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Revue des Études Grecques

À propos de : Pytho-Delphes et la légende du serpent


René Cadiou

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Cadiou René. À propos de : Pytho-Delphes et la légende du serpent. In: Revue des Études Grecques, tome 58, fascicule 274-
278,1945. pp. 278-279;

doi : https://doi.org/10.3406/reg.1945.3058

https://www.persee.fr/doc/reg_0035-2039_1945_num_58_274_3058

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A PROPOS DE :

PYTHO-DELPHES ET LA LÉGENDE DU SERPENT


(Revue des Études Grecques, LVl, 1943, pp. 25-28)

Selon la soigneuse étude, dont le titre est rappelé ci-dessus, du Chanoine


L. Bayard, le nom de Pytho serait d'origine syro-phénicienne, et analogue au πϋθ
(comparez sufel à l'hébreu sof'et), qui signifie l'interstice ou la fissure. Il est
certain que le mot apparaît assez tardivement, et pour désigner autre chose que
Πύθων, le serpent de la mythologie locale, dont ce nom exotérique figure seul
dans YHymne à Apollon. Il faudrait en conséquence rattacher le culte du
serpent femelle à une autre origine que celle indiquée, d'une façon beaucoup trop
simple, par l'étymologie classique. L'attribut du serpent aurait été imiissoluble-
ment lié, comme ancien totem hellénique, à la divination de Gastalie. C'est ce
que suggère le Chanoine Bayard, si l'on admet, au terme de son article,
l'analogie avec le Sminthée (et le Sauroctone), « succédant » à la prophétesse
Phoibè. Alors le culte de Gs-Thémis serait à éliminer, si l'on entend par là
qu'un sanctuaire chthonien aurait préexisté, avec son caractère ordinaire, à
J'Apollinisme classique.
L'auteur signale d'ailleurs le to6ev de Ps. 91 (vulg. 90), 13 (section ancienne et
répandue dans le monde sud-égéen) et de Job 20, 16 (au pluriel), comme nom
particulier de la vipère. On voit par là l'importance médiocre des influences
égéennes dans l'origine du culte de Delphes — fondation bien plutôt égypto-
asiate, semblable à tous les autres oracles fixes de devins; l'inspiration venue
du téménos lui-même devait faire le reste. C'est là qu'il faudrait chercher
l'origine — qu'elle soit ethnique ou non — des dévots et des prêtres. Le « peuple »
de Krissa avait peut-être emporté là-haut, au ·πΰθ visible de la mer, le δελφός,
emblème du navigateur ionien. Mais c'est dire que je ne puis souscrire à l'éty-
mologie proposée par le Chanoine Bayard, de δελφυς, matrix, vulva, en
transposant le πΰθ sémitique. Rappelons que δελφός peut être considéré comme un
éolisme tardif et poétique de δελφίν, occidental, ou δελφίς. Le doublet a été
réservé à l'arme navale, alors que le verbal fournissait ta désignation de petites
idoles animales qu'on peut imaginer posées à l'entrée, maritime
traditionnellement, du téménos. A l'hypothèse du nom local, l'animisme est, nous nous
excusons de le redire, toujours opposé avec un certain succès. Il était loin d'être
incompatible avec la divination (cf. Drerup, Der Homerische Apollonhymnus).
Le rapprochement (qui fait opposition) υπό πτυχί Παρντ,σοΐο (Hymne ν. 269) et
πετρήεσσα, la rocheuse Pytho, est tout simple, à condition de se référer à deux
régions « symétriques » religieusement ; πτυξ Παοντ,σοΐο désignait déjà dans
l'épopée une hauteur célèbre du Parnasse, avec sa haute vallée, différente de
Delphes. Ce mot, poétique d'abord, s'appliquerait mal à la zone de Castalie,
dominée plus que soutenue par le rocher des délibérations sacrées, aux avan-
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tages naturels, seul site connu d'Homère. On aurait ainsi les correspondances
locales exigées à la fois par la poésie et par l'imagination rituelle, avec la
désignation sémitique, et l'absence, à Delphes, d'un culte de la Terre.
Bref, il faudrait étendre l'influence égyptienne au delà de la Crète et de la
Cécropie ; renoncer, pour la première période delphique, à l'hypothèse de
l'Apollon delphinios, incompatible avec le Pythion; restituer au conseil des Πρόβουλοι
le contrôle de l'animisme local, autant maritime d'ailleurs que terrien, lui-
même d'allure tout à fait générale, sans rien qui le rende vraiment égéen. Oq
s'expliquerait alors l'attribution au dieu Apollon de l'antique serpent, d'origine
sémitique, à une époque assez voisine de l'Hymne. Là encore on ne resterait pas
sans autres exemples de ces synthèses mythiques.
R. Cadiou.

Ε RRATU M
au tome LVII, 1944, de la Revue des Études Grecque?

A la p. 50 de l'article traitant de La chronologie attique


ri33-404, il y a lieu d'insérer, comme avant-dernière ligne
du texte (avant la ligne : Mémaktérion), une ligne omise :
Pyanepsion.
E. Cayaignac

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