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Agriculture

Agroforesterie
Agrotransformation
Amazonie
Guyane

L’ECHO DES
ABATTIS
N°1 1er Trimestre 2008
Revue Technique Trimestrielle Gratuite Dépôt légal : Décembre 2007 ISSN : en cours

EDITORIAL : SOMMAIRE : PAGES


Nous tenons tout d’abord à
remercier les généreux LA « 4AG » : UNE NOUVELLE FORCE DE
donateurs qui nous ont permis
de faire paraître ce premier PROPOSITION POUR LE DEVELOPPEMENT
numéro de l’Echo des Abattis. AGRICOLE DANS L’OUEST GUYANAIS 2
Notre combat pour faire vivre
cette revue n’est pourtant pas AMELIORER LA PRODUCTION DE CUPUACU
terminé. L’impression des GRÂCE A QUATRE NOUVEAUX CLONES 3-4
futurs numéro n’est toujours pas
financée. Il était toutefois
important que ce projet voit le LA BALLE DE RIZ CARBONISEE 5-6
jour car il matérialise notre
volonté de re-dynamiser UNE CLÔTURE ECOLOGIQUE ET ECONOMIQUE
l’agriculture locale à travers A BASE DE GLIRICIDIA 7-8 ; 13-14
l’apport de nouvelles
techniques.
Nous espérons que vous ne LE BOROJO OU PURUI GRANDE 9-12
nous tiendrez pas rigueur des
erreurs qui se seront glissées
parmi les articles, elles seront à LES SYMPTOMES DE CARENCES
mettre sur le compte de notre
inéxpérience dans le domaine NUTRITIONNELLES CHEZ LE COROSSOLIER 15-16
de la presse.
Les articles présentés dans ce RAMBOUTANS : RECOLTE ET POST-RECOLTE 17-18
premier numéro sont
révélateurs des préoccupations L’INTEGRATION DU RAMBOUTAN DANS
de notre association. Celles-ci
ont pour ligne directrice une DES SYSTEMES AGROFORESTIERS 19-20
meilleure intégration de notre
agriculture dans un contexte ALERTE AU PETIT FOREUR DE LA
guyano-amazonien. TOMATE 20
Nous vous saurions gré de nous
faire parvenir vos remarques .
Nous en tiendrons compte dans LA DIRECTIVE EUROPEENNE 258/97 :
les futurs numéros. UN FREIN AU COMMERCE DE CERTAINS
Bonne lecture et à bientôt. PRODUITS AMAZONIENS 20
P.J.
GLOSSAIRE
Directeur de publication :
P. JACOLOT
Comité de Rédaction : A.A.A.A.G. – 06 rue E. Nonnon – 97320 SAINT LAURENT DU MARONI
M. RODRIQUES (aaaaguyanes@wanadoo.fr)
T. MATEO
Ne pas jeter sur la voie publique
A.A.A.G. L’écho des abattis N° 1 – 1er Trimestre 2008 Page - 1 -
LA « 4AG » : UNE NOUVELLE FORCE DE PROPOSITION POUR LE DEVELOPPEMENT
AGRICOLE DANS L’OUEST GUYANAIS
Si la production agricole guyanaise s’exhibe de manière
florissante aux étals des marchés, l’envers du décor n’est pas aussi
étincelant. Produire et vendre est un véritable calvaire,
particulièrement dans l’Ouest où l’importance des structures de
soutien n’est pas à la hauteur du nombre de familles vivant de
l’agriculture dans cette région. L’éloignement des gros centres de
consommation constitue un frein à la production (perte de temps
pour ceux qui vont vendre sur les marchés, perte d’argent pour
ceux qui n’ont pas de moyen de transport et qui doivent donc
revendre à un prix plus faible leur production « au bord du
champ »). Les effets de la concurrence déloyale des produits
introduits en fraude des pays voisins s’y fait aussi durement
ressentir. Les unités de transformations sont rares et aucun
marché de gros ou structure de vente en commun n’existent.
L’accès au foncier est un dur combat. De cette situation résulte
une production mal régulée, de qualité moyenne et pas aussi
diversifiée que l’on penserait, ainsi qu’une sous utilisation des Système agroforestier Parepou-Manioc-Cupuaçu
terres à vocation agricole (au regard des terres attribuées ou
squattées, comparées aux volumes de production). nous avons aussi la volonté de constituer des référentiels
techniques pour chaque production (Celui sur le Cupuaçu est
Refusant de baisser les bras devant la morosité de la filière déjà bien avancé) où seront décrites, sous forme de fiche, chaque
agricole dans l’ouest, un noyau de professionnel du secteur a jugé étapes de la filière. D’autres outils seront aussi utilisés (multi-
opportun de mettre en place une plate forme indépendante voulant média) pour diffuser le plus largement possible les informations
jouer un rôle de moteur dans la re-dynamisation de l’agriculture, techniques disponibles. Le tout devra servir à sensibiliser à la
principalement dans la région du Maroni. Ainsi est née fois les agriculteurs et les décideurs du potentiel de chaque filière
l’A.A.A.A.G. dont les projets d’action ciblent à la fois les et d’en acquérir le soutien pour les voir se réaliser.
agriculteurs et les agents de développement (informations
techniques) ainsi que, comme force de proposition, les instances « L’Echo des abattis » sera donc notre support de prédilection
publics . pour diffuser les informations que nous jugeons essentielles. Il
permettra aussi de répondre à vos interrogations techniques, dans
la mesure de nos capacités. Si nous avons voulu que cette revue
soit distribuée gratuitement c’est avant tout pour mettre l’accent
sur l’activité purement bénévole des membres de l’AAAAG,
parce que nous voulons aussi qu’elle soit accessible à tout le
monde agricole de l’Ouest, fleuve compris, mais surtout du fait
que nous ne revendiquons pas la paternité des articles diffusés
qui ne sont que la compilation de différents articles, traitant d’un
même sujet, et pour lesquels nous respectons les droits des
auteurs.

Nous avons bien conscience que l’aspect pluri-linguistique de la


population visée et la rédaction très technique des articles ne
sont pas des facteurs favorables à une utilisation aisée de cette
revue, malgré le glossaire qui les accompagne. Il faut donc la
concevoir comme un support de discussion. Son principal rôle
Atelier d’extraction de la pulpe de wassaï sera dans ce cas de provoquer une réaction du lecteur. Celui ci
pourra alors soit se retourner vers ses conseillers agricoles
Au sein de l’AAAAG nous avons la certitude que le potentiel habituels, soit participer aux Forums que nous pensons mettre en
agricole de notre région ne sera pas valorisé sans formation des place de façon régulière sur les lieux de marché afin de répondre
acteurs de cette filière. La situation actuelle est d’autant plus aux questions des lecteurs et de les stimuler à mettre en place des
frustrante qu’il existe sur place des atouts pour que l’agriculture filières de production structurées.
devienne une activité économique de poids dans un cadre de
développement durable. Reposant sur un nombre important Autre moyen envisagé pour dynamiser la mise en place de
d’exploitations de type familiale, sur une diversité de productions nouvelles filières, des sites pilotes de production, installés chez
encore peu exploitée, sur une typicité des produits et sur des des agriculteurs soutenant les activités de l’AAAAG. Ceux-ci
itinéraires techniques déjà bien aboutis dans les pays voisins, la permettront de tester in situ le potentiel de ces filières et
mise en place de nouvelles filières structurées ou l’amélioration d’adapter leurs techniques de cultures aux pratiques locales. Les
de celles déjà en place nous paraît la seule alternative au marasme producteurs intéressés pourront ainsi visualiser chacune d’entre
actuel. Pour ce faire nous cherchons a mettre sur pied un réseau elles.
d’information constitué de différents outils. Nous avons déjà créé
une base de donnée (environs 7000 articles techniques, revues, Beaucoup de défis restent donc à relever, votre soutien nous sera
livres ou autres types de document stockés, dont 4000 triés et donc précieux pour mener à bien nos projets. A très bientôt et
classés à ce jour) qui s’étoffe de jour en jour. Pour restituer les bonne lecture.
informations récoltées nous avons mis en route « L’Echo des
Abattis » dont vous avez entre les mains le premier numéro, mais Le président de L’AAAAG : Thierry MATEO

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AMELIORER LA PRODUCTION DE CUPUACU GRÂCE A QUATRE NOUVEAUX CLONES
La faible productivité des vergers de
cupuaçu est essentiellement due à
l’utilisation de plants non sélectionnés.
Dans les années 80 la recherche
agronomique brésilienne (EMBRAPA –
Belém) a lancé un programme
d’amélioration génétique sur cette
production, aboutissant en 2002 à la mise
sur le marché de quatre clones qui ont
permis une augmentation d’environ 35%
du rendement en pulpe. Ces clones
présentent aussi la caractéristique d’être
résistants à la maladie du « balai de
sorcière », principal facteur limitant au
développement de cette culture.

En Guyane comme au Brésil, la l’Amazonas. Ces clones ont été nommés Dispositifs recommandés pour obtenir les
majorité des plants utilisés lors de Coari, Codajas, Manacapuru et Belém, meilleurs résultats possibles dans une
l’installation de cultures de cupuaçu sont noms des différentes communes où ils ont plantation mélangeant les quatre clones
issus de graines prélevées sur des fruits été repérés. Ces nouveaux cultivars ont été
trouvés dans un environnement proche obtenus par des méthodes
de l’exploitation concernée, sans critères conventionnelles de clonage et de
de sélection. Il en résulte des vergers greffage, sans utilisation de procédés
hétérogènes et susceptibles aux attaques trans-géniques.
de la maladie du « balai de sorcière », Ces quatre clones se différencient des
causée par le champignon Crinipellis autres cultivars par leur tolérance à la
perniciosa. maladie du « balai de sorcière », (ce qui
Dans les vergers traditionnels seuls permet une exploitation totale des fruits
trois cultivars sont utilisés, caractérisés produits), par des fruits plus grands et par
par le format de leurs fruits : une productivité moyenne de 14
• Le Cupuaçu rond, dont les fruits fruits/plant/récolte (tableau 1), (soit 21 kg
ont des bouts arrondis, une de fruits/arbre, ou un rendement de 6 800
écorce d’une épaisseur de 6 à 7 kg par hectare pour un verger d’une
mm et présentent un poids densité classique de 400 pieds/ha). En
moyen de 1,5 kg. C’est le plantation traditionnelle, la production
cultivar le plus utilisé dans les moyenne est de 10 fruits/arbre/récolte.
régions amazoniennes. Les cultivars Coari, Codajas et Système efficace mais dépendant du passage des
insectes pollinisateurs d’un clone à un autre
• Le Cupuaçu ‘mamorana’, dont Manacapuru produisent des grands fruits
les fruits ont des extrémités de forme allongée, alors que ceux de
allongées, une écorce de 6 à 7 Belém sont petits et arrondis. L’intérêt de
mm d’épaisseur et des fruits ce dernier vient de son pollen qui présente
d’un poids moyen de 2,5 kg. une bonne compatibilité avec les fleurs des
• Le Cupuaçu sans graines, au trois autres clones assurant, dans les
fruit arrondi, dont la principale plantations les associant, une
caractéristique est de ne pas augmentation de la production de fruit. De
contenir de graines. Il pèse de plus l’origine génétique de sa tolérance à
2,5 à 4 kg et présente un la maladie semble différente de celle des
rendement en pulpe de 70%, trois autres, ce qui garantie une plus
soit le double de celui des grande sécurité biologique au verger.
nouveaux clones. Sa sensibilité Les clones manacapuru et Coari
au « balai de sorcière » et son présentent des poids moyens de fruits
faible rendement en fruit (5 similaires, alors que ceux de Codajas
fruit/arbre/récolte) limitent pèsent en moyenne 11% de moins et ceux
malheureusement son intérêt. de Belém 50% de moins.
Système optimal
En Novembre 2002, après un travail
de tri et de sélection entamé dans les Tableau 1 : Productivité et caractéristiques des fruits
années 80, l’EMBRAPA Amazonia
Oriental (Brésil) a isolé quatre clones
Clones Fruits/plant/ Poids longueur Diamètre
dans une collection de 49 cultivars an (g) (mm) (mm)
identifiés et récoltés au cours de missions Coari 13,4 1491 221 121
botaniques effectuées au Brésil dans les Codajas 16,8 1297 233 116
Etats du Para, de l’Amapa et de Manacapuru 13,1 1420 227 116
Belém 13,4 742 158 104

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La proportion de graines dans les • La production étant plus propre et Bocas à 3,50 R$) dans l’Etat du Para.
fruits étant de l’ordre de 15%, leur plus organisée, les portes du L’importation légale de ces clones en
rendement avoisine les 1 000 kg /ha, ce marché international, où il existe Guyane est donc une filière à étudier.
qui représente un source additionnelle de une forte demande pour ce produit,
revenus non négligeable pour les lui sont grandes ouvertes.
producteurs.. Le rendement moyen en • L’utilisation de ces clones garantie
pulpe de ces cultivars est d’environ 35% aux producteurs des revenus tout
du poids total des fruits (tableau 2), soit au long du cycle de la culture, ce
près de 2 380 kg /ha. qui n’est pas possible avec des
Dans l’Etat du Para, la récolte du plants traditionnels car la maladie
cupuaçu débute en septembre et peu du « balai de sorcière » limite la
durer 8 à 10 mois. La principale période vie de la plantation aux alentours
de fructification (26 à 36% des fruits) de la septième année.
varie d’un clone à l’autre, ainsi elle a lieu • Réduction importante du coût de la
en novembre pour Codajas et Belém, en main d’œuvre car les tailles
janvier pour Manacapuru et en février phytosanitaires ne sont plus
pour Coari. Leur association au sein d’un nécessaires
même verger permet donc d’étaler la
période de production.
Tableau 2 : Valeurs moyennes de rendement en fruits
Clones Pulpe (%) Cabosse Fibre (%) Graine (%)
(%)
Coari 33,5 53,0 1,6 11,9
Codajas 35,7 48,4 1,6 14,3
Manacapuru 36,2 44,5 2,0 17,3
Belém 32,6 48,7 2,0 16,7
Les valeurs du pH et de l’acidité de la
pulpe obtenue à partir de ces cultivars Dans l’Etat du Para, il est
(tableau 3) se situent dans les moyennes desrecommandé de planter les pieds de
normes instaurées par le Ministère de cupuaçu âgés d’un an de janvier à
mars. La densité la mieux adaptée est
l’Agriculture brésilien, alors que le °Brix est
de 50% supérieur à la norme, ce qui confère de 400 arbres/ha. Les quatre clones
à cette pulpe des caractéristiques de saveurprésentant une grande auto-
plus délicates que celles des cultivars incompatibilité, il est donc fortement
traditionnels. conseillé de les planter tous les quatre
Ci dessous sont exposées les caractéristiques
en association et particulièrement de
agronomiques offertes par ces 4 nouveaux les mélanger sur la ligne de plantation
cultivars: de façon à ce que deux plants d’un
• Leur utilisation est le moyen le plusmême clone ne soient pas voisins, tout
efficace pour lutter préventivement en évitant dans la mesure du possible
contre le maladie dite du « balai de de faire avoisiner les clones Coari et
sorcière » qui provoque dans l’Etat duCodajas qui sont incompatibles
Para, au Brésil, des pertes de (pollinisation et formation de fruits)
production estimées à 70%. Le contrôleentre eux.
de cette maladie permet de sécuriser la Le travail de sélection n’est pas
production et donc l’implantation de terminé pour autant, actuellement
filières organisées, permettant le d’autres cultivars aux caractéristiques
intéressantes issus de la région de
stockage de la pulpe qui sera exploitée
tout au long de l’année, générant et Tomé-Açu, (Para) sont en phase de
test avant mise à disposition.
stabilisant des emplois dans ce secteur.
• Ces clones étant tolérant au « balai Seules deux pépinières brésiliennes
produisent
de sorcière », l’utilisation intensive de ces clones, celle
fongicides pour lutter contre cette d’AMAZONFLORA (située BR-316
Km-15, Marituba, PA), au prix de 4,0
maladie n’est plus nécessaire, résultant
en une production plus propre pour R$, et celle de l’EMBRAPA Amazonia
l’homme et la nature. oriental qui les vend dans ses stations Fruits des quatre nouveaux clônes
de Belém (4R$) et de Tome-Açu, (Photos Revista Tropico Umido n°43)
(Estrada da Jamic, Km-06, Quatro
Tableau 3 : caractéristiques bromatologiques de la pulpe des fruits Article adapté de « Clones de
Clones °Brix pH Acidité cupuaçuzaeiro tolerantes a vassoura-de-
bruxa » - (O LIBERAL du 25/04/05) et «
Coari 13,2 3,5 1,5
Recomendações Tecnicas » - EMBRAPA
Codajas 13,5 3,5 1,6 Amazonia Oriental – Belém – PA – 2004
Manacapuru 14,7 3,5 2,2 et du Jornal do Tropico umido, P.3 – 2002.
Belém 14,8 3,4 2,4

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LA BALLE DE RIZ CARBONISEE : un substrat recyclant les résidus de l’industrie rizicole

L’industrie rizicole mananaise rejette chaque année environ


5000 tonnes de balle de riz essentiellement réduites en cendre
afin de diviser par 20 le volume occupé par ce déchet agricole.
Cette matière est pourtant recyclable, comme source d’énergie
(500 kg de balle = 1 baril de pétrole), comme litière pour
animaux ou encore comme substrat pour plante après sa
transformation par processus de carbonisation. Ce dernier
présente l’avantage d’être à la portée de tout agriculteur pour
peu qu’il en suive rigoureusement les différentes étapes de
fabrication. La généralisation de cette technique permettrait
de réduire de 20 à 30% les importations de substrat organique
en Guyane.
Le processus d’usinage du riz paddy en riz blanc génère
des résidus équivalant à 30-40% du poids initial. Une bonne
partie est commercialisée sous forme de sous-produits
(brisures, farines) le reste, environ 20%, constitué
essentiellement par la balle de riz, est tout simplement brûlé, à
perte.
En Guyane sa valorisation par carbonisation doit permettre
aux producteurs de plants et aux agriculteurs ayant des productions de type hydroponique d’obtenir un substrat à moindre coût.
Si à l’état naturel, la balle de riz est sujette à une biodégradation très lente et présente donc peu d’intérêt au niveau
agronomique, sa transformation par carbonisation permet d’améliorer ses qualités physiques et chimiques et d’en faire un substrat
intéressant particulièrement pour la germination des graines et le développement de boutures. Ce substrat peut être utilisé pur ou en
mélange, à différentes concentrations, (avec de la terre, du terreau, du sable, etc…), en fonction du mode de culture. A l’état pur il
présente le défaut de ne pas pouvoir maintenir une hygrométrie stable du milieu de culture, il faut donc réserver cette utilisation aux
techniques d’hydroponie où il a fait preuve de bonnes performances agronomiques. En pépinière il est régulièrement utilisé à des
doses allant de 33 à 50 % du susbstrat.
Déroulement du Processus de carbonisation :

Etape n°1 (A): Etape n°2 (B) : Etape n°3 C :


Réunir le matériel : • percer de nombreux trous sur • positionner la cheminée sur la partie
• récipient métallique (boite de chaque cotés de la boite de supérieure de la boite
conserve) d’environ 20 L. conserve avec le burin, et le • fixer et la stabiliser la cheminée à
• cheminée en aluminium ou marteau. l’aide de trois bout de fil de fer fixé
autre métal, d’environ 15 cm de • Ouvrir un trou d’un diamètre au niveau de la moitié de la hauteur
diamètre et de 2 à 2,5 m de haut égal à celui de la cheminée sur de la cheminée et au sol à l’aide des
• burin ou couteau, fil de fer, la partie supérieure de la boite piquets
pinces coupantes et marteau • Remplir la boite de charbon de
• piquets en bois ou en fer pour bois
fixer le fil de fer au sol Principales caractéristiques de la balle • Capacité de rétention d’humidité
• Charbon de bois de riz carbonisée : faible
• 1 m3 de balle de riz si possible • matériel très léger (150 g/l) • Matériel stérile
fraîchement usinée • manipulation facile • Rapport C/N de 39/1
• alcool ou autre combustible • grande capacité de drainage • Matière première facile à obtenir et
• allumettes ou briquet • pH légèrement alcalin de faible coût
• Pelle pour remuer la balle • Riche en minéraux, principale- • Composant pour substrat de très
• Tuyau d’arrosage branché ment en calcium et potassium bonne qualité

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Etape n°4 (D) : Etape n°5 (E) : Etape n°6 (F) :
• allumer le charbon à travers les • transvaser la balle de riz sur la • quand le tas de balle a pris une
trous percés sur les cotés, à boite métallique afin de former couleur très sombre, presque noire,
l’aide de l’alcool ou de papier un tas en forme de cône il faut arrêter la carbonisation en
journal, jusqu’à l’obtention de renversé dont le sommet l’arrosant abondamment au jet afin
braises atteindra la moitié de la hauteur qu’il refroidisse
• Faire bien attention à refermer de la cheminée • Mettre en sac la balle carbonisée et
la bouteille d’alcool et à • Au cours de la carbonisation, l’entreposée dans un endroit sec en
l’éloigner, ainsi que tout autre remuer le tas de balle pour évitant toute contamination par des
combustible, de la zone de éviter qu’elle entre en insectes nuisibles
carbonisation avant d’allumer le combustion jusqu’à ce que
feu l’ensemble prenne une couleur
très sombre, presque noire

Au cours de l’étape n°5 il faut faire particulièrement attention à ne pas laisser se


former des flammes à la surface du tas en ramenant régulièrement de la balle prélevée à
la base du tas avec la pelle sur les cotés, là où les flammes apparaissent. Quand le tas est
carbonisé, soit on rajoute de la balle fraîche, pour en carboniser plus, soit on ouvre le tas
et l’on passe à l’étape n°6.
Il faut pratiquement 5 heures pour carboniser un m3 de balle, le volume du tas initial
étant réduit de moitié au cours de cette opération.
D’autres types de matériel peuvent être utilisés pour former le four de carbonisation,
tel que celui présenté sur la photo de gauche. Dans ce cas, étaler une couche épaisse de
sciure autour de la cheminée, la mettre en combustion et la recouvrir de la balle de riz. Il
est conseillé de pratiquer cette technique sur une chape dure, soit en terre, soit en
ciment. Il existe aussi des fours à charbon adaptés à la production industrielle,
permettant de carboniser en continu la balle rejetée lors de la phase de décorticage.
La balle de riz carbonisée peut être aussi utilisée comme amendement, en
l’incorporant au sol sur la ligne de plantation ou de semis, à raison de 10 à 20 tonnes par
hectare. Elle permet d’améliorer les rendements en augmentant le pH du sol (ce qui
favorise l’assimilation du phosphore), en améliorant l’aération de la zone racinaire, la
capacité de rétention d’eau du sol, et le niveau d’échange en potasse et magnésium.
Toutefois, le niveau des résultats dépend aussi de la nature du sol et de la culture
(recommandé entre autre pour le soja, les haricots, le maïs et le sorgho).

(Texte élaboré à partir des articles « O PREPARO DA CASCA DE ARROZ CARBONIZADA » Boletim Tecnico de Hortalizas
No 012 UFLA et « Produção comercial de Plantas Ornamentais » Guaíba:Agropecuária, 2000. p.64-65. )
Pressez, emballez c’est enlevé : biomasse en énergie.
La technique de compaction de la balle
de riz en botte offre de nouveaux horizons à
sa valorisation. Elle permet en effet de
faciliter la manipulation, le transport et le
stockage de ce matériau tout en le rendant
moins vulnérable au feu. On peut ainsi
approvisionner des fermes d’élevage de
porcs, chevaux, poules ou bovins en balle
de riz où elle servira de litière pour les
Presse pour balle de riz
animaux. Elle peut aussi être acheminée
vers une unité de transformation de la Manipulation et transport facilité

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UNE CLÔTURE ECOLOGIQUE ET ECONOMIQUE A BASE DE GLIRICIDIA
La mise au point de systèmes
agricoles durables a rendu nécessaire la
rationalisation de l’utilisation des
ressources naturelles afin de diminuer
l’impact de l’agriculture sur
l’environnement. Le prélèvement de bois
de clôture en forêt est ainsi remis en
question par les chercheurs. Ceux-ci ont
aussi essayé de rendre productif un poste
économique qui ne l’était pas. Cela a été
rendu possible par l’installation de
clôtures vivantes composées de
légumineuses arborées tel que le
Gliricidia (Gliricidia sepium).

La majorité des clôtures installées sur


les exploitations agricoles guyanaises
sont constituées de poteaux en bois, le
plus souvent du wapa (Epurea falcata),
Clôture Vivante en Gliricidia : en formation (2 ans) et adulte (12 ans)
et de fils de fer barbelés. Ce sont des
Le seul frein à une plus large Quelques précautions essentielles pour
clôtures mortes ayant soit un rôle
diffusion de cette technique est la obtenir une plantation saine
défensif soit un rôle de séparation. La
difficulté de trouver des boutures en
forte demande en bois de wapa et le
quantité suffisante pour la réalisation
recule du front forestier rendent de plus
d’une clôture. Les arbres ne produisent
en plus difficile et coûteuse l’utilisation
des branches suffisamment épaisses
de cette essence pour clôturer les
que trois ans après semis. Un hectare
parcelles. L’usage de nouvelles
de Gliricidia âgé de 20 ans plantés à
techniques devient donc nécessaire et
une densité de 2500 pieds peut produire
parmi celles ci les clôtures vivantes
jusqu’à 11 200 boutures tous les 24
construites avec du Gliricidia constituent
mois, soit 18 km de clôture si elles sont
une alternative très intéressante.
disposées tous les 2 m . Des
recherches sont actuellement en cours
Les bénéfices et avantages que l’on Lors de la taille, une coupe horizontale
pour trouver des techniques de
peut en retirer sont nombreux : forme une plateforme qui retiendra l’eau de
production plus performantes
• un coût d’implantation de 2 à 5 fois pluie entraînant la pourriture du centre de
moindre que celui de la technique l’arbre. Pour éviter cela, une coupe ayant un
utilisant du wapa, et ceci pour une angle de 30-45% est recommandée.
durée de vie de la clôture d’environ
25 ans
• production de fourrage (200 Kg par
100 m linéaires de matière sèche
comestible) ayant une teneur de 15
à 30% en protéines
• redistribution au sol de l’azote de
l’air fixée par les arbres en
incorporant au sol les résidus de Branches de Gliricidia avant bouturage
taille et les feuilles et branches
tombées naturellement Gliricidia sepium (Jacq.) Steud :
• apport de matière organique au sol Le nom de genre Gliricidia signifie
• de l’ombre pour les animaux, ce en latin « tueur de rats » et le nom
qui améliore le rendement en d’espèce sepium signifie « clôture
viande ou en lait vivante » indiquant l’usage le plus
• une protection du sol et donc une populaire qui est fait de cette espèce.
limitation de l’érosion Le Gliricidia est un arbre de la
famille des légumineuses. Il peut
• limitation de l’incidence des vents
atteindre 12 à 15 m de haut, avec un
• une production de bois pour la
tronc court d’un diamètre allant jusqu’à
construction ou le chauffage (20 à
30 cm. Il n’est pas épineux. Les
40 m3/ha).
inflorescences sont en racèmes et
• Des principes médicinaux reconnus
portent des pétales de couleur rose-lilas
• Des fleurs source importante de à blanc. Le fruit est une gousse de 10 à Du fait de ne pas avoir eu l’écorce scarifiée
pollen et de nectar pour les abeilles 17 cm de long pour 1,5 cm de large qui sur les 30 à 40 premiers cm, cette bouture
• En taillant le Gliricidia d’une ne peut être obtenue que par n’a pu raciner qu’à l’extrémité basale. Les
certaine manière on peut obtenir de fécondation croisée. Elle contient 3 à 8 racines latérales n’ont pas pu sortir pour
beaux effets esthétiques graines. Celles ci ne présentent pas renforcer l’assise du poteau vivant qui a été
abattu par la première forte rafale de vent.

A.A.A.G. L’écho des abattis N° 1 – 1er Trimestre 2008 Page - 7 -


Gliricidia en période de floraison Inflorescences de Gliricidia sepium
plantations uniquement destinées à cet que l’on mélange à la quantité de semences
de dormance et perdent leur pouvoir effet. Ces banques peuvent être mises correspondant. On laisse ensuite sécher les
germinatif en 3-4 mois. La période en place à partir de graines ou de graines inoculées à l’ombre puis on les sème
allant de la floraison à la maturation des boutures. dans les 24 heures suivant l’inoculation. Il
fruits est courte (40 à 55 jours). Les plants issus de graines est aussi possible d’inoculer des
Le feuillage présente une odeur présentent un système racinaire plus champignons à mycorhize qui permettront
douceâtre due à la présence de profond et plus étendu, ils sont de ce au plant de mieux absorber les éléments
coumarine, substance aromatique que fait plus résistants à la sécheresse, mais nutritifs.
l’on trouve dans certains condiments. leur ramification débute plus près du Dans des régions ayant + de 600 mm de
Les feuilles sont normalement sol ce qui ne facilite pas la formation de précipitations annuelles et au début de la
imparipennées (foliole terminal branches à bouture. La production de saison des pluies on peut semer directement
impaire). Elles mesurent 15 à 25 cm de ce type de plant doit ce faire en au champ, après préparation d’un lit de
long et sont constituées de 3 à 17 pépinière ombragée à 50%. Un semence
folioles opposés. Les folioles sont de kilogramme de graines en contient En pépinière, il est recommandé d’utiliser
forme oblong-ovalisée, coniformes à la entre 4 700 et 11 000. Si elle sont un substrat composé de 30% de sable, 30%
base, aigus au sommet et mesurent 4 à semées juste après leur récolte elles ne de terre et de 40% de fumier bien décomposé
6 cm de long. nécessitent aucun traitement, par contre ou autre compost organique. Les graines
Le Gliricidia est originaire d’une pour celles qui ont été entreposées en doivent être enterrées à une profondeur de 1-
zone allant du nord de l’Amérique du chambre froide quelques mois, il est 2 cm. Le semis doit être arrosé 1 à 2
sud jusqu’au Méxique. Il a été ensuite recommandé de les scarifier à l’eau fois/jour. Les graines fraîches germent en 3-4
introduit en Afrique tropicale, dans le chaude (80°c) ou à l’acide sulfurique jours à 80-90%. Si nécessaire, un premier
sud- est asiatique, en Amérique du sud concentrée, pendant 4 minutes. Il est repiquage peut être fait au bout de 7-8 jours.
et dans les Caraïbes. Quand les préférable d’inoculer les graines avec Avant d’envoyer les jeunes plants au champ
Espagnols ont conquis l’Amérique du rhizobium (souche BR 8801 et BR il est recommandé de les acclimater en les
centrale il était déjà utilisé comme 8803) à raison de 6,5 g d’inoculant pour sortant 2 semaines avant de la pépinière et en
clôture vivante. 500 g de semences. Pour cela il faut réduisant l’arrosage.
Le Gliricidia est une espèce préparer un pâte en mélangeant 25O g (A suivre page 13)
caractéristique des régions tropicales et de rhizobium à 200-300 ml d’eau, pâte
s’adapte à des hauteurs allant du niveau
de la mer jusqu’à 1 500 m d’altitude.
La meilleure croissance est pourtant
obtenue en zone de climat chaud
recevant entre 1 500 et 2 300 mm de
précipitation/an. Des températures
comprises entre 22 et 28°c sont
optimum. Cette espèce est tolérante à la
sécheresse.
G. sepium pousse dans une diversité
de sols allant des sols sableux aux
vertisols profonds de couleurs sombres.
Il peut s’établir sur de fortes pentes et
résiste bien à la compétition des
mauvaises herbes. Il pousse moins bien
en sols pauvre en matière organique, en
sols drainant mal ou trop compactés. Il
tolère des sols acides (pH 4,3 à 5) mais
ne supporte pas les sols très alcalins.

Formation de ‘banques’ de pied-mères


ou de matrices :
La manière la fiable et la plus
recommandée pour obtenir des poteaux
vivants est la formation de ‘banques’ de (a) plant de 3 mois et 10 jours ; (b) plant de 16 mois dont le tronc (c) présente déjà un
production de boutures. Ce sont des diamètre de 3 à 5 cm

A.A.A.G. L’écho des abattis N° 1 – 1er Trimestre 2008 Page - 8 -


FRUITIERS D’AMAZONIE – FICHE N°1 : LE BOROJO OU PURUI GRANDE

Sous le nom de borojo (Espagnol) ou de purui grande


(Portugais) se cachent en réalité deux espèces très voisines ayant
pour noms scientifiques Borojoa patinoi Cuatrec. et Borojoa
sorbilis (Ducke) Cuatrec.. Ces deux arbustes fruitiers
appartiennent à la famille des Rubiaceae (comme le café).
Leurs régions d’origine sont différentes, Colombie (Zone du
Choco, sur la côte Pacifique), Costa Rica, Venezuela et Panama
pour B. patinoi et sud-ouest du bassin amazonien (Brésil,
Bolivie et Pérou) pour B. sorbilis. Ce sont des espèces propres
aux sous-bois des forêts tropicales humides aux sols acides à
dominance argileuse. Elles sont donc particulièrement adaptées
aux cultures en association de type système agroforestier, mais
sont relativement difficiles à cultiver en monoculture. Dans leur
milieu naturel, leur production oscille entre 12 et 30
fruits/arbre/an, mais, en améliorant les conditions
agronomiques, elle peut atteindre en culture 50 fruits/an/arbre,
sur une durée d’exploitation variant de 30 à 50 ans. Le fruit mûr,
du fait de ses qualités physiques, chimiques et gustatives,
présente un potentiel extrêmement intéressant pour des usages
alimentaires, médicinaux et industriels. En Europe son
développement commercial est malheureusement freiné par la
directive 258/ 97/CEE sur les nouveaux aliments.

Description botanique :
Borojoa patinoi Cuatrec. Borojoa sorbilis (Ducke) Cuatr.

Arbuste de 3-5 m de haut, aux branches érigées, aux feuilles Arbuste de 4-6 m de haut au tronc droit et fin (10 cm de diamètre
décussées avec une stipule bien définie et coriace. C’est une max.). Les branches sont opposées et portent une écorce
plante dioïque. Les fleurs mâles sont en capitules. Leur calice ferrugineuse qui se détache en lamelles. Les feuilles sont grandes,
est court , de forme prismatique ou conique. Elles sont coriaces, opposées, de 25 à 45 cm de long pour une largeur de 15 à
dépourvues d’ovaire ou si celui ci existe il est rudimentaire et 20 cm. Elles sont de taille plus grande sur les branches stériles.
non fonctionnel. Les fleurs femelles sont solitaires et terminales, Leur forme est oblongue, plus ou moins ovalisée, avec une base
elles portent deux paires de stipules bractéiforme et six courte et obtuse et un sommet plus ou moins acuminé. Les fleurs
stigmates plus larges. L’ovaire est infère, avec un calice sont unisexuées, situées au bout des ramilles. Les inflorescences
ombiliqué à la base, six cavités et beaucoup d’ovules. La mâles sont multiflores, de couleur blanche, tubuleuses, et font 2,5
corolle est constituée de six à neuf pétales. Les étamines sont à 3 cm de haut, alors que les fleurs femelles sont solitaires et ont
vides ou stériles. Le fruit est une baie charnue de 7 à 12 cm de une corolle de 2,5 cm de haut. Le fruit est globuleux, de 6 à 8 cm
long pour un diamètre similaire. Il peut être pyriforme et de diamètre, et possède un péricarpe consistant avec une pulpe
généralement aplati au sommet. Il est de couleur verte mais vire brunâtre contenant de nombreuses graines de forme presque
au brun à maturité. La pulpe est constituée par le mésocarpe et triangulaire et de 8 à 10 mm de long. Son poids oscille de 300 à
l’endocarpe, sans séparation apparente avec l’écorce. Elle 1000 g avec une moyenne de 600 g. A maturité l’exocarpe (peau)
contient en moyenne 330 graines est de couleur marron foncé.

Fleurs mâles Fleur femelle Arbre adulte

A.A.A.G. L’écho des abattis N° 1 – 1er Trimestre 2008 Page - 9 -


La plante et sa culture :
Méthodes de propagations avant années. Pour B. sorbilis l’espacement utilisé
greffage : Le borojo se propage par est plus grand, soit en 5x5 ou en 6x6 m. La
graine. Celles ci sont prélevées dans des fructification débute plus tard, vers la
fruits mûrs provenant d’arbres cinquième ou la sixième année, et le
sélectionnés, puis elles sont lavées à rendement annuel est de 5 à 6 kg de
l’eau et séchées à l’ombre pendant au fruits/arbre/an.
moins deux jours. Si elles sont Le borojo requière de l’ombre, comme le
entreposées dans un endroit frais elles café, il est donc impératif de le planter en
peuvent conserver leur viabilité pendant association avec d’autres plantes qui vont
plusieurs mois. On doit faire germer les fournir de l’ombre de façon temporaire ou
graines à l’ombre, dans un substrat définitive. Afin d’assurer un bon entretien
composé de sciure décomposée, de sable de la plantation et faciliter la récolte les
ou de balle de riz carbonisée et de terre pieds de borojo doivent un être maintenus à
végétale. Il faut veiller à ce qu’il reste en une hauteur de 3 m, un étêtage est donc
permanence humide. Il est recommandé nécessaire. Une taille d’entretien est aussi
de ne recouvrir les semences que très pratiquée. Ces tailles sont effectuées juste
légèrement. Le poids de 1000 graines est après la récolte principale.
de 220 g. La germination est de type En Colombie on distingue deux période
épigée. L’émergence des plantules de récolte, une principale (60 à 80% de la
débute 25 jours après semis et se production), de novembre à mars, donc
prolonge jusqu’au 55éme jour. Le pendant la période de moindre
pourcentage de germination des graines précipitations, et entre avril et octobre, là où
fraîches est de l’ordre de 80%. les pluies augmentent. A Belém, dans l’Etat
Les plantules récemment germées du Para au Brésil, la période de récolte se
ressemblent à des bâtons d’allumette. A concentre sur les mois de février et mars.
ce stade elles sont transplantées dans des En Colombie il est recommandé de
sacs en polyéthylène et mises en fertiliser les arbres en production avec un
pépinière totalement ombragée dans une engrais de formulation 15.15 .15, à raison
atmosphère très humide. Au bout de de 250 à 500 g/arbre.
deux semaines, les plantules
transplantées ont du raciner, ce qui Principaux ravageurs et maladies :
permet de diminuer au fur et à mesure Sur borojo il n’a jamais été détecté de
l’ombrage (jusqu’à 50%). les jeunes ravageurs ou de maladies, à l’exception
plants de borojo ne doivent pas être des fourmis maniocs qui peuvent défolier
exposés directement aux radiations rapidement des plants entiers si elles ne
solaires. Greffe anglaise terminale sont pas contrôlées. Occasionnellement il a
La croissance de la plantule est très variable. été trouvé un petite papillon dont les
lente. Elle devra donc rester en pépinière Les systèmes de greffes les mieux chenilles minent les feuilles.
pour une période d’environ 1 an, jusqu’à adaptées au borojo sont la greffe anglaise S’il n’y a pas de maladies répertoriées
ce qu’elle atteigne la taille adéquate (35 et la greffe en fente. sur borojo, il existe certains problèmes
cm) pour être transplantée Le marcottage, pour lequel on utilise physiologiques liés aux carences en fer et
définitivement au champ. la terre se trouvant au pied de l’arbre en bore sur des sols calcaires, résultant en
L’espèce étant dioïque, les plants marcotté, ne réussit que dans 55% des l’apparition de taches noires sur la peau du
mâles (théoriquement 50% des plants) cas, ou 77% si on applique de l’acide fruit. L’apparition de crevasses sur sa
ne produisent pas de fruit, ce qui rend naphtaleno-acétique (ANA) à une partie postérieure, qui résultent de l’action
nécessaire la propagation de plants concentration de 500 ppm. directe des rayons de soleil, sont à craindre
femelles (qui donnent des fruits) par Pour obtenir le nombre de pieds en période de fort ensoleillement.
voie asexuée. Celle ci peut être faite par femelle désiré, la méthode la plus sûre , la
bouturage, par greffage ou par plus facile à réaliser et la plus productive
marcottage. Les boutures doivent avoir reste le greffage, d’autant plus qu’il est
entre 2 et 5 cm de diamètre et au possible de greffer sur des pieds d’un à
minimum 30 cm de long, et bien sur trois ans.
provenir de plants femelles. Les Il faut prendre la précaution de
substrats utilisés pour le bouturage sont conserver 5% de pieds mâles pour assurer
composés soit de sable, de mousse et de une bonne pollinisation.
matière organique dans la proportion de
2:1 :1, soit de balle de riz carbonisée et Pratiques culturales et productions :
de terre végétale du commerce dans la La densité de plantation recommandée
proportion de 1 :1, soit de la sciure est de 625 pieds/ha, avec un espacement
de 4x4m. B. patinoi commence à produire Vente de fruits mûrs de borojo
décomposée. Les boutures doivent être
placées dans un milieu ou l’humidité au bout de trois ans, parfois plus tôt pour
les plants multipliés par voie asexuée. Technique de récolte et post-récolte :
relative de l’air est supérieure à 85% et Les fruits de B. sorbilis sont récoltés au
complètement ombragé. On peut Pour la densité indiquée, le rendement
espéré est de 15 à 20 tonnes/ha, soit 30 sol, après leur chute naturelle quand ils ont
effectuer cette opération de bouturage achevé leur développement. Dans cette
directement sur le lieu de plantation 000 fruits. La production peu varier d’une
année à l’autre car l’espèce présente des situation les fruits sont très périssables car
définitive, en plein sol, mais dans ce cas ils ont atteint la maturité adéquate pour être
le pourcentage de réussite est très alternances de ‘bonnes’ et de ‘mauvaises’
er
A.A.A.G. L’écho des abattis N° 1 – 1 Trimestre 2008 Page - 10 -
ECHO DES ABATTIS N°1 : GLOSSAIRE DES TERMES TECHNIQUES
Document A DETACHER pour une utilisation facilitée – Ne pas jeter sur la voie publique

AMELIORER LA PRODUCTION DE CUPUACU GRÂCE A QUATRE NOUVEAUX CLONES

Clone : Un clone végétal est un individu ou un ensemble d'individus issus d'un unique individu ("pied mère") par voie de
multiplication végétative, donc pas par voie sexuée : les procédés de bouturage, marcottage, éclat de touffe, greffage, multiplication
cellulaire in vitro produisent des clones.

Cultivar : Un cultivar est une variété de plante obtenue en culture, et obtenue généralement par sélection.

Pollen (2) : élément fécondant mâle de la fleur : ce sont


de minuscules grains de forme plus ou moins ovoïde de
quelques dizaines de micromètres de diamètre,
initialement contenus dans l'anthère à l'extrémité des
étamines [Etamine = anthère (1) + filet (3)]

pH : Abréviation du terme potentiel hydrogène (H), le pH est un paramètre qui permet de définir si un milieu est acide ou basique.
Le pH de l’eau pure à 25°C est égal à 7, c’est cette valeur qui a été choisie comme référence d’un milieu neutre.
°Brix : Le degré Brix (°B) sert à mesurer la fraction de sucre dans un liquide (en d'autres termes pourcentage de matière sèche
soluble). L'appareil utilisé est un réfractomètre (ou aréomètre).
fongicide : Un fongicide est un produit phytosanitaire conçu exclusivement pour tuer ou limiter le développement des champignons
parasites des végétaux.
auto-incompatibilité : Les fleurs d’un plant ne peuvent se féconder entre elle, voir dans le cas du cupuaçu, les fleurs de plants d’un
même cultivar.

LA BALLE DE RIZ CARBONISEE : un substrat recyclant les résidus de l’industrie rizicole

balle de riz : Enveloppe enfermant le grain de riz

substrat : ou support de culture. Le substrat est l'élément dans lequel un végétal vit et puise les minéraux dont il a besoin, en général
on appelle cela "de la terre".
carbonisation : transformation en charbon.
biodégradation : est la décomposition/dégradation de matières organiques par des micro-organismes (bactéries, champignons et
algues). Les matériaux sont convertis en dioxyde de carbone (gaz carbonique), eau et en biomasse (cellules des micro-organismes qui
utilisent le matériel comme une source de carbone pour se développer). Le procédé de biodégradation est souvent utilisé pour le
traitement des déchets.
Hydroponie : L'hydroponie ou culture hydroponique (ou agriculture hors-sol) est la culture de plantes réalisée sur substrat neutre et
inerte (de type sable, pouzzolane, boulettes d'argile, mousse de polyuréthane, fibres, laine de roche, etc.). Ce substrat est
régulièrement irrigué d'un courant de solution nutritive.
Alcalin : synonyme du mot basique. Dans le concept chimique Acide/Base il qualifie les produits (appelés bases) dont le pH est
supérieur à 7, alors que ceux dont le pH est inférieur à 7 sont appelés acides.
Rapport C/N II permet d'avoir une idée moyenne de l'état de dégradation de la matière organique d'un sol : optimal de 9 à 10.
• Un C/N élevé indique un excès de carbone, signe d'une mauvaise dégradation des matières organiques, sauf dans le cas
d'anciennes forêts ou de landes. Votre sol peut manquer d'oxygène, soit à la suite de tassements, soit à cause d'excès d'eau
(hydromorphie). Un pH faible peut également être responsable d'un C/N élevé.

A.A.A.G. L’écho des abattis N° 1 – 1er Trimestre 2008 Page - 11 -


• Un rapport C/N faible est un signe de consommation rapide des matières organiques. Ces sols donnent souvent de bons résultats
agronomiques, mais ils s'appauvrissent, ce qui entraîne des risques de déstructuration et de blocage de la nutrition des plantes.
Pour les sols destinés aux cultures il permet d’estimer les risques de carence en azote :
- C/N < 15 : production d'azote,- 15 < C/N < 30 : besoin en azote couvert,
- C/N > 30 : consommation d'azote prélevé dans les réserves du sol.

UNE CLÔTURE ECOLOGIQUE ET ECONOMIQUE A BASE DE GLIRICIDIA


Dormance : C’est une période de repos naturel au cours duquel la graine attend que les conditions soient adéquates pour germer.
Lors de la dormance, la germination de la graine est inhibée par des substances chimiques présentes dans le fruit qui entoure la
graine, ou dans la graine elle-même. Tant qu'elle est présente en quantité suffisante, cette substance retarde la germination. Pour lever
la dormance, des réactions chimiques doivent se produire. Humidité, température et/ ou luminosité déterminées agissent sur la
production des hormones végétales, et donc sur la durée de dormance.

Imparipennées : feuille composée d'un nombre impair de folioles


Foliole : est chacune des petites feuilles qui forme au final une seule feuille
Rhizobium : Bactérie aérobie qui fixe l'azote et vit en symbiose avec les racines des légumineuses, provoquant des nodosités (sortes
de grosses verrues fixées sur les racines) .
Mycorhize : Association symbiotique entre le mycélium d'un champignon et les racines d'une plante. En général cette association
résulte en une meilleure alimentation des plantes dont les racines sont mycorhizées

FRUITIERS D’AMAZONIE – FICHE N°1 : LE BOROJO OU PURUI GRANDE


Description botanique :
Décussée : Se dit d'organes placés perpendiculairement l'un par rapport à l'autre.
Stipule : Appendice foliacé ou épineux situé par deux à la base du pétiole d'une feuille.

Coriace : Rigide, ayant la consistance du cuir


Dioïque : Se dit des espèces de plantes à fleurs unisexuées, qui possèdent des individus portant uniquement des fleurs mâles (fleurs
staminées) et d'autres individus uniquement des fleurs femelles.

Capitule : Inflorescence formée de fleurs sessiles insérées côte à côte (en spirale) sur un support commun, une des caractéristiques
de la famille des composées

Calice : L'enveloppe la plus externe de la fleur, formée des sépales protecteurs, libres ou soudés, généralement de couleur verte.

Bractéiforme : Se dit d'un organe de petite taille ressemblant à une bractée (Petite feuille qui accompagne la fleur, donc situé juste
sous la fleur, là où le pédoncule est rattaché à la tige, et qui diffère des autres feuilles par sa forme ou sa couleur).

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Stigmate : Partie supérieure gluante du pistil sur laquelle se fixent les grains de pollen au moment de la pollinisation.
Ovaire infère : Se dit d'un ovaire placé au-dessous du calice et des autres parties de la fleur, contraire de supère.

ovaire infère ovaire supère

Ombiliqué : Offrant au centre une dépression en forme de nombril (ombilic).


Opposée : Se dit de feuilles ou bourgeons disposés par deux de chaque côté d'un noeud, donc à la même hauteur sur la tige, l'une en
face de l'autre. Quand plusieurs feuilles (>2) partent d’un même point on dit qu’elles sont verticillées. Quand elles partent de nœuds
différents de la tige on dit qu’elles sont alternes.

feuilles opposées feuilles verticillées feuilles alternes

Obtuse : À sommet arrondi, non aigu


Acuminée : Organe dont le sommet est terminé progressivement en pointe allongée et effilée

Acuminée

Corolle : Enveloppe intérieure, formée par l'ensemble des pétales. Généralement de couleur différente du calice. Les pétales peuvent
être soudés aux sépales ou entre eux sur une longueur plus ou moins grande et donne une fleur en cloche ou en tube..

Mésocarpe : Couche médiane d'un péricarpe (Enveloppe du fruit, provenant du développement des parois de l'ovaire; il est simple
(noisette), à deux couches (baie) ou à trois couches (drupe).)
Endocarpe : Partie interne du péricarpe
Oblongue : plus longue que large et à bords + ou – parallèles

A.A.A.G. L’écho des abattis N° 1 – 1er Trimestre 2008 Page - 13 -


Exocarpe : couche externe du péricarpe du fruit

Epigée : qui pousse au dessus du sol

LES SYMPTOMES DE CARENCES NUTRITIONNELLES CHEZ LE COROSSOLIER


Limbe : Partie élargie de la feuille qui contient les
cellules chlorophylliennes responsables de la
photosynthèse.

Pétiole : structure semblable à une tige qui réunit la


feuille à la tige de la plante ; une feuille sans pétiole est
dite sessile
Chlorophylle : Un des deux pigments responsables de la couleur verte de la majorité des plantes. C'est un composant essentiel de la
machinerie photosynthétique pour absorber l'énergie solaire.

Chlorose : Apparition de couleurs jaunes chez les plantes due au manque de synthèse ou à la décomposition de la chlorophylle. C'est
généralement un symptôme d'une mauvaise nutrition ou d'une infection par un pathogène.

Marginale : qui caractérise le bord des feuilles.

Tissus meristématique : Tissu végétal indifférencié (cellule souche) mais déterminé (spécialisé pour produire un certain type de
tissu), dont les cellules sont capables de se diviser activement et se différencier en tissus spécialisés comme les racines et les pousses

.
L’INTEGRATION DU RAMBOUTAN DANS DES SYSTEMES AGROFORESTIERS

Pérenne : une plante pérenne, ou plante vivace , est une plante vivant plus de deux ans, contrairement aux plantes dites bisannuelles.

système agroforestier sequentiel : les différentes composantes du système ne sont pas présentes simultanément sur la parcelle mais
se suivent, par exemple une jachère arborée en alternance avec une utilisation agricole classique de la terre, ou se recouvrent
partiellement dans le temps, par exemple plantation d'arbres pour jachère améliorée avant la fin du cycle agricole.

Système agroforestier simultané : les différentes composantes sont présentes simultanément sur la même parcelle. Exemples:
arbres dans un pâturage, association d'arbres et de cultures pérennes (fruitières ou autres). Ce type de disposition peut aussi être
appelé coïncident.

A.A.A.G. L’écho des abattis N° 1 – 1er Trimestre 2008 Page - 14 -


consommés. De ce fait il est conseillé de peut être deux variétés d’une même Processus de fabrication du
les collecter quotidiennement afin espèce. vin de Borojo :
d’éviter que les fruits ne s’abîmes au La diversité chez B. patinoi est un peu  Sélection des fruits (degrés de
sol, ou qu’ils soient consommés par des plus grande, puisqu’en plus de la forme maturité >90%, bon aspect , bonne
animaux. Après leur récolte les fruits des fruits, on trouve aussi des fleurs odeur, belle couleur, absence de
doivent être lavés à l’eau courante et présentant des différences dans leur pourritures, …)
entreposés dans un endroit ombragé et nombre de lobules sur leurs corolles (5 à  3 phases de lavage ( 1er à l’eau
bien ventilé. 9), pour un même nombre d’étamines, et potable, 2éme dans une solution
Des études effectuées sur B. patinoi des fruits ayant de 5 à 8 compartiments d’hypochlorite de calcium à 5%,
indiquent que le fruit n’arrive pas à carpellaires. 3éme à l’eau potable pour éliminer
maturité si il est cueilli vert. De ce fait Disponibilité en ressources génétiques : toute trace de désinfectant)
le fruit doit être aussi récolté dès qu’il A l’INIAP, en Equateur, et à l’ICA en  inactivation enzymatique par
est tombé au sol ou au stade « mûr ». on Colombie, il a été semés quelques échaudage à la vapeur (110°c)
arrive à déterminer ce stade en repérant écotypes de B. patinoi pour tester leur  Dépulpage avec adjonction d’eau à
le moment où la branche portant le ou adaptation en région amazonienne. raison de 90 litres pour 22 Kg de
les fruits perd toutes ses feuilles, ou L’INPA, au Brésil, cultive en collection fruits. Ce jus atteint les 85°Brix dans
quand le fruit prend une couleur vert trois écotypes sylvestres de B. sorbilis 70% des cas.
obscure et/ou quand les stipules des  Formation du mout par ajout de sucre
fruits pourrissent. Récolté à ce stade le Utilisation et commercialisa- et d’eau, le mélange étant porté à
fruit peut être transporté sur de grandes tion : 75°c et devant atteindre les 19°Brix.
distances dans des emballages courants, Formes d’utilisation :  Fermentation : on l’inocule avec des
contrairement à ceux récoltés sur le sol La pulpe, de consistance pâteuse, de enzymes biologiques (levures) et on
qui doivent être transporté rapidement et saveur aigre-douce, sert à préparer des le laisse fermenter une trentaine de
dans des emballages spécifiques, ce qui jus, des marmelades, des confitures, des jour. La fermentation produit de
augmente les coûts de compotes, des glaces et le vin de borojo. l’éthanol et du dioxyde de carbone.
commercialisation. Elle peut se conserver six mois à l’air  Maturation : La maturation dure trois
La maturation peut s’induire en ambiant et au réfrigérateur dans un bocal mois, la perte de mout est de l’ordre
chambre humide (près de 100%)et à une fermé hermétiquement, sans besoin de 24% (pour un mélange de départ
température supérieure à 20°c. La plus d’additifs. On peut la déshydrater pour de 6500 l on obtient au bout de 3
petite perte de poids est obtenue à un fabriquer des jus plus tard en la mois 5000l°
degrés d’humidité relative de 100% et à réhydratant.  Clarification : filtrage, soutirage,
une température de 30°c. Les fruits Composition chimique et valeur et/ou collage
récoltés au sol atteignent en 24 h leur nutritionnelle :  Contrôle de la qualité
maturité dans cette chambre, et les fruits Les fruits de B. patinoi pèsent en  Mise en bouteille
récoltés au stade « mûr » peuvent moyenne 740 g (250 à 1 000 g). Ils sont
demander jusqu’à 20 jours pour mûrir. composés à 88% par la pulpe et à 12%
par les graines et la peau. Ils contiennent
environ 65% d’eau. Leur pH est de 2,8 à
3, et leur valeur énergétique
approximative de 93 calories pour 100 g
de pulpe. Celle ci à une teneur élevée en
phosphore (4 à 160 mg/100 g soit 20%
des besoins journaliers chez l’adulte)) et
en aminoacides (>6 mg/100 g) et un bon
niveau en carbohydrates (24,7 g/100 g),
en fer (1,5 mg/100 g) et en calcium (25
mg/100 g). Le contenu d’1 kg de pulpe de
borojo équivaut à celui de 3 kg de viande.
Propriétés médicinales :
Les populations natives des régions
d’origine du borojo l’utilisent pour
soigner les reins et les poumons (sous
forme d’emplâtres), ainsi que pour
combattre la malnutrition, ou pour
augmenter leur potentiel sexuel.
Commercialisation :
Coupe d’un fruit de borojo Actuellement Le borojo est
essentiellement commercialisé en
.Perspectives d’amélioration de Colombie, au Pérou et au Brésil
(Amazonie). Ce fruit fait partie des
la culture productions émergentes dont l’arôme, la
Diversité génétique : saveur et les caractéristiques alimentaires
Il a été observé une certaine diversité offrent des possibilités pour le
génétique dans la forme des fruits développement d’un marché vers les pays
(globuleux à pyriformes) mais elle n’a de zone tempérée. Son exportation vers Ensachage des fruits pour les protéger
pas fait l’objet d’études. Les deux les pays européens reste néanmoins contre les ravagerurs
espèces de borojos sont si ressemblantes freinée par la Directive sur les nouveaux
qu’il est permis de penser que ce sont aliments (voir page 20).
A.A.A.G. L’écho des abattis N° 1 – 1er Trimestre 2008 Page - 15 -
Un exemple de module agroforestier intégrant
le Borojo :
Ce système est composé de trois espèces végétales, une
principale, le borojo (Borojoa patinoi), une associée, le
papayer (Carica papaya) et une de soutien agro-écologique,
le Leucaena (Leucaena leucocephala). Le papayer est planté
pour fournir de l’ombre aux jeunes plants de borojo et pour
récupérer rapidement une partie des investissements mis en
œuvre dans ce système. Le Leucaena, en tant que
légumineuse, fourni de la matière organique et enrichi en
azote le sol. Le borojo peut produire au moins sur 20 ans, le
papayer pendant 2 ans et le Leucaena est pérenne. La seule
contrainte du système est la fragilité des fruits qui sont
produits, ils doivent donc atteindre rapidement les lieux de
vente.
La main d’œuvre familiale, sur une base de 3 membres,
est suffisante pour gérer ce type de plantation au moins
jusqu’à 4 ha. Il est impératif qu’au moins un des membres
ait des connaissances sur la plantation, le greffage et la taille
du borojo, et sur la récolte et les techniques de post-récolte
pour le borojo et la papaye.
Le schéma d’installation de la plantation est de type
« culture en couloirs ». Entre deux bandes de Leucaena,
plantés à une densité de 949 pieds/ha en double file et
espacées de 13,5 m, on trouvera deux lignes de borojos
plantés à une densité de 370 pieds/ha (4x4 m) à 4 m des
Leucaena, et 3 lignes de papayers plantés à une densité de
556 pieds/ha (4x4 m) à 2m des lignes de borojo et de
Leucaena (voir schéma n°1).
Les conditions requises pour mettre en place ce système
sont :
• Précipitations annuelles de 2 000 à 4 000 mm
• Températures comprises entre 20 et 35°c
Schéma n°1 : Module agroforestier composé de Borojo,
• Humidité relative moyenne annuelle de 75 à 90% Papayer et Leucaena
• Altitude de 0 à 6OO m au dessus du niveau de la mer est effectuée la première taille. Tous les résidus de taille sont
• Nappe phréatique à 1,2 m sous la surface du sol positionnés autour des pieds de borojo comme mulch, apportant
ainsi, en se décomposant, une bonne partie des éléments nutritifs
Les trois espèces végétales sont multipliées par semence, qui leurs sont nécessaires. Ils permettent aussi de freiner la
en pépinière, dans des sacs en polyéthylène perforés (15x8 croissance des mauvaises herbes. Les tailles doivent être
cm). Pour obtenir un bon taux de germination des graines de renouvelées de façon cyclique environ tous les 100 jours, à partir
Leucaena, il est recommandé de les laisser tremper pendant du moment où les pousses apparues après la dernière taille se
au moins 24 heures dans de l’eau froide et de les semer en mettent à fleurir.
sac. Les plants sont laissés en pépinière jusqu’à ce qu’ils Fertilisation des papayers et des borojos : La majorité des
atteignent 30 à 40 cm, puis ils sont plantés au champ. Pour éléments sont apportés par le mulch de Leucaena déposé au pied
les papayers, le semis en sac doit se faire dans un substrat des plants. Il est possible d’améliorer l’assimilation du phosphore
composé à 50% de terre et 50% de matière organique. Les et de la potasse par un apport conséquent de balle de riz carbonisée.
graines sont implantées à une profondeur de 1,5 à 2 cm. Le fonctionnement du système dépend du sol sur lequel il a été
Avant leur plantation au champ, ce dernier doit être implanté, la croissance des plants doit donc être régulièrement
débarrassé de toute végétation. Ensuite le positionnement contrôlée afin d’apporter les éléments manquant au moyen
des différents plants est balisé. Pour les terrains plats les d’engrais adaptés.
lignes de plantation doivent être dirigées d’est en ouest pour Entretien de la parcelle : Un désherbage manuel (sabre ou rotofil)
permettre aux papayers et aux bandes de Leucaena d’assurer est nécessaire au moins quatre fois par an jusqu’à la troisième
l’ombrage partiel permanent requis par le borojo. Pour les année. Il faut éviter de blesser les pieds des fruitiers. Il est
terrains en pentes elles doivent suivre les courbes de niveau. recommandé d’arracher les adventices les plus agressives afin
Les trous de plantation doivent avoir 20 cm de coté et 30 cm d’éviter qu’elles ne repoussent, tout en laissant se développer les
de fond. plants de légumineuses rampantes naturellement présentes dans la
parcelle. A partir de la quatrième année, le nombre de désherbage
Conduite des pieds de borojo : (voir article ci-dessus) diminue, le développement des arbres freinant la pousse des
Conduite des papayers : La conduite de cette culture est adventices. L’implantation de légumineuse de couverture (Arachis
classique. A la première floraison, un démariage des plants pintoi, …) est conseillée, tout en évitant qu’elles ne concurrencent
mâles est effectué, il faut veiller à en laisser un nombre les fruitiers.
suffisant (10% du nombre total de pieds) pour assurer une Les points forts de ce système sont d’ordre économique (baisse
bonne pollinisation. de la quantité d’intrants, retour sur investissement rapide,…) et
Conduite des bandes de Leucaena : La croissance initiale écologique (recyclage de nutriment, diminution des intrants
du Leucaena est rapide, les plants peuvent atteindre une chimiques…)
hauteur de 80 à 120 cm en 6 mois, moment à partir duquel (D’après CODESO – Module O3 Finca Integral – 1999)
A.A.A.G. L’écho des abattis N° 1 – 1er Trimestre 2008 Page - 16 -
(suite de la page 8) alors que le sommet est taillé en biseau. Quelques insectes peuvent causer des
La production de plants par bouturage Le substrat utilisé est le même que celui dommages et poser problème lors de la
est la technique la plus utilisée, car elle pour les semis. formation des boutures, tels que Orthezia
permet d’obtenir des pieds mères La plantation des boutures enracinées praelonga Douglas et quelques pucerons
productifs plus rapidement. Le bouturage se fait au début de la saison des pluies. qui peuvent freiner le développement des
peut se faire directement au champ Pour cela on ouvre des trous de 30x30x30 pousses particulièrement au cours de la
(saison des pluies) ou en sac dans une cm tous les 2x2 m ou 3x2 m. En sol peu saison des pluies.
pépinière. fertile, on mélanger à la terre de plantation
Les pieds mères obtenus par bouturage un peu de fumure de fond phosphatée. Constitution d’une clôture :
commencent à produire des branche à Les premières pousses apparaissent au
bouture au bout de 2 ans alors que ceux bout de 40 à 70 jours, et atteignent 64 cm Le plus grande difficulté dans la
propagés par semence ne commence à de long au bout de 160 jours. A ce stade constitution de clôture avec des poteaux
produire qu’au bout de 3-5 ans. on obtient en général 3 à 4 pousses par vivant est d’en obtenir suffisamment
Les boutures sont prélevées de façon bouture. possédant les dimensions
traditionnelle à la fin de la saison sèche Pour les plants issus de semis il est recommandées : 2,5 m de long et 4cm de
(quand les feuilles tombent et les fruits conseillé de mettre en place un tuteurage diamètre minimum. Dans les parcelles
sont mûrs), à lune montante. Des études leur de leur plantation car leur houppier clôturées ne devant pas contenir de bétail
(EMBRAPA) ont cependant montré que offre une prise au vent qui peut les faire ou juste des veaux, on peut réduire la
la meilleure reprise des boutures a lieu pencher. taille des poteaux à 1,8 m., dans le cas
sur celles prélevées avent floraison, en Quand les matrices issues de boutures contraire, avec 2,5 m de long, on a
début de saison sèche. Elles doivent atteignent la deuxième année post- l’assurance que le bétail ne viendra pas
mesurer au moins 1 m de long et avoir au plantation, on effectue une taille drastique, brouter les jeunes pousses ce qui
minimum 4-5 cm de diamètre. Là aussi en retirant toutes les pousses afin de les compromettrait la survie du gliricidia. Il
des études ont montré que le taux de préparer à la production de boutures de faudra aussi évidemment choisir des
réussite est plus élevé avec la partie taille adéquate pour former des poteaux boutures rectilignes, et vérifier qu’elles
basale des branches prélevées (donc celle vivants, un an et demi plus tard. Les n’aient pas subi de blessures mécaniques
la plus proche du pied mère), sachant que premiers poteaux sont donc produits au car elles risqueraient de se ramifier à ces
bien souvent on retire 2 à 3 boutures de bout de 3,5 ans. endroits. A l’inverse, il est recommandé
chaque branche coupée. Il en est de d’entailler l’écorce de la base afin de
même pour des boutures ayant 6 à 12 cm favoriser l’enracinement au niveau de la
de diamètre par rapport à celles à section partie qui sera enterrée.
inférieure. Pour être certains que les boutures
Les boutures doivent être mis en s’enracineront bien , il est préférable de
pépinière le plus tôt possible, dans un passer par une étape de pré-
intervalle inférieur à dix jours après leur enracinement, en pépinière. Par ce
coupe. Cette phase de pépinière permet procédé on est assuré d’un taux de
de s’assurer du bon enracinement des reprise des boutures de 80 à 100%, alors
boutures avant leur plantation, sachant qu’en plantant directement les boutures à
que le taux de réussite est de l’ordre de leur emplacement définitif le taux est de
92%. Elles peuvent être mises à raciner Production de boutures sur pieds de 60 à 80%. Comme les boutures ont une
dans des sacs en polyéthylène de 9 litres plus de 20 ans hauteur relativement élevée, un système
ou en bouteille PET utiliser pour les de support devra être installé soit en
sodas, d’une contenance de 2 L et ayant On limitera le nombre de pousses à pépinière, soit à l’ombre d’un grand
été étêtées. La base est taillée en coin, bouture au maximum à six par pied, la arbre.
moyenne d’une plantation étant de 4,48
Production en pépinière de plants à boutures/matrice.
partir de boutures On ébourgeonnera les pousses
supplémentaires, ainsi que celles
apparaissant le long des futures boutures
(ramifications).

Boutures en cours de pré-enracinement

Ebourgeonnage des futures boutures Cette phase de pré-enracinement va durer


de 3 à 4 mois. Les boutures sont ensuite
On peut noter qu’il est aussi possible transplantées en sol humide, mais non
d’obtenir des boutures à partir de clôtures saturé d’eau, propice au bon
vivantes déjà installées, mais leur développement du gliricidia (sols
manutention est plus difficile du fait de la drainant, non compactés). Le trou de
hauteur d’implantation (près de 2 m). plantation doit avoir 30 à 50 cm de
première année. Elles se comportent en profondeur. Veillez à ce que la bouture
suite comme plante dominante. soit bien en contact avec le sol pour une
bonne prise .Il est conseillé de tuteurer les

A.A.A.G. L’écho des abattis N° 1 – 1er Trimestre 2008 Page - 17 -


boutures avec des piquets a l’aide de bout La fixation définitive du fil de fer sur estime qu’un kilomètre de clôture de
de chambre à air, afin de conserver le les plants de gliricidia se fait au moyen de gliricidia âgée d’au moins 5 ans peut
plus possible un alignement rectiligne des crampillons, soit directement insérés dans produire 8 tonnes/an de matière sèche
boutures composant la clôture. En le végétal, soit insérés en intercalant un d’une teneur élevée en protéine (23%), en
général on espace les poteaux vivants morceau de chambre à air qui permettra fibre (45%) et en calcium (1,7%). Ces
d’une distance de 2 m. La période de de limiter la corrosion du fil de fer et de caractéristiques en font un bon fourrage
plantation doit correspondre au début moins blesser les plants. alternatif particulièrement au cours de la
d’une saison des pluies pour obtenir le Comme la croissance des plants saison sèche .
meilleure résultat possible. Un engrais de bouturés ne se fait qu’à partir des
fond et de la matière organique doivent bourgeons terminaux, il n’y a pas de
être mélangés à la terre servant à risque de voir monter les rangées de fil de
reboucher le trou de plantation afin de fer fixées au tronc, la seule croissance à ce
« booster » le départ en végétation des niveau étant radiale (augmentation du
poteaux vivants. Une seule personne diamètre).
peut planter de 50 à 100 boutures par
jour. Conduite et entretien de la clôture
Toutes les techniques utilisées pour la vivante :
formation de boutures destinées à former
les banques sont utilisables pour celles Le gliricidia demande peu d’entretien.
destinées à former les clôtures. Hormis la première année où le nettoyage
des mauvaises herbes pouvant entraver le
bon développement des jeunes plants est
Bovins à l’ombre des gliricidias
conseillé. Les opérations d’entretien
consistent en des tailles successives. Une
Autres espèces de légumineuses pouvant
seule personne peut tailler entre 80 et 150
servir de poteaux vivants :
poteaux de clôture par jour.
D’autres espèces peuvent être utilisées
pour la construction de clôtures
écologiques, particulièrement certaines du
genre Erythrina (E. berteroana, E.
Début d’enracinement d’une bouture poeppigiana, E. variegata, E. verna, E.
velutina, E. falcata…) qui présentent
En conditions favorables, il sera possible comme le Gliricidia l’avantage de pouvoir
de fixer le fil de fer barbelé être multipliées par bouturage. A l’inverse
définitivement sur les plants bouturés au d’autres espèces présentent des difficultés
bout de deux ans après leur plantation. d’enracinement par bouturage, mais restent
Au départ il sera donc nécessaire de intéressantes pour la construction de
positionner le fil de fer et de l’attacher au clôtures à condition de les multiplier par
moyen des bouts de chambre à air utilisés Etêtage des poteaux vivant avec détail semis (Leucaena leucocephala,
pour accoupler les boutures et leur tuteur. de la coupe (cercle) Calycophyllum spruceanum, Acacia
pollyphylla, A. mangium,…).
2-3 mois après la plantation on
ébourgeonne les poteaux, ne laissant que Considérations finales :
les pousses du sommet. Cette opération
est reconduite 6 et 12 mois après, ceci afin L’installation de clôtures écologiques
de favoriser le développement du système présente un coût égal ou inférieur à celui
racinaire. Après la troisième année, les d’une clôture traditionnelle, en fonction de
plants peuvent être utilisés pour produire l’origine des boutures (auto-produites ou
des boutures, pour cela ils sont étêtés au achetées). Mais leur utilisation rapporte de
plus près de la zone apicale de croissance façon générale beaucoup plus d’avantages
(Photo ci-dessus). Le gliricidia rejetant qui sont difficilement chiffrables
facilement, les coupes sévères comme les (bénéfices écologiques, durabilité, création
incendies ne l’empêchent pas de repartir de produits,….). Leur intégration dans des
du moment que l’aubier ne soit pas trop systèmes d’utilisation rationnelle des
affecté. surfaces agricoles (Agroforesterie, agro-
La taille des plants adultes (+ de 3 ans) sylvo-pastoralisme, récupération de zones
se fait en fonction de l’utilisation dégradées) en font une composante à usage
secondaire réservée par l’agriculteur au multiple de l’agriculture durable, même si
poteaux vivants. Les usages possibles vont à l’heure actuelle de nombreuses
de la fourniture de fourrage aux animaux, améliorations peuvent y être apportées par
la production de bouture, d’engrais verts, le biais de programmes de recherches.
de bois de chauffe, d’ombrage pour les
animaux, de coupe-vent ou une utilisation (D’après « Plantio de leguminosas
purement paysagiste. arboreas para produção de moirões vivos e
Un plant de gliricidia peut produire en construção de cercas ecologicas »
Fixation du fil de fer à l’aide d’un condition tropicale au moins 7O kg de
crampillon, avec ou sans protection EMBRAPA Agrobiologia – Sistemas de
matière verte par plante et par an. On produção 3. Dez. 2005)

A.A.A.G. L’écho des abattis N° 1 – 1er Trimestre 2008 Page - 18 -


LES SYMPTOMES DE CARENCES NUTRITIONNELLES CHEZ LE COROSSOLIER
Les structures présentent dans le département n’offrent pas encore
aux agriculteurs guyanais la possibilité d’effectuer les analyses de sol
et foliaires nécessaires à une bonne gestion nutritionnelle de leurs
cultures. L’observation des symptômes de carences reste donc un
moyen relativement efficace pour déterminer les corrections de fumure
à apporter aux plantations. Voici ceux que l’on peut observer sur
corossolier :

Phosphore (voir photo à droite : à gauche plant normal, à droite


plant carencé) : Les symptômes de carence en Phosphore sont
d’abord observés sur les feuilles les plus hautes. Elles présentent une
largeur plus étroite et une taille réduite. Leurs bords et leurs sommets
sont recourbés vers le bas. Les feuilles les plus basses retombent en
parallèle à la tige et présentent une couleur vert-clair. En fonction de la
sévérité de la carence, ces symptômes évoluent des feuilles inférieures
vers celles du haut Les plants victimes de cette carence ont leur
développement retardé, et au stade adulte présenteront un port réduit.
Azote :
Les feuilles les plus vieilles perdent
graduellement leur coloration verte, à
partir de la base du plant. Elle prennent
une teinte vert–pâle uniformément sur le
limbe, le pétiole et les nervures. Cette
décoloration est associée à une baisse de la
production de la chlorophylle. En cas de
forte carence les feuilles virent au jaune.
Cela aura pour incidence leur chute
prématurée, et une réduction de la
croissance du plant en hauteur mais aussi
celle du diamètre du tronc. Les feuilles et
A gauche, corossolier non carencé (C) et corossolier carencé (-N), les organes les plus jeunes sont moins
A droite, feuille normale (C) et feuilles présentant divers niveaux de carence (-N) touchés car ils monopolisent l’azote
présente dans la plante.
Potasse :
Les déficiences en potasse se
caractérisent initialement par un
verdissement intense du feuillage,
accompagné d’une légère réduction des
feuilles les plus jeunes. Sur les feuilles
les plus âgées, à partir de leur sommet, on
observera des chloroses marginales qui
avanceront au fur et à mesure entre les
nervures vers la partie centrale. D’abord
de coloration vert-jaunâtre, elles
deviendront marron en se nécrosant. La
sévérité de la carence entraînera la chute
précoce des feuilles et une instabilité de
la croissance du plant. A gauche, corossolier non carencé (C) et corossolier carencé (-K),
A droite, feuille normale (C) et feuilles présentant divers niveaux de carence (-K)
Calcium :
Les feuilles les plus jeunes chez les plants
carencés présentent des nécroses sur les
bords des parties supérieures (sommet).
Elles descendent ensuite le long de la
nervure centrale. Ces nécroses ressemblent à
des brûlures de couleur marron foncé. Les
feuilles carencées ont tendance à s’enrouler
sur elle-mêmes, les bords se recourbant vers
le haut. Les autres feuilles conservent leur
couleur d’origine. Les plants atteints
présentent une taille plus réduite. Le
développement apical est paralysé par la
carence qui, de façon générale, induit une
A gauche, corossolier non carencé (C) et corossolier carencé (-Ca), réduction de croissance des tissus
A droite, feuille normale (C) et feuilles présentant divers niveaux de carence (-Ca) méristématiques. Les feuilles tombent de
façon prématurée.

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Magnésium : A gauche, corossolier non carencé (C) et corossolier carencé (-Mg)
Les premiers symptômes apparaissent sur A droite, feuille normale (C) et feuilles présentant divers niveaux de carence (-Mg)
les feuilles les plus âgées de la partie
médiane des plants, celles ci présentant
un léger jaunissement le long de la
nervure principale qui reste verte comme
le reste de la feuille. Au fur et à mesure
que la carence devient plus sévère, le
jaunissement gagne toute la feuille et
tourne à l’orangé. Les feuilles tombent
alors de façon prématurée. La croissance
des plants carencés est aussi perturbée,
hauteur et diamètre se trouvant réduits.
Le magnésium s’accumulant dans les
zones de croissance, les jeunes feuilles ne
présentent pas de symptômes de carence
car elles mobilisent le Mg disponible.
Soufre :
Les jeunes feuilles des plants carencés sont
de couleur verte, mais d’un vert moins clair
que celui des plants normaux. Leurs
nervures sont plus pâles que le limbe. Elles
sont de taille plus réduite et portées par un
tronc plus mince que la normale. Plus la
déficience en soufre sera sévère plus les
feuilles de la partie supérieure vont se
chloroser, tournant au jaune pâle, alors que
les feuilles inférieures conservent leur
couleur d’origine. La croissance des plants
carencés est là aussi réduite.
A gauche, corossolier non carencé (C) et corossolier carencé (-S)
A droite, feuille normale (C) et feuilles présentant divers niveaux de carence (-S)

L’impact de ces carences sur les plants de corossol se traduit automatiquement : Carence Hauteur Diamètre
par un développement restreint. A titre d’exemple, lors d’une expérience menée par (cm) (cm)
l’EMBRAPA Amazonia Oriental, à Belém, sur jeunes plants fertilisés avec des Sans 174 20,85
solutions dans lesquelles un des éléments n’était pas apporté, il a été mesuré la N 37 5,9
hauteur et le diamètre des plants au moment ou les carences de chacun des éléments P 58 8,2
manquants furent bien établie. Ces résultats sont très révélateurs ( tableau 1) tout K 75 9,74
comme ceux des teneurs en macro-éléments relevés dans les feuilles (Tableau 2). Ca 51 7,07
Mg 70 8,87
La fertilisation du corossolier ne peut être optimisée sans analyse de sol, toute S 124 16;67
fois, de manière empirique, en fonction de la sévérité des carences observées Tableau 1 : Impact des carences en
visuellement, il est possible de se rapproché du tableau ci-dessous qui établie les éléments nutritifs sur la hauteur et le
doses d’engrais à apporter en fonction de la présence des principaux éléments dasn le diamètre de jeunes plants de corossol
sol. Les apports doivent se faire en début ou en fin de saison des pluies. Les engrais
azotés, potassiques et magnésiens doivent être fractionnés en deux apports sur Sans carence Carence
l’année. Ceux à base de phosphate doivent, particulièrement au cours de la phase de (g/kg) (g/kg)
croissance des plants, être apportés en une seule fois, en début de saison des pluies. N >14,30 8,50-9,40
Les engrais recommandés sont l’urée, le superphosphate triple, le phosphate naturelle P 0,8-1,0 <0,5
et le chlorure de potasse. A partir de la deuxième année il peut être apporté en plus du K 11,90-13,10 2,20-3,20
sulfate de magnésium dosé pour apporter une quantité de Mg égale au tiers de celle du Ca 12,85-15,71 3,06-3,84
K2O appliqué. Les engrais doivent être distribués et si possible incorporés pour 1/3 Mg 3,23-3,96 1,01-1,15
sous la végétation des arbres, et le reste à l’extérieur S 3,88-5,96 1,99-2,45
Tableau 2 : intervalle des teneurs en
N P2O5 K2O macro-éléments dans les feuilles sans
Teneur du sol en P (mg/dm3) Teneur du sol en K (mg/dm3) carence et avec carence.
AGE 0-10 11-20 >20 0-40 41-90 >90
-------------------------------g par plant----------------------------- Texte adapté de « Graviola : nutrição,
1 an 40 50 30 15 70 50 25 calagem e adubação » Circular Tecnica
2 ans 60 80 40 20 100 60 30 n° 36 – EMBRAPA Amazonia Oriental
3-4 ans 80 100 50 25 130 70 35 et de « Efeito da omissão de
5-6 ans 100 120 60 30 160 90 45 macronutrientes no crescimento, nos
7 ans et + 120 120 60 30 190 100 50 simptomas de deficiências nutricionais
Recommandations d’apport d’engrais en culture de corossol en fonction des e na composição mineral em
teneurs en macro-éléments mises en évidence par des analyses de sol gravioleiras » Rev. Fructi. V.25 n°2
2003

A.A.A.G. L’écho des abattis N° 1 – 1er Trimestre 2008 Page - 20 -


RAMBOUTANS : RECOLTE ET POST-RECOLTE

Le ramboutan (Nephelium lappaceum) La récolte :


est un fruit originaire de Malaisie. Sa La récolte doit se faire aux premières
production est devenue conséquente dans heures du jour ou en fin de journée, aux
le département de la Guyane, à tel point heures les plus fraîches. Au cours de cette
qu’en 2006 la consommation locale n’a opération il est très important de faire en
pas pu absorber toute la production. sorte que les fruits ne touchent à aucun
Malgré une baisse substantielle des prix, moment le sol. Pour cela beaucoup de
une partie des fruits produits est restée producteurs ont accouplé au sécateur à
invendue. Une meilleure durée de vie manche télescopique un filet en forme de
post-récolte et la mise en sac à grande ouverture. D’autres utilisent un
conditionnement pour l’exportation sont matelas en mousse où ils font tomber les
des éléments incontournables pour grappes de fruits.
pouvoir exploiter toute la production Les fruits récoltés à l’unité doivent être
guyanaise en constante augmentation. cueillis avec leur pédoncule afin de na pas
Pour cela certaines techniques de base casser la bogue et pour limiter les pertes en
sont à respecter. eau. Si ils sont placés dans des seaux ou des
emballages plastiques, il est impératif de ne
Indices de maturité : pas les y laisser trop longtemps car ils
Le ramboutan est un fruit non risquent de chauffer. Il faut éviter de tasser
climatérique, et ne continuent donc pas à les fruits, ce qui provoque des dommages
mûrir après sa cueillette. Pour cette aux « poils », accélérant du même coup la
raison il est important de cueillir les fruits perte en eau, diminuant ainsi la qualité de
quand ils ont atteint les conditions l’apparence des fruits. Les racèmes
optimales de qualité gustative et (grappes) récoltés sont placés en caisses
d’apparence visuelle. Les producteurs plastiques, maintenues constamment à
récoltent généralement le ramboutan en l’ombre et envoyés au plus vite à l’endroit
se basant sur l’expérience qu’ils ont où ils seront traités.
accumulées aux cours des campagnes et
récoltes précédentes et par l’observation Traitement Post-récolte :
du degrés de maturité des fruits au La zone de traitement des fruits doit être
champ. fraîche, ombragée et relativement humide.
Il existe des paramètres permettant Là, les fruits sont séparés de la grappe. Pour
d’aider à définir l’état de maturité des l’exportation, il est indispensable de
fruits, et parmi ceux-ci le nombre de jour conserver au moins 1cm du pédoncule pour
post-floraison (début de floraison) est un éviter là aussi la perte d’eau, mais aussi
des plus fiables bien qu’il reste encore à l’entrée de champignon et de bactéries dans
déterminer avec précision en Guyane. En le fruit. Ils sont ensuite lavés (parfois dans
effet, en fonction des régions de une solution désinfectante), et si besoin
production, il existe de fortes variations : brossés manuellement et délicatement pour
• 90 à 120 jours en Thaïlande retirer tout débris adhérent. Ils sont ensuite
Changement de la coloration de la peau et
• 90 à 100 jours en Indonésie emballés ou placés en chambre de stockage
des « poils » des fruits de la variété
• 100 à 130 jours en Malaisie « Lebakbulus » 14,15 et 16 semaines après
jusqu’à la vente. Dans les deux cas il est
• 120 à 126 jours au Honduras floraison préférable de descendre auparavant la
Un autre paramètre utile est le nombre température des fruits par brumisation à
de jours après le début de changement de l’eau fraîche.
couleur du fruit, sachant qu’il peut être Pour l’exportation vers certains pays
récolté entre 16 et 28 jours après ce (USA) les fruits devront subir un traitement
stade. Un problème subsiste toutefois, la insecticide contre les mouches des fruits par
maturation des fruits qui n’est pas immersion (1 minute) des fruits dans une
uniforme d’un arbre à un autre mais aussi solution insecticide, ou par aspersion sur la
sur le même arbre , ce qui oblige à ligne de conditionnement après le lavage et
réaliser plusieurs passages pour récolter le brossage. De même, dans certains pays,
la totalité des fruits, augmentant de ce fait on procède à un traitement fongicide visant
les coûts de production. Cependant ce les maladies de conservation.
phénomène permet d’étaler la distribution Réfractomètre manuel
de l’offre évitant ainsi d’avoir de trop Normes pour l’exportation
gros pics de production. Les normes internationales pour
On peut aussi utiliser un réfractomètre l’exportation requièrent des fruits pesant au
manuel (environ 150€) ou électronique moins 30 g, soit au moins 33 fruits/kg (voir
(environ 650€) pour déterminer la teneur tableau 1). Ils doivent être indemnes de
en solides solubles totaux, exprimée en blessures, de ravageurs et de maladies. Il
°Brix. Les fruits mûrs ayant généralement Réfractomètre électronique doivent aussi être fermes et contenir au
un taux compris entre 17 et 21%. Ces moins 18% de solides solubles
appareils peuvent évidemment servir (réfractomètre). En général seules les
pour d’autres productions.

A.A.A.G. L’écho des abattis N° 1 – 1er Trimestre 2008 Page - 21 -


variétés dont la chair se sépare facilement L’emballage le plus classique est la
du noyau sont utilisées pour caisse en carton pouvant contenir 2 ou 2,5
l’exportation. Les fruits seront entiers et Kg de fruits, ayant respectivement les
propres. L’exportation peut aussi se faire dimensions suivantes : 30 X 20 X 9 cm et 40
sous forme de grappe (voir tableau2). X 20 X 9 cm. Cette caisse présente des
Tableau 1 : norme Codex pour le orifices d’aération sur les 4 faces et le
calibrage des fruits de ramboutan sommet (voir photo). C’est ce type de caisse
Code de Poids par Nbre que l’on trouve en Europe pour les
calibrage fruit (g) fruits/kg ramboutans en provenance du Honduras. En
1 >43 <23 Australie, pour le marché japonais, on pré-
2 38-43 23-26 emballe les fruits (> à 40 g) par lot de 7 ou
3 33-37 27-30 8, dans des caissettes en plastique de 250 g.
4 29-32 31-34 Il en est de même au Mexique, mais là les
5 25-28 25-40 caissettes font 1 kg, et les fruits au moins 30
6 18-24 41-50 g. Ces caissettes sont emballées dans des
caisses en carton contenant 12 ou 24
Tableau 2 : norme Codex pour le caissettes.
calibrage des grappes de fruits de Chaque variété doit être emballée de
ramboutan façon distincte.
Code de calibrage Nbre de fruits/kg Stockage :
Les conditions optimales de stockage
1 <29
pour le ramboutan sont des températures de
2 29-34
10-12°c et une humidité relative de l’ordre
3 35-40
de 85 à 95%. Les caisses doivent être
4 41-45 entreposées de manière à ce que l’air frais
Pour les fruits conditionnés puisse circuler par le biais des orifices
individuellement le pédoncule doit être latéraux. Il est recommandé de stopper le
séparé de la grappe au premier nœud et refroidissement des fruits une nuit avant leur
ne pas dépasser de plus de 5mm le départ. Sous ces conditions le ramboutan
sommet du fruit. Pour les grappes, elles peut être conservé 6 à 12 jours avant de
ne doivent pas porter de feuilles, et commencer à présenter des décolorations, en
doivent être composées de grapillons fonction des soins apportés au cours de sa
portant au moins 2 fruits. Leur longueur manipulation. Sous atmosphère modifiée (3-
ne doit pas dépasser 20 cm. 5% d’O2 et 7-12% CO2) on peut atteindre 4
Les fruits sont aussi divisés en trois semaines de stockage sans décoloration des
catégories, Extra, I et II, en fonction de fruits.
leur état et des défauts présents. Transport :
Pour améliorer la vente sur le marché En cas d’exportation vers les Antilles ou
local, il serait intéressant d’offrir au la Métropole, il est impératif que les fruits
client différents calibrages (au moins 2) à arrivent à destination dans les 24 heures
des prix eux aussi différents, car à ce jour suivant leur récolte. Le transport par voie
les gros fruits ne sont pas rentabilisés. aérienne s’impose donc et de préférence
Emballage : sous conditions réfrigérées (12°c).
Après refroidissement du fruit, il peut
donc être procédé à son emballage. Avant Sur le marché international, la préférence
d’être mis en caisse, les fruits peuvent des consommateurs va vers des variétés de
être pré-emballés dans des caissettes en couleur bien rouge, avec un noyau petit, et
plastique transparent (type emballage une chaire se séparant facilement de ce
Fruits de ramboutan emballés
pour fraise) ou sur des plaques dernier. En Guyane un gros travail de
directement en caisses de carton, ou
enveloppées d’un film plastique avec au sélection variétale est donc à entreprendre
pré-emballés sur une plaquette
maximum deux couches de fruits dans les dans l’optique d’un élargissement des offres
enveloppée d’un film plastique
deux cas. Ce pré-emballage permet une de marché sur lesquels il sera possible de
mise directe sur l’étalage pour la vente en mieux valoriser des fruits de qualité.
Libre service.

L’éplucheur de ramboutan
Cet instrument a reçu en 2005 une médaille du mérite au Tan Kah Kee Young Inventors’Award (Prix pour jeunes inventeurs de la
fondation Singapourienne Tan Kah Kee Young ouvert aux étudiant asiatiques). Il permet d’ouvrir rapidement la bogue du
ramboutan et d’en extraire facilement la partie comestible en toute sécurité.

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L’INTEGRATION DU RAMBOUTAN DANS DES SYSTEMES AGROFORESTIERS

Un système agroforestier est une


association momentanée ou permanente
d’au moins deux espèces végétales. Au
sein du système on doit impérativement
trouver une espèce ligneuse et une
espèce cultivée, l’espèce ligneuse
pouvant être une espèce cultivée (arbres
fruitiers par exemple).
Le ramboutan, du fait de ses
exigences climatiques, écologiques et
agronomiques est un composant
intéressant de systèmes agroforestiers
séquentiels et simultanés. Dans le
premier cas il sera associé à des cultures
annuelles, dans le deuxième, au moins
avec une culture pérenne. L’utilisation
du ramboutan dans ces systèmes est une
bonne alternative pour les petits et
moyens agriculteurs qui désirent
intensifier l’utilisation de leurs terres et
améliorer leurs revenus, moment où les ramboutans fourniront sont installés dans les couloirs délimités
particulièrement au cours des premières suffisamment d’ombre au cacaoyers. Les par les rangées de ramboutan. Les plants
années suivant la plantation d’arbres bananiers apporteront un revenu non sont disposés sur un intervalle de 1,6 x
fruitiers. négligeable aux producteurs avant que les 0,4 m, à une distance de 1 m des lignes de
En association temporaire, le cultures pérennes n’entre en production. Le ramboutan, à raison de 15 000 pieds/ha.
ramboutan se combine bien avec le Gliricidia apportera de l’azote et de la Avec ce système, les premiers revenus
manioc, le tayove, l’ananas, le riz, le matière organique au sol, ainsi que du bois sont générés à partir du 18éme mois, par
maïs, les haricots et le bananier. Les de chauffe et des boutures pour la mise en l’ananas, ce qui permet de couvrir une
pieds de ramboutan sont alors plantés à place de clôtures vivantes (Cf article dans partie du coût de mise en place. Ces
une densité normale (7x7 m = 196 ce numéro). revenus, en relation avec le rendement et la
pieds/ha). En système permanent il sera qualité obtenue, dépendent avant tout de la
associé à des arbres de plus petite taille Systeme agroforestier Ramboutan- qualité des sols, du sérieux de l’entretien
(cupuaçu, cacao, araza, borojo,…) ou Ananas : (voir illustration ci-dessous) de la parcelle, des conditions climatiques
avec des espèces forestière, à croissance C’est un système alliant une plante et de celles du marché. Plus les sols sont
plus lente, pouvant fournir du bois pérenne (Ramboutan) à une plante semi- pauvres, moins longtemps cette association
d’œuvre. Il faudra alors adopter des perenne rustique (Ananas). Il est doit être conservée. Sur des sols très
densités adaptées au développement de particulièrement bien adapté aux terrains pauvres les ananas sont éliminés au bout
chaque composant du système mis en en pente, les rangées d’ananas, plantées de la quatrième année, certains pieds de
place afin d’éviter toute compétition perpendiculairement à la pente réduisant ramboutan pouvant commencer à produire
inter-espèce pour l’espace, la lumière et les risques d’érosion du sol.. On peut le à partir de ce stade.
la nourriture. mettre en place sur des pentes allant
jusqu’à 45%, en formant une petite terrasse En modifiant les intervalles entre plants il
Système agroforestier Ramboutan- individuelle au niveau de chaque pied de est aussi possible d’associer des espèces
Cacao : (voir illustration) ramboutan. Dans ce système, le ramboutan ligneuses sélectionnées pour la qualité de
Pour ce système, la densité est planté en ligne sur un intervalle de 7 x leur bois. Elles devront avoir un houppier
recommandée est de 139 pieds/ha de 7 m, pour une densité de 204 pieds/ha. En étroit et de petites feuilles, afin de réduire
ramboutan (plantés en 6 x 12 m) et de terrain pentu, les pieds sont disposés en au maximum la compétition inter-espèces
988 pieds/ha de cacao (planté en 3 x 3 m triangle (235 pieds/ha). Les rangs d’ananas pour la lumière. (Suite page 20)………….
à 3 m des lignes de ramboutan). Les
pieds de cacao sont plantés en couloir,
entre les rangs de ramboutan, chaque
couloir étant composé de 3 rangées de
cacaoyers. Pour l’ombrage temporaire
nécessaire aux jeunes plants de cacao,
on intercale des bananiers entre les
cacaoyers avec le même dispositif (3 x3
m, soit 82O pieds/ha) et parfois des
plants de Gliricidia sepium (dispositif 9
x 12 m soit 92 pieds ha) qui produiront
un ombrage semi-permanent et
prendront la relève des bananiers lors de
leur élimination (au bout de trois ans).
Les pieds de Gliricidia seront aussi
éliminés, mais au bout de cinq ans au

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(Suite de la page 19) La DIRECTIVE EUROPENNE
Dans ce cas, il est recommandé d’ecarter les lignes de ramboutan de celles des ligneux 258/97 : un frein au commerce
d’au moins 6 à 8 m.
De la même manière l’association avec d’autres fruitiers pérennes est possible, à de certains produits amazoniens
condition d’agencer la plantation de manière à ce que les espacements minimaux requis Afin de favoriser la libre circulation
pour chaque espèce soient respectés : Bananier (3x3 m), mombin (9x9 à 12x12 m), des denrées alimentaires entre les Etats
carambole (4x4 à 6x6 m), cocotier (8x8 à 9x9 m), cupuaçu (5x4 à 5x6 m), corossolier membres, le Parlement Européen a
(5x6 à 6x6 m), Genipape (10x10 m), pomme cannelle (4x4 à 5x5 m), parépou (2x1 m voulu harmoniser la réglementation
pour la production de cœur, 4x4 m pour la production de fruits), wassaî (5x5 m) relative aux nouveaux aliments et
nouveaux ingrédients alimentaires au
moyen de la Directive 258/97.
Cette dernière concerne
Alerte au Petit Foreur de la Tomate particulièrement la mise sur le marché
dans la Communauté d’aliments et
d’ingrédients dont la consommation
La présence de ce ravageur a été constatée pour la première fois au cours du humaine est jusqu’à ce jour restée
deuxième trimestre 2006 dans diverses plantations de tomate au Surinam. Les pertes négligeable entre ses frontières. La
enregistrées sont très importantes (de 40 à 90% en fonction des exploitations). Le principale préoccupation du Parlement
Ministère de l’Agriculture de ce pays a du faire appel à des spécialistes brésiliens pour Européen étant de s’assurer de
essayer d’enrayer l’invasion. Déjà présent dans l’Etat d’Amapa, à l’est de la Guyane, sa l’innocuité des produits visés, il est donc
localisation à l’ouest du département présente un danger plus important de le voir demandé aux opérateurs concernés, pour
débarquer dans nos plantations du fait du trafic illégal (donc sans contrôle toute nouvelle importation dans la
phytosanitaire) et de la moindre distance entre les zones de production surinamaises et Communauté, de démontrer, au moyen
guyanaises (Mana entre autre). La chenille de ce ravageur s’attaque à la tomate, au de nombreuses analyses, l’absence de
poivron, et à l’aubergine. Sa présence se traduit par des trous d’entrée et de sortie et une danger à consommer leur produit,
dégradation de la pulpe des fruits attaqués. (chaque autorisation d’importation
En cas d’attaque il est recommandé de détruire les fruits atteints et/ou de prévenir le délivrée étant nominative). Ce dernier
Service de la Protection des Végétaux de la D.A.F. de la Guyane (Tel : 05 94 34 74 06 à fait risque d’entraîner la constitution de
Saint Laurent du Maroni et O5 94 30 01 63 à Cayenne) monopoles de commercialisation, tel que
celui constaté à l’heure actuelle pour
l’importation du jus de noni sur le
territoire européen.
Cette mesure présente donc un frein à
l’exportation de produits d’origine sud-
américaine vers l’Europe. Le stevia
(édulcorant naturel), le fruit de parépou
ou encore le borojo se sont ainsi vu
refuser tout droit de commercialisation
dans l’Union faute d’études adéquates.
Les produits pouvant contenir des
principes médicinaux sont
particulièrement visés.
Devant ces mesures des pays tels que
le Brésil et le Pérou ont entamé des
démarches diplomatiques afin de faire
modifier cette réglementation qu’ils
jugent comme étant une mesure de
protection du marché européen déguisée.
Des dérogations devraient donc être
données à certains produits, dont
beaucoup de fruits ayant pour origine le
bassin amazonien et qui présentent un
Chenilles de Neoleucinodes elegantalis (Lepidoptera : Pyraloidea :Crambidae) intérêt très important pour l’agriculture
guyanaise présente et future.
En parallèle, ces pays sont entrain de
faire inscrire dans le « Codex
Alimentarius » (Registre des produits et
ingrédients alimentaires reconnus au
niveau mondial) toute la panoplie des
produits agricoles sud américains
méconnus et sous-utilisés afin d’en
faciliter l’exportation vers les pays dits
‘développés’ et d’éviter les risques de
‘biopiratage’ tel que celui portant sur le
Adulte de Neoleucinodes elegantalis Dégâts du petit foreur sur jeunes tomates nom ‘cupuaçu’ et tenté par la firme
Crédit photo : www.plagas-agricolas.info.ve japonaise Asahi Foods.
Imprimerie : B.S.P. Imprimerie 23,rue Voltaire 97300 cayenne - Revue tirée à 500 exemplaires

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