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Timothy Fenoulhet
Direction générale de la société de l’information
Commission Européenne
Il devient donc de plus en plus important de mettre des moyens équitables et efficaces à
la disposition de la résolution des litiges de la société de l’information, d’autant plus que
bon nombre d’entre eux se joueront des frontières, qu’elles soient géographiques ou
juridictionnelles. De surcroît, la mise en place de mesures de redressement faciles d’accès
ne peut que contribuer à instaurer un climat de confiance dans l’Internet, confiance
indispensable à l’expansion du commerce électronique.
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Tout comme dans le monde réel, nous pouvons nous attendre en ligne à des formes
variées de litiges, qui font déjà, d’ailleurs, leur apparition. Comme dans le monde réel
aussi, ces litiges interviennent généralement entre des entreprises, ou entre des
entreprises et des consommateurs, dans le cadre de relations contractuelles.
1 Nota : Les remarques exprimées dans cet article représentent les avis personnels de l’auteur, et pas
Autre dimension des litiges de la société de l’information : ils tendront de plus en plus à
impliquer des parties situées de part et d’autre des frontières géographiques (et
juridictionnelles). Cette dimension transnationale accentue encore la complexité du
règlement des litiges, car elle implique pour les parties des frais supplémentaires et
l’insécurité juridique, sans compter d’interminables et tortueuses délibérations sur la
juridiction ou le droit à appliquer. Ces incertitudes et leur impact sur la confiance des
consommateurs dressent un obstacle majeur à l’expansion du commerce électronique en
Europe.
Là encore, dans le monde réel, nous avons observé ces dernières années un usage accru,
de la part des entreprises comme des citoyens, des solutions extrajudiciaires de résolution
des litiges. Parmi les exemples typiques de celles-ci, on compte la négociation, la
médiation/conciliation et l’arbitrage, qui parviennent souvent à rapprocher les parties et à
les aider à résoudre leurs différends rapidement et à l’amiable, sans nécessiter un recours
coûteux devant les tribunaux. Ces modes alternatifs de résolution des litiges sont
communément appelés ADR, pour Alternative Dispute Resolution.
Pourtant, avec l’essor des transactions transnationales, les instances ou services ADR, qui
nécessitent traditionnellement un contact personnel, doivent eux aussi être adaptés à
l’univers de l’Internet.
3 http://www.europa.eu.int/eur-lex/en/lif/dat/2001/en_301R0044.html
4 http://www.europa.eu.int/comm/justice_home/unit/civil/audition10_01/en/resume_juin_2001.pdf
Qu’est-ce que l’ODR ?
Les systèmes ODR varient dans leur sophistication (du simple e-mail à la plate-forme
Web complexe), mais présentent à la fois avantages et inconvénients. Les avantages : la
vitesse, l’efficience, le coût et la capacité à rapprocher les parties situées dans des pays
différents ou à une certaine distance l’une de l’autre (rapprochement virtuel). Les
inconvénients : la difficulté pour les médiateurs et les parties de trancher un litige sans
face-à-face (quoique la vidéoconférence puisse aider) et la nécessité de former les
médiateurs aux technologies de l’information et de la communication. Il existe d’autres
difficultés techniques, dont le traitement de documents, la confidentialité et la
disponibilité de ces services dans différentes langues. L’authentification de l’identité des
parties et l’accréditation des médiateurs sont également des questions qui exigeront une
certaine attention, sans oublier la viabilité commerciale de ces systèmes, aspect dont il
convient de ne pas sous-estimer l’importance. Il peut en effet s’avérer difficile de trouver
des business models idoines pour des systèmes aussi onéreux et complexes, particulièrement
s’il incombe à des organismes privés de les mettre gratuitement à la disposition des
consommateurs. Enfin, l’application des résolutions ODR demeure un obstacle majeur.
5 http://www.europa.eu.int/comm/consumers/policy/developments/acce_just/acce_just02_en.html and
http://www.europa.eu.int/comm/consumers/policy/developments/acce_just/acce_just12_en.pdf
6 http://www.europa.eu.int/comm/consumers/policy/developments/acce_just/acce_just07_en.html
7 http://www.europa.eu.int/comm/internal_market/en/finances/consumer/adr.htm
8 http://consumerconfidence.gbde.org/adr_rec.html
l’organisation d’une série d’ateliers9, qui ont pour objectif d’examiner les éléments
techniques nécessaires à une mise en œuvre efficace des questions politiques et légales
sur le plan technologique. Elle a également étudié les divers business models susceptibles de
se développer dans le domaine de l’ODR.
• Objectifs
La communication aura pour objet de rassembler les résultats de certains des travaux
techniques entrepris à ce jour par la Commission dans le domaine de la résolution des
litiges en ligne. Elle vise aussi à favoriser l’expansion généralisée de ce mode de
résolution des litiges au sein de l’Union Européenne, car il est appelé à constituer une
composante majeure de la société de l’information et de l’e-Europe qui se dessinent
rapidement. La communication s’efforcera de souligner l’importance de l’ODR dans le
règlement du nombre croissant de litiges transnationaux sur le marché intérieur et au-
delà, et les possibilités d’application à tout un éventail de litiges intervenant précisément
dans le contexte de la société de l’information. De surcroît, l’ODR peut être considéré
comme un outil d’empowerment pour les consommateurs défendant leurs droits.
• Portée
9 http://econfidence.jrc.it
10 http://www.europa.eu.int/comm/consumers/policy/developments/acce_just/acce_just12_en.pdf
impasse, les services ODR étant lents à se développer et l’e-confiance demeurant assez basse.
De fait, le public est assez peu sensibilisé à l’ADR/ODR, et la demande en ODR reste donc
plutôt faible. La Communication conclura que la politique officielle peut encourager et
faciliter le développement de l’ODR, notamment :
(i) En appuyant le processus de normalisation (besoins techniques, projets de
démonstration, pilotes).
(ii) En clarifiant l’environnement juridique.
(iii) En sensibilisant les entreprises et les consommateurs aux mérites de l’ORD.
Dans les prochaines années, il importera également de prendre en compte, dans l’examen
du cadre juridique, la diffusion efficace et généralisée des mécanismes ODR.