Ménopause : définition
et diagnostic
des différents types
de ménopause
Geneviève Plu-Bureau, Brigitte Raccah-Tebeka
PLAN D U C H A P IT RE
Différentes définitions
Comment établir le diagnostic de ménopause ?
Différentes définitions
Ménopause naturelle
Il s'agit de l'arrêt définitif de l'activité ovarienne
consécutive à l'épuisement du capital folliculaire.
Ainsi, la fonction endocrine ovarienne cesse : la
production d'estrogène chute ainsi que la sécré-
tion de la progestérone, qui était déjà modifiée
durant la périménopause, du fait de l'altération
de la fonction exocrine. Elle signe aussi la fin de
la période de fertilité.
Elle survient en France en moyenne à l'âge de
51  ans environ. L'âge de la ménopause varie en
fonction de différents paramètres, en particulier
liés à la nutrition ou au tabagisme. Aucun examen
ne permet de prédire l'âge de sa survenue. Seul
l'âge de la ménopause chez la mère ou la sœur
peut, éventuellement, être un élément informatif.
Elle a comme conséquence principale l'arrêt
définitif des règles spontanées.
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Sa définition est rétrospective, après 12  mois
d'aménorrhée. Dans le contexte d'une survenue dite
« naturelle », la ménopause peut être précédée de
périodes de troubles du cycle plus ou moins longues.
Cependant, chez certaines femmes, elle peut surve-
nir brutalement, sans aucun signe prémonitoire.
La ménopause en pratique
Ménopause tardive
Il s'agit d'une ménopause naturelle survenant
plus tardivement (55  ans ou plus). Certains
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Elsevier sur juillet 12, 2020. Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2020. Elsevier Inc. Tous droits
Chapitre 2
risques, notamment carcinologiques, peuvent
être en relation avec une sécrétion hormonale
estrogénique prolongée et imposent un suivi
plus spécifique.
Ménopause précoce
Maintenant appelée « insuffisance ovarienne
prématurée », elle survient, par définition, avant
l'âge de 40 ans (cf. Chapitre 7 « Insuffisance ova-
rienne prématurée »).
Ménopause chirurgicale
Elle survient lorsque qu'une ovariectomie bilaté-
rale est réalisée. Attention, en cas d'hystérectomies
conservant un ou les deux ovaires, l'aménorrhée
ne signifie pas que la ménopause est installée ; en
effet, dans ce contexte, la production endocrine
ovarienne persiste.
Ménopause iatrogène
Il s'agit de cas de femmes ayant eu recours à un
traitement ovariotoxique qui a détruit de façon
définitive les follicules ovariens. Cependant,
certains traitements médicamenteux, notam-
ment oncologiques, peuvent avoir une influence
­ovariotoxique ponctuelle, en particulier chez
les femmes jeunes. La reprise d'une activité
ovarienne peut alors être observée à distance
de l'arrêt du traitement. Ce n'est en général pas
le cas des femmes qui ont subi une radiothéra-
pie pelvienne, cas dans lequel, le plus souvent,
l'aménorrhée est définitive.
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réservés.
 Partie I. Généralités
Comment établir le diagnostic
de ménopause ?
En cas de ménopause naturelle
Le diagnostic est uniquement clinique,
essentiellement fondé sur l'interrogatoire et
conforté par l'examen pelvien. L'absence de
règles depuis plus d'un  an chez une femme
ayant un âge autour de la cinquantaine per-
met d'établir le diagnostic, ce d'autant qu'il
existe des symptômes du syndrome climaté-
rique (cf. Partie II « Syndrome climatérique »)
qu'il conviendra de rechercher. Aucun dosage
hormonal n'est nécessaire pour confirmer le
diagnostic.
L'examen pelvien peut apporter une aide.
L'observation des muqueuses (peu trophiques)
et l'absence de glaire cervicale confortent le
diagnostic.
En cas de doute, la réalisation d'un test au
progestatif apporte une information complémen-
taire. Il s'agit de l'administration d'une séquence
de 10  jours de progestérone ou d'un équivalent
(dydrogestérone), ou d'un progestatif (acétate de
chlormadinone, par exemple). Sa négativité à plu-
sieurs reprises oriente le diagnostic, confirmant
l'absence de sécrétion estrogénique endogène.
En cas d'antécédent
d'hystérectomie conservatrice
(sans ovariectomie bilatérale)
Le diagnostic de ménopause est parfois suspecté
devant l'apparition des symptômes évidents du
syndrome climatérique. Le test au progestatif n'est
bien sûr pas possible dans ce contexte.
En cas de doute ou en l'absence de symptômes,
des dosages hormonaux (FSH et estradiol) per-
mettront d'orienter le diagnostic (il importe de
garder à l'esprit que ces derniers peuvent varier
considérablement et très rapidement).
En cas d'utilisation
d'une contraception hormonale
combinée
Le diagnostic n'est pas possible tant que ce
­t raitement n'est pas arrêté. Cependant, ce type
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de contraception est rarement utilisé autour de
l'âge habituel de la ménopause.
En cas d'utilisation
d'une contraception hormonale
progestative
Le diagnostic de ménopause est plus complexe.
• Si la femme utilise un traitement macropro-
gestatif (21  jours sur 28 ou en continu), la
modification de la durée du traitement est
possible. Son utilisation pendant 10  jours
uniquement permet la réalisation facile de
l'équivalent d'un test au progestatif. Il est
alors important de demander à la femme
d'assurer une contraception locale, même
si la fertilité est très faible autour de la
cinquantaine.
• Si la femme utilise une contraception micro-
progestative par voie orale, la survenue récente
de symptômes du syndrome climatérique peut
conduire à proposer son arrêt, et la poursuite
d'une contraception locale jusqu'à vérification
de la ménopause installée — qui se fera de la
même façon que précédemment.
• Si la femme utilise un implant contraceptif ou
un dispositif intra-utérin au lévonorgestrel,
certains auteurs proposent de réaliser des
dosages hormonaux surtout en cas de symp-
tômes climatériques ou après l'âge de 50 ans
de façon systématique. Ces dosages peuvent
être informatifs à partir de l'âge moyen de la
ménopause (51–52  ans). Il convient, cepen-
dant, de faire attention aux fluctuations hor-
monales physiologiques dans ce contexte et
aux reprises tardives de l'activité ovarienne.
Cette situation est celle source de plus d'er-
reurs diagnostiques.
En cas de survenue
d'une aménorrhée avant 40 ans
Le diagnostic d'insuffisance ovarienne préma-
turée ne peut être porté qu'après élimination
d'une grossesse ou d'une pathologie endocri-
nienne. Seuls des dosages hormonaux (FSH et
estradiol) répétés permettront d'établir ce diag­
nostic (cf. Chapitre 7 « Insuffisance ovarienne
prématurée »).