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CHAPITRE I
COMPOSES DE COORDINATION
COMPLEXES DES METAUX DE TRANSITION
I- COMPOSES DE COORDINATION
I-1 Définition
Un complexe est un édifice polyatomiques constitué par un atome ou un ion central M
autour duquel sont répartis (chimiquement liés) soit des molécules neutres, soit des ions, soit
les deux en même temps.
Un ligand doit disposer d’au moins un doublet électronique non liant (H2O, NO, NH3, NH2-
CH2-CH2-NH2 (éthylène-diamine), CN-……).
Si on ajoute d’abord des ions cyanures puis des ions chlorures (réaction (2)), on
constate que la précipitation de AgCl (réaction (1)) n’a pas lieu: l’ion Ag+ est masqué à son
réactif habituel. L’analyse montre que Ag+ s’est combiné à deux ions cyanures pour former
l’ion complexe [Ag(CN)2]-.
Ce type d’ion [Ag(CN)2]- est ce qu’on appelle « ion complexe », il est écrit entre
crochets. Les molécules qui en résultent sont appelés composés de coordination ou
complexes.
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Cours de chimie minérale 2 : les complexes Pr N. EL ALEM
Le symbole de l’atome central (M) est placé en premier, ensuite on écrit les symboles
des ligands dans l’ordre suivant :
- ligands anioniques (L-)
- ligands neutres (Lo)
Remarque :
Dans une série de ligands (anioniques par exemple), on commence par celui qui a le
plus petit nombre d’atomes.
- Les noms des ligands neutres et cationiques sont les mêmes que pour la molécule, à
l’exception de :
l’eau H2O : aquo, l’ammoniac NH3 : ammine, NO : nitrosyl, NS : thionitrosyl ,
CO: carbonyl , CS: thiocarbonyl
* Préfixes :
On indique le nombre de ligands par les préfixes mono, di, tri, tétra, penta, hexa,
hepta, octa, nona, déca, undéca et dodéca.
Avec des ligands compliqués on utilise les préfixes bis, tris, tétrakis, pentakis,
hexakis… le groupe auquel ce préfixe se rapporte est souvent placé entre parenthèses.
* Ligands multidentates :
- bidentates : CO3= carbonato, C2O4= oxalato, H2N*-CH2-CH2-*NH2 (en) éthylène
diamine
- tridentates : H2N*-C2H4-N*H2-C2H4-N*H2 (den) diéthylène triamine
- hexadentates : éthylène diamine tétracétate (EDTA)
c) Complexe polynucléaire
Si le complexe contient 2 ou plusieurs atomes métalliques il est dit polynucléaire.
Les ligands liés à deux atomes sont appelés groupes pontals, ils sont précédés de la
lettre grecque µ.
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Exemples : [Co(NH3)6]3+ :
[Fe(CN)6]4- :
[CoBr(NH3)5]Cl2 :
K3[Fe(CN)6] :
[(NH3)5Co-NH2-Co(NH3)5](NO3)5 :
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ionique plus grand. C’est le cas des lanthanides et des actinides qui peuvent atteindre la
coordinence 12. Comme exemples nous pouvons donner :
coord 7: heptafluorure de rhénium(VII) ReF7
coord 8: anion octacyanomolybdate(IV) [Mo(CN)8]4-
a) Isomérie d’hydratation
On peut préparer trois formes du complexe de formule CrCl3, 6H2O, qui diffèrent en
particulier par leurs couleurs, l’une violette et les 2 autres vertes. L’action du nitrate d’argent
(Ag+NO3-) montre que la forme violette a trois ions chlorures ionisables, tandis que les formes
vertes ont seulement un et deux ions chlorures ionisables. Elles ont donc les formules
suivantes :
On voit que le passage de la forme (1) aux formes (2) puis (3), correspond à la
substitution des ions Cl- aux molécules d’eau dans la « sphère » de coordination de l’ion
métallique Cr3+.
b) Isomérie d’ionisation
Elle se produit lorsqu’il y a échange d’ions entre la sphère de coordination de l’atome
central et les ions extérieurs à cette sphère.
Le bromure de sulfato penta-amine cobalt(III) [Co(SO4)(NH3)5]Br (rouge) et le sulfate de
bromopenta-amine coblat(III) [CoBr(NH3)5]SO4 (violet), sont deux isomères de ce type. Le
1er est rouge et donne en solution aqueuse un précipité de AgBr avec AgNO3.
Le second composé est violet et donne immédiatement un précipité avec BaCl2 en présence
de BaSO4.
c) Isomérie de liaison
Dans ces isomères certains ligands sont liés à l’ion central par des atomes différents
appartenant au ligand. Ainsi :
d) Isomérie de coordination
Dans ces isomères le composé correspond à la fois à des anions et cations complexes
et l’isomérie est due aux échanges des ligands entre les atomes centraux, de l’anion et du
cation.
Exemple : [Co(NH3)6] [Cr(CN)6] et [Cr(NH3)6] [Co(CN)6]
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e) Isomérie géométrique
i- Isomérie cis-trans : dans les complexes plans des métaux présentant l’indice
de coordination 4, il y a possibilité d’isomérie cis-trans : MA2B2 ou MA2BB’
Exemple: [PtCl2(NH3)2]
Cette isomérie est possible aussi dans les complexes octaédriques types MA4B2 et
MA3B3.
Exemples :
- normaux comme les oxydes, les halogénures,… Fe3O4 ; Fe2O3 ; MnO4- ; CuF63-
- de coordination appelés complexes
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II-1 Rappels
Les éléments de transition ressemblent aux métaux des groupes IA et IIA par leur faible
électronégativité, mais le fait que la couche d soit incomplète le nombre d’électrons qui
peuvent participer à la formation des liaisons augmente.
Les orbitales (n-1)d, ns, np et même nd peuvent être d’énergie si voisine qu’on peut
prévoir la possibilité de leur hybridation, néanmoins certaines orbitales d peuvent rester
inaltérées par cette hybridation et par les liaisons contractés, elles sont alors appelées non
liantes.
Remarques :
- Le groupe IIB ∉ aux éléments de transition, ils ressemble plutôt aux alcalino-
terreux (GIIA), tous les éléments sont bivalents (M2+).
- 3d (1ère série)
- On distingue 3 séries des métaux de transition : - 4d (2ème série)
- 5d (3ème série)
- Dans les éléments de transition 4f, les orbitales f sont pénétrantes, donc bien
protégées des influences externes, par contre dans les éléments de transition d, les
orbitales d par suite de leur forme (moins pénétrantes) seront soumises plus facilement
à l’action du champ cristallin.
* Propriétés :
- Ce sont des métaux, ils ont des points de fusion et d’ébullition assez élevées
(> 1000°C).
- Ils donnent des alliages.
- Ils se dissolvent dans les acides dilués.
- Ils présentent plusieurs degrés d’oxydation.
- Toute la chimie de coordination est basée sur ces éléments.
- La plupart des composés des éléments de transition sont paramagnétiques.
- Groupe teg : dxy, dxz et dyz : elles sont orientées à π/4 des axes x,y et z.
- Groupe eg : dx2-y2 et dz2 : elles sont portées par les axes x, y et z.
Cette théorie a pour objet la recherche des orbitales appropriées (s, p, d) du métal de
transition susceptible d’être hybridées afin d’obtenir des orbitales atomiques hybrides
compatibles avec la symétrie du complexe. Les orbitales hybrides vides peuvent alors se
recouvrir à celles des coordinats qui contiennent chacune un doublet électronique libre, on
forme alors des liaisons covalentes datives coordonnées entre les ligands et l’atome central.
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Dans les 2 cas, des orbitales d (t2g) restent non liantes, leurs lobes sont dirigés suivant
les bissectrices des axes donc elles ont une énergie trop élevée pour être hybridées avec les
orbitales ns et np.
* L’hybridation sp3d2 est observée pour les éléments de transition comportant plus de
7 électrons.
Lorsque l’ion central comporte plus de 3 électrons sur la couche d, les deux types
d’hybridation sont à prévoir, la mesure du moment magnétique permet de déterminer le
nombre d’électrons célibataires n portés par l’ion de l’élément de transition engagé dans le
complexe (µs = 4s(s +1) M.B = n(n + 2) M.B où Μ.Β est le magnéton de Bohr,
Μ.Β = (eh)/(4πm)).
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Les complexes mettant en jeu l’hybridation sp3d2 sont appelés complexes à orbitales
externes ou complexes à spin fort (ion de spin haut (high spin)). Ceux qui résultent de
l’hybridation d2sp3 sont dits complexes à orbitales internes ou complexes à spin faible (ion de
spin bas (low spin)).
I- < Br- < Cl- < F- < OH- < ox2- < H2O < gly ≈ EDTA4- < py ≈ NH3< en < dipy < phen
< NO2- < CN-
* Pour les carrés-plans, les liaisons sont établies à partir des orbitales de l’ion central
hybridé dsp2 ((n-1)dx2-y2, ns, npx et npy).
L’orbitale d qui s’hybride avec les orbitales s et p est dx2-y2 on aura soit l’hybridation
sp3d ou l’hybridation dsp3.
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La théorie des liaisons de valence suppose des liaisons covalentes datives coordonnées
entre les ligands (donneurs) et l’atome central (orbitales hybrides vacantes). Celui-ci rendant
disponible les orbitales nécessaires (en nombre égal au nombre de coordination).
L’apport le plus important de cette théorie est qu’elle permet de prévoir les formes
géométriques des molécules et le nombre d’électrons célibataires (interprétation du
comportement magnétique des complexes hexa, penta et tétra coordonnés).
a- Levée de dégénérescence
Soit un ion M+P entouré de 6 ligands (6 charges ponctuelles < 0)
Les lobes des orbitales portés par les axes seront repoussés plus que ceux qui sont
dirigés entre les axes. Il en résulte un accroissement énergétique général pour toutes les
orbitales d. Cet accroissement sera plus important pour les orbitales dx2-y2 et dz2 que pour dxy,
dxz et dyz en raison de leur orientation différent par rapport aux ligands.
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Exemple : [Ti(H2O)6]3+
Dans son état fondamental l’ion Ti3+ a la configuration électronique suivante ……3d1
L’excitation de cet électron indique quela longueur d’onde responsable est λ = 4900Å (20400
cm-1).
Il en résulte alors une bande d’absorption pour l’ion [Ti(H2O)6]3+ située à 20400 cm-1
ce qui explique la couleur violette (pourpre) des solutions contenant les ions Ti3+ coordonnées
avec H2O.
spectre d’absorption
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Par rapport au barycentre des énergies, les orbitales t2g voient leurs énergies stabilisées
de –2/5 ∆o (-4Dq) et les orbitales eg voient leurs énergies déstabilisées de 3/5 ∆o (6Dq).
Pour un cation donné l’ordre de variation de ∆o en fonction des ligands est donné par
la série spectrochimique, l’éclatement des niveaux énergétiques (t2g, eg) croit dans l’ordre
suivant :
I- < Br- < Cl- < F- < OH- < ox2- < H2O < gly ≈ EDTA4- < py ≈ NH3< en < dipy < phen
< NO2- < CN-
* Pour un ligand donné ∆o (5ème période) est 30% > ∆o (4ème période)
et un état d’oxydation donné du métal ∆o (6ème période) est 60% > ∆o (4ème période)
Les orbitales d ont une géométrie (volume) plus importante dans la 6ème que dans la 5ème que
dans la 4ème , donc elles sont plus proches des ligands.
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π = énergie d’appariement
= énergie de couplage
Si ∆o > π on aura le schéma (a) L’appariement des 2e- nécessite moins d’énergie que
l’alignement de leur spin t42g eg° demande le minimum
d’énergie.
Si ∆o < π on aura le schéma (b) t32g eg1 sera énergétiquement la plus stable
* Dans (a), les ligands développent un champ fort, on a un composé à bas-spin B.S (spin
faible) : on a le maximum d’énergie alignant leurs spins antiparallèle ment.
* Dans (b), les ligands sont à champs faibles, on a un complexe à haut-spin H.S (spin fort) :
multiplicité de spin maximale.
Pour d1, d2, d3, d8, d9 et d10 il n’y a pas de différence entre H.S et B.S par contre
les ions ayant 4, 5, 6 ou 7 électrons sur l’orbitale d peuvent être soient H.S ou B.S
Le moment magnétique du complexe considéré est donné par : µs = 4s(s +1) M.B =
n(n + 2) M.B
Exemple :
L’ion Fe3+ (3d5) [FeF6]3- → µexp = 5,9 M.B champ faible → complexe H.S
Fe3+ (3d5) [Fe(CN)6]3- → µexp = 2,00 M.B champ fort → complexe B.S
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Les ions dont les configurations électroniques sont d1, d2, d7, d8 et d9 sont toujours de
spin élevé quelque soit la force des ligands qui les entourent. En revanche, la théorie prévoit
deux possibilités d’arrangements pour les électrons des ions d3, d4, d5 et d6 : H.S et B.S. Mais,
on a vu que le champ des ligands tétraédriques est plus faible que celui d’un environnement
octaédrique sur l’orbitale, un électron sur l’orbitale eg exige moins d’énergie pour passer sur
une orbitale supérieure t2g que pour apparier son spin avec un autre électron de l’orbilale eg.
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Contre exemple :
Le diamagnétisme des complexes MReCl4 (M = alcalin) peut être explique en
considérant un ion tétra [Re Cl4]- de spin faible. Cet exemple est l’un des très rares complexes
tétraédrique de B.S.
B.S µs = 0 → diamg.
Les forces de répulsion exercées par les ligands sur les orbitales d seront plus
fortement ressenties par les orbitales dx2-y2 et dxy contenus dans le plan xoy.
L’orbitale dx2-y2qui pointe directement ces lobes vers les 4 ligands sera donc la plus
déstabilisée l’orbitale dxy sera moins déstabilisée, car ses lobes sont dirigés entre les ligands.
Les 2 orbitales dxz et dyz sont les moins touchées (plus stables), elles pointent leurs
lobes au-dessous et au-dessus du plan xoy.
L’orbitales dz2 ressentira moins fortement la répulsion électrostatique des ligands que
les orbitales dx2-y2 et dxy, puisqu’elle n’est rapprochée d’eux que par son lobe négatif
circulaire. En effet, le lobe positif de dz2 est porté par la direction la plus dégagée du champ
des 4 ligands.
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