvent s’appuyer tous les
autres acteurs pour l’exécution des activités. Ces fondations sont les enseignants. Pour cela il est
recommandé de donner une formation adéquate en VIH/SIDA aux enseignants qui seront chargés
de former les pairs éducateurs et de les encadrer efficacement dans la réalisation de toutes les
activités afférentes à leur responsabilité.
« Moi je pense que ce qu’il faut faire d’abord, c’est la formation des enseignants. Il faut former
les enseignants qui connaîtront mieux cette maladie afin de pouvoir en parler aux élèves. »
« Si l’enseignant n’est pas formé, comment peut-il encadrer les élèves à réussir la production
d’un sketch. »
« Nous avons constaté que ce projet est bien mais ce que nous souhaiterions, il faut une formation
pour les enseignants car nous avons fouillé et cherché les informations mais un spécialiste peut
constater des défaillances. Donc il faut nécessairement une formation. »
Lorsque les enseignants seront bien formés, ils pourront ensuite former les élèves à la réalisation et
à la présentation des scènes sur le VIH/SIDA. Ces élèves seront alors des pairs éducateurs
regroupés dans des clubs anti Sida.
« Les actions prioritaires pour nous c’est de créer un club anti-sida au sein de l’établissement
pour sensibiliser les élèves et des comités anti sida pour la sensibilisation des populations.»
Les enseignants pourront aussi formés quelques membres de la communauté afin qu’ils constituent
des comités villageois de lutte contre le VIH/SIDA.
« Il faut des supports de communication, des documents. Par exemple, le livret de la bande
dessinée, tous les élèves pouvaient en avoir et là ils lisent à l’école et à la maison pour mieux
maîtriser la chose ».
« En dehors des brochures, si on pouvait organiser des séances de projection de film au sein de
l’école ici, cela pourrait permettre aux élèves d’appréhender exactement comment le sida se
manifeste. »
« Il faut mettre à la disposition de ceux qui pilotent le projet des moyens nécessaires, appuyer les
projets par des moyens audiovisuels car les enfants sont très sensibles et se familiarisent
rapidement à ces moyens ».
61
TABLEAUX SYNOPTIQUES DE L’EVALUATION DES PROJETS
62
II.3 Synergie avec les autres initiatives de lutte contre le VIH de l’UNICEF
UNICEF développe un programme de lutte contre le VIH/SIDA dont les principaux bénéficiaires
sont les enfants et les jeunes. C’est dans cette logique que les deux interventions ont été réalisées
dans les établissements scolaires primaires des Régions Maritime et de Kara.
La présente mission a pour but de relater la synergie d’actions entre le programme EDBEG et
celui des IST/VIH. Elle a procédé à une analyse des différentes composantes du Programme VIH
de l’UNICEF et a dégagé les liens qui peuvent exister entre elles et les deux interventions du
Programme EDBEG.
Les interventions menées dans les différentes localités ont relevé le niveau de connaissances des
populations en matière de voies de transmission et par conséquent ont sensibilisé les femmes à
faire le test de dépistage volontaire afin de connaître leur statut sérologique et prendre des
dispositions pour prévenir les éventuelles contaminations;
Les interventions de prévention en milieu scolaire constituent des opportunités pour UNICEF de
renforcer les capacités des jeunes en matière de lutte contre le VIH. En ce sens le programme
EDBEG et le programme VIH/SIDA se complètent.
Par ailleurs, au cours des sensibilisations menées par EDBEG dans les établissements scolaires, il
faut programmer des activités d’identification des OEV que le programme VIH/SIDA prendra en
charge.
Cette stratégie que vont développer les deux programmes, celle de travailler en synergie sur la
problématique du VIH/SIDA, permettra à UNICEF d’éviter les répétitions dans la réalisation des
activités.
63
CH III : LES ORIENTATIONS PRIORITAIRES POUR LA PREVENTION DU
VIH/SIDA EN MILIEU SCOLAIRE POUR 2008-2010
Pourquoi parler du VIH/SIDA aux cours primaires ? Quelle est son importance dans le parcours
scolaire des jeunes élèves ? Quelle stratégie doit –on adopter et quels sont les supports de
communication dont il faut se servir pour que les messages ou informations à véhiculer soient
judicieusement transmis ? Enfin qui sont les acteurs qui doivent s’impliquer dans cette
intervention ?
Ces interrogations constituent la cheville ouvrière de cette partie de l’étude sur la sensibilisation
des jeunes élèves en matière VIH/SIDA.
L'éducation en matière d'infection par le V.I.H. consiste à aider l’élève à se protéger contre le
monde pour faciliter sa première croissance et en même temps à lui inculquer des moyens de
protection pour préserver son avenir et l'avenir du monde
Des travaux de recherche ont prouvé que l’acquisition de compétences de base en matière
d’éducation à la santé peut promouvoir un grand nombre d’attitudes et de comportements positifs,
notamment une plus grande sociabilité, une amélioration de la communication et une prise de
décisions saines. Il ressort de ces études que ces interventions servent également à prévenir des
comportements négatifs ou à haut risque tels que la consommation de tabac, d’alcool, ou d’autres
drogues, les rapports sexuels non protégés.
Les résultats de ces études sont renforcés par les propos recueillis auprès des enseignants et les
parents qui sont les éducateurs de base des enfants et élèves :
« La maladie du sida étant une maladie qui détruit toutes les populations surtout celles africaines,
il est bien normal de commencer son enseignement aux enfants dès le cours primaire afin qu’ils
puissent prendre les précautions. Si on décide de ne s’adresser qu’aux grands et on laisse les
enfants, ces derniers ne sauront pas ce qui se passe avec cette maladie. Vous savez que dans
certaines familles, il y a des illettrés, des analphabètes et les enfants qui sont informés à l’école
seront les porte-parole auprès des parents. Tout ce que les enfants vont écouter à l’école comme
enseignement sur le VIH/SIDA, ils vont certainement le transmettre à leurs parents à la maison.
Partant de cela, certains parents curieux peuvent chercher à venir rencontrer les enseignants pour
plus d’amples explications. La sensibilisation sur le sida peut donc s’étendre à toute la population.
Donc je pense qu’il est nécessaire de parler du sida aux élèves du cours primaire surtout ceux du
CM1 et CM2. »
64
Il est donc fondamental que les informations sur la santé et plus spécifiquement sur le VIH/SIDA
soient intégrées dans l'éducation, c'est à dire liée à un projet éducatif, pour qu'elles soient
acceptables pour tous.
C’est dans cette optique que les autorités se sont résolument engagées à mener des actions pour
protéger la jeunesse scolaire togolaise en mettant en place le Noyau Sida dans les différents
Ministères impliqués dans l’éducation et en intégrant les modules sur le VIH/SIDA dans les
curricula de l’enseignement.
III.2 Actions menées dans la politique nationale de lutte contre le VIH/SIDA en milieu
scolaire
Les principales interventions sur la prévention du VIH/SIDA en milieu scolaire sont diverses et
multiples et poursuivent trois objectifs fondamentaux :
Aider les jeunes scolaires à connaître le mal dans toutes ses dimensions
Les sensibiliser sur l’urgence de la prévention
Les encourager à adopter des comportements responsables dans les situations à risque
Leur faire adopter des attitudes de solidarité à l’endroit des PVVIH
La mise en place de près de 160 clubs anti SIDA dans les établissements scolaires avec le
développement d’un réseau de pairs éducateurs ; 90 de ces clubs ont été équipés en matériels
audiovisuels ;
Pour que ces actions soient bien réussies, il importe de définir les acteurs qui doivent intervenir.
65
III.3 Acteurs de prévention du VIH/SIDA en milieu
Les acteurs, qu’il importe d’impliquer dans l’exécution de la politique de prévention du VIH/SIDA
en milieu scolaire, peuvent être répartis en acteurs politiques, techniques et d’appui.
Il s’agit :
du Ministère des Enseignements primaire, secondaire et de l’alphabétisation et celui de la
Santé qui doivent développer en synergie des orientations de politique globale en matière de
VIH/SIDA dans les établissements scolaires.
du Conseil National de Lutte contre les IST/VIH/SIDA (CNLS) : de concert avec les
Ministères, il doit élaborer des plans d’action stratégiques au niveau national pour les
établissements scolaires.
La mise en exécution des orientations de politique globale et des plans stratégiques élaborés par les
acteurs ne peut être effective que grâce aux acteurs techniques qui sont :
Les pairs éducateurs bien formés, capables d’animer les clubs anti SIDA
Les ONG et Associations : les directions peuvent s’appuyer sur ces organisations pour la
réalisation des activités de sensibilisation et de formation des acteurs;
Les autorités locales (Chefs et les notables, membres des CVD et CPE), les autorités religieuses
sont les premiers acteurs principaux des localités et à ce titre détiennent le pouvoir de mobilisation
sociale. Elles peuvent faciliter la mise en exécution des projets en accélérant l’adhésion des
populations.
66
III.4 Les Notions du VIH/SIDA dans les curricula d’enseignement
Le Projet EPD-SR a élaboré les contenus éducatifs sur les IST/VIH/SIDA pour l’enseignement
primaire. Les contenus sont élaborés par rapport au niveau des élèves et à leur degré de
compréhension; il existe des contenus pour le préscolaire, les cours préparatoire, élémentaire et
moyen.
Après analyse des notions, des contenus et des messages de vie proposés par ledit projet, la
mission recommande à UNICEF de s’approprier de ce canevas pour renforcer ses programmes de
prévention du VIH/SIDA en milieu scolaire.
L’approche pédagogique, dans ce cadre précis, consiste à intégrer aux matières déjà enseignées
(les disciplines ou les matières d’accueil telles que le français, l’Education civile et vie pratique et
morale, l’histoire - géographie, étude de texte…).
L’intégration des modules aux matières enseignées donne plus de crédit aux messages véhiculés
sur le VIH/SIDA et permet d’adopter des comportements responsables.
67
Tableau 15 : Proposition de contenus pour le COURS PREPARATOIRE
68
Tableau 16: Proposition de contenus pour le COURS ELEMENTAIRE
III – Les comportements à - l’utilisation des objets -Je refuse de me faire percer
risques tranchants ou pointus les oreilles ou toute autre
- Les pratiques partie du corps avec une
traditionnelles : tatouages, aiguille déjà utilisée.
scarifications, excisions, - je ne dois pas avoir de
perçages des oreilles rapports sexuels avant le
- Sexualité précoce mariage.
- tabagisme et alcoolisme - Je ne fumerai jamais ; je ne
boirai jamais de l’alcool.
69
-s’engager à :
Lutter contre les -je sais que le SIDA est une
mauvaises pratiques de maladie sans vaccins et
vie, les actes malsains et incurable
autres attouchements ; - je ne dois jamais contracter
Dénoncer les auteurs et d’IST et plus
complices des mutilations particulièrement le SIDA
génitales féminines ;
Accepter, soutenir/ aider
les camarades malades du
VI- l’engagement SIDA et les orphelins et -
les enfants rendus
vulnérables (OEV) ;
Dénoncer tous les
comportements à
risques ;
Participer aux activités
d’information sur le
VIH/SIDA et de
sensibilisation à la lutte
contre le VIH/SIDA ;
Convaincre ses
camarades que le SIDA
est une maladie sans
traitement curatif et sans
vaccin ;
Convaincre les PVVIH
que le SIDA n’est pas une
fatalité
70
Tableau 17 : Proposition de contenus pour le COURS MOYEN
71
- l’abstinence - Je conseille aux femmes enceintes
- la fidélité réciproque d’aller à l’hôpital.
V- la - l’utilisation correcte du préservatif - Je vais volontairement dans un
prévention masculin ou féminin lors des rapports centre agrée faire le test de
sexuels dépistage pour connaître mon statut
- l’analyse ou le test du sang et des sérologique
produits dérivés du sang avant toute - Je dois arriver à dire non aux
transfusion sanguine. avances des garçons/ filles.
- La désinfection de tout objet souillé - J’exigerai de mon partenaire de
de sang à l’eau de javel, à l’alcool à faire le test de dépistage avant notre
70°, en faisant bouillir ou en mariage.
stérilisant. - Je ne jouerai pas avec les seringues
- Le port de gants (de ménage ou et les lames déjà utilisées.
médicaux) avant de toucher tout objet - Je veillerai toujours à la
souillé désinfection du matériel de coiffure,
- Les consultations prénatales et de scarification, de manucure, de
- Le dépistage volontaire du VIH. pédicure et de circoncision.
- Je ne toucherai pas au sang d’un
blessé les mains nues.
- Je ne partagerai jamais ma brosse à
dents avec une autre personne.
- Je n’accepte pas des rapports
sexuels sans préservatif.
- Je ne fume pas ; je ne bois pas
l’alcool ; je ne fais pas la compagnie
de ceux qui se droguent.
- s’engager à : - je crie au secours chaque fois que
lutter contre les mauvaises quelqu’un me force de le suivre.
pratiques de vie, les actes - Je signale à mes parents toute
malsains et autres personne qui tente d’exercer ou
attouchement ; exerce une violence sur moi.
dénoncer les autres et - j’apporte de l’aide à mes
complices des mutilations frères/ sœurs et à mes amis
génitales féminines ; malades.
accepter, soutenir/ aider les - je participe à toutes les campagnes
VI- camarades malades du sida et de sensibilisation et de lutte contre
l’engagement les orphelins et enfants rendus le VIH/SIDA.
vulnérables (OEV) ; - Je dénonce les camarades qui
dénoncer tous les consomment les drogues en
comportements à risque ; cachette.
participer aux activités
d’information et de
sensibilisation à la lutte contre
le VIH/SIDA ;
convaincre ses camarades que
le SIDA est une maladie sans
traitement curatif et sans
vaccin ;
convaincre les PVVIH que le
SIDA n’est pas une fatalité
72
III.5 Stratégies et supports/outils de communication
La clef du succès de l’enseignement de ces modules réside dans une formation exhaustive aux
caractéristiques fondamentales de l’enseignement de compétences de base en matière d’éducation
à la santé, donnée à tous les enseignants d’une part et la mise en place des pairs éducateurs et des
clubs anti Sida d’autre part.
former, en nombre suffisant, des pairs éducateurs avec des cahiers de charges bien définies
créer des clubs anti Sida qui doivent organiser régulièrement des activités à l’endroit des
élèves
Les méthodes d’enseignement participatif et interactif sont des composantes essentielles de ce type
d’éducation. C’est en participant à des activités d’apprentissage fondées sur ces méthodes que les
jeunes apprennent à mieux gérer non seulement leur propre personne, mais également leurs
relations et leurs décisions relatives à leur santé.
A travers les données documentaires et de terrain, il ressort que les supports de communication
doivent être diversifiés pour atteindre d’une manière maximale la population. A cet effet, les outils
adaptés pour véhiculer les messages sur le VIH/SIDA sont les suivants :
les affiches sur lesquelles seront imprimés les images des voies de transmission, des
moyens de transmission, des pratiques qui transmettent le VIH/SIDA et de celles qui ne le
transmettent pas;
les T-Shirts sur lesquels on peut mettre les messages slogans qui incitent à l’engagement
des élèves;
les jeux de rôle au cours desquels les élèves peuvent expérimenter et vivre les situations
imagées;
les scénettes/Sketches qui doivent être appris et joués pour sensibiliser les élèves sur les
comportements à adopter en vue de prévenir le VIH
73
les matériels audiovisuels pour les projections de film : ce sont des outils de
communications qui sont très appréciés par tous; ils captivent l’attention et influencent
énormément les prises de décision.
Conclusion
L’expérience positive acquise à l’issue des deux interventions de réduction de vulnérabilité des
élèves au VIH/SIDA dans les Régions Maritime et de la Kara démontre que la prévention du
VIH/SIDA en milieu scolaire revêt aujourd’hui d’une importance capitale pour réussir dans sa
globalité l’ «Education Pour la Santé ». Les jeunes constituent plus que quiconque la catégorie
vulnérable au VIH/SIDA et par conséquent ne doivent pas être laissées dans leur ignorance et leur
naïveté en matière de santé en général et du VIH/SIDA en particulier.
A cet effet, il convient d’impliquer dans le projet de prévention du VIH/SIDA les acteurs
politiques (les Ministères des Enseignements primaire, secondaire et de l’alphabétisation et de la
Santé, le CNLS), les acteurs d’exécution (les directions nationales et régionales de l’éducation, les
coordinations nationale et régionales EDB et les inspections des enseignements; les enseignants,
les conseillers pédagogiques, les psychologues, le personnel infirmier et d’autres prestataires de
soins de santé, les pairs éducateurs, les ONG et Associations), les acteurs de facilitation (les
autorités locales (Chefs et les notables, membres des CVD et CPE) et les acteurs d’appui technique
et financier.
En plus des acteurs, l’identification des notions sur le VIH/SIDA paraît importante pour
l’exécution effective du projet. Ces notions doivent être adaptées aux différents niveaux scolaires
(Préscolaire, Cours Préparatoire, Cours Elémentaire et Cours Moyen).
Enfin, il convient de définir d’une part les stratégies telles que la formation des enseignants, des
pairs éducateurs et la création des clubs anti Sida dans tous les établissements scolaires couverts
par le projet, et d’autre part les supports de communication comme les dépliants, les affiches, les
T-Shirts, les matériels audiovisuels pour la projection des films.
Cette évaluation constitue à UNICEF une fondation sur laquelle les autres actions futures peuvent
se baser pour connaître une réussite totale.
74
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Action for West Africa Region (AWARE/ HIV/AIDS): Pratiques meilleures et prometteuses
en matière d’IST/ VIH / SIDA en Afrique de l’ouest et du Centre, 175p.
AIDES (actes 2005) : Etats généraux des personnes migrantes/ étrangères touchées par le
VIH/SIDA, 128p.
Cadre pour la protection, les soins et le soutien aux orphelins et enfants vulnérables
vivant dans un monde avec le VIH et le SIDA, juillet 2004, 48p.
Conseil National de Lutte contre le VIH/SIDA et les IST (CNLS- IST) : Plan stratégique
national de lutte contre le VIH/ SIDA et les IST 2007 – 2010, Avril 2007, le Secrétaire
Permanent, 115p.
FHI (Family Health International), USAID (United States Agency for International
Development): Programmes de lutte contre VIH/SIDA dans l’entreprise, 121p.
GIPA (Initiative pour une plus grande implication des personnes vivant avec le VIH/SIDA) :
Vivre avec le VIH en Afrique, enjeux pour la fin de siècle, 28p.
GNP+ (Global Network of People Living with HIV/AIDS): Développement positif, 147p.
ONUSIDA : Investir dans notre avenir, le soutien psychosocial aux enfants affectés par
le VIH/SIDA, une étude de cas au Zimbabwe et en République-Unie de Tanzanie, étude
de cas, collection Meilleures pratiques de l’ONUSIDA, Novembre 2001, 81p.
75
Programme National de Lutte contre le SIDA/ IST ( PNLS) : Recensement des personnes
vivant avec le VIH(PVVIH) suivies dans les structures de prise en charge médicale au
TOGO(1999- 2007), Rapport d’enquête Juillet 2007, 30p.
Programme National de Lutte contre le SIDA/ IST (PNLS- TOGO) : PNLS- INFO, PNLS –
INFO N° 002 / Décembre 2007, 14p.
Attestation de Dépenses
76
ANNEXES
77
ANNEXES A : Liste des personnalités rencontrées
M. AWUTE K. Sewu, Inpecteur des enseignements primaire et secondaire des Lacs Ouest
78
REGIONS PREFECTURES VILLAGES PERSONNALITES
79
ANNEXES B : Outils de collecte des données
Guide d’entretien avec ADRA et DRE, les autorités locales, CVD, CPE, Enseignants
Q2 - Quelles sont les approches et les stratégies que vous avez utilisées dans la mise en œuvre
du projet ?
Paire éducation
Activités ludiques (théâtre, sketch, récital, etc.)
Efficacité
Q6- Quelles ont été les différentes activités que vous avez menées dans le cadre de ce projet?
Q8- Selon vous, les objectifs ont-ils été atteints? Justifier avec des exemples précis
Q10- Parlez-nous des effets immédiats du projet sur les bénéficiaires en matière de
connaissance du
VIH/ SIDA
Q11- Parlez nous des changements importants observés chez les bénéficiaires
Q12- Selon vous, quels sont les effets inattendus observés chez les bénéficiaires ?
Pertinence
Q13- Le projet a-t-il répondu aux besoins réels des populations en matière de VIH/SIDA ?
Q14- Selon vous, quel rapport existe-t-il entre les outils ou supports de communication et la
population cible ?
80
Efficience
Q15- Pouvez-vous nous parler des ressources investies dans la réalisation du projet
(humaines, matérielles, financières) ?
Ont-elles été suffisantes ? Si non que proposez-vous ?
Recommandations
Q16- Pouvez-vous nous dire les leçons que vous avez tirées des activités menées ?
Q17- Selon vous, quelles devraient être les actions prioritaires du projet ?
Q18- Quelles sont alors les approches et stratégies les plus appropriées ?
Q19- Donnez nous des propositions pour l’amélioration du contrat et des obligations des
partenaires
Q20- Selon vous, quelles doivent être les thématiques prioritaires en matière de prévention du
VIH/SIDA ?
Q21- Selon vous, qui peuvent être les acteurs et intervenants en matière de prévention du
VIH/
SIDA en milieu scolaire ?
Q22- Selon vous, comment doit se faire la prévention du VIH en milieu Scolaire ?
- Stratégies de communication ?
- Outils de communication ?
81
PREVENTION DU VIH EN MILIEU SCOLAIRE
Etablissement …………………………………………………………………………………
SECTION I : IDENTIFICATION
82
SECTION II : CONNAISSANCES
83
Q207 Parmi ces comportements, lesquels ne Baiser sur la joue d’une
peuvent pas transmettre le sida ? personne infectée------------1
Dormir dans le même lit avec
une PVVIH------------------2
avoir des rapports sexuels non
protégés--------------------3
manger avec une personne
infectée--------------------------4
Utiliser les objets tranchants
pointus souillés non stérilisés--
-----------------------------------5
Utiliser les mêmes toilettes
avec une PVVIH---------------6
84
Q308 Selon-vous, les liquides suivants peuvent- Salive--------------------------1
ils transmettre le sida ? (citer les Larme--------------------------2
modalités) Sueur--------------------------3
Urine--------------------------4
Sang---------------------------5
Q309 Parmi les comportements suivants, Baiser sur la joue d’une
lesquels peuvent transmettre le sida ? personne infectée------------1
(citer les modalités) Dormir dans le même lit
avec une PVVIH-------------2
avoir des rapports sexuels
non protégés------------------3
manger avec une personne
infectée----------------------4
Utiliser les mêmes toilettes
avec une PVVIH-------------5
SECTION IV : ATTITUDES
85
SECTION V : FONCTIONNEMENT DES CLUBS ANTI-SIDA
86
Q603 Quels matériels utilisent – ils ? Les fiches techniques----------1
Les dépliants------------------2
Les affiches---------------------3
Les brochures. -----------------4
Q604 Lequel de ces matériels préférez – vous? Les fiches techniques----------1
Les dépliants--------------------2
Les affiches--------------------3
Les brochures ------------------4
Q607 Pourquoi ?
87
PREVENTION DU VIH EN MILIEU SCOLAIRE
SECTION I : IDENTIFICATION
88
Q108 Quelle est la profession de Cultivateur--------------------1
votre tuteur ? Artisan------------------------2
Commerçant------------------3
Fonctionnaire----------------4
Autres à préciser ------------5
Q109 Mangez-vous le matin avant Oui-----------------------------1
d’aller à l’école ? Non----------------------------2
Q110 Combien recevez-vous pour Rien----------------------------1
votre petit déjeuner ? Moins de 50-------------------2
50-100-------------------------3
100et +------------------------4
SECTION II : CONNAISSANCES
89
Q207 Par quel moyen peut-on Test de dépistage----------------------1
identifier quelqu’un Perte de poids -------------------------2
qui a le VIH/SIDA ? Diarrhée--------------------------------3
Fièvre chronique----------------------4
Boutons et plaques noires sur le corps-
-----------------------------------5
Amaigrissement-----------------------6
Toux persistante-----------------------7
Autres à préciser----------------------8
Q208 Quand peut- on dire qu’une Quand elle a le VIH mais n’a pas le
personne est séropositive ? sida-------------------------------------1
Une PVVIH---------------------------2
Quand elle n’a pas le VIH----------3
Autres à préciser----------------------4
Q209 Quand peut-on on dire qu’une Quand elle a le VIH mais n’a pas le
personne est séronégative ? sida--------------------------------------1
Une PVVIH----------------------------2
Quand elle n’a pas le VIH-----------3
Autres à préciser----------------------4
Q210 Connaissez-vous les moyens de Oui--------------------------------------1
prévention du VIH ? Non ------------------------------------2 Q209
Q211 lesquels Abstinence-----------------------------1
Fidélité---------------------------------2
Utilisation correcte du préservatif--3
Boisson alcoolisée ------------------.4
Autres à préciser ----------------------5
Q212 Quel (s) est le (s) moyen (s) le Abstinence-----------------------------1
plus efficace en milieu Fidélité---------------------------------2
scolaire ? Utilisation correcte du préservatif--3
Autres à préciser----------------------4
Q213 Quelles sont les pratiques Excision--------------------------------1
traditionnelles qui favorisent la Circoncision---------------------------2
contamination du VIH ? Lévirat----------------------------------3
Incision--------------------------------4
Autres à préciser----------------------5
90
Les soldats seulement -------------4
Les prostitués seulement-----------5
Autres à préciser--------------------6
Q303 Pensez-vous qu’une personne Oui------------------------------------1
puisse être Non-----------------------------------2
Infectée sans présenter aucun
signe ?
Q304 Selon-vous, quelle est la tranche 6-15ans-------------------------------1
d’âge la plus vulnérable? 16-25ans------------------------------2
26-35ans------------------------------3
36-45ans------------------------------4
46-55ans------------------------------5
Q305 Quel est le sexe le plus touché ? Masculin------------------------------1
Féminin-------------------------------2
Q306 Selon vous, quel doit être l’âge Moins de 18 ans---------------------1
du premier rapport sexuel ? 18ans----------------------------------2
18ans et + ----------------------------3
Après le mariage--------------------4
Q307 A quel âge avez –vous eu votre Moins de 10 ans---------------------1
premier rapport sexuel ? 10 – 14 ans--------------------------2
15-19 ans ---------------------------3
Pas encore --------------------------4
Q308 Selon-vous, les liquides suivants Salive---------------------------------1
peuvent-ils transmettre le sida ? Larme---------------------------------2
Sueur----------------------------------3
Urine----------------------------------4
Sang-----------------------------------5
Q309 Parmi ces comportements, Baiser sur la joue d’une personne
lesquels peuvent transmettre le infectée----------------------------------1
sida ? Dormir dans le même lit avec une
PVVIH----------------------------------2
avoir des rapports sexuels non protégés-
--------------------------------3
manger avec une personne infectée-4
Utiliser les objets tranchants pointus
souillés non stérilisés-----------------5
Utiliser les mêmes toilettes avec une
PVVIH---------------------------------6
SECTION IV : ATTITUDES
91
Q402 Comment ? Je n’utilise plus les objets tranchants
ou pointus d’autrui------1
Je n’utilise pas la brosse à dent et le
cure-dent déjà utilisé par autrui-----2
J’ai adopté l’abstinence--------------3
J’utilise le préservatif-----------------4
Autres à préciser----------------------5
Q403 Pourquoi ?
92
N° Libellés Modalités Passer à
d’ordr
e
Q601 Y a-t-il des pairs éducateurs dans Oui-----------------------------------1 Si 2
votre établissement ? Non----------------------------------2 Q607
Q602 Que font-ils ? Causerie--------------------------------1
Entretien individuel------------------2
Référé les cas d’IST vers les services
adaptés---------------------------------3
Autres à préciser---------------------4
93
Q705 Quelles sont les raisons pour Accroître la connaissance des élèves sur
lesquelles les sensibilisations sont le VIH/SIDA-----------------------1
organisées dans votre Eveiller la conscience des élèves sur
établissement ? l’existence du VIH/SIDA-----------2
Autres (à préciser) ---------------------3
Région de la Kara………………Village……………………..……..…………………….
Etablissement ………………………………………………………………………………
SECTION I : IDENTIFICATION
94
Q107 Quelle est la profession de votre Cultivatrice--------------------1
mère? Artisane------------------------2
Commerçante-----------------3
Fonctionnaire-----------------4
Ménagère----------------------5
Autres à préciser -------------6
Q108 Quelle est la profession de votre Cultivateur--------------------1
tuteur ? Artisan------------------------2
Commerçant------------------3
Fonctionnaire----------------4
Autres à préciser ------------5
Q109 Mangez-vous le matin avant Oui-----------------------------1
d’aller à l’école ? Non----------------------------2
Q110 Combien recevez-vous pour Rien----------------------------1
votre petit déjeuner ? Moins de 50-------------------2
50-100-------------------------3
100 et +------------------------4
SECTION II : CONNAISSANCES
95
Q206 Selon vous, comment attrape t-on Rapport sexuel non protégé---------1
le VIH? Transfusion de sang contaminé-----2
Partage des objets souillés de sang-3
Transmission mère-enfant-----------4
Piqûre de moustique------------------5
Manger ensemble avec un sidéen---6
Serrer la main à un sidéen-----------7
Autres à préciser----------------------8
Q207 Par quel moyen peut on identifier Test de dépistage----------------------1
quelqu’un Perte de poids -------------------------2
qui a le VIH/SIDA ? Diarrhée--------------------------------3
Fièvre chronique----------------------4
Boutons et plaques noires sur le
corps------------------------------------5
Amaigrissement-----------------------6
Toux persistante-----------------------7
Autres à préciser----------------------8
Q208 Quand peut- on dire qu’une Quand elle a le VIH mais n’a pas le
personne est séropositive ? sida--------------------------------------1
Une PVVIH----------------------------3
Quand elle n’a pas le VIH-----------4
Autres à préciser----------------------5
Q209 Quand peut-on dire qu’une Quand elle a le VIH mais n’a pas le
personne est séronégative ? sida--------------------------------------1
Une PVVIH----------------------------3
Quand elle n’a pas le VIH-----------4
Autres à préciser----------------------5
Q210 Connaissez-vous les moyens de Oui--------------------------------------1
prévention du VIH ? Non ------------------------------------2 Q209
Q211 lesquels Abstinence-----------------------------1
Fidélité---------------------------------2
Utilisation correcte du préservatif--3
Boisson alcoolisée--------------------4
Autres à préciser ---------------------5
Q212 Quel (s) est le (s) moyen (s) le Abstinence-----------------------------1
plus efficace en milieu scolaire ? Fidélité---------------------------------2
Utilisation correcte du préservatif--3
Autres à préciser----------------------4
Q213 Quelles sont les pratiques Excision--------------------------------1
traditionnelles qui favorisent la Circoncision---------------------------2
contamination du VIH ? Lévirat----------------------------------3
Incision--------------------------------4
Autres à préciser----------------------5
96
N° Libellés Modalités Passer à
d’ordr
e
Q301 Selon vous le sida est-il ? Une malédiction--------------------1
Une maladie ordinaire-------------2
Une maladie mortelle--------------3
Une maladie curable---------------4
Autres à préciser ------------------5
Q302 Qui peut avoir le VIH/SIDA ? Tout le monde ----------------------1
Les jeunes seulement---------------2
Les femmes seulement-------------3
Les soldats seulement -------------4
Les prostitués seulement-----------5
Autres à préciser--------------------6
97
PVVIH---------------------------------6
98
Q407 Pourquoi ? Je ne suis pas intéressé-------------1
Je ne suis pas informé--------------2
Je n’ai pas le temps-----------------3
Je n’ai pas confiance aux membres
du club-------------------------------4
Autres à préciser--------------------5
SECTION V : ATTITUDES
99
Q602 Que font-ils ? Causerie------------------------------1
Entretien individuel----------------2
Référé les cas d’IST vers les
services adaptés---------------------3
Autres à préciser-------------------4
Q603 Quels matériels utilisent- ils ? Dépliants ----------------------------1
Affiches------------------------------2
Brochures----------------------------3
Fiches techniques-------------------4
Q604 Lequel de ces matériels préférez- Dépliants ----------------------------1
vous ? Affiches------------------------------2
Brochures----------------------------3
Fiches techniques-------------------4
Q605 Etes-vous convaincu par les Oui------------------------------------1
messages des PE ? Non-----------------------------------2
Q606 Justifier
Q607 Pourquoi ?
Q608 Que pensez-vous qu’ils doivent
faire ?
100
ANNEXES C : 1. Fiche technique pour les élèves du cours élémentaire :
Questions à poser Contenus du message à livrer Méthode ou moyen de Objectifs Leçon à retenir + Chronologie
aux élèves. transmission utilisé Décisions à prendre. des séances.
1- Qu’est-ce que le - La maladie du sida est Eveiller la conscience des -Je sais que le sida est
VIH/SIDA ? causée par le virus du VIH. élèves sur l’existence du une maladie
-Le sida est une maladie qui VIH/SIDA, de la gravité de inguérissable. 1ère séance
-qui peut attraper le tue et ne se guérit pas. la maladie ; de la -j’évite de contracter
SIDA ? -Tout le monde peut attraper vulnérabilité de tous à cet le VIH.
-Comment peut-on le sida. égard.
savoir qu’on a le - Le dépistage permet de
SIDA ? savoir si une personne a le
-existe-il un vaccin VIH (analyse du sang)
contre le SIDA ? -Il n’existe pas de vaccin
contre la maladie du sida.
2- (Révision de la Le sida se transmet par : Les affiches Etre capable d’énumérer - Je sais que le sida se 2ème séance
séance précédente) -Le sang les 3 voies de contaminationtransmet par le sang
Quelles sont les voies -Le sexe du VIH. humain.
de transmission du -De la mère à l’enfant -Je ne touche pas le
VIH/SIDA ? sang humain sans
précaution.
3-Révision de la -Utilisation des objets Affiches (Lame, rasoir, Etre en mesure d’identifier -Je refuse de me faire 3ème séance
séance précédente. tranchants ou pointus seringue, couteau, les pratiques à risque de percer les oreilles ou
(Quels sont les -Les pratiques brosse à dents…) contamination du VIH et des toute autre partie du
comportements à traditionnelles : tatouage, IST. corps avec une
risque qui permettent scarification, excision, aiguille déjà utilisée.
la contamination du perçage des oreilles… -Je ne dois pas avoir
VIH/SIDA) ? - sexualité précoce de rapports sexuels
Peut- on utiliser à -Tabagisme et alcoolisme avant le mariage.
deux personnes l’une -Je ne fumerai
après l’autre les jamais ; je ne boirai
101
mêmes objets jamais de l’alcool.
tranchants ?
4- Révision de la Le sida ne se contracte pas Affiche Etre capable de mettre la Je peux vivre 4ème séance
séance précédente. en : différence entre les pratiques normalement avec
(Les comportements -Jouant ensemble à risque et les pratiques une personne vivant
sans risque de -mangeant ensemble sans risque de contamination avec le VIH (PVVIH)
contamination ou les -se serrant la main des IST et du VIH. sans être
gestes qui ne -restant dans le même banc contaminé(e).
transmettent pas le -dormant ensemble
VIH.) -partageant les mêmes
Existent-ils des gestes toilettes.
qui ne transmettent
pas le VIH ?
5- Révision de la -Eviter le contact direct avec Affiche Enumérer les moyens de -Je ne dois pas 5ème séance
séance précédente. (les le sang humain. prévention du VIH. toucher sans
méthodes de précaution le sang ou
prévention du VIH) des objets souillés de
Que dois-je faire pour sang.
éviter le SIDA ? -Je refuse de me faire
transfuser du sang
non contrôlé.
-Je ne dois pas avoir
de rapports sexuels
avant le mariage.
-Je conseille aux
femmes enceintes
d’aller à l’hôpital.
6-(Révision de la -Combattre les idées fausses -Je crie au secours 6ème séance
séance précédente) et les croyances non fondées chaque fois que
Que dois – je concernant le VIH. quelqu’un me force à
désormais faire pour -Lutter contre la le suivre.
éviter la propagation discrimination à l’égard des -Je signale à mes
102
du VIH ? orphelins et enfants parents toute
vulnérables (OEV) personne qui tente
-Envers soi même : s’engager à : -Adopter des d’exercer ou exerce
comportements d’aide et de une violence sur moi
-Lutter contre les mauvaises solidarité à l’égard des -J’apportez de l’aide
pratiques de vie, les actes orphelins et enfants à mes frères/sœurs et
malsains et autres vulnérables et de leur à mes amis malades
-Dans le village : attouchements ; famille. -Je participe à toutes
les campagnes de
sensibilisation et de
-dénoncer les auteurs et lutte contre le
complices des mutilations VIH/SIDA.
génitales féminines ;
-convaincre les PVVIH que
-A l’école : le SIDA n’est pas une
fatalité.
103
ANNEXES B : 2. Fiche technique pour les élèves du cours moyen :
Questions à poser Contenu du message à livrer Moyens de Objectifs Leçons à retenir + Chronologie des
aux élèves transmission Décisions à prendre. séances
utilisés
1- -Définition des sigles et leurs Comprendre le -Je sais que le SIDA est 1ère séance.
- Qu’est-ce qu’une IST ? explications mécanisme de une maladie sans vaccin
-IST=Infection sexuellement destruction du et incurable.
transmissible (exemple : virus dans -Je ne dois jamais
-Qu’est-ce que le VIH ? Gonococcie, syphilis, SIDA, l’organisme, et les contracter d’IST et plus
etc.… différents stades de particulièrement le
VIH= Virus l’infection à VIH. SIDA.
-Qu’est-ce que le SIDA ? d’Immunodéficience Humaine
SIDA= Syndrome
d’Immunodéficience Acquise.
-Explication de quelques
concepts liés au VIH/SIDA :
Séropositif, séronégatif,
Stigmatisation, personne vivant
avec le VIH (PVVIH), test,
-Quand dit-on qu’une dépistage, anticorps…
personne est -Quelques manifestations de la
séropositive /séronégative ? maladie du SIDA :
Une toux qui dure longtemps,
une diarrhée qui dure
-Quels sont les signes qui longtemps, une perte de poids,
montrent qu’une personne l’apparition de tâches et
a le SIDA ? boutons sur la peau (NB : une
personne présentant un ou
plusieurs de ces signes n’est
pas forcément malade du
104
SIDA).
-La prise en charge de la
PVVIH et le traitement de la
maladie du SIDA.
2-(Révision de la séance Les IST se transmettent par la Affiche ou Connaître les voies -Je dois différer mon 2ème séance
précédente) voie sexuelle et par manque Planche de transmission, et premier rapport sexuel
d’hygiène. être capable jusqu’à mon mariage.
-Quelles sont les voies de -Les voies de transmission du d’identifier et -Je dois m’assurer que
transmission des IST, et VIH/SIDA : d’éviter les le sang à transfuser est
leVIH/SIDA La voie sexuelle ; la voie situations à risque testé.
sanguine ; la voie de la mère à de contamination -Je sais que le VIH peut
-quels sont les milieux de l’enfant. sexuelle. se transmettre de la
concentration du VIH dans -Les milieux de concentration femme enceinte à
l’organisme ? du VIH : le sang humain, le l’enfant.
sperme, les sécrétions
vaginales, le liquide
amniotique, le lait maternel
3-(Révision de la séance -L’utilisation des objets Affiches Avoir conscience -Je refuse de me faire 3ème séance
précédente). tranchants, pointus souillés. (Lame, rasoir, des dangers de : percer les oreilles ou
-Les pratiques traditionnelles : seringue, l’utilisation des toute autre partie du
-Existent-il des pratiques tatouages ; scarifications, couteau, brosse objets souillés, corps avec une aiguille
traditionnelles qui excisions, circoncision, à dents, D’une sexualité déjà utilisée.
favorisent la contamination perçages des oreilles. épingle…). précoce ;et se -Je ne fumerai jamais ;
du VIH ? -La sexualité précoce comporter en je ne boirai jamais de
-le tabagisme et l’alcoolisme conséquence. l’alcool.
-Quels sont les _La prostitution
comportements à risque qui - Le contact direct avec du sang
favorisent la humain et autres liquides
contamination du VIH. organiques.
4-(Révision de la séance Le VIH ne se transmet pas en Affiche Etre capable de -Je peux vivre avec une 4ème séance
précédente) jouant ensemble, en mangeant faire la différence personne vivant avec le
ensemble, en se serrant la main, entre pratiques à VIH (PVVIH) sans être
105
- Quels sont les en restant dans le même banc, risque et pratiques contaminé(e).
comportements sans en dormant ensemble, en sans risque de
risques pour la partageant les mêmes toilettes. contamination par
contamination du VIH ? le VIH.
5-(Révision de la séance Les moyens pour éviter les Affiche -Avoir conscience -Je peux rester vierge 5ème séance
précédente) infections à VIH sont : des dangers d’une jusqu’à mon mariage.
-L’abstinence sexuelle sexualité précoce -Je conseille aux
-quels sont les moyens de -La fidélité réciproque et se comporter en femmes enceintes
prévention contre les -L’utilisation correcte du conséquence ; d’aller à l’hôpital.
infections à VIH ? préservatif masculin ou féminin -Adopter des -Je vais volontairement
lors des rapports sexuels. comportements dans un centre agréé
-L’analyse ou le test du sang et responsables en faire le test de dépistage
des produits dérivés du sang matière de pour connaître mon
avant toute transfusion sexualité : statut sérologique.
sanguine. Différer ou faire -Je dois arriver à dire
-La désinfection de tout objet retarder les non aux avances des
souillé de sang à l’eau de javel, premières relations garçons /filles.
à l’alcool à 70°, en faisant sexuelles, protéger -J’exigerai de mon
bouillir ou en stérilisant. les rapports, être partenaire de faire le test
-Le port de gants (ménage ou fidèle à son de dépistage avant notre
médicaux) avant de toucher partenaire mariage.
tout objet souillé. -Savoir pourquoi et -Je ne jouerai pas avec
-Les consultations prénatales et comment procéder les seringues et les
le dépistage volontaire du VIH. à un test de lames déjà utilisées.
dépistage, -Je veillerai toujours à la
-Comment vivre désinfection du matériel
avec le VIH quand de coiffure, de
on est séropositif. scarification, de
manucure, pédicure et
de circoncision.
-Je ne toucherai pas au
sang d’un blessé les
106
mains nues.
Je ne partagerai jamais
ma brosse à dents ou
mon cure-dents avec
une autre personne.
Je n’accepte pas de
rapports sexuels sans
préservatif.
-je ne fume pas ; je ne
bois pas d’alcool ; je ne
fais pas la compagnie de
ceux qui se droguent.
6-Suite à tout ce qu’on S’engager à : Affiche -Soutenir les -Je crie au secours 6ème séance
vient de voir sur les IST et -Lutter contre l’utilisation personnes affectées chaque fois que
le VIH/SIDA, précoce du sexe, les mauvaises ou infectées par le quelqu’un me force de
quels engagements pratiques de vie, les actes VIH le suivre.
prendre désormais pour malsains, éviter tous objets -Etre capable de -Je signale à mes
lutter efficacement contre souillés de sang. communiquer sur parents toute personne
la maladie ? : -Dénoncer les auteurs et l’ensemble de ces qui tente d’exercer ou
complices des mutilations sujets avec ses exerce une violence sur
-Envers soi même : génitales féminines ; pairs, sa famille, sa moi.
-Accepter, soutenir ou aider les communauté. -J’apporte de l’aide à
camarades malades du SIDA et mes frères/sœurs et à
les orphelins et enfants rendus mes amis malades.
vulnérables (OEV).
-Dénoncer tous les
-Dans la communauté : comportements à risques. -Je participe à toutes les
campagnes de
-Participer aux activités sensibilisation et de
d’information et de lutte contre le
sensibilisation à la lutte contre VIH/SIDA.
le VIH/SIDA. -Je dénonce les
107
-Convaincre ses camarades que camarades qui
-A l’école : le SIDA est une maladie sans consomment les drogues
traitement curatif et sans en cachette.
vaccin ;
-Convaincre les PVVIH que le
SIDA n’est pas une fatalité.
108